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République du Bénin

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Ministère de l’Enseignement Supérieur
Et de la Recherche Scientifique
********
Ecole Supérieure De Génie Civil
VERECHAGUINE A. K.
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TRAVAUX MARITIMES ET
STRUCTURES OFFSHORES

Filière : Génie Civil

Master Professionnel 2ème année

Année Académique : 2019-2020


ECOLE SUPERIEURE DE GENIE CIVIL VERECHAGUINE A.K.

CYCLE DE MASTER II

LES STRUCTURES OFFSHORE

Cours du Professeur Isidore OGAN

Contact : 64713528 / 97583816

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LES STRUCTURES OFFSHORE
LES PLATES-FORMES

I. COMPOSITION D’UNE PLATE-FORME

Une plate-forme pétrolière est composées de deux parties, l’une


servant à maintenir l’ensemble au-dessus de l’eau (la structure
porteuse) et l’autre composées de modules préfabriqués
assemblés sur la structure porteuse et permettant l’exploitation
de la plate-forme et de la vie du personnel (les topsides).

A- La structure porteuse de la plate-forme pétrolière

Les 9/10 de la structure porteuse sont la plupart du temps sous


l'eau.

Elle peut être en treillis tubulaire métallique (assemblage de


tubes métalliques formant une triangulation en ressemblent à un
énorme pylône électrique), en colonnes de béton ou encore sous
la forme de barge flottante dans le cas d’une FPSO ( Floating
Production Storage and Off loading ), elle sert à maintenir la
partie utile au-dessus de l'eau.

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3
Une unité de traitement sépare et
traite les composants récoltés
(pétrole, gaz, eau) avant qu’ils
soient transportés par pipeline
ou par tanker vers une raffinerie.

Le derrick est le point


culminant d’une plateforme de forage. Cette tour métallique, dans
la phase de forage, soutient une très longue tige au bout de
laquelle se trouve une mèche de forage, le trépan. Cette tige est
rallongée au fur et à mesure que le trépan broie les différentes
couches de roche du sous-sol pour atteindre le gisement de
pétrole. Les tiges peuvent descendre jusqu’à des profondeurs de 3
ou 4 kilomètres pour atteindre des réservoirs de quelques mètres
d’épaisseur seulement. La précision de l’impact est donc
exceptionnelle. Lorsqu’il est nécessaire de creuser un autre puits
pour récupérer ou injecter des fluides, le derrick est déplacé sur
la plateforme et un nouveau forage est entrepris.

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B- Les topsides

Les topsides d'une plate-forme pétrolière : ce sont tous les


éléments qui viendront prendre place sur la plate-forme pétrolière
: l'usine de traitement; le derrick, les logements du personnel, les
lieux de vie commune, les modules de stockage du pétrole extrait
ou du gaz, le matériel d'entretien et les minis sous marins
destinés à l'entretien de la plate-forme pétrolière.

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I- LES PLATES-FORMES FIXES

A- Caractéristiques des plates-formes fixes

La plupart des plate-formes fixes sont utilisées en mer peu


profonde (<300 m). Au-delà de ces profondeurs, elles deviennent
économiquement non viable. Ces plateformes s'appuient sur le
fond et peuvent donc être reliées de façon rigide aux têtes de
puits et aux pipelines.

B- Différents technique de construction des plates


formes fixes

La nature des fondations


introduit deux sortes de plates-
formes fixes :

- Les plates-formes avec supports


gravitaires

- Les plates-formes avec support en


treillis tubulaires (le

jacket) et piles.

Ces deux sortes de plates-


formes sont distinguées en quatre
autres catégories en fonction de la
profondeur d’ancrage.

On distingue ainsi les:

Jacket-deck : structure en acier constituée de membrures


tubulaires et fixées au sol par des piles en acier. Profondeur
maximum 300m.

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Gravitary platform : tour en béton dont la stabilité est due
uniquement à son propre poids sur le fond océanique et sur
laquelle s'érigent les superstructures. (Profondeur maximum
300m).

Compliant tower : structure souple constituée d'un pont flottant


ancré au plancher océanique au moyen de longs tuyaux tendus
en permanence. (Profondeur compris entre 300 et 1000m).

Jack-up rig : plateformes autoélévatrices composées d'une coque


et de jambes, conçues pour les exploitations en eaux peu
profondes. La structure peut être déplacée mais aussi élevée ou
abaissée. Ainsi ces plateformes peuvent se déployer en de
multiples endroits tout en ayant un appui sur le sol. (Profondeur
maximum 100m)

A part ces catégories de plate-forme, nous pouvons également


citer les îles artificielles.

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C- Mise en place des plates formes fixes

1- Le chargement
Le chargement du jacket sur la barge de transport et delancement
constitue la dernière étape de la fabrication. C'est uneopération
délicate : il s'agit de faire glisser par translation un colisde
plusieurs milliers de tonnes de la terre ferme sur un
supportflottant. L'horizontalité de l'ensemble doit être maîtrisée
entenant compte de l'action combinée :
- de la marée qui procure un supplément de flottabilité àmarée
montante,

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- du ballastage des compartiments de la barge poOn s'efforce
dans la pratique d'utiliser la marée montanteet de boucler

l'opération en six heures. Dans certains cas, onsimplifie la


procédure en posant la barge de transport sur le fondde l'eau
préalablement compacté et réglé.Les principaux équipements
utilisés pour cette opérationsont : un double système de pompes
de déballastage pour obtenirdes capacités de l'ordre de 15 000 à
20 000 m3 / h, des voies deglissements équipées de Téflon pour
diminuer le coefficient defrottement, un système de poussée dont
la capacité tourne autour de 2 000/ 3 000 t.

2- Le transport

Le jacket mis en place sur la barge doit être efficacement


solidarisé avec celle-ci (le « saisissage ») : l'ensemble doit en effet

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être capable de traverser des conditions de mer souvent peu
clémentes.

Les barges à fond plat utilisées pour ce type de transport sont


très stables : leur rayon métacentrique est très grand par rapport
à celui des bateaux traditionnels. Mais le centre de gravité des
charges transportées est aussi anormalement haut par rapport
au pont de la barge, et les calculs de stabilité sont à conduire
avant de déterminer la barge de transport. Le saisissage ainsi
calculé peut demander plusieurs centaines de tonnes de tubes
pour liaisonnerles membrures principalesdu jacket à la barge, au
droit de ses diaphragmes principaux. Ces derniers sont à vérifier
et à renforcer dans bien des cas.

3- La mise à l’eau

Cette opération est effectuée dans une fenêtre météo


favorable,après découpe des éléments de saisissage. Deux
techniques sonten concurrence et conditionnent la conception de
la plate-forme :

 Le lancement:Le jacket est poussé avec des vérins ou tiré


avec des câbles jusqu'à ce que le bras articulé (« rocker-arm
») à l'extrémité de la barge prenne en charge le poids du
jacket et fasse basculer ce dernier à Peau. Des vérifications
sont conduites au préalable (soit parle calcul, soit grâce à
des essais sur maquette) pour déterminer :

- les contraintes dans la structure lors du lancement,

- les trajectoires du jacket et de la barge,

- la profondeur maximale atteinte par le jacket,

- la position finale d'équilibre.

Elles conduisent à jouer sur les paramètres de flottabilité :


obturation de membrures, adjonction de flotteurs.Enfin de
lancement, le jacket se retrouve horizontal et n'émerge qu'à peine

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de la surface de l'eau. Les ballastagessuccessifs, là encore
contrôlés par le calcul et sur maquette, leredresseront
progressivement, jusqu'à la position verticale, à sonemplacement
définitif.Pour gagner du temps sur la mise en production,
l'installationse fait de plus en plus souvent au-dessus de puits
préalablementforés. Ils sont alors protégés par une structure (le «
template ») qui servira de guide pour le jacket lors de son
positionnement final.

 Le levage: Le jacket est levé directement depuis la


barge de transport par des barges de levage dont les capacités
vont jusqu'à2 x 7 000 tonnes. La structure est immergée
horizontalement avec, en général, un certain nombre de
membrures obturées pour la faire flotter temporairement. Elle est
ensuite reprise par des élingues situées entête, redressée pendant
que les membrures sont ballastées, et positionnée à son
emplacement final. Le levage en mer pose un problème
dynamique qu'il faut bien maîtriser : la grue et la charge reposent
sur des supports flottants animés de mouvements propres. Lors
de la mise en tension des élingues, les mouvements relatifs des
supports peuvent entraîner des efforts dynamiques importants.

L'apparition récente de grues de puissance nominale de 6 à7


000 t montées en paire sur une barge permet, compte tenu des
coefficients de sécurité et des baisses de capacité en fonction de
la flèche, de lever des « colis » de 10 000 t. Les accessoires de
levage, manilles, élingues atteignent des dimensions
exceptionnelles (câbles de 600 mm de diamètre, par exemple,
pour les élingues) et nécessitent eux-mêmes des accessoires de
levage particuliers. Leur mise en place, en particulier dans l'eau,
est longue et délicate.

4- Les fondations

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Afin d'assurer une bonne assise lors de la mise en place, des
planchers de stabilisation (« mud-mat») en bois, acier ou
aluminium sont prévus lors de la fabrication au niveau inférieur
du jacket. Leur surface est fonction de la nature du sol superficiel
rencontré. Cette fondation provisoire permet de mettre en place
dans de bonnes conditions les fondations profondes
définitivesassurées par des piles.

Ces dernières sont de trois types :

- Les piles principales, installées dans les membrures du jacket


sur toute leur longueur, supportent directement les jambes du
pont recevant les superstructures et les modules. Lejacketest
alorssuspendu en tête sur les piles par l'intermédiaire d'un joint
soudé.

- Les piles insérées (« insert piles ») qui, lorsque elles sont jugées
nécessaires par le calcul (augmentation de l'inertie de l'ensemble)
ou par la géotechnique (difficulté de battage entraînée par un sol
dur), sont installées à l'intérieur des piles principales(après
forage) et liaisonnées avec celles-ci, soit par soudure en tête, soit
par bétonnage de l'espace annulaire si la pile insérée ne remonte
pas jusqu'en surface.

- Les piles périphériques (« skirtpiles ») qui sont disposées


autour des jambes principales du jacket et ne remontent pas
jusqu'à son sommet. La structure du jackettravaille alors comme
uneconsole encastrée dans le sol.

L'installation des piles est une suite de manutentions


:battage ou forage, aboutage de longueur de pile additionnelle
jusqu'à ce que la pile atteigne la profondeur requise et la portance
déterminée par le calcul. Elles sont solidarisées alors en partie
basse du jacket dam les barillets des bouteilles évoquées plus
haut, en utilisant la technique d'injection de béton ou
d'expansion mécanique type Hydra-Lok.

Les marteaux de battage utilisés sont de deux types :

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- A vapeur (et donc aérien), les énergies allant jusqu'à3
000 KN.m,
- hydrauliques (le plus souvent sous-marin), qui évitent
lamise en place de piles de raboutage et permettent
d'avoir des pilesverticales.

I. Caractéristiques des unités flottantes dans


chaque cas.
2.1. Les différents type de plates-formes flottantes
 Types bateaux
 Bateaux de forage à positionnement dynamique et
capables de vitesse de croisière importante pour aller d’un
site à un autre.
 Bateaux de production avec ancrage fixe, ou ancrage à
tourelle, avec grande capacité de stockage.
Les mouvements dus aux actions des éléments sont comparables
à ceux des grands bateaux

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Bateau de forage MODU à positionnement dynamique

 Types semi-submersibles
Ces plates-formes ont des caractéristiques de mouvement à la
mer meilleures que les bateaux. Toutefois, elles ne permettent
pas, en général l’installation de têtes de puits en surface

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Semi-submersible mobile offshore –unitéde forage (MODU)

 Les semi-submersibles à grand tirant d’eau, les Spars, les


plates-formes à lignes tendues
Ils ont des comportements à la mer permettant l’implantation des
têtes de puits à la surface.

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2.2. Description des types de flotteurs

a) Spar: une famille «nombreuse», un standard dans le


Golfe du Mexique
La Spar : ce type de plates-formes flottantes a la capacité à
prendre en charge des développements en eaux ultra profondes.
Dans des profondeurs d’eau comprises entre 590 et 2 382
mètres.Laspar utilise une architecture en têtes de puits sèches
(en surface) ou tête de puits immergées.
Ses faibles mouvements rendent la plate-forme Spar idéale pour
recevoir des conduites montantes en acier appelées risers
caténaires ou SCR (SteelCatenary Riser).

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La plate-forme Spar peut supporter toutes les installations de
forage ou s'accommoder à des systèmes de type TAD (Tender
AssistedDrilling). La technologie Spar a été améliorée en fonction :
 Des environnements particulièrement difficiles de la mer du
Nord
 Des structures et des mouillages résistant à la glace dans la
région arctique.
 Du stockage des condensats pour les développements de
champs de gaz naturels éloignés .
 De l’installation en pleine mer des grands topsides par la
méthode floatove.

b) Plate-forme à lignes tendues Tension Leg Platform (TLP)


 Fonctions :
 Support tête de puits
 Forage
 Travaux de surface
 Production

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 Capacités :
 Profondeur d’eau (150 –1500 m)
 Production jusqu’à220 000 bpd
 Présenceactuelle :
 Golfe duMexique
 Mer duNord

c) Semi-submersible de production
 Fonction :
 Production
 Capacités:
 Profondeurd’eau(80-3000 m)
 Production jusqu’à180 000 bpd
 Présenceactuelle:
 Merdu Nord
 Brésil
 Asie

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d) Bateau de production –FPSO (Floatingproduction
storageoffloading)
 Fonctions :
 Production
 Stockage
 Déchargement
 Capacités :
 Profondeur d’eau (30 –3000 m)
 Production jusqu’à 200 000 bpd
 Stockage jusqu’à 2 Mb
 Présence actuelle :
 Mer du Nord, Canada
 Mer Méditerranée, Afrique
 Asie du Sud Est
 Brésil

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3. Quelques exemples des plates-formes flottantes
a. 1993-1995. TROLL OLJE Mer du Nord, au large de la
Norvège

& a

Plate-forme semi-submersible flottante en béton armé et


précontraint, amarrée à 325 m de profondeur.
Dimension du caisson de flottaison : 101 m x 101 m x 65 m
Déplacement : 193.000 T
Volume de béton de structure : 43.700 m3
La plus grande plate-forme semi-submersible construite à
l’époque et la première à avoir été réalisée en béton
Conception et ingénierie : Doris
Maitre d’ouvrage : Norsk Hydro

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La structure est alors prête à recevoir son pont et ses
superstructures. Les délais d'installation sont très variables : si la
phase de mise à l'eau est courte (quelques heures), la mise en
place des piles est fonction de leur nombre, de la nature du sol,
des conditionsmétéo, des aléas de chantier, et elle varie de
quelques jours àplusieurs semaines.

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MODULE 1.
LES TRAVAUX MARITIMES
I. Le Dragage
On appelle dragage l'opération qui consiste à extraire les matériaux situés sur le
fond d'un plan d'eau. L'objectif peut être de réaliser des travaux de génie
portuaire (creusement de bassins ou de chenaux), d'entretenir les chenaux
fluviaux ou maritimes empruntés par les navires lorsqu'ils ont été comblés par
les sédiments d'effectuer des opérations de remblaiement pour reconstituer les
plages ou gagner des terres sur la mer ou d'extraire des granulats marins pour
répondre aux besoins du secteur de la construction.

Les travaux de dragage sont réalisés par des navires et engins spécialisés dont
les caractéristiques dépendent de la nature des travaux et de l'environnement
dans lequel ils doivent être effectués : dragues hydrauliques ou dragues
mécaniques, navires capables de manœuvrer ou simples pontons. Les matériaux
extraits sont stockés à bord pour être transportés plus loin, placés dans des
barges attenantes ou évacués par des canalisations. Selon ses caractéristiques la
drague effectue son travail en étant statique ou en mouvement.

Les produits du dragage sont le plus souvent soit stockés à terre sur des terrains
aménagés soit rejetés en mer (clapage), généralement à l'intérieur de périmètres
définis. Les sédiments lorsqu'ils sont extraits de zones concentrant des activités
industrielles ou portuaires peuvent être fortement pollués notamment par les
métaux lourds. Pour ces raisons ainsi que pour contrôler l'incidence du dragage
sur l'environnement au sens large, l'activité de dragage est généralement
contrôlée. En France, où environ 50 millions de m³ de sédiments sont extraits
chaque année, une opération de dragage donne lieu le cas échéant à une enquête
publique et étude d'impact.

Les différentes activités de dragage


Le dragage consiste en l'excavation de sols ou d'alluvions sous l'eau (lacs,
fleuves, rivières, watringues, canaux, estuaires, chenaux marins, etc.) Il peut être
réalisé à partir de la berge, avec des engins de travaux classiques ou depuis un
navire ou une barge spécialisée.

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Approfondissement ou agrandissement portuaire

Drague en action dans le port de Port-la-Nouvelle

La croissance des échanges commerciaux et leur concentration dans quelques


ports nécessitent un agrandissement constant de ces ports pour permettre
d'accueillir des volumes de marchandises. Par ailleurs la recherche d'économies
d'échelle se traduit par l'augmentation de la taille moyenne des navires ce qui
nécessite en retour l’approfondissement et l'élargissement des chenaux d'accès.

Opérations d'entretien
Les installations portuaires sont fréquemment situés dans des estuaires de rivière
(port du Havre, port de Nantes-Saint-Nazaire) ou parfois très en amont de celle-
ci comme le port de Rouen situé à 120 km de la mer. La marée et l'écoulement
des eaux fluviales charrie des sédiments qui se déposent à des rythmes variables
(le port traditionnel de Honfleur présente un cas extrême avec un dépôt de 1 cm
d'épaisseur par jour). Des dragues doivent effectuer un travail permanent pour
maintenir la profondeur des chenaux et bassins. Les volumes dragués
représentaient ainsi en moyenne 4,5 millions de m³ pour le port de Rouen et 1,5
millions de m³ pour le port du Havre. Les ports ouverts à la mer sont
généralement moins touchés par le phénomène d'envasement mais nécessitent
tout de même des opérations de dragage réguliers.

Remblayage
Le remblayage consiste à extraire du sable pour constituer de nouvelles terres
gagnées sur la mer. L'agrandissement des installations situées en bord de mer se
font de plus en plus fréquemment en gagnant sur la mer. Dans ce domaine les
opérations les plus spectaculaires de ces dernières années ont été la création du
nouvel aéroport international de Hong Kong qui a nécessité le dragage de 237
2
millions de m³ et la création des Palm Islands à Dubaï qui ont nécessité pour les
deux premiers archipels le dragage de 800 millions de m³. On rattache
également à cette catégorie de travaux les opérations de reconstitution des
plages dégarnies par les tempêtes qui peuvent nécessiter le déplacement de
volumes considérables (2,8 millions de m³ pour reconstituer les plages de
Cancún au Mexique après la tempête Wilma).

Extraction de granulats et de calcaires


Une quantité croissante d'agrégats marins (sables et graviers) sont utilisés pour
fabriquer le béton. Ceux-ci sont extraits à des profondeurs assez grandes
(plusieurs dizaines de mètres). Les matériaux prélevés sont généralement des
sables et graviers. L'extraction de sable représente par exemple 5 millions de
tonnes sur la façade atlantique de la France.

Par ailleurs on extrait également des matériaux calcaires, comme le maërl


breton), qui sont utilisés pour amender les terres agricoles (500 000 tonnes au
large de la Bretagne).

Matériel utilisé
: Drague (navire de services).

Drague à godets dans le port de Hambourg

Les travaux de dragage sont réalisés par des navires et engins spécialisés dont
les caractéristiques dépendent de la nature des travaux et de l'environnement
dans lequel ils doivent être effectués : drags hydrauliques ou dragues
mécaniques, navires capables de manœuvrer ou simples pontons. Les matériaux
extraits sont stockés à bord pour être transportés plus loin, placés dans des
barges attenantes ou évacués par des canalisations. Selon ses caractéristiques la
drague effectue son travail en étant statique ou en mouvement.

Les dragues hydrauliques est généralement équipé d'une élinde, sorte


d'aspirateur situé au bout d'un long tube, qui remonte les sédiments stockés à
bord.

 La drague à élinde traînante, principalement utilisée pour les dragages


portuaires d'entretien l'extraction de granulats et le déplacement de
3
grosses quantités de matériaux (création d'îles, de quai, de digues, et qui
procède par aspiration
 La drague à disque désagrégateur (ou « drague à cutter »),
principalement utilisée pour les dragages dans des matériaux résistants
(argiles, roches, graviers consolidés)

Les dragues mécaniques sont utilisées pour obtenir un dragage précis ou sont
utilisés sur des bassins de dimension réduite. Ce sont principalement :

 La drague à godets
 La drague à pelle.
 drague à pelle rétro-excavatrice, pour les travaux de finition ou les
travaux atypiques.

Risques pour l'environnement

La drague Atlantico Due au travail en rade de Lorient

Dans le cas de dragages de chenaux, de canaux où de ports, les sédiments (ou


boues) peuvent être polluées métaux lourds, pesticides..). Ainsi parfois
l'opération de dragage ou curage est plus polluante pour l'environnement que de
laisser les sédiments en place. De subtiles variation du pH, du taux d'oxygène,
de la bio-turbation, une crue, ou la mobilisation volontaire ou involontaire des
sédiments respectivement lors de dragages ou d’aménagement ou lors du
passage d'un navire inhabituellement lourd, etc. peuvent remobiliser les toxiques
qui étaient antérieurement au moins provisoirement piégés dans le
« compartiment sédimentaire ». Ils peuvent alors être transférés en aval ou dans
d’autres portions du réseau hydrographique ou compartiment des écosystèmes.

Les impacts sont locaux, mais surtout différés dans l'espace et le temps, sur un
site de rejet qui peut être éloigné du point de dragage, et à son aval selon les
courants. Les quantités peuvent être importante. Par exemple un projet consiste
à éliminer par rejet en mer à 15 km au large du Calvados 4,5 millions de m3/an
de boues de dragage de l'estuaire du port de Rouen jusqu'en 2050. Ce projet
avait fin 2010 reçu un avis favorable du commissaire-enquêteur, mais - suite aux
désapprobations de certaines collectivités - le préfet de Basse-Normandie l'a
retiré et a demandé une nouvelle enquête publique1.

Il peut arriver que le dragage ne « décape » que la couche superficielle, c'est-à-


dire les sédiments les plus récents (souvent moins contaminés dans les pays qui
ont une politique environnementales forte). Remettre l'eau et les organismes
aquatiques en contact avec des sédiments anciens plus contaminés est un risque
qu'une étude d'impact peut évaluer.
4
Depuis les années 1980, les scientifiques cherchent à développer des modèles
prédictifs et des outils d’aide à la décision. Pour cela ils doivent mieux
comprendre le comportement des polluants, éventuellement synergiques dans les
sédiments ou lors des opérations de dragage (panache de diffusion,
modifications chimiques, etc.).

Dans le cas d'extraction de granulats (cailloux et sables) lors de la construction


d'un port par exemple, l'impact direct pour l'environnement est parfois
relativement limité compte tenu du fait que ces opérations se font par définition
dans des secteurs où la présence de vie organique est faible ou quasiment nulle
(mais qui peuvent être des zones de frayères). La turbidité de l'eau peut être
affectée localement par le passage de l'élinde. Le sillon crée par le passage de
l'élinde est rapidement comblé par le mouvement de l'eau.

Traitement des matériaux dragués

L'avenir des matériaux dragués dépend de leur nature (vases, sables, graviers...)
et de leur concentration en polluants : dans les ports, les polluants se concentrent
en effet dans les sédiments (hydrocarbures, tributylétain, métaux lourds, épaves,
munitions non explosées, etc.). En France, en 1990, un Groupe d’Études et
d’Observation sur le Dragage et l’Environnement (GEODE) a été mis en place
pour produire un guide technique de bonnes pratiques en matière de dragage
portuaire. Ce groupe a défini des seuils de teneur en différents composés (repris
dans la réglementation : métaux lourds, PCB, TBT) qui permettent de statuer sur
le devenir des sédiments (rejet en mer, utilisation en remblais, stockage à terre,
traitement, ...).

Coût du dragage

Les coûts de dragage et dépôt varient, mais peuvent atteindre en Europe de


100€/m32 notamment dans le cas de sédiments traités à terre (quelques € dans le
cas de dragage de grandes masses clapés en mer), ce qui implique des coûts très
élevés pour les grandes opérations. Dans la plupart des pays développés, les
sédiments pollués doivent être dépollués ou stockés à terre. Aujourd'hui, ils sont
stockés dans des sites de dépôts et confinement répondant aux normes en
vigueur (et à trouver idéalement à proximité du lieu de chantier).

5
II. LES DIGUES

On distingue sur cette photo les digues construites dans le lit majeur, et le lit
mineur marqué par les alignements d'arbres de la berge (Red River, inondation
du printemps 1997, Grand Forks, Nord-Dakota et East Grand Forks, Minnesota,
USA). Ces endiguements déplacent et aggravent l'inondation plus qu'ils ne la
traitent.

Exemple de rivière (Linth, Suisse) endiguée, avec petite zone d'expansion de


crue enherbée

6
Digue néerlandaise de protection contre la mer

L'Afsluitdijk, digue circulable entre l'IJsselmeer et la mer du Nord

Entretien par pâturage extensif de moutons

Une digue est un remblai longitudinal, naturel ou artificiel, le plus souvent


composé de terre. La fonction principale de cet ouvrage est d’empêcher la
submersion des basses-terres se trouvant le long de la digue par les eaux d'un
lac, d'une rivière ou de la mer.

Les digues les plus célèbres se trouvent aux Pays-Bas, l'Afsluitdijk (ou digue de
fermeture) en est l'exemple le plus impressionnant.

7
Les digues les plus hautes sont celles des barrages hydroélectriques, avec par
exemple presque 300 m de haut pour la digue de terre du barrage de Nourek
(Tadjikistan, qui sera dépassée par celle du barrage de Vakhch (335 mètres)
quand elle sera terminée.

Alors que les digues se sont beaucoup étendues et multipliées de par le monde,
jusqu'au début des années 2000 « étonnamment peu d'attention a été accordé aux
conséquences écologiques de la défense côtière »1, ce qui a justifié un
programme de recherche financé par l'Europe sur les moyens de produire des
digues à moindre impact écologique1.

Grands types de digues


On peut distinguer :

 les digues de protection contre les inondations. Elles sont situées dans
le lit majeur d'un cours d'eau ou le long du littoral, parallèlement à la rive
et destinées à contenir les eaux de celui-ci à l'extérieur des digues. Elles
portent alors parfois le nom de levée ; c'est ce qu'on trouve, par exemple,
sur le Mississippi.
 les digues de canaux (d'irrigation, hydroélectriques…), les canaux sont
généralement alimentés artificiellement, les digues de canaux servent à
contenir l'eau à l'intérieur du canal.
Les remblais composant des barrages sont parfois appelés digues
(exemple : digue d'étang), mais pour éviter toute confusion, il n'est pas
recommandé d'employer le mot digue pour désigner un ouvrage
transversal qui barre un cours d'eau ;
 les jetées ou digues portuaires, plus ou moins longues faisant à la fois
office de brise-lame et d'écran aux vagues. N'ayant qu'une fonction de
protection contre les vagues et courants, elles n'ont pas vocation à être
étanches ; Certaines digues sont basses et constituées de blocs de pierre
qui atténuent les vagues sans empêcher l'eau d'y circuler.
 les ouvrages de protection contre la mer, de plus en plus nombreux, et
qui constituent par exemple une grande partie du littoral des Pays-Bas,
 isolant et protégeant les polders de la mer ;

8
Depuis les années 1990, on voit aussi apparaître :

 des digues dites à bermes reprofilables ; ce sont des digues marines


conçues pour la houle puisse les remodeler, de manière à atteindre un
profil en S plus stable 6 ;
 des digues dites « digues écologiques » ; elles visent à limiter ou en partie
compenser leur impact écologique ; ce sont des défenses côtières (ou
fluviales), auxquelles on a intégré une vocation de récif artificiel, de
support de faune et algues marines ou de filtration ou amélioration de la
qualité de l'eau ou un intérêt éco-touristique. Elles peuvent alors être
intégrées dans un dispositif compensateur de perte ou fragmentation
d'habitats littoraux ou sédimentaires. Elles peuvent s'intégrer dans une
trame verte et bleue ou une trame bleue marine. Des études visent à mieux
comprendre comment elles peuvent contribuer à réduire ou compenser des
impacts d'endiguements.
Le projet DELOS a - en Europe - évalué le potentiel de colonisation de
divers types de digues par l'épibenthos marin. Il visait aussi à étudier les
similitudes entre digues et habitats rocheux naturels. Les digues classiques
sont de médiocres substituts aux côtes rocheuses, mais des communautés
épibiontes qualitativement assez similaires à celles de côtes rocheuses
naturelles peuvent coloniser des milieux artificiels, si ce nouvel habitat est
régi par les mêmes facteurs physiques et biologiques que dans la nature.
Les épibiontes sont toutefois moins diversifiés et moins abondants sur les
structures artificielles, et les études faites sur des brise-lames de 10 à 30
ans montrent que même après 30 ans, la colonisation est incomplète et
que la vie y est plus pauvre que sur des structures rocheuses naturelles, et
en outre les digues classiques offrent des habitats aux structures bien
moins complexes et exposent, en général, les organismes qui les
colonisent à plus de perturbations anthropiques que sur un rivage naturel.
Le programme DELOS a débouché sur des propositions de critères à
intégrer dans la conception et la construction de systèmes de digues, pour
minimiser leurs impacts écologiques (dont les changements
hydrosédimentologiques, en termes de risque de propagation d'espèces
exotiques, nuisibles ou invasives, ou pour améliorer le recrutement des
poissons ou la promotion de divers assemblages écologiques intéressants
pour l'éco-tourisme) et permettre une gestion restauratoire ou plus ciblée
la biodiversité. Le programme DELOS a aussi inclus des évaluations
socio-économiques de type coût-bénéfice.
Le principe du récif artificiel et l'utilisation (génie écologique) de la faune
pour la fixation de sédiments (par un lit de jeunes moules par exemple) ou
l'épuration (moules, huîtres) et la fixation des substrats (oyats et saules
pour des substrats émergés) peuvent, avec certaines limites, être étendus à
d'autres éléments littoraux ou portuaires (épis, darses portuaires...), mais

9
« Pour bien comprendre et gérer les défenses côtières, les objectifs de
gestion de l'environnement doivent être clairement énoncées et intégrées
dans la planification, la construction et toutes les étapes du suivi »1.
La partie émergée de digues de sable peut aussi être entretenue par un
pâturage extensif. Parfois, sur les longs littoraux de sable (de la mer
Baltique par exemple), les digues ou épis sont les seuls substrats rocheux
disponibles. Ils peuvent être colonisés, y compris par des espèces peu
mobiles de poissons, dont les larves peuvent être apportées par le courant.
Le type de substrat, l'âge du « récif » et le contexte semblent fortement
différencier les communautés qui s'y installent, y compris parfois
d'espèces invasives et/ou exotiques. Le nombre croissant de digues et
d'épis en zone sableuse, en Méditerranée notamment, est une source de
modification ou de dégradation de la biodiversité jugée préoccupante par
certains scientifiques (quelques espèces très communes (moules et
Enteromorpha intestinalis) voire invasives (algues vertes telle que
Codium fragile ssp. tomentosoides, ou algues filamenteuses) peuvent
proliférer, éventuellement au détriment d'écosystèmes plus complexes et
d'espèces locales ou endémiques); Les causes et conséquences de la
pauvreté en espèces observées et les possibilités d'améliorer la gestion des
structures de défense et d'autres constructions artificielles sont encore mal
comprises et discutées. Localement, la modification de la turbidité ou la
pêche à pied semble avoir un impact sur les espèces telles que par
exemple les moules ou crustacés. Pour les ouvrages (béton ou maçonnerie
de pierre) de la zone intertidale ou exposées à l'air à marée basse (dans les
ports), on a clairement montré que l'offre en anfractuosités et refuges est
déterminante pour la plupart des espèces qui ne colonisent pas de surfaces
lisses. Il semble facile d'améliorer la capacité d'accueil des murs et digues
artificielles, pour de nombreuses espèces fixées ou non fixées (mollusques
brouteurs de type polyplacophores ou crabes par exemple) en
complexifiant leur surface. Toutefois, les structures (épis, digues), du côté
où elles ralentissent le courant peuvent négativement affecter la
biodiversité, en favorisant quelques espèces d'algues éphémères, au
détriment d'animaux fixés tels que balanes et patelles et de plantes
solidement fixées (algues à frondes). Ces effets sont évidents du début à la
fin des stades de succession, ce qui laisse penser qu'artificiellement abriter
des rivages exposés peut bouleverser les assemblages écologiques, en
changeant les espèces dominantes et le réseau énergétique et trophique,
alors même que la biodiversité naturelle et un des facteurs de résilience et
de limitation de l'invasivité d'espèces introduites .

10
Matériaux
Les digues peuvent être construites en dur, sur d'importantes fondations (c'est le
cas pour les digues de mer), ou être constituées de simples levées de terre, voire
de sable et végétalisées. Aux Pays-Bas la végétation des digues les plus fragiles
sont entretenues par des moutons de manière à ne pas les dégrader par des
engins lourds.

Montées des océans


Le réchauffement climatique semble avoir déjà amorcé une montée de la mer.
Les phénomènes d'érosion du trait de côte et de dégradation des digues tendent à
augmenter (70 % du littoral européen environ est touché). Certains pays
commencent à relever leurs digues (Pays-Bas, une partie de l'Angleterre..) et/ou
à abandonner à la mer certains polders (Pays-Bas).

Mécanismes de rupture d'une digue


L’objectif alloué aux digues est de contenir les flots pour éviter une inondation
du ou des vals. Mais sans une bonne conception, un suivi et un entretien régulier
de la digue, des brèches peuvent apparaître et provoquer des inondations. Quatre
types de ruptures de digues peuvent être rencontrés.

Érosion de surface par surverse

Érosion régressive due à une surverse sur une digue de Loire (levée)

La « surverse », consistant en un débordement de la crête de la levée, conduit en


général rapidement à une brèche. Quelques minutes après le débordement, le
parement commence à s’éroder. Les matériaux sont arrachés par la force du
courant en pied de digue. La fouille qui apparaît alors en pied de digue contribue
à imprégner le corps de celle-ci. Saturé d’eau, le parement glisse alors par pans
entiers. Les matériaux sont emportés par le courant, ce qui conduit rapidement à
la ruine complète de la levée.

Les études des crues majeures n’ont pas permis de déterminer la hauteur et la
durée des lames de crue qui ont engendré cette rupture par surverse. Tout au

11
plus peut-on préciser que le caractère sableux du remblai et l’hétérogénéité dans
sa compacité sont des facteurs aggravants. En outre un profil en long irrégulier
peut induire des effets de surverse accrus aux points bas de la levée.

Érosion externe par affouillement

Érosion externe par affouillement.

Côté fleuve, les talus des levées peuvent subir les effets des courants
hydrauliques qui peuvent provoquer des érosions à leur base. Il en résulte un
affaiblissement des caractéristiques mécaniques du corps de remblai et un
raidissement de la pente du talus. Ceci peut entraîner des affaissements de
matériaux qui à leur tour engendrent des perturbations hydrauliques sous forme
de tourbillons et des érosions. Par rupture successive du talus, une brèche peut
se former et conduire à la rupture complète de la levée.

Les facteurs qui peuvent contribuer à l’apparition de ce phénomène sont au


nombre de trois :

 La vitesse moyenne de l’eau. Ainsi les digues en proximité immédiate du


lit mineur et celles situées dans un rétrécissement du lit majeur sont
particulièrement vulnérables.
 les perturbations hydrauliques locales,
 la nature et la protection du talus côté fleuve. Un perré résiste ainsi à une
vitesse de 4 m/s alors qu’un talus enherbé est vulnérable à partir de
1,5 m/s.

Érosion interne par effet de renard hydraulique

rupture de levée par effet de renard.

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Les hétérogénéités de perméabilité dans le corps de la levée peuvent être à
l’origine de circulation d’eau. Selon la nature des matériaux et la charge
hydraulique, on peut atteindre le gradient hydraulique critique qui provoque
localement l’érosion interne. De part en part, cette érosion peut se propager
jusqu’à former une vraie galerie qui provoque une brèche dans la levée par
effondrement des matériaux.

Les facteurs aggravants sont :

 la présence de galeries, comme celles que peuvent faire certains animaux


comme les ragondins ou les castors ;
 une mauvaise étanchéité entre couches de remblais,
 une hétérogénéité des matériaux.
 Les racines d'arbres abattus qui, en pourrissant, laissent pénétrer l'eau sous
les digues.

Rupture d’ensemble

rupture d’ensemble d’une levée due à de fortes pressions et à une fragilité de


l’ouvrage. Une consolidation est nécessaire côté val.

Une rupture de masse de la levée peut intervenir en cas d’instabilité générale du


corps de remblai.

On pense qu’une rupture de masse peut intervenir quand les trois facteurs
suivants sont réunis :

 profil de digue étroit avec pente de talus fortes ;


 piézométrie élevée dans la digue en absence de drainage ;
 Faibles caractéristiques mécaniques des matériaux.

III. Forages en mer


Les procédés de forage en mer diffèrent peu des techniques utilisées à terre,
mais l'environnement marin exige un matériel spécialisé et entraîne des services
particuliers.

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Suivant la profondeur de la tranche d'eau et l'agitation de la mer, on utilise : des
barges à fond plat coulées (marigots du Texas) ; des barges auto-élévatrices
(tranche d'eau de 20 à 80 m) munies de piles qui peuvent prendre appui sur le
fond de la mer et permettre de placer la plate-forme à une dizaine de mètres au-
dessus des plus hautes vagues ; des plates-formes fixes sur lesquelles est placé le
treuil de forage ; un ponton annexe, le tender, comportant tout l'équipement ; des
plates-formes fixes, sur lesquelles est placé tout l'équipement de forage et qui
permettent de réaliser des grappes de 6 à 48 forages dirigés pour développer les
gisements ; des plates-formes semi-submersibles (tranche d'eau supérieure à
80 m) comportant d'énormes flotteurs leur permettant d'être relativement
insensibles aux houles et aux vagues ; des bateaux de forage, au-delà de
80 mètres.

Outre l'appareil de forage proprement dit, ces installations comportent divers


services qui en font de véritables usines flottantes. On y trouve en particulier :
un quartier d'habitation pour une cinquantaine de personnes ; un héliport pour le
transport du personnel ; un ensemble diesel-électrique capable de fournir du
courant continu pour l'appareil de forage et du courant alternatif pour les
différents services (ballastage, treuil d'ancrage, treuil de manœuvre des piles,
etc.) ; des grues pour le déchargement des bateaux de service et la manutention
du matériel de forage ; des petites unités spécialisées, pour les opérations de
mesure dans le puits, pour les pompages particuliers et pour les opérations
spéciales ; un caisson de recompression pour les plongeurs.

Le forage en mer exige en outre une infrastructure importante comportant en


particulier un service météorologique, un système de télécommunication et de
repérage.

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IV. LE SCAPHANDRIER

Un scaphandrier de l'US Navy, en mission à Palaos, cherche l'épave d'un avion


américain abattu en mer au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Un scaphandrier est un plongeur sous-marin effectuant des explorations, des


inspections ou des travaux subaquatiques. Les scaphandriers peuvent travailler
dans différents domaines, tels que le génie civil, le génie militaire, le forage ou
la production gazière ou pétrolière.

Compétences professionnelles
Les scaphandriers contemporains sont des ouvriers généralement polyvalents
ayant des connaissances dans la soudure, le coupage, les explosifs, la
menuiserie, le béton, les composés d'injection, les outils pneumatiques et
hydrauliques, l'opération de chambres hyperbares, la vidéo et la photographie
sous-marine, la manœuvre d'embarcation, en plus de l'utilisation et l'entretien
d'une grande variété d'équipements de plongée.

15
LES ÉQUIPEMENTS DU SCAPHANDRIER
Contrairement au plongeur autonome, le scaphandrier est, le plus généralement,
alimenté en gaz respirable par la surface, via son narguilé, partie intégrante de
son scaphandre à casque. Il utilise différents types de casques de plongée et
d'habits en fonction du travail qu'il a à effectuer ou des conditions dans les
lesquelles il doit plonger. Il y a eu tout de même quelques modèles de
scaphandres qui ont été autonomes et n'ont donc pas été alimentés en air de
surface, comme par exemple, entre autres, les scaphandres Rouquayrol-
Denayrouze (détendeurs alimentés par une réserve d'air comprimé et fabriqués
en France à partir de 1864), ou les scaphandres Dräger (recycleurs alimentés en
oxygène et fabriqués en Allemagne à partir de 1912)

De nos jours les scaphandriers qui travaillent dans l'entretien des ports
(installation et maintien de câblages subaquatiques, bouées de surface, filets de
contention etc.) utilisent des scaphandres autonomes et des gilets stabilisateurs
qui leur permettent de descendre ou de remonter selon les différentes
profondeurs auxquelles ils sont amenés à travailler (de faibles profondeurs dans
ces cas là, le plus souvent inférieures à 10 mètres). Lorsque les scaphandriers
sont amenés à ne travailler que sur le fond marin, à des profondeurs où
l'oxygène contenu dans l'air comprimé n'est pas encore toxique par hyperoxie, la
limite étant d'à peu près 66 mètres, les scaphandriers peuvent encore respirer
l'air de surface. Au delà de cette profondeur, limitée par les dangers de
l'hyperoxie de l'air comprimé, le scaphandrier peut plonger en respirant des
mélanges de gaz qui réduisent la teneur en oxygène, comme le trimix ou
l'hydreliox. Si elles sont strictement contrôlées et préparées à l'avance les
plongées au mélanges permettent aux scaphandriers de travailler à des
profondeurs de l'ordre de 200 ou 300 mètres, voir même de 500 mètres, comme
celles réalisées dans les années 1970 par la Comex et le GISMER.

Les scaphandriers professionnels, civils ou militaires, peuvent aussi plonger à


des profondeurs de l'ordre de centaines de mètres en utilisant un scaphandre
rigide, mais ce type de scaphandre est destiné à des travaux rares et chers à
effectuer. Le scaphandre rigide Newtsuit, un modèle canadien, permet de
travailler à 300 mètres de profondeur. Ses dérivés, commercialisés sous la
marque Hardsuit, sont opérationnels jusqu'à 600 mètres.

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V. LES PALPLANCHES

Berges en palplanches sur la Deûle à Lambersart (Nord de la France).

Palplanches empilées avant battage.

Serrure à la jonction de deux palplanches.

Une palplanche (composé de pal et planche) était une planche servant à


consolider une galerie de mine afin d'éviter les éboulements.

Le mot désigne généralement aujourd'hui un pieu profilé conçu pour être battu
en terre ou dans le sédiment et s'enclenchant aux pieux voisins par
l'intermédiaire de nervures latérales appelées serrures.

Les palplanches permettent de constituer un mur de soutènement, un batardeau,


une palée ou un écran imperméable.

17
Les Jetées ou Digues
portuaires
La jetée a plusieurs objectifs:

servir à l'embarquement et au débarquement


des cargaisons ou des passagers dans une eau plus
profonde, et multiplier le nombre de navires et
embarcations susceptibles d'accoster
protéger un port de la houle et du vent ; La structure
et/ou la forme de certaines jetées est configurée pour
mieux résister aux vagues, aux tsunamis ,
aux surcotes ou aux ondes de tempête, mais
paradoxalement, comme les digues ou d'autres
structures rigides (épis), en contribuant à
l'artificialisation du littoral et parfois d'estuaires, de
nombreuses jetées ont modifié le transit sédimentaire
et les courants locaux, avec des effets en terme
d'envasement, ensablement ou au contraire d'érosion
côtière
offrir un lieu de promenade et de découverte aux
touristes ou promeneurs ; il existe des jetées
promenade créées principalement voire exclusivement
pour la promenade et les loisirs, comme la jetée de
Brighton au Royaume-Uni
Elle peut être constituée d'enrochements, de structures
en béton ou en acier et être massive ou sur des pieux.
Dans les ports de mer, la jetée principale supportait
autrefois généralement une tourelle munie ou non d'un
feu. Avec les balises radios puis le GPS, elles tendent
à disparaître, mais sont parfois conservées pour des
raisons patrimoniales
Quelques exemples de
jetées en images
DIGUES DE CANAUX
DEFINITION
Une digue est un remblai longitudinal, de nature artificielle et
le plus souvent composé de terre. La fonction principale de
cet « ouvrage continu sur une certaine longueur » est
d’empêcher la submersion des basses-terres par les eaux
d'un lac, d'une rivière ou de la mer.
DEFINITION DIGUE DE CANAUX
Les digues de canaux sont des ouvrages en remblai situés
latéralement le long des canaux, destinés à contenir et canaliser
l'eau du canal.
Un canal peut comprendre :
•des sections en remblai (avec une digue de chaque coté),
•des sections en déblai (sans digue, le canal est creusé dans le
terrain naturel)
•et des sections partiellement creusées à flan de coteau (avec
une digue du coté bas et sans digue coté haut).
Digues de canaux sont utilisés pour recueillir l'eau
pendant la saison des pluies lourdes pour l'usage
agricole.
IMPORTANCE DES DIGUES DE CANAUX

 Recueillir et drainer l’eau dans les saisons de forte pluie


 Permet de baisser le niveau d’eau lors des crues
 Permet d’alimenter les barrages hydroélectriques en eaux
 Permet l’irrigation pour les travaux agricoles
LES TRAVAUX MARITIMES
LES PONTS MOBILES
Les ponts mobiles sont des ouvrages permettant à une voie routière
ou ferroviaire de franchir une voie navigable à un niveau imposé par
le site, lorsque ce niveau ne permet pas aux deux trafics de s’écouler
en même temps.

En d’autres termes, un pont mobile est un pont dont le tablier est


mobile en partie ou en totalité. Le tablier peut se déplacer par
translation horizontale ou verticale ou par rotation.

Ces ponts comportent une partie mobile pour permettre le passage


de la navigation. Ils ont donc une ou plusieurs travées, susceptibles
de s’effacer pour laisser passer les bateaux. Ils évitent la
construction de ponts fixes trop coûteux lorsque le tirant d’air est
important.

Ces travées autrefois en bois sont aujourd’hui en métalliques.


Elles peuvent être tournantes, levantes, basculantes ou rétractables.

LES DIFFERENTS TYPES DE PONTS MOBILES


 Pont transbordeur

Une haute structure métallique fait passer, dans une nacelle


suspendue, les véhicules et les personnes d'une rive à l'autre
par translation horizontale

 Pont tournant

Le tablier du pont tourne horizontalement et libère ainsi le


passage d'un bateau.

1
 Pont levant

Pont dont le tablier peut se relever par translation verticale.

 Pont submersible

Pont dont le tablier peut s'abaisser par translation verticale.

 Pont basculant

Pont dont le tablier peut se relever par rotation (Tower Bridge


de Londres : axe parallèle à l'obstacle ; Gateshead Millennium
Bridge de Newcastle : axe perpendiculaire à l'obstacle).

 Pont-levis

Passerelle traditionnellement située au-dessus du fossé d'un


château fort.

Le pont de la bataille de Textel (1994) à Dunkerque et le pont


Langlois à Arles qui fut peint par Van Gogh

2
Le pont levant de Recouvrance à Brest (1954) Travée levante de 525 tonnes

Le 6e pont sur la Seine à Rouen : pont levant

Pont Jacques Chaban-Delmas : Levage travée centrale

3
Pont transbordeur de Biscaye, entre Portugalete et Getxo en Espagne

Pont transbordeur

Pont transbordeur de Rochefort

Pont tournant

Pont tournant ferroviaire de Caronte à Martigues

4

Pont levant

Pont levant Gustave Flaubert à Rouen

Pont submersible

Pont submersible d'Isthmia (canal de Corinthe, Grèce)

Pont basculant (double tabliers)

Pont basculant du canal Galliffet à Martigues

5

Pont basculant (simple tablier)

Pont basculat de Rochefort


Fonctionnement du pont-levis à chaînes sans flèche

Pont-levis sans flèche basculant en se relevant par l'avant du


château de Dinan

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