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UE N° GBM 51 : ENSEIGNEMENTS

SCIENTIFIQUES
EC N° GBM 511 : BIOMECANIQUE,
MECANIQUE DES FLUIDES

BIOMECANIQUE, MECANIQUE DES


FLUIDES

NIVEAU 3
CLASSE : GBM3
SEMESTRE 5
VOLUME HORAIRE : 36 heures

EQUIPE PEDAGOGIQUE :
MOUNGNUTOU MF. Inoussah, CM 14 h, TD 04 h, TP 08 h,
TPE 06 h
BILOA OTITI Sandrine, CM 00 h, TD 06 h, TP 04 h, TPE 03 h

1
EC : BIOMECANIQUE, MECANIQUE DES FLUIDES DUREE : 36 H

OBJECTIFS GENERAUX

Fournir les bases en biomécanique du solide nécessaires à la compréhension des phénomènes


rencontrés dans l’étude de l’appareil locomoteur immobile et en mouvement ;

Fournir les bases en mécanique des fluides nécessaires à la compréhension des phénomènes
observés en orthopédie.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

2
FICHE DE PROGRESSION
I- PROCESSUS GENERAL DU DEROULEMENT DE CHAQUE COURS

1- Présentation de l’objet du cours :


2- Rappels du cours précédent :
3- Question sur la qualité du cours :
a. Le rythme du Cours Magistral est-il convenable ?
b. Les explications sont-elles assez, ou insuffisantes ?
4- Libellé du nouveau cours
5- Proposer :
a. D’exercices à faire à la maison (exposés ; sketch ; simulation de procès ;
débats …) ;
b. Un exercice durant le CM pour mieux illustrer le cours ?

SEQUENCES THEMES DEVELOPPES DUREE

3
SOURCES DOCUMENTAIRES

4
Table des matières
EC : BIOMECANIQUE, MECANIQUE DES FLUIDES DUREE : 36 H ...................... 2
SOURCES DOCUMENTAIRES ............................................................................................... 4
Introduction à la mécanique des fluides ..................................................................................... 7
0.1. Généralités ....................................................................................................................... 7
0.1.1. Généralités sur les fluides ........................................................................................ 7

0.2. Propriétés d’un fluide ...................................................................................................... 7


0.3. Notion de pression ........................................................................................................... 8
0.3.1. Unité de pression ...................................................................................................... 9

0.3.2. Types de pressions ................................................................................................... 9

0.3.3. Mesure des pressions .............................................................................................. 10

Chapitre1 : Hydrostatique ........................................................................................................ 11


1.1. Théorème de Pascal : Transmission des pressions .................................................... 11
1.2. Relation Fondamentale de l’Hydrostatique dans un fluide parfait incompressible ....... 11
1.2.1. Pression hydrostatique............................................................................................ 11

1.2.2. La différence de pression dans un fluide ................................................................ 12

1.2.3. Forme différentielle de la relation fondamentale de l’hydrostatique ..................... 12

1.3. Théorème d’Archimède ................................................................................................. 12


1.4. Exemples d’application ................................................................................................. 14
Chapitre 2 : Dynamique des fluides parfaits incompressibles ................................................. 15
2.1 Définition ........................................................................................................................ 15
2.2. Equation de continuité ou équation de conservation de la masse.................................. 16
2.3. Equation de Bernoulli .................................................................................................... 16
2.4. Applications de l’équation de Bernoulli ........................................................................ 18
2.4.2. Effet venturi ............................................................................................................ 18

Chapitre 3 : Dynamique des fluides incompressibles réels ...................................................... 20


3.1. Définitions ..................................................................................................................... 20
3.2. Régimes d’écoulement - nombre de Reynolds .............................................................. 22
3.3. Théorème de Bernoulli pour les fluides réels : Perte de charge .................................... 24
3.4. Ecoulement d’un fluide réel : loi de poiseuille .............................................................. 24
Chapitre 4 : Dynamique de la circulation sanguine : hémodynamique.................................... 27
4.1. La pression artérielle : Application de la RFH .............................................................. 28
5
4.2. La perfusion ................................................................................................................... 30
4.3. Le débit cardiaque ......................................................................................................... 30
4.4. La résistance vasculaire ................................................................................................. 31
1. Biomécanique concepts de base ....................................................................................... 32
Objectifs de la Biomécanique : ............................................................................................. 42
References ................................................................................................................................ 67

6
Introduction à la mécanique des fluides
0.1. Généralités

0.1.1. Généralités sur les fluides

0.1.1.1. Définitions

Un fluide est un milieu matériel parfaitement déformable, constitué de molécules mobiles entre
elles. Il n’a pas de forme propre (prend celle du récipient). On regroupe sous cette appellation
les liquides, les gaz et les plasmas.
La mécanique des fluides est un sous-ensemble de la mécanique des milieux continus. C’est le
domaine de la physique qui comprend l’étude des gaz et des liquides à l’équilibre et en
mouvement. La mécanique des fluides se compose de deux parties:
- La statique des fluides, qui étudie les fluides au repos. Elle comprend la statique des
liquides, l’hydrostatique, et la statique des gaz, l’aérostatique.
- La dynamique des fluides, qui étudie les fluides en mouvement. On distingue la
dynamique des liquides, l’hydrodynamique, et la dynamique des gaz, l’aérodynamique.
La mécanique des fluides a de nombreuses applications dans divers domaines comme
l’ingénierie navale, l’aéronautique, la météorologie, la climatologie, l’océanographie et
l’hémodynamique (l’étude de l’écoulement du sang) sur laquelle nous mettrons de l’attention.

0.2. Propriétés d’un fluide

Tous les fluides possèdent des caractéristiques permettant de décrire leurs conditions physiques
dans un état donné. Parmi ces caractéristiques qu’on appelle propriétés des fluides on a :
- La masse volumique
  m V en Kg.m -3

Où m est la masse de la substance occupant un volume V.


- Le pois volumique
  P V   .g en N.m-3

Où P est le pois (P=mg).


- La densité
d   r

Pour les liquides, le fluide de référence est l’eau. eau  1000kg.m-3  1g.cm-3
- La viscosité (  )

7
C’est une grandeur physique qui caractérise les frottements internes du fluide, autrement dit sa
capacité à s’écouler. Elle caractérise la résistance d’un fluide à son écoulement lorsqu’il est
soumis à l’application d’une force. C’est à dire, les fluides de grande viscosité résistent à
l’écoulement et les fluides de faible viscosité s’écoulent facilement.
Si   0 , le fluide est dit parfait ou idéal, il s’écoule sans frottement.

Si   0 , le fluide est dit réel, il s’écoule avec frottement.

Figure 0.1. Illustration de la viscosité d’un fluide

- La compressibilité (  )
La compressibilité est la propriété d’un corps quantifiant sa variation relative de volume sous
l’effet d’une pression appliquée.
Le coefficient de compressibilité  d’un gaz est très supérieur à celui d’un liquide, donc :
- les milieux gazeux sont considérés comme des milieux compressibles.
- les milieux liquides sont considérés comme des milieux incompressibles.

Figure 0.2. Illustration de la compressibilité d’un fluide

0.3. Notion de pression

La pression est une grandeur physique qui traduit les échanges de la quantité de mouvement
dans un système thermodynamique, et notamment au sein d’un solide ou d’un fluide.
Elle est définie classiquement comme :
- L’intensité de la force F qu’exerce un fluide par unité de surface S.

8
- L’énergie E contenue dans une unité de volume V d’un fluide (l’énergie des molécules du
fluide).
PF SEV , La force de pression F est perpendiculaire à la surface S ( m 2 ).

0.3.1. Unité de pression

L’unité de pression est le Pascal (Pa), dont il existe plusieurs équivalents :


1Pa  1N.m 2  1J.m -3 ;

1bar  105 Pa ;
1atm  1.013 bar=101325 Pa (atm : atmosphère) ;
1atm  760 mmHg (mm Hg : millimètre de mercure) ;
1mmHg=133 Pa

0.3.2. Types de pressions

Ces pressions font référence à des mesures obtenues avec différents appareils. Certains
mesurent une pression seule : pression absolue ou pression atmosphérique, d’autres mesurent
une différence de pression entre deux points quelconque, ou entre un point et l’atmosphère.
- La pression absolue ( pabs ) : se mesure en référence au vide absolu dont la pression est nulle.

Elle est toujours positive.


- La différence de pression ou pression différentielle ( pdif ), p  p2  p1 se mesure entre deux

points. En général pdif  pabs  pref où pref est une pression de référence.

- La pression atmosphérique ambiante ( pamb ou patm ) : est mesurée avec un baromètre par
rapport au vide absolu.
- La pression effective peff ou pression relative prel est la pression différentielle mesurée en

référence à la pression ambiante. On a donc : peff  prel  pabs  patm .

Cette pression peut prendre une valeur positive ou une valeur négative. La pression négative
est désignée par « pression vacuum »
- Pression à l’air libre : Dans les problèmes, on rencontre souvent un réservoir, ou un point à
l’air libre. Ça signifie que sa pression est égale à la pression atmosphérique définie pour le
problème.

9
0.3.3. Mesure des pressions

L’appareil de mesure de la pression atmosphérique est le baromètre, pour les pressions relatives
positives on utilise le manomètre à aiguille basé sur le système Bourdon ou plus récemment des
manomètres électroniques. Pour mesurer les pressions négatives (dépression) on utilise un
vacuomètre (échelle de -1,033 bar à 0 bar).

10
Chapitre1 : Hydrostatique

1.1. Théorème de Pascal : Transmission des pressions

Un liquide statique incompressible transmet intégralement et dans toutes les directions les
variations de pression qu’on lui fait subir. Ceci est lié à la compressibilité qui implique une
masse volumique constante. On peut citer l’exemple de la presse hydraulique

Figure 1.1. Illustration du théorème de Pascal

On exerce une force F1 sur le piston de surface S1 , la pression p1 transmise au liquide est:

p1  F1 S1
Selon le principe de Pascal, le fluide transmet intégralement en tout point les variations de
pression donc la pression p1 est intégralement transmise au piston de surface S2 . En effet :

p1  p2  F1 S1  F2 S2

S2
Et la force qui s’exerce sur la surface S2 est : F2  F1
S1

Conclusion : Si la surface S2 est beaucoup plus grande que la surface S1 , il sera possible de

soulever des charges importantes, en appliquant une force F1 de faible valeur.

1.2. Relation Fondamentale de l’Hydrostatique dans un fluide parfait


incompressible

1.2.1. Pression hydrostatique

Tout d’abords, la pression hydrostatique est due à la force qu’exerce le liquide par unité de
surface. Elle correspond au poids de la colonne de liquide qui s’applique en un point A. Elle est
FN
définie en un point A d’un fluide par l’expression suivante : p A 
S

11
 
Dans un repère O, i, j, k , avec l’axe des z orienté vers le haut, cette

relation s’écrit : p A    gz A

Où le poids FN   mg et la masse m  V   Sz
Conséquence, pour un fluide incompressible la pression varie
linéairement avec la profondeur.

1.2.2. La différence de pression dans un fluide

Pour déterminer la différence de pression entre le point A et le point


B, on applique la relation précédente. On sait de ce qui précède, qu’à
chaque point A et B on a :
p A    gz A et pB    gz B

Alors pB  p A   g  z A  z B  (relation fondamentale de

l’hydrostatique).
Conséquences : D’après la relation fondamentale de l’hydrostatique :
- Dans un fluide statique incompressible, en tout point d’un même plan horizontal, la pression
et identique. On dit que les plans horizontaux sont des isobares.
- La différence de pression entre deux points situés à des altitudes différentes est proportionnelle
à cette différente d’altitude.
- La pression augmente avec la profondeur et diminue avec l’altitude

1.2.3. Forme différentielle de la relation fondamentale de l’hydrostatique

Dans un repère ( O, i , j , k ) (l'axe Oz orienté vers le haut) et dans le champ de pesanteur,


g   g. k , pour deux points A et B infiniment proche l’un de l’autre, l’expression
différentielle de la relation fondamentale de la statique des fluides s'écrit :
dp
   g  dp    gdz
dz

1.3. Théorème d’Archimède

Tout corps plongé dans un fluide statique (au repos), subit de la part de ce fluide une force
verticale dirigée du bas vers le haut c’est la poussée d’Archimède. Cette poussée (  ) appliquée
au centre de masse de ce volume est égale au poids du volume de fluide déplacé, (ce volume
est donc égal au volume immergé du corps).

12
   fluideVliquidedéplacé g

   fluideVimmergé g

Pour expliquer le principe de la poussée d’Archimède nous allons prendre un


exemple très simple.
Si tu prends un ballon et que tu le plonges dans l’eau en gardant tes mains sur le ballon, tu
ressens une force qui essaye de faire remonter le ballon à la surface : cette force est la poussée
d’Archimède  .
Prenons un récipient rempli d’eau et mettons une balle
dedans : le niveau de l’eau va augmenter. En fait, la
balle a un certain volume, noté Vobjet . La balle occupe

donc ce volume dans l’eau, noté Vimmergé (

Vobjet  Vimmergé ). Il y a donc un volume d’eau qui a été déplacé, VFluide déplacé , et qui correspond à

la hauteur d’eau supplémentaire.


Cette eau a un volume qui correspond au volume de la balle immergée, puisqu’il s’agit de l’eau
qui était auparavant à l’endroit où se situe la balle :
VFluide déplacé  Vimmergé

Ce fluide déplacé a une certaine masse, et donc un poids P :


P  mliquide déplacé g   fluideVliquide déplacé g   fluideVimmergé g

La poussée d’Archimède correspond à l’opposé du poids du fluide déplacé


    fluideVimmergé g

Au niveau du vecteur, l’expression générale fait intervenir le vecteur g qui est vertical vers le
bas. Avec le signe -, on a donc un vecteur de la poussée d’Archimède verticale vers le haut.
Alors la poussée d’Archimède s’oppose au poids de l’objet. Mais qui est plus important, la
poussée ou le poids ?
Pobjet   objetVobjet g

   fluideVimmergé g

P objet

 fluide
Si la masse volumique de l’objet est supérieure à celle du fluide, P  : l’objet va couler. Si
c’est le contraire, l’objet va flotter.
Conclusion :
13
La statique des fluides est basée principalement sur les résultats suivants:
- La différence de pression entre deux points est proportionnelle à leur différence de profondeur.
C’est la relation fondamentale de l’hydrostatique.
- Toute variation de pression en un point engendre la même variation de pression en tout autre
point d’après le théorème de Pascal.
- Tout corps plongé dans un fluide subit une force verticale, orientée vers le haut. C’est la
poussée d’Archimède et dont l’intensité est égale au poids du volume de fluide déplacé.

1.4. Exemples d’application

Exemple 1 :
Soit un tube en U fermé à une extrémité qui contient deux
liquides non miscibles.
Calculer la pression p3 du gaz emprisonné dans la branche

fermé. On donne : Patm  105 Pa ;  Hg  13600 kg.m -3 ;

 Hg  13600 kg.m -3 .

Réponse : p3  1,3.105 Pa

Exemple 2 :
Une sphère de rayon R=10 cm flotte à moitié (fraction du volume immergé F1  50 %) à la

surface de l’eau de mer (masse volumique  mer  1025kg.m -3 ).


1. Déterminer son poids P.
2. Quelle sera la fraction du volume immergé F2 si cette sphère flottait à la surface de l’huile

(masse volumique  huile  800 kg.m -3 ) ?

Réponses : 1. P=21 N ; 2. F2  64 %

14
Chapitre 2 : Dynamique des fluides parfaits incompressibles

Dans cette partie, nous allons étudier les fluides en mouvement. Un fluide idéal ou parfait
s’écoule sans aucune interaction : toutes les molécules se déplacent à la même vitesse.

2.1 Définition

Ecoulement permanent : L’écoulement d’un fluide parfait et


incompressible est dit permanent ou stationnaire, si les grandeurs (pression,
température, vitesse,….) qui le caractérisent vont rester constantes sur toute
la section au cours du temps.

Figure 2.1. Profil des vitesses d’un


écoulement permanent d’un fluide parfait

Ecoulement laminaire : C’est écoulement rectiligne, le


fluide s’écoule en filet parallèles à l’axe de la conduite, sans
mélange.
Figure 2.2. Profil des vitesses d’un
écoulement laminaire d’un fluide parfait

Ligne de courant : En régime stationnaire, on appelle ligne de courant la courbe suivant


laquelle se déplace un élément de fluide.

Tube de courant : Ensemble de lignes de courant s’appuyant sur une courbe fermée.

Filet de courant : Tube de courant s’appuyant sur un petit élément de surface S .

Figure 2.3. Illustration ligne, tube et filet de courant


15
Débit : C’est la quantité de fluide qui traverse une section S par unité de temps.
Débit massique : Qm  m t en kg.s 1

Débit volumique : QV  v t en m3 .s 1
Le débit volumique peur également s’exprimer en fonction de la section S et de la vitesse V (
v  SL et V  L t )
Qv  SV

2.2. Equation de continuité ou équation de conservation de la masse

Pour un fluide incompressible (  constante) qui circule en régime stationnaire (à vitesse


constante), tout le fluide qui entre dans le tube par la section d’entrée S1 en sort par la section

de sortie S2 , donc le débit sera conservé (constant) le long d’un tube de courant.

Q  Q1  Q2  S1V1  S2V2

Conclusion lorsque la section S augmente, la vitesse V


diminue

2.3. Equation de Bernoulli

Pour un fluide parfait et incompressible, l’écoulement est permanent. L’absence de frottement


dû à une viscosité négligée (fluide parfait) conduit logiquement au fait qu’il n’y a pas de
dissipation d’énergie au cours de l’écoulement.
L’équation de Bernoulli traduit le principe de conservation de l’énergie mécanique Em lors de
l’écoulement d’un fluide parfait. Cette énergie mécanique responsable de l’écoulement aussi
appelée la charge est la somme de trois énergies, l’énergie cinétique ( EC ), de l’énergie

potentielle de pesanteur ( E pz ) et l’énergie potentielle de pression( E pp ).

Em  EC  E pz  E pp
1
2 mV 2  mgZ  vp  Cte

L’équation de Bernoulli en fonction de la pression est :


1
2 V 2   gZ  p  Cte
1
2 V 2 représente la pression cinétique
 gZ représente la pression de pesanteur
p représente la pression statique

16
Entre deux instants t1 et t2 on a Em1  Em 2
1
2 V12   gZ1  p1  12 V2 2   gZ 2  p2

L’équation de Bernoulli prédit qu’une augmentation de la vitesse en un point d’une ligne de


courant s’accompagne d’une diminution de la pression en ce même point.
- Dans le cas particulier où V = 0 :
On retrouve la relation fondamentale de l’hydrostatique :  gZ  p  Cte
- Dans le cas particulier d’un fluide en écoulement horizontal:
Les valeurs mesurées dépendent de l’orientation du capteur par rapport à l’écoulement:
(1) : Pression latérale = P
(2) : Pression terminale p  12  v 2  Cte

(3) : Pression d’aval p  12  v 2  Cte

- Cas particulier écoulement horizontal: effet de la section

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Conclusion : Dans un fluide en mouvement, la pression ne dépend pas seulement de l’altitude
du point considéré mais également de la vitesse de l’écoulement en ce point.
Conséquences : Pour appliquer l’équation de Bernoulli précédente, il faut:
- fluide incompressible (masse volumique ρ constante)
- fluide parfait (non visqueux, sans frottement)
- écoulement laminaire (mouvement de translation, sans turbulence)
- écoulement permanent (vitesse constante en chaque point)

2.4. Applications de l’équation de Bernoulli

2.4.1. Formule de Torricelli


Considérons un récipient ouvert de section S A , contenant du fluide de masse volumique  et

muni d’un orifice de section S B . Le récipient est assez grand, S A >> S B et le liquide s’écoule

vers l’extérieur, on peut donc négliger la vitesse en A par rapport à la vitesse en B ( VA  0 ).


Appliquons le théorème de Bernoulli le long d’une ligne de courant :

p A   gZ A  pB  12 VB 2   gZ B

Les pressions en A et B sont égales à la pression


atmosphérique p0 car les deux points sont à l’air libre.

 gZ A  12 VB 2   gZ B

VB  2 g  Z A  Z B 

Cette relation est la formule de Torricelli, plus la hauteur de


liquide dans un récipient est haute, plus la vitesse de sortie est
grande.

2.4.2. Effet venturi

L’effet Venturi repose sur le fait que lors de l’écoulement d’un fluide incompressible, la
pression diminue lorsque la section diminue.
Considérons une canalisation horizontale dans laquelle circule un fluide incompressible. Elle
est composée d’une partie large S A et d’un étranglement S B .

- S AVA  S BVB , S A > S B implique une vitesse VA < VB

A altitude constante Z le long d’une ligne de courant, on peut écrire :


- p  12 V 2  Cte , VA < VB implique une pression pA > pB

18
La diminution de pression qui accompagne l’augmentation de vitesse est appelée effet Venturi.

Appliquons le théorème de Bernoulli à une ligne de courant entre A et B ( Z A = Z B ):

p A  12 VA2  pB  12 VB 2

S 2 
p A  pB  12 VA 2  A 2  1
 SB 
La pression est uniforme sur une même section, donc pA  p A ' et pB  pB ' , où A' et B'
appartiennent aux mêmes sections que A et B, et sont situés à l’entrée de deux petits tubes.
Grace à la loi de l’hydrostatique, dans les petits tubes, ( p A ''  pB ''  patm ) , on peut écrire :

p A '  p A ''   gh1  p A  patm   gh1

pB '  pB ''   gh2  pB  patm   gh2

Il vient, p A  pB   g h

2 g h 2 g h
D’où VA  et VB 
 S A2   SB2 
 2  1 1  2 
 SB   SA 
Effet Venturi à charge constante : une sténose (rétrécissement d’un canal) est associée à une
augmentation de la vitesse d’écoulement et à une diminution de la pression.

19
Chapitre 3 : Dynamique des fluides incompressibles réels

Dans la partie précédente nous avons supposé que le fluide était parfait pour appliquer
l’équation de conservation de l’énergie. L’écoulement d’un fluide réel est plus complexe que
celui d’un fluide idéal. En effet, il existe des forces de frottement, dues à la viscosité du
fluide, qui s’exercent entre les particules de fluide et les parois, ainsi qu’entre les particules
elles-mêmes. Pour résoudre un problème d’écoulement d’un fluide réel, on fait appel à des
résultats expérimentaux, en particulier ceux de l’ingénieur et physicien britannique Osborne
Reynolds. Une méthode simplifiée de calcul des pertes de charge basée sur ces résultats
expérimentaux est proposée.

3.1. Définitions

Fluide réel: Un fluide est dit réel si, pendant son mouvement, les forces de contact ne sont pas
perpendiculaires aux éléments de surface sur lesquelles elles s’exercent (elles possèdent donc
des composantes tangentielles -forces de frottements- qui s’opposent au glissement des couches
fluides les unes sur les autres). Cette résistance est caractérisée par la viscosité.
Viscosité : Sous l’effet des forces d’interaction entre les molécules de fluide et des forces
d’interaction entre les molécules de fluide et celles de la paroi, chaque molécule de fluide ne
s’écoule pas à la même vitesse. On dit qu’il existe un profil de vitesse (un gradient de vitesse
entre les différents plans, de 0 à Vmax ).

Figure 3.1. Formation d’un profil de vitesse à cause des forces de frottement

La représentation par un vecteur, la vitesse de chaque particule située dans une section droite
perpendiculaire à l’écoulement d’ensemble, la courbe des extrémités de ces vecteurs représente
le profil de vitesse. Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement
des couches de fluide les unes sur les autres. La vitesse de chaque couche est une fonction de
la distance z de cette courbe au plan fixe (V = V(z)).

20
Pour les fluides réels, la vitesse est quasi nulle sur la paroi et maximale au centre (A cause de
frottement de fluide sur les parois et entre les particules.
Viscosité dynamique 
On considère deux couches de fluide adjacentes distantes de z. La force de frottement F qui
s’exerce à la surface de séparation de ces deux couches s’oppose au glissement d’une couche
sur l’autre. Elle est proportionnelle à la différence de vitesse des couches soit V , à leur surface
S et inversement proportionnelle à Δz.
dV
F  S (Loi de Newton)
dz

Figure 3.2. Illustration de la viscosité dynamique


Le facteur de proportionnalité  est le coefficient de viscosité dynamique du fluide. Elle est
mesurée par un viscosimètre.
Unité : l’unité de viscosité dynamique est le Pascal.Seconde (Pa.s) ou Poiseuille (Pl).
1 Pa.s = 1 Pl =1 kg.m -1.s -1 , (éventuellement en Poise (Po) : 1Po=0.1Pa.s).
Par rapport au fait expérimentaux, on est conduit à considérer deux types de fluides :
- Fluides newtoniens, qui ont une viscosité constante à température donnée comme l’eau, l’air,
et la plupart des fluides.
- Fluides non newtoniens, comme le sang, les boues, les gels… ont la caractéristique d’avoir
leur viscosité qui varie à température donnée.
Pour parer au problème, on définit une viscosité apparente = viscosité qu’aurait un fluide
newtonien pour le débit et la pression d’un fluide non newtonien.
Viscosité apparente du sang = 4.103 Pa.s à 20°C.
La viscosité cinématique  est le quotient de la viscosité dynamique par la masse volumique
du fluide. Elle représente la capacité de rétention des particules du fluide et quantifie sa capacité
à s’épancher (se répandre). La viscosité cinématique s’exprime en m 2 .s -1 , on l’exprime parfois
en Stokes (St) : 1m 2 .s -1 =104 St .
  

21
Influence de la température: La viscosité des liquides diminue beaucoup lorsque la
température augmente. Il n’existe pas de relation rigoureuse liant  et T, mais nous pouvons
écrire :
  kT
k est la constante de Stefan-Boltzmann
Fluide 𝜼(Pa.s)
eau (0°C) 1, 787.103
eau (20°C) 1, 002.103
eau (100°C) 0, 2818.103

Tableau 3.1. Variation de la viscosité en fonction de la température : exemple de l’eau liquide

Influence de la pression : La viscosité augmente avec la pression. Dans le cas des pression très
élevées on peut utiliser la relation

  0 .a
 p
p0 
1

0 viscosité dynamique à la pression atmosphérique p0 ; a  1.003 .

3.2. Régimes d’écoulement - nombre de Reynolds

Tous les liquides ne s’écoulent pas de la même manière. Si vous observez l’eau d’un fleuve,
vous pouvez voir que son écoulement est en permanence le siège de multiples tourbillons. Au
contraire, l’huile qui s’écoule hors d’une bouteille ne tourbillonne pas du tout. Étonnamment,
la frontière entre ces deux situations est assez mince, et on peut la percevoir au moyen d’une
quantité appelée nombre de Reynolds. Quand l’écoulement d’un liquide est le siège de multiples
tourbillons, on dit que cet écoulement est turbulent. Au contraire si l’écoulement semble se
faire de manière bien parallèle, on parle d’écoulement laminaire. Les écoulements turbulents se
repèrent particulièrement au voisinage d’obstacles, par exemple les piles d’un pont. Ce qui fait
la différence, c’est que dans un écoulement turbulent les petites perturbations donnent naissance
à des tourbillons. Au contraire dans un écoulement laminaire les perturbations se résorbent
rapidement et l’écoulement reprend son cours tranquille.

Figure 3.3. Régime d’écoulement laminaire (a), régime d’écoulement turbulent (b)
22
Comment savoir à l’avance si un écoulement va être le siège de turbulence ? Cela dépend
principalement de la viscosité du liquide, car celle-ci agit comme un frottement qui va freiner
les perturbations et empêcher les tourbillons d’apparaître.
Expérience : Soit un courant d’eau qui circule dans une conduite à section circulaire. On
introduit un filet de colorant dans l’axe de cette conduite. Suivant la vitesse d’écoulement de
l’eau, on peut observer les phénomènes suivants :

Figure 3.4. Expérience montrant les trois régimes d’écoulement à : vitesse faible (a), vitesse
plus élevée (b) et vitesse très élevée (c).

(a) Régime laminaire : Si les fluides sont des lignes régulières, sensiblement parallèles entre
elles, l’écoulement est dit laminaire.
(b) Régime transitoire (intermédiaire) : c’est une transition entre le régime laminaire et le
turbulent.
(c) Régime turbulent : Les fluides s’enchevêtrent, s’enroulent sur eux-mêmes (formation de
mouvement tourbillonnant dans les fluides).
Cette expérience est faite par Reynolds en 1883 en faisant varier le diamètre de la conduite, la
température, le débit, etc…, pour des divers fluides.
La détermination du régime d’écoulement est par le calcul d’un paramètre sans dimension
appelé nombre de Reynolds (Re):
VD VD
Re  ou Re 
 
 masse volumique du fluide
V vitesse moyenne d’écoulement à travers la section considérée
D diamètre de la conduite
 viscosité dynamique du fluide
 viscosité cinématique
L’expérience montre que :
Nombre de Reynolds (Re) Type de régime
Re<2000 laminaire

23
2000<Re<3000 intermédiaire
Re>3000 turbulent

Tableau 3.2. Les différents régimes d’écoulement

Ces valeurs de nombre de Reynolds doivent être considérées comme des ordres de grandeur, le
passage d’un type d’écoulement à un autre se fait progressivement.
Entre les deux, le régime est instable : des conditions extérieures peuvent faire basculer
l’écoulement de laminaire à turbulent. La vitesse au-delà de laquelle l’écoulement laminaire
devient instable avec possibilité de devenir turbulent est la vitesse critique ( VC ).

2000
VC 
d

3.3. Théorème de Bernoulli pour les fluides réels : Perte de charge

Lorsque le fluide est réel, la viscosité est non nulle, alors au cours du déplacement du fluide,
les différentes couches frottent les unes contre les autres et contre la paroi qui n’est pas
parfaitement lisse d’où il y a une perte sous forme de dégagement d’énergie thermique (chaleur)
; cette perte est appelée perte de charge.
Donc ce cas, l’équation de Bernoulli généralisé peut s’écrire sous la forme :
1
2 V12   gZ1  p1  12 V2 2   gZ 2  p2  p
p est l’ensemble des pertes de charge entre (1) et (2).

On note deux types de pertes de charges


d’énergie mécanique :
- perte de charge régulière ou systématique
répartie tout au long d’une conduite.
- perte de charge singulière ou accidentelle
qui apparaissent de manière localisée : dans
des coudes, suite à un obstacle, et lors d’un
élargissement ou un rétrécissement.

3.4. Ecoulement d’un fluide réel : loi de poiseuille

- Variation de pression en écoulement laminaire :

24
Considérons un fluide visqueux dans une conduite horizontale, cylindrique, de petit diamètre,
l’écoulement étant laminaire.
Selon l’équation de Bernoulli généralisée :
1
2 V12   gZ1  p1  12 V2 2   gZ 2  p2  p

Vitesse constante : Q  SV  Cte  12 V 2  Cte

Canalisation horizontale :  gZ  Cte


Il n’y a que p qui peut varier, donc  produit une perte d’énergie qui se manifeste par la
diminution de la pression p (pertes de charge).
Fpression / ox  Fpx   p1  p2   r 2

dV
Fpression frottement / ox  F fx   S
dr
A l’équilibre :

dV
Fpx  F fx  0   p1  p2   r 2  S
dr
dV
 p r 2   2 rl
dr
p 2
 V r
4 l
Le débit volumique
QV  SV   r 2V

p 3
dQV  VdS  V 2 rdr  dQV  r dr
2 l
p 1 4
 QV  r
2 l 4
p 4 8 l
Finalement, QV  r (Loi de Poiseuille) et p  4 QV (perte de charge)
8 l r
Dans un fluide réel le débit est proportionnel à la variation de pression et au rayon r du tube.
La loi de Poiseuille :
- Exprime la variation de débit en fonction des résistances à l’écoulement.
- S’applique quelles que soient les conditions de circulation si le fluide est Newtonien.
- Fait intervenir le rayon du vaisseau à la puissance 4ième .
- N’est utilisable que pour un nombre de Reynolds inférieur à 2000.

25
- Permet d’expliquer l’évolution des pressions physiologiques moyennes le long de l’arbre
vasculaire.
Résistance à l’écoulement : la loi d’Ohm
Il est possible d’établir un parallèle entre l’écoulement d’un fluide dans un tuyau et le passage
du courant électrique dans un conducteur :
- la perte de charge p joue un rôle comparable à la différence de potentiel,
- le débit QV est équivalent à l’intensité électrique

Et il s’agit donc simplement de trouver l’équivalent de la résistance électrique pour pouvoir


écrire la loi d’Ohm: V=RI
Et son équivalent hydraulique. Il suffit pour cela d’écrire la loi de Poiseuille sous une forme
8 l
légèrement différente : p  Q
 r4 V
8 l
Expression qui permet de définir la résistance mécanique à l’écoulement : Rmec 
 r4
Le rayon de la conduite est le seul facteur influençant la résistance à l’écoulement.
Comme c’est le cas pour les résistances électriques, les résistances mécaniques peuvent être
placées en série ou en parallèle. Les lois valables pour les résistances électriques s’appliquent:

Conduits en série

Rmec / totale   Rmec i


i

Rmec / totale  Rmec 1  Rmec 2  Rmec 3

Conduits en parallèle

1
Rmec /totale  
i Rmec i

1 1 1 1
  
Rmec /totale Rmec1 Rmec 2 Rmec 3

26
Chapitre 4 : Dynamique de la circulation sanguine :
hémodynamique

L’hémodynamique ou la dynamique du sang, est la science des propriétés physiques de la


circulation sanguine en mouvement dans le système cardio-vasculaire. Cette discipline couvre
des aspects physiologiques et cliniques avec l’angiologie.
Dans le système circulatoire (système de tuyaux qui a une géométrie particulière) le sang enrichi
quitte le cœur via une série d’artères. Plus loin, le diamètre de ces artères se rétrécit et les artères
sont alors appelées des artérioles. Ces artérioles deviennent des capillaires et éventuellement
des veinules, où le sang appauvri retourne vers le cœur grâce à des réseaux de veines. La
microcirculation, les jonctions artériole-capillaire-veinule composent la partie essentielle du
système vasculaire.

Figure 4.1. Les différents types de vaisseaux sanguins de


l’organisme.

L’hémodynamique est principalement soumise aux lois de la mécanique des fluides. Les
mesures de pression, de débit, viscosité sanguine et vitesse sont liées de la même manière qu’en
mécanique des fluides mais sont comptées différemment. Ainsi le profil de vitesse des phases
solides (globules rouges) et des phases fluides (plasma) sont différents de la mécanique des
fluides, ce qui influe sur le rapport pression/débit dans la loi de Poiseuille dans le réseau
cardiovasculaire et la résistance vasculaire. La viscosité du sang est donc complexe aussi car

27
elle est diphasique contrairement à la viscosité dynamique ou la viscosité cinématique qui
caractérisent la consistance d’un fluide pur, continu et homogène.
Le sang est un liquide biologique vital qui circule continuellement dans les vaisseaux sanguins
et le cœur, grâce à la pompe cardiaque. Il est composé d’un fluide aqueux, le plasma, et de
milliards de cellules, principalement les globules rouges, qui lui donnent sa couleur.
Le sang est un liquide non newtonien et peut être en écoulement laminaire (physiologiquement)
ou en écoulement turbulent (si vous mettez un garrot autour de votre bras par exemple ou qu’un
caillot bouche l’artère).

4.1. La pression artérielle : Application de la RFH

La pression artérielle, ou pression artérielle systémique, correspond à la pression du sang


dans les artères de la circulation systémique (circulation principale. On parle aussi de tension
artérielle (ou simplement de tension en raccourci) car cette pression est aussi la force exercée
par le sang sur la paroi des artères, ce qui les tend dans la paroi de l’artère résulte directement
de la pression.
Comment la pression artérielle est-elle mesurée ?
La pression artérielle se mesure au niveau d’une grosse artère. C’est un examen non douloureux
et non invasif.
Un petit capteur pour déterminer la pression est placé sur l’artère et un brassard gonflable est
installé autour du bras de la personne (chez les animaux, cela se fait au niveau de la queue ou
de la patte avant). En dégonflant lentement ce dernier, il est possible d’avoir une évaluation
relativement précise de la pression artérielle.
La pression artérielle égale la pression statique si la personne est allongée et si le capteur est
perpendiculaire à l’écoulement du sang.
L’unité internationale de mesure de pression est le pascal (Pa). Toutefois, l’usage fait que la
pression artérielle est souvent mesurée soit en centimètres de mercure (cm Hg), soit en
millimètres de mercure (mm Hg).
Elle est exprimée par deux valeurs :
- La pression systolique (PAS) est la pression maximale, au moment de la contraction du cœur
(systole) ; PAS = 135 mm Hg = 18 KPa.
La pression diastolique (PAD) est la pression minimale, au moment du relâchement du cœur
(diastole) ; PAD =80 mm Hg = 11 KPa.

28
- La pression artérielle moyenne : PAM = (PAS + 2PAD)/3 = 96 mm Hg = 13 KPa
Remarque : Une PAM de 14/8 signifie :
Une PA maximale de 14 cm Hg
Une PA minimale de 8 cm Hg

Mesure de la pression en fonction de la position


La valeur de référence de mesure de la pression artérielle est celle au niveau du cœur P(0).
On mesure la distance ( Z ) entre le cœur et l’endroit (X) où l’on veut connaître la pression
Application de la relation fondamentale de l’hydrostatique :
pA ( x)  pA (0)   g z

Figure 4.2. Illustration de la pression artérielle


Remarque :
- Pour une personne allongée : pA ( x)  pA (0) .
- Pour une personne debout : si la mesure est faite en dessous du cœur, la distance, Z <0, la
pression augmente et l’inverse.

29
4.2. La perfusion

Principe de la perfusion : pour introduire (de façon lente) un


liquide dans une artère il faut que la pression du
liquide soit supérieure à la pression du sang. Le flacon
contenant la solution doit donc être placé à une hauteur
(h) suffisante au dessus du patient  gh > pA .

4.3. Le débit cardiaque

Le débit cardiaque correspond au volume de sang éjecté par le cœur en une minute. Ce débit
dépend du volume de sang éjecté à chaque contraction cardiaque (volume d’éjection systolique)
et de la fréquence cardiaque.
Le débit cardiaque peut être calculé moyennant l’échocardiographie-Doppler.
L’effet Doppler est un phénomène s’appliquant aux ondes ultrasonores focalisés sur le cœur.
La variation de fréquence des ondes ultrasonores envoyées et reçues permet de déterminer la
vitesse d’écoulement des hématies.
c F
V
2 Fe cos   r

En connaissant cette vitesse on peut estimer le diamètre (D) d’un vaisseau au niveau d’un
rétrécissement (en connaissant le diamètre normal).
Le volume d’éjection systolique aortique (volume de sang quittant le cœur à chaque systole) est
donné par la formule :
vES  VTI AO .  D 2 4 

VTI AO est l’intégrale temps-vitesse de l’éjection aortique obtenue moyennant le Doppler pulsé

au niveau de l’anneau.
Débit cardiaque : QC  f C .vES où f C est la fréquence cardiaque
Ainsi, d’après le principe de continuité des débits :
30
S1V1  S 2V2  D12V1  D2 2V2

4.4. La résistance vasculaire

Comme tout liquide visqueux s’écoulant dans un tube, le sang propulsé par le cœur dans le
système circulatoire est soumis à une résistance à l’écoulement.
Cette résistance vasculaire est l’un des deux facteurs qui influencent la pression et le débit du
courant sanguin, l’autre étant la compliance des vaisseaux sanguins.
Rappelons-nous la loi de Poiseuille : pA  RV QC

pA pression artérielle
RV Résistances vasculaires périphériques

QC Débit cardiaque
Le siège principal de la résistance vasculaire se trouve dans les artérioles, ces petites artères à
paroi très musculaire, et qui peuvent donc faire varier fortement leur diamètre, jouant
directement sur la résistance vasculaire. Les grosses artères n’opposent qu’une faible résistance
au courant sanguin.
Dans le corps humain, on s’intéresse à la perte de pression de part et d’autre d’un système
constitué de milliers de conduits en parallèle (les capillaires par exemple), il faut alors prendre
en compte les résistances de chaque conduit (on simplifie généralement en considérant qu’elles
sont identiques) pour calculer la résistance totale ( Rt ).

n
1 1

Rt i 1 Ri
1 n R
Or Ri sont égales,   Rt  1
Rt R1 n
Pour calculer la chute de pression entre l’entrée et la sortie d’un
réseau de n capillaires/conduits en parallèle, la loi de poiseuille
8 L
donne: P  QC
n r 4

31
PARTIE : BIOMECANIQUE

Introduction :

La recherche de la performance constitue le principal objectif de l'entrainement


sportif de haut-niveau, mais cette performance ne peut être optimisée que si l'équipe
d'encadrement de l'athlète est capable de lui fournir rapidement des données précises
et utiles pour corriger sa technique. La compétence de l'entraîneur réside donc dans
sa capacité à analyser correctement les facteurs de performance, et à cibler
spécifiquement les défauts de performance de l'athlète lors de l'entraînement.
L’entraîneur qui veut agir pour modifier la technique de ses athlètes sans calquer la
technique de l’athlète de haut niveau doit, observer, mesurer, analyser et remédier
par un composant satellite qu’est la biomécanique ( Claude, Hertogh, 2004).
De nombreux étudiants STAPS se demandent: à quoi sert l'étude de la
biomécanique? La biomécanique nous aidera-t-elle à être un meilleur professeur
d'éducation physique, un meilleur entraîneur? Dans ce chapitre Nous présenterons
les raisons pour lesquelles les étudiants en éducation physique, en coaching trouvent
la biomécanique dans leur programme d'études.
Une bonne connaissance de la biomécanique vous permet d'évaluer une technique
de mouvement dans un sport que vous n'avez jamais fait personnellement, ainsi
qu'une nouvelle technique dans un sport que vous avez fait depuis des années. Les
méthodes de formation basées sur l'approche traditionnelle recommandent toujours
les compétences et les techniques que vous devez apprendre, mais la biomécanique
répond à ces questions, aussi, et beaucoup plus. Avec l'aide de la biomécanique, il
est possible de mieux gérer les processus d'enseignement et de formation.

1. Biomécanique concepts de base

En utilisant les connaissances de la biomécanique, vous pouvez obtenir une


meilleure performance, enseigner de nouvelles compétences à vos étudiants à un
niveau supérieur ou, selon le cas, dans un temps plus court.

La biomécanique n'est pas axée uniquement sur les sports ou sur le mouvement
humain (ou animal). Dans certains articles, vous pouvez trouver des informations sur
la biomécanique des plantes, la biomécanique du flux sanguin, etc.

Le mot biomécanique peut être divisé en deux parties: le préfixe «bio» et la racine
«mécanique».

32
En 1993, James G. Hay définit la biomécanique humaine comme suit:
La biomécanique humaine est une branche de la science qui étudie l'impact des
forces internes et externes sur le corps humain.
Parfois, la biomécanique est identifiée à la kinésiologie. La kinésiologie étudie les
règles physiologiques, psychologiques et mécaniques en relation avec les
mouvements des organismes vivants. Par conséquent, la kinésiologie est supérieure
à la biomécanique.

McGinnis (2005) a défini la biomécanique du sport et de l'exercice physique de la


façon suivante:
La biomécanique du sport1 et l'exercice physique2 étudient les forces et leur
impact sur le corps humain au cours de l'exercice physique et du sport.

Définition de la biomécanique:

- La Biomécanique est l’étude de la physique et de ses systèmes mécaniques appliqués


à l’homme.
- C’est la mécanique du corps humain en faisant du sport.
- La Biomécanique est une science qui examine les forces internes et externes qui
agissent sur le corps humain ainsi que les effets produits par ces forces.
- L’application des lois physiques et les principes de la mécanique sur les activités
physique et sportives.
- L’application des lois physiques sur le mouvement humain.
- L’étude des effets des forces sur le corps humain en mouvement (dynamique) ou en
état de repos(statique).
- Biomécanique: Bio= la vie, mécanique= Branche de la Physique.

1
Par sport, il s'agit d'une activité organisée, compétitive et amusante, exigeant des
compétences, de la capacité, de la détermination, de la stratégie et du fair-play, dans lequel le
gagnant peut être déterminé par des moyens objectifs au sein d'un ensemble de règles.

2
Par exercice physique, on entend toute activité physique intentionnelle qui améliore ou maintient
la condition physique, la performance, la santé ou le bien-être.

33
Classification de la Biomécanique (subdivisions)

Figure1 : subdivisions de la biomécanique

34
Figure 2 : subdivisions et variables de la biomécanique.

Subdivisions de la biomécanique :

1. Statique : c’est l’étude des corps en équilibre, au repos ou en mouvement


uniforme ; .

2. Dynamique : c’est l’étude des corps en accélération ou en décélération par

l’action des forces (internes ou externes) ; .

deux méthodes pour aborder l’analyse des mouvements humains si l’homme est
assimilé à un système mécanique poly-articulé.
2.1.Dynamique directe :

Origine du mouvement : forces musculaires supposées connues, conséquences du


mouvement : accélérations segmentaires recherchées.
2.2.Dynamique inverse :

Origine du mouvement forces musculaires inconnues, conséquences du mouvement


: déplacement segmentaires mesurés, c’est-à-dire détermination des forces et des

35
moments musculaires en connaissant les accélérations linéaires et angulaires des
segments corporels, les masses, les inerties, et les positions des centres de gravités
par : lois de Newton-Euler.

, .

Fext : Force extérieur, m : masse, a : accélération. MFext : Moment de la force


extérieur, I : moment d’inertie. : Accélération angulaire.
Données nécessaires à la dynamique inverse.

Mesures Mesures Mesures


Anthropométriques vidéographiques dynamométriques

Tables Système optoélectronique Plate-forme de force


Anthropométriques

Masse, Longueur Position, vitesse, Force de point


Inertie Accélération réaction d’application
au sol des forces

Modèle biomécanique
Equation Newton-Euler

Forces Articulaires
Moments Articulaires

Puissances Articulaires

36
Etapes de la dynamique in verse.

Modèle de
chainons

Diagramme de
corps libre

Identification des
forces et moments

Equations de
Newton-Euler

ème Calcul des forces et


3 loi de
moments articulaires
Newton
La dynamique à son tour se subdivise en cinématique et cinétique.
2.3.Cinématique : à pour but la description du mouvement des corps
par la détermination des variables cinématiques ; la position, vitesse,
accélération des segments corporels ou bien du corps entier (centre
de masse).

2.4.Cinétique : à pour but la connaissance des causes du mouvement


(forces internes et externes).

Les outils de mesure des variables biomécaniques (cinématiques et cinétiques) :

Caméras optoélectroniques + marqueurs passifs

Caméras optoélectroniques + marqueurs actifs

37
Accéléromètres Goniomètres Capteurs de déplacements Capteurs de force (mono ou tri-axial)

Exemple de chaîne d’acquisition

38
Ampli

Capteur de force

Carte d’acquisition

Ordinateur
Plateformes monoaxiales Plateformes ‘3D’

39
Systèmes d’analyse cinétique
Utilisation des capteurs de force : ergomètres spécifiques

Exemple de l’ergomètre d’escalade

40
Etude des stratégies d’équilibration

Système de mesure en isocinétisme.

L’ergomètre isocinétique.

L'évaluation et le renforcement de la fonction musculaire sont indispensables pour


l'équipe médicale qui encadre le patient. L'évaluation de la fonction musculaire exige
une mesure de la force musculaire maximale. Les méthodes classiques de mesure de
la force musculaire sont :
- Le testing manuel, il fournit des informations peu précises et subjectives. - Les
mesures de force isométrique maximale, elles sont intéressantes car elles
permettent la mise en évidence d'asymétries de force entre groupes musculaires
homologues ou de déséquilibres entre groupes antagonistes, mais uniquement
en conditions statiques. Or, la plupart des gestes sportifs sont exécutés en mode
dynamique
- les mesures dynamiques en régime isotonique, dans ce cas, la résistance
opposée au mouvement sous forme de charge extérieure est connue mais le
problème d'inertie empêche d'avoir une résistance constante, la charge utilisée
ne peut jamais être supérieure à la force développée au point le plus faible du
mouvement et la vitesse à laquelle le mouvement est réalisé ne peut être
contrôlée

41
A côté de ces méthodes habituellement proposées, une technique de mesure et
d’entraînement s'est développée, fondée sur le principe du travail musculaire
dynamique isocinétique.
Ce mode d'évaluation de la force musculaire assure fiabilité et reproductibilité des tests
réalisés.

Objectifs de la Biomécanique :

1. Optimisation de la performance sportive.

2. Compréhension du geste sportif et de la performance sportive.

3. Adaptation du matériel sportif.

4. Compréhension des pathologies.

5. Optimisation du traitement.

6. Conception des implants.

Les biomécaniciens peuvent fournir aux entraineurs:


- Le savoir sur la mécanique du mouvement.

- Un système de comparaison des techniques.

- Des méthodes de détection et de correction des erreurs dans la performance


sportive.

Questions :

1. La mesure précise du mouvement nécessite des outils de quantification qui


peuvent être classés selon le type d'élément évalué; quels sont ses outils?

42
2. La compréhension du mouvement humain normal et pathologique est un
sujet complexe, Nous réalisons chaque jour autour de 10 000 pas et 60 levers
de chaise. La réalisation de ces mouvements permet de garder
l'indépendance et une bonne qualité de vie. les différents outils de mesure
permettent d'obtenir une grande
quantité de données pour caractériser précisément le mouvement étudié,
quelle est la différence entre les outils objectifs et les outils subjectifs?
Réponses :

1. Les outils de mesure:

- Les événements temporels et/ou spatiaux du mouvement appelés paramètres spatio-


temporels correspondent aux variables en lien avec la distance et le temps nécessaires
pour réaliser un mouvement ou une tâche motrice. Les outils de mesure vont du simple
chronomètre jusqu'au tapis instrumenté.

- Le mouvement peut également être quantifié par des goniomètres ou des capteurs
inertiels, notamment lorsqu'une mesure ambulatoire (hors du laboratoire) est
privilégiée.

- Les forces et moments articulaires, qui sont à l'origine du mouvement, sont quantifiés
à partir de plateformes de force ou de dynamomètres.

- L'activité musculaire qui déclenche la contraction musculaire nécessaire au


mouvement est

Exemples : Le tapis roulant ADAL 3D mesure dynamiquement, en continu, les


trois composantes spatiales des forces d'appui du pied au sol pendant la marche. s

Utilisations visée
- mesurée par électromyographie (de surface
ou interne).
- Etude de la marche normale et pathologique (séquelles d'hémiplégie, troubles
neuromoteurs)
- Aide au diagnostic préopératoire, suivi post opératoire
- Expertise médico-légale des séquelles d'un traumatisme
- Rééducation (récupération de l'autonomie fonctionnelle locomotrice)
43
- Quantification dynamique de prothèses externes pour des sujets amputés.
- Recherche clinique appuyée sur des critères quantitatifs.
Le tapis roulant ADAL 3DC mesure dynamiquement, en continu, les trois
composantes spatiales des forces d'appui du pied au sol pendant la course.
Utilisations visées
Etudes des techniques de course
Amélioration des performances
Etude, qualification, comparaison d'équipements,
comme les chaussures
Electromyographie
Mesure de pression plantaire, etc

Evaluation Isocinétique

L’isocinétisme est une méthode d’évaluation et de rééducation de la force


musculaire basée sur les mouvements effectués à vitesse constante grâce à une
résistance adaptée, elle-même fonction de la force développée par le patient.
Cette expertise de performance musculaire va déterminer objectivement tous les
paramètres de force, vitesse et fatigabilité pour les différents groupes musculaires.
Un objectif majeur sera de comparer les groupes musculaires agonistes et
antagonistes (ex quadriceps / ischios-jambiers) ainsi que les différents groupes
musculaires entre eux (ex quadriceps droit/ quadriceps gauche) dans le but de
démontrer un déséquilibre ou une faiblesse.
Evaluation biomécanique

Analyse de terrain L’analyse vidéo 2D combiné au logiciel Dartfish vous permet


d’obtenir des images de la gestuelle de l’athlète. Différents types d’analyse peuvent
être proposés : visualisation simple pour un retour direct vers l’athlète, ralenti,
comparaison de plusieurs gestes du même athlète ou de différents athlètes, mesure
simple d’angles articulaires,… Plusieurs caméras sont disponibles s’il est
nécessaire de filmer l’athlète suivant plusieurs angles de vue.

44
Analyse en laboratoire

L’évaluation 3D du mouvement

Grace à la pose de marqueurs à la surface de la peau, il est possible d’estimer la


position/la vitesse de segment osseux ainsi que les angulations/vitesse angulaire des
différentes articulations. Par ailleurs, à l’aide de plate formes de force, il est possible
de mesurer les forces de poussées au sol par exemple pendant un saut. Enfin, un
système d’électromyographie de surface permet de mesurer l’activité musculaire.
Grace à ces outils, il est possible d’obtenir une analyse fine de la gestuelle et de la
technique de l’athlète.

45
La différence entre les outils objectifs et les outils subjectifs:

Les outils subjectifs normalement composés de questionnaires, les entretiens,


les grilles d’observation sont très répandus en sport et en clinique,
principalement grâce à leur:
- Facilité d'application.
- Économique.
Ils sont subjectifs pour les raisons suivantes:

- Les méthodes d'analyse de contenu sont considérées comme des méthodes Subjectives.
- . Dépendant de l’état des interviewés.

Les outils objectifs (appareils, instruments et systèmes d’analyse):

- Très couteux.
- complexité d’application.
- Résultats précise.

Evaluation des besoins nutritionnels des sportifs à l’aide de :

Questionnaires diététiques.

Logiciel nutritionnel comportant une base de données approprié.

Analyse complète des nutriments.

Techniques d’analyses biochimiques (laboratoire).

Selon des protocoles précis :

Bilan nutritionnel établi sur 7 jours (évaluation des éventuels déficits).

Entretien avec le sportif (précision des données).

Programmation de l’apport alimentaire (spécifique à l’activité sportive).


Conclusion :

Ces différents outils de mesure permettent d'obtenir une grande quantité de données
pour caractériser précisément le mouvement étudié. La mise en relation de ces
données entre elles et avec d'autres données sportives et médicales ( grille
d’observation questionnaire, entretien, anamnèse du patient, examen clinique,
imagerie) permettra de mieux comprendre le mouvement observé. Dans un contexte
sportif et clinique, cette exploration fine du mouvement permet d'identifier et de

46
comprendre les altérations et mène à une optimisation de la performance sportive et
une optimisation de la prise en charge thérapeutique.
Les approches de la biomécanique :

- Approche qualitative: privilégiée dans les situations d’entrainement, sert à la


description du mouvement à partir de l’observation.

- Approche quantitative: privilégiée dans le domaine de recherche des APA, fait


appel à des méthodes plus complexes.

Ces deux approches sont complémentaires.


2 . Plans, Axes et Mouvements Articulaires :

Introduction:

Avant d’aborder l’analyse du mouvement humain il faut être capable de décrire le


mouvement des segments corporels Figure1 par rapport aux articulations et
déterminer autour de quel axe ces rotations s’effectuent.
Pour décrire une position ou un mouvement, il est nécessaire de pouvoir expliquer
quelle est la situation du sujet par rapport à l'observateur comment l'observateur voit
le sujet : de face, de dos, de 3/4, latéralement, etc. et de quelle manière le sujet
effectue son mouvement (e.g. le sujet effectue une rotation mais est-ce d'avant en
arrière, de droite à gauche ?). Pour répondre à ces interrogations, nous allons nous
servir des plans et des axes de référence qui sont définis par rapport à la position
standard anatomique humaine, position dite de Paul Poirier Figure2.

47
Figure 1 Figure2

Coordonnées 2D et 3D
Dans un espace bidimensionnel, c'est-à-dire un plan, se trouvent deux axes
perpendiculaires l'un à l'autre : un axe vertical (l'abscisse ) et un axe horizontal
(l'ordonnée). L'intersection de ces deux axes forme l'origine, c'est-à-dire le point 0.
Sur ce plan 2D, la position d'un point est décrite par 2 valeurs: une valeur horizontale
et une valeur verticale. Ce sont ses coordonnées. Un troisième axe, l’axe z est
nécessaire pour décrire le mouvement dans un espace tridimensionnel. Cet axe passe
par l’origine et est perpendiculaire aux axes X et Y décrits ci-dessus. La montre ce
troisième axe et les plans définis par ces trois axes. Dans ce cas, la position d'un
point sera décrite par 3 valeurs : une valeur horizontale, une valeur verticale et une
valeur

de profondeur.

Les plans:

48
En biomécanique, nous utilisons généralement trois plans imaginaires liés au corps
humain et orientés perpendiculairement les uns aux autres. Ce sont les plans
anatomiques du corps humain, le plan sagittal (de profil), le plan frontal (de face) et
le plan horizontal (axial). Figure 2.

Figure 2 : Axes et plans anatomiques de


référence (d’après Williams, 1986)

Ce sont les plans anatomiques du corps


humain, le croisement de ces plans forme
l’origine O du système d’axe qui se situe
au niveau de la seconde vertèbre sacrée
(S2)/ CG.

Les axes de rotation :

Un axe est une ligne droite autour duquel un objet tourne. Le mouvement dans une
articulation se déroule dans un plan autour d'un axe. Il y a trois axes de rotation.
1. L'axe frontal passe horizontalement de gauche à droite et est formé par
l'intersection des plans frontal et transversal.
2. L'axe sagittal passe horizontalement d'arrière en avant il est formée par
l'intersection des plans sagittal et transversal.
3. L'axe vertical passe verticalement à partir de la partie supérieure à la partie
inférieure est formée par l'intersection des plans sagittal et frontal.

49
La rotation d'un segment de corps au niveau d'une articulation se produit autour d'une
ligne imaginaire appelée l'axe de rotation qui passe par le centre de l'articulation.

Les trois plans anatomiques et leurs axes :

50
1. Plan frontal :

Divise le corps en 2 parties antérieure et postérieure. Chaque plan est déterminer par
deux axes perpendiculaires qui se rejoignent au niveau de S2, ainsi le plan frontal est
formé de deux axes anatomiques les axes vertical et transverse.

Abduction / Adduction :

Ce sont les mouvements dans le plan frontal autour de l'axe sagittal et


impliquent le déplacement de la partie du corps loin ou vers une ligne médiane
imaginaire. L'enlèvement prend la partie du corps loin de la ligne centrale et
l'adduction se déplace vers. Adduction peut également déplacer la partie du
corps à travers la ligne de centre et de l'autre côté du corps.

51
52
Une roue (cartweel) se déroule dans le plan frontal.

Plan sagittal:

Le plan sagittal partage le corps en deux moitiés, droite et gauche. Il est délimité aussi
par un axe vertical et un axe sagittal.

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Les mouvements dans le plan sagittal

En Cyclisme le mouvement des jambes se déroule dans le plan sagittal.

54
Plan horizontal:

Si l’on observe le corps d’une position située au-dessus de la tête on aperçoit le plan
horizontal. Ce plan divise la partie supérieure de la partie inférieure du corps. Il est
formé des axes sagittal et transverse.

Les mouvements dans le plan Horizontal

55
A titre d’illustration, un coup franc en football s’effectue dans le plan sagittal, alors
qu’au golf le coup d’envoi suit une trajectoire dans le plan frontal bien que ces deux
mouvements de rotation soient relativement similaires, ils ne se produisent pas dans le
même plan.*

Coup franc ( football). Swing (golf ).

Le Mvt de la jambe droite s’effectue Le Mvt des membres

Principalement dans le plan sagittal supérieurs s’effectue essentiellement

dans le plan frontal Exemples


de mouvements dans des plans dominants :

Plan Axe Exemple

56
Frontal Sagittal Mvt latéral du tronc

Sagittal Transverse Flexion du genou

Horizontal Vertical Rotation du tronc

Contrôle des connaissances:

1. Nommer un geste sportif correspondant à chacun des trois plans


anatomiques?
2. Donner un exemple d’un mouvement s’effectuant dans plus d’un plan,
nommer les plans en questions?

3. Nommer un geste sportif correspondant à chacun des trois axes


anatomiques?
4. Donner un exemple d’un mouvement s’effectuant autour de plus d’un axe,
nommer les axes?

Réponses
1. Plan Frontal: roue (cartwheel) gymnastique coup de départ (swing) golf, fente en
football. Plan Sagittal: course, marche, plongeon en natation. Plan Horizontal:

rotation complète du corps (vrille), coup droit au tennis.

2. Double salto en arrière avec vrille; salto plan sagittal, vrille plan horizontal.
3. Axe sagittal: Swing. Axe transverse: Course. Axe vertical: coup droit en tennis
4. Double salto avec vrille; salto: axe transverse, vrille: axe vertical.
Mouvement articulaire
On réserve les termes de flexion et extension aux mouvements effectués dans le plan
sagittal autour de l’axe transverse, les abductions et adductions se font dans le plan
frontal autour de l’axe sagittal, les rotations se font dans le plan horizontal autour de
l’axe vertical, portent differents noms selon le membre déplacé généralement on dit
rotation interne(médiale) ou externe(latérale), s’il s’agit de la main on dira supination
ou pronation, pour le pied, on employera les termes d’inversion et éversion.

Flexion, extension, abduction, adduction, supination et pronation sont les rotations les
plus courantes.

57
Plans, Mouvements Définitions Axes
Segments
Corporels
Frontal Abduction sagittal
Eloignement d’un segment par rapport au corps rapprochement

Adduction d’un segment par rapport au corps .

Elévation
Déplacement vers le haut
Dépression déplacement vers le bas.

Sagittal Flexion Diminution de l’angle entre deux segments adjacents. transverse

Extension Augmentation de l’angle entre deux segments adjacents.

Horizontal Antépulsion Déplacement vers l’avant. Verticale

Rétropulsion Déplacement vers l’arrière.

Rotation Mvt autour de l’axe longitudinale.

Main Supination Rotation vers l’extérieur ou le haut. longitudinale

Pronation Rotation vers l’intérieur ou le bas.

Pied Inversion Elévation du bord interne. longitudinale

Eversion Elévation du bord externe.

Cou, épaule, Circumduction Mouvement de rotation de l’extrémité d’un segment comprenant flexion, Multi-axial
poignet, extension, abduction, adduction.
hanche,
cheville

Contrôle des connaissances

1. Nommer un geste sportif correspondant à chacune des six principales


rotations?
2. Donner un exemple d’un mouvement complexe impliquant plus d’une rotation
autour de la même articulation?
Réponses

1. Flexion Extension: coup de pied pour un coup franc. Abduction Adduction: papillon
dans la nage. Rotation interne/externe: mouvement du poignet pour donner de
l’effet à une balle lors d’un lancer.

2. Lancer au base-ball, papillon dans la nage.

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Plans, Mouvements Définitions Axes
segments
corporels

Sagittal
Flexion Diminution de l’angle entre deux segments Transverse

Extension Augmentation de l’angle entre deux segments Transverse

Frontal Abduction, Éloignement d’un segment par rapport au corps Sagittal


Adduction
Rapprochement d’un segment par rapport au corps Sagittal
Élévation,
Dépression Déplacement vers le haut Sagittal

Déplacement vers le bas Sagittal

Horizontal Antépulsion Déplacement vers l’avant Vertical

Rétropulsion Déplacement vers l’arrière Vertical

Rotation Mouvement autour de l’axe longitudinal Vertical

Main Supination Rotation vers l’extérieur ou le haut Longitudinal

Pronation Rotation vers l’intérieur ou le bas Longitudinal

Pied Inversion Élévation du bord interne Longitudinal

Éversion Élévation du bord externe Longitudinal

Cou, Epaule, Circumduction Mouvement de rotation de l’extrémité d’un segment Multi – axial
Poignet, comprenant flexion, extension, abduction et adduction
Hanche
Cheville

Articulation Mouvement Amplitude Articulation Mouvement Amplitude

(Degrés) ( Degrés )
Épaule Flexion 180 Hanche Flexion 120

Extension 60 Extension 30

Abduction 180 Abduction 50

Adduction 75 Rotation 45 interne

59
70 Rotation externe 45
Rotation
90
Rotation externe
Articulation Circumduction Genou Flexion 135 sterno-
claviculaire Élévation Extension 0

Dépression

Antépulsion

Rétropulsion
Coude Flexion 150 Cheville et pied Flexion dorsale 20

Neutre 0 Flexion plantaire 50

Hyperextension 10 Inversion 30 Pronation 80 Éversion 15

supination 80 Circumduction
Poignet Flexion 80 Tronc Flexion 80

Extension 70 Extension 20 à 30

Adduction 20 Inflexion 35

Abduction 30 Rotation 45
3. Cinématique du Mouvement Rectiligne et Angulaire

3.1. Cinématique du Mouvement Rectiligne


La cinématique est l'étude des mouvements indépendamment de leurs causes. Cette
tude a pour but d'associer à chaque type de mouvement des équations destinées à
l'identifier.
Définitions
- Le mouvement est rectiligne la
trajectoire est une droite.
- Le mouvement est uniforme
v (intensité du vecteur vitesse instantanée) est constante.

- Le mouvement est rectiligne et uniforme


⇔ (MRU) v (vecteur vitesse instantanée) est
constant.

60
- Le mouvement est rectiligne et
uniformément varié (MRUV)
l'accélération est constante.

- Les équations horaires :


-
-
-
3.2. Cinématique du mouvement angulaire

Il y a rotation (ou mouvement angulaire) lorsqu’un corps suit un trajet circulaire sur
une ligne quelconque dans l’espace, de sorte que toutes les parties de ce corps se
mouvent selon : le même angle; dans la même direction dans le même temps.

Cette ligne qui peut ou non passer au travers du corps lui-même, est connue comme
l’axe de rotation et est situé à angle droit par rapport au plan de mouvement du corps.
Mouvement angulaire uniforme (MAU)

La trajectoire d'un mouvement circulaire uniforme est un cercle de centre O et de


rayon r; La vitesse instantanée et la vitesse angulaire en chaque point sont constantes
La direction du vecteur vitesse instantanée change à chaque instant ; L’accélération
angulaire α(t) est nulle. Ce mouvement est noté : MAU.

61
- Les équations horaires de mouvement
sont :

α (t) = ϴ’’(t) = 0 rad/s2 ɷ(t) = ɷ0 = Constante ɷ(t)

= ϴ.(t-t0) + ϴ 0 t0, et ϴ 0 sont les conditions

initiales du mouvement.

- Mouvement angulaire uniformément


varié (MAUV) :

La trajectoire d'un mouvement circulaire uniforme est un cercle de centre O et de


rayon r, L’accélération angulaire α est constante. Ce mouvement est noté : MAUV
Les équations horaires de mouvement sont :

α(t) = α0 = Constante

ɷ(t) = α. (t-t0) + ɷ0

ϴ(t) = 1/2. α. (t-t0)² + ɷ0. (t-t0) + ϴ0 t0, ϴ0, ɷ0

sont les conditions initiales du mouvement.

Exercices :

Comment décrire le mouvement d’une articulation ?

62
La notion de position est très utile pour décrire l’endroit où se trouve une personne
ou un objet. Il permet de décrire des mouvements linéaires. Cette notion n’est
cependant pas adaptée aux articulations qui ont des mouvements de rotation. On se
sert alors de la notion d’angle : l’angle du genou correspond à l’orientation du fémur
par rapport au tibia ( Figure) qui présente l’Angulation du genou lors d’un départ
de sprint.

Evolution de l’angulation du genou lors d’une activité de course

Exemple d’un déplacement angulaire du membre supérieur 136° (1 rad=57.3°)

63
4. Principes de la mécanique:

Mécanique:

Avant de commencer à comprendre comment les humains se déplacent, il ya plusieurs


termes et concepts mécaniques qui doivent être clarifiés.
La mécanique est la branche de la physique qui étudie le mouvement des objets et
les forces qui provoquent ce mouvement. La science de la mécanique est divisée en
de nombreux domaines, mais les trois principaux domaines les plus pertinents pour
la biomécanique sont: corps rigide, corps déformable, et les fluides.
1. La force:

Une force est une quantité vectorielle caractéristique d’une action mécanique
(subie ou développée) représentée par un vecteur.
On dit qu’une force agit sur un corps, lorsque le corps subit une déformation (on parle
de l’effet statique d’une force)
Le corps subit un changement de mouvement ( on parle alors de l’effet dynamique )
La vitesse change
La direction du mouvement change
Une force est parfaitement définie quand on connaît sa valeur (norme), sa direction,
son sens, voire son point d’application, ces caractéristiques sont celles des vecteurs.
On parle donc de vecteur force :
Ici la force appliquée sur la banderole par l’avion à les caractéristiques suivantes

Fab : valeur 400 N, Direction horizontale, Sens vers la gauche.

64
Caractéristiques d’une force : Exemple du poids

Une grandeur ( ex : 686N )


-Une direction ( verticale )
-Un sens ( vers le bas )
-Un point d’application (CdeM). P = m.g

Le moment de force :

65
Une manière assez simple de se représenter le moment d’une force consiste à essayer
de pousser une porte de plusieurs manières (Figure 12):
Pour commencer ouvrir la porte en poussant à côté de la poigné (la distance entre le point
d’application de la force et l’axe de rotation est grand)
Ensuite essayer d’appliquer la même force qui vous avait permis d’ouvrir la porte
mais en étant proche des gonds (la distance entre le point d’application de la force
et l’axe de rotation est faible).
Normalement cela devrait être beaucoup plus difficile. La même force n’a pas la
même aptitude à ouvrir (induire la rotation) la porte. Le "moment" est différent. Cela
est tout simplement dû au fait que dans un cas nous nous trouvons loin de l’axe de
rotation alors que dans l’autre cas nous sommes très proches. La manière naturelle
de compenser est de pousser plus fort (augmenter la force) pour avoir un moment de
force identique et avoir ainsi la même action (par exemple ouvrir la porte à la même
vitesse).

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References

1. Allard. Blanchi et col : Analyse du mouvement humain par la biomécanique, 2ème


édition, ed Décarie, 2000, Canada.
2. Paul. Grimshaw, Adrian. Burden : Biomécanique du sport et de l’exercice, 1ère
édition, éd De Boeck, 2010, Bruxelles.
3. Duane. Knudson: Fundamentals of biomechanics, second edition, springer, 2007,
California.
4. Shirl J. and Janet C.Harris: Introduction to Kinesiology and Physical Activity,
Hoffman editor, third edition, 2009, US.
5. Roger.Bartlett: Introduction to Sports Biomechanics Analysing Human Movement
patterns, second edition, routledge editor, 2007, USA.
6. Peter M. McGinnis: Biomechanics of Sport and Exercise, third edition, 2013,
USA.

7. http://un-medecin-vous-informe.blogspot.com/2013/05/renforcement-
musculaireisocinetique.html.

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