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développé dans les années 1950. Parfois qualifié par erreur comme un
chasseur de chars, il est d'une conception très originale, sans tourelle, avec
un canon fixe pointé par le mouvement des chenilles et de la suspension du
châssis, Marc Chassillan le décrit comme une tourelle directement posée sur
des chenilles puisque ces dernières servent directement au pointage en site
et en gisement1. Il fut le premier char de combat à utiliser un turbomoteur. Le
résultat fut un engin très bas, avec l'accent mis sur la protection. Le
Stridsvagn 103 constitua une part importante des forces armées suédoises
des années 1960 au milieu des années 1990, lorsqu'il fut remplacé par le
char de combat Strv-122.
Développement et production
Contexte
Au milieu des années 1950, l'armée suédoise lança un contrat pour
remplacer ses chars Centurion. Bien que le Centurion fût un des meilleurs
chars du monde à cette époque, sa supériorité sur les modèles soviétiques
tels que le T-55 était marginale, et tout nouveau modèle le surclasserait. Un
consortium formé d'AB Landsverk, Volvo et Bofors proposa un nouveau char
lourd, de nom de code KRV, équipé d'un canon à âme lisse de 155 mm ;
c'était cependant une option coûteuse.
Développement initial
Caractéristiques
Mobilité
Motorisation
Protection
Le glacis est constitué de panneaux blindés d'accès au compartiment moteur,
ces derniers font 40 mm d'épaisseur et présentent une inclinaison très
importante de 77,5°. Ils sont recouverts nervures en acier de 20 mm
d'épaisseur conçus pour pulvériser les projectiles à l'impact. Lors de tests
menés par l'armée suédoise en 19703, un obus sous-calibré perforant
dépotable Slpprj m/61 de 105 mm tiré à 500 m du char s'est brisé lors de
l'impact sur le glacis.
L'extrémité avant du châssis abrite un réservoir de carburant d'une capacité
de 110 litres. L'implantation du groupe motopropulseur à l'avant accroît
également la protection de l'équipage par la présence d'une forte masse
métallique et la création d'un espace entre l'avant du char et le compartiment
de combat.
Les déports latéraux au-dessus des deux derniers galets de roulement
contiennent deux autres réservoirs de 425 litres chacun. Ces derniers sont en
mesure de stopper des obus sous-calibrés perforants dépotables Slpprj m/61
et m/62 de 105 mm lorsqu'ils sont frappés avec un angle d'incidence de 25°
par rapport au sens de marche de l'engin. Les jupes latérales protégeant le
train de roulement du Strv-103 C sont constituées de 18 jerrycans de
carburant (22 litres chacun).
Le stockage des munitions de 105 mm dans une soute occupant la partie
arrière du châssis diminue la vulnérabilité de l'engin vis-à-vis des coups
frontaux qui ont peu de chance d'atteindre les râteliers. Cette soute est
également séparée du compartiment de combat abritant les trois membres
d'équipage par une cloison blindée de 10 mm d'épaisseur.
Les Suédois tirèrent pleinement profit de la solution à canon fixe pour
implanter à la pointe du glacis un treillis de trente-deux barres métalliques de
30 mm de diamètre chacune. Ce treillis, monté uniquement en temps de
guerre, est destiné à faire détoner prématurément les roquettes et missiles
antichar ainsi que les obus à charge creuse dans le but d'affaiblir leur
capacité de pénétration. Son efficacité fut prouvée lors de tests effectués
avec le missile antichar Rb 53 BANTAM.
Le dessous de la pointe avant du châssis abrite une lame dozer
d'enfouissement qui, en position relevée, ramène une « couche
supplémentaire » de matière face aux agressions. La combinaison de cette
dernière en plus de la plaque d'acier de 50 mm (inclinée à 72°) constituant
l'avant du châssis et du réservoir du carburant juste derrière sont suffisants
pour arrêter une grenade antichar de 90 mm à charge creuse slpsgr m/62
tirée depuis le canon sans-recul Pansarvärnspjäs 1110. Cette pelle sert à
creuser un embossement de combat derrière lequel le char S se dissimule,
accroissant de ce fait sa protection. Cet équipement peut, en outre, servir à
dégager le sol des mines dispersées par l'ennemi.
Seules des mines antichar de 7,5 kg m/52 et No.5 de 10 kg sont capables
d'endommager suffisamment le train de roulement pour requérir des
réparations d'une heure environ.
Huit lance-pots fumigènes de 53 mm complètent la protection du Strv 103.
Armement et équipement
Armement principal
Armement secondaire
Deux mitrailleuses Ksp 58 fixes jumelées de capot situées à l'avant du déport
gauche sont mises en œuvre de la même façon que le canon, par alignement
du châssis et action sur la suspension. Le chef de char dispose également
d'une mitrailleuse Ksp 58 de 7,62 mm montée sur son tourelleau pouvant
pivoter sur 208° qu'il peut actionner sous protection balistique sans sortir le
buste.
Comme sur bien des chars britanniques des années 60, la mesure de la
distance à la cible s'effectue par le tir d'une mitrailleuse de réglage dont les
projectiles ont la même balistique extérieure que les obus de 105 mm.
Versions
Strv 103 A
70 exemplaires furent produits entre 1967 et 1971. Ils incorporèrent les
régiments de chars P2 et P5. En raison de l'augmentation de masse (37,7
tonnes en ordre de combat) par rapport au modèle de pré-série, la vitesse
maximale sur route est réduite à 50 km/h. Afin d'augmenter la protection au
niveau du glacis, des nervures recouvrent désormais les deux panneaux
d'accès au compartiment moteur. Le coffre situé au-dessus de la chenille
droite abritant la troisième et quatrième mitrailleuse Ksp 58 est remplacé par
un coffre à outils. Les phares et leurs carénages sont visuellement différents
de ceux montés sur le modèle de pré-série5.
Strv 103 B
Il est pourvu d'une jupe de flottaison et d'une lame dozer d'enfouissement
(une par peloton) 220 exemplaires furent produits. Une version plus
puissante de son turbomoteur, fabriquée par Caterpillar, fut adoptée à partir
du dixième exemplaires. Les Strv-103 B reçurent de nouveaux patins de
chenille ayant une forme plus proche de ceux utilisé par le KRV, mais avec
des surpatins en caoutchouc détachables. Les 70 Strv 103 A furent ensuite
remis à niveau.
Strv 103 C
Strv 103 D
Au milieu des années 1990, en même temps qu'on lançait le programme de
tests pour un nouveau char de combat de l'armée suédoise, quelques
améliorations furent apportées au Strv 103 C. Un seul prototype fut construit.
Le Strv 103 D intégrait une conduite de tir numérique et un viseur
panoramique gyrostabilisé monté à droite du poste du chef de char . Il
incorporait une caméra thermique dont l'image était affichée sur le moniteur
du chef de char et recopiée sur celui du tireur. Le tireur disposait d'un
épiscope comprenant un amplificateur de lumière de nouvelle génération
pour la conduite. Des changements majeurs étaient aussi apportés à la
suspension et au moteur.
Ce prototype fut essayé en même temps que les autres chars du programme.
Il fut même testé quelques années sans équipage, avec contrôle à distance.
Il est aujourd'hui exposé au Musée de chars d'Axvall6, avec des modèles C.
Ils sont encore en état de marche.
Liens externes
Sur les autres projets Wikimedia :
• Stridsvagn 103, sur Wikimedia Commons
• (sv) Föreningen stridsvagn S (Association du char S) [archive]
Notes et références
1.
• Marc Chassillan, RAIDS Hors-Série N°8 Les Chars De Combat En
Action 3ème partie, 84 p., p. 41
• (en) Foreign test off the S-Tank (avec plusieurs photos) [archive]
• (en) sp15, « Live fire trials against Strv 103 (1971) » [archive], sur
https://fromtheswedisharchives.wordpress.com/ [archive], 21 août 2018
• (en) Ren Hanxue, « Reference documents » [archive], sur
tanks.mod16.org, 2017 (consulté le 19 mars 2020)
• (en) Yuri Pasholok, « The Amazing Strv 103 » [archive], sur
http://tankarchives.blogspot.com [archive], 25 février 2017
6. (sv) Axvall armor museum [archive]
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