Exposé Cours Cal Dif S5 V6-1

Espaces vectoriels normés
Différentiabilité
Calcul Différentiel dans un EVN

SMA S5
Hassan LAARABI
Faculté Des Sciences Ben M’Sick

Université Hassan II - Casablanca
Année Universitaire : 2022-2023
Hassan LAARABI
Espaces vectoriels normés
Différentiabilité
Plan
1. Espaces vectoriels normés
2. Différentiabilité
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Espaces vectoriels normés Structures métriques
Différentiabilité Suites et séries dans un e.v.n
Applications linéaires continues d’un EVN dans un EVN
Applications multilinéaires continues
1.1. Structures normées
Définition
Soit E un R-espace vectoriel. On appelle norme sur E toute
application ∥.∥ : E → R+ ayant les propriétés suivantes :
1 Pour tout x ∈ E , ∥x∥ = 0 ⇒ x = 0, (séparation)
2 Pour tout (x, λ) ∈ E × R, ∥λx∥ =| λ | ∥x∥, (homogénéité)
3 Pour tout (x, y ) ∈ E × E ,∥x + y ∥ ≤ ∥x∥ + ∥y ∥. (inégalité
triangulaire)
La donnée du couple (E , ∥.∥) s’appelle un espace vectoriel normé
(evn).
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemples
1. La valeur absolue |.| : R −→ R+ réalise une norme sur l’espace
vectoriel réel E = R.
2. Vérifions que l’application N1 : Rn −→ R+ définit par
l’expression :
i=n
X
N1 (x) = |xi |
i=1
est une norme sur l’espace Rn .
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemples
3. Vérifions que l’application N2 : Rn −→ R+ définit par :
i=n
X 1
2
N2 (x) = xi2
i=1
définit une norme sur Rn .

4. Vérifions aussi que l’application N∞ : Rn −→ R+ définit par :
N∞ (x) = max |xi |

i=1,...,n
est une norme sur l’espace Rn .
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Proposition
Soit (E , ∥.∥) un e.v.n. On a les propriétés suivantes :
1 ∥−x∥ = ∥x∥ , pour tout x ∈ E ,
2 ∥x − y ∥ ≤ ∥x∥ + ∥y ∥, pour tous x, y ∈ E ,
3 |∥x∥ − ∥y ∥| ≤ ∥x − y ∥, pour tous x, y ∈ E .
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Définition
Soit E un espace vectoriel réel. On dira que deux normes N et N ′
de E dans R+ sont équivalentes lorsqu’il existe deux réels α > 0 et
β > 0 tels que
αN(x) ⩽ N ′ (x) ⩽ βN(x) ∀x ∈ E . (1)
Exemples
Les normes N1 , N2 et N∞ sont équivalentes.
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Structures normées
Espace produit
Théorème
Sur un espace vectoriel de dimension finie, toutes les normes sont
équivalentes.
Remarque
Ce théorème n’est pas vrai en dimension infinie.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemples
Si E est l’espace vectoriel des fonctions continues sur [0, 1], les
deux normes suivantes :
1. Z 1
N1 (u) = |u(x)| dx
0
2.
N2 (u) = sup |u(x)|
x∈[0,1]
ne sont pas équivalentes, car si un (x) = x n , on a

1
N1 (un ) = et N2 (un ) = 1, pour tout n.
n+1
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
1.2. Espace produit
Soit (E1 , N1 ), . . . , (Ep , Np ) des espaces vectoriels normés.

Posons pour :
E = E1 × · · · × Ep = {(x1 , . . . , xp )/xi ∈ Ei , ∀i = 1, . . . , p}
p
X 1
2
2
∥(x1 , . . . , xp )∥1 = Ni (xi )
i=1

∥(x1 , . . . , xp )∥2 = max N1 (x1 ), . . . , Np (xp )
∥(x1 , . . . , xp )∥3 = N1 (x1 ) + · · · + Np (xp )
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Proposition
∥.∥1 , ∥.∥2 , et ∥.∥3 sont des normes équivalentes sur E.
Preuve
La démonstration est identique à celle utilisée dans le cas de Rn
Corollaire
Tout produit fini des espaces vectoriels normés est un espace
vectoriel normé.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
1.3. Structures métriques
Définition
Soit E un espace vectoriel réel. On appelle distance toute
application d : E × E −→ R+ qui vérifie les trois propriétés
suivantes :
1 Séparation : d(x, y ) = 0 =⇒ x = y .
2 Symétrie : d(x, y ) = d(y , x) ∀x, y ∈ E .
3 Inégalité triangulaire :
d(x, z) ⩽ d(x, y ) + d(y , z) ∀x, y , z ∈ E .
Un espace vectoriel E qui est muni d’une distance d est appelé
espace métrique et se note (E , d).
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Remarque
Tout EVN (E , N) peut être muni d’une structure métrique associée
à la norme N en posant d(x, y ) = N(x − y )
Exemples

′ ′ ′ ′ ′ ′

1 d
1 (x, y , z); (x , y , z ) = N1 x − x , y − y , z − z =
|x − x ′ | + |y − y ′ | + |z − z ′ |.

d2 (x, y , z); (x ′ , y ′ , z ′ ) = N2 x − x ′ , y − y ′ , z − z ′ =

2
max |x − x ′ |, |y − y ′ |, |z − z ′ | .

d∞ (x, y , z); (x ′ , y ′ , z ′ ) = N∞ x − x ′ , y − y ′ , z − z ′ =

3
p
(x − x ′ )2 + (y − y ′ )2 + (z − z ′ )2 .
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Structures normées
Espace produit
1.4. Suites et séries dans un e.v.n
Les suites se définissent comme dans le cas numérique. Et, on utilise

les mêmes notations (xn )n , (yn )n , . . .
Définition
soit (E , ∥.∥) un e.v.n et (xn )n une suite d’éléments de E . On dit
que (xn )n converge vers x dans E si :
∀ε > 0, ∃N ∈ N tel que ∀n > N, ∥xn − x∥ < ε
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemples
Dans l’espace vectoriel des fonctions continues sur [0, 1], la suite
un (x) = x n converge vers 0 pour la norme N1 définie par :
Z 1
N1 (u) = |u(x)|dx
0
mais ne converge pas pour la norme N2 , définie par :
N2 (u) = sup |u(x)|

x∈[0,1]
Cet exemple montre que la notion de convergence dépend de la

norme utilisée.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Limite d’une suite de vecteurs
Définition
Soient (E , µ) un espace métrique et (Un ) une suite de E . On dit
que la suite de vecteurs (Un ) converge vers le vecteur L ∈ E
relativement à la distance d si,
(∀ε > 0)(∃n0 ∈ N)(∀n ∈ N, n > n0 ) =⇒ d(Un , L) < ε.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Proposition
Une suite (Un )n d’un EVN (E , ∥ ∥) converge vers l ∈ E si et ssi la
suite (∥Un (x) − l∥)n converge vers 0 dans R.
Définition
Soit (Un )n une suite d’un EVN (E , ∥ ∥). On dit que (Un )n est une
suite de Cauchy dans E si :
∀ε > 0, ∃N ∈ N tel que ∀p, q > N, on a ∥Up − Uq ∥ < ε
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemple

Dans l’E.V.N C [0, 1] ; R la suite définie par Un (x) = x n est de
Cauchy pour la norme N1 mais elle n’est pas de Cauchy pour la
norme N2 .
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemple
1
En effet, pour ε > 0 il existe N ∈ N tel que N+1 < 2ε . Pour touts
p, q > N, on a :
2
N1 (Up − Uq ) ⩽ < ε.
N +1
Ce qui montre que (Un )n est de Cauchy pour la norme N1 .
1
Supposons que (Un )n est de Cauchy pour la norme N2 . Pour ε = ,
2
il existe N ∈ N tel que : |x p − x q | < ε pour tout p, q > N et
x ∈ [0, 1] . Si q tend vers +∞, on obtient |x p | ⩽ ε pour tout p > N
1
et x ∈ [0, 1] . Si x tend vers 1, on obtient 1 ⩽ , ce qui est absurde.
2
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Structures normées
Espace produit
Proposition
Si deux normes N1 et N2 sont équivalentes sur E , alors elles
définissent les mêmes suites de Cauchy et les mêmes suites
convergentes.
Proposition
Si (Un ) est une suite convergente vers l, alors (∥Un ∥)n est une suite
qui converge vers ∥l∥. La réciproque est fausse.
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Structures normées
Espace produit
Proposition
Toute suite convergente est de Cauchy.
Définition
Un e.v.n E est appelé espace de Banach si toute suite de Cauchy
de E est convergente dans E .
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Définition
Soit (Un )n une suite d’élément d’un EVN E et posons
Pn
Sn = Uk ; la suite (Sn )n est dite série de terme général Un , elle
k=0 P
est notée Un et si elle converge, sa limite est appelée somme de
n
P ∞
P
la série Un et notée Un .
n n=0
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Proposition
Dans un espace de Banach E , une série de terme général Un est
convergente si et ssi :
q
X
∀ε > 0 ∃N ∈ N tel que ∥ Un ∥ < ε, pour tout q ⩾ p > N.
n=p
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Structures normées
Espace produit
1.5. Applications linéaires continues

Soient (E , ∥ ∥E ) et (F , ∥ ∥F ) deux EVN.
Définition
On dit qu’une application f : I ⊂ E −→ F est continue en un point
x0 ∈ I si
∀ε > 0, ∃η > 0 tel que ∥x − x0 ∥E < η =⇒ ∥f (x) − f (x0 )∥F < ε.
Définition
On dit qu’une application f : I ⊂ E −→ F est linéaire si
1) Pour tous x, y ∈ E on a : f (x + y ) = f (x) + f (y ).
2) Pour tous x ∈ E et λ ∈ K on a : f (λx) = λf (x).
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemple
Soit E l’espace des fonction dérivables sur R et F l’espace des
fonctions de R dans R, l’application :
φ : E −→ F
u 7−→ u ′ = dérivée de u
Définition
Une application linéaire de E dans K est appelée forme linéaire.
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Structures normées
Espace produit
Proposition
Si f est une application linéaire de E dans F , alors les propriétés
suivantes sont équivalentes :
1) f est continue.
2) f est uniformément continue.
3) f est continue en 0.
4) Il existe k > 0 tel que ∥f (x)∥F ⩽ k∥x∥E pour tout x ∈ E .
5) f est bornée sur la boule unité de E .
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Corollaire
Une application linéaire est continue si et seulement si elle est
uniformément continue.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Proposition
Si E est de dimension finie, alors toute application linéaire de E
dans F est continue.
Remarque
Ce résultat est faux si E est de dimension infinie.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemple
Soit E = C([0, 1]; R) muni de la norme :
Z 1
∥f ∥ = |f (x)|dx.
0
L’application
φ:E −→ R
f 7−→ f (1)
est linéaire, mais elle n’est pas continue.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
En effet :
Si on pose par exemple : fn (x) = x n ,
1
on aura : ∥fn ∥ = qui converge vers 0,
1+n
mais φ(fn ) = fn (1) = 1 ne converge pas vers φ(0) = 0.
Par conséquent l’application φ n’est pas continue.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Définition
Soient E et F deux e.v.n ; on appelle isomorphisme d’espaces
vectoriels normés de E sur F toute application linéaire bjective
continue telle que f −1 soit continue.
Définition
Soient E et F deux e.v.n ; on appelle isométrie de E sur F toute
application linéaire bjective u de E sur F telle que ∥u(x)∥F = ∥x∥E
pour tout x ∈ E .
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Théorème d’Isomorphisme de Banach
Théorème
Soit f : E −→ F une application linéaire continue bijective entre
espaces de Banach. Alors f −1 est continue, d’où f ∈ Isom(E , F ).
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Soit L(E , F ) l’espace vectoriel des applications linéaires continues de

E dans F.
Pour tout u ∈ L(E , F ) on pose :
∥u(x)∥ = inf{M > 0, ∥u(x)∥F ≤ M∥x∥E }
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Proposition
Pour tout u ∈ L(E , F ), on a :
∥u(x)∥E ∥u(x)∥E
∥u∥ = sup ∥u(x)∥F = sup = sup
∥x∥E =1 x̸=0 ∥x∥E ∥x∥≤1 ∥x∥E
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Proposition
(L(E , F ), ∥.∥) est un espace vectoriel normé.
Si F est un espace de Banach, alors (L(E , F ), ∥.∥) est un espace de
Banach.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exercice
Montrer que E = C([a, b]; R) est complet relativement à la norme :
∥f ∥∞ = sup |f (x)|
t∈[a,b]
Exercice
Pour tout n > 0 on définit la fonction fn : [−1, 1] −→ R donnée
par : 

 0, si x ∈ [−1, 0]

 1
fn (x) = nx, si x ∈]0, ]
n

 1
 1,
 si x ∈] , 1]
n
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exercice
1) Tracer le graphe de la fonction fn .
2) Montrer que la fonction fn est continue sur [−1, 1].
3) Montrer que la suite de fonctions (fn )n∈N∗ est de Cauchy dans
l’EVN (C([a, b]; R); ∥ ∥2 ) où
sZ
1
∥f ∥2 = |f (x)|2 dx.
−1
4) Montrer que la suite de fonctions (fn )n∈N∗ n’a pas de limite

dans dans l’EVN (C([a, b]; R); ∥ ∥2 ). En déduire que
(C([a, b]; R); ∥ ∥2 ) n’est pas complet.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
1.6. Applications Multilinéaires Continues
Définition
Soient E1 , . . . , En et F des espaces vectoriels normés. Une
Yn
application multilinéaire définie sur E = Ei à valeurs dans F (ou
i=1
application n-linéaire) est une application qui est linéaire sur chaque
facteur ; c’est-à-dire :
Pour tout a = (a1 , . . . , an ) ∈ E et j ∈ {1, . . . , n}, l’application
Lj : E −→ F
h 7−→ Lj (h) = L(a1 , . . . , aj−1 , h, aj+1 , . . . , an )
est linéaire.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemples
1
R2 −→ R
(x, y ) −→ xy
est une application bilinéaire.
soit l 2 = (xn )n / |xn |2 < +∞
P
2
l 2 × l 2 −→ R
+∞
X
((un )n , (vn )n ) −→ un vn
n=0
est bilinéaire.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Exemples
L’application :
R2 × R2 × R2 −→ R2
(h, k, l) 7−→ (h1 k2 + 3l1 , h2 + 5k1 l2 )
avec h = (h1 , h2 ), k = (k1 , k2 ), l = (l1 , l2 )

est une application multilinéaire.
Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Proposition
n
Y
Soit L une application multilinéaire de E = Ei dans F . Les
i=1
propositions suivantes sont équivalentes :
1 L est continue
2 L est continue en 0E
3 L est bornée sur le produit des boules unités des espaces Ei .
4 L est bornée sur le produit des sphères unités des espaces Ei
5 Il existe M > 0 telle que
∥L(x1 , . . . , xn )∥F ≤ M∥x1 ∥E1 ∥x2 ∥E2 . . . ∥xn ∥En
pour tout (x1 , . . . , xn ) ∈ E

Hassan LAARABI
Structures normées
Espace produit
Proposition
Sur un produit fini d’espaces vectoriels de dimensions finies, toute
application multilinéaire est continue.
Hassan LAARABI
Dérivabilité d’une fonction à variable réelle
Applications différentiables
Espaces vectoriels normés Opérations sur la différentielle
Différentiabilité Dérivées Directionnelles
Cas d’un espace produit
Cas de la dimension finie
2.1.Dérivabilité d’une fonction à variable réelle
Soit (E , ∥∥) un e.v.n et I un intervalle de R.
Définition
On dit qu’une application f : I −→ E est dérivable en a ∈ I
f (x) − f (a)
si lim existe dans (E , ∥∥).
x→a x −a
Dans ce cas, on note f ′ (a) la valeur de la limite.
Hassan LAARABI
1 II faut noter que la dérivabilité dépend de la norme utilisée.

2 On peut, comme dans le cas des fonctions à valeurs
numériques, définir la fonction dérivée f ′ ainsi que les dérivées
d’ordres supérieurs.
3 De plus, on a les mêmes règles de calcul.
Hassan LAARABI
Proposition
Soient E et F deux evn, I un intervalle ouvert de R et f : I −→ E
une fonction dérivable en a ∈ I , alors pour tout u ∈ L(E , F ),
l’application uof est dérivable en a ; de plus, on a
( uof )′ (a) = u (f ′ (a))
Hassan LAARABI
Preuve
II suffit de remarquer que

(u ◦ f )(x) − (u ◦ f )(a) f (x) − f (a)
=u
x −a x −a
Hassan LAARABI
Proposition
Soient E1 , · · · , En , F des evn et φ ∈ L (E1 , · · · , En ; F ) une
application n − linaire continue.
Supposons que fi : I −→ F est dérivable en a pour i = 1, · · · , n.
Alors la fonction g définie sur I par g (t) = φ (f1 (t), · · · , fn (t)) est
dérivable en a et on a :
n
X
g ′ (a) = φ f1 (a), · · · , fi ′ (a), · · · , fn (a)

i=1
Hassan LAARABI
Preuve
Il suffit de remarquer que
n
g (x) − g (a) X fi (x) − fi (a)
= φ f1 (a), · · · , fi−1 (a), , fi+1 (x), · · · , fn (x)
x −a x −a
i=1
Hassan LAARABI
2.2. Applications différentiables

Soient (E , ∥ ∥E ) et (F , ∥ ∥F ) deux EVN et U un ouvert non vide de
E.
Définition
Une application f : U −→ F est dite différentiable en un point
x0 ∈ U s’il existe une application linéaire continue φ de E dans F
telle que :
∥f (x) − f (x0 ) − φ(x − x0 )∥F

lim = 0.
x→x0 ∥x − x0 ∥E
C’est-à-dire :
∥f (x0 + h) − f (x0 ) − φ(h)∥F
lim = 0.
h→0 ∥h∥E
Hassan LAARABI
2.2. Applications différentiables
Définition
Ce que l’on notera plus simplement :
f (x0 + h) = f (x0 ) + φ(h) + o (∥h∥E ) . (∥h∥E → 0)
On dit aussi que f est différentiable au sens de Fréchet en x0 .

L’application φ lorsqu’elle existe, est appelée différentielle de f en
x0 , elle est notée : dfx0 ou fx′0
Hassan LAARABI
Proposition
La condition de différentiabilité introduite dans la définition est
inchangée lorsqu’on remplace les normes de E et F par des normes
équivalentes.
Proposition
Si f est différentiable en x0 alors sa différentielle est unique.
Proposition
Si f est différentiable en x0 alors elle est continue en x0 .
Hassan LAARABI
Exemples
1) Toute application constante est différentiable et on a dfx = 0
pour tout x.
2) Une fonction réelle est différentiable en x0 si et ssi elle est
dérivable en x0 et on a dfx0 (h) = h.f ′ (x0 ).
3) Toute application linéaire continue f est différentiable et on a
dfx = f .
4) Si B est bilinéaire continue sur E × E alors elle est
différentiable et on a
dB(a1 ,a2 ) (h1 , h2 ) = B(a1 , h2 ) + B(h1 , a2 )
Hassan LAARABI
Définition
Si f est différentiable en tout point de U, elle est dite différentiable
sur U.
Dans ce cas on définit la différentielle de f est définie par :
df : U −→ L(E , F )
x 7−→ dfx .
Si de plus df est continue, on dit que f est de classe C 1
Remarque
La notion de différentiabilité ne change pas si on change la norme
par une autre norme équivalente.
Hassan LAARABI
2.3. Opérations sur la différentielle
Soient f et g deux applications de U ⊂ E dans F différentiables,

on a :
1) f + g est diff. et on a : d(f + g )x = dfx + dgx pour tout
x ∈ U.
2) αf est diff. et on a : d(αf )x = αdfx pour tous x ∈ U et
α ∈ R.
3) fg est diff. et on a : d(fg )x = f (x)dgx + g (x)dfx pour tout
x ∈ U.
1 1 dgx
4) est diff. et on a : d =− pour tout x ∈ U tel
g g x (g (x))2
que g (x) ̸= 0.
Hassan LAARABI

f f f (x)dgx − g (x)dfx
5) est diff. et on a : d = pour tout
g g x (g (x))2
x ∈ U tel que g (x) ̸= 0.
6) Soient f : U ⊂ E −→ F et g : V ⊂ F −→ G . Si f est diff. en
x ∈ U et g est diff. en y = f (x) ∈ V , alors g ◦ f est diff. en x
et on a :
d(g ◦ f )x = dgf (x) ◦ dfx .
Hassan LAARABI
2.4. Dérivées Directionnelles
Définition
Soit f : U −→ F et a ∈ U. On dit que f admet au point a une
dérivée directionnelle suivant la direction h ∈ E si l’application
t −→ f (a + th)

est dérivable en 0. On notera D⃗h f (a) .
Hassan LAARABI
Règle pratique pour étudier la différentiabilité
Application
Pour étudier la différentiabilité de f au point a, on commence par
étudier la dérivabilité directionnelle de f au point a. Si f n’est pas
directionnellement dérivable au point a, ou si f est
directionnellement dérivable au point a, mais l’application
h −→ f ′ (a, h) n’est pas linéaire ou n’est pas continue, on conclut
que f n’est pas différentiable au point a. Si f est directionnellement
dérivable au point a et l’application h −→ f ′ (a, h) est linéaire
(a)−f ′ (a,h)
continue, on étudie la limite quand h −→ 0 de f (a+h)−f∥h∥ .
Si elle tend vers 0, on conclut que f est différentiable en a. Sinon, f
n’est pas différentiable en a.
Hassan LAARABI
Exemple
Considérons l’application suivante :
f :E −→ R
x 7−→ ∥x∥.
Vérifier que f n’est pas différentiable en 0.
Hassan LAARABI
Exemple
Soit f : R2 −→ R définie par :

y3
x ̸= 0

f (x, y ) = si
 f (0, y ) = 0x
Pour tout ⃗h = (a, b) ∈ R2 , on a
t 3 b3
f (0, 0) + t(a, b) =
ta
Pour a ̸= 0 et égal à 0 pour a = 0. On en déduit que pour tout ⃗h,

on a D⃗h f (0, 0) existe et vaut 0.
Hassan LAARABI
Proposition
Si f : U ⊂ E −→ F est différentiable alors pour tout x ∈ U et
h ∈ E l’application définie par
g (t) = f (x + th)
est dérivable en 0 ; et on a g ′ (0) = dfx (h).

g ′ (0) est la dérivée de f au point x dans la direction de h.
Remarque
la réciproque est fausse
Hassan LAARABI
Exemple

y3
x ̸= 0

f (x, y ) = si
 f (0, y ) = 0x
Vérifier que f est non différentiable.
Hassan LAARABI
Exemple
Considérons l’application suivante t −→ g (t) = (t 3 , t)
elle est continue en t = 0 et g (0) = (0, 0).
Si f est continue en (0, 0) alors f ◦ g serait continue en 0 ; mais
f ◦ g (t) = 1 et f ◦ g (0) = 1.
On en déduit que f est non continue en (0, 0) ;
par conséquent elle est non différentiable.
Hassan LAARABI
2.5. Cas d’un espace produit

2.5.1 Cas où F est un espace produit
Supposons que F = F1 × F2 × · · · × Fn
et
f :U⊂E −→ F
x 7−→ f (x) = f1 (x), f2 (x), . . . , fn (x)
Proposition
f est différentiable en x si et seulement si les applications f1 , . . . , fn
sont différentiable en x, et dans ce cas, on a :

dfx = d(f1 )x , . . . , d(fn )x
Hassan LAARABI
Corollaire
Soit F est un espace vectoriel de dimension n avec B = (e1 , . . . , en )
n
X
une base de F , Si f (x) = fi (x)ei , alors f est différentiable si et
i=1
seulement si les fi sont différentiables et dans ce cas , on a :
n
X
dfa (h) = d(fi )a (h)ei
i=1
Hassan LAARABI
2.5.2 Cas où E est un espace produit

Supposons que E = E1 × E2 × · · · × En
et
f :U⊂E −→ F
x = (x1 , x2 , . . . , xn ) 7−→ f (x)
et on définit les applications partielles fi par

fi (t) = f x1 , . . . , xi−1 , t, xi+1 , . . . , xn
Hassan LAARABI

2.5.2 Cas où E est un espace produit
Proposition
Si f est différentiable en x alors pour tout i = 1, . . . , n l’application
partielle fi est différentiable en xi et on a :
n
X
dfx (h) = d(fj )xj (hj )
j=1
Remarque
La différentiabilité des applications partielles n’entraîne pas la
différentiabilité de f
Hassan LAARABI
Exemple
x 2y

f (x, y ) = 2 si (x, y ) ̸= 0

x + y2
f (0, 0) = 0

Hassan LAARABI
Proposition
Si f est différentiable dans U alors f est de classe C 1 si et
∂f
seulement si ∂x i
sont continues de U dans L(Ei , F )
Hassan LAARABI

2.5.3 Combinaison des cas précédents
Proposition
Soit f : U ⊂ E1 × · · · × En −→ F = F1 × · · · × Fm .
Supposons que f soit différentiable. Alors pour tout i ∈ 1, ..., m, la
i eme composante fi de f est différentiable au point a et on a pour
tout h = (h1 , ..., hn ) ∈ E1 × · · · × En :

Df (a)(h) = Df1 (a)(h), . . . , Dfn (a)(h)
n
X
= Di f1 (a)(hi ), . . . , Di fn (a)(hi )
i=1
Hassan LAARABI
2.5.3 Combinaison des cas précédents
Proposition
ou encore, en notation matricielle généralisée :
  
D1 f1 (a) . . . Dn f1 (a) h1
.
.. .
.. .
Df (a)(h) =    .. 
  
D1 fm (a) . . . Dn fm (a) hn
Hassan LAARABI
2.6. Cas de la dimension finie
Soit E = Rp , F = Rq ,
x ∈ Rp de coordonnées (x1 , . . . , xp )
et y ∈ Rq de coordonnées (y1 , . . . , yp ) ∈ Rp dans les bases
canoniques.
Hassan LAARABI
2.6.1. Dérivées partielles

Pour x ∈ U de composantes (x1 , . . . , xp ), on pose
Vi (x) = {t ∈ R/ (x1 , . . . , xi−1 , t, xi+1 , . . . , xp ) ∈ U}
Vi est un voisinage de xi .
on suppose que f : U −→ F est différentiable.
Hassan LAARABI

2.6.1. Dérivées partielles
Proposition
L’application
gi : Vi (x) −→ F
t 7−→ f (x1 , . . . , xi−1 , t, xi+1 , . . . , xp ) = f x + (t − xi )ei
est dérivable en xi et on a gi′ (xi ) = dfx (ei ). C’est la dérivée de f au

point x dans la direction de ei .
Notations. Il est d’usage de noter cette dérivée sous la forme
∂f
(x), ∂xi f (x), ∂i f (x)
∂xi
Hassan LAARABI
Définition
Ces dérivées sont appelées dérivées partielles de f
Hassan LAARABI
Proposition
Pour tous x ∈ U et h ∈ E , on a
p
X ∂f
dfx (h) = hi (x)
∂xi
i=1
Hassan LAARABI
Preuve
Par linéarité de dfx , on obtient :
p p p
X X X ∂f
dfx (h) = dfx ( hi e i ) = hi dfx (ei ) = hi (x)
∂xi
i=1 i=1 i=1
Si on désigne par dxi : h −→ hi , on obtient une forme linéaire

continue sur E .On obtient ainsi
p
X ∂f
dfx = (x)dxi
∂xi
i=1
Hassan LAARABI
Preuve

Si f (x) = f1 (x), . . . , fq (x) , on obtient
p
X ∂f
1 ∂fq
hi (x), . . . , (x)
∂xi ∂xi
i=1
Hassan LAARABI
Théorème
f : U ⊂ Rp −→ Rq est continument différentiable si et seulement
si ses dérivées partielles existent et sont continues sur U.
Hassan LAARABI
2.7. Matrice Jacobienne
Si
f : U ⊂ Rp −→ Rq
x 7−→ f1 (x), . . . , fq (x)
est différentiable au point x, alors sa matrice jacobienne est définie
comme étant la matrice de dfx dans les bases canoniques, elle est
donnée par :
 
∂x1 f1 (x) . . . ∂x1 fq (x)
.. ..
Df (x) =   ∈ Mq,p (R)
 
. .
∂xp f1 (x) . . . ∂xp fq (x)
Hassan LAARABI
On obtient ainsi
dfx (h) = Df (x)(h1 , . . . , hp )t
Si p = q, le déterminant de Df (x) est appelé Jacobien de f en x.
Hassan LAARABI
Remarques
1) Si p = q dfx est un isomorphisme linéaire si et seulement si le
Jacobien est non nul.
2) Les coefficient de la matrice jacobienne sont
Df (x)ij = ∂xj fi (x)
En particulier si q = 1, Df (x) est une matrice uniligne.
Hassan LAARABI
Remarques
3) On note ∇f (x), la transposée de la matrice jacobienne.
Autrement dit
∇f (x) ij = ∂xi fj (x)
Ceci est utilisé souvent dans le cas où q = 1. Dans ce cas,
∇f (x) est un vecteur colonne appelé gradient de f au point x

4) D(gof )(x) = Dg f (x) Df (x).
Hassan LAARABI

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Espaces vectoriels normés

Calcul Différentiel dans un EVN

Faculté Des Sciences Ben M’Sick

Année Universitaire : 2022-2023

1. Espaces vectoriels normés

1.1. Structures normées

est une norme sur l’espace Rn .

définit une norme sur Rn .

N∞ (x) = max |xi |

est une norme sur l’espace Rn .

αN(x) ⩽ N ′ (x) ⩽ βN(x) ∀x ∈ E . (1)

ne sont pas équivalentes, car si un (x) = x n , on a

1.2. Espace produit

Soit (E1 , N1 ), . . . , (Ep , Np ) des espaces vectoriels normés.

∥(x1 , . . . , xp )∥3 = N1 (x1 ) + · · · + Np (xp )

1.3. Structures métriques

1.4. Suites et séries dans un e.v.n

Les suites se définissent comme dans le cas numérique. Et, on utilise

∀ε > 0, ∃N ∈ N tel que ∀n > N, ∥xn − x∥ < ε

mais ne converge pas pour la norme N2 , définie par :

N2 (u) = sup |u(x)|

Cet exemple montre que la notion de convergence dépend de la

Limite d’une suite de vecteurs

(∀ε > 0)(∃n0 ∈ N)(∀n ∈ N, n > n0 ) =⇒ d(Un , L) < ε.

∀ε > 0, ∃N ∈ N tel que ∀p, q > N, on a ∥Up − Uq ∥ < ε

1.5. Applications linéaires continues

∀ε > 0, ∃η > 0 tel que ∥x − x0 ∥E < η =⇒ ∥f (x) − f (x0 )∥F < ε.

Par conséquent l’application φ n’est pas continue.

Théorème d’Isomorphisme de Banach

Soit L(E , F ) l’espace vectoriel des applications linéaires continues de

∥u(x)∥ = inf{M > 0, ∥u(x)∥F ≤ M∥x∥E }

4) Montrer que la suite de fonctions (fn )n∈N∗ n’a pas de limite

1.6. Applications Multilinéaires Continues

avec h = (h1 , h2 ), k = (k1 , k2 ), l = (l1 , l2 )

∥L(x1 , . . . , xn )∥F ≤ M∥x1 ∥E1 ∥x2 ∥E2 . . . ∥xn ∥En

pour tout (x1 , . . . , xn ) ∈ E

2.1.Dérivabilité d’une fonction à variable réelle

Soit (E , ∥∥) un e.v.n et I un intervalle de R.

2.1.Dérivabilité d’une fonction à variable réelle

1 II faut noter que la dérivabilité dépend de la norme utilisée.

2.1.Dérivabilité d’une fonction à variable réelle

2.1.Dérivabilité d’une fonction à variable réelle

2.1.Dérivabilité d’une fonction à variable réelle

2.1.Dérivabilité d’une fonction à variable réelle

2.2. Applications différentiables

∥f (x) − f (x0 ) − φ(x − x0 )∥F

2.2. Applications différentiables

f (x0 + h) = f (x0 ) + φ(h) + o (∥h∥E ) . (∥h∥E → 0)

On dit aussi que f est différentiable au sens de Fréchet en x0 .

dB(a1 ,a2 ) (h1 , h2 ) = B(a1 , h2 ) + B(h1 , a2 )

Si de plus df est continue, on dit que f est de classe C 1

2.3. Opérations sur la différentielle

Soient f et g deux applications de U ⊂ E dans F différentiables,

2.4. Dérivées Directionnelles

Règle pratique pour étudier la différentiabilité

Vérifier que f n’est pas différentiable en 0.

Pour tout ⃗h = (a, b) ∈ R2 , on a

Pour a ̸= 0 et égal à 0 pour a = 0. On en déduit que pour tout ⃗h,

est dérivable en 0 ; et on a g ′ (0) = dfx (h).

Vérifier que f est non différentiable.

2.5. Cas d’un espace produit

2.5. Cas d’un espace produit

2.5.2 Cas où E est un espace produit

2.5. Cas d’un espace produit