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Sommaire

Introduction
Chapitre I : Présentation du marché de pétrole
Section 1 : L’offre

I. La production

II. Les réserves mondiales

III. Les sociétés pétrolières

Section 2 : La demande

I. La demande passée

II. Les perspectives en termes de demande dans l’avenir

Section 3 : La fixation des prix

Chapitre II : Commerce mondiale du pétrole


Section 1 : Echange international

I. L’organisation des pays exportateurs de pétrole

II. L’agence internationale de l’énergie

III. Echanges internationaux

Section 2 : La négociation du pétrole en bourse

I. Les avantages à acheter ou trader du pétrole

II. Comment acheter, trader du pétrole

III. La négociation du pétrole en bourse

Section 3 : Cas du Maroc

Conclusion
Bibliographie

Introduction

Ressource stratégique devenue indispensable pendant la Seconde Guerre mondiale pour


la conduite des opérations militaires, le pétrole s’est ensuite progressivement imposé comme
une source d’énergie incontournable pour les activités économiques civiles des pays
industrialisés, bénéficiant de l’essor de l’automobile et de la substitution progressive du charbon
par le fioul issu du pétrole pour la production d’électricité.
Le pétrole possède de nombreux atouts : il est facile et économique à produire (à la
différence du charbon), à transporter (à la différence du gaz) et à stocker (à la différence de
l’électricité). Il a rendu possibles les années fastes des Trente Glorieuses en répondant à la
demande croissante des besoins énergétiques dans l’industrie, le transport et la production
d’électricité par une énergie abondante et bon marché. Directement corrélée à la croissance
économique, la consommation mondiale de pétrole brut s’est d’ailleurs envolée durant cette
période de boom économique, passant de 7,5 millions de barils par jour (Mb/j) en 1945 à 20
Mb/j en 1960 puis à près de 60 Mb/j en 1973 au moment du premier choc pétrolier. Après avoir
stagné dans les années 1980 à cause de la crise économique due aux chocs pétroliers de 1973 et
1979, la consommation mondiale de pétrole est repartie à la hausse dans les années 1990. Elle
atteint aujourd’hui 85 Mb/j, poussée par la forte demande asiatique, dont celle de la Chine qui a
multiplié par quatre sa consommation de pétrole en vingt ans et est devenue le deuxième pays
consommateur derrière les États-Unis.
Malgré une diminution de son poids relatif dans le bilan énergétique mondial, le pétrole
satisfait encore aujourd’hui 35 % des besoins mondiaux en énergie primaire (contre 45 % en
1973), devant le charbon (25 %), le gaz naturel (20 %), les énergies renouvelables (y compris la
biomasse et l’hydroélectricité, 13 %) et le nucléaire (7 %). Si ses usages potentiels sont étendus
(production de chaleur ou d’électricité, motorisation, etc.), le pétrole ne sert aujourd’hui
quasiment plus à produire de l’électricité : seuls 5 % de l’électricité dans le monde sont encore
générés à partir de pétrole (contre 25 % en 1973). Le pétrole reste en revanche en situation de
quasi-monopole dans le secteur des transports aériens, routiers, maritimes et, dans une moindre
mesure, ferroviaires. Le secteur des transports assure d’ailleurs près de 60 % des débouchés du
pétrole (contre 40 % en 1973). Cette part est en augmentation constante, car les hausses du prix
du pétrole depuis les années 1970, les incertitudes pesant sur la sécurité des approvisionnements
et les perspectives (réelles ou imaginaires) d’épuisement des réserves mondiales incitent à
réserver le pétrole au seul usage, le transport, pour lequel il n’existe pas réellement aujourd’hui
de solution alternative, c’est-à-dire possible technologiquement et viable économiquement.

Histoire et historique du pétrole

C’est en Pennsylvanie, aux Etats-Unis que fut découvert le pétrole en 1859. On doit
cette découverte à deux hommes, Edwin Drake et George Bissel. Quelque années plus tard, la
première société de raffinage de pétrole est crée par John Rockefeller. Son nom : La « standard
oil ». A l’époque, la principale utilité du pétrole était la fabrication de kérosène pour l’éclairage.

Influencés par les richesses engendrées par cette nouvelle source d’énergie, la famille
Nobel entreprend en 1873 de partir à la recherche de nouvelles sources de pétrole, mais cette
fois sur le continent Russe. La production de pétrole russe sera plus tard développée par les
Rothschild alors qu’en Indonésie, la production commence sous le nom de la compagnie Royal
Dutch.

En 1892, c’est la naissance de la compagnie Shell. Fondée par Marcus Samuel, cette
dernière a pour fonction de transporter le pétrole des différentes sources vers les pays
consommateurs.

Rapidement menacé par l’invention de l’ampoule électrique, le pétrole retrouve


rapidement ses lettres de noblesse avec l’arrivée de la première voiture en 1896.

La richesse de la production au Moyen-Orient telle qu’on la connaît aujourd’hui n’est


apparue qu’en 1901 avec la première concession anglaise en Iran. S’en suivront de nombreuse
découvertes de puits de pétrole à travers les Etats-Unis, notamment au Texas, en Californie ou
encore en Oklahoma.

A partir de là, les choses évoluent très vite et dans les années 1920, on assiste à un
véritable boom du pétrole, notamment en Irak, puis en Arabie Saoudite.

En 1924 est créée la première compagnie française des pétroles (CFP) que l’on connait
aujourd’hui sous le nom « Total ».
Dans les années 40, le pétrole devient bien plus qu’une affaire d’économie et commence
à influencer fortement la politique internationale. C’est en effet à ce moment que certains
grands pays se mettent à soutenir des pays comme l’Arabie Saoudite en échange d’un droit
d’exploitation des ressources pétrolières.

L’OPEP ou Organisation des Pays Producteurs de Pétrole, est créée en 1960 et regroupe
l’Arabie Saoudite, le Venezuela, Le Koweït, l’Iran et l’Irak.

13 ans plus tard, c’est le premier choc pétrolier provoqué par la guerre du Kippour.
S’ensuit une hausse du prix du baril, conséquence principale du soutien accordé à Israel par les
Etats-Unis. L’embargo sera levé un an plus tard et c’est à ce moment que sera créée l’agence
internationale de l’énergie.

S’ensuivront de nombreuse crises politico-économiques liées au pétrole ou ayant un


impact direct sur le marché pétrolier. C’est d’abord la révolution iranienne en 1979, puis en
1980 la guerre entre l’Iran et l’Irak. Vient ensuite la hausse du Dollar en 1985 et le contre-choc
pétrolier en 1986. Enfin, en 1990, l’attaque du koweït par l’Irak et dernièrement les attentats du
11 septembre 2001 à New-York.

Aujourd’hui, les cours du pétrole flambent, et on a assisté en 2008 à un record boursier


de 100$ du baril. Depuis, la barre des 130$ a été franchie à de nombreuses reprises. C’est sans
doute ce qui explique l’engouement actuel des traders pour le marché pétrolier.

Pour commencer, nous allons présenter, dans le premier chapitre le marché de pétrole,
alors que dans le deuxième nous allons traiter le commerce mondiale du pétrole, par la suite
nous allons mettre en lumière la situation pétrolière au Maroc.
Chapitre I : Présentation du marché de pétrole
Section 1 : L’offre
I. La production

L’industrie pétrolière est née aux États-Unis et, on l’oublie souvent, ce pays reste le
troisième producteur mondial (avec une production d’environ 7,1 Mb/j en 2009, soit 8,5 % de la
production mondiale) derrière la Russie (10 Mb/j soit 13 %) et l’Arabie saoudite (9,7 Mb/j soit
12 %). Pendant longtemps, les États-Unis ont dominé la production mondiale et, jusqu’au
milieu du XXe siècle, ils étaient même exportateurs nets de pétrole. Mais la production
américaine connaît depuis plusieurs décennies un déclin en raison de l’épuisement des réserves.
De plus, leur très importante consommation (environ 19 Mb/j soit près du quart de la
consommation mondiale) a fait du pays le premier importateur mondial.
Jusqu’aux années 1970, les sources d’approvisionnement ont essentiellement été déterminées
par les compagnies occidentales en fonction de motivations commerciales dans un contexte de
pétrole abondant et très bon marché (aux environs d’un dollar et demi le baril). L’exploitation
était donc logiquement concentrée dans les zones à bas coût de production, c'est-à-dire les pays
du pourtour du golfe – qui formèrent l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en
1960, avec le Venezuela.
La diversification géographique de l’offre a été, avant tout, la conséquence directe des hausses
vertigineuses des cours du baril et des décisions de nationalisation prises par les pays de l’OPEP
dans les années 1970. Les grandes compagnies pétrolières, chassées du golfe, d’Afrique du
Nord et du Venezuela après la vague des nationalisations et l’instauration des monopoles d’État
dans la plupart des pays membres de l’OPEP, ont cherché à reconstituer leurs réserves en
poussant la prospection dans des régions jusque-là délaissées mais où elles étaient accueillies
plus favorablement. En cela, l’intérêt des compagnies rejoignait la volonté des gouvernements
des pays importateurs de pétrole d’encourager l’émergence de zones de production non liées à
l’OPEP afin de s’affranchir, partiellement du moins, de leur dépendance vis-à-vis des pays du
Moyen-Orient.
Parallèlement, l’envolée du prix du pétrole consécutive aux chocs pétroliers a rendu possible cet
élargissement des zones de production puisque l’exploitation dans des régions où les coûts de
production étaient nettement plus élevés que dans le golfe Persique est devenue rentable.
L’extension de la production a concerné tant l’Europe (mer du Nord) que l’Amérique du Nord
(Alaska, Mexique) et des pays du Sud dont l’instabilité politique n’avait, pour certains, rien à
envier à celle des États du golfe : Argentine, Brésil, Colombie, Équateur, Angola, Égypte,
Gabon, Syrie, Inde, Malaisie ont tous vu leur production grimper en flèche, sans commune
mesure avec la progression globale de la demande. Entre 1973 et 1986 (date du contre-choc
pétrolier), la demande mondiale de pétrole a augmenté de 8 %, tandis que la production agrégée
des pays non-OPEP (hors URSS) grimpait de plus de 52 %. Parmi tous les pays qui en ont
profité pour développer leur production nationale, certains – comme le Mexique, la Norvège,
l’Angola, le Royaume-Uni et, plus récemment, le Brésil – sont devenus des producteurs
importants.

Les principaux pays producteurs de pétrole

L’exploitation des premiers grands champs pétroliers découverts au début du XXe siècle est
rapidement concédée par les États aux grandes compagnies internationales disposant des
ressources technologiques et financières nécessaires en échange de royalties. Conscients des
possibilités offertes par la richesse pétrolière, ces États nationalisent progressivement, et plus ou
moins pacifiquement, leur production de pétrole brut à partir des années 1950. Aujourd’hui, ce
sont principalement des compagnies nationales qui extraient le pétrole en amont et des
compagnies internationales qui gèrent l’aval de la production (transformation et distribution).
Production Production Production
pétrolière en 2007 pétrolière en 2009 pétrolière en 2010
par millions de par millions de par millions de
barils par jour barils par jour barils par jour

Russie 9.980.000 10.032.000 10.120.000

Arabie Saoudite 10.410.000 9.713.000 9.764.000

USA 6.880.000 7.196.000 9.056.000

Iran 4.440.000 4.216.000 4.172.000

Chine 3.740.000 3.790.000 3.991.000

Canada 3.410.000 3.212.000 3.289.000

Mexique 3.480.000 2.979.000 3.001.000

UAE 2.920.000 2.599.000 2.798.000


Brésil 2.400.000 2.061.000 2.572.000

Koweit 2.630.000 2.481.000 2.494.000

Venezuela 2.610.000 2.437.000 2.472.000

Iraq 2.150.000 2.482.000 2.399.000

Tableau établi par nous-mêmes sur la base de plusieurs sources

La production des pays de l’OPEC


Part des différents producteurs dans la production mondiale de 1965 à 2007

II. les réserves mondiales

Officiellement, les réserves de pétrole sont principalement localisées dans les pays du
golfe , en particulier en Arabie saoudite (21 % du total mondial), en Iran (11 %), en Irak (9 %),
au Koweït (8 %) et aux Émirats arabes unis (8 %), mais également au Venezuela (13 %). Les
statistiques des réserves doivent toutefois être prises avec beaucoup de prudence car, par
définition, ce n’est qu’à posteriori (c’est-à-dire quand tout a été pompé) qu’on peut vérifier avec
certitude quelles étaient les réserves d’un gisement. Les chiffres qui circulent sont donc toujours
des évaluations.
Les écarts considérables qui apparaissent d’une évaluation à l’autre (parfois du simple au
double) soulignent non seulement l’énorme incertitude sur ces données mais appellent à une
certaine circonspection sur la sincérité des statistiques officielles de certains pays producteurs.
Rappelons aussi que le pétrole résulte d’un processus de décomposition de matières organiques
sur plusieurs millions d’années : le pétrole n’existant dans le sous-sol de la terre qu’en quantité
finie et chaque baril produit contribuant inexorablement à l’épuisement progressif de la
ressource, il est donc à l’échelle humaine une ressource non renouvelable. Une erreur souvent
commise consiste à confondre la notion géologique de ressource avec celle, économique, de
réserves. Les réserves se définissent comme les quantités de pétrole présentes dans les
gisements connus, et qui sont récupérables aux conditions technologiques et économiques du
moment. Plus le prix est élevé, plus les quantités récupérables de manière rentable sont
importantes, ce qui a pour effet d’accroître les réserves. Les avancées technologiques
permettent donc d’augmenter les réserves, en rendant possible la production de pétrole dans des
zones auparavant inaccessibles (l’offshore profond par exemple, peut-être demain sous
l’Arctique) ou de pétrole non conventionnel. En outre, comme pour des raisons techniques il
n’est pas possible d’extraire la totalité du pétrole contenu dans un champ (le taux moyen de
récupération est de l’ordre de seulement 30 %), les réserves ne correspondent pas aux
ressources existant physiquement dans le sous-sol avant le commencement de l’exploitation,
mais désignent uniquement la quantité de pétrole qui est susceptible d’être extraite à un moment
donné.
C’est notamment pour cette raison que les réserves mondiales estimées en 1980 à 667 milliards
de barils, soit environ trente ans de production de l’époque, sont désormais estimées à 1
200 milliards de barils soit plus de quarante ans de production actuelle, alors même que la
production a augmenté de 30 % entre 1980 et 2010 (source : Agence internationale de
l’énergie). Ces chiffres ne signifient pas que le pétrole est inépuisable, mais qu’il faut rester très
prudent face aux prédictions souvent alarmistes de ceux qui annoncent sa fin imminente.

III. Les sociétés pétrolières

L’industrie pétrolière est un pilier de l’économie mondiale : sur les dix plus grandes sociétés
privées de la planète en 2006, cinq sont des compagnies pétrolières22. De plus, certaines
compagnies nationales dépassent largement la taille de ces majors privées. En effet, il existe
plusieurs sortes de compagnies pétrolières :

 Les grandes compagnies privées multinationales et verticalement intégrées (c’est-à dire


concentrant tout ou partie des activités d’exploration, production, raffinage, et
distribution), dites « majors », telles que Exxon Mobil, Shell, BP, Total et Chevron.
 Les raffineurs, qui détiennent l’aval (raffineries et éventuellement stations-service)
comme le suisse Petroplus.
 Les indépendants, qui cherchent et produisent du brut pour le vendre à des raffineurs.
Certaines sont des compagnies très importantes et agissent sur plusieurs continents,
comme Anadarko, d’autres sont beaucoup plus petites, avec à l’extrême des compagnies
familiales ne gérant qu’un puits ou deux (au Texas notamment).
 Les compagnies nationales, qui sont assez diverses. Pemex (Mexique)
et Aramco (Arabie Saoudite), par exemple, ont un monopole de la production dans leur
pays, et se comportent comme un organe du gouvernement. D’autres,
comme Sonatrach (Algérie), Petronas (Malaisie), Petrobras (Brésil) ou Statoil (Norvège)
cherchent une expansion internationale, et se comportent presque comme des « majors »
bien que leurs capitaux soient (en tout ou partie) publics. En termes de production de
pétrole, Aramco équivaut à quatre fois Exxon Mobil, première compagnie privée par le
chiffre d’affaires. Enfin, certains petits pays producteurs ont une compagnie nationale
qui n’a guère d’activité industrielle et a surtout pour rôle de commercialiser la part de la
production revenant à l’État.

Les "supermajors" ou "Big Oil"


Selon la rédaction de la revue Problèmes économiques ("Les États contrôlent 80 % des
réserves pétrolières mondiales" PE n°2 996, La Documentation française, 26 mai 2010), les
compagnies pétrolières nationales ont modifié la structure du secteur mondial du pétrole. « Le
secteur pétrolier mondial n'est plus ce qu'il était. Hier encore, les supermajors – ces grandes
entreprises privées du Nord, nées de la fusion de firmes plus petites qui, en engendrant des
économies d'échelle, a permis à celles-ci de résister à la chute du prix du pétrole dans les années
1990 – régnaient en conquérantes. Leur influence sur l'économie, notamment américaine, leur a
valu aux États-Unis, à partir de 2005, le surnom de "Big Oil".
Depuis les années 2000, il semble qu'on assiste, avec le développement, au Sud, des
compagnies pétrolières nationales (NOC), à un retournement de situation dans le secteur
pétrolier mondial. Si les supermajors continuent de posséder la technologie de pointe, et
maîtrisent la technique de l’offshore, les NOC possèdent désormais 80 % des réserves
pétrolières mondiales et les trois quarts de ces compagnies sont la propriété des États.

Les NOC (compagnies pétrolières nationales)


Les compagnies pétrolières nationales ont définitivement changé le visage du secteur
mondial du pétrole. La crise de 2007-2009 a toutefois mis en péril l'existence des plus fragiles.
Les coûts d'exploitation étant très variables - les champs de pétrole onshore en Arabie saoudite
sont très accessibles tandis que ceux se trouvant au large des côtes brésiliennes sont profonds et
nécessitent davantage de techniques et de temps -, le financement des investissements est
devenu la variable clé pour ces entreprises.
Afin de financer leurs activités et leurs investissements, les compagnies pétrolières nationales
extraient et vendent le pétrole brut puis en conservent généralement les bénéfices après
paiement des taxes à l'État et des dividendes aux actionnaires. Mais en période de crise, comme
celle de 2007-2009, il n'est pas rare que les États endettés se servent directement dans les
liquidités des NOC contraignant celles-ci à se tourner vers d'autres moyens de financement,
comme l'émission d'obligations à destination des investisseurs étrangers. Cela ne pose
généralement pas de problèmes aux entreprises cotées en bourse ou ayant un accès relativement
facile au financement. C'est le cas de la Saudi Aramco (Arabie saoudite), de la Kuwait
Petroleum Corporation (Koweït), de l'Abu Dhabi National Oil Company (Abu Dhabi), de la
Sonatrach (Algérie), de la CNOOC (Chine), de la Pétrobras (Brésil), de la Petronas (Malaisie)
et de la Sonangol (Angola).
C'est une autre affaire pour la National Iranian Oil Company (Iran), la Pemex
(Mexique) et la Nigerian Petroleum Corporation (Nigeria). En situation de récession, l'existence
même de ces NOC est mise en péril car elles n'ont pas les moyens de trouver d'autres sources de
financement que leurs propres revenus. Ainsi, pour financer les nouveaux équipements, celles-
ci doivent rivaliser avec les autres priorités des gouvernements, comme la santé et l'éducation.
On voit néanmoins émerger des subterfuges permettant de contourner cette contrainte. Certaines
NOC ont pu préserver leur indépendance vis-à-vis de l'État en créant des filières privées dans
lesquelles les détenteurs de capitaux étrangers sont plus enclins à investir. Cela annonce-t-il la
fin des NOC publiques ? »

Section 2 : La demande
I. La demande passée

Ressource stratégique devenue indispensable pendant la Seconde Guerre mondiale pour la


conduite des opérations militaires, le pétrole s’est ensuite progressivement imposé comme une
source d’énergie incontournable pour les activités économiques civiles des pays industrialisés,
bénéficiant de l’essor de l’automobile et de la substitution progressive du charbon par le fioul
issu du pétrole pour la production d’électricité.
Le pétrole possède de nombreux atouts : il est facile et économique à produire (à la
différence du charbon), à transporter (à la différence du gaz) et à stocker (à la différence de
l’électricité). Il a rendu possibles les années fastes des Trente Glorieuses en répondant à la
demande croissante des besoins énergétiques dans l’industrie, le transport et la production
d’électricité par une énergie abondante et bon marché. Directement corrélée à la croissance
économique, la consommation mondiale de pétrole brut s’est d’ailleurs envolée durant cette
période de boom économique, passant de 7,5 millions de barils par jour (Mb/j) en 1945 à 20
Mb/j en 1960 puis à près de 60 Mb/j en 1973 au moment du premier choc pétrolier. Après avoir
stagné dans les années 1980 à cause de la crise économique due aux chocs pétroliers de 1973 et
1979, la consommation mondiale de pétrole est repartie à la hausse dans les années 1990. Elle
atteint aujourd’hui 85 Mb/j, poussée par la forte demande asiatique, dont celle de la Chine qui a
multiplié par quatre sa consommation de pétrole en vingt ans et est devenue le deuxième pays
consommateur derrière les États-Unis.
Malgré une diminution de son poids relatif dans le bilan énergétique mondial, le pétrole satisfait
encore aujourd’hui 35 % des besoins mondiaux en énergie primaire (contre 45 % en 1973),
devant le charbon (25 %), le gaz naturel (20 %), les énergies renouvelables (y compris la
biomasse et l’hydroélectricité, 13 %) et le nucléaire (7 %). Si ses usages potentiels sont étendus
(production de chaleur ou d’électricité, motorisation, etc.), le pétrole ne sert aujourd’hui
quasiment plus à produire de l’électricité : seuls 5 % de l’électricité dans le monde sont encore
générés à partir de pétrole (contre 25 % en 1973). Le pétrole reste en revanche en situation de
quasi-monopole dans le secteur des transports aériens, routiers, maritimes et, dans une moindre
mesure, ferroviaires. Le secteur des transports assure d’ailleurs près de 60 % des débouchés du
pétrole (contre 40 % en 1973). Cette part est en augmentation constante, car les hausses du prix
du pétrole depuis les années 1970, les incertitudes pesant sur la sécurité des approvisionnements
et les perspectives (réelles ou imaginaires) d’épuisement des réserves mondiales incitent à
réserver le pétrole au seul usage, le transport, pour lequel il n’existe pas réellement aujourd’hui
de solution alternative, c’est-à-dire possible technologiquement et viable économiquement.

Les principaux pays consommateurs de pétrole

La consommation de pétrole a progressivement décru au cours des dernières années dans les
pays de l’OCDE (-4,8 % en 2009), en raison de la cherté des prix et du développement de
ressources énergétiques alternatives. L’appétit en hydrocarbures des pays émergents comme
l’Inde et la Chine compense toutefois cette tendance et promet de beaux jours à l’industrie
pétrolière, qui fournira encore 32 % des besoins énergétiques mondiaux à l’horizon 2015,
d’après les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Source : BP, Statistical Review of World Energy 2010 , www.bp.com

II. Les perspectives en termes de demande dans l’avenir

La forte hausse du prix du brut observée en 2005 et 2006 et qui s’explique à la fois par des
considérations économiques – forte croissance de la demande en Asie – et des considérations
politiques – tensions au Moyen-Orient – a permis aux schistes bitumineux du Canada de
devenir "rentables". Du coup, le Canada se retrouve en deuxième position mondiale pour ce qui
est des réserves prouvées de brut avec 14 % des réserves mondiales, derrière l’Arabie saoudite
qui en possède 21 %. Si les prix du brut se maintiennent entre 50 et 60 dollars constants dans
l’avenir, on peut penser que de nouvelles découvertes seront réalisées un peu partout dans le
monde. La question est évidemment de savoir si la demande de pétrole va continuer à croître
sachant que la hausse des prix va inciter à des économies d’énergie et à des substitutions en
faveur d’autres formes d’énergie – nucléaire, gaz et charbon notamment. Rappelons toutefois
que le pétrole conserve de nombreux usages captifs, dans le secteur des transports spécialement,
et qu’il constitue souvent l’énergie "de bouclage" des bilans énergétiques. C’est une énergie
facile à transporter, à la différence de ses proches substituts, le gaz ou le charbon...
Les pessimistes pensent que la part du pétrole va chuter à l’horizon 2030, les optimistes
affirment que le pétrole restera la première source d’énergie dans le bilan primaire mondial à
l’horizon 2040 voire 2050... »

Section 3 : La fixation des prix

L’évolution du prix de pétrole

I. Généralités

Il faut tout d’abord différencier le prix du « pétrole » qui dépend essentiellement de la


production du pétrole brut, et le prix des produits pétroliers qui dépend de principalement deux
choses : la capacité de raffinage et les taxes.
Considérant le prix du pétrole brut, on peut définir l’équation :

Prix brut X= Prix du brut de référence + Différentiel

Le « différentiel » est fonction de plusieurs paramètres :


 Le type de brut (qui va à son tour conditionner bon nombre de « sous-paramètres » :
Coût de transport et de raffinage en particulier).
Le marché considéré pour la vente.
Le marché considéré pour l’achat (la qualité exigée par les uns et les autres est assez
différente …).
Les capacités de raffinage.
Le prix de transport.
La latitude de temps décidée entre l’acheteur et le vendeur entre le moment où le
pétrole est chargé et le moment où le prix de ce chargement est fixé.
Le mois de l’année où cette transaction a lieu (pour certains marchés c’est « au
chargement » et pour d’autres, c’est « à la livraison ».
Le payement « comptant » ou « à terme ».
Le pouvoir tampon.
 Les types de bruts

Les principales variétés de bruts de références sont :

• Le West Texas Intermediate (WTI)

Ce type de brut est utilisé comme référence en Amérique du Nord. C'est un brut léger,
non sulfuré. C'est le prix du WTI qui est habituellement cité dans les articles de journaux.

• Le Brent (brut de référence européen)

Le Brent est un type de pétrole brut (assez léger et peu soufré) issu de champs de la Mer
du Nord. D’après l’International Petroleum Exchange où le prix du Brent est côté, ce prix est
utilisé pour fixer le prix des deux tiers des pétroles bruts vendus mondialement.

• le Dubaï light

Dans le Golfe Persique, le Dubaï light est utilisé comme référence pour fixer le prix de
vente d'autres bruts de la région à destination de l'Asie. Ceci est dû au fait que le Dubaï est l'un
des rares brut vendu dans le Golfe Persique qui soit vendu au comptant et au "détail" alors que
bon nombre d'autres bruts sont liés par des contrats de vente à long terme.

Les bruts légers à faible teneur en soufre se vendent à des prix plus élevés que les bruts
lourds sulfureux, dont le raffinage est plus difficile et coûteux et dont on tire une moins grande
quantité de produits pétroliers de grande valeur.

 Qualité du pétrole brut

Il existe autant de qualités de pétrole qu'il y a de puits de pétrole dans le monde. En effet,
chaque poche de pétrole a des caractéristiques qui lui sont propres et qui sont dues à l'histoire
écologique de la formation du pétrole de cette poche en particulier.

Néanmoins, le pétrole est classifié suivant différents paramètres dont le plus important est la
mesure de sa viscosité par la gravité API (du nom de "American Petroleum Institute").

L'échelle API rend compte de la viscosité et donc de la longueur des chaînes carbonées des
composés. Plus les chaînes sont longues, plus le pétrole est lourd.

Ainsi un pétrole est :


• Léger ("light") si le degré API est supérieure à 31.1,
• Moyen ("medium") s'il est compris entre 22.3 et 31.1,
• Lourd ("heavy") s'il est compris entre 10 et 22.3,
• Extra lourd ("extra heavy") s'il est inférieur à 10.
• Une autre caractéristique essentielle est la teneur en soufre du pétrole.

On distingue les pétroles :

• Doux (sweet) avec une teneur en souffre inférieure à 0.5% du poids


• Sulfuré (sour) au-delà
• Les pétroles les plus facilement raffinnables sont légers et avec une faible teneur en
soufre.
• Actuellement 60% des pétroles bruts dans le monde sont de type sulfuré, et ce
pourcentage s'élève à 80% en considérant les réserves non encore exploitées.

II. Les facteurs explicatifs de l'évolution des prix pétroliers

Contrairement à la majorité des biens et services, ce n'est pas une simple confrontation de
l'offre et la demande qui permet de déterminer le prix du pétrole. Mais il y a d'autres facteurs
qui influencent sur le prix et qui expliquent une part de sa volatilité.

Les prix du pétrole sont touchés par une combinaison de facteurs complexes. Des
déterminants classiques comme l’offre et la demande de pétrole, les stratégies de production et
les niveaux de capacité de réserve de l’OPEP, les progrès technologiques, le coût marginal de
production, les phénomènes météorologiques saisonniers et graves et les niveaux de stock de
pétrole brut continuent tous d’être importants facteurs déterminant la tendance générale des prix
du pétrole brut.

Cependant, dans les dernières années, de nouveaux facteurs émergents comme la


dévaluation du dollar US ont exercé une influence croissante sur les prix du pétrole. Des
événements géopolitiques et la nationalisation des ressources, bien que ce ne soit pas nouveau,
ont également revêtu une influence croissante.

Cette figure montre toute la complexité de la formation du prix du brut. L'équilibre offre -
demande du marché pétrolier, l'environnement économique, les aléas de divers ordres
(géopolitiques et extra économiques) ainsi que les anticipations financières constituent les
déterminants principaux du cours du baril de l'or noir.

a) Equilibre offre - demande du marché du pétrole

Comme tout autre bien et service lors de la confrontation de l'offre et de la demande, est
déterminé le prix de pétrole qui est un prix d'équilibre influencé par la suite par les autres
facteurs. Ainsi l'offre et la demande sont les déterminants les plus importants de prix de l'or
noir. En effet, toutes choses étant égales par ailleurs, une hausse (baisse) de la demande fait
augmenter (diminuer) le prix et une hausse (baisse) de l'offre fait diminuer (augmenter) le prix.

 La demande de pétrole

L’évolution de la demande mondiale de pétrole est due essentiellement aux plusieurs


phénomènes :

• La croissance économique mondiale.


• La concentration géographique de la demande.
• La saisonnalité.

 L'offre de pétrole

L'offre de pétrole est essentiellement déterminée par les pays membres de l'OPEP. Mais ça
n'ignore pas que la participation des pays hors OPEP est aussi en déterministe. Cet ensemble
producteur pousse à la hausse son offre, mais son niveau reste modeste par rapport à la
croissance de la demande pétrolière mondiale.

D'autres plusieurs facteurs peuvent influencer l'offre de pétrole.

• Niveaux des stocks américains de pétrole brut commercial


• Décisions de l’OPEP en matière de production

Les annonces de l’OPEP, en particulier des changements aux quotas de production, les prix
ciblés ou des investissements dans la production, peuvent avoir des impacts immédiats sur les
prix du pétrole.

• Niveaux de capacité de production excédentaire de l’OPEP – La capacité de


production excédentaire de l’OPEP rassure le marché sur le fait que l’offre peut être
maintenue et que la demande peut être satisfaite. En conséquence, les niveaux élevés de
capacité de production de pétrole de réserve de l’OPEP sont généralement en corrélation
avec des prix en chute ou bas et vice-versa.
• Coût marginal de production.

• Des ressources concentrées géographiquement


Environ 60% des gisements pétrolifères à coût faible sont concentrées en moyen orient
principalement dans les pays de Golf. L'Arabie Saoudite possède seule 25 % des réserves
prouvées dans le monde.

 La variation des stocks

La variation des stocks de l'or noir des pays de l'OCDE est un bon indicateur des
déséquilibres du marché à court terme. En effet, une baisse de stocks conduit à une insuffisance
de l'offre par rapport à la demande ce qui fait augmenter les prix. A l'inverse, une hausse de
stocks suggère un excès de production par rapport à la demande ce qui fait baisser le prix.

b) Le contexte économique

En dehors de l'équilibre naturel offre/demande, d'autres facteurs peuvent jouer directement


ou indirectement sur le prix de pétrole.

 Croissance économique

Généralement, lorsque l'activité économique va bon, la demande de pétrole va augmenter


conduisant à la hausse de prix. Inversement, lorsque l'économie va mal, les prix tendent souvent
à se replier ou à croitre moins rapidement.

 Services et équipement

La forte reprise de l'activité a entraîné depuis 2005 une nette hausse des prix des
services et relancé les investissements dans les moyens de production (navires d'acquisition et
équipements de mesures sismiques) qui étaient largement insuffisant pour satisfaire la demande.

 Les taxes
Le prix du pétrole (ou plutôt celui de produits raffinés) doit donc intégrer la variable duale
de contingentement ou ce qu'on appelle « taxe sur le carbone ». Cette obligation fiscale relève
des objectifs de protection écologique, De faite que cette taxe, représentant un coût pour les
pays producteurs ainsi que pour les raffineries, vise à la limitation de l'émission pétrolière. Ces
taxes s'ajoutent aux prix de vente des produits raffinés vendus par les raffineries ou les réseaux
de distribution.

 Le taux de change euro/dollar

Dans la mesure où les cours de pétrole sont libellés en dollar, on peut constater qu'il ya une
forte relation entre les deux variables.

On peut montrer qu'il y a un lien négatif entre le dollar et le prix de pétrole.

Figure2 : l'évaluation des prix du pétrole est de plus en plus corrélée négativement avec le
dollar américain.

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques(2008)

Ainsi la faiblesse du dollar contribue à la hausse de prix de l'or noir à partir de deux canaux.

- Le premier est indirect et qui résulte de la réaction des pays exportateurs des produits
pétroliers suite à la dépréciation du dollar par rapport aux autres monnaies. Ces pays subissent
une perte de pouvoir d'achat puisqu'ils n'achètent pas tous ses importations en dollar donc ils
vont augmenter le prix de pétrole pour compenser cette perte.

- Le deuxième est direct et il provient de transfert des placements.

En effet, la dévalorisation du billet vert a contribué à l'appréciation récente du pétrole.

 la spéculation

Les spéculateurs opèrent sur les marchés financiers de pétrole et cherchent à réaliser un
profit par l'achat et la vente des contrats à termes tout en arbitrant entre les différentes maturités.
En effet, les traders échanges des barils papiers plusieurs fois sans qu'ils vendent ou achètent
effectivement le pétrole. En cas où les prix de l'or noir tendent à la hausse, ils achètent
massivement des contrats papiers ainsi la hausse de prix s'accélère qui est en faveur des pays
producteurs. A l'inverse, lorsque les prix tendent à la baisse les fonds spéculatifs vont vendre
leurs contrats ce qui contribue à la baisse de prix de brut.

c) Les aléas météorologiques ou géopolitiques

 Les tensions géopolitiques

Les conflits existant entre les intérêts des pays exportateurs et importateurs de pétrole. Les
tensions géopolitiques et l'incertitude politique (à l'Irak, Iran, Nigeria, Venezuela...)

 Les phénomènes naturels

D'une autre coté, Les aléas naturels ou climatiques menacent les productions et les
raffinages de pétrole.

d) Anticipation financière et volatilité


La volatilité du prix du brut est plus forte que pour la plus part des autres actifs. Cette
volatilité est intéressante aussi pour les produits raffinés, et elle représente un risque contre
lequel on cherche une couverture, en s'adressant aux marchés à terme pétroliers et accélérant les
échanges des produits dérivés tel que les options ou les swaps; ce qui fournisse une volatilité
additionnelle au prix du pétrole liée à l'intervention sur le marché financier.

 CONCEPT « L’élasticité-prix »

L’élasticité de la consommation au prix du pétrole est faible. Cela signifie que la


consommation réagit peu aux chocs de prix. L’augmentation des prix du pétrole affecte peu la
consommation de pétrole, car le pétrole est un bien inélastique (non substituable) à court terme.
Le paradoxe de l'élasticité-prix de la demande pétrolière, très faible à l'échelle mondiale et
toujours positive - la consommation mondiale a augmenté alors que les prix ont augmenté -
s'explique mieux par cette analyse à l'échelle des pays : là où le pétrole est subventionné (pays
émergents), la consommation ne mollit pas, tandis qu'elle accuse de nets signes de faiblesse là
où des taxes élevées rendent la dépense pétrolière de moins en moins supportables pour le
consommateur final, tout riche qu'il soit. Ainsi le pétrole, est un bien non substituable à court
terme mais, sur le long terme, l'augmentation de son prix peut favoriser l'exploitation de
nouvelles sources d'énergie et l'achat de voitures consommant moins et/ou des carburants moins
chers.

III. Prix du Pétrole 2000-2010

Dans cette section, nous examinons les fluctuations des prix mondiaux du pétrole brut et
nous analysons les facteurs d'impulsion de ces fluctuations de prix.
Période de stabilité relative des prix

La période comprise entre janvier 2000 et décembre 2003 a connu une stabilité relative du
marché pétrolier Nous expliquons cette période de stabilité par le fait que la considérable
capacité de production excédentaire de l'OPEP a contribué à stabiliser les prix dans une
fourchette acceptable pour la plupart des membres du cartel. En outre, après les attaques du 11
septembre 2001, la croissance économique était lente, la demande de pétrole était faible et les
prix étaient en baisse.

Période de prix croissants du pétrole

Les prix du pétrole ont commencé à augmenter en 2004. Selon l'AIE, la poussée des prix du
pétrole depuis la fin de 2003 peut légitimement être qualifiée de choc pétrolier, bien qu'il se soit
produit au ralenti. Le prix du pétrole a augmenté durant 29 des 40 mois compris entre septembre
2003 et décembre 2006.

Une des plus importantes causes de l'escalade des prix du pétrole au milieu des années
2000 était la forte augmentation de la demande de pétrole émanant de la Chine et d'autres pays
asiatiques en voie de développement. Entre 2000 et 2008, les taux de croissance du PIB de la
Chine étaient en moyenne de 10 % par an.

Période du choc des prix pétroliers de 2007-2008


À partir de 2007, les prix du pétrole sont entrés dans leur période la plus volatile de leur
histoire. La volatilité était caractérisée par de fortes augmentations du prix du pétrole brut,
immédiatement suivies par des baisses tout aussi fortes. À notre avis, cette volatilité résultait
d'une combinaison de nombreux facteurs historiques « structurels » et d'événements boursiers
en particulier, à savoir :

• L'important volume d'investissements institutionnels dans le marché du pétrole brut


(financialisation);
• Le déclin de la valeur du dollar US;
• La croissance de la demande asiatique de pétrole;
• L'augmentation des SPN;
• L'hypersensibilité connexe aux facteurs géopolitiques (en particulier les événements au
Moyen-Orient, au Nigéria et au Venezuela);
• L'augmentation des coûts marginaux de la production pétrolière;
• Le modèle établi de croissance lente de l'approvisionnement des pays non membres de
l'OPEP;
• Les arrêts de production de l'OPEP.
 Période de récession et de reprises : 2009-2011
Effondrement du prix du pétrole : la faible demande de pétrole due à la récession était le
principale facteur ayant causé l’effondrement des prix du pétrole de fin 2008-début 2009, le
prix quotidien du pétrole, qui atteignait le sommet de 147 §le baril en juillet 200, touchait le
fond à seulement 30§ le baril à la fin décembre 2008.

Remonté des prix du pétrole

Une série de mesures d’événement ont contribué une remontée des prix mondiaux du
pétrole brut :

• La croissance économique mondiale était de évaluée à 3% en 2010

La hausse des prix du pétrole suite aux évènements au Moyen-Orient

• Les consommations de l’Inde et de la Chine qui relèvent la demande malgré la baisse


d’activités dans les pays de l’OCDE
• Spéculation
• Les incertitudes concernant l’avenir économique et politique de divers fournisseurs ;
Russie, Venezuela
IV. Perspective à long terme : Prix du pétrole brut

Deux perspectives à long terme des prix du pétrole sont opposées : un point de vue est fondé
sur les progrès technologiques tendant à faire baisser la demande, et l’autre point de vue est
fondé sur l’épuisement des ressources et des facteurs liés aux SPN et à l’OPEP faisant monter
les prix.

Certains groupes estiment que les prix du pétrole à long terme pourraient avoir tendance à
baisser en raison d’une amélioration de l’efficacité énergétique, d’une demande de pétrole plus
faible que prévu et de coûts de production en baisse dus au progrès technologique. Une des plus
grandes incertitudes à cet égard concernerait la possibilité de règlementation des émissions de
gaz à effet de serre. L’AIE envisage un scénario dans lequel une nouvelle règlementation sur les
émissions dans divers pays exercerait une pression à la baisse sur la demande de pétrole brut et
de produits pétroliers. Un tel scénario, s’il se concrétisait, pourrait résulter en des prix du
pétrole brut nettement plus bas à long terme,

D’autres prévisions, dont les cas de référence de la US EIA et de l’AIE, montrent une
tendance à long terme vers des prix en hausse, entraînés par les effets de l’épuisement des
ressources, des préoccupations quant à la rareté et d’une demande accrue de pétrole brut de la
part de pays comme la Chine et l’Inde.

Chapitre 2 : Commerce mondial de pétrole


Section 1 : Echange international

I. L’organisation des pays exportateurs de pétrole

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou en anglais Organization of


Petroleum Exporting Countries (OPEC) est une organisation intergouvernementale (un cartel)
de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour tout ce qui touche à la production de
pétrole, son prix et les futurs droits de concessions.

L'OPEP est créée le 14 septembre 1960, lors de la Conférence de Bagdad, principalement à


l'initiative du Shah d'Iran et du Venezuela en la personne de Juan Pablo Perez Alfonso qui mena,
dans le cadre de ses fonctions de ministre Vénézuélien des mines, des actions visant la création
d'une organisation internationale des pays producteurs de pétrole pour pallier la baisse du prix
du baril (moins de 5 dollars américains à l'époque). À l'origine, seuls cinq pays en étaient
membres : l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweït et le Venezuela .

1) Objectifs : La création de l'OPEP résulte du fait que jusque dans les 1970, les
compagnies pétrolières avaient les pleins pouvoirs sur le cours du pétrole et imposaient leurs
prix aux pays producteurs. C'est ainsi que les principaux pays producteurs décidèrent de se
regrouper de manière à pouvoir influer sur le cours du pétrole. La prise de contrôle de la
production de pétrole se fit par une politique de nationalisation.

Étant maîtres de leur production, les pays producteurs peuvent de cette manière
influencer le cours du baril de pétrole et ainsi augmenter leurs revenus.

L'idée originelle en créant l'OPEP était au-delà du fait de rendre les pays producteurs
maîtres de leur production, de faire en sorte, que les bénéfices liés au commerce juste du pétrole
permettent, le développement des pays sous-développés.

Fonctionnement : L'OPEP cherche à réguler la production et le prix par un effort


coordonné de ses pays membres, notamment en instaurant un système de quotas de production.
Les membres constituent donc un cartel de producteurs. Ils se mettent d'accord sur la quantité de
pétrole exporté, ce qui influence le prix du marché. En 2005, ses États membres possèdent
78,4% des réserves estimées de pétrole et fournissent 43% de la production mondiale de pétrole
brut.

Les transactions de pétrole se faisant en dollars américains, le changement de la valeur


du dollar par rapport aux monnaies des pays producteurs affecte les décisions de l'OPEP quant à
la quantité à produire. Par exemple, lorsque le dollar baisse par rapport aux autres monnaies, les
États de l'OPEP voient leurs revenus diminués pour les achats effectués dans d'autres monnaies,
ce qui réduit leur pouvoir d'achat puisqu'ils continuent à vendre leur pétrole en dollars.

Les décisions de l'OPEP ont une certaine influence sur le cours mondial du pétrole. Un
exemple est la Crise pétrolière de 1973 lors de la Guerre du Kippour : l'embargo de l'OPEP
envers les pays occidentaux qui soutiennent Israël provoque une multiplication par quatre du
cours pendant cinq mois (17 octobre 1973 - 18 mars 1974). Par la suite, le 7 janvier 1975, les
pays de l'OPEP s'entendent pour augmenter le prix du pétrole brut de 10%. Cependant cette
version historique du premier choc pétrolier est très fortement sujette à caution. D'une part du
fait que, les Etats-Unis ayant passé leur pic de production en 70, il était de l'intérêt des majors
de voir le prix du brut augmenter afin de pouvoir mettre en production le Golfe du Mexique,
l'Alaska, la mer du Nord. D'autre part l'Embargo n'a jamais été effectif vis-à-vis des Etats-Unis :
durant l'embargo des pétroliers chargés en Arabie Saoudite, livraient, suite à escale à Bahrain,
les Etats-Unis au Vietnam en particulier.

À l'inverse d'autres cartels, l'OPEP a réussi à relever le prix du pétrole pendant de


longues périodes. Le succès de l'organisation vient de la volonté de l'Arabie saoudite d'accepter
de baisser sa production lorsque les autres dépassent leurs quotas. Ainsi la plupart des membres
produisent au maximum de leur capacité et l'Arabie saoudite est la seule à avoir une capacité de
réserve et la possibilité d'augmenter sa production si nécessaire.

La règle a très bien réussi dans les années 1970, amenant le cours du brut à rejoindre des
niveaux qui n'avaient été atteints que par des produits raffinés. En revanche, à partir de 1983, le
cours du baril s'effondre, et ne sera plus maîtrisé par l'OPEP.

Par ailleurs, les marchés à terme de Londres (ICE) et de New York (NYMEX) jouent un
rôle croissant dans la détermination des cours, retirant ainsi du pouvoir à l'OPEP. L'Iran a établi
un contre-pouvoir à ces marchés en ouvrant, en février 2008, sa Bourse internationale iranienne
du pétrole, où s'échangent dans un premier temps des dérivés du pétrole. Ces transactions ne
s'effectuent plus en dollars mais en diverses autres monnaies (le rial iranien principalement).

II.L’agence internationale de l’énergie

Définition et catégories

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE ou IEA en anglais) est une organisation


intergouvernementale autonome rattachée à l’Organisation de Coopération et de
Développement Economique (OCDE). Elle est composée de 28 pays membres pour la plupart
importateurs de pétrole.

Fondée au cours de la première crise pétrolière de 1974, elle a initialement pour vocation de
coordonner les mesures à prendre en cas de difficultés d’approvisionnement sur les marchés
pétroliers. Plus largement l’AIE a pour ambition de garantir la sécurité énergétique de ses
membres en contribuant notamment à la coordination de leurs politiques énergétiques. De plus,
avec plus de 200 statisticiens et experts de l’énergie travaillant en son sein, l’AIE assure aussi
un rôle de conseil auprès de ses membres.
Par ailleurs elle publie chaque année des études dont la plus connue est le « World Energy
Outlook » dans laquelle elle dresse un état des lieux du secteur énergétique et émet des
hypothèses sur l’avenir.

L’AIE aide les gouvernements à prendre des mesures conjointes leur permettant de faire
face à des situations de rupture d’approvisionnement pétrolier. Elle constitue un groupe
d’intérêt de défense des pays consommateurs de pétrole se posant ainsi en contrepoids
international de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).

Aujourd’hui, la vocation de l’AIE évolue dans nouveau contexte énergétique :

• La notion de sécurité énergétique n’est plus réduite au pétrole au regard du rôle


croissant d’autres ressources énergétiques comme le gaz naturel, le charbon, l’énergie
nucléaire ou les énergies renouvelables.
• L'efficacité énergétique est un autre axe de progrès permettant d’accroitre la sécurité
énergétique des Etats par une réduction de leur consommation.

L’AIE oriente et favorise la convergence des différentes politiques énergétiques et des


pratiques environnementales de ses pays membres.

L'Agence fonde des décisions énergétiques selon trois axes : la sécurité énergétique, le
développement économique et la protection de l'environnement.

Fonctionnement technique ou scientifique :

L’utilisation des stocks stratégiques

Le Programme International de l’Energie (PIE), texte fondateur de l’AIE, stipule que les
pays membres de l'AIE sont tenus de posséder en permanence un stock stratégique équivalent à
au moins 90 jours d'importations nettes de pétrole brut, sur la base de la moyenne des
importations de l'année précédente. L’AIE est habilitée à décider la quantité de pétrole injectée
dans les marchés depuis les stocks stratégiques de pétrole et sa répartition au sein de
l’organisation. Cela confère à l’AIE un rôle important en termes de distribution de pétrole parmi
ses membres. L’utilisation de ces stocks stratégiques permet de lutter contre les augmentations
de prix décidés par l’Organisation des Producteurs de Produits Pétroliers (OPEP). Le recours à
ces stocks exerce une influence à la baisse sur les prix du brut.
Cependant, l’utilisation des stocks stratégiques n’a un impact majeur sur le marché que
si la proportion qu’elle représente est significative comparée à la production mondiale. Par
ailleurs, d’importants consommateurs de pétrole comme la Chine ou l’Inde ne sont pas
membres de l’AIE alors que leurs influence sur les marché pétroliers est en constante
augmentation.

Les statistiques et les études

L’AIE est devenue une référence mondial en matière d’expertise énergétique, ce qui lui
confère un rôle d’organe de conseil influent. En plus des pays membres, elle collabore avec des
institutions internationales comme le G8 ou la Commission Européenne mais aussi avec des
pays non membres pour les aider à envisager des scénarios futurs et à prendre des décisions
concordantes. Dans ce cadre l’AIE :

• Agrège et analyse des données liées à l’énergie,


• Organise des colloques d’experts internationaux,
• Evalue les programmes énergétiques nationaux des pays membres et non membres,
• Etablit des projections énergétiques globales fondées sur différents scénarios,
• Prépare les études et recommandations pour les gouvernements sur des sujets clés.

Les publications

Elle publie mensuellement le « Oil Market Report » qui est une prévision de la demande
mondiale de pétrole.

Elle publie annuellement le « World Energy Outlook », état des lieux et projections de
l’énergie dans le monde.

Elle a publié en 2008 le « Energy Technologies Perspectives : scenarios and strategies to


2050 ».

Acteurs majeurs

Les 28 pays membres de l'AIE sont : l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le


Canada, la République tchèque, le Danemark, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie,
l’Irlande, l’Italie, le Japon, la Corée du sud, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande,
la Pologne, le Portugal, la Slovaquie, l’Espagne, la Suède, la Suisse, la Turquie, le Royaume-
Uni, les États-Unis. La Norvège est membre en vertu d’un accord spécial depuis 1974.

Unités de mesure et chiffres clés

Le budget 2010 de l’AIE est élevé à 26 millions d’euros. Son financement est assuré par les
pays membres. Les contributions prennent en compte la puissance économique de chaque pays
membre. Ainsi, les plus grands contributeurs sont :

• Les États-Unis : 25% du budget annuel


• Le Japon : 14,5%
• L’Allemagne : 9,9%
• Le Royaume Uni : 7,8
• La France : 7,4%.

III. Echanges internationaux

1) Les pays exportateurs de pétrole brut sont souvent assimilés aux pays producteurs, ce
que confirme le graphique ci-dessous.

Part des principaux pays exportateurs dans les exportations mondiales de pétrole brut
sur la période 2003-2007
Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les données de l'OPEP (OPEC - Annual Statistical Bulletin
2007, Tableau 52 World crude oil exports by country, 2003–2007 (1,000 b/d).

2) Il en est de même pour les principaux pays importateurs qui sont aussi les principaux
pays consommateurs ou les principaux pays raffineurs.

Part des principaux pays importateurs dans les importations mondiales de pétrole
brut sur la période 2003-2007

Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les données de l'OPEP (Annual Statistical Bulletin 2007,
Tableau 56 : World imports of crude oil by country, 2003–2007 (1,000 b/d).
Concernant les principaux échanges mondiaux de pétrole brut, une tendance générale se
dégage à savoir que la majeure partie des échanges a pour origine le Moyen-Orient et pour
destination l'Europe, l'Amérique du Nord et, dans une moindre mesure, le Japon. L'Afrique
exporte en grande majorité vers les Etats-Unis et l'Europe. La Russie exporte essentiellement
vers l'Europe et en particulier vers l'Europe de l'Est. La plus grande partie de la production de la
Mer du Nord est également destinée à l'Europe. Sur le continent américain, les productions sud
et nord-américaines restent intra-continentales et sont principalement consommées par les Etats-
Unis.

Entre 2000 et 2005 Les importations l'Inde, des Etats-Unis et de la Rép. Dém. pop. De
Chine ont fortement augmenté (+147% pour l'Inde, + 89.2% pour les Etats-Unis et +80,4%
pour la Chine), Les pays d'Europe ont également connu une certaine augmentation de leurs
importations (+8,7%), alors que, dans le même temps, celles de la Rép. De Corée et du Japon
déclinaient (-5,6% pour la Corée et -0,8% pour le Japon).

En ce qui concerne les sources d'approvisionnements des pays importateurs. Les Etats-
Unis et l'Europe font apparaître une certaine diversification de leurs importations de pétrole
brut. La Chine a, quant à elle, fortement augmenté ses importations en provenance du Moyen-
Orient (+59%), d'Afrique (+118%) et de Fédération de Russie (multipliées par plus de 8) entre
2000 et 2005, alors qu'elle diminuait celles originaires d'Europe (-80%) et d'Asie, dans une
moindre mesure (-8,5%). L'Inde a doublé ses importations en provenance de chacune de ses
sources d'approvisionnement.

D’autre part Les échanges des produits du pétrole sont bien plus complexes que ceux du
pétrole brut car ils impliquent un grand nombre de produits différents.

En terme d'évolution des échanges, le bilan est moins contrasté que pour le pétrole brut.
En effet sur la même période que le brut, les importations de produits varient beaucoup moins.
Seuls les Etats-Unis ont vu leurs importations augmenter de manière conséquente. La
République Démocratique populaire de Chine a augmenté ses importations mais dans une bien
moindre mesure que pour le brut. Par contre, la République de Corée, l'Afrique et l'Europe ont
maintenu, voire diminué, leurs importations. Enfin, le Japon a également réduit ses importations
comme il l'a fait pour le brut.
L'évolution des importations étant moins spectaculaire que pour le brut, peu de
changements ont eu lieu en terme de sources d'approvisionnement des importateurs. Les Etats-
Unis ont sollicités l'ensemble de leurs fournisseurs. Les autres pays ou régions n'ont pas modifié
significativement leurs échanges.

Section 2 : La négociation du pétrole en bourse

Cela fait maintenant quelques années que les différents cours des matières première ne
cessent de progresser. Parmi ces matières, le pétrole semble intéresser de plus en plus
d’investisseurs professionnels ou particuliers. Alors d’où vient cette soudaine passion pour l’or
noir et quels sont les avantages réels à spéculer sur le baril de pétrole ? C’est ce que nous allons
étudier dans cette section. Intéressons nous d’abord à l’avenir envisagé du pétrole. En effet,
pour qu’il soit intéressant de trader sur un produit brut tel que le pétrole, il faut bien entendu
que les circonstances actuelles laissent présager un avenir plus ou moins anticipé.

C’est justement le cas du pétrole. En effet, bien que les pays européens et les Etats-Unis
semblent avoir atteint l’apogée de leur consommation en pétrole, les pays du continent asiatique
qui jusque là avaient une consommation limitée en matières premières ne cesse de s’accentuer
en parallèle à la crise économique mondiale. En effet, ces pays qui produisent de plus en plus,
consomment logiquement de plus en plus d’énergie et la source principale d’énergie utilisée par
l’industrie est bien entendu le pétrole. La demande ne cesse donc d’augmenter, ce qui explique
que l’on assiste depuis quelques temps à une forte volatilité des produits pétroliers.

I. Les avantages à acheter ou trader du pétrole

La demande est forte


La demande en pétrole est de plus en plus forte due aux pays émergents comme la
Chine et l'Inde qui par leurs développements ont besoin de beaucoup de matière première
comme le pétrole (première source d'énergie au monde). Par cette demande énorme, le pétrole
est de plus rare et donc le prix ne cesse d'augmenter.

Le cours du pétrole a chuté énormément, n'est t'il pas le moment d'investir ?


Plus que tous les autres indices, on constate que la valeur du pétrole s'est littéralement
effondrée jusqu’en janvier 2009 où il a atteint son plus bas niveau. On aperçoit une remonté
depuis cette date, n’est t’il pas le moment d’investir pendant que les cours sont bas et donc très
abordable...
L'effet de levier pour le trading du pétrole
Un autre avantage majeur du trading sur le pétrole est la présence d’un effet de
levier important qui facilite la rentabilité. Il permet en effet en tradant sur les futures de réaliser
des bénéfices importants sans pour autant avoir besoin d’investir de grosses sommes d’argent.

Placement comme un moyen de diversifier les rendements


En effet on assiste parallèlement à un réel engouement des investisseurs privés pour
cette matière première. Cette tendance a sans doute été favorisée par les analystes financiers et
les sociétés de gestion de fonds qui poussent de plus en plus leurs clients à investir dans le
pétrole. Et cette perspective n’est pas du au hasard. En effet, le pétrole est aujourd’hui considéré
par les experts en placement comme un moyen de diversifier les rendements.

En conclusion, acheter ou trader du pétrole peut s’avérer très rentable à partir du


moment où les risques et les enjeux sont connus. Mais comme pour tout type de spéculation,
investir de l’argent reste parfois dangereux car le risque zéro n’existe pas.

II. Comment acheter, trader du pétrole ?

A cause de la progression des nouvelles puissances économiques asiatiques, le cours du


pétrole connaît depuis quelques années des flambées répétitives et une volatilité importante. La
demande de plus en plus importante émergente de ces pays se heurte en effet à la limite de la
production des pays fournisseurs. De ce fait, le pétrole devient un produit de plus en plus rare et
les investisseurs se ruent littéralement sur l’or noir dans le but d’engranger dans un avenir
proche les bénéfices liés à la plus-value à venir. Début 2010, le pic pétrolier a atteint son plus
haut point et ne peut donc, selon les experts que décliner à l’avenir.

Il est donc évident que trader ou acheter du pétrole peut alors s’avérer très rentable.
Mais comment investir sur le marché pétrolier ?

Il existe deux principales façons d’investir sur le pétrole pour les traders particuliers.

• Actions dans le secteur pétrolier

Acheter des actions dans le secteur pétrolier : Dans ce cas précis, on identifie deux sortes
d’entreprises qui sont les compagnies pétrolières et les sociétés de services pétroliers. Le
seul inconvénient ici est qu’il n’existe qu’une très faible corrélation entre les titres des
compagnies pétrolières et la hausse du prix du pétrole. Cela s’explique partiellement par le fait
que ces compagnies n’ont pas suffisamment pris de disposition pour parer à la forte demande
constatée actuellement. Loin de vivre une croissance, ces compagnies sont aujourd’hui
contraintes d’investir pour répondre aux exigences du marché qui se veut de plus en plus
gourmand. De plus, en cas de hausse des cours (ce qui est actuellement le cas), les contrats qui
lient ces compagnies pétrolières aux pays producteurs entraînent un mécanisme défavorable à
une certaine croissance. Plus le cours du brut augmente, et plus leurs parts dans la production
diminue au profit du pays fournisseur. Par ailleurs, les sociétés de services pétroliers en
profitent pour augmenter leur chiffre d’affaire en multipliant les services de recherche et de
production. Elles engloutissent donc une bonne partie des investissements des compagnies
pétrolières. A noter que plus le cours du pétrole augmente, plus les investissements se
multiplient de manière à rentabiliser l’extraction qui coûte de plus en plus cher aux compagnies.
Dans ce type de trading, la principale contrainte est que le trader n’est pas directement impacté
par le cours réel du pétrole mais par les réactions des compagnies et sociétés liées au pétrole.

• Produits dérivés

Trader les produits dérivés : Comme nous l’avons vu plus haut, spéculer sur les actions
des compagnies pétrolières et des sociétés de services ne permet pas au trader une exposition
directe au cours du pétrole. Pour être plus directement impacté par ce cours, il est préférable de
miser sur les produits dérivés du pétrole. Pour se positionner à la hausse comme à la baisse sur
le Brent, il existe des Warrants ou des certificats. Cependant, les produits dérivés du pétrole
restent également des investissements risqués car ils font appel à de forts effets de levier. Mais
l’avantage est que ces produits sont directement impactés par le prix du baril. Le certificat ou
warrant suivra donc la tendance haussière du pétrole et ira même jusqu’à l’amplifier.

Bien qu’il soit impossible pour un particulier d’acheter directement du pétrole, il existe
un moyen de spéculer sur le prix futur du baril de pétrole. Il s’agit des futures.

III. La négociation du pétrole en bourse

Alors que de nombreuses bourses internationales du pétrole apparaissent sur les


marchés, c’est toujours à la bourse classique que se déroule une bonne partie des spéculations
pétrolières. Ces opérations passent principalement par deux centres qui sont le New York
Mercantile Exchange (NYMEX) et l’International Petroleum Exchange de Londres. (IPE)

Vous constaterez surement en vous rendant sur ces hauts lieux de la spéculation que le
pétrole et les dérivés du pétrole n’y apparaissent pas directement. Il est cependant possible d’y
faire livrer une partie de la marchandise négociée bien que cela ne soit pas vraiment courant.

• Les contrats à termes

En effet, c’est en bourse que se négocie principalement le pétrole et plus précisément


sous forme de contrats à terme. Ces contrats à terme sont soumis à différentes obligations
comme par exemple l’obligation de vendre ou d’acheter une certaine quantité de pétrole à un
moment du futur déterminé à l’avance. Les contrats à terme sont soumis à des normes
internationales visant à réguler les qualités, quantités et condition de livraison des principaux
opérateurs du marché pétrolier.

Produits proposés par les contrats

Les produits proposés par ces contrat à terme sont le pétrole brut, l’essence, le diesel et
le mazout.

Réglementation des contrats

La réglementation des contrats à terme imposée sur le marché a pour but principal de
protéger les négociants contre les risques liés aux fluctuations importantes des prix, notamment
en cas de livraison réelle de la marchandise. Il existe une assurance appelée « helding » qui sert
à couvrir de telles pertes. Mais le helding n’est pas là uniquement pour protéger les industriels
du pétrole mais également les gros consommateurs qui sont pour la plupart des entreprises
nécessitant leur stock de pétrole pour assurer la pérennité de leur économie. C’est le cas entre-
autres des compagnies aériennes. Ces entreprises utilisent de grandes quantités de pétrole
qu’elles doivent être capables de prévoir longtemps à l’avance. Elles sont donc directement
impactées par les fluctuations du prix du baril. C’est pour cette raison que certains opérateurs
pratiquent le « helding » en bourse. En effet, ces opérateurs ne sont pas intéressés par les
bénéfices à court terme mais plutôt par la consolidation et la stabilisation de leurs diverses
positions. Pour cela, ils doivent avant tout en maîtriser les risques en les répartissant.

La spéculation sur le marché pétrolier

Mais la majorité des investisseurs boursiers visent un autre type de rendement. En effet,
leur but est ici de réaliser un maximum de profits en spéculant sur les futures tendances du
marché pétrolier à court ou moyen terme. Cette spéculation est quant à elle soumise à de
nombreux risques contrairement au helding qui vise à les limiter. Elle entraîne de plus une forte
liquidité du marché pétrolier. Comme pour tous les autres marchés boursiers, ces spéculations
ne sont pas sans effet et notamment sur les fluctuations de prix. En effet, une partie des hausses
ou baisses du prix du pétrole découle directement du comportement de ces investisseurs sur les
marchés.

En conclusion, pour appréhender correctement la place du pétrole dans le marché


boursier, il convient d’en saisir les fondements et les principaux acteurs de manière à pouvoir
anticiper au mieux les effets en analysant les causes.

Section 3 : Le cas du Maroc

Dans l’économie marocaine, le secteur des mines et des hydrocarbures occupe une place
clé. Aussi, appelle-t- il des investissements importants permettant de valoriser le potentiel
national en la matière. Car, si le secteur est prometteur, il a besoin d’un plus pour appuyer son
développement. Entant que pays d'Afrique du Nord, le Maroc est le seul qui ne produit pas de
pétrole. Il produit de petites quantités de pétrole et de gaz naturel du bassin d'Essaouira et de
petites quantités de gaz naturel dans le bassin du Gharb. Par conséquent, le Maroc est le plus
grand importateur d'énergie en Afrique du Nord. Totale des coûts annuels pour les importations
d'énergie vont de $ 1 - $ 1,5 milliards. Cependant, les prix élevés du pétrole en 2005 ont
augmenté les coûts d'importation d'environ 2 milliards $ pour l'année. En 2003, le
gouvernement marocain a annoncé que les sociétés étrangères pouvaient importer du pétrole
sans payer les tarifs d'importation. Ce suivi la décision de 2000, dans laquelle, le Maroc a
modifié sa loi sur les hydrocarbures afin d'offrir un allégement fiscal de 10 ans pour des
entreprises à l'étranger de production de pétrole et de réduire la participation du gouvernement
dans des concessions pétrolières à venir à un maximum de 25 pour cent. En 2008 par exemple,
Le Royaume a importé 5,5 millions de tonnes de brut pour un coût total de 3,7 milliards de
dollars (31 milliards de dirhams). L'essentiel des importations marocaines de brut provient de
l'Arabie Saoudite, le reste vient de l'Irak et de la Russie

L'exploration pétrolière au Maroc a commencé en 1929, la production était de 5.000


tonnes / an (100 b / j) de pétrole. La production de pétrole brut a augmenté de façon constante
jusqu'au début des années 1970 atteignant un pic de 420.000 tonnes. Donc, il y a eu une
production pétrolière depuis les années 20 au Maroc, et les changements juridiques ont fait du
Maroc un pays attractif en vue d'opérations d'explorations de pétrole et de gaz. L'industrie
pétrolière aval du Maroc est bien développée. Le pays a deux raffineries de pétrole avec une
capacité totale de raffinage de 150.000 barils par jour. La Société Anonyme Marocaine de
l'Industrie le Raffinage (Samir) est une raffinerie de 125 000 b / j installations au port de
Mohammedia et la Société des Pétroles Chérifienne (SCP) est de 25000 b / j à des plantes de
Sidi Kacem. Mais comme les ressources du Maroc en énergie domestique ne sont pas
suffisantes pour satisfaire la demande locale, il est nécessaire d'importer jusqu'à 97% de ses
besoins énergétiques. Donc, notre pays reste dépendant en matière énergétique puisque la
majorité de ses besoins en produits pétroliers provient de l’extérieure et la production locale
reste faible, comme montre le graphique suivant :

Production pétrolière (barils/jour)


Country 2001 2004 2005 2007 2009
Maroc 400 1 000 300 3 746 4 053

Situation pétrolière au Maroc

Le Maroc est soumis au gré de la conjoncture pétrolière mondiale, particulièrement


défavorable ces dernières années. Les canaux de transmission d’un renchérissement de la
facture énergétique à l’économie nationale se manifestent ainsi à travers une aggravation du
déficit commercial et une hausse des prix à la consommation qui engendre une ponction sur le
pouvoir d’achat des consommateurs et une augmentation des coûts supportés par les entreprises.
Parallèlement à ces effets directs, s’ajoute un effet indirect lié aux impacts du renchérissement
des cours pétroliers sur la croissance dans les économies partenaires, qui se répercute
évidemment sur le rythme de progression de la demande d’importation adressée à notre pays.

Compte tenu de ces incidences qui semblent être désormais durables, des réponses de
politiques économiques s’avèrent nécessaires en vue d’améliorer la capacité de résistance de
l’économie nationale et ce, en œuvrant activement dans le sens du renforcement de l’efficacité
énergétique à travers une plus grande diversification du bilan énergétique de notre pays.

I.1. Le pétrole et la politique énergétique au Maroc

Le Maroc affiche une forte dépendance énergétique. Celle-ci est quasi-totale vis-à-vis
du pétrole et du charbon qui interviennent à près de 92% dans la consommation d'énergie au
Maroc en 2005 (59,5% pour le pétrole et 31,9% pour le charbon). Cette dépendance pèse sur les
marges de manœuvre de la politique économique et conditionne dans une certaine mesure les
perspectives de croissance de l’économie nationale. L'accroissement soutenu de la demande
énergétique (multiplication par 2,85 de la consommation globale entre 1980 et 2004), conjugué
à des ressources locales de plus en plus faibles (fréquence des sécheresses, fermeture de la mine
de charbon de Jeradda) a contribué au creusement du déficit énergétique.

C’est dans cette optique que les politiques poursuivies par le Maroc se sont attelées à
desserrer les contraintes énergétiques aussi bien endogènes qu’exogènes qui pèsent sur la
croissance et la compétitivité. Ces politiques se sont appuyées sur la diversification des sources
énergétiques et la promotion de l’intégration régionale.

Le Gouvernement du Royaume du Maroc accorde une importance primordiale au


secteur de l’énergie, moteur principal du développement économique et du progrès social.
Dès les années 1990 des réformes structurantes ont été engagées dans ce secteur dans le
cadre de la politique générale de libéralisation et d’ouverture progressives de l’économie
marocaine pour mieux l’intégrer dans le marché international et l’espace euro-méditerranéen.
C’est ainsi que le raffinage et la distribution des produits pétroliers ont été privatisés, que la
production indépendante de l’électricité a été introduite et que la gestion de la distribution de
l’électricité et de l’eau a été concédée à des opérateurs privés dans plusieurs grandes villes.
La nouvelle stratégie énergétique, adoptée en mars 2009, vise à renforcer la sécurité
d’approvisionnement et la disponibilité de l’énergie ainsi que son accessibilité généralisée à des
coûts raisonnables. Ces objectifs seront atteints par la diversification des sources, le
développement du potentiel national en ressources énergétiques notamment renouvelables, la
promotion de l’efficacité énergétique et l’intégration plus étroite au système énergétique
régional. La mise en œuvre de cette stratégie sera réalisée par l’approfondissement des réformes
du secteur énergétique par la rénovation du dispositif législatif et réglementaire, la mise en
place d’une nouvelle gouvernance à travers sa réorganisation et l’instauration de règles de
transparence et de concurrence pour assurer une meilleure visibilité aux opérateurs et aux
consommateurs. Le pilotage de cette réelle mutation du paysage énergétique national nécessite
le renforcement des capacités de gestion, la mise à niveau des ressources humaines et
matérielles des différents acteurs et leur sensibilisation aux impératifs de ce changement aussi
bien au niveau technologique que sociétal.
A. La diversification des ressources énergétiques

Donc, le Maroc souhaite sécuriser son approvisionnement en misant sur cette


diversification avec le Charbon, le gaz naturel, l’éolien et le solaire. Le Maroc reste dépendant à
plus de 95°/ de ses besoins énergétiques. Ce qui fait, lors de la flambée des prix du baril en
2008, par exemple, sa facture énergétique a atteint plus de 60 Milliards de DH.
La consommation d’électricité du pays a plus que doublé depuis 1999. Alors que la
demande électrique augmente de 8°/ par an, le déficit des capacités de production, de transport
et de distribution a obligé notre pays à doubler ses importations d’électricité depuis 5 ans.

Par ailleurs, en adhérant au protocole de Kyoto, le Maroc s’est engagé à contribuer à la


réduction de l’émission de gaz à effet de serre.

Notre pays s’est doté d’un plan Energie en 2009 qui a pour objectif d’assurer le quart de
la production énergétique nationale par les énergies renouvelables.

L’énergie solaire, une option à long terme

Avec 3000 heures d’ensoleillement par an, le Maroc dispose d’un potentiel solaire
considérable. Le pays entend exploiter massivement cette énergie propre et renouvelable. Un
ambitieux Plan Solaire a été créé en novembre 2009, orchestré par une nouvelle Agence
Marocaine de l’Energie Solaire (MASEN). Ce Plan prévoit la construction de 5 parcs solaires
d’une superficie totale de 10 000 hectares, pouvant produire 2 000 MW, l’équivalent de la
consommation annuelle de la ville de Casablanca. Ces stations permettront de couvrir 40% des
besoins électriques du pays. La première centrale est prévue à Ouarzazate et devrait être
opérationnelle en 2015. Ce Plan Solaire intervient alors que les pays européens s’intéressent de
plus en plus au potentiel solaire des pays du Maghreb. La région du Sahara a en effet été
identifiée comme porteuse du plus gros potentiel d’énergie solaire et éolienne du monde. Le
projet Désertec, d’origine allemande, ambitionne d’exploiter l’ensoleillement du Sahara pour
couvrir 15% des besoins européens en électricité en 2025. Mais son coût pharaonique et les
difficultés techniques pour transporter l’énergie mettent en doute sa viabilité. Le Plan Solaire
Méditerranéen lancé par Nicolas Sarkozy en 2008 prévoit de développer des projets de centrales
électriques utilisant des énergies renouvelables sur les rives sud et est de la Méditerranée. Il
devrait être effectif dès 2011. De nombreux programmes ont d’ores et déjà été développés au
Maroc, notamment des installations de panneaux solaires en zone rurale, permettant déjà à 3
700 villages d’être éclairés grâce au solaire.

L’énergie éolienne, la priorité

Alors que la production d’énergie solaire à grande échelle se heurte encore à des
problèmes de coûts, l’énergie éolienne au Maroc semble promise à un bel avenir, grâce à des
conditions climatiques et géographiques idéales : des vents réguliers et 3 500 kms de côtes ! Il
existe déjà trois parcs éoliens en service à Tanger, Tétouan et à Essaouira.
Le gouvernement marocain a identifié 14 sites propices à l’installation d’éoliennes, pour
produire plus de 1 000 MW.

Récemment, le programme EnergiPro, destiné à encourager l’autoproduction à partir des


énergies renouvelables, a connu une accélération. Trois nouveaux parcs éoliens vont être créés,
à Tarfaya, Laâyoune et Essaouira, qui devraient contribuer à l’autosuffisance électrique de ces
régions. Notez que le cimentier Lafarge a lancé dès 2005 son propre parc éolien à Tétouan, pour
subvenir aux besoins de son site industriel.

L’énergie éolienne, comme le solaire d’ailleurs, est envisagée comme source d’énergie
pour faire fonctionner les usines de dessalement d’eau de mer, très consommatrices d’énergie,
mais qui pourraient apporter une aide substantielle à des régions en situation régulière de stress
hydrique.

Pour le gaz naturel gagne, il n’est pas la priorité du Plan Energie marocain, à cause du
coût des infrastructures nécessaires à son transport (gazoducs). Le gaz naturel contribue à
hauteur de 13% de la production nationale, un chiffre qui devrait cependant passer à 23% en
2020.

L’hydro-électricité, dont la part ne cesse de baisser dans le bilan national, pourrait


s’avérer cependant intéressante après les deux hivers exceptionnellement pluvieux qui ont
permis le remplissage de tous les barrages du pays.

En attendant, le charbon, peu cher et abondant sur les marchés, restera à moyen terme au
cœur du système énergétique marocain. Les centrales thermiques au charbon, même polluantes,
assurent déjà la majorité de la production d’électricité nationale.

Donc, il y a la nécessité d'optimiser la consommation d’énergie nationale.

Pour atteindre ses objectifs et faire face à l’accroissement exponentiel de la demande


énergétique, le Maroc devra diversifier ses sources, mais aussi - et c’est capital – optimiser sa
consommation d’énergie. Des mesures incitatives devront être mises en place comme
l’utilisation d’ampoules basse consommation, l’efficacité énergétique dans la construction des
bâtiments, l’installation systématique de chauffe-eau solaires…

Le gouvernement marocain a lancé Inara, un ambitieux programme pour inciter à une


utilisation rationnelle de l’énergie, et s’est fixé comme objectif d’améliorer de 12% l’efficacité
énergétique du Maroc d’ici 2020.
B. La promotion d’intégration énergétique régionale

Les premiers jalons d’intégration régionale ont été posés avec le développement des
interconnexions du réseau électrique marocain avec l’Algérie et l’Espagne d’une capacité de
transit respectivement de 1200 MW depuis 1992 et de 1400 MW depuis 1998 (qui sera portée à
2100 MW avec une troisième connexion qui est en cours de lancement).
Le Gazoduc Maghreb Europe mis en service en novembre 1996 participe à la
construction de l’espace euro-méditerranéen en acheminant le gaz algérien vers l’Espagne à
travers le Maroc. La redevance prélevée en nature a permis au Maroc d’installer sa première
centrale à cycle combiné de 384 MW à Tahaddart en production depuis 2005 et la centrale
thermo-solaire de Aïn Beni Mathar de 472 MW dont 300 MW ont été mis en service à fin 2009.

I .2. Evolution de la facture pétrolière du Maroc

Le Maroc affiche une forte dépendance à l’égard du pétrole. La quasi-totalité des


besoins de notre pays en produits pétroliers est importée de l’extérieur, et la production
nationale de pétrole brut étant très faible.

La facture pétrolière du Maroc 2006-2010

2006 2007 2008 2009 2010


Facture 25 26,2 30,8 17,16 25,1
pétrolière en
milliards de DH
Croissance (En %) 5,1 4,3 17,5 -51 46,1

Volume des importations marocaines de pétrole brut

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Importations 7,183 6 ,85 7,259 6,390 4,614 6,098 7,055 6,262 6,25 5,22 4,2 5 ,24
3
(en millions de

tonnes)

Croissance 19,6 -4,6 5,9 -12 -27,8 32,2 14,7 -12,2 4,4 -11,5 -19,8 9,4
annuelle (En %)
Source : Office des changes

L’effet volume a eu un impact direct sur le renchérissement des importations pétrolières


en 1999 et en 2004.

En termes de volume, les importations nationales de pétrole brut ont atteint 6,26
millions de tonnes en 2006, en régression de 12,2% par rapport à 2005.

Les importations marocaines de pétrole brut ont atteint, au terme de l'année 2007,
quelque 26,2 milliards de dirhams (1 dollar = 7,5 dirhams), en hausse de 4,3% par rapport à
2006 selon l'Office des changes du Maroc.

Le prix moyen de la tonne importée a progressé de 4,4%, passant de 4 020 DH/T à 4 196
DH/T, a précisé l'Office des changes.

Cette croissance de la facture pétrolière s'explique essentiellement par le


renchérissement des cours du pétrole sur le marché international.

En 2008, la facture pétrolière du Maroc, qui importe la totalité de ce qu’il consomme,


s'est élevée à 30,8 Mds de dirhams (2,8 Mds€), en hausse de 17,5% par rapport à 2007.

En volume, le royaume a importé 5,53 millions de tonnes de pétrole brut contre 6,25
millions en 2007, soit une baisse de 11,5%.

La facture a augmenté en raison du renchérissement du coût du baril de pétrole sur le


marché international.

La baisse en volume est due, quant à elle, à l'augmentation des stocks de pétrole raffinés
par la Samir, cette raffinerie ayant modernisé ses outils de production.

En 2009 et Suite au recul des acquisitions de pétrole brut, les achats de produits
énergétiques en général ont accusé une baisse de 30,8% pour atteindre quelque 48,4 MMDH. Ils
représentent désormais 20,2% de l'ensemble des importations nationales, contre 23% à fin
novembre 2008.

La facture pétrolière du Maroc s’est établie à 25,1 milliards de dirhams en 2010 contre
17,16 milliards de dirhams en 2009 selon l’Office. La hausse des importations d’huile brute de
pétrole est de 46,1% pour une augmentation en volume de 9,4%. Le prix moyen de la tonne
importée est passé de 3,585 DH/T en 2009 à 4.790 DH/T en 2010, soit une hausse de 33,6%.
Les importations de pétrole ont représenté 22,5% de l’ensemble des importations du Maroc en
2010.

La facture énergétique en hausse de 25% en janvier 2011. Les importations du Maroc


pour le seul mois de janvier 2011 se sont élevées à près de 26 milliards de DH, en hausse de
25% par rapport au même mois de 2010. Les produits énergétiques y représentent plus d’un
quart (25,7%) à 6,7 milliards de DH. Les achats de pétrole brut se montent à 2,3 milliards de
DH, en augmentation de 3,7% pour un volume en baisse de 17,5%. Le prix moyen de la tonne
de brut importée s’est apprécié de 25,8% à 5 635 DH. . Les principaux fournisseurs du Maroc
restent l’Arabie Saoudite avec 974,1 millions de dirhams, l’Irak (642,8 millions de dirhams) et
la Russie (614,5 millions de dirhams).

On peut conclure que le renchérissement durable des cours pétroliers s’avère


défavorable pour l’économie nationale. Les effets négatifs liés à cette nouvelle donne rendent
nécessaire d’accélérer la mise en place d’une stratégie énergétique cohérente visant à relever les
défis de développement du secteur de l’énergie au Maroc.

Pour remédier à cette dépendance en matière d’énergie, le Maroc doit encourager et


développer les énergies renouvelables et explorer les schistes bitumineux. Autrement dit, Le
développement des ressources énergétiques locales s’appuie sur l’exploration pétrolière et les
énergies renouvelables. Notre pays dispose des réserves importantes de schistes bitumineux,
cette ressource pourrait représenter une part non négligeable dans le bouquet énergétique
national. En fait, les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont initié puis dynamisé ponctuellement le
développement des schistes bitumineux. Aussi, La hausse des prix du baril de 2004 à 2008 a
relancé l’intérêt pour cette ressource non conventionnelle.

Les gisements de Timahdit et de Tarfaya ont fait l’objet de plusieurs études:


Géologique, minière, hydrogéologique, météorologique, des analyses de laboratoire et des tests
de combustion. Les résultats globaux ont montré que les schistes marocains sont aptes à la
pyrolyse. Donc, l’importance de la valorisation des schistes bitumineux pour le Maroc (97% de
dépendance énergétique) est cruciale. Mais, les défis majeurs à relever pour favoriser le
développement des schistes bitumineux sont:

Défi économique : la volatilité des prix du baril ne permet pas de mettre en confiance les
investisseurs de ces projets, caractérisés par l’importance des investissements et l’étalement des
phases de développement.

Défi technologique : car les procédés de traitement sont appelés à se développer


rapidement pour passer à la phase industrielle.

Défi environnemental de taille qui impose de prévoir des investissements importants


spécialement pour réduire l’impact sur l’environnement du développement des schistes
bitumineux.

Conclusion

Risque-t-on de manquer de pétrole à l’avenir ?

Evaluer les réserves de pétrole est une question importante afin de gérer au mieux cette
ressource non renouvelable. En effet, une fois l'ensemble des ressources pétrolifères épuisées,
cette source d'énergie sera définitivement tarie.

Un important facteur est à prendre en compte afin d'avoir une image aussi complète que
possible de l'évaluation du futur du pétrole : les progrès technologiques. En terme de réserves,
une distinction est faite entre le pétrole conventionnel (celui exploité actuellement) et le pétrole
non-conventionnel (un pétrole qui pourrait être exploité dans le futur sous réserve de posséder
les technologies adéquates et sous réserve d'un coût de production rentable).

Les bruts non-conventionnels regroupent les nappes difficiles d'accès comme les nappes
sous couche de sel, "l'off shore" profond et très profond.

La frontière entre brut non-conventionnel et brut conventionnel est sans cesse repoussée
par les avancées technologiques.
Outre ces considérations sur les réserves de pétrole, en terme de longévité de la
ressource pétrole, les progrès technologiques permettent de substituer le pétrole par d'autres
produits notamment dans la fabrication de carburants liquides. A titre d'illustration, le procédé
de Fischer Tropsh permet de fabriquer un carburant liquide pour véhicule à partir de gaz naturel
ou même de pétroles non-conventionnels difficilement exploitables tels quels. Un autre procédé
propose la liquéfaction du charbon afin d'obtenir également des carburants liquides.

L'épuisement des réserves de pétrole est donc un sujet ouvert qu'il est très difficile, voire
impossible, de prédire aujourd'hui.

Webographie

 http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9trole

 http://www.investir-petrole.com/presentation-petrole.php

 http://www.lepetrole.fr/

 http://unctad.org/infocomm/francais/petrole/plan.htm

 http://www.planete-energies.com/fr/les-sources-d-energie/le-petrole-et-le-gaz-
3.html&xtor=RSS-1

 http://www.ladocumentationfrancaise.fr

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