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Aux pays
de l’or noir
Une histoire arabe du pétrole
INÉDIT
histoire
collection
folio histoire
Philippe Pétriat
Aux pays
de l’or noir
Une histoire arabe du pétrole
Gallimard
Cet ouvrage inédit est publié
sous la direction de Martine Allaire.
Crédits photographiques
No 1, 2, 3, 9, 10, 12, 13 et 14 : Droits réservés*. No 4 et 5 : © Nadir
Eseler Kütüphanesi II / Abdülhamid Han Fotoğraf Albüm-
leri / İstanbul Üniversitesi archives. No 6 : © Library of Congress,
Prints & Photographs Division, LC-DIG-matpc.16848. No 7 :
© Library of Congress, Prints & Photographs Division, LC-DIG-
matpc-16246. No 8 : © Library of Congress, Prints & Photo-
graphs Division, LC-DIG-matpc-16866. No 11 : ACT 5463 :
© ECPAD/France/Extraits de : Installation de la compagnie de
recherches et d’exploitation du pétrole du Sahara (CREPS) / René
AUTONES / 1956. No 15 : © REUTERS / Stringer.
* Droits réservés : il nous a été impossible d’identifier les auteurs de
certains documents, mais les droits usuels leur ont été réservés en
notre comptabilité.
QUAND LE PÉTROLE
ÉCHAPPE AUX ARABES
OCÉAN Alger
Tunis
TURQUIE*
Téhéran
AT L A N T I Q U E Ceuta SYRIE IRAK
Rabat TUNISIE 1943 LIBAN 1943 1930
1956 Mer Méditerranée Beyrouth Damas IRAN
Tripoli Bagdad
MAROC PALESTINE
1956 Amman KOWEÏT
ISRAËL 1948 Basra 1961
Ifni TRANSJORDANIE
Le Caire Koweit
Suez 1946 Go
lf e
Per
ALGÉRIE Manama siq u e Golfe
SAHARA LIBYE ÉGYPTE Doha d’Oman
ESPAGNOL 1962 1951 Riyad
1922 Nedj Abou Mascate
Dhabi
ARABIE
Hedjaz SAOUDITE
Me 1926-1932
rR
ou
ge
YÉMEN
Limites de l'ancien Empire ottoman 1919
EdiCarto
Khartoum
Sanaa
Pays sous tutelle (colonie, protectorat, mandat)
SOUDAN Golfe d’Aden
Royaume-Uni France Espagne ANGLO-ÉGYPTIEN Aden
1956
Italie dès 1919 Italie après 1920-1930 OCÉAN
INDIEN
Territoire
indépendant * après le traité de Lausanne (1923)
1922 Date d’indépendance 500 km
Le
LeMoyen-Orient
Moyen-Orient dans l’entre-deux-guerres
dans l’entre-deux-guerres
Chapitre premier
Le contre-modèle iranien
L’effondrement de la production iranienne
intervient au moment des découvertes en série de
gisements dans les pays arabes. La première natio-
nalisation d’une industrie pétrolière par un pays
producteur au Moyen-Orient — près de treize ans
après la nationalisation mexicaine — est à la fois une
aubaine et le début d’un traumatisme durable pour
les producteurs arabes. Ils suivent de près et par-
fois avec enthousiasme la nationalisation des actifs
iraniens de l’AIOC en 1951. En Irak en particulier,
les mouvements nationalistes de l’opposition font de
la nationalisation iranienne le contre-exemple de la
renégociation controversée que le Premier ministre
Nuri al-Sa‘id mène au même moment avec l’IPC4.
Plus encore que le renversement du Premier ministre
iranien Mossadegh en 1953, le boycott international
en milliers de
Mauritanie
Saoudite
Jordanie
Bahreïn
Algérie
Koweït
Égypte
tonnes
Arabie
Maroc
Liban
Libye
EAU
Irak
1945 2 840 950 1 300 4 620
1946 7 990 1 100 1 270 4 000 800
1947 12 150 1 250 1 320 4 650 2 200
1948 18 950 1 500 1 890 3 400 6 300
1949 23 100 1 510 2 310 4 100 12 200
1950 25 900 1 510 2 310 500 17 000
1951 36 900 1 500 2 300 8 550 27 800
1952 41 000 1 500 2 370 18 450 37 100
1953 40 700 1 500 2 400 27 800 42 600
1954 46 160 1 470 1 960 30 210 46 940
1955 46 800 1 500 1 800 33 200 54 000
1956 47 940 1 490 1 650 31 100 54 120
1957 48 100 1 600 2 000 21 500 56 370
1958 50 400 2 000 3 000 35 000 70 100
1959 1 303 54 162 2 253 3 076 0 41 730 0 69 533 0 0 94 0
1960 8 548 62 065 2 257 3 272 0 47 500 0 81 863 0 0 0 0
1961 15 638 69 227 2 250 3 766 0 49 030 0 82 482 0 700 0 0
1962 20 492 75 746 2 251 4 670 808 49 190 0 92 177 0 8 420 127 0
1963 23 640 81 045 2 258 5 600 2 483 56 570 0 96 197 0 22 039 150 0
1964 26 227 85 794 2 460 6 353 9 003 61 429 0 106 715 0 41 572 120 0
1965 26 025 99 596 2 841 6 510 13 539 64 533 0 107 323 0 58 803 102 0
1966 33 253 119 456 3 144 6 260 17 313 68 011 0 114 355 0 72 460 103 0
1967 38 388 129 305 3 443 6 216 18 125 60 165 0 115 169 0 83 815 98 0
1968 42 145 140 998 3 768 10 995 24 006 73 848 0 122 085 0 124 524 89 0
1969 43 824 148 839 3 795 14 848 29 284 74 700 0 129 549 149 084 58 0
1970 47 253 176 851 3 834 20 904 37 594 76 600 0 137 397 0 159 021 46 0
1971 36 500 222 000 3 750 21 000 51 000 83 000 0 145 000 0 132 000 25 0
1972 50 085 285 583 3 478 15 954 58 106 72 350 0 151 097 0 105 751 27 0
1973 51 154 364 685 3 410 13 667 73 572 99 371 0 138 255 0 104 586 42 0
1974 48 656 421 942 3 354 12 150 81 041 91 354 0 128 101 0 72 329 24 0
1975 45 057 352 029 3 041 11 700 81 890 110 096 0 104 791 0 72 390 20 0
1976 46 050 428 659 2 840 16 060 94 337 104 378 0 108 029 0 92 052 10 0
Total monde
koweïtienne
Zone neutre
% Arabe/
saoudo-
Somalie
Soudan
Tunisie
Yémen
Monde
Oman
Qatar
Syrie
Total
Iran
16 040
19 190
20 190
24 870
10 10 26 810
1 620 10 31 750
2 300 20 10 720
3 250 20 750
4 000 30 1 300
4 720 60 2 950
5 300 180 16 000
5 780 320 26 090
6 500 330 34 900
8 000 370 41 000
0 7 993 0 0 0 0 0 6 051 186 195 46 400 1 010 801 18,5
0 8 212 0 0 0 0 0 7 284 221 001 52 100 1 051 070 21,0
0 8 382 0 0 0 0 0 9 800 241 275 59 304 1 119 233 21,5
0 8 808 0 0 0 0 0 13 044 275 733 65 809 1 214 358 23,0
0 9 095 0 0 0 0 0 16 856 315 933 73 556 1 405 895 22,5
0 10 136 0 0 0 0 0 19 503 369 312 84 612 1 504 625 24,5
0 10 961 0 0 0 0 0 19 164 409 397 94 126 1 632 753 25,0
0 13 845 0 0 0 1 509 0 22 341 472 050 105 444 1 757 555 27,0
2 801 15 479 0 0 0 2 240 0 22 618 497 862 130 577 1 831 467 27,5
12 068 16 363 0 0 1 000 3 173 0 22 827 597 889 141 636 1 975 315 30,5
16 069 17 341 0 0 3 200 3 708 0 23 502 657 801 168 235 2 130 751 31,0
17 169 17 257 0 0 4 350 4 151 0 26 724 729 151 191 663 2 336 176 31,5
14 700 20 000 0 0 6 500 4 200 0 26 400 766 075 184 000 2 464 720 31,0
13 955 23 262 0 0 5 862 3 975 0 30 497 819 982 168 232 2 604 274 31,5
14 457 27 495 0 0 5 521 3 878 0 27 415 927 508 175 388 2 847 849 32,5
14 350 24 565 0 0 6 535 4 139 0 0 908 540 155 080 2 785 179 32,5
16 806 20 813 0 0 9 637 4 611 0 0 832 881 122 075 2 644 060 31,5
18 087 22 912 0 0 9 760 3 990 0 0 947 164 118 249 2 843 779 33,5
96 Aux pays de l’or noir
L’URBANISATION PÉTROLIÈRE
Ahmadi : l’emblème
de la planification urbaine
Au Koweït, l’essor urbain des années 1950 et 1960
est un élément essentiel de ce qui est rapidement
qualifié par les historiens et les auteurs des manuels
scolaires locaux d’« ère de la renaissance » (‘asr al-
nahda) dans les pays arabes du Golfe. La référence
à la période d’intense élaboration intellectuelle qui a
commencé à la fin du xviiie siècle dans l’ensemble du
monde arabe et a été qualifiée a posteriori de nahda
est assumée. Pour ces historiens, les pays du Golfe
comme le Koweït rejoignent, grâce aux revenus du
pétrole, un courant dont ils étaient jusque-là absents.
Ils retrouvent leur place dans le progrès de l’histoire
arabe20.
Le volet urbanistique du développement fait l’ob-
jet d’une attention particulière de la part du cheikh
‘Abdallah al-Salem Al Sabah (r. 1950‑1965). À
l’époque où l’émirat devient le principal producteur
arabe de pétrole, la capitale est transformée sous
l’influence des cabinets britanniques chargés de la
planification urbaine. L’homme qui dirige, à par-
tir de 1947, le plan d’urbanisme global est James
Les pays de l’or noir 109
ET LE PÉTROLE IRRIGUA
LE MONDE ARABE
LE « DÉVELOPPEMENT »
POUR MOT D’ORDRE
LE NATIONALISME PÉTROLIER
LA COMMUNAUTÉ ARABE
DU PÉTROLE
Muhammad al-Mughrabi,
Mohammed Bedjaoui,
théoriciens de la souveraineté permanente
Le Libanais Muhammad al-Mughrabi et l’Algé-
rien Mohammed Bedjaoui font partie des juristes
arabes les plus lus et les plus cités par leurs pairs
qui cherchent à adapter les évolutions des théories
économiques et juridiques au droit pétrolier des pays
arabes. Après ses premières études supérieures à
l’Université Américaine de Beyrouth, Muhammad
al-Mughrabi prépare à l’université de Columbia une
thèse dans laquelle il applique le concept de souve-
raineté permanente des États sur leurs ressources
naturelles à l’exploitation du pétrole dans les pays
arabes. Dans la version publiée en 1966, il dresse
un tableau des différents moyens juridiques dont
La politique arabe du pétrole 195
LA PREMIÈRE TRAHISON
DU NATIONALISME ARABE PÉTROLIER
NATIONALISATION RÉVOLUTIONNAIRE
CONTRE PARTICIPATION CONSERVATRICE
PARTICIPATION
CONTRE NATIONALISATION ?
Le choix de la modération
par les pays du Golfe ?
Les mesures « révolutionnaires » défendues par
les pays où ‘Abd al-Rahman Mounif trouve refuge
inquiètent les gouvernements des pays du Golfe,
soumis à la critique de citoyens indignés par la fai-
blesse de leurs dirigeants face aux sociétés étran-
gères et instruits par la presse des résultats obtenus
en Algérie, en Libye et en Irak. Le ministre koweïtien
des Finances et du Pétrole entre 1967 et 1975, ‘Abd
al-Rahman Salim al-‘Atiqi, prend soin de rappeler
à ses interlocuteurs comme dans la presse que la
politique pétrolière de l’émirat est une politique de
« modération (i‘tidal) ». Cette caractéristique rappelle
l’attachement des élites koweïtiennes à jouer le rôle
d’intermédiaires avec l’Algérie et la Libye, ce qui est
aussi un moyen de dégager un consensus avec l’op-
position au Parlement. Revendiquée par l’ensemble
des pays arabes du Golfe pendant les années 1970, la
« modération » permet plus largement de défendre le
Le pétrole arabe aux Arabes ! 237
PROSPERITÉS ET DISPARITÉS :
L’ÈRE DE LA TAFRA
L’industrialisation pétrolière
contre le spectre du « sous-développement »
Le développement de l’industrie est une priorité
facilitée par les capitaux générés par l’exportation
des hydrocarbures ou que les taux d’intérêt bas
permettent de mobiliser. Les facteurs paralysants
qu’étaient l’absence de personnel arabe qualifié et
la faiblesse des investissements sont en train de
264 Aux pays de l’or noir
DE LA BÉNÉDICTION À LA MALÉDICTION
EXPLOSION DE LA DETTE
ET RESTRICTIONS BUDGÉTAIRES :
LA FIN DE LA TAFRA
THARWA (OPULENCE)
ET
THAWRA (RÉVOLUTION)
Le « pétro-islam » conservateur
des pays du Golfe
Le philosophe libanais Khalil Ahmad Khalil
dénonce en 1984 la monopolisation des ressources
pétrolières par un petit groupe de puissants aux
dépens des intérêts panarabes. Le pétrole sert le
maintien au pouvoir d’un groupe de souverains qui
empêchent toute évolution vers la démocratie tout en
prétendant défendre les intérêts de la communauté69.
Deux ans plus tard, c’est au tour du philosophe égyp-
tien Fouad Zakariyya, alors directeur du départe-
ment de philosophie de l’université de Koweït, de
critiquer le « pétro-islam » ou « islam pétrolier »
conservateur que portent les dirigeants des pays pro-
ducteurs de pétrole. En promouvant une orthopraxie
et un individualisme religieux qui n’ont pas de fon-
dements dans l’histoire de l’islam et qui détournent
les sociétés musulmanes des « vrais » problèmes des
années 1970 et 1980 (la répartition de la richesse,
324 Aux pays de l’or noir
De l’Algérie à l’Irak,
la contestation islamiste
des États révolutionnaires
La crise économique et le fonctionnement des
« États rentiers » — quelle que soit la pertinence de
ce modèle aujourd’hui très discuté71 — suscitent dans
les années 1980 un regain de contestations sans égal
depuis les années 1960. Elles mobilisent de jeunes
citoyens nés, pour la plupart, après la grande époque
des nationalisations ou qui, encore trop jeunes au
début des années 1970, n’en ont pas de souvenirs.
Leur histoire n’est pas celle de l’épopée du pétrole.
Les évènements marquants de leur jeunesse ne sont
pas la hausse mais la chute des cours, la crise éco-
nomique et, pour beaucoup, la crainte de la pénurie
et du déclassement.
En Algérie où les programmes de réduction
des dépenses et des subventions ont été particu-
lièrement importants, le nombre de grèves et de
La crise des États pétroliers 325
La repolitisation du pétrole
dans les monarchies du Golfe
Les pays « révolutionnaires » ne sont pas les seuls
touchés par les contestations. En Arabie Saoudite, le
pétrole retrouve aussi la force révolutionnaire qu’il
La crise des États pétroliers 327
LE DÉSENCHANTEMENT PÉTROLIER
DES ANNÉES 2000 À AUJOURD’HUI
Le développement au péril
de la fluctuation des cours
Les cours suivent la reprise mondiale à partir
de 2009. Ils repassent au-dessus des 100 dollars
par baril à la fin de l’année 2010, au moment où
débutent, en Tunisie, les premières manifestations
des printemps arabes. Si elle profite aux élites des
États producteurs, la hausse affecte le prix des den-
rées alimentaires et des matériaux de construction
dont la production utilise le pétrole comme source
d’énergie ou comme composant. Elle aggrave la
situation des populations qui ont déjà été poussées
en Tunisie, en Égypte, au Yémen et au Soudan à
des émeutes de la faim depuis 2008 pour protester
contre les salaires non versés et le renchérissement
des aliments, de la bombonne de gaz et de l’essence.
La fluctuation des cours accentue les divergences
économiques non seulement entre les pays arabes
Le désenchantement pétrolier 335
La promotion de l’après-pétrole
Le plan Oman 2020 : Vision for Oman’s Economy
lancé dès 1996 par le sultanat d’Oman, dont les
réserves d’hydrocarbures approchent de l’épuise-
ment, devient un modèle à imiter pour les autres
États du Golfe. En 2008, le roi du Bahreïn présente
Bahrain 2030 et l’émir du Qatar Qatar National Vision
2030. Avec un retard provoqué par les discussions
compliquées entre le gouvernement et son opposi-
tion parlementaire, l’émirat du Koweït lance en 2010
sa Vision 2035. La même année, la fédération des
Émirats arabes unis (EAU) présente sa Vision 2021.
En 2016 enfin, le nouveau prince héritier saoudien
Muhammad Bin Salman saisit l’occasion de son arri-
vée au pouvoir pour annoncer le plan Vision 2030.
Si le sultanat d’Oman est le premier à échafauder
un tel plan et à en faire l’objectif national prioritaire,
c’est que le pétrole y est, plus encore que dans les
autres pays arabes, un des piliers de l’unité natio-
nale construite autour du sultan Qabous (décédé en
2020). Le développement économique rapide qu’il a
inauguré en prenant le pouvoir en 1970 pour étouf-
fer les divisions tribales et les révoltes intérieures
comme celle du Dhofar est intégralement financé
par les revenus pétroliers. La transition économique
Le désenchantement pétrolier 345
La conversion néolibérale
des économies pétrolières
Les nouvelles orientations économiques des pays
producteurs permettent à leurs élites d’accumuler des
capitaux sans précédent au cours des années 2000,
et de les réinvestir dans l’ensemble du Moyen-Orient
arabe. En 2008, 36 % des investissements étrangers
au Maghreb et au Moyen-Orient viennent des pays
du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), contre
31 % des États-Unis et 25 % d’Europe.
En Irak, les intérêts des entreprises américaines
défendus par l’Autorité provisoire (2003‑2004) d’une
part, et l’activité de la Chine dont les entreprises rem-
portent près du quart des projets pétroliers mis aux
enchères par le gouvernement irakien à partir de 2009
(dont l’exploitation du gisement de Rumayla en asso-
ciation avec British Petroleum) d’autre part, attirent
l’attention de la presse spécialisée anglophone et ara-
bophone. Après la dissolution de l’Autorité provisoire
en 2004, ces investissements dans la reconstruction
de l’économie irakienne sont rapidement doublés par
les capitaux arabes du Golfe. Entre 2003 et 2009, plus
de la moitié des investissements en Irak sont le fait
d’entreprises des pays du CCG. Soutenus par les fonds
souverains et leurs États convertis aux stratégies
post-pétrolières, les champions nationaux des pays
du Golfe, qu’ils soient du BTP (le saoudien Saudi Bin-
laden Group, l’émirati Al Futtaim Group), des trans-
ports, des télécommunications (le qatari Ooredoo et
348 Aux pays de l’or noir
Participation Participation
Participation du secteur du secteur des du secteur des
des hydrocarbures hydrocarbures aux hydrocarbures
au PNB (2018) revenus tirés de aux revenus
l’exportation (2018) de l’État
Algérie 30 % 95 % 60 %
Arabie
42 % 90 % 87 %
Saoudite
Bahreïn 18 % 46 % (2017) 85 %
Irak 65 % (2017) 80 % 85 %
Koweït 40 % 92 % 90 %
Libye 60 % 69 %
Émirats
30 %
arabes unis
La difficile libéralisation
du secteur pétrolier
Les changements sont plus douloureux pour les
salariés. Ils remettent en cause l’esprit de corps qui
forge l’attachement des employés à des entreprises
qui ont accompagné les constructions nationales. Ils
sont souvent l’occasion de mettre au jour des affaires
de corruption qui minent la réputation d’exempla-
rité des champions nationaux du gaz et du pétrole.
Les scandales se multiplient en Irak autour du pro-
gramme « pétrole contre nourriture » mis en place
en 1996 sous la supervision de l’ONU, au Koweït
où ils alimentent les joutes politiques et en Algérie.
À partir de 2006, une série d’enquêtes et de mises
en examen révèle la corruption qui mine la Sona-
trach jusqu’à sa direction ainsi que l’opacité dans
laquelle sont conclus les contrats du secteur des
356 Aux pays de l’or noir
ARCHIVES
PRESSE
Algérie
El Moudjahid (1956‑1962) (édition française) : El-
Moudjahid, vol. 1 (1 à 29), vol. 2 (30 à 60), vol. 3 (61 à
91), réédité par le Front de libération nationale, You-
goslavie, 1962.
Bibliographie 401
Égypte
al-Ahram (les pyramides)
Égypte et Koweït
Naft al-‘Arab (le pétrole des Arabes)
France
Pétrole et gaz arabes
Koweït
al-Sha‘b (le peuple)
al-Tali‘a (l’avant-garde)
Risalat al-Naft (la lettre du pétrole)
Liban
Middle East Economic Survey
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
I
LES ARABES FACE
AU « PARTAGE DU PÉTROLE »
CHAPITRE II
LES PAYS DE L’OR NOIR DES LENDEMAINS
DE LA GUERRE À LA FIN DES ANNÉES 1960
CHAPITRE III
LA POLITIQUE ARABE DU PÉTROLE
DES ANNÉES 1950 ET 1960
CHAPITRE IV
LE PÉTROLE ARABE AUX ARABES !
LA DÉCENNIE 1970
CHAPITRE V
LA CRISE DES ÉTATS PÉTROLIERS
(LES ANNÉES 1980 ET 1990)
CHAPITRE VI
LE DÉSENCHANTEMENT PÉTROLIER
DES ANNÉES 2000 À AUJOURD’HUI
CONCLUSION
LES ARABES, LE PÉTROLE ET LE MONDE
Beyrouth : 100, 103, 123, 126, 142, 156, 176, 179, 182,
191-192, 194, 199, 205, 210, 235, 238, 245, 266, 343, 428.
Bin Ladin, Muhammad : 142.
Bin Ladin, Oussama : 281, 328-329, 378-383, 443.
Boumediene, Houari : 137, 141, 147, 155, 166, 211, 213,
221-222, 224-225, 227, 229, 233, 239-240, 244, 256, 265-
266, 278, 291-292, 311, 317, 426, 431, 434.
Boustani, Emile : 142, 173, 195-196, 404, 418, 421, 428-
429.
Bouteflika, Abdelaziz : 313, 357, 376.
British Petroleum (BP) : 10, 97, 155, 213, 227, 231, 234,
253, 342, 347, 404.
Buraymi : 60, 137.
Égypte : 10, 15, 24, 34, 38, 60-61, 65, 77, 81, 89, 92, 94, 97,
99, 112, 122, 126, 132-133, 156, 162-163, 166, 170-172,
175, 177-178, 189, 191-192, 198-199, 202-203, 205-206,
208, 212, 218, 224, 227, 229, 232, 241, 250-251, 256, 275-
277, 282, 284, 319-320, 334, 341, 348, 363-364, 370, 427.
El-Borma : 137.
Émirats arabes unis (EAU) : 35, 60, 92, 94, 162, 216, 229,
254, 261, 263, 275, 303-304, 306, 309, 320, 335, 341,
448 Aux pays de l’or noir
France : 38, 46, 49, 125-126, 137, 150, 158-160, 165, 167,
170, 178, 192, 195, 213, 221, 224, 244, 288, 291, 356,
366, 375-376.
Front Islamique de Salut (FIS) : 325-326.
Front de Libération Nationale (FLN) : 9, 127, 129, 152, 158,
160-161, 167-168, 233, 239, 292, 326, 329, 376, 400-401.
Ibrahim, Saad Eldin : 263, 279, 314, 318, 408, 413, 434-
435, 438.
Inde : 76, 80, 189, 389-391.
In Salah : 111, 168, 363.
Irak : 10-11, 13-15, 19-20, 25-31, 33-34, 36-41, 43, 49, 52,
54, 61, 77, 81, 85, 87-88, 92-94, 96, 98-99, 101, 104-105,
113-114, 117, 120, 127-128, 131, 133-135, 139, 142, 147,
151-152, 156-157, 159-160, 164, 169-170, 174-175, 177-178,
189, 192-193, 195, 199, 201-202, 204, 208, 211-212, 216-
218, 222-223, 225-229, 231-232, 235-236, 239-240, 242-243,
249-250, 254, 260-262, 274, 276, 282-284, 286, 288, 294,
296-298, 300, 303-304, 307-309, 314, 316, 319, 323-324, 327,
333, 341, 344, 347, 350, 355, 359-360, 363, 366, 368, 377,
381, 384, 390-391, 395, 409, 421, 427, 429-430, 434, 442.
Iraq National Oil Company (INOC) : 9, 152, 159, 163-164,
206, 228, 301.
Iraq Petroleum Company (IPC) : 9, 43-44, 52-60, 65-66, 68,
70, 73-74, 79, 92-93, 104-106, 114, 120-121, 128, 134-135,
139, 142, 157, 163-164, 174, 184, 193, 206, 208-209, 223,
227-228, 230-231, 250, 260, 423.
Iran : 10, 30, 36-37, 49, 61, 65, 77, 87, 91-92, 95, 96-97,
121, 134, 156-157, 175-177, 180, 189, 202, 205, 221, 227,
232-234, 248-249, 251-254, 283, 294, 296-297, 299-300,
305, 309, 319-321, 323, 327, 360, 384.
Israël : 101, 125, 136, 169-170, 185, 198, 201, 203, 208, 211,
214, 249-251, 253-254, 256, 258, 324, 348, 394.
Istanbul : 15, 20, 22, 34, 87.
Itayim, Fuad : 182, 187, 248, 408, 429, 433.
450 Aux pays de l’or noir
Liban : 31, 38, 54-55, 81, 93-94, 100-101, 103, 117, 123-124,
126, 128, 134-136, 142, 156, 170, 173, 176, 179, 182, 191-
192, 194, 196, 198-199, 205, 210, 228, 235, 238, 245, 266,
310, 319, 343, 348, 427-428, 441.
Libye : 10, 92, 94, 131, 153, 161, 164, 193, 195, 201, 203,
205-206, 211-212, 214-216, 218, 222-223, 225-227, 231-
234, 236, 239-240, 242-243, 249, 251, 253-254, 256, 258,
Index 451
262-263, 268, 271, 274, 284, 286, 288, 300, 310, 317, 320,
333, 335, 341, 344, 346, 350, 352, 366, 370, 386, 390, 410.
Ligue des États arabes (LEA) : 10, 154, 169-172, 174, 186,
196, 206, 251, 258, 261, 269, 364, 366, 410, 426-427.
Londres : 12, 32, 35, 153, 192, 265, 319, 342.
Lutfi, Ashraf : 132, 183, 207, 410, 429-430.
Oman : 35, 57, 60, 73, 92, 95, 131-132, 137, 140-141, 199,
276, 286, 319, 321, 341, 344, 366, 369, 371, 373, 391, 439.
Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) : 10,
151, 156-157, 159, 175-178, 180-181, 183, 188, 190-191,
193, 195, 206, 208-209, 216-218, 227, 230, 232-234, 241,
248-253, 268-269, 275, 277-278, 283, 296, 299-303, 316,
335, 337, 340, 350, 355, 359, 389, 403, 429, 433.
Organisation des Pays Arabes Exportateurs de Pétrole
(OPAEP) : 10, 204-206, 211, 232, 248, 254, 257-258, 261,
267, 273, 275, 278-279, 283, 287, 296, 300, 315, 395, 400.
Organisation de l’Unité Africaine (OUA) : 258.
Ottoman, empire : 15, 20, 22-28, 30-34, 36-37, 40-41, 46, 87.
Syrie : 26, 31-32, 36, 38, 40, 54-55, 65, 92, 95, 100-101, 125,
128, 131, 134-136, 156, 170, 175, 178, 198, 214-215, 223,
227, 256, 295, 297, 308, 310, 319, 330, 341, 363, 370,
377, 385, 395, 427.
APPENDICES
Remerciements 399
Bibliographie 400
Notes 417
Index 445
DU MÊME AUTEUR