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CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
Série : OUVRAGES
DUCS D’ALBE
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Ducs d’Albe page 1
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
DUCS D’ALBE
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1. OBJET_______________________________________________________________________________4
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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
6.4 INSTABILITE EXTERNE : ETAT-LIMITE DE MOBILISATION DU SOL EN BUTEE________18
6.4.1 MODELISATION A LA RUPTURE________________________________________________18
6.4.1.1 Principe____________________________________________________________________________18
6.4.1.2 Méthode de Blum (modifiée dans EAU)__________________________________________________19
6.4.1.3 Méthode de Brinch Hansen_____________________________________________________________20
6.4.1.4 Condition d’état-limite________________________________________________________________20
6.4.2 MODELISATION ELASTO-PLASTIQUE (OU « AU COEFFICIENT DE REACTION »)______20
6.5 INSTABILITE INTERNE : ETATS-LIMITES DE RESISTANCE STRUCTURALE____________21
6.5.1 CADRE DES METHODES DEVELOPPEES DANS CE FASCICULE_____________________21
6.5.2 PLATEAU DE FLEXION-TORSION_______________________________________________22
6.5.3 PIEUX_______________________________________________________________________22
6.6 DEPLACEMENTS EN TETE________________________________________________________22
7. COEFFICIENTS PARTIELS___________________________________________________________23
7.1 COEFFICIENTS DE VALEUR_______________________________________________________23
7.2 COEFFICIENTS DE MODELE_______________________________________________________24
7.2.1 EN SITUATIONS DURABLES ET TRANSITOIRES___________________________________24
7.2.2 EN SITUATIONS ACCIDENTELLES_______________________________________________25
8. TEXTES DE REFERENCE____________________________________________________________25
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RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
DUCS D’ALBE
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1. OBJET
Le présent fascicule présente les règles de justification semi-probabilistes aux états-limites pour les
ducs d’Albe. Il concerne plus particulièrement le ducs d’Albe « souples » et renvoie aux autres
fascicules (notamment Quais-poids et Gabions de palplanches) pour les ducs d’Albe « rigides ».
d’exposer les modèles employés pour écrire les conditions d’état-limite (voir la section 6 de
ce fascicule),
de proposer des valeurs des coefficients de modèle (voir la section 7.2 de ce fascicule).
Les vérifications des ducs d’Albe sous l’action sismique ne sont pas décrites dans ce fascicule ; il
convient de se reporter au document STC ER-QG 94.02 de juin 1994 : Risques dynamiques pour les
ouvrages maritimes et fluviaux - fascicule N°1 - Prise en compte du séisme dans la conception et la
justification des ouvrages portuaires intérieurs neufs.
Ce fascicule ne doit pas être utilisé séparément des autres fascicules qui forment l’ensemble des
Recommandations pour le calcul aux états-limites des ouvrages en site aquatique.
Ce fascicule ne traite pas de la qualité des travaux ni du contrôle de leur exécution. Il n’aborde la
conception et l’exécution des ouvrages que dans ce qui apparaît nécessaire à l’intelligence de leurs
règles de justification.
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2. DESCRIPTION ET COMPORTEMENT DES OUVRAGES
2.1 DESCRIPTION
2.1.1 GENERALITES
L’expression « duc d’Albe » tire son origine du duc Fernando Alvarez de Tolède et d’Albe, général de
Charles-Quint et de Philippe II d’Espagne. Le duc d’Albe faisait amarrer ses navires à des pieux de
bois, fichés dans le sol en bordure du Tage. Les pieux étaient décorés aux couleurs du duc et étaient
signalés par une lanterne. Cette méthode d’amarrage des navires a été ensuite reprise dans d’autres
cités, notamment à Venise pour amarrer les gondoles.
Initialement prévus pour l’amarrage, les ducs d’Albe ont vu leur utilisation étendue à l’accostage. Ils
assurent la reprise des efforts horizontaux des navires.
Ce sont des ouvrages isolés servant à l’accostage et à l’appui des navires, ou à leur amarrage, ou
remplissant ces trois fonctions. Ils sont en général disposés devant et de part et d’autre des
appontements non accostables ou constituent un simple front d’accostage et d’amarrage. Ils sont
soumis soit à une énergie de choc de direction horizontale, soit à un effort d’appui ou de traction.
Pour les cas où l’énergie d’accostage est particulièrement forte, il peut être économique de dissocier
les fonctions accostage des fonctions appui d’amarrage, trop disproportionnées : des défenses
souples et de capacité limitée sont dans ce cas montées sur les amortisseurs de forte capacité
d’absorption que sont les ducs d’Albe d’accostage.
les ducs d’Albe sont solidaires du quai et dans ce cas la défense se trouve entre le quai et
les pieux.
la structure, dont les rôles sont de supporter l’amortisseur, de transmettre une certaine
part de l’énergie initiale au sol et de résister à la force finale,
Les efforts sont repris uniquement par la réaction horizontale du sol en butée. Les efforts verticaux
sont dus au poids propre et sont négligeables.
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2.1.2 DUCS D’ALBE RIGIDES
Les ducs d’Albe rigides se caractérisent par leur très faible déformabilité. Leur structure est renforcée
pour reprendre une force horizontale accrue.
Structures triangulées
Ce type d’ouvrage est ancien. Une superstructure est constituée d’un réseau triangulé de poutres en
béton armé supportant des défenses d’accostage. Elle repose sur une série de trois pieux métalliques
ou en béton armé au moins, inclinés, d’axes concourants, ancrés en tête dans un massif de béton,
reliés le cas échéant par des entretoises. Ce système forme un ensemble rigide car les pieux
travaillent peu en flexion, mais surtout sous efforts normaux.
Structures massives
L’absorption d’énergie est assurée exclusivement par un système de défenses installé sur un élément
massif de quai, en général du type « quai-poids » :
caisson en béton,
Structures pendulaires
A la frontière des ducs d’Albe rigides, les structures pendulaires sont constituées par une structure-
support rigide et par un système mobile, dont les déplacements absorbent l’énergie cinétique. C’est le
cas, par exemple, d’une masse de béton dont le soulèvement permet de transformer l’énergie
cinétique d’accostage en énergie potentielle de pesanteur.
Pour la justification des ducs d’Albe rigides, il convient de se reporter aux fascicules Quais-poids et
Gabions de palplanches.
Dans le cas des ducs d’Albe souples, l’énergie est reprise par :
la mise en plasticité du sol de fondation, plus ou moins importante selon les conditions
d’encastrement de la structure principale dans le sol.
La structure-support est constituée par un ou plusieurs pieux métalliques fichés dans le sol. Le duc
d’Albe sera alors dit « mono-tubulaire » ou « pluri-tubulaire ». Dans le cas de ducs d’Albe pluri-
tubulaires, les pieux sont liaisonnés sans être encastrés en tête par un plateau de « flexion-torsion »
qui supporte en général le système de défenses.
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2.2 COMPORTEMENT
Les efforts engendrés par l’accostage des navires sont par nature dynamiques et le duc d’Albe aura
pour fonction essentielle d’absorber l’énergie cinétique du navire en mouvement. Au niveau du point
de choc, l’absorption d’énergie se traduit par une force transmise à l’ouvrage, qui entraîne un
déplacement important du pieu. Cette force, qui atteint son maximum lorsque l’énergie est totalement
absorbée, est prise en compte pour le calcul de la stabilité de l’ouvrage. C’est principalement la flèche
élastique des pieux, travaillant en flexion comme une console verticale, qui absorbe l’énergie de choc
et arrête le navire.
La stabilité du duc d’Albe à l’amarrage s’analyse de la même façon. Les efforts dus à l’amarrage
seront davantage de nature statique et le sol sera sollicité à plus long terme.
Les ducs d’Albe doivent être dimensionnés sous les deux conditions de déformabilité et de résistance
à la réaction finale du pieu et de la défense. Ces deux critères se positionnent en sens contraire l’un
de l’autre, et la réaction finale est d’autant plus grande que la déformation du système est réduite.
Dans le cas de ducs d’Albe pluri-tubulaires, la sollicitation en torsion M Z est réalisée pour chaque pieu
au moyen d’une broche traversant le pieu, appelé « verrou de torsion », prenant appui sur une butée
solidaire du plateau de flexion-torsion. Un effort excentré fait tourner le plateau jusqu’à ce que les
verrous de torsion touchent leurs appuis et sollicitent les autres pieux.
2.3 RECONNAISSANCE
La reconnaissance du sol dans lequel sont fichées le ou les pieux est d’une importance primordiale
pour ce type d’ouvrage. Il est absolument indispensable de bien connaître les propriétés des
différentes couches sur toute la hauteur affectée par les pieux : résistance au cisaillement et
propriétés pressiométriques suivant les méthodes de calcul employées, ainsi que les poids
volumiques.
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2.4 CONCEPTION
par des viroles formées à partir de tôles de différentes épaisseurs et de nuances variables.
La deuxième solution permet une optimisation fine de l’ouvrage, la matière n’étant disposée qu’aux
emplacements où elle est nécessaire et permettant d’améliorer la souplesse de l’ouvrage. Elle exige
aussi une approche soignée des règles de sécurité, avec notamment l’examen des paramètres
favorables et défavorables.
Pour le choix des aciers, il convient de se reporter au fascicule Valeurs représentatives des
propriétés de base des matériaux.
La recherche d’une bonne déformabilité impose de réaliser des pieux de faible épaisseur. Par ailleurs,
l’énergie qui peut être absorbée par un duc d’Albe dépend de la limite élastique de l’acier ; il y a
souvent intérêt à rechercher des nuances d’acier élevées, excepté dans les zones où l’on veut
assurer une bonne soudabilité (cela peut être le cas en partie supérieure pour le raccordement aux
superstructures).
Les tubes courants sont issus de l’industrie pétrolière (tubes déclassés ou mis au rebut). Ils sont
formés à partir de deux tôles soudées longitudinalement. Les longueurs courantes des viroles sont
comprises entre 3,5 et 7,0 mètres, voire 12,0 mètres, très souvent 3,6 mètres.
Les tubes spéciaux sont fabriqués sur mesure. Leurs diamètres sont beaucoup moins limités que
ceux des précédents, en revanche les longueurs maximum des viroles vont de 3,0 à 4,0 mètres.
Les viroles sont soudées entre elles et, afin d’éviter une brusque différence de section, les transitions
entre viroles doivent être effectuées « en douceur » (50 à 100 mm, ou encore 2 à 4 inches) en
effectuant un délardage, conformément au fascicule 61 titre V.
La partie supérieure et inférieure du tube est généralement en acier de plus faible limite élastique et
d’épaisseur moindre afin de mieux « encadrer » la courbe de moment sollicitant. Il convient
néanmoins de conserver une épaisseur minimum de 15 à 20 mm en tête afin d’éviter des
déformations excessives du tube lors des chocs de navires.
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2.4.2 CHOIX DU SYSTEME DE DEFENSES
Pour absorber une énergie donnée, les amortisseurs habituels reviennent sensiblement moins chers
que les pieux d’acier. Il y a donc intérêt à reprendre beaucoup d’énergie par les défenses. Toutefois
les pieux doivent pouvoir supporter les forces élevées que transmettront les amortisseurs : un
compromis est donc nécessaire.
Les ducs d’Albe peuvent être prédimensionnés de telle sorte que la part de l’énergie cinétique totale
reprise par les amortisseurs soit proche de 30 % à 40 %. Les hypothèses faites sur la répartition des
énergies cinétiques doivent être vérifiées dans un calcul complet.
Les fiches établies par le constructeur représentent graphiquement les relations entre l’énergie
absorbée par l’amortisseur et son déplacement (voir le fascicule Défenses d’accostage).
2.5 CONSTRUCTION
Le poids d’un pieu sera fonction des capacités des engins de manutention disponibles. Le diamètre D
sera fonction des moyens de fonçage. L’épaisseur e sera fonction de « l’agressivité », des moyens de
battage et de la résistance au battage des sols traversés.
e D / 75 à D / 50
Afin d’éviter le cloquage du pieu d’épaisseur la plus faible au voisinage d’une soudure, état-limite
d’instabilité de forme en situation de construction, la contrainte maximale de voilement sera prise
égale à 0,8 fy , et l’on vérifie que pour toutes les viroles :
avec :
Afin d’éviter le cloquage, les tubes peuvent être remplis de sable, ce qui ne modifie pas sensiblement
leur énergie nominale, mais réduit la possibilité de voilement localisé.
Une épaisseur minimale du tube de l’ordre de 10 mm est recommandée dans la pratique, notamment
lors de la traversé de bancs indurés ou d’ancrage dans un substratum rocheux.
Pour ce qui est du contrôle du battage des pieux et de leur encastrement qui peut nécessiter des
moyens lourds, il convient de se reporter au fascicule Quais sur pieux.
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Voir aussi l’instabilité de forme des structures métalliques.
Voir aussi les modes de construction des autres types d’ouvrages :
Quais-poids
Gabions de palplanches
Écluses
Barrages mobiles
Quais sur pieux
Rideaux de soutènement
Talus et pentes
Digues des voies navigables
Parties en béton des ouvrages
Structures métalliques
3. SITUATIONS DE PROJET
le comportement du sol (analyse détaillée dans la suite) : sous l’action d’amarrage, les
calculs sont réalisés avec les propriétés de long terme des terrains et le poids volumique
déjaugé ’ ; sous l’action d’accostage, les calculs sont réalisés avec les propriétés de court
terme des terrains et le poids volumique total . Ces règles générales doivent toutefois être
réexaminées pour chaque projet selon la perméabilité des sols et la durée des sollicitations
– voir le fascicule Actions du terrain,
la corrosion : l’épaisseur des pieux, qui gouverne l’inertie géométrique, peut en effet être
favorable ou défavorable aux états-limites envisagés – voir le fascicule Paramètres
géométriques.
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3.2 EXEMPLES DE SITUATIONS DURABLES
L’expression « durable » est conventionnelle : si l’accostage est une action qui revient plus ou moins
souvent, elle est quasi-instantanée au moment où elle se produit. Deux cas de charge sont à
envisager pour des ducs d’Albe isolés :
accostage,
amarrage.
La situation transitoire de construction examine les possibilités de mise en place des pieux ou des
palplanches par battage à travers les différents horizons compte tenu de la nature des terrains en
présence. En cas de problème particulier (niveaux indurés, présence du substratum compact à faible
profondeur...) des dispositions techniques particulières doivent être prises (trépanage, ancrage des
pieux...).
Les ducs d’Albe peuvent aussi être considérés comme des ouvrages « fusibles »... Une situation
accidentelle peut être définie par un accostage accidentel ou une inclinaison différente des butées du
sol. La répartition des responsabilités juridiques et financières en cas d’accident est à examiner.
Cependant dans le cas d’un endommagement par un tiers une procédure de réparation implique
toujours une perte d’exploitation.
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4. COMBINAISONS D’ACTIONS
Un duc d’Albe se décompose en plusieurs parties dont la vérification ne peut pas être faite
isolément :
Les cas de charge se composent d’un très faible nombre d’actions ou de paramètres variables :
accostage ou amarrage (incompatibles l’un avec l’autre), et la hauteur d’impact dans le cas de
l’accostage, qui dépend du niveau d’eau et du bateau de projet.
Les règles de combinaison avec les actions liées à un déplacement d’ensemble éventuel du sol
(frottement négatif) sont traitées dans le fascicule Situations et combinaisons d’actions.
Voir aussi les cas de charge pour les autres types d’ouvrages :
Quais-poids
Gabions de palplanches
Écluses
Barrages mobiles
Quais sur pieux
Rideaux de soutènement
Talus et pentes
Digues des voies navigables
Parties en béton des ouvrages
Structures métalliques
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pour un duc d’Albe d’amarrage.
Voir des exemples d’application à un duc d’Albe d’accostage et à un duc d’Albe d’amarrage.
Mobilisation du sol en butée : comme état-limite ultime, il concerne les capacités de résistance
ultime du sol sous sollicitations horizontales : la mise en butée du sol doit permettre de reprendre les
efforts horizontaux transmis par les pieux tout en conservant une certaine marge de résistance.
Comme état-limite de service, il concerne le comportement différé des sols (« fatigue ») ; les modèles
utilisés étant imprécis sur ce point car le comportement du sol sous sollicitations répétées est
difficilement mis en évidence par les essais usuels, on met en œuvre un coefficient d, serv .
Capacité portante : les charges verticales étant dues au seul poids propre du duc d’Albe, elles sont
négligées ; ces ouvrages ne sont généralement pas vérifiés sous action verticale hormis à l’amarrage
(composante verticale) ou s’ils forment un support de passerelle.
Instabilité de forme (flambement) : non pertinent pour la même raison que l’état-limite de capacité
portante.
Déplacement horizontal : il peut être défini un état-limite de déplacement, à évaluer dans les deux
sens, lorsque l’ouvrage est situé en proximité d’un quai ou d’un appontement et que l’on souhaite
éviter les contacts.
Tassement : non pertinent pour la même raison que l’état-limite de capacité portante.
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5.1.5 ETATS-LIMITES TRAITES DANS D’AUTRES FASCICULES
Les justifications de la non-occurrence des états-limites est effectuée à l’aide des combinaisons types
d’actions indiquées ci-dessous.
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5.3 ASPECTS PARTICULIERS LIES A LA PRISE EN COMPTE DE LA SECURITE
Le niveau de sécurité des états-limites ultimes sera en général moins sévère pour un duc d’Albe que
pour les autres ouvrages dès lors que les enjeux sont plus modérés et qu’une défaillance éventuelle
n’engagerait pas des vies humaines. En ce sens le niveau de sécurité de l’état-limite ultime se
rapprocherait de celui des combinaisons accidentelles. C’est ce qui explique, pour un duc d’Albe
d’accostage n’ayant pas de rôle structural (duc d’Albe « fusible »), que le coefficient de modèle vaille
1,00 pour l’état-limite de résistance à la flexion du pieu, autrement dit que l’on s’autorise à faire
travailler le pieu jusqu’à sa limite élastique sous sollicitation fondamentale.
Les sollicitations maximales dans le pieu ne correspondent pas toujours au cas d’un choc situé au
plus haut niveau possible (augmentant le moment de flexion) ni au plus bas niveau possible
(augmentant la raideur du duc d’Albe). On doit déterminer par des calculs spécifiques la hauteur du
choc la plus défavorable.
De façon générale les points-clefs pour l’analyse de la sécurité d’un duc d’Albe sont :
le choix des courbes de réaction, des propriétés drainées ou non drainées des sols, des
poids volumiques pertinents.
En effet le calcul d’un duc d’Albe n’est pas comparable au calcul d’un pieu fiché reprenant une force
statique. L’énergie absorbée par le duc d’Albe, donc la force appliquée au point d’accostage, dépend
du déplacement réel du pieu. Si le déplacement diminue, la réaction augmente (pour absorber une
même énergie cinétique).
La minoration des propriétés du sol permet de prendre en compte la sécurité vis-à-vis de l’état-limite
de mobilisation du sol sous sollicitations horizontales. En revanche, il en résulte une sur-estimation du
déplacement en tête du duc d’Albe avec, à égale énergie d’accostage à reprendre, une diminution de
l’effort de flexion dans le pieu. Les états-limites de déflexion des défenses d’accostage et de pression
exercée sur la coque des navires vont ainsi « en sens inverse » de l’état-limite de mobilisation du sol
en butée.
Il est donc indispensable d’effectuer les vérifications d’un duc d’Albe en testant selon l’état-limite le
caractère favorable ou défavorable des paramètres qui interviennent dans le calcul :
par la définition soignée des situations (scénario d’accostage, hauteur du point d’impact, à
marée haute ou à marée basse),
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Pour un duc d’Albe d’amarrage, les propriétés du sol sont toujours favorables et c’est la situation
corrodée qui est la plus critique. Pour un duc d’Albe d’accostage, il est indispensable de tester toutes
les combinaisons de ces éléments, de sorte que le nombre de cas à vérifier peut être assez élevé
malgré la simplicité du « cas de charge ».
De plus, si les méthodes au coefficient de réaction sont employées, il sera prudent de vérifier que
l’évolution des déformées par suite d’une augmentation de l’intensité des actions reste compatible
avec les hypothèses qui auront été faites pour le comportement en pied.
Si le front d’accostage comporte plusieurs ducs d’Albe, il est prudent de considérer que la totalité de
l’énergie cinétique du navire accostant est reprise par un seul ouvrage.
dans le cas d’un duc d’Albe pluri-tubulaire, le nombre de pieux et la géométrie du plateau
de flexion-torsion.
la cote de mise en place des pieux (fiche), la nuance d’acier des pieux, les dimensions de
chaque section des pieux,
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6.2 REPARTITION DES ENERGIES ABSORBEES PAR LES DEFENSES ET LES PIEUX
6.2.1 PRINCIPE
Soient :
E0 = E a + E t
La répartition des énergies est déterminée de façon itérative, le plus souvent à l’aide d’un logiciel de
calcul spécialisé.
Soient :
Et = . F / 2
L’énergie absorbée par le pieu est calculée à partir de la courbe des moments de flexion :
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6.3 CHOIX DES PROPRIETES DES SOLS
on suppose que la butée mobilise l’ensemble constitué par le squelette granulaire et l’eau
interstitielle ; il convient de prendre en compte le poids volumique humide (h), voire saturé
(
le travail dans le domaine plastique est autorisé pour l’ELU et pour l’ELS par le choix de la
courbe de réaction de très courte durée (à deux paliers) ; pour l’ELS, un coefficient de type
d, serv est introduit pour limiter l’apparition de désordres irréversibles.
Voir aussi un exemple de paramètres géotechniques retenus pour un duc d’Albe d’accostage.
pour déterminer le type de courbe de réaction sol-pieu, on considère que les valeurs
caractéristique et fréquente de l’action d’amarrage sont de courte durée, que la valeur
quasi-permanente est de longue durée, que les valeurs de calcul et accidentelle sont de
très courte durée. Pour les valeurs de service, un coefficient de type d, serv est introduit
pour limiter l’apparition de désordres irréversibles.
Voir aussi un exemple de paramètres géotechniques retenus pour un duc d’Albe d’amarrage.
6.4.1.1 Principe
Les méthodes à la rupture sont basées sur les propriétés de résistance au cisaillement. Ce sont des
méthodes de dimensionnement, assez approximatives car le comportement du sol est complexe,
qui donnent une valeur minimale de la fiche correspondant à un équilibre limite de butée dans le sol.
Elles ne permettent pas de déterminer l’état des contraintes dans le sol et dans le pieu sous un
chargement quelconque, ni de déterminer les déplacements du duc d’Albe en dehors des cas simples
(sols purement frottants). Elles sont donc utilisées préférentiellement pour la vérification des ELU.
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On convient de pas chercher à assurer l’équilibre vertical du duc d’Albe.
La méthode de Blum a été d’abord développée pour les sols frottants. Elle suppose que :
la force N exercée a pour objet de provoquer la rotation du pieu autour d’une section SC
située à une distance f0 du niveau du sol,
le moment de renversement est équilibré par une pression de butée du sol s’épanouissant
autour du pieu comme indiqué sur les deux figures ci-après,
au niveau de la section SC , l’équilibre des efforts tranchants est assuré par une force
concentrée C (contre-butée),
Source : Sabo
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Cette méthode peut être adaptée aux terrains purement cohérents. Dans ce cas l’on suppose qu’il n’y
a pas d’élargissement de la zone de butée et l’on conserve la modélisation de la contre-butée
concentrée. La butée frontale unitaire b est égale à 2.cu .
Comme la précédente, cette méthode suppose que l’équilibre limite est atteint avec un pieu infiniment
rigide tournant autour d’un axe horizontal à la profondeur D au-dessous du niveau du sol. Le schéma
de rupture diffère cependant de la méthode de Blum, en ceci qu’il considère l’effet 3D de la résistance
en butée du sol. Outre un terme de surface, Brinch Hansen suppose une rupture par « coins » pour
des niveaux proches de la surface, et une rupture horizontale selon le schéma de Prandtl-Caquot
pour des niveaux situés en profondeur. Entre ces deux niveaux extrêmes, une formule d’interpolation
a été définie.
L’état-limite de service est pris en compte par le truchement d’un coefficient de type R, serv qui diminue
à la source le coefficient de butée kp (voir le fascicule Valeurs représentatives des résistances).
La méthode du coefficient de réaction permet de déterminer l’état des contraintes dans le sol et dans
le pieu, pour une fiche donnée, sous n’importe quel chargement. Elle s’applique à tous les types de
terrains (frottants et cohérents). Elle peut être utilisée pour les vérifications d’ELU aussi bien que
d’ELS. Les conditions de déformation en pied doivent être posées a priori (encastrement ou butée
simple, impliquant les conditions de déplacement et de tangente). On convient de même de ne pas
chercher à assurer l’équilibre vertical du duc d’Albe.
En ce qui concerne les propriétés des sols, cette méthode utilise les paramètres pressiométriques 1.
Si l’on assimile le pieu à une poutre soumise à un chargement linéique P(z) , on obtient l’équation
suivante :
d 4y
Ep I P(z) 0
dz 4
1
Cette méthode pourrait permettre à l’avenir de quantifier l’influence de la fatigue des sols, par
exemple par la réalisation d’essais pressiométriques cycliques.
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Dans le cas du pieu la charge répartie P(z) provient du déplacement relatif Y = y(z) - g(z) entre le
déplacement d’équilibre sol-pieu y(z) et le déplacement libre du sol g(z). Cette loi de réaction est
donnée dans le cas général par une courbe non linéaire du type P = f(Y).
P(z) = B . F( y(z) )
La condition d’état-limite porte sur le rapport « butée mobilisable sur butée mobilisée » :
la butée mobilisée est calculée par sommation des pressions en butée sur la hauteur du
duc d’Albe ; les pressions en poussée ne sont pas prises en compte,
L’approche la plus actuelle de la résistance structurale des parties métalliques (travail autorisé au-delà
de la limite élastique dans certaines conditions) est présentée dans le fascicule Structures métalliques
et peut s’appliquer aussi bien aux pieux qu’aux palplanches et au bouchures mobiles. Au regard
cependant de la nouveauté que représente pour le projeteur français de telles analyses, il a été jugé
utile de reprendre dans ce qui suit les errements traditionnels en matière de vérification de la
résistance structurale des pieux, transposés dans le formalisme cohérent des Recommandations.
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6.5.2 PLATEAU DE FLEXION-TORSION
Le plateau évite la concentration des efforts sur un seul élément. Sa raideur permet de répartir la
composante tangentielle de l’accostage sur le pieu d’impact de manière uniforme sur les autres pieux
qui sont en liaison avec le plateau (application des formules de Résistance des Matériaux).
Les vérifications sont effectuées selon les règles en vigueur dans la Construction Métallique (effort
tangentiel = effort normal dans le plateau). La condition d’état-limite s’écrit formellement :
d . fy
6.5.3 PIEUX
Si le duc d’Albe est à inertie variable, on considère l’état-limite de résistance structurale pour chaque
virole.
Pour un duc d’Albe, l’effort normal N et l’effort tranchant sont négligés. La largeur des pieux à prendre
en compte est la largeur perpendiculaire à la force d’impact. L’expression de la contrainte dans le pieu
s’écrit de la manière simplifiée sans interaction :
Mv
I
d . fy
Lorsque la modélisation élasto-plastique du sol a été retenue, la contrainte est celle qui
résulte de l’équilibre des efforts en considérant la fiche que l’on cherche à vérifier.
Lorsque la modélisation à la rupture du sol a été retenue, la contrainte est celle qui
résulte de l’équilibre des efforts en considérant la fiche minimale donnée par la méthode.
L’état-limite d’instabilité élastique locale (cloquage) est masqué par la limitation des contraintes dans
le pieu sous l’effet des coefficients de modèle et des coefficients à la source.
Les déplacements doivent être calculés avec la modélisation élasto-plastique du sol. La condition
d’état-limite porte sur la comparaison entre le déplacement maximum calculé du duc d’Albe sous
toutes les hypothèses afférentes à la sécurité, et le déplacement admissible déterminé par le projeteur
selon les conditions de service. Elle s’écrit formellement :
la limite élastique de l’acier, la résistance au cisaillement des sols (en cohérence avec les
actions du terrain et les paramètres d’interaction sol-structure),
l’inclinaison des pressions du terrain en poussée et en butée (en cohérence avec les
propriétés du sol), les courbes de réaction (en cohérence avec les propriétés du sol et les
actions du terrain),
les actions :
pressions du sol en poussée et en butée (en cohérence avec les propriétés des
sols, les paramètres d’interaction sol-structure et les niveaux d’eau), poussées
latérales,
niveaux d’eau.
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Pour la vérification en situation durable ou transitoire des états-limites ressortissant à la catégorie
des états-limites de service, les principaux coefficients partiels de type R, serv ou M, serv concernent :
Pour la vérification en situation accidentelle des états-limites ressortissant à la catégorie des états-
limites ultimes, les principaux coefficients partiels de type R, acc ou M, acc concernent :
Seuls les états-limites détaillés dans ce fascicule sont repris dans le tableau qui suit. On ne reprend
donc pas les vérifications des éventuelles superstructures en béton armé.
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7.2.2 EN SITUATIONS ACCIDENTELLES
Seuls les états-limites détaillés dans ce fascicule sont repris dans le tableau qui suit. On ne reprend
donc pas les vérifications des éventuelles superstructures en béton armé.
Voir aussi les coefficients de modèle pour les états-limites d’autres types d’ouvrages :
Quais-poids
Gabions de palplanches
Écluses
Barrages mobiles
Quais sur pieux
Rideaux de soutènement
Talus et pentes
Digues des voies navigables
Parties en béton des ouvrages
Structures métalliques
8. TEXTES DE REFERENCE
EAU, (1996)
Recommandations de la commission des ouvrages de rive
Wilhelm Ernst Sohn (Allemagne).
SABO, F.,
Conception et calcul des Ducs d’Albe souples tubulaires
Mémoire C.N.A.M., Bordeaux.
oOo
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Ducs d’Albe page 25
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