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1.DEFINITION
A/ Les ouvrages maritimes : Les ouvrages maritimes sont des infrastructures implantées en
milieu maritime et dont les fonctions relèvent du génie côtier (protection du trait de côte),
des ouvrages portuaires (service portuaire) ou encore d'ouvrages off-shore souvent destinés
à la production d'énergie
B/ Les ouvrages en béton en site maritime : Les bétons sont utilisés pour la réalisation de
très nombreux ouvrages ou structures situés en site maritime qui participent à
l’aménagement des infrastructures et installations portuaires de pêche ou de commerce, des
bassins, des terminaux à conteneurs, des terminaux céréaliers, des bases nautiques, des
ouvrages de protection et de défense des côtes (épis, brise-lames), de protection des ports
(digues, jetées), des ouvrages de mise à l’eau de navires ou de construction navale, des
quais et appontements pour le chargement et le déchargement.
De plus, les structures sont souvent complexes, parfois fortement ferraillées, et doivent
souvent être réalisées en présence d’eau, voire sous l’eau et sous l’action de la houle et des
vagues, avec des conditions d’accès difficiles et des variations de niveaux des eaux induites
par les marées. Il en résulte des contraintes importantes de bétonnage et de stabilité des
coffrages, ce qui impose l’utilisation de bétons offrant des propriétés adaptées (pompabilité,
“autoplaçance”, maniabilité, absence de ségrégation…).
Les parties des ouvrages sollicitées par des agressions physiques et chimiques varient en
fonction de leur situation par rapport au milieu marin. Elles peuvent être regroupées en 5
zones :
- la zone immergée,
- la zone de marnage,
A chaque zone correspondent des agressions spécifiques de l’eau de mer générant des
risques de pathologie différents du béton.
- Bassin de radoub, forme de radoub ou cale sèche : bassin étanche, mis à sec par vidange,
permettant l’entretien et la réparation des bateaux.
- Brise lame : ouvrage de défense longitudinal des côtes, pour les protéger des actions de la
mer en amortissant la houle. Il est constitué d’enrochements ou de blocs en béton.
- Ouvrage de défense de côte : ouvrage destiné à protéger les côtes contre les effets de la
houle.
- Digue : Ouvrage de protection des zones portuaires contre la houle et les courants. Elle est
en général constituée d’un noyau en tout venant, recouvert par des couches d’enrochements
ou des blocs préfabriqués en béton de forme parallélépipédique ou des tétrapodes. Elle est
surmontée généralement d’une dalle en béton qui facilite la circulation sur l’ouvrage. Une
digue, selon sa conception, peut être accostable, insubmersible ou partiellement
submersible.
- Écluse : ouvrage permettant à un bateau de franchir des dénivellations. Elle est située entre
deux plans d’eau de niveaux d’eau différents. Dans un aménagement portuaire, elle permet
le passage des bateaux du niveau de la mer qui peut être variable en fonction des marées, à
des bassins où le niveau d’eau est constant.
- Enrochement artificiel : Bloc en béton préfabriqué. Les blocs peuvent être de forme
parallélépipédique ou de forme adaptée pour améliorer leur imbrication (tétrapode). Ils sont
utilisés pour la réalisation de digues, de brise-lame ou d’épis. Ils sont posés à l’aide d’élingue
ou à la pince et forment la couverture extérieure d’un remblai en enrochement.
- Jarlan : Digue de protection des côtes, constituée de caissons en béton qui comportent des
orifices permettant de dissiper l’énergie des vagues et de la houle.
- Jetée : ouvrage de protection d’un aménagement portuaire des effets de la houle et des
courants.
- Mur de quai : situé en bordure de mer ou au sein d’un port, il permet l’accostage des
bateaux et leur chargement ou déchargement .Il est constitué en général d’une ossature en
béton armé fondée sur pieux supportant un hourdis en béton armé.
- Ouvrage d’accostage : ouvrage permettant aux navires de s’amarrer dans un port pour
effectuer leur chargement ou déchargement.
Ponton : structure flottante permettant l’amarrage des bateaux dans un port.
- Quai : Ouvrage servant à l’accostage des bateaux. Il peut être : massif, en béton coulé en
place, en paroi moulée ou constitué de blocs ou de caisson en béton préfabriqué, sur appui,
constitué d’une plateforme en béton armé reposant sur des piles et des pieux en béton armé.
- Structure off-shore : structure située en mer dans une zone d’exploitation pétrolière.
PATHOLOGIES DU BETON :
Les bétons sont utilisés pour la réalisation de très nombreux ouvrages situés sur des sites
maritimes [1]. Ces ouvrages participent à l’aménagement des infrastructures et installations
portuaires de pêches, de commerces, des terminaux à conteneurs, des quais et
appontements pour le chargement et le déchargement, … Ces structures sont exposées à
plusieurs types de configurations (Figure I-1). Selon les variations du niveau de la mer, elles
peuvent être [1-2] :
- Continuellement immergées (béton situé sous le niveau de la mer à marée basse). Les
bétons situés dans cette zone font rarement l’objet de dégradations importantes, car il
manque d’oxygène pour produire la corrosion. En effet, le taux de corrosion dû à la
pénétration du chlorure de l'eau de mer dans le béton dépend de la disponibilité de
l'oxygène. Bien que la concentration d’ions chlorure dans la zone immergée dépassent
beaucoup le seuil requis pour initier la corrosion des armatures, mais la disponibilité et la
diffusion de l’oxygène dans le béton complètement saturé est alors très lente et n’engendre
qu’un très faible taux de corrosion.
Une forte concentration d’ions chlorures ainsi qu’une quantité suffisante d’oxygène sont
présentes dans cette zone, ce qui va entraîner la corrosion des armatures. Cette zone
représente la zone la plus défavorable pour la durée de vie de la structure. En plus des
contraintes citées, la structure est aussi soumise au gel et dégel dans cette zone.
- Continuellement hors d’eaux. Les bétons situés dans cette zone peuvent subir de légères
agressions. La différence du niveau de corrosion entre cette zone et la zone alternativement
émergée/immergé est due à la présence du sel età l’humidité dans le béton. Le béton dans la
zone continuellement émergée n’est pas en contact direct avec l’eau de mer, mais les
embruns et brouillards marins peuvent transporter des sels et les déposer sur l’ouvrage. Le
béton dans cette zone ne subit pas d’abrasion physique due à l’action des vagues.
Les parties d’ouvrages les plus particulièrement exposées aux dégradations dues aux
actions de l’eau de mer sont :
Les ouvrages en site maritime sont fortement exposés aux agressions mécaniques. Selon
leur utilisation, ils doivent pouvoir reprendre des efforts d'amarrage, d'accostage, mais
également les efforts générés par la houle (ouvrages de protection contre la mer elles que
les digues) [2].
Les ouvrages de chargement et de déchargement des marchandises, notamment les postes
à quai, sont soumis à des charges d'exploitation variées telles que les grues, les engins de
levage et de manutention. Ces sollicitations peuvent être de très courte durée et de grande
intensité. Les désordres engendrés par ces agressions sont le plus souvent la fissuration et
l’éclatement du béton.
En plus de ces sollicitations décrites ci-dessus, les ouvrages sont soumis à
l'endommagement dû aux chocs et au frottement des navires, aux corps ou matériaux
flottants, à l’érosion due aux effets des vagues et des marées, et également à l'abrasion des
sables transportés par l'eau de mer. Les bétons soumis à l’abrasion ont généralement des
surfaces lisses (Figure I-3). Le degré de dégradation dû à l’érosion-abrasion (Figure I-4)
dépend de plusieurs paramètres : la durée d’exposition, l’état de surface du béton, la vitesse
et la direction d’écoulement de l’eau[4].
Le béton en milieu marin peut être soumis à plusieurs réactions chimiques. La dégradation
peut être causée par les ions contenus dans l’eau de mer, ce qui se traduit par une attaque
chimique d’origine externe au béton, et par les ions présents dans les constituants du béton
eux-mêmes [5].
2.1.5.1.2. Carbonatation :
L’air contient du dioxyde de carbone qui réagit sur les hydrates, principalement sur la
portlandite (Ca(OH)2), pour former du carbonate de calcium :
CO2 + Ca(OH) --2 CaCO3 + H2O
Ce phénomène est appelé carbonatation. Il entraîne une diminution du pH de la solution
interstitielle, et par conséquence une dépassivation des aciers. La vitesse du front de
carbonatation dépend de la perméabilité au gaz du béton car le CO2 pénètre par la porosité
du béton. Elle dépend également de la teneur en humidité du béton. Une humidité relative de
50% est favorable aux réactions [2, 11]. Ainsi, lorsque les pores du béton sont saturés en
eau, comme c’est le cas pour les structures immergées, la pénétration est extrêmement
faible et la carbonatation est pratiquement inexistante. De la même façon, si le béton se
trouve dans un milieu très sec, la quantité d’eau est insuffisante pour dissoudre le gaz
carbonique et le béton ne se carbonate que modérément. Par contre, lorsque la structure est
soumise à des cycles séchage ou mouillage (zone de marnage, zone exposée à la pluie et
au vent), le phénomène de
carbonatation est rapide [2].