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CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
Série : OUVRAGES
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Parties en béton des ouvrages Page 1
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
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1. OBJET _____________________________________________________________________________ 4
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8.2 EPAISSEUR MINIMALE__________________________________________________________ 22
8.3 REGLE DE NON FRAGILITE (FERRAILLAGE MINIMUM)_____________________________ 22
8.4 DIAMETRE, ESPACEMENT ET RECOUVREMENT DES ARMATURES __________________ 23
8.5 PROTECTION CATHODIQUE _____________________________________________________ 23
9. TEXTES DE REFERENCE ___________________________________________________________ 23
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RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
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1. OBJET
Le présent fascicule traite des règles de justification semi-probabilistes aux états-limites des
fondations et des parties de structure en béton armé, non armé ou faiblement armé des ouvrages en
site aquatique, dont la classe de résistance peut, en accord avec les modifications de 1999 du BAEL,
aller jusqu’au B 60 au plus.
♦ d’établir les liaisons utiles avec les dispositions du BAEL 99 (voir la section 6 de ce
fascicule),
♦ de proposer des valeurs des coefficients de modèle (voir la section 7.2 de ce fascicule),
Il ne reprend pas le détail des règles BAEL 99 (béton armé), du fascicule 62 titre V (fondations), ni de
l’Eurocode 2 (béton armé et non armé).
Ce fascicule ne doit pas être utilisé séparément des autres fascicules qui forment l’ensemble des
Recommandations pour le calcul aux états-limites des ouvrages en site aquatique, en particulier les
fascicules Valeurs représentatives des propriétés de base des matériaux pour ce qui est de la
composition et du contrôle du matériau béton, et le fascicule Valeurs représentatives des résistances.
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2. DESCRIPTION ET COMPORTEMENT DES OUVRAGES
Les ouvrages concernés par ce fascicule sont les parties en béton armé, non armé ou faiblement armé
des ouvrages en site aquatique de classe B 60 au plus, parmi lesquels on compte :
♦ les poutres arrières destinées à la mobilisation de la butée et les massifs d’ancrage arrière
en béton armé,
♦ les murs en L,
♦ les écluses,
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2.2 CONCEPTION
♦ corrosive : sur le béton lui-même (par les sulfates) et sur les armatures.
Il en résulte que les ouvrages qui y sont plongés peuvent être conçus avec une réserve de résistance
par rapport à une optimisation stricte résultant des critères de dimensionnement.
Les qualités attendues du matériau béton sont indiquées dans le fascicule Valeurs représentatives des
propriétés de base des matériaux. Les autres facteurs pris en compte pour assurer la durabilité
relèvent de la conception et du dimensionnement : limitation des contraintes dans les armatures,
épaisseur d’enrobage.
♦ éviter les arêtes vives vulnérables à l’érosion, mais prévoir des chanfreins et des angles
arrondis,
♦ précautions à prendre pour maîtriser les effets du retrait endogène (ferraillage spécifique
pour les structures massives),
♦ problèmes de température pour la mise en œuvre du béton (gel) et pour maîtriser le retrait
thermique,
♦ mise en place éventuelle de joints de dilatation pour résoudre les problèmes liés aux
variations dimensionnelles.
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2.2.2 MILIEU FLUVIAL
Les structures en béton en milieu fluvial sont altérées dans le temps par de multiples phénomènes :
♦ érosion par chocs et/ou abrasion par le passage d’eaux chargées en sédiments fins et/ou
par le passage de cailloux dans le fond des passes et sur les parties basses des
parements verticaux. Il faut prendre garde au fait que les matériaux résistant aux chocs
peuvent être défaillants vis-à-vis de l’abrasion et vice versa. Lors de la conception des
parties d’ouvrage susceptibles d’être affectées par l’érosion, on tient compte de ce
phénomène en adoptant les principes généraux suivants :
• si nécessaire, faire réaliser par des spécialistes une étude spécifique de traitement
contre les chocs et/ou l’abrasion (matériaux à utiliser, essais à effectuer...),
♦ dissolution des hydrates de la pâte de ciment par des eaux trop pures,
♦ cavitation dans les écoulements déprimés en vitesse (rare avec les faibles charges des
barrages mobiles).
2.3 CONSTRUCTION
Lors de la réflexion sur la mise en œuvre du béton, les points suivants doivent être analysés :
♦ choix du mode de mise en œuvre : béton préfabriqué, coulé en place, sous eau ou à sec,
♦ choix du mode d’approvisionnement (notamment pour le coulage des caissons, des parois
moulées...),
♦ réflexions sur les difficultés de bétonnage, dans le cas particulier des sites maritimes :
vibrations, encombrement des armatures, mise en œuvre sous l’eau, recouvrement par la
marée, actions provenant du milieu naturel (vent, agitation des plans d’eau...).
♦ choix des matériaux ou des mélanges de matériaux de protection contre l’usure, en ayant à
l’esprit leurs coûts, leurs mode de mise en œuvre (il convient de prendre garde au fluage)
et leurs conditions de mise en œuvre (température, hygrométrie, vent...).
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+ Voir aussi les modes de construction des autres types d’ouvrages :
♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d’Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Digues des voies navigables
♦ Structures métalliques
3. SITUATIONS DE PROJET
La définition des situations de projet doit conduire à une réflexion sur la nature des conséquences des
actions accidentelles prises en compte : réversibles ou irréversibles, détectables ou indétectables,
réparables ou non réparables.
Par exemple, la rupture accidentelle d’un tirant peut ne pas être détectée et provoquer des fissures
dont on cherchera à limiter l’ouverture selon la classification de la fissuration définie pour les situations
durables et transitoires. On pourra prendre en considération cette exigence de sécurité en définissant
une situation transitoire post-accidentelle.
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4. COMBINAISONS D’ACTIONS
Les cas de charge pertinents pour les états-limites de résistance locale du béton complètent ceux qui
ont été étudiés pour la stabilité générale de l’ouvrage. Il convient pour cela d’analyser les actions qui
s’appliquent au voisinage :
♦ des forces concentrées sous les patins des appareils de manutention et de levage, ou sur
les ancrages des organes de manœuvre,
+ Voir aussi les cas de charge pour les autres types d’ouvrages :
♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d’Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Digues des voies navigables
♦ Structures métalliques
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5. FORMULATION DES ETATS-LIMITES
Les états-limites des parties en béton des ouvrages décrits dans ce fascicule relèvent de la stabilité
interne.
L’état-limite de perte d’équilibre statique est décrit dans le fascicule Structures métalliques.
Le texte qui suit reprend la structure des règles BAEL à des fins pédagogiques et dans le but de
disposer d’un ensemble cohérent de règles de vérification. Il utilise ainsi le formalisme des autres
fascicules de la série Ouvrages.
Les justifications de la non-occurrence des états-limites est effectuée à l’aide des combinaisons types
d’actions indiquées ci-dessous, où l’on ne présente qu’une formulation rapide et non exhaustive des
règles BAEL.
divers
Instabilité de forme ELU fondamentale / accidentelle
Maîtrise de la fissuration ELS rare
Déformations ELS rare
L’état-limite de stabilité de forme est traité dans le détail par le BPEL et de façon simplifiée par le
BAEL.
Les états-limites d’équilibre statique où ni la résistance du béton, ni celle des autres matériaux de
structure n’interviennent, sont vérifiés avec la combinaison d’équilibre statique.
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+ Voir aussi les états-limites à vérifier pour d’autres types d’ouvrages :
♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d'Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Digues des voies navigables
♦ Structures métalliques
6.1.1 GENERALITES
Ne sont développés ici que les ouvrages qui présentent une quelconque particularité, en complément
du fascicule Valeurs représentatives des résistances.
D’une façon générale il est recommandé d’utiliser des méthodes aux éléments finis ou des modèles à
barres pour évaluer les déplacements et les contraintes aux différents points de la structure. Ces
modèles prennent en compte le module de déformation du béton, dont la valeur est différente selon
que les actions sont considérées de courte ou de longue durée (voir le fascicule Valeurs
représentatives des propriétés de base des matériaux).
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6.1.2 PAROIS MOULEES
L’utilisation des modèles de calcul des parois moulées décrits dans le fascicule Rideaux de
soutènement permet de tracer le diagramme des efforts tranchants et des moments fléchissants tout
le long du rideau. Les états-limites du béton et des armatures sont vérifiés à partir de ces diagrammes.
S’agissant du choix du module de déformation du béton, une approche rigoureuse mais de mise en
œuvre plus longue consiste à faire varier celui-ci en fonction de la phase de travaux et de la durée
d’application présumée des charges. De façon simplifiée, on peut considérer pour les cas de charge
avec prépondérance d’actions variables un module « à court terme » égal à la moyenne des modules
instantanés et différés ( ECT = (Ei + Ev) / 2 ) et pour les cas de charge avec prépondérance d’actions
permanentes un module « à long terme » égal au module différé ( ELT = Ev ).
Les armatures sont optimisées afin que la courbe de moment capable englobe au mieux les courbes
enveloppes des moments négatifs et positifs obtenus pour l’ensemble des phases de construction en
tenant compte d’un décalage de 0,8 . h à sous combinaison fondamentale pour l’ancrage des barres.
Les conditions de ferraillage des blocs de béton sont en général déterminées par la situation transitoire
de manutention lors du transport et de la pose ainsi que lors du remplissage de l’enveloppe
préfabriquée.
+ Pour plus d’éléments sur les quais en blocs, il convient de se reporter au fascicule Quais-poids.
Pour les ouvrages courants et des sollicitations « normales », la vérification des voiles des blocs
évidés puis remplis de matériau peut être limitée au respect des dispositions constructives (épaisseurs
minimales) décrites dans la suite.
En général, les enrochements ne sont pas ferraillés, à moins que les cas de charge de la situation
transitoire de manutention lors du transport et de la pose ne l’imposent.
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6.1.5 CAISSONS
Lorsque des méthodes « manuelles » sont utilisées, il faut modéliser les conditions d’appui des voiles
et radiers (encastrement, appui simple...) de manière à obtenir des résultats sécuritaires. Les
contraintes pourront être obtenues comme l’enveloppe de calculs menés avec plusieurs conditions
d’appui possibles.
Dans une approche simplifiée, on néglige la raideur du remblai interne dans les conditions d’appui des
voiles.
Le cisaillement horizontal du béton dans le radier, sous l’effet des contraintes tangentielles de
résistance au glissement qui se développent à l’interface entre la semelle et le sol, est le plus souvent
négligeable.
Il est recommandé de dimensionner largement les joints bétonnés entre les caissons.
+ Pour plus d’éléments sur les caissons, il convient de se reporter au fascicule Quais-poids.
6.1.6 MURS EN L
Lorsque des méthodes « manuelles » sont utilisées, les trois éléments des murs en L, voile, talon et
patin, sont calculés séparément sous les actions extérieures provenant du poids propre du béton armé
et des pressions exercées par le sol, comme trois poutres encastrées dans un nœud central à leur
intersection. Cette procédure n’assure en général pas l’équilibre en moment du nœud central, que l’on
tolère de ne pas vérifier.
Le cisaillement horizontal du béton dans le radier, sous l’effet des contraintes tangentielles de
résistance au glissement qui se développent à l’interface entre la semelle et le sol, est pris en compte.
+ Pour plus d’éléments sur les murs en L, il convient de se reporter au fascicule Quais-poids.
L’analyse structurale des poutres et dalles des quais sur pieux est menée avec les méthodes
classiques de résistance des matériaux. Les méthodes sont analogues à celles qui sont mises en
œuvre pour les tabliers de pont (lignes d’influence, par exemple).
Lorsque des méthodes « manuelles » sont utilisées, il faut modéliser les raideurs des éléments de
structure et de leurs liaisons (pieux, poutres, dalles) de manière à obtenir des résultats sécuritaires.
Les contraintes retenues pourront être obtenues comme l’enveloppe de calculs menés avec plusieurs
raideurs relatives possibles, conduisant chacune à des schémas différents pour la transmission des
efforts.
On peut définir un état-limite de soulèvement et d’arrachement des dalles sous l’action de la houle
avec des niveaux d’eau élevés.
+ Pour plus d’éléments sur les quais sur pieux, il convient de se reporter au fascicule Quais sur
pieux.
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6.1.8 BETON DE REMPLISSAGE DES PIEUX
Les calculs peuvent tenir compte de la section mixte (enveloppe métallique + tube béton) sous réserve
de bien maîtriser l’adhérence béton - métal qui dépend des conditions de réalisation, du diamètre du
tube (frettage), de la mise en œuvre du béton (vidage et curage du pieu, béton pompé ou mis en place
au tube plongeur permettant d’éviter la ségrégation, etc.) :
♦ pour les pieux fermés, le nettoyage intérieur est relativement bien maîtrisé,
♦ pour les pieux ouverts, le curage peut laisser une surface intérieure de tube sale réduisant
notablement l’adhérence acier / béton.
Dans le cas général, il est recommandé que le calcul du pieu tienne compte :
♦ en section courante :
♦ Le béton de remplissage est pris en compte dans le calcul de la réduction d’épaisseur vis à
vis de la corrosion.
Vis-à-vis des efforts normaux, on veille à ce que le coefficient de contribution du béton d soit inférieur à
0,80.
Si le pieu est soumis à des efforts de traction, on considère que seul le tube métallique est sollicité
(sauf si, par exemple, un micropieu à la base du béton de remplissage reporte sur celui-ci des efforts
de traction).
Le béton de remplissage n’a, en général, à être armé que sur la hauteur où se manifestent les
sollicitations significatives. Dans les zones sismiques, on a avantage à mettre en place des armatures
sur toute la hauteur.
Les armatures en tête de pieu doivent être dimensionnées en cohérence avec les hypothèses faites
sur la rigidité de la jonction dalle (poutre) - pieu. Les sections d’acier correspondantes sont
généralement importantes et conduisent à utiliser des barres de gros diamètre. De ce fait, pour
permettre une mise en œuvre correcte du béton et assurer le monolithisme requis, le projeteur pourra
être amené à retenir un diamètre de pieu supérieur à celui strictement nécessaire.
La profondeur de bétonnage d’un pieu ouvert doit généralement descendre en dessous des
B.M.V.E.E..
+ Pour plus d’éléments sur les pieux, il convient de se reporter aux fascicules Quais sur pieux et
Ducs d’Albe.
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6.1.9 COFFRAGES GLISSANTS
Les sections de béton à prendre en compte dans les calculs de résistance sont déduites des sections
réelles en retranchant 4 cm sur le pourtour des parties proches de tous les coffrages glissants.
Cette règle particulière pour les ouvrages construits par coffrages glissants n’intervient que dans les
calculs de stabilité générale et pas pour les calculs locaux ni pour les dispositions constructives. Cette
déduction ne s’applique pas pour le calcul du poids de l’ouvrage, quand ce dernier est une action
défavorable.
Il convient d’être prudent dans le choix d’un procédé de construction par coffrages glissants, car celui-
ci peut mettre en cause la durabilité des bétons, voire à les proscrire pour les ouvrages plus sensibles.
Le génie civil des barrages mobiles est modélisé, selon le nombre de sections indépendantes, par une
ou plusieurs poutres horizontales travaillant en flexion composée. Pour le calcul de la fondation, la
modélisation dépend de la liaison entre les différents éléments (radier, piles, culées).
Bien qu’un barrage soit une structure tridimensionnelle, il sera souvent possible de représenter
correctement son comportement en ayant recours à un ou plusieurs modèles bidimensionnels.
ème
L’abandon de la 3 dimension (dans le sens rive à rive), lié à une hypothèse de déformation plane,
revient à assimiler le barrage à une structure prismatique de longueur infinie. Cette approximation
n’introduit la plupart du temps que peu d’erreurs en termes de forces et de contraintes ; elle peut en
revanche fausser très sensiblement le résultat des calculs en déplacements (dans un rapport pouvant
atteindre trois).
Le calcul dans le sens « rive à rive » doit cependant être entrepris pour les cas de chargements
transversaux induisant des sollicitations importantes (batardage d’une passe, phase de construction
où une pile en rivière participe au batardeau provisoire).
+ Pour plus d’éléments sur les barrages mobiles, il convient de se reporter au fascicule Barrages
mobiles.
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6.1.11 ECLUSES
Le génie civil des écluses est modélisé essentiellement pour la partie constituant le sas, dans le sens
transversal. Pour le calcul de la fondation, la modélisation dépend de la liaison entre les bajoyers et
sas.
Les têtes des écluses sont des ouvrages massifs du fait de l’incorporation des différents équipements
et notamment les portes. La modélisation doit porter sur des parties d’ouvrages sollicitées par les
efforts dus à ces équipements. Pour le reste de la structure, on adopte les règles habituelles de
dimensionnement des structures en ce qui concerne le ferraillage.
De même que pour les barrages, il est souvent possible de simplifier la représentation d’une écluse en
ayant recours à un ou plusieurs modèles bidimensionnels.
Les autres éléments constitutifs de l’écluse qu’il y a lieu de modéliser sont essentiellement les
dispositifs de guidage.
+ Pour plus d’éléments sur les écluses, il convient de se reporter au fascicule Écluses.
Les modèles de calcul des états-limites ultimes sont décrits dans le BAEL 91 révisé 99. La position du
coefficient de modèle γd peut dans certains cas être laissée au choix du projeteur :
♦ quand la condition d’état-limite est une fonction linéaire des actions, on peut intégrer le
coefficient de modèle directement dans la pondération « à la source » (c’est la formulation
la plus courante),
♦ mais dans le cas contraire, il faut appliquer le coefficient de modèle à la quantité qui
représente la sollicitation : effort normal, effort tranchant, moment fléchissant.
γd . σmoteur, d ≤ σrésistant, d
Comme le BAEL est un règlement orienté vers le dimensionnement des parties en béton, par exemple
des quantités d’acier nécessaires à la reprise des efforts, et non vers la vérification stricto sensu, les
facteurs de dimensionnement des divers états-limites sont peu employés en pratique. On peut
néanmoins assez facilement les écrire formellement comme, par exemple :
Γ = Aactuel / Aminimum
où :
♦ Aminimum est la quantité d’acier minimale résultant des calculs selon le BAEL.
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Cette formulation ne doit pas faire oublier qu’un calcul mené selon la démarche du BAEL doit donner,
s’il est correct, des facteurs Γ égaux à 1.
L’état-limite de résistance à l’effort normal sous la combinaison d’actions rare est lié à l’état-limite de
maîtrise de la fissuration, sauf en cas d’effort normal de compression peu ou pas excentré générant
peu de traction dans les armatures.
L’apparition de fissures dans les pièces en béton est liée au dépassement localisé de la résistance en
traction du matériau. Les causes en sont multiples :
♦ agressions chimiques...
La limitation de la fissuration du béton est vérifiée conventionnellement en limitant la traction dans les
armatures métalliques selon le degré de protection requis. La méthode alternative mise en œuvre
dans l’Eurocode 2, non décrite ici, calcule explicitement des ouvertures de fissures.
Les degrés de sévérité de l’état limite de non-fissuration, sous combinaison rare, sont différenciés
selon que ce phénomène est considéré comme peu préjudiciable (FPP), préjudiciable (FP) ou très
préjudiciable (FTP) ; l’agressivité de l’environnement, les difficultés d’exécution et la forme des
éléments de béton sont à considérer pour fixer le degré de protection requis.
La norme AFNOR P 18-011 donne des indications sur l’agressivité des sols. Une analyse chimique est
en général nécessaire.
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Le tableau qui suit présente à titre indicatif des exigences minimales :
Environnement
Élément zone zone de zone const. sol peu
sol agressif
d’embruns marnage immergée agressif
parois moulées planes FTP
ouvrages divers en béton armé
(dalles, poutres, caissons... ) et
FTP FTP FP FTP FP
parois moulées circulaires
comprimées
blocs constituant les quais FPP
enrochements artificiels (non armé en général)
FTP (si en
poutres et dalles des quais sur
FP à FTP contact FP
pieux
avec le sol)
béton de remplissage des pieux
FP à FTP
à la jonction tube / chapiteau
béton de remplissage des pieux
(non armé en général)
en partie courante
FP à FTP
(selon
barrages, écluses FTP FTP FP
l’agressivité
du sol)
Les contraintes de traction dans les armatures sont limitées (en MPa) :
2 ì1 ü
♦ fissuration préjudiciable : à la plus petite valeur entre . f e et Max í . f e ; 110 η . f tj ý ,
3 î2 þ
où :
♦ η est le coefficient de fissuration (1,0 pour les ronds lisses, 1,6 à 1,3 pour les armatures à
haute adhérence).
Le facteur de dimensionnement est défini par la contrainte limite de traction ci-dessus divisée par la
contrainte réelle de traction dans les armatures sous la combinaison rare.
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6.3.3 DEFORMATIONS
Les valeurs limites des déformations admissibles sont données dans les fascicules de la série
Ouvrages et le fascicule Paramètres géométriques.
Il convient de s’assurer de la compatibilité des déformations de l’ouvrage avec les outillages envisagés
et de prévoir des zones de maintenance de ces outillages, par exemple pour un vérinage de portique :
♦ planéité (portique : 4
ème
pied / plan défini par les trois autres),
♦ pente à gravir,
♦ écartement de rails.
Il en est de même pour les organes de bouchure des barrages ou des écluses.
7. COEFFICIENTS PARTIELS
7.1.1 GENERAL
♦ les actions :
• poids propre,
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♦ Courant
♦ Houle
♦ Actions accidentelles
Pour la vérification en situation accidentelle des états-limites ressortissant à la catégorie des états-
limites ultimes, les principaux coefficients partiels de type γR, acc ou γM, acc concernent :
En complément des fascicules de la série Actions, on précise que le coefficient partiel applicable à
l’action du retrait est égal à 1,00. Cette action est à considérer avec une valeur caractéristique
minimale nulle, si elle est favorable.
Toutefois, le coefficient de modèle γd applicable aux sollicitations dans les parois moulées calculées
selon l’approche aux coefficients partiels (voir le fascicule Rideaux de soutènement) vaut 1,00.
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7.2.2 EN SITUATIONS ACCIDENTELLES
+ Voir aussi les coefficients de modèle pour les états-limites d’autres types d’ouvrages :
♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d’Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Digues des voies navigables
♦ Structures métalliques
8. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
On ne reprend pas ici l’intégralité des dispositions constructives déjà définies dans le BAEL, mais l’on
se limite à quelques exigences spécifiques à certains types d’ouvrages.
Dans le cas d’agressions particulières telles qu’abrasion, chocs... , des dispositions spécifiques sont à
prévoir : épaisseur minimale majorée, composition de béton bien étudiée...
8.1 ENROBAGE
Les règles relatives aux épaisseurs minimales d’enrobage répondent à la nécessité de protéger les
armatures de l’agression du milieu extérieur pour assurer aussi la durabilité du béton armé. Leur
valeur dépend :
♦ de la sévérité des conditions auxquelles sera soumis l’ouvrage (intensité des actions,
agressivité du milieu environnant),
♦ des difficultés d’exécution, de la qualité des travaux et des moyens de chantier mis en
œuvre (hors profil des parois moulées),
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Pour homogénéiser la durabilité des différentes parties d’un ouvrage soumises à des environnements
différents, des valeurs d’enrobage des armatures principales sont données à titre indicatif :
Élément Enrobage
- ouvrages coulé en pleine fouille
70 à 90 mm
- parois moulées
(*)
- ouvrages soumis à l’abrasion, aux chocs 100 mm ou plus
- ouvrages en en zone marnante 70 mm ou plus pour les BHP
- ouvrages constamment immergés 50 mm ou plus
- ouvrages soumis aux embruns 70 mm pour les éléments de grande dimension
L’enrobage est obtenu à l’aide de centreurs (non corrodables et compatibles avec les bétons de
structure) dont la rigidité, la répartition et le nombre sont adaptés aux dimensions et à la géométrie de
la cage d’armatures. Il faut éviter les cales en plastiques, préférer les cales en béton rugueux moins
poreux et de même nature que le béton « courant » afin d’éviter les points faibles.
Il n’y a actuellement peu ou pas d’expérience en travaux en site aquatique d’utilisation d’armatures
traitées contre la corrosion, qui permettraient de diminuer l’épaisseur d’enrobage.
♦ pour résister à des accostages « accidentels » entre deux défenses : 50 cm au moins pour
les navires de commerce, 30 cm pour les petites unités de pêche ou de plaisance.
Les ouvrages en béton non armé ou faiblement armé sont dispensés de la vérification de la non
fragilité (voir l’Eurocode 2). Le taux de ferraillage minimum peut être adapté en tenant compte des
situations de projet.
Les armatures de peau sont nécessaires pour un enrobage des armatures supérieur à 70 mm.
L’enrobage sert à protéger l’armature de l’environnement. L’armature de peau sert à prémunir les
pièces de grande hauteur de fissures en dehors des fibres extrêmes armées à la flexion. On peut,
dans le cas de grand enrobage, disposer des aciers proches du parement afin de « fretter »
localement un becquet et éviter que le coin ne se détache.
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8.4 DIAMETRE, ESPACEMENT ET RECOUVREMENT DES ARMATURES
Les règles sont définies par le BAEL en fonction des exigences en matière de fissuration.
Même si aucune protection cathodique n’est envisagée, il est prudent de prévoir une réservation dans
le béton qui sera utilisée pour la prise de mesure du potentiel des armatures métalliques.
9. TEXTES DE REFERENCE
FASCICULE 68 du C.C.T.G.,
Exécution des travaux de fondation des ouvrages de génie civil
Ministère de l’Équipement, du Logement et des Transports.
ENV 1992,
Eurocode 2 : Calcul des structures en béton
AFNOR.
oOo
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