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Chapitre 2

Le marché à terme des matières


premières

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Rappel Où les matières premières sont-elles
négociées?
La majorité des matières premières est négociée sur le marché à terme,
de la même façon que des contrats à terme standards.

Cela signifie que vous anticipez la valeur du contrat à une échéance


future, en tenant compte des coûts de détention des actifs physiques
jusqu’à la date d’expiration du contrat (coût de portage).

Par exemple, la valeur du pétrole brut à échéance décembre est basée à


la fois sur  la valeur actuelle du pétrole brut et sur son coût de détention
jusqu’à décembre.

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Quelles sont les matières premières les plus
populaires?
Les matières premières qui sont le plus souvent
négociées sont :
Les différents types de pétrole ainsi que ses
dérivés (comme le fuel domestique) ;
Les métaux, à la fois précieux comme l’or et
l’argent, ou de construction comme l’aluminium et le
cuivre ;
Les produits agricoles,  comme le maïs, le blé, le
café mais aussi le bétail vivant ou le bétail d’élevage.

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Trois types de marchés des matières premières (MM)
Marchés agricoles
Marchés des métaux
Marchés de l’énergie et du pétrole

Pour chacun de ces marchés:


 Marchés physiques
 Marchés dérivés (Marché à terme et Options)

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Qui négocie les matières premières et pourquoi?

Les acteurs de ce marché sont des :


Producteurs : exploitants, sociétés minières,
industriels…,
Institutions financières: banques, sociétés de
gestion, investisseurs institutionnels…
Sociétés :en tant qu’émetteurs sur le marché
primaire, ou comme investisseurs,
Particuliers

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D’une manière générale…

Sur le marché des matières premières,


(comme sur les autres marchés) les
transactions s’opèrent:
Soit sur des marchés organisés,
Soit sur le marché de gré à gré,
(marché OTC ,Over-the-counter
market).

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Marchés organisés

Ce sont les bourses et les marchés à terme, sur lesquels les


transactions sont standardisées (au niveau des quantités, de la qualité,
de l’échéance…etc) .

Il n’existe pas de risque de contrepartie (c’est-à-dire de défaut de la


contrepartie) grâce à l’existence d’une chambre de compensation qui
s’immisce entre tout acheteur et vendeur et vérifie leur solvabilité

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Marché de gré à gré

Le marché de gré à gré est un marché sur lequel


l’acheteur conclue directement la transaction avec
le vendeur.

Les opérations effectuées sont moins


standardisées mais s’adaptent aussi mieux aux
besoins spécifiques des opérateurs.
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Actuellement:
Le marché des matières premières est désormais entièrement
dématérialisé (plus de titre papier) et électronique (très peu de transactions
« à la criée »).
Les échanges sont principalement effectués via les plus importantes bourses
d’échange de futures (contrats à terme) avec le plus large choix de contrats sur
matières premières.
Le CME Group  : Chicago Mercantile Exchange
 Le NYMEX (New York Mercantile Exchange)
Le COMEX (New York Commodity Exchange).
Le LME (London Metal Exchange)
L’ICE (Intercontinental Exchange),

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Il existe deux types d’investisseurs
qui négocient les matières
premières :

 Les hedgers
 Les spéculateurs
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 Les hedgers
Les hedgers sont généralement en contact direct avec les
matières premières et investissent pour se protéger en cas de
retournement de marché.
Par exemple, un producteur de blé serait perdant si le cours
du blé venait à chuter. Le prix au comptant (spot) et le prix des
futures ayant tendance à être liés, ce producteur peut hedger
sa production en vendant suffisamment de contrats futures
pour couvrir la taille de sa récolte.
Si les prix chutent, les bénéfices effectués sur les contrats
futures permettront de couvrir la baisse de la valeur de sa
production, qui ne sera donc pas affectée par les variations de
prix.

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 Les spéculateurs
Les spéculateurs à l’inverse des hedgers, ne sont
pas directement exposés aux variations des matières
premières. Leur objectif est d’anticiper la variation
des cours pour investir sur la hausse ou la baisse
des marchés des matières premières.
Ces marchés sont caractérisés par des variations,
parfois brutales, de l’offre et de la demande. L’effet
de volatilité qui en résulte crée alors des
opportunités d’investissement pour les
spéculateurs.

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Pour augmenter leurs chances de réussite, les
spéculateurs utilisent de nombreux outils d’analyse
technique.
Par exemple, l'analyse graphique consiste à
examiner les tendances sur les graphiques de
performances des marchés, les niveaux de soutien
ou de résistance, les modèles récurrents ou autres
indicateurs sur l'évolution des prix futurs.

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Comment investir sur les matières premières?
La majorité des contrats sur MM est basée sur les contrats
futures des marchés sous-jacents (un prix d’achat et un prix
de vente basés sur le cours du marché sous-jacent sont
proposés).

Si vous pensez que les cours vont augmenter, vous ouvrez


une position au prix le plus élevé (le prix d’achat). Pour
fermer votre position, vous vendez votre contrat au prix le
moins élevé (le prix de vente).

A l’inverse, si vous pensez que les cours vont chuter, vous


ouvrez une position au cours de vente puis la clôturez au
cours d’achat.

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Votre gain / perte se calcule =

(nombre de contrats investis)


x
(cours d’ouverture – cours de clôture )

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1. La mission principale du
marché à terme

Sur le marché à terme, des instruments de couverture (contrats à


terme) sont élaborés pour permettre aux différents opérateurs
intervenants sur le marché des produits physiques de se protéger
contre les risques de volatilité des prix.

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2. Les contrats à terme, principes
généraux

Un marché à terme est un marché sur lequel sont négociés des


instruments financiers appelés contrats à terme ou « futures ».

Un contrat à terme est un engagement irrévocable d’acheter ou de


vendre à un certain prix, à une date future, une certaine quantité
d’une marchandise.

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Caractéristiques principales d’un
contrat à terme

Un contrat à terme ou « future » en anglais, est un


engagement négocié entre deux contreparties qui
permet :
D’acheter ou de vendre,
Une quantité déterminée d’un actif sous-jacent,
A une date prédéterminée (la date d’échéance) ,
A un prix convenu à l’avance.

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Deux remarques:

1ier point essentiel à comprendre est que


ces engagements peuvent prendre de la
valeur ou en perdre.

2ème point très important à comprendre


est que ces engagements sont
négociables.

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Exemple 1

Une entreprise minière s’est engagée en novembre N à vendre du


cuivre à un prix p fin mars N + 1;

Cela signifie qu’un autre opérateur a pris l’engagement irrévocable


d’acheter le cuivre au prix p fin mars N+1.

Si en février N + 1 le cuivre se négocie à un prix p’>p, l’engagement de


l’entreprise est devenu moins intéressant pour elle alors que,
réciproquement, l’engagement de l’acheteur a pris de la valeur.

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Exemple 2
Bien que les conditions du contrat sont fermes et
définitives (ne sont pas négociables) , on peut vendre son «
engagement à vendre » comme on peut vendre son
« engagement à acheter » .
De ce fait les engagements (les contrats), font l’objet de
spéculations puisque leur valeur évolue dans le temps:
Certains opérateurs achètent des engagements dans la
seule intention de les revendre ultérieurement à un prix
plus élevé (spéculation à la hausse),
Des spéculateurs vendent des engagements dans l’espoir
de les racheter moins cher qu’ils ne les ont vendus
(spéculation à la baisse).

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3. Principes de base des contrats à terme

Prenons l’exemple d’un producteur de pommes


de terre et analysons ses stratégies de
commercialisation.

Entre le moment de la récolte, en août N, et celui


de la vente, en décembre N, cet agriculteur est
soumis à un risque de baisse des cours.

Quelles stratégies utiliser pour se couvrir ?

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Pour se protéger contre les baisses de cours, les
agriculteurs utilisent des combinaisons des quatre
stratégies:
A.L’attente;
B.La vente à livraison différée;
C.Utilisation « simple » d’un marché à terme;
D.Utilisation « standard » d’un marché à terme.

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Stratégie 1: L’attente

Dans ce cas, l’agriculteur stocke ses pommes de terre avant de les


livrer fin décembre. C’est une position spéculative en espérant
une hausse des prix fin décembre et plus élevés qu’en août.

Comme toute stratégie spéculative, c’est une attitude risquée


puisque soumise à un risque de baisse des cours.

L’évaluation économique de cette stratégie doit intégrer le coût du


stockage (coût de portage) : entretien des bâtiments, assurances,
pertes physiques, coûts d’opportunité, etc.

Si l’agriculteur veut limiter ses risques il peut utiliser trois stratégies


de couverture.

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Stratégie 2: La vente à livraison differée

Elle est possible, de gré à gré, si l’agriculteur parvient à trouver un


acheteur, appelé contrepartie, qui s’engage contractuellement à prendre
livraison des pommes de terre fin décembre à un prix p.
Ce mécanisme contractuel est proche de celui des contrats à terme sauf sur
un point très important : les engagements ne peuvent pas être revendus
(ou, s’ils peuvent l’être, c’est avec beaucoup moins de simplicité que sur un
marché à terme).

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Cette solution permet à l’agriculteur de se protéger contre une
baisse des cours, elle lui interdit cependant de profiter d’une éventuelle
hausse des cours entre août et décembre.

Plus précisément, elle empêche l’agriculteur de bénéficier d’une


éventuelle hausse des cours au-delà du prix p.

On appelle contrat « forward » ce type de contrat.

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Stratégie 3: Utilisation « simple »
d’un marché à terme

On suppose l’hypothèse qu’il existe un marché à terme


organisé pour les pommes de terre.

Une première solution très simple à mettre en œuvre consiste


pour l’agriculteur à prendre des engagements à vendre fin
décembre les pommes de terre à un prix p.

En termes techniques on dira que l’agriculteur vend des


contrats échéance décembre ; si l’agriculteur doit vendre 200
tonnes de pommes de terre et que chaque contrat porte sur 25
tonnes, alors il devra vendre 8 contrats.

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Ce cas paraît très proche de celui de la vente différée, il en
diffère cependant sur trois points :
1) Tout d’abord, l’existence du marché à terme facilite considérablement
la recherche d’une contrepartie : il suffit à l’agriculteur de consulter la cote
et, si les cours lui conviennent, de proposer 8 contrats pour l’échéance
décembre .

2) Ensuite, l’interposition d’une chambre de compensation entre l’acheteur


et le vendeur garantit à l’agriculteur que l’acheteur ne fera pas défaut ;

3) Enfin, le marché à terme permet éventuellement de racheter les


contrats avant leur échéance en cas de chute des cours de ceux-ci.

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Stratégie 4: Utilisation
« standard » d’un marché à
terme
Dans ce cas, on dissocie les opérations sur le
marché à terme des opérations sur les marchés
physiques.
Le principe fondamental est le suivant : on
spécule sur le marché à terme en sens inverse de
la spéculation sur le marché physique.
On espère que les gains sur le marché à terme
compenseront les pertes sur le marché physique
(ou les manques à gagner).

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Exemple: agriculteur
produisant des pommes de
terre
Pour l’agriculteur, le risque est celui d’une baisse des prix. Il vend un
contrat à terme d’un montant de 110/tonne.

On suppose maintenant que les cours ont effectivement baissé entre


août et décembre pour finalement s’établir à 80/tonne.

Le résultat de l’opération de couverture est consigné dans le tableau


suivant :

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Marché physique Marché à terme

Opération réalisé Stockage de produits Ventes de contrats


en Août (t) physiques d’échéance décembre
Prix spot 100/t Prix = 110/t
Opération réalisé Ventes de produits Achats de contrat
en Décembre livrable le 30 d’échéance décembre
(t+5) décembre Prix = 80
Prix spot = 80/t
Solde des Manque à gagner Gain = 30
opérations = 20

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Il est important de comprendre que l’agriculteur a réalisé
deux opérations totalement distinctes :

Opération 1: Sur le marché physique

Opération 2 : Sur le marché à terme

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Opération 1: Sur le marché
physique
Il a réalisé une opération de stockage en août avant de les livrer en
décembre (chez un producteur de frites surgelées).

En les vendant à 80/t en décembre, il a connu un manque à gagner car


s’il les avait livrées en août, il les aurait vendues à 100/t. C’est en ce
sens que l’on considère qu’il a subi une « perte » de 20/t ;

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Opération 2: Sur le
marché à terme

En août, sur le marché à terme, il s’est engagé à vendre des


pommes de terre à 110 /t.

Quelques jours avant l’échéance, il s’est engagé à acheter les mêmes


quantités, mais au prix de 80/t.

Il réalise donc un gain financier effectif de 30 /t.

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L’opération sur le marché physique ne présente aucune
difficulté de compréhension.

L’opération sur le marché à terme mérite d’être détaillée.

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Sur le marché à terme….

1) Lorsque le producteur de pommes de terre s’est engagé à vendre des


contrats d’échéance décembre, un autre opérateur s’est engagé à les
acheter ; cet engagement réciproque a été conclu au prix de 110/t .

2) Ces contrats sont des instruments financiers (IF). On peut donc


considérer que, en août, l’agriculteur s’est engagé à vendre en
décembre un IF au prix de 110/t; réciproquement un autre opérateur s’est
engagé à acheter cet IF à 110/t.

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3) Fin décembre, l’agriculteur et l’opérateur doivent exécuter
leurs engagements. L’agriculteur s’est engagé à vendre l’IF
110 /t, l’opérateur à l’acheter à ce même prix. Or l’IF ne vaut
plus que 80/t, ce qui implique un gain de 20/t pour l’agriculteur
et une perte pour l’opérateur ;

4) La bourse va simplifier la clôture des opérations.: fin


décembre, l’agriculteur va s’engager à acheter des IF à 80/t ; il
devient simultanément vendeur à 110/t et acheteur à 80/t
d’un même IF et réalise donc un gain de 30/t, tout en se
retirant du marché à terme.

5) Dans le même temps, l’opérateur s’est engagé à vendre


l’IF 80/t alors qu’en août il s’était engagé à l’acheter 110 /t et
réalise une perte de 30/t ;

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6) la bourse transfère les 30 /t perdus par l’opérateur sur le
compte de l’agriculteur ;

7) Au terme de cette opération, l’agriculteur et l’opérateur se


sont dégagés de leurs engagements. On dit qu’ils ont
«débouclé leurs positions », l’un enregistrant un gain, l’autre
encaissant une perte.

Résultats de l’opération de couverture :


L’agriculteur vend ses pommes de terre 80/t sur le marché
physique et encaisse un gain de 30/t sur le marché financier.
Il réalise donc un « chiffre d’affaires » de 110/t ;
L’opérateur a perdu 30/t . Tout prix à l’échéance inférieur à
110/t se traduit par une perte mais tout prix supérieur à 110/t lui
permet de réaliser un gain.

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