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Casus Belli N° 28
Pour cette fois, nous délaissons le soleil de Crète pour les mers froides. Après la
critique de Narvik - le jeu - dans CB 26, voici Narvik, scénario pour Amirauté.
En aparté, Yves Jourdain réagit au compte rendu de partie des numéros précédents,
rejoignant ici certains courriers de lecteurs. Qui prime, du jeu ou de l'histoire ? Une
question qui pourrait susciter quelques précisions sur les règles...
Tout le monde a entendu parler de Narvik. Ce petit port du Nord de la Norvège
donna lieu en avril 1940 à une chaude explication entre des destroyers allemands
qui venaient de débarquer les hommes du 139e Gebirgsjäger Régiment appartenant
à la 3e division alpine du général Dietl, et des destroyers britannique sous les ordres
du capitaine de vaisseau Warbuton Lee.
N’ayant pu intercepter les navires allemands en pleine mer, les Anglais n'hésitèrent
pas à aller les attaquer au fond des fjords où ils avaient trouvé refuge. Cependant il
est certain que, si des mesures élémentaires de protection avaient été prises par le
kommodore Bonte, ce désastre naval (qui coûta aux Allemands la moitié de leur
contre-torpilleur, 10 furent coulés à Narvik sur un effectif total de22) aurait pu être
évité ou, en tout cas, largement atténué.
Contre-Torpilleurs
2.200 tonnes, Dim. : 123 x 12 x 4.5.
Armement : 5 x 127,4 x 37 AA, 6 x 20 AA, 8 tubes LT de 533.
Les contre-torpilleurs peuvent également emporter 60 mines.
Pour cette mission elles ont été débarquées.
SM U-25
860 tonnes, Dim : 73 m.
Vitesse : 17.8 en surface (8 nœuds en plongée).
Armement : 6 tubes LT de 533 (4 av., 2 arr.), 14 torpilles ; 1 x 105 + 1 x 20 AA.
SM U-51
750 tonnes, Dim : 70 x 6 x 5.
Vitesse : 17 nœuds en surface, 8 nœuds en plongée.
Armement : 5 tubes LT (4av. + 1arr.), 12torpilles ; 1 x 88 + 2 x 20 AA.
Sur les 5 cargos britanniques capturés il y a sur chacun des bâtiments 2 canons de
102 approvisionnés à 30 coups par pièce.
Renforts allemands
Durant cette période les Allemands ne peuvent être renforcés que par le U-64
(classe IX B) qui arrivera devant Tranoï à 20 heures, le 10 Avril.
Caractéristiques de I'U-64 :
1068 tonnes - Dim. : 76 x 6.7 x 4.70.
Vitesse : 18 nœuds en surface, 7 nœuds en plongée.
Armement : 6 tubes LT de 533 (4av., 2arr.) 22torpilles, 1 x 105 + 1 x 37 AA + 2 Mt
AA de 20.
Cuirassé Warspite :
31.000 tonnes. Dim. : 1 96 x 32 x 9.7, Taille 1, Points : 66, Vitesse : 24 nœuds.
Armement : 8 x 381 (32.000m), 8 x 152 (14.700m), 8 x 102 AA (12.500 m), 16 x
40 M, 8 x MT AA.
Un avion à bord (Walrus).
Météo
Le but de la partie
Les navires allemands ayant rempli leur mission doivent essayer de regagner leur
base.
Il appartient aux Britanniques d'essayer de les en empêcher.
Mais les Allemands doivent tout faire pour que le transport Rauenfels arrive sain et
sauf à Narvik car il transporte du ravitaillement et du matériel indispensable aux
troupes d'occupation.
Si les Allemands ont plus de 50 % de pertes (5 destroyers et 2 cargos par exemple)
il y aura match nul si les Britanniques ont, eux aussi au moins 6 destroyers coulés.
L'arbitre devra tenir compte en fin de partie du fait que les Allemands ont un besoin
vital de récupérer leurs contre-torpilleur alors que les Britanniques peuvent se
permettre d'en perdre 6 ou 8 sans conséquence sérieuses pour la Navy. Par contre si
le Warspite est coulé cela aura des répercussions importantes sur le plan de la
propagande, et sur le moral de la population anglaise.
Donc objectif pour les Allemands : sauver les contretorpilleurs et couler le
Warspite.
Objectif des Britanniques : faire en sorte que Narvik devienne le tombeau des
contretorpilleurs allemands.
Joueurs d'Amirauté, bonne chasé et joyeux combats !
J. Ricard
Quand le bateau fait... oh !
Avertissement
Les extraits qui vont suivre sont une Œuvre de pure imagination; toute ressemblance avec des
événements passés est rigoureusement impossible. Il n'en va pas de même avec les
personnes...
C'est vrai, la règle ne l'interdit pas, elle n'interdit rien d'ailleurs, du moment que l'on reste
dans les limites mathématiques...
Déjà, dans les wargames « traditionnels », le ludique le disputait toujours à l'historique, à
l'avantage du premier nommé, essentiellement pour des raisons commerciales, parce qu'un jeu
dit « équilibré » se vend mieux qu'un autre qui n'est pas reconnu comme tel.
(On avait déjà le jeu d'échecs, merci). Avec Amirauté, la confrontation des deux tendances
atteint son paroxysme !
Avant d'aller plus loin dans mes propos, je tiens à préciser que je ne fais le procès de qui ou
de quoi que ce soit. Je ne fais qu'exprimer mon avis.
irréaliste de :
Si l'on avait voulu serrer à la réalité, tous ces points auraient été à supprimer ou à revoir.
Maintenant, si la partie avait été censée se dérouler en 1914, les points 2 et 5 devenaient
crédibles.
Prenons maintenant le compte-rendu de la Crète 1941 ; je connais Monsieur Ricard, et j'ai
beaucoup d'estime pour lui, comme j'apprécie les compléments techniques qu'il a apportés (si,
après ça il prend la mouche...) ; mais j'imagine que certains ont dû faire la grimace en voyant
un sous-marin italien couler deux croiseurs britanniques et endommager gravement un
troisième, d'un seul coup. Quand on sait que, de l'aveu des Italiens eux-mêmes, l'influence de
leurs sous-marins sur les événements en Méditerranée a été quasi-nulle... Avec un sous-marin
allemand, je pense que le coup n'aurait pas été possible non plus, mais la pilule serait mieux
passée. Un sous-marin italien ou japonais, ça ne valait pas un sous-marin anglais, américain
ou allemand...
En décembre 1941 et jusqu'au milieu de 1942, aucun appareil allié ne pouvait tenir tête à un
Zéro...
Donc, de grâce, assez de fantaisies, faisons de la simulation, pas des mathématiques. Je vais
arrêter là pour aujourd'hui, le temps de laisser à un matheux l'occasion de river son clou à
l'historien (amateur) que je suis.
Mais, je compte bien, exemples à l'appui, approfondir quelques aspects de la question, dans
un prochain numéro.
Sans rancune,
Yves Jourdain