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A. Introduction
B. Yard Oil
Tous ces navires sont au Diesel, avec coque en acier ; la jauge brute est de
630 tonneaux, pour une longueur de 50 mètres. Leur forme géométrique très
sobre facilite la construction en série. L’assemblage est confié à huit
chantiers, notamment Odenbach SB et Rochester NY.
Après la guerre, un grand nombre est transféré aux alliés ; mais beaucoup
sont devenus des barges de soutage, à la fois aux États-Unis et à l'étranger.
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https://unctad.org/meetings/en/Contribution/dtltlbts-AhEM2018d2_Cherfaoui_fr.pdf
Grâce à ces acquisitions ciblées et cadrées, la flotte réalise un pic historique
de vingt navires citernes entre 1951 et 1955. Ceci est la première leçon.
Figure 1 : Navires de la classe « Yard Oil » au Maroc ; la moyenne d’âge d’entrée en flotte
est de cinq ans, avec une moyenne de dix ans en flotte. La durée de vie moyenne après
radiation du registre Maroc est de trente ans. Avec 72 ans, le TERESA a eu la vie plus
longue.
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Figure 3 : Le navire citerne EL AFRIT / EL KARIM (1947−1959) ; 632 tx de jauge brute,
longueur 55,60 m ; construit aux USA (Rochester) en 1944 sous le Navy code Y 74 ; photo :
Yvon Perchoc.
Figure 4 : Le navire cargo à vapeur DJERADA (1948−1968) ; Liberty Ship construit aux USA
(Lake Superior) en 1945 ; une seule hélice, puissance 2 500 cv, vitesse 11 nœuds ; tirant
d’eau 10 m ; 134,6 m de long pour 17,3 m de large ; 10 865 tpl, 7 176 tjb et une jauge nette
de 4 380 tx photo : Malcolm Cranfield.
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C. Liberty Ship
Liberty Ship désigne la classe des navires à vapeurs fabriqués aux États-
Unis entre 1942 et 1945. Le but consiste à fournir un soutien logistique aux
flottes de combat engagées dans la Méditerranée et l’Atlantique Nord. Il
s’agit également d’appuyer la campagne du général Mac Arthur dans
l’Océan Pacifique.
Au total, il y a 2 710 unités, ce qui en fait le modèle de bateau le plus produit
au monde. Ils sont montés en série dans seize chantiers navals. En France,
on les surnomme « pocket liberty » en raison de leur faible vitesse, une
dizaine de nœuds.
Tous ces navires sont équipés d’une machine à triple expansion, avec
coque en acier ; la jauge brute est de 7 000 tonneaux, pour une longueur de
130 mètres.
Trois d’entre eux passent au Maroc où ils sont utilisés pour le transport des
pondéreux.
Il y a tout d’abord le DJERADA ; il se révèle un excellent bateau-école. Sur
ce navire, des officiers marocains de légende débutent leurs merveilleuses
carrières. Ainsi, Mohammed Triki, Lahcen Ouhira, Bendahon, Hamzi,
Lechhab Essedik, Chennaoui, Boukentar et Mohamed Jwally. Ceci est la
deuxième leçon.
Les deux autres, KETTARA VIII et KETTARA IX font un passage éclair. Ceci
est la troisième leçon [voir l’article : Dix Navires Fantômes, Les KETTARA].
Une belle époque s’achève avec le KETTARA IX : il est le dernier steamer à
entrer dans la flotte de commerce. Depuis l’origine, le Maroc compte 66
navires à vapeurs, ALHASSANNEE étant le premier (1886).
D. Et Maintenant
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Yard Oil & Liberty Ship au Maroc
A. ASTRÉE / OUED KISS [1947−1959]
C. MARHABA [1947−1957]
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E. CIRCE [1948−1965]
F. DJERADA [1948−1968]
Cargo à vapeur construit en 1943 aux USA par New England Shipbuilding
(Portland) pour le compte de la Navy. C’est un Liberty ship. À son lancement en
1945, il est américain, baptisé NICOLLET. Il possède un château à l’arrière, trois
cales à l’avant, équipé de 10 mâts de charge de 5 t, un de 20 t et une bigue de
30 t ; 9 officiers, 17 marins au pont et à la machine, 7 hommes pour le service
général ; les aménagements sont conformes à la convention de Seatle. En
1948, sous le nom DJERADA, il bat pavillon marocain, propriété de la
Compagnie Franco Chérifienne de Navigation, puis de la Compagnie Marocaine
de Navigation (1950). Sur ce navire, des officiers marocains de légende
débutent leur carrière. Le DJERADA est utilisé pour les transports en
Méditerranée et en Extrême-Orient. En affrètement, il effectue des rotations
entre le Maroc et le Sénégal. À Dunkerque, le 10 novembre 1968, il entre en
collision avec le bateau polonais ZIEMIA SZCZECINSKA. Gravement
endommagé, le DJERADA est déclaré perte totale et vendu au Hollandais N.V.
Intershitra. Le 9 février 1970, il est remorqué vers San Pedro del Pinatar
(Espagne), où il est confié pour démolition à J. Laborda Gonzalez (Valence).
Disons un mot sur le nom du navire : Jerada (Djerada) signifie « sauterelle » en
arabe dialectal. C’est un ancien centre d’extraction de charbon, localisé à 1 080
mètres d'altitude (Jebel Chekhar) et à environ 60 km au Sud de la ville de Oujda.
Signalé dès 1908, exploité à partir de 1930, ce gisement comporte deux bassins.
Mais, la minceur des couches et leur écartement gênent l’exploitation. La mine
ferme officiellement en juillet 2000.
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G. MAROCAIN / MERIEM [1948−1951]
I. TAROUDANT [1948−1953]
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seule hélice, il dispose d’une puissance Diesel de 700 cv, ce qui lui permet
d’atteindre une vitesse de 10 nœuds. Son tirant d’eau vaut 3 m ; il mesure 55,60
m de long pour 9,10 m de large. Il a une capacité de 1 039 tonnes de port en
lourd, une jauge brute de 630 tonneaux et une jauge nette de 309 tonneaux. À
son lancement, il est américain (1943). En 1947, il passe au Panama (IRIELLA).
En 1948, il porte le drapeau du Maroc, sous le nom TAROUDANT. Il est alors
propriété de la Compagnie Chérifienne d’Armement et de Transport qui le dédie
au transport de vin sur les lignes Rouen (France) et Oran (Algérie). Il est équipé
de 25 cuves totalisant 9 800 hectolitres. Il faut 24 heures pour le décharger.
Entre temps, il est transformé à Marseille pour assurer des rotations entre la
France et l’Afrique équatoriale. Par la suite, il devient brésilien SAICI (1953) et
MARIO DIAS (1959). Il est rayé des listes en 1971. Disons un mot sur le nom du
navire : Taroudant est une ville du Maroc, très ancienne (XIème siècle),
entourée par les massifs des chaînes de l’Atlas, notamment le Toubkal, plus
haut sommet d'Afrique du Nord (4 167 m).
J. STILBE [1949−1960]
K. CARMEN [1951−1955]
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le nom CARMEN. On le transforme en pinardier. Pour cela, les parois des
réservoirs sont enduites de paraffine. Il assure ainsi le transport de vin entre le
Maroc, l’Algérie et la France. Enfin, il devient grec avec pour noms FRYNI
(1955), YIANNAKIS S (1965), TAKIS V (1982) et RODINI (1984). Il est rayé des
listes à l’automne 2015. Disons un mot sur le nom du navire : Carmen est un
prénom féminin espagnol, il ne provient pas du mot latin carmen (qui signifie « le
poème » ou « le chant »), mais de la Vierge du Carmel ; Notre Dame du Carmel
est l'un des divers noms de la Vierge Marie.
L. TINA [1951−1957]
M. TERESA [1953−1957]
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N. KETTARA VIII [1963−1964]
Navire à vapeur construit en 1943 aux USA par New England Shipbuilding
(Portland) pour le compte de la Navy. C’est un Liberty ship. Au lancement, il est
donc américain JOHN N. ROBINS (1943). À la fin de la guerre, en conservant le
nom, il est cédé à la France le 11 août 1946. De 1947 à 1962, il change
d’appellation LE LAVANDOU, mais demeure français. Il transporte du ciment
(2 601 tonnes) de Port-De-Bouc (France) à destination d’Abidjan. Il est affecté
au cabotage le long des côtes africaines, ainsi Douala, Libreville, Pointe Noire,
Angola, Côte d’Ivoire. Le 22 novembre 1963, il est acheté par la Compagnie
Minière et Métallurgique (Maroc). Il effectue un unique voyage : chargé de
ferraille, il arrive le 21 janvier 1964 à Nagoya (Japon) pour la démolition.
O. TADGERA [1963−1964]
Navire à vapeur construit en 1943 aux USA par New England Shipbuilding
(Portland) pour le compte de la Navy. C’est un Liberty ship. À son lancement, il
est américain sous le numéro K 206 ; à la fin de la guerre, on le baptise
PONTOTOC. On le transforme en navire de commerce. Le château est à
l’arrière ; il dispose de trois cales à l’avant, 10 mâts de charge de 5 t, un de 20 t
et une bigue de 30 t ; 9 officiers, 17 marins au pont et à la machine, 7 hommes
pour le service général ; il est à noter que les aménagements sont conformes à
la convention de Seattle2. En 1947, il devient français TAURUS et TADGERA
(1960). Il transporte des clinkers et du ciment à destination d’Alger. En 1963, il
passe sous pavillon marocain, avec pour nom TADGERA, propriété de la
Société Algéro-Marocaine de Navigation Côtière. Il charge des engrais de
Rouen à destination de Casablanca. En retour, il livre des phosphates au port de
Sète. En 1964, il prend les couleurs de la Grèce (MYRIAM). En octobre 1968, il
est vendu à des ferrailleurs espagnols pour 32 500 £. Le 21 octobre, il quitte
Port-De-Bouc pour Valence où il arrive pour démolition, le 25 octobre 1968.
Disons un mot sur le nom du navire : Tadgera (Tadjera) est une montagne
(861 m) du massif Traras (Algérie), à l'Est de Ghazaouet. Ce pic sert depuis
l'Antiquité de repère aux bateaux des pêcheurs ; Tadgera signifie « montagne
carrée » en berbère.
P. KETTARA IX [1966−1967]
Navire à vapeur construit en 1943 aux USA par New England Shipbuilding
(Portland) pour le compte de la Navy. C’est un Liberty ship. Au lancement, il est
américain JOHN GRIER HIBBEN (1943) ; il participe aux convois de navires
marchands de 1943 à 1945, en mer du Nord et en Atlantique. Puis, il est français
sous le nom BELFORT (1946). Il transporte du charbon d’Indochine vers Le
Havre et Lorient, à raison de 1 200 tonnes par chargement. Le 30 mai 1954, à
Bangkok, il aborde le cargo anglais BENRINNES et coule quatre jonques
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Convention concernant l'alimentation et le service de table à bord des navires (Entrée en vigueur: 24 mars 1957) ; adoptée
à Genève par la Conférence générale de l'Organisation internationale du Travail (27 juin 1946).
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accostées à ce navire. En mai 1966, il devient monégasque en gardant le nom.
En février 1967, il est acheté par la Compagnie Minière et Métallurgique qui le
baptise KETTARA IX, mais il est immatriculé au Panama. 3 Il effectue un unique
voyage : chargé de ferraille embarquée au port de Casablanca, il arrive le 16 juin
1967, pour la démolition à Yokosuka (Japon) par Amakasu Sangyo KK. Disons
un mot sur le nom du navire : le gisement de Kettara, situé à 32 kilomètres au
nord de Marrakech, en direction de Safi, exploité depuis 1938 par la Compagnie
Minière Métallurgique, a fourni 77 400 tonnes d'hématite. L'extraction de cuivre,
objectif initial en 1930, n’a jamais eu lieu. La mine est abandonnée en 1982.
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La Compagnie minière et métallurgique fondée en 1937 exploite les gisements d’oxyde de fer à Kettara, près de
Marrakech, où elle a une usine de traitement. Mais elle tire ses bénéfices les plus importants du commerce des produits de
récupération : caoutchouc et férailles. Le capital est porté de 200 à 400 millions de francs en 1954 par incorporation des
réserves. Bénéfices nets : 1951 : 111 millions ; 1952 : 160 millions ; 1953 : 100 millions.
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