Vous êtes sur la page 1sur 45

Un précis succint sur les fonctions à

deux variables

Proposé:Bekkali,Mohamed

préparé par :

Yassine mssissi-hamza sallouf-hamza moujarib-bilal nejjari-

khalid
Sommaire:
1-Differents definitions de la limite d’une

function a deux variables---------------------------

2-Laplacian en coordonnes polaires-------------

3-Une introduction aux series doubles----------

Note:Chaque partie il a un motivation propre.


Les fonctions à deux variables réelles

Proposé par :
Bekkali, Mohamed
Table des matières

0. Introduction

0.1. Histoire
0.2. Le but du cours
0.3. Le but de recherche
0.4. Références

1. Notion de topologie dans IRⁿ

1.1. Norme
1.2. Ouverts dans IRⁿ
1.3. Limites de suites
1.4. Fonctions continues
1.5. Ensembles compacts
1.6. Références

2. Fonctions à deux variables réelles

2.1. Fonctions partielles


2.2. Limites et Continuités
2.3. Dérivées partielles
2.3.1. Dérivées partielles d'ordre 1
2.3.2. Développement limité d'ordre 1
2.3.3. Dérivées partielles d'ordre 2
2.3.4. Développement limité d'ordre 2
2.4. Extremums d'une fonction de deux variables
2.5. Références
0. Introduction

0.1. Histoire :

La notion de fonctions à plusieurs variables apparait très tôt en physique où l'on étudie
souvent des quantités dépendant de plusieurs autres1 mais elle se développe
considérablement à partir de la fin du XVIIe siècle. En 1667, James Gregory, dans son Vera
circuli et hyperbolae quadratura en donne une des premières définitions formelles : « une
fonction est une quantité obtenue à partir d'autres quantités par une succession d'opérations
algébriques ou par n'importe quelle opération imaginable »2. Le XVIIIe siècle voit le
développement du calcul infinitésimal et la recherche de solutions d'équations
différentielles et d'équations aux dérivées partielles3. Les fonctions à plusieurs variables sont
alors manipulées autant que les fonctions à une seule variable. Il faut attendre la fin
du XIXe siècle et le XXe siècle pour voir s'établir avec plus de rigueur les calculs sur les dérivées
partielles, notamment les dérivées secondes4.

0.2. Le but du cours :

Le but de ce cours est de généraliser la notion de dérivée d’une fonction d’une variable réelle
à valeurs réelles à partir de la théorie du calcul différentiel appliquée aux fonctions de
plusieurs variables. L’idée fondamentale de cette théorie est d’approcher une application
“quelconque” (de plusieurs variables réelles ici) par une application linéaire au voisinage d’un
point.

Le cadre général pour la mettre en œuvre est celui des espaces vectoriels (ce qui donne un
sens au mot "linéaire" comme nous le verrons dans les chapitres qui suivent), munis d’une
norme sur l’espace de départ (pour avoir une notion de voisinage) et une norme sur l’espace
d’arrivée (pour savoir "approcher").
Nous verrons que de cette théorie découle plusieurs propriétés et théorèmes classiques
importants ainsi que plusieurs applications notamment pour l’optimisation (voir le dernier
chapitre du cours).

Toutefois, avant de s’attaquer au calcul différentiel proprement dit, il paraît nécessaire de


bien définir les notions de bases en topologie associées à cette théorie, à savoir :
- les distances, boules ouvertes, fermées,
- les ensembles ouverts, fermés, les normes, etc.
Nous ne le ferons pas dans le contexte des espaces vectoriels de dimension infinie (hors
programme), mais dans le cas particulier des espaces Rn (et le plus souvent les espaces où R2
et R3) qui sont des espaces vectoriels particuliers de dimension n (dimension finie).
Rappelons qu’en dimension 2 (n = 2), on identifie un vecteur x de coordonnées (x1,x2) avec
un point du plan de coordonnées (x1,x2) une fois fixée une origine.
Ici, on généralisera cette identification en désignant le point ou le vecteur de coordonnées
(x1,...,xn) par x = (x1,...,xn) ∈ Rn.

Rappelons enfin que l’ON NE PEUT PAS DIVISER PAR UN VECTEUR!


Or, dans R, la définition de la dérivée fait intervenir le rapport (f(x) − f(x0))/(x − x0). Elle
implique donc de pouvoir diviser par (x − x0). Mais dans Rn ça n’a pas de sens car la division
par un vecteur n’est pas définie. Que faire alors si on ne peut pas définir la dérivée d’une
fonction D ⊂ Rn → Rn ? C’est tout le but de ce cours : introduire une notion généralisée de la
dérivée : la DIFFERENTIABILITE.

0.3. Le but de recherche :

Le but de cette recherche c’est pour savoir si on a bien étudié l’analyse 3 de S3 ou non, et
pour ajouter quelques informations et des compétences ( exemples : savoir faire :écrire en
word , comment rechercher avec la compréhension de que ce que vous allez écrire ).

0.3. Références :

Pour l’histoire : Wikipidia vous avez vu les indices (1,….,4) signifient :


1 : Jeanne Peiffer, dans son Histoire des mathématiques, Routes et dédales, p. 210,
relate les efforts de Thomas Bradwardine (1290-1349) pour trouver une relation
fonctionnelle liant la vitesse, la force et la résistance dans un mouvement
2 : A. Dahan-Dalmedico et J. Peiffer, Une histoire des mathématiques : Routes et
dédales, 1986 [détail des éditions], p. 216.
3 : On peut citer par exemple le mémoire de Lagrange à l'Académie des sciences de
1773 Recherches sur le calcul intégral aux différences partielles [archive] ou bien
le problème des cordes vibrantes [archive].
4 : Histoire de l'apparition des dérivées partielles, de la différentielle totale, des
fonctions de plusieurs variables, du théorème de Schwarz [archive], sur Math93,
histoire des maths et des mathématiciens.

Pour le but du cours : Université Claude Bernard, Lyon I Licence Sciences, Technologies &
Santé 43, boulevard 11 novembre 1918 Spécialité Mathématiques 69622 Villeurbanne cedex,
France L. Pujo-Menjouet pujo@math.univ-lyon1.fr .
1. Notion de topologie dans Rn

(a) Leonhard Euler (b) Maurice René (c) Johann Bene(1707-


1783) : en Fréchet (1878-1973) : dict Listing (1808résolvant
en 1736 le c’est à lui que l’on 1882) : il est le preproblème
des sept doit en 1906 les d’es- mier à avoir emponts
enjambant paces métriques et les ployé le mot “topola
rivière Pregolia premières notions de logie” à Königsberg en
topologie en cherchant Prusse, il a ouvert la à formaliser en
termes voie de la topologie. abstraits les travaux En effet,
par la de Volterra, Arzelà, généralisation de ce Hadamard et
Cantor.
problème,
Cauchy et
L’Huillier
entre autres
commencèrent à
développer
la théorie liée à
cette discipline.
1.1. Norme

Soit E un espace vectoriel sur R ou C. Une norme sur E est une fonction numérique
N sur E vérifiant

(i) N (x) ≥ 0 pour tout x ∈ E.


(ii) N (x) = 0 équivaut à x = 0.
(iii) Pour tout x ∈ E et pour tout scalaire λ, on a N (λx) = |λ|N (x).
(iv) pour tous x, y ∈ E, on a N (x + y) ≤ N (x) + N (y) (l’inégalité triangulaire).

Lorsqu’il n’y a pas d’ambiguité sur le choix de norme, on désigne la norme de x par
||x||. On écrit souvent e.v.n. pour espace vectoriel normé.

Exemples Soit E = Rn avec coordonnées (x1 , x2 , . . . , xn ).



(i) La norme euclidienne : ||x||2 = x12 + x22 + · · · + xn2.
(ii) La norme 1 : ||x||1 = |x1| + |x2| + · · · |xn|.
(iii) La norme p (p un entier positif) : ||x||p = (x1p + x2p + · · · + xnp)1/p.
(iv) La norme infini, ou norme sup : ||x||∞ = max{|x1|, |x2|, . . . , |xn|}.
(v) Soit I = [a, b] un intervalle borné dans R et soit E := C R (I) l’ensemble des fonctions
continues numériques dans I . Alors E est un espace vectoriel (f + g et λf etant les
fonctions t → f (t) + g(t) et t → λf (t) resp.). Alors
∫ b
||f ||1 = |f (t)| dt
a

est une norme sur E. L’espace E muni de cette norme n’est pas complet. Un e.v.n.
complet s’appelle un espace de Banach. Les exemples (i) – (iv) sont des espaces de
Banach.

Si (E, || · ||) est un e.v.n., on obtient une distance sur E en posant d(x, y) = ||x − y||.
On voit que d(x + z, y + z) = d(x, y) et que d(λx, λy) = |λ|d(x, y).

Plus généralement, soit A un ensemble quelconque. Une distance sur A est une appli-
cation d : A × A → R telle que
(i) d(x, y) ≥ 0 pour tous x, y ∈ A.
(ii) d(x, y) = 0 équivaut à x = y.Mm
(iii) d(y, x) = d(x, y) pour tous x, y ∈ A.
(iv) d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z) pour tous x, y, z ∈ A (l’inégalité triangulaire).
Un espace muni d’une distance s’appelle un espace métrique.

Equivalence des normes. Deux normes N1 et N2 sur un même espace vectoriel E


sont équivalentes s’il existe deux nombres α, β > 0 vérifiant N1 (x) ≤ αN2(x) et
N2(x) ≤ βN1(x) pour tout x ∈ E ; autrement dit, il existe α, β > 0 tels que :
1
N1(x) ≤ N2(x) ≤ βN1(x)
α

pour tout x ∈ E.,et on a aussi pour tout x dans :

n
R , on a

||x||∞ ≤ ||x||2 ≤ n||x||∞

et par suite les normes || · ||∞ et || · ||2 sont équivalentes.

Dans un espace vectoriel E de dimension finie, toute norme est équivalente à toute
autre norme. On verra pouquoi c’est le cas dans la suite.

Exemple: Soit M k ×l l’espace de k ×l – matrices à coefficients réelles. On peut identifier


M m×n avec Rmn de la manière evidente : on écrit les lignes l’une après l’autre. On
peut alors définir sur M k ×l , les exemples de normes ci-dessus définies sur Rn . Il y a
d’autres normes interessantes définies sur M k×l , par exemple, la norme de Frobenius :

||A||∗ := trace (A∗A)

où A∗ est la transposée de A, ou la norme obtenue en considérant l’application linéaire


A : Rl → Rk associée :
||Ax||
||A|| := sup
x=0 ||x||
où || · || est une norme quelconque sur Rl et Rk .

Liées aux normes, il y a des inégalités fondamentales d’analyse. L’une est l’inégalité de
Cauchy-Schwarz :

Proposition 1.1. Soient x, y ∈ Rn ; alors

|x · y| ≤ ||x||2||y||2 ,

avec égalité si et seulement si x et y sont proportionnelle (eventuellement nulles).


3
Preuve .On écrit|| · || pour || · ||2 . Si y = 0 le résultat est claire, et donc supposons que
y 0. Pour t ∈ R, soit ϕ(x + ty) = ||x + ty||2. Alors

ϕ(x + ty) = ||x||2 + 2tx · y + t2||y||2 ≥ 0

Il s’agit d’une quadratique en t ayant au plus une racine et donc le discriminant ∆ ≤ 0.


Mais ∆ = 4(x · y)2 − 4||x||2 ||y||2 . L’inégalité s’ensuit. De plus, on a égalité si et
seulement si x = −ty. On raisonne de la même façon si x 0. Q

Σ Σ
. .
. .

1.2. Ouverts dans Rⁿ

Dans la suite, on va utiliser la norme euclidienne ||x|| = ||x||2 , mais tout s’adapte à
n’importe quelle norme.

Soit a ∈ Rn et r > 0. On définit la boule ouverte (euclidienne) de centre a et de rayon


r, par
B(a, r) = {x ∈ Rn : ||x − a|| < r}

La boule fermée de centre a et de rayon r, est définie par B(a, r) := {x ∈ Rn : ||x−a|| ≤ r},
et la sphère de centre a et de rayon r, par S(a, r) := {x ∈ Rn : ||x − a|| = r}. On
remarque que B(a, r) = B(a, r) ∪ S(a, r).

Définition : Une partie U de Rn est ouverte si, pour tout x ∈ U , il existe une boule
de centre x contenue dans U . Une partie A de Rn est fermée si son complémentaire
Rn \ A est un ensemble ouvert.

Parfois on parle simplement d’un ouvert, plutot qu’un ensemble ouvert, ou d’une partie
ouverte.

Proposition 2.1. (i) Les ensembles Rn et l’ensemble vide ∅ sont ouverts (et fermés).
(ii) La réunion d’une famille quelconque d’ouverts est ouvert.
(iii) L’interesection d’un nombre fini d’ouverts et ouvert.
(iv) L’intersection d’une famille quelconque d’ensembles fermés est fermé.
(v) Le réunion d’un nombre fini d’ensembles fermés est fermé.
Voisinage : Une partie V de Rn est un voisinage d’un point x si V contient un ensemble
ouvert contenant x. On remarque qu’un voisinage peut être ouvert, fermé, ou ni l’un
ni l’autre. Pour qu’un ensemble soit ouvert, il faut et il suffit qu’il soit un voisinage de
chacun de ses points.

Point intérieur : Soit A une partie de Rn . On dit que le point x est intérieur à A si
A est un voisinage de x. L’intérieur de A, noté Å, est l’ensemble des points intérieur
à A. L’intérieur d’un ensemble A est un ouvert, et c’est le plus grand ouvert contenu
dans A. Un point y est extérieur à A s’il est intérieur à son complémentaire.

Point d’adhérence Soit A une partie de Rn . Un point a est adhérent à A si chaque


voisinage de a rencontre A. L’ensemble des points adhérents à A est appelé adhérence
(ou fermature) de A et noté A. L’adhérence A est un ensemble fermé, et c’est le plus
petit ensemble fermé contenant A

Exemple : L’adhérence de la boule ouverte B(a, r) est la boule fermée B(a, r).

Frontière : On dit que le point x est un point frontière de l’ensemble A si chaque


voisinage rencontre à la fois A et son complementaire. La frontière de A est l’ensemble
de ses points frontières, qu’on note fr(A) ou ∂A. On remarque que par la définition,
∂A = A ∩ Rn \ A.

Exemple : 1. ∂B(a, r) = ∂B(a, r) = S(a, r).


2. Si A est une partie bornée de R, la borne supérieure et a borne inférieure de A sont
des points-frontière de A. Ces points appartiennent donc à A.

⊂ ⊂
Ensemble dense : Soient A et B deux parties de Rn telles que A ⊂ B. On dit que A
est dense dans V si B ⊂ A ; on dit que A est partout dense si A = Rn.

Exemple : Les rationnels Q sont partout dense dans R, plus généralement l’ensemble
des points dont les coordonnées sont rationnelles est partout dense dans Rn .

Points isolés, points d’accumulation : Soit A une partie de Rn . On dit qu’un point
a ∈ A est un point isolé de A s’il existe un voisinage V de a tel que A ∩ V = {a}.
On dit qu’un point a ∈ Rn est un point d’accumulation de A si chaque voisinage de a
contient au moins un point de A distinct de a.
Il est évident que les points d’accumulation de A appartiennent à A.

Exemple 1. Soit A = {1/n : n ∈ N∗ }. Chaque point de A est isolé et l’origine est un


point d’accumulation de A.
2. Tout point de R est un point d’accumulation de l’ensemble Q.

Définition : Un espace métrique E est dit séparé s’il contient un ensemble dénombrable
dense.

1.3. Limites de suites

On dit qu’une suite (xi ) de points de Rn converge (ou tend) vers un point a si, à chaque
voisinage V de a, on peut associer un entier mV tel que xi ∈ V pour tout i > mV ; et
on dit alors que a est une limite de la suite (xi).

On dit que la suite (xi ) admet le point a ∈ Rn pour valeur d’adhérence si, pour tout
voisinage V de a, l’ensemble {i ∈ N : xi ∈ V } est infini.

Exemple : Dans R, le point 1 est une valeur d’adhérence de la suite ((−1)n ). Ce qui
est moins évident c’est qu’il est aussi une valeur d’adhérence de la suite (cos n).

Théorème : Pour qu’une partie A de Rn soit fermée, il faut et il suffit que les limites
de suites convergentes de points de A appartiennent à A.
Soit a ∈ A ; par définition d’adhérence, chaque boule B(a, 1/i), où i ∈ N∗, contient
au moins un point de A, que nous désignerons par xi (et qui peut être a lui-même).
La suite (xi ) est une suite de points de A convergente vers a. Si A vérifie la condition
énoncé, on a donc a ∈ A, ce qui prouve que A est fermé.

Sous-suites convergentes : On considère la droite numérique achevée R = R ∪ {±∞}.

Théorème. Pour qu’un élément x ∈ R soit une valuer d’adhérence de la suite (xi ), il
faut et il suffit qu’il existe une suite (yi), extraite de (x i), qui converge vers x dans R.

Preuve : La condition est suffisante : Supposons qu’il existe une suite (yi) = (xqi ),
extraite de la suite (xi ) qui converge vers x ∈ R. Si x = +∞, la suite est non-majorée
et admet donc x pour valeur d’adhérence (quel que soit R > 0, il y a une infinité de
termes qui sont minorés par R). De même si x = −∞.
Si x est fini, quel que soit ε > 0, il existe iε tel que i > iε ⇒ ||yi −x|| < ε ⇒ ||xqi −x|| < ε
; il s’ensuit que x est une valeur d’adhérence de la suite (xi ).
La condition est nécessaire : Soit x une valeur d’adhérence de la suite (xi ). Si x = +∞,
la suite est non-majorée et nous pouvons, par récurrence, construire une suite d’entiers
qi strictement croissante, satisfaisant à xqi > i pour tout i ∈ N. La suite (yi = xqi ),
extraite de (xi ) converge alors vers +∞. De même pour −∞.
Si x est fini, on fait pareil, mais en remplaçant xqi > i par ||xqi − x|| < 1/i pour tout
i ∈ N∗.

Théorème (Bolzano-Weierstrass). De toute suite bornée de nombres réels, on peut


extraire une suite convergente.

Preuve : Soit (xn ) une suite dans l’intervalle [a, b]. A chaque intervalle fermé [u, v],
associons les deux intervalles moités :

[u, (u + v)/2] et [(u + v)/2, v]

Par recurrence on définit une suite In = [an , bn ] d’intervalles fermés de R telle que :
• I0 = [a, b].
• ∀n ∈ N, In+1 est l’une des moitiés de In .
• ∀n ∈ N, In contient une infinités de termes de la suite (xn ).
Les intervalles In forment une suites d’intervalles emboı̂tés dont la longueur bn −an = 2−n (b−a)
tend vers zéro. On en déduite que les In ont un seul point commun c, qui est la limite
commune de (an) et (b n). Q

Exemple : La suite (cos n) est bornée. On peut alors extraire une suite onvergente.
Suites de Cauchy.
Définition : Une suite (xi ) dans Rn est de Cauchy si ∀ ε0 ∃mε t.q. i, j > mε ⇒ ||xi −xj || < ε.

Un espace métrique est dit complet si toute suite de Cauchy y est convegente.

1.4. Fonctions continues

Soit f une application d’une partie A de Rm dans Rn : f : A → Rn. On dit que f (x)
tend vers b lorsque x tend vers a ∈ A si, quel que soit le voisinage V de b dans Rn, il
existe un voisinage U de a dans Rm tel que, pour tout x ∈ U ∩ A, on ait f (x) ∈ V .

On dit que f est continue en a ∈ A si f (x) tend vers f (a) quand x tend vers a (x ∈ A).
Autrement dit, quel que soit le voisinage V de f (a), il existe un voisinage U de a tel
que f (U ∩ A) ⊂ V .

Une autre façon de définir la continuité de f en a est comme suite : f est continue en
a, si, ∀ε > 0, ∃δ > 0, t.q. ||x − a|| < δ (x ∈ A) ⇒ ||f (x) − f (a)|| < ε.

Si f est continue en tout point a ∈ A, on dit que f est continue sur A.

Ouvert relatif à A : Soit A ⊂ Rn . On dit qu’un sous-ensemble B ⊂ A est ouvert


(fermé) relatif à A si B = S ∩ A avec S ouvert (fermé) dans Rn .

Proposition : Soit A ⊂ Rm et soit f : A → Rn . Les propriétés suivantes sont


équivalentes :
(a) f est continue sur A ;
(b) quel que soit l’ouvert V ⊂ Rn, l’image reciproque f −1(V ∩f (A)) est ouvert relatif
à A.

Applications uniformément continues Soit A une partie de Rm . Une application


f : A → Rn est dite uniformémement continue sur A si, quel que soit ε > 0, il exite un
nombre δ > 0 tel que, pour tout x, y ∈ A vérifiant ||x−y|| < δ, on ait ||f (x)−f (y)|| < ε.
Bien evidemment, une application uniformément continue sur A est continue sur A.

Théorème. On suppose A une partie de Rm et D une partie dense de A (D = A). Soit


f : D → Rn une application uniformément continue. Il existe alors une application
f˜ : A → Rn unique prolongeant f , et cette application est uniformément continue sur
A.

Preuve. Si f˜ existe on doit avoir

(1) f˜(a) = lim f (x)


x→a

en tout point a de D = A, ce qui prouve l’unicité de f˜. On montre que f˜existe.


Comme conséquence des définitions, l’image d’une suite de Cauchy par une application
uniformément continue est une suite de Cauchy. Or, si (xi ) est une suite de points de D
convergeant vers a ∈ A, c’est une suite de Cauchy, donc f (xi) est une suite de Cauchy
dans Rn , et puisque Rn est complet, f (xi ) a une limite ; nous désignerons cette limite
par f˜(a).
Pour montrer que f˜ est continue, donnons-nous ε > 0 arbitraire et choisissons δ > 0
tel que les relations x, y ∈ D et ||x − y|| < δ entraı̂nent ||f (x) − f (y)|| < ε. Si a, b
sont deux points de A vérifiant l’inégalité stricte ||a − b|| < δ, et si (xi ), (yj ) sont deux
suites de points de D convergeant respectivement vers a, b on a, pour i assez grand :
||xi − yi || < δ (il suffit de choisir i assez grand pour avoir à la fois ||a − xi || < ρ et
||b−yi || < ρ avec ρ = 12 (δ −||a−b||)). Pour i assez grand, on a donc ||f (xi )−f (yi )|| < ε,
d’où, par passage à la limite : ||f˜(a)−f˜(b)|| ≤ ε. Cela montre que f˜ est continue (même
uniformément continue) sur A. Enfin, d’après (1), f˜(x) = f (x) pour tout x ∈ D. Q

Exemple : On montre facilement que la fonction x → ln ax (a > 0) est donnée par


x → x ln a pour x rationnel. Puisque cette fonction est uniformément continue sur tout
intervalle fermé [c, d], par le théorème ci-dessus, elle se prolonge par la même expression
en x réel.

Application lipschitzienne : On dit que l’application f : Rm → Rn est lipschitzienne


par rapport à k > 0 si quels que soient x, y ∈ Rm , on a

||f (x) − f (y)|| ≤ k||x − y||


Suites d’applications. Soit A une partie de Rm, et soit (fi) une suite d’applications
fi : A → Rn. Pour x ∈ A, on peut poser la question de si la suite (fi(x)) converge
ou non. Si elle converge pour tout x ∈ A, on peut alors définir l’application limite
f : A → Rn par f (x) = limi→∞ fi(x). Dans ce cas, on dit que la suite (fi) converge
simplement vers f .
Pourtant, même si chaque fi est continue, la convergence simple vers f n’entraı̂ne pas
en général la continuité de f . On peut citer la suite fi (x) = x2i définie sur l’intervalle
[−1, 1] comme exemple : pour |x| < 1, fi(x) → 0 lorsque i → ∞ mais pour x = ±1,
fi(x) → 1.

Convergence uniforme. On dit que la suite (fi ) converge uniformément vers f sur A
si, quel que soit ε > 0, il existe un entier N , ne dépendant que de ε, tel que pour tout
i ≥ N et tout x ∈ A, on ait ||fi (x) − f (x)|| < ε.

Théorème. Si une suite d’applications fi : A → Rn converge uniformément vers f et


chaque fi est continue, alors il en est de même pour la fonction limite f .

Preuve : Soit x ∈ A. Donné ε > 0, il suffit d’écrire ||f (x) − f (y)|| comme :

||f (x) − f (y)|| = ||f (x) − fi (x) + fi (x) − fi (y) + fi (y) − f (y)||

≤ ||f (x) − fi (x)|| + ||fi (x) − fi (y)|| + ||fi (y) − f (y)||

En effet, il existe δ > 0 et un entier N tels que pour i ≥ N et ||x − y|| < δ, on ait
||f (x) − fi (x)|| < ε/3 (convergence uniforme) ; ||fi (x) − fi (y)|| < ε/3 (continuité de fi )
et ||fi (y)−f (y)|| < ε/3 (convergence uniforme). D’où ||x−y|| < δ ⇒ ||f (x)−f (y)|| < ε.

1.5. Ensembles compacts

Recouvrement : Soit A une partie de Rn. On dit qu’une famille R = (Xi)i∈I de parties
de Rn recouvre A si leur réunion ∪i∈I Xi contient A. Ce recouvrement est dit fini si
l’ensemble des indices I est fini.
Si J est une partie de I, telle que la sous-famille S = (Xi)i∈J recouvre A, on dit que le
recouvrement S est extrait de R.
Enfin, on dit que le recouvrement R est ouvert si les ensembles Xi sont tous ouverts.

Définition. Une partie A ⊂ Rn est dit compact s’il vérifie la condition suivante (axiome
de Borel-Lebesgue) :
De tout recouvrement ouvert de A, on peut extraire un recouvrement fini.
Image continue d’un compact.
Théorème. Si f : A → Rn est une application continue d’une partie compacte A ⊂ Rm ,
alors l’image f (A) est compacte.
Preuve : Soit (Vi )i∈I un recouvrement de f (A) par des ouverts de Rn . Puisque f
est continue, les ensembles f −1 (Vi ∩ f (A)) sont ouverts relatifs à A dans Rm et donc
f −1(Vi ∩ f (A)) = Ui ∩ A pour chaque i ; en plus ils recouvrent A. Il s’ensuit que (Ui)i∈I
est un recouvrement ouvert de A. Du fait que A est compact, il existe une partie finie
J de I telle que les ensembles (f −1 (Vi ∩ f (A)))i∈J recouvrent A : alors la famille (Vi )i∈J
constitue un recouvrement fini de f (A) extrait du recouvrement donné.

Caractérisation d’un ensemble compact. On montre que les ensembles compacts de Rn


sont les ensembles bornés et fermés.

Théorème (Bolzano-Weierstrass). Soit A ⊂ Rn compact ; alors toute suite de points


de A admet au moins une valeur d’adhérence dans A. En plus la limite de toute suite
convergente de A appartient à A.
Preuve : Raisonnons par l’absurde. Supposons qu’il existe une suite (xi) de points
de A sans valeur d’adhérence dans A. Puisque la réunion d’une suite et ses valeurs
d’adhérence est fermée, il s’ensuit que l’ensemble X0 = {xi }i∈N ∪ T , où T est l’ensemble
des valeurs d’adhérence (dans Rn ), est fermé (dans Rn ). Il en est de même pour chacun
des ensembles Xp = {xi}i≥p ∪ T . Or, l’intersection A ∩ (∩pXp) est vide, car un point
a ∈ A commun à tous les Xp serait une valeur d’adhérence dans A de la suite (xi ).
Il s’ensuite que la famille des complementaires (Up = Rn \ Xp) est un recouvrement
ouvert de A et par compacité on peut extraire un recouvrement fini.
D’autre part, si I = {p1, p2, . . . , pk} est une partie finie de N, l’intersection des en-
sembles de la famille (Xi)i∈I est l’ensemble Xp avec p = sup(p1, p2, . . . , p k) ; cette
intersection contient des points de A, ce qui donne une contradiction.
La raisonnement ci-dessus montre egalement que la limite de toute suite convergente
appartient à A. Q

Théorème. Pour que A ⊂ Rn soit compact, il faut et il suffit que de chaque suite de
points de A, on peut extraire une suite convergente.
Preuve : On a vu que la condition est nécessaire dans le théorème ci-dessus. Le fait
que la condition est suffisante est moins évident. On donne une indication en omettant
les détails. On suppose alors qe la condition est vérifiée.
1. Quel que soit ε > 0, il existe un recouvrement de A par une famille finie de boules
de rayon ε (on suppose au contraire, et on construit par récurrence une suite contenant
aucune suite convergente).
2. On montre que si (Ui) est un recouvrement de A, il existe un nombre r > 0 tel que,
pour tout x ∈ A, la boule B(x, r) soit contenue dans l’un des ensembles Ui au moins :
si un tel nombre r n’existerait pas, il existerait une suite (xi) de points de A telle que la
boule B(xi, 1/i) ne soit contenue dans aucun ensemble Ui. De la suite (xi) on pourrait
extraire une suite convergente, avec limite a ∈ A disons. Mais l’un des Ui contient a,
disons Uk. Puisque Uk est ouvert il contient une boule de centre a...
3. On suppose (Ui) un recouvrement de A, et on prend r comme ci-dessus. Alors il
existe un recouvrement fini par des boules de rayon r. Plus précisamment, il existe
une famille finie de boules B(xk, r) (k = 1, . . . , n) dont chacune est contenue dans un
ensemble Ui au moins, ce qui donne le recouvrement fini recherché.

Les théorèmes ci-dessus montre qu’un compact A de Rn est toujours fermé. D’autre
part, il est borné, sinon, on pourrait trouver une suite de points (xi ) de A avec ||xi || ≥ i
pour tout i ∈ N, et une telle suite ne contient aucune sous-suite convergente, ce qui
contredit encore une fois le théorème.

Théorème. Soit K ⊂ Rn compact et soit A ⊂ K fermé ; alors A est compact.


Preuve : Soit (Ui)i∈I un recouvrement ouvert de A et soit V = Rn\A (un ouvert). Alors
(Ui )i∈I ∪ V est un recouvrement ouvert de K et par la compacité de K on peut alors
extraire un recouvrement fini (Ui)i∈J ∪ V . Il s’ensuit que (Ui)i∈J est un recouvrement
fini de A extrait de (Ui)i∈I et A est compact. Q

Théorème. Pour qu’une partie de Rn soit compacte, il faut et il suffit qu’elle soit fermée
et bornée.
Preuve. On doit montrer qu’un sous-ensemble A ⊂ Rn fermé et borné soit compact.
Par le théorème de Bolzano Weierstrass, les intervalles fermés et bornés de R sont des
compacts. Il est facile de démontrer que le produit de deux compacts est compact
(exercice : on applique la critère ci-dessus - d’une suite (zi = (xi , yi ) dans A × B, on en
obtient deux suites (xi ) et (yi ) dans A et B resp.). Puisque A est borné il est contenu
dans un produit [−a, a]n , qui est compact. Par le théorème précedant, un sous-ensemble
fermé d’un compact est compact, d’où A est compact.
Annexe : Preuve simple et directe qu’un compact dans Rn est fermé et borné :
Soit A ⊂ Rn compact. On considère le recouvrement U = {B(0, r) : r ∈ R}.
Puisque U recouvre Rn, il recouvre A. On peut alors extraire un recouvrement fini
{B(0, r1 ), . . . , B(0, r k )}. Soit R = max{r1 , . . . , rk }. Alors A est borné par R.
Soit p ∈ Rn \ A et considérons le recouvrement V d’ensembles
Vr := {x ∈ Rn : ||x − p|| > r} (r ∈ R). Alors V recouvre A car il recouvre Rn \{p}. On
peut alors extraire un recouvrement fini Ur1 , . . . , Urk . Soit m = min{r1, . . . , rk}. Alors
B(p, m/2) et un ouvert dans Rn \ A contenant p d’où p est extérieur à A. Puisque
chaque point dans Rn \ A est extérieur, il s’ensuit que Rn \ A est ouvert et A est fermé.

1.6. Références
1. J. Dieudonné, Foundations of Modern Analysis, Academic Press 1969.

2. J.Lelong-Ferrand et J.M. Arnaudiès, Cours de Mathématiques Tome 2 : Analyse, 4ème

édition, Dunod Université 1977.


3. Par l'internet site:

http://www.math.univ-brest.fr/perso/paul.baird/analyse-dans-Rn-2019/analyse-Rn-cours1%20%281
%29%20%282%29.pdf

La photo au début : Université Claude Bernard, Lyon I Licence Sciences, Technologies & Santé 43, boulevard
11 novembre 1918 Spécialité Mathématiques
69622 Villeurbanne cedex, France L. Pujo-Menjouet pujo@math.univ-lyon1.fr
2. Fonctions à deux variables réelles

(a) James Gregory (b) Joseph-Louis La- (c) Gaspard Monge


(1638-1675) : mathé- grange (1736-1813) : (1748-1818) :
mathématicien écossais, qui mathématicien italien, maticien
français, il en 1667 donne une des a étudié (entre autres),
étudie les surfaces et premières définitions les extrema
relatifs de dans son ouvrage Appliformelles de fonctions
fonctions de plusieurs cation de l’analyse à la de plusieurs
variables variables. géométrie il introduit dans son
ouvrage Vera la notion de ligne de circuli et hyperbolae
courbure et les termes quadratura. ellipsoïde,
hyperboloïde et paraboloïde. Dès 1801, il est le
premier à utiliser systématiquement les équations aux dérivées
partielles pour étudier les surfaces.
1 Fonctions partielles
2.1
Définition 1 : Soit f une fonction de deux variables. La fonction partielle fx est d nie par :

fx : x ›→ f (x, y)
(la variable y est alors consid r e comme un param tre).
De m me la fonction partielle fy est la fonction qui tout r el y associe f (x, y).
Ces fonctions partielles sont des fonctions de R vers R, on peut donc les tudier comme telles (d riv e, tableau
de variation, limites...).

2.2 Limites et Continuités


Définition 2 : Soit f une fonction d nie sur un ouvertU de R2 et M0 = (x0, y0) un l ment de U ou tel que
toute boule centr e en M0 ait une intersection non vide avec U . Alors :
lim f (x, y) = l ⇔ ∀ϵ > 0, ∃α > 0 / (d(M0 , M ) < α et M ∈ U ) ⇒ |f (x, y) − l| < ϵ
(x,y)→(xo,y0 )

Remarque : Les op rations sur les limites ont les m mes propri t s que pour les limites de fonctions d'une
seule variable r elle.

Définition 3 : Soit f une fonction d nie sur un ouvert U de R2 et M0 = (x0, y0) un l ment de U . Alors f
est continue en M0 si et seulement si :
lim f (x, y) = f (x0, y0)
(x,y)→(x0 ,y0 )

Remarque : D'apr s les propri t s des op rations sur les limites on obtient :

• La somme, le produit, de deux fonctions continues en M0 est continue en M0 .


• Si f et g sont deux fonctions continues en (x0, y0) et si g(x0, y0) 0 la fonction quotient f est continue
g
en (x0, y0).
• Applications : les polyn mes, les fonctions rationnelles sont continues en tout point de leur ensemble de
d nition.

Si f est continue en (x0, y0), les deux applications partielles


Th or me 1 : fx : x ›→ f (x, y0) et fy : y ›→ f (x0, y) sont continues
respectivement en x0 et y0.

Attention ! la r ciproque de ce th or me est fausse.


xy
Exemple : Soit f la fonction d nie par f (x, y) = si (x, y) /= 0, et f (0, 0) = 0.
x2 + y2
Les applications partielles fx : x›→ f (0, y) sont toutes deux constantes nulles sur R, et en
f (x, 0) et fy : y ›→
particulier elles sont continues en 0. Par contre f n'est pas continue en (0,0) puisque pour tout r el x non nul :
f (x, x) = 12.

2.3 Dérivées partielles


2.3.1 Dérivées partielles d'ordre 1

Définition 4 : Soit f une fonction d nie sur un ouvert U et (x0, y0) un point de U .
• Si la fonction partielle fx : x ›→ f (x, y0) est d rivable en x0, on dit que f admet une d riv e partielle d'ordre
1 par rapport x en (x0, y0), et on note :
∂f
(x , y ) = f′ (x , y ) = lim f (x, y0) − f (x0, y0)
0 0 x 0 0
∂x x→x 0 x − x0
• De m me, si l'application partielle fy : y ›→ f (x0, y) est d rivable en y0, on dit f admet une d riv e partielle
d'ordre 1 par rapport y en (x0, y0) et on note :
∂f
(x , y ) = f′ (x , y ) = lim f (x0, y) − f (x0, y0)
∂y 0 0 x 0 0 y→y 0 y − y0
• Si pour tout l ment (x, y) de U f admet une d riv e partielle d'ordre 1 par rapport x (resp. par rapport
y), on dit que f admet une d riv e partielle d'ordre 1 par rapport x (resp. par rapport y) sur U : de ce fait
on d nit deux nouvelles fonctions sur U , les d riv es partielles de f , not es
∂f et ∂f , ou bien : f ′ et f ′ .
x y
∂x ∂y

Définition 5 : Une fonction f est de classe C1 en (x0, y0) (resp. sur un ouvert U ) si ses deux d riv es
∂f ∂f
partielles et sont continues en (x0, y0) (resp. sur U ).
∂x ∂y
Exemple 1 : Soit f (x, y) = x2y + y2 + 3x (f est une fonction polyn me en x et y, d nie sur R2).
∂f ∂f
Alors (x, y) = 2xy + 3 et (x, y) = x2 + 2y.
∂x ∂y
Exemple 2 : Soit f (x, y) = ex+y + ln(x − y). (Ici Df est le demi-plan ouvert {(x, y)/x > y}).
∂f 1 ∂f 1
Alors (x, y) = ex+y + et (x, y) = ex+y − .
∂x x−y ∂y x−y

2.3D
.2 Développement limité d'ordre 1

Soit f une fonction de classe C1 sur un ouvert U de R2 et M0 = (x0, y0) un point de U .


Il existe un voisinage V de M0 tel que pour tout point M = (x, y) de V :
∂f ∂f
Th or me 2 : f (x, y) = f (x0, y0) + (x − x0) (x0, y0) + (y − y0) (x0 , y0) + d(M0, M )ϵ(x, y)
∂x ∂y
avec : lim ϵ(x, y) = 0.
(x,y)→(x0 ,y0 )

Autrement dit, toute fonction de classe C1 en (x0, y0) admet une approximation a ne en ce point.
Autre criture du d veloppement limit :
∂f ∂f √
f (x 0 + h, y0 + k) = f (x 0, y 0 ) + h (x 0 , y0 ) + k (x0 , y0 ) + h2 + k2ϵ(h, k).
∂x ∂y

2.3D
.3 Dérivées partielles d'ordre 2
Définition 6 : Une fonction de classe C1 sur un ouvert U admet des d riv es partielles d'ordre 2 en un
point (x0, y0) de U (resp. sur U ) si, et seulement si, ses deux d riv es partielles d'ordre 1 admettent elles-m mes
des d riv es partielles d'ordre 1 par rapport x et y en (x0, y0) (resp. sur U ). On note :
∂2f ∂ ∂f
(x0, y0) = (x0, y0) = fx′′2 (x0, y0)
∂x2 ∂x ∂x
∂2f ∂ ∂f ′′
(x0, y0) = (x0, y0) = fxy (x0, y0)
∂x∂y ∂x ∂y
∂2f ∂ ∂f ′′
(x0, yo) = (x0, y0) = fyx (x0, y0)
∂y∂x ∂y ∂x
∂2f ∂ ∂f
(x0, y0) = (x0, y0) = fy′′2 (x0, y0)
∂y2 ∂y ∂y

Soit f une fonction d nie sur un ouvert U de R2 et admettant des d riv es partielles
∂2f ∂2f
Th or me 3 : d'ordre 2 et dans un voisinage de M0 = (x0, y0).
∂x∂y ∂y∂x
Si ces deux d riv es partielles sont continues en (x0, y0), alors elles sont gales en ce point.

Ce th or me est appel th or me de Schwarz.

Définition 7 : Une fonction f est de classe C2 en un point (x0, y0) (resp. sur un ouvert U ) si f admet des
d riv es partielles d'ordre 2 toutes continues en (x0, y0) (resp. sur U ).

Dans ce cas le th or me de Schwarz s'applique : l'ordre dans lequel on d rive, par rapport x puis par
rapport y, ou l'inverse, n'a pas d'importance.
Notation de Monge : En un point donn (x0, y0), il est d'usage de noter, quand il n'y a pas d'ambig it sur
le point concern :
∂f ∂f
p= (x0, y0) q= (x0, y0)
∂x ∂y
2 2
∂f ∂f ∂2f ∂2f
r= (x0, y0) s= (x0, y0) = (x0, y0) t= (x0, y0)
∂x2 ∂x∂y ∂y∂x ∂y2

2.3D
.4 Développement limité d'ordre 2

Soit f une fonction de classe C2 sur un ouvert U de R2 et M0 = (x0, y0) un point de U .


Il existe un voisinage V de M0 tel que pour tout point M = (x0 + h, y0 + k) de V :
Th or me 4 : h2 k2
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0, y0) + ph + qk + r + shk + t + (h 2+ k 2)ϵ(h, k)
2 2
o ϵ est une fonction de deux variables de limite nulle en (0,0).

2.4.
EExtremums d'une fonction de deux variables
Définition 8 : La fonction f d nie sur un ouvert U admet un maximum local (ou relatif) en un point
(x0, y0) si il existe un voisinage V de (x0, y0) tel que pour tout point (x, y) de V , f (x, y) ≤ f (x0, y0). De
m me, f admet un minimum local au point (x0, y0) si il existe un voisinage V de (x0, y0) tel que pour tout
point (x, y) de V , f (x, y) ≥ f (x0, y0).

Exemple : Soit f (x, y) = x2 + y2.


Pour tout couple de r els (x, y), f (x, y) ≥ 0, et f (x, y) = 0 ⇔ x = 0 et y = 0.
Donc f admet un minimum au point (0,0). (Ici c'est m me un minimum global, ou absolu.)

Définition 9 : un point (x0, y0) o les deux d riv es partielles d'ordre 1 de f sont gales 0 est appel un
point critique de f .

Si une fonction f de classe C2 sur un ouvert U de R2 admet un extremum local au point (x0, y0),
Th or me 5 :
ce point est un point critique de f .

En e et si f admet un minimum (resp. un maximum) en (x0, y0), f tant de classe C2 au voisinage de ce


point, les fonctions partielles x ›→ f (x, y0) et y ›→ f (x0, y) admettent aussi un minimum (resp. un maximum)
respectivement en x0 et en y0, par cons quent leurs d riv es, c'est- -dire les d riv es partielles d'ordre 1 de f ,
s'annulent en (x0, y0).
Examinons pr sent la r ciproque :
Soit (x0, y0) un point critique de f , alors le d veloppement limit de f au voisinage de ce point s' crit :
h2 k2 2 2
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0, y0) = r + shk + t + (h + k )ϵ(h, k)
2 2
en utilisant les notations de Monge.
h2 k2
Cette di rence sera donc du signe de r 2 + shk + t 2 , pour h et k assez petits.
!
2
h2 k2 k2 h h
Posons Q(h, k) = r + shk + t = r + 2s + t
2 2 2 k k
Le signe de Q(h, k) est celui du trin me rX2 + 2sX + t.
Son discriminant r duit est : ∆ = s2 − rt. Si ce discriminant est strictement n gatif, le trin me n'a pas de
racine et reste du signe de r sur R.
On peut en d duire que le signe de la di rence f (x, y) − f (x0, y0) est constant dans un voisinage de (x0, y0).
Si ∆ est strictement positif, le trin me rX2 + 2X + t change de signe sur R, donc l'expression Q(h, k) change de
signe au voisinage de (0, 0), donc la di rence f (x, y) − f (x0, y0) change de signe dans un voisinage de (x0, y0).
D'o le th or me :

Soit f une fonction de classe C2 sur un ouvert U


et soit (x0, y0) un point de U tel que p = q = 0.
Th or me 6 : • Si rt − s2 > 0 f admet un extremum en ce point, un minimum si r > 0, un maximum si r < 0.
• Si rt − s2 < 0 il n'y a pas d'extremum en ce point.
• Si rt − s2 = 0, on ne peut pas conclure par cette m thode :
il faut alors faire une tude du signe de f (x, y) − f (x0, y0).

Conclusion : pour chercher les extremums ventuels d'une fonction f de deux variables, sur un
ouvert U :

• Chercher les points critiques de f , ce qui revient r soudre le syst me de deux quations deux inconnues :
∂f ∂f
(x, y) = 0, (x, y) = 0
∂x ∂y

• Pour chacun des points trouv s, calculer rt − s2 , et conclure l'aide du th or me 6.

Exemple : Soit f (x, y) = x3 + 3xy2 − 15x − 12y.

Ses d riv es partielles d'ordre 1 et 2 sont :


∂f ∂f
(x, y) = 3x2 + 3y2 − 15 et (x, y) = 6xy − 12
∂x2 ∂y
∂f ∂2f ∂2f ∂2f
(x, y) = 6x, (x, y) = (x, y) = 6y, (x, y) = 6x
∂x2 ∂x∂y ∂y∂x ∂y2
On cherche d'abord les points critiques en r solvant le syst me p = q = 0 :

2 ( 2
3x2 + 3y 2 — 15 = 0 y =
⇔ ⇔ x
6xy − 12 = 0 2 x y 2 + 4 ==
x4 − 5x 0
4
x + 2 −5 = 0
( ( x
2 2
y = y =
⇔ x ou x
x 2 == 1 1 ou x x2= =−1 4 x = 2 x = −2
ou ou
⇔ y = 2 y = −2 y = 1 y = −1

On a donc 4 points critiques : A = (1, 2), B = (−1, −2), C = (2, 1), D = (−2, −1).

Pour chacun d'entre eux calculons rt − s2 :


• Pour A et pour B : rt − s2 = 36(1 − 4) < 0 : f n'admet pas d'extremum en ces points.
• Pour C : rt − s2 = 108 > 0 et r > 0 : la fonction f admet un minimum local au point (2, 1), et ce minimum
vaut f (2, 1) = −28.
• Pour D : rt − s2 = 108 > 0 et r < 0 : la fonction f admet un maximum local au point (−2, −1), et ce
minimum vaut f (−2, −1) = 28.

2.5. Références
Brigitte Bonnet, Lycée International de Valbonne, Avril 2011

Par internet : https://ressources.unisciel.fr/sillages/mathematiques/


cours_2a_ece/res/chap8_2010.pdf .

La photo au début : Université Claude Bernard, Lyon I Licence Sciences, Technologies & Santé 43, boulevard
11 novembre 1918 Spécialité Mathématiques
69622 Villeurbanne cedex, France L. Pujo-Menjouet pujo@math.univ-lyon1.fr
2-Laplacian en coordonnes polaires
Motivation:
L'opérateur Laplacien joue un rôle majeur en Physique. En effet,
il intervient par exemple dans le calcul des variations de
fonctionnelles faisant intervenir la norme carrée du gradient
d'une fonction, ce qui est une situation courante.

Le Laplacien peut prendre différentes formes, suivant le système


de coordonnées utilisé. Par exemple, dans le cas
bidimensionnel, il s'écrit soit en coordonnées Cartésiennes, soit
en coordonnées polaires (voir la Figure ):

Figure: Systèmes de coordonnées polaires dans le plan.

Dans le cas tridimensionnel, on peut l'exprimer en coordonnées


Cartésiennes, cylindriques ou sphériques (voir la Figure ):
Figure: Systèmes de coordonnées cylindriques et sphériques dans l'espace 3D.
➢ Motivation
La théorie des suites doubles et des séries doubles
est une extension de la simple ou séquences et
séries ordinaires. A chaque suite double s : N × N
−→ C, il y a correspond trois limites importantes;
à savoir: 1. limn,m→∞ s(n, m), 2.
limn→∞(limm→∞ s(n, m)), 3. limm→∞(limn→∞
s(n, m)). La question importante qui est
généralement considérée à cet égard est la
question de quand peut-on échanger l'ordre de la
limite pour une suite double (s(n, m)) ; c'est-à-dire
lorsque la limite (2) ci-dessus est égale à la limite
(3) ci-dessus. Dans la littérature [1, 3, 5, 7], il y a
eu plusieurs réponses à cette question. Nous
avons combiné ces réponses et a donné le résultat
suivant Soit limn,m→∞ s(n, m) = a. Alors les
limites itérées limn→∞(limm→∞ s(n, m)) et
limm→∞(limn→∞ s(n, m)) existent et sont tous
les deux égaux à a si et seulement si (i) limm→∞
s(n, m) existe pour tout n ∈ N, et (ii) limn→∞ s(n,
m) existe pour tout m ∈ N. Apostol a prouvé une
réciproque partielle du résultat ci-dessus en
utiliser la convergence uniforme . Au cours de
cette recherche nous développerons une théorie
des suites doubles qui est parallèle à la théorie de
séquences uniques. Plus précisément, nous
contribuerons à l'étude suivante de les séquences
doubles et leurs limites : • Limites doubles et
itérées. • Limites doubles monotones. • Critère de
Cauchy pour les doubles limites. • Théorèmes
limites pour les suites doubles. • Convergence
uniforme et doubles limites. • Sous-suites de
suites doubles et leur convergence. • Théorème
de divergence pour les suites doubles et ses
applications. La théorie des séries doubles est
intimement liée à la théorie des séries doubles.
Séquences. A chaque suite double z : N × N −→ C,
correspondent trois sommes importantes; à
savoir: 1. P∞ n,m=1 z(n, m), 2. P∞ n=1( P∞ m=1
z(n, m)), 3. P∞ m=1( P∞ n = 1 z(n, m)). La question
la plus importante qui est généralement posée à
cet égard est la question de quand peut-on
intervertir l'ordre de sommation dans un infini
doublement indexé série; c'est-à-dire lorsque la
série (2) ci-dessus est égale à la série (3) ci-dessus.
Dans le littérature [3, 5, 7], une réponse possible à
cette question est peut-être la suivante résultat
(voir théorème 7.5), qui est une généralisation de
son homologue pour le double séquences qui est
indiqué ci-dessus: Si {z(n, m)} est une suite double
de nombres complexes satisfaisant un. P∞ n,m=1
z(n, m) est convergente, de somme s, b. pour tout
m ∈ N, la série P∞ n=1 z(n, m) est convergence.
pour tout n ∈ N, la série P∞ m=1 z(n, m) est
convergent, puis la série itérée X∞ n=1 ( X∞ m=1
z(n, m)) = X∞ m=1 ( X∞ n=1 z(n, m)) = s. Une autre
réponse possible à la question posée ci-dessus qui
est basée sur des résultats trouvés dans [1, 7] est
résumé dans le théorème 9.5, qui est analogue au
Théorème de Fubini bien connu de la théorie de la
mesure. Au cours de l'établissement ces résultats,
nous contribuerons à l'étude suivante des
propriétés de base de séries doubles et leurs
séries itérées associées : • Séries doubles, séries
itérées et leur convergence. • Double série de
termes non négatifs et quelques tests de
convergence. • Conditions suffisantes pour
l'égalité des séries itérées. Tout au long de cet
article, les symboles R, C, Z et N désignent
respectivement les ensembles de tous les
nombres réels, de tous les nombres complexes, de
tous les entiers et de tous les nombres naturels. La
notation := signifie "égal par définition".

Les séries doubles :

1. Définitions :
Ainsi les termes d'une série simple constituent une suite, c'est à
dire une application de ℕ dans ℝ et peuvent être représentés
par un tableau (infini) à une dimension:
u ,u ,u , ... , u , ....
0 1 2 n
Le terme général d'une 'série double' correspond à une
application de ℕ × ℕ dans ℝ.
Ainsi on pourra écrire ce terme général sous la forme:
(u ) .
m,n (m,n) ∈ ℕ × ℕ
Une telle série peut donc être représentée par
une matrice infinie:
u u u u
0, 0, 0, ... 0, ...
0 1 2 n
u u u u
1, 1, 1, ... 1, ...
0 1 2 n
u u u u
2, 2, 2, ... 2, ...
0 1 2 n
. . . . . ...
. . . . . ...
. . . . . ...
u u u u
m, m, m, ... m,...
0 1 2 n
. . . . . ...
. . . . . ...
. . . . . ...
Une série double peut encore être vue comme une série
de séries, chaque série correspondant à une ligne (ou à
une colonne) du tableau.
Visualisation de la série Visualisation de la série
correspondant à la ligne correspondant à la colonne
d'indice 1: d'indice 2:
u u u u u u u u
0, 0, 0, ... 0, ... 0, 0, 0, ... 0, ...
0 1 2 n 0 1 2 n
u u u u u u u u
1, 1, 1, ... 1, ... 1, 1, 1, ... 1, ...
0 1 2 n 0 1 2 n
u u u u u u u u
2, 2, 2, ... 2, ... 2, 2, 2, ... 2, ...
0 1 2 n 0 1 2 n
. . . . . ... . . . . . ...
. . . . . ... . . . . . ...
. . . . . ... . . . . . ...
u u u u u u u u
m, m, m, ... m, ... m, m, m, ... m, ...
0 1 2 n 0 1 2 n
. . . . . ... . . . . . ...
. . . . . ... . . . . . ...
. . . . . ... . . . . . ...
Définissons encore un 'rectangle' de dimensions m et n
(d'origine 0,0) comme la matrice finie des termes ui,j
avec 0≤i≤m et 0≤j≤n.
Nous colorions ci-dessous, le rectangle de dimensions
3,2:
u u u u
0, 0, 0, ... 0, ...
0 1 2 n
u u u u
1, 1, 1, ... 1, ...
0 1 2 n
u u u u
2, 2, 2, ... 2, ...
0 1 2 n
. . . . . ...
. . . . . ...
. . . . . ...
u u u u
m, m, m,... m,...
0 1 2 n
. . . . . ...
. . . . . ...
. . . . . ...
Pour un tel rectangle nous désignerons par s la
m,n
somme de tous les termes du rectangle de dimensions
m+1,n+1:
Sm,n=∑i=m,j=ni=0,j=0ui,j��,�=∑�=0,�=0�=�,�=�
��,�
C'est l'équivalent des sommes partielles pour les séries
simples.
Voici un exemple de programme python calculant des
sommes partielles:
Même chose avec Julia 1.6 :
1. Convergence des séries doubles :
Commençons par la convergence d'une suite double:
Soit (u ) une suite double. On dit que cette suite
m,n
converge vers le réel a, si pour tout ε>0 il existe des
entiers M et N tels que m>M et n>N implique |a-u |<
m,n
ε.
Voici la définition de la convergence d'une série double
(à rapprocher de celle d'une série simple)
On dit que la série double de terme général u et de
m,n
sommes partielles s converge vers la limite S si:
m,n
∀ ε ∈ ℝ, ε>0 ∃ (M,N) ∈ ℕ × ℕ | ∀ (m,n)∈ ℕ × ℕ vérifiant
m>M et n>N on ait:
|s -S|<ε
m,n
Autrement dit la convergence de la série double
équivaut à la convergence de la suite double des
sommes partielles.

Exemples:
1. Il est assez simple de fabriquer des séries doubles
à partir de séries simples. Si (s,u) est une série
simple de terme général u , on peut lui associer la
n
série de terme général vm,n où v =0 si m≠n et
m,n
v =u . Cette série double sera convergente ou
n,n n
divergente selon que (s,u) l'est.
2. Il est assez clair qu'une condition nécessaire et
suffisante pour qu'une série double à termes
positifs, soit convergente est que ses sommes
partielles soient bornées. La limite est alors la
borne supérieure de ces sommes partielles.
La preuve est en tout point analogue au cas des
séries simples.
Condition nécessaire de convergence :
Remarquons encore que:
Une condition nécessaire pour que la série double de
terme général u soit convergente est que
m,n
lim u =0.
(m,n)→∞ m,n
La preuve résulte de: u =s -s -s +s
m,n m,n m-1,n m,n-1 m-
1,n-1
Toutefois cette condition nécessaire n'est nullement
suffisante. Considérons par exemple la série double
construite à partir de la série harmonique par le procédé
ci-dessus.
2. Séries doubles absolument
convergentes :
Comme pour le cas des séries simples:
On dit qu'une série double de terme général
u est 'absolument convergente' si la série double
m,n
de terme général |u | est convergente.
m,n
Compte tenu de la remarque précédente, une série
double est absolument convergente si et seulement si
les sommes partielles de la série |u | sont bornées.
m,n
3. Le critère de Stolz :
Le critère de Stolz est l'équivalent du critère de Cauchy
pour les séries doubles. Il peut s'énoncer ainsi:
Quel que soit ε > 0. Il existe deux entiers p et q, tels que
si m>p et n>q on a:
|s -s | < ε ∀ (i,j) ∈ ℕ×ℕ
m+i,n+j m,n
On a alors le résultat suivant:
La satisfaction du critère de Stolz est une condition
nécessaire et suffisante de convergence pour les séries
doubles.
Le fait qu'il s'agisse d'une condition nécessaire est à peu
près évident compte tenu de la définition de la
convergence d'une série double et de l'inégalité du
triangle.
Montrons maintenant qu'il s'agit d'une condition
suffisante:
Il résulte du critère de Cauchy pour les séries
simples que si le critère de Stolz est vérifié la série
simple de terme général u est convergente. Soit a sa
n,n
limite. Faisant alors tendre i et j vers l'infini de sorte que
m+i=n+j, nous voyons que |a-s |<ε si m>p et n>q,
m,n
d'où la convergence de la série double.
Le critère de Stolz entraîne la conséquence importante
qui suit:
Toute série double absolument convergente est
convergente.
En effet, soit (s,u) une série absolument convergente et
(t,v) la série à termes positifs où v=|u|.
(t,v) est donc par hypothèse convergente, mais de plus:
|s -s | ≤ t -t
p,q m,n p,q m,n
Il résulte donc que (s,u) satisfait au critère de Stolz si
(t,v) y satisfait.
4. Le théorème de Pringsheim :
Soit (s,u) une série double de sorte que u est une
fonction de 2 variables u=(u )
m,n (m,n) ∈ℕ×ℕ
On fait sur u les suppositions suivantes:
On suppose que pour tout m la série simple de terme
général u n∈ℕ (série ligne) est convergente et de
m,n
somme h .
m
On suppose que pour tout n la série simple de terme
général u m∈ℕ (série colonne) est convergente et de
m,n
somme v .
n
Voici maintenant l'énoncé du Théorème de Pringsheim:
Si la série double (s,u) est convergente et de somme S
Si la série de terme général h est convergente et de
m
somme H.
Si la série de terme général v est convergente et de
n
somme V.
Alors H=V=S
Avant de passer à la démonstration de ce théorème
nous attirons l'attention du lecteur sur les conditions
extrêmement précises et très restrictives d'application.
L'existence de H et celle de V n'implique ni leur égalité ni
l'existence de S.
Cela veut dire simplement que si on sait a priori qu'une
série double est convergente, on peut calculer sa
somme par la série des sommes des lignes ou par la
série des sommes des colonnes.
Prenons par exemple la suite définie par s = (m-
m,n
n)/(m+n+3).
Le terme général de cette suite double est donc
u =s -s -s +s
m,n m,n m-1,n m,n-1 m-1,n-1
En faisant une sommation par les lignes on trouve une
limite égale à -1.
En faisant une sommation par les colonnes on trouve
une limite égale à +1.
La série double, elle-même n'a pas de limite.
Passons donc à la preuve de ce théorème:

5. Convergence commutative des séries


doubles absolument convergentes :
Dans le cas des séries doubles absolument
convergentes nous avons de plus le résultat suivant qui
est un cas perticulier d'un résultat plus général de la
théorie de l'intégration connu sous le nom de théorème
de Fubini.
Soit (s,u) une série double absolument convergente,
alors:
1. La somme de chaque série ligne existe.
2. la somme de chaque série colonne existe.
3. La série des sommes des lignes converge vers
une limite H.
4. La série des sommes des colonnes converge
vers une limite V.
5. Si S est la somme de la série H=V=S.

Vous aimerez peut-être aussi