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Le Leopard 1 est un char de combat allemand.

Il s'agit du premier char conçu par l'Allemagne


depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Historique
Développement

Un Leopard 1 de la Bundeswehr ouest-allemande en 1983.


En novembre 1956, la Bundeswehr engage un processus afin de se doter d’un char de combat
moderne pour remplacer ses M47 et M48 obtenus des États-Unis et obsolètes face aux nouveaux
chars soviétiques, qui sont non seulement supérieurs en nombre, mais également très performants.
Dans cette optique, une première série de spécifications est émise en 1957. Elle est suivie en juin de
cette année par un accord entre la France et l’Allemagne pour développer en commun le nouveau
char, auquel se joint l’Italie en septembre 19582.
Le programme compte deux équipes allemandes et une française, qui sont mises en concurrence. En
Allemagne, l’équipe A est composée des entreprises MaK, Luther & Jung et Porsche, sous la
direction de cette dernière, tandis que l’équipe B est dirigée par Ruhrstahl et comporte également
Rheinstahl-Hanomag et Henschel. Parallèlement, la décision est prise de développer une tourelle
commune à l’ensemble des projets, dont la conception est confiée à Wegmann et Rheinmetall. Côté
français, le développement est confié à l’Ateliers de construction d'Issy-les-Moulineaux3.
L’équipe A est la première à réaliser des maquettes, en 1959, puis deux prototypes, livrés en janvier
1961. De son côté, l’équipe B prend du retard, Hanomag rencontrant d’importantes difficultés dans
la conception de la motorisation et de la suspension. Finalement, elle parvient à produire deux
prototypes en septembre 1961, mais les essais réalisés en avril 1962 en compétition avec les
véhicules de l’équipe A amènent à privilégier ces derniers, ce qui met fin au projet B4. L’équipe A
produit alors une deuxième série de prototypes, qui sont testés à l’automne 1962 avec différentes
variantes de la tourelle. En parallèle, les Français produisent la même année le premier prototype de
ce qui deviendra plus tard l’AMX-30, en vue des essais comparatifs entre les deux modèles5. Ceux-
ci se déroulent entre août et septembre 1963 à Mailly-le-Camp, Bourges, Satory et Meppen, sous
contrôle italien, et donnent un net avantage au modèle allemand6. Immédiatement après, les
Français annoncent ne pas être en mesure d’acheter un nouveau char, ce qui met fin au programme
commun de développement. Les Français et Allemands poursuivent chacun le développement de
leur côté, tandis que les Italiens se tournent vers l’acquisition de M60A1 américains7.

Le 1er octobre 1963, les Allemands donnent au nouveau char le nom de « Leopard » et les cinquante
exemplaires de présérie, dite « série O », sont envoyés à partir de juillet 1964 à Münster, dans le
Panzerbataillon L93, pour essais par les troupes. Avant même cette date, le Bundestag avait passé
commande le 22 août 1963 de 1 500 exemplaires, qui commencèrent à sortir des chaînes
d’assemblage de Krauss-Maffei le 9 septembre 19658.
Histoire opérationnelle

Un Leopard 1A5 DK danois de l'IFOR écrasant un canon anti-


aérien Zastava M55 A4 B1 de 20 mm en Bosnie-Herzégovine, en août 1996.
La bataille de Saraci-Kalesija en Bosnie, qui opposait une unité des forces armées danoises de la
FORPRONU aux bosno-serbes en 1994, a été le baptême du feu du Leopard 1.
Après leur retrait du service, plusieurs dizaines sont revendues à des musées ou des acteurs privés.
Le prix d’un Leopard 1A5 démilitarisé en état de marche plafonnait à 23 000 € en 20169.
Le 7 février 2023, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, les ministres de la
Défense de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark annoncent que l'Ukraine va recevoir « au
moins 100 chars Leopard 1 A5 (...) dans les prochains mois »10. Le gouvernement allemand
autorisant l'exportation de 178 de ces chars en dépôt chez des entreprises privées à remettre en
état11. L'entreprise Flensburger Fahrzeugbau (de) en possède 99 et Rheinmetall 8812.

Le Leopard 1 en service dans l'armée belge


Article principal : Histoire de la force terrestre belge depuis 1945.
Le contrat d'achat de trois-cent-trente-quatre chars Leopard fut signé le 14 décembre 1967 par les
ministres ouest-allemand Gerhard Schröder et belge Charles Poswick. Le premier exemplaire a été
remis le 5 mars 1968 à l'escadron de démonstration des troupes blindées et treize chars participèrent
au défilé du 21 juillet. C'est le centre d'instruction des troupes blindées de Bourg-Léopold qui se
chargea de la reconversion des équipages de M47 Patton sur le nouveau matériel. La première unité
à recevoir les Leopard fut le 4e Lanciers de Soest qui reçut ses trois premiers chars le 30 novembre
1968. Le trois-cent-trente-quatrième et dernier exemplaire était livré en 1971.
En 1974, les Leopard belges reçurent un système de stabilisation du canon Add On conçu par la
firme américaine Cadillac Gage, produit sous licence en Allemagne de l'Ouest par Feinmechanische
Werke Mainz GmbH et monté en Belgique dans les ateliers de l'arsenal de Rocourt.
La conduite de tir AVLS au poste du tireur d'un Leopard 1 SCT
belge.
La même année, une première tranche de 120 Leopard on vu leur télémètre optique et leur
calculateur balistique mécanique d'origine être remplacés par une conduite de tir intégrée AVLS
(Automatisch VuurLeidingsSysteem) conçue par la SABCA avec l'aide de Hughes Aircraft. Appelé
initialement Cobelda, ce système permettait de doubler les chances de coup au but dès le premier
tir, il fut d'abord testé en 1968 sur un M47 de la force terrestre13. Il intégrait un télémètre laser à
rubis et un calculateur balistique électronique à fonctionnement analogique développés par Hughes
Aircraft. La deuxième tranche subira cette modernisation entre 1980 et 1985. Ces Leopard
revalorisés portent alors l’appellation Leopard SCT (Système de Conduite de Tir).
Le premier prototype du Leopard 1A5 (BE) fut officiellement remis à l'armée belge le 8 novembre
1988 et deux campagnes d'essais au camp de Bergen-Hohne s'ensuivirent. Le Leopard 1A5 (BE)
possède une conduite de tir TFCS14 modifiée par la SABCA en collaboration avec la firme belge
OIP, elle intègre une caméra thermique permettant de détecter une cible à 8 000 m et de l'identifier à
2 000 m. Le char possède également un nouveau système de stabilisation du canon de la firme
Honeywell, un arcuremètre Ernest Leitz Canada (ELCAN) comprenant entre autres un miroir de
volée monté au bout du canon dont l'appellation est changée en L7A415, un nouveau camouflage
trois tons OTAN et de nouvelles jupes latérales de protection renfermant des panneaux en
composite.
Cent-trente-deux Leopard 1 furent mis au standard A5 (BE) entre le 22 février 1994 et la mi-1997
tandis que les cent-vingt-huit Leopard 1 non revalorisés ont été revendus au Brésil entre 1997 et mai
200016.
Du 11 au 25 octobre 2013, le char Leopard tire ses derniers coups de canon sur le polygone de tir du
camp de Bergen-Hohne.
Le 10 septembre 2014, l'armée belge se sépare du char Léopard, sur les derniers quatre-vingt-trois
exemplaires encore en service, quarante-huit sont mis en vente, vingt-quatre seront exposés, et onze
autres serviront de cibles lors d'exercices17.
Ceux mis en vente ont été achetés par l'entreprise OIP Land Systems (anciennement Sabiex), filiale
de la multinationale israélienne Elbit Systems, implantée à Audenarde. Le 25 janvier 2023, la
ministre de la Défense, Ludivine Dedonder affirme que « ces chars ont été revendus pour une
somme équivalente à 10 000-15 000 € puisqu'ils ne fonctionnaient plus » mais le propriétaire de
OIP Land Systems déclare le 29 janvier : « On n’a que trente Leopard qui sont vraiment équipés
avec un canon de 105 mm. On a payé environ deux millions d’euros » soit un prix moyen de
40 000 € l’unité, il précise auprès d'un site spécialisé qu'il dispose d'un total de 50 chars Leopard
1A5(BE), dont 17 sans tourelle, 20 pouvant être restaurés en quatre mois18. Alors que, depuis
l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, la Belgique est une des nations qui aident
militairement l'Ukraine, le rachat de ces chars pour les envoyer dans ce dernier pays fait débat, la
remise en état coûtant, selon OIP, de 500 000 à un million d'euros l'unité. Prix déraisonnable selon
le gouvernement belge19.

Caractéristiques techniques
Conduite de tir et moyens d'observation
Le tireur dispose de :
• TEM-1A, ce viseur télémétrique est présent uniquement sur les modèles de présérie et le
premier modèle du Leopard 1.
• TEM-2A, un viseur télémétrique d'une base de 172 cm, traversant le toit de la tourelle sur
toute sa largeur, il a une capacité de grossissement de × 16. Le TEM-2A peut déterminer des
distances comprises entre 400 m et 15 000 m. La télémétrie peut s'effectuer de deux façons :
par coïncidence ou par stéréoscopie, le premier mode à l'avantage de calculer la distance
rapidement, le second opérant plus lentement offre une meilleure précision sur la mesure de
la distance. Par rapport au TEM-1A, le TEM-2A est monté sur un support anti-chocs.
• TZF 1A, un viseur télescopique articulé de secours, conçu par Zeiss, il possède un
grossissement de × 8 et est gradué avec des lignes stadimétriques. Il est monté dans le
masque, à droite du canon.
Le chef de char possède :
• TRP-1A, un viseur périscopique monoculaire présent uniquement sur les modèles de
présérie et le premier modèle du Leopard 1.
• TRP-2A, ce viseur périscopique monoculaire est utilisé par le chef de char pour la détection
d'objectifs. Ce périscope panoramique est capable de pivoter sur 360° et possède deux
grossissements × 4 et × 20. Le viseur intègre un dispositif contrarotatif permettant de rester
aligné sur l'objectif pendant que le chef de char rallie la tourelle sur ce dernier. Conçu par
Steinheil-Lear-Siegler, il a également été copié par les Israéliens pour servir sur les premiers
modèles de chars de combat Merkava.
• PERI R12, ce viseur panoramique binoculaire est exclusivement monté sur les Leopard 1A4,
conçu par la firme Carl Zeiss, il possède deux grossissements : × 2 et × 8, afin d'autoriser le
tir en marche, il est stabilisé en site et en gisement, il incorpore également un intensificateur
de lumière de deuxième génération permettant l'observation et le tir de nuit.
• TRP-5(A), ce viseur périscopique binoculaire possède deux grossissements × 6 et × 20, il est
rétrofité sur les Leopards mis au standard A5.
Un projecteur XSW–30–U peut éventuellement être monté sur le masque, au-dessus du canon. Le
faisceau de la lampe halogène peut éclairer jusqu'à une distance de 1 500 mètres. Il peut aussi
fonctionner en émettant un éclairage invisible infrarouge pour la vision de nuit.

Mobilité
Le groupe motopropulseur (GMP) est constitué du moteur Diesel à quatre temps MTU MB 838 Ca
M500 accouplé à la boîte de mécanismes ZF type 4HP250.
Le MB 838 Ca M500 est un moteur Diesel à dix cylindres en V possédant une suralimentation par
deux compresseurs centrifuges montés en parallèle et entraînés par le vilebrequin. Il développe une
puissance maximale de 830 chevaux à un régime de 2 200 tr/min, un couple maximal 3 300 N m est
atteint au régime de 1 600 tr/min. Sa cylindrée est de 37,4 litres pour un poids à sec de 1 900 kg.
La boîte de mécanismes 4HP250 comprend une boîte de vitesses automatique possédant quatre
rapports en marche-avant et deux en marche-arrière. La direction est de type « régénérative » à
double différentiel et fournit deux rayons de braquage par rapport.

Protection
Les exigences émises par la Bundeswehr en 1957 spécifiaient que le futur char de combat allemand
de 30 tonnes devait résister à des obus perforants de 20 mm tirés à proximité et tout autour du
char20.
La caisse du Léopard 1 est faite d'un assemblage de plaques en acier laminé, son glacis, épais de 70
mm présente une inclinaison de 60°, faisant doubler l'épaisseur à traverser.
La tourelle est moulée d'une seule pièce à l'exception de la partie du toit supportant les deux trappes
d'accès. Elle peut recevoir un surblindage Zusatzpanzerung de chez Blohm & Voss. Les Leopard
1A3 et 1A4 possèdent une nouvelle tourelle, mieux protégée. Elle est facilement reconnaissable par
sa forme anguleuse et son masque en pointe de flèche qui s'expliquent par sa méthode d'assemblage
par mécano-soudure.
Niveau de protection balistique des différentes tourelles à une distance donnée :
Appellation de la
Calibre Secteur 1A1 1A2 1A3 & 1A4 1A1A1
munition
100 mm BR-412B >2500 m 1000 m
face avant
57 mm BR-271N >2000 m 500 m
20 mm DM43 flancs 500-300 m 100 m
éclats de 155 mm M107 toit 16 m 10 m 16 m

Production
La production en grande série du char Leopard débute le 9 septembre 1965, s'achève au mois de
mars 197921 et comporte un total de six lots de production. Un total de 4 744 exemplaires, toutes
variantes confondues seront produits.
Leopard

Un convoi de chars Leopard se dirigeant vers le terrain d'essais


de Munster en juin 1965.
La production en grande série débute le 9 septembre 1965 à l'usine de Krauss-Maffei à Munich, un
lot de 500 chars Leopard sortira de l'usine entre septembre 1965 et juillet 1966. Un petit nombre de
chars sera aussi produit par Krupp MaK à Kiel.
Le deuxième lot, comportant 600 chars est produit entre juillet 1966 et juillet 1967. Les chars de ce
lot reçoivent une petite gouttière attachée en dessous de la tourelle tandis que des plaques
déflectrices sont installées sur la partie supérieure de la caisse pour protéger le roulement de la
tourelle. La prise externe permettant de brancher un casque audio relié au système d'interphone du
char est maintenant installée dans un boîtier de forme circulaire (et non plus carrée) montée à
l'arrière de la caisse.
Le troisième lot, comportant 500 chars est produit entre juillet 1967 et août 1968. Les chars de ce
lot se diffèrent du précédent par l'ajout d'anneaux de levage montés au-dessus des feux de position
arrière et sur les déports de caisse à la hauteur du premier galet de roulement.
Le quatrième lot est produit entre août 1968 et février 1970. Le "persiennage" de la grille
d'échappement du moteur est révisé, les entretoises transversales laissant place à des verticales, des
anneaux de levage sont aussi ajoutés. Un certain nombre de Leopard issus du quatrième lot seront
produits pour être vendus à des pays étrangers.
Pour les différencier du modèle A1 après la mise en service de ce dernier, les chars Leopard se
verront attribuer l'appellation non officielle de Leopard A0 et ensuite Leopard 1A0 après la mise en
service du Leopard 2.

Leopard 1A1
Après la réception du quatrième lot par la Bundeswehr, un programme de modernisation fut lancé
en 1970 afin d'améliorer l'efficacité au combat du nouveau char de l'armée ouest-allemande. Ainsi,
tous les Leopard reçurent un système de stabilisation Add On conçu par la firme américaine
Cadillac Gage permettant le tir en marche. Un manchon anti-arcure recouvre désormais le canon
L7A3.
Des jupes latérales constituées de plaques d'acier multi-perforées recouvertes de caoutchouc
viennent protéger le train de roulement en faisant détoner prématurément les ogives à charge creuse.
Les chenilles Diehl D139E2 sont remplacées par les nouvelles D640A à semelles amovibles, ces
dernières peuvent recevoir des crampons en forme de X pour améliorer la tenue de route du char en
conditions neigeuses, 20 crampons sont montés sur le glacis du char. Un nouveau modèle de
schnorchel lui permit aussi de franchir une coupure humide profonde de 4 mètres en moyennant un
temps de préparation. Les dispositifs de vision de nuit du conducteur et du chef de char
fonctionnant par phare infrarouge furent remplacés par des systèmes de vision de nuit dit passifs
fonctionnant par intensification de lumière dénommés BIV (Bild-verstärker-Geräte).
Toutes ces modifications ont fait passer le poids du char en ordre de combat de 40 à 41,5 tonnes.

Leopard 1A1A1

Aperçu des amortisseurs sur lesquels est monté le surblindage.


Entre 1975 et 1977, les chars du premier au quatrième lot de production voient leur tourelle équipée
d'un blindage additionnel dénommé Zusatzpanzerung conçu par Blohm & Voss. Ce blindage
rapporté consiste en un ensemble de plaques d'acier de haute dureté monté sur amortisseurs faits de
plots en caoutchouc. Le niveau de protection qui en résulte est semblable à celui du Léopard A3. Le
surblindage fait passer la masse en ordre de combat à 42,5 tonnes. L'appellation Léopard A1A1 est
devenue Léopard 1A1A1 à la suite de la mise en service du Leopard 2.

Leopard 1A1A2
Ajout d'une caméra de télévision à bas niveau de lumière (TVBNL) PZB 200 (Passiven Ziel und
Beobachtungsgerät) sur le masque à droite du canon.

Leopard 1A2
Le cinquième lot est produit entre avril 1972 et mai 1973, il comporte 232 chars. La tourelle moulée
dispose d'un blindage latéral plus épais. Le modèle A2 est identifiable par la forme des opercules
blindés protégeant le télémètre, ces derniers sont de forme ovale au lieu d'être en forme de cercle.
Ce modèle reçu plus tard un nouveau système de filtration NBC.

Leopard 1A2A1
Ajout d'une caméra de télévision à bas niveau de lumière (TVBNL) PZB 200 (Passiven Ziel und
Beobachtungsgerät) sur le masque à droite du canon.

Leopard 1A3

Le Leopard C1 canadien reprend la tourelle mécano-soudée du


Leopard 1A3.
Les 110 derniers chars du cinquième lot reçoivent une nouvelle tourelle plus volumineuse. Sa forme
anguleuse et son masque en pointe de flèche s'expliquent par sa méthode d'assemblage par mécano-
soudure. Mieux blindée, elle comporte un blindage espacé recouvert d'une carapace faite de plaques
d'acier de haute dureté. Par rapport à l'ancienne tourelle moulée, son volume interne est supérieur
d'1,5 m3. Le viseur panoramique TRP-5 du chef de char est remplacé par le viseur panoramique
TRP-2A (grossissements × 6 et × 20) produit par la firme Steinheil. La nouvelle tourelle du Leopard
1A3 possède aussi une petite trappe permettant l'usage d'une arme de défense rapprochée, telle
qu'un lance-grenades. La masse en ordre de combat passe à 42,4 tonnes.

Leopard 1A3A1
Ajout d'une caméra de télévision à bas niveau de lumière (TVBNL) PZB 200 (Passiven Ziel und
Beobachtungsgerät) sur le masque à droite du canon.

Leopard 1A4
Le sixième et dernier lot comporte 250 chars qui sont construits du mois d'août 1974 à mars 1979.
Le Leopard A4 reprend la tourelle mécano-soudée du A3 mais il incorpore un certain nombre de
nouveautés dans le domaine des optiques. L'opérateur tourelle dispose du viseur télémétrique
EMES 12A1, asservi à une conduite de tir. Ce dernier permet de faire but sur cible mobile, il est
également doté de filtres laser. L'opérateur tourelle dispose aussi d'un viseur de secours TZF-1A
monté à travers le masque du canon. Le chef de char dispose d'un viseur panoramique binoculaire
PERI R12 (grossissements × 2 et × 8) conçu par Carl Zeiss, afin d'autoriser le tir en marche, il est
stabilisé en site et en gisement, il incorpore aussi un intensificateur de lumière de deuxième
génération. Les viseurs de l'opérateur tourelle et du chef de char sont asservis à la conduite de tir
FLER-H, fonctionnant avec un calculateur électronique analogique. Le volume occupé par ce
dernier réduit le nombre de munitions embarquées de 60 à 55. La trappe permettant l'usage d'une
arme de défense rapprochée est omise. L'appellation A4 fut changée à 1A4 lors de la mise en
service du Leopard 2. Le Leopard A4 est une centaine de kilogrammes plus lourd que la version A3.

Leopard 1A5

Un Leopard 1A5 en 2015.


Un programme visant à étudier les possibilités de modernisation des chars de combat Leopard 1 est
entrepris en 1980 dans le but de maintenir leur efficacité au combat au-delà de l'an 2000 grâce à une
amélioration de leur puissance de feu.
Après des essais comparatifs en décembre 1983, c'est le viseur EMES-18 de chez Krupp-Atlas
Elektronik qui est retenu face aux viseurs EMES-12A4 et EMES-17 et proposé respectivement par
Carl-Zeiss et AEG-Telefunken. En tant que maître d’œuvre, la firme Wegmann s'est chargée de
mettre 1 225 Leopard 1 issus du premier au quatrième lot au standard 1A5, les premiers
exemplaires sont livrés à la Bundeswehr au début de l'année 1987.
Le viseur du tireur EMES-18 est dérivé du viseur EMES-15 monté sur le Leopard 2. Il partage donc
un certain nombre de ses composants avec ce dernier tels que le bloc optique compris dans la tête de
visée. L'ensemble dispose d'une voie jour directe, une voie infrarouge thermique et un télémètre
laser.
Rendu inutile, le télémètre optique TEM 2A a été démonté et l'opercule protégeant sa lentille
gauche est scellé avec des plaques de blindage circulaires. L'EMES-18 est situé devant le poste du
tireur, à l'avant-droite de la tourelle.

Leopard 1A6 22,23


Les combats de la guerre du Yom Kippour en 1973 ont permis de constater que le niveau de
protection d'un véhicule de combat est d'une importance capitale pour la survie au combat.
Par conséquent, les exigences en termes de protection balistique des prototypes du char Leopard 2
ont été revues à la hausse en 1974. Au début des années 1980, il est apparu clairement que
l'introduction prévue du PzKW 2000 (et donc le remplacement du char Leopard 1) serait
considérablement retardée, des études concrètes ont également été menées afin d'améliorer
sensiblement le blindage du Leopard 1.
Fin 1986, la société Krauss-Maffei a reçu une commande, l'objectif était d' éliminer les lacunes
identifiées au niveau du blindage et de l'armement principal. Ainsi, une nouvelle prolongation de la
durée de vie, combinée à un programme supplémentaire d'amélioration du combat, ne pouvait être
évitée pour les Leopard 1 restants.
Alors que le montage provisoire d'un canon Rh-120 de 120 mm du Leopard 2 dans le Leopard 1
était une initiative privée de Krauss-Maffei, l'adoption de surblindages additionnels était confirmée
par un contrat officiel. Le résultat fut le Leopard 1A6, similaire au blindé de combat proposé dans
les années 1990 (PzAbwKW 90). Toutefois, pour un char de combat, cette solution devait inclure
l'acceptation de nombreuses restrictions en matière de mobilité.
Parallèlement aux chars modifiés utilisés pour les essais et l'évaluation, seuls deux prototypes
incorporant deux séries de modifications différentes ont été convertis pour les essais de troupes et
appelés VT-2 et VT-5, respectivement. Les différences se situent au niveau de la protection
balistique et de la conduite de tir.
Le prototype VT-2 présentait une protection balistique accrue grâce au surblindage monté sur sa
tourelle (TZP-2) et sur le glacis. Sa survivabilité est améliorée grâce à l'installation d'un nouveau
système de détection et d'extinction automatique d'incendie (BUA). La signature infrarouge de
l'engin est également réduite. Le prototype VT-5 a son viseur panoramique TRP remplacé par un
viseur panoramique stabilisé RTW-90. Il conserve le blindage original du Leopard 1 ainsi que son
système de détection et d'extinction automatique d'incendie. Comparé au Leopard 1, les prototypes
VT-2 et VT-5 sont respectivement 4,6 tonnes et 3,5 tonnes plus lourds.
Afin d'évaluer l'impact de l'augmentation du poids sur la mobilité du char, son centre de gravité et
l'usure, ils ont subi des tests de durée au Wehrtechnische Dienststelle 41 (WTD 41) à Trèves et
d'autres examens approfondis au WTD 91 à Meppen. Six Leopard 1 ont été chargés de lest, sur le
VT 2, le surblindage et le canon de 120 mm ont entraîné un gain de poids de près de 6 tonnes, ce
qui a porté le poids total en ordre de combat à plus de 47 tonnes. Cela a entraîné une augmentation
considérable de l'inertie de la tourelle, mettant à rude épreuve le système de pointage et de
stabilisation. Le châssis présentait également une surcharge prononcée sur l'avant, avec des
conséquences défavorables sur la mobilité, au niveau de la conduite et des franchissements
d'obstacles. Deux chars Leopard 1 non modifiés ont été testés de la même manière à des fins de
comparaison. Parmi les autres modifications envisagées figurait le remplacement du système
hydraulique de pointage et de stabilisation de l'armement par un système entièrement électrique
(EWRSA).
Ce poids supplémentaire a eu un impact considérable sur le train de roulement et le groupe
motopropulseur, par ailleurs très fiables, qui font normalement preuve d'une grande longévité tout
en conservant leurs performances. Ainsi, les résultats des efforts d'évaluation et l'évolution de la
menace à la fin des années 1980 ont conduit à l'annulation du projet.

VT-5
- Canon de 120 mm à âme lisse
- nouveau périscope panoramique RTW 90 avec canal jour et nuit (WBG) pour le commandant.
- Blindage supplémentaire sur la tourelle, frontal et latéral
- Système d'extinction des incendies dans le compartiment de combat.

VT-2
- Canon de 120 mm à âme lisse
- Blindage supplémentaire frontal et sur les flancs pour le compartiment de combat, sur la tourelle et
le châssis.
- Mesures de réduction de la signature IR dans la zone du compartiment moteur
- Système d'extinction des incendies dans le compartiment de combat.

Versions spécialisées
• Bergepanzer 2 : char de dépannage.
• Biber : char poseur de pont.
• Gepard : système d'arme anti-aérien.
• Dachs : engin blindé du génie.
• Keiler : char de déminage.


Un dépanneur de char BPz-2 de l'armée royale danoise.

Le char pont Biber possède un pont de 9,94 t pour 20 mètres de longueur et 4 mètres de
largeur.


Le Gepard est armé de deux canons-mitrailleurs de 35 mm.


Le char de déminage Keiler possède un fléau anti-mine.


Le char du génie Dachs.

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