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Organisation et gestion des plateformes pétrolières

ORGANISATION ET GESTION DES PLATEFORMES


PETROLIERES

Dr CAMARA MOUSSA
Docteur PhD en Ingénierie de Puits de Pétrole et de Gaz
Institut National Polytechnique Felix Houphouët Boigny (INPHB)
DFR : Sciences de la Terre et des Ressources Minières (STERMi)
Ecole Supérieur du Pétrole et de l’Energie (ESPE)
Email : moussa.camara@inphb.ci

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ORGANISATION ET GESTION DES PLATEFORMES


PETROLIERES
I. Introduction générale
I.1 Définition
Une plate-forme pétrolière est une construction marine fixe ou flottante qui sert à
l'exploitation d'un gisement pétrolier. Elle supporte principalement les dispositifs nécessaires
pour la phase de forage d'extraction du pétrole, ainsi que parfois des équipements destinés à
assurer une présence humaine à bord. Certaines plateformes permettent également de
transformer le pétrole extrait de façon à ce qu'il soit plus facile à transporter et à exporter. Les
plateformes fixées utilisées en mer peu profonde servent à exploiter des gisements situés à
moins de 300 m, Les plateformes flottantes sont utilisées surtout pour l'exploitation de
champs pétroliers dans les grands fonds. Les premières plateformes pétrolières ont été
construites dans le Golfe du Mexique sur les côtes du Texas, à une très faible profondeur d'eau
et servaient alors de tête de puits, dans le prolongement des installations se trouvant à terre.

Figure 1 : Plateforme pétrolière

I.2 Historique
Les premières plateformes sont celles du Golfe du Mexique sur les côtes du Texas. Ces
plateformes sont situées dans une très faible profondeur d'eau et n'ont pour seule fonction que
d'être une tête de puits. Elles sont le prolongement de ce qui avait alors été développé à terre.
Lors du premier choc pétrolier en 1973, les gouvernements européens se posent la question de
leur indépendance vis-à-vis des pays du Golfe Persique. Il devient indispensable pour eux de
développer l'exploitation des champs pétroliers et gazifères de la Mer du Nord (Europe).

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Le Royaume-Uni et la Norvège se sont donc lancés dans le développement de techniques de


forage et de production offshore (loin des côtes, en haute mer). Les compagnies pétrolières
européennes, avec l'aide des ingénieries du monde entier développent des programmes de
recherche qui aboutissent à la construction des premières plateformes pétrolières et au
développement des techniques de forage depuis un engin flottant.

Le défi est d'autant plus grand que la Mer du Nord est une mer particulièrement hostile. Le
climat est rude pendant six mois de l'année : lors des tempêtes, la hauteur des vagues, de leur
crête à leur creux, peut atteindre plus de trente mètres (soit l'équivalent d'un immeuble de dix
étages). Situées loin des côtes, ces plateformes doivent abriter des hommes pour en assurer
l'exploitation. Les normes de sécurité liées à la fabrication, l'installation et la mise en œuvre
de ces plateformes sont développées pendant les années 1970-80 à la suite de différents
accidents. Les mentalités dans le monde de l'exploitation offshore changent radicalement
après l'accident de la plateforme Piper-Alpha qui a coûté la vie à 167 personnes en 1988.

Une fois les technologies offshores maîtrisées et développées en Mer du Nord, la porte est
ouverte à l'exploration et l'exploitation dans toutes les mers du globe. Actuellement, on trouve
des plateformes pétrolières dans les régions suivantes :

• Mer du Nord

• Golfe Persique

• Golfe de Guinée

• Mer de Chine

• Mer Caspienne

• Côtes du Brésil

• Golfe du Mexique, le long des côtes américaines et en baie de Campêche (Mexique)

• Côtes Nord-Ouest et sud-est de l'Australie

• Cotes de la Malaisie, Brunei et certaines parties de l'Archipel Indonésien.

• Littoral atlantique canadien, à 350 km de Terre-Neuve (Hibernia, White Rose)

Les techniques de forage et les techniques de constructions ayant évolué, les grandes
profondeurs d'eau (>1000m) sont maintenant accessibles et exploitables à des coûts

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raisonnables. Les plateformes se transforment alors en navires et il est de plus en plus souvent
envisagé de créer des exploitations sous-marines automatiques.

Au regard des législations actuelles, il existe 3 types de plateformes : les MODU (module
offshore Drilling unit) servant uniquement au forage et pouvant loger du personnel. Les PP
(Production Platform) servant à la production et/ou au pré-traitement du brut, mais sans
logement. Le LQ (living quarters) servant uniquement au logement, et ou tout stockage /
transit d'hydrocarbure est interdit pour raisons de sécurité.

On trouve des plates-formes pétrolières dans toutes les mers du globe (Mer du Nord, Golfe
Persique, Golfe de Guinée, Mer de Chine, Mer Méditerranée, Côtes du Brésil, de la Malaisie
et de l'Australie). L’activité de forage ou de production d’un champ pétrolier est régie par
plusieurs types de contrat. Condition de la gestion matérielle et humaine à bord.

I.3 Objectifs
Aujourd’hui, les technologies offshores sont bien maîtrisées et nous permettent de
comprendre les différents types de contrats existant dans l’industrie du forage et de la
production pétrolière, de connaître les différents types de plateforme et leur utilisation de
comprendre l’organisation et le fonctionnement d’un chantier de forage et de production
pétrolière et enfin de comprendre les aspects sécuritaires de la plateforme.

II. Types de contrats dans l’industrie pétrolière


II.1 Contrat de partage de production (CPP)
C’est une convention conclue conformément aux termes de la législation en vigueur, couvrant
un périmètre donné. A terme il permet la répartition des hydrocarbures produits entre l’Etat et
les compagnies opératrices en vertu d’une clé de répartition définie. C’est aussi une
convention conclue à la suite de la signature d’un contrat pétrolier et a pour objectif de régir
les relations entre les différents membres du consortium titulaire du contrat pétrolier.
(Collaboration temporaire entre plusieurs acteurs à un projet ou programme dans le but
d'obtenir un résultat)
II.2 Contrat d’association (JOA)
C’est un contrat qui engage un contracteur « contractor » à fournir un service technique et
qui reçoit en retour une rémunération. Exemples : Travaux de réalisation de puits pétroliers,
travaux de cimentation des tubages, l’entretien des quartiers d’habitation, les Wirelines,
Catering (restauration) fluide de forage, etc.

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II.3 Contrats de service


• Les contrats clé en main ‘’Turnkey Contract’’
Ces contrats engagent l’opérateur à payer un frais fixe au contracteur de forage à la fin de
chaque puits. Le contracteur fournit tout le matériel, le personnel et réalise les travaux en
toute indépendance.
• Les contrats à l’intéressement ‘’Incentive Contract’’
L’opérateur s’engage à payer un bonus au contracteur de forage au cas où celui réalisera des
performances dans l’exécution des opérations de forage.
❖ Cas des contrats de forage
• Les contrats au métré ‘’Footage Contract’’
Dans ce type de contrat, le contracteur est payé par longueur forée (pied ou mètre).
• Les contrats à tarif journalier ‘’Dayrate Contract’’
Ce contrat engage l’opérateur à louer le rig et son personnel à un coût journalier. L’opérateur
a le contrôle total des opérations de forage. Il engage un contracteur ‘’contractor’’ à fournir du
personnel nécessaire à la réalisation d’un service. Le client s’engage à verser en
compensation, pour chaque poste de travail, un taux journalier fixe. Le personnel ainsi affecté
à la tâche est juridiquement et administrativement lié au contracteur.
Exemples de sociétés locatrices de personnel :
ICM : International de Commerce et de Management (Cote d’Ivoire)
RMO : (Cote d’Ivoire)
SMS : Sélective Marine Services (Dubaï, Inde,)
HSE : (Afrique du Sud)
OCS : (Inde)

II.4 Contrats de location du personnel (Labor contract)


Un accord, entre les compagnies pétrolières et leurs cocontractants, Renonciation mutuelle
aux recours pour tout dommage survenant à leurs biens, équipements et leur personnel, Même
si le dommage est dû, tout ou partie, à une négligence de l'autre partie. Chaque partie est
responsable de son équipement et de son personnel. Il peut être une clause de contrat.
Exemple : Contrat de remorquage de plates formes pétrolières.

III. Description des plateformes pétrolière


La majorité des plateformes de nos jours se composent de deux parties qui sont:

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• les « topsides » : constitués de modules préfabriqués, ils correspondent à la partie utile


au-dessus de la surface.
• la « structure porteuse » : en treillis tubulaire métallique (assemblage de tubes
métalliques formant une triangulation), en colonnes de béton ou encore sous la forme
de barge flottante dans le cas d’une FPSO (Floating Production Storage and
Offloading), elle sert à maintenir la partie utile au-dessus de l'eau.

Une unité de traitement sépare et traite les composants récoltés (pétrole, gaz, eau) avant qu’ils
soient transportés par pipeline ou par tanker vers une raffinerie.

Le derrick est le point culminant d’une plateforme de forage. Cette tour métallique, dans la
phase de forage, soutient une très longue tige au bout de laquelle se trouve une mèche de
forage, le trépan. Cette tige est rallongée au fur et à mesure que le trépan broie les différentes
couches de roche du sous-sol pour atteindre le gisement de pétrole.

Les tiges peuvent descendre jusqu’à des profondeurs de 3 ou 4 kilomètres pour atteindre des
réservoirs de quelques mètres d’épaisseur seulement. La précision de l’impact est donc
exceptionnelle. Lorsqu’il est nécessaire de creuser un autre puits pour récupérer ou injecter
des fluides, le derrick est déplacé sur la plateforme et un nouveau forage est entrepris. Il
permet aussi de forer à l’horizontale, à l’aide d’une tête de forage rotative permettant
d’incliner progressivement la courbe opérée par la tige.

Ce type de forage permet d’exploiter ainsi des surfaces de plusieurs kilomètres carrés depuis
la plateforme sans avoir à se déplacer à la verticale des gisements. Au-delà de 300 m de
profondeur, l'exploitation ne se fait plus avec des plateformes fixes mais avec des installations
flottantes.

III.1 Critères de choix d’une plateforme


Le critère de choix d’une plateforme dépend de plusieurs paramètres qui sont :

• Le rôle de la plateforme (Exploration, Production, …)


• La profondeur d’eau (shallow or Deep water)
• L’environnement marin et sous-marin (topographie, courant, vent, …)
• Conditions sismiques
• La distance de la cote
• La taille du champ
• Les caractéristiques de production (pression, débit, etc.)

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• Le sol : La connaissance du type de sol marin est indispensable dans le cas des plates
formes fixes

III.2 Les différents types de plateformes


En générale il existe trois (3) grands groupes de plateformes utilisées de nos jours :

• Les plateformes fixes


• Les plateformes mobiles
• Les unités flottantes

III.2.1 Les plateformes fixes


Quand la profondeur d'eau n'excède pas 100 à 300 mètres, les foreurs peuvent installer une
plateforme fixe. Au-delà, elles deviennent techniquement et économiquement non viables
Différentes techniques de construction existent :
a) Jacket-deck ou Steel platform
Un jacket deck est une très grande tour en acier posée au fond de la mer. D'énormes "clous"
passent au travers des piliers du jacket et sont enfoncés dans le sous-sol marin. Il est composé
de 3 parties :
• Une charpente métallique immergée à éléments tubulaires verticaux
• Des tubes ou piles battus à travers les éléments tubulaires de la charpente et
Enfoncés profondément dans le sol.
• Un pont placé au-dessus de l’eau et supporté par les piles battues dans le sol.
Tout le matériel nécessaire au forage (tubes, bits, boues...) et les utilités sont regroupés sur
une barge spéciale, appelée "tender" ancrée à côté de la plateforme.

Figure 2: Jacket Plateforme (offshoretechnology.com)

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b) Plateforme gravitaire

Ce sont des plateformes généralement utilisées pour la production d’hydrocarbure, Elles


s’appuient au fond de la mer à partir de piles réalisées à l’aide de structures faites en béton.
Elle se compose :

• D’une embase poids de forme parallélépipédique ou cylindrique,


• De colonnes d’acier ou béton intégrés à la base jusqu'à la surface de l’eau,
• De la partie supérieure en acier ou béton.

Ces Plateformes oscillantes d’acier sont ancrées à leur base sur le fond de la mer. La partie
supérieure de ces plateformes pouvant se mouvoir avec le mouvement des vagues. Elles sont
utilisées dans les mers très peu agitée. L’avantage de cette plateforme est que son poids est
réduit sur la structure.

Figue 3 : Plateforme gravitaire

c) Plateforme Compliant Tower (Tour flexible)


Un CT se compose d'une tour étroite et flexible et d'une fondation sur pieux pouvant
supporter un tablier conventionnel pour les opérations de forage et de production. Avec
l'utilisation d'éléments flexibles tels que des jambes flexibles ou des tubes axiaux sur ce type
de plateforme, la résonance est réduite et les forces des vagues sont désamplifiées. Ce type de
structure de plateforme peut être configuré pour s'adapter à l'équipement de fabrication et
d'installation existant. C'est une structure métallique composée d’une tour étroite supportant
un topside comprenant les modules de forage, de production, et les quartiers vie le cas
échéant. Elle est utilisée en eau très peu profonde.

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Figure 4 : Plateforme Compliant Tower

d) Ile artificielle
Une île artificielle est une île formée grâce à une intervention humaine, et non de façon
naturelle. Elle est généralement construite sur un récif existant, ou peut-être l'extension d'un
îlot existant. Les îles artificielles sont traditionnellement créées par remblaiement. Quelques
exemples récents suivent le modèle des plates-formes pétrolières, mais la désignation d’île
pour ces structures reste soumise à controverse. Ces plates formes fixes s'appuient sur le fond
et peuvent donc être reliées de façon rigide aux têtes de puits et aux pipelines. En Europe, le
principal endroit où l'on peut voir de telles plates-formes est la Mer du Nord. Ailleurs, citons
la Gulf Coast américaine, La Baie de Campeche au Mexique, le Golfe Persique, la Baie de
Bohai (Chine), etc.
III.2.2 Les plateformes mobiles
a) Plates-formes autoélévatrices (Jack-up)
Ce sont des plates-formes composées d'une coque et de jambes. La coque leur permet de se
déplacer par flottaison et supporte les utilités. Les jambes sont équipées de crémaillères leur
permettant de se lever ou de s'abaisser le long de la coque. De cette façon ces plates-formes
peuvent se déployer à de multiples endroits tout en ayant un appui sur le sol. Ce concept est
limité à des profondeurs d'eau de l'ordre d'une centaine de mètres. La majeure partie des
plates-formes autoélévatrices sont des plateformes de forage et sont utilisées pour de
l'exploration ou pour le forage de puits autour de plateformes qui ne sont pas équipées d'engin
de forage. Il existe aussi quelques-unes de ces plateformes qui servent de "boatel", hôtel
flottant permettant de loger des équipes qui travaillent en mer.

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Figure 5 : Plateforme Jack Up


b) Semi-submersible
C’est un ensemble compose de trois parties : le flotteur qui se trouve immergé, les poutres à
mi-eau et le pont qui doit se trouver plus haut que la "vague centenaire". Cet ensemble en
équilibre comme un ludion fonctionne grâce à des pompes à eau de mer qui maintiennent en
permanence l'équilibre vertical, et des hélices multidirectionnelles ou des ancres qui
maintiennent le positionnement horizontal au-dessus du puits. Ce type de plateforme est
utilisée pour des profondeurs allant de 100 à 300 mètres, ou pour des zones ou le fond marin
ne permet pas de poser les pieds d'un "Jack-up" que ce soit vase molle ou rochers
déstabilisés.

Figure 6 : Plateforme Semi-submersible

c) Swamp-barge
Ce sont des bateaux à fond plat que l'on "coule" sur place en remplissant les caissons d'eau de
mer. Après forage, on vide les caissons et le bateau peut aller forer ailleurs. Ces bateaux
servent dans de très faibles profondeurs, entre 1 et 4 mètres, ce qui leur vaut le nom de
"swamp", marais en anglais.

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Figure 7 : Plateforme Swamp-barge

d) Navire de forage
Ce sont des bateaux de forage, de forme comparable à un navire marchand surmonté d'un
derrick (tour de forage), on y retrouve les mêmes équipements que les plates-formes de
type semi submersible. Ils sont également équipés de ballast afin d'augmenter la stabilité
durant les opérations de forage. La dernière génération peut réaliser des puits dans des
eaux atteignant les 10000 pieds (3048mètres) de fond, pour un forage d'une profondeur
maximale de 37500 pieds (11429mètres). Le maintien à la verticale du puits est obtenu
grâce à plusieurs propulseurs azimutaux.

Figure 8 : Navire de forage

III.2.2 Les unités flottantes


Les plateformes flottantes sont essentiellement utilisées pour l'exploitation de champs
pétroliers dans les grands fonds (>300 m environ). Lorsque la plate-forme est flottante, les
installations de tête de puits lui sont reliées par des conduites flexibles.

a) FSO

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Unité flottante de stockage et embarquement (Floating Storage and Offloading). Il s'agit en


fait d'un tanker transformé, qui stocke du pétrole (venant d'autre plates-forme, ou parfois de
production onshore) et charge les pétroliers de commerce.

Figure 9 : Navire FSO

b) FPU
Unité flottante de production (Floating Production Unit). C'est une barge qui reçoit le pétrole
et le gaz du fond pour les traiter (séparer l'huile, le gaz et l'eau par exemple) avant de les
envoyer vers une unité de stockage (FSO) ou vers un pipeline d'exportation.

Figure 10 : Navire FPU

c) FPSO
Unité flottante de production, stockage et de déchargement (Floating Production Storage and
Offloading) : similaire à un FSO, mais intégrant aussi la production. C'est une solution en
vogue pour le développement des gisements en eau profonde. Les FPSO présentent deux
avantages majeurs: ils n'ont pas besoin d'infrastructures fixes (comme des pipelines) et sont
redéployables (lorsque le gisement est épuisé, ils peuvent être repositionnés sur un autre).

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Figure 11 : Navire FPSO

d) TLP, SPAR, Semi-Submersibles :

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Il s'agit là de plateformes plus classiques, en ce sens qu'elles n'intègrent que la production et


sont reliés à des pipelines pour l'exportation du gaz et/ou du pétrole produit. Les TLP (tension
leg platforms) possèdent un excès de flottabilité et sont maintenues en place par des câbles
tendus les reliant au fond. Les plates-formes semi-submersibles s'enfoncent dans l'eau en
remplissant des ballasts, ce qui les rend peu vulnérables à la houle. Les SPAR reposent sur un
énorme flotteur cylindrique.

Figure 12 : Plateforme TLP et Navire APAR

Pour des gisements importants, on combine parfois plusieurs solutions : par exemple, une
plateforme TLP qui produit le pétrole et une FSO pour stocker et exporter le pétrole.

III.3 Construction et installation


L’assemblage se fait généralement sur la terre ferme, puis les pieds et la plateforme sont
transportés sur des barges géantes jusqu’au site. Sur le site, le navire peut se submerger
partiellement et libérer la charge qui flotte d’elle-même. Dans certains cas, la plateforme est
prise en charge par des navires avitailleurs et releveurs d’ancres dits AHTS (Anchor Handling
Tug Supply) qui s’occuperont de la mettre en place.

Les plateformes étant principalement construites en acier, le choix de la qualité des aciers
dépend de plusieurs paramètres comme : la catégorie de l’acier ; la zone géographique où sera
installé la future plateforme. Selon les mers, la température et la composition chimique de
l'eau varie et cela influe sur les qualités d'acier à utiliser. Pour lutter contre l'action de la
corrosion, une protection cathodique est mise en place sur les parties en acier submergées
dans l'eau de mer. La construction d’une plateforme nécessite 2 à 3 ans de travail pour des
milliers d’ouvriers. La conception de la structure porteuse doit tenir compte des contraintes
suivantes :

• Du milieu marin (marées, tempêtes, houle, courants, vent)

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• De la corrosion liée à cet environnement


• Du risque sismique

III.4 Vie et mort d’une plateforme


La vie de la plateforme est liée à celle du gisement qu’il produit. Généralement, la durée de
vie moyenne d'un gisement est de 20 à 30 ans. Selon les législations nationales et
internationales, les compagnies pétrolières ont l'obligation de démanteler les plateformes
pétrolières lorsqu'elles ne sont plus utilisées. Ces opérations posent de nouveaux problèmes en
matière de sécurité et d'environnement. Certaines plates-formes ne sont pas démantelées
quand le champ est épuisé. Elles restent en l'état, les compagnies pouvant les revendre à des
tiers. De telles plates-formes, lorsqu'elles sont dans les eaux internationales, intéressent
potentiellement divers acheteurs en tant qu'îles artificielles. Elles fournissent un support
favorable à la croissance des coraux et donnent ainsi naissance à des récifs artificiels. La
revente de l'acier de ces plateformes (dizaines de milliers de tonnes pour certaines plates-
formes) rentabilise une partie des opérations, mais le démantèlement a un coût que les
exploitants doivent anticiper et provisionner. Une autre difficulté est le colmatage convenable
(fiable et durable) des milliers de puits forés dans les fonds marins, notamment pour les
gisements profonds HT/HP (haute température, haute pression), et tout particulièrement si on
y a injecté du CO2 dans le cadre d'essais de stockage géologique du CO2.

IV Organisation d’une plateforme pétrolière


IV.1 Gestion du personnel

A. Première Partie : Cas d’une plateforme de forage


1. Compagnie Pétrolière (Operateur)
Un opérateur de plateforme de forage est un employé dont les fonctions incluent la mise en
œuvre de procédés de forage. Le plus souvent, de telles activités sont pertinentes lors de la
découverte de gisements de ressources naturelles (par exemple, du pétrole ou du gaz) ou
même de leur exploration.
Le personnel employé par l’opérateur d’une compagnie pétrolière sur une plateforme de
forage est peu nombreux. Il s’agit : d’un ingénieur chef, d’un superintendant de forage qui
sont chargés de préparer le planning et le programme détaillé des opérations, d’un
contrôleur/superviseur de forage, d’un géologue qui s’assurent de la bonne exécution du
programme ou de sa modification en fonction des terrains rencontrés. Ils veuillent à la

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sécurité du chantier et au respect de l’environnement et coordonnent les travaux des


différentes sociétés intervenantes.

Exemple : CNR, FOXTROT, VANCO, TOTAL, LUKOIL, etc.

Ces compagnies pétrolières assurent les travaux connexes au forage. Dans ces différentes
compagnies on a :

• Les ingénieurs boues qui préparent les fluides de forage


• Les spécialistes de la cimentation qui sont en charge de la cimentation des
casing et d’autres ouverture dans le trou susceptible de création de problèmes
au cours du forage.
• Les ingénieurs chargés du legging qui analysent les différents données
sismiques et autres données grâce à des analyses stratigraphiques
• Les équipes de plongeurs pour la maintenance sous-marine des têtes de puits
• Catering (gestion de la restauration)

Exemple : Schlumberger, Haliburton, MI Swaco, WeatherFord, etc.

Figure 13 : Exemple de compagnies pétrolières

2. Les compagnies de service


C’est elle qui a le plus de personnel et emploie des personnels dont les postes sont doublés car
les forages s’effectuent 24 h sur 2. Il s’agit principalement :
• D’un chef de chantier qui représente le contracteur auprès de l’opérateur et est
responsable de la bonne marche du chantier.
• D’un maître sondeur (chef de poste) qui dirige l’équipe de forage proprement dite.
3. La société de forage (Contractor)
La société de forage est composée d’une équipe de forage composée :
• D’un assistant

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• D’un accrocheur (derrickman)


• De 3 à 4 ouvriers de plancher
• D’un chef mécanicien et d’un chef électricien chargés de la maintenance des matériels
• D’une équipe de manutention (Chef de pont, grutier, ouvriers)
• D’une équipe de restauration hôtellerie « catering » (sous-traité)
Exemple : Transocean, Pride foramer, Nobel, Santa Fee, etc.

4. Description des taches


L’organisation d’une plateforme de forage est dynamique. Elle est fonction de la taille de la
plateforme, du type de plateforme et du type de forage réalisé (droit, dévié, etc.). Le personnel
généralement rencontré sur les plates formes est le suivant :
4.1 OIM (Offshore Installation Manager)
C’est le membre le plus haut de la hiérarchie de gestion sur les grandes plateformes de forage
en particulier sur les grandes Jack up et quelques semi-submersibles. Sur les petites
installations, le Toolpusher est le manager. Le suivant dans chaine de commande est le Driller
qui est responsables des Roughnecks et des Roustabouts. Dans certains pays comme les UK,
il est obligatoire qu’un OIM soit présent en permanence sur les installations offshores. L’OIM
est responsable de toutes les questions de Santé et de Sécurité, de tous les cas d'urgence. En
plus de cette responsabilité clef de secours, l'OIM gère aussi tous les aspects quotidiens des
opérations de forage. C'est-à-dire :
• Budget : Surveille les conformités avec le budget, les approvisionnements en produits
et matériels, gestion des stocks, …
• Personnel : Mise à jour et suivi de la matrice des formations, évaluation des
performances, assure la bonne communication entre les équipes, etc.
• Opérations : le planning, organise et supervise
• Maintenance : la gestion des équipements et systèmes, tests et inspections
• Logistique : Crew change, hélicoptère, bateau d’approvisionnement, etc).
• Sécurité : Sur les installations de production, l’OIM est généralement appelé Offshore
Team Leader, ou Ingénieur production, ou Superintendant des opérations. Néanmoins,
sur les FPSO, cette responsabilité est souvent dévolue au Marine Superintendant.
4.2. Company man
Il se réfère à un représentant de l’Opérateur. On l’appelle aussi Company representative,
Foreman, Drilling engineer, Well site manager, Company consultant, ou Rigsite Leader. En

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général, l’opérateur loue un rig pour ses opérations de forage. La majorité du personnel de ce
rig est du contracteur de forage. Le Company man est le représentant de l’opérateur a bord et
travaille étroitement avec l’OIM. Il a en charge des opérations liées au forage, de l’intégrité
du puits et la sécurité sur le site. Cependant, les domaines comme la maintenance et
l’entretien des équipes relèvent souvent du Toolpusher.

4.3 Toolpusher
Aussi appelé Rig Manager, il est responsable de toutes les opérations de forage à terre. Sur les
installations offshores, le Toolpusher a un rang de Chef de département en charge du forage. Il
rend compte à l’OIM et est en charge de :
• La fourniture du rig en outils, équipements, approvisionnement, etc.
• Le choix du drill bit en fonction de la progression du forage
• Le choix des caractéristiques de la boue
• La supervision de l’équipe de forage (Driller, derrickman, motorman, Logging,
électriciens, etc.)
• L’organisation des shifts en optimisant les temps d’arrêt
• Le contrôle du puits en cas de kick
• La réalisation des tests en cours de forage
Il travaille étroitement avec le Company man en matière d’opération de forage.

Figure 14 : Toolpusher

4.4. Driller
C’est le chef de l’équipe de forage. Il est responsable de la marche des opérations du forage et
des transferts des matériels par grue. Le plus souvent, son rôle se résume à la surveillance des
activités de forage en mode automatique. Il s’occupe de l’interprétation des informations du
fond de puits relativement à la présence de fluide (gaz ou pétrole). Il informe son équipe des
dispositions de sécurité abord et s’assure qu’ils les appliquent à la lettre et manage le rig floor
et les consoles (frein, moniteurs, valves, etc.) En cas d’urgence (remonté de gaz par exemple),

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il doit prendre les mesures utiles pour contrôler la situation et prend les décisions en temps
réel.

Figure 15 : Driller

4.5 Derrickhand ou Derrickman


Il rend compte au Driller (Foreur). Sa position est sur la tour de forage (derrick) d’où il guide
le tube de forage dans les opérations de forage. Il travaille étroitement avec le Mud Engineer.

Figure 16 : Derrickman

4.6 Mud Engineer


Il est aussi responsable du shale shaker sur les petits rigs, du transfert des produits chimiques
comme la barytine ou bentonite au système de boue. Il maintient également les extrémités des
pompes à liquide de la plateforme (pompe à boue, pompe à eau).

Figure 17 : Mud Engineer

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4.7 Directionnal Driller


Il met en œuvre les dispositions techniques permettant de donner un chemin incliné voire
horizontal au trou de forage. Ce chemin est défini théoriquement par les ingénieurs et
géologues. Pendant les activités du Directionnal Driller, des mesures périodiques sont faites
pour évaluer l’évolution du trou de forage (inclinaison, azimut).

Figure 18 : Directionnal driller

4.8 Mud Logger


Normalement appelé Drilling Fluid Engineer, il est responsable de la fabrication de la boue de
forage qui lubrifie l’outil de forage et nettoie les déblais. Il s’assure que la boue composée
respecte les spécifications requises. Les responsabilités du Mud Logger sont les suivantes :
• Situer les hydrocarbures en fonction de la profondeur
• Identifier la lithologie
• Contrôler le gaz naturel
• Editer des logs à l’usage des géologues de l’opérateur
• Il recueille des données et rassemble des échantillons pendant le forage pour identifier
les indicateurs d’hydrocarbures.

Figure 19: Cabine du mud logger

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4.9 Measurement While Drilling (MWD)


Il permet de faire des mesures relatives au forage pendant les opérations. Il prend des mesures
:Du gamma ray (radioactivité) naturel
• Des déviations, de l’outil
• De la pression de puits
• De la température
• Des vibrations
• Du couple moteur, etc.
Les résultats mesurés sont stockés dans l’outil de mesure. Souvent ils sont expédiés en surface
via la boue.

Figure 20 : Measurement While Drilling

4.10 Roustabouts
C’est le nom attribué aux ouvriers de forage moyennement qualifiés. Situé au niveau du drill
floor, il manipule les équipements spécialisés pour le forage, le contrôle des équipements de
pression, etc.
4.11 Roughneck ou Ruffneck
Il travaille sous la direction du driller. Il raccorde et sépare les tubes de forage. Il est
responsable de la maintenance et de la réparation de la plupart des équipements du drill floor
et du derrick. Il effectue généralement les taches temporaires nécessitant peu de formation et
de qualification. Il peut évoluer pour devenir un Ruffneck en fonction du temps et de
l’expérience personnelle. Dans la pratique, il s’occupe du chargement et déchargement des
cargaisons. Il aide le soudeur, le mécanicien, l’électricien, et d’autres travailleurs qualifiés. De
l’assemblage et livraison des pipes et casings, de la peinture, du stockage des sacs de boues,
lavage du rig floor, creusage de fosses (opérations onshores) etc.

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Figure 21 : Roughneck

4.12 Motorman/Motorhand
C’est le membre de l’équipe de forage responsable de la maintenance et des opérations sur les
engins moteurs, pompes à eau, lignes de vapeur, les chaudières, etc. Il fait de la maintenance
préventive et des réparations mineurs. Il nettoie et lubrifie les poulies, les câbles. Il permet la
récupération de matériels perdus dans le puits (bits, casing, tubes, etc)
4.13 Medic
C’est le médecin de la plateforme. Il est responsable de la bonne santé physique de tout le
personnel. Néanmoins, pour des cas d’urgence médicale ou de spécialité, il ordonne
l’évacuation du malade à terre. Il initie les bilans annuels de santé pour le personnel. En tant
qu’officier de sécurité, il effectue les inspections et les audits mensuels et coordonne les
réunions de sécurité. Il est aussi responsable des EPI et des entrainements et s’occupe de
l’environnement de travail (gestion des ordures).

Figure 22 : Le Medic : Médecin de la plateforme


4.14 Géologue
Il est responsable des travaux de géologie sur le site :
• la description des échantillons
• la réalisation de coupes géologiques du forage
• Identifie les différentes strates, etc.

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• Il suit les opérations et donne les conseils nécessaires pour orienter l’équipe de Forage.
• Il décide quand effectuer des tests spécialisés, quand arrêter le puits
• Il compare les données recueillies avec celles prédites en phase d’exploration

Figure 23 : Géologue

5. Fonctionnement de la plateforme
La plateforme fonctionne selon les principes suivants :
• la formation des équipes
• L’élaboration du planning du personnel
• L’organisation des rotations ou relèves « Crew change »
• L’établissement des fiches de pointage « TimeSheet »
• Formation du personnel
• Évaluation de la performance du personnel
6. Organigramme
6.1.Formation du personnel
La formation du personnel est obligatoire pour la réussite du projet. Un plan de formation
pour chaque poste de travail doit être déterminé. Les formations à effectuer doivent être
enregistrées dans une matrice, appelée « matrice de formation ».
Quelques exemples de formation :
• Abandon et Survie en mer (STCW 95) « EVA »
• Abandon hélicoptère « HEUT »
• Luttes contre le feu « fire fighting »
• Premiers soins « first aids »
• Travail en hauteur
• Well control « IWCF ou WellCap »
6.2.Planning du personnel

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Le rythme de travail normal de tout le personnel est de 28 jours (28 IN / 28 OFF). Un chantier
de forage tourne 24h/24h durant tout le projet. Il existe donc deux postes de travail ‘’shift’’
sur un chantier de forage :
• 12h à 24h
• 24h à 12h
Il existe deux postes de travail pour les opérateurs radio, mais ceux-ci travaillent de :
• 7h à 19h
• 19h à 07h
6.3.Evaluation de la performance des travailleurs
L’évaluation de la performance des travailleurs est basée sur les critères de notation suivants :
• Quantité de travail
• Qualité de travail
• Respect des consignes
• Relation, coopération, esprit d’équipe
• Sécurité
• Soin du matériel
• Compétence
• Commandement, responsabilité

B. Deuxième Partie : Cas d’une plateforme de production


1. Evaluation de la performance des travailleurs
• OIM
Cette place est souvent comparée à celle du capitaine d’un bateau. Ses responsabilités sont
comparables à l’OIM d’une plateforme de forage.
• Superviseur de la production
Il est le directeur des opérations de production, et surveille les activités des opérateurs. Il
surveillé les données de production, les dépenses et dirige l’équipe de production dans un but
d’optimisation des performances. Il entraine et coache l’équipe.
• Superviseur de la maintenance :
C’est le directeur des opérations de maintenance et de sécurité. Il surveille les activités des
mécaniciens, électriciens, magasiniers, etc. Il planifie, exécute et supervise toutes taches de
maintenance et s’assure que la documentation et les rapports de maintenance sont bien tenus.

Dr CAMARA MOUSSA 24
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Il doit maintenir la continuité de service de équipements (réduire les temps d’arrêt machine).
Il délivrer les permis de travail et suivre leur exécution.

Figure 24 : Superviseur de la maintenance


• Ingénieur de production :
Son rôle est de gérer les puits et recommander les mesures pour accroître l’efficacité de la
production. Il analyse les roches et fluides du réservoir pour faire le design de la méthode de
récupération optimale. Il identifie les réserves et prédit les performances du réservoir et
propose des méthodes pour améliorer la production. Il coordonne les opérations sur les têtes
de puits et les équipements de production.

Figure 25 : Ingénieur de production


• Opérateurs de production :
Les opérateurs de production gèrent les écoulements d’huile et de gaz des têtes de puits
jusqu’à leur acheminement pour la vente. Ils interviennent sur la chaine de production, de
traitement et de livraison. Ils doivent livrer la quantité et la qualité d’huile ou gaz nécessaire
en s’assurant que tous les systèmes de production opèrent efficacement. Le système de
production comprend 3 composantes qui sont : les installations de puits, les installations de
surface (traitement), les installations de stockage, enlèvement (Terminal).

Dr CAMARA MOUSSA 25
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Figure 26 : Operateur de production


• Instrumentistes :
Ils assurent l’installation et la gestion des appareils de mesures, de contrôle, des équipements
de sécurité et du système d’acquisition de données ou de commande. Ils étudient les câblages,
implantent les capteurs, rédigent des spécifications et réquisitions en instrumentation. Ils
assurent le diagnostic et le dépannage des instruments. Ils font l’étalonnage, mise en route,
réglage. Ils interviennent le plus souvent sur les systèmes automatisés, les équipements de
mesures et de régulation.
• Mécaniciens
Ils s’occupent de la maintenance et le bon fonctionnement des équipements mécaniques. Ils
interviennent sur les équipements lourds, les systèmes d’alarme, Ils s’occupent aussi de la
surveillance des équipements de sécurité incendie et assure la réduction des temps d’arrêt
machine.
• Electriciens :
Ils s’occupent de la maintenance et le bon fonctionnement des équipements électriques et
travaillent sur les régulateurs, commutateurs, appareils de chauffage, transformateurs,
alternateurs, systèmes de commande pneumatique. Ils font les tests, les installations, les
diagnostics de pannes, les réparations.
• Medic
Il assure le bien être quotidien du personnel sur la plateforme de production.
• Chef de camp (camp boss)
Membre d’une équipe de forage ou de production qui s’occupe de l’administration, du
logement et des approvisionnements de l’équipe. Il s’assure de l’hygiène standard pour le
personnel, d’un service catering de qualité. Il assiste le medic concernant l’hygiène la santé du
personnel, gère les aspects d’hôtel et de billet d’avion, résout les cas de plainte et complainte
et s’occupe des menus, du budget de catering.

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✓ Radiotélégraphiste (Radio Operator)


Il utilise et assure l’entretien des installations de radiotélégraphie à bord du navire ou de la
plateforme pour recevoir et transmettre des messages en s’occupant de la logistique
d’hélicoptère, des canots de sauvetage et des listes de rassemblement de secours. Il doit
détenir les certificats de :
✓ GMDSS (Global Maritime Distress and Safety System)
✓ General Operator's Certificate (GOC)
✓ Restricted Operator's Certificate (ROC)
✓ Long Range Radiotelephone Operator's Certificate (LRC)
✓ First and Second-Class Radio Electronic Operator's Certificates

Figure 27 : Radiotélégraphiste
• Grutier (Crane Operator)
Responsable du pont, il organise le pont en vue d’assurer la réception et l’embarquement de
charges sur les navires et sur la plateforme. Il travaille en collaboration avec le Roustabout
(Observateur) avec qui il communique de la grue au pont à l’aide de gestes normalisés ou par
radio. Il intervient souvent en amont en déterminant la position de la grue, l’épaisseur
appropriée des câbles pour le travail défini.

Figure 28 : Grutier

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• Roustabouts
C’est un manœuvre de chantier comme celui rencontre sur la plateforme de forage. Un
Roustabout offshore est un membre de l'équipage d'une plate-forme pétrolière ou d'un navire
utilisé pour l'exploration pétrolière et gazière. Il s'agit d'un poste de débutant qui peut servir
de passerelle vers des postes plus importants au sein des équipes pétrolières et gazières. Les
roustabouts n'ont généralement pas besoin de satisfaire à des exigences particulières en
matière d'éducation, au-delà du diplôme de fin d'études secondaires, car ils reçoivent leur
formation sur le tas. Ce travail exige une bonne condition physique et peut exposer à des
conditions climatiques extrêmes telles que la chaleur, le froid, la neige et les fortes pluies.

Figure 29 : Roustabout
2. Organigramme
• Cas d’une plateforme de production
Dans le cas d’une plateforme de production il y a un superviseur de production, des
ingénieurs de production, un Camp boss, un Docteur Electriciens Mécaniciens, un
Instrumentistes, un Magasinier, un Superintendant, un Superviseur de maintenance et de
sécurité, un Operateurs de Production, un Stewards, Galley, un Cuisinier et un assistant.

Figure 30 : Plateforme de production

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Organisation et gestion des plateformes pétrolières

• Cas d’un FPSO


Dans le cas d’un FPSO l’organigramme est définit de la forme suivante : Superviseur de
Production, Ingénieurs de Production, Administration, Magasinier Electriciens Mécanicien,
Instrumentistes, Owner’s, Représentative, Superviseur de maintenance, Operateurs de
Production, OIM, Camp Boss, Stewards Galley , Cuisinier, Assistant, Superviseur des
équipements et de Sécurité, Operateur, cargo, Pump man Docteur.

Figure 31 : FPSO

• Individuel
Les individus travaillant sur la plateforme sont exposés a plusieurs types de dangers les
poussant a prendre des précautions pour leur protection. Les équipements de sécurité utilises
sont : les Casques, les Combinaison de travail, des Chaussures de sécurité, des Gants, des
Lunettes de protection et des Protection contre le bruit.

Figure 32 : Travailleurs vêtus en tenues de sécurité


IV.2 Gestion de la sécurité
1- Equipements de sécurité Collectif
Les équipements de protection collective désignent l’ensemble des dispositifs contribuant à
l’amélioration de la sécurité des employés. Ceux sont les différents équipements mis en place
sur la plateforme pour l’ensemble de l’équipage. Ils comprennent :
✓ Des extincteur (eau, poudre, CO2, etc.)
✓ Lance à eau et à mousse

Dr CAMARA MOUSSA 29
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✓ un revêtement de sol antidérapant


✓ Les barrières piétonnes
✓ Les barrières de circulation
✓ Les marquages au sol
✓ Les solutions antidetergeants
2- Signalisations sécuritaires
La signalisation a 3 objectifs : avertir, guider, prescrire. Afin de répondre à ces objectifs, elle
doit être adaptée, cohérente, crédible et lisible. Les différents types de signalisation sont :
✓ Action Interdite
✓ Action Obligatoire
✓ Information
✓ Avertissement
✓ Sécurité incendie

Figure 33 : Exemple de signalisation sécuritaire

3-Alarmes
Les alarmes sont des signaux sonores ou visuels avertissant d’un danger, ce sont des
informations émises enfin de provoquer une réaction. Elles nécessitent une connaissance
préalable du danger. Pour une alarme incendie et gaz il y a un son intermittent de sirène et de
sonnette et pour une alarme générale ou abandon de la plateforme il y a un son continu de
sirène et de sonnette.
4- Plan d’évacuation
Lorsqu’il est temps d’évacuer la plateforme, l’équipage de la plateforme doit suivre les
instructions suivantes :
✓ Revêtir son gilet de sauvetage et se rendre calmement au point de rassemblement
✓ Bien attacher son gilet et aller à sa capsule.

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✓ Si la capsule n’est pas disponible, se rendre au radeau de sauvetage le plus proche

Figure 34 : Canot de sauvetage d’une plateforme pétrolière


5-Organisation de l’abandon
L’organisation de l’abandon de la plateforme est organisée lorsqu’il n’y a plus d’issues pour
sauver la plateforme et que toutes les possibilités a la disposition de l’équipage pour éviter un
Blow out ont échouées. L’équipage dans ces circonstances doit alors évacuer la plateforme.
✓ Si une opération de grue est en cours et que l’alarme abandon retentie, l’opérateur
devra immédiatement arrêter l’opération en toute sécurité et se rendre au point de
rassemblement.
✓ Le responsable de la capsule de sauvetage est chargé de faire le décompte du
personnel présent à la capsule.
✓ Le Camp Boss devra s’assurer que tout le personnel a évacué les cabines
✓ Le médecin devra prendre avec lui la liste du personnel à bord et établir le contact
radio avec le bateau de secours.
✓ OIM ou Superintendant doit faire une supervision générale de la plateforme
✓ Superviseur de la maintenance et de la sécurité, Assistant de l’OIM ou du
Superintendant
✓ Superviseur de la production doivent être en collaboration avec l’OIM ou le
superintendant et initie l’arrêt d’urgence si cela est nécessaire
✓ Mécaniciens qui sont responsable des capsules et autres personnels se rendre à la
capsule de sauvetage
6-Dangers des naufrages
Lorsqu’il y a naufrage les différents dangers auxquels le personnel d’une plateforme
pétrolière est exposé sont :
✓ La panique
✓ L’impréparation

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✓ Le froid
✓ L’hypothermie
✓ La perte de connaissance
✓ L’incendie ou la présence d’hydrocarbures sur l’eau
✓ Les requins
✓ L’hydrocution (choc thermo-différentiel)
V. Gestion du matériel et la logistique se trouvant sur une plateforme
Une plateforme offshore se compose de plusieurs éléments. Dans notre étude nous allons
essayes d’énumérer quelque uns parmi eux et donner leur fonction.
• Wellhead area
Elles contiennent les arbres de noël qui régularise l’écoulement des hydrocarbures produits
par l’ensemble de puits.

Figue 35: Christmas tree

• Process area
Il s’agit d’un ensemble d’équipements permettant un traitement primaire des hydrocarbures
(supprimer les impuretés) avant de les envoyer dans les pipelines.
• Power génération
Puisque la majorité des plates formes offshore se situent loin de la terre ferme, on utilise des
engins (moteurs généralement diesel) pour produire l’énergie nécessaire.

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Figure 36: Power generetor

• Helideck
C’est l’espace réservé pour l’arrêt des hélicoptères assurant alors le transport du personnel.
• Life boats
En cas de nécessité absolue, le personnel abandonne l’installation à l’aide des canoës de
sauvetage (en plus de l’hélicoptère).
• Radio mast
C’est une tour en acier qui assure la communication par satellite.
• Ventstack
Pour le cas des puits producteurs de gaz, il s’agit d’une conduite d’expulsion de l’excès du
gaz.
• Flarestack
Dans le cas des puits producteurs de l’huile, il s’agit d’une torche pour bruler les gaz associés
après le traitement primaire.

Figure 37: Flarestack


• Drilling derrick

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Utilisé tout le long de la vie de l’installation, il permet de forer de nouveaux puits pour
améliorer la production EOR, et les interventions en cas de modification ou de réparation.

Figure 38: Drilling derrick

• Pedestal cranes
Elle permet le chargement et le déchargement des marchandises transportées ainsi de déplacer
des objets au cours des opérations de maintenance.

Figure 39: Pedestal cranes


• .Cellardeck
C’est un cave qui se trouve à l’étage le plus bas de la process area.
• Spider deck
Etage au-dessous de la plateforme qui contient essentiellement des ponts pour accéder aux
équipements émergeant et afin d’assurer la maintenance du jacket.
• Jacket :
Tubes en acier assurant la fixation de la plateforme.
• Conductor
Section de tube qui s’étend du fond vers la wellhead area. Il s’assure l’acheminement des
hydrocarbures vers l’installation de surface.
• Conductor guide frame

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Il permet de régulariser l’alignement des conductors.


• Mud mats
Ils constituent les bases où se posent les piliers du jacket.
• Caisson
Les caissons sont des tubes en acier reliés à des pompes qui aspirent de l’eau de la mer pour
satisfaire les besoins. le cluster : c’est pour l’encastrement des piliers du Jacket au fond.
• Template
La première opération sur l’installation est de poser la Template au fond dans un endroit qui
sera favorable le mieux. Les Templates sont utilisées en cas ou les puits sont distribués en tant
que lignes proches les unes des autres.

Figure 40: Templates

• Manifold
C’est un dispositif de focalisation des puits dans le cas où ils sont dispersés. Il servent a
connecter plusieurs puits en un seul endroit.

. Figure 41 : Manifold
• Tête de puits sous-marines
Les équipements de têtes de puits sous-marines se décomposent en trois principaux sous-
ensembles. La tête de casing où sont rassemblées les fonctions de fondation, de suspension
des casings, d'étanchéité, les BOP (ou BOP stack), le tube prolongateur (marine riser) et à sa
base la plate-forme de télécommande. Ces sous-ensembles sont connectés entre eux par des
raccords opérés hydrauliquement à partir du support flottant. Cela permet de désolidariser la

Dr CAMARA MOUSSA 35
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tête des casings des BOP et du riser ou d'abandonner temporairement le puits mis en sécurité
par les BOP en déconnectant la base du riser.

Figure 42: Tête de puits sous-marines

• La tête de casing
Il s’agit d’une tête de type compacte. C’est presque la même chose que celle qu’on trouve sur
l’onshore en ce qui concerne les composants. La différence qu’on remarque c’est la méthode
de montage de la tête qui se fait par un seul montage du BOP. La tête de puits est reliée à un
système d’injection soit de gaz lift soit l’eau.
• Les BOP
Ils ne diffèrent en aucune sorte des obturateurs terrestres si ce n'est le système de verrouillage
hydraulique des BOP à mâchoires. L'empilage maximum est composé de quatre BOP à
mâchoires comportant des mâchoires cisaillâtes (shear blind ram), Ainsi toutes les possibilités
de circulation puits fermé. Les kilt-line et choke-line remonteront jusqu'au support de forage
par des tubes haute pression intégrés à chaque élément de riser. Deux BOP annulaires
couronnent cet ensemble mais sont séparés par un connecteur hydraulique : l'un fait partie du
BOP stack, l'autre de ce qui est appelé lo de deux mâchoires à fermeture sur tige (pipe ram) et
d'une mâchoire variable (variable ram). Cette configuration n'est pas unique et peut varier
avec les maîtres d'œuvre. Les sorties latérales sont en général toutes raccordées deux à deux
sur la choke-line et la kill-line. Les vannes sont doublées pour des raisons de sécurité de
fonctionnement et sont dites fail safe, c'est-à-dire qu'elles sont mécaniquement fermées par un
ressort et ne s'ouvrent que sous l'action de la pression hydraulique. Grâce à un manifold en
surface, on aura wer marine riser package.

Dr CAMARA MOUSSA 36
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Figure 43: Blowout Preventer (BOP)

• Riser
Section de pipeline qui s’étend du fond jusqu’à la vanne de sécurité (ESDV) (emergency shut
down valve). Un riser est une conduite (tuyau) utilisée pour relier le fond de la mer avec une
plate-forme pétrolière. Sa fonction est de faire remonter le pétrole ou le gaz exploité à la
surface. Un riser peut être rigide (tube en acier) ou flexible (tuyau armure), et est soit fixé le
long de la plateforme (en petite profondeur, quand la plateforme repose sur le fond), soit
suspendu à la plateforme (en plus grande profondeur, lorsque la plate-forme est ancrée au
fond).
Le riser regroupe les liaisons entre puits et support flottant:
- C’est la canalisation de retour de boue et de guidage pour descendre dans le puits.
- Il comporte latéralement des conduites comme la kill-line, la choke-line, la booster
line et l’hydraulique de puissance.
Le riser doit être suffisamment résistant pour encaisser les effets de houle, courants, marées,
et les déplacements de support flottant de forage. Pour éviter les risques de flambage, il faut
lui appliquer une traction en tête par des tensionneurs situées latéralement à l’appareil de
forage. Ce sont des treuils à tension constante ou des vérins hydrauliques équipés d’un
mouflage permettant d’absorber le pilonnement.
Les composants principaux sont de haut en bas :
- Goullotte et diverter,
- Joint télescopique permettant d’amortir le pilonnement.
- Les tubes riser

Dr CAMARA MOUSSA 37
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- Un raccord flexible jouant le rôle d’une articulation au sommet du BOP stack.


- Un connecteur hydraulique.

Figure 44: Riser

• La logistique d’approvisionnement
Elle consiste a obtenir les équipements de base, des composants et sous-ensembles
nécessaires auprès de fournisseurs ou prestataires dans le respect des délais, des quantités, et
au meilleur cout. L’OIM et le chef de base coordonnent les actions pour assurer un
approvisionnement continue de la plateforme.
• La logistique de production
La logistique de production consiste en l’utilisation du matériel sur le champ des opérations.
Il s’agit de planifier et d’ordonnancer les composantes nécessaires a la production dans un but
d’optimisation.
• La logistique de distribution
Cette logistique est déployée en cas d’enlèvement, elle consiste a livrer aux clients le pétrole
produit.
VI. Les risques encourus par les plateformes pétrolières
Les plateformes encourent de nombreux risques tels que les explosions, l’instabilité des fonds
marins ou encore les naufrages.
VI.1. Les risques d’explosion
L’exemple de l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon survenue le 20
avril 2010 semble parfait pour illustrer notre propos. En effet, cette plateforme semi-
submersible était la propriété de la société spécialisée dans le forage Transocean et avait été
louée par le groupe pétrolier britannique BP afin de forer dans les eaux du Golfe du Mexique
à environ 400 km des côtes américaines par plus de 1200 mètres de profondeur d’eau. Le 20
avril 2010, la plateforme a subi un incendie suivi d’une série d’explosions ayant entrainé son

Dr CAMARA MOUSSA 38
Organisation et gestion des plateformes pétrolières

naufrage deux jours plus tard. Le rapport rendu par les Autorités fédérales américaines le 14
septembre 2011 sur les causes de l’accident a pointé du doigt un « défaut du coffrage en
ciment du puits qui aurait dû empêcher le pétrole et le gaz de remonter ». Le rapport accuse
également la société BP d’avoir voulu gagner du temps et réduire les coûts. Cet accident a
causé la mort de 11 personnes travaillant sur la plateforme et un déversement de 780 millions
de litres de pétrole brut sur les côtes américaines.

Figue 45: La plate-forme semi-submersible Deepwater Horizon en feu dans le golfe du Mexique

VI.2. Les risques liés à la fragilité des fonds marins


Au-delà des risques d’explosion46, il est également important de prendre en compte les
risques de fragilisation des fonds marins dus aux nombreux forages d’exploration afin de
découvrir du pétrole. Les fonds marins contiennent une grande quantité d’hydrate de méthane,
« composé solide, résultat de la cristallisation d’un mélange d’eau et de méthane sous
certaines conditions de température et de pression ». Selon une étude réalisée par l’Institut
Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer, « la fragilisation des fonds, suite à une
déstabilisation thermique des hydrates, est susceptible d’entraîner des glissements de terrain et
constitue donc un danger pour les installations pétrolières de forage, de production ou de
transport (pipes, gazoducs, …). Par ailleurs, la formation spontanée d’hydrate de gaz dans les
installations pétrolières crée un risque, l’obstruction des conduites ». On peut également
relever la possibilité de déformation des puits. En effet, il peut arriver que les puits s’ovalisent
sous l’effet de la pression. Il est également opportun de relever que les conditions, parfois
extrêmes, d’exploitation des plateformes, mettent les structures à rude épreuve. Une usure
prématurée des matériaux est envisageable tel fut le cas d’un puits exploité par la plateforme
Elgin en Mer du Nord : « la production était arrêtée depuis le 25 mars 2012, lorsqu’une fuite
de gaz causée par la combinaison de plusieurs éléments sans précédents s'est produite sur le
puits G4 qui avait été fermé plusieurs mois auparavant. L’enquête approfondie menée par

Dr CAMARA MOUSSA 39
Organisation et gestion des plateformes pétrolières

Total a démontré que la fuite avait été provoquée par un phénomène de corrosion spécifique
au puits G4 et était alimentée par une couche crayeuse non productive jusqu’alors, située
environ 1000 mètres au-dessus du réservoir exploité ».

VI.3. Le risque de naufrage


La mer est un environnement fascinant pour l’Homme, un territoire à explorer représentant
plus de 70% de la surface de la Terre. Mais elle est également un environnement redoutable,
source de multiples dangers. Il semble que la plateforme pétrolière semi-submersible Ocean
Ranger pourtant réputée insubmersible en ait fait la tragique expérience le 15 février 1982.
Cette plateforme, située au large de Terre-Neuve au Canada, n’a pas résisté à une violente
tempête et a fait naufrage en emportant 84 personnes.

VII. Impacts écologiques


La construction, le transport, le fonctionnement et la fin de vie d'une plate-forme génèrent
divers impacts sur l'environnement marin ou global :

• La prospection sismique préparant le positionnement du forage affecte les cétacés. De


nos jours nouvelles techniques de prospection électromagnétiques sont en cours de
développement pour amoindrir l'impact sur la nature.

• La conception de la plateforme (en amont) peut avoir de premiers impacts, qu'il est
possible de diminuer via l’écoconception et l’écoconstruction.

• les antifoulings, peintures (ou certains déchets ou produits perdus en mer durant le
début du forage ou durant les années de fonctionnement normal de la plate-forme, ou
accidentellement) peuvent poser des problèmes locaux de toxicité et d'écotoxicité.

• les rejets gazeux chroniques dans l'air (torchage); Les torchères émettent dans l'air des
aérosols carbonés (fumées, suies) et soufrés (acides), des éléments traces métalliques,
du monoxyde de carbone et d'importantes quantités de dioxyde de carbone, et de gaz à
effet de serre.

• Les rejets aqueux et/ou solides dans l’eau : ce sont des « déchets de forage » émis en
quantités importantes, et préoccupants. Rejets de radionucléides préoccupants : ils se
font via les torchères et via les effluents liquides ou boueux.

• Le Blow out et l'incendie ou l'explosion sont les risques les plus redoutés, notamment
au-dessus d'un forage profond, comme en 2010 dans le Golfe du Mexique avec la

Dr CAMARA MOUSSA 40
Organisation et gestion des plateformes pétrolières

plate-forme Deepwater horizon, pourtant réputée l'une des plus sophistiquée au monde
(« tuer » un tel puits peut prendre des mois).

• L’éclairage nocturne des plateformes engendre une pollution lumineuse qui perturbe la
vie marine et les oiseaux migratoires. 500 à 1000 lampes éclairent chacune des 7 000
plateformes en mer qui, dans le monde, sont situées sur le trajet de la migration des
oiseaux, et rien qu'en mer du nord, ce sont six millions d'oiseaux qui sont perturbés par
l'éclairage d'environ 700 plateformes pétrolières et gazières.

• la fin de vie d'une plateforme, la fermeture définitive des puits, puis la déconstruction
des installations de fond et le démantèlement des plateformes sont encore des sources
indirectes d'émissions de déchets, et des risques pour la sécurité maritime.

VIII. La sûreté des plates-formes pétrolières


La sûreté maritime se distingue de la sécurité maritime en ce qu’elle peut se définir comme la
prévention et la lutte contre tous les actes illicites (par exemple le terrorisme) à l’encontre
d’un navire ou d’une plateforme et son équipage. Ainsi, s’il existe un nombre important de
menaces pesant sur l’industrie pétrolière et gazière offshore, les intervenants dans ce secteur
ont toutefois pris des mesures visant à les prévenir. Les différentes menaces pesant sur les
plateformes pétrolières et gazières sont :
• La piraterie
Depuis quelques années, la piraterie maritime connaît une très forte expansion. En 2010, le
Centre de Surveillance de la Piraterie du Bureau International Maritime a recensé pas moins
de 445 attaques et en a dénombré 299 jusqu'à ce jour pour l'année 2011. La majorité de ces
attaques se produit dans les zones denses de circulation maritime. On peut citer par exemple
le Golfe d’Aden, le long de la côte somalienne et le golfe de Guinée. C'est dans ce golfe, où
est implanté un nombre important d'installations pétrolières et gazières, que les enjeux en
matière de piraterie sont les plus importants.
• Le terrorisme

Le terrorisme maritime combine ces deux aspects. Il s'exerce contre les navires et les
terminaux portuaires ainsi que les installations industrielles en mer. En matière de terrorisme
contre les plates-formes offshore, un expert américain en terrorisme, Brian JENKINS a
effectué en 1988 une typologie des menaces existant contre l’industrie offshore. Ces menaces
sont :
✓ L’alerte à la bombe,

Dr CAMARA MOUSSA 41
Organisation et gestion des plateformes pétrolières

✓ Les mines flottantes,


✓ le sabotage,
✓ L’abordage,
✓ L’attaque destructrice,
✓ La prise d’otage,
✓ L’usage d’un navire « kamikaze » ou d’un avion (piloté ou pas),
✓ L’agression des personnels de la plateforme,
Ces menaces sont prises très au sérieux par les acteurs de l’offshore pétrolier et gazier. Ces
derniers ont installé sur les plateformes des moyens de coercition et de défense afin d’y faire
face.
• L’activisme écologique

Il est nécessaire de traiter le cas de l’activisme écologique indépendamment des deux


précédentes menaces. En effet, les associations, comme Greenpeace, qui militent entre autres
pour la fin des forages exploratoires dans l'Arctique, n’ont pas de véritables intentions
belliqueuses. Même si les moyens que ces associations emploient peuvent être spectaculaires,
leurs actions n’ont pas pour objectif de constituer une menace grave à l’encontre de la
plateforme offshore et de son personnel. Au pire, elles constituent un contretemps pour la
compagnie exploitante. Dans la majorité des cas, les militants tentent de s’enchaîner et de
déployer une banderole dénonçant les dangers de l'industrie pétrolière et gazière offshore.

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