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FORMATION DITES "PAR INDUCTION"
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Les tabliers V.I.P.P. sont des dalles supportées par des poutres préfabriquées
précontraintes.
Les dalles, appelées "hourdis" sont coulées en place. Elles sont solidaires des poutres.
2. Dans le hourdis :
Le béton de dalle
Les ferraillages de béton armé (Pour ce qui concerne l'étude des contraintes
dans les poutres, seules les armatures de ferraillage longitudinales sont à
prendre en compte).
2.1 Béton
La formule de l'EC2 est : fct = 0.2 fck2/3 (Avec fck exprimé en MPa)
Formule du BAEL / BPEL : Eci = 11 000 fck1/3 (Eci et fck exprimés en MPa)
La formule de l'EC2 est : Eci = 22 000 [fcm/10] 0.3 = 22 000 [(fck + 8)/10] 0.3
Dans les codes BAEL / BPEL comme dans l'Eurocode 2, on utilise la formule nominale
avec la résistance effective, c’est-à-dire :
Pour l'Eurocode 2, c'est une formule applicable pour les déformations instantanées mais
pas pour les déformations différées. En effet, la date du chargement est directement
intégrée aux formules de fluage dans l'EC2.
Attention au fait que le module Eci ne donne que la déformation instantanée. En effet, un
effort soutenu (Comme toutes les charges permanentes) entraînent le fluage du béton,
c’est-à-dire à une déformation majorée avec le temps.
Pour une charge permanente, on définit ainsi le module de déformation élastique différé
du béton (Ecd) donné par la relation :
Ecd = Eci ⁄ (1 + d)
où d désigne le coefficient de fluage à long terme (Voir ci-dessous).
De façon plus générale, le fluage est pris en compte par la définition du module de
déformation élastique différé effectif du béton Ec(t0, T) donné par la relation :
Ec(t0, t) = Eci ⁄ [1 + (t0, T)]
où (t0, t) désigne le coefficient de fluage pour une durée de chargement T pour un
chargement du béton à l'âge t0. Bien entendu, à long terme :(t0, ) = =d
Il faut garder à l'esprit que les relations utilisées sont toujours approximatives dans la
mesure où le fluage est un phénomène complexe.
Elle s'applique pour des environnements des pays tempérés (à l'humidité moyenne :
RH ≈ 40-50 %) et des pièces d'épaisseur moyenne courante (15 à 30 cm).
La loi de fluage est particulièrement détaillée et complexe. Elle intègre le module à la date
de chargement et est défini par :
Où RH est le facteur exprimant l'interaction entre la géométrie (h0 = 2Ac/u = Rayon
moyen de la section de béton en mètre) et RH, degré d'humidité moyen durant
la vie de l'ouvrage (RH < 1 ou 100%). Pour les bétons courants (fcm < 40 Mpa) :
RH = 1 + (1 − RH) ⁄ (h0)⅓
Elle s'applique pour des environnements des pays tempérés (à l'humidité moyenne :
RH ≈ 40-50 %) et des pièces d'épaisseur moyenne courante (15 à 30 cm). Elle est calibrées
pour les ouvrages à poutres ou caissons usuels.
Rappelons que cette relation est une simplification, les valeurs de (t0) et de (T) n'étant
pas en réalité complètement indépendantes. En outre, la loi de retour fluage (En cas de
diminution de contrainte) n'est pas, en toute rigueur, symétrique. Elle a l'avantage toutefois
de permettre d'appliquer le principe de superposition élastique sans pour autant être trop
éloignée de la réalité physique. Elle s'applique bien quand les phases de diminution de
contrainte sont faibles.
La résistance caractéristique des armatures passives (fsk) n'intervient pas dans les
vérifications des tabliers VIPP du moins à l'ELS.
Le module de déformation des armatures passives (Es) est pris égal à 210 GPa.
Le coefficient d'équivalence Acier / Béton est égal au rapport entre les modules élastiques
de l'acier et celui du béton : N = Es ⁄ Ec(t)
Il intervient lorsque la prise en compte des armatures passives (Longitudinales) est faite
par le biais usuel de l'homogénéisation des sections.
Attention : En pratique, les calculs de contraintes se font sur le seule section médiane,
mais le calcul des déformation prend en compte le tracé des câbles.
La limite élastique est en général spécifiée en fonction du toron dans les agréments des
systèmes de précontrainte. Par exemple, ci-dessous, le système Diwidag :
Précisons d'abord que pour les États limites de Service ne prenant en compte que les
déformations du premier ordre, c'est la loi de l'élasticité qui est prise en compte, les
contraintes restant assez faibles pour cela.
La loi proposée liant la contrainte dans le béton c et la déformation relative est du type :
La loi proposée est défini par une parabole suivie d'un palier :
Les poutres des tabliers VIPP sont des poutres sur appui simple.
Elles supportent donc des efforts de flexion maximaux en milieu de travée et des efforts
tranchants maximaux au voisinage des appuis.
De façon schématique on dispose, pour reprendre les efforts de flexion, d'une table de
compression en béton en partie supérieure et des câbles de précontrainte en partie
inférieure, l'ensemble étant relié par une âme, qui reprendra les efforts tranchants.
Hourdis
Prédalle
Table
Ame
Talon
En général, l'épaisseur de l'âme est constante, les contraintes d'effort tranchant étant
réduites par le relevage des câbles. Tout au plus une surépaisseur entre les entretoises et
l'about peut être considéré pour faciliter l'ancrage des câbles et la diffusion des efforts
concentrés correspondants.
Au droit des appuis, on place toujours des entretoises, car même si la flexion transversale
ne l'impose pas, la nécessité de pouvoir soulever le tablier par vérinage l'impose.
3.2 Précontrainte
Les câbles de précontraintes sont donc concentrés dans le talon des poutres à mi-travée,
mais sont relevés de part et d'autre au même rythme que les variations de moments,
c’est-à-dire à peu près de façon parabolique.
La vue longitudinale d'une poutre classique avec la trace de ses câbles de précontrainte
est figurée ci-dessous :
Les armatures passives n'ont en principe qu'un rôle secondaire dans ces poutres.
Effort tranchant : Couture des différents panneaux, mais surtout couture de la table
à l'âme et armatures en attente pour la solidarisation du hourdis aux poutres,
Pour ce qui concerne les armatures longitudinales, seuls les ferraillages minimaux
réglementaires sont systématiquement justifiés (Art. 6.1.31), puisque les poutres sont
comprimées. Pour les parties tendues sous charges maximales (Partie inférieure du talon)
l'article 6.1.32 donne les armatures complémentaires requises.
Des armatures supplémentaires dans le talon peuvent parfois être requises pour deux
raisons :
Si la section des poutres varie de façon significative entre la section courante (en milieu de
poutre) et les zones d'appui, on peut prendre en compte ces variations. Cependant, il faut
garder à l'esprit :
C'est pour préciser l'évaluation des déformations que les variations d'inertie
correspondant méritent d'être prises en compte.
Bien que les armatures passives n'aient pas de rôle clé dans les calculs de résistance des
sections, il est nécessaire de prendre en compte les armatures longitudinales pour le
calcul des caractéristiques de la section homogénéisée (Voir le 4.2).
En effet, ces armatures longitudinales conduisent à une majoration non négligeable des
caractéristiques géométriques homogènes. Par exemple, avec un modeste 50 Kg/m³
d'armatures longitudinales supposée réparties uniformément, soit 0.64 % de la section de
béton, et un coefficient d'homogénéisation N de 14 (Ce qui correspond à 50 % des
charges permanentes), les caractéristiques (Section et inertie) sont majorées de 9 %.
Comme ce rapport diffère pour les efforts normaux et les moments, attention de
considérer les moments fléchissants par rapport à la fibre inférieure :
De façon générale, pour des poutres dans lesquelles les armatures longitudinales sont
réparties (Ce qui est le plus souvent le cas) il est suffisant de prendre en compte une
majoration égale au produit s N, produit du pourcentage d'armatures longitudinales s
(en section) par le coefficient d'homogénéisation N.
On peut avoir une approximation de s à partie du poids total d'armatures par mètre cube
s ( En Kg/m³) de béton avec : s ≈ s / 15700
Les armatures de précontraintes sont avant tout prises en compte comme action.
En ce qui concerne les variations de tension dues aux déformations de la poutre sous
charge, il est d'usage de ne prendre en compte que l'effet des charges permanentes pour
calculer la tension effective dans les câbles et de négliger les variations dues aux charges
d'exploitation.
De ce fait, les câbles ne sont pas pris en compte pour le calcul des caractéristiques de la
section homogénéisée.
Pour ce qui concerne la vérification des contraintes dans les sections concernées, la
position des câbles doit être définie précisément pour ces sections, c’est-à-dire en général
le milieu et le quart de travée. On vérifie par ailleurs que le barycentre des câbles est
centré approximativement sur le centre de gravité au niveau des appuis.
Du point de vue de sa résistance, une section est définie par ses caractéristiques
géométriques (Homogénéisées) :
Surface
Inertie
Distance du centre de gravité à la fibre supérieure
Attention au fait que les poutres latérales peuvent avoir une largeur de hourdis participante
différente compte tenu de la position du bord de dalle.
6 Actions et sollicitations
6.1 Charges permanentes
Les forces de précontraintes (Part permanente) sont prises en compte comme action.
De façon générale, la précontrainte est prise en compte avec une valeur caractéristique
maximale P1 ou minimale P2, donnée par :
Les charges applicables doivent être précisées au CCTP des études, de même que la
façon dont elles sont cumulables avec les charges d'exploitation.
Comme il s'agit de poutres indépendantes, les efforts sont isostatiques et facile à calculer.
Notons que l'influence des dalles de continuité entre travée est toujours négligeable.
La difficulté d'un ouvrage de type VIPP est la distribution transversale des charges
d'exploitation entre les poutres.
Ce point a été vu dans une formation antérieure, mais on rappelle toutefois l'importance
d'hypothèses réalistes, faute de quoi la précision du calcul des contraintes en flexion
longitudinale serait tout à fait illusoire.
La force initiale P0 par câble est pratiquement toujours prise égale au maximum autorisé
par le BPEL ou l'EC2 et la limite autorisée par l'agrément technique du système utilisé.
En général, il faut procéder par itération pour ce qui concerne cc cette contrainte
dépendant elle-même de la précontrainte.
Les pertes par relaxation de l'acier des câbles (La relaxation est le phénomène de
diminution de contrainte sous allongement constant)
sr = r [1 − r(j)] Ep
Où r est le coefficient de retrait et r(j) la valeur de la fonction de retrait au jour de la mise
en tension (Tous deux définis à l'article 2.1.51 du BPEL). Pour le nord de l'Algérie et une
mise en tension de 5 à 7 jours, on peut se contenter de considérer : sr ≈ Ep ∕ 3000, ou
plus simplement sr ≈ 63 MPa.
Les variations des pertes par retrait du béton ( sr) ou de relaxation (rel) suivent des
lois voisines. Utiliser en pratique, avec t en jours et(t) = 1 ∕ [1 + 10 ∕ t2/3] :
Un exemple de bilan d'un calcul de perte se présente comme suit (Ici pour SEROR) :
En principe, il y a une série de résultats par câble ; pour des poutres de VIPP on peut
toutefois avoir une approximation suffisante des forces de précontrainte en prenant un
câble moyen.
Pour ces calculs, on prend en compte les caractéristiques homogènes de la poutre seule.
Pour ces calculs, on prend en compte les caractéristiques homogènes de la poutre avec
son hourdis solidaire.
Le seul calcul non classique correspond à la phase de transfert partiel des charges de la
poutre seule à la poutre avec hourdis sous l'effet du fluage. Ce transfert est imposé par la
diminution du module du béton sous l'effet du fluage (sous charges permanentes).
Hourdis
Poutre
Pour éviter cela, la tolérance est alors donnée par la tolérance sur le calcul des
contraintes, avec la valeur ordinairement admise de = 0.5 ft.
Pour éviter des cambrures excessives, il est donc d'usage d'appliquer des contre-
cambrures au moule des poutres.
A défaut, la cambrure doit être prise en compte comme effet du second ordre dans
le calcul des contraintes.
Pour toutes les phases de construction des poutres et du tablier, il est suffisant de vérifier
les contraintes sous sollicitations de service.
Le contrôle de la capacité de résistance à l'État Limite Ultime (ELU) n'est nécessaire que
sous combinaison rare et sous combinaison accidentelle. Signalons qu'à l'ELU, l'utilisation
des diagrammes simplifiés du béton comme des armatures est suffisant pour des poutres
précontraintes.
L'alternative est, pour chaque combinaison d'action, calculer les moments résistants
ultimes MRu(Nu) (Maximal et Minimal) correspondants aux deux efforts normaux
caractéristiques ultimes Nu1 et Nu2 appliqués et de vérifier que ces moments résistants
sont bien supérieurs (en valeur absolue) aux moments ultimes appliqués.
En pratique, il n'y a pratiquement pas de différence entre les deux valeurs caractéristiques
de la précontrainte à l'État Limite Ultime et il suffit de faire le calcul pour la valeur
probable.
Enfin, on peut avoir recours au mode de vérification rapide suivant, applicable aux
sections en T, toujours pour la section médiane et essentiellement pour le moment
maximal en charge.
Cela consiste à assumer que le moment résistant du béton est très surabondant (du fait
de la table de compression) et donc de se placer autour du pivot A de l'état Limite Ultime
de la section. Il suffit alors de ne vérifier que le moment ultime maximal qui doit être
inférieur au moment résistant MRu, de la précontrainte, évalué en négligeant les armatures
passives (Ce qui est dans le sens de la sécurité) et en prenant un diagramme
rectangulaire de contrainte pour le béton sur la table de compression.
11.1 Caractéristiques
des poutres :
Coefficient d'homogénéisation
(Avec 70 Kg/m³ d'armatures longitudinales)
Étapes Jours
Après mise en tension t0 7 0.16
A l'installation t1 57 0.88
Avec le hourdis Infini 0.93
0 = 1 472 MPa (0 < Min(0.9 fe, 0.8 fr) = 1 488 MPa)
P0 = 1 855 KN
Convoi D240 (Poutre la plus sollicitée, multiplié par Q = 1.2) MQ = 3.319 MN.m
Ces contraintes sont obtenues respectivement avec P1 pour la fibre supérieure et P2 pour
la fibre inférieure.
Ces contraintes sont obtenues respectivement avec P2 pour la fibre supérieure et P1 pour
la fibre inférieure.
C'est en effet la partie de la poutre la plus sollicitée et toujours la plus critique pour un
VIPP.
Les formules donnant les déformations à partir du moment maximal (à mi-travée) Mmax et
de la portée Ls sont simples pour les charges permanentes :
Les difficultés viennent de l'application du module différé Ec(t) correct du béton, et donc du
coefficient de fluage approprié.
Le détail des flèches partielles et totales calculées (mm) en fonction des charges et du
temps est donné ci-dessous (Une flèche négative est vers le haut) :
En pratique, pour la longueur des poutres de 36 m, et pour le convoi D240 (Le plus
critique), soit une charge uniforme sur une partie b centrée de la travée Ls, elle s'écrit :
Comme le bloc de charge est long de b = 11 m et avec l'inertie I = 0.5388 m4, le module Eci
= 35 900 MPa, la flèche qui en résulte est de :
vmax = 23.3 mm
14.1.1 Sollicitations
Compte tenu du paragraphe 1.4 (Page 25) on déduit les sollicitations extrêmes les plus
défavorables :
14.1.2 Vérification
Le domaine de résistance calculé par le logiciel est donné ci-dessous, avec les charges
ultimes d'état Limite Ultime.
On vérifie de toute façon que les sollicitations ultimes sont bien à l'intérieur du domaine.
Période et fréquence propre (Du 1er ordre) de vibration d'un pont (Travée indépendante) :
On considère comme une sollicitation fréquente cyclique possible, la circulation d'une file
de convoi type Bc avec une fréquence égale à :
Avec une vitesse de 50 Km/h, soit 13.8 m/s, la fréquence appliquée est de FA = 4.6 Hz.
Attention : Cette majoration ne s'applique qu'à une file Bc ; au-delà, on considère qu'il n'y
a pas de probabilité d'une fréquence cyclique.
On voit donc que la majoration dynamique effective pour une file de camion peut être bien
supérieure à ce que donne le règlement du fascicule 61 (Art. 5.5).
Pour les ponts étroits dimensionnés sur une seule file mais susceptible de porter un
trafic élevé.
Pour établir des limites de vitesse sur les ouvrages porteurs d'un trafic élevé de
camions.
Précisons au préalable que cette majoration des charges permanentes sous charges
sismiques n'est pas cumulable avec les charges d'exploitation.
Prenons pour exemple, le cas en principe le plus critique de la fréquence de séisme égale
à la fréquence propre : FP = 3.26 Hz, soit T = 0.3 s.
Dans ce cas, pour une structure en béton en zone sismique I, site S1 et pont de première
catégorie, l'accélération verticale de séisme Sae(T) est donnée par :
Sae(T) = 2.5 × 0.7 × 0.15 × 0.30 avec = 9.81 m/s² (accélération de la pesanteur)
= 1 ∕ 2 = 3.3