2021 01 QuaisEcrans MTLE

Travaux Maritimes et Fluviaux – Quais écrans
Minh Thu LE – VINCI CONSTRUCTION MARITIME ET FLUVIAL
Quais écrans
Ecole des Mines d’Alès

2021
Ecole des Mines d’Alès - 2021

Sommaire
Introduction
Qu’est-ce qu’un quai écran?
Les systèmes d’ancrages
Les tirants
Calculs de soutènement appliqué aux quais écrans
Les poutres de couronnement
2 Ecole des Mines d’Alès - 2021

Introduction
Le changement climatique d’ici à 2100 :
C’est une hausse moyenne des

températures et des niveaux de mer à la
surface du Globe.
La COP 21 a pour objectif +2 °C
L’élévation du niveau marin va se poursuivre

progressivement et devrait atteindre 60 cm
moyen d’ici la fin du siècle, sachant qu’une
élévation de 1m n’est pas exclue.

Introduction
Les impacts sur les ouvrages côtiers:
Accélération de l’érosion (exemple de

Soulac-sur-Mer – côte aquitaine)
Submersion : La Faute-sur-mer après

le passage de Xinthya

Introduction
Les impacts sur les ouvrages côtiers:
Évolution des zones d’agression

vis-à-vis de la corrosion
Évolution de l’acidité des océans

Introduction
L’adaptation nécessaire des infrastructures :
La montée des eaux va développer de nouveaux marchés, d’où découleront de nombreux projets
de travaux maritimes et fluviaux.

Introduction
A court terme
Élévation du niveau d’eau de 50 cm

Introduction
Des navires de plus en plus grands
Kingston Container
Terminal (Jamaïque):
Réhabilitation d’un
quai existant qui
accueillait des porte
conteneurs de 9000
TEU avec 13m de
tirant d’eau pour
accueillir des porte
conteneurs de 14.400
TEU avec 16m de
tirants d’eau.
Le premier navire CMA-CGM T.ROOSEVELT embarquant 14.414 conteneurs a été accueilli début Mai 2020


Exemple d’ancrage par rideau de palplanches continues :
Ecran principal Rideau

d’ancrage
Lierne
Tirant


Du fait que des tirants d’eau important sont nécessaires à l’accostage des
navires, les quais écrans de quai sont rarement auto-stables.
Ils sont donc le plus souvent ancré en tête, à un niveau permettant de
disposer des tirants subhorizontaux hors d’eau.
Ces tirants doivent alors être ancrés à l’arrière dans le remblais du quai.
Le système d’ancrage le plus classique est usuellement réalisé par un
second rideau de palplanches continues :
10 Coupe du Môle de Pêche d’Abidjan Ecole des Mines d’Alès - 2021

Les systèmes d’ancrage

Mais de nombreux autres systèmes sont possibles :


Exemple de rideau d’ancrage en palplanches discontinues :


Exemple d’un système d’ancrage par dalles de frottement :
13 Quai pour les Silos à Grain de Dunkerque Ecole des Mines d’Alès - 2021

Exemple d’un système d’ancrage par plaques en béton armé :
14 Ancrage du rideau en retour Terminal Conteneur de Kingston Ecole des Mines d’Alès - 2021

On peut aussi utiliser des ancrages ponctuels profonds :
Tube acier Barrette T en Paroi Moulée


Voir des structures d’ancrage plus complexes :
Ancrage sur
chevalement de pieux 1 Tirant
2 Massif Béton
3 Niveau d’eau
4 Ecran Principal
5 Niveau du bassin
6 Pieu incliné vers l’avant
7 Pieu incliné vers l’arrière

Exemple d’un système d’ancrage mixte :
sur éléments profond et ponctuellement sur chevalement de pieux :
17 Coupe type du Terminal Conteneur de Kingston


Exemple d’un système d’ancrage mixte :
sur éléments profond et ponctuellement sur chevalement de pieux :
18 Vue en plan structurelle du Terminal Conteneur de Kingston Ecole des Mines d’Alès - 2021

Une autres possibilité est de s’ancrer directement dans le terrain à l’aide
de tirants précontraints…
1 Niveau d’eau
2 Ecran Principal
3 Longueur libre
4 Niveau du bassin
5 Niveau du substratum
6 Scellement du tirant


…ou passif
7 Longueur neutralisée
(à travers le cône de poussée)
8 Longueur participante
9 Ecran principal
10 Tirant, pieu ou micropieu
fonctionnant en traction


On peut aussi utiliser des systèmes d’ancres mises en place par battage
Remblai
Poteau
Marno-Calcaire de Saint-Ouen
Ancres 'PLATIPUS'


Les quais en écrans possèdent généralement des rideaux en retour qui
nécessitent le plus souvent d’être ancrés. 2 principales solutions existent :
Ancrer le rideau en retour Disposer des tirants en diagonal

indépendamment + nécessite moins de tirants
- induit des efforts de traction selon l’axe
+ fonctionne bien mécaniquement des 2 écrans
- nécessite plus de longueur de tirants ou
- nécessite un rideau arrière en retour - nécessite des tirants perpendiculaires aux
diagonales (devant être ancrés)


Exemple de quai avec un ancrage du rideau en retour indépendant :
23 Terminal Conteneur de Kingston Ecole des Mines d’Alès - 2021


Exemple de quai avec un ancrage du rideau par des tirants en diagonal :

Les tirants
Les tirants usuels, mis en place sub-horizontalement sont des ronds pleins
de section assez importante (diamètre usuellement entre 50mm et
150mm) afin principalement de limiter le déplacement du rideau principal
et l’effet de la corrosion.
Ces tirants sont composés de barres assemblées à l’aide de raccords
taraudés (coupleurs) qui se vissent sur un filetage réalisé à leur extrémité.

Les tirants
On peut utiliser des tirants avec filetage ordinaire, mais la section
résistante est alors réduite.
dnet < d
Tirants avec filetages ordinaires

Les tirants
On lui préféré généralement les barres à extrémités refoulées dont la
section résistante est conservée :
27 Tirants à extrémités refoulées Ecole des Mines d’Alès - 2021

Les tirants
Les raccords ou coupleurs permettent d’assembler les barres entre elles
par vissage :
28 Principe des raccords ou coupleurs Ecole des Mines d’Alès - 2021

Les tirants
Cependant, afin d’ajuster la longueur du tirant, il est nécessaire d’utiliser
des manchons ou ridoirs ayant un filetage inversé d’un côté. On peut ainsi
resserrer les barres entre elles en vissant le ridoir.
29 Principe des ridoirs ou manchons Ecole des Mines d’Alès - 2021

Les tirants
Exemple d’ajustage des tirants par vissage des ridoirs :

Les tirants
Pour éviter qu’apparaissent des moments fléchissant trop important dans
les barres, il est possible de créer des liaisons rotulées entre elles :
31 Principe de liaisons rotulées entre barres dans un Ecole

plan des Mines d’Alès - 2021
Les tirants
Exemple de tirants avec liaisons rotulées dans le plan vertical :

Les tirants
Des liaisons spéciales permettent de libérer les rotations dans les 2 plans :
33 Principe de liaisons rotulées entre barres dans 2 plans

Les tirants
Il est ensuite nécessaire de relier le tirant au rideau principal et au système
d’ancrage. De nombreuses solutions existent, souvent liées à la nature des
écrans mis en place :

Les tirants
La principale exigence à prendre en compte est que la liaison du tirant
avec un écran doit permettre d’accommoder les rotations.
En effet, lorsque que l’écran se déplace horizontalement (principalement
sous charges d’exploitation et d’amarrage), le tirant, lui est bloqué en
déplacement vertical par le remblais. S’il est aussi bloqué en rotation, un
moment fléchissant important peut apparaitre.
Le même phénomène est à craindre en cas de tassements du remblais : le
tirant est souple sur sa longueur, mais s’il est encastré à ses extrémités,
l’effort apparait à sa jonction avec l’écran qui reste fixe.
Sans cette disposition, le risque de rupture par plastification de la tête de
tirant est à craindre.

Les tirants
Lorsque l’écran est en palplanches, on peut disposer les tirants
directement dans les creux des palplanches :
Pour permettre la rotation, on utilise En cas de forte rotation,

souvent un écrou sphérique et une on peut utiliser un
plaque d’appui usinée. (L’amplitude système de double chape
de la rotation est cependant limitée) avec un ancre à œil

Les tirants
Cependant, les rideaux de palplanches n’ayant pas de raideur dans le
sens longitudinal, faut usuellement disposer un tirant dans chaque creux
de palplanches.
Pour limiter le nombre de tirants, on dispose alors une lierne horizontale
pour répartir l’effort. Ce type de lierne est souvent composé de
2 profilés en U comme illustré ci-dessous :

Les tirants
Lorsque l’écran est un rideau mixte, les têtes de tirants sont usuellement
disposés en tête de tubes, puis bétonnés. Là encore, l’ancrage du tirant
doit permettre la rotation :

Les tirants
Même principe pour des parois moulées ou des ouvrages en béton :


En ce qui concerne le dimensionnement des écrans, il convient de
distinguer :
Les rideaux simplement encastrés
en pied pour les ouvrages (faible hauteur)
Les rideaux avec un seul lit d’ancrage
Les ouvrages complexes comportant

plusieurs lits de tirants, impliquant une
vérification de la stabilité pour chaque
phase de travaux.


Ils existent plusieurs méthodes de calculs des écrans de soutènement
Méthode historique dite « à la rupture »
(ou Méthode à l’Equilibre Limite MEL selon norme NF P 94-282)
Elle fait intervenir les états limites de poussées et de butées

Elle peut être utilisée analytiquement (calcul manuel) ou avec un tableur
Elle ne permet pas de calculer de déplacements
Elle ne permet pas de tenir compte du phasage de réalisation


Méthode élasto-plastique ou aux modules ou coefficients de réaction
(ou Méthode d’Intéraction Sol Structure MISS selon norme NF P 94-282)
Le calcul est fondé sur une loi de comportement élasto-plastique reliant la

déformation de l’écran à la pression du sol appliquée sur chaque point de
l’écran (barre avec appuis élasto-plastiques)
Elle nécessite l’utilisation de logiciel permettant un calcul élasto-plastique
(RIDO, Paroi, K-REA, etc…)
Elle permet l’évaluation du déplacement horizontal de l’écran
Elle permet de tenir compte du phasage de réalisation (historique de l’état
de contraintes du terrains et des déplacements)
Nota : c’est méthode est très utilisée en France


Méthode aux éléments finis (classée comme
Méthode d’Intéraction Sol Structure MISS selon norme NF P 94-282 )
L’ensemble du système (écran et terrain) est modélisé selon des loi de

comportement généralement complexe
Nécessite l’utilisation de logiciels spécifiques aux éléments finis non-
linéaire (PLAXIS, CESAR, etc…)
Elle permet de tenir compte du phasage de réalisation (historique de l’état
de contraintes du terrain et des déplacements)
Elle permet de calculer le comportement du terrain en tout point du modèle


La Méthode à la rupture
En premier lieu on calcule les diagrammes de poussée derrière l’écran :
la poussée horizontale des terres est égale à : σ h' ( z ) = Kaδ γ r z
(ou modifiée en fonction de la géométrie du remblais derrière l’écran)
la poussée d’un éventuel dénivelé d’eau
les poussées horizontales dues aux surcharges sur le terre-plein


Calcul des diagrammes de poussée : effet d’un dénivelé d’eau


Calcul des diagrammes de poussée : effet d’un talus limité en tête


Calcul des diagrammes de poussée : surcharge régnant à distance finie de
l'écran


Calcul des diagrammes de poussée : surcharge limitée


Calcul des diagrammes de poussée : surcharge linéaire
Equation de Boussinesq Méthode de Krey
4.Q m2.n
π ϕ 
Pour m > 0.4 p= .
(
π.h m2 + n2 )
2
Q 0.203.n
p= .
P = Q.tg  − 
Pour m < 0.4
(
h 0.16+ n2 2 ) 4 2

Calcul des diagrammes de poussée : surcharge localisée non répartie le
long de l’écran


Calcul à la rupture d’un rideau auto-stable
On considère que :
l’écran est parfaitement rigide
Le sol derrière l’ouvrage est en état

limite de poussée (résultante P
d’un diagramme calculé avec
σh’ = Ka σv’ à l’arrière du rideau)
Le sol devant l’ouvrage est en état

limite de butée (résultante B
d’un diagramme calculé avec
σh’ = Kb σv’ devant le rideau)
Une force C appelée contre-butée

se développe en partie inférieure
du rideau pour l’équilibrer


On obtient alors le diagramme des résultantes horizontales ci-après :
Il fait apparaître le point de pression

nulle I
On écrit en O l’équilibre des Moments :

ΣMoments/O = 0 (afin de supprimer
C de l’équation)
On obtient une équation du 3ème

degré en x.
On trouve ainsi la position de O(x)

et ensuite B, la butée.
On écrit l’équilibre des forces :

ΣF = 0 soit C = B-P1-P2, d’où y


En pratique, la contre-fiche, hauteur sur laquelle se développe la contre-butée
est prise forfaitairement égale à 20 % de la partie en butée sur x.
On obtient alors la longueur du rideau égale à :
Lrideau = H+t+1,2x
Tous les efforts sont ainsi déterminés :
 On recherche le point d’effort tranchant nul
(z1 tel que P=F)
P
 Le moment fléchissant maximum est au point
d’effort tranchant nul.
F
Z1


On vérifie alors que le moment fléchissant trouvé est inférieur au moment
résistant du rideau valant selon l’Eurocode 3-5 :
avec :


Calcul à la rupture d’un rideau ancré en tête
Dans les mêmes hypothèses que
précédemment :
Détermination du diagramme résultant

de la pression des terres
En plus des efforts définis précédemment,

le rideau est soumis à T due au tirant.
Le système est hyperstatique. Il convient

donc de faire une hypothèse
supplémentaire pour le rendre isostatique.


On suppose que le point I, de pression
nulle est également un point de moment nul.
On peut ainsi considérer que la partie
inférieure à I en replaçant l’action de
la partie supérieure par τ.


La suite du calcul se conduit comme pour le rideau encastré en pied, sans
tirant.
On procède alors aux étapes de calcul suivantes :
Recherche de la position de l’axe de rotation O (calcul de x)
Détermination de la contre-butée C
Longueur de la contre-fiche au-delà de O égale à 0,20x.
On obtient alors la longueur de l’écran.
Puis recherche les points d’efforts tranchants nuls pour évaluer le moment
maximum.


Calcul à la rupture d’un rideau ancré en tête en simple butée
Les rideaux ancrés peuvent également être
calculés en supposant qu’ils sont simplement A
butés en pied.
Le problème est alors isostatique.
Dans ces hypothèses :
soit on prend une sécurité de 2 sur la butée P
pour évaluer la fiche (sécurité à priori : Kp = Kp/2 )
soit on multiplie la fiche théorique x par √2

( sécurité à postériori )


Calcul de la position de l’ancrage : Méthode simplifiée (conservative)
Par cette méthode graphique, on peut pré-dimensionné rapidement la position
d’un système d’ancrage afin qu’il n’influe pas sur les poussées de l’écran :


Calcul de la position de l’ancrage : Méthode de Kranz
Par cette méthode, on vérifie la stabilité générale du système.


Il s’agit de vérifier le non glissement le long du plan OO’ entre O (point d’effort
tranchant nul du rideau frontal) et O’ (point d’effort tranchant nul du rideau
d’ancrage). Si le rideau est simplement buté, le point d’effort tranchant nul est
confondu avec le pied du rideau.


Le prisme OBB’O’ est soumis aux forces suivantes:

- Poids G du massif
- Résultante de poussée PA sur le rideau d’ancrage
- Traction max disponible Am


Les réactions suivantes sont mobilisées:

- La réaction du rideau frontal, égale à la résultante P de poussée des terres
seule sur ce rideau jusqu’au point O.
- La réaction de contact Q le long du plan OO’, inclinée de l’angle φ sur la
normale.

Ces différentes forces doivent être en équilibre et la construction du polygone

des forces permet alors de déterminer la traction maximale disponible (Am).
Cette valeur est ensuite comparée à la valeur de traction dans le tirant issue
du cas de charge associé et la vérification porte sur le facteur de sécurité
entre ces deux valeurs.


Nota 1:
La surcharge sur le TP doit être placée de la manière la plus défavorable,
suivant l’inclinaison β sur l’horizontale du plan de glissement profond OO’.
- Si β > φ, Q est néfaste à la stabilité de l’ensemble donc il faut mettre la
surcharge en avant du rideau d’ancrage.
- Si β < φ, Q est favorable à la stabilité de l’ensemble donc il faut limiter la
surcharge en arrière du rideau d’ancrage.


Nota 2:
L’influence d’une couche cohérente (de cohérence c) se traduit sur le
polygone des forces par une force Fc parallèle à la ligne de glissement
profond et d’intensité égale à c*lc, lc étant la longueur de la ligne de
glissement à travers la couche considérée.


Vérification d’un ancrage fonctionnant en butée :
L’effort dans le tirant doit rester inférieur à la butée mobilisable :
θ ≤ B/2


Vérification d’un ancrage fonctionnant par frottement :
L’effort dans le tirant doit rester inférieur au frottement mobilisable :
θ ≤ P × tgϕ / 1,5


La Méthode Elasto-Plastique
On considère l’écran comme une poutre sur appui élasto-plastique comme
illustré ci-dessous :
Raideur de l’ancrage
(tirant + déplacement de l’ancrage)
I et E pour
1ml d’écran


Les ressorts de terrain suivent généralement une loi effort-déformation
élasto-plastique parfaite comme illustré ci-dessous :
Etat Limite Domaine Etat limite

de Poussée Elastique de Butée


De nombreuses formulations du coefficient Kh, correspondant à la raideur du sol, permettant
en théorie de calculer les déformations de l’écran, ont été élaborées aux fils des ans…
Extrait de l’article « un siècle de méthode de calcul de soutènement »
71 de Luc DELATTRE (LCPC) Ecole des Mines d’Alès - 2021


La norme d’application nationale NF P94-282 Ouvrages de Soutènement -
Ecrans, préconise en Annexe F l’utilisation de la formule de P. SCHMITT :
4
 EM  3
 
α
kh = 2  
1
 Estr I str  3
 
 B0 
avec :
kh, coefficient de réaction horizontal du sol vis-à-vis de l’écran
EM, Module Pressiométrique Ménard
α, Coefficient rhéologique (passage du module de Eodométrique au module de Ménard)
EstrIstr, produit d’inertie d’un élément de longueur B0
B0, Longueur de référence prise égale à 1m


Ainsi que les valeurs de α à considérer :


Résultats dans
l’écran principal
Résultats dans le
rideau d’ancrage
74 Exemple de calcul selon la méthode élasto-plastiqueEcole des Mines d’Alès - 2021


La Méthode aux Eléments Finis
L’ensemble du système terrain et écran est modélisé.
Il est donc possible tenir compte de configurations géométriques difficilement
modélisables par la méthode aux modules de réactions et, entre autres, de vérifier
les tassements à l’arrière du rideau.
Moment fléchissant dans Moment fléchissant

le rideau d’ancrage dans l’écran principal
75 Exemple de modèle de quai aux Eléments Finis Ecole des Mines d’Alès - 2021

La Méthode aux Eléments Finis
L’ensemble du système terrain et écran est modélisé.
Il est donc possible tenir compte de configurations géométriques difficilement
modélisables par la méthode aux modules de réactions et, entre autres, de vérifier
les tassements à l’arrière du rideau.
Moment fléchissant dans Moment fléchissant

le rideau d’ancrage dans l’écran principal
76 Exemple de modèle de quai aux Eléments Finis Ecole des Mines d’Alès - 2021

Justification des palplanches et tubes : Prise en compte de la corrosion





80 Chantier de Projenor au Havre Ecole des Mines d’Alès - 2021


Une poutre de couronnement c’est quoi et surtout quel est son intérêt?
Rigidifier l’ensemble du quai

Transmettre et diffuser les efforts d’accostage et d’amarrage aux structures d’ancrage du quai et au
terrain encaissant
Supporter la voie de roulement avant des portiques
Supporter la charge de l’essieu avant d’un Reach Stacker
Supporter des charges statiques à proximité ou sur la poutre
Répartir des efforts de poussée en cas de rupture d’un tirant
Accueillir des apparaux de quai et d’autres équipements, comme :
- Les bollards d’amarrage,
- Les systèmes de défenses d’accostage,
- Les échelles d’accès au plan d’eau,
- Les caniveaux,
- Les fosses électriques,
- Les fosses pour prises d’eau douce et bouche à incendie …
Apparaux de quai Trelleborg


Une poutre de couronnement c’est quoi et surtout quel est son intérêt?
Section variable allant de quelques dm² à plus de 10m²

Section généralement rectangulaire
Avec ou sans retombée


Généralités sur les méthodes de construction
Les trois étapes essentielles dans la réalisation d’une poutre de couronnement sont :
Le coffrage
Le ferraillage
Le bétonnage
Les diverses contraintes qui doivent amenées un choix judicieux de la méthode de réalisation sont :
La géométrie non rectiligne des rideaux

La présence d’eau le plus souvent d’un côté de la poutre
Les phénomènes marins (houle, marée)
Des retombées de poutre souvent immergées sous le niveau des plus basses eaux
La connexion acier/béton
Pas de méthode meilleure qu’une autre, plutôt une méthode adaptée

à la situation rencontrée, aux contraintes du chantier et du site !


Etat de départ du mur de quai : L’arase supérieure du quai doit être à la côté finale (recépage
terminé)


Lorsque des profilés ouverts (tubes, HZM, caissons) sont utilisés, il faut s’assurer :
d’avoir curé le terrain à l’intérieur sur au moins 3 « diamètres »
d’avoir réalisé un béton de propreté ou d’avoir disposé un fond de coffrage dans le cas où il n’y a
pas de terrain dans le pieu


Méthodes de construction : coulage des poutres en place
Coffrage traditionnel
Fond de coffrage constitué de
contre-plaqué découpé à la
forme du rideau
Maintien réalisé par un système
de fixation sur le rideau
métallique
Construction du quai porte-conteneurs de Gennevilliers, France


Méthode qui tend à disparaitre

Découpe de coffrage contraignante mais qui permet de s’adapter aux
irrégularités du rideau
Mise en œuvre chronophage
Envisageable pour des poutres de faible section (section max environ 0.4m² à
0.5m²)


Ouvrage fini : quai porte-conteneurs de Gennevilliers, France


Coffrage à aiguilles
Fond de coffrage constitué de petites aiguilles

Aiguilles permettant d’épouser la géométrie du rideau et donc de coffrer la sous-face de la poutre côté bassin
Maintien réalisé par un système de fixation sur le rideau métallique


Coffrage à aiguilles : systèmes de fixation par poinçonnement
Charge autorisée par support : 1500kg

Surcharge autorisée : 1000kg/ml
Section de poutre envisageable : jusqu’à 0.4m²


Coffrage à aiguilles : systèmes de fixation MDBS

Section de poutre envisageable : jusqu’à 0.8m²


Coffrage à aiguilles : systèmes de fixation HD

Section de poutre envisageable : jusqu’à 3m²


Coffrage à aiguilles
Les aiguilles permettent un coffrage précis de la géométrie

particulière du rideau
Permet de réaliser des sections de poutres importantes en
fonction du système de fixation choisi
Les aiguilles forment un système complexe à nettoyer et
sensible à la houle.


Equipages mobiles
Fond de coffrage qui peut être du béton de propreté, du

coffrage perdu, du coffrage à aiguilles…etc.
Rendement accru car aucun besoin de remonter tout le
linéaire de coffrage à chaque déplacement
Coût important de la structure métallique


Equipages mobiles
La limite de chargement pour ce mode de coffrage est « illimitée », elle dépend de la stabilité
et de la résistance de l’équipage mobile en lui-même.
Il faut donc évaluer l’impact du prix de l’équipage mobile par rapport au rendement attendu


Méthodes de construction : emploi de la préfabrication
Des éléments préfabriqués peuvent être utilisés comme coffrage
Souvent employés comme coffrages perdus, il est possible dans certains cas de les faire participer
à la reprise des efforts en phase d’exploitation sous certaines conditions de ferraillage
Ces éléments doivent être dimensionnés pour toutes les phases provisoires (décoffrage et levage,
bétonnage…etc.)
Attention à ne pas faire d’éléments préfabriqués qui ne peuvent pas être levés par la grue de
chantier !


Typologie des éléments préfabriqués : élément en U
Construction du quai porte-conteneurs de Lomé (Togo)
Section de poutre envisageable : à partir de 1m² et au-delà, cela

dépend des moyens de levage à disposition


Typologie des éléments préfabriqués : élément en L
Construction du quai du Pourquoi pas, France
Section de poutre envisageable : jusqu’à environ 1m² (voir la stabilité et

la poussée de béton)


Typologie des éléments préfabriqués : élément en dalle avec retombée
Construction du quai du SGD à Dunkerque, France
Section de poutre envisageable : jusqu’à environ 1m² (voir la stabilité et

le poussé de béton)


Justification des éléments préfabriqués en phase provisoire : Stabilité à la pose
La stabilité de l’élément doit être vérifiée pour TOUTES les phases de travaux.
Pour que l’élément soit auto-stable, la résultante des charges (Poids propre, béton, piétons…etc.) ne doit pas
sortir du rideau sur lequel il est appuyé:
Exemple d’élément en L auto-stable lors de la phase de pose
Ne pas oublier de prendre en considération que des ouvriers peuvent

marcher sur l’élément préfabriqué et donc le déstabiliser


Si l’élément n’est pas clavé au tube lors de la phase de bétonnage et s’il n’est pas symétrique, l’élément peut
être déséquilibré. La stabilité de l’élément peut être déterminée en calculant la somme des moments
déstabilisants sur la somme des moments stabilisants par rapport au point A.
Le rapport doit être inférieur à 1 (même un peu moins pour garder de la

sécurité sur les incertitudes liées à la mise en œuvre)


S’il est impossible de justifier la stabilité de l’élément, on doit venir le stabiliser par un moyen externe
Les moyens qui servent au maintien doivent être justifiés par le calcul


S’il est impossible de justifier la stabilité de l’élément, on doit venir le stabiliser par un moyen externe
Les moyens qui servent au maintien doivent être justifiés par le calcul


Justification des éléments préfabriqués en phase provisoire : Décoffrage et levage
Les éléments préfabriqués doivent, ainsi que leurs organes de levage, résister au décoffrage + levage
Ces organes de levage peuvent être dimensionnés en respectant la méthode suivante :
Explicitation du Qadhérence (kN/m²)

Coffrage en acier ou plastique huilé 1
Coffrage en bois vernis huilé 2
Coffrage en bois rugueux 3
Source : ARTEON-HALFEN
AVEC
Explicitation du Cdynamique
Grue fixe ou sur rails v <1m/s 1.15
Grue fixe ou sur rails v >1m/s 1.3
Pont roulant vitesse v< 1m/s 1.15
Pont roulant vitesse v> 1m/s 1.6
Levage et déplacement sur terrain plat 2
Levage et déplacement sur terrain accidenté 4
Source : ARTEON-HALFEN


Coefficient d’élingage = 1/cos(β)
AVEC
Eviter tant que possible

d’avoir un angle β d’élingage
supérieur à 30° !


Exemple d’ancres à pied type ARTEON
On choisit la CMU ancre > Ed


Justification des éléments préfabriqués en phase provisoire : Décoffrage et levage- ancre à pied
fck = fcj pour les décoffrages avant 28j !

Cela permet de donner la résistance minimum de prise du béton
avant décoffrage pour éviter les ruptures de cônes de béton




Justification des éléments préfabriqués en phase provisoire : Bétonnage des préfas en U et en L
Les éléments préfabriqués en forme de U et de L subissent des efforts dus à la poussée du béton sur leurs parois verticales
Ces parois doivent être dimensionnées pour reprendre la poussée du bétonnage en phase provisoire
La poussée des bétons frais est reprise dans la norme NF P18-451, celle-ci est influencée par les facteurs suivants :
• Poids volumique du béton (γ en kN/m3)
• Ouvrabilité/Slump mesuré au cône d’Abrams (A en cm)
• La hauteur de béton frais( h en m)
• La dimensions minimales du coffrage (d en mm)
• La vitesse de remplissage ou vitesse de levée du béton (v en m/h)
La poussée de béton à retenir est le minimum de (p1;p2;p3;150kPa) avec :

p1 = pression hydrostatique du béton frais(ϒbéton.Hbétonnage)
p2 = effet de voûte entre les deux parois du coffrage (fonction du slump et de la vitesse de bétonnage)
p3 = effet de la prise du béton (fonction du slump, de la vitesse de bétonnage et de la température)
Pour les BAP, il faut prendre la poussée hydrostatique en première approche


Justification des éléments préfabriqués en phase provisoire : Bétonnage des préfas en U et en L
La poussée de béton à retenir est le minimum de (p1;p2;p3;150kPa) avec :

p1 = pression hydrostatique du béton frais(ϒbéton.Hbétonnage)
p2 = effet de voûte entre les deux parois du coffrage (fonction du slump et de la vitesse de bétonnage)
p3 = effet de la prise du béton (fonction du slump, de la vitesse de bétonnage et de la température)
Graphe de p1 Graphe de p2 Graphe de p3


Méthodes de construction : Synthèse
Section de béton à réaliser (m²)

0 1 2 3 4 5 6
Coffrage à aiguilles avec système par poinçonnement
Coffrage à aiguilles avec système MDBS
Coffrage à aiguilles avec système HD
Coffrage par éléments préfabriqués en dalle
Coffrage par éléments préfabriqués en L
Coffrage par éléments préfabriqués en U
Choix de la méthode en fonction de la section de la poutre, de l’environnement de travail et du linéaire à réaliser

Si des parties de la poutre sont sous eau, il est préférable de privilégier la préfabrication pour ces parties
La stabilité externe et interne des éléments préfabriqués doivent être vérifiées pour chaque phase de travaux

Merci de votre attention !

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Pour permettre la rotation, on utilise En cas de forte rotation,