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NAVIGATION RADIOELECTRIQUE

(DROITE RADIO)

1) Introduction :

La radionavigation est l’ensemble des procédés utilisant la propagation des ondes


électriques pour obtenir des positions ou des lieux par rapport à des points connus sur
la terre ou dans l’espace. Un navigateur de haute mer a besoin d’un système à
couverture mondiale avec une précision de plus ou moins 1’ , d’équipements peu
coûteux et d’utilisation simple. La navigation côtière comme la pêche exige des
systèmes très peu coûteux et très simples fidèles (surs) et de couvertures limitées. La
prospection pétrolière, l’hydrographie ou le dragage des mines, recherchent des
systèmes très précis (de 100m et quelques m de précision, dans ce cas, c’est la radio
localisation). Il existe un grand nombre de procédés de radionavigation dont beaucoup
ont été expérimentés au cours de la 2ème guerre mondiale mais on continue à l’heure
actuelle à développer de nouveaux systèmes. En réalité, il n’existe pas de systèmes de
radionavigation idéale : précis, bon marché, à couverture mondiale et donnant des
points en permanence.

2) Détermination du point en radionavigation :


a) De point de vue géométrique :

Le point peut être obtenu principalement de 4 façons différentes :

Par détermination de l’azimut sous lequel, le mobile voit des émetteurs fixes
connus : on se place à l’intersection de deux droites issues de deux émetteurs,
orientés selon des azimuts relevés. Les systèmes utilisant ces procédés sont appelés
Azimutaux.

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Par mesure de la distance séparant le mobile des émetteurs fixes connus :
L’intersection des cercles centrés sur les stations émettrices ayant pour rayon des
distances observées définies la position. De tels systèmes sont dit circulaires.

Par mesure de la différence des distances séparant le mobile de couple de stations


fixes : Le point est définit par l’intersection des hyperboles dont les foyers sont les
couples d’émetteurs considérés. Ce système sera appelé système hyperbolique.

On peut se placer enfin par une distance et un relèvement : (c’est le cas du radar).

b) De point de vue radioélectrique :

Le signal radioélectrique quelconque a pour formule y=A.sin(wt+ϕ)


On peut étudier les systèmes utilisant soit :
L’amplitude A
La fréquence F= w/2π
Le temps t
La phase ϕ
3) Rappel sur le radiogoniomètre :

Le radiogoniomètre ou le radio compas est un système radioélectrique employant les


ondes électriques (hertziennes). Le but est de lire sur l’appareil récepteur se trouvant
à bord le gisement instrumental Ɣi ou Zv pour en déduire le lieu géométrique sur
lequel va se trouver forcément le navire. Le Ɣi sera corrigé de l’erreur ou déviation de
l’appareil (d= a.sin 2Ɣi), (a) est une constante dépendant de l’appareil et de la nature
du navire (elle est trop importante sur les grands navires qui peut atteindre jusqu’à
15° et faible sur les petits navires)

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Si la distance (D) séparant la station émettrice et le point estimé du navire ne dépasse
pas 50’ marins on peut confondre le Zv ortho et le Zv loxo et ce dernier sera le lieu du
navire mais si la distance est D>50’ , on doit procéder à la correction Givry α pour
déduire le Zv loxo

a) Déviation du radiogoniomètre de bord :


Le gisement lu sur le cercle azimutal du radiogoniomètre du bord lorsqu’on a relevé
un radiophare s’appelle gisement instrumentale Ɣi. Pour obtenir le gisement vrai Ɣv
correspondant, il faut subir à Ɣi une correction (d) appelée déviation du radiocompas
Ɣv = Ɣi + d. la déviation (d) est due au fer du navire et aussi aux appareils électriques
qui se trouvent au voisinage du cadre, ces fers et ces appareils modifient la
propagation des ondes hertziennes au moment où elles viennent frapper le cadre. On
démontre que cette déviation due au fer du navire et de la forme quadrantale d = a
sin 2Ɣi , Ɣi étant le gisement observé compté de 0° à 360° à partir de l’Avant vers
Tribord, a étant une constante positive , elle dépend de des dimensions du navire , de
la hauteur de l’appareil au-dessus de l’eau, de la position de l’appareil par rapport aux
masses de fer et aussi de la longueur d’onde utilisée. Pour les grands navires, (a) peut
atteindre facilement 10° ou 15°, sur les petits navires elle ne dépasse pas 3°. On
éliminera la valeur de (a) en plaçant le radiogoniomètre loin de toutes les masses
métalliques mais il n’existe pas encore des procédés efficaces permettant de
compenser la déviation. Pour cela, il est donc nécessaire de faire la régulation du
radiogoniomètre du bord c à d dresser une courbe des déviations en fonction des
gisements instrumentaux. Cette courbe se dresse généralement sans qu’elle soit
nécessaire de faire tourner le navire, il suffit quel que soit le cap ou quel que soit le
lieu où l’on se trouve en connaissant la position exacte du navire, de relever sur tout
l’horizon le plus grand nombre possible de postes dont les directions Zv sont connues :
on a ainsi Ɣv = Zv – Cv et d = Ɣv – Ɣi. On a ainsi un tableau des déviations en fonction
des gisements instrumentaux. La courbe de cette déviation est une courbe
sinusoïdale.
b) Tracé des relèvements radiogoniométriques , Correction Givry :
Le relèvement d’un radiophare R pris sur l’appareil est en réalité l’angle sphérique Nv
ZR égale relèvement orthodromique, trajectoire sur la surface terrestre de l’onde
hertzienne. Si l’on connaissait l’angle α formé par la loxodromie ZA et l’orthodromie
Z͡A, on pourrait dire que le lien exacte résultant de l’observation est la loxodromie
passant par A d’angle Zv lox = Zv orth ± α

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La valeur de α est donnée par la formule : α en degré, α = ½ g sin ϕm , g étant le
changement en longitude entre le point exacte Z et le poste côtier A , et ϕm est la
latitude moyenne entre le point A et Z. Comme on ne connait pas à l’avance le point
exact du navire on pourrait utiliser le point estimé. On admet que l’on peut négliger la
correction givry quand elle est inférieure à 0,5°. Le radiogoniomètre est loin de donner
cette précision même à courte distance. Or, pour que α = 0,5° si l’on se trouve par
exemple par ϕm=45°, on doit avoir g=1°,4, ce qui correspond à une distance de 60
miles marins. Si le radiophare est à moins de 50 ou 60 miles marins on peut toujours
pratiquement négliger la correction givry et prendre comme lieu pratique la
loxodromie Zv hoxo = Z ortho = Cv + Ɣv , si le radiophare est à plus de 50 ou 60 miles
marins du navire , on devra prendre pour lieu c à d le relèvement corrigé Zv loxo = Zv
ortho + Ɣv ± α . Aucune difficulté ne suppose pour le signe de α, étant donné que la
courbure de l’orthodromie est toujours tournée vers l’équateur.
✓ α est négatif si le navire est à l’Ouest du radiophare dans l’hémisphère Nord.
✓ α est positif si le navire est à l’Est du radiophare dans l’hémisphère Nord.
La règle des signes se renverse pour l’hémisphère Sud.

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c) Droite radio ou procédé Hardant :

Quand la distance du navire au poste côtier (radiophare) est grande, il est souvent
très difficile de tracer sur une très grande longueur le relèvement loxodromique,
lieu pratique du navire. On peut alors utiliser la méthode suivante dite méthode
Hardant qui permet de traiter le relèvement loxodromique de façon analogue à une
droite de hauteur. On peut calculer la distance (ZeZ) qui est assimilée à (Hv-He) dans
une DH et la direction ZeZ également assimilée à l’Azimut. Ces deux quantités étant
connues, on peut obtenir le lieu pratique du navire et que l’on appellera droite
radiogoniométrique , cette droite peut être ensuite combinée avec d’autres lieux
géométriques pour enfin déterminer un point exacte du navire.

En effet, on traite le relèvement gonio loxodromique comme une droite de hauteur


en calculant le point probable ou point déterminatif se trouvant sur le lieu
géométrique en assimilant l’écart ZeZ à l’intercept et la direction ZeZ au
relèvement de l’astre.

On procède alors comme suit :

1. On calcule d’abord la route loxo V joignant la station au point estimé du


navire et la distance m sur cette route loxo

tg V = e/l l = ϕR – ϕe, g = GR – Ge, e = g.cos ϕm, m = e/sin V = l / cos V

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2. On calcule ensuite l’angle θ :

θ = | V – Zv loxo |

3. On calcule la distance ZeZ = m sinθ , et la direction ZeZ = Zv loxo ± 90°

Le point Z est le point le plus probable où peut se trouver le navire dont les
coordonnées sont calculées par un calcul numéro 1 :

Rv = ZeZ = Zv loxo ± 90°

m’ = ZeZ = m sin θ

l’ = m’ cos Rv

e’ = m’ sin Rv => g’= e’/cos ϕm ϕm = ϕe + l’/2

ϕz = ϕe + l’

Gz = Ge + g’

Remarque : Tant que θ est fort, l’observation faite à l’appareil n’est pas correcte.
Il faut obtenir un point sur le relèvement loxo plus rapproché du point estimé du
navire.

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