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Sofiane TOUMI

Chapitre 1 : Environnement économique international

Quelles sont les principales évolutions de l’économie mondiale depuis le début du 20 ème siècle ?
Quels sont les faits influençant l’évolution des échanges internationaux depuis un siècle ?
Quelles sont les principales institutions économiques internationales ?
Quels sont les apports et les limites de la mondialisation ?
Quelles sont les principales stratégies d’internationalisation des firmes ?

I. Evolution des échanges internationaux


L’économie mondiale a connu une évolution en « dents de scie » tout au long du 20ème siècle.
On distingue 4 principales périodes :
1. Une phase de dislocation des échanges (début du 20ème siècle jusqu’à la fin de la 2ème
guerre mondiale en 1945) ;
2. L’âge d’Or de l’économie mondiale : les trente glorieuses (fin de la 2ème guerre mondiale
en 1945 jusqu’au 1er choc pétrolier survenu en fin d’année 1973) ;
3. Phase de récession suite aux 2 chocs pétroliers (Milieu des années 70 jusqu’ à la fin des
années 80) ;
4. Phase de croissance suite à la mondialisation des échanges (Chute du mur de Berlin, fin de
l’ère communiste en Chine, dans les pays de l’Europe de l’Est et disparition de l’Union
Soviétique à partir de 1989 jusqu’ à nos jours) ;
Phase 1 : Début 20ème siècle jusqu’à 1945
La croissance économique mondiale est freinée par 3 événements majeurs :
- La 1ère guerre mondiale (1914 – 1918) : c’est un conflit qui s’est déroulé principalement en
Europe suite à l’assassinat du prince autrichien François Ferdinand par les serbes ;
- La crise économique de 1929 : crise d’offre (offre> demande) suite à une série de
surproduction industrielle aggravée par les restrictions d’importations imposées par les Etats-
Unis sur la production européenne.
Conséquences :
En Octobre 1929, baisse des prix = déflation, et baisse des bénéfices industriels. La chute des
profits industriels pousse les spéculateurs à vendre leurs actions pour empocher une plus-value
au moment où les cotations boursières de Wall Street (New York) étaient encore à un niveau
élevé. Cette offre massive d’actions (titres) entraîne une chute rapide des cours boursiers (le
Jeudi noir 24 Octobre 1929, près de 16 millions de titres furent proposés à bas prix sans trouver
preneur).

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- Des centaines de milliers de petits actionnaires se trouvent ruinés, les banques qui ont
multipliés les crédits depuis plusieurs années n’ont pas pu récupérer leurs fonds auprès des
personnes endettées et ceux qui avaient de l’argent en dépôt ont préférés le retirer ;
- Plusieurs banques ont fait faillite et n’ont pas pu financer l’économie. Ce manque de liquidité
a entrainé une baisse de la consommation et des investissements d’où la récession économique.
La crise s’étend rapidement au reste du monde lorsque les banques américaines réclament le
remboursement de leurs prêts à l’étranger et rapatrient les capitaux investis. Parallèlement, les
échanges internationaux connaissent un ralentissement suite à la récession aux Etats-Unis (1er
exportateur et importateur mondial). La situation s’est aggravé par l’effet négatif des mesures
protectionnistes prises par les Etats-Unis suivis de représailles de la part de pays Européens (les
importations des uns sont les exportations des autres).
L’économie mondiale sombre dans une grande dépression, le taux de chômage atteint des
records. Près de 30 millions de personnes en 1932 contre seulement 10 millions en 1929, la
consommation chute brutalement. Au milieu des années 30, près =de 1/5 de la population
britannique était sous-alimentée.
- La 2ème guerre mondiale (1939 – 1945) : les profonds bouleversements sociaux et politiques
causés par la crise financière de 1929, favorise l’arrivée au pouvoir en Europe de partis fascistes,
cause directe de la 2ème guerre mondiale.
Phase 2 : De 1945 à 1973
Il s’agit de l’âge d’Or de l’économie mondiale, ce sont les trente années glorieuses. Les raisons
de cette expansion économique sont :
La fin de la 2ème guerre mondiale et l’absence de toute autre crise politique et économique tout
au long de cette phase ;
Pacification des relations politiques entre les pays suite à la mise en place d’institutions
politiques et économiques internationales (ONU 1945, FMI et BIRD 1944 ; GATT 1947…).
Phase 3 : De 1973 jusqu’à la fin des années 80
C’est une phase de récession suite aux :
1er choc pétrolier en Octobre 1973 ;
2ème choc pétrolier en 1979.
Causes du 1er choc pétrolier
Au mois d’Octobre 1973 et suite au conflit Arabo-israélien, les membres de l’OPEP
(Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) composée majoritairement de pays arabes
(Arabie Saoudite, Irak, Iran, Koweït, Qatar, Emirats Arabes Unis, Lybie, Algérie, Gabon,
Nigéria, Venezuela, Indonésie et Angola), s’accordent pour diminuer la production et donc
baisser l’offre ce qui a eu pour effet l’augmentation brutale du prix du pétrole. Le prix d’un
baril de pétrole (160 litres) augmente en quelques mois de 2,9$ à 12$. Ce choc aura un double
effet de récession et d’inflation dans les pays industrialisés : Stagflation (stagnation et
inflation). Après une période de relative stabilité du prix du pétrole, le 2ème choc pétrolier
intervient en 1979.

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Causes du 2ème choc pétrolier


Ce choc intervient en 1979 suite à la révolution iranienne avec la fuite du « Shah » et de la
guerre Iran-Irak (2 grands pays producteurs et exportateurs de pétrole, qui comptent parmi les
5 pays fondateurs de l’OPEP, à savoir : l’Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran, le Koweït et le
Venezuela). Le prix d’un baril de pétrole passe brusquement de 12$ à 35$.
Remarques :
Les économistes considèrent que la hausse du prix du pétrole en 2008 peut être qualifiée de
3ème choc pétrolier (le baril a atteint 148$) ;
La hausse brutale du prix du pétrole en 1973 et en 1979 est due à la baisse de l’offre, par contre
en 2008 l’accroissement du prix est dû à l’accroissement de la demande, stimulée par la
croissance économique spectaculaire dans plusieurs pays émergents et par la spéculation.
Ces 2 crises pétrolières (1973 et 1979), contribuent largement à ralentir la croissance
économique mondiale et les échanges internationaux. Le commerce international reprend sa
croissance au milieu des années 80 et s’accentue considérablement au début des années 90 avec
l’apparition de la mondialisation et le passage de plusieurs pays à l’économie de marché.
Phase 4 : Fin des années 80 jusqu’à aujourd’hui
L’économie mondiale entre dans une phase de mondialisation (essentiellement après la date
symbolique de la chute du mur de Berlin le 9 Novembre 1989, et suite au passage à l’économie
de marché de plusieurs pays communistes de l’Europe de l’Est : Union soviétique devient
Russie, …).

II. La mondialisation
Mondialisation = Globalisation
« C’est la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des travailleurs. Les frontières
économiques (et même politiques exemple Union Européenne) disparaissent.
L’interdépendance entre les pays est accentuée, la planète n’est plus perçue comme une
association de plusieurs marchés séparés, le monde est désormais un marché unique ».
Aspects de la mondialisation (4 principaux aspects) :
- La mondialisation des flux de biens et de services : elle s’est matérialisée par l’intensification
des échanges commerciaux et la hausse du degré d’ouverture des économies :
Taux d’ouverture = (exportations + importations) / 2 / PIB x 100
- La mondialisation des flux financiers qui passe par les échanges massifs de capitaux ;
- Prêts/emprunts bancaires, achat/vente de devises au niveau international ;
- Investissements de portefeuille : placements, c'est-à-dire l’achat de titres financiers ;
- Les investissements directs à l’étranger : création de filiales à l’étranger (Greenfield : détention
100% du capital) ; Fusion (prise de contrôle d’au moins 20% des actions d’une entreprise
étrangère) / Acquisition (achat d’une entreprise étrangère) : mergers and acquisitions ;

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- La mondialisation des firmes : avec l’internationalisation accrue des entreprises (joint-


venture/IDE/sous-traitance…). Les entreprises tentent de répartir les tâches productives sur
l’ensemble de la planète en fonction des avantages comparatifs de chaque pays.
- La mondialisation des NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication)
et des travailleurs
Principaux moteurs de la mondialisation (3 essentiellement) :
- Les progrès en matière de transports (conteneurisation, développement des infrastructures
routières, portuaires et aéroportuaires, modernisation des moyens de transport : avions,
bateaux…)
- Les progrès en matière de technologies d’information et de communication (internet, paiement
électronique, SWIFT : Society Worldwide Interbank Financial Telecommunication…)
- Ouverture des pays à l’économie de marché et aux accords de libre échange (suppression des
obstacles tarifaires et réglementaires : droit de douane, quotas aux importations… ; accords de
libre-échange : exemple Tunisie/Union Européenne, Union européenne, ouverture des ex-pays
communistes à l’économie de marché : Russie, Chine…)
Avantages et limites de la mondialisation
Avantages
- La mondialisation permet aux firmes de mieux exploiter les économies d’échelle en
s’internationalisant à travers la délocalisation et en exportant sans droit de douane ;
- Grâce à l’accroissement des IDE, les pays d’accueils profitent des effets bénéfiques des firmes
multinationales : réduction du chômage, rapatriement de devises, dynamisation du tissu
industriel local, apport de technologies, apport de savoir-faire, contribution à la croissance
économique…
- Les consommateurs peuvent accéder à de larges gammes de produits de meilleure qualité que
ceux fabriqués localement et parfois à moindre prix (grâce à la suppression des droits de
douanes et des frontières économiques).
Limites
- Les riches deviennent plus riches et les pauvres s’appauvrissent davantage (80% de la
population mondiale ne profite que de 20% de la richesse mondiale) : pour les pays en
développement ayant des économies fragiles, menace de produits concurrents suite à l’entrée
de produits fabriqués dans les pays en développement, souvent de meilleure qualité et sans
droits de douane ;
- Menace de délocalisation pour les pays en développement dont les entreprises cherchent de
faibles coûts de production dans les pays en développement ;
- Concurrence entre les pays pour attirer les IDE « guerre de surenchère » qui pourrait s’avérer
contreproductive (baisse des salaires, baisse des impôts, réduire les réglementations en matière
de protection sociale et environnementale…)

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- Hausse des prix des produits énergétique (pétrole, gaz…) nécessaire à la croissance suite à la
demande croissante de la part des pays riches et émergents (BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine
et South Africa).
- Problème environnemental à l’échelle mondial à cause de la pollution engendrée par les pays
riches « énergivores » ;
- Les institutions internationales obligent les pays en développement à supprimer leurs
frontières économiques et leurs barrières douanières, en contrepartie, des mesures
protectionnistes sont souvent constatées de la part des pays développés lorsqu’ils remarquent
que leurs économies sont menacées (exemple : démantèlement accord multifibre 2006) ;
- Désormais les Etats se trouvent en position de faiblesse face aux multinationales dont la
puissance s’est accentuée avec la mondialisation. Ce sont désormais les dirigeants de ces
multinationales et les lobbies (groupes de pression) qui font la loi et imposent leurs règles dans
l’objectif de maximiser les profits (secteur pharmaceutique, télécommunication, pétrole,
banques, informatique…).

III. Les principales institutions internationales


A. L’organisation des nations unies (ONU)
L’organisation des Nations Unies fut créée à la fin de la 2ème guerre mondiale par la charte des
Nations Unies signée à San Francisco le 26 Juin 1945. L’entrée en vigueur de la charte date du
24 Octobre 1945 jour du dépôt des ratifications des « cinq grands » qui constituent les membres
permanents ayant, seuls, le droit d’opposer leur Veto sur l’une des affaires traitées par l’ONU.
Il s’agit des Etats-Unis, Russie, France, Royaume Uni et la Chine.

Les buts sont énoncés dans l’article 1 de la charte, ils constituent les grands objectifs des Nations
Unies et sont les suivants :
* Le maintien de la paix et de la sécurité internationales : c’est l’objectif fondamental de
l’organisation. Le qualificatif « international » signifie que les Nations Unies ne s’immiscent
pas dans les conflits armés internes que s’ils sont susceptibles de mettre en danger la paix
internationale.
* Développer entre les nations des relations amicales : pour atteindre cet objectif l’ONU veille
au respect du principe de l’égalité des droits des peuples (droits au vote, à la santé, à l’éducation
pour tous, etc), et de leur droit à disposer d’eux-mêmes (la non-ingérence dans les affaires
internes si ça ne concerne pas et ne touche pas la communauté internationale).

* Réaliser la coopération internationale dans différents domaines : et ceci afin d’améliorer le


bienêtre de la population de chaque Etat et servir ainsi le progrès. La coopération vise la
résolution de problèmes d’ordre économique, social ou humanitaire en développant le respect
des droits de l’Homme sans distinction de sexe, de langue ou de religion.

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* Faire de l’organisation un centre où s’harmonisent les efforts déployés en vue de la réalisation


des buts mentionnés précédemment : ce but a un caractère instrumental, c'est-à-dire faire de
l’ONU un instrument visant la réalisation des fins communs.

B. Le groupe de la Banque Mondiale


Cinq organisations constituent actuellement le groupe de la Banque Mondiale :

- L’organisation mère : il s’agit de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le


Développement (BIRD), appelée généralement la Banque Mondiale dont le siège est à
Washington (Etats-Unis) ;
- 4 organisations périphériques : la Société Financière Internationale (SFI) ; l’Association
Internationale de Développement (AID) ; le Centre International pour le Règlement des
Différends relatifs aux Investissements (CIRDI) ; l’Agence Multilatérale de Garantie des
Investissements (AMGI).

a. Organisation centrale du groupe (BIRD)


Appelée également la Banque Mondiale, cette expression a été mentionnée pour la 1ère fois
officiellement sur la couverture du rapport annuel de la BIRD en 1955. Ses origines remontent
à la conférence monétaire et financière tenue à Bretton Woods en Juillet 1944. L’accord
constitutif de la BIRD est signé le 27 Décembre 1945 par 28 pays. La banque commence ses
activités le 25 Juillet 1946. Les buts de la banque sont :

- Tout comme le FMI, accorder des prêts mais à taux d’intérêts relativement élevés ;
- Aider à la reconstruction et au développement des territoires des Etats membres, en particulier
les pays du tiers monde. Cet objectif visait le rétablissement des économies détruites par la
2ème guerre mondiale, mais il a été maintenu même si les circonstances ont changé ;

- Promouvoir des investissements privés à l’étranger en octroyant des prêts à des entrepreneurs
privés ;
- Coordonner et combiner les prêts accordés par la Banque Mondiale et ceux octroyés par
d’autres organismes tel que le FMI afin de réaliser des projets utiles, urgents ou importants ;
- Fournir des services d’assistance technique et une formation des cadres dans les secteurs
financiers (banques, sociétés de crédit, etc).

On peut dire que la Banque Mondiale et le FMI sont deux organisations qui se complètent,
d’ailleurs aucun Etat n’est admis à faire partie de la BIRD s’il n’a au préalable adhéré au FMI.

b. Les organisations périphériques du groupe


Les quatre institutions liées à la Banque Mondiale sont de véritables organisations
internationales dont le domaine d’action est spécialisé, elles ont pour fonction de renforcer les
activités propres de la BIRD. Une partie de leur capital respectif est indépendant de celui de la
Banque Mondiale et certains services de ces organisations sont séparés de ceux de la BIRD.
Toutefois, le président de la BIRD est en même temps le président de leurs conseils
d’administration.

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* La Société Financière Internationale (SFI) : elle a pour objectif de stimuler l’expansion


économique en encourageant le développement d’entreprises privées dans les Etats membres,
en particulier dans les régions moins développées. Elle contribue donc au développement du
secteur privé de l’économie de ses Etats membres.
* L’Association Internationale de Développement (AID) : elle aide la BIRD dans sa tâche de
soutien au développement des pays du tiers monde et ceci en octroyant des prêts à une plus
longue échéance que celles consenties par la BIRD (généralement 20 ans), pouvant atteindre
50 ans, et les intérêts sont extrêmement favorables puisque dans la pratique les prêts sont
consentis sans intérêts et il n’y a pas de commission d’ouverture du prêt. Les pays bénéficiaires
doivent seulement verser une commission de 0,75% pour couvrir les frais de gestion de
l’association.
* Le Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements
(CIRDI) : il s’agit en fait d’une convention qui n’a pas une portée générale car elle ne concerne
que les différends opposant des Etats à des investisseurs étrangers d’autres Etats, et exclut les
différends entre Etats ainsi que les différends entre particuliers. En réalité, le centre procure
seulement aux parties à un différend des moyens pour l’instauration de commissions de
conciliations, ou il donne la possibilité aux investisseurs étrangers de recourir devant un tribunal
international. Le système « CIRDI » reste en réalité très marginal, puisque le centre n’a eu à
connaître depuis sa création en 1965 qu’une quarantaine d’affaires.
* L’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI) : sa fonction est d’activer
les investissements de l’économie privée dans les pays en développement par des garanties
contre les risques non commerciaux, à savoir essentiellement :
- Risque de transfert de capitaux ;

- Risque d’expropriation : déposséder l’investisseur de son bien dans le but d’en faire une utilité
générale ;
- Risque de conflit armé, de révolution et de troubles armés ;

- Risque de rupture de contrat.


L’AMGI peut assurer jusqu’à 90% du montant de l’investissement.

III. 3. Le Fonds Monétaire International (FMI)


Les origines du FMI sont les mêmes que celles de la BIRD. Son accord constitutif est entré en
vigueur le 27 Décembre 1945. Le Fonds a commencé à fonctionner le 1er Mars 1947. En Août
2001, le FMI comptait 183 pays membres (une quarantaine de plus que l’OMC). Le siège du
FMI est à Washington.

A. Les fonctions du FMI


Le FMI remplit 3 fonctions essentielles :

* La surveillance : qui consiste à évaluer les politiques de change des pays membres et au-delà
leur politique économique.

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* L’aide financière : aux pays en difficulté sous la forme de crédits et prêts. Le FMI fournit
aussi des concours concessionnels, c'est-à-dire diminuer la valeur actuelle nette de la dette dans
l’objectif de réduire la pauvreté et stimuler la croissance.

* Une assistance technique : aux pays en développement en les aidant à mettre en œuvre leurs
politiques monétaire, budgétaire, l’édification des institutions tels que la Banque Centrale ou le
Trésor public, la collecte et l’amélioration des données statistiques, la formation des
fonctionnaires, etc.

B. Le FMI : prêteur en dernier ressort


Les crises financières de ces dernières années n’étaient pas exclusivement des crises
d’endettement (pays trop endetté et n’arrivant pas à rembourser ses dettes). Dans certains cas,
ces crises sont dues à des sorties massives de capitaux à court terme engendrant une crise
bancaire provoquant la faillite d’institutions financières, ce qui crée subitement une pénurie de
liquidité et donc une crise de liquidité. Ce type de situation appelle un prêteur en dernier ressort,
c'est-à-dire une institution qui accepte de fournir au système financier les liquidités qui lui
manquent. La Banque Centrale ne peut assumer cette fonction que dans la limite de ses réserves
(or, devises), d’où l’intervention du FMI.
3. Certains pays en développement qui n’ont pas d’investissements privés ont comme ressource
principale, l’aide octroyée par quelques institutions internationales tel que la Banque Mondiale
ou encore l’Union Européenne et certains autres pays. Ces derniers, demandent souvent
l’approbation du FMI avant d’octroyer une aide.
4. L’allégement ou même l’élimination de la dette des pays en développement nécessite
obligatoirement l’approbation du FMI. Les pays du tiers monde n’ont donc pas intérêt de
remettre en cause les conditions et les plans imposés par le FMI.

C. Les critiques émises à l’encontre du FMI


Nous essaierons dans cette partie d’énumérer les principales critiques émises à l’encontre du
FMI :
- Certains analystes affirment que la plupart des pays devraient et peuvent suivre des politiques
macroéconomiques indépendantes sérieuses et que s’ils le font, ces pays peuvent se prémunir
contre les chocs et les situations de crises en se tournant vers les marchés de capitaux privés
(banques ; entreprises privés…). De plus, selon ces experts, la surveillance de la politique
économique des pays en développement exercée par le FMI pourrait être réalisée en grande
partie par le secteur privé.
- En ce qui concerne l’aide structurelle à moyen terme accordée aux pays pauvres, les critiques
considèrent qu’elle engendre une dépendance vis-à-vis du FMI, ce qui explique que de
nombreux clients du FMI lui restent attachés depuis des décennies et se soumettent par
conséquent à ces plans et conditions.

- De plus, les résultats du programme du Fonds sont mitigés. Certes, ces programmes ont été
en général associés à des améliorations de la balance des paiements, à une réduction des déficits

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budgétaires, etc. Mais ces résultats ont été souvent obtenus au détriment de la croissance
économique.

- Le rôle du FMI comme intermédiaire lors des crises d’endettement est également critiqué,
plusieurs analystes ne juge pas utile la présence du FMI dans ce genre de situation et pensent
que les emprunteurs (Etats) et les prêteurs privés pourraient trouver un accord sans la présence
du FMI.

- Le Fonds a été sérieusement critiqué depuis les années 90 pour son rôle de gestionnaire de
crises. Les critiques estiment que les prêts de sauvetage fournis par le FMI (prêteur en dernier
ressort) aux pays asiatiques et autres par exemple, peuvent créer un aléa moral, à la fois pour
les autorités qui peuvent adopter des politiques trop laxistes, car elles considèrent que le Fonds
interviendra nécessairement, et pour les prêteurs qui pensent qu’ils seront dédommagés grâce
aux prêts du FMI.

- Le FMI est critiqué pour la conditionnalité qui imposerait un fardeau trop sévère aux victimes
d’une crise. En effet, le FMI prescrit des solutions standard inadaptés aux situations et sans tenir
compte des effets qu’elles auraient sur les habitants des pays tenus de les appliquer les
décisions servent souvent les intérêts privés.
- Le FMI donne ses directives de manière archaïques (appartenant à une époque passée), en se
fondant uniquement sur des données statistiques sans tenir compte de la réalité, sans effectuer
des analyses réfléchies ni tenir compte du côté social.
- Les critiques pensent que les politiques de privatisation et de libéralisation de marché qui font
passer un pays à l’économie de marché (loi de l’offre et de la demande qui domine), doivent
s’effectuer graduellement et par étapes pour qu’elles soient efficaces, contrairement à ce que
fait le FMI qui impose une thérapie de choc (les directives s’effectuent en même temps et
instantanément).
- Dans les années 1990, le PIB de la chine était de 60% celui de la Russie. Depuis, la Chine a
effectué sa transition à l’économie de marché par elle-même, alors que celle de la Russie a été
faite avec l’assistance principalement du FMI. Le résultat est que 10 ans après, en 2000, la
situation s’est inversée et le PIB de la Russie est égal à 60% celui de la Chine.

- Le FMI prétend aider les pays en développement alors qu’il les force à ouvrir leurs marchés
aux produits des pays avancés qui eux-mêmes continuent à protéger leurs propres marchés. Ces
politiques sont de nature à rendre les riches encore plus riches et les pauvres encore plus
pauvres.

- Une des directives du FMI est le renforcement des droits de propriétés. Par conséquent, les
firmes pharmaceutiques occidentales peuvent désormais empêchés celles de l’Inde et du Brésil
de leurs voler leurs brevets dans le but d’augmenter les profits des compagnies pharmaceutiques
occidentales et soit disant inciter les firmes à innover. Or, ces médicaments sont vendus par les
compagnies pharmaceutiques des pays en développement en dessous du prix de vente pratiqué
par les firmes occidentales ce qui permettrait de sauver des vies (le droit de propriété ne doit
pas être pratiqué dans tous les domaines. Dans le cas du SIDA, l’indignation internationale était

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si forte que les firmes pharmaceutiques ont dû reculer et accepter fin 2001 de baisser leurs prix,
toutefois le problème de fond demeure).

- Quand les projets recommandés et conçus sur les conseils du FMI se soldent par un échec, ce
sont les pauvres c'est-à-dire les pays en développement qui doivent rembourser les prêts, sauf
s’il y a effacement de la dette.
- Un peu plus qu’un demi-siècle après sa fondation, le FMI a échoué dans sa mission. En effet,
les crises économiques dans le monde ce sont faites plus fréquentes depuis ces 20 dernières
années.
- Le FMI est censé servir particulièrement le développement et donc les pays du tiers monde.
Or, le fonds n’est pas majoritairement représenté par des membres appartenant aux nations en
développement.

III. 4. L’organisation mondiale du commerce (OMC)


Après la deuxième guerre mondiale, une conférence internationale sur le commerce s’est tenue
à la Havane (Cuba) et à laquelle ont assisté 56 pays (de Novembre 1947 à Janvier 1948). « La
charte de la Havane » qui a été rédigé lors de cette conférence, prévoyait de créer une
organisation internationale de commerce (OIC) en tant qu’institution spécialisée des Nations
Unies. Mais cette charte n’a jamais été ratifiée et l’OIC n’a jamais vu le jour au motif que la
nouvelle organisation n’était pas suffisamment libre échangiste.
Toutefois, lors du comité préparatoire de la conférence il y a eu rédaction d’un accord général
sur les tarifs douaniers (GATT) qui a permis de pallier (remédier) le fait que la charte de la
Havane ne soit pas entrée en vigueur.
Le GATT a été signé le 30 Octobre 1947 par 23 pays et est entré en vigueur le 1er Janvier 1948.
En plus de 45 ans d’existence, cet accord a permis de réduire de 40% à 5% le niveau moyen
des tarifs douaniers appliqué par les pays industrialisés et a entraîné une multiplication par dix
du volume des échanges mondiaux.

Le 15 Avril 1994, l’OMC a été créée par l’accord de Marrakech et est entré en vigueur le 1er
Janvier 1995. La tâche principale de l’OMC est de veiller à la liberté du commerce international
et de rendre le système commercial plus efficace et plus équitable.
L’OMC est l’aboutissement de négociations du cycle de l’Uruguay Round qui ont commencé
en Septembre 1986 à Punta Del Este (Uruguay) et se sont terminées en 1994 à Marrakech
(Maroc). Le siège de l’OMC se trouve à Genève (Suisse) même lieu que le secrétariat du GATT.
L’OMC est chargée de :

- Mettre en œuvre les accords commerciaux et veiller à leur respect ;


- Surveiller les politiques commerciales tout en encourageant la libéralisation des marchés,
l’abolition des restrictions douanières et la promotion des échanges internationaux ;

- Coopérer avec les autres institutions internationales ;


- Régler les différends commerciaux.

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IV. Les stratégies d’internationalisation des firmes


Plusieurs raisons et facteurs poussent l’entreprise à s’internationaliser. Ceux-ci revêtent 3
natures :

Les facteurs commerciaux


- Saturation du marché local ;
- Prolongement du cycle de vie du produit qui a atteint le stade de maturité sur le marché local;

- Régulation des ventes de l’entreprise surtout pour les entreprises qui ont des activités
saisonnières ;
- Accroissement de la concurrence ;

Les facteurs industriels


- Elargissement des débouchés ;

- Volonté de réaliser des économies d’échelle ;


- Recherche de coûts de production avantageux ;
- Recherche de facteurs d’attractivité et de localisation dans les pays d’accueils Cas des
investissements directs étrangers ;

Les facteurs d’opportunité


- Possibilité de fusions ou d’acquisitions ;

- Alliances stratégiques ;
Les principales modalités d’accès aux marchés extérieurs et les formes d’internationalisation
les plus importantes sont :

L’exportation : c’est la vente d’un bien fabriqué localement sur des marchés extérieurs ;
Les sociétés de portage (Piggy-Backing) : ce sont des sociétés qui mettent à disposition des
entreprises leurs réseaux logistiques et commerciaux à l’étranger moyennant une commission
sur le chiffre d’affaires réalisé. Les produits sont souvent complémentaires (exemple : boissons
gazeuses et eau), ça permet au porté de bénéficier d’un réseau de vente bien implanté et au
porteur d’offrir une gamme complète ;
La vente de licence : c’est le fait de concéder un processus de fabrication moyennant des
redevances (exemple : Coca-Cola Tunisie) ;

La franchise : c’est le fait de concéder la marque (exemple : Nike Tunisie) ;


La joint-venture : c’est une stratégie d’alliance. Une coopération essentiellement technique qui
s’accompagne généralement de transfert technologique et parfois de participation au capital ;

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La sous-traitance : une entreprise, à la recherche de faibles coûts de production, fabrique une


partie de la production chez une firme implantée dans un pays étranger, (exemple : secteur
textile en Tunisie);

Investissement direct étranger : implantation de l’entreprise dans un pays étranger à la


recherche de nouveaux débouchés, faibles coûts de production et des facteurs d’attractivité et
de localisation dans les pays d’accueils. Il existe 2 types d’IDE : création de filiale et
fusion/acquisition

- La création de filiale (Greenfield) : l’entreprise décide de créer sa propre filiale dans un pays
étranger dont le capital est détenu à 100% par elle-même ;
- La fusion/acquisition (merger and acquisition) : l’entreprise participe au capital d’une
entreprise étrangère pour plus de 20% ou bien elle décide d’acquérir une firme étrangère dans
le cadre d’une opération de privatisation par exemple.
Les fusions sont essentiellement de trois types : La fusion horizontale, la fusion verticale, et la
fusion conglomérale ou de diversification :

- La fusion horizontale : c’est lorsque deux entreprises concurrentes produisant le même bien
s’unissent pour n’en faire qu’une seule. Dans ce cas, l’acquéreur prend le contrôle de
concurrents afin d’accroître sa part de marché. Sur les marchés oligopolistiques, ce type
d’opérations se heurte aux politiques de protection de la concurrence et de contrôle de
concentrations.
- La fusion verticale : elle engendre l’intégration de deux entreprises qui pourraient n’entretenir
que de simples relations contractuelles de client à fournisseur. Dans ce cas, l’investisseur
cherche à contrôler les différentes étapes du cycle de production vers l’amont (fournisseurs),
ou vers l’aval (réseau de distribution) afin de limiter sa dépendance. Par exemple pendant
longtemps les marques de voitures américaines ont eu du mal à se vendre sur le marché japonais,
car la plupart des concessionnaires locaux ont noué des relations de partenariats avec les
fabricants nationaux afin de promouvoir la vente de voitures japonaises et en contre partie
limiter au maximum la commercialisation des véhicules étrangers. C’est d’ailleurs pour cette
raison que les industriels américains ont préféré installer sur place au sein du marché japonais
leurs propres réseaux de distribution et de commercialisation.
- La fusion conglomérale ou de diversification : il s’agit de deux entreprises qui fusionnent alors
qu’elles fournissent des biens différents. Dans ce cas, les activités acquises n’ont donc qu’un
rapport éloigné ou même aucun lien avec celle de l’investisseur. Les motivations de ce dernier
peuvent être l’accès à un marché en croissance ou à fort potentiel de profit, ou encore la
réduction des risques d’une spécialisation trop forte. Les risques découlent de l’apprentissage
d’un marché nouveau pour l’investisseur.

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