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MINISTÈRE DE L’ÉQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT

CENTRE D’ÉTUDES TECHNIQUES MARITIMES ET FLUVIALES

Recommandations
pour le
CALCUL AUX ETATS-LIMITES DES OUVRAGES
EN SITE AQUATIQUE

Série : OUVRAGES

QUAIS-POIDS

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE

QUAIS-POIDS

TABLE DES MATIERES

___________

1. OBJET_______________________________________________________________________________4

2. DESCRIPTION ET COMPORTEMENT DES OUVRAGES__________________________________5


2.1 DESCRIPTION GENERALE_________________________________________________________5
2.1.1 TYPES D’OUVRAGES_____________________________________________________________5
2.1.2 QUAIS EN BLOCS________________________________________________________________5
2.1.3 CAISSONS______________________________________________________________________6
2.1.4 QUAIS EN VOILE DE BETON ARME RAIDI, MURS EN L, MURS A CHAISE..._______________6
2.2 CONCEPTION_____________________________________________________________________7
2.2.1 GENERALITES___________________________________________________________________7
2.2.2 QUAIS EN BLOCS________________________________________________________________8
2.2.3 CAISSONS______________________________________________________________________8
2.2.4 QUAIS EN VOILE DE BETON ARME RAIDI, MURS EN L________________________________9
2.3 REPRISE DES EFFORTS____________________________________________________________9
2.4 CONSTRUCTION_________________________________________________________________10
2.5 INSTRUMENTATION DE CONTRÔLE ET DE SUIVI DU COMPORTEMENT_______________12
3. SITUATIONS DE PROJET____________________________________________________________12
3.1 ANALYSE DES SITUATIONS_______________________________________________________12
3.2 EXEMPLES DE SITUATIONS TRANSITOIRES________________________________________13
3.3 EXEMPLES DE SITUATIONS ACCIDENTELLES______________________________________13
4. COMBINAISONS D’ACTIONS_________________________________________________________14
4.1 SYSTEMES ETUDIES_____________________________________________________________14
4.2 CAS DE CHARGE_________________________________________________________________14
5. FORMULATION DES ETATS-LIMITES________________________________________________15
5.1 DESCRIPTION DES PHENOMENES A EVITER________________________________________15
5.1.1 INSTABILITE EXTERNE__________________________________________________________15
5.1.2 INSTABILITE INTERNE__________________________________________________________17
5.1.3 INSTABILITE GLOBALE__________________________________________________________17
5.1.4 DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS_____________________________________________18
5.1.5 ETATS-LIMITES FONCTIONNELS__________________________________________________19
5.1.6 EN SITUATION DE FLOTTAISON__________________________________________________19
5.2 CLASSEMENT DES ETATS-LIMITES ET COMBINAISONS TYPES D’ACTIONS ASSOCIEES
20
5.3 ASPECTS PARTICULIERS LIES A LA PRISE EN COMPTE DE LA SECURITE_____________21
6. MODELISATION DU COMPORTEMENT DE L’OUVRAGE_______________________________21
6.1 INSTABILITE EXTERNE___________________________________________________________21
6.1.1 GLISSEMENT-PLAN_____________________________________________________________21
6.1.2 DECOMPRESSION DU SOL DE FONDATION________________________________________22
6.1.3 POINCONNEMENT DU SOL DE FONDATION_______________________________________23
6.1.4 RENVERSEMENT_______________________________________________________________24

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6.2 INSTABILITE INTERNE___________________________________________________________25
6.2.1 GLISSEMENT DE BLOCS ET DECOMPRESSION DES BLOCS___________________________25
6.2.2 BETON ARME__________________________________________________________________25
6.3 INSTABILITE GLOBALE__________________________________________________________25
6.4 DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS______________________________________________26
6.4.1 TASSEMENTS___________________________________________________________________26
6.4.1.1 Méthode œdométrique________________________________________________________________26
6.4.1.2 Méthode pressiométrique______________________________________________________________27
6.4.2 DEPLACEMENT DE LA POUTRE DE COURONNEMENT______________________________28
7. COEFFICIENTS PARTIELS___________________________________________________________28
7.1 COEFFICIENTS DE VALEUR_______________________________________________________28
7.2 COEFFICIENTS DE MODELE_______________________________________________________30
7.2.1 EN SITUATIONS DURABLES ET TRANSITOIRES_____________________________________30
7.2.2 EN SITUATIONS ACCIDENTELLES_________________________________________________31
8. TEXTES DE REFERENCE____________________________________________________________32

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RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE

QUAIS-POIDS

___________

1. OBJET

Le présent fascicule présente les règles de justification semi-probabilistes aux états-limites pour les
quais-poids (soutènements-poids) à l’exception des gabions de palplanches qui sont traités dans le
fascicule du même nom.

Sont exclus les ouvrages qui font intervenir des techniques éloignées : tirants, micropieux, caissons
relevant de la catégorie des fondations profondes ou semi-profondes (caissons havés dans la plupart
des cas)..., pour lesquels il faut adapter les fascicules correspondants.

Le fascicule a pour objet :

 d’établir le canevas des justifications en cohérence avec le format semi-probabiliste aux


états-limites décrit dans les Directives Communes de 1979 relatives au calcul des
constructions, et dans les Eurocodes (voir la section 5 de ce fascicule),

 d’exposer les modèles employés pour écrire les conditions d’état-limite (voir la section 6 de
ce fascicule),

 de proposer des valeurs des coefficients de modèle (voir la section 7.2 de ce fascicule).

Les vérifications des quais-poids sous l’action sismique ne sont pas décrites dans ce fascicule ; il
convient de se reporter au document STC ER-QG 94.02 de juin 1994 : Risques dynamiques pour les
ouvrages maritimes et fluviaux - fascicule N°1 - Prise en compte du séisme dans la conception et la
justification des ouvrages portuaires intérieurs neufs.

Ce fascicule ne doit pas être utilisé séparément des autres fascicules qui forment l’ensemble des
Recommandations pour le calcul aux états-limites des ouvrages en site aquatique.

Ce fascicule ne traite pas de la qualité des travaux ni du contrôle de leur exécution. Il n’aborde la
conception et l’exécution des ouvrages que dans ce qui apparaît nécessaire à l’intelligence de leurs
règles de justification.

 Voir aussi un exemple de calcul :


 Quai en blocs

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2. DESCRIPTION ET COMPORTEMENT DES OUVRAGES

2.1 DESCRIPTION GENERALE

2.1.1 TYPES D’OUVRAGES

Les quais-poids à fondations superficielles, aussi appelés « à fondations directes », doivent leur nom
au mode de fonctionnement de leur fondation. Ils sont posés directement à la surface du sol ou à une
profondeur relativement faible. Un rôle stabilisateur est dévolu au poids propre pour assurer l’équilibre
général. Ils rentrent dans la catégorie des quais « à fondations continues » :

 quais à fondations superficielles constitués par des empilements de blocs de béton :

 blocs préfabriqués ou coulés en place,

 blocs pleins ou évidés et remplis de matériau de remblai,

 quais à fondations superficielles constitués de caissons préfabriqués en béton armé


remplis de matériau de remblai,

 quais en voile de béton armé raidi, du type « murs de soutènement en L » ou assimilé.

2.1.2 QUAIS EN BLOCS

Le quai en blocs est très ancien. Il convient à des hauteurs de soutènement modérées (inférieures à
15 m), à des sols d’assise de bonne qualité (marnes dures, rocher...). et de préférence à des faibles
marnages. L’ouvrage résiste aux poussées par la mobilisation du frottement entre blocs.

Leur géométrie est variée ; dans leurs conceptions les plus courantes, ils s’inscrivent dans un trapèze
dont la base vaut 50 à 60 % de la hauteur et la largeur en tête vaut 15 à 25 % de la hauteur.

Le parement avant est le plus souvent vertical mais la présence d’une défense d’accostage permet
d’avancer le pied du mur de quai de 0,50 à 1,00 m, en inclinant légèrement le parement ou en
réalisant un patin. Cette disposition améliore la résistance au renversement en ramenant la résultante
des forces vers le milieu de la base de la fondation.

Le parement arrière est vertical, incliné ou à redans. Il peut aussi présenter une chaise (ou console).
Ces dispositions améliorent la résistance au renversement. La base est le plus souvent horizontale,
mais elle peut soit être inclinée vers l’arrière ou présenter une bêche, ce qui améliore la sécurité au
glissement.

Les blocs sont le plus souvent parallélépipédiques, comportant parfois un chanfrein du côté du
remblai pour former une chaise. Pour que l’effet de chaise soit efficace, l’angle du chanfrein doit être
inférieur à l’angle de frottement interne du remblai arrière. Les blocs peuvent être évidés et remplis de
matériau granulaire, auquel cas l’épaisseur du voile ne saurait être inférieure à 50 cm.

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2.1.3 CAISSONS

Les caissons sont employés pour des hauteurs d’eau plus importantes (supérieures à une vingtaine
de mètres). Si leur domaine d’emploi est plus vaste que celui des quais en blocs, il leur faut toujours
des sols de bonne qualité. Les caissons sont conçus pour être autostables. L’épaisseur des voiles
varie couramment entre 30 et 50 cm, celle du radier entre 50 et 70 cm.

On rencontre deux types de caissons :

 caissons avec fond, qui répartissent mieux la charge sous le fond,

 caissons sans fond, qui exercent une contrainte plus forte sur le sol de fondation ; le
remblai interne, en contact avec le sol de fondation, assure en revanche une meilleure
résistance au glissement que le frottement béton-sol, mais l’ouvrage est plus sensible aux
tassements différentiels.

On distingue aussi les caissons marnants perméables aux fluctuations des niveaux d’eau et les
caissons étanches remplis de matériau saturé.

Les problèmes rencontrés sont :

 la fuite des matériaux de remblai, problème le plus fréquent avec ce type d’ouvrage. On
dispose des joints verticaux entre caissons, l’étanchéité étant obtenue, par exemple, en
coulant sous l’eau du mortier de ciment dans une gaine verticale souple disposée entre
des butées latérales solidaires des caissons,

 la verticalité des caissons havés ou constitués de viroles. Une précontrainte verticale peut
être mise en œuvre.

2.1.4 QUAIS EN VOILE DE BETON ARME RAIDI, MURS EN L, MURS A CHAISE...

Ces ouvrages fonctionnent comme des murs de soutènement classiques. On peut les comparer à des
caissons incomplètement fermés, dont on aurait supprimé la partie arrière. Ils sont adaptés à des
hauteurs modérées (inférieures à une dizaine de mètres) et aux terrains relativement peu
compressibles.

Ils se prêtent bien à une mise en œuvre par éléments préfabriqués. Une grande partie du poids
mobilisable pour le calcul du comportement de l’ouvrage correspond au remblai qui doit être mis en
place sur la semelle arrière.

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2.2 CONCEPTION

2.2.1 GENERALITES

Les propriétés recherchées pour la conception de ce type de quai sont :

 le poids (volume et masse), pour mobiliser une grande résistance par frottement à
l’interface de la fondation et du remblai d’assise,

 une large surface en contact pour, en sus de l’amélioration de la résistance au glissement,


mieux répartir les pressions sur le sol et ramener le point de passage de la résultante
proche du centre de la semelle afin de garantir l’équilibre contre le renversement.

Ces quais sont adaptés aux sols de bonne qualité pouvant offrir, sous les charges inclinées et
excentrées transmises par l’ouvrage, une capacité portante suffisamment élevée. On les destine
généralement :

 aux terrains incompressibles et inaffouillables (rocher),

 aux terrains résistants plus ou moins affouillables (galets, sables, argiles compactes),

 aux terrains dans lesquels un sol résistant est proche de la surface.

La cote de fondation du quai est établie aussi proche que possible du fond du bassin pour limiter
les mouvements de matériaux. Toutefois il arrive que l’horizon porteur se trouve à un niveau inférieur.
La substitution des couches supérieures par un matériau de meilleure qualité est une solution qui peut
être économiquement justifiée.

Le couronnement du quai est constitué par une poutre de béton armé destinée à solidariser en
partie haute les éléments juxtaposés de quai et à offrir un front d’accostage continu, favorisant la
répartition des efforts sur les éléments du quai. Elle permet aussi de corriger les défauts d’alignement
et les écarts dus aux tassements.

La poutre est coulée en place après mise en œuvre du remblai arrière, après qu’un temps suffisant
s’est écoulé pour que les tassements des éléments de quai soient stabilisés, que le remblai arrière
soit consolidé, et que les éléments du quai aient trouvé une place définitive. Les sollicitations dans la
poutre provoquées par les dénivelées d’appui sont réduites.

Le remblai arrière doit être préférablement constitué de matériaux de bonne qualité. Dans les cas où
un matériau hétérogène est mis en œuvre, on interpose un cavalier d’épaulement constitué de bon
matériau frottant entre l’ouvrage et le reste du remblai, pour réduire et homogénéiser les poussées.

Le remblai interne doit être lui aussi constitué de matériaux de bonne qualité, en général des
matériaux granulaires, dont les propriétés mécaniques sont mesurées à la boîte de cisaillement ou,
pour les remblais contenant des éléments de dimensions plus importantes, à la grande boîte de
cisaillement.

 Pour aller plus loin, voir aussi :


 les généralités sur les reconnaissances géotechniques,
 comment assurer la qualité de l’étude géotechnique ?

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2.2.2 QUAIS EN BLOCS

Les ouvrages en blocs sont sensibles aux déformations de leur assise lorsque celle-ci excède leur
capacité d’adaptation. Cette sensibilité est a priori d’autant plus grande que la taille des blocs est plus
importante et que ceux-ci sont dépourvus de dispositif de liaison. Le fonctionnement de l’ouvrage est
amélioré :

 par des dispositions géométriques appropriées : redan, chaise, patin, chanfrein...

 par l’obtention d’un meilleur monolithisme en solidarisant les blocs :

 verticalement (dans le cas de blocs juxtaposés empilés) par des rails ou des
armatures descendues dans des réservations préalables puis scellés,

 horizontalement, par l’imbrication des blocs à l’instar d’une maçonnerie ou par


l’utilisation de joints conjugués,

 en losange...

Le dispositif de liaison doit être adapté à l’importance des déformations que l’on prévoit, pour éviter
les sollicitations excessives :

 on prévoira un ouvrage raide, sans beaucoup de possibilité de déformations sur une


fondation peu déformable (scellements et armatures).

 au contraire, dans le cas de déformations prévisibles plus ou moins préjudiciables, on aura


avantage à prévoir des dispositions permettant de conserver l’unicité et le monolithisme de
l’ouvrage tout en autorisant une déformation réelle et une adaptation à son assise
(imbrication de blocs, joints conjugués, scellement d’armatures dans une seule
direction...).

2.2.3 CAISSONS

Sous l’effet des poussées du remblai arrière, le caisson tend à se déplacer vers la mer et à s’ovaliser
en induisant des tractions dans les joints.

Suivant la qualité de l’assise du caisson, il peut s’avérer nécessaire de prévoir un programme de mise
en place du remblai interne, fonction de la capacité de consolidation de cette assise. Celle-ci peut être
améliorée par la mise en place de drains permettant une meilleure dissipation des surpressions
interstitielles liées au chargement.

Pour des caissons mis en place sur un remblai d’assise en enrochements, on a avantage à prévoir la
mise en place de matériaux de granulométrie décroissante au fur et à mesure que l’on approche du
contact assise / ouvrage. Un traitement de « collage » par injection de mortier à l’interface caisson /
assise peut substantiellement améliorer la stabilité de l’ouvrage, en particulier à l’égard des risques de
glissement et de poinçonnement liés au défaut de réglage ou de planéité de l’assise.

La stabilité du caisson est améliorée en élargissant la base par une couronne extérieure de 0,50 m à
1,00 m de large. La résistance au glissement peut être renforcée en introduisant des bêches sous la
semelle de fondation, en installant des profilés métalliques ou des micropieux...

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Le havage est parfois utilisé pour descendre les caissons profondément sous la nappe. Le mode de
rupture de ce genre d’ouvrage se rapproche de celui des gabions de palplanches (voir le fascicule
Gabions de palplanches).

2.2.4 QUAIS EN VOILE DE BETON ARME RAIDI, MURS EN L

Il importe d’adopter des dispositions constructives propres à :

 assurer la pérennité du remblai stabilisateur (choix du type de matériau, absence de fines,


continuité de l’ouvrage...),

 assurer la qualité de la mise en œuvre pour obtenir les densités recherchées,

 assurer le drainage du sol (barbacanes, cavaliers drainants...).

2.3 REPRISE DES EFFORTS

L’effort d’accostage est repris :

 par l’inertie du quai ; la poutre de couronnement qui supporte les défenses d’accostage
joue un rôle de répartiteur des efforts entre les différents plots,

 par la mobilisation d’un massif de sol en butée dans le remblai arrière. La transmission des
efforts s’effectue par la poutre de couronnement.

La mobilisation des efforts limites de butée peut nécessiter des déformations importantes.

Les résistances de frottement sont mobilisables au prix de déformations beaucoup plus faibles que
celles qui supposent une mise en butée dans les sols tels que les sables, les argiles...

Il y a lieu de s’assurer que les efforts pris en compte pour le dimensionnement de l’ouvrage
permettent de rester dans le domaine des déformations élastiques, c’est-à-dire faibles.

La diffusion de l’effort d’accostage par la poutre de couronnement de part et d’autre des éléments
adjacents au point d’accostage est évaluée forfaitairement, ou avec une modélisation de poutre sur
appuis élastiques.

L’effort d’amarrage est repris :

 par des bollards encastrés dans la poutre de couronnement, mobilisant l’inertie du quai,

 par des bollards indépendants :

 bollards autostables sur fondation superficielle avec ancrages, transmettant un


effort au quai par le sol,

 bollards liés à un massif arrière (dalle de frottement, rideau...). Le tassement du


remblai sous une dalle de frottement peut en atténuer l’efficacité.

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Les charges verticales d’exploitation sont reprises :

 en fondations profondes, par des pieux traversant le remblai. Lorsque de telles fondations
sont prévues, il importe de vérifier le comportement des fondations profondes sous les
sollicitations horizontales. On aura avantage à prévoir la mise en œuvre de pieux inclinés
pour améliorer la reprise des efforts horizontaux (accostage, outillage portuaire...),

 en fondations superficielles, si les charges sont modérées (charges routières par exemple,
plus rarement les charges dues à l’outillage spécialisé),

 par la structure du quai elle-même (blocs de béton, caissons).

Les efforts de poussée des terres sont repris par la mobilisation de la résistance au glissement
sous la fondation. Des dispositifs permettent d’améliorer cette résistance : puits, tenons, bêches, état
de surface de la semelle et son mode de réalisation, choix du matériau de fondation...

2.4 CONSTRUCTION

Les quais-poids sont rarement fondés sur le sol en place. Après dragage, curage, purge éventuelle
des couches superficielles contenant des sédiments fins et excavation jusqu’à l’horizon porteur (et
après éventuellement substitution), on interpose une couche de soubassement permettant de
présenter une fondation plane et homogène dont le rôle est :

 d’offrir à la fondation une surface horizontale bien réglée, indispensable à la qualité de la


pose des éléments,

 d’assurer la diffusion des contraintes vers l’horizon porteur.

Une couche de réglage, d’une granulométrie plus fine, est ensuite disposée au dessus du ballast. Une
protection spéciale anti-affouillements (tapis d’enrochements, matelas géotextile) peut être installée.

Un préchargement du quai est parfois réalisé avant la mise en place de la poutre de couronnement
aux fins de maîtriser les tassements ultérieurs.

Les caissons connaissent des modes de construction variés :

 le caisson est préfabriqué en totalité ou par parties (viroles) dans une forme de radoub ou
une cale de travaux, amené sur le site en flottaison puis échoué sur l’assise
soigneusement préparée (les viroles sont empilées les unes sur les autres) ; il est alors
important de spécifier les conditions de remorquage et d’échouage (vitesse des courants,
hauteur de houle ou de l’agitation, schéma de remorquage, état de surface des
remblais...),

 le caisson peut aussi être construit à sec, soit à l’abri d’un batardeau dans une souille
asséchée, soit havé directement à partir de la plate-forme existante (descente en
louvoyant), le bassin étant dragué ensuite,

 si le niveau de la fondation doit être plus profond, le caisson est descendu par havage
selon les moyens classiques sous l’eau ou à sec jusqu’à la cote désirée ; l’ouvrage
ressortit davantage dans ce cas à la catégorie des ouvrages à fondations semi-profondes.

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Les quais en L connaissent trois modes de construction :

 le plus souvent par unités préfabriquées, amenées sur place par flottaison puis échouées
(site maritime) ou posées dans une souille à l’aide de moyens terrestres, à l’abri d’un
batardeau,

 en place, à partir d’une plate-forme existante hors d’eau, en utilisant la technique de la


paroi moulée (voir le fascicule Rideaux de soutènement), ou à l’abri d’un batardeau,

 par éléments assemblés avec du béton immergé.

Dans certains cas (caissons d’assise profonde, terrains compressibles situés en profondeur sous une
assise compacte et difficilement accessible à des travaux de purge), on peut envisager un traitement
de sol pour améliorer les propriétés de la couche en question et son comportement (tassement,
résistance au cisaillement, stabilité à l’égard de glissements profonds englobant l’ouvrage entier...).

On peut avoir recours à des techniques permettant :

 la mise en place d’inclusions (jet grouting...),

 la compaction statique et la mise en place d’inclusions (mise en place de mortier refoulant


le sol à partir de forages par injection solide).

Ces techniques ont souvent avantage à être employées après mise en place du caisson ou de
l’ouvrage. Il importe donc de les maîtriser et d’en contrôler les effets pour éviter les déformations
exercées en cours de traitement.

 Voir aussi les modes de construction des autres types d’ouvrages :


 Gabions de palplanches
 Écluses
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Ducs d’Albe
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

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2.5 INSTRUMENTATION DE CONTRÔLE ET DE SUIVI DU COMPORTEMENT

La mise en place d’une instrumentation :

 permet de déceler des mouvements (ou des déformations) anormaux avant que leur
ampleur ne mette l’ouvrage en péril. Les irrégularités de tassement peuvent être liées à
une hétérogénéité de l’assise mais aussi révéler des amorces de glissements,

 permet de contrôler le bien fondé des hypothèses de calcul mises en œuvre,

 permet de juger du degré de consolidation des tassements et de la stabilisation des


déformations.

On peut prévoir, sans que la liste soit limitative, les dispositifs suivants, en fonction du type d’ouvrage
et du comportement prévisible de son assise :

 des tassomètres et des cellules de pression interstitielle (a priori surtout dans les sols de
fondation fins et peu perméables au sein desquels elles peuvent se développer),

 des dispositifs permettant de suivre le comportement des éléments de quai (inclinomètres


électriques pour juger la verticalité pendant le tassement, fissuromètres pour suivre
l’évolution des joints et le comportement des principaux éléments les uns par rapport aux
autres).

Le programme de chargement est établi en fonction des indications de l’instrumentation de contrôle.

Un dispositif automatique d’acquisition peut rendre d’appréciables services en fournissant un


enregistrement continu de l’évolution de la déformation, lequel permet en général une analyse plus
fine et plus rapide que les résultats de mesures périodiques.

3. SITUATIONS DE PROJET

 Voir l’application à un CCTP.


 Voir un exemple de détermination des situations de projet.

3.1 ANALYSE DES SITUATIONS

Les vérifications en situations transitoires de construction sont particulièrement pertinentes pour les
quais-poids :

 ces situations peuvent être dimensionnantes pour les ouvrages définitifs : ferraillage des
blocs de béton selon les conditions de manutention, échouage pour les radiers des
caissons,

 la stabilité des éléments transportés par flottaison (« ouvrages provisoires ») doit être
examinée avec attention. On définit à cet effet un état-limite de chavirement.

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3.2 EXEMPLES DE SITUATIONS TRANSITOIRES

Dans le cas d’un remblai interne mis en œuvre par voie hydraulique, on distingue une situation
transitoire où le remblai n’est pas encore consolidé. Cette situation peut être assez défavorable, les
poussées dues au remblai étant alors fortement majorées. La difficulté consiste à apprécier les
propriétés de sol à prendre en compte pour le remblai au stade provisoire de sa mise en place et de
son début de consolidation. En cette matière, l’expérience acquise lors d’ouvrages comparables en
utilisant des matériaux de même nature, est précieuse.

Les vérifications sont faites avec les propriétés drainées et non drainées du sol.

3.3 EXEMPLES DE SITUATIONS ACCIDENTELLES

Les phénomènes liés à la décompression du sol de fondation se produisent à la suite d’affouillement,


d’érosion, d’entraînement de particules, qui résultent de défauts de protection, de drainage... Ils
correspondent souvent à des erreurs de conception ou d’exécution et définissent des situations
accidentelles.

 Voir aussi les situations de projet des autres types d'ouvrages :


 Gabions de palplanches
 Écluses
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Ducs d’Albe
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

 Voir aussi les généralités sur les situations de projet.

4. COMBINAISONS D’ACTIONS

4.1 SYSTEMES ETUDIES

Les vérifications se décomposent de la manière suivante :

 Instabilité externe : le système est constitué par l’ensemble du quai, incluant le remblai
interne s’il existe, se comportant comme un bloc rigide.

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 Instabilité interne : le système est constitué par les parties d’ouvrages à examiner. On
tient compte des efforts exercés par le massif interne. Les blocs des quais en blocs
doivent faire l’objet d’une vérification.

 Instabilité globale : voir le fascicule Talus et pentes.

 Déplacements et déformations : doivent faire l’objet d’une vérification :

 quais en blocs : chaque plot pris individuellement (tassement absolu), deux plots
adjacents (tassement différentiel) ;

 caissons : chaque caisson pris individuellement (tassement absolu), caissons


adjacents (tassement différentiel), l’enveloppe de béton armé (vérification de
l’ovalisation), tassement différentiel avec basculement d’un caisson et surcharge
locale de l’assise ;

 murs en L : tassements absolus et différentiels ;

 tous ouvrages : déplacement de la poutre de couronnement.

4.2 CAS DE CHARGE

Pour évaluer les actions du sol et de l’eau dans le sol, il convient de se référer aux fascicules Actions
du terrain – on distingue l’action du sol et l’action de l’eau – , Actions quasi-statiques des niveaux
d’eau et Paramètres d’interaction sol-structure.

Le massif de sol interne aux ouvrages-poids (sol + eau) agit de façon « pondérale » au sens des
règles d’application des coefficients partiels. Toutefois, pour les caissons sans fond, perméables, où
un équilibre rapide s’instaure entre les pressions hydrauliques intérieures et extérieures, ces dernières
ne peuvent plus être considérées comme relevant de cette catégorie : les vérifications des états-
limites de glissement et de poinçonnement du sol se font alors toujours en contraintes effectives et
l’action stabilisatrice du massif de sol interne est calculée avec son poids volumique déjaugé, ou
apparent en cas d’écoulement hydraulique significatif et défavorable.

En revanche, si l’équilibre entre les pressions hydrauliques intérieures et extérieures est assuré par
des évents ou des dispositifs de drainage, l’action du massif de sol interne reste considérée comme
« pondérale » au regard des états-limites de glissement et de poinçonnement du sol, le niveau d’eau
interne étant alors évalué en tenant compte de ces dispositifs. Il est important de recenser les
configurations (situations) qui, par suite de défaillance ou d’absence d’entretien des dispositifs de
régulation de pression, pourraient se révéler critiques vis-à-vis de la stabilité.

Il en va différemment des états-limites de résistance interne des enceintes où l’eau intérieure et


extérieure agit toujours comme « pression » et jamais comme « pondérale ».

Afin de réduire les sollicitations, il est recommandé de prévoir que les charges d’exploitation ne
s’exercent qu’à partir du moment où le remblai arrière est consolidé.

 Voir aussi les cas de charge pour les autres types d’ouvrages :
 Gabions de palplanches
 Écluses

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Ducs d’Albe
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

 Voir aussi les généralités sur les combinaisons d’actions.

5. FORMULATION DES ETATS-LIMITES

 Voir un exemple d’application.

5.1 DESCRIPTION DES PHENOMENES A EVITER

5.1.1 INSTABILITE EXTERNE

Glissement-plan : cet état-limite correspond à l’équilibre global de la structure sous l’effet des forces
horizontales motrices dont on vérifie qu’elles peuvent être reprises par la mobilisation d’une résistance
à l’interface sol-ouvrage ou sol-sol. Deux modes de résistance sont envisagés selon la conception de
l’ouvrage :

 résistance par frottement : le choix des plans de glissement est important ; leurs
déformations et l’évolution probable de leurs propriétés sont à examiner,

 résistance par butée avant : des dispositions constructives favorisent la mobilisation de


cette résistance (bêches, fondations semi-profondes...).

Sous l’action de l’accostage, on mobilise à la fois le frottement sous la fondation et la résistance en


butée du côté du massif arrière.

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Décompression du sol de fondation : les états-limites de décompression du sol, de renversement
et celui associé à la « règle du tiers central » sont en fait trois expressions différentes pour les
phénomènes suivants, intiment liés pour le comportement des ouvrages-poids :

 perte d’équilibre statique ;

 poinçonnement du sol de fondation, au droit d’hétérogénéités locales correspondant à une


faiblesse de l’assise par exemple. S’il s’agit d’un ouvrage peu monolithique ou de faible
raideur propre, ce phénomène peut en entraîner la désorganisation (perte de contact entre
éléments constitutifs, ou contact insuffisant pour assurer la stabilité interne), ou la rupture.
Cet état peut de plus se propager de proche en proche du fait des reports de charges liés
à la désorganisation ou à la perte de portance des éléments poinçonnants. Le risque est
moindre, au moins vis-à-vis d’hétérogénéités de faible importance, pour les ouvrages à
forte inertie longitudinale ;

 différence trop importante entre contraintes extrêmes risquant de provoquer un tassement


différentiel, et donc d’accentuer encore l’excentrement et d’aggraver l’état-limite, ou de
révéler un défaut de portance localisé sous l’arête la plus comprimée.

En cohérence avec la réglementation française sur les fondations (fascicule 62 titre V), c’est l’état-
limite de décompression du sol de fondation qui a été choisi pour représenter ces phénomènes.

Poinçonnement du sol de fondation ou capacité portante : il faut veiller à ce que les fondations
ne sollicitent pas le sol au-delà de sa capacité de résistance, ce dépassement se traduisant alors par
l’apparition de grandes déformations incompatibles avec le souci de préservation de l’équilibre de tout
ou partie de l’ouvrage.

Cet état-limite pourrait être défini par référence à une déformation acceptable pour la structure de
l’ouvrage ou pour les équipements qu’il peut recevoir. En pratique, cette démarche implique une
analyse des conditions de déformabilité de l’ouvrage. L’appréciation du domaine de déformation
suppose d’une part une connaissance précise des terrains concernés et de leurs lois de
comportement, et d’autre part la mise en œuvre de programmes de calcul permettant la prise en
compte des lois de comportement. C’est ici le lieu de souligner l’intérêt des essais à cycles de
chargement - déchargement (pressiomètre par exemple) pour obtenir de meilleures courbes effort -
déformation.

Le phénomène de perte de capacité portante des fondations au rocher concerne les instabilités de
blocs rocheux aux plans de discontinuité.

Renversement (caissons sans fond) : une amorce de renversement peut être liée à un tassement
différentiel, en cas d’assise de l’ouvrage sur un talus, du fait des disparités de déchargement de cette
assise, dans le cas où elle est aménagée par déblai (déchargement plus important en amont qu’en
aval), ou de différences de sollicitations : déblai avec déchargement en amont, recharge de remblai
en aval.

Dans le cas de caissons sans fond, une tendance à un renversement peut s’accompagner d’une
vidange des éléments de remplissage.

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
5.1.2 INSTABILITE INTERNE

Glissement des blocs entre eux (quais en blocs) : les glissements des blocs entre eux sont
préjudiciables lorsque le mouvement est suffisant pour provoquer une diminution de l’assise de ce
bloc, ou de ceux qu’il supporte. Ils peuvent résulter :s

 d’une poussée excessive, locale ou générale, du terre-plein amont,

 de déformations liées à des tassements locaux excessifs provoquant une perte de contact
entre blocs, le frottement disponible n’étant alors plus suffisant pour assurer l’équilibre,

 d’un mauvais appareillage des blocs,

 de l’altération (érosion...) des dispositifs initialement prévus pour assurer la liaison des
blocs entre eux,

 d’efforts accidentels anormalement élevés (notamment choc frontal de navire...).

Décompression des blocs (quais en blocs) : la décompression des blocs précède souvent les
glissements dont il a été question. Elle peut être liée à des tassements différentiels excessifs, dus à
une hétérogénéité locale de l’assise, ou bien à une altération de cette assise du fait de travaux de
dragage, d’une amorce de glissement ou de l’érosion.

Ces phénomènes correspondent à l’instabilité externe d’un ouvrage fictif dont la fondation
correspondrait au plan de glissement ou de décompression en cause.

Résistance des joints : on considère en général un fonctionnement mécanique du quai par plots
indépendants, les joints étant destinés avant tout à éviter les fuites de matériaux et les tassements de
la plate-forme. Il en est autrement si le quai est conçu pour mobiliser une contribution de plots
adjacents dans la résistance au glissement-plan sous l’effet de la poussée du terrain, de la houle et
des autres actions horizontales. Dans ce cas (non détaillé dans la suite), hormis la difficulté à
modéliser simplement ce fonctionnement mécanique, il importe de vérifier la résistance des joints aux
efforts que ceux-ci sont amenés à transmettre.

Béton armé : voir le fascicule Parties en béton des ouvrages.

5.1.3 INSTABILITE GLOBALE

Grand glissement : voir le fascicule Talus et pentes.

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5.1.4 DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS

Tassement absolu : il se définit comme une différence de niveaux entre deux positions de l’ouvrage,
l’une dite de référence, correspondant à l’état initial le plus souvent, et l’autre correspondant à un état
ultérieur dans la vie de l’ouvrage.

Chaque fois qu’un calcul spécifique du tassement n’est pas rendu nécessaire par un état-limite lié à
l’exploitation ou à la fonctionnalité de l’ouvrage, on pourra considérer que le phénomène de tassement
correspondant au fluage du sol est couvert par l’état-limite de capacité portante associé à la
combinaison rare des ELS. Dans les cas courants, l’état-limite de tassement d’ensemble du quai n’est
donc pas vérifié de façon spécifique mais sous le couvert de la mobilisation locale du sol de fondation
en tant qu’état-limite de service, en utilisant le modèle d’état-limite ultime avec des coefficients R, serv.
Cette façon de faire permet généralement de se prémunir contre le risque de déformations
croissantes qui peuvent à terme entraîner la ruine ou la rupture de l’ouvrage.

Le tassement absolu n’est un phénomène gênant que dans la mesure où il ferait descendre la cote
d’arase supérieure du quai en dessous de la limite de submersion, ou si l’abaissement est
préjudiciable à l’utilisation de l’outillage supporté, en totalité ou en partie, par l’ouvrage. Les valeurs
limites des tassements absolus admissibles éventuels doivent être déterminés au cas par cas. De ce
fait l’état-limite de notion de tassement absolu est rarement dimensionnante pour les quais-poids, le
tassement n’étant le plus souvent préjudiciable que lorsqu’il n’est pas constant. La question peut
toutefois se poser :

 en cas de continuité à assurer avec un ouvrage existant,

 pour la pérennité de réseaux traversant l’ouvrage...

Tassement différentiel : il se définit en terme de gradient de tassement. La prévision du tassement


différentiel est indispensable dans la conception d’un ouvrage. Les tassements différentiels peuvent
résulter des différences de répartition des contraintes sous la semelle, ou de l’hétérogénéité même du
sol ; pour évaluer ce type de tassement, il convient de comparer le comportement de l’ouvrage dans
les différents profils de terrain possibles sous une même combinaison d’actions. Les tassements
différentiels peuvent se manifester :

 sous la forme d’une rotation du mur de quai vers le bassin,

 parallèlement au front d’accostage, soit entre des ouvrages distincts construits à des dates
différentes ou fondés de façon différente, soit entre diverses parties d’un même ouvrage.
Ce dernier cas de figure s’applique aux quais conçus par éléments juxtaposés plus ou
moins bien liaisonnés, et peut être un cas de charge dimensionnant pour la poutre de
couronnement.

Les tassements différentiels peuvent avoir comme conséquences :

 la fuite des matériaux du remblai arrière, pouvant aller jusqu’à rendre inexploitable le terre-
plein, si son usage exige une planéité rigoureuse,

 la perte d’efficacité du système de drainage, s’il est sensible aux déformations,

 la fissuration des éléments en béton armé,

 la décompression des blocs et, à terme, leur glissement.

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
Déplacement de la poutre de couronnement : le déplacement est limité par les contraintes
d’exploitation. Le déplacement de la poutre de couronnement peut être de deux types :

 résulter de mouvements du quai lui-même et devant être examiné dans le cadre


précédent ;

 résulter d’une déformation obtenue sous des sollicitations qui lui sont directement
appliquées, que ce soit en état permanent ou de service. Dans ce dernier cas, un calcul
d’interaction intégrant la liaison poutre-corps de quai ou remblai doit être conduit.

Il faut distinguer :

 les déplacements temporaires, correspondant à une déformation en général élastique et


réversible sous l’effet d’efforts normalement pris en compte dans le dimensionnement de
l’ouvrage ;

 les déplacements permanents résultant :

 d’une sollicitation accidentelle excessive, ayant conduit à sortir du domaine


élastique réversible,

 de sollicitations pouvant résulter d’une insuffisance de dimensionnement, d’un


comportement anormal de l’assise, d’une amorce de glissement...

L’examen des déformations de la poutre de couronnement permet le plus souvent de juger des
conditions de fonctionnement de l’ouvrage.

5.1.5 ETATS-LIMITES FONCTIONNELS

Fuite de matériaux du remblai arrière : des pathologies sont constatées pour les quais-poids
provenant de la vidange, en général progressive sauf effet d’instabilité hydraulique (renard), des
matériaux du remblai arrière. Les matériaux empruntent les ouvertures entre les plots du quai laissées
libres par une détérioration des joints causée par un défaut de résistance de ceux-ci (voir l’état-limite
de résistance des joints) ou par des déplacements entre plots adjacents incompatibles avec leur
ductilité.

5.1.6 EN SITUATION DE FLOTTAISON

Chavirement : cet état-limite est analysé avec la théorie de la stabilité des corps flottants (non
développée dans la suite). La condition d’état-limite s’exprime généralement par une valeur maximale
de la quantité  - a appelée « hauteur métacentrique transversale », où  est le rayon métacentrique
(rayon de l’arc de cercle décrit par le centre de carène lorsque le corps flottant s’incline autour d’un
axe longitudinal) et a est la distance entre le centre de gravité et le centre de carène.

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5.2 CLASSEMENT DES ETATS-LIMITES ET COMBINAISONS TYPES D’ACTIONS
ASSOCIEES

Les états-limites sont classés et associés aux combinaisons types d’actions comme indiqué dans le
tableau ci-dessous.

Etat-limite Catégorie Combinaisons types associées


INSTABILITE EXTERNE
Glissement-plan ELU fondamentale / accidentelle
ELU fondamentale / accidentelle
Décompression du sol de fondation
ELS rare / quasi-permanente
ELU fondamentale / accidentelle
Poinçonnement du sol de fondation
ELS rare
Renversement (couvert par la décompression du sol de fondation)

INSTABILITE INTERNE
Glissement des blocs ELU fondamentale / accidentelle
ELU fondamentale / accidentelle
Décompression des blocs
ELS rare / quasi-permanente
se reporter au fascicule Parties en béton des
Résistance du béton armé
ouvrages
DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS
Déplacement de la poutre de couronnement ELS rare
Tassements absolus ELS quasi-permanente
Tassements différentiels ELS quasi-permanente
INSTABILITE GLOBALE
se reporter au fascicule Talus et pentes

 Voir aussi les états-limites à vérifier pour d’autres types d’ouvrages :


 Gabions de palplanches
 Écluses
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Ducs d’Albe
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

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5.3 ASPECTS PARTICULIERS LIES A LA PRISE EN COMPTE DE LA SECURITE

Le caractère favorable ou défavorable du poids propre de l’ouvrage n’est pas toujours immédiat :

 vis-à-vis des états-limites de glissement et de décompression, le poids propre est toujours


favorable,

 vis-à-vis de la charge verticale appliquée, le poids propre est toujours défavorable ; il


s’ensuit l’indétermination de son caractère vis-à-vis de l’état-limite de poinçonnement. Les
coefficients de pondération favorable et défavorable devront donc être envisagés dans les
combinaisons d’actions.

Le même raisonnement est applicable aux charges variables (charges d’exploitation) situées à la
verticale de l’ouvrage de soutènement-poids. Dans le cas (fréquent) où la charge répartie de terre-
plein TP est spatialement libre, il y aura lieu de former des combinaisons d’actions avec et sans la
charge au-dessus de l’ouvrage, la charge restant cependant toujours appliquée à l’arrière.

Une approche sécuritaire souvent retenue consiste à limiter la capacité de réaction en butée à la
pression au repos. La hauteur sur laquelle la réaction de butée est mobilisée dépend de la liaison
entre la poutre de couronnement et le reste de l’ouvrage.

Il faut prendre garde à ce que le déplacement nécessaire pour mobiliser une réaction en butée, même
partielle, du sol, est important et peut être incompatible avec la rigidité d’un ouvrage massif.

6. MODELISATION DU COMPORTEMENT DE L’OUVRAGE

 Le fascicule Actions du terrain traite, entre autres, de l’effet de chaise, des poussées du sol derrière
un parement fictif ou dans un massif confiné.

 Voir l’application à un CCTP.

6.1 INSTABILITE EXTERNE

6.1.1 GLISSEMENT-PLAN

Le plan de glissement correspond généralement à la base de la semelle. Dans le cas de fondations


reposant sur un ballast rapporté, on peut effectuer une vérification supplémentaire pour un plan de
glissement à l’interface entre le ballast et le sol en place.

La condition d’état-limite s’écrit :

d . (H + W - Bn)  (V - U - Bt) . tgja + A’ . ca

où :

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 H et V sont les composantes horizontales et verticales de la résultante des efforts exercés
par la semelle sur le plan de glissement, prenant en compte les composantes horizontales
et verticales de la poussée du remblai arrière.

 A’ est la surface comprimée de la fondation. Il y a lieu de considérer l’éventualité d’une


surface A réduite par suite du défaut de planéité de l’assise. Le calcul de A’ doit être mené
avec le modèle de la flexion composée (Navier).

 ca et ja sont les paramètres de frottement et d’adhérence (à court terme ou à long terme


selon la situation) à l’interface définie par le plan de glissement (voir le fascicule
Paramètres d’interaction sol-structure).

La présence éventuelle d’une bêche améliore la résistance de la fondation en modifiant le plan de


glissement. Un coin de terre, derrière la bêche dans le sens du mouvement, est supposé solidaire de
l’ouvrage. La résistance au glissement est assurée à la fois par le frottement sur la surface horizontale
de la semelle et la butée du coin de terre en avant de la fondation.

 La butée résistante B peut être prise en compte pour une fondation encastrée ou pour
l’ouvrage soumis à une action d’accostage dirigée vers le remblai arrière. Sa composante
normale Bn, dirigée vers le haut, diminue H ; sa composante tangentielle Bt s’additionne
aux forces résistantes de frottement. Il convient de rester très en-deçà de la capacité
ultime de butée du terrain pour éviter les déformations résiduelles ; la cote du terrain en
pied d’ouvrage doit être estimée avec prudence (voir le fascicule Paramètres
géométriques). Deux approches sont envisageables :

 considérer que la résistance en butée est limitée à une valeur a priori (voir le
fascicule Valeurs représentatives des résistances) au même titre que la résistance
par frottement sur la base,

 mener un calcul d’interaction élasto-plastique du quai avec le remblai arrière (voir


le fascicule Paramètres d’interaction sol-structure), en supposant que la résistance
au frottement est mobilisée par des déplacements d’ampleur suffisante (hypothèse
à valider).

 La sous-pression hydraulique U sous la fondation diminue l’effort V.

 W est la résultante horizontale des pressions hydrauliques, comptée positivement dans le


même sens que la poussée du remblai.

6.1.2 DECOMPRESSION DU SOL DE FONDATION

La surface comprimée du sol sous la fondation A’ doit rester supérieure à une fraction donnée de la
surface totale A de celle-ci. Le calcul doit être mené avec le modèle de la flexion composée (Navier).

La condition d’état-limite s’écrit :

A’ / A > C (%)

La valeur recommandée C est donnée dans les tableaux à la fin de ce fascicule.

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
6.1.3 POINCONNEMENT DU SOL DE FONDATION

La contrainte de référence qref doit rester inférieure à la contrainte de rupture du sol qu qui tient compte
de l’excentrement de la charge, de son inclinaison, de l’inclinaison propre de la semelle et du talus
arrière. La condition d’état-limite s’écrit :

d . qref < qu

Plusieurs modèles peuvent être utilisés pour la détermination de la contrainte de rupture du sol qu (voir
le fascicule Valeurs représentatives des résistances) et la contrainte de référence qref (voir l’Annexe à
ce fascicule).

Dans tous les cas, la contrainte de cisaillement est supposée uniforme sous la surface comprimée ;
elle équilibre la résultante horizontale des efforts appliqués à l’ouvrage, en restant limitée par les
conditions de frottement (c’est l’état-limite de glissement).

Lorsque la contrainte ultime est déterminée avec le modèle des facteurs de portance, il est
recommandé de calculer la contrainte de référence avec le modèle de Meyerhof. qref est la contrainte
uniforme normale qui équilibre la résultante verticale des efforts appliqués sur une semelle de
dimensions réduites, pour tenir compte de la décompression d’une partie de celle-ci. Pour une
fondation filante de largeur B soumise à des forces extérieures de résultante verticale V excentrée de
e, on écrit :

qref = V / (B - 2.e)

Dans le cas où la fondation est assise sur un talus, il convient :

 de s’assurer de la stabilité globale de l’ouvrage à l’égard du risque de glissement


généralisé,

 de prendre en compte dans le calcul les conditions très sécuritaires d’encastrement en


aval de l’ouvrage (terme de profondeur Nq),

 de s’assurer de l’effet sur un éventuel basculement de l’ouvrage, d’un encastrement


moindre de la fondation côté aval que côté amont, dont la conséquence serait un
déchargement de l’assise côté amont, avec un tassement de moindre importance.

 Pour plus d’éléments sur le modèle de Meyerhof, voir le cas de :


 La semelle filante
 La semelle rectangulaire
 La semelle circulaire

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
Lorsque la contrainte ultime est déterminée avec le résultats d’essais en place, il est recommandé de
calculer la contrainte de référence avec le modèle de la flexion composée ou de Navier : les
contraintes sont proportionnelles aux déplacements et le sol ne peut jamais être en traction. On
admet que le diagramme des composantes normales est linéaire. Suivant que l’excentrement de la
charge V, la répartition des contraintes est trapézoïdale ou triangulaire. Le diagramme des contraintes
sous la fondation est calculé au niveau de la base de la semelle de fondation, en faisant abstraction
d’une bêche éventuelle. qref est alors défini par :

qref = (3 qmax + qmin) / 4

Deux approches sont pratiquées pour la prise en compte des sous-pressions, la première étant
recommandée :

 les descentes de charge provenant de la structure portée sont diminuées des sous-
pressions interstitielles ; on calcule donc la répartition des contraintes effectives sous la
fondation ’ par le modèle de Navier, puis la contrainte de référence qref ,

 les descentes de charge provenant de la structure portée ne sont pas diminuées des sous-
pressions interstitielles ; on calcule donc d’abord la répartition des contraintes totales sous
la fondation  par le modèle de Navier, puis répartition des contraintes effectives ’ par
déduction de la distribution des pressions interstitielles u, et enfin la contrainte de
référence qref .

 Pour plus d’éléments sur le modèle de Navier, voir le cas de :


 la semelle filante
 la semelle rectangulaire
 la semelle circulaire

Pour une fondation au rocher, la condition d’état-limite prend la forme spécifique de la stabilité au
glissement des blocs de rocher, analogue à celle qui est développée dans le fascicule Talus et
pentes. Une étude particulière est à mener dans ce cas.

6.1.4 RENVERSEMENT

Soit Mstab (resp. Mdéstab) le moment des forces extérieures stabilisatrices (resp. déstabilisatrices) par
rapport à l’arête inférieure avant de l’ouvrage. La condition d’état-limite s’écrit :

d . Mdéstab  Mstab

Cette condition d’état-limite est donnée à titre informatif, la vérification étant couverte par celle de la
décompression du sol de fondation.

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6.2 INSTABILITE INTERNE

6.2.1 GLISSEMENT DE BLOCS ET DECOMPRESSION DES BLOCS

Les vérifications sont conduites en identifiant l’interface entre chaque bloc à une fondation fictive et en
appliquant les règles de la stabilité externe à l’ouvrage fictif supérieur ainsi délimité, censé se
comporter comme un ensemble rigide. Les états-limites de glissement et de décompression
déterminent la surface minimum nécessaire pour les plans de contact entre blocs.

Dans le cas de blocs simplement posés sans scellement, on considère la fondation fictive comme
perméable pour le calcul des sous-pressions. Il faut alors tenir compte de l’action de la houle sur les
ouvrages les plus exposés, qui tend à déstabiliser et à soulever les blocs.

La solution consistant à prévoir des dispositifs de solidarisation des blocs entre eux constitue un
excellent palliatif aux états-limites de glissement et de décompression de blocs. Elle est
recommandée dans les cas où des déformations d’une certaine ampleur sont prévisibles, soit du fait
de la nature et des propriétés de l’assise (forte épaisseur de matériaux plus ou moins compressibles),
soit du fait de son hétérogénéité.

Pour les quais massifs ou les quais en béton non ou faiblement armés coulés sous l’eau, les plans de
décompression peuvent correspondre aux reprises de bétonnage.

6.2.2 BETON ARME

 Voir le fascicule Parties en béton des ouvrages :


 Blocs
 Caissons
 Murs en L

6.3 INSTABILITE GLOBALE

 Voir le fascicule Talus et pentes.

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
6.4 DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS

 Voir à cet effet quelques indications dans le fascicule Paramètres géométriques.

6.4.1 TASSEMENTS

Le calcul des tassements nécessite :

 une connaissance précise des propriétés du sol d’assise et de son éventuelle


hétérogénéité,

 Voir aussi :
 les généralités sur les reconnaissances géotechniques
 comment assurer la qualité de l’étude géotechnique ?

 l’analyse du mode de répartition des sollicitations apportées par l’ouvrage à son assise.

 Voir aussi :
 les éléments sur le calcul des contraintes sous une fondation superficielle

 L’étude de la consolidation est abordée dans le fascicule Talus et pentes.


6.4.1.1 Méthode œdométrique

Cette méthode nécessite, en pratique, de découper le sol en tranches d’épaisseurs suffisamment


fines pour que l’on puisse considérer que la contrainte effective verticale calculée dans l’axe de la
fondation varie linéairement avec la profondeur dans chaque tranche. En pratique, on isole des
tranches d’épaisseur B/2 (B étant la largeur de la fondation). Le calcul est fait dans chaque tranche et
les résultats sont cumulés.

Cette méthode est imparfaite car :

 elle ne permet d’approcher que la consolidation primaire,

 elle ne tient pas compte des déplacements et déformations horizontales qui peuvent avoir
lieu dans le sol,

 elle étend à des couches plus ou moins épaisses les résultats correspondant à un
échantillon de faible épaisseur (quelques centimètres) et dont la représentativité est
souvent contestable,

 elle sera très imprécise en particulier si l’épaisseur de la couche compressible est


supérieure à la largeur de la fondation.

Le tassement est calculé par :

H / H = e / (1 + eo)

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Quais-poids page 26
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
où :

 H est le tassement,

 H est l’épaisseur de la couche de sol étudiée,

 eo est l’indice des vides, déterminé sur une diagramme œdométrique,

 e est la variation de l’indice des vides obtenu au cours de l’essai œdométrique, pour la
variation de charge considérée.

6.4.1.2 Méthode pressiométrique

La méthode pressiométrique ne permet pas d’approcher le phénomène de consolidation dans le


temps.

Si l’hétérogénéité du sol est telle que l’on puisse noter des contrastes importants entre les différentes
couches (couche molle entre deux couches plus compactes), des corrections non développées ici
doivent être apportées.

Dans le cas d’un sol homogène, le tassement se calcule par la formule suivante :

Sf = S c + S d

où :

 Sf est le tassement final,

 Sc est le tassement sphérique qui vaut ( / 9 EM ) (q’ - ’Vo ) . c B

 Sd est le tassement sphérique qui vaut (2 / 9 EM ) (q’ - ’Vo ) . Bo (d . B / Bo)

dans lesquelles :

 EM est le module pressiométrique,

 q’ est la contrainte effective moyenne appliquée au sol par la fondation,

 ’Vo est la contrainte verticale effective calculée dans la configuration avant travaux, au
niveau de la fondation,

 Bo est une largeur de référence égale à 0,60 m,

 B est la largeur de la fondation,

  est le coefficient rhéologique,

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
 c et d sont des coefficients de forme fonction du rapport L/B de la longueur à la largeur
de la fondation.

Certaines valeurs de c et d sont données par le tableau suivant :

L/B Cercle Carré 2 3 5 20


c 1,00 1,10 1,20 1,30 1,40 1,50
d 1,00 1,12 1,53 1,78 2,14 2,65

Dans le cas d’un sol hétérogène, le module EM varie avec la profondeur.

Le calcul de Sc et Sd nécessite le recours à des modules équivalents Ec et Ed correspondant aux


zones d’influence sphérique et déviatorique (voir le fascicule Valeurs représentatives des propriétés
de base des matériaux).

6.4.2 DEPLACEMENT DE LA POUTRE DE COURONNEMENT

La condition d’état-limite s’écrit :

déplacement calculé  déplacement admissible

 Se reporter au fascicule Parties en béton des ouvrages.

7. COEFFICIENTS PARTIELS

7.1 COEFFICIENTS DE VALEUR

Pour la vérification en situation durable ou transitoire des états-limites ressortissant à la catégorie


des états-limites ultimes, les valeurs de calcul des principaux paramètres pertinents pour les
ouvrages traités ici, avec application selon le cas des coefficients partiels de valeur ( 1,00),
concernent :

 les cotes en pied d’ouvrage,

 la résistance à la compression du béton, la limite élastique des aciers de renforcement, la


résistance au cisaillement sols (en cohérence avec les actions du terrain et les paramètres
d’interaction sol-structure),

 la capacité portante des fondations superficielles (en cohérence avec les propriétés des
sols),

 l’inclinaison des pressions du terrain en poussée et en butée (en cohérence avec les
propriétés du sol), le frottement de glissement, la courbe de réaction (en cohérence avec
les propriétés du sol et les actions du terrain),

_________________________________________________________________________________
Quais-poids page 28
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
 le comportement des défenses d’accostage,

 les actions :

 pressions du sol en poussée et en butée (en cohérence avec les propriétés des
sols, les paramètres d’interaction sol-structure et les niveaux d’eau),

 niveaux d’eau,

 poids propre.

 Voir les autres actions, en tant que de besoin, notamment :


 Courant
 Houle
 Accostage
 Amarrage
 Charges d’exploitation
 Écoulement des eaux

Pour la vérification en situation durable ou transitoire des états-limites ressortissant à la catégorie


des états-limites de service, les principaux coefficients partiels de type R, serv ou M, serv concernent :

 le comportement des défenses d’accostage,

 la capacité portante des fondations superficielles.

Les critères de service sont proposés dans le fascicule Paramètres géométriques.

Pour la vérification en situation accidentelle des états-limites ressortissant à la catégorie des états-
limites ultimes, les principaux coefficients partiels de type R, acc ou M, acc concernent :

 le comportement des défenses d’accostage (sous accostage accidentel seulement)

 la résistance à la compression du béton.

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7.2 COEFFICIENTS DE MODELE

 Voir l’application à un CCTP.


 Voir un exemple d’application.
7.2.1 EN SITUATIONS DURABLES ET TRANSITOIRES

Etat-limite et combinaison Modèle Valeur de d ou d, serv


associée
INSTABILITE EXTERNE
Glissement-plan
1,05 à 1,10
(fondamentale)
Décompression du sol de fondation (valeur imposée C)

fondamentale 10 %
rare Navier 75 %
quasi-permanente 90 %
Poinçonnement du sol de fondation
la valeur de calcul de la contrainte ultime du sol est
déterminée par l’application d’un coefficient R
(méthode des essais de laboratoire ou méthode des
1,40
essais en place)
fondamentale
la valeur de calcul de la contrainte ultime du sol est
déterminée par pondération à la source des propriétés
de base du sol par des coefficients M (méthode des
1,20
essais de laboratoire seulement)

rare 1,00
INSTABILITE INTERNE
Glissement et
comme ci-dessus
décompression des blocs
Résistance du béton armé se reporter au fascicule Parties en béton des ouvrages
DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS
Déplacement de la poutre
/
de couronnement (rare)
Tassements absolus
/
(quasi-permanente)
Tassements différentiels
/
(quasi-permanente)
INSTABILITE GLOBALE
se reporter au fascicule Talus et pentes

La différence entre les coefficients de modèle définis ci-dessus pour l’état-limite de poinçonnement du
sol s’explique ici par l’utilisation de deux modes de pondération différents. Il ne s’agit pas d’une remise
en cause comparative de la qualité intrinsèque des modèles de résistance.
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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
7.2.2 EN SITUATIONS ACCIDENTELLES

Etat-limite Modèle Valeur de d, acc


INSTABILITE EXTERNE
Glissement-plan 1,00
Décompression du sol de
Navier 10 % (valeur imposée C)
fondation
Poinçonnement du sol de
1,00
fondation
INSTABILITE INTERNE
Glissement et
comme ci-dessus
décompression des blocs
Résistance du béton armé se reporter au fascicule Parties en béton des ouvrages
INSTABILITE GLOBALE
se reporter au fascicule Talus et pentes

 Voir aussi les coefficients de modèle pour les états-limites d’autres types d’ouvrages :
 Gabions de palplanches
 Écluses
 Barrages mobiles
 Quais sur pieux
 Ducs d’Albe
 Rideaux de soutènement
 Talus et pentes
 Digues des voies navigables
 Parties en béton des ouvrages
 Structures métalliques

8. TEXTES DE REFERENCE

FASCICULE 62 titre V du C.C.T.G., (1993)


Règles techniques de conception et de calcul des fondations des ouvrages de génie civil
Ministère de l’Équipement.

MARCHAL, J., (1992)


Note technique sur le calcul des murs de soutènement
Document interne L.C.P.C.

oOo

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