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Dimensionnement des ouvrages portuaires

I- Interaction hydraulique entre la houle et les ouvrages


1. Run-up
2. Run-down
3. franchissement de la houle
4. transmission de la houle
5. Réflexion de la houle

II- Dimensionnement des éléments formant une digue


A- Digue à Talus
1. Carapace externe
2. Noyau central
3. Sous-couches intermédiaires,
4. Butée (pied de l’ouvrage),
5. Mur de couronnement
6. Talus arrière
A- Digue En caisson
1. Efforts de la houle et stabilité du caisson
2. Protection de pied des digues en caisson

III- Ouvrage d’accostage et d’amarrage


1. Conception des ouvrages d’accostage
2. Dimensionnement des ouvrages d’accostage
3. Energie d’accostage et choix des défenses
4. Efforts sur le système d’amarrage
Dimensionnement des ouvrages portuaires
Interaction hydraulique entre la houle et les ouvrages
Contexte
Cette partie traite l’interaction hydraulique entre la houle et les ouvrages. Les aspects suivants sont traités :
• Run-up (et run-down) de la Houle ;
• Franchissement de la houle ;
• Transmission de la houle ;
• Réflexion de la houle.

Ces différents types de performance hydraulique ont fait l’objet de


multiples recherches, qui ont débouché sur une grande variété de relations
hautement empiriques, utilisant souvent des paramètres adimensionnels
différents.

Définitions et paramètres dimensionnant

Du point de vue du concepteur, les principales interactions hydrauliques


entre la houle et les ouvrages hydrauliques sont le run-up, le run-down, le
franchissement, la transmission et la réflexion de la houle, qui sont
illustrés dans la figure. Ce chapitre présente ces interactions hydrauliques
avec leurs paramètres dimensionnants.
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Interaction hydraulique entre la houle et les ouvrages

Rappel : Cambrure et paramètre de déferlement

Les conditions de houle sont principalement représentées par :

• la hauteur de la houle incidente, Hi (m), généralement exprimée par la hauteur significative de la houle, Hs (m);
• la période de la houle exprimée en période moyenne, Tm (s), en période énergétique moyenne (ou période
spectrale), Tm-1,0 (s), ou en période de pic, Tp (s) ;
• l’angle d’incidence de la houle par rapport à l’ouvrage, (°) ;
• la hauteur d’eau locale, h (m).

L’influence de la période de la houle est souvent exprimée en utilisant la cambrure nominale de la houle s, calculée à
partir de la hauteur de la houle locale, H (m), et de la longueur d’onde théorique de la houle, L (m), ou de la période de
la houle, T (s).

Le paramètre le plus utile pour décrire l’action de la houle sur un talus, ainsi que certains de ses effets, est le paramètre
de déferlement, ξ (-), également connu sous le nom de nombre d’Iribarren où α est l’angle du talus de l’ouvrage;

NB: Dans la plupart des formules présentées dans cette partie, la hauteur de la houle, H, et la période de la houle, T, sont
définies au pied de l’ouvrage. Si ce sont les paramètres de houle au large qui sont utilisés, cela est clairement signalé.
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Rappel : Cambrure et paramètre de déferlement

Le paramètre de déferlement a souvent été utilisé pour décrire la forme de la houle qui déferle sur une plage ou
sur un ouvrage.

Différentes versions du paramètre de déferlement, ξ, sont utilisées dans ce chapitre. Par exemple, on peut obtenir des
valeurs de s et de ξ très différentes selon que l’on utilise la hauteur de la houle locale ou au large (p. ex. Hs ou Hso)
et/ou des périodes de houle particulières (p. ex Tm, Tm-1,0 ou Tp). En ce qui concerne la hauteur de la houle, on utilise
soit la hauteur significative issue de l’analyse dans le domaine temporel (Hs = H1/3) soit la hauteur significative
calculée à partir du spectre (Hs = Hm0). La cambrure (nominale), s (-), et le paramètre de déferlement, ξ (-), doivent
comporter des indices qui indiquent quelle hauteur locale et quelle période de la houle ont servi dans le calcul.

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Interaction hydraulique entre la houle et les ouvrages

Rappel : Cambrure et paramètre de déferlement

• som et ξm, lorsque Hs (m) (d'après un enregistrement de houle) et la période moyenne, Tm (s), sont utilisés ;
• sop et ξp, lorsque Hs (m) (d'après un enregistrement de houle) et la période de pic, Tp (s), sont utilisés ;
• sm-1,0 et ξm-1,0, lorsque Hm0 (m) et la période énergétique, Tm-1,0 (s), déterminées à partir du spectre, sont
utilisés ;
• ss-1,0 et ξs-1,0, lorsque Hs (d'après un enregistrement de houle) et la période énergétique, Tm-1,0,
sont utilisés ;
• sp, pour signifier la cambrure réelle au pied de l'ouvrage, c’est-à-dire le rapport entre Hs d'après un enregistrement
et la longueur d'onde locale, Lp (m), associée à la période de pic, Tp (s).

L’analyse spectrale de la houle déjà abordée a montré qu’il est possible d’utiliser l’équation ci-dessous pour la conversion
d’une période de pic donnée, Tp (s), en une période spectrale pour un spectre à pic unique, Tm-1,0 (s).

Le rapport entre la période de pic et la période moyenne de la houle, Tp/Tm, est généralement compris entre 1.1 et 1.25.

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Rappel : Cambrure et paramètre de déferlement

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Run-Up et Run-Down
L’action de la houle sur un talus entraînera une oscillation de la surface de l’eau sur une étendue verticale généralement plus
importante que la hauteur de la houle incidente. Les niveaux extrêmes atteints par chaque vague sont respectivement appelés
run-up, Ru, et run-down, Rd, et sont définis verticalement par rapport au niveau de l’eau au repos et exprimés en mètres.

Le niveau de run-up peut être utilisé pour déterminer le niveau de la crête d’un ouvrage, la limite supérieure de la protection ou
d’autres éléments structurels de l’ouvrage, ou servir d’indicateur de franchissement ou de transmission de la houle. Le niveau
de rundown est souvent utilisé pour déterminer l’étendue inférieure de la carapace.

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Run-Up et Run-Down

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Run-Up et Run-Down

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Interaction hydraulique entre la houle et les ouvrages
Franchissement de la houle
Si les niveaux extrêmes de run-up dépassent le niveau de crête, l’ouvrage va être franchi. Ceci peut se produire pour un
nombre relativement faible de vagues pendant la tempête de dimensionnement et un faible taux de franchissement peut
souvent être accepté sans que cela n’entraîne de graves conséquences pour l’ouvrage ou pour la zone protégée. Lors de la
conception d’ouvrages hydrauliques, le franchissement sert souvent à déterminer le niveau de crête et la géométrie de la
section en garantissant que le débit franchissant moyen spécifique, q (m3/s par mètre linéaire de crête), reste inférieur à
des limites acceptables dans les conditions de dimensionnement.

On utilise également souvent le volume franchissant maximum, Vmax (m3/s par mètre linéaire de crête) et le débit
franchissant moyen spécifique, q (m3/s par mètre linéaire de crête) comme paramètres de dimensionnement.

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Franchissement de la houle

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Franchissement de la houle

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Interaction hydraulique entre la houle et les ouvrages
Transmission de la houle

Les digues dont la crête est relativement basse peuvent être franchies avec suffisamment de sévérité pour que cela donne
naissance à une houle derrière l’ouvrage. Si la digue est construite avec des matériaux relativement perméables, de
longues périodes de houle peuvent entraîner la transmission de l’énergie de la houle à travers l’ouvrage. Dans certains cas,
les deux types de réponses peuvent se combiner. La quantification de la transmission de la houle est importante lors de la
conception de digues à crête abaissée, destinées à protéger les plages ou le littoral, et lors de la conception de digues
portuaires, pour lesquelles la transmission de la houle (longue) pourrait causer des mouvements de navires.

Le résultat de la transmission est exprimé par le coefficient de transmission, Ct (-) (équation ci-dessous), défini comme
étant le rapport entre la hauteur de la houle transmise, Ht, et la hauteur de la houle incidente, Hi :

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Réflexion de la houle

La réflexion de la houle est importante sur les côtes, à l’entrée et à l’intérieur des ports. L’interaction entre la houle
incidente et la houle réfléchie entraîne souvent un état de mer confus devant l’ouvrage et des vagues occasionnellement
cambrées et instables pouvant compliquer les manœuvres de navigation. À l’intérieur des ports, la réflexion de la houle,
plutôt que sa dissipation sur les ouvrages, peut également gêner les bateaux amarrés et affecter des zones portuaires qui
étaient auparavant protégées de l’action de la houle. La réflexion entraîne un accroissement de la vitesse orbitale de pic
et augmente la probabilité de mouvement des sédiments du fond et des plages.

La réflexion de la houle est exprimée par un coefficient de réflexion, Cr (-), (équation ci dessous), défini comme étant le
rapport entre la hauteur de la houle réfléchie, Hr, et la hauteur de la houle incidente, Hi :

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CALCUL DU RUNUP

Le run-up de la houle est défini comme le niveau maximal que l’eau atteint sur le talus d’un ouvrage du fait de l’action
de la houle. L'estimation de run-up, Ru, peut reposer sur des équations empiriques simples obtenues à partir des
résultats d’essais effectués sur des modèles physiques, ou sur des modèles numériques d’interaction houle/ouvrage. Le
run-up est défini verticalement par rapport au niveau de l’eau au repos et sera positif s’il dépasse ce niveau.

Le runup et le run-down sont souvent donnés sous forme adimensionnelle en divisant leur valeur par la hauteur
significative de la houle à l’ouvrage, par exemple Run%/Hs et Rdn%/Hs, où l’indice supplémentaire « n » sert à exprimer
le niveau de dépassement considéré, par exemple 2 %. Ce niveau de dépassement est lié au nombre de vagues
incidentes.

Contrairement à la houle régulière, pour laquelle il n’existe qu’une seule valeur maximale de runup, la houle irrégulière
engendre une distribution du run-up. Il est par conséquent nécessaire que les formules de run-up déterminent un
paramètre représentatif de cette distribution. À l’heure actuelle, le paramètre de run-up de la houle irrégulière le plus
communément utilisé est Ru2% (m).

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CALCUL DU RUNUP
Approche fondamentale –Calcul du Run-Up

La plupart des concepts actuels de run-up consistent en une formule de base qui est une fonction linéaire plutôt simple
du paramètre de déferlement, ξ (-). L’Équation ci dessous exprime la relation générale qui existe entre le run-up
dépassé par 2 % des vagues, Ru2% (m), la pente du talus, la hauteur et la période de la houle (à travers ξ).

où A et B sont des coefficients d’ajustement

Les ouvrages hydrauliques peuvent être classés selon la rugosité de leur talus et selon leur perméabilité. La plupart des
données disponibles sur le run-up de la houle concernent des talus imperméables et essentiellement lisses, bien que
quelques mesures en laboratoire aient été faites sur des talus en enrochement et perméables.

Dans certains cas, les méthodes d'estimation élaborées pour les talus lisses peuvent servir pour les talus rugueux, en
appliquant un facteur de correction de rugosité.

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Interaction hydraulique entre la houle et les ouvrages

CALCUL DU RUNUP
Approche fondamentale –Calcul du Run-Up

il existe différentes approches pour calculer le run-up. Il est conseillé à l’utilisateur d’une formule d’en vérifier tout
d’abord la validité dans le domaine de l’application désirée. Les domaines de validité et les principales différences sont
donnés pour chacune des approches proposées ;

Aucune préférence n’est accordée à l’une ou l’autre des formules. Si plus d’une formule est considérée comme valide, il
est conseillé d’effectuer une analyse de sensibilité sur le choix de la formule. Celle-ci doit être choisie selon que, pour
une application spécifique, il est nécessaire d’avoir une estimation sécuritaire ou optimale (une moyenne).

• Talus lisses
• Talus rugueux - facteurs de correction
• Talus rugueux - formules explicites

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CALCUL DU RUNUP
Approche fondamentale –Calcul du Run-Up- Talus lisses
Sur la base de mesures, Ahrens (1981) a élaboré une courbe d'estimation correspondant à l’Équation du run-up
dépassé par 2 % des vagues, en utilisant ξp, avec les coefficients A = 1.6 et B = 0 pour ξp < 2.5. Pour des valeurs du
paramètre de déferlement plus importantes (c’est-à-dire ξp > 2.5), les coefficients A et B de la courbe deviennent alors
A = - 0.2 et B = 4.5
Sp, pour signifier la cambrure réelle au pied de l'ouvrage, c’est-à-
dire le rapport entre Hs d'après un enregistrement et la longueur
d'onde locale, Lp (m), associée à la période de pic, Tp (s).

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CALCUL DU RUNUP
Approche fondamentale –Calcul du Run-Up- Talus lisses
Une courbe d'estimation élaborée aux Pays-Bas et présentée dans un rapport du TAW intitulé Technical Report on Wave
Run-up and Overtopping at Dikes (Rapport technique sur le run-up et le franchissement de la houle sur les digues)
(TAW, 2002a), utilise le paramètre de déferlement ξm-1,0, déterminé d’après la hauteur significative spectrale de la
houle (Hs = Hm0) et de la période moyenne énergétique de la houle, Tm-1,0, au lieu de la hauteur significative de la
houle calculée par analyse dans le domaine temporel (Hs = H1/3) et de la période de pic, Tp, comme le faisaient les
méthodes d’Ahrens (1981).

0.5 < ξm-1,0 < 8 à 10

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CALCUL DU RUNUP
Approche fondamentale –Calcul du Run-Up- Talus rugueux
Le calcul du run-up sur des talus rugueux peut être basé sur les méthodes réservées aux talus lisses énoncées ci-dessus
en appliquant un facteur de réduction, γf, qui vient multiplier le run-up obtenu sur un talus lisse.

Ahrens 1981

TAW 2002a

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CALCUL DU RUNUP
Approche fondamentale –Calcul du Run-Up- Talus rugueux

Dans les méthodes utilisant Ahrens 1981, le coefficient de rugosité, γf, n’est applicable que pour de petites valeurs du
paramètre de déferlement : ξp < 3 à 4, car aucune donnée n’est disponible pour des valeurs de ξp plus grandes.

Dans la méthode du TAW, le coefficient de rugosité, γf, n’est applicable que pour ξm-1,0 < 1.8. Pour des valeurs plus
importantes, ce coefficient augmente de façon linéaire jusqu’à 1 pour ξm-1,0 = 10 et reste égal à 1 pour des valeurs plus
grandes.

1.8 < ξm-1,0 < 10


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CALCUL DU RUNUP
Talus rugueux - formules explicites

Plutôt que d’utiliser les facteurs de correction de rugosité, des formules explicites ont été établies à partir d’essais sur
des talus rugueux en enrochement avec des noyaux perméables et imperméables.

Pour la plupart des conditions de houle et des pentes d'ouvrages, un talus en enrochement dissipe bien plus
d’énergie de la houle qu’un talus équivalent lisse ou imperméable. En règle générale, le run-up est donc réduit. Cette
réduction dépend de i) la perméabilité de la carapace, ii) du filtre et des sous-couches, ainsi que de iii) la cambrure de
la houle.

L’analyse des résultats des essais effectués par Van der Meer et Stam (1992) a permis de déterminer des formules
d'estimation pour des talus à carapace en enrochement naturel avec un noyau imperméable, caractérisé par un
coefficient de perméabilité nominale P = 0.1 et pour des talus perméables d’une perméabilité relativement élevée,
pour lesquelles P = 0.5 et 0.6.

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CALCUL DU RUNUP
Talus rugueux - formules explicites

P = 0.1 (Digue Imperméable)

P = 0.5 – 0.6 (Digue perméable)

NB : lorsque Hs (m) (d'après un enregistrement de houle Hs= H1/3).

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CALCUL DU RUNUP
Conditions particulières

Les effets de la houle oblique (au moyen du facteur de correction, γβ), de l'eau peu profonde (au moyen du coefficient
de réduction, γh), des talus à berme (au moyen du facteur de correction γb) et sur le run-up de la houle sont présentés
dans ce qui suit.

• Facteur de la houle oblique : γβ

• Facteur de l’Eau peu profonde : γh

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CALCUL DU RUNUP
Conditions particulières
Houle oblique
En cas de houle oblique, l’angle d’incidence de la houle, β (°), est défini comme l’angle formé par la direction de
propagation de la houle et l’axe perpendiculaire à l’ouvrage (pour une attaque normale, β = 0°).

l’angle d’incidence de la houle est l’angle obtenu après tout changement de direction de la houle due à la réfraction
sur les fonds en avant de l'ouvrage.

le Run-up causé par la houle courte est maximal pour une incidence normale de la houle ;

L’Équation ci dessous donne le facteur de correction γβ pour les différentes méthodes de calcul du runup d’une houle
oblique :

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CALCUL DU RUNUP
Conditions particulières
Eau peu profonde
En eau peu profonde, généralement définie par h/Hs-en pied < 3, où h est la profondeur d’eau au pied de l’ouvrage
(m), la distribution des hauteurs de la houle et le spectre énergétique de la houle changent.

La distribution des hauteurs de la houle, par exemple, s’écarte de la distribution de Rayleigh. Il en résulte que H2%/Hs
peut être inférieur à 1.4 (Rayleigh), avec des valeurs habituellement comprises entre 1.1 et 1.4.

l’influence du changement de distribution de la hauteur des vagues sur le run-up peut être exprimée par un
coefficient de réduction de profondeur, γh (-), calculé à partir de H2% et Hs au pied de l'ouvrage selon l’Équation

A noter:
• La méthode de Battjes et Groenendijk (2000) donne une approche générique permettant d’obtenir des estimations
du ratio H2%/Hs.

• Les Équations présentées par le TAW (2002a) sont basées sur des essais incluant des essais en eau peu profonde.
Cette méthode d'estimation est donc également applicable dans ce domaine sans qu’il soit nécessaire d’avoir 26
recours à un coefficient de réduction.
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CALCUL DU RUNDOWN

• sp, pour signifier la cambrure réelle au pied de l'ouvrage, c’est-à-dire le rapport entre Hs d'après un
enregistrement et la longueur d'onde locale, Lp (m), associée à la période de pic, Tp
27
• som lorsque Hs (m) (d'après un enregistrement de houle) et la période moyenne, Tm (s), sont utilisés
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CALCUL DU FRANCHISSEMENT

Lors du dimensionnement de nombreux ouvrages hydrauliques, la cote d'arase de la crête est déterminée par le
débit franchissant de la houle.

En houle aléatoire, le débit franchissant varie beaucoup d’une vague à l’autre. Pour les cas spécifiques, il existe
généralement peu de données pour quantifier cette variation, notamment parce qu’il y a de nombreux
paramètres à prendre en compte, liés à la houle, à la géométrie du talus et de la crête ou au vent. Il suffit souvent
d’utiliser le débit moyen, généralement exprimé sous forme d’un débit spécifique par mètre linéaire de
crête, q (m3/s par mètre linéaire ou l/s par mètre linéaire).

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT

Le Tableau ci dessous énumère des valeurs critiques de q suggérées pour divers scénarios de dimensionnement et
qui présente également les volumes franchissants maximums critiques, Vmax (m3 par mètre linéaire)

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT
Le Tableau ci dessous énumère des valeurs critiques de q suggérées pour divers scénarios de dimensionnement et
qui présente également les volumes franchissants maximums critiques, Vmax (m3 par mètre linéaire)

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT

Le Tableau ci dessous énumère des valeurs critiques de q suggérées pour divers scénarios de dimensionnement et
qui présente également les volumes franchissants maximums critiques, Vmax (m3 par mètre linéaire)

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT
Le Tableau ci dessous énumère des valeurs critiques de q suggérées pour divers scénarios de dimensionnement et
qui présente également les volumes franchissants maximums critiques, Vmax (m3 par mètre linéaire)

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT

Dans le rapport du TAW (2002a), le franchissement est exprimé par deux formules développées par Van der Meer : l’une pour
les vagues déferlantes ( ξm-1,0 < ≈ 2), pour lesquelles le franchissement de la houle augmente avec l’accroissement du
paramètre de déferlement, et l’autre pour les vagues non-déferlantes ( ξm-1,0 > ≈ 2), pour lesquelles le franchissement
maximal est atteint.

Les relations complètes entre le débit franchissant spécifique moyen adimensionnel, q (m3/s par m), et les paramètres
hydrauliques et structurels dimensionnant sont données aux Équations ci dessous.

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Rugosité »

NB: Dans la méthode du TAW, le coefficient de


rugosité, γf, n’est applicable que pour ξm-1,0 <
1.8. Pour des valeurs plus importantes, ce
coefficient augmente de façon linéaire jusqu’à 1
pour ξm-1,0 = 10 et reste égal à un pour des
valeurs plus grandes.

10 < ξm-1,0 < 1.8


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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Angle de la houle »

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Berme »

Le TAW (2002a) propose une méthode pour prendre en compte l’influence des talus à berme sur le run-up (et sur le
franchissement) de la houle. Cette méthode est divisée en deux étapes :

1. Calcul de l’angle de talus représentatif, α (°), afin de déterminer le paramètre de déferlement, ξm-1.0;
2. Calcul du facteur de correction en présence d’une berme, γb.

NOTE: le facteur de correction, γb, est valide pour la méthode du TAW (2002a).

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Berme »

1. Calcul de l’angle de talus représentatif, α (°), afin de déterminer le paramètre de déferlement, ξ.

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Berme »
2. Calcul du facteur de correction en présence d’une berme, γb.
Après avoir obtenu le paramètre de déferlement, ξm-1.0, à utiliser dans la méthode d'estimation, un facteur de
correction en présence d’une berme, γb, est proposé par le TAW (2002a). Ce facteur de correction est composé de deux
coefficients, l’un pour l’influence de la largeur de la berme, kB, et l’autre pour la position du milieu de la berme par
rapport au niveau de l’eau au repos, kh :

Cette méthode est valable pour les bermes dont la largeur reste inférieure au quart de la longueur d’onde de la houle
au large, Lo (m), calculée dans cette méthode avec Tm-1, 0. Elle n’est également valable que pour le calcul de l’influence
des bermes dont la pente reste inférieure à 15/1, et les bermes inclinées dans cet ordre de grandeur doivent être
définies comme équivalentes à une berme horizontale (B après = BB).

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Interaction hydraulique entre la houle et les ouvrages

CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Berme »


2. Calcul du facteur de correction en présence d’une berme, γb.

Le facteur d’influence de la largeur de berme, kB, est calculé à l'aide de l’Équation ci dessous, la longueur de berme,
Lberme (m), est montrée à la Figure ci dessous

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Berme »

2. Calcul du facteur de correction en présence d’une berme, γb.

L’influence de la position de la berme peut être déterminée au moyen d’une fonction cosinus, dans laquelle
le cosinus est donné en radians, par l’Équation ci-dessous :

• x = 2Hm0 si la berme est en dessous du niveau de l’eau au repos, soit 0 ≤ hB < 2Hm0 ;
• kh = 1 si la berme est en dehors de la zone d’influence, soit hB ≥ 2Hm0.
• x = Ru2% si la berme est au-dessus du niveau de l’eau au repos, soit 0 < -hB < Ru2% (La procédure
standard est de commencer par une valeur de Ru2%, égale à 1.5Hm0 ou 2Hm0, puis de vérifier le
résultat du calcul afin de déterminer si l’écart est acceptable ou pas).

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Berme »

10 < γb x ξm-1,0 < 1.8

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « mur en haut du talus»

Coefficient de réduction « mur en haut du talus» est valable pour le cas des houle non déferlantes.

Valable pour des hwall/Rc = 0.08 - 1.00

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Promenade»

Valable pour des Gc/Lm-1,0= 0.05 – 0.5.

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CALCUL DU FRANCHISSEMENT : Coefficient de réduction « Promenade»

Valable pour
Gc/Lm-1,0 = 0.05 – 0.4
hwall/Rc = 0.07 – 0.80

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CALCUL DE LA TRANSMISSION

La première édition du présent guide (CUR/CIRIA, 1991) comportait une analyse de différents résultats d’essais sur la
transmission de la houle. Une méthode d'estimation en avait été déduite, qui liait la revanche relative de la crête, Rc /Hs, au
coefficient de transmission, Ct. La Figure en dessous présente graphiquement les données et la relation ajustée, qui peut être
résumée par les Équations :

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CALCUL DE LA RÉFLEXION
La houle est réfléchie par la plupart des ouvrages à talus. Pour les ouvrages présentant des faces imperméables très
inclinées soumises à une houle non-déferlante, près de 100 % de l’énergie de la houle incidente peuvent être réfléchis.
Les talus en enrochement sont souvent utilisés en génie portuaire et côtier dans le but d’absorber l'énergie de la houle.
Ce type de talus réfléchit généralement beaucoup moins que des talus équivalents imperméables ou lisses.

La réflexion de la houle est exprimée à l’aide du coefficient de réflexion, Cr

Seelig et Ahrens (1981) ont présenté une formule liée au paramètre de déferlement, et basée à l’origine sur une houle
régulière :

NB : Le rapport entre la période de pic


et la période moyenne de la houle,
Tp/Tm, est généralement compris entre
1.1 et 1.25.

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