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Chapitre 4 LES CHANTIERS NAVALS

I. GENERALITES
Il existe deux grandes familles de moyens de mise à sec et de mise à flot. La première
regroupe les dispositifs réversibles qui permettent les deux opérations. La seconde
regroupe les dispositifs non réversibles qui permettent exclusivement la mise à flot.

Principales étapes de la construction d’un navire

II. LES MOYENS DE MISE A SEC ET DE MISE A FLOT


1. La cale sèche
La cale sèche (forme de radoub) reste l’outillage le plus fréquent pour la réparation et le
carénage des navires de mer jusqu’aux plus grandes tailles. La cale sèche est un bassin qui
permet l’accueil de navires et leur mise à sec pour leur entretien, leur carénage (ou
radoub : réparation de la coque d'un navire, nettoyage, peinture…), leur construction,
et parfois leur démantèlement. Il existe un modèle particulier appelé «cale de lancement »
qui fonctionne comme un bassin de mise à l’eau avec changement de niveaux. Les deux
niveaux de la cale sont souvent séparés par une porte intermédiaire ; ce qui permet
d’inonder uniquement une partie de la cale.
Avantages :
– réversibilité,
– aucun problème particulier de mise à flot d’un navire,
– aucune limite de charge en principe,
– peut prendre plusieurs navires simultanément,
– horizontalité de la ligne de quille.
Inconvénients :
– construction complexe et coûteuse à bord du cours d’eau,
– problèmes d’étanchéité et d’exhaure (évacuation d’eau ilfiltrée),
– consommation énergétique non négligeable vu l’énorme quantité d’eau à déplacer,
– engins de manutention de grande portée nécessaires.

Cale sèche

2. Le dock flottant
Le dock flottant est préféré lorsque la mobilité est nécessaire ou que l’implantation n’est
pas déterminée avec certitude du point de vue économique. Son utilisation est très
fréquente pour les flottes de guerre. Le dock flottant est une structure métallique
particulière servant principalement à la réfection et réparations des navires.
Contrairement à une cale sèche que l'on remplit et vide, il s'agit là d'une superstructure
flottante qu'on immerge presque en totalité pour y faire entrer des navires, puis qu'on
élève au-dessus de l'eau pour mettre le navire à sec. Le système repose sur le principe
des ballasts. Le dock flottant peut par contre être déplacé d'un endroit à un autre à
l'aide de remorqueurs.
Avantages :
– réversibilité,
– mobilité,
– peut prendre plusieurs navires simultanément,
– horizontalité de la ligne de quille.
Inconvénients :
– construction complexe et coûteuse,
– entretien coûteux,
– manutention difficile lorsqu’il s’agit de construire un navire,
– calculs assez complexes nécessaires à la manoeuvre de l’engin.
Dock flottant

3. La cale de halage
La cale de halage de construction (en anglais slip-way) à l'aide d'un rail est destinée à
mettre à l'eau ou à haler à sec dans le cadre de la réparation ou de la construction
navale d’un navire. Les slipways restent les engins de prédilection des chantiers de
construction et de réparation de navires fluviaux.
Avantages :
– construction relativement simple et peu coûteuse,
– aucun problème d’étanchéité et d’exhaure,
– aucune place perdue de part et d’autre du navire ; plusieurs bateaux peuvent
d’ailleurs être pris simultanément sur le slipway dans le modèle transversal,
– réversibilité,
– aucun plan d’eau particulier n’est requis.
Inconvénients :
– consommation énergétique,
– nécessité d’entretien des chemins de roulement sous-marins,
– non horizontalité de la ligne de quille dans le cas du slipway longitudinal,
Cale de halage longitudinale

4. Le grill de levage
Le grill de levage est d’usage assez récent et sert principalement pour la réparation et le
carénage d’unités d’assez petite taille.
Avantages :
– peut prendre plusieurs bateaux simultanément,
– horizontalité de la ligne de quille,
– moins coûteux que la cale sèche et le dock flottant,
– pas de problèmes d’étanchéité et d’exhaure.
Inconvénients :
– nécessite un sol de fondation particulièrement résistant (charges ponctuelles importantes),
– ne permet pas l’utilisation de moyens de manutention importants,
– nécessite un entretien des mécanismes de levage.
Grill de levage

5. Le portique de levage
Le portique de levage est réservé aux petites unités (navires de plaisance, de pêches, navires
de guerre, vedettes, etc.). Des sous-ventrières (courroies) plates sont passées sous la coque,
un portique roulant enjambe le plan d’eau et soulève le bateau hors de l’eau puis le translate à
terre et le dépose sur un attinage (mise en place des tins).
Avantages :
– dégage complètement le plan d’eau,
– localisation quelconque du navire à sec,
– peut être sur rails ou sur pneumatiques,
– peut être mû à l’électricité ou par un moteur thermique,
– sécurité de fonctionnement.
Inconvenients :
– limité aux petites unités,
– nécessite l’entretien soigné de ses organes mécaniques, électriques et hydrauliques.
Portique de levage

II. LES MOYENS DE MISE A FLOT

1. La coulisse de lancement longitudinale


La coulisse de lancement longitudinale, parfois appellée cale de lancement, est restée
longtemps la technique unique des chantiers de construction des navires de mer.

Avantages :
– construction relativement simple et peu coûteuse,
– aucun problème d’étanchéité et d’exhaure,
– aucune consommation d’énergie,
– aucune place perdue de part et d’autre du navire en construction.
Inconvénients :
– ligne de quille non horizontale,
– calculs assez complexes pour réaliser le lancement,
– incidents dus au lancement,
– hauteur démesurée au-dessus du sol pour les coulisses de grande longueur, nécessitant
des engins de manutention particulièrement hauts,
– irréversibilité,
– nécessite un vaste plan d’eau bien dégagé devant le chantier.
Coulisse de lancement longitudinale

2. La coulisse de lancement transversale


La coulisse de lancement transversale, assez peu fréquente, supprime les inconvénients du
vaste plan d’eau et de la ligne de quille inclinée. Par contre, le lancement avec un tel
dispositif conduit fréquemment à des incidents et même à des accidents.

Coulisse de lancement transversale

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