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Université Mhamed bougara boumerdès

Faculté des hydrocarbures et de la chimie


Département économie et commercialisation des hydrocarbures
Master économie des hydrocarbures
chapitre3 : Le fonctionnement du marché de pétrole :
1. Marché de gré à gré ou SPOT

Le pétrole est un produit de base dont le prix est déterminé donc en fonction de l’offre et de la
demande . L’offre provient des compagnies qui extraient le pétrole ; tandis que la demande
émane quant à elle principalement des raffineurs qui donc transforment le pétrole brut en
produits raffinés utilisables par les clients finaux ( carburants , combustibles, matière première
pétrochimique).

Les raffineurs passent par des filiales spécialisées dans le négoce dont l’activité est
d’intervenir sur le marché pour acheter les quantités nécessaires au fonctionnement des
raffineries ou bien revendre les excédents que l’on n’arrive pas à utiliser .

Ces mêmes traders peuvent aussi chercher à réaliser des profits à court terme par des
opérations d’achats et de reventes en jouant sur les variations de cours quotidiennes .

1.1. définition :

un marché SPOT n’est pas un lieu physique concret donné ou les barils de brut ou de produits
sont exposés comme n’importe quelle marchandise ou autre matière première.

La dénomination de marché spot constitue un ensemble de transactions appelées spot qui sont
effectuées dans une zone qui se caractérise par une importante activité de négoce sur un ou
plusieurs produits donnés.

Ces transactions s’effectuent habituellement par téléphone entre les deux parties et là on dit
qu’il s’agit d’un marché de gré à gré appelé souvent OTC qui

veut tout simplement dire en anglais Over The Counter, au sein duquel il n’existe pas de
comptoir pour enregistrer les opérations en question .La rencontre n’est pas obligatoire pour
arriver à conclure un accord appeler un DEAL, néanmoins la proximité entre les protagonistes
peut faciliter le traitement des opérations et ainsi on a assisté à une concentration des affaires
dans des zones géographiques données et elles ne sont pas très nombreuses, mais elles
répondent à des caractéristiques comme :

un important mouvement pétrolier


la présence des négociants ou traders et des courtiers ou brockers facilitant ainsi la
fluidité du marché
l’absence de régulateur implique une non transparence dans le déroulement des
opérations.

1.2. les principaux marchés spot


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l’essentiel des marchés spot de brut se trouvent en Europe et principalement à Londres ;
puis aux Eats-Unis plus exactement dans la ville de New-York et ensuite l’Asie à
Singapour plus exactement. Chacun de ces 11marchés est représenté par un pétrole de
référence ; le WTI pour le premier, le BRENT BLEND pour le second et le DUBAI pour
le troisième.
Une forte activité spot est retrouvée autour d’un certain nombre de pétroles de mer du
Nord à savoir Ekofisk, Forties, Oseberg ; de la CEI comme l’Oural ; d’Asie comme
Minas,ou Tapis ; des Etats-Unis comme ANS
( Alaska North Slop ),ou WTS (west texas sour)et enfin d’Afrique comme le Bonny Light
et le Forcados.

Les principaux marchés de produits pétroliers se trouvent en Europe du Nord-ouest


comme la zone ARA (Amsterdam,Rotterdam,Anvers) ; puis en Méditerranée au niveau
de Gènes –Lavera ; dans le golf Arabo-Persique, en Asie du sud-est au niveau de
Singapour , dans le golf du Mexique dont les Caraïbes et en dernier à New-York ( East
Coast )

Ces marchés servent essentiellement les zones de forte consommation et leur


comportement reflète en général la situation de l’approvisionnement pétrolier de la zone.
Mais la souplesse des moyens d’évacuation , en particulier maritimes , donne la
possibilité aux operateurs d’arbitrer leurs cargaisons entre marchés , et cela participe à la
notion d’équilibre général du marché.
figure : les principaux marchés spot du brut et des produits pétroliers

1.3. les intervenants sur les marchés SPOT

Les acteurs de ces marchés spot physiques sont pour le pétrole les
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raffineurs et les producteurs .pour les produits finis , les acheteurs sont des négociants ou de
gros consommateurs et les vendeurs des raffineurs .

Dans tous les cas , les négociants (Traders) jouent un rôle essentiel d’intermédiaire . Ils
achètent eux-mêmes les cargaisons aux vendeurs et les revendent à d’autres Traders jusqu’aux
acheteurs finals . Donc aux cotés des grandes entreprises de négoce internationales se trouvent
aussi les trading divisions des grandes compagnies pétrolières .

D’autres intermédiaires, les courtiers , permettent grâce à leurs informations d’effectuer les
transactions physiques , mais ils n’achètent ni ne vendent eux-mêmes les cargaisons .Ils sont
payés par commissions.

1.4. Equilibre général des prix des bruts et des produits :

Sur chaque marché Spot s’établissent des prix d’équilibre qui dépendent de la situation locale
du marché càdire l’offre et la demande du moment .

Mais pour un produit donné , il arrive que l’écart de prix entre deux marchés excède le coût
de transport d’un marché à un autre .Dans cette situation , de nombreuses opérations
d’arbitrage vont profiter de cet écart, en revendant sur le marché porteur des cargaisons
achetées sur le marché dit déprimé .Elles participent ainsi à propager les variations de prix
d’un marché sur l’autre et à maintenir les différents prix internationaux à des niveaux
voisins.Ces fenêtres d’arbitrage s’ouvrent pour des durées limitées allant d’un à deux mois .

Ces possibilités d’arbitrage se confrontent à des différences de spécifications des produits


comme le cas de l’essence par exemple dont les normes changent selon le marché .Les
normes sont différentes des Etats-unis à l’Asie et l’Europe.

Les marchés à terme contribuent à la simplification de ces mécanismes d’arbitrage .

1.5. Le prix des transactions relatif au spot de brut :


1.5.1. les transactions :

le fonctionnement est le même d’un marché à un autre .un acheteur qui veut une cargaison de
pétrole disponible sous un mois se met en relation avec des producteurs ou des traders de la
zone .Les négociations commencent dans le cadre d’accords généraux entre opérateurs .Le
paiement s’effectue en principe trente jours après le chargement du navire pour le pétrole et
d’une durée inférieure pour les produits pétroliers .

En ce qui concerne la négociation , elle ne porte pas sur le prix en absolu mais sur le
différentiel de prix entre le pétrole échangé et un brut de référence .Par exemple , le prix d’un
pétrole de la mer du Nord comme Ekofisk ou Forties est indexé sur le Brent. Une cargaison de
Forties ne s’achètera pas à 60$par baril mais à Brent +/- delta et le prix de référence du Brent
étant pris dans une mercuriale .
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Ce mécanisme d’indexation régit la majorité des ventes de brut .Elles se font par référence
aux bruts de référence (ou markers) dont les prix sont négociés de manière autonome.

1.5.2 le marché du Brent :

Le Brent constitue une référence dans le monde pétrolier et il est le support de l’un des
marchés spot les plus actifs .

Le Brent est un pétrole brut d’une densité de 38 degrés API produit en mer du NORD , issu
du gisement de Brent ainsi que 19 autres champs avoisinants (Cormorant, Alwyn,Ninian). Un
certain nombre important de compagnies pétrolières détiennent des intérêts dans cette
production.

La production est évacuée par oléoducs sous-marins au terminal pétrolier de Sullom Voe. Son
prix détermine celui de 60% des pétroles extraits dans le monde.Il y a des dates :1971
découverte du gisement et 1976 sa mise en exploitation.

Chacune des compagnies reçoit au prorata de ses participations un volume de pétrole qu’il lui
est possible de revendre . Ces ventes se font traditionnellement sur une base FOB et les
cargaisons échangées sont le plus souvent dimensionnées sur 500.000 barils. La cargaison est
mise à disposition pendant une fenêtre de 3jours dont 2jours sont consacrés au chargement. La
date de disponibilité d’une cargaison de Brent est connue à l’avance .Ainsi, ce brut partant est
appelé le Brent daté.

1.5.2. Pourquoi le baril de Brent est-il plus cher que celui de WTI , pourtant de
meilleure Qualité ?

Historiquement plus cher que le BRENT car de meilleure qualité , le prix du WTI Texan est
depuis quelques années, inférieur à celui de la référence européenne de pétrole brut .Ceci en
raison de l’augmentation massive des réserves américaine due au développement du pétrole
de schiste …..et du manque d’infrastructures pour l’acheminer .Alors que le « SPREAD » qui
est l’écart de prix entre les deux bruts et qui diminue depuis quelques temps, le pétrole texan
va-t-il redevenir plus cher que celui de mer du Nord ?

Les deux bruts contiennent environ 159 litres d’hydrocarbures et servent de référence pour les
prix du pétrole au niveau mondial. Voilà bien les deux seuls points communs entre un baril
de Brent , extrait de la Mer du Nord et le même baril de West Texas Intermediate (WTI),
produit aux Etats-Unis .Pour le reste , ces deux qualités de brut léger différent à de nombreux
égards.

Le Brent est le nom d’un gisement au large d’Aberdeen (Ecosse), en mer du Nord , mais il
contient de moins en moins de pétrole.

En réalité, il y a eu un élargissement de la base d’extraction , qui s’appelle BFOE ,l’acronyme


de 4 gisements de Mer du Nord à savoir : Brent, Forties, Oseberg et Ekofisk.
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Sur les 2 millions de barils extraits journalièrement de Mer du Nord , 50% proviennent de ces
4 gisements et 600.000 disposent de l’appellation « BRENT » , dont le prix est fixé en
prenant le cours de l’appellation la plus compétitive des BFOE.

Quant au WTI , il est essentiellement produit au Texas , un peu en Louisiane et au Dakota du


Nord ,avant d’être livré à Cushing ,au fin fond de l’Oklahoma, quand le Brent est acheminé
par pipeline au terminal de Sullom Voe, dans les Shetland en Ecosse. Le gisement de WTI est
plus petit et son utilisation est relativement locale . C’est le Brent qui sert de référence au
niveau international puisque deux tiers des tiers des contrats à terme sur le pétrole portent sur
cette référence.

De meilleure qualité , le WTI est historiquement plus cher :

Une fois extrait , le pétrole est raffiné avant d’être livré sous forme de barils. Et la qualité du
pétrole contenu dans un baril de WTI est meilleure que celle du Brent , l’or noir extrait au
Texas ne contenant que 0,24% de soufre contre 0,37%pour celui extrait de la Mer du Nord.
Egalement plus léger (la densité API, qui mesure la viscosité ,du WTI, se situe autour de
39,6 contre 38 pour le Brent), le pétrole américain est donc plus facile à raffiner et la faible
teneur en soufre le destine à la production d’essence ,alors que le Brent convient mieux à la
production de distillats tels que le Kérosène ou le Diesel.

Ce différentiel de qualité justifie l’écart de prix historique entre les deux références, le baril
de WTI s’étant longtemps échangé en viron un dollar plus cher que celui de Brent .Cette
« règle » s’est néanmoins progressivement estompée, l’écart s’étant réduit puis largement
inversé au cours de la dernière décennie .

Fin Mai dernier, le baril de Brent valait ainsi près de 12$ de plus que son homologue
américain. Toutefois depuis quelques temps le Spread tend à se réduire.

Pourquoi le Brent est aujourd’hui plus cher que le WTI ? :

Le marché pétrolier a connu un véritable bouleversement au cours des 10 dernières années et


les changements récents de mode de production ont entrainé de grandes variations de prix .Le
développement du pétrole de schiste a inondé le marché américain et l’offre devenue
beaucoup plus importante , a pesé à la baisse sur les prix .D’autant que dans le même temps,
en Mer du Nord la production a eu tendance à diminuer, influant à la hausse sur le prix du
Brent.

Ainsi jusqu’en 2015, les groupes américains n’avaient pas le droit de vendre du WTI à
l’étranger , contrairement aux produits pétroliers .

Cette interdiction a été levée par Obama en 2015 car la production a beaucoup augmenté
,même si elle reste encore inférieure à ce que les Etats-Unis consomment .A l’origine de ce
revirement politique et stratégique de Obama , le pétrole de schiste , très léger celui-ci
intéresse moins les raffineurs qui lui préfèrent du pétrole plus lourd .Conséquence , le «
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SPREAD » s’est creusé entre le Brent et le WTI, ce qui a obligé Obama à autoriser les
exportations du WTI .

La situation est vraiment surprenante car les Etats-Unis qui rêvent d’autonomie énergétique
se retrouvent dans la situation d’exporter maintenant du pétrole léger pour en importer du brut
lourd du Canada et Vénézuela.

La raison ?

Avec du pétrole très léger comme celui de schiste, on n’obtient que de l’essence , or
l’essentiel de la hausse de la demande provient des produits chimiques et du Diesel. Compte
tenu de la qualité de pétrole de schiste , les raffineries en dehors des Etats-Unis sont très
intéressées par l’achat du pétrole léger américain dont le est intéressant parce que bas. Mais
cela va être confronté à ce qu’on appelle le « mur de raffinage » , à savoir qu’elles auront
beaucoup de pétrole léger sur lequel elles réalisent des marges très faibles, à l’inverse des
produits chimiques pour lesquels ils ont consenti des investissements importants et sur
lesquels la marge de raffina ge est beaucoup plus importante .

Donc le manque de demande pour le pétrole du Bassin Permien , d’où est extrait le pétrole de
schiste , pourrait encore une fois un creusement du spread avec le Brent par la suite .

Manque d’infrastructures logistiques :

La seconde problématique , c’est que la production Canadienne de pétrole a également


beaucoup augmenté au point que le gouvernement canadien a imposé des restrictions
d’extractions .Le continent américain manque désormais d’infrastructures logistiques pour
acheminer le brut particulièrement à destination de l’Est Canadien et la Floride et ainsi s’est
développé le transport par chemin de fer entrainant sa saturation .Ils se sont mis à utiliser des
camions pour transporter leur pétrole léger. Sauf que le pétrole de schiste a déstabilisé tout le
marché avec une production passée de 0 en 2008 à 4-4,5 millions de barils par jour en 2018,
soit près de 40% de la production américaine. Ceci modifie complètement les besoins en
infrastructures .

Et si le Spread entre le Brent et le WTI est passé de 11,8 $ fin Mai dernier à 6$ actuellement.
C’est essentiellement dû à la baisse des stocks américains et aux pipelines longtemps attendus
et enfin mis en service cette période d’été. Si les infrastructures suivent il n’y a pas de raison
que le spread continue de s’écarter

Mais les exportations plafonnent donc si le schiste continue à se développer , il va falloir que
la demande américaine augmente pour que le prix du WTI ne diminue pas.

Malgré son prix bas , le WTI n’est en effet pas compétitif à l’export parce que il y a une loi
américaine , le « JONES ACT » qui oblige tout producteur américain candidat à l’exportation
de son pétrole par voie maritime à le faire via un navire sous pavillon américain ,des
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équipages et des équipements américains etc…Tout cela a un coût très important , beaucoup
plus que pour le pétrole qui est originaire d’autres régions de production , avant de
commencer à diminuer depuis début Août ( de 439 millions de barils lors de la semaine
achevée le 02 Août à 416 millions lors de celle bouclée le 06 septembre),les réserves
commerciales de brut stockées à Cushing auraient littéralement bondi depuis

L’exploitation du bassin Permien. En l’espace de huit années , ces stocks avaient en effet
doublé allant de 214 millions en septembre 2011à près de 440 en 2018. Et donc , une
surabondance de l’offre qui explique clairement le recul du cours du baril de WTI.

1.5.4. les caractéristiques du Brent :

Du fait de ses qualités , le Brent s’est imposé comme le brut de référence :

-ses caractéristiques physico-chimiques en font un pétrole classique convenant


parfaitement aux raffineurs Européens et leurs clients.
-la localisation spatiale réduisant les risques liés au délai de livraison
-les quantités disponibles significatives
-diversité des producteurs sur le terrain , évitant ainsi les risques de monopolisation et
surtout de manipulation du marché.
-et enfin il est connu pour la standardisation de son marché comme le marché Forward
ou Futures….

1.5.5. la transparence des prix

Etant donné que ce marché est de Gré à Gré , les co-contractants se retrouvent à deux pour
mener les opérations , ce qui multiplie les risques relatifs aux pratiqués .Ainsi, le Brut de
référence est soumis à grand inconvénient qu’il va falloir résoudre par d’autres méthodes .
Avant cela et pour éviter ces difficultés , il y a ce qu’on appelle les mercuriales .

A cet effet, des relevés de prix sont fournis par une variété de publications dont nous citons le
Platt’s oilgram Journal (McGraw Hill), l’Argus ou le London Oil Report.

La méthodologie pratiquée par les journalistes du Platt’s consiste à interroger les opérateurs
de la zone en cherchant le niveau des prix des opérations exécutées au cours de la journée.

Le Platt’s donne ainsi quotidiennement les cours de la veille. Il propose chaque jour ouvrable
un prix du Brent daté. Mais en réalité, cette cotation est une fourchette constituée d’une valeur
basse appelée le LOW et puis d’une valeur haute à savoir le HIGH. Et puis la valeur
moyenne de ces deux prix appelée le MEAN OF PLATT’S qui est souvent utilisée comme
référence.

Ce prix est donc une estimation issue des sondages des différents opérateurs et il est soumis à
des possibilités de manipulations et ainsi l’agence ne reporte que les transactions réellement
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assurées et confirmées par les deux parties . Cette précaution n’empêche pas des
manipulations.

Ensuite , le PLATT’S , se basant sur cette estimation refait le calcul de la valeur du prix des
autres pétroles bruts . pour s’y faire , il demande à ses contacts la valeur de ce qu’on appelle
les différentiels qui sont négociés durant les transactions concernant les pétroles qui ne sont
pas des markers.

Exemple :

Si Brent daté estimé par le Platt’s = 60,80-60,88


Ekofisk (Fob) estimé à : Brent daté +0,2$
Prix estimé de l’Ekofisk = 60,00$ - 60,08 $
Ce processus d’indexation relatif à l’ensemble des transactions spot comme les contrats à long
terme .

1.5.3. les étapes de l’indexation :

La distinction des Bruts se fait sur la base à la fois de la qualité des pétroles et de la
localisation des gisements . Les formules de prix sont dans l’obligation de prendre en compte
ces différences .La procédure d’ajustement se fait au moyen d’un différentiel appelé Facteur
d’ajustement.

1.5.3.1 le facteur d’ajustement :

Soit une raffinerie localisée à Rotterdam souhaitant bénéficier du BRENT à 60 $ par baril
FOBau port de Sullom Voe en mer du Nord, avec un coût de transport de 0,6 $ par baril .

Un pétrole de qualité supérieure se trouve en Afrique de l’Ouest , et cette qualité est évaluée à
0,5$par baril par le raffineur . le coût de transport entre l’Afrique et Rotterdam est de 0,8$ par
baril . Mais la négociation du prix du brut africain s’intéresse au facteur d’ajustement :

Prix du brut africain FOB = prix du Brent FOB +facteur d’ajustement.

Ainsi le raffineur africain est prêt à payer le pétrole de l’Afrique :

CIF à 60,6+0,5 coût cif Brent +différentiel de qualité

FOB à 60,6+0,5-0,8=60,3 coût cif brut de l’Afrique – le transport.

Ainsi le facteur d’ajustement est de +0,3$ par baril.

Prix brut africain FOB (60,3$)=prix Brent FOB (60$)+ facteur d’ajustement (0,3)

Cette valeur de +0,3par baril qui se décompose en :

-différentiel de qualité : 0,5 par baril


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-différentiel de transport : (0,6-0,8)= -0,2 $ par baril.

1.5.3.2 L’index de référence :

Dans notre exemple , l’index est le Brent daté dont le prix rapporte les variations du marché (
offre –demande) au niveau de la zone , ici l’Europe.

Maintenant si ce Brut de l’Afrique était destiné au continent américain, l’index est inadapté
.La réalité climatique et économique est différente entre les deux régions et donc le Brut WTI
aurait été choisi comme référence et donc le facteur d’ajustement différent .

Ainsi, 3 à 4 bruts servent de référence à travers le monde :

Le WTI pour les deux Amériques ;

Le BRENT pour l’Europe , l’Afrique ,la CEI ;

Le DUBAI pour l’Asie et le Moyen-orient

1.5.3.3 La période de temps (price timing) :

Ce paramètre permet de tenir compte du délai différentiel d’acheminement vers l’acheteur


entre le brut acheté et le brut de référence .

En effet, l’acheteur cherche à s’approvisionner de la manière la plus compétitive possible. Si


le prix est calculé sur la base du cours de référence à la date de chargement , le risque est
élevé d’assister à la chute des prix durant le délai de transport , et d’assister à l’arrivée de la
cargaison, à une variation du prix à la hausse tel que le coût s’avèrera très loin par rapport aux
conditions du jour sur le marché.

Exemple :

Brent daté au 1er septembre ( date de chargement en Afrique) :60,0$/baril

Brent daté au 05 septembre ( date de disponibilité des 02 bruts en Europe) : 59,7 $ / baril.

Le CIF payé pour le brut africain calculé avec la cotation de chargement est de :

(60+0,3)+0,8= 61,1$.

A la date de disponibilité des bruts dans la zone Europe , le prix CIF du Brent est de
59,7+0,6=60,3.

Le coût du Brut africain est donc très élevé .C’est donc le prix du Brent au 05 septembre qu’il
faut prendre en compte pour le calcul du prix d’achat .

2.Laformation des prix des produits pétroliers :

2.1 le marché des produits de Rotterdam :


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Le marché de Rotterdam se réfère à la zone ARA (Amsterdam, Rotterdam,Anvers). C’est une
zone portuaire idéalement placée sur la mer du Nord ,elle produit de grandes quantités de
produits pétroliers écoulées en Europe du Nord , par le Rhin en Allemagne , en Suisse , en
France ou exportés par la voie maritime .Cette zone est caractérisée par de bonnes structures
d’accueil comme les capacités de stockage et donc beaucoup de réactivité sur ce marché
.Ajouter à cela un système économique et politique libéral néerlandais ainsi qu’une législation
qui encourage le commerce et l’installation de grandes maisons de négoce, de sociétés
d’assurance , des banques spécialisées.

On retrouve le commerce par cargaisons importées par mer (prix cargoes CIF et c’est le
marché le plus actif ) ou bien exportés par mer ( cargoes FOB) et puis le commerce par barges
exportées de Rotterdam par le Rhin (barges FOB).Les cargaisons unitaires de produits
transportés par mer sont de 10.000 tonnes pour l’essence et le kérosène , 17.000 à 25.000 pour
les autres produits

2.2 le relevé ou le reporting des prix des produits :

Les agences spécialisées collectent auprès des maisons de négoce une estimation du niveau
des prix .Les prix estimés deviennent la référence du marché permettent de fixer les prix des
autres transactions .Plus de 14 autres produits sont journalièrement cotés .

Le prix de vente d’une cargaison donnée est donc fixé au travers d’un différentiel par rapport
à la cotation .Ce facteur d’ajustement prend en compte les différences de tonnage , de mode
de transport et de qualité , et bien entendu les paramètres de toute transaction commerciale.

3. Les marchés à terme physique :

Le commerce du pétrole est régi par les prix spot depuis la fin des années 80.Cette pratique a
induit un risque supplémentaire pour l’économie pétrolière celui de la grande volatilité des
prix .Afin de minimiser le risque , les spécialistes pétroliers vont penser à mettre en pratique
des solutions adéquates en s’inspirant de ce qui se passe sur les marchés des matières
premières et on va adopter le marché Forward ou ce que l’on appelle le marché de prix fixe à
livraison différée.

3.1 Les marchés Forward :

Parallèlement aux marchés spot , qui concernent des cargaisons disponible Sous quinzaine ,
se sont développées des ventes pour livraisons plus lointaines :les marchés forward qu’on
appelle aussi les marchés papiers .Ils fonctionnent exactement comme le marché spot , mais
sur des délais plus longs ,et avec une certaine standardisation des opérations .
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La transaction commerciale s’effectue de gré à gré pour un prix déterminé avec livraison pour
un mois ultérieur.

Ainsi , un acheteur de Brent peut acheter une cargaison pour une date fixe pour un délai
inférieur à 15 jours ( Brent daté ). Il peut également acheter du Brent pour le mois suivant ou
pour une échéance encore plus lointaine. La date de livraison n’est pas connue avec précision
à l’avance, uniquement le mois. On peut ainsi acheter en janvier du Brent ( février), du Brent
mars etc…

Ce marché forward est appelé Brent 15 jours (fifteen-day Brent). Les cargaisons y sont de
500.000 barils +ou- 5%.La règle du marché oblige l’acheteur à préciser le volume et le
vendeur à préciser la date de disponibilité de la cargaison (terminal de Sullom Voe) au
minimum 15 jours avant cette dernière et ce avant 5 heures de l’après-midi GMT. D’où le
nom du marché. Dès que la cargaison est nommée et datée, elle devient spot, d’où le nom de
BRENT DATE pour le marché spot de brut de la mer du Nord.

Ces ventes ne concernent qu’un très petit nombre de places, de bruts et de produits : en
Europe, le Brent , l’essence sans plomb ,le gasoil ,le kérosène, le naphta et le fuel lourd. Elles
permettent aux acteurs de s’affranchir du risque de prix grâce à la couverture ou le hedging.

3.2 le principe de couverture ou hedging :

Un trader a conclu le 1er janvier une vente par laquelle il s’engage à livrer à la fin du mois de
février 10.000 tonnes de gazole à Rotterdam à un prix de 250$/t. Ce service sera rémunéré par
une commission de 0,5$/t.

Le prix du gazole en ce début du mois de janvier est de 250$/t. Ce trader n’a pas encore à sa
disposition le produit qu’il va falloir livrer et ne dispose d’aucun espace de stockage. Par
conséquent il est soumis au risque d’assister à l’augmentation des cours du gazole à la fin du
mois de février , date à laquelle il devra physiquement acheter le gazole sur le marché spot
pour livrer. Mais il peut cependant s’affranchir de ce risque. Le trader achète à partir du
premier jour càd le 1er janvier une cargaison Forward de 10.000t de gazole pour le mois de
Mars . Le prix est fixé au moment de la négociation à 245$/t. Il est bien sûr différent du prix
spot , car il prend en compte les anticipations et les incertitudes liées à la livraison différée. Il
n’est pas intéressé par une cargaison pour le mois de février , car elle a toutes les chances de
lui être livrée à une date inconnue pour l’instant et à un lieu standard qui ne lui conviennent
pas . Le 28 février, le prix spot du gazole est de 260$/t. Le trader achète à ce prix le gazole
qu’il livre à son client . Le trader perd donc (260-250)=10$/t. Sa rémunération de 0,5$/t n’est
pas suffisante.

De l’autre côte , il a pour le mois de mars un droit sur 10.000t à 245$/t . S’il s’engage
maintenant à livrer 10.000 t pour mars , il doit pouvoir négocier cette vente à 255$/t , étant
donné que le marché a augmenté de 10$ depuis janvier. Physiquement , son engagement à
prendre livraison couvre son engagement à livrer . Et financièrement , il dégage un gain de
10$/t, qui répond positivement à la perte subie en février.
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3.3 La Spéculation :
La spéculation est une autre possibilité offerte par ces marchés .En effet , dans l’opération de
couverture précédente, le risque était pris sur le marché forward en contrepartie d’un risque
inverse sur le physique.
On parle de spéculation quand un opérateur prend une position dans l’objectif de gagner de
l’argent grâce à l’évolution des prix , en acceptant d’en perdre, et l’opérateur escomptant une
augmentation de prix , va d’abord acheter pour livraison différée. Avant que l’échéance n’
arrive , il revend de façon à se libérer de tout engagement .Si les prix ont effectivement
augmenté , il aura vendu à un prix supérieur au prix d’achat , et gagner de l’argent .Dans le
cas inverse , il en aura subi une perte. Et donc le spéculateur « baissier » va débuter par la
vente puis procédera au rachat pour dénouer sa position .Une baisse de prix lui sera ainsi
favorable.

3.4 Les acteurs des marchés Forward :


On trouve sur ces marchés deux grands types d’acteurs : des opérateurs industriels qui
souhaiteraient se prémunir contre le risque en assurant la couverture des opérations ; des
traders qui, en plus de la couverture, se lancent dans la spéculation . Ces acteurs sont peu
nombreux , car ces marchés sont réservés à d’importantes structures financièrement solides ,
comme les grandes compagnies pétrolières et les traders indépendants.

3.5 Limites des marchés forward

De l’autre côté , les quantités unitaires sont très importantes .La cargaison standard de
BRENT est de 500.000barils , ce qui représente au prix de 60$ le baril ,la coquette somme de
30 millions de dollars, le prix d’ une résidence princière en Europe , ou 10 villas luxueuses
sur les hauteurs de Hydra .Et puis ces marchés , comme d’ailleurs tous les marchés physiques
pétroliers , ils ne sont pas organisés. Nous n’avons aucun organisme qui garantit le suivi des
opérations et leur contrôle . Ainsi , il y a un risque énorme de se retrouver dans la situation de
ce que l’on appelle en anglais le SQUEEZE autrement dit le risque d’étranglement . Et donc ,
le trader peut ne pas trouver de contrepartie pour la vente papier.

3.5 BRENT daté et BRENT 15 jours :


Le marché forward le plus actif est celui du Brent 15 jours . Près de 1400 cargaisons y sont
échangées chaque mois .La majorité des transactions sont dénouées par une transaction
contraire. Elles forment des chaines qu’on appelle daisy chains ( chaines de pâquerettes)
parce que elles peuvent prendre beaucoup d’ampleur comme d’ailleurs les pâquerettes dont
les parterres augmentent très rapidement et au hasard.
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la figure suivante représente à un moment donné la chaine constituée par les transactions sur
le contrat de 500 000 barils de brent pour livraison fevrier. le prix du baril a été fixé à chaque
fois.
Dans cet exemple, BP et Total sont « courts » d’un lot, Shell et Fibro ont des positions
équilibrées, Esso et Elf sont « longs » d’un lot.

Remarque : Total
est court car il a vendu
deux lots, alors que pour
l’instant, il n’en a
acheté d’un.

La grande inconnue pour chacun des acteurs du marché est la date de disponibilité de la
cargaison. Nous allons voir comment des contrats vont devenir des cargaisons physiques et
comment elles vont passer de main en main. Ainsi autour du 15 janvier ,un producteur de
Brent , apprend par le terminal de Sullom Voe en mer du Nord, lors de la publication des
dates de chargement pour le mois de février que le producteur disposera d’une cargaison de
Brent entre le 10 et le 12 février .Ce producteur va transformer un contrat forward en Brent
daté en informant un de ses acheteurs de la date de disponibilité de sa cargaison février. Et
contractuellement, cette information doit parvenir à l’acheteur 15 jours avant le début de la
fenêtre de chargement. Ce producteur peut choisir de céder cette cargaison physique soit à une
compagnie X soit à une autre compagnie Y. Et en final, le producteur prend la décision
d’informer X qu’une cargaison sera à sa disposition entre le 10 et le 12 février. X qui n’en a
pas besoin, la remet à son tour à l’un de ses acheteurs qui sont Z ou W. Si Z est choisi, il peut
la repasser à Y ou même la refiler au producteur initial !
Dans ce jeu de passe- passe appelée la procédure de nomination , la chaine se construit
minute par minute jusqu’à ce que l’un des acteurs accepte la livraison physique . En somme ,
une seule et même cargaison s’est traduite par de multiples transactions commerciales.
Même si sa position est équilibrée, un spéculateur sans activité sur le physique est
exposé. En effet, supposons qu’il soit informé 15 jours avant le début de la fenêtre de
chargement à 16 h 56 GMT qu’une cargaison l’attend à Sullom Voe.Il risque de ne pas avoir
le temps d’informer son propre acheteur avant 17h00, heure fatidique définie dans le contrat.
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Il est alors five –o’clocked ; il devra dénouer sa position par un arrangement peu intéressant.
Une cargaison nommée devient du Brent daté, et par conséquent elle devient Spot et
négociable sur le marché si elle intéresse des acheteurs physiques. En revanche, n’étant
disponible à Sullom Voe que dans 5 ou 10 jours, l’acheteur ne voudra pas fixer dès
maintenant son prix. Cette cargaison sera donc négociée sur la base d’une formule de prix
indexée sur le forward. Le 20 janvier la cargaison datée s’échangera par exemple à Brent
+0,15$.
Les seuls prix négociés en absolu sont donc les prix forward ; le nombre de
transactions forward étant très important, c’est un marché liquide , ce qui donne aux cotations
rapportées par le Platt’s une bonne fiabilité.

3.6 Les limites des marchés forward :


Ces marchés sont adaptés à la couverture des fluctuations de prix mais ils ne répondent
pas aux besoins de tous.
D’abord, les lots unitaires sont gros, si une compagnie est exposée sur 100.000 barils, il lui est
impossible de se couvrir puisque le contrat forward de Brent est de 500.000 barils.
Ensuite, nous avons vu que ces marchés étaient réservés à un nombre limité d’acteurs. Et c’est
ainsi que vont se développer sur le même principe des marchés à terme organisés accessibles
à un plus grand nombre.

4. Les marchés financiers à terme : les futures.


Les prix spot sont très volatils et c’est la raison pour laquelle est apparu un besoin de
se couvrir efficacement contre les risques de perte financière , et il y a plusieurs bourses de
commerce qui se sont lancées dans le négoce des produits pétroliers en ouvrant des marchés à
terme.

4.1 Les bourses pétrolières :


Le premier des marchés à terme de produits pétroliers à s’ouvrir fut le New York
Mercantile Exchange (NYMEX) entre les deux chocs pétroliers. Après un premier échec sur
le fuel domestique et le fuel industriel, une nouvelle tentative, en 1978 réussit pour le fuel
léger mais échouera pour le fuel lourd. L’essence plombée fut introduite en 1981, et l’essence
sans plomb en 1984. Parallèlement, un marché fut ouvert à la bourse de commerce de
Londres : l’International Petroleum Exchange (IPE).
Ce n’est qu’en 1983 que le NYMEX et l’IPE ouvrirent des marchés à terme de pétrole
brut. Le démarrage du marché de Londres fut plus difficile que celui de New York . Ensuite
s’est développée une activité pétrole sur le Singapore International Monetary Exchange (
SIMEX),porté par ses cotations sur le fuel lourd, mais le succès n’était pas au rendez-vous.
Le lancement en juillet 1990 d’un contrat sur le Dubai en lien avec l’IPE était lui aussi un
échec. D’autres places ont tenté de lancer des marchés à terme pétroliers, sans résultats.
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Les marchés à terme se sont considérablement développés depuis 1985, en particulier
à cause de l’extrême instabilité des prix du pétrole brut et des produits pétroliers. Les
opérateurs pétroliers à savoir les compagnies et les négociants, les utilisent pour se couvrir (
hedging) contre les risques de mouvements très brutaux des prix. Une partie importante des
marchés à terme est alimentée par la spéculation financière qui s’exerce sur le pétrole brut et
les produits pétroliers et cette spéculation est nécessaire à la liquidité du marché.

4.2 Le contrat à terme ( future )


Les marchés à terme pétroliers sont des marchés financiers ; on n’y échange pas des
cargaisons, mais des contrats qui ont un caractère de titres financiers. Et le contrat est
l’engagement de vendre ou d’acheter une quantité standard d’un produit standard. En
l’occurrence, il s’agit d’une quantité définie d’un brut ou d’un produit de qualité définie à
livrer en un lieu défini. Les éléments fixés au moment de sa conclusion sont le terme (époque
de livraison) et puis de prix.

Exemple :
- Marché à terme --------------- marché financier
- On négocie des titres financiers parfaitement standardisés en volume et qualité --------
--- les contrats
Exemple : NYMEX- Marché du WTI (NewYork)
-1 titre = 1000 barils de WTI
-horaires ( heure de NewYork) : 9h 45 – 15h 10
-variation minimum : 1 cent /baril
-Variation maximum :15$/baril en une journée
- Echéances maximum : 30 mois successifs puis les mois 36,48,60,72,84
-Dénouement d’un contrat :
Opération inverse
Livraison physique.
4.3 la couverture : Le hedging : exemple
Nous sommes le 15 juin et un producteur de brut américain estime que les prix auxquels
il peut vendre sa production sont aujourd’hui satisfaisants. Aujourd’hui il peut trouver
acquéreur sur le marché spot à 65,5 $ le baril, tandis que le WTI dont son pétrole est
proche cote 65,8 $.
En juillet et en Août, ce producteur produira 100.000 barils, quantité qu’il compte vendre
à la fin de cette période. Et pour garantir un prix de vente, il se tourne vers le marché à
terme du NYMEX.
Le contrat fin août de WTI (1000 barils) se négocie à 66$, alors le producteur
américain passe un ordre de vente de 100 contrats. Juste avant de vendre sa production, à
la fin du mois d’août, il rachète 100 contrats.
Regardons le prix réel auquel il a finalement vendu sa production dans le cas où le
marché a monté et dans le cas où le marché a baissé. La couverture a neutralisé le risque
de perte, comme la chance de gain. C’est donc tout le contraire de la spéculation par
laquelle un intervenant escompte un gain aléatoire en acceptant le risque de perte.
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Le marché a monté le marché a baissé
Le prix spot du brut produit par le prix spot du brut produit par
Le producteur et le prix du contrat le producteur et le prix du contrat
ont monté dans des proportions quasi- ont baissé dans des proportions
équivalentes. quasi-équivalentes.
Exemple : spot brut = 67,90$ Exemple :spot brut= 63,10$
Contrat WTI= 68600$ contrat WTI= 63700$
Vente contrats 66$ : marché vente contrats 66$ : marché
Rachats contrats 68,6$ : à terme rachats contrats 63,7$ : à terme
Vente du brut 67,9$ : physique vente du brut 63,1$ : physique
Prix effectif : 65,30 prix effectif :65,40$
Ainsi le producteur a quasiment garanti il a garanti son prix de vente au
son prix de vente au niveau du mois de juin. Niveau du mois de juin.
-1/Il perd un peu dans la mesure où l’évolution -1/ il y perd un peu dans la
du prix du contrat est un peu différente de mesure où l’évolution du
l’évolution du prix du brut. Prix du contrat est un peu
différente de l’évolution du
-2/ le marché ayant monté, il aurait gagné prix de son brut.
a ne pas se couvrir, puisque son prix de vente -2/ le marché ayant baissé ,
aurait été de 67,9$ ; mais en se couvrant, il il a eu raison de se couvrir
acceptait de perdre cette chance de gain. puisque son prix de vente
aurait été de 63,10

Sur ces marchés, un acheteur peut conserver son contrat jusqu’à échéance et prendre livraison
de son produit. Le dénouement par livraison physique est assez marginale ( 1% des cas sur le
contrat NYMEX du WTI). Cette procédure n’intéresse que peu d’acteurs car la qualité du
produit et les lieux de livraison sont standards et par nature inadaptés aux besoins précis du
plus grand nombre .De plus, sur le contrat Brent de l’IPE , la livraison à échéance n’est pas
directement possible ; elle est remplacée par un versement financier ce qu’on appelle le cash
settlement. En fait, le dénouement d’une transaction à terme est normalement une autre
transaction en sens inverse et non la livraison du produit (acheté quant à lui spot , et couvert
par la transaction à terme).
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Par rapport à un marché comme le marché forward , les marchés à terme organisés présentent
de nombreux avantages.
le contrat unitaire est beaucoup plus petit ; ils sont donc mieux adaptés aux besoins.
la bourse organise la rencontre de l’offre et de la demande ; l’utilisateur du marché n’a
donc pas à rechercher un acheteur ou un vendeur avec qui opérer de gré à gré.
la bourse garantit la bonne marche des opérations.

4.4 Le fonctionnement des marchés :


Les principaux marchés à terme de brut et produits pétroliers, nous l’avons vu, sont situés à
NewYork (NYMEX), à Londres (IPE)et à Singapour (SIMEX). Ce sont des bourses
organisées, les transactions se faisant à la criée dans un lieu unique.

Sur quelques dizaines de mètres carrés, trois cents personnes passent leurs ordres avec des
gestes et des cris. Contrairement aux marchés spot et forward , les prix pratiqués sur les
marchés à terme sont observables , et ces cotations sont accessibles en temps réel grâce aux
consoles d’information comme Reuter et Telerate . Les transactions ne s’opèrent pas
directement entre vendeur et l’acheteur.
S’interposent en effet entre eux les courtiers ou brokers et une chambre de compensation
(clearing house). La confrontation physique de l’offre et de la demande a lieu au floor (ou
pif), qui correspond à la corbeille des marchés financiers ou boursiers.

4.4.1 La chambre de compensation (clearing house) :


Rattachée à une bourse de commerce, elle assure l’organisation, la sécurité et le bon
fonctionnement du marché ; elle en définit les règles et veille à leur respect. En font partie,
des courtiers ayant acheté une charge de floor, brockers qui assurent la rencontre des ordres
d’achats et de ventes et sont chargés de mettre en œuvre les outils de régulation .La chambre
de compensation est donc vendeuse face à un acheteur et acheteuse face à un vendeur .Tous
les ordres doivent lui être transmis. Elle diffuse à chaque instant le plus bas prix proposé par
les vendeurs ( ask) et le plus haut prix proposé par les acheteurs (bid). Et quand une
transaction est réalisée, le vendeur et l’acheteur sont totalement dissociés : c’est la chambre de
compensation qui garantit la bonne fin des opérations ; pas de risque de contrepartie, donc.
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Pour cela, les membres de la chambre de compensation utilisent deux outils essentiels : le
dépôt de garantie ( deposit ) et l’appel de marge ( margin call).

4.4.2 le dépôt de garantie (deposit) :


Chaque vendeur et chaque acheteur de contrats doit verser un dépôt de garantie d’un
certain pourcentage de la valeur des contrats qu’il a en portefeuille .S’il augmente sa position ,
il doit , bien sûr, augmenter son dépôt en proportion . Si les fluctuations sont importantes , la
chambre peut demander des garanties supplémentaires . Les intervenants habituels d’un
marché ont un dépôt permanent qui leur permet de modifier leur position sans effectuer de
versements au coup par coup.

4.4.3 l’appel de marge ( margin call) :


L’originalité de ce type de marché est que les gains et les pertes sont encaissés ou payés au
jour le jour.
Par exemple : un opérateur a acheté 100 contrats à 18500$ ; le soir , le contrat clôture à
18000$. Il doit verser 50.000$. S’il ne peut pas, sa position est liquidée.
A l’inverse, un opérateur qui a vendu à 18500$ se verra verser un margin call créditeur de
500$ par contrat.

4.5 les intervenants :


Un tiers sont des spéculateurs purs, ils interviennent sur le marché, exclusivement pour
faire du profit. Ils tirent avantage de la volatilité des prix. Leur présence est indispensable car
ils assurent le bon fonctionnement du marché ; d’une part, ils peuvent parler dans le sens
inverse des opérations classiques, qui, pour se couvrir, orientent le marché dans un sens ;
d’autre part, ils assurent le volume – donc la liquidité –nécessaire à un équilibre offre-
demande.
Parmi eux, on trouve les « locals » qui ont acheté un siège à la corbeille (floor) et les
« dentistes » qui interviennent via les courtiers. Les dentistes de New-York furent les premiers
à placer leur fortune sur les marchés à terme pétroliers.
Près de 50% sont des traders spécialisés dans le commerce des produits pétroliers ou des
matières premières .
Des sociétés , filiales de banques spécialisées dans le négoce , sont baptisées les Wall Street
refiners. Elles interviennent pour effectuer des achats de bruts pour des tiers, pour des
opérations d’arbitrage entre les différents marchés ou pour spéculer en misant sur une bonne
évaluation de l’évolution des cours. Ces acteurs n’ont en majorité pas d’activité industrielle ,
ne possédant généralement ni production propre ni raffinerie significative , mais leur
influence sur le marché pétrolier est certaine. De même , les sociétés de gestion de
portefeuille comme les Caisses d’épargne américaines ou les Fonds de pensions font
désormais partie des acteurs importants des marchés pétroliers.
Comme nous l’avons vu, l’utilisation des marchés à terme pétroliers permet de se protéger
contre les variations de cours. De façon générale, un producteur ou un détenteur de stock
cherche à se protéger contre une baisse de prix. Un acheteur craint au contraire une hausse.
Pour un raffineur ,enfin, c’est le différentiel entre le prix des produits et le prix du brut qui est
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en jeu ;en effet, c’est la marge de raffinage qui conditionne sa rentabilité .La gestion de ses
stocks est l’autre paramètre crucial que les marchés peuvent aider à gerer.
Cependant, les acteurs industriels ne représentent qu’un tiers du marché. La diversité de
motivations des opérations et leur complémentarité permettent le bon fonctionnement du
système .Les opérateurs ne se protègent pas tous dans le même sens car leurs risques sont
différents ( timing, sensibilité à la hausse ou à la baisse des cours).
4.5 La structure des prix :
La dynamique d’un marché à terme réside dans les variations des différentiels de prix en
fonction du temps ( spread temporels) qu’on y observe .Il est donc intéressant de voir les
différentes situations .
Un marché à terme sur lequel les cours des contrats sont d’autant plus faibles que le terme est
éloigné est appelé en déport ( backwardation).
Cette structure est fréquente si les stocks sont bas et si les opérateurs redoutent des problèmes
d’approvisionnement à court terme alors que les perspectives de disponibilités à moyen et
long terme sont bonnes .Dans ce cas , les prix des contrats à terme sont plus bas que les prix
spot.
Lorsque les prix à terme sont d’autant plus élevés que le terme est éloigné ,le marché est dit
en report (contango , de continue and go ). Le prix spot est dans cette situation inférieur au
prix à terme.
La saisonnalité du prix d’un certain nombre de produits ( en particulier ceux utilisés pour des
besoins de chauffage) explique également l’existence d’une structure . A ne pas confondre
cette définition objective de la situation du marché avec la description de l’humeur qui y
règne . un marché dont l’humeur est à la baisse est dit bearish . si l’humeur y est à la hausse ,
on le dit bullish.

4.6 les limites des marchés à terme :


Tout ce qui précède pourrait laisser penser que les marchés à terme sont une solution miracle
à toutes les difficultés que rencontrent les opérateurs. Ceux qui veulent protéger leurs prix s’y
couvriraient intégralement et quiconque veut gagner de l’argent pourrait y faire des profits
sans trop de risque .En fait, la réalité est tout autre et plus difficile.

a- l’intervention sur le marché à terme a un cout


il faut verser ds commissions aux courtiers et à la chambre de compensation ;
l’opérateur a des frais de fonctionnement. il faut entretenir une administration interne
importante (back office), qui analyse en permanenece la position de l’opérateur sur le
marché : s’il est « court », il est exposé à une hausse des prix, s’il est « long » il est
exposé à une baisse des prix). elle assure le suivi des opérations (contrats, paiements,
reportings…)
b- il existe un fort risque résiduel
dans l’exemple de coucerture précédant, nous avons vu que lorsque le prix du spot
évoluait, le prix des contrats évoluait d’une manière proche mais non parallèle, cette
réalité nuit à la perfection de la couverture. le risue est donc réduit mais non neutralisé.
il reste toujours un risque appelé risque de base. en effet, l’évolution du prix du contrat
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utilisé pour la couverture n’est jamais strictement parallèle àl’évolution du prix spot
du produit couvert. la couverture parmet de passer d’un risque absolu à un risque de
second ordre dont les composantes essentielles sont les suivantes :
- le risque de qualité
il y a peu de bruts et de produits qui font l’objet de contrat un marché à terme.
l’opérateur est donc le plus souvent amené à couvrir un brut par un contrat portant sur
un autre brut, ou un produit par un contrat portant sur un autre produit (contrat de
gazole pour ouvrir le kerozène par exemple). Or, les variations des prix peuvent etre
différentes.
- le risque géographique
Le risque géographique existe lorsque, implanté sur un marché, on couvre son produit
par le contrat d’un marché à terme situé dans une autre zone géographique, or les
marchés évoluent différemment.
- le risque de structure
Il existe une structure temporelle des prix à terme, c-à-d l’écart de prix entre deux
contrats de termes différents. or, cet écart évolue dans le temps et affecte l’efficacité
de la couverture.
Ainsi, à l’échéance, les prix à terme convergent vers le prix spot (puisque le
dénouement d’un contrat se traduit à l’échéance, par une livraison physique). cette
convergence oeut se révéler favorable : pour un opérateur qui veut couvrir une
position physique courte sur un marché en déport (backwardation).
-le risque de structure
un marché est liquide lorsqu’il est possible d’y trouver à tout moment des
contreparties. et ce n’est pas le cas de tous les marchés financiers pétroliers.

Ainsi, un faible nombre d’opérateur est intéressé par les transactions à terme pour des
échéances lointaines.
Exemple : supposons un acheteur massif de futures à échéance un an. pour trouver les
vendeurs d’un nombre suffisants de contrats, il devra proposer un prix très supérieur
aux cotations du moment. à lui tout seul, il décale vers le haut le marché sur cette
échéance. s’il achète à ce prix élevé, l’économie de la couverture est fortement
dégradée.
pour échapper, il peut se couvrir par achat de contrats plus proches et « rouler » sa
position, c-à-d revendre avant chaque échéance en remplaçant les contrats vendus par
des contrats de l’échéance suivante. il s’expose alors à un risque de structure
important.
-le risque d’étranglement
L’étranglement est une manifestation du risque de liquidité. à l’approche de
l’échéance d’un contrat, l’opérateur peut se trouver dans l’impossibilité de dénouer sa
position.
Cette situation peut résulter d’une tentative d’assèchement d’un marché : si un
acheteur qui a acheté un nombre important de contrtas les conserve jusqu’à
l’échéance, les intervenants qui sont acheteurs pour dénouer leurs position ne trouvent
pas de contrepartie, ou alors à un niveau des prix très élevé. s’il n’ont pas dénoué, il
doivent assurer la livraison physique du produit, et pour cela l’acheter physiquement.
et cela risque de leur couter très cher.
Cette situation, peut aussi, naitre des fondamentaux du marché, par exemple d’une
demande exceptionnellement forte en raisons de conditions climatiques tendues.

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