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Le char M1 Abrams est un char de combat américain de deuxième génération3, numéroté M1.

Ce
char a été nommé en mémoire du général Creighton Williams Abrams. Entré en service dans l'US
Army en 1981, il est actuellement utilisé par neuf pays.

Historique
Genèse

Le prototype du XM1 de chez General Motors.


En février 1972, une équipe de travail fut constituée, à Fort Knox, pour concevoir le nouveau char
de combat MBT (en anglais : Main Battle Tank, char de combat principal). Les objectifs fixés pour
ce nouveau char étaient, entre autres et par ordre d'importance, la sécurité de l'équipage, la
possibilité de coup au but dès le premier tir, la rapidité pour acquérir et frapper l'objectif, la mobilité
tout terrain, l'intégration d'un armement secondaire, la sécurité du matériel, le potentiel de
développements ultérieurs et la facilité de transport. L'armée des États-Unis demanda des
prototypes à General Motors et à Chrysler. Cette compétition devait permettre d'obtenir les
meilleures solutions pour des coûts moindres. Le nouveau char de combat fut initialement nommé
XM815. En octobre 1973 eut lieu la guerre du Kippour au Proche-Orient. Il fut alors indispensable
d'inclure dans le projet XM815 toutes les leçons tirées de ce conflit. Une des nouveautés majeures
dans cette guerre fut le large usage fait de missiles antichar AT-3 et de lance-roquettes antichar
RPG-7 d'origine soviétique. Cependant, l'enseignement le plus important tiré de cette guerre est que
le char de combat restait l'arme dominante sur le champ de bataille. On relança le projet du nouveau
char américain, rebaptisé XM-1.

Un des douze XM1 FSED de pré-production, en essais à Fort


Knox, le 12 janvier 1979.
General Motors et Chrysler continuèrent à travailler sur leur prototype, y incorporant le blindage
Burlington. Les premiers exemplaires pour la phase de validation apparurent entre janvier et mai
1976. Finalement, le 12 novembre 1976, Chrysler fut déclaré titulaire pour le développement du
projet. Les premiers prototypes (XM-1) roulèrent en février 1978 et la production en petite quantité
du XM-1 débuta le 7 mai 1979.
Production en grande série et entrée en service
Le premier char de série fut livré le 28 février 1980 à Lima (Ohio) Arsenal Tank Plant. En février
1981, sa production à grande échelle fut acceptée et on lui attribua l'appellation 105mm Gun Tank
M1 Abrams (en français : char de combat M1 Abrams à canon de 105 mm) en honneur du chef de
bataillon de la 4e division blindée durant la Seconde Guerre mondiale puis chef d'état-major de l'US
Army en 1972, Creighton Abrams, un des fervents partisans du projet XM-1. En 1982, le Detroit
Tank Arsenal entama également la production de ce char. À partir de 1985, il commença ensuite à
être remplacé par le M1A1 sur les chaînes de montage du Detroit Arsenal (Warren, Michigan) et du
Lima Arsenal Tank Plant où il sortait à raison de 60 chars par mois et par usine au plus fort de la
production. Entre 1986 et 1990, 840 chars furent produits annuellement pour l'United States Army
et, entre 1991 et 1992, il fut produit 691 exemplaires pour le Corps des Marines4.

Guerre du Golfe
Son baptême du feu eût lieu en 1991 lors de la guerre du Golfe, où il s'est très bien comporté face à
une force mécanisée conventionnelle, en ne subissant que dix-huit incidents de combat signalés
dans l'opération Tempête du désert, neuf d'entre eux sont des pertes permanentes (dues à des tirs
amis). Les dégâts sur les neuf autres Abrams M1 sont principalement dus à des mines, et réparables
au niveau de la maintenance organisationnelle5,6,7. Ils ont tiré en quatre jours d'offensive terrestre
un total de 14 061 obus de 120 mm5.

Guerre du Kosovo
À partir de 1995, l'armée américaine et les Marines américains l'employèrent en Bosnie-
Herzégovine, puis en 1999 au Kosovo.

Guerre d'Irak

Un M1A1 des Marines détruit, sur la route de Bagdad lors de


l'opération Libération de l'Irak (avril 2003).
En 2003, lors de l'invasion de l'Irak, 1 100 M1A1 furent engagés, causant des ravages dans l'armée
régulière irakienne. Le 5e corps d'armée des États-Unis tirant 1 576 obus de 120 mm durant les 21
premiers jours de l'invasion5. Mais, en deux ans d'opérations de guerre dite « asymétrique », 80
chars furent tellement endommagés qu'ils durent être ramenés aux États-Unis, avec 5 membres
d'équipage tués à l'intérieur des chars et 10 en partie à l'extérieur. Même si l'énorme majorité des
quelque 770 Abrams touchés en Irak n'ont subi que des dommages mineurs, alors qu'ils étaient la
cible privilégiée du feu ennemi pour des raisons symboliques, ces chiffres montrent un problème
certain. Des modifications ont eu lieu afin de mieux l'adapter à la guerre urbaine. Il s'agit du
programme TUSK (Tank Urban Survival Kit, kit de survie du char en milieu urbain), celles-ci
commandées à partir de 2006, à alors 505 exemplaires, équipent à partir de 2008 tous les Abrams en
Irak8.
Dans le cadre de la seconde guerre civile irakienne, plusieurs engins de l'armée de terre irakienne
ont été endommagés ou capturés par les insurgés. L'État islamique a détruit un minimum de sept
M1A1 et deux, qui ont été capturés intacts, ont été dépouillés de leurs mitrailleuses et des munitions
associées, avant d'être détruits incendiés9.

Guerre russo-ukrainienne
Le 25 janvier 2023, le gouvernement Biden annonce l'envoi de 31 chars Abrams, soit "l'équivalent
d'un bataillon" à l'Ukraine dans le cadre de la guerre en Ukraine. Joe Biden annonce que les chars
Abrams sont "les plus performants au monde, mais ils sont aussi extrêmement complexes à utiliser
et à entretenir"10.

Revalorisation et commercialisation
En 2012, le Joint Systems Manufacturing Center de General Dynamics, connu auparavant sous le
nom de Lima Army Tank Plant (en) était la seule usine d'assemblage de ce char en activité,
reconditionnant les chars livrés aux forces des États-Unis et livrant des exemplaires neufs seulement
pour l'exportation. Employant jusqu'à 5 000 personnes, son personnel en septembre 2012 était de
900 personnes et sa fermeture était alors envisagée pour 201811. La production maximale du site
est estimée à 70 unités par mois12 (soit 840 à l’année). L'effectif a baissé pour atteindre
441 employés en 2016, mais grâce aux commandes de plus de 87 « M1A2 SEP v3 » en 2017 et de
137 « SEP v3 » en 2018 provenant de véhicules mis en réserve, l'effectif de l’usine est remonté à
573 fin 2018 et devrait dépasser les 1 000 en 201913, cette version entre en service en mai 2020 et
550 sont en unités fin 2021 alors qu'Australie, Taiwan et Pologne veulent en acquérir. Une version
nommée « M1A2 SEP v4 » est en préparation pour les années 202014.
Le 6 septembre 2023, Gabe Camarillo, sous-secrétaire de l'Armée des États-Unis, annonce lors
d'une conférence à Arlington, qu'elle abandonne le programme de revalorisation des Abrams au
standard M1A2 SEP v4 et que l'effort de développement va être portée sur une future version du
char Abrams appelée M1E3 qui incorpora les leçons tirées du retour d'expérience de la guerre russo-
ukrainienne15.

Caractéristiques techniques
Armement
Principal
M1 et IPM1
Le modèle original du Abrams ainsi que le IPM1 étaient armés d'un canon M68A1 de 105 mm. Le
M68A1 se différencie visuellement du M68E1 armant le char M60A3 par son miroir de volée
monté à son extrémité, il permet le simbleautage avec le viseur du tireur. Le tube du canon est
recouvert d'un manchon anti-arcure en aluminium.
Conçu à la fin des années 1970, le M68A1 fut conçu avec une culasse renforcée dans l'optique de
tirer, dans le futur, des munitions flèches utilisant des poudres très énergétiques comme l'obus-
flèche M900A1 qui entrera en dotation en 1990.
Un total de 55 obus de 105 mm étaient embarqués à bord du char dont 44 en tourelle (22 prêts à
l'emploi), dans deux soutes à munitions blindées. L'accès à ces soutes se fait au moyen de deux
portes coulissantes blindées à ouverture commandée. En cas d'incendie, la déflagration est évacuée
grâce à l'éjection de trois panneaux anti-explosion situés dans le toit, au-dessus des soutes.
La caisse abrite une troisième soute à munitions, d'une capacité de huit obus, située le long du
compartiment moteur. Elle possède également une porte coulissante blindée et deux panneaux anti-
explosion.
Enfin, trois obus sont placés sur le plancher rotatif de la tourelle, aux pieds du chargeur, dans des
étuis pare-éclats.
La gamme de munitions de 105 mm employées par les M1 et IPM1 durant leur service dans les
forces armées des États-Unis comportait :
• M774 APFSDS-T : entré en dotation en 1980, le M774 est le premier obus-flèche américain
à intégrer un barreau en uranium appauvri d'une masse de (3,36 kg). Sa vitesse initiale est de
1 509 m/s.
• M833 APFSDS-T : entré en dotation en 1983, le M833 présente un barreau en uranium
appauvri plus lourd (3,66 kg) et rallongé par rapport au M774. Sa nouvelle ceinture
dérapante limite mieux l'effet de rotation transmis à la flèche en vol. Sa vitesse initiale est de
1 494 m/s.
• M900A1 APFSDS-T : représentant la quatrième génération d'obus-flèche américain de
105 mm, il possède un pénétrateur en uranium appauvri d'une masse de 3,83 kg à grand
allongement (ratio de 30:1). Sa vitesse initiale est de 1 505 m/s.
• M456A2 HEAT-T : un obus à charge creuse capable de percer une plaque de blindage de
175 mm d'épaisseur sous une incidence de 60° à 1 000 m. La variante A2 possède une fusée
avec un contact d'ogive optimisé.
• M416 WP-T : un obus fumigène au phosphore blanc.

M1A1 et M1A2
En septembre 1981, le canon à âme lisse allemand Rh-120 de 120 mm fut choisi, dans le cadre du
programme d'amélioration Block I, pour armer la future version du char Abrams. Produit sous
licence à l'arsenal de Watervliet (New York), le canon M256 était une version modifiée du canon
Rh-120, il se différenciait du modèle allemand par son lien élastique constitué d'un unique gros
ressort faisant à la fois office de frein de tir et de récupérateur. Le prototype du canon, appelé alors
XM256 fut testé sur les deux chars prototypes M1E1 construits en mars 198116.
Le M1A1 embarque 40 obus de 120 mm, les deux soutes à munitions dans la nuque de la tourelle en
contiennent chacune 17 et la soute du châssis 6. Le nombre de panneaux anti-explosion sur le toit de
poche arrière passe de trois à deux panneaux.
Le M1A2 embarque 42 obus, les deux râteliers en nuque de tourelle ont été modifiés pour faire
passer leurs capacités de 16 à 18 obus.
La gamme de munitions de 120 mm employée par les M1A1 et M1A2 de l'US Army comprend :
• M829 APFSDS-T : entrée en service en même temps que le char M1A1, le M829 est un
obus-flèche possédant un barreau en uranium appauvri d'une masse de 3,94 kg. Sa vitesse
initiale est de 1 670 m/s17.
• M829A1 APFSDS-T : entrée en service en 1988, le M829A1 possède une flèche rallongée
avec un pénétrateur en uranium appauvri de 4,64 kg. Surnommé « Silver Bullet » par les
tankistes américains durant l'opération Tempête du désert, sa vitesse initiale est de
1 575 m/s.
• M829A2 APFSDS-T : malgré son barreau en uranium appauvri plus lourd (4,74 kg), le
M829A2 possède une vitesse initiale supérieure (1 680 m/s) grâce à l'emploi d'un sabot
allégé fait en carbone-époxy et d'une charge propulsive plus conséquente en ne disposant
plus les granules de poudre en vrac dans la cartouche mais en les empilant à la manière de
bâtonnets18. Le M829A2 est entré en service au début/milieu des années 1990.
• M829A3 APFSDS-T : entré en dotation en 2003, le M829A3 possède une flèche à grand
ratio d'allongement dont la pointe avant est spécialement conçue pour mettre en échec les
blindages réactifs explosifs lourds tel que le Kontakt-5. Surnommé « Super Sabot » par les
tankistes américains, il possède une vitesse initiale de 1 555 m/s.
• M829A4 APFSDS-T : entré en dotation à la fin des années 201019, le M829A4 possède une
flèche similaire à celle du M829A3 en terme de masse et de dimensions mais intègre un
système de liaison de donnée dans le culot de sa cartouche afin d'être connecté, via le bloc
de culasse, à la conduite de tir automatisée du M1A2 SEP v4.
• M830 HEAT-MP-T : entré en service en même temps que le char M1A1, le M830 est un
obus explosif à charge creuse dérivé de la munition du même type DM12A1 ouest-
allemande. Le projectile empenné du M830 pèse 13,5 kg et contient 1 662 g de composition
B pour une vitesse initiale de 1 140 m/s.
• M830A1 : entré en dotation en 1994, le M830A1 a la particularité de posséder un projectile
à charge creuse sous calibré de de 80 mm. Sa fusée de proximité lui donne des capacités
anti-hélicoptères. Le projectile empenné du M830A1 ne pèse que 11,4 kg et contient 1 300 g
de composition B, ce qui lui permet d'avoir une portée utile de combat supérieure grâce à sa
vitesse initiale de 1 410 m/s.
• M908 HE-OR-T : entré en service en 2003, le M908 est un obus explosif dérivé de l'obus à
charge creuse M830A1 ayant pour vocation la destruction des obstacles et des bunkers20. Il
contient une charge d'exposif brisant de 3,2 kg de Composition A3 initiée par une fusée de
culot. Sa vitesse initiale est de 1 400 m/s.
• M1028 Canister : cet obus à effet canalisé est utilisé pour la défense rapprochée du char
face à une vague d'infanterie. Il projète une boîte cylindrique à 1 410 m/s qui s'ouvre à la
sortie du canon en libérant un nuage de 1100 billes en tungstène. La portée pratique est de
500 m.
• M1147 AMP : cet obus explosif multi-modes21 à pour vocation de remplacer les munitions
M830A1, M908 et M1028. Développé par Northrop Grumman22, il succède au succède au
prototype XM1069 AMP développé par Orbital ATK23. En février 2023, cette munition, en
phase de test24, n'est pas encore qualifiée25.
Secondaire

Le tourelleau téléopéré stabilisé SCWS monté sur un


M1A1 du corps des Marines.
L'armement secondaire est constitué de deux mitrailleuses M240 de 7,62 mm, la première est
installée sur le toit de la tourelle et montée sur un rail circulaire qui entoure la trappe du chargeur.
La deuxième est montée coaxialement à l'armement principal, à droite du canon. Un total de
11 400 cartouches de 7,62 mm sont embarquées à bord.
Une mitrailleuse lourde M2HB de 12,7 mm est montée sur le tourelleau CWS (Commander's
Weapon Station) du chef de char, elle est opérée sous blindage par le chef de char par l'intermédiaire
d'un viseur périscopique monoculaire. Le tourelleau CWS pivote sur 360° grâce à une motorisation
électrique, l'élévation de la mitrailleuse se fait manuellement à l'aide d'un petit volant de pointage
permettant un débattement en site de -10° à +65°. 1 400 cartouches de 12,7 mm sont emportées à
bord.
Sur le M1A2, la mitrailleuse M2HB est désormais montée sur une rotule placée devant le nouveau
tourelleau ICWS (Improved Commander's Weapon Station), ce qui contraint le chef de char à
exposer son buste à l'extérieur de la tourelle pour la mettre en œuvre. Ce tourelleau fixe offre une
meilleure vision périphérique (étoile de vision comprenant huit épiscopes) mais l'encombrement du
moniteur TV affichant l'image filmée par le viseur thermique panoramique CITV empêche sa
rotation.
Entre 2005 et 2010, 386 M1A1 du corps des Marines ont été revalorisés26 au standard M1A1 FEP
qui comprenait un tourelleau stabilisé SCWS (Stabilized Commander's Weapon Station) conçu par
la société MERRILL27. Il est équipé, entre autres, d'un FLIR.
Le M1A2 SEP v2 possède un tourelleau téléopéré M153 CROWS II (Common Remotely Operated
Weapon Station) monté sur la niche du viseur du tireur, il permet, à nouveau, d'utiliser, sous
blindage, la mitrailleuse de 12,7 mm.
Le M1A2 SEPv3 possède un nouveau tourelleau téléopéré M153A1E1 CROWS-LP (Low-Profile),
plus compact.
Conduite de tir et moyens d'observation

Tir du canon de 120 mm, vu de la tourelle lors d'un exercice à


Djibouti en 2010.
Pour la visée de jour, le tireur dispose du Gunner's Primary Sight (GPS, littéralement « Viseur
Principal du Tireur »). Conçu par Hughes, ce viseur jour/nuit périscopique possède un
grossissement en voie jour de ×3 en grand champ et un de ×10 en petit champ. La visée de nuit
s'effectue du Thermal Imaging Sight (TIS) qui fonctionne sur base de l'imageur thermique
AN/VSG-X, le TIS offre un grossissement ×3 et ×10 en fonction zoom. Le GPS inclut un télémètre
fonctionnant avec un laser Nd-YAG fonctionnant sur une longueur d'onde 1,06 μm. Ce télémètre est
relié à un ordinateur balistique. Sur le M1A2, un nouveau télémètre laser est installé, fonctionnant
sur une longueur d'onde de 1,54 μm, inoffensive pour les yeux. Le GPS et le TIS sont tous les deux
stabilisés sur le plan vertical, et sur le M1A2, ils le sont sur le plan vertical et azimutal (en site et en
gisement) sous la désignation GPS-LOS (Line Of Sight). Ces deux viseurs sont montés côte à côte
dans une niche blindée donnant sur le toit, à l'avant à droite de la tourelle. Si le viseur principal est
endommagé, le tireur peut toujours compter sur un viseur télescopique d'urgence Kollmorgen
possédant un grossissement de ×8. Ce viseur de secours possède plusieurs réticules
interchangeables en fonction du type de munition.
Sur le M1A2, le chef de char dispose d'un viseur panoramique CITV (Commander's Independent
Thermal Viewer : Visionneur thermique indépendant du chef de char). Conçu par Raytheon, il est
monté devant la trappe du chargeur et comprend une caméra thermique montée sur un support
rotatif stabilisé en site et en gisement.
La conduite de tir automatisée comprend un calculateur balistique numérique relié à un télémètre
laser, à un capteur de dévers monté sur une rampe à pendule statique, à un miroir de volée placé au
bout du canon et une sonde anémométrique, qui comprend aussi des capteurs mesurant la
température et la pression atmosphériques. La stabilisation du canon est assurée sur les deux plans
par un système hydroélectrique, la marge d'erreur est comprise entre 0,15 et 0,20 mil pour la
stabilisation verticale, et de 0,3 à 0,4 mil sur le plan azimutal. Au début des années 1980, l'Abrams
était capable, avec son canon de 105 mm, de porter un coup au but au premier tir, sur une cible
distante de 1 850 m tout en se déplaçant à une vitesse de 40 km/h sur un terrain accidenté4.

Protection
Passive

Blindage réactif explosif ARAT-1 fixé sur les jupes


latérales d'un M1 équipé du kit de combat urbain TUSK en 2007 en Irak.
La caisse et la tourelle du Abrams sont réalisées par un assemblage de plaques de blindage mécano-
soudées en alliage d'acier HY-120 ayant une dureté de 350 HB. Le masque du canon, la partie avant
de la tourelle, ses flancs ainsi que l'avant de la caisse renferment des caissons abritant un blindage
composite dénommé special armor28.
Des pré-blindages latéraux protègent les flancs de la caisse sur une partie de sa longueur, ils sont au
nombre de deux sur le côté gauche et de quatre sur le côté droit (afin de protéger la soute à
munitions située entre le compartiment de combat et le compartiment moteur). Chaque élément fait
70 mm d'épaisseur et renferme une succession de couches métalliques séparées par un matériau
composite de la firme Corning29. Le reste du train de roulement est protégé par de fines jupes en
acier (trois à droite et cinq à gauche), plus légères, ayant spécifiquement comme but de faire détoner
prématurément les projectiles à charge creuse afin de limiter leur efficacité.

M1
Le tout premier modèle du Abrams intègre un blindage composite surnommé BRL-1 (Ballistic
Research Laboratory ou BuRLington). Il est constitué d'une succession de plaques accélérées par
choc (PAC) agencées à la manière de persiennes à claire-voie. Cet assemblage maintenu par des
éléments cylindriques, est fixé à des poutrelles en I soudées sur la base de la tourelle. L'ensemble
est recouvert d'une carapace en acier haute dureté formant l'extérieur de la tourelle et de l'avant de la
caisse.
Les modules de blindage composite protégeant les flancs des deux soutes à munitions de la tourelle
renferment également des plaques d'arrêt en fond de caisson afin de stopper les éléments des
projectiles qui n'auraient pas été cisaillés par les plaques accélérées par le choc.
Le niveau de protection exigé lors du développement du char stipulait que l'avant du char M1 devait
résister, dans un secteur frontal de 25° à droite et à gauche de l'axe du canon, à des obus-flèche de
115 mm à noyau en tungstène tirés à une distance 800 mètres ainsi que des missiles antichars à
charge creuse d'un calibre de 127 mm. Le compartiment de combat devait être à l'épreuve des
projectiles antichars à charge creuse de 81 mm frappant le char avec une incidence de 45° et de 90°
pour la nuque de la tourelle. Les parties du char non-protégées par le blindage composite telles que
l'arrière de la caisse, de la tourelle ou encore le toit résistaient aux obus perforants de 23 mm16.
Afin de simuler ces menaces contre le blindage du prototype XM1, le Ballistic Research Laboratory
conçut spécifiquement des charges creuses de 81 mm et 127 mm capables de percer,
respectivement, 191 mm et 318 mm d'acier à blindage, sous une incidence de 60°. Les
performances de l'obus-flèche soviétique de 115 mm étant interprêtées par l'obus-flèche XM579E4
tiré par le canon XM150E6 de 152 mm du prototype de char XM803, cette munition était capable
de perforer, à la vitesse d'impact de 1 470 m/s, 161 mm d'acier à blindage sous une incidence de
60°.

IPM1 et M1A1
L'IPM1 (Improved Performance) et le M1A1 (introduits respectivement en octobre 1984 et août
1985) possèdent un blindage composite amélioré appelé BRL-2. Leurs tourelles sont rallongées sur
l'avant de 23 cm afin de pouvoir contenir un blindage composite plus volumineux. Le masque du
canon est également renforcé30.

M1A1 HA
Les M1A1 produits à partir d'octobre 1988 furent appelés M1A1 HA Heavy Armor après avoir reçu
un blindage composite de nouvelle génération à base d'uranium appauvri appelé Heavy Armor
Package (HAP). La dureté et la densité de l'uranium appauvri permettent d'accroître
considérablement la résistance du char face aux obus-flèches. L'uranium appauvri est présent sous
forme de plaques dont l'épaisseur peut atteindre 15,8 mm qui sont maintenues entre-elles par des
plaques en acier. Les caissons renfermant ce type de blindage sont faits en acier inoxydable et
montés dans la face avant de la tourelle, à l'exception du masque.
Cinq M1A1 HA utilisés dans les écoles de cavaleries possèdent également de l'uranium appauvri
dans le caisson à blindage composite situé à l'avant de la caisse31.

M1A2

Illustration des différents composants du kit de


combat urbain TUSK sur un M1A2.
Le M1A2 possède une version améliorée du blindage HAP intégrant également de l'uranium
appauvri. Entre 2001 et 2010, les flancs de la tourelle de 325 M1A2 ont été dotés d'un nouveau
blindage composite offrant une protection accrue contre les roquettes antichar plus performantes
qu'une roquette de RPG-732.
Dans le cadre du programme TUSK, les Abrams opérant en milieu urbain peuvent recevoir 62 blocs
de surblindage réactifs explosifs M19 ARAT-133 ayant chacun une masse de 29,4 kg. En
supplément, les flancs du char peuvent aussi recevoir 85 tuiles réactives explosives ARAT-2, d'une
masse de 15,4 kg chacune. Portant l'appellation M32 Scutum, elles sont optimisées pour mettre en
échec les engins explosifs improvisés utilisant des charges génératrices de noyaux. Éventuellement,
une grille anti-RPG amovible peut venir recouvrir l'arrière de la caisse au niveau de l'échappement
du turbomoteur et des radiateurs de la boîte de mécanismes. Pour améliorer sa résistance aux engins
explosifs improvisés, le char peut recevoir une plaque ventrale incurvée en titane, pesant 1 260 kg,
similaire à celles utilisées sous certains M551 Sheridan au Viêt Nam.

Active
Une rangée de six lance-pots fumigènes (huit sur les M1A1 des Marines) est montée de chaque côté
de la tourelle34. Il est aussi possible d'installer sur le M1A1 un brouilleur électro-optique Loral
AN/VLQ-6 Hardhat sur l'emplacement initialement réservé a l'éventuelle installation d'un viseur
panoramique35.
Le 26 juin 2018, un contrat de 195 millions de dollars américains pour l'installation au plus tôt du
système de protection active israélien Trophy permettant de détecter et de détruire en vol des
roquettes et missiles antichars avant qu'ils ne frappent le char36. En février 2018, il est prévu que
cela concerne une première tranche de 261 M1A2 Abrams37 soit quatre brigades. Les premières
livraisons ont lieu en octobre 201938.

Mobilité
Turbomoteur

Dépose du groupe motopropulseur d'un M1A1 du


Corps Marines, à Twentynine Palms en 2015.
Le char de combat Abrams est propulsé par un turbomoteur AVCO Lycoming AGT-1500 (Army
Gas Turbine ou Advanced Gas Turbine) dont la puissance nominale est de 1 522 ch (1 120 kW) à un
régime de 3 000 tr/min39. Un couple maximal de 5 355 N m est disponible dès 1 000 tr/min39. Le
poids à sec du turbomoteur, sans le filtre à air, est de 1 134 kg, le poids total du groupe
motopropulseur étant de 4 835 kg (boîte de mécanisme comprise).
La consommation spécifique de carburant est de 300 g/kWh à pleine puissance, réduite à
274 g/kWh depuis l'installation d'une nouvelle unité de contrôle du moteur numérique Lycoming
EA-J7 DECU (Digital Electronic Control Unit) remplaçant l'ancienne ECU (Electronic Control
Unit) à fonctionnement analogique39. Un échangeur de chaleur cylindrique en alliage de nickel
IN625 conçu par la firme Solar Turbines est accouplé à la turbine, il réduit la température des gaz
d'échappement à 499 °C.
La fiabilité des filtres à air et de la turbine en environnement désertique fut testée à Yuma, en
Arizona, entre mars 1980 et septembre 1981 sur les cent dix chars M1 de pré-série.
Les retours d'expérience de l'opération Tempête du Désert et de l'opération Iraqi Freedom
démontrèrent que les chars Abrams déployés dans le désert irakien devaient s'arrêter tous les 20 km
pour changer leurs filtres à air encrassé par le sable40. En novembre 2001, le système PJAC de la
société Donaldson (fabriquant également le filtre à air Vee Pack de la turbine du char Abrams) fut
sélectionné pour être installé de série sur les chars M1A2 SEP. Le PJAC (Pulse Jet Air Cleaner)
envoit automatiquement des décharges d'air comprimé dans les filtres à air de la turbine pour les
désencrasser41.
Au début de l'année 2006, Honeywell a lancé le programme TIGER (Total Integrated Engine
Revitalization) visant à doubler la durée de vie de l'AGT-1500 en la faisant passer à 1 400 heures
avant révision39.

Transmission

Gros plan sur le guidon du conducteur et du levier de


changement de vitesse.
La boîte de mécanismes Allison X1100-3B est une version modifiée de la série de transmission
X1100. Elle est spécialement conçue pour être utilisée avec la turbine à gaz AGT1500 montée sur le
M1 Abrams. Outre le fait de reprendre la fonction de transmission d'une boîte de vitesses, la boîte
de mécanismes assure aussi la direction, le freinage ainsi que l'alimentation des ventilateurs
assurant le refroidissement. Les ventilateurs installés de part et d'autre de l'échappement de la
turbine sont utilisés pour refroidir le lubrifiant de la turbine ainsi que celui de la boîte de
mécanismes. En outre, il est possible de générer un écran de fumée à l'aide du ventilateur gauche,
en vaporisant du carburant dans l'échangeur de chaleur servant à refroidir l'huile de la boîte de
mécanismes. Le freinage est assuré par des freins à disque à bain d'huile actionnés
hydrauliquement, qui sont aussi utilisés comme frein de stationnement.
La boîte de mécanismes X1100-3B est une transmission automatique, les positions du sélecteur sont
repérées par les initiales des termes anglais correspondants :
• N(eutral), pour point mort : il n'est pas possible de déplacer le char en avant ou arrière. Par
contre, il est capable de pivoter ;
• R(everse), pour marche arrière : deux rapports sont disponibles ;
• D(rive), pour marche avant normale : se faisant à l'aide de quatre rapports ;
• L(ow), pour basse vitesse : comme pour la position Drive, elle se fait à l'aide de quatre
rapports, la vitesse de pointe est faible et le couple est plus important.
Suspension
Le train de roulement de type Vickers à sept galets, avec deux rouleaux porteurs par chenille pour
supporter le brin supérieur. L'Abrams utilisait initialement les chenilles à connecteurs T156 dérivées
des T97 du char M60 Patton. En raison de l'usure excessive des T156 qui affichaient une durée de
vie comprise entre 1 100 km et 1 200 km, le TACOM lança en juillet 1987 un programme pour
remplacer les chenilles T156.
La chenille T158 conçue par la FMC Corporation en collaboration avec Goodyear fut sélectionnée
en juillet 1988, bien que chaque paire étant 1 360 kg plus lourde, la T158 a l'avantage d'avoir une
durée de vie de 3 400 km et des semelles en caoutchouc remplaçables42. Les chenilles T156 et
T158 ont une largeur de 635 mm (standard OTAN) et possèdent chacune 78 patins. Le M1A2
emploi comme chenille standard la T158.
La suspension comprend quatorze barres de torsion faites d'un acier spécial à haute résistance leur
donnant une bonne élasticité. Elles permettent un débattement vertical de 381 mm en compression
et de 101 mm en détente pour un total de 482 mm. Les premiers, deuxièmes et septièmes galets de
roulement comportent un amortisseur rotatif monté autour de la fixation du bras oscillant de
suspension.

Coût
Le prix unitaire d'un char M1A1 était évalué à 5,3 millions de dollars américains en mars 200643.
En 2012, il a été estimé à 7,5 millions de dollars. Le reconditionnement de 42 chars pour l'armée de
terre des États-Unis, cette année, fut effectué pour un coût de 6,07 millions de dollars l'unité12.
Début 2021, le Government Accountability Office a évalué le coût unitaire d'un M1A2 SEP v3 à
12,5 millions de dollars44.

Versions

M1 avec un canon de 105 mm en Allemagne de l'Ouest en 1986.

M1
Version initiale, avec le canon de 105 mm et la tourelle « courte », 3 273 exemplaires produits de
février 1980 à février 198530.
• IPM1 (Improved Performance) : 894 exemplaires ont été produits d'octobre 1984 à février
1986. La tourelle est allongée pour accueillir un blindage composite plus épais sur sa face
avant. Les couronnes des barbotins sont renforcées, le ratio des réducteurs passe de 4.30:1 à
4.67:1, cela réduit la vitesse maximale sur route mais permet de conserver la capacité
d'accélération originelle bien que le IPM1 soit 910 kg plus lourd que le M1. Afin de mieux
répartir le poids du char, les barres de torsion sont ré-indexées dans le but de modifier l'angle
des bras de suspension. Les amortisseurs sont renforcés pour supporter une pression de
3 500 PSI contre 3 000 PSI sur le M130.

M1A1
La production en grande série a débuté en août 198545, le M1A1 reprend les améliorations du
IPM1 tout en introduisant un nouveau canon lisse M256 de 120 mm plus puissant. Les panneaux
anti-explosion sont réhaussés. La tourelle reçoit une motorisation à deux vitesses pour améliorer la
rotation de celle-ci lorsque le char est sur un terrain en pente. Un nouveau système de filtration
NBC est installé dans le déport de caisse au-dessus de la chenille gauche, il est collectif et
fonctionne par surpression. Un panier de rangement est ajouté sur la nuque de la tourelle. Le
nombre de cartouches de 7,62 mm prêtes à l'emploi pour la mitrailleuse coaxiale est réduit à 3 400.
Le M1A1 est produit de 1985 à décembre 1992, totalisant 4 976 exemplaires.
• M1A1 HA (Heavy Armor) : M1A1 dont l'avant de la tourelle contient un nouveau blindage
composite à base uranium appauvri.
• M1A1 HA+ : appellation non officielle du M1A1 HA possédant un blindage à base
d'uranium appauvri de 2e génération.
• M1A1 HC (Heavy Armor Common) : essentiellement un M1A1 HA intégrant une unité de
contrôle moteur entièrement numérique pour le turbomoteur AGT-1500.
• M1A1 D (Digital) : remise à niveau de certains M1A1 HC pour atteindre un degré de
sophistication similaire au M1A2 SEP.
• M1A1 AIM (Abrams Integrated Management) : intégration du système de communication
et de gestion du champ de bataille FBCB2, comprenant un système de pilotage par carte 3D
Blue Force Tracking affichant les chars alliés environnants. Le viseur TIS est remplacé par
le viseur ITSS (Improved Thermal Imaging System), doté une nouvelle caméra thermique.
L'affût pour la mitrailleuse lourde téléopérée installée sur le tourelleau du chef de char est
équipé d'un gyrostabilisateur et reçoit une caméra thermique. Un téléphone est monté
extérieurement pour communiquer avec l'infanterie. Le M1A1 AIM dispose aussi du
système FTL (Far Target Locator), il permet au tireur du char de déterminer la position d'une
cible visée. Le FTL est intégré au viseur thermique et au télémètre laser et est relié au GPS
ainsi qu'à une boussole numérique. La précision est de 35 m à une distance de 8 000 m. Ce
système permet aussi d'élaborer des solutions balistiques pour un futur tir d'artillerie.
• M1A1 SA (Situational Awareness) : version améliorée du M1A1 AIM. Selon les prévisions
en 2019, doit être retirée en 2025.
• M1A1 M : version du M1A1 SA destinée au marché de l'exportation. 140 M1A1M équipent
les nouvelles forces armées irakiennes46.
M1A2

Le M1A2 se différencie visuellement du M1A1 par son viseur


panoramique CITV (ici en beige) installé devant la trappe du chargeur, lors de Strong Europe Tank
Challenge.
Appelé initialement Block II, le M1A2 diffère du M1A1 par la numérisation de 90%47 de tous ses
systèmes électroniques embarqués (vétronique) grâce à l'intégration de microprocesseurs connectés
à un bus de données MIL-STD-1553B. Le but étant d'augmenter les performances du char mais
aussi sa fiabilité via les systèmes de diagnostique embarqués. Le chef de char dispose d'un système
d'information tactique IVIS (InterVehicular Information System) affichant, en temps réel, une carte
de la zone d'opération avec les unités alliées et ennemies. Un viseur panoramique stabilisé CITV
(Commander's Independent Thermal Viewer) intégrant une caméra thermique. L'ajout de ces deux
systèmes impliqua de changer le tourelleau rotatif CWS par un tourelleau fixe ICWS (Improved
Commander's Weapon Station) offrant une meilleure vision périphérique grâce à ses huit épiscopes.
Le premier prototype du M1A2 fut construit en décembre 1992 et les essais dynamiques eurent lieu
l'année suivante. En 1997, 368 M1 avaient été convertis en M1A2.
• M1A2 SEP (System Enhancement Package) : le M1A2 SEP est le résultat d'un programme
d'amélioration du M1A2 ayant débuté à la fin des années 1990 avec comme objectif
d'installer de nouveaux logiciels et nouveaux matériels informatiques (microprocesseurs,
écrans plats 16:9 à haute résolution) dans un effort de numérisation du champ de bataille. Le
viseur panoramique CITV du chef de char reçu une nouvelle caméra thermique de seconde
génération. Le réservoir de carburant au-dessus du barbotin gauche fut remplacé par un
groupe auxiliaire de puissance (UAAPU) fonctionnant à l'aide d'une microturbine qui fournit
6 kW48 d'électricité et de l'air comprimé. L'électronique embarquée est refroidie par un
système de réfrigération à compression de vapeur (VCSU) installé dans le panier à l'arrière
de la tourelle. La 1re division de cavalerie fut la première unité à recevoir le M1A2 SEP, au
début de l'année 2003, et ils commencèrent à remplacer les M1A1 D en Irak à la fin de cette
même année.
• M1A2 SEP v2 : entrée en service en 2008, la version 2 du M1A2 SEP possède un système
informatique à l'architecture ouverte afin de faciliter l'installation de nouveaux logiciels et
autres composants. Le chef de char et le conducteur disposent de nouveaux écrans. Un
tourelleau téléopéré CROWS est monté sur le viseur du tireur, une caméra thermique de
recul est installée dans le phare arrière droit, un téléphone est installé à l'arrière droite du
char pour communiquer avec l'infanterie. La boîte de mécanismes est améliorée. Le groupe
auxiliaire de puissance est remplacé par un jeu de six batteries Hawker.
• M1A2 SEP v3 : appelé également M1A2C49 entré en service en octobre 201850 ou 2019.
Un blindage composite de nouvelle génération NGAP (Next Generation Armor Package) est
installé dans la tourelle et également dans la caisse. Des attaches sont installées sur les flancs
de la tourelle afin de faciliter l'intégration de surblindages. Premier char américain équipé
d'un système de protection active Trophy, il intègre également un système de guerre
électronique Duke V3 pour lutter plus efficacement contre les EEI51. Les écrans plats,
présents dans le compartiment de combat offrent désormais une résolution de 1080 pixels.
Le nouveau tourelleau téléopéré CROWS-LP, plus compact, remplace le CROWS monté
précédemment sur le M1A2 SEP v252. Un système de liaison de données ADL
(Ammunition Data Link) lui permet entre-autres de tirer les nouvelles munitions M829A4
(obus-flèche) et M1147 AMP (obus explosif à fragmentation multi-modes). Un groupe
auxiliaire de puissance est installé dans le déport de caisse gauche à la hauteur du barbotin,
sa puissance est de 10 kW53.
• M1A2 SEP v4 : appellé également M1A2D54. M1A2 SEP v3 équipé de nouveaux viseurs
pour le tireur et le chef de char, incorporant chacun de nouvelles caméras thermiques de
troisième génération, des caméras vidéo couleurs pour la voie jour ainsi que de nouveaux
télémètres laser. Le viseur panoramique du chef de char incorpore également un pointeur
laser pour la désignation d'objectifs. Une sonde aérologique, connectée à la conduite de tir,
est montée sur le toit. Le coin de culasse du canon M256 est équipé d'une interface lui
permettant de programmer la fusée chronométrique du nouvel obus explosif M1147 AMP de
120 mm. La vétronique intègre un nouveau système de diagnostic électronique. Des
détecteurs d'alerte laser AN/VVR-4 sont montés sur la tourelle. Le premier M1A2 SEP v4
est livré au 2-12 régiment de cavalerie "Thunder Horse" le 5 octobre 2022 pour une série
d'essais au terrain d'essais de Yuma (Arizona). Le 6 septembre 2023, l'US Army annonce
qu'elle abandonne le programme de revalorisation des Abrams au standard M1A2 SEP v415.

M1E3
Cette future version, basée sur les retours d'expérience de la guerre russo-ukrainienne reprendra
certains équipements développés pour le M1A2 SEP v4 et possédera, entre autres, un système de
protection active de type hard-kill complétement intégré. Le M1E3 devra être plus léger et par
conséquent, possèdera une emprunte logistique moindre. Il devrait entrer en service au début des
années 203015.

Caractéristiques détaillées des différentes versions


M1A1 M1A1 M1A2 SEP M1A2 M1A2 SEP M1A2 SEP
M1 IP M1 M1 A1 M1A2
HA HA+ v1 SEP v2 v3 v4
février octobre août
Année de 1980 à 1984 à août 1988 à 1991 à septembre 2008 à octobre pas encore
1992 à 1999
production février février 1986 1991 199455 1999 janvier 2017 produit
1985 1986 2017
xemplaires 3 273 894 5 952 1 328 834 77 + 300 n.c 435 anciens n.c
anciens
modèles M1A1
transformés transformés
+ 600 M1A1 en M1A2
produits
transformés en M1A2 SEPv3 à
en M1A2 SEP[Quand partir de
?] 201856

février
Entrée en 1981 / août août 2009 ou
avril 199457 août 2000 2020 n.c
rvice/retrait septembre 1985 1988 2010
1996
Hauteur
mitrailleuse
2,37 m 2,04 m n.c n.c n.c
de toit
comprise)
arde au sol 480 mm 430 mm
Chenilles T156 T158 à semelles amovibles.
Masse en
ordre de 54,5 t 56,9 t 57,2 t 59,1 t 61,3 t 62,1 t 63 t 64,59 t 66,76 t n.c
combat
Masse de la
19 tonnes n.c 20,9 t 23 t n.c 24,4 tonnes n.c n.c n.c n.c
tourelle
tesse sur
72 km/h 66 km/h n.c n.c
ute
Ratio
26,3 ch/ 26,2 ch/ 25,3 ch/ 24,4 ch/
oids/puissan 27,5 ch/t 24,1 ch/t 23,8 ch/t 23,2 ch/t 22,4 ch/t n.c
t t t t
ce
ccélération
de 0 km/h à 7 s 7s 7,2 s n.c
32 km/h
Autonomie 498 km n.c 479 km 465 km n.c 426 km 391 km n.c n.c n.c
Carburant 1 909 litres 1 681 litres
Groupe UAAPU 6
UAAPU (moteur
uxiliaire de non équipé (micro batteries
monocylindre Hatz)
puissance turbine) Hawker
Modèle de
blindage BRL-1 BRL-2 HAP HAP-2 HAP-3 NGAP
composite
Armement canon rayé M68 de
canon à âme lisse M256 de 120 mm
principal 105 mm
Munitions 55 obus 40 obus 42 obus
Tourelleau CWS ICWS
Viseur du caméra thermique de 1re génération nouveau caméra thermique de caméra
tireur télémètre 2e génération thermique d
laser au CO2 3e génératio
+ voie jour
vidéo et
télémètre
laser amélio
caméra
thermique d
Viseur
anoramique
caméra
caméra thermique de 3e génératio
non équipé thermique de e + voie jour
du chef de 2 génération
char 1re génération vidéo et
télémètre
laser
Système de
individuel, par
filtration collectif, par surpression de l'habitacle
masques
NBC

Variantes

M104 Wolverine en position repliée. Sur le toit, les deux parties


du pont.
• M1 Panther II : châssis de M1 radio-commandé à distance équipé d'un système de rouleau
de déminage.
• M104 Wolverine (en) : pont d'assaut en service depuis 2003. 44 produits.
• M1150 Assault Breacher Vehicle : engin de génie/char de déminage en service depuis 2009
dans l'USMC (20 exemplaires)58 et depuis 2012 dans l'US Army, qui équipera ses neuf
brigades blindées de six de ces engins chacune, d'ici 201459.
• M1074 Joint Assault Bridge (en) : pont d'assaut en production depuis 2016 remplaçant le
M104 trop cher. L'US Army prévoit 337 unités60.
Le M1 a pu être visuellement modifié (VISMOD) pour ressembler à un char T-80. Il s'agit alors de
la version Krasnovian Variant Tank [KVT] utilisée pour les forces d'opposition (OPFOR).

Prototypes
• XM1 : 9 prototypes construits en 1978
• M1 TTB (Tank Test Bed) : prototype testé au milieu des années 1980 pour tester certains
concepts pouvant être repris sur le futur char Block III (M1A3). Utilisant une tourelle
inhabitée, le chef de char et le tireur prennent place dans la caisse, aux côtés du conducteur
et disposent de caméras vidéo pouvant pivoter pour observer aux abords du char. La tourelle
inhabitée est armée du canon M256 de 120 mm du M1A1 et dispose d'un carrousel
automatisé Western Design contenant quarante-quatre obus. Le TTB ne pèse que 40,8 t.
• CATTB (Component Advanced Technology TestBed) : un prototype baptisé Thumper
fabriqué à la fin des années 1980 pour tester, au début des années 1990 les composants du
char Block III (M1A3). Le CATTB se distinguait des Abrams de série par sa nouvelle
tourelle biplace équipée d'un blindage composite modulaire, un système de chargement
automatique XM91 et un canon XM291 ATAC de 120 mm/140 mm. Le châssis intégrait des
jupes latérales en caoutchouc masquant le train de roulement supporté par une suspension
oléopneumatique. La turbine AGT-1500 a été remplacée par un groupe motopropulseur
utilisant le moteur Diesel adiabatique Cummins XAP-1000 monté transversalement61.
• M1 ARV (Armored Recovery Vehicle) : char de dépannage basé sur le châssis du M1, visant
à remplacer les M88, il perd la compétition face au M88A2 Hercules.
• M1 Grizzly ABV : engin de génie ayant servi de prototype au M1150 ABV.
• M1 AGDS (Air Ground Defence System) : concept de version antiaérienne monté sur le
châssis de l'Abrams, proposé en juillet 1993 sans succès. Nouvelle tourelle équipée de deux
canons Bushmaster III (en) de 35 mm pilotés par radar, ainsi que du système ADATS62.
• M1A3 : concept de modèle allégé étant supposé être présenté entre 2014 et 2017,
incorporant un nouveau blindage de moindre masse, des chenilles souples en matériaux
composites, un câblage entièrement réalisé en fibres optiques, un nouveau canon de 120 mm
plus léger ainsi que de nouvelles suspensions63. En 2023, on spécule encore sur cette
version et ses améliorations.

L'AbramsX et sa tourelle inhabitée, au salon de l'armement


AUSA 2022, à Washington, en octobre 2022.
• AbramsX : démonstrateur technologique dévoilé le 10 octobre 2022 au salon AUSA à
Washington, il possède une tourelle inhabitée armée d'un canon XM360 de 120 mm à faible
effort de recul et d'un canon-mitrailleur M230LF de 30 mm monté sur tourelleau téléopéré
Kongsberg Protector RS6. Cette tourelle intègre également un système de protection active
Trophy de conception israélienne, des détecteurs d'alerte laser AN/VVR-4 et deux viseurs
Safran PASEO. Les trois membres d'équipage prennent place dans le châssis, le chef de char
et l'opérateur tourelle s'asseyant désormais aux côtés du conducteur. L'AbramsX possède un
moteur Diesel deux temps Cummins ACE (Advanced Combat Engine) à six cylindres et
douze pistons opposés développant une puissance de 1 500 ch couplé à une transmission
électrique SAPA ACT1075. L'utilisation d'une tourelle inhabitée, légèremment blindée
permet de réduire la masse en ordre de combat à 54 t.

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