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EL FARISSI Jaouad
Cours Béton Armé
Sommaire
Chapitre 1: Combinaisons des charges _________________________________________ 11
I-Introduction ____________________________________________________________ 11
II-Combinaisons d'actions __________________________________________________ 12
1-Combinaisons ELU ______________________________________________________ 12
1.1-Situations de projet durables et transitoires ___________________________________ 12
1.2-Situations de projet accidentelles ___________________________________________ 13
1.3- Situations de projet sismiques _____________________________________________ 13
2-Combinaisons ELS ______________________________________________________ 13
2.1-Combinaisons caractéristiques _____________________________________________ 13
2.2-Combinaisons fréquentes _________________________________________________ 13
2.3-Combinaisons quasi-permanentes __________________________________________ 13
Chapitre 2: Béton __________________________________________________________ 15
I-Résistance à la compression _______________________________________________ 15
1-Résistance caractéristique à la compression du béton __________________________ 15
2-Résistance de calcul pour la compression ____________________________________ 16
II-Résistance à la traction __________________________________________________ 16
1-La résistance moyenne à la traction _________________________________________ 16
2-Les valeurs caractéristiques de la résistance à la traction _______________________ 17
III-Le module d’élasticité instantané _________________________________________ 17
IV-Autres caractéristiques __________________________________________________ 18
1-Dilatation thermique et Coefficient de poisson ________________________________ 18
2- Fluage _________________________________________________________________ 18
3-Retrait _________________________________________________________________ 20
III-Diagramme des contraintes-déformations à l'ELU ___________________________ 21
1-Le diagramme non-linéaire________________________________________________ 22
2- Le diagramme parabole –rectangle ________________________________________ 23
3-Le diagramme bilinéaire triangle-rectangle __________________________________ 23
3-Le diagramme rectangulaire simplifié _______________________________________ 24
Chapitre 3: Acier __________________________________________________________ 26
I-Introduction ____________________________________________________________ 26
II-Relation Contrainte-Déformation __________________________________________ 26
1-Diagramme avec palier de plasticité, sans limitation d'allongement de l'acier ______ 26
2-Diagramme avec écrouissage en plasticité et limitation de l'allongement de l'acier __ 27
Chapitre 4: La durabilité ____________________________________________________ 28
I-Introduction ____________________________________________________________ 28
II-Conditions de l'environnement ____________________________________________ 28
III-Enrobage _____________________________________________________________ 30
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Situations de projet
On peut classer les situations de projet de la manière suivante :
Situation de projet durable : fait référence à des conditions normales d'utilisation ;
Situation de projet transitoire : fait référence à des conditions temporaires de la structure, de
son utilisation ou de son exposition, par exemple en cours d'exécution ou de réparation ;
Situation de projet accidentelle : fait référence à des conditions exceptionnelles, par exemple un
incendie, une explosion ou un choc ;
Situation de projet sismique : fait référence à des conditions exceptionnelles, lorsque la structure
est soumise à un tremblement de terre.
États Limites
Les états limites sont les états au-delà desquels la structure ne satisfait plus aux critères de
dimensionnement pertinents. On distingue deux grands types d'états limites, les états limites ultimes
(ELU) et les états limites de service (ELS).
États Limites Ultimes (ELU) : états associés à un effondrement ou à d'autres formes similaires
de défaillance structurale. Ces états concernent la sécurité des personnes et/ou la sécurité de la
structure.
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États Limites de Service (ELS) : états correspondant à des conditions au-delà desquelles les
exigences d'aptitude au service ne sont plus satisfaites. Ces états concernent le fonctionnement
de la structure en utilisation normale, le confort des personnes et l'aspect de la construction.
II-Combinaisons d'actions
L'étude d'une structure nécessite de prendre en compte plusieurs actions simultanément avec des
niveaux d'intensité variables. Ainsi les combinaisons d'actions incluent une action variable dominante
à laquelle viennent s'ajouter des actions variables d'accompagnement.
Notations :
Gkj,sup : valeur caractéristique d'une action permanente défavorable (effet de même signe que
celui de la charge variable dominante)
Gkj,inf : valeur caractéristique d'une action permanente favorable (effet de signe contraire que
celui de la charge variable dominante)
Qk,1 : valeur caractéristique de l'action variable dominante
Qk,i : valeur caractéristique d'une action variable d'accompagnement (i>1)
ψ0 : coefficient définissant la valeur de combinaison d'une action variable
ψ1 : coefficient définissant la valeur fréquente d'une action variable
ψ2 : coefficient définissant la valeur quasi-permanente d'une action variable
𝐴𝑑 : valeur de calcul d'une action accidentelle (choc, vent, neige…)
𝐴𝐸𝑑 : valeur de calcul d'une action sismique
1-Combinaisons ELU
1.1-Situations de projet durables et transitoires
∑ 𝛾Gj,sup Gkj,sup + ∑ 𝛾Gj,inf Gkj,inf + 𝛾Q,1 Qk,1 + ∑ 𝛾Q,i ψ0,i Qk,i (𝑗 ≥ 1 𝑖 > 1)
Par simplification, pour les bâtiments, les combinaisons d'actions à considérer sont:
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2-Combinaisons ELS
2.1-Combinaisons caractéristiques
Par simplification, pour les bâtiments, les combinaisons d'actions à considérer sont:
Lorsque uniquement l'action variable la plus défavorable à considérer:
∑ Gkj + Qk,1 (𝑗 ≥ 1)
2.2-Combinaisons fréquentes
2.3-Combinaisons quasi-permanentes
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Action ψ0 ψ1 ψ2
Charges d'exploitation des bâtiments :
- catégorie A : habitation, zones résidentielles 0.70 0.50 0.30
- catégorie B : bureaux 0.70 0.50 0.30
- catégorie C : lieux de réunion 0.70 0.70 0.60
- catégorie D : commerces 0.70 0.70 0.60
- catégorie E : stockage 1.00 0.90 0.80
- catégorie F : zone de trafic, véhicule de poids ≤ 30 kN 0.70 0.70 0.60
- catégorie G : zone de trafic, véhicule de poids compris
0.70 0.50 0.30
entre 30 kN et 160 kN
- catégorie H : toits 0.00 0.00 0.00
Charges dues à la neige sur les bâtiments :
- autres zones, lieux situés à une altitude H > 1000 m 0.70 0.50 0.20
- autres zones, lieux situés à une altitude H ≤ 1000 m 0.50 0.20 0.00
Charges dues au vent sur les bâtiments 0.60 0.20 0.00
Température (hors incendie) dans les bâtiments 0.60 0.50 0.00
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Chapitre 2: Béton
I-Résistance à la compression
1-Résistance caractéristique à la compression du béton
Pour l’établissement d’un projet, le béton est défini par la valeur caractéristique spécifiée (c’est-à-
dire précisée par le marché ou le contrat) de sa résistance à la compression à 28 jours notée et
correspondant à une probabilité au plus égale à 5 % de ne pas être atteinte (𝑝 = 5 %). La population
de résultats n’existant pas encore lors du projet, cette valeur est nécessairement toujours choisie a
priori. On est guidé dans ce choix :
• pour le béton fabriqué sur le chantier : par les résultats statistiques obtenus sur des chantiers
antérieurs comparables ou par une étude préalable du béton envisagé ;
• pour le béton prêt à l’emploi : par les circulaires d’agrément des centrales de fabrication.
Pour les contrôles, la résistance à la compression 𝑓𝑐𝑘 est mesurée par écrasement à la presse
hydraulique d’éprouvettes :
• cylindriques :
– de 16 cm de diamètre ;
– de 32 cm de hauteur ;
– dont l’aire de la section droite est de 201 cm2.
• ou bien cubiques de 15 cm de côté.
Dans le cas des éprouvettes cylindriques – généralement prises en considération pour définir la
résistance caractéristique à la compression du béton, on a :
𝑃
𝑓𝑐𝑘 =
0.02
𝑃 = charge de rupture en MN.
Pour 3 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 < 𝑡 < 28 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠, la résistance à la compression est déterminée par essais directs, ou à
défaut par :
𝑓𝑐𝑘 (𝑡) = 𝑓𝑐𝑚 (𝑡) − 8𝑀𝑃𝑎
𝑓𝑐𝑚 (𝑡) = 𝛽𝑐𝑐 (𝑡) 𝑓𝑐𝑚
Avec
𝑓𝑐𝑚 = 𝑓𝑐𝑘 + 8𝑀𝑃𝑎 = résistance moyenne en compression du béton à 28 jours,
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𝑠(1−√ )
𝛽𝑐𝑐 (𝑡) = 𝑒 𝑡
Où
0.20 ciment de classe R (CEM 42,5 R, CEM 52,5 N et CEM 52,5 R)
𝑠 = { 0 25 ciment de classe N (CEM 32,5 R et CEM 42.5 N)
0.38 ciment de classe S (CEM 32,5 N)
Pour 𝑡 ≥ 28𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑓𝑐𝑘 (𝑡) = 𝑓𝑐𝑘
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L’évolution de la résistance en traction avec le temps 𝑓𝑐𝑡𝑚 (𝑡) dépend fortement des conditions de
cure et de séchage ainsi que des dimensions des éléments structuraux :
𝑓𝑐𝑡𝑚 (𝑡) = 𝛽𝑐𝑐 (𝑡)𝑓𝑐𝑡𝑚
où :
𝑓𝑐𝑡𝑚 (𝑡) = résistance moyenne de traction directe du béton à t jours
𝛽𝑐𝑐 (𝑡) = coefficient qui dépend de l’âge t du béton
Lorsqu’il est nécessaire de contrôler sur un chantier la valeur de la résistance à la traction, on peut en
faire la mesure de manière indirecte :
• soit par essai de flexion pure d’une éprouvette prismatique à base carrée, non armée
6𝑀
𝑓𝑐𝑡 = 0.6
𝑎3
avec : a = côté (7 𝑐𝑚 = 0,07 𝑚 en général),
𝑀 = moment de rupture,
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• soit par essai de fendage diamétral d’une éprouvette cylindrique « essai brésilien »:
2𝑃
𝑓𝑐𝑡 = 0.9
𝜋𝑑𝑙
𝑑 = diamètre de l’éprouvette,
𝑙 = longueur de l’éprouvette,
𝑃 = charge de rupture,
Les coefficients 0,6 et 0,9 proviennent des comparaisons faites avec des mesures de la résistance par
traction directe (délicats à réaliser).
2-Les valeurs caractéristiques de la résistance à la traction
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𝑓𝑐𝑚(𝑡) 0.3
𝐸𝑐𝑚 (𝑡) = 𝐸𝑐𝑚 ⌊ ⌋
𝑓𝑐𝑚
IV-Autres caractéristiques
1-Dilatation thermique et Coefficient de poisson
Le coefficient de Poisson peut être égal à 0,2 pour le béton non fissuré et à 0 pour le béton fissuré.
A défaut d’informations plus précises, le coefficient linéaire de dilatation thermique peut être pris
égal à 10−5 𝐾 −1
2- Fluage
Le fluage dépend de l’humidité ambiante, des dimensions de l’élément (ℎ0 = rayon moyen) et de la
composition du béton. Le fluage dépend également de la maturité du béton lors du premier
chargement (𝑡0 ) ainsi que de la durée et de l’intensité de la charge.
Le coefficient de fluage 𝜑(𝑡, 𝑡0 ) dépend essentiellement des paramètres suivants :
t âge du béton à l’instant considéré (pour le calcul des effets du fluage),
𝑡0 âge du 1er chargement du béton, -
𝑓𝑐𝑘 classe de résistance caractéristique du béton,
𝑁, 𝑆, 𝑅 = classe du ciment,
ℎ0 rayon moyen de l’élément,
𝑅𝐻 humidité relative de l’environnement
Lorsque le béton est soumis à une contrainte de compression inférieure à 0.45𝑓𝑐𝑘 (𝑡0 ), le fluage est
dit linéaire ; on peut déterminer le coefficient de fluage 𝜑(𝑡, 𝑡0 ) par:
𝜑(𝑡, 𝑡0 ) = 𝜑0 𝛽𝑐 (𝑡, 𝑡0 )
𝜑0 est le coefficient de fluage conventionnel et peut être estimé par:
𝜑0 = 𝜑𝑅𝐻 𝛽(𝑓𝑐𝑚 )𝛽(𝑡0 )
𝜑𝑅𝐻 est un facteur tenant en compte l'influence de l'humidité relative
1−𝑅𝐻/100
𝜑𝑅𝐻 = 1 + 𝑓𝑐𝑚 ≤ 35𝑀𝑃𝑎
0.1 3√ℎ0
𝑅𝐻
1−
100
𝜑𝑅𝐻 = (1 + 𝛼1 )𝛼2 𝑓𝑐𝑚 > 35𝑀𝑃𝑎
0.1 3√ℎ0
𝛽(𝑡0 ) est un facteur tenant en compte l'influence de l'âge du béton sur le coefficient de fluage
1
conventionnel 𝛽(𝑡0 ) = 0.2
0.1+𝑡0
𝐴𝑐
ℎ0 = 2 (𝑚𝑚)
𝑢
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35 0.2
𝛼2 = ⌊ ⌋
𝑓𝑐𝑚
35 0.5
𝛼3 = ⌊ ⌋
𝑓𝑐𝑚
Lorsque le béton est soumis à une contrainte de compression supérieure à 0.45𝑓𝑐𝑘 (𝑡0 ), le fluage est
dit non-linéaire ; on remplace le coefficient de fluage 𝜑(𝑡, 𝑡0 ) par 𝜑𝑘 (𝑡, 𝑡0 ):
𝜑𝑘 (𝑡, 𝑡0 ) = 𝜑(𝑡, 𝑡0 )𝑒 ⌊1.5(𝑘𝑐𝑟 −0.45)⌋
𝜎𝑐
𝑘𝑐𝑟 =
𝑓𝑐𝑚 (𝑡)
𝜎𝑐 est la contrainte de compression.
Détermination de coefficient de fluage 𝜑(∞, 𝑡0 ) par abaques:
Données d’entrée dans les abaques :
• classe du béton considéré (C20/25 à C90/105) ;
• 𝑅𝐻 = humidité relative de l’environnement (50 % intérieurs, 80 % extérieurs) ;
• 𝑡0 = âge du béton au moment du chargement (en jours) ;
• classes du ciment utilisé :
– S : ciment à durcissement lent ;
– N : ciment à durcissement normal ;
– R : ciment à durcissement rapide ;
•ℎ0 = rayon moyen de l’élément avec :
Les étapes à suivre pour utiliser l'abaque:
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3-Retrait
Il existe deux types de retrait
Retrait thermique: La prise du ciment est exothermique. Le refroidissement du béton entraîne
une diminution des dimensions, généralement négligeable.
Retrait hydraulique: Conservé dans un milieu non saturé d’humidité, le béton perd une partie
de son eau libre et ses dimensions diminuent. Ce phénomène est appelé retrait. Si le temps de
conservation est suffisamment long, un équilibre s’instaure entre le milieu et l’eau libre et le retrait
se stabilise.
Le retrait augmente quand augmentent :
• le dosage en ciment : C ;
• le rapport eau/ciment : E/C ;
• le temps : t.
Le retrait augmente quand diminuent :
• l’humidité relative du milieu : RH ;
• l’épaisseur des pièces ;
• le pourcentage d’armatures.
La déformation de retrait peut s’écrire sous la forme : 𝜀𝑐𝑠 (𝑡) = 𝜀𝑐𝑎 (𝑡) + 𝜀𝑐𝑑 (𝑡)
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Avec :
𝜀𝑐𝑎 (𝑡)= déformation due au retrait endogène (due au durcissement du béton, donc immédiate),
𝜀𝑐𝑎 (𝑡) = 𝜀𝑐𝑎 (∞)𝛽𝑎𝑠 (𝑡)
Avec
𝜀𝑐𝑎 (∞) = 2.5(𝑓𝑐𝑘 − 10)10−6
𝛽𝑎𝑠 (𝑡) = 1 − exp(−0.2𝑡 0.5 )
𝜀𝑐𝑑 (𝑡) = déformation due au retrait de dessication (mouvements de l’eau libre, donc lente),
𝜀𝑐𝑑 (𝑡) = 𝜀𝑐𝑑,0 𝛽𝑑𝑠 (𝑡 − 𝑡𝑠 )𝐾ℎ
Avec
𝑓𝑐𝑚
𝜀𝑐𝑑,0 = 0.85 ⌊(220 + 110𝛼𝑑𝑠1 )exp(−𝛼𝑑𝑠2 )⌋ 10−6 𝛽𝑅𝐻
10
𝑡−𝑡𝑠 𝑅𝐻
𝛽𝑑𝑠 (𝑡, 𝑡𝑠 ) = ⌊ ⌋ 𝛽𝑅𝐻 = 1.55(1 − 𝑅𝐻 )3
0.04√ℎ03 +𝑡−𝑡𝑠 0
𝐾ℎ est en fonction de ℎ0
ℎ0 (mm) 𝐾ℎ
100 1.00
200 0.85
300 0.75
Type de
𝛼𝑑𝑠1 𝛼𝑑𝑠2
ciment
S 3 0.13
N 4 0.12
R 6 0.11
𝑡 = Age de béton
𝑡𝑠 = Age de début de dessication
𝑅𝐻 = Humidité relative
𝑅𝐻0 = 100%
𝐴𝑐
ℎ0 = (𝑚𝑚)
𝑢
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rectangle ou rectangle simplifié). Ces diagrammes permettent de simplifier les calculs mais ils ne
sont pas toujours autorisés:
non-linéaire: uniquement pour l'analyse structurale non-linéaire (principalement le flambement).
parabole-rectangle: pour la vérification des sections
bilinéaire triangle-rectangle ou rectangle simplifié: uniquement si ces schémas sont équivalents
voire plus conservateurs que le schéma parabole-rectangle.
NB:
1-Le diagramme parabole-rectangle est préconisé pour la vérification des sections.
2-L'utilisation des différentes diagrammes nécessite connaitre la position du centre de gravité des
contraintes (position de la résultante) et la somme des contraintes de compression (aire sous le
diagramme). L'intégration des équations mathématiques, permettent de décrire les différentes lois de
comportement assimilés au béton, ne pose pas de difficultés particulières. Par souci de simplification
et de rapidité de calcul, nous avons résumé dans le tableau ci-dessous les résultats obtenus pour les
différentes classes de béton. Dès lors, les calculs avec les différents diagrammes sont aisés.
Diagramme Classe C12/1 C16/2 C20/2 C25/3 C30/3 C35/45 C40/5
béton 5 0 5 0 7 0
non-linéaire Remp 0.872 0.856 0.843 0.828 0.816 0.805 0.794
Cdg 0.462 0.455 0.449 0.442 0.435 0.429 0.424
parabole- Remp 0.81 0.81 0.81 0.81 0.81 0.81 0.81
rectangle Cdg 0.416 0.416 0.416 0.416 0.416 0.416 0.416
bilinéaire Remp 0.75 0.75 0.75 0.75 0.75 0.75 0.75
triangle- Cdg 0.389 0.389 0.389 0.389 0.389 0.389 0.389
rectangle
rectangle Remp 0.8 0.8 0.8 0.8 0.8 0.8 0.8
simplifié Cdg 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4
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𝜎𝑐 𝑘. 𝜂 − 𝜂2
=
𝑓𝑐𝑚 1 + (𝑘 − 2)𝜂
𝜉
Avec 𝜂 = 𝜉 𝑐 𝜉𝑐 et 𝜉𝑐1 sont pris en valeur absolue
𝑐1
𝐸𝑐𝑚 |𝜉𝑐1 |
𝑘 = 1.05
𝑓𝑐𝑚
Pour l'analyse de second ordre (flambement), L'EC2 recommande l'utilisation de la relation
𝐸𝑐𝑚
contraintes-déformations décrite ci-dessus en remplaçant 𝑓𝑐𝑚 par 𝑓𝑐𝑑 et 𝐸𝑐𝑚 par 𝐸𝑐𝑑 = 𝛾
𝐶𝐸(=1.2)
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Classe de
résistance de C45/55 C50/60 C55/67 C60/75 C70/85 C80/95 C90/105
béton
𝒇𝒄𝒌 (𝑴𝑷𝒂) 45 50 55 60 70 80 90
𝒇𝒄𝒎 (𝑴𝑷𝒂) 53 58 63 68 78 88 98
𝒇𝒄𝒅 (𝑴𝑷𝒂) 30.00 33.33 36.67 40.00 46.67 53.33 60.00
𝒇𝒄𝒕𝒎 (𝑴𝑷𝒂) 3.80 4.07 4.21 4.35 4.61 4.84 5.04
𝒇𝒄𝒕𝒌𝟎.𝟎𝟓 (𝑴𝑷𝒂) 2.66 2.85 2.95 3.05 3.23 3.39 3.53
𝒇𝒄𝒕𝒌𝟎.𝟗𝟓 (𝑴𝑷𝒂) 4.93 5.29 5.48 5.66 5.99 6.29 6.56
𝒇𝒄𝒕 (𝑴𝑷𝒂) 1.77 1.90 1.97 2.03 2.15 2.26 2.35
𝑬𝒄𝒎 (𝑴𝑷𝒂) 36283 37277 38214 39099 40742 42244 43630
𝜺𝒄𝟏 2.40 2.46 2.53 2.59 2.70 2.80 2.80
𝜺𝒄𝒖𝟏 3.50 3.50 3.21 3.02 2.84 2.80 2.80
𝜺𝒄𝟐 2.00 2.00 2.20 2.29 2.42 2.52 2.60
𝜺𝒄𝒖𝟐 3.50 3.50 3.13 2.88 2.66 2.60 2.60
𝜺𝒄𝟑 1.75 1.75 1.82 1.89 2.03 2.16 2.30
𝜺𝒄𝒖𝟑 3.50 3.50 3.13 2.88 2.66 2.60 2.60
𝒏 2.00 2.00 1.75 1.59 1.44 1.40 1.40
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Chapitre 3: Acier
I-Introduction
Les aciers sont classés suivant leurs limites d'élasticité notées 𝑓𝑦𝑘 . La limite d'élasticité est obtenue
expérimentalement en prenant le fractile à 5% d'un grand nombre d'essais identiques.
L'acier des armatures de béton armé utilisés avec l'EC2 sont dans la gamme 400/600 𝑀𝑃𝑎. L'annexe
nationale française restreint, dans le cas général, la valeur maximale de La limite d'élasticité est
500𝑀𝑃𝑎. L'utilisation d'acier ayant une limite élastique de 600𝑀𝑃𝑎 nécessite une justification à
l'ELS. Les aciers sont soit laminés à chaud et possèdent une certaine ductilité, soit profilés à froid
avec une ductilité plus faible.
L'annexe C de l'EC2 distinguent 3 classes de ductilité:
A la moins ductile
B ductilité normale
C la plus ductile
II-Relation Contrainte-Déformation
Notations
𝑓𝑦𝑘 Limite élastique
𝑓𝑦𝑘
𝑓𝑦𝑑 Contrainte de calcul à l'ELU 𝑓𝑦𝑑 = ϒ𝑠
𝛾𝑠 Coefficient de sécurité des aciers à l'ELU? 𝛾𝑠 = 1.15 (sauf en combinaisons accidentelles
pour lesquelles 𝛾𝑠 = 1)
𝐸𝑠 Module de Young de l'acier 𝐸𝑠 = 200000𝑀𝑃𝑎
𝑓
𝜀𝑠𝑜 = 𝐸 𝑦𝑘 Allongement de l'acier à la limite d'élasticité
ϒ 𝑠 𝑠
𝜌𝑠 Masse volumique de l'acier 𝜌𝑠 = 7850𝐾𝑔/𝑚3
Les diagrammes autorisés par l'EC2:
L'EC2 autorise l'utilisation de deux diagrammes contraintes-déformations pour décrire le
comportement mécanique de l'acier.
1-Diagramme avec palier de plasticité, sans limitation d'allongement de l'acier
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Cours Béton Armé
Une partie élastique linéaire pour des déformations 𝜀𝑠 ≤ 𝜀𝑠𝑜 conduisent à des contraintes inférieurs
à 𝑓𝑦𝑑 (𝐸𝑠 . 𝜀𝑠 )
Une partie en plasticité parfaite pour les déformations 𝜀𝑠 > 𝜀𝑠𝑜 avec des contraintes constantes à 𝑓𝑦𝑑
𝐸𝑠 . 𝜀𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜀𝑠 ≤ 𝜀𝑠𝑜
Ce qui se traduit par 𝜎𝑠 (𝜀𝑠 ) = { 𝑓 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜀 > 𝜀
𝑦𝑑 𝑠 𝑠𝑜
Ce diagramme prend en compte l'écrouissage linéaire de l'acer en plasticité. Il est composé de deux
parties (droites):
Une partie élastique linéaire pour des déformations 𝜀𝑠 ≤ 𝜀𝑠𝑜 conduisent à des contraintes inférieurs
à 𝑓𝑦𝑑 (𝐸𝑠 . 𝜀𝑠 )
Une partie en plasticité avec écrouissage linéaire. La limite élastique augment donc dans la zone
plastique. Sa valeur maximale normative est obtenue pour une déformation de 𝜀𝑢𝑑 = 0.9𝜀𝑢𝑘 avec
𝜀𝑢𝑘 est la déformation à la rupture.
𝐸𝑠 . 𝜀𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜀𝑠 ≤ 𝜀𝑠𝑜
Ce qui se traduit par 𝜎𝑠 (𝜀𝑠 ) = {𝑓𝑦𝑘 (𝑘−1)(𝜀𝑠 −𝜀𝑠𝑜 )
(1 + (𝜀𝑢𝑘 −𝜀𝑠𝑜 )
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜀𝑠𝑜 < 𝜀𝑠 ≤ 𝜀𝑢𝑑
ϒ𝑠
Classe d'acier A B C
𝒌 1.05 1.08 1.15
𝜺𝒖𝒌 (%) 25 50 75
𝜺𝒖𝒅 (%) 22.5 45 67.5
𝒇𝒚𝒌 (𝐌𝐏𝐚) 500 500 500
𝒇𝒚𝒅 (𝐌𝐏𝐚) 435 435 435
𝒇𝒚𝒅 maximale 454 466 493
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Chapitre 4: La durabilité
I-Introduction
La durabilité est l'aptitude d'un matériau à résister aux différentes épreuves auxquelles il est soumis
au cours de sa vie. Un matériau entretenu peut avoir une durée de vie excédant la durée pour laquelle
il a été conçu. A l'inverse, un matériau mal entretenu pourra présenter des désordres affectant sa
disponibilité à satisfaire les exigences qu'on attend de lui avant la fin de la durée pour laquelle il a été
calculé.
Un matériau durable doit satisfaire aux exigences d'aptitude au service, de résistance et de stabilité
pendant toute la durée d'utilisation de projet, sans perte significative de fonctionnalité, ni maintenance
imprévue excessive.
Les conditions d'environnement doivent être considérées pour définir les conditions de protection des
aciers contre la corrosion. Ainsi, les enrobages et la maitrise de la fissuration dépendent des
conditions d'environnement.
II-Conditions de l'environnement
Les conditions d’environnement sont les conditions physiques et chimiques auxquelles les
constructions sont exposées en plus des conditions mécaniques. Elles sont classées en six classes
d’exposition comme indiqué dans le tableau ci-dessous:
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Cours Béton Armé
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Cours Béton Armé
III-Enrobage
On appelle enrobage la distance du nu d’une armature à l’arrase de béton la plus proche (c=cover en
anglais).
L’enrobage nominal doit être spécifié sur les plans, il est donné par:
𝐶𝑛𝑜𝑚 = 𝐶𝑚𝑖𝑛 + ∆𝐶𝑒𝑣
avec
𝐶𝑚𝑖𝑛 enrobage minimal
∆𝐶𝑒𝑣 marge pour tolérances d’exécution.
1-Enrobage minimal
L’enrobage minimal doit être assuré afin de garantir :
• une transmission correcte des forces d’adhérence ;
• la protection de l’acier contre la corrosion ;
• une résistance au feu convenable.
𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑏
𝐶𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 {𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑑𝑢𝑟 − ∆𝐶𝑑𝑢𝑟,𝛾 − ∆𝐶𝑑𝑢𝑟,𝑠𝑡 − ∆𝐶𝑑𝑢𝑟,𝑎𝑑𝑑
10 𝑚𝑚
Avec
𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑏 =enrobage minimal vis-à-vis des exigences d’adhérence
𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑑𝑢𝑟 =enrobage minimal vis-à-vis des conditions d’environnement
∆𝐶𝑑𝑢𝑟,𝛾 =marge de sécurité
∆𝐶𝑑𝑢𝑟,𝑠𝑡 =réduction de l’enrobage minimal dans le cas d’acier inoxydable
∆𝐶𝑑𝑢𝑟,𝑎𝑑𝑑 =réduction de l’enrobage minimal dans le cas de protection supplémentaire
Enrobage minimal 𝑪𝒎𝒊𝒏,𝒃 requis vis-à-vis de l’adhérence
Il est donné par le tableau ci-après
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Cours Béton Armé
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Cours Béton Armé
Lorsque l’on utilise de l’acier inoxydable ou que l’on prend d’autres dispositions particulières, il
convient d’en considérer les effets pour l’ensemble des propriétés des matériaux concernés, y compris
l’adhérence. La valeur de à utiliser dans un pays donné peut être fournie par son Annexe nationale.
La valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française est ∆𝐶𝑑𝑢𝑟,𝑠𝑡 = 0. Dans le cas
où les documents du marché fixent une autre valeur de l’Annexe nationale française précise que le
choix des matériaux, les paramètres de mise en œuvre et de maintenance doivent faire l’objet d’une
étude particulière.
Réduction ∆𝑪𝒅𝒖𝒓,𝒂𝒅𝒅 de l’enrobage minimal dans le cas de protection supplémentaire
Dans le cas d’un béton bénéficiant d’une protection supplémentaire (revêtement, par exemple),
l’enrobage minimal peut être réduit de ∆𝐶𝑑𝑢𝑟,𝑎𝑑𝑑 = 0 : valeur recommandée et à utiliser pour
l’Annexe nationale française.
Pour les revêtements adhérents justifiés vis-à-vis de la pénétration des agents agressifs pendant la
durée d’utilisation de projet et réputés faisant partie intégrante de la structure, l’Annexe nationale
𝐶
française impose : 𝐶𝑚𝑖𝑛 = { 𝑚𝑖𝑛,𝑏
10𝑚𝑚
Prise en compte des tolérances d’exécution
Pour le calcul de l’enrobage nominal 𝐶𝑛𝑜𝑚 , l’enrobage minimal doit être majoré, au niveau du projet,
des tolérances couvrant les écarts d’exécution. La valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe
nationale française est ∆𝐶𝑒𝑣 = 10𝑚𝑚
2-Méthode de dimensionnement
Lors de dimensionnement des armatures, dans un premier temps, le diamètre des armatures
longitudinales (𝜑𝑙 ) et celui des cadres (𝜑𝑡 ) ne sont pas connus. On ne peut donc faire aucune
hypothèse sur 𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑏 .
1-On prend 𝐶𝑚𝑖𝑛 = 𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑑𝑢𝑟 donc 𝐶𝑛𝑜𝑚 = 𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑑𝑢𝑟 + 10𝑚𝑚
𝜑𝑙 𝜑𝑙
2-On estime la hauteur utile 𝑑1 = ℎ − 𝐶𝜑𝑙 − 𝐶𝜑𝑙 = 𝐶𝑛𝑜𝑚 + 𝜑𝑡 𝜑𝑡 =
2 3
3-Après avoir déterminé la section et le diamètre des armatures, il convient de vérifier que
𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑑𝑢𝑟 ≥ 𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑏 = 𝜑𝑙 afin de valider la valeur de 𝐶𝑚𝑖𝑛 = max(𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑑𝑢𝑟 ; 𝐶𝑚𝑖𝑛,𝑏 ). Dans le cas
contraire, nous devons nécessairement recalculer 𝐶𝑛𝑜𝑚 , 𝐶𝜑𝑙 et 𝑑1 puis nous devons vérifier qu'avec
la vraie valeur de 𝑑𝑟é𝑒𝑙 , la section d'armature longitudinale équilibre bien la section.
32
Cours Béton Armé
Barre considérées comme des paquets Barre non considérées comme des paquets
Les barres de différents diamètres peuvent être regroupées dans des paquets sous réserve que le
rapport des diamètres n'excède pas à 1.7.
Pour le calcul, le paquet est remplacé par une barre fictive présentant la même section et le même
centre de gravité de paquet. Le diamètre équivalent Φ𝑝𝑎𝑞𝑢𝑒𝑡 = Φ√𝑁 ≤ 55𝑚𝑚
II-Adhérence béton-Acier
1-Conditions d’une bonne adhérence
Les conditions d’adhérence sont jugées bonnes pour:
Soit la barre présente une inclinaison de 45° à 90° par rapport à l’horizontal lors du bétonnage ;
Soit l’inclinaison est inférieure à 45° et les barres doivent être noyées dans un élément d’une
hauteur inférieure à 25 cm ou, dans le cas contraire, situées dans la moitié inférieure ou à au moins
ℎ
30 cm du haut; soit min(2 ; 30 𝑐𝑚).
33
Cours Béton Armé
Pour assurer un ancrage correct, c’est-à-dire empêcher le glissement de l’armature dans la gaine de
béton qui l’entoure, il faut limiter la contrainte d’adhérence à la valeur appelée contrainte ultime
d’adhérence: 𝑓𝑏𝑑 = 2.25𝜂1 𝜂2 𝑓𝑐𝑡𝑑
1 si bonnes conditions d’adhérence
𝜂1 = {
0.7 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑐𝑎𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑟𝑒
1 pour Φ𝑙 ≤ 32𝑚𝑚
𝜂1 = {Φ𝑙 − 32
Φ𝑙 > 32𝑚𝑚
100
𝑓𝑐𝑡𝑑 Résistance de calcul à la traction
3-Longueur d'ancrage de référence
La longueur d'ancrage de référence notée 𝑙𝑏,𝑟𝑞𝑑 correspond à la distance nécessaire entre l’extrémité
de la barre et le début de la section d'armature capable d'ancrer l'effort 𝐹𝐸 = 𝐴𝑠,𝑟é𝑒𝑙 . 𝜎𝑠𝑑 ou 𝜎𝑠𝑑 est la
contrainte de calcul à l’origine de la barre.
Φ𝑙 𝜎𝑠𝑑
𝑙𝑏,𝑟𝑞𝑑 =
4 𝑓𝑏𝑑
34
Cours Béton Armé
𝛼4 = 0.7 pour les barres tendues ou comprimées confinées par des armatures soudées
(sinon 𝛼4 = 1)
0.7 ≤ 𝛼5 ≤ 1 barres tendues
𝛼5 = 1 − 0.04𝜌 {
𝑛′ 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑠 barres comprimées
𝜌 pression transversale à l’ELU le long de en 𝑀𝑃𝑎
La longueur minimale d'ancrage 𝑙𝑏,𝑚𝑖𝑛 pour les barres tendues
0.3𝑙𝑏,𝑟𝑞𝑑
𝑙𝑏,𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 { 10Φ𝑙
100𝑚𝑚
La longueur minimale d'ancrage 𝑙𝑏,𝑚𝑖𝑛 pour les barres comprimées
35
Cours Béton Armé
0.6𝑙𝑏,𝑟𝑞𝑑
𝑙𝑏,𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 { 10Φ𝑙
100𝑚𝑚
4.2-Ancrage courbe
Les ancrages courbes permettent de diminuer l'emprise des ancrages. Ils s'utilisent lorsque les
ancrages droits ne peuvent être positionnés dans les pièces de béton par manque de place. C'est
souvent le cas au niveau des appuis d'extrémité. La longueur droite de l'ancrage est alors la longueur
d'ancrage équivalente 𝑙𝑏,𝑒𝑞
𝑙𝑏,𝑒𝑞 = 𝛼1 𝑙𝑏,𝑟𝑞𝑑
𝐶𝑑 −3Φ𝑙
pour les barres tendues 0.7 ≤ 𝛼2 = 1 − 0.15 ≤1
Φ𝑙
La longueur développée
Nous devons maintenant déterminer la longueur développée de l'ancrage courbe (la longueur
équivalente de l'armature si nous la remettions droite). A partir de la figure ci-après, nous pouvons
déterminer cette longueur développée 𝑙développée
Φ𝑚
𝑙développée = 𝑙𝑏,𝑒𝑞 − (Φ𝑙 + ) + 𝑙courbe + 5Φ𝑙
2
𝛼2𝜋 Φ𝑙 +Φ𝑚
Avec 𝑙courbe = ( )
360 2
Ainsi pour
𝛼𝜋
Φ𝑙 ≤ 16𝑚𝑚 𝑙développée = 𝑙𝑏,𝑒𝑞 + Φ𝑙 (2 + 72 )
36
Cours Béton Armé
1 𝛼𝜋
Φ𝑙 > 16𝑚𝑚 𝑙développée = 𝑙𝑏,𝑒𝑞 + Φ𝑙 (2 + 45 )
La seule difficulté pour calculer la longueur d'ancrage sur un appui de rive est de déterminer la
contrainte à l'origine d'ancrage 𝜎𝑠𝑑 .
cot(𝜃) − cot(𝛼)
𝜎𝑠𝑑 = 𝑉𝐸𝑑 (𝑎𝑖)
2𝐴𝑠,𝑟é𝑒𝑙
𝑉𝐸𝑑 (𝑎𝑖): L'effort tranchant au nu de poteau
𝜃, 𝛼: sont respectivement l'inclinaison des bielles et des armatures transversales par rapport à l'axe
horizontal.
𝐴𝑠,𝑟é𝑒𝑙 : La section des armatures réellement mise en place
Dans le cas classique où 𝜃 = 45° 𝑒𝑡 𝛼 = 90°
𝑉𝐸𝑑 (𝑎𝑖)
𝜎𝑠𝑑 =
2𝐴𝑠,𝑟é𝑒𝑙
4.4-Ancrage des armatures inférieures dans les sections comportant plusieurs lits d'armatures
Classiquement, les armatures dans une poutre sont disposées en plusieurs lits d'armatures. Dans ce
cas, le 1er lit est positionné sur toute la longueur de la poutre. La longueur d'ancrage de ce 1 er lit se
détermine alors sur les appuis de la poutre.
Pour les autres lits, les armatures sont arrêtées lorsque le moment résistant du 1er suffit à reprendre le
moment fléchissant.
La contrainte à l'origine d'ancrage 𝜎𝑠𝑑 à prendre est estimée à:
𝐴𝑠
𝜎𝑠𝑑 = 𝑓𝑦𝑘
𝐴𝑠,𝑟é𝑒𝑙
𝐴𝑠 : La section des armatures obtenue par calcul
4.5-Ancrage des armatures inférieures au niveau des appuis intermédiaires
Dans le cas des armatures inférieures, la longueur d'ancrage correspond à la longueur prolongée dans
l'appui intermédiaire. Cette longueur ne doit pas être inférieure à 10Φ𝑙 pour un ancrage droit et au
diamètre de mandrin (Φ𝑚 ≥ 16𝑚𝑚) dans le cas d'un ancrage courbe.
37
Cours Béton Armé
Si plusieurs lits doivent être ancrés dans l'appui intermédiaire, la longueur de recouvrement est 𝑙𝑏𝑑 et
elle peut débuter dans l'appui si le premier lit est prolongé de 10Φ𝑙 , sinon elle débute au nu
𝜌
𝛼6 = √251 1 ≤ 𝛼6 ≤ 1.5
𝜌1 Pourcentage de barres avec recouvrements dont l’axe se situe dans la plage d’amplitude±0.65𝑙0
par rapport à l’axe du recouvrement considéré (il est possible de prendre le cas le plus défavorable
𝛼6 = 1.5) :
Dans cet exemple, les barres I et III sont en dehors de la zone considérée
2 50
𝜌1 = 4 = 50% → 𝛼6 = √25 = 1.41
0.3𝛼6 𝑙𝑏,𝑟𝑞𝑑
𝑙𝑏,𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 { 15Φ𝑙
200𝑚𝑚
6-Couture de recouvrement
Les plans des recouvrements doivent être cousus par des armatures transversales.
Il n’est pas nécessaire de prévoir des armatures transversales spécifiques au recouvrement (autres que
celles prévues pour d’autres raisons comme les armatures d’âme ou de répartition) :
• si Φ𝑙 < 20 𝑚𝑚 ;
• ou si la proportion des barres en recouvrement est inférieure à 25 %.
38
Cours Béton Armé
En compliment les conditions sur les barres tendues, on prévoit une nappe supplémentaire hors
recouvrement à une distance de 4∅
∑ 𝐴𝑠𝑡 ≥ 𝐴𝑠 Section d’une barre en recouvrement,
7-Armatures de peau
Utilité:
Pour les poutres de grande hauteur, ou pour des barres (ou de paquets de barres) de gros diamètre,
des armatures de peau sont nécessaires pour :
• contrôler la fissuration ;
• garantir une bonne résistance vis-à-vis des risques d’épaufrure du béton d’enrobage.
Constitution
Les armatures de peau sont constituées :
• de treillis soudés ;
• ou de barres HA de faible diamètre, placées à l’extérieur des cadres.
Section dans les deux directions (orthogonale et parallèle aux aciers tendus) :
𝐴𝑠,𝑠𝑢𝑟𝑓 ≥ 𝐴𝑐𝑡,𝑒𝑥𝑡 Valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française,
39
Cours Béton Armé
avec
𝐴𝑠,𝑠𝑢𝑟𝑓 section des armatures de peau (dans chaque direction),
𝐴𝑐𝑡,𝑒𝑥𝑡 aire du béton tendu à l’extérieur des cadres.
Les armatures de peau peuvent être incorporées dans le ferraillage de flexion et d’effort tranchant
sous réserve qu’elles satisfassent aux conditions de mise en œuvre et d’ancrage de ces dernières.
40
Cours Béton Armé
Le but de l’analyse structurale est de déterminer soit la répartition des sollicitations, soit celle des
contraintes, déformations et déplacements, pour l’ensemble ou pour un élément d’une structure.
I-Éléments de structures
Dans le cas des bâtiments, on applique les dispositions énumérées ci-après
1-Poutre et poutre-cloison
2-Poteaux et voiles
3-Dalles
Une dalle soumise en majeure partie à des charges uniformes porte dans un seul sens si :
La dalle est appuyée sur deux côtés avec deux bords libres
sensiblement parallèles.
41
Cours Béton Armé
Largeur participante de la table de compression des poutres en T (zone sur laquelle on peut admettre
une distribution uniforme des contraintes°:
avec :
Lorsqu’une grande précision des calculs n’est pas exigée (poutres continues des bâtiments par
exemple), l’analyse peut être faite en admettant une largeur de table 𝑏𝑒𝑓𝑓 constante sur toute la portée.
5-Portées utiles des poutres et dalles
La portée utile (de calcul) 𝑙𝑒𝑓𝑓 est donnée par:
avec
𝑙𝑛 = portée entre nus d’appuis,
𝑡=profondeur de l’appui,
𝑎1 et 𝑎2 =distances définies ci-dessous :
42
Cours Béton Armé
43
Cours Béton Armé
44
Cours Béton Armé
Remarque Une solution alternative simplifiée, applicable aux voiles et aux poteaux isolés dans les
structures contreventées consiste à prendre:
III-Moments sur appuis – Vérifications
Dans certaines configurations d’appuis, une poutre (ou une dalle)
continue peut être considérée comme simplement posée sur ses
appuis. Dans ce cas, pour ne pas créer de gêne à la rotation, il faut «
écrêter » la courbe des moments sur appuis, tracée en considérant les
portées entre axes des éléments, de la quantité:
Avec
𝐹𝐸𝑑,𝑠𝑢𝑝 =Réaction d’appui,
𝑡 =Profondeur de l’appui ou largeur de l’appareil d'appui,
∆𝑀 =Moment calculé à partir des portées entre axes des appuis.
Dans le cas où la poutre (ou la dalle) est solidaire des poteaux (ou
murs) qui la supportent, le moment critique de calcul peut être pris
égal au moment du nu d’appui sans que la valeur retenue puisse être
inférieure à 65 % du moment d’encastrement parfait de la même poutre (de portée 𝑙𝑛 entre nus
d’appuis).
IV-Méthodes de calcul
1-Introduction
Toutes les méthodes d’analyse doivent satisfaire les conditions d’équilibre – ce qui, normalement,
est à vérifier pour la structure non déformée (premier ordre).
Si les conditions de compatibilité ne sont pas vérifiées directement pour les états limites considérés,
il convient de prendre des mesures pour que :
• à l’état limite ultime, l’ouvrage ait une capacité de déformation suffisante ;
• dans les conditions de service, son comportement soit satisfaisant
45
Cours Béton Armé
46
Cours Béton Armé
𝑀𝑟𝑒𝑑
𝛿= vérifie les valeurs recommandées et à utiliser pour l’Annexe nationale française
𝑀𝑐𝑎𝑙
47
Cours Béton Armé
𝑋𝑢
𝑎𝑢 = ≤ 0.15 pour des bétons de classe supérieure à C50/60
𝑑
• seuls les aciers à haute ou très haute ductilité (classes B ou C) sont utilisés (vérification de la capacité
de rotation non nécessaire) ;
𝑀𝑎
• les moments sur appuis intermédiaires et en travée doivent vérifier 0.5 ≤ ≤2
𝑀𝑡
h = hauteur de l’élément,
𝜃𝑝𝑙,𝑑 rotation plastique admissible tirée du tableau ci-dessous (valeur recommandée et à utiliser pour
l’Annexe nationale française.
Remarque: Par simplification, on peut prendre pour les valeurs concomitantes de 𝑀𝑠𝑑 et de 𝑉𝑠𝑑 :
𝑀𝑠𝑑
𝜆=
𝑑. 𝑉𝑠𝑑
48
Cours Béton Armé
2-Dimensionnement à l’ELS
Contraintes-limites des aciers tendus:
Afin de respecter les exigences de durabilité et d’éviter une ouverture excessive des fissures, la
contrainte de l’acier sous la combinaison caractéristique des charges est limitée à 𝜎𝑠 = 𝑘3 . 𝑓𝑦𝑘
Avec :
𝑘3 = 0.8 valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française.
Sous l’effet des seules déformations imposées, cette limite devient : 𝜎𝑠 = 𝑘4 . 𝑓𝑦𝑘
49
Cours Béton Armé
Remarque:
Dans le cas des aciers S 400 et S 500, on a toujours 𝐴𝑠,𝑢 ≥ 𝐴𝑠,𝑠𝑒𝑟 et le calcul à l’ELS est inutile.
IV-Détermination du coffrage
La section d’aciers tendus est déterminée comme indiqué auparavant. La section de béton est obtenue
en satisfaisant :
1/ la maîtrise de la fissuration ;
2/ le bon enrobage des aciers ;
3/ les conditions de jonction par recouvrement des barres réalisant la section d’aciers tendu;
V-Section minimale
Cas où la maîtrise de la fissuration n’est pas requise
Dans ce cas, aucune section minimale d’armatures n’est requise. Néanmoins, par sécurité, il convient
d’en prévoir une déterminée à partir du principe suivant : la sollicitation provoquant la fissuration du
béton (𝜎𝑡 = 𝑓𝑐𝑡𝑚 ) de la section supposée non armée et non fissurée doit entraîner dans les aciers
tendus de la section réelle une contrainte au plus égale à 𝑓𝑦𝑘 .
𝑓𝑐𝑡𝑚
𝐴𝑠,𝑚𝑖𝑛 . 𝑓𝑦𝑘 ≥ 𝐴𝑐 . 𝑓𝑐𝑡𝑚 → 𝐴𝑠,𝑚𝑖𝑛 ≥ 𝐴𝑐
𝑓𝑦𝑘
Cas où la maîtrise de la fissuration est requise
Dans ce cas, la section minimale d’armatures requise est donnée par:
𝑓𝑐𝑡𝑚
𝐴𝑐ℎ ≤ 30𝑐𝑚
𝑓𝑦𝑘
𝐴𝑠,𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥
𝑓𝑐𝑡𝑚
0.65𝐴𝑐 ℎ ≥ 80𝑐𝑚
{ 𝑓𝑦𝑘
Pour les valeurs de ℎ intermédiaires entre 30 et 80 𝑐𝑚, 𝐴𝑠,𝑚𝑖𝑛 est obtenu par interpolation linéaire.
VI-Armatures transversales
En zone courante
Bien qu’aucune indication ne figure dans les règles de l’EC 2, une règle de bonne construction
consiste à prendre 𝑠 ≤ 𝑎
50
Cours Béton Armé
𝜎
𝛼1 , 𝛼2 , 𝛼3 , 𝛼4 , 𝛼5 comme pour les ancrages droits en prenant ici ∑ 𝐴𝑠𝑡,𝑚𝑖𝑛 = 𝐴𝑠 𝑓 𝑠𝑑
𝑦𝑑
𝜌1 Pourcentage de barres avec recouvrements dont l’axe se situe dans la plage d’amplitude0.65 ± 𝑙0
par rapport à l’axe du recouvrement considéré (il est possible de prendre le cas le plus défavorable
𝛼6 = 1.5 :
Remarque: Si les barres en recouvrement ont des diamètres différents, la longueur de recouvrement
doit être évaluée à partir de la plus grande longueur d’ancrage de référence.
Dispositions constructives
La distance libre entre les barres de recouvrement ne doit pas être supérieure à 4∅ ou 50 𝑚𝑚,
sinon la longueur du recouvrement doit être augmentée d'une longueur égale à l'espace libre
lorsqu'elle dépasse 4∅ ou 50 𝑚𝑚 ;
La distance longitudinale entre deux recouvrements voisins ne doit pas être inférieure à 0,3 fois
la longueur du recouvrement
En cas de recouvrements voisins, la distance libre entre les barres adjacentes ne doit pas être
inférieure à 2∅ ou 20 𝑚𝑚.
51
Cours Béton Armé
∑ 𝐴𝑠𝑡 ≥ 𝐴𝑠
∑ 𝐴𝑠𝑡 ≥ 𝐴𝑠
Dans une section donnée, si plus de 50 % des barres sont en recouvrement et si la distance 𝑎 entre
recouvrements adjacents est au plus égale à 10∅, il convient d’utiliser comme armatures transversales
des cadres, étriers ou épingles ancrés dans la section.
52
Cours Béton Armé
On considère conventionnellement comme soumis à une compression centrée tout poteau isolé :
• sollicité uniquement par un effort normal de compression ;
𝑙0 20𝐴𝐵𝐶
• lorsque son élancement vérifie: 𝜆= < 𝜆𝑙𝑖𝑚 = Valeur recommandée et à utiliser pour
𝑖 √𝑛
l’Annexe nationale française
Avec :
𝑙0 = longueur efficace (longueur de flambement de la pièce) définie,
𝑖 = rayon de giration de la section de béton non fissurée,
53
Cours Béton Armé
1
𝐴 = 1+0.2𝜑 = 0,7 Si 𝜑𝑒𝑓 est inconnu,
𝑒𝑓
𝑀0𝐸𝑞𝑝
Où 𝜑𝑒𝑓 = 𝜑(∞; 𝑡0 ) : coefficient de fluage effectif
𝑀0𝐸𝑑
54
Cours Béton Armé
𝑙 est la hauteur libre de l'élément comprimé entre liaisons d'extrémité. Ainsi, nous pouvons prendre 𝑙
comme la distance entre axes des dalles.
Éléments de portique non intégrés au contreventement (donc contreventés) :
Avec
𝑘1 , 𝑘2 Coefficients de souplesse aux extrémités 1 et 2 respectivement tels que
Avec
𝜃 Rotation de flexion
𝐸𝐼 Rigidité à la flexion du poteau
𝑙 Longueur libre du poteau entre nus des liaisons d’extrémité
Remarque:
Pour un encastrement parfait : 𝜃 = 0 → 𝑘 = 0
Pour une extrémité libre : 𝑀 = 0 → 𝑘 = ∞
Les encastrements parfaits n’existant pas dans la pratique, la valeur minimale à considérer pour
les coefficients de souplesse est 𝑘1 𝑜𝑢 𝑘2 = 0.1
Dans le cas où le nœud comporte un autre poteau pouvant influencer la rotation d’extrémité, il faut
𝐸𝐼 𝐸𝐼 𝐸𝐼
remplacer par ⌊( 𝑙 )𝑎 + ( 𝑙 )𝑏 ⌋ , a et b désignant respectivement le poteau supérieur et le poteau
𝑙
inférieur.
Dans le cas où l’effort normal et/ou la section du poteau ne sont pas constants sur toute sa hauteur, la
𝐸𝐼
longueur efficace est obtenue par la théorie du flambement (RDM) : 𝑙0 = 𝜋√𝑁 avec : 𝑁𝐵 charge
𝐵
critique de flambement.
55
Cours Béton Armé
Dans l’évaluation de la longueur efficace, il convient de tenir compte de la fissuration, à moins que
les éléments s’opposant à la déformation restent non fissurés à l’ELU.
2-Élancement
On appelle plan de flambement le plan contenant la ligne moyenne déformée de la pièce étudiée
Le plan de flambement mentionné plus loin est celui pour lequel 𝜆 = 𝜆𝑚𝑎𝑥
𝑙0
𝜆 =
𝑖
𝐼
Avec 𝑖 = √𝐴𝑐
𝑐
𝐼𝑐 =Moment d’inertie de la section transversale (béton seul) par rapport à l’axe perpendiculaire au
plan de flambement.
𝐴𝑐 =Aire de la section transversale (béton seul).
Cas particuliers
Section rectangulaire:
Il faut normalement envisager les deux possibilités :
• flambement suivant l'axe parallèle au petit côté ;
• flambement suivant l'axe parallèle au grand côté.
En désignant par 𝑙0𝑏 et 𝑙0ℎ les longueurs efficaces (de flambement) correspondant aux liaisons
d’extrémité dans le sens b (parallèle à la dimension b) et h (parallèle à la dimension h), on retiendra
:
Section circulaire
III-Coffrage
L'esthétique
La largeur b du poteau est déterminée par largeur 𝑏𝑤 de la poutre porteuse au-dessus du poteau. En
effet pour des questions d'esthétique, la largeur de la poutre est conservée pour le poteau. Ainsi, le
pré-dimensionnement de la section d'un poteau revient à déterminer uniquement ℎ.
Effet de second ordre
Afin de ne pas considérer les effets de second ordre, il est possible dans le cadre d'un pré-
dimensionnement de la section de béton d'un poteau de choisir 𝜆 ≤ 𝜆𝑙𝑖𝑚 ce qui revient à trouver:
56
Cours Béton Armé
2 2
3
12𝑙0ℎ 𝑁𝐸𝑑 3
12𝑙0𝑏 𝑁𝐸𝑑
𝑏ℎ ≥ 𝑒𝑡 ℎ𝑏 ≥
(20𝐴𝐵𝐶)2 𝑓𝑐𝑑 (20𝐴𝐵𝐶)2 𝑓𝑐𝑑
Section de béton
La formule de l’effort normal ultime limite donne:
𝐴
On peut adopter par exemple : 𝐴𝑠 = 1 %, ce qui conduit à la formule :
𝑐
IV-Ferraillage longitudinale
1- Force portante
À l’état limite ultime, le raccourcissement du béton sous compression centrée est limité, dans le cas
du diagramme parabole-rectangle, à 𝜀𝑐2 . Le diagramme des déformations passe par le pivot C, d’où
2-Armatures longitudinales
Armatures calculées
Le béton équilibre : 𝐹𝑐 = 𝐴𝑐 𝑓𝑐𝑑
Les aciers doivent équilibrer : 𝐹𝑠 = 𝑁𝐸𝑑 − 𝐹𝑐
𝐹
D’où leur section : 𝐴𝑠 = 𝜎𝑠
𝑠
Sections extrêmes
On doit vérifier (valeurs recommandées et à utiliser pour l’Annexe nationale française) :
57
Cours Béton Armé
avec :
𝑁𝐸𝑑 =Effort normal agissant de compression.
𝐴𝑐 =Aire de la section de béton.
𝑓𝑦𝑘
𝑓𝑦𝑑 = =Limite d’élasticité de calcul des armatures.
𝛾𝑠
Suivant la forme de la section droite : Sections polygonales : une barre au moins dans chaque angle
V-Armatures transversales
Les armatures transversales doivent maintenir toutes les barres situées près des angles :
Les barres longitudinales non tenues doivent être à moins de 150 mm de la barre longitudinale tenue
la plus proche.
Les retours d’équerre sont interdits. Il convient de prévoir des ancrages aux extrémités des cadres,
étriers ou épingles avec retours dirigés vers la masse du béton :
58
Cours Béton Armé
Diamètres
Espacements
En zone courante
C’est-à-dire hors recouvrements et zones de liaison avec d’autres éléments :
59
Cours Béton Armé
60
Cours Béton Armé
𝐹
𝐹 et 𝐸𝐼 étant constants, posons 𝛾 2 = 𝐸𝐼 . Dans ces conditions,
𝑑2 𝑦
nous obtenons l’équation différentielle : +𝛾 2 𝑦 = 0 dont
𝑑𝑥 2
l’intégrale générale est :
𝑦(𝑥) = 𝐴. sin 𝛾𝑥 + 𝐵𝑐𝑜𝑠 𝛾𝑥
Les constantes d’intégration 𝐴 et 𝐵 s’obtiennent en exprimant les conditions aux limites :
Nous en déduisons qu’il y a une infinité de déformées non rectilignes stables vérifiant:
𝑙0 est appelée longueur de flambement de la poutre. Sa valeur dépend des liaisons aux deux extrémités
de cette dernière.
61
Cours Béton Armé
𝑥
La constante d’intégration 𝐶 est déterminée en écrivant que 𝑦0 = C sin(𝜋 𝑙 ) est solution de
0
l’équation différentielle avec second membre :
ce qui donne :
Les constantes d’intégration A et B sont déterminées par les conditions aux limites :
d’où :
62
Cours Béton Armé
Nous en déduisons :
Il en résulte qu’une déformation initiale de la ligne moyenne engendre, sous l’effet de compression/
• une augmentation du moment fléchissant ;
• une force critique de flambement inchangée.
2.3-Excentricités du premier et du second ordre
Considérons une potence verticale soumise à l’action :
• d’une force verticale 𝑃 d’excentricité structurale en tête ;
• d’une force horizontale H en tête.
63
Cours Béton Armé
On appelle :
• excentricité du premier ordre : l’excentricité évaluée sans tenir compte des déformations (résultat
des calculs de RDM) ;
• excentricité du second ordre : l’excentricité représentant les déformations de l’élément (influence
des déformations sur le moment fléchissant).
Remarque: L’excentricité additionnelle 𝑒𝑖 et le supplément d’excentricité ∆𝑒0 pour les sections
droites avec ferraillage doivent être ajoutées à l’excentricité du premier ordre.
II-Dispense de la vérification de l’état limite ultime de stabilité de forme (flambement)
Il est inutile de vérifier la pièce au flambement et l’on peut se contenter d’un calcul en flexion
composée (sans tenir compte des effets du second ordre) dans les cas ci-après.
1-Cas des éléments isolés
𝑙0 20𝐴𝐵𝐶
Il faut vérifier 𝜆 = < 𝜆𝑙𝑖𝑚 =
𝑖 √𝑛
64
Cours Béton Armé
𝐴𝑠 𝑓𝑦𝑑
𝜔= Pourcentage mécanique d’armatures
𝐴𝑐 𝑓𝑐𝑑
𝐴𝑠 Aire totale des armatures longitudinales,
𝐴𝑐 Aire de la section droite (béton seul),
𝟏 éléments non contreventés en général,
𝟏 éléments non contreventés en général, éléments contreventés
𝑟𝑚 = avec moments du premier ordre dus
principalement à des imperfections ou à des charges transversales,
𝑴𝟎𝟏
{ autres cas
𝑴𝟎𝟐
𝑀01 𝑀02 Valeurs algébriques des moments du premier ordre aux deux extrémités de l’élément avec
|𝑀02 | ≥ |𝑀01 |
2-Cas des structures.
Lorsque les conditions suivantes sont remplies :
• la structure est raisonnablement symétrique (absence de torsion) ;
• les déformations globales dues au cisaillement sont négligeables (contreventement assuré par des
voiles sans grandes ouvertures) ;
• les éléments de contreventement sont fixés rigidement à leur base ;
• la rigidité des éléments de contreventement est raisonnablement constante sur toute leur hauteur
• la charge verticale totale augmente approximativement de la même quantité à chaque étage ;
𝑛𝑠 𝐸𝑐𝑑 𝐼𝑐
il faut vérifier : 𝐹𝑉,𝐸𝑑 ≤ 𝑘1 ∑
𝑛𝑠 +1.6 𝐿2
𝐹𝑉,𝐸𝑑 charge verticale totale (sur les éléments contreventés et sur les éléments de
contreventement)
𝑛𝑠 Nombre d’étages
𝐿 Hauteur totale du bâtiment au-dessus du niveau d’encastrement du moment
𝐸𝑐𝑑 Valeur de calcul du module d’élasticité du béton
𝐼𝑐 Moment d’inertie de l’élément de contreventement (béton non fissuré)
𝑘1 = 0.31 Valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française
Remarque: Lorsque l’on peut montrer que les éléments de contreventement sont non fissurés à l’ELU,
on peut prendre 𝑘1 = 𝑘2 = 0.62
III-Méthode de l’équilibre – Méthode des déformations internes
La méthode de l’équilibre ou méthode des déformations internes, appelée méthode générale, est basée
sur une analyse non linéaire, incluant :
• la non-linéarité géométrique (effets du second ordre) ;
• la non-linéarité des lois de comportement des matériaux (diagrammes 𝜎 − 𝜀).
65
Cours Béton Armé
1-Domaine d’application
Poteaux chargés de façon excentrée et d’élancement
géométrique élevé 𝜆 > 𝜆𝑙𝑖𝑚
Poteaux de section constante (béton et armatures).
La ligne moyenne est symétrique par rapport à la section
médiane.
Poteaux articulés à leurs deux extrémités ou en console (mâts)
Poteaux soumis à un effort normal constant
Poteaux soumis à un moment du premier ordre de signe
𝑙
constant dont la valeur maximale se produit dans la section à 0⁄2
du sommet
2-Hypothèses complémentaires
Hypothèses mécaniques:
Les sections droites restent planes.
Il n’y a pas de glissement relatif entre l’acier et le béton.
66
Cours Béton Armé
3-Excentricité externe
Pour un poteau encastré en pied et libre en tête (mât) :
Dans le repère 𝑂𝑥𝑦 lié à l’extrémité libre du poteau, la déformée a pour équation :
La courbure est donnée par la relation:
67
Cours Béton Armé
L’excentricité externe ou excentricité de l’effort normal dans la section la plus sollicitée (en pied de
poteau) vaut donc :
1
D’où sa représentation dans le repère (𝑒, 𝑟 ) :
4-Excentricité interne
Dans la section la plus sollicitée, tout état de déformation défini par sa courbure 1/𝑟 et une
déformation relative 𝜀 en un point particulier de la section, conduit aux équations de compatibilité et
d’équilibre (moments rapportés au centre de gravité 𝐺0 du béton seul) :
68
Cours Béton Armé
D’après les diagrammes contraintes-déformations de l’acier et du béton, les contraintes sont fonction
des déformations relatives, donc de la courbure 1/𝑟 d’après les relations de compatibilité. D’où, en
éliminant les contraintes, puis les déformations, on obtient une relation de la forme :
1
∅ (𝑁𝑖 , 𝑒𝑖𝑛𝑡 , ) = 0
𝑟
5-Étude de l’équilibre
Dans le plan (𝑒, 1/𝑟):
𝑙2 1
• la relation géométrique 𝑒𝑒𝑥𝑡 = 𝑒1 + 𝑒2 = 𝑒1 + 𝜋02 . 𝑟 est représentée par une droite ;
1
• la relation mécanique ∅ (𝑁𝑖 , 𝑒𝑖𝑛𝑡 , 𝑟 ) = 0 est représentée par un réseau de courbes correspondant
à 𝑁𝑖 = 𝐶𝑠𝑡𝑒.
D’où, ces deux types de courbes peuvent :
• n’avoir aucun point commun → il n’y a pas
d’équilibre possible ;
• avoir au moins un point commun → il y a une
position d’équilibre qui peut être stable ou
instable.
La charge critique de calcul 𝑁𝑢,𝑐 correspond à
celle des courbes qui est tangente à la droite
𝑒𝑒𝑥𝑡 = 𝑒1 + 𝑓 .
69
Cours Béton Armé
Il suffit de remarquer que si, en 𝐸1 , on écarte le poteau de sa position d’équilibre par augmentation
de la courbure 1/r :
𝑒𝑖𝑛𝑡 Croît plus vite que 𝑒𝑒𝑥𝑡 , d’où la réaction du poteau
à la déformation complémentaire tend à le ramener à la
position d’équilibre qui est par conséquent une position
d’équilibre stable. C’est l’inverse qui se produit au point
𝐸2 qui caractérise un équilibre instable.
6-Principe de la méthode
6.1-Méthode générale
Pour les poteaux dont la section a une forme quelconque, la stabilité est assurée, si l’on peut trouver
dans chaque section, compte tenu de la déformée que l’on s’est donnée, un état de déformation tel
que l’on ait simultanément :
avec :
𝑁𝑒𝑥𝑡 Effort normal dû aux actions appliquées à la structure,
1
𝑀𝑖 (𝜀; 𝑟 )
{ 1 Sollicitations internes, intégrales des contraintes développées par la déformation.
𝑁𝑖 (𝜀; 𝑟 )
6.2-Méthode simplifiée
Dans le cas des poteaux articulés aux deux
extrémités ou des mâts, l’étude de l’équilibre
consiste à rechercher un point situé à l’intérieur
de la zone colorée dans le plan (𝑒, 1/𝑟) pour la
section la plus sollicitée (à mi-hauteur du poteau
bi articulé ou à l’encastrement du mât), c’est-à-
dire, à vérifier simultanément :
Remarque
La méthode de l’équilibre présente des avantages et des inconvénients.
Avantages:
Elle est valable quelle que soit la forme de la section.
Elle ne nécessite pas l’utilisation de tables.
70
Cours Béton Armé
Inconvénients:
Le calcul est long car itératif, en particulier dans le cas où l’effort normal de calcul est proche de
l’effort normal critique (réduction de l’aire colorée sur le diagramme, d’où la courbure d’équilibre
est plus difficile à trouver. Il faut partir d’une valeur de 1/𝑟 fixée a priori et progresser avec un pas
de variation très faible).
7-Cas des sections rectangulaires à deux nappes d’armatures
1/ On se donne, dans la section la plus sollicitée, un diagramme de déformations défini par:
𝜀𝑐
𝑋𝑢 = 𝑑
𝜀𝑐 + 𝜀𝑠1
𝑋𝑢 −𝑑′
𝜀𝑠2 = 𝜀𝑐 → 𝜎𝑠2 par le diagramme de calcul des aciers
𝑋𝑢
𝑓𝑦𝑑
𝜀𝑠1 = 𝜀𝑦𝑑 = → 𝜎𝑠1 = 𝑓𝑦𝑑 que le diagramme contrainte-déformation des aciers soit à palier
𝐸𝑠
horizontal ou incliné.
3/ On en déduit la valeur de l’effort normal interne :
𝑁𝑖 = 𝐹𝑐 + 𝐹𝑠2 − 𝐹𝑠1 soit 𝑁𝑖 = 𝜓𝑏𝑤 𝑋𝑢 𝑓𝑐𝑑 + 𝐴𝑠2 𝜎𝑠2 − 𝐴𝑠1 𝑓𝑦𝑑
avec, compte tenu du fluage par le biais du coefficient 𝜑𝑒𝑓 :
où:
𝛾𝑐𝐸 = 1.2
71
Cours Béton Armé
6/ On calcule le moment 𝑀𝑖 des forces 𝐹𝑐 , 𝐹𝑠2 𝑒𝑡 𝐹𝑠1 , au centre de gravité du béton seul. D’où l’on
𝑀𝑖
obtient l’excentricité interne: 𝑒𝑖𝑛𝑡 = 𝑁𝑖
pour l’étape 4 :
S’il en est ainsi, l’équilibre du poteau est assuré. S’il n’en est pas ainsi ( 𝑒𝑖𝑛𝑡 < 𝑒𝑒𝑠𝑡 ) il faut explorer
1 1
d’autres couples (𝜀𝑐 ; 𝑟 ) ou (𝜀𝑠1 ; 𝑟 )
72
Cours Béton Armé
2-Rigidité nominale
La rigidité nominale 𝐸𝐼 d’un poteau ou d’un élément d’ossature est donnée par la formule:
𝐸𝐼 = 𝐾𝑐 𝐸𝑐𝑑 𝐼𝑐 + 𝐾𝑠 𝐸𝑠 𝐼𝑠
Avec
𝐸𝑐𝑚
𝐸𝑐𝑑 = Valeur de calcul du module de déformation du béton
𝛾𝑐𝐸
𝐼𝑐 Moment d’inertie de la section de béton,
𝐸𝑠 Valeur de calcul du module d’élasticité de l’acier,
𝐼𝑠 Moment d’inertie de la section des armatures par rapport au centre de gravité de la section de
béton seul,
𝐾𝑠 Coefficient tenant compte de la contribution des armatures défini ci-après,
𝐾𝑐 Coefficient tenant compte de la fissuration et du fluage défini ci-après.
𝐴
Cas où 0.002 ≤ 𝜌 = 𝐴𝑠 ≤ 0.01
𝑐
𝐾𝑠 = 1
1 2 𝑘 𝑘
𝐾𝑐 = 1+𝜑
𝑒𝑓
Avec
𝑓
𝑐𝑘
𝑘1 = √ 20 coefficient dépendant de la classe du béton
𝜆
𝑘2 = 𝑚𝑖𝑛 {𝑛 100 coefficient dépendant de l’effort normal et de l’élancement,
0.2
𝑁
𝑛 = 𝐴 𝑓𝐸𝑑
𝑐 𝑐𝑑
0.3𝑛
si 𝜆 est inconnu, on peut prendre 𝑘2 = 𝑚𝑖𝑛 {
0.2
𝐴
Cas où 𝜌 = 𝐴𝑠 ≥ 0.01
𝑐
73
Cours Béton Armé
Le moment de calcul total (premier et second ordre) proposé par l’EC 2 est pris égal à:
avec :
𝑀0𝐸𝑑 moment du premier ordre (à l’ELU) tenant compte des imperfections géométriques (dans
le cas où l’élément n’est pas soumis au même moment en tête et en pied, on peut prendre le moment
équivalent défini ci-après),
𝑁𝐸𝑑 effort normal agissant à l’ELU,
𝜋 2 𝐸𝐼
𝑁𝐵 = charge de flambement évaluée sur la base de la méthode de la rigidité nominale.
𝐿20
𝛽 coefficient relatif à la distribution des moments du premier et du second ordre :
Pour des poteaux isolés, de section constante et soumis à un effort normal constant sur leur hauteur,
𝜋2
l’allure de la déformée peut être assimilée à une sinusoïde et 𝛽 = où :
𝑐0
Remarque:
L’augmentation du moment du premier ordre n’a de sens que si :
Ce qui fournit une condition supplémentaire à vérifier pour l’application de la méthode des rigidités
Cas des poteaux isolés avec excentricités du premier ordre différentes aux deux extrémités
Pour des poteaux soumis à des moments du premier ordre différents à leurs extrémités,𝑀01 et 𝑀02 ,
on peut considérer un moment du premier ordre équivalent 𝑀0𝑒 constant défini par:
avec : 𝑀01 et 𝑀02 de même signe s’ils donnent des tractions du même côté de l’élément, de signe
opposé dans le cas contraire, |𝑀02 | ≥ |𝑀01 |
Remarque:
Dans ce cas, pour rester cohérent avec l’hypothèse sur le moment du premier ordre équivalent, on
peut prendre 𝑐0 = 8
74
Cours Béton Armé
3/ vérifier s’il est nécessaire de prendre en compte les effets du second ordre :
20𝐴𝐵𝐶
𝜆 < 𝜆𝑙𝑖𝑚 = élément isolé
√𝑛
𝑛𝑠 𝐸𝑐𝑑 𝐼𝑐
𝐹𝑉,𝐸𝑑 ≤ 𝑘1 𝑛 ∑ élément d’une structure
𝑠 +1.6 𝐿2
75
Cours Béton Armé
Cette méthode n’est à retenir que si l’Annexe nationale d’un pays l’autorise (ce qui est le cas de
l’Annexe nationale française).
2-Principe de la méthode
Le principe de la méthode consiste à ramener la vérification au flambement à un calcul à l’ELU de
résistance en se donnant la valeur de l’excentricité du second ordre 𝑒2 de façon forfaitaire.
2.1-Excentricité du second ordre
Pour le poteau de section constante encastré en pied et libre en tête (mât)
76
Cours Béton Armé
Cette courbure est d’autre part obtenue par la pente du diagramme des déformations qui vaut, dans le
cas d’une section symétrique armée symétriquement :
Soit en prenant 𝑑 = 0.9ℎ → ℎ = 1.1𝑑, lorsque la charge appliquée correspond à la charge critique
de calcul, il vient :
𝑁𝑏𝑎𝑙
𝑁𝑏𝑎𝑙 = 0.4𝐴𝑐 𝑓𝑐𝑑 → 𝑛𝑏𝑎𝑙 = = 0.4
𝐴𝑐 𝑓𝑐𝑑
77
Cours Béton Armé
avec :
𝐾𝑟 coefficient de correction dépendant de l’effort normal,
𝐾𝜑 coefficient de correction tenant compte du fluage,
1 𝜀
𝑦𝑑
= 0.45𝑑
𝑟0
𝑛𝑢 −𝑛
Le coefficient 𝐾𝑟 est donné par la relation 𝐾𝑟 = 𝑚𝑖𝑛 {𝑛−𝑛𝑏𝑎𝑙
1
𝑁𝑢𝑑 𝑁𝐸𝑑
𝑛𝑢 = 𝐴 = 1+𝜔 𝑛 = 𝐴 𝑛𝑏𝑎𝑙 = 0.4
𝑐 𝑓𝑐𝑑 𝑐 𝑓𝑐𝑑
1 + 𝛽𝜑𝑒𝑓
Le coefficient𝐾𝜑 est donné par la relation 𝐾𝜑 = 𝑚𝑎𝑥 {
1
𝑐𝑘 𝑓 𝜆
avec : 𝛽 = 0.35 + 200 − 100
3/ vérifier s’il est nécessaire de prendre en compte les effets du second ordre :
20𝐴𝐵𝐶
𝜆 < 𝜆𝑙𝑖𝑚 = élément isolé
√𝑁
𝑛𝑠 𝐸𝑐𝑑 𝐼𝑐
𝐹𝑉,𝐸𝑑 ≤ 𝑘1 𝑛 ∑ élément d’une structure
𝑠 +1.6 𝐿2
78
Cours Béton Armé
79
Cours Béton Armé
On pose :
𝐴𝑠1 Aire des armatures tendues,
𝐴𝑠2 Aire des armatures comprimées éventuelles,
80
Cours Béton Armé
𝑀𝐸𝑑 = ∑ 𝛾𝑖 𝑀𝑖
𝑖
𝑀𝑠𝑒𝑟 = ∑ 𝑀𝑖
𝑖
81
Cours Béton Armé
𝛼𝑒 est donc le rapport entre les deux module de Young entre l'acier, qui vaut 200000𝑀𝑃𝑎, et le béton
(qui dépend de fluage).
Or le béton est un matériau sensible au fluage, ce qui a pour conséquence de modifier
fondamentalement ses caractéristiques mécaniques en fonction de la durée d'application des charges.
Usuellement, ce fluage est pris en compte par la modification de module de Young du béton en
fonction de la durée d'application des charges. Cela conduit à des différentes valeurs pour le
coefficient d'équivalence 𝛼𝑒 (court terme, moyen terme, long terme). Pour éviter d'avoir à introduire
l'historique du chargement dans les calculs, l'EC2 ne considère qu'un seul coefficient d'équivalence
et pour tenir compte de la durée d'application des charges, on introduit le coefficient de fluage réduit
𝜑𝑒𝑓 qui permet de moduler l'impact des charges d'une durée courte (comme les charges
d'exploitation) par rapport aux charges permanentes.
Pour les charges essentiellement permanentes (tenant compte du fluage final 𝜑(∞; 𝑡0 )
→Combinaison quasi-permanente des actions
𝐸𝑠
𝛼𝑒 =
𝐸𝑐,𝑒𝑓𝑓
avec
𝐸𝑐𝑚
𝐸𝑐,𝑒𝑓𝑓 = 𝜑(∞; 𝑡0 ) = 𝜑0 = 𝜙𝑅𝐻 𝛽(𝑓𝑐𝑚 )𝛽(𝑡0 )
1 + 𝜑(∞; 𝑡0 )
Pour les charges de plus ou moins courte durée et à longue durée (avec un fluage réduit 𝜑𝑒𝑓 )
→Combinaison caractéristique des actions
𝐸𝑠
𝛼𝑒 =
𝐸𝑐,𝑒𝑓𝑓
𝐸
𝑐𝑚 𝑀𝐸𝑞𝑝
avec 𝐸𝑐,𝑒𝑓𝑓 = 1+𝜑 𝜑𝑒𝑓 = 𝜑(∞; 𝑡0 ) 𝑀
𝑒𝑓 𝐸𝑑,𝐸𝐿𝑆
82
Cours Béton Armé
83
Cours Béton Armé
On appelle :
𝐹
• coefficient de remplissage 𝜓, le rapport : 𝜓 = 𝐹 𝑐
𝑐0
84
Cours Béton Armé
D’où en posant :
il vient:
85
Cours Béton Armé
On démontre que, lorsque le pivot est A ou B, on peut substituer au diagramme parabole rectangle
un diagramme rectangulaire :
• de largeur égale à 𝑓𝑐𝑢 = 𝜂𝑓𝑐𝑑 ;
• de hauteur égale à 𝜆𝑥𝑢 depuis la fibre la plus comprimée;
𝜆
pour lequel on a : 𝜓 = 𝜆𝜂 et 𝛿𝐺 = 2
86
Cours Béton Armé
On obtient ainsi dans le cas du diagramme 𝜎 − 𝜀 à palier incliné (dans les cases comportant trois
valeurs, le chiffre du haut correspond aux aciers de classe de ductilité A, le chiffre intermédiaire à la
classe B et le chiffre inférieur à la classe C) :
D’où :
Remarque:
Lorsque 𝜀𝑠1 = ∞ (cas du diagramme 𝜎 − 𝜀 de l’acier à palier horizontal), le pivot A n'a pas de sens.
1.3-Calcul de 𝑨𝐬𝟏,𝐮 à l’ELU
87
Cours Béton Armé
Équations d’équilibre :
En posant :
on obtient:
88
Cours Béton Armé
Remarque:
Compte tenu de la forme des diagrammes 𝜎 − 𝜀 de l’acier, la section d’armatures obtenue à partir du
diagramme à palier incliné est plus faible que celle obtenue avec le diagramme à palier horizontal.
La notion de « moment limite ultime » rend inutile la comparaison 𝜀𝑠1 >< 𝜀𝑦𝑑 et conduit à prendre
:
𝑓𝑦𝑘
– pour le diagramme de calcul σ−ε à palier horizontal : 𝜎𝑠1 = 𝑓𝑦𝑑 = sans calcul de 𝜀𝑠1 ,
𝛾𝑠
89
Cours Béton Armé
Équations d’équilibre
En posant
Méthode de calcul
90
Cours Béton Armé
Mais, en pratique, la considération du « moment limite ultime » rend inutile le calcul de 𝐴s1,ser ,
comme on peut le voir ci-après.
3-Notion de moment limite
3.1 Cas où la contrainte de compression du béton est limitée 𝝈𝒄 < 𝝈
̅ 𝒄 = 𝒌𝟏 𝒇𝒄𝒌
𝐴s1,ser
En principe, il faudrait retenir : 𝐴s1 = max {
𝐴s1,u
Mais, en pratique, les calculs montrent que l’on a 𝐴s1,u ≥ 𝐴s1,ser tant que le moment agissant ultime
reste inférieur à une certaine limite 𝑀𝑙𝑢 , obtenue pour 𝐴s1,u = 𝐴s1,ser et qui dépend de :
𝑓𝑐𝑘
𝑓𝑦𝑘
la classe de ductilité de l’acier (dans le cas du diagramme σ−ε à palier incliné),
𝑀
𝛾 = 𝑀 𝐸𝑑
𝑠𝑒𝑟
𝐸𝑐𝑚
𝛼𝑒 = 𝐸
𝑐,𝑒𝑓𝑓
La figure ci-dessous donne une représentation graphique des résultats des calculs (cas d’un béton
𝐶25/30 et d’aciers 𝑆500 𝐴 avec 𝛼𝑒 = 15)
91
Cours Béton Armé
92
Cours Béton Armé
Si 𝑓𝑐𝑘 > 50𝑀𝑃𝑎, il faut utiliser les valeurs tirées des tableaux de l’annexe 1.
La valeur de 𝜇𝑙𝑢 (𝛼𝑒 = 15) étant tirée des tableaux ci-dessous:
Les cases grisées du tableau ci-dessus (avec ou sans indication de valeur) correspondent aux cas
où 𝜇𝑙𝑢 > 𝜇𝑙𝑠 . Pour ces cas, il convient donc de prendre 𝜇𝑙𝑢 = 𝜇𝑙𝑠
3.2 Cas où la contrainte de compression du béton n’est pas limitée
Pour utiliser au mieux les aciers tendus à l’ELU, on limite la valeur du moment réduit à la valeur
pour laquelle l’allongement de l’acier tendu atteint (dans le cas des diagrammes bilinéaires de l’acier
𝑓𝑦𝑑
visés par les Règles EC 2) 𝜀𝑦𝑑 = , car pour 𝜀𝑠1 < 𝜀𝑦𝑑 , on aurait 𝜎𝑠1 < 𝑓𝑦𝑑 et l’acier tendu serait
𝐸𝑠
mal utilisé à l’ELU.
93
Cours Béton Armé
3.3- Conclusion
1-Si 𝜇𝑐𝑢 ≤ 𝜇𝑙𝑢 , on a 𝐴s1 = 𝐴s1,u calculé à l’état limite ultime avec :
• pour le diagramme de calcul σ−ε à palier horizontal 𝜎𝑠1 = 𝑓𝑦𝑑 : (le calcul de𝜀𝑠1 étant alors inutile) ;
𝑓𝑦𝑘 (𝑘−1)(𝜀𝑠 −𝜀𝑠𝑜 )
• pour le diagramme de calcul σ−ε à palier incliné : 𝜎𝑠1 = (1 + (𝜀𝑢𝑘 −𝜀𝑠𝑜 )
ϒ𝑠
1.1-Hypothèses
On considère la section comme résultant de la superposition de deux sections fictives ①et②:
1/ une section rectangulaire ① :
• de mêmes dimensions que la section réelle ;
• sans aciers comprimés ;
• dont l’armature tendue est constituée par une fraction 𝐴1 de la section totale 𝐴s1 ;
• qui équilibre une fraction 𝑀1 du moment total (𝑀𝐸𝑑 ou 𝑀𝑠𝑒𝑟 selon l’état limite considéré) ;
2/ une section sans béton ②:
• de hauteur d – d’ ; •
• de largeur nulle ; •
• dont la membrure comprimée est constituée par la section 𝐴s2 d’aciers comprimés ;
• dont l’armature tendue est constituée par la fraction 𝐴2 = 𝐴s1 − 𝐴1 de la section totale 𝐴s1 ;
94
Cours Béton Armé
• qui équilibre une fraction 𝑀2 = 𝑀 − 𝑀1 du moment total (𝑀𝐸𝑑 ou 𝑀𝑠𝑒𝑟 selon l’état limite considéré)
Il existe théoriquement une infinité de solutions, c’est-à-dire un nombre infini de couples 𝐴s1 et
𝐴s2 permettant d’équilibrer le moment appliqué ( 𝐴s2 = 4é𝑚𝑒 inconnue pour les trois équations
d'équilibre).
Toutefois, un certain nombre de ces solutions ne peuvent être retenues :
• soit parce qu’elles ne sont pas économiques ;
• soit parce qu’elles ne permettent pas de satisfaire la condition 𝜎𝑐 < 𝜎̅𝑐 en service.
Dans ce qui suit, nous adopterons une méthode simplifiée consistant à se fixer a priori le moment que
l’on veut faire équilibrer par la section rectangulaire sans aciers comprimés de la décomposition en
deux sections fictives.
1.2 Remarques préliminaires importantes
𝑀𝑙𝑢
1/ Lorsqu’à l’ELU 𝑀𝐸𝑑 = 𝑀𝑙𝑢 , (et donc, à l’ELS 𝑀𝑠𝑒𝑟 = 𝑀𝑙𝑠𝑒𝑟 = ), la section d’acier tendu
𝛾
nécessaire à l’équilibre de la section ① peut, indifféremment, être calculée par l’une ou l’autre des
deux formules :
Avec
𝛼𝐼𝐼 pouvant être lui-même obtenu par résolution de l’équation du second degré :
𝑀𝑙𝑢
2/ Lorsqu’à l’ELU 𝑀𝐸𝑑 > 𝑀𝑙𝑢 , (et donc, à l’ELS 𝑀𝑠𝑒𝑟 > 𝑀𝑙𝑠𝑒𝑟 = ), la section rectangulaire ①,
𝛾
sans aciers comprimés, ne peut équilibrer au plus que 𝑀𝑙𝑢 (ou, ce qui revient au même, au plus que
𝑀𝑙𝑠𝑒𝑟 ) et la section 𝐴1 d’aciers tendus nécessaire à son équilibre est donnée soit par la relation :
95
Cours Béton Armé
La section d’aciers comprimés est alors déterminée pour équilibrer l’excédent de moment et donc
soit 𝑀𝐸𝑑 − 𝑀𝑙𝑢 , soit 𝑀𝑠𝑒𝑟 − 𝑀𝑙𝑠𝑒𝑟 .
Comme pour la section ① la situation est « figée », puisque :
• à l’ELU, 𝛼𝐼 constant et 𝜀𝑐 = 𝜀𝑐𝑢2 𝑜𝑢 𝜀𝑐𝑢3 suivant le diagramme 𝜎 − 𝜀 du béton utilisé (=
3,5/1 000 pour 𝑓𝑐𝑘 ≤ 50𝑀𝑃𝑎) conduisent à un diagramme de déformations invariable,
• à l’ELS, 𝛼𝐼𝐼 constante et la contrainte maximale du béton plafonnée à 𝜎̅𝑐 = 𝑘1 𝑓𝑐𝑘 conduisent à un
diagramme des contraintes invariable,
dans un cas comme dans l’autre, la contrainte des aciers comprimés est invariable, et la section
𝐴S2 nécessaire pour ces aciers est donc proportionnelle à 𝑀𝐸𝑑 − 𝑀𝑙𝑢 (ou, ce qui est équivalent,
à 𝑀𝑠𝑒𝑟 − 𝑀𝑙𝑠𝑒𝑟 ). Il en est de même pour la section d’aciers tendus qui lui fait équilibre dans la section
fictive ②.
3/ Les développements ci-après sont conduits avec le diagramme parabole-rectangle, c’est-à-dire
pour un raccourcissement maximal du béton limité à 𝜀𝑐 = 𝜀𝑐𝑢2 . Si l’on désire utiliser un autre
diagramme contrainte-déformations simplifié, il suffit de remplacer 𝜀𝑐𝑢2 par𝜀𝑐𝑢3 dans les formules
qui suivent.
1.3 Calcul des aciers comprimés
On ignore a priori si la section cherchée résulte d’un calcul à l’ELU ou d’un calcul à l’ELS.
a) Dimensionnement à l’ELU
Compte tenu de la remarque 2 ci-devant, la section 𝐴𝑠2,𝑢 nécessaire doit être telle que :
𝐴𝑠2,𝑢 𝜎𝑠2,𝑢 (𝑑 − 𝑑 ′ ) = 𝑀𝐸𝑑 − 𝑀𝑙𝑢
avec 𝜎𝑠2,𝑢 contrainte des aciers comprimés à l’ELU, déterminée par le diagramme de calcul des
aciers, à partir de leur raccourcissement 𝜀𝑠2,𝑢 :
Quels que soient 𝑓𝑐𝑘 , 𝑓𝑦𝑘 , 𝛾 et 𝛼𝑒 ≥ 15, on a toujours 𝜎𝑠2,𝑢 ≥ 𝑓𝑦𝑑 ( 𝜎𝑠2,𝑢 = 𝑓𝑦𝑑 pour le diagramme
𝜎 − 𝜀 à palier horizontal) lorsque , ce qui est généralement le cas.
b) Dimensionnement à l’ELS
Compte tenu de la remarque 2 ci-devant, la section 𝐴𝑠2,𝑠𝑒𝑟 nécessaire doit être telle que :
𝐴𝑠2,𝑠𝑒𝑟 𝜎𝑠2,𝑠𝑒𝑟 (𝑑 − 𝑑′ ) = 𝑀𝑠𝑒𝑟 − 𝑀𝑙𝑠𝑒𝑟
avec 𝜎𝑠2,𝑠𝑒𝑟 contrainte des aciers comprimés à l’ELS, déterminée par le diagramme « figé » des
contraintes.
96
Cours Béton Armé
Pour éviter le double calcul de 𝐴𝑠2,𝑢 et 𝐴𝑠2,𝑠𝑒𝑟 , et il ne subsiste plus qu’une valeur unique :
𝜎𝑠2,𝑢
𝜎𝑠2,𝑒 = 𝑀𝑖𝑛 { 𝛾 𝜎
𝑠2,𝑠𝑒𝑟
La valeur approchée 𝜎𝑠2,𝑒 évite tout calcul fastidieux de 𝛼𝐼𝐼 puis de 𝛾 𝜎𝑠2,𝑠𝑒𝑟 .
La formule approchée pour les cas courants (aciers 𝑆 500 et 𝑓𝑐𝑘 ≤ 35𝑀𝑃𝑎 ) :
1-diagramme σ−ε à palier incliné :
La section d’aciers tendus à retenir, 𝐴𝑠1 = 𝐴1 + 𝐴2 , est donc égale à la plus grande des deux sections
𝐴𝑠1,𝑢 et 𝐴𝑠1,𝑠𝑒𝑟 déduites des équations d’équilibre des forces
soit respectivement :
97
Cours Béton Armé
Or
Donc
D’où, en posant :
98
Cours Béton Armé
avec 𝜎𝑠2,𝑢 contrainte des aciers comprimés à l’ELU, déterminée par le diagramme de calcul des
aciers, à partir de leur raccourcissement 𝜀𝑠2,𝑢 :
Quels que soient 𝑓𝑐𝑘 ≤ 70𝑀𝑃𝑎, 𝑓𝑦𝑘 , 𝛾 et 𝛼𝑒 , on a toujours 𝜎𝑠2,𝑢 ≥ 𝑓𝑦𝑑 ( 𝜎𝑠2,𝑢 = 𝑓𝑦𝑑 pour le
diagramme 𝜎 − 𝜀 à palier horizontal) lorsque , ce qui est généralement le cas.
2.2-Calcul des aciers tendus
L’équilibre des forces de la section ② exige de prévoir une section d’aciers tendus 𝐴2 telle que :
Soit
avec 𝜎𝑠1 = 𝑓𝑦𝑑 puisque 𝑀𝑙𝑢 = 𝑀𝑙𝑠 lorsque la contrainte de compression du béton n’est pas limitée.*
99
Cours Béton Armé
Moment résistant béton = moment pour lequel on atteint l’état limite de service par compression du
béton (𝜎𝑐 = 𝜎̅𝑐 ) ) lorsque la contrainte de l’acier tendu est invariable et égale à sa valeur à l’état limite
d’ouverture des fissures 𝜎̅𝑠 .
On a donc:
100
Cours Béton Armé
On en déduit :
En pratique, on utilise une valeur approchée par défaut de qui conduit à une section 𝐴𝑠1,𝑠𝑒𝑟 par léger
excès :
101
Cours Béton Armé
D’où au total:
4-Conclusion
Un niveau de fissuration inacceptable est évité si 𝐴𝑠1,𝑠𝑒𝑟 , étant la section calculée, la section
d’armatures longitudinales tendues est obtenue comme suit :
102
Cours Béton Armé
Dans le cas d’une section soumise à un moment positif, comme la table est le plus souvent
surabondante vis-à-vis de la compression, on n’a généralement nul besoin d’aciers comprimés. Nous
ne nous intéresserons donc qu’aux sections en T sans aciers comprimés.
2-Largeur de table à prendre en compte
Voir chapitre 6: Analyse structurale (I-4)
3-Dimensionnement à l’ELU
3.1-Moment de référence 𝑴𝑻𝒖
Ce moment est un moment-frontière qui sépare les cas où la zone comprimée de la section a une
forme rectangulaire de largeur égale à celle de la table, de ceux où la zone comprimée a une forme
de T.
Moment équilibré par la seule table uniformément comprimée sur toute sa hauteur sous 𝑓𝑐𝑢 :
103
Cours Béton Armé
104
Cours Béton Armé
Total :
4-Dimensionnement à l’ELS
4.1-Moment de référence 𝑴𝑻𝒔𝒆𝒓
Ce moment est un moment-frontière qui sépare les cas où la zone comprimée de la section a une
forme rectangulaire de largeur égale à celle de la table, de ceux où la zone comprimée a une forme
de T.
Moment équilibré par la seule table entièrement comprimée pour atteindre 𝜎𝑠 = 𝜎̅𝑠 dans les aciers
tendus :
Cette valeur est environ dix à quinze fois plus faible que 𝑀𝑇𝑢 , avec 𝑀𝐸𝑑 = 𝛾𝑀𝑠𝑒𝑟 ≤ 1.5𝑀𝑠𝑒𝑟 . On a
donc, le plus souvent 𝑀𝑠𝑒𝑟 > 𝑀𝑇𝑠𝑒𝑟 .
105
Cours Béton Armé
4.2-Calcul de 𝑨𝒔𝟏,𝒔𝒆𝒓,
Cas où 𝑴𝒔𝒆𝒓 ≤ 𝑴𝑻𝒔𝒆𝒓
La zone comprimée a une forme rectangulaire de largeur 𝑏𝑒𝑓𝑓 .
Considérer la section rectangulaire de largeur𝑏𝑒𝑓𝑓 , mais prendre ici comme valeur approchée de 𝑧𝑐
conduisant à une section d’armatures par léger excès
ℎ𝑓
𝑧𝑐 = 𝑑 − 3
𝑀𝑠𝑒𝑟
𝐴𝑠1,𝑠𝑒𝑟 =
𝑧𝑐 𝜎̅𝑠
Cas où 𝑴𝒔𝒆𝒓 > 𝑴𝑻𝒔𝒆𝒓
La table est insuffisante pour équilibrer seule 𝑀𝑠𝑒𝑟 . Une partie de la nervure est comprimée. Le calcul
exact exige des itérations (équilibre du moment de service à partir d’un diagramme des contraintes
̅̅̅
𝜎 ℎ𝑓
défini par 𝜎̅𝑠 pour les aciers tendus et compris entre 𝛼𝑠 𝑑−ℎ et 𝜎̅𝑐 pour le béton le plus comprimé). Le
𝑒 𝑓
bras de levier est donné par des expressions approchées :
Avec:
106
Cours Béton Armé
107
Cours Béton Armé
Contraintes :
Contraintes :
Contraintes: comme indiqué dans la partie IX-2-2.1.
3-Contraintes dans la section fissurée
3.1-Position de l’axe neutre
Considérons une section rectangulaire 𝑏𝑤 𝑑:
108
Cours Béton Armé
soit :
109
Cours Béton Armé
110
Cours Béton Armé
111
Cours Béton Armé
𝐸 = module d'Young
𝐼𝑖 = moment d'inertie constante de la travée 𝑖
𝐼𝑖(𝑥) = moment d'inertie variable de la travée 𝑖
𝐿 = portée identique pour toutes les travées
𝐿𝑖 = portée de la travée 𝑖
𝑀𝑖 = moment sur l'appui 𝑖
𝑝𝑖 = charge répartie uniforme sur la totalité de la travée 𝑖
𝑖 (𝑥) = moment de la travée i rendue isostatique sous le même chargement
𝑑 = rotation à droite de l'appui i de la travée 𝑖 + 1 rendue isostatique sous le même chargement
𝑔 = rotation à gauche de l'appui 𝑖 de la travée 𝑖 rendue isostatique sous le même chargement
III–Application aux poutres selon l'EC2
1–Cas de charges à prendre compte :
Les cas de charges à considérer doivent permettre de déterminer les valeurs maximales des moments
en travée et sur appuis. Le chargement des travées dépend également de la nature des charges.
Charges permanentes :
Toutes les travées sont chargées.
Charges d’exploitation :
Pour les bâtiments, on peut limiter les combinaisons aux 3 cas suivants pour les charges variables :
- les travées paires chargées (a) → Moment maximal en travées impaires
112
Cours Béton Armé
113
Cours Béton Armé
(Cas de charge symétrique pour obtenir le moment maximal sur la travée de droite).
Le moment maximal sur appui central est donné par le chargement
à l’ELU L’utilisation de l’enveloppe des sollicitations engendrées par ces différents chargements
𝑀1 +𝑀2
donne donc une sécurité vis-à-vis de la vérification de l’équation : 𝑀0.5 = 𝑀0 + 2
114
Cours Béton Armé
Remarque:
La nouvelle distribution des moments continus doit équilibrer les charges appliquées. Cela signifie
qu'une diminution des moments sur appuis provoque une augmentation des moments en travées. C'est
donc pourquoi, la redistribution ne doit pas être appliquée sur les cas de chargement conduisant aux
moments maximaux dans les travées, sous peine d'augmenter encore ce moment maximal. Ainsi nous
ne réaliserons pas de redistribution pour les cas (a) et (b).
La redistribution peut s'effectuer sur les cas (c), (d) ou (e). Cependant, il faut prendre garde à ce que
cette nouvelle redistribution n'aboutisse pas à un moment maximal dans les travées (dépassant le
moment maximal obtenu avec le cas a et b). Si tel est les cas, la redistribution sera alors partielle et
limitée afin d'obtenir le même moment maximal en travée que dans le cas a ou b.
V-Méthode de calcul avec une analyse plastique
1-Introduction
Les méthodes d'analyse plastique de l'EC2 ne peuvent être utilisées qu'à l'ELU. Le concepteur doit
s'assurer que la ductilité des sections critiques est suffisante pour la formation des mécanismes
(rotules plastiques). Deux approches sont possibles pour l'analyse limite:
La méthode statique (borne inférieure de la plasticité)
115
Cours Béton Armé
• seuls les aciers à haute ou très haute ductilité (classes B ou C) sont utilisés (vérification de la
capacité de rotation non nécessaire) ;
𝑀𝑎
• les moments sur appuis intermédiaires et en travée doivent vérifier 0.5 ≤ ≤2
𝑀𝑡
avec : 𝜆 = élancement vis-à-vis de l’effort tranchant (c’est-à-dire distance entre le point de moment
nul et le point de moment maximal après redistribution rapportée à la hauteur utile d)
𝜆
𝑘𝜆 = √3 coefficient multiplicateur à prendre en compte lorsque 𝜆 ≠ 3,
ℎ = hauteur de l’élément,
𝜃𝑝𝑙,𝑑 rotation plastique admissible tirée du tableau ci-dessous (valeur recommandée et à utiliser pour
l’Annexe nationale française.
Remarque: Par simplification, on peut prendre pour les valeurs concomitantes de 𝑀𝑠𝑑 et de 𝑉𝑠𝑑 :
𝑀𝑠𝑑
𝜆=
𝑑. 𝑉𝑠𝑑
116
Cours Béton Armé
Les appuis intermédiaires sont remplacés tour à tour par une rotule plastique. De plus, le moment
maximal dans les travées considérées conduisant aussi à l'apparition d'une rotule plastique.
𝜕2 𝑀(𝑥)
La méthode est basée sur l'hypothèse liée à la condition d'équilibre que = −𝑝𝐸𝐿𝑈 avec 𝑝𝐸𝐿𝑈
𝜕𝑥 2
la charge uniformément répartie sur les travées calculée à l'ELU. Cette condition d'équilibre entraine
nécessairement que le diagramme des moments fléchissant soit une parabole du deuxième degré
𝑀(𝑥) = 𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐 (𝑥 étant ici la position du moment dans la section de la poutre considérée).
Les conditions limites exigent en plus que les moments sur appuis d'extrémité soient nuls. Soit 𝑘 un
coefficient permettant de définir la position de la rotule plastique. Nous avons alors 4 inconnues
(𝑎, 𝑏, 𝑐 𝑒𝑡 𝑘) qui nécessitent 4 équations.
Toutes les travées sont considérées chargées identiquement par 𝑔 et 𝑞 (1 seul cas de charge). La
pondération à appliquer est celle des ELU (𝑝𝐸𝐿𝑈 = 1.35𝑔 + 1.5𝑞).
Les 4 équations utilisables pour déterminer les 4 inconnues, dans la travée 𝑖 considérée, sont:
Les 2 conditions limites des moments d'extrémité de la travée.
La valeur du moment maximal obtenu en 𝑥 = 𝑘𝐿𝑖 tel que 𝑀(𝑘𝐿𝑖 ) = 𝑀𝑝𝑙 , et qui conduira à la
présence d'une rotule plastique (moment plastique limite).
La valeur de l'effort tranchant qui s'annule au droit du moment maximal plastique en travée.
La résolution de ces équations permet de déterminer la valeur du moment plastique limite qui créera
les rotules plastiques.
VI-Méthode de Caquot
1-Introduction
Cette méthode repose sur la méthode des 3 moments qu'elle simplifie et corrige pour tenir compte du
phénomène d'amortissement du béton armé
Le calcul s'effectue en négligeant:
117
Cours Béton Armé
Pour des charges ponctuelles, les moments sur appui intermédiaire sont donnés par :
2 2
𝑘𝑤 (𝑎𝑤 )𝑃𝑤 𝐿′ 𝑤 +𝑘𝑒 (𝑎𝑒 )𝑃𝑒 𝐿′ 𝑒
𝑀𝑎 = − (𝐿′𝑒 +𝐿′𝑤 )
118
Cours Béton Armé
L’évolution des coefficients 𝑘(𝑎) fonction de 𝑎 est définie dans l’annexe E.2 du BAEL.
4-Calcul des moments en travées
Pour les calculs des moments en travée 𝑀𝑡 , on utilise la longueur des portées réelles 𝑙 (et non plus 𝑙 ′ ),
L’évolution du moment en travée 𝑀𝑡 (𝑥), pour un cas de charge, est donnée par :
𝑥 𝑥
𝑀𝑡 (𝑥) = 𝑀0 (𝑥) + 𝑀𝑤 (1 − ) + 𝑀𝑒
𝑙 𝑙
Avec
𝑀0 (𝑥) : Moment isostatique de référence correspondant au cas de charge étudié.
𝑀𝑤 : Moment sur appuis gauche de la travée.
𝑀𝑒 : Moment sur appuis droite de la travée.
Remarque
Si l'une des (ou plus) de ces conditions n'est (sont) pas vérifiée(s):
Les moments d’inertie des sections transversales sont identiques le long de la poutre.
Les portées successives sont dans un rapport compris entre 0,8 et 1,25 (25%).
La fissuration est peu préjudiciable au sens de BAEL
On peut utiliser la méthode de Caquot minorée pour laquelle, le calcul des moments sur appui dus
aux charges permanentes se fait avec 𝑔′ = 2/3𝑔 (et uniquement le calcul des moments sur appuis,
on reprend la totalité de g ensuite pour le calcul des moments en travée).
VII-Tracé de l'épure d'arrêt de barre
1-Décalage de la courbe enveloppe des moments
On procède tout d'abord à un décalage de 𝛼𝐿 vers l'extérieur de la courbe enveloppe des moments
fléchissant sollicitants.
(cot 𝜃−cot 𝛼)
𝛼𝐿 = 𝑧 pour les éléments avec armatures d'effort tranchant (comme les poutres). Le
2
sens de cot 𝜃 𝑒𝑡 cot 𝛼 est donné dans le chapitre 15. Précisons ici que 𝜃 est l'angle des bielles de
compression du béton (souvent 45°) et que 𝛼 est l'angle des cadres ( 𝛼 = 90° dans le cas des
armatures transversales droites).
𝛼𝐿 = 𝑧 pour les éléments sans armatures de l'effort tranchant (dalle).
119
Cours Béton Armé
𝑀𝑅𝑑 (𝐴𝑠𝑤 + 𝐴𝑠𝑏 ) est le moment résistant des 2 lits d'armatures (𝐴𝑠𝑤 + 𝐴𝑠𝑏 )
𝑙𝑏𝑑 est la longueur d'ancrage des armatures. La longueur 𝑙𝑏𝑑 est la distance nécessaire entre
l'extrémité de la barre et le début de la section d'armature capable de travailler avec la valeur du
moment résistant calculée.
120
Cours Béton Armé
121
Cours Béton Armé
I-Introduction
La fissuration doit être limitée de façon à :
• ne pas porter préjudice au bon fonctionnement de la structure ;
• ne pas rendre son aspect inacceptable.
La fissuration est normale pour les ouvrages en béton armé soumis :
• à la flexion ;
• à l’effort tranchant ;
• à la torsion ;
• ou à la traction ;
• sous l’action d’un chargement direct ou de déformations gênées ou imposées.
Les fissures peuvent également avoir d'autres causes telles que le retrait plastique ou des réactions
chimiques expansives internes au béton.
On peut admettre les fissures sans même tenter de contrôler leur largeur ou de les éviter en prenant
des mesures (création de joints) pourvu qu’elles ne soient pas préjudiciables au bon fonctionnement
de la structure.
Il convient d’établir, en accord avec le client, des limites appropriées tenant compte :
• de la nature de la structure ;
• de sa destination finale ;
• du coût de la limitation de la fissuration.
II-Exigences
En l’absence d’exigences spécifiques, il faut vérifier :
𝑤𝑘 ≤ 𝑤𝑚𝑎𝑥
avec :
𝑤𝑘 = ouverture calculée des fissures,
𝑤𝑚𝑎𝑥 = valeur limite de l’ouverture calculée des fissures.
À défaut de valeurs données par l’Annexe nationale, les valeurs recommandées pour sont les
suivantes:
122
Cours Béton Armé
1-Cas général
𝐴𝑐𝑡
𝐴𝑠,𝑚𝑖𝑛 = 𝑘𝑐 𝑘𝑓𝑐𝑡;𝑒𝑓𝑓
𝜎𝑠
𝐴𝑠,𝑚𝑖𝑛 = section minimale d’armatures dans la zone tendue,
𝐴𝑐𝑡 = aire de la zone de béton tendu avant la formation
de la première fissure (section homogène non fissurée
avec 𝜎𝑐𝑡 = 𝑓𝑐𝑡;𝑒𝑓𝑓 )
𝜎𝑠 = 𝑓𝑦𝑘 ou valeur inférieure si l’on veut maîtriser la
fissuration sans calcul direct, calculée après formation
de la première fissure dans la section homogène
fissurée; l’Annexe nationale française préconise 𝜎𝑠 = 𝑓𝑦𝑘
𝑓𝑐𝑡;𝑒𝑓𝑓 = 𝑓𝑐𝑡𝑚 ou 𝑓𝑐𝑡𝑚 (𝑡) à l’âge où se produit la première fissure,
𝑓 (𝑡)
𝑓𝑐𝑡;𝑒𝑓𝑓 = 𝑚𝑎𝑥 { 𝑐𝑡𝑚 à l’âge où se produit la première fissure pour les ponts.
2.9 𝑀𝑃𝑎
123
Cours Béton Armé
k = coefficient prenant en compte l’effet des contraintes non uniformes auto équilibrées conduisant
à une réduction des efforts dus aux déformations gênées :
𝑁𝐸𝑑
𝜎𝑐 = Contrainte moyenne du béton régnant dans la partie de section considérée
𝑏ℎ
𝑁𝐸𝑑 Effort normal, à l’ELS dans la partie de section considérée (membrures, âmes des sections en T
et des caissons)
ℎ
ℎ∗ = 𝑚𝑖𝑛 {
1.00𝑚
1.5 𝑠𝑖 𝑁𝐸𝑑 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛
𝑘1 = 𝑚𝑖𝑛 { 2ℎ∗
𝑠𝑖 𝑁𝐸𝑑 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
3ℎ
𝐹𝑐𝑟 valeur absolue de l’effort de traction dans la membrure juste avant la fissuration résultant du
moment de fissuration calculé avec 𝑓𝑐𝑡;𝑒𝑓𝑓 .
2-Cas des sections rectangulaires
Flexion simple :
124
Cours Béton Armé
Remarque: Cette section minimale est inférieure à celle exigée au titre des dispositions constructives
pour les poutres.
Traction simple :
Remarque: La prise en compte des aciers tendus préexistants dans le calcul des caractéristiques
géométriques des sections droites non fissurées conduit à augmenter la profondeur 𝑥 de l’axe neutre
et corrélativement à diminuer l’aire de la zone tendue, donc aussi la section minimale
d’armatures 𝐴𝑠,𝑚𝑖𝑛 .
125
Cours Béton Armé
Avec:
𝜀𝑠1 < 𝜀𝑠𝑚 < 𝜀𝑠2
𝛥𝜀𝑠 contribution du béton tendu entre les fissures.
La représentation graphique de l’état de déformation, dans le repère(𝜎𝑠 ; 𝜀𝑠 ) est donc le suivant :
• tant que le tirant n’est pas fissuré (état I avec 𝜎𝑠 ≤ 𝜎𝑠𝑟 ), le point représentatif décrit la droite
𝜀𝑠1 passant par l’origine ;
• lorsque le tirant est entièrement fissuré (état II nu, fissuration complète), le point représentatif
décrit la droite 𝜀𝑠2 de pente 𝐸𝑠 passant par l’origine ;
• entre ces deux états, le point représentatif décrit une courbe admettant pour asymptote la droite
𝜀𝑠2 de pente 𝐸𝑠 passant par l’origine.
126
Cours Béton Armé
Dans l’état intermédiaire entre les états I et II nu, la contrainte dans les armatures vaut 𝜎𝑠2 et la
déformation relative 𝜀𝑠𝑚 = 𝜀𝑠2 − 𝛥𝜀𝑠 . Le point représentatif de la déformation des armatures est
décalé vers l’origine de 𝛥𝜀𝑠 sur l’horizontale d’ordonnée 𝜎𝑠2 par rapport à la droite de Hooke.
On peut admettre (simplification plausible) que pour 𝜎𝑠 > 𝜎𝑠𝑟 (ou 𝐹 > 𝐹𝑟 ) la courbe représentant la
variation de 𝜀𝑠𝑚 en fonction de 𝜎𝑠2 est un arc d’hyperbole asymptote à la droite représentant la
variation de 𝜎𝑠2 pour l’acier nu.
𝜎𝑠𝑟
Cet arc d’hyperbole est défini par : 𝛥𝜀𝑠 = 𝛥𝜀𝑠𝑚𝑎𝑥 𝜎𝑠2
(il suffit de remarquer que : 𝜎𝑠2 = 𝜎𝑠𝑟 → 𝛥𝜀𝑠 = 𝛥𝜀𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑒𝑡 lim 𝛥𝜀𝑠 = 0)
𝜎𝑠2 →∞
On en déduit :
127
Cours Béton Armé
𝜎
En posant : 𝜉 = 1 − ( 𝜎𝑠𝑟 )2 l’expression précédente s’écrit :
𝑠2
il vient :
𝜌𝑝,𝑒𝑓𝑓 𝜎𝑠𝑟 = (1 + 𝛼𝑒 𝜌𝑝,𝑒𝑓𝑓 )𝑓𝑐𝑡𝑚
d’où :
𝑓
𝜎𝑠𝑟 = 𝜌 𝑐𝑡𝑚 (1 + 𝛼𝑒 𝜌𝑝,𝑒𝑓𝑓 )
𝑝,𝑒𝑓𝑓
Pour déterminer la différence (𝜀𝑠𝑚 − 𝜀𝑐𝑚 )à utiliser pour le calcul de l’ouverture des fissures, en ne
prenant pas en compte le coefficient 𝜉 et en considérant que l’allongement unitaire moyen du béton
est proportionnel à 𝜀𝑠𝑟 = 𝜀𝑠2𝑟 , l’EC2 donne la formule :
avec :
𝑘𝑡 = coefficient empirique permettant une évaluation de la déformation moyenne sur la distance
maximale entre fissures en fonction de la durée du chargement.
D’où :
128
Cours Béton Armé
129
Cours Béton Armé
L’Annexe nationale française stipule que cette valeur n’est à retenir que si elle est supérieure à celle
obtenue par la formule:
∅
𝑠𝑟,max = 𝑘3 𝑐 + 𝑘1 𝑘2 𝑘4 (mm)
𝜌𝑝,𝑒𝑓𝑓
1.3(ℎ − 𝑥)
𝑠𝑟,max = 𝑚𝑎𝑥 { ∅
𝑘3 𝑐 + 𝑘1 𝑘2 𝑘4
𝜌𝑝,𝑒𝑓𝑓
3-Ouverture calculée des fissures
L’ouverture calculée des fissures (différente de l’ouverture réelle des fissures) est obtenue par la
formule:
𝑤𝑘 = 𝑠𝑟,𝑚𝑎𝑥 (𝜀𝑠𝑚 − 𝜀𝑐𝑚 )
Avec:
𝑤𝑘 =ouverture calculée des fissures,
𝑠𝑟,𝑚𝑎𝑥 = espacement maximal des fissures calculé au ci-dessus,
𝜀𝑐𝑚 = allongement unitaire moyen du béton sur cette même distance,
𝜀𝑠𝑚 = déformation moyenne de l’armature de béton armé sous la combinaison de charges
considérée, incluant l’effet des déformations imposées et en tenant compte de la participation du
béton tendu.
où :
𝜎𝑠 = contrainte dans les armatures de béton armé tendues, en supposant la section fissurée
𝐴𝑠 −𝜉𝑖2 𝐴′𝑝 𝐴𝑠
𝜌𝑝,𝑒𝑓𝑓 = =𝐴 en béton armé 𝐴′𝑝 = 0
𝐴𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝑐,𝑒𝑓𝑓
130
Cours Béton Armé
2.5(ℎ − 𝑑)
ℎ−𝑥
dans tous les cas : ℎ𝐶,𝑒𝑓 = 𝑀𝑖𝑛 { 3
ℎ
2
𝐴𝑐,𝑒𝑓𝑓 = 𝑏𝑤 ℎ𝐶,𝑒𝑓
4-Vérification
Il faut s’assurer que 𝑤𝑘 ≤ 𝑤𝑚𝑎𝑥
Cette méthode est également recommandée pour les ponts
V-Contrôle de la fissuration sans calcul direct
1-Cas des dalles de bâtiment
Aucune disposition particulière n’est nécessaire pour la maîtrise de la fissuration lorsque :
• l’épaisseur totale de la dalle est telle que :ℎ ≤ 200𝑚𝑚 ;
• les dispositions constructives de la dalle sont vérifiées:
1) Section minimale
Pour les armatures disposées suivant la direction principale (c’est-à-dire parallèles au petit côté), il
faut vérifier les limites suivantes recommandées et à utiliser par l’Annexe nationale française:
131
Cours Béton Armé
b) Autres cas :
132
Cours Béton Armé
133
Cours Béton Armé
VI-Armatures de peau
1-Domaine d’application
Poutres de grande hauteur (ℎ ≥ 1.00𝑚 ).
Armatures tendues concentrées sur une petite portion de la hauteur.
2-Armatures de peau supplémentaires
En plus des armatures de peau (chapitre 5: Dispositions constructives), il faut prévoir, sur chaque
face de la section, une section d’armatures de peau supplémentaires régulièrement disposées entre
l’axe neutre et les aciers tendus, à l’intérieur de cadres, telle que :
134
Cours Béton Armé
135
Cours Béton Armé
3-Influence de l’inertie
3.1-Rappels de résistance des matériaux
Travée isostatique uniformément chargée
136
Cours Béton Armé
La section (𝛴2) subit, vis-à-vis de la section (𝛴1), une rotation 𝑑𝜃 sous l’effet du moment fléchissant
𝑀.
En désignant par 𝑟 le rayon de courbure de la ligne moyenne, on a 𝑑𝜉 = 𝑟𝑑𝜃
(𝜀𝑐 +𝜀𝑠1 )𝑑𝜉
D’autre part, le diagramme des déformations de la section (𝛴2) donne : 𝑑𝜃 = 𝑑
𝑑𝜉 𝜀𝑐 +𝜀𝑠1
D’où : 𝑑𝜃 = = 𝑑𝜉
𝑟 𝑑
1 𝜀𝑐 +𝜀𝑠1
Ce qui donne l’équation de la courbure : =
𝑟 𝑑
Remarque:
Les déformations s’écrivent en fonction du moment fléchissant de service
137
Cours Béton Armé
𝑀𝑠𝑒𝑟
𝑥
𝜎𝑐 𝐼𝑐𝑓 1 𝑀𝑠𝑒𝑟 𝑐 𝐸 (𝑡0)
𝜀𝑐 = 𝐸 = =𝐸 𝑥1 avec 𝐸𝑐,𝑒𝑓𝑓 = 1+𝜑(∞;𝑡0)
𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝐸𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑐𝑓
𝑀
𝛼𝑒 𝑠𝑒𝑟 (𝑑−𝑥1 )
𝜎𝑠1 𝐼𝑐𝑓 𝑀𝑠𝑒𝑟
𝜀𝑠1 = = =𝐸 (𝑑 − 𝑥1 )
𝐸𝑠 𝛼𝑒 𝐸𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑐𝑓
d’où la courbure :
1 𝜀𝑐 +𝜀𝑠1 𝑀𝑠𝑒𝑟
𝑦" = 𝑟 = =𝐸
𝑑 𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑐𝑓
La position de l’axe neutre est fournie par l’équation des moments statiques
Et enfin la courbure :
1 𝜀𝑐 + 𝜀𝑠1
𝑦" = =
𝑟 𝑑
138
Cours Béton Armé
Remarque:
Que la section droite comporte ou non des aciers comprimés, la courbure peut également être obtenue
par la formule :
1 𝑀𝑠𝑒𝑟
𝑦" = =
𝑟 𝐸𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑐𝑓
avec :
139
Cours Béton Armé
Courbure :
1 𝑀𝑠𝑒𝑟
𝑦" = 𝑟 = 𝐸
𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑐ℎ
Courbure :
1 𝑀𝑠𝑒𝑟
𝑦" = 𝑟 = 𝐸
𝑐,𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑐ℎ
2.3-Déformations
Pour chaque condition (non fissurée ou entièrement fissurée), on obtient la flèche par double
𝑑2 𝑦 𝑀𝑠𝑒𝑟 1
intégration de la courbure puisque : 𝑑𝑥 2 = =𝑟
𝐸𝐼
140
Cours Béton Armé
141
Cours Béton Armé
La première intégration numérique donnant les rotations peut être conduite par la méthode consistant
à assimiler sur deux intervalles successifs de longueur 𝑎
1
La courbe 𝑦" = 𝑟 à des arcs de parabole :
On remarquera que :
La flèche devant être nulle sur les appuis, il convient de corriger les valeurs trouvées à la fin de la
𝑥
seconde intégration en retranchant 𝑦(𝑙) 𝑙 pour trouver la valeur de la flèche f dans chaque section de
𝑥
calcul : 𝑓 = 𝑦(𝑥) − 𝑦(𝑙) 𝑙
2.5-Paramètres de déformation
On désigne par paramètre de déformation :
• la déformation ;
• ou la courbure ;
• ou la rotation ;
• ou, dans le cas général, la flèche.
Le paramètre de déformation correspondant à une condition intermédiaire entre les conditions
entièrement fissurée et non fissurée est obtenu par la relation :
142
Cours Béton Armé
𝛼 = 𝜉𝛼𝐼𝐼 + (1 − 𝜉)𝛼𝐼
𝛼 = paramètre de déformation,
𝛼𝐼 =paramètre dans la condition non fissurée,
𝛼𝐼𝐼 = paramètre dans la condition entièrement fissurée
𝜎 2
1 − 𝛽 ( 𝜎𝑠𝑟 ) : section fissurée ,
𝜉={ 𝑠 = coefficient de distribution,
0: 𝑠ection non fissurée,
143
Cours Béton Armé
Les valeurs de 𝑁et 𝑘𝑖,𝑗 étant données ci-après. Le signe négatif provient du fait que la flèche est
considérée comme positive dans le sens ascendant. Les coefficients donnés ci-après ont été
déterminés à partir des conditions aux limites (continuité de la courbure, des rotations et des flèches)
aux extrémités des tronçons successifs de poutre.
Découpage en 2 tronçons
Découpage en 4 tronçons
144
Cours Béton Armé
Découpage en 6 tronçons
Découpage en 8 tronçons
Découpage en 10 tronçons
145
Cours Béton Armé
Remarque:
Cette méthode s’applique aussi aux poutres continues, à condition de considérer que les courbures
des sections soumises à des moments fléchissants négatifs sont elles aussi négatives.
3.2-Méthode basée sur une variation de la courbure identique à celle du moment fléchissant
Cette méthode permet de s’affranchir :
• de la double intégration de la courbure 1/𝑟 ;
• du calcul de la courbure 1/𝑟 dans plusieurs sections le long de la travée considérée.
Elle suppose que la forme du diagramme des courbures et celle du moment fléchissant sont les
1 𝑀(𝑥)
mêmes (𝑟 = ).
𝐸𝐼
La flèche maximale est obtenue, à partir de la courbure dans la section soumise au moment maximal,
1
par la formule : 𝑓 = −𝑘𝑙 2 𝑟
0
avec :
𝑘 = coefficient fonction du diagramme des moments,
1
= courbure dans la section la plus sollicitée,
𝑟0
𝑙= portée de la poutre.
Le signe négatif provient du fait que la flèche est considérée comme positive dans le sens ascendant.
Le coefficient k dépend de la forme du diagramme des moments fléchissants. Il est donné par le
tableau ci-après :
146
Cours Béton Armé
III-Bâtiments courants
Les dispositions décrites dans ce paragraphe ne s’appliquent pas aux ponts :
1-Vérification de la flèche
Les déformations ne doivent pas excéder les valeurs que peuvent supporter les éléments liés à la
structure :
• cloisons ;
• vitrages ;
147
Cours Béton Armé
• bardages ;
• appareillages ;
• finitions.
𝑙
Pour l’aspect et les conditions d’utilisation, il faut vérifier 𝑓 ≤ 250
Pour les cloisonnements et autres éléments en contact avec l’élément fléchi, il faut vérifier :
𝑙
𝑓≤
500
𝑓 = flèche calculée après construction.
L’ELS de déformation peut être vérifié :
• en comparant une déformation calculée à une valeur limite;
• en limitant le rapport portée/hauteur 𝑙/𝑑.
2-Dispense de la vérification
2.1-Rapports de base portée sur hauteur utile
Un élément dont le béton est faiblement sollicité est tel que:
𝐴𝑠
𝜌= ≤ 0.5%
𝑏𝑤 𝑑
Un élément dont le béton est fortement sollicité est tel que :
𝐴𝑠
𝜌= ≥ 1.5%
𝑏𝑤 𝑑
On peut admettre que les flèches des poutres et dalles ne dépassent pas les limites lorsque leur rapport
𝑙/𝑑 vérifie les conditions ci-dessous, corrigées suivant les indications du III-2-2.2 :
Avec :
𝑓𝑐𝑘 en MPa,
𝑙 = portée de l’élément,
𝑑 = hauteur utile de l’élément,
𝐾 = coefficient tenant compte des différents systèmes structuraux, fixé par l’Annexe nationale (voir
tableaux ci-après),
148
Cours Béton Armé
Les correctifs à appliquer aux valeurs de 𝑙/𝑑 trouvées ci-dessus, compte tenu :
• du niveau de contrainte ;
• de la forme de la section droite ;
• etc.
figurent au paragraphe 3.2.2. Les formules conduisent aux valeurs recommandées du tableau ci-
dessous:
149
Cours Béton Armé
150
Cours Béton Armé
Si le pourcentage d’armatures est connu, on peut interpoler entre les deux limites du tableau. Les
valeurs de 𝑙/𝑑 ainsi obtenues, même corrigées (voir III-2-2.2) sont souvent « conservatives », c’est-
à-dire qu’un calcul précis montrerait que des éléments plus élancés donnent encore des flèches
acceptables.
2.2 Corrections des valeurs 𝒍/𝒅
Le rapport portée sur hauteur utile à retenir est obtenu par correction de celui extrait des tableaux
précédents ou les formules de la façon suivante:
𝑙 𝑙
[ ] = 𝛽[ ]
𝑑 𝑑 𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒𝑎𝑢𝑥
Le coefficient 𝛽 est donné ci-dessous. Dans le cas de plusieurs corrections, le coefficient résultant 𝛽
est obtenu par multiplication des différents coefficients partiels β donnés ci-après.
Cas des sections en T :
Cas des poutres et des dalles supportant des cloisons susceptibles d’être endommagées :
151
Cours Béton Armé
2-Effets du retrait
Le raccourcissement du béton est gêné par la présence des armatures. L’effet du retrait agissant seul
peut être assimilé à un effort normal de traction (fictif) appliqué au centre de gravité de la section de
béton seul et de valeur : 𝑁𝑐 = 𝜀𝑐𝑠 𝐸𝑐 𝐴𝑐
avec :
𝜀𝑐𝑠 = déformation de retrait considérée,
𝐸𝑐 = module d’élasticité du béton,
𝐴𝑐 = aire de la section droite de béton seul.
Les armatures, en s’opposant au retrait, exercent un effort égal et directement opposé à 𝑁𝑐 dans la
section homogène. D’où les éléments de réduction au centre de gravité de la section homogène :
152
Cours Béton Armé
avec :
𝜀𝑐𝑠 = déformation de retrait considérée,
𝐼 = moment d’inertie de la section droite homogène par rapport au centre de gravité de cette
section,
𝛼𝑒 = coefficient d’équivalence,
𝑆 = moment statique de la section d’armatures par rapport à l’axe passant par le centre de gravité
de la section homogène.
La courbure étant un paramètre de la déformation, le calcul de 𝑆 et de 𝐼 sont à faire deux fois :
• pour la section homogène non fissurée ;
• pour la section homogène totalement fissurée ;
1 1 1
La courbure finale étant obtenue en appliquant la formule: 𝑟 = 𝜉 𝑟 + (1 − 𝜉) 𝑟
𝑐𝑠 𝑐𝑠𝐼𝐼 𝑐𝑠𝐼
153
Cours Béton Armé
En flexion composée, la première chose à faire est de rechercher la position du centre de pression en
𝑀𝐺0
calculant 𝑒0 = (𝑀𝐺0 étant le moment résultant des calculs de RDM).
𝑁
Le signe de fournit la position des aciers les plus tendus (ou les moins comprimés) :
En repérant la position de l’axe neutre par sa profondeur 𝑥 comptée positivement vers le bas depuis
la fibre supérieure, on a les cinq cas de figure possibles suivants lorsque 𝑀 > 0 :
154
Cours Béton Armé
2-Prise en compte des imperfections géométriques et des effets du second ordre en flexion-
compression à l’ELU
On désigne par :
𝑙0 = longueur efficace (longueur de flambement de la pièce),
ℎ = hauteur de la section droite dans le plan de flexion,
𝑙= longueur libre de la pièce,
𝑖 = rayon de giration de la section de béton non fissurée,
𝑙0
𝜆= élancement de la pièce.
𝑖
2.1-Imperfections géométrique
Les imperfections sont représentées par une inclinaison globale θ𝑖 de la structure. Pour tenir compte
𝑙
de ces imperfections on ajoute d’une excentricité additionnelle e𝑖 = θ𝑖 20. Pour le cas des voiles et
poteaux isolés des structures contreventées. Une solution alternative simplifiée consiste à prendre en
𝑙
0
compte une excentricité additionnelle telle que e𝑖 = 400.
Pour les sections droites avec un ferraillage symétrique, on ajoute une autre excentricité:
ℎ/30
∆𝑒0 = 𝑚𝑎𝑥 {
200𝑚𝑚𝑚
ℎ = hauteur de la section
2.2-Effets du second ordre
Les effets du second ordre traduisent l’influence des déformations sur le moment de flexion
Il est inutile de vérifier la pièce au flambement et l’on peut se contenter d’un calcul en flexion
composée (sans tenir compte des effets du second ordre) sous les sollicitations :
155
Cours Béton Armé
avec : 𝑀𝑠𝑒𝑟𝐴 = moment de service par rapport aux aciers tendus (même signe que 𝑀𝑠𝑒𝑟𝐺0 ).
La nappe d’aciers n’est effectivement tendue que si la position de l’axe neutre est telle que 𝑥1 ≤ 𝑑.
Soit, en faisant ℎ = 𝑑 dans l’expression précédente :
156
Cours Béton Armé
d'où:
𝑀𝐸𝑑𝐴 = moment fléchissant ultime par rapport aux aciers tendus (même signe que 𝑀𝐸𝑑𝐺0 ).
La nappe d’aciers n’est effectivement tendue que si :
157
Cours Béton Armé
En prenant les moments par rapport aux aciers tendus, les équations d’équilibre s’écrivent :
Les équations d’équilibre de la même section soumise en flexion simple au moment 𝑀𝐴 , aux mêmes
déformations (donc aux mêmes contraintes et de même axe neutre) et munie des sections d’armatures
𝐴𝑠1 et 𝐴𝑠2 s’écrivent :
2.2-Technique du calcul
Calculer le moment 𝑀𝐴 (𝑀𝐸𝑑𝐴 ou 𝑀𝑠𝑒𝑟𝐴 ) par rapport aux aciers tendus, en déduire par le calcul en
flexion simple les sections 𝐴𝑠1 et 𝐴𝑠2 des armatures, revenir à la flexion composée avec les sections
d’aciers :
𝑁 est une compression (𝑁 > 0) diminution de la section d’aciers tendus trouvée en flexion
simple.
𝑁 est une traction (𝑁 < 0) augmentation de cette section.
Si (𝐴𝑠1 < 0 ) cela veut dire que 𝑥 > 𝑑. Dans ce cas, les aciers sont tous comprimés et l’équation
d’équilibre des forces doit être écrite :
158
Cours Béton Armé
Si 𝑁 est une compression, 𝐶 est à l’opposé de 𝐴𝑠1 (centre de gravité des aciers tendus) par
rapport à 𝐺0 .
Dans ce cas : |𝑒𝐴 | > |𝑒0 |
Si 𝑁 est une traction, 𝐶 et 𝐴𝑠1 sont du même côté par rapport à 𝐺0 .
Dans ce cas : |𝑒𝐴 | < |𝑒0 |
2.5-Cas des sections rectangulaires
Moment au centre de gravité des aciers tendus (en valeur absolue) :
Comme la sollicitation de flexion composée est une sollicitation vectorielle, et que les coefficients
de pondération des actions ne sont pas nécessairement les mêmes pour le moment et pour l’effort
normal, il n’est pas possible de savoir de façon simple, a priori, s’il faut ou non des aciers comprimés.
Dans le cas où la contrainte de compression du béton est limitée (classes d’exposition XD, XF et XS),
les tableaux donnant les moments limites ultimes réduits 𝜇𝑙𝑢 , pour des aciers 𝑆 500 et 𝑓𝑐𝑘 ≤
35 𝑀𝑃𝑎, figurent dans l’annexe 2.
Dans le cas où la contrainte de compression du béton n’est pas limitée, on a 𝜇𝑙𝑢 = 𝜇𝑙𝑠 .
Nécessité d’aciers comprimés :
• absence de limitation de la contrainte des aciers tendus : 𝑀𝐸𝑑𝐴 ≤ 𝑀𝑙𝑢 → 𝐴𝑠2 = 0
• limitation de la contrainte des aciers tendus: 𝑀𝑠𝑒𝑟𝐴 ≤ 𝑀𝑟𝑐 → 𝐴𝑠2 = 0
On peut se contenter du calcul en flexion simple sous : 𝑀𝐺0 dès que : 𝑒1 > 4ℎ
159
Cours Béton Armé
2.6-Section en T à l’ELU
On suppose que le signe du moment 𝑀𝐸𝑑𝐴 est tel que la table est comprimée
2.6.1-Cas où 𝑴𝑬𝒅𝑨 ≤ 𝑴𝑻𝒖
La zone comprimée a une forme rectangulaire.
Donc calcul en section rectangulaire de largeur 𝑏𝑒𝑓𝑓 soumise à (𝑀𝐸𝑑𝐴 ,𝑁𝐸𝑑 )
2.6.2-Cas où 𝑴𝑬𝒅𝑨 > 𝑴𝑻𝒖
La zone comprimée a une forme de T.
On opère par décomposition de la section :
avec :
Donc:
et en posant:
il vient :
160
Cours Béton Armé
soit les équations d’équilibre d’une section rectangulaire soumise à 𝑀𝐸𝑑𝑅 et 𝑁𝐸𝑑𝑅 .
Donc, calcul en section rectangulaire 𝑏𝑤 𝑑 soumise à :
𝑁𝐸𝑑𝑅
Il faut prendre garde à bien retrancher de 𝒜𝑠1 la quantité .
𝜎𝑆1
avec :
161
Cours Béton Armé
Les excentricités 𝑒0 et 𝑒𝐴 ont le même signe que 𝑁𝑠𝑒𝑟 (et que 𝑁𝑓 l’effort normal provoquant la
fissuration de la section. Nous avons, lorsque 𝑀𝐺0 > 0 :
en remarquant que :
162
Cours Béton Armé
a) si 𝑒0 ≤ – (𝑑 – 𝑣’), la section est partiellement tendue : on se ramène donc au cas 1.b ci-dessus
avec 𝑒0 < 0;
b) si −(𝑑 – 𝑣’) ≤ 𝑒0 < 0 , la section est entièrement tendue : il faut prévoir deux nappes
d’armatures tendues. On applique les formules du III-3.
Sous moment négatif, il suffit d’intervertir 𝑣 et 𝑣’ dans les formules précédentes, tout en conservant
la convention : l’excentricité 𝑒0 a le même signe que 𝑁𝑠𝑒𝑟 .
3.2.2-Cas des sections rectangulaires
• Caractéristiques géométriques de la section non fissurée et non armée :
d’où :
163
Cours Béton Armé
Dans les cas courants (𝑓𝑐𝑘 ≤ 50𝑀𝑃𝑎 et aciers 𝑆 500), la vérification des contraintes à l’ELS en
considérant la section non fissurée est inutile car :
• même si cette section est soumise à de faibles moments fléchissants, elle comporte une section
minimale d’armatures supérieure à la section d’aciers tendus strictement nécessaire ;
• les contraintes calculées en considérant la section fissurée sont plus élevées que celles obtenues
pour la section non fissurée. Le paragraphe II-4-4.2 qui suit n’est donc donné qu’à titre indicatif.
4.2-Contraintes dans la section non fissurée
4.2.1-Cas des sections en T
On suppose que le signe du moment 𝑀𝐺0 est tel que la table soit comprimée.
• Caractéristiques géométriques :
164
Cours Béton Armé
Remarque:
Sous moment fléchissant négatif,
Les formules précédentes s’appliquent :
– en intervertissant :
𝜎𝑐𝑡 et 𝜎𝑐 ,
𝜎𝑠1 et 𝜎𝑠2
– en inter-changeant les vérifications sur les contraintes du béton d’une part et celles sur les
contraintes des aciers d’autre part,
– en conservant la convention : l’excentricité 𝑒0 de même signe que 𝑁𝑠𝑒𝑟 .
4.2.2-Cas des sections rectangulaires
Caractéristiques géométriques :
Moment fléchissant par rapport à l’axe neutre et contraintes : comme indiqué au II-4-4.2-4.2.1
4.3-Contraintes dans la section fissurée
4.3.1-Cas de la section en T
165
Cours Béton Armé
On pose :
𝑥1 = distance, toujours positive, de la fibre la plus comprimée de la section à l’axe neutre,
𝑥𝑐 = distance du centre de pression C à l’axe neutre, de même signe que 𝑁𝑠𝑒𝑟 ,
𝑒𝐴 = distance du centre de gravité des aciers tendus au centre de pression C, de même signe que 𝑁𝑠𝑒𝑟
𝑐 = distance de la fibre la plus comprimée de la section au centre de pression C : 𝑐 = 𝑑 − 𝑒𝐴 :
• si 𝑁𝑠𝑒𝑟 > 0 et 𝑒𝐴 > 𝑑 (C est à l’extérieur de la section), on a 𝑐 < 0 ;
• si 𝑁𝑠𝑒𝑟 > 0 et 𝑒𝐴 < 𝑑 (C est à l’intérieur de la section), on a 𝑐 > 0 ;
•si 𝑁𝑠𝑒𝑟 < 0 (C peut être à l’intérieur ou à l’extérieur de la section), on a toujours 𝑐 > 0
166
Cours Béton Armé
soit en effectuant :
167
Cours Béton Armé
Il faut vérifier que la section comporte bien une nappe d’aciers tendus, c’est-à-dire :
𝑥1 = 𝑥𝑐 + 𝑐 ≤ 𝑑
Moment d’inertie :
168
Cours Béton Armé
• Calcul à l’ELS :
3-Section minimale
Lorsque la maîtrise de la fissuration est requise, la section effective des armatures longitudinales de
traction ne doit pas être inférieure à la section nécessaire au contrôle de la fissuration (voir chapitre
12: État limite de service de fissuration)
Dans les autres cas, on peut prendre une section minimale obtenue de la façon suivante :
• lorsque 𝑀𝐺0 > 0, nous avons:
on détermine 𝐴𝑠,𝑚𝑖𝑛 en écrivant que, pour 𝑁𝑓 excentré de 𝑒0 = 𝑒0𝑠𝑒𝑟 , la contrainte des aciers tendus
atteint la limite d’élasticité. D’où les conditions à vérifier :
• Sous moment négatif, il suffit d’intervertir 𝑣 et 𝑣’ d’une part, puis 𝐴𝑠1 , 𝑒𝐴1 et 𝐴𝑠2 , 𝑒𝐴2 d’autre part
dans les formules précédentes, tout en conservant la convention : 𝑒0 < 0 lorsque 𝑁𝑠𝑒𝑟 est une
traction.
On remarquera que 𝐴𝑠1 est la section la plus tendue dans tous les cas.
4-Vérification des contraintes à l’ELS
Les formules permettant le calcul des armatures donnent à l’ELS :
Il faut vérifier :
169
Cours Béton Armé
Remarque:
Pour une section de forme quelconque, il faut vérifier:
𝑀𝑠𝑒𝑟𝐺
−𝜌𝑣 ≤ 𝑒𝐺 = ≤ 𝜌𝑣′
𝑁𝑠𝑒𝑟
avec :
𝐼, 𝐴, 𝑣 𝑒𝑡 𝑣’ = caractéristiques géométriques de la section de béton seul de centre de gravité 𝐺 lorsque
l’on ne connaît pas la section des armatures longitudinales,
𝐼 = 𝐼𝑐ℎ et 𝐴 = 𝐴𝑐ℎ caractéristiques géométriques de la section de béton homogène lorsque l’on
connaît la section des armatures longitudinales.
1.2-À l’ELU
170
Cours Béton Armé
𝑀𝑖𝐺0
𝜇=𝐴 moment fléchissant réduit en 𝐺0 ,
𝑐 ℎ𝑓𝑐𝑑
Pour une position fixée des armatures à l’intérieur de la section, si l’on fait varier 𝜌 par pas de 0,1
par exemple (𝜌 = 0 ; 0,1 ; 0,2 ; 0,3 …), on obtient, dans le repère orthonormé réduit (𝜇, 𝜈), un
réseau de courbes 𝐶𝜌 (𝐶0 , 𝐶1 , 𝐶2 , …) appelé diagramme d’interaction.
171
Cours Béton Armé
On désigne par :
𝑀𝑠𝑒𝑟𝐺 = 𝑁𝑠𝑒𝑟 𝑒𝐺 = moment au centre de gravité G de la section homogène,
𝐴𝑠1 et𝐴𝑠2 = sections d’aciers comprimés (fixées en satisfaisant la section minimale en compression
simple).
Les caractéristiques géométriques de la section homogène sont :
𝐴𝑐ℎ = 𝐴𝑐 + 𝛼𝑒 (𝐴𝑠1 + 𝐴𝑠2 ),
𝐼𝑐ℎ =moment d’inertie de la section 𝐴𝑐ℎ par rapport à 𝐺.
𝑁𝑠𝑒𝑟 𝑁𝑠𝑒𝑟 𝑒𝐺 𝑣′
On obtient la contrainte maximale du béton: 𝜎𝑐,𝑚𝑎𝑥 = + ≤ 𝜎̅𝑐
𝐴𝑐ℎ 𝐼𝑐ℎ
Pour le dimensionnement, il faut se fixer a priori 𝐴𝑠1 et𝐴𝑠2 , et chercher par tâtonnements :
1/ à ce que C reste dans le noyau central
172
Cours Béton Armé
𝑀𝑠𝑒𝑟𝐺
−𝜌𝑣 ≤ 𝑒𝐺 = ≤ 𝜌𝑣′
𝑁𝑠𝑒𝑟
2/ à ce que 𝜎𝑐,𝑚𝑎𝑥 ≤ 𝜎̅𝑐
3-Sections extrêmes
On doit vérifier (valeurs recommandées et à utiliser pour l’Annexe nationale française) :
173
Cours Béton Armé
Pour le béton, les contraintes de cisaillement 𝜏-en tant que telles- ne constituent ni un critère de
rupture, ni un critère de fissuration. Par contre, elles influencent la valeur et la direction des
contraintes principales de traction et de compression.
La figure ci-dessous montre les lignes trajectoires des contraintes principales qui sont orientées:
±45°Dans les zones de cisaillement pures, c'est-à-dire dans la zone du béton tendu (pas de contraintes
dues à la flexion).
±25° Dans les zones du béton comprimé proche de l'appui, c'est-à-dire dans les zones où l'effort
tranchant est important et la flexion est faible.
±0° Dans les zones où le moment fléchissant est maximal et l'effort tranchant est presque nul, c'est-
à-dire proche de la mi-travée.
Remarque:
Dans les zones où le béton est comprimé, les contraintes de cisaillement viennent perturber la
direction des contraintes dues à la flexion pure et qui, en absence d'effort tranchant, sont normales à
la section.
En comparant les 2 figures, on constate que les fissures se développent perpendiculairement aux
directions des contraintes principales de traction.
Les champs des contraintes principales de compression du béton sont appelés des bielles de
compression. En présence d'armature transversale, elles sont situées entre les cadres.
Afin d'empêcher le développement des fissures à 45° dues au cisaillement, il est nécessaire de mettre
en place des armatures transversales, souvent nommées armatures de l'effort tranchant.
174
Cours Béton Armé
Ces armatures compensent alors le mauvais comportement du béton en traction. Comme les
contraintes principales sont orientées à 45°, l'utilisation des armatures transversales inclinées du
même angle est plus efficace mécaniquement. L'EC2 permet une telle inclinaison. Cependant, ne
perdons pas vue que les armatures transversales droites (à 90°) sont beaucoup plus simples à mettre
en place sur le chantier et surtout qu'elles évitent une inversion-toujours possible-de la direction de
l'angle des cadres, c'est pourquoi elles sont presque toujours privilégiées par rapport à des armatures
inclinées.
II-Procédure générale de vérification
L'EC2 distingue les éléments sans armatures d'effort tranchant (principalement les dalles) et les
éléments avec armatures d'effort tranchant (les poutres)
Au niveau des notations, l'EC2 introduit:
𝑉𝐸𝑑 =effort tranchant de calcul à l’ELU, dû aux charges appliquées, dans la section considérée
(axe d’appui, nu d’appui …),
𝑉𝑅𝑑,𝑐 = effort tranchant résistant de calcul d’un élément sans armatures d’effort tranchant,
𝑉𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 = effort tranchant de calcul maximal pouvant être supporté par l’élément sans provoquer
l’écrasement des bielles de béton comprimé,
𝑉𝑅𝑑,𝑠 = effort tranchant de calcul pouvant être repris par les armatures d’effort tranchant
travaillant à la limite d’élasticité
𝑉𝑅𝑑 =effort tranchant résistant maximal du béton et des armatures.
La présence d'armature d'effort tranchant n'est pas nécessaire si 𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑅𝑑,𝑐 . Dans le cas contraire
(𝑉𝐸𝑑 > 𝑉𝑅𝑑,𝑐 ), il faut réaliser le dimensionnement et la disposition des cadres dans les poutre (autre
élément) de telle sorte que 𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑅𝑑 .
III-Elément sans armature d'effort tranchant
Si 𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑅𝑑,𝑐 alors aucune armature d'effort tranchant n'est requise. Cependant, il convient tout de
même de prévoir un ferraillage transversal minimal comme indiqué ci-après. Ce ferraillage minimal
peut être omis dans les éléments tels que les dalles (pleine, nervurées ou alvéolées) lorsqu'une
redistribution transversale des charges est possible. Le ferraillage minimal peut également être omis
dans les éléments secondaires (linteaux de portée inférieure à 2m par exemple) qui ne contribuent
pas de manière significative à la résistance et la stabilité d'ensemble de la structure.
L'effort tranchant résistant du béton est donné par:
3
(𝐶𝑅𝑑,𝑐 𝑘 √100𝜌1 𝑓𝑐𝑘 + 𝑘1 𝜎𝑐𝑝 )𝑏𝑤 𝑑1
𝑉𝑅𝑑,𝑐 = 𝑚𝑎𝑥 {
(𝑣𝑚𝑖𝑛 + 𝑘1 𝜎𝑐𝑝 )𝑏𝑤 𝑑1
0.18
𝐶𝑅𝑑,𝑐 = Valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française
𝛾𝑐
𝐴
𝜌1 = 𝑏 𝑠𝐿𝑑 ≤ 0.02 Pourcentage d’armatures longitudinales
𝑤
𝐴𝑠𝐿 Aire de l’armature longitudinale prolongée d’une longueur supérieure à 𝑑1 + 𝑙𝑏𝑑 au-delà de
la section considérée.
175
Cours Béton Armé
200𝑚𝑚
𝑘 = 𝑀𝑖𝑛 { 1 + √ 𝑑
2
𝑁𝐸𝑑
𝜎𝑐𝑝 = 𝐴 < 0.2𝑓𝑐𝑑
𝐶
où :
𝑁𝐸𝑑 = effort normal dans la section (charges, précontrainte), positif pour une compression,
𝐴𝐶 = aire du béton seul de la section droite,
𝑣𝑚𝑖𝑛 = 0.035𝑘 3/2 √𝑓𝑐𝑘 valeur recommandée, remplacée par l'ANF :
0.34
√𝑓𝑐𝑘 : dalles bénéficiant d′ un effet de redistribution transversalesde la charge
𝛾𝑐
0.053 3/2
𝑣𝑚𝑖𝑛 = 𝑘 √𝑓𝑐𝑘 : poutres et autres dalles,
𝛾𝑐
0.35
√𝑓𝑐𝑘 : voiles
{ 𝛾𝑐
𝑘1 = 0.15 valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française.
Si 𝑉𝐸𝑑 > 𝑉𝑅𝑑,𝑐 , il convient de prévoir des armatures d'effort tranchant en quantité suffisante de telle
sorte que 𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 .
176
Cours Béton Armé
177
Cours Béton Armé
𝐴𝑠𝑤 𝑉𝐸𝑑
=
𝑠 𝑧(cot 𝜃 + cot 𝛼)𝑓𝑦𝑤𝑑 sin 𝛼
L'EC2 introduit alors un facteur de réduction de la résistance du béton fissuré à l'effort tranchant 𝑣1
et un coefficient 𝑎𝑐𝑤 qui tient compte de la présence d'une précontrainte. La contrainte admissible
est alors
𝜎𝑅𝑑,𝑐 = 𝑎𝑐𝑤 𝑣1 𝑓𝑐𝑑
D'où l'expression:
(cot 𝜃+cot 𝛼)
𝑉𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 = 𝑎𝑐𝑤 𝑏𝑤 𝑧𝑣1 𝑓𝑐𝑑
1+𝑐𝑜𝑡 2 𝜃
178
Cours Béton Armé
𝑉𝑅𝑑,𝑠
𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑚𝑖𝑛 { 𝑉𝑅𝑑,max
0.5𝑏𝑤 𝑑1 𝑣𝑓𝑐𝑑
Avec
𝐴𝑠𝑤
𝑉𝑅𝑑,𝑠 = 𝑧𝑓𝑦𝑤𝑑 cot 𝜃
𝑠
𝑎𝑐𝑤 𝑏𝑤 𝑧𝑣1 𝑓𝑐𝑑
𝑉𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 =
cot 𝜃 + tan 𝜃
𝑣 est le facteur de réduction de la résistance du béton fissuré à l'effort tranchant:
𝑓𝑐𝑘
𝑣 = 0.6(1 − )
250
𝑣1 = 𝑣 Valeur recommandée par l'EC2 et conservée par l'ANF. Cepandant, pour les elements en
béton armé ou en béton précontraint, si la contrainte de calcul des armatures d'effort tranchant est
inférieure à 80% de la limite caractéristique d'élasticité 𝑓𝑦𝑘 , on peut adopter pour 𝑣1 :
𝑣1 = 0.6 pour 𝑓𝑐𝑘 ≤ 60𝑀𝑃𝑎
𝑓
𝑐𝑘
𝑣1 = 0.9 − 200 > 0.5 pour 𝑓𝑐𝑘 > 60𝑀𝑃𝑎
Où 𝜎𝑐𝑝 est la contrainte de compression moyenne dans le béton due à l'effort normal de calcul,
mesurée positivement.
La section des armatures nécessaire est donnée par:
𝐴𝑠𝑤 𝑉𝐸𝑑 2
= (𝑚 ⁄𝑚)
𝑠 𝑧𝑓𝑦𝑤𝑑 cot 𝜃
4-Amatures inclinées (𝟒𝟓 ≤ 𝜶 ≤ 𝟗𝟎°)
En résumé, nous devons vérifier que
𝑉𝑅𝑑,𝑠
𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑚𝑖𝑛 {𝑉𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥
0.5𝑏𝑤 𝑑1 𝑣𝑓𝑐𝑑
Avec
𝐴𝑠𝑤
𝑉𝑅𝑑,𝑠 = 𝑧(cot 𝜃 + cot 𝛼)𝑓𝑦𝑤𝑑 sin 𝛼
𝑠
179
Cours Béton Armé
(cot 𝜃 + cot 𝛼)
𝑉𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 = 𝑎𝑐𝑤 𝑏𝑤 𝑧𝑣1 𝑓𝑐𝑑
1 + 𝑐𝑜𝑡 2 𝜃
La section des armatures nécessaire est donnée par:
𝐴𝑠𝑤 𝑉𝐸𝑑 2
= (𝑚 ⁄𝑚)
𝑠 𝑧(cot 𝜃 + cot 𝛼)𝑓𝑦𝑤𝑑 sin 𝛼
5-Quantité minimale d'acier d'effort tranchant
La section minimale des armatures d'effort tranchant régnant sur la longueur 𝑠 est 𝜌𝑚𝑖𝑛
𝐴𝑠𝑤 0.08√𝑓𝑐𝑘 2
𝜌𝑚𝑖𝑛 = = 𝑏𝑤 sin 𝛼 (𝑚 ⁄𝑚)
𝑠 𝑓𝑦𝑘
𝑓𝑐𝑘 et 𝑓𝑦𝑘 en 𝑀𝑃𝑎
6-Espacement longitudinal maximal entre cours d'armature d'effort tranchant
L'espacement maximal entre cours d'armature d'effort tranchant est:
𝑠𝑡,𝑚𝑎𝑥 = 0.75𝑑1 (1 + cot 𝛼)
7-Epure des espacements des armatures d'effort tranchant
S'il n'existe pas de discontinuité de l'effort tranchant (charge concentrée). On peut décaler vers les
appuis, la courbe théorique calculée des aciers nécessaires d'une longueur
𝑙𝑖 = 𝑧(cot 𝜃 + cot 𝛼)
𝑙𝑖 Correspond au décalage sur la travée 𝑖.
Il n'y a pas lieu d'effectuer de vérification à l'effort tranchant à une distance au nu de l'appui inférieure
à 𝑑1 . Cela signifie que dans la première zone de calcul des cadres, l'effort tranchant retenu est celui
obtenu à la distance 𝑑1 + 𝑙𝑖 du nu de l'appui: 𝑉𝐸𝑑 (𝑥 = 𝑑1 + 𝑙𝑖 ).
Il est à noter que pour des questions de facilité de mise en place du premier cadre par rapport au nu
de l'appui, ce dernier est souvent placé forfaitairement à 50𝑚𝑚 du nu.
Puis pour les autres zones de calcul des cadres, on décale la courbe de l'effort tranchant de 𝑙𝑖 .
8-Zones d'about
8.1-Armatures longitudinales à prolonger sur appui
Appui de rive
Tout d'abord, il faut déterminer la force de traction à ancrer 𝐹𝐸 équilibrant le premier treillis qui est
situé à une distance 𝛼𝐿 de nu de l'appui.
180
Cours Béton Armé
(cot 𝜃−cot 𝛼)
La valeur de 𝛼𝐿 donnée par l'EC2 est 𝛼𝐿 = 𝑧 2
La force de traction à ancrer 𝐹𝐸 au nu de l'appui de rive (soit pour 𝑥 = 𝑎𝑖 ) est donnée par :
𝛼𝐿
𝐹𝐸 = 𝑉𝐸𝑑 (𝑥 = 𝑎𝑖 )
𝑧
Si la poutre est sollicitée par un effort normal 𝑁𝐸𝑑 (compression positive):
𝛼𝐿
𝐹𝐸 = 𝑉𝐸𝑑 (𝑥 = 𝑎𝑖 ) + 𝑁𝐸𝑑
𝑧
Nous pouvons exprimer l'aire de la section des armatures dans la bielle d'appui:
𝑉𝐸𝑑 (cot 𝜃 − cot 𝛼) 𝑁𝐸𝑑
𝐴𝑠𝑙 = +
2𝑓𝑦𝑑 𝑓𝑦𝑑
Les bielles d'appui sont bien dimensionnées si la section des armatures longitudinales en travée est
supérieure à 𝐴𝑠𝑙 . Il suffit donc de prolonger les armatures longitudinales dans l'appui.
Appui intermédiaire
L'effort de traction à ancrer 𝐹𝐸 sur un appui intermédiaire est:
𝛼𝐿 𝑀𝐸𝑑 (𝑥)
𝐹𝐸 = 𝑉𝐸𝑑 (𝑥) + 𝑁𝐸𝑑 +
𝑧 𝑧
𝑀𝐸𝑑 (𝑥) est le moment fléchissant sur l'appui intermédiaire
la section des armatures longitudinales tendue nécessaire sur un appui intermédiaire est :
(cot 𝜃 − cot 𝛼) 𝑀𝐸𝑑 (𝑥)
𝑉𝐸𝑑 (𝑥) + 𝑁𝐸𝑑 +
𝐴𝑠𝑙 = 2 𝑧
𝑓𝑦𝑑
8.2-Vérifiaction de la bielle d'about
L'inclinaison de la bielle de compression sur l'appui d'extrémité 𝜃𝑎 est différente de l'inclinaison des
bielles en section courante car il n'y a pas d'armature transversale dans cette zone d'about. Elle
𝑧
s'obtient ainsi: sin 𝜃𝑎 =
2
√𝑧 2 +𝑙𝑏𝑑
181
Cours Béton Armé
182
Cours Béton Armé
Chapitre16: Poinçonnement
I-Introduction
Le poinçonnement est un phénomène qui est susceptible de se produire au voisinage des zones
d’application des charges concentrées sur les faces supérieures ou inférieures des dalles (ou des
appuis des poteaux sur les semelles de fondation).
La transmission de la charge concentrée à la dalle (ou à la semelle) s’effectue par l’intermédiaire de
bielles de béton :
• partant du contour de l’aire chargée ;
• formant un angle 𝜃 avec le feuillet moyen de l’élément.
Si la charge concentrée est trop importante et/ou si l’aire d’application de cette charge est trop petite,
il risque de se produire un « arrachement » d’une portion de la dalle entourant la zone de chargement
par rapport au reste de la dalle :
183
Cours Béton Armé
184
Cours Béton Armé
𝑑𝑦 +𝑑𝑧
La hauteur utile de la dalle est considérée comme constante et prise égale à 𝑑 = 2
Avec : 𝑑𝑦 et 𝑑𝑧 = hauteurs utiles des armatures dans les deux directions perpendiculaires.
Pour des dalles ou semelles de fondation de hauteur variable, mais pas à redans, la hauteur utile peut
être prise égale à l’épaisseur le long du contour de l’aire chargée :
185
Cours Béton Armé
Remarque:
Pour une charge située à une distance inférieure à 𝑑 d’un bord libre, il convient de prévoir des
armatures de rive particulières
186
Cours Béton Armé
𝑟𝑐𝑜𝑛𝑡 = 2𝑑 + 𝑙𝐻 + 0.5𝑐
5.1.2-Cas où 𝒍𝑯 ≥ 𝟐𝒉𝑯
La vérification des contraintes de poinçonnement est exigée pour les deux sections de contrôle
situées:
• à l’extérieur du chapiteau (ce qui correspond à la bielle de béton partant du sommet du chapiteau,
comme pour le cas du II-5-5.1.1) ;
• et à l’intérieur du chapiteau (ce qui correspond à la bielle de béton partant de la base du chapiteau)
Soit aux distances suivantes de la ligne moyenne du poteau:
𝑟𝑐𝑜𝑛𝑡,𝑒𝑥𝑡 = 2𝑑 + 𝑙𝐻 + 0.5𝑐 (Contour à l’extérieur du chapiteau),
𝑟𝑐𝑜𝑛𝑡,𝑖𝑛𝑡 = 2(𝑑 + ℎ𝐻 ) + 0.5𝑐 (Contour à l’intérieur du chapiteau)
187
Cours Béton Armé
avec 𝑙1 ≤ 𝑙2
5.2.1-Cas des chapiteaux rectangulaires avec 𝒍𝑯 < 𝟐𝒉𝑯
La vérification des contraintes de poinçonnement n’est exigée que pour une section de contrôle située
à l’extérieur du chapiteau (voir figure II.5.1.1) à la distance de la ligne moyenne du poteau :
5.2.2-Cas où 𝒍𝑯 ≥ 𝟐𝒉𝑯
La vérification des contraintes de poinçonnement est exigée pour les deux sections de contrôle situées
à l’extérieur et à l’intérieur du chapiteau (voir figure II.5.1.2).
III-Résistances au poinçonnement
1-Contraintes tangentes résistantes
Les valeurs de calcul des résistances au poinçonnement le long des sections de contrôle sont :
𝑣𝑅𝑑,𝑐 = valeur de calcul de la résistance au poinçonnement d’une dalle sans armatures de
poinçonnement,
𝑣𝑅𝑑,𝑐𝑠 = valeur de calcul de la résistance au poinçonnement d’une dalle avec armatures de
poinçonnement,
𝑣𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 = valeur maximale de calcul de la résistance au poinçonnement d’une dalle.
1.1-Valeur de calcul de la résistance au poinçonnement d’une dalle ou d’une semelle de
poteau sans armatures de poinçonnement
Cas des dalles
La valeur de calcul de la résistance au poinçonnement d’une dalle sans armatures de poinçonnement
est donnée par la formule:
3
𝐶 𝑘 √100𝜌1 𝑓𝑐𝑘 + 𝑘1 𝜎𝑐𝑝
𝑣𝑅𝑑,𝑐 = 𝑚𝑎𝑥 { 𝑅𝑑,𝑐
𝑣𝑚𝑖𝑛 + 𝑘1 𝜎𝑐𝑝
0.18
𝐶𝑅𝑑,𝑐 = Valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française
𝛾𝑐
𝜌 𝜌
𝜌1 = 𝑚𝑖𝑛 {√ 1𝑦 1𝑧 Pourcentage d’armatures longitudinales
0.02
où : 𝜌1𝑦 𝜌1𝑧 = pourcentages d’armatures tendues dans les directions 𝑦 et 𝑧 respectivement. Il s’agit
des valeurs moyennes calculées pour une largeur de dalle égale à la largeur du poteau augmentée de
3. 𝑑 de part et d’autre de celui-ci,
200𝑚𝑚
𝑘 = 𝑀𝑖𝑛 { 1 + √ 𝑑
2
𝑣𝑚𝑖𝑛 = 0.035𝑘 3/2 √𝑓𝑐𝑘 valeur recommandée, remplacée par l'ANF :
𝑘1 = 0.1 valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française.
𝜎𝑐𝑦 +𝜎𝑐𝑧
𝜎𝑐𝑝 = 2
188
Cours Béton Armé
où :
𝜎𝑐𝑦 , 𝜎𝑐𝑧 = contraintes normales supportées par le béton dans la section critique suivant les directions
𝑦 et 𝑧 respectivement (𝑀𝑃𝑎, positives en compression),
𝑁𝐸𝑑,𝑦 𝑁𝐸𝑑,𝑧
𝜎𝑐𝑦 = 𝜎𝑐𝑧 =
𝐴𝐶,𝑦 𝐴𝐶,𝑧
𝑁𝐸𝑑,𝑦 𝑁𝐸𝑑,𝑧 = efforts normaux agissant sur les largeurs de dalle participante associées aux poteaux,
𝐴𝐶,𝑦 𝐴𝐶,𝑧 = aires des sections de béton qui correspondent aux efforts normaux 𝑁𝐸𝑑,𝑦 𝑁𝐸𝑑,𝑧 pris en
compte.
Cas des semelles de poteaux
La valeur de calcul de la résistance au poinçonnement d’une semelle de poteau sans armatures de
poinçonnement est donnée par la formule:
3 2𝑑
𝐶𝑅𝑑,𝑐 𝑘 √100𝜌1 𝑓𝑐𝑘
𝑣𝑅𝑑,𝑐 = 𝑚𝑎𝑥 { 𝑎
2𝑑
𝑣𝑚𝑖𝑛
𝑎
𝑎= distance du nu du poteau au contour de contrôle considéré (𝑎 ≤ 2𝑑)
1.2-Valeur maximale de calcul de la résistance au poinçonnement d’une dalle ou d’une
semelle de poteau avec ou sans armatures de poinçonnement
La valeur maximale de calcul de la résistance au poinçonnement d’une dalle ou d’une semelle de
poteau avec ou sans armatures de poinçonnement est donnée par la formule:
𝑣𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 = 0.5𝑣𝑓𝑐𝑑
𝑐𝑘 𝑓
Avec 𝑣 = 0.6(1 − 250 )
189
Cours Béton Armé
𝑊1 = ∫|𝑒| 𝑑𝑙 Correspond à une répartition des contraintes de cisaillement telle que représentée ci-
dessous et dépend du périmètre du contour de contrôle de référence :
𝑑𝑙 = longueur élémentaire du contour
𝑒= distance de 𝑑𝑙 à l’axe autour duquel le moment𝑀𝐸𝑑 agit.
190
Cours Béton Armé
2.1.3-Cas d’une charge localisée excentrée par rapport au contour de contrôle à la surface
d’une dalle
Cas général
La contrainte maximale de poinçonnement est la contrainte tangente sur le contour de contrôle
considéré :
𝑉𝐸𝑑
𝑣𝐸𝑑 = 𝛽
𝑢𝑖 𝑑
𝑀𝐸𝑑 𝑢1
𝛽 =1+𝑘
𝑉𝐸𝑑,𝑟𝑒𝑑 𝑊1
Cas d’un poteau rectangulaire
La formule générale s’applique avec :
𝑐1 2
𝑊1 = + 𝑐1 𝑐2 + 4𝑐2 𝑑 + 16𝑑 2 + 2𝜋𝑑𝑐1
2
où :
𝑐1= dimension du poteau parallèle à l’excentricité de la charge,
𝑐2 = dimension du poteau perpendiculaire à l’excentricité de la charge.
Cas d’un poteau circulaire intérieur
La formule générale s’applique avec :
𝑒
𝛽 = 1 + 0.6𝜋
4𝑑 + 𝐷
191
Cours Béton Armé
Cas d’un poteau rectangulaire intérieur avec charge excentrée dans les deux directions
La formule générale s’applique avec :
𝑒𝑦 𝑒𝑧
𝛽 = 1 + 1.8√( )2 + ( )2
𝑏𝑧 𝑏𝑦
où :
𝑀𝐸𝑑
𝑒𝑦 et 𝑒𝑧 = excentricités de , suivant les axes 𝑦 et
𝑉𝐸𝑑
respectivement,
𝑏𝑦 et 𝑏𝑧 = dimensions du contour de contrôle
2.1.4-Cas des poteaux de rive soumis à des moments fléchissants
On pose :
𝑒𝑝𝑒𝑟 = excentricité dans le sens perpendiculaire au bord libre,
𝑒𝑝𝑎𝑟 = excentricité dans le sens parallèle au bord
libre,
𝑁𝐸𝑑 = effort normal à l’ELU.
Poteau sollicité en flexion composée avec un
moment fléchissant d’axe parallèle au bord libre de
la dalle
Dans le cas où :
𝑒𝑝𝑒𝑟 est dirigée vers l’intérieur,
𝑒𝑝𝑎𝑟 = 0
L’effort de poinçonnement peut être considéré comme uniformément réparti le long du contour de
contrôle réduit 𝑢1∗ défini sur la figure ci-dessus. La contrainte maximale de poinçonnement est
obtenue par la formule :
𝑉𝐸𝑑
𝑣𝐸𝑑 =
𝑢1∗ 𝑑
Dans le cas où 𝑒𝑝𝑒𝑟 dirigée vers l’extérieur,
𝑉𝐸𝑑
𝑣𝐸𝑑 = 𝛽
𝑢1 𝑑
avec, pour l’évaluation du coefficient 𝑊1 , l’excentricité 𝑒 mesurée depuis l’axe du contour de
contrôle (et non pas depuis l’axe du moment).
Poteau sollicité en flexion déviée
𝑉𝐸𝑑
𝑣𝐸𝑑 = 𝛽
𝑢𝑖 𝑑
Avec:
192
Cours Béton Armé
𝑢1 𝑢1
𝛽= +𝑘 𝑒
𝑢1∗ 𝑊1 𝑝𝑎𝑟
𝑐1 2
𝑊1 = + 𝑐1 𝑐2 + 4𝑐1 𝑑 + 8𝑑 2 + 𝜋𝑑𝑐2
2
2.1.5-Cas des poteaux d’angle soumis à des moments fléchissants
2.2-Vérification
Il convient de vérifier le long du contour de l’aire chargée ou du poteau la condition :
193
Cours Béton Armé
𝑉𝐸𝑑
𝑣𝐸𝑑 = 𝛽 ≤ 𝑣𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥
𝑢0 𝑑
où :
• pour une charge concentrée à la surface d’une dalle :
𝑢0 = contour de l’aire chargée,
• pour une semelle de poteau:
194
Cours Béton Armé
195
Cours Béton Armé
196
Cours Béton Armé
I-Introduction
Il convient d’effectuer une vérification à la fatigue pour les structures et les éléments de structure
soumis à des cycles de chargement réguliers comme par exemple :
• les chemins de roulement des grues ;
• les ponts soumis à des charges de trafic élevées.
L’Annexe nationale française exclut de la vérification à la fatigue les ouvrages suivants :
• bâtiments ;
• fondations et murs de soutènement ;
• structures enterrées avec une couverture minimale de 1,00 m de terre ;
• piles et poteaux non rigidement reliés aux superstructures ;
• culées de voûtes et ponts à l’exception des culées creuses.
Pour les ponts, la liste précédente est complétée par :
• les passerelles, à l’exception des éléments de structure très sensibles au vent ;
• les structures enterrées avec couverture de terre minimale de 1,50 m pour les ouvrages
ferroviaires ;
• les piles et poteaux non rigidement liés au tablier.
La vérification à la fatigue est effectuée séparément pour le béton et pour l’acier.
II-Combinaisons d’actions
Les actions cycliques potentiellement génératrices de fatigue dans les structures sont définies par:
• une intensité maximale ;
• une intensité minimale ;
• un nombre de cycles (occurrences) pendant lequels elles agissent, sur une période donnée (un an
en général pour les charges routières par exemple).
Pour le calcul des étendues de contrainte, on doit faire la distinction entre :
• les actions non cycliques ;
• et les actions cycliques génératrices de fatigue.
1-Combinaison de base
Cette combinaison d’action ne prend en compte que les actions non cycliques. Symboliquement, elle
se formule de la façon suivante (c’est une combinaison fréquente à l’ELS telle que définie au,
chapitre1) :
197
Cours Béton Armé
avec :
Qk,1 , Qk,i actions non cycliques et non permanentes.
Bien que la combinaison d’actions précédente corresponde aux ELS, la fatigue est considérée comme
un ELU.
2-Combinaison de base plus action cyclique
Cette combinaison d’actions prend en compte toutes les actions (cycliques et non cycliques).
Symboliquement, elle se formule de la façon suivante :
Qfat = charge de fatigue considérée (charge de trafic telle que définie dans l’EN 1991 par exemple,
ou tout autre charge cyclique).
III. Calcul des contraintes
Le calcul des contraintes doit être conduit dans l’hypothèse des sections fissurées (voir chapitre 10 :
« Flexion simple », chapitre 14 : « Flexion composée ».
On appelle étendue de contrainte, la différence de contrainte, dans l’acier ou le béton, entre les
contraintes calculées sous les deux combinaisons d’actions définies ci-dessus.
IV- Vérification pour les armatures
1-Vérification explicite de l’endommagement
1.1-Principe de la vérification
Le principe de la vérification pour les armatures consiste à comparer l’étendue de contraintes
agissante (entre les combinaisons de base et de base plus action cyclique) à une étendue de contraintes
résistante correspondant au type de barres utilisées. L’étendue de contraintes résistante est obtenue
pour un nombre 𝑁 ∗ de cycles défini à partir d’une courbe caractéristique de résistance en fatigue
(aussi appelée courbe 𝑆 − 𝑁) :
198
Cours Béton Armé
Les valeurs recommandées et à utiliser par l’Annexe nationale française des paramètres de la courbe
S-N des armatures de béton armé sont données dans le tableau ci-dessous :
Abscisse du point 𝐵 :
199
Cours Béton Armé
1.3-Processus de vérification
La vérification à la fatigue pour l’acier est réalisée de la façon suivante :
1/ déterminer les caractéristiques géométriques de la section la plus sollicitée considérée comme étant
fissurée ;
2/ établir la combinaison de base et en déduire les contraintes 𝜎𝑠𝑏 des armatures ;
3/ établir la combinaison de base plus action cyclique et déduire les contraintes 𝜎𝑠𝑐 des armatures ;
4/ en déduire, par différence, l’étendue de contraintes appliquée dans les armatures
∆𝜎𝑠 = 𝛾𝐹,𝑓𝑎𝑡 𝜎𝑠𝑐 − 𝜎𝑠𝑏
avec : 𝛾𝐹,𝑓𝑎𝑡 = 1,0 valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française ;
5/ déterminer les caractéristiques de la courbe 𝑆 − 𝑁 correspondant aux aciers utilisés (𝑘1 , 𝑘2 , 𝑁 ∗
et ∆𝜎𝑅𝑠𝑘 ∗ correspondant à 𝑁 ∗ ) dans le tableau ci-dessus et tracer la courbe S-N avec :
6/ en déduire sur cette courbe l’étendue de la contrainte résistante ∆𝜎𝑅𝑠𝑘 correspondant au nombre 𝑁
de cycles de l’action cyclique appliquée :
7/ vérifier :
avec 𝛾𝑠,𝑓𝑎𝑡 = 1.15 valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française.
𝑁
8/ On appelle endommagement des armatures dû à la fatigue, le rapport : 𝐷𝐸𝑑 = 𝑁∗
𝑁
Il faut vérifier de plus : 𝐷𝐸𝑑 = 𝑁∗ ≤ 1.
200
Cours Béton Armé
Remarque:
Pour évaluer la durée de vie résiduelle de structures existantes ou la nécessité d’un renforcement une
fois la corrosion amorcée, l’étendue de contrainte peut être déterminée en réduisant l’exposant
𝑘2 pour des barres droites ou pliées :
𝑘2 = 5 Valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française.
2-Cas de cycles multiples d’étendue variable
L’endommagement total des armatures dû à la fatigue est calculé en appliquant la règle de cumul de
𝑛(∆𝜎 )
Palmgren-Miner et doit vérifier :𝐷𝐸𝑑 = ∑ 𝑁∗(∆𝜎𝑖 ) ≤ 1
𝑖
Avec:
Pour l’étendue de contrainte (∆𝜎𝑖 ) appliquée :
𝑛(∆𝜎𝑖 ) =Nombre de cycles,
𝑁 ∗ (∆𝜎𝑖 ) =Nombre de cycles à la rupture.
3-Cas particuliers
La résistance en fatigue des barres d’armatures non soudées tendues est satisfaisante si: ∆𝜎𝑠 ≤ 𝑘1
avec : 𝑘1 = 70 𝑀𝑃 a valeur recommandée et 𝑘1 = 100 𝑀𝑃𝑎 valeurs à utiliser pour l’Annexe
nationale française,
∆𝜎𝑠 = étendue de contrainte sous une charge cyclique fréquente.
La résistance en fatigue des barres d’armatures soudées tendues est satisfaisante si : ∆𝜎𝑠 ≤ 𝑘2
avec :
𝑘2 = 35 𝑀𝑃𝑎 valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française,
∆𝜎𝑠 = étendue de contrainte sous une charge cyclique fréquente.
4-Cas des armatures d’âme
4.1-Inclinaison des armatures d’âme à prendre en compte
L’inclinaison 𝜃 des bielles sur la ligne moyenne est choisie de telle sorte que :
1 ≤ cot 𝜃 ≤ 2.5 → 22.8° ≤ 𝜃 ≤ 45°
Ou valeur fixée par l’Annexe nationale. Cette dernière préconise:
1 ≤ cot 𝜃 ≤ 2.5 (flexion simple ou compression)
𝜎𝑐𝑡 𝜎
√1 + 𝑓 ≤ cot 𝜃 ≤ 2.5√1 + 𝑓 𝑐𝑡 (traction)
𝑐𝑡𝑚 𝑐𝑡𝑚
201
Cours Béton Armé
4.2-Vérification
Les armatures d’effort tranchant doivent être telles que (voir chapitre 15 : « Effort tranchant »),
Remarque:
En général, le second cas correspond aux appuis des poutres continues (pour lesquelles 𝑉𝐸𝑑,𝑚𝑖𝑛 et
𝑉𝐸𝑑,𝑚𝑎𝑥 sont de signes contraires), alors que le premier cas relève des appuis des poutres droites
isostatiques (pour lesquelles 𝑉𝐸𝑑,𝑚𝑖𝑛 et 𝑉𝐸𝑑,𝑚𝑎𝑥 ont le même signe).
2-Éléments comportant des armatures d’âme
On désigne par :
𝜎𝑐𝑑,𝑚𝑎𝑥,𝑒𝑞𝑢 = borne supérieure de l’étendue de contraintes pour 𝑁 cycles
202
Cours Béton Armé
𝑘1 = 0.85 pour 𝑁 = 106 cycles, valeurs recommandées et à utiliser pour l’Annexe nationale
française,
𝑡0 =date de début du chargement cyclique en jours,
On définit :
𝜎𝑐𝑑,𝑚𝑎𝑥,𝑒𝑞𝑢
𝐸𝑐𝑑,𝑚𝑎𝑥,𝑒𝑞𝑢 = = niveau maximal des contraintes de compression,
𝑓𝑐𝑑,𝑓𝑎𝑡
𝜎𝑐𝑑,𝑚𝑖𝑛,𝑒𝑞𝑢
𝐸𝑐𝑑,𝑚𝑖𝑛,𝑒𝑞𝑢 = = niveau minimal des contraintes de compression,
𝑓𝑐𝑑,𝑓𝑎𝑡
𝐸
𝑅𝑒𝑞𝑢 = 𝐸 𝑐𝑑,𝑚𝑖𝑛,𝑒𝑞𝑢 = rapport des contraintes,
𝑐𝑑,𝑚𝑎𝑥,𝑒𝑞𝑢
On peut admettre une résistance en fatigue satisfaisante pour le béton travaillant en compression si
1/ pour les contraintes de flexion :
avec :
𝑚 = nombre d’intervalles d’amplitude constante,
203
Cours Béton Armé
𝐸
14(1− 𝑐𝑑,𝑚𝑎𝑥,𝑖 )
𝑁𝑖 = 10 √1−𝑅𝑖
𝜎𝑐𝑑,𝑚𝑎𝑥,𝑖
𝐸𝑐𝑑,𝑚𝑎𝑥,𝑖 = = niveau maximal des contraintes de compression,
𝑓𝑐𝑑,𝑓𝑎𝑡
𝜎𝑐𝑑,𝑚𝑖𝑛,𝑖
𝐸𝑐𝑑,𝑚𝑖𝑛,𝑖 = = niveau minimal des contraintes de compression,
𝑓𝑐𝑑,𝑓𝑎𝑡
204
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205
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