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Le pétrole est sans doute l’une des ressources les plus convoitées au monde au point d’être
souvent le nerf de la guerre. C’est lui qui a permis l’émergence des économies industrielles au
XXe siècle grâce à sa propriété de contenir beaucoup d’énergie dans un petit volume facilement
transportable. Si depuis une trentaine d’années, le pétrole est concurrencé par d’autres sources
d’énergie, il demeure pour quelques années encore un produit incontournable de notre
quotidien. Analyse des mécanismes qui déterminent son prix.
Le marché du pétrole est le lieu de confrontation entre l’offre et la demande de pétrole. Il permet
de déterminer le prix d’équilibre et les quantités échangées de pétrole.
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L’équilibre offre/demande interagit avec le prix
Pour une entreprise, la quantité de produit qu’elle est prête à produire augmente avec le prix
auquel elle va le vendre.
Pour des acheteurs, plus le prix est élevé, moins il y aura d’acheteurs prêts à l’acquérir.
Le prix et les quantités échangées sont ensuite définis par l’intersection des deux courbes.
La fonction de demande est ainsi une fonction décroissante du prix. Plus le pétrole est cher,
moins il sera demandé (en quantité). Par contre, plus le pétrole est cher, plus le volume de
pétrole offert va augmenter : il y a entrée sur le marché de pétroles qui n’étaient pas rentables à
un prix inférieur.
Ce modèle est très schématique mais permet de comprendre le marché en général. Mais il est
bien évident que la réalité est bien plus complexe :
• La pente des courbes peut ainsi beaucoup jouer sur le comportement du marché face
aux chocs. Par exemple, si les pays producteurs n’ont pas de marge de manœuvres importante
et que l’on considère qu’il reste très peu de pétrole mobilisable en cas de hausse du prix, la
courbe d’offre devient presque verticale. Alors pour une même augmentation de la demande
(déplacement de la courbe de demande vers la droite), l’augmentation de la quantité de pétrole
est plus faible, par contre, le prix augmente plus fortement.
• La courbe de demande peut aussi changer d’allure. Si les consommateurs veulent une
quantité donnée de pétrole (très importante) et ce à n’importe quel prix, la courbe de demande
peut être une courbe horizontale et elle coupe la courbe d’offre à un prix très élevé.
Le prix du baril a donc une influence sur l’offre de pétrole. Cela augmente la quantité de pétrole
financièrement exploitable.
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- Le marché de gré à gré
- Le marché à terme
Le pétrole est un produit de base dont le prix est déterminé en fonction de l’offre et de la
demande. L’offre provient des compagnies qui extraient le pétrole. La demande émane, quant
à elle, des raffineurs qui transforment le pétrole brut en produits utilisables par les clients finaux
(carburants, combustibles, matière première pour l’industrie pétrochimique).
Les raffineurs passent par des filiales spécialisées dans le négoce dont l’activité est d’intervenir
sur le marché pour acheter les quantités nécessaires au fonctionnement des raffineries ou pour
revendre les excédents inutilisés.
Ces « traders » peuvent aussi chercher à réaliser des bénéfices à court terme par des opérations
d’achats et de reventes en jouant sur les variations de cours quotidiennes. Ainsi, il arrive
fréquemment qu’une cargaison de pétrole change de propriétaire plusieurs fois avant d’être
livrée. Le marché sur lequel s’effectuent ces transactions d’échanges physiques de barils de
pétrole s’appelle « le marché spot ».
En plus des barils de pétrole qui changent concrètement de mains, il y a les barils de pétrole qui
sont l’objet d’un commerce uniquement « sur papier ». Le pétrole est acheté et vendu « sur
papier » d’après une valeur future estimée et, en règle générale, il n’y a pas d’échange physique
du produit.
Ces opérations se réalisent sur des marchés à terme dont les deux principaux sont le NYMEX
(New York Mercantile Exchange), racheté en août 2008 par le Chicago Mercantile Exchange,
et l’IPE (International Petroleum Exchange) devenu ICE Futures (Intercontinental Exchange)
en 2005 et situé à Londres. Ces opérations permettent aux producteurs de vendre à terme (ou
aux raffineurs d’acheter à terme) des quantités de pétrole à un prix fixé à l’avance, et ainsi de
se protéger contre toute variation défavorable des cours.
Les investisseurs qui se portent contreparties espèrent réaliser un profit en spéculant sur
l’instabilité des prix. Leur intérêt est d’apporter de la liquidité au marché pétrolier : les
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industriels trouvent des acheteurs ou des vendeurs de pétrole à tout moment ce qui n’est pas le
cas sur le marché de gré à gré.
Mais leur forte progression dans les transactions de pétrole a amené une plus forte volatilité des
cours. Dans les périodes de crise, le prix du baril a pu ainsi s’éloigner exagérément, tant à la
hausse qu’à la baisse, des fondamentaux du marché pétrolier.
Le prix du baril de pétrole brut se fixe assez librement de manière à équilibrer l'offre et la
demande mondiales, ce qui représente une quantité de 95,192 millions de barils par jour pour
l'année 2019 contre 83 millions en 2010. Le pétrole brut est négocié sur différents marchés, son
cours est exprimé en dollars par baril pour chaque qualité (Brent coté à Rotterdam, West Texas
Intermediate à Cushing dans l'Oklahoma).
Les différences importantes dans les prévisions des instituts spécialisés montrent qu'il est
difficile de donner une évaluation précise des variations futures de la demande de pétrole. La
croissance de la demande de pétrole dans les années 1990 a été continue mais faible (environ 1
% par an). La hausse de la demande en 2010 (notamment liée à la hausse de la demande de la
Chine dont la consommation a augmenté de plus de 3 Mbbls/j en quatre ans), a entraîné une
flambée des courts : le 11 juillet 2008, le prix atteint un pic de 147 dollars auquel succède un
net reflux. La croissance de la demande de pétrole a cru plus rapidement que prévu en 2016
progressant à 1,5 millions de barils par jour. BP prévoit une croissance annuelle de 0,7% par an
jusqu'en 2035 avec une diminution étalée au fil des années.
Début 2013, son cours se situe aux alentours de 115 $. Aujourd'hui, il est à 75,83dollars
- la croissance économique
- le cours du pétrole
A Croissance économique
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La croissance économique est le principal déterminant de la demande de pétrole. Il existe une
corrélation positive entre cette variable et la demande de pétrole brut. Cependant, au cours des
dernières années, un découplage a été constaté entre croissance économique et croissance de la
demande de pétrole. Ceci s'explique notamment par la diminution du gaspillage et par les
progrès techniques réalisés.
B Le Cours du pétrole
Le prix du baril de pétrole a également un impact sur la demande de pétrole. Ce cours interagit
avec la demande de pétrole brut puisqu'ils sont corrélés négativement. Ainsi une hausse des
cours crée une pression à la baisse sur la demande.
C Le énergies de substitution
Pour l'instant, seul le pétrole fournit des carburants pratiques, d'où son statut d'énergie
dominante.
Cependant, il existe d'autres sources d'énergie comme le nucléaire, le gaz, le charbon ou les
énergies renouvelables (éolienne, géothermique, solaire, etc.). Toute augmentation de
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Il existe de nombreuses sortes de pétrole qui se différencient selon leurs qualités (viscosité,
contenu en soufre…) les rendant plus ou moins faciles à raffiner. Il existe donc autant de
qualités et de valeurs de pétrole que de gisements en production.
Les pétroles bruts les plus connus et qui servent majoritairement de référence pour fixer les prix
dans le monde sont le West Texas Intermediate (WTI), pour le pétrole produit aux États-Unis,
et le Brent, pour celui produit en Mer du Nord. Mais il en existe d’autres comme le Dubai Fateh
pour le pétrole produit dans le golfe persique, le Bonny Light au Nigéria ou le Western Canadian
Select pour les pétroles lourds issus des sables bitumineux du Canada.
Les prix du pétrole brut sont alors déterminés gisement par gisement, avec une prime ou
une décote, à partir du prix d’un pétrole de référence. Si le WTI ou le Brent sont les plus
privilégiés, ce n’est pas à cause de leur qualité mais pour leur cotation continue avec de
nombreuses échéances de vente ou d’achat à terme sur des marchés liquides. Aujourd’hui,
seules les places de New-York et Londres sont en mesure d’offrir ce service.
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Il existe aussi un autre prix de référence qu’il est important de scruter, c’est le prix du panier
des pétroles vendus par les 13 membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
(OPEP) et qui va influencer leur intervention sur le marché mondial de pétrole.
Le marché pétrolier a une particularité de taille par rapport à n’importe quel autre marché : les
volumes de pétrole sont ouvertement manipulés par les plus importants exportateurs du
monde qui se sont regroupés au sein de l’OPEP.
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influencent ainsi le prix du marché. Il faut toutefois qu’il y ait unanimité des membres pour
qu’une décision de hausse ou de baisse de la production de pétrole soit actée.
L’OPEP a joué un rôle prépondérant dans le déclenchement de la crise économique des années
1970 en décidant à la fin de l’année 1973 de diminuer fortement les quantités de pétrole
exportées, ce qui a eu pour effet de provoquer un quadruplement du prix du pétrole.
C’est en revanche le coût de production maximum des non-OPEP qui va définir le plancher en
dessous duquel ces coûts de production ne seraient plus couverts. C’est donc le coût du pétrole
le plus élevé qui le définit et non le coût moyen. En dehors de ce triangle de base «croissance
économique, marché pétrolier, prix du brut», d’autres facteurs peuvent jouer directement ou
indirectement sur le prix. Le taux du dollar est un paramètre important puisque il va, en fonction
de sa valeur, répercuter plus ou moins fortement la hausse du pétrole exprimé dans les autres
devises. Le niveau des taxes sur le prix final ou au niveau de la production, l’inflation éventuelle
sur les coûts (services et équipements) seront également de nature à modifier les équilibres du
marché. Les aléas de nature climatiques (température, ouragans, etc.) ou géopolitiques (Moyen-
Orient en particulier) finiront de définir une prime positive ou négative. C’est l’analyse plus ou
moins complète, plus ou moins fiable, de l’ensemble de ces paramètres qui déterminera le
comportement des opérateurs sur les marchés financiers. Ils ne manipulent pas le prix, ils se
contentent d’anticiper un prix d’équilibre réaliste. Le niveau des stocks aux États-Unis est
également un indicateur important pour connaître l’état d’équilibre du marché à court terme.
C’est un mode de formation probablement imparfait et, pour reprendre une expression célèbre,
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c’est la pire à l’exception de toutes les autres. Personne ne peut en effet mieux que le marché,
qui se contente d’agréger la perception de multiples opérateurs, définir un «juste prix». Il peut
y avoir à l’évidence des excès liés au phénomène d’auto-emballement, mais, s’ils ne reposent
pas sur des réalités objectives, ils finissent toujours par se retourner. Le marché ne peut pas en
effet tenir durablement un prix à la hausse comme à la baisse sans reposer sur des
fondamentaux.
S’il fallait ne retenir que les principaux déterminants expliquant la hausse ininterrompue du
prix du pétrole depuis 2003, quatre facteurs principaux seraient à mettre en avant :
■ croissance économique,
■ faiblesse du dollar.
La croissance économique en particulier des pays émergents est l’élément explicatif premier de
l’évolution du contexte à partir de 2003. Après la crise de 2001 qui avait fait chuter la croissance
mondiale en dessous de sa moyenne historique de 3 % sur la décennie précédente et après une
reprise molle en 2002, l’économie s’est ensuite emballée (figure 3) : presque 4 % en 2003, et
de l’ordre de 5 % sur une période de quatre ans jusqu’en 2007.
L’inflation sur l’ensemble des matières premières est clairement le résultat de cette période
exceptionnelle si on la compare au passé. L’offre ne parvenait pas à suivre en raison de la
rapidité de ce mouvement provoquant les envolées de prix pour freiner la tension. C’est le
phénomène de destruction de la demande potentielle. L’augmentation du prix détruit une partie
de la demande et permet ainsi l’ajustement de celle-ci à l’offre. Cette croissance de la demande
pétrolière a eu pour conséquence la perte de la majeure partie des capacités excédentaires
mondiales de production. Les capacités ont augmenté, mais sans réussir à suivre le rythme
d’accroissement des besoins notamment en provenance des grands pays émergents. En l’espace
d’un à deux ans, le monde est passé en matière d’approvisionnement pétrolier d’une situation
de surcapacité à une situation d’équilibre tendu entre offre et demande. En disposant d’un
matelas de capacités excédentaires à faibles coûts de production, l’OPEP était l’acteur qui
assurait la stabilité du marché. Le prix du baril restait arrimé à un niveau proche de 20 à 30 US$
dont il ne semblait jamais devoir s’éloigner. La disparition de cette flexibilité a conduit à une
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envolée du prix d’équilibre du pétrole poussé également par un nouvel environnement en
matière de production. L’équilibre du marché dépend en effet de plus en plus du développement
de nouveaux pétroles plus chers à produire comme ceux de l’offshore très profond ou les huiles
lourdes canadiennes. Le phénomène inflationniste sur les coûts de production était ainsi lié à
ces conditions techniques plus difficiles, mais aussi à la hausse des matières premières et à
l’augmentation du prix des services parapétroliers.
1. Aléas politiques
L'offre de pétrole brut est sensible aux évènements politiques qui surviennent dans les zones de
production. Ainsi lors de la guerre Irak-Iran, lors de l'invasion du Koweït par l'Irak ou après
l'effondrement de l'URSS, la production de ces pays a chuté, ce qui a entraîné à chaque fois une
forte hausse des cours. La situation politique peu stable chez certains pays producteurs est donc
un facteur de risque.
2. Problème structurel
Dans la plupart des pays producteurs, il n'existe aucune institution démocratique de contrôle.
Des critères politiques et idéologiques influencent les choix stratégiques et la sélection des
dirigeants, et l'environnement institutionnel et politique génère une certaine inefficacité.
Le stockage
L'offre et la demande de pétrole ne sont pas égales à chaque instant. Il est donc nécessaire de
constituer des stocks, même si cela coûte cher. Ceux-ci permettent non seulement d'éviter les
ruptures dans l'approvisionnement mais aussi l'ajustement de l'offre et de la demande par le
biais des cours. En effet, en cas de baisse des stocks (demande supérieure à l'offre), les cours
du baril augmentent de manière à atteindre un prix qui va équilibrer l'offre et la demande.
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