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MINISTÈRE DE L’ÉQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT

CENTRE D’ÉTUDES TECHNIQUES MARITIMES ET FLUVIALES

Recommandations
pour le
CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE

Série : OUVRAGES

DUCS D’ALBE

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Ducs d’Albe page 1
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE

DUCS D’ALBE

TABLE DES MATIERES

___________

1. OBJET_______________________________________________________________________________4

2. DESCRIPTION ET COMPORTEMENT DES OUVRAGES__________________________________5


2.1 DESCRIPTION____________________________________________________________________5
2.1.1 GENERALITES_________________________________________________________________5
2.1.2 DUCS D’ALBE RIGIDES_________________________________________________________6
2.1.3 DUCS D’ALBE SOUPLES________________________________________________________6
2.2 COMPORTEMENT_________________________________________________________________7
2.3 RECONNAISSANCE________________________________________________________________7
2.4 CONCEPTION_____________________________________________________________________8
2.4.1 CHOIX DES PIEUX METALLIQUES_______________________________________________8
2.4.2 CHOIX DU SYSTEME DE DEFENSES______________________________________________9
2.5 CONSTRUCTION__________________________________________________________________9
3. SITUATIONS DE PROJET____________________________________________________________10
3.1 ANALYSE DES SITUATIONS_______________________________________________________10
3.2 EXEMPLES DE SITUATIONS DURABLES____________________________________________11
3.3 EXEMPLES DE SITUATIONS TRANSITOIRES________________________________________11
3.4 EXEMPLES DE SITUATIONS ACCIDENTELLES______________________________________11
4. COMBINAISONS D’ACTIONS_________________________________________________________12
4.1 SYSTEMES ETUDIES_____________________________________________________________12
4.2 CAS DE CHARGE_________________________________________________________________12
5. FORMULATION DES ETATS-LIMITES________________________________________________13
5.1 DESCRIPTION DES PHENOMENES A EVITER________________________________________13
5.1.1 INSTABILITE EXTERNE________________________________________________________13
5.1.2 INSTABILITE HYDRAULIQUE___________________________________________________13
5.1.3 INSTABILITE INTERNE________________________________________________________13
5.1.4 DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS___________________________________________13
5.1.5 ETATS-LIMITES TRAITES DANS D’AUTRES FASCICULES___________________________14
5.2 CLASSEMENT DES ETATS-LIMITES ET COMBINAISONS TYPES D’ACTIONS ASSOCIEES
14
5.3 ASPECTS PARTICULIERS LIES A LA PRISE EN COMPTE DE LA SECURITE_____________15
6. MODELISATION DU COMPORTEMENT DE L’OUVRAGE_______________________________16
6.1 PARAMETRES A CONSIDERER____________________________________________________16
6.2 REPARTITION DES ENERGIES ABSORBEES PAR LES DEFENSES ET LES PIEUX_________17
6.2.1 PRINCIPE___________________________________________________________________17
6.2.2 FORMULATION APPROCHEE__________________________________________________17
6.2.3 FORMULATION EXACTE_______________________________________________________17
6.3 CHOIX DES PROPRIETES DES SOLS________________________________________________18
6.3.1 DUC D’ALBE D’ACCOSTAGE___________________________________________________18
6.3.2 DUC D’ALBE D’AMARRAGE____________________________________________________18

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6.4 INSTABILITE EXTERNE : ETAT-LIMITE DE MOBILISATION DU SOL EN BUTEE________18
6.4.1 MODELISATION A LA RUPTURE________________________________________________18
6.4.1.1 Principe____________________________________________________________________________18
6.4.1.2 Méthode de Blum (modifiée dans EAU)__________________________________________________19
6.4.1.3 Méthode de Brinch Hansen_____________________________________________________________20
6.4.1.4 Condition d’état-limite________________________________________________________________20
6.4.2 MODELISATION ELASTO-PLASTIQUE (OU « AU COEFFICIENT DE REACTION »)______20
6.5 INSTABILITE INTERNE : ETATS-LIMITES DE RESISTANCE STRUCTURALE____________21
6.5.1 CADRE DES METHODES DEVELOPPEES DANS CE FASCICULE_____________________21
6.5.2 PLATEAU DE FLEXION-TORSION_______________________________________________22
6.5.3 PIEUX_______________________________________________________________________22
6.6 DEPLACEMENTS EN TETE________________________________________________________22
7. COEFFICIENTS PARTIELS___________________________________________________________23
7.1 COEFFICIENTS DE VALEUR_______________________________________________________23
7.2 COEFFICIENTS DE MODELE_______________________________________________________24
7.2.1 EN SITUATIONS DURABLES ET TRANSITOIRES___________________________________24
7.2.2 EN SITUATIONS ACCIDENTELLES_______________________________________________25
8. TEXTES DE REFERENCE____________________________________________________________25

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RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE

DUCS D’ALBE

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1. OBJET

Le présent fascicule présente les règles de justification semi-probabilistes aux états-limites pour les
ducs d’Albe. Il concerne plus particulièrement le ducs d’Albe « souples » et renvoie aux autres
fascicules (notamment Quais-poids et Gabions de palplanches) pour les ducs d’Albe « rigides ».

Il a notamment pour objet :

 d’établir le canevas des justifications en cohérence avec le format semi-probabiliste aux


états-limites décrit dans les Directives Communes de 1979 relatives au calcul des
constructions, et dans les Eurocodes (voir la section 5 de ce fascicule),

 d’exposer les modèles employés pour écrire les conditions d’état-limite (voir la section 6 de
ce fascicule),

 de proposer des valeurs des coefficients de modèle (voir la section 7.2 de ce fascicule).

Les vérifications des ducs d’Albe sous l’action sismique ne sont pas décrites dans ce fascicule ; il
convient de se reporter au document STC ER-QG 94.02 de juin 1994 : Risques dynamiques pour les
ouvrages maritimes et fluviaux - fascicule N°1 - Prise en compte du séisme dans la conception et la
justification des ouvrages portuaires intérieurs neufs.

Ce fascicule ne doit pas être utilisé séparément des autres fascicules qui forment l’ensemble des
Recommandations pour le calcul aux états-limites des ouvrages en site aquatique.

Ce fascicule ne traite pas de la qualité des travaux ni du contrôle de leur exécution. Il n’aborde la
conception et l’exécution des ouvrages que dans ce qui apparaît nécessaire à l’intelligence de leurs
règles de justification.

 Voir aussi un exemple de calcul :


 pour un duc d’Albe d’accostage,
 pour un duc d’Albe d’amarrage.

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2. DESCRIPTION ET COMPORTEMENT DES OUVRAGES

2.1 DESCRIPTION

2.1.1 GENERALITES

L’expression « duc d’Albe » tire son origine du duc Fernando Alvarez de Tolède et d’Albe, général de
Charles-Quint et de Philippe II d’Espagne. Le duc d’Albe faisait amarrer ses navires à des pieux de
bois, fichés dans le sol en bordure du Tage. Les pieux étaient décorés aux couleurs du duc et étaient
signalés par une lanterne. Cette méthode d’amarrage des navires a été ensuite reprise dans d’autres
cités, notamment à Venise pour amarrer les gondoles.

Initialement prévus pour l’amarrage, les ducs d’Albe ont vu leur utilisation étendue à l’accostage. Ils
assurent la reprise des efforts horizontaux des navires.

Ce sont des ouvrages isolés servant à l’accostage et à l’appui des navires, ou à leur amarrage, ou
remplissant ces trois fonctions. Ils sont en général disposés devant et de part et d’autre des
appontements non accostables ou constituent un simple front d’accostage et d’amarrage. Ils sont
soumis soit à une énergie de choc de direction horizontale, soit à un effort d’appui ou de traction.

Pour les cas où l’énergie d’accostage est particulièrement forte, il peut être économique de dissocier
les fonctions accostage des fonctions appui d’amarrage, trop disproportionnées : des défenses
souples et de capacité limitée sont dans ce cas montées sur les amortisseurs de forte capacité
d’absorption que sont les ducs d’Albe d’accostage.

 Voir aussi le fascicule Défenses d’accostage.


Au minimum au nombre de deux, la réaction d’accostage est d’autant mieux répartie entre eux qu’ils
ne seront pas trop éloignés l’un de l’autre, que l’angle de fin d’approche est faible et qu’ils sont
symétriques par rapport au centre d’inertie du navire.

Deux cas peuvent se présenter :


 les ducs d’Albe servent d’appontement et sont complètement indépendants (appontements
pétroliers). Dans ce cas, la défense se trouve entre les pieux et le navire,

 les ducs d’Albe sont solidaires du quai et dans ce cas la défense se trouve entre le quai et
les pieux.

Les ouvrages sont constitués de deux parties :

 le système de défenses, capable d’absorber une part importante de l’énergie initiale,

 la structure, dont les rôles sont de supporter l’amortisseur, de transmettre une certaine
part de l’énergie initiale au sol et de résister à la force finale,

Les efforts sont repris uniquement par la réaction horizontale du sol en butée. Les efforts verticaux
sont dus au poids propre et sont négligeables.

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2.1.2 DUCS D’ALBE RIGIDES

Les ducs d’Albe rigides se caractérisent par leur très faible déformabilité. Leur structure est renforcée
pour reprendre une force horizontale accrue.

Structures triangulées

Ce type d’ouvrage est ancien. Une superstructure est constituée d’un réseau triangulé de poutres en
béton armé supportant des défenses d’accostage. Elle repose sur une série de trois pieux métalliques
ou en béton armé au moins, inclinés, d’axes concourants, ancrés en tête dans un massif de béton,
reliés le cas échéant par des entretoises. Ce système forme un ensemble rigide car les pieux
travaillent peu en flexion, mais surtout sous efforts normaux.

Structures massives

L’absorption d’énergie est assurée exclusivement par un système de défenses installé sur un élément
massif de quai, en général du type « quai-poids » :

 caisson en béton,

 gabion cylindrique de palplanches métalliques.

Structures pendulaires

A la frontière des ducs d’Albe rigides, les structures pendulaires sont constituées par une structure-
support rigide et par un système mobile, dont les déplacements absorbent l’énergie cinétique. C’est le
cas, par exemple, d’une masse de béton dont le soulèvement permet de transformer l’énergie
cinétique d’accostage en énergie potentielle de pesanteur.

 Pour la justification des ducs d’Albe rigides, il convient de se reporter aux fascicules Quais-poids et
Gabions de palplanches.

2.1.3 DUCS D’ALBE SOUPLES

Dans le cas des ducs d’Albe souples, l’énergie est reprise par :

 la déformation d’un système de défenses composé d’amortisseurs et de boucliers


d’accostage (voir le fascicule Défenses d’accostage),

 la déformation de la structure principale souple,

 la mise en plasticité du sol de fondation, plus ou moins importante selon les conditions
d’encastrement de la structure principale dans le sol.

La structure-support est constituée par un ou plusieurs pieux métalliques fichés dans le sol. Le duc
d’Albe sera alors dit « mono-tubulaire » ou « pluri-tubulaire ». Dans le cas de ducs d’Albe pluri-
tubulaires, les pieux sont liaisonnés sans être encastrés en tête par un plateau de « flexion-torsion »
qui supporte en général le système de défenses.

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2.2 COMPORTEMENT

Les efforts engendrés par l’accostage des navires sont par nature dynamiques et le duc d’Albe aura
pour fonction essentielle d’absorber l’énergie cinétique du navire en mouvement. Au niveau du point
de choc, l’absorption d’énergie se traduit par une force transmise à l’ouvrage, qui entraîne un
déplacement important du pieu. Cette force, qui atteint son maximum lorsque l’énergie est totalement
absorbée, est prise en compte pour le calcul de la stabilité de l’ouvrage. C’est principalement la flèche
élastique des pieux, travaillant en flexion comme une console verticale, qui absorbe l’énergie de choc
et arrête le navire.

La stabilité du duc d’Albe à l’amarrage s’analyse de la même façon. Les efforts dus à l’amarrage
seront davantage de nature statique et le sol sera sollicité à plus long terme.

Les ducs d’Albe doivent être dimensionnés sous les deux conditions de déformabilité et de résistance
à la réaction finale du pieu et de la défense. Ces deux critères se positionnent en sens contraire l’un
de l’autre, et la réaction finale est d’autant plus grande que la déformation du système est réduite.

Dans le cas de ducs d’Albe pluri-tubulaires, la sollicitation en torsion M Z est réalisée pour chaque pieu
au moyen d’une broche traversant le pieu, appelé « verrou de torsion », prenant appui sur une butée
solidaire du plateau de flexion-torsion. Un effort excentré fait tourner le plateau jusqu’à ce que les
verrous de torsion touchent leurs appuis et sollicitent les autres pieux.

2.3 RECONNAISSANCE

La reconnaissance du sol dans lequel sont fichées le ou les pieux est d’une importance primordiale
pour ce type d’ouvrage. Il est absolument indispensable de bien connaître les propriétés des
différentes couches sur toute la hauteur affectée par les pieux : résistance au cisaillement et
propriétés pressiométriques suivant les méthodes de calcul employées, ainsi que les poids
volumiques.

 Pour aller plus loin, voir aussi :


 les généralités sur les reconnaissances géotechniques,
 comment assurer la qualité de l’étude géotechnique ?

 Voir aussi un exemple de paramètres géotechniques (coupes de sol) retenus :


 pour un duc d’Albe d’accostage,
 pour un duc d’Albe d’amarrage.

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2.4 CONCEPTION

2.4.1 CHOIX DES PIEUX METALLIQUES

Les pieux métalliques sont constitués :

 par des tubes d’inertie constante,

 par des viroles formées à partir de tôles de différentes épaisseurs et de nuances variables.

 par des assemblages de palplanches métalliques soudées (caissons) ou des éléments H


(HZ).

La deuxième solution permet une optimisation fine de l’ouvrage, la matière n’étant disposée qu’aux
emplacements où elle est nécessaire et permettant d’améliorer la souplesse de l’ouvrage. Elle exige
aussi une approche soignée des règles de sécurité, avec notamment l’examen des paramètres
favorables et défavorables.

 Pour le choix des aciers, il convient de se reporter au fascicule Valeurs représentatives des
propriétés de base des matériaux.

La recherche d’une bonne déformabilité impose de réaliser des pieux de faible épaisseur. Par ailleurs,
l’énergie qui peut être absorbée par un duc d’Albe dépend de la limite élastique de l’acier ; il y a
souvent intérêt à rechercher des nuances d’acier élevées, excepté dans les zones où l’on veut
assurer une bonne soudabilité (cela peut être le cas en partie supérieure pour le raccordement aux
superstructures).

Les tubes courants sont issus de l’industrie pétrolière (tubes déclassés ou mis au rebut). Ils sont
formés à partir de deux tôles soudées longitudinalement. Les longueurs courantes des viroles sont
comprises entre 3,5 et 7,0 mètres, voire 12,0 mètres, très souvent 3,6 mètres.

Les tubes spéciaux sont fabriqués sur mesure. Leurs diamètres sont beaucoup moins limités que
ceux des précédents, en revanche les longueurs maximum des viroles vont de 3,0 à 4,0 mètres.

Les viroles sont soudées entre elles et, afin d’éviter une brusque différence de section, les transitions
entre viroles doivent être effectuées « en douceur » (50 à 100 mm, ou encore 2 à 4 inches) en
effectuant un délardage, conformément au fascicule 61 titre V.

La partie supérieure et inférieure du tube est généralement en acier de plus faible limite élastique et
d’épaisseur moindre afin de mieux « encadrer » la courbe de moment sollicitant. Il convient
néanmoins de conserver une épaisseur minimum de 15 à 20 mm en tête afin d’éviter des
déformations excessives du tube lors des chocs de navires.

 Voir aussi un exemple de propriétés du tube métallique :


 pour un duc d’Albe d’accostage,
 pour un duc d’Albe d’amarrage.

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2.4.2 CHOIX DU SYSTEME DE DEFENSES

Pour absorber une énergie donnée, les amortisseurs habituels reviennent sensiblement moins chers
que les pieux d’acier. Il y a donc intérêt à reprendre beaucoup d’énergie par les défenses. Toutefois
les pieux doivent pouvoir supporter les forces élevées que transmettront les amortisseurs : un
compromis est donc nécessaire.

Les ducs d’Albe peuvent être prédimensionnés de telle sorte que la part de l’énergie cinétique totale
reprise par les amortisseurs soit proche de 30 % à 40 %. Les hypothèses faites sur la répartition des
énergies cinétiques doivent être vérifiées dans un calcul complet.

Les fiches établies par le constructeur représentent graphiquement les relations entre l’énergie
absorbée par l’amortisseur et son déplacement (voir le fascicule Défenses d’accostage).

 Voir aussi un exemple de défense choisie pour un duc d’Albe d’accostage.

2.5 CONSTRUCTION

Le poids d’un pieu sera fonction des capacités des engins de manutention disponibles. Le diamètre D
sera fonction des moyens de fonçage. L’épaisseur e sera fonction de « l’agressivité », des moyens de
battage et de la résistance au battage des sols traversés.

L’expérience actuelle donne dans les cas courants :

e  D / 75 à D / 50

Afin d’éviter le cloquage du pieu d’épaisseur la plus faible au voisinage d’une soudure, état-limite
d’instabilité de forme en situation de construction, la contrainte maximale de voilement sera prise
égale à 0,8 fy , et l’on vérifie que pour toutes les viroles :

(E . e) / (fy . R)  10, soit e  10 . R . fy / E

avec :

 E : le module d’élasticité de l’acier,

 e : l’épaisseur du tube le plus mince,

 R : le rayon extérieur du tube.

Afin d’éviter le cloquage, les tubes peuvent être remplis de sable, ce qui ne modifie pas sensiblement
leur énergie nominale, mais réduit la possibilité de voilement localisé.

Une épaisseur minimale du tube de l’ordre de 10 mm est recommandée dans la pratique, notamment
lors de la traversé de bancs indurés ou d’ancrage dans un substratum rocheux.

Pour ce qui est du contrôle du battage des pieux et de leur encastrement qui peut nécessiter des
moyens lourds, il convient de se reporter au fascicule Quais sur pieux.

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 Voir aussi l’instabilité de forme des structures métalliques.
 Voir aussi les modes de construction des autres types d’ouvrages :
 Quais-poids
 Gabions de palplanches
 Écluses
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

3. SITUATIONS DE PROJET

 Voir l’application à un CCTP.


 Voir un exemple de détermination des situations de projet pour un duc d’Albe d’accostage et pour
un duc d’Albe d’amarrage.

3.1 ANALYSE DES SITUATIONS

Les points-clefs pour l’analyse des situations sont :

 la cote de dragage : on doit envisager si besoin un approfondissement ultérieur devant le


duc d’Albe (notamment ducs d’Albe d’amarrage) – voir le fascicule Paramètres
géométriques,

 la hauteur d’application de l’effort d’accostage : la force appliquée étant


proportionnelle à la raideur de l’ensemble [pieu - sol] , on doit définir une situation de haute
mer et une situation de basse mer – voir le fascicule Actions quasi-statiques des niveaux
d’eau,

 le comportement du sol (analyse détaillée dans la suite) : sous l’action d’amarrage, les
calculs sont réalisés avec les propriétés de long terme des terrains et le poids volumique
déjaugé ’ ; sous l’action d’accostage, les calculs sont réalisés avec les propriétés de court
terme des terrains et le poids volumique total . Ces règles générales doivent toutefois être
réexaminées pour chaque projet selon la perméabilité des sols et la durée des sollicitations
– voir le fascicule Actions du terrain,

 la corrosion : l’épaisseur des pieux, qui gouverne l’inertie géométrique, peut en effet être
favorable ou défavorable aux états-limites envisagés – voir le fascicule Paramètres
géométriques.

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3.2 EXEMPLES DE SITUATIONS DURABLES

L’expression « durable » est conventionnelle : si l’accostage est une action qui revient plus ou moins
souvent, elle est quasi-instantanée au moment où elle se produit. Deux cas de charge sont à
envisager pour des ducs d’Albe isolés :

 accostage,

 amarrage.

3.3 EXEMPLES DE SITUATIONS TRANSITOIRES

La situation transitoire de construction examine les possibilités de mise en place des pieux ou des
palplanches par battage à travers les différents horizons compte tenu de la nature des terrains en
présence. En cas de problème particulier (niveaux indurés, présence du substratum compact à faible
profondeur...) des dispositions techniques particulières doivent être prises (trépanage, ancrage des
pieux...).

3.4 EXEMPLES DE SITUATIONS ACCIDENTELLES

Les ducs d’Albe peuvent aussi être considérés comme des ouvrages « fusibles »... Une situation
accidentelle peut être définie par un accostage accidentel ou une inclinaison différente des butées du
sol. La répartition des responsabilités juridiques et financières en cas d’accident est à examiner.
Cependant dans le cas d’un endommagement par un tiers une procédure de réparation implique
toujours une perte d’exploitation.

 Voir aussi les situations de projet des autres types d’ouvrages :


 Quais-poids
 Gabions de palplanches
 Ecluses
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

 Voir aussi les généralités sur les situations de projet.


 Voir aussi un exemple de définition des situations de projet :
 pour un duc d’Albe d’accostage,
 pour un duc d’Albe d’amarrage.

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4. COMBINAISONS D’ACTIONS

4.1 SYSTEMES ETUDIES

Un duc d’Albe se décompose en plusieurs parties dont la vérification ne peut pas être faite
isolément :

 le système de défenses (instabilité interne), traité plus complètement dans le fascicule


Défenses d’accostage.

 les pieux et les éléments de superstructure (instabilité interne),

 les fondations (instabilité externe), où interviennent les interactions transversales sol-pieu,

4.2 CAS DE CHARGE

Les cas de charge se composent d’un très faible nombre d’actions ou de paramètres variables :
accostage ou amarrage (incompatibles l’un avec l’autre), et la hauteur d’impact dans le cas de
l’accostage, qui dépend du niveau d’eau et du bateau de projet.

 Voir aussi un exemple de définition des valeurs représentatives des actions :


 pour un duc d’Albe d’accostage,
 pour un duc d’Albe d’amarrage.

En revanche, il sera nécessaire de tester le caractère favorable ou défavorable de ces paramètres,


y compris les propriétés de base du sol.

Les règles de combinaison avec les actions liées à un déplacement d’ensemble éventuel du sol
(frottement négatif) sont traitées dans le fascicule Situations et combinaisons d’actions.

 Voir aussi les cas de charge pour les autres types d’ouvrages :
 Quais-poids
 Gabions de palplanches
 Écluses
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

 Voir aussi les généralités sur les combinaisons d’actions.


 Voir aussi un exemple de cas de charge :
 pour un duc d’Albe d’accostage,

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 pour un duc d’Albe d’amarrage.

5. FORMULATION DES ETATS-LIMITES

 Voir des exemples d’application à un duc d’Albe d’accostage et à un duc d’Albe d’amarrage.

5.1 DESCRIPTION DES PHENOMENES A EVITER

5.1.1 INSTABILITE EXTERNE

Mobilisation du sol en butée : comme état-limite ultime, il concerne les capacités de résistance
ultime du sol sous sollicitations horizontales : la mise en butée du sol doit permettre de reprendre les
efforts horizontaux transmis par les pieux tout en conservant une certaine marge de résistance.
Comme état-limite de service, il concerne le comportement différé des sols (« fatigue ») ; les modèles
utilisés étant imprécis sur ce point car le comportement du sol sous sollicitations répétées est
difficilement mis en évidence par les essais usuels, on met en œuvre un coefficient d, serv .

Capacité portante : les charges verticales étant dues au seul poids propre du duc d’Albe, elles sont
négligées ; ces ouvrages ne sont généralement pas vérifiés sous action verticale hormis à l’amarrage
(composante verticale) ou s’ils forment un support de passerelle.

5.1.2 INSTABILITE HYDRAULIQUE

Érosion autour du pieu : voir le fascicule Quais sur pieux.

5.1.3 INSTABILITE INTERNE

Résistance structurale des pieux et des éléments de superstructure (plateau de flexion-


torsion) : ces états-limites ultimes structuraux représentent la ruine du duc d’Albe par sollicitations
excessives. Comme état-limite de service, on cherche à se prémunir de façon très approchée contre
la fatigue avec un coefficient M, serv appliqué à la limite élastique de l’acier.

Instabilité de forme (flambement) : non pertinent pour la même raison que l’état-limite de capacité
portante.

5.1.4 DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS

Déplacement horizontal : il peut être défini un état-limite de déplacement, à évaluer dans les deux
sens, lorsque l’ouvrage est situé en proximité d’un quai ou d’un appontement et que l’on souhaite
éviter les contacts.

Tassement : non pertinent pour la même raison que l’état-limite de capacité portante.

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5.1.5 ETATS-LIMITES TRAITES DANS D’AUTRES FASCICULES

Amortisseur : voir le fascicule Défenses d’accostage.

Bouclier : voir le fascicule Défenses d’accostage.

5.2 CLASSEMENT DES ETATS-LIMITES ET COMBINAISONS TYPES D’ACTIONS


ASSOCIEES

Les justifications de la non-occurrence des états-limites est effectuée à l’aide des combinaisons types
d’actions indiquées ci-dessous.

Etat-limite Catégorie Combinaisons types associées


INSTABILITE EXTERNE
ELU fondamentale / accidentelle
Mobilisation du sol en butée
ELS fréquente
INSTABILITE HYDRAULIQUE
Érosion autour du pieu Se reporter au fascicule Quais sur pieux
INSTABILITE INTERNE
ELU fondamentale / accidentelle
Résistance structurale des pieux
ELS rare
ELU fondamentale / accidentelle
Résistance de la superstructure
ELS rare
DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS
Déplacement en tête ELS rare
AMORTISSEUR et BOUCLIER
se reporter au fascicule Défenses d’accostage

 Voir aussi les états-limites à vérifier pour d’autres types d’ouvrages :


 Quais-poids
 Gabions de palplanches
 Écluses
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

 Voir aussi un exemple d’états-limites à vérifier :


 pour un duc d’Albe d’accostage,
 pour un duc d’Albe d’amarrage.

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5.3 ASPECTS PARTICULIERS LIES A LA PRISE EN COMPTE DE LA SECURITE

Le niveau de sécurité des états-limites ultimes sera en général moins sévère pour un duc d’Albe que
pour les autres ouvrages dès lors que les enjeux sont plus modérés et qu’une défaillance éventuelle
n’engagerait pas des vies humaines. En ce sens le niveau de sécurité de l’état-limite ultime se
rapprocherait de celui des combinaisons accidentelles. C’est ce qui explique, pour un duc d’Albe
d’accostage n’ayant pas de rôle structural (duc d’Albe « fusible »), que le coefficient de modèle vaille
1,00 pour l’état-limite de résistance à la flexion du pieu, autrement dit que l’on s’autorise à faire
travailler le pieu jusqu’à sa limite élastique sous sollicitation fondamentale.

Les sollicitations maximales dans le pieu ne correspondent pas toujours au cas d’un choc situé au
plus haut niveau possible (augmentant le moment de flexion) ni au plus bas niveau possible
(augmentant la raideur du duc d’Albe). On doit déterminer par des calculs spécifiques la hauteur du
choc la plus défavorable.

De façon générale les points-clefs pour l’analyse de la sécurité d’un duc d’Albe sont :

 le choix des profils géotechniques,

 le choix des courbes de réaction, des propriétés drainées ou non drainées des sols, des
poids volumiques pertinents.

 Voir aussi un exemple de paramètres géotechniques (coupes de sol) retenus :


 pour un duc d’Albe d’accostage,
 pour un duc d’Albe d’amarrage.

En effet le calcul d’un duc d’Albe n’est pas comparable au calcul d’un pieu fiché reprenant une force
statique. L’énergie absorbée par le duc d’Albe, donc la force appliquée au point d’accostage, dépend
du déplacement réel du pieu. Si le déplacement diminue, la réaction augmente (pour absorber une
même énergie cinétique).

La minoration des propriétés du sol permet de prendre en compte la sécurité vis-à-vis de l’état-limite
de mobilisation du sol sous sollicitations horizontales. En revanche, il en résulte une sur-estimation du
déplacement en tête du duc d’Albe avec, à égale énergie d’accostage à reprendre, une diminution de
l’effort de flexion dans le pieu. Les états-limites de déflexion des défenses d’accostage et de pression
exercée sur la coque des navires vont ainsi « en sens inverse » de l’état-limite de mobilisation du sol
en butée.

Il est donc indispensable d’effectuer les vérifications d’un duc d’Albe en testant selon l’état-limite le
caractère favorable ou défavorable des paramètres qui interviennent dans le calcul :

 par la définition soignée des situations (scénario d’accostage, hauteur du point d’impact, à
marée haute ou à marée basse),

 par l’application de coefficients partiels de majoration et de minoration (M et 1/M ou R et


1/R) : pondération des propriétés des résistances au cisaillement (méthodes à la rupture),
pondération de la courbe de réaction (méthodes élasto-plastiques),

 avec les méthodes à la rupture, par la définition des valeurs caractéristiques « en


fourchette » des poids volumiques des sols : cette solution sera employée en cas
d’incertitude importante sur ce paramètre ou de préoccupation particulière liée à la
sécurité,

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
Pour un duc d’Albe d’amarrage, les propriétés du sol sont toujours favorables et c’est la situation
corrodée qui est la plus critique. Pour un duc d’Albe d’accostage, il est indispensable de tester toutes
les combinaisons de ces éléments, de sorte que le nombre de cas à vérifier peut être assez élevé
malgré la simplicité du « cas de charge ».

De plus, si les méthodes au coefficient de réaction sont employées, il sera prudent de vérifier que
l’évolution des déformées par suite d’une augmentation de l’intensité des actions reste compatible
avec les hypothèses qui auront été faites pour le comportement en pied.

Si le front d’accostage comporte plusieurs ducs d’Albe, il est prudent de considérer que la totalité de
l’énergie cinétique du navire accostant est reprise par un seul ouvrage.

6. MODELISATION DU COMPORTEMENT DE L’OUVRAGE

 Voir l’application à un CCTP.

6.1 PARAMETRES A CONSIDERER

Les paramètres du projet sont :

 les énergies d’accostage,

 les positions du point d’impact,

 les propriétés du sol (poids volumiques, paramètres de résistance au cisaillement drainées


et non drainées, propriétés pressiométriques).

Les paramètres déterminés au moment de la conception sont :

 les propriétés du système de défenses (capacités d’absorption d’énergie, courbe


caractéristique),

 dans le cas d’un duc d’Albe pluri-tubulaire, le nombre de pieux et la géométrie du plateau
de flexion-torsion.

Les paramètres à déterminer au moment du dimensionnement sont :

 la cote de mise en place des pieux (fiche), la nuance d’acier des pieux, les dimensions de
chaque section des pieux,

 les propriétés détaillées des éléments du plateau de flexion-torsion.

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6.2 REPARTITION DES ENERGIES ABSORBEES PAR LES DEFENSES ET LES PIEUX

6.2.1 PRINCIPE

Soient :

 E0 : l’énergie cinétique initiale d’accostage,

 Ea : l’énergie absorbée par le système de défenses (amortisseur) - voir le fascicule


Défenses d’accostage,

 Et : l’énergie absorbée par la structure (pieu).

La conservation de l’énergie implique :

E0 = E a + E t

La répartition des énergies est déterminée de façon itérative, le plus souvent à l’aide d’un logiciel de
calcul spécialisé.

6.2.2 FORMULATION APPROCHEE

Soient :

  : le déplacement maximal du pieu au point d’application, au cours de l’impact,

 F : la force maximale transmise par la défense au pieu au cours de l’impact.

En supposant que la force croît linéairement avec le déplacement au cours de l’impact :

Et =  . F / 2

6.2.3 FORMULATION EXACTE

L’énergie absorbée par le pieu est calculée à partir de la courbe des moments de flexion :

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6.3 CHOIX DES PROPRIETES DES SOLS

6.3.1 DUC D’ALBE D’ACCOSTAGE

L’accostage étant un phénomène de courte durée :

 on considère les propriétés de cisaillement non drainées,

 on suppose que la butée mobilise l’ensemble constitué par le squelette granulaire et l’eau
interstitielle ; il convient de prendre en compte le poids volumique humide (h), voire saturé
(

 le travail dans le domaine plastique est autorisé pour l’ELU et pour l’ELS par le choix de la
courbe de réaction de très courte durée (à deux paliers) ; pour l’ELS, un coefficient de type
d, serv est introduit pour limiter l’apparition de désordres irréversibles.

 Voir aussi un exemple de paramètres géotechniques retenus pour un duc d’Albe d’accostage.

6.3.2 DUC D’ALBE D’AMARRAGE

L’amarrage étant un phénomène plus « persistant » que l’accostage :

 on considère les propriétés de cisaillement drainées,

 il convient de prendre en compte le poids volumique déjaugé (’),

 pour déterminer le type de courbe de réaction sol-pieu, on considère que les valeurs
caractéristique et fréquente de l’action d’amarrage sont de courte durée, que la valeur
quasi-permanente est de longue durée, que les valeurs de calcul et accidentelle sont de
très courte durée. Pour les valeurs de service, un coefficient de type d, serv est introduit
pour limiter l’apparition de désordres irréversibles.

 Voir aussi un exemple de paramètres géotechniques retenus pour un duc d’Albe d’amarrage.

6.4 INSTABILITE EXTERNE : ETAT-LIMITE DE MOBILISATION DU SOL EN BUTEE

6.4.1 MODELISATION A LA RUPTURE

6.4.1.1 Principe

Les méthodes à la rupture sont basées sur les propriétés de résistance au cisaillement. Ce sont des
méthodes de dimensionnement, assez approximatives car le comportement du sol est complexe,
qui donnent une valeur minimale de la fiche correspondant à un équilibre limite de butée dans le sol.

Elles ne permettent pas de déterminer l’état des contraintes dans le sol et dans le pieu sous un
chargement quelconque, ni de déterminer les déplacements du duc d’Albe en dehors des cas simples
(sols purement frottants). Elles sont donc utilisées préférentiellement pour la vérification des ELU.

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On convient de pas chercher à assurer l’équilibre vertical du duc d’Albe.

6.4.1.2 Méthode de Blum (modifiée dans EAU)

La méthode de Blum a été d’abord développée pour les sols frottants. Elle suppose que :

 le pieu, de diamètre b, est d’inertie infinie,

 la force N exercée a pour objet de provoquer la rotation du pieu autour d’une section SC
située à une distance f0 du niveau du sol,

 le moment de renversement est équilibré par une pression de butée du sol s’épanouissant
autour du pieu comme indiqué sur les deux figures ci-après,

 au niveau de la section SC , l’équilibre des efforts tranchants est assuré par une force
concentrée C (contre-butée),

 la fiche minimale correspondant à l’équilibre limite de Blum est égale à la fiche f0


augmentée d’une surlongueur de 20 % jugée nécessaire au développement de la contre-
butée.

Volume de butée Diagramme des pressions

Source : Sabo

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Cette méthode peut être adaptée aux terrains purement cohérents. Dans ce cas l’on suppose qu’il n’y
a pas d’élargissement de la zone de butée et l’on conserve la modélisation de la contre-butée
concentrée. La butée frontale unitaire b est égale à 2.cu .

Le facteur de 20 % ci-dessus n’est pas un coefficient de sécurité mais un paramètre interne au


modèle utilisé.

6.4.1.3 Méthode de Brinch Hansen

Comme la précédente, cette méthode suppose que l’équilibre limite est atteint avec un pieu infiniment
rigide tournant autour d’un axe horizontal à la profondeur D au-dessous du niveau du sol. Le schéma
de rupture diffère cependant de la méthode de Blum, en ceci qu’il considère l’effet 3D de la résistance
en butée du sol. Outre un terme de surface, Brinch Hansen suppose une rupture par « coins » pour
des niveaux proches de la surface, et une rupture horizontale selon le schéma de Prandtl-Caquot
pour des niveaux situés en profondeur. Entre ces deux niveaux extrêmes, une formule d’interpolation
a été définie.

L’expression de la butée est donnée pour un sol à la fois frottant et cohérent.

6.4.1.4 Condition d’état-limite

La condition d’état-limite porte sur la fiche du pieu. Elle s’écrit formellement :

d . Fiche minimale  Fiche réelle

L’état-limite de service est pris en compte par le truchement d’un coefficient de type R, serv qui diminue
à la source le coefficient de butée kp (voir le fascicule Valeurs représentatives des résistances).

6.4.2 MODELISATION ELASTO-PLASTIQUE (OU « AU COEFFICIENT DE REACTION »)

La méthode du coefficient de réaction permet de déterminer l’état des contraintes dans le sol et dans
le pieu, pour une fiche donnée, sous n’importe quel chargement. Elle s’applique à tous les types de
terrains (frottants et cohérents). Elle peut être utilisée pour les vérifications d’ELU aussi bien que
d’ELS. Les conditions de déformation en pied doivent être posées a priori (encastrement ou butée
simple, impliquant les conditions de déplacement et de tangente). On convient de même de ne pas
chercher à assurer l’équilibre vertical du duc d’Albe.

En ce qui concerne les propriétés des sols, cette méthode utilise les paramètres pressiométriques 1.

Si l’on assimile le pieu à une poutre soumise à un chargement linéique P(z) , on obtient l’équation
suivante :

d 4y
Ep I  P(z)  0
dz 4

où Ep et I désignent respectivement le module d’Young et le moment d’inertie du pieu, et y(z)


représente la déformée du pieu.

1
Cette méthode pourrait permettre à l’avenir de quantifier l’influence de la fatigue des sols, par
exemple par la réalisation d’essais pressiométriques cycliques.
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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
Dans le cas du pieu la charge répartie P(z) provient du déplacement relatif Y = y(z) - g(z) entre le
déplacement d’équilibre sol-pieu y(z) et le déplacement libre du sol g(z). Cette loi de réaction est
donnée dans le cas général par une courbe non linéaire du type P = f(Y).

 si g(z) = 0 et si P est considéré comme linéaire, on obtient P = K . y où K est le coefficient


de réaction horizontal du sol dont le calcul est présenté dans le fascicule Paramètres
d’interaction sol-structure. On retrouve l’hypothèse de Winkler qui suppose que la réaction
du sol en chaque point du pieu ne dépend que du déplacement horizontal de ce point ;

 sinon, la non-linéarité de la fonction P = f(Y) nécessite un processus itératif de


convergence (méthode des matrices-transfert). Il faut donc rechercher l’expression des
efforts appliqués en fonction du déplacement relatif, c’est à dire la fonction F définie par :

P(z) = B . F( y(z) )

où B est le diamètre ou la largeur frontale du pieu.

La condition d’état-limite porte sur le rapport « butée mobilisable sur butée mobilisée » :

 la butée mobilisée est calculée par sommation des pressions en butée sur la hauteur du
duc d’Albe ; les pressions en poussée ne sont pas prises en compte,

 la butée mobilisable correspond au palier de pression de la courbe de réaction utilisée,


s’exerçant sur la hauteur du duc d’Albe capable d’exercer des efforts en butée (on ne
prend pas en compte la hauteur où se développeraient des contre-butées éventuelles).

La condition d’état-limite s’écrit :

d . Butée mobilisée  Butée mobilisable

6.5 INSTABILITE INTERNE : ETATS-LIMITES DE RESISTANCE STRUCTURALE

6.5.1 CADRE DES METHODES DEVELOPPEES DANS CE FASCICULE

L’approche la plus actuelle de la résistance structurale des parties métalliques (travail autorisé au-delà
de la limite élastique dans certaines conditions) est présentée dans le fascicule Structures métalliques
et peut s’appliquer aussi bien aux pieux qu’aux palplanches et au bouchures mobiles. Au regard
cependant de la nouveauté que représente pour le projeteur français de telles analyses, il a été jugé
utile de reprendre dans ce qui suit les errements traditionnels en matière de vérification de la
résistance structurale des pieux, transposés dans le formalisme cohérent des Recommandations.

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6.5.2 PLATEAU DE FLEXION-TORSION

Le plateau évite la concentration des efforts sur un seul élément. Sa raideur permet de répartir la
composante tangentielle de l’accostage sur le pieu d’impact de manière uniforme sur les autres pieux
qui sont en liaison avec le plateau (application des formules de Résistance des Matériaux).

Les vérifications sont effectuées selon les règles en vigueur dans la Construction Métallique (effort
tangentiel = effort normal dans le plateau). La condition d’état-limite s’écrit formellement :

d .   fy

où  représente la contrainte équivalente utilisée (Von Mises par exemple).

6.5.3 PIEUX

Si le duc d’Albe est à inertie variable, on considère l’état-limite de résistance structurale pour chaque
virole.

Pour un duc d’Albe, l’effort normal N et l’effort tranchant sont négligés. La largeur des pieux à prendre
en compte est la largeur perpendiculaire à la force d’impact. L’expression de la contrainte dans le pieu
s’écrit de la manière simplifiée sans interaction :

Mv
 
I

La condition d’état-limite s’écrit formellement :

d .   fy

 Lorsque la modélisation élasto-plastique du sol a été retenue, la contrainte  est celle qui
résulte de l’équilibre des efforts en considérant la fiche que l’on cherche à vérifier.

 Lorsque la modélisation à la rupture du sol a été retenue, la contrainte  est celle qui
résulte de l’équilibre des efforts en considérant la fiche minimale donnée par la méthode.

L’état-limite d’instabilité élastique locale (cloquage) est masqué par la limitation des contraintes dans
le pieu sous l’effet des coefficients de modèle et des coefficients à la source.

6.6 DEPLACEMENTS EN TETE

Les déplacements doivent être calculés avec la modélisation élasto-plastique du sol. La condition
d’état-limite porte sur la comparaison entre le déplacement maximum calculé du duc d’Albe sous
toutes les hypothèses afférentes à la sécurité, et le déplacement admissible déterminé par le projeteur
selon les conditions de service. Elle s’écrit formellement :

déplacement calculé  déplacement admissible

 Voir à cet effet quelques indications dans le fascicule Paramètres géométriques.


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7. COEFFICIENTS PARTIELS

 Voir aussi un exemple de calcul :


 pour un duc d’Albe d’accostage,
 pour un duc d’Albe d’amarrage.

7.1 COEFFICIENTS DE VALEUR

Pour la vérification en situation durable ou transitoire des états-limites ressortissant à la catégorie


des états-limites ultimes, les valeurs de calcul des principaux paramètres pertinents pour les
ouvrages traités ici, avec application selon le cas des coefficients partiels de valeur ( 1,00)
concernent :

 l’épaisseur des parties métalliques,

 les cotes en pied d’ouvrage,

 la limite élastique de l’acier, la résistance au cisaillement des sols (en cohérence avec les
actions du terrain et les paramètres d’interaction sol-structure),

 la résistance des enrochements de protection,

 l’inclinaison des pressions du terrain en poussée et en butée (en cohérence avec les
propriétés du sol), les courbes de réaction (en cohérence avec les propriétés du sol et les
actions du terrain),

 le comportement des défenses d’accostage,

 les actions :

 pressions du sol en poussée et en butée (en cohérence avec les propriétés des
sols, les paramètres d’interaction sol-structure et les niveaux d’eau), poussées
latérales,

 niveaux d’eau.

 Voir aussi les autres actions, en tant que de besoin, notamment :


 Courant
 Houle
 Accostage
 Amarrage

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
Pour la vérification en situation durable ou transitoire des états-limites ressortissant à la catégorie
des états-limites de service, les principaux coefficients partiels de type R, serv ou M, serv concernent :

 le comportement des défenses d’accostage,

 la limite élastique de l’acier.

Les critères de service sont proposés dans le fascicule Paramètres géométriques.

Pour la vérification en situation accidentelle des états-limites ressortissant à la catégorie des états-
limites ultimes, les principaux coefficients partiels de type R, acc ou M, acc concernent :

 le comportement des défenses d’accostage (sous accostage accidentel seulement).

7.2 COEFFICIENTS DE MODELE

 Voir l’application à un CCTP.


 Voir un exemple d’application à un duc d’Albe d’accostage et à un duc d’Albe d’amarrage.
7.2.1 EN SITUATIONS DURABLES ET TRANSITOIRES

Seuls les états-limites détaillés dans ce fascicule sont repris dans le tableau qui suit. On ne reprend
donc pas les vérifications des éventuelles superstructures en béton armé.

Etat-limite et combinaison type Modèle Valeur de d ou de d, serv


d’actions associée
INSTABILITE EXTERNE
Mobilisation du sol en butée
fondamentale 1,10
élasto-plastique 1,30 (DA d’amarrage)
fréquente
1,20 (DA d’accostage)
fondamentale 1,10
à la rupture
fréquente 1,00
INSTABILITE HYDRAULIQUE
Érosion autour du pieu voir le fascicule Quais sur pieux
INSTABILITE INTERNE
Résistance structurale
1,00 (DA « fusible »)
fondamentale
1,125 (DA « de structure »)
rare 1,00
DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS
Déplacements en tête (rare) /

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7.2.2 EN SITUATIONS ACCIDENTELLES

Seuls les états-limites détaillés dans ce fascicule sont repris dans le tableau qui suit. On ne reprend
donc pas les vérifications des éventuelles superstructures en béton armé.

Etat-limite Modèle Valeur de d, acc


INSTABILITE EXTERNE
Mobilisation locale du sol (sous
1,00
sollicitations horizontales)
INSTABILITE HYDRAULIQUE
Érosion autour du pieu Voir le fascicule Quais sur pieux
INSTABILITE INTERNE
Résistance structurale 1,00

 Voir aussi les coefficients de modèle pour les états-limites d’autres types d’ouvrages :
 Quais-poids
 Gabions de palplanches
 Écluses
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

8. TEXTES DE REFERENCE

FASCICULE 62 titre V du C.C.T.G., (1993)


Règles techniques de conception et de calcul des fondations des ouvrages de génie civil
Ministère de l’Équipement.

EAU, (1996)
Recommandations de la commission des ouvrages de rive
Wilhelm Ernst Sohn (Allemagne).

SABO, F.,
Conception et calcul des Ducs d’Albe souples tubulaires
Mémoire C.N.A.M., Bordeaux.

oOo

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