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La crise pétrolière de 1973 commence en réalité par une crise géopolitique lors de la
Guerre du Kippour.
Le 6 octobre 1973, la coalition des pays arabes menée par l’Égypte et la Syrie lance une
offensive contre Israël. C’est le début de la Guerre du Kippour. Cependant, dès le 14 octobre,
les États-Unis créent un pont aérien et livrent des armes à Israël. La coalition des pays
arabes est repoussée et le cours de la guerre sur le terrain est inversé.
En réaction au soutien américain à Israël, les pays arabes membres de l’OPEP
(organisation des pays exportateurs de pétrole), se réunissent le 16 et 17 octobre et
décident d’une hausse de 70 % des prix du pétrole et d’une réduction progressive de
5 % par mois de la production. Le 20 octobre, l’Arabie saoudite proclame même un
embargo sur les États-Unis. Il sera levé 5 mois après.
En quelques mois seulement, le cours du pétrole quadruple. Le baril passe de 2,60 dollars
en octobre 1973 à 11,65 dollars en janvier 1974. Or, en 1973, le pétrole représente à lui
seul 46 % du mix énergétique mondial. Cette hausse des prix fragilise en particulier les
économies des pays industrialisés très dépendantes du pétrole utilisé en tant que bien de
consommation intermédiaire pour la production. On assiste à une période de stagflation,
alliant une croissance faible à une forte hausse des prix.
1979 : Le deuxième choc pétrolier
Sans que le prix du pétrole ait vraiment le temps de redescendre, la guerre entre l’Iran et
l’Irak éclate en septembre 1980. Elle signe l’arrêt des exportations iraniennes et le
maintien des prix élevés sur le long terme.
En France, et dans la plupart des pays occidentaux, les années 1970 marquent la fin des
« Trente Glorieuses ». Si les crises pétrolières n’en sont pas l’unique facteur, elles
servent du moins de catalyseur.
Les Trente Glorieuses est le nom donné aux années de forte croissance
et d’investissement que connaît la France entre la fin de la Seconde
Guerre mondiale et le premier choc pétrolier. L’expression, qui fait
référence à la révolution de juillet 1830 surnommée les Trois Glorieuses,
est créée par l’économiste Jean Fourastié pour désigner la « révolution
invisible » qui transforme la société française durant cette période.
Avec l’augmentation des prix du pétrole, c’est l’ensemble de la production qui est
bouleversée. Les entreprises pour lesquelles l’or noir représente un bien de consommation
intermédiaire répercutent partiellement l’augmentation de leurs coûts de production
sur leurs clients (entreprises et consommateurs). Il s’ensuit une diminution des profits et
une accélération de la hausse des prix : le taux d’inflation annuel dépasse alors
régulièrement les 10 %. Le choc pétrolier représente une ponction d’environ 3 % du produit
intérieur brut (PIB) sur l’économie française : la production ralentit et le chômage
augmente.
La fin des Trente Glorieuses est scellée. La France passe d’une croissance moyenne de 5 %
par an entre 1950 et 1973 à 2,1 % entre 1973 et 2000. Le taux de chômage qui s’établit quant
à lui aux alentours de 1,8 % en moyenne sur la période 1950-1973, n’est jamais retombé
sous les 7 % depuis 1983.
La hausse des prix du pétrole profite cependant à certains pays. C’est le
cas de l’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis ou du Koweït qui
utilisent cette manne financière pour développer leurs économies.
Enfin, les chocs pétroliers des années 1970 entraînent également la réduction de la
dépendance énergétique des pays occidentaux vis-à-vis des membres de l’OPEP. En
France, cela se traduit par l’accélération du programme nucléaire civil.