Priscille Cadart
2 Février – 31 Juillet 2015
Je souhaite également remercier les personnes qui m’ont accompagnée durant ce stage :
Sylvain Josseron, mon tuteur de stage, pour son suivi assidu, ainsi que pour la confiance et l’aide
qu’il m’a apportées.
Quentin André et Fouad El Mansouri, mes voisins de bureau, pour avoir eu la patience de
répondre à toutes mes questions et pour m’avoir guidée dans le fonctionnement du service.
Toute l’équipe de l’agence MOAD pour leur accueil, pour la bonne ambiance et l’entraide qui
règne dans le service.
Je tiens enfin à remercier Loïc Ausset et Alice Sher, pour m’avoir accompagnée dans la découverte
de la ville de Besançon, ainsi que ma sœur Lucie et Arthur pour leur présence et leur soutien.
Le stage s’inscrit dans une démarche de mise en application locale de notes nationales ERDF
publiés récemment sur les SCORE, et de facilitation du travail des membres du Bureau d’Etude
Régional Electricité (BERE) de la Direction Régionale Alsace-Franche-Comté (AFC).
L’objectif est de dégager des outils et une méthode simplifiée pour que les chargés d’études
puissent mettre à jour les documents existants (appelés Schémas Directeurs) en vue de les
transformer en SCORE. Pour ce faire, les objectifs suivants ont été fixés :
1. Lister les différences entre les deux versions (2007 et 2014) des documents nationaux.
2. Etudier le travail déjà réalisé au niveau du BERE AFC, ainsi que les modes opératoires et les
outils de calcul et de mise en forme existants chez ERDF (BERE d’autres régions, national,
etc.)
3. Rechercher les informations externes à utiliser (documents des collectivités, schémas
directeurs pour la production décentralisée, etc.) et proposer une méthode d’intégration
des données.
4. Développer des notices pour mettre à profit les fonctionnalités spécifiques à l’élaboration
des SCORE du logiciel de calcul de réseau ERABLE. Développer également des outils
d’affichage cartographique sur le logiciel QGIS.
5. Etablir un mode opératoire de réalisation et de mise à jour des SCORE pour le BERE.
6. Elaborer et mettre à jour les outils de synthèse des SCORE selon les différents acteurs (outil
pour le planificateur, outil pour le chargé d’études, outil de communication externe).
7. Tester la pertinence de la méthodologie sur des cas concrets : réaliser un ou deux
SCORE (ex : zone urbaine, zone rurale), si possible dans une zone nécessitant la création
d’un Poste Source.
8. Présenter les différents outils méthodologiques aux membres du BERE.
Nb de volume(s) : 1 Nb de pages : 51
Nb de références bibliographiques : 8
Résumé :
ERDF est le gestionnaire du réseau de distribution (moyenne et basse tension) sur 95% du
territoire Français. Le Bureau d’Etudes Régional Electricité de Besançon est chargé d’étudier les
affaires de renouvellement, renforcement et développement du réseau sur le territoire de la
Direction Régionale Alsace Franche-Comté. Les ouvrages construits ayant une durée
d’amortissement minimum de 30 ans, il est nécessaire d’anticiper la structure du réseau sur cette
durée afin d’optimiser les investissements. C’est l’objectif des SChémas d’Orientation du Réseau
Electrique (SCORE). Dans le cadre de mon Projet de Fin d’Etudes, j’ai établi une méthodologie
pratique d’élaboration de ces documents et développé des outils pour optimiser le temps de
travail, tout en permettant de compléter l’étude par des problématiques émergeantes. J’ai
également développé des outils de synthèse mettant à profit les résultats des SCORE pour l’aide à
la décision des investissements.
Mots clés : Distribution électrique / Développement du réseau / Maîtrise d’ouvrage / Planification/
Optimisation des investissements
Abstract :
ERDF is the Distribution System Operator on 95% of the French electric grid. The regional design
office of Besancon is responsible for studying renewal, reinforcement and development projects
for the Alsace Franche-Comté medium voltage power network. As network facilities have a
depreciation period of 30 years as a minimum, it is necessary to anticipate the network structure
over the longer term. This is the goal of the electrical grid blueprints, called SCORE. My final year
project consisted in establishing a practical methodology to draw up these plans. I developed tools
to optimize the working hours, thus freeing up time to study emerging technical issues. I also
developed decision support tools that synthesize the blueprints in order to optimize the
investments.
Résumé................................................................................................................................................. 2
Introduction ......................................................................................................................................... 6
Contexte de l’étude.............................................................................................................................. 7
Résultats ............................................................................................................................................. 37
Conclusion .......................................................................................................................................... 50
Bibliographie ...................................................................................................................................... 51
J’ai rejoint le Bureau d’Etudes Régional Electricité de la Direction Régionale d’Alsace Franche-
Comté à Besançon. Ce service est chargé de réaliser les études pour la conception, l’amélioration
et la modernisation du réseau de distribution électrique.
La Figure 1 présente le secteur de l’énergie électrique tel qu’il est organisé aujourd’hui en
France, pour respecter les directives européennes liées au marché de l’énergie [1].
Le monopole structurel est assuré pour les secteurs du transport et de la distribution de
l’énergie. Ce monopole permet une gestion optimisée du réseau, pour un coût d’acheminement
uniformisé. On parle de marché régulé. En effet, les entreprises opérant sur ces secteurs sont
soumises à des lois et des décrets de fonctionnement et sont contrôlées par la Commission de
Régulation de l’Energie (CRE).
Les réseaux de transport et de distribution sont deux réseaux électriques qui se distinguent
par leur niveau de tension : HTB pour le transport et HTA/BT pour la distribution. Le transport est
assuré par RTE (Réseau de Transport d’Electricité), la distribution par ERDF, deux sociétés filiales
d’EDF.
DR Alsace
Franche-Comté
DR Champagne-
Ardenne
Cette dernière est chargée de la gestion du réseau de distribution sur toute la région
Franche-Comté ainsi que la région Alsace, à l’exception des ELD (nombreuses sur la DR : Electricité
de Strasbourg, SICAE Est à Vesoul, Régie de Colmar, etc.). La DR AFC recouvre 6 départements : le
Doubs, le Jura, la partie Sud du Bas-Rhin, le Haut-Rhin, la Haute-Saône et le territoire de Belfort.
Cela représente, d’un point de vue réseau : 79 Postes Sources, 156 transformateurs HTB/HTA et
811 départs HTA.
La DR est organisée en 3 fonctions principales : Opérations, Service Client et enfin
Patrimoine et Raccordement, qui sont complétées par les fonctions support (RH, Contrôle de
Gestion, Prévention) ventilées dans l’organigramme présenté Figure 3.
La fonction "Opérations" regroupe quatre Agences d’Exploitation (AE) réparties par site
(Franche Comté Nord, Franche Comté Centre, Jura et Alsace) comprenant 60 à 80 personnes
chacune. Elles assurent principalement le dépannage et la maintenance du réseau sur leurs zones.
Elle comporte également une Agence spécialisée dans la Maintenance et l’Exploitation des Postes
Sources (AMEPS) et une unité spécialisée dans les Travaux Sous Tension HTA. Elle est dotée par
ailleurs d’un pôle Réseau, chargé de la centralisation et de la coordination des opérations de
maintenance (Fiabilisation), de conduite (ACR) et de gestion des accès au réseau (BEX).
D’autres éléments importants du réseau de distribution, les Postes Sources (PS) et les
producteurs HTA, sont gérés au niveau de la DIR EST par la MOAD PS, le Bureau Régional
Ingénierie Postes Sources et le Bureau d’Etudes Producteurs.
Le service Electrification Rurale est lié au régime de concession à l’œuvre en zone rurale. En
effet, dans ces zones, les syndicats départementaux d’énergie (concédants) ont la maîtrise
d’ouvrage pour la majorité des types de travaux sur le réseau BT (raccordement, renforcement et
esthétique), c’est-à-dire que ce sont eux qui réalisent les investissements. Ce n’est pas le cas en
régime urbain, où ils n’ont la responsabilité des investissements que sur les travaux d’esthétique
sur le réseau BT. Ils n’ont cependant pas toutes les compétences pour le dimensionnement des
affaires à réaliser, c’est pourquoi ils transmettent leurs projets à ERDF pour validation technique.
J’ai intégré plus précisément l’équipe des chargés d’études spécialisés en HTA. Ceux-ci se
répartissent les études de la région AFC par zone : Franche-Comté Nord, Franche-Comté Centre,
Jura, Alsace Nord (67-68) et Alsace Sud (68).
La MOAD réalise ses investissements sur le réseau selon une stratégie ayant pour objectif
l’amélioration (a minima le maintien) de la qualité de fourniture. Les politiques d’investissement
sont définies au niveau national et sont réparties selon 3 axes majeurs : fiabilité, réactivité et
structure. Différentes finalités relatives à ces axes sont mises en place, selon le tableau de la
Figure 5. Le BERE se charge de constituer un portefeuille d’affaires répondant à ces finalités et les
transmet ensuite à la MOAD pour qu’elle rende sa décision d’investissement. Les méthodologies
et les actions à entreprendre pour réaliser les études techniques sont définies au niveau national
sous forme de documents appelés Prescription du Réseau de Distribution Electrique (PRDE).
Axe Finalités
Plan Aléas Climatiques (PAC)
Plan de Renouvellement de Câbles (PRC)
Fiabilité Prolongation de la Durée de Vie (PDV)
Renouvellement partiel des réseaux aériens
Sécurité
Plan d’Amélioration de la Réactivité (PAR)
Réactivité
Sécurisation des zones urbaines denses
Structure Plan d’Accompagnement du Développement du Territoire
(PADT)
Figure 5 - Répartition des finalités selon les axes
Fiabilité
Le PAC (Plan Aléas Climatiques) a été mis en place suite à la tempête de 1999 durant
laquelle la faiblesse des ouvrages lors d’incidents climatiques exceptionnels a été mise en
évidence. Sur le territoire Français, 100 000km [3] de réseau ont ainsi été référencés comme situés
dans des zones dites « à risque avéré » d’incidents d’origine climatique (neige collante, vent, bois).
Les études PAC consistent à étudier les solutions de réduction de la vulnérabilité de ces ouvrages
aux évènements climatiques exceptionnels (mise en souterrain, nouveau tracé, etc.). La mise en
souterrain correspondant à un coût d’environ 100€ par mètre, et les tracés souterrains étant
généralement plus longs que les tracés aériens, il est nécessaire de prioriser les affaires selon leur
pertinence. On traite ainsi en priorité les tronçons situés sur l’artère principale d’un départ. Sur
Les études PDV (Prolongation de la Durée de Vie) sont des études situées entre la
maintenance et la remise à neuf complète de l’ouvrage. Demandant un financement trop lourd
pour être réalisé sur le budget de fonctionnement (OPEX, pour OPerating EXpenditure), les projets
passent sur le budget d’investissement (CAPEX, pour CAPital EXpenditure) et visent une
prolongation de 15 ans de la durée de vie des ouvrages. Comme les ouvrages neufs sont posés en
général pour une durée cible de 40 ans, seuls les ouvrages de plus de 25 ans sont éligibles à ces
études qui impliquent un diagnostic complet des défaillances du matériel (réalisé par le service
Fiabilisation et les exploitants du réseau sur le terrain).
La finalité Sécurité rassemble les études permettant la remise aux normes de certains
réseaux et également celles qui répondent à des demandes spécifiques des collectivités locales.
Réactivité
La réactivité caractérise la capacité du réseau à permettre la réalimentation le plus
rapidement possible du plus grand nombre de clients lors d’un incident. Agissant sur un marché
public, le distributeur se doit de remplir des objectifs de qualité de fourniture chiffrés dans un
décret. Plusieurs critères permettent d’évaluer la qualité de fourniture, ils seront développés en
partie II.
Les études PAR (Plan d’Amélioration de la Réactivité) correspondent à la mise en place de
solutions pour respecter le décret. L’apparition d’un défaut sur un tronçon entraîne
automatiquement l’ouverture du disjoncteur du départ correspondant, et donc la coupure de tous
les clients du départ (jusqu’à 5000). On réfléchit donc à la mise en place de moyens permettant
d’identifier les tronçons sains, de tronçonner et de boucler des départs entre eux pour permettre
la réalimentation rapide (avant dépannage) du plus grand nombre de clients possible. Les
matériels à disposer en conséquence sont les Organes de Manœuvre Télécommandés (OMT), les
Indicateurs Lumineux de Défauts (ILD) et les Points de Première Intervention (PPI).
Structure
Les études PADT (Plan d’Accompagnement du Développement du Territoire) regroupent
les travaux de renforcement des réseaux (changement de section, mutation de transformateur,
etc.). Ceux-ci sont nécessaires pour lever les contraintes électriques (chutes de tensions trop
importantes, courant maximal admissible atteint) lorsqu’elles apparaissent sur le réseau. Celles-ci
sont la plupart du temps liées à une évolution de la charge, ou au raccordement de nouveaux
clients.
Les études de dimensionnement des plans de protection des biens et des tiers consistent à
transmettre à l’AMEPS une description du réseau suffisante pour lui permettre de choisir les types
de systèmes de protections et calculer les réglages permettant une bonne sélectivité sur défaut
des organes de coupures mis en place sur le Poste Source. Deux types de défauts sont possibles
(une phase à la terre, ou plusieurs phases en court-circuit), donc deux types de protections sont
mis en place. Ces études sont dépendantes de l’étude des schémas de secours, car la longueur et
le type des circuits va influer sur les courants de défaut.
Les études source sont des études de renforcement ou de création d’un nouveau poste
source. Il faut dimensionner et chiffrer les éléments constitutifs, représentés Figure 9, pour
ensuite transmettre l’étude à l’agence MOAD Postes Sources. Celle-ci se charge de gérer les
investissements issus d’un budget distinct de celui de la MOAD Réseau.
TT
Disjoncteur débrochable
2.2 Fonctionnement
2.2.1 Réalisation d’une étude
Les études sont généralement traitées par les agents d’études selon les étapes ci-dessous.
1. Une fiche problème, un rapport d’incident ou une demande particulière est remontée au
BERE par une des agences de la fonction Opérations (ACR, AE, etc.) ou d’autres services.
Elle est ensuite renvoyée au chargé d’études responsable de la zone. Certaines études sont
directement motivées par le BERE à partir d’éléments renseignés dans la base de données
techniques (ex : PADT, SCORE).
2. Une étude et un chiffrage des travaux à effectuer sont réalisés, en fonction du matériel
nécessaire, du type de travaux, de l’accessibilité (estimation brute).
3. Une étude technico-économique est effectuée sur la base d’une analyse du Bilan Actualisé
(BA) et du Ratio Bénéfice-Coût (RBC). Le BA consiste en la simulation des coûts liés au
réseau sur 30 ans si on suit plusieurs scénarios : ne rien faire ou réaliser un investissement
(qui peut se décliner en plusieurs stratégies). Les calculs technico-économiques prennent
en compte le coût de l’Energie Non Distribuée (END), les pertes Joules, l’amortissement et
les coûts d’exploitation. Ces outils d’aide à la décision permettent d’optimiser les dépenses
en choisissant la meilleure stratégie (BA) et en priorisant les affaires entre elles par ordre
de rentabilité (RBC).
4. L’affaire est ensuite transmise aux responsables MOAD. Ceux-ci centralisent les études de
la DR AFC et les inscrivent au programme travaux en fonction de l’allocation budgétaire
(20,4M€ pour le réseau HTA pour l’année 2014, 18,7 M€ pour l’année 2015) et selon une
stratégie définie plus globalement : répartition selon le département et l’importance
relative du réseau (nombre de clients, critères de qualité, etc.), selon des objectifs chiffrés
nationaux, régionaux ou locaux (pourcentage de réduction du réseau aérien, temps de
coupures, temps de réalimentations, taux de reprise).
5. Une fois les affaires choisies pour l’année, elles sont transmises à la MOAR pour réalisation.
Celle-ci transmet à un Bureau d’Etude externe pour l’étude détaillée (mécanique, plan de
réalisation détaillé, etc.). Elle gère également les dossiers administratifs et lance l’Appel
d’Offre pour choisir un prestataire et le suivre jusqu’à la réalisation complète du chantier.
Pour réaliser leurs études, les chargés d’études sont aidés de plusieurs outils informatiques.
Certains sont spécialisés dans les calculs électriques, d’autres dans l’analyse géospatiale
(cartographique) et dans le référencement des ouvrages. Les logiciels utilisés sont les suivants :
- ERABLE : outil de calcul électrique, développé par ERDF sur la base du logiciel Power
Factory, vendu à divers distributeurs dans le monde par DIgSILENT GmbH. Il est utilisé pour
la simulation des travaux et l’affichage cartographique des résultats électriques. C’est un
logiciel récent, intégré par ERDF en octobre 2013, mais réellement utilisé par le BERE à
partir de juillet 2014. Il remplace l’ancien outil appelé PRAO. ERABLE prend en compte plus
de paramètres et de variables dans ses calculs, pour une modélisation plus précise mais
une utilisation plus complexe. De ce fait, les résultats de calculs peuvent parfois être
différents de l’ancien logiciel. Toutes les fonctionnalités n’ont pas encore été explorées par
tous les chargés d’études.
- DIRAC HTA : outil Excel permettant la génération d’un fichier récapitulatif d’un grand
nombre d’informations renseignées pour chaque départ d’un centre (la DR AFC en compte
3).
- SIG-Elec : outil de cartographie du réseau électrique développé par General Electric. Utilise
une base de données très complète et permet de réaliser des exports de certaines
informations (géographiques ou électriques). ERABLE puise beaucoup de ses paramètres
de calcul dans cette base.
- QGIS : outil de cartographie développé en open source. Permet de nombreux affichages et
analyses graphiques. Généralement alimenté par des exports de SIG (l’outil n’est pas
connecté à la base de donné donc il est à mettre à jour manuellement). Il devrait être
progressivement abandonné au profit de CARAIBE.
- CARAIBE : outil de cartographie développé en interne, mais plus spécialisé dans les cartes à
grande échelle. Sa base de données source est différente du SIG et il peut y parfois y avoir
des incohérences.
- OSCAR : outil de consultation et de requête de bases de données. Le réseau de distribution
électrique nécessite la manipulation d’un très grand nombre de données. Celles-ci sont
stockées dans de nombreuses bases, selon le service producteur de la donnée ou le thème
abordé par celle-ci. Cet outil permet d’accéder à toutes les bases en même temps, et de
construire des requêtes d’informations en combinant les sources.
La méthodologie d’élaboration de ces SCORE est publiée au niveau national via une note
interne (Prescription du Réseau de Distribution Electrique : PRDE). Les chargés d’études suivaient
jusqu’à présent la version 2007 de cette note, portant sur les « Schémas Directeurs ». Une
nouvelle note a cependant été publiée en 2014 et renomme ceux-ci en « SCORE ». Elle prescrit la
prise en compte de nouveaux paramètres, comme l’intégration de la production décentralisée, ou
encore les problématiques d’augmentation du courant capacitif liées à l’enfouissement des
réseaux.
L’analyse des 3 documents m’a permis de comprendre la structure et les objectifs généraux
des schémas directeurs et des SCORE.
L’intérêt des SCORE sera principalement de donner une vision globale d’une zone, de ses
points faibles et des schémas de distribution à viser pour optimiser le réseau. Il permettra
également d’évaluer la pertinence des affaires traitées au jour le jour, selon leur degré de
cohérence avec la cible.
En s’appuyant sur la cible théorique à 10 ans, il sera possible de déterminer un programme
travaux pratique. Par ailleurs, on pourra utiliser la cible moyen-terme lors des études de
raccordement et de déplacement d’ouvrage (client HTA, nouveau poste de distribution, etc.), pour
choisir les solutions techniques (sections des câbles, parcours, etc.) qui s’inscrivent le mieux dans
la cible et ainsi optimiser les investissements.
Puissances injectées
Une des nouveautés du SCORE est la prévision des puissances également injectées. Il
faudra pour cela se référer aux documents pour la planification de la production décentralisée
existants : les Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables
(SRRRER), publiés par RTE. On pourra également échanger avec les Bureaux d’Etudes spécialisés
dans le raccordement des producteurs d’électricité au réseau HTA. Les enjeux de cette nouvelle
problématique seront détaillés dans une partie ultérieure.
Pour pouvoir visualiser les apports de la cible, on demande les mêmes restitutions que
pour l’état des lieux. Cela permettra ainsi de comparer l’état initial avec l’état final. Les travaux
nécessaires pour atteindre la cible seront décrits et justifiés technico économiquement.
Une nouvelle contrainte à prendre en compte dans le SCORE est la contrainte de courant
capacitif généré par les lignes et les câbles HTA et visible au niveau du neutre du transformateur
HTB/HTA lors de défauts à la terre (créant un déséquilibre entre les phases et donc un courant
homopolaire), également appelé 3I0. Celui-ci va particulièrement dimensionner les réseaux ruraux,
qui ont tendance à être longs et de plus en plus enterrés dans le cadre du programme PAC. Il va
également agir sur le type de mise à la terre du neutre HTA. Il faudra l’évaluer en schéma normal,
mais également en schéma de secours (schémas dégradés, adoptés lors d’incidents ou de travaux :
la charge du départ est reprise par les départs avoisinants), car ce sont les schémas généralement
les plus longs, et donc les plus capacitifs. Les mesures à adopter pour résoudre cette contrainte
seront abordées dans une partie ultérieure.
Dans les documents existants, la méthode de détermination des taux d’accroissement était
peu rigoureuse, trois taux seulement étaient appliqués (0.5, 1 et 1.5%), sans observation
particulière du dynamisme réel des zones (passé ou futur).
Par ailleurs, par volonté de simplification, l’analyse de la qualité de fourniture et des
contraintes en schéma de secours n’avait pas été réalisée, les schémas directeurs devant être mis
à jour rapidement. Certains éléments manquaient donc à la réflexion sur la restructuration, même
si une analyse des taux de reprise des postes sources en ZUD avait quand même été réalisée.
En analysant les documents de découpage cartographique, j’ai observé qu’une mise à jour
était nécessaire car ceux-ci dataient déjà de 2 ans auparavant (le réseau évoluant régulièrement).
Un manque d’information était présent, notamment sur le nom et le nombre de départs à prendre
en compte par zone. En effet, cela a occasionné quelques oublis dans les études. J’ai également
remarqué que la limitation à 5 postes source avait créé, lors du découpage, deux zones peu
cohérentes géographiquement autour de Mulhouse au lieu d’une regroupant tous les postes
sources alimentant l’agglomération (voir Figure 13).
Enfin, une harmonisation des restitutions était nécessaire. En effet, la fiche méthode locale
n’explicitant pas ou très peu les restitutions tableur ou cartographique à construire, chaque chargé
d’études a choisi lui-même les résultats à présenter. Les rendus diffèrent donc d’un chargé
d’études à l’autre, et rendent le travail du valideur plus délicat. Un tableau et des cartes de
synthèse ont ainsi dû être construits manuellement, ce qui représente une charge de travail
importante.
La note nationale restant très abstraite, chaque BERE détermine la mise en forme et le choix
des restitutions de manière indépendante et en fonction des contraintes spécifiques de leur
région. Par exemple, le BERE Méditerranée aura tendance à étudier le réseau en « contrainte été »
(forte production des producteurs basse tension) plus souvent que les BERE de la DIR EST. C’est
pourquoi il était intéressant d’étudier des exemples de Schémas Directeurs venant de tous les
BERE.
J’ai procédé à une compilation de toutes les restitutions tableur, pour effectuer une analyse
de type benchmarking et ainsi choisir, en concertation avec mon tuteur de stage, les informations
les plus pertinentes pour les SCORE selon les besoins de la DR AFC. Après avoir extrait tous les
exemples de tableau des 10 BERE ayant participé au groupe de travail, je les ai triés selon 7 types
d’analyses. Ces analyses se différencient sur le point de vue adopté et le type d’information
affiché.
Tout d’abord, certains SD présentent une analyse géographique des zones et de leur
évolution, en termes de population et de projets de raccordements. Celle-ci comporte, par
exemple, des tableaux listant les communes importantes de chaque zone, ou encore des tableaux
affichant les projets de raccordement des clients HTA. Cette analyse permet de diagnostiquer de
manière quantitative le dynamisme d’une zone. Un exemple est donné Figure 14.
Une deuxième analyse est réalisée par la majorité des SD : le diagnostic des ouvrages de la
zone. Celui-ci implique par exemple une liste des ouvrages situés en zone PAC (Plan Aléas
Climatiques) et une liste des ouvrages à renouveler au titre du PRC (Plan de Renouvellement des
Câbles). Une analyse de l’ancienneté des réseaux est souvent réalisée également. Cette analyse
permet d’identifier les faiblesses physiques du réseau, et pourra permettre de prioriser les
restructurations nécessaires et de les étaler sur 30 ans.
Une autre analyse faite par une partie des BERE présente le diagnostic en schéma de
secours. Sur cette analyse, les types de présentation varient fortement d’un BERE à l’autre. Parfois
le diagnostic est réalisé du point de vue des transformateurs, parfois du point de vue des départs.
On vérifie ainsi la garantie transformateur (capacité d’un poste-source à reprendre toute sa
puissance par lui-même dans le cas de la perte d’un transformateur). Lorsque l’analyse est faite du
point de vue des départs, on vérifie l’état des contraintes électriques en cas de reprise (marge de
transit et chute de tension, le 3I0 en régime secours n’étant pas encore évalué sur les anciens
Schémas Directeurs). Cette analyse affiche ainsi les faiblesses du réseau lorsqu’il y a nécessité de
reprendre celui-ci par des schémas alternatifs. En superposant cette analyse aux diagnostics en
schéma normal, il est ainsi possible d’identifier les points prioritaires qui nécessitent une
restructuration.
L’avantage de toutes ces analyses est qu’elles se complètent les unes les autres et
permettent de combiner le plus de paramètres possible pour orienter la réflexion. Elles présentent
cependant un inconvénient majeur. En effet, les outils informatiques utilisés pour récupérer les
données nécessaires sont multiples et les données renvoyées peuvent être difficiles à traiter de
par leur quantité. Il a fallu ainsi prêter attention au fait que plus la quantité d’information affichée
est importante, plus cela prend du temps de récupérer l’information, mais également de la traiter.
Il a donc été nécessaire de procéder à un arbitrage entre les différentes données pour gagner en
pertinence et en efficacité.
Trois éléments ont été identifiés : une réflexion sur le développement du territoire, une
analyse de la qualité de fourniture, et enfin les nouvelles problématiques d’intégration de la
production décentralisée et de maîtrise de l’augmentation du courant capacitif.
Plus les informations seront complètes et diverses, plus la réflexion sera proche du
développement réel des territoires. Le taux d’accroissement des charges est une grandeur
fondamentalement dimensionnante des SCORE, puisqu’il impacte tous les calculs électriques
réalisés sur la période d’étude. On peut également tirer de cette réflexion des éléments pour la
prévision de la structure géographique du réseau.
J’ai ainsi identifié trois sources d’informations à notre disposition : les données de l’agence
de raccordement marché d’affaires concernant les clients importants nécessitant une modification
du réseau, les données des acteurs externes de l’aménagement du territoire, mais également
celles collectées par les Directions Territoriales au sein d’ERDF.
Pour faciliter la planification, le national prescrit une valeur limite de la puissance des
affaires à prendre en compte dans les calculs (charges qu’il faudra insérer dans le logiciel ERABLE)
au titre des charges ponctuelles. Celle-ci est fixée soit à 1MVA, soit à 5% de la puissance de
consommation maximum du poste source appelée P*max. Le nombre des plus petites affaires
servira ensuite à évaluer la croissance diffuse (taux de croissance moyen annuel) de la zone.
Pour élargir la vision à plus long terme, il était nécessaire de rechercher les informations
mises à disposition par les collectivités territoriales et les institutions en charge du développement
économique. J’ai commencé mon travail par rechercher les organismes et les documents utiles
pour récupérer ces informations.
Malgré leur intérêt pour une planification au plus proche des territoires, l’extraction de ces
informations représente une charge de travail non négligeable pour un bureau d’études orienté
technique. Après avoir parcouru les diverses sources, j’ai établi une liste des informations qui
seraient utiles au BERE, pour rendre la recherche plus efficace :
- Représentation tableur ou cartographique de l’évolution démographique et
économique passée et prévisionnelle. En effet, les courbes d’évolution de la
consommation électrique suivent généralement les indicateurs de démographie et de
PIB.
- Carte des réserves foncières des communes de la zone (représentant les surfaces à
vocation économique ou à vocation résidentielle) : si la commune est saturée, cela peut
indiquer que le développement, si développement il y a, va devoir se délocaliser sur
une autre zone.
- Carte des structures urbaines visées à long-terme, dans le cas d’agglomérations (voir
Figure 18). Cette information permettra d’orienter la réflexion sur la géographie du
réseau cible.
Secteur Bas-Rhin
Echéance des projets : Court : 2 à 3 ans - Moyen : 5 à 10 ans – long : plus de 10 ans
Zone Projet Echéance Distributeur
électricité
DAMBACH Développement de la zone industrielle. Zone dédiée aux activités court ERDF
industrielles, logistiques et tertiaires. Plateforme Centre Alsace
SELESTAT Projet Cuisine Schmidt + développement de la zone industrielle Court ERDF
MARCKOLSHEIM Zone portuaire en attente. Court et ERDF
moyen
Pour faciliter cette recherche d’information, j’ai également contacté les Directions
Territoriales d’ERDF. Ce sont des services spécialisés dans la représentation du distributeur auprès
des collectivités. Sur la DR Alsace Franche-Comté, il en existe 3 : une pour le Doubs et le Territoire
de Belfort, une pour le Jura et la Haute-Saône, et une pour l’Alsace. Elles sont constituées d’un
Directeur Territorial (DT) et de plusieurs Interlocuteurs Privilégiés (IP) associés à différentes zones
géographiques.
Actuellement les échanges entre le BERE et les DT ne sont pas formalisés. Les informations
circulent pourtant dans les deux sens : les DT ont besoin de communiquer des programmes
travaux, des indicateurs de qualité de fourniture et d’autres éléments techniques. Par ailleurs, les
informations sur les projets importants et les programmes travaux des collectivités, mais
également des Syndicats d’Energie, doivent être transmis au BERE. La circulation de ces
informations est importante pour assurer la meilleure coordination possible. Celle-ci est facilitée
par la rédaction, à la maille départementale, de documents appelés Programmes Coordonnés de
Développement et de Modernisation des Réseaux (PCDMR). Malgré une différence d’échelle, il
pourra être utile de se référer à ces documents dans le cadre de l’élaboration des SCORE.
Pour réfléchir à mettre en place un fonctionnement standardisé, il m’a fallu organiser des
réunions avec différents représentants. Au cours de ces réunions, il a été établi que si une
standardisation n’existait pas aujourd’hui c’est tout d’abord parce que les 3 DT n’ont pas les
mêmes profils d’équipe et donc ne fonctionnent pas de la même manière. Par ailleurs, si peu
d’informations sur les projets structurants sont aujourd’hui transmises au BERE, c’est que le
nombre de projets d’aménagements a très nettement diminué depuis la loi SRUH (Solidarité et
Renouvellement Urbain des Habitats, mise à jour de la loi SRU) qui pousse les collectivités à
réutiliser des ressources en place plutôt qu’à construire de nouvelles infrastructures.
Le besoin d’une harmonisation a cependant été mis en évidence, ainsi que l’affectation
d’une mission de collecte des informations nécessaires au BERE à un interlocuteur privilégié. Cette
tâche s’étendait cependant au-delà de la seule élaboration des SCORE et restera donc à la
Les indicateurs de qualité classiques sont à évaluer pour chaque départ HTA, c'est-à-dire :
la variation de tension maximum, le nombre de coupures brèves (inférieures à 3 min), le nombre
de coupures longues (supérieures à 3 min) et le critère B (temps moyen de coupure par client).
∑N T
Le critère B est un indicateur calculé selon la formule : Ni i. Avec Ni le nombre de clients
coupés pendant un temps Ti pour chaque incident (en considérant un indice i par manœuvre de
réalimentation), et N le nombre total de clients alimentés sur la zone où l’on souhaite calculer le
critère B. On le calcule par un cumul annuel. L’objectif national à atteindre pour le critère B hors
incident exceptionnel est de 55 min. Sur AFC, qui comporte 1 million de compteurs, le critère B
atteignait 52 minutes en 2014.
Pour le calcul des indicateurs en nombre de coupures, les communes sont réparties en
zone qualité selon leur population. Des seuils à respecter pour chaque zone sont fixés par décret
pour le nombre de coupures brèves et longues, ainsi que pour le temps cumulé de coupure,
comme indiqué Figure 20.
D’après le décret qualité imposé à ERDF, la variation de tension en tout point du réseau ne
doit jamais dépasser ±10% de la tension d’exploitation. Pour le réseau HTA, la variation de tension
maximum possible sur un départ ne devra pas dépasser 5% en schéma normal et 8% en schéma
secours. On laisse ainsi une marge pour les variations de tensions générées par le réseau BT.
Pour déterminer la variation de tension, des outils mathématiques sont utilisés par le
logiciel de calcul ERABLE. Aujourd’hui, seul le courant transité en tête de départ peut être mesuré ;
ceci, tant que les compteurs intelligents ne sont pas encore mis en place chez les clients basse et
moyenne tension. Les flux de puissance doivent donc être reconstitués pour répartir celle-ci tout
le long des points de distribution d’un départ et permettre ainsi d’estimer la chute de tension en
chaque point du réseau HTA.
Pour faciliter l’implantation des énergies renouvelables, la loi Grenelle II du 12 juillet 2010
[6] oblige les institutions et les entreprises concernées à rédiger des documents de planification.
Ainsi, les régions doivent fixer leur ambition de production d’origine renouvelable par le biais des
Figure 21 - Exemples de projets réseau engagés par RTE dans des zones saturées par la production décentralisée
Cependant, ces documents présentent une ambition très élevée en termes de puissances
réservées pour les énergies renouvelables. Il est risqué de considérer que toutes ces capacités
seront utilisées et de les insérer directement dans les calculs de réseau. Après consultation de la
Direction Technique à Paris, il a été suggéré de ne prendre en compte que les projets de
raccordement d’installations de production actuellement à l’étude. Il a par ailleurs été
recommandé de se mettre en relation avec le Bureau d’Etudes spécialisé dans le raccordement
des producteurs au réseau HTA. Pour la DR AFC, ce service est centralisé à la Direction
Interrégionale (DIR EST) et basé à Nancy.
3.3.2 Le BE Producteurs
Le BE Producteurs est chargé du dimensionnement du réseau pour l’accueil des projets de
production décentralisée. Malgré une complémentarité des études réalisées, le BERE et le BE
Producteurs ne se concertaient pas fréquemment, ce qui rendait difficile la planification. J’ai donc
contacté des membres de ce service pour comprendre les problématiques associées à l’intégration
de la production décentralisée, et réfléchir à un moyen d’échange entre les deux services. Deux
points ont été abordés : l’utilisation des documents du SRRRER et les contraintes apportées par
le raccordement de producteurs sur le réseau moyenne tension.
En ce qui concerne les contraintes dues au raccordement de producteurs, elles sont liées au
fait qu’un raccordement ne doit en aucun cas impacter la qualité de fourniture du distributeur,
autant du point de vue de la continuité de fourniture que du point de vue de la tenue en tension.
Par manque de temps et par souci de simplification, nous n’avons pu aborder que les
problématiques de tenue en tension.
Les contraintes de ce type apparaissant sur le réseau sont dépendantes des sections de
conducteur choisies mais également du taux d’accroissement des charges estimé. Ces données
influent sur le profil de tension des départs HTA, lui-même dépendant de la consigne de tension
imposée au niveau du transformateur. Lorsqu’un transformateur HTB/HTA n’alimente que des
consommateurs, la consigne est fixée à +4% de la tension d’exploitation car, lorsque les départs
sont longs (zone rurale), une chute de tension trop importante sera constatée pour les
consommateurs les plus éloignés. Cette consigne permet ainsi de respecter les normes fixant à
±5% la variation de tension sur le réseau moyenne tension, comme illustré par le profil de tension
en bleu sur la Figure 22.
Le courant capacitif est un courant triphasé qui circule dans les réseaux dès leur mise sous
tension. Il est normalement équilibré et on lui donne pour norme I 0 dans chaque phase (voir
Figure 23). Lors de l’apparition d’un défaut monophasé, communément appelé défaut
homopolaire (ex : branche d’arbre, conducteur à terre, arrachage de câble souterrain, etc.), un
déséquilibre se crée (voir Figure 24) et le courant capacitif, ayant alors pour norme 3I0, vient
s’ajouter aux autres composantes du courant de défaut retournant à sa source via le neutre du
transformateur HTB/HTA. De nature capacitif et circulant dans la terre, il génère des montées en
potentiel importantes. Pour le distributeur, la réglementation impose de maîtriser ces
phénomènes pour assurer la sécurité des biens et des tiers.
L’analyse des informations et des interlocuteurs externes a été réalisée plus en profondeur
que ce que les objectifs prévoyaient initialement, notamment via l’organisation de réunions avec
les divers représentants des directions territoriales.
La première réunion de présentation des outils aux chargés d’études a été avancée pour
permettre à tous d’être présents (et ainsi éviter les congés). Par ailleurs, une étape de débogage
de la macro s’est ajoutée, permise par les tests réalisés par les différents utilisateurs.
L’étude de deux cas concrets s’est réduite à l’étude d’un seul car la zone finalement choisie
présentait plus de problématiques que deux zones SCORE. Cependant, cette étude n’a pas pu être
terminée, car la maîtrise des fonctionnalités ERABLE nécessaires aurait pris trop de temps.
1 RESTITUTIONS DU SCORE
1.1 Rapport de synthèse
Ce rapport est complété par des liens vers des outils et des fiches méthodes
complémentaires, à savoir :
Il sera donc nécessaire de choisir la stratégie en complétant par une comparaison des
résultats électriques. Il pourra être intéressant d’ajouter également comme argument un nouveau
calcul des pourcentages de reprise du poste source lors de la perte HTB. Ce chiffre pourra être un
élément de comparaison de l’apport de chaque stratégie (nouvelles sources ou nouveaux départs)
pour que la justification du choix soit la plus complète possible. Il faudra cependant prendre en
compte le temps de production de ce chiffre par le logiciel ERABLE, qui est aujourd’hui
considérable (jusqu’à plusieurs heures de calcul).
Le rapport sera complété par des cartes à ajouter en annexe. Une notice détaille comment
construire ces cartes en utilisant les outils informatiques appropriés.
J’ai construit 3 fichiers QGIS (un par centre : Alsace, Franche-Comté Centre et Franche-
Comté Sud) incluant des bases de données géographiques pour le réseau (tronçons, nœuds,
postes sources, etc.) et pour les communes. Ces bases sont découpées par zone SCORE.
J’ai également construit des fichiers de configuration du « Style », c’est-à-dire de la légende
des cartes. Ces fichiers permettent de paramétrer automatiquement les symboles (symboles
ponctuels, linéaires ou surfaciques) à utiliser pour faire apparaître les informations choisies sur la
carte.
Par ailleurs, j’ai développé une petite macro Excel pour mettre en forme les résultats de
calculs d’ERABLE et ainsi permettre une intégration en format .csv sur le logiciel QGIS. En utilisant
un attribut commun, il est possible de joindre les bases de données géographiques avec les
tableaux de résultats. On peut ainsi afficher ces derniers de manière graphique.
Pour la présentation de la zone, la production de nombreuses cartes était prescrite. Pour limiter la
charge de travail et n’afficher que les informations les plus pertinentes, j’ai choisi 3 cartes :
- La carte de situation géographique permet de visualiser les villes importantes de la zone
positionnées sur une carte IGN. La carte IGN autorise également l’affichage des reliefs qui
peuvent s’avérer déterminants dans le choix de certains tracés du réseau.
- La carte du dynamisme de la zone permet d’apprécier la géographie des projets connus,
des communes et des clients importants sur la zone, et ainsi vérifier la cohérence avec les
taux d’accroissement choisis. Sa légende est montrée Figure 29.
- La carte de diagnostic des ouvrages de la zone offre un diagnostic complet des zones
prioritaires de travaux. Comme illustré sur la Figure 30, elle affiche les zones impactées par
le Plan Aléas Climatiques, les tronçons en technologie Câble Papier Imprégné ainsi que
l’âge des réseaux.
Pour l’état des lieux électrique du réseau, j’ai limité la restitution à une seule carte. Celle-ci
représente 2 types d’informations, comme l’indique la légende de la Figure 31.
Tout d’abord, on affiche les résultats électriques sur le réseau HTA : l’évolution des « Trous
PL » et les chutes de tension à l’année initiale.
Le PL est le produit P*max (puissance apparente en tête de départ, à la pointe de consommation)
fois la longueur développée du départ. Cet indicateur représente ainsi à la fois l’étalement des
charges (longueur) et la quantité de charges (puissance).
La fonction « TrousPL » du logiciel ERABLE calcule les nœuds limites où le PL du départ commence
à dépasser la valeur idéale de 100 MVA.km et la simulation cesse d’alimenter les portions de
Par ailleurs, le logiciel QGIS est un outil développé en open-source et sur lequel ERDF n’a
pas la maîtrise. Le national prescrit l’utilisation du logiciel développé en interne CARAIBE,
cependant celui-ci fonctionne aujourd’hui avec des données au format image, et non vectoriel. Il
ne permet donc aucun des affichages personnalisés décrits ci-dessus. Cet outil est en phase de
développement à l’heure actuelle, et de nouvelles fonctionnalités pourraient permettre ces
affichages. Les outils libres choisis localement comme QGIS, ArcGIS ou FGIS sont ainsi voués à
disparaître. Cela rendrait obsolètes les outils que j’ai développé.
Après avoir choisi les informations les plus pertinentes à afficher, il est apparu que les
résultats électriques permettant de compléter ces tableaux étaient nombreux, de par la structure
du logiciel ERABLE. En effet, pour chaque diagnostic un certain nombre de restitutions sont à
produire, selon le tableau de la Figure 32.
Source Fichiers Utilité
Résultats Transfos à Ptmb, année 0
Résultats Transfos à Ptmb, année 10
Résultats Transfos à Ptmb, année 30 Résultats électriques de la stratégie "Ne
Restitutions
Résultats Transfos à Pmax, année 0 Rien Faire"
ERABLE pour
Résultats Transfos à Pmax, année 10
l'état des
Résultats Transfos à Pmax, année 30
lieux
Résultats Diagnostic Rapide Départs (fichier CSV) Ptmb + P*max Résultats 0-10-30 ans sur l'état initial
Résultats Départs à Ptmb, année 0 Tension, longueurs
Résultats Secours Pmax, année 0 Analyse 3I0 secours
Résultats Transfos après travaux, à Ptmb, année 10
Résultats Transfos après travaux, à Ptmb, année 30 Résultats électriques de la stratégie
Résultats Transfos après travaux, à Pmax, année 10 choisie
Restitutions
Résultats Transfos après travaux, à Pmax, année 30
ERABLE après
Résultats Diagnostic Rapide Départs (fichier CSV) Ptmb + P*max Résultats 0-10-30 sur réseau avec travaux
dessin des
Résultats Départs à Ptmb, année 10
travaux Tension, longueurs
Résultats Départs à Ptmb, année 30
Résultats Secours à Pmax, année 10
Analyse 3I0 secours
Résultats Secours à Pmax, année 30
Restitutions Traitement Départs sur réseau initial Qualité potentielle (taux d'incidents)
ERABLE Traitement Départs à 10 ans sur réseau initial
qualité Traitement Départs à 10 ans avec travaux
Figure 32 - Liste des restitutions à fournir à l'aide du logiciel ERABLE
Par ailleurs, cette quantité d’informations rend l’interprétation délicate, si une mise en
forme adaptée n’est pas mise en place. ERABLE produisant des restitutions sous forme de tableaux
Excel, l’initiative avait été prise par le BERE de Champagne-Ardenne de développer une macro en
Visual Basic sur Excel et de la transmettre aux autres BERE. Les restitutions issues d’ERABLE
comprennent à chaque fois un nombre important de colonnes d’informations qui n’ont pas toutes
été choisies pour l’affichage, c’est pourquoi l’automatisation de la mise en forme était souhaitée.
Cependant, la macro manquant de flexibilité et de robustesse, j’ai travaillé à sa
reconception. L’analyse du besoin fondamental est représentée Figure 33.
Pour répondre aux fonctions principales et aux fonctions contraintes, j’ai mis en place
plusieurs systèmes.
Fonctions principales
Tout d’abord, la mise en forme rapide est réalisée via deux fonctionnalités de l’outil :
l’import des restitutions issues d’ERABLE à l’aide de menus déroulants (Figure 35), et la copie des
colonnes de résultat choisies via un bouton « Mise en forme » pour chaque diagnostic (un onglet
par point de vue).
Onglets Fichiers
Fichiers
Supprimer
Tout supprimer
Fonctions supplémentaires :
Purger la mise
en forme
Figure 38 - Interface de l'outil
Pour faciliter la mise à jour, un menu déroulant permet l’insertion ou la suppression des
fichiers annuels, en permettant le choix du chemin d’accès. Ceux-ci sont insérés dans des onglets
permanents et la plupart des informations nécessaires sont liées aux onglets de restitution par des
formules. Un onglet « Données » recense tous les départs et les postes sources de la plaque Alsace
Franche-Comté, avec les informations spécifiques à actualiser.
En ce qui concerne l’adaptation aux changements des outils de calculs, j’ai utilisé un
onglet de paramétrage modifiable à la main. Le logiciel ERABLE évoluant au gré des besoins
remontés par les utilisateurs, les restitutions peuvent changer de configuration (nouvelles
colonnes, ou changement de position voir l’exemple de la Figure 39). Il m’a donc fallu rendre le
code dynamique via la création de nouveaux types de variables. J’ai créé une classe de variable par
type de restitution, chaque classe ayant pour attributs les entêtes des colonnes de la restitution
correspondante. Dans l’onglet de paramétrage, un tableau par classe permet de modifier ces
valeurs dans des cellules associées à des noms de variable, comme montré Figure 40. Les attributs
sont ainsi mis à jour à chaque exécution du code.
Le rendu standardisé est permis par des fonctions permettant la création d’un fichier Word
à partir du modèle de rapport de synthèse. Ce modèle contient les explications relatives aux
tableaux à insérer. Les tableaux mis en forme sont verrouillés mais il est possible de masquer des
lignes ou des colonnes.
L’intégration de données manuelles est également rendu possible car les cellules de
données ne sont pas verrouillées. De plus, lorsque la macro ne trouve pas certaines données
(comme le régime de neutre d’un transformateur n’appartenant pas à la DR), un message
d’information est affiché, mais celui-ci ne bloque pas l’exécution du code. C’est ensuite à
l’utilisateur de rentrer les données manquantes. Un onglet supplémentaire permet d’intégrer
manuellement des données issues de MOA-Pilot, en n’imposant que la mise en forme du tableau.
Par ailleurs, certaines macros de l’outil sont quelques fois longues à s’exécuter. En effet, le
code peut ne pas être totalement optimisé en termes de temps d’exécution, car ayant appris la
programmation en VBA avant de savoir utiliser toutes les formules d’Excel, je n’ai pas mis à profit
toutes les possibilités de ces dernières. L’utilisation de formules permettrait pourtant de diminuer
la quantité de code à exécuter.
L’outil va être mis en ligne sur un serveur recensant toutes les « innovations » réalisées par
les salariés d’ERDF. De par son adaptabilité, il pourra ainsi être utilisé par d’autres BERE et leur
permettre de gagner du temps dans la production des résultats.
Il est ainsi prescrit que les SCORE soient systématiquement validés par les agents et
managers ayant la compétence maîtrise d’ouvrage. Pour simplifier le travail du valideur, un fichier
Excel de synthèse avait été construit par la précédente adjointe au chef d’agence. Chaque mesure
prise dans le schéma cible est liée aux caractéristiques électriques des départs (marge, chute de
tension, produit PxL, etc.). C’est donc en visualisant l’évolution des caractéristiques que le valideur
peut apprécier les apports du schéma cible et donner son approbation ou non. La synthèse doit
donc rassembler tous les résultats électriques de chaque zone, ainsi que tous les travaux choisis
par le chargé d’études pour résoudre les contraintes existantes.
Réseau à 10 ans
Marge Min 3I0 secours PL (MVA x Qualité potentielle
DU/U Max (%) P*max (KVA) Synthèse des Travaux
(kVA) max (A) Km) CB CL CRIT B
Travaux Decision
sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. Commentaires
Type Précisions MOAD-HTA
Réseau à 30 ans
Marge Min 3I0 secours
DU/U Max (%) P*max (KVA) PL (MVA.km) Synthèse des Travaux
(kVA) max (A)
Travaux Decision
sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. sans tvx. avec tvx. Commentaires
Type Précisions MOAD-HTA
Figure 42 - Tableau de résumé du SCORE par départs
Cette restitution n’a pas la même fonction que pour le chargé d’études et n’a donc pas la
même structure. En effet, les restitutions tableur du SCORE étaient données tout d’abord à 0, 10
et 30 ans sans travaux pour le diagnostic, puis à 0, 10 et 30 ans après travaux pour le bilan du
schéma cible. Cela permet au chargé d’études de visualiser dans un premier temps les contraintes
à résoudre, selon plusieurs points de vues (contraintes électriques, seuils d’optimisation), puis
d’apprécier l’intérêt de la stratégie choisie selon ces mêmes points de vues. Ici, le valideur
souhaite voir, une fois les travaux choisis, l’impact de ceux-ci sur les résultats électriques ainsi que
leur étalement dans le temps. C’est pourquoi on visualise tout d’abord le réseau initial, puis à
chaque année d’observation, l’état des caractéristiques électriques avec et sans les travaux.
Le tableau étant large (c’est en réalité un seul tableau découpé en trois parties), j’ai ajouté
un sommaire et des liens hypertextes pour rejoindre facilement la partie souhaitée. J’ai également
mis en place la même mise en forme conditionnelle que dans la macro, permettant de visualiser
les contraintes existantes, résolues par des travaux ou non. J’ai ajouté un tableau des taux de
croissance appliqués par poste-source, pour permettre au valideur de vérifier les taux choisis par
les chargés d’études. Par ailleurs, pour faciliter l’implémentation de formules Excel, j’ai instauré
une standardisation des travaux renseignés via une numérotation, comme illustré sur le tableau
de la Figure 43.
Type de travaux :
1 Bouclage
2 Création départ
3 Modification du schéma d'exploitation
4 Restructuration départ
5 Autres
Figure 43 - Numéros à renseigner selon les types de travaux
A la maille du centre, on reprend simplement les synthèses des travaux à 10 et 30 ans, par
départ et par poste source, et on visualise le nombre de départs par zone ainsi que la date de la
dernière mise à jour. Cela permet de réaliser le suivi des SCORE, en évitant les oublis de départs et
en prévoyant le travail à réaliser (planning de mise à jour).
A la maille de la DR, on va compter les travaux par type (bouclage, création départ, etc.) et
par poste source en regroupant ces derniers par zone. Cela permettra d’anticiper les
investissements en visualisant l’ampleur des travaux sur chaque poste source. Un exemple est
donné Figure 44.
TCMA
Travaux à 10 ans Travaux à 30 ans
NB de appliqués
ZONE
NOM PS départ Non Modification Modification Non
D'ETUDE 0-10 11-30 Création Non Non Restructuratio Non Non Non Création Non Restructuratio Non Non
s Bouclage valid schéma Autres Bouclage schéma valid Autres
ans ans de départ validé validé n départ validé validé validé de départ validé n départ validé validé
é d'exploitation d'exploitation é
ALSACE-063
ENSIS 11 1,0% 1,0% 1 1
GUEBW 11 1,0% 1,0%
Z063-E-
LOGEL 17 1,0% 1,0% 1 5
LOGEL
SSPLA 6 1,0% 1,0% 2 2 1
COLMA 1 1,0% 1,0% 1 1
Total Z063-E-LOGEL 46 1,0% 1,0% 1 1 1 6
LAPOU 7 0,5% 0,5% 3 1
Z063-O-
MUNST 8 0,5% 0,5% 1 1 2 2 1 1
MUNSTER
AMARI 7 0,5% 0,5% 1 1 2 2
Total Z063-O- 22 0,5% 0,5% 2
Enfin, j’ai développé une petite macro permettant de copier-coller les colonnes voulues
d’un fichier Excel à l’autre pour faciliter l’alimentation des tableaux. Les tableaux construits par les
chargés d’études n’ayant pas la même structure que le tableau de synthèse, le travail aurait été
conséquent sans cet outil.
Une information manque cependant à cet outil. En effet, l’analyse des résultats électriques
des transformateurs HTB/HTA (156 sur la DR) n’est pas affichée dans l’outil, alors qu’elle est
réalisée dans les Schémas Directeurs et dans les SCORE. La visualisation des contraintes sur les
transformateurs s’en trouve donc limitée.
Par ailleurs, les colonnes ajoutées par suite de la transformation des schémas directeurs en
SCORE sont pour le moment vides car aucun schéma directeur n’a encore été actualisé (sauf le
diagnostic de la zone de Maiche). L’outil ne représente donc pas toutes les contraintes à l’heure
actuelle.
Les restitutions, sous la forme de tableaux, de cartes et d’un rapport, permettront de bien
cerner les enjeux techniques et économiques propres au réseau de chaque zone, et ainsi faciliter
la réflexion sur la structure du réseau et l’orientation à lui donner sur 30 ans. La production des
résultats sera accélérée, par rapport aux anciens Schémas Directeurs, à l’aide d’outils logiciels
robustes et adaptables. L’intérêt de ce stage ira même au-delà de la Direction Régionale, puisque
les outils seront transmis pour être proposés à d’autres BERE.
D’un point de vue plus personnel, ce stage m’a permis d’apprendre beaucoup sur l’aspect
organisationnel d’un bureau d’étude et d’une agence de maîtrise d’ouvrage. J’ai pu découvrir les
métiers de la distribution électrique et les enjeux du développement du réseau en lien avec le
territoire, ainsi que la problématique des stratégies d’investissement. La présentation puis la
transmission de mon travail auprès des chargés d’études m’a donné l’occasion de développer des
compétences managériales. J’ai également pu approfondir mes compétences en gestion d’un
projet de développement logiciel ainsi que mes connaissances de l’outil informatique Excel.
[2] Cour des comptes, «Rapport public annuel. 1. Les concessions de distribution d'électricité : une
organisation à simplifier, des investissements à financer,» Paris, Février 2013.
[3] ERDF, PRDE B4-02 - Mise en oeuvre du plan aléas climatiques, Paris, 2011.
[4] ERDF, Frédéric Gorgette, Méthode d'élaboration des SChémas d'Orientation des Réseaux
Electriques moyen et long termes, Paris, 2014.
[6] RTE France, «Les Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables :
des outils stratégiques,» [En ligne]. Available: http://www.rte-france.com/fr/article/les-
schemas-regionaux-de-raccordement-au-reseau-des-energies-renouvelables-des-outils#Map.
[Accès le 6 Mai 2015].
[7] RTE France, Les schémas régionaux - Etat des lieux au 31 mars 2014, Paris, 2014.
[8] ERDF, «PRDE D 5.4 - 01 - V1 - Mise A La Terre du Neutre HTA : Politique et réalisation,» Paris,
2006.