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ECOLE

INTER-ETATS
DES TECHNICIENS
SUPERIEURS DE
L'HYDRAULIQUE ET DE
L'EQUIPEMENT RURAL

PETITS BARRAGES ET DIGUES DEVERSANTES


POUR L'AMENAGEMENT RU

ELEMENTS DE COURS

=o=o=o=

DURAND J.M.
Janvier 1995
PETITS BARRAGES ET DIGUES DEVERSANTES
' POUR L'AMENAGEMENT RURAL

TiVTRODUCTIOIV
1. DESCRIPT'ION D E D B N

1.1.

1.1.1 Notions de stabilité

1.1.2. Tranchées d'ancrage

1.13. Infiltrations dans le corps de barrage et dans la fondation

1.1.3.1. Présence d'une nappe dans le barrage

1.I.3.2. Fuites par lafondation

1.1.3.3. Dispositifs de définse

1.1.4. Protection du talus amont

1.I . 4.1. Détermination des caractéristiques des vagues

I. 1.4.3. Dimensionnement d'une protection en rip-rap déversé

1.1.4.3. Dimensionnement d'une protecrion en blocs assemblés à la main

II. 1.5. Protection du talus aval

I. 1.3.1.Analyse des solutions couramment adoptées

I. 1.3.2. Amélioration possible: la couche de grave épaisse etfortement compactée

1.1.6. La crête

I. 1.6. I . La murette de protection

I: I . 6.3 Dévers vers l'amonf

I: 1.6.3. Protection de la crête


12.1. Présentation
:
1.2.2. Caractéristiques techniques

1.2.3. Description de deux types de barrages en maçonnerie

1.2.4. Dimensionnement et dispositions constructives

1.3.4.I. Stabilité

1.2.4.2. Les drains

1.7.4.3, Les joints de dilaration

Le système de réplation du niveau du plan d'eau


1.7.4.4.

1.3.4.5 Modalités de construction

1.3. Les barrapes en ?abions

II. LES EV.ACUATEURS DE CRLTS

n.1. 'iécessité de Drendre en compte l'effet de laminaoe

II. 1.1. Description de l'cffct de laminage

11.1.2. Prise en compte du laminage pour le c d c d d'un évacuateur: iMéthode dite du


"coefficient x0"

II. 13. Calcul informatique

11.2.1. Constitution d'un évacuateur

II. 1.2. Dimensionnement d'un évacuateur

II.3. Différents e n e s d'évacuateurs de cru es

11.3.1. Le déversoirs poids à profil craeger ou pseudo-craeger posé sur la fondation

11.3.I . 1.Description

I13.1.2. Caractéristiques hydrauliques


11.3.1.3. Dispositions constructives - Stabilité

II.3. I . 4. L a problèmes d'érosion régressive

11.3.2. Les déversoirs en gabions - Les barrages mixtes terre + gabions

11.3.2. I . La technologe des gabiom

II. 3.1.2. Trois raisons d'utiliser des gabions

11.33.. Les principau;u types de barrages en gabions - Criteres de choix

II. 3.3. I . Barrages et seuils à parement aval vertical

II.3.3.2. Barrages à parement aval en gradins


II.3.3.3. Barrages à parement aval incliné
11.4. OueIaues variantes d'évacuateurs de crues

11.3.1. Déversoir traité 3u mastic bitumineLv

11.4.2. Déversoir en béton armé posé sur 13 digue , de type "bec de canard"

11.5. La revanche
111. CO~STRTJCTIOPIDES REMBLAIS - 0RG.L.YTSXTTOYDES C H,AUTTE RS

111.1. Dimensionnernent&!idbE

III. 1.1. Hauteur H de la digue

III. 1.3. Largeur en crête

III. 1.3. Les pentes des talus

III. 1.4. Le volume du remblai


III.3. Chois des matériaus: identificati'on et DroDnétés mécaniaueg

III.3.T2ecomuactnge

111.3.1. Défuiition

III.3.3. Influence de la granularité

111.3.3. Influence de l'humidité (teneur en eau)


F i j W-.P R O F l L EN TRAVERS TYPE
D'UNE DIGUE

le (je pmleclion anli- dessicolion


rnalerioii-sob~agroveleux
-_
Perré sec en surcharge
E ( e n siiictmrqe LYJ proiiî \

en surcharge au prolil

l
I
. : .,.. . _ ... -.-.-
. - .. .

nécessaire de procéder autrement qu'avec un bulldozer qui réalise des tranchées demandant de
trop importants volumes de remblais.

Directives ~ r a t i a u e suour le dimensionnement de la fondatioq

Observation des terrains

Le premier point à souligner est l'importance de La reconnaissance visuelle des sols de


fondation du barrage. C'est en effet le seul moyen de diminuer les aléas du chantier et les
dépassements de prix et de délais qui s'en suivent. Les larges vallées rencontrées
habituellement en zone sahélienne présentent des formations alluviales argilo-sableuses très
hétérogènes et il convient de bien déceler la présence éventuelle de lentilles sableuses ou
d'argiles à canaux dans le lit majeur, l'existence éventuelle d'anciens lits mineurs fossiles
remblayés de sable ainsi que de cuirasses latéritiques sur les flancs de vallée. Ce sont la les
trois causes majeures de fuites sous le barrage.

Seule une reconnaissance visuelle attentive dans des tranchées ouvertes lors des études
géotec,hiques permettra de déceler la présence de ces couches. (Les essais en laboratoire sur
des échantillons remaniés ne sont d'aucun secours pour cela). Les tranchées de reu
ronnaissance
doivent donc être sufisamment profondes et nombreuses le long de l'axe du futur ouvrage :
une tranchée de 4 i 5 in de profoncieur tous les 20 a 50 m de distance suivant l'hétérogéneité
des couches. Les tranchées seront plus rapprochérs à proximité d'un lit mineur.

Détermination de la urofondeur de la tranchée

A partir de ces éléments et compte tenu du niveau des fuites jugé acceptable. le
projecteur pourra déterminer la profondeur indicative du dispositif d'étanchéité. CS sera le
plus souvent une tranchée remblayée d'argile compactée qui devra'dans tous les cas recouper
toutes les couches perméables de surface (sables limoneu ou argiles i cana~x),jusqu'à venir
s'ancrer dans le premier horizon imperméable continu.

Si cet horizon imperméable est mince. ou si l'on a des doutes sur sa continuité, on
pourra Stre amené a approfondir la tranchée jusqu'a un horizon plus faible. Du point de vue
hydraulique la solution la plus satisfaisante consiste à implanter l'axe de la tranchér
légèrement en m o n t de l'aue du barrage. Quelques variantes techniques pour l'exécution de
tranchées relativement profondes sont présentées dans le chapitre suivant.

Toutefois, il est des c s ou le but recherché du projet de bamge est de recharger la


nappe à l'aval immédiat pour y pratiquer des cultures dans le lit majeur. Dans ce cas, on ne
souhaite pas une imperméabilité totale de la fondation et les conditions de dimensionnement
de la tranchée seront moins sévères. A l'inverse, la présence d'horizons perméables sur
d'importantes profondeurs pourra amener à abandonner le site prévu pour des raisons
économiques, les solutions techniques efficaces pour le traitement de l'étanchéité étant en
général chères.

préventi'on du risaue de renard

On préviendra le risaue de re& de deux façons : ~

3
- En appliquant la règle de Lane uniquement sous Ia fondation des organes rigides (déversoir
béton-poids - conduite de vidange ...) et en prévoyant des écrans de dimension suffisante pour
allonger Ies Iongueurs de cheminement de l'eau. Ces écrans seront disposés sur toutes les faces
enterrées et (sauf impossibilité majeure) ils seront systématiquement coulés en pleine fouiIIe
pour assurer un bon contact béton-sol.

-En disposant, sous le pied aval du barrage, un drain respectant scrupuleusement les
conditions de Gltre (conditions de Terzaghi). Le renard s'amorçant toujours à l'aval et les
matériaux les p l u grossiers étant justement m i s en place dans cette zone, le démarrage du
phénomène sera ainsi rendu impossible. Nous reviendrons s u le dimensionnement et la
conception de ce drain au paragraphe suivant (b).

Solutions techniaues DoUr l'exécution de l'étanchéité profonde

Par rapport à la solution de base qui consiste en une tranchée creusée au bulldozer et
remblavée avec de l'argile compactée mise en oeuvre avec les engins classiques de
terrassement, on peut envisager trois variantes :

- Prétranchée au bulldozer aourofondie Dar une tranchée creusée manuellement et


remblavées en a r d e cornpactée.

C'est m e solution économique, particulièrement intéressante lorsque les itudes


géorec,hniques ont permis de révéler des zones de fuites préférentielles (arziles a cmau-.
passées sableuses, etc.). On peut ainsi contrôler visuellemerif le terrain en place et approfondir
selon le cas.

On peut ainsi atteindre facilement des profondeurs de 3 m. La tranchée est rembiayée


avec de l'argile et compactée dans sa partie etroite avec de perits en$.ns, tel un roule3u vibrant
(voir Lage précédente).

Fig. 1.3. Tranchée approfondie manuellement

5
Cette solutipn est à envisager lorsque les reconnaissances géotechniques ont montré la -
présence d'horizons perméables en fondation imposant une coupure étanche relativement
profonde (> 4m). Le procédé consiste à creuser une tranchée à la pelle mécanique et à la
remblayer avec de l'argile que l'on compacte à l'aide d'une masse suspendue à l'extrémité d'un
câble débrayable (dragline), en la laissant tomber un certain nombre de fois.

I I
amnt -1- aval

tranchie h la/
peiic mCcanique
rmbiayie cn d e mrnpa&c
dynamiquemcril

Fig. 1.4. Tranchée étroite compactée dynamiquement

C'est une tranchée étroite creusée a la pelle mécanique que l'on vient remplir d'un
mélange de bentonite et de ciment.

- Etanchéité très efficace, mais coûteuse.


- Mise en oeuvre délicate sous c h a t tropical.
C'est une méthode à réserver à des cas bien particuliers.

On peut penser aussi à faire une étanchéité horizontale dans la cuvette au


moyen d'une couche d'argile compactée, mais cette solution ne parait envisageable que pour le

6
traitement d'une surface limitée de la retenue @a
exemple un lit mineur à fond sableux inscrit
dans un lit majeur imperméable en surface).

b) Au niVeau du massif

1) Consi dération sur le cornu actaoe

- Pour bien résister à l'eau, il est indispensable que le massif soit bien cornpacté et ne
présente pas d'anisotropies de perméabilité.

- Le massif est d'autant plus stable et itanche qu'il contiendra peu de vides. On aura
donc intérêt à le compacter. Compacter c'est traiter mécaniquement le matériau de manière i
réarranger les éléments qui le constituent afin de diminuer le volume des vides.

- Le compactage devra être conduit avec soin de facon a éviter le "feuilletage" qui
engeadrerait des fuites (perméabilité horizontale >> perméabilité verticale).

Ces notions seront développées dans la partie III.

2) Vtilisation des drains et des filtres

Dé5ni;ion des drains et des filtres


1

Ln drain zst un organe dont la fonction est de collecter les e u x d'infiltration dans UI?
massif zt de les évacuer i l'aval.

Le terme filtre désigne une couche interposée entre d e u matériaux de gmulomeÛizs


nès diffirentes. La croissance gmulomémque d'un filtre est sI;écidernent 2mdiée pour
empèdxr la contamination du rnatéiau à grosse granulomeme par les éiémenrs fm du
matériau i faible granulométrie. On placera par exemple un filtre dans un barrage à zones
entre le noyau d'argile et la recharge aval en rout-venant ugaveleiLu.

L é rôle du filtre est donc de bloque: la rnigation des particules fines évenmellement
entraînées par la circulation de l'eau dans un massif. Filtres et drains sont le plus souvent
associés. le filtre lui-mème pouvant jouer le r6le de drain, surtout d m les petits barrages.

Constitution

Les filtres peuvent être constitués de couches successives de matériaux perméables de


ganu!ométrie de plus en plus grossière dans le sens de l'écoulement de l'eau pour assurer la
transition entre un matériau fin (généralement argileux) et un matériau gossier (recharge 3vd,
drain etc.).

Principe fondamental

Dans un filtre, chaque couche doit jouer le r d e de filtre par rapport à la précédente
daos le se3s de l'écoulement de l'eau.

7
Les filtres pourront être avantageusement constitués par des -Ales.

Pour respecter le principe fondamental, un filtre granuioméûique devra vérifier les


rédes
- deTERZAGHI ou règles de non contamination.

On utilise des conditions sur D,, dimensions des grains du filtre qui sur la courbe
granulometrique correspond au point d’ordonnée x%.

On désigne par D, les dimensions des matériaux du filtre et par d, les dimensions du
matériau le précédent dans le sens de l’écoulement de l‘eau.

Les régies de TERZAGHl s’écrivent:

Si le filtre a une granulométrie étroite:

5 . d50 < Dj0 < 10 d50

Si le filtre a une granulométrie étendue:

4 d l <~D1 j < 4 d g j

En Sénéral. on conseillera d’utiliser pour le filtre des matériau qui vérifient la relation:

D60D10 <

nditions:
10.2

a) Filtre i _oranutornetrieétroite
b) Filtre à granulométrie étendue
Fig. 1.5. Les règles de TERZAGHI

La courbe ganulornétrique de chaque couche doit être à peu près parallèle à celle de la
couche précédente.

L’épaisseur de chaque couche doit être au moins de 20 à 30 cm et en tout cas


supérieure à 50 D 15-

Quand on est en présence de matériaux manifestement anormaux, il est toujours


conseillé de vérifier stabilité et absence de colmatage par un essai sur modèle.

Quand une couche filmnte sert de drain,elle doit évidemment permettre l’évacuation
du débit à drainer (avec un coeficient de sécurité d‘au moins deux). Si elle contient des drains
poreux ou percis de trous, ceux-ci doivent être de diamètre inférieur à l/Z.D85.

8
-
. . ._. - -
.. ..

tre Ie renard

L'apparition du renard, on l'a vu, est due à l'existence de contraintes effectives trop
faibles dans les zgnes de résurgence. Un moyen de lutte contre le renard consiste dors à
charger ces zones avec des matériaux plus perméables: les contraintes effectives sont ainsi
augmentées; les pertes de charge dans le matériau filtrant-drainant étant négligeabIes, le risque
de renard y est pratiquement inexistant (au contraire, une charge se concentrerait dans un
matériau imperméable et le renard ne s'y formerait que mieu).

Les tapis-drains filtrants aval

Ils ont pour objet dans les barrages homogènes de rabattre vers le bas la ligne
phréatique, de manière à ce qu'elle ne débouche pas sur le talus aval. Le risque de renard est
ainsi supprimé à cet endroit. II est en général buté à son emémité aval sur un massif
d'enrochements, ou encore il débouche dans un fossé de pied drainant.

Fig. 1.6. Le drain - tapis

Si la fondation n'est pas complètement imperméable, il doit 2tre complété par un filtre
inversé protégeant le drain de la pollurion par les fines de la fondation.
-

\ a, .

Fig. 1.7. Drain - filtre inverse

9
-
ul de 1 epaisseur
1'
du &an

Rernaraues nréalables

- L'épaisseG du drain ne doit pas être inférieure à 0,5 m.


- La largeur Id du drain s'étend sur 114 à 1/3 de I'empnse du remblai.
- Chaque couche filtre ne doit pas avoir moins de 20 cm d'épaisseur.
- On dispose au pied aval du barrage, en aval immédiat du drain, un drain de collature
en graviers.

Calcul oratiatte

<
< L

Fig. 1.8. La parabole de KOZENY

L'équation de cette parabole est de la forme: y2 - ~ X Y , - yo* = O où le paramètre y.


s'écrit: y. = &w-
d.

Pour dimensiorner le drain, on écrit que le débit d'infiltrations à travers un mètre de


longueur du remblai doit être évacué au travers d'un mètre de longueur du drain:
\

Fig. 1.9. Détail du drain de pied

1 1
- On détermine la largeur t d du drain (-L
4 5 !d 5 -L),
3 par exemple, c'est le plus

J
- Onendéduit d=L-O,7m-[d.

KOZENY.
- On calcule y. = vm
- d et on détermine ainsi l'équation de la parabole de

- On calcule le débit de fuite q a travers le remblai, selon la valeur de a:

- si a > 30":

= K, . (,/=-
d ) (q en rn;/s/ml; Kr en mis; H et d en m).

- si CL < 30":

(4
- On calcule la longueur de résurgence a: a = -
Kr'
- On détermine != t d - a

j
V ' é 1 . '

Le tapis drainant horizontal présente un inconvénient: il est peu efficace en cas


d'3nisotropie de perméabilité dans le rernbldi. Ceci est peu gênant pour les digues de hauteur

11
. .

modeste mais peut conduire à des désordres _orrives sur les digues dont la hauteur attekt une
dizaine de mètres. Il est en effet fréquent de rencontrer des coefficients d'anisotropie de 10
voire de 100 dus à la mise en place du remblai par couches horizontaies successives. Le tapis
horizontal ne perrnet:pas dors un rabattement suffisant de la piézométrie.

On préfere donc consmire un drain-cheminée qui recoupe beaucoup mieu.. les lignes de .
courant dans le remblai-

*
I
\
1 i

Fig.I.10. Le drain - cheminée

Le sommet du drain est arasé à la cote du plan d'eau normal. La base du drain est cdée i
une cote permettant l'évacuation gravitaire des eaux jusqu'au pied aval de la di=
Due. L'épisseur
du drain est de 0,SO rn environ. Il est exécuté en venant retailler une tranchie i la pelle
mécanique dans le remblai homogene. Cette tranchée peut aussi être exécutée 3 la main, 53
plusieurs passes de faible hauteur au fur et a mesure que monte le remblai. Cztte tec;hniqce
d'exécution exige une parfaite implantation de la tranchée, de faqon à obte,u un bon
raccordement des passes successives du drain-cheniinée.

En partie basse, les e3ux sont recueillies dans un collecteur PVC perfore que l'on pourra
entouer d'une "chaussette" de géotextile pour assurer le rôle de filtre er éviter ainsi la
percolation des particules fines. Ce tuyau posé avec une pente longitudinale d13u moins 1?'0
est raccordé à plusieurs exutoires (tous les 50 a 100 m) c o ~ t i t u e sde tuyaux étanches
débouchant au pied aval de la digue.

Le coût du drain-cheminée est de même ordre de ,mdeur que celui du tapis dninant,
c x l'économie sur le volume de sable est compensée par un surcoût de mise en oeuvre et par
le coût des tuyaux PVC. C'est donc essentiellement la meilleure efficacité vis à vis de
l'anisotropie de perméabilité qui fera préférer cette solution dés que la hauteur du remblai
avoisinera les 8 - 10 rn.

12
Le drain de pied

- Il est disposé au pied aval du barrage. Il collecte et évacue les eaux de ruissellement
ainsi que celles provenant du drain vertical ou de drain tapis.
>

- 11 sert également de blocage au perré aval lorsque celui-ci existe.


1.1.4 Protection c
h taius amont

Le barrage est soumis à l'attaque superficielle des eaux et en particulier des


précipitations. Ces agressions sont en générai de trois ordres:

- Le batillage, qui est l'action érosive des vagues, crée une usure qui à long terme est
préjudiciable à la bonne tenue du talus amont.

- Les eaux de pluie provoquent des forces d'idiltration au moment des fortes averses
qui en général sont défavorables à la stabilité du massif.

- Les e u x de pluie qui ruissellent le long des talus ont une action érosive.
On prévoira donc en général des protections pour le talus amont. le talus aval et la
créx du barrage.

De nombreuses observations sur les petits barrages en semice en Afrique de l'Ouest


montrent que les iconomies de matériaux ou de mise en oeuvre induisent assez rapidement
des désordres sur le talus amont. dont la réparation entraîne des coûts vite supérleurs aux
économies réalisées à la construction du barrage. Deux étapes sont nécess&es pour
dirnensionner correctement une protection m o n t : la détermination des caractéristiques des
v a p e s et le dimensionnement de la protection proprement dite.

1.1.4.1. Détermination des caractéristiaues des vnoues

Différentes formules empiriques sont utilisées:

Formule de MOLITOR: H = 0,75 + O, 032y'WF - 0,27i/F (F < 3Okm)

Formule de STEVENSON: H = 0,75 +- O,)(%$ - O, 2 0 f i (F < 1Skm)

1 1
ou encore H = -+-fi
2 3

avec H = hauteur des vagues en m


W= vitesse du vent en W s
F = Fetch: longueur de la retenue en km.

La vitesse des vagues peut être déterminée à l'aide de la formule de Gaillard:

13
V = 1,5 +2H ;V en d s .

Des valeurs comparables sont obtenues en utilisant d'autres méthodes telles que les abaques
, _ de 1'U.S. Army Corps of Engineers basées sur des observations océanographiques (voir Fie.
i 1.11).

L~GZZDL
i-iauteur maxima de3 vagues en métre¶.
- - - - _ -Durée du vent en heure3.
t

Fig. 1.1 1. Détermination de la hauteur mairima des vagues.

La revanche se calcule le plus souvent avec la formule:

V2 (H = hauteur des vagues en m; V vitesse des vagues en mis).


R = 0,75 (H+ -)
2g
Après avoir déterminé les caractéristiques des vagues, le dimensionnement de la
protection du talus se fait de façon différente selon que l'on choisit m e protection en np-raD
déversé ou une protection par blocs assemblés à la main.
1.1.42 Dimensionnemen t d'une DrO tection en n~-raD déversé

La couche supérielse d'enrochements peut être dimensionnée par plusieurs méthodes:


:

*"Techniques des barrages en aménagement rural'' recommande les foxmuIes


suivantes:

e= cv2
e: épaisseur de la couche en m

V: vitesse des vagues en d s

c: coefficient dépendant de la pente du talus et du matériau, donné par le tableau


suivant:

La moitié des enrochements doivent avoir un poids unitaire: P > 0.52 e j

Une application numérique avec les caractéristiques suivantes donne:

Si !,' = 3,1 d s : e = 0.30 m; P > 35 kg pour la moitié de l'ènrochement.

*Fornu le de HITISON

Cette formule s'écïit:

P= Y. H
3
L c o t ga.(d-f)

y: masse volumique des enrochements

d: densité des enrochements par rapport à l'eau

cotg a : fruit des enrochement par rapport à l'eau

KD : coefficient de dégâts, déterminé dans le tableau suivant:

15
KD 3,2 5,l 7,2 9,s

t de dégâts 0-1 1-5 5-15 10-20

I I

O i 0,:o 0.20 0.30


0.33 i 0.60 o..;o 0.25
0.50 a 1.20
1.31) i 1-90
1.30 a :.;O
i 3.90
i
1
1
0.;5
0.53
0.73
9.so
0.30
0.60
0.65
0.53

Toutes ces valeurs sont données pour des enrochements anguleux (granit de carrière
par exemple) et doivent Être augmentées dans le c s de matériau. de forme arrondie ( c z des .
blocs de latérite par exemple).

Cette couche supérieure d'enrochement ne respectant pas les règles de filtre vis à vis
du matériau de corps de remblai, il est indispensable d'interposer une couche de gaveleus
d'ipaisseur 15 à 20 crn.

On voit donc que la protection en np-rap déversé nsque d'Être nettement p i u chère
que !a protection par pené assemblé, compte-tenu des coûts d'approvisionnement dcs
matériaux. Le calcul comparatif est toutefois it faire.

1.1.4.3. Dimensionnement d'une Drotection en biocs assemblés i la mniq

a) PrinciDes de dimensionnement

L'ensemble des auteurs s'accorde SUT les points suivants dans le cas où on adopte cette
solution:

- L'épaisseur minimum est de l'ordre de 25 cm.


- Les blocs doivent être de forme parallélépipédique ou anguleuse et assemblés de
façon à laisser le minimum d'espaces entre eux.

- Il est inutile voir néfaste de jointoyer les blocs au mortier: en effet le pIus souvent, les
joints se décollent sous l'action conjuguée des vagues et des sous-pressions.

16
- Un blocage des moellons avec des éclats ou hgments de roche améliore la tenue du
pené mais en raison de leur faible poids, ces éclats peuvent être à terme déplacés par les
vagues.

b) Mise en oeuvre du Derré posé P In main

La butée de pied

La butée de pied du parement amont a pour fonction d’une part d’ancrer le pied du
pené dans le terrain naturel et d’autre part de prendre en charge une partie des poussées
engendrées par le poids propre des pierres qui le constituent.

La butée de pied devra être de section triangulaire et avoir une profondeur au moins
égaie à deux fois la plus grande dimension des pierres avec un minimum de 0,30 m (cf. figure
ci-dessous).

Fig. 1.12. La butée de pied.

La Dose des perrés

- Parement de longueur < 6 m


Les perrés en pierres sèches sont exécutés par assises régulières ou à joints incertains.
Les moellons sont posés normalement à la surface du d u s de manière à ce que la plus forte
dimension se trouve dans le sens de l’épaisseur (ils sont en contact les uns des autres par leur
plus grande surface). On les assujettin à coups de marteau en les serrant fortement les uns
contre les autres au moyen d’éclats de pierre chassés au marteau dans les vides et les joints de
maniére à obtenir un massif parf‘kirement plein.

17
Fig. 1.13. Pené de longueur Lnférieure à O n.

- Parement de longueur < 1O m


Les perrés sont exécutés par assise régulière ou i joints incertains. avec mise en piace de
bourisses dans le parement tous les deux rnèttes. Les boutisses encastrées Cians le d u s
reprennenr une partie des charges du pené et permettent d'évire: le glissernenr et ie
uontlement du pené en pied de talus.
I

l
Fig. 1.14. Perré de longueur inférieure à 1O m.
- Parement de longueur > 10 m

Il est recommandé d'utiliser dans ce cas un rip-rap ou des matelas Reno (cher).

- Cwronnement
On choisit les pierres les mieux formées. Elles sont débruties et posées de manière 3
présenter une face dans le pian du talus et une face dans le plan du couronnement.

I 1

Fig. 1.15. Raccordement du perré à la crête.

J ,'entretien des Derrés

On procédera périodiquement, une fois par an au moins, à une inspection des ouvrages
effectuer les travaux d'entretien c o m t , à savoir:

- Débroussaillage de parement
- Remise en place des parties du perré qui pourraient avoir subi des dérangements.

19
c) Le problème de la couche de pose

Lne couche de transition est jugée indispensable par de nombreux auteurs entre le
corps de remblai en argile et ie perré. Cette couche a pour objet d'amortir l'énergie résiduelle
des vagues passant dans les interstices entre blocs et d'empêcher l'entrainement du matériau de
remblai par phénomène de pompage. Elle sera constituée de graveleux latéritique
suffisamment gossier pour ne pouvoir être entraîné entre les blocs. On peut proposer à titre
indicatif un graveleux de ciasse 5/50 mm, en étant conscient qu'une telle grmuloméme peut
dépendre de sujétions importantes d'approvisionnement. Son épaisseur minimale sera de 10
cm. X l'inverse. si cette couche de pose n'est pas correctement réalisée, en particulier si les
éléments sont mal choisis, sa dégradation rapide entraînera un affaissement du perré.

Certe couche de transition peut également être assurée par un géotextiie.


Techniquement. cette solution est tout à fait fiable et ne présente pas de difficuités
particulieres de mise en oeuvre. Elle a été récemment appliquée au barrage de SIRBA à l'est
de KAY.4 au B U m A FAASO.Au prix actuel d'approvisionnement des géotexiles en
Afrique de l'Ouest, cette solution est économiquement peu compétitive, mais on devrait
pouvoir abaisser si-gnificativement les coûts si elle se généralisait.

C s différents points constituent un ensemble de sujétions. alourdissant le coût de ia


protec1ion du talus par rapport i cerraines solutions. Cependant, I'expériencc montre
ciaireaent que la bonne efficacité de la protection est à ce prix. Les économies qui seronr
faices à tmne s u 1'entre:ien compemeront d'ailleurs assez vite le coût d'une très bonne qualité
de rédisation au départ.

1.1.5. La Drotection du talus aval

1.1.5.1. -4nnlvse des solutions couramment a d o ~ t é e s

Lcs exemples d'ouvrages ne comportant pas de protection du -dus aval montient ès


ciairement !'txistence de ciégadations parfois importantes qui consistent principalement e n de
profondes grEures d'érosion qUi peuvent parÎois dler jusqu'à entailler la crête du remclai. On
devra donc rejeter définitivement le choix de ne pas protéger les talus aval.

a) La urotection par enherbement

Eile es1 généralement réalisée par ensemencemem d'une couche de 10 cm de terre


végétale !provenant du décapage par exemple) ou par repiquage le plus serré possible. Cette
technique a donné des résultats divers selon le taus de réussite de la végétation. Le principal
obstacle à la bonne tenue des talus enherbés est la longueur de la saison sèche, notamment en
zone sahélienne. L'expérience montre qu'il se développe malgré tout des griffures d'érosion
qui prennent vraisemblablement naissance à la f ~ 7 de la saison seche ou la végétation est
réduite et au début de la saison pluvieuse. Mais il n'en deneure pas moins que la protection en
terre vigézdisée est une solution tout à fait intéressante dans les régions où la saison sèche
1
n'est pas trop longue. mais sa bonne réussite dépend de plusieurs conditions:

20
- Une protection temporaire contre le ravinement pendant la première pousse de l'herbe
qui pourra être assurée par des fascines en bois. En outre, on compactera légèrement la terre
végétale avec des chenilles de bulldozer par exemple.

- Un choix approprié d'espèces. On préférera des espèces rampantes couvrant bien le


talus à des espèces poussant en touffes. La résistance des plantes a la sécheresse sera à prendre
en compte. On peut recommander: c p o d o n dactylon, cynodon nlemfÙensis (chiendent),
andropogon...

- Un entretien est indispensable pour boucher d'éventuelles ravines dés leur apparition.
On évitera la pousse d'arbres ou d'arbustes dont les racines peuvent créer des zones de
circulation d'eau privilégiées.

0) Talus aval uroté2é par un perré

Ce procédé de protection donne toute satisfaction pour le talus aval qui n'est soumis
qu'à l'effet du ruissellement, mais présente l'inconvénient d'être coûteux. La solution du perré
est environ dix fois plus chère que la solution de la couche de grave latéritique.

c) Talus aval recouvert d'une couche de q a v e

Ce type de protection a été m i s en place sur de nombreux barrages sur iesqueis on peut
constater des griffures d'érosion importantes après seulement quelques saisons des pluies. car
la couche de g a v e l e ~ uest généralement de faible ipaisseur (10 à 15 cm) et le cornpactqe
léger.

1.1.5.2. Amélioration possible: In couche de q-ave émisse et fortement comoactee

La sohtion qui semble la plus intéressante est la protection par une couche de g a v e
latéritique compactée, analogue à la couche de Crète de digue. Il sera alors plus commode
d'adopter une pente de talus de 1 (V) / 2,5 (H> ou 3(H) de facon à permettre une circulation
des compacteurs automoteurs s u r le talus aval du bamge. Un tel procédé permettra en outre
d'améliorer le compactage du remblai le long du talus.

La couche de _graveleuiu latéritique aura 20 cm d'épaisseur minimum et sera compactée


à une densité au moins égale à 90% de la densité à l'optimum proctor modifié. La fermeture
de la couche se fera au rouleau lisse ou à pneus.

La pente du talus à adopter et les paramétres de compactage seront déterminés après


des essais en vraie grandeur.

21
1.1.6 La crête

1.1.6.1. La murette de protection

Dans certain cas, une murette de protection est placée au sommet du parement aval.
Elle est destinée à bloquer les érosions régressives provenant du parement aval de manière à
ce que la crête ne soit pas entaillée. En l'absence d'entretien du talus avai, cette murette peut
cependant être sous-cavée.

1.1.6.3 Dévers vers l'amont

-4fm que les eaLx de pluies ne ruissellent pas sur le parement aval. on donne a la
cre:e une pente vers l'amont de i'ordre de 2 à 3 ?/o.

1.1.6.3 Protection de la crête

On p e a consei1Ier une couche de g a v e d'au moins 70 cm d'épaisseur. très fortement


mmpactér. C'est la soluion la plus viable. sunout si le parement aval est traité de la mene
nimière. Le raccoraement avec le talus avai se fera alors sans dispositif particulier et ia
nurerte de protection devient alors superflue. Si l'on a aiTaire à une digue routière. la largexr
ccx d'au moins 7 in et la crête sera mirée selon !es normes en la matière.

1.2. Les netits barraues en maconnerie de moellons

1.1.1. Présentation

Lorsque l'on est en présence de fondations particulièrement stables. et que le


matériau nécessaire à la consnicrion d'un remblai compacté n'est pas disponible i une
proximité raisonnable du site. le pexit barrage en maconnerie de moellons est particulièrement
inriress ant.

Dans leur conception, ce sont aussi des petits barrages-poids, de type digue
diversante avec une zone de dissipation assez sommaire car ils sont en général fonaPLs sur une
roche saine qui autorise leur exécution sans protection anti-irosive d'importance. Ces
cüvrages correspondent donc à des conditions de tsrrain bien particuIières en -Afhq~e
s&é!ienne.

Contrairement a u barrages en terre ou a u . barrages mixtes qui sont des strucrures


so-les, les ouvrages en maconnerie sont rigides. Les déformations d'une fondation IueubIe
soumise aux tassements différenriels leur seraient donc très préjudiciables.

1.2.2. Ca r3cténsti aues tech n i 9u es

- Lame déversante < 0,5 m


- hauteur < 4 m
- longueur < 200 m
- système de régulation du plan d'eau: pertuis avec jeux de batardeaux

71
- parement amont: mur d'étanchéité vertical
- parement avai: pente 1/1 ou en gradins
1.23. DeScription de deux tvues de barraces en rnacoruw3.g

On rencontre principdement deux m e s d'ouvrages mettant en oeuvre cette


technique:

- barrages à talus aval en pente


- barrages à talus avai en gadins.
Dans les deux casLsIseul le parement avai differe, le mur d'étanchéité demeurant le
même, les drains occupant la même position et les dispositions constructives restant les
mêmes. Les deux schémas ci-dessous décrivent ces deizu catégories d'ouvrages.

ainont

Fig. 1.1O . Barnge de pierres maçonnées S talus aval en pente

23
Fig. 1.17. B m a g e de pierres maconnées à talus aval en gadins

1.3.4. Dimensionnement et disposirions 'constructives

1.3.4.1. Stabilité

Ces petits ouvrages. nous b o n s vu. entrent dans la catégorie des barrages-poids. Ils
doivent donc, pour résister à la poussée de l'eau- être stables vis-à-vis du renversement et du
glissement sur la fondation.

Ces calculs qui n'entrent pas dans le cadre de ce cours sont assez simples. Notons
simplement qu'ils doivent vérifier que l'effet de stabiiisation dû au poids de l'ouvrage est
prépondérmt par rapport aux effets de la poussée de l'eau derrière le mur, qui elie est une
action déstabilisante.

1.2.4.2. T,es drains

Ces ouvrages doivent e u aussi compocer un système de drainage. Il est composé:

- d'un drain vertical continu placé immédiatement à l'aval du mur d'étanchéité dont il
coume toute la suliace

- d'un réseau de'drairs galeries horizcntau?r, dis+;uits de 5 à 6 m les uns des autres,
qui débouchent immédiatement 5 l'aval de l'ouvrage.

24
Les drains sont exécutés en graviers et pierrailles (granulométrie comprise entre 5 et
60 mm).
!

1.2.43. Les ioints de dilatation

Pour éviter la formation de fissures dans le mur d'étanchéité du barrage, des joints de
diIatation en mastic bitumineux, assortis de dispositifs anti-infiitrations (joints waterstop) sont
aménagés dans la maçonnerie tous les 5 à 10 m.

Chaque joint de diIatation débute dans la fondation pour se terminer au niveau de la


crête du barrage. L'exécution des joints est assez délicate et leur qualité est une condition
indispensable pour une bonne étanchéité.

1.2.4.4. Le svstème de r é g l a t i o n du niveau du uian d'eaq

Lorsque l'on destine l'ouvrage i la riziculture en pourtour de cuvette, il faut pouvoir


obtenir une montée progressive de l'eau dans la retenue. On installe pour cela un pertuis muni
d'un batardeau, système robuste et efficace, ne nécessitant que peu d'entretien.

Le pertuis est une ouverture de section rectangulaire réalisée dans le massif de


l'ouvrage. Il comprend:

- un entonnement formé de deuu piliers distants de 2 à 3 m et une ddIe maconnée


- un déversoir de hauteur réglable fomé par le jeu de batardeau superposés

- un évacuateur aval forné de d e m murs latéraux et d'une dalle en pente maconnée.

Les batardeauu sont construirs en bois dur ou en tôle épaisse soudie sur un M i ae
cornière. Ils doivent être sufEsamment rigides pour supporter la poussée de l'eau sans se
déformer.

Le support à glissière des batardeaux consiste en une gorge pratiquée lors du coBage
dans les murs latéraux. La jonction entre le mur d'étanchéité amont et le mur latérd du pertuis
est réaiisée avec un joint waterstop continu des fouilles à la crête de l'ouvrage.

Le rôle de ce système n'est pas d'évacuer la crue. En effet le barrage en maçonnerie


étant un ouvrage totalement déversant, lors des crues la lame d'eau est évacuée sur toute la
longueur de la crête.

Par contre, ils permettent d'évacuer l'eau de la retenue jusqu'au niveau du batardeau,
avec un débit que l'on calcule préaiablement, en veillant à ce qu'il ne soit pas trop faible afin
que le temps de vidange ne soit pas trop long, ce qui pourrait être incompatible avec certaines
techniques culturales.

25
A

1 I I

A ---
1- 5
2 .
I
4

I I l

I
9 ! .. vue d e Je?= i
F f g u r e 5 . p - Système de régulation du p l a n d ' e a u :-
Pertuis- batardeaux ( v u e d e d e s s u s et vue en
coupe)
1- B a t a r d e a u
2- Joint "wafer s t o p "
3- Mur l a t é r a l du p e r t u i s
b- C h a p p e b é t o n n é e
5- Arrëtr dc r u p t u r e de p e i i t e
6- Pilier d 'entonnement d u p e r t u i s
7- T a l u s maçonné a v a i
8- N i t r maçonné d ' é t a n c h é i t é amont
9- D r a i n v e r t i c a l
I O - IPN e n c a s t r é

1.2.4.5. Modalités de construction

Les matériaux doivent être de bonne qualité (sable propre et bien calibré, pierres non
altérées eau propre et non chargée).

Après avoir préparé l'assise, on scelle des fers a béton verticaux à i n t e n d e s régdiers
dans la tranchée du mur d'étanchéité (tous les 5 à 10 m). On maçonne ensuite les fondations
jusqu'au niveau du tenain naturel en pleine foui!le en plaçant dans la maçonnerie le pied des
j oin& waterstop.
. .
. .. . . - . .. . . . . . .. .. . . .
~

-... .. . . .. .. . . - .-- . . . . . . ". ,_

On exécute le mur d'étanchéité par coffiages successifs en soignant particulièrement


la réalisation des joints de dilatation. On bâtit le taius aval en couches horizontales
successives avec cbffiage tout en aménageant les drains galeries dans la première couche et en
laissant l'espace nécessaire au drain vertical (15 cm minimum). Puis on réalise le parement du
talus aval d'une épaisseur de 30 cm au moins.

Enfrn on exécute le système pertuis-batardeaux et i'on remplit le drain vertical.

1.3. T.es barrwes en ?abions

Une partie seulement de ces barrages, l'amont en général, est en terre compactér, telle
que décrite dans le 1.1.. La partie aval, totalement déversante, ou le déversoir seront seuls
constitués de gabions. Cette catégorie d'ouvrages sera donc présentée dans le chapitre II sur
les évacuateurs.

27
II.1 yéwssité de Drendre en comute I'effet de Iaminaoe

II.1.1

La surface de la retenue étant relativement importante, une crue fait monter le plan
d'eau jusqu'au PHE depuis le PEN, constituant ahsi u1? volume tampon. On dit dors que la
retenue lamine la crue. Le laminage sera d'autant plus important que la retenue sera étendue.

Autrement dit, pendant la crue de débit Qc, si l'évacuateur permet l'écoulement d'un
débit Qe < Qc, la différence Qc - Qe sert à élever le niveau du plan d'eau, la baisse de ce plan
s'effectuant après le passage de la crue.

Ainsi un déversoir de capacité plus faibIe que l'apport de la crue peut suffire sans
risque de submersion du barrage. On dit aussi que la résenTeécrête la crue.

Description de !'effet de l m i n a g .

La retenue joue un rôle tamFon sur la cme:

- Dans un prernier tenips, l'augmentation de I'i?aisseur d'<au au-dessus du seuii du


déversoir provoque un stockrpe Iemporaire qui conespond au volume hachuré sous le pic.

- Dans un deuxième temps. ce volume supplémentaire d'eau retenue est déstocki


progressivement (zone hacnurée ii droite). Le débit de poinre (QeSI) sur I'évacu=tt~urest donc
inférieur au débit de pointe de la crue Qhr, calculé avec les méhodes d'hydrologie.

11.1.2. Prise en comnte du laminage pour le calcul d'un évacuateur: méthode du


Il Il
4
En tenant compte de la crue estimée, sans le laminage, on aboutit à des déversoirs
très longs, d'autant plus que la pratique consiste à ne retenir pour les calculs qu'une faible
lame d'eau.

Le fait de tenir compte de l'effet de laminage conduit donc a réduire la longueur des
déversoirs et ceci d'autant plus que la charge admise sur les déversoirs est importante.

L'effet de laminage peut itre évalué sous la forme d'un coefficient p tel que

QcmLy étant le débit maximum de l'hydropramme de la crue


Qemay étant le débit maximum évacué.

On peut lire directenent p sur l'abaque de la page suivante en fonction de log10


avec:
. .
.... . . . .. .
OU: L 1 : Longueur approchée du déversoir (m)
S : Surface du plan d'eau (m2)
g = 10 In-s-2
m : coefficient de débit de l'évacuateur
tm : temps de montée des eaux (s).

Ainsi, pour calculer la longueur d'un déversoir, on procédera de la manière suivante:

- On calcule L 1 sans tenir compte de l'effet de laminage:


Qcmay=m. L i . h . J2.g.h

- On calcule .yo:

puis log 10x0

On obtient sur l'abaque: Qe>/f/ Qchl = P

- = p . Qc- / ( m . h . r i - h )
et donc LT

- On recommence le calcul avec L-,- et ainsi de suite par itérations successives, jusqu'i obtenir
une valeur convergente de L.

Cependant, les schémas utilisés dans ce type de modélisation ont une validité iimirér
dans le CS de kès forts laminages. On donne sur l'abaque suivant les limites de validité de la
méthode du xo. Lorsque p = QeM/QcM trouvé est inférieur a la valeur Q/QChf donnée par
l'abaque, il y a lieu d'êke très prudent quant à la valeur Qen/r trouvée. C'est en fait un CLS
relativement peu IÏéquent.
Q /QCM 70
Limitn de vaIIdit; da I'hydrogromms
c -
rchim a t iq uo trionpu taira

I 5 IO 50 100

Fig.II.1 Abaque de validité de la direminauon de l'effet de laminage.

JI.1.3. Méthode informatique

On peut déterminer et visualiser l'effet de laminage @cc à un logiciel te1 que CERES.
Le gnpbique de la page suivante es1 obtenu avec ce progamme. On peut y lire que le débit
mavimum est de 35 m3/s (c'est une donnée que l'on rentre). Après calcul on lit le débit calculé
sur la courbe laminée: 18 m3s.

On peut ainsi ivaiuer dans ce cas la différence de Iongueur de déversoir iconomisie


par la prise en compte de l'effet de laminage:
On peut constater ici que la prise en compte du laminage conduit à une économie
notable sur la construction du déversoir.

11.2 Généralités sur les évacuateurs de crues

II.2.1 Constitution d'un évacuateur de crues

Le barrage, s'il retient les écoulements, ne doit pas moins conserver la faculté
d'évacuer les crues exceptionnelles. Mais il faut que cette évacuation ait lieu sans que la
lame d'eau ne submerge le barrage qui aurait toute chance d'être démit. On prévoit alors un
organe d'évacuation à fonctionnement automatique appelé évacuateur de crues.

D'une manière générale, dans le cas des petits barrages en terre, l'évacuateur de crues
est consrirué:

- D'un déversoir ou seuii au-dessus duquel la lame d'eau peut s'écouler. Il se


développe en général linéairement, mais il peut épiement être curviligne.

- D'un chenal dans lequel débite le seuil. Son aue peut être parallèle au seuii
(entonnement latéral) o u perpendicuiaire i celui-ci (exonnement frontal).

- D'un coursier dont la pente es1 plus forte. permertant ainsi à l'eau de ramaper la
diffirencc de cote entre le nive3u de la retenue et le lit de la nviire à I'avaI.

- D'un ouvrage dissipateur qui permet d'znlever à l'eau son inerzie érosive.

11 peut exister des cas où la partie déversante couvre la totalité de la digue. On parle
dors de dioues
- déversantes.

Définition de auelaues ternes techiaues liés 3ux 5vacua.reur~.

- Ba-iovers

Ce sont les murs verticaux simés en rives droite et gauche des déversoirs. Ils jouent
le rôlz de murs de soutènement vis-à-vis de la poussée du massif.

- Barbacanes

Cz sont des orifices percés à travers les structures en béton destinées à ramener la
pression sous ces structures à la pression atmosphérique, afin d'éviter les effets néfastes des
sous-pressions.

- Joint waterstop
C'est un joint d e caoutchouc placé entre deux plots de béton et destiné à empècher les
fuites d'eau au niveau d e cette jonction.

33
n

4 . 1

!I l
1 I
L
-

Fjz . 11.3. Joint waterstop


I

112.2 Dimensionnement de I'év3cuâteur de crues

Dimensionner l'ivacuateur de crues consisre i:

- déte.miner la longueur déversante;

- caiculer la profondeur, la longueur et la largeur du bassin de dissipation;

- calculer les ouvrages annexes.

En générai, la loi de débit est de la forme: Q = m . L . h . 4 2 . g . h; .

Le dimensionnement doit être mené avec soin, en effet:

- Si la longueur déversante est insuffisante, l'épaisseur de la lame d'e3u peut être telle
que Ia sécurité de l'ouvrage soit compromise.

- Si le bassin de dissipation est mai proportionné, l'érosion en aval peut déstabiliser


tout ou partie de la construction.
iffereots tvues d'évacuateurs de crueg
. I

11.3

11.3.1 Le déversoir uoids B profil Cra eger ou ~seudo-Craeoer.pos é sur la


fo ndation

11.3.1.1 Descriutio q

C'est le type de structure le plus couramment rencontré en Afrique.

assin d a d i r i t p a l t o n

Fig.II.l. Déversoir i profil craeger

Ce déversoir doit théoriquernenr se situer sur la digue a un endroit tel qu'il restitue les
dibits dans le lit nineur naturel de Ia rivière ou du marigot, soit pratiquement en position
cenude. Le bassin de dissipation est excavé 23 dessous du niveau du terrain name1 de
mzniére i constituer un coussin d'sau qui puisse amortir la chute et absorber ainsi une partie
de I'tnergie.

Le profil Craeger tend à s'approcher de la parabole décrite par une particule d'eau
lancée dans la zone de mise en vitesse située en amont du déversoir. Un profil pseudo-Craeger
esr une simplification a section triangulaire du profil Creager.

11.3.1.2 Caractéristiaues hvdrauliaues

Les déversoirs fiontau de type poids ont tous une loi de débit de la forme :

Q : débit sur le s e d en m /s
m : le coefiicient de débit qui dépend de la charge, mais aussi de la forme du seuil.
1 : ia longueur déversante en m
g = IO m.s-2
h : charge sur ie seuil en m.
. . . .>
i .. .
. ..

Les infiltrations sous l'ouvrage peuvent être préjudiciables à sa pérennité (sous-


pressions et renark). On va donc chercher à allonger les circulations d'eau sous les déversoirs.

Pour ce faire on adjoindra à la structure des parafouilles. Ces organes seront


dimensionnés à l'aide de la rèo!e de TANE, spécialement étudiée pour les écoulements d'eau
au contact béton-sol.

Lv : longueur des cheminements verricam (m)


Lh : largeur des cheminements horizontam (m)
H : hauteur d'eau en amont du déversoir (m)
C : coefficient qui dépend de la n a m e du terrain :

Nature du terrain c
Sables tins et limons 8,5
Sables fins 7
Sables moyens 6
Gros sables
Petits graviers
Gros graviers
-
J
Mélange de ,ormiers et de gros galets
.4rgile plastique
-
2.5
J
.kgiIe consistante -3
.*$le dure 1.s

On devra aussi vérifier la stabiliti de I'ou~Tage3u renversemect, au ;lissement 21: au


poinqonnement.

II.3.1.1. Les Droblèmes d'érosion ré-essive

Lorsqu'il est situé en partie centrale de I'OUvrrige, c'est à dire la partie la plus haute, ce
type d'ouvrage demande un volume très important de béton, et coûte donc très cher. Mais c'est
dors une technique sùre et efficace et la plupart des ouvrages se comportent très bien.

Czpendant dans un souci d'économie ou pour éviter que les eaux ne se déversent dans
un périmètre aménagé à l'aval, les concepteurs ont été amenés B déplacer le seuil vers les rives
afin d'en diminuer les dimensions. Le CS e,utrême consiste à rejeter le déversoir complètement
à une emémité du barrage en creusant un simple chend sur la cuirasse latéritique. Le départ
du chenal est alors marqué par une poutre en maconnene ou un dignement de Sabions.

Ces solutions présentent un inconvénient majeur. L'eau tend en effet à retourner vers
le iit avec une pente pius forte que la pente d'écoulement naturelle. L'érosion régressive se
développe donc inévitablement dans le chenal du seuiI en partant du point de jonction avec. le
. -

lit aval du marigot et en remontant plus ou moins rapidement vers le barrage. Même la
cuirasse de latérite ne résiste pas à ce phénomène.

Il faut ddnc être conscient que le choix de tels types de déversoirs, même s'il
représente une économie à court terme, exigera un entretien réoplier et même probablement
des réparations importantes qui pourront consister en la réalisation d'escaliers en gabions dans
les zones soumises à l'érosion régressive.

11.3.2 J.es déversoirs en oabions- Les barraaes mixtes terre f :abions

11.3.3.1 La technologie des oabions

Les gabions constituent une solution bien adaptée au contexte africain. C'est en effet
une :ethnologie qui permet de réaliser des ouvrages de forme géométrique généralement
sirqle.

La mise en oeuvre ne pose pas de problèmes particuliers et une main d'oeuvre non
qualifiée mais bien formée suffit. En outre, cette technique ne nécessite pas de ;ros moyens
mécaniques.

Il est cependant impératif de respecter des règles snicres de montage et de


dimensionnement.

Difinitions

Gabion, gabion-semelle, matelas Réno:

La définition la plus générale du terme gabion est la suivante: Ie gabion est une
cage ayant la forme d'un parallélépipède rectangle en grillage galvanisé (i mailles
hexagonales ou plus rarement carrées) et empli de matériau pierreus de granulométrie
appropriée.

On utilise souvent indistinctement le terme ''gabions'' pour désiguer soit la cage


seule. soir l'ensemble cage et matériau de remplissage.

C'est i la seconde défuition que nous ferons référence dans le présent document.

Pour être plus précis, on distinguera d'après leur forme trois catégories:

- Le gabion classique pour lequel la largeur est Ègale à l'épaisseur;


- le gabion semelle pour lequel l'épaisseur est égale à la moitié de la largeur;
- le matelas RÈno dont l'épaisseur est très infërieure a u autres dimensions.
GA WONS MATELAS RENO

s o u s contrainte et en augmenter la reSlStance Le avec u n diametre plus gros du f i l de la maille,


l
MAILLE HEXAGONALE produit peul elre avec ou sans diaphragmes attaches d la machine afin de prevenir i'effilement d e
DOUBLE TORSION la maille sous contrainte et en augmenter la
1 , i resistance.

1 Couvercle
2 Fd ae Itsiere aiiache a la machine 4
3 Diapnragme

11.3.2.2. Trois raisons d'utiliser des cabions

a). Raisons techniques

-flexibilité des ouvrages ; la souplesse des gabions permet à I'ouvrage de suivre les
déformations du terrain, ce qui est particulièrement utile pour les ouvrages de dissipation
d'énergie des évacuateurs, les bajoyers et les protections contre les affouillements.

- faciliré de mise en oeuvre ;certains types de barrages OU de seuils en gabions peuvent


Erre construits sur deux ans, sans risque majeur de destruction en cours de saison des pluies
intermédiaire. La surélévation éventuelle de l'ouvrage est envisageabie assez facilement.

- EHet drainant ;il permet d'éviter les sous-pressions dans certaines parties de l'ouvrage.
. -.
.. . .
.. -
.
.
.
.. . - .- -__--

- proximité des zones d'emprunt de matériau de remplissage des gabions :pienes


sur
pentes de colline;, galets dans le lit mineur du cours d'eaq carrière exploitable dans les
environs.

-facilité d'exécution des gabions sans matériel lourd et coûteux. Par contre, il est
nécessaire de disposer d'une main d'oeuvre assez nombreuse.

c). Raisons sociales

- la simplicité des technologies employées, des travaux d'entretien, et la haute intensité


de main d'oeuvre nécessitée pour la construction permettent une bonne implication des
populations concernées par la réalisation de l'ouvrage, et facilitent son appropriation par
ceIIes-ci pour l'utilisation et l'entretien ultérieurs ;

- la fabrication artisanale des gabions peut être créatrice d'emplois, dans le cas où l'on
s'oriente vers cette solution pour des ouvrages de petite dimension.

11.3.3. Les DrinciDaux tvpes de barrages et de seuils en yibions - critères de choix

La partie m o n t de l'ouvrage dépend de la nature de celui-ci :

- pour les barrages : remblai en natérim étanche ou remblai tout-venant avec étanchéiti
artificielle :

- DOW les seuils en rivière : attemssenent naturel.

Par contre. la conception de la pmie aval de l'ouvrage (y compris le dissipateur


d'énergie) reste identique dans les deuu cas. On ?ert ainsi distinguer trois catégories. suivant
la forme du talus aval de la zone déversante :

- parement aval vertical


- parement 3val en gadins
- parement aval en plan incliné.

Les deau dernières catégories sont celles qui se rapprochent le plus du profil type d'un
barrage en terre classique. Elles sont donc préférables dès que I'ouvrage est fondé sur des
terrains compressibles;

II.3.3.1. Barnaes et seuils 5 parement aval vertical

Les ouvrages à parement aval vertical constituent le tYpe le plus simple et souvent le
m i e u adapté à de faibles hauteurs de chute (moins de trois mètres). On les emploie souvent
en riviire, pour en régulariser le cours (fig. .II.6), pour alimenter les prises d'eau en dérivation
ou pour régulariser le charriage de matériaux
Fig. 11.6 - Barrage à parement aval vertical.
I :Enrochements
7 : Couche de pose
' 3 :Massif amont en matériaux argileux
4 :iLfurette d'étanchéité en béton
5 :Parement aval verticaI en gabions
6 : Bassin de dissipation en gabions semeIIes
7 : Gdotextile ou filne
8 : Tranchée d'ancrage.

Les barrages en gabions ii paroi aval verticde présentent I'avantage d'écarter la lame
déversante de la paroi elle-même, ce qui permet d'éviter au Jrillage métallique I'abrasion et les
chocs en cas de charriage grossier.

Cependant, la crête déversante se trouve particulièrement exposée et doit Ztrc


soigneusement protégée. Diverses solutions sont possibies : revêtement en béton. en troncs
d'arbres ou en métal déployé. Si la charge maximale au-dessus du seuil dépasse 0,40rn,ii est
recommandé de couler sur la partie supérieure des gabions une poutre en béton armé, dont la
forme est étudiée pour améliorer le coefficient de débit et éloigner le filet d'eau du parement
aval (fis.11.7.) En outre, elle protège le gabion de Crète. EIle est codée si possible quelques
mois après la mise en place des gabions. une fois que I'ouvrage s'est adapté à la majeure partie
des tassements après consmction.

Fig. II.7 - Exemple de poutre en béton armé éloignant le filet d'eau du parement.
c-

L'un des aspects limitants pour les barrages à parement aval vertical est la dissipation de
l'énergie de la chute d'eau., compte tenu du risque d'affouillement en pied de mur, ce qui
conduit à ne pas. recommander ce type d'ouvrage Iorsqu'on est en présence de terrains
facilement afYouillables. Les différentes fosses de dissipation (avec ou sans revêtement) seront
décrites et dimensionnées aux paragraphes suivants.

Le dimensionnement des barrages et seuils à parement aval vertical se fait de façon


analogue à celui des m m de soutènement. Un dimensionnement "économique" de tels
ouvrages amene en générai à ne pas dépasser trois mètres de hauteur de chute, sauf
dispositions constructives padculières.

Pour limiter les dangers de l'érosion produite par le déversement de la lame d'eau, on a
souvent recours à la construction d'un contre-barrage en aval de l'ouvrage principal. Il se
forme ainsi, entre les deux ouvrages, un bassin naturel de dissipation d'énergie dont on peut
éventuellement protéger le radier.

L'étanchéité de tels barrages est délicate. On est amene à prévoir un massif amont en
terre étanche plus épais que pour les seuls besoins de la stabilité. Il faut en effet tenir compte
de la longueur des lignes de courants entre le parement amont et les gabions. Dans certains
cas, où l'on exige un débit de fuite limite, on poum être amené à prévoir une étanchéité
artiiicieile sur le parement amont, ce qui auamente significativement le coût de I'ouvrage.

La murette en béton armé a pour fonction d'assurer l'étanchéité en partie haute du


barrage. Elle sera ancrée sur une profondeur d'environ 0,50 m dans le remblai en marériau
étanche et coulée pleine fouille pour assurer un meilleur contact et éviter des lignes de fuite
préfirentielles.

En résumé. on choisit un barrage a parement wd vertical en gabions lorsque la hauteur


du mur déversoir est limitée (3 m à 3,50 rn rna.-&num), lorsque le fond du lit en avai de la
chute cst peu affouillable et lorsque I'on ne recherche pas une étanchéité parfaite de l'ouvrage.
C'est en particulier le cas des ouvrages de correction torrentielle ou fluviale et des barrages
écrêteurs de crues.

II.3.3.2. Barrates i Darement aval en q a d i n s

Cette structure déversante est parfaitement adaptée aux techniques des petits barrages en
gabions. L'énergie des crues est fortement dissipée tout le long du parement aval, ce qui
permet de réduire les dimensions des fosses dissipatrices en pied de barrage. Des expériences
s u modèles réduits ont été menées afin d'apprécier la dispersion de l'énergie sur les -0radinS et
d'observer le comportement mécanique des gabions.
Les gabions du déversoir sont sensibles au déplacement de leurs matériaux de
remplissage. Il est primordial d'apporter un soin particulier à leur réalisation : qualité et
agencement des pierres à la partie supérieure de ces gabions ; strict respect des régies de
granulométrie (dimension supérieure a 1,5 fois la maille).

Si les gradins sont exposés à de fortes crues (supérieures à 1,5 m3/s/ml), on renforce
alors les grillages et les ligatures. On conseille également de rigidifier la cage métallique des
'1.

gabions en disposant une rangée supplémentaire de tirants et en au-mentant le nombre de


diaphi-mes dans les gabions.

Les gabions sont sensibies au transport de matériaux soiides, risquant de provoquer


l'abrasion voire même la rupture du grillage. Le cas échéant, on protège le giron des gradins
(partie horizontaie de la marche) par une galette en béton de 5 à 1O cm.

Si toutefois les règles de mise en oeuvre des gabions sont scrupuleusement respectées,
les parements aval en gradins peuvent admettre sans dommage de forts débits jusqu'à 3
m j / s / d . C'est indubitablement la seule structure déversante gabionnée capable de supporter
de telles crues.

On distingue trois catégories d'ouvrages à parement aval en gradins

- Barrage dans lequel le demi-massif aval est totalement gabionné

Fig. 11.8 - Barrage à massif aval totalement gabionné.

I :Enrochements
2 : Couche de pose
3 :Mmsifarnont en matériaux argdeza
4 :Murette d'éfanchéitéen béton
3 :GéotexriIe oufilrre
6 :Massifaval en gradins de gabions
7 :Bassin de dissipation en gabionr semelles
8 :Tranchée d'ancrage.

Ce type d'ouvrage n'est plus envisagé actuellement que pour les seuils de faible hauteur.
Il est très bien adapté aux fondations peu stables grâce a la grande défoxmabilité des gabions
et à la grange unité de l'ensemble de l'enrochement due aux armatures. -

Dès que la hauteur dépasse quelques mètres, la quantité de gabions à employer grève de
manière importante le coût de I'ouvrage et augmente les temps de réalisation.

42
- Barrage à parement aval en "gradins, mur interne vertical gabionné et à massif aval en
enrochement

Fig. 11.9 - Bmaze à massif aval mixte.

i : Enrochernenrs
2 :Couche de pose
3 :Massifamonr en marériaux argiIeux
4 : Murette d'iranciiéité en béton
j:Déversoir en gradins de gabions
6 :Mur interne verricaI en gabions
ï :lLfassifavaI en enrochement
8 :Bassin de dissipation en gabions semeIIe
9 :Géotexrile oufiltre
10 :Tranchée d'ancrage.

La quantité de gabions à mettre en oeuvre est bien plus réduite dans ce type d'ouvrage.

Le mur vertical permet d'assurer une meilleure solidité de l'ouvrage en cours de


construction, et notamment s'il est submergé pendant cette période. On peut donc envisager
d'étaler la construction du barrage sur plusieurs saisons.

Ce type d'ouvrage est d'un emploi intéressant pour des seuils dont la hauteur dépasse 3
m, car il permet de diminuer le coût par rapport à une solution du type précédent, tout en .i
assurant une bonne stabilité. f :
E.

;:
.

a..
... . ...

Fig. 11.10 - Barrage à parement aval en gradins de gabions.

I :Enrochements
2 :Couche de pose
3 :Massifamont en matériaux argileux
4 :lMurette d'éranchéité en béton
5 :Gtc'otextile oufiltre
6 :,Massifaval en gadins de gabions
7 :Bassin de dissipation en gabions semelles
8 : Tranchée d'ancrage.

C'est le type le plus couramment employé dès que I'ouk~agedoit assurer une foncticn .
d'étanchéité. La mise en oeuwe du remblai et le compactage.

La mise en o e u n e du remblai et le compacnge se font à l'aide d'engins de terrassement.


Le choix de cette technique n'est pas limité par la dimension des ouvrages (en hauteur ou en
largeur).

Le dimensionnement du barrage se fait classiquenent comme pour les barra,Des en terre.


que ce soit du point de vue de la stabilité (méthode des cercles de glissement) ou du point de
vue hydraulique (lignes de couranf système de drainage...).

Les regles de filtre doivent être scrupuleusement respectées i chaque contact entre
matériaux de granulométries différentes et en particulier pour la couche de pose des gabions.

L'utilisation de géotextiles c o r n e filtre peut être une solution intéressante si on ne


dispose pas de matériau graveleux en quantité 2t en qualité suffisantes.

Iï.333. Barnoes 5 Dnrernent


- aval incliné

La crête et le parement aval de ces ouvrages sont recouverts de matelas Reno ou en


gabions semelles (fig. II. 11).

44
9

Fig. II. 1 1 - Barrage à parement aval incliné.


1 :Enrochements
3 :Couche de pose
3 :Mass<fen matériau argilex.
4 :,tfurerte d'étanchéité en béton
5 :Pente inclinée en gabions ou mateIas Reno
6 :Géotextile oufiltre
7 :Bassin de dissipation en gabions semeIIes
8 :Drain
9 :Tranchée d'ancrage.

A lame d'eau équivalente, le grillage est moins sollicité lors des crues que dans le cas du
parement aval en gradins : pas d'arêtes saillantes, pas de chute d'eau.

Cependant sous l'effet du passage des crues, les matériaux de remplissage des matelas
Reno sont déplacés. Des essais ont m i s en évidence les vitesses et les débits maximum
supportés par les gabions et matelas au-delà desquels apparaissent des déformations
préjudiciables. Ainsi un parement aval incliné en matelas Reno de 30 cm d'épaisseur admet
une vitesse limite de 6 d s , soit un débit de crue maximal de 1 m3/s/ml. Un parement aval
incliné en gabions semelles supporte des crues de 2 m3/s/d. Ces structures déversantes
conviennent dors aux petits et moyens débits.
. ,

Pour des débits plus importants ou en cas de transports solides, il est nécessaire d'assurer
une protection particulière. On réalise alors un revêtement en mastic bitumineux répandu à
chaud sur les matelas, Reno. Ce type de revêtement préserve la souplesse de l'ouvrage et en
améliore beaucoup la résistance et la longévité. 11 permet d'évacuer alors de plus fortes crues
(1,5 m3/s/ml et 2 m3/s/ml pour les parements aval inclinés respectivement en matelas Reno et
en gabions semelles).
i
3 '.
*:.

>-'_

. ..
..
.:.
4f
Toutefois, ce matériau rend pratiquement étanche le talus du barrage. Le problème du
drainage et de la réduction des sous-pressions engendrées par l'action dynamique de l'eau doit
être examiné avec soin. Une étude systématique menée par SOGREAH sur modèles réduits a
permis de dégageiles regIes suivantes :

- lorsque le ressaut dans la fosse de dissipation est parfaitement chassé lors de


l'écoulement, la réalisation d'un drain sous le revêtement en mastic bitumineux est une
solution efficace pour diminuer de façon satisfaisante les sous-pressions, à la condition
que l'exutoire du drain ne soit pas soumis à des pressions hydrostatiques élevées. La
couche de pose des matelas Reno peut le plus souvent jouer ce rôle de drain ;

- par contre, lorsque la ligne piézomémque sous le parement risque d'être influencée par
le niveau aval (cas le plus général), il est indispensable d'adjoindre des éjecteurs à
travers la couche de mastic bituminew, qui, par l'effet de l'énergie cinétique,
maintiendront la pression statique due à l'écoulement . Les éjecteurs.
cspacés de IO m, sont répartis en fiies tous les mètres de dénivelée du parement.

Ce procidé, relativement coûteux, e.xige un matériel et une technicité particuliers. la


composition du mastic bitumineux doit en outre être adaptée a u . conditions climatiques du
lieu. aim d'iviter Ie risque de fluage en climat chaud ou de craquèlement en climat froid.

Contrairement au parement aval en escalier, le talus recouvert de matelis Reno ne


peme: p a s une dissipation importante de l'inergie de l'eau. Il faut donc prévoir une fosse de
dissipation correctement dimecsionnée.

En ce qui concerne la réaiisa~iondu corps du barrage, on peut envisager toutes Izs


solutions qui ont été décrites dans Ie paragraphe consacré aux parements en gadins.

11.4. Ouelaues variantes d'évacuateurs de crues

Sous avons vu I'inconvénient de décaler les déversoirs-poids par rapport au lit mineur.
II peut donc être intéressant. comme pour les déversoirs en gabions, de concevoir des
ouvrages posés non pas sur la fondation, mais sur le corps de barrage. Nous présente,Fons donc
succinctement deux types d'ouvrages. dont le principe n'est pas nouveau en soi, mais qui
représeritent néanmoins des variantes dans la conception des évacuateurs de crues.

Des barrages avec une partie centrale déversant recouverte d'un perré traité au mastic
bi&eLu existent déjà en Afïique. C'est une technique datant de plusieurs dizaines d'années,
appliquée jusqu'dors essentiellement sur les barrages de faible hauteur. Des études réalisées
en France sur des ouvrages du même type font état d'un bilan tout a fait satisfaisant. En
m q u e de I'ouest on peut citer le banage de Frondobo (COTE D'IVOIRE).Son déversoir
(Fig. U.iz) est du type seuil épais constitué par un revêtement de 33 cm d'épaisseur en perré
bituminem reposant directement sur le remblai du corps de digue. Le parement aval du
déversoir est penté à S ( V ) / 3(H) et est revêtu comme le seuil proprement dit. Un bassin de
dissipation, dont le fond est réalisé également en pené bitumineux, prolonge le tapis aval. Il
re?ose sur une couche filtre (cotons en passant qu'il devrait en être de même pour I'ensembIe
qc
de la structure).Les raccordements du seuil submersible a la crete du barrage sont assurés par
des d u s a 1/1 également revêtus de perré bitumineux

On peut également construire une telle zone déversante en matelas Réno recouverts de
mastic binimineizu.
AVAL

1
in ploct

-
R rrnbtai

l 5.:3
1
I
1
L
12 10

500
I
I
! 2.90
I
1
!
rn
l

Fig. II. 12. Profil en travers type du déversoir du barrage de Frondobo.

11.1.2. Déversoir en béton a r m é posé sur la dioue, d e tvpe "bec d e canrird"

Lz choix d'un déversoir de type "bec de canard" autorise son positionnement en face
du lir n i x a r . tour en diminuant Izs volumes de k r o n par rapporr à une solution classique. La
p a i e Bii-ersante peut ztre curviiigne (comme ii Lumbila 311B L X K S X F.4SO). mais on peu[
inagne: des formes telles que c d i e décrite i la figure II. 13 Dans cc c s . le seuii déversant es[
diveloppé zn pian selon trois cotés d'un trapèze allongé. Cz seuii constitue la pmie supér;leure
d'ur,z "boire" monolithique. En c s de crue. un matelas d'eau s'itablit en fond de boîtz
Fernenant d'amortir l'énergie de chute. Le débit transite alors dans un coursier en béton posi
sur le talus aval du barrage. Sa pente permet de rejoindre le pied aval où un dispositif de
dissicarion ci'thtxgie, cdcul2 de manière classique. resrime le dibit dans le lit mineur.

11.5. La revanche

Que! que soit le type de déversoir saployé. il y 3 Iieu d'imposer une hauteur
supplimenuire au-dessus du niveau des plus hautes zau~.afui de meître i l'abri la crête du
- et remous. Cette hauteur est appelée la revanche et l'on peut I'estimer par
barrage des vagues
la formule:

1 2
h est la hauteur des vagues en mètres. On peut la calculer par la formule h = - iz.Jf , où f
2 3
est le fetci en km;V est Ia vitesse de propagation des vagues V = 3 2 + 213 h. (Xous verrons
égaiement d'autres formules dans la p&ie III).

A est un coefficient de sécurité compris en'tre 1 et 3 (souvent 0,75).


.. . . . , . . .

---.,.

Ecran coulé pleine fouille


r--
i
I . ..
.

\_---
__/----
.._
.,-__/-------'

Ecran coulé pieine FouiNe


/--- i 6,bO l-r--Ï%
" _ . .. . ..
-.
. - ..

m. D i m e n s i o n n e w t de la di-
m.i.1. Eauteur H. de la d i p e
. Cette hauteur résuite d'un compromis entre les données de Ia topographie, de I'hydrologie et
des facteurs économiques.

. On la caicde de Ia façon suivante :

Hauteur de la digue = hauteur normale des e a m f charge maximale sur le déversoir -


revanche

111.1.3. La lar-eur en crête

. Elle doit être suffisante pour permettre l'entretien du barrage. Elle ne doit donc jamais être
inférieure a jm.

. On peut utiliser des formules empiriques pour la déterminer :

- formule de Knappen b = 1,65d'H


m rn

-formuledePrence b = l,i& + 1

. Pour une digue routière. on choisira b - 7 m.


. On peut également jouer sur la valeur de b pour élargir la base du barrage. ce qui peut être
intéressant pour réduire les dangers produits par les intiltdons. en allongeant le
cheminement de l'eau dans le corps de l'ouvrage (on peut aussi réduire la pente des talus).

III.1.3. Les pentes des talus

. Elles dépendent de la qualité des matériaux constituant la digue et aussi de l'importance de


l'ouvrage.

. Elles doivent être suffisamment douces pour être stables, c'est-à-dire pour ne pas jIisser vers
Ie bas.

. On pourra les choisir à priori dans les vaieurs du tableau suivant et on pourn vérifier que les
talus sont stables par caicui informatique par exemple-

43
Hauteur Pente des parements 1
Type de digue
ie digue Amont

Homogene 1/2,5 1/2


3à5m
A zones 1/2 1/2
-

l)Homogene, _oranulo. étendue 112 1/2

jàlOm 2)Homogene, fort pourcentage d'agie 1/2,5

3)A zones 1/ 2 1/2

1)Idem 1/2

.O à30 m 2)Idem U2.5

;)Idem 112.5

1)Idem 112.5

230 m '>)Idem 1/2,5

3)Idem 113

III.l.-#.I,evolume du remblai

C'est un élément important pour la détermination du coût de l'ouvrage et pour


permettre de délimiter les chambres d'empmt des matériaux.

Procédé

Le volume du remblai est déterminé à partir des différents profils en faisant la


moyenne de la surface de deux profils et en la multipliant par la distance entre les deux. On
découpe donc le remblai en tronçons de la manière suivante:
Fig. III. 1. Exempie d'estimation du volume d'untronçon de rembiai.

Avec hi = cote crête dime - cote au i -+ décapage


l
On se sert du profil en long dans l'axe du barrage pour déterminer les distances di des
profils les uns par rapport aux autres. On calcule donc:

(b + Li) (b +Li + 1)
si = .hi et Si + I = .hi+i
2 2

(Si + 1 + Si)
Vi = .di
2

L - -I

uon:
procédera de manière similaire pour évaluer le volume de la tranchée
d'ancrage, du drain de pied, etc.

La première opération consiste à délimiter des zones d'emprunt qui semiront de


bailastières pour fournir le matériau du remblai. Pour ce faire on effectue des sondages a u
abords du site du futur ouvrage. On éIiminera généralement les temis contenant plus de 6 'Yi
.. cl ainsi que les tenes contenant une grande proportion d'é1ément.s très
solubles (sel, ,gypse, etc...). En général, les matériaux de construction en f i q u e de l'Ouest
sont des argiles peu plastiques qui peuvent ê* jugées satisfaisantes tant du point de vue de
l'étanchéité du barrage que de la stabilité d'ensemble, compte tenu de la hauteur d'eau dans les
retenues et du profil en travers adopté habituellement.

Le coefficient de perméabilité K mesure l'aptitude d'un sol à se laisser traverser par

AH
l'eau. ( loi de Darcy V = K- A I
, V étant la vitesse fictive d'écoulement de l'eau dans

le sol).

. Le coefficient K est de la forme

0 1 e3
K = C O . - *
V p --sStA l+e
1

C : un coefficient de forme
-O: accé!ération de la pesanteur
v : viscosité cinématique de l'eau
ps : masse spécifique des grains de sol (peu variable d'un sol à l'autre).
S : suface spécifique des g a i n s (surface extérieure de l'unité de poids des p i n s ) .
e : indice des vides.

. La perméabilité d'un sol est donc particulièrement liée a la surface spécifique des
grains S et à l'indice des vides e.

. S est p n d pour les sois fins (S est inversement proportionnelle au diametre des
gains). Les argiles sont donc les sois les plus imperméables.
l

. L'indice des vides a également grande importance. Plus e est petit, plus la
perméabilité est petite.

Donc un soi compacré (e petit) est mo'Ins Derme'able a d u n soi non compacré
~

. En conclusion. on n'utilisera un matériau pour les remblais que s'il contient un


minimum de 5 à I O ?6 d'éléments h.Eneurs à 0,OS mm. (gour le noyau d'argile d'un
barrage à zones, on exigera un minimum de 30 à 30 % d'éléments inférieurs a 0,OS
-1 -
Pour améliorer l'imperméabilité du remblai on procédera à un compactage.
m3.1.Ihmitim

Le compactage d'un soi est le procédé physique utilisé pour lui donner l'indice des
vides le p l u bas possible, c'est-à-dire la densité la plus élevée possible.

Il est admis que la résistance mécanique d'un sol est améliorée si sa densité est accrue. Trois
facteurs importants agissent sur la qualité du compactage :

- la granularité
- l'humidité
- l'énergie de compactage.
m u ence de la F a n ulornetne
m.3.2. I .

Elle caractérise la t e m e d'un sol et est déffie par la courbe grandornétrique qui
donne la proporrion, en pourcentage, du poids des particules de différentes dimensions dans
un échantillon de sol donné.

L3 granulométrie est considérée favorables si 1'Èchantillon présente une répartition


uniforme de particules de différentes dimensions. Si des p d c u l e s d'une classe de dimension
donnée dominent. la granulométrie est défavorable (fi-me IL1.2.). Quand la grandornéme est
favorable, les particules plus fines tendent à se loger enue les pius grosses e t après
compactage, le sol présente moins de vides, c'est-a-dke. la densité sèche la plus éievée
possible.

La courbe grandornétrique correspondant à ce genre de sol est contenue dans les


FUSEXCX DE TIUiBOT qui sont définis par la relation :

P = (-YD
Dm
Avec :

P : Pourcentage en poids des gains dont le diamètre est inférieur à D


Dmax : Dimension des particules les plus grosses de l'échandon.
r : CoeEcient égaI à 0,25 pour la courbe supérieure et à 0,40 pour la courbe inférieure

. Procédé: Pour un échantillon donné, on a x e sa courbe grmulomémque ;on fmce le fusesu


de Talbot a l'aide de la formule ci-dessus et on vérifie que la courbe se situe dans Ie b e 3 u (cf.
fig. III.3).

. La quantité d'eau dans le sol est aussi très importante. L'eau lubrifie les +gains du sol,
facilitant ainsi leur arrangement les uns par rapport aux autres, et donc la formation d'un
matériau dense.
INFLUENCE DE ]LA GRANULOMETRIE
SUR L'APTITUDE AU COMPACTAGE

f *-. l ci- I bn. I l 4,+

FIG~JCOURBESGRANULOMETRIQUES
. . -- .- - . ..

. Il est établi que pour la majeure partie des sols utilisés dans les remblais homogenes, il existe
degré d'humidité o p b a i donnarxt la densité maximale pour un effort de compactage
donné.

.Le graphique de la figure III.4. montre la relation enEe la densité. .sèche et l'humidité du sol.
Cette courbe de compactage est également appelée w b e de d- ou courbe Droctor.

. Les courbes Proctor sont obtenues en laboratoire par des e-s *


a. la d a e Procter.
.

Ils permettent de préciser la valeur de la teneur en eau et de la densité sèche optimales que l'on
devra obtenir sur le chantier.

Procédé :

On réaiise un compactage sur la portion fine (< 5 mm) des terres dans un moule
cylindrique au moyen d'un pilon tombant d'une hauteur fixée. Ce compactage est réalisé sur la
même terre pour différenres teneurs en eau. Par séchage et pesage, on détermine après coup la
densiré sech=:et la teneur en eau correspondant à chaque compacraue.

A m faibles teneurs en eau, l'eau est en quantité insufrisante pour jouer


convenablenent son rôle de lubrifiant, aux fortes teneurs en eau, eile s'oppose à Ia diminution
du volume ac la terre car elle occupe une proportion trop importante du volume des vides.

III2.1. Infiuence de l'énergie de comuactaoe

. l'énergie de compactage a une incidence directe sur la densité sèche obtenue pour une teneur
en eau déteminée. Plus I'énergie de compactage esr forte. plus la teneur en eau " optimum ''
est faible eL bien entendu. plus le poids spécifique optimum est grand. On peut illustrer ces
résuItats pa- la figure m.5. (pius Ie nombre de coups de dame est grand plus l'énergie de
compactage est forte).

. Les courbes expérimentales sont limitées à droite par la courbe de saturation correspondant
au sol dont IOUS les vides sont occupés par l'eau. La zone située au dessus de cette courbe est
inaccessible.

11 existe deizi: normes de compactage au laboratoire

- l'essai PROCTOR NORMAL


- I'essai PROCTOR MODIFIE
qui définissent deux énergies de référence.

Des essais en vraie grandeur devront permetfre de définir les courbes PROCTOR "
ENGINS " obrenues avec 5 ou 6 teneurs en eau diffërentes réparties autour de l'optimum
PROCTOR

On obtient aisément sur chantier des densités sèches de I'ordre de 95 % de la densité


sèche maximum, au moins de i'optimum Proctor Nonnal e< avec les engins les plus lourds, de
l'optimum Proctor Modifié.
COURBES PROCTOR

DENSITE MAXIMALE

1 HUMIDITE OPTIMALE

Humidité -3
B.4
~iguro
c = COUGBE PROCTOR

Teneur e n èou LJJ-I.

Fipre:$$-COURBt PROCTOR POUR DIFFERENTES . ENERGIES DE


COMPACTAGE.

. ---.,-
....
AU p u L UIi .uc I Y C

maximale mférieure à 1,6 dans un Essai PROCTOR Modifié caractérise un mauvais matériau.
Pour un bon matériay on peut obtenir une densité sèche maximale voisine de 2. De même,
une teneur en eau optimale supérieure a 20 % est un indice défavorable.

De manière pratique, on notera que la présence de cailloux a tendance a augnenter la


densité sèche. En fait tant que cette propomon reste inférieure à 1/3 environ, l'ensemble
possede les propriétés mécaniques de la portion fine seule. étudiée au laboratoire. Mais au-
delà les propriétés changent et d est bon dans ce cas d'étudier le mélange et non la seuie
portion fine (on unlise alors un mode normalisé plus grand, dit moule C.B.R.).

L'essai Proctor défrnit une teneur en eau optimum qui permet le meilleur compactage.
On reuent cene teneur en eau pour les ouvrages de pentes dimensions ou pour les terres pas
trop fines. Danç le cas des ouvrages importants la surcharge provoquée par le rembiai entraîne
un tassement des terres qui en diminuant Ilimportance des vides peut amener la terre à la
saniration er crée: des pressions interstitielles dangereuses pour la stabilité de l'ouvrage ; on
devra alors choisir une teneur en eau inférieure a la teneur optimum du compactage. On
réaiise des essais oeaomémques sur des échantilions à teneur en eau différentes. inférieures à
celles de l'optimum. les charges appliquées étant celles que provoquera le remblai. La
variation Av ue volume perme: de calculer la surpression u qui sera provoquée. On choisit la
teneur en eau Se compactage telle qu'elle ne provoque pas de pression interstitielle
dangereuse. En générai dans un barrage de hauteur moyenne, la feneur en eau de compactage
sera plus faible pour les coucnes inÏerieures que pour les couches supérieures. En fait pour les
petits barrages, on cherchera à utiliser des teneurs en eau idéneures à 1 % à celle de
l'optimum.

m.3.3.Qroanisation du chantier de cornDacta-e et construcnon du remblai

III.3.3.1. Préoaration de l'assise


, -
On commencc 3a.r . àécaDer la terre véoétale. VOD riche en matenaux Orgamaues ef DOQ
. ,
h é t é r o w - s u une c i n a u a u u e ae c m

L'exécution de la première coucne de remblai doit être précédée d'une scarification de


l'assise sur 1j cm d'épaisseur accompagnée d'une désagrégation des mottes et de I'élimination
- des blocs de dimensions supérieures à 20 cm, suivie d'un compac-e et réglage de la plate-
forme.

II13.4.2. Essa is Dréiim


- inairci

L'épaisseur des couches et le nombre de passes de l'engin compacteur seront


déterminés expérimentalement au début des travaux. La consistance des essais variera suivant
l'importance de l'ouvrage, l'hétérogénéité de la teneur en eau des matériaux d'emprunt et la
durée probable du chantier.

Au minimum seront détermines l'épaisseur répandue et le nombre minimal de passes


de l'engin de compactage pour le matériau aux teneurs en eau égaies au minjmm et au
maximum conseillés. Ces essais seront effectués sur deux épaisseurs différentes d'épandage,
par exemple 0,35 m et 0,50 m avec un nombre de 6, 8, 10 et 12 passes.

Pour chacune des épaisseurs testées, le matériau sera répandu sur toute la longueur de
l'aire d'essais (30 à 40 m environ sur une bande de 2,50 m de largeur. Le compacrage sera
effecmé par 6 passes du compacteur sur toute la longueur de la bande, suivies de 2 passes
supplémentaires SUT les 3 premiers quarts de cette longueur, puis de 2 passes sur la première
moitié de la longueur, et enfln de 2 passes sur le premier quart de la longueur (figure lII.6.).

Des mesures de la teneur en eau et de la densité sèche du matériau compacté seront


opérées dans chacune des secnons ayant reçu 6, 8, 10 et 12 passes à des profondeurs
dinérentes (fi- lTI.7).

II13.43. V a -
ctaFe

Le nombre normal de passes permettant d'atteindre la densité sèche désirée doit être
compris enue 6 et 12, afin d'obtenir un remblai de compacité suffisamment homogène et pour
permettre une rotation sans a coups des en- de prélèvement.

- Si la caractéristique recnerchée est obtenue avec un nombre de passes dérieur à 6,


on augmente légèrement l'épaisseur àe la couche.

- Si le nombre de passes doit être supérieur à 12 on dimrnue cette épaisseur.


L'égaisseur des couches avant compactage doit être comprise enue 0,25 et 0,50. Le
choix du rouleau-compacreur doit être fait de manière à compacter des couches d'épaisseur
convenabie.

- Pour la construction du barrage. l'humidification doit être réalisée sur la zone de


prélèvement, L'épandage, le hersage, et le compactage des terres doivent être exécutés suivant
l'axe de la digue.

III3;4.4. Choix du compacte u

L'efforr de compactage peut être exercé de différentes manières. Les compacteus de


différents dessins produisent des,*efforts de compactage enrrant dans l'une ou l'autre des
catégories suivantes :

- charges statiques (ou pression)


- pétrissage
- choc
- vibration.
LE COMFACTAGE DU REMBLAI
Lî2 P a s s e s 10 Passes 8 Passes 6 Passes ,
1 -1 l I I

1 10m a 1Om 19n: 10m


LO m
7

Figure $6
. ESSAIS PRELIMINAIREÇ DE COMPACTA GE

- . -
l
l 1,
-ç-
l
El

1 Couche superficielle p.1


I '//- /q
l
I
' Sous-cou c h e
l
- 1

Fieds d e Vibrants a ,ornoacteurs


-
Mouton 17 2 Pieds Damerirs i Pneus
21 Tonnes 11 Tonnes Lourds 202.
3@ ionnos
Graves Bien - Bien
Argileuses G.A. Adaptés Adaptés Aaaptés
-~~ ~~~

Sabies Eien
Argileux S.A. Adz,ptés Adaptés Ada pt @ s
-
Q
C
W
c Limons tres Bi en Possible
Q Plastiques L. t. AddDtés Adaptés mais peu
2 courant
Argiles très Eien F o r s i bl e
Plastiques A. t. AarJaPtéi Adap'1C.s m a i s pec!
courant
Cherqe Charge
statique st a t i que statique
Pétrissage

EFFORTS DE COMPACTAGE 57
.-

-3v'=-
Les engins de cornpacy-e adaptes a la mise en place des matériaux utilisés pour la
construcuon aes barrages en terre homogène et lems domaines d'udisation sont reurésenrés
sur le tableau àe la fi-pre III.8. Pour compacrer Ses uanchérs énoires ou près aes ouvrages en
béton @aaiooyerspar exemplej on utilise la techique du pilonnage (genouille sauterise).

jPo d u c n o n des cornuacteurs

La production des cornuacteurs s'exprime en mènes cuoes compactés à l'heure


(mjch). Avant excavation, le volume du marériau s'exprime en mènes cubes en place. Enlevé
ou disposé en remblai. le marériau se mesure en mètres cubes foisonnés. .4-~èsavoir été
compacré. le matériau foisonné se mesure en. mètres cuoes compactés. Le coefficient de remit
(CR)exprime le rappon e n m le volume du matériau compacré et ceiui du matériau en place.

CR =
m2 compactés
m- en piace
Le g é ~ ecivil utilise lô formule ci-aessous pour estimer la proauction des
compacreurs. Cette formule donne ie cabage qu'une nacihine donnée peut compacter en une
heure (heure pieke 60 minutes Se rrzvaii).

L = largeur de travaii à chaque passe exprimée en mènes


V = \%esse de travaii exprimée en h%
E = Epaisseur de la coucne comuactée exprimée e:: millimèrres
P = Iiombre de passes requises pour obrenir le coulpactage voulu
(ne peut h e déterminé qu en mesLrant la dezsiré du naririau
c o q a c t é SUT le lieu de m~*aiI).

Ei.3.4.5. Contrôle du C
O
-

Les essais pré!imiiaires ayant permis de détermine: les caractéristiques de


compac-e. c'es-a-dire le r g e d'en=@m i utiiise:. la vitesse de ces engins et le nombre de
passes i effecnier en fonction ae I'ipaisseK Ses couches à compacrer et de ii? teneur en eau
des mattriaux. le connôle consisten à s'assuer que ces caracréristiques sont bien respecrées.
I! portera essentiellement sur les p0in.s suivants :
- contrôle de I'homogéneité et mesure Sr la tenem en eau des matériaux prélevés en
zone d'emprunt ;
- mesure de I'épaissew et de 12 teneur En eau du matériau répandu sur le remblai
avant cornpacaze ;
- contrôle ae la liaison entre les couches successives;
- contrôle de 1ô vitesse et du nomore de passes des enagias de compactagr.
Pénodiclté
Ces contrôles et mesures doivent être exécutés au moins deux fois par jour.

En outre pour chaque nature de sol m i s en oeuvre, des mesures de densité sèche après
compactage devront être effectuées à un rythme plus ou moins _ p n d suivant l'importance des
ouvrages et leur nombre d é f i au cahier des clauses techniques particulières.
r -

i
atenel de C a o^1 e

: on réalise un trou dans le remblai compacté. On


mesure le volume du trou à l'aide du densitomètre qui comporte une membrane appliquée le
long des parois du trou par une pression d'eau que l'on injecte au moyen d'un piston. Le
volume est lu sur le piston - d u e . Ensuire on pèse la terre retirée et on mesure sa teneur en
eau.

- Le y demi'tomètre : On lit directement la teneur en eau mesurée par rayonnement


nucléaire.
...
- .
... .
.
. . ..
- ..

- -

LES DISSIPATEURS D'ENERGIE


Que ce soit au bas des coursiers ou au pied d'un déversoir en position centrale comme d'ailleurs'
dans la plupm des cas d'un déversoir en position latérale, les eaux arrivent en bas de l'ouvrage avec
une énergie cinétique importante qu'il s'agit de dissiper, et si possible à l'intérieur du liquide lui-même
plutôt que sur le fond où les rives du thaiweg, ce qui à la longue entraînerah un déchaussement de
- évacuateur. Plusieurs types d'ouvrages dissipateurs sont d s é s . Nous étudierons ici les
l'ouvrage
bassins à ressaut et les dissipateurs en gabions.

Les bassins à ressaut sont des bassins ou l'on localise le ressaut faisant passer le régime du type
torrentiel obtenu au bas du déversoir au type fluvial qui correspond aux conditions d'écoulement dans
le lir de restirution. C'est le ressaut qui dissipe l'énergie cinétique excédentaire.

Mais il est important de localiser ce ressaut dans un bassin protégé afin d'éviter les
affouillements.

La forme du ressaut et ses caractéristiques dépendent directement du nombre de Froude :

vitesse (m-s-l)
r l
1 F=J$
V

tirant d'eau (m)

d'autre part V ef y sont liés par les reiations :


Perte de 10 % de la charge

. Dimensionner le bassin de dissipation c'est donc lui donner une lonseur supérieure à la
longueur L du ressaut et une profondeur D telle que & I yn ,c'est à dire yz - D 5 y,,
. .. __

1.1. Le DrobLénre de
. . Yn

Y, est sans doute le terme le plus difficile à déterminer. Sa connaissance suppose en effet que
l'on connaisse les conditions de l'écoulement à l'aval de l'ouvrage dissipateur. Or ce n'est pas souvent le
Cas.

- Y, peut éire déterminé par I'hydrologue dans les rares cas où il possède assez de données sur
le régime hydraulique du lit mineur.

- Si l'on dispose un chenal, généralement assez long, à l'aval de 1'ouvrag.e dissipateur, on peut
déterminer yn à partir de la formule de Manning-Strickler.

Q=K.S.RmI1"

Toute la difficulté étant de choisir une valeur de K qui convienne.

- Si 1 l'on n ' e s pas sûr de soi on peut utiliser le dispositif suivanr :

Fig.I.1. Dispositif de conrre-digue

L'utilisation de la contre-digue permet de connaître le Yn à la sortie du bassin y, = hJ -


yc, yc é + a t la profondeur critique au passage sur le seuil. Le second ressaut qui n'est pas
forcément uès marqué, possède une énergie bien moindre qui sera dissipée sans trop de
dommage pour peu que l'on revête le lit de blocs sunisamment volumineux et pesants.

1.2. Détermination de J i et v2- d-onnem ent des bassins à ressaut

On se sert pour cela des abaques des pages suivantes, suivant les vaieurs du nombre de Froude
F.

m o d e:

I l
On détermine D par itérations successives :

En supposant une certaine valeur de Dyon détermine V, et y, avec les reiarions données en
début de chapitre (égaiement par itérations successives en supposant une certaine valeur de
yJ. On calcule y, à l'aide des abaques et on trouve une nouvelle valeur de D = y, - yn On
recommence le calcul avec cette valeur et ainsi de suite jusqulà obtenir une valeur constante.
1 I
c

*
Fig. 1.2. Calcul du bassin à ressaut

Ceci est la méthode générale mais, de manière pratique et pour des valeurs de h/H, allant de
0,05 à 0,7 et pour des valeurs de yn& allant de 0,l à O,& on peut déterminer D à l’aide de l’abaque
suivant:

Ç j l - 3 Enioncement d e la fosse de d i u i p a t t o n
en fonction de b profondeur du 111 aval
et ce la hauteur de la lame d’eau
au dessus d u s e u i l

.. . . . .. . . . .I

. I .

. ..
- . . -
. . . . .. .. -.
. ,

. . e
. _ . . _ ,. .
D étant déterminé, on calcule H = Ho + D et I'on utiiise cette valeur dans les deux relations:

{VI = J2. g. [O, 9. (H+ h) - y I]

y1 =
Q
-
L'.Vi

(L' est la longueur déversante).

VI
On détennine ainsi par itérations le couple (YI,VI)et donc le nombre de FROUDE F = -
. Jgyi
qui correspond à la valeur de D que I'on vient d'obtenir. Ce nombre de Froude et la vitesse VI étant
connus, on choisit le type de bassin U.S.B.R. qui convient et on détermine donc à l'aide des abaques
correspondants y2 et L ainsi qu'éventuellement les dimensions des blocs de chute, blocs-chicanes ou
contre digues.

mes de b- . a, ressaut SUI v a les valeurs de F


!) Pour i. =, 1 , y = y c ; ii n'y a pas de ressaut.
2) Pour 1 < F < 1,7.
Le courant incident a une profondeur Iégèreiiieiit iiiférieure à la profondeur critique ; le passage
à une profondeur plus grande est graduel et ne se manifeste que par une agitation de surface.
11 n'est alors pas nécessaire d'établir un bassin sp,kial de tranquiilisation. Pour F = 1,' le tirant
d'eau à la sortie j * 2est de l'ordre de 2 friis celui à I'entréey, et la vitesse de sortie d'environ la moitié
de ia vitesse à l'entree.
Aucun dtflecteur n'est nécessaire ; il suffit simplement de bétonner le canal sur une longueur de
ïorare de 4 à 6 fois y 2 i partir de l'endroit OU la profondeur commence à se modifier (c'est-à-dire imrné-
diatement aprés la rupture de pente en f i de coursier).
3) Pour 1,7 < F < 2.5 un ressaut commence à apparaître m a s n'est pas très turbulent (on parle
d e "pré-ressaut").
LCs déflecteurs e t seuds ne sont pas encore nécessaires et il faudra simplement veiiier comme en
( 2 ) à ce que le bassin soit suffiiamment long pour contenir ïécoulement pendant son ralentissement.
LIS graphes ci-dessous donnent le rapport y J y 1 des profondeurs conjuguées avant et après
ressaut en fonction de F et le rapport L/y, de ia longueur du ressaut (donc de la longueur minimale
du bassin) au tirant d'eau avd également en fonction de F (fig. 1. 4 ).
O 2 4 6 û 10 12 14 16 i8Fm

L ,Longueur du ressaut
yIJlrant dFou won! le ressou!
y2a- - oprés le ressaut

3
O 2 4 6 ô Y) 12 I I 16 I62U
f
O z 4 6 a la 1: u 16 mF?u
Fbre 1.4 D&mination da caractéristiquesdu ressaut en fonction du nombre de FROüûE
... .. . . ,. ... . -

4) Pour 2,5 < F < 4,5 le phénomhe est dans un stade de transition e t il se forme un ressaut
instable, le jet incident se dévefoppant de façon intermittente le long du fond ou de la surface libre.
Cette instabilité rend le tcssaut difficile à contrbler et il faut amortir les vagues par des obstacles.
forme (type 1) donnée par la figure 1. 5 est relativement efficace. Le rapport des hauteurs
conjuguées y 2 / y I est donné en fonction de F par le graphe associé. Pour amortir le mouvement
des vagues on a intérèt A prendre pour le bassin une profondeur y ; = 1,1 y,. La longueur du ressaut
est donnée en fonction de F surie second graphe.
Dans cette gamme d e valeurs de F I’efficacité du basin type 1 n’est pas t r e s bonne. On a intkrét, si
on le peut, à passer au type II valable pour F 2 4 5 , en accroissant ia largeur du bassin donc en diminuant
y , (fnisant ainsi pancr F delis Ic catlrc di1 cas II 5 ) .
5 ) F 7 4,s. Le’ressaut se produit alors nettenimt. La mise en place de blocs, de déflecteun per-
.
mettent de raccourcir le bassin et évite le déplacement du ressaut à l’aval.
Si In vitesse d’entrée ne dépasse pas 15 mh, on pourra utiliser le basin de type II représenté en
figure 1.6 .
Les- grapnes associés à la figure donnent en fonction du nombre de Fmude, le rapport y J y i des
tirants d’eau amont et aval, la hauteur h, des biocs chicanes, I t , du seuil aval e t la longueur L du ressaut.

’‘
Les blocs chicanes sont soumis à leur face amont à une force :

F=2ES(y1 +--) F en Newton ;


2g
W : poids spécifique de l’eau ( 1 O O00 N/m3) ;
S : aire de la face amont du bloc (m’);
y, t-. ”’ .
2g
énergie specifiaue de la lame d’eau à l’entrée.

Si la vitesse d’entrée dépasse 15 m/s. il est préférable d’utiiiser le bassin en type III représenté en.
figure 1. 2 . avec blocs de chute et seuil crénelé.
1 .c prciiiicr Rrnpllc associ6 tlotiiic In pmîotiticiir ,IV.
coiijiigiidc tlc ,v [ . I ’ t ~ i i rtiiiciix stnhiiiscr ic rcssniit,
uii a iiitéiet a preiidi-e je; = I,üS y 2 . Le deuxième grabiie donne égaiement en fonction de F la longueur
du rcssaut L.

... .. .
-\\ BASSIN DE TYPE I
/

Figure f . 5 - D&mnirution des caractéristiques du bassin de dissipation pour un nombre


de FROUDE compris entre 25 et 4 3 (extrait de " d e of mail dam")
BASSiN DE TYPE

?i-

-
Fiyre I g -
Détermination da oar;ictdhtiquo du bassin de dissipation pour un
nombre de FROUDE sup6rleut a 4 3 et une vituse de l'au i I'cntree du bkuin id& . .. .
rieure i 15 mis (extrait de "deign of midi dams'?
..
~ ~~~

BASSIN DE TYPE

Seuil denté
Blocs de chute 0.02 Y* -7:- ;

Figure 1- '2 - DCtermination des ~ c t & i s t q u e a du bassin de dissipation pour un nombre


de FROUDE supérieur 4J e t une v i t e w de l'eau l'en& du bassin superieure i 15 mis
(extrait de "design of smd dams")

....-. ..-
< _.
CI.
.
II. LES OW%4G]EZs DE DISSIPATIQN EN GBBJONS
.,
11.1. Svmboles utilisés et W t e s de m e ~ w
e r

4 0 :dimension du tamis laissant passer 90 % en poids du matériau [mm] ;


D : profondeur du bassin de dissipation [m] ;
D' : profondeur de la fondation du barrage par rapport au radier [m] ;
F : nombre de Froude ;
$I : angle de frottement interne du matériau ;
g : accélération de la pesanteur [m-s-z] ; g = 9,81 m.s-2;
Y
J~ = : poids spécifique du gabion s a m é d'eau W.m-31 ;
*
Ys : poids spécifique des blocs du gabion m.rn-31 ;
yw : poids spécriique de l'eau w.m-31 ;
^Ilt
: poids spécifique immergé des terres F.m-31 ;
h : charge sur le déversoir [m] ;
H : hauteur du banage par rapport au bassin avai [m] ;
H : hauteur du barrage par rapport à sa fondation [m] ;
k : coefficient de réducrion du coefficient de débit ;
K : coefficient de Strickler ;
E(, : coefficient de poussée active ;
L : longueur déversante [m]
L' : longueur du bassin de dissipation [m] ;
p : coe%cient de débit ;
n : porosité du gabior, ;
Q = débit total [mj.s-i]
q : débit par mètre linéaire [m.s-1. m-11 ;
v : viresse de I'eau [m.s-I] ;
x : distance de l'impact du jet par rapport au parement aval vertical [m] ;
y : profondeur de la fosse d'affouillement [m] ;
y] : tirant d'eau au pied aval de l'ouvrage [m] ;
yT : profondeur conjuguée dam le bassin aval [m] ;
yn : tirant d'eau normal dans la rivière [m] ;

II.2. = à_ e av ve '. e =

Deux solutions sont envisageables pour l'ouvrage de dissipation, selon que le radier du bassin est
revêtu ou non.

- Bassin sans radier revêtu


On laisse la lame d'eau creuser le fond du lit pour ' c o d t u e r un matelas d'eau suffisant pour
absorber l'énergie cinétique de l'eau Un profü d'équilibre s'établira plus ou moins vite selon la nature'
des matériaux du sol au droit de la chute. la profondeur de la fosse qui se fomera ne dépend que : ~

- de la hauteur de chute H
- du débit par mètre linéaire de seuii.
92 10113 (1112)
Dimendori (rnhtres)
1
10

0,o1

1
10
100 1am
Y
t- Debit (ni3 / s / mi)

- . .... - .- . ,
Soit y la profondeur limite de la fosse sous le niveau aval. La relation empirique établie pa
VERONESE donne :

On peut également citer la formule de SHOKLITSCH, qui contrairement à la f o m d e ae


VERONESE tient compte de la dimension des matériaux (&,,).

Dans des terrains meubles ou dans du rocher altéré, la fondation de l'ouwage en gabions doit être
descendue au moins aussi profondément que la fosse de dissipanon se creusera, ce qui amène i des
coûts de fondation prohibinfs dès que la hauteur de chute ou le débit sont importants.

Le jet à l'aval du seuil décrit une parabole dont le point d'impact se situe à une distance x par
rapport au parement avai vemcai, calculée de la façon suivante :

3
x=1,15 (H-y') -0,67
I h

- Bassin à radier revêtu


Ce type de bassin permet de luniter la dimension des fondations de l'ouvrage qui doivent alors
être descendues au moins aussi profondément que la fondation du radier de dissipation. le radier, d'une
longueur L', est enfoncé d'une profondeur D par rapport au lit mineur naturel du cours d'eau. Le bassin
s'achève en avai par un contre-barrage arasé au niveau du lit du cours d'eau.

-
. .*- --
.. . -.~
.. .
-. ---- - ____---
- . .

Fig. II. 1 - Dimensionnement d'un bassin revêtu.

Soit q le débit par mètre linéaire de seuil déversant, en Suivant le cheminement de I'abaque (fig.
II.2), on obtient L' et y,. La profondeur D est obtenue par la Merence :D = y, -yn
-_.

Au niveau des dispositions constructives, le radier du bassin de dissipation est de préfërence


réahse en deux couches de 0,30 m à 0,SO m d'épaisseur. Cette solution garantit une meilleure solidité
d'ensemble et facilite les éventuels travaux de réparation.

II3. Bassin a ressaut à l'aval d'un talus en Dente oabionnée


Le dimensionnement du bassin est détexminé de facon a y localiser de facon cerraine le ressaut.
Les caractéristiques dependent du nombre de Froude:

yi et v! étant respecrivement le tirant d'eau et la vitesse à I'entrée du bassin.

Ih

--------
I !' l

Fig. 11.3 - Dimensions du bassin de dissipation.

Les abaques de la figure II.4 donnent les valeurs de yi et F, pour diffërenres hauteurs H de
barrages, en fonction du débit q par mètre linéaire de déversoir. Etant donné la rugosité des matelas
Reno, le coefficient de Manning - Strickler utilise dans les calcds est K = 28.

On obtient la longueur L' du bassin, et la profondeur yz a I'aide des formules simplifiées


suivantes lorsque F > 3 :
J J ~ = Y ,(1,4F-0,5)
.
L'=6 . yz
La profondeur D du bassin vaut :
D=Yt-Yn
où y, est la profondeur nomaie en aval du bassin.

Des essais ont été réalisés par le CEMAGREF sur modèles réduits de déversoirs en gadins de
gabions à I'échelle 115. Les déversoirs testés ont les hauteurs standards 2 m, 4 m et 5 m et les pentes
111, 1/2 et 1/3. Les débits maximum simulés sont de 3 m 3 / d d .

Les résultats relevés SUT la figure I1.5 peuvent être appliqués pour les déversoirs de hauteurs
comprises entre 2 et 7 m. Cet abaque donne la longueur du bassin de dissipation au pied d'un banage
en gradins de gabions en fonction de la crue de projet et en fonction de la pente du parement aval.
A pmir de la longueur L' du bassin de dissipation, on en déduit sa profondeur D
D = L'/6 - yn

où j.nest la profondeur normale de l'écoulement à l'aval du bamge.


4

Ouue une bonne résistance au déferlement des crues. les déversoirs en gradins de gabions
présentent une économie importante de la fosse de dissiparion. En effet. les gradins permettent de
réduire de 10 % à 30 % la longueur du bassin de dissipation par rapport aux structures déversantes en
pente inclinée ou en chure vemcale.

Or, est parfois amené à protéger les gadins de gabions en coulant une galette en béton sur le
giron des marches. Cette protecrion a pour effet d'étancher partiellement les gabions er la dissipation
de l'énergie est diminuée. Pour dunensionner alors exactement la fosse de dissipation, on majore de 15
%. 8 ?het O % la longueur lue sur l'abaque no 11.5 respectivement pour les pentes 1!3. 1!2 et 111.

Il est également envisageable de réalise: l'ensemble du parement aval en légère contre-pente (5 à


15 "/O) vers I'amont du barrage. outre une aumentarion de la stabilité du déversoir. cette solution
améliore la dissipation d'énergie. Dans un souci de sécurité. on adopte néanmoins les longueurs. alors
légèrement surdimensionnées. du bassin de dissipation lues dans l'abaque no II.5. Toutefois, la
réalisation de cette conne-pente requiert une attention particulière, notamment lors de l'implantation
des gabions inclinés.
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