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Glossaire maritime
Rédigé d’après l’expérience, par François BOULET
Premier fascicule d’Inscrit maritime en 1963
Breveté Capitaine au Long-Cours (C1NM) en 1977
Pilote commissionné du port de La Pallice de 1978 à 2003
f.m.boulet@orange.fr
Nous y trouverons aussi des digressions pour servir à l’histoire, notamment maritime ou rochelaise.
A.B. : Sigle tiré de l’expression anglaise able-bodied seaman qui signifie marin accompli, marin
de première classe ; ce sigle est couramment utilisé dans la marine de commerce
anglaise pour désigner les marins en question.
Remarques : a) – L’équivalent français est « matelot qualifié ».
b) – En anglais, l'expression « an A.B. » se prononce [ane-é-bi].
Abaca : 1 – L’abaca, ou chanvre de manille, ou manille est une fibre tirée d’un bananier textile
d’environ 5 mètres de hauteur (musa textilis nees) ; cette plante a été exploitée du
XVII ème au XX ème siècle pour confectionner des cordages ou des tissus.
[Voir le mot Manille].
Remarques : a) – À l’origine, le centre de cette culture se situait dans l’île de
Luçon (Philippines) d’où le nom de manille donné aux cordages confectionnés
avec cette fibre.
b) – L’abaca pousse également à Bornéo (dans l’île anciennement appelée Ceylan,
maintenant Sri Lanka) à Sumatra (en Indonésie) et à Madagascar.
2 – La fibre textile est fournie par le tronc ou par les feuilles de la plante ; on fait
une récolte tous les six mois. Si l’on effectue cette récolte lorsque la plante porte
des fruits, la fibre sera moins résistante.
3 – L’abaca permet d’obtenir des cordages de très bonne qualité et des câbles
solides, élastiques lorsqu’ils sont sous tension, qui flottent à la surface lorsqu’ils
sont laissés dans l’eau.
Remarques : a) – Les amarres en manille utilisées par les navires étaient très
grosses ; on ne pouvait les tourner que sur des paires de bittes de très fort
diamètre ; elles étaient très lourdes lorsqu’on les rentrait à bord gorgées d’eau
après qu'elles avaient été larguées de terre, et leur maniement était alors long et
pénible.
b) – L’abaca, ou manille, comme fibre utilisée pour confectionner les amarres, a
été avantageusement remplacé par différentes fibres synthétiques.
c) – Les cordages latéraux des échelles de pilote doivent être en manille ou autre
matériau ayant une solidité, une résistance et une rugosité équivalentes (résolution
A.889 de l'O.M.I. adoptée le 25 novembre 1999).
Abaisser (en anglais « to lower ») : En parlant des éléments du gréement : c’est les faire
descendre sur le pont.
Remarque : Abaisser ou amener est le contraire d’élever, de guinder ou de hisser.
Abandon : 1 – Action de quitter par force un navire (en anglais « abandoning ») ; l’abandon du
navire est ordonné par le capitaine lorsque toute chance de sauver le navire semble
perdue.
2 – Cession du navire à ses assureurs après un sinistre, contre paiement de
l’indemnité d’assurance (en anglais « abandonment »).
3 – Selon l’Art. 216 du Code de commerce, l’abandon du navire constituait un
moyen, pour son propriétaire, de se libérer de ses obligations relatives au navire,
en abandonnant la propriété du navire et le fret à ses créanciers maritimes ; on
disait aussi délaissement.
Cette possibilité a été supprimée et a été remplacée par un mécanisme de
constitution d’un fonds de limitation du montant estimé de la réparation
(Convention de Londres du 19 novembre 1976 – Loi n°67-5 du 3 janvier 1967
portant statut des navires et autres bâtiments de mer, article 58 et suivants – Décret
n°67-967 du 21 octobre 1967, article 59 et suivants).
4 – L’abandon de navire par le capitaine constitue une infraction prévue et
réprimée par l’article 84 du Code disciplinaire et pénal de la Marine marchande.
L’abandon de navire par le capitaine consiste, en cas de danger :
– à abandonner le navire sans l’avis des Principaux de l’Équipage,
– ou à négliger, avant d’abandonner le navire, d’organiser le sauvetage de
l’Équipage et des passagers et de sauver les papiers du bord, les dépêches postales
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Abattre : 1 – (En anglais « to fall off », « to pay off » , « to cast off ») Abattre, c’est écarter
l'avant d'un navire qui fait route de la direction d’où souffle vent.
Remarque : Le contraire d’abattre est lofer (c'est-à-dire approcher l'avant du navire
de la direction d’où souffle vent).
2 – En parlant du vent, abattre signifie calmir, s’apaiser.
3 – Abattre en carène : voir l’expression abattre en carène et le mot abattage.
4 – Abattre en quille : voir la remarque de l’expression abattre en carène.
5 – Abattre un mât c’est le déplanter et le coucher dans le navire.
6 – Abattre une voile est synonyme de l’amener.
7 – Abattre le feu, c’est cesser de tirer sur un ennemi qui se rend.
Abattre en carène : Abattre en carène (en anglais « to to heave down a ship », « to careen a
ship ») est l’opération qui consistait, au temps de la vieille marine à voiles, à
coucher un navire à flot sur un côté en pesant sur des cordages amarrés en haut de
ses bas mâts, en vue de faire l’entretien de la partie de sa carène sortie de l’eau.
Remarque : « Abattre en quille » c’est abattre suffisamment le navire pour que la
quille apparaisse.
[Voir le mot Abattage].
Abbé Lemaître : 1 – L’abbé Georges Lemaître (1894-1966) physicien et mathématicien belge, est
le co-inventeur, avec les physiciens russes Alexander Friedmann et George Gamow,
de la théorie dite du « Big Bang » : si l'on considère l'évolution de l'entropie de
l'Univers entier, on doit admettre que l'Univers a eu un commencement singulier et
que cette singularité a pris la forme d'une formidable explosion dans des conditions
de température et de pression extrême.
2 – Georges Lemaître a été ordonné prêtre en 1923 ; il fut admis la même année
comme étudiant-chercheur en astronomie à l’université de Cambridge, en
Angleterre, où il rencontra Arthur Eddington ; ensuite, il s’inscrivit en thèse de
physique au MIT (États-Unis) et il rencontra Edwin Hubble au Mount Wilson
Observatory.
Puis il revint en Belgique et il fut chargé de cours à l’Université catholique de
Louvain.
3 – L’abbé Lemaître a été l’un des premiers à suggérer que l’Univers pourrait être
en expansion, avec le physicien et mathématicien russe Alexandre Friedmann
(1888-1925) et avec le physicien astronome et cosmologiste russo-américain
George Gamow (1904-1968).
4 – Lemaître publia en 1927 un article intitulé « un univers homogène de masse
constante et de rayon croissant rendant compte de la vitesse radiale des
nébuleuses extragalactiques ».
5 – En 1931, l’article « l’origine de l’Univers du point de vue de la théorie
quantique » émit l’hypothèse d’un atome primitif ayant existé il y a 13,7 milliards
d’années ; cela signifiait que l’Univers aurait eu un commencement ; l’Univers tout
entier aurait été produit par la désintégration de cet atome.
Il expliqua qu’un rayonnement fossile devrait témoigner des premiers instants de
l’Univers.
6 – Lemaître enseigna à l’Université catholique de Louvain en Belgique et dans de
très prestigieuses universités américaines, dont l’Institute for Advanced Study de
Princetown.
Remarques : a) – L’expression « big bang » est devenue l’appellation populaire de
la théorie de l’expansion de l’Univers, après que l’astronome britannique Fred
Hoyle (1915-2001) l’eut inventée par dénigrement en mars 1949 ; Fred Hoyle a été
un détracteur de la théorie de l’expansion à laquelle il opposait sa théorie de l'état
stationnaire.
b) – L’astronome américain Edwin Hubble (1889-1953) établit en 1929 la relation
entre la distance des galaxies et leur vitesse d'éloignement.
c) – Les physiciens américains Arno Allan Penzias (né à Munich en 1933) et Robert
Woodrow Wilson (né en 1936) observèrent le rayonnement fossile en 1964, en
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que les quatre canons et les deux mortiers lourds du fort de l’île Aboukir, situé
dans les rochers, près de la terre.
Au mouillage et reliés les uns aux autres par les câbles et les filins qui devaient
consolider leur ligne de bataille, les vaisseaux français ne purent que subir la
manœuvre anglaise.
Les Français furent contraints de combattre des deux bords alors que le manque
d'hommes leur permettait déjà difficilement d'armer toutes les pièces d'un seul
bord.
11 – Les vaisseaux anglais portaient, en plus de leurs 74 canons, 2 caronades de 32
et 6 de 18 ; ces bouches à feu de gros calibres, qui lançaient des obus ou de la
mitraille, n'étaient efficaces qu'à courte portée ; c'est la raison pour laquelle Nelson
s'attachait à livrer combat le plus près possible des bâtiments ennemis.
12 – Le lendemain matin 2 août, le désastre français était consommé.
Un à un, la plupart des bâtiments français avaient amené leur pavillon.
L’escadre française était anéantie : l'Orient avait sauté à 22 heures ; la frégate
Artémise et le vaisseau de 74 Timoléon avaient été incendiés par leurs équipages ;
la frégate Sérieuse avait coulé ; trois vaisseaux de 74 canons (Guerrier, Heureux et
Mercure) furent brûlés par les Anglais ; trois autres 74 (Conquérant, Aquilon et
Peuple Souverain) furent transformés en pontons à Gibraltar ; les deux vaisseaux
de 80 canons Franklin (rebaptisé Canopus) et Tonnant, ainsi qu'un 74 (Spartiate)
furent intégrés dans la Royal Navy.
Le Franklin et le Spartiate participèrent à la bataille de Trafalgar du côté de la
Royal Navy ; le Franklin, considéré comme le meilleur deux-ponts au monde, fut
renommé HMS Canopus.
Seuls deux vaisseaux (Généreux et Guillaume Tell) et les deux frégates Diane et
Justice (qui portait Villeneuve, le commandant de l'arrière-garde) quittèrent
indemnes le champ de bataille ; les vaisseaux anglais étaient trop avariés pour les
poursuivre.
Remarque : L’île Aboukir fut rebaptisée île Nelson.
13 – Le Généreux s'empara du Leander le 18 août, au large de la Crête.
Le Leander portait en Angleterre les dépêches de Nelson rendant compte de la
victoire.
14 – Les Anglais eurent 218 hommes tués, environ 678 blessés et deux vaisseaux
sérieusement avariés.
Nelson lui-même fut blessé au visage et il crut perdre la vie, mais il s’en sortit.
La blessure de Nelson mesurait trois pouces de long, avec « le crane visible sur un
pouce » ; il devra souffrir toute sa vie de cette blessure mais il sauva son œil valide
(il avait déjà perdu un œil en Corse).
Le Bellerophon compta 201 tués ou blessés après avoir été atteint par l’Orient, le
Majestic en eut 193, le Culloden aucun.
Les pertes françaises s'élèvèrent au minimum à 1 800 tués (dont l’Amiral Brueys
coupé en deux par un boulet à 19h30, et près d’un millier d’hommes dans
l’explosion de l’Orient à 22h30), environ 1 500 blessés et plus de 3 000
prisonniers, relâchés sur parole (sauf 200 d’entre eux) parce que les Anglais ne
pouvaient pas les nourrir.
Remarques : a) – Le général Napoléon Bonaparte était alors bloqué en Égypte ;
Bonaparte rentra en France secrètement un an plus tard.
b) – Le général Ménou signa avec les Britanniques un accord d'évacuation des
troupes françaises trois ans plus tard.
c) – Cette défaite navale entraîna la fin prématurée de la campagne d'Égypte.
15 – Nelson fut fait baron du Nil et de Burnham Thorpe, un titre qu'il apprécia peu
car il considérait que cette victoire méritait une plus grande récompense.
Mais sa vie privée nuisait à sa réputation, notamment sa liaison avec Lady
Hamilton.
Notons que, si Nelson était parvenu à intercepter la flotte de Bonaparte alors
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qu’elle était en mer, la bataille aurait non seulement permis d’anéantir la flotte
française et ses transports, mais les Anglais auraient (peut-être ?) capturé
Bonaparte ainsi que de nombreux officiers qui devinrent par la suite maréchaux
d'Empire et qui se trouvaient à bord des transports à destination de l'Égypte
(Louis-Alexandre Berthier, Auguste de Marmont, Jean Lannes, Joachim Murat,
Louis Desaix, Jean Reynier, Antoine-François Andréossy, Jean-Andoche Junot,
Louis-Nicolas Davout ou Mathieu Dumas).
Nelson reçut des indemnités à vie de £ 2 000 par an du Parlement de
Grande-Bretagne et £ 1 000 du Parlement d'Irlande.
La Compagnie anglaise des Indes orientales offrit £ 10 000 à Nelson en
reconnaissance des bénéfices que ses actions avaient apportés à la Compagnie ; des
indemnités similaires furent accordées par les villes de Londres, de Liverpool et par
d'autres corps municipaux ou entrepreneuriaux.
L'empereur ottoman Selim III fit de Nelson le premier chevalier du nouvel Ordre
du Croissant et il lui offrit une aigrette en diamant et d'autres présents ; le tsar
Paul Ier de Russie lui envoya une boite en or cloutée de diamants ; des cadeaux
similaires lui furent offerts par différents monarques européens.
16 – Bonaparte confia ensuite à Ganteaume le commandement des restes de la
marine en Égypte : 2 vaisseaux de 64 canons (Dubois, Causse), 4 frégates
(Alceste, Junon, Carrère, Muiron) et quelques bricks ou avisos.
17 – Le 21 août, Bonaparte ordonna à Villeneuve, réfugié à Malte, de réunir ses
forces aux deux vaisseaux et à la frégate qui devaient escorter le deuxième échelon
de l'expédition qu'il avait organisé avant son départ de Toulon ; mais le deuxième
échelon de l'expédition d'Égypte ne quitta jamais Toulon !
18 – Napoléon avait rêvé de prendre Constantinople, puis d’aller en Inde pour
aider l’insurrection locale contre les Britanniques ; il avait imaginé aussi qu’une
fois arrivé à Constantinople, il aurait pu revenir avec toute son armée en France en
passant par Vienne.
La bataille d’Aboukir modifia la situation stratégique en Europe et elle offrit le
contrôle des mers à la Royal Navy ; celle-ci le conservera jusqu’à la fin des guerres
napoléoniennes.
Les Anglais s'adjugèrent un à un tous les points-clés de la Méditerranée : le
28 octobre ils s'emparèrent de l'île de Gozo, située près de Malte, et la garnison
française qui occupait Malte depuis le mois de juin fut contrainte de se replier dans
La Valette ; les Français se rendirent au bout de deux ans, à court de provisions.
Le 16 novembre, les Anglais prirent Minorque aux Espagnols, avec Mahón, la plus
grande forteresse de la Méditerranée occidentale.
19 – La défaite d'Aboukir élargit le nombre des ennemis de la France :
L'empire Ottoman, son allié séculaire, était indigné ; les Ottomans, avec lesquels
Bonaparte avait espéré conclure une alliance une fois qu’il aurait pris le contrôle de
Égypte, avaient besoin de la protection d'une puissance contre les appétits russes et
autrichiens ; ils furent encouragés par la bataille d’Aboukir à s’allier aux Anglais, à
se rapprocher de Berlin et à entrer en guerre contre la France.
La Russie qui cherchait avec obstination un accès aux mers chaudes ressentit la
prise de Malte comme une offense directe au tsar, après l'annexion des îles
Ioniennes par le traité de Campoformio ; elle considéra les visées françaises sur
l'Égypte comme une atteinte à son périmètre de sécurité.
Le 9 septembre, l’Angleterre et la Russie s'unirent pour déclarer la guerre au
Directoire ; leurs escadres combinées fondirent sur les îles Ioniennes, et Cerigo
capitulait le 12 octobre, Zante le 25 ; seule l'île de Corfou résista, sous les ordres
du général Chabot.
L'Adriatique, une des voies pour venir au secours de Bonaparte allait être coupée.
La défaite française d’Aboukir encouragea l'Empire d'Autriche et l'Empire russe à
entrer dans la Seconde Coalition qui déclara la guerre à la France en 1799.
20 – Par la maîtrise de la Méditerranée, c'est-à-dire le moyen de faire pression sur
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le Continent, le premier ministre anglais Pitt était en mesure d'encourager tous les
États européens qui souffraient du joug français à abandonner leur neutralité et à
rejoindre la deuxième coalition anti-française.
21 – Bonaparte a dû abandonner son ambition de dominer les deux rives de la
Méditerranée et de relancer la conquête des Indes dont le commerce avec
l’Angleterre finançait la guerre de la Couronne britannique contre la France.
22 – La bataille navale d'Aboukir eut des répercussions psychologiques durables
dans l'inconscient collectif britannique et aussi dans la Marine française dont elle
accrut le complexe d'infériorité face à la Royal Navy.
Au Royaume-Uni, la Bataille du Nil est plus populaire, au XXIème siècle, que celle
de Trafalgar, ce qui n’est pas peu dire !
Remarques : a) – On ne doit pas confondre la bataille navale d’Aboukir du 1er août
1798, que les Anglais appellent Bataille du Nil, qui a été remportée par l’Amiral
Nelson contre la flotte française de l’Amiral Brueys d'Aigalliers, et la bataille
terrestre d’Aboukir (25 juillet 1789) qui a été gagnée par le Général Bonaparte
contre les Turcs ottomans commandés par Mustapha Pacha.
b) – Bonaparte était le commandant en chef des forces de terre et de mer en
Égypte ; il avait, depuis le début de la campagne, ravalé le chef de son escadre à un
rôle d'exécutant, lui donnant même des instructions d'ordre tactique.
c) – Le 22 août 1799, Bonaparte quittait l'Égypte comme un voleur, abandonnant
le corps expéditionnaire, avec le secret espoir d'y revenir un jour.
Auparavant, il allait renverser le Directoire, totalement discrédité aux yeux des
Français ; il allait restaurer le prestige de la France sur le Rhin, en Lombardie,
remettre sur pied la république cisalpine ; il allait écraser les Autrichiens et les
Russes pour pouvoir négocier en position de force avec l'Angleterre.
d) – En mars 1801, Addington remplaçant Pitt, Londres se décida à ouvrir des
négociations avec la France.
Les préliminaires de paix furent signés le 1er octobre 1801 à Londres : l'Égypte
retournerait à l'Empire ottoman ; Malte, qu'occupaient les Anglais, devait être
rendue aux chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean.
Le 27 mars 1802, la paix entre la France et la Grande-Bretagne était signée à
Amiens.
e) – Le 9 octobre 1801, le ministre français des Affaires Étrangères, Talleyrand, et
l'amLe général Ménou signera avec les Britanniques un accord d'évacuation des
troupes françaises trois ans plus tard. Ce sera la fin de la campagne
d'Égypte.bassadeur ottoman, Morah Ali Effendi, conclurent les articles
préliminaires de la paix entre les deux pays : les troupes étrangères, françaises ou
britanniques, devaient quitter l'Égypte ; la France reconnaîtrait l'intégrité de
l'Empire ottoman, rendrait les îles Ioniennes qui deviendraient la République des
Sept Iles sous le double protectorat russe et ottoman ; la Porte s'engageait à libérer
les prisonniers français, à leur restituer leurs biens et à renouveler les Capitulations
(traité garantissant la libre-circulation des pèlerins, des diplomates et des
négociants français au Levant).
Le traité liant Paris et Constantinople fut signé à Paris le 25 juin 1802.
Le nouvel ambassadeur de France près la Sublime Porte, le futur maréchal Brune,
arriva à Constantinople le 6 janvier 1803.
Ce n'était pas un diplomate de carrière ; son ambassade échoua car Brune se heurta
à l'ascendant des ambassadeurs russes et britanniques sur les ministres ottomans ; il
ne réussit pas faire reconnaître par le sultan le titre impérial de Napoléon.
f) – Le 11 décembre 1804, Brune, contrairement à tous les usages diplomatiques,
quitta discrètement son poste pour retourner à Paris ; ce départ laissait le champ
libre aux critiques des ennemis de la France dans la capitale ottomane. Les
ambassadeurs anglais et russe cherchèrent à entraîner la Porte dans la troisième
coalition qui s'apprêtait à affronter l'Empereur des Français.
Sélîm III tenait à se ménager la France : la victoire d'Austerlitz lui donna raison,
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faisant mentir les sirènes anglo-russes qui lui annonçaient la prochaine invasion de
la France par les troupes coalisées.
La Russie était vaincue, l'Autriche écrasée et la France contrôlait la Dalmatie, ce
qui assurait aux armées françaises une route terrestre vers Constantinople.
Le sultan reconnut Napoléon comme empereur.
Le 12 juin 1806, la Porte fermait les détroits du Bosphore aux navires de guerre
russes.
Les anciennes relations entre la France et la Porte étaient rétablies ; comme sous
l'Ancien régime, des militaires français étaient invités à Constantinople afin de
former l'armée ottomane et contribuer à la défense de l'Empire ottoman contre
l’Empire russe.
About : 1 – (En anglais « butt ») Extrémité d’une pièce de bois (par exemple : d’une vaigre).
2 – Petite fraction de la longueur d’une pièce de bois, mesurée à partir de
l’extrémité.
(On dira, par exemple, que la pourriture d’un bordage ne se trouve que dans un
about d’un à deux mètres).
3 – Rallonge que l’on assemble à l’extrémité d’une pièce de bois quelconque qui a
été taillée trop courte.
Abouter (en anglais « to join ») : Joindre deux pièces de bois, deux planches en les plaçant bout à
bout.
Abreuver (en anglais « to water ») : 1 – Introduire une certaine quantité d’eau dans la cale d’un
navire en bois que l’on est en train de construire, pendant qu’il est encore sur le
chantier, pour éprouver s’il est bien étanche.
2 – Étendre sur un panneau une couche de colle ou d'un produit comparable, qui
en pénètre la surface de telle sorte que les couches suivantes ne peuvent plus être
absorbées.
Abréyer : Synonyme d’abriter.
Abri (en anglais « shelter ») : 1 – Mouillage à couvert du vent et de la mer.
2 – Le côté d’un port où le vent donne le moins.
Remarque : On dit que l’on est à l’abri de sa bouée lorsqu’on est mouillé dans une
rade ouverte où l’on n’a d’autre « abri » que la bouée de son ancre, c’est-à-dire
que l’on est sans abri.
Abriter (en anglais « to becalm », « to shelter ») : 1 – Garantir des effets du vent et de la mer.
2 – Abriter du vent, c’est intercepter le vent (par exemple : lorsqu’un vaisseau est
vent arrière, les voiles de l’arrière abritent celles de l’avant).
Abriver : Descendre sur le rivage.
Abrogation : L'abrogation est le nom donné à l'annulation pour l'avenir du caractère exécutoire d'
un texte législatif ou réglementaire.
Remarques : a) – Les lois et les règlements administratifs (décrets, arrêtés) ne
peuvent, en principe, être abrogés que par un texte ayant même valeur : une loi par
une autre loi, un décret par un autre décret etc.
b) – L'abrogation peut ne porter que sur un ou plusieurs articles d'une loi ou d'un
règlement.
c) – L'abrogation ne peut avoir d'effet rétroactif, elle ne peut porter que sur des
situations futures.
d) – Dans le droit contractuel le mot « abrogation » ne s'utilise pas pour signifier
que les parties ou qu'une juridiction ont décidé d'annuler les effets d'une
convention ; il s'agit alors, selon le cas, d'une « annulation », d'une « rescision »,
d'une « résiliation » ou d'une « résolution ».
Abrolhos : 1 – Requin que l’on rencontre, de mai à août, sur la côte du Brésil entre le cap de São
Tomé et le cap Frio.
2 – L’archipel des Abrolhos est un archipel volcanique et coralien situé devant la
côte de l’État de Bahia au Brésil ; il s’étend très au large ; la navigation de nuit y
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Académie maritime :
Académie des sciences : 1 – L’Académie des Sciences a été fondée le 22 décembre 1666 par
Louis XIV, à l’instigation de son ministre Colbert.
2 – L’Académie des Sciences a entrepris le 23 mai 1668 la réalisation d’une carte
du royaume de France par provinces ; Picard, Vivier, Roberval ont appliqué la
méthode de la triangulation connue depuis longtemps.
Picard a inventé ou amélioré de nombreux instruments de visée ; il a restauré la
toise du Châtelet, qui était constituée d’une barre de fer scellée dans un mur et
munie de deux ergots.
Gian Domenico Cassini prit en 1671 la direction du nouvel Observatoire de Paris ;
né dans le comté de Nice en 1625, Cassini avait mis au point un moyen de
déterminer la longitude d’un lieu quelconque à partir de l’observation des satellites
de Jupiter.
3 – Le projet de triangulation de la méridienne entre Dunkerque et Perpignan a été
arrêté deux fois ; la première fois en 1684 après la mort de Colbert, parce que
Louvois a donné la priorité à l’étude du nivellement de la France en vue de
l’alimentation en eau des jardins de Versailles ; la deuxième fois en 1701 au
moment de la guerre de succession d’Espagne parce que son financement a été
supprimé.
4 – Les fils de Cassini et de La Hire reprirent les travaux en 1718 et les achevèrent
en 1720.
Ils mesurèrent 56 960 toises au nord de Paris (entre Paris et Dunkerque) et
57 097 toises au sud de Paris (entre Paris et Collioure) pour un degré de latitude
mesuré sur un méridien.
Les travaux de cartographie continentale et maritime de l’Académie des Sciences
étaient lancés et ils se poursuivirent sans relâche.
Accalmie : 1 – Calme momentané qui succède à un coup de vent violent ou à de fortes
précipitations.
2 – Relâche temporaire dans la violence du vent ou l’agitation de la mer.
Remarque : Accalmie est à peu près synonyme d’embellie.
Acanthe : Plante à feuillage caractéristique qui entre dans la composition de nombreux motifs de
décoration.
Accastillage (en anglais « upper work ») : 1 – Ce mot vient de « castel » qui désigne le château
du navire ; il s’agissait initialement de la ligne peinte sur la coque du navire pour
séparer les œuvres vives (la partie immergée du navire) et les œuvres mortes (la
partie émergée) ; l’accastillage a ensuite désigné toute l’œuvre morte du navire, qui
reçoit sculptures et ornements.
2 – On entend par accastillage, pour un bateau de plaisance, tout l’équipement
léger qui sert à établir la voilure (manilles, mousquetons, treuils, poulies etc.).
Accedit : Réunion contradictoire organisée par un expert judiciaire avec les parties avant de clore
le rapport que le jugement ou l'arrêt qui l'a nommé lui commande de déposer au
secrétariat du Tribunal ou à celui de la Cour d'appel, selon le cas.
Remarque : Cette réunion a pour but d'informer les parties des déclarations qui ont
été faites à l'expert, du contenu des documents qu'il a réunis, de les tenir informées
des constatations qu'il a pu réaliser et de permettre ainsi, aux parties, de formuler
leurs observations qu'on appelle aussi des « dires ».
Accélération des fixes : Voir l'expression Temps sidéral.
Acception : 1 – Action d'admettre par préférence.
2 – Manière de prendre un mot ; le sens qu'on lui donne.
Accès : Synonyme de « arrivée à », ou « entrée dans ».
Exemples : On dit « accès à un port » ou « port d'un accès facile ».
Remarque : Certains emploient faussement le mot « approche » quand le bon usage
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aux côtés avec les deux mains, ils déployaient l’autre jambe à l’extérieur pour
avancer en poussant sur la vase avec le pied.
Acconage (en anglais « lighterage ») : 1 – Chargement ou déchargement de navires mouillés sur
rade au moyen d’allèges, par opposition aux opérations s’effectuant à quai.
2 – Par extension, en Méditerranée et notamment à Marseille, toute opération de
chargement ou de déchargement de navire à quai ou au mouillage.
Acconier (en anglais « lighterman ») : 1 – Personne qui manœuvre des accons.
2 – Actuellement, personne ou entreprise chargée du chargement, de l’arrimage, de
l’accorage et du saisissage des marchandises au port de chargement, ou du
désaisissage et du déchargement des marchandises au port de déchargement.
Contrairement au stevedore, l’acconier remplit également le rôle de transitaire ; le
transitaire prend soin de la cargaison dès l’instant où les chargeurs la lui ont
confiée ou, après son déchargement, jusqu’à ce que les réceptionnaires en
prennent livraison.
N.B. : Dans les ports de Mer du Nord, de Manche et d’Atlantique le stevedore et le
transitaire exercent chacun leur métier ; les deux professions peuvent être exercées
sous la même raison sociale, parfois par le même personnel mais, dans ce cas, les
réserves de l’un concernant l’état de la marchandise doivent quand même être
notifiées à l’autre par lettre recommandée.
Dans les ports de Méditerranée, le stevedore et le transitaire sont juridiquement
remplacés par l’acconier qui exerce les fonctions et assume à lui seul les
responsabilités de l’un et de l’autre.
Remarque : Le saisissage, l’accorage ou le désaisissage sont quelquefois confiés à
des entreprises spécialisées.
Accorage (en anglais « propping ») : 1 – Action d’accorer un navire.
2 – Ensemble des accores.
3 – Action d’accorer la marchandise à bord d’un navire.
Accord de trafic : 1 – Pour toutes les lignes ou fractions de lignes desservies par plusieurs
armements français, le conseil supérieur de la marine marchande peut exiger que
des accords de trafic interviennent entre les armements intéressés dans le cadre du
plan général d'organisation, en vue d'assurer la meilleure utilisation de la flotte
marchande.
2 – Les accords de trafic entre les armements intéressés devront obligatoirement
intervenir dans tous les cas où il s'agit de lignes couvertes par le monopole du
pavillon.
Ces accords doivent être immédiatement communiqués au conseil supérieur de la
marine marchande.
3 – Lorsque des accords de trafic n'auront pu se réaliser par entente amiable, un
décret pris en conseil des ministres, sur le rapport du ministre des transports, après
consultation du conseil supérieur de la marine marchande, déterminera, dans le
délai de trois mois après la notification aux intéressés, les dispositions à intervenir
pour assurer la coordination nécessaire.
4 – Dans le cas où un ou plusieurs armements français concluent avec un ou
plusieurs armements étrangers des accords de trafic, ceux-ci doivent être déposés,
dans les quinze jours de leur conclusion, au secrétariat du conseil supérieur de la
marine marchande, par leurs signataires français.
5 – Toute création d'une ligne nouvelle doit être au préalable portée à la
connaissance du conseil supérieur de la marine marchande.
6 – Toute suppression de ligne existante doit lui être notifiée au moins trois mois à
l'avance, afin qu'il puisse présenter toutes propositions nécessaires au ministre des
transports, dans le cas où l'intérêt national exigerait le maintien du service.
Accord naval anglo-allemand du 18 juin 1935 (en anglais « Anglo-German Naval
Agreement ») : 1 – Des négociations concernant un accord naval débutèrent à
Londres le 4 juin 1935 entre le ministre anglais des affaires étrangères John Simon
Glossaire maritime – page 20 – À jour au 1er janvier 2015
août 1921) et par des traités militaires bilatéraux avec la France : Tchécoslovaquie
le 10 juin 1926 ; Roumanie le 10 juin 1926, après la signature, le 24 avril 1926 à
Berlin, du traité germano-russe d'amitié et de neutralité ; Yougoslavie en octobre
1926.
Remarques : a) – La Petite Entente visait à garantir les frontières de ses trois
États-membres telles que les avaient définies les traités de Saint-Germain-en-Laye
(10 septembre 1919) et de Trianon (4 juin 1920), d'abord contre les prétentions de
la Hongrie, puis contre celles de l'Allemagne, de l'Union Soviétique et de l'Italie.
b) – En réalité, la Yougoslavie s'est appelée, jusqu'en 1929, « Royaume des Serbes,
Croates et Slovènes » ; Yougoslave signifie « Slave du sud ».
c) – La France signa des traités séparés avec les États de la Petite Entente pour ne
pas faire apparaître la Petite Entente comme un système intégré sous l'égide de la
France, et pour ne pas devoir attendre un consensus avant d'agir dans le cas d'une
difficulté particulière.
19 – La politique européenne des Conservateurs britanniques aboutit à l'accord
Ribbentrop-Molotov de non-agression entre l’Union Soviétique et l’Allemagne (23
août 1939), qui comportait des clauses secrètes de répartition des territoires de la
Pologne, de la Roumanie, de la Finlande et des États baltes, puis au déclenchement
de la Seconde Guerre mondiale (une semaine plus tard) et enfin à la fuite en avant
du tandem Hitler-Churchill jusqu’à aboutir à la ruine de l’Europe, en 1945, avec
l'aide de l'Union Soviétique et des États-Unis d'Amérique.
20 – Finalement le Royaume-Uni a perdu, après la Seconde Guerre Mondiale, une
très grande partie de l’influence politique et économique qu’il exerçait dans le
monde avant 1939.
[Voir les expressions Locarno (Accords de – ) et Entente cordiale].
Accorder (S’ – ) (en anglais « to accord ») : Faire effort de concert en nageant dans un canot, en
halant sur un cordage, etc.
Accore (en anglais « steep ») : 1 – Escarpé, raide.
2 – Contour d’un banc, d’un écueil.
3 – Une côte, un rocher, un banc sont accores lorsque celles de leurs parties
latérales qui sont baignées par la mer sont à pic ou à peu près, ce qui permet à un
navire de s’en approcher à petite distance.
4 – Une accore (en anglais « prop » ou « edge ») est une pièce de bois droite qui
sert à la fois à placer, à soutenir et à maintenir un objet quelconque dans une
position déterminée.
– Un navire posé sur les tins d’une cale sèche est maintenu en position verticale au
moyen d’accores horizontales ou légèrement inclinées, qui s’appuient sur sa coque
et sur les côtés de la cale sèche.
– Des accores servent à immobiliser la marchandise sur les ponts ou dans les cales
des navires : les accores sont appuyées et calées d’un bout sur la marchandise à
immobiliser et de l’autre bout sur une partie fixe du navire ou sur une autre
marchandise déjà bien immobilisée.
5 – Une accore concoure encore à certaines manœuvres de force et de précision.
On lui donne plus ou moins d’inclinaison ou, en terme de marine, de pied, suivant
l’effet que l’on veut produire.
Le bout d’en haut vient butter sous un taquet cloué ou fixé sur l’objet à soutenir.
L’extrémité opposée repose sur une semelle garnie d’un autre taquet dit de retenue,
fixé au navire ; c’est entre ce taquet et le pied de l’accore que l’on place de force, à
coups de masse, des coins de burin. Le premier effet résultant de ces chocs est de
comprimer le bois et de mettre l’étançon en faix ; si cette action continue, elle tend
à diminuer l’inclinaison de l’accore et, par conséquent, à imprimer un double
mouvement au point où le bout d’en haut est appliqué.
Accorer (en anglais « to prop ») : 1 – Placer sous les flancs, l’étrave, et derrière l’étambot d’un
navire mis au sec, des accores qui doivent le tenir en équilibre et solide sur sa
quille.
Glossaire maritime – page 23 – À jour au 1er janvier 2015
2 – Tenir, fixer, caler, par exemple à l’aide de pièces de bois, un objet quelconque
ou une marchandise afin de s’opposer à son déplacement au roulis, au tangage ou
au pilonnement.
Accostage (en anglais « boarding », « coming alongside ») : Action d’accoster.
Accoster (en anglais « to accost », « to board », « to come alongside ») : 1 – Disposer une chose
à côté d'une autre chose.
2 – Arrêter un navire le long d’un autre navire à le toucher, parallèlement à lui.
2 – Arrêter un navire le long d’un quai ou d’un ponton, parallèlement à lui, à le
toucher.
3 – Accoster la terre, c’est s’approcher de la terre en navigant le long de son rivage
autant que les circonstances de lieu et de temps permettent de le faire en évitant les
dangers.
[Voir le mot Danger].
4 – Accoster une voile c’est la border à toucher la vergue.
Accotar : Pièce de bordage endentée, introduite entre les membres d’un navire, servant à les lier
étroitement et à empêcher les objets de tomber entre les couples.
Accoudoir : Rebord placé à hauteur d'appui et sur lequel on peut poser les coudes.
Accoupler : Lier plusieurs bateaux ensemble.
Accoutrer : Équiper, armer.
Accrocher : Aborder un navire et y jeter des grappins.
Accroupissement (en anglais « squat ») : 1 – Dans le cas d’un navire qui fait route,
l’accroupissement est la combinaison de la déformation du plan d'eau (en anglais
« settlement ») et d’une modification des tirants d’eau souvent accompagnée d’un
changement d'assiette du navire.
2 – L’accroupissement augmente avec la vitesse du navire ; il semble parfois
accentué par petits fonds, lorsque le clair sous quille est réduit.
Remarque : Lorsque le clair sous quille est réduit, et pour une longueur de navire
donnée, on observe plutôt un enfoncement de l'arrière si le navire est large et un
enfoncement de l’avant si le navire est étroit.
3 – L’accroupissement se produit certainement, quoiqu’il soit difficile à observer,
lorsque le clair sous quille est grand : nous étions à bord d’un navire qui faisait
route vers l’amont de la Charente, avec le flot et à bonne allure, au-dessus d’une
fosse assez profonde en aval de Soubise ; le navire a heurté le fond de la rivière à la
sortie de la fosse, alors que la sonde à cet endroit est supérieure à celles qu’il avait
rencontrées sans problèmes dans l’embouchure de la rivière ; l’accroupissement
existait certainement alors même que le clair sous quille était important.
4 – Par petits fonds, le phénomène d’accroupissement débute par une diminution
de la vitesse-fond, des vibrations, une réduction de l’allure de la machine, puis par
une certaine difficulté à gouverner ; on observe habituellement, selon le rapport
entre la longueur et la largeur du navire, un grossissement de la vague d’étrave qui
peut déferler sur le pont (navire étroit), ou un déplacement de la vague
d’accompagnement de l’arrière vers le milieu du navire (navire large).
Remarque : Exceptionnellement (nous l’avons observé dans l’estuaire de la
Charente vers le Port-des-Barques) un navire faisant route en avant avec un clair
sous quille très réduit peut se trouver soudainement stoppé, posé sur la vase, alors
que l’hélice continue à tourner normalement ; il a suffi de stopper l’hélice, puis de
la remettre en avant, d’abord à faible allure, pour que le navire reprenne ensuite sa
route en avant à vitesse normale.
5 – Exemple célèbre d’accroupissement :
i) Le 7 août 1992 vers 21h58, le paquebot britannique « Royal Mail Ship Queen
Elizabeth 2 » (RMS QE2), déplacement 66 000 tonnes, longueur 293,52 mètres,
largeur 32 mètres, tirant d’eau maximum au repos 9,94 mètres a talonné à
25 nœuds sur les roches « Sow and Pigs Reef » au sud-ouest de Cuttyhunk Island,
Glossaire maritime – page 24 – À jour au 1er janvier 2015
[Voir les expressions Clair sous quille, Enfoncement du navire et les mots Squat,
Surenfoncement].
Accul : Enfoncement d’une baie ; la baie elle-même [en Amérique].
Acculée (en anglais « sternway ») : Espace parcouru en culant.
Acculement : 1 – L’acculement d’une varangue est sa flèche par rapport à la quille ; c’est aussi la
courbure de ses extrémités.
Remarque : Les varangues de l’avant et de l’arrière qui ont un fort acculement sont
appelées fourcats.
2 – Secousse éprouvée à l’arrière d’un navire qui tangue, notamment en cas de
forte mer de l’arrière, et qui peut occasionner la perte du gouvernail.
Acculer (en anglais « to heave astern ») : 1 – Donner du relèvement à une varangue.
2 – Frapper la mer avec la poupe ; il en résulte des secousses violentes qui
fatiguent la poupe et l’appareil à gouverner et qui fait fouetter la mâture avec
violence.
Des acculées peuvent se produire pendant le tangage, ou lorsque le navire est en
fuite ou tient la cape, ou s’il vire vent devant.
Remarque : a) – Si les mouvements sont saccadés, cela provient d’un défaut de
construction ou d’un mauvais dessein des formes de l’arrière du navire.
b) – Lorsque l’effet se produit à l’avant, c’est être canard.
[Voir le mot canard].
Accumulateur : 1 – Composant d'un système de conversion réversible de l'énergie électrique en
énergie chimique.
Chaque élément est composé de 2 électrodes plongés dans une solution.
Remarque : On utilise le terme d'« accumulateur » lorsqu'il s'agit d'un élément
rechargeable, et de « pile » s'il s'agit d'un élément non rechargeable.
2 – Un accumulateur fournit une tension fixe :
i) 2 à 2,15 volts pour un accumulateur au plomb et acide ;
ii) 1,2 volt pour un accumulateur au nickel-cadmium ;
iii) 1,2 volt pour un accumulateur au nickel-métal hydrure ;
iv) 3,6 volts pour un accumulateur au lithium-ion.
3 – Pour augmenter la tension disponible aux bornes du système, on utilise une
batterie d'accumulateurs montés en série, comprenant plusieurs éléments (3
éléments pour obtenir 6 volts, ou 6 éléments pour obtenir 12 volts, avec des
accumulateurs au plomb).
4 – S'il faut augmenter la puissance (la capacité) du système, c'est-à-dire le produit
de l'intensité de décharge du système par la durée de la décharge, on monte en
parallèle plusieurs batteries d'accumulateurs de mêmes caractéristiques.
Remarque : a) – L'accumulateur à feuilles de plomb pur trempées dans de l'acide
sulfurique a été inventé en 1859 par Gaston Planté.
b) – L'accumulateur à grilles et à oxyde de plomb rapporté, trempées dans de
l'acide sulfurique, a été inventé en 1880 par Gaston Faure.
c) – Différentes technologies d'accumulateurs au plomb sont disponibles pour
couvrir tous les besoins, par exemple : démarrage de moteurs thermiques ;
alimentation de moteurs de propulsion ; alimentations de secours ; accumulation de
l'électricité produite par des cellules photo-voltaïques ou des générateurs éoliens.
Accumulateur au plomb : 1 – Un accumulateur au plomb est un générateur électrique statique et
rechargeable, composé d’une plaque de plomb (Pb – électrode négative), d’une
plaque de dioxyde de plomb de couleur brune (PbO2 – électrode positive) et
d’acide sulfurique H2SO4 dilué dans l’eau (35 p 100 d’acide sulfurique et 65 p 100
d’eau) ; les 2 plaques sont complètement immergées dans l’électrolyte.
[Voir le mot Accumulateur et les expressions Batterie d’accumulateurs au plomb,
Stratification de l’électrolyte, Sulfatation des batteries au plomb].
2 – L’accumulateur au plomb permet d’emmagasiner de l’énergie électrique puis de
la restituer à la demande par des réactions chimiques réversibles.
Glossaire maritime – page 26 – À jour au 1er janvier 2015
La corrosion par piqûres est une attaque très localisée provoquée par des réactifs
chlorurés ; cette corrosion peut se rencontrer sur les navires de mer.
La corrosion par piqûres ne se produit pas, ou alors elle est très faible, avec les
aciers austénitiques contenant du molybdène. Ce type de corrosion n’a lieu que
lorsqu’il y a eu une erreur dans le choix de la nuance du métal ou dans sa mise en
œuvre (échauffement).
iii) Certains aciers inoxydables peuvent subir des corrosions sous tension.
La corrosion sous tension se manifeste par la rupture de l’acier soumis
simultanément à une contrainte mécanique d’extension et à une attaque chimique.
Cette corrosion se produit essentiellement en présence de chlorures (eau de mer),
et il suffit parfois de quantités extrêmement faibles pour qu’elle apparaisse.
Ce type de corrosion commence par de fines fissures en toile d’araignée, visibles en
surface. Pour éviter cette attaque il faut éliminer les contraintes ou augmenter la
teneur en nickel au-delà de 40 p. 100, ou encore ajouter 3 à 4 p. 100 de silicium.
iv) Certains aciers inoxydables peuvent subir des corrosions caverneuses.
La corrosion caverneuse se rencontre dans les recoins ou dans les fonds où
peuvent stagner de petites quantités d’eau de mer ou même des impuretés humides.
La corrosion caverneuse ronge le métal et y creuse des cavernes.
10 – Les fournisseurs d’aciers garantissent la résistance de certains de leurs
produits contre la corrosion en milieu marin, sous certaines conditions, notamment
pour leur mise en œuvre (soudage, meulage, tronçonnage) : par exemple,
l’utilisation d’une meule ayant déjà été utilisée pour de l’acier doux peut entraîner
la formation de points de corrosion dans le meilleur des aciers inoxydables.
Acier inoxydable (Désignation symbolique de l' – – ) : 1 – Les aciers inoxydables peuvent être
désignés par des suites de lettres et de chiffres qui renseignent sur la composition
et la teneur (dans le même ordre) de leurs principaux composants.
2 – Les instituts de normalisation (CECA, AFNOR, ISO par exemple) ont leurs
propres codes.
Exemple de désignation :
X 6 Cr Ni Mo Ti 17 12 2
X : il s’agit d’un acier allié ;
6 : la teneur en carbone est de 0,06 p. c. ;
Cr : l’alliage contient une teneur assez importante en chrome (la teneur est
indiquée) ;
Ni : l’alliage contient une teneur assez importante en nickel (la teneur est
indiquée) ;
Mo : l’alliage contient une teneur assez importante en molybdène (la teneur est
indiquée) ;
Ti : l’alliage contient une teneur assez faible en titane (la teneur n’est pas
indiquée) ;
17 : la teneur en chrome est de 17 p. c. ;
12 : la teneur en nickel est de 12 p. c. ;
2 : la teneur en molybdène est de 2 p. c.
Aciers inoxydables duplex : 1 – Les aciers inox duplex ont été développés en Suède dans les
années 1930 pour améliorer la tenue à la corrosion des équipements utilisés dans
les procédés de fabrication du papier sulfurisé.
Remarques : a) – Ces nuances d'aciers ont été initialement créées pour lutter contre
des problèmes de corrosion causés par la présence de chlore dans les eaux de
refroidissement ainsi que d'autres constituants chimiques agressifs présents et
véhiculés dans les fluides inhérents aux procédés de fabrication.
b) – La dénomination duplex vient du fait de leur structure biphasée composée de
ferrite, complétée de 40 à 60 p.c. d'austénite, ils sont aussi désignés, bien
qu'improprement, comme appartenant à la famille des aciers austéno-ferritiques, ce
qui n'est pas justifié de par leur solidification d'abord en alliage ferritique (ferrite
delta) suivie d'une transformation, en phase solide, en alliage austénitique. Ils
Glossaire maritime – page 37 – À jour au 1er janvier 2015
Acropole : Appellation de la ville haute ou de la citadelle dans une cité grecque, le plus souvent
édifiée sur un roc et renfermant le temple consacré à la divinité sous l'invocation de
laquelle la cité était placée.
Remarques : a) – Pour les Celtes, tonnay est l'équivalent de l'acropole des Grecs.
b) – « Tonnay-Charente » est la ville haute située au-dessus de la ville basse appelé
Charente.
c) – La « rivière de Charente » est celle qui arrose la ville appelé Charente.
d) – « Tonnay-Boutonne » est la ville haute située au-dessus de la ville basse appelé
Boutonne.
e) – La « rivière de Boutonne » est celle qui arrose la ville appelé Boutonne.
f) – Le fleuve côtier Sèvre Niortaise s'appelle aussi « la Rivière de Marans ».
g) – L'estuaire de Gironde s'appelle aussi « la Rivière de Bordeaux ».
h) – Le fleuve la Seine est aussi appelé par les marins « la Rivière de Rouen ».
ACRP (ou SNACRP) : 1 – Sigle des Ateliers et Chantiers Navals de La Rochelle-Pallice –
ACRP (ou Société Nouvelle des Ateliers et Chantiers Navals de La
Rochelle-Pallice – SNACRP).
2 – Le nom SNACRP avait été donné en 1970 aux anciens chantiers
Delmas-Vieljeux, à l'occasion de leur intégration dans un vaste ensemble
comprenant deux autres chantiers navals : la Société Nouvelle des Ateliers et
Chantiers Navals du Havre (SNACH) et la Société Nouvelle des Chantiers de
Graville (SNCG) ; les trois établissements étaient incorporés dans un groupe
installé au Havre, la Société des Ateliers et Chantiers Réunis du Havre et de La
Rochelle-Pallice.
La SNACRP a déposé son bilan en 1987.
3 – En 1921, la maison rochelaise d'armement Delmas-Vieljeux rachetait les
installations et le matériel des établissements Decout-Lacour en faillite et fondait
ses propres chantiers sur les quais de La Pallice.
Leur unique vocation a été jusqu'à la Seconde Guerre mondiale l'entretien et la
réparation des navires de la compagnie, et notamment des pétroliers reliant le
Proche-Orient au nord de l'Europe.
4 – En 1947, ils deviennent les Chantiers Navals de La Pallice (CNLP).
5 – Après avoir absorbé, en 1959, les ateliers Billiez spécialisés dans la
construction de bateaux de pêche, ils se lancent dans l'étude, la conception et la
réalisation de navires entièrement neufs et deviennent les ACRP.
Les premières commandes qui lui sont passées sont des pontons d'accostage,
quelques chalands, des allèges et des vedettes.
Le premier navire de commerce sorti des chantiers a été livré à la fin de l'année
1954 : c’était un navire-citerne de 87 mètres de long ; mais rapidement, et
notamment grâce aux concentrations industrielles successives, l'entreprise rejoint le
premier rang de la branche des moyens chantiers de la construction navale
française.
6 – Des deux cales de montage et du slip-way sortiront près de 350 bateaux de
différents types, dont les longueurs iront de 25 à 145 mètres.
7 – Le chantier a construit des navires-citernes (en anglais « tankers ») capables de
transporter des produits chimiques, du vin ou de l'huile.
Mais le chantier a aussi construit des unités complexes, des cargos polyvalents à
manutention verticale et horizontale, ou des chalutiers de toutes dimensions, des
crevettiers congélateurs de 25 mètres fabriqués à la chaîne et des navires usines de
80 mètres de longueur.
8 – La réparation navale est restée la deuxième activité du chantier qui a réalisé en
outre de spectaculaires opérations d'allongement de navire (en anglais
« jumboisation »).
9 – Dans les années 1980, l'entreprise s'est ouverte à la mécanique et à la
chaudronnerie industrielle en construisant des éléments de plate-formes pétrolières,
des presses à mouler, des compacteurs et même l'armature d'un télescope géant.
Glossaire maritime – page 40 – À jour au 1er janvier 2015
Adjudant canonnier : Dans l’ancienne marine à voiles, celui qui était placé le plus à l’intérieur
du navire dans l’armement d’une pièce de canon.
Adjudant général : Avant l’institution des préfectures maritimes, on appelait adjudant général
l'officier remplissant, dans les ports militaires, les fonctions d’un major-général.
Adjudant principal : Au XIXème siècle, grade intermédiaire entre les officiers mariniers et les
officiers de marine.
Remarque : C’est à peu près l’équivalent du grade de major au XXIème siècle.
Adjudication (en anglais « auction ») : L' « adjudication » est une vente aux enchères publiques,
dite aussi « vente forcée », qui a lieu généralement après un jugement condamnant
le débiteur au paiement d'une somme d'argent dont il est débiteur, ou dont il n'a pas
voulu s'acquitter volontairement malgré la décision intervenue.
Administrateur : 1 – Celui ou celle qui régit les biens, les affaires d'un tiers.
2 – Celui qui gère le matériel et les programmes informatiques d'une entité.
Adonner (en anglais « to veer aft ») : En parlant du vent pour un navire à voiles, ce mot signifie
qu’il devient plus favorable qu’il ne l’était auparavant ; on peut alors, soit se mettre
à la route voulue, soit s’en approcher.
Remarques : a) – On mesure par quarts ou par moitiés de quart la quantité dont le
vent a adonné.
b) – Le contraire d’adonner, en parlant du vent, est refuser.
Adonner (en anglais « to lengthen ») : 1 – Un cordage neuf adonne s’il s’étend lorsqu’il est mis
sous tension.
2 – En voilerie, adonner est synonyme d'allonger.
On dit : la toile a adonné, c'est-à-dire qu'elle a cédé en longueur, qu’elle a allongé.
Remarque : Le contraire d’adonner pour les voiles ou les manœuvres est
raccourcir.
[Voir l’expression Froid (Temps – et humide)].
Adret : En parlant d’une montagne, versant exposé au Soleil (le versant sud dans l’hémisphère
nord).
Remarque : Le versant à l’ombre s’appelle l’ubac.
Adrian : Louis-Auguste Adrian, ingénieur de l'École polytechnique, inventa et mit au point le
casque qui remplaça en 1915 la simple casquette que les soldats français portaient
au front.
Remarques : a) – Le casqua Adrian fut également porté par les soldats des pays
alliés de la France.
b) – Adrian a aussi réalisé des baraquements démontables et de construction
rapide, qui furent largement utilisés pendant la Première Guerre Mondiale pour
servir de dortoirs, d'infirmeries, de cantines, de magasins, etc.
ADSG : Sigle de l'expression Agent Du Service Général.
Sur un navire, les agents du service général assurent le service de l'hôtellerie et de
la restauration ; ce sont le commissaire, l'intendant, les cuisiniers et aides de
cuisine, les boulangers, glaciers, sauciers, les maîtres d'hôtel et les barmen, les
caméristes et les garçons de cabines, les garçons de salle à manger ou de carré.
Advection : 1 – En météorologie, on appelle advection un déplacement horizontal ou vertical
d’une masse d’air.
2 – La division spéculative de l'air atmosphérique en masses contiguës et non
morcelées permet de décrire à un instant donné les propriétés de l’air de chaque
masse sous la forme de grandeurs physiques ou chimiques (masse volumique,
température , humidité relative, etc.).
3 – Lorsque la masse d’air est en mouvement, ses propriétés physiques sont
habituellement modifiées par advection.
Remarque : Lorsqu’une masse d’air chaud et humide se déplace sur une surface
plus froide, l’air se refroidit par rayonnement ; la vapeur d’eau contenue dans l’air
Glossaire maritime – page 43 – À jour au 1er janvier 2015
Affréter (en anglais « to charter », « to freight ») : Affréter, c'est prendre un navire à louage
selon les dispositions de la législation sur les affrètements.
Remarque : Donner un navire à louage s’appelle fréter.
Affréteur (en anglais « charterer », « freightrer ») : 1 – L’affréteur est celui en faveur de qui un
navire a été mis à disposition, en tout ou en partie, en vertu d’un contrat
d’affrètement.
2 – Dans un contrat d’affrètement, l’affréteur est le preneur.
3 – Les obligations de l’affréteur varient selon le type de contrat d’affrètement qui
a été conclu ; mais l’affréteur doit toujours s’acquitter du fret prévu par le contrat.
Affût (en anglais « gun carriage ») : Appui de canon.
Affûter (en anglais « to mount ») : Mettre en état de servir ; en particulier pointer, lorsqu’il s’agir
d’un canon.
Agadir : Ville et port du Maroc.
Aganter : Saisir, tenir ferme.
Âge de la Lune : L'âge de la Lune est le nombre de jours écoulés depuis la dernière nouvelle
lune.
Remarque : Pour savoir approximativement l'heure de la marée un jour donné dans
un port, il suffit de savoir l'heure de la marée dans ce port le jour de la nouvelle
lune et d'ajouter le produit de 48 minutes par l'âge de la marée.
Âge de la marée : 1 – Retard du maximum d'effet sur l’amplitude de la marée par rapport au
maximum d'action des astres générateurs ; pour une marée de type semi-diurne,
c'est l'intervalle de temps qui sépare une pleine lune ou une nouvelle lune de la
vive-eau qui suit ; à Brest l'âge de la marée pour la composante semi-diurne est
approximativement d’environ un jour et demi (36 heures) alors que, pour la
composante diurne, il est de 4 jours et demi.
2 – Pour une marée de type diurne, c'est l'intervalle de temps qui sépare le passage
de la Lune à ses tropiques, de l'instant de la marée de vive-eau qui suit.
3 – Autrement dit, l'âge de la marée est l'espace de temps, en jours, entre la syzygie
et la plus grande marée qui suit.
Remarque : L'âge de la marée est la conséquence de la vitesse de propagation de
l'énergie de pesanteur à la surface des océans entre le cap des Aiguilles et nos côtes
bretonnes, sachant que les cycles des marées se créent dans les mers du sud, loin de
toute terre susceptible d'en perturber l'heure ou l'amplitude, entre le sud des
continents américain et africain et le continent antarctique.
Agent maritime : L’agent maritime d’un navire dans un port est le représentant de l’armateur de
ce navire dans ce port.
Agitée (Mer –) : 1 – Mer agitée est l’état de la mer quand les vagues ont une hauteur
significative comprise entre 1,25 mètre et 2,5 mètres.
2 – De même, mer peu agitée est l’état de la mer quand les vagues ont une hauteur
significative comprise entre 0,5 mètre et 1,25 mètre.
3 – Sur l’échelle S, mer agitée correspond à mer force 4 et mer peu agitée
correspond à mer force 3.
AGM (de l’anglais « absorbed glass mat ») : 1 – Type d’accumulateurs dont les électrodes sont
séparées par des feuilles de fibre de verre imbibée d’électrolyte (70 p 100 d’eau et
30 p 100 d’acide).
2 – L'électrolyte étant absorbé et donc immobilisé dans ces buvards en fibre de
verre (boro-silicate), les batteries d’accumulateurs AGM ne contiennent pas de
liquides libres et ils peuvent être inclinés dans tous les sens.
3 – Les électrodes utilisent des alliages plomb – calcium (Pb – Ca) ou plomb avec
un peu de calcium et beaucoup d’étain (Pb - Ca – Sn) afin de réduire les
dégagements d’oxygène et d’hydrogène gazeux.
4 – Presque toutes les batteries AGM sont de type recombinant c’est-à-dire que
l’oxygène et l’hydrogène se lient et se délient à l’intérieur de la batterie sans
Glossaire maritime – page 47 – À jour au 1er janvier 2015
iii) la troisième sorte, connue sous le nom d'aiguille n° 5, est longue de 0,065m ;
on l'emploie peu parce qu'elle est trop grosse pour sa longueur.
Remarque : Il est nécessaire d'adoucir les arêtes du carrelet des aiguilles à coudre
avant de s'en servir sous peine de couper les fils de la toile.
3 – Autrefois en bois, les aiguilles à ramender sont maintenant faites en matériau
synthétique (plastique).
On trouve différentes tailles d’aiguilles à ramender : de 10 centimètres de long par
2 centimètres de large jusqu’à 50 centimètres de long par 6 centimètres de large.
Remarques : a) – Plus la longueur de fil sur l’aiguille est importante, moins il y
aura de nœuds dans l’ouvrage.
b) – Pour charger de fil une aiguille à ramender :
i) tenir l’aiguille verticale, la pointe centrale en haut ;
ii) faire une ou deux demi-clés autour de la pointe centrale, puis descendre le fil le
long de l’aiguille jusqu’au talon ;
iii) faire faire un demi-tour à l’aiguille (de gauche à droite ou de droite à gauche
selon que l’on est droitier ou gaucher) puis remonter le fil jusqu’à la pointe
centrale en tirant fort ;
iv) faire passer le fil derrière la pointe centrale puis le faire redescendre jusqu’au
talon ;
v) faire faire un demi-tour à l’aiguille (toujours dans le même sens) puis remonter
le fil jusqu’à la pointe centrale ;
vi) faire passer le fil derrière la pointe centrale puis le faire redescendre jusqu’au
talon ;
vii) faire faire un demi-tour à l’aiguille (toujours dans le même sens) puis remonter
le fil jusqu’à la pointe centrale ;
viii) faire passer le fil derrière la pointe centrale et continuer jusqu’à ce que
l’aiguille soit complètement chargée de fil.
L’aiguille à ramender tourne dans la main, toujours dans le même sens, pendant
tout le temps qu’on la remplit.
Il faut garder le fil très tendu le long du corps de l’aiguille pendant qu’on la charge.
c) – On choisit la taille de l’aiguille en fonction des dimensions des mailles du filet
et aussi de la surface à ramender.
4 – L’aiguille de l’éperon est la partie comprise entre le porte-vergues et la
gorgère [sur les galères].
5 – L’aiguille de porque est l’allonge supérieure de la porque.
6 – L’aiguille de fanal est une barre de fer coudée sur laquelle s’emmanche le fanal
de poupe.
7 – L’aiguille de carène est une forte et longue pièce de bois dont on se sert dans
les radoubs pur appuyer les mâts.
8 – On appelle aiguilles de Bordeaux des petits bateaux de la Garonne, de la
Dordogne ou de l’estuaire de la Gironde, que l’on utilise pour la pêche du maigre ;
leur proue est très effilée pour réduire le bruit de l’eau sur la coque afin de mieux
entendre les maigres gronder.
Aiguilletage (en anglais « lashing », « seizing ») : 1 – Amarrage qui s’effectue au moyen d’un
petit filin serré par des tours multipliés entre les extrémités de deux objets, de deux
cordages, ou entre les deux bouts d’un même cordage.
2 – L’aiguilletage en portugaise a un tour plat et un tour croisé.
Remarque : L’aiguilletage se fait toujours en portugaise quand on veut fixer un œil
à plat sur un espar, comme le bout d’un marchepied au centre d’une vergue haute.
3 – Amarrage au moyen d’un cordage de deux objets qui restent éloignés l’un de
l’autre.
Exemple : Aiguilletage d’une poulie à un piton.
4 – Amarrage solide mais non rigide de pièces de bois ou d'autre matériaux durs
entre eux.
Glossaire maritime – page 49 – À jour au 1er janvier 2015
entre Paris, Le Mans, Orléans ou Chartres, rappellent les Alains : par exemple
Alençon, Allainville, Allones, Allonville, Allaines, Aulaines.
6 – Des Alains se sont également établis en Saintonge.
7 – Les Alains participèrent à la coalition levée par les Romains pour défaire les
Huns d’Attila aux Champs Catalauniques, en 451, près de Troyes en Champagne.
Alavia : Diminutif de l'appellation « Amiral commandant l'aéronautique navale ».
Albatros (Grand – ) : 1 – Oiseau de mer nichant dans les îles de l'Antartique, par exemple à
Crozet dans les TAAF, et se nourrissant très loin en mer.
2 – L'envergure des grands albatros peut dépasser 3 mètres ; leur masse peut
atteindre 12 kg.
3 – En une année, ils peuvent, dit-on, parcourir une distance égale à plusieurs fois
le tour de la Terre ; ils peuvent parcourir près de 400 kilomètres par jour, pendant
une semaine, en pratiquant le plus souvent un vol plané dynamique.
4 – Les grands albatros peuvent vivre 80 ans ; ils ne se reproduisent pas avant l'âge
de 10 ans ; les femelles pondent un œuf de près d'une livre tous les trois ans ; le
poussin reste un an au nid avant de s'envoler.
Remarques : a) – Les grands albatros sont des charognards, comme les vautours
terrestres ; ils attrapent, pour se nourrir, des cadavres de poissons, d'oiseaux de
mer ou de calmars, des abats de poissons rejetés par les pêcheurs.
b) – L'estomac du grand albatros, d'un volume de 3 litres, lui permet de digérer
rapidement de grosses proies grâce à une acidité record (pH de 1,5).
c) – Le nom latin du grand albatros, ou albatros hurleur, est dĭŏmēdīæ exsŭlans
qui signifie à peu près « le banni de l'île de Diomède ».
Albédo : 1 – Quantité de lumière, en pourcentage, que réfléchit un corps non lumineux.
2 – Plus le pouvoir réfléchissant est important, plus l’albédo est élevé : 0,85 pour la
craie, 0,70 pour les nuages, 0,31 pour le granit, 0,04 pour la lave.
3 – L’albédo de la Lune est 0,12, c’est-à-dire qu’elle renvoie 12 pour 100 de la
lumière qu’elle reçoit du Soleil.
Remarque : L’albédo d’une surface dépend de sa nature et de l’angle d’incidence
du rayonnement.
Alcidé : 1 – Famille d’oiseaux de mer.
2 – Les alcidés, tels que les macareux, les guillemots ou les pingouins, ont
l’habitude de faire leur nid sur des falaises escarpées, afin d’échapper aux
prédateurs ; les femelles choisissent des endroits protégés des vents et elles
pondent dans les trous de la falaise.
3 – Les oisillons du genre alcidé (macareux, guillemots ou pingouins) qui sont nés
dans des trous de falaise, sont poussés dehors par leurs parents avant de savoir
vraiment voler.
Alérion : Sorte d'aiglon stylisé sans bec ni pattes, qui figure notamment, par trois, sur la bannière
et sur le blason de la Lorraine.
[Voir Godefroy de Bouillon].
Alerte de détresse (en anglais « distress alert ») : Fait de signaler un incident à un organisme qui
pourra prêter ou coordonner l’assistance.
Alès (Paix d’– ) : 1 – La grâce d’Alès puis l’Édit de Nîmes constituèrent, en 1629, ce que l’on a
appelé la Paix d’Alès.
2 – Les clauses militaires de l’Édit de Nantes (1598) favorables aux Réformés y
étaient pratiquement annulées.
3 – Une grâce royale signée le 27 juin 1629 près d’Alès, mettait fin à la troisième
guerre du duc de Rohan (ce furent des guerres civiles fondées, en partie, sur la
division confessionnelle entre catholiques et réformés).
4 – Un Édit signé à Nîmes le 14 juillet 1629 par Louis XIII reprenait le teneur de la
grâce d’Alès.
Remarques : a) – Cette fois, les Huguenots avaient été contraints d’accepter la
paix par une grâce et non par un traité comme les fois précédentes.
Glossaire maritime – page 54 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Louis XIV révoquera l’Édit de Nîmes en même temps que l’Édit de Nantes par
un Édit signé à Fontainebleau le 18 octobre 1685.
Aleu (ou Alleu) : 1 – Autrefois, fief militaire héréditaire attribué en toute propriété.
2 – Un franc-aleu relevait du roi directement, sans rien devoir aux seigneurs
intermédiaires, notamment locaux.
3 – Les aleux se fractionnaient en fiefs pour former des seigneuries secondaires.
Remarques : a) – Aux XIème et XIIème siècles, les ducs et les comtes maintenaient
leur autorité autour de leur capitale ; ils n’avaient pas le moyens d’étendre leur
autorité au-delà.
Comme leur force militaire reposait sur le service de chevalerie de leurs vassaux,
souvent indisciplinés, ils ne pouvaient guère y compter.
Pour retrouver du pouvoir, ils arrangeaient des expéditions de représailles contre
ceux de leurs vassaux qui refusaient l’hommage et ils confisquaient certains de
leurs fiefs pour les garder sous leur autorité directe ou pour les donner à fief à des
vassaux mieux disposés.
b) – Un fief qui échappait à l’autorité de son suzerain direct devenait un aleu ; s’il
relevait directement du roi, c’était un franc-aleu.
Aleutier (ou alleutier) (en anglais « yeoman ») : 1 – À l'époque féodale, l’aleutier était un
paysan libre qui possédait sa propre terre ; il se plaçait sous la protection d'un
seigneur et, en échange, il effectuait pour lui des corvées.
2 – L’aleutier payait des redevances pour l'utilisation des moulins ou fours banaux,
des halles et autres ouvrages que le seigneur mettait à disposition.
Alfan : Diminutif de l'appellation « Amiral commandant la force d'action navale ».
Alfost : Diminutif de l'appellation « Amiral commandant les forces sous-marines et la force
océanique stratégique ».
Alfusco : Diminutif de l'appellation « Amiral commandant les fusiliers marins et les
commandos ».
Algérie (Colonisation de l’ – par la France) : 1 – La colonisation de l’Algérie par la France a eu
pour principaux objectifs de détourner le mécontentement général du peuple
français, de permettre au roi Charles X de prendre l’avantage sur ses opposants
politiques à la Chambre des Députés, et enfin d’empêcher l’Angleterre de
s’installer en Méditerranée occidentale.
2 – L’occupation de l’Algérie devait, disait-on :
– apporter des débouchés à l’industrie française,
– fournir des matières premières nécessaire à l’industrie française,
– apporter ses productions agricoles à la France, car la terre algérienne est riche,
– absorber l’excédent de la population française,
– constituer un réservoir de main-d’œuvre à bon marché,
– mettre fin à l’esclavage des chrétiens par les pirates algériens,
– détruire les repères des pirates installés près d’Alger.
3 – Les opérations de 1830 en Algérie prirent le caractère d’un croisade contre le
Infidèles, non pas pour les convertir ou les chasser, mais pour des raisons de
politique intérieure française.
4 – Les motifs de la guerre – Depuis le XVI ème siècle, la flotte algérienne
soumettait tous les navires européens qui naviguaient dans les eaux internationales
occidentales de la Mer Méditerranée, à verser une taxe parafiscale (un péage).
Les États européens furent contraints de conclure des accords avec l’Algérie.
Certains considérèrent cela comme de la piraterie.
L'Algérie était sous la suzeraineté théorique du sultan d'Istambul depuis trois
siècles ; son délégué s'appelait le « Régent d'Alger ».
Mais la Sublime Porte était incapable d’y faire respecter le Droit international.
Les États européens cherchèrent à régler le problème algérien au Congrès de
Vienne (1815) puis au Congrès d’Aix-la-Chapelle ((1818).
Glossaire maritime – page 55 – À jour au 1er janvier 2015
aujourd’hui).
8 – L’annexion de l’Algérie – L’ordonnance royale (Louis-Philippe 1er, roi des
Français) du 24 février 1834 prononça l’annexion de l’Algérie.
Les indigènes – c’est ainsi que les Algériens seront dénommés jusqu’en 1962 par
l’Administration française, par opposition aux colons français – sont régis par un
statut particulier et distinct selon qu’ils sont de religion juive ou musulmane, mais
ils n’ont pas la pleine nationalité française.
La naturalisation collective, réclamée de temps en temps, sera toujours refusée
pour ne pas créer d’un seul coup deux millions de citoyens au milieu desquels la
minorité des colons français serait étouffée.
La naturalisation individuelle des musulmans, ouverte par le sénatus-consulte de
1865, était mal vue par les autres musulmans, qui considérèrent ceux qui la
demandaient et qui l’obtenaient comme des M’tourni, c’est-à-dire des renégats ; le
nombre des naturalisations est resté faible, inférieur à 100 par an.
Le sénatus-consulte de 1865 obligeait le musulman d’Algérie devenu citoyen
français à respecter le Code civil français, c’est-à-dire à ne plus pratiquer les cinq
coutumes incompatibles : la polygamie ; le droit de djebr, qui permet à un père
musulman de marier son enfant jusqu’à un certain âge ; le droit de rompre le lien
conjugal à la discrétion du mari ; la coutume de « l’enfant endormi » qui permet de
reconnaître la filiation légitime d’un enfant né plus de dix mois et jusqu’à cinq ans
après la dissolution d’un mariage ; enfin le privilège des enfants mâles en matière
de succession.
Le musulman qui se convertit au catholicisme ne devient pas plus facilement
citoyen français : la cour d’appel d’Alger a statué, en 1903, que le terme
musulman n’a pas un sens purement confessionnel, mais qu’il désigne au contraire
l’ensemble des individus d’origine musulmane qui, n’ayant point été admis au droit
de cité, ont nécessairement conservé leur statut personnel musulman, sans qu’il y
ait lieu de distinguer s’ils appartiennent ou non au culte mahométan.
L’ordonnance du 7 mars 1944 naturalisa 60 000 musulmans qui devinrent électeurs
dans le premier collège, tandis que tous les musulmans de sexe masculin âgés de
21 ans, soit 1 210 000 personnes, devinrent électeurs d’un second collège.
9 – L’indépendance de l’Algérie – En 1962, à l’indépendance de l’Algérie, seuls
quelques milliers de musulmans étaient pleinement français, soit qu’ils aient été
eux-mêmes naturalisés, soit qu’un de leurs parents l’ait été.
Certains restèrent en Algérie et se virent attribuer la nouvelle nationalité
algérienne ; la plupart des autres rejoignirent l’ancienne métropole avec la
nationalité française.
Alidade (en anglais « sight-vanes », « index-bar », « index-arm ») : Règle mobile horizontale
portant deux pinnules ou deux petits gnomons et pivotant sur le centre d’un
instrument d’observation : taximètre ou compas de relèvement.
Remarque : Les pinnules sont montées perpendiculairement à la règle, à chacune
de ses deux extrémités ; les pinnules sont munies de fentes verticales en leur
centre, pour servir à prendre des gisements avec l’aide du taximètre ou des
relèvements au moyen du compas.
[Voir le mot Pinnule].
Alidade électronique (en anglais « electronic bearing line » ou « EBL ») : Ligne issue du centre
de l’écran du radar, ou du point représentant le navire qui porte le radar (en cas de
décentrement de l’image-radar) que l’on peut orienter à son choix pour relever le
gisement ou l’azimut des objets représentés sur l’écran par leurs échos.
Aliénor d'Aquitaine : 1 – Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) fille de Guillaume X d'Aquitaine et
d'Aénor de Chatellerault a été reine de France, épouse du roi de France Louis VII
de 1137 à 1152, puis reine d'Angleterre, épouse du roi d'Angleterre Henri II de
1152 à 1189.
2 – Aliénor d'Aquitaine est la mère des rois d'Angleterre Richard 1er (Richard
Glossaire maritime – page 57 – À jour au 1er janvier 2015
Amarrage (en anglais « mooring », « lashing », « seizing ») : 1 – L’amarrage d’un navire est
l’opération par laquelle on le retient à son poste, en rade ou dans le port, à l’aide
de câbles, d’aussières, de grelins ou de chaînes fixés à des ancres, capelés à terre
ou le long des quais.
L’amarrage à l’avant et à l’arrière du navire doit être strictement symétrique ; en
particulier, les gardes de l'avant et de l'arrière doivent avoir la même composition
(fil d’acier, polypropylène, movline, dyneema), le même diamètre, la même
longueur, la même fabrication (tresse ou aussière).
Remarques : a) – Le but de l’amarrage est de tenir son navire le long d’un quai,
d’un ponton ou d’un autre bateau aussitôt qu’il y est accosté, c’est-à-dire de le
maintenir en contact par rapport à ce quai, à ce ponton ou à cet autre navire, sans
avancer ni reculer, et sans que l’avant ou l’arrière ne s’en écarte.
S’il est possible et souvent facile de placer son navire exactement où on le désire
lorsque l’on peut adopter une vitesse-surface suffisante pour manœuvrer, il faut
compter sur l’amarrage pour le maintenir à poste dès qu’il n’a plus de vitesse, sauf
si l’on dispose de propulseurs transversaux ou si l’on est assisté par des
remorqueurs ou des pousseurs.
b) – Une manœuvre d’amarrage doit être simple, précise et aussi rapide que
possible ; elle doit avoir été préparée pour connaître à l'avance l'ordre de mise à
terre des amarres.
c) – Si une manœuvre d’amarrage ou de démarrage s’est mal passée (grue du quai
heurtée par le dévers de l’avant, batayoles pliées, rayure de la peinture ou du
gelcoat de la coque, etc.) on observera presque toujours que les deux gardes (celle
de l’avant et celle de l’arrière) n’ont pas été les premières amarres envoyées et
tournées raides (à l’accostage) ou les dernières amarres conservées en tension (au
démarrage).
L'opposé n'est pas vrai, et on peut parfois réussir parfaitement des manœuvres
d'accostage et d'amarrage en envoyant les amarres de bout en premier.
d) – En rade, on distingue parfois l’amarrage du mouillage, en n’entendant par
mouillage que le lieu où le navire est mouillé et en considérant que le navire est
amarré sur son ancre.
e) – Dans les ports, les navires ne peuvent être amarrés qu’aux organes spéciaux
établis à cet effet sur les ouvrages, sous peine d’une amende de 150 euros
(Art. R. 323-3 du Code des Ports maritimes).
2 – (En anglais « berthage ») Droit payé par un navire qui vient s’amarrer à un
quai.
3 – En matelotage, l’amarrage est l’attache qu'on fait de deux filins l'un sur l'autre
au moyen d'un autre beaucoup plus faible.
4 – En voilerie, l'amarrage s'entend surtout de celui qu'on fait aux points d'écoute
des voiles, pour prévenir l'écartement des ralingues et ménager la toile à l'angle du
point ; il ne faut pas que l'amarrage des points d'écoute comprime le filin ; il doit
être sans bridures et couché sur la toile, de manière à laisser les deux ralingues
libres dans leur action ; les amarrages bridés peuvent causer la rupture des points
d'écoute.
[Voir les mots Ralingue, Point, Bridure].
5 – Lorsqu'il s'agit d'effectuer un amarrage, le terme d'amarre n'est utilisé que s'il
s'agit de l'amarrage d'un navire ; dans les autres cas, on emploie un autre terme qui,
habituellement, décrit le type de cordage utilisé (garcette, bitord, tresse, ligne,
etc.).
Amarrage à plat : 1 – L’amarrage à plat se fait pour tenir joints deux cordages qui sont
approchés côte à côte sans se chevaucher.
2 – Cet amarrage se fait par plusieurs tours bien serrés de ligne ou de quarantainier
autour des deux cordages à l’endroit où ils doivent être joints.
Remarque : Cet amarrage peut se faire pour tenir joints deux cordages différents,
ou deux branches d’un même cordage.
Glossaire maritime – page 63 – À jour au 1er janvier 2015
Amarrage en étrive : Un amarrage en étrive est une sorte d’amarrage à plat qui se fait sur une
manœuvre dont les deux branches se croisent en se chevauchant ou sur deux
cordages qui se croisent.
Remarque : On fait un amarrage en étrive (ou deux successifs) pour tenir ensemble
la branche principale d’un cordage à l’extrémité duquel on a adapté un cap de
mouton, une cosse ou tout autre objet quelconque, et le bout excédent de ce
cordage ramené sur la branche principale.
[Voir l’expression amarrage à plat].
Amarre (en anglais « mooring line ») : 1 – Cordage en fibres naturelles ou synthétiques, en fils
d’acier ou en chaîne qui sert à l’amarrage, au touage ou au halage d’un navire.
Remarques : a) – Le cordage employé pour tenir le navire sur son ancre est appelé
une ligne de mouillage ; le cordage employé pour remorquer le navire est appelé
une remorque.
b) – La longueur des glènes de cordage vendues pour faire des amarres est souvent
de 200 mètres.
La longueur de la glène était à l'origine celle d’un câble de 120 brasses (une
encablure) ; elle variait en pratique de 180 à 200 mètres selon le contexte.
c) – Une encablure vaut un dixième de mille (c'est-à-dire 185 mètres).
2 – On distingue, parmi les amarres :
i) les amarres de bout qui rappellent de l’avant (en anglais « head lines » ou
« head fasts ») ;
ii) les amarres de l'arrière ou de la poupe qui rappellent de l’arrière (en anglais
« stern lines » ou « stern fasts ») ;
iii) celles de travers (les traversiers) dont la direction est perpendiculaire à la ligne
de quille (en anglais « breast lines » ou « breast fasts ») ;
iv) celles qui rappellent de l’avant vers l’arrière, ou de l’arrière vers l’avant, que
l'on appelle gardes montantes (en anglais « spring lines ») et qui empêchent les
mouvements dans la direction de la ligne de quille.
[Voir l'expression Garde montante].
3 – Lorsque le navire est à son poste le long du quai, les amarres qui arrivent à
bord du côté du quai sont dites amarres de terre et celles qui arrivent du côté
opposé sont dites amarres du large.
Amarres de poste : 1 – Des amarres de poste sont disponibles dans certains ports, notamment
dans les ports où une grosse houle se fait sentir, afin de garantir un bon amarrage
des navires.
Remarque : La prise des amarres de poste augmente la durée des manœuvres
d’accostage ; après l’appareillage des navires qui les ont utilisées et rejetées à l’eau,
un service du port doit les repêcher et les redisposer sur le quai.
2 – Dans certains ports, les amarres de poste sont un complément qui permet de
renforcer l’amarrage des navires en escale.
Remarques : a) – Il est souvent mal commode de les tourner à bord en plus des
amarres habituelles, si des bollards n’ont pas été prévus à cet usage particulier.
b) – Nous avons connu des grelins aux postes 1 et 2 du môle d’escale de La Pallice
avant l'allongement du môle, qui servaient d’amarres de poste en plus des amarres
du navire ; le navire les larguait en premier et elles tombaient dans l'eau le long du
quai.
3 – Dans d’autres ports, l’amarrage des navires se fait exclusivement au moyen
d’amarres de poste, avec des dispositif à largage rapide par crocs à échappement
pour que les navires puissent appareiller tous ensembles sans attendre les équipes
de quai, au cas où une forte houle viendrait à entrer soudainement dans le port.
Remarque : Nous avons connu de telles amarres de poste à Napier, en
Nouvelle-Zélande, aux postes exposés à la houle du Pacifique.
Amatelotter : Associer les marins par deux pour les faire alterner au service du quart.
Remarque : Jadis, il n'y avait parfois qu'un hamac pour les deux matelots, qui se
l'échangeaient à la fin de leur service.
Glossaire maritime – page 64 – À jour au 1er janvier 2015
Ambre gris : Concrétion intestinale fournie par les grands cétacés et qui, en raison de son odeur
de musc, entre dans la composition de certains parfums.
Remarque : Le mot « ambre » est tiré de l'arabe « ambar » qui signifie cachalot.
En français, on dit aussi succin ou carabé (vieilli).
Les Allemands l'appellent « Bernstein » qui signifie « la pierre qui brûle ».
Les Russe l'appellent « jantar » qui signifie « amulette ».
En grec ancien, ambre se traduit par « ½lektron ».
Ambre jaune : 1 – Résine amorphe fossile allant du jaune clair au jaune rougeâtre et susceptible
d'un beau poli.
Remarques : a) – L'ambre peut être opaque, translucide ou transparent.
b) – L'ambre est insoluble dans l'eau froide ; il fond vers 300°C et s'enflamme vers
400°C.
c) – La densité de l'ambre est très légèrement supérieure à celle de l'eau douce, elle
est comparable à l'au salée à 30 grammes de sel marin par litre.
d) – Si l'on frotte l'ambre avec un chiffon, il se charge d'électricité négative et il
attire les particules légères ; c'est pour cette raison que le mot grec « ½lektron »,
qui signifie ambre, servi à former « électricité ».
2 – Ce matériau naturel fascine l'homme depuis toujours, par ses couleurs et par
son potentiel fossilifère.
Remarques : a) – L'ambre est parfois considéré comme une gemme, de même que
d'autres substances organiques telles que les perles, la nacre, l'ivoire, le jais, le
corail.
b) – L'ambre a été employé pour faire des parures sous la forme de perles de
différentes formes ou de barrettes d'espacement, en guise de talisman et parfois
comme monnaie d'échange.
3 – L'ambre de la Baltique s'est formé il y a 40 à 60 millions d'années à partir de la
résine pétrifiée de conifères.
En tombant sur le sol, la résine a emprisonné des pollens de fleurs, des petits
insectes que l'on peut observer sous tous les angles dans les morceaux d'ambre
transparents.
La résine se transforme en ambre au bout de plusieurs millions d'années par la
transformation des chaînes organiques par polymérisation et perte des composés
aromatiques volatils.
Remarque : On appelle copal le stade intermédiaire entre la résine et l'ambre, après
quelques milliers d'années de polymérisation.
4 – On trouve de l'ambre en abondance en Charente-Maritime, notamment sur la
rive droite de la Charente, d'Angoulême à l'île d'Aix et le rocher d'Énet ou entre
Charente et Gironde, de Cadeuil à l'île d'Oleron.
Remarques : a) – L'ambre charentais ramassé dans l'île d'Aix a été mentionné par
Fleuriau de Bellevue en 1817.
b) – L'ambre charentais renferme des insectes, des arachnides, des plumes de
dinosaures, des morceaux de peau de reptiles, des poils de mammifères, des algues,
des champignons, du plancton marin, des bactéries.
Ambroisie : Mets des divinités de l’Olympe.
Remarques : a) – L’ambroisie donnait l’immortalité à ceux qui en goûtaient.
b) – Le miel des abeilles est quelquefois associé à l’ambroisie.
Ambulance : 1 – Établissement hospitalier temporaire formé pour donner les premiers secours
aux blessés ou aux malades, notamment près des corps d’armée en campagne.
2 – Sorte d’hôpital provisoire aménagé, à la mer, dans un endroit abrité d’un
bâtiment en train de combattre.
3 – Voiture d’ambulance ou ambulance est le nom donné à un véhicule terrestre
chargé de transporter les blessés jusqu’à un hôpital temporaire de campagne.
4 – Par extension, on donne le nom d’ambulances aux véhicules terrestres chargés
Glossaire maritime – page 65 – À jour au 1er janvier 2015
de transporter les malades ou les blessés jusqu’à n’importe quel hôpital ou clinique
ou pour les reconduire chez eux.
Âme d’un cordage : Élément introduit au centre du cordage et qui est entouré par les torons,
lorsque le nombre de ceux-ci dépasse trois ; l’âme permet d’éviter que les torons
ne s’écrasent lorsque le cordage est mis en tension.
L’âme du cordage ne donne pas de force supplémentaire à ce cordage.
Améliorer (en anglais « to improve ») : Rendre meilleur ; perfectionner.
Remarque : On n'améliore que ce qui est déjà bon.
Amelottes : Voir le mot amolette.
Amen : 1 – Mot hébreu signifiant « ainsi-soit-il ».
2 – Expression du consentement.
Exemple : « Dire amen à tout », c'est tout accepter.
Aménagement : 1 – Action de régler les coupes d'une forêt.
2 – Le résultat de cette action.
Aménager : 1 – Régler les coupes d'une forêt.
2 – Débiter en bois de charpente.
Exemple : Aménager un arbre pour en faite une varangue.
Amendable : 1 – Qui peut être amélioré ou corrigé.
2 – [Vieilli] Sujet à une amende.
Amende : 1 – Peine pécuniaire.
2 – [Autrefois] Une amende honorable était une peine infamante qui consistait en
un aveu public d'un crime.
3 – [Au figuré] Faire amende honorable, c'est demander publiquement le pardon.
Amener (en anglais « to lower ») : 1 – Abaisser, faire ou laisser descendre.
Amener une vergue et sa voile, c’est larguer et filer les drisses.
On dit aussi : amener les perroquets sur le ton, les huniers à mi-mât, la grand
vergue sur les porte-lofs.
Amener se dit aussi d’une embarcation, d’un fardeau, d’engins pesants soulevés
avec un cartahu et qui sont suffisamment hissés pour être reçus à bord.
2 – Amener ou amener son pavillon est une expression consacrée pour indiquer
qu’un bâtiment ou un navire, contraint par des forces ennemies, manifeste, en
faisant descendre son pavillon national, qu’il se rend, qu’il se constitue prisonnier.
3 – Amener le pavillon ou amener les couleurs est une cérémonie imposante qui a
lieu au coucher du Soleil ; c’est lentement qu’on y procède ; toutes les personnes
qui se trouvent sur les ponts ou dans le gréement s’arrêtent ou cessent leurs
travaux, elles se tournent vers le pavillon et chacun se découvre, en signe de
respect, devant ce symbole de la nationalité.
4 – Amener exprime un rapport de position entre un navire et des objets
extérieurs : amener se dit d’un amer ou d’un autre bâtiment lorsqu’on parvient à le
relever dans la direction voulue ; amener deux points l’un par l’autre se dit
lorsqu’on est parvenu à les voir sur une même ligne (on dit alors que l'on se trouve
sur l'alignement qu'ils forment).
Amer (en anglais « mark ») : 1 – Tout objet fixe et remarquable, visible de la mer, situé sur une
côte ou en mer (phare, balise, clocher, tour, arbre isolé, pignon, rocher, etc.).
2 – Les amers sont repérés sur certaines cartes ; ils sont employés soit seuls, soit en
combinaison avec d’autres amers dont on relève l’azimut, pour connaître notre
position à la mer.
Amerigo Vespucci :
[Voir les noms Amérique, Vespucci, Christophe Colomb].
Amérique : 1 – Nom donné aux terres que Christophe Colomb découvrit à partir de 1492.
2 – L’appellation Amérique a été inventée en 1507 par les moines du Gymnasium
de Saint Dié, en Lorraine [actuellement Saint-Dié-des-Vosges, en France] pour
désigner, sur une carte du monde, les terres reconnues par Americ Vespuce (ou
Glossaire maritime – page 66 – À jour au 1er janvier 2015
terre.
Les contre-amiraux portent 2 étoiles sur chaque manche ou sur les épaulettes, ainsi
que sur la casquette.
5 – Le titre de vice-amiral, qui remonte au XIVème siècle, désignait le premier
subordonné de l’amiral.
Le titre de vice-amiral correspond à celui de général de division dans l'armée de
terre.
Les vice-amiraux portent 3 étoiles sur chaque manche ou sur les épaulettes, ainsi
que sur la casquette.
6 – Le titre de vice-amiral d'escadre correspond à celui de général de corps
d'armée dans l'armée de terre.
Les vice-amiraux d'escadre portent 4 étoiles sur chaque manche ou sur les
épaulettes, ainsi que sur la casquette.
7 – Le titre d'amiral correspond à celui de général d'armée dans l'armée de terre.
Les amiraux portent 5 étoiles sur chaque manche ou sur les épaulettes, ainsi que
sur la casquette.
Le titre d'amiral est actuellement le titre le plus élevé dans la Marine française.
8 – Actuellement, il est d'usage d'appeler « amiral » tous les officiers généraux de la
Marine nationale.
Amiral de France : 1 – La charge d’Amiral de France a été créée par le roi Charles V le
7 décembre 1373.
« Qu'en toutes armées qui se feront et dresseront par la mer, l'Admiral de France
sera et demeurera chef, et nostre lieutenant general, et sera obey par tous les
lieux, places et villes maritimes à qui que ce soit, et puissent appartenir, sans
aucune contradiction. » (Édit du Roi Henri III du mois de mars 1584).
2 – Cette dignité, supprimée par Richelieu à son profit en 1627 sous Louis XIII, fut
rétablie par Louis XIV en 1669 et bien définie par l’Ordonnance d’août 1681.
Elle a été supprimée à nouveau en 1791 par l’Assemblée nationale.
3 – Napoléon 1er, puis Louis XVIII la rétablirent.
4 – L’amiral de France rendait la justice maritime en son nom dans les sièges
d’Amirauté ; les officiers qu’il avait nommés pour le suppléer devaient avoir
obtenu des lettres de provision du roi.
5 – Le traitement fixe de l’Amiral de France était complété par le droit de congé
levé sur tous les navires au départ des ports, par le dixième des prises et des
rançons, par les amendes, par les droits d’ancrage, de balisage et de tonnage perçus
sur les navires étrangers qui abordaient les ports ou les côtes de l’Amirauté.
6 – Chaque district administratif possédait, à sa tête, un Lieutenant Général qui
tenait lieu d’Amiral ou qui le remplaçait ; il était conseillé par des procureurs et des
avocats et il était assisté par des greffiers, des visiteurs de navires, des huissiers,
des interprètes, des maîtres de quai.
7 – Les receveurs délivraient les congés et percevaient les droits de navigation.
Amiral de Guyenne : 1 – Titulaire de la charge d’Amiral dont la compétence s’étend de la Loire
aux Pyrénées.
2 – L’Amiral de Guyenne a le même rôle et remplit les mêmes fonctions, dans sa
zone de compétence, que l’Amiral de France dans les siennes.
Amiral de la Flotte (en anglais « admiral of the fleet ») : Le titre d’Amiral de la Flotte a été
conféré à Darlan (1881-1942) par le décret du 6 juin 1939, afin de lui permettre de
porter des insignes équivalents à ceux des amiraux du grade le plus élevé de
certains pays étrangers.
Amiral de France : Titre et dignité pouvant être conférés à une officier de Marine en raison des
services éminents qu’il aurait rendus à la France (loi de 1972).
Remarque : Le seul marin ayant porté le titre d'Amiral de la Flotte étant Darlan, à
une époque que l'on préférerait oublier, on a préféré utiliser une autre appellation
pour distinguer les officiers de Marine très méritants.
Glossaire maritime – page 68 – À jour au 1er janvier 2015
Amirauté (en anglais « admiralty ») : 1 – Sous l'Ancien Régime, office, dignité de l’Amiral.
L’amiral recevait sa charge en fermage, c’est-à-dire qu’il paye au roi, en échange,
une redevance fixée à l’avance.
2 – Jadis, juridiction ordinaire avec compétence absolue pour :
– la direction et le contrôle des personnels militaire et civil de la Marine, en
position embarquée ou à terre ;
– le pouvoir réglementaire et judiciaire en matière maritime ;
– l’entretien et la sécurité des ports ;
– la police et la défense des côtes ;
– la surveillance des côtes : guet, épaves, naufrages ;
– la police de la navigation ;
– le contrôle des pêches ;
– La visite des navires ;
– la perception de droits liés à la navigation (visite sanitaire, droits de quai,
ancrage, convoi) ;
– la délivrance des congés et des lettres de marque ;
– la réception des capitaines, des pilotes, des interprètes et conducteurs de navires ;
– la surveillance des professeurs d’hydrographie ;
– la collecte et la conservation des rapports de mer, rédigés par les capitaines à
chaque retour de voyage ;
– la perception du dixième de la valeur des prises de la course.
Remarque : a) – La compétence de l’Amirauté de France a été définie par les
ordonnances de 1373, 1517, 1545, 1584.
b) – La juridiction de l’Amirauté était exercée, sur délégation de l’Amiral, par des
lieutenants particuliers ou généraux, assistés de conseillers, d’un procureur et d’un
avocat du roi, d’un greffier, d’huissiers, d’un receveur.
c) – L’Amirauté avait la connaissance, la juridiction, la correction et la punition de
tous les faits répréhensibles commis en mer et dans les ports, criminellement ou
civilement, avec appel devant les Tables de Marbre.
d) – À partir du XVI ème siècle, l’Amirauté était compétente, en concurrence avec
les juridictions consulaires, pour connaître de ce qui relevait des affrètements ou
des assurances.
e) – À partir de 1669, les officiers de l’Amirauté relevèrent surtout du Secrétaire
d’État à la Marine.
f) – L’Amirauté a été supprimée par l’Assemblée Constituante en 1791 ; ses
attributions ont été réparties entre les ministères de la Marine Nationale, des
Travaux Publics et des Finances.
3 – Actuellement, on appelle Amirauté l’immeuble où réside l’Amiral et où siègent
ses services.
Amirauté de Guyenne : 1 – Office d’Amiral créé le 12 juillet 1490 par Charles VII.
2 – La compétence de l’Amiral de Guyenne s’étendait de la Loire aux Pyrénées.
3 – L’amirauté de Guyenne comprenait 5 sièges : Les Sables d’Olonne, La
Rochelle, Brouage (ou Marennes après 1702), Bordeaux, Bayonne.
4 – L’appel des décisions de justice rendues dans les sièges de Brouage (ou
Marennes), Bordeaux et Bayonne se faisait à la Table de Marbre du Parlement de
Bordeaux.
5 – L’appel des décisions de justice rendues dans les sièges des Sables d’Olonne, et
de La Rochelle se faisait à la Table de Marbre du Palais à Paris, puis à celle du
Parlement de Paris.
Amman : L’amiral Maurice Amman, alors préfet maritime de la 2ème région à Brest, a réussi la
fusion des deux principales associations privées françaises de sauvetage en mer, la
SCSN (Société Centrale de Sauvetage des Naufragés) et les HSB (Hospitaliers
Sauveteurs Bretons) qui formèrent, le 15 octobre 1967, une nouvelle association à
but non lucratif, déclarée conformément à la loi du 1er juillet 1901 relative au
contrat d'association : la SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer).
Glossaire maritime – page 69 – À jour au 1er janvier 2015
Amurer (en anglais « to hall the tack of (sail) », « to bring aboard the tack of (sail) ») :
Crocher l’amure, établir le point du vent d’une voile.
Amygdale : 1 – L'amygdale est un noyau cérébral situé dans le lobe temporal, en avant de
l'hippocampe.
2 – L'amygdale est impliquée dans certaines émotions, notamment la peur et
l'anxiété.
3 – Le rôle de l'amygdale est d’évaluer l’ensemble de la scène visuelle en quelques
millisecondes, en repérant les points importants ; les détails ne sont perçus que plus
lentement, donc avec un certain retard ; les périls sont identifiés inconsciemment et
sans délai dès qu’ils entrent dans le champ de vision, à condition que le cerveau y
soit préparé.
Remarque : L’analyse du péril n’intervient souvent qu’après la réaction réflexe, si
celle-ci n’a pas été inhibée à temps.
Anabatique : Se dit de la variation des variables d’état de l’air qui s’élève le long du versant
chauffé par le Soleil d’une montagne.
[Voir l’expression Variable d’état].
Analemme : 1 – Trajectoire en forme de huit que semble décrire, au cours de l’année, le Soleil
observé au même endroit, chaque jour de l'année, au même instant en temps
moyen.
2 – Cette courbe en 8 représentée sur le cadran solaire est l'image, sur le plan du
cadran, des positions occupées par le Soleil, jour après jour, à midi moyen.
3 – L’analemme est la conséquence de l’inclinaison de l’axe de rotation terrestre
par rapport au plan de son orbite, et de l’excentricité de cette orbite (l’écliptique)
par rapport à l’axe des pôles.
Analyse : Opération consistant à étudier un tout en le décomposant par la pensée en ses éléments
constitutifs et en anticipant les relations entre ces éléments.
Remarques : a) – L'analyse pertinente du contexte et des circonstances, avant
l'action, guide les décisions du manœuvrier.
b) – La réussite en vraie grandeur (ou dans un simulateur) ne garantit pas le succès
futur d'une manœuvre comparable si certaines conditions initiales déterminantes,
soit n'ont pas été identifiées par la théorie (notamment en cas d'éventuels effets de
seuil) soit ne sont pas strictement identiques, et si les moyens d'assistance qui
permettraient de rattraper une manœuvre mal engagée (par exemple des
remorqueurs ou des amarres capelées à terre) ne sont pas suffisants en nombre ou
en force, ou sont mal disposés.
c) – Le mot analyse est tiré du mot grec analusij, tiré du verbe analuein qui
signifie « défaire une trame ».
Analyse d'huile moteur : 1 – L'analyse de l'huile de graissage d'un moteur permet de connaître
les conditions de fonctionnement de ce moteur.
Les différents paramètres habituellement relevés sont les suivants :
2 – Viscosité : La viscosité caractérise la facilité de l'huile à s'écouler ; la viscosité
est mesurée en cSt aux températures de 40°C et de 100°C.
Remarques : a) – On compare les viscosités de l'huile usagée à celles de l'huile
neuve.
b) – La dilution par le combustible (gazole) peut entraîner une diminution de la
viscosité de l'huile usagée.
2 – Eau : La présence d'eau dans l'huile se mesure en pourcentage d'eau en
volume.
Remarques : a) – La présence d'eau dans l'huile peut être due à la condensation de
la vapeur d'eau dans le carter d'un moteur qui a été souvent démarré et arrêté, ou
au passage du liquide de refroidissement du moteur dans le circuit d'huile.
b) – La présence d'eau dans l'huile peut entraîner des corrosions des surfaces en
acier ou des défauts de graissage.
c) – Le niveau d'alerte est de 0,5 pour cent d'eau dans l'huile.
Glossaire maritime – page 73 – À jour au 1er janvier 2015
Anamorphose [En optique] 1 – Déformation d’une image par réflexion sur des miroirs coniques
ou cylindriques.
2 – Image déformée dessinée sur une surface plane qui, vue par réflexion dans un
miroir cylindrique ou conique, présente une figure régulière.
3 – La perspective est une anamorphose qui vise à représenter sur une surface
plane des objets répartis dans l'espace, en utilisant des transformations
géométriques appropriées, de manière à ce qu'ils paraissent à la vue comme si les
distances et les situations étaient conservées.
Remarque : Anamorphose vient du mot grec ¢ναμόρφωσις qui signifie
« transformation ».
4 – Les peintures dites « en trompe l’œil » sont des anamorphoses.
5 – Une photographie prise avec un objectif grand angle et une photographie prise
avec un téléobjectif sont aussi exactes l'une que l'autre, tout en étant différentes ;
l'une et l'autre sont des anamorphoses, et le cerveau humain rectifie les images que
voit l’œil, dans un cas comme dans l'autre, sans que l'on n'en ait toujours
conscience.
6 – En cartographie, on utilise des anamorphoses pour représenter sur des plans
certaines parties de la sphère terrestre ; pour dessiner une carte, on modifie
volontairement certaines longueurs dans le but de conserver un caractère
particulier de la sphère dans la représentation plane, ou pour garder inchangée une
grandeur importante aux yeux de l’utilisateur de la carte.
Exemple 1 : i) La carte marine dite « de Mercator » est une anamorphose.
ii) Pour dessiner une carte marine de Mercator sur une feuille de papier, on
représente les méridiens par des lignes droites verticales équidistantes, puis on
trace les parallèles horizontalement, séparés les uns des autres par des distances
déduites de leurs distances à l'Équateur, selon une loi énoncée par l'Anglais
Édouard Wright (1561-1615).
iii) Contrairement aux méridiens de la carte de Mercator qui sont parallèles, les
méridiens terrestres convergent aux pôles.
iv) Contrairement aux parallèles de la carte de Mercator, les parallèles terrestres
sont équidistants.
v) Le but recherché par l'anamorphose de la carte marine de Mercator est la
conservation des angles, c'est-à-dire que :
– une route suivie en mer à angle constant avec le Nord est représentée, sur la
carte, par une droite faisant ce même angle avec tous les méridiens (verticaux) ;
– le relèvement par rapport au Nord de l'alignement de deux amers correspond, sur
la carte, à l'angle entre l'image du méridien (droite verticale) du lieu de
l'observation et la droite qui joint les images des deux amers.
Remarque : À la différence d'une carte de Mercator, les distances d'un plan sont
toutes représentées avec la même réduction ; cette stricte similitude du modèle et
de l'image n'est possible que si l'étendue de Terre représentée est compatible avec
la précision recherchée.
Exemple 2 : i) On peut avoir besoin d'une carte ayant des propriétés différentes de
celles de la carte de Mercator.
ii) Très souvent, les navires arrivant de la mer à La Pallice par le Pertuis d'Antioche
adoptent des vitesses de 12 nœuds en passant la bouée de Chauveau, de 8 nœuds
au phare du Lavardin et de 5 nœuds à la bouée « Marie-Anne ».
iii) Si l'on désire que les trajets correspondant à des durées égales soient
représentés sur la carte par des longueurs à peu près égales, on découpe le
parcours en segments correspondant à des séquences d’égales durées, selon la
vitesse du navire ; puis on reporte sur une feuille de papier, et sur une même ligne
verticale, des points correspondant aux débuts et aux fins des séquences ; pour
obtenir la carte recherchée, il ne reste plus qu’à tracer les côtes, à placer les
ouvrages portuaires et à porter les sondes que l'on rencontrera par le travers du
navire au début de chaque séquence, afin de se repérer à leur vue.
Glossaire maritime – page 75 – À jour au 1er janvier 2015
iv) À la différence d'une carte de Mercator, l'échelle des ordonnées sur une telle
carte d'égales durées est graduée en minutes d'heure de la montre (constantes) et
non en minutes de degré de latitude.
v) La transformation (anamorphose) qui permet de passer du Pertuis d'Antioche à
sa représentation sur une carte d'égales durées est particulière et peu commune ;
elle est différente de celle qui permet de dessiner une carte marine de Mercator,
mais elle n'est ni plus « fausse », ni plus « inexacte » et elle est tout aussi légitime
et elle correspond à un besoin particulier.
Anatidé : 1 – Famille de l'ordre des ansériformes.
2 – Les anatidés ont un corps massif, une queue courte et un cou assez épais.
Remarque : Les oies et les bernaches appartiennent à la famille des atanidés.
Ancette : 1 – Œil sur la ralingue de chute d’une voile carrée par où vient passer la patte de
bouline.
2 – Les ancettes de boulines sont des bouts de cordes qui tiennent à la ralingue des
côtés d’une voile et aux pattes de boulines.
Ancien : 1 – Qui existe depuis longtemps.
Exemple : Un pilote ancien est un pilote qui exerce le pilotage depuis longtemps.
2 – Qui a occupé une fonction, tenu un emploi, exercé une profession mais qui en
est déchargé ou qui ne l'exerce plus.
Remarque : Dans ce cas, l'adjectif ancien est toujours placé avant le nom.
Exemple : Un ancien pilote est un marin qui a exercé le pilotage mais qui ne
l'exerce plus et qui a fait valoir ses droits à une pension de la caisse de pensions et
de secours.
Ancrage : 1 –Lieu où un navire peut jeter l’ancre (en anglais « anchorage »).
Remarque : On dit habituellement mouillage plutôt qu’ancrage.
2 – Taxe, redevance que l’on doit payer pour avoir le droit de mouiller et de
séjourner dans certains ports ou rades (en anglais « anchorage dues »).
Ancre (en anglais « anchor ») : 1 – Appareil permettant de maintenir un navire en place par
rapport au fond de la mer, grâce à un câble qui le relie au navire.
Remarque : Une ancre est constituée principalement d'une barre métallique appelée
verge, munie à un bout d'une ou de plusieurs pointes destinées à pénétrer dans le
fond de la mer, et à l'autre bout d'un anneau destiné à fixer l'extrémité du câble qui
retient le navire à l'ancre.
2 – On laisse tomber l’ancre au fond de la mer en un point donné, puis on file la
longueur de câble convenable, enfin on freine le câble et on l’arrête à bord pour
immobiliser le navire ; le câble d’ancre est presque toujours une chaîne.
Remarque : Sur les petits navires, la chaîne est prolongée, du côté du navire, par
un bout de câblot, de tresse ou d'aussière.
3 – Le navire doit être presque stoppé sur le fond, au moment où l’on laisse
tomber l’ancre, mais pas tout à fait pour éviter que la chaîne ne forme un paquet
sur l'ancre au fond de la mer.
Remarques : a) – On distingue les ancres à jas, les ancres à pattes articulées dans
laquelle les pattes sont mobiles par rapport à la verge, les ancres socs, etc.
Près de la boucle à laquelle est fixé le câble (cette boucle reçoit le nom de cigale,
d’argan ou d’organeau) on place le jas [sur les ancres à jas].
Les ancres à pattes articulées n’ont pas de jas.
b) – Autrefois, on embarquait sur les gros navires à voiles les ancres suivantes :
– 2 ancres de bossoir ;
– 2 ancres de veille ;
– 1 ancre de touée ou de détroit ;
– 1 ancre à jet ;
(Quelquefois une seconde ancre de jet, de la dimension d’une ancre de détroit, que
l’on plaçait sur l’arrière du navire).
c) – Les anciennes ancres, lourdes et fragiles, étaient parfois relevées, disait-on,
Glossaire maritime – page 76 – À jour au 1er janvier 2015
par les cheveux, en tirant sur l’extrémité opposée à celle qui tient le câble, à partir
d’une chaloupe agissant sur un orin amarré par une manille au diamant.
L’ancre étant parfois d’une taille considérable par rapport à la chaloupe, on la
hissait à l’aide de nœuds successifs (nœud d’orin, d’empennelage) le long de la
verge, le cordage étant coupé quand l’ancre arrivait à la hauteur du plat-bord, pour
pouvoir la basculer à l’intérieur de la chaloupe.
La chaloupe pouvait aussi rapporter l’ancre à la traîne ( pendue à l’extérieur) ou
en cravate (une des branches du jas reposant sur le tableau arrière).
d) – Les ancres étaient nombreuses sur les navires anciens avant l’utilisation des
câbles-chaînes, parce que les ruptures assez fréquentes des câbles ou des grelin
entraînaient des pertes d’ancres.
[Voir les mots, Maillon, Mouillage, Mouiller et l’expression Extrémités de
chaîne].
Ancres affourchées : Voir l’expression Mouillage avec affourchage.
Ancre à jas : 1 – L’ancre à jas est constituée d’une longue pièce en fer forgé ou en acier de
forme légèrement conique appelée la verge ; la verge est munie à sa partie
inférieure (la plus grosse) de deux bras ou pattes de part et d’autre,
perpendiculaires à la verge ; les pattes sont destinées à fixer l’ancre au fond de la
mer.
2 – Chaque patte est terminée par un bec pointu ; la distance séparant les
extrémités des pattes est l’envergure de l’ancre.
3 – La largeur de métal avoisinant chaque bec se nomme l’oreille.
4 – Le gros bout de la verge, qui se trouve au point de sa réunion avec les pattes,
se nomme le collet.
5 – Le point de jonction des deux pattes, à l’extrémité inférieure de la verge,
s’appelle le diamant.
6 – Un essieu de bois ou une barre en métal appelés le jas est disposé en tête de
verge, perpendiculairement au plan formé par la verge et les pattes.
7 – Le jas (ou essieu) est aussi long que la verge et il assure le bon crochage de
l’ancre : l’ancre tombe avec les pattes à plat sur le fond de la mer, en portant sur
l’une des extrémités du jas ; lorsque le câble de l'ancre exerce une traction, l’ancre
bascule autour de l'extrémité du jas qui repose sur le fond et l’une des pattes
pénètre dans le sable ou la vase.
8 – Lorsque l’ancre est crochée au fond de la mer, l’angle d’attaque de la verge est
d’environ 60° ; la pression sur le bec croché est égale aux 2/3 du poids de l’ancre.
9 – Le jas est encombrant ; pour faciliter la mise en place des ancres à bord, il est
rabattable pour les ancres de rechange ou pour les ancres de jet.
10 – Pour utiliser une ancre à jas, on utilise un bossoir.
11 – Une ancre à jas a une bonne tenue si elle a été mouillée presque sans
vitesse-fond.
12 – L’ancre est reliée au navire par un câble en chaîne ou en cordage appelé le
câble de l’ancre ; le câble de l’ancre est étalingué (amarré) à un organeau (anneau)
encore appelé la cigale, placé à l’extrémité haute de la verge, dans l’œil de l’ancre.
13 – Une ancre à jas de 1 mètre de verge pèse environ 55 kilogrammes.
Ancre à jet : Ancre que l’on fait porter en la chargeant à l’arrière d’une chaloupe (ou entre deux
chaloupes jumelées) jusqu’à un point déterminé pour servir à modifier l’orientation
d’un navire déjà mouillé, ou pour empêcher ce navire d'éviter avec les changements
de directions du vent ou du courant.
Les ancres à jet sont fixées à l’extrémité d’aussières dont la manœuvre s’effectue
au moyen des installations d’amarrage de l’arrière du navire.
Le poids des ancres à jet est d’environ le cinquième ou le quart de celui des ancres
de bossoir.
[Voir l'expression Ancre de touage].
Glossaire maritime – page 77 – À jour au 1er janvier 2015
Ancre à pattes articulées : 1 – Une ancre à pattes articulées a une verge courte, une culasse
pivotante à la partie inférieure de la verge, prolongée de chaque côté par deux
pattes placées dans un même plan qui passe également par l’axe d’articulation.
2 – Les pattes sont munies d’ergots qui les obligent à basculer et à crocher quand
l’ancre est traînée horizontalement sur le fond : pour que les pattes crochent, le
navire doit avoir une petite vitesse-fond au moment où l’ancre tombe.
3 – Une ancre à pattes articulées ne possède habituellement pas de jas.
4 – Les ancres à pattes articulées ont une verge en acier forgé et une culasse en
acier moulé.
Remarques : a) – Une ancre à pattes articulées mise au poste de mer se saisit à plat
sur le pont ou reste à demeure au bas de l’écubier, et elle ne déborde pas du navire.
b) – La verge d’une ancre à pattes articulées a une section rectangulaire avec le
grand côté perpendiculaire à l’axe d’articulation des pattes, pour assurer une mise
en place convenable dans l’écubier au poste de mer.
b) – Une ancre à pattes articulées qui, au neuvage du navire, ne s’ajuste pas dans
l’écubier et qui vibre dans le mauvais temps, vibrera à la moindre occasion pendant
toute la vie du navire.
c) – Les ancres à pattes articulées sont actuellement utilisées par la quasi totalité
des navires.
c) – L’ancre Martin est une ancre à patte articulées.
[Voir les mots, Maillon, Mouillage, Mouiller et l’expression Extrémités de
chaîne].
Ancre d’affourche : Ancre mouillée à l’opposé d’une première ancre pour empêcher le navire de
pivoter autour de celle-ci.
Ancre CQR : L’ancre CQR, ou ancre à soc, est relativement lourde ; elle possède une grosse
patte unique en forme de soc de charrue.
Elle s'oriente d'elle-même sur le fond sous l'effet du poids et de sa forme en « V ».
Ancre Danforth : 1 – L’ancre Danforth est une ancre à pattes articulées utilisable par les petits
navires ; elle possède un jas à sa partie basse et la surface de ses deux pattes
triangulaires est très grande.
2 – Une ancre Danforth a une tenue égale à 15 fois son poids sur fond de sable, et
20 fois son poids sur un fond d’argile.
Remarques : a) – Réalisée à partir de pièces forgées et de tubes assemblés par
soudure, elle supporte des efforts très élevés.
b) – La barre stabilisatrice permet de mettre l´ancre en position de crocher quelle
que soit la façon dont l´ancre tombe sur le sol.
c) – Sur les grands navires, une ancre Danforth est parfois utilisée comme ancre de
détroit, à l’arrière, et son câble est constitué par un fil d’acier enroulé sur le
tambour d’un treuil horizontal.
Ancre David : Ancre dont le jas amovible peut se rabattre le long de la verge, ce qui permet de
saisir l’ancre plus facilement.
Ancre de bossoir (ou ancre de poste, ou ancre de veille) : Ancre de taille moyenne, installée à
l’avant du navire pour un mouillage normal.
Remarques : a) – À proprement parler, il n’y a plus d’ancres de bossoir sur les
navires modernes dont les fûts des ancres de l’avant s’engagent dans les écubiers.
b) – Les bossoirs de capon sont des installations qui étaient destinées à remonter, à
bord ou contre le bordé, les ancres à jas qui équipaient les navires d’ autrefois.
Ancre de détroit (en anglais « straight anchor ») : 1 – L’ancre de détroit ou ancre installée en
galère, était tenue sous le beaupré par son orin, lequel était un orin entier ; cette
disposition était employée par les navires à voiles dans les détroits, ainsi que dans
les mers peu profondes, où les calmes et les courants forcent à des mouillages
fréquents.
2 – Lorsqu’un navire possède à poste fixe une ancre à l’arrière pour s’embosser, on
l'appelle aussi ancre de détroit.
Glossaire maritime – page 78 – À jour au 1er janvier 2015
3 – L’ancre de détroit des navires modernes est amarrée à l'extrémité d'un fil d'acier
enroulé sur le tambour d'un treuil situé sur la plage arrière.
Remarque : Les navires qui mouillent souvent dans la rivière Ems, dans le
nord-ouest de l' Allemagne, possèdent tous une ancre de détroit à l'arrière.
[Voir l’expression Embossage (ligne d’ – )].
Ancre de gilet : Les pilotes lamaneurs étaient naguère tenus de porter, à la boutonnière de leur
gilet, une petite ancre en argent d’une hauteur de deux pouces pour qu’on les
reconnaisse.
Remarque : Le signe de reconnaissance des bateaux porte-pilotes était jadis une
grande ancre peinte en noir dans la voile ; autour de l’ancre, on portait les initiales
du quartier (LR pour La Rochelle) et le numéro d’ordre que l’administration
maritime avait attribué au pilote qui possédait ce bateau.
Ancre de la rivière Ems (en anglais « Ems river anchor ») : 1 – Ancre placée à l’arrière du
navire et qui, lorsqu’elle est mouillée dans une rivière ou un estuaire de faible
largeur, en plus de l’ancre de l’avant, empêche le navire d’éviter à chaque renverse
de courant.
2 – L’ancre de l’avant et l’ancre de l’arrière deviennent ainsi alternativement ancre
de flot ou ancre de jusant.
Ancre d’empennelage : Petite ancre que l’on mouille sur l'avant d'une grosse ancre, pour
l’empêcher de chasser.
Ancre de touage (ou ancre de touée) : 1 – L’ancre de touage est une grosse ancre que l’on
mouille à l’aide d’un canot pour servir à déhaler (ou touer) un navire sur rade
(c’est une ancre à jet).
[Voir l'expression Ancre à jet].
2 – L’ancre est embarquée dans le canot ; on met les pattes sur le tableau et le jas
en travers de la chambre sur une ou deux barres de cabestan ; on peut également
prendre l’ancre en cravate, suspendue à l’arrière du canot en amarrant la cigale à la
boucle du tableau.
3 – Le grelin en filin ou en fil d’acier est lové dans le canot.
Ancre du large : C’est l’ancre du bord opposé à celui qui est accosté au quai ; en mouillant
l’ancre du large à une distance suffisante du quai avant d’accoster, on pourra s’en
aider pour écarter le navire du quai au moment de la manœuvre de départ.
Ancres en barbe : En barbe se dit de deux ancres travaillant ensemble et dans la même direction.
Remarque : Leurs câbles sont de longueurs différentes ; l’ancre dont le câble est le
plus long est mouillée en premier.
Ancre de corps mort : Les ancres de corps mort sont des sortes d’ancres à jas à une seule patte,
avec un anneau à la naissance de la patte pour faciliter leur relevage ou pour
mailler la chaîne d’une éventuelle ancre d’empennelage.
Ancre flottante (ou ancre de cape) : 1 – Tronc de cône ouvert à chaque bout, en forte toile, mis
à l’eau dans le mauvais temps et retenu par un câble de quelques dizaines de mètres
de longueur tourné à bord du navire.
2 – L’ancre flottante permet de réduire la dérive d’un petit navire lorsqu'on ne peut
pas employer d'autres moyens.
3 – L’ancre flottante est utilisée en ancre de cape si son câble est amarré à l’avant
du navire ; elle permet de conserver l’avant d’un petit navire à peu près dans la
direction du vent, et de tenir ce navire debout à la lame pendant le gros temps à la
mer.
4– L'ancre flottante est utilisée pour un navire en fuite si son câble est amarré à
l’arrière.
Remarques : a) – On utilise un hâle à bord pour rentrer l'ancre flottante.
b) – On peut improviser une ancre flottante en utilisant un prélart rectangulaire ; la
carcasse est faite avec deux espars croisés et fortement bridés à leur milieu, un peu
plus grands que les diagonales du prélart. Une araignée à cinq branches est frappée
Glossaire maritime – page 79 – À jour au 1er janvier 2015
sur les quatre bouts des espars et sur la bridure centrale qui sert à maintenir les
espars ; sur son œil on amarre le câble de l'ancre flottante. Pour empêcher l'ancre
flottante de plonger trop, ou de quitter la position verticale nécessaire à sa
résistance à l'eau, elle porte à sa partie supérieure un orin et une bouée.
c) – L’utilisation de l’ancre flottante était autrefois toujours associée au filage de
l’huile à la surface de la mer, en vue de réduire la hauteur et la force des vagues.
Ancre haute et claire : « L’ancre est haute et claire » se dit au moment où l’on voit l’ancre en
train de sortir de l’eau ; cette expression signifie que les pattes sont vers le bas, que
l’ancre n’est pas surjalée ni surpattée, et qu’elle n’est pas engagées par une chaîne,
un câble ou quelque épave qu’elle aurait attrapée au fond de la mer.
Ancre La Chaussade : 1 – Ancre à jas très utilisée comme ancre de bossoir dans la vieille
marine ; son diamant est très fort, ses pattes sont suffisamment larges pour bien
pénétrer dans le fond de la mer.
2 – Cette ancre a une très grande tenue.
3 – À la mer, elle s’arrime facilement au bossoir si l’on élonge son jas le long de la
verge.
Ancre maîtresse (ou ancre de salut, ou ancre de miséricorde) : Ancre utilisée en secours au
temps de la Marine à voiles ; c’était l’ancre la plus lourde et elle était
habituellement entreposée à fond de cale, au milieu du navire, pour des raisons de
stabilité du navire.
Ancre Martin : 1 – L’ancre Martin est une ancre à pattes articulées qui a été utilisée par les
premiers bâtiments de guerre anglais à tourelles, pour ne pas gêner le tir des
canons de l’avant : l’ancre au poste de mer est posée horizontalement, à plat sur le
pont.
[Voir l'expression Ancre à pattes articulées].
2 – Un collier en fer est installé sur la verge, au centre de gravité de l’ancre, muni
d’une manille pour y frapper la chaîne à caponner.
3 – La chaîne à caponner est génopée le long du premier maillon de chaîne ; elle
sera maillée sur la chaîne de capon, qui passe dans la poulie de bossoir, pour mettre
l’ancre à poste.
[Voir les mots Capion, Génope].
Ancre Rodger : Ancre à pattes courtes et à bec effilé.
Ancre Trotman : Ancre à pattes mobiles tournant autour d’un pivot qui traverse le diamant.
Ancrer (en anglais « to anchor ») : Fixer un navire sur le fond de la mer au moyen d’une ou de
plusieurs ancres.
Remarque : On dit de préférence mouiller plutôt que ancrer.
Andaillot (en anglais « cringle ») : Anneau en métal ou bague en bois que l’on place sur la
ralingue des voiles et servant à les enverguer, ou que l’on fixe sur un foc ou une
voile d’étai pour les hisser.
Anémomètre : 1 – Appareil servant à mesurer la vitesse du vent.
2 – L’anémomètre est habituellement composé par trois coupelles hémisphériques
pouvant tourner autour d’un axe vertical ; plus la vitesse du vent est élevée, plus la
vitesse de rotation des coupelles est grande.
3 – La vitesse du vent est indiquée en mètres par seconde ou en nœuds.
Anéroïde : 1 – Se dit d’un baromètre utilisant les déformations élastiques d’une capsule ou d’un
tube dans lequel on a fait le vide.
2 – Ce type de baromètre compare la pression atmosphérique dans laquelle il
baigne, à la pression nulle qui règne à l’intérieur de la capsule : la pression
atmosphérique indiquée est une pression absolue.
Remarque : Les baromètres anéroïdes sont gradués en hectopascals, ou en millibars
(l’hectopascal est équivalent au millibar) ou en livres par pouce carré (psi) et
parfois en hauteur de mercure (en millimètres ou en pouces).
[Voir les mots Baromètre, Réveiller].
Glossaire maritime – page 80 – À jour au 1er janvier 2015
Angarie (en anglais « right of angary ») : 1 – Retard imposé au départ d’un navire pour
l’obliger à recevoir un chargement.
2 – Droit de réquisition par la puissance publique, en cas de nécessité, des navires
de commerce étrangers.
3 – Le droit d'angarie autorise un pays en guerre à saisir tout bien pouvant être
utilisée dans le cadre de son effort de guerre, si ce bien se trouve sur le territoire
d'un des belligérants.
Remarque : Le paquebot français « Normandie » de la Compagnie Générale
Transatlantique fut réquisitionné par les Américains à New-York le 11 décembre
1940, d'abord afin d'être utilisé comme porte-avions, puis en vue de transporter
jusqu'à 16 000 hommes de troupe sous le nom de « Lafayette ».
Mais le navire prit feu accidentellement le 9 février 1942 avant la fin des travaux de
transformation, et il chavira dans le port de New-York la nuit suivante.
4 – Le droit d'angarie est parfois invoqué par un pays belligérant pour utiliser du
personnel aussi bien que du matériel étrangers, même s'ils appartiennent à un pays
neutre.
Angarier (en anglais «to delay by contraint ») : Soumettre un navire à une angarie.
Remarque : Le paquebot des Messageries Maritimes « Bernardin de Saint-Pierre »
a été angarié par les Japonais, à Saïgon, le 1er juin 1942.
Rebaptisé Teibi Maru, il fut torpillé par le USS Bonefish le 10 octobre 1943..
Ange (en anglais « chain shot ») : Projectile formé d’un boulet coupé en deux, trois ou quatre
parties reliées par des chaînes, ou de deux boulets placés aux extrémités d’une
barre ; on s’en servait pour rompre les mâts et le gréement des navires ennemis.
Remarque : C’était de mauvais anges !
Angirolle (en anglais « tackle ») : Palan frappé sur une pantoire capelée à un mât de tréou, pour
en porter la vergue [en Méditerranée].
Anglais : 1 – Description des Anglais par notre aïeul Nicolas-Victor Fromentin (1793-1876),
capitaine du navire baleinier dieppois « le Groenlandais » :
Extrait de son journal particulier de navigation, pour son deuxième voyage de
commandant du trois mâts « le Groenlandais » en 1824 :
« 1° – Les Anglais ne sont pas aussi affables et aussi polis que les Français.
« 2° – Les Anglais sont beaucoup plus brusques que les Français, et en même
« temps ils sont naturellement très orgueilleux ; comme ils considèrent les
« Français beaucoup inférieurs à eux, ils leur commandent avec arrogance.
« 3° – Les Anglais croient appartenir à la première nation de l’Europe et croient
« par conséquent les autres nations beaucoup inférieures.
« 4° – Les Anglais se croient les meilleurs marins de l’Europe ; ils croient qu’il est
« impossible que les Français puissent faire comme eux, aussi ils ne se gênent pas
« pour les vexer inutilement.
« 5° – Les Anglais sont naturellement ivrognes et ils boivent jusqu’à l’excès ; ils
« sont si habituellement accoutumés de s’enivrer que, quoique ivres, ils sont
« encore capables de faire une partie de leur devoir.
« 6° – Il est très difficile que les humeurs des Français et des Anglais puissent
« bien s’accorder. »
Remarques : a) – Lorsqu’après la Révolution et l’Empire, le Gouvernement
français encouragea l’armement de navires pour la pêche à la baleine dans les mers
boréales, afin d’obtenir de l’huile à meilleur compte qu’en l’achetant aux
Américains, les Français ne connaissaient pas assez cette pêche pour pouvoir
l’entreprendre par eux-mêmes ; ils étaient donc obligés d’avoir recours aux
Américains, aux Anglais ou aux Norvégiens, tous habitués à ce genre de pêche.
Le capitaine de pêche étranger dirigeait le bateau à l'arrivée dans les glaces ; le
capitaine français reprenait le commandement aussitôt que le navire était sorti des
glaces.
b) – L’Équipage du Groenlandais comprenait un capitaine de pêche anglais et
Glossaire maritime – page 81 – À jour au 1er janvier 2015
Angle de phase : En astronomie, l'angle de phase d'un astre est l'angle que fait la direction
« centre de l’astre - Soleil » avec la direction « centre de la Terre - Soleil ».
Angle de phase de la Lune : Angle formé entre l'axe « Terre-Lune » et l'axe « Terre-Soleil » ; cet
angle détermine la fraction visible de la Terre de l'hémisphère éclairé de la Lune.
Angle horaire (en anglais « GH ») : 1 – L’angle horaire AH est l’une des coordonnées horaires.
2 – L’angle horaire d'un astre, en un lieu donné, est l’angle dièdre entre le méridien
passant par l’astre et le méridien du lieu.
3 – L´angle horaire est compté positivement dans le sens rétrograde.
4 – L’angle horaire se compte dans le plan de l’Équateur céleste à partir de la
culmination supérieure de l’astre, de 0° à + 180° vers l’ouest et de 0° à - 180° vers
l’est.
5 – L’angle horaire d’une étoile est égal à la différence entre l’angle horaire du
point vernal γ et l’ascension droite de l’étoile.
6 – L’angle horaire origine d’un astre Ah ao (en anglais « GHAo ») est l’angle
compris entre le méridien origine et le méridien terrestre du lieu à la verticale
duquel se trouve l’astre.
7 – L’angle horaire local d'un astre Ah ag (en anglais « GHAg ») en un lieu de
longitude G est l’angle compris entre le méridien de ce lieu et le méridien terrestre
du lieu à la verticale duquel se trouve l’astre.
8 – La différence entre l’angle horaire origine et l’angle horaire local est égale à la
longitude du lieu.
9 – L’angle horaire d’un astre est associé à sa déclinaison pour définir la position
de cet astre à un instant donné.
Angle horaire astronomique : Angle formé par le cercle horaire d’un astre et le méridien
supérieur du lieu ; il se compte sur l’Équateur à partir du méridien origine, de 0° à
360° en allant vers l’ouest
Angoumois : 1 – Ancienne province française voisine du Poitou, de l'Aunis et de la Saintonge,
correspondant à peu près à l'actuel département de la Charente.
Remarque : Le chef-lieu de l'Angoumois est la ville éponyme Angoulême.
2 – La ville et le diocèse d'Angoulême ont été fondés à la fin du IV ème siècle.
3 – Les diocèses d'Angoulême, de Périgueux et d'Agen formèrent un comté
en 866.
4 – En 1200, le Plantagenêt Jean-sans-Terre enleva la fille unique du comte
d'Angoulême Amar Taillefer, Isabelle, alors fiancée à Hugues X de Lusignan.
Remarques : a) – Jean-sans-Terre était notamment roi d'Angleterre, comte d'Anjou,
comte de Poitiers, duc d'Aquitaine et duc de Normandie.
b) – Jean-sans-Terre épousa Isabelle d'Angoulême le 24 août 1200 à Bordeaux.
5 – En représailles, le roi de France Philippe-Auguste confisqua les biens
continentaux des Plantagenêts en 1202, ce qui déclencha des hostilités entre la
France et l'Angleterre.
6 – En 1308, Philippe-le-Bel joignit le comté d'Angoulême au Royaume de France.
7 – Le comté d'Angoulême est devenu anglais en 1360 (traité de Brétigny) puis est
redevenu français en 1373.
8 – L'Angoumois a été érigé en duché en 1514 par François 1er ; le nouveau duché
d'Angoulême est devenu un fief royal et domanial.
9 – L'Angoumois est devenu une généralité en 1692.
Ångström : Unité de longueur valant 0,1 nanomètre, soit 10-10 mètre (symbole Å).
Anguille : 1 – Pièces de construction en chêne (bordages) sur lesquelles prennent appui les affûts
de certains canons.
2 – Poisson de mer qui remonte les rivières pour frayer.
Anguillers (en anglais « limber holes », « limbers ») : Petits canaux ou conduits pratiqués dans
les varangues et les fourcats, de chaque côté de la carlingue, et destinés à conduire
les eaux de la cale aux aspirations des pompes.
Glossaire maritime – page 83 – À jour au 1er janvier 2015
Angulaire : Une voile angulaire est une foc ou une voile d’étai dans laquelle les laizes de toile, au
lieu d’être toutes parallèles à l’une des ralingues, forment deux séries assemblées,
l’une parallèle à la ralingue de chute, l’autre à la ralingue de fond.
Ankou : Personnage mythique qui, dit-on en Bretagne (Ankou), au Pays de Galles (Anghau), en
Cornouailles (Ankow), emporte les âmes des défunts, ou les morts eux-mêmes,
dans une charrette grinçante tirée par deux chevaux efflanqués.
L'Ankou est souvent représenté avec les traits d'un homme grand, vieux et maigre,
portant une cape sombre, un feutre aux larges bords et des braies nouées
au-dessous de genoux ; il tient une faux ayant le tranchant dirigé vers l'extérieur.
Exemples : a) – Les morts de l'année qui vient sentent la cape de l'Ankou les frôler
au cours de la messe de minuit.
b) – Quand les vivants entendent les grincements du karrik an Ankoù (la charrette
de l'Ankou) c'est que l'on va avoir à déplorer la mort d'un proche.
c) – On dit que celui qui voit l'Ankou décédera dans l'année.
d) – Sur le littoral breton, la charrette de l'Ankou est remplacée par le bag noz (le
bateau de la nuit) qui est conduit par le dernier noyé de l'année précédente (île de
Sein) ou par le premier mort de l'année (Audierne).
Anneau : 1 – (En anglais « ring ») Cercle de fer, de bois ou de corde servant à des usages divers.
Exemples : a) – Anneaux d’écoutille : boucles fixées sur le pont, autour des
panneaux, pour y amarrer les saisines de ces panneaux ;
b) – Anneaux d’étai : Daillots pour enverguer la voile d’étai sur l’étai ou la draille ;
c) – Anneau d’ancre : L’anneau d’ancre, ou organeau, encore appelé cigale,et
entortillé de cordelettes appelées boudineuses.
2 – L’anneau astronomique est un instrument dont on se servait jadis pour
déterminer la latitude à la mer.
C’est un cercle en cuivre de dix pouces de diamètre, divisé et gradué ; on le tient,
pendant l’observation, suspendu par un point représentant le zénith. ; à 45 degrés
se trouve un trou pour recevoir le Soleil.
Année : 1 – L'année est à la fois une unité de durée et un repère du temps qui passe.
2 – Période de temps approchant la durée de la révolution de la Terre autour du
Soleil et adoptée comme unité de durée.
3 – Il est d'usage de subdiviser l'année en mois (généralement au nombre de douze)
qui représentent une période comptant un nombre entier de jours, et dont la durée
(très variable et comprise généralement entre 28 et 31 jours) tend à se rapprocher
de la durée du cycle lunaire.
4 – L'année commençait à l'équinoxe d'automne pour les Égyptiens, les Chaldéens,
les Perses, les Syriens, les Phéniciens, les Carthaginois.
5 – Les Juifs fixent l'origine de leur année civile en septembre ou en octobre, tandis
que leur année ecclésiastique commence avec la nouvelle lune qui suit l'équinoxe
de printemps.
6 – Les Grecs comptèrent leur année à partir du lendemain du solstice d'hiver, puis
au lendemain du solstice d'été.
7 – Les Romains firent commencer l'année à l'équinoxe de printemps sous
Romulus, au solstice d'hiver depuis Numa, et au ler janvier lors de la réforme
julienne.
8 – Les Musulmans commencent l'année au moment où le Soleil entre dans le
Bélier.
9 – Les Chinois commencent l'année à la nouvelle lune qui suit l'entrée du soleil
dans les Poissons.
10 – Les Mexicains plaçaient l'origine de l'année au 23 février, époque de
l'apparition de la verdure.
11 – En Alsace l’année civile commençait le jour de Noël ; le pape Innocent XII
fixa le Nouvel An au premier janvier à partir de 1691.
12 – En Angleterre, l'année commença le 25 mars jusqu'en 1752 ; à cette époque,
on prit pour origine le 1er janvier et l'année 1751, commencée le 25 mars, fut
Glossaire maritime – page 84 – À jour au 1er janvier 2015
b) – L'invention n'en était pas moins ingénieuse et elle aurait mérité de porter le
nom de Victorius, mais ce fut Denys le Petit (Dionysius), abbé romain, qui lui
donna le sien par suite d'une correction qu'il y introduisit.
Année draconitique : Intervalle moyen de temps séparant deux passages successifs du Soleil au
même nœud de l’orbite lunaire (point où l'orbite de la Lune coupe l'écliptique) ; la
durée de l'année draconitique est en moyenne de 346,620075883 jours, soit
346 jours 14 heures 52 minutes et 54 secondes.
Année gaussienne : Période de révolution T = 365,2568983 jours, soit 365 jours 6 heures
9 minutes et 56 secondes, qui est donnée par la troisième loi de Kepler :
a3/T2 = G (MS+MT)/4π²,
a est le demi-grand axe de la Terre,
G la constante de la gravitation,
MS la masse du Soleil,
MT celle de la Terre.
Remarque : Cette définition de l'année repose sur une logique particulière ; Gauss
exprime les distances et le durées en fonction des caractéristiques du Système
solaire.
Année grégorienne : 1 – L’année grégorienne, qui sert de base au calendrier grégorien, est
aujourd'hui en usage dans la plupart des pays ; elle a été instaurée en 1582 par le
pape Grégoire XIII, d’après les calculs Lilius et de Clavius notamment.
Dans le calendrier grégorien on donne à l'année en cours une longueur qui varie
selon les règles suivantes :
2 – Première règle : une année ordinaire, ou commune, possède 365 jours, comme
l'année vague de l'ancien calendrier égyptien.
3 – Deuxième règle : lorsque le numéro de l'année est divisible par quatre
(autrement dit tous les quatre ans) on intercale un jour supplémentaire pour
former ce qu'on appelle une année bissextile.
Remarques : a) – Une année sur quatre a donc 366 jours, ce qui définit une année
moyenne longue de 365,25 jours ; cette longueur était celle de l'année dite julienne,
définie par Sosigène à l'instigation de Jules César en 46 avant J.-C., et que la
réforme grégorienne justement a abolie.
b) – L'année astronomique tropique étant de 365,242216 jours, l'année julienne est
trop longue.
4 – Troisième règle : les années séculaires (1700, 1800, 1900, etc.) sont communes
(on renonce à l'intercalation d'une année bissextile) sauf quand le nombre de siècles
est divisible par quatre (1600 et 2000 ont été bissextiles).
Remarque : La moyenne des durées des années civiles pendant cette période tombe
alors à 365,2425 jours, ce qui fournit la durée de l'année grégorienne.
5 – Cette méthode n’est pas parfaite : pour chaque période de 3000 ans le
calendrier grégorien compte environ un jour de trop.
Année héliaque : Une année héliaque est l'intervalle de temps situé entre deux levers héliaques
d'une étoile.
Remarque : L’année héliaque est très proche d'une année sidérale, si ce n’est les
différences dues au mouvement propre de l'étoile et à la précession des équinoxes.
Année d'Hipparque (La Grande – ) : Cette Grande année, dont l'invention est attribuée à
Hipparque, est composée de 304 ans dans l'espace desquels il y a presque
exactement 1760 mois lunaires synodiques.
Remarque : Cette période est plus exacte que celle de Méton.
Année julienne : Période de 365,25 jours utilisée comme unité auxiliaire par les astronomes pour
repérer les événements.
Année lunaire : 1 – Quand on rapporte la durée de l'année au mouvement de la Lune et à la
durée de l'année astronomique lunaire, on définit ce qu'on appellera une année
civile lunaire.
Glossaire maritime – page 87 – À jour au 1er janvier 2015
solaires et un jour sidéral est donc plus court de 1/365,2422 qu'un jour solaire, soit
une différence de 3 min 56 s environ.
Une montre sidérale doit avancer de près de 4 minutes par jour pour qu'elle
dépasse une montre solaire d'un jour après une année.
9 – Dans l’Antiquité, on appelait « tropiques » les signes sidéraux où se trouvaient
les points solsticiaux ; lorsque le Soleil arrive à son point le plus haut, le solstice
d’été, il amorce un tournant (en grec ancien : τρόπηκος = tournant) pour descendre
le long du zodiaque vers son point le plus bas, le solstice d’hiver.
10 – Certaines méthodes de résolution du triangle de position utilisables à la mer
utilisent directement les indications d'un garde-temps (chronomètre) réglé sur le
temps sidéral.
[Voir l'expression Catalano (Table zonique de – )].
Année tropique moyenne : On appelle année tropique moyenne le temps que met le barycentre
Terre-Lune pour faire une révolution autour du Soleil dans un repère tournant lié à
la ligne des équinoxes ; l’année tropique moyenne est liée à la différence entre la
longitude moyenne du barycentre Terre-Lune et la précession des équinoxes, et elle
est indépendante de l’origine choisie.
Remarques : a) – Cette période est indépendante de l'origine choisie et elle est, en
réalité, la même que celle de l'ancienne définition.
b) – L’année tropique moyenne vaut actuellement 365,24218967 jours solaires
moyens, soit 365 jours 5 heures 48 minutes 45 secondes et 11,25 tierces.
[Voir le mot Minute].
c) – La durée de l'année tropique est connue depuis Hipparque ; cet astronome
grec détermina le moment précis des équinoxes tandis qu'avant lui, on n'avait
observé que les solstices, dont le moment est très difficile à apprécier.
d) – L'année tropique est aujourd'hui de 11 s plus courte que de son temps.
e) – Ce changement est dû aux inégalités séculaires.
Année zéro : Dans le calendrier grégorien, les astronomes utilisent une année zéro entre les
années –1 et +1.
Remarques : a) – Les jours du calendrier des astronomes commencent à midi alors
que, pour les historiens, ils commencent douze heures plus tôt, à minuit.
b) – Les historiens ne connaissent pas d’année zéro : ils passent directement de
l’an 1 avant J.-C. à l’an 1 après J.-C.
Cela suppose que la naissance de Jésus de Nazareth (appelé Jésus-Christ par
certains) qui marque le début de l’ère chrétienne, ait eu lieu exactement à minuit le
soir du dernier jour de l’an un avant J.C. et donc la matin du premier jour de l’an
un après J.-C.
c) – Le chant « Minuit Chrétiens ! » que le bedeau entonne d’une voix de stentor
au début de la messe de la Nativité, à minuit, dans la nuit du 24 au 25 décembre,
marque donc le début de l’année nouvelle pour les croyants.
Mais l’année civile commence une semaine plus tard, le 1er janvier à zéro heure.
d) – La célébration de Noël (naissance de Jésus-Christ) puis celle de l’Épiphanie
(jour des rois) se sont substituées à celle des Saturnales de l’époque romaine ou
gallo-romaine (fêtes en l’honneur du dieu Saturne, qui se célébraient juste après le
solstice d’hiver du 21 ou 22 décembre).
Annexe (en anglais « jolly ») : Petite embarcation n’ayant pas d’existence propre au regard de
l’administration de la marine, et qui est utilisée exclusivement au service du navire
auquel elle appartient.
Anniversaire : 1 – On appelle anniversaires d’un événement les instants où le Soleil se retrouve à
nouveau au même point de l’écliptique que lorsque cet événement s’est produit.
2 – On dit ainsi premier anniversaire, deuxième anniversaire, jour anniversaire,
etc.
Anode sacrificielle : Élément passif plongé dans la mer permettant, par sa dissolution, de
prévenir la corrosion électrolytique de certaines pièces métalliques du navire en
Glossaire maritime – page 90 – À jour au 1er janvier 2015
contact avec l’eau de mer : coque du navire, hélices et arbres d’hélice, échangeurs
de chaleur refroidis à l’eau de mer, etc.
Remarque : Les anodes sont parfois remplacées par des dispositifs dits de
degaussing (ou de démagnétisation) constitués de boucles de conducteurs
électriques, réparties dans le navire le long de la coque et parcourues par des
courants de forte intensité.
Anomalie: 1 – Exception à une règle, écart à la normalité.
2 – Écart entre la valeur observée ou mesurée d’un paramètre ou d'une variable et
sa valeur normale ou moyenne.
3 – En astronomie, l’anomalie d’un astre à un instant donné est liée à l’angle entre
la direction du périastre et celle de cet astre à cet instant, vues du centre (ou du
foyer occupé par l’astre central) de la trajectoire elliptique képlérienne de l’astre.
4 – On distingue l’anomalie excentrique, l’anomalie moyenne et l’anomalie vraie.
6 – Lorsque l'on observe une planète du système solaire, l’anomalie est la distance
angulaire du lieu vrai ou moyen de cette planète à l’apogée ou au périgée.
Anomalistique (Période – de la Lune) : Temps qui s'écoule entre deux passages de la Lune à
son périastre ; selon que ce dernier est en précession ou en récession, cette période
sera plus courte ou plus longue que la période sidérale.
Anqui : Nom d’un cordage formant un palan à l’aide duquel on serrait les drosses de racage.
Anse (en anglais « bight », « cove ») : Baie de petite dimension et peu profonde ; petit
enfoncement dans la côte de la mer.
Anspect (en anglais « handspicke ») : 1 – Perche armée d’un crochet dont se servent les
bateliers.
2 – On appelle anspects les leviers de bois dont se servaient les canonniers des
vaisseaux en bois pour remuer les pièces d’artillerie.
Remarques : a) – On dit aussi, dans ce sens, barres d’anspect.
b) – Les barres d'anspect sont en bois d’orme.
3 – Des barres d’anspect sont utilisées pour faire tourner les cabestans à bras ; des
mortaises destinées à recevoir les barres d'anspect sont réparties sur plusieurs
niveaux pour ne pas trop affaiblir la tête du cabestan.
4 – Une barre d'anspect en bois dur est insérée dans une mortaise pratiquée dans la
partie haute du gouvernail, pour servir à l'orienter afin de gouverner le navire.
Remarque : Dans ce cas, on dit communément « la barre » [absolument].
Antarctique : 1 – Qui se rapporte à l’hémisphère opposé à la constellation de l’Ourse.
2 – Qui se situe dans l’hémisphère Sud.
Antenne (en anglais « lateen yard », « row ») : 1 – Nom donné aux vergues des voiles latines ;
ces vergues sont toujours longues, formées de plusieurs pièces qui se recouvrent et
qui sont roustées ensemble.
L’antenne est assez mince aux deux bouts ; l’un de ces bouts s’apique tout bas,
l’autre est relevé à l’arrière du mât.
La partie basse est le car ; la partie haute est le penne.
Remarques : a) – L'amure d’une voile à antenne est ordinairement mobile suivant
les allures. Au plus près on la hâle à bloc. Si le vent adonne, on mollit l'amure :
l’antenne devient presque horizontale. Quand on l'amène à cause du mauvais
temps, la voile très inclinée ressemble à une tente.
b) – On navigue très bien vent arrière avec l’antenne près de la position
horizontale : le centre de voilure du navire est très bas et celui-ci roule peu.
c) – Le point de drisse d’une voile latine est ordinairement au cinquième de
l'antenne.
2 – On appelle encore antenne un rang transversal de gueuses, ou de barriques, ou
de caisses arrimées dans la cale d’un navire.
Remarque : Dans un chargement de futailles, l'antenne est le nombre de futailles
qui correspond à la tranche d’une longueur de futailles.
Glossaire maritime – page 91 – À jour au 1er janvier 2015
Antenne radar (en anglais « aerial », « scanner ») : 1 – Dispositif permettant de balayer tout ou
partie de l’horizon en émettant un faisceau concentré d’ondes radio-électriques,
puis de recevoir la partie de ce faisceau qui a été renvoyée par les objets qui se
trouvaient sur son parcours.
2 – La direction vers laquelle le faisceau a été émis, et l’espace de temps entre son
émission et la réception de l’onde renvoyée par un objet, permettent de représenter
sur l’écran du radar, respectivement la direction vers laquelle, et la distance à
laquelle l’objet se trouvait par rapport à l’antenne.
Antenne radio : 1 – Une antenne d’émission radio-électrique est un dispositif permettant de
transformer les signaux électriques circulant dans un circuit de conducteurs en
signaux électro-magnétiques rayonnant dans l’espace (émission de signaux
radio-électriques).
2 – Le même dispositif permet d’effectuer l’opération contraire (réception de
signaux radio-électriques).
3 – Une antenne radio est caractérisée par son impédance, son rendement, son
gain, son diagramme de rayonnement, son isolement.
4 – Chaque type d’antennes est adapté à une gamme d’ondes.
5 – Les antennes radio utilisées jusque dans les années 1970 pour le trafic en
grandes ondes, étaient des antennes filaires horizontales de plusieurs dizaines de
mètres, qui allaient d’un mât du navire à l’autre ; on utilise maintenant, pour des
ondes très courtes, des antennes fouets verticales dont la hauteur est de quelques
mètres au maximum.
Antenolle : Petite antenne servant à établir la voile de cape sur les petits bâtiments à voiles
latines.
Antes : Tribus agglomérées, fortes et guerrières, appartenant au peuple slave.
Remarque : Les Antes sont des Vendes.
Anthropique : Qui est attribué directement ou indirectement à l'homme ou à ses activités.
Remarques : a) – Les intempéries et les catastrophes naturelles ont toujours été
reliées plus ou moins inconsciemment aux activités humaines, notamment à leurs
péchés.
b) – Dans l'Antiquité les juifs désignaient par le sort un bouc qu'ils chargeaient par
la pensée de tous leurs péchés, et ils le chassaient dans le désert afin qu'il les porte
au démon Azazel ; eux-mêmes étaient alors lavés de leurs fautes et ils pensaient
que cela suffirait pour écarter la sécheresse ou les pluies diluviennes, les chutes de
neige et les tremblements de terre, en un mot toutes les catastrophes naturelles qui
avaient touché leurs parents.
c) – Jusque dans les années 1960 les prêtres catholiques organisaient partout en
France les trois jours des Rogations (lundi, mardi et mercredi qui précèdent la fête
de l'Ascension) des processions dans la campagne censées attirer la bienveillance
de Dieu sur la météorologie locale, en vue d'obtenir de belles récoltes malgré les
péchés des hommes.
La procession s'arrêtait pour des oraisons à chacun des calvaires disposés à cet
effet, et souvent encore visibles, en des endroits connus depuis toujours comme
des lieux à haute énergie.
d) – Rogation signifie « demande », « sollicitation », « requête ».
Rogation, comme rogatoire, est tiré du mot latin rŏgātĭo qui signifie « demande ».
e) – Les catastrophes naturelles ont de tout temps été attribuées aux fautes ou aux
péchés des hommes.
f) – Aujourd'hui, on n'utilise plus le mot vimaire (tiré de l'expression latine vĭs
mājŏr qui signifie « force majeure ») pour qualifier les catastrophes naturelles ; on
crée un lien causal entre les tempêtes, les sécheresses, les inondations, les
submersions dues aux grandes marées et les gaz à effet de serre ou les activités
industrielles et technologiques de nous-mêmes ou de nos contemporains.
g) – L'expression consacrée naguère était « le temps se détraque ».
Glossaire maritime – page 92 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Depuis les années 1980, on prétend que les conditions météorologiques sont
défavorables à cause des industries qui utilisent le charbon, ou à cause des moteurs
de voitures et de poids lourds.
b) – Dans les années 1960 et 1970, on disait que le temps se détraquait à cause
des explosions des bombes atomiques dans l'atmosphère, au Sahara français ou
ailleurs.
b) – Dans les années 1950, on disait que le temps se détraquait à cause des avions
à réaction.
b) – Auparavant, on disait que le temps se détraquait à cause des locomotives à
vapeur qui, d'ailleurs, pouvaient faire tourner la lait des vaches.
b) – Anthropique est un néologisme tiré du mot grec ¥nqrwpoj qui signifie
homme.
Anti-matière : Phénomène découvert par l’Anglais Paul Dirac en 1929.
Antioche (Principauté d'– ) : 1 – La principauté d'Antioche, fondée en 1098, a été jusqu'en 1268
l'un des États latins en Terre Sainte pendant les Croisades.
Cette principauté se situait au bord de la Mer Méditerranée, sur un territoire
actuellement à cheval sur la Turquie et la Syrie.
La principauté d'Antioche ne dépendait pas du royaume de Jérusalem,
contrairement aux autres États francs d'Orient : elle disposait d'une pleine
souveraineté.
2 – La ville d'Antioche fut le lieu en 1148, au cours de la 2ème croisade, d'un
scandale politico-religieux auquel fut mêlée Aliénor d'Aquitaine, épouse du roi de
France Louis VII (1120-1180) : la rumeur de l'époque prêta à Aliénor (1122-1204)
une liaison avec Raymond de Poitiers (1115-1149) à l'occasion d'une halte des
croisés dans la ville d'Antioche.
Remarque : Raymond de Poitiers était le fils de Guillaume IX le Troubadour
(comte de Poitiers, duc d'Aquitaine et de Gascogne) et le frère de Guillaume X (lui
aussi comte de Poitiers et duc d'Aquitaine) père d'Aliénor ; Raymond de Poitiers
était donc l'oncle d'Aliénor d'Aquitaine ; Raymond de Poitiers fut Prince d'Antioche
de 1136 à 1149 par son mariage avec Constance, fille et héritière de Bohémond II,
prince d'Antioche.
3 – Aliénor divorça de Louis VII (le 21 mars 1452) pour épouser le 18 mai 1452
Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie, qui fut
couronné roi d'Angleterre le 19 décembre 1454 sous le nom de Henri II.
Remarques : a) – À eux deux, Henri Plantagenêt et Aliénor d'Aquitaine
possédèrent en propre plus de la moitié du Royaume de France ; selon les lois de la
féodalité, ils devaient le serment d'allégeance au roi de France Louis VII pour les
terres qu'ils possédaient sur le continent.
b) – Possessions des Plantagenêts sur le continent en 1166 : duché de Normandie,
duché de Bretagne, comté du Maine, comté d'Anjou, comté de Touraine, comté du
Poitou, comté de la Marche, comté du Périgord, vicomté de Limoges, comté
d'Auvergne, duché d'Aquitaine, duché de Gascogne.
[Voir Aliénor d'Aquitaine].
Antioche (Pertuis d'– ) : Bras de mer séparant les îles de Ré et d'Oleron ; le pertuis d'Antioche
est ouvert à l'Ouest sur l'Océan Atlantique et est limité dans l'Est par l'Aunis.
Remarques : a) – De même que les Pertuis Breton est le chemin pour aller par la
mer dans le duché de Bretagne, le pertuis d'Antioche est le chemin normal pour se
rendre par la mer de Poitou et d'Aunis en principauté d'Antioche et en Terre Sainte.
b) – L'expression « Les Pertuis » désigne habituellement le Pertuis d'Antioche et le
Pertuis Breton ; de même que l'expression « Les Coureaux » désigne le coureau de
Groix et le coureau de Belle-Île, face à la côte bretonne (département du
Morbihan).
Glossaire maritime – page 93 – À jour au 1er janvier 2015
f) – Les Sémites sont considérés comme les descendants de Sem, le premier fils du
patriarche biblique Noë.
g) – L'expression « les sémites » regroupe les populations utilisant ou ayant utilisé
les langues sémitiques : arabe, araméen, phénicien, hébreu, maltais, syriaque,
akkadien, etc.
Antoit : Instrument de fer recourbé et pointu dont se servent les charpentiers pour rapprocher les
pièces de bois entre elles afin de les fixer.
Anxiété (en anglais « stress ») : 1 – L’anxiété est un sentiment incontrôlable de malaise diffus, qui
survient en cas de doute, en présence réelle ou supposée d’un péril identifiable.
2 – Contrairement à la peur que l’on éprouve face à un péril immédiat, l’anxiété
prend sa source dans un péril incertain dont l’imminence peut être surestimée.
3 – L’anxiété peut survenir en présence d’une situation familière qui ne présente
pas de difficultés inhabituelles.
Elle peut être la conséquence d’un conflit entre nos connaissances pratiques qui
nous permettent d’agir sans avoir à contrôler tous les détails de l’action, et le désir
de tout décider dans les détails, consciemment et rationnellement, pour ne rien
manquer.
Remarque : Si notre conscience ne peut suivre la cadence réelle de l’action, elle
subit des blocages.
Exemple : Un pianiste qui ferait attention aux doigts qu’il utilise pour jouer une
partition ne pourrait pas jouer un morceau rapide au rythme normal d’exécution et
serait amené à se reprendre périodiquement.
4 – L'anxiété peut naître de la concentration et de l’attention extrêmes portées sur
des détails secondaires, qui peuvent contrarier la bonne exécution d’une tâche que
nous avons l’habitude de réaliser machinalement avec succès.
Exemple : En manœuvre, le traitement automatique et accéléré, intelligent mais
inconscient des innombrables données sensorielles qui nous sont accessibles, puis
l’inhibition inconsciente des décisions inadaptées à la situation actuelle, supposent
que l’esprit ne soit pas concentré sur l’observation attentive de tout ce qui se
passe.
5 – Plus une situation est complexe, ou plus elle est sensibles aux conditions
initiales, c’est-à-dire plus les interactions croisée entre les différentes variables
statiques ou dynamiques sont nombreuses et soudaines (effets de seuil), plus la
prise de décision nécessite un traitement inconscient que seule une pratique répétée
et bien rodée permet.
Cependant, l’attente particulière et la perception de quelques situations
intermédiaires particulières, facilement repérables et identifiables, permet de se
rassurer lorsqu’il s’agit d’une tâche routinière.
Remarque : Pour qu’une tâche soit routinière, il faut avoir identifié les invariants
qui rattachent à un même modèle théorique, connu et maîtrisé, toutes les tâches
semblables que nous avons déjà exécutées.
[Voir le mot Routine].
6 – Le capitaine qui arrive dans un port qu’il ne fréquente pas régulièrement fait
entièrement confiance au pilote qu’il a appelé et qui l’assiste, parce que les
manœuvres d’entrée et d’accostage projetées sont routinières pour les pilotes de ce
port, et que ceux-ci sont préparés et aptes à réagir efficacement dans le cas de
situations indésirables telles qu’un défaut de lancement du moteur de propulsion ou
qu'une rupture de remorque.
Exemple : Pour tranquilliser le capitaine d’un navire qui doit franchir les jetées du
port de La Pallice, le pilote peut lui annoncer, avant de passer le phare du
Lavardin, que son navire se trouvera bientôt aligné avec la jetée nord, cap sur le
feu rouge, et que la vitesse sera alors de cinq nœuds.
Le capitaine ainsi averti ne sera pas tenté d’intervenir auprès du pilote pour lui
suggérer de venir sur tribord dès que les feux des jetées commenceront à s’ouvrir,
puisque son attention sera concentrée sur la vitesse indiquée par le loch, sur le
Glossaire maritime – page 95 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Le régime de l'Apartheid n'a d'abord concerné que les Noirs, puis il a été
étendu aux Indiens en 1948.
c) – L'Apartheid avait été calquée sur le modèle de la Ségrégation raciale qui fut
en vigueur aux États-Unis d'Amérique de 1896 jusqu'en 1964.
d) – À l'époque de l'Apartheid, des policiers cherchaient systématiquement à
vérifier que des personnes sud-africaines de couleur (en anglais : « non white »)
n'étaient pas entrées dans les cabines des membres d'Équipage blancs des navires
en escale dans les ports sud-africains.
[Voir les mots Mandela, Ségrégation].
Aperçu (en anglais « understood ») : Ce mot s’emploie pour indiquer qu’on a perçu et compris
un signal.
Remarques : a) – Le pavillon du code international des signaux (flamme à rayures
verticales rouges et blanches) a valeur d’aperçu.
b) – On dit : « hisser l’aperçu », « faire l’aperçu ».
Apériteur (en anglais « leading underwriter ») : 1 – Lorsque l’assuré demande à plusieurs
assureurs de couvrir conjointement un risque important, l’apériteur est le premier
assureur à accepter de couvrir une partie du risque ; il est en tête des co-assureurs.
C'est avec lui que sont discutées et arrêtées les clauses et conditions de la police
[On dit aussi « compagnie apéritrice »].
2 – L’apériteur se charge de trouver d’autres assureurs qui accepteront de garantir
chacun une partie du risque, jusqu’à couvrir la totalité du capital à assurer.
3– L’apériteur est le gestionnaire du contrat, avec le courtier ; les autres assureurs
s’engagent moralement à lui faire confiance pour la gestion courante.
4 – Si un même risque a été couvert par plusieurs assureurs, chacun n’est tenu,
sans solidarité avec les autres, que dans la proportion de la somme qu’il a assurée
et qui constitue la limite de son engagement.
Remarque : La garantie d’un navire-citerne chargé de 125 000 mètres-cubes de gaz
naturel, ou celle d’un navire porte-conteneurs transportant 18 000 EVP, est
rarement (jamais!) assumée par un seul assureur.
Aphélie (en anglais « aphelion ») : L´apoastre est appelé aphélie lorsque le corps central est le
Soleil.
L’aphélie est le point de l’orbite terrestre le plus éloigné du Soleil.
[Voir Apoastre].
Aphorisme : 1 – Sentence exprimée dans un énoncé concis.
2 – Les aphorismes applicables à la vie courante, comme les maximes pour les
règles morales, sont faits pour être mémorisés, pour être rappelés lorsque l’on est
dans une situation d’urgence.
3 – Les aphorismes, comme les maximes, sont des raccourcis qui aident à acquérir
des habitudes de comportement.
4 – Les aphorismes doivent être médités souvent avant d’être disponibles comme
règles de conduite, en cas besoin, sans avoir à les reformuler consciemment.
Ils doivent être bien compris pour ne pas en attendre plus que ce qu’ils expriment.
Exemples d’aphorismes : a) – « Un navire qui cule voir son cul remonter dans le
vent » : cela signifie que si un navire dérive sous l’action du vent et qu’il a une
vitesse-surface en arrière, sa ligne de quille s’oriente de telle sorte que l’arrière du
navire se rapproche de la direction d’où souffle le vent.
b) – « On mouille une longueur de chaîne égale à trois fois la hauteur d’eau » : cet
aphorisme était valable pour les vaisseaux de l’ancien régime qui utilisaient des
grelins comme câbles d’ancre ; maintenant que les câbles d’ancre sont des chaînes,
cet aphorisme n’a pas perdu toute sa valeur mais, après réflexion, on peut mouiller
moins de chaîne si le fond est de bonne tenue (comme à proximité du môle d’escale
de La Pallice) et, parfois, il peut être nécessaire de mouiller davantage que trois
maillons, par exemple en cas de mauvais temps, afin d’augmenter l’élasticité de la
ligne de mouillage et éviter les à coups qui peuvent faire décrocher l’ancre du fond,
Glossaire maritime – page 97 – À jour au 1er janvier 2015
en déduisit que la gravité était moins forte près de l'Équateur qu'à la latitude de
Paris.
b) – L'explication admise plus tard de ce phénomène est que, en raison du
bourrelet équatorial, Cayenne est plus éloigné du centre de la Terre que ne l'est
Paris.
Aplatissement de la Terre aux pôles : 1 – La valeur précise de l’aplatissement de l’ellipsoïde
terrestre a pu être déduite de l’observation des orbites des satellites artificiels, qui
dépendent du champ de la pesanteur terrestre.
2 – L’aplatissement de la Terre est plus marqué au pôle Sud qu’au pôle Nord.
Remarques : a) – Les prévisions de l'aplatissement de la Terre aux pôles par
l'Anglais Isaac Newton et le Néerlandais Huygens furent furent vérifiées par les
expéditions françaises que dirigèrent Charles-Marie de La Condamine au Pérou
(1735) et Maupertuis en Laponie (1736).
La longueur d'un arc de 1 degré mesuré sur un méridien à la surface de la Terre
était de 56 749 toises par zéro degré de latitude (au Pérou), de 57 030 toises aux
latitudes moyennes (en France) et de 57 438 toises à 66° de latitude Nord (en
Laponie).
b) – Les spéculations des Français Descartes et Cassini aboutissant à une Terre
oblongue se révélèrent définitivement fausses.
[Voir le mot Cartésien].
Aplet : 1 – Filet pour la pêche du hareng.
2 – Ensemble des engins servant à la pêche sur un bateau.
3 – Corde garnie de lignes et d’hameçons.
Apoastre : 1 – Sur une orbite elliptique, le point le plus éloigné du foyer de l´ellipse occupé par le
corps central.
2 – L´apoastre est appelé apogée lorsque le corps central est la Terre, aphélie
lorsque le corps central est le Soleil.
Apocalle : Requin du Groënland (somniosus microcephalus).
Remarque : Encore appelé apocalme ou lémargue, l'apocalle se nourrit de
poissons, parfois de baleines.
Apodictique : Apodictique signifie « certain et évident ».
Exemple : Un jugement apodictique exprime une évidence manifeste.
Remarques : a) – Apodictique est tiré du latin ăpŏdictĭcus qui signifie péremptoire
par l'intermédiaire de l'anglais « apodictic ».
b) – Apodictique s'oppose à assertorique.
[Voir le mot Assertorique].
Apogée (en anglais « apogee ») : L’apogée est le point de l'orbite elliptique d'un corps (Lune ou
satellite artificiel) gravitant autour de la Terre, et où ce corps se trouve à sa plus
grande distance de la Terre.
Remarque : La distance maximale de la Lune à la Terre est de 406 700 kilomètres à
l'apogée.
Apollon : 1 – Apollon est le fils de Zeus et de Léto ; il est le frère jumeau de Artémis.
2 – Dieu grec du chant, de la musique et de la poésie, dieu de la guérison, Apollon
était capable de deviner l'avenir : Apollon était consulté à Delphes (Grèce) où il
rendait ses oracles par la bouche de la Pythie.
Remarques : a) – Les Romains adoptèrent Apollon pour ses pouvoirs guérisseurs
et ils lui élevèrent des temples, sans changer son nom.
b) – Apollon est souvent représenté avec une lyre, un arc et des flèches qui
peuvent apporter la peste.
3 – Apollon est qualifié de musagète, c'est-à-dire « celui qui conduit les muses ».
Apollon est le maître des 9 muses :
i) Calliope, muse de l'éloquence et de la poésie épique ;
ii) Clio, muse de l'épopée et de l'histoire ;
iii) Érato, muse de la poésie lyrique et de la chorale ;
Glossaire maritime – page 99 – À jour au 1er janvier 2015
b) – L’appareil de carène comprend le bardi, les aiguilles, les caliornes, les faux
sabords.
c) – Le piston est l’appareil de la pompe.
Appareil moteur : 1 – Dispositif mécanique fournissant un couple sur un arbre en rotation.
Le couple moteur est transformé en poussée par la rotation des pales d'une hélice
marine, de roues à aubes d'un bateau, d'un propulseur marin cycloïdal type
Voith-Schneider, etc.
2 – L’appareil moteur d’un navire ou d’un bateau peut être :
i) une machine thermodynamique tournante : groupe de turbines à vapeur, turbine
à gaz,
ii) une machine thermodynamique alternative à vapeur,
iii) une machine thermodynamique alternative à combustion interne fonctionnant à
l’essence, au gas-oil, au diesel-oil, au fuel-oil, à l’huile végétale, etc.,
iv) un moteur électrique.
3 – L’arbre tournant fournissant le couple moteur peut être dans une position :
i) verticale : propulseur cycloïdal sous le navire (type Voith-Schneider),
ii) horizontale et transversale : roues à aubes extérieures au navire,
iii) horizontale et longitudinale : hélice marine extérieure au navire,
iv) quelconque : pompe à l’intérieur du navire alimentant un système hydraulique à
réaction (en anglais « hydro jet »).
Appareil propulsif : 1 – Dispositif hydrodynamique fournissant une poussée capable de déplacer
un navire.
L’appareil propulsif est habituellement constitué d’un nombre plus ou moins grand
d’ailes soigneusement profilées, mises et maintenues en rotation par l’appareil
moteur.
2 – La disposition des ailes dépend de la position de l’axe de rotation de l’appareil
propulsif :
i) axe de rotation vertical (propulseur épicycloïdal sous le navire) ;
ii) axe de rotation horizontal et longitudinal : (hélice marine) ;
iii) axe de rotation horizontal et transversal (roues à aubes).
3 – Chaque aile est caractérisée par :
i) sa forme ;
ii) une longueur caractéristique, donc sa surface ;
iii) la forme du contour de chaque profil ;
iv) le calage de chaque profil de l’aile ; le calage des profils d’une même aile peut
être différent selon leur distance à l’axe de rotation si la vitesse de rencontre avec
l’eau de chaque profil dépend de cette distance et dans ce cas on obtient une forme
qui resemble à une hélice géométrique.
4 – Le déplacement d’une aile dans l’eau fait apparaître autour de chaque profil
des forces dont la direction, le sens et l’intensité dépendent :
i) de la forme du profil
ii) de la longueur caractéristique du profil
iii) de la vitesse du bord d’attaque du profil par rapport à l’eau,
iv) de l’angle d’incidence du profil par rapport à la vitesse relative du bord
d’attaque et de l’eau.
5 – La résultante des forces appliquées sur un profil donné est étudiée en
laboratoire et les résultats sont disponibles dans des fichiers, dans des tables ou sur
des abaques.
6 – La somme des forces appliquées sur tous les profils de toutes les ailes de
l’appareil propulsif se décompose en :
i) une force dirigée dans le sens et la direction souhaités, c’est la poussée qui fait
avancer ou ralentir le navire ;
ii) une force qui s’oppose au mouvement de rotation et qui constitue le couple
résistant ; le couple résistant est égal et opposé, à chaque instant, au couple
moteur fourni sur l’arbre tournant.
Glossaire maritime – page 101 – À jour au 1er janvier 2015
tourner ou changer de cap jusqu’à ce que le câble se trouve venir droit de l’avant
du navire.
3 – On change l’appel d’un cordage en faisant passer son courant dans une poulie
ou sur un rouleau qui en modifie la direction.
4 – Une manœuvre appelle droit si elle arrive directement au point où la force est
appliquée ; elle appelle en étrive s’il y a un changement de direction opéré par une
poulie, un rouleau ou un point d’appui.
Appel du 18-Juin 1940 : Pronunciamento du général Charles De Gaulle fait à Londres sur les
antennes de la radio anglaise BBC, appelant ceux qui contestaient la légitimité du
Président du Conseil Philippe Pétain, nommé par le Président de la République
Albert Lebrun.
[Voir De Gaulle (Charles De –)].
Appel sélectif numérique – ASN (en anglais « digital selective calling – DSC») : 1 – Technique
utilisant des codes numériques pour permettre à une station de
radio-communication d’établir le contact avec une autre station ou avec un groupe
de stations et pour leur transmettre des informations.
2 – Le canal VHF 70 est réservé à l’appel en mode numérique ; les
communications se font ensuite en mode vocal sur les canaux habituels de
dégagement.
3 – Les VHF–ASN des navires en classe A ont un récepteur spécial pour veiller le
canal VHF 70 et une interface reliée à un récepteur GPS qui permet d’émettre
automatiquement la position géographique où se trouve le navire.
4 – La veille du canal 70 en mode numérique s’ajoute à la veille du canal 16 en
mode analogique.
5 – La réception d’un signal ASN sur le canal 70 déclenche une alarme ; les détails
de l’appel s’affichent sur l’écran du récepteur VHF–ASN.
6 – Les appels automatiques en mode numérique, émis ou reçus, sont enregistrés
automatiquement dans le journal des appels, que l’appel ait été pris immédiatement
par la station appelée ou non.
7 – L’ASN permet d’appeler individuellement un navire ou une station côtière à
condition de connaître son numéro MMSI (9 chiffres).
8 – Un bouton de couleur rouge permet d’envoyer automatiquement un appel de
détresse par simple pression de l’opérateur du navire en détresse : les stations qui
captent l’appel de détresse reçoivent automatiquement le nom du navire, son
numéro MMSI, sa position et l’heure à laquelle il se trouvait à cette position. Une
station côtière qui reçoit un message de détresse envoie immédiatement un accusé
de réception en mode numérique, puis établit la communication en mode vocal sur
le canal 16 afin d’obtenir les précisions qui permettront d’organiser le sauvetage ou
l’assistance.
9 – Un appel de détresse, d’urgence ou de sécurité alerte tous les navires et toutes
les stations côtières situés à proximité.
Remarques : a) – Les navires non soumis aux dispositions de la Convention
SOLAS peuvent avoir des VHF de classe D qui permettent d’accéder aux
fonctions essentielles du SMDSM.
b) – Les navires SOLAS utilisent des VHF–ASN de classe A ; elles possèdent les
commandes permettant d’assurer toutes les fonctions du SMDSM ; les VHF–ASN
de classe A ont une seconde antenne dédiée au récepteur de veille permanente du
canal 70.
c) – Les VHF portatives ayant des fonctions ASN ont un numéro MMSI propre
indiquant qu’il s’agit d’une VHF portative et qu'elle peut être déplacée d’un navire
à un autre.
Une VHF–ASN portative ne doit pas être codée avec le MMSI d’un navire.
Appeler (en anglais « to call », « to grow (of a cable) », « to rake (of a mast) ») : 1 – Appeler
c’est tirer vers une direction donnée.
2 – Un câble, une manœuvre appellent droit s’ils arrivent directement au point où
Glossaire maritime – page 103 – À jour au 1er janvier 2015
la force est appliquée ; ils appellent en étrive lorsqu’ils sont détournés en partie de
la ligne droite qu’ils suivaient.
Un câble appelle de loin si le lieu où il est amarré est éloigné.
3 – Un mât appelle vers l’avant si son étai est trop raidi, ou si la force du vent de
l’arrière dans les voiles du haut est trop considérable, ou si ses haubans ont pris du
mou.
Application : Action de faire approcher un navire ou un bateau du rivage.
Appliquer : « Appliquer à… » ou « appliquer en… » signifient : « se diriger vers… ».
Exemple : « Appliquer en Bretagne » signifie « se diriger vers la Bretagne ».
Remarques : a) – De même, rappliquer signifie revenir.
b) – Dans ces acceptions, le verbe appliquer est moins utilisé que rappliquer.
Appoint : 1 – Complément.
Exemple : Faire un appoint d'huile dans le carter d'un moteur, c'est y verser une
quantité d'huile suffisante pour remonter le niveau de l'huile entre les deux repères
« mini » et « maxi ».
2 – Complément d'une somme d'argent en petite monnaie.
Remarque : Faire l'appoint, c'est payer exactement la somme due de manière à ce
qu'il n'y ait pas à leur rendre de monnaie.
3 – Ce qui vient en complément, en supplément de l'élément principal.
Exemple : Un chauffage d'appoint.
Appontage : Action pour un aéronef de se poser sur le pont d’un navire, habituellement un
porte-avions ou un porte-hélicoptères, mais aussi tout autre navire équipé d’un
pont d’envol.
Appontement : 1 – Sorte de pont construit en madriers et en planches qu’on établit pour pouvoir
communiquer entre un navire amarré sur des ducs d’Albe, ou tenu de toute autre
manière, et le quai tout proche.
2 – Certains appontements peuvent tourner sur celle de leurs extrémités qui touche
le quai, afin que l’autre soit susceptible de s’élever ou de s’abaisser en fonction de
la marée ou de l’état d’enfoncement du navire.
3 – D’autres appontements sont fixes et les navires s’y amarrent ; ce sont des bâtis
en charpente posée sur le fond et surmontés d’une plate-forme.
Appréhension : 1 – Faculté de comprendre.
2 – Action de saisir les choses par l'esprit.
3 – Première idée qu'on prend d'une chose.
4 – Crainte imprécise d'un péril, d'un risque.
Apprentissage : 1 – Action d'apprendre un métier.
Remarques : a) – L'intérêt et la curiosité sont des émotions nécessaires pour réussir
son apprentissage.
b) – Le côté ludique des simulateurs est adapté à l'apprentissage.
c) – À la différence de l'enseignement, l'apprentissage s'accommode de la méthode
des essais et erreurs.
2 – L’apprentissage comporte deux étapes :
i) Une étape statique sous la direction du maître d'apprentissage : le repérage de
l'environnement et des circonstances de chaque cas d'étude, l'identification et la
séparation, dans les différents contextes, des variables dynamiques (indépendantes
et dépendantes) des variables statiques (les paramètres) ou des invariants (les
constantes).
Remarque : Le maître d'apprentissage doit aider l'apprenti à discerner ce qu'il est
important d'observer à chaque étape, à fixer son attention sur un ou deux points,
rarement plus, dont dépend la réussite de ce qu'il entreprend et à inhiber ce qui
n'est pas important à cette étape.
ii) Une étape dynamique et personnelle à partir de cas réels : la recherche des
relations entre les variables indépendantes et les variables dépendantes, en tenant
compte des différents paramètres qui entrent en jeu et des effets de seuil possibles.
Glossaire maritime – page 104 – À jour au 1er janvier 2015
lequel il se dirige.
2 – Au pluriel, les approches sont le voisinage de la mer pour ceux qui se trouvent
à terre ; les approches sont les abords immédiats de la ligne de côte, considérés du
côté de la terre, c'est-à-dire les parages de la terre proches de la mer.
Remarques : a) – En termes de guerre sur terre, les approches d’une place forte
sont ses abords que les uns défendent et que les autres cherchent à occuper, et qui
permettent d'y accéder.
b) – De même, les « approches » d'une mer sont les abords de cette mer pour ceux
qui se trouvent à terre.
c) – À l'opposé, les « atterrages » (en anglais « approaches ») sont les abords de la
côte du côté de la mer.
d) – Utiliser le terme « approches », en français, pour désigner les « atterrages »
est fautif.
[Voir le mot Atterrage].
e) – Certains emploient faussement le mot « approche » quand le bon usage est
d'utiliser le mot « accès ».
Exemple : On doit dire « accès de nuit à un port » plutôt que « approche de
nuit… » pour décrire les alignements lumineux qui permettent d'accéder dans ce
port.
[Voir le mot Accès].
Approvisionnement (en anglais « naval stores ») : 1 – Tout ce qui est embarqué pour servir à
l’alimentation de l’équipage et des passagers pendant le voyage, ou pour les
besoins généraux en cordages, mâture, voilure ou autres produits de
consommation.
2 – Au pluriel, les approvisionnements désignent les dotations, les achats courants
de consommables faits pour le service du navire.
Approximation : 1 – Estimation faite à peu près.
2 – Opérations par lesquelles le résultat obtenu s'approche de plus en plus de la
valeur exacte.
Exemple : L’approximation de Newton permet de calculer facilement et rapidement
les solutions de n’importe quelle équation de la forme : F(x) = 0.
i) Partant d’une solution approchée x0, on linéarise l’équation autour de x0 :
ii) on remplace la fonction F par sa tangente Tx0 au point x0 et on résout
l’équation approchée Tx0(x) = 0 ;
iii) on résout l’équation approchée Tx0(x) = 0
iv) nous obtenons une nouvelle solution approchée x1 et on remplace la fonction F
par sa tangente Tx1 au point x1 ;
v) on résout l’équation approchée Tx1(x) = 0 ;
vi) nous obtenons une nouvelle solution approchée x2, et ainsi de suite.
vii) les approximations successives x1, x2, x3, … , xn s’approchent de la solution
exacte avec quelques calculs seulement.
Appuyer : 1 – (En anglais « to enforce ») Appuyer son pavillon ou appuyer un signal, c’est tirer
un coup de canon en même temps qu’on le hisse.
2 – (En anglais « to haul taut ») Appuyer les bras du vent, c’est soutenir les
vergues du bord du vent contre un grand vent ou une grosse mer.
3 – (En anglais « to steady ») On dit qu'un navire à voiles est appuyé lorsque,
incliné par la force du vent, il roule moins.
Après que : À la différence de avant que, qui implique une notion d’éventualité, après que,
marquant que l’on considère le fait comme accompli, introduit une subordonnée
dont le verbe doit être mis à l’indicatif.
Exemples : Je rentrerai après que la nuit sera tombée ; il est parti après que nous
l’avons tous salué.
Remarque : Le passé antérieur employé dans des phrases comme « après que le
Glossaire maritime – page 106 – À jour au 1er janvier 2015
bateau fut sorti du port, la tempête s’éleva » ou « on l’applaudit après qu’il eut
parlé » ne doit pas être confondu avec le plus-que-parfait du subjonctif.
Apsides : 1 – En astronomie, on appelle apsides les points de l’orbite d’un corps céleste où
celui-ci se trouve à la position la plus proche ou la plus éloignée de l’objet autour
duquel il tourne.
2 – En général, ces points se nomment périastre (position la plus proche) ou
apoastre (position la plus éloignée).
Remarque : Au périastre, la vitesse de l’astre est à son maximum, en conformité
avec la loi des aires.
3 – Lorsqu’il s’agit des corps en orbite autour du Soleil, on utilise habituellement
les termes périhélie (position la plus proche) et aphélie (position la plus éloignée) ;
la Terre aborde son périhélie vers le début de janvier.
4 – Lorsqu’il s’agit de l’orbite lunaire autour de la Terre, on utilise les expressions
périgée (position la plus proche de la Terre) et apogée (position la plus éloignée de
la Terre) ; l’espace de temps qui s’écoule entre deux passages de la Lune au
périgée s’appelle période de révolution anomalistique.
Apsides (Ligne des – ) : Droite joignant le périhélie et l’aphélie (cas de la Terre autour du
Soleil) ; ou le périgée et l’apogée (cas de la Lune autour de la Terre).
Remarque : La ligne des apsides est le grand axe de l’orbite considérée.
Aquilon : Nom donné par les Romains à un vent de secteur nord, fort et froid.
Aquitaine : 1 – Province gallo-romaine.
2 – Ancienne province au sud-ouest du royaume de France.
3 – Région du sud-ouest de la République Française.
Arago : François Arago (1786-1853) fut un astronome français.
Araignée (en anglais « crow foot ») : 1 – Sorte de réseau en menu filin où le nombre des brins est
supérieur à trois ; tous les brins partent d’un même point et vont s’amarrer dans
des directions différentes en formant un faisceau.
Remarques : a) – Lorsque l'on met deux brins, on dit que l'on a un double.
Un faisceau de trois brins est appelé une patte d’oie.
S'il y a plus de 3 brins, on ne parle pas de patte d'oie mais on dit une araignée.
b) – Chaque patte d'une oie a 3 doigts.
c) – Un cochon a 2 doigts seulement (on dit qu'il a le pied fendu) ; si l'on ne dit pas
« en double » lorsqu'il n'y a que 2 brins par exemple lorsque l'on termine une
remorque par deux pantoires, il vaudrait mieux dire « en pied de cochon » que
« en patte d'oie » !
d) – Les chevaux ont un seul doigt à chaque pied mais on ne dit pas un pied de
cheval pour un montage à un seul brin, par exemple lorsque l'on prolonge une
remorque par une seule pantoire !
e) – On appelle pied de cheval une huître particulièrement grosse, comme on en
pêche en Manche, ou comme on en ramasse dans le fond des claires quand on les
vide pour les nettoyer.
2 – Faisceau composé d’une moque liée à l’étai, et par les trous de laquelle passent
un certain nombre de cordons tendus qui vont s’attacher au contour antérieur de la
hune ; les cordons s’appellent pattes de l’araignée ou marticles.
3 – Une araignée de hamac est un réseau de 18 petites lignes de 75 cm de long ;
tous les brins sont capelés sur un anneau en fer auquel est également fixé le raban
qui sert à suspendre le hamac ; on place une araignée à chacun des bouts du hamac,
ce qui lui donne, quand il est suspendu, la forme propre à recevoir une personne
couchée.
Aramide : 1 – Fibre textile utilisée pour fabriquer des cordages.
Remarques : a) – « Aramide » est la contraction de polyamide et d'aromatique.
b) – La première aramide a été commercialisée par la firme Du Pont de Nemours
dans les années 1970 sous l'appellation kevlar.
2 – La fibre aramide est composée de filaments jaunes continus d'une dizaine de
Glossaire maritime – page 107 – À jour au 1er janvier 2015
Arbre (en anglais « mast ») : Jadis, nom utilisé au Levant pour désigner un mât de nef aussi bien
que de galère.
Arbre porte-hélice (en anglais « propeller’s shaft ») : Pièce métallique cylindrique allongée
servant à transmettre le mouvement de rotation du moteur à l’hélice qui est fixée à
son extrémité arrière au moyen d’un portage conique et d’une clavette.
Remarques : a) – On dit arbre porte-hélice ou arbre d’hélice.
b) – Lorsque l’arbre d’hélice est composé de plusieurs tronçons mis bout à bout,
on parle de ligne d’arbres.
Arc (en anglais « bow ») : Arme de guerre ou de chasse lançant des flèches.
Arc (en anglais « cambering ») : Courbure provenant d’une déformation.
1 – L’arc (en anglais « camber of – ») se dit en parlant de pièces de construction,
de mâts, de vergues, etc., lorsque la ligne qui joint les deux parties extrêmes ne
passe pas par le milieu.
2 –L’arc de la quille (en anglais « hogging ») est la déformation observée quand
ses extrémités sont plus abaissées que le milieu : l’enfoncement lu sur l’échelle de
tirant d’eau du milieu est inférieur au tirant d’eau moyen, c’est-à-dire inférieur à la
moyenne des enfoncements lus sur les échelles de tirants d’eau des extrémités
avant et arrière.
Remarques : a) – L’arc se mesure par sa flèche qui est la longueur comprise entre
le sommet de la partie courbée et la ligne qui joint les deux parties extrêmes.
b) – L’arc de la quille vient de ce que les volumes des extrémités avant et arrière
d’un navire diminuent plus vite que les masses de ces extrémités, lorsqu’elles sont
effilées et que le navire n’est pas chargé ; les extrémités avant et arrière du navire
sont alors moins soutenues par leur flottabilité que la partie centrale et elles
s’enfoncent davantage dans l’eau que le milieu du navire.
c) – Le contre-arc de la quille (en anglais « sagging ») est la déformation opposée
à l’arc, quand le tirant d’eau lu au milieu du navire est supérieur à la moyenne des
tirants d’eau lus à l’avant et à l’arrière (cette moyenne s’appelle tirant d’eau
moyen).
d) – On observe du contre-arc quand le navire est très chargé en son milieu.
3 – (En anglais « curve of cutwater ») L’arc de grand cercle est le plus court
chemin entre deux points sur la sphère terrestre.
Arc-boutant (en anglais « stay », « spur ») : Construction extérieure qui se termine en forme
d’arc et qui sert de support, d’appui, de contrefort.
Arc-boutant d’ancre de veille : Lorsqu’on veut mouiller une ancre de veille, deux arcs-boutants
à pivot en saillie sur la muraille tombent en même temps que l’ancre de veille et ils
la conduisent pour l’écarter de la muraille.
Arc-boutant des baux : Petite pièce de bois que l’on met en long du navire, entre les baux des
ponts et les barrots des gaillards pour les assujettir.
Arc-boutant de beaupré : Placés de chaque côté du beaupré, pour écarter les haubans de foc,
ces arcs-boutants remplacent l’ancienne vergue de civadière que l’on suspendait
autrefois sous le beaupré.
Arc-boutant de brasséyage : Pièce en bois ou en métal destinée à écarter du bord la poulie de
retour d’un bras ; dans certains cas on l’appelle potence, par exemple la potence de
l’écoute de grand voile.
Arc-boutant de chasse : Pièce de bois de 15 à 18 pieds de longueur et de 10 à 12 pouces en
carré, qui sert à donner le premier mouvement à un navire que l’on veut lancer à
l’eau.
Arc-boutant de martingale : Placé en dessous du beaupré, il sert à écarter la martingale.
Arc capable : Voir capable.
Arc-en-ciel (en anglais « rainbow ») : 1 – Météore en forme d’arc dont le centre est situé vers le
bas et qui est toujours placé à l’opposite du Soleil.
2 – L’arc-en-ciel offre toutes les couleurs du prisme ; traditionnellement, on
Glossaire maritime – page 110 – À jour au 1er janvier 2015
Armer : 1 – (En anglais « to fit », « to man ») : Mâter, gréer, lester, arrimer et embarquer à bord
d’un navire l’équipage, le matériel, les approvisionnements et tout ce qui est
nécessaire pour que ce navire navigue.
2 – (En anglais « to fit out », « to equip ») : Munir un bâtiment ou un navire de
tout ce qui lui est nécessaire pour mener à bien une entreprise militaire ou
commerciale.
Armer le plomb : Armer le plomb, c’est remplir la base creuse du plomb de sonde avec du suif,
pour remonter un échantillon du fond et connaître sa nature ; on compare ensuite
les enseignements tirés de l’examen du suif avec les indications de la carte.
Armer les avirons : Armer les avirons, c’est mettre en place les avirons d’un bateau à rames.
Remarque : On dit armer à couple si les rames sont disposées une à chaque bord à
chaque banc, et armer en pointe si un seul rameur par banc est assis du bord
opposé à celui d’où sort la rame.
Armer une prise : Armer une prise, c’est donner à un navire pris à l’ennemi un équipage qui
puisse le conduire à un port.
Armet : On appelle armet l’ensemble des ancres et des amarres d’un navire.
Armistice (En anglais « armistice ») : Suspension temporaire d'un conflit, sans reconnaissance
formelle de la défaite définitive de l'un ou de l'autre des belligérants.
Remarques : a) – À la différence d'un armistice, une capitulation est la
reconnaissance de sa défaite militaire par l'une des parties belligérantes.
b) – Armistice ou capitulation font l'objet d'une convention entre les parties
belligérantes.
c) – Une convention d'armistice est résiliée par la reprise des hostilités, par la
capitulation de l'une des parties belligérantes ou par la signature et la ratification
d'un traité de paix par toutes les parties signataires de la convention d'armistice.
Armistices de 1918 : 1 – Les plénipotentiaire ottomans et britanniques signèrent un armistice le
30 octobre à 23 heures, sur le cuirassé anglais « Agamemnon », qui mit un terme
aux combats sur le front d'Orient.
Remarques : a) – Les Anglais écartèrent délibérément les Français de ces
négociations d'armistice, malgré les protestations du Président du Conseil Georges
Clémenceau ; les Anglais montraient déjà leur volonté d'exercer une domination
exclusive sur le Proche-Orient après la fin de la Guerre Mondiale.
b) – L'armée turque capitula dans les jours qui suivirent la signature de l'armistice.
2 – Le gouvernement austro-hongrois signa avec le gouvernement italien un
armistice le 3 novembre 1940.
3 – Les plénipotentiaires allemands signèrent avec les représentants militaires des
puissances alliées un armistice le 11 novenbre à 05h10 du matin, dans la voiture de
la Compagnie Internationale des Wagons-Lits qui servait de bureau au
généralissime Foch et qui était stationnée en forêt de Compiègne, dans la clairière
Glossaire maritime – page 116 – À jour au 1er janvier 2015
de Rethondes.
Remarques : a) – Les combats sur le front ouest prirent fin à 11 heures du matin le
11 novembre 1914.
b) – Le général Ludendorff, qui commandait jusqu'alors les armées allemandes,
démissionna le 22 octobre 1922 et il fut remplacé par le général Groener.
– Ludendorff ne voulait pas que les militaires allemands fussent obligés de capituler
et d'assumer la défaite de l'Allemagne.
– Les troupes allemandes ne se reconnurent pas vaincues et, après que la guerre fut
terminée, le Président du Conseil des commissaires du peuple Ebert accueillit les
militaires allemands sous la Porte de Brandebourg en leur disant qu'aucun ennemi
ne les avait surpassés.
c) – Pour la signature de l'armistice, le gouvernement allemand était représenté par
le député Matthias Erzberger, le diplomate comte Oberndorf, et le général Von
Winterfeldt, ancien attaché militaire à Paris.
– Les alliés étaient représentés par le général Foch, le général Weygand, par l'amiral
anglais Wemyss et le commandant Marriott de la Royal Navy, et par le général
américain Desticker.
d) – Les Alliés avaient programmé une grande offensive pour le 14 novembre
1914, visant à libérer la France occupée, à entrer en Allemagne et à défaire l'armée
allemande.
En France, le Président de la République Raymond Poincaré, le général Pétain, le
général Mangin souhaitaient pouvoir poursuivre l'offensive ; Le Président du
Conseil Clémenceau, le général Foch, au contraire, étaient partisans de l'arrêt
immédiat des combats et de la signature de l'armistice.
e) – Au moment de l'armistice, les troupes françaises représentaient 41 pour 100
des forces alliées et les troupes américaines 31 pour 100 ; en 1919, les Américains
pouvaient représenter 40 pour 100 des effectifs alliés s'il continuaient à débarquer
au même rythme, et les États-Unis d'Amérique auraient alors eu un poids politique
prépondérant.
Armistice de 1940 : 1 – Le gouvernement français signa avec le gouvernement allemand un
armistice le 22 juin 1940, qui mit fin aux combats sur le front nord.
Remarque : Le Maréchal Pétain, qui avait été nommé Président du Conseil par le
Président de la République Albert Lebrun le 16 juin 1940, en remplacement Paul
Reynaud démissionnaire, choisit de demander un armistice plutôt que de laisser
capituler l'Armée française.
L'Armée française avait été considérée jusqu'en mai 1940 comme la première
armée du monde ; mais à la mi-juin 1940, elle n'était plus en mesure d'opposer la
moindre résistance à l'avancée de l'Armée allemande sur le territoire français.
c) – La capitulation de l'Armée française au bout de deux mois de combat aurait
été traumatisante pour les militaires et elle aurait laissé les Allemands occuper la
France entière et peut-être l'Afrique du Nord.
d) – L'armistice du 22 juin 1940 préservait la moitié du territoire de la France
métropolitaine de l'occupation immédiate par les troupes allemandes, ce que ne
pouvait plus faire l'Armée française.
e) – L'occupation d'un territoire par une armée étrangère génère un manque à
gagner pour l'économie de la zone occupée, mais elle a aussi un coût pécuniaire qui
est de subvenir aux besoins des occupants, et un coût politique.
2 – Quelques jours après l'armistice franco-allemand, le gouvernement français
signa avec le gouvernement italien un armistice qui mit fin aux combats sur le front
sud-est.
Armogan : Temps favorable pour la navigation ; beau temps pour naviguer.
Arnould (Saint – ) : 1 – Saint Arnould (582-640) fut évêque de Metz, puis, en 629 il choisit de
se retirer dans un ermitage à Remiremont (actuel département des Vosges) avec
son ami Romaric.
2 – Après sa mort en 640, les Messins réclamèrent le retour à Metz de son cercueil.
Glossaire maritime – page 117 – À jour au 1er janvier 2015
Arrière (en anglais « stern », « aft ») : 1 – L'arrière d'un navire est la partie de ce navire comprise
entre son milieu et sa poupe.
2 – En construction, on appelle arrière d’un navire la partie comprise entre le
couple de balancement arrière et l’extrémité du couronnement de ce navire.
3 – En navigation, l’arrière est la zone hors du navire qui va du travers de l'abri de
navigation d'un bord au travers de l’autre bord, en passant par l’arrière : tout ce qui
se trouve dans cet espace est dit sur l’arrière du navire.
Remarque : Ce qui se trouve sur l'avant du travers est dit sur l'avant du navire.
[Voir l'expression Arrière du travers].
4 – Un navire est en arrière sur sa route lorsque sa position observée est en retard
par rapport à sa position estimée.
5 – (En anglais « rear ») L’arrière-garde d’une escadre est un groupe de navires
qui, normalement, reste derrière le gros de la flotte ; il peut, lors des manœuvres,
se trouver dans une autre position, mais il conserve son appellation.
Arrière du travers (en anglais « abaft the beam »): Est situé sur l'arrière du travers tout ce dont
le relèvement est compris entre les gisements de 90° et de 180° [à partir de l’avant
du navire], d’un bord ou de l’autre.
Arrimage (en anglais « stowage », « trimming ») : 1 – L'arrimage est l'action d’arrimer ou le
résultat de cette action.
2 – L’arrimage est le placement et la répartition selon l’ordre le plus convenable, le
plus propre à leur conservation et qui exige le moins d’espace, des objets, du
matériel ou des marchandises à bord d’un navire.
Remarques : a) – Le mot arrimage s’applique au chargement de marchandises,
mais aussi à l’arrangement et à la disposition à bord des objets de poids
considérable tels que le lest, l'eau, les vivres du voyage, les rechanges.
b) – Pour les autres objets, tels que la mâture, le gréement, les vergues ou les
voiles, on se sert du mot installation.
[Voir le mot Installation].
3 – L’arrimage suppose également, en plus du placement, le saisissage et
l’accorage des objets à bord du navire pour éviter qu’ils ne se déplacent avec les
mouvements de roulis, de tangage ou de pilonnement.
Remarque : En cas de défaut de saisissage ou d'accorage, le mauvais temps peut
entraîner un désarrimage de la cargaison.
4 – Dans le cas du transport de marchandises en vrac, notamment des grains,
l’arrimage peut comprendre des opérations spéciales telles que la pose d’un bardi
ou la disposition de sacs emplis de marchandise à la surface du chargement en vrac,
afin d’éviter tout désarrimage dû à un glissement du chargement avec le roulis.
5 – Le placement et la répartition des marchandises sont réalisés par les ouvriers
dockers sous la responsabilité du contremaître de l’entreprise de manutention et
selon le plan de chargement établi par le capitaine du navire ; le saisissage et
l’accorage peuvent être effectués par les ouvriers dockers, par le personnel
d’entreprises spécialisées ou même par l’Équipage.
6 – L’arrimage doit assurer la sécurité du navire (arrimage à fins nautiques) et la
bonne conservation de la marchandise (arrimage à fins commerciales).
En cas de contrat de transport de marchandises, tout dommage causé à la
marchandise par suite d’un défaut d’arrimage engage la responsabilité du
transporteur.
7 – En cas d’affrètement au voyage, et en l’absence de toute précision dans la
charte-partie, l’arrimage incombe au fréteur.
8 – En cas de clause F.I.O.S. (free in and out stowed) les frais d’arrimage peuvent
être imputés à la marchandise ; ces frais seront alors payés distinctement du fret.
Remarques : a) – Certains capitaines demandent à un expert en chargement des
navires de leur délivrer un certificat de bon arrimage.
b) – L’usage du terme arrimage pour désigner le seul saisissage ou l’accorage de
la cargaison ou d’objets divers à bord du navire est fautif.
Glossaire maritime – page 120 – À jour au 1er janvier 2015
n'admettaient pas que le Trésor royal fasse à nouveau banqueroute, ce qui les aurait
ruinés comme leurs pères l'avaient été en 1770.
c) – La fermeture totale en juillet 1789 de la nouvelle barrière autour de Paris et
qui devait soumettre à l'octroi, sans exceptions, toutes les marchandises qui
entraient dans la ville, a lancé dans l'émeute, puis dans la Révolution, d'autres
catégories de Parisiens.
d) – Les mauvaises récoltes successives des années 1780, et la manipulation du
prix du blé à la hausse par les négociants, ont probablement été des éléments
déterminants dans le soulèvement général du royaume.
Assemblée Nationale [III ème République] : Sous la III ème République, on appelait Assemblée
Nationale la réunion de la Chambre des députés et du Sénat en une seule
assemblée.
Remarques : a) – L’Assemblée nationale de la III ème République se réunissait pour
élire le Président de la République ou pour voter les révisions de la Constitution.
b) – L'Assemblée nationale de la III ème République siégeant à Vichy décida, par un
vote du 10 juillet 1940, de donner les pleins pouvoirs constituants au Président du
Conseil, le Maréchal Pétain : le Maréchal Pétain reçut la mission d'écrire une
nouvelle Constitution pour la France : Pétain présenta un projet de constitution le
30 janvier 1944 mais, en raison de l'occupation du pays par l'armée allemande, ce
projet très progressiste n'a pas été soumis au vote de la représentation nationale et
n'a donc pas été retenu.
c) – Sur les 649 suffrages exprimés le 10 juillet 1940, 80 votèrent contre et 569
votèrent en faveur des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain ; 20 parlementaires
présents se sont abstenus.
d) – 238 parlementaires sur les 907 que comptaient les deux chambres en 1939 ne
participèrent pas au vote pour différentes raisons liées à la guerre.
e) – Sur les 569 parlementaires qui votèrent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain
(soit 62,7 pour 100 des parlementaires de 1939) 286 ont une étiquette de gauche
ou de centre gauche tandis que 283 ont une étiquette de droite ou de centre droit
ou sont sans étiquette.
Assemblée Nationale [V ème République] : L'Assemblée Nationale, sous la V ème République,
est la chambre parlementaire qui rassemble les députés des départements.
Remarques : a) – Le siège de l'Assemblée Nationale est situé à Paris, rive gauche
de la Seine, au Palais Bourbon.
b) – L'ensemble des députés et des sénateurs forme le Congrès ; le Congrès se
réunit à Versailles, sur convocation expresse.
Assembler (en anglais « stowage » ou « trimming ») :
Assertorique : Assertorique (ou assertoire) se dit d'un jugement dans lequel l'affirmation n'est pas
nécessaire ; un jugement assertorique exprime une vérité de fait sans la poser
comme nécessaire, contrairement à un jugement apodictique.
Remarques : a) – Assertorique est tiré du latin adsěrěre qui signifie « attacher à »,
« joindre à », par l'intermédiaire du mot allemand forgé par Kant « assertorisch ».
b) – « Assertorique » s'oppose à apodictique.
[Voir le mot Apodictique].
c) – L’assertorique est une simple constatation des faits, alors que l’apodictique
établit de relations nécessaires.
Assidu : 1 – Exact à se tenir où il doit être.
Exemple : Sociétaire assidu aux assemblées générales.
2 – Qui a une application soutenue.
3 – [En parlant des choses] Continu, constant.
Assiette (en anglais « trim ») : 1 – Situation d’un navire au regard de ses tirants d’eau avant et
arrière.
2 – Si le tirant d’eau arrière est supérieur au tirant d’eau avant, on dit que l’assiette
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du navire est positive et que le navire est sur le cul ; si c’est le contraire, l’assiette
est négative et on dit que le navire est sur le nez ; si les tirant d’eau sont égaux, le
navire est sans différence.
Assistance : 1 – L'assistance en mer est le fait de porter secours à un navire en danger ou en péril.
(Références : Convention internationale sur l’assistance en mer, Londres, 28 avril
1989 ; en France, loi n°67-545 du 7 juillet 1967 et décret n°68-65 du 19 janvier
1968 relatifs aux événements de mer)
2 – À la différence du sauvetage, qui est le fait de porter secours exclusivement à
des personnes et qui est gratuit et obligatoire, sans obligation de secours au navire,
l'assistance implique, outre le sauvetage des personnes, obligatoire en toutes
circonstances, le secours du navire.
3 – Il y a assistance même si les deux navires appartiennent au même propriétaire.
4 – Il y a assistance si l’assistant ou l’assisté est un navire, même si l’autre bâtiment
est un bateau de navigation intérieure ou un engin flottant.
5 – Pour qu’il y ait assistance, il faut que le péril soit réel, mais la nature des eaux
où s’effectue l’opération est indifférente.
6 – Tout capitaine est tenu, autant qu'il peut le faire sans danger sérieux pour son
navire, son équipage ou ses passagers, de prêter assistance à toute personne, même
ennemie, trouvée en mer en danger de se perdre.
7 – Le refus d'un capitaine de porter assistance à une personne en mer « en danger
de se perdre » (en perdition) est puni d'une amende de 25.000 FF et ou d'une peine
d'emprisonnement de deux ans.
8 – L’assistance au navire lui-même n’est obligatoire qu’en cas d’abordage (Code
disciplinaire et pénal de la Marine marchande, art. 83) ou lorsque le navire en péril
est un bâtiment de la marine militaire (Code de justice militaire, art. 476).
9 – Un pilote doit assistance dans tous les cas (loi du 28 mars 1928, art. 16).
Tout fait d'assistance ayant eu un résultat utile donne lieu à une équitable
rémunération.
10 – Aucune rémunération n'est due si le recours prêté reste sans résultat utile.
11 – Le droit à rémunération est toutefois limité par :
– la valeur de la chose sauvée (la rémunération ne peut dépasser la valeur de la
chose effectivement sauvée, de sorte que le propriétaire peut accepter de délaisser
la chose) ;
– le refus raisonnable du navire d'être secouru ; cependant, l’État français peut
imposer une assistance, dans ses eaux territoriales, à un navire même étranger, s’il
transporte des substances nocives ou dangereuse ou des hydrocarbures, lorsqu’il
existe une possibilité imminente d’atteinte au littoral.
12 – Dans le cas où l'assistance est portée par un remorqueur, il faut que le service
rendu soit exceptionnel, et qu'il soit différent de la mission de remorquage ;
13 – Il n'est dû aucune rémunération d'assistance pour les envois postaux de toute
nature.
14 – Il n’y a pas lieu à rémunération d’assistance s’il n’y a pas eu de résultat utile,
sauf à prévoir une indemnité spéciale équivalente aux dépenses, même s’il n’y a pas
eu de résultat utile, lorsque l’assistance a été portée à un navire qui, par lui-même
ou par sa cargaison, menaçait de causer des dommages à l’environnement.
15 – Détermination de la rémunération d’assistance :
i) L’assistant et l’assisté conviennent très souvent de confier la détermination du
montant la rémunération d’assistance à un tribunal arbitral siégeant principalement
à Londres.
ii) Le montant de la rémunération peut être fixé par voie contractuelle ; cependant,
la convention peut être annulée ou modifiée par un jugement si les conditions
convenues en situation de péril ne sont pas équitables.
iii) Si le contrat n’a pas fixé le montant de la rémunération, il appartient au juge ou
aux arbitres d’y procéder ; pour cela on prend en considération les périls encourus
par l’assisté, la valeur des choses sauvées, le succès obtenu, les efforts et les
Glossaire maritime – page 127 – À jour au 1er janvier 2015
mérites de l’assistant, les périls qu’il a encouru, les frais et dommages supportés, la
valeur du matériel utilisé, etc.
Remarques : a) – Il n'est dû aucune rémunération pour les personnes sauvées.
Le sauvetage ou l’assistance aux personnes a toujours été gratuite car, la vie d’un
homme libre n’ayant pas de prix, il est impossible de fixer le montant de la
rémunération équitable.
Cependant, les sauveteurs des vies humaines qui sont intervenus à l'occasion des
mêmes périls ont droit à une équitable part de la rémunération accordée aux
sauveteurs du navire, de la cargaison et de leurs accessoires.
b) – Les obligations d'assistance qui peuvent être imposées aux commandants de
force navale ou de bâtiment de la marine nationale sont fixées par l'article 455 du
Code de justice militaire.
c) – Toute clause attributive de juridiction à un tribunal étranger ou toute clause
compromissoire donnant compétence à un tribunal arbitral siégeant à l'étranger est
nulle lorsque le navire assistant et le navire assisté sont de nationalité française et
que l'assistance a été rendue dans les eaux soumises à la juridiction française
(article 2 du décret n°68-65 du 19 janvier 1968 relatif aux événements de mer).
Assujettir : 1 – [En parlant des choses] Maintenir en place.
Exemple : Assujettir des conteneurs en les saisissant.
2 – Ranger sous sa domination.
Exemple : Assujettir ses préjugés, ses habitudes.
3 – [En parlant des personnes] Astreindre, obliger, soumettre, tenir dans un état
de sujétion.
Exemple : Assujettir les banques européennes aux exigences américaines.
Assurance (en anglais « insurance ») : 1 – « Asseurance est un contract par lequel on promet
« indemnité des choses qui sont transportées d'un pays en autre, specialement par
« la mer, et ce par le moyen du prix convenu à tant pour cent, entre l'asseuré qui
« fait ou fait faire le transport, et l'asseureur qui promet l'indemnité. »
(D'après « Le Guidon de la Mer » – fin du XIV ème siècle).
2 – Tout intérêt légitime, y compris le profit espéré, peut faire l'objet d'une
assurance.
3 – Nul ne peut réclamer le bénéfice d'une assurance s'il n'a pas éprouvé un
préjudice.
4 – L'assurance peut être contractée, soit pour le compte du souscripteur de la
police, soit pour le compte d'une autre personne déterminée, soit pour le compte
de qui il appartiendra.
5 – L’assuré doit faire une déclaration sincère et véritable.
L'assuré qui a fait de mauvaise foi une déclaration inexacte relative au sinistre est
déchu du bénéfice de l'assurance.
6 – Toute modification en cours de contrat, soit de ce qui a été convenu lors de sa
formation, soit de l'objet assuré, d'où résulte une aggravation sensible du risque,
entraîne la résiliation de l'assurance si elle n'a pas été déclarée à l'assureur dans les
trois jours où l'assuré en a eu connaissance.
Si cette aggravation n'est pas le fait de l'assuré, l'assurance continue, moyennant
augmentation de la prime correspondant à l'aggravation survenue ; si l'aggravation
est le fait de l'assuré, l'assureur peut, soit résilier le contrat dans les trois jours à
partir du moment où il en a eu connaissance, la prime lui étant acquise, soit exiger
une augmentation de prime correspondant à l'aggravation survenue.
7 – Si l'assureur établit qu'il y a eu fraude de la part de l'assuré ou de son
mandataire, l'assurance contractée pour une somme supérieure à la valeur réelle de
la chose assurée est nulle, et la prime lui reste acquise.
8 – Toute omission ou toute déclaration inexacte de l'assuré de nature à diminuer
sensiblement l'opinion de l'assureur sur le risque, qu'elle ait ou non influé sur le
dommage ou sur la perte de l'objet assuré, annule l'assurance à la demande de
l'assureur.
Glossaire maritime – page 128 – À jour au 1er janvier 2015
ii) L’assurance facultés qui couvre les dommages subis par les marchandises ;
iii) L’assurance de responsabilité (assurance au tiers) qui couvre les dommages
causés à des tiers par le navire.
4 – Les assurances maritimes sont connues en France au moins depuis la fin du
XV ÈMe siècle :
« Asseurance est un contract par lequel on promet indemnité des choses qui sont
transportées d'un pays en autre, specialement par la mer, et ce par le moyen du
prix convenu à tant pour cent, entre l'asseuré qui fait ou fait faire le transport, et
l'asseureur qui promet l'indemnité. » (D’après Le Guidon de la Mer, recueil
d’usages de l’assurance maritime, rédigé à Rouen au XVIème siècle).
En 1490, un marchand de Dieppe assure un chargement d’une valeur de 3 500
livres à destination de l’Irlande, sur le navire « La Sainte Marie » ; il paye une
prime d’assurance de 750 livres à deux marchands espagnols résidant à La
Rochelle, Jean Delamothe et Diego de Mirande ; en cas de perte, les « assureurs »
devront rembourser 2 500 livres « six mois après nouvelles certaines ».
À cette époque, les négociants rochelais s’associaient pour assurer les navires : par
exemple 35 marchands assurèrent un navire ; 15 marchands en assurèrent un autre ;
les primes allaient d’environ 7 à 30 pour cent de la valeur garantie, en fonction des
circonstances de paix ou de guerre des ports de destination ; les primes étaient
payables à la signature du contrat devant notaire.
5 – La « Compagnie Générale pour les Assurances et la Grosse Aventure de
France » a été créée, à Paris, le 31 mars 1686.
6 – L’assurance maritime est un engagement, pour une somme convenue, pris par
une personne ou par une compagnie d’assurance, de se charger des pertes ou
dommages qui pourront éprouver à la mer un bâtiment ou les marchandises qu’il
transporte.
7 – Les règles des assurances terrestres ne sont pas applicables aux assurances
maritimes ; et vice-versa.
8 – Les parties contractantes des assurances maritimes ont le choix des clauses, à
l’exception d’un certain nombre de clauses d’ordre public.
9 – L’acte qui contient l’engagement s’appelle police d’assurance ; le prix
convenu, payable à l’avance s’appelle prime d’assurance ; et le local où l’on passe
le contrat s’appelle chambre d’assurance.
10 – Toute assurance faite après le sinistre ou l'arrivée des objets assurés ou du
navire transporteur est nulle, si la nouvelle en était connue, avant la conclusion du
contrat, au lieu où il a été signé ou au lieu où se trouvait l'assuré ou l'assureur.
11 – L'assuré doit :
i) Payer la prime et les frais, au lieu et aux époques convenus ;
ii) Apporter les soins raisonnables à tout ce qui est relatif au navire ou à la
marchandise ;
iii) Déclarer exactement, lors de la conclusion du contrat, toutes les circonstances
connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur le risque qu'il
prend à sa charge ;
iv) Déclarer à l'assureur, dans la mesure où il les connaît, les aggravations de
risques survenues au cours du contrat.
12 – L'assuré doit contribuer au sauvetage des objets assurés et prendre toutes
mesures conservatoires de ses droits contre les tiers responsables.
13 – Dans le règlement d'avaries, l'assureur ne rembourse que le coût des
remplacements et réparations reconnus nécessaires pour remettre le navire en bon
état de navigabilité, à l'exclusion de toute autre indemnité pour dépréciation ou
chômage ou quelque autre cause que ce soit.
14 – Quel que soit le nombre d'événements survenus pendant la durée de la police,
l'assuré est garanti pour chaque événement jusqu'au montant du capital assuré, sauf
le droit pour l'assureur de demander après chaque événement un complément de
prime.
Glossaire maritime – page 130 – À jour au 1er janvier 2015
15 – Les dommages et pertes sont réglés en avarie, sauf faculté pour l'assureur
d'opter pour le délaissement dans les cas déterminés par la loi ou par la convention.
16 – L'assureur ne couvre pas les risques :
i) de guerre civile ou étrangère, de mines et tous engins de guerre ;
ii) de piraterie ;
iii) de capture, prise ou détention par tous gouvernements ou autorités
quelconques ;
iv) d'émeutes, de mouvements populaires, de grèves et de lock-out, d'actes de
sabotage ou de terrorisme ;
v) des dommages causés par l'objet assuré à d'autres biens ou personnes ; f) des
sinistres dus aux effets directs ou indirects d'explosion, de dégagement de chaleur,
d'irradiation provenant de transmutations de noyaux d'atomes ou de radioactivité,
ainsi que les sinistres dus aux effets de radiation provoqués par l'accélération
artificielle des particules.
17 – L'assureur ne peut être contraint de réparer ou remplacer les objets assurés.
18 – L'assureur ne garantit pas les dommages et pertes résultant d'un vice propre
du navire, sauf s'il s'agit d'un vice caché.
19 – L'assureur ne garantit pas les dommages et pertes causés par la faute
intentionnelle du capitaine.
20 – L'assureur ne garantit pas les dommages et pertes résultant d'un vice propre
du navire, sauf s'il s'agit d'un vice caché.
21 – L'assureur ne garantit pas les dommages et pertes causés par la faute
intentionnelle du capitaine.
Remarque : Dans le Levant (en Méditerranée) assurette se disait souvent pour
assurance.
Le Guidon de la mer – (Fin du XIV ème siècle) – Article I : « Asseurance est un
contract par lequel on promet indemnité des choses qui sont transportées d'un
pays en autre, specialement par la mer, et ce par le moyen du prix convenu à tant
pour cent, entre l'asseuré qui fait ou fait faire le transport, et l'asseureur qui
promet l'indemnité ».
Article II : « Asseurances se font et se dressent par contract porté par escrit,
appellé vulgairement police d'asseurance. On en faisoit anciennement sans escrit,
qui estoient dites en confiance, parce que celuy qui stipulait l'asseurance ne
faisoit ses pactions en escrit, mais se confiait en la bonne foy et la prud'hoimmie
de son asseureur, supposant qu'il les escrivoit sur son livre de raison. Les
premieres, portées par escrit, sont celles qui ont cours, et desquelles usent
ordinairement les marchands ; les dernieres sont prohibées en toutes places, tant
pour les abus et differends qui en surviennent, comme aussi estant acte public
pour lequel la communauté des marchands, sous le bon plaisir du Roy, nomme et
establit un greffier : il n'est licite aux particuliers de les passer entr'eux, non plus
que les autres contracts, pour lesquels notaires et tabellions sont instituez, le tout
à peine de nullité. »
Assurances complémentaires : Les assurances complémentaires sont des assurances qui
garantissent des risques différents.
Exemple : Une assurance garantit un navire à l’exception du moteur de propulsion,
et une autre assurance (dite assurance complémentaire) garantit le moteur de
propulsion.
Assurances cumulatives : 1 – Les assurances cumulatives sont des assurances souscrites auprès
de plusieurs assureurs pour couvrir le même risque, au profit du même bénéficiaire,
pour un capital total garanti supérieur à la valeur du bien assuré.
2 – Si des assurances cumulatives ont été souscrites, après qu’un sinistre est
survenu, l’assuré doit informer l’assureur auquel il demande une indemnité
d’assurances, qu’il a souscrit des assurances cumulatives ; en raison du principe
qu’il ne peut y avoir d’enrichissement sans cause, l’assuré ne peut pas percevoir
des indemnités d’assurances dont le total dépasserait la valeur de la chose assurée.
Glossaire maritime – page 131 – À jour au 1er janvier 2015
d’assurance sur la vie ; mais elle pouvaient assurer leur liberté, pour le cas où elles
seraient capturées par des barbaresques ou autres pirates.
Ordonnance touchant la Marine du mois d'aoÛt 1681 – Des assurances :
IX – Tous Navigateurs, Passagers et autres, pourront faire assûrer la liberté de
leurs personnes ; et en ce cas, les polices contiendront le nom, le Païs, la
demeure, l'âge et la qualité de celuy qui se fait assûrer ; le nom du Navire, du
Havre d'où il doit partir, et celui de son dernier reste ; la somme qui sera payée
en cas de prise, tant pour la rançon que pour les frais du retour ; à qui les
deniers en seront fournis, et sous quelle peine.
X – Défendons de faire aucune assûrance sur la vie des personnes.
XI – Pourront neantmoins ceux qui racheteront les captifs, faire assûrer sur les
personnes qu'ils tireront d'esclavage, le prix du rachapt ; que les assûreurs seront
tenus de payer, si le rachepté, faisant son retour, est repris, tué, noyé ; ou s'il perit
par autre voye que par la mort naturelle.
[Voir l’expression P&I Clubs].
Assurance de responsabilité : 1 – L’assurance de responsabilité garantit l’assuré contre les
recours des tiers pour des dommages subis par ces tiers du fait du navire.
2 – L'assurance de responsabilité ne donne droit au remboursement à l'assuré que si
le tiers lésé a été indemnisé.
3 – L'assurance de responsabilité, qui a pour objet la réparation des dommages
causés aux tiers par le navire, ne produit d'effet qu'en cas d'insuffisance de la
somme assurée par la police sur corps.
4 – Quel que soit le nombre d'événements survenus pendant la durée de l'assurance
de responsabilité, la somme souscrite par chaque assureur constitue, par
événement, la limite de son engagement.
Assuré : Le mot « assuré » peut avoir deux acceptions :
i) Celui qui a demandé, négocié, contracté l’assurance et payé la prime est appelé
« assuré ».
ii) Celui qui est désigné ou a qualité pour bénéficier de l’indemnité d’assurance si
le risque couvert se réalise est également appelé « assuré ».
Remarques : a) – Le bénéficiaire peut être ou bien ne pas être la même personne
que le souscripteur.
b) – L’assurance « pour le compte de qui il appartiendra » signifie que le
bénéficiaire ne sera connu qu’après la réalisation d’un sinistre.
c) – L'assuré doit :
i) Payer la prime et les frais, au lieu et aux époques convenus ;
ii) Apporter les soins raisonnables à tout ce qui est relatif au navire ou à la
marchandise ;
iii) Déclarer exactement, lors de la conclusion du contrat, toutes les circonstances
connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur le risque qu'il
prend à sa charge ;
iv) Déclarer à l'assureur, dans la mesure où il les connaît, les aggravations de
risques survenues au cours du contrat.
d) – L'assuré doit contribuer au sauvetage des objets assurés et prendre toutes
mesures conservatoires de ses droits contre les tiers responsables.
Il est responsable envers l'assureur du dommage causé par l'inexécution de cette
obligation résultant de sa faute ou de sa négligence.
Assureur : L’assureur est normalement une société (une compagnie d’assurance).
Astate : Élément artificiel radioactif, de symbole At et de numéro atomique 85.
Aste (en anglais « handle ») : Synonyme de manche, hampe ou broche.
Astérie : 1 – Nom d'un genre d'invertébrés radiaires aussi appelés étoiles de mer.
2 – Synonyme d'astérisme.
[Voir le mot Astérisme].
Glossaire maritime – page 133 – À jour au 1er janvier 2015
(search and rescue) susceptibles d'être larguées à proximité des naufragés en mer.
d) – Des bombes à guidage laser ont été lancées d'ATL2 au Mali pendant
l'Opération Serval de 2013.
Atlas : Collection de cartes choisies selon un ordre logique.
Atlas catalan : 1 – L’atlas catalan est un recueil de 6 cartes et schémas commentés, dessinés sur
parchemin et collés recto-verso sur des ais de bois plus hauts que larges (64 x 25
centimètres).
2 – Les deux premières planches portent la traduction en catalan de l’imago mundi
d’Honorius Augustidunensis.
3 – Les autres planches composent une représentation du monde en quatre cartes,
deux pour l’Orient, de la Chine au Golfe Persique, et deux pour l’Occident, de la
Mer Noire à l’Angleterre.
4 – L’atlas catalan date de 1375.
Atmosphère : 1 – L'atmosphère terrestre est la couche constituée principalement de gaz, mais
aussi de liquides et de solides, qui entoure la Terre de toute part.
Remarques : a) – L'eau peut se trouver dans l'atmosphère terrestre sous l'une de
ses trois formes : vapeur d'eau, eau liquide ou glace ; de l'eau liquide ou de la glace
se trouvent en grandes quantités dans certains nuages.
b) – On trouve parfois dans l'atmosphère terrestre des poussières ou des graines
qui peuvent être transportées à haute altitude sur de très grandes distances.
c) – Les poussières émises par une forte éruption volcanique peuvent réduire
l'ensoleillement dans tout un hémisphère pendant plusieurs mois.
2 – L’atmosphère terrestre est divisée, selon l’altitude, en couches caractérisées par
des variations de température :
i) La troposphère a une épaisseur à partir du sol qui varie de 8 km dans les régions
polaires à 17 km au-dessus de l’Équateur.
La température y décroît de 6°C tous les kilomètres et elle descend jusqu’à –80°C
au-dessus de l’Équateur, –50°C au-dessus des pôles.
La troposphère concentre environ 80 pour 100 de la masse atmosphérique et la
quasi-totalité de l’eau atmosphérique sous la forme de nuages ou de vapeur.
La limite supérieure de la troposphère s’appelle la tropopause.
ii) La stratosphère s’élève au-dessus de la tropopause jusqu’à une altitude de
50 km.
La température dans la stratosphère est égale à –55°C jusqu’à une altitude de
20 km, puis elle augmente jusqu’à atteindre des valeurs comprises entre –20°C et
0°C.
La stratosphère est parcourue par des vents forts appelés les courants-jets.
On y observe la présence d’ozone capable d’absorber une partie du rayonnement
ultraviolet en provenance du Soleil.
La limite supérieure de la stratosphère s’appelle la stratopause.
iii) La mésosphère a une épaisseur d’environ 35 km.
La température peut descendre à –90°C.
La limite supérieure de la mésosphère s’appelle la mésopause.
iv) La thermosphère s’étend entre 80 et 500 km.
La température peut dépasser 1000°C.
L’air y est très rare.
3 – Atmosphère est le nom d'une ancienne unité de pression qui correspondait au
poids de 1,033 kilogramme-force exercé sur une surface de 1 centimètre carré.
Remarques : a) – L’atmosphère est très légèrement supérieure au
kilogramme-par-centimètre-carré ou au bar (autres anciennes unités de pression).
b) – Une atmosphère est égale à 101 315 pascals : c’est la pression atmosphérique
normale (1013 hectopascals, comme on dit à la télé !).
Attaque : Attaque se dit de la procédure conventionnelle utilisée pour entrer en contact avec un
autre navire, ou avec une station côtière, au moyen de signaux lumineux en code
Glossaire maritime – page 136 – À jour au 1er janvier 2015
morse (Scott).
[Voir les mots Morse et Scott].
Attention : 1 – Action de fixer l'esprit sur quelque chose ou sur quelqu'un ; action de prendre
gade à quelque chose ou à quelqu'un.
Remarques : a) – L'attention, comme l'intérêt, est liée au désir sous l'une de ses
formes : désir de progresser soi-même, désir de mener à bien quelque entreprise,
désir de plaire à quelqu'un, désir de se protéger, etc.
b) – Un professeur gardera ses élèves attentifs dans la mesure où il réussit à
susciter et à entretenir chez eux une certaine forme de désir.
2 – L’attention la plus évoluée est la prise de possession par la conscience d’un
objet, d'une opération, d’un événement ou d’une pensée parmi d’autres, sous une
forme nette et précise.
C'est l'attention intellectuelle, analytique, qui permet d'élaborer une représentation
mentale abstraite, symbolique et conceptuelle d'une opération achevée, de
l'opération en cours ou d'une opération comparable que l'on peut envisager ;
l'attention intellectuelle dépasse d'une part l'attention fulgurante et émotionnelle
entraînée par la surprise, et d'autre part l'attention opérationnelle et active, pour
aboutir à une méta-connaissance théorique.
Remarque : L'attention intellectuelle nécessite la maîtrise d'un langage structuré,
plus rigoureux que celui d'un simple bavardage et un vocabulaire précis pour ce qui
concerne l'objet de l'attention.
3 – Au cours d'une opération de pilotage, l’attention du pilote se portera sur
quelques événements qui seront traités efficacement, au détriment d’autres qui
seront négligés, car jugés non pertinents en raison des connaissances acquises.
Remarque : Tout ce que nos sens perçoivent en dehors de notre attention
consciente n’est peut-être pas entièrement perdu, mais tout cela n’entre pas dans
notre réflexion du moment.
4 – Chacun fait attention à ce qu’il souhaite voir, à ce qu’il est préparé à voir par
ses connaissances théoriques ou grâce à une longue pratique.
C'est cette attention opérationnelle et active qui pousse irrésistiblement à terminer
l'opération en cours.
Ce type d'attention peut entraîner un état de flow.
Remarque : Lorsque l’on a décidé de faire attention à quelque chose, nos sens sont
très sensibles à ce qui concerne l’objet de l’attention, au détriment de ce qui lui est
étranger.
[Voir le mot Flow].
5 – Lorsque nous fixons notre attention sur un détail, l’environnement nous
échappe alors que sa perception consciente pourrait présenter un intérêt certain.
Remarque : La distraction qui perturbe l'attention que l'on devrait porter à
l'environnement peut être un appel téléphonique, une remarque du capitaine
concernant la manœuvre mais complètement inutile, un événement remarquable
mais étranger à l'opération en cours.
6 – Si notre attention n’est pas complètement absorbée par l’action en cours, des
informations imprévues (parce que pas cherchées) mais cruciales, peuvent émerger
soudainement dans le champ de notre conscience : c'est une attention fulgurante
très chargée d'émotions.
Remarques : a) – Une conversation à bâtons rompus entre le pilote et la capitaine
d’un navire pendant une manœuvre empêche l'un et l'autre de concentrer leur
attention sur un objet particulier non pertinent, tout en laissant leur conscience en
éveil ; cela leur permet de percevoir les faits inhabituels dont la prise en compte est
importante et qui, autrement, seraient peut-être passé inaperçus.
b) – Les perceptions sensorielles arrivent toujours jusque dans les aires
correspondantes du cortex cérébral ; mais c'est la pratique d'une activité
particulière qui permet de n'en prendre conscience, et donc de ne faire apparaître
ces informations sensorielles dans le cortex frontal inférieur ou dans le cortex
Glossaire maritime – page 137 – À jour au 1er janvier 2015
Auloffée (en anglais « coming to » ou « yaw to the luff ») : Mouvement du navire autour de son
axe vertical par lequel, tout en faisant route, la direction de son cap ou de sa quille
fait un angle de moins en moins ouvert avec la direction du vent ; on dit aussi que
le navire se rapproche de la ligne du vent.
Remarques : a) – On dit qu’on a fait une auloffée lorsqu’on marche à une allure
comprise entre le largue et le plus près ; dans les autres cas, on dit qu’on est venu
au vent, ou qu’on est venu de tant de quarts ou de tant de degrés sur tel ou tel
bord.
b) – On écrit auloffée ou oloffée.
[Voir le mot Oloffée].
Aumônier (en anglais « sea chaplin ») : 1 – Ecclésiastique ou ministre du culte qui était chargé,
à bord des navires, de l’éducation religieuse et de l’instruction de l’Équipage, ainsi
que des soins aux malades ; il célébrait la messe ou le culte, notamment le
dimanche, et il administrait éventuellement les sacrements.
2 – La présence d'un aumônier à bord des navires de commerce au long-cours était
prescrite par l’ordonnance de Louis XIV du mois d’août 1681 portant sur la
Marine, puis par un règlement du 11 août 1717 pour les navires comportant un
Équipage d’au moins 40 hommes.
Remarque : Les dispositions relatives à la présence d’un aumônier à bord des
navires n’ont pas toujours été appliquées.
3 – Selon l'ordonnance de Louis XIV du mois d'août 1681 touchant la marine, les
navires qui faisaient des voyages de long cours devaient embarquer un aumônier.
i) L'aumônier était un prêtre approuvé de son évêque diocésain, ou de son
supérieur s'il était religieux.
ii) L'aumônier était choisi par le maître, avec le consentement des propriétaires s'ils
étaient catholiques ; mais si les propriétaires étaient de la religion prétendue
reformée, ils n'avaient pas à donner leur avis sur le choix de l'aumônier.
iii) L'aumônier célèbrait la messe, du moins les jours de fêtes et les dimanches ; il
administrait les sacrements à ceux du navire, et il faisait tous les jours, matin et
soir, la prière publique, où chacun était tenu d'assister s'il n'avait d'empêchement
légitime.
iv) Il était interdit, sous peine de la vie, à tous propriétaires, marchands, passagers,
marins et autres, de quelque religion qu'ils fussent, qui se trouvaient sur le navire,
d'apporter aucun trouble à l'exercice de la religion catholique.
v) Tous devaient porter honneur et révérence à l'aumônier, à peine de punition
exemplaire.
Aune : L'aune était l'étalon utilisé par les drapiers et il était destiné à mesurer étoffes et rubans.
Remarques : a) – L’aune avait été définie par François 1er en 1540 (décret sur
l'aunage) avec pour valeur 3 pieds, 7 pouces, 8 lignes de l'ancienne toise du
Châtelet.
b) – Selon la nouvelle toise du Châtelet devenue l’étalon officiel en 1668 (elle était
plus courte de 4,2 lignes, soit environ 9,5 mm ou 0,5 pour 100 que l’ancienne)
l’aune valait 3 pieds, 7 pouces, 10 lignes et 10 points, soit 1,188 mètre, et dans
l’usage 1,20 mètre.
Aunis : Ancienne province du royaume de France, correspondant à peu près à la partie de l'actuel
département de Charente-Maritime située sur la rive droite du fleuve Charente.
Remarques : a) – La Saintonge correspond à peu près à la partie de l'actuel
département de Charente-Maritime située sur la rive gauche du fleuve Charente.
b) – L'Aunis a fait partie de la Saintonge jusqu'en 1374, lorsque Charles V détacha
La Rochelle, Rochefort, Marennes de la Saintonge pour en faire un gouvernement
particulier et une province distincte appelée Aunis.
Au plus près du vent : À la voile, gouverner au plus près, au plus près du vent, c’est faire route
aussi près que possible de la direction du vent.
Glossaire maritime – page 141 – À jour au 1er janvier 2015
Auray : Dans l'amarrage auray, ou aurail, le navire se place bord à quai et tourne ses amarres sur
de forts pieux en bois, ou sur des vieux canons enfoncés dans le bord du quai.
Ce type d'amarrage se pratique depuis fort longtemps en rivière d'Auray ou dans
d'autres rivières de Bretagne, comme cela se faisait aussi dans les Échelles du
Levant, à une époque où les navires accostaient habituellement dans les ports
européens perpendiculaires au quai, la proue tournée vers la quai en Atlantique, ou
la poupe tournée vers le quai en Méditerranée.
Aurique (en anglais « bermudo sail ») : 1 – Terme générique par lequel on qualifie les voiles
quadrangulaires telles que celles qui se hissent dans la direction des étais (voiles
d’étai) ou s’enverguent sur des cornes (voiles à corne).
2 – La position des voiles auriques, au repos, est dans le plan vertical passant par la
quille du navire.
3 – Une voile aurique tourne autour d’un de ses côtés, comme sur une charnière ;
elle peut s’établir sur corne, sur corne et gui, sur antenne ; elle peut encore se gréer
au tiers, à livarde, à houari ; elle peut aussi se hisser sur draille ou sur étai.
4 – La chute avant d’une voile aurique est tenue au mât qui la porte par transfilage,
ou au moyen de cercles.
5 – Les voiles auriques sont bonnes pour pincer le vent.
6 – Les voiles auriques n’étant pas symétriques, elles ont un côté d’amure
invariable.
7 – Les voiles à livarde sont des voiles auriques.
8 – Les brigantines, les artimons sont des voiles auriques.
9 – Les voiles d’étai sont souvent classées parmi les voiles auriques, surtout si elles
ont une ralingue de chute à l’avant.
10 – Les voiles de chaloupes ou d’embarcations, encore appelées voiles à bourcet,
ou les flèches-en-cul, sont aussi des voiles auriques.
Remarques : a) – Les bonnettes, qui sont pourtant quadrangulaires, ne sont pas des
voiles auriques.
b) – Les voiles latines établies sur antennes ne sont pas des voiles auriques.
Auschwitz : 1 – Le nom Auschwitz symbolise en France, depuis 1945, les pires traitements qu'un
État de droit peut infliger à des humains dans les lieux de privation de liberté.
Remarques : a) – Gardiens SS, kapos ou simples détenus ont vécu à Auschwitz des
jours, des semaines, des mois ou parfois des années dans des conditions si terribles
que ni les uns, ni les autres n'auraient pu les imaginer possibles, même en temps de
guerre, avant d'y séjourner ; la plupart des survivants refusèrent d'en parler
lorsqu'ils en furent libérés, de la même manière que les jeunes Français qui
participèrent au maintien de l'ordre en Algérie dans les années 1950-1960 refusent
d'évoquer cette période de leur vie.
b) – L'application du décret-loi napoléonien du 20 mai 1802 relatif à la traite des
noirs et au régime des colonies, ou les purges staliniennes et le système du goulag
pendant la première moitié du XX ème siècle en Union Soviétique, ou encore les
guerres inter-ethniques de la fin du XX ème siècle en Afrique, ne cèdent rien en
horreur aux exactions exterminatrices commises par les Allemands à Auschwitz ou
dans les autres camps de concentration, contre les handicapés et contre les peuples
tzigane, slave ou juif.
c) – La réalité correspondant au symbole « Auschwitz » ne peut pas s'écrire en
quelques dizaines de lignes !
[Voir le mot Torture].
2 – La Wehrmacht et l'Armée Rouge ayant envahi la Pologne de façon concertée
en septembre 1939, l'Allemagne et l'Union Soviétique signèrent le 28 septembre, le
jour même de la capitulation de l'Armée polonaise, un « Traité de délimitation des
frontières » ; l'Allemagne, l'Union Soviétique et la Lituanie se partageaient le
territoire polonais.
Remarque : La résistance intérieure polonaise s'était organisée avant même la
Glossaire maritime – page 142 – À jour au 1er janvier 2015
implanté dans les territoires annexés au Reich, après celui de Mauthausen ; c'était
le septième camp après ceux de Dachau, Sachsenhausen, Buchenwald,
Flossenburg, Mauthausen et le camp de femmes de Ravensbrück.
g) – Le 20 mai 1940, trente prisonniers de droit commun allemands (matricules 1 à
30) furent transférés du camp de concentration de Sachsenhausen à Auschwitz ;
ces trente prisonniers allemands furent chargés d'encadrer, en qualité de kapos, les
détenus polonais qui allaient emplir le camp.
h) – Le premier convoi de 728 captifs Polonais (matricules 31 à 758) est arrivé à
Auschwitz le 14 juin 1940 (le jour de l'entrée de la Wehrmacht dans Paris) en
provenance de la prison de Tarnów : il s'agissait de lycéens, d'étudiants et de
militaires ; ils dormaient par terre, n'avaient pas de sanitaires et ne disposaient que
d'un point d'eau.
i) – Fin 1940, il y avait environ 8 000 Polonais à Auschwitz ; tous les détenus
portaient des vêtements rayés bleus et blancs et un triangle de couleur sur la
poitrine, côté gauche : rouge pour les politiques (dont les communistes), vert pour
les droits communs, noir pour les réfractaires au travail, violet pour les Témoins de
Jéhovah, rose pour les « homosexuels ».
j) – Les Polonais furent pendant longtemps (environ 2 ans) pratiquement les seuls
détenus du camp, avec quelques Allemands et quelques Autrichiens ou Tchèques.
Ils étaient à peu près 15 000 au début de l'année 1942.
6 – Le règlement du camp d'Auschwich, comme ceux de tous les camps de
concentration allemands, fut copié sur celui du camp de Dachau qui avait été
ouvert dès 1933 en Bavière (décret du 28 février 1933 sur la « protection de la
Nation et de l'État »).
Remarques : a) – La direction et l'encadrement de tous les camps de concentration
étaient confiés à la division Totenkopfverbände (tête de mort) créée spécialement
pour cette tâche en 1934 à partir de la Schutzstaffel (échelon de protection) ou, en
abrégé : la SS.
Environ 8000 membres de la SS passèrent à Auschwitz.
b) – Les « SS » vivaient dans des casernes en dehors du camp ou, avec leur
famille, dans des logements en ville ; la discipline courante et la terreur à l'intérieur
du camp étaient déléguées à quelques prisonniers désignés à cet effet (les kapos).
Les kapos étaient dispensés de participer aux kommandos de travail.
7 – Tous les dépositaires de l'autorité dans les camps de concentration, les SS ou
les détenus désignés comme kapos par les SS, avaient les pleins pouvoirs pour
entretenir la terreur ; ils jouissaient d'une impunité totale lorsqu'ils commettaient les
actes les plus sadiques : attaques par des chiens, coups de pied ou de matraque,
meurtres sans raisons de détenus prélevés au hasard dans les groupes, exécutions
immédiates pour des motifs futiles (mauvais alignement dans les rangs, retard à
l'appel, etc.) au pistolet, au poignard, ou à coups de pieds ou de matraques.
Le travail dans les kommandos et le manque de nourriture épuisaient les détenus ;
les plus faibles s'écroulaient à la moindre brimade des kapos ou des SS, puis ils
étaient achevés ; les cadavres étaient rapportés sur des brouettes et des charrettes,
ou étaient tirés par leurs compagnons jusqu'à la place d'appel pour être
comptabilisés avec les survivants, afin de vérifier les effectifs, et aussi pour
entretenir la terreur.
L'adjudant-chef SS (en allemand « SS-Hauptscharführer ») Gehrard Palitzsch, qui
fut le responsable de la discipline du camp (en allemand « Rapportführer ») se
vanta d'avoir exécuté personnellement vingt-cinq mille prisonniers.
Remarques : a) – En réalité, la survie éventuelle d'un concentrationnaire ne
dépendait que du hasard, quelle que soit sa force de caractère.
b) – Il était interdit d'empêcher un détenu de se suicider, sous peine de cachot ou
d'exécution.
c) – Le meilleur moyen de se suicider était de s'approcher des clôtures en fil
barbelé électrifié : les sentinelles postées dans les miradors tiraient pour tuer,
Glossaire maritime – page 144 – À jour au 1er janvier 2015
chambres à gaz de Birkenau, qui étaient des locaux confinés où l'on diffusait le gaz
zyklon B fourni par la firme Bayer.
Des charrois de cadavres de détenus tués par injection de phénol allaient de
l'hôpital au crématorium de Birkenau.
Lorsque l'hôpital était surpeuplé, et donc que plusieurs malades devaient partager
le même lit, des transferts de détenus entre l'hôpital d'Auschwitz et les chambres à
gaz de Birkenau libéraient des places pour les nouveaux malades.
La sélection des détenus hospitalisés devant être gazés se faisait deux fois par
semaine.
Les détenus malades dans les blocks cherchaient à masquer leur état pour éviter
d'être exécutés arbitrairement s'ils entraient à l'hôpital ; la présence dans les blocks
de détenus atteints par le typhus, et la vitalité des poux qui le transmettaient,
contribuèrent à propager cette maladie mortelle parmi les détenus.
Remarques : a) – Les six premières chambres à gaz allemandes destinées à
perpétrer des assassinats en masse avaient été construites sur un ordre secret du
Chancelier Hitler d'octobre 1939, antidaté du 1er septembre 1939 ; cet ordre visait
à exterminer les déficients mentaux, les malades incurables et les handicapés
physiques inaptes au travail et enfermés dans les asiles, les hospices ou les hôpitaux
du Reich, car ils représentaient une charge insupportable pour l'Allemagne en
guerre ; les individus sélectionnés comme tels par des médecins psychiatres,
habilités selon une appréciation rigoureuse, se voyaient accorder « une mort
miséricordieuse ».
C'était le programme d'euthanasie baptisé « Aktion T4 » en référence à l'adresse du
service de la Chancellerie qui avait organisé l'élimination des improductifs et des
inutiles : Tiegartenstrasse 4, dans le quartier résidentiel de Charlottenburg à Berlin.
Les chambres à gaz de ce réseau T4 étaient habituellement maquillées en salles de
douches ; elles étaient alimentées par un gaz toxique, de l'oxyde de carbone ou un
autre gaz fourni par l'usine chimique I.G. Farben de Ludwigshafen.
Le premier essai de gazage s'est déroulé dans l'ancienne prison de Brandenburg en
janvier 1940.
L'essai ayant donné satisfaction, six centres d'élimination furent établis : à
Brandenburg-an-der-Havel, à Grafeneck, près de Münsingen, à Sonnenstein, à
Bernburg-an-der-Saale, à Hadamar et à Hartheim, près de Linz en Autriche.
La mort dans ces chambres à gaz survenait en une dizaine de minutes, et il était
possible de sortir les cadavres après environ une heure de ventilation forcée.
Un crématorium était implanté juste à côté de la chambre à gaz, et les cadavres
étaient aussitôt incinérés pour des raisons de prophylaxie ; il fallait plus d'une heure
pour brûler un cadavre.
Il y avait plusieurs fours par crématorium, chacun pouvant recevoir un ou deux
cadavres simultanément, selon l'installation.
Un vrai-faux certificat de décès signé d'un médecin était adressé à la famille ; celles
qui le demandaient recevaient, contre paiement d'une taxe, une urne en terre
contenant des cendres, qui n'étaient pas nécessairement celles de leur parent.
Les ossements non brûlés étaient broyés et ils étaient dispersés avec les cendres
restantes dans les rivières ou dans la campagne.
b) – À partir d'août 1941, les centres d'euthanasie de l'organisation T4 mirent leurs
chambres à gaz au service des camps de concentration afin de les désengorger.
Des malades, des improductifs et d'autres détenus sélectionnés y furent gazés en
attendant que les camps mettent en service leur propres chambres à gaz.
c) – En septembre 1941, 2 000 détenus du camp de Dachau furent exécutés au
château de Hartheim, en Autriche, qui était l'Institut d'Euthanasie C de
l'organisation T4 ; des prisonniers des camps de Mauthausen et de Gusen furent
également gazés à Hartheim.
d) – Il est évident qu'il s'agissait d'eugénisme scientifique et pas d'euthanasie.
12 – Les détenus politiques des camps de concentration pouvaient être libérés
Glossaire maritime – page 146 – À jour au 1er janvier 2015
après avoir été rééduqués, lorsqu'ils ne présentaient plus de menace contre l'État.
Certains prisonniers allemands de droit commun furent libérés pour rejoindre la
Waffen SS et combattre au front (dans l'unité spéciale d'Oskar Dirlewanger).
Remarques : a) – Les prisonniers d'un camp de concentration dont la décision de
détention était levée passaient de quelques jours à plusieurs mois dans un bâtiment
de remise en forme situé hors du camp ; avant d'être libérés, ils devaient jurer de ne
jamais parler de ce qu'ils avaient vu dans le camp, et leur résidence était ensuite
surveillée par les SS.
b) – Les prisonniers libérés d'Auschwitz retrouvaient leurs vêtements civils au
block 17, le lieu où étaient conservés les effets personnels qui leur avaient été
enlevés à leur arrivée (Effektenkammer).
13 – Les convois amenant de nouveaux détenus ne cessèrent d'arriver au camp
d'Auschwitz pendant la guerre, mais les décès étaient si nombreux que l'effectif
n'augmentait pas.
L'effectif du camp était voisin de 5 000 à l'été 1941, alors que les numéros
matricules des derniers arrivés dépassaient 20 000.
Le nombre des détenus libérés a été de l'ordre d'une centaine les premières années ;
il y eu également quelques transferts vers d'autres camps, notamment des prêtres
catholiques polonais à Dachau, réputé moins dur, sur intervention du Vatican.
Ceux qui manquent dans le décompte représentent la mortalité dans le camp.
14 – Des camps annexes furent établis à proximité d'Auschwitz : le premier à
Brzezinka (en allemand « Birkenau ») à quelques kilomètres dans l'ouest
d'Auschwitz ; plusieurs dizaines de camps annexes à celui d'Auschwitz, plus ou
moins importants, furent construits par des kommandos de détenus.
Remarques : a) – Des ingénieurs ou techniciens polonais extérieurs au camp
participèrent à la construction des bâtiments ; ceux qui furent pris à transmettre des
messages de détenus à l'extérieur du camp furent exécutés.
b) – Par la suite, des gens du Service du Travail Obligatoire (STO) furent
également employés à la construction des camps annexes.
c) – Pendant la construction de ces camps annexes, de nombreux détenus
d'Auschwitz périrent de froid, d'épuisement ou sous les coups des kapos et des SS.
d) – La décision de construire le camp annexe de Birkenau avait été prise en mars
1941, dans le but d'y placer 200 000 prisonniers de guerre russes que la Wehrmacht
ne manquerait pas de capturer au cours de l'invasion prochaine de l'URSS ;
l'opération Barbarossa fut déclenchée le 22 juin 1941.
La construction du camp-annexe de Birkenau commença à l'automne 1941.
En réalité, le camp de Birkenau ne fut pas un camp de prisonniers de guerre, mais
une camp de concentration où furent gazées des centaines de milliers de personnes.
e) – On estime à 1 300 000 le nombre total de prisonniers passés dans les camps du
complexe Auschwitz-Birkenau pendant toute la durée de la guerre, dont 232 000
enfants (216 300 Juifs, 11 000 Tzigane, des enfants condamnés pour des larcins ou
des enfants nés au camp).
15 – Début septembre 1941, quelques semaines après le début de l'attaque de
l'Union soviétique par l'Allemagne, des centaines d'officiers supérieurs soviétiques
capturés par la Wehrmacht furent entassés dans une cave du block 11 ; des
Allemands équipés de masques à gaz entrèrent avec eux, libérèrent du gaz zyklon
B puis observèrent l'agonie des détenus soviétiques.
C'était une initiative de Karl Fritzsch, le commandant du camp d'Auschwitz.
Les jours suivants, d'autres Soviétiques furent gazés par centaines dans la morgue
du crématorium et immédiatement incinérés, car le camp de Birkenau n'étant pas
terminé, le nombre de places disponibles dans le camp d'Auschwitz était insuffisant
pour recevoir ces nouveaux prisonniers.
Remarques : a) – Neuf blocks supplémentaires furent construits dans le camp-mère
pour y interner les Soviétiques qui arrivaient à Auschwitz ; mais ils mouraient
rapidement par épuisement au travail, par manque de nourriture, en raison du froid
Glossaire maritime – page 147 – À jour au 1er janvier 2015
ou à la suite des mauvais traitements que leur faisaient subir les kapos ; leurs
rations alimentaires étaient réduites par rapport aux rations déjà insuffisantes des
autres détenus.
b) – Environ 15 000 prisonniers de guerre soviétiques périrent dans le complexe
Auschwitz-Birkenau.
c) – À partir de l'arrivée des Soviétiques dans le camp d'Auschwitz, les Polonais y
furent un peu moins persécutés.
d) – Zyklon B est l'appellation commerciale de l'acide prussique, ou acide
cyanhydrique, ou cyanure d'hydrogène.
[Voir l'expression Prussique (Acide – )].
e) – En février 1942, presque tous les détenus soviétiques étaient morts.
16 – En février 1942, dix blocks entourés d'un mur de séparation en béton furent
édifiés au centre du camp d'Auschwitz pour devenir un camp de concentration
pour les femmes.
Environ un millier de femmes allemandes provenant de Ravensbrück en furent les
premières occupantes, fin mars 1942.
Remarques : a) – De nombreux convois de femmes arrivèrent à Birkenau, qui
devint le second camp de femmes du système concentrationnaire allemand.
b) – Les détenues des convois venaient de l'Europe entière ; il s'agissait de Juives,
de Témoins de Jéhovah, de criminelles de droit commun, d'asociales (prostituées),
de politiques (notamment communistes), de résistantes, etc..
c) – Les femmes détenues furent principalement affectées à la mise en valeur des
espaces entourant les camps.
d) – Les femmes Polonaises du convoi arrivé le 19 mars 1942 furent fusillées à leur
arrivée au camp parce que les blocks qu'elles devaient occuper n'étaient pas
terminés, et elles n'ont pas été enregistrées comme prisonnières.
e) – Lorsque les femmes furent transférées d'Auschwitz à Birkenau en août 1942,
5 000 des 17 000 juives qui avaient été internées à Auschwitz étaient déjà
décédées.
17 – Au début, la responsabilité collective des prisonniers, en cas d'évasion ou de
tentative d'évasion du camp, entraînait l'exécution systématique de 10 détenus du
block de celui qui avait réussi à s'évader, ou qui avait tenté de s'évader sans y
réussir et qui était lui-même pendu en public.
En février 1942, la responsabilité collective des détenus en cas d'évasion, ou pour
toute autre raison, fut supprimée afin de ne pas priver l'industrie de guerre d'un
trop grand nombre d'ouvriers.
18 – À partir du printemps 1942, l'Allemagne déclencha une vaste opération visant
à regrouper tous les Juifs de l'Europe occupée dans des camps de concentration.
Des milliers de ces malheureux arrivèrent à Auschwitz-Birkenau pour la seule
raison qu'ils étaient nés Juifs.
Remarques : a) – Les tous premiers convois de Juifs arrivés à Auschwitz sont
partis de Poprad (Slovaquie) le 26 mars 1942 et de Drancy (France) le 27 mars
1942 ; les effectifs des Juifs dépassèrent bientôt ceux des Polonais.
b) – À la fin de 1942, deux convois de Juifs arrivaient en moyenne chaque semaine,
de France, de Slovaquie, ou d'ailleurs.
c) – Si les Juifs de l'Europe occupée étaient dirigés vers le complexe Auschwitz-
Birkenau, les Juifs polonais étaient plutôt amenés à Treblinka, Chełmno, Bełżec
ou à Majdanek.
19 – Les Juifs arrivant en très grand nombre et par trains entiers à Auschwitz-
Birkenau (plus d'un million au total jusqu'à la fermeture du camp) le complexe
concentrationnaire d'Auschwitz ne pouvait pas tous les accueillir, malgré
l'agrandissement continuel des camps principaux et la multiplication des camps
annexes.
À partir du 2 juillet 1942, les Juifs qui arrivaient passèrent devant une commission
de sélection composée de SS, dès leur descente des trains :
Glossaire maritime – page 148 – À jour au 1er janvier 2015
i) Ceux qui semblaient en état de travailler (20 pour 100 en moyenne) étaient
enregistrés comme détenus ; ils étaient tatoués, rasés et affectés à un block et à un
commando de travail.
ii) Ceux qui étaient inaptes (80 pour 100 en moyenne) n'entraient pas dans les
camps mais étaient conduits directement dans les nouvelles chambres à gaz de
Birkenau ; leurs cadavres étaient incinérés sans délai après leurs décès.
Les femmes enceintes ou accompagnées d'enfants en bas âge étaient conduites
directement dans les chambres à gaz.
De 1942 à la fin de la guerre, environ 865 000 hommes, femmes, enfants, vieillards
furent ainsi gazés dès leur arrivée à Auschwitz ; leurs effets personnels (bagages,
vêtements, or, diamants, bijoux) étaient confisqués et normalement sortis du camp
pour être vendus au bénéfice du Reich.
Remarques : a) – Les chambres à gaz étaient des locaux confinés munis
d'ouvertures au plafond qui permettaient d'introduire des cristaux de zyklon B ; ces
cristaux dégageaient au contact de l'air un gaz qui entraînait la mort par
empoisonnement en quelques minutes.
Les deux premières chambres à gaz provisoires de Birkenau furent aménagées
entre mars et juin 1942 dans d'anciens bâtiments agricoles voisins du camp.
Des détenus juifs étaient préposés au transport des cadavres dans des fosses
communes ; il étaient remplacés périodiquement et eux-mêmes gazés.
Des milliers de cadavres qui avaient été enterrés dans des fosses communes furent
par la suite déterrés et brûlés sur des bûchers en plein air pour des raisons
prophylactiques, afin de ne pas laisser de germes infectieux.
Un nouveau secteur de mise à mort (en allemand « Vernichtung ») fut mis en
service, un peu à l'écart du camp de Birkenau, entre mars et juin 1943.
Il comprenait quatre grandes chambres à gaz couplées à des crématoriums
Chacune de ces nouvelles chambres à gaz pouvait recevoir plusieurs centaines de
personnes à la fois et on pouvait y tuer plusieurs milliers de personnes chaque jour.
En mai 1944, dans la panique qui accompagna la fin de la guerre, le nombre des
assassinats au camp de Birkenau atteignit parfois 12 000 par jour.
b) – Au printemps 1943, après l'installation des crématoriums électriques de
Birkenau, le crématorium au charbon d'Auschwitz fut transformé en blockhaus de
défense anti-aérienne (Flak) et toutes les incinérations s'effectuèrent à Birkenau.
Chaque crématorium de Birkenau avait huit fours et chacun pouvait recevoir deux
cadavres simultanément.
c) – La bonne desserte ferroviaire d'Auschwitz avait été prise en compte, en 1940,
dans la décision d'y implanter un camp de concentration.
d) – Sur un total de 76 000 juifs déportés de France, les convois en amenèrent
69 000 à Auschwitz-Birkenau, dont 7 400 enfants de moins de 15 ans.
Il y eut également 4 250 non-juifs en provenance de France, par 3 convois.
Le premier convoi en provenance de France est parti de Drancy le 27 mars 1942 ;
il ne s'agissait pas de Juifs français mais d'étrangers en situation irrégulière.
Le dernier convoi en provenance de la France est parti le 11 août 1944.
Les Français détenus à Auschwitz étaient très mal considérés et souvent méprisés
par les autres détenus, notamment par les Tchèques et par les Polonais, ce qui se
comprend si l'on se rappelle la politique étrangère de la France entre 1938 et 1940.
Tchèques et Polonais reprochaient aux coqs français leurs caquetages sur la liberté,
l'égalité, la fraternité, et leur lâcheté au moment où ils auraient dû respecter leurs
promesses d'assistance et tenir leurs engagements militaires.
20 – À partir du début de 1942, les détenus malades qui se rendaient à l'hôpital du
camp d'Auschwitz, surtout ceux qui étaient en état de grande faiblesse, étaient
souvent achevés par une injection de phénol à 30 p. 100 dans le cœur, au moyen
d'une grande aiguille, parce que la mort était obtenue plus rapidement que par une
injection intra-veineuse.
Plusieurs milliers de détenus furent ainsi tués jusqu'à la fin de 1943.
Glossaire maritime – page 149 – À jour au 1er janvier 2015
21 – Pour tenter d'enrayer la grande épidémie de typhus sibérien qui avait débuté
au début de 1942 avec l'arrivée des Soviétiques, des centaines de prisonniers du
camp-mère d'Auschwitz atteints par la maladie furent gazés à Birkenau au cours de
l'été 1942.
Remarque : Tous les détenus d'un block atteint par le typhus étaient envoyés à la
chambre à gaz ; les détenus convalescents et les jeunes enfants qui se trouvaient
mêlés aux malades dans le block étaient également gazés.
22 – En 1942, le ministre de l'armement allemand Albert Speer décida d'utiliser le
plus possible de détenus des camps de concentration comme ouvriers dans les
entreprises civiles ou d'État participant à l'effort de guerre.
La société IG Farben construisit une usine de fabrication de caoutchouc et de
carburant synthétiques dans la zone d'intérêts économiques de 40 kilomètres carrés
qui avait été instituée autour du complexe concentrationnaire d'Auschwitz-
Birkenau ; elle y employa 10 000 prisonniers de Birkenau pour produire ces
matières essentielles pour la Wehrmacht.
Le charbon utilisé par l'usine provenait des mines voisines et était extrait par les
prisonniers du camp.
D'autres usines participant à l'effort de guerre du Reich furent implantées dans la
zone d'intérêt économique du camp.
23 – À partir de novembre 1942, les détenus furent autorisés à recevoir des colis
de nourriture, à l'exception des Soviétiques, des Juifs ou des prisonniers qualifiés
« nuit et brouillard » (en allemand « NN – Nacht und Nebel ») ; il fallait améliorer
la santé des détenus travaillant dans les usines qui participaient à l'effort de guerre.
Au début, ce fut un paquet de 5 kilogrammes par semaine, puis des paquets de
250 grammes, mais sans limitations.
Remarques : a) – Dans ce cas, les intérêts des détenus coïncidaient avec ceux de
l'industriel et avec ceux de l'État allemand.
b) – Un millier de détenus juifs affectés à l'entreprise d'Oskar Schindler purent
échapper à la mort car ils avaient des qualifications utiles à l'effort de guerre,
comme l'a rapporté le film de fiction « La liste de Schindler » réalisé par Steven
Spielberg en 1994 et qui est basé sur des faits réels.
24 – À partir de l'hiver 1942 des expérimentations médicales furent effectuées dans
le block 10 d'Auschwitz par des professeurs de médecine et des étudiants
allemands sur des prisonniers polonais, allemands, juifs, tziganes, grecs, notamment
en ce qui concerne la reproduction ou la stérilisation par irradiation des organes
génitaux ; les « cobayes » étaient tués à la fin de ces expériences, dont certaines
étaient très douloureuses.
25 – À partir de février 1943 arrivèrent à Birkenau, par trains entiers, des dizaines
de milliers de Tziganes qui furent enfermés dans une partie séparée et clôturée du
camp ; au début, les familles restèrent regroupées, puis les hommes furent gazés.
Remarques : a) – Les Tziganes du Reich avaient été enfermés en familles dès 1933.
b) – Des 23 000 Tziganes enregistrés à Birkenau, environ 17 000, dont 60 p. 100
d'enfants, périrent de mauvais traitements, de froid, de privations, ou en raison des
épidémies qui survinrent dans leur camp (typhus, noma).
c) – De nombreux enfants tziganes, notamment les jumeaux, furent utilisés pour
des expériences médicales dans le block 10 du camp-souche d'Auschwitz, dans
lequel a travaillé le fameux docteur Josef Mengele, un partisan fanatique de
l'anthropologie raciale.
d) – En août 1944, les Tziganes encore en vie furent gazés pour laisser la place aux
travailleurs juifs du ghetto de Łódź.
26 – En mars 1943, des milliers de Polonais furent transféré d'Auschwitz dans
d'autres camps de concentration considérés comme beaucoup moins durs que celui
d'Auschwitz : Buchenwald, Neuengamme, Flossenbûrg, Gross-Rosen,
Sachsenhausen, Mathausen.
27 – À partir de 1943, les détenus qui travaillaient dans des kommandos à
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l'intérieur du camp purent porter des habits civils provenant des prisonniers déjà
tués ; des rayures rouges étaient appliquées à la taille et sur les épaules des vestes,
et le long des jambes des pantalons.
Ceux des kommandos extérieurs continuèrent à porter les tenues blanches et
bleues, à l'exception des kapos qui pouvaient porter des habits civils.
28 – En 1943, de nombreux détenus d'Auschwitz, surtout ceux qui travaillaient
dans les ateliers couverts à l'intérieur du camp, Polonais ou autres, reçurent une
nourriture suffisante grâce aux colis expédiés par les familles de certains ; mais vers
la fin de la guerre, tous subirent les mêmes privations que les civils qui vivaient en
Allemagne et dans les pays occupés par l'Allemagne et qui n'eurent plus rien à leur
envoyer.
29 – Les déplacements de détenus du camp d'Auschwitz ou de ses annexes
employés par l'industrie de guerre, ont commencé en juillet 1944.
Entre juillet 1944 et l'arrivée des Soviétiques, environ 130 000 détenus quittèrent
Auschwitz pour des camps situés à l'intérieur du Reich.
Le dernier convoi de déportés en provenance de l'Europe occupée est arrivé à
Birkenau le 30 octobre 1944.
Les crématoriums et les chambres à gaz de Birkenau furent détruits à partir de la
fin du mois de novembre 1944.
30 – Environ un million et cent mille personnes périrent dans le camp d'Auschwitz
et dans ses annexes entre le printemps 1940 et la fin de 1944 ; parmi eux, 75 000
Polonais, 17 000 Tziganes et un million de Juifs, dont 335 000 Juifs hongrois.
La plupart furent tués dans les chambres à gaz.
Un grand nombre furent utilisés de façon cruelle pour des expériences médicales.
Remarques : a) – Des médecins, des chirurgiens, des neurologues, des biologistes,
des bactériologistes, des chimistes qui avaient mis au point des gaz toxiques pour
exterminer des hommes, des femmes et des enfants dans les chambres à gaz, qui
avaient expérimenté des virus mortels ou des gaz de combat sur des prisonniers des
différents camps répartis dans le Reich, en vue d'une guerre bactériologique et
chimique, qui avaient fait des tests de résistance au froid en immergeant dans l'eau
glacée des déportés nus, tous ces grands savants furent transportés aux États-Unis
d'Amérique pour faire profiter ce grand pays des avancées scientifiques que leurs
travaux sur les détenus leur avaient permis de faire, dans la perspective d'une
confrontation future des États-Unis avec l'Union Soviétique.
En échange de leur coopération, l'Amérique leur promit d'oublier leur passé.
b) – Le docteur Otto Ambros, ingénieur chimiste d'IG Farben, inventeur du gaz
tabun (un dérivé encore plus mortel du gaz sarin) et ancien patron des laboratoires
d'expérimentation à Auschwitz, fut condamné au tribunal international de
Nüremberg, mais il bénéficia d'une libération anticipée pour aller travailler dans la
firme américaine W.R.Grace.
31 – Les 17 et 18 janvier 1945, 67 000 détenus quittèrent le camp d'Auschwitz et
marchèrent en direction de l'Ouest pour ne pas être capturés par les Soviétiques.
32 – L'Armée Rouge libéra le camp d'Auschwitz et ses annexes le 27 janvier 1945 ;
il ne restait alors que 6 à 7 000 détenus (ceux qui avaient été jugés, ou qui se
sentaient trop faibles pour fuir à pied) dont 494 enfants et 231 adolescents.
Remarque : Les militaires alliés, russes ou américains, qui libérèrent les camps
virent les cadavres non encore incinérés des dernières victimes et quelques détenus
encore vivants mais trop faibles pour être emmenés, victimes de la pénurie de
nourriture des jours qui précédèrent l'évacuation des camps et qui étaient promis à
une mort imminente.
32 – Une nouvelle occupation de la Pologne débutait, par les Russes, pas
nécessairement plus enthousiasmante que la précédente malgré la fin des combats.
Remarque : Les résistants polonais de l'Armée de l'Intérieur (en polonais « AK
pour Arma Krajowa ») furent à nouveau traqués, parfois capturés et emprisonnés
par les Soviétiques ; certains qui avaient échappé à la mort pendant l'occupation
Glossaire maritime – page 151 – À jour au 1er janvier 2015
l'ancre : trois maillons d'un navire de charge ont la même masse que l'ancre.
c) – Sur un petit bateau, la chaîne amarrée à l'ancre est prolongée par un câblot, et
c'est le câblot qui est tourné à bord du bateau afin d'éviter un poids trop important
sur l'étrave du bateau en cas de mauvais temps.
d) – Une aussière peut parfois être employée en dépannage comme câble d'ancre.
e) – Une petite aussière remplace souvent le câblot pour une petite ancre car il est
devenu assez difficile de trouver du câblot chez les fournisseurs de cordages.
5 – La grosseur des aussières servant à l'amarrage varie habituellement de 80 à 300
millimètres en circonférence.
6 – La longueur traditionnelle des aussières était de 120 brasses ; actuellement, leur
longueur habituelle est de 200 mètres.
Remarques : a) – Les aussières sont commises à contre des torons ; en France, les
torons étant habituellement commis à gauche (sens contraire des aiguilles d'une
montre) les aussières sont commises à droite (sens horaire).
En Angleterre, les aussières en trois (composées de 3 torons) sont quelquefois,
mais rarement commises à gauche parce que leurs torons sont commis à droite.
Les aussières en quatre (en anglais « shroud laid ropes ») sont toujours commises
à droite ; on ajoute une âme composée de quelques fils entre les torons des
aussières en quatre, pour leur éviter de se déformer quand elles sont en traction ;
l’âme d'une aussière en quatre n’améliore pas la résistance de l’aussière.
b) – Les aussières commises à droite se tournent sur les taquets ou les bittes
d’amarrage de gauche à droite ; au contraire, les câblots se tournent de droite à
gauche, puisqu'il sont commis à gauche.
c) – Jadis, on écrivait quelquefois haussière, comme en anglais, hawser ; mais
l'étymologie du mot se trouve dans le verbe latin altāre qui signifie élever.
d) – Les câbles, les grelins et les câblots sont commis en deux fois : ils sont faits
de trois aussières que l’on commet une seconde fois ensemble pour obtenir un
cordage plus élastique, qui supporte mieux les à-coups ; les câbles, les grelins et
les câblots sont commis à gauche.
e) – Le fil à caret est le constituant de base de tous les cordages ; il est obtenu par
filage ; le fil à caret est tortillé de gauche à droite.
Le fil à caret est tortillé en S, c'est-à-dire qu'avec un peu d'imagination on peut voir
des séries de S à la surface du fil à caret.
Le fil à voile est un fil retord constitué de 2 fils à caret tortillés de droite à gauche.
Le bitord est formé de 2 fils à caret de deuxième brin commis ensemble ; le
tortillement du bitord est fait dans le sens opposé à celui des fils à caret qui le
composent ; le bitord est un fil câblé.
Le bitord est commis en Z, c'est-à-dire qu'avec un peu d'imagination on peut voir
des séries de Z à la surface du bitord.
Le lusin est composé de 2 fils à caret de premier brin tordus ensemble ; le lusin est
un véritable fil retord : le tortillement du lusin est fait dans le même sens que celui
des fils à caret qui le composent (le lusin est commis en S).
Le merlin est composé de 3 fils à caret de premier brin commis ensemble ; le
tortillement du merlin est fait dans le sens opposé à celui des fils à caret qui le
composent (le merlin est commis en Z) ; le merlin est un fil câblé.
Le toron est un cordon constitué d’un nombre plus ou moins grand de fils à caret
de premier brin ; le tortillement du toron est fait dans le sens opposé à celui des fils
à caret qui le composent (le toron est commise en Z).
L’aussière est constituée de trois torons commis ensemble ; le tortillement de
l’aussière est fait simultanément à celui des torons qui le composent et dans le sens
opposé ; (l’aussière est commise en S) ; les aussières à quatre torons possèdent une
âme pour conserver leur forme et ne pas s’aplatir quand elles sont sous tension.
Le grelin est constitué de 3 aussières commises ensemble ; le tortillement du grelin
est fait dans le sens opposé à celui des aussières qui le composent (le grelin est
commis en Z) ; les grelins composés de quatre aussières possèdent une âme pour
Glossaire maritime – page 153 – À jour au 1er janvier 2015
conserver leur forme et ne pas s’aplatir quand ils sont sous tension.
Le câble destiné à retenir l'ancre était un gros grelin ; c'est maintenant une chaîne
composée de maillons à étai, dont la grosseur est adaptée au nombre d'armement
du navire.
f) – Certains utilisent abusivement le mot « aussière » comme un synonyme
d’amarre même quand il s’agit d’une tresse ou d’un fil d’acier ; il ne faut pas les
imiter.
Autan (Vent d’ – ) : 1 – Vent de sud-est observé principalement dans le midi toulousain, le
Quercy et le Tarn : c’est, dit-on là-bas, le vent qui rend fou !
2 – Le vent d’Autan est associé au vent marin du Languedoc.
3 – Le vent d’Autan s’assèche par effet de fœhn en franchissant les Corbières, la
Montagne Noire ou les Cévennes.
Remarque : L’autan blanc est un vent sec, froid en hiver, chaud en été, qui souffle
lorsque le ciel est clair ou voilé.
L’autan noir est un vent chaud qui est accompagné de précipitations.
Autochtone : 1 – Qui est originaire du pays qu'il habite, qui n'y est pas venu par immigration.
Remarque : Autochtone est synonyme d'indigène.
2 – Une personne autochtone est celle qui habite dans le pays où ses ancêtres ont
vécu.
3 – Une roche autochtone est celle qui s'est formée sur place, par opposition à
roche charriée.
4 – Selon les mythes locaux, les habitants originaires de certains pays seraient nés
de la terre même de ce pays.
Remarques : a) – Selon le livre de la Genèse, Dieu aurait créé l'homme à partir de
la terre du Paradis terrestre (l'Éden).
b) – Selon la légende grecque, la semence du dieu Héphaïstos se répandit sur la
terre pendant qu'il étreignait la déesse Athéna ; la terre ainsi fécondée donna
naissance à un enfant qui fut recueilli par la déesse ; de cet enfant naquirent les
habitants de l'Attique qui fondèrent la ville d'Athènes, ainsi appelée en souvenir
d'Athéna ; la déesse devint la protectrice de cette cité antique et sa statue colossale
chryséléphantine par Phidias (480-430 avant J.-C.) trônait au milieu du Parthénon.
c) – Pour Platon (427-347 avant J.-C.) l'égalité des Athéniens, qui permit la
démocratie, est fondée sur l'origine commune des citoyens, tous frères nés de la
même terre ; au contraire, les autres cités étaient peuplées d'éléments de toutes
origines et de différentes valeurs et leurs gouvernements étaient de type tyrannique
ou oligarchique.
d) – Selon Platon, ce n'est pas la terre qui a imité la femme dans la conception et
l'enfantement, mais la femme qui a imité la terre.
d) – Le même genre de délire s'est reproduit après la Seconde Guerre mondiale
dans certaines universités des États-Unis d'Amérique avec la « théorie du genre ».
Autodécharge [d’une batterie d’accumulateurs au plomb] : 1 – L’autodécharge en circuit
ouvert d’une batterie d’accumulateurs au plomb est un processus lié aux réactions
de sulfatation des matériaux actifs ; il s'agit d'une décharge interne sans échanges
avec un circuit extérieur.
Une circulation électrique interne se produit en permanence, même lorsque les
bornes de la batterie sont en circuit ouvert, entre oxydants et réducteurs de chaque
électrode, sans transport de charge à travers l'électrolyte et donc sans génération
de courant ; les matériaux actifs des électrodes y sont soumis à leur détriment.
2 – L’autodécharge en charge de la batterie se produit lorsque l’intensité en
période de charge d’entretien (en anglais « floating ») n’est pas tout à fait
suffisante pour le type de la batterie.
Remarques : a) – Cela peut se produire lorsque le chargeur de la batterie a été mal
paramétré, par exemple s'il est réglé sur batterie au gel alors qu'il s'agit d'une
batterie de démarrage à électrolyte liquide.
b) – D'un point de vue externe la batterie est en charge, mais d'un point de vue
Glossaire maritime – page 154 – À jour au 1er janvier 2015
– les avaries dommages, qui sont les dommages supportés par le navire et ses
apparaux, ou la perte et les dommages supportés par les marchandises ;
– les avaries frais, qui sont des dépenses exceptionnelles engagées pour le navire
ou sa cargaison ; par exemple des dépenses engagées pour faire relâche dans un
port de refuge.
b) – On distingue d’autre part :
– Les avaries particulières, qui sont à la charge personnelle de ceux qui les
subissent ;
– les avaries communes, qui sont supportées par tous ceux qui ont des intérêts
dans le voyage maritime ; une avarie commune est appelée également avarie
générale ou avarie grosse.
3 – EXEMPLES D’AVARIES :
i) Dommage éprouvé par un navire dans quelqu’une de ses parties ; en particulier
c’est une dégradation, un dégât survenu à un objet quelconque.
ii) Dépense non connue avec certitude au début du voyage, engagée pour le navire
ou pour la cargaison ; par exemple les rançons pour racheter aux pirates le navire
ou des membres d’équipage, ou encore les droits de pilotage ou les frais de
remorquage dans un port de relâche.
iii) Gratification accordée à un capitaine du commerce pour les bons soins qu’il a
pris de la cargaison.
iv) On appelle avaries communes les dépenses extraordinaires et les sacrifices
décidés par le capitaine pour la sauvegarde de l’expédition maritime ; le navire, le
fret et la cargaison sauvés contribueront tous au paiement des dépenses ainsi
engagées.
[Voir l’expression Avaries communes].
Avarie commune : 1 – Le principe de l'avarie commune pose que, confrontées à un péril
susceptible d'entraîner leur perte collective, les propriétés corps et cargaison
engagées dans une même aventure maritime doivent supporter, à proportion de
leurs valeurs finalement sauvées, les dépenses et les sacrifices exceptionnels
raisonnablement encourus pour permettre leur salut.
« Il y a acte d'avaries communes quand, et seulement quand, intentionnellement et
raisonnablement, un sacrifice extraordinaire est fait, ou une dépense extraordinaire
est encourue, pour le salut commun, dans le but de préserver d'un péril les
propriétés engagées dans une aventure maritime commune. » (« Règle A » des
Règles d’York et d’Anvers 2004).
2 – Dans le cas d’avaries communes, les intérêts – corps, fret et cargaison –
engagés dans la même aventure maritime supportent, à proportion de leurs valeurs
finalement sauvées, les dépenses et les sacrifices exceptionnels décidés
volontairement et raisonnablement par le capitaine (directeur de l’expédition
maritime) pour permettre le salut de l’expédition.
3 – La pratique des avaries communes est régie conformément aux clauses écrites
dans le titre de transport (connaissement ou charte-partie) et acceptées par les
parties (transporteur et chargeur) ou à défaut, selon la loi nationale.
4 – Le règlement des avaries communes (contribution et indemnisation de chacun)
est une opération très compliquée, très longue et très coûteuse en procédures :
c’est particulièrement le cas lorsqu’il s’agit d’un navire transportant des milliers de
conteneurs de marchandises diverses plus ou moins convenablement déclarées par
les chargeurs.
5 – Une marchandise déclarée au-dessous de sa valeur sera remboursée à partir de
sa valeur déclarée si elle est perdue, mais elle contribuera selon sa vraie valeur si
elle est sauvée.
6 – Il n’y a pas de convention internationale pour les avaries communes ;
cependant, les Règles d’York et d’Anvers sont universellement reconnues comme
de bonnes règles et, très souvent, les parties décident par contrat, avant que le
voyage ne commence, d’y avoir recours en cas d’avaries communes.
Glossaire maritime – page 158 – À jour au 1er janvier 2015
Aventure (en anglais « bottomry », « venture ») : L’aventure est ce qui advient par cas fortuit.
Dans le commerce maritime, on appelle aventure les risques de mer.
Remarques : a) – On appelle prêt à la grosse aventure ou contrat à la grosse
aventure, un acte ou une convention par laquelle on prête, pour un commerce
maritime, une somme d’argent à gros intérêt.
Le remboursement du prêt est subordonné à la bonne arrivée à destination du
navire ou de l’objet désigné au contrat.
L’argent prêté est productif d’un intérêt, le profit maritime.
Mais si le navire se perd, l’obligation pour l’emprunteur de rembourser la somme
prêtée et de payer le profit maritime disparaît.
b) – Au lieu de prêt à la grosse aventure, on dit aussi « prêt à la haute » ou « prêt
à la grosse » ou « bomerie ».
c) – On appelle diseur ou diseuse de bonne aventure la personne qui prédit l'avenir.
Aventurer : Faire naufrage.
Remarque : Le mot aventurer n’est plus utilisé dans cette acception.
Exemple : Dans la phrase : « Les maîtres ou marchands allant à Dieppe, qui avaient
acheté des brefs de sauveté avant de quitter La Rochelle, pouvaient récupérer leurs
biens s’ils aventuraient en la côte de Bretagne » : l’expression « s’ils aventuraient
en la côte de Bretagne » signifiait « s’ils faisaient naufrage sur les côtes du Duché
de Bretagne ».
[Voir le mot Bref].
Aventurier (en anglais « adventurer ») : Navire chargé de marchandises mais armé qui, en temps
de guerre, s’exposait à prendre la mer sans escorte.
Son but était de transporter des marchandises et non de faire des prises ; il n’avait
pas de commission de course ni de lettre de marque, à la différence des corsaires.
Les aventuriers ne se servaient de leurs armes que pour se défendre.
Remarque : Les Équipages des aventuriers s’appelaient tous entre eux frères de la
côte ; il étaient très solidaires et ils vivaient dans une grande amitié les uns avec les
autres.
Averse : 1 – Pluie subite et abondante mais de courte durée.
2 – Les averses se produisent sous les cumulonimbus.
3 – Des averses accompagnent souvent les grains.
Aveugler (en anglais « to fother ») : Aveugler une voie d’eau, c’est boucher provisoirement un
trou fait à la carène d’un navire, trou par lequel la mer entrait.
Avion : 1 – Nom proposé par Clément Ader pour désigner les engins plus lourds que l'air qui
volent grâce à la portance de leurs ailes.
2 – Le mot avion est tiré du mot latin « ăvis » qui signifie oiseau.
3 – Clément Ader, né en 1841, vola sur une cinquantaine de mètres, au raz du sol,
dans le parc du château d'Armainvilliers en Seine-et-Marne, le 9 octobre 1890.
Il utilisa un engin de sa conception en forme de chauve-souris, qu'il baptisa Éole,
équipé d'une hélice tractive entraînée par une machine à vapeur.
Remarque : C'est en 1890 que fut inauguré par le Président de la République
Raymond Poincaré et mis en service le bassin à flot de La Pallice, à La Rochelle.
4 – Guillaume Apollinaire écrivit en 1910 un poème utilisant le nouveau mot
avion, en l'honneur de Clément Ader, et rejetant le mot aéroplane proposé par
l'Académie mais calqué sur le mot anglais airplane..
5 – Le général Roques, inspecteur permanent de l'aéronautique militaire, adopta
officiellement le mot avion en 1911 pour honorer l'ingénieur Clément Ader.
Remarques : a) – Clément Ader a été le pionnier de l'aéronautique française et l'un
des pionniers de l'aviation mondiale : ce n'est que le 13 décembre 1903 que les
frères Orville et Wilbur Wright réalisèrent le premier vol officiellement reconnu, à
Kitty Hawk, en Caroline du Nord (USA). Le vol d'Ader, 13 ans auparavant, n'avait
pas été reconnu car il n'y avait pas de témoins officiels agréés.
b) – Clément Ader a également proposé les mots suivants :
Glossaire maritime – page 161 – À jour au 1er janvier 2015
4 – À bord des navires, les chiffres impairs renvoient habituellement à tribord et les
chiffres pairs à bâbord ; de même, dans le système de balisage latéral, les bouées de
tribord d’un chenal (de couleur verte) portent des numéros d’ordre impairs, les
bouée de bâbord (de couleur rouge) des numéros pairs.
Remarque : L’explication sémantique qui propose que les mots bâbord et tribord
viennent de la lecture du mot batterie est plaisante mais douteuse.
Il faudrait que l’inscription « batterie » soit toujours apposée de manière à n’être
vue que si l’on est tourné vers l’avant du navire.
De plus, cette explication ne tient pas compte de l’accent circonflexe apposé sur le
« a » de bâbord pour remplacer une lettre omise : probablement la lettre « s » de
bas.
L’évocation du mot batterie est un simple moyen mnémotechnique.
Un autre moyen mnémotechnique (encore plus tiré par les cheveux…) à l’usage
des comptables est que la prononciation du mot bâbord ressemble un peu à celle du
mot débit et que celle du mot tribord ressemble un peu à celle du mot crédit ;
puisqu’en comptabilité, les débits s’écrivent à gauche et les crédits à droite !
Bâbord amure (Être – – ) : 1 – [Gréement carré] – Être à la voile avec le vent soufflant sur le
côté de bâbord du navire, et par conséquent en se servant des amures de bâbord.
2 – [ Gréement aurique] – Naviguer avec l’amure à bâbord et la bôme à tribord.
Bâbordais (en anglais « larboard watch », « port watch ») : Nom donné aux membres de
l’Équipage qui font le quart de bâbord.
Remarque : Lorsque l’Équipage d’un navire est divisé en deux parties (on appelle
ces parties des bordées), les membres de l’une de ces bordées sont les bâbordais et
ceux de l’autre les tribordais ; chacune des deux bordées fait son quart à son tour,
et elles se relèvent alternativement ; pendant qu’elle est sur le pont, la bordée de
quart fait tout le service que les circonstances exigent.
Bac (en anglais « ferry boat », « ferry ») : Bateau plat employé à la traversée d’une rivière, d’un
estuaire, d’un bras de mer.
Remarque : Le droit de bac était l’autorisation exclusive donnée à un seigneur
d’établir un bac de passage sur un cours d’eau de son domaine, et d’en fixer le prix
du passage.
Bâche : 1 – (En anglais « tank ») Capacité destinée à recueillir un liquide.
2 – Dans le circuit monohydrique d’une installation à vapeur : réservoir servant à
recueillir l’eau aspirée par la pompe d’extraction dans le puits du condenseur et
dans lequel la pompe alimentaire aspire l’eau qui sera ré-introduite dans la
chaudière, afin d’en maintenir le niveau à la valeur de consigne.
3 – Prélart étanche plus ou moins léger, utilisé pour recueillir et garder de l’eau ; la
même bâche peut aussi être utilisée pour couvrir les marchandises en pontée afin
qu’elle ne prenne ni la pluie, ni les paquets de mer.
4 – Flaque ou mare qui se forme sur une grève à marée basse.
5 – Filet de pêche en manche que l’on traîne sur le sable, dans les petits fonds, pour
prendre du frai.
6 – Petit bateau encore appelé bachot [voir ce mot].
Bachelier (en anglais « waterman », « ferry-man », « wherryman ») : Celui qui conduit un petit
bateau appelé bâche ou bachot.
Bachi : Appellation familière du bonnet à pompon rouge des matelots masculins de la Marine
nationale française.
Bachot (en anglais « yawl ») : Les bachots sont des petit bateaux qui servent à traverser les
rivières, à porter à terre ou sur des coffres les cordages des gros bateaux, à
transporter la marchandise entre la terre et les navires au mouillage, et à divers
autres usages.
Bachotage : Droit établi sur les bâchots.
Glossaire maritime – page 164 – À jour au 1er janvier 2015
Bâclage 1 – (En anglais « closing », « blocking ») Fermeture de l’entrée d’un port avec des
chaînes.
Remarque : À l’origine, il s’agissait de la fermeture à l’aide d’une barre de bois (en
latin baculus).
2 – (En anglais « gathering », « order of loading », « turn ») Placement,
arrangement des navires dans un port.
3 – Nom de l’emplacement où sont réunis dans un port les bateaux de servitude du
port ou les canots et chaloupes désarmés.
4 – Droit perçu pour le placement des navires.
Bâcler : 1 – Fermer l’entrée d’un port avec des chaînes ou autres obstacles.
2 – Bâcler un bateau : le placer dans un port pour le charger ou le décharger.
3 – Expédier un travail à la hâte.
Baderne : 1 – (En anglais « mat », « selvage», « nipper », « paunch mat », « thrummed mat »,
« puddening », « packing ») Tissu en grosses tresses fait avec du fil de caret, ou
des vieux cordages et qu’on emploie pour garantir certains endroits d’un
frottement répété ou pour amortir certains chocs.
Remarque : La différence entre baderne et paillet est quelquefois minime ; si le
paillasson est réalisé avec des vieux cordages disposés en forme de huits, on dit
plutôt paillet.
[Voir le mot paillet].
2 – (En anglais « mat ») Tissu fait en fibres de verre utilisé pour la fabrication ou la
réparation des bateaux en matériaux synthétiques (polyester ou autres).
Remarque : Beaucoup utilisent le mot anglais mat pour désigner ce type de
baderne.
3 – (En anglais « ols foggy », « ols fossil ») Au figuré et familièrement, on appelle
« baderne » ou « vielle baderne » une personne sans énergie et dont on n’attend
plus rien.
Remarque : Dans ce sens, baderne est un terme de mépris.
Bagage (en anglais « luggage » ou « baggage ») : 1 – Effets que les passagers emportent avec
eux au cours d’une traversée maritime.
2 – Si le fret que le passager paie pour son bagage est supérieur au fret qu’il paie
pour sa personne, le passager est devenu un subrécargue et le bagage est appelé
une marchandise.
3 – Le transporteur de passagers est responsable sans limite des biens précieux
déposés entre les mains du capitaine ou du commissaire du navire.
4 – Le transporteur de passagers n’est responsable en cas de perte ou d’avaries à
des effets personnels ou à des bagages de cabine qu’en cas de faute de sa part ou
de la part de ses préposés.
5 – Le transporteur de passagers est responsable, comme habituellement en matière
de transport maritime, pour les bagages et les véhicules de tourisme qui ont été
enregistrés et pour lesquels a été délivré un récépissé : il est présumé responsable.
Bagarre : Tumulte, grand bruit, encombrement, violent désordre.
Bagne (en anglais « galley house », « convict hulk ») : 1 – Les bagne des galères étaient des
centre de rétention sur le modèle italien, dont la construction avait été envisagée
vers 1670, pour y loger les chiourmes destinées aux galères lorsqu’elles n’étaient
pas en mer ; malgré le projet de Colbert, il n’y eut jamais de bagne des galères
pour les chiourmes en France.
Remarques : Bagne (en italien bagno, qui signifie « bain ») était l’appellation
donnée à une prison de Livourne où étaient enfermés des esclaves turcs au début
du XVI ème siècle.
On a appelé bains ou bagnes les prisons des esclaves chrétiens en pays musulman
(Turquie ou Afrique du Nord).
2 – Prison-atelier destinée à fournir une main d’œuvre nombreuse, docile et bon
marché à un arsenal maritime ; les bagnes ont d’abord été réservés aux forçats
Glossaire maritime – page 165 – À jour au 1er janvier 2015
Baguette : Mâtereau placé un pied en arrière du grand mât d’un senau pour recevoir sa corne, et
à l’arrière des bas mâts d’un vaisseau.
Baie (en anglais « bay ») : Sinuosité dans une côte, formant un enfoncement où pénètre la mer,
mais qui, comme lieu de mouillage, ne présente pas un abri suffisant contre les
vents qui soufflent du large.
Remarque : Une baie est plus grande qu’une anse, mais elle est plus petite et moins
profonde qu’un golfe ; elle est moins fermée qu’une rade.
Baignoire : Appellation familière de la partie supérieure du massif d'un sous-marin où se fait la
veille à la mer lorsque le sous-marin navigue en surface.
Remarques : a) – L'eau de mer qui y est projetée justifie l'appellation de baignoire.
b) – L'appellation officielle de cet aménagement est « fosse de veille ».
Baille (en anglais « bucket ») : 1 – Sorte de baquet pouvant contenir de l’eau.
2 – Des bailles peuvent aussi recevoir les lignes de sonde ou les drisses des huniers.
3 – Appellation familière de l'eau de mer dans l'expression « tomber à la baille ».
Remarque : Les élèves de l’École Navale appelle affectueusement leur école :
« la baille », en souvenir de l’époque où les élèves de l'École navale vivaient à
bord d’un ponton en rade de Brest ; ce ponton s’appelait traditionnellement
« Borda ».
Baissée (en anglais « fall », « ebb ») : Quantité dont la surface de la mer, pendant le reflux, s’est
abaissée au-dessous du niveau auquel elle s’était élevée pendant le flux.
Baisser : 1 – Descendre, décroître, en parlant du reflux de la mer (en anglais « to decline », « to
ebb »).
On dit « la mer baisse » quand elle est dans son reflux.
2 – Passer de l’amont vers l’aval, en parlant du vent (en anglais « to fall down »).
Remarques : a) – En Aunis, où la terre est au levant, on dit vent d’amont pour
désigner le vent de terre : c’est le vent de secteur Est [du N.-E. au S.-E.].
Et vent d’aval pour le vent du large : c’est le vent de secteur Ouest [du N.-W.
au S.-W.].
Remarque : L’été en Aunis, s’il fait beau, le vent baisse toujours en début
d’après-midi en raison des brises thermiques (la brise de terre du matin cesse et la
brise de mer se lève).
b) – Ce serait mal à propos de dire que le vent baisse lorsqu’il diminue, qu’il
mollit, que sa vitesse tombe, mais qu’il souffle toujours de la même direction.
3 – Baisser les voiles (en anglais « to lower », « to abase ») c’est les amener un
peu pour en réduire la surface ou, quelquefois, pour saluer.
4 – Baisser le pavillon (en anglais « to strike the colours ») c’est le descendre
pour saluer :
– s’il s’agit de deux bâtiments de guerre, l’inférieur doit baisser le pavillon le
premier ; le supérieur lui répond en baissant également le pavillon ;
– un navire de commerce ou de pêche doit baisser le pavillon le premier en
présence d’un bâtiment de guerre, pour le saluer ; le bâtiment de guerre lui répond
en baissant également le pavillon ; lorsque le bâtiment de guerre a salué à son tour,
le navire de commerce hisse à nouveau son pavillon à bloc.
Remarque : Pour embêter le bâtiment de guerre, le navire de commerce peut le
saluer en baissant son pavillon trois fois consécutivement ; le bâtiment de guerre
est tenu de lui répondre à chaque fois (saluer trois fois un bâtiment de guerre est,
en principe, le bon usage).
5 – Baisser pavillon devant quelqu’un, c’est lui céder, c’est se rendre.
Remarque : Baisser pavillon devant l’ennemi, pour un navire, est équivalent à
battre la chamade pour une ville forte assiégée.
6 – « Le jour baisse » se dit lorsque le Soleil s’enfonce sous l’horizon.
Bajoyers : Murs de maçonnerie formant les parties latérales d’une écluse.
Balai : En Aunis, on appelle quelquefois le vent de nord-ouest : balai, parce qu’il nettoie le ciel
des nuages après un épisode de mauvais temps.
Glossaire maritime – page 167 – À jour au 1er janvier 2015
que l'on va faire des essais d'orientation en site ou en azimut d'une tourelle
d'artillerie ou de ses canons.
Balancier (en anglais « gimbal ») : Le balancier du compas désigne le double cercle en laiton qui
forme une suspension à la cardan et qui permet de maintenir toujours horizontale la
rose du compas.
Balancine (en anglais « lift ») : 1 – Cordage qui est capelé vers chaque extrémité d’une vergue,
se rend au haut du mât qui porte la vergue et descend ensuite sur le pont ; la
balancine s’arrête dans la hune s’il s’agit des vergues de perroquet ou de cacatois.
Les balancines soutiennent les extrémités de vergues et permettent de les apiquer
ou de les manœuvrer dans le sens de la hauteur.
Les balancines sont des manœuvres courantes qui permettent de balancer les
vergues comme l’on veut, d’élever l’une de ses extrémités et d’abaisser l’autre, par
commodité pour établir ou ferler la voile.
2 – Cordage qui soutient le gui ou la bôme d’une voile aurique (en anglais « boom
toping lift »).
Balancines (Fausses – ) : Les fausses balancines supportent les bouts des vergues quand on a
établi les bonnettes.
Balant (en anglais « light of a rope » « bight », « slack ») : 1 – Partie lâche ou pendante d’un
cordage employé dans le gréement, que chaque oscillation du navire met en
mouvement.
Embraquer le balant, c’est tendre, mais sans nuire à la disposition des voiles, les
cordages qui n’agissent pas.
Remarques : a) – Donner du balant à un plomb de sonde, à un grappin qu’on veut
lancer au moyen d’un cordage c’est l’agiter, le balancer pour l’envoyer plus loin.
b) – Le balant des cordages pendant une manœuvre est un signe de désordre et une
cause d’embarras, d’avarie ou de blessure.
c) – L’ordre « embraque le balant » ou « abraque le balant » est un
commandement pour haler sur une manœuvre juste ce qu’il faut pour qu’elle ne
balance plus.
2 – Partie d’une voile qui pend librement.
Balayage des cales (Après – ) : Expression courante figurant dans un procès-verbal de
recherches de marchandises manquantes, lorsque ces recherches ont été
infructueuses ; cette expression signifie que l’on n’a pas retrouvé les marchandises
après le déchargement complet du navire, soit parce qu’elle ont été déchargées
mais n’auraient pas été pointées, soit parce que les marchandises ont été
déchargées par erreur dans un port précédent, soit même parce qu’elle n’ont pas
été chargées au port de chargement.
Balayage des canaux (en anglais « scanning ») : La fonction balayage des canaux d’un poste
radio VHF écoute successivement les canaux qui ont été choisis par l’opérateur ;
elle arrête le balayage quelques instants si elle détecte un signal sur l’un de ces
canaux.
Balayage à longue portée (en anglais « long-range scanning ») : Lorsque l’on utilise une petite
échelle d’un radar à la mer, à l’intérieur ou à proximité de zones de visibilité
réduite (en anglais « when navigating in or near an area of restricted visibility »)
afin de détecter la présence de petits navires, notamment pour déterminer s’il existe
un risque d’abordage (en anglais « if a risk of collision exists ») on doit effectuer
régulièrement des balayage à longue portée, c’est-à-dire utiliser une échelle plus
grande pour détecter, de bonne heure, les gros navires qui s’approchent et qui sont
trop loin pour être détectables en utilisant la petite échelle.
Balbusard pêcheur : Oiseau de mer.
Les balbusards pêcheurs sont des rapaces qui hivernent au Sénégal ; ils se
reproduisent dans la région d’Orléans.
Glossaire maritime – page 169 – À jour au 1er janvier 2015
soit par l’effet du courant, ou les deux réunis ensemble, que le navire soit cerné par
les glaces, et comme les glaces sont très grosses, elles finissent parfois par serrer le
navire si fort qu’il se trouve entièrement ébranlé et qu’il n’est plus en état de
reprendre la mer.
Il est très dangereux de se trouver à louvoyer dans les glaces par temps de brume
ou s’il neige, lorsqu’il y a gros vent, parce que l’on peut se trouver pris entre deux
banquises de glace et y rester très longtemps, parfois éternellement.
Baleinier (En anglais « whaling boat », « whale ship » , « whaling vessel ») : Bâtiment
spécialisé dans la pêche à la baleine.
1 – Jadis, le harponnage s’opérait à partir de chaloupes portées par le bâtiment
principal ; les chaloupes étaient des embarcations élancées appelées également
pirogues baleinières, ou simplement des baleinières.
Les baleines étaient ensuite remorquées pour être amarrées le long du bord du
navire baleinier afin d’y être dépecées ; certains capitaines les plaçaient à tribord, la
queue vers l’avant, d’autres à bâbord, la queue vers l’arrière.
Les baleines étaient ensuite dépecées en petites lanières ; le lard de baleine était,
soit placé en lanières dans des tonneaux et rapportés ainsi au port d’armement du
baleinier (c’était le cas pour les baleiniers opérant en Atlantique Nord), soit fondu
dans un chaudron à bord, ou à terre près des lieux de pêche, et rapportés dans des
barriques sous forme de graisse fondue (c’était le cas pour les baleiniers opérant en
Atlantique Sud ou dans le Pacifique Sud).
Une fois les baleines dépecées, leurs carcasses étaient abandonnées à la dérive.
2 – Les navires baleiniers armés pour le Nord chassaient également les phoques
sur la banquise ; les navires baleiniers revenaient avec des milliers de peaux de
phoques, en plus des fanons de baleines et des barriques de graisse de baleine (on
disait du lard de baleine).
3 – Au début du XIXème siècle, l’État a voulu développer la pêche à la baleine en
subventionnant les navires qui armaient pour cette pêche.
Afin que les armateurs utilisent de préférence des marins français, les capitaines de
pêche anglais, qui embarquaient en double avec le capitaine porteur français,
pouvaient obtenir la nationalité française après trois campagnes (même dans le
Nord, ces campagnes pouvaient durer 18 mois) ; de plus, le montant des
subventions allant aux Armements dépendait de la proportion des marins français
dans l’Équipage : par exemple, au début des années 1820, la prime était de 60
francs par tonneau de jauge si le navire était armé exclusivement par des Français,
50 francs si les Français représentaient les 2/3 de l’Équipage, et 40 francs si
l’Équipage était pour moitié français avec un capitaine étranger.
4 – Actuellement, les baleiniers sont des navires à propulsion mécanique portant
près de l’étrave un canon permettant de lancer des harpons.
Les baleines sont embarquées par un plan incliné placé à l’arrière du navire et elles
sont dépecées à bord.
5 – La pêche à la baleine est maintenant soumise, au niveau international, à des
limitations très strictes en raison de la diminution de la ressource ; cette diminution
avait été constatée dès les années 1920.
6 – Le dernier baleinier portant un pavillon français au XIXème siècle, le Winslow,
appareilla du Havre le 26 décembre 1864 pour la Nouvelle-Zélande ; il n’est revenu
que le 16 juillet 1868, après une campagne de 42 mois, avec 1140 barils d’huile de
baleine et 3,8 tonnes de fanons.
6 – Les harponneurs des Açores étaient réputés pour leur courage et leur habileté.
Une baleinière à avirons des Açores a été offerte, dans les années 1980, au
Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle.
7 – Certains pays, dont le Japon et la Norvège, continuent à pratiquer la chasse à la
baleine « à des fins scientifiques » ; les Japonnais consomment traditionnellement
de la chair de baleine.
8 – La pêche aux cétacés au moyen de petits bateaux rapides de 50 à 100 tonneaux
Glossaire maritime – page 171 – À jour au 1er janvier 2015
se pratiquait sur les côtes normandes aux XIème, XIIème et XIIIème siècles ; à partir
du XIIIème siècle, l’exploitation des cétacés ne concernait presque plus que ceux
qui s’échouaient à la côte.
Baleinière : 1 – (En anglais « whale boat ») Embarcation appropriée à la pêche à la baleine.
Les baleinières sont des embarcations longues, étroites, légères, de formes
élancées, convenablement épaulées ; elles s’élèvent bien à la lame et marchent
bien ; elles se tiennent très bien dans de grosses mers ; elles peuvent être entraînées
sans emplir par les baleines harponnées ou suivre leur navire à la traîne.
Les navires baleiniers partant pour les mers du sud portent 5 baleinières ; les
navires baleiniers des mers boréales en portent 7.
Les baleinières sont armées par 6 hommes : un patron, un harponneur et quatre
matelots pour tenir les avirons ; les avirons reposent sur des paillets que l’on garnit
de suif.
Chaque baleinière emporte 7 lignes de pêche noires de 100 brasses (environ
195 mètres) réparties en deux lots : 4 derrière et 3 devant.
Le harpon principal est gréé d’une ligne blanche de 6,5 mètres sur laquelle vient se
reprendre le bout d’une ligne noire par une épissure.
La baleinière porte également des harpons de réserve et des lances, un bon couteau
et une hachette pour couper la ligne en cas de péril, des limes pour affûter les
lances, un épissoir pour faire ajut avec les différentes lignes, et un tourniquet.
Un taberin freine la vitesse de fuite du cétacé en ralentissant le dévidage de la ligne
de pêche ; on dispose d’un seau pour refroidir à l’eau de mer le taberin lorsque la
ligne file, entraînée par la baleine après qu’elle a été harponnée.
L’Équipage de la baleinière arbore un pavillon spécial pour informer les autres
baleinières et le navire baleinier qu’une baleine a été harponnée.
Le harponneur utilise son épaule pour faire entrer le harpon dans le corps de la
baleine, si la baleinière a pu l’accoster ; sinon, le harpon est lancé à une distance de
trois à cinq mètres, et il doit se planter perpendiculairement dans le dos de la
baleine pour y tenir fermement ; si le harpon est lancé horizontalement, la peau
élastique de la baleine empêche le harpon de pénétrer.
La baleinière se laisse entraîner par la baleine ; les baleinières proches viennent à
leur tour harponner la baleine pour aider la première à ralentir la nage du cétacé.
On utilise un grappin à 4 crocs pour soulever la queue de la baleine hors de l’eau
lorsqu’elle est morte afin de la remorquer aisément.
Certaines baleinières embarquaient des pagaies pour servir à l’approche silencieuse
du cétacé, plus rapidement qu’au moyen de la godille.
Remarque : En plus des ustensiles de navigation communs à tous les bateaux : un
compas d’embarcation dans son habitacle, des gaffes (servant notamment à
déborder la baleinière du navire baleinier, à maintenir la ligne de pêche pour
l’empêcher de sauter ou à écarter les glaces) du suif pour graisser les paillets des
avirons, des tolets de rechange et un petit maillet pour les enfoncer, des biscuits et
de l’eau douce, quelques garcettes, certaines baleinières disposaient d’un gréement
leur permettant de marcher à la voile.
2 – (En anglais « whaler boat », « whaler ») Embarcation pointue des deux bouts,
légère, bordée à clins, faisant partie du jeu des embarcations des bâtiments de
guerre.
Les grands modèles, qui étaient destinées aux vaisseaux, frégates et grandes
corvettes, avaient 8,50 mètres de longueur ; celles destinées aux bâtiments de rang
inférieur avaient 7,50 mètres de longueur.
Remarque : De nombreux navires de commerce, jusque dans les années 1960, ont
été dotés de baleinières de cette sorte pouvant marcher à l’aviron ou à la voile,
pour effectuer les courses de rade lorsqu’ils restaient au mouillage.
3 – L’expression familière « aller armer sa baleinière » signifie aller occuper son
hamac ou sa bannette, c’est-à-dire aller se coucher.
Glossaire maritime – page 172 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : On utilise parfois les mots pirogue, canot, péniche pour désigner les
baleinières utilisées pour harponner les baleines ou pour la chasse aux phoques.
Baleston : 1 – (En anglais « sprit », « boom ») Nom donné, en Méditerranée, à une livarde : le
baleston est une perche qui, par l’un de ses bouts, porte l’angle supérieur d’une
voile à livarde, descend en diagonale le long de la voile et vient, par son autre bout,
s’appuyer contre le bas du mât ; la livarde, en quelque sorte, tient lieu de vergue.
2 – Latte cousue à mi-hauteur, parallèlement à la vergue, dans une voile carrée,
notamment un hunier.
2 – Bâton fixé au point d’écoute de la flèche qui a pour effet d’en augmenter la
surface ; cette disposition se voyait à la fin du XIXème siècle sur les petits bateaux à
voilure aurique de plaisance ou de pêche.
2 – Pièce de charpente inclinée s’appuyant sur le faîtage.
Remarques : a) – Le faîtage et les balestons forment la charpente démontable en
bois qui supporte l’étui des embarcations fabriquées jusque dans les années 1960.
b) – On dit et on écrit aussi balestron.
Balestron : Voir baleston.
Balisage : 1 – (En anglais « beaconing », « beaconage », « buoying ») Ensemble des marques
servant à baliser les chenaux, les voies d’accès, les ports, les rivières, les côtes ou
les dangers de la mer.
Les marques peuvent être fixes (phares, tourelles, balises, perches) ou flottantes
(bouées, tonnes).
On distingue le balisage latéral d’un chenal, d’une voie d’accès, d’un passage ou
d’un port, où les caractéristiques des marques dépendent de leur position par
rapport à un navire qui entre de la mer dans ce chenal, cette voie d’accès, ce
passage ou ce port, et le balisage cardinal ou les caractéristiques d’une marque
dépendent de sa situation (Nord, Est, Sud ou Ouest) par rapport au danger à
signaler.
Certaines marques balisent des dangers isolés, des dangers nouveaux, des plages
du littoral, des zones d’eau saines ; il y a aussi des marques spéciales.
Remarque : On distingue le balisage de type A, où les marques latérales tribord
sont de couleur rouge et les marques latérales bâbord de couleur verte, et le
balisage de type B, où les marques latérales tribord sont de couleur verte et les
marques latérales bâbord de couleur rouge ; le balisage des côtes américaines est
de type B, celui des côtes européennes de type A.
2 –Action de baliser une côte, un chenal, un port, etc. (en anglais « beaconing »).
3 –Administration chargée du service du balisage (Service des Phares et Balises).
4 –Autrefois, le balisage (ou ballisage, ou ballisiage) (en anglais « light due »)
était à la fois une taxe et un office ; celui qui la collectait était chargé de faire poser,
depuis le port jusqu’en rade, et à une distance d’une lieue, des balises pour faciliter
la navigation.
Cette taxe a plus tard été appelée droit de feu ou droit de balise.
Remarque : Le droit de feu est encore perçu dans certains pays (Italie, Malaisie,
etc.).
Balise (en anglais « beacon ») : Longue tige de fer verticale fixée solidement sur un danger, ou à
proximité, pour signaler la position de ce danger quand la marée le recouvre ; la
balise est habituellement surmontée d’un voyant de marque latérale ou de marque
cardinale ; elle peut également être surmontée d’un voyant marquant un danger
isolé ou du voyant d’une marque spéciale.
La couleur de la balise est en relation avec le voyant qu’elle porte où qu’elle
pourrait porter en raison de sa situation.
La balise peut porter un feu, de nuit ; les caractéristiques de ce feu (couleur,
rythme et période) sont en relation avec le voyant que porte la balise.
Remarque : Toute marque, tout objet servant d’indice à la navigation peut
s’appeler balise
Glossaire maritime – page 173 – À jour au 1er janvier 2015
de 1786.
5 – Les bancs des galères étaient les sièges où se tenaient assis ceux qui tiraient sur
les rames, soit forçats, soit matelots ; ces bancs étaient établis entre la coursive et
des potences en abord ; ils étaient placés obliquement de manière à être parallèles
au manche de la rame au moment où les rameurs levaient la rame en fin de palade.
Remarque : Sur les galères, il y avait habituellement vingt-cinq bancs de chaque
côté, à une rame chacun, et à quatre ou cinq hommes par rame.
Les galéasses avaient trente-cinq bancs de chaque côté, à une rame chacun, et six à
sept hommes par rame.
6 – Sur les galères, les bancs des espales étaient les premiers bancs à partir de
l’arrière ; on y plaçait les meilleurs rameurs car ils réglaient la vogue de l’ensemble
de la chiourme ; ces rameurs s’appelaient les espaliers.
7 – Sur les galères, les bancs de quartiers étaient les premiers bancs du deuxième
quartier, à partir de l’arrière ; les rameurs de ces bancs avaient le même rôle que les
espaliers quand on voguait par quartiers.
8 – Sur les galères, les bancs de la conille étaient les derniers bancs à partir de
l’arrière, contre la rambarde ; on y plaçait les forçats ou les Turcs les plus forts
pour aider à manier les ancres.
9 –Sur les galères, le banc des trompettes était à tribord, faisant pendant au banc
du fougon ou de la cuisine ; c’est aux bancs du fougon et des trompettes que
commençait, pour la nage, le quartier du milieu.
Remarque : C’est sur le banc des trompettes que s’asseyaient les trompettes, quand
les musiciens devaient jouer la fanfare.
10 – Un banc de sable (en anglais « sand bank », « shoal ») est un haut fond de la
mer ; les bancs de sable peuvent dépasser du niveau de la mer ou être totalement
submergés : la mer peut y briser, dans un cas comme dans l’autre.
11 – Les Bancs de Terre Neuve englobent le Grand Banc, le Banquereau, le Banc à
Vert, le Banc de Saint Pierre, le Banc de Misaine et différents autres petits bancs.
12 – Un banc de glace (en anglais « field of ice ») est une masse de glace flottant
à la surface de la mer qui gêne la navigation.
13 – Un banc de brume (en anglais « fog bank ») est une masse de brume d’une
grande étendue sur la surface de la mer, dans laquelle la visibilité est réduite ou
nulle.
Remarque : Un bouchon de brume (en anglais « patch of fog ») en revanche, est
toujours de peu d’étendue.
14 – Un banc de poissons (en anglais « shoal of fish ») est constitué d’un grand
nombre de poissons d’une même espèce qui se déplacent ensemble.
Banc à banc : Synonyme de bord à bord.
En parlant de deux navires : tout près et par le travers l’un de l’autre.
Remarque : Cette expression concernait à l’origine les bateaux à rames ; elle a été
étendue à tous les navires.
Banc de voilier : Siège sur lequel est assis l'ouvrier voilier pendant son travail.
Ces bancs ont environ 0,60m de long sur 0,35m ou 0,40m de hauteur et sur 0,25m
de largeur ; une petite boite, placée à chaque bout, renferme du fil, des aiguilles et
les autres accessoires nécessaires ; des trous percés dans le banc reçoivent les
épissoirs, écrous, poinçons, etc.
Pour qu'on voilier soit bien assis, il faut que ses pieds reposent à plat et que les
genoux soient au niveau des hanches ; il ne doit pas se courber sur l'ouvrage, mais
se tenir droit, sans raideur.
Bancasse (en anglais « bench ») : 1 – À bord des galères, pièce de charpente transversale établie
pour résister à des efforts particuliers :
a) – bancasse des bittes : pièce de bois de chêne, établie en travers de la galère,
trois pieds au-dessous de la couverte, et sous la latte du joug de proue ;
b) – bancasse de l’arbre de maître : pièce de bois de chêne, placée en travers dans
le fond de la galère, à un pied quatre pouces au-dessus de l’arcasse ;
Glossaire maritime – page 176 – À jour au 1er janvier 2015
dans lesquels le nombre des couchettes est inférieur au nombre des membres de
l'Équipage : plusieurs marins utilisent la même couchette à tour de rôle, chacun
pendant son repos et alors que son matelot est de veille.
b) – Les derniers sous-marins français à propulsion diesel qui pratiquaient les
bannettes chaudes ont été retirés du service à la fin des années 1990.
Bannière : Élément d'une armée.
Remarque : a) – Une bannière était un regroupement de lances (on dirait
aujourd'hui compagnie au lieu de bannière).
L’emblème d’une bannière était de forme carrée ou rectangulaire (le plus souvent
dans le sens de la hauteur).
La bannière était commandée par un chevalier banneret.
b) – Une bataille était formée de plusieurs bannières (on dirait aujourd'hui corps
d'armée au lieu de bataille, et on appelle bataillon un petit corps d'armée).
c) – Lance est un terme collectif qui comprend l'homme d'arme qui combattait avec
la lance et tout son accompagnement, tant à pied qu'à cheval : coutelier, pages,
valets, archers.
Une lance comprenait jusqu’à 15 hommes, selon les moyens financiers du chevalier
qui les recrutait.
L’emblème d’une lance était un pennon, ou flamme triangulaire.
La lance était commandée par un chevalier bachelier ou chevalier à pennon.
Bannière : 1 – Drapeau ou flamme à une ou deux pointes établi sur hampe horizontale (en anglais
« banner ») ; on hissait la bannière à la hune ou au bout de l’antenne.
Remarque : a) – La bannière portait les armes de l’Amiral, de la province ou du
royaume.
b) – Les bannières ont cessé d’être employées au XIV ème siècle, sauf pour les
galères.
2 – Le mot bannière continua à être employé dans un sens général pour indiquer les
marques ou les armes portées, ou leur couleur (en anglais « flag »).
Remarque : Naguère, on donnait le nom de bannière au pavillon de poupe du
navire (en anglais « ship’s ensign »).
3 – On dit qu’une voile carrée est en bannière, qu’elle se déploie comme une
bannière, lorsque ses écoutes étant larguées ou rompues en même temps, elle
voltige au vent sans être retenue.
Remarque : On laisse aller les hunes ou les perroquets en bannière pour faire
certains signaux convenus.
4 – On appelle bannière de partance (on dit aussi pavillon de partance) le pavillon
que l’on envoie pour faire connaître aux membres de l’Équipage qui sont à terre
qu’il est temps de rembarquer.
Remarque : Au XII ème siècle la bannière était rectangulaire et son côté le plus
court était attaché à une hampe ; au XIII ème siècle, elle était attachée à la hampe
par son côté le plus long ; au XIV ème siècle, la bannière est devenue carrée avec
des pointes appelées fanons.
Banquais (en anglais « banker ») : Nom donné aux navires qui font la pêche à la morue sur le
Grand Banc de Terre-Neuve.
Banquée : Chaussée construite sur le bord de la mer (idiome normand).
Banquer : Se mettre en pêche ou être en pêche sur le Grand Banc de Terre-Neuve.
Remarque : On dit aussi banquer lorsque l’on se met en pêche sur autre banc, aussi
profond que le Grand Banc de Terre-Neuve.
Banquereau : On appelle banquereaux deux bancs situés dans l’ouest du Grand Banc de
Terre-Neuve, qui ont beaucoup moins d’étendue et où l’on pêche également la
morue.
Banquette (en anglais « step ») : On appelle banquettes les gradins construits de chaque côté
d’une forme de radoub.
Glossaire maritime – page 180 – À jour au 1er janvier 2015
Banquier (en anglais « newfoundland fishing boat ») : Navire armé pour faire la pêche à la
morue verte sur le Grand Banc de Terre-Neuve.
Remarque : La morue verte est salée à bord et conservée dans le sel, à la différence
celle que l’on fait sécher sur la grève, à terre.
Banquise (en anglais « fast ice ») : 1 – Banc de glace étendu dans les mers polaires.
2 – Amas de glaces flottantes détachées des côtes ou des baies, qui entravent ou
gênent la navigation.
Remarque : a) – Les intervalles qu’on trouve dans les banquises sont nommés
clairières.
b) – Certains pêcheurs s’installent momentanément sur les banquises les moins
élevées, comme sur des îlots.
Bapaume (En – ) 1 – (En anglais « becalmed ») : On dit qu’un navire à voiles est en bapaume
lorsqu’il est dans l’impossibilité de gouverner, faute de vent.
2 – (En anglais « disabled ») : On dit aussi qu’un navire à voiles est en bapaume
lorsqu’il est en désordre dans son gréement, dégréé, dans l’impossibilité de
s’orienter.
Baptême : 1 – Cérémonie religieuse (en anglais « christening ») au cours de laquelle, après
l’avoir bénit, on attribue un nom à un navire ; on cherche alors à attirer sur lui la
bienveillance des forces de l’au-delà.
Remarque : Le baptême du bateau de sauvetage semi-rigide de la La Rochelle, le
« SNS707 – Roche du Sud » s’est déroulé le samedi 19 mai 2012 en présence de
personnes qui avaient probablement des pensées extrêmement négatives (voir les
photos dans la presse nationale) :
i) Quelques jours plus tard, il a crevé l’avant de son flotteur et il a flambé son
bitton de remorquage arrière !
ii) Deux ans après, il percutait, de nuit, quelque chose en mer à plus de 33 nœuds,
ce qui obligea à remplacer sa coque rigide.
[Voir le mot Bénédiction].
2 – Cérémonie qui a lieu au passage de certains détroits ou caps ; le baptême
marque celui qui a fait cette navigation remarquable.
3 – Cérémonie profane burlesque (en anglais « ducking », « shaving on crossing
the line ») qui a lieu la veille ou le jour où un navire coupe la ligne d’un tropique
ou la ligne équatoriale ; elle consiste surtout à mouiller à l’eau de mer celles des
personnes embarquées qui passent ces lignes pour la première fois.
Autrefois, la cérémonie était présidée par le pilote, qui connaissait le navigation par
les astres et qui, par conséquent, était le garant de la latitude.
4 – Cérémonie se voulant « conviviale » à bord de sous-marins en plongée
maximum, au cours de laquelle les nouveaux sous-mariniers sont contraints
d'absorber un breuvage contenant de l'eau de mer et d'autres liquides peu
ragoutants.
5 – On appelle baptême un ensemble de marques portées sur certains objets de
l’armement du navire pour en indiquer le nom ou la destination, l'époque de
fabrication, etc.
– les munitions portent un baptême disant les lieux et dates de fabrication.
– les voiles de rechange portent un baptême donnant leur nom, quelquefois leurs
caractéristiques, et la date de leur fabrication ; il est apposé sur un coin et doit
rester apparent lorsque les voiles sont roulées ou pliées dans la soute à voiles.
Baptisage : Le droit de baptisage était un droit sur les navires neufs, qui était perçu par l’autorité
d’un port la première fois qu’un navire entrait dans ce port.
Baptiser : 1 – Baptiser un navire, c’est le bénir (en anglais « to christen») avant de le mettre à
l’eau et lui donner un nom (en anglais « to name »).
Remarque : Les noms que l’on donne aux navires rappellent indifféremment des
divinités païennes, des hommes célèbres, des membres de la famille de l’armateur,
des villes, des animaux, des maximes, etc.
Glossaire maritime – page 181 – À jour au 1er janvier 2015
Barbare : 1 – Pour les Grecs, barbare était synonyme de latin, de romain ; pour les Romains
tous les peuples étaient qualifiés de barbares, sauf les Grecs et les Romains.
Remarque : a) – Pour les Athéniens, les étrangers domiciliés à Athènes et qui
jouissaient des droits civils étaient des métèques.
b) – Le macédonien Aristote était un métèque.
2 – Est barbare ce qui est contraire aux règles et au bon usage de la langue.
Remarque : Depuis le roi Louis XIII, c'est l'Académie française qui définit le bon
usage de la langue française.
3 – [Par extension] Barbare signifie non civilisé, mal civilisé, inculte.
Remarque : Civilisé s'entend comme conforme aux usages de la ville.
4 – [Par extension] Barbare est synonyme de sauvage, grossier.
Remarque : Sauvage s'entend comme appartenant à la forêt.
5 – [Par extension] Est qualifié de barbare celui qui est cruel, sans humanité.
Barbare (État – ) : On qualifie d'« État barbare » un État qui laisse ses ressortissants commettre
des meurtres sans les poursuivre en justice, surtout si les victimes sont nos
concitoyens ou les citoyens d'États alliés ou amis.
Remarque : a) – On considère, en France, que les armées allemandes commettent
habituellement des atrocités en temps de guerre : pillages, viols, assassinats,
incendies, destruction d’œuvres d'art.
En France, les nations germaniques sont habituellement qualifiées de barbares, mais
ordonnées et disciplinées ; au contraire, les nations latines sont considérées comme
intelligentes, civilisées mais indisciplinées, et quand elles sont vaincues, c'est à
cause de leur indiscipline.
b) – Pendant l'occupation de la Ruhr par l'armée française, dans les années 1920,
les francs-tireurs allemands qui commettaient des attentats contre les occupants
étaient des « terroristes » pour les Français ; ils méritaient la peine de mort et
certains furent exécutés.
Mais dans quelques années plus tard, pendant l'occupation de la France par l'armée
allemande, les francs-tireurs français qui commettaient des attentats contre les
occupants étaient des « résistants » pour les Français ; et les Allemands qui les ont
punis de déportation sont qualifiés de barbares.
c) – Dans un discours prononcé à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de la
libération de Paris, le Catalan Manuel Valls s'est félicité que la barbarie allemande
ait été vaincue en 1944 par le peuple de Paris (sic).
d) – La même semaine, Manuel Valls espérait que la Chancelière allemande
accepterait volontiers que la France n'honore pas, une fois encore, ses engagements
solennels concernant les déficits de ses comptes publics.
e) – Le lundi 11 août 2014, l'organisation « Amnesty International » a publié un
rapport sur la présence de l'armée américaine en Afganistan à partir de la fin de
l'année 2001 : selon cette organisation non gouvernementale, les occupants
américains auraient tué des milliers de civils afghans innocents, y compris des
femmes et des enfants, sans être poursuivis et sans que ces meurtres aient donné
lieu à des compensations pécuniaires aux familles de ces « victimes collatérales ».
Barbarisme : Expression ou locution qui viole les règles ou le génie d'une langue.
Barbe : 1 – On appelle barbes d’un navire les parties du bordage de l’avant vers l’endroit où
l’étrave s’assemble avec la quille.
2 – On appelle barbe du bordage l’extrémité du bordage, où l’on voit les fibres du
bois.
3 – On appelle barbe d’arganeau un cordage passant par un trou pratiqué à
l’arganeau ; il fait office de bosse de bossoir.
[Voir les mots Arganeau et Organeau].
4 – On appelle barbe de bitton un cordage amarré par une de ses extrémités au
bitton de la conille, et dont le garant sert à saisir les pattes de l’ancre pour aider à
la faire entrer.
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existe entre les deux passavants lorsque, dans l’opération de l’abattage, le pont du
navire parviendra à sa plus grande immersion.
BARECON : Nom de charte-parties pouvant être utilisées pour les affrètements coque-nue.
[Voir les expressions Charte-Partie, Affrètement coque-nue].
Barge : 1 – Ancien synonyme de berge, grand rocher élevé à pic dans l’eau et dont le sommet
s’élève au-dessus de la surface de la mer ; cette forme s’est conservée sur les côtes
du Bas-Poitou (actuel département de la Vendée).
Remarque : Les Barges d’Olonne sont des roches dangereuses à une lieue et demi
de terre dans l’WNW des Sables d’Olonne ; ces roches portent un phare.
2 – Bateau à fond plat dont on se sert sur certaines rivières (en anglais « river
barge »).
3 – Nom donné à un coche d’eau (en anglais « barge ») qui faisait le transport des
passagers entre Gand et Bruges, en Belgique.
5 – Nom donné aux voiliers caboteurs à fond plat de la Tamise (en anglais
« Thames barge »).
4 – Grosse embarcation munie d’un château (en anglais « lighter »), pouvant
porter de 150 à 300 tonneaux (XVème siècle).
7 – Chaloupe, petite barque appartenant à un navire (XIIème siècle).
6 – Pirogue de Saint-Domingue renforcée et armée en guerre ( XIXème siècle).
Baril : 1 – Petite barrique (en anglais « barrel »).
2 – Toute espèce de futailles (en anglais « barrel », « cask ») d’une capacité
inférieure au tierçon, à savoir un tiers de barrique (la barrique a une capacité de
225 litres).
3 – Un baril de galère (en anglais « breaker », « water breaker » « bereca ») a
une capacité de 10 à 50 litres ; sa section a la forme d’une ellipse allongée de
manière à ce qu’il ne roule pas et qu’il puisse être glissé sous les bancs des
embarcations : le baril de galère plein pouvait être porté par un homme seul, et il
servait à emplir les barriques lorsqu’on ne pouvait pas les approcher de la fontaine.
4 – Le baril de quart est un baril de galère empli d’eau que l’on donnait le soir à
ceux qui vont faire les quarts de la nuit.
5 – Un baril à poudre (en anglais « powder barrel ») contient de 50 à 200 livres de
poudre.
6 – Un baril à bourse (en anglais « budge barrel ») a la forme d’un petit cône
tronqué et il servait à transporter des grenades ou de la poudre ; sa petite base est
garnie de cuir comme une bourse.
7 – Un baril à mèches (en anglais « match tube », « slow match case ») est un
baril défoncé et vide, sur les bords duquel on fait des entailles pour placer les
mèches allumées ; on met une couche de sable à la base du baril, sous le feu des
mèches.
8 – Un baril ardent, ou une barrique à feu, est est une futaille emplie de pots à feu,
utilisée à la mer pour mettre le feu aux navires ennemis.
9 – Le baril est une ancienne unité de capacité : un baril, ou quart de farine, est un
petit fût qui, plein de farine, pèse environ 210 livres.
Barnache (ou Barnacle) : Oiseau de passage qui est une espèce d'oie sauvage.
Baromètre (en anglais « barometer ») : 1 – Sorte de balance servant à connaître la pression
atmosphérique, dont elle donne exactement la valeur.
2 – Les baromètres de Torricelli à mercure suivent la loi des tubes communicants.
Le baromètre à mercure a été inventé par Torricelli en 1643 ; une colonne de
mercure exerce la même pression qu’une colonne d’eau 13,6 fois plus haute.
Evangelista Torricelli (1608 – 1647) était un mathématicien et un physicien italien.
Pour réaliser un baromètre de Torricelli, on emplit de mercure un tube capillaire
d’environ 0,8 mètre de long et fermé à une extrémité ; puis on le retourne sur une
cuve pleine de mercure ; on maintient le tube verticalement, son extrémité libre
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mât, ou entièrement pontées, et elles pouvaient porter 150 à 200 tonneaux ; elles
ressemblaient à des petites frégates (XVIIème et XVIIIème siècles).
Elles marchaient à la rame ou à la voile avec un gréement latin.
Elles pouvaient porter jusqu’à 12 canons, avec un équipage de 40 à 50 hommes.
6 – La barque de parascalme était la plus grande des embarcations d’un vaisseau ;
en cas de besoin, elle pouvait remorquer le vaisseau à force de rame.
7 – Une barque de chantier est une barque de service qui repose sur son chantier
(son ber) quand elle a été hissée à bord du navire dont elle dépend.
8 – Les barques d’avis (en anglais « advice boats ») servaient à porter les ordres à
des bâtiments éloignés.
9 – Les barques bermudiennes ont un mât et un beaupré presque horizontal.
10 – Une barque est en fagot, en pièces ou en botte (en anglais « in shakes », « in
frames ») quand les planches qui la compose ont été démontées pour prendre
moins de place sur le navire qui la porte ; elle sera remontée à son lieu de
destination ou lorsqu’elle sera utilisée.
11 – Beaucoup des bateaux qui naviguent en rivière sont appelées barques.
Barquentin (en anglais « barquentine », « barkentine ») : Le barquentin est un trois-mâts avec
un seul phare carré à l'avant.
Le grand-mât (au milieu) porte une grand-voile et un grand-flèche.
Le mât d'artimon (à l'arrière) porte une brigantine et un flèche-en-cul.
Remarque : On dit également barquentin, barque-goélette ou trois-mâts goélette.
Barquerolle : 1 – En Méditerranée, un barquerolle est un conducteur de barque.
Remarque : On dit aussi barquier, barquerot ou barquerotier.
2 – En Méditerranée, on appelle aussi barquerolle une petite embarcation, une
petite barque, un petit bateau ; la barquelolle est parfois sans mât.
Barquette : 1 – Autrefois, petite barque.
2 – Chaloupe jadis utilisée à Saint-Pierre et Miquelon pour la pêche côtière de la
morue ; elle n’était pas pontée, était montée par deux hommes et sa longueur allait
de 24 à 26 pieds.
3 – Bateau de pêche utilisé en Provence, pointu des deux bouts.
Remarque : On dit aussi « un pointu ».
Barquille : Petite et mauvaise barque.
Barre : Pièce de bois ou de métal de forme longue.
1 – Quand son usage n’est pas précisé, il s’agit de la barre (en anglais « helm »,
« tiller ») qui est fixée sur la tête du gouvernail pour le faire tourner, afin de
gouverner le navire.
i) Si la barre est dans le plan de symétrie longitudinale du navire lorsque le
gouvernail y est aussi, on l’appelle barre franche.
ii) Si la barre est dans un plan transversal lorsque le gouvernail est dans le plan de
symétrie longitudinale du navire, on l’appelle barre transversale.
Remarques : a) – La barre franche (en anglais « hand tiller ») est manœuvrée
directement sur les embarcations de faible tonnage.
b) – La barre franche est appelée timon lorsqu’elle est commandée à distance, sur
les navires de moyennes ou de fortes dimensions.
2 – Les mouvements de la barre franche d’un bord ou de l’autre sont inversés par
rapport aux mouvements correspondants du navire :
i) quand la barre franche est au milieu, on dit que la barre est droite ou haute ou
qu’elle est à zéro ;
ii) quand la barre franche est porté à tribord, on dit que la barre est à tribord,
c’est-à-dire que le gouvernail est orienté à bâbord et que le navire doit venir sur
bâbord ;
iii) quand la barre franche est porté à bâbord, on dit que la barre est à bâbord,
c’est-à-dire que le gouvernail est à tribord et que le navire doit venir sur tribord.
iv) – Mettre la barre franche tout à bord, c’est la pousser jusqu’au côté du navire :
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route-surface désirée.
v) On dit d'un navire qu'il possède une bonne stabilité de route s'il reprend
spontanément sa route après en avoir été écarté par une petite perturbation
temporaire (c'est-à-dire qu'après un lan, il reprend sa route sans que l'on modifie
l'angle de barre).
Positions d’équilibre du cap d’un navire :
i) Lorsque le cap d’un navire est perpendiculaire ou à peu près perpendiculaire à sa
route-surface, ce navire est dans une position d’équilibre stable
Il est difficile d’écarter le navire d’une position d’équilibre stable ; s’il en a été
écarté par une perturbation passagère, il la retrouve spontanément.
ii) Lorsque le cap d’un navire correspond à sa route-surface, ce navire est dans une
position d’équilibre instable
(Si le navire a été écarté d’une position d’équilibre instable par une perturbation
passagère, il ne la retrouve pas spontanément ; il tend au contraire à s’en écarter
davantage jusqu’à se trouver dans une position d’équilibre stable ; son cap sera
alors perpendiculaire ou à peu près perpendiculaire à la route-surface.)
Conduite des navires :
Lorsqu’un navire a de l’erre en avant :
- il vient sur tribord si son cap est à droite de sa route-surface ;
- il vient sur bâbord si son cap est à gauche de sa route-surface.
Lorsque le navire vient sur tribord, il s’agir de deux mouvements de natures
différentes :
i) la ligne de quille du navire subit une rotation dans le sens des aiguilles d’une
montre,
ii) l’ensemble du navire (y compris son centre de masse inerte) subit une
translation vers tribord.
(Le centre de masse inerte d’un navire est le point du navire qui aurait le même
mouvement si toute la masse du navire y était concentrée et si toutes les forces
extérieures appliquées au navire y étaient appliquées.
Le centre de masse inerte est confondu avec le centre de masse pesante, ou centre
de gravité, dont on détermine la position avec une précision centimétrique en
calcul d’assiette.)
Barre d’arcasse : Pièce de charpente associée à un arrière en arcasse et disposée
transversalement sur le sommet de l’étambot.
Remarque : La barre d’arcasse est aussi appelée lisse d’hourdi.
[Voir le mot barre §6].
Barre hydrographique (en anglais « wire drag ») : Barre tirée horizontalement dans l’eau à une
certaine profondeur pour s’assurer que le fond de la mer dans un endroit est
toujours supérieure à cette profondeur.
Barreau : 1 – On appelle barreau (en anglais « small bar », « rail ») une petite barre de fer.
Remarque : Au XIVème siècle, des barreaux de fer forgé amincis aux deux bouts
servaient de projectiles dans la marine.
2 – Un barreau magnétique (en anglais « magnet », « straight magnet ») est une
barre d’acier trempé dur, poli et aimanté, propre à aimanter l’aiguille de la
boussole.
Barrée (en anglais « cross-jack yard ») : La vergue barrée est la vergue sur laquelle se borde le
perroquet de fougue.
Remarque : Cette vergue ne porte pas de voile ; on l’appelle aussi vergue sèche.
Barrer (en anglais « to break a ship'sheer ») : 1 – Synonyme d’embarrer, d’embarder (en anglais
« to yaw »).
Barrer le navire c’est mettre trop de barre d’un bord puis de l’autre, et ne pas
arriver à stabiliser le cap du navire ; la houache représente alors une sorte de
sinusoïde derrière le navire.
Remarque : On dit d’un timonier qui barre le navire, c'est-à-dire qui n’arrête pas de
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5 – Mettre son pavillon bas (en anglais « to strike the colours », « to low the
flag », « to haul down the flag ») c’est se rendre.
Remarques : a) – On dit aussi dans ce sens : amener son pavillon, abaisser son
pavillon.
b) – On ne doit pas confondre les expressions mettre son pavillon bas, amener son
pavillon, abaisser son pavillon qui sont des signes de reddition, avec l’expression
amener le pavillon qui est une cérémonie ayant lieu chaque soir au coucher du
Soleil, à bord de tous les navires civils ou militaires.
6 – L’ordre « tout le monde en bas » « men down » signifie que tout l’Équipage
doit descendre dans les ponts.
Remarque : Sur un sous-marin, c’est l’ordre que l’on donne, avant de plonger en
position immergée, afin que tout le monde se réfugie à l’intérieur de la coque.
7 – L’ordre « À bas le monde » « below ! down from aloft ! » est le
commandement fait aux gens dans la mâture de redescendre sur le pont.
8 – Le bas d’une rivière désigne l’aval.
9 – On appelait bâtiments de bas-bord : les galères, les galiotes, les brigantins,
certains bâtiments de guerre armés d’une seule batterie, etc. ; leur franc-bord était
peu élevé, comparé à celui des bâtiments de haut-bord à deux ou trois batteries
comme les vaisseaux ou les frégates.
10 – On appelle bas des barres de fer où il y a des ouvertures pour mettre aux
mains et aux pieds de ceux qu’on veut punir [Voir l’expression bas de soie].
Bas de soie : Donner un bas de soie, c’est enchaîner les marins punis par des anneaux tenus à une
barre de fer que l’on appelle barre de justice.
Bas-fond (en anglais « shallow water ») : Un bas-fond est un endroit de la mer peu profond, mais
qui permet quand même à notre navire de naviguer dessus sans risquer d'échouer ni
de toucher le fond.
Remarques : a) – Une basse est est un petit banc ou un îlot de roches toujours
couvert d’eau.
b) – À la différence d'un bas-fond, sur un haut-fond (en anglais « shoal water ») le
fond de la mer s'approche suffisamment de la surface de l'eau pour rendre la
navigation dangereuse.
Basilique : Le titre honorifique de basilique est accordé par le pape à des églises qui sont souvent
des lieux importants de pèlerinage pour les croyants.
Bas les feux : « Mettre bas les feux » est une expression provenant des navires à vapeur qui
étaient équipés de chaudières à charbon ; cette expression signifie que l’on met
hors service l’appareil propulsif après que le navire est amarré à quai.
Remarques : a) – Mettre bas les feux, c’était éteindre les chaudières en cessant de
mettre du charbon dans le foyer et en faisant descendre le combustible ardent de la
grille dans le cendrier.
b) – De même, on dit mettre bas les feux lorsqu’il s’agit de chaudières à mazout
que l’on cesse d’alimenter en combustible et dont on retire tous les brûleurs.
Bas-mât (en anglais « lower mast ») : Partie inférieure d’un mât à brisure.
Remarque : Les bas-mâts d’un grand navire (excepté celui d’artimon qui est d’une
seule pièce) sont composés de plusieurs pièces réunies autour d’une pièce centrale
appelée la mèche ; ces différentes pièces sont liées ensemble par des chevilles et
serrées les unes contre les autres par des cordes faisant plusieurs fois le tour du
mât (un ensemble de tours de corde est appelé une rousture) et par des cercles de
fer.
Bas-officier : Ancienne appellation des officiers-mariniers.
[Voir l’expression officiers-mariniers].
Basane (en anglais « soft leather ») : Peau séchée et préparée qu’on emploie au même usage que
le cuir mou ; on l’emploie notamment pour recouvrir les ralingues et les garantir
contre le frottement des étais et des autres manœuvres.
Glossaire maritime – page 195 – À jour au 1er janvier 2015
munie de portes, pratiquée dans un port ou au bord d’une rivière, pour caréner,
radouber ou réparer les navires.
Les navires entrent lorsque les portes du bassin de radoub sont ouvertes.
Après que les portes ont été fermées, de puissantes pompes vident toute l’eau du
bassin pour mettre les navires au sec.
Les navires sont posés sur des tins et ils sont maintenus en position verticale au
moyen d’acores horizontales ou légèrement inclinées, qui s’appuient sur sa coque
et sur les côtés du bassin.
Remarque : On dit aussi Cale sèche, Forme de radoub ou Forme de carénage.
Bastaque : On appelle bastaque un hauban mobile destiné à équilibrer la traction du foc sur les
voiliers de faible tonnage ; il se place du côté d’où souffle le vent pour compenser
l’effort que cette voile fait supporter au mât.
Remarque : a) – On change la bastaque de côté à chaque changement d’amures.
b) – La bastaque est un palan sur itague ; elle est constituée d’un palan à croc dont
la poulie supérieure est estropée par le dormant d’un palan simple.
[Voir le mot itague et l’expression palan à croc].
Baste (en anglais « avast », « vast », « hold hard ») : Commandement signifiant assez ! employé
pour faire cesser ou suspendre une action en cours, tenir bon un cordage qui filait,
cesser de haler ou de peser sur une manœuvre, cesser de virer une amarre, etc.
Remarque : On dit aussi vaste ! ou tiens bon !.
Bastèque [de cap-de-mouton] : Les bastèques des caps-de-mouton servent à maintenir les
caps-de-mouton bien en ligne à leurs postes respectifs.
[Voir le mot quenouillette].
Bastet (en anglais « futtock staff ») : Sorte d’espar ou de quenouillette destinée à divers usages.
Remarque : Des bastets étaient appliqués contre les haubans qui y étaient reçus
dans des coches à la hauteur des bastingages ; les haubans étaient ainsi maintenus à
l’écartement voulu.
Bastide : Ferme, en Provence.
Bastidon : Fermier, en Provence.
Bastin (en anglais « floatin rope », « coir rope », « bass », « bass rope », « bast ») : Cordage en
fibre végétale utilisé pour faire des amarres, des câbles, ou comme faux bras de
halage.
Le bastin flotte ; il a l’avantage de ne pas pourrir, même non goudronné ; son prix
est peu élevé.
Remarque : a) – On utilise, pour faire du bastin, des herbes à longue tige comme le
genêt ou l’ajonc.
Il se confectionne notamment avec les fibres d’une espèce de genêt appelée auffe,
qui pousse en Espagne, dans des terrains marécageux.
Le genêt à bastin sert aussi à faire des nattes
b) – Le bastin était très utilisé en Méditerranée orientale avant l’apparition des
fibres synthétiques : on l'appelait sparterie, sparton, sparton, sparte ou sartis.
Bastingage (en anglais « fence », « nettings ») : 1 – Sur les anciens navires de guerre à voiles, on
appelait bastingage toute protection élevée autour du pont ou autour d’une hune
pour servir de protection contre la mousqueterie ennemie.
2 – Les bastingages étaient habituellement des caissons en bois ou en filet
goudronné, recouverts d’une toile peinte amovible, établis sur les lisses et le long
des gaillards de manière à y former une sorte d’encaissement long et continu ; les
filets étaient tenus au moyen de chandeliers en fer reliés par des filières (ou filarets)
ou par des tringles de bois (fin du XVIIIème siècle).
Remarques : a) – Les bastingages avaient une hauteur d’environ 0,75 mètre.
b) – Au XVIIIème siècle, on a installé des bastingages d’une hauteur d’environ 1,75
mètre sur les passavants des vaisseaux à gaillards.
Les batayoles des passavants étaient démontables pour faciliter le déchargement ou
Glossaire maritime – page 197 – À jour au 1er janvier 2015
une à tribord ; chaque batterie est placée sur l’un des ponts d’un bâtiment de
guerre ; par extension, on appelle batteries les ponts où se trouvent ces rangées de
canons.
3 – La première batterie (en anglais « first battery », « lower deck guns ») est la
plus basse ; la deuxième batterie (ou la seconde batterie pour un bâtiment qui n’a
que deux batterie) est celle qui est située juste au-dessus (en anglais « second
battery »).
Remarque : La deuxième batterie est la batterie intermédiaire des vaisseaux à trois
ponts, ou la batterie haute des vaisseaux de 74 ou de 80 canons.
4 – Quelquefois, les batteries sont désignées par le calibre des pièces qui s’y
trouvent : la batterie de 36, la batterie de 24, la batterie de 18, etc.
S’il s’agit de caronades, on dit le nom et le calibre.
Remarque : Les calibres des pièces à feu sont exprimés en livres pesantes.
5 – On dit indifféremment vaisseau à deux ou à trois batteries ou vaisseau à deux
ou à trois ponts.
6 – Lorsque des canons sont placés sur un gaillard, on parle de batterie de gaillard
(en anglais « upper-deck battery »).
Remarque : Les batteries des gaillards se trouvent au-dessus de la batterie haute ; il
peut y avoir une batterie établie sur le gaillard d’arrière et une autre sur le château
d’avant.
7 – Lorsque les sabords ne sont pas couverts par l’accastillage du vaisseau, on
parle d’une batterie barbette ou batterie à barbet.
Remarque : La batterie du château d’avant et la batterie de la dunette sont
habituellement des batteries barbettes.
8 – Quand la volée de canons est poussée en dehors des sabords, la batterie est dite
poussée aux sabord ; on dit aussi que les canons sont en batterie.
Lorsque les pièces sont en dedans, la batterie est rentrée et les pièces sont hors de
batterie.
9 – Lorsque les mantelets sont baissés, la batterie est fermée.
10 – La plus grande partie de l’équipage couche dans les batteries où l’on suspend,
le soir, des hamacs qui sont enlevés le matin.
Batterie d’accumulateurs au plomb (en anglais « battery ») : 1 – Une batterie d’accumulateurs
au plomb est un bac comprenant trois ou, le plus souvent, six compartiments isolés
et renfermant chacun un accumulateur au plomb.
Remarques : a) – À technologie équivalente, l'intensité que peut délivrer la batterie
est proportionnelle à la surface totale de contact des électrodes (plaques) avec
l'électrolyte.
b) – À technologie équivalente, l'énergie emmagasinée par la batterie est
proportionnelle à la masse totale des électrodes (plaques).
c) – Les fabricants de batteries proposent des batteries de capacités de plus en plus
importantes à masse égale, pouvant délivrer des intensités de plus en plus grandes
pendant de plus en plus longtemps, se rechargeant de plus en plus vite et ayant des
durées de vie plus grandes avec moins d'entretien.
[Voir le mot Accumulateur et l'expression Accumulateur au plomb].
2 – Une batterie de six compartiments recueille la force électromotrice en série de
ses six accumulateurs, ce qui fait qu’aux bornes de cette batterie, on peut obtenir
une tension d’environ 12,6 volts lorsque la batterie est chargée.
3 – Une batterie d’accumulateurs au plomb est caractérisée par :
– une tension nominale (environ 12,6 volts pour une batterie de 6 éléments) ; la
tension nominale U est égale au nombre d'éléments multiplié par 2,1 V ;
– une intensité de pointe (ou courant de crête qu’elle peut fournir pendant
quelques secondes, en ampères) ; l’intensité de fonctionnement normal est toujours
inférieure à cette intensité de pointe ;
– une capacité nominale maximale C (en ampères pendant une heure) à une
température donnée (souvent 20°C) ; l'état de charge maximal est atteint lorsque le
Glossaire maritime – page 204 – À jour au 1er janvier 2015
courant de recharge ne varie plus depuis 2h, pour une recharge à tension et
température constantes ; l’énergie stockée est égale au produit de la capacité C de
la batterie par la tension moyenne U pendant la restitution.
– le type de fabrication de la batterie.
Remarque : La tension à vide et la capacité d'une batterie augmentent avec sa
température d'utilisation ; malheureusement, sa durée de vie diminue avec
l'augmentation de cette température d'utilisation.
Exemple d'une batterie à électrolyte liquide chargée à 100 p 100 et restée au repos
pendant 8 heures après sa recharge complète :
Température Tension à vide
0°C 12,0 volts
10°C 12,3 volts
20°C 12,6 volts
30°C 12,9 volts
40°C 13,2 volts
4 – Les trois types de fabrication des batteries au plomb les plus répandues sont :
– les batteries à électrolyte liquide (ordinaires ou sans entretien) ;
– les batteries à gel ;
– les batteries à buvard en fibre de verre imbibé d’électrolyte (dites AGM).
MHz) ; des ions de souffre entrent en collision avec les plaques, ce qui a pour effet
de décoller le sulfate de plomb qui les recouvre.
c) – Pour régénérer une batterie au plomb sulfatée qui ne se recharge plus mais
qui n’est pas en court-circuit, on peut essayer d’introduire dans chaque élément de
la batterie du sulfate de magnésium (disponible en poudre, sans ordonnance, en
pharmacie) dilué dans un peu d’eau distillée ; on complète le remplissage avec de
l’eau distillée et on met la batterie en charge.
Après que le sulfate de magnésium aura dissous le sulfate de plomb, au bout d’un
jour ou deux passés à charger, la batterie sera peut-être à nouveau utilisable.
d) – Les batteries d’accumulateurs modernes, fermées, sans entretien, à l’acide
liquide et au plomb, utilisent des bornes et des cosses traitées anti-sulfatation et des
plaques en alliage de plomb-calcium-étain.
Elles demandent des tensions de charge plus élevées que les batteries ouvertes.
Dans les batteries d’accumulateurs sans entretien, la consommation d'électrolyte
est très faible et la réserve d'électrolyte d'origine est importante : elle est suffisante
pour assurer le bon fonctionnement de la batterie pendant une très longue durée
sans appoints d’eau distillée, sauf en cas de mauvaise utilisation (chargeur mal
paramétré, décharge excessive, etc.).
9 – Les constructeurs indiquent la durée de vie des batteries sous la forme d'un
nombre de cycles normalisés de décharge et de recharge.
À l'issue d'un certain temps de fonctionnement, dépendant du nombre et de
l'amplitude des cycles, la batterie est usée : l'électrolyte présente un aspect noirâtre.
10 – Si le niveau de l'électrolyte est très bas, les plaques entrent au contact de l'air
et s'oxydent de façon anormale ; la puissance au démarrage sera réduite, même si le
niveau d'électrolyte est complété par la suite.
Le manque d'électrolyte peut provenir d'une sollicitation intensive de la batterie,
d'une température ambiante importante (supérieure ou égale à 30 °C) ou d'une
tension de charge trop élevée en fin de cycle de recharge en raison d'un mauvais
paramétrage du chargeur.
11 – Lorsque des batteries montées en parallèle doivent être laissées sans charge de
maintien pendant une assez longue période, il est nécessaire de les isoler les unes
des autres pour éviter que ces batteries, de caractéristiques peut-être un peu
différentes, ou d’usures inégales, ne se déchargent tour à tour les unes dans les
autres et ne deviennent rapidement toutes inserviables.
Remarques : a) – La tension d’une batterie d’accumulateurs au plomb de
6 éléments bien chargée est de 12,6 V ; une batterie du même type qui aurait une
tension inférieure à 10,8 V serait trop déchargée ou en mauvais état.
b) – Une batterie de 70 ampères-heures peut délivrer une intensité de 10 ampères
pendant 7 heures (10 x 7 = 70) ; la même batterie de 70 ampères-heures
complètement déchargée et que l’on charge avec une intensité de 5 ampères sera
chargée en 14 heures environ (5 x 14 = 70).
c) – La capacité d’une batterie d’accumulateurs au plomb diminue avec sa
température ; une batterie délivrera une puissance très inférieure si sa température
est de 5°C que si elle est égale à 20°C.
Si l’on est à la montagne en hiver, et que l’on rentre au chaud, chaque soir, la
batterie de démarrage de sa voiture, on arrivera toujours à repartir le lendemain
matin après avoir remis sa batterie en place.
d) – La capacité d’une batterie d’accumulateurs au plomb diminue avec le temps et
avec le nombre des cycles de charge et décharge qu’elle a connus.
e) – Si l’on veut augmenter l’intensité disponible, on branche plusieurs batteries de
mêmes caractéristiques en parallèle ; si l’on veut obtenir une tension supérieure, on
branche plusieurs batteries en série (2 batteries de 12 volts montées en série
délivrent un tension nominale de 24 volts).
f) – Procédure en 3 phases pour charger une batterie :
i) 1ère phase : charge à courant constant jusqu'à 80 p 100 de la charge (en anglais
Glossaire maritime – page 208 – À jour au 1er janvier 2015
« bulk ») ;
ii) 2ème phase : charge à tension constante, pendant laquelle le courant de charge
diminue (en anglais « absorption ») ;
iii) 3ème phase : charge d'entretien à tension réduite afin de compenser
l'auto-décharge (en anglais « float »).
g) – Un pèse-acide permet de contrôler la densité de l'électrolyte des batteries et
donc d’estimer la charge de la batterie :
La lecture de la densité de l’électrolyte renseigne sur l'état de charge de la batterie,
la charge est normale lorsque le niveau de l’électrolyte arrive dans la zone verte du
flotteur ; la charge est très insuffisante dans la zone rouge.
Pour une batterie standard :
– la charge est complète à 31 degrés Baumé (densité 1,27) ;
– la charge est moitié à 22 degrés Baumé (densité 1,18) ;
– la décharge est totale à 15 degrés Baumé (densité 1,12).
h) – La charge d'entretien par des courants faibles (en anglais « floating ») permet
de compenser le phénomène d’autodécharge lente ; la tension délivrée par le
chargeur devrait être de 2,3 volts par élément pour la charge d’entretien si elle est
de 2,35 volts pour une charge normale.
i) – Les batteries d’accumulateurs au plomb ne doivent être stockées que
chargées ; elles doivent être conservées au sec et à l'abri du soleil et recevoir des
charges d'entretien à intervalles réguliers.
Le taux d'auto-décharge des batteries actuelles, en terme de perte de capacité, est
compris entre 2 et 5 p 100 par mois à 20°C.
j) – Les deux bornes d’une batterie n’ont pas le même diamètre : la plus grosse des
deux est la borne + (polarité positive).
[Voir le mot Accumulateur, les expressions Accumulateur au plomb, Charge des
batteries, Stratification de l’électrolyte, Sulfatation des batteries au plomb et le
sigle AGM].
Batterie de démarrage : On appelle batterie de démarrage une batterie d'accumulateurs au
plomb permettant de lancer un moteur diesel jusqu'à ce qu'il tourne de manière
autonome par auto-combustion du gazole injecté.
Une batterie de démarrage doit pouvoir délivrer un courant important pendant
une courte durée (jusqu'à 30 secondes).
Remarques : a) – Les électrodes des batteries de démarrage sont habituellement
des plaques minces (donc pouvant se déformer facilement) en parallèle et en grand
nombre pour augmenter la surface en contact avec l'électrolyte ; la surface de
contact entre les électrodes et l'électrolyte détermine l'intensité que peut délivrer la
batterie pendant le lancement du moteur diesel.
b) – Une batterie marine doit avoir un niveau d'électrolyte au-dessus des plaques
(les électrodes) suffisant pour que ces électrodes soient toujours submergées,
même en cas d'inclinaison du bateau d'un bord ou de l'autre à cause du roulis, ou en
cas de pilonnement violent.
c) – La décharge d'une batterie de démarrage à électrolyte liquide ne devrait pas
excéder 20 p 100 de sa capacité, au risque de déformer les plaques minces de façon
irréversible.
Batteries : Roulements variés par lesquels un tambour fait connaître diverses heures ou divers
ordres de service.
Remarque : Lorsqu’un clairon remplace le tambour, on parle de sonneries.
Battre : 1 –Battre pavillon (en anglais « to fly a flag », « to carry a flag », « to wear a flag »)
c’est arborer, faire flotter le pavillon national.
Remarque : a) – Battre pavillon français, américain, c’est arborer un pavillon
français, américain.
b) – On dit aussi battre pavillon lorsqu’il s’agit de la marque d’un officier général
commandant une force navale.
2 – On dit qu’une voile bat (en anglais « to flap », « to strike ») lorsqu’elle heurte
Glossaire maritime – page 209 – À jour au 1er janvier 2015
violemment le mât et le gréement par secousses, soit parce que le vent la prend
tantôt d’un bord, tantôt de l’autre, soit parce que l’écoute ou l’amure n’est pas
bien réglée.
Remarques : a) – Les voiles battent aussi quand il n’y a pas assez de vent pour les
gonfler.
b) – Battre est parfois employé, pour les voiles, comme synonyme de faseyer.
3 – Battre, en parlant des vagues ou de la mer, s’emploie pour indiquer que l’état
de la mer est mauvais et que les vagues arrosent le navire.
4 – Battre les mers (en anglais « to keep the sea », « to beat the sea ») c’est rester
longtemps dans les mêmes parages, à croiser ou à attendre sans rien faire.
5 – Battre les ris, c’est mettre les œillets aux bandes de ris.
6 – Les calfats battent les coutures (en anglais « to full again », « to horse the
topsaides ») lorsqu’ils enfoncent de l’étoupe à coups de maillet dans les jours entre
les bordages.
7 – Sur un navire à propulsion mécanique, battre en arrière (en anglais « to make
astern » ou « to reverse her means of propulsion ») c’est mettre la machine en
arrière, c’est-à-dire faire fonctionner l’appareil propulsif de façon telle que la
poussée s’exerce à faire culer le navire.
Remarque : Cette expression s’utilise principalement lorsque l’on met la machine
en arrière pour casser l’erre du navire.
8 – Battre en chasse, c’est poursuivre un ennemi lorsqu’il fuit, avec les canons de
l’avant.
9 – Battre en retraite, c’est se défendre avec les canons de l’arrière contre un
ennemi qu’on veut fuir.
Batture (en anglais « reef », « flat », « flat shoal », « shallow ») : Fond assez étendu de roches
de coraux ou même de sable, sur lesquels il est rare que la mer ne brise ; quand il
fait calme, on voit souvent des remous dessus.
Remarque : Une batture est séparée de l’éventuel rivage voisin par une étendue
d’eau où la profondeur est plus grande.
Bau (en anglais « beam ») : 1 –Poutre placée en travers du navire qui relie les deux murailles et
qui soutient les bordages des ponts.
2 –On distingue les baux du premier pont, les baux du deuxième pont, les baux du
troisième pont, etc.
3 –On place des barrotins entre les baux et des demi-baux de chaque bord des
écoutilles.
4 –Les baux sont croisés par des hiloires renversés qui reçoivent la tête des
épontilles.
5 –Le maître bau (en anglais « main beam ») est celui qui est situé dans la plus
grande partie du navire et qui correspond au maître-couple ; ordinairement, il se
trouve en avant du milieu de la longueur du navire.
6 –Le maître-bau sert d’échelle pour diverses mesures ; on utilise sa grandeur pour
déterminer les dimensions des mâts, des vergues, etc.
7 –Sur les navires de l’ancienne marine à voiles, le maître-bau pouvait faire environ
le quart de la longueur de quille.
8 –La largeur hors-tout d’un navire est toujours plus grande que le maître-bau, ne
serait-ce que parce que, de chaque bord, s’ajoute l’épaisseur du bordé.
9 –Les baux ont du bouge, c’est-à-dire un renflement sur le milieu de leur partie
supérieure, afin d’aider à l’écoulement des eaux.
10 –Sur les navires en bois, les baux sont installés et retenus dans des ceintures
appelées bauquières par leurs extrémités façonnées en queue d’aronde ; ces
assemblages participent à la tenue transversale de la coque.
11 –On appelle bau de lof (en anglais « foremost beam »)le bau de l’avant qui
correspond au point d’amure de la grand voile.
12 –Le bau de coltis (en anglais « collar beam ») est celui qui traverse le couple
de coltis, placé tout près du beaupré.
Glossaire maritime – page 210 – À jour au 1er janvier 2015
13 –Le bau de dalle (en anglais « aftmost beam », « hindmost beam ») est le
premier bau à partir de l’arrière.
Remarque : On appelle parfois faux baux (en anglais « fork beam », « orlop
beam ») les baux qui soutiennent les faux-ponts.
Baucent : Flamme rouge arborée par les bâtiments qui font une guerre sans merci, où tous les
ennemis doivent être tués.
Baude : Pierre que l’on attache au filet d'une madrague pour en lester le fond.
Baufe : Grosse corde tenue au fond de la mer, le long de laquelle sont distribuées des lignes
flottantes garnies d’hameçons.
Baume : Nom du gui d’une brigantine.
[Voir le mot Bôme].
Bauquière (en anglais « bowsprit », « clamp », « shelf piece ») : 1 – Ceinture intérieure d’un
navire, très épaisse, qui sert à relier les couples entre eux et à soutenir les baux par
leurs extrémités.
2 –Une bauquière est formée de serres bauquières.
3 –Il y a autant de bauquières qu’il y a d’étages au navire (ponts, faux-ponts,
gaillards).
Remarques : a) – Une serre bauquière est une vaigre très épaisse.
b) – Le mot serre était jadis employé à la place de vaigre.
c) – L’équivalent d’une bauquière, mais placée à l’extérieur, au-dessous de chaque
rangée de sabords, s’appelle une préceinte.
[Voir les mots Bau, Couple, Vaigre, Préceinte].
Baydarque : 1 – Barque de la côte nord de la Sibérie, du Kamtchatka et de la côte nord-ouest de
l'Amérique.
2 – La baydarque est faite de peaux de veau marin qui sont réunies par des
coutures plates, exécutées avec les nerfs de ces animaux.
3 – La forme de ces embarcations est maintenue, de l'intérieur, par une carcasse en
bois formée de membres, d'allonges et de supports liés par des nerfs ou des
tendons.
4 – Les baydarques sont sont plates au milieu et très aiguës aux extrémités.
5 – Les peaux sont soigneusement huilées pour leur conservation.
6 – Les baydarques ont de 3 à 7 mètres de long, en fonction du nombre de trous
dont leur pont est percé et qui sont destinés à recevoir un homme chacun.
7 – Les hommes revêtent en guise de chemises des parois de vessies parfaitement
cousues, attachées aux trous du bateau, à leur cou et à leurs poignets, qui rendent
le bateau insubmersible.
Remarques : a) – Les baydarques qui chassent la baleine sont armées par plusieurs
hommes.
b) – Celles qui sont employées à la chasse aux loutres n'ont qu'un trou et sont
armées par un seul homme.
c) – Les baydarques sont à rapprocher des curraghs irlandaises.
[Voir le mot Curragh].
Bayère : 1 – Synonyme de galiotte.
2 – Bâtiment de charge ayant un grand mât qui porte une voile et un hunier, un
beaupré, et un mât d’artimon qui porte une voile carrée.
Bayou : Bras d’une rivière côtière en Louisiane.
BCR : Sigle de l'expression « bâtiment de commandement et de ravitaillement ».
Remarque : Un BCR est un transport de produits pétroliers raffinés destiné au
ravitaillement des navires qui peut également embarquer un commandant tactique
de zone et son état-major.
BEA : Sigle du Bureau d'Enquête et d'Analyse chargé de déterminer les causes des naufrages et
de proposer des mesures de nature à prévenir d'autres accidents.
Glossaire maritime – page 211 – À jour au 1er janvier 2015
Beau (en anglais « fair » ou « fine ») : Le temps est beau quand le ciel est serein, la mer peu
agitée et le vent égal et modéré.
Remarque : La mer est belle quand elle est unie.
Beaufort : Échelle graduée de 0 à 12 établie en fonction de la vitesse du vent et décrivant l’état
de la mer pour les différentes vitesses du vent (en anglais « Beaufort wind force
scale »).
Force
Vitesse du
du Appellation Description de la mer
vent (nd)
vent
0 0à1 Calme de vent Comme un miroir.
1 1à3 Très légère brise Quelques rides.
2 4à6 Légère brise Vaguelettes ne déferlant pas.
Petites vagues ; écume d’aspect vitreux, parfois quelques
3 7 à 10 Petite brise
moutons.
4 11 à 16 Jolie brise Petites vagues ; moutons franchement nombreux.
Vagues modérées, très nombreux moutons, parfois
5 17 à 21 Bonne brise
quelques embruns.
6 22 à 27 Vent frais Crêtes d’écume blanche, lames, embruns.
De l’écume est entraînée dans le lit du vent à la crête des
7 28 à 33 Grand frais
vagues.
Tourbillons d’écume à la crête des lames, traînées
8 34 à 40 Coup de vent
d’écume.
Fort coup de Lames déferlant grosses à énormes, visibilité réduite par
9 41 à 47
vent les embruns.
10 48 à 55 Tempête La surface de l’eau semble blanche ; nombreux rouleaux.
11 56 à 63 Violente tempête La mer est couverte de bancs d’écume blanche.
12 Plus de 63 Ouragan L’air est plein d’écume et d’embruns
Remarque : La force du vent dans l'échelle de Beaufort tient compte de la vitesse
du vent dans les rafales.
[Voir les expressions Beaufort (Sir Francis – ) et Échelle de Beaufort].
Beaufort (Sir Francis – ) : 1 –Amiral britannique (1774-1857).
2 –Il a inventé en 1805 une échelle anémométrique associant la vitesse du vent et le
maniement des voiles d'une frégate ; selon la force indiquée par son échelle, on
rentre un nombre de plus en plus grand de voiles, en commençant par celles du
haut de la mâture.
3 –L’échelle de Beaufort a été adoptée en 1838 par l’Amirauté britannique, pour
caractériser la force du vent ; elle a été adaptée à la navigation à vapeur en 1916 en
donnant pour chaque degré de l'échelle l'aspect visuel de la mer et non plus l'état de
la voilure.
4 –L’échelle de Beaufort est maintenant admise universellement.
[Voir l’expression Échelle de Beaufort].
Beaufort (Échelle de – ) (en anglais « Beaufort wind force scale ») : L’échelle de Beaufort
permet d’évaluer la vitesse du vent en observant ses effets à la surface de la mer.
[Voir le mot Beaufort, les expressions Beaufort (Sir Francis – ) et Échelle de
Beaufort].
Beaupré (en anglais « bowsprit ») : 1 – Le mât de beaupré dépasse obliquement à l’avant d’un
navire à voiles ; il porte sur la tête de l’étrave, ou juste à côté, et son pied repose
sur un des ponts inférieurs.
2 – Le beaupré et son bout dehors servent d’appui inférieur aux focs et aux étais
des mâts qui surmontent le mât de misaine.
Glossaire maritime – page 212 – À jour au 1er janvier 2015
Bélée : La bélée est un cordage fait avec des fils de chanvre non goudronnés ; on l’appelle
également funin blanc.
Béléguig : Voir l'expression Filière de ris Béléguig.
Beligou (Oiseau – ) : Oiseau prétendument de malheur, de couleur habituellement sombre, que
certains prétendent avoir aperçu en mer avant quelque événement funeste.
Remarque : Ce mauvais présage n’est jamais évoqué qu’après que le malheur est
arrivé.
Belinographie : Procédé inventé par Belin et permettant de transmettre des images par ondes
radioélectriques.
Remarques : a) – La belinographie (en abrégé belino) a été très utilisée pour
transmettre des fac-similés de cartes d’analyses ou de prévisions météorologiques ;
elle est maintenant à peu près abandonnée.
b) – Les fac-similés transmis par belinographie ou par le réseau téléphonique sont
des télé-fac-similés (en anglais « telefax ») ou des télécopies : on doit éviter
d'utiliser l'abréviation « fax » qui était employée abusivement dans les années
1980-2000.
Belle : 1 – La belle (ou le belle) est la partie du pont supérieur comprise entre les deux gaillards
où le pont est découvert (en anglais « waist of the ship »).
2 – Le bordage de la belle est habituellement moins élevé que celui de l’avant ou de
l’arrière ; il est parfois remplacé par des filières portées par des batayoles.
[Voir Embelle].
Remarques : a) – Sur les navires qui n’ont ni gaillard d’avant, ni gaillard d’arrière,
ni teugue, ni dunette, on appelle belle (on dit aussi embelle) la partie du pont
supérieur qui se situe entre le pincement des formes de l’avant et celui des formes
de l’arrière, en avant et en arrière du milieu du navire.
b) – Une amarre « donnée en belle » ou une amarre « d’embelle » est une amarre
qui passe par un chaumard situé en belle, c’est-à-dire dans la partie la plus large du
navire, parfois donnant vers l'avant juste sur l’arrière du gaillard d’avant (ou de la
teugue de l’avant) si c’est une amarre de l’avant, ou parfois donnant vers l'arrière
juste sur l’avant du gaillard d’arrière (ou de la dunette) si c’est une amarre de
l’arrière.
c) – Une amarre en belle a l’avantage d’exercer son action parallèlement à la quille
du navire, dans la même direction que la garde mais en sens opposé.
[Voir le mot garde].
d) – Les amarres qui passent par des chaumards situés à peu près au milieu du
navire, loin des gaillards, et qui rappellent vers l’avant ou vers l’arrière
parallèlement à la ligne de quille, sont quelquefois appelées des croisillons.
Les croisillons ont des actions parallèles à la ligne de quille, comparables à celles
des amarres en belle ou des gardes montantes.
[Voir le mot Garde ou l'expression Garde montante].
d) – L’amarre donnée en belle est souvent appelée, en abrégé : « la belle ».
3 – Remorquer en belle, c’est remorquer à couple ; le remorqueur accoste le
remorqué et les deux navires s'amarrent solidement de manière que les deux
navires ne puissent bouger longitudinalement l'un par rapport à l'autre.
Remarques : a) – Dans le remorquage à couple, les deux amarres en garde (l'une
vers l'avant, l'autre vers l'arrière) doivent être tournées très raides, leur tension doit
être reprise après que le convoi a pris de la vitesse.
b) – Les gardes doivent avoir des caractéristiques comparables pour que si le
remorqueur change le sens de son effort afin de ralentir le convoi, la garde qui ne
forçait pas commence à se tendre dès que la garde qui forçait commence à de
détendre.
c) – Une amarre traversière à l'avant et une autre à l'arrière complètent l'amarrage.
4 – S’amarrer en belle, c’est s’amarrer à couple.
Glossaire maritime – page 214 – À jour au 1er janvier 2015
5 – Tirer en belle (en anglais « to train on the beam ») c’est tirer en plein bois de
son ennemi.
Belle-étoile : Nom donné à la plus haute voile d’étai.
Belle-Île : Au large de Belle-Île la flotte française de l'amiral Conlans est mise en déroute le
20 novembre 1759 par celle de l'amiral britannique Hawke.
Le conflit qui opposait alors la coalition formée de la France, la Russie et l'Autriche
à l'Angleterre et à la Prusse avait débuté en 1756 ; il dura jusqu'en 1763 et on
l'appelle la « Guerre de Sept-Ans ».
Bélouga : Voir l’expression baleine blanche.
Beltrémieux : 1 – Charles-Édouard Eugène Beltrémieux (1825-1897) était un naturaliste et un
homme politique rochelais.
2 – Il prit la suite, en 1854, de Charles-Marie d'Orbigny comme conservateur du
muséum d'histoire naturelle de La Rochelle.
Il avait rejoint la Société des Sciences Naturelles de la Charente-Inférieure en 1846
et il la présida à partir de 1871.
Charles-Édouard Beltrémieux joua un rôle important dans le développement de la
Paléontologie en France.
Remarques : a) – Beltrémieux publia une « Description des falaises de l'Aunis » en
16 pages (1856) ; il fit paraître en 1864 une « Faune du département de la
CharenteInférieure » d'abord dans les Annales de la Société des Sciences
Naturelles puis, après révisions en 1883, il y décrivit 1724 espèces vivantes et 1323
espèces fossiles.
b) – Charles-Édouard Beltrémieux défendit l'évolutionnisme contre le fixisme
généralement admis à l'époque.
3 – Beltrémieux fut maire de La Rochelle de 1871 à 1874, puis de 1876 à 1879.
Avec les armateurs rochelais Alcide d'Orbigny et Franck Delmas, et avec le
président de la Chambre de Commerce de La Rochelle Théophile Babut, il fut à
l'origine de la décision prise en 1878 de creuser le bassin n°3 (appelé plus tard
bassin de La Pallice) au nord de la pointe de Chef de Baie, dans une dépression
appelée « la Mare à la Besse » sur le territoire de la commune de Laleu.
Ce port devait être facile à défendre contre un ennemi, avec les armes de l'époque.
Remarque : La loi autorisant la création d'un port à la Mare à la Besse fut
promulguée le 2 avril 1880 ; les communes de Laleu et La Rochelle fusionnèrent en
1880 ; le port de La Pallice fut inauguré le 19 août 1890 par le Président de la
République Sadi Carnot ; finalement, un arrêté préfectoral du 5 juin 1891 ouvrit
l'établissement maritime de La Rochelle-Pallice à la navigation.
BEM : Sigle de l'expression « bâtiment d'essais et de mesures ».
Les BEM sont chargé de contrôler les vols d'essai de missiles tirés du Centre
d'Essais de Lancements de Missiles (CELM) des Landes à Biscarosse (centre
d'Essai de Missiles de la Direction Générale de l'Armement – DGA EM – depuis
1969) ou des sous-marins lanceurs de missiles de la Force Océanique Stratégique
(FOST).
Remarques : a) – Le « Monge »de la Marine nationale est un BEM qui est entré en
service le 4 novembre 1992 ; il a remplacé le BEM « Henri Poincaré » qui a été en
service dans la Marine Nationale de 1968 à 1991.
b) – Le BEM « Henri Poincaré » avait été construit en Italie et lancé en octobre
1960 sous le nom de Maina Morasso, un pétrolier de 180,6 m de long, 22,2 m de
large ; la Marine française l'acheta en 1963 et il fut mis en service le 1er mai 1968
après transformations.
De 1968 à 1991, il participa à plus de 150 missions d'étude du comportement des
missiles balistiques tirés de terre ou par des sous-marins, notamment entre leur
rentrée dans l'atmosphère et l'impact.
Bénédiction : Cérémonie religieuse par laquelle on appelle la protection divine sur les bateaux, la
mer, etc., dans des occasions déterminées.
Glossaire maritime – page 215 – À jour au 1er janvier 2015
2 – Les patins peuvent glisser sur deux chemins de planches épaisses parfaitement
dressées et enduites d’une épaisse couche de suif.
3 – Lorsque le navire ne repose plus que sur son ber, on laisse l’ensemble glisser
vers l’eau ; le navire commence à flotter et le ber coule au fond par son poids.
4 – Des remorqueurs prennent alors en charge le navire juste lancé pour le
conduire à un poste d’armement.
Béret : Coiffure ronde et plate considérée comme un symbole identitaire et patriotique des
Français.
Remarques : a) – Le béret à pompon rouge est la coiffure des quartiers-maîtres et
des matelots de la Marine nationale française.
b) – Le port du béret a été interdit en Alsace par les troupes d'occupation
allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale, au même titre que la grande
coiffe des Alsaciennes ; ces deux coiffures étaient considérées par les occupants
comme des symboles trop français, alors que l'Alsace était redevenue allemande.
c) – Le béret à larges bords que portèrent beaucoup de miliciens français pendant
la Seconde Guerre Mondiale était le béret d'uniforme des chasseurs qui en
formèrent les premières unités.
Bergamote : Espèce de citron doux au goût suave.
Berge (ou Barge) (en anglais « rocks », « banks ») : 1 – Bord escarpé d’une rivière ou de la mer.
Remarque : Le rivage est le bord où l’eau arrive, alors que la berge est la terre
élevée qui se trouve en retrait et qui garantit la campagne des inondations.
2 – Au pluriel, l’expression « les berges » (ou « les barges ») désigne un groupe de
rochers élevés à pic qui sont situés dans le voisinage d’une côte et dont le sommet
s’élève peu au-dessus de l’eau.
[Voir le mot barge].
Bermudien (en anglais « bermudian ») : Un gréement bermudien est caractérisé par une grand
voile triangulaire à une seule drisse, à bôme et à bordures libres ; la voile est
transfilée au mât.
Bernache Cravant : 1 – Petite oie sauvage vivant l'été en Sibérie et passant l'hiver sur nos côtes
(de la Somme au Bassin d'Arcachon).
2 – Elles arrivent chez nous de septembre à décembre, selon les conditions
météorologiques.
3 – Elles pratiquent le vol battu ; leurs formations en longues rangées de front
diffèrent des formations en V des autres oies.
Bernache du Canada : 1 – La bernache du Canada (Branta canadensis) est un grand oiseau de
la famille des anatidés.
2 – La bernache du Canada est la plus grande des bernaches (ou oies noires) et elle
peut atteindre 4,8 kilogrammes.
Bernard l'ermite : Autre nom du pagure.
[Voir le mot Pagure].
Bernardin de Saint-Pierre : Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre fut un écrivain de l'époque
du Premier Empire.
Remarque : Son roman le plus célèbre a pour titre « Paul et Virginie » ; l'histoire se
passe principalement à l'Île de la Réunion, dans l'Océan Indien.
Berne (Pavillon en –) (en anglais « ensign a waft ») : 1 – Mettre son pavillon en berne, c’est
hisser son pavillon national, mais en le laissant enroulé sur lui-même et en ne
laissant que le bout de sa queue déferlée.
2 – Un pavillon peut être aussi être mis en berne en l’entourant d’un crêpe noir.
Remarques : a) – Ce signal conventionnel sert habituellement à marquer le deuil.
b) – C’est également un signal pour appeler le pilote à bord d’un navire qui arrive
du large, pour rappeler la chaloupe d’un navire en rade, pour rappeler à bord les
membres de l’Équipage qui sont allés à terre, ou pour demander du secours.
c) – Autrefois, du temps de la marine à voiles, on pouvait ajouter un ou plusieurs
Glossaire maritime – page 217 – À jour au 1er janvier 2015
Le biais de raisonnement est ici de croire que l'hélice marine fonctionne dans
l'eau comme une vis fonctionne dans une planche de bois ou dans un écrou.
La poussée de l'hélice dépend de la surface totale de ses ailes, donc de son
diamètre ; si le pas avait été bien calculé pour les conditions de fonctionnement
désirées, augmenter le pas ne peut que réduire le rendement et la poussée de
l'hélice et donc la vitesse du bateau.
c) – Les publicitaires exploitent nos biais cognitifs pour nous faire admettre leurs
messages.
Bibarque : Un navire à quatre ou cinq mâts est dit bibarque lorsque ses deux mâts de l’arrière
sont gréés sans voile carrée, comme un artimon de trois-mâts barque.
Bible : Appellation familière de l'annuaire des officiers d'active de la Marine Nationale.
Bidel : Appellation familière et courante du Capitaine d'armes.
Remarques : a) – Dans la Marine Nationale, le bidel (ou capitaine d'armes)
est un officier-marinier souvent issu des fusiliers-marins ou des commandos de
marine, chargé de faire respecter la discipline à bord des unités.
b) – Le capitaine d'armes, à bord des navires des Messageries Maritimes, dont le
rôle correspondait à peu près à celui de l'écrivain des navires de la Compagnie
Générale Transatlantique, était également appelé bidel ; le bidel des Messageries
Maritimes assistait le commandant et le Second Capitaine pour l'administration
courante du navire et la gestion des marchandises transportées (dactylographie du
courrier du bord, plans de chargement, suivi des opérations de chargement ou de
déchargement, élaboration des manifestes, etc.).
c) – Bidel était le nom d'un fameux dompteur de fauves parisien de la fin du
XIXème siècle.
d) – Au Moyen Âge on appelait bedel ou bidel un officier municipal subalterne ;
c'était aussi l'appellation de soldats mercenaires des troupes légères qui se
rémunéraient en pratiquant le pillage, comme cela s'est fait officiellement en France
jusqu'aux guerres révolutionnaires et napoléoniennes.
e) – Le mot germanique bidil signifiait « crieur public ».
Bidon (en anglais « can », « bottle », « water-bottle », « grog-tub ») : 1 – Vase de bois en forme
de cône tronqué que l’on utilise à la mer pour donner le breuvage à chaque plat de
l’Équipage ou des rationnaires.
Remarque : Sa contenance est de sept chopines et il est destiné à sept personnes.
2 – Récipient portatif fermé par un bouchon, destiné à recevoir un liquide
quelconque (en anglais « can »).
3 – Employé familièrement, le mot bidon désigne quelque chose qui manque de
sérieux.
4 – Employé familièrement, le mot bidon désigne quelque chose de faux (en anglais
« phoney »).
Remarque : Au début de la Seconde guerre mondiale, entre la déclaration de guerre
de l'Angleterre à l'Allemagne (3 septembre 1939 à 11 heures) et l'invasion de la
Belgique par l'armée allemande (10 mai 1940) les Anglais utilisèrent l'expression «
phoney war » pour désigner l'état où se trouvait le front terrestre occidental, où
rien ne se passait.
Un journaliste français entendit « funny war » [le mot anglais « funny » signifie
bizarre, drôle] au lieu de phoney war [le mot anglais « phoney » signifie à ce
qu'on raconte, prétendu] et il écrivit dans un article une traduction facile mais
erronée : « drôle de guerre » au lieu de fausse guerre ; comme souvent, cette
mauvaise traduction fut reprise aussitôt par les autres journalistes, puis par presque
tout le monde en France et elle perdure au XXIème siècle.
[Voir l'expression Drôle de guerre].
5 – Employé familièrement, le mot bidon désigne le ventre (en anglais « belly »).
Bief : 1 – Fossé creusé à côté du lit d'une rivière pour l'usage d'un moulin à eau et pris d'assez loin
pour pouvoir ménager une chute sur la roue du moulin, ou une pente permettant
Glossaire maritime – page 221 – À jour au 1er janvier 2015
transport.
Remarque : Les biens précieux sont entreposés dans un local fermé à clé s’ils sont
trop importants pour être enfermés dans le coffre-fort.
Bière : Boisson fermentée, faiblement alcoolisée, faite essentiellement avec de l'eau, du malt
d'orge et du houblon.
Remarques : a) – La bière a la réputation d'être un anaphrodisiaque ; c'est pour
favoriser la tranquillité physique et psychologique des moines que beaucoup
d'abbayes brassèrent de la bière ; ces abbayes donnèrent leur nom à des
appellations commerciales de bières actuelles.
b) – Le moine irlandais Saint Colomban, le fondateur au VI ème siècle de l'abbaye
de Luxeuil qui essaima en Lorraine et en France, déclara que la bière était un don
du ciel, une boisson tonique et désaltérante, bonne pour apaiser les ventres
tourmentés par l'abstinence.
c) – La bière est fabriquée dans des brasseries : on dit qu'elle est brassée.
d) – La bière est une boisson hygiénique car les germes infectieux qui peuvent être
présents dans l'eau sont détruits lors du brassage.
e) – Une bière qui ne contient pas de houblon est appelée cervoise.
Biez : Synonyme de bief.
[Voir le mot Bief].
Biffin : Appellation un peu méprisante employée par les marins pour désigner ceux qui ne
comprennent ou ne parlent pas leur langage et qui, visiblement, ne s’en rendent pas
compte.
Remarque : a) – Le biffin dit « miles nautiques » au lieu de milles marins ; « à
bâbord toute » au lieu de à gauche tout ; « arrimage » au lieu de saisissage,
d'accorage ou d'amarrage ; « fortune de mer » au lieu de événement de mer ;
« vague scélérate » au lieu de vague exceptionnelle ; ou encore « bout » au lieu
d’amarre, de faux bras, de garant, de cartahu, de bosse, etc. [pour ne pas dire
« corde » quand il ne connaît pas le nom de la corde dont il parle !] ; pour lui,
amarre et aussière sont synonymes ; il ne sait pas si la bridure qu’on lui présente
est une rousture ou une velture ; il confond le cap et la route ; il n’a pas peur
d’évoquer un prétendu coefficient de basse mer ; et il a vite fait d’inventer des
origines étymologiques fantaisistes aux mots qu’il a utilisés mal à propos.
b) – Au lieu de biffin, les anciens disaient aussi éléphant, soldat du Pape, servante
à Pilate, etc.
c) – Traditionnellement, la connaissance du vocabulaire et la façon de l’utiliser se
transmettaient à bord des navires des anciens aux jeunes ; la technique a permis de
réduire les effectifs à bord des navires dans un rapport de un à quatre ou de un à
cinq, et ceux qui manquent sont souvent ceux qui savaient.
d) – La technique a permis de remplacer les marins par des conducteurs de
locomotives, selon l'expression de Bouquet de la Grye, et les financiers qui
investissent dans le transport maritime ne s’en portent pas plus mal.
Mais les nostalgiques et les poètes ont le droit de rêver en préférant les mots
exacts !
e) – Le mot biffins est employé par les militaires de la Marine Nationale pour
désigner leurs camarades de l'Armée de Terre.
Big bag : Voir l’expression Grand récipient vrac souple.
Big Bang : 1 – Singularité cosmologique qui, d'après le modèle standard, s'est produite il y a
3,8 milliards d'années.
Remarques : a) – À partir de l'état extrêmement chaud et dense de la matière qui
existait juste après le Big Bang, l'Univers a évolué dans un état d'expansion et de
refroidissement toujours en cours.
b) – Le modèle du Big Bang a été développé par Alexandre Friedmann en 1922,
puis par l'abbé Georges Lemaître en 1927.
c) – Le modèle du Big Bang est généralement admis depuis qu'en 1964, Arno
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Billon (en anglais « balk of squared timber ») : Pièce de bois équarrie de forte dimension.
Billon : 1 – Toute espèce de monnaie décriée et défectueuse.
2 – Monnaie de cuivre pur ou de cuivre faiblement allié avec de l'argent.
Remarque : Les premières pièces de billon en cuivre pur ont été frappées en 1578.
3 – Lieu où l'on porte les pièces de monnaie en décri ou de faux poids.
Billot : Gros tronçon de bois à hauteur d'appui, aplani sur sa partie supérieure.
Biquette : 1 – Petit morceau de bois d'environ 15 centimètres de long que les voiliers emploient
quelquefois pour mesurer des largeurs de couture.
2 – On fait au couteau sur la biquette de petites coches qui marquent les longueurs
qu'on devra mesurer, et en assemblant on les vérifie.
Biscayen (en anglais « little bullet ») : Petit boulet en fer coulé d'environ un demi-kilogramme.
Remarque : Plusieurs de ces boulets réunis forment la mitraille ou la grappe de
raisin.
Bise : Vent froid et sec soufflant des secteurs nord à nord-est.
Remarque : Le mot bise est utilisé principalement dans les régions continentales de
l’est de la France et en Suisse.
Biscuit (en anglais « ship’s biscuit », « sea biscuit ») : Pain très dur en forme de petites galettes,
fait de farine de froment épurée du son et de pâte levée, dont on fait provision pour
les voyages en mer.
Remarque : Le biscuit est cuit deux fois pour les petites traversées et quatre fois
pour les voyages de long cours, afin qu’il se conserve mieux.
Bisquine : 1 – Type de bateau de pêche à voiles construit à partir de 1900, principalement en
presqu’île du Cotentin (Cancale, Saint-Vaast, Granville), à Courseule, et aux
environs.
2 – Ce genre de lougre a deux ou trois mâts et est gréé de voiles au tiers, avec un
ou deux huniers.
3 – La bisquine porte jusqu’à 340 mètres-carrés de voiles.
4 – De longueur hors tout 32 mètres, dont 18 mètres de coque, de largeur 4,8
mètres et de tirant d’eau 2,75 mètres, elle a un déplacement de 55 tonnes environ.
Remarques : a) – Les bisquines sont des bateaux très bons marcheurs.
b) – Le nom bisquine vient peut-être de Biscaye, appellation du golfe de
Gascogne.
c) – Des répliques de bisquines ont été construites à la fin du XXème siècle.
Bissextile (Année –) : 1 – Bissextile est l’appellation des années qui reviennent, en principe, tous
les quatre ans et qui comptent 236 jours au lieu de 235 pour les années ordinaires.
2 – Dans le calendrier grégorien que nous utilisons actuellement, le jour
supplémentaire est intercalé entre le 28 février et le 1er mars et il prend le rang de
29 février.
3 – Le calendrier grégorien a été adopté en 1582 dans certains royaumes
catholiques, puis progressivement dans la plupart des autres pays.
4 – Auparavant, lorsque l’on utilisait le calendrier julien, le jour supplémentaire
suivait le 24 février ; le 24 février était le sixième jour avant les ides de mars, et
c’est parce qu’il était redoublé qu’est apparue l’appellation bi-sextile (ou deux fois
sixième jour avant les ides de mars) pour ce jour ainsi que pour l’année où il
apparaissait.
Remarque : Le 24 février-bis était souvent considéré comme un jour néfaste !
Bitord (en anglais « yarn », « spun yarn ») : 1 – Menu cordage constitué par deux fils à caret de
deuxième brin, de 8 ou 9 mm de circonférence, commis ensemble mais peu tordus.
2 – Le bitord est fourni au poids ; un écheveau de bitord s’appelle une manoque de
bitord.
3 – Le bitord blanc n’est pas goudronné, le bitord noir est goudronné.
4 – Le bitord a reçu une torsion dans le sens contraire du filage des fils à caret.
5 – Le bitord est commis de gauche à droite.
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b) – Les officiers bleus n’avaient pas de grades dans le corps des officiers de
marine dont ils ne faisaient pas partie.
Certains entraient dans la Marine Royale, généralement par le grade intermédiaire
de Lieutenant de Frégate, souvent accordé pour la durée d’une seule campagne.
L’avancement pouvait leur ouvrir l’accès aux grades de Capitaine de Brûlot et
même de Lieutenant de Vaisseau.
Dans quelques cas, exceptionnels avant la Révolution, certains anciens officiers
bleus ont terminé leur carrière avec une commission de capitaine de Vaisseau.
Blin : 1 – (en anglais « clamp ») Cercle en fer servant de chouquet sur le bout-dehors de grand
foc et sur les vergues d’hune ou les basses vergues ; il sert à porter et à maintenir
l’extrémité du bout-dehors de clin foc ou des bouts-dehors de bonnettes.
Sur les basses vergues il y en a deux de chaque bord : un au bout, et un second
plus en dedans, qui est à charnières.
2 – On appelle blins des cercles en fer mobiles qui entourent les mâts des bateaux
gréés en houari ; les vergues tenant la partie supérieure de l'avant des voiles sont
fixées sur ces blins ; chaque vergue peut ainsi glisser le long de son mât et lorsque
la voilure est établie, les vergues sont dans le prolongement des mâts.
[Voir le mot Houari].
3 – (en anglais « ram », « battering ram », « boom-iron »): Sorte de madrier
employé à la façon d’un bélier, pour enfoncer des coins, par exemple pour caler
une accore, ou pour donner l’impulsion à un navire sur cale au moment de son
lancement.
Blindage (en anglais « armour plating ») : Plaque métallique destinée à protéger les bordages
d’un bâtiment de guerre.
Blinder (en anglais « to armour », « to cover up with blinds ») : Blinder un bâtiment de guerre,
c’est le recouvrir extérieurement de matières capables d’amortir la chute des
bombes, et de réduire l’effet des boulets, des obus ou des torpilles.
Remarque : a) – Du temps de la marine en bois, on blindait les vaisseaux en
recouvrant leur pont supérieur de beaucoup de vieux cordages, de morceaux de
bois, jusqu’à une hauteur de plusieurs pieds, et en disposant le long du bord des
morceaux de vieux grelins ou de vieux câbles bien serrés les uns contre les autres.
b) – Depuis l’avènement de la marine en fer, et jusqu’à un peu après la Seconde
Guerre Mondiale, on a blindé les cuirassés ou les croiseurs en renforçant leurs
ponts et leurs murailles à l’aide de plaques en acier spécial pouvant atteindre
plusieurs décimètres et capables de résister aux bombes ou aux torpilles.
Blitzkrieg : 1 – Type d'organisation tactique préconisant la guerre de mouvement et la recherche
de la percée décisive ; c'était l'idée française en 1914, mais elle n'avait pas pu être
appliquée ; ce fut le choix allemand des années 1930, couronné de succès en 1939
en Pologne, en 1940 en France et en 1941 en Union Soviétique.
2 – En mai 1940, les Français avaient 3254 chars, dont 714 chars de moins de
8 tonnes ; leur char le plus lourd, le B2, faisait 32 tonnes : ils en possèdaient 274.
Les Alliés disposaient de 4247 avions modernes.
3 – En face, les Allemands avaient 2439 chars, dont 1478 chars de moins de
8 tonnes ; leur char le plus lourd, le type IV, faisait 20 tonnes ; ils n'avaient pas
d'équivalent au B2 français.
Les Allemands disposaient de 3578 avions modernes ; ils en perdirent 30 pour 100
en mai et juin 1940.
Remarque : Les Allemands disposaient de l'excellent matériel tchèque, qu'il avaient
pris après l'invasion de la Tchécoslovaquie, comme ils prirent le matériel français
après l'Armistice du 22 juin 1940 ; et c'est ainsi que des chars français furent
engagés contre l'armée d'invasion anglo-américaine au printemps et à l'été 1940.
4 – Le 10 mai 1940, les alliés disposaient d'un matériel plus nombreux et, en
principe, de qualité supérieure à celui des Allemands, malgré les congés payés et
malgré la semaine de 40 heures des ouvriers français.
Glossaire maritime – page 230 – À jour au 1er janvier 2015
Pourtant, les chars allemands étaient souvent plus rapides que les chars français, et
l'organisation de leur assistance technique était meilleure, notamment grâce à la
radio.
5 – Les Allemands utilisaient la radio pour coordonner l'action des forces blindées
et celle des forces aériennes ; les Français n'avaient pas prévu d'équipement radio
pour permettre les communications entre les chars entre eux, ou entre les chars et
leur commandement.
La plupart des responsables français de l'aéronautique des années 1930 ne
croyaient pas à l'utilisation tactique des avions pour soutenir les forces terrestres ;
après des polémiques acharnées entre les défenseurs des différentes conceptions
pour l'utilisation de l'aéronautique militaire, on considéra que les avions devaient,
pour l'essentiel, constituer une force autonome.
6 – Une grande partie du matériel allié était affecté dans les colonies françaises ou
britanniques (les Allemands avaient perdu la plupart de leurs colonies par le Traité
de Versailles de 1919) ou était dispersé en arrière du front, pour éviter sa
destruction au sol, et en prévision d'une guerre d'usure comme en 1914-1918.
Remarque : Les aérodromes militaires et les avions de combat alliés proches de la
frontière avec l'Allemagne ont été les cibles privilégiées de l'aviation allemande dès
le début de l'offensive de mai 1940.
Blizzard : 1 – Tempête de neige accompagnée de vents violents et très froids (température
inférieure à –12°C).
2 – Une tempête est qualifiée de blizzard quand la visibilité est réduite par la neige
à moins de 500 mètres et quand la vitesse du vent atteint 60 km/h pendant 3
heures.
Remarque : Le mot blizzard est originaire d’Amérique du Nord.
Bloc : 1 – Synonyme de chouquet, pièce de bois percée de deux trous et servant à l’assemblage
du pied d’un mât supérieur sur le haut d’un bas mât.
2 – Pièce de bois percée de deux trous, faite en deux parties articulées par une
charnière posée à l’une des extrémités, et que l’on pouvait fermer sur les jambes
d’un homme coupable de certains délits, afin de le punir.
Remarque : On connaît l'expression « envoyer au bloc », lorsqu'il s'agit d'un
suspect.
3 – (En anglais « ablock », « chock up », « home », « closed ») : « À bloc » se
dit de tout objet (pavillon, voile, etc.) hissé aussi haut qu’il est possible.
Remarques : a) – À bloc signifie « tout contre la poulie ».
b) – « Poulie » se dit « block » en anglais.
Blocus : 1 – Le blocus terrestre consiste à occuper toutes les approches d’une place ou d’un
camp.
2 – Le blocus maritime consiste en un ensemble de mesures ayant pour objet
d’interdire par la force toute communication entre les ports et les côtes d’un État
et la haute mer.
Remarque : Le blocus pacifique, qui a été pratiqué épisodiquement du XVII ème au
XIX ème siècles, était une mesure coercitive du temps de paix ; la force navale qui
pratiquait ce genre de blocus devait être assez considérable pour interdire
complètement l’accès du littoral bloqué, y compris aux neutres.
BLU : Sigle de bande latérale unique (voir cette expression).
Blue jeans : Pantalon de garçon vacher (en anglais « cow boy ») fabriqué en forte toile de Nîmes,
dont la trame est teintée en indigo, c’est-à-dire bleu clair, et dont la chaîne est
écrue ou blanche.
Remarques : a) – Levi Strauss, qui avait émigré de Bavière à San Francisco aux
États-Unis d’Amérique, fut naturalisé américain en 1853 ; il vendit des salopettes
et des pantalons coupés dans du sergé de coton qu’il faisait venir de Nîmes. Il eut
l’idée de renforcer les poches avec des rivets de cuivre. Puis il fit réaliser les
coutures en fils jaunes ou oranges pour les harmoniser avec les rivets ; c’est
Glossaire maritime – page 231 – À jour au 1er janvier 2015
devenu l’une des particularités du blue jeans, avec l’étiquette extérieure en cuir
rouge posée sur la poche arrière.
b) – La toile servant à la confection des blue jeans est du coton sergé et elle est
droitière, c'est-à-dire que la diagonale du tissu sur son endroit est orientée du coin
inférieur gauche vers le coin supérieur droit. Elle a été longtemps fabriquée à
Nîmes, en Languedoc.
c) – Les marins de la marine de guerre génoise portaient des culottes fabriqués
dans le même toile bleue, d’où le nom bleu de Gênes. Ils les nettoyaient en les
amarrant à l’arrière des navires pendant qu’ils faisaient route ; le frottement de
l’eau éclaircissait de plus en plus la toile.
d) – La graphie américaine blue jeans représente phonétiquement la prononciation
française de l’expression « bleu de Gênes ».
Boche (en anglais « hun ») : Appellation familière des Allemands pendant la Première Guerre
Mondiale.
Remarque : Le diminutif « boche » est tiré de l'altération en « alboche » de
l'adjectif « allemand ».
Bodine : Synonyme de quille d’un navire.
Bodinerie : Sorte de prêt à la grosse aventure qui est assigné sur la quille (ou bodine) du navire
et où l’on hypothèque non seulement le corps du navire, mais encore les
marchandises qui y sont chargées.
Boëtte (en anglais « bait ») : Synonyme d’appât ou d’amorce que l’on place sur les hameçons
pour attirer les poissons sur les lignes afin de les attraper.
Remarques : a) – Les pêcheurs français sur les Bancs ont d’abord utilisé comme
boëtte des entrailles de morue, puis des harengs, des capelans ou des encornets
qu’ils pêchaient avant de mettre à la pêche à la morue.
Ils ont ensuite utilisés des bulots qu’ils embarquaient avant de partir de France.
b) – Le mot « boëtte » est tiré du mot breton « boued » qui signifie nourriture,
pâture.
Boëtter (en anglais « to bait ») : Attacher la boëtte, l'appât ou l'amorce à l’hameçon.
Remarque : Le néologisme technique « booter », qui signifie « amorcer » quand il
s’agit d’ordinateurs, est tiré d'une adaptation, par les anglo-américains, du mot
français « boëtter » qui signifie « amorcer ».
Bœuf : 1 – Technique de pêche où une couple de bateaux tirent ensemble un long filet, chacun à
une extrémité.
Remarques : a) – Les deux bateaux sont comparables à un attelage de deux bœufs
qui tirent une charrue ou une charrette.
b) – On dit pêche du bœuf ou pêche aux bœufs.
2 – Filet traînant, constitué d’une poche précédée de deux ailes, utilisé dans la
technique de la pêche aux bœufs.
3 – Bateau employé pour la pêche aux bœufs.
4 – Technique utilisée par les remorqueurs de certains pays ; nous l'avons vue
notamment au Japon, aux États-Unis d'Amérique ou en Afrique du Sud.
Le remorqueur appuie son étrave sur la coque du navire à assister, souvent au
premier tiers à partir de l'étrave, et il s'y amarre solidement par son avant ; le
remorqueur peut ensuite, en se mettant perpendiculaire à la coque du navire, soit
agir en poussant, soit agir en faisant arrière, soit encore se tenir le long du navire
assisté, parallèle à lui, sans exercer d'action.
Les remorqueurs à propulseurs Voight-Schneider ou à propulseurs type
Aqua-Master s'amarrent au navire remorqué ou assisté au moyen d'une remorque
sur enrouleur qu'ils peuvent, soit tenir aussi courte que possible pour coller le
remorqueur à la coque du navire assisté afin d'exercer une poussée, soit allonger et
exercer une traction.
Bœufs : Surnom péjoratif donné parfois au corps des sous-officiers de la Marine Nationale.
Glossaire maritime – page 232 – À jour au 1er janvier 2015
bûche avec lesquels on accore les barriques ou les tonneaux lorsqu’on les arrime
dans la cale, pour empêcher qu’ils ne ballottent dans les mouvements du navire.
16 – Bois rond est un autre nom donné à la mâture.
17 – Le bois d’araignée (en anglais « crows’ foot ») est une petite pièce de bois
percée de plusieurs trous pour le passage des branches d’une araignée.
18 – On appelle bois de lit les bois d’araignée placés à la tête ou aux pieds d’un
hamac.
19 – Tirer en plein bois (en anglais « to hull a ship ») c’est diriger le feu des
canons sur la coque d’un navire ennemi.
Bois mort : Partie d'un mât ou d'une vergue sur laquelle on n'établit pas de voiles ; par exemple
les bouts des vergues en dehors des empointures des voiles.
Boisé : 1 – On dit d’un navire en construction qu’il est boisé lorsque le montage des bois tors est
terminé.
2 – On dit qu’un navire est trop peu boisé lorsque les mailles sont trop grandes, les
couples et les membres trop espacés, ou les échantillons trop faibles.
Boiser (en anglais « to frame », « to wainscot ») : Dans la construction en bois, c’est remplir les
espaces qui séparent les couples de levée par des couples de remplissage.
Boisseau : Ancienne unité française de volume utilisée pour les matières sèches.
Un boisseau valait 10/27ème de pied cube, ou 640 pouces cubes, ou 12,695 litres.
Boisson : En voilerie, c'est la quantité de ralingue ou de toile qu'on fait disparaître en buvant dans
la couture, autrement dit la différence de longueur entre les deux côtés d'une
couture.
Boîte : 1 – La boîte de compas est le coffre dans lequel est enfermée l’aiguille aimantée.
2 – La boîte du gouvernail est une pièce de bois qui renforce la tête du gouvernail
et qui est percée de lumières pour y introduire le timon.
3 – On appelle boîte d’artillerie la chambre à poudre qui se fixait autrefois à
l’arrière du tube des bombardes.
4 – Une boîte de pierrier, ou boîte de verse, est un corps cylindrique en fer ou en
fonte qui contient la poudre dont on charge un pierrier.
Bol : 1 – En Languedoc, synonyme de coup de filet.
2 – En Languedoc, synonyme de produit de la pêche.
Bolinche : Vaste filet conique, utilisé pour la pêche à la sardine en Atlantique, notamment par les
pêcheurs de Quiberon.
Remarque : Le poisson est trié par taille, pendant le trajet du retour ; le moule 25
signifie qu'il y en a 25 au kilogramme.
Bollard (en anglais « bollard ») : Gros fût métallique, souvent en fonte d’acier, à tête renflée,
scellé au bord d’un quai pour capeler l’œil des amarres.
Remarque : Un léger choc d'une coque de navire dans un bollard suffit à casser net
le pied de ce bollard et à le rendre inutilisable.
Bollard pull : Expression anglaise signifiant « traction au point fixe ».
[Voir les expressions Essai de traction au point fixe et Traction au point fixe].
Bollardière (Général de – ) : 1 – Le Général Jacques de Bollardière (1907-1986), Compagnon
de la Libération, est le seul officier général à avoir condamné ouvertement la
torture effectuée par l'Armée française en Algérie.
Remarques : a) – L’armée française a systématiquement pratiqué en Algérie
l’assassinat et la torture sur les opposants, entre 1954 et 1962.
b) – On appelait les exécutions sommaires des « corvées de bois ».
Les généraux Massu et Aussaresses ont reconnu que 3 000 prisonniers portés
« disparus » ont été assassinés.
c) – L'électricité (la gégène), le jet d'eau froide et la baignoire remplie d'excréments
sont les instruments les plus fameux de la torture en Algérie.
Le général Massu a écrit en 1971 : « si pour faire cracher le morceau il fallait que
ça cogne un peu, les questionneurs étaient conduits à faire subir aux prévenus des
Glossaire maritime – page 234 – À jour au 1er janvier 2015
douleurs physiques dont la violence était graduée pour aboutir à l’aveu. Certes il
y avait des risques, et des accidents se sont produits. »
2 – Le général de Bollardière refusa, en mars 1957, de participer à la nouvelle
stratégie mise en place pas son ami et camarade de promotion, le général Massu,
qui encourageait la torture au nom de l'efficacité ; il répercuta les ordres de son
chef Massu en y joignant l'expression de ses convictions : « La tentation, à
laquelle n’ont pas résisté les pays totalitaires, de considérer certains procédés
comme une méthode normale pour obtenir le renseignement doit être rejetée sans
équivoque ».
Remarques : a) – Le colonel de Bollardière avait été affecté en Algérie en juillet
1956 ; il a été promu général en novembre, à 49 ans.
b) – Avec l'apparition du terrorisme FLN en ville, l'ordre d'interroger avec
beaucoup de vigueur les « suspects » avait été donné par Paris à Alger, avec
l'assurance que le gouvernement couvrirait les débordements ; pendant la « bataille
d'Alger », le général Massu a donné l'ordre de torturer les Algériens afin d'identifier
ceux qui pouvaient poser des bombes dans les quartiers européens d'Alger.
c) – Pour ne pas utiliser le mot « torture », Massu demandait « de viser avant tout
l'efficacité » pendant les interrogatoires.
d) – Les cadavres des Algériens qui avaient été jetés vivants d'hélicoptères
au-dessus de la mer, étaient appelés « les crevettes de Bigeard » lorsqu'ils
s'échouaient à la côte.
e) – Pour se donner bonne conscience, les tortionnaires ne considéraient pas les
Algériens comme des hommes ; ils les appelaient des « ratons », des
« bougnouls ».
La Légion d'Honneur d'Aussaresses lui a été retirée parce qu'il avait déclaré « ne
pas avoir à se repentir ».
3 – Le général de Bollardière a écrit en 1972 : « La guerre n’est qu’une
dangereuse maladie d’une humanité infantile qui cherche douloureusement sa
voie. La torture, ce dialogue dans l’horreur, n’est que l’envers affreux de la
communication fraternelle. Elle dégrade celui qui l’inflige plus encore que celui
qui la subit. »
4 – Le 8 mars 1957, de Bollardière dit à Massu : « Tu contribues à la dégradation
de l’armée en donnant à de jeunes sergents ou caporaux un vrai droit de vie et de
mort sur n’importe qui, sans aucun contrôle. »
5 – Puis le général de Bollardière demanda au général Salan (le commandant en
chef) et à Robert Lacoste (le ministre résident) à être relevé de son
commandement.
6 – Fin mars 1957, le général de Bollardière autorisa le journaliste Jean-Jacques
Servan-Schreiber à publier dans son magazine « L'Express » une lettre de
témoignage qu'il avait écrite en sa faveur.
De Bollardière voulait contribuer à « rompre le sordide complot du silence » au
sujet de la torture.
7 – De Bollardière a été appelé à Paris pour comparaître devant le ministre de la
Défense nationale, Bourgès-Maunoury, et devant le secrétaire d‘État à la guerre,
Max Lejeune.
Le 5 avril 1957, le Conseil des ministres présidé par le Président de la République
René Coty condamna le général de Bollardière à 60 jours de forteresse à La
Courneuve, à cause de la publication de ses convictions morales.
Remarques : a) – Le 3 décembre 1941, le capitaine de Bollardière avait été
condamné à mort avec dégradation militaire et confiscation de tous ses biens par le
tribunal militaire permanent d'Oran, pour « désertion à l'étranger en temps de
guerre et trahison ».
Il avait embarqué le 15 juin 1940 à Paimpol sur un bateau de pêche pour rejoindre
Londres le 17 juin 1940, avec la volonté de s'engager dans l'armée britannique
comme soldat de 2ème classe.
Glossaire maritime – page 235 – À jour au 1er janvier 2015
Les bombes peuvent être projetées à l’aide de mortiers : la bombe s’élève en l’air
puis retombe et éclate lorsque le dispositif de mise à feu est actionné, ou lorsque la
mèche allumée au lancement communique le feu à la poudre.
Bôme (en anglais « boom », « spanker boom ») : Sorte de vergue sur laquelle on lace la ralingue
de fond d’une voile aurique, d’une voile d’artimon, d’une brigantine, d’une
trinquette, d’une voile d’étai.
Remarques : a) – La bôme de la voile appelée brigantine s’appuie sur le mât
d’artimon par un bout terminé en croissant ; l’autre bout dépasse en dehors du
couronnement.
La brigantine est lacée au mât d’artimon, elle est enfilée sur sa corne et elle est
bordée sur sa bôme.
b) – On dit indifféremment « bôme » ou « baume » ou « gui ».
Bomerie : 1 – Ancien contrat de prêt à grosse ou haute aventure, qui permettait à un bourgeois
ou à un capitaine de construire et d’armer un navire de commerce ; l’intérêt était
toujours très élevé et à la mesure des profits espérés ; l’obligation de
remboursement s’éteignait en cas de perte du navire.
2 – Comme pour toutes les opérations spéculatives, des assurances permettaient de
limiter les pertes du prêteur en cas de malheur.
Remarque : D’après Le Guidon de la Mer (recueil d’usages de l’assurance
maritime rédigé à Rouen au XVI ème siècle) : « La bomerie est argent à profit, ou
grosse advanture, parce que tel argent qui est avancé aux maîtres de navires, ou à
ceux qui ont part au corps de nef, victuailles ou marchandises, pour subvenir au
radoub, vivres ou munitions, et autres choses pour la navigation, se restitue, et se
paye profit et principal quand le navire est arrivé à port de salut ; comme aussi
tout est perdu avec le naufrage ou périclitation du navire.
« En l'assurance rien n'est avancé que la promesse de l'indemnité d’assurance en
cas de sinistre.
« L'un et l'autre ont cela en commun, qu'ils prennent leurs effets de semblable
événement. »
Bon bout : Le bon bout d’un grelin est celui qui est à bord lorsqu’on se toue sur ce grelin ; quand
il est trop court et qu’on a fait ajut avec d’autres cordages, on embraque d’abord
ceux-ci ; ensuite vient le bon bout, c’est-à-dire le commencement du grelin auquel
est fixée l'ancre ou qui est capelé sur une bitte du quai.
Remarques : a) – L'expression « le bon bout » s'emploie également s'il s'agit d'une
ligne de mouillage ou d'une amarre.
b) – Sur une embarcation où la ligne de mouillage est constituée d'une longueur de
chaîne de quelques dizaines de mètres maillée à la cigale de l'ancre puis d'un câblot
ou d'une aussière, le bon bout est la chaîne.
c) – Sur un gros navire moderne où chaque ligne de mouillage est constituée d'une
dizaine de longueurs de chaîne d'environ 30 mètres, assemblées les unes à la suite
des autres et que l'on appelle maillons, on n'emploie pas l'expression bon bout mais
on dit qu'il reste un maillon.
[Voir les mots Aussière, Câble, Grelin].
« Bon courage ! » : Exhortation à ne pas tomber dans la suffisance et la paresse.
Bon d’enlèvement : Document pouvant être émis à l’occasion d’un transport de marchandises
par mer et permettant à son porteur de se faire délivrer les marchandises
correspondantes par le transporteur. Le bon d’enlèvement n’est pas un
connaissement.
Bon homme : On entend par bon homme un bon homme de mer, un bon matelot.
Remarque : L'île de Ré et l'île d'Oleron étaient déjà réputées, aux XVII ème et
XVIII ème siècles, pour fournir de bons matelots.
Glossaire maritime – page 237 – À jour au 1er janvier 2015
Bon pas : Locution de voilerie, pour exprimer qu'on ouvrier travaille avec vivacité ; un ouvrier va
bon pas quand il fait 10 à 12 mètres de couture simple par heure, en faisant de sept
à neuf points dans une longueur d'aiguille n° 6.
Bon plein : Porter bon plein, c’est éviter de gouverner trop près du vent, et compenser avec la
barre les lans que l’on pourrait faire au vent, afin d’avoir toujours un peu de largue
dans les voiles.
[Voir le mot lan].
Bon pour (en anglais « good for ») : Billet visé par le capitaine ou son représentant et demandant
la fourniture d’objets ou de services ; il a valeur de bon de commande et sert de
pièce justificative jointe à la facture par le fournisseur.
« Bon quart ! » (en anglais « good look out ! », « all’s well ! ») : Cri réglementaire proféré,
pendant la nuit, pour exciter les matelots à effectuer une veille attentive.
Bon tour (en anglais « favourable turn », « favourable swing ») : Sens d’évolution d’un navire
au mouillage qui a affourché, lorsque ses câbles d’ancres se décroisent après s’être
croisés à la précédente renverse de courant.
Bonace (en anglais « lull », « calm », « smooth water ») : On appelle bonace une période de
calme plat entre deux périodes de mauvais temps.
Remarque : L’embellie est une période d’amélioration du temps entre deux
périodes de très mauvais temps.
Bonde (en anglais « shut-off », « sluice-gate ») : Trou de vidange d’une écluse obturé par une
vanne et permettant de retenir ou de lâcher l’eau à volonté.
Bonder (en anglais « to lade full », « to craw », « to full ») : 1 – Emplir une cale ou un entrepont
jusqu’aux barrots du pont supérieur.
2 – Bonder un navire, c’est charger ce navire autant qu’il peut l’être, de telle sorte
qu’il ne reste plus de place dans les cales ou les entreponts.
Bonhomme de traversière : On appelle bonhomme de traversière une sorte de tangon placé sur
l’arrière du bossoir, à l’extérieur de la muraille, et qui sert à mettre l’ancre à jas en
place en débordant le palan de traversière.
Bonne chance ! (en anglais « good luck ! ») : Expression un peu méprisante, en tout cas
condescendante, sous-entendant que la personne subordonnée à qui elle s'adresse
doit compter sur la chance plus que sur sa compétence pour réussir son entreprise.
Bonne main : Une ralingue est appliquée à la bonne main quand elle est cousue sans interruption
de gauche à droite dans toute son étendue.
Bonne tenue : Une bonne tenue s’entend du fond de la mer lorsque l’ancre y pénètre facilement,
et qu'elle est assez solidement tenue pour ne pas chasser.
Bonne-veuille (en anglais « volunter rower ») : Rameur volontaire qui s’engageait sur une galère
pour un voyage ou pour un temps déterminé.
Remarques : a) – Les bonnes-veuilles ont remplacé à partir du XV ème siècle les
habitants des villes maritimes qui étaient auparavant levés pour ce service ; ils
furent remplacés par des esclaves ou des forçats à partir du XVI ème siècle.
b) – Les bonnes-veuilles étaient autorisés à porter la moustache.
c) – Pendant les combats, les bonnes-veuilles étaient armés pour se battre contre
les ennemis.
Bonneau : Marque flottante permettant de signaler la place d’une ancre.
Remarque : Le nom et le port d’immatriculation du navire propriétaire de l’ancre
doivent être gravés sur le bonneau.
Bonnes villes : 1 – Au XIIème siècle, l'expression « bonnes villes » désignait simplement les cités
les plus opulentes et les mieux défendues.
2 – En 1262, le roi de France Louis IX (Saint-Louis) plaça les comptes des bonnes
villes sous tutelle royale.
On appela alors bonnes villes les cités qui, par leur richesse, leur puissance
politique ou leur valeur stratégique pouvaient être utiles au royaume.
Glossaire maritime – page 238 – À jour au 1er janvier 2015
k) – Le 6 juillet 1675, des paysans et des villageois entraînés par Sébastien le Balp,
un ancien avocat du roi qui avait été condamné pour vol et qui venait de sortir de
prison, pillèrent à Carhaix la résidence du fermier des devoirs, Claude Sauvan.
l) – La révolte anti-fiscale des bonnets rouges devint ensuite une révolte
anti-seigneuriale ; le chef des bonnets rouges, le Balp décida d'investir le château
du Tymeur, à Pallaouen, près de Carhaix, qui appartenait à Charles Maurice de
Percin, marquis de Mongaillard, qu'il connaissait bien.
m) – Le gouverneur de la province de Bretagne, de Chaulnes, qui s'approchait de
Carhaix avec une armée de 6 000 hommes, dut faire face à 30 000 paysans
organisés et coiffés du bonnet rouge ; leur chef, le Balp, venu négocier, fut tué
perfidement et traîtreusement d'un coup d'épée par le marquis de Mongaillard ; les
bonnets rouges, désorganisés, se dispersèrent après avoir mis le feu au château.
n) – La répression commença alors dans toute la Bretagne ; un garçon de café,
Gouven Salaün, fut pendu à Nantes ; il y eut trois pendaisons à Guingamp, dont
celle d'une femme ; les villes de Concarneau, Pont-l'Abbé, Quimper, Rosporden,
Brest furent également reprises aux émeutiers.
o) – Les missionnaires catholiques et les Jésuites présents en Bretagne tentèrent de
calmer le mouvement et firent douter les paysans, en attendant que les soldats du
roi de France arrivent d'Allemagne pour mater la révolte.
p) – À partir de la fin d'août 1675, deux régiments sillonnèrent la Basse-Bretagne
au départ d'Hennebont et de Quimperlé.
q) – Les chefs du mouvement furent torturés et exécutés.
r) – La Marquise de Sévigné (la célèbre épistolaire, petite-fille de Sainte Jeanne de
Chantal et fille du baron de Chantal qui périt à Sablanceaux à l'époque du Grand
Siège de La Rochelle) écrivit que les branches du grand chêne du château du
Cosquer en Combrit ployèrent sous le poids de 14 pendus.
s) – Le roi fit détruire les archives judiciaires concernant ces émeutes ; mais on
peut encore voir les ruines des clochers de Lambour, de Saint-Plilibert-de-Lanvern,
de Languivoa qui furent détruits parce qu'ils avaient sonné le tocsin pour appeler à
l'émeute.
La tradition rapporte que les hautes coiffes que portent encore les habitantes du
pays bigouden rappellent la mise à bas de ces clochers.
t) – Les États de Bretagne acceptèrent en 1676 toutes les augmentations d'impôts
demandées ; en revanche, la gabelle ne fut jamais perçue en Bretagne.
2 – En réalité si, pour se reconnaître, certains bretons portèrent des bonnets
rouges, d'autres coiffèrent des bonnets bleus selon le dialecte qu'ils parlaient,
c'est-à-dire selon leur paroisse d'origine.
Remarque : Les habitants du pays bigouden portèrent des bonnets bleus, ceux du
Poher (centre-ouest de la Bretagne) des bonnets rouges.
Bonnette (en anglais « studding sail», « stud sail», « stun sail») : Nom générique d’une sorte de
voile supplémentaire en toile légère, ordinairement carrée ou rectangulaire, qui
s’installe en dehors de la plupart des voiles afin d’augmenter, au besoin, la surface
de la voilure dans les routes largues.
Remarques : a) – Les bonnettes sont établies, de chaque côté, en dehors des voiles
carrées ; elles sont étendues à leur partie supérieure par une vergue et à leur partie
inférieure par un bout-dehors ; on en met de chaque côté de la misaine, du petit
hunier, du petit perroquet, du grand hunier et du grand perroquet.
On ne met pas de bonnettes au mât d’artimon, ni à côté de la grand voile.
b) – Les bonnettes reçoivent généralement les noms des voiles auxquelles elles
sont adaptées : bonnette de petit hunier, bonnette de grand perroquet ; mais la
bonnette de misaine s’appelle la bonnette basse.
On distingue, de bas en haut : les bonnettes basses, les bonnettes de huniers, les
bonnettes de perroquet et les bonnettes de cacatois.
On passe la drisse et l’amure de la bonnette d’hune sur l’avant de la drisse de
bonnette basse, autrement la bonnette d’hune serait établie sur l’arrière de la
Glossaire maritime – page 240 – À jour au 1er janvier 2015
bonnette basse.
La bonnette du petit hunier est suspendue à la vergue de bonnette du petit hunier et
s’étend à l’aide du bout-dehors de bonnette du petit hunier encore appelé
bout-dehors de misaine.
Quand on établit une bonnette d’hune ou de perroquet, on amure la voile avant de
l’étarquer parce qu’elle fait moins forcer le bout-dehors en étant moins pleine.
On ne doit pas amurer une bonnette avant d’être bien certain que son bout-dehors
est amarré.
c) – Une bonnette de perroquet est une voile très difficile à manœuvrer, en raison
de sa position au vent des autres.
d) – On appelle bonnette traîneresse la plus basse des bonnettes, qui traîne sur le
pont et au ras de l’eau.
e) – On appelle aussi bonnette, ou bonnette maillée (en anglais « bonnet of a
sail») la partie inférieure de certaines voiles auriques ou latines, ou une bande de
toile qui se place sous la ralingue inférieure d’une basse voile de phare carré, quand
cette partie inférieure peut être détachée ou rattachée à volonté au moyen de
ganses maillées.
Les bonnettes maillées s’utilisent par très beau temps pour gagner de la vitesse.
Bonnette basse : Nom de la bonnette de misaine.
Bonnette lardée : On appelle bonnette lardée (en anglais « collision mat ») une sorte de
bonnette de misaine que l’on a matelassée avec de l’étoupe et que l’on étend sous
la carène d’un navire afin d’aveugler une voie d’eau.
[Voir le mot paillet l’expression paillet Malakoff].
Bons usages maritimes : Règles non écrites, différentes des règles formelles, qui permettent de
faire naviguer les navires en sécurité sans compter sur la chance ; pour les
appliquer, les responsables de la conduite des navires doivent, soit avoir
l'expérience des situations hasardeuses, soit avoir navigué avec des marins
expérimentés capables de leur transmettre, en lieu et en heure, les connaissances
qu'ils détenaient eux-mêmes de leurs anciens.
Remarque : La pratique des bons usages maritimes ne s'acquiert évidemment pas
dans les stages de formation en salles de conférences, et probablement pas dans un
simulateur de manœuvres.
Bora : Vent fort, froid et sec, soufflant du nord-est, l’hiver, entre Trieste et Dubrovnik sur la côte
Adriatique.
Bord : 1 – On appelle bord (en anglais « shore », « seaside », « edge ») le rivage de la mer, d’un
fleuve, d’une rivière, d’un lac, d’un étang.
Remarque : Le mot côte, au contraire, ne se dit que de la mer.
2 – On appelle bord (en anglais « board », « plank ») chacun des deux côtés d’un
navire.
Remarques : a) – Le bord du vent (en anglais « weather side ») est le côté du
navire sur lequel frappe le vent ; l’autre côté est le bord sous le vent (en anglais
« lee side »).
b) – Virer de bord ou mettre à l’autre bord c’est, lorsqu’on reçoit le vent d’un
côté, manœuvrer pour recevoir le vent de l’autre côté.
c) – Un navire aperçu marche à contre-bord ou à bord opposé lorsqu’il croise
notre propre navire en naviguant à des amures opposées aux nôtres.
d) – Être bord à bord (en anglais « alongside », « side by side ») c’est être côte à
côte, ou côté à côté.
3 – On entend parfois par bord (en anglais « ship’s board », « board ») le navire
lui-même.
Remarque : On dit « aller à bord » pour embarquer.
4 – Route que peut faire un navire au plus près du vent avant de devoir changer de
route (en anglais « tack », « board », « trip »).
Remarques : a) – On dit courir un bord (en anglais « to make a board »).
Glossaire maritime – page 241 – À jour au 1er janvier 2015
iv) Les anciennes Capitulations, qui avaient toutes été abolies unilatéralement par
les Turcs en 1908, furent rétablies.
Remarque : Les Capitulations de 1536 avaient donné aux Français le droit de
voyager et de commercer ; ils avaient la liberté de religion ; le consul de France
pouvait seul juger les affaires opposant des Français sur le sol ottoman et les
successions de sujets français étaient de son ressort.
D'autres Capitulations concernaient la Turquie et d'autres États européens.
v) Le Traité de Sèvres qui prévoyait la création d'un Territoire kurde autonome et
d'un République d'Arménie ne fut pas ratifié par toutes les parties signataires ;
après la guerre d'indépendance turque de 1919, le Traité de Sèvres fut remplacé
par le Traité de Lausanne (24 juillet 1923).
vi) Par le Traité de Lausanne, l'Arménie était partagée entre la Russie soviétique et
la Turquie.
vii) Par le Traité de Lausanne, la Grèce perdait un grand nombre des droits qu'elle
avait acquis par le Traité de Sèvres ; de plus, elle dut accueillir plus d'un million de
Grecs expulsés de Turquie.
3 – La République turque :
i) La République turque fut proclamée le 29 octobre 1923 : Mustafa Kemel
(1881-1938) fut le premier président de la République turque.
ii) L'Islam cessa d'être une religion d'État en 1928.
Boson : Un boson est une particule élémentaire de spin entier.
Les photons, les gluons, les bosons W, les bosons de Higgs sont des bosons.
– les photons sont les particules qui transmettent les ondes électromagnétiques
(lumière visible et invisible, rayons X, rayons γ, ondes radio-électriques, etc.) ;
– les 8 gluons sont les particules qui transmettent l'interaction forte ; ils lient les
quarks ensemble pour former les hadrons (protons, neutrons) ;
– les bosons W sont les particules qui transmettent l'interaction faible (W vient du
mot anglais « weak » qui signifie faible) ;
– les bosons de Higgs sont les particules qui transmettent la masse.
Remarques : a) – Le mot « boson » a été choisi pour honorer le physicien indien
Satyendranath Bose (1874-1974).
b) – On appelle « bosons » les particules de spin entier ; les particules de spin
demi-entier sont des « fermions ».
Boson de Higgs : Voir l’expression « Higgs (Boson de – ) ».
Bosphore : 1 – Sorte de canal maritime étroit qui sépare deux étendues de mer.
Remarque : On appelle particulièrement Bosphore (en anglais « Bosphorus ») le
détroit qui sépare la Mer de Marmara de la Mer Noire (en turc « Boğaziçi », en
grec « Bόσπορος »), ou celui qui sépare la Mer d’Azov de la Mer Noire.
2 – Le Bosphore qui sépare les deux parties (européenne et asiatique) de la ville
d'Istambul est traversé par deux ponts, et un troisième est en construction.
Remarques : a) – Le premier pont a été construit entre 1970 et 1973 entre Ortaköy
et Beylerbeyi et sa longueur est de 1389 mètres.
b) – Le pont de Fatih Sultan Mehmet a été construit entre Kavacik et Rumelihisar
entre 1985 et 1988.
3 – La tour de Léandre, bâtie sur une petite île dans le détroit du Bosphore turc,
desvant le quartier d'Üsküdar, à Istambul, a été construite en 408 avant J.-C. pour
surveiller les mouvements des navires perses dans le Bosphore ; elle a servi de
phare pour la navigation pendant des siècles.
Bosse : 1 – (En anglais « boat rope », « stopper », « painter ») On appelle bosse d’une
embarcation un cordage maniable frappé à l’avant de cette embarcation et servant à
l’amarrer sur le côté ou à l’arrière d’un navire, à un quai, sur une bouée ou sur tout
objet fixe ou flottant.
La bosse frappée à l’avant d’une embarcation ou d’un canot a habituellement la
longueur de cette embarcation ou de ce canot, ou une longueur un peu plus faible
Glossaire maritime – page 247 – À jour au 1er janvier 2015
tenait sur la dunette et qui avait la vue masquée par la voilure et le gréement, de ce
qu’il voyait à l’avant du navire.
c) – L’expression « ouvrir l’œil au bossoir » signifie surveiller attentivement la
mer, jusqu’à l’horizon, et signaler à l’officier chef de quart, qui se tient sur la
dunette, tout navire que l’on vient d’apercevoir, toute terre nouvelle, tout obstacle
à la navigation qui est masqué à sa vue.
d) – L’expression consacrée employée par l’homme de bossoir qui vient d’être
remplacé à son poste, et qui rend compte à l’officier de quart qu’il n’y a pas
navires dangereux sur l’avant et que l’on n’aperçoit pas de côtes non encore
signalées est : « rien de nouveau sous le bossoir, Monsieur, les feux sont clairs » ;
il indique ainsi que les feux de navigation sont allumés et, si ces feux ne
fonctionnent pas à l’électricité, que leurs verrines ne sont pas salies par la fumée de
combustion du pétrole.
e) – Dans certaines vieilles compagnies de navigation qui ont une longue tradition,
on continue à appeler « hommes de bossoir » les matelots qui font la veille à la
passerelle des navires modernes à propulsion mécanique.
Bot (en anglais « boat ») : 1 – Petite embarcation, canot, chaloupe, destiné à aller soit à la voile,
soit à l'aviron.
Remarques : a) –Le bot porte un seul mât et un beaupré ; il ne grée pas de hunier.
b) – On fait sonnet le « t » final de bot, comme dans bout, équipet.
2 – Dans le marais poitevin, on appelle bot un canal servant à assécher les terres
agricoles ; le bot conduit les eaux de drainage à la mer ou dans l'estuaire d'une
rivière par l'intermédiaire d'une écluse que l'on ferme quand la marée monte.
Remarque : Les écluses séparant les bots de la mer ou des rivières sont
habituellement à ouverture et fermeture automatiques ; elles permettent aux bots
de se vider à la basse mer pour assécher le marais.
Botos : Appellation locale des dauphins roses vivant en Amazonie.
Botte : Coup de fleuret ou d'épée.
Remarque : En escrime, on appelle botte secrète un coup dont la parade est
inconnue de l'adversaire.
Botte : Chaussure de cuir ou de caoutchouc qui enferme le pied et la jambe.
Remarques : a) – Pour chaque longueur de pied caractérisée par le pointure de la
botte, les fabricants proposent plusieurs modèles en fonction de la grosseur des
mollets.
Le fabricant de bottes « Le Chameau » propose, pour chaque pointure, le choix de
10 modèles différents pour tenir compte des différences de grosseurs des mollets
des clients.
b) – La botte en crêpe de caoutchouc a été inventée en 1927 par Claude Charnot.
Claude Charnot installa une manufacture en Normandie en 1939 ; en 1949, il en
ouvrit une seconde au Maroc et, en référence à l'Afrique du Nord, sa société prit le
nom « Le Chameau ».
Botte (En anglais « lead canal ») : Tuyau de plomb dont on garnit les lieux d'aisance.
Botte : Sorte de tonneau.
Remarque : Botte est synonyme de futaille.
Botte : Quantité déterminée de choses de même espèce liées ensemble.
Exemples : Botte de paille ; botte de foin ; botte de soie ; botte de paperasses.
Botte (Mettre en – ) : 1 – Une embarcation est en botte, en pièces ou en fagot (en anglais « in
shakes », « in frame ») quand les bois qui la compose ont été démontés et liés en
fagots pour prendre moins de place sur le navire qui la porte ; elle sera remontée à
son lieu de destination ou lorsqu’elle sera utilisée.
Les membres ou autres pièces d’un canot mis en botte sont numérotés pour
faciliter leur remontage.
Remarque : On dit quelquefois familièrement qu’un appareil ou un organe est « en
Glossaire maritime – page 249 – À jour au 1er janvier 2015
Désignation 50 36 30 24 18 12 8 1
Diamètre (cm) 18,90 16,92 15,96 14,74 13,42 11,73 10,26 5,05
Masse (kg) 25 18 15 12 9 6 4 0,5
3 – Les boulets creux contiennent un vide intérieur que l’on emplit de poudre et de
matière incendiaire, introduites par le trou de charge, lequel est ensuite bouché
avec une cheville de bois.
Remarques : a) – Une lumière diamétralement opposée au trou de charge reçoit
une fusée ordinaire ou un mécanisme percutant. On ne décoiffe la fusée que
lorsque le boulet a été introduit dans l’âme de la pièce. Ces projectiles creux se
tirent ensabotés, c’est-à-dire tenus dans une sorte de moule en bois nommé sabot,
qui empêche le boulet de tourner dans l’âme quand il part.
b) – Les boulets creux se désignent par leur diamètre exprimé en centimètres (à
partir de la Révolution française de 1789).
Diamètres des boulets creux employés dans la Marine (en centimètres) :
27 22 19 17 16 15 12
4 – Les boulets se logent à bord dans des puits, à l’abri de l’humidité pour éviter la
rouille ; ils sont souvent graissés ou peints.
Remarque : Un certain nombre de boulets sont conservés dans des parcs à
proximité des canons du même calibre.
Bouline (en anglais « bowline ») : 1 – Manœuvre en araignée frappée sur les ralingues de côté
d’une voile carrée, ou sur la ralingue de l’avant d’une voile à bourcet, à l’effet
d’ouvrir cette voile lorsqu’on navigue au plus près.
Remarques : a) – Quand on brasse une voile pour l’ouvrir, il faut embraquer à
mesure le balant de la bouline du vent et filer la bouline de sous le vent.
b) – Quand une voile a été hissée et orientée, la bouline sert à hâler la ralingue de
chute du vent un peu plus vers l’avant, afin de mieux présenter au vent le lof de la
voile et de rendre sa surface aussi plate que possible.
c) – Chaque hunier a deux branches de bouline ; elles sont épissées sur les pattes
de la ralingue de chute et l’une des branches court sur l’autre ; le cabillot est
estropé autour de la branche inférieure.
d) – Les cabillots des boulines ont une longue queue pour que le gabier qui se tient
sur la vergue puisse frapper la manœuvre dessus.
e) – Il ne faut pas se servir d’une bouline comme d’un moyen de brasseyage car
elle résisterait mal et la ralingue pourrait casser.
[Voir l'expression Branche de bouline].
2 – La « bouline », « faire de la bouline » sont des appellations familières de la
navigation à voile.
Bouline (Aller à la – ) : Naviguer de la manière la plus hardie pour gagner au vent.
Bouline (Peine de la – ) (en anglais « gauntlet ») : Peine afflictive qui consistait pour le
condamné à courir entre deux haies de matelots qui frappaient son dos nu avec des
garcettes à mesure qu'il passait devant eux.
Remarques : a) – La peine de la bouline était prononcée par un Conseil de justice
ou un Conseil martial contre les déserteurs ou contre les matelots et officiers
mariniers qui avaient abandonné leur poste au combat, ainsi qu'à ceux qui avaient
volé des vivres ou des munitions.
b) – La peine de la bouline a été abolie dans la Marine nationale française par un
décret du 13 mars 1848 et elle a été remplacée par le cachot qui est une peine
afflictive appelée à remplacer, dans les limites de quatre jours à un mois, la peine
des coups de corde, celle de la bouline ou celle de la cale.
c) – La peine de cachot est synonyme d'emprisonnement.
Glossaire maritime – page 253 – À jour au 1er janvier 2015
Boulon : Cheville en fer possédant une tête à un bout et qui est maintenue en position par une
clavette ou un écrou à l'autre bout.
Boum : 1 – Appellation familière des canonniers sur les bâtiments de guerre.
2 – Appellation familière du maître-chargé de la chaufferie sur les navires à vapeur.
3 – Appellation familière des électro-mécaniciens d'armement dans l'aéronautique
navale.
Bouque (en anglais « mouth ») : En parlant d'un fleuve, d'un canal, d'une passe, d'un bras de mer,
bouque en est l'embouchure.
Remarque : Se présenter à l'embouchure d'un fleuve, d'un canal, d'une passe, d'un
bras de mer se dit embouquer ce fleuve, ce canal, cette passe, ce bras de mer.
Bouquet (en anglais « clue of a lower sail ») : Ensemble groupé des poulies d'amure, d’écoutes
et de cargue-points des basses voiles des navires à traits carrés.
Bouquer : 1 – Bouquer, c'est céder à une menace ou à la crainte d'une menace.
2 – Bouquer, c'est abandonner un projet.
3 – Bouquer se disait, sur les navires négriers, lorsque l'on exerçait pendant
quelques instants, en guise de punition, une légère pression du pouce sur le nez des
négrillons indisciplinés.
Bouquet : Appellation commune du palémon, crevette rose pêchée sur le littoral atlantique ou en
Manche.
Bourbouille : Éruption cutanée sous la forme de nombreux petits boutons rouges aux aisselles ou
dans l'entre-jambes et, plus généralement, dans les zones où les frottements des
vêtements irritent la peau humidifiée par la transpiration.
La bourbouille peut occasionner de vives démangeaisons lorsque l'on arrive dans
les pays tropicaux.
Remarques : a) – Le traitement habituel de la bourbouille est l'application de la
friction de Foucaud de manière curative, et le saupoudrage de talc de façon
préventive.
b) – La bourbouille est une affection courante dans les pays chauds et humides sur
les navires non climatisés.
c) – Les patients atteints de bourbouille ressentent des démangeaisons modérément
invalidantes.
d) – Après un séjour de quelques jours dans un pays tropical, la bourbouille passe
et ne revient plus.
e) – On dit la bourbouille et aussi « les bourbouilles ».
Bourcet (Voile à – ) (en anglais « sail of a lugger ») : Terme générique d’une sorte de voile
quadrangulaire, dont la drisse est frappée au tiers de la vergue vers l’avant ; on en
voit sur les lougres ou les chasse-marées.
Remarques : a) – Par cette disposition, le point d’amure est toujours du même côté
de la voile, et la ralingue de chute qui aboutit au point d’amure est plus courte que
celle qui aboutit au point d’écoute, d’où il suit que la vergue est apiquée sur
l’avant ; les deux tiers de la surface de la voile se trouvent sous le vent du mât.
b) – On peut avoir des voiles à bourcet d’une surface considérable avec des mâts
assez courts et faciles à tenir.
c) – On dit également voile à bourcet ou voile au tiers.
Bourgeois : 1 – Personne appartenant à la classe moyenne.
2 – Citoyen d’une ville, jouissant des droits attachés à ce titre [Vieilli].
Remarque : Par dérogation aux règles ordinaires sous l'Ancien Régime, le titre de
« bourgeois » n'était pas exigé pour exercer le métier de potier d'étain à La
Rochelle ; le titre de « juré » suffisait.
3 – Le patron ou maître chez lequel un ouvrier travaille.
4 – L’armateur d’un navire [Vieilli].
Bourgeoisie : En Suisse, la bourgeoisie est un droit personnel, survivant du droit médiéval.
Remarques : a) – Il n'existait pas de bourgeois sans « droit de bourgeoisie » qui
Glossaire maritime – page 254 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Une boussole dont l’aiguille aimantée est surmontée d’une rose des vents, et
que l’on place dans un habitacle où l’axe du navire est matérialisé par un trait
vertical appelé cap, s’appelle un compas.
c) – Le portugais Ferrande utilisait un compas complet avec une rose des vents
indiquant les directions cardinales et les quarts de rumbs en 1483.
[Voir le mot Rumb].
d) – L’usage de la boussole demande que l'on connaisse la valeur et le signe de la
déclinaison magnétique au lieu où l'on se trouve.
e) – L’usage de la boussole associée aux cartes marines pour déterminer les routes
nécessite que les cartes utilisées soient conformes, c’est-à-dire qu’elles conservent
les angles.
f) – On dit qu’une carte conserve les angles lorsqu’une direction (par exemple
l’alignement de deux amers à terre) repérée par rapport au Nord à l’aide de la
boussole, correspond à la même direction sur la carte (ligne droite passant par les
images de ces deux amers sur la carte) par rapport aux méridiens de la carte.
Bout (en anglais « head » ou « bit ») : 1 – Le mot « bout » signifie proue ou avant d’un navire.
Remarque : On dit « amarre de bout » pour désigner une amarre qui part de
l’avant du navire ; « bout au vent » ou « vent de bout » pour signifier que l’avant
est dirigé vert la direction d’où souffle le vent.
2 – Le mot « bout » signifie extrémité d'un objet quelconque.
Remarques : a) – On dit « le bout du monde » pour désigner la fin de la terre avant
l'océan (Finistère en Bretagne française ou Cap Finisterre en Galice espagnole).
b) – On dit « bout-dehors » pour désigner le morceau de bois qui prolonge le bout
d'une vergue ou celui du mât de beaupré.
c) – On dit « le bout de l’amarre », « le bout de la remorque », « le bout de la
drisse » pour désigner l’extrémité de la manœuvre ou du cordage dont on parle ou
que l'on montre (habituellement le courant sur lequel on peut agir).
d) – On dit parfois en abrégé « le bout » pour désigner l’extrémité de quelque
chose, par exemple d'un cordage dont on vient de parler ou qu’on le désigne du
bras, ou s’il n’y a pas d’ambiguïté ni de confusion possible : « amarre la touline au
bout » [de la remorque ou de l'amarre que l'on est en train d'envoyer] si l'on utilise
une touline comme lance-amarre.
3 – Le mot « bout » signifie morceau ou partie.
Remarque : On dit « un bout de garcette », « un bout de corde », « un bout de
planche », « un bout de bois », « un bout de manche à eau », « un bout de pain »,
etc. lorsqu’il s’agit d’une petite longueur ou d’un petit morceau de ces objets.
4 – On fait habituellement sonner le « t » final de « bout », comme pour le mot tout
(dans « à droite tout », « à gauche tout », « avant tout » et « arrière tout ») ou le
mot lent (dans « avant lent » et « arrière lent ») ou les mots canot et équipet.
Remarques : a) – De la même manière, on fait sonner le « s » final du mot plus,
utilisé isolément ou dans les expressions « plus-que-parfait » et « plus ou moins ».
b) – On fait même claquer le « t » final, qui en réalité n'existe pas, dans l'expression
« à Dieu va ! » qui est utilisée au cours des virements de bord vent devant.
5 – Certains utilisent abusivement le mot bout isolément pour désigner un cordage
entier ou une manœuvre quand ils ne connaissent pas l'appellation du cordage ou le
nom de la manœuvre.
Remarques : a) – Ceux qui vont régulièrement en mer en équipage devraient
prendre la peine d’apprendre les noms des cordages ou des manœuvres les plus
utilisés sur les navires, les bateaux ou les embarcations afin d’éviter la confusion
fâcheuse que peut entraîner l’utilisation du même mot pour désigner plusieurs
cordages aux usages différents situés parfois les uns près des autres.
b) – Pourquoi ne pas utiliser le mot bout pour désigner n'importe quelle pièce de
construction en bois : vaigre, bordage, membrure, etc. qui sont des bouts de bois ?
Boüt : Appellation familière de l'aumônier sur les navires.
Remarques : a) – On prononce « bohutte ».
Glossaire maritime – page 256 – À jour au 1er janvier 2015
lampe.
c) – Des fenêtres donnant à l’extérieur donnent de l’air et du jour aux bouteilles.
d) – Un tuyau en plomb se dégorge dans la mer, une soupape empêchant l’eau de
la mer de pouvoir s’élever jusqu’au siège dans le mauvais temps.
e) – Au-dessus des bouteilles se trouve un réservoir en plomb fermé par un robinet,
qu’on emplit d’eau de mer afin d'assurer la propreté du siège.
[Voir le mot Jardin].
Boutet : 1 – Accessoire servant à retenir le poisson capturé dans les pêcheries appelée bouchots.
2 – Un bouchot est constitué de pieux plantés verticalement dans le sol, proches les
uns des autres, formant deux lignes droites légèrement convergentes ; des
branchages sont entrelacés entre les pieux.
Remarque : On construit les bouchots en mer sur une grève ou dans des parages
découverts ou presque découverts à la basse mer, souvent à l’embouchure d’une
rivière.
3 – La grande ouverture du bouchot est tournée vers la côte et elle est libre ; la
petite ouverture, qui est tournée vers le large, est fermée par une sorte de nasse
appelée boutet qui retient le poisson : le poisson est prélevé à la basse mer.
Remarque : On utilise les pieux des bouchots pour pratiquer l'élevage des moules.
[Voir le mot Bouchot].
Botte forte (en anglais « gasket ») : Nom d'un cordage qui était destiné à infliger des punitions
corporelles.
Boyard : Nom d'un banc de sable situé dans le Nord de la Rade des Trousses, dans l'Est du chenal
de La Perrotine dans l'île de Ré.
Remarque : Au XVII ème siècle, les cartes hollandaises appelaient ce banc
« Banjaert » qui signifie banc sablonneux.
[Voir le mot Boiard].
Boyle : 1 – Physicien et chimiste britannique (1627-1691).
2 – Son nom est associé à celui de Mariotte dans la loi de compressibilité des gaz :
à température constante, le produit de la pression par le volume d’un gaz ne varie
pas (Loi de Boyle-Mariotte).
Remarque : Boyle a observé que la masse d’air diminue dans les réactions de
combustion et que le poids des métaux augmente après qu’ils ont été oxydés.
Brachistochrone : Route qui, en fonction des prévisions météorologiques et des courants,
promet de rejoindre un point à un autre en un minimum de temps.
Brachistodromie : Manière de naviguer en choisissant la meilleure route à tous points de vue.
Braguet : Le braguet du bout-dehors est une chaîne ou une manœuvre en filin partant du
chouque du beaupré et passant autour de la caisse du bout-dehors de foc pour le
maintenir à sa place.
[Voir les mots Chouque, Beaupré et l’expression Bout-dehors].
Brai (en anglais « pitch ») : 1 – Dernier résidu des sucs résineux qu’on tire du pin et du sapin,
après qu’on en a extrait le goudron.
2 – Le brai sec est obtenu en faisant d’abord recuire le résidu dans de l’eau : il en
résulte, après refroidissement, une masse sèche, transparente ou vitreuse, de
couleur roussâtre, que l’on appelle brai sec.
Braie (en anglais « coat ») : 1 – Sorte de fourreau en cuir ou en toile forte qui sert à empêcher
l'eau de passer dans un endroit donné.
2 – La braie est serrée pour assurer l’étanchéité du côté où l’eau risque d’entrer.
Remarques : a) – Il y a des braies de pied de mât, de pompe, de gouvernail, etc.
b) – Il y a également des braies à la base de la partie externe des tubes des canons
montés sur tourelles, pour permettre le réglage du tir en site et en hausse sans
laisser pénétrer l’eau à l’intérieur de la tourelle.
d) – Comme la braie, une manche (en anglais « hose ») est une sorte de fourreau
en cuir ou en toile forte, mais à la différence de la braie, la manche est ouverte aux
Glossaire maritime – page 258 – À jour au 1er janvier 2015
deux bouts et elle sert aux transferts de liquides : de haut en bas par gravité, et de
bas en haut ou horizontalement par le refoulement des pompes.
c) – Une culotte est une manche ou un manchon ouvert aux deux bouts ; la culotte
sert à guider le passage de l’eau de haut en bas.
Une culotte peut être réalisée en matériau rigide.
e) – Lorsqu’il s’agit d’une rigole horizontale ou presque horizontale destinée à
permettre l’écoulement de l’eau, et qui n’est pas fermé vers le haut, on dit une
goulotte.
f) – Dans le vêtement appelé une paire de culottes, les deux culottes ne sont pas
fermées au bas (aujourd’hui, on dit également des culottes ou une culotte pour
désigner le vêtement qui couvre le bas du corps).
S’il s’agit de culottes courtes, les culottes descendent jusqu’au genou ou un peu
au-dessus et, si les culottes descendent jusqu’aux chevilles, on dit habituellement :
un pantalon.
[Voir le mot Pantalon].
g) – On appelle braies les paires de culottes larges dont les jambes sont serrées par
le bas et que portaient les Gaulois.
h) – Le verbe « débrailler » vient de braies, le nom du vêtement.
Braillard : Voir Porte-voix.
Bran : Synonyme d'ordure [Vieilli].
Remarque : Encore utilisé dans le dialecte cauchois.
Branches de bouline : Espèce d’araignée ou de réseau en filin qu’on frappe sur les ralingues de
chute des voiles carrées, et même de certaines voiles auriques, afin de les orienter
plus près du vent.
Remarques : a) – Les pattes de bouline qui servent de dormant à ces branches sont
régulièrement espacées sur les ralingues de chute, et l’action de la bouline est ainsi
transmise à tout le côté du vent de la voile au lieu de hâler un seul point.
b) – Quand les voiles sont très bien faites et suffisamment échancrées en chute, les
boulines y sont inutiles ou même nuisible.
Branle (en anglais « hammok ») : Synonyme archaïque de hamac, lit en toile d’un matelot
suspendu à deux crocs.
[Voir le mot hamac].
Branle-bas ! : 1 – Ordre de décrocher les hamacs de leurs crocs dans la batterie ou l’entrepont
afin de laisser cette batterie et cet entrepont libres.
2 – L’entrepont et la batterie servaient de postes d’Équipage : c’est dans ces
espaces que le chef de gamelle apportait la nourriture et c’est là qu’elle était
partagée et consommée.
3 – On distinguait le branle-bas général, le branle-bas de propreté, le branle-bas de
combat.
Remarques : a) – L’ordre contraire « Bas les branles ! » commandait de descendre
les hamacs dans la batterie ou l’entrepont et de se coucher.
b) – Jusqu’aux années 1780, il n’y avait qu’un seul hamac pour deux hommes, un
de chaque bordée (un bâbordais et un tribordais) : ces deux hommes étaient
amatelotés ; autrement dit, l’un était dit le matelot de l’autre.
Pendant que l’un des matelots était de service, l’autre pouvait dormir dans le
hamac commun.
Ceux qui avaient un hamac en propre n’étaient donc pas considérés comme des
matelots.
c) – Le dernier bâtiment de guerre de la Marine française où les marins dormaient
dans des hamacs était le torpilleur « Le Corse » (un « Escorteur Rapide » de la
série E50) qui a été retiré du service dans les années 1970.
Braquet :
Bras : 1 – Lorsque le vent vient frapper le navire de côté et non pas de l’arrière, il faut brasser ou
orienter les vergues pour permettre au vent de faire un plus grand angle avec les
Glossaire maritime – page 259 – À jour au 1er janvier 2015
voiles.
2 – Les bras sont les manœuvres employées pour faire tourner les vergues
horizontalement.
3 – Une voile carrée est maintenue par ses deux extrémités inférieures à la vergue
placée immédiatement au-dessous : pour ne pas arquer les vergues vers l’avant et
vers le haut, et ne pas fatiguer leurs bouts, on passe les bras du bout des vergues
vers l’arrière en les inclinant de haut en bas.
Bras (Faux –) : Cordage servant à plusieurs usages : à remorquer ou à retenir une embarcation le
long du bord, à retenir une corne ou une vergue dans la position où elle a été
orientée, etc.
Brassage des vergues : 1 – Le brassage d’une vergue est l’angle horizontal que fait cette vergue
avec la ligne de quille.
2 – L’angle de brassage est choisi pour obtenir le meilleur rendement de la voile qui
est enverguée et de la voile dont elle reçoit les écoutes.
3 – Le rendement de la voile dépend de sa forme (courbure) et de l’angle
d’incidence du bord du vent (bord d’attaque) de la toile avec le vent apparent
[Voir l'expression Vent apparent].
4 – Les grandes voiles ont davantage de courbure que les petites ; leurs vergues
doivent donc être plus orientées que celles des petites voiles pour obtenir que le
bord du vent de ces voiles ait également le meilleur angle d’incidence avec le vent
apparent.
5 – La partie supérieure d’une voile est raidie sur la vergue ; la partie inférieure,
près de la bordure, est moins raide et elle a davantage de courbure ; la vergue
supérieure de cette voile peut donc être moins orientée que sa vergue inférieure.
Remarque : Au plus près, on oriente les basses voiles pour que le bord du vent
fasse un angle voisin de 20° avec le plan de symétrie vertical passant par la ligne de
quille, mais on oriente les huniers pour que le bord du vent de ces voiles fasse un
angle supérieur à 20° parce que la courbure des huniers est plus faible que celle des
basses voiles.
[Voir l’expression Bord de brassage d’une voile].
Brasse (en anglais « fathom ») : 1 – Unité de mesure anglaise de longueur égale à 6 pieds.
En France, le pied anglais (1 foot = 0,304800601 m) et la brasse anglaise
(1 fathom = 1,828803606 m) sont encore utilisés, ou leurs sous-multiples, en
imprimerie, en aéronautique et pour indiquer la profondeur de la mer sur certaines
cartes marines françaises anciennes ou sur des cartes étrangères.
2 – En France seulement, où sous l'ancien régime la longueur du pied du roi était
supérieure à celle qui était utilisée dans les pays voisins, la brasse avait été redéfinie
en « brasse nouvelle » de 5 pieds de 0,3248406 m, soit 1,624203 mètre (loi du 10
décembre 1799).
Remarques : a) – Les marins appellent brasse la toise marine ; comme pour la
toise française, les marins comptent 6 pieds dans 1 brasse de ce type, qui a
longtemps été utilisée pour porter les sondes sur les cartes marines françaises ou
pour mesurer la profondeur de la mer au moyen de la sonde.
b) – La toise ordinaire de 6 pieds, en France, valait 1,9490436 mètre ; la toise
métrique, en France, était égale à 2,00 mètres exactement (12 février 1812) mais
elle a ensuite été supprimée.
[Voir l’expression Toise marine].
Brasser (en anglais « to brace ») : Agir sur une ou plusieurs vergues par l’effet de cordages ou de
manœuvres appelés bras, pour les faire tourner autour de leurs suspentes.
Brasser au vent : Équivalent de fermer une voile.
Brasses : On appellait brasses, principalement au Bengale, des lieux ou la mer a peu de
profondeur et où l'hydrographie n'a pas encore permis d'établir des cartes fiables,
où l'on fait usage de la sonde pour se diriger.
Glossaire maritime – page 260 – À jour au 1er janvier 2015
Brassiage (en anglais « depth of water ») : Nombre de brasses rapportées par la ligne de sonde
ou qui existent sur le fond.
Les petits brassiages sont inférieurs à 6 brasses (10 mètres) et les grands brassiages
excèdent 40 brasses (65 mètres).
(Voir le mot brasse).
Brassière de sauvetage (en anglais « life jacket ») : Dispositif individuel permettant à un
naufragé de se tenir à la surface de l’eau et de garder le visage vers le haut et hors
de l’eau.
Brasure à l’argent : 1 – Alliage de cuivre et d’argent disponible en baguettes et utilisable avec un
chalumeau oxyacétylénique pour faire des brasures délicates.
2 – Après que les pièces ont été soigneusement nettoyées et séchées, on dépose sur
elles un peu de flux, puis on dirige la flamme vers l’endroit à souder pour le
chauffer et enfin on présente la baguette de brasure à proximité du point à souder ;
la brasure se met en boule et devient brillante, puis elle s’étale ; la brasure est
terminée et on retire aussitôt la flamme.
Remarques : a) – Le pourcentage d’argent est variable ; les baguettes qui fondent
le plus facilement sont celles qui contiennent le plus d’argent.
b) – Pour améliorer la pénétration de la brasure, on utilise un flux à base de borax.
c) – On peut utiliser, pour braser à l’argent, des chalumeaux qui ne chauffent pas
aussi fort que les chalumeaux oxyacétyléniques.
Brayer (en anglais « to pitch ») : Enduire de brai.
Remarques : a) – On couvrait ainsi de brai liquide l'étoupe qui emplissait les
coutures ou joints entre les bordages d'un navire ou dans leurs fissures.
b) – Quand le brai avait refroidi et durci, il empêchait l'eau de séjourner ou de
pénétrer à l'intérieur du navire, tout en préservant l'étoupe de la pourriture.
c) – Les calfats procédaient à cette opération avec des guipons pour les coutures
des bordés, ou avec des petites cuillers, dites cuillers à brai, pour les coutures des
ponts.
d) – On enduisait aussi de brai les planches des cloisons ou les revêtements des
soutes afin de les préserver de l'humidité.
Brecin (en anglais « tackle hook ») : Bout de cordage garni de nœuds pour qu'il ne glisse pas
entre les mains et ayant un croc à une extrémité.
Remarques : a) – On emploie un brecin pour hisser de la cale, ou pour y descendre
divers petits objets.
b) – On nommait jadis brecin le cordage que l'on appellait naguère traversière,
dans la cosse duquelle on crochait la candelette de misaine pour traverser l'ancre.
[Voir les mots Candelette, Misaine, Traversière, Traverser].
Bredindin : 1 – Un bredindin est un palan moyen permettant de hisser des charges un peu
lourdes en diminuant la force nécessaire pour les lever.
2 – Le bredindin simple est composé de deux poulies simples superposées, l’une
fixée en hauteur, l’autre mobile au-dessous ; le courant de la poulie fixe est amarré
sur la poulie inférieure dont il fait l’estrope : les deux dormants sont fixés à la
charge à soulever ; le courant de la poulie inférieure est dirigé vers le bas et c’est
sur lui seul que l’on pèse.
3 – On peut faire des bredindins doubles, triples, en augmentant le nombre des
poulies ou en utilisant des poulies doubles ou triples.
Bref de sauveté (en anglais « duty of commission ») : Brevet remis au capitaine d'un navire qui
devait longer les côtes de Bretagne, après paiement d'une redevance, pour éviter
que son navire ne soit pillé et son Équipage dépouillé s'il lui arrivait, par malheur,
de s'échouer ou de faire naufrage sur les dangers de la côte bretonne.
Remarques : a) – Le bref de sauveté était remis au capitaine en même temps que
son congé.
b) – Le mot bref est une corruption de brevet.
Glossaire maritime – page 261 – À jour au 1er janvier 2015
avancés en aidant à leur développement, car tout le monde considère que de trop
grandes inégalités nuisent à la croissance générale.
b) – La Bird a financé jusqu'en 1960 la reconstruction en Europe et au Japon, puis
elle a aidé au développement des États nouvellement décolonisés et de tous les
États en voie de développement (ou presque).
c) – 188 pays sont actionnaires de la Banque Mondiale (2014).
7 – À la différence du FMI, la Banque mondiale (BIRD) consent des prêts sur une
durée de plusieurs dizaines d'années, pour des investissements à long terme.
Remarque : La France a bénéficié en 1947, pour sa reconstruction, d'un prêt de la
Banque Mondiale qu'elle a fini de rembourser en 1969.
Brick : Voir le mot brig.
BRICS : Sigle formé des initiales de 6 pays dits « émergents », c'est-à-dire ayant une importance
économique au plan mondial assez nouvelle et de plus en plus importante.
Remarque : Ces pays sont : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud.
Brider (en anglais « to seize » ou « to rack ») : Serrer étroitement.
Bridoire (Canal de la – ) :
Bridure : Synonyme d’amarrage très serré, effectué en faisant des tours jointifs avec un cordage
fin autour des cordages ou des pièces à amarrer entre elles.
Remarque : Une bridure liant un espar à un autre espar sans qu’ils ne se touchent
est une velture ; quand les deux espars se touchent, cet amarrage s’appelle une
rousture.
Brief : 1 – Lettre ouverte (non scellée) [Vieilli].
2 – Redevance imposée [Vieilli].
Brieux : Voir Bref de sauveté et Bris (Droit de – ).
Brifer : Manger voracement [Vieilli].
Brig, brick, bric (en anglais « brig ») : 1 – Le brig est une sorte de bâtiment à phares carrés
ressemblant au brigantin, mais en plus grand.
Remarque : On pourrait parler de « deux-mâts carré » mais cela ne se fait pas.
2 – Le brig a deux mâts gréés avec des vergues carrées (grand mât et mât de
misaine) portant hunes et gréant des cacatois et des bonnettes.
Remarque : On pourrait parler de « deux-mâts carré » mais cela ne se fait pas.
3 – Les brigs-goélettes n’ont de vergues carrées qu’au mât de l’avant.
4 – Certains brigs de commerce portaient jusqu’à 300 tonneaux.
5 – Des brigs de guerre portant 16 à 20 pièces étaient employés pour la police des
côtes.
6 – Les canonnières-brigs , en temps de guerre, escortaient et protégeaient les
convois.
Brigade : Dans la construction navale, groupe d'ouvriers travaillant sous la surveillance d'un
contremaître ; la brigade est composée de 24 ouvriers et de 12 apprentis ; elle se
divise en deux sections dirigées chacune par un ouvrier.
Brigadier (en anglais « fore man in a row boat ») : 1 – Premier matelot d’une embarcation.
2 – Le brigadier se tient à l’avant et c’est lui qui défie les abordages avec sa gaffe,
qui croche à bord pour accoster ou aborder, qui reçoit les bosses ou amarres qu’on
lui envoie, qui jette le grappin ou qui remplace le patron en cas de besoin.
Remarque : Jusqu’à la Révolution de 1789, le grade de brigadier dans la Marine
française était intermédiaire entre ceux de Capitaine de Vaisseau et de Chef
d’Escadre (Vice-Amiral).
Ce grade d'officier général dans la marine est à rapprocher du grade de général de
brigade dans l'armée de terre.
Brigand : Malfaiteur qui pille à main armée.
Brigandage : 1 – Vol commis en usant de violence à l’égard d’une ou de plusieurs personne, en
les menaçant d’un danger imminent pour la vie ou pour l’intégrité corporelle ou en
Glossaire maritime – page 264 – À jour au 1er janvier 2015
Les représentants des forces de l'ordre y furent presque aussi nombreux que les
journalistes.
À part quelques curieux, les gens normaux n'y ont pas allés.
Cette rumeur de fin du monde imminente fut un bel exemple de flop médiatique
national et international.
BS : Dans la Marine Nationale, sigle du Brevet Supérieur.
Remarque : Un officier marinier qui a fait l'École de Maistrance et qui est titulaire
du Brevet Supérieur est très compétent dans sa spécialité.
Bulgares : 1 – Peuple originaire d’Asie, de la même famille que les Huns.
2 – Les Bulgares s’établirent d’abord entre la Volga et l’Oural ; puis, chassés par
les Huns, ils remplacèrent les Ostrogoths et les Alains en Crimée, sur les rives de la
mer d’Azov et entre la Volga et le Danube.
3 – Les Bulgares durent se soumettre aux Avars de 560 à 635 après J.C. ; une
grande partie des Bulgares choisirent alors de franchir le Dniepr et le Dniestr et de
ne s’arrêter que sur le Pruth.
4 – En 679 après J.C., les bulgares s’emparèrent de la Mésie.
Leur empire dura trois siècles.
Bulle financière : 1 – Une bulle financière est un commerce de titres spéculatifs, toujours
achetés à crédit, dont la valeur vénale croît à chaque transaction, mais sans lien
avec la valeur marchande de leur contre-partie.
2 – Lorsque la confiance s’est envolée et que les titres (« volatils » i.e. dont la
valeur s’est évaporée…) ne sont plus négociables qu’à une infime partie de leur
prix d’achat mais que tout le monde veut s'en débarrasser, on dit que la bulle
éclate.
3 – Si un très grand nombre d’établissements ont des difficultés pour rembourser
les emprunts qui leur avaient permis d’acheter les titres, on parle de krach.
Remarques : a) – Avant qu’une bulle financière n’éclate, des assureurs spécialisés
proposent souvent aux acheteurs de garantir une valeur de rachat minimum pour
leurs titres, contre une prime de plus en plus importante au fur et à mesure que le
doute s’installe.
b) – Comme les bulles de savon, les bulles financières sont emplies de vent et
certains établissements bancaires sont spécialisés dans ce commerce.
c) – Les milieux financiers ont exprimé une immense surprise lorsqu’en 2008 le
Gouvernement des États-Unis a laissé Lehman Brothers faire faillite, « la banque
juive » comme l’appelaient les journaux américains de l’époque.
d) – C’était le début d’une crise de confiance dans le système libéral, qui avait
autorisé à nouveau dans les années 1980 le mélange des activités des banques :
dépôts des épargnants et spéculation ; on appelle cela la dérégulation.
e) – Mrs Thatcher (Royaume-Uni) a été la championne de la dérégulation, suivie,
peu après, par Mr Reagan (États-Unis d'Amérique)
Ce mélange des genres avait été interdit après la crise financière et économique de
1929, puis des années 1930
f) – Les Américains, qui n’ont pas les mêmes scrupules de langage que les
Français, appellent leurs établissements spécialisés dans la spéculation et les
placements à risques : des banques juives, pour les différencier des banques
protestantes qui gèrent les dépôts d’argent des épargnants et servent à financer les
entreprises ou les ménages.
Bulle papale ou Bulle pontificale : Lettre solennelle du pape scellée d'un cachet de cire.
Remarques : a) – Les constitutions apostoliques (équivalent des lois) se présentent
souvent sous forme de bulles.
b) – Le mot latin bulla désigne tout petit objet rond, et dans le cas présent, il s’agit
du sceau de cire qui a été apposé sur le document.
Bullivan : Les filets Bullivan en mailles d’acier sont destinés à protéger les navires à la mer des
torpilles auto-propulsées lancées par des sous-marins ou par des torpilleurs de
surface ennemis.
Glossaire maritime – page 271 – À jour au 1er janvier 2015
à 0,15 m de longueur, et ils portent au milieu une petite rainure circulaire qui sert à
les estroper et à les fixer.
Câble (en anglais « cable ») : 1 – Gros cordage composé de trois forts cordages commis
ensemble.
Remarques : a) – À la différence de l'aussière qui est confectionnée en une seule
opération à partir de fils de caret, le câble est réalisé à partir de trois cordages,
rarement quatre ; lorsque le câble est composé de quatre cordages, on lui ajoute
une âme au centre qui n'ajoute pas de force au câble mais qui lui permet de
conserver une section arrondie.
[Voir les mots Aussière, Garcette].
b) – Un grelin est un peu plus petit qu'un câble ; un câblot est un petit câble
composé de trois éléments de très petite grosseur.
c) – Les câbles sont principalement employés pour amarrer le navire sur ses ancres
(les câbles d'ancres) ou pour faire remorquer un navire par un autre (le câble de
remorque).
d) – Les câbles d'ancre actuels sont fait en chaîne : on dit chaîne d'ancre ou
câble-chaîne.
e) – Les câbles d'ancre des petits bateaux actuels sont constitués d'une longueur de
chaîne et d'une longueur de câblot ; c'est le câblot qui est amarré sur le bateau
lorsqu'il est au mouillage : le câblot donne plus d'élasticité au câble d'ancre que la
chaîne dont la longueur est souvent réduite à une trentaine de mètres ; de plus, le
câblot, plus léger qu'une chaîne, exerce sur la proue du bateau moins d'effort vers
le bas, évitant au bateau d'embarquer de l'eau par l'avant ou même de sancir en cas
de grosse mer de l'avant.
2 – Jadis, la grosseur des câbles était supérieure à 340 millimètres en circonférence
alors que la grosseur des grelins était comprise entre 160 et 340 millimètres.
3 – Le principal câble d’un navire servait à retenir l’ancre lorsqu’elle avait été
mouillée ; une extrémité du câble tenait, par un nœud nommé étalingure, à
l’organeau de son ancre.
4 – À partir de 1820, les gros câbles d'ancre en chanvre des grands bâtiments ont
tous été remplacés par des câbles-chaînes, plus maniables, mais surtout plus forts
et plus durables.
5 – Depuis que le câble en chanvre de l'ancre a été remplacé par une chaîne, on
l’appelle « câble-chaîne » ou « chaîne » ; on dit « la chaîne de l’ancre ».
[Voir l'expression Câble-chaîne].
6 – La longueur standard d’un câble était autrefois de 120 brasses, soit environ 195
mètres.
Remarque : La longueur courante des glènes de cordages proposées aujourd'hui à
la vente est de 200 mètres.
7 – D'une manière générale, un câble se caractérise par sa méthode de fabrication,
indépendamment de son diamètre ou du matériau qui le compose : un câble est
constitué de plusieurs éléments déjà commis, et à nouveau commis ensemble.
Remarque : Les éléments composant le câble sont retordus ensemble dans le sens
contraire de leur propre sens de torsion.
8 – Le mot câble s'applique également dans d'autres applications : les
maîtres-tailleurs se servent de fils de coton câblés pour leurs machines à coudre ;
les câbles électriques sont composés de plusieurs conducteurs en cuivre, chacun
d'eux étant composé de fils tordus ensemble ; on utilise des câbles d’acier pour
lever les plus lourdes charges, ou pour remorquer les navires les plus gigantesques.
9 – Une longueur d’un dixième de mille marin (182 mètres) est appelée « un
câble » ou « une encablure » (en anglais « one cable »).
Remarque : La longueur « un câble » ou « une encablure » est souvent arrondie à
200 mètres.
[Voir les mots Encablure, Maillon, Mille].
10 – Dans la marine, où l'on réserve le mot « câble » pour désigner le câble de
Glossaire maritime – page 275 – À jour au 1er janvier 2015
remorque ou le câble de l'ancre, on dit « fil d'acier » au lieu de câble d'acier pour
désigner une redresse, un cartahu, une amarre, etc., confectionné en câble d'acier.
Câbleau : Voir le mot Câblot.
Câble-chaîne : 1 – Depuis le premier quart du XIX ème siècle, on remplace habituellement le
câble en chanvre qui servait à tenir l’ancre des navires par une chaîne que l'on a
d'abord appelé câble-chaîne.
Remarque : On dit aujourd'hui « la chaîne » ou « la chaîne de l'ancre » pour
désigner le câble de l'ancre lorsqu'il s'agit d'un câble-chaîne.
2 – Le câble-chaîne est plus lourd et plus cher que le câble en chanvre, mais il tient
moins de place à bord, il dure plus longtemps et le service en est plus facile.
3 – Les anneaux de la chaîne de l'ancre sont appelés mailles ; ils peuvent se tenir à
angle droit et leur forme annulaire est maintenue contre l’effet de la traction par
des arcs-boutants en métal, placés dans chaque maillon dans le sens de la largeur,
et que l’on nomme étais.
Remarque : Les mailles de la chaîne d'ancre d'une embarcation ne possèdent
généralement pas d'étais.
4 – Les câbles-chaîne des navires sont fournis par tronçons d’une longueur
d’environ 30 mètres que l’on nomme maillons ; les maillons sont reliés entre eux
par des mailles démontables.
Remarque : Les mailles des extrémités de chaque maillon sont peintes de manière
conventionnelle afin de faciliter le décomptage de la touée de chaîne qui est déjà
passée par l'écubier lorsque l'on est en train de mouiller : le nombre de mailles
peintes au bout de chaque maillon correspond en principe au numéro d'ordre de ce
maillon, compté à partir de l'ancre.
[Voir les mots Chaîne, Maillon].
Câbler : Câbler, c'est assembler les éléments d’un câble en les tortillant ; dans le cas où les
éléments sont eux-mêmes tortillés, le tortillement du câble se fait dans le sens
opposé au sens de tortillement de ses éléments.
Câblot (en anglais « painter », « cablet », « small cable ») : 1 – Amarre d’une longueur allant
jusqu’à 100 mètres, qui sert à amarrer les embarcations le long du bord, ou à les
tenir sur leur grappin quand elles sont au mouillage.
Remarques : a) – Le câblot n’est pas fabriqué de la même manière qu’une
aussière ; comme un grelin ou un câble, le câblot est fait de trois cordages commis
ensemble mais, pour un câblot, les cordages qui le constituent sont beaucoup
moins gros que pour les grelins ou les câbles.
b) – En raison de son mode de fabrication, un câblot présente plus d'élasticité
qu'une aussière de même diamètre et réalisée dans la même matière ; il permet de
mieux absorber les à-coups en cas de mouillage par mauvais temps.
2 – On utilise parfois un montage mixte pour la ligne de mouillage des
embarcations : un câblot prolonge la chaîne qui est maillée sur l'ancre.
Le poids de la chaîne permet de tenir l'ancre à plat sur le fond de la mer ; le câblot
diminue le poids exercé par la ligne de mouillage sur la proue d’un petit bateau à
l’ancre.
Remarques : a) – On écrit câblot ou quelquefois câbleau.
b) – À la différence d'une aussière, un câblot est fait à partir de cordages déjà
constitués, par exemple à partir de petites aussières.
Une aussière est fabriquée en une seule fois par la machine à corder : les fils de
caret qui composent chacun des trois torons d’une aussière sont tortillés à gauche
simultanément, puis les torons sont commis à droite par l’effet de la réaction du
tortillement des torons.
Le câblot, comme le câble, est commis dans le sens opposé à celui des trois
cordages qui le composent ; les câblots, comme les câbles ou les grelins, sont
habituellement commis à gauche.
[Voir les mots Aussière, Câble].
Glossaire maritime – page 276 – À jour au 1er janvier 2015
Le fond du cadre est maintenu par un châssis en bois appelé « la carrée » du cadre,
dont l'intérieur est garni d'une toile transfilée, longue de 1,70 m à 1,80 m, et large
de 0,65 m.
La caisse a 0,45 m de hauteur ; sur ses petits côtés, appelés têtes du cadre, elle à
0,70 m ; les gaines des têtes renferment deux bâtons qui les maintiennent droites et
sur lesquels on attache les araignées.
Remarque : L'expression « se retirer dans sa carrée » signifie aller dormir.
2 – Sorte de caisse rigide de dimensions standardisées, qui permet de grouper en
un seul fardeau une collection de marchandises pour un transport combiné (on dit
maintenant transport multimodal).
Remarque : Dans cette acception, on utilise plutôt (depuis la fin des années 1960)
le mot conteneur, formé à partir du mot anglais de même sens container.
Caducité de la police d’assurance : 1 – L’assurance maritime ne produit aucun effet lorsque les
risques n’ont pas commencé dans les deux mois de l’engagement des parties ou de
la date qui a été fixée pour la prise en charge.
2 – L’assureur n’est pas tenu de s’engager sans limite de temps car les conditions
peuvent être différentes après deux mois ou plus ; cette disposition n’est pas
d’ordre public, et les parties peuvent décider un autre délai d’un commun accord.
3 – Mais ni l’assureur, ni l’assuré, ne peuvent se dégager unilatéralement du
contrat avant l’expiration de ce délai de deux mois.
4 – S’il s’agit d’une police d’abonnement ou d'une police flottante, cela n’est
valable que pour le premier aliment, c’est-à-dire le commencement d’exécution du
contrat.
Remarque : La police d’abonnement est le contrat cadre par lequel l’assuré
s’engage, pendant un temps déterminé, à déclarer à l’assureur la totalité des
expéditions qui entrent dans une catégorie spécifiée ; l’assureur s’engage à assurer
l’ensemble des expéditions aux conditions convenues sans les connaître dans le
détail.
CAF (en anglais « CIF – cost, insurance, freight ») : 1 – Dans la vente CAF (coût, assurance,
fret) le vendeur s’engage à assurer la marchandise et à la faire transporter jusqu’au
port de destination.
[Voir le mot Fret].
2 – Dans la vente CAF les risques de perte ou de dommage sont transférés à
l’acheteur au moment où la marchandise est chargée sur le navire au port de
chargement ; le transfert de propriété s’effectue au moment de l’embarquement.
3 – Dans la vente CAF, l’acheteur doit le prix de la marchandise, le coût de
l’assurance et celui du transport.
Café : 1 – Boisson consommée plusieurs fois par jour à bord des navires, notamment au début de
chaque quart, puis pendant le quart, et à l'occasion des manœuvres portuaires.
2 – Par des associations inconscientes, les perceptions de nos sens ont une
influence sur notre comportement : une tasse de café brûlant dans les mains du
pilote tend à augmenter son attachement au navire qu'il assiste davantage que s'il
s'agissait d'une bière fraîche.
Remarques : a) – Dès que le pilote a embarqué pour assister le capitaine d’un
navire, la première question qu’on lui pose n’est pas s’il désire du café, mais
combien de morceaux de sucre il désire dans son café, et est-ce qu’il veut du lait
(en seaspeak : « cream ») dans ce café ; les Anglais, les Indiens ou les Chinois
proposent thé ou café.
b) – Selon le pavillon du navire, et selon le pays d’origine du maître d’hôtel, le café
peut avoir des goûts différents.
Un vieil adage bien connu des pilotes dit qu’il ne faut pas demander de café sur un
bateau anglais, pas de thé sur un bateau français et pas les toilettes sur un bateau
grec !
c) – Les anciens bateaux soviétiques proposaient un thé en provenance des
Républiques socialistes soviétiques de Géorgie ou d’Ouzbékistan, qui avait la
Glossaire maritime – page 279 – À jour au 1er janvier 2015
qualité de ne pas devenir amer après avoir infusé très longtemps ; ce thé, servi très
fort dans une théière en argent, se buvait allongé avec l’eau bouillante du samovar
électrique qui était en fonction à la passerelle.
d) – Juste après le début de la Perestroika, les bateaux polonais ou soviétiques
reçurent des cafetières électriques occidentales pour remplacer leurs bouilloires en
faïence ou leurs samovars traditionnels : comme ils ne mettaient pas de café moulu
dans le filtre, l’eau bouillante tombait toute claire dans le pot en verre, et ils
proposaient du Nescafé capitaliste en poudre ou un sachet de thé Lipton yellow
d’origine britannique qui infusait dans l’eau ainsi chauffée.
Cafétéria : On appelle ainsi le réfectoire de l’Équipage lorsque le service est fait au moyen de
plateaux individuels que chacun emplit à son choix.
Cage d’hélice : Ouverture séparant l’étambot avant et l’étambot arrière et dans laquelle prend
place l’hélice axiale.
Cagnard (en anglais « weather cloth ») : 1 – Abri que l’on forme avec une forte toile peinte,
pour préserver les matelots de quart contre la pluie et les embruns quand il fait
mauvais temps.
2 – On plaçait un cagnard sur la dunette des navires à voiles où la veille de faisait à
partir de la dunette.
3 – On plaçait des cagnards sur les ailerons de passerelle des navires à propulsion
mécanique pour abriter l’homme de bossoir.
Caillebotte (en anglais « furring ») : 1 – Morceau de bois que l’on cloue sur une pièce de la
membrure quand il y a un nœud, ou un défaut que l’on veut réparer, ou un vide que
l’on veut remplir.
2 – Préparation de lait caillé pris en caillots, c'est-à-dire dont la masse coagulée est
coupée en petits cubes et dont la surface présente un réseau de coupures rectilignes
et formant des angles droits.
Caillebotis (en anglais « gratings ») : 1 – Panneau formé d’un grillage ou d’un treillis en bois, qui
sert à recouvrir certaines parties d’un navire, notamment les écoutilles.
2 – Les caillebotis permettent à l’air et à la lumière de pénétrer entre les ponts, tout
en servant d’obstacle aux chutes.
3 – Des caillebotis en métal sont utilisés dans la machine des navires à propulsion
mécanique pour servir de parquets.
Remarque : Le nom du caillebotis est tiré de sa ressemblance avec la préparation
de lait caillé appelé caillebotte.
[Voir les mots Caillebotte, Grillage].
Caire (Le – ) : 1 – Le Grand Caire, ou Le Caire, est une ville d'Égypte construite par les Arabes
sur les bords du Nil, sur les ruines d'une ancienne ville appelée Babylone d'Égypte.
2 – Le Caire est l'actuelle la ville capitale de l'Égypte ; sa population dépasse seize
millions d'habitants.
Caisse : 1 – On dit la caisse d’un bas mât pour la partie de sa base qui se trouve à l’intérieur du
navire et pour son pied qui possède un tenon quadrangulaire ; pour les mâts
supérieurs, la caisse est la partie carrée de son pied qui se trouve sous les élongis.
Remarque : Le pied d'un mât supérieur s'appelle la caisse de ce mât.
2 – On appelle caisse une capacité étanche capable de retenir les liquides que l'on y
met.
Remarque : Certaines caisses à eau sont appelées bâches.
3 – La caisse d'une poulie renferme, dans son épaisseur, le rouet (ou réa) et son
essieu.
4 – La caisse se dit de l'ensemble des billets de banque et des pièces de monnaie
dont on dispose pour les achats courants.
[Voir les différentes expressions commençant par le mot Caisse].
Caisse à eau : 1 – Sur les vaisseaux ou frégates à voiles de la Marine de guerre, les caisses à eau
régulières, c’est-à-dire qui avaient la forme d’un parallélépipède rectangle, avaient
Glossaire maritime – page 280 – À jour au 1er janvier 2015
comme dimensions :
Côté de la base : 1,275 m ; hauteur : 1,910 m ; capacité : 3000 litres
Côté de la base : 1,275 m ; hauteur : 1,592 m ; capacité : 2500 litres
Côté de la base : 1,275 m ; hauteur : 1,275 m ; capacité : 2000 litres
Côté de la base : 1,018 m ; hauteur : 1,018 m ; capacité : 1000 litres
2 – Pour arrimer les caisses à eau dans la cale, on s’arrangeait pour que leurs
surfaces supérieures soient autant que possible au même niveau quand elles étaient
en place : pour cela on plaçait un grillage en bois dans la cale et on posait les
caisses à eau dans les encastrements qui leur convenaient.
Les caisses des façons étaient en abord.
[Voir l’expression Caisse à eau des façons].
Caisses à eau des façons : Les caisses à eau des façons étaient des caisses tronquées dont on
avait coupé un ou deux angles intérieurs pour pouvoir les arrimer contre les flancs
en forme des navires.
[Voir l’expression Caisse à eau].
Caisse à sciure : Caisse contenant de la sciure de bois et qui peut être utilisée, sur un navire à
vapeur, pour obturer les éventuels trous dans le condenseur et supprimer les
entrées accidentelles d’eau de mer de circulation dans la partie sous vide du
condenseur.
Remarques : a) – Le navires à vapeur modernes ne possèdent plus de caisse à
sciure.
b) – Le bâtiment d’essais et de mesures Henri Poincaré de la Marine nationale
française (1968-1991), qui avait été construit sur la coque d’un ancien pétrolier
italien lancé en 1960, possédait une caisse à sciure que l’on pouvait utiliser pour
réduire temporairement les chutes de vide dans le condenseur.
Caisse de bout-dehors : La caisse d’un bout-dehors est la partie intérieure du bout dehors.
Caisse de décantation : 1 – Sur les gros navires propulsés par des moteurs diesel à huile lourde
(en anglais « heavy fuel oil n°2 ») des caisses de décantation permettent de
séparer du combustible, par décantation après réchauffage, l’eau qui a pu s’y
trouver mêlée d'une manière ou d'une autre.
2 – L’eau peut provenir des cuves du fournisseur du mazout ; elle peut provenir
également de la condensation de la vapeur d’eau qui se trouvait dans l’air saturé en
humidité qui est entré dans les soutes ou les doubles-fonds du navire dans les pays
chauds, au fur et à mesure des prélèvements du combustible, et qui a condensé
lorsque le navire est arrivé dans des eaux plus froides.
3 – Le chauffage des caisses de décantation favorise la séparation de l’eau et du
combustible par différence de densité (le combustible lourd a une densité voisine de
0,9) : une soupape ou une robinet à boisseau, à la base de la caisse de décantation,
permet d’évacuer l’eau liquide qui s’est accumulée dans le fond de cette caisse.
[Voir l’expression Caisse journalière].
Caisse de mât : 1 – La caisse d’un mât inférieur est la partie de ce mât qui se trouve au-dessous
du pont ; la caisse d'un mât de hune, de perroquet ou de cacatois, est la partie
carrée de leur pied qui passe avec justesse entre les élongis du mât inférieur ; la
caisse d’un mât de beaupré est la partie de ce mât qui se trouve à l’intérieur du
navire.
2 – La caisse des mâts supérieurs est percée d'un ou deux clans selon la grosseur
du mât, le traversant un peu obliquement à sa longueur, pour loger des réas en
fonte qui doivent rouler sur essieux en fer.
C'est dans ces clans que passe la guinderesse.
Sous le pied de la caisse il y a une engoujure pour loger le braguet pendant qu'on
guinde le mât.
3 – Au bas de la caisse, sous les clans, se trouve un grand trou carré dans lequel
entre la clé portant sur les élongis, qui tient le mât en place.
Glossaire maritime – page 281 – À jour au 1er janvier 2015
Caisse des égouttures : 1 – Caisse destinée à recevoir les rejets d’hydrocarbures provenant des
différentes installations du compartiment machine.
2 – Sur les navires propulsés au moyen d'une installation à vapeur, ou par un gros
moteur diesel à huile lourde, le contenu de la caisse à égouttures est parfois
transféré dans les soutes du navire pour y être mélangé, à faible dose, au
combustible ; si ce n’est pas le cas, ce contenu est débarqué dans des installations
que les ports sont tenus par la Convention Marpol de mettre à la disposition des
navires.
Caisse des Invalides de la Marine : 1 – La Caisse des Invalides de la Marine sert les pensions
des gens de mer invalides ou qui, ayant atteint l'âge réglementaire, ont réuni un
certain nombre de trimestres.
2 – Les marins qui ont atteint l'âge de 50 ans touchent leur pension après qu'ils ont
fait la démarche de la liquider, qu'ils continuent à naviguer ou qu'ils restent à terre ;
ceux qui font liquider leur pension avant l'âge de 55 ans ne peuvent pas faire
valider plus de 25 années de service.
3 – Cette Caisse des Invalides de la Marine était si riche au moment de la guerre de
1870 qu'elle a pu payer deux des cinq milliards de francs-or de la rançon à verser à
l'Allemagne en vertu du Traité de Francfort-sur-le-Main (10 mai 1871).
Remarques : a) – Le Traité de Francfort suivait l'armistice franco-allemand
demandé le 28 janvier 1871 par le Gouvernement de la Défense nationale.
Léon Gambetta et quelques députés avaient formé ce gouvernement à Paris le
4 septembre 1870, après que l'Empereur Napoléon III, chef des armées françaises,
fut capturé à Sedan par le roi de Prusse Guillaume 1er.
b) – La rançon devait être versée en trois ans et son paiement était garanti par
l'occupation de 6 départements du nord de la France et du Territoire de Belfort.
c) – La souscription ouverte pour un emprunt international visant à réunir les
trois autres milliards avait permis de trouver très vite 44 milliards de francs-or.
d) – Le 16 septembre 1873, le dernier soldat allemand quittait Verdun.
e) – Depuis la guerre de 1870-1871 les comptes annuels de la Caisse des Invalides
de la Marine doivent être en équilibre ; la Caisse ne peut faire ni bénéfice ni déficit.
La loi impose à la Caisse des Invalides de la Marine de verser ses excédents au
budget de l'État ; en contre-partie, en cas de déficit (comme actuellement au début
du XXI ème siècle) ce déficit est compensé par un versement du budget de l'État à
la Caisse des Invalides de la Marine, pris sur la dotation au ministère chargé de la
Marine marchande.
Caisse des purges : Sur les navires à propulsion par turbines à vapeur, la caisse des purges
recueille l’eau condensée provenant des appareils fonctionnant à la vapeur.
Caisse d’expansion : Capacité permettant de recueillir les liquides qui débordent de la capacité
dans laquelle ils avaient été versés, après qu’il ont été chauffés pour pouvoir être
pompés et qu’ils se sont dilatés.
Les capacités à combustible (doubles-fonds, soutes, caisses) sont reliées à une
caisse d’expansion par leur plafond.
Caisse journalière : 1 – Une caisse journalière à combustible est une capacité pouvant recevoir la
quantité de combustible qui sera utilisée pendant quelques jours ; cette caisse est
remplie régulièrement à partir des caisses de décantation.
2 – Sur les navires propulsés par de gros moteurs diesel, la caisse journalière
destinée à contenir le combustible lourd (en anglais « heavy fuel oil n°2 ») est
maintenue à une température élevée (90°C) proche de la température d’injection
dans les cylindres.
[Voir l’expression Caisse de décantation].
Caisson : 1 – Banquette ou petit meuble volant et fermant à clé, muni d'attaches pour le tenir en
place à la mer, destiné à renfermer diverses provisions de table, du petit matériel ou
les effets personnels de l'Équipage.
2 – Compartiment d'un navire pouvant être rendu étanche.
Glossaire maritime – page 282 – À jour au 1er janvier 2015
3 – Caisse étanche immergée dans la mer et emplie d'air, dans laquelle peut se tenir
un homme pour effectuer des travaux sous-marins (en anglais « coffer »).
Calaison (en anglais « draught of water ») : Quantité dont un navire s’enfonce dans l’eau au
repos (quand sa vitesse-surface est nulle) selon le chargement qu'il porte ; c’est ce
qu’on appelle aussi l'enfoncement.
Remarques : a) – Lorsque le navire fait route, on parle de tirant d’eau.
b) – Le tirant d'eau moyen d'un navire qui fait route est souvent supérieur à sa
calaison moyenne au repos ; l'assiette du navire peut également varier.
[Voir le mot Assiette et l'expression Tirant d'eau].
Calamar : Voir le mot Calmar.
Calamité : 1 – Malheur public qui répand la ruine, la désolation sur une contrée, une ville.
2 – Une calamité naturelle est un sinistre d'une gravité exceptionnelle, provoqué
par une phénomène naturel habituel mais d'intensité anormale tel que le gel, la
sécheresse, une inondation, une submersion.
Exemple : Une calamité agricole.
Remarque : Les inondations provoquées par des pluies d'intensité exceptionnelle
sont des calamités naturelles, pas des catastrophes naturelles.
[Voir le mot Catastrophe].
Calandre : Machine qui sert à lisser et lustrer les tissus.
Remarques : a) – Les toiles à voile sont calandrées, c'est-à-dire lustrées à la
calandre.
b) – Quelquefois, elles le sont trop, en ce sens que la pression des cylindres a
dérangé la disposition des trames ; les toiles trop calandrées durent peu.
Calcul d’assiette : Détermination par le calcul du poids et de la position du centre de gravité de
chaque compartiment du navire, du déplacement total et de la position du centre de
carène, pour connaître à tout instant la stabilité, l’enfoncement, l’assiette et la gîte
du navire.
Remarque : Les chantiers de construction navale fournissent à chaque navire tous
les documents et toutes les informations nécessaires au calcul d’assiette de ce
navire.
Calcul différentiel : 1 – Le calcul différentiel permet de transposer sous la forme d'équations les
lois qui régissent les variations de grandeurs quelconques.
2 – Le calcul différentiel est utilisé pour l'étude du mouvement des corps matériels
en fonction du temps ; c'est en vue de traiter ces problèmes que Newton mit au
point sa méthode des fluxions.
3 – Le calcul différentiel et intégral permet d'analyser les fonctions mathématiques
et d'étudier l'infiniment petit par une méthode algébrique.
4 – Les courbes transcendantes peuvent être exprimée grâce à des équations
incluant des dérivées ou des intégrales.
5 – La méthode générale utilisée pour déterminer la quadrature des courbes telles
que les ellipses décrites par les planètes autour du Soleil, utilise le calcul différentiel
inventé simultanément par Leibnitz et par Newton, et qui permet de calculer les
tangentes.
Remarques : a) – L'Allemand Gottfried Wilhelm Leibnitz publia en 1684 la
méthode de calcul différentiel qu'il venait d'inventer (méthode pour trouver les
maxima et les minima des fonctions mathématiques, ainsi que les tangentes) ;
l'Anglais Isaac Newton rendit publique sa méthode des fluxions, à peu près
équivalente au calcul différentiel de Leibnitz, dans son célèbre ouvrage de
mécanique écrit en latin et publié en 1687 : « Philosophiæ naturalis principia
mathematica » (en français : « Principes mathématique des sciences
naturelles »).
b) – La méthode des fluxions est celle où l'on considère les quantités finies comme
engendrées par un flux continuel ; ainsi la ligne est la fluxion du point, la surface
est la fluxion de la ligne, etc.
Glossaire maritime – page 283 – À jour au 1er janvier 2015
4 – Les astronomes notent « année zéro » l´année qui précède l´an 1 de l´ère
chrétienne (c’est l´an 1 avant J.-C. des historiens et cette année est bissextile) ; les
astronomes appellent « -1 » l´an 2 avant J.-C. des historiens (cette année est
commune, c'est-à-dire non bissextile).
Remarques : a) – Pour les historiens, le calendrier sert à repérer les époques des
différents événements ; pour les astronome, il sert à mesurer des durées en
soustrayant les unes des autres les époques de différents événements.
b) – L'introduction d'une « année zéro » conserve la validité de la règle des années
multiples de 4.
c) – L'avantage algébrique que l'on trouve à l'année zéro se limite aux nombres
entiers d'années ; les mois et les quantièmes de mois se succèdent toujours dans le
sens de l'écoulement du temps.
d) – Le calendrier julien ne précise pas l'instant initial de chaque jour ; jusqu'au
début du XX ème siècle, chaque observatoire faisait commencer le jour à midi local,
c'est-à-dire au moment du passage du Soleil à son méridien supérieur.
e) – Au début du xx ème siècle, les astronomes décidèrent que la référence du
commencement des jours serait, en ce qui les concerne, la même dans le monde
entier, et que le jour commencerait 12 heures avant le midi moyen de l'observatoire
de Greenwich.
[Greenwich est situé en aval de Londres, sur la rive droite de la Tamise.]
f) – Le 22 octobre 1884, la Conférence internationale de Washington (USA) avait
choisi le méridien de Greenwich comme méridien de référence, ou méridien zéro,
et elle avait partagé le globe terrestre en 24 fuseaux.
Il s'agissait d'adopter une référence unique pour les horaires de chemin de fer.
g) – Les Britanniques avaient réussi à convaincre la majorité des 22 autres
délégations de la Conférence de Washington d'adopter le méridien anglais de
Greenwich et pas le méridien de Paris, en se disant notamment prêts à adopter le
système métrique en contrepartie.
h) – L'échelle de temps de référence s'appela Temps Universel (TU).
i) – Une loi déposée le 8 mars 1897 et adoptée seulement le jeudi 9 mars 1911
modifia l'heure légale française pour la mettre en concordance avec le système
universel des fuseaux horaires : à partir du 15 mars 1911, l'heure légale en France
et en Algérie était l'heure, temps moyen de Paris, retardée de neuf minutes
vingt-et-une secondes.
j) – La loi du 9 mars 1911 ne pas mentionnait pas le nom de Greenwich ; certains
en France firent référence au méridien d'Argentan dans le département de l'Orne,
ou au méridien de La Flèche dans le département de la Sarthe, qui étaient
également en retard de neuf minutes vingt-et-une secondes sur le méridien de Paris.
k) – La loi française du 9 mars 1911 disposait que le temps légal serait compté
d'une façon continue de 0 h à 24 h à partir de minuit, et non plus à partir de midi.
l) – À partir de 1912, l'annuaire du Bureau des Longitude fournit les heures des
levers, couchers et passage au méridien du Soleil, de la Lune et des planète dans le
nouveau temps légal, de même que les éclipses de Soleil et de Lune, les
occultations ou les éclipses des satellites de Jupiter, les marées et le passage au
méridien de l'étoile polaire.
m) – Les astronomes utilisent maintenant un temps universel coordonné (TUC en
français, ou UTC en anglais) qui est très voisin du temps universel (TU en français,
ou UT en anglais).
n) – Les astronomes utilisent les dates juliennes (en abrégé DJ) qui sont le
décompte continu des jours et des fractions de jour depuis midi en temps universel
du 1 janvier 4712 avant J.-C. des astronomes, ou du 1 janvier 4713 avant J.-C. des
historiens.
L'échelle de durée qui est à la base du calcul des dates juliennes est le Temps
Universel ; on admet que les semaines de 7 jours ont formé une séquence
ininterrompue depuis les temps anciens : le jour de la semaine est obtenu à partir
Glossaire maritime – page 288 – À jour au 1er janvier 2015
Califet : Corde spéciale de 4 mm de circonférence environ que l’on emploie, gréée avec des pelles
(ou avançons) appâtés avec des vers de mer ou des coques et utilisés pour la pêche
aux merlans, carrelets, limandes et soles.
Calisson : Friandise en forme de losange, faite de pâte d'amandes mêlée à des fruits confits
écrasés et recouverte d'un glaçage blanc.
Callisto : Autre nom de la constellation de la Grande Ourse.
Remarques : a) – Callisto était la fille de Lycaon, le roi d'Arcadie.
b) – Callisto fut changée en ourse par Junon, puis en constellation par Jupiter.
Callot : 1 – Jacques Callot était un graveur, non pas français mais lorrain, car né à Nancy, la
capitale de l'État souverain de Lorraine.
2 – Callot réalisa un très grand nombre de gravures remarquables à la demande du
roi de France Louis XIII, notamment des vues des ports de France, dont La
Rochelle ; il réalisa une gravure représentant le siège de La Rochelle par Louis XIII
et Richelieu, et une gravure de l'attaque de l'Île de Ré par les troupes royales
françaises.
Remarque : Callot refusa de graver le siège de Nancy par les troupes de Louis XIII,
car il croyait ne rien devoir faire contre l'honneur de son prince et de son pays ; le
roi Louis XIII reçut son excuse en déclarant à son entourage que le duc de Lorraine
était bienheureux d'avoir d'aussi fidèles sujets.
Calmar : Mollusque céphalopode, de forme allongée, pourvu de dix tentacules, de nageoires
latérales triangulaires, et d'une coquille cornée interne.
Remarques : a) – On dit également calmar, calamar ou encornet.
b) – Comme la seiche, le calmar sécrète de l'encre.
Calmir : En parlant du vent, c’est diminuer de force.
Remarques : a) – Il faut augmenter la toile doucement quand le vent calmit pour ne
pas forcer la lame, car le vent tombe plus vite que la mer.
b) – Lorsque le vent diminue de force pour un temps, avant d'en reprendre comme
précédemment, on parle d'embellie.
Caliorne (en anglais « winding tackle ») : Très gros et très fort palan formé d’une poulie double
et d’une poulie triple dont l’une porte un croc.
Camard : Qui a le nez plat et écrasé.
Remarques : a) – Dans l’ancienne marine de guerre à voiles, la guibre servait à
soutenir le beaupré et aussi à corriger l’aspect camard des vaisseaux.
b) – Camus se dit d’un nez court et plat.
Cambusard : Vin conservé en touques et servi en carafes à l’équipage.
Remarques : a) – Le cambusard s'oppose au vin de chambre qui est servi logé en
bouteilles à la table des officiers, et au vin de précision qui est délivré hors contrat
et qui est principe d'un grand cru.
b) – Sur les bâtiments de la Marine Nationale, le compartiment muni d'une serrure
de sécurité dans lequel sont conservées les bouteilles de vin de précision destinées
à la table des officiers s'appelle « le coqueron ».
Cambuse (en anglais « steward’s room ») : Magasin placé sous la surveillance du commis aux
vivres, de l'intendant ou du chef chargé, et où l’on place les vivres destinées à
l'Équipage pendant le voyage ; on y fait éventuellement la distribution des vivres.
Campagne : Affectation des marins militaires outre-mer.
Camp de concentration : Voir l'expression [Concentration ( Camp de –)].
Can : 1 – Nom donné à la surface la plus étroite d’une pièce de bois, dans sa longueur.
Remarque : On écrit can ou cant.
2 – On dit que l’on place une pièce de bois « de can », si la pièce repose sur cette
surface étroite (exemple : un bordage de muraille du navire).
Remarques : a) – Si la pièce repose sur la surface la plus large, on dit qu’elle est
« à plat » (exemple : un bordage de pont).
Glossaire maritime – page 292 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Si la pièce repose sur la surface d’une de ses extrémités, on dit qu’elle est « de
bout » ou « debout ».
c) – On dit maintenant « de chant » en lieu et place de « de can ».
d) – « De champ » est une écriture vicieuse pour « de chant ».
[Voir le mot Poser].
Canal : 1 – Voie naturelle par laquelle les liquides ou les gaz cheminent dans la Terre.
2 – Toute espèce de voie pour le passage des liquides.
3 – Rivière creusée de main d'homme.
Remarque : Un canal de navigation est un canal qui porte des bateaux, par
opposition à un canal d'irrigation qui distribue de l'eau dans les campagnes.
[Voir Panama, Suez].
4 – Nom de certains détroits en mer.
Exemple : Le Canal de Saint-Georges entre le Pays de Galles et l'Irlande.
Canalisation de responsabilité : 1 – La responsabilité d’un dommage repose sur une personne
déterminée, à l’exclusion de toute autre.
2 – La responsabilité de l’exploitant nucléaire est substituée à celle du transporteur
en cas de transport maritime de matières nucléaires (Convention de Bruxelles du
17 décembre 1971).
3 – La demande de réparation de dommages dus à la pollution par les
hydrocarbures ne peut être formée que contre le propriétaire du navire
(Convention de Bruxelles du 29 novembre 1969 et Protocole de Londres du
27 novembre 1992).
Candelette : 1 – Appareil servant à lever des charges ; il est composé d’une poulie double à croc
et d’une poulie simple à cosse et à croc.
2 – La poulie double est fixée en hauteur ; la charge est fixée à une pantoire à
cosse épissée sur l’estrope de la poulie simple ; le dormant du cartahu est
également fixé à la charge, puis il monte pour passer dans le premier réa de la
poulie double, redescend pour passer dans le réa de la poulie simple, remonte pour
passer dans le deuxième réa de la poulie double, puis redescend pour devenir le
courant sur lequel on pèse pour lever la charge.
Candidat : 1 – Celui qui, à Rome, aspirait à quelque charge ou dignité.
Remarque : Dans l'Antiquité romaine, les candidats étaient vêtus de blanc (en latin,
« candǐdus » signifie « blanc éclatant » et « candǐda » signifie « robe blanche du
candidat ».
2 – Celui qui postule une place, une fonction.
Exemple : Candidat à la députation.
3 – Celui qui est inscrit pour quelque examen.
Remarque : Lorsqu'il est question de l'examen pour le recrutement d'un pilote,
l'expression consacrée est « gentil comme un candidat ».
Canevas de Mercator :
Canicule : 1 – La Canicule (du latin canis, le chien) est l’ancien nom de l’étoile de première
grandeur Sirius dans la constellation du Grand Chien.
2 – Dans l’Antiquité, en Égypte, la période suivant le lever héliaque de Sirius était
une période de très grandes chaleurs ; chaque année, elle correspondait au
commencement de la crue très attendue du Nil ; les eaux boueuses apportaient la
prospérité, en fertilisant les terres dans la partie inondable du delta.
Remarque : D’un point de vue astronomique, le lever héliaque d’une étoile
s’observe le jour de la première apparition de cette étoile dans l’Est après le jour
du lever cosmique.
3 – À Paris, le lever héliaque de Sirius se produit de nos jours le 19 août, le Soleil
étant alors à 5° sous l’horizon et Sirius à 2° au-dessus.
Remarque : On appelle couramment canicule la période qui, chaque année, va du
22 juillet au 23 août et pendant laquelle Sirius se lève et se couche à peu près avec
le Soleil.
Glossaire maritime – page 293 – À jour au 1er janvier 2015
Canon (en anglais « cannon ») : 1 – Un canon d’ancien vaisseau à voiles est un tube de métal
dont le vide intérieur, qui est appelé âme, est cylindrique ; les angles du fond de ce
vide cylindrique sont arrondis.
2 – Les canons peuvent lancer des boulets pleins, mais aussi de la mitraille ou des
boulets creux appelés obus.
Parmi les canons d’un même calibre, on distingue deux sortes de pièces, les unes
dites canons longs, les autres canons courts ; les longs pèsent à peu près un quart
de plus que les courts.
3 – Un canon est dit au sabord ou en batterie quand l’avant de l’affût touche au
bord et que la volée sort en dehors du sabord ; il est dit hors de batterie, en dedans,
à bout de brague quand, au contraire, l’affût est rentré à l’intérieur du navire.
4 – Un canon est dit à la serre lorsqu’il est amarré pour ne se prêter à aucun
déplacement pendant les oscillations du bâtiment lors du mauvais temps ; il est dit
en vache lorsqu’il est élongé et amarré entre deux sabords, le long de la muraille du
navire.
Remarque : Pour les différents calibres des canons, voir au mot calibre.
5 – Actuellement, les canons sont construits dans des tourelles orientables.
Cannonier : 1 – Autrefois, appellation officielle des marins affectés au service des canons.
2 – Actuellement, appellation familière des marins des spécialités « Électroniciens
d'armes » (ELARM) ou « Mécaniciens d'armes » (MEARM).
Canot (en anglais « yawl ») : 1 – Petit bateau non ponté, léger, fin, solide, installé pour aller à la
voile ainsi qu’à l’aviron.
Remarques : a) – La largeur des canots est d'environ le quart de leur longueur, et
leur creux est d'environ les cinq douzième de la largeur.
b) – Le « t » final de canot se fait claquer, comme le « t » final des mots lent, tout,
bout ou équipet.
2 – On appelle également canot une embarcation solide dont la longueur n’excède
pas une quinzaine de mètres, propulsée par une machine de faible puissance.
Remarque : On appelle vedette rapide un bateau assez léger et équipé d’une
machine dont la puissance est suffisante pour dépasser la vitesse de 15 nœuds ; un
canot qui file 20 nœuds ou davantage est appelé une vedette rapide.
Canot-major : Dans la Marine Nationale, on appelle canot-major l’un des canots effectuant des
courses de rade au profit d’un bâtiment au mouillage ; le canot-major est
particulièrement affecté aux transferts d'officiers entre le bord et la terre.
Remarque : On appelle parfois également « canot-major » tout véhicule utilisé pour
le service des officiers d'un bâtiment à quai, notamment la voiture du commandant.
Canot de sauvetage (en anglais « life boat ») : 1 – Embarcation lourde et résistante permettant à
l’équipage et aux passagers d’un navire de se réfugier s’ils doivent abandonner ce
navire à la suite d’un sinistre.
Les canots de sauvetage renferment toujours des réserves de vivres et d’eau douce
pour les naufragés qui auraient pris place à bord en cas d’abandon du navire.
Les canots de sauvetage actuels sont souvent entièrement clos afin de pouvoir
traverser des zones d’hydrocarbures enflammés sans que ses occupants ne soient
blessés.
Sur beaucoup de navires de taille petite ou moyenne, un dispositif à glissières
permet à l’Équipage d’embarquer dans le canot de sauvetage lorsqu’il est encore à
son poste de mer, et de le faire tomber à la mer lorsque tout le monde est casqué et
attaché à son siège.
2 – Canot stationné à terre ou dans un port, avançant au moyen d’avirons ou d’une
machine de faible puissance, et pouvant être mis en œuvre rapidement, par un
équipage de bénévoles, pour se porter au secours des personnes en détresse en
mer.
Remarques : a) – On appelle vedette rapide ou vedette de sauvetage les canots de
sauvetage équipés de machines de puissance suffisante pour dépasser la vitesse de
Glossaire maritime – page 294 – À jour au 1er janvier 2015
15 nœuds.
b) – Le bâtiment dans lequel est remisé le canot de sauvetage, ou le poste où il
stationne à flot en attendant d’être mis en œuvre, est appelé la station du canot de
sauvetage.
Canotier (en anglais « boatman ») : Marin local chargé de l’amarrage et du démarrage des
navires qui font escale dans un port.
En Atlantique et en Manche, on emploie plutôt le mot « lamaneur ».
Cantilever : 1 – Le mot anglais cantilever signifie porte-à-faux.
Remarques : a) – Le mot anglais « cantilever » vient des mots « cant » qui signifie
inclinaison, et « lever » qui signifie levier ; le « i » intermédiaire sert à améliorer la
prononciation.
b) – Les rayonnages cantilever permettent de stocker les unes au-dessus des
autres, dans les magasins ou entrepôts, des charges longues et encombrantes, telles
que des planches, des plaques, des tubes, des barres, etc.
c) – On installe des rayonnages cantilever dans les tunnels de lignes d'arbres
d'hélice des navires à cales arrières, pour stocker les uns au-dessus des autres les
barreaux, les tiges de métal, les pièces de rechange ou les autres éléments de
grande longueur destinés à être utilisés pendant le voyage pour des travaux de
serrurerie ou pour des réparation à bord du navire.
[Voir le mot tunnel].
2 – On appelle cantilever un procédé de construction dans lequel une structure est
en porte-à-faux, fixée par une seule de ses extrémités : ce procédé peut s’appliquer
à des plate-formes en béton, à des structures en poutres d’acier, etc.
3 – Le procédé cantilever Harroway-Dixon utilisé dans la construction des navires
vraquiers ou minéraliers consiste à inclure à l’intérieur des cales, en abord et dans
les hauts, des caissons à paroi oblique (en anglais « wing tanks ») pouvant être
emplis de lest liquide.
Les vraquiers et minéraliers étant habituellement construits en type longitudinal,
ces caissons permettent d’obtenir une plus grand rigidité du navire ; lorsqu’ils sont
emplis d’eau de mer, ils permettent de réduire la stabilité des navires minéraliers
chargés dans les fonds de minerais de forte densité ; ils donnent à la partie
supérieure des cales des navires vraquiers une forme conique qui évite les risques
de ripage et de désarrimage de la cargaison, dans les cas de chargements en vrac de
marchandises de faible densité emplissant entièrement les cales.
Canton : Anciennement, lieu public découvert et bordé de maisons ou de monuments.
Remarque : À La Rochelle, « canton » est parfois synonyme de place.
Cap (en anglais « head ») : 1 – Extrémité pointue à l’avant du navire ; le cap (d’un navire) est
une ancienne appellation de l’étrave du navire.
2 – On appelle cap d’un navire l’angle formé par la direction de sa ligne de quille,
(orientée vers l’avant du navire) et la direction du Nord.
Le cap se compte de 0° à 360° à partir du Nord, vers l’Est, et jusqu’à la direction
de la ligne de quille du navire (orientée vers son étrave).
On appelle cap le rumb de vent suivi par le navire.
3 – On distingue le cap vrai, le cap magnétique, le cap compas, selon que le Nord
de référence est le Nord géographique, le Nord magnétique ou le Nord indiqué par
le compas.
4 – Le cap du compas est une petite marque verticale peinte en noir à l’intérieur de
l’habitacle du compas, sur sa paroi avant ; cette marque est située dans le même
plan longitudinal que le pivot de la rose.
La graduation de la rose vis-à-vis de cette marque noire correspond à l’orientation
de la quille du navire par rapport au nord de la rose, c’est-à-dire par rapport au
nord du compas.
5 – Lorsqu’une consigne de cap a été donné au timonier, à l’interrogation « où est
le cap ? » (en anglais « how winds the ship ? ») celui-ci répond, par exemples :
Glossaire maritime – page 295 – À jour au 1er janvier 2015
sort de son remous et reçoit des coups de mer par l’avant ; s’il cule, il prend des
coups de lame sur l’arrière et le gouvernail risque d’être brisé.
b) – La cape sèche est plus utilisée par les navires à voiles que par les navires à
propulsion mécanique.
[Voir l’expression Mettre à la cape].
Capelage de tête de mât : 1 – Un manchon en cuivre embrasse chaque tête de mât ; les œils du
gréement sont capelés par dessus ce manchon.
2 – Le manchon de capelage empêche le gréement de pénétrer dans le bois des
mâts.
3 – L’ensemble du manchon et des œils du gréement s’appelle le capelage.
Capelage de beaupré : Le capelage de beaupré comprend :
i) la chaîne de l’étai de misaine intérieur,
ii) l'estrope de la moque de la sous-barbe d’en dedans,
iii) les estropes pour la première paire de haubans,
iv) l’étai intérieur de misaine qui a sa chaîne aux deux tiers de la saillie du beaupré
en dehors des apôtres,
v) les sous-barbes qui ont entre elles une distance égale au diamètre du beaupré,
vi) la chaîne de l’étai de misaine d’en dehors,
vii) l'estrope de la moque de la sous-barbe du milieu,
viii) les estropes de la seconde paire de haubans.
ix) l'estrope de la moque de la sous-barbe d’en dehors,
x) la quatrième sous-barbe d’en dehors, immédiatement en dessous des étais du
petit mât de hune.
Capelage des bout-dehors de foc et de clin-foc : Marchepieds, haubans et martingale capelés
par dessus un manchon de capelage installé sur le bout du bout dehors.
Remarque : On capelle en premier une martingale en chaîne.
Capelage du bout de la grand vergue : Estrope d’empointure, filière d’envergure, estrope à
cosse pour palan de roulis, estrope à cosses baguées pour les poulies de bras et de
faux bras, balancine et marchepied.
Capelage du bout de la vergue d’hune : Estrope d’envergure, filière d’envergure, estrope à
cosse pour poulie de bras, balancine et marchepied.
Capelage du bout de la vergue de misaine : Estrope d’empointure, filière d’envergure, estrope
à cosse pour palan de roulis, estrope à cosses baguées pour poulie de bras,
balancine et marchepied.
Capelage du bout de la vergue de perroquet ou de cacatois : Marchepied, estrope de poulie de
drisse de bonnette de perroquet, estrope d’empointure, filière, bras et balancine.
Le bras et la balancine sont souvent mariés ensemble, ou se crochent sur le même
cercle en fer, ce qui permet de capeler ou décapeler plus facilement la vergue
quand on la grée ou quand on la dégrée.
Remarque : On capelle un ersiau sur le bout de vergue avant de la garnir, pour
empêcher le frottement du capelage contre le carré de la vergue.
Capeler (en anglais « to fix upon a mast’s head ») : 1 – Passer la boucle d’extrémité d’un
cordage ou d’une amarre de manière à lui faire embrasser le tour d’un mât, d’un
bollard, d'une bitte, d’un bittard, d'un bitton ou d’un taquet de manière à ce que le
cordage soit arrêté en ce point.
2 – Capeler se dit aussi de la boucle que l’on a faite dans un cordage et que l’on
fait passer autour d’un bollard, d’un réa de poulie ouverte, etc.
3 – Capeler se dit familièrement quand on enfile un vêtement, une brassière de
sauvetage, etc.
CAPES : Voir le mot Professorat.
Capion : Les capions d’un navire sont ses extrémités ; ainsi la distance du capion d’étrave au
capion d’étambot est égale à la longueur du navire de tête en tête (c’est-à-dire
d’une extrémité à l’autre).
Glossaire maritime – page 298 – À jour au 1er janvier 2015
Captif : On appelle captifs les personnes qui ont été capturées par des pirates.
Remarques : a) – Des procédures spéciales visant à permettre le rachat des
personnes capturées par les barbaresques en Mer Méditerranée ou dans l'Océan
Atlantique faisaient l’objet de chapitres détaillés dans les ordonnances de l’Ancien
Régime.
Malgré l’interdiction de faire assurer la vie des personnes, puisque la vie humaine
n’a pas de prix, la libération des captifs était minutieusement organisée et les coûts
qu’elle engendrait pouvaient être pris en compte par des assurances.
ORDONNANCE TOUCHANT LE MARINE DU MOIS D’AOÛT 1681, TITRE VI, DES ASSURANCES : IX.
Tous Navigateurs, Passagers et autres, pourront faire assurer la liberté de leurs
personnes ; et en ce cas, les polices contiendront le nom, le Païs, la demeure,
l'âge et la qualité de celuy qui se fait assûrer ; le nom du Navire, du Havre d'où il
doit partir, et celui de son dernier reste ; la somme qui sera payée en cas de prise,
tant pour la rançon que pour les frais du retour ; à qui les deniers en seront
fournis, et sous quelle peine.
X. Défendons de faire aucune assûrance sur la vie des personnes.
XI. Pourront neantmoins ceux qui racheteront les captifs, faire assûrer sur les
personnes qu'ils tireront d'esclavage, le prix du rachapt ; que les assûreurs seront
tenus de payer, si le rachepté, faisant son retour, est repris, tué, noyé ; ou s'il perit
par autre voye que par la mort naturelle.
b) – De tout temps des pirates ont capturé les membres d'Équipage ou les
passagers de navires de commerce naviguant paisiblement dans certaines mers :
depuis la plus haute Antiquité en mer Méditerranée, aujourd'hui près de Socotra
dans l'Océan Indien.
c) – Jusqu'au XVIIIème siècle des pirates barbaresques sont venus en France par la
mer pour capturer des habitants des régions côtières de la Mer Méditerranée ou de
l’Océan Atlantique ; soit ils revendaient les captifs en qualité d’esclaves en Afrique
ou au Proche Orient, soit ils obtenaient le prix de leur rachat par leurs proches.
d) – Les villages côtiers de Corse ou de Provence s'organisèrent pour prévenir ou
pour résister à leurs attaques.
e) – L’expédition de 1830 en Algérie, qui a aboutit à la colonisation de ce pays par
la France jusqu’en 1962, avait pour objectif de faire cesser les attaques des pirates
qui étaient basés autour de la ville d’Alger.
[Voir le mot Algérie].
Capture (Effet de – ) : Particularité des radio-communications VHF.
[Voir l’expression Effet de capture].
Capture : En temps de guerre, la capture ou la prise d'un navire ennemi est l'acte par lequel on
s'empare de ce navire, soit facilement s'il s'agit d'un navire de commerce non armé,
soit par la force si ce navire est capable de se défendre, parfois au prix de lourdes
pertes humaines après un rude combat.
Remarques : a) – La capture des navires de commerce paisibles se justifiait, sous
l'Ancien-Régime, parce que les navires de commerce constituaient une réserve
pour l'État belligérant, qui pouvait réquisitionner leurs équipages ou les navires
eux-mêmes, et les transformer en instrument de guerre.
b) – Les bâtiments de commerce appartenant à un état ennemi que l'on cherche à
vaincre par un blocus maritime, sont évidemment capturés aussi souvent qu'il est
possible.
c) – La coutume admet qu'on ne capture pas les bateaux qui se livrent à la pêche
côtière, et les bâtiments ennemis ne se livrent contre eux à aucun acte hostile, sauf
en cas de guerre totale, où chaque ressortissant d'un état ennemi est considéré
comme son ennemi personnel.
d) – S'il s'agit d'un navire neutre, on parle de saisie plutôt que de capture ou de
prise.
Glossaire maritime – page 302 – À jour au 1er janvier 2015
Capturer (en anglais « to capture ») : S'emparer, en temps de guerre, d'un navire ennemi.
Remarque : On dit indifféremment capturer ou prendre.
Capuchon (en anglais « hood », « cap », « whipping ») : 1 – Couvercle mobile ouvert de côté,
ou ayant un tuyau d'échappement ou de dégagement d'air sur un de ses côtés.
On en trouve sur les extrémités des tuyaux de cheminée des cuisines.
2 – Les capuchons s'orientent à la main ou par l'effet du vent, pour que la fumée ou
l'air vicié s'échappent sans être refoulés à l'intérieur par le vent.
Capucine (en anglais « standard knee ») : 1 – Courbe de construction qui lie l'étrave à l'éperon.
2 – La capucine est placée à peu près horizontalement ; elle recouvre par sa face
inférieure les têtes de pièces de la guibre.
Son extrémité arrière entre par un tenon dans la face avant de la mèche de la
guibre.
Remarques : a) – Quelquefois, la capucine a une seconde branche verticale qui
touche directement la face avant de l'étrave, au lieu de la face avant de la mèche.
b) – La guibre a souvent assez d'étendue dans le sens longitudinal pour exiger une
allonge à la branche horizontale de la courbe de capucine.
c) – On appelle aussi capucines des courbes en fer ou en bois qui servent à fortifier
les navires fatigués : elles sont chevillées par une branche sur les ponts aux
portages des baux, et par l'autre sur le vaigrage.
Caquage : Action de caquer ; résultat de cette action.
[Voir le mot Caquer].
Caque : Barrique ou baril où l'on conserve les harengs salés ou fumés.
Remarques : a) – Caque vient de l'ancien nordique kakki qui signifie « tonneau ».
[Voir le mot Caquer].
b) – L'expression familière « être serrés comme des harengs en caque » signifie
« être à l'étroit, serrés les uns contre les autres ».
c) – Le proverbe « la caque sent toujours le hareng » signifie que l'on se ressent
toujours de ses origines, des mauvaises habitudes prises dans sa jeunesse.
Caquer : Caquer, en parlant d'un poisson, c'est lui ôter les ouïes.
Remarques : a) – Caquer vient du moyen néerlandais cake qui signifie « ouïes ».
b) – Le mot « caquer » qui se rapporte à la préparation des harengs avant de les
placer dans des caques à harengs a une origine différente du mot « caque ».
[Voir le mot Caque].
Caquette [Vieilli] : Sorte de baquet où les poissonniers mettaient le poisson encore vivant.
Caqueur : Couteau avec lequel on dépouille les harengs avant la salaison et l'encaquage.
Car : Bout inférieur de l’antenne d’une voile latine.
Carabé [Vieilli] : Synonyme d'ambre jaune.
[Voir l'expression Ambre jaune].
Caraque : Bateau sarrazin.
Caraque : 1 – Navire de charge dérivant de la cogue nordique.
2 – La caraque possédait, au début, une seule voile carrée portée par un grand mât.
3 – De forme ronde, très renforcée, avec des châteaux à l’avant et à l’arrière, les
caraques étaient utilisées pour le transport des marchandises mais elles ne
pouvaient pas remonter au vent.
4 – Après qu’on lui eut ajouté un deuxième mât et des voiles latines, les qualités
nautiques de la caraque s’améliorèrent.
5 – Les caraques furent ensuite améliorées pour pratiquer la navigation
transocéanique et elles devinrent des galions.
[Voir le mot Galion].
Carat : 1 – Le carat des joailliers est une unité de masse équivalente à 200 milligrammes.
Le carat est utilisé pour indiquer la masse de diamants, des pierres précieuses, des
perles fines.
Remarques : a) – Un gramme correspond à cinq carats.
Glossaire maritime – page 303 – À jour au 1er janvier 2015
Caréner (en anglais « to repair» ou « to careen ») : 1 – Entretenir les fonds et la partie du navire
qui est submergée lorsqu’il est chargé.
2 – Cette opération se déroule au sec dans une forme de carénage (cale sèche), sur
un gril de carénage à la basse mer ou sur un dock flottant ; quelquefois à flot par
des plongeurs ; elle consiste à nettoyer la carène, à en réparer ou à en remplacer les
parties défectueuses s’il y a lieu, et souvent à la repeindre.
3 – Pendant que les fonds du navire sont au sec on vérifie et, si c'est nécessaire, on
répare ou on remplace les prises de coque défectueuses ou non étanches.
4 – L'entretien des coques en bois consiste également à vérifier le calfatage entre
les bordages de la coque et à remplacer ou à compléter les cordons d'étoupe et le
brai lorsque cela est nécessaire.
Remarque : Autrefois, les navires à voiles étaient mis à la gîte en pesant sur la haut
des mâts à partir du quai ; la moitié de la carène qui était ainsi sortie de l’eau
pouvait étre entretenue au sec à partir de radeaux : on disait que le navire était
abattu en carène.
Cette opération nécessitait que le navire reste à flot ; c’était pour ne pas devoir
expédier leurs navire caréner en Charente ou en Seudre, que les Rochelais avaient
construit le bassin à flot n°1, dit bassin intérieur ; il communique avec le havre
d'échouage par des portes que l'on ferme lorsque la mer commence à baisser.
Caret (en anglais « reel ») : Le caret est la bobine, le dévidoir sur lequel on enroule les premiers
fils que l’on fabrique avec du chanvre ou avec d’autres fibres que l’on a filées.
Cargaison (en anglais « cargo ») : 1 – Ensemble des marchandises placées à bord d’un navire en
cales ou en pontée.
2 – Le transporteur est tenu d’apporter à la cargaison les soins ordinaires
conformément à la convention des parties ou à l’usage du port de chargement
[Décret n° 66-1078 du 31 décembre 1966, art. 38].
Remarques : a) – On ne doit pas confondre la cargaison, qui désigne les
marchandises chargées, avec le fret, qui est le prix convenu pour leur transport.
b) – Par métonymie, certains utilisent le mot fret pour désigner les marchandises
ou les passagers dont le transport rapportera un fret.
[Voir le mot Fret].
Cargaison spéciale : 1 – Chargement transporté selon une convention spéciale.
2 – Aucun connaissement n’est émis pour une cargaison spéciale, mais les
conditions de l’accord sont insérées dans un récépissé qui est un document non
négociable [Convention de Bruxelles du 25 août 1924, art. 6].
Remarque : Ni la loi française n° 66-420 du 18 juin 1966, ni les Règles de
Hambourg du 25 mars 1978 ne connaissent les cargaisons spéciales.
Cargo-boat (ou Cargo) : Expression (ou mot) anglais souvent utilisés en France et signifiant
« navire de charge ».
Cargue (en anglais « brail ») : 1 – Nom générique donné à toutes les manœuvres qui servent à
ramasser une voile.
2 – Les cargues servent à retrousser une voile sur elle-même, quand on veut la
soustraire à l’action du vent.
3 – Les voiles carrées se retroussent sur leurs vergues ; les voiles auriques se
retroussent à quelques points de leurs mâts, de leurs cornes ou de leurs drailles.
4 – Plus une voile a de cargues, plus elle devient facile à serrer.
5 – Les voiles goélettes et la brigantine ont aussi des cargues ; elles sont frappées
sur la ralingue arrière et passent dans des poulies frappées sur sur la corne et sur le
mât de senau.
Cargue-boulines : Quand on cargue une basse voile ou un hunier, les cargue-boulines servent à
soulever la ralingue de chute et à la placer sur l’avant de la vergue.
Cargue-fonds : 1 – Cordage frappé sur la ralingue de bordure d’une voile et servant à ramasser la
toile sur la vergue.
Glossaire maritime – page 306 – À jour au 1er janvier 2015
Carrelet : Engin de pêche constitué d’un filet carré de quelques mètres de côté, tendu sur une
armature, pénétrant horizontalement dans l’eau ; il permet de capturer les poissons
qui se trouvent attrapés lorsque l’on remonte le filet au moyen d’un treuil à main.
Remarque : La pêche au carrelet à partir de cabanes sur pilotis fait partie des
traditions des rivages de la Charente-Maritime.
Carrosse (en anglais « canopy ») : Logement construit et élevé sur le pont à l'arrière d'un navire
qui n'a pas de dunette.
Remarques : a) – Le carrosse ne tient pas à la muraille et on peut en faire le tour.
b) – On appelle rouf un carrosse de petites dimensions.
[Voir le mot Rouf].
Carsonnier (en anglais « quarter-master ») : Jadis, celui qui commandait le quart sur les navires
de commerce.
Cartahu (en anglais « hauling line », « girt line ») : 1 – On appelle cartahu un cordage volant
ou sans désignation fixe dont on fait usage pour des besoins momentanés.
2 – On appelle aussi cartahu un cordage ou filin que l'on emploie pour soulever
des charges.
3 – Le cartahu utilisé pour soulever des charges peut passer par une poulie pour
accroître son action ; la force de levage est alors augmentée mais la vitesse de
levage est divisée d’autant.
[Voir le mot peser].
Remarques : a) – Un palan est constitué de plusieurs poulies et d’un cordage
passant par ces poulies.
b) – S’il s’agit de hisser des mâts, des vergues ou des tangons au moyen d'un
palan, le cordage passant par les réas des poulies est un cartuhu.
c) – On appelle garant le cordage passant par les réas des poulies d'un palan si
l’effort est exercé horizontalement, par exemple pour établir des voiles.
d) – Dans un palan, le bout du cartahu ou du garant fixé à une poulie ou à un point
fixe est le dormant ; le bout sur lequel s’effectue la traction est le courant.
Cartahu double : 1 – Appareil servant à lever des charges.
2 – Il est composé de deux poulies simples : la poulie supérieure (poulie à fouet)
est fixée en hauteur ; la poulie inférieure supporte la charge à soulever.
3 – Le dormant est fixé en hauteur, soit au ringot de la poulie supérieure, soit à un
point fixe, ensuite il passe dans la poulie inférieure puis dans la poulie supérieure ;
le courant sur lequel on pèse est dirigé vers le bas.
Cartahu simple : 1 – Appareil servant à lever des charges.
2 – Une manœuvre en simple appelée cartahu est passée à travers une poulie
simple fixée en hauteur.
3 – Le dormant est fixé à la charge à soulever ; le courant sur lequel on pèse est
dirigé vers le bas.
Cartahu simple à poulie courante : 1 – Appareil servant à lever des charges.
2 – Une manœuvre en simple appelée cartahu est passée à travers une poulie
simple qui supporte la charge à soulever (la charge est fixée sous la poulie).
3 – Le dormant est fixé en hauteur ; le courant sur lequel on exerce une traction est
dirigé vers le haut.
Carte (en anglais « chart ») : 1 – Représentation plane de la Terre.
2 – La Terre étant courbe, elle n’est pas développable ; donc aucune carte plane ne
peut donner une représentation exacte de la surface de la Terre.
3 – Pour obtenir une représentation plane, la méthode habituelle consiste à porter
sur une feuille de papier un canevas représentant les parallèles et les méridiens ; les
parallèles ou les méridiens sont représentés, respectivement, par des droites
parallèles entre elles lorsque l’on utilise la projection dite de Mercator ; pour les
autres projections, ce n’est pas toujours le cas.
Il reste ensuite à placer chaque point de la Terre, repéré par ses coordonnées, à
l’emplacement correspondant de la feuille de papier (la carte).
Glossaire maritime – page 308 – À jour au 1er janvier 2015
côtes, les profondeurs marines, des détails terrestres de la zone couverte, etc.
Remarques : a) – Édouard Wright (1561-1615) a clairement énoncé la propriété
fondamentale de la carte de Mercator : c’est la similitude des petites figures et
donc la conservation des angles.
b) – Les cartes de Mercator sont conformes, donc un angle relevé sur la Terre est
représenté, sur la carte, par un angle de même valeur.
En chaque point de la carte de Mercator, le rapport d’un élément de
méridien à un élément de parallèle est le même que sur la Terre.
c) – Sur la carte marine en projection dite de Mercator, toutes les loxodromies (ou
rumbs) sont représentées par des lignes droites.
d) – Un navire qui marche à cap constant suivra en principe une route
loxodromique et il coupera tous les méridiens à angle constant ; la représentation
de cette route sur la carte marine sera une droite.
e) – L’azimut d’un amer ou d’un alignement est l’angle que l’on relève au moyen
de l’alidade d’un taximètre ou d’un compas de relèvement par rapport au Nord,
donc par rapport au méridien de l’observateur ; la représentation d’un relèvement
sur la carte marine est une droite qui fait, par rapport aux méridiens, le même angle
que l’azimut relevé avec l’alidade.
f) – Les cartes de Mercator sont des cartes réduites : les degrés de longitude lus
sur la carte sont tous égaux, quelle que soit la longitude, alors que sur la Terre ils
sont de plus en plus petit à mesure que les méridiens se rapprochent les uns des
autres, de l’Équateur jusqu’aux pôles. Pour obtenir que le rapport d’un élément de
méridien à un élément de parallèle soit le même sur la carte et sur la Terre (la carte
de Mercator est conforme), on donne aux degrés de latitudes lus sur les méridiens
de la carte, une étendue de plus en plus grande à mesure qu’on s’éloigne de
l’Équateur.
g) – Chaque parallèle terrestre de latitude φ (en degrés) est représenté, sur la carte,
par une droite parallèle à l’Équateur ; la loi de progression des minutes de latitude
de la carte de Mercator est telle que la distance d’un parallèle à l’Équateur (en
minutes d’Équateur) est égale à la fonction L (φ), appelée variable de Mercator ou
latitude croissante λ de la latitude φ.
h) – La latitude croissante λ de la latitude φ est égale au logarithme népérien de la
tangente de la demi-latitude augmentée de 45° (ou π/4 ) :
λ = L (φ)= ∫ dφ / cosφ = Log tg ( φ/2 + π/4 )
i) – Une carte utilisant le canevas de Mercator , dite « carte de Mercator », est une
carte réduite.
Remarque : Une carte réduite est une carte dans laquelle les degrés de longitude
sur tous les parallèles sont égaux : les méridiens sont tous verticaux et équidistants.
6 – L’échelle en un point de la carte de Mercator varie selon la latitude de ce point
et selon la direction choisie ; on définit cependant une échelle moyenne pour une
carte donnée.
7 – Mercator (1512-1594) a inventé la projection qui porte son nom en 1555 ; il a
publié sa première carte en 1569.
Remarques : a) – En réalité, la carte publiée par Mercator lui-même était très
perfectible ; les intervalles entre les parallèles n’avaient pas été calculés ; ils avaient
probablement été obtenus par des constructions géométriques astucieuses, comme
on aimait en faire à cette époque, ou à partir des tracés relevés sur un globe
terrestre.
b) – C’est l’Anglais Édouard Wright (1561-1615) qui a le premier réalisé
l’écartement progressif des parallèles, pas encore en utilisant une solution
rigoureuse, mais avec une approximation suffisante pour les besoins pratiques de la
navigation.
Glossaire maritime – page 310 – À jour au 1er janvier 2015
Casernet (en anglais « log book ») : Livre, cahier ou registre d’une forme déterminée ayant des
colonnes à indications ou usages prescrits, tenu à bord par le chef du quart qui le
signe aussitôt qu’il est remplacé par un autre chef de quart.
Le casernet de la passerelle est visé chaque jour par le capitaine.
Remarques : a) – On ouvre sur chaque navire à propulsion mécanique, à la fois un
casernet de la passerelle et un casernet de la machine.
Sur certains navires, on utilise une autre appellation que casernet pour désigner ces
registres, par exemple sur certains navires on appelle livre de loch le registre que
remplissent les officiers de quart à la passerelle de navigation et qui sert aux
communications du capitaine avec les chefs de quart.
b) – À bord des bâtiments de guerre, on se servait de la table de loch jusqu’en
1827 ; de 1827 à 1868 on a utilisé un casernet, qui est un journal collectif sur
lequel les officiers de quart écrivent leurs observations et sur lequel le commandant
porte les ordres pour la nuit ; en 1868, le casernet s’est appelé journal du
commandant et des officiers ; en 1885 il est devenu le journal de bord.
Casex : Dans la marine de guerre, exercice anti-sous-marins.
Casier de pêche : 1 – Les casiers de pêche sont des pièges fixes appâtés, posés sur le fond, ayant
une armature en fer recouverte par un filet.
2 – Les prises entrent par un goulet sur le dessus ou par des ouvertures disposées à
chaque extrémité ; ces ouvertures sont fabriquées de telles sorte que les prises ne
puissent pas ressortir.
3 – L’armature en fer a 8 à 10 millimètres de diamètre.
4 – Les casiers ont environ une longueur 1,20 mètre, une largeur et une hauteur de
0,80 mètre, et ils sont lestés.
5 – Les casiers sont habituellement repérés par des drapeaux fixés sur des flotteurs
ou des bouées ; on dispose soit un drapeau par casier, soit un drapeau pour une
ligne de casiers lorsqu’ils sont reliés entre eux.
L'orin du drapeau sert à attraper une ligne de casiers sans avoir à draguer le fond
avec une chatte en comptant sur la chance.
Casimir : Étoffe de laine mince et croisée.
Casquette à carreaux : Casquette civile que portent ceux qui ont quitté définitivement le service
dans la Marine nationale.
Casquette à ressort : Casquette d'officier portant plusieurs galons (qui peuvent rappeler les
spires d'un ressort hélicoïdal).
Casse-croûte de nuit : Repas léger, préparé pendant la journée qui précède, par le cuisinier du
navire et que prennent les officiers ou les membres de l’Équipage lorsqu'ils
viennent de terminer un quart de nuit ou une manœuvre de nuit.
Casser l’erre (en anglais « to take all way off ») : 1 – Casser l’erre du navire, c’est réduire sa
vitesse jusqu’à ce que le navire soit stoppé.
2 – En manœuvre de port, casser l’erre c’est annuler la vitesse-fond, c’est-à-dire
rendre le navire immobile par rapport aux ouvrages portuaires.
3 – Si l’on manœuvre pour éviter un abordage, casser l’erre c’est annuler la
vitesse-surface, c’est-à-dire rendre le navire immobile par rapport à la couche
superficielle de la mer dans laquelle les carènes des navires présents sur la zone
sont immergées.
Remarque : Pour casser son erre, un navire à propulsion mécanique doit
habituellement battre en arrière (en anglais « to reverse her means of
propulsion »).
Casseron : Appellation des petites seiches.
Remarque : Les habitants d’Ars-en-Ré sont réputés être de très bons pêcheurs de
seiches ; pour cette raison on les appelle les « casserons ».
Casson : Surface égale au quart d'un arpent de terre.
Casson : Pain informe de sucre fin.
Glossaire maritime – page 314 – À jour au 1er janvier 2015
coordonnées.
ii) Les étoiles se déplacent les unes par rapport aux autres, mais ces déplacements
sont extrêmement faibles, moins d'une seconde de degré par an sauf exceptions, et
pour la plupart indécelables.
2 – Les catalogues d'étoiles donnent pour plusieurs milliers d'étoiles l'ascension
droite à 0,001 seconde d'heure près, et la déclinaison à 0,01 seconde de degré près,
pour des années données.
Remarque : L'ouvrage « Éphémérides Nautiques » donne chaque année la position
moyenne de plusieurs centaines d'étoiles au début de l'année et les variations de
coordonnées dans l'année.
3 – En utilisant les catalogues d'étoiles, il fauttenir compte de l'aberration due au
déplacement de la Terre sur son orbite autour du Soleil.
4 – Eudoxe de Cnide publia un catalogue de 47 étoiles vers 360 avant J.-C. ; pour
chacune d'elles, il indiquait la distance au pôle et le complément de la déclinaison.
5 – Hipparque publia un catalogue de plus de 1000 étoiles, vers 130 avant J.-C.,
avec, pour chacune, l'ascension droite et la déclinaison.
6 – Flamsteed publia en 1725 un catalogue de 2934 étoiles, classées par ascensions
droites croissantes.
Remarque : Les ascensions droites de Flamsteed étaient exprimées en degrés ; la
Connaissance des Temps elle-même ne donna les ascensions droites en heures qu'à
partir de 1825.
Catamaran (en anglais « catamaran ») : 1 – À l'origine, radeau en usage sur la côte de
Coromandel et servant à passer les barres et à pêcher au large ; il se compose de
plusieurs pièces principales couchées côté à côté, et fixées au moyen de cordages.
Les catamarans traditionnels n’avaient à bord que des lascars qui les manœuvrent
avec beaucoup d’habileté.
2 – Le mot catamaran désigne toutes sortes de radeaux utilisés dans les ports.
3 – On appelle également catamarans des bateaux à voiles ou à moteur, surtout
armés à la plaisance ou à la pêche, et constitués de deux coques quasi-identiques
reliées par des traverses fixes.
Remarques : a) – Le mot trimaran est formé à partir du mot catamaran à la suite
d’un jeu de mots plaisant, mais la racine cata n’a jamais signifié deux.
b) – Le radical d'origine indienne « kata » signifie « en outre », « contre », et a
donné la préposition grecque « κατἀ » (à travers, avec l'idée de transpercement de
bout en bout) et les mots latins « cum » (avec) ou « contra » (en face, vis-à-vis).
Catapo : Acronyme désignant, à bord d'un porte-avions, un exercice de catapultage puis
d'appontage d'avions.
Catapult : « Catapult » est le nom de code d'une série de coups de mains perfides organisés par
le Premier ministre conservateur anglais Winston Churchill, au début de l'été 1940,
qui visaient à la fois à asseoir son autorité au Royaume-Uni où elle était contestée,
quelques semaines après son accession au pouvoir, et à neutraliser la Marine
militaire française immobilisée dans les Îles Britanniques ou en Afrique du Nord,
pourtant hors de portée des Allemands ou des Italiens, après la signature de les
armistices franco-allemand (22 juin 1940) et franco-italien (24 juin 1940).
Remarques : a) – Des bâtiments français s'étaient réfugiés au Royaume-Uni, en
Égypte (anglaise), en Afrique du Nord française (non occupée), aux Antilles
françaises, ou dans les bases navales anglaises.
b) – Des milliers de marins français furent assassinés par leurs « alliés »
britanniques au cours de ces opérations, notamment à Mers-el-Kébir (département
d'Oran, en Algérie).
[Voir le nom Mers-el-Kébir].
c) – Environ 12 000 marins français furent retenus en Angleterre dans des camps
de concentration après la capture, le 3 juillet 1940, des bâtiments français présents
dans les ports britanniques.
Glossaire maritime – page 316 – À jour au 1er janvier 2015
attirer dans l'eau de l'air atmosphérique sous la forme de bulles et former des
remous qui ne sont pas liés à la cavitation : cela s'appelle de la ventilation.
2 – La température d'ébullition d'un fluide baisse en même temps que la pression
qui règne dans ce fluide.
Remarques : a) – La température d'ébullition est celle des changements de phases
liquide-vapeur ; à cette température, qui varie avec la pression, on peut observer
simultanément les phases liquide et vapeur.
b) – Dans le bouilleur basse pression d'un navires à moteur diesel, l'eau de mer est
distillée à la température d'environ 60°C ; l'eau de mer introduite dans le bouilleur
est chauffée par l'eau de refroidissement du moteur et la pression dans le corps du
bouilleur est réduite au moyen d'une pompe à vide.
3 – Selon le principe de Bernouilli, une accélération dans le flux d'un fluide à
température constante s'accompagne d'une baisse de sa pression.
Si, en raison de l'accélération à température constante du flux d'un liquide, la
pression dans ce liquide baisse au-dessous d'une certaine pression, il se forme des
bulles de vapeur : c'est l'ébullition.
4 – Lorsque la pression dans le fluide augmente, l'éclatement des bulles de vapeur
dégage une énergie considérable, qui peut parfois être supérieure aux forces de
cohésion de la surface solide contre laquelle s'écoule le liquide :
i) l'éclatement des bulles génère des bruits pouvant être violents, et
ii) l'éclatement des bulles peut provoquer des arrachements de matière sur la
surface solide contre laquelle s'écoule le liquide.
Remarques : a) – Le mot « cavitation » vient du latin căvĭtās qui signifie vide,
cavité.
b) – La gestion des variations des pressions exercées sur les surfaces en contact
avec des fluides est à la base des applications de la dynamique des fluides.
Cayenne (en anglais « tender ») : Jadis, vieux vaisseau installé en caserne flottante pour des
marins qui attendent une affectation.
Remarque : Aujourd'hui, les marins qui attendent une affectation sont affectés au
dépôt des Équipages.
CC : Sigle du grade d'officier de marine : Capitaine de Corvette.
Remarque : Le grade de Capitaine de Corvette est situé entre ceux de Lieutenant
de Vaisseau et de Capitaine de Frégate.
CCAF : Sigle du Comité Central des Armateurs de France.
[Voir l'expression Comité Central des Armateurs de France (CCAF)].
CDIC : Sigle des chalands de débarquement d'infanterie et de chars.
Ceclant : Commandant en chef de la zone maritime Atlantique.
Cecmed : Commandant en chef de la zone maritime Méditerranée.
Céder : Transporter la propriété d'une chose à une autre personne, soit à titre onéreux, soit à titre
gratuit.
Ceindre : 1 – Entourer le corps ou une partie du corps.
2 – Mettre sur soi un objet qui entoure, qui enveloppe.
Exemples : i) Ceindre une écharpe tricolore : la placer autour du buste ou de la
taille.
ii) Ceindre un sabre, une épée : le mettre, la mettre autour de la taille.
Ceintrage : Ensemble des cordages qui servent à ceindre, à lier un bâtiment de bois lorsque son
bordé menace de s'ouvrir.
Ceintre (en anglais « swifter ») : Ceinture dont on entoure les navires ou les embarcations à la
flottaison ou dans les hauts pour les fortifier quand ils prennent ou débarquent un
fort chargement par le mer ; on les garantit ainsi de l’effet des chocs au moment
des accostages ou des abordages des allèges ou des chalands de transbordement.
Ceinturage : Action d'entourer quelque chose avec une ceinture.
[Voir le mot Ceintrage].
Glossaire maritime – page 319 – À jour au 1er janvier 2015
Ceinture : 1 – Cordage garni de bourrelets que l'on dispose sur les hauts d'une embarcation pour
amortir les chocs.
2 – On appelle ceinture cuirassée le blindage qui entoure les flancs de certains
bâtiments de guerre.
Celcius (Anders) : 1 – Astronome et physicien suédois (1701-1744).
2 – Il participa à l’expédition de Maupertuis en Laponie en 1737, qui visait à
mesurer la longueur d’un degré de méridien près du cercle polaire ; en comparant
cette longueur à celle d’un degré de méridien au Pérou, près de l’Équateur, on a pu
vérifier expérimentalement l’hypothèse de Newton concernant l’aplatissement de la
Terre aux pôles, dû à la force centrifuge, et rejeter l'hypothèse opposée de
Descartes.
3 – Celcius a été le premier directeur de l’observatoire d’Uppsala ; il a remarqué
l’existence d’une relation entre les aurores boréales et l’apparition d’anomalies
magnétiques sur la Terre.
4 – Celcius a fait fabriquer en 1741 le premier thermomètre à mercure gradué qui
attribuait la valeur zéro à la température de congélation de l’eau pure à la pression
normale au niveau de la mer (1013,25 hPa) et la valeur cent à sa température
d’ébullition ; les graduations représentant les 100 degrés qui courent entre les
repères correspondant aux valeurs zéro et cent sont équidistantes.
Celcius (Échelle – ) : 1 – Échelle des températures en usage dans de nombreux pays.
2 – L’unité de température Celcius est le degré Celcius (symbole : « °C »)
3 – L’échelle Celcius est définie par la température de fusion de la glace (zéro
degré) et par la température d’ébullition de l’eau pure (cent degrés) à la pression
atmosphérique normale (1013,25 hPa).
Remarque : Le kelvin (symbole : « K »), dont l’usage a été rendu obligatoire en
France par le décret n° 61-501 du 3 mai 1961, est égal à un degré Celcius.
Le zéro absolu, base de l’échelle des températures Kelvin, vaut zéro kelvin (0 K) et
est égal à – 273,15°C ou – 459,67°F.
Cellule de convection : 1 – En météorologie, on appelle cellule de convection ou cellule
convective une région déterminée de l'atmosphère dans laquelle l'air est animé de
mouvements convectifs.
Remarque : La convection se manifeste par des courants ascendants et des
courants descendants qui s'entretiennent mutuellement.
2 – Les mouvements ascendants sont générés par la différence des masses
volumiques de l’air chaud et de l’air froid : l’air chaud est plus léger, à volume
égal, que l’air froid.
3 – Lorsque de l’air chaud se trouve sous de l’air froid, il tend à passer au-dessus
et l’on observe la création d’un mouvement d’air ascendant ; on dit que
l’atmosphère est instable.
La pression au sol au-dessous d'une cellule de convection diminue (on dit qu’il se
forme une dépression à la surface de la Terre).
4 – Simultanément, l’air froid voisin (plus lourd) remplace l’air chaud (plus léger).
Remarque : Le Soleil ne chauffe pas directement l’air atmosphérique ; le Soleil
chauffe le sol pendant la journée, d'autant plus qu’il n’y a pas de nuages, puis la
chaleur du sol se transmet à l’air qui est en contact avec le sol ainsi chauffé.
[Voir l'expression Circulation atmosphérique].
Censure : Interdiction imposée par le pouvoir de communiquer sur certains sujets qui le
dérangent.
Remarques : a) – Un film de fiction dit « historique » est plus efficace que la
censure pour manipuler l’opinion publique lorsqu’on l’invoque pour « prouver » ce
qui doit être considéré comme la vérité officielle.
b) – L’illusion des images peut suffire pour inculquer dans les esprits ce que
l’auteur d'une fiction cherchait à faire croire.
Glossaire maritime – page 320 – À jour au 1er janvier 2015
Centi : Multiple d’une unité quelconque du système international valant 10 -2 fois cette unité
(symbole : c).
Remarque : S’il s’agit de l’unité de masse du système international (le kilogramme)
les multiples et les sous-multiples s’appliquent à l’unité gramme.
[Voir les expressions Multiples et sous-multiples décimaux et Unités de mesure
actuellement réglementaires].
Centre de carène (en anglais « center of buoyancy ») : On appelle centre de carène le centre
géométrique du volume de la carène ; c’est aussi le centre de gravité du volume
d’eau qui remplacerait la partie immergée navire si celui-ci ne s’y trouvait pas
(c’est le centre du volume de remplacement).
Remarques : a) – Le centre de carène est le point d’application de la poussée
d’Archimède ; la poussée d’Archimède est dirigée verticalement du bas vers le haut
et sa valeur est égale au poids d’eau du volume de remplacement.
b) – Lorsqu’un navire en situation normale de navigation prend quelques degrés
d’inclinaison transversale d’un bord (on dit qu’il a pris de la gîte) le centre de
carène se déplace du même bord ; si la répartition des masses à bord est inchangée
le centre de masse pesante (ou centre de gravité) du navire reste inchangé ; la
poussée d’Archimède tend alors à remettre le navire dans sa position initiale : le
navire est en équilibre stable.
c) – Si la gîte modifie la répartition des masses à bord du navire, par exemple à la
suite du déplacement d’une masse de liquide dans une capacité partiellement
remplie ou à cause du ripage d'une cargaison de grains, le centre de gravité du
navire s’est déplacé et, dans certains cas, le navire ne reprend pas sa position
initiale.
Centre des Glénans : Voir Glénan.
Centre de gravité ou barycentre des masses pesantes : voir Centre de masse.
Centre d’inertie : voir Centre de masse.
Centre de masse : 1 – Le centre de masse est un point unique, situé à l’intérieur du navire.
2 – La position du centre de masse pesante (ou centre de gravité) d’un navire, par
rapport à son plan de quille et par rapport à son arrière, est toujours déterminé par
le calcul ou à partir d’abaques avec une précision centimétrique ; on effectue les
calculs avant de commencer les opérations commerciales, afin de connaître les
tirants d’eau et la stabilité du navire après la fin de son chargement ou de son
déchargement.
La lecture des tirants d’eau permet d’apporter la preuve de la justesse des calculs.
3 – Le centre de masse inerte (ou centre d’inertie) est le point qui aurait la même
accélération que dans le cas présent, si toutes les actions extérieures qui s’exercent
sur le navire lui étaient appliquées.
Remarque : Nous admettons que le centre de masse inerte et le centre de masse
pesante sont nécessairement confondus.
4 – Deux propriétés fondamentales du centre de masse :
i) On ne modifie pas le mouvement d’un navire si l’on applique au centre de masse
de ce navire deux forces de même module, de même direction mais de sens
opposés.
ii) Le mouvement du centre de masse d’un navire est le même si l’on applique une
force de module, de direction et de sens donnés en un point quelconque du navire
ou si on l’applique au centre de masse lui-même.
Remarque : Cela n'est plus tout-à-fait exact après que la force appliquée a
commencé à modifier l'écoulement de l'eau le long de la carène ; la distribution des
forces hydrodynamiques qui s'appliquent sur le navire dépend de l'angle entre le
cap et la vitesse-surface et leur somme change à chaque nouveau cap.
La modification du cap dépend de la position du point d'application de la force, car
le moment du couple de rotation horizontale dû à une force donnée dépend de la
distance du centre de masse du navire à la ligne d'action de la force.
Glossaire maritime – page 321 – À jour au 1er janvier 2015
Cercle antarctique : On appelle cercle antarctique l'un des cinq plans parallèles principaux
indiqués sur les cartes terrestres : il s'agit du parallèle de latitude 66° 33' 44" sud.
Remarques : a) – Le cercle antarctique, ou cercle austral, marque la latitude la plus
septentrionale à laquelle il est possible d'observer le soleil à minuit lors du solstice
de décembre.
b) – Le cercle antarctique a été traversé pour la première fois le 17 janvier 1773
par l'explorateur britannique James Cook.
Cercle arctique : On appelle cercle arctique, ou cercle boréal, la limite sud du jour polaire lors
du solstice de juin, et de la nuit polaire lors du solstice de décembre.
Le cercle arctique, ou cercle boréal, est le parallèle de latitude 66° 33' 44" Nord.
[Voir les mots Arctique, Boréal].
Cercle de distance variable : Cercle de distance que l’on peut faire apparaître sur l’écran du
radar et dont la valeur du rayon peut être ajustée par l’opérateur.
[Voir l'expression Cercles de distances].
Cercle de hauteur : Lieu géométrique des points de la surface de la Terre d'où l'on peut voir un
astre à la même hauteur au-dessus de l'horizon à un instant donné.
Cercle horaire : Le cercle horaire d’une direction est le demi-grand cercle de la sphère céleste
contenant les pôles célestes et le point de la sphère céleste associé à cette direction.
Remarque : Le cercle horaire est perpendiculaire à l’Équateur céleste.
Cercle horaire d’un astre : Demi grand cercle de la Terre joignant les deux pôles et passant par
l’astre.
Remarque : On l’appelle également cercle de déclinaison de l’astre.
Cercle naval : Foyer à terre proposant aux officiers de la Marine Nationale et à leurs familles,
dans certains ports de guerre, des services d'hébergement, de restauration et de
distraction.
Remarque : Il existe des cercles équivalents réservés aux officiers-mariniers.
Cercle osculateur : 1 – Le cercle osculateur d’une courbe (C) en un point P est celui des cercles
tangents à cette courbe au point P, qui est le plus proche de la courbe (C).
2 – Le centre du cercle osculateur est situé sur la perpendiculaire en P à la courbe
(C) et son rayon est égal au rayon de courbure de la courbe (C) au point P.
Cercle de proportion : Instrument servant à faire valoir la route ou à savoir ce qu’une route a
valu.
Remarque : Le cercle de proportion est plus commode que le quartier de
proportion pour savoir ce qu’une route a valu, et il est sans comparaison pour
pointer toutes sortes de routes.
Cercle à rouet : Le cercle à rouet du mât de hune pour les haubans de perroquet est installé avec
une charnière sur l’avant du mât, et un boulon à écrou sur l’arrière ; le cercle est
muni de deux rouets de chaque côté pour le passage des haubans.
Cercle de Vienne : Courant de pensée animé par le philosophe Moritz Schlick (1882-1936)
réunissant des philosophes comme Rudolf Carnap, des logiciens comme Kurt
Gödel, Otto Neurath, Hans Reicenbach, des physiciens.
Le Cercle de Vienne publia en 1929 à Vienne (Autriche) un manifeste intitulé « La
conception scientifique du monde » expliquant que, pour ses membres, seule la
science fondée sur l'observation et vérifiée rigoureusement peut faire progresser la
connaissance.
Cercles de distances : Pour un radar, on appelle cercles de distances des lignes circulaires
concentriques que l’on peut faire apparaître sur l’écran ; leurs rayons sont des
multiples du rayon du plus petit d’entre eux.
Remarque : Le centre des cercles de distances sur l'écran du radar est
habituellement l'image de la position de l'antenne du radar.
[Voir l'expression Cercle de distance variable].
Cercle vicieux : Raisonnement faux par lequel on cherche à prouver l'une par l'autre deux
propositions non démontrées.
Glossaire maritime – page 323 – À jour au 1er janvier 2015
Certificat d’avaries (en anglais « survey report ») : Document délivré par le commissaire
d'avaries dans lequel il consigne l'existence, la nature, la cause, l'origine et
l'importance des dommages et des pertes.
Certificat de franc-bord : Certificat délivré par une Société de classification agréée pour le
compte d'un État.
[Voir l’expression Marques de franc-bord].
Certificat d’opérateur radio : Attestation remise à ceux qui ont justifié des connaissances
requises pour être autorisé à utiliser des appareils de communication produisant
des ondes radio-électriques.
Certificat d’officier radioélectronicien de 1ère classe – OR1 (en anglais « first-class radio
electronic certificate ») :
Certificat d’officier radioélectronicien de 2ème classe – OR2 (en anglais « second-class radio
electronic certificate ») :
Certificat général d’opérateur (radio) – CGO (en anglais « general operator’s certificate –
GOC ») : Pour toutes les zones maritimes.
Certificat restreint d’opérateur (radio) – CRO (en anglais « restricted operator’s certificate –
ROC ») : Pour les zones maritimes A1.
Certificat (radio) pour les navires au cabotage (en anglais « short range certificate – SRC ») :
Pour les zones maritimes A1 couvertes par des stations côtières VHF.
Certificat (radio) pour les navires au long cours (en anglais « long range certificate –
LRC ») : Pour les zones maritimes A2, A3 et A4 couvertes par les systèmes de
communication par BLU, MF et HF ou par Inmarsat C.
Césium : 1 – Le césium est un métal alcalin de numéro atomique 55.
2 – Le césium possède plusieurs dizaines d'isotopes, de nombre de masse compris
entre 112 et 151.
3 – Un seul isotope est stable : le césium 133.
4 – Cet isotope est également le seul présent dans la nature.
Remarque : Le césium 133 est utilisé pour servir de base de temps dans les
horloges atomiques.
[Voir l'expression Horloge atomique].
Cétacé [du grec kÁtoj, gros poisson] : Grand mammifère marin ayant la forme d’un poisson.
Remarques : a) – Les baleines, les cachalots, les dauphins sont des cétacés.
Comme les autres mammifères, les cétacés sont des êtres au sang chaud qui
respirent de l’air et qui allaitent leurs petits.
Sachant que les mères n’abandonnent pas leurs petits, les baleiniers opérant dans
les mers du sud (Mozambique, Brésil, Nouvelle-Zélande, Hawaï) harponnaient
parfois les baleineaux en premier ; la baleine se faisait prendre ensuite.
b) – Les cétacés ont des rythmes de reproduction assez lents : la baleine franche
met au monde un petit tous les trois ans.
c) – Les cétacés ont été longtemps considérés (jusque vers 1850) comme des
poissons ; leur chair était considérée comme une nourriture maigre dont la
consommation était autorisée par l’autorité catholique les vendredis ou le jours de
carême.
Les marins qui capturaient des cétacés étaient réputés être des pêcheurs ; leur
activité était réputée être la pêche au poisson.
d) – Sous l’Ancien Régime, les cétacés étaient considérés comme des poissons
royaux, c’est-à-dire que le roi et le seigneur du lieu de la capture avaient un droit
sur les cétacés capturés en Manche de Bretagne, et dans les estuaires ou sur les
côtes du royaume.
Cévenol ( – Épisode) : Expression utilisée par les météorologues pour décrire les précipitations
violentes du type de celles qui surviennent en automne, lorsque de l'air humide
provenant le la Mer Méditerranée est contraint de s'élever lorsqu'il arrive sur les
premières pentes des Cévennes.
Glossaire maritime – page 325 – À jour au 1er janvier 2015
voile, surtout lorsqu'ils papotent entre eux au bistrot du port, pour expliquer qu'ils
ont mis en route leur moteur parce qu'ils s'étaient trouvés encalminés, ou qu'ils
avaient rencontrés des vents contraires et qu'ils n'avaient pas le temps d'attendre les
vents favorables.
Chaos : Le chaos est la forme ultime du hasard.
Remarques : a) – Les phénomènes chaotiques obéissent à des lois.
b) – La théorie du chaos, initiée par Henri Poincaré, est déterministe.
Chaîne : En voilerie, la chaîne d’une toile est la réunion des fils qui sont disposés dans la
longueur des laizes.
Remarque : Lorsque l’on coupe les voiles, on doit se rappeler que la chaîne des
toiles s’allonge davantage que la trame.
[Voir le mot Trame].
Chaîne : 1 – En construction navale, on appelle chaînes (toujours au pluriel) des morceaux de fer
travaillés sous la forme de lattes, de barres, ou d’anneaux, servant à fortifier et à
consolider certaines parties d’un navire en bois ou en matériaux synthétiques, ou
employés pour fournir des points ou des moyens de résistance, d’appui, d’action.
Exemple : Les chaînes de haubans sont des lattes en fer clouées à peu près
verticalement sur le bordé du navire et munies à leur partie supérieure d’un anneau
pour retenir un hauban.
2 – On appelle chaîne, ou câble-chaîne, un câble fait d’anneaux en fer ou en acier
imbriqués les uns à la suite des autres ; ces anneaux sont appelés des mailles et ils
sont munis ou non, en leur centre, d’un renfort appelé étai.
On emploie maintenant des chaînes pour remplacer le câble qui retenait l’ancre des
gros navires à l'époque de la marine à voiles.
Remarque : a) – Les câbles-chaînes de l'ancre sont composés d'éléments d'environ
30 mètres de longueur, appelés maillons ; ces éléments sont reliés entre eux par
des manilles et leurs extrémités sont repérées au moyen de marques
conventionnelles qui permettent de connaître, au passage, la longueur de chaîne qui
est déjà sortie de l'écubier de pont, ou qui est passée par la couronne à empreintes
(dite de Barbotin) du guindeau, ou qui est dans l'eau.
On dit ainsi qu'il y a « tant de maillons au guindeau », ou « tant de maillons à
l'eau ».
[Voir le mot Maillon].
b) – Chaque navire de commerce possède habituellement deux chaînes d'ancre
d'une dizaine de maillons chacun.
c) – La longueur d'un maillon peut varier, selon le navire, entre 25 et 50 mètres.
Les longueurs les plus fréquentes vont de 28 à 33 mètres.
d) – La grosseur des mailles des chaînes d'ancre de chaque navire dépend de la
longueur des maillons et du nombre d'armement de ce navire.
[Voir les expressions Chaîne d'ancre, Nombre d'armement].
Chaîne d’ancre (en anglais « chain ») : 1 – Les lignes de mouillage habituellement utilisées pour
retenir l’ancre sont, depuis la fin du XVIII ème siècle, réalisées par des chaînes
composés de mailles de fer ou d'acier imbriquées les unes dans les autres.
2 – Le calibre d’une chaîne d’ancre est le diamètre du fer ou de l'acier mesuré à
l’extrémité du grand axe de chacune de ses mailles.
3 – Les chaînes d’ancre étant manœuvrées au moyen de couronnes à empreintes,
les mailles doivent toutes être parfaitement calibrées.
4 – Les mailles des chaînes d’ancre de différentes grosseurs dérivent par similitude
d’un tracé-type.
5 – Chaque tracé-type est caractérisé par des proportions et des arrondis
particuliers, par la longueur intérieure de la maille (exprimée en fonction du
calibre) ; le double de la longueur intérieure des mailles constitue le pas de la
chaîne ; ce pas caractérise l’engrènement dans la couronne à empreintes (couronne
de Barbotin) du guindeau.
Glossaire maritime – page 327 – À jour au 1er janvier 2015
6 – À l’exception des chaînes des petits bateaux, chaque maille des chaînes de
mouillage des navires de commerce ou des bâtiments de guerre doit être munie
d’un étai destiné à empêcher la formation de coques ; de plus, l’étai accroît la
résistance aux déformations.
Remarque : a) – Le mot « chaîne » ou l’expression « chaîne de l’ancre » se
substituent aujourd’hui à l’ancienne expression « câble-chaîne ».
b) – L’article 222-6-13 de la Division 222 « Navires de charge de jauge brute
inférieure à 500 » est applicable aux vedettes de surveillance, d’assistance et de
sauvetage, en remplaçant le premier paragraphe par :
« Toute vedette doit être pourvue de deux lignes de mouillage.
« Toutefois, s’il existe deux installations de propulsion complètement
« indépendantes, répondant aux dispositions du paragraphe 2.1 de l’article 223 –
« 3.01, une seule ligne de mouillage est requise. »
c) – Fixation de la chaîne sur l’ancre : la manille doit toujours être d’une taille
supérieure au diamètre de la chaîne (exemple : manille de 14 mm pour chaîne de
12 mm).
Tout dispositif d'amarrage reliant l’organeau de l'ancre à la chaîne devrait être
sécurisé avec un fil d'acier inoxydable ; ce fil devrait être vérifié et remplacé à
temps.
d) – Dotation de la vedette rapide SNS144 – « IMA Antioche » (Vedette de
sauvetage d’environ 14 mètres de longueur et 20 tonnes de déplacement) :
– 2 ancres à pattes articulées THP de 24 kilogrammes chacune ;
– 1 chaîne de longueur 30 mètres (1 maillon) calibre 12, galvanisée ;
– 1 câblot de longueur 100 mètres en polyamide (nylon) ;
– 2 manilles de rechange galvanisées pour les liaisons ancre-chaîne de mouillage et
chaîne de mouillage-câblot.
e) – Intérêt de la chaîne de mouillage par rapport à un grelin en fibre ou en fil
d’acier :
Les chaînes qui sont utilisées pour le mouillage peuvent supporter de très grands
efforts et elles ont l’avantage de transmettre le mouvement dans des directions très
variées.
La chaîne utilisée pour les lignes de mouillage a une plus grande masse linéaire
qu’un grelin (autrefois, sur les vaisseaux ou les gros navires à voiles) ou qu'un
câblot (sur un petit bateau) ; la masse de trois maillons (sur un grand navire) est à
peu près équivalente à la masse de l’ancre qui lui est associée.
Un léger enfouissement de la chaîne dans la vase ou le sable, en raison de son
poids, ajoute une force supplémentaire à la tenue de l’ancre.
La masse de la chaîne près de l’ancre favorise la mise à l’horizontale de la verge et
donc l’enfoncement des pattes de l’ancre dans le fond de la mer.
La construction de la chaîne par anneaux lui permet d’éviter la formation de
nœuds.
La chaîne est réparable en cas de rupture, ou d’avarie à l’une de ses mailles, sans
diminution de sa résistance.
f) – On n'utilise pas d'inox pour la chaîne d'ancre ni pour la manille qui tient l'ancre,
car les inox austénitiques au manganèse (A4 ou 316L) qui résistent à la corrosion
par les chlorures (immersion dans l'eau de mer) sont cassants : les maillons de
chaîne en inox, ou les manilles en inox soumis à des secousses violentes peuvent se
rompre soudainement et laisser le bateau qui était mouillé sur cette chaîne partir à
la dérive.
g) – Intérêt de prolonger la chaîne de mouillage par un câblot sur un petit
bateau :
Une chaîne retenue à l'étrave d'un petit bateau au mouillage enfonce son avant par
sa masse et elle est susceptible de le faire sancir si le temps vient à fraîchir et la mer
à se creuser.
Un câblot (souvent remplacé par une aussière en nylon) ajoute de l'élasticité à la
Glossaire maritime – page 328 – À jour au 1er janvier 2015
d'étude.
3 – Possibilité qu'un événement se produise.
Exemples : Neuf chances sur dix que tel événement se produise avant tel autre.
4 – « Avoir de la chance », en manœuvre, c'est d'abord savoir en toutes
circonstances où se situent les limites et où sont les points de non-retour.
Exemples : i) Si l'on a mouillé une ancre pour aider à la manœuvre, et que l'évitage
a réussi, c'est parce que la vitesse du navire était inférieure à celle qui empêche
l'ancre de draguer et de ralentir le navire, mais supérieure à la vitesse qui ferait
crocher les pattes de l'ancre dans le fond de la mer, entraînant la rupture probable
de la chaîne de mouillage : il n'y a là aucun hasard.
ii) Éviter un navire de 160 mètres de longueur dans la bassin à flot de La Pallice
qui a 200 mètres de largeur, sans rien toucher, avec l'assistance de deux
remorqueurs à hélice fixe, alors que des navires de 15 mètres de largeur sont
accostés aux quais nord et sud, ne relève ni du surnaturel ni de l'inconscience car
cette opération se reproduit plusieurs fois chaque année : c'est de la compétence et
de la pratique.
iii) Faire appareiller un navire de 15 000 tonnes chargé de grain du quai Modéré
Lombard de La Pallice en faisant croupiat, sans s'aider d'une ancre et sans
assistance extérieure, est une opération qui peut sembler impossible a priori, mais
qui est simple, c'est-à-dire qui ne présente pas de difficultés insurmontables
lorsqu'on sait ce qu'il faut faire, et qui n'exige pas une chance extraordinaire.
5 – Malgré tout, au hasard des rencontres de la vie, la chance compte souvent
davantage que le mérite personnel.
Chancelier : 1 – Personne qui, dans une institution, détient les sceaux.
2 – Chef du gouvernement en Allemagne ou en Autriche.
3 – On appelle Chancelier de l'Échiquier, dans le gouvernement du Royaume-Uni,
le ministre chargé des finances et du Trésor ; c'est la fonction gouvernementale la
plus importante après celle de Premier ministre.
Chandelle du chouque : Voir l’expression Épontille du chouque.
Chandelier (en anglais « stanchion ») : Barre, tige, montant, support destiné à être placé dans
une position verticale et servant pour les bastingages, pour fixer les tire-veilles,
pour placer des fanaux et pour d’autres usages.
Changaïage : Action de changaïer.
Changaïer : Recruter par la force des membres d’équipage.
Remarque : Le changaïage est également appelé régime de la presse.
Changer de route (en anglais « to alter course ») : Modifier le cap du navire de telle sorte que le
navire suive une nouvelle route.
Chant : 1 – Nom donné à la surface la plus étroite d’une pièce de bois, dans sa longueur.
2 – On dit que l’on place une pièce « de chant », c’est-à-dire sur cette surface
étroite, comme on dit « à plat » sur la surface la plus large.
3 – Si cette pièce reposait sur la surface d’une de ses extrémités, on dirait qu’elle
est « de bout ».
Remarques : a) – On disait jadis « de can » au lieu de « de chant ».
b) – De champ est une écriture vicieuse pour de chant.
Chanter (en anglais « to sing ») : 1 – Produire avec la voix humaine une suite de sons variés et
musicaux.
Remarques : a) – Par analogie, en parlant de certains animaux, notamment les
oiseaux, chanter c'est pousser un cri mélodieux.
b) – Par analogie, en parlant des choses, on dit que l'eau chante lorsqu'elle est près
de bouillir.
c) – Par analogie, ont dit que les couleurs d'un objet chantent lorsqu'elles
concourent à lui donner de l'éclat.
2 – Dire à haute voix, énoncer, déclamer d'une manière qui n'est pas naturelle et
Glossaire maritime – page 334 – À jour au 1er janvier 2015
complètement déchargée lorsque la tension à ses bornes, si elle débite dans une très
petite résistance, est égale à 12.00 volts ; la densité de l’électrolyte est alors de
1.15
Vers 12.30 volts, la batterie est partiellement déchargée et la densité de
l’électrolyte est de 1,20
Pour 12.60 volts, la batterie est complètement chargée et la densité de l’électrolyte
est compris entre 1,27 et 1,30.
Les mesures de densité doivent âtre effectuées à froid, c'est à dire que la batterie
d'accumulateurs doit être complètement isolée de tout le circuit électrique pendant
au minimum 2 heures
En utilisant un pèse acide gradué pour les batteries que l’on trouve facilement dans
le commerce, on connaît l'état de chaque élément.
Remarque : Il existe, sur certains accumulateurs, un voyant qui change de couleur
en fonction de l'état de charge d’un des éléments de l'accumulateur : vert signifie
que la batterie est chargé.
2 – CHARGE D’UNE BATTERIE D’ACCUMULATEURS AU PLOMB :
La charge des batteries doit se faire à 10 p 100 de leur capacité.
Par exemple, pour une batterie de 80 Ah, on ne devrait pas dépasser un courant de
charge de 8 A ; la durée de recharge devrait être de 14 heures si la batterie était
complètement déchargée.
On ne doit pas dépasser 14.4 volts aux bornes d'une batterie de 12 volts pendant sa
recharge ; au-delà de cette tension, il se produit un dégagement gazeux important
d’oxygène et d’hydrogène.
Une tension de recharge supérieure à 14,4 volts induit une surcharge, implique la
nécessité de faire un appoint d’eau distillée en cours de charge, et réduit la durée
de vie de la batterie.
Remarque : Les cycles de charge rapide entraînent souvent la « mort » rapide de la
batterie.
Charge de rupture : 1 – La charge de rupture d’un cordage est l’effort qu’il supporte au
moment où il se rompt ; il est imprudent de faire subir à un cordage plus de la
moitié de la charge de rupture.
2 – Au moment de la rupture, le cordage a subi un allongement qui dépend de la
nature de ses constituants.
3 – La charge de rupture d’un cordage imbibé d’eau ou taché d’huile ou de graisse
est diminuée.
4 – Les nœuds pratiqués dans la longueur ou à l’extrémité d’un cordage diminuent
sa charge de rupture.
Charger (en anglais « to load ») : Embarquer, arrimer à bord, accorer et saisir éventuellement
tous les objets du chargement et de la cargaison.
Chargeur (en anglais « shipper ») : Personne qui, pour son compte ou pour celui de ses
commettants, fournit à une navire les objets de sa cargaison.
Charivari : Autrefois, moquerie, parfois injurieuse, qui était proférée sous la forme de rangaine
contre quelqu’un de connu, mais qui n’assistait pas nécessairement à la scène ; le
charivari devait permettre de produire un effort soutenu, par exemple forcer sur le
cabestan au moment de déraper l’ancre.
Charles le Mauvais : 1 – Charles II de Navarre, dit « Charles le Mauvais » (1332-1387) était un
prince capétien ; il était le fils de Philippe III de Navarre, comte d'Évreux, et de
Jeanne (fille du roi de France Louis X le Hutin) ; il était le neveu du roi de France
Philippe IV, dit Philippe le Bel (1268-1314).
2 – Charles le Mauvais fut roi de Navarre (par sa mère) de 1349 à 1387 et comte
d'Évreux (par son père) de 1343 à 1378.
3 – Des paysans du Beauvaisis se révoltèrent contre les taxes destinées à payer la
rançon du roi de France Jean II, dit Jean le Bon, qui avait été fait prisonnier par les
Glossaire maritime – page 337 – À jour au 1er janvier 2015
dialecte populaire que l'on parlait dans l'Empire germanique et qui devint plus tard
la langue allemande.
3 – Charles Quint devint, au fur et à mesure du décès des titulaires dont il héritait :
i) roi de Castille, d'Aragon, de Navarre, de Sardaigne, de Sicile, de Naples et des
colonies d'Amérique par sa mère Jeanne-la-Folle (1479-1555), la fille des « rois
catholiques » Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille ;
ii) duc de Bourgogne, souverain des Flandres, de l'Artois et de la Franche-Comté
par son père Philippe le Beau (1478-1506) ;
iii) duc d'Autriche à la mort de son grand-père Maximilien ;
iv) roi des Romains et empereur du Saint-Empire romain germanique après son
élection (28 juin 1519) contre le roi de France François 1er (1494-1547).
Charnier (en anglais « scutled cask », « water jar ») : Du temps de la marine en bois et à voiles,
le charnier était une espèce de futaille, ordinairement en forme de cône tronqué,
faite et peinte avec soin, qui contenait l’eau montée sur le pont pour désaltérer
l’équipage ; il était muni d’un robinet ainsi que d’un filtre pour clarifier l’eau.
Charpentier (en anglais « carpenter ») : Marin chargé des travaux de charpente, d'ébénisterie et
plus généralement de tous le travail du bois sur un navire.
Remarque : Le charpentier appartient, avec le maître d'Équipage, à la bordée de
mouillage ; ce sont ces deux personnes que l'on appelle à n'importe quelle heure du
jour ou de la nuit pour mouiller l'ancre ou la remonter.
Charte-partie (en anglais « charter-party ») : 1 – Instrument réel du contrat d’affrètement d’un
navire, au voyage ou à temps.
2 – Pour un affrètement au voyage, on y précise le nom du navire, le nom du
propriétaire du navire, le lieu de départ et celui de destination, le taux de fret et
toutes les conditions.
3 – Depuis la réforme du droit des transports maritimes des années 1960, le nom
du capitaine n’a plus à figurer sur la charte-partie.
4 – Anciennement, la charte (l’acte) qui est l’instrument du contrat d’affrètement,
c’est-à-dire le titre établissant le contrat d’affrètement, était déchirée en deux
parties et chaque contractant gardait l’une d’elles ; le rapprochement des deux
morceaux permettait de s’assurer qu’ils étaient authentiques.
Remarque : De là le nom « charte-partie » dans lequel « partie » signifie divisée,
coupée, déchirée.
Chasse (en anglais « chase »): 1 – La chasse est une manœuvre de guerre qui consiste à employer
tous les moyens à sa disposition pour joindre, le plus tôt possible, un bâtiment que
l’on poursuit, afin de le reconnaître et éventuellement de le combattre s’il est
ennemi.
Remarques : a) – Commencer la chasse (en anglais « to begin the chase ») c’est
prendre les dispositions pour effectuer cette manœuvre.
b) – Un bâtiment donne la chasse (en anglais « gives the chase », « chases») à un
autre navire s’il le poursuit ; il appuie la chasse (en anglais « makes a running
fight ») s’il le poursuit avec ardeur et opiniâtreté.
c) – Un bâtiment lève la chasse (en anglais « gives over chasing») s’il renonce à
cette manœuvre.
d) – Un bâtiment reçoit la chasse (en anglais « is chased») s’il est poursuivi par un
autre bâtiment.
e) – Un bâtiment prend chasse (en anglais « flies from », « sheers aft ») s’il bat en
retraite ou manœuvre pour s’éloigner d’un autre bâtiment qui lui donne la chasse.
f) – Les problèmes de chasse sont décrits dans les ouvrages de tactique navale ou
de manœuvre avec un soin et une étendue qui attestent de leur importance ; les
problèmes de chasse trouvent leur application, dans la navigation paisible, pour
éviter les abordages avec les autres navires.
2 – On appelle chasse l’espace que peut avoir autour de lui un bâtiment au
mouillage.
Glossaire maritime – page 339 – À jour au 1er janvier 2015
On dit qu’un bâtiment a plus ou moins de chasse selon que les dangers de la côte,
ou que d’autres navires se trouvent à une plus ou moins grande distance de lui, ce
qui lui laisse la possibilité de chasser sur ses ancres, en cas de mauvais temps, sans
subir ni causer de dommages à quiconque.
Chasse-marée (en anglais « chasse-marée », « lugger ») : 1 – Bateau des côtes de la Bretagne à
deux ou trois mâts, solidement construit, le plus souvent ponté, et parfaitement
approprié à la navigation dans ces parages.
Remarque : Il y a peu de différences entre le chasse-marée et le lougre.
2 – Le chasse-marée navigue bien ; il est très convenable pour la pêche et pour le
petit cabotage. Il en existe du port de cent tonneaux.
3 – La voilure des chasse-marée est composée d'une voile à bourcet à chaque mât
et d’un foc ; il y en a qui ont des huniers et un foc volant.
4 – Les mâts sont inclinés sur l’arrière, le grand mât un peu plus que celui de
misaine, et celui de tape-cul une peu plus que le grand mât.
5 – Les vergues sont parallèles entre elles ; elles sont apiquées de manière qu’elles
forment avec le prolongement de leur mât respectif un angle pouvant atteindre 35 à
40 degrés.
6 – Les voiles ont les chutes arrières parallèles entre elles et les chutes avant
parallèles à leur mât respectif, excepté la chute avant de tape-cul dont le point
d’amure aboutit au pied du mât.
7 – L’inconvénient de cette sorte de voilure, c’est qu’à chaque changement de bord
il faut amener les voiles, défrapper les drisses, changer les voiles de bord et
refrapper les drisses avant d’établir les voiles à nouveau.
8 – En cas de mauvais temps, les chasse-marée portent au grand mât une voile qui
tient le milieu entre la surface de la grand voile, qui est très considérable, et celle
de la misaine ; cette voile s’appelle un taillevent.
Remarque : Les chasse-marée de petites dimensions ont quelquefois le milieu du
pont ouvert, et il n’y a que deux petites tilles, l’une à l’avant, l’autre derrière.
Chasse-marée : On appelle chasse-marée les voitures ou les charrettes qui portent le poisson
jusqu'en ville par voie de terre, et même les chevaux qu’on charge de poissons pour
en effectuer le transport.
Chasse-partie : Convention entre des pirates pour la distribution de leurs prises en cas de succès.
Chasser (en anglais « to be driven ») : Un navire au mouillage chasse sur son ancre lorsqu’il
entraîne cette ancre sous l’effet du vent, du courant, de la mer ; dans ce cas, on dit
aussi que l’ancres chasse (en anglais « the anchor drags »), c’est à dire qu’elle se
déplace sur le fond de la mer.
Remarques : a) – Si l’on a pris volontairement des dispositions pour faire chasser
une ancre, afin d’aider à réaliser une manœuvre, on emploie les expressions :
« l’ancre drague » ou « faire draguer l’ancre » ou encore « mouiller un maillon à
draguer ».
b) – Il est de la responsabilité du pilote du port d’indiquer au capitaine, dans
chaque circonstance, la longueur de chaîne à mettre à draguer pour réussir une
manœuvre.
c) – Lorsque l’on remonte le mouillage, au moment où l’ancre quitte le fond de la
mer, on ne dit pas qu’elle chasse, mais on dit qu’elle dérape, puis qu’elle a dérapé
lorsqu’il n’y a plus de frottements solides entre le fond de la mer et l’ancre.
Chasseur de mines : Bâtiment spécialisé dans la détection, le reconnaissance et la destruction des
mines de fond.
Chasseur de mines tripartite (CMT) : Bâtiment construit en matériaux composites fibre de
verre-résine, spécialisé dans la détection, le reconnaissance et la destruction des
mines de fond.
Des chasseurs de mines tripartites assurent le libre accès des ports militaires et des
grands ports civils français.
Remarques : a) – Leur appellation « tripartite » vient de ce que ce programme a
Glossaire maritime – page 340 – À jour au 1er janvier 2015
vapeur saturée dont la température et la pression sont plus faibles que celles des
navires modernes.
Chaufferie : À bord d’un navire à vapeur, compartiment dans lequel se trouvent les chaudières.
Sur certains navires il y a plusieurs chaufferies ; sur d’autres, les chaudières sont
installées dans le même compartiment que les turbines (le compartiment machine)
et il n’y a pas à proprement parler de chaufferie.
Chaumard (en anglais « sheave hole ») : 1 – Bloc solidement fixé sur le pont, parfois garni de
forts réas à l’effet de guider des amarres et qui sert à orienter les efforts à exercer.
2 – Les chaumards sont souvent en fonte moulée.
3 – Toutes les parties du chaumard présentent des arrondis pour éviter d'user ou de
détériorer les amarres ou les remorques que l’on y fait passer.
4 – Les amarres qui sont susceptibles de courir s’appuient sur des rouleaux ; ces
rouleaux accompagnant l’amarre et tournant au fur et à mesure que l’amarre vire
ou dévire permettent de réduire les forces de frottements sur les portages.
5 – Les amarres qui ne courent pas portent sur des zones verticales et arrondies du
chaumard, appelées galoches.
Chaussure de clown : Expression utilisée pour souligner l’excès de prudence de celui qui adopte
un pied de pilote exagéré : on dit ainsi « ce n’est pas un pied de pilote, c’est une
chaussure de clown ».
Remarques : a) – Les clowns portent souvent des chaussures démesurément
longues.
b) – On dit aussi « … godasse de clown ».
[Voir es expressions Godasse de clown et Pied de pilote].
Chavirer : 1 – Un navire chavire (en anglais « to capsize ») quand il tourne sur lui-même autour
de son axe longitudinal et qu’il est renversé sens dessus dessous, un côté passant
par-dessus l'autre.
Remarques : a) – Capoter s’emploie dans le même sens pour les embarcations non
pontées.
b) – Si un navire tourne sur lui-même autour de son axe transversal, et qu’il est
renversé sens dessus dessous, l'arrière passant par-dessus l'avant, on dit sancir au
lieu de chavirer.
[Voir les mots Sancir et Sombrer].
2 – On chavire un sas quand on ferme toutes les portes et que l’on modifie le
niveau de l’eau dans le sas ; on ouvre alors les portes du côté où l’eau est au même
niveau que dans le sas.
3 – On chavire une amarre, ou autre chose, quand on remplace une extrémité par
l’autre, par exemple pour répartir les usures d’une amarre que l’on n’utilise jamais
dans toute sa longueur.
4 – Chavirer une glène de cordage, c’est la retourner sens dessus-dessous ; on dit
aussi trévirer.
Chef : Celui qui est à la tête, qui dirige, qui commande.
Remarques : a) – Les mots « capitaine » et « chef » sont issus du mot même mot
latin căpǔt qui signifie tête.
b) – Dans la Marine Marchande, on appelle le chef mécanicien : « chef ».
c) – Dans la Marine Nationale, on appelle « chefs » les seconds-maîtres.
d) – Dans la Marine Nationale, on ne doit pas appeler le chef du service
énergie-propulsion : « chef » (cela est de nature à lui déplaire).
Chef de Baie : Autrefois Chédebois, ou Chef de Bois, c'est-à-dire « Cap Boisé », cette pointe
marque l'avancée sud-ouest de la commune de l'ancienne commune de Laleu.
Remarques : a) – Laleu et La Rochelle ont fusionné en 1880 pour ne former qu'une
seule commune, appelée La Rochelle, afin que le nouveau bassin de La Pallice, qui
a été ouvert au commerce en 1890, soit implanté sur le territoire de la commune de
La Rochelle.
b) – Les Hollandais du XVIIème siècle appelaient ce cap « De Bos » qui signifie
Glossaire maritime – page 342 – À jour au 1er janvier 2015
« de bois » ou « de forêt ».
c) – La pointe de l'île de Ré située vis-à-vis de la pointe de Chef-de-Baie est la
pointe de Chauveau dont le nom, au contraire, évoque l'absence d'arbres par son
radical « – chauve ».
Chef de pilotage : 1 – Préposé de l’Administration maritime, nommé à sa discrétion et chargé de
surveiller les pilotes d’un port.
Le chef de pilotage fait la liaison entre l'administration et les pilotes.
Le chef de pilotage n'est pas tenu d'avoir des compétences particulières en
manœuvre ni en ce qui concerne le pilotage dans les limites de la station.
Remarque : L'une des prérogatives initiales du chef de pilotage était de viser les
bons de pilotage avant leur envoi aux consignataires des navires, à l'époque où les
pilotes connaissaient mieux les fonds marins et les courants que les règles de la
langue écrite ou que les opérations élémentaires de l'arithmétique.
2 – Jusqu’à la réforme du droit maritime des années 1968, lorsqu’il n’avait pas été
désigné de chef de pilotage, son rôle était rempli de droit par le capitaine de port.
3 – Les deux derniers Chefs de pilotage de La Pallice ont été Paul Villetorte puis
Jean-Baptiste Hontebeyrie.
Remarque : Hontebeyrie était le Chef de pilotage à la fois pour les ports de La
Rochelle-Ville et La Pallice et pour les ports de la Charente : Rochefort et
Tonnay-Charente ; il avait été nommé avec la mission d'étendre les compétences
des pilotes de La Pallice et des pilotes de la Charente pour qu'ils puissent tous
opérer indifféremment à La Pallice, à La Rochelle-Ville, à Rochefort et
Tonnay-Charente, en Charente ou dans les Pertuis. Il n'y est pas parvenu.
Chef de plat : Le chef de plat préside à la distribution de la nourriture parmi les matelots qui
mangent ensemble.
[Voir le mot Plat].
Chef-mécanicien (en anglais « chief engineer ») : 1 – Officier chef du service énergie-propulsion
sur un navire.
2 – Dans la Marine marchande, le chef-mécanicien porte le même nombre de
galons que le second-capitaine ; dans la Marine nationale, il porte les galons de son
grade.
Remarque : Dans la Marine marchande, le chef mécanicien porte trois galons dorés
sur ses manches ou sur ses épaulettes ; le premier second mécanicien porte deux
galons dorés et un galon argenté ; les autres seconds-mécaniciens portent deux
galons dorés comme les lieutenants.
[Voir les mots Lieutenant, Cipié et l’expression Second mécanicien].
Chélation : Administration à un individu de substances susceptible d'éliminer de son organisme
certains métaux lourds qui l'empoisonnent.
Remarque : En latin, le mot chelæ désigne les pinces de l'écrevisse, du scorpion.
Chemin (en anglais « ship’s rate », « ship’s way », « distance ») : 1 – Espace parcouru en un
temps donné par un navire.
2 – On appelle chemin parcouru en une journée la distance qui sépare le point à
midi d’un jour et le point à midi du jour précédent.
3 – Le chemin parcouru se décompose en chemin nord-sud et chemin est-ouest :
i) les milles du chemin nord-sud représentent directement la différence (mesurée
sur le méridien en degrés et minutes) des latitudes des deux points de midi ;
ii) les milles mineurs du chemin est-ouest demandent à être convertis en milles
majeurs pour représenter la différence (mesurée sur l’équateur en degrés et
minutes) des longitudes des deux points de midi ;
iii) l’opération de conversion des chemins nord-sud et est-ouest en chemin
parcouru à la surface de la Terre s’appelle la réduction.
[Voir le mot Réduction].
Glossaire maritime – page 343 – À jour au 1er janvier 2015
Chemin de fer (en anglais « railways ») : 1 – Au XIX ème siècle, il a fallu inventer un vocabulaire
ad hoc pour rendre compte de l’activité des chemins de fer, après que les premières
lignes eurent été mises en chantier.
2 – On a décidé d’utiliser, par analogie avec la navigation sur les fleuves et les
canaux, notamment les mots et les expressions suivants (entre parenthèses, les
mots ou expressions correspondants à la navigation maritime ou fluviale) :
– Voie ferrée (par analogie avec « voie d’eau ») ;
– Chemin de fer (par analogie avec « chemin d’eau ») ;
– Gare (gare) : On parle de gare de chemin de fer lorsqu’une dérivation au moins
permet à l’un des trains de stationner pendant qu’un autre train le croise sur la voie
principale ; s’il n’y a pas de voie de dérivation, l’endroit où un train s’arrête pour
prendre ou laisser descendre des voyageurs s’appelle une halte ;
– Garage (garage) : Appellation d’une voie de dérivation dans une gare ;
– Quai (quai) ;
– Station (station : lieu de croisière d’un navire ou d’un bâtiment dans une zone
limitée et bien définie ; le navire stationnaire peut éventuellement mouiller dans les
limites de la station) : la station de chemin de fer est un endroit où l’on a aménagé
des voies de garage permettant de recevoir des trains en attente sans gêner le
trafic.
3 – La première ligne de chemin de fer française, à traction animale, fut construite
en 1827 près de Saint-Étienne pour le transport de la houille.
Les premières lignes utilisant des locomotives à vapeur datent des années 1830.
4 – En 1842, il y avait moins de 600 kilomètres de voies ferrées en France.
La loi française de juin 1842 sur les chemins de fer organisa la construction, par
l'État, d'un grand réseau ferré en étoile, partant de Paris vers les grandes villes du
royaume.
Remarques : a) – Le député de la Charente-Inférieure Jules Dufaure (1798-1881),
plusieurs fois ministre et Président du Conseil, fut l'un des promoteurs les plus
déterminés du réseau ferré français ; il fut le rapporteur de la loi de juin 1842.
[Voir l'entrée Dufaure].
b) – Dufaure intervint par ailleurs, à la demande du maire de La Rochelle
Charles-Édouard Beltrémieux (1825-1897) pour permettre la construction d'un
port en eau profonde à Laleu-La Rochelle, vis-à-vis de la rade de La Pallice : ce
nouveau port reçut le nom de bassin de La Pallice.
5 – L'État construisit toutes les voies ferrées et les gares, et il concéda leur
exploitation à des sociétés capitalistes qui firent construire et achetèrent les
locomotives, les voitures de voyageurs et les wagons de marchandise nécessaires à
cette exploitation.
6 – Les principales compagnies étaient : l'Est, le Nord, l'Ouest, le PLM
(Paris-Lyon-Marseille), le Midi, le Paris-Orléans, l'État.
7 – Les compagnies de chemin de fer privées françaises furent nationalisées et
fusionnées avant la Seconde Guerre Mondiale pour former la SNCF (Société
Nationale des Chemins de fer Français).
Chemise [d'une voile] : On appelle chemise d'une voile, la partie de cette voile qui lui sert
d'enveloppe quand elle est serrée.
Remarque : La chemise s'usant rapidement par le frottement des cargues et des
rabans de ferlage, on est obligé de la changer souvent.
Chenal (en anglais « channel ») : Sorte de canal étroit où la mer qui le remplit a une profondeur
suffisante pour le passage des navires.
Chenal étroit (en anglais « narrow channel ») : Chenal permettant le passage en toute sécurité
des navires s’ils suivent une route repérée sur la carte et souvent balisée, sans
toutefois qu’ils puissent s’en écarter.
Chenaler (en anglais « to sail through a channel ») : Naviguer dans un chenal, en suivre les
sinuosités.
Glossaire maritime – page 344 – À jour au 1er janvier 2015
Cheval : 1 – On appelle « petit cheval » une machine auxiliaire, autrefois d’une puissance
d’environ un cheval-vapeur, qui permet d’avoir du courant électrique pendant les
escales, lorsque les machines principales sont à l’arrêt.
2 – L’auxiliaire qui permet d’obtenir la pression sur le collecteur d’incendie,
notamment pour laver l’ancre que l’on vient de remonter du fond, ou pour faire la
propreté générale des ponts, est connu sous le nom de « cheval de lavage ».
Remarque : Lorsque l’expression cheval de lavage est prononcée par un maître
d’Équipage ayant l'accent breton, une oreille étrangère aux choses de la mer
entendra « cheval de la vache ».
Cheval marin : Appellation familière du morse (odobenus rosmarinus rosmarinus).
Chèvenotte : Partie non fibreuse de l’écorce qui enveloppe et adhère à la fibre ligneuse du
chanvre.
[Voir le mot Chanvre].
Cheveux : Ce mot est employé quand il s'agit de lever une ancre à l'aide de son orin : on dit alors
qu'on a levé cette ancre « par les cheveux ».
Chiffre : 1 – Les chiffre impairs correspondent habituellement à la partie tribord du navire ; les
chiffres pairs au côté bâbord.
Exemples : Les cabines tribord sont numérotées : 1, 3 ,5, etc ; les cabines bâbord :
2, 4, 6, 8, etc. ; les canots de sauvetage numérotés 1 ou 3 sont toujours à tribord et
les canots 2, 4, 6, etc. à bâbord.
2 – Symboliquement, le chiffre 7 signifie la plénitude ; le chiffre 6 symbolise
l’inachèvement.
3 – Certains chiffres de l'immatriculation attribuée par l'administration maritime aux
bateaux de pêche sont réputés « pêchant » : ce sont ceux qui possèdent une partie
basse en forme de crochet, comme le 3 ou le 5, et même le 2 ou le 9.
D'autres chiffres ne sont pas pêchant, car leur base est verticale comme le 1, le 4
ou le 7, ou est une boucle fermée comme le 6, le 8 ou le 0.
Remarque : Les pêcheurs qui ont reçu des indicatifs non pêchant font des petites
enluminures en forme de bouclettes au bas des 1, des 6 ou des 7, qu'ils peignent sur
leur coque à l'avant, de chaque côté, ou encore au bas des pieds des lettres initiales
du port (par exemple aux pattes du R de LR pour La Rochelle ou, pire, des lettres
IØ pour Île d'Oleron) afin d'attraper quand même du poisson.
Chimiquier : 1 – Navire construit pour transporter en vrac des produits liquides issus de
l’industrie pétrolière ou des autres industries chimiques.
2 – Les chimiquiers transportent notamment des engrais liquides, des acides, des
composants chimiques élémentaires destinés à l’industrie, des produits pétroliers
liquides raffinés (supercarburant, gas-oil, diesel-oil, fuel-oil), etc.
Remarque : Il est abusif d’appeler « pétroliers » les navires chimiquiers qui
transportent des produits raffinés (essence, gazole) des usines de fabrication
(raffineries de pétrole, unités de trituration de végétaux ou autres usines de
l’industrie chimique) vers les différents dépôts portuaires comme ceux de La
Pallice à La Rochelle.
Chlorofluorocarbone (CFC) : 1 – Nom générique de certains gaz de synthèse fabriqués à partir
de composés de chlore, de fluore et d'hydrocarbures simples comme le méthane
(CH4), l’éthane (C2H6) ou l’éthylène (C2H4).
2 – Les CFC ont été utilisés comme agents propulsifs des aérosols, comme agents
caloporteurs dans les machine frigorifiques ou comme agents gonflants des
mousses synthétiques.
3 – Les CFC sont faiblement toxiques ; ce sont des solvants stables, compatibles
avec les métaux et les composés synthétiques ; mais ils peuvent subsister pendant
des centaines d’années dans l’atmosphère où ils absorbent le rayonnement
infrarouge.
4 – L’usage des CFC est interdit (Protocole de Montréal de 1992).
Remarques : a) – Le gaz fréon 12 (ou arcton 12, ou R12, ou CF2Cl2, ou
Glossaire maritime – page 345 – À jour au 1er janvier 2015
avec une assistance extérieure, soit avec les amarres et sans assistance extérieure.
Remarques : a) – Le terme « chouine » était utilisé à Dieppe lorsque les paquebots
trans-manches (les malles comme on dit dans les ports de la Manche) accostaient
au quai Henri IV, dans l'avant-port, pour débarquer ou embarquer les dépêches
postales et les passagers.
b) – Les cauchois à l'accent polletais qui prenaient les amarres sur le quai ont
répété à leur façon (« chouine ») le mot anglais « swing » qu'utilisaient les marins
anglais originaires du Sussex.
c) – La compagnie de navigation qui assure la liaison postale Dieppe-Newhaven est
depuis toujours appelée familièrement « la Chouine », quelles que soient ses
appellations officielles successives.
Chouque : 1 – Pièce de bois qui sert à l’assemblage de deux mâts.
2 – Le chouque est placé sur l’extrémité du ton d’un mât vertical ou au bout du
beaupré, afin de maintenir le mât supérieur ou le bout-dehors dans sa position
convenable.
3 – Le chouque de beaupré est maintenu à poste par une cheville poussée à travers
le chouque et le beaupré et dont le bout est claveté sur le beaupré.
Chouquet : Billot quadrangulaire en chêne ou en orme, cerclé en fer et solidement fixé au tenon
du sommet d’un mât par une entaille de forme carrée ; sur l’avant de cette entaille,
s’en trouve une seconde qui est circulaire et qui donne passage au mât qui doit
s’élever, d’abord le long, puis au-dessus de celui qui porte le chouquet et faire, en
quelque sorte, le prolongement de ce mât.
Christianisme : Religion issue de la religion juive, créée en 325 à Nicée par l'empereur
Constantin.
Christophe Colomb : Le marin génois Christophe Colomb (1451-1506) est considéré comme le
découvreur de l'Amérique, en 1492, pour le compte des « rois catholiques »
Ferdinand II (1452-1516) roi d'Aragon et de Sicile et son épouse Isabelle 1ère
(1456-1504) reine de Castille.
Remarques : a) – Ferdinand II et Isabelle 1ère sont les grands parents de l'empereur
Charles Quint (1500-1558), le grand adversaire du roi de France François 1er
(1494-1547) ; Charles Quint réussit à se faire nommer Empereur d'Occident et, au
contraire, François 1er échoua.
b) – Christophe Colomb est parti d'Espagne vers l'ouest pour trouver le Paradis
Terrestre que l'on disait dans l'extrême-orient ; la Terre étant ronde, on pouvait
atteindre plus facilement, croyait-il, le paradis terrestre en traversant l'Océan
Atlantique par l'ouest qu'en traversant l'Europe puis la Russie ou l'Inde et la Chine
par l'est.
c) – Christophe Colomb n'a certainement pas su qu'en débarquant aux Antilles, le
12 octobre 1492 , il avait abordé un continent jusqu'alors inconnu : il n'a pas
pressenti l'existence de l'Océan Pacifique : il se croyait en Asie.
d) – Le nouveau continent qui porta le nom d'América sur la carte de Saint-Dié de
1507 est l'actuelle Amérique du Sud.
Le nom d'Amérique a été étendu par la suite à l'Amérique Centrale et à l'Amérique
du Nord.
[Voir les noms Amerigo Vespucci, Zeng He].
e) – À part des esclaves, Christophe Colomb n'a jamais rien rapporté ayant quelque
valeur de ses voyages.
Chromate : Appellation courante des peintures antirouilles.
Chromater : Appliquer de la peinture antirouille, ordinairement à la brosse ou au rouleau.
Chronomètre : Instrument permettant de mesurer très précisément et de façon continue le temps
qui s'écoule.
Remarque : Si le chronomètre a été calé sur le temps du méridien d'un observatoire
de référence (par exemple le méridien de l'observatoire de Paris ou celui de
Glossaire maritime – page 347 – À jour au 1er janvier 2015
chacune de ses épaulettes) et sur sa casquette cinq galons pleins de couleur dorée
disposés en un groupe de trois surmonté d'un groupe de deux ; les deux groupes de
galons sont séparés par un espace de la même largeur qu'un des galons.
Cipié ou Sipié ou « Six pieds » : 1 – Appellation familière et légèrement irrespectueuse de
l’ingénieur-mécanicien, chef du service énergie-propulsion sur les bâtiments
militaires.
2 – L’appellation est née d’un jeu de mots : les autres spécialités lui prêtent
l’habitude de « brasser de l’air », comme on dit en argot, pour montrer son
courroux ; l’ingénieur mécanicien, le cipié, avait la réputation de ne monter à la
passerelle de navigation que pour interpeller bruyamment « le con » qui n’avait pas
respecté les paliers de descente ou de montée en allure de la machine, risquant ainsi
d’entraîner une disparition du niveau aux montures de niveau des chaudières :
i) par le haut (en cas de diminution d’allure trop rapide) avec un risque
d'entraînement d'eau (primage) vers les turbines et le soulèvement des soupapes de
sécurité, ou
ii) par le bas (en cas d’augmentation d’allure trop rapide) avec un risque de faire
fondre les tubes de la chaudière.
Remarques : a) – La toise marine de six pieds est appelée brasse dans la marine
française : de là le jeu de mots « brasse » → « 6 pieds » → « cipié ».
b) – Le soulèvement du clapet de la soupape de sûreté d'une chaudière, en cas de
pression excessive dans le coffre de vapeur (descente en allure trop rapide) est
redouté par les mécaniciens car, après que la pression est redevenue normale dans
la chaudière, le clapet de la soupape ne se remet pas toujours en bonne position sur
son siège ; il peut arriver que la soupape ne soit plus parfaitement étanche et que
cela entraîne une consommation d'eau distillée anormalement forte ; le soulèvement
d'une soupape de sûreté entraîne toujours une perte d'eau distillée et l'eau distillée
est précieuse.
Circonférence : 1 – Périmètre d'un cercle.
Remarque : On divise la circonférence d'un cercle en 360 degrés.
2 – [Par analogie] Pourtour circulaire.
Exemples : La circonférence d'un bassin, d'une place.
3 – La circonférence de la Terre est la longueur d'un grand cercle passant par ses
pôles (un méridien).
Remarque : Par définition, le mètre est la dix-millionième partie du quart du
méridien terrestre.
4 – La circonférence d'un arbre est le périmètre d'une section horizontale de cet
arbre à une hauteur déterminée.
Circonférence de la Terre : Des mesures faites à la fin du XIXème siècle entre Paris et Amiens
par la méthode des triangulations, ont permis de déterminer la longueur de la
circonférence terrestre avec un précision voisine de celle que l’on obtient
maintenant : on en a tiré la valeur de l’unité de longueur appelée le mètre.
Circuit monohydrique : Sur un navire à vapeur, ensemble des appareils et des tuyautages qui
permettent d’actionner l’arbre d’hélice : chaudière, turbines de propulsion,
condenseur, bâche, turbines des auxiliaires à vapeur, etc.
Circulation atmosphérique : La circulation atmosphérique se présente sous trois formes :
i) Transmission d’énergie calorifique :
Le Soleil chauffe le sol, avec un rendement d’autant plus grand que l’inclinaison
des rayons (le climat) est plus proche de la perpendiculaire au sol ; le sol transmet
la chaleur qu’il a reçue du Soleil à l’air qui est en contact avec lui ; la chaleur se
propage ensuite dans l’air par conductivité thermique.
ii) Déplacement de matière :
Lorsque une masse d’air chauffée par le sol se trouve sous une masse d’air plus
froide, sa densité étant plus faible, l’air chaud a tendance à s’élever dans l’air froid
et à former un courant ascendant : c’est une situation instable. On observe, en
Glossaire maritime – page 351 – À jour au 1er janvier 2015
divisé en 32 arrondissement.
3 – Les districts de Greenwich, Kensington, Chesea, Kingston portent le titre
honorifique de « districts royaux ».
4 – Les districts de la City et de Westminster sont officiellement des villes.
5 – La City est un quartier d’affaires où sont établis, dans des gratte-ciels, de
nombreux bureaux de l’industrie de la finance.
6 – Les limites de la City suivent le tracé de la muraille romaine qui entourait la
ville romaine de Londinium, au 2ème siècle après J.- C.
7 – Le plus fameux bâtiment historique de la City est la Cathédrale Saint-Paul ; elle
est affectée au culte anglican..
Civadière (en anglais « sprit sail ») : 1 – Voile carrée qui était destinée à se gréer sous le mât de
beaupré.
2 – On l’établissait jadis sur la vergue de civadière en dessous du beaupré.
3 – Elle était maintenue verticalement par des poids fixés à ses points, et retenue
par des écoutes qui passaient dans des sabords de la batterie basse.
4 – La civadière utilisait le vent qui passe en dessous du beaupré.
5 – Dans les guerres maritimes de l'Empire, plus d'un navire désemparé lui a dû de
pouvoir manœuvrer sur le champ de bataille.
Civelle : Les civelles (ou pibales) sont des alevins d’anguilles d’environ 5 à 10 centimètres de
longueur (en tout cas inférieure à 12 centimètres).
Remarques : a) – La friture de civelles est un mets très recherché, notamment en
Espagne.
b) – Le prix de vente des civelles est très élevé ; le rendement de la pêche assez
faible ; la ressource s’épuise progressivement.
c) – La pêche aux civelles est très réglementée ; en Aunis et en Saintonge, elle se
pratique de novembre à mars dans les parties basses des cours de la rivière de
Marans, encore appelée Sèvre Niortaise (du Brault à la mer), ou de la rivière de
Charente (de Tonnay-Charente à la mer), ou en Seudre et dans la Gironde.
Les fonctionnaires de l’administration des Affaires maritimes et les gendarmes
pourchassent les braconniers avec assiduité et quelques succès, de jour comme de
nuit, dans les marais, les estuaires et le cours des fleuves côtiers.
d) – Une grande partie de la pêche des civelles est destinée à l’exportation,
notamment en Espagne pour y être consommée en friture, ou dans les pays d’Asie
(Chine et Japon) pour y être placée dans des fermes marines, afin d’être plus tard
consommées sous la forme d’anguilles adultes.
Civil : 1 – Qui concerne les citoyens.
Remarque : Les citoyens sont ceux qui jouissent du droit de cité dans un État.
2 – Civil se dit par opposition à militaire.
3 – Civil se dit par opposition à religieux.
4 – Civil se dit par opposition à politique.
Remarques : a) – Est politique ce qui est relatif à la vie d’une communauté
d’hommes vivant sous les mêmes lois dans un même État, ce qui concerne plus
particulièrement les droits et les devoirs des citoyens les uns vis-à-vis des autres.
b) – La nuance entre les adjectifs civil et politique est que civil se rapporte aux
citoyens d'un État, chacun étant pris isolément, alors que politique se rapporte aux
citoyens du même État, pris tous ensemble.
c) – « Civil » est tiré du mot latin cĪvǐtās qui signifie « ville » ; « politique » est
tiré du mot grec polij qui signifie « ville ».
4 – On appelle jour civil l'espace de 24 heures qui se comptent d'un minuit à
l'autre.
Remarques : a) – Le jour astronomique se compte d'un midi à l'autre.
b) – Le jour [absolument] est l'espace de 24 heures qui comprend le temps entre le
lever et le coucher du Soleil, ainsi que le temps entre son coucher et son lever
suivant.
Glossaire maritime – page 353 – À jour au 1er janvier 2015
Clandestin (Passager – ) (en anglais « stowaway ») : Personne qui a embarqué pour une
traversée à l’insu du capitaine.
Clapmeuse : Appellation francisée, tirée du mot allemand Klappmütze, qui désigne le phoque à
capuchon ou phoque à crête male (cystophora cristata).
Cet animal long de 6 à 7 pieds ne diffère des phoques que par la formation de sa
tête, au-dessus de laquelle il porte une large vessie pleine d’un tissu vasculaire
extrêmement mou.
Sa peau est beaucoup plus belle que celle des phoques.
Les clapmeuses ont des gueules extrêmement fortes et armées de crocs semblables
à ceux des plus gros matins de chez nous.
Ils ne fuient pas le chasseur qui les approche, au contraire ils s’avancent dessus.
Cette espèce de phoque assez agressive ne peut être tuée qu’au fusil.
[Voir le mot Phoque].
Claret : Nom que les Anglais donnent au vin de Bordeaux.
Clarté : Ce qui éclaire.
Exemples : La clarté des étoiles ; la clarté de la Lune ; la clarté des cadrans
lumineux qui se reflètent, la nuit, dans les vitres du fronton de passerelle gênent la
vision vers l'extérieur.
Clarifier : 1 – Rendre clair un liquide qui est trouble.
Exemples : Clarifier le vin en le mettant en carafe.
2 – Purifier en enlevant l'eau et les sédiments.
Exemples : Clarifier l'huile de graissage ; clarifier le combustible au moyen d'une
centrifugeuse.
Clarté du langage : La clarté du langage est l'expression précise d'une pensée profonde en
utilisant un vocabulaire riche et exempt des formes bâtardes ou des utilisations
corrompues de mots incertains ou mal connus.
Remarques : a) – Un langage très clair est constitué de phrases formées d'un sujet,
d'un verbe et d'un complément, parfois d'un adjectif, rarement d'un adverbe.
b) – Un langage clair délaisse les expressions vidées de leur sens par le contexte,
les mots tirés sans aucun sens critique et sans nécessité de langues étrangères mal
maîtrisées, ces mots ayant parfois des significations contraires à la pensée que l'on
veut exprimer.
Classe : 1 – Les passagers embarqués sur des navires à passagers (autrefois sur des paquebots ou
sur des courriers, maintenant sur des navires de croisière) étaient ou peuvent être
répartis en trois classes, plus les rationnaires qui voyagent en cale.
2 – Les passagers de première classe ont des cabines luxueuses et se font servir des
repas gastronomiques dans des salles de restaurant richement décorées.
3 – Les passagers de troisième classe peuvent avoir des cabines communes à six ou
huit personnes et leurs repas sont convenables mais simples ; le prix d’un passage
en troisième classe est beaucoup moins coûteux qu’en première classe : c’est la
classe économique.
4 – Entre les première et troisième classes, la classe touriste sur certains navires,
ou deuxième classe sur d'autres navires, partage certaines prestations avec la
première classe, mais à des tarifs avantageux pour les passagers.
5 – Les rationnaires disposent de couchettes dans les entreponts où le confort
n’existe pas ; ils sont nourris comme l’Équipage.
6 – Les militaires du rang qui, naguère, rejoignaient leurs affectations outremer par
bateau, étaient transportés en qualité de rationnaires.
Remarques : a) – Certains navires à passagers modernes ont une classe unique qui
correspond à peu près à la classe touriste des anciens paquebots.
b) – Les transbordeurs (ferry-boats) et les paquebots côtiers embarquent un grand
nombre de passagers qui ne disposent pas de cabines et qui voyagent assis sur des
banquettes ou dans des fauteuils dans les salons, ou qui restent sur les ponts.
c) – Certains paquebots pouvaient prendre, pour de courts trajets, des passagers
Glossaire maritime – page 355 – À jour au 1er janvier 2015
Outre cette clé de sûreté, on place sur les barres un linguet en fer qui mord sur des
dents placées sur la face avant de la caisse du mât et l’empêche de retomber.
Clé tricoise : Les clés tricoise sont des outils utilisés pour serrer ou desserrer les raccords
d’incendie (Guillemin, PSP, etc.).
Elles sont normalement fabriquées en bronze ou en bronze d’aluminium pour éviter
les étincelles en cas de chute sur une surface métallique ; certaines clés bon marché
sont en acier.
Climat : 1 – Le climat (du mot grec κλίμα qui signifie « inclinaison du ciel ») est l’espace
compris, sur la mappemonde et sur les cartes géographiques, entre deux lignes
parallèles à l’Équateur terrestre.
Remarque : Chaque climat est caractérisé par ses conditions atmosphériques
(température et humidité de l’atmosphère notamment).
a) – Le climat équatorial est situé dans les régions situées de part et d’autre de la
ligne équatoriale.
Les températures y sont élevées et varient peu ; les pluies y sont abondantes.
b) – Le climat tropical s’étend dans chaque hémisphère entre la ligne équatoriale
et les latitudes 25 ou 30 degrés Nord ou Sud.
c) – Le climat subtropical se situe entre 30 degrés et 45 degrés Nord ou Sud.
Il se distingue par une longue saison chaude et une saison froide pluvieuse et
douce.
d) – Le climat tempéré se situe entre 40 degrés et 70 degrés de latitude Nord ou
Sud.
e) – Le climat polaire se trouve au-delà de 65 degrés de latitude Nord ou Sud.
Les hivers sont longs et rudes.
2 – [Par extension] On appelle climat une étendue de pays dans laquelle la
température et les autres conditions atmosphériques sont partout à peu près
identiques.
Par métonymie, on distingue par des noms de climats particuliers les conditions
météorologiques rencontrées dans certains territoires en raison leur situation
géographique, notamment leur proximité des océans ou leur altitude au-dessus du
niveau de la mer.
Remarques : a) – Le climat méditerranéen est un climat subtropical.
b) – Dans les zones de climat tempéré on distingue un climat océanique, un climat
continental et un climat continental-extrême.
3 – [Par extension] On appelle aussi climat l'ensemble des conditions
météorologiques et atmosphériques d'un pays, d'une région.
Le réchauffement de la terre ou de la mer par le Soleil, en un lieu et à une date
donnés, dépend de l'inclinaison des rayons solaires en ce lieu, selon la latitude du
lieu considéré et la déclinaison du Soleil à cette date.
Le réchauffement d'une masse d'air par le Soleil ne se fait qu'indirectement, par la
terre ou par la mer, après qu'elles ont été elles-mêmes réchauffées par le Soleil ; le
Soleil ne chauffe pas directement l'atmosphère.
Les conditions atmosphériques en un lieu donné dépendent pour une grande part
du mouvement des masses d'air de température ou d'humidité différentes à la
surface de la Terre ou à haute altitude, notamment les courants-jets (en anglais : jet
streams).
D'autres circonstances peuvent avoir une influence sur les variables d'état de
l'atmosphère en un lieu donné ; il s'agit de la proximité de l'océan ou de son
éloignement, des courants marins chauds ou froids qui circulent dans un océan
voisin ; de la proximité de contrées humides ou sèches, très chaudes ou très
froides.
Remarques : a) – Certains utilisent le mot climat pour expliquer les variables d'état
moyennes de l'atmosphère en un lieu donné ; le climat en ce sens prend un
caractère causal.
b) – L'utilisation d'un même mot (climat) pour désigner une cause (la situation
Glossaire maritime – page 357 – À jour au 1er janvier 2015
avec un autre navire, ou du heurt d’un quai, la cloison d’abordage doit empêcher
l’eau d’envahir la première tranche du navire.
Cloisons étanches : Cloisons transversales divisant habituellement les navires de construction
métallique en un certain nombre de tranches dans le sens de la longueur, de telle
façon que si une tranche est envahie accidentellement par l’eau de mer, les tranches
voisines ne soient pas également c) – Certaines modifications des variables d'état
de l'atmosphère en certains lieux sont certainement dues en partie à l'activité
humaine : on appelle cela des causes anthropiques (anthropique est un
néologisme).envahies.
Les portes qui traversent une cloison étanche doivent pouvoir être fermées de telle
sorte que l’étanchéité de la cloison est maintenue ; dans certains cas, la fermeture
de ces portes étanches doit pouvoir être actionnée à distance, notamment sur les
navires à passagers.
Cloisons latérales : 1 – Pour augmenter la sécurité, on établit parfois une cloison verticale
s’étendant de l’avant à l’arrière du navire, à quelques décimètres de distance de la
muraille extérieure du navire.
2 – Un navire ainsi équipé et également muni de double-fonds est appelé navire à
double coque.
3 – Certains pays exigent que les navires-citernes transportant des hydrocarbures
ou des produits dangereux en vrac liquide soient des navires à double coque.
Remarque : Les États-Unis d'Amérique exigent que les navires-citernes navigant
dans leurs eaux territoriales ou entrant dans leurs ports et transportant des produits
chimiques ou des hydrocarbures soient à double coque : aucun armateur ne prenant
le risque que son navire puisse être refoulé des eaux américaines, ou que sa valeur
à la revente soit diminuée pour cette raison, tous les navires-citernes neufs
construits dans le monde sont à double coque.
Clou (en anglais « nail ») : Ancienne mesure de longueur valant 2¼ pouce, soit 57,15 mm.
Club P & I : Voir l’expression P & I Club.
Cluster : Association ou réseau homogène d'entreprises devant servir de laboratoire d'idées en
vue d'augmenter la compétitivité et le développement de ses membres.
Remarque : Le mot anglais « cluster » désigne un agrégat, un amas, un groupe,
une grappe, ou tout ensemble d'objets semblables.
Coaching : Activité de conseil exercée par un personnel possédant une solide expérience
professionnelle dans son domaine de compétence, et de bonnes capacités de
communication.
Remarques : a) – Les problèmes à résoudre avec l'aide du coach sont complexes,
mettent en jeu des interactions croisées et des effets de seuil.
b) – Le pilotage portuaire est un forme de coaching pour la manœuvre des navires
dans des lieux confinés ou resserrés.
Coalescence : Phénomène de formation des gouttes d’eau à partir de micro-gouttelettes de
vapeur d’eau condensée.
Coaltar [« oa » se prononce « ô »] : Goudron extrait de la houille ; on l’utilise pour protéger le
bois exposé à l’eau de mer et pour calfater les bordages de la coque ou des ponts.
Remarque : En anglais, coal signifie charbon de terre ; tar signifie goudron.
Coassurance (en anglais « co-insurance ») : Division d'un même risque couvert par un contrat
unique entre plusieurs assureurs qui interviennent chacun pour un pourcentage de
la valeur totale assurée.
Cocagne : Boulettes de quelques centimètres de diamètre, obtenues à partir de feuilles de guède
écrasées et comprimées.
Les cocagnes sont employées pour faire de la teinture bleue foncée.
[Voir le mot Guède].
Cocarde : 1 – Insigne de différentes couleurs que portent les militaires à leur coiffure et qui
distingue entre elles les nations.
Glossaire maritime – page 360 – À jour au 1er janvier 2015
élasticité a fait disparaître l’usage des amarres de poste dans la plupart des ports.
[Voir le mot Kair].
Cocotte : Appellation familière de la chaufferie d'un bâtiment à propulsion nucléaire (porte-avions
ou sous-marin).
Cocotte : [En ville] Appellation d'une femme aux mœurs légères.
Cocoye : On appelle familièrement cocoye (ou coye) un marin certifié « commando-marine ».
Code international de signaux : 1 – Le Code international de signaux actuellement en vigueur
(2014) a été adopté par la quatrième Assemblée de l'O.M.C.I. (Organisation
Intergouvernementale Consultative de la Navigation Maritime) en septembre 1965,
a été mis en service par la France le 1er avril 1969 (décret n° 69293 du 29 mars
1969).
2 – Le Code international de signaux est destiné à être utilisé dans des situations
intéressant la sécurité de la navigation et des personnes, en particulier lorsque des
difficultés de langue se produisent ; il repose sur le principe qu'à chaque signal
correspond une signification complète.
3 – Le Code se compose de 3 parties et d'un appendice.
i) La 1re partie (14 chapitres) traite des instructions, méthodes de signalisation,
procédures et des signaux d'urgence (signaux de 1 lettre).
ii) La 2e partie, dénommée « Section générale », comprend des signaux généraux
(signaux de 2 lettres) classés par rubriques (détresse, avaries, navigation,
manœuvres, météo, etc.) et un index alphabétique par idées qui constitue la partie
chiffrante.
iii) La 3e partie, dénommée « Section médicale », comprend des signaux de 3
lettres commençant par la lettre M et classés par ordre alphabétique ; ils sont suivis
de leur propre index alphabétique (de AA à ZZ).
iv) L'appendice comprend les signaux de détresse et les signaux de sauvetage
extraits du Règlement international pour prévenir les abordages en mer de 1972 et
de la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer de
1974 ; il comprend en outre des signaux concernant les opérations S.A.R. (en
anglais « Search And Rescue »).
Remarque : Le premier Code international contenait 70 000 signaux et utilisait
18 pavillons ; publié en 1857 par le « Board of Trade » britannique, il comportait
deux parties : la première contenait des signaux généraux et internationaux, la
seconde uniquement des signaux britanniques. L'ouvrage fut adopté par la plupart
des nations maritimes.
Code ISM (en anglais « International Safety Management ») : 1 – Code international de gestion
pour la sécurité de l'exploitation des navires et la prévention de la pollution.
2 – Les dispositions du code ISM sont encadrées par une réglementation très
précise souvent remise à jour (Conventions SOLAS, LOADLINES, MARPOL,
STCW, etc).
3 – Le code ISM a été adopté par l'Organisation maritime internationale (OMI)
le 4 novembre 1993 et rendu obligatoire par le nouveau chapitre IX de la
Convention SOLAS de 1974 sur le sauvetage de la vie humaine en mer.
4 – Il établit un système de gestion de la sécurité, applicable tant à bord des navires
qu'à terre par la compagnie responsable de l'exploitation du navire.
Code ISPS (en anglais « International Ship and Port Security Code ») : 1 – Code international
pour la sûreté des navires et des installations portuaires adopté le 12 décembre
2002 par la Conférence des gouvernements contractants à la Convention SOLAS,
après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis d’Amérique.
2– Le code ISPS est en vigueur depuis juillet 2004 sur tous les navires (en France,
décret du 26 mars 2004).
3 – En France, le certificat de sûreté d'un navire est délivré à l'issue d'un audit à
bord du navire, par un inspecteur des affaires maritimes ayant la qualification
d'auditeur ISPS.
Glossaire maritime – page 362 – À jour au 1er janvier 2015
4 – Un plan de sûreté doit être défini pour chaque infrastructure portuaire et pour
chaque navire ; ce plan recense les moyens de lutte ou de protection, les zones de
rassemblement du personnel, les localisations des boutons d'alerte à distance, le
descriptif des actions et, de manière générale, toutes informations utiles dans le cas
d'une situation de menace.
5 – Le plan de sûreté est un document confidentiel.
6 – Chaque navire et les autres navires, ou chaque navire le port conviennent des
devoirs de chacun par la signature d'une déclaration de sûreté.
Code Noir : 1 – Le Code Noir est une recueil d'édits, de déclarations et d'arrêts concernant les
esclaves originaires d'Afrique noire et vivant dans les colonies françaises
d'Amérique (les Antilles en 1687, la Guyane en 1704, la Louisiane en1724) ou de
l'Océan Indien (l'Île Bourbon en 1723).
Remarques : a) – Cet ouvrage publié en France ne donne ni l'origine, ni la
légitimation de l'esclavage.
b) – L'esclavage était un fait connu depuis longtemps ; il a concerné une grand
nombre de familles françaises dont l'un des membres a été capturé par les
Barbaresques d'Afrique du Nord (Algérie) soit sur mer à bord des navires que les
pirates arraisonnaient, soit parmi les populations côtières au cours de razzias.
c) – Le servage, qui était la règle dans les campagnes françaises jusqu'au XVIIème
siècle, mais dont on parle peu et que personne ne dénonce, doit être considéré
comme scandaleux et, pour ceux qui vivent au XXI ème siècle, il est aussi
inacceptable et condamnable que l'esclavage.
d) – Le régime de la presse pour former les Équipages des bâtiments de guerre de
certains pays était une autre forme d'esclavage ; la discipline à bord des navires
était voisine de celle des plantations des colonies, et en plus, les matelots devaient
se lever à toute heure de la nuit pour agir sur la voilure en cas de besoin ; la
nourriture était souvent frugale et de mauvaise qualité, l'eau douce très rationnée.
e) – Les paysans vendéens que la Convention nationale voulut enrôler en 1793
pour défendre cette République qui avait tué leur roi, et dont leurs curés disaient le
plus grand mal, ont perçu leur départ obligé vers la frontière de l'Est de la même
manière qu'un Noir son embarquement sur un navire négrier au Bénin ; la plupart
refusèrent de partir.
Le 9 août 1793, la Convention décida d'envoyer l'armée qui avait été défaite à
Mayence, et qui avait été laissée libre contre le serment de ne plus combattre à
l'Est, pour réprimer la résistance des Vendéens à leur levée militaire.
Les colonnes infernales du général Turreau parcoururent le territoire que l'on
appelle aujourd'hui « Vendée militaire » et elles tuèrent systématiquement tous les
hommes, qualifiés de « brigands » (aujourd'hui on dirait « terroristes ») ainsi que
les jeunes enfants qui allaient devenir d'autres Brigands, et que toutes les femmes
qui pourraient donner le jour à d'autres Brigands. C'était une armée de soldats
aguerris qui n'avaient pas d'états d'âmes quand il s'agissait de tuer.
Le pouvoir central avait organisé ainsi un véritable génocide : des dizaines de
milliers de personnes furent massacrées systématiquement parce qu'elles habitaient
sur ce territoire ; les viols et les pillages stimulaient les soldats de la République.
C'est le 1er août 1793 que la Convention décréta l'anéantissement de la Vendée :
« Article 6 : Il sera envoyé en Vendée des matières combustibles de toutes sortes
pour incendier les bois, les taillis et les genêts.
« Article 7 : Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles seront détruits,
les récoltes seront coupées par les compagnies d'ouvriers, pour être portées sur
les derrières de l'armée, et les bestiaux seront saisis. »
Remarque : De janvier à mai 1794, douze colonnes incendiaires quadrillèrent le
département de la Vendée et une partie des départements de la Loire-Inférieure, du
Maine-et-Loire ou des Deux-Sèvres ; leurs trajets respectifs étaient fixés commune
par commune ; les Républicains (les Bleus) passèrent les populations « au fil de la
baïonnette », emportèrent le bétail et les récoltes, incendièrent les bâtiments.
Glossaire maritime – page 363 – À jour au 1er janvier 2015
Le massacre par le feu ou par les baïonnettes, le 28 février 1794, des habitants des
Lucs-sur-Boulogne (Vendée) par les Républicains des généraux Cordellier et
Crouzat, y compris les femmes et les enfants réfugiés dans l'église incendiée, n'est
pas moins barbare que le crime des Allemands à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944
(harcelés par des partisans francs-tireurs, ils étaient en route pour le front, quelques
jours après le début du débarquement en Normandie) ou que les massacres
organisés par les autorités soviétiques en Russie dans les années 1930 et 1940.
2 – Le Code Noir rendit explicitement licites le commerce des esclaves et la
pratique de l'esclavage dans certaines colonies du royaume de France.
3 – Le Code Noir n'a pas été appliqué dans les colonies du Canada où l'esclavage a
toujours été interdit.
4 – Le but du Code Noir a d'abord été de favoriser la production de la canne à
sucre dans les Antilles françaises en leur fournissant la main d’œuvre nécessaire.
Avant l'exploitation intensive de la canne à sucre, les productions de café ou de
vanille ne nécessitaient pas une main d’œuvre aussi nombreuse, et l'immigration
d'Africains ou d'Indiens (de l'Inde) dans les colonies françaises ou anglaises
n'appelle pas de commentaires particuliers.
5 – Le Code Noir donné en mars1685 par Louis XIV comportait 60 articles ; il
visait à régler la vie des Noirs en vue d'éviter leurs soulèvements, à définir leurs
devoirs et ceux de leurs maîtres ; les Noirs n'avaient pas de droits autres que ceux
qui découlaient des devoirs de leurs maîtres.
6 – Un second Code Noir a été promulgué en mars 1724 par le jeune Louis XV
(âgé de 13 ans) qui comprenait moins d'articles ; les articles 5, 7, 8, 18 et 25 du
code de 1685 n'ont pas été repris dans celui de 1724.
7 – Les Noirs étaient considérés comme des biens meubles qui entraient dans la
communauté de biens des époux, ils pouvaient être vendus au gré de leurs maîtres.
8 – Le pouvoir disciplinaire des maîtres sur les esclaves était proche de celui que
l'on rencontrait dans les armées, avec l'autorisation d'infliger des châtiments
corporels et le droit de mort dans certaines conditions.
9 – Le Code Noir restreignait le droit des maîtres à punir les esclaves ; il leur
interdisait de les torturer ou de les mutiler sans raison valable.
10 – Les esclaves pouvaient se plaindre auprès des juges des mauvais traitements
que leur faisaient subir leurs maîtres ; ils pouvaient témoigner en justice, se marier
et se constituer un pécule en vue d'acheter leur liberté.
11 – Les esclaves devaient être baptisés et instruits dans la religion de leur maître.
12 – Un homme libre et une femme esclave n'avaient pas le droit de donner
naissance à des enfants hors mariage.
L'enfant métis d'une esclave restait esclave, sauf en cas de mariage du père libre
avec la mère esclave.
13 – L'esclavage dans les colonies françaises d'Amérique avait commencé en
Guadeloupe par un groupe de 60 esclaves en 1641, suivi d'un second groupe de
100 introduit en 1650 par la Compagnie des Îles d'Amérique.
L'esclavage commença à prendre de l'ampleur en 1653 avec l'arrivée en
Guadeloupe de 50 Juifs hollandais, chassés du Brésil, qui amenaient 1 200 esclaves
noirs ou métis.
Peu après, d'autres Hollandais s'installèrent en Martinique avec un grand nombre
d'esclaves.
En 1660, il y avait en Martinique 5 259 habitants (2753 blancs, 2664 esclaves
noirs, 25 mulâtres, 17 Indiens caraïbes)
En 1682, sur les 14 190 habitants de la Martinique, les deux tiers étaient des
esclaves noirs.
14 – En raison du manque de femmes, le roi fit émigrer 250 filles blanches
« volontaires » de France en Martinique entre 1680 et 1685.
15 – Après la faillite de la Compagnie des Indes en 1774, la traite des esclaves de
Guinée vers les colonies françaises d'Amérique est devenue une affaire d'État, sous
Glossaire maritime – page 364 – À jour au 1er janvier 2015
l'autorité du roi.
Remarques : a) – Beaucoup d'Africains qui étaient embarqués sur les navires
négriers craignaient d'être mangés par les blancs à l'arrivée ; ce n'est pas le travail
qu'ils redoutaient ! Cette crainte de finir sacrifiés a suscité des rebellions qui se sont
terminées par des massacres ; les rebellions qu'ont connues certains navires
expliquent les précautions prises par les Équipages, dont l'effectif était beaucoup
moins nombreux que les captifs et qui, eux aussi, craignaient pour leur propre vie.
b) – Le Code Noir français a inspiré aux États-Unis d'Amérique un Code Noir
américain adopté en 1806 et révisé en 1808.
Code STCW : 1 – Code annexé à la Convention internationale éponyme de 1995 : « Standard of
Training, Certification and Watchkeeping ».
2 – Le code STCW impose aux pays signataires de mettre en place un système
interne de contrôle de la qualité de leur dispositif de formation et de délivrance de
titres au personnel chargé de la veille et de la conduite des navires de mer ; il
soumet les pays membres à un contrôle de conformité de leur système par
l’Organisation Maritime Internationale (OMI en français ; IMO en anglais).
3 – Les pays qui satisfont à la Convention sont inscrits sur une liste blanche remise
à jour régulièrement ; cette liste recense les pays qui satisfont aux dispositions de la
Convention STCW et notamment aux prescriptions de son annexe.
4 – La Convention impose à chaque pays signataire d’enregistrer sur une base de
données tous les brevets délivrés par lui, et de rendre cette base de données
consultable à tout moment ; on peut de la sorte vérifier à tout moment la validité
des titres détenus par les navigants.
5 – Les titres délivrés par la France sont consultables en ligne sur la base de
données STCW 95, opérationnelle depuis le 1er février 2002.
6 – La première Convention internationale STCW sur les normes de formation des
gens de mer et de délivrance des brevets avait été adoptée le 7 juillet 1978.
7 – Les amendements de 1995 ont été une véritable réécriture en profondeur de la
Convention ; ils eurent pour principal objectif, non pas de relever les normes de
formation, mais de faire mieux appliquer les normes existantes.
Les derniers amendements ont été introduits à la Conférence des pays adhérents à
la Convention STCW, tenue à Manille en 2010.
8 – Le système français conserve des brevets polyvalents (filière 1) mais on a
introduit dans cette filière la possibilité de délivrer également des titres
monovalents pour ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas accomplir le temps de
navigation dans les deux services (pont et machine) exigé pour la délivrance du
brevet polyvalent.
Coefficient de la marée : 1 – Nombre sans dimensions inventé par Laplace (1749 – 1827) pour
caractériser l’importance des marées et effectuer certains calculs approchés de
hauteurs d'eau ; depuis le début des années 1990 ce coefficient, toujours proposé
par l’annuaire des marées du Service Hydrographique et Océanographique de la
Marine (SHOM) n'est plus destiné, comme auparavant, au calcul de la hauteur des
pleines mers à partir de l’unité de hauteur d’un lieu.
Remarque : Les unités de hauteur ne sont d’ailleurs plus communiquées dans les
Instructions Nautiques publiées par le SHOM.
2 – Pour un même « coefficient de marée » on peut avoir des hauteurs de pleines
mers prédites à partir des données astronomiques différentes, indépendamment des
conditions de vent ou de pression atmosphérique qui peuvent entraîner d’autres
écarts importants.
Remarque : Le coefficient de l'annuaire des marées est calculé pour la pleine mer à
partir des seules harmoniques semi-diurnes de la marée astronomique à Brest.
3 – Les Instructions Nautiques informent les navigateurs que « le coefficient de la
marée n’est pas pertinent entre l’estuaire de la Vilaine et le bassin d’Arcachon »,
parce que la marée réelle dans cette zone s’écarte trop du modèle semi-diurne.
4 – Le coefficient d’une pleine mer est le quotient du marnage à Brest de la
Glossaire maritime – page 365 – À jour au 1er janvier 2015
formule harmonique pour cette pleine mer, par la valeur moyenne des marnages à
Brest pour les marées de vive eau d’équinoxe.
Par commodité, et compte-tenu de la prédominance des ondes semi-diurnes à
Brest, le coefficient de l’annuaire des marées ne tient compte que des ondes
semi-diurnes.
5 – Le coefficient de l’annuaire des marées pour une pleine mer donnée est un
nombre sans dimension variant entre 0,2 et 1,2 ; on l’exprime souvent en
centièmes, soit de 20 à 120.
Par convention, le coefficient 1 est attribué au marnage moyen attribué aux
harmoniques semi-diurnes à Brest lors des vives eaux voisines des équinoxes
(c'est-à-dire, exprimé en centièmes, le coefficient 100).
6 – Selon le site du Service Hydrographique et Océanographique de la Marine
(SHOM) on admet que la valeur moyenne du marnage pour les marées de vive-eau
d'équinoxe à Brest est égale à 6,1 mètres (coefficient 1 ou 100 centièmes).
Remarques : a) – Le jour de la marée extraordinaire de vive-eau d'équinoxe la plus
forte possible, « le marnage à Brest sera de 7,32 mètres » d'après le site du
SHOM ; le coefficient sera maximal, égal à 120.
b) – Un jour de coefficient 120, toutes les harmoniques semi-diurnes sont
nécessairement en phase ; il n'est pas sûr que cela se produise dans les prochaines
années.
c) – Le jour de la marée théorique la plus forte possible, non seulement les
harmoniques semi-diurnes qui déterminent la valeur du coefficient de la marée,
mais également toutes les autres harmoniques de la marée (longue période, diurnes,
tiers diurnes, quart diurnes, etc.) seraient nécessairement exactement en phase au
moment de la pleine mer ; il n'est pas sûr que cela puisse se produire un jour.
d) – Le jour de la marée de morte-eau la plus faible possible, « le marnage à Brest
sera de 1,22 mètres » d'après le SHOM ; le coefficient sera minimal, égal à 20.
7 – Si les harmoniques de longue période, les harmoniques diurnes, tiers-diurnes,
quart-diurnes etc. sont toutes presque en phase avec toutes les harmoniques
semi-diurnes, on aura une pleine mer exceptionnellement haute ; mais si certaines
d’entre elles sont en opposition de phase, la pleine mer sera moins exceptionnelle !
8 – La prédominance de la marée semi-diurne sur les côtes de La Manche et de
l'Atlantique confère au coefficient de marée de Brest un caractère général, valable
sur les côtes Atlantique et Manche.
Le coefficient de la marée permet au navigateur d'avoir une idée de l'importance
relative de la marée du jour en un lieu donné dont il n'est pas un familier.
9 – La prédominance des ondes semi-diurnes de la marée n’est pas aussi forte dans
les pertuis charentais qu’à Brest ; ceci explique qu’à La Rochelle les hauteurs d’eau
prédites pour un même coefficient peuvent différer de plusieurs décimètres, et que
pour une même hauteur d’eau à la pleine mer on puisse avoir des coefficients
différents.
10 – La somme des amplitudes des ondes N2, M2 et S2 est de 2,466 mètres à La
Rochelle et de 3,201 mètres à Brest.
11 – À La Rochelle, le 2 mars 2010, l’annuaire prédisait 6,44 m à la pleine mer du
soir avec un coefficient de 115 ; le 6 octobre 2010, il prédisait encore 6,44 m à la
pleine mer du soir avec, cette fois, un coefficient de 96.
Remarque : L'examen de l'annuaire des marées de n'importe quelle année montrera
les mêmes écarts entre les coefficients de plusieurs pleines mers de même hauteur.
12 – Pour sortir du port des Minimes à La Rochelle, on doit franchir un seuil
rocheux dans l’ouest de la tourelle Richelieu ; pour que la vedette SNS144 puisse
passer ce seuil, on admet que la hauteur de la marée doit atteindre 1,20 m
au-dessus du zéro des cartes.
Nous lisons dans l’annuaire officiel du SHOM que la moyenne des coefficients des
pleines mers qui entourent la basse mer de 23h29 du mercredi 22 décembre 2010
est de 90 et que la hauteur d’eau de cette basse mer est de 1,29 m : la vedette
Glossaire maritime – page 366 – À jour au 1er janvier 2015
combats sur le front ouest, les soldats anglais commencèrent un « glorieux repli »
vers les ports de la Manche, pour regagner leur île.
[Il s'agissait en réalité d'une « glorieuse désertion »].
Dès le 4 juin, le nouveau premier ministre anglais Winston Churchill expliquait
dans un discours radiodiffusé qu'il y aurait des jours meilleurs... plus tard ; il avait
déjà compris que la bataille sur la terre de France était perdue et qu'il fallait
préserver l'aviation britannique en vue de la poursuite de la guerre par l'Angleterre
seule, en attendant l'entrée en guerre certaine des États-Unis d'Amérique, la patrie
de sa mère.
Remarques : a) – Le « First Lord of the Admiralty » et « First Sea Lord » Winston
Churchill avait toujours considéré que sa Royal Navy arriverait sans faute, au bout
de quelques mois de blocus des mers, à vaincre l'Allemagne ; pour y arriver, il a
considéré comme nécessaire d'empêcher l'Allemagne « par tous les moyens » de
s'emparer de la flotte française : ce fut le drame de Mers-el-Kébir (3 juillet 1940)
qui, autrement, serait inexplicable, et qui fit 1 297 morts français.
Dans la réalité, Winston Churchill joua à se faire très peur ; mais sa fuite en avant
se termina à son avantage personnel grâce au Japon qui aida les États-Unis
d'Amérique à sortir de leur neutralité, et surtout grâce à l'Armée Rouge de l'Union
Soviétique qui vainquit la Wehrmacht au prix de plus de 21 millions de morts
soviétiques (civils et militaires).
Le Royaume-Uni eut moins de 400 000 morts (civils et militaires).
La France a eu 600 000 morts, surtout des civils tués par les bombes anglo-
américaines.
b) – Dans l'autre camp, le « Reich Air Marshal » Hermann Göring a cru sa
Luftwaffe assez forte pour vaincre à elle seule la Grande-Bretagne.
L'Allemagne de Göring a fini par perdre contre le temps qui passe et contre des
industries américaine et soviétique qui n'ont pas connu de limites dans la démesure.
c) – Le 16 juin 1940, le vice-président Camille Chautemps proposa au Conseil des
ministres de demander à l'Allemagne ses conditions pour un armistice.
Le gouvernement de la France avait fui jusqu'à Bordeaux ; l'armée allemande était
à quelques heures de le rejoindre ; il n'y avait plus d'armée française.
Le gouvernement Paul Reynaud démissionna le jour même en début de soirée ; le
président de la République Albert Lebrun demanda aussitôt au maréchal Pétain,
second vice-président du gouvernement démissionnaire, de former le nouveau
gouvernement.
6 – Après l'armistice de juin 1940, le souvenir des circonstances qui avaient
précédé et accompagné la déclaration de guerre de l’Angleterre à l’Allemagne
(le 3 septembre 1939 à 11 heures) qui entraîna celle de la France (le même jour à
17 heures) et qui aboutit en juin 1940 à la déroute militaire de l'armée française,
abandonnée par son alliée, suscita des regrets amers chez beaucoup de Français.
Après l'arrêt des combats, les plus hautes autorités civiles françaises dont le
Maréchal Pétain affirmèrent leur volonté de collaborer avec l’Allemagne en vue de
rétablir la paix et la prospérité en Europe.
Remarques : a) – Les gouvernements précédents avaient laissé les Allemands
franchir la frontière, puis occuper Paris et une grande partie de la France
métropolitaine, se saisir du matériel militaire et emmener en captivité outre Rhin
une grande partie de l'armée française.
b) – Cette « collaboration » n’a jamais été synonyme de cobelligérance.
c) – Lorsqu'il s'agit d'opérations militaires, on parle plutôt de coopération que de
collaboration.
5 – Depuis la capitulation allemande du 8 mai 1945, le mot « collaboration » est
utilisé en France en mauvais part pour désigner l'action, pendant l'occupation
allemande, des Français que l’on a dit avoir été les adversaires des communistes,
ou qui sont soupçonnés d’avoir souhaité la victoire des Allemands.
Remarque : L’abréviation « collabo » désigne encore ceux qui ont profité de cette
Glossaire maritime – page 374 – À jour au 1er janvier 2015
Collecteur d’assèchement : Tuyautages reliant les crépines d’aspiration des puisards des cales
jusqu’à l’aspiration de la pompe d’assèchement, puis du refoulement de cette
pompe jusqu’à la mer ou jusqu’à une capacité de retenue des eaux sales.
Collecteur des buées : [Sur une installation à vapeur] – Tuyautages recueillant la vapeur qui
s’échappe des joints à chicanes assurant l’étanchéité aux paliers des turbines à
vapeur.
Collecteur d’échappement : [Sur une installation à moteur] – Tuyautage recueillant les gaz
d’échappement à la sortie des cylindres et les conduisant dans la cheminée puis
dans l’atmosphère, ou dans un pot de barbotage puis à la mer, mélangés à de l’eau
de mer.
Collecteur d’échappement des auxiliaires : [Sur une installation à vapeur] – Tuyautages
recueillant la vapeur ayant travaillé dans les turbines des auxiliaires : turbo-pompe
alimentaire, turbo-pompe de circulation, turbo-alternateur.
Collecteur d’incendie (en anglais « fire main ») : 1 – Tuyautages dans lesquels les pompes
d’incendie refoulent de l’eau de mer à une pression pouvant atteindre 8 bars ; le
collecteur d’incendie circule dans tout le navire ; des piquages régulièrement
répartis, appelés bouches d’incendie, permettent de brancher des manches à
incendie.
2 – Une prise facilement accessible et pouvant recevoir un raccord international est
disposée de chaque bord du navire, habituellement sur le pont principal près des
échelles de coupée ; on peut ainsi mettre le collecteur d’incendie en pression à
l’aide d’un moyen extérieur : par le quai, notamment pendant les réparations du
navire, ou par une manche provenant d’un navire d’assistance.
Collecteur n°1 : [Sur une installation à vapeur] – Collecteur de vapeur surchauffée à la pression
de sortie de la chaudière, destiné à alimenter en vapeur vive les turbines de
propulsion.
Collecteur n°2 : [Sur une installation à vapeur] – Collecteur de vapeur saturée à la pression de
sortie de la chaudière, destinée à différents usages à bord du navire, par exemple :
réchauffeurs dans la machine, dans les capacités à combustible ou dans les citernes
de cargaison .
Collecteur n°2 bis : [Sur une installation à vapeur] – Collecteur de vapeur surchauffée à la
pression de sortie de la chaudière, destiné à alimenter en vapeur vive les turbines
des auxiliaires : turbo-pompe alimentaire, turbo-pompe de circulation,
turbo-alternateur, éventuellement turbo-pompes de cargaison sur un navire-citerne.
Collecteur des purges : [Sur une installation à vapeur] – Collecteur recueillant l’eau en phase
vapeur ou liquide, provenant des différentes purges.
Collet : 1 – Partie d'un objet qui sert de jonction, de renfort ou d'arrêt à d'autres parties de cet
objet.
Exemples : i) Le collet d'un couple (en anglais « throat of a knee ») est le point
renforcé où les deux branches de ce couple se réunissent.
ii) Le collet d'une ancre (en anglais « crown of an anchor ») est le gros bout de sa
verge, à l'endroit où se joignent les deux bras.
iii) Le collet d'un aviron en est la partie arrondie entre le manche et la pelle.
iv) Le collet d'un étai (en anglais « eye of a stay ») est la sorte de grand œillet qui
embrasse la tête d'un mât et par lequel cet étai est capelé.
v) Le collet d'un mât est l'arrêt formé en en amincissant la partie supérieure pour
supporter les barres de ce mât.
vi) Les parties supérieures des jottereaux, des jumelles, des noix de mâts, forment
aussi des collets.
vii) Le Le collet du bouton de culasse est la moulure par laquelle ce bouton se
raccorde au cul de lampe d'un canon.
viii) Le collet de tulipe est la moulure qui entoure un canon depuis le bourrelet
Glossaire maritime – page 376 – À jour au 1er janvier 2015
divers petits amarrages et des amarrages à faux frais ; elle sert à garnir les paillets
lardés.
Commando : 1 – Groupe de combat chargé d'exécuter une opération rapidement, secrètement et
par surprise.
Remarque : Les francs-tireurs sont des commandos.
[Voir l'expression Franc-tireur].
2 – Les membres des commandos sont eux aussi appelés commandos ; ce sont des
combattants très entraînés et sans scrupules excessifs.
Remarque : Commando est tiré du mot portugais commandar qui signifie
« commander » ; ce mot a été utilisé par les Allemands et par les Anglais durant la
Seconde Guerre Mondiale.
Commandement (Bâton de – ) : Voir bâton §1.
Comme-ça (en anglais « as she goes» ou « steady ») : « Comme ça ! » ou « Gouvernez comme
ça ! » sont des commandements faits à l’homme de barre pour qu’il gouverne sans
s’écarter du point où se trouve le cap du navire à ce moment-là, soit par rapport au
vent, soit par rapport à un amer à terre, soit par rapport au cap qu’il lit sur le
compas de route.
Commencement de l’année : 1 – Pour les Égyptiens, les Chaldéens, les Syriens, les Phéniciens,
les Carthaginois, l'année commençait à l'équinoxe d'automne (21 ou 22 septembre).
2 – Les Juifs fixent l'origine de leur année civile en septembre ou en octobre, tandis
que leur année ecclésiastique commence avec la nouvelle lune qui suit l'équinoxe
de printemps (20 ou 21 mars).
3 – Les Grecs comptèrent leur année à partir du lendemain du solstice d'hiver (21
ou 22 décembre), puis au lendemain du solstice d'été (21 ou 22 juin).
4 – Les Romains firent commencer l'année à l'équinoxe de printemps sous
Romulus, au solstice d'hiver (21 ou 22 décembre) depuis Numa, et au 1er janvier
lors de la réforme julienne.
5 – Les Musulmans commencent l'année au moment où le Soleil entre dans la
constellation du Bélier.
6 – Les Chinois commencent l'année à la nouvelle lune qui suit l'entrée du Soleil
dans la constellation des Poissons.
7 – Les Mexicains plaçaient l'origine de l'année au 23 février, époque de
l'apparition de la verdure.
8 – En Angleterre, l'année commença le 25 mars jusqu'en 1752 ; à cette époque, on
prit pour origine le 1er janvier, et l'année 1751 commencée le 25 mars se termina le
31 décembre, raccourcie de près de trois mois ; Lord Chesterfield, promoteur de
cette réforme, faillit être lapidé ; il fut longtemps poursuivi par les cris :
« rendez-nous nos trois mois ! » poussés par ceux qui croyaient leur vie raccourcie
de ce temps.
9 – En France, sous les rois Mérovingiens, l'année commençait le 1er mars, jour de
la revue des troupes ; sous les carolingiens, elle commençait le jour de Noël
(25 décembre) ; sous les Capétiens, elle commençait le dimanche de Pâques, qui
varie du 22 mars au 25 avril ; un édit de Charles IX, en 1563, ordonna que l'année
commencerait désormais le 1er janvier.
10 – L'année républicaine (France) eut pour origine le 1er vendémiaire, qui tombait
le 22 ou le 23 septembre.
11 – L'année ecclésiastique ou liturgique commence en France et en Angleterre le
premier dimanche de l'Avent (quatrième dimanche avant Noël).
Commettage (en anglais « lay of the rope ») : 1 – Le commettage est la réunion de fils à caret
par tortillement ou torsion en spirale plus ou moins allongée ; un cordage peut être
commis au tiers ou au quart, c’est-à-dire que les fils tendus se raccourcissent du
tiers ou du quart après commettage.
2 – Les éléments successifs commis ensemble pour composer des cordages de plus
en plus gros, sont chaque fois tordus en sens contraire de leur torsion propre.
Glossaire maritime – page 380 – À jour au 1er janvier 2015
3 – Le toron, qui est la réunion d’un certain nombre de fils de caret dont la torsion
propre est de gauche à droite, sera tordu de droite à gauche.
4 – L’aussière, qui est la réunion de plusieurs torons (généralement trois, parfois
quatre), sera tordue de gauche à droite ; une aussière est dite en trois, en quatre,
selon le nombre de torons qui la composent.
Remarque : Une aussière en quatre comporte une mèche ou petit toron central, qui
empêche sa déformation ; le diamètre de la mèche est égal aux deux-tiers de celui
des torons qui l’entourent, son sens de torsion est contraire de celui des torons ; la
mèche n’ajoute pas de résistance à l’amarre.
5 – Le grelin, qui est la réunion de plusieurs aussières, est tordu de droite à
gauche ; les aussières qui constituent un grelin portent le nom de cordons.
[Voir les mots Fourrer, Tordre].
Commettre (en anglais « to lay ») : Tordre ensemble des éléments de cordages (torons ou
aussières) pour fabriquer un cordage composé de ces éléments (respectivement :
aussière ou câblot, grelin, câble).
[Voir les mots Toron, Aussière, Câblot, Grelin, Câble].
Commissaire (en anglais « purser ») : 1 – Celui qui est chargé de certaines fonctions spéciales et
temporaires.
2 – Titre de divers fonctionnaires.
3 – Dans la marine marchande, officier du Service Général chargé de la gestion
administrative d’un navire, ainsi que du couchage et de la restauration de
l’Équipage et des passagers.
4 – Dans la Marine nationale, un commissaire est un officier navigant qui exerce
dans la Marine des fonctions analogues à celles d'un intendant dans l'armée de
terre.
Grades des commissaires :
Grades Sigle Équivalences
Commissaire de 3ème classe CR1 Enseigne 2ème classe
Commissaire de 2ème classe CR2 Enseigne 1ère classe
Commissaire de 1ère classe CR1 Lieutenant de Vaisseau
Commissaire principal CRP Capitaine de Corvette
Commissaire en chef de 2ème classe CRC2 Capitaine de Frégate
Commissaire en chef de de 1ère classe CRC1 Capitaine de Vaisseau
Commissaire général de 2ème classe CRG2 Contre-Amiral
Commissaire général de de 1ère classe CRG1 Vice-Amiral
L'appellation est « Monsieur le Commissaire », ou « Madame le Commissaire », et
« Monsieur le Commissaire Général » ou « Madame le Commissaire général » pour
les commissaires généraux.
Commissaire d’avarie (en anglais « average agent ») : 1 – Le commissaire d’avarie est commis
par une compagnie d’assurance pour constater exactement les dommages ou les
dépenses susceptibles d’être pris en charge au titre d’une police.
2 – Le certificat qu’il délivre a une valeur de preuve pour chaque partie, mais il ne
concerne que l’importance matérielle des dommage.
3 – Les commissaires d’avarie sont désignés par le comité central des assureurs
maritimes de France.
Commissariat de la Marine : Le Commissariat de la Marine est chargé des approvisionnements
et du soutien logistique des forces maritimes en toutes circonstances, de la solde
des personnels civil et militaire.
On compte environ 600 militaires et 1800 civil dans le service du Commissariat.
Glossaire maritime – page 381 – À jour au 1er janvier 2015
remise.
Remarque : On appelle commissionnaire de roulage celui celui qui se charge de
transporter les marchandises par voiture.
Commissionnaire de transport (en anglais « forwarding agent ») : Prestataire de service qui se
charge, matériellement et juridiquement, donc sous sa responsabilité et en son nom
propre, de faire exécuter un transport de marchandises pour le compte d'un
commettant.
Commonwealth : 1 – Association volontaire de 54 pays qui se soutiennent mutuellement.
2 – En dehors du Royaume-Uni, la plupart des États membres sont d'anciennes
colonies ou d'anciens protectorats britanniques.
3 – Le roi ou la reine de Grande-Bretagne siège à la tête du Commonwealth.
Le Commonwealth compte plus de deux milliards de citoyens ou sujets.
Remarque : La Déclaration de Londres des Premiers ministres des différents États,
en 1949, affirma la liberté et l'égalité des membres dans l'association.
Communauté internationale : 1 – L'expression française « communauté internationale » est la
traduction littérale et servile de l'américain international community.
[Voir l'expression Démocraties occidentales].
Remarques : a) – L'expression « communauté internationale », lorsqu'elle est
utilisée par un journaliste, désigne à la fois les États-Unis d'Amérique et les pays
que l'on considère dans la mouvance des États-Unis d'Amérique, dont la France.
b) – L'Union Soviétique naguère, ou la Russie maintenant n' appartiennent pas à
cette prétendue « communauté Internationale ».
[Voir le mot Mouvance].
2 – L'expression américaine « international community » se traduit en latin par
« ūnĭversālis ecclēsĭa », c'est-à-dire (littéralement) en français : « communauté
universelle » ou (servilement) « Église universelle ».
3 – On donne à la « Communauté internationale » du XXI ème siècle, avec ses
propres dogmes, sa Sainte Inquisition, ses forces et ses faiblesses, le rôle et les
prérogatives de la « Chrétienté » du Moyen Âge ou de l'« Église catholique,
apostolique et romaine » de la Renaissance et des Temps modernes.
Remarque : L'ennemi public professe toujours la religion de Mahomet, mais Rome
a été remplacée par Washington.
4 – La communauté internationale défend le droit d'ingérence des États-Unis
d'Amérique, ou des États de leur mouvance, dans les affaires intérieures d'États
tiers (notamment la Yougoslavie, la Libye, la Syrie ou les États indépendants et
souverains d'Afrique intertropicale) mais elle admet difficilement que d'autres États
puissent exercer le même droit (par exemple la Russie dans un État de sa
mouvance comme l'Ukraine ou la Tchétchénie).
Commune : 1 – À partir du XI ème siècle, les bourgeois de certaines villes reçurent du pouvoir
central une charte les autorisant à édifier une enceinte fortifiée commune autour de
leurs immeubles, pour se défendre contre les agressions armées.
Remarque : La Rochelle (1199), l'Île d'Oleron, Rouen reçurent des chartes de
communes à l'époque d'Aliénor, duchesse d'Aquitaine, et de son époux Henri II,
duc de Normandie, comte d'Anjou et roi d'Angleterre.
2 – Dans le régime féodal, la charte de commune autorisait les bourgeois à se
gouverner eux-même, à choisir un maire et un corps de ville selon les modalités
inscrites dans la charte, sous la seule surveillance d'un prévôt désigné par le
souverain.
3 – Aujourd'hui, la commune est une division territoriale administrée par un maire
et un conseil municipal, sous la surveillance du préfet du département.
4 – Au Royaume-Uni, la Chambre des Communes est la chambre basse du
Parlement, où siègent les députés élus par les bourgs et les cités du royaume.
Remarque : Au Royaume-Uni, la chambre haute du Parlement est la « Chambre des
Seigneurs » (en anglais « House of Lords ») où siègent les héritiers de la Noblesse.
Glossaire maritime – page 383 – À jour au 1er janvier 2015
client.
3 – Les comptes professionnels sont des comptes courants.
i) Les comptes courants peuvent être positifs ou négatifs.
ii) Les différents comptes d'un même client professionnel détenus par la banque
forment un tout.
iii) La banque peut alimenter un compte débiteur par un virement d'un autre
compte appartenant au même client sans prévenir le détenteur des comptes.
Compteur : Sorte de petit garde-temps un peu comparable dans sa forme à un chronomètre
d’arbitre de compétition sportive.
Remarque : Avant la distribution généralisée des tops horaires par radio-diffusion,
l’officier chargé des montres se rendait à l’observatoire du lieu où son navire faisait
escale pour chercher l’heure afin de déterminer l’état absolu des montres du bord.
Comptoir (en anglais « factory ») : 1 – Ville ou établissement européen plus ou moins isolé sur
une côte étrangère.
2 – Les comptoirs sont des centres de commerce où résident des négociants et des
agents consulaires pour faciliter les transactions.
Comput : 1 – Le comput écclésiastique sert à régler le temps pour les usages ecclésiastiques, en
particulier pour le calcul de la date du dimanche de Pâques ; les éléments du
comput figurent, pour chaque année, sur le calendrier des Postes de l'année, au bas
du mois de février.
2 – La date du dimanche de Pâques est celle qui a été définie en 325 lors du
concile œcuménique de Nicée : « Le dimanche de Pâques est le dimanche qui suit
le quatorzième jour de la Lune qui atteint cet âge au 21 mars ou immédiatement
après ».
3 – Le comput julien comporte deux éléments : la lettre dominicale et le nombre
d'or.
4 – Le comput grégorien comporte également deux éléments : la lettre dominicale
et l'épacte.
Remarque : Les éléments du comput ecclésiastique permettent de connaître à
l’avance les éléments de la marée : l’heure et la hauteur de la pleine mer un jour
donné ; jusqu’au XIXème siècle c’était le principal moyen de prédire la marée.
[Voir le mot Épacte et les expressions Lettre dominicale et Nombre d’or].
Comte : 1 – Commandant militaire d'un territoire.
2 – Dans les États fondés par les Barbares, fonctionnaire gouvernant une division
Connaissance du territoire sous l'autorité du roi.
Exemple : Un comte franc.
3 – Sous les régimes féodaux, on a appelé comtes les souverains de seigneuries de
premier degré.
4 – Titre maintenant honorifique et héréditaire, qui désigne le dignitaire d'un rang
au-dessus des barons.
Comté : 1 – Territoire administré par un comte.
2 – Titre de féodalité par lequel le possesseur de certaines terres prenait la qualité
et l'appellation de comte.
3 – Territoire possédé par un comte.
Remarques : a) – Le mot comté a été du genre grammatical féminin, en langue
française, jusqu'au XIXème siècle.
L'appellation de la province Franche-Comté, et le mot dérivé Vicomté sont encore
du genre féminin au XXIème siècle.
b) – Le mot français comté correspond aux mots anglais shire et county .
– De même racine que sheriff, le mot shire était utilisé en Angleterre avant la
bataille d'Hastings (14 octobre 1066) et la conquête du pays par le duc de
Normandie Guillaume le Conquérant.
– Le mot county fut introduit en Angleterre après la conquête de 1066.
Glossaire maritime – page 390 – À jour au 1er janvier 2015
Concentration (Camp de – ) : 1 – Terrain de grande superficie entouré par des fils de fer
barbelés (parfois électrifiés) et surveillé par des miradors, destiné à retenir des
populations civiles jugées hostiles ou ennemies.
Des baraquements légers sont construits dans l'enceinte du camp pour y loger les
détenus.
Les personnes qui y sont envoyées pour être détenues le sont, parfois sur des
critères collectifs divers et sans jugement, parfois à la suite d'enquêtes individuelles.
Les membres d'une même famille qui y séjournent sont souvent séparés les uns des
autres.
2 – Les Espagnols utilisèrent des « reconcentraciόns » à Cuba pendant la guerre
d'indépendance (1895-1898).
3 – Les Anglais utilisèrent des « concentracion camps » en Afrique du Sud,
pendant la seconde guerre des Boers (1899-1902), et ils y internèrent près de
120 000 Boers ; plusieurs dizaines de milliers de femmes et d'enfants y moururent
de malnutrition ou par manque d'hygiène.
4 – Différents États utilisèrent des camps de concentration au cours de la Première
guerre mondiale pour y interner les ressortissants civils des pays ennemis :
Pontmain (département de la Mayenne) en France ; hippodrome de Newbury
(Berkshire) et Île de Man en Angleterre.
5 – Les camps de concentration de Vernet (département de l'Ariège), Agde
(département de l'Hérault), Gurs (département des Basses Pyrénées), Rivesaltes et
Argelès (département des Pyrénées Orientales) recueillirent à partir de 1938 et
surtout après la retirada de février 1939, plus de 400 000 Républicains fuyant
l'Espagne de Franco (la guerre civile espagnole dura du 7 juillet 1936 au 1er avril
1939).
Remarque : Créé en 1938 dans le but d'en faire un camp d'instruction militaire, le
camp de Rivesaltes d'une capacité de 18 000 personnes recueillit des Espagnols
républicains à partir de 1939.
Il servit également, à partir de 1941, à enfermer des Tziganes et des Juifs étrangers
présents dans la zone sud de la France.
D'août 1942 à l'invasion de la zone sud de la France par les Allemands, il fut un
« Centre National de Rassemblement des Israélites » avant que ceux-ci ne soient
éventuellement dirigés vers d'autres destinations.
Après le guerre et jusqu'en 1948, il devint le « Dépôt n°162 de prisonniers de
guerre de l'Axe ».
Des harkis algériens ont été enfermés à Rivesaltes de 1962 à 1970 pour y recevoir
une instruction avant d'être intégrés dans la Nation.
Le camp de Rivesaltes, proche d'une voie ferrée et d'une autoroute, a ensuite été
attribué 24ème Régiment d'Infanterie de Marine basé à Perpignan
Remarque ; Le 24ème Régiment d'Infanterie de Marine s'est appelé 24ème
Régiment d'Infanterie Coloniale depuis sa création le 16 décembre 1902 jusqu'au
1er décembre 1958 ; dissout le 30 septembre 1962, il a été reconstitué le 1er juillet
1964.
6 – En 1940, les Anglais enfermèrent dans des « concentracion camps » établis sur
les hippodromes de Aintree et de Haydock (près de Plymouth) et dans l'Île de Man,
les soldats français revenus de l'expédition à Narwick et les marins capturés
pendant l'opération Catapult, le 2 juillet 1940, sur les bâtiments de guerre français
présents dans les ports du Royaume-Uni, qui avaient fui les ports français avant
l'arrivée des forces allemandes.
7 – Les camps de concentration français de Montreuil-Bellay (département de
Maine-et-Loire) et de Mulsanne (département de la Sarthe) servirent à partir de
1941 à enfermer les nomades présents en France.
8 – Les Allemands ouvrirent des dizaines de « Konzentrationslager » (KL) à partir
de 1933 en Allemagne, puis dans les pays occupés.
C'est dans l'un d'eux, celui de Natzwiller en Alsace (département du Bas-Rhin) qu'a
Glossaire maritime – page 391 – À jour au 1er janvier 2015
Condé (Louis 1er de – ) : 1 – Le prince Louis 1er de Bourbon, prince de Condé, duc d'Enghien,
prince du sang (1530-1569) fut le chef protestant de la famille de Bourbon
opposée au XVI ème siècle à la famille catholique de Valois, alors au pouvoir en
France.
2 – Le 28 septembre 1567, Condé tenta d'enlever le roi de France Charles IX de
Valois et sa mère, l'Italienne Marie de Médicis, pour prévenir l'alliance projetée
avec le roi d'Espagne
La tentative d'enlèvement échoua ; ce fut le début de la guerre civile dite
« Deuxième Guerre de Religion ».
Cette guerre civile se termina par la paix de Longjumeau (23 mars 1568) signée
par le roi catholique Charles IX (pour la famille de Valois) et le prince protestant
Louis de Condé (pour la famille des Bourbons) après que le duc de Montmorency
eut défait les Protestants à Saint-Denis en novembre.
3 – Le prince de Condé fut tué à la bataille de Jarnac le 13 mars 1569 au cours de
la guerre civile dite « Troisième Guerre de Religion ».
Remarques : a) – La troisième guerre civile dite « de Religion » fut déclenchée par
l'Italienne Catherine de Médicis (1519-1589) veuve du défunt Henri d'Orléans
(1519-1559) qui fut le roi de France Henri II de Valois ; Catherine de Médicis a été
la mère des rois de France François II (1544-1560), Charles IX (1550-1574) et
Henri III (1551-1589).
Catherine de Médicis tenta sans succès de faire enlever le Prince Louis de Condé et
l'amiral Gaspard de Coligny, qui se réfugièrent alors à La Rochelle ; ce fut le début
de la guerre civile dite « Troisième Guerre de Religion ».
b) – Condé fut tué d'une balle de pistolet dans la tête par Montesquiou, capitaine
des gardes de Henri, duc d'Anjou, frère du roi Charles IX (et futur roi de France
sous le nom de Henri III) alors qu'il était à terre, blessé, et qu'il venait de se rendre.
Condensation : Changement d’état d’un corps physique qui, de gazeux, devient liquide.
Remarque : La saturation de l’air en vapeur d’eau varie avec sa température ; la
baisse de la température entraîne la condensation de la vapeur d’eau en excès dans
l’atmosphère, sous la forme de gouttes d’eau liquide.
Condenseur : 1 – Appareil permettant de récupérer les condensats liquides par refroidissement et
réduction de pression de la vapeur d’eau qui a travaillé dans les turbines à vapeur.
2 – La vapeur qui a fini de travailler et qui a vu son énergie de pression
transformée en énergie mécanique, est dirigée dans un faisceau de tubes
métalliques ; l’extérieur de ces tubes est en contact avec de l’eau froide aspirée à la
mer, mise en mouvement par une pompe de circulation, puis rejetée à la mer un
peu plus chaude qu’à l’aspiration.
3 – Le condenseur des installations marines est habituellement placé juste
au-dessous de la turbine basse pression et de la turbine de marche arrière.
4 – L’eau condensée est recueillie dans le puits du condenseur.
Remarques : a) – Le volume spécifique de la vapeur saturée est plus de 1000 fois
supérieur à celui du condensat saturé ; la vapeur refroidie par la circulation d'eau
de mer dans le condenseur se transforme en condensat.
b) – La pompe d’extraction aspire l’eau du puits du condenseur (les condensats) et
la refoule dans la bâche pour la réintroduire dans le circuit monohydrique ; cette
eau sera vaporisée à nouveau dans la chaudière et réutilisée dans les turbines.
c) – La pompe alimentaire aspire l'eau liquide dans la bâche et la refoule dans la
chaudière à une pression supérieure à la pression qui règne dans la chaudière.
d) – C’est souvent l'incapacité à maintenir un niveau assez bas dans le condenseur
qui limite l’utilisation de la turbine de marche arrière car la vapeur qui a travaillé
dans la turbine de marche arrière n'est pas toujours saturée ; il ne faut absolument
pas que l'eau atteigne les ailettes des rotors de la turbine basse pression de marche
avant et de la turbine de marche arrière.
e) – Lorsque l’installation fonctionne au maximum de sa capacité, les pompes de
Glossaire maritime – page 393 – À jour au 1er janvier 2015
circulation de l’eau de mer qui traverse le condenseur doivent avoir un très gros
débit : si ce sont des turbo-pompes, on ouvre au besoin les tuyères additionnelles
des turbines d'entraînement des pompes de circulation.
Conducteur en douane : 1 – Le conducteur en douane est un prestataire de service, mandataire
de l’agent maritime, il remplace le capitaine étranger auprès des administrations,
essentiellement de l’administration des douanes.
2 – La profession de conducteur en douane peut être divisée en deux fonctions
distinctes :
i) une activité administrative, qui englobe le calcul des droits de port navires,
l’acquittement de ces droits de port collectés auprès des agents maritimes et versés
à la Douane, la traduction du manifeste.
ii) une activité commerciale qui consiste à servir d’intermédiaire entre les acheteurs
et les vendeurs de navires et autre matériel naval.
Confiné : Qui touche aux limites, aux bords.
Conflit de Conventions : 1 – Les conflits de Conventions peuvent revêtir plusieurs aspects :
conflit de traités de droit public, conflit de Conventions en matière de droit privé,
conflit entre traités unilatéraux et multilatéraux, entre Conventions multilatérales,
etc.
2 – L'étude des conflits de Conventions en droit du transport de marchandises par
mer impose d'envisager tous les cas de conflits possibles, d'une part, et toutes les
catégories de solutions, d'autre part.
3 – Cela présente plusieurs difficultés.
i) Tout d'abord, la liste des cas de conflits qu'il est possible de dresser un jour
donné n'est pas limitative car les États peuvent créer, par leurs engagements
internationaux, de nouvelles situations encore plus complexes.
ii) De plus, il n'existe pas une solution certaine à chaque cas de conflit.
Remarque : En raison de la complexité des situations qui leur sont présentées, les
juridictions ne relèvent pas toujours l'existence d'un conflit de Conventions.
Confluent (en anglais « confluence » « influx ») : Le confluent est le point où une rivière se jette
dans une autre rivière ou dans un fleuve.
Remarque : Le point où un fleuve se jette dans la mer est son embouchure ;
l’embouchure peut être un estuaire ou un delta.
Conforme : 1 – Qui a la même forme, qui est semblable.
2 – On dit qu’une carte est conforme si un angle mesuré sur la Terre est représenté
sur cette carte par un angle de même valeur.
– La carte marine dite de Mercator est une carte conforme ; cela signifie que les
angles sont conservés quand on passe de la Terre à sa représentation sur la carte ;
en particulier, le relèvement de l’alignement de deux amers sur la côte par rapport
au Nord est égal à l’orientation de la ligne qui joint les images de ces deux amers
sur la carte marine par rapport à un méridien.
– Le relèvement d’un amer par rapport au Nord peut être porté sur une carte
conforme comme une droite faisant, par rapport à une ligne de la carte
représentant un méridien, le même angle que l’azimut de cet amer, relevé avec une
alidade et rapporté au Nord du monde.
– Sur une carte conforme, une route qui fait un angle constant avec les méridiens
est représentée par une droite ; cette route s'appelle une loxodromie.
Remarques : a) – On utilise des cartes non conformes pour naviguer dans les
hautes latitudes (au delà de 60°).
b) – Certaines cartes représentent les orthodromies par des droites ; ces cartes ne
sont pas conformes et les méridiens n'y sont pas représentés par des droites
parallèles.
[Voir les mots Loxodromie, Orthodromie].
3 – Qui est identique à un modèle.
Glossaire maritime – page 394 – À jour au 1er janvier 2015
Exemple : Une copie certifiée conforme, est une copie dont la concordance avec
l'original est attestée par l'autorité compétente.
Conforme (Transformation – ) : 1 – Une transformation conforme est une bijection qui
conserve localement les angles.
Remarque : On rencontre les transformations conformes en cartographie, et en
mécanique des fluides pour modéliser des écoulements.
2 – Lorsque deux courbes orientées se coupent, on peut définir un angle au point
d'incidence en considérant l'angle formé par les demi-tangentes en ce point.
3 – Si ces deux courbes subissent une transformation géométrique, on dit que la
transformation est conforme si l'angle est conservé.
Remarque : La transformation astucieuse dite de Mercator, qui associe à chaque
point de la Terre sphérique un point d'une carte marine plane, est une
transformation conforme, et l'on peut reporter directement sur la carte l'image des
angles mesurés à la mer au moyen du compas de relèvement du navire.
Conformité (en anglais « compliance ») : Qualité de ce qui est semblable à autre chose.
Exemple : La conformité d'une carte marine.
[Voir le mot Conforme].
2 – Qualité de ce qui est identique à un modèle.
Exemples : i) La conformité d'une membrure à un gabarit.
ii) La conformité d'une signature au modèle déposé.
3 – Qualité de ce qui correspond à une autre chose.
Exemple : La conformité d'une livraison aux spécifications demandées.
4 – Adhésion, soumission à quelque chose.
Exemples : i) La conformité aux usages établis.
ii) La conformité à la réglementation en vigueur.
Congé (en anglais « passport ») : 1 – Permission accordée à quelqu’un de quitter un bâtiment ou
un navire pendant un temps prescrit ; il y a des congés sans solde, avec tiers de
solde, moitié, deux tiers et même solde entière.
2 – Le congé définitif était la libération complète du service militaire des marins
provenant du recrutement.
Pour le marin inscrit maritime, le congé était une permission de se retirer chez lui,
quand la campagne était terminée.
3 – Le congé d’un bâtiment du commerce, ou du capitaine qui le commandait, était
une autorisation de naviguer jusqu’au lieu de destination avec l’obligation de
revenir au port de départ ; il devait être enregistré au bureau des classes (ou, plus
tard, au bureau de l’Inscription maritime) du port de départ.
4 – Selon l'ordonnance de Louis XIV du mois d'août 1681 touchant la marine :
i) Aucun navire ne pouvait sortir des ports du royaume pour aller en mer, sans
congé de l'amiral, enregistré au greffe de l'amirauté du lieu de son départ, à peine
de confiscation.
ii) Les maîtres n'étaient pas tenus de prendre un congé pour retourner au port de
leur demeure s'il était situé dans le ressort de l'amirauté où ils avaient fait leur
décharge.
iii) Le Congé devait faire apparaître le nom du maître, celui du navire, son port en
lourd et sa charge, le lieu de son départ et celui de sa destination.
iv) Les maîtres et capitaines de navires étaient tenus de faire leur rapport au
lieutenant de l'amirauté vingt-quatre heures après leur arrivée au port, à peine
d'amende arbitraire.
v) Dans son rapport, le maître devait déclarer le lieu et le temps de son départ, le
port et le chargement de son navire, la route qu'il avait tenue, les risques qu'il avait
courus, les désordres arrivés dans son navire, et toutes les circonstances
remarquables de son voyage ; en présentant son rapport, le maître devait présenter
son congé.
vi) Si pendant le voyage il avait été obligé de relâcher en quelque port, il devait
Glossaire maritime – page 395 – À jour au 1er janvier 2015
épouse ou concubine.
e) – Définition du mot « concubin » : Homme qui vit en concubinage.
f) – Définition du mot « concubine » : Femme qui vit en concubinage.
g) – Définition du mot « concubinage » : État d'un homme et d'une femme qui
vivent comme mari et femme sans être mariés.
Conjonction : 1 – En astronomie, on appelle conjonction le phénomène dans lequel deux ou
plusieurs corps célestes ont des longitudes célestes géocentriques égales et des
ascensions droites égales.
2 – Une planète est en conjonction avec le Soleil lorsque, vue de la Terre, elle est
alignée avec le Soleil ; cette planète et le Soleil ont alors la même longitude.
3 – Le jour de la nouvelle lune, le Soleil et la Lune sont en conjonction.
Remarques : a) – Aux alentours des jours de conjonction de la Lune et du Soleil,
on observe des marées de vives-eaux.
b) – Lorsque deux planètes sont en conjonction, ou une planète avec la Lune, ou
une planète avec une étoile, les deux astres ont des ascensions droites égales.
Conjuration d’Amboise : [Voir le mot Tumulte].
Connaissance : 1 – État de l'esprit de celui qui connaît et discerne.
Remarques : a) – On connaît les relations entre les choses plus que les choses
elle-mêmes ; un fait est le résultat d'interactions entre des choses.
b) – L'accumulation d'informations parcellaires ne suffit pas pour acquérir des
connaissances ; il faut aussi discerner des relations entre ces informations.
2 – La connaissance est une somme de savoirs ; la connaissance est plurielle, le
savoir est singulier.
Remarques : a) – Pour devenir un savoir, les « tuiles » de la connaissance doivent
reposer sur une solide « charpente » de représentations mentales.
b) – Les informations (ou connaissances externes) en notre possession, telles que
des photocopies de cours, ou des enregistrements sur supports magnétiques, ou
encore des procédures imposées, doivent être intériorisées pour devenir des
savoirs.
c) – Les séances ou les stages de formation sont les occasions d'acquérir des
connaissances externes ; la maîtrise de la technique sous-jacente nécessite des
connaissances théoriques préalables.
d) – Notre relation aux connaissances peut prendre quatre formes :
i) Ce que l'on que l'on croit savoir ; il peut s'agir de vrai savoir, de demi-savoir
(savoir incomplet en étendue ou en profondeur) ou de faux savoir (erreur).
ii) Ce que l'on sait que l'on ne sait pas.
iii) Ce que l'on ne sait pas que l'on sait.
iv) Ce que l'on ne sait pas, mais dont notre imagination nous représente l'image,
vraie ou fausse, à la manière des ombres que voyaient les prisonniers de la caverne
de Platon.
e) – Une information est un renseignement que l'on n'a pas assimilé ni intériorisé.
[Voir le mot Savoir].
3 – La connaissance est la faculté de savoir expliquer comment on résout un
problème.
Remarque : Connaître les solutions d'un problème sans savoir expliquer comment
on peut trouver ces solutions n'est pas de la connaissance : c'est le résultat de
l'expérience, la conséquence d'une certaine pratique, ou un coup de chance.
Connaissance : 1 – On a connaissance des côtes par les divers signes qui s'y rencontrent : la
couleur et la hauteur des terres, des caps, des montagnes, la profondeur et la
nature des fonds, etc.
Remarque : Avoir connaissance de la terre, ou reconnaître la terre, c'est apercevoir
la terre et savoir de quelle côte il s'agit.
2 – Inversement, avoir connaissance d'un navire c'est l'apercevoir de la côte sur
laquelle on est, et le reconnaître.
Glossaire maritime – page 397 – À jour au 1er janvier 2015
3 – Être en connaissance avec quelqu'un, c'est avoir des relations avec lui.
Remarque : La « connaissance biblique » est de cette forme et est charnelle.
Connaissance biblique : La Bible donne un sens conjugal au verbe connaître ; la connaissance
biblique est l'union charnelle entre un homme et une femme.
Connaissance des temps : 1 – La « Connaissance des Temps » est un ouvrage d'éphémérides
créé en 1679 par Joachim Dalancé de l'Observatoire de Paris et dont la
responsabilité est confiée au Bureau des longitudes depuis 1795.
Remarques : a) – Le premier exemplaire de la Connaissance des temps publié pour
l'année 1679 donnait les heures de lever et de coucher du Soleil à Paris pour
chaque jour, et l'Équation des pendules et horloges, c'est-à-dire les variations de la
durée du jour vrai.
b) – Un volume d'éphémérides a paru chaque année depuis ce temps-là, sans
interruption.
c) – Des ouvrages équivalents sont également publiés en Grande-Bretagne, aux
États-Unis d'Amérique, en Russie, en Espagne, en Allemagne.
d) – « The Astronomical Ephemeris » britannique, publié depuis 1767 et « The
American Ephemeris and Nautical Almanach » ont fusionné en 1960 et sont
maintenant publiés simultanément à Londres et à Washington.
d) – Les organismes chargés des publications d'Éphémérides astronomiques se
concertent et collaborent, mais chaque publication garde son caractère et sa
disposition propre ; certaines tables sont calculées en un centre et sont
communiqués aux autres ; les tables du Soleil sont calculées selon la méthode de
Le Verrier au Bureau des Longitude de Paris et selon la méthode de Newcomb à
Washington.
2 – La première partie donne l'état actuel des connaissances sur les constantes
astronomiques fondamentales, les échelles de temps, les systèmes de référence, la
rotation de la Terre, les changements de coordonnées, ainsi que les explications
nécessaires au calcul des éphémérides.
3 – La deuxième partie permet de connaître, pour chaque instant de l'année en
cours, les positions du Soleil, de la Lune, des planètes et des principaux satellites,
ainsi que de beaucoup d'étoiles.
Remarques : a) – Les prédictions sont largement assez exactes pour situer à un
instant quelconque un astre quelconque dans le champ d'observation ; c'est-à-dire,
pour les marins, dans le champ de vision de la lunette du sextant.
b) – L'instant du passage d'un astre au méridien d'un lieu connu peut être calculé à
une fraction de seconde près.
4 – Un logiciel est fourni sur CD et permet d'accéder à la plus grande précision de
ces éphémérides ainsi qu'à certaines fonctionnalités : coordonnées locales, heures
des levers et couchers, etc.
5 – Les tables des « Éphémérides nautiques » publiées chaque année par le Service
Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM) sont tirées de la
« Connaissance des Temps » mais la précision exprimée y est un peu moins grande.
Connaissement (en anglais « bill of lading ») : 1 – Le connaissement est l’instrument (le
document, le support matériel) du contrat de transport de marchandises conclu
entre un chargeur et un transporteur maritime.
i) Le connaissement constitue un reçu et une description de la marchandise.
ii) Le connaissement est une preuve du contrat de transport. Il énonce les
obligations des parties contractantes.
iii) Le connaissement est le titre de propriété de la marchandise : vendre le
connaissement revient à vendre la marchandise qu’il décrit, même pendant qu’elle
est en mer sur le navire.
iv) Le connaissement est le titre qui permet aux différentes autorités portuaires,
douanières, administratives, ou aux assureurs de contrôler la marchandise.
v) Le connaissement est signé par le capitaine et remis au chargeur en échange de
la marchandise ; le capitaine remettra la marchandise au réceptionnaire qui pourra
Glossaire maritime – page 398 – À jour au 1er janvier 2015
conscrits furent formés et entraînés, mais l’efficace blocus des ports français par la
flotte britannique ne permit pas de les employer à la mer.
Conscrit : On appelait conscrits les militaires qui venaient du recrutement ; de même, on appelait
inscrits (en anglais « levy seaman ») les membres des Équipages de la Marine de
guerre qui faisaient partie de l’Inscription maritime ou qui en provenaient.
Remarques : a) – Les noms conscrits et inscrits s’opposent à volontaires ou
militaires de carrière.
b) – Le contingent est l’ensemble des conscrits.
Conseil (en anglais « court », « office », « board », « council ») : 1 – Assemblée de personnes
compétentes et éclairées, qui sont appelées à délibérer ou à se prononcer sur des
questions du ressort de leurs attributions, ou de la spécialité du Conseil ; cette
spécialité est indiquée par la qualification du Conseil.
2 – Le Conseil d’avancement, à bord, statue sur les récompenses à accorder à
l’équipage.
Remarque : Quand il fait calme, on dit plaisamment que les vents sont au Conseil.
Conseiller(en anglais « concellor », « adviser » « consultant ») : Le conseiller est un spécialiste
extérieur à qui l'on fait appel afin d'obtenir un avis ou un pronostic au sujet d'une
question particulière d'ordre intellectuel, ou un expert dont on sollicite une aide
temporaire pour résoudre un problème pratique.
Remarque : On doit éviter d'employer l'anglicisme consultant au lieu de conseiller.
Conseiller militaire : Synonyme de mercenaire.
Remarque : L'État qui l'emploie et l'État qui le mandate l'appellent conseiller
militaire ; l'État qu'il combat l'appelle mercenaire.
Conseil National de la Résistance (CNR) : 1 – Un Conseil National de la Résistance unique
pour tout le territoire de la France métropolitaine, sous la direction du préfet Jean
Moulin, fut institué le 21 février 1943 à Londres par le Général De Gaulle, chef de
la France Libre.
Remarques : a) – Jean Moulin, proche du ministre de l'Air Pierre Cot, avait
participé à la fourniture d'avions aux Républicains espagnols, malgré la neutralité
qu'avait adoptée la diplomatie française vis-à-vis la guerre d'Espagne sous la
pression anglaise.
b) – À la fin de 1942, De Gaulle avait chargé Moulin de réunir en un seul comité
les trois mouvements de résistance du Sud : Combat créé par Frenay, Franc-Tireur
créé par d'Astier et Libération-Sud créé par Jean-Pierre Lévy : ce furent les MUR
(Mouvements unis de résistance).
Les corps francs réunis de ces trois mouvements furent à l'origine de l'Armée
secrète de la Résistance.
2 – Le Conseil National de la Résistance (CNR) a été mis en place au printemps
1943 par Jean Moulin, le représentant en France du Général De Gaulle.
Le CNR devait créer les conditions de l'entrée en guerre de la Résistance aux côtés
des Américains et des Anglais.
Remarques : a) – La première réunion du CNR eut lieu le 27 mai 1943, rue du
Four à Paris.
b) – La zone de compétence du CNR s'étendait à toute la France.
c) – Le soutien et la soumission au général De Gaulle de l'ensemble de la
Résistance, unifiée par le CNR, apportaient au Général la légitimité que les
Américains lui contestaient depuis toujours.
d) – Les effectifs mobilisables de la Résistance représentèrent environ 200 000
hommes, de valeurs inégales pour une mener une guerilla contre l'armée
allemande ; seuls ceux qui avaient combattu en Espagne avaient l'expérience des
combats de rue et des coups de main à partir du maquis.
L'armée secrète devait attendre le débarquement des Anglo-Américains pour
combattre l'armée allemande.
3 – Jean Moulin nomma les deux secrétaires généraux du CNR : Pierre Meunier et
Glossaire maritime – page 402 – À jour au 1er janvier 2015
Robert Chambeiron.
Remarques : a) – Moulin, Meunier et Chambeiron faisaient partie des hommes de
Pierre Cot, ministre de l'Air puis ministre du Commerce à l'époque du Front
Populaire.
b) – Pierre Cot, lorsqu'il était ministre de l'Air, avait procédé à la nationalisation
des usines d'aviation, mais il était trop tard pour rattraper le retard pris dans ce
domaine sur l'Allemagne depuis le début des années 1930.
4 – Les Services américains prirent des contacts, de leur côté, à partir de Berne en
Suisse, avec certains mouvements de résistance en France, notamment le réseau
« Combat » de Frenay et Bénouville (un anciens adhérent et un ancien
sympathisant du mouvement français d'extrême droite « la Cagoule »).
Remarques : a) – Les Anglais soutenaient matériellement et financièrement le CNR
de gauche à partir de Londres, directement ou par l'intermédiaire de De Gaulle ; les
Américains soutenaient certaines organisations de droite qu'ils finançaient à partir
de la Suisse ; les Américains étaient beaucoup plus généreux que les Anglais.
b) – En contre-partie, les mouvements de résistances renseignaient Anglais et
Américains sur ce qui se passait en France métropolitaine.
5 – Le BCRA de Pierre Brossolette, de Jean-Pierre Bloch et d'André Dewavrin
(alias colonel Passy) était un réseau de renseignement proche de De Gaulle.
Remarques : a) – Comme Frenay et Bénouville, Pierre Brossolette qui était lui
aussi de droite, était un adversaire du préfet de gauche Jean Moulin ; Brossolette
aurait voulu constituer un Conseil national de droite, concurrent du CNR de Jean
Moulin, mais sans les partis politiques.
b) – Frenay et surtout Bénouville étaient en contact avec Allen Dulles, qui dirigeait
les services secrets américains installés à Berne, en Suisse.
c) – BCRA est le sigle du Bureau central de renseignement et d'action de la France
Libre, c'est-à-dire les services secret d'espionnage et de contre-espionnage.
6 –Jean Moulin, sur les instructions du Général De Gaulle, réussit à fédérer dans
une organisation commune et pour un objectif commun (le CNR) des résistants de
différentes origines politiques.
De Gaulle tenait à ce que les branches politique et militaire du CNR fussent
séparées.
Remarques : a) – La branche politique du CNR comprenait trois organisations de
résistance du Sud de la métropole, cinq organisations de résistance du Nord, six
partis politiques (dont le PC) et deux syndicats ouvriers (CGT et CFTC).
b) – Pour se faire reconnaître et accepter par les Américains, il était important que
le Général De Gaulle fut soutenu par des partis politiques et par des syndicats
opérant en France : c'est De Gaulle qui demanda à Moulin de faire entrer dans le
CNR des représentants des partis politiques afin de lui donner une composante
démocratique.
De Gaulle espérait ainsi acquérir également une certaine légitimité intérieure.
c) – Le savoir-faire des syndicats ouvriers (clandestins) pour la mobilisation des
masses et pour l'organisation des grèves a été précieux pour le CNR.
d) – De Gaulle confia au général Delestraint la coordination des mouvements
armés de la Résistance : ce fut l'Armée secrète, la branche militaire du CNR.
e) – En 1944, l'Armée secrète, et la fraction de l'armée d'armistice passée à la
Résistance, formèrent les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur).
7 – Delestraint fut arrêté à la station de métro La Muette, juste après la
constitution du CNR (certains disent sur dénonciation de Hardy) ; pour éviter que
l'Armée secrète ne passe sous la domination de Frenay et de Bénouville (trop « à
droite »), Jean Moulin convoqua à Calluire, près de Lyon, une réunion des
dirigeants du CNR présents en France, au cour de laquelle Aubrac devait être
nommé inspecteur provisoire de l'Armée secrète.
Moulin et Aubrac furent arrêtés par Barbie avant le début de la réunion (certains
disent sur dénonciation de Hardy).
Glossaire maritime – page 403 – À jour au 1er janvier 2015
Consentir (en anglais « to spring ») : Se dit d'une pièce de bois, soit mât ou vergue, et même
d'un partie quelconque du navire qui cèdent ou se courbent par l'effort du vent, du
ridage ou tout autre, mais de façon à ne plus pouvoir se redresser d'elles-mêmes.
2 – Se courber sous un effort.
Exemple : Cette vergue a consenti.
3 – Forcer une pièce à se courber en permanence, c'est la faire consentir.
Conservation des bois : On appelle conservation des bois l'application des procédés mis en
usage pour préserver des vers, de la pourriture, d'un trop grand dessèchement les
bois de construction en réserve dans les ports.
Conserve (en anglais « company keeper », « company keeping », « company », « tender ») :
1 – Une conserve est un bâtiment convoyeur ou un bâtiment chargé
d’accompagner, d’escorter, de protéger un convoi.
2 – Lorsque deux bâtiments sont convenus de faire du chemin ensemble pour
pouvoir se prêter la main en cas de besoin, on dit de chacun d'eux qu'il est la
conserve de l'autre ; d’où les expressions naviguer de conserve ou en compagnie
(en anglais « to sail in company »).
3 – Les feux de conserve sont des feux de ralliement.
Remarque : Lorsque deux navires naviguent ensemble, font route ensemble ou
naviguent de conserve, chacun d’eux est le matelot de l’autre, ou la conserve de
l’autre.
Consignataire (en anglais « consignee ») : 1 – Négociant à qui un armateur adresse un navire
pour qu’il en prenne soin, ou un chargeur des marchandises pour les recevoir en
dépôt ou les vendre.
2 – Le consignataire du navire agit comme mandataire salarié de l'armateur.
Il effectue, pour les besoins et le compte du navire et de l'expédition, les opérations
que le capitaine n'accomplit pas lui-même.
Le consignataire du navire pourvoit aux besoins normaux du navire et de
l'expédition.
Le consignataire du navire peut recevoir de l'armateur ou du capitaine toutes autres
missions.
Tous actes judiciaires ou extrajudiciaires que le capitaine est habilité à recevoir
peuvent être notifiés au consignataire du navire.
3 – Le consignataire de la cargaison intervient comme mandataire salarié des
ayant droits à la marchandise. Il en prend livraison pour leur compte et en paie le
fret quand il est dû.
Le consignataire de la cargaison doit prendre contre le transporteur ou son
représentant les réserves que commande l'état et la quantité de la marchandise dans
les conditions et délais prévus par la loi applicable.
Faute de ces réserves, il est réputé avoir reçu les marchandises dans l'état et
l'importance décrits au connaissement. Cette présomption souffre la preuve
contraire dans les rapports du consignataire et du transporteur.
Consigne (en anglais « regulations ») : 1 – On appelle consignes des règlements particuliers qui
varient selon les navires, leur nature ou leur destinations, mais qui sont basés sur
les lois, règlements, décisions du ministre sur les bâtiments de l'État, ou de
l’autorité supérieure sur un navire de commerce.
2 – Une consigne est aussi un ordre général.
3 – On appelle consigne une punition particulière ou collective qui interdit de sortir
du bord et d’aller à terre.
CONSOL : Système de navigation électronique.
Consommable : 1 – Bien matériel perdant toute valeur comptable à sa première utilisation.
2 – Certains considèrent que le consommable perd également toute valeur
intrinsèque le jour où ils en prennent possession, ou même le jour de sa livraison,
et ils ne jugent pas nécessaire d’en prendre soin.
3 – En des temps (pas très anciens et que nous avons connus) où les moyens de
Glossaire maritime – page 405 – À jour au 1er janvier 2015
soit elle peut être prouvée et alors elle doit être acceptée, soit elle ne peut pas être
prouvée et on peut la rejeter.
b) – Un dogme est une vérité révélée à laquelle on doit croire sans chercher à
comprendre : un dogme n'est pas contestable, il ne peut pas être contesté, il ne
peut pas être mis en discussion : soit on accepte d'y croire, soit on n'y croît pas.
Contingent (en anglais « contingent ») : 1 – Qui peut arriver ou ne pas arriver.
Remarques : a) – Ce qui est contingent est fortuit, aléatoire ou occasionnel, par
opposition à nécessaire.
b) – Ce qui est contingent n’a pas en soi sa raison d’être.
c) – Selon Aristote, la vertu intellectuelle qui consiste à savoir bien juger de ce qui
reste contingent s'appelle la prudence.
2 – Secondaire, de peu d’importance.
3 – La portion contingente est ce qui revient à chacun dans un partage.
Remarque : On appelle le contingent la part que chacun doit recevoir, ou la part
que chacun doit fournir.
Contingent (en anglais « national service conscripts ») : On entend par le contingent l’effectif
des appelés d’une même classe d’âge, incorporés pour faire un service national
actif.
Remarque : Le contingent, c’est-à-dire l’ensemble des soldats du contingent,
s’oppose aux militaires de carrière.
Contradictoire : Qui exprime le contraire.
Remarques : a) – Contradictoire est opposé à logique.
b) – Dans un raisonnement contradictoire, la conclusion s'oppose aux prémisses.
Contraintes thermiques : 1 – On appelle contraintes thermiques les déformations ou les
changements de dimensions que subissent les corps solides soumis à des variations
de température.
2 – Dans un appareil composé de pièces en matériaux différents ou d'épaisseurs
différentes, si la température varie, les pièces se dilatent à des vitesses différentes
selon les matériaux qui les constituent et selon leurs formes ou leurs épaisseurs :
dans le cas d'une variation de la température de l'appareil plus rapide que celle qui
a été prévue par le fabricant, certaines pièces se fissurent, cassent ou se déforment
pour suivre celles qui sont vissées ou coincées contre elles et qui subissent des
dilatations différentes.
Remarques : a) – Sur les vedettes de 1ère classe (nouvelle génération) de la
SNSM, deux ventilateurs refoulent l'air frais extérieur sur le turbo-compresseur du
moteur de propulsion bâbord ; le corps de la turbine est refroidi par une circulation
intérieure de liquide de refroidissement (eau douce).
En cas de réduction très rapide de l'allure du moteur bâbord (par exemple de
2 600 tours-par-minute à 500 tours-par-minute) et si les deux ventilateurs sont en
fonctionnement, la turbine qui a été portée à une température très élevée, quand le
moteur tournait à régime élevé, par le flux des gaz d'échappement qui la traversait
et qui, soudainement, ne reçoit plus de chaleur mais continue à recevoir sur elle le
flux d'air frais, est soumise à des contraintes très importantes.
Toutes les 1 000 heures environ, la turbine se fissure et on observe une entrée d'eau
de refroidissement, jusque dans le carter moteur, par le collecteur d'échappement et
les soupapes, accompagnée, parfois, d'une mise sous pression du circuit d'eau
douce du moteur ; il faut alors remplacer le turbo-compresseur.
Cette avarie est due, d'une part, à un défaut de conception du bateau (emplacement
des ventilateurs) et, d'autre part, à des fautes de conduite du bateau : les descentes
et les montées en allure des moteurs sont souvent trop rapides car ceux qui sont
aux manettes sont parfois « plus habitués aux jeux sur ordinateurs qu'à la conduite
des moteurs marins ».
Le remplacement d'un turbo-compresseur entraîne des dépenses importantes et une
indisponibilité du bateau évitable.
Glossaire maritime – page 408 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Les navires propulsés par de gros moteurs diesel mettent jusqu'à une heure de
montre pour descendre de l'allure de mer (par exemple 105 tours-par-minute) à
l'allure qui permet de manœuvrer dans les ports (par exemple 80 tours-par-minute),
et jusqu'à 45 minutes pour l'opération opposée.
c) – Les officiers-mécaniciens de l'ancienne Union soviétique, c'est-à-dire des
nationalités russe, lituanienne, estonienne, lettone ou ukrainienne, ont toujours été
extrêmement pointilleux sur les procédures de montée et de descente en allure de
leurs machine : en 25 ans d'activité à La Pallice, aucun des très nombreux navires
que j'ai été appelé à piloter, et qui avaient des mécaniciens de ces pays, n'a eu de
problèmes de propulsion pendant les manœuvres de port.
Contraire: 1 – Qui est l'opposé (de quelque chose).
2 – Le vent, la marée, le courant sont contraires (en anglais « ahead », « foul »)
lorsque, par leur direction, ils apportent obstacle à la route d’un navire ou à sa
navigation.
Ils sont plus ou moins contraires selon qu’ils arrivent droit de l’avant ou qu’ils s’en
éloignent plus ou moins.
Remarque : Un vent contraire oblige à orienter les voiles au plus près et à tirer des
bordées.
Contrat : 1 – Un contrat est une convention passée entre deux ou plusieurs personnes, ayant
pour effet de créer entre elles une obligation légale.
Remarque : La non-exécution d’une convention est en elle-même la preuve d’une
faute.
2 – On distingue :
i) Le contrat synallagmatique par lequel les deux parties contractantes s’engagent
réciproquement (exemple : le chargeur paie le fret, le transporteur achemine la
marchandise).
ii) Le contrat aléatoire où la valeur de la prestation dépend d’un événement
ultérieur (exemple : un contrat d’assurance).
iii) Le contrat commutatif dont on connaît immédiatement les prestations
réciproques (exemple : un contrat de vente).
iv) Le contrat collectif qui engage toutes les personnes d’un groupe par le seul
consentement de ses délégués (exemple : une convention signée par les délégués
autorisés d’un syndicat professionnel).
Remarques : a) – La responsabilité contractuelle peut (selon les faits et les termes
du contrat) :
– être exonérée (le responsable du dommage est alors entièrement déchargé de
l’obligation de réparer le préjudice subi par la victime),
– ou être limitée (la réparation est limitée à une somme forfaitaire).
b) – La responsabilité contractuelle est exclusive de la responsabilité délictuelle.
Contrat d’affrètement : Si le transporteur (l’armateur) s’est engagé à mettre un navire à
disposition d’un chargeur pour un voyage d’un lieu à un autre, il s’agit d’un
contrat d’affrètement ; le transporteur est alors soumis à une obligation de
moyens.
Remarque : Le contrat d’affrètement se négocie généralement point par point, et
c’est pour cette raison que le rapport du chargeur au transporteur n’est pas aussi
inégal que dans le cas du contrat de transport.
Contrat d’assurance maritime : 1 – Par le contrat d’assurance maritime, l’assureur s’engage,
moyennant le paiement d’une prime, à indemniser l’assuré du préjudice qu’il
subirait à la suite de la réalisation éventuelle, au cours d’une opération maritime
donnée, d’un ou plusieurs risques prévus au contrat.
2 – Le contrat d’assurance maritime est formé par le seul échange des
consentements.
3 – L’instrument du contrat d’assurance est la police d’assurance ; elle est
souscrite par l’assuré et l’assureur.
Glossaire maritime – page 409 – À jour au 1er janvier 2015
milieu.
[Voir le mot Arc et les expressions Tirant d’eau milieu et Tirant d’eau moyen].
Contrebande (en anglais « smuggling ») : Commerce illicite d’objets dont l’introduction est
prohibée par la loi ou par les règlements des douanes.
1 – Les objets de contrebande peuvent être interdits absolument, ce sont :
i) les articles manufacturés contrefaits,
ii) certaines substances stupéfiantes illicites désignées par la réglementation,
iii) des produits prohibés à une époque et dans un pays donnés.
2 – Certaines marchandises peuvent devenir des objets de contrebande en raison
des conditions de leur introduction dans le pays, comme des armes pour lesquelles
il n’a pas été obtenu de licence d’importation, ou des cigarettes pour lesquelles les
taxes prévues n’ont pas été acquittées.
Contrebandier (en anglais « smuggler ») : Personne qui se livre à la contrebande.
Contre-bordier : Se dit d’un navire qui s’approche et dont la route est opposée à celle du navire
sur lequel on se trouve.
Contrebrasser :
Contre-coupe : 1 – En voilerie, changement dans le sens des coupes d'un côté de voile courbe.
2 – Les contre-coupes, ou coupes renversées sont séparées des coupes directes par
une coupe à droit fil.
Remarque : Les contre-coupes s'appellent aussi des coupes renversées ;
ordinairement elles sont séparées des coupes directes par une coupe à droit fil.
Contremaître : 1 – Ancienne appellation du maître d'Équipage.
2 – Le contremaître, ou nocher, avait un rôle compris entre celui second-capitaine
et celui du maître d'Équipage actuels.
3 – Selon l'ordonnance de Louis XIV du mois d'août 1681 touchant la marine, le
contremaître commandait en la place du maître si le maître était malade ou absent.
i) Le contremaître ou nocher était chargé des approvisionnements du navire avant
le départ ; et avant que de faire voile, il vérifiait qu'il était suffisamment garni de
cordages, poulies, voiles, et de tout les apparaux nécessaires pour le voyage.
ii) Lors du départ, il surveillait levage de l'ancre ; et pendant le voyage il visitait
chaque jour toutes les manœuvres hautes et basses ; et s'il y remarquait quelque
défaut, il en donnait avis au maître.
iii) Le contremaître exécutait et faisait exécuter les ordres du maître à bord du
navire, tant de jour que de nuit.
iv) En arrivant au port, le contremaître faisait préparer les câbles et les ancres ; il
dirigeait l'amarrage navire, faisait frester les voiles et apiquer les vergues.
Contre-voile d’étai : Voile légère que l'on porte sur une draille qui part de la tête du grand mât
de perroquet.
Contribution d’avaries communes (en anglais « general average contribution ») : 1 – Terme
de commerce maritime désignant les sommes que l’on demandes, en cas d’avaries
communes, au corps du navire, à la cargaison et au fret, en dédommagement du
prix ou de la valeur des objets sacrifiés ou jetés à la mer pour le salut commun.
2 – C’est la part mise à la charge des armateurs et de chacun des propriétaires de
marchandises, selon un pourcentage uniforme, dans le sacrifice fait dans l'intérêt
commun du navire et de la cargaison.
3 – Une contribution provisoire peut être demandée au moment de la livraison des
marchandises ; elle est ajustée de manière définitive après l'établissement de la
répartition ou dispache d'avarie commune, par les soins de l'expert-répartiteur ou
dispacheur.
Contrôle : Comparaison entre la mesure d'une grandeur physique à la sortie d'un processus et la
consigne introduite à l'entrée du processus, ou entre l’état attendu et l’état observé
d’un phénomène.
Remarques : a) – Lorsqu'un système de régulation est en œuvre, le dispositif de
Glossaire maritime – page 411 – À jour au 1er janvier 2015
Convention internationale : 1 – Les Conventions internationales sont des engagements pris par
plusieurs États, ayant valeur de lois dans chaque État après que les dispositions de
ces Conventions ont été incluses dans le droit interne de l'État.
2 – Une Convention internationale est signée par un représentant qualifié du
pouvoir exécutif de chaque pays qui envisage d'y adhérer ; par le suite, elle est
ratifiée par le pouvoir législatif de chacun de ces pays.
Remarque : Une Convention internationale n'entre en vigueur pour les
ressortissants des pays qui l'ont ratifiée à partir du jour où un certain nombre
d'États l'ont ratifiée ; le nombre des ratifications est fixé par la Convention
elle-même.
3 – Pour entrer en vigueur en France, les Conventions internationales doivent
avoir été ratifiées par l'Assemblée nationale et le Sénat, promulguées par le
Président de la République et publiées au Journal officiel de la République
française.
4 – Certaines Conventions internationales sont appelées à remplacer des
Conventions antérieures et elles peuvent comporter des dispositions différentes ; si
les plus récentes ont été signées et ratifiées par certains pays alors que les plus
anciennes sont toujours en vigueur dans d’autres pays, il peut y avoir un conflit de
Conventions.
Remarque : Les Conventions internationales comportent habituellement des
clauses autorisant les États à continuer à adhérer à d'autres Conventions
internationales portant sur les mêmes sujets, ou au contraire obligeant ces États à
dénoncer certaines Conventions internationales auxquelles il adhéraient avant
d'adhérer à la nouvelle Convention.
Convention d’Athènes du 13 décembre 1974 : 1 – Convention internationale déterminant les
responsabilités du transporteur par mer de passagers et celles des passagers.
2 – La Convention d’Athènes vise à limiter la responsabilité du transporteur de
passagers par mer.
3 – La convention d’Athènes s’applique aux transports internationaux de passagers
lorsque le navire bat le pavillon d’un État partie à la Convention, ou lorsque le
contrat de passage a été conclu dans un État partie à la Convention, ou lorsque le
lieu de départ ou le lieu de destination se trouve dans un État partie à la
Convention.
4 – La France n’a pas ratifié la Convention d’Athènes, mais beaucoup de navires à
passagers battent le pavillon d’États Parties à cette Convention.
5 – Dans le cas où la Convention d’Athènes s’applique, aucune action en
responsabilité n’est possible devant une autre juridiction.
6 – Dans le cas du transport de passagers, la responsabilité du transporteur est de
type commercial, (alors que la responsabilité du passager est de type civil).
7 – La responsabilité du transporteur de passagers par mer peut être :
i) contractuelle et limitée, si le transporteur peut invoquer la limitation de sa
responsabilité (dans ce cas le transporteur doit prouver le fait exonératoire) ;
ii) délictuelle et illimitée, en dehors des cas prévus de limitation de la responsabilité
du transporteur (dans ce cas le passager doit prouver la faute inexcusable du
transporteur).
8 – Lorsque le transporteur peur faire valoir la limitation de sa responsabilité :
i) La responsabilité du transporteur en cas de mort ou de lésions corporelles d'un
passager est limitée à 46 666 unités de compte par transport.
ii) La responsabilité du transporteur en cas de perte ou de dommages survenus aux
bagages de cabine est limitée, dans tout les cas, à 833 unités de compte par
passager et par transport.
iii) La responsabilité du transporteur en cas de perte ou de dommages survenus
aux véhicules est limitée à 3 333 unités de compte par véhicule et par transport.
9 – Le transporteur et le passager peuvent convenir, de façon expresse et par écrit,
de limites de responsabilité plus élevées que celles prévues par la Convention.
Glossaire maritime – page 413 – À jour au 1er janvier 2015
chaque convoi entre dans un bief après que le dernier navire du précédent convoi
de l'autre sens a libéré le bief.
c) – Les navires d'un convoi formé pour le passage du canal de Suez restent
groupés pendant quelques heures dans la mer Rouge s'il s'agit du convoi
Nord-Sud, en mer Méditerranée pour le convoi Sud-Nord ; lorsqu'un navire fait
route vers l'entrée du canal de Suez pour le traverser, lorsqu'il aperçoit un ou deux
navires contrebordiers, il peut s'attendre à croiser, dans les minutes ou les heures
qui suivent, un certain nombre d'autres navires, surtout s'il fait route en mer Rouge
vers le Nord : c'est « le convoi ».
Coopération : La coopération est le fait d’opérer conjointement avec quelqu’un, de concourir à
une œuvre matérielle ou une action commune, de contribuer à l'exécution de
desseins communs.
Remarques : a) – La collaboration est le fait de travailler avec une ou plusieurs
personnes à un ouvrage d'esprit, à un travail littéraire, à une œuvre intellectuelle
commune, à l'exercice de certaines fonctions.
b) – La nuance entre les mots coopération et collaboration est parfois subtile.
[Voir le mot Collaboration].
Coordination :
Remarque : La coordination des dizaines d'ordinateurs qui gèrent les différents
organes d'un avion, chacun d'eux utilisant un temps propre adapté aux variables
qu'il mesure et aux organes qu'il commande, consiste à émettre dans le bon ordre
logique les signaux échangés entre les uns et les autres.
Coordonnateur de mission de recherche et de sauvetage (en anglais « SNC – search and
rescue mission coordinator ») : Personne temporairement affectée à la
coordination de l’intervention dans une situation de détresse réelle ou apparente en
mer.
Coordonnateur sur les lieux (en anglais « OSC – on-scene coordinator ») : Personne désignée
pour coordonner les opérations de recherche et de sauvetage dans une zone
spécifiée.
Coordonnées : 1 – Les coordonnées correspondent à l'ensemble minimal de grandeurs nécessaire
pour définir sans équivoque la position d'un point sur la Terre ou sur un repère
quelconque.
2 – On appelle coordonnées des données qui, dans un système d'axes de référence,
permettent de fixer la position d'un point dans un plan ou dans un volume.
3 – Les coordonnées polaires d'un point correspondent à sa projection sur un axe
de référence pour lequel une origine a été définie, selon une direction déterminée.
4 – Deux coordonnées suffisent à définir la position d'un point dans un espace à
deux dimensions, comme un plan ou une sphère.
5 – Sur un plan, deux coordonnées prennent les noms d'abscisse et d'ordonnée, que
l'on note respectivement x et y.
6 – À la surface de la Terre, les deux coordonnées communément utilisées sont la
latitude et la longitude, que l'on note respectivement φ et G.
7 – Toute fictive qu'elle soit, la sphère céleste possède deux dimensions ; donc
deux coordonnées suffisent pour situer une étoile ou une planète sur la sphère
céleste, par exemple la hauteur au-dessus de l'horizon et l'azimut pour les
coordonnées locales.
Coordonnées apparentes : 1 – Les coordonnées apparentes d´un corps à l´instant t donnent la
direction du corps telle qu´elle serait vue par un observateur placé au centre de la
Terre à l´instant t.
2 – Les coordonnées apparentes sont rapportées à l´Équinoxe et à l´Équateur vrai
de la date ou à l´équinoxe vrai et à l´Écliptique moyen de la date.
Coordonnées astronomiques : 1 – Chaque couple de coordonnées astronomiques indique la
position précise d’un point sur une planète ou sur la sphère céleste.
2 – Les coordonnées astronomiques sont semblables aux coordonnées
Glossaire maritime – page 417 – À jour au 1er janvier 2015
l’ascension droite (AR) et la déclinaison (D), qui sont déterminées avec précision à
l’aide d’instruments méridiens.
Coordonnées écliptiques moyennes [Cosmographie] : 1 – Les coordonnées écliptiques que l'on
utilise pour déterminer les positions des objets du système solaire sont rapportées à
l'écliptique et à la direction du point vernal (point g) ; mais l'écliptique subit un très
faible et très lent balancement par rapport aux étoiles et le point vernal se déplace
très lentement sur l'écliptique.
2–L
Coordonnées équatoriales [Cosmographie] : 1 – On peut faire correspondre à la direction de
chaque point de la sphère des fixes des coordonnées invariables en faisant référence
à l'Équateur céleste : ce sont les coordonnées équatoriales.
[Voir le mot Fixes].
2 – Les coordonnées équatoriales d’une direction donnée dans le ciel sont
rapportées au plan de l´Équateur céleste et à la direction origine définie par
l'équinoxe de printemps de l'hémisphère Nord.
Remarques : a) – Les coordonnées équatoriales sont la déclinaison et l'ascension
droite.
b) – Ces coordonnées sont dites :
i) vraies si elles sont rapportées à l'Équateur et à l´équinoxe vrais de la date ;
ii) moyennes de la date si elles sont rapportées à l'Équateur et à l'équinoxe moyens
de la date ;
iii) moyennes d´une date de référence si elles sont rapportées à l'Équateur et à
l'équinoxe moyens de cette date de référence.
3 – Un demi-plan passant par l'axe du monde (la ligne des pôles) et une étoile
donnée est le plan horaire de cette étoile ; il coupe la sphère céleste selon un
demi-cercle appelé cercle horaire de l'étoile.
4 – Le cercle horaire passant par le point vernal (noté g) encore appelé point
équinoxial du printemps de l'hémisphère Nord, est le cercle horaire origine des
ascensions droites.
5 – La déclinaison d'une étoile est l'angle de sa direction et du plan de l'Équateur.
Remarques : a) – La déclinaison est la transposition, sur la sphère céleste, de la
latitude de la sphère terrestre.
b) – La déclinaison est notée D.
c) – La déclinaison s'exprime en degrés, minutes de degré et secondes de degré,
comptés à partir de l'Équateur positivement vers le Nord, négativement vers le
Sud.
6 – L'ascension droite d'une étoile est la mesure du dièdre des plans horaires de g
et de l'étoile.
Remarques : a) – L'ascension droite est la transposition, sur la sphère céleste, de la
longitude de la sphère terrestre.
b) – L'ascension droite est notée « AR ».
c) – « AR » est le sigle de l'expression latine « ascensīo rectā » qui signifie
ascension droite.
d) – L'ascension droite s'exprime en heures, minutes d'heure et secondes d'heure,
comptés sur la ligne équatoriale à partir du point g et dans le sens direct,
c'est-à-dire dans le sens opposé à celui du mouvement apparent des étoiles ;
l'ascension droite est toujours positive et inférieure à 24 heures.
[Voir le mot Minute].
Coordonnées géographiques : 1 – Les coordonnées géographiques sont la longitude et la
latitude.
2 – On admet que la Terre peut être représentée par un ellipsoïde de révolution ;
les caractères de l'ellipsoïde diffèrent selon les besoins particuliers du moment sans
que, dans l'absolu, l'un de ces ellipsoïdes soit supérieur aux autres.
Remarques : a) – Les dimensions de l'ellipsoïde de révolution adoptées par l'Union
Glossaire maritime – page 419 – À jour au 1er janvier 2015
e) – Les latitudes Nord sont positives et les latitudes Sud sont négatives.
f) – L'hémisphère Nord est également appelé arctique ou boréal ; l'hémisphère Sud
antarctique ou austral.
g) – Un écart d'une minute de degré en latitude vaut un mille marin (la valeur
moyenne du mille marin est 1852 mètres) ; un écart d'une seconde de degré en
latitude correspond, sur la Terre, à une distance d'environ 31 mètres..
h) – Un écart d'un grade en latitude correspond à une distance d'environ
1 kilomètre.
5 – Les coordonnées géographiques d'un lieu situé à la surface de la Terre varient
avec les fluctuations pseudo-périodiques de la ligne des pôles, de période 14 mois
et d'amplitude de l'ordre de la seconde de degré.
Coordonnées horaires [Cosmographie] : Les coordonnées horaires d’une direction, en un lieu
donné, sont l’angle horaire et la déclinaison.
Coordonnées horizontales [Cosmographie] : 1 – Les coordonnées horizontales d’une direction,
en un lieu donné, sont l’azimut et la hauteur.
Remarques : a) – On dit coordonnées horizontales, ou azimutales, ou
topocentriques.
b) – L'azimut et la hauteur se rapportent à une direction ; mais on dit azimut et
hauteur d'un objet (par exemple d'une étoile) pour désigner la direction dans
laquelle on aperçoit cet objet (par exemple cette étoile).
2 – On appelle azimut d'une direction en un lieu de la surface de la Terre la mesure
du dièdre formé par le plan méridien et le plan azimutal en ce lieu.
Remarque : L'azimut d'une direction est habituellement noté « Z ».
3 – On appelle hauteur d'une direction en un lieu de la surface de la Terre la
mesure de l'angle formé par le plan horizontal en ce lieu et la direction.
Remarques : a) – La hauteur d'une direction est habituellement notée « h ».
b) – On remplace parfois la hauteur d'une direction par son complément à 90° que
l'on appelle distance zénithale et que l'on note habituellement « N ».
c) – N = 90° - h ; h = 90 – N ; h + N = 90°
Coordonner : 1 – Agencer certaines choses entre elles suivant les rapports qu'elles doivent ou
peuvent avoir, les disposer convenablement pour une fin.
2 – Combiner les actions d'éléments séparés et distincts en vue d'obtenir un but
déterminé.
Copernic : 1 – Nicolas Copernic (1473-1543) était un chanoine et médecin polonais.
2 – Copernic interpréta les observations des astronomes de son époque, en tenant
compte des connaissances des Arabes, pour formuler l’hypothèse que la Terre n’est
le centre que de l’orbite de la Lune et que les cinq planètes visibles à l’œil nu
(Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne) tournaient, ainsi que la Terre,
sensiblement autour du Soleil.
Remarque : On peut admettre que la Terre et le Soleil tournent autour du
barycentre Terre-Soleil, mais ce barycentre est près du centre du Soleil et on dira
pour simplifier que la Terre tourne autour du Soleil.
3 – Copernic a voulu simplifier ce qui était compliqué dans la représentation
géocentrique de l’Univers ; il avait remarqué que si l’on admettait la rotation de la
Terre et des planètes autour du Soleil, les positions observées de ces planètes dans
le ciel s’expliquaient logiquement, harmonieusement et simplement, sans avoir
recours aux déférents et aux épicycles invoqués depuis Hipparque (II ème siècle
avant J.-C.) pour expliquer les rétrogradations de certaines d’entre elles par
rapport aux étoiles fixes.
4 – Son livre De revolutionibus orbium cœlestium publié en 1543 à Nuremberg,
peu de temps avant sa mort, a été peu lu au début ; cet ouvrage n’a été mis à
l’index librorum prohibitorum par la hiérarchie catholique que le 5 mars 1616.
Remarques : a) – La Terre n’a été vraiment considérée comme une planète
décrivant une orbite elliptique autour du Soleil qu’après Kepler et Galilée.
Glossaire maritime – page 421 – À jour au 1er janvier 2015
Rang 1er 2ème 3ème 4ème 1er 2ème 3ème 1er 2ème –
Longueur 1er pont 63,81 62,50 60,30 55,90 54,40 52,45 47,00 42,80 38,95 34,15
Largeur hors bordé 16 ;94 16,74 16,28 14,87 14,50 13,78 12,29 10,96 9,90 9,20
Creux au 1er pont 8,30 8,25 8,10 7,25 7,05 7,05 6,20 5,55 5,15 4,60
Hauteur batteries 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 1,80 1,80 1,48
Tirant d’eau moyen 7,71 7,64 7,40 6,62 6,41 6,31 5,33 4,73 4,33 4,07
Coque (en anglais « knik ») : Sorte de boucle que l’on retrouve dans les cordages au repos par
l’effet de leur commettage ou tortillement, et qui cause un obstacle à leur
utilisation.
Coqueron : 1 – Compartiment dans lequel sont arrimés les vivres journaliers.
Remarque : Sur les anciens vaisseaux de la Marine à voiles, le coqueron se trouvait
à l’arrière en dessous de la batterie basse, ou dans l’un des compartiments de
l’arrière.
2 – Dans la Marine Nationale, on appelle coqueron le compartiment fermé dans
lequel sont rangées les réserves de vins et spiritueux des officiers.
Corbeau : Synonyme de grappin.
Corbillon (en anglais « bucket ») : Petit baquet qui était destiné à contenir le biscuit distribué en
ration à chaque plat de matelots.
Remarque : Chaque plat était ordinairement composé de sept hommes.
Cordage (en anglais « rope ») : 1 – Un cordage est la réunion par le tortillement, par le
commettage ou par le tressage, et dans la longueur voulue, d’éléments tels que des
fils de caret, ou des torons, ou des aussières.
Remarques : a) – Certains cordages comportant un nombre pair d'éléments
principaux possèdent une élément central auxiliaire non commis ou non tressé avec
les autres, visant à leur conserver une forme arrondie mais qui ne leur apporte pas
de force supplémentaire (par exemple : aussière en quatre ; grelin en quatre ; tresse
ronde).
b) – Certains petits cordages tressés ont une forme volontairement applatie et ils
ressemblent aux tresses de cheveux des jeunes filles : pour cette raison, on les
appelle des garcettes.
c) – Certains cordages modernes sont constitués de fibres fragiles, parallèles ou
tressées, que l'on entoure d'éléments commis ou tressés qui servent à les protéger
comme le ferait une gaine et à leur conserver leur forme, mais qui ne leur apportent
pas de force supplémentaire.
2 – Les cordages sont caractérisés par leur résistance à la rupture, leur élasticité,
leur flexibilité, leur allongement permanent à l'usage, par leur capacité à résister à
la corruption en milieu marin ou lorsqu'ils sont exposés au Soleil, et par leur
capacité à flotter dans l’eau de mer.
Remarque : Les cordages en fil d'acier ont été longtemps les seuls à ne pas subir
Glossaire maritime – page 422 – À jour au 1er janvier 2015
bandoulière.
b) – La corne d'amorce a été remplacée par les étoupilles.
c) – On dit également corne d'amorce ou poulevrin.
Corne de charge : Élément cylindrique de faible diamètre et de grande longueur d'un mât de
charge, pouvant osciller et s'orienter à partir de sa base fixe, et portant à l'extrémité
élevée une poulie par où passe le cartahu ; la redresse permet d'apiquer ou
d'abaisser la corne ; les bras et les faux-bras servent à orienter la corne en fonction
des besoins de la manutention des marchandises.
Remarques : a) – La redresse, les bras et les faux-bras sont fixés à l'extrémité
élevée de la corne de charge.
b) – Aux postes de mer, les cornes de charge sont disposées horizontalement.
Corner : 1 – Sonner d'une corne, d'un cornet ou d'une trompe.
2 – [Par analogie] Utiliser le sifflet pour émettre un signal sonore afin d'attirer
l'attention d'un autre navire, ou pour informer de la présence de son propre navire
dans la brume.
Remarques : a) – Le Règlement International pour Prévenir les Abordages en Mer
(RIPAM) utilise l'expression « émettre un son ».
b) – L’expression « son bref » désigne un son d’une durée d’environ une seconde.
c) – L’expression « son prolongé » désigne un son d’une durée de quatre à six
secondes.
d) – Le terme « sifflet » désigne tout appareil de signalisation sonore capable
d’émettre les sons prescrits par le RIPAM.
e) – Les navires de longueur égale ou supérieure à 12 m doivent être pourvus d’un
sifflet.
Exemples : Tant de jour que de nuit, à l’intérieur ou à proximité d’une zone où la
visibilité est réduite :
i) un navire à propulsion mécanique ayant de l’erre doit faire entendre un son
prolongé à des intervalles ne dépassant pas deux minutes.
ii) un navire à propulsion mécanique faisant route, mais stoppé et n’ayant pas
d’erre, doit faire entendre, à des intervalles ne dépassant pas deux minutes, deux
sons prolongés séparés par un intervalle de deux secondes environ.
iii) un bateau-pilote en service de pilotage peut, en outre, faire entendre un signal
d’identification consistant en quatre sons brefs.
Corniculaire (Angle – ) : On appelle angle corniculaire l'angle entre une courbe et sa tangente
en un point ; ce point est le sommet de l'angle corniculaire.
Coopération : 1 – Les mots synonymes « coopération » et « collaboration » sont indissociables
des pourparlers avec l'Allemagne, entre les deux guerres mondiales, respectivement
de l'Angleterre et de la France en vue de trouver la paix en Europe.
Remarque : Le mot « collaboration » est devenu le symbole nébuleux de la défaite
honteuse de l'armée française en mai et juin 1940 face à l'armée allemande, et de
ses conséquences.
Corniculaire : Un angle corniculaire est limité par un arc de cercle et sa tangente ; le point de
tangence est le sommet de l'angle.
Remarques : a) – Un angle rectiligne est limité par deux droites ; le point
d'intersection des deux droites est le sommet de l'angle.
b) – Un angle corniculaire est inférieur à tout angle rectiligne : un angle
corniculaire, exprimé en degrés, est un infiniment petit.
Cornière : Pièce de charpente courbe, appelée également estain, formant l’un des côtés de
l’arcasse.
Corollaire : 1 – Ce qu'on ajoute à l'appui des raisons dont on s'est servi.
2 – [En mathématiques] Conséquence qui découle directement d’un théorème
prouvé.
Remarque : On dit aussi scholie.
Glossaire maritime – page 427 – À jour au 1er janvier 2015
Corrélation : Relation réciproque unissant deux concepts ou deux termes dont l'un ne va pas sans
l'autre.
Remarques : a) – Une coïncidence survenue entre deux concepts ou deux termes
n'est pas une corrélation et elle ne permet pas, à elle seule, de prouver l'existence
d'un lien entre ces concepts ou ces termes.
[Voir le mot Coïncidence].
b) – Corrélation n'est pas synonyme de causalité dans une suite d'expériences ou
dans une étude ; un coefficient de corrélation élevé entre deux variables n'implique
pas nécessairement l'existence d'une relation de causalité entre elles, et d'autres
facteurs qui n'ont pas été pris en compte ont pu être déterminants pour obtenir les
résultats.
[Voir le mot Cause].
Corroi : 1 – Mélange de suif et de goudron dont on enduisait les carènes pour les protéger des
salissures et de la corruption.
2 – Masse de terre glaise ou de béton pilonné dont on garnit les parois et le fond
d'un ouvrage pour en assurer l'étanchéité.
Exemple : Revêtir d'un corroi les parois et le fond d'un bassin.
Corrosion des aciers (Résistance à la – ) : 1 – Les premiers alliages de fer résistant à la
corrosion furent coulés dès l'antiquité, mais il ne s'agissait pas d'aciers inoxydables
au sens que l'on donne actuellement au terme : le pilier de fer de Delhi, érigé sur
l'ordre de Kumarâgupta 1er, au V ème siècle de notre ère, subsiste encore de nos
jours en parfait état.
L’alliage utilisé doit sa résistance à la corrosion à sa haute teneur en phosphore et
non au chrome ; sous des conditions atmosphériques favorables, il se forme en
surface une couche de passivation d'oxyde de fer et de phosphates qui protège le
reste du métal bien mieux qu'une couche de rouille.
2 – Les premiers aciers résistants à base de chrome furent développés par le
métallurgiste français Pierre Berthier, qui remarqua leur résistance à certains
acides et qui imagina leur application en coutellerie. Cependant, à l'époque, on
n'utilisait pas les bas taux en carbone et les haut taux en chrome couramment
utilisés dans les aciers inoxydables modernes ; les alliages obtenus alors, très riches
en carbone, étaient trop fragiles pour avoir un véritable intérêt.
3 – Dans les années 1890, l'Allemand Hans Goldschmidt développa et breveta un
procédé appelé la thermite qui permettait d'obtenir du fer sans carbone. Entre 1904
et 1911 divers chercheurs, notamment le Français Léon Guillet, mirent au point
différents alliages que l'on pourrait aujourd'hui considérer comme des aciers
inoxydables.
4 – En 1911, l'Allemand Philip Monnartz mettait en évidence l'influence du taux en
chrome des alliages dans leur résistance à la corrosion.
5 – Enfin, en 1913, l'Anglais Harry Brearley des laboratoires Brown-Firth, qui
travaillait sur l'érosion dans les canons d'armes à feu, développa dans la ville de
Sheffield, en Angleterre, un acier qu'il baptisa rustless (« sans-rouille ») et qui sera
ensuite rebaptisé stainless (« sans-tâche » ou « pur ») ; ce sera officiellement le
premier acier à porter, en français, le qualificatif « inoxydable ».
Harry Brearley est entré dans l'histoire comme l’inventeur des aciers inoxydables ;
il s'agissait d'un acier inoxydable martensitique (0,24 p.c. en carbone et 12,8 p.c.
en chrome).
6 – Cependant d'autres aciers comparables avaient été développés en Allemagne :
Eduard Maurer et Benno Strauss élaborèrent un acier inoxydable austénitique
(21 p.c. de chrome et 7 p.c. de nickel) pour Krupp. En 1908, Krupp avait déjà
construit des navires à coque en acier inoxydable chrome-nickel.
Christian Dantsizen et Frederick Becket lancèrent la fabrication industrielle d'acier
inoxydable ferritique aux États-Unis.
7 – C’est en 1924 que W. H. Hatfield, qui succéda à Harry Brearley à la tête des
laboratoires Brown-Firth, élabora l'acier « 18/8 » (18 p.c. en masse de chrome et
Glossaire maritime – page 430 – À jour au 1er janvier 2015
COSPAS-SARSAT :
Cosse (en anglais « thimble », « bull’s eye ») [Voilerie] : 1 – Anneau cannelé en fer plat ; la
cannelure est extérieure et sert à recevoir un cordage qui fait l'estrope de la cosse.
2 – Les cosses sont très employées en voilerie.
3 – Les empointures d'envergure, de ris, les faux palanquins, les points d'écoute,
sont garnis de cosses.
4 – Les cosses utilisées actuellement sont en fer galvanisé ou en acier inox,
rarement en matériaux synthétiques.
Côte (en anglais « shore », « coast ») [Navigation] : 1 – Rivage de la mer, ainsi que la terre et les
fonds avoisinants.
2 – La côte est accore ou à pic (en anglais « bold ») lorsqu’elle forme un plan
vertical ou à peu près en arrivant vers la mer.
3 – La côte est basse (en anglais « shallow ») lorsqu’elle s’élève peu et se prolonge
presque horizontalement sous l’eau.
4 – La côte est saine (en anglais « clear ») lorsqu’on peut, en navigant, l’approcher
sans être exposé à la toucher.
5 – La côte est dangereuse ou malsaine (en anglais « foul ») lorsque les abords en
sont parsemés de bancs, de roches, de dangers ou qu’il existe de forts courants.
6 – Une côte de fer est élevée, formant un roc escarpé comme un mur, auprès de
laquelle il n’y a pas de mouillage (C'est le cas de la Tête d'Asheim, au nord-ouest
de l'île de Java).
Côté (en anglais « side », « broad side », « beam », « leeche ») : 1 – En parlant d’un bâtiment, ce
mot est synonyme de flanc, de muraille ou de bord.
2 – En voilerie, c'est le nom marin des bords des voiles.
Chaque côté a son nom particulier : envergure (en haut), bordure (en bas), chutes
(à droite et à gauche).
Pourtant le mot côté employé seul s'entend souvent des côtés de chute des voiles
carrées.
Remarques : a) – Un côté droit est celui dont la forme est droite.
b) – Un côté échancré est celui dont la forme est courbe, mais creusée à l'intérieur
de la voile.
c) – Un côté rond, ou encore un côté courbe, est celui où la courbure est convexe
et extérieure.
Côté du vent : [Manœuvre] Le côté contre lequel souffle le vent.
Remarque : On dit aussi bord du vent.
Côté sous le vent : [En manœuvre] Le côté opposé à celui du vent.
Remarque : On dit aussi bord sous le vent.
Cothurne : Chaussure élevée qui est encore employée au théâtre, dans les tragédies anciennes.
Remarque : L'expression « chausser le cothurne » signifie composer des tragédies
mais aussi enfler son style.
Cotidale (Ligne – ) : Ligne représentant, sur une carte, l’ensemble des points ou la pleine mer a
lieu à la même heure.
[Voir l'expression Onde principale de la marée].
Côtier (Pilote – ) (en anglais « coasting pilot ») : Les pilotes côtiers connaissaient exactement et
par cœur les côtes, les fonds, les mouillages, les bancs, les dangers et écueils, les
embouchures des rivières, les bouées, les marques, les coffres, les amers et les
alignements, les feux, les phares et les signaux d’une côte, l’entrée des ports ou
havres, les passes diverses qui peuvent les avoisiner, les marées et autres détails
particuliers à certaines localités ou certaines parties de côtes de leur zone de
connaissance.
Remarques : a) – On disait « pilote de la Manche » ou « pilote du golfe de
Gascogne ».
b) – Les pilotes de mer actuels (en anglais « deep sea pilot ») tels ceux que les
Glossaire maritime – page 433 – À jour au 1er janvier 2015
c) – On dit également godaille pour désigner ces quelques poissons que chacun
des membres de l’Équipage d’un navire de pêche rentrant d’une marée emporte
chez lui ; godaille est une appellation courante en Normandie.
Couarail : Synonyme de réunion informelle de quelques femmes qui prennent du temps pour
bavarder, souvent sur un pas de porte.
Remarque : Le fabuliste La Fontaine disait que, sur ce fait, bon nombre d'hommes
sont des femmes.
Couchant (en anglais « west ») : Direction de l’ouest.
Coucher (en anglais « to strain ») : Faire incliner lorsqu’il s’agit de l’action qu’un vent de côté
exerce sur la voile d’un navire.
Coucher astronomique : On appelle coucher astronomique d'un astre l'instant où cet astre a une
hauteur vraie égale à – 36'36'', c'est-à-dire une hauteur apparente nulle si les
conditions atmosphériques sont normales.
Coucher d’un astre (en anglais « setting of a star ») : Instant où le centre de cet astre, quand il
s’approche de l’horizon d’un lieu, coupe cet horizon avant de disparaître
au-dessous.
Coucou : Oiseau du genre des pies ou des geais qui dépose ses œufs dans les nids d'autres
oiseaux ; les jeunes coucous sont élevés et nourris par les parents des oisillons qui
occupent le même nid qu'eux.
Remarque : Lorsqu'ils se sentent en danger, les coucous secrètent une substance
contenant de l'acide phénique et des composés sulfureux qui repoussent les
prédateurs ; les coucous protègent ainsi la vie de leurs hôtes.
Coudée (en anglais « cubit ») : Ancienne unité de longueur valant 18 pouces, soit 0,4572 mètre.
Coudre (en anglais « to nail ») : Ce mot s’emploie quelquefois dans le sens de clouer lorsqu’il
s’agit d’un bordage de la membrure.
Couettes (en anglais « ways », « bilge ways », « bulge ways ») : 1 – Pièces de bois faisant partie
d'un ber et parallèles à la quille d'un navire qu'on veut lancer.
On en place une de chaque côté, selon toute la longueur de la quille ; elles reposent
sur la cale de construction.
Remarque : Ces couettes sont appelées vives, ou courantes, ou mobiles.
2 – Pièces de bois fixées à la cale de construction pour servir au lancement d'un
navire que l'on met à l'eau sans ber ; elles empêchent, par leur hauteur, le navire
dont on tient par ailleurs la quille en direction convenable par une coulisse, de se
coucher à droite ou à gauche pendant que la quille glisse le long de cette coulisse ;
les flancs du navire sont préservés par des ventrières ou dragues qui y sont clouées
et que l'on retire ensuite.
Remarque : Ces couettes sont appelées mortes.
N.B. : On écrit couettes ou coittes.
Couillard (en anglais « furling line », « bunt stab line ») : Sorte de sangle en tresse, fixée en
patte d’oie sur le milieu d’une vergue, et servant de raban de ferlage pour
retrousser le fond d’une voile serrée et le retenir sur l’avant et au fort de cette
vergue.
Remarques : a) – Ce raban a trois branches (c’est pour cette raison que l’on dit
qu’il est fixé en patte d’oie) et est couvert de toile ; il est aussi appelé suspensoir.
b) – La plupart des voiles carrées ont des suspensoirs adaptés ou cousus
au-dessous des bandes de ris.
[Voir le mot Chapeau].
Couillonomètre : Instrument optique ressemblant, dans son principe, à un sextant et que l'on
utilise à la mer pour déterminer manuellement une distance sur l'eau ; on l'utilise
notamment pour déterminer la distance du bâtiment qui précède, quand on doit
naviguer en ligne de file à distance constante.
Remarques : a) – Connaissant la hauteur au-dessus de la flottaison du mât du
navire qui précède, la valeur de l'angle vertical mesuré entre le haut de ce mât et la
Glossaire maritime – page 435 – À jour au 1er janvier 2015
4 –À partir de 1830, les ponts et l’intérieur des navires de guerre furent peints en
noir et blanc.
Couleurs (en anglais « ship’s flag ») : L'expression « les couleurs » est utilisée pour désigner le
pavillon national.
Remarque : Par extension, l'expression « les couleurs » est également utilisée pour
parler de la cérémonie qui consiste à mettre en place le pavillon national le matin,
ou à le rentrer le soir.
Couleurs (Code des – des résistances électriques) : 1 – En électricité-électronique, on appelle
code des couleurs la correspondance conventionnelle entre les couleurs et les
valeurs des 5 ou 6 anneaux peints sur le corps des résistances pour indiquer leur
valeur exprimée en ohms.
2 – La signification des anneaux est déterminée par leur position relative à partir de
la gauche :
3 premiers anneaux chiffes significatifs de la résistance (c, d, u)
4 ème anneau coefficient multiplicateur (en puissance de 10)
5 ème anneau tolérance
6 ème anneau coefficient de température (ppm / °C)
Remarques : a) – Certaines résistances n'ont que 5 anneaux (3 chiffres significatifs
et un multiplicateur) ou même que 4 anneaux (2 chiffres significatifs et un
multiplicateur).
b) – Le troisième anneau des chiffres significatifs de la valeur de la résistance ne
figure que si la tolérance est inférieure à 2 pour cent.
Exemple : Dans un marquage à 4 bandes, un 1er anneau marron signifie 1, un
deuxième anneau noir signifie 0 ; si le quatrième et dernier anneau est argenté
(tolérance 10 pour cent) un troisième anneau rouge est le multiplicateur 10 2, ce
qui donne une résistance de 1 kW.
c) – L'espace qui sépare les premiers anneaux (indiquant la valeur en ohms de la
résistance) et l'anneau qui indique le multiplicateur (en puissances de 10) est
habituellement plus large que celui ou ceux qui séparent les premiers anneaux des
chiffres significatifs.
3 – La correspondance entre les couleurs des 3 premiers anneaux et les 3 chiffres
significatifs de la résistances (centaines, dizaines, unités), est la suivante :
noir marron rouge orange jaune vert bleu violet gris blanc
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Remarque : Phrase mnémotechnique pour se rappeler l'ordre des couleurs, du noir
(0) au blanc (9) : Ne Mangez Rien Ou Je Vous Brûle Votre Grande Barbe (noter
que vert est avant violet dans l'ordre alphabétique).
4 – La correspondance entre la couleur du 4 ème anneau, qui représente le
multiplicateur par une puissance de 10 des chiffres significatifs et ce multiplicateur
est la suivante :
argent or noir marron rouge orange jaune vert bleu violet
10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4 10 5 10 6 10 7
5 – La correspondance entre la couleur de l'anneau qui représente la tolérance de la
valeur de la résistances et cette tolérance est la suivante :
argent or noir marron rouge vert bleu violet gris
10 % 5% 20 % 1% 2% 0,50 % 0,25 % 0,10 % 0,05 %
Glossaire maritime – page 437 – À jour au 1er janvier 2015
6 – La coupe, s'entend encore de l'effet d'une voile établie. On dit : « cette voile a
une bonne coupe, une coupe bien entendue », pour exprimer qu'elle établit bien.
7 – On nomme triangle de coupe le triangle rectangle formé par l'extrémité d'une
laize sur son dernier fil de trame intact pris pour base ; la hauteur de ce triangle
s'appelle indifféremment coupe ou hauteur de coupe. C'est dans ce sens qu'on dit:
la coupe au mât, la coupe à l'envergure, à la bordure, etc.
8 – On appelle salle de coupe, le local où s'effectue la coupe des voiles.
Coupé (Pont – ) (en anglais « open deck ») : Interruption du pont à bord de certains navires,
ordinairement vers l’arrière ; on établit un peu plus haut que ce pont une autre
sorte de pont, dont on perce de sabords les parois latérales ; ainsi il y a plus de
hauteur au-dessous du pont que dans les autres parties du navire, ce qui permet d’y
construire des chambres et des carrés qui sont plus logeables.
Remarque : On donne parfois le nom de coupée à cette partie du navire, et on
appelle coupée le décrochement lui-même.
Coupée (Échelle de – ) : Échelle permettant de passer du quai dans le château du navire (le
château du navire est encore appelé « coupée »).
[Voir l'expression Coupé (Pont – )].
Coupée (poulie – ) : Sorte de poulie dans laquelle une des joues laisse une ouverture suffisante
pour laisser passer un cordage qu’on y place en double sur le réa, au lieu de
l’introduire dans la caisse par une de ses extrémités.
Remarques : a) – Les poulies coupées sont ferrées, mais leur estrope en fer s’ouvre
au moyen d’une charnière pour laisser passer le cordage.
b) – On se sert des poulies coupées pour les cas qui demandent une grande
promptitude.
Couper les câbles (en anglais « to cut the cables ») : Couper les câbles, c'est trancher les câbles
et les amarres sur les bittes ou près de l’écubier d’un navire à quai ou au mouillage,
dans un cas pressé, pour un appareillage urgent.
Remarque : S’il s’agit d’une chaîne d'ancre, et en cas d'un appareillage d'urgence, si
l'on ne peut pas couper une maille de la chaîne au chalumeau, on démaillera la
manille d’assemblage de deux maillons successifs, ou on filera la chaîne entière par
le bout après avoir largué l’étalingure.
Coupeur de feu : Personne supposée dépositaire d'un don qui lui permettrait de faire disparaître
la douleur et parfois les traces sur la peau résultant d'une grave brûlure par le feu,
par un corps très chaud ou même par une séance de radiothérapie.
Remarques : a) – Certains coupeurs de feu obtiennent des résultats surprenants
d'efficacité également par téléphone.
b) – Des services hospitaliers, même en France, font appel aux coupeurs de feu
pour soulager leurs patients.
Coupeur de route : Dans certains pays d'Afrique, on appelle coupeurs de route les pirates de la
route qui exigent des péages illégaux pour laisser passer les véhicules.
Couple : 1 – [Au masculin] Groupe de deux humains ou de deux animaux de sexes différents.
Exemples : Un tournoi de tennis par couples ; un couple de tourterelles.
2 – [Au féminin] Groupe de deux animaux de même sexe n'allant pas
nécessairement par deux.
Exemple : Une couple de chevaux forme un bon attelage pour haler les navires
dans le canal maritime de Marans.
3 – [Au féminin] Groupe de deux choses de même nature n'allant pas
nécessairement par deux.
Exemple : Une couple d'heures.
Remarque : On appelle paire un groupe de deux personnes de même sexe, de deux
animaux ou de deux choses de même nature allant nécessairement par deux : un
tournoi de tennis masculin par paires, une paire de bœufs, une paire de souliers,
une paire de draps de lit.
Glossaire maritime – page 439 – À jour au 1er janvier 2015
Couple : En mécanique, ensemble de deux forces parallèles, égales et de sens opposés, agissant
en deux points différents d’un même solide.
Remarque : Le moment d’un couple est le produit de l’une des forces du couple
par la distance des lignes d’action des deux forces.
Couple : 1 – En construction navale, les couples du navire (en anglais « frame », « bend »,
« timber ») sont des pièces de construction à deux branches qui s’élèvent,
symétriquement, de chaque côté de la quille et jusqu’à la hauteur du plat-bord pour
former la charpente (encore appelée le squelette, la carcasse ou le bois tord du
navire).
2 – Chaque couple repose sur la quille et c’est sur les couples que sont fixés les
bordages (qui constituent le bordé, à l’extérieur) et les vaigres (qui constituent le
vaigrage, à l’intérieur).
3– Un couple est composée de deux branches, ou demi-couples symétriques.
Remarque : Les mots membre (en anglais « rib »), couple et parfois membrure sont
quelquefois utilisés l’un pour l’autre, mais le mot exact est couple.
4– Un couple est une pièce d’assemblage ; l’assemblage entre les différents
éléments d’un couple varie selon les époques et les types de bâtiments, mais tous
les couples sont constitués de pièces de bois courbantes assemblées et se
recouvrant les unes les autres.
Remarques : a) – On distingue, en partant de la quille : une varangue, une fausse
varangue, le genou, la 1ère allonge, la 2ème allonge et, selon le cas, les 3ème,
4ème et 5ème allonges.
b) – Un vaisseau de premier rang possède entre 35 et 40 couples.
5– Quand les faces planes ou latérales d’un couple sont perpendiculaires au plan de
symétrie longitudinal du navire et à la quille, le couple est dit droit (en anglais
« square timber ») : tels sont les couples de la maîtresse partie du navire.
6– L’estain, le coltis et autres qui ont ces mêmes faces obliques, sont appelés
couples dévoyés ou couples élancés (en anglais « cant timbers ») ; ces couples
sont de plus en plus pincés en s’approchant de l’arrière du navire.
7– Certains couples portent un nom spécial :
i) Le maître-couple (en anglais « midship frame ») dont les branches embrassent
le plus grand espace ; lorsqu’on place deux maître-couples pour obtenir une même
largeur sur une plus grande partie du navire, on les appelle maître-avant et
maître-arrière.
ii) Les couples de balancement (en anglais « balance timbers ») établissent le
rapport des volumes des parties arrière ou avant.
iii) Les couples de levée (en anglais « principal timbers ») sont les couples de la
maîtresse.
iv) Les couples de remplissage (en anglais « filling timbers ») sont placés entre les
couples de levée pour ajouter à la solidité du navire.
v) Le couple du grand lof (en anglais « loof frame ») est correspond au lieu fixé
pour la grand voile.
vi) Le couple de coltis (en anglais « knucle timber ») est au-dessous des bossoirs.
[Voir les mots Varangue, Genou, Allonge, Bau, Bordage, Vaigre].
Couple (À –) : Se dit de navires amarrés bord à bord.
Couples de balancement :
Courant : 1 – On appelle courant l’extrémité libre d’une manœuvre dont l’autre extrémité est
amarrée à un point fixe ; l’extrémité libre est destinée à recevoir l’action des
hommes qui font effort dessus, et elle est tournée lorsque sa tension est
convenable : par exemple les bras, les boulines, les cargues etc.
2 – On appelle gréement courant l'ensemble des manœuvres qui permettent
d’établir, d’orienter et de disposer les voiles en fonction des allures, par opposition
au gréement dormant qui comprend les parties du gréement auxquelles on ne
touche pas après qu’elles ont été réglées en début de voyage.
Glossaire maritime – page 440 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : On appelle gréement dormant les manœuvres et les cordages qui sont
amarrés à un point fixe par chaque extrémité : par exemple les haubans, les étais,
les sous-barbes etc.
Courant : 1 – On appelle courant le déplacement horizontal d'un fluide, l'eau sous la surface de la
mer pour un courant marin, l'air à très haute altitude pour un courant-jet.
Remarque : Les courants d'air horizontaux à des altitudes faibles ou moyennes
s'appellent des vents.
2 – Le déplacement vertical de l'air du bas vers le haut s'appelle un courant
ascendant, ou une ascendance.
Remarque : Les courants ascendants sont habituellement dus à des gradients de
température entre des masses d'air situées à des altitudes différentes, l'air chaud
étant situé au-dessous de l'air froid plus dense.
Courant circumpolaire austral : 1 – Courant marin circulant autour du continent antartique et
orienté d'ouest en est.
2 – Le courant circumpolaire austral est à l'origine du brassage des eaux de l'Océan
Indien, de l'Océan Pacifique et de l'Océan Atlantique.
Remarque : Le courant circumpolaire austral est l'une des difficultés à vaincre par
les navires qui désirent passer de l'Océan Atlantique dans l'Océan Pacifique,
lorsqu'ils s'engagent pour doubler le Cap Horn.
Courant d’air ascendant : 1 – Mouvement vertical de l’air atmosphérique allant du sol vers le
ciel.
2 – Un courant ascendant se forme lorsqu’une masse d’air s’échauffe au contact
d’un sol exposé au Soleil ; la baisse de pression dans la masse d’air, due à la
dilatation thermique, propulse cette masse d’air vers le haut en remplacement de
l’air d’altitude non chauffé, qui a conservé sa pression initiale.
3 – Le courant ascendant de l’air chaud, puis le déplacement obligé de l’air froid
dont l’air chaud a pris la place, constituent une perturbation atmosphérique.
Remarque : Lorsque l’humidité présente dans l’air chaud a condensé, formant un
nuage, un observateur terrestre peut s’attendre à voir ce nuage se diriger vers
l’Est.
[Voir l’expression Masse d’air].
Courant de marée (en anglais « current », « stream ») : Un courant de marée n’est pas la simple
conséquence hydraulique de l’oscillation verticale de la surface de la mer, qui se
propage à la manière d’une ondulation, et que l’on est tenté de considérer comme
prééminente dans le phénomène des marées : la vitesse du courant entre deux
points est, en règle générale, différente de la vitesse d’écoulement qui résulterait de
la différence de leurs niveaux respectifs.
Remarque : Dans certaines régions particulières, par exemple en certains endroits
du Canal Saint Georges, le niveau reste sensiblement invariable alors que règnent
de forts courants, et dans d’autres régions pourtant très proches, au contraire, le
courant est constamment nul et le marnage considérable.
Courant de vent (en anglais « wind current ») : Courant de l’eau en surface provoqué par
l’action du vent sur sa surface pendant une période prolongée.
Courant jet : Circulation continue et très rapide de l’air atmosphérique à une altitude supérieure
à 6 000 mètres.
Remarque : Les variations de direction et de vitesse du courant-jet ont des
conséquences sur les conditions atmosphériques observées à la surface de la Terre
(le temps qu’il y fait).
Courant marin (en anglais « stream ») : 1 – Mouvement de translation d’une couche d’eau
d’épaisseur déterminée par rapport au fond de la mer ; un courant se caractérise
par sa vitesse et par la direction vers laquelle il porte les objets ou les navires qui se
trouvent là où il se fait sentir.
2 – Un courant de marée est caractérisé par sa vitesse et par la direction vers
laquelle il porte ; un courant de marée dans un lieu donné voit sa vitesse varier et il
Glossaire maritime – page 441 – À jour au 1er janvier 2015
xi) Courir sous les basses voiles (en anglais « to go under a pair of course ») c'est
naviguer en n'ayant que les basses voiles déployées et établies.
xii) Courir à sec (en anglais « to send under bare pole ») c'est faire route avec
toutes les voiles serrées, c'est-à-dire à cordes et à mâts ; cela se produit souvent
par temps forcé et par vent arrière.
xiii) Faire courir (en anglais « to keep her full ») c'est laisser un peu arriver pour
avoir plus de largue dans les voiles et augmenter la vitesse.
xiv) Laisser courir (en anglais « to keep her so ») signifie qu'il n'y a pas lieu de
changer de route ni d'augmenter la vitesse du navire.
xv) Courir des bordées (en anglais « to ply to windward by boards ») est
synonyme de louvoyer.
xvi) Courir le même bord (en anglais « to stand on the same tack ») qu'un autre
navire, c'est avoir les mêmes amures.
xvii) Courir le même air de vent (en anglais « to stand on the same course »)
qu'un autre navire, c'est avoir le même cap.
xviii) On dit aussi courir sous les mêmes allures (en anglais « to stand in the same
trim ») qu'un autre navire.
xix) Courir à contre bord (en anglais « to stand on the opposite tack ») qu'un
autre navire, c'est avoir ses amures différentes de celles de cet autre navire.
xx) Avoir de l'eau à courir (en anglais « to have sea room ahead ») c'est être
certain d'avoir sur l'avant suffisamment de profondeur et sur une assez grande
distance pour continuer à avancer sans changer la route.
xxi) On dit qu'une terre ou une pointe courent (en anglais « bear », « lay », « lie »)
à tel air de vent pour indiquer qu'elles ont pour relèvement la direction de cet air
de vent.
xxii) Courir la grande bordée, sur un navire, c'est faire douze heures de quart par
jour de manière qu'il y ait toujours la moitié de l'Équipage de quart ou sur le pont.
On dit alors que l'Équipage tourne par bordée et non plus par tiers.
xxiii) Courir la bouline (en anglais « to run the gauntlet ») c'est subir la peine de
la bouline.
[Voir l'expression Bouline (Peine de la – )].
Courlis corlieux : 1 – Oiseau de mer.
2 – Le courlis corlieux est un limicole, un petit échassier.
3 – Les courlis corlieux passent l’hiver en Afrique sub-saharienne et se
reproduisent depuis l’Écosse jusqu’à la toundra ; ils sont présents sur nos côtes en
avril-mai puis en août-septembre, c’est-à-dire avant et après leur période nuptiale.
Couroi, Courroi, Coroi (en anglais « coat », « white stuff ») : Matière noire ou gris foncé,
composée de trois parties de brai sec, deux de soufre et une d’huile de poisson ou
de suif, dont on enduit, à chaud, la surface extérieure de la carène d’un navire en
bois.
Remarques : a) – La surface de la carène enduite de ce couroi devenait très lisse,
ce qui réduisait la résistance à l’avancement du navire.
b) – À partir de 1780, les carènes furent protégées par un doublage fait de feuilles
de cuivre.
[Voir les mots Espalme, Doublage].
Couroyer (en anglais « to pay a ship’s bottom », « to lay on the stuff ») : Étendre au moyen de
guipons du couroi très chaud sur la carène.
[Voir les mots couroi, guipon, carène].
Couronne de Barbotin, couronne-Barbotin ou Barbotin : 1 – Sorte de tourniquet composé
d'un fort cercle en fonte, dans l’épaisseur duquel, et du côté extérieur, on a
pratiqué des empreintes en creux, les unes à plat, les autres à angle droit avec les
premières, où les mailles de la chaîne d’ancre (chaîne de Barbotin) s’engagent
exactement.
2 – La couronne de Barbotin peut être entraînée par le moteur du guindeau dans
Glossaire maritime – page 446 – À jour au 1er janvier 2015
d'unités pour un tonnage total plafonné : Anglais et Américains 135 000 tonnes
chacun, le Japon 81 000 tonnes, la France et l'Italie 60 000 tonnes. Le nombre des
porte-avions d’un tonnage supérieur à 27 000 tonnes était limité à 2 pour chaque
signataire.
vi) Le tonnage des croiseurs ne devait pas dépasser 10 000 tonnes et le calibre de
leur artillerie principale 203 mm (8 pouces). Tous les pays construisire des
croiseurs « Washington » : la France construisit les Duquesne, Tourville, Suffren,
Dupleix, Colbert, Foch et Algérie ; l’Angleterre en construisit 13, les États-Unis
18, le Japon 8, l’Italie 7 ; ces croiseurs n’avaient pas de blindage.
vii) Les signataires s’autorisaient à construire ou à remplacer des bâtiments dans
les limites définies par le traité, mais les décisions de constructions nouvelles ou de
remplacement devaient être communiquées aux autres signataires.
viii) Le remplacement d’un bâtiment n’était autorisé que vingt ans après sa date
d'achèvement ou en cas de perte.
ix) Comme toujours, chaque pays contourna à sa façon les dispositions du traité,
souvent par des innovations technologiques.
x) Le traité resta en vigueur jusqu’à la fin de 1936.
Remarques : a) – Le traité de Washington fut ensuite modifié par par les traités
navals de Londres de 1930 et de 1936.
– Le Traité de Londres du 22 avril 1930 (premier traité de Londres) définissait
deux types de croiseurs : le type « A » correspondant au traité de Washington 1922
et le type « B » dont l’artillerie ne devait pas dépasser le calibre de 155 mm, mais
sans nouvelles limites de déplacement.
– Le Traité de Londres du 25 mars 1936 (second traité de Londres) n’a été signé
que par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis
L’artillerie principale des cuirassés était limitée à 356 millimètres (14 pouces).
Le déplacement des croiseurs légers était limité à 8 000 tonnes ; le calibre de leur
artillerie principale ne devait pas dépasser 155 millimètres (6,1 pouces).
Les sous-marins ne devant pas dépasser 2 000 tonnes.
– L'article 22 du premier traité naval de Londres, rappelé dans le second traité de
Londres, déclarait que le droit international s'appliquait à l’arme sous-marine ; un
navire de commerce qui n'avait pas manifesté « un refus persistant de s'arrêter » ou
« une résistance active » ne devait pas être coulé sans que l'équipage et les
passagers n’aient d'abord été déposés à un « endroit sécurisé ».
b) – L'article 25 du second traité de Londres autorisait les signataires à sortir du
traité si un autre pays construisait un bâtiment de guerre excédant des limites de
traité ; pour cette raison, dès 1938 plusieurs pays ont construit des cuirassés de
45 000 tonnes.
c) – En réalité, les clauses des traités de Washington ou de Londres n'ont pas été
longtemps respectées.
Les trois classes de cuirassés d'escadre américains : la classe North Carolina, la
classe South Dakota et la classe Iowa, ont été armés avec des canons de 16
pouces ; la classe Iowa déplaçait plus de 55 000 tonnes à pleine charge.
d) – Le Premier ministre Japonais Tsuyoshi Inukai a été assassiné en avril 1932, en
partie au moins, à cause de la ratification du traité de Londres 1930 par l'Empire
du Soleil Levant (le Japon).
e) – L’Allemagne n’était pas concernée par les traités de Washington ou de
Londres : le Traité de Versailles (28 juin 1919) limitait le tonnage des bâtiments de
guerre allemands à des unités de 10 000 tonnes maximum, interdisait les
sous-marins et plafonnait le tonnage total de la marine de guerre allemande.
Par l’Accord naval bilatéral anglo-allemand du 18 juin 1935, le Royaume-Uni
permit à l’Allemagne de construire une marine de guerre à peu près du même
tonnage que celui qui avait été prévu pour la France par les traités de Washington
ou de Londres, mais sans concertation avec ses anciens alliés : le Royaume-Uni
autorisait l’Allemagne à posséder une marine de guerre (Kriegsmarine) d’un
Glossaire maritime – page 448 – À jour au 1er janvier 2015
l’intention de ses 3 filles (Isaure, Colette et Monique) et plus tard pour piano à 4
mains.
1919 : Premier anniversaire, pour piano.
1920-1924 : Six poèmes pour chant et piano avec accompagnement d’orchestre et
dédiés à sa femme, extraits de l’Offrande Lyrique de Rabindranath Tagore (traduits
en français par André Gide).
1921 : Image, poème d'Édouard. Schneider, pour voix et piano et dédicacé à
Gabrielle Gills.
1921 : La tour de Penhouat, musique de scène.
1923 : Jean Cras a mis en musique les Fontaines : 5 poèmes de Lucien Jacques,
pour voix et piano (arrangement avec accompagnement d'orchestre).
1923 : La villa des pinsons, pour orchestre.
1924 : Cinq robaïyats (traduction par F. Toussaint), pur voix et piano.
1924 : Prélude et danse, pour orchestre.
1924 : Quintette avec piano.
1924 : Quintette avec saxophone.
1925 : Deux Impromptus pour harpe.
1925 : Dans la Montagne : 5 pièces pour chœurs d’hommes sur des vers de
Maurice Boucher avec accompagnement de piano.
1925 Hymne en l'honneur d'une sainte, pour voix féminines et orgue.
1926 : Trio à cordes, primé par l’Institut.
1926-1929 : Deux Impromptus pour harpe, et des pages pour violon et piano : Air
varié, Eglogue, Habanera, Évocation en correspondance avec les anniversaires de
son fils Pierre.
1927 : Jean Cras composa une Suite en duo pour harpe et flûte, ou pour violon et
piano ; ainsi qu’une suite d’orchestre en trois parties : le Journal de Bord sur des
thèmes maritimes : « Quart de huit heures à minuit. Houle du large, ciel se
dégageant au coucher du Soleil. Rien en vue. Quart de minuit à quatre heures. Très
beau temps, mer très belle, rien de particulier. Clair de Lune. Quart de quatre à
huit. La terre en vue, droit devant. ».
1928 : Quintette pour harpe, flûte, violon, alto et violoncelle d’inspiration
purement musicale.
1928 : Flûte de Pan, sur 4 poèmes de Lucien Jacques, pour chant, flûte de Pan,
violon, alto et violoncelle ; les 4 pièces du recueil ont été écrites sur une gamme de
7 notes : sol, si bémol, do, mi bémol, fa, sol bémol et la.
1929 : Légende, pour violoncelle et orchestre.
1929 : Soir sur la mer, poème de V. Hériot, pour voix et piano.
1929 : Trois Noëls, sur des poèmes de L. Chancerel, pour voix solistes, acteurs,
chœur de chambre, piano ou orchestre.
1930 : Le chant des nations, œuvre chorale.
1931 : Concerto pour piano et orchestre ; ce concerto a été créé par sa fille
Colette, pianiste virtuose, le 6 février 1932 aux Concerts Pas de loup, sous la
direction d’Inghelbrecht.
Ses dernières œuvres ont été :
1932 : Trois chansons bretonnes (paroles et musique de Jean Cras) :
– la rencontre,
– l’aveu et
– la mort.
1932 : Deux chansons, tirées du Chevalier étranger de Tanguy Malmanche, dans
le style populaire breton, mais la musique de scène est restée inachevée.
Crasseux (Temps – ) (en anglais « filthy weather ») : Temps pluvieux, avec une visibilité inégale
et souvent réduite par les bouchons de brume et les averses de pluie ou de neige.
Cravan (en anglais « barnacle ») : Sorte de coquillages qui s’attachent à la carène des navires et
qui diminuent leur vitesse ou augmentent leur consommation de combustible.
Glossaire maritime – page 454 – À jour au 1er janvier 2015
Cravate : Foulard étroit et allongé porté autour du cou à la manière des Croates.
Remarques : a) – Les femmes croates faisaient porter ces foulards particuliers à
leurs hommes, en signe d'attachement, quand ils étaient appelés à s'éloigner d'elles.
b) – La coutume du port de la cravate par les Français a débuté à Paris sous Louis
XIII (1601-1643) et sous Louis XIV (1638-1715) à l'époque de la Guerre de Trente
Ans (1618-1648) pour imiter les mercenaires Croates.
c) – Le régiment de cavalerie « Royal-Cravate » fut créé en 1643 avec les débris
de plusieurs régiments croates ayant servi dans l'armée française ; à sa création, il
fut délivré au comte de Balthazar.
Le Royal-Cravate est devenu le 10ème régiment de cavalerie en 1791, puis le
10ème régiment de cuirassiers en 1803.
Ce régiment s'illustra sur tous les champs de bataille de l'Ancien Régime, jusqu'à la
guerre de 7 ans, puis pendant les guerres des 1er et 2nd Empires, et enfin pendant
la Première Guerre Mondiale.
Le 10ème régiment de cuirassiers, équipé d'automitrailleuses de découverte AMD
Panhard 178, a été l'une des unités qui ont formé la célèbre 4èmè division
cuirassée de l'armée française, créée le 10 mai 1940, qui fut commandée par le
colonel Charles De Gaulle du 10 mai au 10 juin 1940 et qui fut engagée à
Montcornet (14 mai 1940) puis à Abbeville (du 28 au 31 mai 1940).
Créateur (en anglais « designer ») : 1 – Celui qui a inventé ce qui n'existait pas.
2 – Le créateur applique de subtiles modifications à ce qui existe déjà ou combine
avantageusement des choses qui existent d'une manière un tout petit peu différente
de ce qui a déjà été essayé.
Créativité : Aptitude à créer, à inventer.
Remarques : a) – La créativité résulte de l'association de l'imagination et de la
rigueur ; certains disent de l'instinct et de l'intellect.
b) – En manœuvre, le manœuvrier le plus créatif doit tenir compte de la largeur et
de l'enfoncement du navire, lorsqu'il s'agit d'entrer dans un sas ou de naviguer dans
des petites profondeurs.
Créer : 1 – Donner l'existence ; tirer du néant.
2 – Fonder, bâtir, établir, inventer.
3 – Faire naître, susciter.
4 – Instituer ; donner une existence juridique, légale.
Créneau (en anglais « dale ») : Nom donné au tuyau en plomb où passent les ordures des
bouteilles et de la poulaine.
Remarque : Autrefois, les bouteilles et la poulaine servaient de lieux d'aisance,
respectivement pour les officiers et pour l'Équipage.
Crépin : Saint Crépin est le patron des cordonniers.
On appelle crépin tout matériel, tout outil et toute marchandise, à l’exclusion des
cuirs, qui servent au métier de cordonnier.
On appelle saint-crépin le sac dans lequel un cordonnier range tout son matériel
professionnel.
Remarque : Au figuré, perdre tout son saint crépin c’est perdre tout ce que l’on
possède.
Crépine : Plaque perforée placée à l'ouverture d'un tuyau d'aspiration et qui arrête les corps
indésirables.
Remarques : a) – On place une crépine à l'aspiration d'une pompe d'assèchement
dans le puisard afin d'éviter que les matières solides entraînées par le liquide ne
bouchent le collecteur d'aspiration ou n'encombrent le corps de pompe.
b) – La crépine d'aspiration de la chaudière d'une installation à vapeur doit éviter
l'entraînement de gouttelettes d'eau liquide dans le collecteur de vapeur (primage).
[Voir les mots Primage, Chopine et Heuse].
Cravate (en anglais « navel line ») : Bon cordage que l’on emploie à des opérations de force.
Glossaire maritime – page 455 – À jour au 1er janvier 2015
Crime : 1 – Un crime est une infraction pour laquelle la peine encourue est la réclusion criminelle
ou une détention criminelle à temps d’une durée de dix ans au moins.
2 – Les peines de réclusion criminelle ou de détention criminelle ne sont pas
exclusives d'une peine d'amende et d'une ou de plusieurs peines complémentaires
(interdiction, déchéance, incapacité ou retrait d'un droit, injonction de soins ou
obligation de le faire, immobilisation ou confiscation d'un objet, confiscation d'un
animal, fermeture d'un établissement, diffusion ou affichage de la décision).
3 – La loi détermine les crimes et fixe les peines applicables à leurs auteurs.
4 – Il n'y a point de crime sans intention de le commettre.
5 – Est complice d'un crime ou d'un délit la personne qui sciemment, par aide ou
assistance, en a facilité la préparation ou la consommation ; le complice d’un crime
est puni comme l’auteur de l'infraction.
6 – Les crimes sont jugés par une Cour d'assises.
7 – Le code pénal distingue 3 catégories de crimes :
– crimes contre les personnes : viol, torture, esclavage, meurtre, génocide, crime
contre l'humanité, etc. ;
– crimes contre les biens : vol avec violences graves, escroquerie, etc. ;
– crimes contre l'État : complot, attentat, crime contre la sûreté de l'État,
intelligence avec une puissance étrangère, trahison, espionnage, désertion,
faux-monnayage, etc.
Remarques : a) – La baraterie est un crime (escroquerie).
b) – Le droit français classe les infractions en fonctions des peines encourues :
crime, délit et contravention.
c) – En Suisse, le brigandage est un crime (alors que le vol est un délit).
Le brigandage est l'équivalent, sur terre, de la piraterie en mer.
Pour le Code pénal suisse, le brigandage est un vol commis « en usant de
violences à l’égard d’une ou de plusieurs personnes, en les menaçant d’un danger
imminent pour la vie ou l’intégrité corporelle, ou en les mettant hors d’état de
résister ».
Crime contre l’humanité : Sont considérés comme des crimes contre l’humanité :
i) l'atteinte volontaire à la vie ;
ii) l'extermination d'un peuple ;
iii) la réduction en esclavage ;
iv) la déportation ou le transfert forcé de population ;
v) l'emprisonnement ou toute autre forme de privation grave de liberté physique en
violation des dispositions fondamentales du droit international ;
vi) la torture ;
vii) le viol, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée ou
toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable ;
viii) la persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des
motifs d'ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste ou
en fonction d'autres critères universellement reconnus comme inadmissibles en
droit international ;
ix) l'arrestation, la détention ou l'enlèvement de personnes, suivis de leur
disparition et accompagnés du déni de la reconnaissance de la privation de liberté
ou de la dissimulation du sort qui leur est réservé ou de l'endroit où elles se
trouvent dans l'intention de les soustraire à la protection de la loi pendant une
période prolongée ;
x) les actes de ségrégation commis dans le cadre d'un régime institutionnalisé
d'oppression systématique et de domination d'un groupe racial sur tout autre
groupe racial ou tous autres groupes raciaux et dans l'intention de maintenir ce
régime ;
xi) les autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de
grandes souffrances ou des atteintes graves à l'intégrité physique ou psychique.
Remarque : Les tapis de bombes comme sait en dérouler l'U.S. Air Force sont
Glossaire maritime – page 457 – À jour au 1er janvier 2015
de tels crochets.
Remarque : Les crochets avaient des masses de 20 à 40 kilogrammes et ils étaient
reliés au navire par des grelins de 5 à 7 pouces de circonférence.
Crochetée : En voilerie, la crochetée est la longueur de couture qu'on peut faire sans reprendre le
croc.
Remarque : Dans le travail ordinaire la crochetée se reprend toujours de gauche à
droite.
Dans le ralingage à reculons elle se reprend de droite à gauche.
Croisade : Expédition des nobles de toute la Chtétienté en Terre sainte (la Palestine) afin de
libérer le tombeau du Christ occupé par les Mahométans.
Croisée d'une ancre (en anglais « cross ») : On appelle croisée d'une ancre l'étendue de ses bras,
c'est-à-dire des pattes et des becs.
Croiser : Se dit des navires ou des bâtiments de guerre qui vont et viennent dans le même
parage ; on dit aussi croiser au large.
Croiser une vergue : Croiser une vergue c’est l’apiquer, c’est-à-dire la mettre en position
verticale.
Croisette (en anglais « top gallant masts cross trees ») : Synonyme de barres de perroquet.
Croiseur : Bâtiment de guerre qui est en croisière.
Croisière (en anglais « cruise », « cruising ground ») : Parage déterminé, limité, dans lequel un
bâtiment de guerre établit sa navigation dans un temps prescrit, parcourant ce
parage en tous sens de manière à ce qu’aucun navire ne puisse y passer sans qu’il le
voie, le joigne, s’assure de sa nationalité, et le combatte s’il y a lieu.
Croissant : En voilerie, synonyme d'échancrure.
Croissant de bout-dehors de foc : Bloc de bois cloué sur le beaupré, en dedans de son gréement,
pour maintenir immobile la caisse du bout-dehors.
Croissant de gui : Le croissant de gui est un bloc de bois cloué sur le mât de senau d’artimon ou
sur le mât d’artimon lui-même, pour supporter la mâchoire du gui.
Croix de l’ordre du Saint-Esprit : Voir l'expression Ordre du Saint-Esprit.
Croix de Lorraine : 1 – Croix constituée d'une barre verticale et de deux barres transversales
horizontales inégales, la traverse supérieure étant la plus courte.
Remarques : a) – Cette croix à deux traverses de longueurs inégales, d'abord dite
Croix d'Anjou est également appelée, en héraldique, croix archiépiscopale ou croix
patriarcale.
b) – La croix de Lorraine est d'abord une représentation de la croix du Christ : la
grande traverse représente la traverse proprement dite de la croix ; la petite
traverse, au-dessus, rappelle l'inscription que l'on désigne par le mot latin titulus et
qui porte le motif de la condamnation, que l'on rappelle souvent par le sigle :
« INRI » qui signifie « Jésus le Nazaréen [qui se prétendait] Roi des Juifs ».
c) – Jésus de Nazareth a été exécuté parce qu'il se prétendait le roi des Juifs.
d) – Le baron angevin Jean d'Alluye rapporta de Jérusalem, après la sixième
croisade, un assez gros morceau provenant, dit-on, de la croix du Christ ; il céda la
relique à l'abbaye cistercienne de la Boissière, près de Saumur.
e) – Comme d'autres reliques de la vraie croix rapportées de Terre Sainte au XI ème
siècle, elle était placée dans un reliquaire en forme de croix à double traverse ; ce
reliquaire fut l'objet d'une profonde vénération des habitants de la région.
f) – L'empereur Constantin fut le premier à utiliser, pour solliciter l'aide divine et
vaincre ses ennemis, le symbole de la croix découverte à Jérusalem par son épouse,
sainte Hélène.
g) – Le symbole de la croix de Jérusalem à double traverse fut utilisé par les
comtes d'Anjou sur leurs bannières et dans leurs blasons.
h) – C'est René d'Anjou, fils de Yolande d'Aragon, beau-frère du roi de France
Charles VII par sa sœur Marie d'Anjou, roi de Jérusalem, duc de Bar et duc consort
Glossaire maritime – page 459 – À jour au 1er janvier 2015
ii) le Cross Gris-Nez (basé à 62179 Audinghen) est chargé de la Mer du Nord et de
la Manche, de la frontière belge au Cap d'Antifer ;
iii) le Cross Jobourg (basé à 50440 Beaumont-Hague) est chargé de la Manche,
du Cap d'Antifer au Mont-Saint-Michel ;
iv) le Cross Corsen (basé à 29810 Plouarzel) est chargé de la Manche et de la Mer
d'Iroise, du Mont-Saint-Michel à la Pointe de Penmarc'h ;
v) le Cross Med (basé à La Garde) est chargé de la Mer Méditerranée.
3 – Les CROSS sont chargés d’organiser et de coordonner la recherche et le
sauvetage des naufragés en mer et l’assistance aux navires en difficulté.
4 – Les CROSS peuvent réquisitionner le matériel (navires et aéronefs) et le
personnel nécessaires pour mener à bien les opérations de sauvetage et
d’assistance.
Remarque : L'assistance et le sauvetage des personnes en détresse en mer sont
obligatoires et gratuits ; l'assistance aux biens donne droit à une juste
rémunération.
Croupiat (en anglais « stern fast ») : Câble, grelin ou aussière issu de l’arrière du navire et frappé
sur un navire voisin situé sur l’avant, sur une ancre ou, en général, sur un point fixe
en dehors et à portée, vers l’avant du navire, dont on se sert pour un appareillage
ou autres cas semblables.
Remarques : a) – Croupiat est un diminutif de croupière.
b) – Lorsqu’on appareille en faisant croupiat, il est important de hâler le croupiat
de manière continue à l'aide d'un treuil, sans mettre en route la machine et en
conservant la barre à zéro, jusqu’à ce que le navire soit assez écarté du quai ; à ce
moment, mettre la machine en avant, en conservant la barre à zéro jusqu’à ce que
le navire ait atteint une vitesse suffisante pour obéir à sa barre.
c) – Le mot embossure est employé avec le même sens que croupière ou croupiat.
[Voir les mots Croupière, Embossure et l’expression Croupiat (faire – )].
Croupiat (Faire – ) : 1 – La manœuvre appelée « faire croupiat » permet de faire appareiller un
navire d’un quai vers l’avant sans utiliser son ancre, sans propulseur transversal et
sans aide extérieure, même si un autre navire est amarré devant lui au même quai,
juste sous son étrave.
2 – Pour appareiller d'un quai en faisant croupiat, on fait forcer parallèlement au
quai une amarre (le croupiat) partant de l’extrême arrière du navire (la croupe) sur
un point fixe extérieur situé vers son avant, afin de le faire avancer et, en même
temps, faire venir son avant du bord opposé à celui où cette amarre est en tension.
Remarques : a) – Si l’on doit faire croupiat pour faire appareiller d'un quai un
navire à propulsion mécanique, il faut :
i) d’abord élonger une garde venant de l’extrême l’arrière du navire, aussi loin
qu’on le peut vers l’avant du navire, et la capeler sur un bollard à terre : ce sera le
croupiat ;
ii) puis dédoubler les amarres de l’arrière en ne conservant qu’une amarre
traversière et le croupiat, tous les deux raides ;
iii) ensuite, larguer toutes les amarres de l’avant en terminant par la garde ;
iv) commencer à écarter l’étrave en faisant forcer l’amarre traversière de l’arrière,
autant qu’il est possible de le faire ;
v) larguer l’amarre traversière de l'arrière et la rentrer rapidement (s’il le faut, à la
main !) ;
vi) enfin faire forcer au cabestan la longue garde de l’arrière (c’est-à-dire le
croupiat) ;
vii) l’avant continue de s’écarter du quai et le navire avance en marche oblique.
b) – L’arrière ne touchera plus le quai après que le traversier de l’arrière aura été
largué, mais on gardera quand même, pendant toute la manœuvre, une ou deux
défenses parées à être disposées entre le navire en partance et le quai, ou entre le
navire en partance et le navire qui est amarré devant lui, au même quai.
c) – Pour réussir la manœuvre d’appareillage d’un quai en faisant croupiat, il faut
Glossaire maritime – page 461 – À jour au 1er janvier 2015
éviter absolument d’utiliser la machine tant que le croupiat est en tension ; après
que le croupiat a été largué, on met la machine en avant aussi lentement qu'il est
possible, en conservant toujours la barre à zéro (sans réfléchir !) jusqu’à ce que le
navire soit paré du quai ou du navire qui était éventuellement amarré au même
quai, sur son avant.
d) – Cette manœuvre est possible quelle que que soit la longueur du navire, et elle
peut s’imposer si l’on ne dispose pas de propulseurs transversaux, et si l’on
n’utilise pas de remorqueurs d’assistance par souci d’économie ou parce qu’il n’y
en a pas de disponibles dans le port à ce moment.
3 – Un navire à voiles au mouillage peut faire croupiat avant d'appareiller, afin de
recevoir le vent de la bonne direction pour être aussitôt manœuvrant.
Le point fixe peut être, entre autres, une ancre mouillée à l’avant du navire, un
bollard sur un quai éloigné, un duc d’Albe, un coffre mouillé à l’avant du navire, un
autre navire amarré à terre ou mouillé sur son ancre.
Remarques : a) – Les grands navires à voiles faisaient croupiat sur leur ancre
lorsqu’ils quittaient un mouillage, pour s'aider à prendre rapidement un cap
favorable.
b) – Lorsque l'on fait croupiat sur une ancre, on appelle l'amarre croupière plutôt
que croupiat.
[Voir le mot Croupiat].
Croupière : 1 – Amarre qu’un grand navire au mouillage prend de l’arrière pour se placer
favorablement par rapport au vent avant d'appareiller ; c’est ordinairement une
aussière ou un grelin que l’on frappe sur une ancre mouillée vers l’avant du navire.
On mollit ou on raidit la croupière à volonté.
2 – Partie du harnais d’un cheval qui, passant par dessous sa queue, vient se
rattacher à la selle par la croupe.
Remarques : a) – Croupière et croupiat ont tous les deux pour origine commune le
mot croupe qui désigne la partie du cheval, ou de quelques autres animaux, qui
s’étend de la région lombaire jusqu’à l’origine de la queue.
b) – Tailler la croupière, c’est à-dire la couper, permet de désarçonner un cavalier.
c) – L’expression « tailler des croupières » est utilisée au figuré pour signifier
susciter des embarras à quelqu’un.
[Voir le mot Croupiat].
Croyance : 1 – Acceptation d'une opinion extérieure concernant l'existence d'un être ou d'une
chose, ou la réalité d'une situation, ou la probabilité d'un événement, en confiance
(la foi) ou par choix, mais sans certitude.
2 – La croyance s'oppose au savoir rationnel et à la certitude objective.
Remarques : a) – Les croyances peuvent parfois rendre des services quand les
connaissances rationnelles ne peuvent rien faire.
b) – Une croyance peut se partager.
c) – Une croyance est, par essence, irréfutable car les croyances ne sont pas
scientifiques : ce qui n’est pas scientifique n’est pas réfutable et ce qui n'est pas
réfutable n'est pas scientifique.
d) – À la différence de la croyance, qui est d'origine externe, la conviction est un
sentiment intime d'origine interne que l'on a de la vérité d'un fait ou de la justesse
d'une opinion, d'un principe, en raison de son expérience, de ses connaissances, de
ses compétences.
Croyance (Fausse – ) : Une fausse croyance est le résultat d'une lacune dans la connaissance.
Remarques : a) – La capacité d'un enfant d'imaginer qu'une autre personne sait des
choses qu'il ne sait pas, ou qu'elle ne sait pas des choses que personnellement il
sait, apparaît habituellement vers l'âge de 5 ans.
b) – Certains adultes, un peu puérils, ont des difficultés à distinguer leurs propres
savoirs des savoirs d'autrui : ils croient que tout le monde sait ce qu'ils ont appris,
et que ce qu'ils ne savent pas personnellement n'existe pas, est faux ou, à la rigueur,
qu'il s'agit de ragots.
Glossaire maritime – page 462 – À jour au 1er janvier 2015
c) – De même, certains adultes ont du mal à admettre qu'une autre personne puisse
avoir une représentation différente de celle qu'ils ont personnellement d'un même
état de la réalité.
d) – Les mêmes personnes ont des difficultés pour faire la distinction entre une
plaisanterie et un mensonge ; comprendre une plaisanterie suppose un partage de
connaissances entre le locuteur et celui à qui s'adresse la plaisanterie.
CRR (en anglais « SRC – Short Range Certificate ») : Sigle du Certificat Restreint de
Radiotéléphoniste.
Crucial : Qui est très important, décisif.
Remarque : Une expérience cruciale est celle dont l’issue permet de trancher entre
les deux termes d’une alternative à laquelle a été ramenée la solution d’un
problème.
Crue : Montée extrême du niveau d'un cours d'eau (rivière, fleuve), d'un lac ou d’un étang.
Remarques : a) – Lorsqu’on parle du niveau de la crue, on ajoute toujours
l’époque à laquelle a correspondu l’observation de ce niveau.
Les niveaux d’eau atteints en un lieu donné par les plus grandes crues d’un cours
d’eau sont repérés par un trait horizontal sur des monuments ou des ouvrages
atteints par l’eau ; on écrit près de chaque trait la date à laquelle cette hauteur a été
observée.
b) – L’opposé de la crue est l’étiage.
[Voir le mot étiage].
Cuculle : 1 – La cuculle (ou le cucullus) est une sorte de bonnet pointu, fait d'étoffe grossière,
qui enserre la tête et recouvre les oreilles ; un bavolet couvre la nuque et les
épaules et abrite le cou ; la cuculle s'attache sous le menton.
2 – La cuculle était encore portée par les matelots des côtes d'Aunis et de
Saintonge à l'époque de la Révolution de 1789.
3 – La cuculle antique a été portée par les moines et les paysans jusqu'au X ème
siècle ; c'était une sorte de cape, de manteau sans manches à capuche pointue.
4 – Au XII ème siècle, les troubadours portaient une cuculle qui avait la forme d'un
bonnet pointu dont les bords extérieurs étaient évasés et allongés et formaient un
couvre-nuque abritant le cou de la pluie ou du Soleil.
À la même époque, dans les villes, les femmes de la bourgeoisie portaient la cuculle
pour se protéger de la pluie.
5 – Aux siècles suivants, les paysans dans les champs, les bûcherons dans les
forêts, les marins sur leurs bateaux, portaient la cuculle.
Remarques : a) – La cuculle était déjà fabriquée en grand nombre, à Saintes, à
l'époque où les Romains envahirent la Saintonge.
b) – En latin, la cuculle se dit cucullus, avec 2 « l » (à ne pas confondre avec le
mot cuculus qui ne prend qu'un seul « l » et qui signifie coucou ou, par extension,
galant, imbécile ou fainéant).
Cueille (en anglais « quoil ») : 1 – Nom quelquefois donné à une laize de toile à voile.
[Voir le mot Laize].
2 – Largeur d'une laize de toile à voile.
3 – S'il s'agit de cordages tournés en rond, une cueille désigne un de leurs tours.
Cueillette (En – ) : Méthode particulière de charger un navire dans laquelle divers particuliers y
déposent, séparément, un nombre plus ou moins grand d'objets, chacun payant
pour son compte le fret par tonneau en proportion de ce qu'il a mis, et selon les
conditions stipulées par l'armateur.
Cuider : Penser, croire.
Remarque : Le verbe outrecuider qui dérive de cuider signifie « montrer à
quelqu’un du mépris par l’idée de sa propre supériorité ».
Cuirassé (en anglais « battleship ») : Bâtiment de guerre disposant d'un blindage très épais en
acier spécial ainsi que d'une puissante artillerie.
Glossaire maritime – page 463 – À jour au 1er janvier 2015
vii) Dans l’hémisphère nord les vents tournent dans le sens inverse des
aiguilles d’une montre autour de l’œil et, dans l’hémisphère sud, ils tournent
dans le sens des aiguilles d’une montre..
ix) La rotation des vents autour de l’œil est due à la rotation de la Terre.
x) Les cyclones peuvent se déplacer sur des milliers de kilomètres à une
vitesse moyenne de 20 à 25 km/h ; cette vitesse est assez faible dans la phase
de genèse, mais elle augmente progressivement lorsqu'ils s'éloignent des eaux
tropicales et qu’ils se dirigent vers le nord (pour l'hémisphère nord) ; leur
déplacement est alors plus rapide (700 à 1000 km par jour ).
7 – Formation des cyclones :
i) Les cyclones tropicaux se forment au-dessus de l'eau chaude des mers
tropicales (plus de 26°C sur une épaisseur de 60 mètres) et ils puisent leur
énergie dans la chaleur latente de condensation de l'eau.
ii) La température élevée de l’océan permet une évaporation intense et cette
vapeur d’eau formera des nuages en se re-condensant.
iii) Lorsque l’atmosphère se refroidit en altitude, l’air chaud et humide,
moins dense que l’air froid qui est au-dessus, subit une aspiration vers le
haut: c’est l’instabilité.
iv) Lorsque cet air se refroidit, la vapeur d’eau se condense et elle se
transforme en nuages de type cumulus ou cumulonimbus donnant lieu à des
averses, des grains ou des orages.
v) Le transfert vertical de la vapeur d’eau est à l’origine du développement
des cumulonimbus qui favorisent l’apparition d’une dépression tropicale : il
sera le moteur thermique de la dépression.
vi) Les orages permettent de libérer la chaleur stockée dans les océans.
vii) La formation des cyclones est fréquente lorsque le taux d’humidité
atteint 70 pour 100 ; elle est impossible s’il est inférieur à 40 pour 100.
viii) Le cyclone ne peut se former que si l’humidité minimale est présente
dans la couche des 5 kilomètres au-dessus de l’océan.
x) Un ouragan ne naît pas seulement de la présence de chaleur ou
d’humidité.
Une masse d’air instable désorganisée ne suffit pas ; il doit forcément
préexister une perturbation près de la surface avec une vorticité et une
convergence suffisante des flux.
xi) La convergence dans les basses couches crée les mouvements verticaux ;
cet effet cyclonique, ajouté à l’effet de Coriolis, est un des détonateurs
nécessaires à la naissance d’un ouragan.
8 – Conduite à tenir en cas de cyclones :
i) Il faut toujours éviter de croiser la trajectoire d’un cyclone sur son avant.
ii) Dans l’hémisphère nord, on appelle demi-cercle maniable la région située
à gauche du cyclone par rapport à la trajectoire de l’œil ; un navire qui se
trouve dans le demi-cercle maniable doit arriver à s’éloigner de l’avant du
cyclone. De même, on appelle demi-cercle dangereux la région située à
droite du cyclone par rapport à sa trajectoire, car c’est dans cette zone que
les vents ont la plus grande force et que la mer est la plus creuse ; de plus, un
navire qui se trouve dans le demi-cercle dangereux est poussé par les vents
vers l’avant du cyclone, sur sa trajectoire.
iii) Autrement dit, dans l’hémisphère Nord, le demi-cercle dangereux d’un
cyclone est sa partie Nord. Cette dangerosité est due au fait que la forces du
vent s’additionne à la vitesse de déplacement de l’ouragan.
iv) Si le vent adonne (vent portant), le bateau se trouve dans la partie droite
(demi-cercle dangereux). Dans ce cas, il doit faire route en prenant le vent
par tribord avant en avançant le plus possible, sauf si nécessité de prendre la
cape.
v) Si le vent refuse (vent debout), le bateau est dans la partie gauche
Glossaire maritime – page 468 – À jour au 1er janvier 2015
(USA) fut mobilisé volontaire en 1914, à l'âge 41 ans, dans l'armée de terre
française ; il obtint du ministère de la Guerre la création d'un hôpital
expérimental près de Compiègne, pour y mettre en application ses propres
méthodes prophylactiques, afin d'éviter aux soldats blessés les épidémies de
gangrène gazeuse et les amputations à la chaîne que les médecins militaires
rendaient inévitables par manque d'hygiène.
b) – Les autorités militaires françaises lui refusant le laboratoire de chimie et
de bactériologie qu'il demandait, la Fondation Rockefeller le lui procura, ainsi
que l'aide du biochimiste anglais Dakin, afin de chercher un antiseptique
efficace : il fallait un bactéricide puissant, non toxique, peu irritant, diffusant
bien dans les plaies et de préparation facile.
Après avoir testé plusieurs centaines de substances chimiques, Carel et Dakin
ont retenu une solution préparée à partir de carbonate de soude et de
chlorure de calcium ; ils mirent au point un protocole d'utilisation et ils la
firent fabriquer de manière industrielle par les Établissements Poulenc.
c) – On l'utilise encore dans les hôpitaux et les cliniques sous l'appellation de
« Dakin-Cooper stabilisé », du nom de son principal fabricant.
2 – Le dakin est une solution aqueuse d'hypochlorite de sodium à 0,5 p.c. de
chlore actif qui produit l'odeur caractéristique des hôpitaux, stabilisée
vis-à-vis de la lumière par du permanganate de potassium qui lui confère sa
couleur rosée ; il contient également de l'eau de Javel et du phosphate de
sodium : il est tamponné pour le rendre légèrement acide.
3 – Son coût est très faible.
4 – Le dakin est utilisé avec une très grande efficacité pour désinfecter les
muqueuses, les plaies ouvertes et infectées et les abords des plaies.
Remarque : Le dakin ne doit pas être utilisé dans les yeux.
5 – Le dakin doit être conservé à l'abri de la lumière ; il doit être utilisé dans
les 7 jours qui suivent son ouverture.
Le dakin est inadapté à une utilisation en dehors du milieu hospitalier.
6 – Le dakin est moins irritant que la bétadine et colore moins que l'éosine.
Remarque : Pour désinfecter les plaies, l'utilisation du phénol est délicate ;
l'alcool et l'éther, peu efficaces, brûlent les chairs ; la teinture d'iode entraîne
de graves intolérances ; le formol, efficace, doit être accompagné de
morphine pour rendre supportable les douleurs intensives qu'il provoque ;
l'eau oxygénée pénètre mal dans les tissus et ne tue que les bactéries
anaérobies.
Dalot (en anglais « scupper ») : 1 – Ouverture pratiquée dans la muraille du navire, dans la
fourrure de gouttière et au-dessous, pour l’écoulement à l’extérieur des eaux
de ruissellement des ponts ou pour le refoulement des pompes
d'assèchement.
2 – Certains dalots sont munis de volets battants pouvant laisser s’écouler
vers la mer l’eau présente sur les ponts, mais empêchant l’eau des vagues de
venir sur les ponts.
Dame de nage : 1 – Une dame de nage comprend une fourche en forme de lyre en haut et
un pivot en bas.
2 – On insère le pivot dans un alésage du plat-bord et, pour nager, l’aviron
prend sa place dans la fourche.
3 – Les dames de nage des avirons des deux bords peuvent avoir une
ouverture asymétrique.
4 – La dame de nage fixée à l’arrière pour recevoir l’aviron qui sert à godiller
a une ouverture symétrique.
Remarques : a) – La dame de nage est également appelée chandelier
d’aviron.
Glossaire maritime – page 470 – À jour au 1er janvier 2015
Deca : Multiple d’une unité quelconque du système international valant 10 fois cette unité
(symbole : da).
Remarque : S’il s’agit de l’unité de masse du système international (le kilogramme)
les multiples et les sous-multiples s’appliquent à l’unité gramme.
[Voir les expressions Multiples et sous-multiples décimaux et Unités de mesure
actuellement réglementaires].
Décade : 1 – Période de dix jours.
2 – Subdivision du mois dans le calendrier révolutionnaire, en remplacement de la
semaine de 7 jours du calendrier grégorien ; il y avait trois décades de 10 jours
dans un mois révolutionnaire de 30 jours et l'année se terminait avec 5 jours
supplémentaires après fructidor ; les années sextiles, on ajoute un 6ème jour dit
« de la Révolution ».
Les noms des jours de la décade du calendrier révolutionnaire sont : primidi, duodi,
tridi, quartidi, quintidi, sectidi, septidi, octidi, nonidi et décadi.
Remarques : a) – Le mot anglais « decade » signifie décennie en français ; il ne
faudrait pas employer décade avec le sens de décennie lorsque l'on parle français.
b) – La méprise de Chirac, qui employa « décade » au lieu de décennie lors de la
confrontation télévisée qui précéda le second tour des élections présidentielles de
1995, ne l'a pas empêché de devenir Président de la République ; tout le monde
avait relevé l'erreur et la reprise inutile de Jospin à ce sujet a été perçue comme de
la pédanterie..
Décantation : Séparation de la partie claire et de la partie précipitable d’un liquide trouble.
Décapage des aciers inoxydables : 1 – Le décapage des aciers inoxydables a pour but d’enlever
toutes les particules ferreuses de la surface des pièces, qui proviennent des
différents traitements qu’elles ont subi, en particulier lorsqu’on utilise des outils
tranchants ou coupants.
2 – Les brosses, meules ou tous autres abrasifs qui ont pu être utilisés pour de
l’acier doux ou du fer ne doivent jamais, et en aucun cas, être ensuite utilisés pour
l’acier inoxydable.
Remarque : Le décapage des aciers inoxydables est parfois appelé
décontamination, mais il s’agit de la même opération.
Décapeler (en anglais « to take off the rigging at a mast’s head ») : 1 – Décapeler est l'opposé
de capeler.
[Voir le mot Capeler].
2 – Décapeler un mât, une vergue, c’est en retirer, en enlever, en dégréer les
cordages qui y avaient été précédemment capelés.
Remarque : Décapeler se dit du mât, de la vergue, pas des cordages que l'on
enlève.
DECCA : 1 – Fabricant britannique de matériel électronique pour la marine (radars, appareils de
radio-localisation, etc.).
2 – Système de radio-navigation à moyenne portée.
Déchalement : Synonyme de jusant.
Déchaler (en anglais « to flow down ») : 1 – Déchaler se dit en parlant de la mer quand elle
descend.
Remarque : On dit alors que la mer déchale
2 – De même, déchaler se dit d’un navire qui flottait par l’effet de la marée lorsque,
la mer s’étant retirée de dessous lui, il se trouve plus ou moins échoué.
Remarque : On dit alors que le navire est déchalé.
Déchet : 1 – Déchet de la marée :
2 – Déchet de la route : angle de dérive, due au vent que l’on reçoit de travers.
Remarque : On admettait communément, dans la marine à voiles du milieu du
XVIII ème siècle, une dérive d’un quart de rumb de vent si l’on portait les huniers,
un demi-rumb si l’on n’avait que les basses voiles, un rumb à la cape et un
Glossaire maritime – page 473 – À jour au 1er janvier 2015
5 – Il doit trier entre des masses d’informations de valeurs inégales, qui lui sont
plus ou moins familières, en déduire instantanément un synthèse objective et
raisonnée pour prendre des mesures urgentes parfois irréversibles et qui engagent
des sommes très considérables.
Décimer : 1 – Mettre à mort une personne sur dix.
Remarque : Dans l'Antiquité romaine, la décimation était une punition collective où
les condamnés étaient désignés par un tirage au sort.
2 – [Par extension] Faire périr à l'intérieur d'un groupe, d'une population, un
nombre assez important d'individus.
Remarque : Décimer n'a jamais le sens d'exterminer.
Déclin ou déchet : Période comprise entre la vive-eau et la morte-eau (généralement un quart de
lunaison).
Déclinaison : 1 – La déclinaison d’un objet céleste est l’une des coordonnées équatoriales
polaires et l’une des coordonnées horaires.
2 – C’est l’angle de la direction de l’objet céleste avec l´Équateur céleste.
3 – La déclinaison est comptée sur le cercle horaire passant par l’objet céleste en
degrés, de – 90° (déclinaison du pôle sud) à + 90° (déclinaison du pôle nord) à
partir de l’Équateur.
4 – Si la déclinaison d’un astre est nulle, cet astre se trouve sur l’Équateur.
Déclinaison d’un astre (en anglais « declination ») : 1 – Coordonnée équatoriale semblable à la
longitude géographique terrestre.
2 – C’est l’angle, mesuré du centre de la Terre sur le méridien de l’astre, entre
l’Équateur et cet astre ; elle se mesure de l’Équateur vers les pôles.
3 – La déclinaison est comptée positivement de 0° à + 90° de l’Équateur céleste
vers le pôle Nord et de 0° à – 90° de l’Équateur céleste vers le pôle Sud.
4 – La déclinaison d’un astre est complémentaire de l’angle horaire ; pour l'obtenir,
il suffit d'observer la distance de cet astre au pôle, au moment où l'astre passe au
méridien.
Déclinaison magnétique : 1 – La déclinaison magnétique en un lieu de la surface de la Terre est
l’angle compris entre la direction du nord du Monde et la direction du nord
magnétique en ce lieu.
2 – La déclinaison magnétique figure sur les cartes marines ; la déclinaison
magnétique indiquée est habituellement celle de l’année de publication de la carte ;
la variation annuelle de la déclinaison magnétique et son sens sont indiqués juste à
côté.
3 – La déclinaison magnétique est la correction à apporter au cap magnétique pour
obtenir le cap vrai.
4 – La déclinaison magnétique est la correction à apporter au relèvement
magnétique d’un amer pour obtenir le relèvement vrai de cet amer.
5 – Une déclinaison nord-ouest est comptée négative ; une déclinaison nord-est est
comptée positive.
Remarque : La variation d’un compas magnétique en un lieu et à un cap donnés est
la somme de la déclinaison magnétique en ce lieu et de la déviation magnétique de
ce compas à ce cap.
[Voir l’expression Champ magnétique terrestre].
Déclinquer (en anglais « to rip of ») : Enlever les bordages d’un bateau, d’une embarcation à
clin.
Décoincer (en anglais « to take off the wedges ») : Retirer, enlever les coins, lorsque leur aide
n’est plus nécessaire.
Décollage (en anglais « launching ») : Le décollage d’un aéronef est l’opération qui consiste à
faire prendre l’air à cet aéronef, soit par ses propres moyens (hélicoptère, avion à
décollage vertical) soit au moyen d’une catapulte (habituellement à vapeur).
Remarque : Un navire en train de procéder à des opérations de décollage d’aéronef
Glossaire maritime – page 475 – À jour au 1er janvier 2015
Demande (À la – ) : Filer un cordage, un câble, une manœuvre à la demande, c’est les laisser
s’échapper sans opposer d’action efficace pour les retenir mais, cependant, de
manière à être prêt à arrêter leur mouvement par des bosses, des stoppeurs, des
linguets ou autrement.
Démarrage (en anglais « letting out », « loosening », « unmooring », « unbending »,
« parting ») : 1 – Opération d'un changement d'amarrage ou de mouillage,
c'est-à-dire par laquelle on largue les amarres qui retiennent un navire.
Remarque : Démarrage s'emploie quelquefois pour appareillage.
2 – Action de défaire les nœuds ou amarrages d'objets.
[Voir le mot Désamarrage].
Remarque : On emploie de préférence démarrage s’il s’agit de l’appareillage d'un
navire et désamarrage s’il s’agit de défaire l'amarrage de quelque chose.
Démarrer (en anglais « to loosen », « to unfast », « to unbend », « to unmoor ») : 1 – Larguer
les amarres d'un navire et appareiller.
Exemple : Démarrer les pointes (ou les amarres de pointe).
2 – Démarrer s'emploie aussi absolument.
Exemple : Le navire démarra à huit heures.
3 – Larguer les amarrages d'un objet.
Exemple : Démarrer une bouche à feu, c'est larguer les amarrages à l'aide desquels
on l'avait assujetttie contre le bord.
Remarque : Démarrer les bouches à feu était jadis le premier ordre dans le cas d'un
exercice au canon sur les navires à batteries.
Démâter : 1 – Ôter les bas mâts d’un navire.
2 – Perdre ses mâts par accident, ou du fait du mauvais temps, ou au cours d'un
combat.
Démence sémantique : Affection neurologique se traduisant par l'utilisation fréquente et
involontaire de mots inadaptés aux concepts que l'on désire exprimer.
[Voir le mot Sémantique].
Exemples : Paquebot pour « navire à passagers » ; fret pour « marchandises » ;
bout pour « cordage » ; œcuménique pour « pluri-confessionnel » ; achalandé
pour « approvisionné » ; avant [d'un navire] pour « proue » ; aussière pour
« amarre » ; kidnapping pour « enlèvement d'un adulte » ; poubelle pour
« conteneur en plastique destiné à recueillir les ordures ménagères » ou, pire :
« sacen plastique à ordures » ; ou encore, quelques barbarismes comme : une
députée, une professeure, une enfante, en remplacement de « un député
(féminin( », « un professeur (féminin) », « une enfant » (une petite fille).
[Voir les mots Paquebot, Fret, Bout, Œcuménique, Avant, Aussière, Poubelle].
Remarques : a) – Et pourquoi pas « une personalitée » avec un « e » final s'il s'agit
d'une femme et « un personnalité » au masculin quand il s'agit d'un homme
éminent ?
Ou même « une médecine » lorsque le médecin est une femme ?
b) – Cette pratique qui consiste à remplacer un mot banal par un autre mot
évoquant un concept voisin, approché ou connexe, ou par un vocable charmant
mais fantaisiste, est réservée à la poésie.
[Voir le mot Trope].
Démerliner : Enlever le merlinage d'une corde pour une réparation quelconque.
[Voir le mot Merlinage].
Demi-cercle maniable [En cas de cyclone ou de typhon] : Zone dans laquelle il est conseillé de
se tenir, en mer, au passage d'un cyclone.
Remarque : Dans l'hémisphère nord, le demi-cercle maniable se situe à gauche du
cyclone par rapport à la trajectoire de l’œil.
[Voir le mot Cyclone].
Demi-raccord DSP : Voir Raccord DSP.
Glossaire maritime – page 480 – À jour au 1er janvier 2015
d'Amérique en 2013).
h) – Les régimes de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande, ceux de David
Cameron ou de Barak Obama encouragèrent d'abord les terroristes de Libye, et
ceux de Syrie ou d'ailleurs (les équivalents de là-bas des activistes de naguère de
nos minorités Basque, Bretonne ou Corse) à combattre leurs dirigeants, et ils
fournirent à ces rebelles des armes, une aide logistique, un appui diplomatique,
parfois le concours de leurs avions ou de leurs hélicoptères de combat ou de leurs
forces spéciales.
– Ces régimes « occidentaux » s'employèrent ensuite maladroitement à éteindre les
incendies qu'ils avaient, sinon allumés, du moins alimentés et attisés, en renversant
ou en cherchant à renverser les pouvoirs légitimes en place dans ces pays.
i) – Au Mali, les forces armées de François Hollande ont aidé un régime raciste qui
s'était emparé du pouvoir par un Coup d'État, à chasser du désert une poignée
d'opposants blancs trop entreprenants (des opposants du Nord du pays,
Berbères-Touaregs ou Arabes).
4 – La démocratie est un mythe flatteur ; ceux qui en parlent en vue de justifier
leurs points de vue politiques plus ou moins généreux ne connaissent pas toujours,
ou font parfois semblant d'ignorer ce qu'est, dans le fond, ce mode de
gouvernement.
– Lorsque l'on parle de « démocraties », on cite très souvent les « accords de
Munich » en commettant des contre-sens : si les dirigeants de l'Allemagne, du
Royaume-Uni ou de la France ont bien été placés aux commandes de leurs pays
respectifs par la voie démocratique, les dirigeants français n'avaient pas été
mandatés pour succomber aux pressions anglaises visant à dénoncer les accords de
défense bilatéraux passés avec la Tchécoslovaquie.
Remarques : a) – Les Allemands envahirent la Pologne et la France avec les chars
d'assaut de l'armée tchécoslovaque que la France avait livrés à la Wehrmacht.
b) – Chaque ministre de l'Éducation nationale diminuant, à la suite de ses
prédécesseurs, les horaires attribués à l'enseignement de l'Histoire, nos
connaissances traumatisantes sur cette période sinistre sont souvent lacunaires ; la
rumeur et la propagande, qui se nourrissent d'elles-mêmes, colportent ingénument
des erreurs factuelles grossières.
5 – Les chefs d'État et de gouvernement des 25 pays membres de l'Union
Européenne adoptèrent à Bruxelles, le 19 juin 2004, un Traité établissant une
Constitution pour l'Europe.
– L'entrée en vigueur de la Constitution était conditionnée par la ratification du
Traité par la totalité des membres de l'Union ; chaque État avait le choix des
modalités, selon sa propre Loi Fondamentale : soit un referendum, soit un vote du
Parlement.
– Le référendum, ou recours au vote direct de l’ensemble du corps électoral, peut
sembler le moyen le plus démocratique pour ratifier un traité international.
– La France organisa un référendum le 29 mai 2005 ; à la question posée :
« Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant
une Constitution pour l'Europe ? », près de 54,68 % des électeurs qui
s'exprimèrent dans les urnes répondirent par la négative (plus des deux-tiers des
inscrits avaient voté).
– Une révision de la Constitution de la V ème République par le Congrès réuni à
Versailles le 4 février 2008, a permis juridiquement aux représentants du Peuple
français de ratifier le Traité constitutionnel contre la volonté expresse du Peuple
français.
– Il n'y a rien à redire, à part dénoncer un comportement méprisant pour les
citoyens, car la France n'est pas une Démocratie : c'est une République.
[Voir le mot République].
6 – La démocratie est souvent considérée comme la plus juste des formes de
gouvernements ; mais sa mise en place est impossible dans un pays de 60 ou 70
Glossaire maritime – page 484 – À jour au 1er janvier 2015
5 – On dépasse le câble d’une ancre mouillée quand on le fait passer par l’écubier
jusqu’à ce que le bout intérieur en soit en dehors, afin de défaire les tours que des
évitages du navire ont causés en dehors des écubiers, entre ce câble et celui d’une
autre ancre également mouillée.
6 – On dépasse aussi les câbles d’ancre quand on les rentre pour boucher les
écubiers avant de mettre sous voiles.
Dépecer : Mettre en pièce, découper en morceaux, en quartiers.
Dépêche : Message urgent transmis par l’intermédiaire d’un tiers.
Remarques : a) – Le rôle principal des navires postaux, c’est-à-dire les malles (en
Mer du Nord et en Manche de Bretagne) les courriers (au Levant) ou les
paquebots (au Ponant) était de transporter les dépêches par la voie maritime.
b) – Les navires postaux (paquebots, courriers, malles) partaient à des dates
régulières fixées à l'avance et étaient bon marcheurs : pour ces deux raisons ils
furent recherchés par les passagers qui y trouvèrent des conditions d'hébergement
de plus en plus confortables, surtout après l'adoption de la propulsion à vapeur.
c) – Le transport des dépêches postales et du courrier par la voie aérienne a
entraîné la disparition des paquebots, des courriers et des malles.
d) – Les navires à passagers qui embarquent aujourd'hui des milliers de passagers
pour des croisières de quelques jours ou de quelques semaines ne sont pas des
navires postaux (paquebots, courriers, malles) ; c'est à tort que les présentateurs
des journaux télévisés les appellent quelquefois « paquebots ».
[Voir les mots Courrier, Malle et Paquebot].
Déplacement (en anglais « displacement ») : 1 – Masse totale du navire à un moment donné.
[Voir le mot Solidité].
Remarque : On confond parfois, à tort, les mots déplacement et poids du navire :
i) le déplacement P se mesure en unités de masse (l'unité de masse est le
kilogramme ; on utilise habituellement son multiple, la tonne métrique) ;
ii) le poids se mesure en unités de force (l'unité de force est le newton).
2 – En France, le déplacement s’exprime en tonnes métriques ; en Angleterre et
dans certains autres pays, il s’exprime en long tons qui valent 2 240 livres
anglaises, ou 1 016 kilogrammes.
3 – Le déplacement P d’un navire qui flotte au repos dans l’eau de mer est la
masse du volume d’eau de mer qui remplacerait le volume occupé par la partie du
navire qui se trouve au-dessous du plan de flottaison (volume de la carène), si le
navire n’y était pas.
Remarque : Le volume de carène se déduit des tirants d'eau en consultant les
documents fournis par le constructeur du navire ; le déplacement se déduit du
volume de la carène et de la masse volumique de l'eau de mer qui dépend de sa
salinité.
[Voir l'expression Volume de carène].
4 – Si le volume de remplacement, navire stoppé sur l'eau, est V et si la densité de
l’eau de mer est d, la masse du volume de remplacement est : P = dV
Remarques : a) – Le déplacement lège est le déplacement du navire sans cargaison.
b) – Le déplacement en charge est le déplacement du navire lorsqu'il a embarqué
son Équipage et ses passagers, qu'il a fait le plein de ses soutes et qu'il a chargé
tout le poids de marchandises possible sans dépasser l’enfoncement maximum
autorisé, c'est-à-dire lorsque son enfoncement est tel que ses marques de
franc-bord sont à la limite d'être « noyées ».
[Voir l'expression Marques de franc-bord].
Déployer (en anglais « to unfurl ») : 1 – Développer, en parlant d’une voile ou d’un pavillon.
2 – Déployer une voile, c’est en larguer les rabans et les cargues pour la
développer et être à même de l’établir ; déployer un pavillon, c’est le hisser déjà
déplié et développé, ou de manière à ce qu’il se développe lorsqu'il est à bloc.
[Voir l'expression À bloc].
Glossaire maritime – page 487 – À jour au 1er janvier 2015
Dépouille (Droit de – ) : 1 – Droit de percevoir les dépouilles de ceux qui sont jetés à la côte.
2 – En 1157, Hervé de Léon, puis en 1390 le duc de Bretagne Jean IV, accordèrent
aux moines de Saint-Mathieu de Fine Terre (actuelle Pointe Saint-Mathieu à
l’extrémité Ouest de la Bretagne) le droit de dépouille pour les cadavres des péris
en mer qui venaient s'échouer sur les côtes des paroisses de Saint-Mathieu,
Plougonvelin et Lochrist.
3 – Le 24 janvier 1498, Charles VIII a étendu par lettres patentes le droit de
dépouille des religieux de Saint-Mathieu aux ports et havres de Brest et du
Conquet.
4 – Ces droits ont été confirmés par lettres patentes en 1602 (Henri IV).
Remarques : a) – Les ruines de l'abbaye bénédictine du XII ème siècle sont encore
visibles près du phare (tour blanche, lanterne peinte en rouge) de la Pointe
Saint-Matthieu, au sud du Conquet, dans la commune de Plougonvelin (Finistère).
b) – Le moines de Saint-Mathieu furent chargés, en contrepartie des droits qui leur
furent accordés, d'allumer une tour à feu sur la falaise, chaque nuit sombre, surtout
après la création d'un port de guerre à Brest.
Dépouiller : Dépouiller une couture de voile, c'est nettoyer la couture décousue et en retirer les
bouts de fils coupés.
Remarque : Quand, en délivrant une couture, on a le soin de couper les fils de
couture sur la toile qui reste dans la voile, presque tous les bouts s'en vont avec le
morceau de toile qu'on enlève.
Dépravation : Changement moral en mal.
Dépréciation (en anglais « percentage of depreciation ») : Estimation, en quantité ou en
pourcentage, d'un dommage affectant la marchandise et non chiffrable directement
en différence de poids ou de quantité (dommage par mouillure, par exemple).
Remarque : On dit aussi réfaction.
Dépression atmosphérique : 1 – On appelle dépression atmosphérique une masse d'air dans
laquelle la pression atmosphérique est plus basse qu’au voisinage.
Remarque : On appelle « dépression atmosphérique », sur une carte
météorologique, la surface terrestre située sous une masse d'air dans laquelle règne
une pression en principe plus faible que dans les masses d'air voisines.
2 – Les dépressions se déplacent ordinairement d’Ouest en Est, plus ou moins
rapidement, avec de possibles retours en arrière.
3 – Les dépressions sont le siège de mouvements ascendants d’air et de vapeur
d’eau, avec formation de nuages et de précipitations.
4 – Une dépression ressemble à un gigantesque tourbillon tournant, dans
l'hémisphère Nord, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
[Voir les expressions Cellule convective, Masse d'air].
Dépression de l’horizon (en anglais « dip of the horizon ») : 1 – Abaissement de l’horizon.
2 – La dépression de l'horizon est la différence qui existe entre la hauteur angulaire
au-dessus de l’horizon visuel d’un astre observé, à la mer, par un observateur dont
l’œil se situe à une certaine hauteur au-dessus de l’eau, et la hauteur angulaire du
même astre si elle était observée au même moment par un observateur imaginaire
dont l’œil serait au centre de la Terre.
3 – La dépression est la quantité dont l’horizon visuel est abaissée par rapport à
l’horizon rationnel.
4 – Inversement, la dépression de l’horizon, comme la réfraction, semble relever
les astres à l’horizon.
Dépression sous la coque : 1 – L’augmentation locale de la vitesse de l’eau sous la coque d’un
navire qui a acquis une certaine vitesse-surface, entraîne la diminution de la
pression qui permet au navire de flotter, conformément à la relation de Daniel
Bernouilli.
2 – Il en résulte une diminution de la portance et donc une augmentation de
Glossaire maritime – page 488 – À jour au 1er janvier 2015
l’enfoncement du navire par rapport à celui que l’on peut observer lorsque ce
même navire est au repos, stoppé sur l’eau.
Remarque : Un navire dont le tirant d’eau au repos est inférieur à la hauteur d’eau
mesurée en un endroit donné, et qui fait route à bonne vitesse, pourra toucher le
fond à cet endroit en raison de la dépression qui se produira sous sa coque : on
parle aussi de surenfoncement.
Dérader (en anglais « to be driven from one’s anchor ») : Être entraîné hors d’une rade sur
laquelle on était mouillé par la violence du vent ou du courant.
Déralinguer : Retirer ou découdre la ralingue d'une voile.
Remarque : Il arrive quelquefois qu'une voile soit déralinguée par le vent,
c'est-à-dire que la toile soit arrachée de ses ralingues par le mauvais temps ; de là
vient qu'on dit qu'un objet est déralingué, par analogie, pour exprimer qu'il est
détruit, disloqué, brisé.
Dérapage de l’ancre : 1 – Désengagement de l’ancre du fond de la mer, lorsque l’ancre est à pic,
et début du hissage.
2 – L’effort supporté par le guindeau au moment du dérapage correspond à la
somme :
– du poids de l’ancre ;
– de l’effort nécessaire pour dégager les pattes de l’ancre du fond de la mer dans
lequel elles étaient enfoncées ;
– du poids de la chaîne entre l’écubier et l’organeau de l’ancre.
Remarques : a) – On considère souvent que l’effort pour le dérapage est trois fois
supérieur à l’effort nécessaire pour l’apiquage.
b) – L’effort de calage du moteur d’entraînement du guindeau dépasse d’un quart
environ l’effort moyen au dérapage.
c) – Le bâti et le frein de la couronne de Barbotin doivent pouvoir supporter un
effort supérieur à l’effort de calage du moteur d’entraînement.
Déraper : Glisser latéralement, faute d'un adhérence suffisante au sol.
Remarques : a) – On ne peut employer le mot « déraper » que lorsqu'il est
question de la disparition totale ou partielle des frottements solides d'un objet avec
les sol.
b) – Une voiture automobile dérape dans un virage lorsque les frottements des
pneumatiques sur la route sont trop faibles pour l'empêcher d'aller tout droit,
malgré que le volant et les roues avant sont tournés en direction de la sortie du
virage.
Déraper l’ancre (en anglais « to disloge », « to purchase », « to trip the last anchor ») :
Lorsque l’on désire remonter le mouillage, au moment où l’ancre quitte le fond de
la mer on dit qu’elle a dérapé, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de frottements solides
entre le fond de la mer et l’ancre.
Remarque : Dès que l’ancre a dérapé, on fait tinter la cloche de mouillage
rapidement et de façon continue pendant une dizaine de secondes pour en informer
la Passerelle de navigation.
Der des ders : Appellation de la guerre de 1914-1918 en France après le Traité de Versailles du
28 juin 1919 ; les Français pensèrent vraiment, entre 1919 et 1938, qu'il n'y aurait
plus jamais de guerre, que la guerre de 1914-1918 était vraiment la Dernière
Guerre européenne de l'Histoire.
Remarques : a) – Les Français n'avaient plus de revendications territoriales depuis
que l'Alsace et la Moselle étaient devenues françaises en 1919.
b) – Les Allemands, au contraire, n'arrêtaient pas de penser à la ville de Dantzig, à
la Prusse occidentale et à la Poznanie que le Traité de Versailles leur avait retirées
et qu'il leur faudrait bien récupérer un jour, par la guerre s'il le fallait.
Dérive (en anglais « leeway », « drift ») : 1 – Angle entre le cap du navire, c’est-à-dire
l’orientation de sa ligne de quille, et la route suivie à la surface de la mer (la
route-surface).
Glossaire maritime – page 489 – À jour au 1er janvier 2015
2 – La dérive due au vent est un effet de l’action du vent reçu par un côté du
navire.
3 – On apprécie, à vue, la dérive en observant l’angle formé par l’axe du navire (sa
ligne de quille) et sa houache, son remous, c’est-à-dire la trace qui se forme
derrière le navire et qui reste visible pendant assez longtemps.
Remarque : En navigation courante, les courants n’entrent pas à proprement parler
dans l’expression de la dérive ; le courant estimé se combine avec la route surface,
par une construction graphique, pour connaître la route fond estimée ; de même, le
courant moyen subi s’obtient en retranchant graphiquement le chemin estimé du
chemin réellement parcouru.
4 – On appelle quelquefois dérive le déplacement qu’il faudrait effectuer pour se
rendre du point où l’on espérait se trouver jusqu’au point observé.
Remarque : L'écart entre une position observée et la position indiquée au même
instant par un système de navigation automatique s'appelle la dérive de ce système.
Exemple : Un sous-marin contrôle la dérive de sa centrale inertielle en s'approchant
suffisamment de la surface de la mer pour capter les signaux des satellites d'un
système de navigation : on dit qu'il recale sa position.
5 – La dérive est aussi le chemin (direction, sens et distance) parcouru par un
bateau sans propulsion, ou par un naufragé sur son radeau de survie, entre leur
dernière position connue et l’endroit où les sauveteurs les repèrent pour leur venir
en aide.
Remarques : a) – Aux anciens temps de la marine à voiles, les éléments contraires
empêchèrent nombre de navigateurs d’atteindre leur but directement sans faire
relâche dans un pays qui était parfois très éloigné de leur lieu de destination.
b) – La distance entre le point qu’ils estimaient avoir atteint et le rivage
effectivement abordé était la dérive que le navire avait subie.
c) – D’après le moine bénédictin Richer de l’abbaye de Senones, dans sa chronique
en latin Gesta Senoniensis Ecclesiæ qu’il écrivit au XIII ème siècle :
[Au cours de l’avant-dernière croisade] le roi de France Louis IX [Saint Louis]
prit la mer avec beaucoup d’armement et gagna Chypre ; il y séjourna quelque
temps ; beaucoup de ses hommes y moururent.
Puis, il reprit la mer pour gagner le port d’Âcre [en Palestine].
Ayant subi un vent contraire, il aborda un rivage inconnu. Les marins,
grandement étonnés, dirent que la cité qu’ils voyaient était Damiette, qui se situe
aux portes de l’Égypte.
Ce n'est pas volontairement que le roi Louis IX (Saint Louis) se retrouva en
Égypte, mais en raison d'une dérive non maîtrisée qui le détourna de la Palestine où
il désirait se rendre.
Dérivée :
Dérivée partielle : Si une fonction f dépend de plusieurs variables, x, y et z par exemple, on
peut considérer, pour une raison particulière, que seule l'une d'entre elles, x, est
une variable, et traiter les autres variables comme des constantes.
Si l'on dérive la fonction f par rapport à la seule variable x, on obtient la dérivée
partielle de f par rapport à x, que l'on note ∂f/∂x.
De même, si l'on dérive la fonction f par rapport à la seule variable y, on obtient la
dérivée partielle de f par rapport à y, que l'on note ∂f/∂y .
La dérivée partielle ∂f/∂x peut également être dérivée par rapport à y, et l'on
obtient : ∂f/∂x∂y ; la dérivée partielle ∂f/∂y peut également être dérivée par
rapport à x, et l'on obtient : ∂f/∂y∂x
L'ordre de dérivation n'importe pas et l'on a ∂f/∂x∂y = ∂f/∂y∂x
Remarque : La notion de dérivée partielle a été inventée par le mathématicien
français Alexis Clairaut (1713-1765).
Glossaire maritime – page 490 – À jour au 1er janvier 2015
Dériver (en anglais « to go adrift », « to fall to leeward ») : 1 – Faire route dans une direction
différente de celle de la ligne de quille du navire.
2 – Être entraîné par la mer, par les courants ou par le vent, notamment si l’on est
privé de propulsion, dans une direction et avec une vitesse que l’on ne maîtrise pas.
Dériver vent dessous vent dedans : En rivière, orienter les voiles pour aller alternativement en
arrière ou en avant, en descendant la rivière en travers au courant.
Dérogation : 1 – Action de déroger à un acte de l’autorité publique, une convention, un usage,
etc. ; le résultat de cette action.
2 – Autorisation accordée à quelqu’un par l’autorité de déroger à une obligation, à
une convention, à un usage, etc.
Dérogeance : Acte qui faisait perdre la qualité de noble sous l’Ancien Régime.
Remarque : Le fait de commercer entraînait habituellement la dérogeance.
Dérogeant : Qui entraîne la dérogeance.
Déroger : 1 – S’écarter de ce qui est établi par un acte de l’autorité publique, une convention, un
usage, etc.
2 – Sous l’Ancien Régime, déroger c’était perdre le caractère et les privilèges de la
noblesse par l’exercice d’une profession incompatible avec elle.
Remarques : a) – L’armement et l’exploitation d’un navire étaient des actes de
commerce qui ne dérogeaient pas.
b) – Sous Louis XIV : « Pourront nos sujets, de quelque qualité et condition qu'ils
soient, faire construire ou acheter des navires, les équiper pour eux, les fréter à
d'autres, et faire le commerce de la mer par eux ou par personnes interposées,
sans que, pour cette raison, les gentilshommes soient réputés faire acte dérogeant
à la noblesse, pourvu toutesfois qu'ils ne vendent point en détail. »
[D’après l’Ordonnance touchant la Marine du mois d’août 1681].
Dérouler : 1 – Défaire une voile serrée et amarrée en paquet.
2 – Étendre, mettre à plat ce qui était roulé.
Exemples : Dérouler une carte, dérouler un plan, dérouler un prélart.
[Voir les mots Carte, Prélart].
Remarque : Dérouler complètement une manche à incendie ou un cordage sur le
pont se dit élonger cette manche ou ce cordage sur le pont.
[Voir le mot Élonger].
Désaisissage (en anglais « unlashing ») : Opération qui consiste à larguer les saisines et à
démonter l’accorage qui maintenaient la cargaison en place pendant la traversée, en
vue de décharger le navire.
Désamarrage (en anglais « unmooring », « unlashing ») : 1 – Ôter les amarrages et les saisines
qui retiennent les objets assujettis à bord.
Remarque : Désamarrage est quelquefois synonyme de désaisissage.
2 – Largage des amarres d'un navire.
3 – Défaillance accidentelle de l'amarrage.
[Voir le mot Démarrage].
Désamarrer (en anglais « to unmoor », « to unfast ») : 1 – Défaire les nœuds ou les amarrages
qui retiennent des objets.
2 – Mettre un navire en mesure d'appareiller ou de changer de mouillage.
[Voir le mot Démarrer].
Désarmer : 1 – Pour un navire de guerre, opération qui consiste à lui retirer ses armes, ses
équipements et ses approvisionnements après qu'il a été retiré du service actif.
2 – Pour un navire de commerce, opération qui consiste à clôturer et à déposer le
rôle d'Équipage après la fin de chaque voyage, et à établir le bilan comptable du
voyage.
Désarrimage (en anglais « breaking up the hold », « shifting », « undoing the stowage ») :
1 – Opération qui consiste à désarrimer un navire, c'est-à-dire à déplacer les
approvisionnement, les marchandises qui sont chargées à bord du navire.
Glossaire maritime – page 491 – À jour au 1er janvier 2015
Déventer : 1 – Une voile déventée n’a pas le vent dedans ; elle ne porte pas ; elle bat.
2 – Une voile que l’on brasse en ralingue, ou qui est abreyée par une autre, est dite
déventée.
[Voir le mot Abreyer].
3 – Les voiles peuvent être déventées par l’abri d’un autre navire plus grand.
Déverguer : Démarrer les rabans de faix et d’envergure qui tenaient la voile à sa vergue ; séparer
la voile de sa vergue.
Remarques : a) – On dévergue une voile pour la réparer, pour la changer ou au
désarmement du navire.
b) – On dit que l’on dévergue une voile même s’il s’agit d’une voile latine montée
sur une draille ou sur une antenne.
Dévers (en anglais « flare ») : 1 – Le dévers est la forme d’une pièce qui a été gauchie.
2 – Lorsque les sections transversales de l’avant du navire sont en forme de « V »
évasé, le dévers est, de chaque bord, la partie rentrée qui se trouve au-dessus de la
flottaison, près de l’étrave.
Remarques : a) – Cette forme permet d’éviter l’embarquement de paquets de mer ;
en diminuant la dureté du tangage et en évitant au navire de tosser dans la lame,
une forme en dévers prononcé améliore le passage du navire dans une mer grosse.
b) – En joignant aux dévers prononcés, un bulbe d'étrave ou un rostre, on obtient
des navires ou des bateaux qui passent extrêmement bien dans le mauvais temps.
[Voir les mots Joue, Tosser].
Déviation du compas : Angle que fait l’aiguille aimantée du compas avec le nord magnétique,
sous l’influence des masses de fer ou d’acier entrant dans la fabrication du navire
ou dans la composition des marchandises chargées dans les cales.
Remarques : a) – La variation d'un compas magnétique (notée W) est la somme de
la déclinaison magnétique (notée D) qui ne dépend que du lieu où l'on se trouve à
la surface de la Terre, et de la déviation magnétique (notée d) qui dépend du cap du
navire et qui est particulière à chaque compas d'un même navire :
W=D+d
b) – La variation du compas magnétique de route est l'angle à ajouter au cap lu sur
le compas magnétique de route pour connaître le cap vrai ; la variation du compas
magnétique de relèvement est l'angle à ajouter à l'azimut ou au relèvement d'un
objet, observés avec le compas magnétique de relèvement, pour obtenir l'azimut ou
le relèvement vrai de cet objet.
c) – Pour chaque compas magnétique d'un navire (le compas de route ou le
compas de relèvement) on calcule la déviation de ce compas aux caps qui
correspondent aux principaux points de l'horizon, et on résume sur un graphique
appelé courbe de déviations, les déviations, portées en abscisses, pour chaque cap
de 0° à 360° repéré en ordonnée.
d) – La déviation de chaque compas magnétique et vérifiée aussi souvent qu'il est
possible, à chaque quart et à chaque nouvelle route.
d) – Pour calculer la déviation d d'un compas magnétique pour un cap donné, sur
un navire donné, on relève au moyen de ce compas magnétique l'azimut (noté Zc)
d'un objet dont on connaît l'azimut vrai (noté Zv) : la différence Zv – Zc est la
variation (notée W) de ce compas pour ce cap, avec le chargement existant à bord
ce jour-là.
La déviation du compas magnétique d à un cap est la différence entre la variation
W à ce cap et la déclinaison magnétique D en cet endroit de la Terre :
d = W – D = Zv – Zc - D
Dévider : Défaire des écheveaux de fil.
Dévidoir : Instrument qui sert à dévider le fil.
Dévirer (en anglais « to walk back ») : Faire tourner la poupée du cabestan ou la couronne du
guindeau doucement, de telle sorte que la manœuvre, l’amarre ou la chaîne d’ancre
qui la garnit sorte du navire.
Glossaire maritime – page 494 – À jour au 1er janvier 2015
dernière pluie s'en iront avec la sècheresse suivante. Des vocables inventés une
année seront désuets l'an d'après. Il faut attendre pour reconnaître ceux qui
continuent d'avoir « cours public » parce que répondant à un besoin véritable, de
même qu'il faut être attentif à ce que les termes apparus soient de formation
correcte, afin d'empêcher que la mauvaise monnaie ne chasse la bonne. C'est à quoi
s'emploient ces « gens éclairés » ou supposés tels qui composent, aujourd'hui
comme jadis, l'Académie.
Et si, bien qu'assez investie par l'allemand pour ce qui touche à la philosophie, et
bien que fort envahie par l'anglais et l'américain dans le vocabulaire commercial et
technique, la langue française, analytique et d'une richesse syntaxique
incomparable, mérite de demeurer langue de référence pour tout ce qui exige, à
commencer par les traités internationaux, une impérieuse précision de la pensée, si,
pour tout dire, elle a pu conserver santé et qualité, cela est l'effet de la surveillance
continue qu'exerce sur elle l'Académie depuis trois siècles et demi.
2 – La première édition du Dictionnaire de l'Académie française a été publiée en
1694, soit quelque soixante ans après la fondation de l'Académie. Les mots, dans
chaque lettre, étaient disposés par familles, selon leurs racines. Un quart de siècle
plus tard fut publiée une édition où les mots étaient rangés par ordre alphabétique.
Trois révisions lui succédèrent, au cours du XVIIIème siècle, à intervalles respectifs
de vingt-deux, vingt-deux encore et trente-six ans. Le XIXème siècle vit paraître
deux éditions, la sixième, qui avait demandé trente-sept ans, et la septième, qui en
avait requis quarante-trois.
3 – La dernière édition complète (la huitième) parut en 1935, l'année du
tricentenaire de la fondation de l'Académie française.
4 – La neuvième édition est en cours de publication : trois volumes ont déjà été
publiés (A à Enzyme ; Eocène à Mappemonde ; Maquereau à Quotité) ; la suite est
rendue publique par fascicules au fur et à mesure de l'avancement des travaux de la
Commission du Dictionnaire de l'Académie (en août 2014, jusqu'à Renommer).
Remarques : a) – Par rapport à l'édition de 1935, qui en comptait environ
trente-cinq mille, la neuvième édition comportera quelque dix mille mots
nouveaux.
b) – Le mot « dictionnaire », lorsqu'il s'agit du Dictionnaire de l'Académie
française s'écrit avec un « D » majuscule initial ; pour les autres dictionnaires il
s'écrit normalement avec un « d » minuscule initial.
[Voir l’expression Académie française].
Didactique : 1 – Qui est destiné à instruire.
2 – Qui appartient à l'enseignement.
3 – Propre au vocabulaire d'une science, d'un art, d'une technique.
Remarques : a) – Le mot « didactique » est tiré du grec didac» qui signifie
« instruction », « enseignement ».
b) – Certains utilisent le mot « pédagogique » au lieu de didactique à chaque fois
qu'il est question d'instruction ou d'enseignement.
[Voir le mot Pédagogique].
Dieu (en anglais «God ») : 1 – Nom du principe, unique ou multiple, qui dans toutes les religions
est placé au-dessus de la nature.
2 – Personnification des puissances supérieures.
Remarque : Lorsque la tradition religieuse autorise la représentation de Dieu, on
observe l’apparition de personnes de nature divine (par exemple les trois personnes
de la Sainte Trinité) ou de nature quasi-divine (les prophètes, les saints ou les anges
pour certains, les demi-dieux de l’Antiquité pour d'autres).
3 – Être surhumain immortel des mythologies grecque ou romaine qui préside au
gouvernement d'une classe de phénomènes.
Exemples : Poséidon (Ποσειδων) était le dieu de la mer, de la navigation et des
tempêtes dans la mythologie grecque ; Neptune était le dieu de la mer pour les
Romains.
Glossaire maritime – page 496 – À jour au 1er janvier 2015
cette voie ;
ii) s’écarter dans toute la mesure du possible de la ligne ou de la zone de
séparation du trafic.
[Règle 10 du règlement international pour prévenir les abordages en mer].
3 – Un navire qui a une capacité de manœuvre restreinte lorsqu’il effectue une
opération destinée au maintien de la sécurité de la navigation dans un dispositif de
séparation du trafic est dispensé de satisfaire à ces dispositions.
4 – Les navires affectés aux missions hydro-océanographiques du service
hydrographique et océanographique de la marine (S.H.O.M.) et les navires affectés
par le service des phares et balises à l’installation, à l’entretien et à la vérification
des aides fixes ou flottantes à la navigation, bénéficient en permanence de la
dispense de satisfaire aux dispositions de la règle 10 du RIPAM pour les besoins de
l’accomplissement de leurs missions respectives.
Disque de Plimsol : Voir l’expression marques de franc-bord.
Distance (en anglais « distance ») : 1 – Espace qui sépare deux objets.
2 – Dans la marine, les distances sont de deux sortes : celles qui s’apprécient en
unités linéaires, et celles qui s’apprécient en unités de la circonférence du cercle.
3 – On compte généralement les distances à la mer, non pas en unités de longueur
ou distances itinéraires (brasses, mètres, lieues terrestres, kilomètres, myriamètre,
etc.) mais en angles mesurés du centre de la Terre.
4 – L’unité pratique de distance angulaire est le degré ; le sous-multiple est la
minute (ou minute première de degré) ; le sous-sous-multiple est la seconde (ou
minute seconde de degré).
[Voir le mot Minute].
5 – La distance évaluée en mesure itinéraire (un mille marin correspondant à une
minute de degré) est exacte si le navire a suivi une route orthodromique (sur un arc
de grand cercle de la Terre) ; en cas de route loxodromique (route à cap constant)
la distance itinéraire effectivement parcourue par le navire entre deux positions
successives est supérieure à la correspondance d’un mille marin pour une minute
de degré, sauf si le navire a parcouru un arc de l’Équateur ou s’il a une route
orientée Nord-Sud dans un sens ou dans l’autre.
Distances lunaires : 1 – La méthode des distances lunaires permet de déterminer la longitude à la
mer.
2 – Il faut connaître les distances vraies en un lieu connu (calculées par exemple
pour l’Observatoire de Paris) et les distances apparentes au lieu de l’observation
(mesurées au sextant).
3 – Les éphémérides des distances vraies ont été données par le Nautical Almanach
à partir de 1767, et par la Connaissance des Temps à partir de 1774.
4 – Mais la table des distances lunaires a été supprimée de la Connaissance des
Temps à partir de l’année 1905 et du Nautical Almanach en 1907.
Distance métacentrique : 1 – Sur un navire, la distance métacentrique notée « ρ - a » (ou
parfois GM) est la distance verticale entre le centre de gravité (noté G) et le
métacentre initial transversal (noté M).
2 – La distance métacentrique permet de prévoir la stabilité transversale du navire
et notamment son roulis.
[Voir le mot Métacentre].
Distance polaire d’un astre : Distance d’un astre au pôle mesurée par l’arc de grand cercle du
cercle horaire (ou cercle de déclinaison) de cet astre compris entre cet astre et ble
pôle.
La distance polaire est égale à 90° moins la déclinaison.
Distance zénithale : 1 – Distance mesurée par l’arc de grand cercle pris sur le vertical de l’astre
et qui sépare le centre de l’astre du zénith.
2 – La distance zénithale (N) est comptée de 0 à 180° à partir du zénith.
Glossaire maritime – page 500 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Dans le livre de la Genèse, c'est un djinn qui, ayant pris l'apparence d'un
serpent, convainquit Ève de cueillir le fruit défendu ; les traductions modernes
utilisent le mot démon, pris en mauvaise part.
[Voir les mots Démon, Génie, Péri].
Doctrine : 1 – Ensemble des dogmes, soit religieux, soit philosophiques, qui dirigent
l'interprétation des faits et la conduite de l'homme.
2 – Théorie relative à un point particulier d'une branche d'activité donnée (religion,
philosophie, science, technique, guerre).
3 – Choix et commentaires des grands auteurs.
4 – Fondement de tout programme politique.
Remarque : La qualité d'un parti politique est de posséder une doctrine claire et
originale sur la conduite de l'État et sur le règlement des conflits entre les citoyens.
Documents nautiques : 1 – L’examen des accidents maritimes en relation avec les documents
nautiques montre que les navigateurs placent souvent une confiance excessive en
l’exactitude de ces documents, ou qu’ils les consultent parfois sans y porter toute
l’attention nécessaire, ou encore qu’ils ne consultent pas toujours tous les
documents pertinents pour les conditions de navigation dans lesquelles ils se
trouvent.
2 – À propos des sondes portées sur les cartes :
Au cours des levés classiques des profondeurs, les hydrographes sondaient et
sondent toujours en suivant des profils espacés au plus de 1 cm à l’échelle du levé.
Ainsi, dans les zones côtières où les levés sont en général à l’échelle de 1/10 000,
l’espacement maximum des profils de sonde est de 100 m ; il sera de 100 m
exactement si les fonds sont réguliers, plus réduit dans les zones aux fonds
irréguliers comportant des hauts-fonds susceptibles de représenter un danger pour
la navigation.
Les navigateurs doivent avoir présent à l’esprit que, dans les zones qui ont fait
l’objet de levés réguliers classiques, conduits selon les règles de l’art, des
hauts-fonds peuvent avoir échappé aux sondages.
Seuls le dragage hydrographique ou les levés exécutés au sondeur latéral ou au
sondeur multifaisceaux donnent toutes les garanties de sécurité.
Remarques : a) –Un sondeur acoustique vertical n’insonifie qu’une bande étroite à
l’aplomb du profil suivi ; la largeur de cette bande est de l’ordre de la moitié de la
profondeur.
Ainsi par 20 m de profondeur, le sondeur n’insonifie qu’une bande de 10 m de
largeur ; dans ce cas, si l’espacement des profils est de 100 m, seuls 10 pour 100
des fonds sont insonifiés ; il en résulte qu’un haut-fond dangereux suffisamment
accore ou une épave, situés entre deux profils, peuvent facilement échapper à la
détection au sondeur vertical.
Seuls sont donc détectés les hauts-fonds qui ont une extension horizontale
suffisante pour que les sondages sur les profils encadrant révèlent une variation
significative du fond ; l’hydrographe partant de cet indice exécute des profils
intercalaires pour rechercher et coter le point haut.
b) – Les sondages à main (au plomb de sonde) étaient des sondages ponctuels
alors que les sondages au sondeur acoustique vertical sont des sondages continus
le long du profil suivi par le navire.
La probabilité pour qu’un haut-fond ait échappé aux hydrographes à l’époque des
sondages à main est plus grande que dans le cas des sondages acoustiques
classiques, avec un espacement identique des profils de sonde.
Pour garantir une certaine profondeur dans les chenaux d’accès aux ports on en
fut, pendant longtemps, réduit au dragage hydrographique (dragage au fil ou
passage de la barre hydrographique).
Le passage sans crocher d'une drague à immersion donnée dans une zone, permet
d'assurer une profondeur minimale : « le plafond ».
c) – Les sondeurs latéraux permettent d’explorer, en une seule passe à la vitesse de
Glossaire maritime – page 502 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Les expressions arrondir, prendre du tour et donner du tour sont à peu
près équivalentes.
Doppler (Effet – ) : 1 – Décalage entre la fréquence reçue et la fréquence émise lorsque
l’émetteur se rapproche ou s’éloigne du récepteur ; s’il se rapproche la fréquence
reçue augmente, et s’il s’éloigne la fréquence reçue diminue.
2 – On appelle effet Doppler la variation de fréquence que subit un signal
acoustique ou électromagnétique lorsqu’il est réfléchi par une surface dont la
vitesse est différente de celle de la base émettrice.
Remarque : On utilise l’effet Doppler pour fabriquer des lochs marins.
Le loch Doppler indique en principe la vitesse du navire à bord duquel il est installé
par rapport au fond de la mer ; mais si une couche de vase se déplace, entraînée
par un courant de fond dans un estuaire, le loch Doppler indiquera la vitesse du
navire par rapport à cette couche de vase et non par rapport au fond de l'estuaire.
Dans le cas d’une grande profondeur, le signal émis par le loch Doppler est réfléchi
par la couche isoclyne qui se trouve à une profondeur de quelques dizaines de
mètres, et le loch donne de bonnes informations de vitesse alors que son signal n’a
pas atteint le fond de l’Océan.
Doré : Produit par des personnages surnaturels ; qui s'éloigne du cours ordinaire des choses.
Exemple : Une légende dorée.
Dormant (en anglais « standing part ») : 1 – On appelle dormant une manœuvre ou un cordage
qui est amarré à des points fixes par chaque extrémité.
Exemples : Les haubans, les étais, les sous-barbes etc. font partie du gréement
dormant.
Remarque : Au contraire, on appelle courant une manœuvre dont une extrémité
seule est amarrée à un point fixe, et dont l’autre est destinée à recevoir l’action des
hommes qui font effort dessus, et qui est tournée lorsque sa tension est
convenable : par exemple les bras, les boulines, les cargues etc. sont des
manœuvres courantes.
2 – Extrémité d'un cordage disposé pour agir, qui résiste au efforts exercés.
Remarque : L'autre portion, qui est libre ou mobile, et sur laquelle on agit, s'appelle
le courant de ce cordage.
3 – Point où un cordage est fixé.
Exemple : Le dormant d'un bras, d'une balancine est l'extrémité fixe de ce bras, de
cette balancine.
4 – Faire dormant, ou fixer le dormant d'un cordage ou d'une manœuvre, c'est
amarrer à demeure l'une des extrémités de ce cordage, de cette manœuvre, au point
destiné à supporter l'effort qui sera exercé.
Dormir (en anglais « to rest ») : 1 – On dit que le sablier dort lorsque celui qui doit le veiller
néglige de le tourner au moment où le sable a fini de passer d'une ampoulette dans
l'autre.
2 – On dit que la rose des vents du compas magnétique dort quand le frottement de
la chape contre le pivot de la boussole, ou toute autre cause, l'empêche de tourner
quand le navire modifie son cap.
Remarque : Lorsque la rose des vents dort, il faut presser du bout des doigts la
boite de la glace contre la rose afin de la réveiller, ou tapoter la vitre jusqu'à ce que
la rose se mette à tourner, comme on le fait pour lire la pression atmosphérique
indiquée par un baromètre anéroïde.
Douanier (en anglais « custom officer ») : 1 – Fonctionnaire dépendant du ministère des
finances, chargé notamment :
– de contrôler que le paiement des différents droits et taxes obligatoires a bien été
effectué ;
– de percevoir certains droits et taxes dus notamment pour des objets ou
marchandises importés de l’étranger ;
– de lutter contre l'importation et le commerce des produits illicites ;
Glossaire maritime – page 507 – À jour au 1er janvier 2015
– de délivrer les actes de francisation aux navires ayant qualité pour être francisés.
2 – Les douaniers disposent de moyens matériels importants et de moyens légaux
immenses pour exercer leurs missions à proximité des frontières mais également
sur toute l’étendue du territoire de la République.
Doublage : En voilerie, bande de toile appliquée sur le bord des voiles pour les garantir contre le
frottement et pour en augmenter la résistance et la longévité.
Doublage de la coque : 1 – Le doublage de la coque des navires en bois par des plaques de
cuivre permit de résoudre de façon satisfaisante le problème des tarets, qui
faisaient des trous dans les coques assez gros et suffisamment nombreux pour
entraîner, en peu de temps, l’innavigabilité des navires atteints.
2 – Le doublage en cuivre permit aussi de retarder la salissure des carènes par les
coquillages et la végétation qui ralentissaient la marche des navires.
Remarques : a) – Le taret est un mollusque bivalve ; après avoir perdu les deux
coquilles qu’il possédait quand il était juvénile, le taret adulte pénètre dans le bois
et se présente alors comme un ver xylophage.
b) – Le doublage pour essai, en 1760, de la coque de la frégate anglaise « Alarm »
par des plaques de cuivre fixées au moyen de clous en cuivre fut un franc succès.
Les sels de cuivre qui se forment au contact de l’eau de mer sont toxiques pour les
organismes végétaux ou animaux qui cherchent à se coller sur les coques ainsi
protégées ; les herbes, les coquillages, les bernaches qui se fixaient sur les coques
en bois recouvertes de couroi ou d’espalme, ne le font plus sur les coques doublées
de cuivre : l’un des premiers vaisseaux de la Compagnie des Indes ainsi protégé
gagna deux mois sur un voyage jusqu’à Calcutta et retour.
c) – Le doublage des coques des navires de mer par des plaques de cuivre se
généralisa dans toutes la Marines à partir de 1770.
Les feuilles de doublage se posaient en files parallèles et horizontales, de bas en
haut et d’arrière en avant.
Les bords verticaux des feuilles d’une file tombaient au milieu des feuilles de la file
inférieure.
Au XVIIIème siècle, chaque feuille recouvrait sur quelques centimètres la feuille qui
se trouvait en arrière d’elle, mais au XIXème siècle, les feuilles d’une même file se
posaient côte à côte sans se recouvrir.
Les feuilles d’une file recouvraient celles de la file d’en dessous de quelques
centimètres.
d) – Le vaisseau français « Valmy » de 120 canons lancé en 1847 portait 16 tonnes
de cuivre sur sa carène, en 4 738 feuilles de 5 pieds de long sur 18 pouces de large.
e) – Le doublage des coques était souvent posé quelques mois après la mise en
service des navires pour que les bordés et les assemblages de la coque aient eu le
temps de prendre leur place, sous l’effet des contraintes exercées par le gréement à
la mer.
Doublage des ralingues : Bandes de toile doublant la voile tout le long des ralingues.
Double (La – ) : Le capitaine donne la double à tout l'Équipage ou à certains de ses membres
dans certaines circonstances prévues par l'usage, ou en récompense après une
opération exceptionnelle, lorsqu'il délivre deux fois la ration habituelle de vin, de
cidre ou d'alcool.
Double (Mettre une manœuvre en – ) : Pour mettre une manœuvre en double, larguer le
dormant sur la vergue ou sur la voile, frapper une poulie à sa place, passer la
manœuvre dans la poulie et amarrer le dormant près de la poulie de retour qui se
trouvait déjà au point vers lequel on avait à faire mouvoir la voile ou la vergue.
Remarque : Si l’appareil a un nombre impair de garants, le dormant est fait sur la
vergue ou sue la voile ; s’il a un nombre pair de garants, le dormant est fait au
point vers lequel doit se diriger la voile ou la vergue.
L’estrope d’une poulie n’étant destinée qu’à supporter la tension de la manœuvre
Glossaire maritime – page 508 – À jour au 1er janvier 2015
qu’on passe à travers la poulie, le dormant doit être fait, autant que possible,
ailleurs que sur l’estrope.
Double-fond : 1 – Toile simple qui recouvre le matelas du hamac.
2 – Sur certains navires de construction métallique, les membres et les cornières
sont recouverts à l’intérieur de plaques en tôle forment réellement un second navire
à l’intérieur du premier.
3 – L’espace entre les deux coques s’appelle le double fond dans sa partie
inférieure.
4 – Ce mode de construction présente une plus grande solidité que la construction
avec une simple coque, et il diminue le risque de couler lorsque la coque extérieure
est endommagée.
5 – Le volume occupé par le double fond peut être utilisé pour embarquer de l’eau
de mer qui servira alors de lest liquide (en anglais, on appelle ce double fond :
« water ballast double bottom tank », c’est-à-dire réservoir à lest liquide dans un
double fond).
6 – Le volume occupé par le double fond peut également être utilisé pour
embarquer de l’eau douce pour la consommation de l’Équipage, de l'eau distillée,
de l'huile de graissage ou du combustible liquide pour la machine.
Doubler un cap : Doubler un cap, c’est le franchir.
Doubler un danger : Passer auprès de ce danger, généralement au vent à lui, après avoir
surmonté une difficulté quelconque.
Remarque : On dit aussi, dans ce cas : parer un danger.
Double veille (en anglais « dual watch ») : La fonction double veille d’un poste radio VHF
écoute successivement un canal qui a été choisi par l’opérateur et le canal 16.
Remarque : Le canal 16 est le canal d’appel et de sécurité.
Douceur (En – ) : Mettre la barre en douceur, venir en douceur, c’est mettre un petit angle de
barre afin que le navire ne change pas trop vite de cap.
Remarques : a) –Un changement rapide du cap peut entraîner une gîte importante
en cas de stabilité un peu faible.
b) – Pour suivre une grande courbe en rivière, on doit changer le cap lentement ;
dans ce cas, il est souvent préférable de mettre un petit angle de barre que l'on
conserve dans toute la courbe, plutôt que d'adopter de grands angles de barre avec
remises à zéro et obligation de rencontrer de la barre pour arrêter l'abattée.
Douelle : 1 – Les douelles sont les pièces en bois (chêne, acacia, châtaignier ou frêne) qui forment
la paroi des tonneaux.
2 – Les arbres utilisés doivent être centenaires et avoir séché naturellement à l'air
libre pendant plusieurs années.
3 – Une douelle de tonneau a environ 0,90 mètre de long et 0,10 mètre de large.
4 – La douelle se fabrique à partir d'un merrain par dolage, évidage, fléchage, et
jointage .
Remarques : a) On appelle :
– merrain : un billon fendu en quartiers ; les quartiers sont ensuite débarrassés de
l'écorce, de l'aubier et du cœur pour devenir des merrains ;
– dolage : l'action de donner à la douelle la forme extérieure concave qu'aura le
tonneau, à l'aide d'une doloire ou d'une plane ;
– fléchage : l'action de mettre la douelle en forme de fuseau (diminution
progressive de la largeur aux extrémités) ;
– jointage : l'action de donner un léger angle aux extrémités de la douelle pour
obtenir une bonne étanchéité après mise en forme).
b) – On dit également douelle ou douvelle.
c) – Une douelle ou douvelle est une petite douve de tonneau.
Douhet (Port du – ) : 1 – Port de plaisance de la côte Nord de l'Île d'Oleron avec bassin à seuil.
Remarque : Le seuil du vieux port est de 2,9 mètres découvrant, celui du nouveau
bassin est de 1,8 mètre découvrant.
Glossaire maritime – page 509 – À jour au 1er janvier 2015
2 – Le port est protégé par deux jetées : l'une de 200 mètres de long, l'autre de 144
mètres, qui laissent entre elles un chenal de 20 mètres de long.
Remarque : Le chenal d'accès est fréquemment ensablé l'hiver.
3 – Le canal de Saint-Georges d'Oleron débouche au fond du port du Douhet.
Remarque : Le canal de Saint-Georges communique avec le port du Douhet par
une paire de portes laissant un passage de 8,32 mètres ; le seuil est à la cote
2,7 mètres découvrant.
Le canal a 3,550 kilomètres de longueur ; il est bordé de pierres et n'est utilisé
comme bassin que sur une longueur de 1 000 mètres ; la largeur dans cette partie
est de 5 mètres au plafond, et de 10 à 15 mètres à la ligne d'eau normale (lorsque
les portes sont fermées) qui est élevée de 2,80 mètres au-dessus du fond.
À 1 100 mètres de l'écluse, on rencontre un quai de 52 mètres de longueur appelé
« gare de l'Ileau » ; on y trouve 2,8 mètres de fond.
Douve : Longue planche incurvée qui, réunie à d'autres planches semblables, forme le corps d'un
tonneau.
Remarque : Une petite douve de tonneau est appelée douvelle ou douelle.
Douvelle : Voir le mot douelle.
Remarque : On dit également douvelle ou douelle.
Drac (en provençal « lou dra ») : Sorte de farfadet superbe et svelte, qui se tortille dans les
tourbillons du Rhône et que l'on aperçoit parfois près de Beaucaire, avec ses doigts
et ses orteils palmés, ses longs cheveux verdâtres ressemblant à des algues et ses
deux yeux glauques.
Remarques : a) – On dit que le Drac attire à lui les jeunes femmes qui s'approchent
des rives du Rhône, ou même qui y lavent leur linge, et qu'il les retient parfois
pendant plusieurs années avant qu'elles ne reviennent à leur village.
b) – Le nom « Drac » vient du grec dr£kwn qui signifie poisson de mer inconnu,
animal fabuleux.
Drăco : Nom latin de la constellation du Dragon.
Remarques : a) – Les marins et les astronomes de nombreux pays utilisent
normalement les noms latins des constellations du ciel.
b) – L'accusatif de drăco est drăcōnis.
Draconitique (Période – de la Lune) : Temps qui s'écoule entre deux passages de la Lune à son
nœud ascendant ou à son nœud descendant ; elle dépend donc des précessions des
deux plans impliqués (l'orbite de la Lune et le plan de référence, généralement
l'écliptique).
Dragon : 1 – Voile d'étai légère en forme de triangle et dont l'amure est mobile, ce qui permet de
la faire courir à volonté sur son étai.
2 – Les goélettes, les cutters, et en général les petits navires, sont les seuls
auxquels on voit ordinairement porter le dragon.
Dragon : Les dragons de l'Ancien Régime étaient des soldats qui se déplaçaient à cheval mais qui
combattaient à pied.
Dragonnades : Mesure vexatoire prise après la révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV en
1685, qui consistait à obliger les populations protestantes à héberger les régiments
de dragons qui stationnaient dans leurs territoires, afin de les forcer à se convertir
au catholicisme.
Remarque : Les hélicoptères de la protection civile, dans les départements français,
sont baptisés du préfixe Dragon suivi du numéro minéralogique du département.
Nous avons toujours un pincement au cœur quand l'hélicoptère « Dragon 17 »
annonce son arrivée pour un sauvetage en mer dans les Pertuis charentais, ou pour
un exercice avec le canot SNSM de La Rochelle.
[Voir le mot Louvois et le sigle SNSM].
Glossaire maritime – page 510 – À jour au 1er janvier 2015
trame.
Remarque : On dit qu’une laize est coupée à droit fil si elle est coupée suivant un
fil de trame ; on dit aussi qu’elle est coupée carrément.
Droit international : 1 – Le droit international est divisé en droit naturel, qui est fondé sur les
notions naturelles les plus répandues dans l’esprit de l’homme, et en droit
international positif qui est basé sur des faits acquis (traités entre nations,
conventions internationales).
2 – Les droits internationaux ne sont qu’une sorte de consentements réciproques ;
en cas de désaccord il ne reste plus, après l’épuisement des voies amiables, que la
ressource de la guerre.
3 – Pour les droits internationaux, il n’existe ni pouvoir législatif pour les formuler
en lois, ni pouvoir judiciaire pour les faire appliquer, ni pouvoir exécutif pour en
faire maintenir l’observation.
Remarque : Une nation dominante peut décider ce qu'est le droit international et le
faire appliquer par des États ou par les ressortissants de divers États, en utilisant
l'intimidation ou la force.
Droit positif international : 1 – Le droit positif, qui est basé sur les faits acquis, est divisé en
droit conventionnel, en droit coutumier et en droit théorique.
2 – Les sources du droit international positif sont :
i) La raison qui donne à l’homme la connaissance abstraite de ce qui est juste ou
injuste entre nations, indépendamment de toute pression politique ;
ii) La coutume ;
iii) Les traités publics.
Droits de l'Homme : 1 – Les droits de l'homme sont un concept selon lequel tout être humain
possède des droits universels, inaliénables.
Remarques : a) – Différentes déclarations solennelles énumèrent ces droits
fondamentaux.
L'une des plus anciennes chartes énonçant clairement des droits de l'homme date de
la prise de Babylone par Cyrus en 539 avant notre ère : elle est écrite sur une sorte
de cylindre en argile de diamètre 10 centimètres, de largeur 22 centimètres environ,
et elle promet notamment le tolérance religieuse, l'abolition de l'esclavage et la
liberté de choisir sa profession.
b) – Lorsque l'on parle des Droits de l'Homme actuellement, on considère l'espèce
humaine, c'est-à-dire : tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants
(garçons et filles), quelle que soit leur race ou leur origine.
c) – Les plus ardents défenseurs des Droits de l'Homme n'ont pas toujours accordé,
ou ne reconnaissent toujours pas, le droit de vote ou d'autres droits fondamentaux
aux femmes, aux enfants mineurs ou à leurs représentants légaux, ni à certains
ressortissants qui présentent certains caractères communs transmissibles de
génération en génération (par exemple la couleur de la peau).
[Voir le mot Race].
2 – Les Anglais proclamèrent des Droits de l'Homme (en anglais « Bill of rights »)
le 13 février 1689 ; plus tard, la Déclaration des Droits de l'Homme américaine
(incluse dans la Déclaration d'Indépendance du 4 juillet 1776) précéda de peu les
premières Déclarations françaises (1789, 1793, 1795).
Remarques : a) – L'encyclique ădĕō nŏta du pape Pie VI (23 avril 1791) condamna
la « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen » de l'Assemblée nationale
française pour la raison que la nature purement philosophique de cette déclaration
ne pouvait se substituer au droit naturel ni au droit de l'Église.
b) – L'article VI de la Déclaration française de 1789 avait été écrit par l'évêque
libertin et corrompu Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, ce diable-boiteux
opportuniste, cupide mais esthète, qui fit par la suite une extraordinaire carrière
politique et diplomatique : nommé évêque d'Autun par Louis XVI, élu président de
l'Assemblée constituante le 16 février 1790, il fut diplomate à Londres pour
Glossaire maritime – page 515 – À jour au 1er janvier 2015
Drôle de guerre : Traduction erronée de l'expression anglaise « phoney war » qui signifie à peu
près : « prétendue guerre » et qui fut utilisée par les britanniques de septembre
1939 à mai 1940 ; il s'agissait de qualifier l'état de guerre déclarée par l'Angleterre
entre elle-même (et la France) contre l'Allemagne, mais qui n'était pas accompagné
sur le front terrestre occidental par des activités hostiles de grande envergure.
Remarques : a) – Cette expression « phoney war » a été confondue, par les
auditeurs français de la BBC, avec « funny war » qui se prononce presque de la
même façon et qui, effectivement, aurait pu signifier : « drôle de guerre ».
[Voir le mot Bidon].
b) – Un article intitulé « C'est une drôle de guerre » et signé Roland Dorgelès a été
publié par l'hebdomadaire « Gringoire » en octobre 1939.
La formule, un peu défaitiste, fut reprise par tous les organes d'opinion du pays
jusqu'à la mi-mai 1940, début de l'invasion du territoire français par l'armée
allemande.
c) – L'expression « drôle de guerre » a pu apparaître dans le pays comme signifiant
inutile, alors que les forces vives de la nation, mobilisées, étaient enfermées dans
les casernes à ne rien faire, que la production nationale s'effondrait et que la
consommation s'était arrêtée soudainement au profit de la thésaurisation et de la
constitution de bas de laine « à tout hasard », provoquant la mise en difficulté de
nombreuses entreprises industrielles et le chômage des travailleurs français,
coloniaux ou étrangers immigrés, qui n'avaient pas été mobilisés ou qui ne
travaillaient pas à la fabrication d'armes de guerre.
Drome (en anglais « float »,, « lashing of booms » « raft ») : 1 – Réunion de pièces de bois ou
de barriques que l'on amarre ensemble avant de les mettre à l'eau quand on veut les
employer pour convoyer un chargement (portière) ou pour les laisser à flot le long
du bord (radeau).
2 – Sur les grands voiliers, espace occupé à bord, à la mer, par les embarcations
qu'on arrime sur le pont, et par les mâts et vergues de rechange.
Remarques : a) – Ordinairement, on place sur le pont les mâts et les vergues de
rechange en deux parties, l'une à bâbord, l'autre à tribord du lieu où l'on met la
chaloupe.
b) – On dit : « mettre les embarcations en drome », lorsqu'on les embarque avant
d'appareiller.
c) – Par extension, on entend aussi par drome l’ensemble des embarcations qui
appartiennent à un navire.
3 – Fagot, faisceau composé de différentes pièces de bois.
Remarque : Faire une drome, lorsqu'on est pris dans le mauvais temps à bord d'une
embarcation, c’est faire un assemblage solide de tout ce que l’on trouve qui flotte,
pour le mettre à l’eau à l’avant de l’embarcation, en le retenant au moyen de
plusieurs amarres qui rappellent des deux bords ; on peut mouiller l’ancre et la
retenir sur la drome par son câblot, même si l’ancre ne touche pas le fond ; on peut
y ajouter une voile que l’on étalera à la surface de la mer et qui ralentira le bateau.
4 – On appelle drome de goémon un tas de goémon coupé en mer et maintenu par
un réseau de cordages qu'un ou deux hommes sur le rivage, munis de grandes
perches et parfois assistés d'un cheval attelé, font dériver comme un radeau le long
de la côte.
Remarques : a) – L'Administration, dans un Règlement de 1853, exigeait que
chaque drome de goémon soit accompagnée d’un canot ; mais c’était rarement le
cas et, au mieux, un canot surveillait et assistait plusieurs dromes à la fois.
b) – Pour aider la drome à passer entre les cailloux, plusieurs hommes et femmes la
tiraient parfois au moyen de cordages en se plongeantdans l’eau jusqu’à la taille.
c) – Les coupes de goémon de rive étaient réglementées et les dates de récolte
étaient fixées en début d’année par le conseil municipal ; il y avait une coupe de
printemps pendant des jours de grande-marée, et dans certaines paroisses, une
seconde coupe d’automne.
Glossaire maritime – page 517 – À jour au 1er janvier 2015
aîné, le duc de Huescar, et son petit-fils, Fernando Fitz-James Stuart, sont les
prochains héritiers du titre de duc D’Albe.
Duché de Lorraine : 1 – Le duché de Lorraine est resté un État souverain indépendant entre
l'Empire germanique et le royaume de France, jusqu'à la mort du roi Stanislas
le 23 février 1766.
2 – Liste des ducs de Lorraine :
Adalbert 1047-1048 Jean II 1453-1470
Gérard de Châtenois 1048-1070 Nicolas 1er 1470-1473
Thierry 1er 1070-1115 René II 1473-1508
Simon 1er 1115-1138 Antoine 1508-1544
Mathieu 1et 1138-1176 François 1er 1544-1545
Simon II 1176-1206 Régence 1545-1552
Ferry II 1206-1213 Charles III 1552-1608
Thiébaud 1er 1213-1220 Henri II 1608-1624
Mathieu II 1220-1251 François II 1625
Ferry III 1251-1303 Charles IV 1624-1633
Thibault II 1303-1312 Nicolas-François 1634-1641
Ferry IV 1312-1329 Charles IV (le même) 1659-1670
Raoul 1er 1329-1346 Charles V En exil
Jean 1er 1346-1390 Léopold 1690-1729
Charles II 1390-1431 François III 1729-1737
René 1er d'Anjou 1431-1453 Stanislas 1737-1766
3–L
Ductile: 1 – Un métal ductile peut être allongé, tiré, étendu sans se rompre.
Remarque : L’or est le plus ductile de tous les métaux et l’on peut obtenir des
feuilles d’or pur extrêmement fines, jusqu'à 0,1 micron d'épaisseur, soit 10 -7 mètre
ou un dix millième de millimètre.
2 – Le carbone ajouté à l'acier augmente sa dureté, mais un fort taux de carbone
rend l’acier beaucoup moins ductile.
3 – Un traitement à chaud approprié permet de contrôler l'équilibre de l’acier entre
sa dureté et sa ductilité.
Remarque : Si l’on fait une erreur dans la fabrication d’un acier à couteaux, soit les
lames ne restent pas aiguisées, soit elles se brisent si on les laisse tomber.
4 – Les aciers japonais de très haute qualité sont laminés en mélangeant des feuilles
d'acier très ductile, pauvre en carbone, et d'acier riche en carbone, peu ductile ; ces
aciers japonais permettent de fabriquer des lames de couteaux ou d'autres outils
ayant un tranchant très dur et un corps raisonnablement ductile.
Ductilité : La ductilité est la capacité de subir des changements de forme par compression ou
extension à chaud ou à froid.
Remarque : Contrairement à la fonte (qui contient plus de 2 p. 100 de carbone)
l’acier est un métal ductile.
Dufaure : 1 – Jules Dufaure (1798-1881) né à Saujon, en Charente-Inférieure, fut un homme
politique attaché à son département, dont il fut l'élu à la Chambre des Députés
pour la première fois le 21 juin 1834 (élu à Saintes).
2 – Dufaure fut plusieurs fois ministre ou Président du Conseil, ou Vice-Président
Glossaire maritime – page 520 – À jour au 1er janvier 2015
du Conseil, d'abord pendant la Monarchie de Juillet [ainsi que l'on appelle le règne
de Louis-Philippe d'Orléans (1773-1850), un neveu de Louis XVI et le fils du
régicide Philippe-Égalité] puis sous les II ème et III ème Républiques.
– Dufaure fut Conseiller d'État sous le ministère Thiers en 1836, puis il entra dans
l'opposition sous le ministère Molé ; il entra au gouvernement Soult du 12 mai
1839 au 1er mars 1840 comme ministre des Travaux publics où il soutint le projet
ambitieux de construction du réseau français de chemins de fer.
– Comme député, il fut le rapporteur du projet de loi sur l'expropriation pour cause
d'utilité publique et le rapporteur de la loi sur les chemins de fer de 1842 ; il joua
un rôle déterminant dans le vote de la loi qui créa un tracé général de six lignes de
chemin de fer partant de Paris.
– Dufaure participa en 1846 à la création du parti de la Jeune Gauche autour
d'Alexis de Tocqueville (1805-1859).
– Il fut élu le 23 avril 1848 représentant de la Charente-Inférieure à l'Assemblée
constituante de la II ème République.
– Ministre de l'Intérieur du 13 octobre au 20 décembre 1848 dans le gouvernement
du général Cavaignac.
– Ministre de l'Intérieur du 2 juin 1849 au 31 octobre 1849 dans le second
ministère Odilon Barrot.
– Retiré de la vie politique après le coup d'État du 2 décembre 1851, Dufaure
devint bâtonnier de Paris.
– Battu aux élections législatives de 1859, 1862 et 1867, il plaida en faveur
d'opposants à Napoléon III lors de nombreux procès politiques.
– Dufaure fut élu à l'Académie française en remplacement du duc Étienne-Denis
Pasquier le 23 avril 1863.
– En 1871, Dufaure fut élu député par cinq départements et il représenta la
Charente-Inférieure.
– Il fut ministre de la Justice et vice-président du Conseil des ministres du
19 février 1871 au 24 mai 1873.
– Il fut ministre de la Justice dans le cabinet Buffet du 10 mars 1875 au 23 février
1876.
– Dufaure contribua à la création du droit administratif français ; lors d'une séance
du Tribunal des conflits, durant laquelle les voix se partageaient, il a dû voter et a
choisi la compétence du Conseil d'État et non celle de la Cour de cassation : cet
arrêt du Tribunal des conflits rendu le 8 février 1873 est aujourd'hui connu sous le
nom d'arrêt Blanco ; il est considéré comme l'arrêt fondateur du droit administratif
français.
– Dufaure fut nommé sénateur inamovible en août 1876.
– Dufaure devint Président du Conseil des ministres et ministre de la Justice du 23
février 1876 au 2 décembre 1876 (il fut le premier à porter le titre de Président du
Conseil sous la III ème République).
– Après la mort de Thiers (3 septembre 1877) Dufaure devint le champion de l'aile
modérée du bloc des gauches.
3 – Jules Dufaure fut bâtonnier du barreau de Bordeaux (1830-1832) puis
bâtonnier du barreau de Paris (1862-1864) et continua à militer au centre-gauche.
Remarque : D'après son opposant politique, le moraliste Proudhon, par ailleurs
théoricien du mouvement ouvrier français, le bonheur de Dufaure aurait été de se
coucher sur le dos et de faire accroupir sa maîtresse toute nue sur son visage, de
manière à recevoir ses nécessités dans sa bouche !
4 – Le maréchal-comte Patrice de Mac-Mahon, duc de Magenta (1808-1893) qui
fut élu Président de la République le 24 mai 1873 après la chute d'Adolphe Thiers,
remplaça le Président du Conseil Jules Dufaure par un monarchiste orléaniste, le
duc Albert de Broglie (1821-1901).
Mac-Mahon projetait la restauration de la Monarchie en France.
Glossaire maritime – page 521 – À jour au 1er janvier 2015
Eau minérale : Boisson logée en bouteilles et pouvant être servie à la table de l’État-Major ou de
l’Équipage des navires de commerce.
Remarque : La Compagnie des Messageries Maritimes sous-traitait la nourriture à
bord de ses navires à une société extérieure, la Société Hôtelière de Restauration
Maritime (SHRM), appelée familièrement la « Figues et Noix ».
Le contrat prévoyait que la SHRM fournirait du vin logé, encore appelé vin de
chambre à la table des États-Majors ; le contrat ne prévoyant pas la fourniture
d’eau minérale, la Compagnie devait prendre à sa charge le coût de cette eau.
Dans les années 1960, pour préserver ses droits, l’Armement des Messageries a
diffusé une circulaire (confidentielle) aux commandants rappelant que « les
officiers des Messageries Maritimes boivent du vin à table – point – Ceux qui
désirent boire de l’eau devront fournir un certificat médical – point – Ils se
déclareront avant le début du voyage – point final ».
N.B. : Une telle circulaire serait maintenant classée au niveau « très secret ».
Eau saumâtre : On appelle eau saumâtre un mélange d’eau de mer et d’eau douce, comme on en
rencontre dans les estuaires des fleuves.
La densité de l’eau saumâtre est variable et elle est comprise entre la densité de
l’eau douce (1,000) et celle de l’eau de mer (1,026).
Remarques : a) – Il est nécessaire de connaître la densité de l’eau saumâtre pour
calculer l’enfoncement du navire et son assiette dans cette eau saumâtre, puis d’en
déduire l’enfoncement et l’assiette dans l’eau de mer.
b) – On lit sur un aréomètre la densité de l’eau dans laquelle flotte le navire.
Eaux (Dans les – de) : On dit qu'un navire reste dans les eaux d'un autre navire lorsqu'il le suit de
très près, qu'il navigue dans la zone de la mer qui a été perturbée par le passage du
navire qui le précède, c'est-à-dire dans la houache de cet autre navire.
Ebbe, Ébe (en anglais « ebb-tide ») : Synonyme de jusant.
Remarque : Ce mot n’est guère employé que dans l’expression portes d’ebbe qui
désigne les portes d’une écluse construites pour empêcher une marée
extraordinairement haute de franchir l’écluse et de pénétrer à l’intérieur de la zone
protégée par cette écluse.
Écart (en anglais « scarf », « boxing », « dhift ») : 1 – En construction, un écart est la jonction,
l’assemblage, la réunion de deux pièces de bois taillées en biseaux ; cela consiste à
ôter du bois d’une face d’une pièce de charpente ou de mâture, et de tailler celle
qui doit s’assembler à la première de manière qu’elle s’applique exactement, la
pièce finale conservant les mêmes dimensions que le corps de chacune des pièces.
Remarques : a) – Deux pièces jointes bout à bout doivent chevaucher l’une sur
l’autre par des écarts (des biseaux) dont la longueur doit être d’au moins cinq fois
la largeur des pièces à réunir.
b) – Les extrémités des biseaux doivent être rabattues afin de ne pas présenter une
lame mince qui serait rapidement détériorée.
c) – Si les pièces ne doivent pas travailler à l’arrachement ou à la compression
(donc dans le sens de la longueur) le biseau est simple et la jonction est assurée par
des chevilles en fer ou en cuivre ou par des gournables en bois.
Dans le cas contraire, c’est-à-dire si les pièces doivent travailler à l’arrachement ou
à la compression, on empêchera les glissements par un écart à dent ou à croc, ou
par un écart à clé, ou encore par un écart chinois dans lequel les surfaces en
contact sont curvilignes.
2 – Le mot écart est employé par les maîtres-voiliers lorsqu’il s’agit de laizes qui
se rejoignent dans leur longueur, soit bout à bout, soit lorsqu’il y a lieu à remplacer
de la toile.
i) L’écart simple est celui que l’on fait sur une seule laize ; sa couture est double,
d’une largeur de 2 à 3 centimètres, rabattue et piquée sur chacun des bouts, qu'un
petit rempli maintient dans l'intérieur de l'écart ; les deux remplis et les deux
coutures suivent exactement la direction du droit fil ; les fils de chaîne des deux
Glossaire maritime – page 526 – À jour au 1er janvier 2015
progressivement.
2 – L'échappement transforme les informations du balancier en un mouvement de
rotation uniforme des aiguilles.
3 – L’échappement à ancre (fin du XVIIème siècle) a permis aux horloges d’atteindre
une précision de quelques secondes par jour et, pour les chronomètres de marine,
de quelques secondes par mois.
Échappement (installation à vapeur) :
Échappement (moteur à combustion interne) :
Échaudis (en anglais « triangular iron ring ») : Boucle en fer triangulaire que l’on place à bord
en quelques endroits pour les saisines des embarcations et du matériel arrimés sur
le pont.
Échauffé (en anglais « rotten ») : Une pièce de bois ou un cordage est échauffé lorsque s’y
déclare une fermentation, un commencement de pourriture qui en affaiblissent la
qualité.
Échec : 1 – Impasse dans l'action entraînant le renoncement.
Remarques : a) – Une imprécision, une incertitude, une approximation, une erreur
ne sont pas nécessairement des échecs ; ce sont souvent les aléas inévitables de la
vie réelle auxquels chacun doit s'adapter.
b) – Ceux qui prétendent n'avoir jamais connu d'échecs n'ont sans doute jamais
connu non plus de succès personnels.
2 – Tenir quelqu'un en échec, c'est le mettre dans l'impossibilité d'agir, de prendre
une résolution.
3 – Dommage, revers.
Exemple : L'entreprise a subi un échec considérable.
4 – Perte considérable subie par une armée.
Échelle : Équivalent de corporation sous l’Ancien Régime.
Les échelles désignaient des conseillers qui élisaient chaque année les consuls.
Échelle : Instrument symbolique permettant les relations entre la Terre et le Ciel, entre l'homme et
Dieu.
Remarques : a) – Traditionnellement, on évite de passer sous une échelle.
b) – En cas d'exécution capitale par pendaison, le condamné passait sous l'échelle,
le bourreau la contournait.
Échelle (en anglais « ladder ») : 1 – Dispositif mobile, en bois, en métal ou en matériaux
synthétiques, composé de deux montants et de traverses perpendiculaires, qu’on
utilise pour monter ou descendre.
2 – On appelle échelles, à bord des navires, des degrés en forme d’escaliers, fixes
ou mobiles à volonté, destinés à établir une communication entre les ponts, ou
permettant d’embarquer ou débarquer.
3 – On appelle échelle le disposition des éléments d’une série selon un ordre
hiérarchisé.
Échelle anglaise : Synonyme d’échelle logarithmique.
Échelle de Beaufort : 1 – Francis de Beaufort (1774-1857) était un amiral anglais ; l’échelle qui
porte son nom permet de qualifier la vitesse du vent de façon pratique et commode
depuis 1805.
[Voir le mot Beaufort].
2 – L’échelle comprend 13 niveaux, de zéro à douze ; chaque niveau correspond à
la moyenne du vent mesuré en mer pendant 10 minutes à une altitude de 10 mètres
au-dessus de la mer.
3 – La force du vent sur l’échelle de Beaufort tient compte des rafales éventuelles.
4 – À terre, la vitesse du vent est mesurée à une hauteur de 10 mètres au-dessus
d'une surface plane et découverte.
5 – À la mer, on estime la force du vent à la vue, en observant l’aspect de la mer :
i) Force zéro correspond à une absence de vent, la mer est comme un miroir.
Glossaire maritime – page 528 – À jour au 1er janvier 2015
d'écume dérivants.
La visibilité est fortement réduite
Échelle de charge : Voir l’expression Marques de franc-bord.
Échelle de coupée (en anglais « accomodation’s ladder » « gangway ») : 1 – Échelle permettant
d’accéder, à partir de la terre, aux emménagements de la partie arrière du navire
que l’on appelait autrefois coupée et que l’on appelle maintenant château ou
château arrière.
2 – Ensemble orientable, composé de degrés inclinables à volonté, permettant
l’embarquement ou le débarquement des personnes du quai dans le château d’un
navire.
Remarque : Les sortes de passerelles mobiles dont on pose une extrémité sur un
bord du navire et dont on met l’autre extrémité sur le quai, s’appellent des planches
ou, plus souvent, des planchons.
Échelle de déplacement : 1 – L’échelle de déplacement est la représentation, sur une courbe ou
dans un tableau, du déplacement du navire en eau de mer en fonction des différents
tirants d’eau moyens qu’il peut prendre.
[Voir le mot Déplacement].
2 – Les courbes de déplacement font partie des courbes hydrostatiques.
3 – Un tableau indique le nombre de tonnes par centimètre d’enfoncement et le
moment nécessaire pour faire varier l’assiette de 1 centimètre. ; le tableau donne
aussi parfois les volumes de carène correspondants et le franc bord.
Remarque : L’échelle de déplacement permet de savoir à quel poids de
marchandises correspond tel tirant d’eau (moyen), ou quel sera le nouveau tirant
d’eau après tel embarquement ou tel autre débarquement de marchandises, ou
encore après le remplissage ou le vidage d’un double-fond.
Échelle de Jacob : Échelle symbolique vue en songe par le personnage Jacob de la Bible
hébraïque, qui reliait le ciel et la terre, en haut de laquelle se tenait Dieu et sur les
barreaux de laquelle montaient et descendaient des anges.
Remarques : a) – Les Anglais appelle l’échelle de pilote : « Jacob’s ladder ».
Cela témoigne de l'estime que les Anglais, peuple de marins, portent aux pilotes
lamaneurs attachés à un port ou à une rivière qui embarquent sur les navires qui
vont manœuvrer dans ce port ou sur cette rivière pour assister leurs capitaines.
b) – Le patriarche biblique Jacob était le fils d’Isaac et de Rébecca, et le petit-fils
d’Abraham.
Jacob avait un frère puîné, Esaü.
Dieu donna à Jacob la terre sur laquelle il eut son fameux songe.
Jacob a reçu le nom d’Israël après son combat avec Dieu.
Le pays de Canaan est ainsi devenu la mythique terre d’Israël.
L’histoire de Jacob/Israël est racontée dans le livre de la Genèse de la Bible
hébraïque (l'Ancien Testament des chrétiens).
c) – Le livre de la Genèse au chapitre 32 parle de Jacob comme étant un homme,
mais la tradition le considère comme l’ange de Dieu, plus précisément l’archange
Gabriel.
Échelle de la carte (en anglais « chart’s scale ») : L’échelle de la carte dans une direction
donnée est le rapport entre la distance de deux points de la carte et les deux points
de la Terre qu’ils représentent.
Remarque : Une carte à grande échelle représente plus de détails qu’une carte à
petite échelle mais, à surface égale, elle couvre une portion de la Terre plus réduite.
Échelles de latitude et de longitude : Lignes graduées qui encadrent les cartes marines ; les
échelles verticales servent à déterminer la latitude, et les échelles horizontales la
longitude de tous les points de la carte.
Remarque : Les échelles des latitudes croissantes sont placées sur les côtés des
Glossaire maritime – page 530 – À jour au 1er janvier 2015
Échelle de poupe : Échelle de corde très étroite suspendue à l’arrière du navire et permettant de
lire l’échelle des tirants d’eau arrière qui indique l’enfoncement du navire dans
l’eau.
Échelle de tangon : Échelle de corde très étroite, ayant des barreaux souvent arrondis, fixées à
des tangons dépassant à l’extérieur du bordé, servant à l’Équipage pour descendre
dans les embarcations amarrées sous les tangons.
Échelle de tirants d’eau (en anglais « scale ») : 1 – Marques peintes ou gravées de chaque côté
de la coque, à l’avant, à l’arrière et au milieu du navire : ces marques placées les
unes au-dessus des autres indiquent le tirant d’eau au moment de la lecture.
2 – Sur les navires de commerce français on trouve habituellement à l’avant, à
l’arrière et au milieu de la coque, d’un côté, des chiffres arabes se suivant de 20
centimètres en 20 centimètres ; de l’autre côté, des chiffes romains se suivant de
pied en pied.
3 – Sur les navires de commerce anglais, les échelles de tirant d’eau des deux bords
sont en chiffres romains se suivant de pied en pied.
4 – Les chiffres arabes des échelles de tirants d’eau ont une hauteur d’un décimètre
et ils sont espacés verticalement de un décimètre ; les chiffres romains ont une
hauteur de six pouces et ils sont espacés verticalement de six pouces.
5 – Chaque chiffre (ou groupe de chiffres) indique l’enfoncement qu’il représente
lorsque le niveau de l’eau est tangent à sa base.
6 – L’origine des graduations est le dessous de la quille, ou l’alignement du
dessous de la quille.
[Voir les expressions Marques de franc-bord, Tirant d’eau et le mot Enfoncement].
Échelles du Levant (en anglais « sea port towns in the turkish dominions ») : 1 – Villes
maritimes du Levant
2 – Leur nom semble provenir de l’habitude qu’on avait prise, lorsqu’on y allait, de
s’accoster (le côté parallèle au quai) et d’y faire escale, c’est-à-dire de disposer
l’escale (l’échelle) sur le côté pour descendre à terre.
Remarque : Dans les ports européens, comme on le voit sur les anciennes
représentations du vieux port de La Rochelle, on disposait la planche à l’étrave ou
à l’arrière parce que les navires se mettaient perpendiculaires au quai.
3 – Une autre interprétation du nom « Échelles du Levant » peut faire référence
aux montagnes abruptes qui bordent la plaine côtière dans de nombreux pays de la
région du Proche Orient (le Levant) et que l'on franchit par des degrés : Alexandre
le Grand, dans ses lettres, parle de l'Échelle qu'il a franchie au départ de Phasélis,
après être arrivé sur la côte de la Mer de Pamphylie (en Asie Mineure) en 334
avant J.- C., pour monter sur le plateau et faire la conquête du pays.
[Voir le mot Pamphilie].
Échelle du radar (en anglais « range ») : Rapport entre la distance entre deux échos d'objets sur
l'écran du radar et la distance qui sépare ces objets en réalité.
Remarque : Une petite échelle donne beaucoup de détails sur une surface réduite
de la mer ; une grande échelle correspond à une grande portée et permet de
détecter des navires ou des côtes éloignés, à la condition qu'ils soient à la portée
des ondes du radar.
[Voir l'expression Portée du radar].
Échelle linéaire (en anglais « linear scale ») : 1 – Une échelle linéaire est un système de
graduations représenté sur une droite ; l’origine de l’échelle représente le zéro, et le
nombre étiqueté n est placé à la distance n de l'origine.
2 – Une échelle linéaire est définie pour des valeurs positives et négatives.
Remarques : a) – Pour une échelle linéaire, deux graduations quelconques dont la
différence vaut 10, par exemple, sont à une distance constante.
b) – Dans un graphique linéaire, l'échelle des abscisses et l'échelle des ordonnées
partitionnent les axes en intervalles égaux.
[Voir l’expression Échelle logarithmique].
Glossaire maritime – page 532 – À jour au 1er janvier 2015
Éclaireur (en anglais « scout ») : 1 – Bâtiment de guerre détaché d'une escadre pour en éclairer la
marche.
2 – Soldat qui va à la découverte.
Éclat (Feu à – ) : Feu périodique dont la durée de lumière est inférieure à la durée d’obscurité.
Éclingure : Voir le mot Râblure.
Éclipse (en anglais « eclipse ») : Disparition apparente d’un astre produit par l’interposition d’un
autre corps céleste entre cet astre et l’observateur.
Exemples : Éclipse annulaire du Soleil par la Lune ; éclipse partielle du Soleil ;
éclipse totale du Soleil.
Éclipse de Lune : 1 – Éclipse où la Terre s´interpose entre la Lune et le Soleil et où la Terre porte
son ombre sur la Lune.
2 – Il n’y a pas éclipse de Lune à chaque pleine lune, car son orbite est inclinée
d’environ 5° sur l’écliptique.
3 – Pour qu’il y ait éclipse de Lune, il faut que la Lune soit pleine lorsqu’elle passe
très près d’un nœud de l’orbite lunaire.
4 – L´éclipse de Lune est dite totale quand la Lune disparaît entièrement dans l
´ombre de la Terre ; elle est dite partielle quand la Lune pénètre dans l´ombre de la
Terre sans y être totalement immergée ; elle est dite par la pénombre quand la Lune
entre dans la pénombre de la Terre sans entrer dans l´ombre.
5 – Au cours d’une année, le nombre d’éclipses de Lune est au minimum de 2 et au
maximum de 5.
[Voir le mot Éclipse].
Éclipse de Soleil : 1 – Une éclipse de Soleil a lieu lorsque la Lune se place entre le Soleil et la
Terre : la Lune porte son ombre sur la Terre.
2 – Vue de la Terre, il y a occultation du Soleil par la Lune.
3 – Un tel événement n'est possible qu'à la pleine lune.
Deux conditions supplémentaires sont nécessaires : que la Lune se tienne proche
de l'écliptique, tandis qu'en même temps, la Terre soit alignée avec la Lune et le
Soleil.
4 – Pour qu’il y ait éclipse de Soleil, il faut que la Lune soit nouvelle lorsqu’elle
passe très près d’un nœud de l’orbite lunaire.
5 – Selon la distance entre la Terre et le Soleil d'un côté, la Terre et la Lune d'un
autre, la saison de l'année et la position de l'observateur, l'éclipse peut être totale,
partielle et annulaire.
6 – L´éclipse de Soleil est dite totale quand la Lune masque complètement le
Soleil ; elle est dite annulaire quand le disque lunaire se projette sur le Soleil en
laissant apparaître un anneau de lumière ; elle est dite partielle quand la Lune
masque en partie le Soleil sans que l´on se retrouve dans les conditions d´éclipse
totale ou annulaire.
7 – La prédiction d’une éclipse de Soleil est plus compliquée que celle d’une
éclipse de Lune, car les phases de l’événement sont différentes selon le lieu
d’observation sur la Terre ; ce n’est pas le cas pour une éclipse de Lune où tous
les observateurs voient la même phase au même moment.
8 – Au cours d’une année, le nombre des éclipses de Soleil est au minimum de 2 et
au maximum de 5.
[Voir le mot Éclipse].
Écliptique (en anglais « ecliptic ») : 1 – Grand cercle de la sphère céleste qui coupe l’Équateur
terrestre sous un angle de 23° 27’ environ.
2 – L’écliptique est la trajectoire apparente du Soleil dans le ciel au cours de
l’année.
3 – Le Soleil parcourt l’écliptique en une année par son mouvement apparent
propre.
4 – Les points de l’écliptique les plus éloignés de l’Équateur sont les points
solsticiaux ; les points d’intersection de l’écliptique et de l’Équateur sont les points
Glossaire maritime – page 534 – À jour au 1er janvier 2015
équinoxiaux.
5 – Le plan de l’écliptique est également le plan de la révolution de la Terre autour
du Soleil.
Écluse : 1 – Une écluse simple est une construction de maçonnerie servant à retenir l’eau dans un
bief ou un bassin, à un niveau élevé ou bas selon les besoins, à l’aide de portes
tournantes, flottantes ou glissantes.
2 – Une écluse à sas (en anglais « locks ») permet de faire passer un navire d’un
bief à un autre lorsque les niveaux dans ces biefs sont différents.
Le navire prend place dans un espace appelé sas, compris entre deux portes
d’écluses ; on peut faire varier le niveau de l’eau dans ce sas à volonté pour le
mettre à la hauteur du bief amont ou à celle du bief aval.
Pour permettre le passage d’un navire d’un bief à l’autre, on ouvre la porte du côté
où se trouve le navire lorsque la hauteur de l’eau dans le sas est la même que celle
qui existe dans le premier bief ; lorsque les portes d’écluse sont ouvertes, le navire
peut entrer dans le sas. Mettre le niveau dans le sas à la hauteur de l’eau dans le
second bief s’appelle chavirer le sas ; après que le sas a été chaviré, le navire peut
sortir du sas et entrer dans le second bief.
3 – Une écluse de chasse est destinée à enlever la vase d'un bassin de marée ou
d'un chenal ; elle utilise l’eau d’une réserve appelée bassin de chasse dont le niveau
est largement supérieur à celui qui existe à cet instant dans le bassin de marée ou le
chenal que l’on veut nettoyer.
Remarque : a) – Lorsque l’on ouvre la porte d'une écluse de chasse, l’eau s’écoule
avec une grande vitesse dans le bassin de marée ou le chenal en aval, entraînant
avec elle les vases qui s'y sont déposées.
b) – L'écluse de chasse du pont Saint-Sauveur, à La Rochelle, permet de faire des
chasses dans le bassin de marée (port d'Aliénor) et dans le chenal d'entrée au Vieux
Port.
c) – Les chasses de l'écluse Saint-Sauveur ne permettent pas d'assurer la
profondeur nominale dans le bassin de marée et dans le chenal d'accès du
Vieux-Port de La Rochelle : des campagnes de dragage sont programmées chaque
année.
Écluse à poissons : Le pêcheurs à pied nomment écluse à poissons une sorte de bassin
demi-circulaire ou semi-elliptique en pierres sèches convenablement disposées les
unes sur les autres sans ciment et sans liant.
On ménage à la base du mur, côté mer, un trou de passage muni d’une grille pour
la sortie des eaux lors du baissant.
La haute mer de morte eau couvre le mur d’environ un mètre.
Des poissons restent prisonniers de l’écluse à la basse mer et il suffit alors de les
attraper avec une épuisette ou une foëne, près de la grille de sortie des eaux qui les
retient.
Remarques : a) – Les écluses à poissons sont concédées par l'Administration des
Affaires maritimes à des associations d'habitants des communes côtières ; chaque
sociétaire est autorisé, à tour de rôle, à attraper les poissons à la basse mer.
b) – Tous les bénéficiaires de la concession sont tenus de participer à l'entretien de
l'écluse.
c) – Les écluses à poissons, lorsqu'elles sont bien entretenues, permettent de fixer
le littoral ; les pierres qui sont juste posées les unes sur les autres absorbent
l'énergie des vagues en se remuant les unes contre les autres et en reprenant leur
place, protégeant la côte.
d) – Les écluses à poissons ont été de tout temps tenues pour responsables
d'échouements de navires qui se sont approchés trop près de la côte pour la
reconnaître ou qui tiraient des bords trop longs à la voile.
e) – Selon l'ordonnance de Louis XIV du mois d'août 1681 touchant la marine,
seules les écluses bâties avant 1544 pouvaient être maintenues et utilisées
conformément aux articles 84 et 85 de l'ordonnance du mois de mars 1584, pourvu
Glossaire maritime – page 535 – À jour au 1er janvier 2015
Écraignure : Petit fragment de chair, pauvre en graisse, que l’on retire du lard de baleine lorsque
l’on dépèce ces animaux.
Remarque : Les écraignures qui resteraient attachées à la graisse ou à la peau que
l’on a conditionnés pourraient fermenter et provoquer l’éclatement des barriques.
Écrivain : Dans certaines compagnies de la marine de commerce, on appelle écrivain le membre
de la maistrance qui était particulièrement chargé de l’administration générale d’un
navire de charge ; dans d’autres compagnies, on l'appelait capitaine d’armes et il
pouvait remplir d'autres fonctions, notamment concernant le chargement du navire.
Remarque : À la Compagnie Générale Transatlantique, on l'appelait écrivain ; à la
Compagnie des Messageries Maritimes, c’était le capitaine d’Armes.
Écrouelles : Maladie caractérisée par le tuméfaction des glandes du cou et par une détérioration
générale de la constitution.
Remarque : Après avoir été sacrés par l'évêque de Reims, qui utilisait l'huile de la
Sainte Ampoule et qui prononçait les paroles canoniques, les rois de France étaient
censés guérir les écrouelles : c'était leur privilège.
Écrouir : Écrouir un métal, c’est lui faire acquérir une grande dureté par un travail mécanique à
froid.
Écrouissage : Action de rendre un métal plus dur et de lui donner du ressort en le battant à froid
ou en le faisant passer dans une filière.
ECS : 1 – Sigle de l'expression anglaise Electronic Chart System.
2 – Système permettant la lecture de cartes électroniques, mais ne répondant pas
aux spécifications de l'Organisation Maritime Internationale et de l'Organisation
Hydrographique Internationale.
Remarque : Un ECS est considéré comme une aide électronique à la navigation,
qui doit être utilisée conjointement avec les documents officiels sur des supports en
papier.
Écubier de mouillage (en anglais « hawse-hole ») : 1 – Trou pratiqué sur l’avant, dans les joues
du navire, pour donner passage aux câbles ou aux câbles-chaînes de l’ancre.
2 – Les écubiers peuvent habituellement être fermés par des mantelets appelés
tampons ou tapes d’écubiers, qui empêchent la mer d’y passer de bas en haut,
lorsque le navire subit le tangage.
3 – Le premier rôle des écubiers de mouillage est de guider la chaîne vers
l’extérieur du navire en lui évitant les brisures à angle vif.
Remarques : a) – Autrefois, les ancres à jas ne pouvaient pas suivre leur chaîne
dans les écubiers ; elles devaient être reprises à l’extérieur du navire au moyen des
bossoirs de capon, et placées soit contre le bordé, soit sur le pont.
b) – Les ancres actuelles à pattes articulées ont habituellement leur fût avalé par
l’écubier de mouillage à la suite de leur chaîne, les pattes restant plaquées contre le
dévers de la coque, sur la partie extérieure de l’écubier de mouillage.
Écubier de pont : 1 – Trou garni d’un manchon en fonte à travers lequel passe la chaîne de
l’ancre pour venir du puits aux chaînes vers un pont, ou d’un pont à un autre.
2 – Des écubiers traversent le gaillard d’avant et permettent aux chaînes des ancres
de descendre du gaillard, où se trouvent les guindeaux, vers la mer.
Remarque : Un écubier placé sur un pont exposé et donnant dans le puits aux
chaînes peut être fermé par un mantelet appelés tape, qui empêche la mer de
pénétrer dans le navire lorsque les vagues submergent l’avant.
Écueil (en anglais « shelf ») : Un écueil est un danger connu sous les noms de basse, batture,
roche ou récif.
Écusson (en anglais « escutcheon ») : 1 – Partie inférieure de l'arcasse, qui est formée par quatre
pièces de bois dites courbes d'arcasse ou d'écusson.
2 – Pièce du tableau arrière dans laquelle on voit le nom du navire ou un emblème
quelconque.
Glossaire maritime – page 539 – À jour au 1er janvier 2015
Écusson (Barres d'– ) (en anglais « helm post transom », « counter transom ») : Pièces de bois
transversales à la base de l'arcasse, au-dessous de la barre de pont qui est placée en
travers dans la poupe à la hauteur du premier pont.
Remarque : La barre d'arcasse est placée en travers sur la tête de l'étambot, et la
barre de hourdi est placée juste au-dessous.
ED 50 (European data of 1950) : À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, toute la triangulation
qui avait servi à l’établissement des cartes d’Europe et de Méditerranée a été
recalculée sous la direction du service cartographique le l’Armée américaine.
L’apparition des calculateurs électroniques facilita les calculs mais fit apparaître la
nécessité d’utiliser un référentiel unique pour tous les pays de la zone Europe : ce
fut le système géodésique ED 50.
Remarques : a) – Le système géodésique ED 50 a été remplacé par le système
mondial WGS 84 pour des raisons stratégiques.
b) – Toutes les cartes publiées par le SHOM français sont maintenant rapportées
au système géodésique WGS 84.
Éden : Nom que l’Écriture Sainte donne au Paradis Terrestre.
Remarques : a) – Sur les première mappemondes, qui étaient dessinées « l'Est en
haut », l’Éden était représenté tout en haut et l'enfer tout en bas.
Jérusalem était également représentée dans le haut de la Mer Méditerranée, sur les
cartes « l'Est en haut » des « Croisés ».
La Mecque, en revanche, était au centre des cartes des Mahométans, comme la
France l'est sur les planisphères de la République, ou l'Amérique sur ceux qui sont
édités aux États-Unis.
b) – Sur les cartes qui montraient le Nord en haut, l’Éden était représenté près du
bord droit, c'est-à-dire à l'extrême Est.
c) – L’Enfer était représenté à l'Ouest.
d) – Sachant que la Terre était ronde, Christophe Colomb espéra atteindre le
Paradis Terrestre, à l'extrême Est de l'Asie, en traversant l'Océan Atlantique d'Est
en Ouest à partir de la péninsule ibérique ; le 6 décembre 1492, lorsqu'il débarqua
dans l'île qui baptisa Hispanolia, il déclara qu'il avait atteint l'Éden.
Éducation : 1 – Action d’élever, de former, d’instruire une personne (enfant, adolescent, adulte)
en cultivant sas qualités physiques, intellectuelles et morales.
Remarques : a) – L’instruction et l’enseignement peuvent débuter lorsque
l’éducation et la formation sont achevées avec succès.
b) – Un projet d'Éducation nationale dû à Louis-Michel Lepelletier, présenté le
29 juillet 1793 par Maximilien Robespierre (1758-1794) au nom de la Commission
d'Instruction publique de la Convention nationale, prévoyait que tous les enfants à
partir de 5 ans et jusqu'à 12 ans pour les garçon, jusqu'à 11 pour les filles, soient
élevés en commun ; la charge des établissements d'éducation devait être supportés
par les riches, la classe indigente ne payant rien.
Il fallait donner aux enfants les aptitudes physiques et morales qu'il importe à tous
de retrouver dans le cours de la vie, quelle que soit la position particulière de
chacun ; en quittant le tronc commun, les jeunes gens et les jeunes filles devaient
recevoir la modification spéciale des diverses professions dont se composait la
République..
c) – L'Éducation nationale a ensuite été remplacée par l'Instruction publique : pour
Guizot (1787-1874) les élèves devaient rendre à la Société les utiles leçons et les
sages exemples qu'ils avaient reçus de leurs maîtres.
2 – Développement et affinement d'une aptitude particulière, d'une qualité, d'un
sens.
Exemples : Éducation de l'ouïe des écouteurs de l'arme sous-marine ; éducation de
l’œil du manœuvrier.
3 – On utilise aussi le mot éducation pour parler de la formation dans un domaine
que définit l'épithète ou le déterminant.
Exemples : Éducation civique, éducation professionnelle.
Glossaire maritime – page 540 – À jour au 1er janvier 2015
Remarques : a) – On embosse un navire pour qu'il occupe moins de place dans une
rivière qui connaît des renverses de courant avec les marées.
b) – On embossait les vaisseaux qui devaient conserver leurs batteries de canons
dirigées vers une citadelle ennemie à terre.
[Voir le mot Embosser].
Embossage (Ligne d’ – ) : Une ligne d’embossage est constituée d’un câble métallique de grande
longueur enroulé sur le tambour d’un treuil et terminé par une extrémité de chaîne
alourdie comportant un émerillon ; l’émerillon est maillé à une ancre de détroit à
grand pouvoir de tenue ; le poids de l'ancre de détroit est égal au tiers de celui des
ancres de bossoir.
Remarque : Le treuil d'embossage et la ligne d’embossage sont placés au-dessus du
tableau arrière.
[Voir les expressions Ancre de détroit, Extrémité de chaîne].
Embosser (en anglais « to bring the broadside ») : 1 – Embosser consiste à mouiller deux ancres
mouillées, l’une par l’avant, l’autre par l’arrière, de manière que le navire garde sa
ligne de quille à peu près dans la direction choisie, quels que soient le vent et le
courant.
Après qu’on a mouillé une ancre de l’avant, on s’embosse en mouillant une autre
ancre en position telle que, si l’on en prend son câble par un chaumard ou un
écubier de l’arrière, et si l’on fait effort dessus, le navire se range dans la direction
voulue.
Remarque : a) – On s’embosse, soit pour rester au mouillage dans la partie
maritime d’une rivière étroite sans échouer l’arrière sur les rives à la renverse du
courant, soit pour occuper moins de place dans une zone de mouillage malgré les
renversements du courant ou les changements du vent.
b) – Les anciens vaisseaux de la marine de guerre à voiles, qui possédaient des
canons en batteries, s’embossaient pour faire feu contre la terre en gardant le
maximum de pièces utilisables.
c) – Lorsqu’un navire possède à poste fixe une ancre à l’arrière pour s’embosser,
cette ancre s’appelle ancre de détroit.
d) – Les navires de la rivière Ems, en Allemagne, doivent posséder une ancre de
détroit parée à mouiller au tableau arrière..
2 – Pour embosser un navire sur une seule ancre, il faut mailler un câble partant
d’un chaumard de l’arrière sur l’organeau de l’ancre mouillée à l’avant (ou sur son
câble, à une certaine distance de l’ancre) de manière que le navire puisse éviter ou
changer de direction à volonté en virant ou en choquant le câble de l’arrière.
Remarque : a) – L’embossage sur une seule ancre se voit lorsque la direction du
courant est constante, et si la direction du vent ne change pas.
b) – Le câble partant de l’arrière s’appelle un croupiat, une croupière ou une
embossure.
c) – Si l’on désire mailler la croupière sur le câble de l’ancre, on procède à cette
opération sur le pont, à l’avant du navire, avant de filer complètement le câble.
[Voir les mots Câble, Croupiat et l’expression Ancre de détroit].
Embossure : Embossure est employé avec à peu près le même sens que croupiat, pour désigner
un câble ou une aussière partant de l'arrière du navire, même dirigée vers l'avant.
[Voir les mots Croupiat, Embosser].
Embouquer (en anglais « to enter into the mouth of ») : Quitter la mer libre et s’engager dans
un chenal ou dans un passage étroit entre deux côtes, entre deux ou plusieurs îles,
dangers, écueils, et par lequel il faut passer pour aborder dans certains pays.
Remarque : Sortir de ce chenal ou de ce passage étroit pour gagner la mer libre
s’appelle débouquer.
Embraquer un cordage (en anglais « to take in the slack ») : Embraquer un cordage, c’est le
tirer à soi pour le tendre ou pour en faire disparaître le mou.
Remarques : a) – Embraquer se dit lorsque l’effort à exercer est assez faible.
Glossaire maritime – page 547 – À jour au 1er janvier 2015
b) – On utilise les mots haler ou peser à la place d’embraquer si l’on fait un gros
effort, notamment si l’on doit utiliser un palan.
[Voir les mots Haler et Peser].
Embrun : Sorte de brouillard formé de gouttelettes d’eau de mer et provoqué par l’écrêtement
des vagues lorsque le vent dépasse la force 6 Beaufort.
Émerillon (en anglais « hook ») : 1 – Croc de poulie ou de palan destiné à faire tourner les
manœuvres sur elles-mêmes.
2 – Croc ou anneau qui est rivé dans l’anneau extrême d’une chaîne, de manière à
pouvoir tourner librement dans le trou pratiqué dans cet anneau pour le recevoir.
Lorsque l’on est mouillé sur une seule ancre, si l’on n’a pas de maillon à émerillon,
la chaîne peut faire des tours sur elle-même à chaque changement de sens du
courant de marée, et certaines mailles de la chaîne peuvent être endommagées.
3 – Les deux câbles-chaînes des ancres d’un navire affourché peuvent être réunis
par un émerillon d’affourchage à une chaîne unique que l’on appelle itague
d’affourchage et qui entre à bord par un écubier : les différents évitages du navire
ne peuvent ainsi plus donner lieu des tours dans les chaînes.
4 – Un émerillon d’affourchage à deux branches est relié, à chaque extrémité, par
l’intermédiaire d’une maille démontable, à une plaque d’affourche d’où partent les
deux chaînes qui y aboutissent ; on l’utilise en cas d’affourchage sur deux ancres en
utilisant les deux câbles-chaînes du navire passés par les deux écubiers.
5 – Un émerillon est un accessoire mécanique permettant à deux lignes fixées
chacune à l’une des extrémités de l’émerillon de tourner sur elles-mêmes
indépendamment l’une de l’autre.
Émeute : 1 – Tumulte séditieux.
2 – Mouvement populaire concerté et dirigé par des meneurs contre l'ordre
publique.
Remarque : Si le peuple réussit à renverser le pouvoir, on ne parle plus d'émeute,
mais de révolution.
EMF : Sigle de l'École militaire de la Flotte.
Éminence grise : Se dit du conseiller éminent, mais restant dans l'ombre, d'un homme exerçant
des responsabilités publiques importantes.
Remarques : a) – L'origine de cette expression remonte au moine capucin François
Leclerc du Tremblay (1577-1638), Joseph de Paris en religion, qui conseilla et
parfois dirigea l'action du ministre de Louis XIII : Armand du Plessis Cardinal de
Richelieu.
b) – Le Père Joseph espérait que son action politique lui permettrait d'être nommé
cardinal ; par ailleurs, c'est lui qui avait présenté le jeune évêque de Luçon, Armand
du Plessis, à la Reine et au jeune Roi ; Richelieu a été nommé ministre, puis est
devenu son Éminence le Cardinal de Richelieu, revêtant la soutane rouge des
cardinaux, alors que le Père Joseph a conservé son habit gris de capucin (d'où son
surnom).
c) – Le Père Joseph regretta l'alliance de Richelieu avec des princes luthériens
contre l'Autriche catholique.
d) – François du Tremblay fonda en 1617 à Poitiers la Congrégation des sœurs
bénédictines de Notre-Dame du Calvaire, une branche de l’Ordre de Saint Benoît,
avec Mère Antoinette de Sainte Scholastique, abbesse coadjutrice de l’abbaye de
Fontevrault, .
L'ordre possède actuellement (2014) un monastère à Bouzy-la-Forêt dans le
Loiret, un à Pié-Foulard dans les Deux-Sèvres, un à Angers dans le
Maine-et-Loire, un autre au sommet du Mont des Oliviers à Jérusalem, en Israël.
Émission (Classification des – radio-électroniques) : Les émissions radio-électroniques sont
classées à l’aide de trois symboles qui indiquent respectivement le type de la
porteuse principale (lettre), la nature du signal qui module la porteuse principale
(chiffre) et le type d’information transmis (chiffre).
Glossaire maritime – page 548 – À jour au 1er janvier 2015
Empointure de pic : Le point supérieur le plus sur l’arrière de la brigantine ou d’une voile
goélette.
Emporte-pièce : Instrument en fer servant à pratiquer des trous dans la basane destinée à
recouvrir les ralingues; on s'en sert aussi quand on emploie les œillets métalliques
En belle : Déformation d’« embelle », en parlant des amarres disposée à partir de l’embelle,
partie du navire comprise entre les deux gaillards.
En belle : Expression que les artilleurs utilisaient pour signifier qu’une bouche à feu est pointée,
placée droit au milieu du sabord.
ENC : 1 – Sigle de l'expression anglaise Electonic Navigation Chart.
2 – Les cartes électroniques vectorielles (ENC) sont classées en 6 catégories ;
la catégorie d'une ENC est en principe liée à son échelle.
Catégories ENC Types de navigation Échelle
1 Vue d'ensemble inférieure à 1/1 500 000
2 Générale 1/350 000 à 1/1 500 000
3 Côtière 1/90 000 à 1/350 000
4 Atterrages 1/22 000 à 1/90 000
5 Portuaires 1/4 000 à 1/22 000
6 Amarrage supérieure à 1/4 000
Remarques : a) – Les cartes vectorielles (ENC) sont constituées à partir de bases
de données dont le contenu, la structure et le format sont standardisés ; elles sont
conçues pour être utilisées avec un ECDIS ; les ENC sont les équivalents
électroniques des plus récentes éditions de cartes sur support papier ; une ENC
peut contenir des informations nautiques qui ne figurent pas sur l'édition papier.
b) – La fonction zoom (agrandissement ou réduction de l'échelle) ne modifie pas
les dimensions des représentations symboliques des éléments rapportés sur la carte
(légendes, bouées, sondes, etc.).
c) – La fonction zoom utilisée avec une carte vectorielle (ENC) permet d'agrandir
l'image des zones cartographiées, tout en ajoutant les informations additionnelles
stockées dans la base de données (sondes, bouées, etc.) qui deviennent
indispensables si l'on augmente l'échelle de la carte pour naviguer près des dangers,
mais qui ne figuraient pas sur la carte à plus petite échelle.
d) – Les cartes vectorielles peuvent :
i) soit être produites conformément aux spécifications de production des cartes
vectorielles de l'Organisation Hydrographique Internationale (OHI), par un service
hydrographique gouvernemental autorisé ou une institution équivalente ;
ii) soit être produites par le secteur privé, mais compatibles avec les spécifications
de l'OHI et dérivées des sources officielles fournies par un service hydrographique
gouvernemental autorisé ou une institution équivalente
iii) soit produites entièrement par le secteur privé.
Encablure (en anglais « cable ») : 1 – Jadis, on appelait encablure la longueur d’un câble qui est
de 120 brasses de 5 pieds ou de 100 toises de 6 pieds (environ 195 mètres).
2 – En France, l'encablure est égale à un dixième de mille, soit 185,2 mètres.
3 – Au Royaume uni, l'encablure vaut 608 pieds anglais, soit 201,168 mètres.
4 – Aux États-Unis, l'encablure vaut 720 pieds américains, soit 219,456 mètres.
Remarques : a) – Une encablure (en anglais « a cable ») est une unité de mesure
particulière aux marins pour estimer à vue les distances moyennes ; l'encablure est
égale, en principe, au dixième d'un mille marin international.
b) – En réalité « l'encablure dépend de la longueur du câble qui sert à la
mesurer » comme le disent malicieusement les aviateurs.
c) – Les marins disent « quelques encablures » lorsqu'ils n'ont pas une
connaissance précise de la distance dont ils parlent, si cette distance est de l'ordre
Glossaire maritime – page 551 – À jour au 1er janvier 2015
du mille ou inférieure.
d) – De nombreux journalistes utilisent l'expression « quelques encablures » pour
exprimer des distances réelles de plusieurs dizaines de milles.
e) – En France, on retient habituellement 200 mètres comme longueur de
l’encablure, sachant que l’on n’utilise cette unité que lorsqu’on ne connaît pas avec
précision la mesure réelle d'une distance à la mer.
f) – En France, les cordages utilisés comme amarres sont souvent livrés en glènes
de longueur égale à 200 mètres.
g) – Pour les Anglais , « a cable’s length » vaut 100 fathoms ou 200 yards.
Encalminé (en anglais « becalmed ») : Un navire est encalminé lorsqu’il se trouve dans un temps
calme ou lorsqu’il est sous un abri qui lui dérobe le vent.
Enquaquer : 1 – Mettre les harengs en caques.
Remarque : Les caques sont des barils ou des barriques dans lesquels on conservait
naguère les harengs salés ou fumés.
2 – [Par analogie] Être extrêmement serrés comme le sont les harengs en caque.
Encens : Combustible aromatique importé d’Asie et dont la fumée réconciliatrice monte de la
terre vers les cieux.
Remarques : a) – On fait brûler de l’encens dans tous les cas où l’on cherche à
entrer, d’une façon ou d’une autre, en relation avec l’au-delà.
En présence d’esprits malveillant, la fumée d’encens retombe vers le sol et ne
s’élève pas vers les cieux ; dans une telle situation, il est recommandé de différer la
cérémonie projetée.
b) – Les meilleurs encens, et les plus coûteux, sont produits dans l’île de Sumatra.
c) – Acheter de l'encens est la plus noble façon de transformer son argent en
fumée.
Encoignure (en anglais « loop ») : Nom donné à la ganse qui entoure les cosses que l’on place
aux extrémités de l’envergure d’une voile.
Enclume : 1 – Masse de fer aciérée dont la surface supérieure est plate et sur laquelle on bat au
moyen d’un marteau les pièces métalliques, habituellement chauffés, pour leur
donner la forme désirée.
L’une des extrémités de l’enclume est terminée par une pointe horizontale, la
seconde extrémité a la forme d’une pyramide dont l’une des faces est dans le
prolongement de la partie supérieure de l’enclume.
Remarque : Une bigorne est une sorte d’enclume dont les deux extrémités sont en
pointe et qui sert à tourner en rond ou à arrondir les grosses pièces.
2 – La partie supérieure, en forme de filaments ou de couches, de certains
cumulonimbus très développés ressemble à une enclume : on dit que ces nuages
sont en forme d’enclume.
Remarque : Une grande enclume est le signe d’une intense activité orageuse à
l’intérieur du cumulonimbus ; ces nuages sont souvent accompagnés d’averses de
pluie, de vents forts, d’éclairs.
Encontre (À l’ – ) (en anglais « contrary ways ») : 1 – Deux navires vont à l’encontre l’un de
l’autre lorsqu’ils font des routes diamétralement opposées et qu’ils se voient, l’un
par l’autre, par l’avant.
Remarque : Lorsque deux navires à propulsion mécanique font des routes
directement opposées ou à peu près opposées de telle sorte qu’il existe un risque
d’abordage, chacun d’eux doit venir sur tribord pour passer par bâbord l’un de
l’autre (Règle 14 du RIPAM).
2 – On doit considérer qu’une telle situation existe lorsqu’un navire en voit un
autre devant lui ou pratiquement devant lui, de sorte que, de nuit, il verrait les feux
de tête de mât de l’autre navire, l’un par l’autre ou presque, ou ses deux feux de
côté ensemble et que, de jour, il verrait l’autre navire sous un angle correspondant.
3 – Lorsqu’un navire ne peut déterminer avec certitude si une telle situation existe,
il doit considérer qu’elle existe effectivement et manœuvrer en conséquence.
Glossaire maritime – page 552 – À jour au 1er janvier 2015
jusqu’à ce dernier hauban, et ce sont ces enfléchures que l’on appelle enfléchures
bâtardes.
Remarque : Parfois, on fait pour le hauban de l’avant la même chose que pour le
hauban de l’arrière, surtout sur les gros navires.
Enfoncement du navire : 1 – L’enfoncement d’un navire dans l’eau, c’est-à-dire la hauteur
immergée de sa carène, est celui pour lequel la résultante des composantes
verticales des forces de pression appliquées sur sa carène équilibre son poids.
2 – On lit et l’on note toujours l’enfoncement du navire à l’arrêt, juste avant son
appareillage du port de départ, et aussitôt après son arrivée au port de destination,
sur les échelles de tirants d’eau de l’avant, du milieu et de l’arrière.
3 – La relation de Daniel Bernoulli (1734) exprime la conservation, pour un
élément de fluide en mouvement, de la somme de son énergie cinétique (produit de
sa masse par la vitesse de l’écoulement), de son énergie potentielle (fonction de la
distance à la surface) et du produit de son volume par la pression locale.
4 – On en déduit que pour un navire en mouvement horizontal dans la mer, la
pression qui détermine la flottaison du navire diminue en même temps que la
vitesse d’écoulement de l’eau le long de la carène augmente ; cet effet a été décrit
par Giovanni Battista Venturi.
5 – Pour un observateur embarqué sur le navire, l’eau rencontre l’étrave à débit
constant et à la même vitesse que la vitesse-surface du navire ; puis elle court
jusqu’à l’arrière du navire en contournant ses formes, donc en allongeant son
parcours ; par rapport au fond de la mer, la vitesse de l’eau sur les côtés et par en
dessous est plus élevée que la vitesse du navire.
6 – Si la vitesse de l’écoulement sous le navire a augmenté, la pression a diminué.
7 – Lorsque la pression baisse sous la coque d’un navire qui fait route, on dit que
ce navire subit un « surenfoncement », c’est-à-dire que son enfoncement dans l’eau
augmente par rapport à ce qu’il était lorsque le navire était à l’arrêt.
8 – Sous la coque, la pression est d’autant plus faible que la vitesse de
l’écoulement est plus grande ; l’enfoncement du navire augmente avec sa
vitesse-surface.
[Voir les articles Accroupissement, Clair sous quille, Squat, Surenfoncement et les
expressions Marques de franc-bord, Échelles de tirant d’eau].
Enfouir : 1 – Mettre dans un trou qu'on a creusé, puis recouvrir de terre.
2 – [Par analogie] Dissimuler à la vue derrière d'autres objets.
Enfourner : Un navire enfourne dans le mauvais temps lorsque son étrave plonge dans la lame
sans s’élever aussitôt au-dessus d’elle ; la mer envahit, pendant un moment, le pont
à l’avant du navire.
Remarque : a) – Un navire enfournera si la hauteur des vagues est supérieure à son
creux sur quille et si la distance entre les crêtes des vagues est inférieure à la
longueur de ce navire.
b) – Un navire enfournera d’autant plus facilement que ses formes avant seront
plus effilées.
Engager (en anglais « to lay on the beam ») : 1 – Engager une chose dans une autre, c'est l'y
faire entrer ou pénétrer de manière à ne pouvoir que difficilement l'en faire sortir.
Exemple : Engager un filet dans l'hélice.
2 – On dit qu'un navire engage quand il est tellement incliné que l’eau arrive sur
son pont ; quelquefois, il ne peut pas se relever.
Remarque : Si le navire engage par l'avant au point que la mer pénètre à l'intérieur
du navire par les écoutilles et qu'il sombre, on dit qu'il sancit.
[Voir le mot Sancir].
3 – Engager se dit aussi d'une personne, d'une troupe qui pénètrent dans un lieu,
ou d'un navire que l'on présente à l'entrée d'un détroit, d'un chenal, d'un sas.
Remarque : S'il s'agit d'un chenal, d'une passe, d'un estuaire, on dit que le navire
embouque ce chenal ; on dit aussi que le navire engaine.
Glossaire maritime – page 554 – À jour au 1er janvier 2015
Enrochement : Entassement artificiel de blocs de pierre ou de béton, sur un point de la mer, pour
former une jetée ou pour servir de base à un môle ou autre travail de ce genre
destiné à s’élever au-dessus de la surface des plus hautes marées.
Enrouler :
Enrouleur :
Enseigne (en anglais « flag », « ensign ») : 1 – On appelle ainsi le pavillon national qui se porte à
la poupe.
Remarque : Le petit mât qui supporte cette enseigne s’appelle mât de pavillon.
2 – Nom d’un grade dans la Marine.
i) Le grade d’Enseigne de Vaisseau de deuxième classe (EV2) est le premier grade
d’officier dans la Marine nationale ; il correspond au grade de sous-lieutenant dans
les autres armes.
ii) Le grade d’Enseigne de Vaisseau de première classe (EV1) est compris entre
Enseigne de Vaisseau de deuxième classe et Lieutenant de Vaisseau dans la Marine
nationale ; il correspond au grade de lieutenant dans les autres armes.
3 – Avant la Révolution, il y avait, parmi les officiers de port, des enseignes de
port.
Enseigne de Vaisseau : Premiers grades d'officiers correspondant à sous-lieutenant ou lieutenant
dans l'armée de terre.
Remarque : a) – On distingue les Enseignes de Vaisseau de 2ème classe (qui
portent un galon doré) et les Enseignes de Vaisseau de 1ère classe (qui portent 2
gallons dorés).
b) – L'appellation des Enseignes de Vaisseau de 1ère classe et des Enseignes de
Vaisseau de 2ème classe est « lieutenant ».
Enseignement : 1 – Action de transmettre un savoir.
2 – Résultat de cette action.
Remarque : L’instruction et l’enseignement peuvent débuter lorsque l’éducation et
la formation sont achevées avec succès.
Ensellé : Se disait d'un navire très relevé aux deux bouts.
Ensemble ! (en anglais « together ! », « all in one time ! ») : Commandement aux matelots qui
agissent dans un même but d'opérer leurs efforts simultanément.
Remarque : Ce commandement est fait dans les embarcations pour que les rameurs
soient attentifs à donner leurs coups d'aviron en même temps et comme en mesure,
les avirons de l'arrière servant de guide aux autres.
ENSM : 1 – Sigle de l’École Nationale Supérieure Maritime.
2 – L’ENSM est la trouvaille du 3ème millénaire pour (enfin !) réussir à obtenir
que la CTI (Commission des titres d’ingénieurs) reconnaisse que le niveau atteint
maintenant par les Capitaines titulaires du brevet de niveau 1 leur permet de faire
valoir un titre d’ingénieur auprès de leurs éventuels employeurs à terre, après qu’ils
auront achevé une carrière courte à la mer.
3 – L’ÉNSM regroupe les 4 anciennes ÉNMM de Saint-Malo, Nantes, Le Havre et
Marseille ; ce nombre de 4 est un peu incertain, tantôt menacé, tantôt confirmé, au
gré des titulaire du sous-ministère chargé de la Mer.
[Voir le sigle ENMM et les expressions École Nationale de la Marine Marchande
et École Nationale Supérieure Maritime].
Remarques : a) – Le professeur Guéna, directeur de l’ÉNMM de Nantes (École
Nationale de la Marine Marchande), l’ancienne Hydro (École d’Hydrographie) de
Nantes, nous assurait déjà en 1965, quand nous suivions le cours d’Élève au Long
Cours, que le futur brevet polyvalent C1NM (Capitaine de 1ère Classe de la
Marine Marchande) dont il nous vantait l'intérêt, permettrait à coup sûr à ses
titulaires de se voir reconnaître le titre d’ingénieur.
b) – En 1973, nous avons préparé et soutenu, en dernière année de cours de
capitaine, une thèse portant sur un sujet maritime, afin de remplir toutes les
Glossaire maritime – page 556 – À jour au 1er janvier 2015
exigences de la CTI.
c) – Dans ses vœux pour 2013, Bernard Datchary, président de l’Amicale des CLC
(Capitaines au Long cours) et C1NM, estimait que la qualification d’ingénieur
n’est pas indispensable pour la conduite et l’exploitation des navires, et que le
reclassement à terre ne justifiait pas que l’on privilégie les exigences de la CTI aux
dépens du cursus maritime ; il souhaitait qu’un enseignement maritime de haut
niveau soit maintenu, dédié prioritairement à la formation d’officiers de la Marine
Marchande.
Entente cordiale : 1 – On entend par Entente cordiale les efforts diplomatiques par lesquels la
France et le Royaume-Uni tentèrent de régler leurs antagonismes.
L’expression Entente cordiale a été utilisée :
2 – À l’occasion des deux séjours que la reine d’Angleterre, Victoria, accompagnée
de son mari le Prince Albert, fit en 1843 et en 1845 au château du roi des Français,
Louis-Philippe, et de la reine Marie-Amélie, à Eu (Seine-Maritime) ;
3 – Sous la Troisième République, après la signature d’accords bilatéraux
franco-britanniques le 8 avril 1904 sous le titre « Declaration between the United
Kingdom and France Respecting Egypt and Morocco, Together with the Secret
Articles Signed at the Same Time » ; ces accords furent étendus à l'Empire russe
pour devenir la Triple-Entente en tenant compte de la convention militaire entre la
France et la Russie du 17 août 1892, puis de l’alliance franco-russe du 27
décembre 1893 et enfin de la convention anglo-russe du 31 août 1907.
Remarque : a) – En 1904, la France voulait se prémunir contre les ambitions
allemandes sur terre, et le Royaume-Uni voulait se prémunir contre les ambitions
allemandes sur mer.
b) – Il avait fallu régler la question du libre-passage des navires de commerce par
le Canal de Suez et dans le détroit de Gibraltar, et s’entendre sur l’influence des
Européens au Maroc, notamment au sud du détroit de Gibraltar.
c) – La France conservait ses droits en Égypte, y compris le droit de cabotage
accordé aux navires français entre les ports égyptiens.
d) – Par des clauses secrètes, la France renonçait aux privilèges établis à son profit
par l'article 13 du Traité d'Utrecht concernant l'Île dite Cap-Breton et les autres îles
situées dans l'embouchure et dans le Golfe de St. Laurent ; mais la France
conservait pour ses ressortissants, sur le pied d'égalité avec les sujets britanniques,
le doit de pêche dans les eaux territoriales de Terre-Neuve, sur la partie de la côte
comprise entre le cap Saint-Jean et le cap Rayz en passant par le nord ; quelques
frontières entre possessions françaises et anglaises en Afrique furent également
définies ou rectifiées (notamment au Niger, près du lac Tchad, aux îles de Los,
entre Sénégambie et Gambie).
e) – Les accords de 1904 créèrent le condominium franco-britannique des
Nouvelles-Hébrides qui dura jusqu’à la formation en 1980 de l’État indépendant
du Vanuatu.
f) – En 1935, contrairement aux accords de 1904, le Royaume-Uni a signé avec
l’Allemagne un accord hostile à la France.
[Voir l’expression Accord naval anglo-allemand du 18 juin 1935].
g) – La Russie est entrée dans la Triple Entente car elle craignait les ambitions
expansionnistes de la Triple Alliance (Triplice) de 1882 entre l’Allemagne,
l’Autriche-Hongrie et l’Italie.
La Russie se réservait le droit de défendre la Serbie (peuplée de Slaves) si elle était
attaquée par des membres de la Triple Alliance.
Enthousiasme (en anglais « enthusiasm ») : Vive émotion, exaltation.
Remarques : a) – L’enthousiasme est l’une des caractéristiques de l’entrepreneur,
avec l’acceptation de risques calculés.
b) – Les risques calculés sont la juste évaluation des conséquences du hasard.
c) – « Le hasard n'est que la mesure de notre ignorance » (Henri Poincaré).
Glossaire maritime – page 557 – À jour au 1er janvier 2015
Entonnoir : Ouverture conique par où l'air descend dans le corps des manches à vent, après avoir
frappé dans la guérite.
Entraînements et exercices (en anglais « drill and exercices ») : Le code ISM exige (exigence
8.2) l’organisation, pour les Équipages, de programmes d’entraînement et des
exercices préparant aux mesures à prendre en cas d'urgence.
En travers (en anglais « adrift », « athwart ») : Sorte d’adverbe qui indique la position d’un
navire dont la direction de la quille est perpendiculaire à celle du vent, du courant,
de la lame. Exemple : « en travers à la lame ».
Entre-deux (en anglais « together ! », « all in one time ! ») :
Entrées d’une carène : Angles entre les joues de l'étrave et le plan de symétrie longitudinale d'un
navire.
Remarque : Les entrées de la carène déterminent la hauteur maximum de la
vague d’étrave, la distance entre l’étrave et la crête de cette vague, la
hauteur et la forme de cette vague.
Entremise : 1 – Pièces de charpente placées dans le sens longitudinal du navire et servant, avec
les surbaux, à entourer les écoutilles ou autres passages de ponts pour éviter
l'entrée des eaux de ruissellement à l'intérieur du navire.
2 – Fil d'acier reliant deux têtes de bossoirs d'embarcation et sur lequel sont
frappés les tire-veilles.
3 – Médiation, mise en relation de personnes.
[Voir le mot Ailure].
Entrepont (en anglais « between decks », « battery », « orlop ») : 1 – L’entrepont est l’espace
compris entre deux ponts ; en particulier, l’entrepont est l’espace compris entre le
faux pont et le pont principal.
Exemple : Charger une marchandise en entrepont c'est l'arrimer à l'abri mais ni en
cale (en anglais « hold »), ni sous le pont abri (en anglais « shelter deck »).
2 – Sur les bâtiments à voiles, l'entrepont était affecté au logement des officiers,
des aspirants, des chirurgiens, des maîtres et au rangement des effets de l'Équipage.
Remarques : a) – Le carré et les chambres des officiers se trouvaient sur l'avant
d'un magasin ou soute qui est tout à l'arrière.
b) – Le poste des aspirants et celui des chirurgiens se trouvaient ordinairement en
avant du logement des officiers, un de chaque côté.
c) – C'est dans l'entrepont qu'était le poste des blessés pendant les combats et c'est
là qu'opéraient les chirurgiens.
d) – L'avant de l'entrepont était occupé par les maîtres ; deux grands parcs à
boulets étaient installés dans la chambre des maîtres, un de chaque bord.
e) – Une partie de l'Équipage couchait dans l'entrepont et des hamacs y étaient
suspendus à cet effet dans les intervalles non réservés.
f) – Une coursive ou galerie courrait tout autour de l'entrepont pour permettre aux
ouvriers de circuler afin de boucher les voies d'eau produites par les boulets
ennemis frappant près de la flottaison ; des portes pratiquées dans les cloisons des
chambres donnent accès aux ouvriers dans cette partie de l'entrepont.
g) – Le four était placé dans l'entrepont, entre le grand-mât et le grand panneau.
3 – Entre l'entrepont et une plate-forme établie au-dessus de l'arrimage de la cale,
les grands bâtiments disposent d'un second entrepont, parfois appelé
faux-entrepont.
Entrepôt : Magasin choisi par une compagnie de commerce pour y réunir les objets dont elle se
propose de faire le commerce, ou ceux qui sont nécessaires pour ses opérations et
armements.
Entrepôt (en anglais « mart town ») : Ancienne appellation des ports francs.
Remarques : a) – On appelait entrepôt une ville de commerce libre et privilégiée où
les marchandises étrangères qui n'entraient pas dans la consommation du pays
étaient provisoirement entreposées dans des magasins consacrés à cet emploi, sans
payer de droits d'entrée, pour être ensuite réexportées.
Glossaire maritime – page 558 – À jour au 1er janvier 2015
Envaser (en anglais « to put in a muddy ground ») : Envaser un navire, c’est le faire échouer
volontairement dans une berge, dans un fond de vase ou sur un banc de vase molle.
Remarques : a) – Lorsque deux navires risquent de se croiser en Charente dans un
coude, celui qui est bout au courant peut quelquefois s'envaser dans la berge avant
la courbe pour y attendre le passage de celui qui va avec le courant.
b) – C’est une ressource que certains ont utilisée quand ils naviguaient dans des
fonds de vase lorsque le navire fatiguait à cause du mauvais temps ou pour une
autre raison ; dans ce cas, on choisit la marée descendante pour le faire, afin de
pouvoir se relever au plein de l’eau.
Enverguer (en anglais « to bend », « to bring ») : 1 – Enverguer une voile c’est la fixer à une
vergue, à une draille, par celle de ses ralingues qui est disposée à cet effet, et qu’on
appelle ralingue d’envergure.
La voile est alors prête à être serrée ou, quand il y a lieu, à être déferlée pour
prendre le vent.
2 – Une voile carrée est toujours ralinguée sur sa face arrière ; elle doit donc être
enverguée en plaçant la ralingue entre la voile et la vergue ; autrement, on ferait
raguer les coutures.
3 – Un perroquet ou un cacatois s’enverguent toujours sur le pont, jamais dans la
mâture.
[Voir le mot Ralingue].
Envergure (en anglais « bending ») : 1 – L’envergure ou têtière est le haut de la voile.
2 – L’envergure d’une voile est la longueur du bord par laquelle la voile est
enverguée.
Remarque : Lorsque les vergues d’un navire ont beaucoup, ou peu de longueur, on
dit de ce navire qu’il a beaucoup, ou peu d’envergure.
Envoyer : 1 – Envoyer un pavillon , c'est hisser ou rentrer ce pavillon.
2 – Envoyer une voile, c'est hisser cette voile.
3 – En parlant du gouvernail, envoyer c'est mettre la barre toute d'un bord pour
venir bout au vent.
Remarque : On dit alors « envoyez ! » ou « envoyez vent devant ! ».
4 – À bord d'une embarcation à voiles, envoyer c'est mettre la barre franche toute
du bord de sous le vent (en anglais « to put the helm a lee ») pour venir bout au
vent.
5 – On se sert du commandement « envoyez ! » pour commencer l'évolution du
virement de bord vent devant.
6 – S'il s'agit d'une bouche à feu, le commandement « envoyez ! » (en anglais
« fire ») s'adresse aux canonniers après qu'ils ont pointé cette pièce
convenablement, afin qu'ils en enflamment la charge pour faire partir le coup.
En vrague ou parfois En vrac (en anglais « in disorder », « hastily ») : Sorte d’adverbe qui
signifie « en désordre », « avec précipitation » ou « pêle-mêle ».
Éole : Dans la mythologie grecque, Éole était le dieu des vents ; son père Zeus lui avait conféré le
pouvoir de déchaîner ou de calmer les vents.
Remarque : Éole tient les vents enchaînés dans une caverne, lorsqu’ils ne sont pas
lâchés.
Éolien : 1 – Qui se rapporte au vent.
Remarque : Éole était le dieu du vent chez les Grecs.
2 – Se dit des processus marqué par l'action du vent.
[Voir le mot Processus].
3 – Celui des cinq dialectes de la langue grecque qui était propre à l’Éolie.
Éolienne : Synonyme d'aéro-générateur.
Épacte (en anglais « epact ») : 1 – L’épacte est la différence en jours, heures, minutes et
secondes qui existe entre une révolution solaire et douze révolutions lunaires.
2 – L’épacte d’une année est l’âge de la Lune au premier janvier de cette année,
Glossaire maritime – page 560 – À jour au 1er janvier 2015
Il s’ensuit que la vingtième épacte sera encore 11, et qu’ainsi le cycle des épactes
expire avec le nombre d’or, ou le cycle lunaire de dix-neuf ans, et recommence
encore dans le même temps.
4 – On dit que c’est Méton, astronome grec du V ème siècle avant notre ère, qui
définit un système mettant en évidence une période commune de 19 ans entre le
Soleil et la Lune ; cette période est appelée cycle lunaire ou cycle de Méton.
Remarques : a) – 235 lunaisons, ou 6 940 jours, équivalent à 19 années solaires de
365 jours 5/19.
b) – Le nombre de 1 à 19 qui correspond au numéro d’ordre de chacune des
années du cycle lunaire est appelé nombre d’or car ce nombre était gravé en or,
chaque année, sur un monument de l’agora d’Athènes.
5 – Le cycle de Méton est une période ou révolution de 19 années au bout
desquelles les nouvelles lunes reviennent au même quantième où elles avaient
commencé 19 ans auparavant.
Remarque : Cette valeur n’est pas exacte : la valeur du cycle lunaire est d’environ
19 ans, 1 heure, 27 minutes premières, 33 minutes secondes et 20 minutes tierces.
Ce qui produit en 312 années & demi un jour entier d’anticipation.
Éparses (Îles – ) : Archipel inhabité sous souveraineté française situé dans le Canal du
Mozambique (entre Madagascar et l'Afrique Orientale).
Remarque : Des gisements importants de pétrole se trouveraient dans sa zone
économique à des profondeurs comprises entre 1 500 et 2 000 mètres.
Épatement (en anglais « discarding ») : Nom donné à l’angle d’ouverture des haubans ou des
galhaubans avec la tête de leur mât ; plus cet angle est grand, plus il y a
d’épatement et plus le mât est solidement tenu.
Épaule (en anglais « bow ») : L’épaule d’un navire est le renflement que l’on voit au-dessus des
façons de l’avant ; ce renflement a pour but d’empêcher un navire de trop
s’immerger au tangage.
Épauler la mer : Faire route de manière que la mer arrive à quelques quarts de l’avant du navire,
de manière à réduire les mouvements de roulis et de tangage dans le mauvais
temps.
[Voir le mot Quart].
Épave (en anglais « wreck ») : 1 – On entend, par ce mot, les objets abandonnés à la mer ou
rejetés par elle à la côte.
Remarques : a) – Un navire abandonné en mer, un flotteur de filet de pêche ou un
gros poisson échoué sur la plage sont des épaves.
b) – Le mot épave s'applique également à des objets trouvés à terre, loin des
côtes.
c) – La règle coutumière sur le droit d'abeillage, en vigueur au quatorzième siècle
dans le duché de Lorraine, dans les abbayes vosgiennes, et dans la province des
Trois-Évêchés, qualifiait d'« épave » un essaim d'abeilles que quelqu'un trouvait
dans le creux d'un arbre de la forêt ; la coutume faisait obligation à l'inventeur de
cette épave de déclarer sa découverte ; chaque gruerie ducale tenait un état fidèle
des découvertes d'essaims dans les forêts du duché.
L'essaim découvert en un lieu non privé appartenait pour moitié à l'inventeur, et
pour moitié au seigneur dont dépendait la terre, comme pour les épaves maritimes
de cette époque.
d) – Après le rétablissement par Napoléon, en 1802, de l'esclavage dans les
colonies françaises, le directeur des domaines de la Guadeloupe a proposé à la
vente au titre d'« épaves », au plus offrant et dernier enchérisseur, des enfants noirs
arrachés à leurs mères qui venaient d'être rendues à leur précédente condition
d'esclaves.
2 – Sous réserve des conventions internationales en vigueur, constituent des épaves
maritimes soumises à l'application du décret n°61-1547 du 26 décembre 1961
fixant le régime des épaves maritimes :
Glossaire maritime – page 562 – À jour au 1er janvier 2015
marine (compte Gestion des épaves), où il peut être réclamé pendant cinq ans par
le propriétaire non déchu de ses droits ou par ses ayants droit.
À L'expiration du délai de cinq ans, il est acquis au Trésor.
10 – En vue du sauvetage des épaves maritimes ou de la suppression des dangers
qu'elles présentent, il peut être procédé :
i) à la réquisition des personnes et des biens, avec attribution de compétence à
l'autorité judiciaire en ce qui concerne le contentieux du droit à indemnité ;
ii) à l'occupation temporaire et la traversée des propriétés privées.
Lorsque le propriétaire d'une épave est inconnu ou lorsque, dûment mis en
demeure directement ou en la personne de son représentant, il refuse ou néglige de
procéder aux opérations de sauvetage, de récupération, d'enlèvement, de
destruction ou à celles destinées à supprimer les dangers que présente cette épave,
l'État peut intervenir d'office, aux frais et risques du propriétaire.
Remarques : a) – Les épaves dangereuses pour la navigation sont habituellement
balisées selon le système cardinal avec des marques de couleurs noire et jaune, ou
par des marques de danger isolé de couleurs noire et rouge.
Avant 1972, toutes les épaves dangereuses étaient balisées à l’aide de marques à
dominante verte ; la couleur verte était alors réservée aux épaves.
b) – Une épave est déclarée à l’administration des Affaires Maritimes par celui qui
l’a découverte.
Les Affaires Maritimes signalent la découverte au moyen, notamment, d’articles
insérés à titre gratuit dans les journaux.
c) – Si le propriétaire légitime de l’épave ne s’est pas manifesté au bout de deux
mois après la déclaration de découverte, l’épave revient au découvreur (son
appellation exacte est inventeur de l’épave).
d) – Si le propriétaire légitime de l’épave se manifeste, il récupère son bien après
avoir versé une gratification au sauveteur.
e) – Après le rétablissement par Napoléon, en 1802, de l'esclavage dans les
colonies françaises, le directeur des domaines de la Guadeloupe a proposé à la
vente au titre d'« épaves », au plus offrant et dernier enchérisseur, des enfants noirs
arrachés à leurs mères qui venaient d'être rendues à leur précédente condition
d'esclaves.
Éperon : Forte pièce de construction faisant saillie à l’avant du navire.
Remarque : L’éperon des galères était une arme utilisée pour endommager la
carène des navires ennemis abordés.
Épervier (en anglais « sweet net », « cast net ») : 1 – Sorte de filet de forme conique et dont le
diamètre peut atteindre plusieurs mètres.
2 – Une ligne de jet de plusieurs mètre de longueur est fixée au sommet du cône.
3 – La ralingue de bordure, lestée de nombreux poids en plomb, est relevée pour
former une poche de quelques décimètres de hauteur tout autour de la base.
4 – On jette l’épervier en le déployant en rond sur la surface de l’eau ; il doit être
parfaitement ouvert en touchant la surface de l’eau.
La bordure plombée se referme au fond de l’eau lorsque l’on tire sur la ligne de jet.
5 – Pendant que l’on remonte le filet, celui-ci se met en torche et il retient dans sa
poche les poissons qui se trouvaient dans son rayon.
Remarques : a) – Le filet de l’épervier n’est pas un filet maillant.
b) – La pêche à l’épervier se pratique dans des eaux peu profondes.
c) – On dit également épervier ou ressaut.
Éphèbe : 1 – Chez les Grecs anciens, un éphèbe était un jeune homme venant de quitter l'autorité
des femmes à l'âge de 18 ans.
2 – À Athènes, les éphèbes, c'est-à-dire les citoyens de 18 à 20 ans (astreints au
service militaire) constituaient l'éphébie.
L'éphébie constituait l'essentiel des troupes athéniennes ; les jeunes conscrits
participaient aux travaux importants (construction de routes, de ponts, d'ouvrages
militaires).
Glossaire maritime – page 564 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Depuis Périclès (451 avant J.-C.), pour être citoyen athénien il fallait
être de sexe masculin, être âgé de 18 ans et être né d'un père citoyen athénien et
d'une mère fille de citoyen athénien.
b) – Au siècle de Périclès, les éphèbes qui avaient accompli leurs deux années de
service obligatoire au service de la Cité subissaient un examen d'aptitude qui
déterminait ou non leur citoyenneté athénienne.
c) – Au III ème siècle avant J.- C., l'éphébie qui avait été réduite à un an était
devenue une sorte d'instruction supérieure militaire et civile payante, réservée aux
citoyens athéniens les plus riches ; les éphèbes recevaient au gymnase
l'enseignement des philosophes.
Éphémérides : 1 – L’ouvrage d'éphémérides astronomique « la Connaissance des Temps » a été
créé en 1679 par Joachim Dalancé ; la responsabilité de sa publication revient au
Bureau des longitudes depuis 1795.
2 – Destiné aux astronomes, aux marins, aux professeurs et aux étudiants, il est
divisé en deux parties :
3 – La première partie donne l'état actuel des connaissances sur les constantes
astronomiques fondamentales, les échelles de temps, les systèmes de référence, la
rotation de la Terre, les changements de coordonnées, ainsi que les explications
nécessaires au calcul des éphémérides.
4 – La seconde partie donne, pour l'année en cours, les positions du point vernal,
du Soleil, de la Lune, des planètes et des principaux satellites.
Épicycle : On appelle épicycle un cercle dont le centre parcourt la circonférence d'un cercle plus
grand.
Épi du vent (en anglais « wind's eye ») : On entend par cette expression la direction, l'origine ou
le lit du vent.
Remarque : Un navire que l'on voit dans l'épi du vent est celui que l'on aperçoit
dans la direction d'où souffle le vent à ce moment-là.
Épicycloïdee : On appelle épicycloïde la courbe engendrée par la révolution d'un point de la
circonférence d'un cercle qui roule sur la partie concave ou sur la partie convexe
d'un autre cercle.
Épigraphie : Science du déchiffrage et de l’interprétation des inscriptions sur un support de
pierre ou de métal, par opposition à la paléographie qui est la science du
déchiffrage et de l’interprétation des écritures anciennes trouvées sur les
manuscrits, les chartes, les diplômes et les sceaux.
Épimètre : Partie de la cargaison d’un navire que l’on accordait à un pilote pour son salaire.
Remarque : Il s’agissait des pilotes hauturiers dont la fonction a été supprimée en
France au début de le Révolution.
Épisser (en anglais « to splice ») : Séparer les torons des bouts de deux cordes et les entrelacer
de manière à réunir les deux cordes.
Épissoir, Épissoire (en anglais « fid », « splicing fid ») : 1 – Instrument en fer ou en bois dur, en
forme de fuseau, utilisé pour ouvrir les torons des cordages que l’on veut épisser.
2 – Les plus petits épissoirs reçoivent le nom d’épinglettes ; les plus gros, de burin.
3 – Ceux des voiliers sont en bois et sont terminées en pointe arrondie ; il en existe
de deux grandeurs : la première a de 40 à 50 cm de long et 5 à 6 cm de diamètre ;
la seconde a de 30 à 35 cm de long et 4 à 5 cm de diamètre.
Épissure (en anglais « splice ») : 1 – Jonction ou enture des bouts de deux cordages ou des deux
bouts d’un même cordage, qui s’opère en décommettant les torons et en les
entrelaçant sur une longueur suffisante.
Remarque : On l'emploie beaucoup en voilerie.
2 – L'épissure du voilier est dite ronde (ou longue), tandis que l'épissure ordinaire
de matelotage est dite carrée (ou courte).
Remarque : L’épissure permet de joindre bout à bout deux cordages ou les deux
Glossaire maritime – page 565 – À jour au 1er janvier 2015
extrémités d’un cordage, d’une manière solide et sans nœuds ni bourrelets qui
pourraient nuire à l’usage qu’on voudrait en faire.
Épissure à œil dans la tresse 8 torons : 1 – Placer la tresse à plat sur une table ou sur le sol et
compter les 8 premiers pas à partir de l'extrémité ;
2 – Faire un surliure pour marquer l'emplacement ;
3 – Défaire la tresse jusqu'à la surliure, en séparant les torons commis en S des
torons commis en Z ;
4 – Grouper les torons 2 par 2, en marquant leurs extrémités à l'aide d'un ruban
adhésif de couleur différentes pour les torons en S et pour les torons en Z ;
5 – Faire une boucle de la dimension désirée ;
6 – Passer les 2 paires de torons en Z libres sous des paires de torons en S de la
tresse ;
7 – Retourner la tresse ;
8 – Passer les 2 paires de torons en S libres sous des paires de torons en Z de la
tresse ;
9 – Tendre tous les torons ;
10 – La première passe est terminée ;
11 – Pour les deuxième et troisième passes, glisser les torons en Z libres sous les
torons en S de la tresse, ensuite les torons en S libres sous les torons en Z de la
tresse ;
12 – Les 3 passes sont terminées.
Épissure arrière : Épissure d’extrémité.
Épissure carrée : Voir l’expression épissure courte.
Épissure courte (en anglais « short splice ») : Pour réaliser une épissure courte :
i) Faire un amarrage à chacun des deux cordages à joindre en l’entourant par
quelques tours de fil à voile, à une distance du bout correspondant à environ trois
tours pour chaque toron ;
ii) Décommettre les torons jusqu’au fil à voile.
iii) Rapprocher étroitement les deux bouts à épisser, en engageant successivement
les torons de l'un dans les torons de l'autre ; les cordages doivent entrer en contact
à l’endroit où ils ne sont plus commis.
iv) Passer chaque toron décommis de chaque cordage sous les torons non
décommis de l'autre cordage, comme ils se présentent.
v) Lorsque tous les torons ont été passés l’épissure est terminée.
Remarque : L’épissure courte est encore appelée épissure carrée.
Épissure longue (en anglais « long splice ») : Pour réaliser une épissure longue :
i) Faire un amarrage à chacun des deux cordages à joindre en l’entourant par
quelques tours de fil à voile, à une distance du bout correspondant à environ huit
tours pour chaque toron.
ii) Décommettre les torons jusqu’au fil à voile.
iii) Couper les torons de chaque cordage à des longueurs décalées de manière
symétrique sur les deux cordages à assembler, puis insérer chaque toron du premier
cordage à la place de son vis-à-vis de l’autre cordage jusqu'à ce que ce soit son
tour d'être épissé.
iv) Avec du cordage à trois torons, le plus long de l’un des cordage correspond au
plus court de l’autre cordage ; substituer un toron d'un des cordages au toron
correspondant de l'autre, jusqu'à une distance égale à la moitié de la longueur
totale de l'épissure prévue ; croiser les deux torons par un demi-nœud ; on fait une
passe avec chaque bout et on coupe l'excédent.
v) Avec du cordage à quatre torons, on coupe les mèches ; on enroule deux torons
adjacents de chaque cordage à la place de deux torons adjacents de l'autre ; on
espace également les quatre demi-nœuds
vi) Dans tous les cas, l'épissure est prolongée sur une bonne longueur pour éviter
qu’elle ne se démette en cas de forte traction sur les cordages.
Glossaire maritime – page 566 – À jour au 1er janvier 2015
vii) La surépaisseur est trois fois plus faible, mais sa longueur est trois fois plus
grande que dans le cas d’une épissure courte.
Remarques : a) – Plus la longueur décommise est importante, plus l'épissure est
résistante.
b) – L’épissure longue permet une meilleure finition que l'épissure courte, le
diamètre de la corde épissée augmentant peu en volume.
c) – On utilise des épissures longues lorsque les cordages doivent passer dans des
poulies ou des chaumards, ou s’ils doivent être tournés sur des taquets ou des
bittes à l’endroit de l’épissure.
d) – L’épissure longue est encore appelée épissure ronde.
Épissure ronde : Voir l’expression épissure longue.
Épite (en anglais « stick », « quoin ») : 1 – Petite cheville en bois, ronde ou carrée, utilisée pour
boucher les trous qui se trouvent, accidentellement, dans les pièces de bois.
Remarque : On dit aussi pinoche.
2 – Il y en a d’autres, en forme de coin, pour être enfoncés dans les extrémités des
gournables, afin de les fixer à leur place ; en effet, les gournables sont fendues pour
les recevoir.
Épitoir (en anglais « quadrangular bodkin ») : Petit poinçon quadrangulaire et tranchant par son
extrémité ; il sert à ouvrir l’extrémité des gournables pour y loger les épites.
Épitomateur : Celui qui a résumé un ouvrage, notamment un livre d'histoire.
Épitomé : Résumé d'un ouvrage, notamment d'un livre d'histoire.
Épontille (en anglais « pillar », « prop », « post ») : 1 – Appui en fer poli ou en bois tourné que
l’on place sous les baux, entre les ponts d’un navire, pour les supporter, les
soutenir ou les empêcher de fléchir.
2 – Les pieds des épontilles portent en général sur les hiloires.
3 – On appelle épontille volante celle que l’on place exceptionnellement pour
étançonner ou supporter un corps pesant ou un objet pesant arrimé sur le pont
situé au-dessus.
Remarque : On appelle étançon une sorte d’épontille volante que l’on utilise pour
soutenir un pont au-dessous de l’endroit où l’on a placé exceptionnellement une
lourde charge.
[Voir les mots Bau, Étançon].
Épontille du chouque : On appelle épontille du chouque ou chandelle du chouque une sorte
d’épontille qui soutient la partie avant d’un chouque de bas mât.
Éponyme (Système – ) : 1 – Système de datation, principalement utilisé par les Romains, et basé
sur le nom des consuls en exercice ou des rois ; ce système est aussi appelé par
consulats ou par années de règne.
2 – On qualifie d'éponyme la personne, l'objet, l'événement qui donne son nom à
quelqu'un ou à quelque chose
Remarque : Si l’on désire qualifier l’événement ou l’objet qui reçoit le nom, on
utilisera le mot homonyme.
Époque : 1 – En astronomie, on appelle époque l'instant origine à partir duquel sont comptées les
durées et servant à définir, par exemple, la position sur son orbite d'un astre du
système solaire.
Remarques : a) – Une époque est définie par un nombre correspondant à son année
de référence précédé d'un symbole définissant la façon dont l'année est définie.
b) – L'époque J 2000.0 correspond à l'époque B 2000.00127751.
c) – Les éphémérides 2015 du Bureau des longitudes utilisent l'époque 2000,0.
[Voir l’expression Origine des temps].
2 – Période historique considérée sous le rapport des événements qui s'y déroulent,
des caractères qui lui sont propres.
Exemple : L'époque des croisades.
3 – Moment déterminé de la vie d'une personne, d'une collectivité.
Glossaire maritime – page 567 – À jour au 1er janvier 2015
de la réduction à l’Équateur.
i) Équation du centre :
L’équation du centre rend compte de l’irrégularité de la vitesse de la Terre sur sa
trajectoire, qui est elliptique et non pas circulaire, selon la loi des aires.
L'excentricité de l'orbite terrestre est : e = 0,01671.
Remarque : Selon la loi des aires, au voisinage du périgée, le Soleil réel accélère et
devance le Soleil fictif (ou Soleil moyen) ; le Soleil fictif ne rattappe le Soleil réel
ii) Réduction à l’Équateur :
La réduction à l’Équateur rend compte des variations de la position du Soleil par
rapport à l'Équateur selon les saisons : la déclinaison du Soleil est tantôt positive
(printemps et été de l’hémisphère nord), tantôt négative (automne et hiver de
l’hémisphère nord).
Le plan de l'Équateur terrestre sur lequel est défini l'angle horaire ne coïncide pas
avec celui de l'Écliptique qui est le plan orbital apparent du Soleil ; l'angle dièdre de
ces deux plans est : ε = 23° 27' = 0,40912 rad.
7 – Lorsque l'équation du temps est positive, le Soleil est en retard par rapport au
temps moyen, et lorsque l'équation du temps est négative, le Soleil est en avance
par rapport au temps moyen.
Remarques : a) – Chaque année, le 11 février : E = + 14 minutes : le Soleil culmine
14 minutes plus tard que la moyenne des jours de l’année.
De même, le 3 novembre : E = – 16 minutes : le Soleil culmine 16 minutes plus tôt.
b) – L’équation du temps évolue très lentement avec les années pour plusieurs
causes, notamment la variation de l’excentricité de l’orbite terrestre et la variation
de la longitude du périhélie.
c) – Les Anglais, les Allemands ou les Américains utilisent une définition opposée
de l’équation du temps ; pour eux, lorsque l'équation du temps est positive, le
Soleil est en avance par rapport au temps moyen, et lorsque l'équation du temps
est négative, le Soleil est en retard par rapport au temps moyen.
Équation personnelle : Erreur systématique propre à un observateur donné, mais que l’on ne
peut pas connaître a priori.
Équerrage : Angle formé par deux faces planes adjacentes d’une pièce de charpente, en
particulier d’une membrure.
Équilibre : 1 – État d’un corps sollicité par deux ou par un plus grand nombre de forces qui
s’entre-détruisent ou qui s’annulent sur une résistance.
2 – Si une perturbation passagère vient à s’appliquer à un corps en équilibre,
lorsque la perturbation a cessé, un corps qui était en équilibre stable retrouve sa
position initiale, un corps qui était en équilibre instable ne retrouve pas sa position
initiale.
Équinoxe : 1 – Sur toute la surface de la Terre, deux fois par an aux équinoxes, la durée du jour
(12 heures) est égale à celle de la nuit (12 heures) ; ces jours-là, le Soleil se lève
exactement à l'Est pour se coucher exactement à l'Ouest.
2 – Au printemps de l'hémisphère Nord, lorsque le Soleil coupe l'Équateur céleste
en passant de l’hémisphère austral dans l’hémisphère boréal, c'est l'équinoxe de
printemps ; lorsque le Soleil traverse à nouveau l'Équateur céleste en passant de
l’hémisphère boréal dans l’hémisphère austral, le jour et la nuit sont encore égaux
en durée : c'est l'équinoxe d'automne.
3 – Un jour d’équinoxe, le Soleil se lève exactement à l'Est et il se couche à
l'Ouest ; les astronomes de l'Antiquité ont pu identifier les équinoxes grâce à cette
observation ; les équinoxes étaient des phénomènes plus facilement identifiables
que les solstices.
Remarques : a) – Les jours d’équinoxe de printemps ou d’automne, le Soleil passe
exactement au zénith si l’on se trouve sur la ligne équinoxiale (l’Équateur).
b) – À l'instant de l'équinoxe, la déclinaison du Soleil est égale à zéro.
Glossaire maritime – page 570 – À jour au 1er janvier 2015
Équipage (en anglais « crew », « ship’s people ») : 1 – Nom collectif donné à l'ensemble du
personnel maritime qui se trouve à bord de chaque navire.
2 – Tous sont inscrits, chacun selon son grade et ses fonctions à bord, sur un
registre appelé rôle d’Équipage.
[Voir l'expression Rôle d'Équipage].
Remarques : a) – On distingue parfois l’Équipage (composé des membres du
personnel d'exécution, salariés de l'armateur) du Capitaine (préposé de l'armateur)
et de l'État-Major (les officiers, salariés de l'armateur).
b) – Autrefois, dans la marine à voiles, l’Équipage était divisé en plusieurs
bordées : par exemple la bordée de tribord (ou les tribordais) et la bordée de
bâbord (ou les bâbordais).
Chaque bordée pouvait être divisée en deux divisions sur les grands navires,
chaque division pouvant quelquefois être divisée en plusieurs sections.
c) – Le nom « Équipage » a un sens collectif (comme les noms matériel ou
personnel) et il est fautif d'imiter servilement les Anglais en employant l'expression
« un équipage » à la place de « un membre de l'Équipage ».
Certains Anglais disent parfois « a crew » au lieu de « a crew's member », mais si la
construction anglaise se prête à cette faute, ce n'est pas le cas en français !
Équipe (en anglais « crew », « team ») : Une équipe efficace se compose de personnes de même
éducation, de même culture, de compétences complémentaires, qui se sont
entraînées ensemble et qui ont participé à des missions communes.
Équiper (en anglais « to fit out », « to man », « to ship ») : On dit, indifféremment, équiper ou
armer un navire.
Équiper ou armer un navire est une opération qui consiste à le mâter, embarquer le
lest et l’arrimer, le gréer, le pourvoir de son personnel, et le munir de tout ce que
nécessite la navigation à laquelle il est destiné.
Équipier : Membre d'un équipage ou d'une équipe.
Équipet (en anglais « garland of a sailor », « small open locker ») : Petite armoire, sorte
d’étagère, petit coffre ouvert dans sa partie supérieure, attaché ou appliqué contre
la muraille du navire ou contre une cloison, dans une chambre, près d’une
couchettes ou dans une cabine, et qui sert à contenir des petits objets d’un usage
courant.
Remarque : On doit faire sonner le « t » final d’équipet comme on fait sonner le
« t » final de bout, de lent, de tout ou de canot
ERCEM (Joint – ) : 1 – Joint tournant adapté aux petits navires et assurant une étanchéité
parfaite au passage de l’arbre d'hélice à travers la coque.
2 – Une garniture ondulée en élastomère, fixée à l’intérieur du navire autour du
passage de coque de l'arbre d'hélice, assure la compression d’une bague en carbone
fixe sur une bague en inox tournante et solidaire de l’arbre ; la bague en carbone
est fixée à l'extrémité libre de la garniture élastique ; un film d’eau assure le
graissage entre la bague en carbone fixe et la bague en inox tournante.
Remarque : a) – Le joint tournant ERCEM tolère de légers défauts d'alignement
entre l'arbre et le passage de coque ; il offre une étanchéité axiale parfaite grâce
aux deux joints toriques montés dans la bague inox autour de l'arbre, et une
étanchéité radiale également parfaite par l’appui de la bague en carbone fixe sur la
bague en inox tournante.
b) – La garniture ondulée assurant la compression entre la bague inox et la bague
carbone, peut être fournie en élastomère simple ou en élastomère renforcé Kevlar.
c) – Le joint d’étanchéité ERCEM est simple à installer et il demande très peu
d’entretien.
Sa durée de vie est d'au moins 5 ans, à condition que les bagues en carbone et en
acier inox ne tournent pas à sec l'une contre l'autre.
d) – Après une mise au sec du bateau, en cas d'échouage ou d'échouement, il faut
vérifier que l'eau de mer arrive entre les deux bagues pour assurer un bon graissage
Glossaire maritime – page 571 – À jour au 1er janvier 2015
avant d'embrayer l'hélice ; lorsque l'arbre tourne alors que le film d'eau entre les
deux bagues est rompu, la bague en carbone est portée à une température
excessive et se détériore.
e) – Pour purger d'air la garniture ondulée en élastomère, il faut la comprimer avec
les deux mains jusqu'à décoller la bague en carbone de la bague en acier inox ;
lorsque l'eau coule dans la cale, relâcher la garniture ondulée.
L'eau de mer arrive par gravité par le coussinet du passage de coque, qui comporte
des rainures longitudinales (selon le distributeur et le fabricant, le coussinet est
parfois appelé « bague hydrolub »)
f) – Un piquage sur le circuit d'eau de mer de réfrigération du moteur permet
d'assurer un bon remplissage en eau de l'intérieur de la garniture ondulée ; on
vérifiera que le robinet à boisseau sphérique qui commande l'arrivée d'eau de mer
du moteur au joint tournant ERCEM est en position ouverte.
g) – L'une des extrémités de la garniture ondulée élastique est fixée par des colliers
au passage de coque ; son autre extrémité est fixée par des colliers à la bague en
carbone qu'elle enserre.
On évitera d'utiliser le mot « soufflet » à la place de « garniture ondulée », car la
forme de cette garniture en élastomère est obtenue par moulage et non par collage
ou soudage.
h) – Les joints tournants ERCEM sont distribués par la Société Maucour à 44806
Saint-Herblain, près de Nantes.
Téléphone : 02.40.92.16.36 – Téléfax : 00.33.(0)2.40.92.02.89
Adresse électronique : maucour@maucour.fr
Site internet : www.maucour.fr
Ère chrétienne : 1 – L’ère chrétienne a été proposée par le moine Denys le Petit en 526 ; le
décompte des années ne se faisait plus suivant l’ère de Dioclétien, mais depuis la
date supposée de l’Incarnation du Christ (c'est-à-dire sa naissance).
2 – L’ère chrétienne a été adoptée par la plupart des nations.
3 – L’ère chrétienne est utilisée en même temps que d’autres système de datation
dans plusieurs pays (les pays mahométans avec l’Hégire, Israël, la Chine, le Japon
etc.).
Ergodique (Théorie – ) : La théorie ergodique est une branche des mathématiques née de
questionnements de physique statistique, qui étudie l'évolution des systèmes.
Érosion : 1 – Action de ronger le sol ou la côte par le fait des vagues, de la gélification, du vent,
des eaux de ruissellement.
2 – Certaines côtes reculent régulièrement par érosion, laissant la mer avancer et
remplacer la terre.
Erre (en anglais « way ») : Quand il s’agit de la marche d’un navire, ce mot signifie la vitesse
d’un navire par rapport à la surface de l’eau, que son propulseur soit en fonction
ou pas.
Erreur : 1 – État d'un esprit qui se trompe ; le résultat de cet état d'esprit.
Remarques : a) – Ceux qui prétendent n'avoir jamais commis d'erreurs se trompent,
mentent ou n'ont jamais rien tenté.
b) – Même le Journal officiel de la République française peut commettre des
erreurs : lorsque la commune de Sainte-Marie, dans l'île de Ré, a été coupée en
deux, en 1929, pour créer la commune de Rivedoux, le Journal officiel a rendu
compte des travaux des deux Chambres en orthographiant le nom de la nouvelle
commune « Rivedoux-Plages » (avec un « s » à plage) pour la Chambre des
députés, mais « Rivedoux-Plage » (sans « s » à plage) pour le Sénat.
La Chambre haute (le Sénat) étant la plus prestigieuse, c'est l'orthographe
« Rivedoux-Plage » qui a été retenue, bien qu'il y ait deux superbes plages dans la
commune de Rivedoux, l'une au nord de la pointe de Sablanceaux, ouverte sur
l'ancienne rade de La Pallice, l'autre au sud de la pointe de Sablanceaux, donnant
dans l'anse de l'Oubye.
Glossaire maritime – page 572 – À jour au 1er janvier 2015
20 mai 1802.
[Voir Napoléon Bonaparte].
c) – L'esclavage en France et dans les colonies françaises a de nouveau été aboli en
1848.
d) – L'esclavage a été aboli au Brésil en 1888.
Ésotérique : Se dit d’une doctrine secrète qui n’est enseignée qu’à un petit nombre de disciples.
Remarque : Ésotérique s’oppose à exotérique, qui est un enseignement professé en
public.
Espace des phases : 1 – Espace abstrait aux dimensions multiples imaginé par Henri Poincaré
pour obtenir une vue globale d'un événement.
Remarque : L'espace des phases d'un système dynamique est un espace purement
mathématique qui comporte autant de dimensions qu'il y a de paramètres.
2 – Dans une représentation plane, l'espace des phases doit permettre d'interpréter
géométriquement les mouvements d'un système dynamique à l'aide de paires de
variables dynamiques ; les coordonnées conjuguées retenues sont des variables du
système.
Remarque : Si le nombre des dimensions d'un système est 2M, le nombre de paires
de variables dynamiques conjuguées pouvant intervenir dans les équations
différentielles qui gouvernent le mouvement est M.
3 – L'espace des phases permet de s'affranchir de la variable temps dans l'étude de
l'évolution d'un système mécanique décrit par des équations différentielles du
deuxième ordre par rapport au temps.
4 – L'espace des phases est lié au formalisme hamiltonien.
5 – La théorie géométrique de l'espace des phases fait intervenir la théorie des
groupes et elle permet de ramener les théorèmes de mécanique à des théorèmes de
géométrie.
Espaces exclus : 1 – On appelle espaces exclus, sur un navire de charge, certains compartiments
qui ne sont pas pris en compte pour la détermination du volume appelé jauge
nette.
Remarque : La jauge nette sert d'assiette à différents droits que doivent payer les
navires, notamment lorsqu'il font escale dans un port ou lorsqu'ils empruntent un
canal.
2 – Les espaces suivants sont dénommés espaces exclus et ne sont pas compris
dans la jauge nette :
i) Les espaces situés à l'intérieur d'une construction en face d'une ouverture
d'extrémité allant de pont à pont.
ii) Les espaces situés sous les ponts ou toitures d'abri, ouverts à la mer et aux
intempéries et n'ayant pas sur les côtés exposés d'autres liens avec le corps du
navire que les supports nécessaires à leur solidité.
iii) Les espaces qui, dans une construction allant d'un bord à l'autre, se trouvent
directement en face d'ouvertures latérales opposées ayant une hauteur au moins
égale à 0,75 mètre (2,5 pieds), ou à un tiers de la hauteur de la construction si cette
dernière valeur est supérieure ; s'il n'existe d'ouverture que sur un seul côté,
l'espace à exclure du volume des espaces fermés est limité à l'espace intérieur
compris entre l'ouverture et un maximum d'une demi-largeur de pont au droit de
l'ouverture.
iv) Les espaces qui se trouvent immédiatement au-dessous d'une ouverture non
couverte ménagée dans le pont, à condition que cette ouverture soit exposée aux
intempéries et que l'espace non compris dans les espaces fermés soit limité à la
surface de l'ouverture de pont.
v) Les niches formées par les cloisons constituant les limites d'une construction,
exposées aux intempéries et dont l'ouverture s'étend de pont à pont, sans moyen de
fermeture, à condition que la largeur intérieure de la niche ne soit pas supérieure à
la largeur de l'entrée et que sa profondeur à l'intérieur de la construction ne soit pas
supérieure à deux fois la largeur de l'entrée.
Glossaire maritime – page 576 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Tout espace qui remplit au moins l'une des trois conditions suivantes
doit être traité comme espace fermé :
– l'espace est muni de bauquières ou d'autres dispositifs permettant d'arrimer des
marchandises ou des provisions ;
– il existe un dispositif de fermeture des ouvertures ;
– la construction laisse une possibilité quelconque de fermeture.
[Voir l'expression Espaces fermés]
Espaces fermés : 1 – Les espaces fermés sont tous les espaces limités par la coque du navire, par
des cloisons fixes ou mobiles, par des ponts ou des toitures d'abri autres que des
tauds fixes ou amovibles mais en place.
2 – Aucune interruption dans un pont ni aucune ouverture dans la coque du navire,
dans un pont, dans une toiture d'abri ou dans les cloisons d'un espace, pas plus que
l'absence de cloisons, n'exempte un espace de l'inclusion dans les espaces fermés.
Remarque : La somme des volumes des espaces fermés d'un navire constitue la
jauge nette de ce navire ; la jauge nette sert d'assiette pour différents droits que
doivent payer les navires, notamment lorsqu'ils font escale dans un port ou
lorsqu'ils empruntent un canal.
Espace-temps : 1 – Repère dans lequel le temps est indissociable du volume.
2 – Dans le repère espace-temps, quatre variables sont nécessaires pour déterminer
l'état d'un phénomène (traditionnellement : x, y, z et t).
Remarques : a) – Un point quelconque d'un volume euclidien à 3 dimensions est
défini par ses coordonnées cartésiennes (par rapport à un point choisi comme
origine et par rapport à un repère orthonormé issu de cette origine) ou par ses
coordonnées polaires (selon sa distance à un point choisi comme centre et selon sa
direction à partir de ce centre, en azimut et en site, en référence à une direction
donnée).
b) – Les quatre dimensions de l’espace-temps sont les trois dimensions
cartésiennes (x, y et z) par lesquelles on définit la position d'un point quelconque à
l’intérieur d’un volume (ou dans un volume illimité), auxquelles on adjoint le temps
t (mesuré dans un système de référence donné).
c) – Le mot espace peut aussi bien désigner un volume qu'un intervalle de temps.
d) – Le mot espace a été introduit dans la langue française avec une valeur
temporelle ; à partir du XVI ème siècle, il a pris, en plus, le sens de surface
déterminée ou d'étendue (2 dimensions), puis celui de distance (1 seule
dimension) ; le mot a ensuite pris le sens de volume déterminé, puis d'étendue des
airs (3 dimensions).
e) – Depuis Descartes, on utilise le mot espace pour désigner, en géométrie, le
milieu abstrait des phénomènes étudiés en 3 dimensions.
f) – Au XX ème siècle, le mot espace a reçu de nouvelles acceptions : espace vital
(adapté du mot allemand Lebensraum), espace vert (surface plantée d'arbres ou
d'arbustes et recouverte d'herbe), espace céleste (milieu extra-terrestre), etc.
Espadage (en anglais « tewing ») : 1 – Opération qu’on fait subir à la fibre ligneuse du chanvre
afin de la dégager des chèvenottes ou des parties de l’écorce qui l’enveloppent ou
qui y adhèrent.
2 – Après rouissage et séchage des bottes de chanvre, l’ouvrier frappe violemment
les bottes au moyen d’une batte ou espade pour séparer les chèvenottes des fibres
de chanvre.
Remarque : Le chanvre est ensuite peigné afin de séparer les fibres longues (de
premier brin) des fibres plus courtes (de second brin) ; le résidu constitue l’étoupe
dont on se sert pour calfater les coutures de la coque.
Espade : Batte utilisée pour frapper violemment les bottes de chanvre brut afin de séparer les
chèvenottes des fibres de chanvre.
[Voir les mots Chèvenottes, Espadage].
Glossaire maritime – page 577 – À jour au 1er janvier 2015
Espalme : Sorte de couroi comprenant du goudron, dont on enduisait autrefois les carènes des
embarcations pour les protéger des salissures.
[Voir les mots Couroi, Embarcation].
Espalmer : 1 – Se disait jadis de l’opération qui consistait à enduire d’espalme la carène d’une
embarcation.
2 – Se disait aussi naguère lorsque l’on nettoyait la carène d’un navire en bois pour
la disposer à recevoir un couroi.
3 – « Espalmer » est quelquefois employé comme synonyme de nettoyer, embellir,
établir, installer.
[Voir les mots Espalme, Couroi, Doublage, Embarcation, Carène].
Espar (en anglais « spar ») : 1 – Longue pièce de bois de sapin propre à la mâture et embarqué
avant le départ en voyage, en croisière ou en campagne, pour servir de rechange en
cas de besoin.
Remarques : a) – Un espar perd cette appellation d'espar dès qu'il est mis en place
dans la mâture ou qu'il sert à un autre usage : comme pour les cordages, on utilise
alors un nom précis et consacré par l'usage, selon l'emploi qui en est fait.
b) – Des espars de différentes dimensions sont embarquées en début de voyage
pour servir à différents usages.
2 – L’espar est dit simple lorsqu’il a moins de 12 centimètres de diamètre ; au-delà,
on l’appelle double.
3 – Les espars servent à faire des mâts ou des vergues d’embarcation, des
bouts-dehors de bonnettes, des mâts de bôme, etc. ; on les emploie même comme
rechanges pour les mâts de perroquet et de cacatois.
Remarque : Lorsqu’on doit remorquer un espar, il faut le remorquer par le petit
bout.
Espingole (en anglais « large musket », « large shooting gun ») : Arme à feu en bronze, courte
et évasée depuis le milieu jusqu'à la bouche.
Remarques : a) – On peut l'utiliser comme un mousquet, mais généralement, on
l'appuie sur les montants des hunes ou des embarcations au moyen d'un pivot,
appelé chandelier, surmonté d'une sorte de fourchette en fer pour la recevoir.
b) – On ne se sert de l'espingole qu'à petite portée.
c) – Un tromblon est une petite espingole.
Espoulette (en anglais « priming funnel ») : Petit tuyau en fer blanc, dont la partie supérieure est
évasée comme un entonnoir, et qui sert à verser l'amorce dans la lumière d'une
bouche à feu.
Esquenis (en anglais « caulking box ») : Petite caisse servant de siège aux calfats et contenant
leurs outils ; elle est plus connue sous les noms de selle ou de sellette.
Esquif (en anglais « skiff ») : Frêle et petite embarcation ; en particulier, petit canot servant à
traverser des rivières ou des petits bras de mer.
Essarder (en anglais « to swab ») : Éponger l’eau avec un faubert ou une vadrouille sur les ponts
ou en d’autres parties du navire pour en accélérer le séchage.
Essai de traction au point fixe (en anglais « bollard pull test ») : 1 – L’essai de traction au point
fixe est une caractéristique servant à comparer les remorqueurs.
2 – L’essai de traction au point fixe se fait à l’aide d’une remorque dont l’un des
bouts est croché à bord du remorqueur et dont l’autre bout est capelé sur un
bollard fixé sur le quai ou porté par un duc d’Albe.
3 – Le quai doit être à une distance suffisante du remorqueur pour ne pas créer
d’interférences dans les remous de l’appareil propulsif.
4 – Un dynamomètre installé entre le croc du remorqueur et la remorque indique la
tension de la remorque pour chaque allure de la machine.
5 – La vitesse-surface du remorqueur est évidemment nulle, mais la vitesse de l'eau
dans le disque d'hélice n'est pas négligeable.
6 – La traction au point fixe ne permet pas de juger de la force de traction réelle
Glossaire maritime – page 578 – À jour au 1er janvier 2015
d’un remorqueur en tête d’un convoi qui fait route avec une vitesse-surface non
nulle.
Remarque : Pour un remorqueur de 1000 chevaux possédant une hélice fixe, on
admet que la force de traction maximale au point fixe est égale à 10 tonnes-force si
son hélice est sous voûte, et à 15 tonnes-force si son hélice est dans une tuyère ;
ces valeurs sont atteintes si l’hélice a été calculée pour donner le maximum de
traction lorsque la vitesse-surface du remorqueur est nulle.
Dès que la vitesse-surface du remorqueur s’écarte de la vitesse pour laquelle son
hélice a été calculée, la force de traction utilisable est réduite.
Exemples : Nous avons eu à disposition au port de commerce de La Pallice et
utilisé, dans les années 1980, des remorqueurs de 1000 et 1250 chevaux, tous
munis d’une hélice fixe et d’une tuyère Kort.
Les remorqueurs de 1000 chevaux Guérande et Saint-Gilles (celui qui est
maintenant au Musée Maritime de La Rochelle) étaient des remorqueurs
d’assistance en mer et leur hélice était calculée pour passer toute la puissance du
moteur à la vitesse de 6 à 8 nœuds : leur force de traction au point fixe était de 10
tonnes-force.
Les remorqueurs de 1250 chevaux Saint-Estèphe et Lacanau étaient des
remorqueurs de bassin et leur hélice était calculée pour passer toute la puissance
du moteur à vitesse-surface nulle : leur force de traction au point fixe était de 20
tonnes.
À la mer, dans un convoi en route à 6 nœuds, les performances des différents
remorqueurs étaient tout-à-fait comparables parce que la traction d’une hélice
calculée pour une vitesse surface de 8 nœuds augmente par rapport à la traction au
point fixe si le convoi fait route, alors que la traction d’une hélice calculée pour le
point fixe diminue lorsque le convoi fait route.
Estain (en anglais « fashion piece ») : 1 – Pièce de charpente courbe, appelée également
cornière, formant l’un des côtés de l’arcasse.
2 – L'estain est un couple dévoyé portant sur la quille près du contre-étambot, et
dont les deux faces avant et arrière sont perpendiculaires à la face supérieure de la
quille, mais obliques par rapport au plan longitudinal du navire.
Remarques : a) – La face arrière de l'estain s'applique contre les extrémités avant
des barres qu'on voit en cette partie de l'arcasse.
b) – Les écarts de l'estain avec les allonges qui le surmontent, et qu'on appelle
allonges de cornière, correspondent à la limite supérieure de la barre d'hourdi.
[Voir le mot Écart et l'expression Hourdi (barres d' – )].
Estamenaire : Synonyme d’allonge en Méditerranée.
Estaminet : Autrefois : salle retirée, dans un débit de boisson, où l’on pouvait fumer.
Estarie (en anglais « lay days ») : Synonyme de jour de planche, c’est-à-dire de jour ouvré
pendant lequel on charge ou décharge les marchandises du navire.
Estelle : Synonyme d’acculement en Méditerranée.
Estime (en anglais « dead reckoning », « ship’account ») : 1 – L’estime est le jugement que l’on
fait du chemin qu’un navire a avancé.
2 – L’entretien de l’estime est le nom donné à la détermination du point estimé,
c’est-à-dire du lieu le plus probable où doit se trouver le navire lorsque l’on se base
sur l’appréciation du sillage mesuré par le loch et sur les routes suivies.
3 – De même, on utilise la variation estimée si elle n’a pas pu être observée, et la
dérive estimée quand on n’a pas mesuré l’angle entre la ligne de quille et la
houache.
4 – Dans l’appréciation du point, on fait entrer les effets présumés des courants, de
la lame, des lans du navire, des changements de route momentanés, des inégalités
dans la force ou la direction du vent, de l’influence des manœuvres accidentelles et
autres causes semblables.
5 – L’estime du chemin parcouru est donc sujette à beaucoup d’erreurs et ne donne
Glossaire maritime – page 579 – À jour au 1er janvier 2015
que des résultats approximatifs. ; aussi corrige-t-on la position estimée toutes les
fois que l’observation des astres en fait reconnaître les défectuosités.
6 – Quand l’estime du chemin parcouru, ou le point estimé, est plus ou moins
avancé que le point observé, on dit qu’on est en arrière ou en avant de l’estime.
7 – Problème de l’estime : Connaissant les positions d’un point de départ et d’un
point d’arrivée par leurs latitudes et leurs longitudes, la résolution du problème de
l’estime permet de connaître la distance à parcourir et l’angle de rhumb (ou angle
loxodromique encore appelé la route à suivre).
8 – Problème inverse de l’estime : Connaissant la position d’un point de départ, la
distance parcourue et l’angle de rhumb (ou angle loxodromique, encore appelé la
route suivie ou route du Monde), la résolution du problème inverse de l’estime
permet de connaître la latitude et la longitude du point d’arrivée.
Estimé (en anglais « by reckoning ») : 1 – Apprécié ou calculé par induction, par supposition ou
approximativement.
2 – La variation estimée est la variation du compas que l’on croit, suppose ou sait
devoir exister dans le lieu dont il s’agit, et de laquelle on se sert à défaut de la
variation observée.
3 – Pour faire un point estimé à la mer à partir d’un point de départ connu, il faut
connaître les éléments suivants : durée écoulée depuis le départ, vitesse moyenne
du navire et direction de la route.
4 – Si l’on fait un point estimé à partir d’un point estimé antérieur, on dit qu’on
entretien l’estime.
i) Durée écoulée depuis le départ : Jusqu’à ce que des horloges fiables soient
embarquées, la durée a été déduite de l’observation de l’écoulement d’un sablier
que l’on retourne régulièrement dès qu’il s’est vidé. La précision des horloges
actuelles donne l’heure à une fraction de seconde près : il est illusoire de chercher à
obtenir une précision supérieure à la minute de degré pour un point observé.
ii) Route du navire : La route moyenne a longtemps été déduite du rhumb, réel ou
moyen, où l’on a gouverné pendant les quatre heures du quart : à chaque
demi-heure du quart, on place une cheville en bois dans un plateau circulaire percé
de trous, appelé « renard », pour marquer le rhumb où l’on a gouverné pendant
cette demi-heure. La précision du degré est vraisemblable si l’on dispose d’un bon
compas gyroscopique et d’un pilote automatique bien réglé.
iii) Vitesse du navire : Pendant tout le XVI ème siècle, la vitesse était encore
estimée à la vue, en se penchant le long du bord pour observer la houache. Le loch
à bateau a été décrit pour la première fois dans la seconde partie du XVIème
siècle ; à partir de 1620, on en trouve la description dans la plupart des ouvrages
de navigation.
5 – Les lochs actuels des différents types peuvent tous se trouver dans des
conditions de fonctionnement qui diminuent leur fiabilité.
6 – Pendant des siècles, avant la mise en service des systèmes de radio-navigation
(par exemple DECCA ou GPS) et lorsqu’on n’avait pas pu effectuer de
relèvements d’une terre connue, et qu’on n’avait pas pu déterminer la position du
navire par des observations astronomiques, on se contentait d’une position
estimée ; cette position estimée était toujours entachée d’une incertitude plus ou
moins importante.
7 – Le GPS et les autres systèmes comparables (notamment européen ou russe)
permettent de lire la position de l’antenne avec une précision du millième de
minute, c’est-à-dire une précision de l’ordre du mètre ; il est en général inutile de
donner une position en latitude et longitude avec une précision de plus d’un
dixième de minute de degré (un chiffre après la virgule).
Estocs (en anglais « rocks ») : Rochers ou têtes de roches rapprochés et en grand nombre, qui
sortent au-dessus de la surface de l’eau, ou qui sont près de la surface.
Glossaire maritime – page 580 – À jour au 1er janvier 2015
Estran : Zone côtière découvrante comprise entre le niveau atteint par les plus hautes mers et le
niveau des plus basses mers ; l’estran est alternativement couvert et découvert par
la mer ; il est approximativement limité par la laisse des pleines mers et la laisse des
basses mers extrêmes.
Remarque : En France, l’estran fait partie du domaine public maritime et il est
inaliénable ; il peut cependant être concédé, pour une durée déterminée, à un
particulier ou à une organisation afin d’y exercer une activité autorisée.
Estrope (en anglais « strop », « grummet », « iron bending ») : 1 – Bague, ceinture, lien en
cordage fourré, épissé par les deux bouts, entourant et pressant les poulies ou
moques, les cosses, les margouillets, et s’appliquant dans les cannelures ou
engoujures qui y sont pratiquées pour recevoir ces estropes, et servant à les
attacher à leurs points fixes.
2 – La dimension de l’estrope d’une poulie dépend du nombre des doubles du
cordage (cartahu ou garant) passant dans la poulie ; pour une poulie simple, il
suffit qu’elle soit aussi forte que ce cordage ; pour une poulie double, l’estrope doit
être proportionnée à la grosseur totale des cordages.
3 – Une estrope simple est un anneau en filin, en chaîne ou en fer ; une estrope
double est une longue estrope simple mise en double ; l’estrope simple est la plus
usitée.
4 – On emploie une estrope double ou deux estropes simples mariées ensemble
pour des grosses poulies qui doivent supporter des efforts plus considérables qu’à
l’ordinaire, ou lorsque la poulie doit agir dans plusieurs directions.
5 – Les estropes sont garnies d’œillets, de fouets, de cosses, d’aiguillettes ou de
crocs qui permettent de fixer les poulies, margouillets, cosses en divers lieux du
navire, et partout où le besoin s’en fait sentir.
6 – L’estrope peut être faite avec un toron cordé sur lui-même en trois, ou avec un
bout de corde épissé par les deux bouts.
7 – L'estrope est ordinairement congréée, limandée, fourrée et recouverte en
basane, au moins quand elle est attachée à un point de voilerie.
8 – Quand on met une estrope à cosse à une poulie, il suffit que le filin employé ait
une fois et demi le tour de la poulie comme longueur, si l’estrope est simple. ; pour
une estrope double, on prend deux fois le tour de la poulie et de la cosse, plus la
longueur nécessaire pour l’épissure.
9 – Quand on estrope une poulie avec un erseau, chaque toron de l’erseau doit
avoir en longueur quatre fois et demi le tour de la poulie.
Remarques : a) – Les estropes d’un grand nombre de poulies sont faites de bandes
de fer.
b) – Certaines poulies ont deux estropes.
10 – Une petite ligne de pêche attachée à une corde principale par une épissure est
aussi appelée une estrope.
Estrope à cosse :
Estrope à émerillon :
Estroper : C'est placer une estrope sur une poulie ou sur une moque.
Remarque : Il faut toujours estroper très juste et très serré.
ETA : Sigle de l'expression anglaise « expected time of arrival » qui signifie « heure probable
d'arrivée ».
[Voir le sigle HPA].
Étable : Continuation de la quille en avant de la courbure du brion.
Remarques : a) – Ce synonyme d'étrave n'est plus utilisé que dans l'expression « de
franc étable ».
b) – S'aborder de franc étable se dit de deux navires qui s’abordent étrave contre
étrave, et qui faisaient des routes exactement opposées au moment de l’abordage.
Établir (en anglais « to trim », « to haul about », « to secure ») : 1 – Établir une voile c’est la
disposer convenablement, de telle sorte qu'elle reçoive convenablement l'effort du
Glossaire maritime – page 581 – À jour au 1er janvier 2015
Étai d'une maille de chaîne : L’étai d’une maille (ou anneau) de chaîne est un barreau de métal
placé en travers, au milieu de la maille, pour la renforcer et l’empêcher de s’aplatir
en cas d’effort intense exercé sur la chaîne.
Les mailles des chaînes de petit calibre n'ont pas toujours d'étai.
Chaque maille d’un câble-chaîne de Barbotin est muni d’un étai.
Étaim : 1 – Sorte de longue laine qu'on a fait passer par un peigne ou une grande carde.
2 – Partie la plus fine de la laine cardée, lors du filage à la quenouille.
Remarque : Le mot « étaim » vient du latin stāměn qui signifie « fil de quenouille »
ou « chaîne d'un tissage ».
Étale de courant (en anglais « slack water ») : Moment d’annulation du courant au cours de la
marée ; si le courant est giratoire, c’est-à-dire qu’il ne s’annule pas, l’étale est le
moment où il est le plus faible.
Remarques : a) – Entre la pointe de Sablanceaux et le port de La Pallice, il y a
habituellement une étale de courant assez longue autour de l'heure de la pleine mer,
mais il n'y a pas d'étale de courant à la basse mer.
b) – Mais il arrive, en périodes de quadratures, que le courant ait la même
direction pendant toute la journée selon la direction d'où vient le vent : courant
portant au Nord si le vent est des secteurs Sud-Est à Sud, portant au Sud si le vent
est du secteur Nord-Ouest.
[Voir le mot Secteur].
c) – En période de syzygie, une renverse du courant se produit environ 20 minutes
après l'heure de la basse mer, et elle est brutale.
Étale de marée : L’étale de marée correspond à l’intervalle de temps autour de la pleine mer ou
de la basse mer, durant lequel il y a peu de changement dans le niveau de l’eau.
Remarque : Les étales de marée ne coïncident pas nécessairement avec les étales de
courant en pleine mer, et rarement dans les rivières.
Étaler (en anglais « to stand ») : 1 – Résister.
2 – Un navire à la voile étale le courant lorsque son sillage est assez considérable
pour qu’il ne soit pas entraîné par ce courant.
3 – À l’ancre, il étale le vent et le courant lorsque son mouillage, résistant à leurs
efforts, ne chasse pas.
4 – Au figuré, on dit d'un marin qu'il étale lorsqu'il est à la hauteur de la tâche.
5 – Au figuré, on dit de quelqu'un qu'étale au mal de mer, ou qu'il n'étale pas, selon
qu'il n'est pas affecté ou qu'il est indisposé par les mouvements désordonnés ou
réguliers du navire lorsque la mer est mauvaise.
Étalinguer (en anglais « to bend », « to tie ») : Étalinguer, c'est faire un nœud pour amarrer le
bout d'un câble ou d'un câblot à l'organeau d'une ancre.
Remarques : a) – On dit étalinguer le câble à l'ancre, de préférence à étalinguer
l'ancre au câble.
b) – S'il s'agit d'un câble-chaîne, on utilise une manille clavettée pour fixer le
câble-chaîne à l'organeau de l'ancre, mais on dit quand même étalinguer.
c) – On utilise maintenant presque toujours une manille pour fixer un câble ou un
câblot en chanvre ou en fibres synthétiques à l'organeau de l'ancre.
Étalingure (en anglais « bend », « clinch ») : 1 – Nœud fait avec le bout d’un câble ou d’un
cordage sur l’organeau d’une ancre, pour fixer ce câble ou ce cordage à l’ancre.
S’il s’agit d’un câble-chaîne, le nœud d’étalingure qui le fixe à l’organeau de
l’ancre est remplacé par une manille à clavette.
2 – On se sert également d’une étalingure pour maintenir le câble d’ancre à la
carlingue du navire ; l’étalingure du puits à chaîne doit être fixée assez haut dans le
puits pour qu’on puisse désétalinguer la chaîne rapidement en cas de besoin urgent.
Il est nécessaire de désétalinguer la chaîne rapidement si l’on désire la filer par le
bout parce qu’il est nécessaire d’appareiller précipitamment, ou parce qu'elle dévire
et qu'il est impossible de la freiner après qu'on a mouillé.
Remarque : On retient quelquefois l’extrémité de la chaîne dans le puits aux
Glossaire maritime – page 583 – À jour au 1er janvier 2015
TUC = M + E
Été de la Saint-Martin : Époque de la fête de la Saint-Martin (11 novembre) ainsi dit parce qu’à
ce moment de l’automne il y a souvent de beaux jours.
Remarques : a) – Cette expression viendrait de ce que les dévots qui transportèrent
le cadavre de saint Martin à Tours pour l’y ensevelir, le 11 novembre 397,
remarquèrent que des fleurs d’été étaient écloses sur les bords de la Loire.
b) – De nos jours encore sur les rives de la Loire, entre Tours et Angers, il est
normal de voir des rosiers porter des fleurs à la mi-novembre ; ces fleurs tiennent
remarquablement longtemps sur pied et même en vase.
Éternité : Caractère de ce qui n'a ni commencement, ni fin, et qui dure toujours.
Remarque : La perpétuité est le caractère de ce qui n'a pas de fin.
Étésien : Se dit des vents qui soufflent du nord en mer Méditerranée et en mer Égée, pendant
quarante jours environ après le lever héliaque de la Canicule (19 juillet).
Éther : Fluide hypothétique admis pour expliquer les phénomènes de la lumière et de la chaleur,
et qui emplirait tout l'espace interstellaire de l'Univers.
Remarques : a) – L'existence de l'éther est contestée depuis l'on a déterminé
expérimentalement que la vitesse de la lumière, dans le vide, est finie et constante,
quelle que soit le direction de sa propagation.
b) – L'éther de naguère ressemble un peu à la matière sombre ou la matière noire
que l'on imagine aujourd'hui, qui est invisible et qui permettrait d'expliquer la
différence entre la masse observée de l'Univers visible et la masse prédite par le
modèle cosmologique généralement admis.
Ethnie : Ensemble de personnes que rapprochent des traits communs, notamment une certaine
unité d’histoire, de langue, de culture et, souvent, l’occupation d’un territoire.
Remarques : a) – On ne doit pas confondre ethnie et race.
b) – La race est caractérisée par un ancêtre commun.
c) – Dans la Bible, la race de Jacob est constituée par les descendants des douze
fils de Jacob, qui forment les douze tribus d'Israël.
Étiage (en anglais « low water ») : 1 – On appelle étiage le plus grand abaissement du niveau d'un
cours d'eau (rivière, fleuve), d’un étang ou d'un lac.
2 – On appelle niveau d’étiage le plus bas niveau atteint par un cours d’eau.
Le niveau d’étiage sert de référence pour estimer la hauteur du niveau de ce cours
d’eau.
3 – Le débit caractéristique d'étiage (DCE) est calculé sur une série
d’observations pluriannuelles de débits journaliers ; ce débit est celui au-dessous
duquel l'écoulement mesuré descend pendant les dix jours de chaque année où il est
le plus faible.
Remarques : a) – Le niveau d’étiage, en un point donné d’un cours d’eau, est le
niveau le plus bas atteint en ce point pendant une très longue période
d’observations ; il correspond au zéro des échelles verticales servant à mesurer la
hauteur de l’eau en ce point.
b) – Le débit d'objectif d’étiage (DOE) en un point d’un cours d’eau est le débit à
partir duquel de premières mesures de restriction sont imposées par
l’administration pour certaines activités.
c) –Étiage vient du mot latin æstas qui signifie été.
d) – L’opposé de l’étiage est la crue.
[Voir le mot crue].
Étiologie : Étude sur les causes des choses.
Remarque : Le nom étiologie vient du mot latin ætĭŏlŏgǐa qui signifie
« recherche des causes » ou « apport de preuves ».
Étoupe (en anglais « oakum ») : 1 – L’étoupe blanche est la partie rebutée par les opérations qui
dégagent le chanvre propre à faire des cordages.
2 – L’étoupe noire provient de vieux cordages goudronnés dont on fait la charpie
qui porte cette dénomination d’étoupe ; les calfats en font ensuite des torons en la
roulant sur leur genou avec le plat de la main : ces torons sont destinés à être
Glossaire maritime – page 586 – À jour au 1er janvier 2015
ensuite enfoncés de force, avec leur ciseau et à coups de marteau, entre les joints
des bordages et dans les coutures, pour les remplir et s’opposer à l’introduction de
l’eau.
Étoupille (en anglais « fire work for priming ») : Artifice qu'on introduit dans la lumière d'une
bouche à feu et qui est destinée à servir d'amorce et à enflammer la charge de
poudre.
Étoupillon : Bouchon pointu d'étoupe suifée qu'on introduit dans la lumière d'une bouche à feu
quand elle n'est pas amorcée.
Étoupin : Synonyme de valet (d'une bouche à feu].
Étranger (en anglais « foreign ») : Se dit d'un navire de la marine d'un pays qui n'est pas le sien
propre.
Étrangloir (en anglais « lashing »), « brail », « bowsing » : 1 – Sorte de cargue.
[Voir le mot Cargue].
Remarques : a) – L'étrangloir diffère des cargues ordinaires en ce qu'au lieu d'être
fixé par son extrémité sur la ralingue d'une voile, il l'est sur la vergue ou sur la
corne s'il s'agit d'une voile à corne.
b) – L'étrangloir est la cargue principale des voiles établies sur corne.
c) – L’étrangloir ramène la toile de la chute arrière sous la mâchoire, où il la fixe en
étranglant la voile, et de là vient son nom.
[Voir le mot Machoire].
2 – Grand levier métallique, généralement en forme de cou de cygne, fixé en
dessous de l’écubier de pont : la chaîne d’ancre qu’on a filée est stoppée en se
trouvant comprimée entre l’étrangloir et l’écubier de pont.
Remarques : a) – Certains étrangloirs sont manœuvrés avec un palan.
b) – L’étrangloir pour stopper la chaîne a été avantageusement remplacé par le
dispositif inventé par monsieur Barbotin ; celui-ci consiste en une chaîne spéciale,
fabriquée pour rester coincée dans les empreintes d’une couronne adaptée au
diamètre de la chaîne et appelée couronne de Barbotin.
Un frein à friction permet d’immobiliser la couronne à empreintes et d’arrêter le
mouvement de la chaîne.
[Voir le mot Barbotin].
3 – Filin qui sert à brider ou étrangler des tours de cordage.
Étrave (en anglais « stem ») : Pièce courbante et saillante de construction, de même largeur que
la quille, qu’on élève sur l’extrémité avant du brion, lequel forme la liaison entre
l’étrave et la quille.
L’étrave fait avec la direction de la quille un angle mixtiligne qu’on appelle
élancement.
L’étrave forme la partie avant du navire ; c’est son capion avant.
Étraver : 1 – Pousser avec l’étrave un petit navire ou un objet qui aura été attiré accidentellement
par la vague d’étrave.
Remarque : Se faire étraver puis chavirer est le péril majeur que doit éviter le
capitaine d’un remorqueur qui se présente, afin d’établir une remorque, près de
l’étrave d’un navire qui a de la vitesse.
2 – On fait étraver la chaîne de l’ancre dans certaines manœuvres de port où l’on
juge à propos de mouiller court pour aider un évitage dans des eaux confinées.
On utilise l’ancre extérieure au cercle de giration ; la chaîne passe sous le brion et
elle agit sur l’ancre beaucoup plus horizontalement que si l’on avait utilisé l’ancre
intérieure ; la pénétration des pattes de l’ancre dans le fond de la mer est ainsi bien
meilleure.
Lorsque l’évitage est terminé, la chaîne rappelle de bas en haut vers l’écubier et
l’ancre dérapera facilement ; il n’y a plus qu’à virer la chaîne au guindeau et à
remettre l’ancre à poste.
Glossaire maritime – page 587 – À jour au 1er janvier 2015
Éventer (en anglais « to bring out of the water », « to fill », « to air ») : 1 – En parlant de la
quille, c'est l'amener jusqu'à la surface de l'eau par l'effet de l'abattage en carène.
2 – En parlant d'une voile, lorsqu'elle est sur le mât ou en ralingue, c'est la brasser
jusqu'à ce qu'elle porte convenablement.
Remarque : Lorsque l'on fait servir après avoir été en panne, on dit qu'on évente.
Éventouse (en anglais « light hole ») : Terme générique désignant une ouverture dans la coque
ou dans un pont pour donner passage à l'air et à la lumière.
Éventrer (en anglais « to split ») : Éventrer une voile, c'est la crever, la défoncer, la percer ou la
fendre à coups de couteau quand, dans un grand vent, son action présente un
risque pour la mâture, ou compromet la sécurité du navire, et qu'on ne peut la
déborder, ni l'amener, ni la carguer, ou qu'on n'en a pas le temps.
Remarques : a) – Cette opération n'est envisageable que pour des petits navires ou
des embarcations.
b) – Si, dans un moment pressant, l'écoute de misaine d'une embarcation est
engagée, et si l'on est contraint d'en couper la ralingue d'en bas, les Anglais
appellent cette manière de réduire la voilure : « prendre un ris à l'irlandaise ».
Éveux (en anglais « loose ») : Synonyme de peu étanche.
Évidé (en anglais « running ») : On dit que les fonds de la carène sont évidés lorsqu'ils ont peu
de renflement, surtout à l'arrière du maître-couple.
Remarque : Les navires à l'arrière évidé, en général, obéissent bien à la barre.
Évitage (en anglais « swinging ») : 1 – Modification du cap d'un navire (rotation horizontale
autour du centre de masse de ce navire) sans translation notable de son centre de
masse (vitesse nulle ou quasi-nulle).
Remarques : a) – Lorsque la rotation s'accompagne d'une translation latérale dans
le même sens que la rotation, on parle de giration.
b) – Un navire faisant route qui change sensiblement de cap entre en giration : il
subit une translation latérale dans le même sens que sa rotation ; sa rotation est
auto-entretenue, sauf si l'on rencontre la barre ou si le navire subit une action
extérieure.
2 – Changement de cap d'un navire à l’ancre dans une rade ; l'évitage s’effectue de
lui-même lorsque le vent ou la marée viennent à changer de force ou de direction.
3 – Changement de bord à quai d’un navire amarré dans un port, soit en employant
les amarres du navire, soit en utilisant les propulseurs transversaux du navire, soit
avec l'assistance de remorqueurs.
4 – On appelle évitage la manœuvre qu’un navire arrivant au port effectue à
l'approche de son poste à quai à l’aide de sa barre et de sa machine, éventuellement
de ses propulseurs transversaux, ou avec l’assistance de remorqueurs, afin de
changer son cap de 180° ou à peu près, et se retrouver accosté le cap vers la sortie.
5 – On appelle encore évitage l’espace nécessaire pour qu’un navire effectue un
évitage cap pour cap dans un sens ou dans l’autre.
Remarques : a) – L’évitage d’un navire mouillé sur une seule ancre est un cercle
centré au point où l’ancre a été mouillée, de rayon égal à la somme de la touée de
chaîne et de la longueur du navire.
b) – L'affourchage permet de réduire l'évitage.
Éviter (en anglais « to swing ») : 1 – Changer le cap d’un navire dans une zone portuaire :
– soit en s’aidant d’amarres et éventuellement de remorqueurs, si le navire est dans
un bassin ou une darse confinés,
– soit en utilisant la machine et la barre dans une darse ou un bassin, si la place
n’est pas comptée,
– soit sous l’action du vent ou de la marée, lorsqu’ils viennent à changer, si le
navire est au mouillage dans une rade.
2 – Un navire amarré est évité cap au nord si sa ligne de quille est dirigée nord-sud
et que son étrave est au nord.
3 – Un navire au mouillage est évité cap au nord si sa ligne de quille est dirigée
Glossaire maritime – page 590 – À jour au 1er janvier 2015
nord-sud et que son étrave est au nord ; dans ce cas, le vent vient du Nord ou le
courant vient du Nord, ou la combinaison des deux exerce une poussée dirigée
vers le Sud.
4 – Éviter un navire à quai, c’est changer le bord à quai en restant au même poste,
i) soit avec l’aide de remorqueurs, ou en utilisant les propulseurs transversaux du
navire,
ii) soit en utilisant la machine en avant sur la garde de l’avant, avec la barre vers le
quai, jusqu’à ce que l’étrave s’appuie sur le quai et que la ligne de quille soit
perpendiculaire ou à peu près perpendiculaire au quai ; puis en faisant forcer une
longue amarre de l’avant, capelée à l’un des bollards du quai, vis-à-vis du poste, à
peu près à l'endroit où se trouvait l'arrière ; enfin en faisant forcer cette longue
amarre en même temps que l'on utilise la machine alternativement, en avant avec la
barre toute pour rapprocher l'arrière du quai, ou en arrière.
Évolution : Action de se mouvoir en tournant.
Remarques : a) – En manœuvre, un évitage du navire sur place n’est pas une
évolution.
b) - En manœuvre, on parle d’évolution quand la trajectoire du navire n’est pas
stabilisée ; cependant, lorsque le centre de masse du navire décrit de façon continue
un arc de cercle, on parle plutôt de giration.
EVP : Sigle signifiant « équivalent vingt pieds ».
On utilise le sigle EVP pour caractériser la capacité d'un navire porte-conteneurs
qui peut charger des conteneurs de différentes dimensions.
Les conteneurs ont tous des dimensions normalisées, mais il existe plusieurs
normes (par exemple longueur 20 pieds ou longueur 40 pieds) ; on convertit en
fractions du volume d'un conteneur de vingt pieds, les volumes des conteneurs des
différentes dimensions qui sont transportés ou qui peuvent être transportés.
Exa : Multiple d’une unité quelconque du système international valant 10 18 fois cette unité
(symbole : E).
Remarque : S’il s’agit de l’unité de masse du système international (le kilogramme)
les multiples et les sous-multiples s’appliquent à l’unité gramme.
[Voir les expressions Multiples et sous-multiples décimaux et Unités de mesure
actuellement réglementaires].
Excentricité (en anglais « eccentricity ») : 1 – Paramètre caractérisant la forme d´une conique.
2 – Dans une orbite elliptique, l’excentricité est le rapport de la distance entre le
centre et un foyer et la moitié de l'axe le plus long de l'ellipse (grand axe).
3 – L’excentricité d’un cercle est 0 ; au-dessus de cette valeur, on parle d’une
ellipse et plus la valeur monte, plus l’ellipse s’aplatit.
Exceptionnelles (Vagues ) : Voir le mot Résonance et les expressions Mer croisée, Vagues
exceptionnelles.
Exclusif (Système de l'– ) : 1 – Le régime des échanges commerciaux entre les colonies
françaises et la métropole fut strictement réglementé au début du XVIII ème siècle.
2 – Les colonies ne pouvaient pas produire de denrées susceptibles de
concurrencer celles qui étaient produites en France métropolitaine.
Les colonies devaient produire des denrées tropicales et elles ne pouvaient
exporter que des produits bruts ou semi-bruts.
Les colonies ne pouvaient pas commercer entre elles.
3 – La métropole devait subvenir à tous les besoins des colonies.
La métropole assurait la protection militaire des colonies.
4 – Les négociants de la métropole étaient les seuls acheteurs de produits
coloniaux.
Remarque : Les négociants de la métropole fixaient eux-mêmes les prix des
marchandises qu'il devaient payer aux planteurs coloniaux.
Exégèse : 1 – Au sens propre et originaire, l’exégèse est le commentaire, l’explication,
l’interprétation grammaticale et historique de la Bible par les rabbins, ou par des
Glossaire maritime – page 591 – À jour au 1er janvier 2015
personnes acceptées par ceux à qui l’exégèse s’adresse, ou par des personnes
désignées par l’Autorité.
2 – Par extension, on appelle exégèse l’explication, l’interprétation, le commentaire
détaillé d’un texte littéraire, d’un ouvrage historique, d’une doctrine, de la pensée
d’un auteur, etc., et qui mettent en œuvre la rigueur et les méthodes des diverses
disciplines scientifiques capables de l’éclairer.
Exégète : 1 – Dans l’Antiquité, les exégètes étaient les interprètes autorisés des rites, des oracles
et des prodiges.
2 – Au Moyen Âge, l’exégète était un scoliaste, un commentateur des ouvrages
anciens.
3 – L’exégète est maintenant une personne qui se consacre à l’exégèse de textes
qu’il considère comme sacrés.
4 – Par extension, on appelle aussi exégète celui qui explique, interprète et
commente un texte littéraire, un ouvrage, un auteur.
Excentricité de l’orbite terrestre :1 – Selon la première loi de Kepler, la Terre décrit une orbite
elliptique autour du Soleil.
2 – L'excentricité de l'orbite terrestre est : e = 0,01671.
Remarque : La Terre subit également l’influence des autres planètes du système
solaire dans son chemin autour du Soleil ; il en résulte de petites variations de
l’excentricité de son orbite elliptique.
Existence : 1 – État de ce qui a l'être.
Remarque : Pour Jean-Jacques Rousseau, l'existence est donnée par celui qui est.
2 – Réalité.
Remarque : Le mot existence n’a pas le même sens quand il s’agit d’un être
mathématique et quand il est question d’un objet matériel : un être mathématique
existe, pourvu que sa définition n’implique pas contradiction, soit en elle-même,
soit avec les propositions antérieurement admises.
Exondation : Émersion d'une terre, d'une région, d'un terrain après une inondation ou en raison
d'une régression.
[Voir les mots Inondation, Régression].
Exonération de responsabilité du transporteur de marchandises : 1 – Le transporteur est
normalement responsable des pertes ou dommages subis par la marchandise depuis
la prise en charge jusqu'à la livraison.
2 – L’exonération de responsabilité du transporteur maritime supprime entièrement
son obligation de rendre la marchandise au destinataire final, en bon état, au jour et
à la date convenus dans le contrat de transport.
3 – Les neuf cas pour lesquels le transporteur peut invoquer, selon la loi française
de 1966, l’exonération de sa responsabilité sont :
i) Innavigabilité du navire ;
ii) Fautes nautiques du capitaine, du pilote ou d'autres préposés du transporteur ;
iii) Incendie ;
iv) Faits constituant un événement non imputable au transporteur ;
v) Grèves ou lock-out ou arrêts ou entraves apportés au travail pour quelque cause
que ce soit, partiellement ou complètement ;
vi) Vice propre de la marchandise ou freintes de route dans la mesure des
tolérances d'usage au port de destination ;
vii) Fautes du chargeur, notamment dans l'emballage, le conditionnement ou le
marquage des marchandises ;
viii) Vices cachés du navire échappant à un examen vigilant ;
ix) Acte ou tentative de sauvetage de vies ou de biens en mer ou déroutement à
cette fin.
4 – Le transporteur ne peut pas invoquer, selon la loi française de 1966,
l’exonération de sa responsabilité si le chargeur ou son ayant droit a apporté la
preuve que les pertes ou dommages sont dus, en tout ou en partie, à une faute du
Glossaire maritime – page 592 – À jour au 1er janvier 2015
Expérience : 1 – L’expérience est la faculté de prédire la plus probable des évolutions possibles
d’un phénomène en cours, sans prendre en compte les aspects peu importants de la
situation actuelle, ni certaines informations non pertinentes.
2 – L’expérience nécessite la connaissance directe ou quasi directe d’un grand
nombre de phénomènes comparables au phénomène en cours, et la maîtrise des
analogies ou des similitudes qui rendent leurs comparaisons possibles.
3 – L’expérience permet d’apprécier la probabilité de réussite d’une opération qui
pourrait paraître, a priori, incertaine et hasardeuse.
4 – L'expérience est le nom que chacun donne à ses propres erreurs.
Expert : Personne possédant les connaissances théoriques et pratiques suffisantes dans un
domaine particulier pour prévoir et réaliser ce qu’il est possible de faire ou pour
expliquer ce qui s’est passé dans le cadre de son domaine de compétence.
Remarques : a) – Dans tout système de travail, des règles informelles et efficaces
coexistent avec les règles formelles écrites pour atteindre des objectifs immédiats
de sécurité ou de productivité ; l'expert peut transmettre ces règles informelles au
débutant, lorsque les occasions se présentent à la mer, comme lui-même les a
reçues de ses anciens à ses débuts dans la navigation.
b) – Placé dans une situation compliquée, le débutant recueille moins d’indications
sensorielles qu’un expert, et il ne parviendra peut-être pas à obtenir la
représentation mentale qui permettrait à l'expert de savoir pourquoi telle décision
est appropriée et pourquoi telle autre ne l’est pas.
Au contraire, placé dans la même situation, l’expert recueille globalement, plus ou
moins consciemment, toutes les informations utiles pour discerner, entre toutes, la
meilleure décision possible, et pour la prendre hardiment, soudainement et au bon
moment.
Expert d’avarie : En cas de dommage important, le commissaire d’avarie et le capitaine peuvent
décider, ou l’un d’eux peut demander par requête auprès du Président du Tribunal
de commerce, de nommer un expert.
Expertise : 1 – Recherche et exposé, réalisés par un expert, des causes et des conséquences d'un
événement.
2 – Constatation et description d'un état de fait par un expert dans un rapport ou
un procès-verbal.
Remarque : Le mot « expertise » ne doit jamais être employé absolument avec le
sens de connaissances, de savoir-faire, de compétences, d'expérience (ni d'une
personne, fut-elle un expert dans un domaine particulier, ni d'une société
quelconque).
Explication scientifique : 1 – Une explication scientifique a pour but et permet effectivement de
réduire l’arbitraire dans l’étude des phénomènes physiques.
2 – La méthode scientifique consiste à formuler une hypothèse, puis à en chercher
la vérification par l’expérience.
Remarques : a) – La méthode scientifique abandonne ou modifie une hypothèse qui
n’a pas été confirmée par l’expérience ; elle ne l’accepte pas comme une loi.
b) – La méthode scientifique accepte une hypothèse qui a été confirmée par
l’expérience ; cette hypothèse vérifiée donne naissance à une loi scientifique.
3 – Les lois scientifiques sont par nature contestables, c’est-à-dire que l’on peut et
que l’on doit toujours chercher à inventer des expériences nouvelles qui vérifieront
ou qui infirmeront les hypothèses ayant servi à les formuler.
Exploitation simplex ; exploitation duplex : 1 – En radio-téléphonie, un canal simplex utilise la
même fréquence pour l’émission (en anglais « transmission – Tx ») et pour la
réception (en anglais « reception – Rx »).
Remarques : a) – Les stations simplex communiquent entre elles en parlant
alternativement.
b) – En VHF, le canal 16 et les canaux 6, 8, 12, etc. sont des canaux simplex.
2 – Au contraire, un canal duplex utilise des fréquences différentes pour l’émission
Glossaire maritime – page 594 – À jour au 1er janvier 2015
et pour la réception.
En VHF, le canal 25 est un canal duplex.
Pour les canaux duplex, l’équipement de la station doit comprendre deux antennes
suffisamment éloignées l’une de l’autre pour pouvoir émettre et recevoir
simultanément.
Remarques : a) – Les stations duplex peuvent communiquer entre elles
simultanément.
b) – Les voies utilisées en VHF pour la correspondance publique sont de type
duplex.
Explosible : Susceptible de faire explosion.
Explosif : 1 – Qui est relatif à l'explosion.
2 – Qui a le caractère d'une explosion.
[Voir le mot Explosible].
Explosion : 1 – Lorsqu'il s'agit d'un mélange de combustible vaporisé et de comburant gazeux,
action d'entrer soudainement en combustion avec un fort bruit dû à la propagation
très rapide d'un front de flamme.
2 – Action d'éclater avec un bruit instantané.
Exposant de charge (en anglais « boot topping ») : 1 – L’exposant de charge d’un navire est la
partie de la carène qui est immergée quand le navire est à pleine charge mais qui est
hors de l'eau quand il est complètement lège.
2 – La tranche d’exposant de charge est la tranche de la carène comprise entre la
surface de flottaison du navire lège et la surface de flottaison du navire
complètement chargé.
Cette tranche s’évalue en tonneaux cubiques de 1 026 kilogrammes chacun.
[Voir le mot carène et les expressions œuvres vives, œuvres mortes]
Exprès : Un exprès ou un homme exprès est un messager chargé d’une mission particulière.
Remarque : Exprès et courrier ont parfois la même signification lorsqu’il s’agit de
porter un message.
Exterminer : Faire périr, détruire des êtres vivants jusqu'à l'anéantissement de leur groupe, de
leur race, de leur civilisation.
Remarque : Les Aztèques, les Mayas et les Incas ont été exterminés par les
conquistadores Espagnols au XVI ème siècle.
Extrémités de chaîne : 1 – Du côté de l’ancre, l’extrémité d'une chaîne de mouillage comprend,
à partir de l’organeau de l’ancre :
i) une maille démontable à étai à deux calibres s’engageant dans l’organeau de
l’ancre (maille Kenter) ;
ii) quatre mailles ordinaires à étai d’un calibre renforcé ;
iii) une maille démontable ordinaire à étai (maille Kenter) ;
iv) un émerillon ;
v) une maille démontable ordinaire à étai ;
vi) trois mailles ordinaires à étai du calibre normal de la ligne de mouillage ; elles
sont destinées à recevoir la griffe d’une bosse largable sous tension ;
vii) une maille démontable à étai passée dans la première maille de la ligne de
mouillage.
2 – Du côté du puits aux chaînes ; l’extrémité de la chaîne se termine par une
maille spéciale dite maille d’étalingure pour amarrer la ligne de mouillage au fond
du puits aux chaînes.
Remarque : L'étalingure du puits aux chaînes doit pouvoir être larguée
instantanément et sans que le personnel ne prenne de risques, si l'urgence
commande de filer la chaîne par le bout pour la laisser au fond avec son ancre.
Fabre : Synonyme archaïque de forgeron.
Facteur : Celui qui est chargé d’un négoce pour le compte d’un autre.
Glossaire maritime – page 595 – À jour au 1er janvier 2015
Facteur pi : Expression moqueuse employée pour souligner que le coût final des infrastructures
ou des grands travaux d'État : TGV, nucléaire civil ou militaire, tunnel sous la
Manche, etc., dépassent très souvent les estimations, jusqu'au triplement du devis
initial.
Remarques : a) – On parle de « malédiction du facteur pi » !
b) – Le nombre pi (p = 3,14) est le facteur par lequel il faut multiplier la longueur
du diamètre d'un cercle pour obtenir la longueur de sa circonférence.
Factorerie (en anglais « factory ») : Siège des bureaux des facteurs d’une compagnie de
commerce à l’étranger.
Remarques : a) – On dit et on écrit également factorie.
b) – On distingue parmi les factoreries, les loges, les comptoirs, les résidences de
négociants ; les loges sont au premier rang des factoreries, pour l’importance
commerciale.
c) – Quelquefois on entend par factorerie un établissement qui, d’après son
importance, tient le milieu entre la loge et le comptoir.
Facultés : [du latin « facultas » : biens, richesses] Tous les biens (marchandises et autres biens)
que l'assuré est susceptible de charger sur un navire ou par tout autre moyen de
transport, et de faire garantir par un contrat d’assurances.
Fagot : Une embarcation est en fagot, en pièces ou en botte (en anglais « in shakes », « in
frames ») quand les planches qui la compose ont été démontées pour prendre
moins de place sur le navire qui la porte ; elle sera remontée à son lieu de
destination, ou lorsqu’elle sera utilisée.
Remarque : On dit de même qu'une futaille est en fagot ou en botte.
Faire fausse route : Faire fausse route, c'est changer sa route, pendant l'obscurité de la nuit, pour
donner le change à l'ennemi, et en tout cas pour le tromper.
Faire la fête : Voir le mot Fête.
Faire valoir la route : Faire valoir une route prescrite de tant de degrés, c'est gouverner à droite
ou à gauche de cette direction d'une grandeur angulaire telle que, ayant égard à la
variation du compas, à la lame, au vent, au courant et aux lans du navire, la route
fond effectivement suivie par le navire soit la route prescrite.
Faix : Charge, notamment lorsque cette charge fait plier ce qui la supporte ou celui qui la
transporte.
Remarque : Un porte-faix est un homme qui porte des charges lourdes sur son dos.
Fahrenheit : 1 – L’échelle Fahrenheit est utilisée aux États-Unis d’Amérique, au Royaume-Uni et
dans d’autres pays anglo-saxons pour mesurer les températures.
2 – Pour convertir une température exprimée en degrés Fahrenheit en degrés
Celsius, enlever 32 puis multiplier par 5 et diviser par 9.
3 – La glace fond à 32°F (0°C) et l’eau bout à 212°F (100°C) à la pression
normale.
4 – La température normale du corps humain est de 100°F (37,8°C).
Faire route (en anglais « to proceed », « to steam ») : L’expression « faisant route » s’applique à
tout navire qui n’est ni à l’ancre, ni amarré à terre, ni échoué.
Faire le tour : Virer vent arrière (lof pour lof).
Remarque : On effectue cette manœuvre dès qu’on est certain qu’un virement de
bord est manqué et que l’on n’a pas la place ou que l’on ne désire pas reprendre le
virement de bord vent devant.
Faire valoir : Faire valoir la route c’est la corriger de la dérive et de la variation du compas afin
de déterminer le cap-compas à adopter.
Faire voile (en anglais « to set sails », « to sail for ») : Un bâtiment met sous voiles, ou à la voile,
ou fait voile, lorsqu'il appareille ou qu'il part.
Glossaire maritime – page 596 – À jour au 1er janvier 2015
e) – Sainte Estelle, la patronne des félibres, renvoie à l'Étoile des Mages qui vinrent
adorer Jésus dans la crèche.
f) – L'un des objectifs du Félibrige est de définir une graphie de la langue
provençale, comme l'Académie française le fait avec la langue française.
Le premier dictionnaire provençal, « le Trésor du Félibrige », est l'œuvre de
Frédéric Mistral.
Fémelot (en anglais « gudgeons », « goodgeons » « googings ») : Penture à deux branches,
habituellement en fonte.
Des fémelots sont cloués sur l’étambot, et ils sont destinés à recevoir les aiguillots
du gouvernail.
Remarques : a) – L’aiguillot supérieur dépasse sous son fémelot et est muni d’un
écrou qui s’oppose au soulèvement du safran par les coups de mer.
b) – Il n'y a ni aiguillots ni fémelots lorsqu'il s'agit d'un gouvernail suspendu.
c) – Dans le Dictionnaire de l'Académie française (9ème édition), le premier « e »
de fémelot est un « é » accentué.
d) – Naguère, on écrivait femelot avec un premier « e » non accentué.
Féminisation des appellations : On lit, dans quelques périodiques : « professeure » et
« auteure », avec un « e » final, lorsque l'auteur ou le professeur est une femme.
Cette pratique est jugée fautive par l'Académie française, qui est depuis Richelieu
l'organisme officiel chargé de définir le bon usage.
Remarque : Si l'on généralisait ce genre de pratique, on dirait et on écrirait
« commandante » si le commandant est une femme ; et pourquoi pas « capitain »
ou « pilot » si le capitaine ou le pilote est un homme ?
[Voir l'expression Académie française].
Femto : Sous-multiple d’une unité quelconque du système international valant 10 -15 fois cette
unité (symbole : f).
Remarque : S’il s’agit de l’unité de masse du système international (le kilogramme)
les multiples et les sous-multiples s’appliquent à l’unité gramme.
[Voir les expressions Multiples et sous-multiples décimaux et Unités de mesure
actuellement réglementaires].
Fenton : Morceau de bois coupé et préparé pour faire des chevilles.
Fer (en anglais « iron ») : 1 – Le fer est un métal très utilisé dans la marine.
2 – Le fer a la propriété de faire dévier l’aiguille aimantée de la boussole.
3 – Les corps étrangers que le fer contient ordinairement changent beaucoup ses
qualités.
4 – Selon les éléments qu’il contient, on distingue le fer doux et pliant ou le fer
aigre et cassant.
5 – La fonte est un produit immédiat du minerai de fer traité par le charbon dans
les hauts fourneaux ; la fonte est cassante.
6 – L’acier est un alliage de fer qui contient plus de 0,08 p. 100 mais moins de
2,1 p. 100 de carbone ; l’acier est pliant.
7 – L’inox est un alliage de fer qui contient moins de 0,2 pour 100 de carbone et
plus de 10 pour 100 de chrome : l’oxyde de chrome qui se forme spontanément à
la surface protège de la rouille le fer contenu dans l’alliage, ce qui confère à l’inox
une grande résistance à la corrosion.
Fer (Structure cristalline du – ) : 1 – Le fer existe sous deux variétés allotropiques différentes,
c’est-à-dire avec deux formes cristallines.
2 – Aux basses températures et jusqu’à 910 °C, ses atomes sont disposés suivant
un réseau cubique centré, c’est-à-dire qu’ils occupent les sommets et le centre d’un
cube : on l’appelle alors fer α.
3 – Aux températures supérieures à 910 °C et jusqu’à 1 392 °C, le réseau cristallin
est du type cubique à faces centrées, c’est-à-dire que les atomes sont disposés aux
sommets du cube et au centre de ses faces. On l’appelle fer γ.
4 – Au-dessus de 1 392 °C et jusqu’au point de fusion (à 1 535 °C) le fer retrouve
Glossaire maritime – page 602 – À jour au 1er janvier 2015
la structure cubique centrée du fer α : on l’appelle alors fer δ pour distinguer son
domaine de stabilité.
5 – Lors d’un chauffage, la transformation du fer α en fer γ se fait avec diminution
de volume et absorption de chaleur. La transformation inverse se fait avec
dilatation.
Fer à cheval : On trouve le « quai du fer à cheval » lorsque l’on entre dans le port d’échouage de
La Rochelle-Ville, à tribord juste après avoir passé la Tour Saint-Nicolas.
Ferler (en anglais « to furl ») : 1 – Ferler une voile carrée c’est la relever, plis par plis, tout le
long et un peu au-dessus et en avant d’une vergue ; on la fixe à la vergue avec les
rabans de ferlage, et elle est alors ferlée ou serrée.
2 – En rade, on remplace les rabans de ferlage par des jarretières en tresse plate,
qui n'embrassent que la voile seule.
3 – Du mot ferler on a fait aussi déferler, qui en est l'inverse, déployer; et on dit,
déferler une voile, déferler un signal.
4 – Ferler ne s’emploie que dans le cas des voiles carrées ; dans les autres cas, on
se sert du verbe serrer.
Fermer (un alignement) (en anglais « to shut ») : Fermer l’alignement de deux objets tels que
des moulins, clochers, phares ou feux, tours, mâts ou autres amers signifie se
diriger ou gouverner de manière à amener l’un par l’autre deux de ces objets qui
paraissent ou qui paraissaient éloignés l’un de l’autre (c’est-à-dire qu’ils se
confondront ou se superposeront dans le même relèvement).
Fermer les panneaux : 1 – Fermer les panneaux se dit de la fermeture des écoutilles des cales.
2 – Naguère, c’était recouvrir les écoutilles avec des panneaux bien consolidés,
puis ajouter par dessus des prélarts bien tendus.
3 – Aujourd’hui, c’est dérouler ou déplier les panneaux métalliques qui couvrent
les cales.
Remarque : Lorsqu'on s'apprête à prendre la mer, fermer les panneaux avec tout le
soin nécessaire pour empêcher les paquets de mer ou les intempéries d'entrer dans
les cales ou dans les faux-ponts, s'appelle « condamner les panneaux ».
Fermer les vergues :
Fermi : Unité de longueur valant 10-15 mètre.
Ferrée (poulie) : Une poulie ferrée est celle dont l’estrope est en fer.
Ferrure à branches : Pièce de fer à deux branches destinée à embrasser le bas de l'étambot ; elle
est percée d'un œil à sa partie arrière pour recevoir l'aiguillot inférieur d'un
gouvernail de fortune ou de rechange.
Ferry (Jules –) : 1 – Jules Ferry (1832-1893) s'est attaché à transformer l'école de la République
en une machine à fabriquer de futurs électeurs républicains, c'est-à-dire assez
instruits pour être capables d'exprimer leurs suffrages en connaissance de cause :
c'était l'école : 1) laïque, 2) gratuite et 3) obligatoire..
2 – L'objectif de Jules Ferry était d'« organiser un univers sans roi et sans Dieu ».
Remarque : Luc Ferry fit interdire les très nombreuses congrégations religieuses
enseignantes jusqu'alors autorisées ; celles-ci se réfugièrent en grand nombre en
Belgique, où les établissement qu'elles y fondèrent sont encore très réputés.
3 – Jules Ferry préféra développer l'empire colonial de la France, plutôt que
préparer la revanche, contre l'Allemagne, de la défaite de 1870 contre la Prusse.
Fers (Peine des –) : La peine des fers fait partie des peines de discipline susceptibles d'être
infligées aux officiers mariniers et aux matelots.
[Voir l'expression Justice (Barre de –)].
Fetch : Distance sur laquelle le vent souffle dans une direction et un sens constants en l’absence
de tout obstacle.
Fête : Relation intime et temporaire avec la ou les divinités ; avec l'au-delà ; avec les « forces de
l'esprit ».
Remarques : a) – En breton on dit « fest noz » si la fête a lieu la nuit, ou « fest
Glossaire maritime – page 603 – À jour au 1er janvier 2015
Feu visible sur tout l’horizon : L’expression « feu visible sur tout l’horizon » désigne un feu
projetant une lumière ininterrompue sur un arc d’horizon de 360 degrés.
Feuillette : Ancienne unité française de volume utilisée pour mesurer les liquides.
Une feuillette valait 144 pintes, ou 4 pieds cubes, ou 137,109 litres.
Feuillure : Entaille pratiquée dans le bord d’une ouverture et dans laquelle s’encastre la fenêtre,
la porte le volet ou le mantelet devant obturer cette ouverture.
Remarque : Les mantelets qui servaient à obturer les sabords des batteries
portaient sur les feuillures des sabords quand ils étaient fermés, et leur surface
extérieure était alors de niveau avec celle de la coque.
[Voir les mots Mantelet, Frise, Sabord].
Fibre : Long filet qui entre dans la composition des végétaux.
Les fibres synthétiques sont de longs filets, extrêmement fins et de grande ou très
grande résistance, obtenus par l’industrie chimique et assemblés pour faire des fils
de différentes grosseurs ; selon la nature des produits qui ont servi à leur
fabrication, les fibres synthétiques peuvent avoir diverses caractéristiques ou
qualités : de résistance à l’allongement ou à la rupture, de résilience, de résistance
au feu, de flottabilité dans l’eau de mer, de prix de revient, etc.
Remarque : Le nylon (voir ce mot) a été obtenu par la firme américaine Du Pont en
1935 et il a été très utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale (le mot nylon n’a
pas été déposé comme étant une marque commerciale).
Fibre optique (en anglais « light pipe ») :
Fictif : Qui est imaginaire ou feint, qui n'existe ou qui n'a telle ou telle qualité que par
supposition.
Remarque : On ne doit pas confondre fictif et virtuel.
Fiction : Appellation flatteuse de la tromperie.
Fiction historique : Les films de fiction historique visent à faire partager les émotions éprouvées
par leurs auteurs ou par leurs commanditaires, soit parce qu’ils en ont été les
témoins, soit pour d’autres raisons ; ils sont parfois utilisés pour imposer des points
de vue personnels à propos de sujets politiques.
Remarques : a) – Les personnages imaginaires de ces films de fiction qui expriment
les fantasmes ou les idées contestables imaginées par leurs auteurs ou par leurs
commanditaires, sont quelquefois considérés comme des témoins véritables pour
tenter de prouver des faits que personne ne connaît.
b) – La libération des camps d’internement allemands par les anglo-américains en
1945 s’est souvent faite sans que des reporters militaires ni civils ne soient
présents.
Pour rendre compte de ce qu’ils avaient découvert dans ces camps quelquefois
désertés par leurs gardiens depuis plusieurs jours, les libérateurs ont organisé des
reconstitutions montrant notamment la mise en tas de cadavres d’internés morts de
faim ou de maladie et qui étaient restés sur place.
Des Allemands provenant des villages voisins, trop âgés pour être mobilisés dans
l’armée, ont parfois été sollicités comme figurants habillés en tenues rayées : leurs
corps étaient décharnés à cause des privations éprouvées pendant les derniers mois
de la guerre à la suite des bombardements des villes et des campagnes par les
avions anglo-américains ; ces civils ressemblaient à s’y méprendre aux anciens
internés que l’on avait heureusement évacués pour les soigner ou parfois les
ranimer.
Les commentaires qui accompagnent certains de ces films que l’on utilise pour,
dans le désordre : dénoncer la « barbarie allemande », expliquer la déclaration de
guerre de l’Angleterre puis de la France contre l’Allemagne le 3 septembre 1939,
tenter d’excuser la déroute subie par le Haut Commandement français en mai et
juin 1940, alors que l’armée française était la première armée du monde ! justifier
l’existence d’un État américain au cœur des pays producteurs de pétrole du
Proche-Orient, etc. cachent aux spectateurs une partie de la vérité concernant leurs
Glossaire maritime – page 606 – À jour au 1er janvier 2015
tournages.
Ces films permettent néanmoins d’imaginer une partie des horreurs que les guerres
provoquent parmi les civils innocents de tous les bords.
c) – On découvre parfois, sur la couverture d’un livre racontant la vie d’un
personnage historique, la photographie du visage d’un acteur ou d’une actrice qui
en a interprété le rôle dans un film ou dans une émission télévisée de fiction
historique.
Fields : 1 – Le mathématicien canadien John Charles Fields (1863-1932) est célèbre pour avoir
organisé des rencontres internationales de mathématiciens.
Remarque : Fields obtint un doctorat de mathématiques à Baltimore (États-Unis
d’Amérique) ; il fut membre de la Société mathématique de France, élève de Félix
Klein à Göttingen (Allemagne) puis étudiant à Berlin pendant 6 ans ; à la fin de sa
carrière, il fut professeur à l’Université de Toronto (Canada).
2 – Fields créa une médaille internationale qui serait attribuée périodiquement en
récompense de travaux mathématiques ; il fit don de sa fortune pour alimenter le
fonds de la médaille.
3 – La première médaille a été attribuée par le Congrès d’Oslo de 1936 au
Finlandais Lars Ahlfors et à l’Américain Jesse Douglas.
Remarque : John C. Fields étant mort en août 1932, cette médaille porte
naturellement le nom de Médaille Fields.
4 – Cette distinction est maintenant attribuée, tous les quatre ans, à des
mathématiciens âgés de moins de 40 ans (d’abord au nombre de deux, puis de
quatre).
Remarques : a) – De 1936 à 2010, onze des cinquante-quatre lauréats de la
médaille Fields étaient des Français.
b) – Les Français Cédric Villani, 38 ans, et Ngô Bao Châu, 38 ans, faisaient partie
des lauréats 2010.
c) – Un franco-brésilien figure parmi les lauréats 2014 : Artur Ávila, né le 29 juin
1979, directeur de recherche au CNRS, dinstingué pour ses contributions à la
théorie des systèmes dynamiques.
d) – Pour la première fois en 2014, le Congrès international des Mathématiciens a
attribué une médaille Fields à une femme : Maryam Mirzakhani, née le 5 mai 1977
à Téhéran, professeur à l'université de Stanford, pour ses contributions à la
dynamique et à la géométrie des surfaces de Riemann et de leurs espaces de
modules.
Fier : Territoire non cultivé.
Remarques : a) – Le nom « fier » vient du mot latin fĕrus qui signifie « sauvage »,
« non apprivoisé », « non cultivé ».
b) – Le mot français féroce vient également du mot latin « fĕrus » par
l'intermédiaire du latin fĕrox (impétueux, hardi, fougueux, intrépide) en parlant
d'animaux.
c) – Le Fier d'Ars est une zone sauvage inondable et non cultivable au centre de
l'Île de Ré.
Il n'est cependant pas certain que le nom « Fier d'Ars » soit lié à cet aspect des
choses. Si c'était le cas, ce serait par une tradition ancienne mais, entre temps, les
cartographes des XVIIème, XVIIIème ou XIXème siècle ont écrit Fief d'Ars.
d) – Les cartes très anciennes de l'Île de Ré portent toutes l'appellation « Fief
d'Ars », « Mer du Fief » ou encore « Golfe ou Fief d'Ars » ; les cartes des XX ème
et XXI ème siècles portent « Fier d'Ars ».
Fil (en anglais « thread », « twine », « yarn ») : 1 – Fibres longues et déliées d'une matière
filamenteuse naturelle (telle que chanvre, lin, coton, laine, etc.) prises en petit
faisceau.
Remarque : On forme un fil plus ou moins fin selon sa destination.
[Voir l’expression Titrage ou Titre d’un fil].
Glossaire maritime – page 607 – À jour au 1er janvier 2015
2 – Le fil à coudre est assez fin ; le fil servant à faire des tissus ou des toiles est
proportionné à l’épaisseur que les tissus doivent avoir ; le fil à voiles varie en
grosseur selon les espèces de toiles à coudre.
3 – Employé absolument, en emploie le mot fil pour désigner du fil de lin ou des
toiles de lin.
4 – On appelle fil synthétique une fibre continue d'une matière synthétique
(polyester, nylon, polypropylène, etc.).
5 – Métal étiré en longueur, de faible section, généralement cylindrique.
Remarques : a) – Le fer et l’acier peuvent être réduits en fils ; on en fait des
faisceaux qui constituent des câbles pour les gréements ; ces câbles eux-mêmes
sont dits « fils de fer » ou « fils d’acier ».
b) – Des fils d’acier de fort diamètre sont employés pour servir d’amarres ou de
remorques pour les plus gros navires.
[Voir le mot Câble].
6 – On appelle fil électrique un fil composé d'un ou de plusieurs brins de cuivre,
parfois d'aluminium, et généralement entouré d'une gaine isolante, destiné au
transport de l'électricité.
Fil : 1 – Sens, direction.
Remarques : a) – On appelle bois de fil un bois disposé de façon que les veines du
bois soient dirigées dans le sens de la longueur de l'ouvrage.
b) – On appelle fil du bois d'une planche l'orientation des fibres, c'est-à-dire la
direction de l'axe du tronc ou de la branche d'arbre dont est tirée cette planche.
c) – Couper une pièce de bœuf dans le fil, c'est la trancher dans le sens des fibres.
2 – La locution adverbiale « de fil » signifie « dans le sens des fibres ».
3 – On appelle fil le tranchant d'une lame.
Exemples : Le fil du rasoir, le fil d'un sabre.
Fil à caret (en anglais « rope yarn ») : 1 – Le fil à caret est constitué par la réunion de brins de
chanvre ou d’une autre matière textile, naturelle ou synthétique.
Remarque : Le fil ainsi constitué est enroulé sur un dévidoir appelé caret, d'où son
nom de fil à caret, ou fil de caret.
2 – Le fil à caret est constitué de 2 ou 3 fils commis de gauche à droite (sens
horaire).
3 – Le fil à caret est simple par définition.
4 –Les cordages sont tous constitués d’un nombre plus ou moins grand de fils à
caret commis, c’est-à-dire tortillés ensemble, en une ou plusieurs opérations.
a) – Le bitord, le lusin, le merlin sont constitués de fils à caret tortillés ensemble.
b) – Une aussière est réalisée par le tortillement de fils à caret en trois ou quatre
torons commis ensemble dans la même opération.
c) – Un grelin, un câble ou un câblot sont réalisés en deux opérations : d'abord
confection d'aussières, puis assemblage des aussières par tortillement.
5 – Grâce à la torsion on peut réaliser des fils atteignant 300 mètres avec des fibres
dont la longueur ne dépasse pas 3 mètres.
6 – Un bon fil à caret est parfaitement uni, bien serré et d’égale grosseur sur toute
sa longueur, sans boursouflures ; les différents filaments de chanvre doivent être
enroulés suivant des hélices, toutes de même pas, pour s’allonger de la même
manière lorsqu’ils sont sous tensions.
7 – Un chanvre rude doit être tordu modérément parce qu’il possède une grande
élasticité ; un chanvre doux, moins élastique, peut supporter une torsion plus forte.
8 – La grosseur des fils à caret est comprise entre 4 et 9 millimètres de
circonférence ; la grosseur moyenne est une circonférence de 6 à 8 millimètres.
9 – On fabrique des fils à caret de 3 grosseurs différentes, selon la provenance et la
qualité du chanvre utilisé :
– Le plus gros fil à caret entre dans la fabrication des câbles : c’est le fil de câble.
– Le moyen sert pour les manœuvres courantes : c’est le fil de hauban.
– Le plus fin entre dans la fabrication des cordages des petites manœuvres, des
Glossaire maritime – page 608 – À jour au 1er janvier 2015
tension.
Remarque : Filer en grand un cordage en tension, c'est défaire les tours éventuels
qu'on lui a fait faire autour d'une bitte ou d'un taquet, le lâcher complètement et le
laisser partir.
2 – En parlant de la ligne de loch qui sert à mesurer la vitesse du navire, on
constate qu'elle a filé tant de nœuds en 30 secondes ; on en déduit que le navire a
un sillage (une vitesse-surface) égal au même nombre de minutes de degré de
latitude (milles marins) en une heure que de nœuds filés en 30 secondes.
Remarque : Trente secondes étant la 120ème partie d'une heure, l'espacement entre
les nœuds de la ligne de loch est en principe la 120ème partie d'un mille.
3 – On dit également, par métonymie, que le navire file à tant de nœuds.
Remarque : En ce sens, filer signifie marcher ou parcourir un nombre de milles par
heure égal au nombre de nœuds filés par la ligne de loch en 30 secondes.
[Voir les mots Sillage, Mille, Loch, Nœud, Minute et l'expression Vitesse-surface].
Filer une amarre, la chaîne de l'ancre (en anglais « to veer out a rope », « to let go », « to veer
away a chain cable ») : Filer une amarre ou la chaîne de l’ancre, c'est la laisser
aller vers l’extérieur du navire ; on peut filer à la demande, en douceur, en grand.
S’il est question du sillage d’un navire, filer signifie marcher ou parcourir, en
référence à la ligne de loch que l’on file pour connaître la vitesse du navire.
Remarque : « Filer son câble par le bout » est synonyme de « avaler sa cuiller »,
« avaler sa gaffe », « passer l’arme à gauche » ou « casser sa pipe » qui signifient
« décéder ».
Filer par le bout : Filer le mouillage par le bout c’est larguer l’étalingure dans le puits au
chaînes et laisser aller à l’eau tout le mouillage.
Remarque : Avant de laisser filer le mouillage, et afin de pouvoir le repêcher
ultérieurement, on lui amarrera un orin plus long que la hauteur d’eau à la pleine
mer et qui sera relié à un flotteur tel qu’une bouée ou une défense gonflable.
Filet (en anglais « net ») : 1 – Employé seul, le mot filet désigne toujours des rets utilisés pour la
pêche des poissons.
2 – Dans les autres cas, on ajoute un mot qui en précise la nature, par exemple :
filets de bastingage pour retenir les hamacs, filet de beaupré ou de foc pour
empêcher la toile de foc de s’engager dans les haubans.
3 – Fil de couleur placé dans la chaîne des toiles à voiles, à 3 centimètres des lis, et
qui sert de guide pour la couture ordinaire ; suivre le filet, c'est faire sa couture
d'assemblage sur ce fil de couleur.
4 – Petit fil, naturel ou synthétique, de plus ou moins grande longueur et servant à
la fabrication des fils utilisés pour la confection des cordages ou des tissus.
Filetage à pas non métrique : 1 – Le filetage gaz est un filetage de tuyauterie à pas
non-métrique très utilisé en plomberie, en hydraulique et en pneumatique.
Remarque : Ce filetage est couramment désigné par le sigle BSP (British Standard
Pipe).
On en distingue deux types, selon le mode de réalisation de l’étanchéité.
2 – Avant que la norme métrique ISO ne s'impose, beaucoup de fabricants ont
élaboré leurs propres normes.
Les pas Whitworth, conçus en pouces vers 1841, sont encore utilisés à la fois pour
réparer les anciennes machines, et lorsqu'un pas plus résistant que la norme ISO est
nécessaire.
Ce système existe en pas épais (BSW) et en pas fin (BSF).
L'angle du filet est de 55°.
3 – Dans le système BA (British Association for the Advancement of Science) les
pas étaient nommés « 2BA », « 4BA » etc.
Les valeurs étaient définies en millimètres : un « 0BA » avait un pas de 1 mm.
4 – Aux États-Unis on trouve le système Unified Thread Standard ; la version
SAE (pour Society of Automotive Engineers) est utilisée principalement par
Glossaire maritime – page 611 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Finasser est à peu près synonyme de biaiser, louvoyer [au figuré]
ruser.
Finesse : La finesse d’un profil placé dans un écoulement est le rapport entre le coefficient de
portance et le coefficient de traînée de ce profil.
Remarque : La finesse aérodynamique d’un aéronef (ou hydrodynamique d’un
navire) traduit la faiblesse de la résistance à l’avancement de cet aéronef ou de ce
navire.
FIPOL : 1 – Les Fonds internationaux d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution
par les hydrocarbures (FIPOL) sont trois organisations intergouvernementales (le
Fonds de 1971, le Fonds de 1992 et le Fonds complémentaire) qui ont pour
vocation l’indemnisation des victimes de pollutions par des hydrocarbures
persistants à la suite de déversements provenant de navires-citernes.
2 – La Convention de 1992 portant création d’un Fonds d’indemnisation, qui
complète la Convention de 1992 sur la responsabilité civile, établit un régime
d’indemnisation des victimes qui entre en jeu lorsque l’indemnisation prévue aux
termes de la Convention sur la responsabilité civile applicable est insuffisante.
Les deux Conventions de 1992 sont entrées en vigueur le 30 mai 1996.
3 – La Convention sur la responsabilité civile vise les dommages par pollution
subis sur le territoire, dans la mer territoriale ou la zone économique exclusive d’un
État partie à la Convention ; elle vise les déversements d’hydrocarbures en tant que
cargaison ou d’hydrocarbures de soute émanant de bâtiments de mer construits
pour le transport des hydrocarbures en vrac en tant que cargaison et s’applique
donc à la fois aux navires-citernes en charge ou à l’état lège (mais pas aux navires à
cargaisons sèches).
4 – Le Fonds d’indemnisation est financé grâce aux contributions perçues sur toute
personne qui a reçu au cours d’une année civile plus de 150 000 tonnes de pétrole
brut et de fuel-oil lourd dans un État partie à la Convention de 1992 portant
création du Fonds.
5 – Mécanisme d'indemnisation d’une pollution marine par les hydrocarbures :
Le mécanisme d'indemnisation d’une pollution marine par hydrocarbures causée
par un navire-citerne transporteur de pétrole, se décomposent en trois niveaux :
i) Premier niveau : indemnisation par le propriétaire du navire, dont le montant
maximum est calculé en fonction du tonnage du navire.
La Police d'assurance maritime couvrant la responsabilité du propriétaire de navire
de mer comprend une garantie aux dommages, pertes ou préjudices consécutifs à la
pollution résultant du déversement d'hydrocarbures ; à ce titre, les assureurs
garantissent la responsabilité incombant au propriétaire de pétrolier.
ii) Deuxième niveau : indemnisation par un fonds international (FIPOL) qui
complète, le cas échéant, l'indemnisation due par le propriétaire du navire jusqu'à
hauteur de 203 millions de DTS (droits de tirage spéciaux).
Le FIPOL fait partie d'un régime international de responsabilité et d'indemnisation
pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causés par des
déversements d'hydrocarbures provenant de pétroliers.
iii) Troisième niveau : le fonds complémentaire peut ajouter un complément
d’indemnisation d’un montant de 547 millions de DTS.
Le fonds complémentaire d'indemnisation des victimes de pollution par
hydrocarbure est entré en vigueur le 3 mars 2005 dans les huit Etats ayant ratifié le
Protocole signé à Londres le 16 mai 2003 : Allemagne, Danemark, Espagne,
Finlande, France, Irlande, Japon et Norvège ; il est entré en vigueur pour le
Portugal le 15 mai 2005.
Remarques : a) – Pour faire face à l'augmentation des plafonds de garanties exigée
par les Conventions internationales sur la Limitation de la responsabilité des
armateurs, les P&I Clubs se dotent maintenant de réserves financières libres de tout
engagement (en anglais « free reserves »).
Glossaire maritime – page 615 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Les Fonds sont alimentés par des contributions prélevées sur certains types
d'hydrocarbures transportés par mer.
Fixes : 1 – On appelle « les fixes » toutes les étoiles qui dessinent ensemble dans le ciel des
constellations de formes inchangées depuis des temps immémoriaux, dans
lesquelles les étoiles conservent immuablement les mêmes dispositions relatives.
Remarques : a) – Le bloc formé par l'ensemble des étoiles du ciel est appelé sphère
des fixes.
b) – Les fixes s'opposent aux planètes ou astres mobiles que l'on appelle aussi
astres errants parce que leur position par rapport à la sphère des fixes varie d'heure
en heure et de jour en jour de façon non uniforme.
2 – Pour un observateur immobile, chaque étoile de la sphère des fixes passe au
même endroit du ciel (azimut et hauteur) d'un jour à l'autre avec le même intervalle
de 23 heures, 56 minutes et 4,09 secondes ou de 86 164,090 secondes que on
l'appelle jour sidéral..
Remarques : a) – La sphère des fixes tourne d'un mouvement uniforme autour d'un
axe qui est fixe par rapport à la Terre et fixe par rapport aux étoiles.
b) – Chaque étoile repasse au même endroit et à la même heure au bout d'une
année.
c) – On admet aujourd'hui que la Terre tourne sur elle-même par rapport aux
étoiles, qui sont immobiles dans l'Univers.
Flammarion : Camille Flammarion (1842-1925) fut un astronome français qui écrivit et publia
des ouvrages de vulgarisation de très grande qualité sur l'astronomie.
Flamme (en anglais « pendant ») : Sorte d’étendard ou de banderole, généralement en étamine ;
les flammes sont très longues, très étroites, terminées en pointe ou à peu près et
enverguées par leur têtière à un petit bâton.
Flasque : Nom des deux pièces de charpente ou de métal qui forment les deux côtés d'un affût de
canon et sur lesquels s'appuient les tourillons du canon.
Flasque : Nom d'une sorte de petite bouteille plate en verre ou en métal.
Remarque : Flasque est tiré du mot latin « flasco » qui signifie bouteille de vin et
dont a également été tiré le mot flacon.
Flasque : Dont les tissus organiques sont mous, sans consistance, sans fermeté.
Remarque : La masse gélatineuse des méduses est flasque.
Fléau : 1 – Instrument servant à battre les céréales sur l'aire de battage, formé de deux tiges de
bois reliées bout à bout par des courroies et dont la plus longue sert de manche.
2 – Tige métallique aux extrémités de laquelle sont suspendus les plateaux d'une
balance.
3 – Bascule à contrepoids qui sert à fermer une écluse.
Fléau : 1 – Personne ou chose funeste qui semble un instrument de la colère divine.
2 – [Par extension] Phénomène ou personne nuisible, funeste, redoutable.
Exemple : L'alcoolisme est un fléau social.
3 – On appelle fléau une fin du monde locale et provisoire, habituellement
provoquée par la divinité ou par les forces supérieures de la Nature, en punition
des fautes commises par les hommes contre cette divinité ou contre la Nature.
Flèche : 1 – Tige de bois munie d'une pointe lourde et d'un empennage léger, que l'on lance avec
un arc.
2 – [Au figuré] En géométrie, la flèche d'un arc de cercle est la perpendiculaire
menée du milieu de la corde à l'arc.
Remarque : La longueur de la flèche est la portion de la perpendiculaire menée du
milieu de la corde et comprise entre la corde et l'arc de cercle.
Flèche : 1 – On nomme flèche, par abréviation de flèche-en-cul, la voile aurique légère qu'on
porte en dessus des brigantines et goélettes.
2 – On nomme flèche la seconde partie d'un mât qui a deux ou trois capelages.
3 – Les mâts à trois capelages sont rares, mais il y en a, et dans ce cas la troisième
Glossaire maritime – page 616 – À jour au 1er janvier 2015
tirant d'eau dans le bassin de La Pallice, à une heure où le courant devant les jetées
est fort, peut entrer dans un état de flow qui lui fera ensuite passer le sas et éviter
dans le bassin à flot sans sortir complètement de sa bulle de concentration ; le
navire sera amarré à quai avant qu'il ne prenne conscience du temps passé.
Le pilote débarquera du navire dans un état de grande félicité.
b) – Certains pilotes qui ont éprouvé cet état de flow à l'occasion d'opérations
délicates d'appareillage du port de La Pallice oublièrent de libérer les remorqueurs
qui les avaient assistés, après que la manœuvre était achevée et alors que le navire
était presque arrivé au Lavardin.
c) – L'état de flow n'apparaît pas si le capitaine intervient hors de propos avant la
manœuvre, comme cela se produit une fois sur cent.
Fluage : Déformation lente et progressive d'un corps soumis à une contrainte constante.
Remarques : a) – Le fluage d'une fibre soumise à une tension forte et continue est
irréversible et se produit après que la charge correspondant au maximum de
déformation élastique (réversible) est dépassée.
b) – Les haubans latéraux des mâts de bateaux doivent être confectionnés dans un
matériau qui ne possède pas un fluage important.
[Voir le mot Dyneema].
Fluide : État liquide ou gazeux.
Flux : 1 – Les marins désignent le flux de la mer par le mot flot (en anglais « flood tide »).
2 – [Météorologie] Déplacement de masses d’air.
FM : Acronyme de l’expression anglaise frequency modulation, qui signifie, en français,
modulation de fréquence (voir cette expression).
FOB : 1 – Acronyme de l'expression anglaise Free On Board.
2 – Dans un contrat de transport FOB, le chargeur livre sa marchandise au
transporteur sous palans, c'est-à-dire parées à êtres chargées sur le navire et c'est le
destinataire qui choisit le transporteur et l'assureur.
3 – Dans un contrat de transport FOB, le destinataire paye la marchandise au
chargeur, mais il paye le fret au transporteur et la prime d'assurance à l'assureur.
Remarque : L'alternative au contrat de transport FOB est le contrat CIF (Cost
Insurance Freight) dans lequel le chargeur choisit le transporteur et l'assureur ;
dans ce cas, le destinataire paye au chargeur non seulement le prix de la
marchandise, mais également le fret et la prime d'assurance.
Foc (en anglais « jib ») : 1 – Nom générique des voiles triangulaires non enverguées. plus
spécialement applicable à celles qui amurent sur le beaupré.
2 – Les focs se développent sur des drailles entre les mâts de beaupré et de
misaine.
3 – Les grands navires à voiles en portent ordinairement quatre, installés l’un sur
l’avant de l’autre : le petit foc, le faux foc, le grand foc et le clin-foc.
4 – La position des focs les rend très utiles pour la manœuvre : on s’en sert très
efficacement pour faire arriver le navire ou pour contre-balancer la voilure de
l’arrière.
5 – Pour les distinguer entre eux, les focs ont des noms particuliers :
i) le clin-foc, le plus en dehors de tous et dont la draille part du capelage de petit
perroquet ;
ii) le grand foc, dont la draille part des barres de petit perroquet ;
iii) le petit foc, dont la draille part aussi des barres, mais dont l'amure est sur le bas
mât de beaupré ;
iv) la trinquette, dont la draille part du capelage de misaine, et dont l'amure est sur
l'étrave ;
v) le faux foc, qui remplace ordinairement le grand foc lorsqu'on porte deux ris
dans les huniers.
Remarque : On appelle foc d'artimon une voile d'étai qu'on porte entre le bas mât
Glossaire maritime – page 619 – À jour au 1er janvier 2015
2 – Par le mot fond on entend encore la profondeur de la mer au lieu dont on parle.
Remarque : Lorsque la sonde est trop courte pour toucher le fond, ou si le sondeur
ne permet pas de connaître la hauteur d'eau, parce que la mer est trop profonde, on
dit que l'on n'a pas trouvé le fond.
[Voir les expresions Haut-fond et Bas fond].
3 – On appelle fond la partie inférieure de la coque du navire.
Remarque : Les petits fonds sont les parties du navire qui se situent tout en bas,
juste au-dessus du fond ; on appelle petits fonds les capacités à eau douce, à
combustible pour les chaudières ou les moteurs, à huile pour le graissage de la
machine, à eau de mer pour lester le navire, qui se situent entre le fond du navire et
le double-fond.
4 – On appelle fond les laizes du milieu d’une voile carrée.
5 – On appelle fond la partie inférieure des voiles.
Remarques : a) – On appelle également bordure, la partie inférieure de la voile.
b) – On nomme ralingue de fond la ralingue de bordure des voiles carrées.
c) – Les cargues qui sont fixées sur cette ralingue s'appellent cargue-fonds et, par
abréviation, fonds ; ainsi on dit : « pesez les fonds de grand voile ».
Fondation de Rome : L’année de la fondation de Rome a servi jadis de base au décompte des
années.
L’année de la fondation de Rome correspond à l’année 753 avant J.-C.
Fonds de limitation de la responsabilité : 1 – Un fonds de limitation de la responsabilité est un
dépôt de garantie constitué auprès d’un tribunal ou d’une autorité compétente,
d’un montant au moins égal à celui de la limite de responsabilité pour un
événement susceptible d’engager la responsabilité de celui qui a choisi de
constituer ce fonds.
2 – Dès que le fonds de limitation a été constitué, un navire saisi après un
événement de mer à la demande de ses créanciers peut faire l’objet d’une
mainlevée ordonnée par le tribunal.
Fonte : Transformation d’un solide en liquide, habituellement par élévation de température à
pression constante.
Remarque : On dit également fusion.
Fonte : La fonte est un alliage de fer et de carbone qui contient plus de 2 p.100 de carbone.
Remarques : a) – La fonte est cassante, contrairement à l’acier qui est ductile.
b) – L’acier est un alliage de fer et de carbone renfermant au maximum 2 p.100 de
carbone.
For : L'expression « for intérieur » est utilisée pour désigner une conviction profonde, un
jugement personnel ; on dit « en son for intérieur ».
Remarque : Le verbe latin fāri signifie « prédire » ; la forme (inusitée en latin
classique) « for » est la première personne de l'indicatif présent : « je prédis ».
Forain (en anglais « open ») : 1 – La rade foraine est celle qui est hors du port ; elle est souvent
ouverte, dépourvue d’abris suffisants contre les vents et la lame du large et, dans
ce cas, les navires au mouillage n’y trouvent pas assez de sûreté en cas de mauvais
temps.
Remarques : a) – L’expression rade foraine est issue du vocabulaire des marins du
Levant (Mer Méditerranée).
b) – L’adjectif forain (foraine au féminin) s’applique à ce qui est à l’extérieur.
c) – L'adverbe latin fŏrās signifie « dehors » avec idée de mouvement, ou encore
« à la porte » ; l'expression latine fŏrās cīvĭtātem signifie « hors de la ville ».
2 – Forain signifie « étranger » ; « qui n’a pas son domicile dans le lieu où sont
ses biens ».
Remarque : Le mot anglais foreign qui signifie étranger est tiré de la même racine
latine fŏrās qui signifie « dehors ».
Forban (en anglais « pirate ») : 1 – Synonyme de pirate ou d’écumeur des mers.
2 – Le forban est une sorte de corsaire sans commission, sans lettre de marque et
Glossaire maritime – page 621 – À jour au 1er janvier 2015
qui n’a point de parti ; il peut attaquer des amis comme des ennemis en temps de
guerre, ou de paisibles navires en temps de paix.
Remarques : a) – Le mot forban est tiré des mots latins « foris » (qui signifie hors)
et « bannum » (qui signifie loi publiée et applicable) ; l’origine incertaine du mots
forban pourrait être « qui se conduit en dehors des lois » ou encore « qui est
banni et chassé hors de l’État ».
b) – Les forbans en temps de paix sont souvent d’anciens corsaires qui avaient une
commission de leur souverain pendant une guerre juste, et qui ne peuvent se
résoudre à retourner au travail lorsque la paix est revenue.
c) – On donne aussi le nom de forbans (en anglais « pirates’ships ») aux bateaux
sur lesquels les pirates naviguent.
Forçat : 1 – Malfaiteur que la justice avait condamné à des travaux auxquels il ne pouvait se
soustraire (il était condamné aux travaux forcés).
2 – Un forçat libéré était un ancien forçat qui avait terminé sa peine.
Remarque : Jadis, le forçat subissait sa peine sur les galères comme rameur (il y
avait entre 100 et 200 rameurs attachés aux bancs sur une galère, l’ensemble
composant la chiourme).
3 – Naguère, il était déporté dans un bagne (le bagne français a d’abord été situé
dans l’Île des Pins, en Nouvelle-Calédonie ; puis il a été transféré à Cayenne, en
Guyane).
Remarque : Au temps des galères, tout forçat qui avait limé ou commencé à limer
sa chaîne était condamné à la bastonnade sur la coursive.
Force : Appellation de la cause quelconque d'une modification du déplacements ou de l’absence
de déplacement d'un corps pesant.
Remarques : a) – L’Anglais Newton a théorisé les effets des forces ; il en est resté
les trois principes de la dynamique.
b) – L’unité de force est le newton (symbole N).
[Voir le mot Newton].
Forces aérodynamiques : Forces générées par la vitesse relative de l'air sur un objet solide.
Forces hydrodynamiques : Forces générées par la vitesse relative de l'eau sur un objet solide.
Force majeure : La force majeure est l’une des causes d’exonération de la responsabilité du
transporteur maritime vis-à-vis des propriétaires des marchandises transportées.
Remarque : Les neuf causes d’exonération de responsabilité du transporteur de
marchandises par mer sont :
i) la force majeure ;
ii) le fait du prince ;
iii) l’incendie ;
iv) la baraterie ;
v) la faute nautique ;
vi) la grève ou le lock-out ;
vii) l’acte de guerre ou d’hostilité ;
viii) le vice caché ;
ix) l’acte d’assistance, de sauvetage ou de tentative de sauvetage de vies ou de
biens.
Force de traction au crochet : Effort de traction exercé par un remorqueur sur sa remorque, à
un instant donné, au cours d'une opération de remorquage.
Force de traction au point fixe (en anglais « bollard pull ») : Effort de traction maximum
pouvant être exercé par un remorqueur donné, sur une remorque capelée à un duc
d'Albe ou à un bollard du quai.
Force du vent : Caractéristique du vent exprimée en vitesse (nœuds, kilomètres à l’heure, mètres
par seconde) ou en degrés dans l’échelle de Beaufort (de 0 à 12).
Remarque : La force du vent exprimée par l’échelle de Beaufort tient compte des
rafales éventuelles ; si l’on peut dire « vent de 100 km/h avec des rafales à
Glossaire maritime – page 622 – À jour au 1er janvier 2015
130 km/h » on ne dit jamais jamais « vent de force 10 avec des rafales à 80
nœuds » car force 10 correspond à une vitesse maximum de 55 nœuds.
[Voir l’expression Échelle de Beaufort].
Forcer (en anglais « to stretch ») : 1 – Agir avec force sur un objet, sur une manœuvre.
2 – Supporter un très gros effort.
Remarque : Un mât, une vergue, une pièce de bois ou de fer forcent quand ils
supportent un trop grand effort et que leur forme ou leur direction en est altérée.
3 – On dit que le vent force quand il augmente de vitesse.
Remarque : Dans ce cas, on dit aussi que le vent fraîchit.
Forfusco : Acronyme de « Force maritime des fusiliers-marins et des commandos ».
Formation : 1 – Action de former, d’instituer un groupe homogène ; le groupe ainsi formé.
Exemple : Les chaînes de télévision montrent des formations militaires en train de
défiler, chaque 14-Juillet sur les Champs-Élysées, le jour de la fête nationale.
2 – Action d’inculquer à quelqu’un des valeurs intellectuelles et morales.
Remarque : Pour être acceptées par tous les membres d'une société, d'une
entreprise ou d'une association, ces valeurs intellectuelles et morales doivent être
assimilées et intériorisées par chacun : on parle alors de culture commune qui, si
elle fait défaut chez l'un ou chez l'autre, peut provoquer des dysfonctionnements
qui seront perçus par les autres comme scandaleux.
3 – [Par extension] Action de donner à quelqu’un (ou d’acquérir) les
connaissances formelles et routinières jugées utiles à l’exercice d’un art, ou
nécessaires pour appartenir à un groupe.
[Voir le mot Routine].
Remarques : a) – Dans cette acception, la formation est, pour les personnes, ce
que le dressage est pour les animaux : ce sont des connaissances acquises de
l'extérieur.
b) – La formation que reçoit le stagiaire en formation permet d'acquérir des
réponses réflexes adaptées à des stimulations choisies par le formateur.
c) – Dans les entreprises, des séances « de formation » sont censées remplacer
l'instruction et l'entraînement du personnel lorsque le budget à consacrer à
l'instruction et à l'entraînement est insuffisant, ou si le temps presse.
d) – Le niveau de connaissances en manœuvre de port ou de rivière que pourra
atteindre le stagiaire à l'occasion des séances « de formation » ne dépassera pas ses
connaissances personnelles en dynamique ou en mécanique des fluides, et sa
pratique antérieure de la manœuvre des navires.
4 – On appelle aussi formation l'apprentissage de solutions particulières
correspondant à des problèmes particuliers, sans rechercher nécessairement
aucune théorie scientifique générale.
[Voir le mot ‛Pataphysique].
Remarques : a) – L'utilisation du mot « formation » pour exprimer des pratiques
différentes aboutit parfois à des méprises.
b) – L'enseignement indique et démontre des connaissances théoriques étrangères
à toute préoccupation immédiate ; le but de l'enseignement général n'est pas de
faire apprendre un métier, c'est de faciliter l'acquisition ultérieure de connaissances
pratiques et de préparer le personnel débutant aux opérations réelles, quelles
qu'elles soient.
– Le professeur enseigne les connaissances théoriques nécessaires à la
compréhension des exercices pratiques.
– L'instructeur inculque des connaissances pratiques étrangères à toute
préoccupation immédiate.
c) – La formation ne remplacera jamais l'enseignement (qui forme l'esprit) ni
l’instruction (qui donne la compétence) ni la pratique (qui, avec l'instruction, donne
la qualification) malgré la confiance en soi illusoire que peut ressentir un praticien
sans grande expérience mais qui a « suivi » la formation réglementaire.
– Le formateur montre au stagiaire ce qu'il doit reproduire dans un cas
Glossaire maritime – page 623 – À jour au 1er janvier 2015
habilement entre elles des grandeurs physiques remarquées dans des phénomènes
sensibles (c'est-à-dire des grandeurs accessibles par les sens).
– La formation, par essence normative, est gâcheuse de talent.
n) – Un précis de manœuvre doit aider à se concentrer sur ce qui est important ;
l'étude théorique de la manœuvre doit permettre également d'inhiber ce qui est
sans effet pour arriver au but recherché et d'éviter absolument ce qui empêche de
l'obtenir.
o) – Des simulateurs de conduite des machines ou de manœuvre des navires
permettent d'accélérer la mise en œuvre par un personnel vite lancé d'un matériel
trop compliqué pour que ses détails intimes de fonctionnement lui soient
accessibles ; une formation des futurs conducteurs ou des futurs opérateurs
adaptée aux conditions de fonctionnement prévisibles suffira pour tirer le plus
grand profit de ces machines emplies de dispositifs électroniques, dont les
calculateurs sont censés corriger automatiquement les erreurs humaines
d'appréciation ou de jugement.
– L'utilisation des simulateurs est de bonne gestion financière si l'on peut se passer
de personnel mieux instruit et plus compétent (mais plus cher), sans s'affranchir des
normes nationales ou internationales, et sans que le coût statistique des avaries qui
pourront survenir soit prohibitif.
– Un simulateur ne met pas toujours en évidence les critères qui ont justifié le bon
choix dans des cas particuliers, et il ne garantit pas que le stagiaire ait une vue
générale de la situation.
p) – En l'état actuel de la science, les explications ultimes de la mécanique des
fluides, dont l'application est si présente dans la manœuvre des navires, sont ardues
à exprimer en peu de mots.
[Voir les mots Apprentissage, Éducation, Instruction, Routine et l’expression
Obstination dans l’erreur].
Formations (Échec programmé des – ) : 1 – Le comportement de celui qui revient d'un stage
de formation n'est pas toujours rationnel et ses choix sont quelquefois contraires à
la démarche logique que les formateurs auraient voulu lui inculquer.
Remarque : Ce qui manque souvent au stagiaire, c'est de reconnaître les réalités
physiques qui se cachent derrière chaque procédure exposée, parce qu'il ne les
connaît pas ; il lui manque aussi parfois de saisir les subtilités de signification de
mots entendus dans des situations nouvelles pour lui, dans des contextes qui lui ont
échappé en tout ou en partie.
2 – Pendant un stage de formation, les stagiaires adhèrent avec enthousiasme aux
procédures enseignées ; ils acquièrent des compétences adaptées aux conditions
particulières rencontrées pendant les séances pratiques.
3 – Lorsqu'ils reviennent dans l'entreprise, les anciens stagiaires n'appliqueront
judicieusement ce qui leur a été enseigné qu'à la condition que quelqu'un soit
présent à leur côté pour stimuler chez eux des comportements conformes aux
bonnes pratiques.
4 – Nous savons par expérience que, s'ils sont en situation de prendre l'initiative de
l'action, seuls et dans l'urgence, au lieu de se conformer à ce qui leur a été montré
pendant le stage, ils feront spontanément les choix qui leur paraissaient évidents
avant de « suivre la formation » : l'excuse qu'ils trouveront à opposer sera toujours
du genre : « oui, mais ici, ce n'est pas pareil ! ».
Remarques : a) – Le formateur donne des recettes applicables immédiatement et
qui paraissent, de manière évidente, adaptées à une situation particulière : celle qu'a
choisie le formateur, dans un environnement qu'il juge de nature à faciliter
l'acquisition de connaissances nouvelles.
Si celui qui a « suivi la formation » est confronté à un contexte un peu différent de
celui qu'on lui avait présenté, les bons réflexes acquis pendant le stage peuvent être
supplantés par d'anciennes habitudes, les bonnes résolutions se voir balayées par
une intuition trompeuse.
Glossaire maritime – page 625 – À jour au 1er janvier 2015
Fosse aux mâts : On appelle fosse aux mâts un bassin disposé pour conserver, immergés en long,
des éléments de mâture et des pièces de construction en bois, afin d'assurer leur
bonne conservation.
[Voir le mot Travée].
Fou de Bassan : 1 – En France, les fous de Bassan se regroupent à 17 000 couples sur une seule
île pour se reproduire ; la densité des oiseaux est d’un couple de fous de Bassan
par mètre carré ; comme pour la plupart des oiseaux marins, le couple couve un
seul œuf.
2 – C’est une espèce abondante mais potentiellement menacée.
3 – Le regroupement pour se reproduire d’une si grande colonie sur un îlot unique
entraîne des risques ; s’il apparaît un danger sur l’îlot, c’est toute la colonie qui est
menacée : par exemple, l’introduction accidentelle de prédateurs à l’intérieur de la
colonie, tels que des rongeurs qui s’attaqueront aux œufs des oiseaux, peut réduire
les capacités de reproduction de l’espèce tout entière.
4 – Les fous de Bassan plongent dans la mer pour attraper des poissons tels que
des sardines ou des maquereaux.
5 – Les oiseaux muent chaque année ; pour les oiseaux marins, la mue concerne
quelques plumes chaque année ; petit à petit, année après année, mue après mue,
les plumes claires sont remplacées par des plumes d’adulte plus foncées : la couleur
du plumage renseigne sur l’âge de l’oiseau.
Remarques : a) – Les fous de Bassan ont leur plumage adulte à cinq ans.
b) Ils sont matures au bout de 6 à 7 ans.
6 – Beaucoup d’oiseaux marins ont une barre noire au bord de l’aile blanche
pendant leur premier hiver, ce qui rend assez difficile leur identification.
Les oiseaux marins ayant plusieurs couleurs de plumage pour une même espèce,
selon leur âge, cela complique leur identification lorsqu’on est en mer.
7 – Le fou de Bassan n’a pas de narines tubulaires ; c’est une adaptation à la
technique du plongeon, car il se laisse tomber dans l’eau de très haut ; s’il avait des
narines tubulaires l’eau pénétrerait par les narines. Donc, si on leur tenait le bec
fermé, les fous de Bassan ne pourraient pas respirer, ils mourraient par asphyxie.
8 – L’extraction du sel se fait par le bec.
Foudre : [Météore] Décharge électrique se produisant à l’intérieur d’un nuage (notamment un
cumulonimbus) ou entre un nuage et le sol ; la foudre se produit par temps d’orage
et elle est accompagnée d’éclairs et de tonnerre.
Fouet (en anglais « laniard », « tail ») : 1 – Bout de cordage d’environ 2 mètres de longueur,
fabriqué sous forme de tresse ; il se termine en pointe et il tient à des poulies ou à
des bosses.
Remarques : a) – On l’entortille sur un hauban, une amarre, un câble, un garant ou
une manœuvre pour l’empêcher de courir.
b) – Le bout du fouet se tient à la main ou, s’il doit rester longtemps en place, on
l’amarre avec un bout de bitord.
c) – La bosse, le palan ou la poulie qui est reliée au fouet est appelée bosse à fouet,
palan à fouet ou poulie à fouet.
2 – Corde qu'on destine à être enroulée sur une autre, pour la fixer
temporairement.
3 – Un amarrage qui a lieu par l'effet d'un fouet est dit amarrage à fouet.
Remarque : Les voiliers appellent fouet un bout de ralingue en excédent qu'ils
laissent dépasser la voile à l'empointure basse des voiles auriques, et qui sert à fixer
ce point sur la mâchoire par un amarrage à fouet.
4 – Les fouets qui servent pour l'abattage d'un navire en carène sont nommés
fouets de carène.
5 – La partie la plus haute d'un des mâts supérieurs d'un navire s'appelle le fouet de
ce mât.
Glossaire maritime – page 629 – À jour au 1er janvier 2015
Fouet (Coup de – ) (en anglais « kick ahead ») : Donner un coup de fouet sur un navire à hélice,
c’est faire tourner l’hélice à bonne allure pendant quelques instants : on obtient
ainsi sur un navire large, si le gouvernail avait été préalablement orienté tout d’un
bord, un changement de cap sensible sans acquérir beaucoup de vitesse.
Remarques : a) – L’effet du coup de fouet est sensible sur un navire à hélice à pales
fixes et à moteur diesel réversible lancé à l’air comprimé ; l’introduction d’air
comprimé dans les cylindres donne au moteur une vitesse de rotation suffisante
pour que l'hélice ait quelque effet.
b) – Sous l'effet d'un coup de fouet, un navire à château arrière lège et stoppé sur
l'eau, dont on a mis la barre toute d'un bord, prend principalement un mouvement
de translation parallèle ou presque parallèle à lui-même (sa masse est petite et son
moment d'inertie est grand).
c) – Sous l'effet d'un coup de fouet, un navire large par rapport à sa longueur,
chargé et stoppé sur l'eau, dont on a mis la barre toute d'un bord, prend
principalement un mouvement de rotation autour de son centre de masse (sa masse
est grande et son moment d'inertie est petit).
d) – L’effet du coup de fouet est très faible dans le cas d’une hélice à ailes
orientables ou si l’on dispose d’une installation à turbines à vapeur.
Fouettard (Père – ) : 1 – Personnalisation de Charles Quint, à partir de 1552, dans la ville de
Metz, et qui fut adoptée ensuite dans les vallées de la Moselle puis du Rhin.
2 – Les Trois Évêchés (Metz, Toul et Verdun), auparavant terres d'Empire, étaient
tombés dans la mouvance du royaume de France.
L'Empereur romain Charles Quint vint assiéger en 1552 la place de Metz ; le siège
ne fut levé qu'en janvier 1553 après l'intervention des troupes françaises.
Pendant le terrible siège, les tanneurs de la ville inventèrent une effigie grotesque
d'un Charles Quint armé d'un fouet, qui poursuivait les enfants affamés dans les
rues de la ville et que l'on appela « Père Fouettard ».
3 – Le Père Fouettard est l'auxiliaire pédagogique du personnage mythique de
Saint Nicolas.
Saint Nicolas est censé récompenser les enfants sages, le 6 décembre de chaque
année ; le Père Fouettard est censé punir les enfants qui ne l'ont pas été au moyen
de verges, d'un fouet ou d'un martinet.
[Voir Noël (Père – ) et Nicolas (Saint – )].
Fouetter (en anglais « to lash », « to flap », « to flap back ») : 1 – Fouetter, c'est fixer ou
amarrer, en parlant d'un fouet, d'une garcette, d'une bosse, en les tortillant sur un
objet que l'on veut retenir.
2 – Les mâts fouettent, ou donnent des coups de fouet, lorsqu'au roulis ou au
tangage, ils éprouvent des secousses qui en font fléchir et balancer la tête de
manière saccadée.
Remarque : Les mâts d'un navire à propulsion mécanique lège fouettent
quelquefois dans le tangage.
3 – Les voiles fouettent les mâts quand elles battent contre les mâts.
4 – Les drisses de grand voiles des petits voiliers amarrés dans les ports de
plaisance fouettent continuellement conte les mâts en métal léger, faisant un bruit
caractéristique et peu harmonieux.
Fouetter une bosse : Saisir une manœuvre avec une bosse pour la retenir momentanément.
Remarque : Pour fouetter une bosse sur une aussière ou un grelin, après avoir fait
un nœud de bosse ou pris un tour mort, glisser le fouet de la bosse dans l'intervalle
entre deux des torons de l’aussière, ou entre deux des aussières qui composent le
grelin, de manière qu’il s’enroule autour de la manœuvre que la bosse doit retenir.
Fougue : Le mât qui surmonte le mât d’artimon s’appelle mât d’artimon de fougue ; la vergue
que porte ce mât est la vergue de perroquet de fougue ; la voile qui y est enverguée
est le perroquet de fougue.
Glossaire maritime – page 630 – À jour au 1er janvier 2015
Fourbisseur : Artisan qui nettoie les épées, qui les astique jusqu'à ce qu'elles brillent et qui les
graisse.d
Remarques : a) – En 1590, la corporation des fourbisseurs d'épées de La Rochelle
se composait de 12 maîtres-jurés ; ils avaient l'exclusivité de la vente des armes
pointues et tranchantes comme épées, dagues, coutelas, pertuisanes, hallebardes,
fers de lances ou de piques et tous harnois de guerre.
b) – Les fourbisseurs pouvaient forger les pommeaux et les gardes des épées, à
l'exclusion des lames.
c) – Le saint patron des fourbisseurs d'épées était saint Jean-Baptiste.
Fourcat (en anglais « floor timber ». « crotche ») : 1 – Varangue en forme de fourche, à
l’acculement très prononcé, située la plus en avant à l'extrémité avant, ou la plus en
arrière à l'extrémité arrière de la coque.
Remarque : Ces varangues ressemblent à des fourches en raison de leur pincement
important.
2 – Le fourcat d'ouverture (en anglais « lowest transom ») est la pièce de
construction qui réunit les branches du fourcat de l'arrière à sa plus grande largeur.
C'est la plus basse des barres de l'arcasse.
3 – On appelle également fourcats les petits emplacements rétrécis qui se trouvent
entre les varangues extrêmes et où l'on ne peut arrimer que de petits objets.
Fourche : 1 – On dit d'un cordage qu'ils fait la fourche lorsqu'il se termine par deux branches
amarrées à deux points différents de l'objet sur lequel il agit (en anglais « sheers »).
Remarque : La cargue d'en haut de l'artimon est montée en fourche lorsqu'elle se
termine par deux branches qui agissent sur les deux points (en anglais « cringle »)
de la ralingue supérieure de cette voile.
2 – On dit d'un navire qui est mouillé en fourche lorsqu'il est retenu par deux
ancres dont les câbles partent de l'avant en faisant un angle d'au moins 60°.
Remarque : On dit aussi [plus souvent] qu'il est affourché.
[Voir les mots Affourchage, Affourcher, Pedigree et l'expression Patte d'oie].
3 – La fourche de beaupré est constituée des deux allonges d'écubier (en anglais
« crotches ») qui, de chaque côté du beaupré, s'élèvent assez pour contenir ce mât
latéralement, en l'embrassant par une excavation faite dans leur épaisseur.
4 – La fourche de carène (en anglais « pitchfork ») est la longue fourche ayant des
pointes en fer, avec laquelle on promène des fagots enflammés le long d'un navire
abattu en carène que l'on chauffe.
Fourier : 1 – Jean Baptiste Joseph Fourier, né le 21 mars 1768 et mort le 16 mai 1830, a été un
mathématicien et un homme politique français.
2 – Élève précoce et brillant, il ne put entrer à l’École d’artillerie car il n’était pas
noble.
3 – Il prit l’habit des Bénédictins et fit son noviciat juste avant le début de la
Révolution française à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loir, mais il n’a pas prononcé
ses vœux et il a quitté la vie monastique pour se lancer dans des études
scientifiques.
4 – Fin 1789, il lut devant l’Académie des sciences, à Paris, un mémoire
concernant la résolution des équations numériques de tous les degrés.
5 – À l'École normale supérieure, il eut comme professeurs Joseph-Louis
Lagrange, Gaspard Monge et Pierre-Simon de Laplace.
6 – Il n’a pu échapper à la guillotine, durant la Terreur, qu’en raison de la chute de
Robespierre.
7 – À partir de mai 1798, il participa à la campagne d'Égypte, et il a été secrétaire
de l'Institut d'Égypte.
8 – Il a été nommé préfet de l'Isère en 1802.
9 – Élu membre de l'Académie des sciences en 1817, il en devint le secrétaire
perpétuel pour la section des sciences mathématiques en 1822.
10 – Il a publié la Théorie analytique de la chaleur à Grenoble, en 1822.
Il a été élu membre de l'Académie française en 1826.
Glossaire maritime – page 631 – À jour au 1er janvier 2015
2 – Les Français aimeraient que leur langue soit comprise et parlée par un très
grand nombre d’hommes et de femmes sur la Terre ; mais les Français eux-mêmes,
ou un grand nombre d'entre eux, s’éloignent par ignorance ou par négligence du
bon usage défini par l’Académie française.
3 – La précision qui caractérise en principe le français, et qui en est la principale
qualité s’est échappée des studios de radiodiffusion ou de télévision français, et
encore davantage de l’expression spontanée des jeunes français.
« Une bonne partie des difficultés qu’on rencontre à chaque ligne quand on veut
écrire une page de français s’explique, historiquement, par un obscur instinct de
différenciation sociale, par le désir inconscient de tenir à distance le vulgaire et
d’empêcher le roturier d’écrire comme l’homme bien né. »
« L’universalité de la langue française est toute relative, parce que cette langue
n’a jamais pénétré, au delà des élites, dans les couches profondes ; une langue
compliquée ne se propage pas universellement. » (D’après Charles Bally)
4 – Au contraire du français, l’anglais et l’espagnol ont été diffusés sous des formes
simplifiées dans de nombreux pays.
5 – « La crise du français, dont on s’est plaint dans les dernières années, n’est
pas nouvelle. Il a toujours été difficile d’écrire le français littéraire, qui, dans sa
forme fixée, n’a jamais été que la langue de très peu de gens et qui n’est
aujourd’hui la langue parlée de personne.
La difficulté grandit de jour en jour à mesure que grandit la différence entre le
parler de tous les jours et cette langue fixée, au fur et à mesure aussi qu’on
s’éloigne et du temps et des conditions sociales où la langue littéraire a été
constituée. Ceux des élèves des lycées qui sont issus de milieux ouvriers ou petits
bourgeois ont souvent grand peine pour arriver à écrire d’une manière même à
demi correcte le français littéraire, qui diffère profondément du parler en usage
dans leur famille. Beaucoup n’y parviennent jamais. »
[Commentaire écrit par l’éminent linguiste français Antoine Meillet en 1917].
Franc-bord : Distance verticale, mesurée au milieu du navire, entre le livet en abord du pont
principal et la surface de l’eau.
[Voir le mot Livet et les expressions Marques de franc-bord, Échelle de tirant
d’eau et Tirant d’eau].
Remarque : La somme du franc-bord et de l'enfoncement du navire au repos est à
peu près égale au creux sur quille.
France : Nom du dernier paquebot transatlantique subventionné par la France, armé par la
Compagnie Générale Transatlantique du Havre.
[Voir l'expression Paquebot transatlantique].
France libre (en anglais « free french movement ») :
Francfort-sur-le-Main (Traité de – ) : 1 – Le traité de Francfort sur le main mit un terme à la
guerre franco-prussienne que Napoléon III déclara en 1870 et perdit.
2 – La Moselle et une partie de l'Allemagne, d'expression germanique, furent
annexées au nouveau Reich allemand.
Remarques : a) – La victoire des Prussiens sur la France, après celle contre
l'Autriche, acheva l'unification des pays d'expression allemande autour de la Prusse
et entraîna la proclamation de l'Empire allemand.
b) – L'unification de l'Allemagne s'est faite sur la base de la langue.
c) – Les dialectes de la Moselle et des départements alsaciens sont germaniques.
Franches (Pompes – ) : On dit que les pompes sont franches lorsqu’elles sont en bon état de
fonctionner, qu’il n’y a pas de voie d’eau à cet instant ou que la voie d’eau qui
existe est maîtrisée par l’action des dispositifs d’assèchement.
Remarque : Traditionnellement, l’officier de veille écrit dans le casernet de la
passerelle, à la fin de chaque quart, l’expression « pompes franches » ; la nuit, il
ajoute l’expression « feux clairs » et il inscrit parfois, en abrégé, « FCPF » qui
signifie « Feux Clairs, Pompes Franches ».
Glossaire maritime – page 634 – À jour au 1er janvier 2015
Franchir : 1 – La pompe franchit quand elle donne plus d’eau que le navire n’en reçoit.
2 – Le vent franchit quand il commence à devenir favorable.
Franchir une voie d’eau : On franchit une voie d’eau lorsque l’action des pompes d’assèchement
suffit pour faire baisser le niveau de l’eau qui pénètre le bateau.
Franchise : Somme qui, par contrat, reste à la charge de l'assuré à la suite du sinistre.
Francisation (en anglais « act to frenchify a vessel ») : 1 – Attribution de la nationalité française
à un navire.
2 – La francisation entraîne des droits et des devoirs pour le navire francisé, pour
son propriétaire et pour son capitaine.
3 – Pour pouvoir être francisé, le navire doit répondre aux conditions suivantes :
i) appartenir pour moitié au moins :
– soit à des ressortissants d'un État membre de l'Union européenne (UE) ou d'un
État partie à l'accord sur l'Espace économique européen (EEE) ayant leur
résidence principale en France ou y ayant fait élection de domicile,
– soit à des sociétés dont le siège social est situé en France, dans un autre État
membre de l'UE ou dans un État partie à l'EEE.
ii) avoir été construit dans l'UE, ou y avoir acquitté les droits et taxes exigibles ;
iii) avoir fait l'objet d'un contrôle de sécurité.
4 – L’acte de francisation est délivré par la Douane française.
5 – La publicité de la propriété des navires francisés a été confiée aux recettes
principales des douanes, où ont été créés des registres portant le nom de « registres
des soumissions de francisation », devenus les fichiers d’inscription actuels.
[Voir l’expression Acte de francisation].
Franco à bord (FOB) (en anglais « free on board ») : Contrat de vente maritime dans lequel
l'exportateur traite pour un prix comprenant la valeur de la marchandise et les frais
d'approche jusqu'à la mise à bord du navire désigné par l'acheteur.
Franc-tireur : Soldat de certains corps d'éclaireurs qui reçoivent une commission pour la durée
d'une guerre.
Frankénie :
Frapper : Attacher, fixer, en parlant d’une manœuvre dormante, d’une poulie, etc.
Remarque : Le mot frapper s’entend plus particulièrement d’un amarrage
momentané, comme d’une bosse sur un câble ou une amarre.
Fraude scientifique : La fraude scientifique prend la forme de publications, dans des revues
scientifiques de prestige, de résultats de recherches inventés ou sciemment falsifiés
par leurs auteurs, ou par l'un d'eux particulièrement renommé, dans le sens d'idées
préconçues généralement admises, en mettant à profit la négligence des coauteurs
de l'article publié et le manque de perspicacité des membres des comités de lecture
des revues scientifiques, qui n'ont pas tenté de reproduire les expériences.
Remarque : Les ressources futures des chercheurs dépendent en grande part du
nombre des publications de ces chercheurs dans des revues scientifiques de
prestige ; la prise en compte des seuls résultats positifs et le rejet des résultats
négatifs est l'une des principales manières de falsifier des résultats d'expériences en
vue d'obtenir frauduleusement la publication d'articles scientifiques trompeurs.
Frégatage : Forme d’une coque de navire qui est plus large, à la hauteur de la flottaison, que le
pont supérieur.
Frégate (en anglais « frigate ») : 1 – Bâtiment à voiles portant trois mâts, plus petit qu’un
vaisseau, mais pouvant atteindre une plus grande vitesse.
2 – Les frégates étaient basses sur l’eau ; elles n’avaient qu’une seule batterie
couverte ; leur voilure était proportionnellement plus grande que celle des
vaisseaux.
Remarque : Les frégates étaient les plus grands bâtiments à voiles ayant une seule
batterie couverte.
3 – Les frégates portaient entre 40 et 60 bouches à feu.
Glossaire maritime – page 635 – À jour au 1er janvier 2015
Fréter (en anglais « to charter ») : Fréter son navire c’est le réserver au profit d’un tiers, en tout
ou en partie, contre une somme convenue appelée le fret, pour y charger des
marchandises ou y embarquer des passagers.
On frète un navire à temps, c’est-à-dire pour une période convenue, ou pour un
voyage, c’est-à-dire d’un port de départ à un port d’arrivée désignés et à partir
d’une date convenue.
Remarque : Donner un navire à louage s’appelle fréter mais prendre un navire à
louage s’appelle affréter.
Fréteur (en anglais « charterer ») : Celui qui loue ou donne à fret un navire qui est sa propriété.
Remarque : Celui qui reçoit le navire à fret pour y charger sa marchandise s’appelle
l’affréteur.
Frette : 1 – Virole de fer.
2 – Anneau, bande métallique dont on entoure une pièce cylindrique de bois ou de
métal pour augmenter sa résistance.
3 – Une frette d’assemblage est une sorte de bague utilisée pour obtenir par
serrage la liaison sans jeu d'un arbre creux sur un arbre plein ; les surfaces en
contact des deux arbres sont coniques.
On engage la frette autour de l’arbre creux et on pousse l’arbre plein à l’intérieur
de l’arbre creux.
Les surfaces des deux arbres sont pressées l'une contre l'autre par le serrage des vis
de la frette ; les forces radiales assurent la transmission du couple par friction entre
les deux arbres.
Les frettes permettent l'assemblage rapide des arbres pleins des moteurs dans les
arbres creux des récepteurs ; elles permettent la transmission d’efforts importants.
4 – Une frette de mât (en anglais « iron ring for the mast head ») est un cercle de
fer incrusté au-dessus du tenon du chouquet du mât : des œils sont soudés autour
de la frette, au nombre de 2 ou de 4 régulièrement répartis, pour y fixer des
éléments du gréement.
5 – Repère disposé sur le manche de certains instruments de musique à cordes qui
permet de régler la longueur des cordes vibrantes.
6 – En architecture, ornement formé de demi-baguettes dessinant des lignes brisées
sur une moulure plate.
Remarque : Le motif ornemental constitué de lignes qui reviennent sur elles-mêmes
en se brisant à angles droits, que l'on appelle une grecque, est une variété de frette.
Friedmann : Alexander Friedmann était un mathématicien russe ;
Remarque : Friedmann eut dans sa classe, simultanément, Lev Landau, George
Gamow, Matveï Bronstein et Dmitri Ivanenko.
– Dmitri Ivanenko fut assassiné par la police politique soviétique pour avoir
défendu des conceptions cosmologiques contraires à la science officielle du Parti
communiste.
– Lev Landau, Prix Nobel de physique, découvrit la supra-fluidité.
– George Gamow réussit à s'expatrier aux États-Unis d'Amérique pour poursuivre
ses recherches : en cosmologie, il prédit le rayonnement fossile issu de l'Univers
primordial ; en biologie, il participa au décodage génétique.
Frimas : Petits glaçons dus à un brouillard épais qui se congèle avant de tomber.
Remarque : Le mot frimas vient du mot scandinave hrim qui signifie « givre »,
« gelée blanche ».
Friocourt : Georges Friocourt a publié en 1899 un ouvrage contenant des tables de navigation et
connu sous le titre de Tables de Friocourt.
Le lieutenant de Vaisseau Georges Friocourt, licencié ès sciences mathématiques, a
été professeur de calculs nautiques à l’École navale.
Les tables de Friocourt comprennent notamment :
– les tables de logarithmes à 6 décimales des nombres entiers de 1 000 à 10 000.
– les tables de logarithmes à 6 décimales des sinus, cosinus, tangentes et
Glossaire maritime – page 638 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Pour hisser les mâts supérieurs des navires à voiles, on utilisait jadis
des appareils funiculaires.
Furlong : Ancienne unité de longueur anglaise égale à 220 yards ou 660 pieds (symbole fur).
Un furlong vaut 201,16437 mètre.
Fusco : Appellation abrégée et familière des fusiliers-commandos.
Fuseau horaire : 1 – Un fuseau horaire est une zone de la surface de la Terre dans laquelle l'heure
est en principe partout identique.
L'heure y est définie par un écart au temps universel (TU).
Remarques : a) – La Terre est découpée en 24 fuseaux horaires, chacun étant limité
par deux méridiens écartés de 15° en longitude.
b) – Les fuseaux sont appelés par une lettre de l'alphabet : le fuseau corrspondant à
TU est le fuseau « Z » (Zoulou) ; le fuseau correspondant à TU + 1 est le fuseau
« A » (Alpha) ; le fuseau correspondant à TU + 2 est le fuseau « B » (Bravo) ; etc.
c) – La ligne de changement de date se situe dans l'Océan Pacifique et suit
approximativement le méridien 180°.
2 – L'écart par rapport au temps universel (TU) est déterminé de façon à ce que
l'heure adoptée dans chaque pays respecte le cycle journalier lié au lever du Soleil,
au midi, et au coucher du Soleil.
3 – Cependant, pour faciliter les changements d'heure pour les voyageurs, des
accords internationaux prévoient d'adopter un écart au temps universel égal à un
nombre entier d'heures, exceptionnellement un nombre entier d'heures plus une
demi-heure.
4 – Chaque pays se rattache au fuseau qu'il juge le mieux adapté et il définit son
heure légale ou standard comme étant TU (temps universel) + ou - N heures (où N
est un nombre entier) ; cela ne l'empêche pas éventuellement d'ajouter ou de
retrancher une heure pour définir une heure d'été ou autre.
Remarque : La France est située dans le fuseau Zoulou (TU), sauf l'Alsace et la
Corse qui sont dans le fuseau Alpha (TU + 1) ; l'heure d'hiver en France est celle
du fuseau de l'Europe centrale (TU + 1) et l'heure d'été est (TU + 2).
5 – Les pays très étendus en longitude adoptent plusieurs heures légales (par
exemple aux USA, il y a 7 heures légales : Atlantique, Est, Central, Montagne,
Ouest, Alaska et Hawaï, avec deux variantes : l'heure standard applicable en hiver
et l'heure « de la lumière du jour » qui correspond à notre heure d'été puisqu'on
l'applique en été en ajoutant une heure à l'heure standard.
6 – Les navires en mer changent généralement d'heure au passage des méridiens
qui limitent les fuseaux horaires ; les changement se font à minuit lorsque cela est
possible, ou à un autre moment si l'on désire être, dès l'arrivée, à l'heure du pays où
l'on va faire une escale, et que l'on n'a pas pu faire autrement.
Remarques : a) – Pendant la traversée des États-Unis vers l'Europe, qui dure
environ 5 jours, s'il y a 6 heures à retrancher, chaque nuit comprend une heure de
moins à dormir, sauf une où il y a 2 heures en moins à dormir.
b) – Sur un navire qui fait le tour du Monde d'Est en Ouest à 30 nœuds, l'Équipage
dort une heure de plus par nuit et travaille un jour de moins que si le navire était
resté à quai.
c) – Si le navire fait le tour du monde dans le sens Ouest-Est, l'Équipage dort une
heure de moins chaque nuit, et une journée de travail est redoublée près de la ligne
de changement de date ; l'Équipage est particulièrement fatigué au retour au port
de départ : c'est le mauvais sens.
Fusée : 1 – Les extrémités des vergues voient leur diamètre diminuer progressivement ; les parties
qui se trouve, de chaque côté, en dehors du capelage, sont appelées les fusées de
la vergue.
2 – Une fusée de signalisation se compose d’un tube chargé d’artifices qui
produisent dans le ciel une vive clarté en s’enflammant.
Fusible : Dans la Marine Marchande, appellation familière de l'ouvrier électricien.
Glossaire maritime – page 642 – À jour au 1er janvier 2015
Fusiller : Exécuter au moyen d'armes à feu une personne immobilisée et incapable de se défendre
ou d'esquiver les balles.
Remarque : Durant la guerre de 1914-1918, en raison des mutineries de plusieurs
unités engagées sur le front, 639 soldats français furent exécutés « pour
l'exemple » au motif de désobéissance ; la plupart furent désignés plus ou moins
arbitrairement par leurs officiers.
Fusilier-marin : Marin spécialement entraîné pour les opérations de débarquement et chargé à
bord des bâtiments du maintien de l'ordre et de la discipline.
Remarque : Les fusiliers-marins ont été créés à Lorient en 1668 sous la forme d’un
corps de « marins-fantassins ».
Fuste : Petit navire de charge, peu élevé sur l’eau, mu par l’aviron ou à la voile.
Fustier : Synonyme archaïque de charpentier.
Gabare (en anglais « barge ») : 1 – Sorte de bâtiment de charge.
2 – Les grandes gabarres portaient de 300 à 600 tonneaux et pouvaient être
employées pour des grands voyages.
3 – Les gabares hollandaises faisaient le commerce du vin ou du sel sur la côte
atlantique.
4 – Les petites gabares sont des navires destinés au service des rades et des ports.
5 – On appelle encore gabares des bateaux longs et plats naviguant sur les rivières.
6 – Les gabares de Gironde allaient jusque dans les pertuis charentais, en rivière de
Marans ou en rivière de Charente.
Remarque : On donne le nom de gabarots aux plus petites gabares.
Gabariage (en anglais « moulding », « joint ») : 1 – C'est l'opération qui consiste à lever ou à
former un gabarit.
2 – En parlant d'une pièce de construction, le gabariage en est le contour, ou
même, celui de ses parties composantes si cette pièce est d'assemblage.
Gabarier : Façonner une pièce de charpente, en particulier une membrure, à l’aide d’un gabarit.
Gabarit (en anglais « mould ») : Les gabarits sont des patrons, des modèles en planches minces
qui indiquent la forme des pièces de construction et qui servent à façonner les
pièces.
Gabelle : 1 – À l’origine, taxe prélevée, en France, sur le commerce des draps, du vin ou du sel.
2 – Impôt sur le sel établi au milieu du XIV ème siècle par une série d’ordonnance
de Philippe VI, confirmées par François Ier en 1542 ; la gabelle a été collectée
jusqu’à la Révolution de 1789.
Le Roi avait le monopole du commerce du sel ; ce commerce ne pouvait se faire
que dans les greniers à sel royaux ; et l’achat de sel était obligatoire pour tous.
i) Les pays de grande gabelle payaient la redevance la plus élevée (le Maine,
l’Anjou, la Touraine, l’Orléanais, le Perche, l’Île de France, le Bourbonnais, le
Berry, la Bourgogne, la Champagne, la Picardie).
ii) Les pays de petite gabelle payaient une taxe moindre (la Franche-Comté, la
Lorraine, l’Alsace, le Mâconnais, le Beaujolais, le Lyonnais, la Bresse, le Forez, le
Velay, le Languedoc, le Roussillon, la Provence).
iii) Certaines provinces du royaume étaient exemptées du paiement de la gabelle et
le commerce du sel y était complètement libre (la Bretagne, la Flandre, l’Artois, le
Boulonnais, le Cambrésis, le Labourd, le Béarn).
Remarques : a) – Les soulèvements de sauniers en 1543 et en 1548 ont été
sévèrement réprimés.
b) – La contrebande du sel était très durement punie.
c) – Les faux-saulniers, comme on appelait ceux qui faisaient la contrebande du
sel, passaient des chargements de sel d’une province peu ou pas taxée dans une
province plus taxée, par exemple de Bretagne en Anjou en passant par les Marches
de Bretagne ; pour réussir, ils devaient échapper aux douaniers, encore appelés
gabelous, qui surveillaient les frontières entre ces provinces..
Glossaire maritime – page 643 – À jour au 1er janvier 2015
Gabier : 1 – Sur les navires à voiles de jadis, on appelait gabiers les matelots chargés du beaupré,
des hunes et de la tête des mâts (on dit : gabier de misaine, gabier d’artimon, etc.).
2 – Programme de l’examen pratique de matelotage pour obtenir le brevet de
gabier [milieu XIXème siècle] :
A.- Nœuds et palans
• Tourner une manœuvre sur un taquet.
• Nœud plat, nœud de bouline.
• Nœud d’écoute simple, double.
• Nœud de vache ou d’ajut.
• Nœud d’anguille ou de bois.
• Nœud de chaise simple, double, diverses manières de faire le nœud de chaise.
• Nœud d’agui, demi-nœud, nœud de jambe de chien.
• Nœud à plein poing ou de bec d’oiseau.
• Faire une demi-clef, bosser, tour mort avec des demi-clefs.
• Nœud de grille, ou de patte de chat, ou de croc de palan.
• Gueule de raie, gueule de loup.
• Nœud de cravate, nœud de capelage.
• Demi-clefs à capeler, demi-clefs à renverser.
• Nœud de drisse ou de batelier, de filet ou de pêcheur.
• Nœud de trésillon, bosser une manœuvre.
• Fouetter une poulie, frapper une erse en bitord sur une manœuvre.
• Faire une surliure, frapper une drisse anglaise.
• Nœud de drisse de bonnette.
• Cul de porc simple, double.
• Tête de more, tête d’alouette.
• Nœud de haubans double, simple.
• Nœud de ride, nœud d’étalingure de câble, de grelin, d’orin, d’empennelage,
d’orin de petite ancre, de grappin.
• Passer les garants d’un palan (une poulie double, une poulie simple, deux poulies
doubles).
• Passer les garants d’une ride dans des caps de mouton à quatre trous.
• Passer les garants d’une caliorne (une poulie triple, une poulie double, deux
poulies triples).
• Passer une drisse de basse vergue.
• Passer un garant de capon, une serre bosse, une bosse de bout.
• Passer un garant de traversière.
• Passer un garant de palan de bossoir d’embarcations.
• Passer un bredindin (3 poulies simples, une poulie double).
• Disposer les palans renversés pour rider un bas hauban à cap de mouton.
• Garnir un grelin, ou une aussière.
• Élinguer, trévirer, trésillonner.
B.- Épissures
• Épissure carrée avec filin en 3 et en 4.
• Épissure en diminuant le toron.
• Épissure longue avec filin en 3 et en 4.
• Épissure de câble.
• Faire un œil avec filin en 3 et en 4.
• Faire un œil au milieu d’une manœuvre.
• Rapporter un ou deux torons à une manœuvre avariée.
• Faire une bosse à main.
• Faire une bosse à boutons, une barbarasse.
• Faire des boutons de toumevire, ou bonnets turcs.
• Faire une élingue.
• Faire une estrope de poulie simple à épissure carrée.
• Faire une estrope de poulie double à épissure carrée.
Glossaire maritime – page 644 – À jour au 1er janvier 2015
• Étambrai, jumelle.
• Cercle de bas mât, de chouquet, tons, jottereaux, élongis.
• Barres traversières, hunes, chouques de bas mât, de perroquets, tenon d’un mât
caisse.
• Clef de mât de hune, de mât de perroquet, guindant, noix, épaulettes.
• Barres de perroquet, suspente.
• Blins, adents ou pitons pour rabans de ris.
• Reconnaître dans une vergue le dessus, l’avant, l’arrière.
• Bouts-dehors.
• Noms des voiles employées.
• Laises, ralingues de têtière, de chute, de bordure.
• Points, œil de pie.
• Ris béléguic, consolon, bonne-grâce.
• Pattes, doublages, ou renforts.
• Tabliers des huniers.
• Erseaux, cosses d’empointure, rabans d’empointure.
• Branches de boulines, jarretières.
• Rabans de ferlage.
• Étuis de chauffe pour mâts, vergues, hunes, étuis d’embarcations, tentes pour le
navire ; tentes d’embarcations, taux, prélarts, masques, capots.
• Ancres de bossoir, à jet, de veille, de grand panneau, de corps mort.
• Tige ou verge, bras, patte vieille, bec, diamant, carré, joal, organeau, bossoir.
• Bossoir de traversière.
• Capon, traversière, bosse de bout, serre bosse.
G.- Filins, poulies, palans, objets divers
• Bitord, commande, lignager, ligne, fil de caret, filin en 3, en 4, aussières, grelin,
câble, drisse de flamme.
• Nomenclature d’une poulie.
• Caisse, joue, engoujure, réa ou rouet.
• Réa à dé de cuivre, à dé de cuir.
• Poulie simple, poulie double.
• Poulie triple à émerillon.
• Poulies à talon pour amures de basses voiles.
• Poulies à violon.
• Caps de mouton.
• Margouiller, cosse, moque de sous barbe.
• Moque à sabot pour palanquin.
• Poulies de pied de mât.
• Marionnettes.
• Taquets de tournage, de haubans.
• Galoche, poulie coupée et ferrée.
• Poulie baraguette.
• Poulie de guinderesse, d’itague, chape.
• Poulie pour retour d’embossage.
• Poulie de capon et de traversière.
• Poulie de palan de drisse de hune.
• Poulies d’apparaux en usage dans les ports.
• Poulie estropée à œil, à cosse, à croc, à fouet.
• Poulie à estrope double et à œil
• Poulies de drisses de pie.
• Poulies de drisses de basses vergues.
• Pommes goujées pour conduit de manœuvre.
• Bastaque simple, double.
• Palan de charge à fouet, à croc, de dimanche.
• Palan à poulie de violon.
Glossaire maritime – page 646 – À jour au 1er janvier 2015
• Caliorne.
• Caliorne de braguet, de bas mât.
• Palan de bout de vergue, sa pantoire, son estrope ; de la poulie supérieure.
• Burin, palan d’étai, gui, racage (diverses espèces).
• Pommes de racage.
• Bigots.
• Pommes de mât de perroquet. Gobelets.
H.- Capelage des mâts, garniture des vergues
Indiquer les capelages dans l’ordre où ils doivent être mis en place.
• Capelage du beaupré, des trois bas mâts.
• Capelage du bout dehors de grand foc.
• Capelage du petit mât de hune.
• Capelage du perroquet de fougue.
• Capelage du bout dehors de clinfoc.
• Capelage du minot, du gui.
• Capelage des trois mâts de perroquet ; Les garnitures d’une basse vergue, d’une
vergue barrée, d’une vergue de hune, d’une vergue de perroquet, d’une vergue de
cacatois.
J.- Mise en place du gréement proprement dit, manœuvres dormantes
• Comment est disposé le cartahu pour le hisser ?
• Capeler un bas hauban ; comment l’amarre-t-on sur le hauban ? où se tient le
gabier ? que fait-il ?
• Capeler un étai de bas mât
• Comment sont disposés les cartahus ? A quel point de l’étai les frappe-t-on ?
• Rider un bas hauban à cap de mouton, à ridoir.
• Rider un étai à ridoir.
• Enflécher.
• Gambes de revers, les raidir.
• Passer la guinderesse du mât de hune pour le soulager, le chouque n’étant pas en
place.
• Passer la guinderesse du mât de hune pour le guinder définitivement.
• Passer le braguet, (son utilité).
• Capeler les haubans de hune.
• Capeler les étais de hune.
• Disposition des suspentes de basse vergue.
• Passage des itagues et drisses avec une, deux poulies d’itague.
• But et disposition du gouvernail de drisse.
• Hisser les capelages de perroquet et de cacatois sur les chouques de mât de hune.
• Passage de la guinderesse du mât de perroquet.
• Passage de la drisse de perroquet.
• Passage de la drisse de cacatois.
K.- Passage des manœuvres courantes
• Passages des manœuvres relatives au foc (drisses, hale-bas, cargues de grand foc,
écoutes).
• Amures et écoutes de basses voiles.
• Écoutes de hunier, perroquet, cacatois.
• Drosses et palans de roulis de basse vergue.
• Palan de roulis de hunier.
• Bras et balancines de basse vergue, de hunier, de perroquet, de cacatois.
• Palanquins, faux palanquins de hunier.
• Palanquins de basses voiles.
• Boulines de misaine, de grand voile, de hunier, de perroquet.
• Cargues de basse voile, cargue points, cargue boulines, cargue fond.
• Chapeaux.
• Cargues de hunier (idem).
Glossaire maritime – page 647 – À jour au 1er janvier 2015
N.- Voilerie
• Savoir coudre une ralingue.
• Coudre, réparer une voile ; mettre un placard.
3 – Sur les bâtiments à propulsion mécanique, les gabiers sont des marins de la
spécialité de manœuvrier.
Remarque : Un gabier équipé d'un sifflet spécial est chargé de rendre les honneurs
à la coupée aux officiers et aux invités de marque qui franchissent la coupée.
Gabord : Voir le mot galbord.
Gachet :
Gaffe (en anglais « boat hook ») : 1 – Manche en bois de 3 à 4 mètres de long, garni à un bout
d’un fer galvanisé où l’on voit une pointe et un croc.
2 – La gaffe sert à défendre une embarcation d’un abordage ou à la pousser au
large.
3 – Expressions :
– « Être à longueur de gaffe » d’un navire, c’est en être très près.
– « Être passé à longueur de gaffe » d’un navire, c’est en être passé très près.
– « Se tenir à longueur de gaffe » ou « Tenir à bout de gaffe » c’est adopter à
l'égard de tel ou tel autre, une conduite qui exclut la familiarité.
– « Pousser » est le mot utilisé pour dire qu'une embarcation quitte le bord, ou le
quai à terre, pour faire une traversée ; cela vient de ce que le gabier déborde l'avant
de l'embarcation (ou l'arrière, selon les circonstances) en poussant sur la coque du
navire, ou sur le bois ou la maçonnerie du quai, au moyen de la gaffe.
4 – Utilisations de la gaffe :
i) La gaffe sert à l’appareillage ou à l’accostage d’un canot (ou d’une vedette
rapide ou de toute autre embarcation) :
• pour en déborder l’une des extrémités, en poussant avec la gaffe, sur le quai, le
ponton ou le navire auquel il est accosté,
• ou pour en ralentir l’approche, en appuyant la gaffe sur le quai, le ponton ou le
navire auquel il va accoster.
ii) On utilise la gaffe en appuyant :
• le bout en bois du manche sur une coque de navire en fer, ou une coque
d’embarcation fragile ( plastique ou peinture laquée) ou encore sur un quai en
maçonnerie,
• l’extrémité en métal sur une coque de navire en bois, un ponton flottant en bois
ou un appontement en bois.
iii) La gaffe sert à attraper, ramasser ou repêcher des objets qui sont dans la mer.
Gagner (en anglais « to gain ») : 1 – Un navire gagne le large, gagne la côte, gagne un
mouillage quand il fait route dans leurs directions.
2 – Gagner le vent, le dessus du vent, c’est se mettre, à l’égard d’un autre navire,
entre lui et le côté d’où le vent souffle.
3 – Gagner au vent c’est s’approcher du point de l’horizon d’où le vent paraît
souffler.
4 – Gagner un navire de vitesse, c’est le rattraper, l’atteindre, le dépasser et arriver
avant lui.
5 – Gagner son navire, c’est se diriger vers le quai où il est amarré ou vers son
mouillage, et y parvenir.
6 – Gagner une bataille, c’est vaincre l’ennemi.
7 – Un incendie gagne lorsqu’il progresse et se propage ; il en va de même pour
une voie d’eau.
8 – En ravitaillement à la mer, « gagner dix » ou « perdre cinq », c'est augmenter
ou réduire temporairement l'allure de la machine pour être en avance, ou pour être
en retard par rapport à la position que l'on aurait occupée sans cette modification.
L'avance ou le retard correspondent à la distance que l'on parcourait en dix
secondes ou en cinq secondes avant de modifier l'allure de la machine.
Glossaire maritime – page 649 – À jour au 1er janvier 2015
coque du navire : ils procurent ainsi beaucoup plus de fixité que les haubans de ces
mêmes mâts, qui sont fixés au bord des hunes ou sur les barres de perroquet.
2 – Les vaisseaux et les frégates ont ordinairement 4 galhaubans de chaque bord
pour le grand mât de hune, 4 pour le petit mât de hune, 3 pour le mât de perroquet
de fougue, 3 pour les mâts de grand et de petit perroquets, 2 ou 3 pour le mêt de
perruche, 1 ou 2 pour les mâts de cacatois.
Lorsque leur grosseur est égale à celle des bas haubans, leur nombre est diminué.
Remarques : a) – Les galhaubans sont les plus longues manœuvres dormantes d’un
navire.
b) – Si les galhaubans étaient installés comme des haubans, il faudrait les maintenir
dans la mâture, ce qui obligerait à avoir des hunes et des barres de perroquet plus
larges et très lourdes.
c) – Si les haubans descendaient directement de la tête des mâts supérieurs aux
porte-haubans à la manière des galhaubans, ils empêcheraient d’orienter les
vergues, ou l’on serait obligé de larguer ceux qui se trouveraient sous le vent.
[Voir le mot Hauban].
Galilée : 1 – Galilée (1564-1642) fut un mathématicien, astronome, physicien, philosophe et
écrivain italien.
Galilée fut l’un des fondateurs de la science moderne ; il utilisa la méthode
expérimentale, en opposition avec les règles scolastiques enseignées à l’époque.
Remarque : Isaac Newton a utilisé la méthode et les résultats des travaux de
Galilée pour formuler les lois de la mécanique classique (Principia en 1687).
2 – Galilée inventa en 1593 le baromètre à eau qui permet d’évaluer la pression
atmosphérique.
Remarque : Evangelista Torricelli inventa en 1643 le baromètre à mercure qui
permit de mesurer avec précision la pression atmosphérique.
3 – Galilée a perfectionné la longue-vue inventée par les Hollandais ; il la
transforma en lunette astronomique avec un grossissement de 30 fois pour
observer la surface de la Lune et les étoiles invisibles à l'œil nu. Il découvrit les
satellites naturels de Jupiter et observa l’aspect étrange de Saturne. Il étudia les
taches solaires et découvrit les phases de Vénus.
4 – Galilée étudia les pendules simples et la chute des corps ; il découvrit la loi du
mouvement uniformément accéléré.
Remarque : Galilée fit rouler une bille sur un plan incliné muni de rainures
uniformément réparties ; son père étant facteur d'instruments à cordes, Galilée
avait l'oreille exercée pour apprécier les intervalles de temps.
Galilée remarqua la progression régulière de la vitesse de la bille entraînée par la
pesanteur sur ce plan incliné ; il fit une expérience pour vérifier son intuition en
laissant tomber des objets très pesants de différentes hauteurs de la tour de Pise.
5 – Condamné en 1633 par un tribunal ecclésiastique après la publication de son
œuvre majeure : « Dialogue sur les deux grands systèmes du monde » (1632) il a
été contraint d’abjurer sa croyance en l’héliocentrisme pour ne pas être assassiné.
Remarques : a) – Le traitement injuste et stupide qu’elles avaient fait subir à
Galilée au XVII ème siècle a fait l’objet, à la fin du XX ème siècle, d’une sorte de
repentir de la part des autorités catholiques romaines (en 1992, sous le pontificat
de Jean-Paul II).
b) – En réalité, la Terre ne tourne pas plus autour du Soleil que le Soleil ne tourne
autour de la Terre : les deux astres tournent l’un et l’autre autour du barycentre du
système Terre-Soleil (qui est situé à l'intérieur du Soleil).
3 – Galilée a été l’inventeur de la Théorie de la Relativité.
Galileo : 1 – Nom du système européen de géolocalisation et de navigation qui utilise les signaux
émis par des satellites artificiels de la Terre.
Remarque : Le système Galileo est un concurrent du système GPS américain ou du
système GLONASS russe.
Glossaire maritime – page 651 – À jour au 1er janvier 2015
4 – Des bouts de garcettes de faible longueur servaient pour prendre les ris à
l'ancienne ou pour ferler les voiles ; on en utilise pour effectuer des saisissages à
bord ou pour divers usages.
5 – Les garcettes de ris sont tenues dans les œils de pie de la voile par un nœud de
chaque côté de la toile ; la prise de ris permet de régler le creux d’une voile dont
on a réduit la surface. Les garcettes de ris ont les bouts moins gros que le milieu.
6 – La maîtresse garcette est celle qui est au milieu de la vergue, elle sert à ferler le
fond de la voile ; les autres garcettes ont des longueurs de plus en plus faibles au
fur et à mesure que l’on s’éloigne du milieu de la vergue et que sa circonférence
diminue. Les garcettes du quatrième ris sont les plus longues.
7 – En France, le ris Belleguic a remplacé les garcettes par un système de filières et
autres accessoires dont le poids n'est guère que le tiers de celui des anciennes
garcettes et qui est plus facile à manipuler.
Les Anglais ont conservé pendant longtemps l'usage des garcettes pour la prise des
ris.
Garcettes d’envergure : Tresses souples que l’on passe autour de la ralingue de têtière pour
l’amarrer sur la filière d’envergure qui se trouve sur la vergue.
Garçon : Appellation du mousse ou du jeune novice qui était autrefois attaché au service du
patron (en anglais « skipper ») sur les navires armés au cabotage.
Garde : Mot utilisé dans plusieurs circonstance avec le sens de sécurité.
1 – Après avoir accosté à un quai ou à un appontement, à la position exacte
indiquée par l’officier de placement du port, on disposera des amarres qui
empêcheront absolument le navire d’avancer ou de reculer ; ces amarres de
sécurité sont appelés des amarres de garde, selon l’expression consacrée.
2 – Après avoir avoir pris un mouillage en rade, on cherchera à terre des
alignements sensibles pour chaque cap que prend le navire selon le courant de
marée ; ces alignements ne seront pas franchis si l’ancre ne chasse pas ; ces
alignements de sécurité sont appelés des « alignements de garde » : c'est
l’expression consacrée.
[Voir l’expression Garde montante].
Garde montante (en anglais « spring line ») : 1 – À l’origine, on appelait « garde montante »
une amarre de poste capelée ou tournée sur une allonge à bord des navires mouillés
dans une rivière soumise aux courants de marée, pour prévenir les dommages que
peut provoquer le mascaret en période de vives eaux, autour des syzygies,
notamment dans la rivière de Rouen (la Seine).
Les gardes montantes tournées raides sur des points fixes à terre, vers l'avant et
vers l'arrière du navire, aidaient les ancres à résister à la vague puissante et
redoutable, qui arrive de l'aval au début de la marée montante, et qui est la
manifestation la plus spectaculaire du mascaret.
Remarques a) – Le passage du mascaret tend, encore aujourd'hui, à donner aux
navires mouillés près des rives, ou amarrés aux ouvrages, des mouvements
alternatifs vers l’amont et vers l’aval ; les gardes montantes qui sont exactement
dans la direction de propagation du mascaret s'opposent à ces mouvements et
évitent qu'il ne prennent des amplitudes dangereuses.
b) – Les capitaines qui n'ont jamais expérimenté l'arrivée du mascaret en Seine
demandent l'assistance d'un « pilote de flot », c'est-à-dire de marée montante.
2 – Actuellement, on appelle gardes montantes des amarres tournées de l’avant du
navire vers l’arrière, ou de l’arrière du navire vers l’avant ; elles sont, dans tous les
cas, parallèles ou presque parallèle à la muraille du navire.
3 – Les gardes avant et arrière empêchent les déplacements du navire,
respectivement vers l’arrière ou vers l’avant, lorsqu’elles sont toutes les deux
tournées raides et qu'elles n'ont pas d'élasticité.
Remarques a) – Les gardes avant et arrière doivent avoir la même longueur, la
même élasticité et la même tension (dans le cas de treuils d'amarrage à tension
Glossaire maritime – page 655 – À jour au 1er janvier 2015
constante) pour remplir parfaitement leur rôle et pour garder le navire exactement
en face du poste qui lui a été assigné.
Il est très important qu'un navire-citerne qui charge ou qui décharge sa cargaison
liquide en utilisant un bras du quai, reste exactement en face de son poste, afin
d'éviter la rupture de la connexion puis un déversement de cargaison à la mer ; les
gardes doivent être dépourvue d'élasticité et l'on utilise des fils d'acier comme
gardes, de préférence à des polyamines (nylon) ou même à des polypropylènes
(tergal).
b) – Si, au cours d'une manœuvre d'accostage, on voit l'avant ou l'arrière d'un
navire heurter le quai après que ce navire a accosté, on est certain que les amarres
qui ont été envoyées à terre et qui ont été tournées en premier, à l'avant et à
l'arrière, ne sont pas les gardes.
En d'autres termes : les premières amarres à envoyer sur la quai à l'accostage et
que l'on tourne en premier sont toujours les gardes de l'avant et de l'arrière, sauf s'il
existe une très bonne raison de ne pas procéder ainsi ; faire forcer une amarre de
pointe dans le but d'accoster l'avant ou l'arrière ne permet pas d'obtenir l'effet
escompté s'il n'y a pas une garde tournée raide pour empêcher le navire de se
déplacer longitudinalement ; contrairement au but recherché, faire forcer une
amarre de bout en vue d'accoster une extrémité du navire qui s'écarte, sans que la
garde soit tournée raide, peut écarter du quai cette extrémité.
c) – Étymologiquement, dans l’expression garde montante, le mot garde a le sens
de sécurité pour empêcher les mouvements violents en rivière, alternativement vers
l’avant et vers l’arrière, au moment du début de l’onde montante les jours voisins
d'une syzygie, lorsque le mascaret se fait particulièrement sentir.
d) – Il est inutile d’inventer une expression poétique telle que garde descendante
ou garde baissante, car il n’y a pas de mascaret en marée descendante.
e) – L’expression anglaise « spring line » qui correspond à « garde montante »
vient de « spring tide » qui signifie « marée d’équinoxe » ; il ne faut pas confondre
le mot « spring » qui signifie « équinoxe de printemps » avec l’homonyme
« spring » qui est utilisé, par exemple, pour désigner l’amortisseur en nylon tressé
que l’on place entre une pantoire et un fil d’acier et qui, ensemble, constituent une
remorque.
[Voir les mots Garde, Mascaret].
Garde-temps : Ancien nom des chronomètres.
On appelait garde-temps une montre marine permettant de déterminer la longitude
du navire à la mer.
Le garde-temps est un instrument qui, ayant été réglé sur l’heure d’un lieu donné,
conserve l’heure de ce lieu où qu’on le transporte.
Sa principale qualité est que les mouvements du navire ou les changements de
température auxquels il est soumis n’affectent pas la régularité de sa marche.
[Voir les mots Longitude, Marche].
Gare (en anglais « shelter ») : Sorte d’enfoncement ou de petit port que l’on voit sur quelques
points des rives de canaux ou même de rivières, servant d’abri aux barques et
bateaux qui y naviguent et où, d’ailleurs, ils ne gênent pas les mouvements des
autres barques ou bateaux qui naviguent dans le canal ou qui montent ou
descendent le cours de la rivière.
Remarques a) – On peut encore voir deux gares, ou garages, dans le canal
maritime qui va des écluses du Brault à Marans, l’un au nord, l’autre au sud.
Ces gares permettaient les croisements des navires de commerce dans le canal ;
elles sont maintenant envasées et inutilisables.
b) – Aux débuts des chemins de fer, on a copié le vocabulaire déjà utilisé pour les
chemins d'eau, en l'adaptant au besoin (quai, tender, rame, voie ferrée, etc.) ; c'est
ainsi que les portions de voies ferrée doublées pour laisser passer un train circulant
sur une voie unique dans le sens opposé ont été appelées gares ou voies de garage ;
le mot a été étendu aux faisceaux de voies sur lesquels les rames de voitures ou de
Glossaire maritime – page 656 – À jour au 1er janvier 2015
wagons stationnent et aux tronçons sur lesquels les trains de voyageurs s'arrêtent
pour laisser les voyageurs monter ou descendre ; les simples arrêts en pleine voie
sont des haltes.
c) – Lorsque les trains de voitures ou de wagons s'arrêtent en pleine voie parce
qu'il n'y a pas de voie de garage, on dit halte ou station, selon les cas, au lieu de
gare.
Gargousse (en anglais « cartrige of a gun ») : Charge de poudre à canon avec son enveloppe.
La gargousse est un petit sac du calibre de la bouche à feu à laquelle il est destiné.
Remarques a) – Pendant un combat, les gargousses sont transportées des soutes
aux pièces dans des boites appelées gargoussiers.
b) – La partie inférieure d'une gargousse, qui s'introduit en premier dans une pièce
que l'on charge par la gueule, s'appelle le culot ; l'extrémité opposée s'appelle le
collet.
c) – Le mot « gargousse » est une corruption de cartouche.
Gargoussier (en anglais « match tub ») : Boite cylindrique en cuir fort munie d'un couvercle,
dans laquelle on renferme les gargousses pour les transporter.
Le gargoussier sert à mettre à l'abri du feu les gargousses lorsqu'on les porte dans
les batteries pour l'approvisionnement des pièces.
Remarque : On dit aussi garde-feu ou lanterne mais gargoussier est préférable.
Garnir (en anglais « to shoe ») : On garnit un cordage sur la poupée d’un treuil ou d’un cabestan
lorsqu’on l’y enroule pour faire effort dessus à l’aide de cette machine.
Garniture : La garniture d'une voile se compose de tout ce qui est nécessaire à sa mise en vergue
et à son établissement ; le pouliage, les rabans d'envergure, de ris, les branches de
bouline, etc.
Garniture du centre d’une basse vergue : Chaînes de suspente, estropes de poulies de drisses,
de poulies de sous-vergue, de poulies de cargue-points, deux estropes de drosses.
Garniture de la vergue barrée : Au centre : suspente, estropes de drosses, poulies de
sous-vergue ; au bout de la vergue : filière, poulie de bras, balancine, marchepied.
Garniture du centre d’une vergue de cacatois ou de perroquet : Une estrope à cosse pour
drisse, un racage, des estropes pour poulies de sous-vergue.
Garniture du centre d’une vergue de hune : Estropes de poulies d’itague, racage, estropes de
poulies se sous-vergue, une estrope servant à gréer ou dégréer la vergue.
Garochoir : Cordage dont les torons sont tortillés dans le même sens que leurs fils, afin de moins
diminuer leur force et leur élasticité ; le garochoir est peu commis ; on l’appelle
aussi main-torse.
Gassendi : Pierre Gassendi (1592-1655) était un mathématicien, philosophe, théologien et
astronome provençal.
Gatte (en anglais « manger ») : 1 – Partie de l’avant du pont isolée par une petite cloison
verticale peu élevée, afin d’empêcher l’eau qui embarque par les écubiers de courir
sur l’arrière du pont.
2 – Emplacement réservé pour la récupération des liquides ; la gatte est formée par
des cloisons verticales fixées sur le pont ; elle est quelquefois couverte par un
caillebotis.
Remarque : La gatte communique avec la mer par un dalot si elle est destinée à
récupérer de l’eau de mer propre ; elle est en communication avec une caisse à
égouttures si elle récupère des effluents pollués.
3 – [Par extension] On appelle gatte une sorte de bac de rétention placé sous une
machine ou sous une caisse à huile, à combustible ou à tout autre liquide, et
destinée à recueillir les effluents qui pourraient se déverser accidentellement.
Gauche (en anglais « warped ») : Une pièce de construction est gauche, a pris du gauche, quand
ses faces et ses arêtes dévient de leur plan primitif ou de la ligne droite.
Remarque : Quand une pièce de construction a deux déviations par construction,
Glossaire maritime – page 657 – À jour au 1er janvier 2015
on ne dit pas qu’elle est gauche, mais on dit qu’elle est à double courbure : tels
sont par exemple, beaucoup des bordages de la coque.
Gaulle (Général Charles De Gaulle) : 1 – i) Militaire, écrivain et homme politique français, né le
22 novembre 1890 à Lille (Nord) et mort le 9 novembre 1970 à ColombeylesDeux-
Églises (Haute-Marne).
Charles De Gaulle fut le premier président de la V ème République.
ii) Dès l'adolescence, il fut convaincu de sa qualité d'homme providentiel ; quelque
chose dans son for intérieur, l'équivalent du démon de Socrate, ou encore des voix
de Jeanne d'Arc, lui annonça que la France allait avoir besoin de lui et qu'il serait
son sauveur : cela fut confirmé par ses proches et il l'écrivit à plusieurs reprises.
Toute sa vie, De Gaulle a mélangé et mêlé, d'une part, l'émotion et la réflexion,
d'autre part, les mythes ou les fantasmes, à la réalité des faits... comme tout le
monde, mais lui un peu plus que la moyenne !
Pendant que ses camarades de Saint-Cyr s'aguerrissaient dans les colonies, il allait
de bureau en bureau à Paris ; il considéra comme un lâchage de son mentor (le
Maréchal Pétain) une affectation de deux ans à l'État-Major des troupes du Levant
au Liban, en 1929-1931, loin de Paris et du pouvoir politique ; il prononça des
conférences au cercle des officiers de Beyrouth où il exposa les idées théoriques
qu'il développera en 1932 dans « Le fil de l'Épée », notamment à propos de la
personnalité du Chef telle qu'il la voyait.
iii) Sa capture par les Allemands à Douaumont pendant la Première Guerre
Mondiale, fut pour lui une grande déception et une immense frustration : il
n'imaginait pas, en 1919, après qu'il fut libéré, que vingt ans plus tard (en juin
1940) il aurait une deuxième chance et qu'il deviendrait pour beaucoup de Français
le mythe du recours ; et qu'après vingt autres années (en 1958), une troisième
chance d'entrer dans l'Histoire se présenterait à lui et qu'il la saisirait !
iv) Créature et protégé du Maréchal Pétain entre les deux guerres mondiales,
homme de paille de Churchill pendant la seconde, il a été utilisé à partir de juin
1944 par les communistes du CNR (Conseil National de la Résistance) sous la
tutelle du Soviétique Staline, pour conserver une part d'autonomie à la France
occupée par les Américains.
v) De Gaulle s'auto-proclama chef d'un gouvernement provisoire de la France, à
Alger, quelques jours avant le débarquement anglo-américain en Normandie ; il
l'appela « Gouvernement provisoire de la République Française » (GPRF) car il
considérait que la III ème République était encore en place en France en 1944, et
que le régime appelé État Français du Maréchal Pétain était illégal et n'existait
donc pas [toujours la confusion des fantasmes avec la réalité des faits] !
vi) Il démissionna de ses fonctions de chef du gouvernement le 20 janvier 1946, en
désaccord avec le projet de constitution de la nouvelle République que soutenaient
les deux partis marxistes qui étaient majoritaires dans l'Assemblée Constituante de
1945 : le Parti Communiste et la Section française de l'Internationale Ouvrière
(SFIO).
La constitution de la IV ème République, adoptée par le référendum du 13 octobre
1946, est entrée en vigueur le 27 octobre 1946 ; Vincent Auriol (1884-1966),
ancien ministre socialiste du Front Populaire, fut le premier Président de la IV ème
République ; Paul Ramadier, né à La Rochelle le 17 mars 1888 et mort à Rodez le
14 octobre 1961, socialiste, ancien résistant, fut le premier Président du Conseil
des Ministres.
vii) De Gaulle fut rappelé au pouvoir en 1958 sur un malentendu, par un coup
d'État militaire parti d'Alger qui visait à conserver les départements d'Algérie dans
la République française : nommé Président du Conseil des ministres le 1er juin
1958 par René Coty (1882-1962), le deuxième et dernier Président de la IV ème
République, Charles De Gaulle fut le premier Président de la V ème République à
partir du 8 janvier 1959.
Glossaire maritime – page 658 – À jour au 1er janvier 2015
Quatre ans plus tard (5 juillet 1962) l'Algérie obtenait son indépendance, et cela,
beaucoup ne le pardonnèrent pas à De Gaulle.
viii) De Gaulle exerça deux mandats de Président de la République : élu le 21
décembre 1958 pour 7 ans (8 janvier 1959 – 7 janvier 1966) par les seuls Grands
Électeurs, puis le 19 décembre 1965 au suffrage universel pour 7 autres années (à
partir du 8 janvier 1966) ; il démissionna le 28 avril 1969 à la suite de l'échec d'un
référendum concernant la réforme du Sénat et la régionalisation, et il fut remplacé
par Georges Pompidou, son ancien Premier Ministre, qui fut élu Président de la
République au suffrage universel le 15 juin 1969.
ix) L'action politique de De Gaulle n'a pas été unanimement appréciée ; il suscita la
haine profonde d'une partie des Français ; certains de ses ennemis cherchèrent
vraiment à le tuer et lorsqu'il était Président de la République, il a été visé par une
dizaine d'attentats manqués : l'équipe du lieutenant-colonel Jean-Marie
Bastien-Thiry (1927-1963) le manqua de très peu au Petit-Clamart (Hauts de
Seine) le 22 août 1962 (opération baptisée « Charlotte Corday » du nom de celle
qui débarrassa la France de Robespierre, en l'assassinant dans son bain).
x) Sur les quelque cent cinquante balles de fusils-mitrailleurs et de
pistolets-mitrailleurs qui furent tirées au Petit-Clamart, une vingtaine touchèrent la
Citroën DS 19 du couple De Gaulle ; ni De Gaulle, ni son épouse, ni leur gendre, le
Général Alain de Boissieu, ni le chauffeur ne furent touchés et la voiture continua
sans s'arrêter jusqu'à l'aéroport de Vélizy- Villacoublay avec les roues de l'avant
crevées.
xi) La Cour militaire de justice instituée par l'ordonnance présidentielle du 1er juin
1962, se réunit au fort de Vincennes le 28 janvier 1963 pour juger neuf des accusés
de l'attentat du Petit-Clamart ; six autres furent jugés par contumace ; cette Cour
militaire de justice fut déclarée illégale par l'arrêt du Conseil d'État du 19 octobre
1962, au motif qu'elle portait atteinte aux principes généraux de droit, notamment
par l’absence de tout recours contre ses décisions.
xii) Trois des conjurés furent condamnés à mort : deux d'entre eux furent graciés
par De Gaulle : Alain de la Tocnaye et Jacques Prévost.
xiii) Le lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry, né à Lunéville le 10 octobre
1927, ancien élève de l'École Polytechnique, ingénieur de l'École nationale
supérieure de l'aéronautique (Supaéro), spécialiste des missiles téléguidés, ancien
gaulliste, marié en 1955 à Geneviève Lamirand et père de 3 petites filles nées en
1955, 1957 et 1960, héros de l'Algérie française, a été fusillé au Fort d'Ivry (Val de
Marne) le 11 mars 1963 vers 06h40.
xiv) Jean-Marie Bastien-Thiry considérait l'abandon de l'Algérie par De Gaulle, en
1962, comme plus grave que la perte de l'Alsace-Lorraine par Napoléon III en
1871, car cela allait conduire à livrer toute l'Afrique au Communisme.
Le Colonel Bastien-Thiry était soupçonné d'avoir déjà tenté de faire assassiner le
Président De Gaulle à plusieurs reprises, dont probablement à Pont-sur-Seine
(département de l'Aube) le 8 septembre 1961.
xv) Le corps du lieutenant-colonel Bastien-Thiry repose au cimetière de Bourg-la
Reine (Hauts de Seine).
2 – À sa sortie de l'École militaire de Saint-Cyr en 1911, nommé sous-lieutenant,
Charles De Gaulle fut affecté au 33 ème Régiment d'Infanterie à Arras, sous les
ordres du colonel Philippe Pétain qui avait 55 ans à l'époque et qui le prit en
affection.
Remarque :Le Maréchal Pétain, né le 24 avril 1856, est mort le 23 juillet 1951 avec
le statut NN (en latin Nomen Nescio) à Port-Joinville, en Vendée, à l'âge de 95 ans,
après avoir passé près de six années de captivité dans la Citadelle de la
Pierre-Levée, au milieu de l'île d'Yeu.
3 – De Gaulle fut blessé à plusieurs reprises pendant la Première Guerre Mondiale
(le 15 août 1914 à Dinant lors de son baptême du feu, en franchissant un pont sur
la Meuse à la tête de sa section ; le 10 mars 1915 à Mesnil-Les-Hurlus en
Glossaire maritime – page 659 – À jour au 1er janvier 2015
Champagne).
Capturé par les Allemands à Douaumont près de Verdun, le 2 mars 1916, il fut
interné en Allemagne où il resta jusqu’à la fin de la guerre : c’est à cette occasion
qu’il côtoya pour la première fois le futur général russe Mikhaïl Toukhatchevsky.
4 – De 1919 à 1921, De Gaulle fut l’un des 400 membres de la « mission militaire
française pour la Pologne » chargée d’instruire et d’assister l'armée du nouvel
État polonais en guerre contre les Russes (février 1919- mars 1921) ; après une
action offensive de l’armée polonaise jusqu’à Kiev, les forces russes de Mikhaïl
Toukhatchevsky entrèrent en Pologne et atteignirent Varsovie ; la contre-offensive
victorieuse de Pilsudski et de Sikorski sur la Vistule, du 12 au 16 août
1920, aboutit au traité de paix de Riga (Lettonie) signé le 18 mars 1921 entre la
Pologne et la Russie bolchevique (URSS).
5 – De Gaulle fut ensuite chargé de cours d'histoire à l'École des Officiers de
l'Armée de Terre de Saint-Cyr en 1921, puis il fut admis à l'École supérieure de
guerre en 1922.
6 – Le capitaine De Gaulle fut détaché de 1925 à 1928 à l’État-Major du Maréchal
Pétain, qui était vice-président du Conseil supérieur de la Guerre.
Pétain l'imposa comme conférencier à l'école de guerre pour qu'il y défende l'option
offensive de l'armée contre la doctrine défensive du moment.
Le maréchal Pétain l'engagea aussi à rédiger pour lui un ouvrage d'histoire qui
devait avoir pour titre « L'histoire du soldat à travers les ĝes » et qui ne fut publié
qu’en 1938 sous un autre titre (« La France et son Armée ») et avec la seule
signature de Charles De Gaulle, sans référence à son commanditaire.
Remarque : L’écriture et la publication de ce livre entraînèrent une brouille à partir
de 1926-1927, puis une lutte « à mort » entre ces deux soldats :
i) le 2 août 1940, le tribunal militaire permanent de la 13ème région siégeant à
Clermont-Ferrand dégrada et condamna à mort par contumace Charles de Gaulle
comme déserteur ;
ii) le 15 août 1945, la Haute Cour de justice (créée le 18 novembre 1944) jugea
l’ancien Chef de l’État Français Philippe Pétain : la sentence de mort de Pétain,
votée à une voix de majorité, avait été assortie du vœu de non-exécution en raison
de son grand âge (88 ans).
7 – Charles De Gaulle publia les livres « La Discorde chez l'ennemi » (1924) ; « Le
Fil de l'épée » (1932) ; « Vers l'armée de métier » (1934) ; cinq tomes de Discours
et messages publiés après la Guerre ; trois tomes de « Mémoires de guerre » :
« L’Appel », « L’Unité », et « Le Salut » ; et enfin le premier tome des « Mémoires
d’espoir » : « Le Renouveau », en 1970, juste avant sa mort.
Remarques a) – Pour De Gaulle (dans « Vers l'armée de métier » édition du 5 mai
1934) en cas de conflit, l'aviation devait déclencher l'offensive puis laisser la place
aux chars et enfin à l'infanterie, contrairement à ce que firent les Allemands cinq ou
six ans plus tard, avec le succès que l'on sait : l'aviation, l'arme blindée, l'artillerie
anti-aérienne de 88 (aussi efficace contre les avions que contre les chars) et
l'infanterie motorisée allemandes menèrent des actions coordonnées en utilisant
entre eux les communications radiophoniques dont étaient dépourvus nombre de
chars français en 1940.
Les attaques combinées systématiques de la Wehrmarcht (forces terrestres
allemandes) et de la Lufftwaffe (forces aériennes allemandes) en Pologne
(septembre 39) ou en France (mai-juin 40) n'avaient pas été imaginées par De
Gaulle avant la guerre ; il réécrivit en partie son ouvrage « Vers l'armée de métier »
pour la deuxième édition (1944) en tenant compte de l’expérience des combats de
la Seconde Guerre Mondiale ; les exemplaires de la 1ère édition en circulation dans
les mess des différentes unités furent collectés pour être pilonnés et ils furent
remplacés par l'édition de 1944.
L'édition de 1934 en grand format du livre « Vers l'armée de métier » est quasi
introuvable car la diffusion en a été confidentielle et réservée, en pratique, aux
Glossaire maritime – page 660 – À jour au 1er janvier 2015
Le 17 mai 1940, il lança une première attaque avec 80 chars seulement, sans appui
aérien efficace, pour tenter de couper les lignes de communications des divisions
blindées allemandes ; après avoir atteint la ville de Montcornet, il fut contraint de
se replier ; les autres unités de sa Division cuirassée l’ayant rejoint, il lança une
nouvelle escarmouche avec 150 chars qui furent arrêtés par l'aviation et les canons
anti-aériens et anti-chars allemands.
Pendant la bataille d'Abbeville (21 mai - 4 juin 1940) la 4ème Division Cuirassée,
complétée après l'échec de Montcornet, participa avec ses 190 chars à l'attaque de
la 57ème division d'infanterie bavaroise, qui s'était installée sur le Mont Caubert
avec des canons de 37, de 88 mm et des batteries de 105 et de 150 mm (28 mai).
Les Allemands, qui utilisèrent quelques canons de 88 mm de la flak comme canons
anti-chars, résistèrent victorieusement.
On s'aperçut alors que l'infanterie bien employée pouvait arrêter une attaque de
chars sans appui aérien.
Remarque : Contrairement au Panzers allemands, un grand nombre de chars
français n'étaient pas équipés de postes radio-émetteurs-récepteurs.
14 – De Gaulle fut sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale dans
le gouvernement de Paul Reynaud du 6 au 16 juin 1940.
Il proposa successivement :
i) la constitution et la défense d’un réduit breton dans l’Est de Rennes ; mais
personne, à part peut-être lui, n’a jamais fait semblant de croire cela réalisable ;
ii) la fuite en Algérie du Président de la République, du Gouvernement et du
Parlement français ; mais l’Algérie, comme les autres territoires de l’Empire
français, n’était pas industrialisée comme pouvaient l’être le Canada, la
Nouvelle-Zélande ou l'Australie ; de plus, la France n’avait pas les moyens de
transporter tout ce monde et quelques troupes : seul le paquebot Massalia,
réquisitionné par l’Amiral Darlan, appareilla du Verdon avec quelques hommes
politiques le 21 juin 1940 ; De Gaulle n’avait pas réussi à convaincre Churchill de
mettre à la disposition du gouvernement français les navires britanniques qui
auraient rendu l’opération envisageable ;
iii) la fusion de la France et du Royaume-Uni (à l’initiative de Churchill, sur une
idée de Jean Monet) y compris celle de leurs deux Empires coloniaux, reprenant
ainsi la vieille idée du Plantagenêt Henry V et du Valois Charles VI, soutenue par les
Bourguignons qui avait abouti au traité de Troyes (21 mai 1420) ; ce traité qui fut
ratifié à Paris par les États Généraux de langue d’oïl le 1er décembre 1420, devait
unir les royaumes de France et d’Angleterre sous l'autorité des Angevins
Plantagenêts.
Remarque : Le roi de France Charles VII, à la tête des Armagnacs, soutenu
financièrement par les provinces du Sud du royaume (langue d'oc) se fit couronner
et sacrer roi de France à Reims en 1429 ; des difficultés intérieures en Angleterre et
le renversement des alliances dans le Nord du royaume de France empêchèrent
définitivement la mise en application du traité de Troyes.
[Voir les entrées concernant Jeanne d'Arc].
15 – Le capitaine De Gaulle avait subi la honte de la capture par l'ennemi le 2 mars
1916 près de Douaumont, puis la frustration de ne pas avoir pu montrer son génie
militaire de 1916 à 1918 ; son refuge à Londres, en juin 1940, évita au général De
Gaulle l'une et l'autre.
À Londres, De Gaulle utilisa la radio civile anglaise « the British Broadcasting
Corporation » (la BBC) plusieurs jours de suite, avec (au moins) l’accord de
Churchill, avant et après la signature de l’armistice du 22 juin 1940, pour appeler
les militaires français présent en Grande-Bretagne à la révolte contre le
gouvernement français légitime présidé par Pétain et au djihad contre l'Allemagne :
c’est le célèbre « Appel du 18 Juin 1940 ».
Par la suite, il accepta toutes les bonnes volontés françaises, même les civils.
On ne peut pas faire l’injure à De Gaulle d’ignorer la différence entre une
Glossaire maritime – page 662 – À jour au 1er janvier 2015
après la formation du gouvernement Pétain dont il ne faisait pas partie, malgré les
ordres qui lui furent transmis.
c) – Certains gaullistes ont cherché à faire accroire que la Méditerranée aurait été,
pour la Seconde Guerre Mondiale, ce que la Marne avait été pour la Première
Guerre Mondiale.
Ce point de vue exposé le 19 juin 1963 par le ministre de l'Éducation Nationale
Christian Fouchet devant les députés a été rapporté par le Journal officiel (débats à
l'Assemblée nationale) du 20 juin 1963, page 3550.
L'image est biaisée car, si Paris est au sud de la Marne, toute la France est au nord
de la mer Méditerranée.
17 – Après l’assassinat de Darlan (24 décembre 1942) et après qu’il eut évincé
Giraud de la co-présidence du Comité français de Libération nationale (CFLN) en
novembre 1943, à la faveur de la formation d'un nouveau cabinet, De Gaulle
réussit, avec l'aide de Churchill et avec celle de Staline, à se faire accepter par les
Américains comme le représentant de la France combattante.
Le 3 juin 1944 à Alger, le CFLN devint le Gouvernement provisoire de la
République française (GPRF).
Remarques : a) – Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord
(8 novembre 1942) l’Amiral de la Flotte François Darlan (1881-1942) était
devenu le représentant en Afrique Française du Nord du Maréchal Pétain (« Chef
de l’État Français »).
Le jour de son assassinat, l’Amiral Darlan se trouvait fortuitement à Alger : il était
venu rendre visite à son fils hospitalisé.
Darlan a été assassiné par le terroriste français Fernand Bonnier de La Chapelle,
un homme de la « Direction des opérations spéciales » (SOE) de Churchill.
b) – Après la guerre, la chambre des révisions de la cour d’appel d’Alger a redonné
la dignité nationale à l’assassin de Darlan, estimant que celui-ci avait agit pour le
bien de la Patrie (arrêt du 21 décembre 1945).
Avant lui, et de la même manière, Raoul Villain qui avait assassiné Jean Jaurès le
31 juillet 1914, quelques heures avant la déclaration de guerre, avait été acquitté en
1919 et madame Jaurès avait été condamnée aux dépens !
c) – Après l'assassinat de Darlan, le Général d’Armée en retraite Henri Giraud
(1879-1949) était le favori du Président américain Franklin Delano Roosevelt
(1882-1945) pour représenter la France combattante.
Capturé le 19 mai 1940 en Picardie, Giraud avait été enfermé dans la forteresse de
Königstein près de Dresde, en Saxe.
d) – Giraud avait réussi à s'évader le 17 avril 1942, probablement avec l'aide des
Services américains, et il parvint en France non occupée où il prit contact avec le
mouvement de résistance « Combat » de Frenay.
e) – Le Général Giraud fut mis à la retraite par une disposition du gouvernement
français de Vichy qui visait « les généraux de plus de 60 ans » ; cette disposition
ad hoc avait été prise après son évasion de la forteresse de Kœnigstein.
f) – Giraud fit la traversée du Lavandou (Var) à Gibraltar, le 7 novembre 1942, la
veille du débarquement allié en Afrique du Nord, à bord du sous-marin anglais
HMS Seraph.
g) – Henri Giraud, comme Charles De Gaulle, comme Pierre Cot et comme
beaucoup d'autres, avait parié dès l'effondrement de l'armée français de mai-juin
1940 que les Américains entreraient en guerre contre l'Allemagne et qu'ils
aideraient la France à se libérer des Allemands.
h) – Giraud dirigea le Commandement en chef français civil et militaire en Algérie
après l’assassinat de Darlan.
i) – De Gaulle n'a été autorisé à se rendre en Afrique du Nord que plusieurs
semaines après le débarquement des Américains au Maroc et en Algérie.
j) – De juin à novembre 1943, Giraud présida conjointement avec le général De
Gaulle le Comité français de Libération nationale (CFLN) né de la fusion du
Glossaire maritime – page 665 – À jour au 1er janvier 2015
par décret du 23 juin 1940, avant d'être condamné le 4 juillet 1940 à quatre ans
d'emprisonnement et à cent francs d'amende par le tribunal militaire de Toulouse
(17e région militaire) pour « refus d'obéissance et provocation de militaires à la
désobéissance ».
Insatisfait par cette condamnation jugée trop clémente, le gouvernement organisa
un second procès devant le tribunal militaire de Clermont-Ferrand (13e région) qui
prononça contre lui la peine de mort le 2 août 1940, la dégradation militaire et la
confiscation de ses biens meubles et immeubles pour « trahison, atteinte à la
sûreté extérieure de l'État, désertion à l'étranger en temps de guerre sur un
territoire en état de guerre et de siège ».
31 – Le général de Gaulle a été déchu de la nationalité française par un décret du
8 décembre 1940 (J.O. du 12 décembre 1940) en application de la loi du 23 juillet
1940 « relative à la déchéance de la nationalité à l'égard des Français qui ont
quitté la France » métropolitaine entre le 10 mai et le 30 juin 1940.
32 – Comme ce fut le cas pour d'autres hommes politiques après lui, ses
condamnations ne l'ont pas empêché de revenir sur le devant de la scène et de
remplir de très hautes fonctions.
Remarque : De Gaulle n'eut de cesse, après que la France fut libérée de
l'occupation allemande par les Anglo-Américains, d'obtenir que les lois, décrets et
décisions du « régime de Vichy » soient déclarés nuls et non avenus ; surtout ceux
qui l'avaient condamné ou qui avaient prononcé sa déchéance.
33 – De Gaulle a toujours eu une haute considération pour l'honneur et le devoir.
Remarque : Comme le pape Pie XII le lui a respectueusement fait remarquer au
cours d'une audience, De Gaulle a parfois confondu honneur et amour-propre.
Gaulois : Autre appellation des Celtes.
Gavauche (En – ) (en anglais « disorderly ») : Sorte d’adverbe qui, en parlant de l’arrimage d’un
navire, de son gréement, de sa tenue, signifie désordonné ou en désordre.
[Voir les expressions Pagale (En – ) et Pantenne (En – )]
Gaviteau (en anglais « buoy ») : Synonyme de bouée, en Méditerranée.
Gel : 1 – Le gel ou la gelée se produisent lorsque la température de l’air s’abaisse au-dessous de
la température de 0°C, point de congélation de l’eau pure à la pression normale.
2 – La gelée blanche en hiver est le passage direct de la vapeur d’eau de
l’atmosphère à l’état solide au contact de corps froids ; à terre, la gelée blanche se
remarque sur les toits, sur l’herbe et sur les branches des arbres.
3 – La gelée noire s’installe pour plusieurs jours sur un territoire après l’arrivée par
advection d’une masse d’air froid polaire ; la température peut descendre à –30°C.
Remarque : Si l’eau reste liquide à la pression normale alors que sa température est
inférieure à celle de son point de solidification (0°C pour l’eau pure) on est en
présence du phénomène de surfusion ; la prise de toute la masse d'eau en glace
peut être déclenchée brutalement par une vibration ou par quelque phénomène
fortuit tel que la présence d’impuretés microscopique ou de petits cristaux de
glace.
Gélifraction : Fragmentation des falaises de craie ou de la banche des rivages sous l’effet du gel
de l’eau douce qui s’y est infiltrée.
Géline : Poularde, ou poule engraissée.
Gélinotte : Coq des marais.
Remarque : La gélinotte, ou coq des marais, est un oiseau galliforme qui ressemble
à la perdrix et dont la chair est délicate.
Gemme : 1 – Toute espèce de pierres précieuses.
2 – Gemme se dit des pierres précieuses ou du sel cristallisé qui se tirent des
mines.
Remarque : Le sel gemme s'oppose au sel de marais salants.
Glossaire maritime – page 668 – À jour au 1er janvier 2015
Gêner (en anglais « to jam », « to wring ») : On gêne une pièce de bois en la tenant assez serrée
dans une position qu’on lui fait prendre, pour qu’elle ne puisse s’en écarter en
aucun sens.
Gêner le passage (en anglais « to impede the passage or safe passage ») : 1 – Gêner le passage
d’un autre navire c’est mettre obstacle, l’empêcher de passer, même si cet autre
navire modifiait sa route ou sa vitesse.
2 – Gêner le passage d’un navire privilégié, c’est l’empêcher absolument de
passer ; on ne doit pas confondre l’expression « ne pas gêner le passage » (en
anglais « not to impede the passage ») avec l’expression « laisser le libre
passage » (en anglais « not to impede the safe passage ») ; cette deuxième
expression signifie que l’on doit permettre au navire privilégié de passer sans qu’il
ait à modifier sa route ou sa vitesse parce que les circonstances font qu’il lui est
difficile de manœuvrer.
Remarques : a) – Quand, dans le Règlement international pour prévenir les
abordages en mer, il est prescrit soit de ne pas gêner le passage, soit de laisser le
libre passage à un navire privilégié, le navire non privilégié doit, si les
circonstances l’exigent, manœuvrer sans tarder afin de laisser suffisamment de
place à l’autre navire pour permettre son libre passage (en anglais « take early
action to allow sufficient sea room for the safe passage of the other vessel »)
[Règle 8 f) i)].
b) – Quand certains navires doivent pouvoir faire route dans une zone sans être
contraints à manœuvrer (par des changements de cap ou de vitesse) pour éviter les
situations très rapprochées ou les abordages, un arrêté local spécial interdit aux
autres de passer sur l’avant de ces navires qui deviennent privilégiés quand ils
naviguent dans cette zone.
c) – Un arrêté préfectoral spécial interdit aux navires de plaisance, aux navires de
pêche et aux autres petits navires, de passer sur l’avant des navires de guerre ou de
commerce qui font route entre les bouées de Chauveau ou de La Roche du Sud et
les ouvrages du port de La Pallice, dans un sens ou dans l’autre.
Gêner la navigation : Empêcher toute navigation.
Exemples : La banquise gêne la navigation ; une épave coulée dans un chenal gêne
la navigation si elle empêche les navires d'emprunter ce chenal.
Général De Gaulle : Voir : Gaulle (Général Charles De – ).
Générale (en anglais « general ») : 1 – Autrefois, la générale était une batterie de tambour
utilisée pour avertir que l’on devait prendre toutes les dispositions de combat à
bord ; chacun devait alors agir en conséquence, soit pour la manœuvre, soit pour
l’artillerie.
2 – Sur les navires de guerre modernes, la générale est donnée par les
haut-parleurs de la diffusion générale : après une sonnerie de clairon, ou après un
autre signal sonore convenu, on dit « poste de combat général » (si toutes les
spécialités sont concernées) ou, par exemple : « poste de combat pour les
canonniers » (si seule, cette spécialité est appelée) ; chacun doit alors rejoindre
l’emplacement qui lui a été assigné par le rôle des postes de combat, muni de
l’équipement personnel réglementaire et du matériel qu’il est chargé d’apporter.
Généralisation : La généralisation, lorsqu’il s’agit de manœuvres de navires, est l’opération
intellectuelle qui consiste à discerner, à la fois par la théorie et par l’observation,
les invariants d’un type de manœuvres donné ; ces connaissances générales
serviront à prédire n’importe quelle manœuvre particulière du même type.
Remarque : Pouvoir généraliser suppose une certaine disposition à l'abstraction.
[Voir les mots Prédire, Prévoir].
Généralité : 1 – Les Généralités ou Recettes générales étaient des circonscriptions
administratives de l'Ancien Régime ; chacune était confiée à un Receveur général.
2 – Les Receveurs généraux étaient chargés de la collecte des impôts (domaine,
taille, aides, gabelle, etc.).
Glossaire maritime – page 669 – À jour au 1er janvier 2015
3 – Ceux qui unissent les varangues les plus renflées et les allonges ont une
courbure considérable ; on les appelle genoux de fond (en anglais « futtocks of the
timbers amidship ») .
4 – Ceux dont la courbure est rentrante, comme au-dessus des varangues situées
dans les parties étroites du navire, sont appelés genoux de revers.
Genre : 1 – Concept englobant d’autres concepts dits espèces.
2 – On appelle genre l'ensemble d’êtres, de choses ou d’espèces regroupés en
fonction de leurs caractères communs.
Exemple : Le genre animal.
3 – Dans les sciences de la vie, on appelle genre une subdivision d’une famille.
Les subdivisions du genre sont les espèces.
Remarque : Par extension, genre prend parfois également, dans le langage
ordinaire, les sens d'espèce, de famille, d'ordre ou de classe.
Exemple : Le genre humain désigne l’humanité, c’est-à-dire l’ensemble des
hommes et des femmes.
4 – Mode, goût.
Exemple : « Voilà une plaisanterie de bien mauvais genre ! »
5 – Catégorie grammaticale sous laquelle on regroupe les substantifs.
Remarques : a) – Le genre est souvent lié à la distinction entre mâle et femelle, ou
dans certaines langues à l'absence de sexe.
b) – L’Académie française a rappelé (déclaration du 14 juin 1984) qu'en français,
la seule distinction des sexes n’est pas pertinente pour rendre compte de la
différence entre les genres grammaticaux, et que le genre grammatical des
substantifs peut, soit dépendre du sexe, soit résulter de la règle définie par l’usage
et confirmée dans le Dictionnaire..
c) – Pour l'Académie, le genre non marqué (qui correspond au genre neutre du
latin ou du grec anciens, ou au genre neutre de l’anglais) est préférable, en français,
lorsque l’usage ne s’y oppose pas, pour les noms de titre, de profession, de
fonction :
d) – On dit « le commandant », « le second-capitaine » d’un navire, que le
capitaine ou le second capitaine soient un homme ou une femme.
e) – Si le lieutenant, le chef mécanicien, le médecin ou le professeur sont des
femmes, on leur dit « lieutenant », « chef », « madame le médecin », ou
« professeur ».
f) – Les expressions« l'administrateur des affaires maritimes », « le juge », « le
président », « le délégué », « le docteur », « le médecin », « l'artisan » désignent
indifféremment un homme ou une femme ; il n'y a pas lieu de créer des équivalents
féminins à ces termes.
g) – De même, les expressions utilisée en religion : « sa sainteté », « sa
béatitude », « sa grandeur », « son éminence » désignent, en théorie,
indifféremment un homme ou une femme mais, en pratique, presque uniquement
des hommes ; il n'y a pourtant pas lieu de créer des équivalents masculins à ces
termes.
h) – Le mot « personnalité » est du genre féminin même s'il s'agit d'un homme ; s'il
s'agit d'une femme, on ne met pas d'« e » final (on n'écrit pas « personnalitée »).
i) – On dit « un enfant » s'il s'agit d'un petit garçon, et « une enfant » s'il s'agit
d'une petite fille.
j) – En anglais, on dit « her arm » (féminin) en parlant du bras d’une femme, mais
en français on dit « son bras » (masculin), car le mot bras (même celui d’une
femme) est toujours du genre masculin ; on dit « her leg » (féminin) en parlant de
la jambe d’une femme et on dit « his leg » (masculin) pour la jambe d’un homme,
mais en français « la jambe » est toujours du genre féminin.
k) – Dans les langues slaves, le nom de famille d'une femme prend la marque du
féminin ; mais en France, on dit « madame Ségolène Royal » et non « … Royale ».
Glossaire maritime – page 671 – À jour au 1er janvier 2015
les États-Unis d'Amérique en 1984) est, comme son nom l’indique, un système
mondial, c’est-à-dire que toute la Terre est (ou sera) couverte par des cartes
utilisant le système géodésique WGS84.
Remarque : Le système géodésique WGS84 a remplacé le système ED50 comme
système de référence pour toutes les cartes publiées par le SHOM français (Service
Hydrographique et Océanographique de la Marine).
4 – Dans les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, pendant ce que l'on
appelait la « guerre froide », l’Autorité militaire américaine (le Pentagone) avait
décidé de créer un système géodésique mondial nécessaire à la navigation, du point
de départ jusqu'au point d'arrivée, des missiles intercontinentaux.
5 – Les géodésiens russes ont, de leur côté, effectué les mêmes travaux et ils ont
acquis les mêmes connaissances.
6 – Après la Seconde Guerre Mondiale et avant l'adoption du système mondial
WGS84, les services hydrographiques utilisèrent des systèmes géodésiques
régionaux, très précis pour la région qu'ils visaient ; pour les cartes de la France
métropolitaine, ils utilisaient le système européen ED50 (European Data 1950).
Remarque : La solution de continuité qui existait entre les systèmes géodésiques
régionaux voisins ne posait pas de problèmes pour des marins qui déterminaient
leur position au mille près, au moyen du sextant et du chronomètre.
Géographe : Le géographe décrit la Terre et l’Univers considérés comme des sphères.
Remarques : a) – Le mot géographe a remplacé cosmographe en 1557.
b) – Le mot géographe a été remplacé par cartographe en 1877.
Géographie : Depuis Ptolémée, la géographie est la représentation schématique de l’ensemble de
la Terre connue, alors que la chorographie est la représentation d’une région de la
Terre.
Remarques : a) – Un lieu géographique est défini par l’intersection de deux lignes
représentant la longitude (ou longueur) et la latitude (ou largeur) du lieu dans une
grille de coordonnées géographiques.
b) – « La Géographie » est le titre de l'ouvrage le plus connu de Ptolémée.
[Voir le mot Chorographie].
Géoïde : 1 – Le géoïde est une surface imaginaire irrégulière, équipotentielle du champ de la
pesanteur, qui peut s’écarter de l’ellipsoïde de référence de plusieurs dizaines de
mètres au-dessus ou au-dessous ; il représente le niveau moyen théorique de la mer
en chaque point du globe.
Remarque : Le champ gravitationnel terrestre a la même intensité en tous les
points de cette surface.
2 – La surface du géoïde coïncide avec la surface moyenne d’équilibre des mers,
corrigée de l’onde de marée et des ondes d’origines météorologiques.
3 – Le géoïde est en tout point perpendiculaire à la direction du champ de la
pesanteur.
4 – La détermination directe du géoïde supposerait la connaissance de la densité de
chaque élément du volume interne de la Terre.
5 – En réalité, on substitue au géoïde un quasi géoïde qui coïncide avec le niveau
moyen des mers et le prolonge sous les continents.
6 – La forme du géoïde est très voisine d’un ellipsoïde de révolution aplati autour
de l’axe instantané de rotation terrestre.
7 – Un ellipsoïde de demi-grand axe 6 378 137 mètres et d’aplatissement égal à
1/298,257 223 563 a été retenu pour le système géodésique le plus utilisé
actuellement, le WGS84.
L’écart entre le géoïde et l’ellipsoïde WGS84 peut atteindre quelques dizaines de
mètres.
Géométrie : 1 – Science des mesures de la Terre.
Glossaire maritime – page 674 – À jour au 1er janvier 2015
Gnomonique : Art de calculer et de tracer les cadrans solaires, les cadrans lunaires ou astraux.
Remarque : On dit aussi horographie.
Godaille : La godaille désigne les quelques poissons que chacun des membres de l’Équipage d’un
navire de pêche emporte chez lui en rentrant d’une marée, mais qui ne sont pas
comptés dans la solde.
Remarque : En Bretagne, et même à La Rochelle, au lieu de godaille certains
disent cotriade.
Godasse de clown : Expression imagée visant des mesures de prudence jugées exagérées, en
référence au pied de pilote raisonnable que l'on adopte, par prudence, pour
déterminer les hauteurs d'eau nécessaires à un navire donné pour naviguer en
sécurité.
[Voir les expressions Chaussure de clown et Pied de pilote].
Godefroy de Bouillon : 1 – Duc de Basse-Lorraine, comte de Verdun, Godefroy de Bouillon
(1061-1000) appela et participa à la première Croisade pour libérer le tombeau du
Christ en Palestine.
2 – Godefroy de Bouillon se préoccupa des rapports des Croisés avec l'empire
chrétien de Byzance ; il chercha à améliorer la sécurité des pèlerins qui se rendaient
d'Europe occidentale à Jérusalem par la voie de terre.
3 – Godefroy de Bouillon fut le premier roi latin de Jérusalem ; il se disait avoué
du Saint-Sépulcre.
Remarque : Une légende prétendait que pour devenir roi de Jérusalem, il suffisait
de réussir à prendre en vol trois oiseaux avec la même flèche : sous les remparts de
la Ville, près de la tour de David, Godefroy de Bouillon abattit trois oiseaux blancs
avec un seul trait de son arc. Ce fut, dit-on, l'origine des trois alérions aux ailes
déployées qui figurent depuis lors sur l'emblème et sur le blason de la Lorraine.
Godille (en anglais « sculling oar ») : 1 – Nom donné à l’aviron que, dans certains canots ou
petites embarcations, un homme place dans une dame de nage, ou dans une une
sorte de creux arrondi, ou de demi-cercle, droit à l’arrière sur le plat-bord,
au-dessus de l’étambot, à l’effet de suffire à lui seul à faire marcher et à diriger le
canot ou l'embarcation.
2 – L’homme se tient debout, rarement assis, face à l’arrière du canot ; il tient la
poignée de l’aviron à deux mains, ou parfois avec une seule main lorsque le canot
est lancé.
3 – Une bonne godille a une grande longueur.
Remarques : a) – Le mouvement en huit que font les mains du marin qui pratique
la godille sont remarquables quand on les observe du quai ; mais le novice, dans le
canot, ne doit pas y penser s’il veut avancer.
b) – Pour apprendre à godiller, on doit concentrer son attention sur le dessus de la
pelle plongée dans l'eau, qui ne doit jamais se retourner ; on peut s’aider, pour cela,
d’une marque peinte ou collée sur l’une des faces, celle qui sera la face supérieure
de la pelle et qui ne doit jamais passer par dessous.
c) – Celui qui a appris un jour à godiller, et qui est arrivé à avancer avec une bonne
vitesse, n’en oubliera pas le geste.
[Voir le mot Aviron].
Godiller : Manœuvrer un canot au moyen de la godille.
[Voir le mot Godille].
Gondole : Embarcation de passage et d'agrément que l'on voit à Venise.
Remarque : Les gondoles sont peu larges, possèdent un fond plat, et leurs
extrémités sont en volutes recourbées en dehors.
Gondoler : Un bâtiment gondole quand ses extrémités se relèvent comme celles d'une gondole.
Remarque : Gondoler est synonyme de tonturer, qui est plus usité.
[Voir les mots Tonturer et Tonture].
Gondolier : Les canotiers des gondoles de Venise sont appelés gondoliers.
Glossaire maritime – page 679 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Les auteurs des XII ème et XIII ème siècles paraissent employer
indifféremment les mots gonfanon et bannière pour désigner un étendard
réunissant autour de ses plis les hommes d'un baron.
5 – Le mot gonfanon a également été utilisé lors du rassemblement de l'ost.
6 – Un gonfanon, emblème de la papauté, était utilisé lors de la cérémonie
d’intronisation des papes, du Moyen Âge jusqu’à Paul VI (pape de Rome du
21 juin1963 au 6 août 1978).
Gong : Disque de métal dont on tire des sons retentissants en le frappant avec une baguette munie
de peau.
Remarques : a) – Les navires de longueur égale ou supérieure à 12 m doivent être
pourvus d’un sifflet, les navires de longueur égale ou supérieure à 20 m doivent
être pourvus d’une cloche en sus d’un sifflet et les navires de longueur égale ou
supérieure à 100 m doivent être en outre pourvus d’un gong dont le son et le
timbre ne doivent pas pouvoir être confondus avec ceux de la cloche (Règle 33a
du RIPAM).
b) – Le gong que l’on actionne dans la brume à l’arrière d’un navire pour signaler
qu’il est au mouillage doit assurer un niveau de pression acoustique d’au moins
110 dB à une distance de 1 mètre de ce matériel.
Le gong doit être construit en un matériau résistant à la corrosion et conçu de
manière à émettre un son clair.
c) – Dans la brume ou par visibilité réduite, un navire au mouillage doit sonner la
cloche rapidement pendant cinq secondes environ, à des intervalles ne dépassant
pas une minute ; à bord d’un navire de longueur égale ou supérieure à 100 mètres,
on doit sonner la cloche sur la partie avant du navire et, immédiatement après,
sonner rapidement le gong pendant cinq secondes environ sur la partie arrière. Un
navire au mouillage peut en outre faire entendre trois sons consécutifs, à savoir un
son bref suivi d’un son prolongé et d’un son bref, pour signaler sa position et la
possibilité d’un abordage à un navire qui s’approche (Règle 35g du RIPAM).
Dans la brume ou par visibilité réduite, un navire échoué doit sonner la cloche et,
en cas de besoin, faire entendre le gong, ainsi qu’il est prescrit au paragraphe g de
la règle 35 ; de plus, il doit faire entendre trois coups de cloche séparés et distincts
immédiatement avant et après avoir fait entendre la sonnerie rapide de la cloche
(Règle 35h du RIPAM).
d) – Il est important, lorsque l’on s’approche d’un navire au mouillage, de savoir
où est l’avant et où est l’arrière, à plus forte raison dans la brume, car c’est une
très grosse faute de passer près de l’avant d’un navire au mouillage.
Goniomètre : Appareil radio permettant de recevoir l’émission des radio-phares, des postes
radio-émetteurs des navires ou des stations de terre ; une antenne orientable ou un
dispositif équivalent permet de déterminer le gisement de la station émettrice.
[Voir le mot Gisement].
Gordin : 1 – Stupide [Vieilli].
2 – Débauché [Vieilli].
Remarque : Le mot polonais « kórwa » qui signifie « putain » et qui est le juron
favori des marins polonais, se prononce à peu près de la même façon que le mot de
vieux français « gordin ».
Gordine : Femme galante, femme de mauvaise vie [Vieilli].
Gore : Truie.
Remarque : On appelle goret le petit de la gore (porcelet).
[Voir le mot Goret].
Gorée : 1 – L'île basaltique de Gorée est située près de Dakar, au Sénégal, à environ 2 milles de la
côte.
Sa superficie est de 18 hectares.
Remarque : Son nom vient de l'expression hollandaise « Goede Reede » qui signifie
« la bonne rade ».
Glossaire maritime – page 681 – À jour au 1er janvier 2015
taillemer.
C'est vers le haut de la gorgère que sont les mortaises pour le passage des liures du
beaupré.
Remarque : On l'appelle également taquet du taillemer.
Gort : 1 – Golfe, baie [Vieilli].
2 – Gouffre, tourbillon marin [Vieilli].
Goths : 1 – Branche des Germains vivant d’abord dans la presqu’île de Scanie ; ils envahirent
ensuite pacifiquement les rives méridionales de la mer Baltique, puis repoussèrent
les Germains, attaquèrent les Vandales et devinrent maîtres des terres situées entre
la Baltique et la Vistule.
2 – Suivant la rive occidentale de la Vistule vers le sud, les Goths atteignirent les
frontières de l’Empire romain.
3 – Au troisième siècle de notre ère, ils émigrèrent jusqu’aux rives de la mer Noire
et à l’embouchure du Dniepr. Au moment de traverser le Dniepr, le pont qui avait
été construit pour cette traversée s’étant effondré, le peuple goth s’est trouvé
séparé en deux : ceux qui avaient déjà traversé au moment de la destruction du
pont et se trouvaient déjà sur la rive gauche du Dniepr d’une part (appelés les
Ostrogoths), et ceux qui attendaient encore sur la rive droite du Dniepr pour le
traverser d’autre part (appelés les Wisigoths).
[Voir les mots Ostrogoths et Wisigoths].
Goton (en anglais « flat-ring ») : Anneau de fer plat muni de dents sur une de ses faces.
Goudron (en anglais « tar ») : 1 – Matière végétale produite par la combustion et la distillation
d’arbres résineux et qu'on emploie soit pur, soit mêlé d’huile de poisson ou de suif,
pour préserver le chanvre de l'humidité ; le meilleur goudron est celui qui provient
de Riga.
2 – Le mélange de goudron et de chaux éteinte, à diverses doses et à différents
degrés de cuisson, sert à obtenir le brai gras ou le brai sec.
3 – Les cordages dont les fils de chanvre sont enduits de goudron végétal sont dits
goudronnés, ou noirs, par opposition aux cordages blancs qui en sont exempts.
4 – Le goudron végétal mêlé au cordage lui ôte quelque force, mais il lui procure
plus de durée ; cependant, quand on en met des couches trop fortes le chanvre
s'échauffe et se brûle.
5 – On enduit quelquefois les vieux gréements de goudron végétal pour prolonger
leur durée, mais alors, on y ajoute un peu de noir de fumée.
Remarques : a) – Le goudron minéral (en anglais « coal tar ») ne saurait être
utilisé pour le filin, car il le détériorerait en brûlant ses fibres.
b) – Le goudron minéral est un résidu de la distillation de la houille.
c) – Le bitume est extrait du pétrole.
Gouge (en anglais « gouge ») : Outil de charpentier.
La gouge est une sorte de ciseau dont le tranchant, arrondi en arc de cercle, sert à
faire des cannelures dans le bois.
Gouger (en anglais « to gouge ») : Pratiquer une cannelure ou une goujure sur une pièce de bois.
Goujon (en anglais « spike nail », « pin ») : Sorte de cheville en métal qui a à peu près la même
grosseur dans toute sa longueur.
Remarque : Il y a des goujons cylindriques, prismatiques, triangulaires, carrés.
Goujure (en anglais « notch ») : Cannelure telle que celles qui se trouvent autour des caisses de
poulie, des caps de mouton, à l’effet de recevoir des estropes.
Goulag (en américain « Guantanamo ») : À l'époque de l'URSS, on appelai goulag un système
d’internement des individus au comportement jugé dangereux ou potentiellement
dangereux par le régime politique en place ou par le parti communiste au pouvoir.
Remarques : a) – Le terme goulag est l’acronyme de l'appellation, en langue russe,
de l’administration centrale des camps d’internement politique :
[transcription de l'appellation en caractères latins : glavnoïe oupravlénié laguéreï].
Glossaire maritime – page 683 – À jour au 1er janvier 2015
Gouvernail compensé : Au lieu d’être suspendu par sa bordure avant sur l’étambot, le gouvernail
compensé est posé sur une projection de la quille et peut pivoter sur lui-même
autour d’un axe situé à environ un tiers de sa longueur à partir de l’avant.
Gouvernail (Principe de fonctionnement du – ) : 1 – L'écoulement de l'eau autour du safran du
gouvernail, lorsqu'il est écarté de sa position axiale, produit deux effets simultanés :
i) un mouvement de rotation du navire autour de son centre de masse (mobile par
rapport à la surface de l'eau) dont le sens dépend de la position de la barre : si la
barre est « à gauche », l'effet est une rotation sur bâbord ;
ii) un mouvement de translation du centre de masse du navire du côté opposé à
celui où l'on a mis la barre : si la barre est « à gauche », l'effet est une translation
sur tribord.
2 – Après que le safran du gouvernail a été écarté de l'axe, la ligne de quille prend
une nouvelle orientation du côté où l'on désire aller, et la route surface est plus ou
moins déviée du côté opposé au côté où l'on désire aller.
3 – Le navire se trouve alors en situation de marche oblique et, selon l'angle entre
la route surface et la ligne de quille, l'écoulement de l'eau autour de la carène
entretient le mouvement de rotation initié par le gouvernail et provoque la
translation du centre de masse du navire du côté où on désire qu'il aille.
Remarques : a) – L'angle que formeront la ligne de quille et la route-surface avec
de l'erre en avant, après que l'on aura mis de la barre, caractérise l'efficacité du
gouvernail : cette efficacité augmente avec la vitesse-surface du navire.
b) – Si le navire a une vitesse-surface en avant, les deux effets du gouvernail
installé à l'arrière du navire s'ajoutent : l'angle de la marche oblique est maximum.
c) – Si le navire a une vitesse-surface en arrière, les deux effets d'un gouvernail
installé à l'arrière du navire se contrarient et l'angle de la marche oblique est réduit :
l'effet du gouvernail est souvent décevant en marche arrière.
d) – Si le navire a de l'erre en avant et si l'hélice tourne en avant, la vitesse de l'eau
autour du safran est plus grande et l'efficacité du gouvernail augmente.
e) – Si le navire a de l'erre en avant et si l'hélice tourne en arrière, il n'y a plus
d'écoulement autour du safran, mais des tourbillons, et l'efficacité du gouvernail est
très réduite.
f) – Si le navire a de l'erre en arrière, on peut parfois modifier le cap du navire en
mettant de la barre du côté vers lequel on désire qu'il vienne et en faisant tourner
l'hélice en avant, mais en prenant la précaution de la maintenir à l'allure minimum ;
si la machine tourne en avant demi ou en avant tout, le navire subit un mouvement
de translation assez violent du côté opposé à celui où l'on désirerait qu'il vienne,
sans changer de cap.
4 – Lorsque le navire est chargé, le mouvement de translation du côté opposé à
celui où l'on vient de mettre la barre est faible ; au contraire, si le navire est lège, ce
mouvement de translation est important.
5 – Lorsque le navire possède un fort moment d'inertie, le mouvement de rotation
du côté où l'on vient de mettre la barre est faible ; au contraire, si son moment
d'inertie est faible, ce mouvement de rotation est important.
6 – Sur un navire chargé dont la largeur est grande comparativement à sa longueur,
donc avec un faible moment d'inertie et une forte masse, si l'on met la barre toute
du côté où on désire qu'il vienne et si l'on augmente momentanément l'allure de la
machine, le changement de cap est important et le navire ne prend pas de vitesse.
Gouvernail (Principe d’utilisation du – ) : 1 – Le gouvernail est utilisé pour mettre et
conserver le cap du navire à un rumb de vent choisi.
2 – L’action sur le gouvernail est faite soit directement (on dit alors que l’on
gouverne manuellement), soit automatiquement au moyen d’un dispositif de
régulation (on dit alors que l’on a enclenché le pilote automatique).
3 – Pratiquement, le gouvernail doit permettre de faire venir le cap du compas vis
à vis de la valeur de consigne choisie sur la rose (entre 0° et 359°) ou de l’y faire
revenir après une perturbation.
Glossaire maritime – page 686 – À jour au 1er janvier 2015
récepteur.
4 – En théorie, il suffit de recevoir les messages de 3 satellites pour connaître la
position exacte de l’antenne du récepteur, en se basant sur la dernière position
connue.
5 – En pratique, il faut recevoir le message d’un quatrième satellite pour
déterminer l’erreur sur l’heure de l’horloge du récepteur ; pour des raisons de coût,
l’horloge du récepteur est habituellement d’une moins grande précision que les
horloges atomiques embarquées dans les satellites.
Le message du quatrième récepteur permet en outre d’améliorer la précision de la
position donnée par le récepteur.
La réception d’un nombre de satellites supérieur à quatre permet d’améliorer la
précision des informations de position et de vitesse dans les cas où les quatre
premiers satellites ne seraient pas régulièrement répartis dans le ciel du récepteur.
Remarque : Certains récepteurs peuvent capter à la fois les signaux des satellites
du système américain GPS et ceux des satellites du système russe GLONASS, ce
qui fait en tout environ une cinquantaine de satellites ; on augmente ainsi la
probabilité de capter à tout instant les signaux d'un nombre suffisant de satellites.
6 – Le récepteur GPS fournit, toutes les 3 secondes environ, grâce à un algorithme
de calcul adapté par chaque fabricant de récepteurs :
– l’heure très précise,
– la position de l’antenne par rapport à un référentiel d’inertie dont l’origine est le
centre de la Terre et qui est orienté par rapport à des étoiles lointaines,
– la vitesse de l’antenne par rapport à ce référentiel.
7 – La position des 24 satellites tournant à une altitude de 20 000 kilomètres doit
être connue au mètre près pour que les performances assignées au système GPS
soient atteintes.
Remarque : Les satellites ont des orbites elliptiques et non pas circulaires ; ne pas
tenir compte de l’excentricité de l’orbite peut entraîner un écart de 10 mètres dans
l’indication de position du récepteur ; les corrections d’excentricité sont fournie
dans les messages fournis par les satellites.
[Voir le sigle NAVSTAR–GPS].
8 – Certaines informations délivrées par les satellites peuvent être codées et ne
permettre d'obtenir la position avec la meilleure précision que par les récepteurs
qui disposent d'un programme de décodage approprié.
Remarques : a) – Jusqu'à la première guerre du Golfe, les civils ne pouvaient
obtenir leur position qu'avec une précision de l'ordre de l'hectomètre.
b) – Les États-Unis d'Amérique ont choisi de mettre un terme à la dégradation
volontaire des signaux émis par les satellites du système GPS à partir du 1er mai
2000 et la précision obtenue en utilisant les signaux de quatre satellites est
maintenant de l'ordre du double décamètre.
c) – La précision des récepteurs GPS peut être améliorée par l'utilisation du
système différentiel DGPS.
[ Voir le sigle DGPS].
c) – La précision des récepteurs GPS peut être améliorée par l'utilisation du
système d'augmentation de la précision basé sur les satellites (SBAS) mis
progressivement en service à partir de 2003.
[ Voir le sigle SBAS].
Graal : Vase, coupe [Vieilli].
Grade : 1 – Dénomination donnée aux divers échelons que, par voie d'avancement, on est à
même d'obtenir dans la marine marchande ou militaire.
2 – Dans la marine marchande, on ne doit pas confondre les grades qui
correspondent à des fonctions pouvant être remplies à bord des navires, et les
brevets qui correspondent à des compétences garanties par l'État.
– Les différents grades d'officiers, dans la Marine Marchande, sont délivrés à
l'intérieur de chaque compagnie de navigation ; leur obtention est subordonnée à la
Glossaire maritime – page 689 – À jour au 1er janvier 2015
capitaines de vaisseau portent 5 galons dorés (trois plus deux), les officiers
généraux portent des étoiles (contre-amiral : 2 ; vice-amiral : 3 ; amiral : 4).
– Sur un bâtiment de guerre, l'appellation de l'officier chargé de commander ce
bâtiment est « commandant », quel que soit son grade, même s'il est maître
principal, major ou enseigne de vaisseau ; il porte les galons de son propre grade.
5 – Les grades d'officiers mariniers, dans la Marine Nationale, ont pour noms :
second-maître, maître, premier-maître, maître principal, major.
– L'appellation des officiers-mariniers est le nom de leur propre grade.
Remarque : Les grades d'aspirant et de major sont intermédiaires entre le corps des
officiers et celui de officiers-mariniers.
6 – Les grades des Équipages, dans la Marine Nationale, ont pour noms : mousse,
matelot, quartier-maître, quartier-maître de 1ère classe.
Gradient : Variation d’une grandeur physique en fonction de la distance.
Exemple : Le gradient de pression atmosphérique entre deux points de la Terre est
le rapport entre la différence des pressions mesurées en ces points et la distance qui
sépare les deux points.
Grain : 1 – Saute de vent de peu de durée souvent accompagnée de pluie.
Pendant le grain, la force du vent peut diminuer, et on peut même observer une
accalmie ; la direction du vent dans le grain peut être opposée à celle du vent
régnant.
2 – Les grains ont pour origine une forte discontinuité thermique.
3 – Un grain noir est accompagné de nuages très sombres et de pluie.
4 – On appelle grain blanc un coup de vent sans précipitations ; on observe parfois
un nuage blanc en ascension rapide, d’où le nom ; les grains blancs se produisent
lorsque l’air est très sec.
5 – Les grains secs, qui surviennent par un très beau ciel et qui ne sont
accompagnés par aucun nuage, sont parmi les plus dangereux parce que rien ne les
annonce.
6 – On appelle grains dépressionnaires des lignes de grains visibles au radar,
marqués par des nuages cumuliformes et souvent accompagnés de précipitations.
7 – Le grain orageux se produit par temps calme, pendant les heures chaudes de la
journée, au printemps ou en été, au passage d'un cumulonimbus.
8 – Lorsque le grain est passé, on éprouve parfois une nouvelle survente que l'on
appelle rabiau, ou queue de grain ; cette queue peut dépasser en violence le grain
lui-même.
Remarque : a) – Si l’on est surpris par un fort grain avec un navire à voiles gréé en
carré, il faut laisser porter ; avec un navire gréé en goélette, il faut choquer les
écoutes et lofer.
b) – Si l'on rencontre une succession de grains, on dit que le temps est aux grains.
c) – L'expression « veiller au grain » signifie se méfier.
Grain : Ancienne unité française de masse.
Un grain (de Paris) valait 24 primes, ou 53,114 783 703 322 milligrammes.
Remarque : La loi du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799) a défini que le
kilogramme serait égal à 18 827,15 grains du « marc moyen de la pile (dite) de
Charlemagne ».
Grain d'orge (en anglais « barleycorn ») : Unité de longueur valant 1/3 de pouce, soit
8,466 867 millimètres.
Grain d'orge (en anglais « cleat », « whelp », « wedge ») : 1 – Morceau de bois taillé en prisme,
avec lequel on remplit un vide, ou on accore un objet.
2 – On s'en sert en guise de coin.
Graisser : Graisser, c'est utiliser de l’huile ou de la graisse pour diminuer les frottements et
réduire l’échauffement des articulations et des pièces tournantes ou glissantes dans
une machine.
Remarque : Le mot lubrifier s’emploie lorsque l’on utilise un fluide pour refroidir
Glossaire maritime – page 691 – À jour au 1er janvier 2015
les outils tranchants des machines outils : on lubrifie avec de l’huile de coupe le
foret de la perceuse ou l’outil du tour.
[Voir le mot Lubrifier].
Gramme : Inventeur de la dynamo électrique.
Gramme : Unité de poids de l'ancien système d'unités cgs.
Remarque : a) – Le gramme avait été été choisi comme le poids d'un centimètre
cube d'eau qu'on a distillée et qui est à son maximum de densité (à environ + 4°C).
b) – Le mot grec γράμμα signifie « faible poids ».
c) – Le gramme des romains, appelé scrīpŭlum (scrupule) était un poids équivalent
à la 24ème partie de l'once, ou à la 288ème partie de l'as.
Grand : 1 – Adjectif qualifiant quelqu’un ou quelque chose de hauteur ou d’étendue
considérable.
2 – L'adjectif grand (en anglais « main ») s'applique particulièrement à des objets
qui appartiennent au grand mât ou qui en dépendent.
Remarque : L’adjectif grand, pendant longtemps, n'a pas pris la marque du
féminin ; des expressions figées ont gardé cette particularité : on dit grand voile ou
grand rue au lieu de « grande voile » et « grande rue » comme on aurait dit si ces
expressions avaient été formées aujourd'hui.
Grand-aigle (en anglais « double elephant ») : Ancienne taille des cartes marines ; avant la
Révolution de 1789, le format « grand-aigle » avait une largeur de 36 pouces et 6
lignes et une hauteur de 24 pouces et 9 lignes.
Jusqu’à la fin des années 1980, la taille normalisée des cartes marines publiées par
le Service Hydrographique de la Marine était le format dit « grand-aigle », de
largeur 1,05 m et de hauteur 75 cm.
Le format « demi-aigle » était de 0,750 m par 0,525 m.
Les plus grandes cartes du Service Hydrographique et Océanographique de la
Marine (SHOM) sont maintenant publiées dans un format dont la largeur est de
1,189 m et la hauteur de 0,841 m.
Grand blanc : Cette expression désigne la tenue de cérémonie blanche portée par les marins
militaires dans les pays chauds.
Grand cercle : En navigation, on appelle grand cercle un cercle de la Terre dont le plan passe par
le centre de la Terre, et qui la divise en deux parties égales.
Remarque : : L’intersection avec une sphère de tout plan passant par le centre O
de la sphère, définit sur cette sphère un grand cercle.
Si le plan ne passe pas par le centre O de la sphère, son intersection avec la sphère
est appelée petit cercle.
Grand Dérangement : Expropriation et déportation des Acadiens au milieu du XVIIIème siècle.
Remarque : Par le traité d'Utrecht (11 avril 1713) la France donna à la
Grande-Bretagne, en toute propriété, l'Acadie canadienne.
Les 1700 habitants français qui y vivaient en 1713 étaient devenus 15 000 en
1755 ; environ 10 000 d'entre eux furent expulsés de leurs propriétés dans des
conditions inhumaines et traités par les Anglais avec ignominie.
Il fallut attendre le Traité de Paris (10 février 1763) pour que la situation des
survivants s'améliore (la moitié des expulsés environ avaient péri entre temps) ;
certains furent dirigés vers la France (Bretagne, Belle-Île, Poitou).
Grande guerre : Appellation de la guerre de 1914-1918 par ceux qui la firent et par ceux qui en
parlèrent jusqu'en 1939.
Remarque : a) – Entre 1919 et 1938, la guerre de 1914-1918 était considérée en
France comme la Dernière Guerre, la « Der des ders » ; il était alors inconcevable
qu'une autre guerre soit déclarée, en raison de l'arme absolue et terrifiante que
représentaient les avions.
b) – Pour les Soviétiques, la guerre de 1941-1945 contre l'Allemagne est appelée
la Grande Guerre Patriotique.
Glossaire maritime – page 692 – À jour au 1er janvier 2015
Grand foc : Le grand foc est établi sur le bout-dehors de foc et le long d’une draille allant de la
tête du petit mât de hune à l’extrémité du bout-dehors ; cette draille est appelée
draille de grand foc.
Grand frais : Vent de force 7 sur l’échelle de Beaufort (28 à 33 nœuds).
Grands haubans : Haubans du grand mât.
[Voir l'expression Grand mât].
Grand largue :
[Voir le mot Largue et l'expression Vent largue].
Grand mât (en anglais « main mast ») : Bas mât principal du navire.
Par extension, on donne la dénomination de grand mât à toute la mâture supportée
par ce mât, lui-même compris.
La qualification de grand mât se donne à la plupart des objets de ce mât qui se
retrouvent au mât de misaine ainsi qu'au mât d'artimon, pour les distinguer : hune
du grand mât ou, en abrégé, grand hune ; haubans du grand mât ou grands
haubans, etc.
Remarque : a) – Sur un navire à 3 mâts, le grand mât est placé en arrière du milieu
de la longueur proprement dite du navire, d'une quantité à peu près égale au
diamètre de ce mât ; le pied du grand mât repose sur la quille.
b) – En parlant affectueusement du commandant d'un navire de commerce, on dit
parfois « le grand mât ».
Grand pavois : On appelle grand pavois l'ensemble des 40 pavillons, flammes, guidons ou
triangles du « Code international », disposés les uns à la suite des autres du haut
de l'étrave à la poupe en passant par le haut des mâts, dans l'ordre suivant :
E - Q - 3 - G - 8 - Z - 4 - W - 6 - P - 1 - I - [apercu] - T - Y - B - X - [1er substitut]
- H - [3ème substitut] - D - F - [2ème substitut] - U - A - O - M - R - 2 - J - O - N
- 9 - K - 7 - V - 5 - L - C – S.
Remarque : a) – On ne peut mettre le grand pavois que lorsque le navire est à quai,
ou au ponton, ou au mouillage, jamais en navigation.
b) – Si le navire a un seul mât, on cherche à mettre les pavillons, flammes,
guidons, triangles allant de E au 3ème substitut en avant de ce mât, et de D à S en
arrière.
Grand Pavois : Salon nautique à flot se tenant à La Rochelle, chaque année en fin d'été.
Grand récipient vrac souple (GRVS) (en anglais « flexible intermediate bulk container
(FIBC) ») : 1 – Grand sac réutilisable et assez bon marché, de capacité environ
mille litres, confectionné en textile technique résistant (polypropylène épais) et
muni de sangles de manutention.
2 – Les GRVS sont utilisés pour loger et transporter des matières sèches non
dangereuses (sable, engrais, graines, granulés plastiques, pavés, gravats, etc.).
Remarque : Les GRVS sont souvent appelés « big bags ».
Grand vergue (en anglais « main yard ») : Vergue gréée sur le grand mât ; la grand voile y est
enverguée.
Grand voile (en anglais « main sail ») : 1 – Voile enverguée sur la grand vergue d’un navire gréé
à traits carrés ; cette voile est une voile dite carrée, en réalité elle est
habituellement trapézoïdale.
– Le point inférieur du coté du vent est le point d'amure ; lorsque le navire est sous
l'allure du plus près, le point d'amure est fixé sur le bord et près du hauban de
misaine du vent le plus de l'arrière.
– Le point inférieur sous le vent est le point d'écoute ; le point d'écoute est fixé
contre le bord et au-dehors, un peu sur l'arrière des grands haubans de sous le vent
les plus de l'arrière.
– Les principaux cordages qui sont employés au jeu de la grand voile et de sa
vergue sont : deux amures, deux écoutes, deux boulines, deux cargues-points, des
cargues-fonds et cargues-boulines, des balancines et bras.
Glossaire maritime – page 693 – À jour au 1er janvier 2015
Gras : 1 – En voilerie, donner du gras signifie augmenter un peu le carré d'une voile où le nombre
des laizes devrait être composé d'un entier et d'une fraction ; le gras se donne en
comptant cette portion comme laize entière.
2 – Excédent de matière à enlever pour rendre utilisable une pièce brute.
Gras (en anglais « foggy », « hazy ») : 1 – Le temps est gras quand il est humide et brumeux.
2 – L'horizon est gras quand il est embrumé ou couvert de vapeurs.
3 – Un navire court à grasses boulines quand le vent est assez favorable pour qu'on
puisse se mettre à l'allure du largue.
Gratte (en anglais « scraper ») : Petite lame de fer, large, tranchante sur toutes ses arêtes, plate ;
elle est parfois emmanchée avec un petit bâton et l’on en fait usage pour gratter les
ponts, les gaillards, la muraille et la carène, afin d’en détacher les corps étrangers
qui peuvent y adhérer (coquillages, paquets de rouille, etc.).
Grau (en anglais « brackish water lake », « mouth of a channel ») : Petit lac d’eau saumâtre.
Remarque : En Méditerranée, on donne le nom de grau à l’embouchure d’un canal
conduisant de la mer à un étang ou à un lac voisin.
Grave (en anglais « platform of flint », « strand ») : À Terre-Neuve, sol ferme s'étendant en
petite pente douce vers la mer et bien exposé au Soleil, sur lequel les pêcheurs
établissent leurs échafauds pour faire sécher la morue.
Graveler : Recouvrir d’une couche uniforme de gravier.
Gravelotte : 1 – Pendant la guerre de 1870, les cuirassiers blancs de l'Allemand von Bredow
chargèrent le 16 août 1870 près du village de Gravelotte, sur la route de Metz à
Verdun : ce fut la chevauchée de la mort (en allemand « Toddenritt »).
2 – Ce 16 août, 280 000 Allemands étaient opposés à 120 000 Français.
3 – Les charges de la cavalerie et les assauts de l'infanterie étaient fauchées par les
mitrailleuses ; plusieurs bataillons prussiens furent anéantis ; les cadavres français
ou allemands tombés à terre les uns sur les autres gênaient les déplacements de
l'artillerie.
Remarque : a) – Les Français étaient commandés par le général Bazaine ; les
allemands par le prince Frédéric-Charles et le général Steinmetz.
b) – Le 16 août, on dénombra 32 000 tués ou disparus français et allemands ; pour
les trois journées du 14 août à Metz, du 16 à Gravelotte et du 18 août 1870, il y en
eut 75 000.
c) – L'expression populaire, en français et en allemand : « ça tombe comme à
Gravelotte », en référence à l'hécatombe du 16 juillet 1870, signifie qu'il pleut à
verse des trombes d'eau ; elle est équivalente à l'expression française « il pleut des
hallebardes », que les Anglais traduisent pat « it rains dogs and cats ».
Graveleux : Qui est mêlé de gravier ; qui contient du gravier.
Remarque : Le ballast peut être graveleux mais il ne doit pas être sablonneux.
Gravier (en anglais « stone beach ») : Petits cailloux unis, lourds et propres à être employé
comme lest.
Remarque : Le lest composé de gravier est appelé ballast ; il est embarqué ou
débarqué dans des mannes.
Gravimétrie : Les mesures de gravimétrie, rapportées à un ellipsoïde de référence calculé au
niveau moyen des mers et corrigées de l’effet des reliefs, ont révélé des anomalies
de pesanteur, positives ou négatives, interprétées comme une conséquence de la
variation de la composition interne de la Terre.
Gravitation : 1 – Selon le principe de la gravitation universelle formulée par Isaac Newton en
1687 dans les « Principia », chaque corps disposant d'une masse possède une force
d'attraction sur les autres corps de l'Univers, et pas seulement du monde.
2 – Deux corps disposant d’une masse quelconque exercent une force d’attraction
réciproque.
3 – La direction de cette force d’attraction correspond à la ligne droite imaginaire
qui relie les centres des deux corps.
Glossaire maritime – page 695 – À jour au 1er janvier 2015
garnir.
2 – Gréer un appareil quelconque, c’est le rendre apte à remplir son office.
Grêle : Météore aqueux formé par de l’eau qui, congelée en l’air, tombe par grains de glace.
Grelin (en anglais « cablet » ou « cablelaid rope ») : 1 – Cordage composé de trois aussières ; il
est quelquefois constitué de quatre aussières, avec une mèche centrale pour le tenir
rond.
2 – Le grelin est commis à gauche.
Remarque : Les grelins étant commis à gauche, ils se tournent sur les bittes
d’amarrage de droite à gauche.
3 – Le grelin sert aux diverses opérations de halage, touage, évitage, amarrage.
On s’en sert également pour les embossures.
Remarque : Des grelins ont été utilisés jusqu’aux années 1970 pour servir
d’amarres de poste au môle d’escale de La Pallice ; les grelins étaient largués du
bord puis jetés à l’eau lorsque les navires dédoublaient leur amarrage ; les grutiers
de la Chambre de Commerce les remontaient sur le quai après l’appareillage des
navires.
N.B. : Le fil à caret est le constituant de base de tous les cordages ; il est obtenu
par filage ; le fil à caret est tortillé de gauche à droite (le fil à caret est tortillé en S).
Le fil à voile est un fil retord constitué de 2 fils à caret (le fil à voile est commis en
Z).
Le bitord est formé de 2 fils à caret de deuxième brin commis ensemble ; le
tortillement du bitord est fait dans le sens opposé à celui des fils à caret qui le
composent (le bitord est commis en Z).
Le lusin est composé de 2 fils à caret de premier brin tordus ensemble ; le lusin est
un véritable fil retord : le tortillement du lusin est fait dans le même sens que celui
des fils à caret qui le composent (le lusin est commis en S).
Le merlin est composé de 3 fils à caret de premier brin commis ensemble ; le
tortillement du merlin est fait dans le sens opposé à celui des fils à caret qui le
composent (le merlin est commis en Z).
Le toron est un cordon constitué d’un nombre plus ou moins grand de fils à caret
de premier brin ; le tortillement du toron est fait dans le sens opposé à celui des fils
à caret qui le composent (le toron est commise en Z).
L’aussière est constituée de trois torons commis ensemble ; le tortillement de
l’aussière est fait dans le sens opposé à celui des torons qui le composent ; les
aussières à quatre torons possèdent une âme pour conserver leur forme et ne pas
s’aplatir quand elles sont sous tension (l’aussière est commise en S).
Le tortillement des fils pour faire les torons, puis le tortillement à suivre des torons
pour commettre l’aussière, se font sur le même appareil à corder.
Le grelin est constitué de 3 aussières commises ensemble ; le tortillement du grelin
est fait dans le sens opposé à celui des aussières qui le composent (le grelin est
commis en Z).
Le câblot est un petit grelin.
Le câble est un gros grelin.
Les câbles-chaînes remplacent, sur les gros navires, les anciens câbles d'ancre
constitués d'aussières commises ensemble ; on dit « câble-chaîne » ou simplement
chaîne de l'ancre.
Grêlon : 1 – Grain de grêle.
2 – La taille d’un grêlon peut varier de 5 à 50 millimètres.
3 – Les grêlons se forment autour d’un noyau de glace ou de neige dans les
cumulonimbus, lorsque la température est négative ; ils grossissent par couches
successives de glace nouvelle.
Gréement (en anglais « rigging », « tackle and furniture ») : Ensemble des cordages, des
manœuvres et des poulies qui servent à l’établissement, à la tenue ou au jeu de la
mâture, des vergues, des cornes et des voiles d’un navire.
Glossaire maritime – page 697 – À jour au 1er janvier 2015
Grenade sous-marine : Les grenades sous-marines sont des munitions explosibles lancées dans la
mer par des navire chasseurs de sous-marins, dans le but d'endommager des
sous-marins en plongée pour, soit les contraindre à faire surface, soit les couler.
Remarque : Les navires chasseurs de sous-marins cherchent les sous-marins
ennemis et déterminent leur position au moyen d'appareils sonores qui renvoient un
écho si un submersible est à proximité ; puis ils lâchent par dessus bord un grand
nombre de grenades sous-marines, à l'endroit où leurs appareils de détection ont
localisé un sous-marin ennemi.
Grenier (en anglais « pebbles ») : Couche de lest en gravier, ou payol en bois que l'on dispose
dans la cale pour élever les marchandises au-dessus de l'humidité du fond de cale.
Grenier (En – ) (en anglais « in bulk ») : Sorte d'adverbe que l'on emploie pour qualifier un
chargement en vrac de sel, de grain, de charbon de terre, de pouzzolane ou d'une
autre marchandise comparable.
Grenouille (en anglais « coak ») : En argot maritime, la grenouille comprend le sac, le coffre, les
effets personnels et la somme d'argent que chacun possède à bord de son navire.
Remarque : L'expression familière « manger la grenouille » signifie se retrouver
démuni après avoir dilapidé tous ses biens.
Grenouillé (en anglais « coaked ») : Particularité d'une poulie qui est garnie d'un dé (la
grenouille) au milieu de son réa.
Remarque : On dit également guilloché.
Grenu : 1 – Qui a beaucoup de grains en parlant d'un épi de céréale.
2 – Dont le grain est beau et pressé, en parlant d'un cuir.
3 – Qui semble composé de petits grains, en parlant d'une pierre.
Grésio (en anglais « silly fellow », « blockhead ») : Terme de mépris dont on se sert,
particulièrement à Nantes, envers un mauvais marin.
Grésion : Un Grésion est quelqu'un originaire de l'île de Groix.
Remarque : On dit aussi, familièrement, un « Grec ».
Grève (en anglais « strand ») : Terrain uni et sablonneux le long de la mer ou d’une grande
rivière.
Remarque : La place de grève (actuelle place de l'Hôtel de Ville) à Paris, était ainsi
appelée parce qu'elle se terminait du côté de la Seine par une plage de graves.
La place de Grève était un lieu de rassemblement de travailleurs sans emploi
cherchant à se faire embaucher par un patron (ou un maître, comme on disait à
Paris).
La place de Grève a également été un endroit où l'on procédait à des exécutions
capitales ou à des supplices publics.
Pendant la Révolution, la première exécution par guillotine eut lieu en place de
Grève en 1792.
Grève (en anglais « strike ») : 1 – La grève est la cessation concertée et collective du travail.
2 – Le droit de grève est reconnu en France depuis 1868 (fin du Second Empire).
3 – Le droit de grève a été réaffirmé en France en 1958, dans le préambule de la
Constitution de la V ème République (qui a repris le préambule de la IV ème
République).
Remarques : a) – Ce qui était interdit par le Code pénal de 1810, ce n’était pas la
cessation du travail, mais sa cessation concertée ; la concertation conduisait à une
coalition, c’est à dire à une association interdite par la loi Isaac Le Chapelier du 14
juin 1791 ; une coalition, même temporaire, constituait un délit.
b) – La loi Émile Ollivier du 24 mai 1864 a aboli le délit de coalition.
Mais pour se coaliser, il fallait pouvoir se réunir !
c) – La loi du 6 juin 1868 a autorisé les réunions publiques, à la condition qu’il n’y
fut point parlé de politique ni de religion, mais seulement de questions sociales ou
scientifiques.
Dès lors, les obstacles juridiques à la cessation concertée du travail se trouvaient
Glossaire maritime – page 699 – À jour au 1er janvier 2015
Grosse : Expédition officielle d'un acte ou d'un jugement, écrite en gros caractères.
Remarque : Une grosse est écrite en plus gros caractère que la minute ; la minute
est la transcription originale de l'acte ou du jugement et elle est écrite en petits
caractères car elle n'est pas destinée à être diffusée.
[Voir le mot Minute].
Grosse aventure (Prêt à la – ) : Voir l'expression Prêt à la grosse aventure.
Grossir (en anglais « to heave », « to increase at sight ») : 1 – La mer grossit quand les vagues
ou les lames deviennent plus hautes, plus considérables.
2 – Un navire sur l'eau, ou un objet à terre vers lesquels on fait route, grossissent
quand, par suite du rapprochement, il paraissent plus gros et que l'on en distingue
plus de détails.
Grouin : 1 – On appelle grouin ou groin le museau long et pointu des suidés (animaux de la
famille du porc).
2 – Nom donné à plusieurs caps rappelant, par leur forme, le museau d'un suidé.
Exemples : Le Grouin du Cou en Vendée à La Tranche-sur-mer ; la pointe du
Grouin en Ille-et-Vilaine, au nord de Cancale ; la pointe du Grouin du Sud dans la
Manche, près d'Avranche ; Point le Grouin dans l'île de Jersey.
Groupe : [En transmissions] Un groupe est une combinaison de plus d'une lettre ou une
combinaison de chiffres qui forment un signal.
Remarque : Un groupe numérique est un groupe qui ne comprend que des
chiffres en nombre quelconque.
Grue : 1 – Grand oiseau migrateur de l'ordre des échassiers qui vole par bandes.
2 – Constellation du ciel austral.
Grue (en anglais « crane », « wheel windlas ») : 1 – Machine élevée installée le long du quai,
composée d'un corps contenant la machinerie et d'une partie saillante, appelée
flèche.
La grue peut pivoter pour placer l'extrémité de sa flèche, soit au-dessus du navire
accosté au quai, soit au-dessus du quai.
Une redresse permet d'incliner la flèche ou de l'apiquer de manière à l'éloigner ou à
la rapprocher de son corps.
Un cartahu passant par une roue à l’extrémité de la flèche permet de hisser ou de
descendre des charges.
Remarques : a) – Des grues sont utilisées dans certains ports pour charger ou
décharger les navires.
b) – Lorsque le navire doit charger dans ses cales ou en décharger des fardeaux,
dans un port qui n'est pas équipé de grues, il utilise ses propres apparaux (mâts de
charge ou grues du bord).
c) – Les navires-citernes (pétroliers, chimiquiers, gaziers, pinardiers, etc.) chargent
ou déchargent leur cargaison au moyen de pompes refoulant dans des tuyaux
flexibles établis entre le bord et la terre (quai, appontement ou bouée en mer).
d) – Les navires rouliers (RoRo) chargent et déchargent des remorques, des
conteneurs, des colis et tout leur chargement en les faisant rouler, soit par leurs
propres moyens, soit à l'aide d'engins roulants spécialisés, par des ouvertures
fermées à la mer par des portes et qui peuvent mettre en communication leurs
hangars et le quai auquel ces navires sont accostés au moyen de rampes.
Les portes amovibles peuvent être situées sur les côtés ou, plus souvent, à l'arrière
du navire.
Les rampes qui permettent aux engins roulants de passer du navire à la terre et
inversement, réglables en hauteur, appartiennent au navire.
Des rampes à l'intérieur du navire permettent la communication entre les hangars
des différents ponts.
e) – Les navires porte-conteneurs sont chargés ou déchargés au moyen de
portiques spécialisés permettant des cadences de manutention remarquables.
2 – Appareil du navire servant à la manutention entre la terre et le bord des
Glossaire maritime – page 701 – À jour au 1er janvier 2015
puissance ennemie.
3 – La guerre est un moyen d’obtenir rapidement des avantages économiques, de
politique intérieure ou autres, que la paix ne peut procurer.
Remarque : a) Différents organismes internationaux ont été créés pour prévenir les
conflits : par exemple la Société des Nations (SDN) après la Première Guerre
Mondiale ou l’Organisation des Nations Unies (ONU) après la Seconde Guerre
Mondiale.
b) Des armes terrifiantes ont été fabriquées dans le but déclaré de rendre la guerre
impossible, en raison des ripostes intolérables que subirait l’agresseur : ce furent
l’arme aérienne après la Première Guerre Mondiale, l’arme atomique après la
Seconde Guerre Mondiale.
On appelle cela l’équilibre de la terreur : des villes allemandes ou françaises d'une
part, et des villes anglaises, polonaises, russes, etc. d'autre part, ont été détruites
par des bombardements aériens entre 1940 et 1945, entraînant l’assassinat des
populations civiles qui y habitaient (ces morts sont appelés des dommages
collatéraux) ; ces villes ont maintenant été reconstruites et repeuplées.
c) Le pacte franco-américain Briand-Kellog du 27 août 1928, approuvé par 57
nations dont l’Allemagne et le Japon, avait admis qu’à l’avenir le règlement ou la
solution des différends conflits internationaux qui pourraient surgir, de quelque
nature ou de quelque origine qu'ils puissent être, ne seraient jamais recherchés que
par des moyens pacifiques.
Ce pacte n’a malheureusement pas supprimé les causes des conflits, et les moyens
pacifiques de les régler n’ont pas toujours été trouvés.
4 – Quels que soient les arguments que chacun des États belligérants puisse faire
valoir en sa faveur, quelles que soient les accusations qu’il lance contre ses
ennemis, la guerre est réputée aussi juste d’un côté que de l’autre ; c’est la victoire
elle-même qui donnera raison au vainqueur.
La guerre est une sorte d’ordalie qui attribue au plus méritant, c’est-à-dire au
vainqueur, la suprématie absolue sur le vaincu reconnu comme coupable et comme
responsable de la guerre.
Selon le maghrébin Saint Augustin, « Dieu fait connaître sa volonté sur le champ
de bataille ».
Remarque : Les États-Unis d'Amérique désirant n'être à l'origine du déclenchement
d'aucune guerre coloniale, ils s'arrangent pour provoquer l'adversaire jusqu'à ce
qu'il n'ait plus d'autre choix que de prendre l'initiative du combat (Seconde Guerre
Mondiale, attaque de Pearl Harbour par le Japon) ; sinon, ils n'hésitent pas à
inventer de prétendues agressions contre l'Amérique pour prendre l'initiative
d'attaques qualifiées de représailles (guerre d'Indochine en 1965, guerres contre
l'Irak, notamment la seconde avec le prétexte mensonger des armes de destruction
massive de l'Irak).
5 – La guerre se fait en respectant des Lois universellement reconnues :
Exemple du siège d’Orléans, pendant la Guerre de Cent Ans :
Les Lois de la Guerre interdisaient à quiconque d’attaquer une ville dont il retenait
le prince prisonnier.
Les Anglais Salisbury, Suffolk et Talbot (sous les ordres du Régent anglais pour le
royaume de France, le duc de Bedford, oncle du roi Henri VI) faisaient le siège
d’Orléans depuis le 12 octobre 1428.
Or, le duc Charles d’Orléans avait été fait prisonnier à la bataille d’Azincourt
(25 octobre 1415) et il était toujours retenu en Angleterre.
De plus, le duc de Bedford avait expressément promis au duc d'Orléans qu'il
n'attaquerait pas sa ville.
C’est la première des raisons pour lesquelles l’héroïne franco-lorraine, réputée
envoyée par Dieu et connue sous le nom de Jeanne d’Arc, ou sous celui de la
Pucelle, avait obtenu de Charles de Valois, prétendu roi de France pour certains,
appelé roi de Bourges par le parti adverse, et soi-disant dauphin de France (le futur
Glossaire maritime – page 705 – À jour au 1er janvier 2015
Nicolas II (l'époux d'une petite fille de la reine Victoria) et par l'Angleterre du roi
George V (un autre petit-fils de la reine Victoria).
Remarque : La guerre de 1914-1918 a été une guerre entre cousins, une sorte de
conflit familial.
8 – À partir de 1911, l'Europe était en état de guerre virtuelle.
9 – L'assassinat de l'Archiduc François-Ferdinand, l'héritier de l'empire
austro-hongrois, le 28 juin 1914 à Sarajévo par un Serbe, a été l'occasion d'ouvrir
les hostilités.
10 – L'Allemagne demanda l'armistice après plus de quatre années de terribles
combats ; les belligérants signèrent l'armistice le 11 novembre 1918 à Rethondes,
dans une voiture de chemins de fer de l'Orient-Express, dans une clairière de la
forêt de Fontainebleau.
11 – Le traité de Versailles (28 juin 1919) ne fut pas ratifié par les États-Unis
d'Amérique ; les Anglais, qui avait lié leur engagement à celui des États-Unis, ne se
sentirent pas concernés par ce traité.
12 – La France ne put, seule, faire appliquer les dispositions du traité de Versailles
qui auraient dû éviter la reprise des combats contre l'Allemagne en 1940.
13 – Les dispositions du Traité de Versailles les plus insupportables par l'Allemagne
auraient pu être modifiées par la négociation avec l'accord des parties concernées
comme le prévoyaient les accords de Locarno, et par la collaboration
franco-allemande pour la recherche de la paix que certains hommes politiques
allemands et français avaient entamée (Aristide Briand et Gustav Streseman).
14 – Les pressions anglaises, notamment au moment de la remilitarisation de la rive
gauche du Rhin, empêchèrent tout règlement pacifique ; les Anglais ne supportaient
pas une entente franco-allemande sur le continent, qu'ils imaginaient
nécessairement dirigée contre leurs intérêts.
Guerre de 1939-1945 : 1 – À l'issue de la guerre de 1914-1918 les États victorieux ont suivi des
politiques opposées.
2 – Les États-Unis n'ont pas ratifié les traités de paix et ils choisirent un
isolationnisme résolu et strict.
3 – L'Angleterre garantissait les frontières occidentales de l'Allemagne avec la
Belgique et la France, mais elle ne garantissait pas les frontières orientales de
l'Allemagne, car son engagement avait été lié à la ratification du Traité de Versailles
par les États-Unis d'Amérique ; pas de ratification américaine, pas d'engagement
anglais.
4 – Les Allemands n'eurent de cesse, après la signature du traité de Versailles qui
leur avait été arrachée, de retrouver les territoires que le Traité leur avaient retirés ;
la France fut la seule à garantir les frontières de la Pologne, et celles des États de la
Petite Entente (Tchécoslovaquie, Roumanie et Yougoslavie).
5 – Aussitôt après la guerre, l'Allemagne fut le théâtre de luttes pour le pouvoir
entre un parti de droite et un parti de gauche : le parti de droite défilait dans les
rues des villes avec le bras droit levé à l'oblique, la main tendue, paume tournée
vers le bas, tandis que le parti de gauche défilait à quelques rues de distance avec le
bras droit levé à l'oblique, le poing fermé.
Les rencontres entre les cortèges donnaient des combats violents.
Remarques : a) – Le parti de droite était le Deutsche Arbeiterpartei, DAP fondé en
1919 à Munich qui devint, le 8 août 1920, le Nationalsozialistische deutsche
Arbeiterpartei, NSDAP (en français le parti national-socialiste des travailleurs
allemands).
b) – Le parti de gauche était le parti communiste.
6 – L'Allemagne devint résolument nationale-socialiste entre 1933 et 1935, avec
d'une part le soutien politique du parti catholique allemand (Zentrum) qui voulait
empêcher les communistes de prendre le pouvoir en Allemagne, et d'autre part le
soutien financier des sociétés capitalistes américaines, françaises ou anglaises qui
souhaitaient que se constituât une barrière contre l'expansion vers l'ouest de
Glossaire maritime – page 707 – À jour au 1er janvier 2015
ii) Charles IV (dit Charles le Bel) succéda à son frère Philippe le Long car s'il avait
des filles (Jeanne, Marguerite, Isabelle et Blanche) Philippe le Long n'avait pas de
fils.
iii) Charles IV mourut le 1er février 1328 sans descendance, alors que son épouse
la reine Jeanne était enceinte ; elle accoucha d'une fille appelée Blanche.
iv) Charles IV fut le dernier Capétien direct à régner sur la France.
2 – Blanche ne put régner, par le prétexte d'une vieille coutume provenant de la
tribu germanique des Francs saliques ; on appela cette coutume : la « loi salique ».
La tribu des Francs saliques avait donné le roi Clovis.
D'après l'interprétation que l'on fit de cette antique coutume allemande, pour
empêcher le prétendant Plantagenêt de succéder à Charles IV, les femmes ne
pouvaient hériter.
Remarque : Cette application de la loi salique à la succession sur le trône de la
France peut sembler fallacieuse car, à l'époque des Francs saliques, les rois étaient
élus et il ne suffisait pas d'être fils de roi pour devenir automatiquement roi
soi-même.
3 – Le roi de France Charles IV n'ayant plus de frère, la branche des Capétiens
directs s'arrêtait et, à défaut de désigner son successeur par une élection générale
comme cela aurait pu se faire, le nouveau roi de France a été recherché dans la
famille proche.
4 – L'héritier le plus proche était l'Angevin Édouard III Plantagenêt, petit-fils de
Philippe Le Bel par sa mère et par ailleurs, par filiation paternelle, roi d'Angleterre.
5 – Philippe de Valois était un autre prétendant au trône de France, mais son lien
avec Charles IV était plus éloigné : il était le neveu de Philippe le Bel.
6 – Pour certains nobles français, Édouard III Plantagenêt ne pouvait pas hériter du
trône car il aurait hérité de ce droit par sa mère Isabelle de France : ils soutenaient
qu'elle ne pouvait pas transmettre un droit qu'elle n'avait pas en raison d'une
disposition de la loi salique (qu'ils prétendaient applicable en ce cas).
À leurs yeux, Philippe de Valois était l'unique candidat légitime.
7 – Pour d'autres (ceux de Guyenne et des autres provinces françaises sous
l'autorité du roi d'Angleterre Édouard III) c'était le contraire : ils soutenaient
Édouard III car, pour eux, c'était la proximité des liens qui prévalait.
8 – Philippe de Valois fut sacré roi à Reims le 29 mai 1328 et couronné sous le
nom de Philippe VI.
9 – Si Édouard III, en sa qualité de duc de Guyenne, rendit hommage au nouveau
roi, il se considérait néanmoins comme l'héritier du trône de France.
En 1337 Édouard III fit porter à Philippe VI, par l'évêque de Lincoln, un message
par lequel il se proclamait roi de France.
10 – Soi-disant roi de France, Édouard III débarqua en France avec son fils le
Prince Noir et il emporta plusieurs victoires importantes contre les armées de
Philippe VI, notamment à l'Écluse en 1340, à Crécy en 1346.
11 – C’était le début de la Guerre de Cent Ans.
12 – La Guerre de Cent Ans prit fin juste après l'épopée de Jeanne d'Arc
(1429-1431) avec la bataille de Castillon (le 17 juillet 1453, près de Bordeaux).
Remarque : Au traité de Paris, le 10 février 1763, le roi d’Angleterre se faisait
encore appeler : « le sérénissime & très-puissant prince Georges III, par la grâce de
Dieu roi de la Grande Bretagne, de France, et d'Irlande, duc de Brunswick & de
Lunebourg, archi-trésorier & électeur du Saint Empire Romain ».
Le roi de France, quant à lui, était appelé : « le sérénissime & très puissant prince,
Louis XV, par la grâce de Dieu roi très chrétien ».
Il a fallu attendre le Premier Empire pour que les rois d’Angleterre renoncent
officiellement à leurs prétentions sur le royaume de France.
Glossaire maritime – page 710 – À jour au 1er janvier 2015
Guerre de Crimée : Commencée en 1854, la guerre de Crimée s’est terminée par le traité de
Paris du 30 mars 1856.
Remarque : La guerre de Crimée a marqué le début d’une période difficile pour la
marine de commerce française et, par ailleurs, pour la chasse à la baleine en France.
Guerre de Religion : 1 – Qualification habile mais souvent fallacieuse que l’on a utilisée, soit
pour justifier des actes politiques ambitieux ou malhonnêtes, soit pour excuser une
déclaration de guerre hasardeuse et funeste ; quand on parle de guerre de religions,
les mythes religieux (privés) sont présentés comme des certitudes politiques
(publiques) ou vice-versa :
2 – Le massacre des protestants dans la nuit du 23 au 24 août 1572 (le jour de la
Saint-Barthélemy) appartient à la première catégorie ; le massacre de la
Saint-Barthélemy permit de « rattraper » la tentative d'assassinat manquée de
l’Amiral Gaspard de Coligny (le 22 août 1572 à Paris) ; Coligny et d’autres
personnalités dites « d’opposition », liées ou appartenant à la famille des
Bourbons, en tout cas protestantes, furent assassinés sur l'instigation de Catherine
de Médicis, à Paris ou dans les provinces.
[Les Bourbons s’opposaient à leurs cousins Valois, alors au pouvoir.]
Remarques : a) – Le Mariage de Marguerite de Valois, fille du défunt roi de France
catholique Henri II (1519-1559) et de Catherine de Médicis, avec Henri de
Navarre, protestant, de la famille de Bourbon (futur roi de France Henri IV), avait
été célébré le 18 août 1572 ; la bénédiction avait été donnée sur le parvis de la
Cathédrale de Paris pour ne pas obliger la famille et les proches du marié à assister
à une messe.
b) – Henri de Navarre étant protestant, ses sujets étaient donc protestants, selon
l'expression qui avait été utilisée pour la Paix d'Augsbourg, en Allemagne, en
1555 : « cūjus rĕgĭo, ējus rĕlĭgīo », ce qui signifie qu'un souverain a le droit
d'imposer sa religion à ses sujets.
Le massacre de la Saint-Barthélémy, moins d'une semaine après le mariage, a
permis de massacrer tous les Protestants qui étaient venus assister à la cérémonie
et qui séjournaient encore à Paris.
c) – Pendant la « guerre de religion » (1572-1573) qui a suivi les massacres de la
Saint-Barthélemy (3000 morts) le duc d’Anjou (futur roi de Pologne, puis de
France sous le nom de Henri III) assiégea La Rochelle, sans réussir à l’abattre
(février 1573 – 26 juin 1573).
3 – La guerre civile menée en France par Louis XIII et par son ministre Richelieu
[de triste mémoire] que l’on a appelée « première révolte huguenote » appartient
également à la première catégorie ; les Catholiques français prétendirent combattre
les Huguenots français pour les ramener dans la foi catholique, mais si l'édit de
grâce d'Alès de juin 1629 (qui pardonna cette révolte) a ordonné la destruction de
toutes les fortifications des Huguenots, il leur a néanmoins laissé les libertés
religieuses qui avaient été prévues par l'édit d’Henri IV du 13 avril 1598.
Pendant la Guerre de Trente-Ans (surtout à partir de 1635) les armées catholiques
de Louis XIII et Richelieu se sont alliées à une coalition protestante (du roi de
Suède Gustav II Adolphe et de certains princes allemands) pour semer la terreur et
la mort dans les populations civiles de la Lorraine et de toute l’Allemagne actuelle.
Finalement, les armées catholiques des Habsbourg furent vaincues par la coalition
franco-protestante !
La couronne de France récupéra les droits des Habsbourg en Alsace (traités de
Westphalie du 24 octobre 1648) mais ce fut l’échec définitif des projets des papes
et des empereurs catholiques visant à la réunification de la chrétienté.
Remarque : Les revenus des ports des Sables d'Olonne et de Luçon appartenaient à
Richelieu en sa qualité d’évêque, et donc d’usufruitier du diocèse de Luçon ; la
ville portuaire voisine de La Rochelle, qu’il a combattue avec la puissance que lui
conférait son poste de ministre du royaume, et qu’il a ruinée en faisant mourir tant
Glossaire maritime – page 711 – À jour au 1er janvier 2015
de ses habitants dans un siège inimaginable (10 septembre 1627-28 octobre 1628)
était un concurrent commercial trop fort pour Les Sables et pour Luçon !
Rappelons que le dernier navire de commerce allant dans le port de mer de Luçon
y est monté en 1953 en passant par la Pointe aux Herbes dans la baie de l'Aiguillon,
le canal maritime et les Portes du Chapître.
4 – Officiellement, la Seconde Guerre Mondiale appartient maintenant à la
deuxième catégorie de guerres de religion.
Pour ne pas avoir à rappeler la déroute des chefs de l’armée française qui ont
conduit le pays à l’Armistice de juin 1940 [et non à une prétendue capitulation !]
cette guerre est souvent ramenée, en France, à la seule lutte à mort de méchants
barbares nazis (on n’ose plus rappeler qu’ils étaient allemands) contre les
descendants des douze fils du patriarche Jacob de la Bible, c'est-à-dire les enfants
d'Israël.
[Jacob est également appelé Israël : « Celui qui a lutté avec Dieu ».]
Remarques : a) – L’attaque de la Pologne par l’Allemagne pour la reconquête de
Dantzig, le 1er août 1939, a été l’événement déclencheur de la Seconde Guerre
Mondiale : l’Angleterre a pratiquement déclaré la guerre… entre l’Allemagne et la
France ! avec l’espoir qu’elles s’entre-déchireraient et qu’elles en ressortiraient
toutes les deux affaiblies.
b) – La reconquête de Dantzig par l’Allemagne, après qu’elle en eut été détachée
par le diktat de Versailles en 1919, était aussi légitime que la reconquête par la
France de l’Alsace et du nord de la Lorraine (tous deux d’expression germanique)
qui lui furent enlevés à la suite de la funeste guerre de 1870-71 que le neveu de
Napoléon avait déclarée avec légèreté à la Prusse et qu'il perdit lamentablement.
c) – L’idéologie qui a déclenché le traitement réservé aux Juifs par les revanchards
allemands des années 1930 et qui aboutit, à partir de 1942, aux camps
d'extermination, remonte à la réputation d’usuriers et de traîtres qui fut la leur, dès
le Moyen-Âge, en Europe chrétienne.
d) – Le chancelier allemand Bismark avait expliqué la victoire prussienne de 1871
contre la France de Napoléon III par l’aide que lui apportèrent les Juifs résidant en
France : les Prussiens possédaient, grâce au Juifs disait-il, de meilleures cartes de la
France que les Français eux-mêmes.
e) – Le Kaiser Guillaume II expliqua la défaite allemande de 1918 par la trahison
des Juifs du monde entier.
Guerre de Sept Ans : 1 – La guerre de Sept Ans (1756-1763) opposa la Grande-Bretagne et la
Prusse d’une part, le Hanovre, la France, l'Autriche, la Suède, la Saxe, la Russie et
l'Espagne d’autre part.
Remarque : L'influence de la maîtresse royale, la marquise de Pompadour, en ce
qui concerne l'engagement de la France de Louis XV au côté de l'Autriche dans la
Guerre de Sept Ans, et ensuite dans sa conduite, a peut-être été exagérée mais elle
ne peut être totalement exclue.
2 – Les Anglais capturèrent 300 navires de commerce français en pleine paix ; puis
ils signèrent à Westminster, le 16 janvier 1756, un traité de neutralité avec le roi de
Prusse, Frédéric II de Hohenzollern.
3 – Le 1er mai 1756, l'Autriche et la France s'allièrent pour contrer les ambitions
de la Prusse et limiter l'expansion de l'Angleterre, mettant fin à une rivalité entre les
deux royaumes d'Autriche et de France qui remontait au début du XVI ème siècle, à
l'époque de Charles Quint et de François 1er.
Remarque : Rappelons-nous la bataille de Marignan (1515).
4 – Le traité d'Aix-la-Chapelle (18 octobre 1748) qui avait mis fin à la guerre de
Succession d'Autriche, avait confirmé Marie-Thérèse de Habsbourg sur le trône de
Vienne, avec le titre d'archiduchesse d'Autriche, reine de Hongrie et de Bohême, et
il avait fait de son mari, François de Lorraine, l'empereur allemand.
Le traité d'Aix-la-Chapelle autorisait, d'autre part, l'annexion de la Silésie par la
Glossaire maritime – page 712 – À jour au 1er janvier 2015
12 – La France avait fait le choix de placer presque toutes ses ressources dans sa
politique d'expansion continentale.
13 – Dès le début de la guerre de Sept Ans, la Grande-Bretagne put envoyer au
Canada des troupes assez nombreuses pour combattre et vaincre les Français, et il
lui resta assez de navires pour s'imposer dans l'Océan Indien, malgré la valeur des
commandants et des Équipages français, et pour empêcher tout débarquement sur
son territoire national en Europe.
14 – En Amérique :
i) L’origine de la guerre date de 1754 : un major de la milice de Virginie, George
Washington, s’est fait prendre par des Français dans la vallée de l'Ohio, dans les
colonies anglaises d’Amérique.
ii) Anglais et Français envoyèrent des régiments au Canada pour défendre chacun
ses intérêts en Amérique du Nord.
iii) Les Anglais déclarèrent la guerre à la France peu après l’arrivée de Montcalm
au Canada, en avril 1756.
iv) En Amérique, les victoires et les défaites alternèrent, mais finalement l'armée
française capitula à Montréal le 8 septembre 1760.
15 – En Extrême-Orient :
i) L’issue des batailles en Inde dépendait de l’adaptation de chaque camp aux
conditions particulières de la mousson humide.
ii) Les villes que chaque parti désirait prendre ou défendre étaient toutes près du
littoral ; l’appui et la supériorité d’une Marine de guerre à ses côtés étaient donc
très importants !
iii) Pendant la mousson, les bâtiments anglais se retiraient à Bombay qu’ils
occupaient ; les bâtiments français devaient aller jusqu’à l’Île de France
(actuellement Île Maurice, près de l’Île de la Réunion) c’est-à-dire à deux mois de
mer.
iv) Les Anglais disposaient, grâce à la Compagnie des Indes anglaise, de beaucoup
plus d’argent que les Français pour enrôler des soldats indiens ou pour corrompre
ceux qui leur étaient opposés.
v) La bataille de Plassey, près de Calcutta (23 juin 1757) marqua le début de la
conquête de l’Inde par les Anglais ; l'armée du dîvân du Bengale, Surâj ud-Daulâ,
allié des Français, fut battue par Robert Clive et les forces armées de la Compagnie
des Indes orientales anglaise, malgré une grande supériorité numérique.
vi) Les munitions des Anglais étaient utilisables malgré les pluies de la mousson,
contrairement à celles des Indiens.
vii) Un grand nombre des soldats du dîvân avaient été soudoyés par les Anglais et
ils se rendirent prématurément, jetant leurs armes ou les retournant contre leur
camp.
viii) En novembre 1758 Lally-Tollendal, arrivé avec la division navale de d'Aché,
échoua dans sa tentative de prendre Madras ; le port résista au siège en raison de la
défense énergique du général anglais Laurence, mais surtout à cause de l’absence
de soutien de la Marine française qui était retournée à l'île Bourbon (actuelle île de
la Réunion) ou à l'île de France (actuelle île Maurice).
ix) En avril 1759, les Anglais firent le blocus de Pondichéry, où s’étaient repliées
les forces de Lally-Tollendal.
x) Mais l’amiral français d’Aché n’arriva en Inde qu’en septembre, avec quatre
bâtiments de guerre : Zodiaque (74 canons), Illustre (64), Actif (64) , Fortuné
(64), de sept navires armés de Compagnies des Indes française : Centaure
(74 canons), Vengeur (54), Comte de Provence (74), Duc d’Orléans (74),
Saint-Louis (50), Minotaure (74) Duc de Bourgogne (60) et de deux frégates :
Sylphide (36) et Diligente (24).
xi) L’amiral anglais Pocock disposait de neuf bâtiments de guerre : Yarmouth
(64 canons), Grafton (68), Cumberland (66), Elizabeth (64), Newcastle (50),
Salisbury (50), Tiger (60), Weymouth (60), Sunderland (60), Queenborough (24),
Glossaire maritime – page 714 – À jour au 1er janvier 2015
du roi mythique Louis IX (dit Saint-Louis) qui étaient pour la plupart de confession
protestante, prirent la tête d'une fronde se disant basée sur la liberté religieuse :
parmi eux, le Prince Louis de Condé (frère cadet du chef de famille Louis de
Bourbon) ; le prince Henri de Condé, fils de Louis de Condé ; Henri de Navarre
(fils d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, futur roi de France Henri IV après
l'assassinat du dernier Valois Henri IV).
15 – Le roi catholique d'Espagne, Philippe II, en soutenant les Catholiques français,
et la reine d'Angleterre, Élisabeth 1ère (chef de l'Église protestante anglicane) en
soutenant les Protestants français, s'unirent pour continuer à affaiblir le Royaume
de France, après la défaite française de Saint-Quentin et les traités de
Cateau-Cambrésis (2 mars 1559 avec l'Angleterre et 3 mars 1559 avec l'Espagne).
16 – i) L'appartenance à une religion plutôt qu'à une autre n'a pas toujours été liée
à des convictions profondes chez les dirigeants politiques de cette époque : Henri
de Navarre fut baptisé catholique à sa naissance ; il changea six fois de religion
avant d'accéder au trône de France.
ii) À la mort du prince Louis de Condé à Jarnac en 1569, Henri de Navarre devint
chef du parti réformé, à l'âge de 15 ans ; il fut préféré à Henri de Condé, fils de
Louis de Condé.
iii) Henri de Navarre participa, avec sa mère Jeanne d'Albret, au synode de La
Rochelle du 2 avril 1571 qui fonda l'Église réformée de France.
iv) Henri de Navarre abjura le protestantisme devant l'archevêque de Bourges,
Bernard de Semblançay à l'entrée de la basilique de Saint-Denis le 25 juillet 1593,
puis il entendit la messe dans la basilique et il devint définitivement catholique ; il
avait suivi les conseils de sa maîtresse Gabrielle d'Estrée et ceux de Maximilien de
Béthune (futur duc de Sully et surintendant des finances) ; Henri put ensuite être
sacré roi de France à Chartres, le 27 février 1594, sous le nom de Henri IV.
v) La Ligue Catholique de Henri de Lorraine, duc de Guise, tenait Paris depuis
qu'elle en avait chassé Henri III lors de la journée des Barricades, le 13 mai 1588.
Henri IV fit néanmoins une entrée en grande pompe dans la capitale le 22 mars
1594 à 7 heures du matin, par la porte Saint-Honoré, grâce à la bienveillance du
gouverneur de la place, le maréchal de Brissac, et malgré la présence en ville des
troupes d'occupation espagnoles et des milices de la Ligue Catholique.
Les troupes espagnoles, conduites par le duc de Féria, sortirent de Paris le même
jour par la porte Saint-Denis.
vi) Par l'Édit de Nantes du 30 avril 1598, Henri IV garantissait aux Protestants le
droit de pratiquer les rites de leur religion.
vii) L'Édit de Nantes pour le royaume de France comprenait 4 textes : l'Édit
général de 92 articles (30 avril 1598), les 56 articles secrets (2 mai 1598), le brevet
des pasteurs (3 avril 1598) et le brevet des garnisons (30 avril 1598).
viii) L' Édit de Fontainebleau du 15 avril 1599 prit des dispositions comparables
pour le royaume de Navarre (l'actuel Béarn).
ix) Pour les Protestants, les contentieux religieux avaient été réglés sur le plan civil
mais pas par conciliation doctrinale ; pour les Catholiques, au contraire, les
souverains étaient tous soumis au Pape, et tous leurs sujets ne pouvaient qu'être
catholiques.
Guerres de l’opium : 1 – Au XVIII ème siècle, l'Angleterre achetait en Chine de très grosses
quantités de thé qu’elle payait en lingots d’argent.
2 – Pour financer leurs achats de thé, les Anglais décidèrent d'exporter de l'opium
du Bengale (Inde) en Chine ; l’opium était, lui aussi, payé en lingots d’argent.
3 – L'importation d’opium en Chine était prohibée depuis 1729 ; cette interdiction
avait été réaffirmée en 1796, avec la peine de mort pour les trafiquants de drogue.
L'opium était vendu à Calcutta et il était acheminé en Chine en contrebande.
4 – En 1825, les achats de thé furent compensés par les ventes d’opium.
En 1838, les importations frauduleuses d’opium en Chine par les Anglais
Glossaire maritime – page 718 – À jour au 1er janvier 2015
[Voir les mots Chaîne, Guinder, Treuil, les expressions Câble-chaîne et Couronne
de Barbotin].
Guinder (en anglais « to sway up », « to top-sail ») : Hisser au moyen d’un appareil
funiculaire, en parlant d’un mât de hune ou de perroquet.
Remarques : a) – Guinder ne s’emploie que lorsqu’il s’agit du hissage et de
la mise en place d’un mât autre qu’un bas mât.
b) – Dans le cas d’un bas mât, on parle de mâtage.
c) – Le mot guinder vient du haut allemand « Windan » qui signifie hisser.
Guinderesse (en anglais « top rope ») : Cordage principal de l’appareil funiculaire avec
lequel on guinde ou on cale un mât.
Remarques : a) – Lorsque la guinderesse revient sur elle-même pour passer
dans un second clan pratiqué dans la caisse du mât, on l’appelle guinderesse
double ; s’il n’y a qu’un clan, on l’appelle guinderesse simple.
b) – Pour les mâts de hune, la guinderesse est un gros cordage commis en
aussière.
Guindoir à pompe : Synonyme de guindeau actionné par une machine à vapeur.
Remarque : L'appellation guindoir à pompe a été utilisée par Victor Hugo
dans « Le bateau-diable » du recueil « Les travailleurs de la mer ».
Guipon : Sorte de pinceau fait de bandes d’étoffe de laine ou d’un tissu comparable qui
sont fixées à l’extrémité d’un très long manche ; les calfats l’utilisent pour
étendre le couroi sur la carène ou pour recouvrir de brai les coutures du
bordé.
[Voir les mots Brai, Couroi, Espalme, Couture, Carène, Bordé, Vadel,
Vadrouille].
Guirlande (en anglais « deck wood », « deck hook », « breast hookl », « seizing »,
« seizing snaked ») : Pièces de bois courbes formant des liaisons aux bouts
du navire et à l'intérieur, particulièrement de l'avant en dedans de l'étrave, où
elles relient ensemble les extrémités des murailles de chaque côté du navire ;
il s'en trouve jusqu'à 5 depuis le haut du massif jusque sous le premier pont.
Guirlander : On guirlande une manœuvre, ou on fait une guirlande pour serrer les torons
ou pour maintenir le congréage appliqué dans les vides formés entre les
torons au moyen d'amarrages faits de distance en distance avec du gros
quarantainier.
Guis ou Guion : Guide, conducteur [Vieilli].
[Voir le mot Gui].
Guiton : L'armateur Jean Guiton (1585-1654) était le maire de La Rochelle pendant le
grand siège de la ville par Louis XIII en 1628.
Remarques : a) – La fille de Jean Guiton, Suzane (1619-1686), a épousé le
10 septembre 1647 à La Rochelle, Jacob Duquesne (1615-1660), le frère de
l'Amiral dieppois et huguenot Abraham Duquesne (1604-1688).
b) – Par la suite, Guiton se mit au service de Louis XIII.
Gulf Stream : 1 – Le Gulf Stream (en français « courant du Golfe du Mexique ») est un
courant chaud de surface qui apparaît entre les Bahamas et la Floride, au
nord-est du Golfe du Mexique, et qui traverse l’Océan Atlantique Nord ; il
est observé jusqu’en mer de Barentz au nord de la Norvège et de la Russie.
2 – Le Gulf Stream prend l’allure d’un véritable fleuve large d’une centaine
de kilomètres et qui s’étend sur une profondeur de 1000 mètre ; il s’écoule à
la vitesse d’environ 10 kilomètres à l’heure.
3 – Le Gulf Stream est entretenu par la différence des températures et la
différence des salinités, donc la différence des densités des eaux qui
proviennent du Golfe du Mexique et des eaux en provenance des régions
polaires arctiques.
4 – Le Gulf Stream réchauffe considérablement l’Europe occidentale et
Glossaire maritime – page 723 – À jour au 1er janvier 2015
septentrionale ; ses effets se font sentir jusqu’à Mourmansk, ville russe située
au nord du Cercle arctique (66° 32' de latitude nord).
5 – Les côtes françaises ont une température plus élevée d’une quinzaine de
degrés que celles du Canada situées à la même latitude.
Remarque : Mourmansk (69°N – 33°E) s’étend le long de la rive orientale du
golfe de Kola, dans la mer de Barents ; le port de Mourmansk est toujours
libre de glaces malgré sa situation dans une zone où le sol demeure gelé toute
l’année et où la nuit polaire dure tout le mois de décembre.
Guyenne : 1 – Ancienne province du sud-ouest de la France.
2 – Les limites de la Guyenne ont évolué au cours des siècles à l'intérieur des
actuelles régions françaises de Poitou-Charentes, Aquitaine et Midi-Pyrénées.
Remarques : a) – On a appelé Guyenne l'ensemble des possessions des
Plantagenêts en France après le Traité de Paris signé en 1259 par le
Plantagenêt Henri III roi d'Angleterre et le Capétien Louis IX roi de France.
b) – À la veille de la Révolution, la Guyenne couvrait en totalité ou en partie
les actuels départements de Gironde, Dordogne Lot et Garonne, Lot, Tarn et
Garonne et Aveyron, c'est-à-dire une bande s'étendant de l'Océan Atlantique
à Millau et comprenant Bordeaux, Périgueux, Agen, Cahors, Montauban,
Rodez.
Gwin ru : Appellation, en breton, du vin rouge (non coupé d'eau).
Remarques : a) – « Ru », ou « ruz », ou « hu » signifient « rouge » ; « gwin »
signifie « vin ».
b) – Nous avons été surpris de voir une bouteille d'huile de barre (pour le
télémoteur de l'appareil à gouverner) marquée « gwinru » à la passerelle du
« Rio Sul » en 1992 : il s'agissait d'une bouteille qui avait contenu de l'eau
minérale de cette marque ; le pavillon du navire était portugais (Madère).
Gwenn ha Du : 1 – Nom breton du pavillon de la Bretagne, de rapport flottant/guindant
égal à 3/2, utilisé depuis 1927 par le Parti Nationaliste Breton (PNB) et
adopté à partir des années 1960 dans toute l’ancienne province de Bretagne.
Remarque : Le « Gwenn ha du » est arboré, en plus du pavillon national, par
les bateaux de sympathisants bretons dans beaucoup de ports du monde.
2 – Le « Gwenn ha du » a été proposé en 1923 par le militant autonomiste
Morvan Marchal (1900-1963).
3 – Neuf bandes horizontales d'épaisseurs égales, alternativement noires et
blanches, couleurs bretonnes traditionnelles, représentent les neuf pays
historiques ou les évêchés de Bretagne.
4 – Un champ d'hermines, dans la partie supérieure gauche, rappelle les
armes du royaume et du duché libres ; les hermines sont souvent au nombre
de onze, sur trois rangées horizontales.
5 – Certains disent que les bandes noires représentent les pays de haute
Bretagne d'expression gallo (Dol, Nantes, Penthièvre, Rennes et St Malo) et
les blanches qui les séparent les pays de basse Bretagne bretonnants
(Cornouaille, Léon, Trégor, Vannetais).
6 – D'autres disent que les bandes noires rappellent les évêchés parlant
français (Dol, Nantes, Rennes, Saint-Malo et Saint-Brieuc) et les blanches les
évêchés parlant breton (Quimper-Corentin, Saint-Pol de Léon, Tréguier et
Vannes).
Remarques : a) – « Gwenn » signifie « blanc » et « du » signifie « noir » ;
littéralement, « gwenn ha du » signifie « blanc et noir ».
b) – Lorsque le Gwenn ha du est utilisé comme drapeau, le triskell à
l’extrémité de sa hampe rappelle que la Bretagne est celte.
c) – Le Gwenn ha du a été pour la première fois beaucoup montré, à la
télévision et dans les rues, après la victoire en 1965 du Stade Rennais en
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côté de ce tranchant, une sorte de pic en fer qui la rend très meurtrière quand
elle est utilisée comme arme blanche.
Remarques : a) – On dit aussi hache d'abordage.
b) – Son pic permettait de la laisser plantée dans le bordage en bois d'un
navire ennemi auquel on voulait rester accosté ; son côté tranchant servait à
couper les gréements, à rompre des coffres ou à ouvrir des retranchements.
Haha (en anglais « under-jib ») : Petite voile de fantaisie et peu utile.
Elle porte trois ralingues : l'une élonge le bout-dehors de beaupré, une autre
se fixe contre l'arc-boutant du beaupré ; l'écoute, qui est au point opposé
inférieur et qui est battante, s'amarre au bord du côté du vent.
Cette voile se rentre dans le navire quand on veut la serrer.
Hailer [mot anglais] : Les anglais utilisent l’expression « loud hailer » pour traduire le mot
français mégaphone.
Remarques : a) – Un mégaphone est une sorte de porte-voix à amplification
électronique.
b) – On évitera d'utiliser le mot anglais « hailer » seul, en français, à la place
mégaphone.
Halage (en anglais « tracking ») : 1 – En parlant des navires, on entend par halage
l’ensemble des opérations par lesquelles on leur imprime le mouvement, au
moyen d’amarres fixées soit à des ancres que l’on mouille à cet effet, soit sur
d’autres navires, soit à des points pris à terre, et sur lesquels on agit du bord
à la main ou à l’aide de treuils, de cabestans ou du guindeau, ou de terre au
moyen d’aussières sur lesquelles on produit un effort.
2 – Dans certaines cales de radoub ou dans certains sas, des tracteurs
électriques montés sur des rails et déplacés à l’aide de crémaillères, halent les
navires pour les faire avancer, de l’entrée jusqu’à leur poste, puis les arrêtent
en faisant effort sur des aussières en fibres ou sur des fils d’acier qui les
relient au navire.
Remarque : De cette façon, l'utilisation des hélices des navires ou de leurs
propulseurs transversaux ne déplacera pas les tins qui ont été disposés au
fond de la cale de radoub, et leurs remous n’endommagent pas les murs des
cales ou des sas ; de plus, ils ne dérangent pas les autres navires déjà amarrés
dans la cale de radoub ou dans le sas.
3 – On entend par halage simple le déplacement d'un navire le long d'un quai
au moyen de ses amarres, sans sauter d'autre navire.
Hale : On dit d'une laize de toile à voile quelle a de la hale si, après usage, la trame n'est
plus perpendiculaire aux liserés.
Hale ! : Commandement pour que les marins disposés sur un cordage fassent ensemble
effort dessus :
– en courant : « hale à courir », « hale ensemble » (en anglais « haul
ho ! ») ;
– en changeant de main : « hale main sur main », « hale main avant » (en
anglais « bear a hand ! »).
Hale-à-bord (en anglais « conveying rope », « boat rope ») : 1 – Petit cordage destiné à
faire parvenir à bord tout objet qu'on veut y embarquer.
2 – On appelle aussi hale à bord un cordage servant à faire approcher du
navire une embarcation qui est amarrée au tangon ou à l'arrière.
3 – Les bonnettes de misaine ou basses ont un hale-à-bord qui sert à les
rentrer lorsque leur usage est inutile ou qu'on veut les serrer.
Hale bas (en anglais « down-haul », « down-hauler ») : 1 – Petit cordage frappé au
sommet des voiles enverguées sur draille, comme les focs ou certaines voiles
d'étai, et qui, lorsqu'on a largué la drisse, sert à les faire descendre ou replier
sur elles-mêmes quand on veut les serrer.
Le hale-bas est dirigé vers le bas, il passe en dedans des bagues d'envergure
Glossaire maritime – page 726 – À jour au 1er janvier 2015
de la voile.
2 – On appelle aussi hale-bas ou calebas une manœuvre servant à étarquer
une voile d’avant ou son tangon vers le bas, afin de maintenir ses écoutes
dans le plan vertical.
La manœuvre servant à hâler vers le bas la brigantine à l’extrémité de son gui
s’appelle écoute de brigantine.
Remarque : La rupture d’un hale bas de grand foc se produit parfois lorsque
le foc est à moitié halé bas dans un grain.
Hale-breu (en anglais « nave-line ») : Cordage employé à tirer vers le sommet de la corne
d'artimon, toutes les cargues de cette voile lorsque l'on va la déployer ; on
fait ainsi affaler ces cargues qui avaient été pesées lorsqu'on l'avait serrée.
Remarque : Le hale-breu a un hale-bas qui agit en sens contraire, qui est
frappé au milieu des cargues, au même point que le hale-breu, et qui agit
pour faire baisser ces cargues en suivant la ralingue de la voile.
[Voir les mots Affaler, Cargue, Serrer].
Hale haut : Sur un voilier, manœuvre servant à régler la hauteur d’une voile ou d’un
tangon, en liaison avec le hale-bas.
Toutes les manœuvres courantes en simple sont frappées sur la vergue ou sur
la voile qu’elles doivent mettre en mouvement, passent à travers un clan ou
une poulie placés au point vers lequel doit se diriger la vergue ou la voile, et
descendent ensuite vers le pont.
Afin d’agir avec plus de force ou, dans d’autres cas, de diminuer la tension
sur la corde, on met la manœuvre en double, en triple, et, quelquefois en
cinq, en six, etc.
La manœuvre qui sert à hâler vers le haut le point supérieur, ou pic, d’une
voile goélette à l’extrémité de sa corne s’appelle drisse de goélette.
Haler (en anglais « to haul in », « to draw ») : 1 – Quand il s’agit d’un cordage dont la
direction est à peu près horizontale, haler est raidir, faire force dessus.
2 – Haler, c’est aussi tirer un objet à soi avec force, à l’aide d’un cordage.
3 – Haler un navire c’est déplacer ce navire en faisant forcer des amarres
depuis le quai, la berge ou à partir d'un autre navire.
4 – Haler à la cordelle, c’était faire avancer un navire le long d’un quai ou,
plus spécialement, de la berge d’un canal ou d’une rivière, par un attelage de
chevaux, par un groupe de bagnards et quelquefois, s’il s’agit d’un bateau de
pêche dans le chenal d'accès au port, par les femmes des pêcheurs.
5 – Lorsqu’un navire change de position au moyen d’amarres fixées en
dehors, sur des bollards du quai ou sur des ancres, et sur lesquelles on agit
du bord, on dit que ce navire se hale ou se déhale.
Remarques : a) – On dit haler un cordage quand ce cordage vient d’en bas
ou du même niveau.
b) – On dit peser sur un cordage quand il vient d’en haut.
c) – On dit embraquer un cordage lorsque l’effort à exercer est assez faible
pour ne pas utiliser de palan ou de treuil.
2 – En parlant du vent qui change de direction, il s’agit de la nouvelle
direction d’où il souffle : le vent hale le nord, le sud, etc. quand il change en
s’approchant, progressivement, du nord ou du sud.
« Le vent de sud hale suroît » signifie que le vent qui venait du sud va
souffler maintenant du suroît.
On dit aussi que le vent se hale de l’avant ou du travers, etc. quand il change
en s’approchant progressivement de l’avant ou du travers du navire.
3 – Haler le vent ou se haler dans le vent, c’est changer de cap pour
s’approcher de la direction du vent.
Halieutique :
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Hallebarde : Arme d'ast, garnie par en haut d'un fer long, large et pointu, traversé d'un
autre fer en forme de croissant.
Remarques : a) – On prévoyait traditionnellement une hallebardier (porteur
de hallebarde) devant la porte de la chambre de l'amiral, à bord des bâtiments
de guerre, ou devant son bureau, à terre.
b) – On dit « tomber des hallebardes » (en anglais « to rain dogs and
cats »), quand la pluie est à verse.
[Voir les mots Ast, Verse et Pertuisane].
Halley : Edmond Halley (1656-1742) était un astronome anglais proche d’Isaac Newton :
c’est lui qui a poussé Newton à publier ses Principia en 1687.
Halley est connu pour ses travaux sur les comètes, notamment celle qui porte
son nom et dont il avait prédit le retour.
En 1686 il a établi une carte des vents en mer.
Halley a également étudié le magnétisme terrestre.
Hallucination : 1 – Les hallucinations sont des connaissances sensorielles erronées tirées,
à l’état d’éveil, de représentations mentales inconscientes.
Les aires cérébrales habituellement impliquées dans les représentations
sensorielles réelles sont activées au cours des épisodes hallucinatoires, à
l'exception des aires sensorielles primaires.
La personne sujette à des hallucinations attribue à des tiers des pensées
formées dans son propre cerveau.
Les hallucinations peuvent concerner tous les sens : visuel, auditif, olfactif,
gustatif, tactile ou vestibulaire.
Remarques : a) – Les illusions sont des connaissances erronées tirées de
perceptions sensorielles réelles et conscientes, mais mal interprétées.
b) – Les rêves sont des connaissances incertaines tirées de l’activité mentale
inconsciente pendant le sommeil.
c) – Les délires sont des troubles de la connaissance et des facultés mentales
occasionnés par des causes accidentelles et identifiables, le plus souvent
passagères.
2 – Les hallucinations peuvent être liées à des états anormaux temporaires
liés à la consommation de boissons alcoolisées ou à la prise, sous une forme
ou sous une autre, de différents produits stupéfiants.
3 – On a pu observer dans les circonvolutions du cortex temporal, chez des
sujets déclarant ressentir des hallucinations auditives, un gyrus temporal
supérieur plus mince que chez la plupart des gens.
Les particularités anatomiques relevées chez des sujets qui sont atteints
d'hallucinations auditives semblent être apparues avant le huitième mois de
gestation.
Remarque : L'évocation d'hallucinations auditives fait immanquablement
penser aux « voix » de Jeanne d'Arc (d'après la tradition, il s'agirait des voix
de sainte Marguerite d'Antioche, de sainte Catherine d'Alexandrie et de celles
des archanges saint Michel et saint Gabriel).
Dans la réalité il est difficile, près de six siècles après sa condamnation, de
faire la part entre ce qu'elle a réellement dit au cours de ses auditions et ce
que le tribunal a voulu entendre et qui a été transcrit sur procès-verbal ;
lorsqu'elle parlait de son « conseil » le tribunal entendait « ses voix ».
Halo : 1 – Le halo est cette couronne blanchâtre et brillante qui entoure la Lune ou le Soleil
lorsqu’il apparaissent à travers un voile de cristaux de glace en suspension
dans l’atmosphère.
2 – Les halos sont dus à la réfraction ou à la réflexion de la lumière par les
cristaux de glace.
Remarque : a) – Un petit halo est est un anneau blanc très lumineux, centré
sur le Soleil ou sur la Lune, et dont le rayon est vu sous un angle de 22°.
b) – Un grand halo est est un anneau blanc faiblement lumineux, centré sur
Glossaire maritime – page 728 – À jour au 1er janvier 2015
Hampe (en anglais « handle », « pole », « stick ») : 1 – Nom donné aux manches en bois
qui ont beaucoup de longueur, particulièrement à ceux des écouvillons ou
des refouloirs utilisés par les canonniers, ou des pertuisanes.
2 – Bois servant à tenir un drapeau, en remplacement d'une lance.
Hanche (en anglais « quarter ») : 1 – Partie arrondie du navire qui, du flanc, s’étend à
l’arrière.
2 – Sur un voilier, c'est la partie du navire comprise entre les porte-haubans
d'artimon et la poupe.
3 – Quand on relève un objet à quatre quarts (45°) sur l'arrière du travers ou
à peu près,, on dit qu'on l'a par la hanche de ce bord ; on dit également d'un
vent soufflant de cette direction, qu'il est ou qu'il vient de la hanche.
Handymax : Se dit d'un navire transporteur de marchandises en vrac (minerai, grain) dont
le port en lourd est compris entre 35 000 et 50 000 tonnes.
Handysize : Se dit d'un navire transporteur de marchandises en vrac (minerai, grain) dont le
port en lourd est compris entre 15 000 et 35 000 tonnes.
Hanet (en anglais « reef line ») : Bout de ligne qui peut remplacer les garcettes dans les ris
des voiles auriques et latines.
Remarques : a) – Les bandes de ris de ces voiles se plient et se serrent contre
la ralingue de fond.
b) – Quelquefois, la bande de ris de détache et se remet ensuite à l'aide de
hanets.
c) – Les hanets sont commis à droite.
d) – On coud des hanets sur le côté des hamacs pour pouvoir les serrer dans
la longueur lorsqu'ils ne sont pas utilisés.
Hangar (en anglais « shelter ») : 1 – Sorte de magasin couvert construit à terre, mais qui
est ouvert sur les côtés pour donner un accès plus libre et permettre la
circulation de l'air.
2 – Les hangars servent à entreposer des marchandises diverses.
3 – Le côté exposé au vent dominant peut être adossé à un mur.
Remarques : a) – Les ouvertures des côtés peuvent parfois être fermées par
des portes pour protéger les marchandises qui craignent les intempéries, et
on parle alors de magasins.
b) – L'expression consacrée pour exprimer que des marchandises ont été
placées à l'abri dans des magasins ou sous des hangars est qu'elles ont été
mises sous tente.
Glossaire maritime – page 730 – À jour au 1er janvier 2015
Hanse : 1 – Au Moyen Âge, association des marchands d’une région, telle qu’il s’en forma
notamment dans les villes et les ports de l’Europe du Nord.
2 – La Hanse germanique (ou Hanse teutonique, encore appelée absolument
« la Hanse ») fondée en 1241 a été, du XIII ème au XVIII ème siècle, une
association de cités marchandes de la Baltique et de la mer du Nord, avec
monopole du commerce maritime dans cette région ; forte de 85 villes aux
XIV ème au XV ème siècles, elle ne comptait plus, au XVIII ème siècle, que
Lübeck, Hambourg, Brême.
Remarques : a) – Le mot allemand « Hansestadt » encore largement employé
à Hambourg, Brême, Lübeck, Rostock, etc., signifie « ville hanséatique ».
b) – La Hanse germanique a été « réactivée » en 1980 pour des raisons
culturelles, commerciales et touristiques pour former, dans une quinzaine de
pays, un réseau de 176 villes.
c) – Ces nouvelles villes hanséatiques du XXI ème siècle se réunissent une fois
par an pour des échanges à propos du tourisme, de la culture, de la jeunesse
ou de l'économie.
d) – La Rochelle a gentiment été déclarée, en 2004, ville associée à la Hanse
germanique, en raison du trafic commercial qui a existé entre cette ville et les
villes de la Hanse pendant le Moyen Âge.
e) – La ville de La Rochelle est jumelée avec la ville allemande de Lübeck,
dans le Land du Schleswig-Holstein.
f) – Fondée en 1143 sur la côte de la Mer Baltique, Lübeck est l'ancienne
capitale de la Ligue hanséatique et elle fut jusqu'au XVI ème siècle une place
très importante du négoce maritime ; elle est le centre de la nouvelle Hanse.
Hanséatique : Qui appartenait, qui était en rapport ou qui était relatif à la Hanse
germanique.
Remarque : La Ligue hanséatique était l’ensemble des cités qui appartenaient
à la Hanse germanique.
[Voir le mot Hanse].
Happer : Attraper, saisir, surprendre à l’improviste.
Harengaison (en anglais « herring season ») : Époque pendant laquelle les harengs
passent, chaque année, devant les côtes françaises de la Manche.
Remarque : Les pêcheurs de harengs appellent morte-saison le reste de
l'année.
Harmattan : 1 – Vent de nord-est chaud et sec en provenance du Sahara et soufflant sur
l’ouest de l’Afrique.
2 – L’Harmattan est chargé de poussières et de sable.
3 – L’Harmattan commence à souffler vers le début du mois de décembre et
sa durée est variable (souvent jusqu’en mars) ; lorsqu’il souffle on observe un
déplacement du front intertropical et l’absence de précipitations.
4 – L’Harmattan qui souffle vers le sud dans le golfe de Guinée peut y
apporter des brumes sèches réduisant considérablement la visibilité ; il peut
obscurcir l'atmosphère durant plusieurs jours consécutifs.
Harouelle : Synonyme d'Arondelle.
[Voir le mot Arondelle].
Harpeau (en anglais « grappling iron ») : Synontme de grappin d'abordage.
Harpoire (en anglais « harpoon line ») : Filin de premier brin auquel est fixé le harpon
employé pour la chasse à la baleine.
Harpon (en anglais « harpoon ») : Fer tranchant, pointu, acéré, triangulaire et barbelé,
ayant une douille pour recevoir un manche de 2 à 3 mètres qui, à l'autre
extrémité, est plombé, afin d'en assurer la direction lorsqu'on le lance sur la
baleine dont on veut s'emparer.
Remarque : Une petite lame de fer couchée dans le harpon est maintenue par
Glossaire maritime – page 731 – À jour au 1er janvier 2015
une bague qui glisse lorsque le harpon pénètre dans le poisson ou la baleine ;
une ligne fixée au harpon sert à le retirer à soi ; la lame s'ouvre alors, en
travers dans le poisson ou la baleine et y forme arrêt.
Harponneur : 1 – Nom donné à l'homme qui se sert du harpon, ou même de la foëne, pour
les lancer sur le poisson.
2 – Les harponneurs des baleiniers à voiles dirigeaient les pirogues utilisées
pour approcher les baleines, lorsqu’elles étaient en pêche.
3 – Le poste du harponneur, lorsqu’une baleine était en vue, était sur l’avant
de la pirogue ; c’est lui qui commandait alors au patron de la pirogue et aux
rameurs ; le harponneur devait être agile et fort, et il devait ne pas avoir peur
d’approcher la baleine pour la harponner.
Remarque : Les harponneurs avaient droit à un supplément de boisson par
rapport aux matelots.
Hasard : 1 – Le mot hasard est utilisé pour exprimer un manque apparent de causes, en
tout cas notre ignorance des causes d'un événement.
2 – On distingue le hasard apparent et le hasard vrai.
Le hasard apparent est uniquement lié à l'incapacité à appréhender
complètement certains phénomènes dans leur complexité naturelle et donc à
les prévoir à coup sûr.
3 – L’impossibilité de prévoir et de maîtriser la situation à laquelle on est
confronté constitue un péril potentiel que l’on cherche à conjurer en prenant
des précautions.
4 – Dans le cas d’un événement malheureux, si l’on se contente d’accepter
notre ignorance, on parle de fatalité ou, parfois, de force majeure (vis major
en latin, que l’on transcrit quelquefois en « vimer » ou « vimaire »).
5 – En cas d’heureuse surprise incompréhensible, on parle quelquefois de
magie ou de miracle, c’est-à-dire d’une prétendue cause surnaturelle.
6 – Le hasard, en physique classique, est un hasard apparent ; il résulte de
notre incapacité à tenir compte des plus fines influences dans l’analyse du
comportement des systèmes.
Remarque : On appelle risque la combinaison d'un péril et du hasard.
[Voir les mots Précaution, Vimaire].
7 – Le hasard, en mécanique quantique, est un hasard intrinsèque : par
exemple, il est théoriquement impossible de prévoir le moment où un noyau
atomique instable va se désintégrer.
8 – Le hasard quantique est un vrai hasard, c’est-à-dire qu’il persiste quelle
que soit la précision des mesures.
Hauban (en anglais « shroud », « swifter ») : 1 – Les haubans sont de fortes manœuvres
dormantes qui servent, avec les galhaubans, à tenir et à assujettir les mâts par le
travers et par l’arrière lorsqu’ils portent les voiles.
Remarque : Les étais tiennent les mâts par l'avant.
2 – Lorsque le navire est sous voiles, il ne faut pas raidir excessivement les haubans
sous le vent pour ne pas briser les têtes de mât aux changements de bord.
3 – Les haubans sont habituellement distribués par paires, c’est-à-dire qu’un seul
morceau de cordage, formant une boucle ou un œillet à son milieu, se capèle sur un
mât par cette boucle ; les deux branches forment chacune un hauban.
Ceux des haubans qui sont exposés aux frottements sont fourrés.
4 – Les haubans se raidissent sur des porte-haubans.
5 – Les haubans des bas mâts vont de la hune ou du ton du bas mât à des points
fixes situés à peu près à la hauteur de la muraille du navire.
6 – Les haubans des mâts de hune se raidissent sur le bord des hunes.
7 – Les haubans des mâts de perroquet se raidissent sur le bord des barres de
perroquet.
8 – Chaque hauban reçoit la qualification du mât auxquels il est appliqué : bas
haubans, haubans de hune, de cacatois, de perroquet ; haubans de misaine, grands
Glossaire maritime – page 732 – À jour au 1er janvier 2015
« point de midi ».
c) – C’est de là qu’est venue l'habitude de désigner la latitude sous le nom de
hauteur.
d) – Être à la hauteur d’un cap, d’une île, d’un port, c’est se trouver à la même
latitude ou sur le même parallèle que ce cap, cette île ou ce port.
On dit ainsi : « nous étions à la hauteur des Açores », « à la hauteur du cap
Finistère », « à la hauteur du Fort Boyard (46° 00’ N) » ou « à la hauteur de
La Rochelle », etc.
Haut-fond (en anglais « shoal water ») : Élévation du fond de la mer qui s'approche
suffisamment de la surface de l'eau pour rendre la navigation dangereuse.
Remarque : À la différence d'un haut-fond, un bas-fond (en anglais « shallow
water ») est un endroit de la mer peu profond mais sur lequel notre navire peut
naviguer sans risquer d'échouer ou de toucher le fond.
Haut la main : 1 – Mener un cheval haut la main, c'est c'est tenir haut les rênes.
2 – [Figuré et familier] : Avec autorité et sans difficultés.
Haut la tête : 1 – Porter haut la tête se dit d'un cheval qui porte bien sa tête.
2 – [Figuré et familier] : Porter haut la tête, le porter haut, se dit de quelqu'un de
fier.
Haut-le-pied : 1 – [Familier] Homme qui ne tient à rien, qui n'a point d'établissement.
Remarques : a) – [Par extension] Une locomotive haut-le-pied est une locomotive
qui circule sur le réseau ferré sans être attelée à aucune voiture ni à aucun wagon.
b) – Au pluriel, on dit des locomotives haut-le-pied.
2 – Faire haut le pied, c'est s'enfuir.
Haut pendu (en anglais « squall ») : Nuage noir isolé, assez élevé, qui produit un grain
quelquefois assez violent mais de peu de durée.
Hauturier : Se dit des capitaines du commerce ou des pilotes navigant hors de vue des côtes et
par l’observation de la hauteur des astres ; dans ce sens, on dit aussi navigation
hauturière, qui n’est rien d’autre que la navigation au long-cours.
Remarques : a) – Le corps des pilotes hauturiers a été suppimé, en France, à la fin
du XVIIIème siècle.
b) – Les pilotes de mer français qui assistent les capitaines de navires dans des
parages resserrés comme le Pas-de-Calais ou la Mer du Nord sont des pilotes
côtiers ; ils ont choisi de se faire appeler « Pilotes Hauturiers » bien qu’ils
naviguent constamment à proximité, ou du moins à portée de radar, des terres ou
des bouées qui balisent les routes, et qu'ils n'ont donc pas besoin d'observer la
hauteur des astres pour trouver leur position, même si les systèmes GPS, Glonass
et bientôt Galiléo leur sont inaccessibles.
Haveneau : Petit filet ayant une poche tenue ouverte par un cercle ; il tient à un manche et on le
présente au courant.
Il sert à repêcher le poisson qui tombe d’un filet plus grand qu’on hale à bord.
Remarque : On le nomme aussi boudeux.
Haversine : 1 – Nom calqué sur le mot anglais haversin (composé de half et de versin) désignant
une ligne trigonométrique équivalente à la moitié d’une versine.
Pour un angle θ, nous avons :
haversine (θ) = ½ (1 – cos θ)
et, pour un petit angle θ, nous admettons que :
haversine (θ) = sin² (θ / 2)
2 – Dans un triangle sphérique de sommets A, B et C, les côtés opposés à ces
sommets étant respectivement appelés a, b et c, et l’angle de sommet C étant
appelé C, la relation fondamentale de la trigonométrie sphérique :
cos (c) = cos (a) cos (b) + sin (a) sin (b) cos (C)
peut s’écrire :
haversine (c) = haversine (a – b) + sin (a) sin (b) haversine (C)
Glossaire maritime – page 737 – À jour au 1er janvier 2015
Hégire (L’ – ) : Ère des mahométans, qui commence à l’époque où Mahomet s’enfuit de La
Mecque, ce qui correspond à l’an 622 après J.-C.
'Hein : Interjection familière qui signifie que l'on n'a pas bien entendu son interlocuteur, ou que
l'on utilise pour manifester la surprise, l'étonnement.
Remarques : a) – La même interjection, prononcée de la même manière, existe
avec la même signification dans la quasi totalité des langues parlées sur la Terre.
b) – En latin, l'interjection hem ! marque un sentiment pénible, l'indignation, la
douleur, etc.
Héler (en anglais « to hail ») : Héler un navire, c’est lui parler avec un porte-voix.
[Voir le mot Mégaphone]
Héliaque : Se dit du lever ou du coucher d’un astre qui se lève ou qui se couche juste au moment
où, le Soleil allant se lever ou venant de se coucher, il n’y a pas encore, ou plus
assez de lumière du jour pour que l’astre ne soit pas visible.
[Voir le mot Acronyque].
Héliaque (Lever – ) : 1 – Le lever héliaque d'une étoile est sa brève apparition à l'horizon
oriental, dans l'aube naissante, juste avant que la lumière du Soleil ne la rende
invisible.
2 – On observe un lever héliaque lorsque l'étoile est déjà à une certaine hauteur
au-dessus de l'horizon et le Soleil encore à une certaine hauteur sous l'horizon.
Remarque : On adopte couramment – 7° pour le Soleil et + 2° ou + 3° pour une
étoile de première grandeur telle que Sirius, mais ces valeurs varient en fonction de
l'éclat de l'étoile, de la différence des amplitudes du Soleil à son lever et de l'étoile à
son lever (amplitudes ortives) ainsi que de la limpidité de l'air.
3 – Dans l’Antiquité, le principal événement de la vie de l'Égypte des pharaons
était la crue du Nil, qui fertilisait les terres du delta. Chaque année, le début de la
crue du Nil coïncidait à peu près avec le lever héliaque de l'étoile la plus brillante
du ciel nocturne égyptien, Sirius (α de la constellation du Grand Chien).
Les prêtres étaient chargés de surveiller à la survenue du lever héliaque de Sirius
pour annoncer la crue du Nil.
Remarques : a) – Les autres noms de Sirius sont « Sothis » ou « la Canicule » (du
mot latin « canis » qui signifie « le chien »).
b) – Dans l’Égypte des pharaons, la période pendant laquelle on observait le lever
héliaque de la Canicule (Sirius) était une période de grande chaleur (premiers jours
de l’été) et elle annonçait la crue du Nil.
c) – En raison de la précession des équinoxes (14 jours de retard par millénaire) le
lever héliaque de Sirius a lieu maintenant en août, à la latitude du Caire, alors que
la crue du Nil commence toujours autour du solstice d’été : le lien entre la crue du
Nil et le lever héliaque de Sirius n’existe plus.
Hélice [Principe de fonctionnement] : 1 – Une hélice propulsive est composée habituellement de
deux à cinq ailes identiques, réunies à un moyeu tournant par l’une de leurs
extrémités ; chaque aile est montée de telle sorte que sa grande dimension soit à
peu près perpendiculaire à l’axe de rotation du moyeu.
Les ailes sont réparties autour du moyeu de manière à obtenir un bon équilibrage
statique et dynamique et à éviter les vibrations.
Remarque : On emploie indifféremment le mot aile (par référence aux moulins à
vent) ou le mot pale (par référence aux moulins à eau)
2 – Les ailes sont profilées, c’est-à-dire qu’une section de l’aile à une distance
donnée du moyeu n’est pas une ligne, mais une surface profilée, bien étudiée ; le
profil est caractérisé par une corde, un bord d’attaque, un bord de fuite et une
épaisseur variable du bord d’attaque au bord de fuite.
3 – L’angle que forme la corde d’un profil avec une direction convenablement
choisie et liée au navire s’appelle le calage du profil.
4 – Lorsque le moyeu tourne, la vitesse linéaire du bord d’attaque d’un profil par
rapport au navire dépend de la vitesse angulaire de rotation du moyeu et de la
Glossaire maritime – page 739 – À jour au 1er janvier 2015
Après avoir brisé accidentellement l’une de ces hélices, l’un d’entre eux a constaté
que quelques fractions d’hélice avaient plus d’effet qu’une hélice intacte. Après
quelques essais, il a regroupé autour d’un moyeu quelques morceaux d’hélice que
l’on appelle maintenant ailes ou pales en les répartissant pour obtenir un bon
équilibrage ; on continue à appeler ce propulseur : « une hélice ».
b) – Le mot « pale » vient de la ressemblance de l’hélice avec la roue du moulin à
eau ; le mot « aile » vient de la ressemblance de l’hélice avec la voilure du moulin à
vent.
Héliocentrique : Qui se rapporte à un système dont le point de référence est située au centre du
Soleil.
Héliographe : Instrument de mesure de la durée d’ensoleillement en un lieu.
Remarques : a) – Les premiers héliographes (1853) étaient constitués d’un sphère
de verre placée devant une bande de carton ; les rayons du Soleil étaient concentrés
par la sphère en verre et ils brûlaient ou décoloraient le carton lorsque le Soleil
était visible. La longueur de la brûlure permettait d’évaluer la durée
d’ensoleillement de chaque journée.
b) – Les héliographes actuels utilisent les propriétés des cellules photovoltaïques :
ils mesurent la durée pendant laquelle l’éclairement du Soleil dépasse 120 W/m2.
c) – Les héliographes à fibre optique découpent le temps en périodes de 36
secondes ; si le rayonnement solaire a dépassé le seuil pendant chaque période, on
ajoute 36 s à la durée d’ensoleillement de la journée.,
Hélium : 1 – Élément chimique de masse atomique 2 ; son symbole est He.
L’hélium est un gaz incolore, inodore, incombustible et non toxique.
L’air atmosphérique contient une toute petite quantité d’hélium ; l’hélium fait
partie de ce que l’on appelle les gaz rares de l’air atmosphérique.
2 – D’un point de vue chimique, l’hélium est très peu réactif : avec le néon c’est
l’élément chimique le moins réactif de tous les corps.
3 – D’un point de vue physique, l’hélium reste liquide jusqu’au zéro absolu ( zéro
kelvin ou –273,15 degrés Celcius) ; son point d’ébullition est plus bas que celui de
n’importe quel autre élément.
L’hélium se réchauffe lorsqu’il peut se détendre librement (c’est le contraire des
autres gaz).
L’hélium est 7 fois plus léger que l’air : un mètre cube d’hélium permet de soulever
une masse d’environ un kilogramme à la surface de la Terre.
4 – La désintégration de l’uranium produit de l’hélium.
5 – La plus grande partie de l’hélium utilisé dans le monde provient de gisements
situés aux États-Unis d’Amérique : dans le Texas, l’Oklahoma, le Kansas et dans
les Montagnes Rocheuses.
6 – Quelques utilisations de l’hélium :
– On utilise de l’hélium pour gonfler les ballons sondes météorologiques.
– Les plongeurs sous-marins utilisent, en cas de plongées profondes, des mélanges
contenant de l’hélium en remplacement de l’azote, pour limiter l’ivresse des
profondeurs (narcose à l’azote).
– On fait respirer des mélanges d’hélium et d’oxygène à des personnes souffrant de
difficultés respiratoires car la faible viscosité de l’hélium facilite le travail
respiratoire.
– On utilise de l’hélium liquide pour refroidir les aimants supraconducteurs du
Grand Collisionneur de Hadrons (LHC) qui est situé à cheval sous la frontière
franco-suisse, près de Genève.
Remarques : a) – C’est l’astronome français Jules Janssen qui a découvert l’hélium
le 18 août 1868, alors qu’il se trouvait en Inde, à Guntur, pour observer une
éclipse totale de Soleil ; il a choisi ce nom en référence au mot grec ἣλιος qui
signifie Soleil.
b) – L’hélium est l’élément le plus abondant dans l’Univers après l’hydrogène.
Glossaire maritime – page 742 – À jour au 1er janvier 2015
– L'élection en Avignon d'un second pape, Clément VII, le 31 octobre 1378 marqua
le début du schisme.
– Le schisme prit fin avec le Concile de Constance en 1417.
– Le pape de Rome (Urbain VI) était soutenu par les Anglais et les Bourguignons ;
le pape d'Avignon (Clément VII) était soutenu par les Armagnacs et les provinces
du sud de la France.
h) – Les rois d'Angleterre se firent appeler rois de France jusqu'au Premier
Empire ; dans le Traité de Paris (1763) qui mit fin à la Guerre de 7 ans, le roi de
France est appelé « le sérénissime & très puissant prince, Louis XV par la grâce de
Dieu roi très chrétien » et le roi d'Angleterre est appelé « le sérénissime &
très-puissant prince Georges III, par la grâce de Dieu roi de la Grande Bretagne, de
France et d'Irlande, duc de Brunswick & de Lunebourg, archi-trésorier & électeur
du Saint Empire Romain ».
Herilières : Pièces de bois courbes que l'on mettait à l'extrémité des plat-bords d'un navire pour le
fermer à l'avant et à l'arrière.
Hérisson : Grappin à 4 becs en usage sur les galères.
Herminette (en anglais « adze ») : Outil tranchant à lame coupante, large, plate mais recourbée
dans le sens de la longueur ; elle a un manche d’environ 1 mètre ; les charpentiers
en font usage pour aplanir et polir les pièces de bois.
Remarque : Lorsque l’herminette est, en outre, recourbée dans le sens de la
largeur, elle est dite gougée ou courbe.
Héron cendré : Oiseau de mer.
Remarques : a) – Les hérons cendrés vont très loin de l'Aunis : au Bénin, aux
Antilles, par exemple.
b) – Le nom latin du héron est est dĭŏmēdĩæ ӑvis qui signifie « l'oiseau de l'île de
Diomède » [dans l'Adriatique].
Héron garde-bœuf : Le héron garde-bœufs est un oiseau migrateur qui vit l'été chez nous et qui
va vers le sud pendant les hivers froids.
Herpes (en anglais « rails of the head ») : 1 – Les herpes, ou lisses de herpes, sont des pièces de
construction, chevillées d'un côté sur la muraille du navire, près des bossoirs,
l'autre extrémité allant, vers l'avant, s'appliquer à la partie supérieure de la guibre
qu'elle sert à soutenir.
Remarque : Il y a habituellement 3 lisses de herpes : la plus élevée est appelée
porte-vergue, l'intermédiaire est appelée boudin ou boudin de l'éperon.
2 – Les herpes des deux bords servent parfois à former une plateforme triangulaire
servant pour la manœuvre des voiles de l'avant.
3 – Le plancher de la poulaine porte principalement sur les lisses de herpes.
Remarque : Les lisses de herpes sont appuyées à leurs extrémités sur les jambettes
de la poulaine.
4 – Des lisses de garde-corps prolongent les platbords du pont, au-dessus des lisses
de herpes, et leurs extrémités de l'avant se réunissent à celles des herpes.
5 – On appelle pavois de poulaine la cloison en planches qui ferme l'intervalle et
qui tend à garantir la poulaine de l'entrée des lames.
Hétérosphère : Couche atmosphérique située au-dessus de l’altitude 85 000 mètres.
Heu (en anglais « hoy ») : Navire à un seul mât pratiquant le cabotage en Manche et en Mer du
Nord ; il est à fond plat et porte une voile à livarde, un foc, une trinquette et
parfois autre petite voile à livarde sur un mât de tapecul.
Remarque : Certains heux ont également un hunier volant et un artimon.
Heure (en anglais « hour ») : 1 – L’heure est la vingt-quatrième partie de la journée, et elle sert à
en préciser les différentes parties.
L’heure se divise en soixante sous-unités appelées minutes premières d'heure, ou
minutes d'heure (ou « minutes » simplement s'il n'y a pas d'ambiguité) ; chaque
Glossaire maritime – page 746 – À jour au 1er janvier 2015
de veille en plus ou en moins est réparti entre les trois quarts de nuit : si l'on avance
les montres d'une heure, chacun des trois quarts de nuit se termine avec 20 minutes
d'avance ; si l'on retarde les montres d'une heure, chacun des trois quarts de nuit
compte 20 minutes de plus.
b) – Le tour du monde dans le sens Est-Ouest permet de dormir plus longtemps les
jours de changement de fuseau horaire, car toutes ces journées durent 25 heures ; à
la ligne de changement de date, on saute un jour et on comptera, pendant la totalité
du voyage autour du monde, une journée de travail en moins que si l'on était resté
en Europe.
En revanche, si l'on va des États-Unis d'Amérique vers l'Europe continentale
pendant la période où l'on adopte l'heure d'été en Europe, le temps de sommeil des
six jours que dure la traversée est amputé de 7 heures, chaque jour durant 23
heures sauf un qui dure 22 heures.
[Voir le mot Quart (veille) et les expressions Ligne de changement de date,
Fuseau horaire].
Heure légale : 1 – Selon la loi du 9 mars 1911, en vigueur jusqu'en 1978, l'heure légale en France
était l'heure du temps moyen de Paris retardée de 9 minutes 21 secondes.
Cette définition signifiait que l'heure en France était le temps universel basé sur
l'heure de l'observatoire de Greenwich..
2 – La loi de 1911 a été remplacée par le décret du 9 août 1978 qui stipule que « le
temps légal est obtenu en ajoutant ou en retranchant un nombre entier d'heures
au temps universel coordonné » ; un décret fixe ce nombre pour chaque partie du
territoire de la République Française en fonction des fuseaux horaires ; le nombre
d'heures peut être augmenté ou diminué pendant une partie de l'année ; le décret
autorise donc l'usage de l’heure d'été qui était apparue pour la première fois en
1916.
[Voir les expressions Temps solaire vrai, Fuseaux horaires].
Remarques : a) – La nouvelle prétendue heure légale, en France, est fixée par
décret et non pas avec une loi ! On pourrait l’appeler l'heure réglementaire mais
on préférera utiliser l’expression « le temps en usage ».
b) – La 9ème édition du Dictionnaire de l’Académie, à la page 311 du tome 2
(Éocène – Mappemonde) ne relève pas cette curiosité qui consiste à utiliser
l’adjectif légal pour qualifier une disposition « fixée par le Gouvernement » (le
Gouvernement est le Pouvoir exécutif et il édicte les règlements) et non par le
Parlement (qui constitue le Pouvoir législatif et qui vote les lois) ; la définition de
l’adjectif légal à la page 512 du tome 2 du Dictionnaire est : « qui est conforme à
la loi ; qui a été institué par la loi ».
Heuristique : Une méthode heuristique procède par hypothèses provisoires successives, et elle
aide ainsi à trouver scientifiquement la solution d’un problème.
Remarque : On dit « une méthode heuristique » ou en abrégé « une heuristique ».
Heurt (en anglais « contact ») : On appelle heurt le contact matériel d'un navire avec un bien
autre qu'un navire de mer, qu’un bateau de navigation intérieure ou qu’un engin
flottant : quais, portiques, digues, engins portuaires fixes, etc.
Remarque : On appelle « abordage sans heurt » un événement où les dommages
subis par la victime ont été provoqués par les vagues d’accompagnement d’un
navire.
Heuse (en anglais « lower pump box ») : Synonyme de chopine, boîte d'aspiration d'une pompe
alternative.
[Voir le mot Chopine].
Hibou : Sur un porte-aéronefs, appellation familière d'un pilote d'aéronef confirmé pour les
appontages de nuit.
Higgs : Peter Higgs (né en 1929) est un physicien britannique ; son nom est attaché à une
particule élémentaire devant permettre d’expliquer la masse des objets de l’Univers
(le boson de Higgs).
Glossaire maritime – page 748 – À jour au 1er janvier 2015
Higgs (Boson de – ) : 1 – La particule appelée boson de Higgs est censée expliquer la masse des
autres particules.
Remarque : Les particules élémentaires de la matière qui interagissent avec les
bosons de Higgs seraient ralenties ; les particules très lourdes seraient celles qui
interagissent fortement avec les bosons de Higgs présents partout dans l’espace.
2 – Le Boson de Higgs est très difficile à détecter en raison de sa brièveté de vie.
3 – La théorie spéculative exposée en 1964 par Peter Higgs, Robert Brout et
François Englert a reçu une confirmation expérimentale avec la détection, le
14 juin 2012, au CERN (Centre européen de recherche nucléaire) de la particule
prévue par le modèle standard.
4 – L’idée de base de la théorie est qu’un champ de forces invisible (le « champ de
Higgs ») s’est formé en même temps que le boson de Higgs, peu après le Big
Bang, après que la température de l’Univers est descendue sous un certain seuil.
Le boson de Higgs est la matérialisation de l’interaction d’une particule avec le
champ de Higgs.
5 – La masse de toute particule vient de son interaction avec le champ de Higgs :
plus une particule interagit avec ce champ de forces, plus elle est lourde ; au
contraire, les particules qui n’interagiraient pas avec lui ne posséderaient aucune
masse.
6 – Chaque particule élémentaire est caractérisée par sa masse, par son moment
cinétique intrinsèque (son spin) et par sa parité.
Le boson de Higgs du modèle standard doit être de spin nul et de parité positive.
7 – Selon les premiers calculs, la particule détectée aurait eu une masse
approximative 125 gigaélectrovolts (GeV).
Mais de nouvelles mesures montrent qu’il existerait deux particules de masses
respectives 123,5 GeV et 126,6 GeV.
La différence est à la fois trop petite pour qu’il s’agisse de deux particules
différentes, et trop grande pour que les calculs soient remis en cause.
Remarques : a) – La théorie du modèle standard ne prévoit l’existence que d’un
seul boson (le boson de Higgs) ; l’existence de deux bosons de Higgs demande des
explications complémentaires.
b) – La théorie de la supersymétrie accepte l’existence de plusieurs bosons de
même type, mais elle exclut une telle proximité de masses entre eux.
c) – Le grand collisionneur de hadrons du CERN (en anglais « large hadron
collider – LHC ») qui a permis de valider l’existence du boson de Higgs a coûté
8,9 milliards d’euros ; son financement a été réparti entre une vingtaine de pays.
Hiloire (en anglais « bending strake » ou « roof tree ») : 1 – On appelle hiloires des virures
longitudinales faites de bordages ayant plus d'épaisseur que les autres, à l'intérieur
du navire, de chaque côté des ponts ; une entaille de la valeur de la surépaisseur
permet le logement des baux par en dessous.
2 – Dans les anciennes constructions, on trouvait deux, trois ou même quatre
hiloires de chaque côté des ponts ; sur les vaisseaux de guerre en bois, on y voyait
des boucles pour servir aux palans de retraite.
3 – Une hiloire spéciale court tout autour du pont des navires en fer ou en acier,
contre la muraille : on l’appelle la serre-gouttière, ou la gouttière ; sur un navire à
voiles, de nombreuses boucles y sont boulonnées à l’effet d’y fixer des éléments du
gréement.
Remarques : a) – Les hiloires renversées (en anglais « carling under the beam »)
sont des bordages de forte épaisseur qui soutiennent les baux du premier pont en
leur milieu ; une file d'épontilles reposant sur la carlingue, dont les pieds sont
enchâssés entre des grains d'orge, ont leurs têtes encastrées dans des entailles
pratiquées sous ces hiloires renversées.
b) – On appelle parfois les élongis : hiloires de passavants.
c) – Il est fautif d'appeler hiloires les surbaux ou les élongis de surbaux qui
encadrent les écoutilles pour empêcher les entrées d'eau par l'ouverture des
Glossaire maritime – page 749 – À jour au 1er janvier 2015
écoutilles.
[Voir les mots Élongis, Serre, Surbaux et l’expression Serre-gouttière].
Hipparque de Nicée : 1 – Hipparque de Nicée (170-110 avant J.-C.) fut un astronome grec.
2 – Hipparque de Nicée découvrit la précession des équinoxes en 130 avant J.-C.
Remarques : a) – Il compara la longitude céleste de l'Épi (étoile a de la
constellation de la Vierge) qu'il avait calculée égale à 174° en 130 avant J.-C. à la
valeur trouvée par Timocharis en 273 avant J.-C., à savoir 172° ; il conclut à un
déplacement de l'équinoxe de 2° en 144 ans par rapport aux étoiles, soit un
déplacement moyen de 50 secondes de degré par an dans le sens rétrograde.
b) – On admet actuellement que l'axe de rotation de la Terre décrit un cône de 47°
d'ouverture en 25 780 années, la pointe du cône étant au centre de la Terre.
Le déplacement du point g (appelé point vernal ou point équinoxial) sur l'écliptique
est donc de 50,2 secondes de degré par an.
3 – Hipparque de Nicée inventa l'astrolabe plan.
Remarque : Chaque tympan de l'astrolabe plan correspond à une latitude donnée ;
le tympan porte la projection plane de la sphère locale, avec ses verticaux sous la
forme de lignes concourantes et réparties selon leurs azimuts, et des repères de
hauteur sous la forme de courbes concentriques ; un équipage mobile ajouré appelé
araignée peut tourner sur le tympan ; l'araignée porte en gravure un certain nombre
de repères correspondant à différentes étoiles ; l'astrolabe plan permet de simuler le
mouvement de ces étoiles sur la sphère locale pour n'importe quel point de la Terre
situé à une latitude correspondant au tympan.
[Voir l'expression Astrolabe plan].
4 – Hipparque de Nicée établit le premier catalogue d'étoiles définies par leur
déclinaison à partir de l'écliptique, et par leur longitude à partir du point vernal.
Hispanolia : 1 – L'île d'Hispanolia fut la première terre du Nouveau monde découverte par
Christophe Colomb, le 6 décembre 1492.
2 – Le traité de Ryswick du 20 septembre 1697 entre la France, les
Provinces-Unies, l'Angleterre et l'Espagne, qui mit fin à la guerre de la Ligue
d'Augsbourg, coupa définitivement l'île en deux : espagnole à l'est, française à
l'ouest.
3 – La partie occidentale de l'île proclama son indépendance en 1804 et elle prit le
nom d'Haïti, devenant la première république noire du monde.
4 – L'indépendance de la partie orientale de l'île fut déclarée en 1844 ; c'est la
République dominicaine.
Hisser (en anglais « to hoist », « to veer aloft », « to pull up », « to sway up », « to lift up »,
« to heave », « to weight » ou « to rise up ») : 1 – Tirer vers le haut.
2 – Hisser, c'est élever un objet, quel qu’il soit : ancre, canot, tonneau, vergue,
voile, au moyen d’un cordage simple ou d’un palan.
Remarques : a) – On dit hisser en parlant de vergues, de voiles, mais s'il s'agit de
mâts on dit guinder.
b) – On dit virer l'ancre s'il s'agit de l'arracher au fond de la mer et de la mettre à
son poste de mer (bossoir, davier ou écubier).
Histoire : 1 – L'histoire est une somme de connaissances précises, de lacunes et d’incertitudes
que les historiens recoupent, tentent de vérifier et qu'ils interprètent pour raconter
comment ils voient les faits qui se sont passés au cours des années ou des siècles
passés.
Remarques : a) – À notre avis, les émotions et les sentiments n'ont pas leur place
en Histoire, qu'il s'agisse des émotions de l'historien et de celles de ses lecteurs ou
auditeurs, ou qu'il s'agisse des émotions et des sentiments que chacun peut prêter,
plus ou moins arbitrairement, aux gens qui vivaient à l'époque étudiée.
b) – En revanche, les émotions et les sentiments ont toute leur place dans les
romans historiques et dans les films de fiction dits « docu-fiction ».
c) – Les films de « docu-fiction », avec leurs inévitables simplifications, ne sont pas
Glossaire maritime – page 750 – À jour au 1er janvier 2015
des documents historiques et ne peuvent pas être utilisés comme preuves pour
défendre telle ou telle interprétation historique.
2 – L'histoire est une science humaine progressant par le travail de recherche et
d’interprétation des faits du passé, par des historiens.
Remarques : a) – Chaque École d'historiens croit avoir découvert l'enseignement
stable et définitif qui permettra de comprendre le présent et d'améliorer l'avenir à la
lumière d'un passé dit « classique » dont l'époque actuelle se considère comme
l'héritière.
b) – Ce qui s'est passé avant l'époque classique est qualifié d'archaïque et est
considéré comme incompatible avec l'époque actuelle, donc anecdotique et inutile
pour étudier les phénomènes du temps présent et pour appréhender l'avenir proche.
3 – L’histoire étant considérée comme une discipline scientifique, les conclusions
des historiens sont contestables et elles peuvent être confirmées ou infirmées par la
découverte imprévisible de documents jusqu’alors inconnus, ou par la publicité
faite à des travaux peu connus.
Remarque : La méthode préconisée par l'École historique dominante à un moment
donné n'est pas contestable tant qu'une autre École ne l'a pas remplacée.
4 – Certains documents sont admis comme véridiques ou crédibles par un nombre
plus ou moins important d’historiens après des études scientifiques ; les mêmes
documents peuvent être rejetés par d’autres historiens qui les jugent falsifiés ou
suspects après qu'ils eurent accès à d'autres sources.
5 – De même, certains événements oubliés ou qui ont été volontairement occultés
peuvent être rappelés pour éclairer d’un jour nouveau des décisions historiques ou
des faits passés.
Remarques : a) – L’histoire est considérée par certains comme un moyen
intemporel de prédire les événements du futur à partir du présent en utilisant
quelques faits du passé soigneusement choisis parmi d’autres qui sont
volontairement occultés : cette démarche abstraite et conceptuelle autorise toutes
les fantaisies.
b) – Les hommes politiques n’ont pas vocation à écrire l’histoire.
c) – L’histoire officielle imposée par la loi, par des règlements ou par des
circulaires administratives a un nom : c’est de la propagande.
[Voir l'expression Mémoire et histoire].
Historien : 1 – On appelle historien l'homme ou la femme qui écrit l’Histoire à partir des faits
relatés par les archives, à partir des vestiges archéologiques, à partir des récits des
témoins oculaires, etc., après examen de leur vraisemblance et vérifications auprès
d’autres sources.
Remarques : a) – On ne naît pas historien, on le devient par le travail et par des
contacts directs ou indirects avec des historiens.
b) – Il n'appartient pas à l'historien de porter des jugements de valeur sur les
personnes ou sur les événements du passé.
2 – L'historien doit savoir discerner ce qu'il y a de général et de constant dans le
déroulement des événements particuliers dont il peut avoir pris connaissance.
Remarques : a) – Chaque historien filtre les événements dont il a eu connaissance,
et c'est à partir de critères qui lui sont propres qu'il retient ceux qu’il utilisera pour
interpréter le passé, en vue d'éclairer l'avenir tel qu'il le voit, en tenant compte des
préoccupations immédiates de son époque.
b) – Chaque époque a son École d'historiens, qui oriente les travaux de la plupart
des chercheurs de l'époque et qui aboutit à l'adoption d'une « histoire moderne »,
c'est-à-dire conforme aux attentes habituelles du moment.
c) – L'intérêt des publications d'un historien dépend de la précision avec laquelle il
indique ses sources originales ; un autre historien doit pouvoir les consulter pour,
éventuellement, aboutir à une interprétation différente.
Hitler et l'Angleterre en 1937 : 1 – L'Anglais Lord Halifax a reconnu le 19 novembre 1937, dans
un entretien à Berchtesgaden avec le chancelier du Reich allemand, Adolf Hitler,
Glossaire maritime – page 751 – À jour au 1er janvier 2015
qu'en détruisant dans son pays le communisme, Hitler avait barré à ce dernier le
chemin de l'Europe occidentale et que, pour cette raison, l'Allemagne pouvait être
à bon droit considérée comme le bastion de l'Occident contre le bolchevisme.
Remarques : a) – Le Konzentrationslager de Dachau avait été ouvert pour y
interner les communistes allemands et, d'une manière générale, tous les opposants
politiques après la nomination d'Adolf Hitler au poste de Chancelier par le
Président Hindenburg (30 janvier 1933) ; cette nomination, et le changement
d'orientation politique qui survint ensuite en Allemagne, étaient dus aux bons
résultats du parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) aux
élections législatives de juillet et novembre 1932 (33 pour 100 d'élus).
b) – Fin 1937, la capacité du camp de Dachau venait d'être portée à 20 000 places.
c) – Les Anglais savaient ce qu'étaient les camps de concentration : ce sont eux qui
ont inventé le concept pour y interner leurs opposants politiques pendant la guerre
des Boers dans leur colonie d'Afrique du Sud ; ce furent eux aussi qui inventèrent
l'appellation « concentration camp ».
2 – Pour l'Anglais Lord Halifax, la collaboration anglo-allemande ne devait pas
apparaître comme une machination hostile à l'Italie ou à la France.
3 – Lord Halifax prévoyait qu'après que le terrain aurait été préparé à la suite de ce
rapprochement anglo-allemand, les quatre grandes Puissances d'Europe occidentale
devaient créer en commun la base sur laquelle une paix durable pourrait être
fondée en Europe.
Pas une des quatre Puissances ne devait, en aucun cas, rester en marge de cette
collaboration, car il serait impossible autrement de mettre un terme à la situation
instable de 1937.
4 – Hitler regretta devant Lord Halifax qu'en Angleterre et en France on n'arrivait
toujours pas à se faire à l'idée que l'Allemagne qui, après la fin de la Guerre de
Trente ans (1618-1648) et la paix de Westphalie (1648) n'était qu'une notion
théorique, était devenue une réalité par la fondation du Deutsches Reich en 1871.
De plus, l'Angleterre et la France considéraient l'Allemagne de 1937 comme un
État portant encore la flétrissure morale et matérielle du traité de Versailles.
Remarque : Après la victoire de 1918, le Maréchal Pétain écrivit pour expliquer les
causes de la Guerre mondiale (1914-1918) : « À la fin du XIX ème siècle,
l'Allemagne grisée par ses succès de 1866 et de 1870, par sa prospérité
commerciale et économique, par le développement des idées pangermanistes,
s'était préparée à la guerre qui, seule, lui semblait-il, pouvait lui permettre de
réaliser les ambitions grandioses de son rêve d'hégémonie mondiale ».
En 1937, l'Allemagne était toujours dans les mêmes dispositions d'esprit, mais
l'Angleterre feignait de l'ignorer.
5 – Lord Halifax reconnut que, dans le traité de Versailles, des erreurs avaient été
commises qui devaient être corrigées ; il rappela le rôle joué par l'Angleterre dans
l'évacuation anticipée de la Rhénanie par la France (30 juin 1930), dans le
règlement favorable à l'Allemagne de la question des réparations dues à la France,
et enfin lors de l'occupation militaire de la Rhénanie par l'Allemagne (7 mars 1936).
6 – Hitler regrettait que depuis le Traité de Versailles (1919) en Angleterre et en
France, on substitua aux décisions sensées qui s'imposaient, les mots d'ordre
démagogiques des partis politiques : la mainmise sur la région de Memel par la
Lituanie en 1923, et l'attitude observée par l'Angleterre et la France devant les
protestations allemandes sur ce point, en étaient un exemple frappant.
6 – Pour Lord Halifax, le fait même que l'Angleterre eut signé avec l'Allemagne
l'accord naval bilatéral du 18 juin 1935, malgré les critiques que certaines
stipulations avaient suscitées en Grande-Bretagne, prouvait que le Gouvernement
anglais, lui aussi, agissait indépendamment des partis.
7 – Pour l'Allemagne, le problème du désarmement général s'était singulièrement
compliqué par suite de l'alliance franco-russe ; la Russie était devenue en Europe
non seulement un facteur moral, mais aussi un facteur matériel d'assez grand poids,
Glossaire maritime – page 752 – À jour au 1er janvier 2015
autonomie adéquate, tant sous le rapport culturel que sous tous les autres
rapports : c'était là l'application la plus élémentaire de ce droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes qui a joué un si grand rôle dans les 14 points du Président
américain Wilson.
Remarque : Ce furent l'Anschlüss et les Accords de Munich qui aboutirent à
l'annexion par l'Allemagne, respectivement de l'Autriche et de de la
Tchécoslovaquie ; ces arrangements secrets entre la diplomatie anglaise et le
Chancelier donnèrent à l'Allemagne l'assurance qu'elle pouvait s'étendre au-delà de
ses frontières orientales qui étaient alors garanties par la France mais pas par
l'Angleterre.
14 – Le chancelier Hitler considérait que le pacte franco-russe du 2 mai 1935 était
devenu, après l'adhésion de la Tchécoslovaquie (16 mai 1935) particulièrement
dangereux pour l'Allemagne du fait que les régions industrielles situées aux
frontières du Reich (dans la Ruhr ou en Saxe) se trouvaient ainsi menacées, et que
la coalition franco-tchèque était toujours en état de frapper l'Allemagne en plein
cœur (traité particulier franco-tchécoslovaque conclu le 16 octobre 1925 à
Locarno).
Il était nécessaire, du côté allemand, de tout faire pour se protéger contre cet
encerclement.
Remarques : a) – Le pacte d'assistance mutuelle franco-soviétique visait le cas
d'une agression non provoquée de l'un de ces deux pays par l'Allemagne ; il a été
signé à Paris le 2 mai 1935 et les ratifications ont été échangées le 27 mars 1937 ;
le pacte comprenait un traité et un protocole et il ne devait s'appliquer qu'après
l'échec de l'intervention nécessaire de la Société des Nations.
Le pacte d'assistance mutuelle franco-soviétique, conclu pour une durée de 5 ans,
pouvait être dénoncé librement.
Le pacte franco-soviétique n'était pas en contradiction avec les accords de Locarno
(16 octobre 1925) qui liaient l'Allemagne à la Belgique, à l'Angleterre, à l'Italie et à
la France et qui ne garantissaient que les frontières occidentales de l'Allemagne.
b) – Neville Henderson, qui fut en poste à Berlin jusqu'à la déclaration de guerre
de septembre 1939, écrivit dans ses mémoires publiées entre la déclaration de
guerre et la campagne de France, que les accords de Munich de 1938 étaient une
victoire de la diplomatie anglaise car ils atténuaient la supériorité militaire de la
France en Europe continentale.
15 – L'Ambassadeur britannique Neville Henderson lui ayant demandé si
l'Allemagne était prête à adhérer à l'interdiction des bombardements aériens des
pays ennemis en cas de guerre, le Führer répondit que l'Allemagne ne se laisserait
plus tromper par des promesses creuses, comme autrefois par les 14 points du
Président américain Wilson, et que d'autre part, même si l'Union soviétique
déclarait aujourd'hui qu'elle n'a plus l'intention de jeter des bombes à gaz toxiques,
on ne pourrait ajouter foi à cette déclaration.
Remarques : a) – Le Führer avait formulé en 1935 une proposition d'interdire tout
bombardement aérien des zones occupées par des civils, en partant de cette idée
que la Convention de Genève défend de faire la guerre aux non-combattants.
b) – Cette proposition avait alors été rejetée par les Anglais et par les Américains.
c) – La stratégie anglaise, au début des années 1930, était de remplacer les
combats sur terre, très meurtriers pour les Tommies, par des bombardements
aériens des villes ennemies (françaises ou allemandes) jusqu'à atteindre des
pressions telles, de la part des populations civiles, que l'ennemi serait amené à
demander la paix.
d) – La même stratégie a été adoptée, dans son principe et avec succès dix ans plus
tard par les Américains contre le japon avec des bombes atomiques, puis
quatre-vingts ans plus tard contre les sunnites du Proche-Orient avec des drones.
16 – Le Russe Vorochilov avait proclamé très clairement, dans les années 1930,
que les forces armées soviétiques emploieraient au besoin des gaz toxiques au
Glossaire maritime – page 754 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Cette expression est surtout utilisée en mauvaise part par les
camarades de celui qui a réussi cette manœuvre, un peu frustrés de ne pas l'avoir
réalisée eux-mêmes.
Honneur (Faire – ) : Faire honneur à quelque chose, comme à une pointe de terre ou à une
roche, c'est ne pas trop s'en approcher quand on passe dans le parage avec un
navire.
Honorable : 1 – En parlant des choses, qui attire de l'honneur et du respect.
Remarque : Un rang, une profession sont honorables s'ils attirent les honneurs et le
respect sur celui qui l'occupe ou qui l'exerce.
2 – Honorable est un terme de politesse qui se dit d'un membre d'une chambre
parlementaire.
Exemples : L'honorable Madame XX ; l'honorable Monsieur YY.
3 – [Autrefois] Une amende honorable était une peine infamante qui consistait en
un aveu public d'un crime.
4 – [Au figuré] Faire amende honorable, c'est demander publiquement le pardon.
Honoraires : Rétribution qu'on donne pour leurs services à ceux qui exercent une profession
qualifiée d'honorable (avocats, médecins, etc.).
Remarque : Ce mot est ordinairement utilisé au pluriel en ce sens.
Hooligan : Mot anglais formé dans les années 1880, à partir du nom de la famille Houlihan ;
cette famille était alors notoirement exubérante et bruyante ; elle habitait dans le
district londonien de Southwark.
Remarque : Le sens actuellement entendu du mot hooligan est : « vandale »,
« voyou », « casseur ».
Hôpital (en anglais « seek people’s room » ou « hospital ») : On appelle hôpital (à bord d'un
navire à passagers) ou infirmerie (à bord d'un navire de charge) un local disposé
pour héberger et soigner les malades.
[Voir le mot Infirmerie].
Horaire (Sens – ) : Appellation du sens direct dans le cas d’une rotation ; c’est le sens dans lequel
tournent habituellement les aiguilles d’une montre.
Remarque : Le sens opposé au sens horaire est appelé sens anti-horaire.
Horizon (en anglais « horizon ») : 1 – L’horizon d’un lieu est le plan perpendiculaire à la
verticale en ce lieu.
Remarques : a) – Chaque point de la surface de la Terre est le centre de son propre
horizon.
b) – L'horizon d'un lieu est aussi le plan tangent à la Terre en ce lieu.
2 – L’horizon vrai, astronomique ou rationnel est le plan perpendiculaire au rayon
de la Terre qui passe par le lieu où se trouve l’observateur.
3 – L’horizon sensible ou apparent est le plan perpendiculaire à la verticale,
tangent à la surface du géoïde.
Remarque : La verticale en un lieu de la surface de la Terre est matérialisée par le
fil à plomb ; elle passe par le centre géométrique de la Terre ou à proximité.
4 – L’horizon visuel ou horizon visible pour un observateur dont l’œil est plus ou
moins élevé au-dessus de la surface de la Terre, est la surface d’un cône droit ayant
son centre à l’œil de l’observateur, et pour base le cercle formé par l’intersection
de la Terre et du ciel.
Remarque : L’horizon visuel est celui auquel se rapportent toutes les observations
de hauteurs d’astres obtenues à l’aide d’un sextant ; pour les calculs
astronomiques, c’est à l’horizon rationnel que ces hauteurs doivent être
rapportées, et la correction qu’on fait à cet égard est appelée dépression de
l’horizon.
5 – Dans son acception première, l'horizon (du verbe grec Ðr…zein, borner) est la
limite circulaire de la vue pour un observateur placé à petite distance de la surface
de la Terre ; c'est l'endroit où se termine notre vue, où la Terre et le ciel semblent
se toucher.
Glossaire maritime – page 758 – À jour au 1er janvier 2015
utilisés, selon les cas, pour le décompte des nœuds de la ligne de loch qui filaient
après que le bateau du loch avait été jeté à l’eau ; on les appelait, en abrégé, la
minute, la demi-minute ou le quart de minute et ils servaient à apprécier le sillage
du navire, c'est-à-dire sa vitesse sur l'eau.
[Voir les mots Loch, Houache, Sillage].
5 – Le sablier d’une demi-heure portait le nom d’horloge et c’est avec lui que l’on
comptait ordinairement le temps à bord ; on le disposait à midi avec l’ampoulette
pleine en haut, et ensuite on le retournait à chaque fois que le sable s’était vidé par
gravité d’une ampoulette dans l’autre, c’est-à-dire toutes les demi-heures.
La première fois qu’on le retournait (à midi et demi) on frappait une fois sur la
cloche du bord, deux coups la seconde fois (une heure), et ainsi de suite jusqu’à
huit coups, par groupes de deux, ce qui marquait la fin du quart de midi à quatre
heures.
Remarques : a) – Frapper la cloche selon ce code s’appelle piquer les heures.
b) – On piquait un coup au bout d’une demi-heure (à midi et demi), puis deux
coups rapprochés (à une heure), deux coups rapprochés et un coup (à une heure et
demie), deux fois deux coups rapprochés (à deux heures), deux fois deux coups
rapprochés et un coup (à deux heures et demie), et ainsi de suite jusqu’à huit coups
(quatre fois deux coups rapprochés) à la fin du quart de midi à quatre heures.
c) – On adoptait le même code pour chacun des quarts : par exemple un coup seul
à quatre heures et demie, à huit heures et demie, à minuit et demi, à quatre heures
et demie du matin, à huit heures et demie du matin, à midi et demi le lendemain,
etc. (sauf si l'on a cessé de piquer les heures en fin d'après-midi et jusqu'au
lendemain matin, parce qu'il n'y a plus personne sur le pont).
6 – Le sablier de combat ou de très mauvais temps durait quatre heures.
7 – La première horloge à pendule capable de mesurer la seconde a été fabriquée
par le Hollandais Christian Huygens en 1656.
8 – En 1762, le chronomètre de marine à ressort spirale et échappement de
l’Anglais John Harrison afficha une erreur de 5 secondes après un voyage en mer
de 81 jours.
Le chronomètre du français Le Roy en 1766 utilisait un échappement à détente, un
ressort isochrone et un balancier à compensation de température.
Remarques : a) – La précision des chronomètres étant nécessaire pour déterminer
la longitude, des récompenses considérables furent proposées aux fabricants de
chronomètres capables de conserver une marche diurne constante malgré les
différences de températures rencontrées et les mouvements du navire à la mer.
b) – Une erreur de 4 secondes d'heure peut entraîner une erreur sur la longitude
d'un mille marin (équivalent d'une minute de degré de latitude).
c) – John Harrison remporta en 1761 le prix de 20 000 livres promis depuis 1714
par le gouvernement anglais à l'inventeur d'un garde-temps fiable qui permettrait de
déterminer la longitude de façon sûre après un long voyage en mer.
d) – Un indicateur de la tension du ressort du chronomètre indique la durée
pendant laquelle ce chronomètre pourra continuer à fonctionner avant que son
ressort ne soit « remonté », c'est-à-dire retendu à l'aide d'une clé que l'on tourne,
chaque semaine, sans dépasser un nombre de tours convenu pour ne pas
l'endommager.
9 – L'utilisation, sur les navires, des chronomètres à quartz pour la navigation
astronomique, en remplacement des chronomètres à mouvement entraîné par un
ressort, s'est généralisée à la fin des années 1960 : il n'y avait plus à craindre une
éventuellle défaillance ou un oubli fâcheux de celui qui était chargé de remonter le
chronomètre une fois par semaine !
10 – Dans les horloges atomiques, c’est la transition électronique dans des atomes
qui bat la mesure du temps .
Lorsque des atomes sont soumis à un rayonnement électromagnétique, les
électrons passent d’un niveau d’énergie à un autre, puis reviennent à l’état initial, et
Glossaire maritime – page 760 – À jour au 1er janvier 2015
recommencent à une vitesse beaucoup plus rapide que la vibration mécanique d’un
quartz soumis à un champ électrique.
La première horloge atomique au césium a été réalisée en 1955 en Angleterre par
les Britanniques Essen et Parry ; sa marche diurne (dérive par jour) était de 10-5
seconde.
Elle était dix fois plus exacte que les meilleures horloges à quartz de l’époque.
[Voir l'expression Horloge atomique].
11 – Les horloges atomiques dans lesquelles les atomes sont refroidis par un rayon
laser présentent une erreur journalière de 10-11 seconde.
On les appelle fontaines à atomes froids ; leur marche est d’une seconde tous les
300 millions d’années.
L’une d’entre elles conserve l’heure dans les sous-sols de l’Observatoire de Paris.
Remarque : Une fontaine à atomes froids tenant dans un cube d’un mètre de côté
sera amarrée en 2016 à la station Colombus de la Station Spatiale Internationale, à
400 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre : c’est le projet Pharao.
Elle servira à étudier certaines théories relativistes comme le décalage
gravitationnel : le temps devrait s’écouler un tout petit peu plus lentement qu’à la
surface de la Terre.
12 – Les horloges optiques à ions ont une marche diurne de 10-12 seconde, soit une
précision d’une seconde pour 3 milliards d’années.
13 – Une heure d’horloge est l’espace de temps qui sépare deux signaux horaires
consécutifs émis par une horloge sonore.
14 – L’expression horloge marine est synonyme de montre marine.
15 – Les compteurs, ou chronographes, que l'on utilise pour décompter des
espaces de temps courts comme la durée d'une compétition sportive, sont parfois
appelés à tort chronomètres.
16 – Certaines montres-bracelets de grande précision, qui répondent à un cahier
des charges précis, sont appelés chronomètres.
[Voir le mot Chronomètre].
Horloge à sable : Synonyme de sablier.
[Voir le mot Sablier].
Horloge atomique : D'un point de vue physique, le temps calculé par les horloges atomiques
usuelles de type micro-ondes est obtenu par le décompte du nombre de cycles d’un
oscillateur à quartz accordé sur la fréquence naturelle de transition entre deux états
hyperfins de l’atome de césium 133, soit environ 9 193 mégahertz.
[Voir le mot Césium].
Remarques : a) – La précision des horloges atomiques est meilleure que une
nanoseconde par jour.
Les principaux usages des horloges atomiques sont le maintien du temps atomique
international (TAI) et la distribution du temps universel coordonné (TUC) qui
sont des échelles de temps de référence.
b) – Depuis la 13ème Conférence générale des poids et mesures (1967) « la
seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la
transition entre les deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de
césium 133 » (Résolution 1).
Il s'agit de la seconde d'heure (sous-sous-multiple de l'heure).
[Voir le mot Seconde].
Les deux niveaux correspondent aux deux orientations relatives possibles (parallèle
ou anti-parallèle) du moment magnétique de l'électron externe et du moment
magnétique du noyau.
Cette définition se réfère à un atome de césium au repos, c'est-à-dire à la
température de 0 K (les fréquences de tous les étalons primaires de fréquence
doivent donc être corrigées pour tenir compte du décalage dû au rayonnement
ambiant, c'est-à-dire à la température).
N.B. : La fréquence de la transition hyperfine de l'état fondamental de l'atome de
Glossaire maritime – page 761 – À jour au 1er janvier 2015
plus lentes et les vagues de différentes vitesses se sont regroupées jusqu’à former
des ondulations stables.
3 – La houle est un type de vagues défini par son absence de relations avec le vent
local ; le lames s’élèvent sans déferler ; elles ont une pente douce et une forme très
allongée.
4 – Un vent faible opposé à la houle peut en augmenter la hauteur sans l’arrêter.
5 – Certaines houles de grande période se propagent sur des milliers de
kilomètres ; il y a un transfert d’énergie, mais pas de transfert de matière ; plus la
période de la houle est grande, donc plus la distance entre les crêtes est longue,
moins la houle perd d’énergie au cours de sa propagation.
6 – À la surface de la mer, sauf par petits fonds ou l’énergie des ondes de surface
n’est pas dispersive, la vitesse d’une onde de gravité telle qu’une vague est d'autant
plus élevée que sa période est grande : les vagues de grande période, donc de
grande longueur d’onde, voyagent plus vite que celles de petite longueur d’onde ;
elles les rattrapent et les absorbent et finissent par former la houle.
7 – La vitesse de propagation de la houle dépend de la profondeur de la mer et elle
peut atteindre plusieurs centaines de kilomètres à l’heure.
8 – On dit de la houle qu’elle marque lorsqu’elle commence à paraître.
9 – On caractérise la houle par sa longueur (longue, moyenne ou courte) et par sa
hauteur (petite, modérée ou grande).
i) Lorsque la distance entre les crêtes est inférieure à 100 mètres, on dit que la
houle est courte (période 8 à 10 secondes) ; lorsqu’elle est comprise entre 100
mètres et 200 mètres, on dit qu’elle est moyenne ; lorsqu’elle est supérieure à 200
mètres, on dit qu’elle est longue (période 17 à 20 secondes).
ii) Lorsque la hauteur de la houle est inférieure à 2 mètres, on dit que la houle est
petite ; lorsqu’elle est comprise entre 2 mètres et 4 mètres, on dit qu’elle est
modérée ; lorsqu’elle est supérieure à 4 mètres, on dit qu’elle est grande.
Houra ! (en anglais « together ! ») : 1 – Cri pour agir ensemble, lorsque plusieurs marins font
force sur un même cordage (en anglais « together ! »)
2 – Cri de réjouissance (en anglais « together ! »).
Hourd : Jadis, galerie charpentée établie en encorbellement au sommet d’une courtine, d’une tour
ou d’une enceinte.
Hourdage : Synonyme de hourdis.
Hourdi (Barre d' – ) : 1 – Nom donné à la plus élevée des barres dites d’arcasse d’un grand
navire à voiles, qui se trouve placée à l’endroit où la poupe a le plus de largeur.
Chacune de ses deux faces extrêmes s'applique contre l'estain.
[Voir les mots Estain, Poupe].
2 –La barre d'hourdi a une double courbure dont l'une prend le nom de bouge
vertical, l'autre de bouge horizontal.
3 –Sur l'arrière de la barre d'hourdi, une râblure reçoit l'extrémité arrière des
bordages de la carène ; le milieu de la barre d'hourdi est assemblé avec l'extrémité
supérieure de l'étambot ; la barre d'hourdi se trouve à la hauteur des seuillets des
sabords de la première batterie.
4 –Les sabords d'arcasse sont immédiatement au-dessus de la barre d'hourdi.
5 –Les écarts de l'estain et des alonges de cornière correspondent à la limite
supérieure de la barre d'hourdi.
6 –La lisse d’hourdi forme un bau dont le centre est entaillé sur le haut de
l’étambot, et dont les extrémités aboutissent à l'estain.
Hourdis : 1 – Maçonnage grossier de plâtre ou de mortier.
Exemple : Garnir un colombage avec du hourdis.
2 – Tout élément de remplissage utilisé dans le construction d’un plancher.
Houri : Nom donné à Dieppe et dans les ports du Pays de Caux à une espèce de chasse-marée
ponté qui faisait la pêche dans la Manche de Bretagne ; il poussait un petit
Glossaire maritime – page 764 – À jour au 1er janvier 2015
navire, et ainsi refroidir l'atmosphère dans les cabines, les chambres ou les
entreponts.
En l'absence de vent atmosphérique, on dirige l'oreille d'âne vers l'avant pour
capter le vent de la vitesse ; en cas de fort vent arrière, lorsque la fumée de la
cheminée est rabattue vers l'avant du navire, on dirige l'oreille d'âne vers l'arrière
pour prendre le vent atmosphérique.
[Voir l'expression Livre de loch].
Hugo : 1 –Le poète français Victor Hugo a fréquenté de nombreux marins, et il a beaucoup écrit
sur la mer et sur les gens de mer.
Remarques : a) – Victor Hugo a résidé à Villequier, le lieu de résidence et
d'embarquement ou de débarquement des pilotes de la rivière de Rouen (la Seine),
à mi-parcours entre la mer et Rouen.
b) – Extrait des « Contemplations » :
« Tout marin, pour dompter les vents et les courants,
« Met tour à tour le cap sur des points différents,
« Et, pour mieux arriver, dévie en apparence. »
[Tome premier - ligne 3495].
c) – Extrait de « Quatre-vingt-treize » :
« Un pilote est un maître.
« Il faut toujours le laisser faire ; et il faut souvent le laisser dire ».
[Ligne 1086].
2 – Victor Hugo est né d'un père lorrain et d'une mère originaire du Bas-Poitou (la
Vendée, à partir de la Révolution).
Huile de baleine : 1 – L’huile de baleine était obtenue par fusion de la graisse des baleines
capturées en mer par des navires spécialisés appelés baleiniers, capturées dans des
pêcheries du littoral, ou trouvées échouées sur la grève.
2 – Aux XVIIIème et XIXème siècle, les baleiniers qui opéraient dans les mers
boréales faisaient fondre la graisse des baleines à bord du navire, dans une
chaudière posée sur un fourneau de briques et de terre placé dans le deuxième
pont ; aux XVIIème et XVIIIème siècles, ils hissaient les baleines sur des portions de
rivage qui leur étaient réservées en Islande, à Terre-Neuve, au Spitzberg ou
ailleurs, afin de les découper et d’en faire fondre la graisse, puis ils mettaient l’huile
obtenue dans des barriques ; certains plaçaient le lard découpé en petits morceaux
dans des barriques pour le faire traiter au port de retour.
3 – Ceux qui chassaient les baleines dans les mers australes transformaient la
graisse de baleine en huile dans des cabanes construites sur des rivages souvent
déserts.
4 – Les utilisations de l’huile de baleine à terre étaient naguère nombreuses :
– rendre plus adhésif le brai que l’on appliquait sur les carènes des navires ;
– brûler dans les lampes à huile qui permettaient de s’éclairer avant la
généralisation de l’utilisation du gaz de ville et de l’énergie électrique ;
– préparer la laine pour les drapiers ;
– adouber les cuirs pour les corroyeurs ;
– broyer certaines couleurs pour les peintres ;
– fabriquer du savon ;
– obtenir de la détrempe ou de la laitance contenant de la céruse, pour durcir la
surface extérieure des pierres tendres.
Remarque : En quittant la France, les navires baleiniers emportaient des barriques
emplies d’eau qui leur servaient de lest ; restant humides, les barriques étaient
immédiatement prêtes à recevoir et retenir l’huile de baleine sans coulage.
Au contraire, les barriques transportées en botte étaient sèches et non étanches
lorsqu'on les remontait.
[Voir l'expression Botte (mise en botte)].
Huile (Analyse de l' – moteur) : Voir l'expression Analyse d'huile moteur.
Glossaire maritime – page 766 – À jour au 1er janvier 2015
Huile minérale : Expression française peu utilisée dans la marine, synonyme du mot mazout
(d’origine russe) ou de l’expression fuel-oil (d’origine anglaise).
[Voir le mot Mazout et l’expression Fuel-oil].
Huissier : Sorte de navire à rames du Moyen Âge, qui suivait les flottes et portait les destriers des
cavaliers.
Huit [Faire des – avec une amarre] : Voit l'expression Tour de bitte.
Huitième : 1 – Pénalité visant les membres du carré des officiers subalternes à bord d'un bâtiment
de la Marine Nationale en cas de manquements aux bons usages pendant les repas.
2 – Les huitièmes sont attribués par le président du carré aux autres membres du
carré, sauf au midship.
3 – Le vice-président attribue les huitièmes au midship.
4 – Le midship attribue les huitièmes au président et il note dans un cahier ouvert à
cet effet les huitièmes qui ont été attribués à tous les membres du carré.
5 – Lorsque l'un des membres du carré a obtenu huit huitièmes, il doit se racheter
en se montrant généreux : il peut, par exemple, acheter un livre (de préférence
facile à lire) qui restera dans la bibliothèque du carré, ou offrir une bouteille de vin
de précision à l'occasion d'un repas regroupant la majorité des membres du carré.
Remarques : a) – Le président du carré est l'officier le plus ancien dans le grade le
plus élevé ; le vice-président est celui qui vient juste après lui dans la hiérarchie
militaire.
b) – Le midship est le membre du carré des officiers subalternes le moins ancien
dans le grade le moins élevé et, cas de partage, le plus jeune d'entre eu selon
l'État-civil ; c'est habituellement un aspirant ou un jeune enseigne de vaisseau.
c) – En cas d'absence du président du carré, c'est l'officier le plus ancien dans le
grade le plus élevé qui le remplace pour la durée du repas.
[Voir les expressions Attributs du président, Vin de précision].
Huître : 1 – Mollusque marin bivalve qui se développe en mer, dans de l'eau contenant de 30 à 32
grammes de sel par litre.
2 – La coquille se compose d'aragonite et de protéines.
3 – Le manteau constitue la structure la plus externe du corps mou de l'huître :
c’est la membrane qui se rétracte lorsqu'on la pique ou qu'on l'asperge de citron.
4 – Une grande partie de l'intérieur de l'huître est occupée par les branchies ; elles
ont un rôle respiratoire et un rôle nutritionnel.
5 – Le courant d'eau créé par les cils vibratoires des branchies dirige vers la bouche
de l’huître les particules nutritives dont se nourrit l'animal.
6 – L'huître ne possède pas de tête.
7 – Un muscle adducteur permet à l'huître de maintenir sa coquille fermée ou de
maîtriser son ouverture.
8 – L’huître creuse crassostrea gigas, ou huître japonaise, la plus présente en
France, est hermaphrodite cyclique : d'une année sur l'autre elle sera tantôt femelle,
tantôt mâle ; lorsque l'eau atteint une température proche de 18 °C, elle libère entre
20 et 100 millions d'ovules ou encore plus de spermatozoïdes ; seules 10 p 100 des
larves formées atteindront l'âge adulte.
9 – La culture de l'huître est appelée ostréiculture et elle est pratiquée sur les côtes.
10 – Les trois étapes de l'élevage des huîtres sont :
i) le captage : les larves (le naissain) se fixent sur des collecteurs en tuile, bois,
ardoise, fer ou plastique ;
ii) la culture en poche plastique installées sur des tables en fer : les poches sont
régulièrement retournées ; elles sont périodiquement vidées et les huîtres sont
remises dans des poches nettoyées regroupées par taille.
iii) l'affinage : les huîtres adultes sont placées dans des bassins d'affinage (les
claires) afin d’améliorer leurs qualités gustatives et d’accélérer leur croissance.
Remarque : Les huîtres prennent une couleur verte dans certaines claires où sont
présentes les navicules bleues haslea ostrearia, des microalgues unicellulaires qui
Glossaire maritime – page 767 – À jour au 1er janvier 2015
nom de leur mât ; au petit mât de hune il y a le petit hunier (en anglais « fore top
sail »), au grand mât de hune il y a le grand hunier (en anglais « main top sail ») et
au mât de perroquet de fougue il y a le perroquet de fougue (en anglais « mizen
top sail »).
Remarques : a) – Les vergues de hune craquent souvent parce qu’on les a forcées
en étarquant trop les huniers.
b) – Les huniers sont un peu échancrés aux côtés de chute pour que leurs ralingues
en ces parties soient mieux tendues.
c) – On dit d'un hunier qu'il est à mi-mât quand la vergue n'en est hissée qu'à moitié
de la distance totale à parcourir ; si la vergue est hissée autant que possible, le
hunier est tout haut, ou en coche, ou à joindre ; si la vergue repose près du
chouquet, le hunier est sur le ton [du mât inférieur].
Hunier volant : 1 – Le système des doubles huniers est un moyen simple et élégant pour réduire
la surface des voiles de hune sans avoir à grimper dans la mâture pour prendre des
ris au hunier simple.
2 – Le hunier est divisé en deux parties, l’une au-dessus de l’autre.
La partie inférieure est appelée le hunier fixe, la partie supérieure est le hunier
volant.
3 – Chaque partie est supportée par une vergue..
6 – Chacune des deux vergues a ses balancines et ses drosses (les navires de
commerce remplacent les drosses par des racages).
7 – La vergue de volant a des itagues de drisses ; la vergue fixe a une suspente
appelée pendeur.
8 – Le hunier supérieur est complètement abrité par le hunier fixe quand on
l’amène, ce qui est particulièrement utile dans les grains.
9 – En amenant les huniers volants, on se trouve instantanément sous les huniers au
bas ris et l’on peut sans fatigue serrer les huniers supérieurs ou prendre des ris
dedans pour les établir de nouveau.
[Voir le mot Volant].
Huns : Peuple originaire d’Asie, établi en Turquie, aux alentours de la mer Caspienne.
Les Huns franchirent la Volga en 374 après J.C., dépassèrent les Alains, franchirent
les bouches du Don, obligèrent les Visigoths à abandonner le Dniepr et à se
réfugier derrière le Dniestr.
Remarque : Attila (395-453) fut le roi des Huns le plus célèbre en Europe
occidentale en raison de sa confrontation avec l'Empire romain.
Hupe (en anglais « rotting ») : Foyer de pourriture dans une pièce de bois.
Hutter (en anglais « to lower ») : Amener et caler une basse vergue quand on est au mouillage et
que l'on redoute un coup de vent.
Huyghens : 1 – Christian Huyghens (1629-1695) fut un astronome, mathématicien et physicien
néerlandais.
2 – Huyghens formula la théorie ondulatoire de la lumière.
3 – Il découvrit la formule rigoureuse de l'isochronisme et inventa l'horloge à
pendule.
4 – Il détermina les lois du choc élastique en mécanique.
5 – Il est l'inventeur du principe de la conservation des forces vives.
6 – Il découvrit Titan, le satellite de Saturne et examina les anneaux de Saturne.
Hydravion : Aéroplane muni de flotteurs et pouvant se poser sur l’eau, naviguer à la surface de
l'eau ou en décoller.
Remarque : Jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, les plus lourds des aéroplanes
étaient des hydravions car les trains d’atterrissage que l’on savait fabriquer alors
étaient fragiles et n’auraient pas supporté les atterrissages de ces aéroplanes sur
leurs roues, même sur des pistes en herbe.
Hydrodynamique (en anglais « hydrodynamics ») : Science qui considère les lois du mouvement
et de la résistance au mouvement des corps solides plongés dans les liquides.
Glossaire maritime – page 769 – À jour au 1er janvier 2015
Il y a 5000 ibis sacrés en France ; on cherche à contenir leur population par le tir de
ces oiseaux.
iv) On cherche, au contraire, à réintroduire cette espèce en Égypte où il était
considéré jadis comme un animal sacré.
Iceberg (en anglais « iceberg ») : 1 – Morceau de glace dérivant à la surface de la mer.
2 – Les iceberg sont habituellement des morceaux de glace d'eau douce de
superficie quelconque pouvant atteindre plusieurs centaines de kilomètres-carrés,
qui se sont détachés de la banquise polaire.
Remarques : a) – La densité de l'eau de mer étant supérieure d'environ un dixième
à celle la glace d'eau douce, les neuf dixièmes d'un iceberg se situent au-dessous de
la surface de la mer.
b) – Les iceberg représentent des dangers pour la navigation.
[Voir le mot Île].
Icônes (Chambre des – ) : Sur les navires russes, avant la Révolution d’Octobre (1917) on
appelait chambre des icônes un compartiment situé au calme et propice au
recueillement, dans lequel étaient exposées de saintes icônes et où était célébré le
service divin.
Remarque : Depuis quelques années sur les navires russes, comme depuis toujours
sur les navires grecs et sur les navires des autres pays chrétiens orthodoxes, les
icônes sont disposées avec beaucoup d'égards dans une partie sombre de la
chambre à cartes.
Idéologie : 1 – Système philosophique d'après lequel la sensation est la source unique de nos
connaissances et le principe unique de nos facultés.
Remarque : Dans cette acception, l'idéologie s'oppose à la science expérimentale.
[Voir le mot Sensation].
2 – Science qui traite des idées et de la formation des idées.
3 – Ensemble d'idées générales, de représentations et de croyances philosophiques
ou politiques, caractérisant un groupe de personnes.
Remarques : a) – Dans cette acception, l'idéologie est basée sur des postulats ou
des dogmes.
b) – La seule limite d'une telle idéologie est sa confrontation avec les faits si cette
confrontation est possible.
4 – Certains utilisent le mot idéologie, pris en mauvaise part, pour désigner un
système spéculatif vague et nébuleux.
Idiome : Langage caractérisé par les expressions spéciales et les tournures de phrases
particulières qu'utilise un groupe de personnes, une population donnée.
Remarque : Les expressions idiomatiques sont figées.
IEI : Dans le Marine Nationale, une Indisponibilité d'Entretien Intermédiaire (IEI) est une
période de travaux sans délai d'appareillage, c'est-à-dire que l'appareillage du
bâtiment est exclu a priori pendant la durée programmée des travaux.
Remarques : a) – L'appellation IEI remplace l'appellation « petit carénage ».
b) – À la différence des IEI, les PEI sont des périodes d'entretien pour lesquelles
le délai d'appareillage ne dépasse pas 72 heures.
[Voir les sigles IPER et PEI].
IETTM : Les Ingénieurs des Études et Techniques de Travaux Maritimes (IETTM) forment un
corps d'ingénieurs militaires spécialisés dans le bâtiment et les travaux publics.
Remarque : Les IETTM se chargent des travaux maritimes ou des travaux
interarmées à l'étranger et outre-mer.
IGAM : Acronyme de l'appellation Inspecteur Général des Armées Marines.
Ignorance : L'ignorance est le fait de ne point connaître, de ne pas savoir.
Remarques : a) – Par définition, on ne sait pas ce que l'on ignore.
b) – Une ignorance totale est parfois préférable à une ignorance partielle qui peut
donner aux « esprits forts » (et un peu bornés) l'illusion de savoir, et leur ôter
Glossaire maritime – page 771 – À jour au 1er janvier 2015
toutes dispositions pour écouter ceux qui savent, pour lire la documentation
disponible et plus généralement pour chercher à compléter leurs connaissances.
c) – Il est souvent difficile, pour celui qui ne sait pas, de repérer celui qui sait
vraiment parmi tous ceux qui donnent un avis.
d) – L'ignorance est la source de bien des malentendus.
IHO : 1 – Sigle de l'expression anglaise International Hydrographic Organisation.
Remarque : En français, on dit Organisation hydrographique internationale
(OHI).
Remarque : Le Bureau hydrographique international, situé quai Antoine 1er à
Monaco, assure le secrétariat de l'Organisation hydrographique internationale ; il
est administré par un Comité directeur de trois hydrographes et il comprend du
personnel technique et administratif.
2 – L'OHI coordonne les activités des Services hydrographiques nationaux et
travaille à la standardisation des cartes marines et des ouvrages nautiques publiés
par les différents Services hydrographiques.
Île : 1 – Portion de terre entourée d'eau (en anglais « island », « isle ») mais moins grande qu'un
continent ; la Corse est une île, la Nouvelle Calédonie est une grande île, la
Nouvelle-Zélande est composée de deux îles mais, pour les géographes, l'Australie
est un continent.
2 – On appelle île de glace (en néerlandais « ijsberg », en anglais « iceberg ») un
bloc de glace isolé qui se trouve accidentellement à flotter à la surface de l'eau et
présente un danger pour la navigation ; la plus grande partie du volume de cette île
de glace reste sous l'eau et seul son sommet est visible, de jour et parfois de nuit,
pour les navigateurs qui s'en approchent.
Illation : 1 – L’illation est l’apport des biens matériels d’une personne qui entre comme novice
dans une communauté religieuse.
2 – L’illation est également le transport des reliques d’un saint (en latin :
« translātio »).
Remarques : a) – L’illation du chef de Jean le Baptiste d’Alexandrie à Angély, en
817, s’est faite par mer jusqu’à Angoulins (agglomération de La Rochelle).
Pépin Ier d'Aquitaine, petit-fils de Charlemagne, construisit un monastère en face
de sa résidence d’Angély pour y abriter la relique (actuellement Saint-Jean
d’Angély en Charente-Maritime).
b) – [Selon la tradition de Lorraine] Pendant l’illation de saint Arnould de
Remiremont à Metz, le 18 juillet 641, les porteurs du cercueil souffraient de la
chaleur de l’été ; s’apprêtant à se désaltérer avec l’eau d’une fontaine à Deyvillers,
ils virent le saint soulever le couvercle de son cercueil et transformer l’eau de la
fontaine en bière ; les porteurs lui en furent très reconnaissants et ils continuèrent
leur chemin avec entrain.
c) – On rapporte un miracle comparable à propos de l'illation du proto-évêque
Saint Nicaise du Vexin (en latin « translātio Nigasii »), un saint céphalophore, où
la boisson n'aurait pas été de la bière mais du vin.
Illégalité : Il y a tellement de lois et de règlements, en France, que chacun est tous les jours dans
l'illégalité.
Illusion : 1 – Biais de connaissance provenant de l'erreur de traitement d'une perception.
À la différence des hallucinations, les illusions sont des connaissances erronées
tirées de perceptions sensorielles réelles et conscientes, mais mal interprétées.
2 – Croyance fallacieuse qui exerce sur l’esprit une séduction trompeuse de nature
à fausser le jugement.
[Voir le mot Hallucination].
Illusions de perception temporelle : 1 – Dans le cas d'une manœuvre a priori délicate qu'un
pilote maîtrise parfaitement, ce pilote a souvent l'impression que la manœuvre se
déroule à vitesse réduite et que les différentes étapes se déroulent paisiblement
l'une après l'autre, chacune d'elles étant nettement séparée de la précédente et de la
Glossaire maritime – page 772 – À jour au 1er janvier 2015
suivante.
2 – Au contraire, lorsque les choses ne se passent pas comme il le faudrait, le pilote
a l'impression de ne pas avoir le temps de distinguer les étapes qui se succèdent ;
en un mot, il a l'impression de ne pas arriver à suivre la manœuvre qui lui semble
aller plus vite qu'en réalité.
Illusions de perception visuelle : 1 – La perception des distances des objets du paysage peut
être biaisée par des illusions visuelles .
La perception biaisée (erronée) des distances relatives de certains éléments du
paysage par rapport aux autres influence l'action des manœuvriers qui ne sont pas
familiers du port ou qui n'ont pas à leur disposition les codes de passage
(connaissance du plan ou de la carte du port, observation de l'image de l'écran du
radar ou de la carte électronique).
Exemple : Les capitaines des navires qui entrent dans l'avant-port de La Pallice ont
souvent tendance à voir l'extrémité de la digue nord (celle de gauche) plus proche
qu'en vrai, et donc à vouloir venir sur tribord prématurément et à trop s'approcher
de la digue sud (celle de droite) ; la même difficulté se présente également à la
sortie, où les capitaines voient l'extrémité de la digue sud (à gauche) beaucoup plus
proche qu'elle n'est en réalité.
Dans un cas comme dans l'autre, lorsque le manœuvrier qui a suivi son illusion voit
qu'il s'est trompé, le navire est près de la digue sud et s'en approche
dangereusement ; une correction du cap au moyen de la barre est de nature à le
rapprocher encore davantage de la digue sud.
Remarque : C'est pour cela, entre autres choses, que les capitaines qui entrent ou
qui sortent de La Pallice sont assistés par des pilotes.
2 – La perception simultanée des deux mouvements du navire (rotation et
translation) constitue l'une des difficultés majeures de la manœuvre des navires à
proximité de la côte ou au milieu des ouvrages portuaires.
Selon les circonstances et l'éloignement des repères de référence, le manœuvrier est
enclin à observer l'un de ces mouvements sans prêter une attention suffisante à
l'autre.
Chacun des deux mouvements de rotation de la ligne de quille par rapport au Nord
et de translation du centre de masse du navire par rapport aux ouvrages est la fois
la cause et la conséquence de l'autre : c'est en cela que la manœuvre est complexe.
Pour celui qui sait, la manœuvre est facile, car si manœuvrer est parfois complexe,
ce n'est pas difficile.
Exemple de biais de perception : Les capitaines des navires qui étaient accostés
cap à l'ouest au quai sud du bassin à flot de La Pallice et qui se présentent pour
prendre le sas à la sortie, mettent leur étrave dans la direction du coin nord de
l'entrée du sas dès qu'ils arrivent au milieu du bassin (l'axe du sas est encore à une
quarantaine de mètres dans le Nord).
L'orientation de l'axe du sas à la sortie est 265°, presque dans l'ouest.
Venant du sud, le navire conserve un léger mouvement vers le nord, en tout cas
jusqu'à ce qu'une force quelconque dirigée vers le sud l'arrête (vent de nord, barre
à droite, propulseur d'étrave à gauche).
Un léger mouvement de translation vers le nord (vers tribord) entraîne une rotation
de la ligne de quille sur bâbord assez sensible.
S'il s'agit d'un caboteur muni d'un propulseur d'étrave, qui a appareillé du quai sud
du bassin à flot pour la mer, le capitaine se tient dans son fauteuil, au milieu de
l'abri de navigation, une main sur la barre et l'autre alternativement sur la
commande de la machine ou sur celle du propulseur d'étrave.
Au moment où il arrive sur l'axe du sas, à deux longueurs de navire environ de
l'entrée, il voit son étrave venir sur bâbord, vers le coin sud de l'entrée du sas ; il ne
réalise pas que le milieu du bateau (son centre de masse) est en train de dépasser
l'axe du sas.
À ce moment il y a deux choix possibles pour remettre la ligne de quille parallèle à
Glossaire maritime – page 773 – À jour au 1er janvier 2015
l'axe du sas, c'est-à-dire pour créer un couple vers la droite : la barre à droite (qui
fait apparaître également une force vers le sud) ou le propulseur d'étrave à droite
(qui fait apparaître également une force vers le nord).
Par expérience, nous savons que le capitaine utilise habituellement son propulseur
d'étrave vers tribord : la cause première de l'écart qu'il cherchait à corriger est
aggravée ! car le navire augmente sa dérive vers le nord.
Lorsque le navire arrive à une demi-longueur environ de l'entrée du sas, le
capitaine s'aperçoit que le navire ne pourra pas entrer dans le sas sans heurter le
coin nord ; il ne peut alors que demander à sa machine le maximum de puissance en
arrière, avec l'espoir que l'étrave ne heurtera pas le quai situé au nord du sas ; puis
il reprendra la manœuvre, sans doute avec succès puisque le navire commencera la
manœuvre sans posséder de vitesse initiale transversale.
Le biais de perception du capitaine, dans ce cas, vient de ce qu'il a concentré son
attention sur la variable la plus sensible (le cap du navire) mais qu'il a négligé la
seconde variable, qui est moins sensible tant que le navire est encore loin de
l'entrée (le chemin sud-nord).
Viser l'entrée du sas définit le bon cap, mais cela ne suffit pas pour placer et garder
le navire dans l'axe du sas.
Pour se mettre en bonne position et au bon cap, le manœuvrier doit porter son
attention sur le feu rouge de la digue nord de l'avant-port, à environ mille mètres
dans l'ouest, pour faire venir ce feu rouge au milieu du sas et l'y maintenir.
Îlot : 1 – Sorte de gros rocher sortant de la mer, presque toujours dépourvu de terre végétale,
mais habituellement recouvert en partie de sable ou de gravier et sur lequel
adhèrent des madrépores et des coquillages.
Remarque : On appelle vigie un tout petit îlot isolé et entièrement nu.
2 – On appelle îlot la superstructure massive d'un porte-avions au sommet de
laquelle on trouve la passerelle de navigation et la passerelle aviation.
Imitation : 1 – Tentative de reproduire ce que quelqu'un d'autre a fait.
Remarque : Les arts d'imitation sont la sculpture et la peinture.
2 – Procédé d'apprentissage efficace qui consiste à reproduire un modèle.
Remarque : On parle d'imitation lorsque l'élève accomplit un geste, fait un choix en
regardant et en écoutant son maître, son professeur, en cherchant à le copier ;
l'élève fait d'abord exactement comme le professeur puis, lorsqu'il n'a plus peur de
l'inconnu, lorsqu'il se lâche enfin, l'élève modifie le geste qu'il a vu faire par le
professeur pour l'adapter au contexte et à sa propre personnalité.
Immerger (S'– ) (en anglais « to immerge », « to dive ») : Un navire s'immerge lorsque, par une
cause accidentelle ou volontaire, il vient à s'enfoncer davantage.
Remarques : a) – Un navire s'immerge d'une certaine quantité (exprimée en
décimètres, ou en pieds et pouces) lorsque, par addition de poids, son enfoncement
et son tirant d'eau ont augmenté de cette quantité.
b) – Le tirant d'eau est surtout une grandeur dynamique ; l'enfoncement est plutôt
une donnée statique.
c) – On dit aussi « calaison » au lieu d'enfoncement ; on dit : « un navire cale tant
de pieds ».
[Voir les mots Calaison, Enfoncement et l'expression Tirant d'eau].
Immonde [adjectif] : 1 – Synonyme de « sale », « impur » dans l'Écriture sainte.
Remarques : a) – Les animaux immondes sont ceux dont la Loi des Juifs ne permet
pas l'usage, soit pour les sacrifices, soit pour les repas, par opposition aux animaux
mondes qui sont purs et dont l'usage est permis.
b) – Les pourceaux sont des animaux immondes pour les adeptes de certaines
religions.
2 – Qui a le caractère de l'impureté morale.
Remarque : Dans l'Écriture sainte, « la bête immonde » est l'une des appellations
de Satan, le Prince des Ténèbres.
Glossaire maritime – page 774 – À jour au 1er janvier 2015
du pays nuisait à l'équilibre de la société : en 1913, un pour cent des Français les
plus riches possédaient 55 pour cent de la valeur des patrimoines déclarés.
d) – Le concept de droite républicaine modérée s'est formé à cette époque en vue
de faire échec à ce projet d'impôt sur le revenu qui était comparé à une inquisition
fiscale ou à un retour à la dîme de l'Ancien Régime ; il faisait l'unanimité des
conservateurs contre lui parce qu'il était anti-républicain, parce qu'il était
progressif, parce que la tendance naturelle du libre jeu des marchés va à la
réduction des inégalités de fortune (sic), parce qu'au lieu de multiplier les impôts il
vaut mieux commencer par lutter contre l'augmentation des dépenses publique
(re-sic)
[Et c'était avant la guerre de quatorze !].
e) – Le Comité des forges, l'Union des industries minières, la Société des
agriculteurs de France ainsi que d'autres groupes de pressions cherchèrent à faire
échouer le projet défendu par Caillaux, parfois de façon déloyale : le directeur du
journal « Le Figaro », Gaston Calmette, le paya de sa vie (il fut assassiné par la
propre épouse de Joseph Caillaux, Henriette, le 16 mars 1914).
f) – Pour faire face à la nouvelle situation diplomatique et coloniale après la crise
d'Agadir (1911), pour préparer la revanche de 1970 contre l'Allemagne, le
Parlement vota la coûteuse loi des trois ans de service militaire au lieu de deux.
g) – L'État allemand disposait déjà d'un impôt sur les revenus individuels pour
financer son programme d'armement.
h) – Joseph Caillaux, redevenu ministre des finances en décembre 1913, menaça
d'établir un impôt sur le capital si la loi instituant l'impôt sur le revenu n'était pas
adoptée.
i) – Le 15 juillet 1914, la loi instituant l'impôt sur le revenu était votée.
j) – Le 28 juillet 1914, Henriette Caillaux était acquittée.
k) – Le 3 août 1914, l'Allemagne déclarait la guerre à la France.
l) – Le 11 novembre 1918, l'Allemagne signait l'armistice qu'elle avait demandé.
m) – Le 28 juin 1998, l'Allemagne reconnaissait sa défaite par le Traité de
Versailles qui ne fut, en fait, ratifié que par l'Allemagne et par la France.
Les États-Unis d'Amérique ne ratifièrent pas le traité de Versailles, et le
Royaume-Uni l'avait ratifié sous condition de ratification par les États-Unis
d'Amérique.
Imprégnation des bois (en anglais « impregnation of the trees ») : 1 – Procédé mis au point par
le docteur Boucherie, sur une idée originale de Buffon, pour modifier l'aspect et les
qualités des bois.
2 – L'opération consiste à faire infiltrer dans les arbres, soit sur pied, soit
récemment abattus, et par l'effet de leur succion naturelle, divers produits dont la
propriété est de leur donner, selon les cas, plus de souplesse, plus de rigidité,
l'incombustibilité, la résistance aux attaques des parasites, des colorations diverses,
etc.
Impressionnisme : École de peinture française du dernier quart du XIX ème siècle ; les plus
célèbres des peintres dits « impressionnistes » ont pour noms : Manet, Cézanne,
Degas, Gauguin, Monet, Pissaro, Renoir, Bazille, Sisley, Van Gogh.
Remarques : a) – Pour rendre compte de l'exposition de 165 œuvres d'une
trentaine de peintres peu connus, qui s'était ouverte à Paris le 15 avril 1874 dans
les locaux du photographe Nadar, le journaliste et critique d'art Louis Leroy
compara le tableau de Monet intitulé « Impression, soleil levant » à du papier
peint.
Par moquerie et par dérision, il intitula son article du 25 avril « L'exposition des
impressionnistes » ; croyant faire un bon mot, Leroy venait de donner un nom de
famille à ces peintres dont chacune des œuvres coûte maintenant une fortune à
l'achat.
b) – Le marchand d'art Paul Durand-Ruel apprécia très tôt la valeur artistique de
ces peintres que l'on appela « impressionnistes » ; il leur apporta dès leurs débuts
Glossaire maritime – page 777 – À jour au 1er janvier 2015
voiture automobile dans notre petit garage sans en toucher les murs, tout en
prêtant notre attention à l'émission radio que nous écoutions en arrivant ou en
discutant avec nos passagers.
b) – Nous prenons des décisions inconscientes et routinières dans des situations
familières telles que la conduite de notre voiture automobile à proximité de notre
domicile : le manque de concentration dans ces circonstances explique en partie le
grand nombre d'accidents qui surviennent à proximité du lieu de résidence.
3 – Une décision inconsciente est influencée par les expériences antérieures :
i) Si les expériences antérieures ont été convenablement analysées et correctement
comprises, et s'il y a des raisons objectives de les rapprocher de la situation
actuelle, la décision inconsciente a de bonnes chances d'être pertinente.
ii) Si les expériences antérieures ont abouti à la formation de préjugés simplistes ou
de croyances infondées, la décision inconsciente sera probablement inadaptée.
4 – Des décisions inconscientes peuvent être contraires aux convictions affirmées
par le décideur.
5 – Des décisions conscientes peuvent être influencées par des motivations
inconscientes.
Exemple : Nous pouvons prêter a priori et inconsciemment des dispositions
particulières à certaines personnes en raison de leur apparence vestimentaire ou
physique.
6 – Des décisions conscientes peuvent être influencées par des imprécisions de
langage ou par l'ignorance inconsciente du signifié d'expressions courantes.
7 – Le mimétisme est l'un des modes d'acquisition de comportements inconscients.
Remarque : Contrairement à l'instruction et à l'apprentissage, la formation consiste
à inculquer les comportements à adopter face à des situations particulières sans
apporter de justifications raisonnées.
8 – Certaines associations d'idées inconscientes peuvent amorcer chez nous des
comportements que nous n'approuvons pas, sans que nous puissions justifier le
stéréotype qui nous avait influencé.
Inconscient collectif : Ensemble des modèles de pensée ou des connaissances qui sont, ou qui
pourraient être communes à tous les hommes, et qui devraient émaner de certaines
structures constantes de la psyché inconsciente.
Remarque : Certains grands esprits ont des éclairs de pensée originaux à partir
d’associations astucieuses ou de rapprochements d’idées ordinaires ; apercevant
des logiques qui échappent au sens commun, ils créent de nouveaux concepts qui
seront à la base des plus belles créations poétiques ou scientifiques.
Incoterms : 1 – Série de règles internationales pour l'interprétation des contrats de vente les plus
utilisés dans le commerce maritime.
2 – Les Incoterms permettent à l'acheteur et au vendeur de se mettre d'accord
rapidement et sans ambiguïté sur les modalités de la transaction.
3 – Ils définissent les responsabilités et les obligations respectives du vendeur et de
l’acheteur, notamment en matière de manutention, de transport, d’assurances et de
livraison.
4 – Ils permettent également de savoir, dans chaque cas, qui du vendeur ou de
l'acheteur aura à supporter une éventuelle avarie pendant toute la chaîne du
transport, notamment dans le cas d’un transport multimodal (terrestre et maritime).
5 – Les Incoterms sont publiés par la Chambre de Commerce Internationale (CCI)
et révisés périodiquement ; on doit toujours indiquer l'année d'édition de la version
utilisée.
6 – Certains sont employés uniquement pour des transports par voies maritime ou
fluviale ; d’autres, appelés « multimodals » peuvent être utilisés quel que soit le
mode de transport.
7 – Les différents services possibles sont passés en revue par les Incoterms :
l’Incoterm indique si le vendeur a la responsabilité de fournir tel service ou si ce
service est de la responsabilité de l'acheteur ; certains services sont laissés à la
Glossaire maritime – page 780 – À jour au 1er janvier 2015
fantaisiste.
3 – Action de mettre quelqu'un au courant, de l’instruire d’un fait, de lui faire
connaître une nouvelle.
4 – Mener une information, c’est conduire une instruction en matière pénale.
Information et mass media : 1 – L’information est souvent considérée comme un produit
commercial et les mass media, qui fonctionnent alors sur le même modèle que
n’importe quelle société commerciale, ont pour finalité de vendre un produit (un
journal, une radio, une télévision) sur un marché.
2 – Les exigences de profit et de rentabilité communes à toutes les entreprises
commerciales entraînent une triple dépendance des mass media, à l’égard de leurs
propriétaires, à l'égard de leurs annonceurs, et à l'égard de leurs sources
d’information.
3 – La rentabilité des organes d'information limite les possibilités d’investigations
personnelles des journalistes de la maison ou même l'existence de grands reporters.
4 – De toutes ces contraintes, découle logiquement une certaine orientation de
l’information, dans sa forme et dans son contenu, et la sélection préférentielle par
les patrons de presse des journalistes en phase avec ces principes.
5 – La conséquence à craindre est que l’organe de presse soit considéré par les
sources d'information (politiques, responsables sportifs ou artistiques) ou les
donneurs d’ordres de reportages ou d'encarts publicitaires (y compris les industriels
de l'industrie pharmaceutique) comme devant propager leurs idées ou comme un
moyen de faire valoir leurs propres intérêts.
6 – De tout temps, l'une des principales préoccupations des classes dirigeantes a
été, et est encore de diriger l'esprit public.
7 – Puisqu'on ne parvient pas à diriger durablement, efficacement et à bon compte
le peuple par la force physique, on cherche à influencer ses pensées, ses sentiments
et ses comportements : ce furent les religions jusqu'au XX ème siècle en Occident ;
ce sont encore les religieux au Proche-Orient ; ce sont les journalistes (notamment
de télévision) et les réseaux sociaux aujourd'hui en Occident.
Informatique : 1 – Science du traitement automatique et de l'exploitation d'informations
exprimées le plus souvent sous une forme numérique, au moyen d'algorithmes.
2 – L'informatique est une science à part, et à part entière, qui est étroitement liée à
la pensée mathématique, mais qui ne se confond pas avec elle.
Remarques : a) – L'enseignement de l'informatique a été récemment supprimé et
remplacé, en France, dans les collèges ou les lycées d'enseignement général, par la
prise en mains de logiciels presque toujours écrits et diffusés par des firmes
étrangères et dont le code est souvent inaccessible.
b) – Apprendre à utiliser un ordinateur ou un smartphone n'est pas apprendre
l'informatique.
c) – Après quelques essais dans certains lycées à la rentrée 2012, l'enseignement de
l'informatique pourrait reprendre prochainement dans toutes les classes terminales
des lycées si l'on arrive à recruter un nombre suffisant de professeurs compétents et
qualifiés.
d) – L'analyse de problèmes à résoudre automatiquement par des algorithmes et la
programmation des ordinateurs exigent de penser juste sous peine de sanction
immédiate sous la forme d'un « plantage » du système ; l'étude de la science
informatique pourrait ainsi prendre le relais, pour apprendre à penser, de celles des
langues mortes (latin et grec) qui ont été progressivement abandonnées depuis les
année 1960 sans être remplacées.
e) – Différente de l'informatique, l'automatique concerne la régulation des
processus mécaniques, électroniques ou physiques, en fonction de l'écart mesuré
entre le signal de sortie et la consigne, avec éventuellement des contre-réactions
pour réduire cet écart et pour éviter les fluctuations périodiques parasites (appelées
familièrement le « pompage »).
Glossaire maritime – page 784 – À jour au 1er janvier 2015
Inscrit maritime (en anglais « levy seaman ») : 1 – On appelait inscrit maritime un marin qui
faisait partie de la matricule de l’Inscription Maritime.
2 – Dans la Marine de guerre, les marins inscrits maritimes étaient appelés
hommes de levée.
3 – Les inscrits maritimes profitaient de quelques avantages et étaient soumis à des
obligations particulières :
i ) tous les inscrits pouvaient obtenir gratuitement le droit de pêcher à la côte
(écluses à poisson) et la concession de parcs à huîtres sur le domaine public
maritime ;
ii ) les pêcheurs inscrits maritimes pouvaient vendre directement le poisson qu’ils
rapportaient sans payer de taxes.
4 – Mais les gens de mer demeuraient pendant toute leur vie sous la tutelle de la
Marine de l’État.
5 – Les inscrits maritimes n’avaient pas le droit de faire grève, même après 1864.
6 – Après la loi du 8 juillet 1965 qui a supprimé l’Inscription Maritime,
l’expression d’« inscrit maritime » a été remplacée par celle de « marin de la marine
marchande » ; de 1965 à 1997 et la fin du service national, les marins
professionnels accomplissaient leur devoir militaire comme les autres jeunes
Français, soit dans la Marine Nationale, soit dans l’Armée de Terre ou dans
l’Aviation.
Remarques : a) – On appelait conscrits les membres des Équipages de la Flotte qui
n’étaient pas marins professionnels.
b) – Depuis 1665, sous Louis XVI, tous les gens de mer du royaume de France
étaient recensés et divisés en classes, ou contingents annuels, afin de servir
successivement sur les vaisseaux du roi ; c’était le « système des classes ».
c) – Depuis 1673, les gens de mer rendus invalides au service du roi et hors d’état
de subvenir à leurs besoins, recevaient une demi-solde de la Caisse des Invalides de
la Marine.
d) – La loi du 3 brumaire an IV, (25 octobre 1795) a remplacé le système des
classes par celui de l’Inscription maritime.
e) – Un décret de 1857 a décidé de soumettre les mécaniciens et les chauffeurs au
système de l’Inscription maritime, faisant d’eux, officiellement, des gens de mer,
donc des marins.
f) – Les agents du service général (ADSG – c’est-à-dire le service hôtel-restaurant)
sont devenus des marins de commerce inscrits maritimes après la Seconde Guerre
mondiale, et non plus des boys corvéables à merci comme ce fut le cas pour
certains d'entre eux (les indigènes originaires des colonies).
Inspection dominicale : Dans la marine de commerce, inspection de tout le navire effectuée
chaque dimanche matin, cabine par cabine, local par local, afin de constater le bon
état d’entretien de ces endroits. Cette inspection est effectuée par le capitaine, en
compagnie du second-capitaine, de l’intendant et de quelques-uns des principaux
de l’Équipage,
Inspection de tranche : Dans la marine nationale, inspection périodique d’une tranche complète
du bâtiment, effectuée par le commandant, afin de constater le bon état et la
propreté de tous les locaux de cette tranche ; une autre tranche sera choisie pour l’
inspection suivante, et ainsi de suite pour toutes les tranches du bâtiment.
Remarque : Le commandant en second, le capitaine d’armes, les capitaines de
compagnie et les maîtres chargés des locaux de la tranche concernée accompagnent
le commandant.
Inspiration : 1 – Souffle surnaturel qui anime l'esprit d'une sorte de transport et pousse à quelque
action ou suggère quelque discours.
Remarque : Dans la Bible des juifs, l'inspiration divine est transmise aux hommes
par l'entremise des anges.
2 – Impulsion, mouvement intérieur qui porte à accomplir tel ou tel acte.
Glossaire maritime – page 788 – À jour au 1er janvier 2015
passé permet de manœuvrer sans retard, sans se laisser distraire par l'analyse
détaillée de la situation actuelle.
v) En manœuvre de port, l'action réflexe qui se substitue dans l'urgence à une
réponse raisonnée peut être tout-à-fait appropriée si le manœuvrier est expérimenté
et s'il est très familier de sa zone de compétence.
Remarques : a) – Souvent, celui qui prétend manœuvrer « à l'instinct » ne voit pas,
n'a pas conscience des difficultés qu'il a dû surmonter pour réussir une manœuvre,
ni les raisons objectives pour lesquelles il a en manqué une autre.
b) – Avoir conscience des difficultés de la manœuvre c'est d'abord comprendre
pourquoi le navire change (ou ne change pas) de cap ou de route quand on met la
barre d'un bord ou de l'autre (ou quand on la laisse à zéro).
c) – Avoir conscience d'une manœuvre, c'est se la représenter à l'avance et en
comprendre le déroulement.
d) – Lorsque l'on a conscience d'une manœuvre, on peut argumenter les différentes
décisions que l'on est amené à prendre, notamment l'opportunité de commencer ou
de reporter la manœuvre, et on accepte de les soumettre au regard critique des
autres.
5 – L'expérimentation tâtonnante (en anglais « trial ») que pratiquent certains
patrons de canots ou de vedettes rapides, qui n'arrivent pas à manœuvrer s'ils n'ont
pas une main sur le volant et l'autre sur la commande du cran de pétrole,
s'apparente aux « essais sans idée » des animaux qui s'en remettent au hasard d'un
mouvement heureux pour produire l'effet désiré.
Remarques : a) – L'idée, dans l'expression « essai sans idée », est une idée causale,
c'est-à-dire une connaissance conceptuelle et juste de la cause infaillible.
b) – La réussite dans les cas d'opérations conduites par tâtonnements peut résulter
du concours accidentel de conditions dont l'existence est restée inaperçue : ces
opérations ne peuvent certainement pas servir à augmenter le niveau de
compétence.
6 – On attribue l’organisation des colonies d'abeilles à l’instinct animal.
Les travaux sur les abeilles ont montré que le comportement des colonies était
presque toujours dépendant de la présence de phéromones émises, en fonction des
circonstances, par les différentes castes (reine, ouvrières, faux bourdons).
Remarques : a) – Les abeilles sont sensibles à des odeurs qui nous échappent ; de
même, elles peuvent voir les objets éclairés en lumière mono-chromatique
ultra-violette qui nous sont invisibles, comme elles sont sensibles à la polarisation
de la lumière du Soleil ; il est possible qu'elles perçoivent les variations du
magnétisme terrestre.
b) – Nous ignorons comment les reines vierges peuvent rejoindre les congrégations
où les attendent plus de 10 000 mâles issus de ruches de la région ; plusieurs mâles
s'accouplent en vol à la jeune reine et celle-ci reçoit successivement assez de
sperme pour féconder jusqu'à 20 000 œufs par jour pendant les quatre ou cinq
années de sa vie.
c) – Il est remarquable que les congrégations de mâles se reforment, d’année en
année, au-dessus des mêmes lieux.
d) – Les mâles peuvent parcourir 17 kilomètres depuis leurs ruches d'origine pour
rejoindre une congrégation, les reines plus de 3 kilomètres.
e) – Un certain nombre d'ouvrières de la ruche n'ont pas de rôle particulier, sauf à
être prêtes à se joindre aux nettoyeuses, aux nourrices ou aux butineuses dans le
cas où le nombre d'ouvrières de l'une de ces castes deviendrait insuffisant pour une
raison quelconque.
f) – En cas d'absence de phéromones royales dans la ruche, les abeille nourrices
transforment en cellules royales quelques cellules d'ouvrières dont les larves sont
écloses depuis moins de trois jours ; pour cela, elles continuent à nourrir la larve
uniquement avec de la gelée royale jusqu'à l'operculation de la cellule : c'est la
nourriture et non les gènes qui déterminent si une larve de femelle produira une
Glossaire maritime – page 791 – À jour au 1er janvier 2015
avec plus de célérité que les corrections correspondantes destinées à être portées
sur les cartes marines.
Instrument : 1 – On appelle instrument tout agent mécanique qu'on emploie dans une opération
quelconque.
Remarques : a) – Le mot « instrument » s'emploie seul quand il s'agit d'un
instrument à réflexion tel qu'un sextant.
b) – Au pluriel, le mot « instruments » désigne l'ensemble des appareils de
navigation qui permettent notamment de conduire un navire ou un avion en
l'absence de visibilité.
2 – Personne ou chose qui sert à produire ou à prouver quelque chose.
Exemple : Le connaissement est l'instrument du contrat de transport de
marchandises.
Instrument optique : 1 – Un instrument optique a ordinairement pour but :
i) d'accroître le pouvoir séparateur de l’œil, qui est de l'ordre de 1 minute de degré,
alors qu'un instrument optique tel qu'un télescope peut atteindre le dixième d'une
seconde de degré.
ii) de matérialiser avec une grande précision une direction grâce à un système de
réticules faits de fils très fins qui se croisent et qui définissent l'axe optique de
l'instrument ;
iii) de rendre commodes des mesures précises d'angles au moyen de montures
ad hoc.
iv) éventuellement, d'accroître la luminosité des astres en substituant à l’œil une
superficie plus importante pour capter la lumière des étoiles.
2 – L'objectif d'un instrument optique construit dans son plan focal l'image d'une
petite partie du panorama visible ; cette petite partie s'appelle le champ de
l'instrument optique.
i) Le diamètre de l'objectif, également appelé ouverture, détermine la quantité de
lumière qui entre dans l'instrument optique.
ii) La focale de l'objectif détermine la longueur de l'instrument optique.
iii) Le pouvoir séparateur de l'objectif est la plus faible distance angulaire qui
permet la séparation des images ; le pouvoir séparateur varie comme le diamètre de
l'objectif.
Si deux taches de diffraction ont leurs centres distants d'une longueur moindre que
leur diamètre, elles ne peuvent pas être séparées.
iv) L'aberration chromatique modifie le spectre des couleurs ; l'aberration de
sphéricité produit une distorsion de l'image.
3 – Le champ est l'angle solide qui contient tous les objets vus simultanément dans
l'oculaire ; le champ ne dépend pas du diamètre de l'objectif mais seulement de
l'oculaire.
4 – Le grossissement d'un instrument optique dépend à la fois de l'objectif et de
l'oculaire : l'oculaire jour le rôle d'une loupe grossissant l'image donnée par
l'objectif.
Intégration : 1 – Action de faire entrer un élément dans un ensemble de sorte qu'il en devienne
une partie commune.
2 – L'intégration des enfants dans la Société des adultes se fait par l'école et par la
famille, à condition que leurs professeurs et leurs parents le veuillent vraiment.
Remarques : a) – Le langage, par sa richesse, sa précision et ses nuances est un
élément déterminant de l'intégration dans la Société.
b) – Les professeurs et les parents ne sont ni de simples prestataires de service, ni
les propriétaires des enfants.
3 – [En mathématiques] Opération qui consiste à calculer une quantité finie à partir
d'accroissements infiniment petits en considérant cette quantité comme la limite de
leur somme.
Glossaire maritime – page 793 – À jour au 1er janvier 2015
Intégrisme : 1 – Qualité d'une personne qui n'admet pas d'exceptions à ses convictions.
Remarques : a) – L'intégrisme peut ne concerner que la personne convaincue
elle-même, mais certains intégristes peuvent chercher à imposer leurs convictions à
la terre entière par un prosélytisme plus ou moins agressif.
b) – On a connu dans le passé, et on connaît actuellement des intégrismes
religieux, économiques ou politiques.
Exemple : i) L'intégrisme religieux de la Sainte Inquisition dans la chrétienté au
Moyen-Âge.
ii) L'intégrisme économique des capitalistes américains.
iii) L'intégrisme politique de l'apartheid en Afrique du Sud au XX ème siècle, ou
celui de la ségrégation raciale aux États-Unis d'Amérique.
iii) L'intégrisme religieux de certains mahométans, qui se superpose parfois à des
convictions, à des intérêts matériels ou à des ambitions politiques.
2 – En matière de religions, on appelle intégrisme l'attitude de ceux qui croient à la
révélation et à la doctrine de leur religion, qui en pratiquent les rites et en
observent les commandements, qui refusent que des mécréants veuillent les faire
renoncer à leurs croyances par la force.
Remarques : a) – La stigmatisation de l'intégrisme religieux, ou la lutte contre les
intégrismes religieux, sont les antithèses de la laïcité.
b) – L'opposé de l'intégrisme religieux est le syncrétisme.
Intention : 1 – Mouvement de la volonté tendant à quelque fin.
2 – Décision arrêtée.
Remarque : Les poètes et certains esprits faibles prêtent des intentions aux choses
inanimées ou à de prétendus êtres surnaturels.
Exemple : Seul le poète est autorisé à inventer une phrase telle que : « Le bateau
n'a pas voulu venir sur tribord quand la machine est partie en arrière ! »
Intercalaire (Seconde – ) : 1 – L'échelle de temps légal que nous utilisons dans la vie courante
est basée sur le Temps Universel Coordonné : TUC (en anglais « UTC ») ; cette
échelle de temps est en principe liée à la rotation de la Terre ; en réalité, elle est
parfaitement uniforme car elle est actuellement (2013) construite à partir de la
mesure de la vibration de l'atome de Césium 133.
2 – Or la rotation de la Terre montre, d'une part, de petites irrégularités et, d'autre
part, un ralentissement lent et régulier dû aux effets des marées luni-solaires.
3 – C’est pourquoi il faut régulièrement retarder d’une seconde les montres réglées
sur le temps moyen si l'on désire les maintenir calées sur le mouvement de la
Terre : cette seconde d’ajustement est appelée seconde intercalaire.
[Voir les expressions Seconde intercalaire et Temps universel coordonné].
Interlope (en anglais « smuggling », « smuggler ») : 1 – Un navire qui fait de la fraude, ou qui
cherche à introduire des objets prohibés, est qualifié d’interlope (adjectif).
2 – Un marin qui fait de la fraude est appelé un interlope (nom).
Intermédiaires (Barres – ) (en anglais « counter transoms ») : Appellation occasionnelle des
barres d'écusson.
Internationale : Paroles du chant révolutionnaire « L'internationnale » :
– Refrain : C’est la lutte finale
Groupons-nous et demain
L’Internationale
Sera le genre humain :
– Couplet 1 : Debout ! l'âme du prolétaire
Travailleurs, groupons nous enfin.
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
Pour vaincre la misère et l'ombre
Foule esclave, debout ! debout !
Glossaire maritime – page 794 – À jour au 1er janvier 2015
Intertropical : Les pays intertropicaux sont ceux qui se trouvent entre les tropiques, c’est-à-dire
dont la latitude est comprise entre 24° Nord et 24° Sud.
Intracostal waterway : L’intracostal waterway aux États-Unis d’Amérique, est un réseau
intérieur de canaux et de voies d'eau navigables d’environ 4 800 kilomètres de
longueur ; ce réseau suit le littoral de l'océan Atlantique et du golfe du Mexique ; la
profondeur disponible y est en général au moins égale à 4 mètres.
Intrigues : Pratiques occultes ou secrètes visant à obtenir un avantage personnel.
Remarques : a) – Occulte s'entend de ce qui est caché sous une sorte de mystère.
b) – Secret s'entend de ce qui n'est pas divulgué.
c) – C'est en transformant les affaires de l'État en intrigues que les ministres des
rois de France (Richelieu, Mazarin, Colbert, etc.) ont acquis en quelques années
des fortunes personnelles colossales aux dépens des Français.
Intuition : 1 – Intelligence rapide et complète d'un problème, d'un être, d'une situation, sans
recours aux opérations logiques et discursives.
Remarques : a) – L'intuition est le processus par lequel on avance dans la
résolution d'un problème sans comprendre comment on a fait pour avancer.
b) – Dans l'intuition, le cerveau fait de façon inconsciente une relation avec une
situation déjà vécue.
c) – L'intuition est une sorte d'inspiration reposant sur l'expérience.
2 – [Par métonymie] Ce que l'on comprend ou pressent de cette façon.
3 – On appelle intuition délirante une intuition fausse, sans rapport avec la réalité
et faisant partie d'un délire.
[Voir les mots Délire, Inspiration et Instinct].
Invalides de la Marine (Caisse des – ) (en anglais « disabled seamen's cash ») : 1 – La caisse
des Invalides de la Marine est destinée à pourvoir au paiement :
i) des pensions d’ancienneté des marins,
ii) des pensions de réversion de leurs veuves, et
iii) des pensions destinées à leurs orphelins mineurs.
2 – L’institution des Invalides de la Marine est due à Colbert, pendant le règne de
Louis XIV, et elle date de 1673.
3 – La caisse s’alimente d’une retenue sur la solde et sur les accessoires de solde
des marins en activité de service, des prises faites à l’ennemi et du produit de la
vente des épaves maritimes non réclamées.
4 – Après la défaite militaire de Napoléon III en 1870, les réserves de la Caisse des
Invalides ont payé 2 des 5 milliards de francs-or que la France a été contrainte de
payer à la Prusse, au titre des réparations, par le Traité de Francfort-sur-le-Main du
10 mai 1871.
5 – Depuis la fin de la guerre de 1870 et le traité de Francfort, les comptes de la
caisse des Invalides de la Marine doivent être en équilibre ; le législateur le rappelle
périodiquement.
Remarques : a) – Depuis la fin de la Guerre de 1870, la Caisse des Invalides ne
conserve plus de réserves : les excédents de recettes éventuels sont versés au
budget de l’État ; en contrepartie, s’il manque des deniers pour payer les pensions
d'ancienneté ou les soins des marins, c’est le budget du ministère chargé de la Mer
qui, en principe, comble le déficit.
b) – L'arrêté du 15 mars 2013 du ministre de l'économie et des finances, de la
ministre des affaires sociales et de la santé et de la ministre de l'écologie, du
développement durable et de l'énergie a fixé le montant définitif de la contribution
d'équilibre versée par le régime général d'assurance maladie à l'Etablissement
national des invalides de la marine pour l'année 2011, en application de la loi
n° 2005-1719 du 30 décembre 2005 : ce montant s'élevait à 264 981 999,60 €.
Inventer : 1 – Trouver, par hasard ou par recherche.
2 – Concevoir, imaginer, créer quelque chose de nouveau.
3 – Donner à dessein pour vraie, une affirmation mensongère.
Glossaire maritime – page 796 – À jour au 1er janvier 2015
Inventeur d'une épave : Le premier découvreur d'une épave est appelé l'inventeur de l'épave, et
il a droit à une rémunération qui dépend de la valeur de l'épave.
Investissement : Bien durable dont l'amortissement du prix d’achat est réparti sur plusieurs
années après l'achat ; d’un point de vue comptable, la dépréciation de ce bien avec
le temps correspond aux amortissements constitués pendant la même période.
Remarque : Contrairement aux amortissements des investissements, qui visent à
rembourser des dépenses effectuées dans le passé pour acquérir du matériel
actuellement en service, les provisions constituées pour des grosses réparations
concernent des dépenses programmées qui n'ont pas encore été effectuées.
Invincible Armada : Voir l'expression Armada (Invincible - ).
IPER : Sigle d'une Indisponibilité Périodique d'Entretien et de Réparation.
Remarques : a) – Il s'agit d'une longue période de travaux sans possibilité
d'appareiller.
b) – L'IPER a remplacé l'appellation « grand carénage ».
[Voir les sigles IEI et PEI].
IRIDIUM : Système de radiocommunications entre les navires à la mer et le reste du monde au
moyen de satellites artificiels servant de relais.
Irlandaise (Ris à l’– ) (en anglais « irish reef ») : Si, lorsque l’on désire soulager rapidement une
voile qui, sous l’action du vent, fait coucher un navire outre mesure, on la coupe
ou on la découpe à coups de couteau et l'on dit que l’on a pris des ris à
l’irlandaise.
Remarque : Cette locution vient des Anglais !
Irrégularités de la vitesse de rotation de la Terre : 1 – La précision des horloges à quartz a
permis de mettre en évidence des irrégularités dans la vitesse de rotation de la
Terre autour de son axe.
Remarques : a) – C’est la rotation de la Terre qui servait de référence, jusque dans
les années 1960, pour la mesure des durées et pour la détermination du temps.
b) – En raison des irrégularités de la vitesse de rotation de la Terre, la référence à
la rotation de la Terre pour la définition du temps a été abandonnée et, depuis
1967, c’est la seconde atomique qui sert de référence.
c) – Les horloges à quartz, disponibles depuis les années 1960, exploitent le
phénomène de piézo-électricité du quartz.
d) – La précision initiale des horloges était d’une milliseconde par jour ; est atteint
maintenant une microseconde par jour.
2 – La durée du jour terrestre a augmenté d’une ou deux millisecondes en 100 ans
en raison de l’interaction entre la Terre et la Lune.
3 – On a observé des variations décennales de quelques millisecondes par jour dues
aux interactions entre le manteau et le noyau de la Terre.
4 – La circulation des masses d’air atmosphérique ou les courants marins
provoquent des accélérations ou des ralentissements irréguliers et aléatoires.
[Voir les mots Horloge, Seconde, Temps].
Islam : 1 – La religion des mahométans.
2 – Les pays mahométans.
Remarque : Le mot arabe qui se prononce islam signifie : « résignation à la
volonté de Dieu ».
[Voir le mot Mahométan].
Islamique : Qui appartient à la religion de Mahomet.
Islamisme : 1 – La religion de Mahomet.
2 – Le mot islamisme désigne les composants dogmatiques de l'islam.
[Voir le mot Mahométan].
Islamiste : Qui connaît et respecte les dogmes et les préceptes islamiques.
Remarque : Le mot islamiste ou les expressions islamiste radical et islamisme
radical sont utilisés en mauvaise part par ceux qui refusent la métaphysique en
Glossaire maritime – page 797 – À jour au 1er janvier 2015
général, qui ignorent délibérément tout fait religieux et qui considèrent que
l’existence même des mahométans est un péril.
[Voir les mots Mahométan et Liberté].
Islamite : Qui professe l'islam.
[Voir le mot Mahométan].
Isobare : Sur une carte météorologique, les isobares sont les lignes qui relient les lieux de la Terre
d’égale pression atmosphérique, à une heure donnée et à une altitude donnée.
Remarque : En mer, la direction du vent observé fait habituellement un angle
d’environ 15° avec les isobares au sol ; il est dirigé vers la zone où les pressions
diminuent.
Isolationnisme : 1 – Répugnance pour les dirigeants ou pour les citoyens d'un État à intervenir
dans la politique d'un autre État.
2 – Les isolationnistes d'un État soupçonnent les interventionnistes de cet État
d'être manipulés par une puissance extérieure (les États-Unis d'Amérique par
l'Angleterre en 1940) pour s'aventurer dans des opérations coûteuses qui ne les
concernent pas.
Remarques : a) – L'isolationnisme des États-Unis d'Amérique en 1940, qui
remontait à leur participation à la Première Guerre Mondiale, a empêché leur
entrée en guerre aux côtés des Anglais jusqu'à l'attaque par le Japon, en décembre
1941, de la base américaine de Pearl Harbour, à Hawaï, dans l'Océan Pacifique.
[Voir le nom Pearl Harbour].
b) – Certains rappellent des faits, cachés à l'époque, qui peuvent laisser penser à
des provocations entreprises délibérément par l'administration américaine pour
contraindre le Japon à attaquer Pearl Harbour et permettre ensuite l'entrée en
guerre de l'Amérique dans le Pacifique contre l'empire japonais, et en Europe
contre l'Allemagne, au côté de l'Angleterre.
c) – Le scepticisme n'est pas de l'isolationnisme ; le scepticisme peut prendre sa
source dans les mensonges passés des interventionnistes pour obtenir l'adhésion de
l'opinion publique à leur cause en d'autres occasions.
Isomorphe : Qui affecte la même forme cristalline.
Remarque : Le mot isomorphe est formé à partir des mots grecs Ἴσος (même) et
μορφή (forme).
Isomorphie : Propriété des corps qui, ayant une composition chimique différente, affectent la
même forme cristalline.
Isophase (Feu – ) : Feu périodique dont la durée de lumière dans une phase est égale à la durée
d’obscurité.
Isothère : Une ligne isothère est une ligne passant par les points de la Terre atteignant la même
température en été.
Isotherme : Qui est égal en température.
Une ligne isotherme est une ligne passant par tous les points de la Terre où la
température moyenne de l’année est la même.
Isotrope : Qui a les mêmes propriétés physiques dans toutes les directions.
Israël : Nom d'un personnage de la Bible.
[Voir le mot Jacob].
Israël : 1 – Nom d'un État du Proche-Orient compris entre la Mer Méditerranée, le Liban, la
Syrie, la Jordanie et l'Égypte.
2 – La capitale d'Israël est Jérusalem ; sa principale ville est Tel Aviv.
ISPS (Code –) : En anglais : International Ship and Port Facility Security Code.
[Voir l'expression Code ISPS].
ISSC (en anglais « International Ship Safety Certificate ») : Certificat International de Sûreté
du Navire.
Glossaire maritime – page 798 – À jour au 1er janvier 2015
Isthme (en anglais « isthmus ») : Bande étroite de terre qui réunit deux portions plus ou moins
considérables d’un continent ou d’une île et qui, des deux côtés, est baignée par la
mer.
Exemples : i) L’isthme de Panama relie l’Amérique centrale à l’Amérique du Sud.
ii) L’isthme du Martray relie les deux parties principales de l’Île de Ré.
Itague (en anglais « tye ») : 1 – Une itague est un cordage sur lequel on agit à l’aide d’un palan
pour soulever un objet qui est tenu par l’autre extrémité de ce cordage.
2 – Une itague passe ordinairement par une poulie de conduite, et c’est de l’autre
côté de cette poulie de conduite qu’est fixé le palan.
3 – Une itague est dite être en simple quand elle ne forme qu’un cordon entre la
poulie de conduite et l’objet.
4 – Si l'itague fait dormant en un point élevé, puis passe par une poulie fixée sur
l'objet, l'itague forme deux cordons entre la poulie de conduite et l'objet et on dit
qu’elle est en double.
5 – Il y a des itagues pour hisser les vergues de hune, pour prendre les empointures
des ris, pour soulever les mantelets des sabords.
Les vergues de hune des grands bâtiments ont deux itagues, dont les palans
descendent sur le pont, une de chaque bord, pour faciliter l'opération de hisser ces
vergues.
6 – À la mer on fait itague ou drisse anglaise avec les drisses de perroquet.
7 – Itague est quelquefois synonyme de pendeur.
[Voir le mot Pendeur].
Itague (Poulie d’– ) (en anglais « tye block ») : Poulie capelée par son estrope à la tête d’un mât
de hune, qui sert à hisser et à amener la vergue de ce mât.
Remarque : La face de cette sorte de poulie qui s’applique contre le mât est aplatie
pour qu’elle soit moins sujette au mouvement ; on pratique deux goujures à sa
caisse afin de la fortifier par une estrope double.
Ithos : Partie de la rhétorique qui traite des mœurs, par opposition au pathos qui traite des
moyens propres à émouvoir.
Itinéraire : Les mesures itinéraires sont celles dont on fait usage pour mesurer et indiquer la
longueur du chemin d’un lieu à un autre.
Jable : On appelle jable l’entaille des douvelles permettant de loger les extrémités des pièces qui
composent le fond d’une futaille.
Jacob : 1 – Personnage de la Bible.
2 – Jacob était le fils d'Isaac et de Rebecca.
3 – Jacob eut pour première épouse Léa et pour deuxième épouse Rachel.
Il eut pour concubines Zilpa (la servante de Léa) et Bilha (la servante de Rachel).
4 – Jacob a eu douze fils (dans l'ordre chronologique) :
i) Ruben, issu de Léa ;
ii) Siméon, issu de Léa ;
iii) Lévi, issu de Léa ;
iv) Juda, issu de Léa ;
v) Dan, issu de Bilha ;
vi) Nephtali, issu de Bilha ;
vii) Gad, issu de Zilpa ;
viii) Aser, issu de Zilpa ;
ix) Issachar, issu de Léa ;
x) Zabulon, issu de Léa ;
xi) Joseph, issu de Rachel ;
xii) Benjamin, issu de Rachel.
5 – Jacob prit le nom d'Israël après que Dieu lui eut dit : « On ne t'appellera plus
Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre tous les hommes et tu
l'as emporté » (GENÈSE, chapitre 32, verset 29).
6 – Chacun des douze fils de Jacob devint le chef de l'une des douze tribus d'Israël.
Glossaire maritime – page 799 – À jour au 1er janvier 2015
Donrémy était proche de Vaucouleurs, dans cette zone frontalière mal définie qui
entremêlait à l’époque, les uns dans les autres, des territoires appartenant au duché
souverain de Bar, au duché souverain de Lorraine (terres d’Empire), à la
Champagne (Royaume de France), au duché de Bar mouvant ou à l’évêché de
Toul.
En 1429, lorsque Jeanne d’Arc est partie de Vaucouleurs pour rejoindre le Dauphin
Charles à Chinon, René d’Anjou avait déjà beaucoup d’influence dans les duchés
de Bar et de Lorraine ; il a pu apporter aide et assistance à l’escorte de Jeanne,
directement ou indirectement, mais cela n’est pas prouvé.
Remarques : a) – René d’Anjou était le fils de Yolande d’Aragon et le beau-frère
du Dauphin Charles de Ponthieu ; le Dauphin Charles (fils du défunt roi Charles VI
ET futur Charles VII) avait vécu à la cour du duc Louis d’Anjou et de Yolande
d'Aragon son épouse de 1414 à 1417, soit dans leurs châteaux des bords de la
Loire, soit dans leurs châteaux de Provence.
b) – René d’Anjou (1409-1480) était en 1429 le futur duc de Bar désigné par son
grand-oncle Louis 1er, cardinal-duc de Bar (1375-1430) ; il était aussi le gendre du
duc Charles II de Lorraine et le futur duc consort de Lorraine depuis son mariage
avec Isabelle de Lorraine, le 20 octobre 1420.
René d’Anjou devint duc de Bar en 1430 ; duc consort de Lorraine en 1431 ; duc
d’Anjou en 1434 ; comte de Provence et de Forcalquier en 1434 ; comte de
Piémont, comte de Barcelone, roi de Naples en 1435 ; roi titulaire de Jérusalem en
1435 ; roi titulaire de Sicile en 1434 ; roi d’Aragon en 1466 ; il fut marquis de
Pont-à-Mousson, pair de France et il fonda de l'Ordre du Croissant.
c) – Le 16 juillet 1429, la veille du sacre de Charles VII à Reims, René d'Anjou
apporta l'hommage des duchés de Lorraine et de Bar au roi de France (il n’était pas
encore duc d’Anjou ni comte de Provence).
Ami de toujours, beau-frère et homme de confiance de Charles VII, René d'Anjou
(le futur roi René) joua un rôle actif dans les négociations de Tours qui aboutirent
au traité du 28 mai 1444, établissant une trêve de deux ans entre Henry VI et
Charles VII.
En 1445, le « Bon Roi René » (René d’Anjou) maria sa fille Marguerite d'Anjou au
roi d'Angleterre Henri VI (prétendant éconduit à la couronne de France).
d) – Jeanne d'Arc rejoignit la Cour du Dauphin Charles à la demande de ceux
qu'elle appelait « ses conseils » et que la tradition appelle « ses voix ».
3 – La vie publique de Jeanne d’Arc (février 1429 – 30 mai 1431) est liée à la
succession du roi de France Charles VI, mort le le 21 octobre 1422.
Deux partis opposés : les « Armagnacs » au sud de la France et les
« Bourguignons » au nord, se disputaient depuis 1396 la tutelle du roi de France
Charles VI, affecté par de graves crises de folie depuis 1392.
Ces deux partis livraient une véritable guerre civile en France depuis l’assassinat à
Paris (23 novembre 1407) du duc Louis 1er d'Orléans, chef de file des Armagnacs
par le duc de Bourgogne (Jean sans Peur).
Jean sans Peur fut, à son tour, lâchement et perfidement assassiné le 10 septembre
1419, à MontereauFault-Yonne, par les hommes du Dauphin Charles, duc de
Ponthieu (futur Charles VII) et en sa présence.
4 – En 1429, les deux prétendants au royaume de France étaient Charles
(1403-1461) le dernier fils vivant du défunt roi de France Charles VI, et Henri, né
le 6 décembre 1421, petit fils de ce même roi Charles VI :
Catherine de Valois (1401-1437) veuve du roi d’Angleterre Henri V depuis le
31 août 1422, était la fille du roi de France Charles VI et de la reine de France
Isabeau de Bavière.
Catherine de Valois, mère du prétendant Henri VI étant la sœur du prétendant
Glossaire maritime – page 803 – À jour au 1er janvier 2015
Charles de Ponthieu (futur Charles VII), Henri VI était le neveu du futur Charles VII.
Henri VI devint roi d’Angleterre et héritier officiel du royaume de France à la mort
de son père Henri V (31 août 1422) à l'âge de 11 mois.
5 – Les deux premiers fils de Charles VI sur lesquels ce roi avait compté pour lui
succéder, et qu’il avait tour à tour désignés comme dauphins de Viennois : Louis,
duc de Guyenne (1396–1415) et Jean, duc de Touraine et de Berry (1398–1417)
moururent prématurément.
6 – Le défunt roi Charles VI lui-même avait été désigné 2ème dauphin de Viennois
(donc hériter du trône de France) du vivant son père, le roi de France Charles V
(1338-1380).
Charles VI avait choisi de déshériter son troisième fils Charles, duc de Ponthieu (le
futur Charles VII) en raison d’actes contraires à l’honneur qu’il avait commis ; il
avait désigné comme dauphin de Viennois, pour lui succéder sur le trône de
France, son petit-fils le Plantagenêt Henri VI .
[On a prêté à la Reine d’Angleterre Elizabeth II le projet d’agir de la même façon
à l’égard de son fils Charles, Prince de Galles, parce qu’il avait rompu son
mariage par un divorce et qu’il s’était remarié avec une femme divorcée, Camilla
Parker Bowles (9 avril 2005) : certains ont prétendu que la Reine Elizabeth II
avait le pouvoir et avait peut-être envisagé de désigner son petit-fils William
comme l’héritier du trône après sa propre mort ou après son éventuel retrait.]
7 – Au début de la vie publique de Jeanne d’Arc, les Grands (pairs, ducs ou
comtes) du sud du royaume soutenaient financièrement et politiquement Charles ;
ils acclamèrent Charles VII roi de France le 30 octobre 1422, après la mort de son
père Charles VI, comme cela se faisait alors.
Au contraire, les Grands de la moitié nord du royaume (notamment Jehan le Sage,
duc de Bretagne, et Jean le Bon, duc de Bourgogne) soutenaient Henri
Plantagenêt (Henri VI), petit fils de Charles VI et ils l’acclamèrent, de leur côté, roi
de France ; c’est lui que Charles VI avait désigné pour lui succéder par le traité de
Troyes du 21 mai 1420. Les plus grandes et puissantes villes du royaume et tous
les Parlements reconnaissaient Henri VI comme l’héritier du trône de France.
8 – Depuis Aliénore d’Aquitaine (épouse du roi de France Louis VII et reine de
France de 1137 à 1152) la Cour de France résidait régulièrement à Bourges ou
dans d’autres lieux de la vallée de la Loire.
La vie y était plus agréable et plus raffinée qu’à Paris.
9 – En 1429, le Dauphin Charles (futur Charles VII) était à la tête du parti des
« Armagnacs » ; le duc de Bourgogne Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur, était
à la tête des « Bourguignons » qui, alliés des Anglais, soutenaient le second
prétendant : Henri VI, roi d’Angleterre.
10 – Paradoxalement, l'Anglais Henri VI avait davantage de sang français dans son
ascendance que son oncle le Français Charles VII, en raison des arrangements
matrimoniaux des différentes familles royales.
11 – Le pape Martin V siégea à Rome du 11 novembre 1417 jusqu’à sa mort le
20 février 1431 ; simultanément, le pape Clément VIII siégea à Peñíscola, en
Aragon, du 10 juin 1423 jusqu’à son renoncement le 26 juillet 1429 ; il se soumit
alors au pape de Rome, Martin V, et se réconcilia avec lui.
Le pape Martin V soutenait le prétendant (anglais) Henri VI ; en même temps, le
pape Clément VIII avait exprimé sa préférence pour le prétendant (français)
Charles VII.
[Voir l'entrée Henri VI].
Jeanne d’Arc (contexte historique) : 1 – Jeanne d’Arc (1412-1431) fut connue, à son époque,
sous le nom de « la Pucelle » ; c'est ainsi qu'elle se présentait (en référence à
Glossaire maritime – page 804 – À jour au 1er janvier 2015
bénéficiait déjà le duché. Telle est l’origine de cette dynastie des ducs de
Bourgogne, qui embarrassa la diplomatie française dans les années qui suivirent.
e) – La Bourgogne fut rattachée à nouveau à la couronne de France en 1477, sous
le règne de Louis XI (le fils de Charles VII), à la mort du duc de Bourgogne Charles
le Téméraire qui survint au cours de la bataille de Nancy face au duc René II de
Lorraine.
2 – Le dernier fils de Charles VI, Charles (1403-1461) comte de Ponthieu, était
devenu l’aîné de France et avait pris le titre de dauphin en 1417 après la mort de
ses trois frères aînés : Charles (1392-1398), Louis (1396–1415) duc de Guyenne
puis dauphin du Viennois et Jean (1398–1417) duc de Touraine et de Berry puis
dauphin du Viennois.
Charles VI étant mort le 21 octobre 1422, son dernier fils vivant, Charles, se fit
proclamer roi de France le 30 octobre 1422, à l’âge de 19 ans, dans la chapelle de
son château de Mehun-sur-Yèvre (actuel département du Cher) ; mais il n’était ni
couronné ni consacré.
Certains l’appelaient ironiquement le roi de Bourges (ses adversaires) car il s'était
établi dans cette région, sur les rives de la Loire, en quittant Paris en 1418 ; il était
duc de Touraine.
D'autres l’appelaient le Dauphin (ses partisans).
Remarques : a) – Mehun-sur-Yèvre était devenue la capitale du pouvoir pour ceux
qui soutenaient Charles VII et le parti des Armagnacs.
b) – Paris soutenait le parti des Bourguignons.
c) – Les Armagnacs présents dans Paris avaient été massacrés ou chassés.
d) – En 1428, Charles VII reprit Chinon, que le connétable Arthur de Richemont
(1391-1458) duc de Bretagne, seigneur de Parthenay, avait offert à sa femme
Marguerite de Bourgogne, veuve de Louis de Guyenne (frère ainé de Charles VII).
e) – C’est à Chinon que Jeanne d’Arc a été reçue par Charles VII pour la première
fois (23 avril 1429) mais Jeanne a séjourné à plusieurs reprises à Mehun-sur-Yèvre,
où elle assistait aux Conseils du Roi.
Charles VII donna à Jeanne ses armoiries, le 2 juin 1429, à Chinon : un écu d’azur,
avec deux fleurs de lys d’or et une épée par le milieu (d’après un manuscrit de
l’époque conservé aux Archives nationales).
f) – Le compte rendu du procès en condamnation de 1431 affirme au contraire que,
le 10 mars 1431, Jeanne a nié avoir jamais eu des armoiries.
g) – C’est dans la chapelle du château de Mehun sur Yèvre que, le 8 décembre
1429, Charles VII remit à Jeanne ses lettres d’anoblissement.
3 – Le roi de France Charles VI étant mort le 21 octobre 1422 de fièvre quarte
(dysenterie), le Plantagenêt Henri VI, roi d’Angleterre, avait été proclamé et était
devenu, pour beaucoup, roi de France.
Le duc de Bretagne (Jehan le Sage) et le duc de Bourgogne (Philippe le Bon)
soutenaient le Plantagenêt Henri VI ; la veuve bavaroise de Charles VI, la reine de
France Élisabeth von Wittelsbach-Ingolstadt, dite Elisabeth von Bayern
(1371-1435) connue en France sous le nom d’Isabelle de Bavière ou d’Isabeau de
Bavière, soutenait, elle aussi, son petit-fils âgé de 10 mois, le jeune roi
d’Angleterre Henri VI (né le 6 décembre 1421).
La plupart de Français, les plus grandes et puissantes villes du royaume et tous les
Parlements reconnaissaient Henri VI comme l’héritier du trône de France car, par le
traité de Troyes en Champagne (21 mai 1420) préparé par les Anglais et les
Bourguignons, le roi de France Charles VI avait déshérité son fils, le Valois Charles,
au profit d’abord de son gendre Henri V roi d’Angleterre puis, après la mort de
celui-ci (31 août 1422) au profit d’Henri VI, nouveau roi d’Angleterre.
Henri VI était le fils d’Henri V et de Catherine de Valois (1401-1437) donc le petit
fils de Charles VI et d’Isabeau de Bavière.
Glossaire maritime – page 807 – À jour au 1er janvier 2015
Charles VII.
8 – Le (prétendu) dauphin Charles s’occupa d’abord de pacifier ses possessions du
sud de la France, favorables au parti des Armagnacs, où diverses familles
s’affrontaient : les comtés de Foix, d’Armagnac, de Perdiac, de Comminges, de
Fésenzaguet ; le dauphin se nomma personnellement gouverneur du Languedoc.
– Le Languedoc était l’une des provinces les plus prospères parmi celles qui se
plaçaient sous son autorité.
– Les provinces du sud de la France lui assuraient des ressources suffisantes pour
faire la guerre dans le reste du royaume.
– Quelques années plus tard, c’est dans le Languedoc que Jacques Cœur trouvera
une grande partie de l’argent qu’il prêtera à Charles VII et aux Grands du royaume
pour financer les guerres ; Jacques Cœur (1400-1456) était natif de Bourges.
– Jacques Cœur fut arrêté le 31 juillet 1451 sur l'ordre du roi Charles VII, au
château de Taillebourg ; le roi Charles VII lui devait beaucoup d'argent.
Emprisonné pour une dizaine de motifs et condamné à mort, Jacques Cœur s'évada
de sa prison de Poitiers et, avec l'aide de ses amis, il rejoignit le Pape à Rome.
– Après avoir remis de l’ordre dans ses finances, le dauphin Charles se dirigea vers
le nord, avec le renfort des Écossais en vertu de l’auld alliance, pour s’opposer au
duc de Bretagne, au roi d’Angleterre et au duc de Bourgogne ses cousins.
– Il commença par desserrer la pression que les Anglo-Bourguignons exerçaient
sur le Poitou.
[Voir l’expression Auld alliance].
9 – La Rochelle, en Aunis, faisait partie des villes qui soutenaient la qualité de
dauphin du Valois Charles de Ponthieu (le futur Charles VII), chef du parti des
Armagnacs.
En 1422, Jehan, duc de Bretagne, qui favorisait le parti des Bourguignons, pensait
pouvoir prendre la ville de La Rochelle : c’est par La Rochelle qu’arrivaient en
France les renforts Écossais pour soutenir le dauphin Charles.
Pour les en empêcher, le duc de Bretagne entra dans La Rochelle dans les premiers
jours d’octobre 1422.
Le 11 octobre 1422, 10 jours avant la mort de son père Charles VI, le dauphin
Charles tint son Conseil dans une maison en bois appartenant à l'évêque de Saintes,
au coin de la rue Chef-de-Ville et de la venelle de la Verdière, près du port.
Le dauphin Charles promit de confirmer les privilèges de la cité, qu’il avait déjà
renouvelés en tant que dauphin et régent, le 3 janvier précédent à Bourges [d’après
Amos Barbot].
Le plancher en bois de la salle du Conseil s’effondra accidentellement et il y eut de
nombreux blessés et plusieurs morts parmi les conseillers, mais Charles qui se
tenait sur un siège renfoncé dans la muraille ne fut heureusement que blessé ; cette
muraille était fort épaisse comme étant l’ancienne muraille de la ville, regardant sur
la douve Verdière, au moulin de la Gourbeille.
L’année suivante, en 1423, le dauphin Charles confirma officiellement tous les
privilèges, coutumes et longues observances comme il l’avait promis, ainsi que
tous ceux qui avaient été accordés par ses prédécesseurs Charles V (8 janvier 1372)
ou Charles VI (février 1380).
10 – Charles VII avait craint pour sa succession, s’il lui arrivait malheur, jusqu’à ce
que sa femme Marie d’Anjou donne naissance à un fils, le 3 juillet 1423, à
Bourges : c’était le futur roi Louis XI.
En l’absence d’héritier en cas de décès, son plus proche cousin aurait été le duc
Charles d’Orléans qui était prisonnier des Anglais : la libération d’un roi est
extrêmement coûteuse ! En cas d’assassinat de Charles d’Orléans par les Anglais,
la couronne de France pouvait être revendiquée par ses cousins : le duc Jean V de
Bretagne (1389-1442) également connu sous le nom de Jean le Sage, ou le roi
d’Angleterre Henri VI Plantagenêt (1421-1471).
Glossaire maritime – page 810 – À jour au 1er janvier 2015
Tarse (Saint Paul) avait pris passage a été contraint, à plusieurs reprises, de jeter
des marchandises à la mer pour échapper au naufrage dans la tempête.
2 – Tous les intérêts liés à l’expédition maritime, chacun en fonction de la valeur
engagée dans l’expédition, contribuent à dédommager les propriétaires des objets
qui ont été jetés à la mer pour la sauvegarde du navire et de sa cargaison : on dit
que le navire a été mis en avaries communes.
3 – Un procès-verbal doit constater la nature, l’espèce et la quantité des objets
dont le jet a été opéré.
4 – Le règlement des avaries communes se fait par arbitrage selon des règles
admises contractuellement ou selon la loi nationale.
Jet stream : On appelle traditionnellement ainsi un courant aérien permanent, allant d’Ouest en
Est autour de la Terre, à haute altitude (plus de 6 000 mètres).
[Voir l’expression Courant jet].
Jetée (en anglais « mole head », « break water ») : Chaussée qui s’avance dans la mer et que l’on
a construite ou établie pour mettre un port à l’abri des violences des lames du large
et, au besoin, pour servir de chemin de halage afin de faciliter, à l’aide d’une
cordelle, l’entrée ou la sortie des navires à voiles.
Jeter (en anglais « to let go », « to cast away ») : Le mot jeter a plusieurs acceptions :
1 – Jeter le loch ( en anglais « to heave the log ») c’est laisser tomber le bateau de
loch à l’arrière du navire, pour en filer la ligne à mesure que le navire matche, et
déterminer la vitesse du navire par le nombre de nœuds ou de divisions de cette
ligne qui s’échappent au dehors en un temps donné.
2 – Jeter le plomb de sonde ( en anglais « to heave the lead ») c’est laisser tomber
le plomb de sonde pour compter le nombre de divisions de la ligne de sonde qui
s’échappent, jusqu’à ce que le plomb ait atteint le fond ; la ligne de sonde doit, en
ce moment, être la plus verticale possible.
3 – Jeter l’ancre ( en anglais « to let go the anchor », « to cast the anchor »)
c’est laisser tomber au fond une ancre à laquelle tient un câble, à l’effet de retenir
un navire au mouillage.
Remarque : Dans la pratique, on ne dit pas Jeter l’ancre, mais « mouiller » en
précisant le bord de l'ancre qui a été mouillée et la quantité de chaîne qui a été filée
(par exemple : « mouillé bâbord, quatre maillons au guindeau » ou encore :
« mouillé tribord, deux maillons à l'eau »).
4 – Un navire est jeté à la côte, au plain, sur un rocher, sur un banc (en anglais
« cast away », « driven », « cast ») lorsque, par une cause quelconque, il se trouve
porté dessus et s’y échoue ou s’y brise et s’y perd.
5 – Si un navire en perdition choisit le point de la côte le moins dangereux et s’y
précipite, on dit qu’il se jette à la côte, ou à terre (en anglais « she runs ashore »).
6 – On dit aussi qu’un navire s’est jeté à la côte quand il s’est échoué à la suite
d'une mauvaise manœuvre.
7 – Jeter à la mer, jeter hors du bord (en anglais « to throw ower board ») des
objets ou des marchandises, c'est effectuer un jet à la mer (en anglais « jetson »,
« jettizon »).
[Voir l'expression Jet à la mer].
8 – Autrefois, dans le très mauvais temps et en dernière extrémité, pour alléger le
navire et sauver l'Équipage, on ouvrait les sabords et on attendait un moment
favorable pour jeter les canons à la mer (en anglais « to heave the guns
overboard »), ou encore, pour éviter d'aller à la côte trop rapidement si le navire
était déjà à cordes et à mâts, on jetait bas les mâts afin de réduire la prise au vent.
[Voir l'expression À cordes et à mâts].
Jeu ( en anglais « slack », « loosing », « easy motion », « complete suit ») : 1 – Synonyme de
mou, de déliaison, d'espace vide.
Exemples : Les haubans on du jeu ; les baux ont pris du jeu.
Remarques : a) – Le jeu de la barre est l'espace qu'elle peut parcourir lorsqu'on
Glossaire maritime – page 820 – À jour au 1er janvier 2015
ii) Avec un vent arrière, il obtint un rendement 3,5 fois supérieur à celui d’une
voile.
(Brevets n° 497 312 du 19 avril 1918 et n° 497 380 du 4 mai 1918.)
iii) Il fit transformer un ancien sloop de 1,75 tonne et de 6 mètres de longueur,
qu’il a appelé « La Drésinette » pour confirmer ses raisonnements et ses
expériences théoriques ; il le fit naviguer sur l’Erdre et sur la Loire en 1918 et
1919.
iv) La turbine de 5 mètres de diamètre fut dotée de 2 puis de 4 ailes à surface
variable. Un indicateur de la direction du vent apparent permettait d’orienter au
mieux l’axe de la turbine.
v) Des volants placés près de la barre commandaient, d’une part, l’orientation de la
turbine aérienne pour qu’elle reste toujours face au vent apparent, et d’autre part,
la surface des ailes pour l’adapter à la vitesse du vent apparent.
vi) Une boîte de vitesse donnait la possibilité de chercher le meilleur rendement de
l’ensemble et de renverser le sens de rotation de l’hélice marine de propulsion.
vii) Un moteur thermique auxiliaire pouvait être embrayé sur l’arbre d’hélice.
Remarque : Un hélice qui capte la force du vent pour produire de l’énergie
mécanique sur un arbre s’appelle une turbine ; au contraire, les hélices de
propulsion (aériennes ou marines) sont des récepteurs qui transforment l’énergie
mécanique de l’arbre d’hélice en poussée.
Joint (en anglais « chink ») : 1 – Intervalle entre les bordages, ou entre des pièces de bois
quelconques fixées près à près.
2 – Intervalle subsistant normalement entre deux éléments contigus.
Joint (en anglais « gasket ») : Garniture qui assure l’étanchéité d’un assemblage, d’un
raccordement.
Joint à ondes : Garniture extensible dont l'élasticité est obtenue par des ondulations distribuées
régulièrement dans le sens de la longueur ; les ondulations sont obtenues par
formage, c’est-à-dire par moulage ou par forgeage.
Remarques : a) – On dit indifféremment garniture ondulée ou joint à ondes.
b) – Il ne faut pas confondre joint à ondes et soufflet.
c) – Les joints de dilatation qui relient les échappements des différents cylindres
des moteurs diesel semi-rapides sont habituellement obtenus par forgeage : ce sont
donc des joints à ondes et pas des soufflets.
d) – On appelle soufflet une garniture élastique et extensible dont la forme est
obtenue par soudage ou par collage.
e) – On trouve des soufflets de dilatation sur les collecteurs de vapeur.
Joint homocinétique : Articulation entre deux arbres, qui permet la transmission du mouvement
de rotation de l’un des arbres à l’autre.
Remarques : a) – Lorsque deux arbres sont reliés par un joint homocinétique, le
mouvement de rotation de l’un des arbres a la même vitesse angulaire que celui de
l’autre arbre.
b) – Un joint de Cardan est un joint homocinétique.
c) – Un joint Tracta est un joint parfaitement homocinétique et très robuste ; des
voitures à traction avant équipées de joints Tracta ont participé à la course des
24 heures du Mans en 1927 et dans les années suivantes.
[Voir l'expression Cardan (Joint de – )].
Jonque (en anglais « junk », « chinese junk ») : 1 – Terme générique adopté par les Européens
pour désigner les navires de construction chinoise.
Remarque : Leur plus grande largeur se situe vers le tiers à partir de l’arrière ; leur
arrière est très renflé et leur avant est effilé ; elles sont pontées et elles ont un étage
supérieur à l’arrière.
2 – Les jonques ont trois mâts ; chaque mât porte une voile garnie de lattes
horizontales disposées à intervalles égaux ; chacune de ces lattes a un racage et une
écoute ; la plus basse a quelquefois une drosse.
Glossaire maritime – page 822 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Comme le pressentait déjà Bouquet de la Grye à la fin du XIX ème siècle, les
navires sont réellement devenus des locomotives conduites par des gens de terre.
5 – Le jour est l’unité de temps du système d´unités astronomiques international ; il
est égal à la période de rotation moyenne de la Terre sur elle-même.
6 – Le jour UAI est égal à 86 400 secondes du système de mesures international
(SI) ou à 794 243 384 928 périodes du rayonnement émis par la transition entre les
deux niveaux hyperfins de l´état fondamental de l´atome de césium 133.
7 – On appelle jours de planche le nombre de journées accordées ou convenues
pour le déchargement d’un cargo-boat ou navire de commerce.
8 – L'approvisionnement en vivres, en eau douce, en consommables d'un navire
s'apprécie en jour ; on dit ainsi qu'il ne reste que tant de jours d'eau potable.
Jour julien : 1 – Partie entière de la date julienne.
2 – Le Jour Julien est le nombre de jours écoulés depuis le 1er janvier à midi de l'an
4713 avant J.-C. (pour les historiens) ou de l'an 4712 avant J.-C. (pour les
astronomes) ; c'est un repère commode pour situer un événement astronomique
dans le temps.
3 – Un jour julien commence à 12 h TU et finit le lendemain à la même heure.
Exemples : Le jour julien 2 447 037.0 correspond au 29 août 1987 à 12h TU ; le
jour julien 2 447 037.5 correspond au même jour à 24 h TU, ou au jour suivant
(30 août) à 0 h TU.
4 – Les heures de la journée sont exprimées en fraction de jour.
Exemple : Le jour julien 2 447 037.75 correspond au 30 août 1987 à 6h (heure
TU).
[Voir l'expression Scaliger (Numérotage de – )].
Jour lunaire : La durée du jour lunaire varie entre 24 h 38 min et 25 h 06 min en raison de la
variation non-uniforme de l’ascension droite de la Lune.
La valeur moyenne du jour lunaire est de 24 h 50 min.
Jour sidéral : 1 – Un jour sidéral est l’espace de temps qui sépare deux passages consécutifs
d’une étoile au même méridien.
2 – Le jour sidéral est la durée d’un tour de la Terre sur elle-même, mesuré par
rapport à des étoiles éloignées.
3 – La durée du jour sidéral est plus uniforme que la durée du jour solaire vrai
parce qu’elle ne dépend pas de la forme de l’orbite de la Terre autour du Soleil.
4 – La durée d’un jour sidéral est de 23 h 56 min 4s.
La durée d’un jour solaire est de 24 h.
La différence de près de quatre minutes entre le jour sidéral et le jour solaire est
due au mouvement de la Terre sur son orbite.
5 – Considérons un moment où le Soleil et une étoile lointaine se trouvent dans la
même direction au méridien : après un jour sidéral, l'étoile se situe de nouveau au
méridien ; entre-temps, la Terre, dans sa révolution autour du Soleil, a accompli un
petit tronçon sur son orbite, mais ce déplacement est dérisoire à cause de la
distance quasi infinie de l'étoile.
Le Soleil est cependant beaucoup plus près et, avant qu’il ne se trouve exactement
au méridien, la Terre doit encore tourner un peu plus.
Ainsi, s’il s'est écoulé un jour sidéral jusqu'au premier point (étoile au méridien), il
s’est écoulé un jour solaire jusqu'au second (Soleil au méridien).
Jour solaire vrai : 1 – Un jour solaire vrai est l’espace de temps qui sépare deux passages
consécutifs du Soleil au même méridien.
2 – Le temps solaire vrai est en fait l’angle horaire du Soleil : il est 0 h vrai lorsque
le Soleil traverse le méridien du lieu d’observation.
3 – L’angle horaire du Soleil ne varie pas uniformément ; en effet, l’orbite terrestre
est parcourue à une vitesse variant entre un maximum atteint en hiver, et un
minimum atteint en été.
4 – Pour que le Soleil réapparaisse d’un jour à l’autre exactement au méridien
Glossaire maritime – page 824 – À jour au 1er janvier 2015
d’observation, la Terre devra tourner un peu plus en hiver et un peu moins en été ;
par ailleurs, le plan de l’écliptique n’est pas perpendiculaire à l’axe de rotation de la
Terre, mais il est incliné.
5 – La durée du jour solaire vrai varie entre 23 h 59 min 39 s et 24 h 00 min 30 s.
6 – Afin d’obtenir une unité constante, on a défini un jour solaire moyen, égal à la
durée moyenne de tous les jours solaires vrais de l’année.
Le jour solaire moyen est la durée qui sépare deux passages consécutifs au
méridien d’un Soleil moyen, fictif, qui se déplace à vitesse constante sur l’Équateur
céleste et non sur l’écliptique ; son angle horaire varie donc uniformément.
7 – Le Soleil vrai est parfois en retard, parfois en avance sur le Soleil moyen.
8 – La différence entre le temps vrai, donné par les cadrans solaires, et le temps
moyen varie selon les époques de l’année : elle s’annule le 16 avril, le 15 juin,
le 2 septembre et le 25 décembre.
Elle a un maximum de [ +14 mn 24 s] le 11 février (quand il est midi vrai ce
jour-là, les horloges réglées sur le temps moyen doivent marquer 12h 14mn 24s).
Elle a un minimum de [ –16 mn 22 s] le 4 novembre.
9 – La valeur dont il faut corriger le temps vrai pour obtenir le temps moyen
s’appelle l’équation du temps.
L’équation du temps E représente la différence entre le temps solaire moyen (TM)
et le temps solaire vrai (TV):
Équation du temps : E = TM - TV
[Voir l'expression Équation du temps].
Jour solaire moyen : Le jour solaire moyen est égal à 1,002737909 jour sidéral, soit 24 heures
sidérales + 03 minutes sidérales + 56,555 secondes sidérales.
[Voir l’expression jour solaire vrai].
Journal (en anglais « log book », « journal ») : 1 – Livre ou cahier relatant, au fur et à mesure
qu’ils se produisent, tous les événements remarquables.
2 – Le capitaine rédige son journal de mer et veille à la bonne tenue des autres
journaux de bord.
Le journal de mer est coté et paraphé par le président du tribunal de commerce.
Le journal de mer contient, outre les indications météorologiques et nautiques
d'usage, la relation de tous les événements importants concernant le navire et la
navigation entreprise.
Les inscriptions en sont opérées jour par jour et sans blanc.
Elles sont signées chaque jour par le capitaine.
3 – Le journal tenu à la passerelle de navigation par les officiers de quart s'appelle
le livre de loch ou le livre de bord ; on y note d'heure en heure, de midi à midi, les
vents régnants et leur force, les heures des changements de vent, les caps et les
routes suivis, la dérive, la variation du compas, le chemin parcouru, les noms des
navires rencontrés, les observations astronomiques, les terres aperçues, les amers
relevés à terre, etc.
4 – Le journal tenu dans la machine des navires à propulsion mécanique s'appelle le
casernet de la machine ; on y note les températures et les pressions lus sur les
cadrans, les transferts et les consommations d'eau, d'huile de graissage et de
combustible, l'allure moyenne de l'hélice, etc.
Journal de mer : 1 – Le journal de mer rédigé par le Capitaine est un instrument juridique très
important pour la défense des intérêts du navire ou de l’armateur ; il fait foi en
justice jusqu’à preuve du contraire.
2 – Art. 6 du décret 69-679 du 19 juin 1969 – Le capitaine rédige son journal de
mer et veille à la bonne tenue des autres journaux de bord.
Le journal de mer est coté et paraphé par le président du tribunal de commerce.
Le journal de mer contient, outre les indications météorologiques et nautiques
d'usage, la relation de tous les événements importants concernant le navire et la
navigation entreprise. Les inscriptions en sont opérées jour par jour et sans blanc.
Elles sont signées par le capitaine.
Glossaire maritime – page 825 – À jour au 1er janvier 2015
être renseigné par ses informateurs haut placés s'il traite les informations que
ceux-ci lui ont confiées d'une manière qui leur déplaît, ou s'il utilise d'autres
sources pour les faire apparaître sous un jour défavorable.
d) – Les dirigeants politiques et les journalistes de la presse écrite, radio-diffusée
ou télévisée se fréquentent assidûment : les politiques distillent des informations
confidentielles à ne pas révéler, mais qui doivent servir à orienter les commentaires
des journalistes ; en contre-partie, les journalistes sont bienveillants dans le choix
des informations qu'ils diffusent concernant l'action de ces hommes politiques, et
dans l'orientation des explications qui les accompagnent.
e) – Dans les années 1960 ou 1970, nous ne pouvions lire les revues auxquelles
nous étions abonnés qu'à notre retour en Europe, après quatre ou six mois
d'embarquement au long cours.
L'éditorial de l'hebdomadaire « Les Informations » était écrit alternativement par
Alain Duhamet ou par Tardieu : au bout de plusieurs mois, les analyses de
Duhamel avaient gardé toute leur pertinence, peut-être parce qu'il avait su
apprivoiser le pouvoir et se faire apprécier des dirigeants politiques de l'époque.
3 – Les éditorialistes politiques donnent leur avis sur ce qu'il faudrait faire dans la
situation du moment, et ils annoncent ce que les hommes politiques décideront à
brève échéance plus volontiers qu'ils n'analysent objectivement les échecs passés ;
le « service après-vente » des éditoriaux est laissé à l'initiative des historiens.
4 – Les journalistes prennent la place des dirigeants religieux dans le soutien ou
dans la contestation du pouvoir en place lorsque cette place est devenue vacante,
ou quand le message des religieux est inaudible pour une raison ou pour une autre.
Remarques : a) – Les journalistes sont parfois plus faciles à acheter ou à
corrompre que les religieux.
b) – Dans les théocraties, l'influence des journalistes est très réduite.
5 – Les journalistes participent à manipuler l'opinion, chacun respectant, toutefois,
les croyances supposées de ses lecteurs habituels.
Journaux de bord : 1 – Traditionnellement, dans les voyages de long cours, les navires tiennent
deux papiers journaux.
2 – Sur le premier on écrit les changements de routes et de vents, les jours et
heures des changements, les lieues qu'on estimera avoir avancé sur chacun, les
réductions en latitude et longitude, les variations de l'aiguille, ensemble les sondes
et terres que l’on aura reconnues.
Remarque : Ce premier journal est tenu au crayon à mine de plomb et est appelé
carnet de passerelle.
3 – Sur l'autre on doit mettre, de vingt-quatre heures en vingt-quatre heures au net,
les routes, longitudes et latitudes déduites, les latitudes observées, avec tout ce
qu'on aura découvert de remarquable dans le cours de la navigation.
On écrit la position à midi chaque jour, et le chemin parcouru depuis midi la veille
ou depuis le départ du port.
Remarque : Ce second journal est tenu à l'encre et est appelé livre de loch ; il est
visé chaque jour par le Capitaine, qui y inscrit ses ordres à l'intention des officiers
qui feront le quart à la passerelle.
[Voir l’Ordonnance touchant la Marine du mois d’août 1681].
Journée : 1 – Durée comprise entre le lever et le coucher du Soleil.
2 – Unité de temps de travail.
3 – Salaire correspondant à l'unité journée de temps de travail.
4 – Jour marqué par quelque événement important.
Judéo-chrétien : 1 – Le nom composé judéo-chrétien désigne un adepte de la religion juive qui
croit que Jésus de Nazareth, le fils de la Vierge Marie, est le Christ.
2 – Les judéo-chrétiens se répartissent dans plusieurs religions ou sectes dont les
principales s'appellent religion catholique, religion protestante, religion réformée,
religion des Saints des derniers jours, religion des pentecôtistes, religion des
adventistes, etc.
Glossaire maritime – page 827 – À jour au 1er janvier 2015
dominici qui venaient toujours par deux (un officier de la Cour ou du Palais et un
ecclésiastique).
Les missi dominici tenaient des grandes assises quatre fois par an (en janvier, avril,
juillet et octobre).
Remarques : a) – Pendant les grandes assises (jours de plaids solennels), les Ducs
ou Comtes interrompaient l’exercice de leur justice et de leurs plaids ordinaires
( petites assises), qu’il reprenaient ensuite.
b) – Les Commissaires généraux se faisaient assister des Comtes dans leurs
grandes assises.
c) – Les petites assises étaient interdites tant que duraient les grandes.
4 – Le Ducs et les Comtes usurpèrent les provinces et les villes confiées à leur
garde et ils accaparèrent les droits régaliens.
5 – Les Comtes, qui étaient des gens d’épée plus que de lettres, se déchargèrent
(même avant d’être indépendants) du soin des affaires ordinaires sur des lieutenants
appelés Vicomtes, Prévôts, Viguiers ou Châtelains.
6 – Les Ducs et les Comtes n’exercèrent bientôt plus la justice en personne : ils en
chargèrent des Officiers qu’ils nommèrent Baillis ou Sénéchaux, se réservant la
connaissance des grandes affaires et le droit de réformer les jugements de leurs
Officiers.
Cette troisième phase ne se fit que progressivement, au fur et à mesure que les
assises des Commissaires généraux devinrent plus rares puis cessèrent
complètement.
7 – Les Ducs et les Comtes qui étaient les plus éloignés de la Cour furent ceux qui
abusèrent le plus de leur autorité.
8 – De la même manière, les Ducs et les Comtes envoyèrent des lieutenants dans
les villages ; ceux-ci, à leur tour, usurpèrent la propriété de leur ressort et
territoire, de même que les Ducs et les Comtes avaient usurpé les provinces et les
villes : ce furent des Vicomtes, des Barons ou des Châtelains.
9 – Les Comtes érigèrent des fiefs avec droit de haute justice en faveur des
gentilshommes qui leur avaient rendu des services ; de plus, les Ducs et les Comtes
augmentaient leur autorité et leur notoriété en se faisant un certain nombre de
vassaux ; ces vassaux leur devaient assistance en cas de guerre avec un voisin.
10 – D'après l'ordonnance de Louis XIV touchant la marine du mois d'août 1681
(Titre Ier - De l'amiral) :
i) Pour la marine, la justice était rendue au nom de l'amiral dans tous les sièges de
l'amirauté.
ii) Les juges de l'amirauté connaissaient de tout ce qui concernait la construction,
les agrès et apparaux, l'armement, l'avitaillement et l'équipement, la vente et
l'adjudication des navires.
iii) Étaient de leur compétence toutes actions qui procédaient de chartes-parties,
affrètements ou nolissements, connaissements ou polices de chargement, fret ou
nolis, engagement et loyer de matelots, et des victuailles qui leur étaient fournies
pour leur nourriture ; des polices d'assurances, des obligations à la grosse aventure
ou à retour de voyage, et de tous contrats concernant le commerce de la mer.
iv) Ils connaissaient aussi des prises faites en mer, des bris, naufrages et
échouements, du jet et de la contribution, des avaries et dommages arrivés aux
navires et aux marchandises de leur chargement ; des inventaires et de la délivrance
des effets délaissés dans les navires par ceux qui meurent en mer.
v) Ils avaient encore la connaissance des droits de congé, tiers, dixième, balise,
ancrage et autres appartenant à l'amiral ; de ceux qui seront levés ou prétendus par
les seigneurs ou autres particuliers voisins de la mer, sur les pêcheries ou poissons,
et sur les marchandises ou navires sortant des ports, ou y entrant.
vi) Ils connaissaient de la pêche qui se fait en mer, dans les étangs salés et aux
embouchures des rivières ; de celle des parcs et pêcheries, de la qualité des rets et
filets, et des ventes et achats de poissons dans les bateaux ou sur les grèves, ports
Glossaire maritime – page 830 – À jour au 1er janvier 2015
et havres.
vii) Ils connaissaient des dommages causés par les bâtiments de mer aux pêcheries
construites, même dans les rivières navigables, et de ceux que les bâtiments en
recevaient ; des chemins destinés pour le halage des navires venant de la mer s'il n'y
avait règlement, titre, ou possession contraire.
viii) Ils connaissaient des dommages faits aux quais, digues, jetées, palissades et
autres ouvrages faits contre la violence de la mer, et veillaient à ce que les ports et
rades soient conservés dans leur profondeur et netteté.
ix) Ils faisaient la levée des corps noyés et dressaient procès-verbal de l'état des
cadavres trouvés en mer, sur les grèves ou dans les ports ; de la submersion des
gens de mer étant à la conduite de leurs bâtiments dans les rivières navigables.
x) Ils assistaient aux revues des habitants des paroisses sujettes au guet de la mer,
et connaissaient de tous les différents qui naissaient à l'occasion du guet ; des délits
qui étaient commis par ceux qui faisaient la garde des côtes, tant qu'ils étaient sous
les armes.
xi) Ils connaissaient des pirateries et des pillages et désertions des équipages, et
généralement de tous les crimes et délits commis sur la mer, dans les ports, havres
et rivages.
xii) Ils recevaient les maîtres des métiers de charpentier de navire, calfat, cordier,
trévier, voilier et autres ouvriers travaillant seulement à la construction des
bâtiments de mer et de leurs agrès et apparaux dans les lieux où il y avait maîtrise ;
et ils connaissaient des malversations commises par eux dans leur art.
xiii) Les rémissions accordées aux roturiers pour crimes dont la connaissance
appartient aux officiers de l'amirauté étaient adressées et jugées ès sièges
d'amirauté.
xiv) Les officiers des sièges généraux de l'amirauté aux tables de marbre
connaissaient en première instance des matières tant civiles que criminelles quand il
n'y avait pas de siège particulier dans le lieu de leur établissement ; et par appel
hors les cas où il écherrait peine afflictive, auquel cas l'ordonnance de 1670 serait
exécutée.
xv) Les juges inférieurs pouvaient évoquer les causes qui excédaient la valeur de
trois mille livres lorsqu'ils étaient saisis de la matière par l'appel donné en première
instance.
xvi) Il était défendu à tous prévôts, châtelains, viguiers, baillis, sénéchaux,
présidiaux et autres juges ordinaires, juges consuls et de soumissions, aux gens
tenant les requêtes de l'hôtel et du palais, et au grand conseil, de prendre aucune
connaissance des cas cités, circonstances et dépendances ; et aux cours des
parlements d'en connaître en premiers instance ; à tous négociants, marins et autres
d'y procéder, à peine d'amende arbitraire.
11 – Depuis la Révolution de 1789, c’est le Peuple français qui est chargé de
rendre la justice, par procuration à 12 citoyens s’il s’agit d’assises, ou sinon,
indirectement par délégation à des magistrats professionnels.
Justice (Barre de –) : 1 – Barre de fer d'environ 2 mètres de longueur autour de laquelle peut
glisser un anneau en fer dans lequel on a passé le pied d'un délinquant condamné
aux fers.
2 – La barre de justice est fixée momentanément sur le pont au-dessous du gaillard
d'avant ou des passavants.
3 – Plusieurs hommes peuvent en même temps subir la peine des fers sur la même
barre de justice.
Remarque : La peine des fers tenait le milieu entre la peine du retranchement du
vin et celle de la prison ; elle ne pouvait être étendue à plus de trois jours
consécutifs.
Justice (Lit de –) : Trône sur lequel le roi s'asseyait dans le Parlement de Paris, lorsqu'il y tenait
une séance solennelle.
[Voir l'expression Lit de Justice].
Glossaire maritime – page 831 – À jour au 1er janvier 2015
à un ennemi plus de deux fois plus nombreux, et il ne lui tint pas rigueur des pertes
subies à Cherbourg et à La Hougue : il le nomma maréchal de France.
e) – Tourville reçut l'année suivante (1693) le commandement d'une armée navale
de 3 escadres (la bleue, la blanche et la rouge, comme d'habitude) de 29 vaisseaux
chacune ; en comptant les frégates, les flûtes et les brûlots, c'était une flotte de 145
bâtiments.
f) – Les Anglais sont excessifs lorsqu'il parlent de « désastre de la Hougue », alors
que Tourville venait de remporter, deux jours plus tôt, une éclatante victoire à
Barfleur à un contre plus de deux, et que deux ans auparavant, il avait vaincu les
Anglais à Bévéziers (en anglais « Beachy Head ») en juin 1690.
g) – De la même manière, les Anglais parlent du « glorious first of june » à propos
de la bataille d'Ouessant, sous Louis XVI ; la British Navy avait pour mission
d'intercepter un convoi chargé de blé, alors que la France souffrait d'une terrible
famine ; si quelques bâtiments de guerre de l'escorte furent mis hors de combat ou
capturés, tous les navires de charge du convoi arrivèrent à Brest.
Laïcité : 1 – Caractère de ce qui n'est ni religieux, ni ecclésiastique.
Remarque : Parler des religions ou les étudier n'est pas contraire à la laïcité, de
même que l'on peut être républicain et étudier l'histoire de la France des rois, ou
que l'on peut être pacifiste et étudier les guerres.
2 – Caractère de neutralité religieuse, d'indépendance à l'égard de toutes les
religions.
Remarques : a) – La laïcité de l'État, voulue par la loi de séparation des Églises et
de l'État du 9 décembre 1905, est inscrite dans la Constitution de la Cinquième
République.
Cependant, les anciens territoires allemands devenus français en 1919 par le Traité
de Versailles, restent régis par le concordat de 1801 (région Alsace et département
de la Moselle).
Sans référence explicite à la laïcité, la loi de 1905 en fixe le cadre, fondé sur deux
grands principes : la liberté de conscience et le principe de séparation.
La Loi de 1905 oblige l'État à une stricte neutralité religieuse en s'abstenant
d'intervenir dans la nomination des évêques ; de leur côté, les Églises s'abstiennent
de soutenir tel ou tel parti politique ou de préconiser plus ou moins ouvertement,
pendant le prône, le choix d'un candidat à un scrutin (article 34 de la loi de 1905).
La laïcité ne se résume pas à la neutralité, mais la neutralité est la loi commune de
tous les agents publics dans l'exercice de leur service.
L'État ne peut ignorer le fait religieux et la laïcité implique l'égalité entre les cultes ;
aucune religion ou conviction ne peut être privilégiée ni discriminée par l'État.
La loi de 1905 a supprimé le service public des cultes, mais la religion n'est pas
considérée comme une affaire purement privée, et l'exercice des cultes peut être
public.
Dans la ligne de la jurisprudence classique sur les libertés publiques, le juge
administratif s'efforce de concilier liberté religieuse et respect de l'ordre public.
La Loi de 1905 garantit le libre exercice des cultes et autorise les personnes
privées, en tant que citoyens, à afficher publiquement, sous certaines conditions de
police de la ville, leurs convictions religieuses au sein d'associations cultuelles,
notamment en faisant sonner les cloches ou en utilisant d'autres moyens pour
appeler à la prière, ou en formant des processions dans les rues des villes afin
d'exhiber les objets de leur culte, ou encore en stationnant sur la voie publique pour
pratiquer leurs rites religieux (article 27).
La Loi de 1905 n'interdit pas le port en public d'habits spécifiques (soutanes des
prêtres, habits et voiles religieux) et donc autorise leur port (article 1er).
[Voir le mot Pluralisme].
b) – La stigmatisation de l'intégrisme religieux en général, et la lutte contre tel ou
tel intégrisme, sont les antithèses de la laïcité.
[Voir le mot Intégrisme].
Glossaire maritime – page 838 – À jour au 1er janvier 2015
divinement révélé que l'Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir
achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste. »
q) – La circoncision rituelle pratiquée sur leurs enfants par les adeptes des religions
juive et mahométane n'est pas autorisée en France, mais elle est discrètement
tolérée ; de plus, cet acte chirurgical est pris en charge par la Sécurité Sociale s'il
est pratiqué en milieu hospitalier.
r) – Le Conseil d'État a déclaré le 23 décembre 2013 que le principe de laïcité est
opposable aux agents de la fonction publique, mais qu'il ne l'est pas aux usagers.
[Voir l'expression Séparation des Églises et de l'État]
Laine (en anglais « ») : 1 – La laine est une fibre animale obtenue principalement par la tonte des
moutons.
2 – La kératine qui compose les fibres issues de la laine est un polymère naturel.
3 – Les fibres de la laine sont généralement filées et tissées pour fabriquer des
étoffes.
Laisse (en anglais « ground left by the ebb-tide », « wrecks ») : 1 – Partie de la plage qui est
alternativement couverte et découverte par suite du mouvement des marées.
2 – La laisse de pleine mer est la trace au sol composée de débris, de morceaux de
coquillages, de branches de goémon et de brindilles diverses laissée par la mer
après qu’elle a atteint à sa plus grande hauteur et qu'elle commence à descendre.
3 – Les laisses (au pluriel) sont les objets que la mer abandonne au plus haut du
rivage lors des malines.
Remarque : On appelle aussi laisses les terres que la marée recouvrait jadis dans
des lieux où elle n'atteint plus aujourd'hui par suite des changements géologiques,
de la baisse du niveau moyen des mers, des apports de vases ou de sables.
Laisser : 1 – On laisse ses ancres (en anglais « to leave ») lorsque, pour une cause quelconque, on
les abandonne au fond.
2 – Une ancre laisse le fond lorsqu'elle dérape (en anglais « to cast »).
3 – La mer laisse (en anglais « to ebb »), baisse ou descend, lorsque le jusant fait
diminuer sa hauteur au lieu dont on parle.
Laisser aller : 1 – Laisser aller une manœuvre, c'est cesser de la retenir à retour afin que l'objet
sur lequel elle agit ne trouve plus cet obstacle.
2 – Laisser aller les avirons, c'est cesser de ramer et abandonner les avirons sur les
tolets.
Laisser arriver : Laisser arriver, c’est agir sur le gouvernail ou sur les voiles pour modifier le cap
du navire en éloignant l’avant du navire de la direction du vent.
Laisser courir (en anglais « to let go ») : Laisser courir, c'est continuer la même route ou rester
sous la même allure.
Laisser le bord : Synonyme de débarquer, quitter le navire.
Laisser porter : Laisser porter c’est agir sur le gouvernail ou sur les voiles pour modifier
légèrement le cap du navire en éloignant l’avant du navire de la direction du vent.
Remarque : « Laisser porter » ne s'entend que pour une arrivée assez courte.
[Voir le mot Arriver].
Laisser tomber (en anglais « to let fall ») : 1 – Laisser tomber une voile, c'est en larguer les
cargues pour que son poids la fasse dérouler afin de l'établir.
Remarque : Cette expression est particulièrement employée pour les basses voiles.
2 – Laisser tomber une ancre, c'est cesser de la retenir par la bosse au bossoir ou
par le frein au guindeau, pour qu'elle se rende au fond de la mer par gravité afin de
retenir le navire au mouillage.
Laiton : 1 – Le laiton est un alliage à base de cuivre et de zinc, de couleur jaune à rose.
La teneur en zinc peut varier de 5 p 100 à 42 p 100.
2 – La composition du laiton varie suivant l’utilisation que l’on désire en faire.
i) Le laiton simple ou binaire est constitué uniquement de cuivre et de zinc.
Le zinc permet de réduire la température du point de fusion du métal et sa
Glossaire maritime – page 841 – À jour au 1er janvier 2015
dans les ports sont appelés lamaneurs au Ponant, et souvent canotiers au Levant.
b) – Jusqu'aux années 1960, l'amarrage et le démarrage des navires était sous la
responsabilité des pilotes-lamaneurs ; les marins chargés de l'amarrage et du
démarrage étaient appelés matelots-lamaneurs et ils étaient salariés des
pilotes-lamaneurs.
Lamaneur : 1 – Autrefois, on appelait lamaneurs les pilotes qui résidaient dans des lieux dont les
parages n’étaient pas sains et nets et qui, moyennant leur salaire, prenaient soin de
conduire les navires qui voulaient venir mouiller dans ces lieux dangereux ; ils
relevaient les pilotes hauturiers ou côtiers qui ne connaissaient pas ces parages, et
leur épargnaient la peine de jeter le plomb de sonde pour chercher un passage.
« Les lamaneurs sont reduicts en chacun port a nombre competant par l'advis des
« eschevins, et de trois notables bourgeois du lieu, et nul n'y sera receu sans
« examen. Ceulx qui ne seront instituez ausdictes charges ne pourront s'ingerer a
« conduire, faire entrer ou sortir aucun navire de nos ports et havres, sur peine de
« punition corporelle. Deffendu sur peine de dix escus d'amende et de punition
« corporelle ausdicts pilottes et lamaneurs aller au devant des navires qui
« pretendent entrer en noz ports et havres, plus loing que la rade de la mer, ny
« contraindre les marchans ou maistres des navires promettre ou bailler
davantage « que le prix qui sera arbitré par nostre Admiral ou ses Officiers. Les
maistres de « navires ne pourront esftre contraints de prendre pilotte ou lamaneur
pour entrer « ou sortir hors desdicts havres si bon ne leur semble, excepté
touteffois les « estrangers » (Édit du mois de mars 1584 par le Roi de France
Henri III).
2 – Actuellement, en France, les lamaneurs (on dit aussi pilotes ou
pilotes-lamaneurs ou pilotes de port ou pilotes maritimes) sont des consultants ;
ils embarquent à bord des navires pour assister les capitaines désirant entrer ou
sortir des ports et des havres, ou naviguer dans les estuaires ou dans la partie
maritime des fleuves ; le pilote est capable d’affirmer au capitaine que des navires
comparables au sien font régulièrement et avec des chances raisonnables de succès
(ou ne font pas) des manœuvres semblables à la manœuvre envisagée ; le pilote
indique comment, d’après son expérience, la manœuvre se déroulera.
Le capitaine autorise habituellement le pilote (le pilote-lamaneur) à donner
lui-même directement les ordres à la barre et à la machine dès qu’il a embarqué à
bord du navire, et jusqu’à son débarquement après que le navire aura accosté dans
le port, ou lorsqu’il aura atteint la limite de la station de pilotage s’il quittait le
port, ou jusqu’à ce que ce pilote soit remplacé par un autre pilote.
3 – En Manche et en Atlantique, on appelle aussi lamaneurs les marins chargés
d’amarrer les navires qui accostent au port, ou de larguer les amarres des navires
qui appareillent (en Méditerranée, on les appelle parfois lamaneurs, souvent
canotiers).
Lambourdes (en anglais « gratings ») : Plate-forme ou fond d'une fosse aux mâts ou autres, et
qui se fait avec des croûtes ; chacune de ces croûtes s'appelle aussi lambourde.
Lame (en anglais « wave », « sea », « cross sea », « stress of water », « sea over board ») : Les
marins disent lame au lieu de vague.
Les lames sont les élévations momentanées et successives de parties de la mer qui
acquièrent, quelquefois, un grand développement, qui déferlent ou brisent à leur
sommet avec plus ou moins de violence suivant la force du vent.
Les lames peuvent causer des avaries majeures aux navires qui les rencontrent.
Remarques : a) – Si la lame vient de l'avant, on dit qu'on a la lame debout, et, dans
d'autres circonstances, qu'elle vient du travers, de la hanche, de l'arrière, selon la
direction d'où elle vient par rapport au navire.
b) – Un petit navire à voiles dont les voiles sont abritées du vent dans les creux, ou
un navire mauvais marcheur, ne doit pas fuir devant la lame sous peine de voir les
rouleaux plus rapides que lui déferler sur son arrière et frapper sa poupe ; il doit
plutôt prendre la cape.
Glossaire maritime – page 844 – À jour au 1er janvier 2015
Un navire qui marche moins de 11 nœuds doit prendre la cape par gros temps, et
ne pas chercher à fuir devant le mauvais temps.
c) – Des lames de hauteur 15 mètres ont une vitesse d'environ 30 nœuds ; une
longueur, dans le sens perpendiculaire à la direction du vent, comprise entre 50 et
150 mètres ; la distance entre les bases des lames est de 150 mètres, entre les crêtes
de 300 mètres ; deux lames successives passent au même endroit avec un intervalle
de 16 secondes.
d) – En cas de gros temps, les lames résultent d'un transfert d'énergie sur de
longues distances, mais sans transport de matière : en eau profonde, le mouvement
de l'eau est à peu près circulaire, autour d'un axe horizontal perpendiculaire au sens
de déplacement des lames ; si la hauteur d'eau disponible diminue et devient
inférieure au rayon du mouvement circulaire de l'eau, les lames ralentissent, se
rapprochent les unes des autres et elles déferlent.
Laminaire (Écoulement – ) : 1 – Dans un fluide en écoulement laminaire, ce fluide semble se
déplacer par couches continues voisines les unes des autres, chacune de ces
couches ayant une vitesses très peu différente des vitesses des couches voisines.
2 – Le régime d'écoulement laminaire s'observe pour des vitesses assez faibles du
fluide, lorsque les forces de viscosité sont fortes par rapport aux forces d'inertie.
3 – Lorsque la vitesse du fluide a augmenté, et que les forces d'inertie sont
devenues fortes par rapport aux forces de viscosité, l'écoulement devient
soudainement turbulent.
Lan ou Lans (en anglais « yaw », « sally ») : Déviation accidentelle quoique fréquente, mais
courte, d’un navire hors de sa route ou de son cap.
Remarques : a) – Quand un lan est prononcé, ou que la déviation du cap a lieu à
l'ancre, on se sert plutôt du mot embardée.
b) – Les lans sont plus nombreux et plus difficiles à corriger quand on court largue
ou vent arrière que quand on court avec un vent de travers ou du plus près.
Lançage : Action d'amarrer une manœuvre en la tournant sur un bois ou sur un taquet mis exprès
pour cet usage.
Lance : Terme collectif qui comprenait l'homme d'arme qui combattait avec la lance, et tout son
accompagnement, tant à pied qu'à cheval : coutelier, pages, valets, archers.
Remarques : a) – À l’époque de Jeanne d’Arc, une lance comprenait jusqu’à
15 hommes, selon les moyens financiers du chevalier qui les recrutait.
L’emblème d’une lance était un pennon, ou flamme triangulaire.
La lance était commandée par un chevalier bachelier ou chevalier à pennon.
b) – Une bannière était un regroupement de lances.
c) – Une bataille était formée de plusieurs bannières.
Lance : 1 – Arme formée d'un long bois terminé par un fer pointu et qui se jette avec la main.
2 – Arme d'hast ou à long bois qui est terminée par un fer pointu et avec laquelle
les anciens chevaliers courant l'un sur l'autre, cherchaient à se percer ou à se
désarçonner.
Lance-amarres (en anglais « heaving line ») : 1 – Petite aussière ou tresse (diamètre 8 ou
10 mm) lestée à un bout, traditionnellement par un nœud appelé « pomme », et qui
sert à faire passer des amarres : on jette le bout lesté du lance-amarres à bonne
distance avec un grand balancement du bras, puis on amarre son bout libre au bout
de l’amarre à envoyer.
Le lance amarres sert également à envoyer le bout d'une remorque depuis le navire
qui fournit la remorque jusqu'à l'autre navire.
Remarques : a) – Les lance-amarres doivent avoir un longueur suffisante, de 20 à
30 mètres selon les circonstances :
i) en cas d'établissement d'un remorque, même s'ils sont proches l'un de l'autre au
moment où le lance-amarres est lancé, les navires sont parfois appelés à s'écarter
l'un de l'autre avant que la remorque ne soit tournée ou capelée ;
ii) en cas d'accostage, l'une des extrémités du navire peut s'écarter momentanément
Glossaire maritime – page 845 – À jour au 1er janvier 2015
du quai alors que l'autre extrémité s'en approche, si le navire est amené à pivoter
autour de son centre de gravité, sans avancer ni reculer.
b) – Si l'on s'aperçoit que lance-amarres sera trop court, on fait ajut avec un
second lance-amarres.
c) – Si le lance-amarres est très long et que les deux navires peuvent rester l'un
près de l'autre, ou si le navire est proche du quai et ne risque pas de s'en écarter, on
peut frapper le milieu du lance-amarre au bout de la remorque ou de l'amarre et,
lorsque l’œil de la remorque est arrivée sur l'autre bateau, ou lorsque l’œil de
l'amarre est capelé à terre et que le lance amarre a été libéré, on peut le haler à
bord pour l'utiliser à nouveau au lieu de le laisser flotter dans l'eau, ou tout entier
sur l'autre bateau ou sur le quai.
Cela s'appelle faire un va-et-vient.
d) – On utilise souvent une petite touline pour servir de lance-amarres, que l'on
leste à un bout, souvent au moyen d'un nœud spécial appelé pomme.
[Voir le mot Touline].
e) – En mer Méditerranée on donne le nom de « mandeurs » aux lance-amarres.
2 – Il est important que les lance-amarres puissent flotter dans l’eau de mer s’ils
manquent leur cible, afin de ne pas être happés par les propulseurs transversaux ou
par les hélices de propulsion des navires, ou par les hélices des canots d'assistance ;
le polypropylène est très bien adapté à cet usage.
3 – On utilise un lance-amarres pour établir une remorque, soit par l’intermédiaire
d’une vérine si la remorque est en fil d’acier, soit directement si la remorque est en
fibre synthétique.
4 – Un lance-amarres qui est envoyé au bon moment atteint toujours son but,
quelle que soit la fibre qui le compose et quelle que soit sa couleur, à condition
qu’il ait été bien préparé et que le lanceur ne soit pas manchot.
5 – C’est surtout lorsqu’il n’y a pas de vent et que la distance à franchir est faible
que les lance-amarres manquent : lorsque quelque chose semble facile, la
préparation est quelquefois négligée.
Remarques : a) – S’il est facile de mettre où l’on désire n’importe quel navire (en
bon état de fonctionnement !) il est souvent impossible de le garder à cet endroit
sans mouiller son ancre s’il est en mer, ou sans capeler d’amarres à terre, et la
bonne amarre en premier s’il doit accoster à un quai, à des ducs d'Albe ou à un
ponton.
b) – Un lance-amarres qui manque sa cible dans un parage confiné peut être à
l'origine d’une catastrophe s’il n’y a pas une deuxième lance-amarres paré à être
lancé et s’il n’y a pas de remorqueurs ou de propulseurs transversaux pour
rattraper l’erreur.
c) – Quelle que soit leur force de traction, les remorqueurs ne peuvent pas toujours
rattraper les erreurs de manœuvre lorsqu'il y a un fort vent ou beaucoup de
courant.
d) – Nous avons remarqué que les lances-amarres des navires anglais, et surtout
allemands, manquent moins le quai que les autres, comme s'ils étaient plus longs.
6 – Préparation du lance-amarres : À la manœuvre de l’avant ou à la manœuvre
de l’arrière de chaque navire qui s'apprête à accoster à un quai, chaque lanceur
prépare personnellement son lance-amarres :
– d’abord, si le lance-amarres est neuf ou presque neuf, il le jette à l’eau quand le
navire a peu de vitesse, afin de le mettre un moment en tension pour défaire les
coques, mais aussi pour l’imprégner d’eau de mer ; cette précaution permet au
lance-amarres, en séchant, de rester en forme après qu’il aura été lové avec soin et
posé sur le pont ;
– ensuite il fait trois boucles (pas plus) à partir de la pomme, de gauche à droite si
le lance-amarres est normal (c’est-à-dire commis à droite) et il forme une glène
avec le reste du lance-amarres, toujours de gauche à droite, en s’appliquant à ne
pas faire chevaucher les plis ;
Glossaire maritime – page 846 – À jour au 1er janvier 2015
– enfin il pose délicatement les deux parties côte à côte, près de l’endroit d’où il
jettera le lance-amarres ; personne ne s’amuse alors à y toucher ni à le déplacer, ne
serait-ce que de quelques centimètres, sinon le lanceur recommencera sa
préparation.
7 – Responsabilité du lanceur : Certains patrons de canots ne s’occupent pas de
dire à quel moment il faut envoyer les lance-amarres ; or, le patron, surtout s’il
reste assis à l’intérieur, derrière son volant, est le seul à savoir ce qu’il va faire avec
sa barre et son hélice.
L’expérience du lanceur lui permet cependant de savoir :
i) que si le canot a réduit sa vitesse brusquement, le train des vagues
d’accompagnement va rattraper le canot et lui donner des mouvements
imprévisibles qui risquent de déséquilibrer ceux qui sont sur le pont : dans ce cas,
pour la sécurité du lanceur, il faut attendre que ces vagues soient passées et
n’envoyer le lance-amarres que lorsque le bateau aura pris un mouvement normal,
compte-tenu de l’état de la mer ;
ii) que le canot pourra, ou qu’il ne pourra pas rester à proximité de la cible après
que le lance-amarres aura été envoyé, en tout cas assez longtemps pour frapper le
bout du lance-amarres à l’amarre ou à la remorque, puis qu'il sera possible de les
laisser partir dans de bonnes conditions ; parfois, il vaut mieux attendre quelques
secondes que la situation devienne favorable ;
iii) que le canot va être amené à faire une évolution pour venir bout au vent afin de
rester manœuvrant ; dans ce cas, le lance-amarres de 20 ou 30 mètres sera trop
bref et il fera ajut avec un autre lance-amarres qu’il aura préparé à cet effet.
8 – Envoi du lance-amarres : Le but de l’opération n’est pas de lancer la pomme
très loin, mais d’établir une amarre ou une remorque.
La pomme devrait arriver à portée de main de celui qui doit haler l’amarre.
Les trois plis qui vont avec la pomme sont tenus à pleine main (la droite pour les
droitiers) et la glène du reste du lance-amarres est seulement posée sur le majeur,
l’annulaire et l’auriculaire (joints et tendus) de l’autre main.
Le mouvement du bras qui lance est plus ou moins ample selon la distance et selon
la confiance que l’on a en ses performances ; la seconde main laisse partir le
lance-amarre sans retenue.
On n’oublie pas (cela s’est vu !) de tenir le bout libre du lance-amarres avec le
pouce et l’index de la main qui tient la glène (on peut aussi le coincer sous son pied
ou le faire tenir par quelqu’un d’autre) ; habituellement, la main qui a lancé la
pomme vient saisir le bout libre du lance-amarres avant que la glène ne soit
complètement partie.
Remarques : a) – Il est presque toujours préférable de ne frapper le lance-amarres
sur l’amarre ou sur la remorque qu’après qu’il a été lancé ; défaire le nœud parce
que le lancement a manqué ou parce que la lance-amarres est trop court et qu’il
faut faire ajut est beaucoup plus ennuyeux que d’avoir à le frapper après qu’il a été
lancé avec succès.
b) – Le lanceur doit tenir compte de sa vitesse relative par rapport au point qu’il
vise ; s’il avance à 4 nœuds alors que le point de destination est stoppé, et si la
pomme met 2 secondes pour arriver à destination, il faut viser 4 mètres en arrière
(1 nœud est équivalent à 0,5 mètre par seconde).
Lance-amarres « ResQmax » : 1 – Le lance-amarres « ResQmax » est comparable aux
lance-amarres pyrotechniques dont les bateaux sont équipés ; ils présentent
cependant plusieurs avantages :
– il n’y a pas de date de péremption ;
– le coût d’un tir est quasi-nul ;
– il est très facile de familiariser, avec ce lance-amarres, le personnel susceptible de
l’utiliser qui peut effectuer autant d’essais que l’on désire ;
– la recharge de l’élément propulseur s’effectue en quelques minutes à partir d’une
simple bouteille de plongée gonflée à l’air comprimé à la pression de
Glossaire maritime – page 847 – À jour au 1er janvier 2015
encore référence et dont les différents volumes ont été traduits et publiés en
français par les Éditions Mir de Moscou.
Lande : Synonyme de latte de hune.
Langage : 1 – Support de la réflexion personnelle.
2 – Instrument de la communication des idées, ou de la pensée en général.
3 – La qualité du langage n’est pas tant la reconnaissance des mots perçus que
l’association de ces mots en attribuant à chaque expression un sens conventionnel
dépendant du contexte.
Remarques : a) – Pour que le langage permette la communication entre les
personnes, il faut que celui ou ceux qui écoutent ou qui lisent comprennent les
mots et les phrases de celui qui parle ou qui a écrit en leur attribuant le même sens
et, si possible, les mêmes nuances.
b) – La qualité de la langue française à l'époque où elle était utilisée
universellement était sa capacité à exprimer des nuances subtiles.
c) – L'ignorance et la paresse intellectuelle de ceux qui l'utilisent couramment ont
fait perdre à la langue française beaucoup de sa précision et, en voulant singer
l'esprit de la langue anglaise, ils lui ont enlevé une partie de l'influence qu'elle avait
à l'étranger.
d) – Le Traité de Versailles (1919) qui mit un terme à la Première Guerre Mondiale
avec l'Allemagne, a été le premier traité, depuis des siècles, à être rédigé
conjointement en français et en une autre langue (l'anglais) ; jusqu'alors, la langue
diplomatique qui avait remplacé le latin était la langue française.
4 – D’un côté, une langue vivante se transforme par l’usage qu’on en fait, mais
d’un autre côté, cet usage crée une tradition qui l’immobilise.
5 – Le bon usage est défini, en France, par l’Académie française depuis Louis XIII
et son ministre Richelieu.
Remarques : a) – Certains appellent vitalité du langage ce qui n’est que de la
pauvreté, et ils utilisent inutilement des mots fantaisistes à la place des mots exacts
qu'ils ignorent.
b) – La pauvreté du langage limite la pensée.
c) – Dans le cortex cervical, l'aire de Broca est liée à la production des mots.
d) – Dans le cortex cervical, l'aire de Wernicke est liée à la reconnaissance des
mots du langage.
Langard : Nom donné aux brigantins et aux senaux à deux mâts qui gréent une voile carrée ; le
gui est de moindre dimension que pour les brigantins ou senaux, afin de faciliter les
manœuvres.
Remarque : On appelle aussi langard la voile carré du grand mât de ces navires.
Langue (en anglais « wedge », « slice ») : 1 – Coin en bois de grandes dimensions.
Remarques : a) – On s'en sert dans de multiples circonstances, par exemple : en en
plaçant sous les couettes d'un ber ; entre les billots ; sous la ventrière ; sur l'avant
des caisses des mâts de hune qui ont du jeu ; entre des tours de cordage et une
pièce de bois où ils sont fixés pour achever de tendre ces cordages ; etc.
b) – Lorsque les dimensions de la langue sont petites, on dit une languette.
2 – Morceau triangulaire de toile qui sert de renfort, de fourrure, de garnissage ou
de remplissage, en quelque partie d'une voile.
Remarque : S'il s'agit d'une portion de laize coupée en direction diagonale, on dit
une langue de chat.
Langue de terre (en anglais « neck of land ») : Cap bas, étroit, allongé.
Languette : Voir le mot Langue.
Lanier : Synonyme archaïque de tisserand.
Lantcha (en anglais « lantcha ») : Caboteur malais à formes européennes et à voilure de
chasse-marée.
Il porte deux gouvernails latéraux, des fargues sur l'arrière à la manière des
Glossaire maritime – page 850 – À jour au 1er janvier 2015
chebecs, une cabane sur le pont et, fréquemment, une toiture élevée contre le Soleil
ou les pluies tropicales.
Lantéas : Grande embarcation dont se servaient les négociants européens ou américains dans les
ports chinois de Macao ou de Canton.
Lanterne : 1 – Boite garnie à sa périphérie d'une substance transparente, verre ou matière
synthétique, dans laquelle on enferme une lumière.
2 – Lanterne sourde : lanterne faite de telle manière que celui qui la porte peut voir
sans être vu.
3 – Lanterne est le nom que portèrent, dans le principe, les réverbères des rues de
Paris.
Remarque : Pendant la Révolution « mettre à la lanterne » c'était se servir des
cordes des réverbères pour pendre les gens que l'on voulait assassiner.
4 – Tourelle ouverte sur les côtés et placée sur un dôme.
5 – Boite ouverte sur les côtés.
6 – Lanterne est parfois synonyme de crépine lorsqu'elle divise un liquide à son
passage.
7 – Lanterne est le nom donné au vide laissé sous les ferrures fixées au gouvernail
et pour le passage de celles qui tiennent à l'étambot, afin de faciliter le montage, le
démontage et le jeu du gouvernail.
8 – On appelle lanterne une boite cylindrique en fer blanc, du calibre de la bouche à
feu à laquelle elle est destinée, que l'on emplit de balles à mitraille et qui sert de
projectile.
9 – Lanterne est parfois synonyme de gargoussier.
[Voir le mot Gargoussier].
10 – Lanterne magique : instrument d'optique qui, lorsqu'il est éclairé, fait voir sur
un écran ou sur un mur clair, au moyen de lentilles, l'image grossie d'un original
transparent.
Remarque : Le singe de la fable de Florian voulait montrer des images en utilisant
la lanterne magique de son maître ; mais il avait oublié d'allumer la lanterne et les
spectateurs ne voyaient rien ; de cette fable est née l'expression « éclairer sa
lanterne » que l'on utilise pour demander d'être plus clair à celui qui essaie
d'expliquer quelque chose sans y parvenir.
Fable de Florian : Le singe qui montre la lanterne magique
Messieurs les beaux esprits dont la prose et les vers
Sont d'un style pompeux et toujours admirable,
Mais que l'on n'entend point, écoutez cette fable,
Et tâchez de devenir clairs.
Un homme qui montrait la lanterne magique
Avait un singe dont les tours
Attiraient chez lui grand concours :
Jacqueau, c'était son nom, sur la corde élastique
Dansait et voltigeait au mieux,
Puis faisait le saut périlleux,
Et puis sur un cordon, sans que rien le soutienne,
Le corps droit, fixe, d'à-plomb,
Notre Jacqueau fait tout du long
L'exercice à la prussienne.
Un jour qu'au cabaret son maître était resté
(C'était, je pense, un jour de fête),
Notre singe en liberté
Veut faire un coup de sa tête.
Il s'en va rassembler les divers animaux
Qu'il peut rencontrer dans la ville ;
Chiens, chats, poulets, dindons, pourceaux,
Arrivent bientôt à la file.
Glossaire maritime – page 851 – À jour au 1er janvier 2015
grands travaux de la III ème République (routes, ports maritimes, voies navigables,
voies ferrées) grâce à la bienveillance de Jules Dufaure (1798-1881) et à celle de
son ami Charles de Freycinet (1828-1923) ainsi qu'à l’opiniâtreté du maire de La
Rochelle, le savant Charles-Édouard Beltrémieux (1825-1897).
– Le port de La Pallice a été construit, au détriment de l'agrandissement du port
des Sables d'Olonne, pour permettre à l'administration des chemins de fer appelée
« Réseau de l'État » et fondée par le décret du 25 mai 1878, d'importer du Pays de
Galles le charbon nécessaire à ses locomotives.
Le Réseau de l'État desservait la gare de La Rochelle et celle des Sables d'Olonne.
– L'avocat Jules Dufaure, qui fut bâtonnier du Barreau de Paris, a été élu député de
la Charente-Inférieure, sans interruption de 1834 à 1846, puis en 1871 et 1876 ; il
fut représentant de la Charente-Inférieure à l'Assemblée Constituante de 1848 ; il a
été vice-président de la Chambre de Commerce de La Rochelle.
Il fut nommé sénateur inamovible en août 1776.
– Jules Dufaure a été nommé ministre des Travaux Publics en 1839, ministre de
l'Intérieur en 1848, 1849, ministre de la Justice de 1871 à 1873 et en 1875,
Vice-Président du Conseil de 1871 à 1873, Président du Conseil en 1876, 1877,
1879.
– Charles de Freycinet a été Président du Conseil en 1879, 1882, 1886, 1890.
Remarque : Le port de La Pallice a été inauguré le 19 août 1890, en grande
pompe, par le Président de la République Sadi Carnot.
2 – Ce port, construit en pleine côte rocheuse dans une dépression appelée « mare
à la besse », c'est-à-dire marais empli d'herbes ou d'algues, s’ouvre sur la rade de
La Pallice dont il tire son nom.
3 – L'avant-port a été creusé dans les années 1880, à 5 mètre sous le zéro des
cartes marines ; l'avant-port était protégé par deux jetées, celle du sud avait 625
mètres de longueur, celle du nord 443 mètres.
– La passe d'entrée dans l'avant-port, d'une largeur de 90 mètres, était orientée
ouest-nord-ouest, afin de réduire la force de la houle de sud-ouest, les jours de
mauvais temps.
Remarques : a) – Le phare vert de l'extrémité de la jetée sud, et le musoir de cette
jetée ont été surchargés d'un blockhaus par les Allemands, pendant la Seconde
Guerre Mondiale.
b) – Le phare rouge de l'extrémité de la jetée nord a été reconstruit à l'identique, en
pierres de taille calcaires, après qu'il fut coupé, dans la nuit du 21 au 22 janvier
1971, par la remorque en fil d'acier du remorqueur qui assistait le navire de charge
« Gange », à l'arrière, au cours d'une manœuvre d'entrée dans le port,
– Quelque 20 années plus tard, ce phare a été démonté pierre par pierre, puis
remonté à l'extrémité de la nouvelle digue nord, après l'agrandissement de
l'avant-port.
– Le pilote qui avait été désigné par le tour de service le 22 janvier 1971 pour
assister le capitaine du Gange n'a pas défendu sa juste cause avec assez d'énergie et
de conviction devant le tribunal ; il dut abandonner son cautionnement à l'armateur
(les Messageries Maritimes) en réparation des dommages subis par le phare rouge
et par le navire (endommagé au passage des jetées, le Gange subit une voie d'eau
et il s'échoua pendant son évitage au milieu du bassin à flot).
– Le capitaine du Gange était connu pour intervenir inopinément et mal à propos
au cours des manœuvres ; il a eu, au cours de sa carrière, d'autres incidents du
même genre.
– Le Gange (135 mètres de long, 18,5 mètres de large) avait deux hélices et un
seul gouvernail ; l'entrée d'un tel navire dans le port était une opération courante,
mais sa faible manœuvrabilité la rendait délicate un jour de grand mauvais temps, et
il n'aurait pas fallu que le pilote soit distrait par des remarques déplacées.
c) – Les déblais provenant du creusement de l'avant-port, comme ceux du bassin à
flot, ont été évacués par charrettes hippomobiles dans la dépression qui se situait
Glossaire maritime – page 856 – À jour au 1er janvier 2015
Des souilles de 25 mètres de large, à la cote - 4 ,5 mètres, ont été creusées à une
petite distance devant les quais ; des radeaux débordeurs (en anglais
« catamarans ») de largeur 3 mètres autorisent des tirants d'eau de 4 mètres (plus
la hauteur de la marée) ; des radeaux débordeurs de largeur 4 mètres autorisent des
tirants d'eau de 4,5 mètres (plus la hauteur de la marée).
12 – Le quai Nord du bassin a flot comprend maintenant 4 postes à quai numérotés
B1 à B4 ; le quai Sud comprend 3 postes numérotés B9 à B11.
L'épi de 194 mètres, à l'Est du bassin, est accostable sur ses faces Nord et Sud.
Le quai Ouest du bassin à flot (Quai Joseph Camaret, du nom d'un ancien directeur
du chantier naval, arrêté pendant la guerre pour faits de résistance et exécuté au
camp de Natzwiller en 1944)) est accostable et est réservé aux navires en
réparations d'une longueur inférieure à 135 mètres.
13 – Deux formes de radoub ont été creusées, qui ouvrent dans la partie Ouest du
quai Sud du bassin à flot.
– La grande forme a une longueur totale de 188,00 mètres, une longueur sur tins
de 168,50 mètres ; sa largeur à l'entrée est de 22,00 mètres et la cote du radier est
de 3,50 mètres au-dessous du zéro des cartes marines.
– La petite forme a une longueur totale de 111,00 mètres, une longueur sur tins de
100,00 mètres ; sa largeur à l'entrée est de 14,00 mètres et la cote du radier est de
2,50 mètres au-dessous du zéro des cartes marines.
Remarques : a) – Chaque forme est munie, à son extrémité opposée au bassin,
d'une fosse à gouvernail.
b) – Au début du XXème siècle, la grande forme de La Pallice était la plus grande
forme exploitée en France.
14 – Un élévateur à bateau destiné aux bateaux de pêche et aux petits navires à
passagers des liaisons inter-îles a été installé à l'extrémité Ouest du quai Sud du
bassin à flot.
[Voir La Rochelle].
15 – Un môle d'escale destiné à recevoir à quai les paquebots de la ligne
d'Amérique du Sud a été construit à la fin des années 1930 et mis en service juste
avant le début de la Seconde Guerre Mondiale, à 900 mètres environ dans l'Ouest
des musoirs d'entrée de l'avant-port de La Pallice.
– Il est relié à la terre par un viaduc métallique de 1 100 mètres de longueur qui
comporte une voie ferrée, une route et des pipelines.
– Le môle d'escale a été agrandi entre les années 1965 et 1970, portant sa surface
de 1,6 hectare à 6,8 hectares et le nombre des postes à quai de 2 à 7.
– Le quai Est du môle d'escale a 542 mètres de long, et comprend les postes 1 à 3 ;
les souilles vis-à-vis de ces quais sont à la cote – 10,50 m (sur 280 mètres, au
nord) ou – 12 m (sur 262 mètres, au sud).
– Le quai Sud du môle d'escale a 180 mètres de long, et comprend le poste4 ; la
souille vis-à-vis de ce quai est à la cote – 10 m.
– Le quai Ouest du môle d'escale a 381 mètres de long, et comprend les postes 5 et
6 ; les souilles vis-à-vis de ces quais sont à la cote – 13 m (sur 260 mètres, au sud)
ou – 12 m (sur 121 mètres, au nord).
– Le quai Nord-Ouest du môle d'escale (poste 7) a 228 mètres de long.
– L'arête des quais est à la cote + 9,54 par rapport au zéro des cartes marines.
Remarques : a) – Le môle d'escale est orienté au 007° par rapport au nord sur sa
face Est entre les bollards 1 et 8, puis au 008° des bollards 8 à 15 ; la face Ouest
est au 008°.
b) – Le môle d'escale a été mis en service au début de la Seconde Guerre
mondiale ; le viaduc d'accès au môle a été réalisé avec l'acier fourni par l'Allemagne
au titre des réparations de la Première Guerre mondiale : les Allemands ont été
presque les premiers utilisateurs de ce môle et de son viaduc à partir de juin 1940 !
15 – Un appontement destiné à recevoir des navires-citernes a été mis en service en
1979 au sud du môle d'escale, rendant le poste 4 du môle inutilisable.
Glossaire maritime – page 858 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Lorsque les voiles sont frappées par un vent dont la direction est plus
favorable que celle du plus près, on dit que l'on a du largue dans les voiles, et on
précise de tant de quarts ou de tant de degrés.
[Voir les expressions Grand largue, Vent largue].
Larguer (en anglais « to let go », « to let out », « to loosen », « to dowse ») : 1 – Laisser aller,
détacher, démarrer une amarre, une manœuvre, un cordage, etc. qui avaient été
amarrés.
2 – « Larguer un ris » c’est détacher les garcettes qui retiennent la toile de la bande
d’un ris, afin d’exposer cette toile à l’action du vent.
3 – « Larguez tout devant ! » ou « larguez tout derrière ! » sont les ordres que la
passerelle donne, respectivement à la manœuvre avant, ou à la manœuvre arrière,
après que les amarres avaient été dédoublées, de larguer toutes les amarres qui
restent tournées, souvent en tension mais parfois avec du mou.
Lorsque toutes les amarres ont été larguées, l'officier de manœuvre avant dit « tout
est largué » et éventuellement « les amarres sont claires » puis, plus tard : « tout
est rentré » ; l'officier de manœuvre arrière dit « tout est largué » et éventuellement
« les hélices sont claires » ou « les hélices sont claires pour la marche avant » puis,
plus tard : « toutes les amarres sont rentrées ».
Larguer (en anglais « to bear away », « to bear up ,» « to be split ») : 1 – Un navire largue
lorsqu'il gouverne moins près du vent ou qu'il laisse arriver.
Remarque : Se faire larguer, c'est se faire distancer par un autre navire qui a laissé
arriver pour gagner du sillage.
[Voir le mot Sillage et l'expression Laisser arriver].
2 – Le vent largue lorsque, le navire étant au plus près ou à une allure voisine du
plus près, le vent change en prenant une direction qui s'éloigne de l'avant du navire
et permet ainsi de prendre une allure largue.
Remarque : On dit que le navire, ou que le vent, a largué de tant de quarts ou de
tant de degrés.
3 – Les écarts, ou les bordages, ou les pièces de construction d'un navire larguent
ou sont dits larguer lorsque, par l'effet de la vétusté, ils viennent à se délier.
On dit, d'un navire qui se délie, qu'il largue, qu'il est en train de larguer, et même
qu'il largue de partout si la déliaison est générale.
Laridé :
Larigot : 1 – Sorte de petite flûte qui n'est plus en usage et qu'imite un des jeux de l'orgue, dit jeu
de larigot.
2 – [Populaire] Boire à tire-larigot, c'est boire avec excès.
La Rochelle : 1 – Au XI ème siècle, le village et le port de La Rochelle furent confisqués aux
seigneurs de Châtelaillon par leur suzerain Guillaume, comte de Poitiers ; Aliénor
d’Aquitaine régularisa l’usurpation en donnant Benon, en échange, aux seigneurs
de Châtelaillon.
À l’époque d’Aliénor d'Aquitaine, on distinguait le port et le havre.
2 – Le port d'Aliénor constitue ce que nous appelons aujourd’hui l’avant-port, et
la rade où de nombreux navires restaient au mouillage et échouaient parfois dans la
vase à marée basse.
Le fond, dans l'avant-port, est au zéro des cartes marines ; il est constitué de vase
mêlée ou de vase molle.
Deux échelles de marée sont peintes à la base de la tour de Richelieu, l'une indique
la hauteur d'eau au-dessus du zéro des carte, l'autre la hauteur d'eau au-dessus du
seuil de l'écluse du bassin n°2 (0,9 mètre au-dessous du zéro des cartes).
3 – Le havre d'Aliénor, ou port d'échouage, situé derrière la chaîne, comprend la
grand rive [conformément à l'usage ancien, l’adjectif « grand » ne prend pas la
marque du féminin] qui va de la tour de la Chaîne au pont Saint-Sauveur (construit
par Isambert vers 1200) et la petite rive, entre le pont Saint-Sauveur et la tour
Saint-Nicolas.
Glossaire maritime – page 861 – À jour au 1er janvier 2015
basses mers.
L'avant-port était protégé par des jetées dont les extrémités étaient distantes de
90 mètres et qui laissaient, au plus étroit, une distance de 75 mètres ; la jetée sud a
été rescindée et la jetée nord a été allongée dans les années 1980, laissant entre
leurs extrémités ouest un passage de 230 mètres.
10 – Le môle d'escale :
11 – Le port des Minimes :
12 – Le bassin de Chef-de-Baie et l'agrandissement de l'avant-port :
13 – Le port de pêche de Chef-de-Baie:
14 – L'aménagement de l'Anse Saint-Marc :
[Voir La Pallice].
Larron : Dérivation cachée, individuelle et frauduleuse, effectuée au moyen d'un tuyau de plomb
pénétrant dans un collecteur collectif d'eau potable.
Lascar (en anglais « idian sailor ») : Nom souvent donné, jadis, aux matelots indiens embarqués
sur les navires européens.
LASH : 1 – Acronyme de l’expression anglaise lighter aboard ship qui signifie, en français :
navire porte-barges.
Remarque : Le mot « lighter » signifie barge, en français.
2 – Chaque barge est d'abord emplie de marchandises par le chargeur, puis elle est
remorquée jusqu'au port de départ du navire porte-barges (LASH) ; elle est alors
embarquée à bord de ce navire ; au port de destination du LASH, elle sera remise
à l’eau pour être remorquée par voie fluviale jusqu’au lieu où elle sera vidée.
3 – Ce genre de trafic ne se rencontre que lorsque les lieux de chargement ou de
déchargement des barges sont situés sur des réseaux de voies navigables abritées,
qui permettent aux barges de faire les trajets jusqu'aux navires porte-barges en
sécurité.
4 – Lorsque c’est possible, et afin de réduire le temps d'immobilisation et les frais
d'escale, les navires porte-barges ne vont pas à quai mais ils restent au mouillage à
proximité des lieux de regroupement des barges.
Remarques : a) – Cet acronyme LASH ne doit pas être confondu avec le verbe
anglais to lash qui signifie saisir.
b) – Le « SH » final du sigle LASH rappelle le début du mot ship ; il ne faut donc
pas dire lash ship ou lash vessel.
Lassale : Le général Antoine Charles Louis de Lasalle (1775-1809) a été tué à la bataille de
Wagram, en pleine charge de cavalerie à la tête de ses hommes.
Remarques : a) – Le général Lasalle ayant été tué au combat, sa statue en bronze
dans la cour d'honneur du château de Lunéville le représente sur un cheval qui a les
deux jambes avant levées.
b) – Lasalle disait que « tout hussard qui n'est pas mort à tente ans est un
jean-foutre ».
c) – Lasalle est l'auteur de la chanson commençant par les mots « Elle aime à rire,
elle aime à boire, elle aime à chanter comme nous… ».
d) – Lasalle écrivit à son épouse : « Mon cœur est pour toi, mon sang à
l'Empereur, et ma vie à l'honneur ! ».
Last (en anglais « last ») : Équivalent de tonneau de jauge ordinaire dans les ports du nord,
notamment aux Pays-Bas.
Latin (en anglais « lateen ») : 1 – Un bâtiment latin est celui qui grée principalement des voiles
latines enverguées sur des antennes.
2 – On appelle voiles latines des voiles triangulaires, soit à antennes (ou
enverguées sur des antennes) soit à drailles (ou enverguées sur des drailles comme
les focs).
Latitude (en anglais « latitude ») : 1 – La latitude d’une terre, d'un navire est l’arc de son
méridien compris entre l’Équateur et le zénith de ce lieu (sur la sphère céleste).
Glossaire maritime – page 863 – À jour au 1er janvier 2015
l'invention des logarithmes par Néper ; c'est en son honneur que l'on parle de
variable de Mercator car c'est lui qui en avait trouvé le principe.
Latitudinal (en anglais « latitudinal » « transversal » « crossing ») : Plan vertical qui traverse le
navire perpendiculairement à la quille, à l’endroit de la plus grande largeur du
navire.
Remarques : a) – Le plan latitudinalest le plan qui traverse le navire selon l’axe des
branches du maître-couple.
b) – Le plan latitudinal est également appelé plan transversal.
Latte (en anglais « batten» « ledge » « thin beam ») : 1 – Tringle plate, ordinairement en bois.
Remarque : Il y a également des lattes en fer qui sont des bandes de fer longues,
plates, et qui servent à des usages multiples.
2 – Pièce que l’on place entre les barrots et les barrotins des gaillards et des
dunettes pour aider au clouage des bordages de ces ponts.
3 – Tringles longues et minces que l’on peut courber pour représenter les contours
des couples d’un navire en construction selon les gabarits.
Remarque : Ces lattes peuvent être remplacées par des vergettes en fer.
4 – Les lattes de hune sont des bandes de fer longues et plates qui, d’un côté, sont
repliées sur elles-mêmes pour former l’estrope des caps de mouton de hune et qui,
de l’autre côté, sont percées à l’effet de recevoir le croc des gambes.
5 – Les lattes de perroquet sont des bandes de fer qui réunissent les extrémités des
traversins des barres de perroquet, et qui servent d’appui aux haubans
intermédiaires des mâts de perroquet.
6 – Synonyme de bau en Méditerranée.
7 – Les architectes navals utilisent traditionnellement des lattes flexibles (en anglais
« spline ») maintenues par des poids pour dessiner sur les plans en papier le
contour des dessins des pièces de construction.
8 – Les logiciels de conception assistée par ordinateur utilisés en architecture
navale ré-utilisent l'expression de lattes flexibles pour désigner des contours
modelables à volonté.
Latte de hauban : Synonyme de cadène.
[Voir le mot Cadène].
Latte de ton de mât : On cloue des lattes de ton de mât verticalement sur le ton pour empêcher
les œils des haubans d’être coupés par les cercles.
Latter (en anglais « to pile up ») : En parlant des planches, c'est les empiler avec ordre et de
manière que l'air puisse passer entre elles.
Lavage (en anglais « washing ») : 1 – Nettoyage ordinaire du navire, afin d’en entretenir la
propreté.
2 – L’Équipage est appelé aux postes de lavage chaque matin.
3 – Le lavage des ponts extérieurs s’effectue avec de grandes quantités d’eau et au
moyen de brosses emmanchées appelées lave-pont.
4 – On utilise parfois des pierres avec de l'eau pour obtenir une propreté plus
grande : on verse un peu d'eau sur le pont et l'on frotte ensuite le pont avec une
pierre plate.
Remarque : Cette opération s'appelle « briquer le pont ».
5 – Le lavage des locaux s’effectue au moyen de vadrouilles et de fauberts bien
essorés pour donner moins d’humidité à bord.
6 – Le lavage des citernes des pétroliers se fait habituellement au pétrole brut après
que la cargaison a été débarquée.
[Voir les mots Faubert, Vadrouille].
Laver : Laver une pièce de bois c'est, avec une scie, en séparer ce qui excède, afin qu'elle ait la
forme d'une pièce équarrie.
Lay (Le – ) : Le Lay est un fleuve côtier du Bas-Poitou (actuellement dans le département de la
Vendée) qui se jette dans le Pertuis Breton, entre la Dives et la pointe de la Roche.
Glossaire maritime – page 865 – À jour au 1er janvier 2015
été à nouveau autorisées par la loi du 21 mars 1884 (loi loi préparée par Waldeck
Rousseau, ministre de l’Intérieur) ; la liberté générale des contrats d’association a
été rétablie par la célèbre (mais mal connue) loi du 1er juillet 1901 (loi préparée par
Waldeck Rousseau, et promulguée par Jules Grévy, alors président de la
République).
Lecture : 1 – Perception, décodage, déchiffrage, puis interprétation de signaux codés.
La lecture exige une grande concentration.
Remarques : a) – Percevoir, c’est connaître par l'intermédiaire des sens ; dans le
cas de la lecture, il s’agit habituellement de la vue.
b) – Décoder, c’est traduire en langage familier une suite de caractères.
c) – Déchiffrer, c’est comprendre le sens des mots qui sont écrits.
d) – Interpréter, c’est redonner leur sens aux mots que l’auteur a enfermés dans
des phrases, avec plus ou moins de fidélité en fonction de la culture du lecteur.
2 – La lecture sur papier permet de se concentrer sur un texte écrit ou dessiné, du
début à la fin d’un article ou d’un livre.
3 – Ce que l’on appelle l’« enrichissement » du texte par le multimédia est une
mauvaise occasion de perdre le fil de la pensée de l’auteur ; un bon auteur a
toujours apporté quelque chose de nouveau, parfois quelque chose de profond,
toujours un supplément par rapport aux sources dont il s’est servi, fussent-elles
facilement accessibles au moyen de machines électroniques ou de téléphones
sophistiqués, en se rendant sur les différents réseaux intérieurs ou extérieurs.
4 – L’auteur d’un livre ou d’un article a inventé des liens nouveaux entre des
pensées abstraites ; et si le résultat est trivial, il s’agit d’un plagiat sans intérêt pour
le lecteur, qu’il le lise sur du papier ou sur un écran.
5 – Les liens nécessairement structurés entre les prémisses et les conclusions dans
une œuvre originale ne sont souvent accessibles qu’au prix d’un effort de
concentration intellectuelle soutenu que permet un texte imprimé sur papier et que
ne permet pas nécessairement une page hypertexte.
Remarque : La technologie dite de l’hypertexte, qui prélève des fragments
d’informations au hasard des éléments mis en évidence sur l’écran, est différente de
la lecture continue ; elle a d’autres fonctions que la lecture sur papier qui met à
disposition une présentation hiérarchisée des idées, et elle peut présenter beaucoup
d’intérêt pour celui qui a été préparé à analyser efficacement le flux immense des
informations disponibles sur les réseaux, sans sortir du sujet.
Led : Acronyme de l'expression anglaise « light emitting diode » qui, en français, signifie diode
électroluminescente.
Légal : 1 – Ce qui est conforme aux lois.
2 – Ce qui a été institué par la loi.
Remarques : a) – Ce qui est légitime n'est pas nécessairement légal.
b) – La médecine légale est la branche de la médecine qui, mettant les
connaissances médicales en relation avec certaines questions de droit, a pour objet
d'aider à l'application des textes législatifs ou réglementaires et à la résolution de
divers cas de procédure civile ou criminelle.
Légalité : 1 – Caractère, qualité de ce qui est légal, de ce qui est selon les lois.
2 – Pour Flaubert : « La légalité nous tue ; avec elle, aucun gouvernement n'est
possible ! » .
Remarque : En réalité, en raison du très grand nombre des lois et des règlements
redondants ou contradictoires actuellement en vigueur (2013) la légalité permet
aux plus malins (ou aux plus riches qui peuvent se payer les services de gens très
malins) d’avoir toujours raison ! ou du moins de n’avoir presque jamais tort.
Légat : Un légat apostolique est un représentant extraordinaire du pape chargé d'une mission
généralement diplomatique.
Les légats représentent l'autorité pontificale ; ils agissent au nom du pape pendant
une période déterminée, souvent sur un dossier précis, mais ils sont parfois appelés
Glossaire maritime – page 867 – À jour au 1er janvier 2015
En 1574, après avoir reconstitué leur flotte, les Ottomans s'emparèrent de Tunis
qui appartenait aux Espagnols.
e) – Le 29 janvier 1965, le Pape Paul VI a rendu aux Turcs les 39 étendards
ottomans pris à Lépante.
[Voir les mot Gigieri, Rosaire].
Lest (en anglais « ballast ») : 1 – Matières pesantes qui s’arriment habituellement dans les parties
basses d’un navire pour améliorer sa stabilité transversale.
2 – Le lest n'est pas ordinairement compris dans ce qu'on qu'on nomme la charge,
le chargement ou la cargaison du navire.
3 – Un navire sans chargement est dit être sur son lest, ou être sur lest (en anglais
« on ballast »).
4 – On peut utiliser, pour lester les navires, des gueuses en fer de 25 à 50
kilogrammes chacune, ou un mélange de sable et de cailloux que l’on appelle
ballast (mot d'origine germanique), ou des métaux très pesants tels que le plomb
ou l’uranium appauvri, ou enfin, pour les navires en fer ou en acier, de l’eau de
mer dans des citernes ou dans des doubles-fonds du navire aménagés à cet effet.
Remarques : a) – On appelait lest volant, sur les anciens navires en bois marchant à
la voile, une quantité de gueuses que l’on plaçait en réserve dans la partie centrale
du navire, et que l’on déplaçait vers les endroits du navire jugés convenables pour
remédier à un vice d’arrimage ou pour modifier l'assiette afin d'améliorer la marche
du navire.
Si un navire est trop ardent on ajoute du lest sur l'avant, s'il est trop mou on en
ajoute sur l'arrière.
[Voir le mot Patin pour la manière de diriger, par rapport à la direction du vent, un
bateau sans gouvernail, seulement en enfonçant un peu plus soit l'avant, soit
l'arrière].
b) – Au concours d'entrée dans la classe d'Élève au Long-Cours nous devions
montrer que nous étions capables de déplacer le lest volant en soulevant 50 fois de
suite une gueuse de 30 kilogrammes.
c) – Les doubles fonds destinés à recevoir de l'eau de mer comme lest s'appellent
en anglais : « water ballast double bottom tanks » ; le mot anglais ballast se dit, en
français : « lest ».
d) – À bord des sous-marins ou de certains navires de surface, on appelle parfois
ballast, par métonymie, le lest liquide (eau de mer) que l’on introduit dans les
ballast wing tanks ou dans les water ballast double bottom tanks ; on appelle alors
« ballaster » ou « déballaster » l’opération d’emplir d’eau de mer ou de vider ces
water ballast tanks (en français « capacités à eau de mer »).
e) – Peu après sa mise en service, le porte-avions français « Clémenceau » a chargé
2000 tonnes de gueuses dans ses fonds pour améliorer sa stabilité et permettre
l'appontage des Crusader.
Par la suite, on lui ajouta une ceinture de coque comparable à celle que son frère
de chantier, le « Foch », avait reçue à sa construction, augmentant ainsi sa surface
de flottaison et donc sa stabilité, et on lui ôta ses gueuses.
Lestage (en anglais « lastage ») : Opération qui a pour objet d'embarquer, puis de disposer ou
d'arrimer, à bord d'un navire, le lest qui doit y être contenu.
Remarques : a) – Le contraire du lestage est le « délestage » qui consiste à mettre
hors du navire le lest qui y avait été embarqué.
b) – Les mots « ballastage » ou « déballastage » utilisés par les sous-mariniers
respectivement lorsqu'ils embarquent de l'eau de mer dans des compartiments
spéciaux afin de plonger, ou lorsqu'ils chassent cette eau pour revenir vers la
surface, ne doivent pas être utilisés à la place de lestage ou de délestage dans le
cas d'un navire de commerce s'il s'agit de lest liquide et non de ballast solide.
Lester (en anglais « to ballast ») : 1 – Lester un navire, c'est y disposer le lest qu'il doit avoir, ou
l'y arrimer.
Glossaire maritime – page 872 – À jour au 1er janvier 2015
2 – On dit qu'on leste un navire lorsqu'on y ajoute des poids quelconques, à l'effet
d'augmenter son enfoncement ou d'améliorer sa stabilité transversale.
3 – On dit qu'un navire n'est pas assez lesté lorsque son tirant-d'eau est trop faible ;
on dit qu'il est mal lesté si, après avoir été écarté de sa position d'équilibre
transversale par une perturbation passagère, il ne reprend pas sa position
d'équilibre assez promptement, ou s'il la reprend trop vite et avec trop de brutalité.
4 – Lester un objet, c'est augmenter son poids dans sa partie inférieure, pour lui
donner plus de stabilité.
Remarque : On dit vulgairement d'un homme qu'il est bien lesté lorsqu'il a fait un
repas très copieux.
Lesteur : 1 – Ouvrier de terre chargé d'arrimer le lest à bord des navires.
2 – Sorte de chaland employé pour transporter le lest de terre à bord, ou du bord à
terre.
Letch (en anglais « lading ») : Nom quelquefois donné à la charge entière d'un navire.
Lettre (en anglais « commission » « letter », « bill ») : : 1 – Acte écrit émanant de l'autorité et
relatif à des pouvoirs conférés ou à des ordres à exécuter :
i) On appelle lettres de service des brevets ou commissions donnés par le souverain
pour autoriser à exercer le commandement d'une armée, d'une escadre, d'un
bâtiment, d'une colonie, ou pour mettre en possession d'un grade.
ii) Les lettres de mer sont des permissions écrites données par l'autorité à des
navires marchands de sa nation, à l'effet de naviguer et de commercer ; on les
appelle aussi congés ou patentes.
iii) Les lettres de voiture sont les connaissements ou les chartes-parties des maîtres
ou patrons au petit cabotage.
iv) Les lettres de santé sont habituellement appelées patentes de santé.
[Voir le mot Lettres (au pluriel)].
2 – Communication écrite : ce que l'on écrit à quelqu'un pour l'informer d'une
nouvelle, lui donner un ordre, lui demander un service, etc.
Remarque : Une lettre pliée et cachetée s'appelait autrefois un paquet, aujourd'hui
un pli.
3 – Chacun des caractères d'un alphabet représentant un son, voyelle ou consonne.
Lettre apostolique : Lettre ouverte du pape, nommée plus communément rescrit, bref, etc.
[Voir le mot Bulle et l'expression Lettres closes].
Lettre de change : Traite faite d'une place à une autre, par laquelle un banquier ou un négociant
tire sur son correspondant une somme d'argent au profit ou à l'ordre d'un tiers, qui
en a fourni la valeur par lui-même ou par un autre.
Remarque : Accepter une lettre de change, c'est s'engager à la payer à l'échéance.
Lettre de créance : Lettre qui porte qu'on doit donner confiance à celui qui la remet.
Remarque : a) – Les ambassadeurs présentent leurs lettres de créance au souverain
ou au gouvernement près duquel ils viennent d’être nommés.
b) – On appelle aussi lettre de créance la lettre qu'un banquier ou qu'un négociant
donne à un voyageur, comme lettre de change ou de crédit, pour toucher de
l'argent quand il en aura besoin.
Lettre de crédit : Lettre dont le porteur est autorisé à toucher de l'argent du correspondant à qui
elle est adressée.
Lettre de garantie : 1 – Un connaissement embarqué sans réserves est un connaissement net (en
anglais : « clean on board B/L ») ; c’est un titre sûr pour le chargeur qui peut le
vendre sans difficultés.
2 – Pour éviter les réserves sur le connaissement, le chargeur peut proposer au
capitaine de lui remettre une « lettre de garantie » par laquelle il garantit au
transporteur le remboursement des sommes que celui-ci aurait à payer au
destinataire de la marchandise en cas de constatation de manques ou de dommages
à l’arrivée.
Glossaire maritime – page 873 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Les lettres closes, ou lettres de cachet, s'opposent aux lettres ouvertes,
ou lettres patentes.
2 – Les lettres closes, ou lettres de cachet, renferment des ordres du roi qui doivent
être exécutés sans publicité.
Remarques : a) – Les lettres de grand cachet portaient sur l'exercice de l'autorité
monarchique par des officiers.
b) – Les lettres de petit cachet étaient mises à la disposition des grandes familles
pour régler des cas scandaleux.
c) – Les lettres de cachet étaient utilisées notamment pour ordonner des exils ou
des emprisonnements.
d) – Les lettres de cachet provenant du pape sont appelées bulles papales ou
bulles pontificales (du mot latin bulla qui, dans ce cas, désigne le sceau).
Lettres de cachet : Voir l’expression Lettres closes.
Lettres de course : Par les lettres de course ou de marque, le roi autorise en temps de guerre un
particulier à armer un navire en guerre et à attaquer les navires de l'ennemi.
Lettres de maîtrise : Lettres par lesquelles un compagnon peut être dispensé de chef d’œuvre
pour devenir maître, moyennant une taxe.
Lettres de naturalité : Acte par lequel le roi accorde la nationalité française à un étranger.
Lettres de noblesse : Lettres par lesquelles le roi confère un titre de noblesse à un roturier, en
raison de services rendus, ou contre un service, ou en contre-partie du versement
d'une certaine somme.
Lettres de représailles (en anglais « commission for reprisals ») : 1 – Pouvoir écrit donné, en
temps de paix, à un bâtiment pour exercer des représailles afin de se venger d'actes
commis par une nation étrangère et qui ont causé des préjudices au gouvernement
qui a délivré ce pouvoir, ou aux nationaux de ce gouvernement.
2 – Des bâtiments armés en guerre sont expédiés pour arrêter des navires de la
nation contre qui les représailles doivent être exercées ; ils les conduisent ensuite
dans les ports de la nation qui a émis les lettres de représailles, afin de servir de
garanties pour l'exécution des réparations demandées.
Remarque : Les dernières lettres de représailles ont été délivrées par Louis XVI en
1778 à deux armateurs de Bordeaux à qui les Anglais avaient capturé 11 navires en
pleine mer, en temps de paix.
Lettres patentes [Sous l'Ancien Régime] : 1 – Lettre ouverte (qui n’est pas cachetée) qui a été
délivrées par le roi et qui confère un titre, un grade, un privilège.
2 – Les lettres patentes portent à la connaissance de tous une décision royale.
3 – Les lettres patentes doivent être scellées du grand sceau et contresignées par
un secrétaire d'État ; pour avoir effet, elles doivent avoir été enregistrées par les
Parlements.
Remarque : Les lettres patentes s’opposent au lettres de cachet ou au cachet du
roi, ou aux lettres closes, qui contiennent des ordres du roi et qui peuvent être
secrètes.
Lettres royaux : Les lettres de la chancellerie royale s'appelaient généralement lettres royaux.
Remarque : a) – Les adjectifs qui suivent l’expression lettre royaux prennent la
marque du genre féminin.
b) – Dans l’expression lettres royaux, « royaux » est le féminin pluriel de royal.
c) – Après que le Parlement a refusé l'enregistrement de lettres royaux, le roi peut
venir au Parlement en une séance solennelle appelée « lit de justice » pour obtenir
cet enregistrement.
[Voir l'expression Lit de justice].
Leurre (en anglais « chaff ») : 1 – Appât factice dont se servent parfois les pêcheurs pour attirer
les poissons.
2 – Projectiles envoyés par un navire, ou objets largués par un aéronef visé par un
missile auto-guidé, afin de tromper le système de poursuite du missile et de le
Glossaire maritime – page 875 – À jour au 1er janvier 2015
détourner du but que ceux qui l'ont envoyé lui avaient assigné.
[Voir le mot Chaffs].
Levage : Action de soulever une charge du sol, afin de la déplacer ou non dans un plan horizontal.
Remarque : L'action de soutenir une charge et de la déplacer éventuellement dans
un plan horizontal s'appelle la manutention.
Levant (en anglais « easty », « east side », « levant », « eastern coasts of the Mediterranean
sea ») : 1 – Ports et côtes de la Turquie et de l'Asie Mineure.
2 – En France, on appelle marine du Levant celle de Méditerranée, par opposition
à la marine du Ponant qui est celle de l'Océan Atlantique, de la Manche et de la
Mer du Nord.
Levé (en anglais « survey ») : Opération géodésique qui consiste à tracer sur un plan la
représentation d’une côte, d’une vue, d’une localité.
Levée (en anglais « swell », « surge », « raising », « levy ») : 1 – On dit que la mer a de la levée
quand de grosses vagues se sont formées à la suite d'un fort vent et que la mer est
creuse.
2 – La levée des couples est l'opération qui consiste à lever ou dresser ces pièces
de construction et à la mettre sur la quille en position voulue ; les couples de levée
sont les principaux d'entre eux et on les élève en premier, afin de servir d'indication
pour les couples intermédiaires, dits couples de remplissage.
3 – La levée des gens de mer était la mise en route d'un certain nombre d'entre eux,
désignés par l'autorité maritime, pour le service de la marine de guerre.
Ces marins civils étaient appelés hommes de levée.
Remarque : La levée des gens de mer a cessé en même temps que l’on a supprimé
l’Inscription Maritime en 1965 (loi du 8 juillet 1965).
Lève les lofs ! (en anglais « haul up tacks and sheets ») : 1 – C'est le troisième commandement
de l'évolution dite « virement de bord vent devant » ; il suit le commandement
d'« à-Dieu-va » !
2 – Pour l'exécuter, il faut peser sur les cargue-points des basses voiles, dont on file
à mesure les amures et les écoutes, jusqu'à ce que la tension des boulines (qui ne
doivent pas encore être filées) commence à empêcher de peser davantage.
3 – Ce commandement se fait lorsque, en venant au vent, les voiles fasseyent
complètement.
Remarque : On ne cause aucune diminution de sillage en levant les lofs à ce
moment, et on sera paré à changer l'amure des voiles du grand mât et celles du mât
de misaine quand il le faudra.
[Voir l'expression Lever des lofs].
Lève-nez (en anglais « nave line ») : Petit cordage utilisé en manœuvre pour soulever ou relever
des objets qui exigent peu d’effort.
Exemples : a) – Le lève-nez de la contre-voile d’étai sert à élever, le long du petit
mât de hune, le rocambot de cette voile lorsqu’elle n’est pas enverguée sur une
corne.
b) – Le lève-nez de la bonnette basse est une sorte de cargue servant à relever la
vergue d’en bas de cette bonnette, à l’effet de pouvoir la haler à bord lorsqu’on
veut la rentrer.
Lève-nez de l’arc-boutant : Le lève-nez de l’arc-boutant est capelé au bout de l’arc-boutant au
moyen d’un œil épissé et raidi avec une aiguillette sur un piton du chouque.
Lève rames ! (en anglais « unship the oars », « rest upon the oars ») : 1 – Ordre aux rameurs
d’une embarcation de relever leurs avirons hors de l’eau en les tenant appuyés
horizontalement sur le plat-bord de l’embarcation.
2 – On fait ce commandement lorsque l’on veut ralentir la marche de l’embarcation
ou si l’on désire laisser passer devant soi un canot portant la marque distinctive
d’un supérieur : c’est alors une marque de déférence ou un honneur rendu.
3 – Dans cette position, les rameurs peuvent recommencer à nager dès qu’ils
Glossaire maritime – page 876 – À jour au 1er janvier 2015
5 555 mètres, ne doit pas être confondue avec la lieue commune de France, ou
lieue géographique (25 lieues au degré) qui vaut 2 280 toises ou 4 444 mètres.
b) – On compte 60 000 pas géométriques dans un degré ; il y a donc, dans une
lieue marine, 3 000 pas géométriques, expression abrégée en 3 mille, ou encore
3 milles marins (avec la marque du pluriel à mille).
c) – Le mille marin est une unité de longueur autorisée en France exclusivement
dans la navigation aérienne ou maritime, mais elle ne figure pas parmi les unités du
système international.
d) – Le mille marin et la lieue marine sont de vieilles unités de longueur
sexagésimales qui avaient cours avant l’utilisation du système métrique, de même
que l’heure pour la durée ou que le degré pour la mesure des angles.
e) – Le pas géométrique est une ancienne mesure itinéraire romaine correspondant
à une double enjambée ; elle avait cours, notamment, depuis l’actuelle frontière
franco-italienne jusqu’à Lyon.
f) – Le pas géométrique est encore utilisé dans les anciennes colonies françaises,
notamment pour définir la profondeur, à partir du rivage de la mer, de la bande de
terre (en principe) inaliénable appartenant au domaine public
Lieutenant : 1 – Celui à qui est confiée l’autorité en l’absence de celui qui la possède.
2 – Sur les navires de commerce, on appelle aujourd'hui lieutenants les officiers du
service du pont d’un niveau hiérarchique inférieur à celui de second capitaine
(« second capitaine » se dit « chief officer » ou « chief mate » en anglais).
Ils portent sur les manches de leur tenue, ou sur leurs épaulettes, deux galons
dorés.
On dit en français :
– « premier lieutenant » (en anglais « second officer » ou « second mate »),
– « deuxième lieutenant » ou, s’il n’y a que deux lieutenants : « second
lieutenant » (en anglais « third officer » ou « third mate »),
– troisième lieutenant (en anglais « fourth officer » ou « fourth mate »), etc.
3 – Avant et juste après la Seconde Guerre Mondiale, les appellations de « premier
second mécanicien » (ou premier second), « deuxième second mécanicien » (ou
deuxième second), « troisième second mécanicien » (ou troisième second), etc. ont
été remplacées respectivement par « second mécanicien », « premier
lieutenant-mécanicien » (ou troisième mécanicien), « deuxième
lieutenant-mécanicien » (ou quatrième mécanicien), « troisième
lieutenant-mécanicien » (ou cinquième mécanicien), etc.
Remarque : Les vieux maîtres-mécaniciens gardèrent longtemps l'habitude de dire
« premier second » lorsqu'il parlaient du second mécanicien, et d'appeler les autres
officiers mécaniciens par leur nom de famille (« monsieur Untel »).
4 – La Compagnie des Messageries Maritimes était à l'origine une compagnie de
paquebots : chaque navire pouvait transporter des centaines de passagers et le
service hôtel-restaurant était dirigé par un commissaire (en anglais « purser »).
Sur les navires de charge qu'exploita plus tard la Compagnie, et qui transportaient
au maximum 9 passagers, les fonctions de commissaire étaient assurées par l'un des
officiers du pont que l'on appelait « lieutenant-commissaire » et qui était à la fois
« lieutenant » pour le service du pont et « lieutenant-commissaire » (c'est-à-dire
« tenant-lieu de commissaire ») pour le service général.
5 – Le terme lieutenant correspond à un grade dans la hiérarchie militaire,
au-dessous de capitaine (armée de terre et armée de l'air).
6 – Dans la marine nationale, l'appellation « lieutenant » se donne aux enseignes de
vaisseau de seconde classe et aux enseignes de vaisseau de première classe
(correspondant aux grades de sous-lieutenant et de lieutenant de l'armée de terre).
7 – Dans la marine nationale, le grade de lieutenant de vaisseau est situé entre
ceux d’enseigne de vaisseau de première classe et de capitaine de corvette ; il est
équivalent à celui de capitaine dans l’Armée de terre ou dans l’Armée de l’air.
Glossaire maritime – page 881 – À jour au 1er janvier 2015
circonstances et selon que le navire est dans l’eau salée ou dans l’eau douce.
[Voir l’expression marques de franc-bord].
Ligne cotidale : Courbe représentant, sur une carte, tous les points pour lesquels la pleine mer a
lieu à la même heure.
Ligne équatoriale : Synonyme d’Équateur terrestre.
Remarque : Les marins ne se servent guère du mot « Équateur » qu’en langage
astronomique ; dans les autres cas, ils disent la ligne équinoxiale ou même
« la ligne ».
Ligne de flottaison : La ligne de flottaison est l’intersection du plan de la mer et de la carène.
Ligne de foi : La ligne de foi, encore appelée cap du compas, est une petite ligne noire verticale
tracée à l’intérieur de la boite du compas de route et vis-à-vis de laquelle on lit sur
la rose l'orientation de la ligne de quille du navire ; cette ligne de foi doit coïncider
avec l’air-de-vent de la boussole sur lequel il est prescrit de naviguer.
[Voir l'expression Cap du compas].
Ligne de grains : En météorologie, on appelle ligne de grains une suite de nuages verticaux
orageux avançant de front.
L’arrière de la ligne, où les nuages ont leur sommet en forme d’enclume, peut être
le siège de précipitations assez violentes.
Remarque : Souvent, les précipitations s’évaporent en partie avant d’atteindre le
sol, tout en se refroidissant : la température de l’eau qui arrive sur la Terre peut
ainsi avoir baissé de 10°C pendant sa chute.
Ligne de loch à main : 1 – La ligne de loch à main est utilisée pour déterminer le sillage d’un
navire, c’est-à-dire la vitesse du navire dans l’eau.
2 – La ligne de loch à main est une ligne sans élasticité sur laquelle on a fait des
nœuds régulièrement espacés avec des écarts bien déterminés.
3 – La ligne de loch est enroulée sur un touret conçu pour qu’elle puisse filer
librement lorsque le bateau de loch qui la termine a été jeté à l’eau.
4 – Le bateau de loch est un morceau de bois en forme de secteur de cercle dont
l’arc est alourdi ; la ligne de loch est frappée dessus en patte d’oie, deux brins fixés
à la partie inférieure et le troisième brin au sommet au moyen d’une cheville ; la
cheville du bateau de loch est appelée aiguillot et elle peut sortir facilement de sa
douille : on pourra ainsi larguer ce troisième brin en donnant un coup sec sur la
ligne lorsque l’on voudra rentrer le loch à bord du navire, après avoir effectué la
mesure de la vitesse.
5 – On vérifie que l’ampoulette du sablier de 30 seconde qui servira à compter le
temps ne contienne pas de sable dans sa partie supérieure.
6 – On jette le bateau de loch à la mer, par l’arrière du navire et sous le vent, avec
une bonne longueur de ligne pour éviter les secousses ; lorsque la ligne se tend, le
bateau de loch prend une position verticale qui le tient quasi immobile dans l’eau ;
le navire continue en avant et s’éloigne de lui.
7 – On laisse d’abord filer une certaine quantité de ligne avant de compter, jusqu’à
un repère en étamine fixé sur la ligne et que l’on appelle houache, pour permettre
au bateau de loch de sortir des remous du navire.
8 – Lorsque le morceau d’étamine passe sur le couronnement, on crie « tourne » à
l’homme qui tient l’ampoulette ; lorsque tout le sable est descendu dans la partie
inférieure, celui-ci crie « stop ».
9 – À ce signal, on arrête la ligne brusquement et on repère le nombre de nœuds
qui ont filé en 1/120ème d’heure (30 secondes) ; comme l’espacement des nœuds
sur la ligne de loch est égal à 1/120ème de mille marin (environ 15,43 mètres), on
obtient directement le nombre de nœuds, c’est à dire la vitesse du navire en milles
par heure.
10 – La résistance de l’eau a produit une secousse sur la ligne de loch lorsqu’on l’a
arrêtée brusquement ; la cheville a sauté et le bateau de loch a pris une position
horizontale qui rend facile le retour à bord du navire de la ligne et du bateau de
Glossaire maritime – page 883 – À jour au 1er janvier 2015
loch.
11 – En pratique, l’écartement des nœuds est voisin de 14,6 mètres, pour
compenser le glissement du bateau de loch provoqué par la tension de la ligne.
Chacun choisit l’écart entre les nœuds d’après son expérience, en fonction des
remous laissés par le navire derrière lui, de la forme du bateau de loch, de la
souplesse et de la facilité à filer de la ligne de loch.
12 – Sur un navire rapide, on utilisera un sablier de 15 secondes et on divisera
l’écart entre les nœuds par deux.
Remarques : a) – Il est important que tous les bâtiments qui naviguent de conserve
adoptent le même écart entre les nœuds, pour que chacun d’eux mesure sa vitesse
de la même façon.
b) – Le sillage est la vitesse du navire par rapport à la surface de la mer ; la
houache est le remous que le passage d’un navire dans la mer laisse à sa surface.
Ligne de mouillage : Ensemble du câble-chaîne et de l’ancre.
Remarques : a) – Le coefficient de sécurité entre la charge de rupture de la chaîne
à l’état neuf et la tension maximum qui peut lui être appliquée dans les rafales de
vent doit être égale à 6.
b) – Les règlements des différentes sociétés de classification fixent les poids des
ancres, les calibres des chaînes et leurs longueurs minimales, en fonction du
« nombre d’armement » de chaque navire.
Ligne de science : Ligne que l’on traçait sur la carène des navires en bois après 1780 pour
marquer la limite supérieure du doublage en cuivre de la carène.
[Voir le mot Doublage].
Ligne de sonde à main : 1 – La ligne de sonde à main est utilisée pour déterminer la profondeur
de la mer.
2 – La ligne de sonde est une ligne sans élasticité sur laquelle on a fait des repères
régulièrement espacés et au bout de laquelle on attache le plomb de sonde.
3 – Pour utiliser la ligne de sonde à main, l’opérateur se tient généralement sur les
grands porte-haubans ; il lance le plomb vers l’avant, et il note la profondeur au
moment où il passe au-dessus du point où le plomb est entré dans l’eau.
4 – La masse du plomb de sonde est de 3 à 6 kg environ et la ligne a entre 35 et 50
mètres de longueur.
5 – La ligne de sonde est marquée de mètre en mètre, à partir du plomb, au moyen
d’une languette en cuir.
Le bout de cuir est remplacé par un bout de ligne à 5, 15, 25, 35 et 45 mètres ; à
10 mètres par un morceau d’étamine bleue, à 20 mètres par un morceau d’étamine
blanche, à 30 mètres par un morceau d’étamine rouge.
6 – L’opérateur crie « fond » ou « pas de fond » selon le cas, en faisant suivre ce
cri du nombre de mètres filés ; il estime au besoin, à l’œil, les fractions de mètre ;
par exemples : « pas de fond ! dix mètres cinquante ! tribord ! pas de fond ! » ou
« fond ! vingt-trois mètres ! bâbord ! vingt-trois ! ».
7 – La masse du plomb de la grande sonde est de 15 à 45 kg et la longueur de la
ligne de la grande sonde varie entre 200 et 350 mètres ; la base du plomb est
creuse afin qu’on puisse armer le plomb, c’est-à-dire le remplir avec du suif pour
indiquer la nature du fond.
Remarques : a) – Pour sonder avec la grande sonde, on met en panne ; la ligne de
sonde est élongée vers l’avant sur le bastingage du vent, depuis l’arrière jusqu’au
bossoir ou jusqu’au minot où l’on frappe le plomb sur le bout ; on élonge la
quantité de ligne que l’on juge nécessaire pour la profondeur d’eau sur laquelle on
compte.
Le plomb est mouillé devant ; pour cette opération, il faut le concours d’hommes
échelonnés de distance en distance pour tenir la ligne en dehors de tout objet placé
à l’extérieur.
b) – Les meilleures sondes à grande profondeur sont acquises avec des machines à
sonder telles que celles de Walker, de Thomson ou de WarluzeL
Glossaire maritime – page 884 – À jour au 1er janvier 2015
répondent aux exigences des directives européennes qui doivent être appliquées
par les états membres ; elle intervient dans la mise en œuvre du projet Natura 2000
dans le milieu maritime, au titre des aires maritimes protégées.
6 – La LPO est le représentant officiel en France de l’association BirdLife
International, alliance mondiale qui fédère des organisations de protection de la
nature à vocation ornithologique aux quatre coins de la planète. Les bureaux de
l’association BirdLife International pour l’Europe se trouvent aux Pays-Bas.
Limande (en anglais « parcelling », « parcel ») : 1 – Bande en toile goudronnée qu'on enroule
souvent sur les cordages, notamment les ralingues, avant de les fourrer.
2 – Tout le gréement fixe est limandé, et fourré par dessus la limande, partout où il
risque d’être ragué, ou sur les points où l’humidité peut pénétrer, ou bien encore là
où ses torons ont été ouverts pour faire une épissure.
3 – La limande ne formerait pas une surface unie sur un gros cordage si on ne
remplissait pas au préalable les creux qui séparent les torons en congréant le
cordage.
Remarques : a) – Tous les forts haubans sont congréés, limandés et fourrés dans
les parties qui touchent le ton du mât, afin d’être préservés de l’humidité ; si les
haubans sont en chanvre, on prolonge le congréage, la limande et la fourrure
jusqu’au tiers de la longueur du hauban en descendant, afin de le protéger contre le
frottement des autres manœuvres et contre les vergues lorsqu’on les brasse ; le
premier hauban de l’avant est fourré dans toute sa longueur.
b) –Les haubans en fil de fer sont fourrés complètement, afin d’éviter le frottement
des voiles et des manœuvres sur le fil de fer.
[Voir le mot Congréer].
4 – On appelle encore limande un morceau de bois que les charpentiers fixes aux
défournis ou défauts d'une pièce de construction.
Limander (en anglais « to parcel ») : Disposer une limande autour d’une ralingue ou d’un
cordage.
Remarques : a) – Toutes les manœuvres sont limandées dans le sens du
commétage.
b) – On limande une manœuvre en commençant par le bas et en remontant, de telle
sorte que l’eau puisse couler le long de la manœuvre sans pénétrer dans la limande.
Lime (en anglais « ground left by the ebb-tide ») : La lime de la mer est la trace ou l'espace
qu'elle laisse sur le rivage, quand elle se retire avec la marée descendante.
Limitation de la responsabilité du propriétaire de navire : 1 – Un propriétaire de navire peut,
dans certaines conditions, limiter ses créances (ses dettes) envers quiconque : il
peut s’agir de dettes envers des tiers qu’il ne connaît pas, ou envers des personnes
liées à lui par des contrats, ou encore envers des États.
2 – Il faut, pour cela, que les dommages se soient produits à bord du navire ou
soient en relation directe avec la navigation ou l’utilisation du navire.
3 – Le montant de la limite de la responsabilité du propriétaire de navire est calculé
selon la méthode de la Convention de Londres du 19 novembre 1976 sur la
limitation de la responsabilité en matière de créance maritime, à laquelle renvoie
l’article 61 de la loi française n° 67-5 du 3 janvier 1967 relative au statut des
navires et autres bâtiments de mer.
Le montant de la limite est calculé en fonction de la jauge brute du navire.
4 – Le propriétaire de navire qui désire bénéficier de la limitation de sa
responsabilité doit en faire la requête auprès du président du tribunal de commerce
du port d’attache du navire ou, s’il s’agit d’un navire étranger, du lieu où le
dommage s’est produit.
Il doit constituer un fonds de limitation qui ne peut être affecté qu’au règlement
des créances auxquelles la limitation de responsabilité est opposable.
5 – À la demande du propriétaire du navire, sur le rapport du juge-commissaire, le
président du tribunal de commerce rend une ordonnance par laquelle il constate la
Glossaire maritime – page 886 – À jour au 1er janvier 2015
doivent impérativement avoir viré de bord et changé de route avant de franchir les
limites de côtes, et s’écarter de la zone dangereuse.
Limbe : Le limbe d’un sextant est un morceau de couronne en métal brillant d'un sixième de
cercle, d'une largeur d'environ un centimètre, gravé de – 10 degrés à + 110 degrés
et sur lequel on lit la hauteur d'un astre observée au moyen du sextant, ou l'angle
horizontal mesuré entre deux objets.
Limoger : Déplacer une personne occupant un poste élevé de la fonction qu'il occupait vers un
poste moins exposé.
Remarques : a) – Le terme familier « limoger » est équivalent à l'expression
argotique « mettre au placard » qui signifie rétrograder dans la hiérarchie
opérationnelle d'un corps constitué, d'une association, d'une entreprise, etc.
La personne limogée conserve son grade, et souvent ses émoluments ou son
traitement, mais elle perd toutes responsabilités ainsi que les primes associées.
b) – Cette expression date du début de la guerre de 1914 ; des officiers supérieurs
ou des officiers généraux qui avaient été promus à leur grade en raison de leurs
convictions (ou de leur manque de convictions) et à leur docilité plus qu'à leur
valeur militaire ou à leurs compétences, furent déplacés dès le début de la Première
Guerre Mondiale par le généralissime Joffre, notamment après les défaites d'août
1914 en Alsace.
Le choix de la 12ème région militaire (où se trouve Limoges) pour éloigner les
généraux sanctionnés date du 27 août 1914 (Alexandre Millerand avait succédé à
Adolphe Messimi, le 26 août, au poste de ministre de la Guerre).
c) – Cinquante-huit officiers supérieurs ou officiers généraux, considérés comme
brillants (?) en temps de paix mais qui se révélèrent mauvais au front, avaient déjà
été envoyés à l'arrière en Limousin, en Auvergne, en Poitou, lorsque débuta la
bataille de la Marne (5 au 12 septembre 1914).
En décembre 1914, quatre hauts gradés sur dix étaient démis de leur
commandement.
d) – D'autres officiers supérieurs qui, en raison de leurs opinions ou de leurs
pratiques religieuses avaient été mis à la retraite ou allaient être mis à la retraite
quand l'Allemagne déclara la guerre à la France (3 août 1914) furent au contraire
réintégrés ou gardés dans l'armée jusqu'à accéder aux plus hautes fonctions ; ce fut
le cas pour Philippe Pétain : en juillet 1914, il s’apprêtait à prendre sa retraite de
colonel parce que le ministre de la Guerre radical Théophile Delcassé (1852-1923)
anticlérical, membre de la loge « la fraternité latine » de Foix, avait refusé qu'il soit
nommé général.
Le 21 novembre 1918, Pétain était élevé à la dignité de Maréchal de France.
Linguet (en anglais « pawl ») : 1 – Petit bout de fer en forme de biseau, pouvant osciller autour
d’un axe, pour se coincer dans les dents arrondies d’une couronne ou pour s’en
libérer ; un ressort place le linguet en position de blocage pendant que la couronne
tourne, mais un levier permet de maintenir le linguet écarté et inopérant, à la
demande.
2 – La couronne dentée est solidaire d’un tambour sur lequel on enroule un
cordage.
3 – Lorsque le linguet est baissé, il empêche le tambour de tourner dans le sens de
la tension du cordage qui y est enroulé en se glissant entre les dents, mais il
l’autorise à tourner dans l’autre sens en glissant par dessus la courbure des dents.
4 – Un linguet est un moyen mécanique d'arrêter à point nommé et à volonté un
objet en mouvement, ou de le laisser aller
Remarque : On peut installer plusieurs tiges formant linguets au bord de la poupée
d’un treuil, ou au pied d’un cabestan, qui peuvent butter contre les coches d'un
cercle en fer et arrêter le treuil ou le cabestan.
On installe parfois un linguet sur les tambours qui reçoivent les amarres, ou sur les
tourets débrayables des treuils, mais on les équipe plus souvent d’un frein à
mâchoires.
Glossaire maritime – page 889 – À jour au 1er janvier 2015
Lioube (en anglais « angular notch ») : Entaille pratiquée en direction angulaire au bout d’une
pièce de bois, pour que celle-ci puisse s’appliquer exactement contre une autre
pièce taillée en conséquence.
On l’appelle aussi gueule de loup.
Remarque : Réunir deux pièces de bois au moyen de cette entaille, c’est les
enliouber.
Lis (en anglais « edge of the sail cloth ») : Le lis, ou lisière, ou lizeret est le bord de la laize
d’une toile à voile.
Remarque : On ne doit pas confondre lizeret avec liseré, qui est un ruban étroit
dont on borde les habits ou les gilets.
Lissage (en anglais « setting of the rising lines ») : 1 – Opération qui consiste à préparer et à
mettre en place les lisses d'un navire.
2 – Ensemble des lisses dont on garnit la membrure d'un navire.
Lisse (en anglais « rising line », « rail », « ribband ») : 1 – Section imaginaire faite dans le corps
d’un navire, suivant un plan plus ou moins perpendiculaire à celui du maître
couple, et utilisée par les charpentiers pour connaître les équerrages des couples de
levée ou des couples de remplissage ainsi que de toutes leurs pièces.
Remarque : Les lisses sont indiquées dans les devis des navires.
2 – Les lisses d’exécution sont de longues et fortes tringles en bois qui ceinturent
extérieurement la carcasse du navire (sa membrure) pour maintenir les branches
des couples de levée et pour indiquer la forme des couples intermédiaires.
On distingue :
– la lisse des façons (en anglais « rising line of the floor ») qui passe par
l’extrémité supérieure des varangues ;
– la fausse lisse (en anglais « ribband between the floor ») qui est placée entre la
lisse des façons et la quille ;
– la lisse de fort ou d’ouverture (en anglais « extreme breadth line ») qui
correspond à la plus grande largeur du navire ;
– les lisses d’accastillage ou d’œuvres mortes (en anglais « rails of the upper
work ») qui sont au-dessus de la lisse du fort ;
– les lisses du vibord (en anglais « waist rails ») à l’extrémité supérieure de la
muraille, à la hauteur des passavants ;
– les lisses de rabattue (en anglais « quarter and fore rails ») qui entourent les
gaillards ;
– la lisse de grande rabattue (en anglais « quarter rail ») à la hauteur du gaillard
d’arrière ;
– la lisse de rabattue de l’avant (en anglais « fore rail ») à la hauteur du gaillard
d’avant ;
– les lisses du couronnement (en anglais « upper rails of the stern ») qui ceignent
la dunette ;
– la lisse de la dunette (en anglais « upper rail ») à la hauteur de la dunette ;
– la lise d’hourdi (en anglais « wing transom ») ;
– les lisses d’éperon ou herpes (en anglais « rails of the head »).
3 – Fortes et longues pièces de construction placées longitudinalement et formant
garde-fou ou appui :
– lisse de fronteau ;
– lisse de garde-corps ;
– lisse de batayole ;
– lisse de bastingage ;
– lisse de porte-haubans, ou listeau de porte-haubans, ou demi-selle.
4 – Sur les navires en bois, les lisses recouvrent le sommet des jambettes et ferment
l’espace compris entre les bordages intérieur et extérieur du pavois.
Remarque : Au XVIIIème et au XIXème siècles, les lisses des navires de guerre
recevaient les bastingages.
Glossaire maritime – page 890 – À jour au 1er janvier 2015
raidit en appliquant des deux côtés des cabrions qu’on rapproche avec une velture.
4 – Les petits navires n'ont qu'une liure de beaupré.
Remarque : On y emploie de bonnes guinderesses qui ont déjà fait quelque usage et
qui ont acquis ainsi la propriété de ne plus s'allonger.
Livarde (en anglais « sprit of a shoulder of mutton sail») : 1 – Perche ou arc-boutant avec
lequel on élève et pousse, diagonalement, sous le vent du mât et vers l’arrière, le
point supérieur d’une sorte de voile trapézoïdale ou aurique qui porte le nom de
voile à livarde.
[Voir le mot Point].
2 – La livarde s'appuie sur une estrope fixée au mât.
[Voir le mot Estrope].
3 – La voilure à livarde comprend habituellement un foc.
Remarques : a) – L'installation d'une voile à livarde n'offre ni une grande fixité, ni
beaucoup de solidité, mais elle se fait remarquer par sa légèreté ; une voile à
livarde est d'un bon emploi dans une petite embarcation.
b) – Dans la Méditerranée, la livarde s’appelle baleston ou balestron.
[Voir le mot Baleston].
4 – Dans les corderies, on appelle livarde un bout de cordage avec lequel on frotte
ou presse un fil ou un cordage qui vient d'être commis pour en rendre la surface
plus polie.
Livet : 1 – D'une manière générale, on appelle livet la ligne d'intersection entre un pont et les
membrures d'un navire.
2 – Le livet d’un pont tracé sur une membrures en abord marque la position de ce
pont et, par conséquent, celles de la bauquière et de la serre-bauquière.
3 – On appelle livet en abord l'intersection du pont avec le bordé.
3 – On appelle livet dans l'axe l'intersection du pont avec le plan de symétrie
longitudinale.
Remarques : a) – La différence des hauteurs, par rapport à la quille, entre le livet
en abord et le livet dans l’axe correspond au bouge du pont.
b) – La distance verticale au milieu du navire entre le livet en abord du pont
principal et la flottaison correspond au franc-bord du navire.
c) – La distance verticale au milieu du navire (à partir de l'arrière) entre le livet en
abord du pont principal et la quille correspond au creux du navire.
[Voir le mot Creux et l'expression Franc-bord].
Livre : 1 – Unité de masse.
2 – En France, à la fin de l’Ancien Régime et jusqu’à la loi du 7 avril 1795 qui a
rendu le système métrique obligatoire, l’unité de masse était la livre de Paris.
Une livre de Paris vaut 16 onces ou 384 deniers, soit 0,489505846 kilogramme.
Un kilogramme vaut 2,042 876 302 livres de Paris.
Remarque : La livre de Paris était la livre de poids de marc qui valait 2 marcs ; un
marc valait 8 onces ; un once valait 16 gros ; un gros valait 72 grains.
3 – Le 12 février 1812 a été défini en France une unité de masse transitoire appelée
livre métrique, qui vaut 500 grammes.
Remarque : Bien qu’abolie en 1839, cette unité transitoire est encore utilisée en
France comme sous-multiple du kilogramme, notamment dans le Nord (une livre
vaut un demi-kilogramme) ; dans le Midi, on utilise plutôt le sous-multiple
hectogramme (l'hectogramme vaut 100 grammes ou un dixième de kilogramme).
4 – La livre avoirdupoids, utilisée aux États-Unis, au Royaume-Uni ou au Canada,
vaut 0,453 592 37 kilogramme.
La livre avoirdupoids est divisée en 7 000 grains.
5 – La livre impériale, définie au Royaume-Uni en 1878, vaut 0,453 592 338 kg.
6 – La livre avoirdupoids impériale vaut 0,453 414 8 kilogramme.
La livre est divisée en 16 onces ; un once vaut 31,091 3 grammes.
Un once est divisé en 16 drams ; un dram vaut 1,7712 gramme.
Un quintal est égal à 112 livres ; un quintal vaut 50,782 46 kg.
Glossaire maritime – page 892 – À jour au 1er janvier 2015
Une tonne est égale à 20 quintaux ; une tonne vaut 1 015,649 kg.
7 – La livre troy vaut 0,373 241 721 6 kilogramme.
Une livre est égale à 240 deniers.
Une livre est égale à 12 onces ; un once weight troy vaut 31,103 476 8 grammes.
Un once est égal à 20 pennies ; un penny weight troy vaut 1,554 56 gramme.
Un penny est égal à 24 grains ; un grain weight troy vaut 0,064 77 gramme.
Remarques : a) – La livre troy tire son nom de la ville de Troyes, en Champagne,
où se tenaient de grandes foires de commerce, notamment de tissus.
b) – La livre troy et l’once troy sont encore utilisés, notamment dans les pays
anglo-saxons, pour la mesure des médicaments et des métaux précieux comme
l’or, l’argent ou le platine.
c) – On donne encore régulièrement à la télévision française le prix de l’once d’or
fin : il s’agit de l’once troy (symbole oz t) qui vaut 31,103 476 8 grammes.
d) – L'once troy est la douxième partie de la livre troy.
Remarque : Le mot latin uncĭa signifie la douzième partie d'un tout.
8 – Une livre romaine valait 324 grammes ; elle était divisée en 12 onces de 27
grammes, ou 24 demi-onces, ou 36 duelles, ou 48 siciliques, ou 72 sextules, ou 96
drachmes, ou 288 scrupules, ou 576 oboles, ou 6912 grains.
Livre de bord (en anglais « ship's book ») : Sur les navires de commerce, c'est le registre sur
lequel on consigne la nature ainsi que la quantité de toutes les marchandises qui
sont à bord, et le nom des passagers.
Livre de loch (en anglais « log book ») : 1 – On utilise quelquefois l’expression « livre de loch »
pour désigner le casernet de la Passerelle.
2 – Il s’agit d’un cahier relié, paraphé, dont les pages sont numérotées, où le
capitaine écrit ses ordres et dans lequel l’officier chef de quart note au fur et à
mesure les renseignements intéressant la navigation.
Remarque : L'officier chef de quart remplit et signe le livre de loch aussitôt après
son quart et le capitaine le vise chaque jour.
[Voir le mot Casernet].
Livret maritime : Petit cahier cartonné délivré par l'administration de la Marine Marchande, sur
lequel sont consignés les nom, prénoms, date et lieu de naissance de naissance,
numéro et quartier de rattachement, les brevets et diplômes du titulaire, ainsi que
les noms des navires sur lesquels il a navigué, avec les dates et les ports
d'embarquement et de débarquement.
On y fait figurer également les résultats et les dates des visites médicales que tout
marin doit passer au moins une fois par an.
Lize : Nom donné, dans la baie du Mont Saint-Michel, aux sables mouvants.
Lizeret : Synonyme de lis.
[Voir le mot Lis].
Lobatchevski : Le mathématicien russe Nikolaï Ivanovitch Lobatchevski (1792-1856) a publié en
1829 un exposé sur une géométrie qui n’incluait pas le 5ème postulat d’Euclide
(sur les parallèles). C’était la première géométrie non euclidienne.
Remarque : Lobatchevski a publié les résultats de ses recherches soit en russe, soit
français, soit en allemand.
Local (Temps – ) : 1 – Le temps local est un artifice mathématique inventé en 1895 par le
physicien néerlandais Hendrik Lorentz (1853-1928) pour rendre compte des
phénomènes corpusculaires dans la théorie électronique de la matière qu’il avait
développée.
2 – Ce concept est à la base de la théorie de la relativité exprimée par Einstein en
1905.
Locarno : 1 – Les accords signés les 15 et 16 octobre 1925 à l'issue de la Conférence de Locarno
(sur le bord du Lac Majeur en Suisse) furent un complément au Traité de Paix de
Versailles du 28 juin 1919 qui mit un terme provisoire à la guerre de 1914-1918,
Glossaire maritime – page 893 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : L’usage(avant que l’alcool ne soit prohibé sur les navires !) voulait
que, lorsque le totalisateur revenait à zéro après avoir dépassé sa capacité
d’affichage, par exemple 10 000 milles, celui qui se trouvait dans la chambre des
cartes à ce moment-là devait payer une tournée d’apéritif.
[Voir le mot Lotz » et l'expression Loch enregistreur à hélice Walker].
7 – Les plaisanciers utilisent parfois des lochs constitués d’une petite hélice placée
sous la coque et qui entraîne un alternateur : la tension débitée par l’alternateur
permet d’estimer la vitesse-surface.
Loch à hélice Massey : Loch comparable au loch enregistreur à hélice Walker.
[Voir l'expression Loch enregistreur à hélice Walker].
Loch enregistreur à hélice Walker : 1 – La ligne servant à remorquer la roue à palettes (encore
appelée hélice ou poisson) doit être suffisamment longue pour sortir de la houache
du navire.
2 – L’appareil est ajusté pour que le compteur supérieur accomplisse une
révolution complète après que le navire a parcouru un mille marin ; le second et le
troisième compteurs enregistrèrent les distances parcourues, respectivement
jusqu’à 10 et 100 milles marins.
3 – On commence par relever les indications des compteurs sur le cadran et on
note l’heure.
4 – On met l’instrument à la traîne par la hanche du vent ; les engrenages du cadran
enregistreur qui communiquent avec la roue à palettes par l’intermédiaire de la
ligne de loch se mettent en rotation par l’effet du déplacement de la roue à ailettes
dans l’eau.
5 – Lorsqu’on rentre le loch, on note l’heure et on relève à nouveau les indications
des compteurs, sur le cadran.
6 – On en déduit la distance parcourue par simple soustraction, et la vitesse
moyenne en divisant cette distance par la durée correspondante.
Loch (Table de – ) (en anglais « log table ») : On appelait table de loch une ardoise ou un
tableau en bois peint en noir, sur lequel étaient dessinées des divisions par colonnes
pour marquer, avec de la craie, les heures où le loch avait été jeté, ainsi que les
nœuds et divisions de nœuds qui y correspondaient, et aussi l'air de vent de la
route, la direction du vent, la dérive, la variation, la nature du temps et de la mer ;
on y recueillait toutes les indications qui étaient retranscrites sur le casernet de la
passerelle à la fin de chaque quart.
Remarque : Le Casernet de la passerelle est maintenant appelé « Livre de loch »,
et la table de loch a été remplacée par le carnet de passerelle sur lequel on écrit au
crayon-papier tout ce qui intéresse la navigation, au fur et à mesure qu'on en a
connaissance.
Locher : 1 – [Au propre] : Branler, être prêt à tomber, en parlant d’un fer de cheval.
2 – [Au figuré] : « Il y a quelque fer qui loche » ou « il y a quelque chose qui
loche » signifie que quelque chose empêche une affaire d’aller bien.
« Avoir toujours quelque fer qui loche » signifie « avoir souvent de petites
incommodités ».
Remarque : Le quasi-paronyme clocher qui fait référence à la claudication d’une
personne qui boite en marchant, peut signifier « être défectueux », « pécher contre
quelque règle » .
Exemple : « Ce raisonnement cloche ».
Locman : Synonyme de Lamaneur, ou de Pilote-lamaneur, ou de Pilote de port.
[Voir ces mots].
Lof (en anglais « weather side », « loof », « tack ») : 1 – Autrefois, on appelait lof la partie de
muraille située de chaque côté du navire, à l’endroit de la plus grande largeur.
2 – On entend maintenant par lof le bord ou côté du navire qui se trouve frappé
par le vent.
3 – On appelle également lof la chute de la voile qui reçoit le vent en premier.
Glossaire maritime – page 897 – À jour au 1er janvier 2015
Le grand lof (ou lof de la grand voile) et le lof de misaine sont les points inférieurs
de ces voiles, y compris les poulies qui y sont placées pour servir à les amurer, à les
border et à en carguer les points.
[Voir le mot Point].
Remarques : a) – On donne l’ordre « lof ! » au timonier pour qu’il dirige la barre
du gouvernail de manière à ce que le navire loffe ou que l’étrave vienne au vent.
b) – On dit aller au lof, venir au lof pour venir au vent, venir plus près du vent,
c’est-à-dire gouverner de telle sorte que l’étrave se rapproche du lit du vent.
Lof pour lof (Virer – – –) : Un navire vire de bord lof pour lof quand il vire vent arrière ;
recevant le vent par un bord, il vient le cul vers le lit du vent, change d’amure et
reçoit ensuite le vent par l’autre bord.
Loffer (en anglais « to round ») : Loffer, venir au lof, c’est changer de cap en rapprochant
l’étrave de la direction d’où souffle le vent.
Logarithme : Exposant de la puissance à laquelle il faut élever un nombre constant, appelé la
base, pour trouver un nombre donné.
Exemple : Le logarithme du nombre 1000, dans la base 10, est égal à 3.
Logement (en anglais « accomodation », « cabin ») : Les logements, ou emménagements sur un
navire comprennent les appartements, les salles, les cabines, les carrés, les
chambres, les postes, les cabanes, les couchettes.
Remarque : Il est alloué aux officiers des frais ou indemnités de logement pour les
aider à pourvoir à leur loyer lorsqu’ils ne sont pas embarqués.
Logique : 1 – Science qui a pour objet les procédés du raisonnement.
Remarque : La logique est une science composée de normes, qui fonde des normes
et qui étudie les normes.
2 – Raisonnement enchaîné ; suite dans les idées.
Remarque : En ce sens, logique s'oppose à contradictoire.
3 – Une proposition logique est analytique lorsque le concept du prédicat (la
conclusion) est inclus dans le concept du sujet.
Exemple : Un voilier ne marche pas s'il n'y a pas de vent [dans le concept voilier, la
propulsion est basée sur le vent].
4 – Une proposition logique est synthétique lorsque le concept du prédicat (la
conclusion) n'est pas inclus dans le concept du sujet.
Exemple : Beaucoup de navires à passagers ont une coque et des superstructures
blanches [la couleur n'est pas déterminée dans le concept navires à passagers].
5 – Un énoncé logique peut, soit constater une évidence (il est descriptif), soit
ordonner une conséquence (il est normatif).
Loi : [Mot singulier utilisé dans un sens collectif] Ensemble des règles juridiques sur lesquelles
repose une société.
Remarque : La loi devrait toujours être faite afin de garantir à chacun la fortune
qu’il a légitimement acquise.
Lois de la guerre (en anglais « laws of the war ») : 1 – Les Lois de la Guerre généralement
invoquées à notre époque sont des adaptations de règles formulées par les
théoriciens Saint Augustin, Saint Thomas d'Aquin, Saint Ignace de Loyala,
Francisco Vitoria, Montesquieu, Grotius, Rousseau, Clausewitz, Carl Schmitt, etc.
2 – Des Conventions internationales (par exemple, La Haye 1907, Genève 1864,
1929, 1949, 1977, 2005) ont établi des « lois de la guerre » opposables aux
nations qui les ont acceptées et ratifiées, ainsi qu'à leurs dirigeants ou à leurs
ressortissants.
3 – Les Anglo-Américains et les Soviétiques ont élaborés des « Lois de la Guerre »
ad hoc en 1945 à Nuremberg (invention du crime contre la paix, du crime contre
l'Humanité, etc.) pour s'appliquer rétroactivement afin de punir les dirigeants de
l'Allemagne vaincue ; l'Angleterre avait déclaré la guerre à l'Allemagne en 1939, à
l'issue de vingt ans d'une politique étrangère erratique ; elle entraîna dans l'aventure
une France pacifiste (encore traumatisée par l'occupation de son sol, vingt ans
Glossaire maritime – page 898 – À jour au 1er janvier 2015
– Quiconque aura abusé, par violence, d’une jeune fille de condition libre, sera
condamné à payer 2.500 deniers, ou 62 sous d’or et demi.
– Celui qui, sans la permission du maître, aura détaché une barque, et s’en sera
servi pour traverser une rivière, sera condamné à payer 120 deniers, ou 3 sous
d’or.
– Quiconque, sans la permission du maître, aura monté un cheval, et s’en sera
servi, sera condamné à payer 600 deniers, ou 15 sous d’or.
– Quiconque aura tué une femme, de condition libre, qui déjà a eu des enfants, sera
condamné à payer 24.000 deniers, ou 600 sous d’or.
– Quiconque aura tué un enfant, âgé de moins de douze ans, soit que cet enfant
fût distingué par une longue chevelure, soit qu’il fût de la classe du peuple, sera
condamné à payer 24.000 deniers, ou 600 sous d’or.
– Quiconque aura coupé la chevelure d’un jeune garçon, sans la participation de
ses parents, sera condamné à payer 1.800 deniers, ou 45 sous d’or.
– Si un Franc s’est uni en mariage à l’esclave d’un autre homme, il sera réduit avec
elle à la condition d’esclave.
– Quiconque aura coupé à un autre homme la main ou le pied, lui aura fait perdre
un œil, ou lui aura coupé l’oreille on le nez, sera condamné à payer 4.000 deniers,
ou 100 sous d’or.
– Quiconque, sans la permission du juge, aura détaché un cadavre du gibet ou de la
potence, sera condamné à payer 1.800 deniers, ou 45 sous d’or.
– Quiconque, après avoir demandé une fille en mariage, en présence des siens et
des parents de la fille, refusera ensuite de l’épouser, sera condamné à payer 2.500
deniers, ou 62 sous d’or et demi.
– Si une sorcière est convaincue d’avoir mangé de la chair humaine, elle sera
condamnée à payer 8.000 deniers, ou 200 sous d’or.
8 – Quiconque refusait de comparaître en justice devant le malle, après avoir été
assigné dans les formes légales, était condamné à payer 600 deniers, ou 15 sous
d’or, à moins qu’il n’ait été retenu par un empêchement légitime.
Remarque : Le malle était une assemblée que des officiers préposés par le prince
allaient tenir, de province en province, pour rendre la justice entre les Francs.
Dans la suite ces assemblées se multiplièrent, et devinrent même permanentes sous
les rois de la seconde race.
9 – Autres dispositions de la loi salique :
– À l'égard des aleux : si un homme meurt sans laisser de fils, son père ou sa mère
survivant lui succédera ; à défaut du père et de le mère, les frères et sœurs qu’il a
laissés lui succéderont.
– À l’égard de la terre salique, aucune portion de l’hérédité ne sera recueillie par
les femmes ; mais l’hérédité tout entière sera dévolue aux mâles.
Remarque : Certaines femmes reçoivent une dot de leur famille lorsqu'elles se
marient ; la dot représente parfois la même valeur que l'héritage de leurs frères.
Loix : 1 – Petit port du Nord de l'Île de Ré débouchant à la mer par un chenal sinueux long de
1500 mètres, de largeur comprise entre 10 et 40 mètres et de fond vaseux à la cote
1,9 mètre découvrant.
2 – Le seul ouvrage du port est un quai de 52,5 mètres de longueur, construit sur
la rive gauche du chenal et à l'extrémité duquel le fond est de 2 mètres découvrant.
Long comme un zéro à quatre : Se dit en parlant de quelque chose qui paraît ne jamais vouloir
se terminer.
Remarque : Le quart de veille à la passerelle qui va de minuit à quatre heures du
matin est souvent considéré comme le plus pénible de tous les quarts si le navire
est seul au milieu de la mer, loin des côtes et du trafic ; lorsque l'on regarde la
montre pendant ce quart, elle semble tourner au ralenti.
Long-courrier : 1 – Se dit en parlant d’un capitaine ou de tout marin navigant au long-cours.
2 – Se dit aussi des navires armés au long-cours.
Remarque : On dit aussi (rarement) long-courrien.
Glossaire maritime – page 901 – À jour au 1er janvier 2015
observée.
7 – La précision de la longitude observée a longtemps été liée à l’exactitude plus
ou moins grande de l’heure indiquée par les garde-temps (horloges).
Avant l’invention des chronomètres de marine précis, on utilisait des phénomènes
astronomiques tels que l’occultation d’une planète par la Lune ou les distances
angulaires d’une étoile ou d’une planète avec le Soleil ou à la Lune ; connaissant
l’heure de ce phénomène au méridien origine, et l’heure locale à laquelle on avait
observé le même phénomène en un lieu donné, la différence des heures locales
permettait de connaître l’écart des longitudes entre le méridien origine et le
méridien du lieu de l’observation.
8 – Les systèmes de navigation utilisant les satellites artificiels de la Terre (GPS
américain, GLONASS russe, Galileo européen, ou autre) permettent de connaître
la longitude d’un lieu avec une très grande précision.
Remarques : a) – Le florentin Amerigo Vespucci, embarqué sur un navire espagnol,
aurait noté l’heure d’une occultation de la planète Mars par la Lune, alors qu’il se
trouvait au large du Honduras le 23 mars 1499 ; informés par l’intermédiaire du
duc de Lorraine René II, les géographes de Saint-Dié-des-Vosges (à l’époque
Saint-Dié, dans le duché de Lorraine) en déduisirent la longitude des terres
nouvelles découvertes en 1492 par Christophe Colomb, et ils les ont
convenablement placées sur la sphère terrestre, bien loin du Japon que Colomb
avait cru atteindre.
b) – Christophe Colomb savait qu'une éclipse de Lune aurait lieu le 29 février
1504 ; il en tira parti lors de son quatrième voyage vers les Indes occidentales,
pour impressionner les habitants de la Jamaïque et en obtenir aide et assistance.
Il ne semble pas qu'il ait eu la possibilité de calculer la longitude de la Jamaïque à
cette occasion.
c) – Le cartographe allemand Waldseemüller a, le premier, porté le nom America
sur une carte ; il publia cette carte à Saint-Dié en 1507.
Le mot America était inscrit au milieu de l'actuel sous-continent sud américain.
d) – En 1538, le cartographe flamand Mercator reprit le nom «Amerique» sur une
de ses cartes.
Le Nouveau Monde était désormais baptisé Amérique pour l'éternité.
e) – Lorsqu’ils ont nommé America le sous-continent que nous appelons
maintenant Amérique du Sud, les géographes du gymnasium vosagense de
Saint-Dié ne cherchaient pas à minimiser les mérites de Christophe Colomb.
Ils avaient pu prendre connaissance de copies de lettres qu’Americi Vespucci avait
envoyées à Florence, mais pas des journaux de Christophe Colomb, car les
journaux des pilotes étaient enfermées au Portugal ou en Espagne et les
informations qu’ils contenaient étaient confidentielles.
Longitude céleste : La longitude céleste (ℒ) d’un astre est une coordonnée céleste comptée de
0° à 360° sur l’écliptique, à partir du point vernal (γ), dans le sens direct et
jusqu’au pied sur l’écliptique du colure de l’astre.
Longitudinal (en anglais « longitudinal ») : 1 – En construction navale, le plan longitudinal est
le plan vertical passant par l’axe de la quille, l’étrave et l’étambot.
2 – Le plan longitudinal est habituellement un plan de symétrie.
Longitudinale (Construction – ) : 1 – Méthode de construction dans laquelle les membres
s’étendent de l’avant à l’arrière.
2 – Les navires-citernes sont souvent de construction longitudinale et peuvent
subir certains mouvements de torsion sans risquer de se rompre.
Remarque : Le construction transversale, en revanche, est la construction dans
laquelle les membres sont transversaux et sont appelés des couples ; les couples
sont constitués de deux membrures, symétriques par rapport au plan longitudinal.
Longrine (ou Longuerine) (en anglais « longitudinal piece ») : Toutes espèces de pièces de bois
placées dans le sens de la longueur de l’objet dont elles font partie.
Glossaire maritime – page 903 – À jour au 1er janvier 2015
Longueur : 1 – La longueur proprement dite (en anglais « length ») d’un navire se mesure de
l’étrave à l’étambot, à la hauteur du fort, et de dedans en dedans.
2 – La longueur hors tout (en anglais « length overall» - « LOA ») se prend de
l'extrême avant à l'extrême arrière, c'est-à-dire du bout du mât de beaupré à l'avant
à la tête du mât de pavillon à l'arrière.
Remarque : La longueur hors tout ou longueur maximum d’encombrement,
mesurée entre les points extrêmes avant et arrière du navire.
3 – La longueur de tête en tête, ou longueur de pont, se prend, horizontalement,
en la mesurant de l'une à l'autre des extrémités les plus éloignées de la coque, à
l'avant et à l'arrière.
4 – La longueur de la quille se mesure depuis son talon jusqu’au brion.
5 – La longueur à la flottaison (en anglais « length waterline » - « LWL ») est la
longueur de carène mesurée au niveau de la flottaison en charge.
Longueville : Le site de Longueville est située en Normandie, au bord de la rivière la Scie.
1 – Longueville-sur-Scie est actuellement une commune française du département
de la Seine-Maritime, située à une petite vingtaine de kilomètres par la route, au
sud de la ville de Dieppe.
La Scie est un fleuve côtier d’une longueur de 37 kilomètres qui se jette dans la
Manche de Bretagne à Pourville.
2 – Les ruines d’un château féodal construit au XIe siècle rappellent le passé illustre
de la seigneurie de Longueville.
3 – En 1364, le roi de France Charles V détacha la seigneurie de Longueville du
comté de Tancarville dont il avait dépendu jusque-là, et il l’érigea en comté pour
l’offrir au connétable de France Bertrand du Guesclin.
4 – Le comté de Longueville fut érigé en duché en 1505.
Les plus connus des détenteurs de l’honneur de Longueville ont été Enguerrand de
Marigny (1260 –1315) éminence grise et âme damnée du roi de France Philippe le
Bel ; Bertrand du Guesclin (1320 –1380) qui lutta contre les rochelais ; Jean de
Dunois (1402 –1468) compagnon d'armes de Jeanne d'Arc ; Colbert (1683-1712)
marquis de Seignelay, petit-fils du ministre de Louis XIV Jean-Baptiste Colbert.
Longue-vue (en anglais « spying glass ») : Nom utilisé par les marins pour désigner la lunette
optique qui grandit l’image des objets éloignés et les présente à l’endroit.
1 – Le grossissement est le nombre qui exprime l’accroissement apparent des
objets sur lesquels on vise.
2 – L’étendue de l’espace qu’on aperçoit s’appelle le champ et il se mesure par
l’angle sous lequel l’œil nu distinguerait l’objet vu dans ce même champ.
3 – L’intensité de la lumière est nommée clarté.
4 – La précision des images est la netteté avec laquelle on les aperçoit.
Remarques : a) – La propreté des verres influe beaucoup sur les qualités d’une
longue-vue.
b) – Au contraire des longues-vues, les lunettes astronomiques renversent les
objets.
Lorentz : 1 – Edward Lorentz (1917- ) était un météorologue américain.
2 – Disposant au MIT, dès le début des années 1960, d'un calculateur électronique
McBee pouvant faire 60 opérations à la seconde, il programma un logiciel de
prévisions météorologiques utilisant des équations différentielles : à partir des
pressions et des températures observées, de la vitesse et de la direction du vent en
différents points des États-Unis il espérait obtenir des prévisions fiables ; il fut tout
d'abord très déçu ; mais après avoir augmenté le nombre des chiffres significatifs de
ses mesures d'une unité, ses prévisions devinrent acceptables.
Son programme était très sensible aux conditions initiales.
3 – Lorentz a montré que la description d'un système dynamique est très sensible à
la précision avec laquelle on connaît les conditions initiales.
5 – Pour faire comprendre la sensibilité des descriptions des systèmes dynamiques
aux conditions initiales, Lorentz raconta, en forme de boutade, que les battements
Glossaire maritime – page 904 – À jour au 1er janvier 2015
d'ailes d'un papillon au Brésil pouvaient être la cause déclenchante d'une tornade au
Texas.
C'est le premier des deux papillons de Lorentz.
4 – Après avoir fait figurer les trois variables d'état de chaque masse d'air d'un
système dans un espace des phases, Lorentz remarqua avec surprise que les points
représentatifs sur un graphe de tous les états successifs des masses d'air dessinaient
des ailes de papillon.
C'est le second des deux papillons de Lorentz.
6 – Le nom de Lorentz est lié aux attracteurs étranges (1965).
Les phénomènes complexes et chaotiques de la mécanique des fluides obéissent à
des équations différentielles : les solutions de ces équations dans l'espace des
phases apparaissent sur une table traçante, point après point, sous la forme d'une
figure géométrique.
Ces figures régulières, tracées dans un espace mathématique abstrait, rendent
compte de phénomènes physiques chaotiques réels, en apparence aléatoires.
Lorraine : 1 – Sous le nom de Lorraine, on entend habiruellement le duché de Lorraine, le duché
de Bar, et les Trois Évêchés de Metz, Toul et Verdun : il s'agit actuellement des
quatre départements de Meurthe-et-Moselle, de Meuse, de Moselle et des Vosges.
2 – La Lorraine est issue du royaume attribué à Lothaire, lors du partage
sanctionné par le traité de Verdun de 843.
Lotz : 1 – Le « lotz », ou petit navire, est le nom de la planchette lestée du loch primitif de la
Marine à voiles.
2 – Utilisation du loch selon le père Le Cordier (1734) :
i) On prend une ficelle de 100 à 150 brasses de long, marquée par brasses de cinq
pieds en cinq pieds, et on la tourne sur une manivelle au bout de laquelle est
attaché un petit bout de planche long de huit à dix pouces, sur la largeur de sept ou
huit (le lotz) ;
ii) On prend un sablier d’une minute ou d’une demi-minute ;
iii) On laisse aller le lotz au derrière du vaisseau, et lorsqu’il est hors du remous on
vire l’horloge d’une minute ;
iv) Lorsque le sable s’est écoulé de l’ampoule supérieure dans l’ampoule inférieure
de l’horloge, on arrête la ficelle et on compte ensuite le nombre de brasses qui
seront passés pendant la minute,
v) Puis on fait cette règle de trois :
Si une minute donne le nombre de brasses écoulées, combien donneront
60 minutes, valeur d’une heure ; la règle faite, il vient les brasses qui s’écouleraient
pendant une heure, multipliant ces brasses par 24 heures du jour naturel, et divisant
le produit par 3423 brasses ou pas géométriques, valeur d’une lieue marine, il vient
le chemin qu’on a fait en 24 heures.
3 – EXEMPLE :
S’il s’était écoulé 114 brasses pendant une minute, il vient 6840 brasses pour une
heure, ensuite multipliant ce nombre par 24 heures, il vient 164 160, lesquels
divisés par 3 423 brasses que contient une lieue, donnent 48 lieues en 24 heures.
Remarques : a) – Au temps du Père Le Cordier, on admettait que la lieue marine
était une petite portion de la circonférence de la Terre contenant 2853 toises ou
3423 pas géométriques.
a) – De nos jours, on considère qu'une lieue marine contient 3000 pas
géométriques.
[Voir le mot Loch].
Louage : 1 – Synonyme de location.
Remarque : Le Dictionnaire de l'Académie française (9ème édition) définit ainsi le
mot « louage »: « Action de prendre ou de donner en location » ; et le mot
location : « Action de donner ou de prendre un bien à titre de louage ».
2 – Un contrat de louage est un acte par lequel une personne s'oblige, moyennant
un prix convenu, à céder, pour un certain temps, la jouissance d'un bien à une autre
Glossaire maritime – page 905 – À jour au 1er janvier 2015
personne, ou à effectuer pour elle une tâche déterminée, ou enfin à mettre des
services à sa disposition.
Louami : Le louami est la fraction des vases qui est arrachée au fond de la rivière par la marée
pour venir en suspension dans l’eau et qui se dépose à nouveau lorsque le courant
s’annule.
Loufiat : Appellation péjorative des officiers de marine du grade de Lieutenant de Vaisseau.
Remarque : Cette expression sort le plus souvent de la bouche de quelque
Enseigne de Vaisseau de 1ère classe aux dents longues, débarqué de « la Jeanne »
depuis un an ou deux !
Lougre (en anglais « lugger ») : 1 – Petit bâtiment de guerre ou de commerce, fin dans ses
formes arrières, renflé par l’avant, ayant un grand mât, un mât de misaine, un mât
de tape-cul assez inclinés sur l’arrière, et gréant des voiles à bourcet (ou voiles au
tiers).
2 – Le lougre a souvent des bordages à clin ; son tirant d’eau arrière est très fort ;
son beaupré est court ; le lougre a des huniers et, parfois, des perroquets volants.
Remarques : Le gréement du lougre est semblable à celui d’un chasse-marée.
Loup (en anglais « defect ») : Nom donné par les charpentiers de marine à un défaut important
dans une pièce de bois.
Louve : Synonyme de jaumière.
[Voir le mot Jaumière].
Louvois : 1 – François Michel Le Tellier, marquis de Louvois (1641-1691) fut un ministre de
Louis XIV (1638-1715).
2 – Son père lui transmit sa charge de Secrétaire d'État à la Guerre, le 14 décembre
1465, alors qu'il n'était âgé que de 15 ans ; il n'en fut le plein détenteur qu'en 1677,
mais il joua un grand rôle dès 1770.
3 – Louvois devint ministre d'État de Louis XIV en 1672.
4 – Louvois essaya de lutter contre le pillage et les autres exactions commises par
les soldats ; il n'y arriva pas car les soldats n'étaient pas soldés avec régularité.
5 – Il ne put supprimer la vénalité des charges de colonel ou de capitaine.
Remarque : À cette époque, les régiments appartenaient à leurs officiers.
6 – Louvois lutta contre l'absentéisme des officiers : certains régiments avaient dû
combattre presque sans officiers.
7 – Louvois organisa les dragonnades contre les Protestants : les dragons
terrorisaient les huguenots jusqu'à ce qu'ils se convertissent au catholicisme.
Remarque : Les dragons étaient des soldats qui se déplaçaient à cheval mais qui
combattaient à pied.
[Voir le mot Dragonnades].
8 – Les dragonnades commencèrent un peu avant l'Édit de révocation de l'Édit de
Nantes qui fut donné par Louis XIV à Fontainebleau le 18 octobre 1785.
Remarque : Par l'Édit donné à Nantes le 15 avril 1598, Henri IV, le grand-père de
Louis XIV, avait accordé aux protestants une certaine liberté de culte.
9 – Chaque protestant était contraint de loger et de nourrir un très grand nombre
de dragons.
Remarque : Les impôts des protestants étaient systématiquement augmentés par
rapport à ceux des catholiques.
10 – Le duc de Noailles eut la responsabilité des premières dragonnades dans les
États protestants du Languedoc.
Remarque : En 1689, une coalition européenne menaçait les côtes de France.
Le conseil du roi Louis XIV, sous l'influence de Louvois, décida de raser La
Rochelle et de combler son port ; le maréchal de Lorges, commandant les côtes
entre la Loire et la Gironde, et l'ingénieur général Ferry, chargé des provinces entre
la Loire et les Pyrénées, protestèrent vigoureusement et s'engagèrent à protéger La
Glossaire maritime – page 906 – À jour au 1er janvier 2015
[voir ce mot] sauf si le navire fait une route vers le nord ou vers le sud ou s’il suit
la ligne équatoriale.
4 – Sur la carte marine construite en projection (dite) de Mercator, toutes les
loxodromies sont représentées par des lignes droites.
Remarque : Le mathématicien néerlandais Willebrord Snell (1580-1626 ) a publié
un livre de navigation en 1624, et il l’intitula « le Tiphys Batave » (du nom du
pilote des Argonautes) ; c'est dans cet ouvrage qu'il exposa les courbes
loxodromiques coupant les méridiens selon un angle constant.
5 – La détermination de la route et de la distance loxodromiques entre un point de
départ D et un point d’arrivée A de la surface de la Terre est connue sous
l’appellation « problème inverse de l’estime ».
6 – Formule approchée du calcul de la route loxodromique :
Si les deux points A et D sont peu éloignés, on peut se contenter de la formule
approchée pour le calcul de la route loxodromique, qui utilise la latitude moyenne
φm des points A et D :
La tangente de la route loxodromique est égale au cosinus de la latitude moyenne
multiplié par le rapport du chemin en longitude sur le chemin en latitude :
tg Rv = cos φm . (GA - GD ) / (φA - φD )
et la distance loxodromique m en milles est égale au chemin en latitude divisé par
le cosinus de la route loxodromique Rv :
m = (φA – φD) / cos Rv
Remarque : La latitude moyenne φm des points A et D est égale à la moitié de la
somme des latitudes des points A et D :
φm = ½ (φA + φD).
7 – Formule exacte du calcul de la route loxodromique :
Si les deux points A et D sont éloignés de plus de 375 milles, la précision du calcul
en utilisant la formule approchée est inférieure au mille et on se sert de la formule
exacte pour le calcul de la route loxodromique, qui utilise les latitudes croissantes
λA et λD des points A et D :
La tangente de la route loxodromique tan RV est égale au rapport du chemin en
longitude sur la différence des latitudes croissantes :
tan RV = (GA - GD ) / (λA - λD )
et la distance loxodromique m en milles est égale au chemin en latitude divisé par
le cosinus de la route loxodromique Rv :
m = (φA – φD) / cos Rv
Remarque : La latitude croissante λ d’un point P est égale au logarithme népérien
de la tangente de la demi-latitude φ / 2 du point P (en degrés) augmentée de 45° :
λ = ∫ dφ / cosφ = Log tg (φ /2 + 45° )
[Voir le mot Mercator].
LPO : Sigle de l'expression Ligue pour la Protection des Oiseaux.
[Voir cette expression].
LSI : Sigle de l'expression anglaise « Landing Ship for Infantry » signifiant navire de
débarquement pour l'infanterie.
LST : Sigle de l'expression anglaise « Landing Ship for Tanks » signifiant navire de
débarquement pour blindés.
Lubrifier : Lubrifier c’est utiliser un fluide pour refroidir les outils tranchants des
machines-outils : on lubrifie avec de l’huile de coupe le foret de la perceuse ou
l’outil du tour, on lubrifie avec de l'eau la meule servant à affûter les couteaux.
Remarque : Utiliser de la graisse ou de l’huile pour diminuer les frottements et
réduire l’échauffement des pièces tournantes ou glissantes d’une machine s’appelle
graisser cette machine.
Glossaire maritime – page 908 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Callipe, au IVe siècle avant notre ère, utilisait une valeur de 29,530851 jours.
c) – Le calendrier juif établi par Hillel II au IVe siècle après J.C. utilisait une
lunaison moyenne de 29,530594 jours (excès de seulement 0,59 seconde par
lunaison par rapport à la valeur retenue actuellement).
Lune (en anglais « moon ») : 1 – La Lune est un satellite de la Terre, c’est-à-dire qu’elle
l’accompagne dans sa révolution annuelle autour du Soleil.
2 – Pendant cette révolution, la Lune tourne autour de la Terre ; cette autre
révolution de la Lune autour de la Terre, rapportée au Soleil, est de 29 jours 12h
44mn 3s et on l’appelle révolution synodique.
3 – La durée d’une journée lunaire est égale à celle d’une année lunaire.
4 – La Lune a un diamètre de 3 476 kilomètres.
5 – Le mouvement de la Lune est très complexe car elle est soumise à l’attraction
du Soleil ; l’orbite de la Lune autour de la Terre se déforme en permanence, et on
ne peut la considérer comme une ellipse que pour des périodes de quelques heures.
6 – L’excentricité de l’orbite de la Lune varie de 0,045 à 0,065 en 206 jours ; la
valeur moyenne est de 1/18.
7 – L’apogée de la Lune (distance maximale à la Terre est de 406 700 kilomètres ;
son périgée (distance minimale à la Terre est de 356 400 kilomètres.
8 – Le périgée de la Lune tourne dans le sens direct et fait le tour de la Terre en un
peu moins de 9 ans.
9 – La distance entre la Lune et la Terre augmente de 3,8 centimètres par an, soit
1 kilomètre en 26,3 siècles.
10 – Le retour du passage de la Lune au méridien d’un même lieu terrestre accuse
chaque jour un retard de 50mn 28s, soit une différence de 13° dans le ciel, avec
celui du jour précédent.
11 – La révolution sidérale de la Lune, qui mesure le retour de la Lune dans la
même position par rapport à une étoile éloignée, est de 27 j 07 h 43 mn 12 s.
12 – Les différents aspects de la Lune vue de la Terre constituent les phases de la
Lune :
i) À la nouvelle lune, conjonction des positions de la Lune et du Soleil, la partie de
la Lune éclairée par le Soleil nous est invisible.
ii) À la première quadrature, position intermédiaire entre les moments de nouvelle
lune et de pleine lune, la moitié seulement de la partie de la Lune qui est éclairée
par le Soleil est visible ; si l’on prolonge le diamètre qui sépare la moitié éclairée et
la partie sombre de la Lune par une ligne droite invisible, on imagine un « p »
minuscule (comme premier) dans la figure formée par le demi-cercle éclairé de la
Lune et cette ligne. La première quadrature prend le nom de premier quartier.
iii) À la pleine lune, opposition des positions de la Lune et du Soleil, la moitié de la
Lune qui est éclairée par le Soleil nous est visible.
iv) À la seconde quadrature, position intermédiaire entre les moments de pleine
lune et de nouvelle lune, la moitié seulement de la partie de la Lune qui est éclairée
par le Soleil est visible ; si l’on prolonge le diamètre qui sépare la moitié éclairée et
la partie sombre de la Lune par une ligne droite invisible, on imagine un « d »
minuscule (comme dernier) dans la figure formée par le demi-cercle éclairé de la
Lune et cette ligne. La seconde quadrature prend le nom de dernier quartier.
Remarques : a) – Le retour des phases de la Lune a été déterminant pour fixer la
date des célébrations religieuses de très nombreux peuples nomades qui vivaient
de l’élevage des troupeaux ; ce cycle d’environ 29 jours a parfois été en conflit
avec celui des saisons qui rythme les semailles et les moissons et qui, lui, dépend
du Soleil ; des prêtres interdirent aux fidèles devenus sédentaires et cultivateurs de
s’intéresser au rythme du Soleil ; ils menacèrent des peines les plus dures ceux qui
transgressaient cette règle : on disait que les contrevenants rendaient un culte au
Soleil ou qu’ils l’adoraient.
b) – Les peuples des religions juive ou mahométane observent traditionnellement le
rythme de la Lune, depuis l’époque où leurs ancêtres étaient des éleveurs nomades.
Glossaire maritime – page 910 – À jour au 1er janvier 2015
Les juifs adaptent maintenant leur calendrier lunaire au rythme des saisons en
intercalant occasionnellement un mois supplémentaire.
Les musulmans voient d’année en année le début de chaque mois se décaler par
rapport à la position du Soleil sur l’écliptique ; c’est particulièrement notable pour
le mois de Ramadan dont le commencement fait l’objet d’annonces à la télévision.
c) – Les Celtes observaient attentivement le Soleil.
Leurs descendants goys qui peuplent l’Europe et les Amériques, mais dont les
croyances sont dans la mouvance de la religion des juifs, ont adopté un calendrier
liturgique basé sur les phases de la Lune.
d) – Le dimanche de Pâques des judéo-chrétiens, qui est la référence de leur
calendrier liturgique, est « celui qui suit le quatorzième jour de la Lune qui atteint
cet âge au 21 mars ou immédiatement après » (Concile de Nicée en 325 après
J.C.). Leur calendrier civil est solaire et les solstices ou les équinoxes reviennent à
dates fixes.
e) – Les Égyptiens adoptèrent un calendrier solaire imparfait, avec un recalage du
calendrier civil sur le temps sidéral par l’observation du lever héliaque de Sirius ; le
lever héliaque de Sirius (la canicule) coïncidait avec le début de la crue du Nil.
f) – D’autres peuples de cultivateurs, notamment en Amérique précolombienne,
observèrent le rythme du Soleil pour organiser leurs dévotions.
Lune (Attraction de la – ) : 1 – La Lune exerce une attraction sur l’eau des océans.
Elle contribue ainsi au phénomène des marées océaniques ; l’action de la Lune et
celle du Soleil sur les marées océaniques ont été bien étudiées et elles sont
maintenant assez connues pour prédire la marée océanique en heure et en hauteur
avec des précisions de l’ordre, respectivement, de la minute d’heure et du
centimètre.
2 – La Lune exerce une attraction sur les masses d’air atmosphérique ; cette
attraction doit entrer comme une cause quelconque dans les phénomènes
météorologiques,mais la chaleur du Soleil y joue le rôle principal.
3 – La Lune exerce une attraction sur le noyau et sur la croûte terrestres ; on note,
à la surface de la Terre, une marrée terrestre d’une amplitude de quelques
décimètres.
Remarque : La croûte terrestre est relativement élastique ; son module d’élasticité
est comparable à celui de l’acier.
Lune ecclésiastique : 1 – La Lune ecclésiastique est liée à la fixation du jour de la célébration de
la fête de Pâques (le dimanche qui commence la semaine de Pâques).
2 – La méthode de fixation actuelle de la date du dimanche de Pâques est celle qui
a été définie en 325 lors du concile de Nicée : « Pâques est le dimanche qui suit le
quatorzième jour de la Lune qui atteint cet âge au 21 mars (équinoxe de printemps)
ou immédiatement après ».
Remarque : Le quatorzième jour de la Lune est le jour de la pleine lune et le 21
mars correspond à la date de l´équinoxe de printemps,
3 – Dans le comput grégorien appliqué depuis 1583, l’âge de la Lune est connu par
l‘épacte qui varie de 0 à 29 ; la date du dimanche de Pâques est déterminée par la
valeur de l’épacte.
4 – L’épacte varie de façon régulière comme si la lunaison avait une valeur
constante de 29,530851 jours, et il augmente de 11 unités d’une année à la
suivante.
Or, la durée de la lunaison réelle varie de 29,32 jours à 29,77 jours.
Il en résulte que la pleine lune réelle de mars peut tomber un ou deux jours avant
ou après le jour de la pleine lune déduit de l’épacte.
5 – On appelle Lune ecclésiastique une Lune moyenne débarrassée de ses
inégalités et utilisée pour déterminer la date du dimanche de Pâques.
Remarque : Si la pleine lune réelle tombe un 22 mars, le dimanche de Pâques
devrait être célébré le 29 mars ; mais si le comput grégorien de la même année,
Glossaire maritime – page 911 – À jour au 1er janvier 2015
basé sur la Lune ecclésiastique, donne une pleine lune le 21 mars, le dimanche de
Pâques est célébré le 22 mars (c’est arrivé en 1818).
Lune rousse : 1 – La Lune rousse est un phénomène météorologique qui n’a rien d’astronomique.
2 – La Lune rousse est la lunaison qui commence en avril et qui peut se prolonger
en mai ; à cette époque de l’année, il peut encore se produire des gelées tardives
par nuit claire et les feuilles des jeunes plantes roussiront au petit matin à cause du
froid, que la Lune soit couchée ou non.
Lunette (en anglais « spying glass ») : 1 – Les lunettes d’approche qui servent pendant le jour au
grossissement des objets sont appelées longues-vues par les marins.
2 – Les lunettes qui servent la nuit sont appelées, par les marins, lunettes de nuit ;
comme les lunettes astronomiques, et pour ne pas diminuer la clarté, elles n’ont
que deux verres et elles renversent les objets (le haut en bas et la droite à gauche).
Remarques : a) – Les anciens sextants possédaient une lunette de jour et une
lunette de nuit interchangeables.
b) – Certains sextants disposaient également d’une lunette terrestre pour mesurer à
la mer les angles horizontaux entre des amers ou pour évaluer la hauteur angulaire
d’un amer tel qu’une tour afin d'en déduire sa distance horizontale.
3 – Galilée (1564-1642) n'est pas l'inventeur de la lunette à oculaire divergent qui
porte son nom, mais il en fabriqua pour son usage personnel à partir de 1609.
Remarque : La lunette de Galilée avait un grossissement de 30 ; elle lui permit de
voir les taches du Soleil, la surface de la Lune, les satellites de Jupiter ou les phases
de la planète Vénus.
4 – Jean-Baptiste Morin de Villefranche (1583-1656) fut le premier à utiliser en
1644 la lunette astronomique à oculaire convergent décrite par Kepler en 1611.
5 – L'Anglais Newton et le Français Cassegrain fabriquèrent en 1672 une lunette à
miroie en bronze poli que l'on appelle télescope.
Lusin, Luzin (en anglais « house line ») : 1 – Cordage constitué par deux fils à caret de premier
brin de 5 à 7 millimètres de circonférence, tordus ensemble.
2 – Le lusin est un véritable fil retord, c’est-à-dire qu’il est fait avec deux fils
simplement tordus mais pas commis ; on le trempe dans le goudron pour éviter
qu’il se détorde.
3 – On utilise le lusin pour arrêter par des surliures les bouts des cordages de
circonférence moyenne.
4 – Le lusin s’emploie pour les amarrages et le merlinage des voiles ; il ne diffère
du merlin qu’en ce qu’il a un fil en moins.
Remarque : Le fil à caret est le constituant de base de tous les cordages ; il est
obtenu par filage ; le fil à caret est tortillé de gauche à droite (le fil à caret est
tortillé en S).
Le fil à voile est un fil retord constitué de 2 fils à caret (le fil à voile est commis en
Z).
Le bitord est formé de 2 fils à caret de deuxième brin commis ensemble ; le
tortillement du bitord est fait dans le sens opposé à celui des fils à caret qui le
composent (le bitord est commis en Z).
Le lusin est composé de 2 fils à caret de premier brin tordus ensemble ; le lusin est
un véritable fil retord : le tortillement du lusin est fait dans le même sens que celui
des fils à caret qui le composent (le lusin est commis en S).
Le merlin est composé de 3 fils à caret de premier brin commis ensemble ; le
tortillement du merlin est fait dans le sens opposé à celui des fils à caret qui le
composent (le merlin est commis en Z).
Le toron est un cordon constitué d’un nombre plus ou moins grand de fils à caret
de premier brin ; le tortillement du toron est fait dans le sens opposé à celui des fils
à caret qui le composent (le toron est commise en Z).
L’aussière est constituée de trois torons commis ensemble ; le tortillement de
l’aussière est fait dans le sens opposé à celui des torons qui le composent ; les
aussières à quatre torons possèdent une âme pour conserver leur forme et ne pas
Glossaire maritime – page 912 – À jour au 1er janvier 2015
s’aplatir quand elles sont sous tension (l’aussière est commise en S).
Le grelin est constitué de 3 aussières commises ensemble ; le tortillement du grelin
est fait dans le sens opposé à celui des aussières qui le composent (le grelin est
commis en Z).
Lustre : 1 – Espace de 5 ans.
2 – Unité de temps des calendriers celtiques, égale à cinq années solaires.
3 – Dans la Rome antique, époque du cens qui revenait tous les 5 ans.
Remarques : a) – Le cens était le dénombrement des citoyens romains et
l’évaluation de leur fortune, qui se faisaient tous les 5 ans par les censeurs.
b) – Les étrangers, les femmes et les enfants, les esclaves n’étaient pas des citoyens
romains.
Luther : 1 – Martin Luther (1483-1546) était un moine augustin allemand de Wittenberg,
théologien et professeur d’université ; Luther a utilisé l'imprimerie à caractères
mobiles de Gutenberg pour diffuser une traduction en langue vulgaire de la Bible.
2 – Luther a publié en 1517 ses célèbres « 95 thèses » ; il y dénonçait, entre autres,
la vente des indulgences et l’exploitation pécuniaire des reliques des Saints pour
financer la construction de la Basilique Saint-Pierre de Rome.
3 – Après qu’il eut refusé de se rétracter, le pape Léon X l’excommunia (bulle
Decet romanum pontificem du 3 janvier 1521).
4 – Par l'édit de Worms (1521) l’Empereur Charles Quint de Habsbourg mit Martin
Luther et ses disciples au ban de l'Empire ; Luther se réfugia alors dans le château
de Wartbourg appartenant à l'électeur de Saxe, Frédéric III le Sage.
5 – Luther est l’initiateur d’un mouvement religieux appelé « Réforme » qui se
propagea dans toute l’Europe et qui fut le prétexte à des guerres civiles ou
étrangères dans toute l’Europe.
Remarques : a) – À la mort de Luther, le français Jean Calvin (1509-1564) prit sa
relève comme chef de l’Église réformée (appelée RPR, ou Religion Prétendue
Réformée par les catholiques).
Calvin était plus radical que Luther et il proscrivait toute hiérarchie, ne
reconnaissant pas plus le caractère d’évêque ou de prêtre que celui du pape,
rejetant la messe ou les dogmes et l’invocation des Saints.
b) – Théodore de Bèze succéda à Calvin ; Théodore de Bèze développa les
établissements de formation des ministres (appelés pasteurs) qui répandirent la
doctrine calviniste dans toute l’Europe.
c) – De nombreux grands esprits firent connaître leur liberté de pensée et leur refus
de se laisser enfermer dans les dogmes ou d’admettre des vérités établies : Érasme,
Shakespeare, Galilée, Rabelais, Montaigne, Ronsard, Thomas Moore.
d) – Le Concile œcuménique réuni en 1545 à Trente, dans les Alpes, en réponse
aux demandes formulées par Martin Luther dans le cadre de la Réforme
protestante, dura 18 ans et il traversa 4 pontificats ; il mit en œuvre la
Contre-Réforme catholique, appelée aussi réforme tridentine.
Le Concile de Trente définit l’autorité de la Bible et le péché originel, confirma les
sept sacrements et le culte des reliques des Saints, ainsi que la présence réelle du
corps du Christ dans l’hostie consacrée (transsubstantiation). Il créa les séminaires
diocésains destinés à former les prêtres.
Les membres de la Compagnie de Jésus (les Jésuites) prirent une part importante
aux délibérations.
Le Concile de Trente était le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par
l'Église catholique romaine ; le Concile Vatican II a été le vingt-et-unième.
À l’époque du Concile de Trente, les langues vulgaires (nationales) commençaient
à remplacer le latin dans certaines circonstances.
e) – Sous le règne de François Ier, par l’ordonnance de Villers-Cotterêts,
enregistrée au Parlement de Paris le 6 septembre 1539, le français était devenu la
langue officielle du droit et de l'administration, obligatoire dans les documents
relatifs à la vie publique du royaume de France en lieu et place du latin.
Glossaire maritime – page 913 – À jour au 1er janvier 2015
f) – L’ordre des Jésuites fondé à Montmartre (France) à partir du 15 août 1534 par
le basque Ignace de Loyala (1491-1556) et quelques étudiants de l’Université de
Paris, avait comme objectif initial l’enseignement et pour but de contrer la Réforme
protestante.
Dans la bulle de fondation du pape Paul III, en 1540, le nom de l’ordre est, en latin :
« Societas Iesu » ; en français, c’est la Compagnie de Jésus.
Le terme de « Jésuite », apparu vers 1545, n'a pas de caractère officiel.
Le pape Jules III confirma la Compagnie par la bulle Exposcit Debitum du
21 juillet 1550.
Les Jésuites restèrent fidèles à Aristote (384-322 avant J.-C.) et ils s'opposèrent
longtemps à la révolution de Copernic (1473-1543) ou aux prises de position de
Galilée (1564-1642).
Les Jésuites forment une force de progrès très influente dans l'Église romaine ; le
Général des Jésuite reçoit le surnom de pape noir, à cause de son pouvoir et en
raison de la couleur de sa soutane.
Le pape François, qui succéda à Benoît XVI après sa renonciation en 2013, est le
premier représentant de la Compagnie de Jésus à avoir été élu pape par le Sacré
Collège des cardinaux.
Lycra : 1 – Lycra est l’appellation commerciale déposée de l'élasthanne.
2 – Mise au point en 1959 par Joseph Shivers, l'élasthanne (lycra) est une fibre
synthétique dérivée du polyuréthane, réputée pour son élasticité ; l'élasthanne est
plus résistant que le latex et n’a pas d’effets allergiques ; l'élasthanne a révolutionné
l’industrie du vêtement de sport à partir des années 1960.
3 – Depuis 1980, le lycra est utilisé pour confectionner toutes sortes de vêtements
ou de sous-vêtements, plus confortables qu’en tissus ordinaires.
4 – Les tissus en « stretch » que l’on utilise par exemple pour les pantalons sont
composés de toile de coton et d'environ 3 pour 100 d'elasthanne.
Macadam : Revêtement destiné aux routes ou aux chaussées fait de pierres concassées, liées avec
un simple agglomérat sableux, et fortement tassées au moyen d’un rouleau
compresseur.
Remarques : a) – Le mot macadam vient du nom de l’ingénieur écossais John
Loudon MacAdam (1756-1836) qui généralisa l’emploi de cette technique à partir
de 1820.
b) – Lorsque le macadam est enrobé de bitume ou de goudron (en anglais « tar »)
on l’appelle enrobé (en anglais « tarmac »).
c) – Le mot « Tarmac » (de tar et de macadam) a d’abord été une marque
commerciale.
Macareux-moine : 1 – Les œufs des macareux-moines sont assez allongés et leurs extrémités
sont moins rondes que ceux d’autres espèces ; ils auront ainsi moins tendance à
rouler hors du nid.
2 – Les macareux-moines peuvent nicher dans des terriers.
Remarque : Si les fous de Bassan représentent 17 000 couples en France, les
macareux-moines forment actuellement 250 couples en France ; c’est peu mais,
grâce à la mobilisation des associations de protection de la nature, l’espèce semble
maintenant sauvée.
Macération : Opération qui consiste à laisser séjourner dans un liquide, à la température
ambiante, diverses substances, pour en assurer la conservation, pour les aromatiser,
ou pour en extraire les principes solubles.
Exemples : Macération des prunes dans l'eau de vie ; macération des cornichons
dans le vinaigre.
Par métonymie : La solution obtenue par ce procédé.
MacGregor : Fabricant de panneaux de cales à ouverture automatique utilisant des dispositifs
hydrauliques.
Glossaire maritime – page 914 – À jour au 1er janvier 2015
Machine (en anglais « engine ») : 1 – Le mot employé seul est réservé à l’appareil mécanique de
propulsion du navire ; il s'agit principalement d'un moteur diesel ou d'une
installation à vapeur comprenant une ou plusieurs chaudières et, soit des turbines,
soit une machine alternative.
2 – Les Équipages sont répartis en trois services principaux : le service du pont, le
service de la machine et le service restaurant.
Remarque : Certains membres de l'Équipage sont polyvalents et remplissent des
fonctions dans le service du pont et dans le service de la machine au cours du
même embarquement.
Machiste : Machiste ou macho sont des appellations familières que les femmes utilisent pour
désigner les hommes qui ne s'intéressent pas assez à elle, à leur goût.
Remarques : a) – Elles appellent dragueurs les hommes qui s'intéressent à elles.
b) – De leur côté, les hommes utilisent les expressions encore plus vulgaires de
frigides ou de salopes pour parler des femmes, dans les mêmes circonstances.
Mâchoire (en anglais « throat » « chop ») : 1 – Sorte de croissant en bois, tel celui par lequel la
bôme embrasse une partie du mât d’artimon.
2 – Les extrémités de la mâchoire s’appellent les cornes de la mâchoire.
Remarque : On cloue des taquets de chaque côté de l’extrémité avant de la corne
ou du gui ; ces taquets forment ensemble une retenue qui maintient la corne ou le
gui contre le mât.
Machrek : 1 – Partie orientale du monde arabe.
[Machrek signifie le Levant, en arabe].
2 – Le Machrek comprend l'Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie, la Palestine et le
Koweït.
L’Égypte et les pays de la péninsule arabique sont parfois inclus dans le Machrek.
3 – Les principaux ports méditerranéens du Machrek sont : Latakié, Jabiah,
Baniyas, Tartus, Tripoli (Tarabulus), Ra’s Selaata, Saïda, Tyr (Sūr), Haïfa, Jaffa,
Tel-Aviv, Port-Saïd, Alexandrie.
Remarque : Le Maghreb est la partie occidentale du monde arabe.
[Maghreb signifie le Couchant, en arabe].
Le Maghreb comprend le Maroc l’Algérie, la Tunisie et la Lybie (Tripolitaine et
Cyrénaïque).
La Mauritanie est parfois incluse dans le Maghreb.
Madier : Synonyme de varangue en Méditerranée.
Madier fond de planche : Synonyme de varangue plate en Méditerranée.
Madier fond d’estelle : Synonyme de varangue acculée en Méditerranée.
Madrague : 1 – Petite portion de mer que l’on entoure et ferme avec un grand filet pour la pêche
au thon, en Méditerranée.
2 – Le filet utilisé est également appelé madrague.
Madrier (en anglais « timber ») : Pièce de bois de longueur 3 à 4 mètres, de largeur 35 à 70
centimètres et d’épaisseur 10 à 20 centimètres.
Mae West : Appellation familière des gilets de sauvetages gonflables ; cette appellation a été
utilisée dans la marine française, comme dans les marines américaine ou anglaise,
pendant la Seconde Guerre Mondiale et jusqu'aux années 1960.
Remarques : a) – Mary Jane West dite Mae West (1893-1980) était une artiste de
théâtre et de music-hall, une actrice, scénariste et dialoguiste de cinéma et une
chanteuse américaine des années 1920 à 1940 ; sa forte poitrine en avait fait un
sex-symbol.
b) – Fille d'un père boxeur et d'une mère mannequin, elle suivit des cours de
comédie très jeune, et elle commença à jouer au théâtre à l'âge de 7 ans.
c) – La pièce « Sex », qu'elle écrivit elle-même en 1926, lui valut 10 jours de
prison.
d) – Des poupées gonflables en latex la représentèrent en grandeur nature avec
Glossaire maritime – page 915 – À jour au 1er janvier 2015
pas la surface des oreilles et il est maintenu au moyen d’une goupille qui traverse la
manille et le boulon ; une petite balle de plomb est écrasée sur la tête de la goupille
et empêche ainsi la goupille de sortir.
Maillon de chaîne (en anglais « schakle ») : 1 – Maillon de chaîne est l’expression utilisée pour
désigner chacun des bouts de chaîne qui composent une ligne de mouillage ; on dit
aussi, en abrégé, un maillon, deux maillons, trois maillons, etc.
2 – Les bouts de chaîne (les maillons) sont reliés ensemble par des mailles
spéciales ; les deux extrémités de chaque bout de chaîne (de chaque maillon de
chaîne) sont repérées par un marquage conventionnel qui permet de savoir
immédiatement quelle touée de chaîne est à la mer.
Remarques : a) – Les mailles spéciales, ou manilles d'assemblage, ou mailles
démontables, qui unissent entre eux les bouts de chaîne de 30 mètres (ou d'environ
30 mètres) de longueur, sont appelées des « maillons » : à chaque fois que l'on voit
passer dans l'écubier un tel maillon, on déduit que l'on a déviré une longueur
supplémentaire de 30 mètres, d'où l'habitude d'appeler un maillon chaque longueur
de chaîne de mouillage de 30 mètres ou d'environ 30 mètres ; et si l'on a vu passer
trois maillons, on déduit que l'on a déviré trois longueurs de 30 mètres et on parle
d'une longueur de 3 maillons.
b) – C'est par métonymie que l'on appelle « maillon » chaque bout de chaîne.
3 – Habituellement on peint en blanc, de chaque côté de la maille d’assemblage,
autant de mailles que le numéro d’ordre du bout de chaîne correspondant :
Par exemple, pour la troisième maille d’assemblage comptée après l’ancre, on peint
trois mailles de la chaîne du côté de l’ancre et quatre mailles du côté du puits aux
chaînes : il y a alors trois maillons de ce point jusqu'à l'ancre, c'est-à-dire, si chaque
maillon de chaîne mesure 30 mètres : 3 maillons × 30 mètres = 90 mètres
4 – Le nombre de bouts de chaîne (on dit « le nombre de maillons ») pour chacune
des deux ligne de mouillage d'un navire est de l’ordre d’une dizaine, souvent huit
ou neuf, parfois douze.
Remarque : On dit par exemple : « Il y a trois maillons à l’eau » ou encore « Il y a
sept maillons-et-demi au guindeau ».
[Voir l’expression Bout de chaîne].
Maillon (Longueur d’un – de chaîne ) : 1 – Le maillon est l’unité utilisée pour mesurer la
longueur d’une chaîne d’ancre ; en France, la longueur du maillon normalisé vaut
30,0 mètres dans la Marine militaire et 27,5 mètres (15 brasses) dans la Marine de
commerce.
2 – Dans la pratique, la longueur d’un maillon peut varier, selon les navires, de 25
mètres à 50 mètres ; les longueurs les plus courantes sont 28 mètres, 30 mètres et
33 mètres ; la longueur d’un maillon de chaîne pour un navire donné varie avec la
masse linéaire de la chaîne,et elle est adaptée au déplacement du navire.
Remarques : a) – Pendant plus de 25 ans, nous avons interrogé le capitaine de
chaque navire que nous avons assisté pour l’entrée ou la sortie des ports de
Marans, La Pallice, La Rochelle-Ville, Rochefort ou Tonnay-Charente : après
vérification dans les documents du navire, il est apparu que la longueur des
maillons de chaîne de ces navires était comprise, pour le plupart, entre 28 et 33
mètres ; certains navires fluvio-maritimes russes avaient des maillons de 50 mètres ;
quelques caboteurs anglais avaient des maillons d’environ 25 mètres. Mais
beaucoup de capitaines affirmaient d’emblée que leurs maillons faisaient une
certaine longueur (30 mètres par exemple) sans avoir jamais cherché à en
connaître la mesure exacte.
À une certaine époque, les trois remorqueurs de La Pallice : Talmont, Vallières et
Guérande, avaient chacun des maillons de chaîne d'ancre de longueurs différentes.
b) – Les chaînes de mouillage peuvent être en acier doux (qualité Q1 Veritas), en
acier à haute résistance (qualité Q2 Veritas) ou en acier à très haute résistance
(qualité Q3 Veritas),
c) – Les pièces d’assemblage des maillons successifs doivent assurer l’engrènement
Glossaire maritime – page 920 – À jour au 1er janvier 2015
conditions pour être reçu maître, le serment à prêter, les droits à payer par le
candidat, les devoirs des maîtres pour l'exercice de leur métier, les peines
encourues pour les infractions, etc.
b) – Le règlement de 1589 de la corporation des filassiers de La Rochelle fixe les
droits de réception des maîtres-filassiers à 52 sous et 6 deniers ; le corps de métier
devait verser 22 sous et 6 deniers à chaque présentation de maîtres-regardes.
[Voir l'expression Maître-regarde].
Maître (en anglais « master », « captain », « boatswain », ou « skipper») : 1 – En France,
traditionnellement, le maître était celui qui exerçait le commandement d’un navire
civil en Manche ou en Atlantique, comme le patron était le commandant d’un
navire civil en Méditerranée.
2 – Les maîtres (ou patrons) des grands navires civils sont appelé capitaines.
3 – L’officier exerçant le commandement d’un bâtiment militaire français est appelé
commandant, quel que soit son grade.
4 – Un maître au petit cabotage est un marin qui est breveté pour commander les
navires de commerce au petit cabotage ; il reçoit à bord le titre de maître ou de
patron.
5 – Les maîtres (ou patrons) des bateaux de plaisance, notamment à voiles, sont
souvent appelé skippers (mot anglais signifiant patron ou maître de petit navire)
surtout s’ils ne sont titulaires d’aucun brevet de commandement.
6 – Selon l'édit d'Henri III de mars 1584 :
Nul ne peut être autorisé à conduire, ou être maître de navire, s'il n'est expérimenté
et s'il n'a été examiné par deux anciens maîtres, en présence de l’amiral ou de ses
lieutenants et de deux échevins de la ville ou notables bourgeois du lieu ou se fera
l'examen.
7 – Selon l'ordonnance de Louis XIV d'août 1681 touchant la marine (Livre II. -
Des gens et des bâtiments de mer - Titre 1er - Du capitaine, maître ou patron) :
i) Aucun ne pourra être reçu capitaine, maître ou patron de navire, qu'il n'ait
navigué pendant cinq ans, et n'ait été examiné publiquement sur le fait de la
navigation et trouvé capable par deux anciens maîtres, en présence des officiers de
l'amirauté et du professeur d'hydrographie s'il y en a dans le lieu.
ii) Il est défendu à tous marins d'embarquer en qualité de maîtres, et à tous
propriétaires de navire d'en établir sur leurs navires, qu'ils n'aient été reçus de la
manière ci-dessus, à peine de trois cens livres d'amende contre chacun des
contrevenants.
iii) Celui qui aura été reçu pilote [hauturier] et qui aura navigué en cette qualité
pendant deux années pourra aussi être établi maître sans subir aucun examen, ni
prendre aucun acte au siège de l'amirauté.
iv) Il appartient au maître de former l'équipage du navire et de choisir et engager
les pilote, contremaître, matelots et compagnons ; ce qu'il fera néanmoins de
concert avec les propriétaires, lorsqu'il sera dans le lieu de leur demeure.
v) Dans les lieux où il y aura des pauvres enfermés, les maîtres en faisant leur
équipage seront tenus d'y prendre les garçons dont ils auront besoin pour servir de
mousses dans leurs navires.
vi) Le maître vérifie, avant que de faire voile, si le navire est bien lesté et chargé,
fourni d'ancres, agrès et apparaux, et de toutes choses nécessaires pour le voyage.
vii) Le maître répond de toutes les Marchandises chargées sur son Bâtiment, dont
il sera tenu de rendre compte, sur le pied des connaissements.
viii) Le maître est tenu d'avoir un registre ou journal coté et paraphé en chaque
feuillet par l'un des principaux intéressés au navire, sur lequel il écrira le jour qu'il
aura été établi maître, le nom des officiers et matelots de l'équipage, le prix et les
conditions de leur engagement, les payements qu'il leur fera, sa recette et sa
dépense concernant le navire, et généralement tout ce qui regarde le fait de sa
charge, ou pour raison de quoi il aura quelque compte à rendre, ou quelque
demande à faire.
Glossaire maritime – page 923 – À jour au 1er janvier 2015
ix) Le maître ne peut charger aucunes marchandises sur le pont du navire sans
l'ordre ou le consentement des chargeurs, à peine de répondre de tout le dommage
qui en pourrait arriver.
x) Les maîtres sont tenus, sous peine d'amende arbitraire, d'être en personne à bord
de leur navire lors qu'ils sortent de quelque port, havre ou rivière.
xi) Le maître peut, pendant le cours de son voyage, prendre deniers sur le corps et
quille du navire, pour radoubs, victuailles et autres nécessités du navire, et même
mettre des apparaux en gage ou vendre des marchandises de son chargement, à
condition d'en payer le prix sur le pied que le reste sera vendu : le tout par l'avis du
contremaître et du pilote, qui attesteront sur le journal de bord la nécessité de
l'emprunt et de la vente et la qualité de l'emploi des deniers ; mais en aucun cas il
ne peut vendre vendre le navire sans une procuration spéciale des propriétaires.
Le maître qui aura pris sans nécessité de l'argent sur le corps, avitaillement ou
équipement du navire, vendu des marchandises, engagé des apparaux ou employé
dans ses mémoires des avaries et dépenses non établies, sera tenu de rembourser en
son nom, sera déclaré indigne de commander, et banni du port de sa demeure
ordinaire.
xii) Il est interdit aux maîtres, à peine de punition exemplaire, d'entrer sans
nécessité dans un havre étranger ; et en cas qu'ils y fussent poussés par la tempête
ou chassés par les pirates, ils seront tenus d'en partir et de faire voile au premier
temps favorable.
xiii) Les maîtres et capitaines qui feront des voyages de long-cours, rassembleront
chaque jour à l'heure de midi, et toutes les fois qu'il sera nécessaire, les pilotes,
contremaîtres, et autres qu'ils jugeront experts au fait de la navigation, et ils
délibéreront ensemble sur les hauteurs du soleil prises, les routes faites et à faire, et
sur leur estime à midi [c'est le point de midi].
xiv) Le maître ne doit pas abandonner son navire pendant le voyage, pour quelque
danger que ce soit, sans l'avis des principaux officiers et matelots ; et en ce cas, il
est tenu de sauver avec lui l'argent et ce qu'il peut des marchandises les plus
précieuses de son chargement, à peine d'en répondre en son nom et de punition
corporelle.
xv) Le maître qui sera convaincu d'avoir livré aux ennemis, ou malicieusement fait
échouer ou périr son navire, sera puni du dernier supplice [la peine capitale].
8 – Les maîtres de quai sont chargés, dans les ports de commerce, des
mouvements, de la police, de la surveillance et de la sûreté de ces ports.
9 – Dans la Marine militaire française, les maîtres font partie du corps de officiers
mariniers ou sous-officiers qui comprend les seconds-maîtres, les maîtres, les
premiers-maître, les maîtres principaux, les majors.
10 – On appelle maître chargé, dans la Marine nationale, l'officier marinier ayant
autorité sur un service et responsable de l'approvisionnement des consommables et
du bon état de l'outillage de ce service : maître-machine (ou premier-maître
machine ou maître-principal machine...) maître-canonnier, maître-commis,
maître-transmetteur, maître- électricien, maître fourrier, maître-chauffeur, etc.
11 – Dans la Marine marchande française actuelle, l'expression de « maître »
désigne le maître d'équipage, le maître-charpentier, le premier chauffeur ou
assimilé, le maître de la machine, les radiotélégraphistes n'ayant pas rang d'officier,
ainsi que toutes personnes portées comme maîtres ou chefs de service sur le rôle
d'équipage (Code disciplinaire et pénal de la marine marchande).
Remarque : On trouve également dans la Marine marchande des assistants, qui
sont des ouvriers qualifiés, et des seconds-maîtres, au-dessous des maîtres.
12 – Le mot maître, accolé au nom d'un élément de construction, ou d'un objet du
navire, sert à qualifier son caractère principal lorsque son nom est masculin.
Exemples : Le maître-bau, le maître-couple, le maître-gabarit, le maître-câble, etc.
Maître-bau : Le maître-bau est le bau situé dans la plus grande largeur du navire ; la valeur de la
largeur hors membrures au maître-bau, augmentée des épaisseurs des deux bordés,
Glossaire maritime – page 924 – À jour au 1er janvier 2015
la guerre du 1914-1918.
Remarques : a) – Une association de « Malgré-nous » a été fondée à Metz en
1920, ouverte à tous les Alsaciens-Lorrains qui avaient combattu sous l'uniforme
allemand.
b) – Les monuments aux morts d'Alsace édifiés après 1918 portèrent comme
inscription « À nos morts » et non pas « Morts pour la France » comme dans le
reste du territoire français.
[Voir l'expression Alsace-Lorraine].
2 – On appelle également « Malgré-nous » les ressortissants français des territoires
d'Alsace et de Moselle annexés par l'Allemagne en 1940, qui furent incorporés dans
les forces armées allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale (Kriegsmarine,
Luftwaffe, Wehrmacht ou Waffen SS).
Remarques : a) – Le problème des « Malgré-nous », après la Seconde Guerre
Mondiale, est né du refus des autorités françaises de la IV ème République
d'admettre les effets juridiques de l'Armistice signé le 22 juin 1940 par le
gouvernement de la 3ème République et par celui du 3ème Reich.
b) – La thèse officielle, de 1946 à 1990, était que les trois départements de l'Est
avaient été occupés, et non pas annexés par l'Allemagne, parce que la signature de
l'Armistice du 22 juin 1940 était jugé illégale.
c) – Le refus d'admettre la légalité de la signature de l'Armistice était jugée
nécessaire pour justifier l'action de la « France Libre » sous l'autorité de
l'Angleterre entre juin 1940 et mai 1945.
d) – Les Allemands mobilisés par l'Allemagne en 1939 ou les Français mobilisés
par la France n'ont pas tous quitté leur foyer pour les casernes ou pour embarquer
sur des bâtiments de combat avec enthousiasme : beaucoup sont partis à la guerre
« malgré eux » !
Maline (en anglais « full tide », « spring tide ») : On donne le nom de malines aux grandes
marées de nouvelle et de pleine lune ; et la qualification de « grandes malines »
aux grandes marées des équinoxes de printemps ou d'automne.
Remarque : Dans le coureau de Sablanceaux, entre la pointe Saint-Marc et l'Île de
Ré, le courant est maximum le jour-même de la pleine lune ou de la nouvelle lune ;
mais les plus hautes pleines mer ont lieu à peu près deux jours après la syzigie.
Mallamoque : Appellation de certaines espèces d’albatros.
Malle-poste ou malle (en anglais « mail ship ») : 1 – Navire à voiles ou à propulsion mécanique
effectuant le service postal.
2 – Le mot « malle » est principalement utilisé en Manche ou mer du Nord ; c’est
l’équivalent du mot « paquebot » utilisé en Atlantique ou du mot « courrier »
utilisé en Méditerranée.
Remarques : a) – En France, le mot d’origine anglaise paquebot (packet-boat) a
généralement remplacé les mots courrier ou malle pour désigner les navires
chargés du service postal et subventionnés par l'administration des Postes.
b) – La poste étant aujourd’hui presque exclusivement acheminée par voie
aérienne, il n’existe plus de paquebots subventionnés, sauf pour assurer le service
des petites îles proches du continent.
c) – Le paquebot anglais de la Compagnie Cunard « Queen Elizabeth 2 » était
connu sous l’appellation « RMS QE2 » qui signifie « Royal Mail Ship Queen
Elizabeth 2 » ou en français : « navire qui porte la malle des lettres » et qui est
appelé « Reine Élisabeth » (ce navire était le deuxième du même nom) ; le
« QE2 » était subventionné par le gouvernement anglais pour acheminer le courrier
d'Europe en Amérique.
d) – De même, le « Titanic » qui coula en Atlantique Nord après avoir heurté un
iceberg en 1912 était-il appelé « RMS Titanic ».
e) – Les Anglais écrivent « mail » mais prononcent malle comme les Français.
3 – Les compagnies exploitant des navires postaux sont habituellement
Glossaire maritime – page 926 – À jour au 1er janvier 2015
subventionnées par les États ; pour cette raison, ces compagnies ne sont pas
autorisées à transporter sur ces navires certaines marchandises notamment en vrac,
afin de ne pas faire de concurrence déloyale aux transporteurs non subventionnés.
4 – Outre la malle des lettres et des paquets, les navires postaux (malle-poste,
paquebot ou courrier) sont autorisés à transporter des passagers payants et
certaines marchandises de grande valeur.
Remarques : a) – Les paquebots ayant un programme d'escales précis et respecté,
ils sont très adaptés au transport de passagers.
b) – Pour obtenir une grande vitesse, la longueur des paquebots naviguant au long
cours est très grande comparée à leur largeur ou à leur tirant d'eau, et ils ont des
formes avant et arrière très prononcées.
En raison de leurs formes, les paquebots sont malcommodes pour des chargements
de marchandises ordinaires mais ils sont très adaptés à la construction en abord de
nombreuses cabines pour les passagers, et de salles à manger ou de salles de
spectacles au milieu.
[Voir les mots Paquebot, Courrier].
Mal-sain (en anglais « foul ») : On dit d’un parage, d’un mouillage qu’ils sont mal-sains, d’une
côte qu’elle est mal-saine, lorsqu’il s’y trouve des dangers et qu’on est obligé, dans
leur fréquentation, d’exercer une grande surveillance.
Remarque : On écrit aussi malsain.
Manche (en anglais « hose », « pump hose », « strait », « channel ») : 1 – On appelle manche à
incendie une sorte de conduite souple en toile double et caoutchoutée que l’on
emploie pour relier le collecteur d’incendie aux lances utilisées pour lutter contre le
feu à bord des navires.
Remarques : a) – On appelle manche à incendie, dans la Marine, ce que les
pompiers de terre appellent « tuyau ».
b) – Les principaux diamètres des manches à incendie utilisées dans la Marine
sont : 25 mm ; 35 mm ; 45 mm ; 55 mm ; 70 mm ; 90 mm et 110 mm.
[Voir le mot Braie et l’expression raccord Guillemin].
2 – On appelle manche, également, une sorte de conduite souple en toile double et
caoutchoutée que l’on emploie pour recevoir l’eau que les pompes d’assèchement
refoulent, et pour la conduire aux dalots par où elle s’écoule à la mer.
Remarque : Les manches employées en remplacement des collecteurs rigides pour
l’aspiration des pompes d’assèchement sont semi-rigides et annelées afin qu’elles
ne s’aplatissent pas sous l’effet de la dépression créée par les pompes.
3 – On appelle manches certains détroits : la Manche de Bretagne (connue sous le
nom de « la Manche » en France, et appelée « the British Channel » ou « the
Channel » au Royaume-Uni) ; la Manche de Bristol (connue également sous les
noms de « Canal de Bristol » en France et appelée « the Bristol Channel » au
Royaume-Uni).
Manche de Bretagne (en anglais « British Channel ») : Bras de mer séparant la côte nord de la
France (Bretagne et Normandie) et la côte sud du Pays de Galles et de l'Angleterre.
Remarque : On dit habituellement « la Manche » lorsqu'il n'y a pas d'ambiguïté
possible.
Manchette (en anglais « briddle » « span ») : 1 – Bout de cordage employé comme guide ou
comme soutien d’un autre cordage.
2 – Petit morceau de collecteur muni d'une bride à chaque extrémité et placé dans
un circuit de tuyautages.
Remarque : Certaines manchettes réalisées dans un alliage sensible à la corrosion
électrique sont placées entre des tronçons de tuyautages en acier afin de protéger
tout le circuit de ce type de corrosion : on les appelle des manchettes fusibles et
elles sont mises dans des endroits où elles seront facilement remplacées.
Mandela : L'avocat sud-africain Nelson Mandela (1918-2013) lutta avec obstination contre
l'Apartheid en Afrique du Sud ; il devint le premier président noir de la République
Glossaire maritime – page 927 – À jour au 1er janvier 2015
effets obtenus en fonction des causes, et d’autre part par des effets de seuil qui
entraînent certaines réactions pouvant surprendre.
5 – La manœuvre des navires est facile à décrire mais, pour se faire comprendre et
transmettre des connaissances ou des savoir-faire, il faut que les différents
interlocuteurs aient identifié ce qu’il convient d'observer et sachent nommer
précisément les éléments concernés.
Il est ensuite nécessaire de découper chaque manœuvre en séquences logiques.
On doit connaître à l’avance les liens entre les différentes actions possibles, dans
chaque séquence et les résultats que l’on pourra obtenir (c’est ce qu’on appelle la
théorie).
Remarques : a) Le raisonnement grâce auquel on arrive à réussir à coup sûr une
manœuvre est plus utile, pour transmettre un savoir-faire, que la seule évocation
d’actions entreprises plus ou moins au hasard (on dit aussi « à l’intuition », ou
« comme on le sent ! », ou « au pif ») et qui ont fonctionné une fois.
b) Dans des eaux confinées, manœuvrer un petit navire est a priori plus difficile
que s’il s’agit d’un gros, parce que tout se passe plus vite et que l’on a moins de
temps pour réfléchir ; mais en pratique, dans le cas d’un petit navire, il est souvent
possible de toucher à la barre et à la machine au hasard… pour voir ce qui va se
passer ! puis de se reprendre, au vu du résultat qui se dessine, avant que le quai ne
soit trop près.
c) Un déficit de compréhension et de capacité à anticiper de la part du manœuvrier
se manifeste souvent par une réticence à lâcher la barre et à diriger la manœuvre au
moyen d'ordres clairs à l’homme de barre et à la machine ; un tel manœuvrier dit
alors que s'il n’a pas une main sur la barre et l’autre sur la commande de la
machine, il ne sent pas la manœuvre !
[Voir le mot Perception].
6 – Notre regretté camarade Maurice Guicharrousse, ancien commandant à la
Compagnie des Messageries Maritimes, ancien pilote de Marseille-Fos, ancien
président de l'IMPA (International Maritime Pilots Association) et qui était
titulaire d'une licence de pilote d'avions, ne comprenait pas pourquoi les pilotes de
port avaient une compréhension de l'hydrodynamique, et en général des
phénomènes sous-jacents de la manœuvre des navires, très inférieure à la
compréhension de l'aérodynamique que possèdent les aviateurs ou même les
adolescents qui pratiquent l'aéromodélisme.
Remarque : La nécessité en est la cause car en cas de problème, comme disait
encore Guicharrousse, un avion ne peut pas mouiller sur un nuage.
Manœuvre (Capacité de – restreinte) : 1 – Un navire à capacité de manœuvre restreinte voit sa
capacité de manœuvre diminuée par la nature de ses travaux ou par des
circonstances exceptionnelles.
Remarque : Un navire à capacité de manœuvre restreinte ne sera peut-être pas en
mesure de s’écarter de la route d’un autre navire en application des prescriptions
générales du règlement international pour prévenir les abordages en mer.
2 – De jour, un navire à capacité de manœuvre restreinte montre à l’endroit le plus
visible, 3 marques noires superposées, de haut en bas : une sphère, un bicône (2
cônes opposés par la base) et une sphère.
3 – De nuit il montre 3 feux superposés, visibles sur tout l’horizon, le supérieur et
l’inférieur étant rouges, celui du milieu blanc.
Manœuvre (Complexité de la –) : La complexité de la manœuvre vient, d'abord, de la non
linéarité du rapport entre les actions du manœuvrier et les changements de
mouvement du navire et, ensuite, des effets de seuil.
Manœuvre ( Difficulté de la –) : 1 – La première difficulté de la manœuvre vient de ce que l'on
n'utilise pas le même repère pour observer le mouvement d'un navire (la côte et les
quais, ou les indications d'un récepteur GPS) que pour prévoir les interactions
entre ce navire et son environnement (vitesse du navire par rapport à la surface de
la mer, vent relatif) qui déterminent les modifications de son mouvement.
Glossaire maritime – page 931 – À jour au 1er janvier 2015
qui a sa passerelle à l'avant doit entrer au port et franchir une sas, il est considéré
par les pilotes de certains ports comme particulièrement délicat à manœuvrer.
4 – Le manœuvrier doit observer à chaque instant :
i) le mouvement du centre de masse du navire (une approximation sur la position
du centre de masse égale à quelques centièmes de la longueur du navire est
suffisante) et
ii) le cap du navire, matérialisé par l'orientation de la ligne de quille ou l'orientation
de n'importe quelle ligne parallèle à la ligne de quille : côté d'un panneau de cale,
cordon de soudure sur le pont, etc.).
5 – Chaque interaction entre le navire et son environnement a deux conséquences
potentielles :
i) une modification du mouvement du centre de masse du navire (grandeur ou
direction) et
ii) une modification du cap du navire.
6 – Dans le cas d'un navire qui a sa barre à zéro et qui n'est soumis à aucune
interaction extérieure (en dehors de l'écoulement de l'eau le long de sa carène) :
i) si l'orientation de sa vitesse-surface et celle de sa ligne de quille (le cap du
navire) coïncident, le navire est dans une position d'équilibre instable ;
ii) si l'orientation de sa vitesse-surface et celle de sa ligne de quille forment un
angle d'environ 90° (d'un bord ou de l'autre), le navire est dans une position
d'équilibre stable.
7 – Tout navire en manœuvre qui a un peu d'erre et qui n'est soumis à aucune force
extérieure conserve sa route et son cap pendant un moment s'il se trouve dans une
position d'équilibre (stable ou instable) ; mais s'il vient à être écarté de sa position
d'équilibre instable, il tend naturellement à venir prendre une position d'équilibre
stable.
Manœuvre scientifique : La manœuvre peut être considérée comme une science expérimentale
lorsque le praticien maîtrise une théorie claire et exhaustive, dont les hypothèses
fondamentales sont formulées en termes clairs et permettent des prédictions fiables.
Remarques : a) – Certains pilotes considèrent que leurs prestations relèvent plutôt
de l'art que de la science : qu'il s'agisse de fixer l'heure d'une manœuvre ou qu'il
s'agisse de diriger l'exécution de cette manœuvre, ils prétendent ne pas savoir à
l'avance comment elle va se dérouler.
b) – L'art suggère une interprétation personnelle plus qu'il n'explique ou ne décrit
la réalité.
c) – L'effet artistique est basé sur l'absence d'inhibition des intuitions premières
déclenchées par nos perceptions sensorielles ; l'inhibition raisonnée des intuitions
est fondamentale dans la démarche scientifique.
Manœuvrer (en anglais « to work » « to manœuvre » « to manage ») : 1 – Manœuvrer c’est
adapter des grandeurs causales (variables indépendantes) pour obtenir des
grandeurs résultantes (variables dépendantes) compte-tenu des grandeurs imposées
(paramètres) :
2 – Variables causales :
i) le cap-compas (i.e. l’orientation de la quille du navire rapportée au nord) ;
ii) l’allure de la machine ou l’arrangement des voiles du navire ;
iii) les actions des ancres, des amarres à terre ou des remorqueurs d’assistance.
3 – Paramètres :
i) la vitesse et la direction du vent ;
ii) la vitesse et la direction du courant.
4 – Variables résultantes :
i) la route-fond du navire ;
ii) la vitesse-fond du navire.
– Autre grandeur observable :
La dérive (angle entre le cap et la route-surface) ;
5 – Exécution :
Glossaire maritime – page 933 – À jour au 1er janvier 2015
Au Brault il y avait des « paux » ou pieux pour permettre le halage des bateaux ; le
droit qu'on y percevait, était peu élevé : il était d'un petit blanc par homme et par
cheval employés au halage.
Les navires qui s'arrêtaient au Brault pour charger ou pour décharger payaient un
droit d'ancrage ; les marchandises étaient transférées des navires de mer sur des
bateaux de rivière.
Les abbés de Saint-Michel-en-L'Herm étaient exempts de péage au Brault, mais
pas à Marans.
9 – Le passage terrestre au Brault était d'une grande utilité et fut toujours pratiqué,
car il était moins long et moins dangereux que la voie qui passait par Marans.
Le passage au Brault offrait des avantages considérables pour le commerce entre le
Bas-Poitou et l'Aunis : la Sèvre, à cet endroit, était rétrécie, et sa profondeur peu
considérable à cause d'un banc de rochers aujourd'hui supprimé.
À Marans, il fallait quelquefois quatre ou cinq heures pour passer, tandis qu'au
Brault, il n'y avait que cinq ou six brasses d'eau à traverser.
Des chemins de grande largeur, appelés chemins du Roi, chemins royaux ou
chemins des Trois-Ponts, conduisaient de La Rochelle au Brault en ligne directe.
Le chemin par le Brault était plus court de quatre lieues environ que celui par
Marans : pour aller de La Rochelle en Bas-Poitou, il passait par Saint-Xandre,
Puyraveau au sud de la Sèvre, et par Champagné, Luçon ou Moreilles, au nord.
10 – Les revenus du passage des personnes ou des marchandises au Brault
revenaient au Seigneur de Charron.
Les seigneurs de Marans employèrent tous les moyens pour obliger les voyageurs
et les marchands à passer dans leur ville au lieu d'emprunter le passage du Brault.
En dehors des actions suivies devant différentes juridictions, ils allèrent même
jusqu'à arrêter les passants et à les menacer de les pendre après leur avoir coupé les
oreilles s'ils passaient par le Brault ; des fourches patibulaires avaient été dressées
dans un pré tout proche du passage par les Seigneurs de Marans qui, dans leurs
aveux et dénombrements, se prétendirent toujours seigneurs hauts justiciers de la
Sèvre, de Marans jusqu'à la mer.
Remarque : Dans un état des domaines royaux dressé au début du XVIII ème siècle,
les droits de naufrage et d'ancrage de Charron sont considérés comme des droits
royaux.
11 – Le pouvoir royal, à diverses reprises, établit des droits pour maintenir en bon
état les voies qui passaient par la ville de Marans, dans l'intérêt général des
voyageurs et des marchands.
Le 14 juin 1375, Charles V, à la requête de Péronnelle de Thouars, femme
d'Amaury de Craon, comte de Dreux, sire de Marans son mari, établit des impôts
pour la réparation de la garde des barbacanes et de l'île de Marans ; ces droits
étaient les suivants :
– pour chacune personne de pied, passant par l'île, 1 denier ;
– pour chacune bête chevaline, asine, bovine ou béline, 1 denier ;
– pour chacune charge de cheval, vin, sel, poisson, draps, cuivre de poids et autres
denrées et marchandises, passant tant par terre que par mer, 4 deniers.
12 – Le roi Charles VIII reconnut plus tard l'importance de Marans qui était une
avant-garde de La Rochelle, observant que ce lieu était environné « d'eaux et
marais de toutes pars, auquel lieu y affluent et que viennent souvent, tant par mer
que par terre, plusieurs marchans des pays de Flandre, Picardie, Normandie,
Bretaigne, Espaigne et de plusieurs autres pays tant de notre royaulme que
d'ailleurs, pour aller et venir en nostre ville de La Rochelle, et aussi pour venir
d'icelle y passent lesdits marchans et plusieurs marchandises pour aller ès pays de
Poitou, Bretaigne, Anjou, le Mayne, Tourayne et autres parts ».
Charles VIII établit pour neuf années, par des lettres de janvier 1492, des droits de
péage, barrage, aide ou coutume nouvelle pour les dépenses indispensables tant à
ces voies de communication qu'à Marans.
Glossaire maritime – page 940 – À jour au 1er janvier 2015
marées océaniques ; la distance entre la Terre et la Lune est environ 400 fois plus
petite que celle qui sépare la Terre du Soleil ; c’est pour cette raison que, malgré
une masse beaucoup plus faible, c’est la Lune qui joue le rôle décisif.
3 – La marée océanique se manifeste sur les côtes françaises de l'Océan Atlantique,
de la Manche et de la Mer du Nord par un mouvement alterné de montée et de
baissée du niveau de la mer ; on y observe deux pleines mers et deux basses mers
entre deux passages consécutifs de la Lune au méridien supérieur du lieu.
4 – La marée océanique est une déformation de la surface des océans en réponse à
l'attraction et aux mouvements des astres, principalement la Lune et le Soleil.
5 – Comme la Terre tourne sur elle-même cette déformation se propage sous la
forme d’une onde appelée onde de marée qui tend à suivre le mouvement apparent
de la Lune et du Soleil.
Cependant, la propagation de l'onde à la surface du globe rencontre plusieurs
obstacles et son étude n’est pas simple.
6 – Pour que l’onde marée se propage sans retard par rapport aux astres, il faudrait
une profondeur d'océans de 22 km ! or, la profondeur moyenne des océans n'est
que de 4 à 6 km.
7 – La marée terrestre est un mouvement alternatif de la croûte solide de la Terre
comparable aux marées océaniques son amplitude est égale à quelques décimètres.
[Voir les expressions Prévision des marées océaniques, Onde principale de la
marée].
Marée (Observation de la – océanique ) : 1 – L'amplitude observée de la marée océanique est
quelquefois différente de ce que prédisait la marée astronomique.
i) Les prédictions de la marée astronomique s'appliquent strictement si la pression
atmosphérique est normale : 1013,25 hectopascals ; si la pression atmosphérique
est différente, on doit appliquer une correction pour connaître la hauteur d'eau.
ii) La présence d'une onde de tempête modifie à la fois l'heure et la hauteur de la
pleine mer par rapport aux valeurs prédites par le calcul pour la marée
astronomique.
[Voir l'expression Marée (Prédiction de la – )].
2 – L'incidence de la pression atmosphérique sur la hauteur d'eau, quelle que soit
la phase de la Lune, quel que soit l'instant de la comparaison après ou avant la
pleine mer est bien connue, elle est de :
i) 1cm en plus par rapport à la hauteur de la marée astronomique pour
1 hectopascal au-dessous de 1013,25 hPa
i) 1cm en moins par rapport à la hauteur de la marée astronomique pour
1 hectopascal au-dessus de 1013,25 hPa .
3 – Une tempête à La Pallice est habituellement annoncée par un retard de l'heure
de la pleine mer (ce retard peut dépasser une heure) ; si l'on observe la hauteur
d'eau réelle à l'heure de la pleine mer astronomique, au marégraphe, ou à l'échelle
de marée, cette hauteur peut être inférieure à la hauteur astronomique et l'on
pourrait être tenté de conclure à une décote ; mais la mer continue à monter après
l'heure de la marée astronomique et, une heure plus tard ou davantage, elle dépasse
la hauteur de la pleine mer astronomique de plusieurs décimètres.
Remarque : Lorsque l'on observe ce phénomène à La Pallice alors qu'il n'y a pas de
vent, on peut s'attendre à ce qu'une violente tempête survienne au bout de dix ou
douze heures, car l'onde de tempête (qui est un transport d'énergie) précède la
tempête (qui transporte de la matière).
On observe simultanément une très longue houle dans le Pertuis d'Antioche.
Marée (Prédiction de la – ) : 1 – Les heures et les hauteurs des marées astronomiques sont
calculées à l'avance pour la plupart des ports de la Mer du Nord, de la Manche et
de l'Océan Atlantique, au moyen de formules rigoureuses, par le Service
Hydrographique et Océanographique de la Marine ; les prédictions sont publiées
chaque année par le SHOM dans un ouvrage appelé « annuaire des Marée ».
Remarque : L'annuaire des marées officiel publié par le SHOM, ou les annuaires
Glossaire maritime – page 948 – À jour au 1er janvier 2015
vents violents ; vers 2 heures, l'eau passa pour la première fois au-dessus des
digues et des vannes ; les digues commencèrent à se rompre à partir de 3 h 00.
Les premières digues à être submergées furent les digues les plus basses et les
moins bien entretenues, qui bordaient la partie sud des polders.
Les maisons s'effondraient et étaient entraînées par le courant. Les eaux en crue
détruisaient même des hameaux entiers. Les lieux-dits Schuring, près de
Numansdorp, et Capelle, près d'Ouwerkerk, furent balayés par les eaux ; aucune
maison ne resta debout.
Ce n'est que dans la matinée du dimanche qu'on prit peu à peu conscience de
l'ampleur de la catastrophe.
Des opérations individuelles de sauvetage se mirent en place. Des particuliers
passaient près des maisons dans des embarcations pour prendre à bord les habitants
et les porter en lieu sûr.
Le pire moment fut le dimanche 1er février après-midi, quand se produisit la
seconde montée des eaux. Le niveau dépassa le niveau atteint la nuit. Beaucoup
d’habitants se réfugièrent sur les toits. Beaucoup de maisons qui étaient restées
debout s'écroulèrent. Les gens s'accrochaient aux débris qui flottaient dans l'eau ou
se noyaient.
La veille, en fin d’après-midi, le service météo néerlandais avait diffusé une alerte
de « marée dangereusement élevée » mais un grand nombre d'autorités locales ne
reçurent pas ce télégramme, parce qu'elles n'étaient pas abonnées au service. La
nuit de l’inondation, la radio néerlandaise n’a pas envoyé de signal d'alerte car, à
cette époque, elle n'émettait pas entre minuit et huit heures du matin.
La surcote aux Pays-Bas a atteint 3,05 mètres par rapport à la marée prévue.
Royaume-Uni :
A la suite de la rupture d’une digue, le dimanche 1er février au matin, les environs
de Tilbury (Royaume-Uni) où se trouvent deux des plus grandes raffineries de
pétrole d’Europe se sont très soudainement trouvés sous 1 mètre d’eau.
France :
La surcote dans le port de Dunkerque a été de 2,40 mètres, à 10 centimètre du
déversement dans la plaine des Wateringues et de l’inondation totale du secteur des
Moëres.
L'une des digues entre Calais et Oye-Plage a rompu et la mer s’est déversée dans
les terres ; de nombreuses habitations ont été sinistrées.
Remarques : a) – Le bilan aurait encore pu être plus catastrophique si la tempête
n’avait pas faibli (force 10) en approchant des côtes du Benelux, alors qu’elle était
de force 12 au large de l’Écosse, et si les marées avaient été aussi fortes que celle
qui eurent lieu 15 jours plus tard.
b) – Un même phénomène de surcote exceptionnelle s'était produit le 7 juillet 1672
pendant la troisième guerre entre l'Angleterre, alliée de la France, et les
Provinces-Unies ; une inondation miraculeuse a sauvé la province de Hollande
d'une descente des Anglais qui aurait été funeste à la République.
3 – On a observé une marée de tempête d’une hauteur de 6 mètres le soir du 12
novembre 1970, au passage du typhon Nora dans le Pakistan oriental (actuel
Bangladesh) et dans le Bengale occidental (en Inde).
Cette marée de tempête s’est produite en même temps que la pleine mer
astronomique et elle a provoqué la mort de plusieurs centaines de milliers de
personnes ; un premier bulletin du service météorologique pakistanais, le 12
novembre, avait appelé à la « préparation au danger » pour les régions côtières, et
un second bulletin pour « grand danger imminent » fut diffusé lorsque l’œil du
cyclone s'approcha de la côte.
La même marée de tempête a atteint 10 mètres dans le delta du Gange.
4 – La tempête Xynthia, qui a touché La Rochelle le matin du dimanche 28 février
2010 s’était formée le 23 février à hauteur du tropique du Cancer, et elle était de
type frontal ; elle s’est alimentée, en parcourant l’Océan Atlantique du sud au nord,
Glossaire maritime – page 951 – À jour au 1er janvier 2015
par advection d’air chaud provenant du Sahara ; Xynthia était accompagnée par
une onde de tempête modérée ; la vitesse du vent n’a pas dépassé 160 km/h au
phare des Baleines et 133 km/h à La Rochelle ; son passage a néanmoins fait 53
morts et 79 blessés sur le territoire français (principalement en Charente-Maritime
et en Vendée).
En France, la tempête a provoqué près de deux milliards d'euros de dommages.
Remarque : Le dimanche 28 février à la pleine mer du matin, à La Rochelle et sur
les côtes de Vendée ou de Charente-Maritime, la surcote a atteint 1,50 m par
rapport à la marée astronomique ; nous devons nous rappeler que cette surcote a
été très inférieure à celle que l’on avait connue le 1er février 1953 à Dunkerque, à
Calais, en Angleterre et aux Pays-Bas (3,05 mètres).
[Voir le mot Surcote et l’expression Marée de tempête].
Marga : Appellation des marins affectés dans les ports de guerre.
Remarque : Le mot vient de l'ancienne appellation du corps des marins
sédentaires : « marins gardiens ».
Marginal (Coût – de production) : On appelle coût marginal de production, après qu'une série
d'objets ont déjà été produits et vendus, le coût de fabrication d'une unité
supplémentaire.
Margouillet (en anglais « wooden thimble » « bull’s eye ») : Sorte d’anneau en bois ayant une
cannelure à sa périphérie pour recevoir une estrope, et qui sert de conduite à des
cordages que l’on passe à l’intérieur.
Marguerite (en anglais « messenger ») : Cordage fixé à un autre, sur lequel il y a lieu de faire
effort ; on augmente l’effet de la marguerite par des poulies dans lesquelles on la
fait passer.
Marguerite (Faire – ) : 1 – Faire marguerite c’est aider le cabestan avec un appareil quand il ne
suffit pas à relever l’ancre.
2 – On peut faire marguerite en maillant le bout d’un cartahu utilisé avec un palan
dans la partie verticale de la chaîne ; on frappe la poulie double sur la chaîne.
3 – On peut utiliser une poulie simple pour aider le mouvement de la chaîne en
arrière du cabestan.
Mariage (en anglais « mashing ») : 1 – Réunion de deux cordages opérée en les joignant l’un à
côté de l’autre par des amarrages plats.
2 – Le mariage du Doge de Venise avec l’Adriatique était une cérémonie qui avait
lieu tous les ans en grande pompe le jour de l’Ascension.
Le Doge revêtu de tout son apparat et monté sur la galère appelée « Bucentaure »,
le légat du pape à sa droite, l'ambassadeur de France à sa gauche, allait jeter une
bague dans les flots de l’Adriatique hors de la lagune, face au Lido, en prononçant
la formule suivante: « Desponsamus te, mare, in signum veri perpetuique
dominii » qui signifie « Nous t'épousons, mer, en signe de véritable et perpétuelle
domination ».
3 – Le mariage religieux est l'union indissoluble d'un homme et d'une femme tous
les deux consentants, bénie par un représentant de la hiérarchie religieuse dûment
délégué.
Remarques : a) – La consommation du mariage marque son achèvement.
b) – Pour l'Église catholique, un mariage non consommé est nul.
4 – Le mariage civil est l'union légitime d'un homme et d'une femme, formée par
l'échange des consentements que recueille publiquement le représentant de
l'autorité civile.
Remarques : a) – Le mariage civil institué par le Code civil de 1804 était un
pastiche du mariage catholique, destiné à réglementer la transmission des
patrimoines et les filiations.
Le code civil de 1804 considérait que le but du mariage était de faire des enfants
légitimes pour la transmission du patrimoine et d’éviter les tentations extérieures,
sources d’enfants illégitimes.
Glossaire maritime – page 952 – À jour au 1er janvier 2015
Marinier : 1 – Un officier marinier (en anglais « petty officer ») est un sous-officier dans la
Marine nationale.
Les officiers-mariniers forment la maistrance d’un bâtiment.
2 – Un marinier (en anglais « barge man », « water man », « boat man ») est un
marin de rivière, c’est-à-dire une personne dont la profession est de conduire ou
d'armer des bateaux sur les rivières et les canaux.
Remarque : Le symbole des mariniers est un groupe de deux ancres à jas dont les
verges sont croisées d’environ 60°, symétriquement par rapport à la verticale.
En revanche, le symbole des pilotes est une ancre seule, à peu près verticale : ce
symbole est reproduit de chaque côté de la voile principale ou de chaque bord de la
cheminée des bateaux porte-pilotes ; les pilotes portaient jadis à la boutonnière de
leur gilet une ancre en argent de deux pouces de haut pour se faire reconnaître.
Marmite : Appellation familière du cœur nucléaire des bâtiments à propulsion nucléaire.
Marnage : Différence entre la hauteur d’eau d’une basse-mer et la hauteur, au même lieu, de la
pleine-mer qui précède ou qui suit.
Remarques : a) – Jusqu’à la fin des années 1960, on utilisait quelquefois
l'expression amplitude de la marée pour désigner le marnage ; il ne faut plus le
faire.
b) – L'amplitude de la marée, un jour donné, est la différence entre le niveau
moyen de la mer et la hauteur, le même jour, de la basse-mer ou de la pleine-mer.
Maroquin : Fort cordage tendu entre le ton du grand mât et celui du mât de misaine, à l’effet d’y
frapper divers palans pour agir sur des fardeaux.
MARPOL : 1 – La Convention internationale « Marpol 73/78 » a pour but d’empêcher la
pollution intentionnelle du milieu marin par les hydrocarbures et autres substances
nuisibles, et de réduire au maximum les rejets accidentels de ce type de substances.
2 – La convention Marpol 73/78 comporte des dispositions répressives.
3 – Les règles portant sur les sources de pollution par les navires se trouvent dans
les six Annexes.
4 – Chacune des 6 annexes de la convention Marpol 73/78 actuellement en vigueur
vise à prévenir une catégorie de pollution maritime par les navires :
ANNEXE I : Règles relatives à la prévention de la pollution par les hydrocarbures
(entrée en vigueur le 02 octobre 1983).
ANNEXE II : Règles relatives à la prévention de la pollution par les substances
liquides nocives transportées en vrac (entrée en vigueur le 02 octobre 1983).
ANNEXE III : Règles relatives à la prévention de la pollution par les substances
nuisibles transportées par mer en colis (entrée en vigueur le 01 juillet 1992).
ANNEXE IV : Règles relatives à la prévention de la pollution par les eaux usées des
navires (entrée en vigueur le 27 septembre 2003).
ANNEXE V: Règles relatives à la prévention de la pollution par les ordures des
navires (entrée en vigueur le 31 décembre 1988).
ANNEXE VI : Règles relatives à la prévention de la pollution de l’atmosphère par
les navires (entrée en vigueur le 19 mai 2005).
L'annexe VI de Marpol 73/78 réglemente l'émission à l'atmosphère par les navires
de polluants spécifiques, dont les oxydes d'azote, les oxydes de soufre, les
composés organiques volatiles, les biphényles polychlorés (PCB), les métaux
lourds et les chlorofluorocarbones (notamment certains fluides frigorigènes).
5 – En France, la répression pénale des rejets illicites (c’est-à-dire au-dessus des
seuils fixés par la Convention Marpol 73/78) est prévue par la loi n°2001-380 du
3 mai 2001 relative à la répression des rejets polluants, qui a modifié le système de
répression de la loi de 1983 en doublant les amendes principalement, mais en
prévoyant également des peines de prison ; cette répression a encore été renforcée
par la loi n° 2004-204 du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux
nouvelles formes de criminalité ; cette loi prévoit des amendes pouvant aller
jusqu’à 1 million d’euros pour les peines fortes, et également la confiscation des
Glossaire maritime – page 955 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Sur les cartes marines, les marques flottantes sont représentées
inclinées sur la droite.
Marques de franc-bord : 1 – Pour des raisons de sécurité, l’administration impose l’apposition
de marques sur la coque des navires pour indiquer l’enfoncement qu’il est interdit
de dépasser.
2 – Une Convention sur les marques de franc-bord a été signée à Londres le 5
juillet 1930 et ses dispositions ont été rendues obligatoires en France par le décret
du 24 novembre 1932.
3 – Les marques de franc-bord sont gravées et peintes sur la muraille du navire, à
l’extérieur de la coque, à sa mi-longueur.
4 – La marque de référence pour la mesure des enfoncements est un trait
horizontal d’épaisseur 25 mm et de longueur 300 mm, dont l’arête supérieure est
située au même niveau que le pont principal du navire ; ce trait est inscrit sur la
coque, de chaque bord, à mi-distance entre la proue et la poupe.
5 – La marque de franc-bord de référence, appelée la ligne d’été, qui indique
l’enfoncement à ne pas dépasser en été, en eau de mer et dans des circonstances
normales, est un trait horizontal d’épaisseur 25 mm et de longueur 400 mm ; elle
correspond à l’enfoncement autorisé lorsque le navire a une vitesse-surface nulle,
dans l'eau de mer, en zone tempérée ; la distance entre l’arête supérieure de la ligne
de pont et l’arête supérieure de la ligne d’été est fixée par la Société de
classification qui délivre le Certificat de franc-bord.
6 – Une marque circulaire d’épaisseur 25 mm et centrée au milieu de l’arête
supérieure de la ligne d’été surcharge la ligne d’été : on l’appelle le disque de
Plimsol.
7 – D’autres marques d’épaisseur 25 mm et constituant l’échelle de charge sont
apposées, de chaque bord, sur une sorte d’échelle ressemblant à une échelle de
perroquet et placée à côté de la marque d’été et du disque de Plimsol.
De bas en haut on trouve :
i) La marque HAN (hiver Atlantique Nord) ; ne se trouve que sur les navires de
moins de 100 mètres de longueur qui traversent l’Atlantique au nord du 36 ème
parallèle nord ; cette marque est à une distance de 51 mm au-dessous de la
marque H (hiver).
Remarque : Les lettres HAN sont inscrites à droite de l'échelle de charge, vis à vis
de la marque correspondante.
ii) La marque H (hiver) limite l’enfoncement en eau de mer en zone d’hiver ; cette
marque est située au-dessous de la marque d’été à une distance égale à 1/48ème du
tirant d’eau d’été (le tirant d’eau d’été est mesuré entre la ligne d’été et la quille du
navire).
Remarque : La lettre H est inscrite à droite de l'échelle de charge, vis à vis de la
marque correspondante.
iii) La marque E (été) est à la hauteur de la ligne d’été, la marque de franc-bord de
référence.
Remarque : La lettre E est inscrite à droite de l'échelle de charge, vis à vis de la
marque correspondante.
iv) La marque T (tropicale) limite l’enfoncement en eau de mer, en zone tropicale ;
cette marque est située au-dessus de la marque d’été à une distance égale à
1/48ème du tirant d’eau d’été.
Remarque : La lettre T est inscrite à droite de l'échelle de charge, vis à vis de la
marque correspondante.
v) La marque ED (eau douce) limite l’enfoncement en eau douce ; le franc bord en
eau douce est diminué par rapport au franc bord d’été.
Remarque : Les lettres ED sont inscrites à gauche de l'échelle de charge, vis à vis
de la marque correspondante.
vi) La marque TD (tropicale eau douce) limite l’enfoncement en eau douce, en
zone tropicale ; le franc bord en eau douce en zone tropicale est diminué par
Glossaire maritime – page 957 – À jour au 1er janvier 2015
Marseillaise (La – ) : 1 – Appellation usuelle d'un chant militaire écrit par Rouget de Lisle à la
demande du maire de Strasbourg Philippe-Frédéric de Dietrich, après que la France
eut déclaré la guerre à l'Autriche et à la Hongrie le 20 avril 1792, et dont le titre
original était « Chant de guerre de l'Armée du Rhin ».
Remarques : a) – Philippe-Frédéric de Dietrich, qui était maire de Strasbourg en
1792, est l'aïeul des célèbres industriels alsaciens de Dietrich.
b) – La partie électro-ménager de l'entreprise familiale de Dietrich a été achetée
par le groupe espagnol Fagor au XXI ème siècle.
2 – Ce chant pour la patrie en danger fut entonné en public pour la première fois à
Strasbourg le 26 avril 1792.
3 – Ayant été repris quelques mois plus tard par des troupes fédérées venues de
Marseille, à leur entrée dans Paris, on l'appela dès lors « La Marseillaise ».
4 – Le « Chant de guerre de l'Armée du Rhin » est devenu l'hymne national de la
République française en 1879, sous le nom de « La Marseillaise ».
Remarques : a) – Le sens des paroles de cet hymne est parfois obscur : par
exemple, la nature du « sang impur » fait l'objet d'hypothèses contradictoires de la
part des historiens qui ont étudié la question.
b) – Les supporteurs du PSG (Paris-Saint-Germain) qui assistèrent à un match de
football de l'équipe de France contre l'équipe d'Algérie en 2001 au Stade de France
à Saint-Denis, crurent ingénument que « La Marseillaise » qu'ils entendirent avant
le match était un chant à la gloire de l'O.M. (Olympique de Marseille) ; les
hommes politiques qui étaient venus assister à ce match, dont le Président de la
République Jacques Chirac, furent indignés, à juste titre, d'entendre les sifflets qui
montèrent des tribunes au moment des hymnes ; ces sifflets s'adressaient en réalité
au club de l'OM, le concurrent sportif du PSG !
5 – Les premières paroles de l'hymne « La Marseillaise » ne sont pas de nature à
rassembler tous les citoyens de la République française, car un grand nombre
d'entre eux ont pu naître à l'étranger de parents étrangers, ou sont les enfants ou les
petits enfants d'étrangers, c'est-à-dire que la France est leur pays sûrement, leur
nation sans doute, mais pas leur patrie.
Certains joueurs des équipes sportives nationales dont les parents sont étrangers ou
récemment naturalisés français peuvent ne pas se reconnaître quand tout un stade
chante « allons enfant de la Patrie ».
Remarques : a) – D'après le Dictionnaire de l'Académie française (9ème édition) la
Patrie est « le pays où une personne est née, dans lequel ont vécu ses ancêtres ».
[Voir le Journal officiel de la République française (édition des documents
administratifs) du mercredi 4 octobre 2006].
b) – De la même manière, les « indigènes » africains, maoris ou asiatiques de
l'Empire français récitaient encore, il y a peu d'années : « nos ancêtres les Gaulois
avaient des yeux bleus et des longs cheveux blonds » : au début de la Révolution
française, cette formule excluait la noblesse d'origine franque qui, pourtant,
prétendait détenir le pouvoir en France avec le soutien de l'Église catholique.
c) – La séparation de l'État et de l'Église catholique en 1905 retira au
gouvernement le privilège du choix des évêques qu'il possédait depuis François 1er
(1494-1547) par le concordat de Bologne du 18 août 1516, renouvelé par le
concordat de messidor an IX (1801) ; en contre-partie, le clergé s'engageait à ne
plus influencer les fidèles dans leurs choix électoraux et à reconnaître la légitimité
du régime républicain.
Marsouin (en anglais « stemson », « fore awning ») : 1 – Forte pièce de construction, qui est
ordinairement d’assemblage.
On place un marsouin à l’arrière du navire et un autre à l’avant pour lier, d’un côté
l’arcasse, et de l’autre l’étrave avec la quille et avec les varangues voisines.
Remarque : Lorsque le marsouin n’est pas assez long, on lui adjoint une allonge de
marsouin.
2 – Tente établie sur l’avant du mât de misaine ; la partie arrière du marsouin est
Glossaire maritime – page 959 – À jour au 1er janvier 2015
Marticle (en anglais « crow foot », « cringle ») : Synonyme de branche d’araignée, de branche
de trelingage, ou de hanet.
[Voir le mot Araignée].
Marquises : Archipel de l’Océan Pacifique faisant partie des territoires français d’outre-mer
d'Océanie.
Martégal : Habitant de Martigues.
Remarque : Au même titre que les Jaguins (habitants de Saint-Jacut, en Haute
Bretagne) les Martégaux ont une réputation de nigauds.
Lorsqu'on leur raconta qu'était arrivé en rade de Marseille un poisson si gros et si
long que sa tête était amarrée dans le vieux port et que sa queue touchait le
Château d'If, tous les Martégaux (sauf les malades) se précipitèrent jusqu'à
Marseille pour voir le poisson de leurs yeux.
Martinet (en anglais « peek halyard ») : 1 – Cordage servant de balancine pour les cornes et qui
les tient plus ou moins apiquées.
Le martinet saisit la corne en son milieu et est habituellement en double ; le faux
martinet saisit la corne en son extrémité et est en simple.
2 – Bout de cordage garni de nœuds fixé à l’extrémité d’une bringuebale de pompe
et sur lequel on agit pour pomper.
Remarque : Le martinet de bringuebale de pompe est aussi appelé raban de
bringuebale ou sciasse.
Martingale : 1 – Le bout-dehors de grand foc est retenu en dessous par la martingale, et sur les
côtés par les haubans de grand foc.
2 – La martingale est le morceau de cordage qui fait fonction de sous-barbe pour
le bout-dehors de beaupré ; la martingale de bout-dehors de clin-foc remplit la
même fonction pour le bout-dehors de clin-foc ; l’une et l’autre passent dans des
réas placés à l’extrémité inférieure de l’arc-boutant qui saille au-dessous du
chouquet du beaupré, et qu’on appelle arc-boutant du beaupré ; ces martingales
vont ensuite se rider au gaillard d’avant.
3 – Le capelage de l’arc boutant de martingale se compose de la martingale du
bout dehors de grand foc et des moustaches (ou haubans de martingale).
Martrou (L’ancien port de – ) : 1 – L’ancien port de Martrou se situait tout près du coteau,
dans l’embouchure de l’Arnaise, là où cette rivière (aujourd’hui on l’appelle
l’Arnoult) se jetait la Charente.
Remarque : Actuellement, l'Arnoult canalisée se jette dans la Charente en amont de
Rochefort.
2 – Le port de Martrou était juste en amont de la pile sud-est de l’ancien pont
transbordeur, qui est maintenant classé comme monument historique.
3 – Martrou est situé dans l’actuelle commune d’Échillais en Saintonge.
Remarque : Des procès-verbaux de 1540 nous indiquent que l’Arnoult faisait
tourner le moulin de Vouillay, le moulin de Pillay et le moulin de Martrou avant de
se jeter dans la Charente.
4 – Échillais avait été érigé en fief par Hugues de Serpius, en 1090.
Remarques : a) – Thibaud Goumard fut le premier seigneur d’Échillais ; c’est
probablement lui qui a fait reconstruire l’église Saint-Germain-de-Leschallier
(Échillais) qui avait, dit-on, été fondée par Charlemagne, après la bataille qu’il
remporta contre les Sarrasins dans la plaine de Vaucouleur toute proche.
b) – Geoffroy Goumard, seigneur d’Échillais, a participé à la 2ème croisade, en
1147 ; il a ensuite fait don à l’ordre des Templiers d’une maison à Échillais.
c) – En 1370, Jean Goumard, seigneur d’Échillais, fit partie des chevaliers de
Saintonge qui suivirent le Prince de Galles dans toute la principauté de Guyenne.
Par le traité de Bretigny de 1360, la Saintonge faisait partie de la Guyenne.
d) – Par lettres royaux du 8 mars 1483, les Goumard ont droit de haute, moyenne
et basse justice sur toutes leurs terres qu’ils tiennent à foy et hommage du seigneur
de Tonnay-Charente.
Glossaire maritime – page 962 – À jour au 1er janvier 2015
5 – Les variables d'état dans une masse d'air (humidité relative, pression,
température) aux différentes altitudes détermine la formation des phénomènes
météorologiques observables dans cette masse d'air, notamment les nuages.
Remarques : a) – Inversement, l'observation attentive des nuages au dessus de
notre tête nous permet de nous faire une opinion sur l'état de la masse d'air qui
nous entoure et, éventuellement, des différentes masses d'air qui sont superposées,
ou qui se succèdent horizontalement dans le temps.
b) – L'observation simultanée des nuages, de la direction et de la vitesse du vent,
de l'état de la mer, de la température au sol, de la pression atmosphérique au sol, et
la connaissance de leurs variations récentes, nous permettent de connaître
l'apparence du temps, c'est-à-dire la probabilité du temps qu'il va faire dans les
heures qui suivent, là où nous sommes.
Les prévisions météorologiques diffusées par les différents médias résultent de
calculs effectués à partir de l'état connu des différentes masses d'air qui circulent
au-dessus de l'océan voisin et au-dessus du continent.
[Voir l'expression Apparence du temps].
Masselier : Synonyme archaïque de boucher.
Massif (en anglais « dead wood ») : 1 – Forte pièce de construction servant à assurer ou à
prolonger une liaison.
2 – Un massif lie la quille avec le brion dont elle prolonge la liaison.
3 – Un autre massif fortifie la liaison de la quille avec l’étambot et avec les
fourcats.
4 – La forte pièce de bois sur laquelle repose le pied du mât de beaupré s’appelle
aussi massif ; de même pour soutenir les pieds du grand mât et du mât de misaine.
5 – Les coins employés à serrer le pied d’un mât dans son emplanture s’appellent
également des massifs.
6 – Des massifs servent à renforcer l’écoutillon du puits aux chaînes.
7 – Les massifs de hune sont de fortes pièces placées transversalement sur la hune
et servant à l’assujettir sur les barres et les élongis.
Massif : Construction s'élevant au-dessus du pont d'un sous-marin où s'effectue la veille lorsque
le sous-marin navigue en surface.
Mass media : 1 – Nom générique des entreprises de propagande entrepreneuriale dans les pays
de la mouvance des États-Unis d'Amérique (journaux, magazines, télévision,
cinéma, etc.).
2 – Les mass media vendent de l'information sur les marchés et ils ont les mêmes
exigences de profit et de rentabilité que n'importe quelles autres entreprises de
commerce.
3 – Les organes de presse ne peuvent vivre ou survivre que tant que les annonceurs
et leurs sources d'informations les soutiennent.
Il en résulte une certaine orientation de l’information, dans sa forme comme dans
son contenu.
Remarque : Les annonceurs sont les décideurs économiques ; les sources
d'informations sont multiples mais incluent les hommes politiques.
4 – L’information est considérée par ces donneurs d’ordres comme un moyen de
faire valoir leurs propres intérêts ou comme devant propager leurs idées.
Remarque : Les journalistes qui gardent le silence à propos de ce qu'ils savent, qui
se désintéressent des crimes qui bafouent la morale commune, qui limitent
volontairement leurs investigations personnelles, sont encore plus coupables quand
la société dans laquelle ils vivent est prétendument libre et ouverte, car ils
pourraient parler librement, mais ils choisissent de ne rien en faire pour conserver
les recettes publicitaires de leur organe et pour ne pas tarir leurs sources
d'informations.
5 – L’objectif de la propagande entrepreneuriale est de « contrôler l’esprit public »
parce que les régimes libéraux renoncent à contrôler le peuple par la force.
Glossaire maritime – page 965 – À jour au 1er janvier 2015
b) – On dit que les mathématiques sont exactes car elles sont indépendantes des
mesures physiques.
c) – Chaque branche mathématique a été inventée pour résoudre un problème
particulier : la géométrie d'Euclide pour l'arpentage des propriétés, la transformée
de Fourier pour étudier la propagation de la chaleur dans le fer, les ondelettes pour
décrire des données irrégulières, la théorie de l'information pour améliorer
l'efficacité des calculs, etc.
d) – Lorsque nous étions en classe de mathématiques élémentaires, en 1963, le
programme de mathématiques incluait l'algèbre, la géométrie, la géométrie
descriptive de Gaspard Monge, la trigonométrie, la cosmographie, la mécanique.
e) – La géométrie descriptive et la cosmographie ont été supprimées du
programme des classes terminales et la mécanique a été déplacée dans le
programme des sciences physiques.
Matière noire : 1 – On appelle matière noire, ou matière sombre, une sorte de matière invisible
qui se trouverait entre les galaxies connues.
Remarque : L'invention de la matière noire visait à « rendre crédible » le modèle
cosmologique dit standard.
2 – La matière visible ne suffisant pas à justifier la masse estimée de l’Univers,
cette matière noire permettrait de combler le déficit de masse.
3 – C’est le physicien et astronome suisse Fritz Zwicky (1898-1974) qui a proposé
le premier en 1933 l’existence d’une matière noire intergalactique, après que
l’astronome anglais Paul Dirac (1902-1984) eut découvert l’antimatière en 1929.
Fritz Zwicky observa que la vitesse de rotation de certains objets, observés dans un
amas de galaxies situées dans la constellation de la Chevelure de Bérénice, aurait
dû en provoquer l’expulsion, alors que, d’après ses observations, le système restait
stable, sans que la gravitation suffise à expliquer cette stabilité.
4 – Certains considèrent aujourd’hui que la matière noire constituerait plus de 80
pour 100 de la masse totale de l’Univers, bien que personne ne l’ait observée
directement.
Remarque : Fritz Zwicky a enseigné la physique théorique et l’astrophysique au
California Institute of Technology, près de Los Angeles, aux Etats-Unis
d’Amérique. Il a observé le ciel aux observatoires du Mont Palomar et du Mont
Wilson et découvert environ 300 supernovæ en 40 ans.
Matrice : Tableau de chiffres soumis à diverses contraintes.
Matricule : 1 – La matricule était un service de l’Inscription maritime ; c’est maintenant un
service des Affaires maritimes chargé de l’administration des gens de mer.
Remarques : a) – La matricule (ou matricula), sous le Moyen Âge, était une liste
des pauvres qui étaient aidés par une église ou un monastère.
b) – La matricule d'Empire était, sous le Saint-Empire romain germanique, la liste
qui recensait les villes, abbayes et États bénéficiant de l'immédiateté impériale.
2 – Le numéro matricule est un numéro d'inscription sur un registre, un fichier
administratif.
Remarque : Chaque marin a un numéro matricule dans les services de
l’administration des Affaires Maritimes, qui le suit jusqu’à ce qu’il fasse valoir ses
droits à une pension d’ancienneté.
Matte : Fond de la mer inégal où l’on trouve des herbages entrelacés.
Mâture : 1 – Réunion complète des mâts d’un navire lorsqu’ils sont en place ; on y inclus souvent
les vergues et les accessoires en bois de ces mâts et de ces vergues.
2 – La menue mâture comprend les mâts de perroquet et autres plus élevés, y
compris leurs vergues et les accessoires en bois.
3 – L’art de la mâture est celui qui est relatif à la confection, à l’assemblage, aux
dimensions, à la disposition, à la mise en place, à l’extraction des mâts à bord des
différents navires, à leur tenue, à la nature des bois qui y sont employés, et à tout
Glossaire maritime – page 968 – À jour au 1er janvier 2015
ce qui concerne les mâts et la mâture des navires, ainsi que leurs vergues et les
accessoires en bois de ces mâts et de ces vergues.
Maugère (en anglais « cow hide ») : 1 – Tous les objets en cuir de vache employés à bord des
navires à divers usages peuvent être appelés maugères : manches, tuyaux,
garnitures de vergues ou de manœuvres dormantes, etc.
2 – Un fort placard en cuir cloué sur l’avant de l’ouverture d’un dalot, côté mer,
s’appelle une maugère : elle couvre le dalot et fait office de clapet pour empêcher
l’eau de la mer d’entrer à bord, tout en n’empêchant pas l’eau du bord de s’écouler
lorsque le navire fait route.
3 – Les premiers clous à maugère, qui avaient une longueur de 3 centimètres
environ, ont été par la suite remplacés par des clous en plomb un peu plus longs.
Maupertuis : 1 – Le mathématicien malouin Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1696-1759) a
formulé en 1744 une loi du repos dans une communication à l’Académie des
science intitulée : « principe de la moindre quantité d’action pour la mécanique ».
2 – La loi du repos est connue sous le nom de « principe de moindre action » et
« lorsqu’il arrive quelque changement dans la nature, la quantité d’action
nécessaire pour ce changement est la plus petite qu’il soit possible. »
3 – L’action mécanique dépend :
i) de la masse,
ii) de la distance parcourue, et
iii) de la vitesse (ou de la durée du parcours).
4 – Maupertuis découvrit que le chemin que parcourt la lumière dans un milieu
transparent homogène ou hétérogène n’est pas nécessairement une « ligne droite »
mais que la lumière suit toujours le chemin le plus rapide.
5 – Maupertuis est allé vérifier en Laponie l’une des conséquences de la gravitation
proposée par l'Anglais Isaac Newton : l’aplatissement de la Terre aux pôles.
Le Français René Descartes avait conjecturé, à tort, le contraire.
i) Pour cela, Maupertuis et son équipe ont mesuré la longueur d'une fraction de
méridien en Laponie (près du cercle polaire) afin d'en déduire la longueur d'un
degré de longitude aux latitudes élevées.
ii) Maupertuis trouva 57 438 toises pour un degré de latitude près du cercle
polaire, soit 111 972 mètres (512 toises de plus qu'à la latitude de Paris).
iii) À la même époque une autre équipe, dirigée par Charles-Marie de la
Condamine, partit mesurer la longueur d'un degré de longitude dans la région de
Quito, au Pérou (près de la ligne équatoriale).
iv) La Condamine trouva 56 750 toises pour un degré de latitude près de la ligne
équatoriale, soit 110 604 mètres.
v) Ces résultats validèrent l'hypothèse de Newton concernant l'aplatissement de la
Terre aux pôles.
Remarques : a) – Maupertuis fréquenta :
- les Bernouilli, Jean (1667-1748) et ses fils Nicolas (1687-1759) et Daniel
(1700-1782) ;
-François-Marie Arouet dit Voltaire (1694-1778) ;
-la marquise Émilie du Châtelet (1706-1749) à qui l'on doit la seule traduction
complète en langue française des « Principia » que Newton écrivit en latin, qu'il
publia en 1687 et qui posèrent les bases de la mécanique classique.
b) – Maupertuis compara les interprétations des mouvements des planètes par
René Descartes (1596-1650) et par Isaac Newton (1642-1727).
Mauvais (en anglais « foul », « contrary » , « bad ») : – Le temps est mauvais quand le vent et la
mer sont forts et susceptibles de fatiguer le bâtiment.
– On dit encore que le temps est mauvais quand le vent est contraire, le ciel
pluvieux et la température désagréable.
– La mer est mauvaise quand elle déferle avec force et que les lames en sont
élevées et menaçantes.
– Le vent est mauvais quand il est contraire à la route du navire.
Glossaire maritime – page 969 – À jour au 1er janvier 2015
– Un mauvais fond, une mauvaise tenue sont des endroits du fond de la mer où les
ancres ne trouvent pas une résistance suffisante.
– Une mauvaise manœuvre est celle qui n’est point faite selon les règles, ou qui ne
convient pas au moment où on l’exécute.
Mauve : Nom utilisé dans le Pays de Caux pour désigner les laridés (mouettes, goélands).
Maxime : Formule exprimant une règle morale.
[Voir les mot Adage, Aphorisme, Parole et Sentence].
Remarque : L'expression « tous temps toutes maximes » signifie que chaque
situation a ses maximes, et que ces maximes sont parfois contradictoires.
Mayday : Signal radio-téléphonique international annonçant un message de détresse ; ce mot doit
être dit trois fois de suite avant d’émettre le message de détresse proprement dit.
Remarques : a) – Le signal d'appel Mayday prononcé trois fois de suite à la radio,
indique qu’un navire, un aéronef ou un autre moyen de transport se trouve sous la
menace d’un danger grave et imminent et qu’il demande une aide immédiate : cet
appel est suivi d'une explication.
Remarques : a) – Le mot « mayday » est une déformation de l’expression française
« m’aider » et il se prononce de la même façon.
Mazout : Mot d’origine russe désignant les huiles minérales.
Remarques : a) – Le mot mazout est la traduction en russe de l’expression
française huile minérale ou du mot anglais oil.
b) – Le mot anglais petrol signifie essence.
c) – Le mot anglais petrol et le mot français pétrole viennent tous les deux de la
contraction des mots latins petrus (roche) et oleum (huile).
Mazouter : Synonyme de « souter », c’est-à-dire embarquer du mazout pour les chaudières ou
les moteurs.
Mécanicien : Les premiers navires à propulsion mécanique ont embarqué un mécanicien pour
assurer la conduite et l’entretien de la machins à vapeur ; c’était un terrien qui
n’était pas « inscrit maritime » comme on disait alors.
[Voir l’expression Inscription maritime].
Lorsque les navires ont été pourvus de machines plus grosses et plus puissantes
pour leur propulsion, il est devenu nécessaire d’embarquer un second mécanicien,
puis un deuxième second mécanicien, puis un troisième second mécanicien : on
voyait encore dans les années 1960, au-dessus des cabines des officiers
mécaniciens de certains navires en service, les indications « premier second
mécanicien », « deuxième second mécanicien », « troisième second mécanicien » ;
c’est la raison pour laquelle le deuxième mécanicien est appelé aujourd’hui
« second mécanicien » et non pas « deuxième mécanicien », même s’il y a six
officiers mécaniciens à bord du navire et que le troisième mécanicien est parfois
appelé « le deuxième » (pour « le deuxième second mécanicien »).
De nos jours, les mécaniciens embarqués sont des marins.
On embarque à bord des navires de commerce, selon les cas :
– des officiers mécaniciens : un chef mécanicien (parfois un chef adjoint), un
second mécanicien, un troisième mécanicien, un quatrième mécanicien, un officier
mécanicien extérieur,
– des maîtres électriciens,
– des maîtres mécaniciens,
– des électriciens,
– des ouvriers mécaniciens (parfois des ouvriers polyvalents),
– des graisseurs,
– des chauffeurs (sur certains navires à vapeur),
– des nettoyeurs,
– des novices mécaniciens.
Remarque : Les mécaniciens embarqués mettent l’installation propulsion-énergie
en état de fonctionner et empêchent qu’elle ne s’arrête ou, si elle s’est arrêtée
Glossaire maritime – page 970 – À jour au 1er janvier 2015
inopinément en raison d’une avarie ou pour une autre raison, il font leur possible
pour la faire repartir et continuer le voyage ou gagner un port de relâche.
Le rôle du mécanicien embarqué n’est pas d’accélérer la marche de la machine,
mais au contraire de s’assurer qu’elle ne dépasse pas l’allure maximum compatible
avec les conditions de fonctionnement du moment, telle qu'elle a été définie par le
fabricant de la machine ou par l'autorité compétente.
Mécanique : 1 – Science qui étudie les forces motrices, les lois de l'équilibre et du mouvement,
ainsi que la théorie de l'action des machines.
Remarques : a) – La mécanique comprend la statique, la cinématique (étude des
mouvements) et la dynamique (étude des causes des mouvements).
b) – La mécanique a longtemps été considérée comme une branche des
mathématiques ; en France, elle était enseignée jusqu'en 1963 en classe de
mathématiques élémentaires par le professeur de mathématiques, au même titre que
la cosmographie, l'algèbre, la géométrie classique d'Euclide et la géométrie
descriptive de Monge.
c) – La mécanique des fluides est enseignée par le professeur de sciences
physiques, comme l'optique ou l'électricité.
2 – Faire de la mécanique se dit quand on applique la science de l'action des
machines, que l'on entretient ou répare les machines.
Mécanique céleste : Synonyme de dynamique des masses en gravitation.
Remarque : La mécanique céleste utilise des ellipses.
Mèche d’une bouche à feu : La mèche utilisée pour allumer la charge des bouches à feu est un
bout de corde à trois torons dont on a enlevé les matières grasses en les lessivant
dans un mélange de chaux vive, de cendre et d’eau.
Remarque : Ainsi préparée, la mèche brûle lentement et allume sûrement la charge
des bouches à feu.
Mèche d’un cordage : 1 – Dans un cordage composé de quatre torons ou davantage (aussière,
grelin, câble), la mèche est une sorte de toron supplémentaire en fil blanc de
deuxième brin, peu tordu, placé au milieu de ce cordage afin de combler le creux
qui, sans cette précaution, se formerait entre eux, et pour éviter que le cordage ne
s’aplatisse à la traction.
2 – Plus le cordage comporte d’éléments, plus le creux du centre tend à être grand
et plus la mèche doit être forte.
Remarques : a) – Quand il s’agit d’un cordage commis en quatre, la mèche est
moins grosse que chacun des torons (aussière, grelin ou câble).
b) – La mèche ne participe pas à la résistance du cordage, donc il n’y a pas
d’inconvénients à la supprimer lorsqu’on réalise des épissures.
c) – Une petite tresse en quatre qui ne possède pas de mèche est appelée une
garcette : elle est aplatie comme le sont les tresses de l'Ukrainienne Ioulia
Timochenko.
Mèche d’un gouvernail : La mèche d’un gouvernail est la pièce qui assure sa commande et le
guidage d’orientation du safran ; elle le supporte dans le cas d’un gouvernail
suspendu.
Remarques : a) – La mèche est en acier spécial forgé.
b) – La mèche traverse la coque par le trou de jaumière ; le trou de jaumière est
muni d’un manchon cylindrique appelé tube de jaumière alésé à un diamètre
correspondant à celui de la mèche.
c) – La mèche porte à sa partie haute l’emmanchement et le clavetage du dispositif
d’orientation du gouvernail et, souvent, la butée qui supporte le poids du safran.
d) – La butée de suspension de la mèche doit être distincte du presse-étoupe de
jaumière au passage de la coque.
e) – Le support-guide Taylor Pallister assure le portage conique par un manchon
serré sur l’arbre ; on peut alors enlever le mèche par le bas après démontage du
manchon.
Glossaire maritime – page 971 – À jour au 1er janvier 2015
– on observe une embardée sur bâbord que l’on peut compenser, soit en faisant
venir l’avant sur tribord, soit en faisant venir l’arrière sur bâbord ;
– l’entraînement à la méditation peut aider le manœuvrier à dépasser les
apparences sensibles et à reconnaître clairement la cause de l’embardée :
– dans ce cas, la cause de l’embardée sur bâbord est une dérive du navire sur
tribord en raison du vent ;
– pour compenser à la fois l’embardée elle-même et sa cause, le manœuvrier mettra
donc la barre à droite, ou il fera forcer le remorqueur de l’arrière sur bâbord, et
cela créera un force vers bâbord qui réduira la dérive vers tribord ;
– s’il mettait le propulseur d’étrave vers tribord, ou s’il faisait forcer le remorqueur
de l’avant sur tribord, la dérive vers tribord, et donc la cause de l’embardée sur
bâbord, seraient accentuées.
5 – Notre présence plus ou moins fortuite sur les lieux d’un événement
exceptionnel ou rare, ou banal mais médiatisé, ou seulement public, est parfois
l’occasion de se sentir faussement concerné, de s’attribuer abusivement un rôle
d’acteur que l’on n’a pas eu et que l’on n’a pas à avoir.
Ces émotions, ces fantasmes, ces rêves, cette représentation mentale nous
empêchent de saisir toute la réalité de l’événement.
L’entraînement à l’exercice spirituel de la méditation prépare au renoncement à ce
genre de jeu de rôle, stérile et ridicule, et permet de s’en tenir aux faits.
Méditerrané : Qui de trouve au milieu des terres.
Exemples : Paris est une ville méditerranée.
Méditerranée (Mer – ) : Mer entourée des continents Europe, Asie et Afrique.
Remarque : La mer Méditerranée tire son nom de sa situation au milieu des terres.
Méditerranéen : 1 – Qui a un rapport ou un lien avec la Mer Méditerranée.
2 – Qui est situé au bord de la Mer Méditerranée.
Exemple : Marseille est une ville méditerranéenne.
Méduse (en anglais « jellyfish ») : 1 – Animal marin dont le corps translucide et d'aspect
gélatineux a la forme d'une ombrelle et porte généralement des tentacules.
2 – Réaumur étudia en 1710 la rhizostoma bleue dans la Pertuis d'Antioche, à La
Rochelle, et il l'appela « gelée de mer ».
3 – Linné décida du nom « méduse » en pensant à leurs tentacules, par référence
aux cheveux de l'une des trois Gorgones de la mythologie grecques, nommée
Méduse.
4 – Il existe des centaines d'espèces de méduses, réparties en deux classes,
elles-mêmes subdivisées en 7 ordres.
Mega : Multiple d’une unité quelconque du système international valant 10 6 fois cette unité
(symbole : M).
Remarque : S’il s’agit de l’unité de masse du système international (le kilogramme)
les multiples et les sous-multiples s’appliquent à l’unité gramme.
[Voir les expressions multiples et sous-multiples décimaux et unités de mesure
actuellement réglementaires].
Mégaphone (en anglais « loud hailer ») : Haut-parleur portable ou fixe, comprenant un
microphone et un amplificateur électronique.
Remarque : Les porte-voix ne possèdent pas d’amplification électronique.
Mégisserie : Procédé de préparation du cuir à partir des peaux d'animaux en utilisant l'alun.
Meilleur : Ce mot est souvent utilisé comme adverbe : il s’agit alors d’augmenter une action.
Exemple : L’ordre « vire meilleur » signifie qu’il faut augmenter la force exercée
sur la manœuvre ou sur l’amarre que l’on est en train de virer.
Méjanne (en anglais « fore sail ») : Ancien nom de la voile de misaine.
Mélis : Nom donné à certaines qualités de fortes toiles à voile tissées en France (notamment à
Angers, Rennes ou Strasbourg).
Remarques : a) – On distingue le mélis simple et le mélis double : le mélis simple
est à quatre fils de trame, le mélis double à six fils.
Glossaire maritime – page 973 – À jour au 1er janvier 2015
9 – Dans la mythologie, Mémoire est le nom d’une déesse que l’on nomme aussi
Mnémosyne (en grec MnhmosÚnh).
Remarque : La déesse mythologique Mémoire est la mère des neuf Muses qui
président aux arts libéraux : Calliope, Clio, Érato, Euterpe, Melpomène,
Polymnie, Terpsichore, Thalie et Uranie.
[Voir le mot Apollon].
Mémoire associative : Lorsque deux stimulations sensorielles interviennent simultanément, elles
seront dans l'avenir associées plus ou moins étroitement, c'est-à-dire que la
reproduction de l'une des deux stimulations provoquera immanquablement le
souvenir de la seconde.
Remarque : L'amygdale est concernée par la mémoire associative.
Mémoire et histoire : 1 – Mémoire et histoire visent l'une et l'autre à décrire le passé de manière
à le rendre compréhensible et intelligible.
[Voir le mot Histoire].
2 – Les gardiens de la mémoire suscitent et font vivre des émotions : c'est le
domaine de la littérature et du cinéma de fictions, ou des « reconstitutions » plus
ou moins imaginaires.
Remarque : On appelle « devoir de mémoire » la volonté de susciter des émotions
chez le plus grand nombre en rappelant et en insistant sur le caractère exemplaire
de faits historiques malheureux, afin d'éviter qu'ils ne se reproduisent.
3 – Les historiens exposent des faits en citant leurs sources afin de permettre aux
lecteurs qui le souhaiteraient de les vérifier ; puis ils rapprochent certains faits qu'il
ont choisis pour expliquer l'enchaînement des événements, en laissant dans l'ombre
d'autres faits qui leur semblent moins importants : c'est le caractère scientifique et
donc contestable de l'Histoire, c'est-à-dire que chacun est en droit de contester les
affirmations d'un historien s'il découvre des preuves contraires, ou s'il met en avant
des faits connus et avérés, mais non pris en compte, qui permettent d'aboutir à des
conclusions différentes.
Remarque : a) – Le hasard permet parfois de rapprocher des faits que les gardiens
de la mémoire expliquent habituellement indépendamment les uns des autres.
b) – L'année 2014 a été l'occasion de commémorer, en présence d'acteurs ou de
témoins encore vivants, et de proches des acteurs, les différents épisodes de la
libération de la France de l'occupation allemande, soixante-dix ans plus tôt.
c) – Quelques Anglais sont venus à Moussey et à La Petite Raon pour honorer, le
8 septembre 2014, la mémoire des parachutistes des forces spéciales britanniques
(SAS) tués en 1944 dans la vallée du Rabodeau (département des Vosges) en zone
alors occupée, à quelques kilomètres de l'Alsace encore annexée à l'Allemagne.
d) – Deux semaines plus tard, le 24 septembre 2014, les autorités françaises se
recueillirent pour commémorer, comme chaque année, la tragique déportation en
Allemagne, quelques semaines avant la libération, de plusieurs centaines d'hommes
de la vallée.
e) – Interrogés par quelques jeunes curieux que ces deux commémorations
successives étonnaient, ceux qui connurent la Libération racontèrent l'Histoire telle
qu'ils l'avaient vécue, faisant le lien entre les deux événements :
i) Pendant l'été 1944, des Anglais infiltrés en Lorraine occupée et des francs-tireurs
français fréquentaient les cafés, fumaient du tabac anglais au vu et au su des
soldats allemands, réquisitionnaient ce dont ils avaient besoin, circulaient parfois à
bord de Jeeps américaines qui avaient été parachutées dans la région ; ils agissaient
en zone encore occupée comme s'ils étaient dans un pays déjà libéré ; la population
française les hébergeait et les soutenait ; ils disposaient de nombreuses armes qui
leur avaient été parachutées par des avions anglais.
ii) Le massif des Vosges représentait le dernier rempart des frontière naturelle du
Reich allemand.
iii) Pendant l'été 1944, Anglais et francs-tireurs défilèrent avec des drapeaux dans
les rues de la principale ville de la vallée du Rabodeau occupée, malgré les mises en
Glossaire maritime – page 976 – À jour au 1er janvier 2015
mouvement le piston.
2 – Il existe également des ménilles sur le rames des galères.
Mentir : Il est très difficile de mentir.
Remarques : a) – Il n'est pas facile de mentir aux gens sans bénéficier le l'appui
d'un système coercitif très puissant.
b) – Même un homme politique aussi chevronné que Jérôme Cahuzac n'a pas pu
continuer à mentir effrontément sur un sujet futile dont tout le monde se moque ;
même des hommes politiques aussi puissants que Richard Nixon ou Bill Clinton
ont dû avouer qu'ils avaient fait des petits mensonges : Cahuzac et Nixon ont dû
cesser leurs activités politiques contre leur gré, ce qui leur a peut-être causé un peu
ou beaucoup de peine, mais cela n'a eu d'incidence ni le chômage, ni sur les déficits
publics ; Clinton s'en est mieux tiré, à tous points de vue !
Mentor (en anglais « coach ») : On appelle mentor un conseiller avisé et expérimenté qui sert de
guide à une personne jeune ou qui débute dans un emploi ou une fonction.
Remarques : a) – Dans l’Odyssée d’Homère (fin du 8ème siècle avant J.-C.)
Mentor (en grec Μέντωρ) était un habitant d’Ithaque, le plus fidèle ami du roi
Ulysse.
Mentor fut le précepteur de Télémaque, fils d’Ulysse et de Pénelope.
Avant de partir pour Troie, Ulysse confia à Mentor l'éducation de Télémaque ainsi
que la gestion de ses biens.
b) – Dans le roman les aventures de Télémaque de Fénelon (1699) Mentor escorte
Télémaque partout où il va, et il le conseille habilement pour tout ce qu’il fait.
D’après Fénelon, sous les traits de Mentor c’est la déesse Minerve (Athéna pour
les Grecs) qui a guidé et aidé Télémaque.
Menu : 1 – Les menues voiles d’un navire (en anglais « light sails », « upper sails ») sont les
perroquets et les voiles plus petites ; elles sont confectionnées dans une toile plus
fine que les voiles inférieures.
2 – La menue mâture d’un navire comprend les mâts de perroquet et de cacatois,
ainsi que leurs vergues et les accessoires en bois de ces mâts et de ces vergues.
3 – Le menu cordage est celui qui est employé aux bras, aux drisses et aux
manœuvres courantes de petit diamètre.
Mer (en anglais « sea ») : Vaste étendue d’eau salée recouvrant la majeure partie de la surface de
la Terre et qui s’étend entre les continents.
Remarque : a) – La haute mer (en anglais « hight seas ») désigne les océans et les
mers au-delà de la ligne de côtes, par opposition aux eaux attenantes (en anglais
« waters connected ») qui sont les eaux intérieures en communication avec la mer
(lacs, étangs, rivières, fleuves et canaux) et qui sont navigables.
b) – Le mot mer est parfois employé comme synonyme de marée.
Exemples : La pleine mer ; la mer monte.
c) – Le mot mer est parfois employé comme synonyme de lame.
Exemples : Un coup de mer.
d) – Mettre un canot à la mer, c'est débarquer ce canot et l'amener à flotter.
e) – Certaines gens facétieux proposent, comme étymologie du mot anglais sea qui
signifie mer, un mot grec qui signifie secouer.
[Voir l'expression Sept mers].
Mer croisée : 1 – Le phénomène de la mer croisée résulte habituellement de la superposition
d’une houle née d’un vent ayant cessé de souffler, et de la mer du vent actuel qui
souffle dans une autre direction.
2 – La saute de vent qui accompagne le passage d’un front froid peut créer une
situation de mer croisée.
3 – L’arrivée d’un font froid est souvent annoncée par des cellules orageuses qui
couvrent une grande partie de l’horizon et qui peuvent générer des mers croisées.
Remarque : a) – Le risque de la navigation ou du séjour dans une mer croisée est
de rencontrer une vague singulière exceptionnellement haute et abrupte, ou un
Glossaire maritime – page 978 – À jour au 1er janvier 2015
groupe de deux ou trois vagues exceptionnelles par leur hauteur élevée et par leurs
crêtes très rapprochées ; ces vagues peuvent faire chavirer un navire qui leur
présente le flanc.
b) – Les vagues exceptionnelles naissent de la résonance singulière d'ondes de
surface d'origines différentes qui forment la mer croisée.
Mer de La Rochelle : Appellation ancienne (XIV ème siècle) de l'Océan Atlantique, de même que
l'on disait Mer d'Angleterre pour la Manche d'Angleterre (English Chanel).
Mer des Pertuis : Appellation de l'ensemble formé par le Pertuis Breton et le Pertuis d'Antioche,
entre les côtes continentales des départements de la Vendée ou de la Charente-
Maritime et les îles de Ré ou d'Oleron ; c'est-à-dire à l'Est d'une ligne brisée allant
de la pointe d'Arvert à la pointe du Grouin du Cou, en passant par les pointes de
Chassiron et des Baleines.
Mer du sud : C'est la Mer Méditerranée que l'on appelle la « mer du sud ».
Mercator : 1 – Mercator est le nom d’usage sous lequel on connaît le mathématicien et
cartographe flamand Gehrard Kremer (1512 –1594).
2 – Mercator a, entre autres, édité un atlas des cartes de Ptolémée.
3 – Mercator est surtout célèbre parce qu’il a réalisé un canevas permettant de
représenter par une droite l'image sur une surface plane d'une ligne formant un
angle constant avec tous les méridiens d’une sphère.
4 – Mercator (mort en 1594) ne pouvait pas connaître le calcul différentiel inventé
par Newton et Leibniz en 1676, ni les logarithmes inventés par Neper en 1614, ni
le calcul intégral, que l'on utilise pour tracer les cartes marines dites « de
Mercator ».
5 – La carte publiée par Mercator lui-même était très perfectible ; les intervalles
entre les parallèles n’avaient pas été calculés ; ils avaient probablement été obtenus
par des constructions géométriques astucieuses comme on aimait en faire à cette
époque, ou encore à partir des tracés relevés sur un globe terrestre de grand
diamètre.
6 – C’est l’Anglais Édouard Wright (1561-1615) qui a le premier réalisé
l’écartement progressif des parallèles, pas encore en utilisant une solution
rigoureuse, mais avec une approximation suffisante pour les besoins pratiques de la
navigation.
Remarque : Wright a clairement énoncé la propriété fondamentale de la carte de
Mercator : la similitude des petites figures et la conservation des angles.
7 – Wright permit aux navigateurs de résoudre sur la carte marine de Mercator le
problème de l’estime qui permet d’obtenir la distance loxodromique exacte
parcourue à route constante : on construit sur l’échelle des longitudes de la carte
un triangle rectangle déterminé par le chemin en latitude entre le point de départ
(dont la latitude est φD) et le point d’arrivée (de latitude φA) sachant que l’angle de
route est Rv : l’hypoténuse du triangle représente la distance loxodromique m
cherchée :
φA – φD = m cos Rv
8 – La principale propriété de la carte marine dite de Mercator est d’être conforme,
ou de conserver les angles, c’est-à-dire qu’un angle relevé sur la Terre est
représenté par un angle égal sur la carte : en chaque point de la carte, le rapport de
la longueur d’une minute de degré de latitude à la longueur d’une minute de degré
de longitude est le même que sur la Terre.
9 – Pour la deuxième édition de sa carte en 1610, Wright prit la peine de calculer
les longueurs de toutes les minutes du méridien de la carte jusqu’à la latitude de
89° 59’, avec des erreurs négligeables jusqu’à la latitude de 70° (il avait pour cela
calculé les sécantes jusqu’à la quatrième décimale).
10 – Gunter a proposé en 1623 une méthode par la latitude moyenne ; cette
méthode commode et ne nécessitant pas le recours aux latitudes croissantes est
Glossaire maritime – page 979 – À jour au 1er janvier 2015
encore utilisée et elle est considérée comme une méthode de bonne approximation
pour les courtes distances (inférieures à 300 milles).
11 – Vers 1645, Henry Bond fit savoir qu’il avait découvert, on ne sait comment,
que les résultats de Wright étaient proportionnels aux logarithmes népériens des
tangentes des demi-latitudes augmentées de 45° :
L (φ) = Log tg( φ/2 + 45 )
Cette fonction est la variable de Mercator, encore appelée la « latitude croissante »
de φ ; elle donne la distance à l’Équateur terrestre du parallèle de latitude φ et
elle s’exprime en minutes de degré d’Équateur.
12 – Pour calculer la route RV, ou angle de rhumb, qui permet d’aller d’un point de
départ D (latitude φD et longitude LD ), à un point d’arrivée A (latitude φA et
longitude LA ), on utilise la relation suivante :
tan RV = ( GD - GA ) / ( L (φD ) - L (φA ) )
13 – Halley remarqua en 1695 que la projection stéréographique d’une loxodromie
sur l’Équateur était une spirale logarithmique ; il en a tiré la justification de
l’équation de la courbe loxodromique.
Fonction λ = L (φ) [latitude croissante].
14 – Édouard Wright avait montré que la distance sur la carte d’un parallèle de
latitude géographique φ est égale à la somme des longueurs calculées selon sa
méthode de toutes les minutes de latitude entre l’Équateur et le parallèle de latitude
φ.
15 – Roger Cotes, en 1714, a amélioré la démonstration de Halley en la
simplifiant ; connaissant les logarithmes et le calcul intégral, il a choisi des
longueurs élémentaires dφ beaucoup plus petites qu’une minute de degré ; la
latitude croissante λ = L (φ) est alors la somme, dans l’intervalle compris entre 0
et φ, de tous les dλ = dφ / cosφ .
λ = L (φ) = ∫ dφ / cosφ = Log tg ( φ/2 + 45 )
[Voir Loxodromie].
Mercator (Projection de – ) : 1 – La surface quasi-sphérique de la Terre est projetée sur un
cylindre circonscrit à l’Équateur terrestre ; l’axe du cylindre est confondu avec la
ligne des pôles de la sphère terrestre.
Remarque : On évitera de dire que le cylindre de projection est tangent à
l’Équateur ; si c’était le cas, le cylindre serait extérieur à l’Équateur car, par
définition, deux lignes tangentes n’ont qu’un seul point en commun et, en réalité,
toute la ligne représentant l’Équateur est commune avec un cercle du cylindre sur
lequel on effectue la projection.
2 – L’Équateur terrestre, qui est un grand cercle, et les petits cercles terrestres
parallèles à l’Équateur, appelés parallèles, sont représentés sur la carte de Mercator
par des droites parallèles (horizontales si le nord est en haut).
3 – Les méridiens terrestres, qui sont des grands cercles, sont représentés sur la
carte de Mercator par des droites parallèles, perpendiculaires à l’équateur et aux
parallèles, (et donc verticales si le nord est en haut) ; les minutes de longitude sur
la carte sont égales quel que soit le parallèle, contrairement aux minutes de
longitude sur la Terre, qui vont en diminuant au fur et à mesure que le parallèle
considéré est éloigné de l’Équateur ; sur la Terre,les méridiens se rapprochent les
uns des autres, jusqu’à se rejoindre au pôle.
4 – En chaque point de la carte de Mercator, le rapport d’un élément de méridien à
un élément de parallèle est le même que sur la Terre ; les minutes de latitude sur un
méridien de la carte sont de plus en plus grandes, au fur et à mesure que l’on
s’éloigne de l’Équateur ; ce n’est pas le cas pour les minutes de latitude sur la
Terre où les minutes de latitude sont toutes égales sur le méridien terrestre, de
Glossaire maritime – page 980 – À jour au 1er janvier 2015
origine.
c) – Le premier almanach céleste établi à l'observatoire de Greenwich anglais est
dû à Neville Maskelyne, en 1767, en exploitant les observations de ses quatre
prédécesseurs.
d) – L'observatoire de Greenwich, sur la rive droite de la Tamise en aval de
Londres, a été créé le 22 juin 1675 par le roi d'Angleterre Charles II dans le but
précis de trouver une solution au problème du calcul des longitudes pour les
navires en mer hors de vue de la terre ; il a été transféré en 1946 dans le Sussex,
à Herttmoncew Castle.
4 – Le méridien de Greenwich a été préféré au méridien de l'Observatoire de Paris
comme méridien international par la Conférence Internationale du Méridien qui
s'est tenue à Washington en 1884, à la majorité des 25 pays participants.
Remarques : a) – La délégation française avait proposé d'adopter le méridien
« neutre » de l'île de Fer aux Canaries, ni français ni britannique ; le Brésil, la
République Dominicaine et la France votèrent pour le méridien de l'île de Fer.
b) – Jusqu’à la Première Guerre Mondiale, les cartes françaises rapportaient leurs
échelles de longitudes uniquement au méridien de Paris.
c) – Le temps civil de Paris, devenu le temps légal pour toute la France
métropolitaine en 1891, a été abandonné en 1911 quand la France intégra le
système international des fuseaux horaires adopté en 1884 et basé sur le méridien
de Greenwich.
5 – Entre la guerre de 1914-1918 et l'adoption du format international, le Service
Hydrographique français a longtemps fait figurer sur les cartes qu’il publiait deux
échelles de longitudes, rapportées l’une au méridien de Paris, l’autre au méridien
de Greenwich.
Remarque : Certaines cartes publiées par le Service hydrographique et
océanographique de la marine français (SHOM) qui étaient encore en service
lorsque nous avons commencé à naviguer, dans les années 1960 et 1970, portaient
les deux échelles de longitudes ; quelques unes portaient même une troisième
échelle basée sur le méridien de l'île de Fer.
6 – Les cartes internationales publiées actuellement par le SHOM ne portent que
des échelles de longitudes rapportées au méridien de Greenwich.
7 – Actuellement, le méridien origine international se déplace très légèrement d’un
côté et de l’autre du méridien de l'ancien observatoire de Greenwich, pour suivre
l’évolution des mouvements relatifs de la Terre et du Soleil ; il est défini
conventionnellement par les coordonnées de points de la surface de la Terre.
Remarque : La différence entre les longitudes rapportées au méridien de
Greenwich et celles rapportées au méridien de Paris ou à un autre méridien n'a rien
à voir avec les différences de coordonnées attribuées à un même lieu terrestre dans
des systèmes géodésiques différents (par exemple WGS84 et ED50).
[Voir le mot Greenwich, l’expression Système géodésique et le sigle GMT].
Méridien terrestre d’un lieu : Le méridien terrestre d’un lieu est le demi-grand cercle de la
sphère céleste géocentrique contenant les pôles terrestres et dont le demi-plan
passe par le point considéré.
Méridienne (en anglais « meridian line ») : 1 – La méridienne géographique est l'intersection du
plan méridien avec l'horizon ; c'est une ligne qui va du Nord au Sud, à la surface de
la Terre, et qui passe par l’observateur.
2 – On appelle hauteur méridienne, ou méridienne, la hauteur d’un astre au
moment de son passage au méridien mobile du navire ; l’heure de la méridienne est
très voisine de l’heure de la culmination maximum, mais les deux ne sont pas
nécessairement confondues.
3 – La hauteur méridienne du Soleil permet, par un calcul simple, de connaître la
latitude du navire, puisque l’angle horaire local est nul.
4 – La hauteur méridienne du Soleil est habituellement jugée essentielle pour la
détermination de la latitude du « point de midi », lorsque l’on ne compte que sur
Glossaire maritime – page 983 – À jour au 1er janvier 2015
5 – Plus le métacentre de carène sera haut, plus la stabilité de forme du navire sera
grande.
Métacentrique (Courbe – ) : La courbe métacentrique est la réunion des métacentres
correspondant à toutes les inclinaisons possibles.
Métaconnaissance : Connaissance générale permettant d'acquérir des connaissances ordinaires.
Métayage : 1 – Le métayage est un mode de tenure rural fréquent dans l'ouest de la France.
2 – Le propriétaire du bien foncier (métairie) apporte le bétail et les semences.
3 – Le métayer apporte des outils, éventuellement un train de labour, et il fournit
sa force de travail.
4 – Dans le bail ordinaire à mi-fruit, tous les profits sont partagés par moitiés : une
moitié pour le propriétaire, l'autre moitié pour le métayer.
Remarque : Parfois, le propriétaire ne prend que le tiers ou le quart des profits
lorsque le bien foncier a été revalorisé par le métayer, par exemple par le
défrichement d'une surface inculte.
Météore : On appelle météore tout phénomène en relation avec l’atmosphère terrestre qui se
passe entre les régions supérieures de l’atmosphère et la surface de la Terre, et
aussi différents états de l’atmosphère elle-même :
– météores aériens, les vents ;
– météores aqueux, la pluie, la grêle, la neige, la rosée, le givre, la brume ;
– météores ignés, les feux follets, les éclairs, le tonnerre, les étoiles filantes ;
– météores lumineux, les arcs-en-ciel, les parhélies, les aurores boréales ou
australes.
Exemple : Un orage est un météore imprévisible et violent.
Météorologie (en anglais « meteorology ») : 1 – Science de l’étude et de la connaissance des
météores ou phénomènes atmosphériques, permettant d’effectuer des prévisions
vérifiables du temps qu'il fera dans les heures ou les jours qui suivent.
2 – Les météores concernés sont des phénomènes qui apparaissent dans
l’atmosphère terrestre.
Remarques : a) – Les météores pris en compte comprennent notamment les vents,
les précipitations, les orages, les tempêtes et les ouragans ou cyclones.
b) – Les lois météorologiques sont d’ordre statistique.
Métier : 1 – Ancien nom des groupements professionnels, que l'on a appelés corporations à partir
du XVIIIème siècle.
2 – Les métiers libres ou réglés étaient contrôlés par les municipalités qui
pouvaient en établir les statuts et les règlements et les faire surveiller par la police
locale.
Les métiers réglés n'avaient pas le capacité de plaider, les immeubles qu'ils
occupaient ne leur appartenaient pas.
Pour entrer dans un métier réglé, il suffisait d' Chacun être admis et inscrit par les
échevins de la ville.
3 – Les métiers jurés avaient leur propre personnalité juridique.
Leurs membres étaient égaux entre eux et ils prêtaient serment.
Les membres jurés élisaient chaque année des jurandes pour défendre les intérêts
du métier tout au long de l'année.
Tous les membres jurés se réunissaient pour établir leurs statuts, leurs règlements
et leur budget et pour traiter de leurs intérêts collectifs.
Chaque métier déterminait les conditions d'accès à la maîtrise : apprentissage,
éventuellement tour de France, chef-d’œuvre réalisé personnellement par l'aspirant,
etc.
L'autorité de tutelle reconnaissait le m Syndicat professionnel étier juré en
approuvant ses statuts.
Les maîtres-jurés exerçaient le monopole de leur art dans les limites d'un territoire
déterminé.
4 – Par l'Édit de février 1776, le ministre libéral Turgot supprima les métiers ou
Glossaire maritime – page 987 – À jour au 1er janvier 2015
corporations qu'il jugeait trop préoccupés par la recherche de leurs intérêts propres
au détriment de l'intérêt général.
5 – Par l'Édit d'août 1776, le ministre Maurepas rétablit les métiers en réduisant
leur nombre.
6 – L'Assemblée Constituante supprima les métiers, confréries, corporations, etc.
par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791.
7 – La loi de 1864 supprima les sanctions applicables en cas de reconstitution des
métiers ou des corporations.
8 – La loi du 22 mars 1884 autorisa la constitution de syndicats professionnels
entre des personnes exerçant le même métier ou des métiers connexes ; les
syndicats professionnels ont exclusivement pour objet l'étude et la défense des
droits ainsi que des intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu'individuels, des
personnes mentionnées dans leurs statuts.
Contrairement aux métiers de l'Ancien Régime, il y a, en droit, la liberté syndicale
en France et le pluralisme syndical est, en principe, la règle.
Chacun peut adhérer au syndicat de son choix ou n'adhérer à aucun syndicat ; et
chacun peut se retirer à tout moment du syndicat auquel il adhère.
Remarque : La loi du 22 mars 1884 sur les syndicats professionnels a été introduite
(avec ses modifications ultérieures) dans le Code du Travail.
9 – Les syndicats professionnels peuvent se regrouper en fédérations de syndicats
(par exemple une Fédération de syndicats de la métallurgie) et les fédérations en
confédérations (par exemple la Confédération Générale du Travail - CGT).
Remarques : a) – La Fédération des syndicats de pilotes a été fondée au Havre en
1901 et elle est autonome, c'est-à-dire qu'elle n'est affiliée à aucune confédération.
b) – Actuellement (2014) il n'y a ni pluralisme syndical, ni véritable liberté
syndicale chez les pilotes en France : tous les pilotes commissionnés pour un
parcours ou pour un port donné sont affiliés à un syndicat unique et tous les
syndicats de pilotes sont affiliés à une même fédération de syndicats de pilotes.
La réglementation actuelle du pilotage est un frein à toute évolution dans ce
domaine.
c) – La même unité syndicale se retrouve dans d'autres professions portuaires : les
ouvriers dockers de chaque port appartiennent tous à un même syndicat qui est
affilié à la Fédération CGT des Ports et Docks.
d) – Le taux de syndicalisation dans la Marine Marchande française au long cours
est traditionnellement faible : cela qui explique en grande partie la dévalorisation
relative de la profession de marin.
[Voir l'expression Syndicat professionnel].
Mètre : 1 – Unité de longueur de base du système international.
2 – À l’origine, le mètre a été choisi comme étant la longueur de la dix millionième
partie du quart du méridien terrestre, compté de l’Équateur au Pôle Nord.
3 – Pour obtenir l’équivalence du mètre avec les unités de mesure des longueurs de
l’ancien régime, Pierre-François Méchain et Jean-Baptiste-Joseph Delambre ont
mesuré par triangulation, entre juin 1792 et juin 1799, la distance de Dunkerque à
Barcelone.
4 – La longueur du mètre retenue a été de 3 pieds et 11 296 lignes de la toise du
Pérou, à la température de 16 degrés un quart.
5 – La longueur officielle du mètre, aujourd’hui, est indépendante des dimensions
terrestres.
Remarques : a) – En 1889 le Bureau des poids et mesures a défini le mètre comme
étant la distance entre deux points sur une barre en alliage de platine et d'iridium.
Cette barre est conservée à Sèvres, en France.
b) – En 1960, la 11ème Conférence générale des poids et mesures (CGPM) a
défini le mètre comme égal à 1 650 765,73 longueurs d'onde d'une radiation
orangée émise par l'isotope 86 du krypton.
c) – Depuis 1983, le mètre est la distance parcourue par la lumière dans le vide en
Glossaire maritime – page 988 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Les corsaires sont des navires appartenant à des civils qui, en temps de
guerre, sont commissionnés par l'autorité politique d'un État pour armer en guerre
afin d'attaquer le trafic commercial ennemi et, si possible, capturer des navires
ennemis chargés ; les corsaires se défrayent et trouvent des bénéfices par la vente
des prises faites à l'ennemi.
Mille : (en anglais « one thousand ») : 1 – Adjectif numéral cardinal égal au cube de dix (10 3 )
dans un système numéral de base 10.
Exemples : Mil mètres ou mille mètres, deux mille mètres, cent mille mètres.
Remarque : L'adjectif mille (ou mil) a la même forme au masculin et au féminin.
2 – Adjectif numéral ordinal égal au cube de dix (10 3 ) dans un système numéral de
base 10.
Exemples : L’an mil ; l’an deux mille ; l’an deux mille quatorze.
Remarques : a) – En latin, millǐa est le pluriel de millĕ.
b) – Le latin accepte les écritures mǐlǐa ou millǐa (avec 1 ou 2 « l »).
c) – Le pluriel latin millǐa a donné le pluriel français mille, qui est invariable (trois
mille mètres, cent mille pas).
d) – Le mot français mil est une forme archaïque, aujourd'hui assez peu utilisée, du
singulier de mille, tirée du mot latin singulier millĕ.
e) – On dit « l’an mil » ; « l’an mil neuf cent quarante cinq » ; mais « l’an deux
mille quatorze »).
Mille américain (en anglais « statute mile ») : Unité de distance égale à 5 280 pieds américains,
soit 1 609, 347 219 mètres.
Mille anglais (en anglais « mile ») : Unité de distance égale à 1760 yards encore utilisée, dans
certaines circonstances, au Royaume-Uni ou dans ses anciennes colonies.
Un mille anglais vaut 1 609,3149 mètres.
Un kilomètre vaut 0,62138 mille anglais.
Un myriamètre (10 000 mètres) vaut 6,2138 milles anglais.
Origin of « mile » : English mile (old english mīl) derives from latin mīllia,
properly the plural of mīlle, a thousand as quantity ; especially elliptical for mīllia
passum, a thousand of paces.
Mille arabe : Unité de distance valant 1952 mètres.
Mille d'Autriche : Unité de distance valant 7586 mètres.
Mille de Bade : Unité de distance valant 8888 mètres.
Mille de Prusse : Unité de distance valant 7533 mètres.
Mille géographique anglais : Le mille géographique anglais vaut 6082 pieds anglais,
soit 1853,7936 m.
Mille hébraïque : Unité de distance valant environ 666 mètres.
Mille italique : 1 – On appelle mille italique une unité de longueur itinéraire qui était utilisée,
dans l'Antiquité, au nord de l'actuelle Italie et dans le sud de l'actuelle France alors
province romaine.
Remarque : Le mot mille (dans mille italique) prend la marque du pluriel.
2 – Quatre milles italiques valaient cinq milles romain.
3 – Un mille romain fait 8 stades de 625 pieds, soit 1482 mètres.
4 – Un mille italique fait 10 stades.
5 – Un mille italique fait 1852 mètres.
Remarque : Le mille italique a la même longueur que la valeur moyenne de la
minute de degré de latitude de la Terre, elle-même égale par définition à 1 852
mètres ; c'est pour cette raison que la minute de degré de latitude est appelée « un
mille » (sous-entendu « italique »).
Mille marin (anglais) (en anglais « nautical mile (Admiralty) ») : Le mille marin anglais,
différent du mille marin international, a une longueur de 6080 ft = 1853,184 m
Mille marin (international) (en anglais « nautical mile (international) ») : 1 – On appelle mille
marin la longueur d’un arc de grand cercle, à la surface de la Terre, sous-tendu par
Glossaire maritime – page 992 – À jour au 1er janvier 2015
70, les navires et les stations côtières équipées d’un contrôleur ASN ; le numéro
MMSI sert également à communiquer avec l’INMARSAT - B - C et - M.
Remarque : Le numéro MMSI permet une identification sûre du navire par les
centres de secours, tout spécialement en cas de détresse.
3 – Les trois premiers chiffres du code MMSI d’un navire représentent sa
nationalité : c’est les MID (Maritime Identification Digit) ; les MID assignés à la
France métropolitaine sont les nombres 226, 227 et 228.
4 – Un code MMSI est propre à un navire ; il figure sur sa licence radio et sur le
matériel du navire utilisant ce code ; par exemple, une balise de détresse ne peut
être transférée d'un navire à un autre, sauf à en faire changer le code MMSI.
5 – Tous les équipements à bord acceptant une programmation MMSI doivent être
codés avec le même MMSI (VHF ASN, balise Cospas Sarsat, AIS, BLU, etc.).
Sur la plupart des VHF ASN, l'utilisateur doit programmer lui-même le MMSI à
l’aide d’un menu spécifique. Il importe de vérifier, avant d'effectuer l'ultime
validation, que le code MMSI affiché correspond bien au code MMSI indiqué sur
la licence du navire ; si le MMSI programmé n’est pas correct, il sera nécessaire de
rapporter l’appareil à un distributeur agréé pour le modifier.
Remarque : Lors d'un appel de détresse, les identifiants radio-maritimes (code
MMSI et indicatif d’appel) permettent d’identifier le navire et éventuellement sa
position s’il possède un matériel pouvant transmettre ses coordonnées
géographiques
MMSI de groupe : Si des navires ont un même MMSI de groupe (un numéro commençant par
zéro) chaque récepteur radio des navires du groupe recevra les appels adressés à ce
groupe en plus des appels adressés à son propre MMSI.
MSI : Sigle de l'expression anglaise Maritime Safety Information.
Modèle (en anglais « model », « moukd ») : Imitation à une petite échelle d'un objet quelconque
relatif à la marine : navire, machine à mâter, embarcation.
Remarques : a) – Les modèles d'arsenal d'époque que l'on peut voir au Musée de la
Marine de Rochefort sont authentiques ; ce sont de véritables représentations à
échelle réduite des bâtiments qui ont été construits dans ce grand arsenal.
L'Amiral François-Edmond Pâris (1808-1893) a fait réaliser toute une collection de
modèles réduits des différents bateaux du monde : ces modèles sont exposés au
Musée de la Marine de Paris.
Certains modèles d'arsenal exposés au Musée de la Marine de Paris ont pu être
restaurés et modifiés à l'époque où l'Amiral Pâris est devenu (1871) responsable du
Musée National de la Marine.
b) – Une maquette est une représentation extrêmement précise et très fidèle d'un
navire construite à partir des plans et de tous les documents d'époque.
c) – Les maquettes peuvent être statiques ou navigantes.
d) – Un bateau-jouet fait apparaître une certaine ressemblance avec une classe de
navires sans en représenter aucun, même pas celui dont il porte le nom.
Modèle dynamique : 1 – Objet paramétrique permettant de représenter symboliquement
l’évolution d’un système matériel en fonction de variables dynamiques
indépendantes.
2 – Un modèle dynamique permet de décrire l’état du système à chaque instant
passé, présent ou futur.
3 – Un modèle dynamique permet de prédire les interactions du système avec
l’extérieur du système.
Remarques : a) – Un modèle dynamique, même déterministe, ne garantit pas
l’exactitude des prédictions si les conditions initiales ou si les variables statiques
(paramètres) ne sont pas connues avec précision.
b) – Un modèle dynamique déterministe peut devenir chaotique à moyen terme
(quelques centaines de millions d’années pour les planètes du système solaires).
Glossaire maritime – page 998 – À jour au 1er janvier 2015
pour faire valoir les droits de son fils Henri d'Artois sur le trône de France, ont été
racontés dans le roman historique d'Alexandre Dumas, publié en 1858 sous le titre
« Les Louves de Mâchecoul ».
c) – Les partisans d'Henri d'Artois s'appelaient entre eux les « légitimistes » et ils
s'opposèrent aux prétendus « usurpateurs » Louis-Philippe 1er d'Orléans puis
Napoléon III.
d) – La maison d'Orléans est issue du frère de Louis XIV, Philippe de France
(1640-1701) célèbre pour ses amours homosexuelles.
Le chef actuel de la maison d'Orléans est Henri d'Orléans (né en 1933) qui porte le
titre de courtoisie de « Comte de Paris ».
e) – Le petit fils de Charles X, Henri d'Artois (1844-1883), comte de Chambord,
n'eut pas de descendance.
f) – Le prétendant que soutiennent actuellement les légitimistes est Louis de
Bourbon duc d'Anjou (né en Espagne le 25 avril 1974).
g) – Louis de Bourbon est un descendant de Philippe de France, duc d'Anjou (né
en 1683 à Versailles, dans le château de son grand-père Louis XIV) qui fut légataire
universel de Charles II d'Espagne (1661-1700) et devint roi d'Espagne en 1700 sous
l'appellation de Philippe V d'Espagne, après une guerre (appelée Guerre de
Succession d'Espagne) et le Traité d'Utrecht qui par ailleurs, donna Gibraltar à
l'Angleterre.
Philippe V abdiqua le 10 janvier 1724 en faveur de son fils Louis 1er d'Espagne (né
le 30 septembre 1707 – mort de la variole le 31 août 1724).
Philippe V régna à nouveau de 1724 jusqu'à sa mort le 9 juillet 1746 à Madrid.
Monarchie héréditaire en France : 1 – La noblesse du royaume de France élut le Comte de
Paris, Hugues Capet, comme le nouveau roi de France le 1er juillet 987.
Hugues Capet fut ensuite sacré roi de France à Noyon.
Remarque : Les Carolingiens avaient jusqu'alors été rois de père en fils ; à la mort
de chaque roi, son royaume était partagé entre ses fils survivants.
2 – Désirant rétablir l'hérédité monarchique en France contre la volonté de ses
pairs, et conserver l'unité du royaume, Hugues Capet proposa de sacrer son fils
aîné Robert comme le futur roi, au cas où il arriverait à lui-même un malheur à la
guerre.
Remarques : a) – À peine élu, Hugues Capet devait se rendre en Catalogne pour
lutter contre les Mahométans.
b) – Ayant été sacré le 25 décembre 987 à Orléans, Robert le Pieux, fils aîné de
Hugues Capet, deviendra nécessairement roi à la mort de son père, sans guerre de
succession, et il sera couronné sans nouvelle élection.
c) – Devenu roi couronné (rex coronatus) à la mort d'Hugues Capet en 996,
Robert le Pieux fit à son tour sacrer son fils en qualité de roi désigné (rex
designatus).
d) – Jusqu'à Philippe-Auguste, il y eut deux rois de France, l'un en fonction et
l'autre en attente ; puis la monarchie devint strictement héréditaire jusqu'à
Charles X.
e) – La Guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre fut une guerre de
succession pour la couronne de France : les pairs de France refusèrent que les rois
d'Angleterre portent également la couronne de France qui semblait leur revenir de
droit en raison de l'hérédité de la charge, et ils justifièrent ce refus par l'application
(probablement illégitime) d'une certaine loi salique tombée depuis longtemps en
désuétude et qui visait, certes, la transmission des biens fonciers, mais pas celle de
la royauté : la royauté était en principe élective chez les Francs.
[Voir l'expression Loi salique].
Monde (en anglais « world ») : Synonyme de Terre (la planète Terre).
Remarque : Accepter le concept de fin du Monde, sans prendre en compte la
Glossaire maritime – page 1002 – À jour au 1er janvier 2015
présence de la Terre dans le Système solaire et dans l'Univers, sous entend que l'on
adhère à la vision géocentrique des créationnistes.
Monde (en anglais « crew », « hands ») : Synonyme d'Équipage ou de partie d'Équipage dans les
phrases suivantes ou équivalentes : « envoyer du monde à bord d'un autre
bâtiment », « tout le monde en haut » (en anglais « all hands high »).
Remarque : « Faire passer du monde sur le bord », en abrégé « sur le bord » est
une expression consacrée pour indiquer que l'on envoie quelques hommes le long
de l'échelle lorsque arrive à bord un officier ou un personnage de distinction, et
plutôt pour l'honorer que pour l'aider à embarquer.
Monde [adjectif] : Synonyme de « pur » dans l'Écriture sainte.
Remarque : Les animaux mondes sont ceux dont la Loi des Juifs permet l'usage,
soit pour les sacrifices, soit pour les repas, par opposition aux animaux immondes.
Monder : Débarrasser des matières hétérogènes, inutiles, telles que les coques, les pellicules, etc.
Exemples : Monder des amandes ; monder de l'orge ; ébourgeonner un branche
d'osier.
[Voir l'adjectif Monde].
Mondifier [En chirurgie] : Nettoyer, déterger.
Exemples : Mondifier un ulcère ; mondifier une plaie.
Monnaie de compte : 1 – Sous l'Ancien Régime, la monnaie de compte était utilisée comme
référence pour les transactions commerciales ; c'est une monnaie utilisée pour les
contrats et la comptabilité.
2 – Sous l'Ancien Régime, l'unité de la monnaie de compte était la livre : d'abord la
livre parisis, puis la livre tournois à partir du XIII ème siècle (sous saint Louis).
Remarque : La livre tournois comprenait 20 sous tournois ou 240 deniers tournois
(un sou était égal à 12 deniers).
La livre parisis valait 25 sous tournois
3 – La monnaie de compte a été supprimée par l'ordonnance de septembre 1577.
L'écu remplaçait la livre tournois pour la comptabilité.
4 – L'édit de septembre 1602 a rétabli la monnaie de compte.
Remarque : La livre tournois qui valait 17,96 grammes d'argent fin en 1513 ne
valait plus que 10,98 grammes d'argent fin en 1602 ; et 8,69 grammes en 1636.
De 1733 à la Révolution, la livre tournois a valu 4,5 grammes d'or fin.
Monnaie réelle : 1 – La monnaie réelle est employée pour les paiements.
2 – La monnaie réelle est constituée de pièces dont la valeur est déterminée par :
i) la nature de l'alliage, c'est-à-dire l'aloi en deniers pour l'argent (l'argent pur est
de 12 deniers) ou le titre en carats pour l'or (l'or pur est de 24 carats) ;
ii) la taille, c'est-à-dire le nombre de pièces frappées par unité de poids ;
iii) le cours, qui est la valeur légale de la pièce en unités de monnaie de compte.
3 – Les premières pièces de billon en cuivre pur ont été frappées en 1578.
[Voir le mot Billon].
4 – Principales pièces de monnaie frappées sous l'Ancien Régime :
i) Pièces en or : Écu (1475) ; Henri (1549) ; Louis (1641) ; Lis (1651).
ii) Pièces en argent : Teston (1513) ; Franc (1577) ; Écu (1641) ; Lis (1651).
iii) Billons en cuivre : Denier (1577) ; Liard (1654) ; Sou (1674).
5 – Après 1733 et l'épisode du système de Law, le louis s'est stabilisé à 24 livres et
l'écu à 6 livres de monnaie de compte.
Remarque : Le coût des guerres de Louis XIV entraîna, entre 1689 et 1715,
43 mutations monétaires, 36 variations de l'alliage et 5 rappels obligatoires des
pièces pour les refondre.
Monofilament : On appelle mono-filament un élément de cordage de section circulaire et
provenant habituellement de l’industrie chimique.
Remarques : a) – Un cordage synthétique peut être constitué d’un seul élément ou
Glossaire maritime – page 1003 – À jour au 1er janvier 2015
Saint-Germain-des-Prés.
- Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse (1678-1737), qui deviendra
gouverneur de Bretagne.
- Louise-Françoise de Bourbon, Mademoiselle de Nantes (1673-1743), qui
épousera Louis III de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, 6ème prince de Condé.
- Louise-Marie-Anne de Bourbon, Mademoiselle de Tours (1674-1681).
- Françoise-Marie de Bourbon, la seconde Mademoiselle de Blois (1677-1749), qui
épousera Philippe, duc d'Orléans, le futur Régent ; Françoise de Rochechouart sera
ainsi arrière-grand-mère du roi des Français, Louis-Philippe.
Elle est décédée le 27 mai 1707, lors d'une cure à Bourbon-L'Archambault.
Montre (en anglais « watch ») : 1 – Terme générique employé pour désigner les instruments
d'horlogerie portatifs ou de petit volume, servant à mesurer le temps.
2 – Petite horloge qui se porte ordinairement dans une poche destinée à cet usage.
3 – Cadran d’un appareil de mesure (manomètre, vacuomètre, thermomètre, etc.)
disposé derrière un verre.
4 – Boite vitrée dans laquelle les orfèvres, les bijoutiers mettent leur marchandise.
5 – Ce qu’un fournisseur montre pour faire juger du reste ; échantillon.
Montre-bracelet : Petite horloge qui se porte au bras.
Montre de torpilleur : 1 – La montre de torpilleur est utilisée pour mesurer le temps entre le
lancement d'une torpille de combat armée et l'explosion qui survient lorsque la
torpille atteint son but.
Remarque : Connaissant la vitesse de la torpille, le temps du parcours permet de
connaître la distance de la cible.
2 – La montre de torpilleur est un chronomètre de la taille d'une grosse montre de
poche, munie d'une trotteuse qui avance par sauts de 1/5 ème de seconde.
Remarque : Pendant la Première Guerre Mondiale, les sous-mariniers allemands
inventèrent la montre-bracelet pour garder à la vue, tout en conservant leurs mains
levées sur la commande du périscope, la montre qui leur servait à mesurer le temps
entre le lancement d'une torpille et l'instant où elle atteignait son but.
3 – Comme les chronomètres de marine, les montres de torpilleurs à ressort
doivent être remontées chaque jour à la même heure.
Remarque : La marche journalière dépend un peu de l'état de tension du ressort.
Montre marine (en anglais « time keeper », « time piece ») : 1 – Instrument d’horlogerie de
haute technologie et de très grande précision, indispensable lorsque l'on compte sur
les observations astronomiques pour connaître sa position à la mer.
Remarques : a) – La précision de la montre conditionne l'exactitude de la
longitude.
b) – Les montres marines portent aussi le nom de chronomètres, d’horloges
marines, de montres ou de garde-temps.
c) – L’idée d’appliquer les montres marines à la détermination de la longitude en
mer remonte à 1520 ou 1530 ; mais l’imperfection des montres de cette époque ne
permettait pas de les employer avec satisfaction à cet effet.
2 – Une montre marine est une grosse montre à secondes d’une marche très
régulière ; les montres marines sont enfermées dans des boites capitonnées où elles
sont suspendues à la cardan, comme la boussole dans le compas.
3 – On détermine régulièrement l'état absolu de chaque montre marine en prenant
des tops horaires par radio ; puis on le note, ainsi que sa marche diurne, dans un
carnet que l'on laisse dans l'habitacle.
4 – Les montres marines sont sous la surveillance d'un officier du bâtiment qui est
chargé de tout ce qui les concerne.
Remarques : a) – Un bâtiment a jusqu'à trois montres marines : si l'une est
défectueuse, les deux autres permettront de s'en rendre compte.
b) – L'officier chargé des montres doit dresser un tableau de la comparaison de ces
montres à midi de chaque jour.
Glossaire maritime – page 1007 – À jour au 1er janvier 2015
habituellement prônées par les religions ; mais, pour cette raison, elles sont
considérées comme dépassées par les libres-penseurs.
j) – Ceux qui commettent des actes contraires à la morale sont appelés des
dépravés ; selon les pays et les époques, les relations homosexuelles, les relations
sexuelles avec des mineurs, les relations incestueuses, même les relations sexuelles
extraconjugales sont ou ne sont pas des actes de dépravation ou de débauche.
k) – On appelle morale mitigée une morale relâchée.
l) – La niche fiscale promise par le candidat Hollande, puis accordée par le
gouvernement Ayrault aux ménages homosexuels sous l'appellation de mariage
pour tous, est considérée par un petit nombre de citoyens comme adaptée à
l'évolution des mœurs et comme un progrès social.
Remarque : La dépénalisation des dépassements de la vitesse maximum autorisée
sur les routes, ou l'autorisation d'émettre des chèques sans provision
correspondraient également à l'évolution actuelle des mœurs et seraient considérées
par un très grand nombre de citoyens comme des avancées sociales.
Mordal (Jacques – ) : Pseudonyme de l'écrivain Hervé Cras.
[Voir Cras Hervé].
Mordre : 1 – Synonyme de s'engager, se prendre.
Exemples : i) On dit que la toile se mord, ou qu'elle est mordue, quand elle
s'engage dans le réa d'une poulie.
ii) On dit d’un cordage qu’il mord, quand on le vire sur une poupée de treuil, de
guindeau ou de cabestan, si une partie de ce cordage se trouve engagée sous
d’autres tours qui la serrent, et que le cordage se trouve bloqué ou risque d'être
bloqué, en tout cas qu'il faille le dévirer pour le rendre clair avant de reprendre la
tension.
2 – Une ancre mord le fond quand la patte d'une ancre à jas, ou les deux pattes
d'une ancre à pattes articulées, s'y sont enfoncées de manière à immobiliser l'ancre
malgré l'effort du câble.
3 – On dit que le vent mord au Nord lorsque, après avoir soufflé du Sud-Ouest ou
du Sud-Est, il tend à passer de l'Ouest ou de l'Est vers le Nord.
Morfil : 1 – Sur le fil d’un instrument tranchant, on appelle morfil les barbes ou aspérités
métalliques irrégulières qui diminuent la précision du tranchant.
2 – Nom donné à l’ivoire qui a été séparé de l’animal (défense d'éléphant, dent de
narval) mais qui n’a pas encore été travaillé.
Moricq : Ancien petit port de commerce vendéen accessible par un canal débouchant dans la Baie
de l'Aiguillon.
Morin : Le chantier Jean Morin a lancé en 1963 à Bordeaux la série de dériveurs 470 en
matériaux composites (architecte André Cornu) ; il a ensuite construit quelques
petits habitables.
Morne : Adjectif utilisé pour qualifier un temps obscur et couvert.
Morne (en anglais « mountain », « steep hill », en espagnol « morron ») : Nom donné aux
petites montagnes escarpées près de la côte, aux Antilles françaises.
Mornet (en anglais « little mountain ») : Petit morne.
Morse : Code inventé en 1832 pour la télégraphie, permettant de coder les lettres de l’alphabet
ou les chiffres afin de les transmettre à distance au moyen de signaux sonores ou
lumineux.
Le code morse utilise des signes brefs ou longs ; chaque lettre ou chaque chiffre est
représenté par un groupe de un à cinq signes.
Les signes brefs sont représentés, lorsqu’on les écrit, par des points ( · ) ; ils sont
désignés, lorsque l’on en parle, par « ti ».
Les signes longs par des traits ( — ) ou par « ta ».
Exemple : La lettre « A » est représentée par un point et un trait : (· — ) ou
par : « ti ta ».
Glossaire maritime – page 1009 – À jour au 1er janvier 2015
Conventions de cadence :
Le rythme élémentaire est donné par la durée du « ti » (un point).
Un « ta » (un trait) est conventionnellement 3 fois plus long qu’un « ti ».
L’espacement entre les « ti » ou « ta » de la même lettre a la longueur d’un « ti ».
L’espacement entre les lettres d’un mot a pour longueur un « ta » (3 « ti »).
L’espacement entre les mots est d’au moins 5 « ti » (l’idéal est de 7 « ti »).
Code morse international avec la prononciation officielle des lettres :
A: ·– Alpha
B: –··· Bravo
C: –·–· Charlie
D: –·· Delta
E: · Echo
F: ··–· Fox trot
G: ––· Golf
H: ···· Hôtel
I : ·· India
J : ·––– Juliet
K: –·–· Kilo
L: ·–·· Lima
M: –– Mike
N: –· November
O: ––– Oscar
P: ·––· Papa
Q: ––·– Quebec
R: ·–· Romeo
S : ··· Sierra
T: – Tango
U: ··– Uniform
V: ···– Victor
W: ·–– Wisky
X: –··– X-ray
Y: –·–– Yankee
Z: ––·· Zulu
1 : · – – – – One
2: ··––– Two
3: ···–– Three
4: ····– Four
5: ····· Five
6: –···· Six
7: ––··· Seven
8: –––·· Eight
9 : – – – – · Nine
0 : – – – – – Zero
Remarques : a) – Samuel Finley Breese Morse (1791-1872) a été l’inventeur du
code qui porte son nom, à moins que ce ne soit son assistant : Alfred Vail.
b) – Les anglais disent "dots" and "dashes" à la place de « points » et « traits »,
ou encore "dits" and "dahs" à la place de « ti » et « ta ».
c) – L'utilisation mondiale de l'alphabet Morse a conduit au développement de
codes spéciaux pour certains caractères, par exemple les caractères accentués.
d) – Le signal d’attaque d’une station se fait par le signal suivant :
« ti / ta / ti / ta / ti / ta / ti / ta /// ta /// ti / ta /// ti / ta ».
e) – Une succession d'impulsions courtes (points ou « ti ») signifie qu'il y a eu une
erreur d’émission.
f) – La succession régulière et continue de 3 points, 3 traits et 3 points (en clair :
Glossaire maritime – page 1010 – À jour au 1er janvier 2015
SOS SOS SOS …) est un signal international de détresse qui ne peut être utilisé
qu'en cas de détresse réelle.
Ce groupement a été choisi comme signal de détresse en raison de la facilité que
l'on a pour le reconnaître.
Des anglais (malins) ont trouvé une signification tirée par les cheveux à ce signal,
pour servir de moyen mnémotechnique, à savoir "Save Our Souls" (en français
« sauvez nos âmes »).
[Voir le mot Scott].
Mort : 1 – Un tour mort (en anglais « clove hitch ») est le tour que l'on fait avec un cordage
autour d'une bitte, d'un taquet, d'un point résistant afin de retenir ce cordage par le
frottement, lorsqu'il vient à forcer, soit en agissant à la main sur le courant de ce
cordage, soit par l'effet du simple frottement en multipliant les tours, ou en faisant
amarrage par-dessus le tour mort.
2 – On appelle eaux mortes celles qui enveloppent et qui semblent accompagner la
partie supérieure de l'arrière de la carène, lorsque le navire est en marche.
Morte eau (en anglais « neep tide ») : Période à faible marnage lors des quarts de Lune.
Mortaise (en anglais « mortiss », « joint ») : 1 – Ouverture de forme carrée ou rectangulaire
pratiquée dans une pièce de bois pour servir à joindre les pièces qui s'enchevêtrent
l'une dans l'autre.
2 – Ouverture dans la caisse d'une poulie pour laisser passer les cordages.
3 – Ouverture carrée dans la tête du gouvernail pour recevoir la barre du
gouvernail.
4 – Ouvertures carrées pratiquées dans la tête du cabestan pour recevoir les barres
du cabestan.
5 – Ouvertures carrées pratiquées dans les caisses des mâts pour le passage de
leurs clés.
Mortier (en anglais « sea mortar ») : 1 – Pièce d'artillerie plus courte qu'une caronade, qui
repose sur un crapaud et dont l'usage est de lancer des bombes.
2 – Le mortier est toujours pinté très haut pour que la bombe puisse retomber
paraboliquement sur la cible que l'on veut atteindre ; la bombe doit éclater au
moment où elle touche la cible.
3 – Un mortier de 32 centimètres pointé sous un angle de 45° envoie une bombe de
75 kilogrammes à plus de 3 kilomètres avec une charge de poudre de 5,4 kg.
Remarque : Pour des charges de poudre de 0,5 kg, 1 kg ou 1,5 kg, la portée est de
380 mètres, 820 mètres et 1 120 mètres respectivement, pour un angle de 45°.
Mort (Peine de – ) (en anglais « death ») : 1 – La mort est une peine afflictive selon le décret du
22 août 1790.
2 – La peine de mort ne peut être infligée qu'en vertu d'un jugement et ne peut être
exécutée qu'après que le jugement a été soumis à l'approbation du souverain qui
peut accorder une grâce.
3 – Le condamné à la peine de mort est fusillé lorsqu'il s'agit d'un délit justifiable
des tribunaux maritimes.
4 – Les crimes qui entraînent la peine de mort sont, entre autres :
i) avoir frappé son supérieur ;
ii) avoir, par une conduite lâche, ou par des discours séditieux et répétés, produit
dans l'Équipage un découragement marqué ;
iii) avoir abandonné volontairement la conduite d'un convoi dont on était chargé ;
iv) avoir désobéi aux ordres ou aux signaux du commandant de l'armée, en
présence de l'ennemi ;
v) avoir abandonné volontairement une mission que l'on avait reçue ;
vi) avoir, lorsqu'on commande un bâtiment, perdu ce bâtiment volontairement ;
ou, après après la perte de son bâtiment, ne pas l'avoir quitté le dernier ; ou avoir
abandonné le commandement de son bâtiment pendant le combat pour se cacher ;
Glossaire maritime – page 1011 – À jour au 1er janvier 2015
Mouchure (en anglais « taken out parts ») : Parties enlevées à l'extrémité d'un paquet de
chanvre, d'un cordage, d'une pièce de bois lorsqu'on les mouche.
[Voir le mot Moucher].
Mouclade : L'une des façons traditionnelles de préparer les moules en Aunis et en Saintonge.
Ingrédients :
i) 3 kg de moules,
ii) ¼ de litre de vin blanc sec,
iii) 1 oignon blanc,
iv) 50 g de beurre,
v) ¼ de litre de crème fraîche,
vi) 2 œufs,
vii ) sel, poivre.
Préparation :
i) gratter et nettoyer les moules ;
ii) dans un grand faitout, faire revenir l'oignon émincé dans le beurre, ajouter le vin
et les moules ;
iii) cuire à couvert pendant environ 5 minutes en remuant plusieurs fois, jusqu'à ce
que le moules soient toutes ouvertes ;
iv) égoutter les moules et réserver le jus ;
xv) garder une seule coquille de chaque moule et jeter la coquille vide ;
vi) disposer les coquilles pleines sur un plat allant au four, côte à côte, bien
serrées ;
vii) préparer la migaine : mélanger les œufs entiers, la crème fraîche, le poivre, le
sel dans une casserole et ajouter le jus des moules réservé : fouetter sur feu doux
pendant 2 minutes jusqu'à ce que cette migaine soit onctueuse ;
viii) napper les moules de cette préparation et faire gratiner 5 minutes sous la
salamandre ou sous le gril du four ; parsemer de persil ciselé et servir chaud.
Remarque : Certains ajoutent une cuillerée de curry à la migaine, d'autres ne
veulent surtout pas en entendre parler !
Mouette de Sabine : 1 – Oiseau de mer.
2 – Les mouettes de Sabine se reproduisent en Amérique du Nord.
3 – Elles traversent l’océan atlantique et passent en migration le long du golfe de
Gascogne au mois d’août ; il est rare qu’on puisse les observer sur nos côtes ; mais
on peut les observer du 15 août au 20 septembre au plateau de Rochebonne.
Mouette tridactyle : 1 – Oiseau de mer.
2 – La mouette tridactyle est un oiseau nicheur à la période de la reproduction,
comme les guillemots. Elle aménage un petit nid dans la paroi de la falaise.
3 – Elle n’est présente sur le littoral de Charente-Maritime que pendant la période
de reproduction. En dehors de cette période, après que les petits ont quitté le nid,
les parents quittent également le nid dans la falaise.
4 – En dehors de la période de reproduction, la mouette tridactyle ne se pose pas à
terre, seulement sur l’eau, dans la zone poissonneuse qui se trouve à la limite du
plateau continental.
5 – Pendant les tempêtes on peut l’observer près des côtes, mais elle reste dans
l’eau, en bord de côte. Il y a une assez forte mortalité naturelle des mouettes
tridactyles pendant les tempêtes.
6 – Jusqu’au milieu des années 1990, la mouette tridactyle nichait sur les phares de
l’île de Ré.
7 – Pendant le premier hiver, le plumage juvénile des mouettes tridactyles est blanc
avec une bande noire à l’avant de l’aile, et le bout de la queue noire, comme les
juvéniles des cormorans, des mouettes ou de certains autres oiseaux marins.
8 – Les mouettes tridactyles se reproduisent dans une zone étendue qui va des
pertuis charentais jusqu’au Spitzberg.
Glossaire maritime – page 1013 – À jour au 1er janvier 2015
9 – Elles s’adaptent aux proies qui se présentent et vont parfois les chercher très
loin.
Mouillage (en anglais « anchoring place », « anchoring », « anchorage ») : 1 – On appelle
mouillage un lieu convenable pour tenir un navire à l’ancre.
2 – Le mouillage est également la manœuvre par laquelle un navire gagne ce lieu,
laisse tomber son ancre dans la mer, laisse filer la chaîne qui retient l’ancre jusqu’à
ce que les pattes de l’ancre crochent dans le fond, pour lretenir le navire à cette
position.
3 – LES LIGNES DE MOUILLAGE.
Tout navire doit être pourvu de deux lignes de mouillage, à moins qu’il n’en soit
disposé autrement par l’autorité compétente, suivant la navigation envisagée.
i) Sur les navires de longueur égale ou supérieure à 35 mètres, les deux lignes de
mouillage sont à poste, avec leurs ancres parées à mouiller ; elles disposent d’un
moyen de saisissage et d’un moyen de freinage appropriés.
ii) Sur les navires de longueur inférieure à 35 mètres, une des lignes de mouillage
doit comporter une ancre à poste, parée à mouiller, et un dispositif de freinage
approprié ; cette première ligne de mouillage doit être en chaîne pour les navires de
longueur égale ou supérieure à 24 mètres ; sur les navires de longueur inférieure
à 24 mètres, elle peut être constituée par une chaîne d’au moins 20 mètres et un
câblot d’au moins 100 mètres. La deuxième ligne de mouillage et son ancre sont
disposées sur l’avant du navire ; cette deuxième ligne de mouillage doit être
constituée d’une chaîne d’au moins 20 mètres et d’un câblot.
[Voir le mot Câblot].
iii) Pour les vedettes de surveillance, d’assistance et de sauvetage, s’il existe deux
installations de propulsion complètement indépendantes, une seule ligne de
mouillage est requise.
iv) La manille de fixation de la chaîne sur l’ancre doit toujours être d’une taille
supérieure au diamètre de la chaîne (exemple : manille de 14 pour chaîne de 12).
v) Tout dispositif d'amarrage reliant l’organeau de l'ancre et la chaîne doit être
sécurisé avec un fil d'acier inoxydable ; ce fil doit être vérifié et remplacé à temps.
vi) La chaîne est toujours en acier galvanisé ; certains inox sont capables de
résister à la corrosion en milieu marin, mais il sont trop cassants pour faire des
chaînes de mouillage convenables si elles doivent être soumises à des tractions
soudaines et répétées.
vii) Un câblot en polyamide (nylon) a une masse volumique supérieure à celle de
l’eau et il ne flotte pas : c’est un avantage pour une ligne de mouillage ; de plus, le
polyamide (nylon) est très élastique et il amortit les efforts transmis par la ligne de
mouillage entre l’ancre et le navire.
viii) La longueur d’un maillon de chaîne est, en principe, voisine de 30 mètres ; en
réalité, la longueur des maillons à bord des navires de mer est comprise entre
25 mètres et 50 mètres. Les longueurs de maillon les plus fréquemment rencontrées
sont 28 m, 30 m et 33 m. Les navires de mer ont souvent entre huit et onze
maillons de chaîne pour chaque ligne de mouillage.
ix) La grosseur de la chaîne est déterminée par les caractéristiques du navire qui
sont résumées par son nombre d’armement.
4 – Lorsque la ligne utilisée par un petit bateau pour son mouillage comprend une
chaîne et un câblot, le poids du câblot sur son avant est plus faible que celui d’une
chaîne et le risque de sancir au mouillage est réduit.
5 – On estimait sous l’Ancien Régime, et du temps de la marine à voiles, qu’il
fallait mouiller une longueur de câble égale à trois fois la hauteur d’eau que l’on
mesurait au point de mouillage.
Remarque : La forme et la tenue des ancres ont changé ; la nature des câbles
d’ancre a évolué ; mais cet adage de trois fois la hauteur d’eau se répète toujours,
de bistrot en bistrot, de ponton en ponton, comme un commandement et sans se
soucier de la nature du fond.
Glossaire maritime – page 1014 – À jour au 1er janvier 2015
l’Inde.
b) – La mousson modifie les conditions de navigation dans l’Océan Indien et la
force de la mousson est la grande préoccupation des capitaines en provenance du
canal de Suez et qui arrivent au Cap Gardafui.
c) – Le mot mousson vient d’un mot arabe qui signifie saison ; il désigne le régime
de vents du sud-ouest que rencontraient en été les navigateurs en mer d’Oman et
dans le golfe du Bengale.
Quand on parle de « la mousson » il s’agit de la mousson d’été qui est favorable
aux voyages à la voile d’Arabie vers l’Inde, et qui est la saison des pluies en Inde.
d) – Le phénomène de la mousson s’observe également en Afrique tropicale de
l’hémisphère nord, dans le golfe de Guinée, en Afrique australe, au Sud-Est des
États-Unis d’Amérique ou en Australie.
– Au cours du printemps boréal, les eaux du golfe de Guinée se refroidissent sous
l’effet des alizés de sud-est venant de l’hémisphère sud ; après avoir traversé
l’Équateur, les vents s’orientent au sud-ouest et apportent un flux d’air froid et
humide sur le continent africain.
L’air frais et humide provenant du golfe de Guinée et les alizés provenant de
l’Atlantique nord et de la Méditerranée sont attirés par la dépression provoquée
par la présence d’air chaud et sec au-dessus du Sahara ; ils se rencontrent dans une
zone de convergence, appelée front intertropical, à la latitude de 20 ° nord.
– Pendant l’été boréal, le continent africain dans l’hémisphère nord se réchauffe
davantage que les eaux du golfe de Guinée ; une sorte de brise de mer à grande
échelle entraîne un flux de sud-ouest d’air océanique humide plus froid que le sol
du continent.
– En remontant vers le nord-est, le flux d’air marin rencontre au nord du Sahel un
flux d’air chaud et sec en provenance du Sahara ; des pluies de mousson
s’observent dans la zone où les deux masses d’air se mélangent.
Moustaches (en anglais « standing lifts ») : 1 – Sortes de suspentes fixes de la civadière.
2 – Les moustaches consistent en deux branches de cordage garnies de petits caps
de moutons ou de cosses qui partent du mât et correspondent à d'autres caps de
moutons ou cosses fixés vers la partie centrale d'une vergue.
Une ride opère la jonction de ces caps de moutons ou cosses.
Remarques : a) – Les vergues barrées étaient d'abord soutenues par des
moustaches, puis elles l'ont été par une suspente.
b) – On appelle vergue sèche ou vergue barrée celle qui ne porte pas de voile
enverguée.
[Voir le mot Martingale et l’expression Haubans de martingale].
Moutons (en anglais « foam », « froth of the seas ») : 1 – Nom donné à l'écume blanche qui se
forme à la tête des lames, quand la mer est agitée (force 4) ou forte (force 5).
Remarque : On définit la force 3 par l'apparition de quelques moutons à la crête
des vagues ; quand le vent atteint la force 4, les moutons sur la surface de la mer
sont franchement nombreux ; la force 7 se caractérise par le déferlement de l'écume
qui se forme à la crête des vagues.
Mouvance : En féodalité, dépendance d’un fief à l’égard d’un autre.
Exemples : a) – Le Dauphiné, avant d’être rattaché au royaume de France, était
une mouvance ou dans la mouvance de l’Empire.
b) – Le Barrois mouvant était rattaché au royaume de France, et non pas au duché
de Bar.
c) – La mouvance désignait l'ensemble des fiefs et arrières-fiefs soumis à
l'hommage au roi ; elle se distinguait ainsi des biens tenus en propre par le roi et
qui formaient le domaine royal.
Mouvement : Manœuvre effectuée par un navire pour se déplacer d'un poste à un autre dans le
même port.
Glossaire maritime – page 1020 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Un mouvement effectué le long d'un même quai sans dépassement d'un
autre navire se dit un déhalage.
Mouvement diurne : 1 – Mouvement journalier des astres.
2 – Les étoiles décrivent, sur la sphère locale, des cercles parallèles d’axe pôle nord
– pôle sud ; ces cercles sont décrits par les étoiles d’un mouvement uniforme.
3 – La période de leur mouvement est de un jour stellaire sidéral.
Mouvement képlérien : 1 – Mouvement relatif d’un corps ponctuel M autour d’un corps
ponctuel central O, la masse de M étant faible devant celle de O, les seules forces
en présence étant les attractions newtoniennes entre M et O.
2 – Dans un mouvement képlérien, l’orbite de M est une conique de foyer O.
Mouvement propre d’une étoile : Mouvement apparent dont est animée une étoile et qui fait
varier sa position en ascension droite et en déclinaison avec le temps.
Moyen parallèle (en anglais « middle latitude ») : Petit cercle de la Terre parallèle à l'Équateur et
qui passe par la latitude du point du méridien qui tient le milieu entre deux points
donnés de ce même méridien.
Remarque : On se sert parfois de la latitude du moyen parallèle pour effectuer un
calcul simplifié de l'estime sans utiliser les latitudes croissantes, avec une
approximation suffisante lorsque la distance parcourue est inférieure à 375 milles.
[Voir le mot Estime et l'expression Moyen parallèle].
MRCC :
M/S : Sigle de l'expression anglaise « Steam Ship » qui signifie navire à vapeur.
Remarque : Les Français utilisent parfois des sigles anglais pour désigner des
navires sous pavillon français : S/S Normandie (pour « Steam Ship Normandie »)
qui signifie « navire à vapeur Normandie » ; M/S Korrigan (pour « Motor Ship
Korrigan ») ou M/V Korrigan (pour « Motor Vessel Korrigan ») qui signifient
« navire à moteurs Korrigan » (après que ses deux machines à vapeur eurent été
remplacée par deux moteurs diesel) ; etc.
MSI : 1 – Sigle de l'expression anglaise Maritime Safety Information.
2 – Informations relatives à la sécurité maritime ou aux prévisions météorologiques
et messages urgents concernant la navigation maritime.
Mucher : Synonyme de Cacher.
Mucilage : Substance présente dans certains végétaux, qui gonfle au contact de l'eau et produit
une matière visqueuse comparable à de la gelée.
Remarque : On rencontre parfois ce genre de matière visqueuse à l'intérieur des
circuits d'eau de mer dans les pays tropicaux.
Muid : 1 – Ancienne unité française de volume utilisée pour mesurer les liquides.
2 – Un muid de Paris valait 288 pintes, ou 8 pieds cubes, ou 274,218 litres.
Muid : 1 – Ancienne unité française de volume utilisée pour les matières sèches.
2 – Un muid de Paris valait 144 boisseaux, ou 480 / 9 ème de pied cube, ou
90 216 pouces cubes, ou 18,28116 hectolitres.
Remarques : a) – Le muid de Paris contenait en principe 144 boisseaux pour les
mesures de blé, d’orge, de fèves, de chaux et des autres denrées similaires.
Mais le muid d’avoine contenait 288 boisseaux.
Le muid de plâtre ne contenait que 36 sacs de 2 boisseaux (72 boisseaux).
b) – Les unités de volume des villes du royaume étaient parfois différentes de celles
de Paris :
Le muid de de Rouen contenait 12 setiers de Rouen, mais 14 setiers de Paris.
Le muid d'Orléans équivalait à 30 boisseaux de Paris (soit 2,5 setiers de Paris) ou 5
boisseaux de Bordeaux.
Le muid du Berry faisait 21 boisseaux, avec 16 boisseaux pour un setier.
Mulet : Ferrure de pivot placée sur une vergue, qui peut ainsi tourner autour d’un boulon fixé sur
un cercle du mât.
Glossaire maritime – page 1021 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Le mulet remplace la drosse d’une basse vergue ; on dit que le mulet
est une drosse en fer.
Mulette : 1 – Nom d'un bâtiment portugais à fond plat, très tonturé et bas de l'arrière, monté par
huit à dix hommes qui y font la pêche à la drague.
2 – Il n'y a qu'un mât qui est fort penché sur l'avant, et portant une voile latine.
3 – On y voit en outre un bout dehors à chaque extrémité, sur lesquels on établit,
pour mieux dériver, jusqu'à une douzaine de voiles supplémentaires taillées comme
des focs.
Multimètre : 1 – Appareil de mesure et de test polyvalent qui permet de connaître, d'une part, les
caractéristiques des composants, et d'autre part, les états des circuits électriques ou
électroniques en fonctionnement : tension, intensité, impédance (résistance,
inductance, capacité), continuité, fréquence, température, amplification, etc.
2 – Le multimètre permet de contrôler, en cas de dysfonctionnement d'un appareil
électrique ou électronique, les caractéristiques de ses composants, comme de
vérifier si les valeurs effectives des grandeurs mesurables sont conformes aux
valeurs attendues, afin d'établir un diagnostic.
3 – Les principales caractéristiques d'un bon multimètre sont :
i) Sélection automatique de l'échelle de mesures (en anglais « auto-range ») ;
ii) Mémorisation automatique et affichage de la valeur extrême détectée pendant
une période de mesures (en anglais « auto-hold ») ;
iii) Conformité à la norme de sécurité CAT II pour les tensions moyennes, ou
CAT III pour les tensions les plus fortes supportées par le multimètre ;
iv) Présence d'un fusible sur le circuit de mesure des intensités, notamment pour les
faibles courants.
v) Présence de bornes différentes pour les mesures de tension et résistance, ou les
mesures d'intensité.
vi) Possibilité de mesures de tensions de 200 mV à 1000 V (continu ou alternatif).
vii)
viii)
ix)
Multiples et sous-multiples décimaux : Les multiples et sous-multiples décimaux des unités du
système international (SI) sont :
10 24 – nom : yotta – symbole : Y ;
10 21 – nom : zetta – symbole : Z ;
10 18 – nom : exa – symbole : E ;
10 15 – nom : peta – symbole : P ;
10 12 – nom : tera – symbole : T ;
10 9 – nom : giga – symbole : G ;
10 6 – nom : mega – symbole : M ;
10 3 – nom : kilo – symbole : k ;
10 2 – nom : hecto – symbole : h ;
10 1 – nom : deca – symbole : da ;
10 -1 – nom : déci – symbole : d ;
10 -2 – nom : centi – symbole : c ;
10 -3 – nom : milli – symbole : m ;
10 -6 – nom : micro – symbole : μ ;
10 -9 – nom : nano – symbole : n ;
10 -12 – nom : pico – symbole : p ;
10 -15 – nom : femto – symbole : f ;
10 -18 – nom : atto – symbole : a ;
10 -21 – nom : zepto – symbole : z ;
10 -24 – nom : yocto – symbole : y.
[Voir l’expression unités de mesure actuellement réglementaires].
Glossaire maritime – page 1022 – À jour au 1er janvier 2015
Muraille (en anglais « wall », « scantling ») : On appelle muraille la partie droite de la coque du
navire qui s’étend verticalement, entre l’avant et l’arrière, de la flottaison jusqu'au
platbord de chaque côté.
Muselier (Amiral – ) : L'amiral Muselier était le commandant de la Marine à Marseille ; il a été
révoqué et mis à la retraite d'office par mesure disciplinaire pour malversations
financières.
Il s'est retrouvé à Londres quelques mois plus tard au côté d'un autre banni,
l'ex-général De Gaulle, comme chef de la Marine des Forces Françaises Libres.
Muses : Voir le mot Apollon.
Musulman : 1 – Nom que les mahométans se donnent.
2 – Qui est relatif à l'islam ; qui est propre à la religion de Mahomet.
3 – Qui professe la religion islamique.
Remarques : a) – Le nom musulman vient d’un mot arabe qui se prononce moulim
et qui signifie « soumis » [aux prescriptions du Coran].
b) – La cour d’appel d’Alger a statué, en 1903, qu’en Algérie, le terme musulman
n’a pas un sens purement confessionnel, mais qu’il désigne au contraire l’ensemble
des individus d’origine musulmane qui, n’ayant point été admis au droit de cité, ont
nécessairement conservé leur statut personnel musulman, sans qu’il y ait lieu de
distinguer s’ils appartiennent ou non au culte mahométan.
c) – En Algérie, l’administration coloniale française a souvent utilisé
indifféremment les mots indigènes et musulman.
Mutineries de 1917 : Série de mutineries dans les armées russe, française, italienne, allemande,
ou autrichienne ; les Russes, seuls, réussirent à renverser le pouvoir et à obtenir
l'arrêt des combats.
Remarque : Les civils allemands, dont 400 000 avaient péri de malnutrition,
demandèrent en 1917 de leur côté également, l'arrêt de la guerre.
Myriamètre : Unité de longueur égale à 10 000 mètres ou 10 kilomètres.
Mytiliculture : 1 – Élevage des moules.
Remarque : La conchyliculture est l'élevage des coquillages en général ;
l'ostréiculture est l'élevage des huîtres.
2 – L’élevage des moules se fait :
i) soit sur des rangées de pieux généralement en chêne enfoncés verticalement dans
le fond de la mer dans des parages de peu de profondeur (un ensemble de ces pieux
disposés en deux lignes légèrement convergentes s’appelle un bouchot) ; les
moules ainsi élevées sont dites « moules de bouchots ».
Les bouchots découvrent en grande partie ou complètement à marée basse, selon
l'âge de la lune.
ii) soit sur des cordes verticales suspendues à des longs cordages horizontaux
maintenus à la surface de la mer grâce à des flotteurs (un groupe de ces cordages,
habituellement parallèles, constitue une zone de filières) ; les moules ainsi élevées
sont dites « moules de filières ».
Remarque : Comme les écluses à poissons autour des îles de Ré ou d'Oleron, et
comme d'autres pêcheries, les filières à moules du Pertuis Breton ou du Pertuis
d'Antioche représentent des dangers pour la navigation, notamment dans la brume ;
leur balisage est assez relâché et, de nuit, assez peu visible devant les feux de terre.
Mythe : 1 – Récit fabuleux, transmis d'abord par la tradition orale, qui possède en général un sens
allégorique.
Remarques : a) – Les mythes se veulent souvent fondateurs d'un société nouvelle,
souvent à partir de phénomènes surnaturels ou quasi surnaturels ; ils font intervenir
des personnages imaginaires ou exceptionnels.
b) – Une légende est un mythe basé sur des faits historiques ; elle est transmise par
écrit et elle est destiné à être lue publiquement pour l'édification des auditeurs.
c) – Un conte est un joli récit mythique, portant sur des faits imaginaires ou très
enjolivés.
Glossaire maritime – page 1023 – À jour au 1er janvier 2015
d) – Un roman est un récit assez long destiné à être lu, racontant des événements
imaginés par l'auteur ; un roman historique mêle à la fiction des personnages ou des
événements ayant existé et connus.
e) – Une épopée est le récit mythique des aventures d'un personnage héroïque ou
d'un peuple ; l'épopée est destinée à être récitée ou chantée ; l'épopée est
traditionnellement écrite en vers pour faciliter sa mémorisation.
2 – Représentation qu'un groupe d'individus se fait d'une période, d'un événement,
d'une idée, d'un individu, etc.
Exemples : Le mythe de Jeanne d'Arc (ou mythe johannique) ; le mythe De Gaulle ;
le mythe napoléonien ; le mythe de Mélusine ; le mythe du roi Arthur.
Mythologie : 1 – Ensemble des mythes propres à un peuple ou aux adeptes d'une religion.
2 – Histoire des personnages divins du polythéisme.
Remarque : On dit elliptiquement « la mythologie » lorsqu'il s'agit des mythologies
grecque ou romaine.
3 – Connaissance, explication des mystères et des récits du paganisme.
Remarque : À la différence de la science qui suscite des questions et y répond, la
mythologie ne fait que fournir des réponses et n'admet ni les questions ni la
contestation.
Nabi : Personnage exalté, par référence aux prétendus prophètes qui, selon la Bible, se
manifestèrent à l'époque du juge et prophète Samuel et des deux premiers rois
d'Israël (Saül et David).
Nable (en anglais « boat's dale ») : Trou percé de part en part dans le fond d'une embarcation ou
au plus bas d'un compartiment et permettant, quand le bateau est au sec, de vider
complètement par gravité cette embarcation ou ce compartiment de l'eau ou des
effluents qui peuvent s'y trouver.
Remarques : a) – Avant de remettre l'embarcation ou le navire à l'eau, on bouche
ces nables au moyen de bouchons habituellement vissés dans les nables et appelés
« tapons de nables » ou « bouchons de nables ».
b) – On bouche également le nable lorsqu'une embarcation en bois est sortie de
l'eau si l'on désire verser de l'eau au dedans pour empêcher les bordages de trop se
retirer en séchant.
Nabot (en anglais « manille ») : Sorte d'anneau qui sert à lier les différentes parties d'un
câble-chaîne.
NACA : 1 – Acronyme de l'organisme américain National Advisory Committee for Aeronautics
fondé en mars 1915 dans le but de coordonner la recherche en aéronautique.
2 – Le NACA étudia les performances d'un certain nombre de profils
aérodynamiques.
3 – Le NACA est devenu la NASA en octobre 1958.
Remarque : Des profils ont été étudiés dans des souffleries, entre les deux guerres,
par le NACA, dans les mêmes conditions de Reynolds que des ailes d'hélices
marines et les résultats de ces études sont parfois applicables aux hélices de
navires.
Nadir (en anglais « nadir ») : 1 – Point où la verticale prolongée dans la direction des jambes
d’un observateur debout touche le globe terrestre.
2 – En parlant de l'horizon rationnel d'un lieu, le nadir est le point inférieur d'une
ligne qui serait perpendiculaire à cet horizon et qui passerait par son centre.
Remarque : L’opposé du nadir est le zénith.
NAG (Noyau actif de galaxie) : Noyau actif beaucoup plus lumineux que la galaxie qui
l’héberge.
Nage (en anglais « rowing ») : Action des chaloupiers ou des canotiers sur les avirons d’une
embarcation pour lui donner de la vitesse.
Remarques : a) – Il y a deux sortes de nage : avec les avirons montés en pointe, ou
avec les avirons montés à couple.
Glossaire maritime – page 1024 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Les bancs de nage sont les bancs où les chaloupiers ou les canotiers sont assis.
c) – S'il s'agit d'un bateau ponté ou d'un navire mis en mouvement par des avirons,
on ne se sert pas du mot nage, mais on dit que ce bateau ou ce navire va à l'aviron.
Nager : 1 – Agir sur les avirons d’une embarcation ou sur les rames d’un navire pour lui donner
de la vitesse (en anglais « to row »).
Remarques : a) – « Nager partout » se dit lorsque tous les nageurs agissent dans le
même sens.
b) – « Nager tribord » lorsque ceux dont les avirons sont à tribord agissent seuls.
c) – « Nager bâbord » lorsque ceux dont les avirons sont à bâbord agissent seuls.
d) – « Nager ensemble » lorsque l'action des nageurs est simultanée.
e) – « Nager de long » lorsque, en nageant, on fait parcourir le plus grand espace
possible à la pelle de l'aviron.
f) – « Nager à l'embellie », « nager à la lame » lorsque l'on profite des moments
favorables entre deux fortes lames pour opérer le plus d'effort.
g) – « Nager à culer » lorsqu'on scie avec les avirons, c'est-à-dire que leur effet
consiste à faire marcher par la poupe.
h) – « Nager un navire » c'est lui donner un mouvement au moyen d'embarcations
mues par des avirons qui qui entraînent ce navire à la remorque derrière elles..
i) – Si l'impulsion est produite sur une embarcation par l'effet d'un seul aviron placé
et agissant immédiatement à l'arrière de cette embarcation, on se sert non pas du
verbe nager pour exprimer cette action, mais du verbe godiller.
2 – Se soutenir et s'avancer dans l'eau au moyen de mouvements coordonnés des
bras et des jambes (en anglais « to swim »).
Nageur (en anglais « rower ») : Se dit d'un rameur, c'est-à-dire d'un homme maniant un aviron
pour imprimer un mouvement à une embarcation au moyen de cette aviron.
Remarque : Dans une embarcation, les nageurs sont assis sur des bancs
transversaux dits bancs de nage, ils ont les pieds appuyés sur des barres en bois
transversales appelées marche-pieds.
La figure des nageurs est tournée vers la poupe et ils agissent sur leurs avirons en
étendant leurs bras devant eux, ils plongent ensuite les pelles de ces avirons par le
tranchant jusqu'à ce qu'elles soient cachées sous la surface de l'eau, et alors ils font
effort en ramenant leurs bras à eux, les pelles des avirons restant verticales sous la
surface de l'eau.
Les pelles des avirons sont tenues à plat hors de l'eau lorsque les nageurs étendent
de nouveau leurs bras devant eux pour commencer un autre temps de nage.
Naguère : Il y a peu de temps.
[Voir les mots Jadis et Autrefois].
Nano : Sous-multiple d’une unité quelconque du système international valant 10 -9 fois cette unité
(symbole : n).
Remarque : S’il s’agit de l’unité de masse du système international (le kilogramme)
les multiples et les sous-multiples s’appliquent à l’unité gramme.
[Voir les expressions Multiples et sous-multiples décimaux et Unités de mesure
actuellement réglementaires].
Napoléon Bonaparte : 1 – Napoléon Bonaparte (1769-1821), de son vrai nom Naboléon
Buonaparté, un Génois né à Ajaccio, en Corse, fut un petit dictateur (5 pieds et
2 pouces) raciste et sanguinaire ; il réussit à prendre le pouvoir en France par la
corruption et les intrigues, et il provoqua la mort et la désolation dans toute
l'Europe continentale, de Gibraltar à Moscou.
Remarque : Acteur cabotin d'un long et macabre jeu de rôles, il créa à bon compte
un certain nombre de hochets, notamment la Légion d'honneur, qu'il distribua à
ceux qui pouvaient lui être utiles, à ceux qui lui avaient été utiles et pouvaient le
redevenir, ou à ceux dont il voulait acheter la conscience.
2 – Après s'être couronné lui-même, et après avoir couronné son épouse du
moment (Joséphine de Beauharnais) Napoléon Bonaparte se fit sacrer empereur
Glossaire maritime – page 1025 – À jour au 1er janvier 2015
des Français par le pape Pie VII le 2 décembre 1804, en l'église cathédrale
Notre-Dame de Paris.
[Voir le mot Sacrer].
Remarque : Après que le sénatus-consulte du 4 mai 1804 eut proclamé le consul à
vie Napoléon Bonaparte empereur des Français, sous le nom de Napoléon 1er, le
peuple français plébiscita l'hérédité de la dignité impériale.
3 – Général efficace, il remporta de nombreuses batailles contre les armées de la
plupart des autres États européens ; il est connu pour avoir fait assassiner des
soldats ennemis qui se rendaient ou pour avoir livré des villes, après qu'elles
s'étaient rendues et qu'elles avaient déposé les armes, au pillage de ses soldats
(Saint-Jean d'Âcre, en Palestine, est la plus célèbre des villes livrées par le général
Bonaparte au pillage et aux violences de ses soldats).
Remarque : Ses principales défaites sur mer furent Aboukir (1er et 2 août 1898) et
Trafalgar (21 octobre 1805) ; sa première défaite personnelle sur terre fut Vertières
(18 novembre 1803) et la dernière est Waterloo (18 juin 1815).
[Voir les mots Aboukir, Trafalgar, Vertières, Waterloo, De Gaulle].
4 – Selon l'expression consacrée, Napoléon Bonaparte ne possédait que ses bottes
et son manteau lorsqu'il s'est marié, mais il est rapidement devenu, lui-même et
chaque membre de sa famille avec lui, immensément riche en pratiquant le pillage
systématique des contrées opulentes qu'il avait conquises au nom de la France ; il
attribua aux uns et aux autres de ses proches une partie des biens saisis et des
bénéfices accaparés, une autre partie servant à payer ses soldats.
Lorsqu'il partit pour l'île de Sainte-Hélène dans l'Atlantique Sud, il laissa la France
à peu près dans les frontières où il l'avait trouvée en arrivant, mais appauvrie et
privée d'un grand nombre d'hommes tués à la guerre ; seul, le génie de Talleyrand
(1754-1838) put obtenir du Congrès de Vienne (18 septembre 1814 - 9 juin 1815)
que la France continuât à être considérée en Europe comme une grande puissance
lorsqu'elle revint, comme avant la Révolution ou à peu près, sous la domination des
Bourbons.
Remarque : Selon des tests ADN réalisés en 2014, l'empereur Napoléon III qui
naquit le 20 avril 1808 de la reine Hortense (épouse du frère de Napoléon
Bonaparte) ne serait pas apparenté par les hommes à Napoléon 1er.
5 – Napoléon Bonaparte était résolument esclavagiste. L'esclavage des noirs avait
été aboli dans les colonies françaises par la Convention Nationale le 16 pluviôse de
l'an II (décret n°2262 du 4 février 1794) ; Bonaparte fit rétablir l'esclavage en
Amérique et dans l'Océan Indien, ainsi que la traite des Noirs entre l'Afrique et les
colonies d'Amérique : Napoléon Bonaparte entendait favoriser le commerce entre
la métropole et les colonies américaines, et rendre leur prospérité aux villes
portuaires qui avaient vécu jusqu'à la Révolution grâce à l'exploitation des colonies
avec des esclaves originaires d'Afrique.
Par le décret-loi du 20 mai 1802 relatif à la traite des noirs et au régime des
colonies, Bonaparte asservit à nouveau 750 000 citoyens français : il s'agissait
d'anciens esclaves noirs qui avaient été déclarés officiellement citoyens français
libres par la Convention.
Bonaparte fit exterminer sauvagement (noyade, gazage, pendaison, strangulation,
torture, etc.) des dizaines de milliers d'habitants des colonies d'Amérique
(notamment en Guadeloupe) qui avaient refusé de redevenir esclaves.
Remarque : La réduction en esclavage et la déportation des populations civiles
constituent des crimes contre l'humanité imprescriptibles (loi 2001-434 du 2 mai
2001, dite loi Taubira) : la décence demanderait que l'on débaptise la Place
Napoléon de La Roche-sur-Yon, le navire de la SNCM du même nom et, partout
en France, tout ce qui rappelle la mémoire de Napoléon 1er en vue de lui faire
honneur.
6 – Comme d'autres criminels (Jules César, Winston Churchill, etc.) Napoléon a
réussi, par ses propres écrits et par les écrits de ceux qu'il a compromis ou qu'il a
Glossaire maritime – page 1026 – À jour au 1er janvier 2015
subjugués, à imposer à une postérité peu curieuse une légende flatteuse pour lui.
Remarque : Certains en France, en Angleterre ou ailleurs, n'hésitent pas à glorifier
Napoléon Bonaparte et à le donner en exemple.
7 – Le Président américain Dwight Eisenhower, qui fut le général en chef des
forces armées anglo-américaines qui débarquèrent sur le continent européen et qui
amenèrent l'armée allemande à capituler le 7 juin 1945, faisait remarquer que la
réputation de brillant stratège qu'avait Napoléon Bonaparte subissait une sorte
d'éclipse quand on considérait qu'il avait presque toujours combattu contre des
coalitions et, par suite, contre des commandements divisés et des intérêts multiples.
Les seules exceptions furent la campagne d'Espagne et la bataille de Waterloo, où
les combats ont été menés par l'Anglais Wellington seul, ou sous l'autorité du seul
Wellington : dans les deux cas, l'Angleterre gagna (et les Français furent vaincus).
Remarque : On donne couramment comme explications, afin d'excuser Napoléon
et pour ne pas ternir sa réputation de génial militaire, qu'en Espagne il n'était pas
présent en personne et qu'à Waterloo il avait des problèmes de santé.
Narcissisme : 1 – Admiration outrancière de soi-même.
Remarque : Le personnage masculin de la mythologie grecque, Narcisse (en grec
N£rkissoj), a été chanté par le poète latin Ovide (43 avant J.-C. - 18 après J.-C.)
dans les Métamorphoses.
D'une grande beauté et d'un caractère fier, insensible à l'amour des autres, Narcisse
repoussa de nombreux prétendants ou prétendantes.
Il tomba amoureux du reflet de son image qu'il aperçut dans l'eau, alors qu'il
s'abreuvait à une source après une dure journée de chasse.
Désespéré de ne jamais réussir à saisir sa propre image, Narcisse finit par mourir de
cette passion qu'il ne put assouvir.
Après qu'il eut plongé un poignard dans sa poitrine, son sang s'écoula sur la terre et
aussitôt surgit un narcisse blanc à corolle rouge.
C'est peut-être l'origine mythique de cette fleur du printemps ; certains prétendent
cependant, comme le Grec Pausanias (II ème siècle avant J.-C.) que cette fleur à
bulbe d'origine persane portait ce nom avant la naissance du héros grec Narcisse.
2 – Le narcissisme est un concentré d'égotisme, d'égoïsme et d'égocentrisme.
Narval : 1 – Cétacé encore appelé narwal ou licorne de mer.
2 – Les narvals mâles portent une dent en ivoire en forme de rostre.
3 – Les narvals n’étaient capturés, au XIXème siècle, qu’occasionnellement ; ils
avaient une nage trop rapide pour être recherchés systématiquement.
NASA : 1 – Acronyme de l'agence gouvernementale américaine National Aeronautics and Space
Administration chargée de la majeure partie du programme spatial civil américain.
2 – La NASA a remplacé le NACA en 1958 après le lancement en 1957 du premier
satellite artificiel de la Terre, qui était soviétique.
3 – Les Soviétiques furent les premier à envoyer un homme dans l'espace, mais ce
furent des Américains qui, les premiers, mirent le pied sur la Lune (Neil Armstrong
et Eldwin Aldrin, le 20 juillet 1969).
Nasse (en anglais : « fishing basket ») : 1 – Engin de pêche ressemblant à une sorte de panier.
2 – Les nasses, suivant leurs types, ciblent les céphalopodes (poulpes, seiches et
calamars) ou les poissons de roche.
3 – On dispose un appât à l’intérieur de la nasse.
4 – La forme du goulot empêche les prises de ressortir.
Nation : 1 – Réunion d'hommes (de sexes masculin ou féminin, de tous âges) habitant un même
territoire, soumis ou non à un même gouvernement, dont les ancêtres ont depuis
longtemps des intérêts assez communs pour qu'on les regarde comme appartenant
à la même race.
Remarques : a) – Par extension, on appelle nation de marins un pays dont tous les
habitants sont informés des choses de la mer, s'y intéressent et n'hésitent pas à
embarquer sur des navires de mer par nécessité ou pour le plaisir.
Glossaire maritime – page 1027 – À jour au 1er janvier 2015
2001 ; la loi « USA Patriot Act » a été votée par le Congrès des États-Unis
d'Amérique et promulguée le 26 octobre 2001 par le Président des États-Unis
d'Amérique, George W. Bush.
e) – Une loi visant à « remédier à la détresse du peuple et du Reich » fut adoptée
au Reichstag le 23 mars 1933 par 444 voix contre 94, pour une durée renouvelable
de 4 ans : cette loi autorisait le chancelier Hitler à promulguer des textes à portée
législative sans consulter le Parlement, c'est-à-dire à gouverner par décrets ; Hitler
avait les pleins pouvoirs.
Les 26 députés sociaux-démocrates et les 80 députés communistes étaient soit en
fuite, soit enfermés depuis le 22 mars au camp de concentration de Dachau qui
venait d'ouvrir à 20 kilomètres de Munich : ils ne prirent pas part au vote !
Art. 1 : « Les lois du Reich peuvent être promulguées par le gouvernement du
Reich. »
Art. 3 : « Les lois du Reich promulguées par le gouvernement du Reich sont
signées par le chancelier du Reich et publiées par le Journal officiel du Reich. »
Art. 4 : « Les accords à objet législatif conclus par le Reich avec des États
étrangers ne nécessitent aucune approbation des instances législatives. »
La loi qui conférait les pleins pouvoirs à Hitler pour 4 ans fut promulguée par le
Président Hindenburg le 24 mars 1933 ; elle fut reconduite en 1937 et en 1939,
puis elle acquit une validité illimitée en 1943.
Elle ne fut abrogée que le 20 septembre 1945.
La promulgation des lois par le gouvernement ne sortait pas complètement du
cadre de la Constitution de Weimar : cette possibilité avait déjà été largement
utilisée depuis 1919 ; elle devint la règle à partir de 1933.
La constitution de Weimar, imposée par les vainqueurs de 1918 et qui avait été
copiée sur celle de la III ème République française, était néanmoins écartée au profit
d'un régime plus en accord avec le génie allemand : le troisième Reich.
f) – Une loi du 14 juillet 1933 n'autorisa qu'un seul parti politique en Allemagne : le
parti ouvrier allemand national-socialiste (en abrégé : le parti nazi).
La loi du 1er décembre 1933 confondit l'État et le Parti national-socialiste.
g) – Le Président Hindenburg mourut le 2 août 1934 d'un cancer du poumon.
Le référendum du 19 août 1934 autorisa Hitler, avec 89 p.100 des voix, à cumuler
les fonctions de Président du Reich et de Chancelier du Reich ; il continua à être
appelé le « Führer », ce qui signifie le « guide » ou le « chef ».
h) – L'arrivée au pouvoir de Hitler fut facilitée et aidée financièrement par des
industriels allemands et par des financiers germano-américains qui craignirent de
voir le communisme se propager de l'URSS vers l'Europe de l'Ouest.
Le gouvernement anglais rendit hommage au parti national-socialiste allemand
d'avoir établi un barrage entre le communisme de l'URSS et l'Europe occidentale
capitaliste.
i) – Le Parti national-socialiste estimait que la race germano-nordique devait être
protégée sans relâche : qu'il n'y avait pas lieu d'avoir aucun égard pour les individus
étrangers qui menaçaient la culture et l'existence même du peuple allemand.
Le chancelier Hitler, qui avait les pleins pouvoirs depuis le 23 mars 1933,
promulgua en avril 1933 une loi excluant les non-aryens de la fonction publique,
puis les lois raciales dites de Nuremberg (septembre 1935) qui visaient à protéger
le sang allemand et l'honneur allemand en interdisant les mariages ou les relations
extra-conjugales entre aryens et non-aryens.
j) – Les lois raciales allemandes des années 1930 sont comparables aux lois de
ségrégation raciale qui étaient encore en vigueur aux États-Unis d'Amérique dans
les années 1960, ou dans les départements français d'Algérie jusqu'en 1962, ou en
Afrique du sud jusqu'en 1991, ou en Inde et ailleurs encore récemment.
En 2012, l'ONU a observé un système de ségrégation raciale dans les territoires
palestiniens de Cisjordanie occupés par l'État d'Israël ; en 2012, on comptait
plusieurs dizaines de loi discriminatoires à l'encontre de la minorité palestinienne
Glossaire maritime – page 1029 – À jour au 1er janvier 2015
inversion.
11 – En musique, une note naturelle est une note qui n'est affectée ni d'un dièse, ni
d'un bémol.
12 – Un naturel est une personne originaire d'un pays ; les sujets naturels d'un
souverain sont ceux qui sont nés dans ses États.
Naturel (en anglais : « direct ») : En tactique navale, l'ordre naturel ou direct est celui dans lequel
les vaisseaux font route en suivant celui d'entre eux qui est désigné par l'amiral
pour être leur matelot d'avant ou pour le précéder.
Remarque : Dans l'ordre renversé, chaque vaisseau est suivi par son matelot, et la
queue de la ligne devient la tête et réciproquement.
Natzwiller : 1 – Le KL (Konzatrations Lager) de Natzwiller, dans le département du Bas-Rhin, a
été le seul camp de concentration établi sur l'actuel territoire français.
Remarques : a) – Le camp fut établi à l'origine pour extraire le granit d'une carrière
toute proche, dont la qualité était recherchée pour la construction de bâtiments
dans le Reich.
b) – La plupart des anciens baraquements du camp ont été détruits après la guerre
mais on a conservé et entretenu, pour témoigner de la réalité des camps : un
dortoir de détenus, un bâtiment administratif qui servit également d'infirmerie, les
installations de crémation des cadavres, les miradors et les clôtures ainsi que
beaucoup d'autres installations du camp qui permettent aux visiteurs du XXI ème
siècle d'imaginer ce qui a pu s'y passer entre sa construction en 1941 et l'arrivée des
Américains en 1944.
2 – Les effectifs du camp de Natzwiller comprenaient les détenus du camp
principal (Hauptlager) ou camp-souche (Stammlager) et plusieurs dizaines
d'équipes (Kommandos) de travailleurs extérieurs qui, surtout à partir de 1943,
furent mis à la disposition d'entreprises allemandes participant à l'effort de guerre,
en Alsace et en Moselle annexées, en pays de Bade et au Württemberg.
3 – À l'approche des Américains en 1944, les gardiens et les détenus du camp de
Natzwiller se déplacèrent vers des camps annexes, de l'autre côté du Rhin.
4 – Le camp de concentration (Konzatrationslager) de Natzwiller et le camp de
sûreté (Sicherhungslager) de Vorbrück-Shirmeck, implantés en Alsace tout près de
la frontière avec la Lorraine, devaient permettre d'éviter aux détenus politiques
(Häftling) français d'être dirigés vers des camps en Allemagne ou en Pologne, mais
il ont vu passer également des ressortissants polonais, norvégiens, néerlandais,
belges, luxembourgeois ou allemands.
5 – Le camp de concentration de Natzwiller a comporté une section « NN » (en
allemand « Nacht und Nebel » c'est-à-dire « nuit et brouillard » ou en latin
« Nōmĕn Nescĭo » qui veut dire à peu près « dont on a supprimé le nom »).
Les prisonniers « NN », communistes ou non, allemands ou étrangers, avaient été
capturés pour leur activité contre le régime allemand (national-socialiste) ; ils
perdaient leur identité et n'avaient aucune chance d'être libérés.
6 – Un petit bâtiment annexe encore visible, en dehors de l'enceinte du camp, a été
utilisé par la faculté de médecine de l'Université de Strasbourg (Reichuniversität)
pour pratiquer sur des détenus, notamment des Tziganes en provenance de
différents camps, des essais sur l'efficacité des gaz de combat, la mise au point de
traitements ou de vaccins contre des maladies telles que le typhus ou la fièvre jaune
et différentes expérimentations médicales.
Remarques : a) – Pendant la guerre, on écrivait« Natzweiler » et non Natzwiller.
b) – Léonce Vieljeux, qui fut maire de La Rochelle de 1930 jusqu'à sa destitution
administrative le 22 septembre 1940, et qui était le président de la Compagnie de
navigation Delmas-Vieljeux, a été exécuté dans le camp de Natzwiller le
2 septembre 1944, ainsi que l'ingénieur Joseph Camaret, directeur des Chantiers
Navals Delmas à La Pallice, et d'autres résistants rochelais du réseau Alliance.
c) – Les membres du réseau Alliance étaient détenus dans le camp de
Vorbrück-Shirmeck ; ils ont été transférés au camp de Natzwiller pour y être
Glossaire maritime – page 1031 – À jour au 1er janvier 2015
de navires ottomans.
7 – Les Ottomans comptèrent environ 6 000 morts et 4 000 blessés ; les Russes
eurent 59 morts et 137 blessés ; les Anglais 75 morts et 197 blessés ; et les Français
40 morts et 141 blessés.
8 – La bataille de Navarin fut une étape décisive pour l'indépendance de la Grèce,
mais l'effet ne fut pas immédiat.
9 – La bataille de Navarin a provoqué et permis l’invasion de l’Algérie par la
France en 1830 en raison de l'incapacité des Turcs à faire la police dans leurs
possessions de la Méditerranée occidentale et à faire cesser la piraterie algérienne
en Méditerranée ; en raison des pertes subies à la bataille de Navarin, le nombre
des navires de guerre algériens était devenu insuffisant pour protéger les côtes.
Navarre : Ancien royaume réparti au nord et au sud des Pyrénées, coupé en deux en 1521 : le
Nord, ou Basse-Navarre, est sous la domination de la famille d'Albret ; le Sud
demeure sous l'autorité des rois catholiques.
Remarque : Henri, roi de Navarre, fils de Jeanne d'Albret, devenu Henri IV roi de
France, maintint en 1607 la séparation historique entre les royaumes de Navarre et
de France ; Louis XIII, fils de Henri IV, réunit définitivement en 1620 la Navarre et
le Béarn.
Navette (en anglais : « long block») : Nom d'une sorte de poulie simple, longue, dont tout le
corps n'est pas estropé, qui servait pour les balancines de la vergue barrée.
Navigable (en anglais : « navigable») : S'emploie pour qualifier les lieux où l'on peut naviguer.
Remarque : On distingue les mers qui sont navigables pour telle ou telle catégorie
de navires ou de bateaux.
Navigateur (en anglais : « sailor», « seafaring man», « navigator») : 1 – Le mot navigateur
s'entend en général de tout homme voyageant sur mer.
2 – Navigateur se dit parfois plus restrictivement d'un marin instruit, d'un homme
ayant rapporté de ses voyages sur mer de grands résultats scientifiques.
Navigation (en anglais : « sailing», « navigation», « hydrographia») : 1 – Voyage sur mer.
Remarque : On dit qu'une navigation a été heureuse, belle, difficile, courte ou
dangereuse.
2 – Science permettant de déterminer et de connaître la position d’un navire à la
mer.
Remarques : a) – On distingue la navigation côtière, dite au cabotage, où l’on
détermine la position du navire en observant les côtes de cap en cap (en occitan :
« cabo ») et la navigation hauturière où l’on détermine la position du navire grâce
à l’observation de la hauteur des astres.
b) – La navigation hauturière se dit aussi navigation au long cours (origine Levant)
ou la navigation de long voyage (origine Ponant).
3 – Le mot navigation signifie « services à la mer ».
Remarque : Avoir tant d'années, tant de mois de navigation, c'est avoir servi sur des
navires à la mer pendant autant de temps.
Navigation astronomique : 1 – Synonyme de navigation hauturière qui se fait en réduisant les
hauteurs observées d'astres.
Remarque : Observer la hauteur des astres avec une précision courante de l'ordre
du dixième de minute de degré nécessite un long apprentissage à la mer.
2 – La navigation astronomique est l'art de déterminer sa position à la mer à partir
de l'observation de la hauteur de différents astres au-dessus de l'horizon.
Remarque : La meilleure position obtenue par la navigation astronomique est
entachée d'une incertitude de l'ordre du mille marin.
3 – La navigation astronomique nécessite de connaître avec précision l'heure qu'il
était au méridien origine (en général le temps universel, quelquefois le temps
sidéral) au moment de l'observation.
Remarque : Une erreur de 4 secondes d'heure sur l'instant de l'observation peut
entraîner une erreur en longitude d'une minute de degré.
Glossaire maritime – page 1034 – À jour au 1er janvier 2015
Navire de guerre (en anglais « military vessel ») : L'expression « navire de guerre » s'applique à
tout navire appartenant à un gouvernement et utilisé par lui à des fins militaires,
incluant les navires armés des gardes côtes et les navires destinés à l'entraînement
naval, mais excluant les navires auxiliaires tels que navire-citerne, transporteur de
munitions, navire de réfrigération, navire de réparation, ravitailleur ou navire utilisé
pour le transport d'approvisionnement militaire.
Navire de ligne (en anglais « ship of the line ») :
Navire en fer (en anglais « iron ship ») : : Un navire ou un bâtiment en fer est celui dont la coque
est en très grande partie construite en fer.
Remarque : La construction en fer a permis de fabriquer des navires plus longs,
pour une même largeur, que les navires en bois ; les navires en fer ont assez de
solidité pour avoir jusqu'à huit ou dix fois plus de longueur que de largeur, sans
subir à la mer aucunes déliaisons, ni déformations inquiétantes.
Navire en train d’effectuer des opérations de déminage (en anglais « vessel engaged in
mineclearance operations ») : Selon le RIPAM, l’expression « Navire en train
d’effectuer des opérations de déminage » désigne un navire à propulsion
mécanique qui est en train de désamorcer ou de détruire des mines en mer et qui,
pour cette raison, peut difficilement changer de position ou modifier sa route.
Remarque : Un navire effectuant des opérations de déminage doit montrer, outre
les feux prescrits pour les navires à propulsion mécanique :
– de jour, trois boules ;
– de nuit, trois feux verts visibles sur tout l’horizon.
Il doit montrer un de ces feux ou marques à proximité de la tête du mât de misaine
et un de ces feux ou marques à chaque extrémité de la vergue de misaine.
Ces feux ou marques indiquent qu’il est dangereux pour un autre navire de
s’approcher à moins de 1000 mètres du navire qui effectue le déminage.
[Voir le sigle RIPAM].
Navire en train de pêcher (en anglais « vessel engaged in fishing ») : Selon le RIPAM,
l’expression « navire en train de pêcher » désigne tout navire qui pêche avec des
filets, lignes, chaluts ou autres engins de pêche réduisant sa capacité de manœuvre.
Remarques : a) – Un navire en train de chaluter, c’est-à-dire de tirer dans l’eau un
chalut ou autre engin de pêche, doit montrer, de nuit :
i) deux feux superposés visibles sur tout l’horizon, le feu supérieur étant vert et le
feu inférieur blanc ;
ii) un feu de tête de mât disposé à une hauteur supérieure à celle du feu vert visible
sur tout l’horizon et à l’arrière de celui-ci ; les navires de longueur inférieure à 50
mètres ne sent pas tenus de montrer ce feu, mais ils peuvent le faire ;
iii) lorsqu’il a de l’erre, outre les feux prescrits aux alinéas i) et ii), des feux de côté
et un feu de poupe.
b) – Un navire en train de chaluter, c’est-à-dire de tirer dans l’eau un chalut ou
autre engin de pêche, doit montrer, de jour, une marque formée de deux cônes
superposés réunis par la pointe.
c) – Un navire en train de pêcher, autre qu’un navire en train de chaluter, doit
montrer, de nuit :
i) deux feux superposés visibles sur tout l’horizon, le feu supérieur étant rouge et
le feu inférieur blanc ;
ii) si son engin de pêche est déployé sur une distance horizontale supérieure à 150
mètres à partir du navire, un feu blanc visible sur tout l’horizon ou un cône, la
pointe en haut, dans l’alignement de l’engin.
d) – Un navire en train de pêcher, autre qu’un navire en train de chaluter, doit
montrer, de jour :
i) une marque formée de deux cônes superposés réunis par la pointe et,
ii) si son engin de pêche est déployé sur une distance horizontale supérieure à 150
Glossaire maritime – page 1037 – À jour au 1er janvier 2015
Il établit un gardien.
Remarques : a) – Le procès-verbal de saisie est notifié au service du port ainsi
qu'au consul de l'Etat dont le navire bat pavillon.
b) – Il ne peut être procédé à la saisie-exécution que vingt-quatre heures après le
commandement de payer.
[Voir l'expression Saisie-exécution].
Navire sec : On appelle « navire sec » un navire à bord duquel la consommation des boissons
alcoolisées est absolument prohibée.
NAVSTAR–GPS : Sigle de l’expression anglaise NAVigation System with Time And Ranging –
Global Positionning System.
C’est le premier des systèmes de navigation par satellites de la génération actuelle à
avoir été mis en service.
Il permet de calculer la position de n’importe quel observateur à terre, en mer ou
en l’air : latitude, longitude et altitude par rapport à un géoïde de référence, avec
une précision centimétrique ; de plus, il indique la vitesse instantanée de cet
observateur par rapport à la Terre et il fournit l’heure avec une précision de 10 –11
seconde.
RÉCEPTEUR EMBARQUÉ :
L’appareil embarqué sur le navire est muni d’un clavier de commande et d’un écran
d’affichage ; il permet de :
– Recevoir, par l’intermédiaire d’une antenne extérieure, les messages émis par
plusieurs satellites tournant autour de la Terre en orbites basses ;
– Interpréter ces messages, grâce à un programme informatique, et calculer la
position de l’antenne par rapport au géoïde de référence ;
– Afficher la latitude, la longitude, l’altitude et la vitesse de l’antenne par rapport
au géoïde, ainsi que l’instant correspondant, avec une précision meilleure que le
dixième de seconde ;
– Transmettre ces mêmes informations aux appareils de navigation du navire : le
radar, le lecteur de carte électronique (par exemple MaxSea, NavScan ou
Lowrance), l’AIS (Automatic Identification System) le système GMDSS (Global
Maritime Distress and Safety System).
Remarques : a) – Financé par le Pentagone (le ministère de la guerre américain) le
système Navstar-GPS a été conçu à partir de 1973.
Il a été mis en service au profit des forces armées des États-Unis d’Amérique.
Pendant les premières années, les usagers civils ou les étrangers pouvaient
également recevoir et exploiter les messages du Navstar-GPS ; mais ces messages
étaient volontairement dégradés et ils ne garantissaient pas une précision
horizontale meilleure que 200 mètres.
Depuis le début de la première guerre contre l’Irak et jusqu’à aujourd’hui, le signal
GPS public n’est plus dégradé : au début il s’agissait de permettre aux combattants
de la coalition, qui allaient envahir l’Irak, d’utiliser des appareils civils car il n’y
avait pas assez d’appareils militaires disponibles.
b) – Actuellement, on distingue la précision PPS (Precise Positioning Service)
réservée aux utilisateurs autorisés par le Pentagone et la précision SPS (Standard
Positioning Service) accessible à tous les usagers.
La traversée de l’ionosphère représente la cause principale d’incertitude sur la
position GPS obtenue uniquement à partir du code C/A ; pour obtenir une
précision de quelques mètres, il est nécessaire d’exploiter les paramètres de
modélisation ionosphérique et troposphérique contenus dans le message transmis
par les satellites.
c) – Le système géodésique de référence pour les cartes est le WGS84 (World
Geodetic System 1984) ; la précision des cartes WGS84 est de l’ordre du
décimètre.
d) – La constellation normale est composée de 24 satellites ; en réalité ils sont plus
nombreux, actuellement 28 répartis dans 6 plans orbitaux inclinés entre eux de 60°.
Glossaire maritime – page 1039 – À jour au 1er janvier 2015
L’altitude des orbites est 20 180 km : la période de révolution 11h 58mn 00s.
e) – Les satellites émettent des messages dans deux bandes de fréquences L1 et L2.
Les messages sont modulés par deux types de codes PRN (Pseudo Random
Noise), ou codes pseudo-aléatoires : C/A (Coarse Acquisition) sur L1 et P/Y
(Precision secure) sur L1 et sur L2.
Les informations transmises par la bande L2 permettent de calculer les corrections
ionosphériques qui peuvent atteindre 40 mètres dans le calcul des
pseudo-distances. La combinaison des informations transmises par les bandes L1 et
L2 permet de connaître les effets de la réfraction causée par la présence d’électrons
libres dans l’ionosphère.
f) – Les militaires peuvent utiliser le code crypté P/Y (10 fois plus précis que le
code C/A) émis sur L1 et sur L2 par les satellites lancés depuis le 31 janvier 1994.
Les utilisateurs non autorisés n’ont pas accès au code P/Y de L1.
g) – L’échelle de temps est UTC (en français TUC : Temps Universel Compensé).
[Voir le sigle GPS].
Navtex (en anglais « navtex ») : Système automatique pour la transmission aux navires
d’informations de sécurité maritime, d’avertissements de navigation ou de
météorologie et d’informations urgentes.
Nébulosité : 1 – On appelle nébulosité la fraction du ciel recouverte de nuages.
Remarque : La nébulosité est exprimée en octas, ou huitièmes de ciel ; la
nébulosité va de 0/8 pour un ciel clair (pas de nuages) à 8/8 pour un ciel couvert
(toute la voûte céleste est emplie de nuages).
2 – Brume diffuse, nuage léger.
3 – Au sens figuré, la nébulosité est ce qui rend confus, vague, peu intelligible.
Remarques : a) – La nébulosité qui peut entourer, dans notre esprit, le sens d'un
mot ou d'une expression retire à ce mot ou à cette expression une partie de sa
valeur ; lorsque la nébulosité qui obscurcit le sens d'un autre mot, de signification
voisine ou opposée, se superpose à la nébulosité du premier mot ou de la première
expression, le sens de ce mot ou de cette expression peut s'éloigner ou s'opposer
au sens qui est consacré par le bon usage.
Cette confusion entre les sens de mots différents par associations d'idées est à la
base de beaucoup de jeux de mots.
b) – Des expressions comme été météorologique (mi-mai à mi-août), été
astronomique (du 22 juin au 22 septembre), Été de la Saint-Denis (vers la
mi-octobre), Été de la Saint-Martin (vers la mi-novembre) ou Été Indien (vers la
mi-décembre) ne sont pas toujours bien déterminées dans les esprits ; certains
présentateurs du Journal Télévisé n'hésitent pas à parler d'« été indien » dès le mois
d'août, avec près de 5 mois d'avance, lorsqu'un jour ou deux de beau temps chaud
succèdent à quelques jours de temps maussade et relativement froid.
c) – La caractéristique commune des mots genre (grammatical) et sexe (des
personnes), qui tous les deux peuvent être qualifiés de masculins ou féminins, a
permis le pitoyable jeu de mots qui a vidé le mariage civil de toute signification,
sous prétexte de considérations privées (le Code civil ne tenait compte, jusqu'ici, ni
de l'amour, ni d'aucun autre sentiment, mais de la volonté de renouveler les
générations autrement que par l'immigration).
d) – Tout le monde a souri quand quelqu'un a dit que « l'angle droit bout à 90°C ».
e) – Le mot climat et l'expression conditions météorologiques sont couramment
employés l'un pour l'autre : on notera cependant que le climat est caractérisé par
l'inclinaison du Soleil sur l'horizon à midi, mesurée en degrés, et que la température
de l'atmosphère se mesure également en degrés (Celsius).
Ce jeu de mots malheureux, et toujours involontaire, a conduit nos
« responsables » politiques, depuis Margaret Thatcher (et son discours du 27
septembre 1988 visant à fermer les mines de charbon du Pays de Galles) à formuler
des spéculations hasardeuses et anti-scientifiques car invérifiables, même à moyen
terme.
Glossaire maritime – page 1040 – À jour au 1er janvier 2015
Le réchauffement climatique va bientôt rejoindre les pluies acides de 1987 dans les
oubliettes de l'Histoire ; avant Maggie et ses mineurs, ma grand-mère attribuait les
dérèglements climatiques aux premières locomotives à charbon (avant le guerre de
1914-1918) ; ma mère aux premiers avions à hélice (avant la guerre de 1939-1940)
puis, après la guerre, aux avions à réaction ; nous-mêmes aux bombes atomiques A
et H que la France faisait exploser dans l'atmosphère au Sahara (février 60 - avril
61), puis à Mururoa ou Fangataufa (juillet 66 - septembre 74) !
Négrier (en anglais « slave trader », « guinea man ») : Un navire négrier est un navire disposé
pour faire la traite, c'est-à-dire le commerce des esclaves noirs sur la côte d'Afrique
où il y a eu, jusqu'au début du XIX ème siècle, des marchés à cet effet.
Remarques : a) – Ces navires ont de vastes chaudières pour la cuisine, des
embarcations très fines, un entrepont dégagé.
b) – Les navires qui faisaient le commerce des esclaves après l'interdiction de la
traite étaient de bons voiliers pour pouvait échapper aux croiseurs.
c) – Le pont qui recouvrait l'emplacement destiné aux esclaves était quelquefois
percé de trous appelés meurtrières, pour pouvoir tirer sur eux en cas de révolte.
d) – Les équipages des navires négriers risquaient leur vie à chaque traversée car
les esclaves étaient persuadés qu'on les transportait pour les manger à l'arrivée.
Néié : « Être néié » se dit de celui qui cherche à effectuer une observation astronomique et qui ne
trouve pas l'horizon avec l'instrument dont il se sert (sextant).
Nelson : 1 – Lord Horatio Nelson, marin de la Royal Navy, né le 29 septembre 1758 à Burnham
Thorpe est mort le 21 octobre 1805, à 47 ans, à la bataille du cap de Trafalgar.
2 – Perte d’un œil : Le 12 juillet 1794, au cours d'un engagement en Corse après
l'évacuation de Toulon, Nelson reçut à la face des éclats de mortier provenant d'un
tir ennemi. Trois mois plus tard, il fit établir deux certificats constatant la perte de
la vision de son œil droit
3 – Perte d’un bras : En août 1797, un tir de mousquet lui ayant causé des factures
multiples à l’humérus au cours de la bataille de Santa Cruz de Ténériffe (îles
Canaries), il est amputé d’une partie du bras droit.
4 – Bataille d’Aboukir : Après de vaines tentatives pour localiser la flotte qui
portait Napoléon vers l’Égypte, Nelson surprend l’escadre française au mouillage
en baie d'Aboukir le 1er août 1798. La bataille d'Aboukir est une grande victoire
pour Nelson : la flotte française est détruite ou capturée, hormis deux navires de
ligne et deux frégates qui ont réussi à s'échapper ; privée de sa flotte, l’armée
d’Orient est prisonnière de l’Égypte.
À cette occasion, Nelson reçut le titre de « Baron Nelson du Nil »
5 – Bataille de Trafalgar : Vers 11 h 45, le 21 octobre 1805, Nelson fit hisser le
signal naval le plus célèbre de l’histoire britannique, qui déclencha la bataille du cap
de Trafalgar (en Atlantique, au nord-ouest du détroit de Gibraltar) entre les forces
navales britanniques et les forces navales franco-espagnoles.
Les 27 vaisseaux britanniques disposaient de 2200 canons et de caronades, contre
2600 canons pour les 33 vaisseaux franco-espagnols.
La bataille de Trafalgar fut une victoire pour les Britanniques : 21 navires capturés,
un coulé, 7 000 prisonniers et plus de 3 000 morts et blessés dans la force
franco-espagnole et environ 1 500 morts et blessés pour les Britanniques.
6 – Mort de Nelson : Nelson est mort au cours de la bataille de Trafalgar, vers
treize heures le 21 octobre 1805, sur le pont du Victory, touché par un tireur placé
dans la mâture du 74 canons français Redoutable, qui était à une distance de 50
pieds.
Remarque : Au cours de la bataille de Trafalgar, il a suffi d'une seule balle à Robert
Guillemard, fusilier d'origine provençale, pour mettre un terme à la carrière
prestigieuse et à la vie d'un des plus grands marins de tous les temps : l'Amiral
Horatio Nelson.
La balle pénétra par l'épaule gauche, fractura l'acromion, la seconde et la troisième
Glossaire maritime – page 1041 – À jour au 1er janvier 2015
conservées par leurs destinataires et, lorsque la noblesse était héréditaire, par tous
leurs descendants.
2 – Sous l'Ancien Régime, la noblesse conférait des privilèges à ceux qui pouvaient
prouver leur état par la présentation de titres.
Remarque : Si la noblesse conférait des droits, elle apportait également es
empêchements et des devoirs.
3 – La noblesse, à l'origine, était le privilège d'une race particulière (germanique) ;
la noblesse était alors strictement héréditaire et elle excluait les mésalliances.
Remarques : a) – La perception de la Noblesse comme une caste, avec ses rites
partagés, et non plus comme le résultat d'une filiation individuelle, date du
XV ème siècle.
b) – On a distingué la haute noblesse, qui était la partie de la noblesse qui avait le
plus d'illustration ou d'ancienneté et la petite noblesse qui en avait le moins.
c) – On appelle quelquefois ancienne noblesse celle qui existait en France avant la
Révolution de 1789, et nouvelle noblesse celle qui a été créée depuis.
d) – Certains essaient de se faire passer pour nobles sans en avoir la qualité.
La qualification abrégée de ceux qui cherchent à se joindre aux nobles mais qui
demeurent sans titre de noblesse est « s. nob. », que l'on prononce « snob ».
4 – Après la défaillance des Romains, les peuplades celtes qui habitaient au nord et
l'ouest des Alpes, des deux côtés du Rhin, acceptèrent que les Francs les protègent
des autres barbares ; ce furent Clovis, puis Charlemagne dont l'Empire s'étendait de
l'Océan Atlantique aux Carpates ; la noblesse correspondit alors à une race bien
définie, la race franque.
Remarque : Le mot race a acquis récemment une surcharge émotive et sulfureuse
qu'il ne possédait pas au Moyen Âge.
5 – Avec les siècles, les princes de tous les États européens continuèrent à se
marier entre personnes possédant le maximum de sang noble ; ils accordèrent
cependant à d'autres personnes des titres de noblesse honorifiques en récompense
de services rendus ou contre des deniers.
On distingue ainsi :
i) La noblesse d'extraction : celle dont l'origine est très ancienne.
ii) La noblesse d'épée : celle qui est regardée comme acquise l'épée à la main.
iii) La noblesse militaire : celle qui appartenait de droit aux roturiers parvenus à
certains grades militaires.
iv) La noblesse de robe ou d'office : celle que conférait la possession de certains
offices de judicature.
v) La noblesse de finance : noblesse que l'on obtenait en achetant certains titres de
propriété terrienne.
Remarques : a) – [Proverbe] « Noblesse vient de vertu » : Ce proverbe signifie
qu'un homme ne devrait être considéré comme étant au-dessus des autres que par
la vertu et le mérite et non par la seule filiation.
[Voir le mot Vertu].
b) – « La noblesse est comme la syphilis : quand on l'a dans le sang, on ne peut
pas s'en séparer. » [D'après Jean d'Ormesson].
6 – [Au figuré] Noblesse signifie : grandeur, élévation, dignité, en parlant soit des
personnes, soit des animaux, soit des choses.
7 – L'attribution d'un titre de noblesse à un roturier s'accompagne d'une terre :
dans ce cas, la noblesse est attachée à la terre et non aux personnes.
Remarque : Une terre qui ne confère pas la noblesse est appelée une « terre en
roture ».
[Voir le mot Roture].
Nocher : Nocher un couteau, c’est lui faire perdre son tranchant, notamment lorsque ce que l’on
coupe est posé sur un support très dur.
[Dialecte cauchois].
Glossaire maritime – page 1048 – À jour au 1er janvier 2015
Nocher (en anglais « master », « boatswain ») : Terme employé en Méditerranée au XIX ème
siècle comme synonyme de patron ou de maître.
Remarque : D’après l’Ordonnance touchant la Marine du mois d’août 1681 :
Le contre-maître ou nocher devait faire gréer le navire et, avant de faire voile, il
devait vérifier qu’'il était suffisamment garni de cordages, poulies, voiles, et de tout
les apparaux nécessaires pour le voyage.
Lors du départ, il surveillait le levage de l'ancre.
Pendant le voyage il devait visiter chaque jour toutes les manœuvres hautes et
basses.
En arrivant au port, il devait faire préparer les câbles et les ancres, amarrer le
navire, frêter les voiles et dresser les vergues.
[Voir le mot Contremaître].
Nocturlabe (en anglais « nocturnal ») : Ancien instrument d'astronomie nautique qui servait à
trouver la latitude d'un bâtiment ainsi que l'heure du bord, en mesurant, la nuit, la
distance de l'étoile polaire au pôle.
Remarque : Les résultats obtenus avec cet instrument étaient décevants.
Noël (Père – ) : 1 – Substitution civile de Saint Nicolas aux États-Unis d'Amérique à partir du
milieu du XIX ème siècle.
Remarques : a) – Les Protestants américains répugnaient à honorer l'ancien évêque
de Myre, Saint Nicolas.
b) – Les Américains appelle le Père Noël Santa Claus, c'est-à-dire Saint Nicolas.
2 – Le dessinateur publicitaire américain Haddon Sundblomm (1899-1976) avait
illustré une réclame pour la boisson Coca-Cola intitulée « La soif ne connaît pas
de saison » avec des représentations chaleureuses du Père Noël .
Remarque : Habillé aux couleurs de la firme, de blanc et de rouge, le Père Noël
figura sur des dizaines d'affiches différentes vantant les bienfaits du Coca-Cola
entre 1930 et 1960.
3 – Coca-Cola et le Père Noël arrivèrent en France et en Europe avec les soldats
de l'armée d'occupation américaine en 1944-45.
4 – Le succès de la si jolie mélodie « Petit Papa Noël » chantée par Tino Rossi
dans les années 1950, a contribué à rendre le Père Noël très populaire en France.
5 – Dans notre petite enfance, où il n'était pas encore question de Père Noël, c'était
le petit Jésus qui mettait des jouets et des friandises dans les souliers astiqués des
enfants sages, le matin de Noël.
[Voir Fouettard (Père – ) et Nicolas (Saint – )].
Nœud (en anglais « knot ») : 1 – Division de la ligne de loch : la ligne de loch est marquée par
des nœuds espacés de 45 ou 46 pieds (environ 15 mètres).
2 – Si l’on utilise un sablier de 30 secondes (la 120 ème partie d’une heure) pour
apprécier la vitesse d’un navire à la mer, la distance théorique entre les nœuds doit
être la 120ème partie de la longueur d’un mille marin, soit 15,40 mètres ; en
pratique, elle est inférieure.
3 – Les vitesses des navires ne sont normalement pas des vitesses itinéraires (ni
« lieues marines par heure », ni « lieues terrestres par heure », ni « milles marins
par heure », ni « kilomètres à l’heure », ni « mètres par seconde »).
4 – La mesure de la vitesse d'un navire à la mer s'exprime en vitesse angulaire (le
degrés-par-heure ou son sous-multiple sexagésimal la minute-par-heure).
5 – L’unité de mesure de la distance parcourue par un navire, mesurée sur la carte
marine à l’aide d’un compas à pointes sèches, ou calculée à l’aide des formules de
la trigonométrie sphérique, est traditionnellement la minute de degré de méridien
terrestre par heure.
6 – Par tradition, on dit habituellement « nœuds » à la place de « minutes de degré
parcourus par heure » ou de « milles par heure ».
[Voir le mot loch].
7 – On appelle nœud l'unité de vitesse qui correspond à la vitesse angulaire d’une
Glossaire maritime – page 1049 – À jour au 1er janvier 2015
minute de degré de grand cercle par heure ; un nœud est équivalent à un mille
marin par heure.
8 – Le nombre de nœuds filés en 30 secondes, c’est-à-dire pendant la 120ème
partie d’une heure, correspond à la vitesse du navire exprimée en milles par heure.
9 – Les sabliers anglais étaient de 28 secondes mais la distance entre les nœuds des
lochs anglais était plus courte que celle des lochs français : les vitesses exprimées
en nœuds étaient donc quasi-identiques.
Remarques : a) – En employant des sabliers de 30 secondes, avec des divisions de
la ligne de loch trop courtes, la vitesse estimée est trop grande ; mais si le sablier
n’est plus que de 25 ou 26 secondes, parce que les grains sont usés, l’erreur se
trouve en partie rectifiée (les grains s’usent vite, surtout s’ils proviennent de
coquilles d’œufs pilées).
b) – Il est important que les bâtiments qui naviguent en escadre utilisent la même
mesure de la vitesse ; c‘est pour cette raison que certains ministres de la marine ont
fixé réglementairement la distance qui sépare les nœuds des lignes de loch.
c) – En 1781, Gaigneur, hydrographe, écrit que la majorité des navigateurs
s’écartent de la division absolue de la ligne de loch, qui doit être de 47 pieds 6
pouces entre les nœuds, et que chaque pilote la modifie selon ses préjugés :
certains adoptent 42 pieds 6 pouces, d’autres 43, 44 ou 45 pieds ; Verdun de la
Crène, Pingré ou Borda conseillèrent d’adopter 45 pieds (14,62 mètres) car il est
nécessaire de diminuer un peu la longueur par rapport à la longueur exacte tirée du
mille, pour tenir compte de l’entraînement du flotteur par le bâtiment.
d) – En raison de la forme de la Terre, aplatie aux pôles, renflée à l’Équateur, une
minute de degré intercepte des arcs de longueurs différentes, mesurés à la surface
de la mer, pour des latitudes différentes.
Des distances égales (en minutes de degré) parcourues en mer dans deux parages
situés à des latitudes différentes, peuvent correspondre à des longueurs (en
kilomètres) légèrement différentes : un navire naviguant près de l’Équateur, et dont
la vitesse est exprimée en minutes par heure, parcourt en un temps donné une plus
grande distance en kilomètres que s’il naviguait à la même vitesse (en minutes par
heure) en Mer du Nord ; mais comme la viscosité de l’eau chaude près de
l’Équateur est inférieure à celle que l’on rencontre en mer du Nord, les distances
en minutes par heure, parcourues à la même allure de la machine, seront
comparables.
e) – Par métonymie, on appelle nœud une longueur égale à la cent-vingtième partie
d’un mille marin ; c'est pour cela que certains bons auteurs ont pu employer
l'expression « nœuds par heure » pour exprimer des vitesses.
Cependant, l'usage de l'expression « nœuds par heure » doit être évité.
Nœud : L'un des points où le grand cercle que le Soleil décrit sur la sphère céleste (l’écliptique)
coupe l'Équateur céleste ; à l'un de ces points d'intersection le Soleil passe
au-dessus de l'Équateur (de l'hémisphère sud à l'hémisphère nord) et à l'autre il
passe dessous (de l'hémisphère nord à l'hémisphère sud) : le premier est appelé
nœud ascendant et le deuxième est appelé nœud descendant.
Le premier nœud est le point Vernal (γ) et le Soleil s’y trouve à l’instant du
printemps de l’hémisphère Nord.
Nœud (en anglais « knot ») : Enlacement de cordages dont on passe les bouts les uns dans les
autres en les serrant.
Remarques : a) – La pratique des nœuds s’appelle le matelotage.
b) – Un bon nœud tient pendant que l’on compte sur lui, mais on peut le défaire
facilement lorsqu’on n’en a plus besoin.
c) – On appelle amaricandage ou amaricandement un assemblage de nœuds dont
la plus grande partie est inutile.
Nœud de chaise (en anglais « bowline ») : Nœud très utilisé que l'on fait lorsque l'on veut obtenir
rapidement une boucle ou un œil au bout d'un cordage.
Glossaire maritime – page 1050 – À jour au 1er janvier 2015
Remarques : a) – Les nœuds de chaise sont faciles et rapides à faire, ils ont une
très bonne résistance et ils se défont facilement lorsqu'on n'en a plus l'utilité.
b) – On est souvent amené à laisser un nœud de chaise au bout des cordages.
c) – L'adage que l'on enseigne pour faire les nœuds de chaise parle d'un puits et
d'un arbre, d'un serpent qui sort du puits, qui fait le tour de l'arbre puis qui rentre
dans le puits.
Nœuds ascendant et descendant : 1 – En cosmographie, le nœud ascendant et le nœud
descendant représentent les points où l’orbite d’un corps céleste coupe un plan de
référence.
2 – Lorsqu’on parle d’une planète du système solaire, c’est en général le plan de
l’écliptique qui sert de plan de référence ; s'il s'agit d'un satellite, on se sert plutôt
du plan de l’équateur de la planète autour de laquelle il gravite.
3 – Pour la Lune, on appelle nœud ascendant et nœud descendant les points
d’intersection de son orbite avec l’écliptique.
Après que la Lune a passé son nœud ascendant, sa déclinaison augmente jusqu’à
atteindre 5,9° au-dessus du plan de l’orbite de la Terre autour du Soleil.
Après que la Lune a passé son nœud descendant, sa déclinaison augmente jusqu’à
atteindre 5,9° au-dessous du plan de l’orbite de la Terre autour du Soleil.
Noie-chien (en anglais « little skiff ») : Appellation un peu méprisante d'un petit esquif.
Noir (en anglais « tarred ») : Quand il s'agit de cordages en fibres végétales, l'adjectif « noir »
s'applique à ceux qui ont été imbibés ou enduits de goudron, par opposition à
« blanc » qui s'applique à ceux qui n'en sont ni imbibés, ni enduits.
Remarque : Les cordages en fibres synthétiques ne sont jamais enduits de
goudron : on n'emploie pas les qualificatifs noir ou blanc lorsqu'il s'agit de
cordages synthétiques.
Noir de fumée : On appelle noir de fumée une suie très noire et légère que donne la combustion
de la poix-résine (ou résine de térébenthine, ou résine de conifère).
Remarque : Le noir de fumée entrait dans les compositions avec lesquelles on
peignait ou enduisait diverses parties des navires à voiles, de la mâture au
gréement.
Noix (en anglais « hound ») : 1 – Épaulement qu'on laisse à la tête des mâts supérieurs, au
commencement du ton de ces mâts, pour supporter les barres ou pour servir d'arrêt
aux capelages comme dans les mâts dits à pible.
Remarque : Dans les mâts de petites dimensions, les noix sont percées d'un clan
pour drisse.
[Voir les mots Clan, Pible et Ton].
2 – La noix d'un cabestan en est la partie qui reçoit les barres que l'on utilise pour
mettre en rotation le cabestan.
Nolis (en anglais « freight ») : Synonyme de fret.
Remarque : Le mot nolis est traditionnellement employé en Méditerranée.
Nolisement (en anglais « chartering ») : Synonyme d'affrétement.
Remarque : Le mot nolisement est traditionnellement employé en Méditerranée.
Noliser (en anglais « to freight ») : Synonyme de fréter.
Remarque : Le mot noliser est traditionnellement employé en Méditerranée.
Nombre d’armement : 1 – Le nombre d’armement (NA) d’un navire détermine les
caractéristiques d’un certain nombre d’apparaux, par exemple le ou les guindeaux,
le nombre et la masse des ancres, la dimension des lignes de mouillage, etc.
2 – Le nombre d’armement est calculé par une formule réglementaire, en fonction
de :
– B (largeur du navire) ;
– hc (distance entre la flottaison réglementaire et le livet de pont) ;
– S (surface frontale réelle de la façade) ;
Glossaire maritime – page 1051 – À jour au 1er janvier 2015
celles par lesquelles les permissions, les interdictions, les autorisations, les
habilitations et les ordres sont donnés, etc.
Remarque : Les discours normatifs font partie de la vie de tous les jours.
Noroît : Direction du nord-ouest, notamment en parlant de la direction d’où souffle le vent.
Nostalgie : [Pathologie] Mal du pays ; dépérissement causé par un désir violent de retourner dans
son pays.
Notaire : 1 – Officier public ayant pouvoir de dresser des actes et contrats authentiques.
2 – Le notaire reçoit et rédige les contrats, les obligations, les testaments, les
transactions et autres actes volontaires.
[Voir le mot Tabellion].
Notation polonaise inversée (en anglais « Reverse Polish Notation – RPN ») : 1 – Dans la
notation polonaise inversée, les opérandes des formules mathématiques sont saisis
avant les opérateurs.
2 – La notation polonaise inversée permet d'éviter les parenthèses dans la saisie et
de faire apparaître les résultats intermédiaires : elle se rapproche de la procédure
du calcul mental.
3 – La notation polonaise inversée a été inventée en 1920 par le Polonais Jan
Łukaciewicz.
Remarque : Les calculatrices Hewlett-Packard, depuis 1972, et le langage
PostScript utilisent la notation polonaise inversée.
Notion : 1 – Idée qui se forme dans l'esprit.
2 – Idée que l'on se fait d'une chose.
3 – On appelle notions les connaissances acquises de quelque chose.
Remarques : a) – À la différence du savoir qui s'acquiert par l'étude approfondie et
par la pratique assidue, les notions représentent souvent un demi-savoir,
c'est-à-dire des connaissances incomplètes en étendue ou en profondeur.
b) – Le mot notions dans cette acception s'utilise habituellement au pluriel.
Nougaro : Le chanteur Claude Nougaro écrivit et chanta une chanson où il est question de la
Compagnie des Messageries Maritimes :
Je lance une bouteille à la mer,
Messageries maritimes
Je lance une bouteille à la mer,
une bouteille de gin
La bouteille, je l'ai bue
et mon divan chavire
Je lance une bouteille à la mer...
Hic!
Bof!
Et puis tiens! Je me lance à la mer,
Messageries posthumes
Et puis tiens! Je me lance à la mer...
tume.
Je termine mon histoire
d'alcool... hic!
La mer, c'est pas la mer à boire...
Plouf!
Nouvelle lune (en anglais « new moon ») : 1 – Phase où la Lune est située entre la Soleil et la
Terre ; la Lune présente alors sa face obscure vers la Terre, et elle se lève et se
couche en même temps que le Soleil ; si, en plus, la Lune se trouve proche de
l’écliptique, certains observateurs terrestres peuvent parfois voir une éclipse de
Soleil.
2 – L’instant de chaque nouvelle lune marque le début d’un nouveau cycle appelé
mois lunaire.
Remarque : La période des quelques jours qui précèdent la nouvelle lune est
appelée la vieille lune ; les jours qui suivent sont ceux de la jeune lune.
Novice (en anglais « sea boy », « ship’s boy », « younker », « apprentice ») : Le novice est une
personne âgée de 16 à 18 ans qui a suivi une formation à l’école maritime et qui est
embarquée pour apprendre le métier de marin.
i) Le novice pont est appelé à devenir matelot léger puis matelot.
ii) Le novice machine est appelé à devenir nettoyeur, chauffeur, graisseur ou
ouvrier mécanicien.
iii) Le novice polyvalent deviendra, à 18 ans, un marin polyvalent (pont et
machine).
iv) Le novice ADSG deviendra garçon de cabine ou occupera un autre poste dans
le service général (hôtel-restaurant).
Noyale (en anglais « Britanny's sail cloth ») : Sorte de toile à voile fabriquée en Bretagne.
Noyer : 1 – Noyer la terre, noyer un navire, c'est les perdre progressivement de vue en
commençant par leur base au fur et à mesure que l'on s'en éloigne, à cause de la
rotondité de la Terre (en anglais « to drop », « to lay », « to lose sight of »,
« apprentice »).
2 – Autrefois, on noyait un navire lorsqu'on y faisait pénétrer assez d'eau pour le
couler dans le port à la pleine mer suivante, à l'effet de faire périr les insectes ou
autres animaux incommodes et destructeurs qui pouvaient s'y trouver.
3 – « Noyer son fort » sur un navire à la coque frégatée, c'est immerger la partie la
plus large de la coque (en anglais « her extreme breadth too low »).
4 – « Noyer ses marques » c'est embarquer trop de marchandises sur son navire et
voir ses marques de franc-bord au-dessous de la surface de l'eau (en anglais « over
flowed »).
NSA : Sigle de la National Security Agency.
La NSA est une agence américaine d'interception des messages privés, disposant de
moyens matériels et financiers très élevés.
Le rôle de la NSA est d'intercepter les messages des ennemis de l'Union, et aussi
ceux des concurrents industriels ou commerciaux des entreprises américaines.
Remarques : a) – Tous les pays cherchent à intercepter les communications privées
ou secrètes de leurs ressortissants et de ceux des autres pays amis ou ennemis,
mais peu disposent de la technologie et des moyens financiers permettant d'y
arriver.
b) – Il existe des moyens techniques permettant de protéger assez convenablement
le secret de ses propres communications ; ces moyens sont coûteux et surtout
contraignants ; ceux qui ne les utilisent pas crient au scandale lorsque quelqu'un
cherche à écouter leurs communications transmises en clair, ou avec un brouillage
Glossaire maritime – page 1055 – À jour au 1er janvier 2015
insuffisant.
c) – Tous les codes secrets peuvent être découverts avec de la persévérance ; la
mise en œuvre d'un cryptage efficace pour la protection du secret des transmissions
demande de bonnes connaissances en informatique et en mathématiques,
[Voir les sigles CIA, DEA, TIA, FBI ].
Nuage : 1 – Un nuage est un amas de gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace en suspension
dans l’atmosphère.
Remarque : L'atmosphère terrestre est composée d'air (oxygène, azote, gaz rares),
d'eau en phases gazeuse (vapeur) liquide ou solide (glace), de dioxyde de carbone
(gaz carbonique – C02) et d'une multitude de polluants : gazeux ou solides,
minéraux (sable, poussières), organiques inertes (suies, chaînes carbonées) ou
organiques vivants (graines, bactéries).
2 – Les nuages résultent habituellement de la condensation en altitude de l’eau
présente dans l’atmosphère sous forme de vapeur, lorsque celle-ci se refroidit par
suite d’un mouvement ascendant ou pour toute autre raison.
Remarque : Au-dessous de 0°C, les gouttelettes d'eau peuvent, soit rester en phase
liquide (on dit alors qu'elles sont en surfusion) soit se transformer en cristaux de
glace.
3 – Lorsque l’air humide se refroidit, son humidité relative augmente.
À partir et au-dessous d’une certaine température appelée point de rosée, le
mélange est saturé de vapeur d’eau et une partie de celle-ci se transforme en
gouttelettes ; cette transformation physique (appelée condensation) libère une
certaine quantité de chaleur (appelée chaleur latente de condensation) dans
l’atmosphère.
4 – L’air non saturé en humidité et qui monte voit sa pression diminuer (on dit qu’il
se détend) et sa température diminuer d’environ 1 degré pour 100 mètre
d’élévation.
Si, pour cette nouvelle pression et cette nouvelle température la vapeur d’eau
contenue dans l’air a commencé à condenser, la diminution de la température n’est
plus que d’environ 0,6 degré pour 100 mètre d’élévation.
5 – Un nuage est un milieu en constante évolution ; certaines gouttelettes
s’évaporent, d’autres se forment par condensation de vapeur d’eau ; certaines sont
échauffées, d’autres sont refroidies.
6 – Les fines gouttelettes d’eau condensée en suspension dans l’air peuvent
s’élever par rapport à leurs voisines qui sont plus froides, ou se regrouper en
grosses gouttes, en flocons ou en petits glaçons qui tomberont par gravité et qui
formeront la pluie, la neige ou la grêle.
7 – CLASSES DE NUAGES :
Les nuages sont traditionnellement classés et nommés selon l’altitude de leur base
au-dessus du sol, selon leur aspect, selon leur développement vertical ou
horizontal.
i) Les nuages de type cirrus (cirrus signifie cheveu bouclé en latin) :
Les cirrus sont des nuages élevés (plus de 5000 mètres en régions tempérées).
Il sont habituellement visibles en avant d’une dépression.
ii) Les nuages de type stratus :
Les stratus sont des nuages développés en strates horizontales.
Ils sont visibles au début du passage de la dépression.
iii) Les nuages de type cumulus (cumulus signifie amoncellement en latin) :
Les cumulus sont des nuages à développement vertical.
Les cumulus de mauvais temps sont visibles surtout au moment du passage et à la
fin de la dépression.
On rencontre également des cumulus de beau temps, de couleur blanche dans le
ciel bleu, à développement vertical modéré.
iv) Les nuages de type altus – (alto signifie élevé en latin) :
Le préfixe alto signifie que le nuage a sa base à une altitude moyennement élevée
Glossaire maritime – page 1056 – À jour au 1er janvier 2015
La diffusuion est la déviation dans toutes les directions d'une partie de la lumière
solaire qui atteint la surface extérieure des micro-gouttelettes du nuage.
À contre-jour, un nuage composé d'une multitude de micro-gouttelettes d'eau est
très lumineux et donne l'apparence d'une masse uniforme continue.
Les micro-gouttelettes deviennent visibles lorsque leur diamètre dépasse 0,5 μm
(la longueur d'onde de la lumière visible).
Nuaison (en anglais « steady wind », « wind set in ») : On appelle « nuaison » une période
prolongée pendant laquelle le vent est établi à souffler de la même direction avec la
même force (quinze, vingt jours ou au-delà).
Exemples : On dit ainsi « une bonne nuaison », ou « une nuaison de vents d'Est »,
ou « une nuaison de vents d'amont ».
Nucléaire (Accident – ) : L'exploitant d'un navire nucléaire est responsable de plein droit et à
l'exclusion de toute autre personne des dommages nucléaires dus à un accident
nucléaire.
[Loi n°65-956 du 12 novembre 1965 sur la responsabilité civile des exploitants de
navires nucléaires.]
Remarques : a) – Est considéré comme exploitant la personne autorisée par l'État
du pavillon à exploiter un navire nucléaire, ou l'État qui exploite un tel navire.
b) – Est un navire nucléaire tout navire pourvu d'une installation de production
d'énergie qui utilise ou est destinée à utiliser un réacteur nucléaire comme source
d'énergie, que ce soit pour la propulsion ou à toute autre fin.
c) – Est un dommage nucléaire tout dommage qui provient en tout ou en partie
des propriétés radioactives du combustible nucléaire ou de celles de produits ou
déchets radioactifs de ce navire.
Nuit de Cristal : On évoque sous cette appellation les attaques concertées contre des Juifs et
contre des intérêts juifs qui eurent lieu dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 sur
tout le territoire de l'Allemagne.
Remarque : Une centaine de Juifs furent assassinés, 200 synagogues furent
détruites, 7 500 commerces ou entreprises appartenant à des Juifs furent saccagés.
Numérique (Activité – ) : Toute activité numérique repose sur une numérisation de données.
Exemples : Photo numérique, musique numérique.
Remarque : Une machine informatique traite automatiquement les informations
numérisées qu'on lui fournit, selon des algorithmes écrits par des programmeurs
dans un langage compréhensible par la machine.
Numérisation : Transformation de données en un fichier numérique pouvant être interprété par
un dispositif informatique.
Remarque : La numérisation du son comporte l'échantillonnage, la quantification et
l'encodage.
Nungesser : 1 – Charles Nungesser, officier de hussards et aviateur, fut l'un des as de la chasse
aérienne durant la Première Guerre Mondiale : il eut 45 victoires homologuées
conte l'ennemi allemand.
2 – Il tenta de traverser l'Atlantique d'Ouest en Est avec Coli en mai 1927 ; leur
avion, « l'Oiseau Blanc » avait un train d'atterrissage largable.
Remarque : L'Oiseau Blanc était un avion bi-plan fabriqué par Cousinet au Ajoncs,
le terrain d'aviation de La Roche-sur-Yon en Vendée ; sa longueur était de 9,75 m ;
son envergure de 14,60 m ; sa hauteur 3,89 m ; son hélice avait 3,80 mètres de
diamètre ; il était équipé d'un moteur Lorraine 12 cylindres de 450 chevaux ; ses 3
réservoirs contenaient ensemble 4025 litres d'essence ; sa masse à vide était de
1905 kg et sa masse maximum au décollage de 5030kg ; il avait besoin d'une piste
de 900 mètres pour s'arracher ; à la vitesse de croisière de 185 km/h, son
autonomie était de 42 heures.
2 – Ayant décollé le 8 mai 1827 à 05h18 de l'aéroport du Bourget avec une masse
de 4 864 kg, l'Oiseau Blanc largua son train d'atterrissage à Gonesse, passa à
Étretat (Seine Inférieure) à 06h48 et n'a plus jamais été aperçu avec une certitude
Glossaire maritime – page 1064 – À jour au 1er janvier 2015
absolue.
Remarques : a) – Un monument stylisé, édifié sur la falaise Nord d'Étretat, rappelle
que c'est à cet endroit qu'il a été vu avec certitude pour la dernière fois.
b) – Comme souvent lorsqu'on ne sait pas, des rumeurs ont circulé, plus ou moins
crédibles : l'Oiseau Blanc aurait été vu quand il a survolé l'Irlande ; il aurait été vu
par des pêcheurs à son passage à Saint-Pierre et Miquelon ; il aurait peut-être été
abattu par erreur dans les eaux canadiennes, mais ce dernier point est douteux et
peu vraisemblable.
Nuremberg (Traité de – ) : Par le Traité de Nuremberg de 1542, l'empereur Charles Quint
confirma au duc Antoine de Lorraine (1489-1544) que la Lorraine était un État
indépendant « libre et non incorporable ».
Nutation : 1 – La nutation est le fait, pour la Terre, de se balancer autour de son axe de rotation.
Remarque : Nutation vient du mot latin nῢtᾱtῐo qui signifie : léger balancement,
oscillation.
2 – Découvert en 1737 par James Bradley, le mouvement de nutation de la Terre
est causé principalement par l'action gravitationnelle de la Lune.
La nutation entraîne la précession des équinoxes.
Remarque : Le phénomène de la précession est dû aux forces de marée exercées
sur le bourrelet équatorial terrestre par la Lune et le Soleil ; elle se transmet à l’axe
de rotation de la Terre qu’elle incite à décrire une espèce de spirale dont la période
correspond à environ 25 760 ans.
3 – La nutation se manifeste par un déplacement des points équinoxiaux de la Terre
d'une amplitude totale de 34" et d’une période de 18,6 ans.
Remarque : La Lune est la cause dominante de la nutation ; la période
fondamentale de la nutation est celle de la rotation des nœuds de la Lune
(18,6 années).
[Voir l'expression Précession-nutation].
Nylon : 1 – Le nylon est l’une des fibres synthétiques les plus résistantes et les plus faciles à
trouver.
2 – La fibre appelée nylon est un polyamide.
3 – Une amarre en nylon coule dans l’eau de mer car sa densité est de 1.14.
4 – Lorsque le nylon est mouillé, sa résistance à la rupture diminue légèrement.
5 – Le nylon est élastique ; il peut s’allonger de 17 p.100 sous une charge égale à
20 p.100 de sa résistance à la rupture.
6 – Le nylon résiste aussi bien aux tensions habituelles causées par la houle
(étirement et détente) qu’aux chocs (secousses violentes et soudaines) susceptibles
d’affecter un mouillage par mauvais temps ou une remorque.
7 – Le nylon est durable, il résiste à l’usure de surface et à l’abrasion interne
causées par les torsions et l’étirement ; il résiste aussi au vieillissement et se
détériore peu lorsqu’il est exposé au Soleil.
8 – L’immersion prolongée du nylon dans l’eau de mer a cependant tendance à le
raidir un peu.
9 – Nylon est l’appellation donnée par la firme Du Pont à une matière plastique de
type polyamide utilisable comme fibre textile et commercialisée en 1938.
10 – Chimiquement, le nylon est un polymère de condensation, fait d'un très grand
nombre de molécules liées entre elles par des liaisons amide qui forment une très
longue chaîne.
11 – Tous les polyamides sont nommés en fonction du nombre d'atomes de carbone
présents dans leur monomère : le nylon est appelé nylon 6-6 car de part et d'autre
du groupement amide se trouvent six atomes de carbone (dont l'un est compris
dans la fonction amide).
Remarques : a) – Une amine est un composé organique dérivé de l'ammoniac dont
certains atomes d'hydrogène ont été remplacés par un groupement carboné ; si l'un
des atomes de carbone liés à l'atome d’azote fait partie d'un groupe carbonyle, on
obtient un amide.
Glossaire maritime – page 1065 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Le nylon a été inventé le 28 février 1935 par Wallace Carothers qui travaillait
pour la firme chimique américaine Du Pont.
c) – Le mot nylon n’a pas été déposé comme une marque commerciale ; son
utilisation est libre.
Obéir à la barre : Un navire obéit bien à la barre si, quand on donne un petit angle de barre, le
navire vient facilement du bord où on a mis la barre et si, lorsqu’on a remis la barre
à zéro, le navire arrête facilement son embardée sans qu’il soit besoin de beaucoup
rencontrer la barre.
Remarque : Pratiquement, on dit qu'un navire obéit à sa barre si l’on arrive
aisément à faire venir son cap du bon côté de sa route-surface ; le bon côté est
celui vers lequel on désire venir.
Obione :
Obit : 1 – Nom donné aux messes anniversaires qui se disent pour les morts.
2 – Émolument produit par l'obit.
Oblat : 1 – Autrefois, enfant donné à quelque monastère.
2 – Moine laïque que le roi mettait dans chaque abbaye de sa nomination (abbaye
royale) et qui était ordinairement un vieux soldat.
Oblation : 1 – Action par laquelle on offre quelque chose à la divinité.
2 – Chose offerte à la divinité.
Obligation : 1 – Ce qui oblige, toute espèce d'engagement.
Exemple : Une obligation d'honneur.
2 – Lien de reconnaissance pour quelque service, pour quelque plaisir.
3 – Lien de droit qui astreint une personne envers une autre à donner, à faire ou à
ne pas faire quelque chose.
Exemples : Les obligations du vendeur et de l'acheteur ; de l'assureur et de l'assuré.
4 – Titre qui représente des capitaux prêtés ; titre de créance sur l’émetteur
[Opérations financières].
Remarques : a) – Une obligation donne droit au paiement d’un intérêt et au
remboursement complet de la créance à l’échéance.
b) – Les obligations sont cessibles sur un marché qui fixe leur cours.
Obligations particulières de l’assuré : 1 – L’assuré doit faire une déclaration sincère et
véritable, informer l’assureur de toute modification en cours de contrat, et plus
généralement informer l’assureur de tout ce qui peut lui permettre d’apprécier le
risque réel.
2 – L’assuré doit apporter les soins raisonnables à tout ce qui est relatif au navire et
à la marchandise.
3 – L’assuré doit contribuer au sauvetage des objets assurés et prendre toutes
mesures conservatoires de ses droits contre les tiers responsables. Il est
responsable envers l’assureur du dommage causé par l’inexécution de cette
obligation par sa faute ou sa négligence.
4 – L’assuré doit payer la prime d’assurance (la prime est acquise à l’assureur dès
que le risque a commencé à courir).
5 – L’assuré doit informer sans délai l’assureur des sinistres survenus.
Oblique (en anglais « slant », « slanting») : 1 – Qui s'écarte plus ou moins de la verticale.
2 – Qui s'écarte plus ou moins de la perpendiculaire à une ligne ou à un plan défini.
Exemple : Une ligne oblique qui fait un angle aigu avec la ligne principale.
3 – Qui est indirect.
Remarque : Oblique est parfois remplacé en ce sens par l'anglicisme « collatéral »
(exemple : des dégâts collatéraux pour des dégâts obliques)
4 – Oblique se dit de la marche d'un navire qui, courant sous quelque rumb
intermédiaire entre les points cardinaux, fait une angle avec le méridien et change à
chaque instant à la fois de latitude et de longitude.
5 – Une route oblique est celle qui se fait sous les allures du grand largue, du
Glossaire maritime – page 1066 – À jour au 1er janvier 2015
observer.
4 – Bien observer, c’est simplifier la scène en sélectionnant ce qui est pertinent
pour anticiper la suite de l’action.
La pertinence et la rapidité de l’observation s’acquièrent par la pratique : le cortex
préfrontal est sollicité pendant l’apprentissage, mais après quelques actions
similaires, le cortex préfrontal n’intervient plus car il est remplacé par d’autres
structures cérébrales plus rapides (frontales, sous-corticales,…) dont le rôle est de
mémoriser les classes d’actions semblables et de restituer inconsciemment leur
déroulement ; le cortex préfrontal est ainsi libéré pour remarquer ce qui ne va pas
comme il conviendrait.
Exemples : a) – Les premières fois où l’on entre sa voiture dans un garage, que ce
soit parce que la voiture est neuve ou parce que l’on n’est pas habitué à ce garage,
nous faisons très attention à ne rien toucher ; dans ce cas, le cortex préfrontal est
très sollicité par la manœuvre et tout le reste de l’environnement passe inaperçu.
Au contraire, lorsque l’on est très habitué à cette manœuvre, le cortex préfrontal
libéré remarque immédiatement ce qui peut surgir de nouveau ou d'anormal dans
l’environnement.
b) – C’est la même chose à la mer pour une manœuvre inhabituelle que l’on a
préparée consciencieusement : on observe les amers que l’on avait repérés sur la
carte, on fait attention aux mouvements de translation et de rotation de son navire,
mais on n’a parfois pas vu le navire qui arrive de tribord et à qui on devrait laisser
le passage !
c) – C’est encore à peu près la même chose pour l’entrée dans un sas d'un navire
piloté : si le pilote demande au capitaine grec d’un navire dont la largeur est juste
inférieure à celle du sas de faire disposer une amarre de l’avant à chaque coin de
l’entrée, il sera accaparé par la manœuvre de ses hommes et il ne proférera pas ces
exclamations et ces mises en garde qui sont de nature à déconcentrer le pilote ; de
son côté, le pilote n’aura pas à réfléchir pour comprendre ce qu’il lui raconte, et il
gardera l’esprit libre pour voir à temps ce qui ne se présenterait pas comme
d’habitude et pour anticiper une correction adaptée.
5 – L’ancrage du regard sur un point extérieur bien choisi, assez éloigné, est la
meilleure façon de percevoir les mouvements de translation en observant le
défilement plus ou moins rapide des ouvrages proches.
La pratique permet à l’œil de poursuivre automatiquement ces points remarquables
dans un paysage confus et, en libérant l’esprit de leur observation consciente, de
pouvoir l’utiliser à d’autres tâches.
Les mouvements de rotation des navires sont souvent plus faciles à remarquer que
les translations.
Exemples : a) – Avant de sortir du bassin de La Pallice, au moment de la
présentation vers l’entrée du sas, l’observation du phare rouge de la digue nord de
l’avant-port, au loin, presque dans l’axe au 265° du sas, permet de déceler un
mouvement nord-sud ou sud-nord alors que le navire est encore assez éloigné de
l'entrée du sas pour pouvoir continuer et ne pas avoir à recommencer la
présentation ; en cas de mouvement de translation vers le nord, on voit le coin nord
du sas s’approcher du phare rouge et le coin sud s’en éloigner.
En cas de translation résiduelle vers le nord, lorsque le navire arrive sur l'axe du sas
et qu'il fait route pour sortir du bassin, on observe en outre que le cap du navire a
tendance à venir vers le sud.
b) – Si un navire qui vient du quai sud du bassin à flot de La Pallice se prépare à
entrer dans le sas, le mouvement résiduel vers le nord est habituel mais il demeure
imperceptible jusqu'à ce que sa passerelle soit à 150 ou 200 mètres de l'entrée du
sas.
Le pilote est à la passerelle pour permettre au capitaine d'anticiper l'évidence.
Le réflexe biaisé du capitaine qui voit son étrave venir sur bâbord est de mettre son
propulseur d'étrave vers tribord, ce qui accentue la dérive vers le nord ; la bonne
Glossaire maritime – page 1068 – À jour au 1er janvier 2015
manœuvre, celle que lui conseillera le pilote pour arrêter l'embardée sur bâbord, est
de mettre la barre à droite, ce qui a pour effet d'arrêter l'embardée sur bâbord et en
même temps de réduire la translation vers le nord qui provoquait l'embardée.
c) – À l’entrée dans l’avant-port de La Pallice en venant de la mer, lorsque l'on est
entre le môle d'escale et les digues de l'avant port, l’observation de l’alignement
des bollards du quai Modéré Lombard permet de savoir si le navire dérive
éventuellement vers le nord ou vers le sud, à condition que le navire se présente de
bonne heure sur cet alignement et s'y tienne un moment, le cap presque sur le feu
rouge.
6 – L'observation d'un astre ou d'un amer est l'action de l'observer soit pour en
conclure la hauteur, l'amplitude ou l'azimut, soit pour mesurer la distance angulaire
entre cet astre ou cet amer et un autre.
Remarque : Faire une observation ou observer, c'est se servir d'un instrument
propre à faire des observations nautiques.
7 – Un bâtiment d'observation est celui qui est chargé par un amiral d'observer de
près, de suivre tous les mouvements d'un ennemi qui est en présence, et d'en rendre
compte soit par signaux, qoit par par un rapport oral ou écrit, soit par radio.
Quelquefois on envoie un bâtiment d'observation dans un parage déterminé ou
devant un port ennemi afin de remplir une mission analogue.
Remarque : Si le bâtiment est détaché pour éclairer l'armée navale en navigant sur
son avant ou sur ses ailes, on l'appelle un éclaireur (en anglais « scout»).
Observation astronomique : 1 – On appelle observation astronomique la mesure de la hauteur
d’un astre au-dessus de l’horizon, à un instant connu, au moyen d’un sextant.
2 – Une observation astronomique permet de tracer sur la carte une droite de
hauteur représentant l’ensemble des points où l’on est susceptible de se trouver.
3 – Si l’on observe plusieurs astres, les droites de hauteur correspondant à ces
différentes observations se coupent à peu près au point où l’on se trouve très
probablement.
4 – Connaissant, par le calcul, la hauteur de l’astre pour la position estimée à
l’instant de l’observation (c'est la hauteur estimée) on compare cette hauteur
estimée à la hauteur vraie (on obtient la hauteur vraie en corrigeant des erreurs
instrumentales ou d’origine atmosphérique la hauteur observée) : la différence
entre la hauteur estimée et la hauteur vraie est appelée intercept i (i = hv – he).
L'intercept permet de tracer sur la carte, à partir du point estimé, une droite de
hauteur perpendiculaire à la direction dans laquelle on a observé l’astre ; cette
direction est mesurée à l’aide d’une alidade ou est déterminée par le calcul.
La distance de la droite de hauteur au point estimé est égale à l’intercept.
La position observée est située sur la droite de hauteur.
Remarques : a) – La procédure décrite ici est la méthode la plus utilisée ; on
l'appelle méthode du point rapproché, ou méthode du vertical estimé, ou droite de
Marcq Saint-Hilaire.
b) – Les valeurs de toutes les grandeurs sont exprimées en degrés, en minutes de
degrés et dixièmes de minutes de degrés.
5 – Si l’on observe plusieurs astres, les droites de hauteur correspondant à ces
différentes observations concourent à peu près au point où l’on se trouve très
probablement.
Remarques : a) – L’espace inscrit à l’intérieur de l’ensemble des droites de hauteur
s’appelle un chapeau.
b) – Dans certains cas où la distance zénithale de l'astre est très faible, on trace la
courbe de hauteur à la place de la tangente à la courbe (c'est cette tangente que l'on
appelle droite de hauteur).
c) – La précision dans la mesure des hauteurs des astres au moyen du sextant
s’acquiert par une longue pratique ; une erreur d’une minute de degré sur la
hauteur de l’astre peut correspondre à une distance d’un mille à la mer ; une erreur
d’une seconde d’heure sur l’instant de l’observation peut correspondre à plus de
Glossaire maritime – page 1069 – À jour au 1er janvier 2015
approximatifs.
Celui qui ne « sent » pas ce qui pourtant est évident, suivra son sentiment sans
chercher à comprendre ; si son sentiment est biaisé, il sera dans l’erreur.
On ne vérifie pas « ce que l’on sent » parce que l’on est persuadé que c’est inutile.
Les séances d’instruction ou de formation nous poussent, lorsqu’on y participe, à
admettre le bien fondé des nouvelles procédures proposées ; mais, dans l’action
réelle, très souvent, nous suivrons strictement nos convictions antérieures avec
l’excuse sans appel que « c’est pareil ! ».
Tout se passe comme si notre cerveau avait déjà pris sa décision, à notre insu,
plusieurs secondes avant que nous ne décidions d’agir.
Remarques : a) – À confiance égale entre l’instructeur qui est en train d’expliquer
de façon convaincante, ou qui montre une procédure nouvelle qui fonctionne et qui
est d'un usage courant, et le camarade qui chuchote que ce que l’on faisait avant
était mieux, c’est ce dernier que l’on croira et, si en agissant comme on en a
l’habitude le résultat espéré n’est pas atteint, l’intime conviction sera que si l’on
avait agit comme le demandait l’instructeur « cela aurait été pire ».
b) – Dans l’action, entre un vieux préjugé et une connaissance acquise en séance
« de formation », c’est souvent la mémoire de la connaissance récemment acquise
qui s’efface, et le vieux préjugé, voire un vieux fantasme qui s’impose.
c) – Le choix de privilégier les croyances aux dépends de la connaissance est à la
base de la constitution des différentes sectes : le moteur de l’action, dans ce cas,
est la conviction que le groupe d’initiés auquel nous appartenons, la secte, a raison,
qu’il n’est pas possible de mettre en doute son dogme, et que ceux qui expriment
un propos différent, fût-il parfaitement défendable, ont tort.
d) – Au contraire, le choix de privilégier les connaissances aux dépends de la
croyance est à la base des différentes sciences : le critère déterminant de la nature
scientifique d’une proposition est qu’elle est contestable, donc qu’elle peut être
prouvée à tout moment ; mais, si la proposition contraire est un jour
rigoureusement démontrée, la première proposition doit être abandonnée, quels
que soient le nombre et la qualité de ceux qui la soutiennent encore.
Obstiné : Se dit d’un mal qu’on ne peut faire cesser.
Exemple : Un coup de vent obstiné.
Obus (en anglais « howitzer bullet ») : 1 – Projectile creux contenant une substance explosive.
2 – À la fin du XIX ème siècle et au début du XX ème, deux écoles coexistaient pour
la fabrication des obus :
i) L’école française préconisait un projectile massif, à parois épaisses, capable de
perforer une cuirasse mais à volume intérieur assez faible, ce qui limitait la quantité
d’explosif que l’on pouvait y loger.
L’explosion était retardée jusqu’à ce que l’obus ait pénétré dans l’intérieur du
navire ennemi.
L’explosion projetait un petit nombre de gros éclats.
ii) L’école anglaise préconisait au contraire un projectile à parois juste assez fortes
pour éviter une explosion prématurée ; la chambre intérieure était très grande et la
charge d’explosif emportée importante.
L’explosion survenait au moindre choc.
L’explosion projetait un grand nombre de petits éclats.
Remarque : À la bataille de Tsushima (27 et 28 mai 1905) les Russes avaient des
obus du premier type (parois épaisses) et les Japonais des obus du second type
(fortes charges d’explosifs).
La charge intérieure des obus japonais était sept fois supérieure à celle des obus
russes ; de plus, les Japonais utilisèrent ce jour là un nouveau type d’explosif très
puissant, la shimosa.
Les japonnais remportèrent une très grande victoire ces jours-là à Tsushima.
[Voir le mot Tsushima].
3 – Un obus contenant 64 balles de pistolet et 90 grammes de poudre a été
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introduit dans la Marine française par une décision ministérielle prise en septembre
1854 ; il était destiné à prolonger les effets du tir à mitrailles au-delà des distances
où l'action des boîtes à balles cesse d'être efficace.
Obusier (en anglais « howitzer ») : 1 – Sorte de bouche à feu en usage dans la marine et dont
l'âme ou chambrée est terminée à l'intérieur par une chambre.
2 – L'obusier diffère des canons ou des pierriers qui ne sont pas chambrés.
3 – Dans un obusier ou un canon obusier, la chambre est cylindrique et elle se
raccorde avec l'âme au moyen d'un tronc de cône.
Remarques : a) – Dans les caronades, dont la chambre est cylindrique, la chambre
se raccorde avec l'âme au moyen d'une partie de surface sphérique.
b) – Les obusiers de 22 centimètres ne lançaient que des obus et de la mitraille ; les
obusiers de 15 et ceux de 12 étaient employés pour l'armement des chaloupes et
des grands canots des bâtiments de guerre.
c) – On classe les espingoles parmi les obusiers.
2 – On appelle obusier de montagne un obusier dont l'âme n'a que 12 centimètres
de calibre, et qui était destiné à armer des embarcations légères ou à servir comme
artillerie de campagne lors d'un débarquement ; il lançait des obus ou de la
mitraille.
Occase (en anglais « westerly ») : 1 – Qui se rapporte à l'Ouest.
Remarque : Le mot occase ne s'emploie guère qu'en parlant de l'amplitude.
2 – En astronomie ou en navigation, l’amplitude occase est l’arc de l’horizon
compris entre le centre d’un astre à son coucher et le point cardinal Ouest.
[Voir le mot Ortive].
Occident (en anglais « west ») : 1 – L'occident est le point de l'horizon qui est situé à une
distance horizontale de 90 degrés, soit du septentrion (le Nord), soit du midi (le
Sud), et du côté où a lieu le coucher des astres.
Remarque : Les marins se servent rarement de ce mot, et ils disent l'Ouest au lieu
de l'occident.
2 – L'Occident se dit de l'ensemble des nations dans la mouvance des États-Unis
d'Amérique et des USA eux-mêmes, par opposition à la Russie et aux États dans la
mouvance de la Russie.
Remarques : a) – On dit aussi « le monde libre » en référence à l'acte fondateur des
USA qui avait été la libération des 13 colonies d'Amérique, jusqu'alors dominées
par la Grande-Bretagne.
b) – L'indépendance américaine a été déclarée le 4 juillet 1776 par le Second
Congrès continental formé des délégués des 13 colonies américaines et qui siégea
en Pennsylvanie du 10 mai 1775 au 1er mars 1781 ; la Grande-Bretagne reconnut
l'indépendance des États-Unis d'Amérique par le Traité de Paris (3 septembre
1783).
c) – De son côté l'Union Soviétique se considérait comme « le monde de la paix »
car l'acte fondateur de l'URSS avait été le cessez-le-feu de novembre 1917 entre la
Russie et l'Allemagne, voulu par Lénine pour consolider son pouvoir sur la Russie,
puis l'armistice du 15 décembre 1917 et la paix de Brest-Litvosk (3 mars 1918).
Occidental (en anglais « westerly ») : Qui se trouve du côté de l'occident.
Remarque : Les marins emploient rarement cet adjectif ; il le remplacent par le mot
« ouest » pris adjectivement comme dans l'expression « longitude Ouest », ou par
l'adjectif « occase » quand il s'agit de l'amplitude du Soleil à son lever pour
déterminer la variation du compas.
Occultation (en anglais « occultation ») : En astronomie, on appelle occultation le passage d´un
astre derrière un autre qui le cache momentanément à la vue de certains
observateurs terrestres.
Remarques : a) – Pour un observateur terrestre, les occultations d’étoiles ou de
planètes sont presque toujours des occultations par la Lune.
b) – Ce que l’on appelle éclipse de Soleil est en réalité une occultation du Soleil
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par la Lune.
c) – Une éclipse de Soleil peut être partielle ou totale, selon qu’une partie
seulement, ou que toute la surface du Soleil est momentanément invisible
(occultée).
d) – Pour qu’il y ait occultation totale, il faut que l’astre qui masque soit d’un
diamètre apparent supérieur à celui de l’astre masqué.
e) – L’inclinaison de l’orbite lunaire varie entre 5° 00’ et 5° 18’ sur l’écliptique
(moyenne 5° 09’) ; pour qu’un astre soit occulté par la Lune, il faut donc qu’il soit
situé près de l’écliptique.
f) – Compte-tenu du demi-diamètre apparent de la Lune (16’ 45’’) et de la
parallaxe maximum (1° 01’ 30’’) la distance d’un astre à l’écliptique ne doit pas
dépasser 6° 36’, de part ou d’autre, pour être occulté par la Lune ; les étoiles de
première grandeur concernées sont α Taureau (Aldébaran), α Lion (Régulus),
α Vierge (l’Épi) et α Scorpion (Antarès).
Occultation (Feu à – ) : Feu périodique dont la durée de lumière est supérieure à la durée
d’obscurité.
Océanite tempête : 1 – Oiseau de mer.
2 – L’océanite tempête a la taille d’un gros pigeon ; on le rencontre principalement
en pleine mer.
3 – Il fait son nid dans un terrier.
4 – L’océanite tempête ramasse des détritus marins pour se nourrir et mange aussi
du plancton.
Océan (en anglais « ocean ») : 1 – L'Océan est la masse d'eau qui recouvre la grande moitié du
Globe et sur laquelle s'effectue la navigation proprement dite.
2 – On appelle Océan une subdivision majeure de la mer : les géographes
distinguent l'Océan Atlantique ou Occidental, l'Océan Pacifique ou Mer du Sud,
l'Océan Indien ou Mer des Indes, l'Océan Septentrional ou Boréal ou Hyperboréen
ou Glacial, etc.
3 – En France on appelait marins de l'Océan ceux qui étaient levés dans les ports
qui sont baignés par l'Océan Atlantique ou Occidental, pour les distinguer de ceux
de la Mer Méditerranée ou de la Manche.
Octaam : Acronyme de Officier du corps technique et administratif des Affaires maritimes.
Octam : Acronyme de Officier du corps technique et administratif de la Marine.
Les octam sont des officier de la Marine spécialistes de l'administration et du
soutien des forces navales, experts dans les domaines de la gestion et de la
logistique.
Les grades et appellations des Octam sont :
Officier de 3ème classe (CR3) ; appellation lieutenant ; équivalent EV2 ;
Officier de 2ème classe (CR2) ; appellation lieutenant ; équivalent EV1 ;
Officier de 1ère classe (CR1) ; appellation capitaine ; équivalent LV ;
Officier principal (CRP) ; appellation commandant ; équivalent CC ;
Officier en chef 2ème classe (CRC2) ; appellation commandant ; équivalent CF ;
Officier en chef 1ère classe (CRC1) ; appellation commandant ; équivalent CV.
Octant (en anglais « octant », « Hadley's quadrant ») : Instrument à réflexion dont l'arc est la
huitième partie de la circonférence du cercle et dont on faisait usage en mer avant
l'apparition du sextant, principalement pour observer la hauteur des astres.
Remarques : a) – C'est Hadley qui inventa l'octant, en 1731.
b) – L'arc d'un sextant est la sixième partie de la circonférence du cercle.
Oculaire : Dans une lunette ou dans tout autre appareil optique, l’oculaire est la lentille qui se
trouve du côté où l’on place l’œil ; l’oculaire concentre vers l’œil les rayons
lumineux provenant de l’objet observé et captés par l’objectif.
Odieux : 1 – Qui excite la haine [En parlant des personnes].
Remarque : Odieux est tiré du mot latin ŏdĭum qui signifie haine [éprouvée par
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embarqués comme élèves officiers, ainsi que toutes personnes portées comme
officiers sur le rôle d'équipage ou qui sont susceptibles d'être embarqués comme
tels. [Code disciplinaire et pénal de la marine marchande].
3 – Dans la marine militaire, le mot « officier » désigne principalement les titulaires
des grades d’Enseigne de Vaisseau de 2ème classe, Enseigne de Vaisseau de 1ère
classe, Lieutenant de Vaisseau, Capitaine de Corvette, Capitaine de Frégate,
Capitaine de Vaisseau, Contre-Amiral, Vice-Amiral, Amiral.
Remarque : Les Enseignes de Vaisseau de 2ème classe, les Enseignes de Vaisseau
de 1ère classe et les Lieutenants de Vaisseau sont des officiers subalterne.
Les Capitaines de Corvette, Capitaines de Frégate et Capitaines de Vaisseau sont
des officiers supérieurs.
Les Contre-Amiraux, Vice-Amiraux et Amiraux sont des officiers généraux.
4 – Dans la marine militaire, certains grades d'officiers sont attribués à des éléments
sortis du rang des Équipages de la flotte.
Les grades des « Officiers des Équipages » (en anglais « warrant officers ») sont :
– Officier des Équipages de 3 ème classe, correspondant à enseigne de vaisseau de
deuxième classe ;
– Officier des Équipages de 2 ème classe, correspondant à enseigne de vaisseau de
première classe ;
– Officier des Équipages de 3ème classe, correspondant à lieutenant de vaisseau ;
– Officier des Équipages principal, correspondant à capitaine de corvette;
– Officier des Équipages en chef de 2 ème classe, correspondant à capitaine de
frégate ;
– Officier des Équipages en chef de 1 ère classe, correspondant à capitaine de
vaisseau.
Remarque : Les officier des Équipages, contrairement aux officiers issus de l'École
Navale, ne portent pas l'ancre sur l'épaulette.
Les Contre-Amiraux, Vice-Amiraux et Amiraux sont des officiers généraux.
5 – Dans la marine militaire, il y avait autrefois les officiers militaires appartenant
au corps des officiers de vaisseaux (officiers amiraux ou généraux, officiers
supérieurs et officiers subalternes) ou aux corps organisés de la Marine, et les
officiers civils tels que les officiers du service de Santé, ceux du Commissariat,
ceux des Services Administratifs de la Marine.
6 – Dans la marine militaire, on distinguait autrefois les officiers auxiliaires qui ne
recevaient une solde que lorsqu'ils étaient employés à bord des bâtiments de
l'État (on les appelait « officiers non entretenus » ou « officiers bleus ») et d'autres
officiers, dits officiers entretenus, qui faisaient partie des cadres de la Marine,
étaient titulaires d'un brevet et ne cessaient pas d'être officiers de l'État en
débarquant d'un bâtiment de la Marine militaire.
Officier de la Marine Marchande : Nom d'un brevet de la marine marchande décerné à des
marins ayant réussi un concours qui leur a permis de suivre 3 années de cours à
terre, et réunissant 10 mois de navigation en qualité d'élève, alternativement dans
les services du pont ou de la machine, après avoir obtenu le diplôme
d'élève-officier à la fin de la troisième année de scolarité.
Officier de la Marine : Les Officiers de la Marine sont partagés entre les officiers des armes et
les officiers des services.
i) Les officiers des armes comprennent : les Officiers de Marine et les Officiers
spécialisés de la Marine.
ii) Les officiers des services comprennent : les Commissaires de la Marine, les
Administrateurs des Affaires Maritimes, les Professeurs de l'Enseignement
Maritime, les Ingénieurs des Travaux Maritimes, les membres du Corps Technique
et Administratif de la Marine, les membres du Corps Technique et Administratif des
Affaires Maritimes et les Ingénieurs des Études et Techniques de Travaux
Maritimes.
Glossaire maritime – page 1076 – À jour au 1er janvier 2015
Officier de liaison (en anglais « liaison officer ») : Officier désigné par l'Autorité militaire pour
faciliter l'escale d'un bâtiment militaire d'une Marine étrangère.
Officier de Marine : 1 – L'un des deux corps d'officiers de l'armée de mer (Marine Nationale).
2 – Les Officiers de Marine sont des officiers généralistes destinés à exercer des
fonctions de commandement et de direction de l'ensemble des activités de la
Marine Nationale.
3 – Les Officiers de Marine sont recrutés directement par le concour d'entrée à
l'École Navale, par des concours internes ou par la filière « officiers sous contrat
initial long ».
4 – Il y a des officiers de carrière et des officiers contractuels.
Officier du corps technique et administratif de la Marine : Voir le sigle Octam.
Officier-marinier (en anglais « petty officer ») : 1 – Dans la Marine militaire, l’expression
« officier-marinier » désigne les titulaires des grades de Second-Maître, Maître,
Maître Principal et Major.
2 – Les officiers-mariniers sont placés au-dessus des exécutants mais au-dessous
des officiers du corps de commandement.
Remarques : a) – Aux XVI ème, XVII ème ou XVIII ème siècle, on les appelait
officiers de maistrance ou bas-officiers.
b) – L'ordonnance de 1786 a remplacé l’appellation de bas-officier par celle
d’officier-marinier.
Officier Mécanicien de 1ère Classe (OM1) : Ancien brevet de la marine marchande.
Officier Mécanicien de 2ème Classe (OM2) : Ancien brevet de la marine marchande.
Officier Mécanicien de 3ème Classe (OM3) : Ancien brevet de la marine marchande.
Officier Radio de 1ère Classe (OR1) : Ancien brevet de la marine marchande.
Officier Radio de 2ème Classe (OR2) : Ancien brevet de la marine marchande.
Officier Radio-Électronicien : 1 – Ancienne spécialité de la marine marchande française créée en
1904 et supprimée en 1977.
2 – Le radio-télégraphiste (plus tard officier radio-électricien, puis officier
radio-électronicien) encore appelé Marconi, était à bord des navires de commerce
le représentant officiel de l’administration des télécommunications (naguère les
PTT) mais il était engagé par l’armateur ; il était soumis aux règles, notamment de
secret et de confidentialité, de l’Autorité internationale des télécommunications.
3 – Le brevet d’officier radio était garanti à la fois par l’administration des
Télécommunications et par celle de la Marine marchande.
4 – L’officier radio était devenu un marin, comme les mécaniciens le sont
eux-mêmes devenus après que les navires eurent reçu des machines de propulsion.
5 – Le rôle commercial de l’officier radio était d’assurer les communications entre
le navire et la terre, soit en phonie, soit en graphie (morse).
6 – L’officier radio avait un rôle dans la sécurité de la navigation : il devait faire
une veille attentive pour entendre les messages de détresse éventuels émis par
d’autres navires afin que ceux-ci puissent être secourus.
7 – Lorsque la fonction d’officier radio sur les navires de commerce a été
supprimée, beaucoup de ceux qui avaient navigué dans cette fonction et qui étaient
brevetés se sont reconvertis comme officiers techniciens.
[Voir Marconi].
Officier général : Catégorie supérieure des grades d'officiers.
Les grades d'officiers généraux de la Marine sont :
i) Contre-Amiral ; insignes 2 étoiles, appellation « amiral ».
ii) Vice-Amiral ; insignes 3 étoiles, appellation « amiral ».
iii) Vice-Amiral d'Escadre ; insignes 4 étoiles, appellation « amiral ».
iv) Amiral ; insignes 5 étoiles, appellation « amiral ».
Officier marinier : Désignation des sous-officiers de la Marine Nationale.
Glossaire maritime – page 1077 – À jour au 1er janvier 2015
Officier marinier supérieur : Officier marinier des grades de Premier-Maître, Maître Principal
ou Major.
Officier spécialisé de la Marine : L'un des deux corps d'officier des armes de la Marine.
Remarques : a) – Les officiers spécialisés de la Marine sont recrutés par concours
interne ou sur dossier.
b) – Les officiers spécialisés de la Marine reçoivent une instruction poussée dans
un domaine particulier ; ils sont appelés à exercer des responsabilités dans leur
domaine de compétence.
c) – Les officiers spécialisés de la Marine servent en qualité d'officier de carrière ou
d'officier sous contrat.
Officier subalterne : Première catégorie des grades d'officiers.
Remarque : Les grades d'officiers subalternes sont :
i) Enseigne de Vaisseau de 2ème classe ; insignes 1 galon doré, appellation
« lieutenant ».
ii) Enseigne de Vaisseau de 1ère classe ; insignes 2 galons dorés, appellation
« lieutenant ».
iii) Lieutenant de Vaisseau ; insigne 3 galons dorés, appellation « capitaine ».
Officier supérieur : Officier de l'un des grades intermédiaires entre les grades d'officiers
subalternes et les grades d'officiers généraux.
Remarque : Les grades d'officiers supérieurs sont :
i) Capitaine de corvette ; insignes 4 galons dorés, appellation « commandant ».
ii) Capitaine de Frégate ; insignes 5 galons panachés (3 galons dorés et 2 galons
argentés intercalés), appellation « commandant ».
iii) Capitaine de Vaisseau ; insigne 5 galons dorés, appellation « commandant ».
Officier Technicien de la Marine marchande :
Offshore : Qui concerne l'exploitation en haute mer d'un gisement de pétrole ou de gaz.
Remarque : On dira mieux : en mer ; en pleine mer ou en haute mer.
Ogive : 1 – [En architecture] Chacun des arcs en nervure qui, allant d'un point d'appui à un autre,
soutiennent une voûte en passant par son milieu.
2 – [Par analogie] Sur certains objets, et notamment des projectiles, extrémité dont
le profil évoque l'arc d'ogive.
Exemples : L'ogive d'un obus ; une ogive nucléaire.
OHI (en anglais « IHO ») : Sigle de l'expression Organisation hydrographique internationale (en
anglais « International Hydrographic Organisation »).
[Voir le sigle IHO].
Oie : Oiseau palmipède de la famille des Anatidés, au corps massif, au long cou, au plumage blanc
ou gris.
Remarques : a) – L'oie cacarde, criaille, siffle.
b) – L'oie sauvage est migratrice.
c) – Tableau des différentes oies :
Nom commun Nom latin Longueur Envergure
Oie de la Taïga Anser [fabalis] fabalis 69-88 cm 140-174 cm
Oie de la toundra Anser fabalis ]serrirostris 69-88 cm 140-174 cm
Oie à bec court Anser [fabalis] brachyrhynchus 74-84 cm 149-168 cm
Oie cendrée Anser anser 74-84 cm 149-168 cm
Oie rieuse Anser [albifrons] albifrons 64-78 cm 130-160 cm
Oie naine Anser [albifrons] erythropus 56-66 cm 120-142 cm
Oiseau (en anglais « bird ») : Vertébré ovipare homéotherme, muni d'un bec, dont le corps est
recouvert de plumes et dont les membres antérieurs sont des ailes permettant
Glossaire maritime – page 1078 – À jour au 1er janvier 2015
Olympiade : 1 – Espace de 4 années qui sépare une célébration des jeux olympiques de la
suivante.
2 – Les anciens Grecs comptaient le temps qui passe en cycles de 4 années (appelés
olympiades), comme les Celtes le faisaient en cycles de 5 années (appelés lustres).
3 – L’origine de la datation par olympiades remonte à l’année 776 avant J.-C.
Remarque : Le mot olympiade ne doit jamais être utilisé pour parler de la
célébration ou de la tenue des jeux olympique, ni d’aucune manifestation sportive,
ni d’aucun chalenge ou défi.
OMAN (Observateur à moment angulaire nul) (en anglais « ZAMO (Zero angular
momentum observer) ») : Observateur associé à un repère sans rotation ; la
référence d’absence de rotation peut être la direction d’un quasar ou un compas
gyroscopique.
OMCI (en anglais « IMCO ») : Acronyme de « Organisation maritime consultative
intergouvernementale ».
L'O.M.C.I. a été fondée en 1948 par le Comité économique et social de l'O.N.U.
pour étudier « la création d'une organisation intergouvernementale des transports
maritimes ».
L'O.M.C.I. n'a commencé à agir que le 17 mars 1958, lorsque le traité qui lui
donnait naissance est entré en vigueur.
L’O.M.C.I. a essentiellement limité son action au secteur de la sécurité maritime ;
ses recommandations ont été suivies par les gouvernements des nations maritimes.
L’OMCI est devenue l’OMI (Organisation maritime internationale) en mai 1982.
Oméga : Système de navigation électronique mondial utilisant les ondes longues émises par
9 émetteurs répartis sur la Terre ; la station française était à l’Île de La Réunion,
dans l’Océan Indien..
Mis au point dans les années 1960, il a été a été remplacé par le système GPS.
Remarque : L’utilisation du système de navigation Oméga nécessitait des
corrections fastidieuses que l’on trouvait dans des gros volumes publiés par
l’administration chargée du système.
OMI (en anglais « IMO : International Maritime Organization ») : Acronyme de « Organisation
maritime internationale ».
L'O.M.I. a remplacé l’OMCI en mai 1982.
Le siège de l'O.M.I. est à Londres.
L'O.M.I. est composée d'une Assemblée, d'un Conseil, d'un Secrétariat et de
comités : Comité de la sécurité maritime, Comité juridique, Comité de la protection
du milieu marin, Comité de la coopération technique, Comité de la simplification
des formalités ; les comités sont divisés en commissions de travail.
Les comités et sous-comités sont responsables de la réalisation des travaux de
l’OMI et édictent à cet effet des règles auxquelles les États Membres doivent se
conformer.
Les langues officielles de l’OMI sont le français et l’anglais.
PRINCIPALES CONVENTIONS INTERNATIONALES DE L’OMCI ET DE L’OMI :
– Convention Solas (sauvegarde de la vie humaine en mer) ;
– Convention internationale de 1966 sur les lignes de charge ;
– Convention internationale de 1969 sur le jaugeage des navires ;
– Convention Marpol (Pollution marine) ;
– Règlement international pour prévenir les abordages en mer de 1972 ;
– Convention SAR (Recherche et sauvetage en mer) ;
– Convention de Londres de 1972 contre la pollution des mers résultant de
l'immersion de déchets ;
– Convention internationale sur la préparation, la lutte et la coopération en matière
de pollution par les hydrocarbures (dite OPRC).
Omission : Action d'omettre, c'est-à-dire de manquer à faire ou à dire quelque chose.
Remarques : a) – L'omission d'un principe mène à l'erreur [Pascal].
Glossaire maritime – page 1080 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Les péchés d'omission consistent à ne pas faire les bonnes œuvres auxquelles
on est obligé, par opposition aux péchés de commission.
[Voir le mot Commission].
c) – « Omettre ce à quoi on est obligé, et commettre ce qu'on ne doit pas faire est
une même chose » [D'après le cardinal de Richelieu, dans le dernier chapitre de son
« Testament politique »].
Once : L'once est une unité de masse ; c'est parfois une unité de volume pour les liquides.
L'unité de masse once est habituellement la douzième partie, exceptionnellement la
seizième partie de la livre.
Remarques : a) – Le mot latin uncĭa signifie « la douzième partie d'un tout ».
b) – L'once de Paris était une unité de masse en usage en France jusqu'en 1794 ;
L'once de Paris valait un huitième de marc ou un seizième de la livre de Paris, soit
24 deniers ou 30,5941 grammes.
c) – L'once troy vaut 31,1034768 grammes, habituellement arrondi à 31,10 g.
[Voir l'expression Once troy].
d) – L'once anglaise avoidupoids (symbole oz av) vaut 28,349 grammes.
[Voir l'expression Once avoidupoids].
e) – L'once anglo-saxone pour mesurer les volumes liquides (symbole fl oz) vaut :
– dans le système d'unités anglais (impérial) : 28,413 millilitres ;
– dans le système d'unités américain : 29,573 millilitres.
Once avoidupoids : L'once avoidupoids (symbole oz av) est une unité de masse anglo-saxone
qui vaut 28,349 grammes.
L’once avoidupoids est égale à un seizième d'une livre dans le Système d'unités
avoirdupoids qui est encore utilisé dans les pays du Commonwealth et aux
États-Unis d'Amérique.
Once liquide : L'once liquide (symbole fl oz) est une unité de volume anglo-saxone dont la
valeur est :
– 28,413 millilitres dans le Système d'unités impérial (anglais) ;
– 29,573 millilitres dans le Système d'unités américain.
Once troy : L'once troy (symbole oz t) est une mesure de masse anglaise qui vaut
31,1034768 grammes.
Remarques : a) – L’once troy est encore utilisée pour la mesure des médicaments
et des métaux précieux comme l’or, l’argent ou le platine.
b) – L’once troy vaut un douzième de la livre troy, qui tire son nom de la ville de
Troyes en Champagne où se tenaient de grandes foires de commerce, notamment
de tissus.
c) – On donne régulièrement à la télévision française le prix de l’once d’or fin : il
s’agit de l’once troy de 31,10 grammes.
Onde principale de la marée : 1 – L'onde principale de la marée océanique observée sur les
côtes françaises de l'Océan Atlantique ou de la Manche de Bretagne provient de
l'hémisphère sud et remonte vers le nord par l’Océan Atlantique à la vitesse
moyenne d'environ 190 m/sec (680 km/h).
Remarque : La célérité de l'onde-marée est proportionnelle à la profondeur ; l'onde
est considérablement ralentie quand elle remonte la Manche, d'Ouessant à Calais.
2 – La rotation de la Terre, l'obstacle des continents, les différentes oscillations
constructives ou destructives dues aux différentes réflexions sur les continents
déterminent l’emplacement des lignes cotidales et des points amphidromiques.
Remarques : a) – Les lignes cotidales joignent les lieux géographiques où la pleine
mer se produit en même temps.
b) – On appelle points amphidromiques, les points géographiques où le marnage
est nul.
3 – En Manche,on compte environ 30 minutes de retard entre le passage de l'onde
principale de la marée à Ouessant et son passage à Dunkerque.
Glossaire maritime – page 1081 – À jour au 1er janvier 2015
Onde de tempête : Élévation prononcée du niveau de l’eau associée au passage d’une tempête.
Cette élévation est :
– d’une part, le résultat direct de la dénivellation due au vent et de l'effet des basses
pressions sur la hauteur de la marée près du centre de la dépression.
– d’autre part, une dépression qui se déplace au-dessus de la surface de l’eau est
accompagnée d’une longue onde de surface.
– enfin, en arrivant près du rivage, l’onde de tempête grossit en raison de la
présence des petits fonds.
[Voir l’expression Marée de tempête].
Onglet : Assemblage de deux pièces de bois qui se touchent par deux angles aigus.
Remarque : On dit indifféremment d'un assemblage de deux pièces de bois qu'il est
taillé en onglet ou en sifflet.
Opération Catapult : 1 – Opération combinée voulue et ordonnée par Churchill, visant à
capturer la flotte française au profit de la Royal Navy en juillet 1940.
2 – Les Anglais on utilisé la perfidie et la force pour ce faire, notamment à
Plymouth ou Portsmouth en Angleterre (les 2 et 3 juillet 1940 – 3 morts et de
nombreux captifs français envoyés dans des camps de concentration) et à Mers
el-Kébir (près d'Oran en Algérie, le 3 juillet 1940 – 1 297 marins français tués et de
nombreux blessés) ou la persuasion à Alexandrie (4 juillet 1940).
Opinion : 1 – Sentiment qu'on se forme des choses.
2 – Connaissance douteuse, qui n'est pas sans apparence et sans fondement, mais
qui n'a point de certitude.
[Voir le mot Apparence].
Opposition : 1 – En astronomie, on appelle opposition le phénomène dans lequel deux ou
plusieurs corps célestes ont des longitudes célestes géocentriques ou des
ascensions droites différentes de 180°.
Remarque : On appelle syzygie la situation d'opposition ou de conjonction du
Soleil et de la Lune par rapport à la Terre.
2 – Le jour de la pleine lune, le Soleil et la Lune sont en opposition.
3 – Aux alentours des jours d’opposition, on observe des marées de vives-eaux.
Remarque : Les plus grandes hauteurs d'eau s'observent environ deux jours après la
syzygie.
[Voir le mot Syzygie].
Optimisme : 1 – L'optimisme est un système de philosophie où l'on enseigne que Dieu a fait les
choses suivant la perfection de ses idées, c'est-à-dire le mieux, et que notre monde
est le meilleur des mondes possibles.
2 – Dans le langage ordinaire, l'optimisme est la tendance à voir tout en beau.
3 – L'optimisme est un style d'interprétation des événements.
Remarques : a) – Un optimiste s'attribue les réussites ; inversement un pessimiste
s'attribue les échecs.
b) – Un optimiste cherche naturellement à faire le décompte de ses réussites ; un
pessimiste ne se souvient que de ses échecs.
Option [Opérations financières] : Les options, ou billets à effet, sont des promesses d’opérations
financières qui décrivent un produit et en fixent le prix plus ou moins longtemps
avant que la transaction ne se réalise.
Orage (en anglais « storm ») : 1 – L'orage est un météore imprévisible et violent.
2 – L’orage est caractérisé par des rafales de vent accompagnées par le bruit du
tonnerre, par des éclairs et par de fortes chutes de pluie ou de grêle.
3 – Les orages se produisent dans des masses d’air humide et instable ; on les
rencontrent habituellement sous les cumulonimbus.
4 – Les cumulonimbus peuvent former des barrages de plusieurs centaines de
kilomètres de largeur, ou se grouper en amas.
5 – À l’intérieur d'un cumulonimbus, l’air chaud de la base est aspiré par un violent
courant ascendant sur une hauteur de plusieurs kilomètres.
Glossaire maritime – page 1082 – À jour au 1er janvier 2015
rayon ST), et d'autant plus vite qu'elle en est proche (petit rayon ST).
Remarque : La Terre atteint son point le plus proche du Soleil (périhélie) vers le 2
janvier, et son point le plus éloigné (aphélie) vers le 2 juillet.
Ordalie : Jugement de Dieu qui, au terme d’un combat organisé à cet effet, désigne le vainqueur
comme le dépositaire du bon droit et justifie le paiement de réparations par le
vaincu.
Remarques : a) – Au Moyen Âge, l’épreuve de l’ordalie était couramment utilisée
par l’autorité judiciaire pour établir l'innocence ou la culpabilité des parties.
b) – À l’issue de nombreuses guerres, le vainqueur a déclaré le vaincu responsable
du déclenchement de la guerre et a exigé de lui le paiement de réparations.
Ce fut le cas, naguère, des vainqueurs de la guerre de 1870 entre la Prusse et la
France, puis des vainqueurs de la guerre de 1914 entre la France, l’Angleterre et
les États-Unis d’Amérique d’une part, et les Puissances centrales de l’autre.
Ordinaire (Manœuvre – ) : Une manœuvre ordinaire se déroule de manière habituelle ; elle ne
s’écarte pas de la pratique courante.
Remarque : Une manœuvre qui n’est pas ordinaire pour certains, peut être
possible et extraordinaire pour eux, mais ordinaire pour d’autres, ou être
strictement impossible.
Ordinateur (En anglais « computer) : Machine électronique permettant de lire des instructions,
d’exécuter des opérations logiques ou arithmétiques programmées, et de fournir les
résultats de ses calculs.
Le mathématicien et physicien américano-hongrois John Von Neumann
(1903-1957) a donné en juin 1945 les bases de l'architecture utilisée dans la quasi
totalité des ordinateurs actuels.
Remarque : a) – Interrogé par la société IBM, afin de former un équivalent français
au mot « computer » qui était utilisé aux États-Unis d’Amérique, le professeur
Jacques Perret, titulaire de la chaire de philologie latine à la Sorbonne, répondit en
1955 que l’on pourrait choisir parmi les mots ou expressions suivants : computeur,
ordinateur, systémateur, combinateur et surtout ordinatrice électronique.
b) – IBM France retint le mot ordinateur et décida de ne pas le breveter mais de le
laisser dans le domaine public.
Le mot « ordinateur » est habituellement utilisé pour traduite le mot anglais
« computer » depuis les années 1970 en remplacement du mot calculateur
électronique utilisé jusqu'alors.
c) – Les navires polythermes Oyonnax (1965) et Aquilon (1968) des Messageries
Maritimes possédaient des calculateurs électroniques, encore appelés
calculatrices, pour gérer le fonctionnement de la machine ; il n'y avait plus de quart
à la machine pendant les traversées, à bord de ces navires dits « automatisés ».
Ordonnances concernant la construction et l’emménagement des vaisseaux du roi :
1 – Ordonnance de 1689 (Colbert et Seignelay), donnant suite à un règlement de
1674.
2 – Ordonnance de 1757 (Choiseul) et « Traité de construction des navires » de
Duhamel du Monceau (1758).
3 – Ordonnance de 1786 (Castries)
4 – Ordonnance de 1837.
Remarque : a) – Ces ordonnances fixèrent, dans les moindres détails, toutes les
dimensions du navire en fonction de sa classe et de son rang, celles de de toutes les
pièces de bois, de tous les cordages, de tous les apparaux.
Les choix n’étaient jamais laissés à l’appréciation du constructeur.
b) – Toutes les dimensions d’un navire donné, de sa mâture, de son gréement, se
déduisaient, soit de la longueur du premier pont, soit de la valeur du maître bau.
c) – Le poids de tout ce qui entrait dans la construction d’un vaisseau était indiqué
très précisément, afin que tous les navires du même rang et de la même classe
Glossaire maritime – page 1084 – À jour au 1er janvier 2015
variable, pour que le safran du gouvernail reste dans l'écoulement de l'eau, malgré
la vitesse-surface résiduelle du navire, et que le navire obéisse à sa barre).
Remarque : Si un navire a de la vitesse-surface en avant et si son hélice propulsive
est à calage variable (c'est-à-dire à ailes orientables), lorsque l'on cale l'hélice au
cran zéro (qui, lorsque le navire est stoppé sur l'eau, correspond à une absence de
poussée) elle se comporte comme une hélice à ailes fixes tournant en arrière et
aucun écoulement n'atteint le safran du gouvernail.
3 – En avant :
– « dead slow ahead » = en avant très lent ;
– « dead slow ahead port engine » = machine bâbord en avant très lent ou en
avant très lent bâbord ;
– « dead slow ahead starboard engine » = machine tribord en avant très lent ou en
avant très lent tribord ;
– « dead slow ahead both engines » ou « dead slow ahead together » = en avant
très lent les deux machines ;
– « slow ahead » = en avant lent ;
– « half ahead » = en avant demi ;
– « full ahead manoeuvring speed » = en avant tout de manœuvre (dans ce cas, il
n'y a pas de préavis avant de pouvoir modifier l’allure de la machine) ;
– « full ahead » = en avant tout ou en route libre (dans ce cas, il faudra souvent
donner un préavis de 5, 15 ou 20 minutes selon le navire, avant de pouvoir
manœuvrer, ceci pour éviter les contraintes thermiques excessives dans le moteur).
– « emergency full ahead » = en avant tout exceptionnel, sans respecter les
programmes de montée en allure (parce que le quai approche à toute vitesse !).
Remarques : a) – Lorsqu'il n'y a pas de confusion possible en manœuvre de port,
on dit « full ahead » = en avant tout au lieu de « full ahead manoeuvring speed »
= en avant tout de manœuvre.
b) – Pour passer d’« avant tout de manœuvre » à « avant tout en route libre » sans
faire de mal au moteur de propulsion, il est habituellement nécessaire d’enclencher
une programmation automatique de montée en allure ou de suivre un abaque
représentant des intervalles de temps et des allures à ne pas dépasser avant
l’expiration de chacun de ces intervalles de temps ; par exemple, pour passer de 80
tours/minute (avant tout de manœuvre) à 115 tours par minute (en route libre) il
peut être prescrit par le constructeur du moteur de compter en tout, par exemple,
1 heure et 40 minutes.
c) – Il en va presque de même pour la descente en allure : il peut être nécessaire de
respecter des paliers et de compter, par exemple, 45 minutes entre « avant tout en
route libre (115 t/mn) » et « avant tout de manœuvre (80 t/mn) ».
c) – Pour changer le sens de rotation de l'hélice, ou pour changer la poussée de
l'hélice d'avant en arrière ou d'arrière en avant, il faut toujours passer par « stop ».
4 – En arrière :
– « dead slow astern » = en arrière très lent ;
– « slow astern » = en arrière lent ;
– « half astern » = en arrière demi ;
– « full astern » = en arrière tout ;
– « maximum full astern » (ou emergency full astern) = en arrière exceptionnel
(parce que le quai approche à toute vitesse !).
5 – On fait habituellement claquer le « t » final des mots « tout » et « lent » dans
« avant tout » ou « arrière tout », « avant lent » ou « arrière lent » comme dans
les expressions à gauche tout, à droite tout ou dans les mots canot, équipet, bout.
Remarques : a) – Les ordres écrits sur certains télégraphes entre la timonerie et la
machine le sont parfois au féminin : « lente » ou « demie » ou « toute ».
b) – L'écriture « demie » (au féminin) est indéfendable car même dans l'expression
« demi-vitesse », le mot demi est invariable.
c) – De même, certains disent « avant lentement » pour avant lent, ou « avant
Glossaire maritime – page 1088 – À jour au 1er janvier 2015
demi-vitesse » pour avant demi et « avant toute vitesse » pour avant tout afin de se
faire mieux entendre.
Ordre du Saint-Esprit : 1 – L’« ordre et milice du benoît Saint-Esprit » a été fondé en 1578 par
le roi de France Henri III (1551-1589) en souvenir de son élection au trône de
Pologne (1573) et de son accession au trône de France (1574) qui toutes les deux
eurent lieu au moment de la fête de la Pentecôte.
Remarque : L’ordre du Saint-Esprit fut, pendant les deux siècles et demi de son
existence, l'ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française.
2 – Le siège de l’ordre se trouvait au couvent des Grands Augustins à Paris.
Remarque : Le couvent des Grands Augustins se trouvait jusqu'à la Révolution
dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, rive gauche de la Seine, à
l'emplacement de l'actuelle École nationale supérieure des beaux arts.
3 – Les chevaliers, au nombre de cent, étaient choisis parmi la plus haute noblesse
du royaume.
Remarques : a) – Sauf de rares exceptions, il fallait justifier de quatre quartiers de
noblesse pour être reçu dans l'ordre du Saint-Esprit.
b) – Certains monarques étrangers, catholiques, orthodoxes ou anglicans, furent
faits chevaliers dans l'ordre du Saint-Esprit.
4 – Les huit commandeurs étaient des ecclésiastiques : à l’origine quatre cardinaux
ou archevêques et quatre évêques.
5 – Tous les chevaliers du Saint-Esprit, à l'exception des ecclésiastiques, devaient
avoir été faits chevaliers de l’ordre de Saint-Michel avant leur réception dans
l'ordre du Saint-Esprit.
Remarque : Ceux qui devaient recevoir les insignes de l'ordre du Saint-Esprit et qui
n'étaient pas encore reçus dans l'ordre de Saint-Michel recevaient les deux ordres
du roi à suivre.
6 – L'insigne de l'ordre représentait une colombe, symbole du Saint-Esprit.
7 – Supprimé en 1791, l’ordre du Saint Esprit a été rétabli en 1814 puis fut
définitivement aboli en 1830 par Louis-Philippe, roi des Français de 1830 à 1848.
8 – L’ancien trésor de l’ordre a été versé au musée du Louvre où il est maintenant
exposé.
Remarques : a) – Les adeptes de la Religion réformée (les papistes disaient : « la
Religion Prétendue Réformée » – RPR) des XVII ème et XVIII ème siècles,
c’est-à-dire les Protestants comme on dit maintenant, avaient adopté, pour se faire
reconnaître discrètement, une médaille ou une broche représentant la colombe
(symbole de l’Esprit Saint) qui ressemble à la médaille de l’ordre du Saint-Esprit.
b) – Certains protestants continuent de porter la colombe en pendentif.
c) – Lorsque l'on disait absolument que quelqu'un était « titulaire des deux
ordres », cela signifiait qu'il était porteur des insignes de l'ordre de Saint-Michel et
de ceux de l'ordre du Saint-Esprit.
d) – Le portrait en pied du roi Henri IV, qui se trouvait dans la salle des fêtes de
l’Hôtel de Ville de La Rochelle avant l'incendie du 28 juin 2013, montre sur la
poitrine du « Bon Ami des Rochelais » les insignes de Grand Maître de l’ordre du
Saint-Esprit, qui comprend la colombe.
Contrairement à ce que certains visiteurs purent imaginer, il ne s’agit en aucune
façon d’un quelconque signe protestant qui témoignerait de son appartenance
antérieure à la Religion réformée.
Oreille (en anglais « fluke », « kevel ») : 1 – Les oreilles d'une ancre sont les parties saillantes des
pattes de cette ancre, et qui servent à la maintenir à la même place du fond.
2 – Sur un navire ne disposant pas de l'air conditionné, on appelle oreille d'âne une
visière en tôle galvanisée, sorte de déflecteur arrondi que l'on place à peu près
verticalement à l'extérieur du navire, dans les pays chauds, à travers le hublot
ouvert de sa cabine, la partie concave tournée dans la direction du vent relatif, afin
de faire entrer de l'air extérieur et d'améliorer le confort dans la cabine sans utiliser
Glossaire maritime – page 1089 – À jour au 1er janvier 2015
de ventilateur mécanique.
Remarque : Si le vent vient de l'arrière et qu'il est plus rapide que le navire, on
tourne la partie concave de l'oreille d'âne vers l'arrière.
3 – On donne le nom d'oreilles d'âne à de forts taquets à deux têtes, fixés contre la
muraille des gaillards, pour y tourner de fortes manœuvres ou pour y amarrer des
aussières et grelins servant d'amarres.
Remarque : De telles oreilles d'âne peuvent être installées de part et d'autre d'un
chaumard ouvert dans le pavois, à en touche les bords avant et arrière, afin de
pouvoir y capeler l’œil d'une bosse d'embarcation ou d'y tourner une amarre.
Oreille d'or : Appellation familière d'un détecteur- écouteur de sous-marins breveté analyste en
bruits et environnement acoustique (DEASM).
Oreiller (en anglais « cross chock », « strengthening piece ») : Sorte de renfort en bois servant à
fortifier des pièces de construction composées de deux parties : varangues,
fourcats, barre d'arcasse, etc.
Organeau (en anglais « iron ring », « fasting ring », « hank ») : 1 – L’organeau d’une ancre à
jas est un gros anneau qui traverse l’œil percé à l’extrémité de la verge de l’ancre,
du côté opposé à celui des pattes, et auquel on amarre le câble de l’ancre.
Remarques : a) – Si le câble est un câble-chaîne, on dit « la chaîne de l'ancre ».
b) – On dit également organeau ou cigale.
2 – L’organeau d’un coffre est un gros œil que l’on trouve au centre de la face
supérieure du coffre et dans lequel on passe en double, ou auquel on maille les
grelins, les aussières, les fils d’acier ou les chaînes qui servent à amarrer les navires
à ce coffre.
3 – On appelle organeaux les grosses boucles en fer scellées ou établies dans les
quais afin de servir de points fixes pour l'amarrage de grelins ou d'aussières.
Orgue (en anglais « dale », « tub ») : On appelle orgue un tube ou tuyau en plomb par lequel
l'eau se dirige du dalot d'un pont supérieur vers celui d'un pont inférieur, pour se
rendre à la mer.
Remarque : Ces tuyaux sont appliqués à l'intérieur, contre la muraille du navire.
Orient (en anglais « east ») : L'orient est le point de l'horizon qui est situé à 90 degrés, soit du
septentrion (ou du nord), soit du midi (ou du sud), et du côté où a lieu le lever des
astres.
Remarque : Les marins disent l'Est au lieu de l'orient.
Oriental (en anglais « easterly ») : Du côté de l'orient.
Remarque : Les marins se servent rarement de cet adjectif ; ils le remplacent par le
mot Est qu'ils emploient alors adjectivement.
Orientation (en anglais « trimming », « close hauling ») : 1 – En parlant des vergues ou des
voiles, l'orientation est l'acte de les disposer pour recevoir le vent en conséquence
de la route qu'on doit suivre, et de la direction qu'a alors le vent apparent par
rapport à la ligne de quille.
2 – Art de déterminer sa position par rapport à l'un des points cardinaux de
l'horizon.
Remarque : À l'origine, l'orientation se disait de la disposition par rapport à
l'Orient, c'est-à-dire l'Est.
3 – De nos jours, l’orientation des cartes ou des plans se fait habituellement par
rapport au Nord, souvent en plaçant le Nord en haut.
4 – Jusqu'à la carte T/O comprise, l’orientation des cartes était telle que l'Est était
représenté en haut (l'Est est la direction du Soleil levant, la direction de Jérusalem,
et elle était considérée comme la direction du supposé Paradis Terrestre).
Remarque : Le mot orientation vient des époques antérieures au XV ème siècle où
l'on plaçait l'Orient en haut des cartes représentant la Terre.
[Voir le mot Orientement et les expression Carte T/O, Point cardinal].
Glossaire maritime – page 1090 – À jour au 1er janvier 2015
Orientation sexuelle : Nouvelle dénomination de ce que l'on appelait naguère les « fantasmes
érotiques ».
Remarque : L'expression « orientation sexuelle » a été formée récemment, en
même temps que s'opérait la dépénalisation de certaines déviances, dans le but de
justifier et parfois de faire l'apologie, au nom de la liberté sexuelle, de certaines
pratiques condamnées par la morale et jusqu'alors punissables par les tribunaux.
Orientement (en anglais « trimming », « close hauling ») : 1 – État de ce qui est orienté.
2 – Résultat de l'orientation, en parlant des vergues et des voiles.
Remarque : L'orientation étant l'action de disposer la voilure, l'orientement est le
résultat obtenu ; on dit ainsi que tel orientement convient à telle allure.
Orienter : 1 – Disposer une chose selon la situation qu'elle doit avoir par rapport à l'orient et, par
conséquent, par rapport aux trois autres points cardinaux.
Remarque : a) – Les cartes marines sont habituellement orientées le septentrion
(ou le nord) vers le haut.
b) – Jusqu'au XV ème siècle, les représentations planes de la Terre étaient disposées
avec l'orient (ou le levant, ou l'est) vers le haut, d'où le mot « orienter ».
c) – Selon les besoins des utilisateurs, les représentations planes de la Terre
peuvent être dessinées avec n'importe quelle direction dirigée vers le haut : par
exemple celle qui permet d'optimiser l'utilisation de la feuille qui reçoit un plan,
celle d'un chenal d'accès, ou même l'axe variable d'une rivière.
2 – Orienter un plan, une carte, c'est y placer la rose des vents pour faire connaître
la position des objets représentés sur ce plan ou cette carte.
Orienter (en anglais « to trim », « to close haul ») : 1 – Orienter les vergues, les voiles c’est les
brasser, les disposer pour que le vent les frappe de la manière la plus convenable, la
plus avantageuse par rapport à l’allure sous laquelle on est, et particulièrement
quand on est au plus près.
[Voir les mots Orientation, Orientement].
2 – Les voiles sont bien ou mal orientées quand elles sont ou ne sont pas brassées
comme il convient ; on dit encore, dans le même sens, que le navire est bien ou mal
orienté.
Remarque : On oriente quelquefois partout à la fois lorsque le navire est en
marche, mais dans la pratique, on oriente devant séparément et on manœuvre le
phare d’artimon avec le grand phare.
[Voir le mot Phare].
Orienter (S' – ) (en anglais « to find out the ship's place ») : S'orienter, c'est rapporter la
position de son navire par rapport à l'aiguille aimantée de la boussole ou par
rapport à la rose du compas, à des relèvements, à des points de reconnaissance ou
à des données astronomiques.
Remarque : Lors d'un atterrissage, on oriente son navire ou on s'oriente en
s'assurant de l'identité des vues de côtes, des caps, des amers, des îles, des
montagnes et de tous objets remarquables, en combinant toutes ces données avec
le brassiage rapporté par la sonde.
Origine : 1 – Principe, commencement ; première apparition ou première manifestation.
2 – Point de départ de quelque chose ; source, provenance.
3 – Famille, milieu social, ascendance, extraction de quelqu'un.
4 – Ensemble de circonstances qui expliquent l'origine de quelque chose.
Remarque : Ce que l’on appelle origine est souvent la connaissance ultime plutôt
que la véritable origine.
Origine des temps : 1 – En 1984 l´origine des temps, ou époque standard, a été fixée au
1er janvier 2000 à 12 heures ; elle correspond à la date julienne 2 451 545.0 et
elle est désignée par J 2000.0 ou par J 2000.
2 – Par définition, le début d´une année julienne est séparé de l´époque standard
J 2000.0 par un nombre entier d´années juliennes.
Remarques : a) – L'initiale « B » appliquée à la définition d’une époque standard
Glossaire maritime – page 1091 – À jour au 1er janvier 2015
correspond à l'année besselienne d’une durée égale à celle d’une une année
tropique et commençant quand le Soleil a une ascension droite d'exactement
280 degrés.
L'initiale « J » correspond à une année julienne d’une durée égale à 365,25 jours
exactement (31 557 600 secondes) et commençant à midi le 1er janvier de l’année
de référence : l’époque standard notée J 2000.0 commence à midi le 1er janvier
2000 (dans le temps atomique international).
b) – L'époque standard J 2000.0 a été précédée par les époques standard B 1950.0,
B 1900.0 et B 1875.0.
c) – L'époque J 2000.0 correspond à l'époque B 2000.00127751.
[Voir le mot Époque et les expressions Année besselienne, Année julienne].
Orin (en anglais « buoy rope ») : 1 – Filin, câble ou cordage dont l’un des bouts est frappé à un
objet au fond l’eau, et dont l’autre bout est aiguilleté à une bouée servant à repérer
la position de l’objet immergé.
Remarque : En cas d'appareillage précipité d'un navire au mouillage sur rade, si
l'on est obligé de filer la chaîne par le bout en laissant l'ancre au fond, on prend la
précaution d'amarrer une bouée à la chaîne de mouillage par un orin d'une longueur
supérieure à la hauteur d'eau pour faciliter son repérage puis son repêchage.
2 – Cordage, câble amarré sur un corps mort au fond de l'eau et servant à retenir
une bouée en position.
3 – Cordage amarré en sautoir à l'ancre que l'on va mouiller par un bout, et dont
l'autre bout est aiguilleté à une bouée.
Remarque : a) – La bouée permet de connaître la position du mouillage afin qu'un
autre navire ne vienne y engager son propre mouillage.
b) – Lorsque l'on prévoit de relever une ancre à jas au moyen d'une embarcation,
on saisit l'orin à son organeau et on le fixe, dans son cours, à divers points de la
verge et à la croisée de l'ancre pour faciliter le relevage.
c) – L'orin peut servir à relever l'ancre en halant dessus quand le câble de l'ancre est
rompu ; on dit alors que l'on a relevé l'ancre « par les cheveux ».
4 – On nomme également orin un bout de ligne ou de cordage qui sert à prévenir la
perte d’un objet susceptible de tomber, et à retenir cet objet.
Exemple : On tient son couteau amarré à son cou avec un orin de couteau.
Oringuer (en anglais « to haul the buoy rope ») : Oringuer une ancre, c'est haler ou faire force
sur son orin, dans le but de placer les pattes de l'ancre en position de mordre le
fond si elles n'y étaient pas quand l'ancre est tombée.
Orle (en anglais « edging ») : En parlant d'une voile, c'est ce que l'on nomme aussi une gaine,
c'est-à-dire un ourlet large et plat fait sur le pourtour de la voile en repliant la toile
sur elle-même afin de la fortifier sous le merlin qui sert à coudre les ralingues.
Ormeau : Mollusque à coquille unique vivant dans les eaux relativement froides de la Bretagne
Remarque : a) – On trouve de ormeaux de grandes dimensions sur les grèves à
marée de Bluff et dans l'île Steward, à l'extrême sud de l'île du Sud de la
Nouvelle-Zélande.
b) – Le ramassage ou la pêche des ormeaux en France sont très réglementés.
c) – La plupart des ormeaux consommés en France, même sur les plus grandes
tables étoilées, proviennent de fermes aquacoles.
d) – La nacre de la coquille des ormeaux est composée principalement d'aragonite,
une forme de carbonate de calcium ; les cristaux d'aragonite sont organisés selon
des orientations multiples et croisées, qui empêchent la propagation des petites
fissures qui peuvent se produire.
Orne : Nom vulgaire du frêne-orne, espèce d'arbre qui produit un peu de manne.
Orographique : Se dit d’un nuage qui se forme au-dessus d’une montagne dans certaines
conditions d’instabilité atmosphérique.
Remarque : En s’élevant sur le flanc, puis au-dessus de la montagne, la masse d’air
Glossaire maritime – page 1092 – À jour au 1er janvier 2015
se refroidit par détente adiabatique et, lorsque l’air est suffisamment froid pour
atteindre la saturation, la vapeur d’eau qu’il contient se condense.
Orsa : Acronyme de l'expression : « Officier de Réserve en Situation d'Activité ».
Orse : Synonyme de lof (utilisé en Méditerranée).
[Voir le mot Lof].
Orthodromie (en anglais « great circle sailing ») : 1 – Le trajet le plus court pour aller d’un
point à un autre est un arc de grand cercle à la surface de la Terre.
Remarque : Par commodité, les navires suivent habituellement des routes
loxodromiques.
2 – Un navire qui parcourt un arc de grand cercle sur le globe terrestre suit une
route appelée orthodromie.
Remarque : L’angle de route d'un navire qui suit une orthodromie varie entre le
départ et l'arrivée, sauf si le navire décrit l’Équateur ou un méridien ; dans ces deux
cas, il conserve un angle de route constant, respectivement Est ou Ouest, et Nord
ou Sud.
3 – La navigation par l’arc de grand cercle conduit, en général, à recalculer
plusieurs fois la route loxodromique que le navire doit suivre d'un point tournant
au point tournant suivant, au fur et à mesure qu'il progresse entre le départ et
l'arrivée.
[Voir le mot Route et l’expression Point tournant].
Orthographe : 1 – À la fin du XIX ème siècle, les Français avaient une supériorité incontestable
sur les autres peuples en ce qui concernait l'écriture ; plus des deux-tiers des copies
de dictée du certificat d'études étaient sans fautes.
2 – L'Agence Nationale de lutte contre l'illettrisme a évalué, dans son rapport
de 2005, que 9 pour 100 de la population française âgée de 18 à 65 ans était
illettrée.
Ortive (en anglais « easterly ») : 1 – Qui se rapporte au matin.
Remarque : On ne se sert de cet adjectif qu'en parlant de l'amplitude.
2 – En cosmographie, l’amplitude ortive est l’arc de l’horizon compris entre le
centre d’un astre à son lever et le point cardinal Est.
[Voir les mots Occase, Héliaque].
Oscar : Appellation familière du mannequin flottant que l'on jette à la mer pour effectuer un
exercice de repêchage d'homme tombé à la mer.
Remarque : Le pavillon du code international signalant qu'un homme est tombé à la
mer est le pavillon « O » que l'on appelle « Oscar ».
Osculateur (Élément –) : 1 – Deux courbes sont dites osculatrices si elles ont autour d'un point,
plus de deux points confondus communs ; elles ont alors même centre de courbure
en ce point.
2 – L’un des éléments elliptiques caractérisant le mouvement que prendrait un
corps céleste à un instant donné si, à partir de cet instant, toutes les forces
perturbatrices disparaissaient.
Remarque : L’orbite réelle d'un astre, à un instant donné, est tangente à l’orbite
osculatrice de cet astre à cet instant.
OSF : Signe de l'expression Optronic Secteur Frontal.
Remarques : a) – Il s'agit d'une sorte de radar passif, c'est-à-dire qui n'émet aucun
rayonnement, mais qui exploite, pour la reconnaissance des cibles, les réflexions
des ondes émises par des émetteurs tiers.
[Voir l'expression Radar passif].
b) – Des OSF équipent les Rafale en complément du radar.
Ost : Armée [Vieilli].
Remarques : a) – Le service d'ost était l'obligation faite au vassal d'aider son
seigneur suzerain par les armes.
b) – Crier l'ost, c'était convoquer ses vassaux pour ce service.
Glossaire maritime – page 1093 – À jour au 1er janvier 2015
c) – L'ost était la guerre que l'on faisait pour son suzerain, par opposition à la
chevauchie qui était un expédition privée.
Oste (en anglais « brace ») : C'est le nom donné aux bras dans les bâtiments à antennes.
Ostrogoths (ou Goths d’Orient) : 1 – On appelle Ostrogoths ceux des Goths qui, au cours de
leur migration, avaient pu traverser le Dniepr avant la destruction du pont et qui
sont passés sur la rive gauche (rive orientale).
Remarque : Le Goths qui sont restés sur la rive occidentale, parce que le pont avait
été détruit avant leur passage, sont appelés Goths de l'Ouest, ou Wisigoths.
2 – Au IV ème siècle, le royaume ostrogoth s’étendait du Don à la Théïss et de la
mer Noire à la Baltique.
3 – Les Ostrogoths en ont été chassés par les Huns en 374.
[Voir le mot Goths, Wisigoths].
Otage : 1 – Sûreté que l'on donne à des ennemis ou à des alliés pour l'exécution de quelque
promesse, en remettant entre leurs mains une ou plusieurs personnes.
Remarque : Le mot « otage » vient du mot latin « obsěs » qui signifie : otage de
guerre, garant, gage, garantie.
2 – Places, villes qu'on donne à ceux d'un parti ennemi pour garantie d'un traité,
d'un armistice.
3 – Pendant l'Occupation allemande, les Français qui se faisaient prendre à circuler
après l'heure du couvre-feu étaient arrêtés par la police française et conduits au
poste de police ; ils pouvaient être livrés comme otages aux Allemands, en
garantie de la recherche des coupables d'attentats commis par la résistance : si les
coupables des attentats n'étaient pas livrés aux Allemands, les otages étaient
exécutés.
4 – Les otages du « Cours des 50 otages » de Nantes, dont le jeune lycéen Guy
Môquet, 17 ans, (parce qu'il était le fils d'un parlementaire communiste) ont été
choisis par les autorités françaises sur des critères inavouables, puis livrés aux
Allemands pour garantir la promesse qu'elles leur livreraient rapidement les
meurtriers d'un officier allemand, Karl Hotz (le commandant des troupes
d'occupation de la Loire-Inférieure) qui avait été assassiné le 20 octobre 1941 par
trois militants communistes.
Le meurtrier n'a pas été livré et les 50 otages ont été fusillés le 22 octobre 1941 :
dix-huit à Nantes, vingt-sept à Châteaubriant et cinq à Paris.
Remarque : a) – C'est porter atteinte à leur mémoire que d'appeler « otages »
n'importe quel malheureux compatriote qui, sans avoir été livré par les autorités
françaises, a été capturé par un groupe de brigands pour obtenir une rançon, ou par
des terroristes étrangers en représailles : on doit continuer à les appeler des captifs,
comme on l'a toujours fait dans le passé.
b) – La procédure du rachat des captifs faisait l'objet, sous l'Ancien Régime,
d'ordonnances ou d'édits royaux qui prévoyaient notamment les cas où des pirates
barbaresques arraisonnaient un navire en mer et le détournaient vers Alger, ou
accostaient près d'une ville pour y capturer des habitants et les emmener en
Afrique ; les captifs étaient considérés comme des esclaves pouvant être vendus
aux enchères s'ils n'avaient pas été rachetés par leur famille ou par leurs proches.
Le Guidon de la mer.
Chapitre VI - Des Rachapts ou Compositions.
I. Les navires et marchandises estant depredées par pillars ou escumeurs de mer, soy
disant amis, confederés, ou ennemis declarez, l'on a coustume de poursuivre le rachapt,
ou faire composition.
III. S'il n'y a asseurance faite, le marchand chargeur sera tenu d'accepter et payer les
lettres d'eschange qui pour ce seront remises sur luy.
[Si un captif, pour retrouver sa liberté et celles du navire et des autres captifs, a donné une lettre
de change au pirate (écumeur des mers) qui l'a capturé, le chargeur est obligé de l'honorer et de
Glossaire maritime – page 1094 – À jour au 1er janvier 2015
payer son dû à ce pirate barbaresque (arabe) lorsqu'il se présentera à lui avec la lettre dûment
signée, que ce soit à La Rochelle, à Lyon, à Troyes ou ailleurs ].
Ordonnance touchant la Marine du mois d'août 1681.
Titre VI - Des Assurances.
IX. Tous Navigateurs, Passagers et autres, pourront faire assûrer la liberté de leurs
personnes ; et en ce cas, les polices contiendront le nom, le Païs, la demeure, l'âge et la
qualité de celuy qui se fait assûrer ; le nom du Navire, du Havre d'où il doit partir, et
celui de son dernier reste ; la somme qui sera payée en cas de prise, tant pour la rançon
que pour les frais du retour ; à qui les deniers en seront fournis, et sous quelle peine.
X. Défendons de faire aucune assûrance sur la vie des personnes.
XI. Pourront neantmoins ceux qui racheteront les captifs, faire assûrer sur les personnes
qu'ils tireront d'esclavage, le prix du rachapt ; que les assûreurs seront tenus de payer, si
le rachepté, faisant son retour, est repris, tué, noyé ; ou s'il perit par autre voye que par
la mort naturelle.
XII. Les femmes pourront valablement s'obliger et aliener leurs biens dotaux, pour tirer
leur mary d'esclavage.
XIII. Celuy qui, au refus de la femme, et par authorité de justice, aura presté deniers
pour le rachapt de l'esclave, sera preferé à la femme sur les biens du mary ; sauf pour la
repetition de la dot.
XIV. Pourront aussi les mineurs, par avis de leurs parens, contracter semblables
obligations pour tirer leur père d'esclavage, sans qu'ils puissent estre restituez.
5 – Le roi de France Jean II (dit Jean le Bon) fut fait prisonnier par le roi
d’Angleterre Edouard III à la bataille de Poitiers, le19 septembre 1356.
Après la ratification du « Traité de Brétigny » à Calais, le 24 octobre 1360,
Édouard III accepta de libérer Jean le Bon à condition qu’il lui donne en otages (en
garantie du paiement intégral de la rançon de trois millions d'écus exigée) deux de
ses fils (Louis, duc d'Anjou et Philippe, duc de Berry), son frère (Philippe
d'Orléans), deux princes du sang, un nombre considérable de seigneurs et deux
bourgeois de chacune des principales villes du royaume.
Jean le Bon rentra à Paris le 8 juillet 1360.
Son fils Louis, duc d'Anjou s'étant évadé, Jean le Bon décida de se constituer
prisonnier par respect pour la parole donnée ; il s'embarqua pour Londres le
3 janvier 1364 ; il y mourut le 8 avril 1364.
Remarque : a) – Par le traité de Brétigny, Jean le Bon céda une grande partie de
l'ouest de la France au roi d'Angleterre (dont le Poitou, le Limousin, le Périgord, le
Rouergue, l'Angoumois, l’Aunis et la Saintonge) ainsi que Calais et le Ponthieu, et
quelques autres villes.
En échange, Edouard III renonçait à la Normandie, à la Touraine, à l’Anjou et au
Maine, ainsi qu’à la suzeraineté de la Bretagne ; il convint de ne plus revendiquer le
trône de France et il renonça à afficher les lys capétiens sur ses armoiries.
[Voir le mot Brétigny].
b) – À la mort du roi de France Charles VI le 21 octobre 1422, son petit-fils
Henri VI Plantagenêt, né le 6 décembre 1421 et déjà roi d'Angleterre, qui avait été
choisi comme héritier (Traité de Troyes du 21 mi 1420), fut spolié par son oncle
Charles de Valois (fils de Charles VI mais déshérité pour indignité).
Charles de Valois fut cependant couronné roi de France à Reims le 17 juillet 1429
sous le nom de Charles VII, en présence de Jeanne d'Arc (Charles VII était soutenu
en France par le parti des Armagnacs au Sud, Henri VI par le parti des
Bourguignons au Nord).
Les rois d'Angleterre se firent à nouveau appeler rois de France jusqu'à la Paix
d'Amiens, au début du XIX ème siècle ; les successeurs de Charles VII sur le trône
Glossaire maritime – page 1095 – À jour au 1er janvier 2015
de France se faisaient appeler « rois très chrétiens », comme les rois d'Espagne
étaient les « rois catholiques ».
[Voir les entrées Jeanne d'Arc].
Ôter : 1 – Tirer une chose de la place où elle est.
2 – Prendre, enlever, retirer.
3 – Supprimer, faire disparaître, faire cesser, enlever quelque chose qui
incommode.
Remarque : Se dit aussi des choses morales ou intellectuelles..
Otolithe : 1 – On appelle otolithe une concrétion minérale nacrée de carbonate de calcium,
disposée dans une masse gélatineuse et se trouvant dans le système vestibulaire de
l'oreille interne des vertébrés.
Remarque : On dit également otolithe (pierre d'oreille) ou statoconie (poussière
d'équilibre) ou otoconie (poussière d'oreille).
2 – Chez l'homme, les otolithes (deux par oreille) sont solidaires de la membrane
otoconiale qui transmet des informations de mouvements à des cellules sensorielles
ciliées dans le vestibule de l'oreille ; chaque cellule est sensible à un mouvement
particulier de la membrane :
i) Lorsque la tête change de position par rapport à la verticale, la membrane
otoconiale continue d'appuyer sur le sommet des cils alors que la base des cils,
solidaire de la tête, a déjà changé de position ; l'inclinaison des cils est détectée par
les cellules sensorielles du mouvement qui transmettent l'information au cerveau,
ce qui permet de stabiliser le regard et de déclencher les réflexes posturaux adaptés
pour maintenir l'équilibre.
ii) Lorsque la tête subit une accélération linéaire, la base des cils est entraînée plus
rapidement que leur sommet en raison de la masse d'inertie des otolithes ;
l'inclinaison des cils informe de l'accélération subie.
Remarques : a) – Chez l'homme, les otolithes mesurent de 5 à 20 microns de
longueur ; chez certains poissons, il atteint plusieurs centimètres.
iii) Un blocage accidentel des otolithes, qui se seraient incrustées dans la cupule du
canal semi-circulaire, peut provoquer des vertiges pendant quelques secondes
après que la tête a tourné dans un sens donné ; pour guérir le patient, il suffit en
général de placer sa tête dans la position déclenchante et de la faire tourner
brusquement de l'autre côté.
2 – Chez les poissons osseux, les otolithes sont au nombre de six (3 par oreille) :
deux gros (sagittæ) deux moyens (lapilli) et deux petits (asterici) ; chacun d'eux
est enfermé dans un sac.
3 – Chez les poissons, les otolithes sont constitués de cristaux d'aragonite disposés
en cercles concentriques, alternativement clairs et foncés à la manière des troncs
d'arbres (les cercles clairs correspondent aux étés) et ils sont enrobés dans une
matrice fibreuse appelée otoline, de composition proche de celle de la kératine.
La face extérieure des otolithes des poissons est concave, la face intérieure est
convexe et elle est creusée d'un sillon dont la forme diffère avec les espèces.
4 – Chez les poissons, les otolithes ont une structure lamellaire ; leur composition,
leur structure et les cernes de croissance témoignent de tous les événements
marquants de la vie de chaque poisson depuis sa naissance.
Remarque : Les otolithes résistent à l'attaque des enzymes digestives des poissons
prédateurs ; l'observation du contenu de leur estomac permet de connaître leur
régime alimentaire (espèces et âges).
5 – Les larves de poissons possèdent déjà leurs otolithes à l'éclosion, qui
grossissent ensuite jusqu'à atteindre plusieurs centimètres à l'âge adulte, selon les
espèces.
Remarque : Des marques très fines déposées quotidiennement sur les otolithes des
larves de poissons, visibles au microscope, permettent de connaître précisément
leur âge et leurs conditions de vie.
6 – Ce sont les otocithes qui permettent aux maigres de gronder dans l'eau en
Glossaire maritime – page 1096 – À jour au 1er janvier 2015
b) – Les marins mette habituellement une capitale initiale au mot Ouest et aux trois
autres directions principales (Nord, Est et Sud).
c) – En abrégé, pour éviter les confusions avec le chiffre zéro, on utilise souvent la
première lettre (W) du mot anglais équivalent (West).
2 – Ouest est le nom par lequel les marins désignent habituellement l'occident.
Remarque : Le mot Ouest s'utilise aussi comme un adjectif.
3 – Direction du Soleil couchant.
Remarque : Sur la rose du compas graduée en degrés de zéro à 360 dans le sens
habituel des aiguilles d'une montre, le Nord correspond à zéro ou à 360 degrés,
l'Est à 90 degrés, le Sud à 180 degrés et l'Ouest à 270 degrés.
Ouest (À l'–) : « Aller à l'ouest » (en anglais « to go west ») c'est aller à la mort, aller en enfer.
Remarque : a) – Les premières représentations planes de la Terre plaçaient le
paradis en haut, à l'Est ; l'enfer en bas, à l'Ouest ; le Nord était donc à gauche et le
Sud à droite.
b) – « Être à l'ouest » se dit de quelqu'un qui est dans un état anormal de fatigue,
d'inattention, d'absence mentale.
c) – L'Est représente l'origine des choses ; c'est le côté du Soleil levant, du Bien.
La ville de Jérusalem (Palestine) est à peu près dans l'Est de La Rochelle.
d) – L'Ouest est le symbole de la fin des choses ; c'est le côté du Soleil couchant,
du mal, de la maladie, de la mort.
La ville de New-York (USA) est à peu près dans l'Ouest de La Rochelle.
e) – En latin, mălum signifie « le mal » et mālum signifie « la pomme ».
La ville de New-York (USA) a pour symbole la pomme (mālum) ; en faisant un peu
de mauvais esprit, et en jouant sur les différents sens du mot latin malum, on peut
dire que New-York est le symbole du mal (mălum).
Où est le cap ? (en anglais « how is the wind », « how is the wind ») : 1 – Si le navire est au
mouillage, cette question signifie : quelle est la direction de la quille du navire par
rapport à la ligne Nord-Sud de la boussole ?
Pour y répondre, il faut regarder dans l'habitacle du compas quelle graduation de la
rose de la boussole se trouve vis-à-vis de la marque noire dite « cap du compas ».
2 – Si le navire est en marche, cette question signifie : quelle est le cap ou quel est
l'air-de-vent que suit le navire ?
Pour y répondre, le timonier doit regarder, dans l'habitacle du compas, à quel
air-de-vent ou à quelle graduation de la boussole répond, à ce moment, le cap du
compas.
Remarque : a) – Ces mots sont adressés au timonier par l'officier de quart lorsque
pour une cause quelconque, il lui semble que le navire ne gouverne pas à
l'air-de-vent prescrit.
b) – L'officier de quart en train de relever le gisement d'un amer ou d'un astre au
moyen d'un taximètre pose la question « où est le cap ? » ou seulement « le
cap ? » afin de pouvoir déterminer l'azimut de cet amer ou de cet astre en
additionnant le gisement relevé et le cap du navire au moment exact où il a effectué
le relèvement.
Ouragan (en anglais « hurricane ») : 1 – Perturbation très considérable de l'atmosphère,
accompagnée de pluie, de grêle, souvent de tonnerre, et de vent de force 12 sur
l’échelle de Beaufort (vitesse supérieure à 64 nœuds dans les rafales).
Remarque : Une vitesse de 64 nœuds correspond 33 mètres-par-seconde ou
environ 120 kilomètres à l'heure.
2 – Un ouragan diffère d'une tempête ordinaire en ce qu'ils sont sujets à des sautes
de vent impétueuses, tourbillonnantes, spontanées ; le vent agit souvent de haut en
bas avec une incidence de 8 à 10 degrés.
3 – À la différence des tempêtes ordinaires, les ouragans ne durent souvent qu'un
seul jour.
4 – On voit les ouragans se former dans les zones intertropicales lorsqu'un vent
périodique comme une mousson arrive à l'époque de son changement, ou lorsqu'un
Glossaire maritime – page 1098 – À jour au 1er janvier 2015
vent constant, tel que les vents alizés, s'est interrompu momentanément pour faire
face à un vent accidentel de sens opposé : le retour au cours régulier du temps peut
donner lieu à un ouragan.
Remarque : Lorsque peu avant ce moment on entend gronder le tonnerre, c'est un
signe presque certain que ce rétablissement s'opérera sans qu'il y ait d'ouragan.
5 – L'immense tourbillon vertical ou à peu près vertical que l'on appelle ouragan
s'avance sur l'horizon dans une direction quelconque ; l'ouragan a un côté dit
maniable et un côté réputé très dangereux.
i) Un navire à voiles qui se trouve dans le côté dangereux doit prendre la cape et
laisser passer l'ouragan sous les amures du bord où le vent montre de la disposition
à adonner.
ii) Un navire à voiles qui se trouve dans le côté maniable peut mettre en fuite, mais
si la violence du vent l'y oblige, il essaiera de prendre la cape comme s'il était dans
le côté dangereux.
6 – Les ouragans peuvent s'annoncer de manières différentes selon les lieux :
i) Dans l'Océan Indien au sud de l'Équateur, à l'île Maurice ou à l'île de la Réunion,
l'approche d'un ouragan s'annonce par des nuages, au coucher du Soleil, d'une
couleur rouge tranchée qui se reflète sur tous les objets et les présente depuis le
rouge pâle jusqu'au rouge très foncé ; la mer est agitée, houleuse, et souvent elle va
dans un sens contraire au vent.
ii) Dans le golfe du Bengale, l'horizon présente une teinte rouge de sang au
coucher du Soleil. ; de petits nuages parcourent le ciel avec rapidité ; les vents
sautent d'un point à un autre.
iii) Sur les côtes du Mexique, les ouragans sont annoncés au coucher du Soleil par
de gros nuages blancs qui se changent en nuages déchirés, dentelés et d'un rouge
foncé.
iv) Dans les mers de Chine, à l'approche d'un ouragan (là-bas, on l'appelle un
typhon) le coucher du Soleil est extrêmement rouge, on voit des nuages épars, des
arcs-en-ciel fréquents ; on entend des bruits inattendus par intervalles ;
l'atmosphère est remarquablement claire ; il y a de gros nuages de mauvaise
apparence et du tonnerre ; les vents sont plus variables que d'ordinaire.
7 – Une longue houle assez creuse précède souvent les ouragans alors que le vent
est encore très faible ; cette houle a été formée dans l'ouragan et elle possède la
vitesse de propagation d'une énergie à la surface de la mer, sans transfert de
matière, à la manière de l'onde de marée, alors que l'ouragan lui-même se propage
seulement à la vitesse du déplacement des masses d'air et d'eau qui le composent.
8 – À l'approche d'un ouragan, dans les lieux où la marée océanique se fait sentir,
la pleine mer subit un retard considérable mais, lorsqu'elle se produit, sa hauteur
dépasse la hauteur prédite par l'annuaire.
Ourdir (en anglais « to warp ») : 1 – Ourdir des fils de caret ou des torons, c’est étendre
horizontalement, sur une certaine longueur et dans des directions parallèles, tous
ceux qui doivent entrer dans la composition d’un cordage.
2 – Ces fils ou ces torons sont étendus en les tirant de dessus leurs tourets,
directement ou à l’aide de crocs dits à ourdir.
Remarque : a) – Un câble devant avoir 120 brasses de longueur, l’ourdissage de
ses torons va jusqu’à 186 brasses ; pour une aussière de même longueur,
l’ourdissage des fils de caret est de 170 à 175 brasses.
b) – Pour une brasse de 1,62 mètre : 120 brasses correspondent à 195 mètres ;
175 brasses à 284 mètres ; 186 brasses à 301 mètres.
c) – Pour une brasse de 1,95 mètre : 120 brasses correspondent à 234 mètres ;
175 brasses à 341 mètres ; 186 brasses à 363 mètres.
d) – Pour une brasse de 2 mètres : 120 brasses correspondent à 240 mètres ;
175 brasses à 350 mètres ; 186 brasses à 372 mètres.
[Voir le mot Brasse].
Ourdissage : Action d’ourdir.
Glossaire maritime – page 1099 – À jour au 1er janvier 2015
Ouvert (en anglais « open ») : 1 – Une rade ouverte est celle où les vents soufflent, sans obstacles
ou sans interposition de terres ou d'abris.
Remarque : On dit qu'une rade est ouverte de telle à telle direction, ou à tel
air-de-vent.
2 – Un navire ouvert est celui pour lequel l'élévation des murailles et des
bastingages n'est pas suffisante, et sur le pont duquel le vent et les lames arrivent
avec trop de facilité.
3 – Lorsqu'un bateau n'est pas ponté, on dit indifféremment qu'il est non-ponté,
qu'il est ouvert ou qu'il est découvert.
4 – Une voile ouverte est celle qui est brassée sous le vent.
5 – Lorsque l'on dit que deux amers d'un alignement sont ouverts d'une voile, de
deux voiles, on entend par là que la distance angualire qui semble exister entre eux
serait telle qu'une voile ou deux voiles placées entre ces deux amers paraîtraient
remplir cette même distance angulaire.
6 – On dit que l'on fait l'ouverture des batteries d'un bâtiment en construction
lorsqu'on ouvre ou perce les sabords, ou qu'on rectifie les ouvertures ou vides
laissés à cet effet.
Ouverture (Lisses d' – ) : Les lisses d'ouverture sont les planches que l'on cloue provisoirement
pour maintenir l'écartement voulu entre les branches des couples d'un navire
pendant sa construction.
Ouvrages (Maîtres d' – ) : Dans les arsenaux, les maîtres d'ouvrage sont les maîtres-forgerons,
les maîtres-poulieurs, etc.
Ouvre l’œil devant ! (en anglais « look out afore ») : Ordre ou avertissement proféré à haute
voix, pendant la nuit, et qui s'adresse aux hommes placés au bossoir ou sur l'aileron
de la passerelle, afin qu'ils veillent bien à ce qui peut se présenter à leur vue comme
dangers, écueils, vigies, terres, navires, etc.
Ouvrier (en anglais « workman », « journeyman ») : 1 – Nom donné aux hommes exerçant en
général une profession manuelle, moyennant un salaire déterminé.
2 – Sur un navire de commerce, les ouvriers-mécaniciens sont des mécaniciens
confirmés qui travaillent à la journée et ne font pas le quart dans la machine.
Ouvrir (en anglais « to open », « to haul up ») : 1 – Ouvrir une batterie, c'est en ouvrir les
mantelets de sabords.
2 – Ouvrir un port (en anglais « to take away the embargo ») c'est permettre
l'entrée de ce port après une défense faite d'y entrer.
C'est aussi en dégager l'entrée lorsqu'elle a été obstruée ou entravée par des
chaînes, des estacades, etc.
3 – Ouvrir deux amers signifie se diriger ou gouverner de manière à ce que ces
deux amers ne se confondent plus à l’œil et que la distance angulaire entre eux
augmente.
4 – Ouvrir une voile c'est la brasser sous le vent, c'est-à-dire de sorte que sa vergue
ait, vers l'avant, une direction plus rapprochée qu'auparavant du plan vertical
passant par sa quille.
Ouzbek : 1 – Relatif à l’Ouzbékistan.
2 – Personne qui est originaire de l’Ouzbékistan ou qui a la nationalité de ce pays.
3 – L’ouzbek est la langue du groupe turc qui est parlée en Ouzbékistan.
Ouzo : Anisette grecque allongée d’eau, servie en apéritif.
Ovale : Qui est de forme arrondie et oblongue, évoquant celle d’un œuf.
Ovalisation : Imperfection d’une pièce mécanique cylindrique dont la section intérieure est ou
tend à devenir ovale, provenant notamment d’un défaut d’usinage ou d’un
phénomène d’usure.
Exemples : Ovalisation des cylindres d’un moteur ; ovalisation du canon d’une
arme à feu.
Glossaire maritime – page 1101 – À jour au 1er janvier 2015
Oxycrat (en anglais « oxycrate ») : Mélange d'eau et de vinaigre couramment utilisé comme
breuvage dans la Grèce antique, ou comme potion pharmaceutique pour le
traitement de maladies inflammatoires et bileuses.
Remarques : a) – À l'époque de la marine de guerre à voiles, l’oxycrat était donné
comme rafraîchissement aux Équipages, ou employé pour rafraîchir les bouches à
feu pendant le combat.
b) – En français, le « t » final de oxycrat ne se fait normalement pas entendre ;
mais les bretons le feront sonner comme pour les mots canot, bout, équipet, tout
ou lent.
c) – Le mot grec ÑxÚkraton (mélange d'eau et de vinaigre) qui a donné oxycrat
est formé des mots ÑxÚj qui signifie piquant et kr£toj qui signifie force.
Oxydable : Qui peut être oxydé.
Oxydant : Qui a la propriété d'oxyder.
Oxydation : 1 – Combinaison avec l’oxygène.
Remarques : a) – L’oxydation des métaux provoque leur corrosion.
b) – On appelle « oxydation anodique » l'électrolyse qui permet de protéger
certains métaux de la corrosion en les recouvrant d’une couche d’oxyde.
c) – L'oxydation du chrome protège de la rouille les alliages d'acier comprenant au
moins 12 pour 100 de chrome et que l'on appelle « aciers inoxydables ».
2 – L'oxydation d'un corps est la perte d’électrons de ce corps sous l’action d’un
autre corps capable de les fixer.
Remarques : a) – Oxydation et réduction sont couplées en une réaction
d’oxydoréduction.
b) – La combustion est une réaction d'oxydation exothermique (c'est-à-dire qui
produit de la chaleur).
Oyat : 1 – L’oyat (ammophila arenaria) est une graminée vivace adaptée à la sécheresse et au
système racinaire très profond, que l’on plante sur les rivages de l’océan pour fixer
les dunes de sable.
2 – Les oyats ont permis la stabilisation du littoral atlantique des Landes de
Gascogne.
3 – L’oyat supporte une faible teneur en sel dans le sol.
4 – Ses tiges raides peuvent dépasser un mètre de hauteur.
5 – Les feuilles vert-grisâtre sont pointues, effilées, et leurs bords sont enroulés.
6 – Des fleurs jaunes apparaissent en mai ; les fruits mûrissent en août.
7 – Les rhizomes peuvent s'étendre sur de grandes distances sous la surface des
dunes ; des morceaux de rhizome peuvent être emportés par la mer et déposés plus
loin où ils s'enracineront si les conditions leur sont favorables ; les morceaux de
rhizome peuvent reprendre vie après un séjour dans l'eau de mer de plus d’un mois.
8 – Les stolons enterrés peuvent s’enraciner et former de nouveaux pieds d’oyats.
Remarque : Oyat est synonyme de gourbet.
Oz : Le symbole oz désigne l'unité de masse ou de volume once.
[Voir le mot Once].
P & I Clubs : 1 – Les P & I Clubs (Protection and Indemnity Clubs) sont des mutuelles
d'armateurs créées en Angleterre à partir du milieu du XIXème siècle afin de
couvrir la responsabilité civile des armateurs et des affréteurs de navires pour les
risques que les assureurs traditionnels dits « à primes fixes » ne garantissaient pas.
2 – Les premiers risques garantis concernèrent les pertes de vies humaines, pour
lesquelles la responsabilité du transporteur était illimitée, mais les risques
assurables limités à la valeur du navire et du fret.
3 – Actuellement, les P & I Clubs peuvent garantir le paiement des amendes dues
par les capitaines ou les armateurs alors qu’il est interdit, en France, de se
substituer à celui qui est condamné à une amende pour en effectuer le paiement ; et
les amendes pour des faits de pollution du milieu naturel, même purement
accidentels, sont exorbitantes !
Glossaire maritime – page 1103 – À jour au 1er janvier 2015
Pacquer : Disposer le poisson salé par couches, dans un baril, pour son transport.
Exemple : Pacquer des morues.
Pacquet : Ancien nom français de la malle des lettres.
[Voir le mot Paquet].
Pacte : 1 – Convention, accord entre des États, des parties, généralement accompagnés d’actes
publics et scellés dans des conditions de solennité particulières.
Exemples : Pacte de Varsovie ; Pacte Atlantique ; pacte de non-agression ; pacte
secret.
2 – Alliance, accord entre deux ou plusieurs personnes.
Exemple : Signer un pacte avec le Diable.
Pacte à quatre : Pacte d'entente et de collaboration signé à Rome le 7 juin 1933 par l'Italie, la
Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne.
[Voir le mot Collaboration].
Padine : Algue brune, commune en Méditerranée, dont les thalles aplatis en lames se déploient
largement en éventail.
Pafi (en anglais « main and fore sails ») : Nom donné aux basses voiles d'un grand navire : la
grand voile est le grand pafi, la misaine est le petit pafi.
Remarque : On dit également pafi ou pacfi.
Pagaille : [Familier] Grand désordre, confusion.
Exemple : Semer, mettre la pagaille.
Pagale (En – ) (en anglais « quick », « quickly », « disorderly ») : Sorte d'adverbe qui signifie
« précipitamment » ou « en désordre ».
Remarque : Mouiller en pagale, c'est mouiller à l’improviste, avec précipitation.
Pagaye (en anglais « paddle ») : 1 – La pagaye est une sorte de rame courte, à large pelle, en
usage pour les canoës ou les pirogues.
2 – La pelle en est de formes très variées, mais le plus souvent ovale et ayant un
manche auquel elle est fixée.
3 – La pagaye diffère de l'aviron en ce que l'aviron s'applique à un point fixe de
l'embarcation, tandis que la pagaye se trouve entièrement mobile, étant appuyée
contre une main du pagayeur pendant que son autre main tire en saisissant le
manche près de la pelle.
Remarque : L'effet de la pagaye est plus considérable que celui de l'aviron, mais sa
manœuvre exige plus de force et fatigue davantage que l'aviron.
Pagayeur (en anglais « paddler ») : 1 – Nom donné aux hommes qui impriment un mouvement à
une embarcation au moyen de pagayes.
2 – Les pagayeurs sont assis aux extrémités des bancs de l'embarcation et ils
regardent l'avant.
3 – Un seul pagayeur assis à l'arrière d'un canoë ou d'une pirogue et donnant
alternativement un coup de pagaye à tribord et un à bâbord, peut suffire pour faire
marcher et pour diriger son embarcation.
Page : 1 – Chacun des côtés d’une feuille de papier, de parchemin, de vélin, etc., servant à
l’écriture, au dessin ou à l’impression.
2 – [Par extension] La feuille elle-même, comprenant le recto et le verso.
Pagel : Genre de poissons de la famille des Sparidés, communs dans les mers chaudes et
tempérées, et dont la chair est appréciée.
Remarque : On dit également pagel ou pageot.
Pagel (Coefficient – ) : 1 – Le coefficient Pagel p est la variation de l’angle au pôle pour une
variation de + 1’ dans la latitude.
2 – La table XXXIII de Friocourt donne la valeur absolue du coefficient Pagel
exprimée en minutes de degré, en fonction de la latitude de l’observateur et de
l’azimut de l’astre.
Remarque : La même table permet d’obtenir une valeur approchée de l’azimut vrai
Glossaire maritime – page 1106 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : On appelle paix armée, l'état des nations qui, sans être en guerre, se
tiennent militairement prêtes à combattre.
Pack : Dans les régions polaires, vaste ensemble de blocs de glace dérivants à la surface de la
mer, soudés ou non entre eux, détachés de la banquise.
Remarque : Le pack, à certaines périodes de l’année, interdit toute navigation.
Pal : Pieu, pièce de bois, de métal, longue et aiguisée à un bout.
Remarque : Le supplice du pal consiste à enfoncer par le fondement un pieu dans
le corps d’un condamné
Palade (en anglais « stroke of an oar ») : En Méditerranée, on nomme palade chaque coup
d'aviron que donne un rameur.
Palamente (en anglais « oars of a galley ») : Collection de tous les avirons d'une galère.
Remarque : Armer la palamente, c'est armer tous les avirons d'une galère.
Palan (en anglais « tackle », « burton », « haliard ») : 1 – Appareil funiculaire démultiplicateur
appelé mouffle en mécanique, composé de deux poulies à un ou plusieurs réas et
d'un cordage, et dont on se sert pour soulever ou déplacer de lourds fardeaux ou
pour raidir des cordages.
Remarques : a) – Un palan est employé pour augmenter la capacité de traction ou
de levage.
b) – Un palan de charge sert à l’embarquement de la cargaison.
c) – On emploie un palan d'amure pour raidir l'amure d'une voile.
d) – On emploie un palan d'écoute pour raidir l'écoute d'une voile.
2 – Le cordage passant par les réas des poulies est appelé le garant si le palan agit
sur la voilure ; on l’appelle le cartahu lorsqu’il s’agit de soulever des charges.
Le bout du garant ou du cartahu fixé à l'une des poulies ou à un point fixe est le
dormant ; le bout sur lequel s’effectue la traction est le courant.
Remarque : C'est sur le courant que l'on fait effort.
3 – On distingue, selon la fixation et le nombre de poulies :
– Le palan simple : deux poulies simples à crochet à un seul brin ; le dormant est
fixé à la poulie supérieure ; le courant passe en premier par la poulie supérieure.
– Le palan double : poulies doubles en 3 ou 4 brins.
– Le palan triple : poulies triples en 4 ou 5 brins.
– Le cartahu simple : filin passant par une poulie simple fixée en hauteur ; le
dormant est fixé à la charge à soulever.
– Le cartahu double : un dormant est fixé à un point fixe élevé, la poulie mobile est
munie d'un crochet pour supporter la charge à lever ; une poulie est fixée en
hauteur à côté du point fixe du dormant.
– L'itague : un dormant sur un point mobile, le courant faisant retour par une
poulie fixée à un élément bas du navire.
– L'itague double.
– Les bredindins : les dormants des poulies se rejoignent sur un même crochet.
– La candelette est un fort palan dans lequel les réas de la même poulie ne sont pas
sur le même essieu.
– La caliorne est un très gros palan formé d'une poulie double et d'une poulie
triple, dont l'une est munie d'un croc.
Palan de bout de vergue : Les palans de bout de vergue sont disposés à demeure à chaque bout
de la vergue de misaine ou de la grand vergue ; la poulie supérieure est une poulie
à violon, la poulie inférieure est une poulie simple ; les palans sont soutenus à
l’aide de suspensoirs ou d’étriers dont l’un est amarré sur la poulie à violon, l’autre
sur la pointe du croc de la poulie inférieure.
Palan à croc : Une poulie double est amarrée à un point fixe ; le dormant du cordage (garant ou
cartahu) est fixé à une poulie simple dont il forme l’estrope, puis il va jusqu’au
premier réa de la poulie double, revient vers le réa de la poulie simple, repart vers
le second réa de la poulie double et devient le courant sur lequel on fait l’effort.
Glossaire maritime – page 1109 – À jour au 1er janvier 2015
Palanche : Pièce de bois incurvée et entaillée qui permet de porter sur les épaules deux fardeaux
(par exemple deux seaux) suspendus chacun à l’une des extrémités.
Palan de garde : Palan servant à tenir la corne quand la voile goélette est carguée.
Palan de roulis (en anglais « rolling tackle ») : Les palans de roulis servent à retenir une vergue,
bâbord et tribord, vers son mât et l'empêcher de se balancer au roulis.
Remarque : Les palans de roulis sont toujours en place ; quand on oriente une
vergue, on mollit son palan de roulis du vent et on le raidit bien quand la vergue est
orientée.
Palan de tangage : On emploie un palan de tangage quand on met un canot à la mer pour
atténuer les secousses que lui donne le tangage pendant cette opération.
Palan de traversière : Palan frappé à la tête du bonhomme de traversière et servant à crocher la
patte d’en dedans de l’ancre à jas, pendant qu’on la remet au poste de mer après
l’avoir remontée.
Palangre (en anglais « fishing line ») : 1 – Les palangres sont des engins de pêche dormants.
2 – Une palangre est constituée d’une ligne principale qui porte des avançons de
quelques décimètres de long, espacés d’un mètre ou deux ; les avançons portent
des hameçons ou ains.
3 – La longueur totale de la ligne principale peut varier de quelques dizaines de
mètres à plusieurs kilomètres, et le nombre d'hameçons peut atteindre plusieurs
milliers.
4 – La longueur des avançons ou bas de ligne doit être inférieure à la moitié de la
distance séparant, sur la ligne-mère, deux amarrages consécutifs d'avançons, pour
éviter que deux avançons voisins ne se mêlent ; leur résistance à la rupture sera
inférieure à celle de la ligne-mère et au moins égale à deux fois le poids de la prise
attendue.
5 – Les orins qui servent de liaison entre les bouées et les extrémités de la
ligne-mère ou, dans le cas des lignes calées, entre les bouées et les ancres ou autres
mouillages sont en matériau plus résistant que la ligne-mère.
6 – Le filage de la palangre se fait dans le sens du courant, en ligne droite ou en
ligne brisée, mais de façon à toujours maintenir un certain angle entre cap et
courant pour ne pas mêler la ligne-mère aux avançons.
Le virage commence, en général, par la dernière extrémité filée ; habituellement, le
relevage de la ligne s'effectue par le côté vers l’avant ou, parfois, tout à l’avant.
7 – Les palangres sont mouillées pour quelques heures seulement, afin d’éviter la
mort du poisson et une baisse de sa valeur : dans la majorité des cas les prises
arrivent vivantes à bord.
8 – Suivant les espèces recherchées, la palangre peut être immergée à différentes
profondeurs: palangre de fond, palangre à proximité du fond (zone démersale),
palangre de surface, palangre en pleine eau (pélagique).
Remarques : a) – Les palangres dormantes sont en général tenues par des corps
morts signalés chacun par un drapeau à la surface de l’eau.
b) – Les palangres de fond sont lestées avec du plomb.
c) – Les palangres pélagiques restent retenues par le navire.
b) – Les palangres dérivantes restent en surface et servent à pêcher le thon.
e) – Les palangres sont rangées à bord du palangrier, en attendant d’être mises à
l’eau, dans des caisses qui contiennent les cordes au fond et les hameçons en
périphérie de la caisse, piqués dans des plaques de liège.
[Voir les mots Avançon, Orin].
Palangrotte : 1 – Les palangrottes sont des engins de pêche à main utilisés principalement en
Méditerranée.
2 – Une palangrotte est constituée d’une ligne principale qui porte plusieurs
avançons ; chaque avançon est terminé par un hameçon.
Palanquée : Ensemble de marchandises soulevées en une fois à l’aide d’un palan.
Remarque : Les adeptes des sports sous-marins appelle parfois « palanquée »
Glossaire maritime – page 1110 – À jour au 1er janvier 2015
Paléogéographie : Géographie des océans et des continents tels qu’ils se présentaient aux temps
géologiques.
Paléographie : Science du déchiffrage et de l’interprétation des écritures anciennes trouvées sur
les manuscrits, les chartes, les diplômes et les sceaux, par opposition à
l’épigraphie, science des inscriptions sur un support de pierre ou de métal.
Palestine : Région historique du Proche-Orient.
Palestre : Dans l'Antiquité grecque ou romaine, lieu public où les garçons et les hommes se
formaient aux différents exercices du corps, en particulier la lutte, le pugilat, la
course, le saut et le lancer du disque, et s’adonnaient à des exercices de l’esprit, art
oratoire, philosophie, grammaire.
Paletot : Vêtement droit, généralement assez court et s’ouvrant par devant, que les matelots
portent par-dessus leurs autres vêtements.
Palette : 1 – Objet ou partie d’un objet de forme plate, mince et allongée.
Remarque : On appelle palette le morceau de viande qui recouvre l'omoplate du
porc ou du mouton.
2 – Synonyme d'aube, lorsqu'il est question d'une roue à aubes.
[Voir le mot Aube].
Palétuvier : Plante tropicale amphibie, principal constituant des mangroves, qui contribue à fixer
la vase par ses racines.
Pali : Langue indo-aryenne ancienne, proche du sanscrit, et qui est encore aujourd’hui la langue
sacrée du bouddhisme dans le sud de l’Inde.
Palicot : Petit parc circulaire que les pêcheurs établissent provisoirement dans les dieux situés
près de la côte, sur les bancs et les hauts-fonds où il découvrent des congrégations
ou rendez-vous de poissons.
Palier : 1 – Dans une machine, pièce fixe servant de support et de guide à un arbre de
transmission de mouvement de rotation.
2 – Plate-forme aménagée entre deux volées d’un escalier, en haut d’un perron,
etc.
3 – Section horizontale d’une voie de communication, entre deux déclivités.
4 – Chacune des étapes qu’on marque dans un mouvement ascendant ou
descendant.
Remarque : La remontée d’un plongeur sous-marin s’effectue par paliers, c'est à
dire qu'il respecte des temps de pause précis à certaines distances de la surface de
la mer.
Palikare : 1 – Sous la domination ottomane, entre le XV ème et le XIX ème siècles, mercenaire
grec ou albanais appartenant à une des bandes mises par leur chef au service des
pachas turcs.
2 – Pendant la guerre de l’indépendance grecque, entre 1821 et 1828, nom donné
aux miliciens grecs ou albanais qui combattaient les Turcs.
Palilalie : Répétition pathologique des mêmes mots, repris de la fin d’une phrase.
Palingénésie : 1 – Renaissance, résurrection d’un être après une mort réelle ou symbolique.
2 – Interprétation selon laquelle les progrès de l’histoire sont inséparables du
retour d’événements ou de types sociaux antérieurs.
Palinod : Au Moyen Âge, poème écrit en l’honneur de l’Immaculée Conception de la Vierge et
présenté aux académies littéraires de Rouen, Dieppe et Caen, qui décernaient
chaque année un prix à la meilleure pièce.
Remarque : On appelait palinods un concours organisé en vue de décerner ce prix.
Palinodie : 1 – Rétractation, désaveu de ce que l’on a pu dire ou faire.
2 – Changement d’opinion, d’attitude.
Palimpseste : Manuscrit sur parchemin ou sur papier dont on a fait disparaître l’écriture pour y
écrire de nouveau.
Glossaire maritime – page 1112 – À jour au 1er janvier 2015
Palissandre : Bois exotique précieux très veiné, utilisé en ébénisterie et en marqueterie, dont la
couleur peut varier du brun clair au brun-violet, du rose au rouge, avec des
nuances de jaune et de noir.
Palladium : 1 – Ce qu’un peuple considère comme assurant sa survie.
2 – Ce qui assure la sauvegarde d’une société, d’une institution, d’une valeur.
Remarque : Le mot palladium vient du grec Palládion qui désignait la statue de
Pallas que les Troyens croyaient tombée du ciel et qu’ils tenaient pour le gage de la
sauvegarde et de la conservation de leur cité.
Palladium : Corps simple, métal blanc qui possède à un très haut degré l’aptitude à retenir
l’hydrogène et qui fond vers 1 550 °C (symbole Pd ; numéro atomique 46 ; masse
atomique 106,4).
Remarques : a) – Le palladium est difficile à fondre, mais il est très malléable.
b) – Le nom palladium de cet élément chimique vient de la petite planète Pallas
découverte par Olbers en 1802.
Pallas : Nom grec de la déesse des Romains Minerve.
Remarques : a) – Le palladium était une statue de Pallas, protectrice de la ville de
Troie (en Asie Mineure, actuelle Turquie).
[Voir le mot Palladium].
b) – Le hibou est parfois appelé « oiseau de Pallas » ou « oiseau de Minerve ».
c) – L'olivier est parfois appelé « arbre de Pallas » ou « arbre de Minerve ».
Palle : Navire en usage sur la côte de Malabar ; il tire peu d'eau et il a beaucoup d'élancement ; sa
voilure est installée sur un, deux ou trois mâts verticaux selon la grandeur du
navire.
Remarques : a) – Les grosses palles portent des canons en batterie.
b) – Les pirates d'Angria font la course sur des palles.
Palle : La palle est une pièce de toile blanche de lin ou de chanvre, fixée sur un carton de forme
carrée, qui sert à couvrir le calice et la patène pendant la messe.
Remarque : On écrit pale ou palle.
Palléal : Relatif au manteau des mollusques.
Remarque : La cavité palléale contient les organes respiratoires des mollusques.
Palles : Banc rocheux au sud de l'Île d'Aix.
Remarque : Le banc des Palles est balisé par une bouée cardinale Nord lumineuse.
Palliatif : 1 – Moyen qui permet d’éviter provisoirement un mal ou d’en atténuer les
conséquences, mais sans le supprimer.
2 – Qui a la vertu de calmer ou de soulager momentanément.
Pallier : 1 – Dissimuler une chose fâcheuse ou lui donner une apparence favorable.
2 – Remédier à un mal de manière provisoire ou partielle, ou en apparence
seulement.
Remarque : Pallier est un verbe transitif et la construction « pallier à » est fautive.
Pallium : 1 – Sorte de manteau constitué d’une pièce de laine que les Grecs portaient par-dessus
leur tunique et qui fut adopté par les Romains à partir de l’Empire.
2 – Ornement sacerdotal fait de laine blanche, semé de six croix noires et béni par
le pape, qui l’envoie aux archevêques pour marque de leur dignité.
Palmage (en anglais « palming ») : 1 – Mesurage, appréciation en palmes, des divers diamètres
d'un mât, en particulier du plus grand de ces diamètres.
2 – Travail par lequel on réduit une pièce de mâture ébauchée aux dimensions en
grosseur et à la forme qu'elle doit avoir.
Palmaire : Qui se rapporte à la paume de la main.
Palmarès : 1 – Liste des lauréats d’une distribution de prix ou de récompenses.
2 – Liste des victoires, des succès remportés par quelqu’un ou par une institution.
Palme (en anglais « palm ») : Ancienne unité de mesure que l'on utilisait pour exprimer la
grosseur des mâts.
Glossaire maritime – page 1113 – À jour au 1er janvier 2015
Palper : Toucher avec la main, les doigts, doucement, à plusieurs reprises et en pressant
légèrement.
Remarque : On palpe la bielle d'une machine à vapeur alternative en
fonctionnement pour déceler un éventuel échauffement anormal.
Palpeur : Dispositif servant à effectuer des mesures, des contrôles, et permettant la régulation
automatique de certaines opérations.
Palplanche : Chacune des poutres de bois, de béton, de métal qui, enfoncées dans le sol et
emboîtées bord à bord, forment une cloison étanche, permettant notamment de
construire des ouvrages provisoires de retenue des eaux.
Paltoquet [Familier] : 1 – Homme malappris, grossier.
2 – Personne insignifiante et prétentieuse.
Palud [Vieilli] : Synonyme de « marais ».
Remarque : On dit aussi « palude ».
Paludéen : 1 – Relatif aux marais.
2 – Relatif au paludisme
Remarque : Fièvre paludéenne est un synonyme ancien de paludisme.
Paludier : Celui qui exploite un marais salant.
Paludine : Mollusque gastéropode vivipare qui vit dans les étangs et les marais.
Paludisme : Maladie parasitaire qui se caractérise par des accès périodiques de forte fièvre.
Remarque : Le paludisme est du à des hématozoaires inoculés à l’homme par la
piqûre d’anophèles femelles infestés.
Remarques : a) – Le paludisme sévit surtout dans les régions intertropicales.
b) – On rencontre parfois l’abréviation familière « palu ».
c) – Certains appellent « palu breton » les tremblements de la main des alcooliques.
Palus [Vieilli] : Synonyme de « marais ».
Palustre : Relatif aux marais.
Pamban-manché : Nom donné à des sortes de pirogues très allongées de la côte de Malabar, qui
peuvent atteindre la longueur de 20 mètres.
Ces pirogues se meuvent à l'aide de pagaies jusqu'à une vitesse de 8 nœuds, et elles
servent au transport des passagers, particulièrement sur les lacs et les rivières.
Remarques : a) – Elles sont tellement légères que les rameurs peuvent les
transporter à bras pour franchir les hauts-fonds.
b) – On les appelle aussi serpents ou bateaux-serpents en raison de leur finesse et
parce qu'elles ont parfois, dans leur marche, des ondulations comme les serpents.
Pampa : Nom que l’on donne aux vastes plaines de l’Argentine, de l’Uruguay.
Remarque : On distingue la pampa orientale, ou humide, immense prairie couverte
d’herbes hautes, et la pampa occidentale, ou sèche, dont la végétation est celle de
la steppe.
Pampero : Nom donné à certains vents violents et froids qui soufflent de l'Ouest-Sud-Ouest et du
Sud-Ouest sur les côtes du Paraguay et de l'Argentine, particulièrement à
l'embouchure du Rio de la Plata.
Remarques : a) – Les pamperos se font sentir d'avril à novembre.
b) – Les pamperos prennent leur nom des plaines immenses appelées pampas, qui
commencent aux cordillères puis s'étendent en pente douce jusqu'aux rivages de la
mer, et que ces vents parcourent dans toute leur étendue.
c) – Le ciel est pur pendant la durée de ces vents, mais ils sont annoncés par de
fortes brises du Sud-Est et de l'Est et par de fortes pluies.
Pamphile : 1 – On appelle pamphile une sorte de navire léger et rapide que l'on construisait
au III ème siècle sur la côte sud de l'Asie Mineure.
Remarque : Les pamphiles servirent aux pirates et aux contrebandiers de cette
partie de l'Empire romain.
2 – On a utilisé des pamphiles jusqu'au XVI ème siècle dans les expéditions
Glossaire maritime – page 1115 – À jour au 1er janvier 2015
– Les Anglais, au contraire, qui sont les descendants des Saintongeais, des
Angevins ou des Aquitains, veulent gagner avec panache dans les compétitions
sportives ; mais dans les compétitions économiques il n’ont que des intérêts, ceux
qu'ils convoitent avec obstination ou ceux qu'ils désirent ardemment préserver.
4 – Il y a une expression française pour qualifier une manœuvre réussie avec
panache (c’est-à-dire avec bravitude, comme on dit en Poitou-Charentes, mais en
prenant des risques inutiles) : c’est « à l’honneur ».
Voilà tout un programme !
[Voir le mot Risque].
Panama (Canal de – ) : 1 – Canal reliant les océans Pacifique et Atlantique à travers l’isthme de
Panama, en Amérique Centrale.
2 – Ouvert en 1914, le canal de Panama a une longueur de 79,6 kilomètres.
3 – Le canal comporte plusieurs systèmes d'écluses qui permettent d'élever les
navires du niveau de l'Océan Atlantique jusqu'au lac de Gatún (26 m au-dessus du
niveau de la mer) puis de redescendre jusqu'au niveau de l'Océan Pacifique.
4 – Depuis son ouverture, les dimensions des navires admis à franchir les écluses
du canal et le lac de Gatún sont limitées à :
– longueur hors tout : 294,1 mètres (965 pieds) ;
– largueur hors tout : 32,3 mètres (106 pieds) ;
– tirant d’eau : 12,0 mètres (39,5 pieds) en eau douce tropicale ;
– tirant d’air : 57,91 mètres (190 pieds),
ce qui correspond à un port en lourd d’environ 65 000 tonnes.
Remarques : a) – La surface de l'eau est plus élevée d'environ un pied du côté de
l'Océan Pacifique que du côté de l'Océan Atlantique.
b) – Le canal est orienté NW-SE en raison de l’orientation NE-SW de l’isthme de
Panama à l’endroit du canal ; contrairement à ce que l’on pourrait penser si l'on n'a
pas une carte de détail sous les yeux, un navire qui traverse le canal de Panama
pour aller de l’Océan Atlantique (Panama City) vers l’Océan Pacifique (Balboa)
fait une route Ouest-Est.
5 – Des travaux importants, qui doivent se terminer en 2016 et devraient coûter
environ sept milliards de dollars américains, vont permettre d'augmenter les
dimensions des navires pouvant emprunter le canal.
Remarques : a) – Les nouvelles écluses mesureront chacune 427 mètres de long
sur 55 mètres de large avec une profondeur d'eau de 18,3 mètres, contre 304,8
mètres de long sur 33,5 mètres de large et 12,8 mètres de profondeur pour celles
qui sont actuellement en service.
b) – Le canal de Panama sera accessible aux porte-conteneurs de 13 000 EVP à
partir de 2016, contre 5 000 EVP avant les travaux d'agrandissement.
Panamax : 1 – On appelle Panamax un navire dont l’une des dimensions atteint la valeur
maximale définie par l’Autorité du Canal de Panamá.
Dimensions maximales des navires pouvant naviguer dans le canal de Panama :
– longueur hors tout : 294,1 mètres (965 pieds) ;
– largueur hors tout : 32,3 mètres (106 pieds) ;
– tirant d’eau : 12,0 mètres (39,5 pieds) en eau douce tropicale ;
– tirant d’air : 57,91 mètres (190 pieds),
ce qui correspond à un port en lourd d’environ 65 000 tonnes.
Remarques : a) – Les dimensions des écluses du canal de Panama sont :
longueur 320,0 mètres, largeur 33,53 mètres et profondeur 29,5 mètres.
b) – La dimension utilisable dans chaque chambre d’écluse est de 304,8 mètres ; la
profondeur utilisable varie, mais la profondeur minimale de 12,55 mètres se situe
dans la partie sud des écluses de Pedro Miguel.
c) – Panamax est le nom qu’ont porté, suivi d’un second nom apposé à sa suite,
les navires d’une Compagnie de navigation qui avait fait construire des navires
aussi gros que possible, spécialisés dans le commerce entre les ports américains de
l’Océan Atlantique et ceux de l’Océan Pacifique, et qui utilisaient le canal de
Glossaire maritime – page 1117 – À jour au 1er janvier 2015
Panama.
2 – Une dérogation peut être accordée à un navire dont la longueur hors-tout est
supérieure à la longueur maximum autorisée, en tenant compte de la forme de ses
superstructures.
Remarque : Le navire le plus long à avoir transité est le « San Juan Prospector »
(maintenant « Marcona Prospector ») un OBO de 296,57 mètres (973 pieds) de
long et 32,3 mètres de large.
3 – Un navire d'une largeur de 32,61 m (107 pieds) peut exceptionnellement être
autorisé à passer, avec cependant des contraintes supplémentaires liées à son tirant
d'eau.
Remarque : Les navires les plus larges ayant transité sont les deux cuirassés
américains de la classe North Carolina, d'une largeur de 33,025 mètres (108 pieds
et 3,875 pouces) : l’« USS North Carolina » (BB-55) et l’« USS Washington »
(BB-56).
4 – Le tirant d'eau maximum admissible peut être réduit pendant la saison sèche, en
fonction de la hauteur d’eau dans le lac de Gatún.
5 – C’est le pont des Amériques, dans la partie orientale du canal, qui limite le
tirant d’air admissible.
Remarque : Un navire ayant un tirant d'air jusqu'à 62,5 mètres peut passer au
moment de la basse mer sous le pont des Amériques, s'il a obtenu une autorisation
spéciale de l'Autorité du canal.
Paneton : Petit panier sans anse, doublé de toile à l’intérieur, dans lequel les boulangers mettent
la quantité de pâte nécessaire pour le pain.
Remarque : On écrit également « panneton ».
[Voir le mot Panneton].
Pangermanisme : 1 – Mouvement apparu au début du XIXème siècle après les guerres
napoléoniennes, poursuivi au XXème siècle après la guerre de 1914-1918, favorable
à l’union politique et économique de tous les peuples d'expression allemande au
nom d’un héritage racial, historique et linguistique commun.
2 – Mouvement qui s’en réclame.
3 – [Par extension] Mouvement apparu au début du XXème siècle (après la guerre
de 1914-1918) favorable à l’expansion territoriale de l’Allemagne, principalement
en Europe orientale (Pologne et Ukraine) afin d'obtenir l'espace vital (en allemand
« Lebensraum ») qui lui était nécessaire et de former le « Grand Reich
germanique » (en Allemand : « Großgermanisches Reich »).
[Voir le mot Panslavisme].
Panhellénisme : 1 – Doctrine visant à réunir tous les Grecs en une seule nation.
2 – Mouvement qui se développa particulièrement après l’indépendance de la
Grèce en 1829, visant à rassembler tous les Grecs des Balkans et de l’Asie Mineure
(actuelle Turquie), continentaux ou insulaires.
Panier : Objet, ustensile aux parois rigides et habituellement plus ou moins ajourées, muni d’une
anse ou de poignées, qui sert à contenir, à transporter des marchandises, des
provisions, voire des animaux.
[Voir les mots Paneton, Panière].
Panière : Grande corbeille à deux anses.
Panifiable : Dont on peut faire du pain.
Remarque : Certaines céréales ne sont pas panifiables.
Panique : 1 – Relatif au dieu Pan ou aux forces mystérieuses de la nature.
Remarque : Le mot panique est emprunté au mot grec « Panikóç » qui signifie
« du dieu Pan ».
2 – Frayeur intense, soudaine et irraisonnée, souvent collective.
3 – Une terreur panique est une terreur subite et sans fondement, qui entraîne une
sorte de paralysie et qui empêche toute action.
Glossaire maritime – page 1118 – À jour au 1er janvier 2015
Panne (Mettre en – ) : Pour un voilier, par gros temps, mettre en panne c'est disposer ses voiles
en les laissant battre de façon à dériver lentement.
Panneau (en anglais « hatch », « cover of a hatchway ») : 1 – Élément de grande dimension et
de faible épaisseur utilisé pour remplir temporairement ou recouvrir une surface.
2 – Fermeture en bois de grande épaisseur, ou en métal, obturant et rendant
étanche une ouverture telle qu’une écoutille, une ouverture de cale ou parfois un
sabord.
Des boucles de fer sont parfois installées sur les panneaux pour les mettre en place
ou pour les retirer.
Les panneaux de cale ou d'entrepont en bois sont parfois divisés en éléments de
petite taille que l'on peut manipuler à deux ; ces panneaux sont alors recouverts
d'un ou de deux prélarts s'ils sont exposés à la mer et aux intempéries.
Les panneaux de cale ou d'entrepont en métal sont souvent aménagés pour être
ouverts ou fermés mécaniquement au moyen de dispositifs électriques ou
hydrauliques.
[Voir l'expression MacGrégor (Panneaux – )].
3 – On appelle souvent panneau l’écoutille elle-même, ou l’ouverture d’une cale.
Remarque : Sur les navires à château milieu, le panneau de la cale quatre était,
traditionnellement, le lieu discret où se donnaient rendez-vous, le soir, les matelots
avinés qui avaient un problème à régler entre eux au moyen de leurs poings.
4 – Ouverture circulaire par laquelle on pénètre dans un sous-marin.
5 – Plaque de bois ou de métal, toile tendue sur un cadre ou autre dispositif servant
de support à diverses indications, informations.
Exemple : Panneau d’affichage.
Pannequet : Crêpe garnie d’une préparation salée ou sucrée, que l’on roule ou que l’on plie en
quatre avant de la passer au four.
Exemple : Pannequets aux champignons, au fromage ; pannequet à la frangipane.
Panneton : Partie d’une clef à tige qui entre dans la serrure et fait mouvoir le pêne.
Remarque : Chaque panneton possède un profil et des découpes caractéristiques.
[Voir le mot Paneton].
Panorama : Paysage de vaste étendue que l’on découvre depuis une hauteur.
Pansement : 1 – Action de panser une plaie, une blessure.
2 – [Par métonymie] Bande, gaze, compresse adhésive, etc., utilisées à cet effet.
Panser : 1 – Prodiguer des soins à quelqu’un.
2 – Appliquer un linge, une compresse, une bande adhésive sur une plaie, une
blessure pour la protéger ou la soigner.
3 – Donner les soins nécessaires à un animal, spécialement à un cheval, en le
brossant, l’étrillant, etc.
Panslavisme : Mouvement né dans la première moitié du XIXème siècle, qui prônait, au nom d’un
héritage historique et linguistique commun, l’union des peuples slaves.
Remarque : Le panslavisme fut invoqué par la Russie pour se poser en protecteur
des peuples slaves des Balkans.
Pantalon : 1 – Culottes que portait le clown italien Pantalone de la Commedia dell'Arte ; ces
culottes couvraient ses membres inférieurs jusqu’aux chevilles.
2 – Culottes longues descendant jusqu'au cou de pied et ressemblant aux culottes
de Pantalone, adoptées d'abord par les occidentaux, puis par le monde entier (les
hommes, les enfants et certaines femmes portent des pantalons).
Remarques : a) – Il est fautif d'utiliser les expressions « pantalon de golf » ou
« pantalon de cheval » pour évoquer une « culotte de golf » ou une « culotte de
cheval ».
b) – Le mot « pantacourt » qui désigne une culotte descendant jusqu'au-dessous
des genoux, procède d'un jeu de mot plaisant.
Glossaire maritime – page 1120 – À jour au 1er janvier 2015
Pantenne (En – ) (en anglais « disorderly ») : 1 – Sorte d'adverbe qui signifie « en désordre » ou
« en état de délabrement ».
[Voir les expressions En gavauche et En pagale].
2 – Les vergues sont apiquées en pantenne quand elles sont apiquées à contre les
unes des autres.
3 – Lorsque les vergues d’un mât sont brassées d’un bord et celles du mât voisin
de l’autre bord, on dit dans ce cas que les vergues sont en pantenne.
Remarques : a) – Apiquer les vergues en pantenne est un signe de deuil.
Le pavillon national est alors en berne, ou est hissé à mi-mât.
b) – On écrit pantenne ou pantène.
Pantoire (en anglais « pendent », « winding tackle ») : 1 – Fort bout de cordage, de fil d’acier
ou de filin mixte capelé à un mât et tombant le long de ce mât, terminé par un
œillet garni d'une boucle en fer et servant à recevoir les crocs de caliornes,
candelettes et palans.
On en voit aussi en d'autres endroits, pour des usages comparables.
Remarque : On nomme souvent pendeurs les pantoires qui ont une direction
verticale ou à peu près ; on dit toujours pantoires lorsqu'elles ont une direction
horizontale ou à peu près.
2 – Des pantoires sont fixées au bout des vergues ; des poulies sont estropées à
leur extrémité libre pour recevoir les bras qui servent à orienter le vergues.
3 – Des pantoires de redresse sont capelées au mât d'un ponton d'abattage : on y
capelle les palans de redresse qui servent à remettre droit une navire qui a été
abattu en carène.
4 – On appelle pendeurs de candelettes des pantoires suspendues en tête du mât de
hune et qui servent à rider les haubans de hune.
5 – Dans le cas d’un remorqueur qui assiste un autre navire, la remorque est
terminée à un bout par une pantoire dont l’œil est capelé à bord du navire
remorqué ; la pantoire permet d’éviter les dommages que la remorque proprement
dite pourrait subir sur des portages à bord du navire remorqué.
Remarque : On termine parfois la remorque, du côté du navire remorqué, par deux
pantoires disposées en fourche d’un bord et de l’autre de l’étrave de façon à
former entre elles un angle d’environ π/ 9 (soit 40°) ; ce montage permet de limiter
les embardées intempestives du navire remorqué.
Pantoire à cosse :
Pantoquière (en anglais « cross tackle ») : Combinaison de palans simples servant à brider les
haubans après qu’il ont pris du mou, lorsque le mauvais temps empêche de les
rider.
Remarques : a) – Cet assemblage de palans employés sous les trélingages permet
de rapprocher les haubans d'un bord de ceux de l'autre.
b) – C'est une sorte de faux trélingage.
Pape : « Le pape » est le surnom donné à l'amiral commandant l'École Navale.
Remarque : Le surnom du commandant adjoint de l'École Navale est « la veuve ».
Papier de doublage (en anglais « sheathing paper ») : Sorte de papier gris que l'on a placé
quelquefois sous le doublage en cuivre des coques en bois.
Remarque : Le papier ou le feutre de doublage ont rapidement été abandonnés au
profit d'un bon couroi que l'on mettait sur les bordages de la carène avant d'y
appliquer le cuivre.
Papiers du navire (en anglais « ship's book », « bills and papers ») : 1 – Documents officiels
délivrés par les différentes administrations, prévus par la législation ou la
réglementation et devant être à bord du navire lorsque le navire appareille.
2 – Le capitaine est tenu d'avoir à bord :
i) L'acte de francisation ;
ii) Le rôle d'équipage ;
iii) Les chartes-parties et les manifestes commerciaux ;
Glossaire maritime – page 1121 – À jour au 1er janvier 2015
paquet.
[Voir le mot Pli].
2 – Les paquebots avaient le monopole du transport des dépêches par mer.
Remarque : D’après Aubin (1701) : un paquebot « est un bateau qui porte les
lettres d’Angleterre en France et de France en Angleterre, savoir de Douvres à
Calais ; il y a aussi des packet-bots qui portent les lettres d’Angleterre en
Hollande, ou plus loin, d’Angleterre en Espagne. »
3 – Le mot français paquebot est une adaptation de l’expression anglaise « packet
boat ».
Lorsque les paquebots ont abandonné la voile pour adopter la propulsion à la
vapeur on a d’abord utilisé, en France comme en Angleterre, l’expression « steam
packet » avant de revenir au mot « paquebot » en France.
Remarque : En français, le mot paquebot que l’on utilise en Manche et en
Atlantique est équivalent au mot « courrier » utilisé sur la côte méditerranéenne ou
au mot « malle » utilisé parfois en Manche et en Mer du Nord pour les navires qui
portent le courrier d'un côté de la Manche à l'autre.
4 – De leur côté, les Anglais nous ont emprunté le mot malle qu’ils écrivent
« mail » mais qu’ils prononcent à peu près comme les Français prononcent le mot
malle.
5 – Les compagnies exploitant des paquebots étaient habituellement
subventionnées par les États ; dans ce cas, il leur était interdit de transporter
certaines marchandises sur leurs navires postaux, notamment en vrac, afin de ne
pas faire une concurrence déloyale aux transporteurs de marchandises par mer non
subventionnés.
6 – Outre la malle des lettres et des plis, les paquebots n’étaient autorisés à
transporter que des passagers payants et leurs bagages, et certaines marchandises
de grande valeur (Arrêt du Conseil d’État du Roi du 28 juin 1783, article 2).
[Voir aussi le mot Pli].
7 – Une loi de mai 1835 établit un service de navires postaux (paquebots) entre la
France et les ports méditerranéens du Levant.
Dix paquebots à vapeur assimilés aux bâtiments de la Marine royale furent d'abord
exploités, à perte, directement par l'État.
Ce service fut un succès technique ; la régularité des départs et des arrivées était
remarquable.
En 1850, 14 paquebots desservaient trois lignes en Méditerranée :
i) Marseille, Malte, Alexandrie et Beyrouth ;
ii) Marseille, Livourne, Civita-Veccia, Naple, Messine et Malte ;
iii) Marseille, Malte, Le Pirée et Istambul.
Les paquebots ne transportaient pas de marchandises pour ne pas léser les intérêts
des compagnies de navigation privées ; il ne prenaient, en plus des dépêches
postales, que des passagers et des valeurs métalliques.
8 – Une compagnie de navigation commerciale subventionnée prit en charge le
service postal vers les ports du Levant au départ de Marseille à partir de 1851 : les
Services Maritimes des Messageries Nationales, qui devinrent la Compagnie des
Messageries Impériales après l'avènement de l'empereur Napoléon III, puis la
Compagnie des Messageries Maritimes à la fin du Second Empire.
9 – La marche rapide et les horaires réguliers des paquebots les ont fait préférer à
tout autre moyen de transport de passagers par mer ; leur intérieur richement
décoré présentait aux passagers de 1ère classe tout le luxe, tout le confort et toutes
les commodités de la vie urbaine ; leurs salons ornés de dorures, de glaces, de
boiseries étaient plus brillants que les cafés qui attiraient la foule dans les
villes-capitales.
Les grands paquebots pouvaient parcourir des distances plus considérables, avec
une vitesse plus importante et une plus grande régularité en cas de mauvais temps
que les petits, et ils pouvaient prendre, en plus de la poste, un plus grand nombre
Glossaire maritime – page 1123 – À jour au 1er janvier 2015
de passagers.
Remarques : a) – Certains navires, appelés paquebots mixtes, furent autorisés à
transporter des marchandises au même titre que les cargo-boats, en plus de la
poste, des valeurs et des passagers.
b) – Dans un rapport de l’Agent général des Messageries Maritimes à Shang-Hai,
qui concernait le service des dépêches pour la Chine pendant l’année 1880, les
navires de la P&O (Péninsular and Oriental Steam Navigation Company) étaient
appelés « les malles anglaises » et les navires des Messageries Maritimes « nos
paquebots ».
c) – Le navire postal Queen Elizabeth 2 [QE2] qui a fait pendant près de 40 ans
(mai 1969 – novembre 2008) le service postal et le transport des passagers entre
Southampton et New-York, était appelé « RMS QE2 » ce qui signifie Royal Mail
Ship QE2 (rappel : les Anglais prononcent le mot « mail » à peu près comme les
Français prononcent le mot « malle », et le mot mail a le sens de « malle des
lettres » [ou malle des plis, ou malle des paquets] mais ils l’écrivent « mail »).
[Voir le mot Pli].
d) – De même, le fameux « RMS Titanic » de la White Star Line, qui coula le
15 avril 1912 en Atlantique Nord lors de son voyage inaugural, était un RMS
c'est-à-dire un Royal Mail Ship [en français, un navire postal, un paquebot...].
e) – Les dépêches, les plis, les lettres et les colis postaux sont maintenant
acheminés outre-mer par la voie aérienne ; la poste n’est plus transportée par mer,
sauf très exceptionnellement, et les États ne subventionnent pratiquement plus de
navires pour assurer le service postal : il n’existe plus que des paquebots côtiers
qui font le service des îles proches du continent telles que, en France : Sein,
Ouessant, Groix, Houat, Yeu etc.
f) – La fin des versements par les États des subventions pour le transport
transocéanique de la poste par voie de surface a mis un terme à l'exploitation des
paquebots ; leur transformation en navires de croisières n'a été possible
économiquement que pour certains d'entre eux.
g) – En France, le paquebot « France » de la Compagnie Générale Transatlantique
a été désarmé en 1974.
[Voir l'expression Paquebot transatlantique].
h) – Certains terriens, journalistes, organisateurs de voyages ou autres, appellent
paquebot n'importe quel grand navire à passagers, même s'il n'assure pas de service
postal ; d'autres appellent vapeur n'importe quel navire à propulsion mécanique,
même s'il est équipé d'un moteur diesel ou d'une turbine à gaz ; comme d'autres
encore appellent frégates les BCP de type « Mistral » (voir « Le Parisien » du 4
septembre 2014, à propos de l'embargo sur les ventes d'armes à la Russie).
i) – Il est fautif, et en tout cas abusif, d’utiliser le mot « paquebots » pour désigner
les navires à passagers qui sillonnent aujourd’hui les mers dans le but de promener,
de port en port, cent, ou mille, ou cinq mille touristes, ou davantage, mais sans
faire le service de la poste : leur appellation administrative est « navires à
passagers ».
[Voir le mot Paquet et l'expression Démence sémantique].
j) – De même, un grand navire très rapide destiné à transporter exclusivement des
conteneurs s'appelle un porte-conteneurs et pas un paquebot.
Paquebot transatlantique : 1 – Les premiers paquebots transatlantiques français subventionnés
ont été institués le 28 juin 1783 par un arrêt fait en Conseil d’État, Sa Majesté
Louis XVI y étant ; cet arrêt portait établissement de paquebots pour communiquer
avec les États-Unis de l’Amérique.
Remarque : La paix de Versailles, qui mit un terme à la guerre de l’Indépendance
de l’Amérique, a été signée un peu plus tard : le 3 septembre 1783.
– Extraits du texte de l’arrêt de Louis XVI :
« Il sera établi et entretenu au Port-Louis un nombre suffisant de bâtimens
appartenans à Sa Majesté, pour qu’il en parte régulièrement un le mardi de la
Glossaire maritime – page 1124 – À jour au 1er janvier 2015
Paradigme : Ensemble des représentations admises à un moment donné de l’histoire des sciences,
qui orientent le choix des problèmes à résoudre et la manière de les appréhender.
Paradis : 1 – Synonyme de darse employé surtout en Méditerranée.
[Voir le mot Darse].
2 – Enfoncement dans une darse où l'on est amarré le plus en sûreté.
3 – Grand parc, chez les anciens Perses.
4 – Séjour délicieux.
Exemple : La Nouvelle-Zélande est un paradis pour le navigateur au long-cours.
5 – Pour les chrétiens, lieu où résident les anges de Dieu, Dieu lui-même, les âmes
des bons chrétiens après leur mort et où les justes passeront l'Éternité avec leur
corps après le Jugement Dernier, qui surviendra à la fin des temps.
6 – Lieu où les fidèles mahométans jouiront, après leur mort de toutes sortes de
plaisirs.
Paradis terrestre : Jardin où Dieu mit le premier homme Adam, d'après la Bible des juifs.
Remarque : La Tradition plaçait le Paradis terrestre à l'extrême orient des terres
émergées ; sachant que la Terre est ronde, et les techniques de la navigation
permettant les navigations trans-océaniques, Christophe Colomb fut mandaté par le
roi d'Espagne pour reconnaître, dans l'Ouest des Açores, le Paradis terrestre et le
pays du « prêtre Jean » que l'on imaginait au Japon ou en Chine.
Paraclet : Consolateur.
Remarque : Paraclet est l'une des appellations du Saint-Esprit pour les chrétiens.
Paradoxal : Contraire à l'opinion commune.
Remarque : On qualifie d'existence paradoxale celle de certaines personnes dont
on ne connaît pas les ressources, ordinairement nulles, et qui cependant vivent dans
l'aisance.
Paradoxe : 1 – Opinion contraire à l'opinion commune ou à la vraisemblance.
2 – Proposition vérifiable mais s’écartant de l’opinion commune ou heurtant le sens
commun.
3 – Proposition qui, énonçant son propre contraire, paraît à la fois vraie et fausse.
4 – Raisonnement dont la conclusion contredit les prémisses, ou qui engendre deux
conclusions contradictoires.
Exemple : Le paradoxe du menteur : celui qui affirme qu’il ment atteste la fausseté
de son affirmation car, s’il ne ment pas il dit un mensonge et s’il ment vraiment,
c’est qu’il dit la vérité.
Paradoxe des jumeaux : 1 – Image illustrant la prédiction relativiste concernant la
désynchronisation des horloges lorsque l’une de ces horloges est en mouvement.
Remarque : C’est le physicien français Paul Langevin qui eut l’idée des jumeaux en
1911.
2 – Paradoxe des jumeaux (mouvement simple) : Si l’un des jumeaux reste sur
terre et que le second effectue un aller-retour en l'absence de gravitation, à son
retour, les deux jumeaux auront des âges différents.
3 – Paradoxe des jumeaux (gravitation) : Si les deux jumeaux ont séjourné dans
des régions où les champs gravitationnels sont différents, leurs âges diffèrent.
4 – Paradoxe des jumeaux (effet Sagnac) : Après que deux jumeaux auront
effectué un tour complet à même vitesse, mais en sens inverse sur un disque en
rotation, ils auront des âges différents.
Paradoxe des tortues (Effet Sagnac) : Si deux tortues effectuent un tour complet à même
vitesse, mais en sens inverse, sur un disque en rotation, elles ne reviennent pas à
leur point de départ au même instant.
Parage (en anglais « space of the sea ») : 1 – (Au pluriel) On appelle parages un espace de mer
proche des côtes et accessible à la navigation.
Exemple : Les parages de l’île de Sein sont particulièrement dangereux.
Remarque : [Par extension] Les parages d’un lieu, ce sont les abords immédiats,
Glossaire maritime – page 1128 – À jour au 1er janvier 2015
Paraos : Petit navire gréé comme les jonques, faisant le cabotage sur les côtes de la Chine ou de
la Cochinchine ; leurs voiles sont en nattes comme celles des jonques, mais elles
sont lacées au mât.
Parasélène (en anglais « paraselene ») : Sorte de météore qui consiste dans un cercle lumineux
que l'on voit quelquefois autour de la Lune.
Remarque : On dit aussi « halo centré sur la Lune ».
Paratonnerre (en anglais « conductor ») : 1 – Verge métallique placée sur l'extrémité des mâts
des navires en bois et communiquant électriquement avec la mer au moyen d'une
corde en fils de cuivre, ordinairement lovée dans les haubans et qui, dans les temps
orageux, est déployée et se plonge dans la mer jusqu'à une profondeur de quatre à
cinq mètres ; on lui donne une grosseur d'au moins 15 millimètres.
Remarque : Cette corde porte à bord le nom de « chaîne du paratonnerre ».
2 – Lorsqu'un nuage chargé d'électricité passe dans le voisinage de la pointe qui
termine un paratonnerre, il se trouve électrisé par influence ; l'électricité de même
polarité s'accumule vers la pointe, et celle de polarité opposée descend le long de la
chaîne jusque dans la mer.
L'électricité du nuage est conduite à la mer par la chaîne du paratonnerre sans faire
de dégâts au navire.
3 – Lorsque la pointe est en fer, on la dore pour la préserver de l'oxydation ;
lorsqu'elle est en cuivre, on soude à l'argent une boule de platine à son extrémité.
4 – La pointe doit être aussi haute que possible : elle protège dans un rayon égal à
quatre fois sa hauteur.
Remarque : L'idée première des paratonnerres revient à l'Américain Franklin dans
les années 1760.
Parc (en anglais « pen », « garlant », « warren ») : 1 – Espace compris entre les deux grandes
rues d'un bâtiment à voiles, et au milieu duquel se logeaient à la mer la chaloupe et
d'autres embarcations.
On établissait souvent sous ces embarcations, et à côté, des compartiments à
claires-voies pour y enfermer des animaux vivants ; on disait alors parc aux
moutons, parc aux cochons, etc. ; on y mettait aussi des cages à poules.
2 – On appelait parc à boulets un petit espace pris sur le pont, enfermé par de
grosses tringles en bois, ou l'on mettait des boulets pour le service courant d'une
batterie.
3 – On donne le nom de parc ou de pêcherie à des enceintes que l'on établit dans
l'eau pour y garder ou y prendre des poissons ; ces parcs sont en pierre, en pieux,
en osier selon les cas, et ils ont des formes très variées suivant leur destination et
les localités.
4 – Les parcs à huîtres sont des petits bassins en terre communiquant avec la mer
au moyen de portes en fer grillées ou garnies de vannes ou d'écluses.
Parclose : Voir Paraclose.
Parçonnier : Celui qui partage un bien avec d’autres [Mot vieilli].
Remarque : Les bourgeois co-propriétaires d’un navire étaient les parçonniers les
uns des autres.
Pare-à-virer (en anglais « ready about ») : Ordre que l’on donne à bord d’un navire à voiles pour
que tout le monde se tienne à son poste afin de virer de bord vent devant ; on doit
disposer toutes les cordes ou manœuvres telles que bras, écoutes de basses voiles,
boulines, etc., qu'il sera nécessaire de faire agir, sans entraves ni obstacles, lors des
commandements qui suivront.
Remarques : a) – Si l'on devait virer vent arrière, on dirait « pare-à-virer lof pour
lof ! ».
b) – L’expression populaire « donner un pare-à-virer » signifie : « donner une
gifle » ; ou bien, en langage soutenu : « donner un soufflet » ; et enfin, en langage
vulgaire : « foutre une baffe ».
Glossaire maritime – page 1132 – À jour au 1er janvier 2015
Parsi : Adepte de la religion de Zoroastre (ou mazdéisme), vivant en Inde et descendant des
anciens Perses qui avaient fui l’Iran après sa conquête par les musulmans.
[Voir le mot Zoroastre].
Part : 1 – Naviguer à la part (en anglais « share ») s'entend des conditions stipulées par
lesquelles le capitaine et les membres de l'Équipage ne reçoivent pas une solde fixe,
mais seulement la ration et une portion convenue, appelée part, des bénéfices de la
campagne : le fret d'un navire de commerce, le produit de la vente du poisson d'un
bateau de pêche, les prises d'un bâtiment corsaire.
Remarques : a) – Jadis, au pilotage, le pilote recevait 3 parts et chaque matelot de
son canot recevait une part.
b) – Aujourd'hui, lorsque le service des pilotes d'un port s'effectue au tour de liste
et que les salaires de pilotes sont mis en commun, on dit d'un pilote accompli qu'il
est un pilote à 3 parts, qu'un pilote débutant est un pilote à 1 part, ou à 2,25 parts,
etc., selon les dispositions du règlement intérieur financier.
2 – On appelait part de prise (en anglais « prise money ») sur un bâtiment
corsaire, la portion déterminée qui revenait à chacun sur le produit d'une prise,
c'est-à-dire d'un bâtiment capturé et de ses marchandises.
Part : Prendre en bonne part, ou en mauvaise part, c'est soit trouver bon, soit trouver mauvais, ou
encore, c'est interpréter en bien ou en mal.
Exemples : i) Il a pris en bonne part votre remarque.
ii) Prendre un propos en mauvaise part.
Part : Portion de l'étendue, lieu, endroit [Synonyme de parage].
Exemples : i) Aller quelque part.
ii) Je vous suivrai en quelque part du monde que vous alliez.
iii) Il est parti autre part [ailleurs].
iv) On a beau chercher, on ne le trouve nulle part.
v) J’ai lu cela quelque part [dans quelque écrit].
Part : L’enfant dont une femme vient d’accoucher.
Exemples : i) Supposition de part, le fait d’attribuer un enfant à une femme qui
n’en est pas la mère.
ii) Substitution de part, substitution d’un nouveau-né à un autre.
iii) Suppression de part, le fait de faire disparaître toutes les preuves de l’existence
d’un enfant.
iv) Confusion de part, incertitude quant à la paternité d’un enfant.
Partance (en anglais « setting to sail », « departure ») : 1 – Synonyme de départ.
2 – Un bâtiment en partance est celui qui est sur le point de son départ, ou dont
tous les préparatifs ont été faits pour son départ.
Exemple : Un paquebot en partance.
Remarque : Un navire en partance peut arborer en tête de mât le pavillon « P »,
blanc entouré d'une bande bleue (pavillon « papa » du code international).
3 – Le coup de canon de partance (en anglais « sailing gun ») était celui que l'on
tirait (à poudre) pour appeler les retardataires et pour avertir que le bâtiment allait
appareiller.
Remarque : Le coup de canon de partance est remplacé par un son long émis par le
sifflet du navire.
4 – Le point de partance est le point que l'on porte sur la carte après le départ,
avant de perdre la terre de vue.
Remarque : C'est à partir de cet instant que l'on porte sur le livre de loch (ou sur le
casernet de la passerelle) la route ainsi que tout ce qui pourra servir à faire
apprécier la position du navire sur le globe pendant toute la durée de la navigation.
Parti : 1 – Groupe de personnes adoptant une même opinion, tenant une même conduite.
2 – [Vieilli] Troupe de gens de guerre que l’on détache pour battre la campagne,
reconnaître l’ennemi, faire des prisonniers, etc.
Exemples : i) Un parti d’infanterie, de cavalerie.
Glossaire maritime – page 1137 – À jour au 1er janvier 2015
Passavant (en anglais « gangway ») : 1 – Passage ménagé pour circuler entre l’avant à l’arrière
d’un navire sans être mouillé par les vagues.
2 – Sur les grands voiliers, on appelait passavants la partie du pont située entre les
deux gaillards et de chaque côté le long du bord ; chaque passavant était large de 2
à 3 mètres ; c'est par eux que l'on communiquait entre la gaillard d'arrière ou la
dunette et le gaillard d'avant.
Remarque : Sur les navire où le pont n'était pas plein, l'espace vide compris entre
les deux passavants (à bâbord et à tribord) était appelé l'ouverture du parc.
[Voir le mot Parc].
3 – Sur les navires-citernes qui naviguent en charge avec un franc-bord très faible,
un passavant surélevé au-dessus du pont permet de se rendre du château à l'avant
du navire sans être mouillé par les vagues.
Passe (en anglais « streight », « inlet », « outlet », « channel », « passing ») : 1 – On donne le
nom de passe à un passage étroit, mais navigable, que l'on trouve entre deux terres,
entre deux caps, entre deux rochers ou autres points semblables très rapprochés.
Remarques : a) – Donner dans une passe, c'est y entrer ; sortir d'une passe, c'est la
quitter.
b) – [Au figuré] Sortir d'une mauvaise passe, c'est en avoir terminé avec des
difficultés inattendues et exceptionnelles.
2 – Les passes d'un cordage sont les bouts des torons de ce cordage qui sont
décommis et qui sont destinés à s'entrelacer pour faire une épissure ou pour
confectionner un œil.
3 – Chaque tour d'un amarrage ou d'une liure s'appelle une passe.
Passe algérienne : Nom donné au tribut annuel qui était payé par les nations maritimes de
l'Europe, même les plus puissantes, pour se racheter de la piraterie des navires
barbaresques de la Méditerranée.
Remarques : a) – La conquête de l'Algerie, à partir de 1830, a affranchi l'Europe
de cette ignoble exaction.
b) – Un tribu analogue, appelé bref de sauveté, était demandé jusqu'au XVI ème
siècle aux navires qui partaient de La Rochelle pour l'Angleterre ou pour les ports
de la Hanse Teutonique, afin de se libérer des pilleurs d'épaves s'ils venaient à faire
naufrage sur les côtes du Trégor ou du Léon, dans le duché de Bretagne.
Passe-appareil (en anglais « leading rope ») : Petit cordage qui sert à soulever et à introduire les
garants des caliornes et autres fortes poulies dans leurs réas.
Passe-balle : Cercle en métal garni d'un manche et servant à vérifier le calibre d'un projectile.
Remarque : On dit également lunette.
Passe du monde sur le bord ! (en anglais « man the side ! ») : Commandement à certains
hommes désignés de se placer le long de l'échelle par laquelle on monte d'une
embarcation à bord, ou par laquelle on descend du bord dans cette embarcation,
soit comme déférence honorifique, soit pour présenter les tireveilles aux officiers et
autres personnes qui ont droit à cet égard.
Remarques : a) – Le plus souvent l'ordre est donné par un coup de sifflet.
b) – En réalité, le factionnaire de garde à la coupée utilise souvent le sifflet pendant
que les officiers ou les personnes qui ont droit à cet égard montent à bord ou
quittent le bord, sans provoquer d'action spéciale de la part de quiconque.
c) – On utilise de même l'expression « Passe du monde à la pompe » pour la faire
fonctionner.
Passe (Nœud de – ) : Terme générique par lequel on entend les sortes de nœuds dans lesquels les
torons du cordage sont décommis.
Passe-partout (en anglais « saw for the ice ») : Scie avec laquelle on fend et sépare la glace qui
peut entourer le navire.
Passer (en anglais « to pass », « to go to», « to overrake », « to come », « to reeve ») : Le verbe
passer est employé de diverses manières :
Glossaire maritime – page 1141 – À jour au 1er janvier 2015
i) Passer les manœuvres d'un navire, c'est en disposer les cordages courants et les
introduire dans diverses sortes de poulies, de conduites, etc., afin de les faire
parvenir aux points ou aux lieux les plus convenables pour le gréement, pour
l'installation, pour la manœuvre de ce navire.
Ces cordages sont bien ou mal passés lorsqu'ils remplissent bien ou mal leur objet.
ii) Passer un cordage à contre, c'est lorsqu'il arrive à produire un effet contraire au
but voulu.
iii) Passer la tournevire, c'est l'élonger, bâbord et tribord, sur le pont où se
trouvent les écubiers ; l'un des bouts se rend sur l'avant du mât de misaine, l'autre
est garni de quatre ou cinq tours au cabestan et va se réunir au premier bout, par
un amarrage appelé mariage.
iv) Passer les torons d'un cordage décommis, c'est les introduire dans un autre
cordage ou bout de cordage pour les épisser ensemble.
v) Passer par-dessus bord, c'est tomber à la mer.
vi) Passer par-dessus le bord, c'est embarquer illégalement ou par tolérance
quelqu'un ou quelque chose.
vii) Passer sur un haut-fond, c'est traverser l'espace de mer qui recouvre ce
haut-fond.
viii) Passer au vent, ou sous le vent, ou de l'avant, ou de l'arrière d'un bâtiment,
c'est combiner sa route pour passer plus ou moins près de ce bâtiment et dans l'une
de ces directions par rapport à cet autre bâtiment.
En passer sous l'étrave, ou sous le beaupré, ou à poupe, c'est en passer très près,
soit de l'avant, soit de l'arrière.
Remarques : a) – Lorsque l'on en passe à poupe, c'est ordinairement pour une
communication verbale.
b) – On dit, en revanche, laisser un navire sur tribord, sur bâbord, sur l'arrière
lorsque l'on considère la direction par rapport à son propre bâtiment.
ix) Passer du monde sur le bord : voir l'expression « Passe du monde sur le
bord ! ».
x) Quand il s'agit du sablier qui mesure le temps qui passe, on dit qu'il passe pour
deux, pour trois, etc., lorsque ce sablier est en mesure de se vider pour la
deuxième, pour la troisième fois, etc. depuis le commencement du quart.
Remarques : a) – Le sablier qui mesure ue que le bateau.le temps qui passe
pendant le quart à la mer se vide en 30 minutes ; à chaque fois que l'on chavire le
sablier qui vient de se vider pour qu'il se vide à nouveau, on pique la cloche (au
moins pendant le jour) et on enfonce une pinoche dans le trou du renard qui
correspond au chemin que l'on a parcouru pendant la demi-heure qui vient de
s'écouler.
[Voir les mots Quart, Renard, Sablier et l'expression Piquer les heures].
b) – Au combat, on utilise souvent un sablier de 15 minutes.
Passerelle de navigation (en anglais « navigation bridge ») : 1 – Sur les navires à roues à aubes
latérales, une passerelle reliait les sommets des coffres qui protégeaient les deux
roues ; c’est sur cette passerelle que se tenait le personnel de veille à la mer.
Remarque : Si l’on était resté sur la dunette pour faire la veille, comme à bord des
voiliers, les coffres des roues auraient masqué la vue sur l’avant du navire.
2 – Lorsque les navires à propulsion mécanique ont été équipés d’hélices de
propulsion à l'arrière en remplacement des roues latérales, certains on repris la
veille sur la dunette (comme cela se faisait sur les voiliers) et d’autres ont installé
une passerelle de veille et de navigation au tiers avant, comme sur les navires à
roues ; cette dernière disposition est alors devenue habituelle jusqu’à l’apparition,
dans les années 1960, des navires à emménagements « tout à l’arrière ».
Passeresse (en anglais « brail ») : 1 – Moyen ou petit cordage employé comme supplément aux
cargues d'une voile, comme la brigantine ou certaines voiles d'étai.
2 – C'est aussi le nom que l'on donne au petit cordage avec lequel on prend le ris
des basses voiles, quand leurs bandes de ris ne sont pas garnies de garcettes.
Glossaire maritime – page 1142 – À jour au 1er janvier 2015
L'étrave en est très allongée et le tirant d'eau y est plus fort à l'avant qu'à l'arrière.
Le maître-bau y est sur l'arrière.
Leur longueur est de 20 à 25 mètres et le maître-bau a de 5 à 6 mètres.
Les bordages en sont assemblés à écart double et garnis de ouate de coton ; des
clous courbes percent deux bordages voisins dans le sens de leur épaisseur, et ce
n'est que lorsque le navire est presque fini que les bordages sont cloués aux
membres.
Ce sont des caboteurs qui ont une grande durée de vie, qui portent jusqu'à 200
tonneaux, et qui marchent assez bien.
On y voit deux mâts tenus à la manière arabe, s'inclinant de 20° à 25° sur l'avant ;
le plus petit est derrière ; les voiles sont presque triangulaires, tant la ralingue de
l'avant est courte.
La grand vergue est plus longue que le navire.
Remarques : a) – Les patamars sont montés par des musulmans arabes ou indiens.
b) – Pendant la mousson de Sud-Ouest, ils entrent et restent dans les rivières.
‛Pataphysique : 1 – Science des solutions imaginaires exposée par Alfred Jary (1873-1907).
2 – La ‛pataphysique consiste à déconstruire ce qui apparaît comme réel et à
expliquer les phénomènes observés d'une façon absurde.
3 – Le ‛pataphysicien se contente de solutions particulières, sans rechercher
aucune théorie scientifique générale.
4 – La ‛pataphysique s'intéresse aux exceptions, puisque c'est l'anomalie qui fait
avancer les idées.
Remarques : a) – Alfred Jary a présenté son œuvre majeure (« Ubu roi ») en 1794 ;
il a collaboré au Mercure de France, à la Revue Blanche et à d'autres publications
littéraires, artistiques ou philosophiques.
b) – Le nom « ‛pataphysique » se distingue de l'adjectif pataphysique par
l'apostrophe qui le précède.
c) – Alfred Jary a été l'un des inspirateurs de la virtualité des objets, du théâtre de
l'absurde et du surréalisme.
d) – Le Collège de ‛Pataphysique, fondé en 1948, se définit comme une Société
de recherches savantes et inutiles ; il publie une revue : « Viridis candela » ;
l'adresse de son site officiel est www.college-de-pataphysique.fr.
Pataras (en anglais « swifter ») : 1 – Cordage fixé au faîte d’un mât et rappelant vers l’arrière par
un système de palans ; il sert à le maintenir en position et parfois à lui donner de
l’arc pour modifier la forme de la chute de la grand voile.
Remarques : a) – Les pataras sont des sortes de haubans supplémentaires.
b) – Les pataras sont aussi appelés faux haubans ou haubans de fortune.
2 – On utilise des pataras quand les haubans sont vieux, ou pendant un mauvais
temps, ou pour un abattage en carène.
3 – Si la grand voile est ramassée sur la bôme et que les voiles de l'avant sont
établies, on utilise parfois un pataras (ou deux pataras, un de chaque bord) pour
aider à rappeler le mât vers l'arrière.
Patarasse (en anglais « horsing iron ») : 1 – Outil en fer ayant d'un côté la forme d'un coin, et de
l'autre une tête sur laquelle on frappe à coups de masse.
2 – La patarasse a un manche qu'un homme tient à deux mains, en mettant le coin
sur une couture de bordage ; un autre homme frappe sur la tête de l'outil pour
ouvrir la couture afin d'y introduire de l'étoupe.
Remarques : a) – On emploie un fer dit « à maillet » à la place d'une patarasse
pour les coutures de bordages qui ont moins de 12 centimètres d'épaisseur.
b) – Il y a des patarasses, dites cannelées, qui possèdent une cannelure dans toute
la largeur du côté opposé à la tête, qui est destinée à retenir l'étoupe que l'on veut
enfoncer ; grâce à cette cannelure, l'étoupe s'introduit dans les coutures sans être
coupée.
c) – Les patarasses ressemblent à des merlins.
Glossaire maritime – page 1144 – À jour au 1er janvier 2015
Le 18 juin 1935, c'est-à-dire cinq ans exactement avant l'« appel » de De Gaulle, et
120 ans exactement après la victoire de Wellington à Waterloo, le ministre des
affaires étrangères du Royaume-Uni Samuel Hoare, et le représentant du troisième
Reich allemand Von Ribbentrop, avaient conclu bilatéralement un accord historique
(contraire aux intérêts de la France) par lequel l'Angleterre autorisait l'Allemagne à
se réarmer sur mer.
Le Traité de Versailles de 1919 (signé par l'Allemagne, l'Angleterre et la France
entre autres) avait limité le tonnage autorisé de la marine de guerre allemande à
144 000 tonnes.
L'accord naval anglo-allemand strictement bilatéral du 18 juin 1935 (en anglais
« Anglo-German Naval Agreement ») rehaussait cette limite à 420 000 tonnes.
[Voir l'expression Accord naval anglo-allemand du 18 juin 1935].
Patente (en anglais « patent ») : 1 – Certificat de santé délivré aux navires en partance d’un port
par le comité de santé ou par l'autorité du port.
La patente de santé atteste le port de provenance du navire et constate l'état
sanitaire de ce port.
Remarques : a) – La patente nette est celle qui atteste qu’un navire est parti d’un
pays non infecté, et qu'il est à l'abri de toute suspicion ; la patente brute est celle
qui atteste le contraire, c'est-à-dire que le navire arrive d'un pays où régnait, à
l'époque de son appareillage, une maladie contagieuse ; la patente suspecte quand
le navire a relâché dans un port, ou a communiqué en mer avec un ou plusieurs
bâtiments dont l'état sanitaire n'était pas suffisamment constaté.
b) – La patente du dernier port touché est exigée par les autorités locales avant
d’autoriser un navire à avoir aucune communication avec la terre.
2 – Contribution annuelle que payait autrefois toute personne qui faisait un
commerce ou qui exerçait une industrie imposable.
3 – Pièce déclarant la nature ou la qualité des marchandises.
4 – Sous l’Ancien Régime, lettre, commission ou diplôme accordés par le
souverain, par des corps, par des universités ; en ce sens, il s’emploie au singulier
ou au pluriel.
Remarque : Les lettres patentes étaient des lettres publiques et ouvertes, par
opposition aux lettres de cachet qui étaient secrètes et cachetées.
Pathos : Partie de la rhétorique qui traite des moyens propres à émouvoir, par opposition à
l’ithos, qui traite des mœurs.
Patin : 1 – Petite embarcation de sport composée de deux flotteurs parallèles, portant une voile
sans bôme et qui n'a ni foc, ni gouvernail.
2 – À l’origine, le patin (appelé patinador en espagnol) était un petit ponton en
bois étroit et très léger, constitué de deux flotteurs identiques reliés par quatre
traverses.
3 – Propulsés par des pagayes, les patins ont d’abord servi de plongeoirs mobiles
pour les baigneurs citadins, à la fin du XIX ème siècle, sur la côte catalane.
4 – À partir de 1925, des membres des clubs nautiques de Barcelone et de
Badalona ont équipé certains d'entre eux d’une voile.
5 – Les patins de Barcelone mesuraient 5 mètres de long, ceux de Badalona 6
mètres.
6 – Les patins à voile d'origine étaient de construction classique, bordés en
contreplaqué d’okoumé sur membrures.
Depuis 1981 on trouve des mâts en aluminium, et depuis 2005 des coques en
polyester.
7 – Les patins actuels ont une longueur de 5,60 mètres et une largeur de 1,45
mètre ; leur mât haubané a une hauteur de 6,35 mètres.
Remarque : Depuis 1968 on propose des patins de 3,98 mètres pour les jeunes
pratiquants.
8 – Les patins n’ont qu’une seule voile triangulaire sans bôme, pas de foc, pas de
Glossaire maritime – page 1146 – À jour au 1er janvier 2015
gouvernail.
9 – Les patins modernes ont des flotteurs en forme de V profond pour diminuer
leur dérive au près ou par vent de travers.
10 – Pour lofer, le plaisancier se déplace vers l’avant du bateau ; pour abattre, il se
déplace vers l’arrière.
11 – Les patins sont sûrs, même avec un bon vent ; ils sont très maniables et plus
rapides que les dériveurs de même longueur.
Ils sont faciles à remettre sur leurs deux flotteurs par une seule personne en cas de
chavirement accidentel.
Patins (en anglais « kevel heads », « brakets ») : Extrémités de quelques allonges prolongées
d'environ 40 centimètres au-dessus du plat-bord, pour faire l'office d'oreilles d'âne.
Remarque : Sur les grands navire, on les appelle apotureaux ; sur les petits navire,
on les nomme jambettes.
Patmar : 1 – Acronyme de Patrouille maritime.
2 – [Par extension] Appellation des aéronefs qui effectuent des patrouilles
maritimes.
Patouilleux (en anglais « rough ») : Une mer patouilleuse est celle dont les lames sont courtes et
agitées en diverses directions et en divers sens.
Patriarcat : 1 – Dignité des évêques qui se nomment patriarches.
2 – Étendue de pays soumise à un patriarche.
3 – Durée de l'autorité d'un patriarche.
Patriarche : Titre donné aux évêques titulaires de certains sièges épiscopaux.
Remarques : a) – Le sièges épiscopaux qui conférèrent la dignité de patriarche
furent, à l'origine : Jérusalem, Antioche, Tripoli, Byzance, Rome.
b) – Dans le cadre du système ecclésiastique de l’empereur Justinien (527-565), le
pape était considéré comme « Patriarche d'Occident » à côté des quatre patriarcats
orientaux de Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.
c) – Le IV ème concile de Constantinople (869-870), le IV ème concile du Latran
(1215) et le concile de Florence (1439) ont placé le pape en tête de la liste des cinq
patriarches.
d) – C’est en 642 que le titre de « Patriarche d'Occident » fut utilisé pour la
première fois par le pape d’origine grecque Théodore Ier (642-649).
Le titre a été ensuite été rarement utilisé.
Il apparaît pour la première fois dans l'Annuaire Pontifical en 1863, en lien avec les
nombreux titres du pape.
e) – L'Annuaire Pontifical de 2005 énumérait les 9 titres de Jean-Paul II :
i) Évêque de Rome,
ii) Vicaire de Jésus-Christ,
iii) Successeur du Prince des Apôtres,
iv) Souverain pontife de l’Église universelle,
v) Patriarche d’Occident,
vi) Primat d’Italie,
vii) Archevêque et métropolite de la province romaine,
viii) Souverain de l’État de la Cité du Vatican,
ix) Serviteur des serviteurs de Dieu.
f) – Le pape Benoît XVI renonça en mars 2006 à son titre de patriarche de
l'Occident qu'il portait en sa qualité d'évêque de Rome.
g) – L'Annuaire Pontifical de 2006 énumérait les 8 titres de Benoît XVI :
i) Évêque de Rome,
ii) Vicaire de Jésus-Christ,
iii) Successeur du Prince des Apôtres,
iv) Souverain pontife de l’Église universelle,
v) Primat d’Italie,
Glossaire maritime – page 1147 – À jour au 1er janvier 2015
2 – La loi USA Patriot Act contient des dispositions visant à améliorer la sécurité
des États-Unis, la protection des Américains et l'aide aux victimes d'actes
terroristes, à lutter contre le blanchiment de l'argent, à mieux protéger les
frontières.
3 – La loi USA Patriot Act autorise les services de sécurité intérieurs ou extérieurs
américains (FBI, CIA, NSA, USA Army, etc.) :
i) à accéder sans même solliciter l'autorisation préalable de la Justice, et sans en
informer les personnes concernées, à tout ce qui concerne la vie privée, notamment
les données informatiques détenues par des administrations, par des particuliers,
par des associations ou des entreprises, à croiser, à comparer et à exploiter les
renseignements qu'ils collectent.
ii) à mettre sur écoute secrète tout appareil de communication utilisé par toute
personne en rapport, de près ou de loin, avec un « présumé terroriste » (sic).
iii) à installer un logiciel de surveillance nommé Carnivore chez les fournisseurs
d'accès à Internet, afin de surveiller les messages électroniques et pour conserver
les traces de la navigation sur la toile d'araignée (en anglais « web ») de toute
personne suspectée de contacts avec une puissance étrangère.
iv) la loi USA Patriot Act prévoit également que toute intrusion non-autorisée dans
un système informatique pourra être assimilé à un « acte terroriste ».
3 – La loi USA Patriot Act autorise la détention sans limite de temps et sans
inculpation de toute personne soupçonnée de projet terroriste.
Remarques : a) – Les ennemis visés sont, en priorité, les mahométans (qualifiés de
djihadistes, c'est-à-dire disposés à défendre l'Islam lorsqu'il est attaqué).
b) – Les Américains utilisent le terme « terroristes » pour désigner ceux que vise la
loi USA Patriot Act ; ils utilisèrent le même terme pour désigner les Résistants
communistes pendant la guerre du Vietnam (1965-1975) ; les Allemands
l'utilisèrent entre 1940 et 1945 pour désigner les Résistants en France occupée.
c) – Une loi comparable à la loi USA Patriot Act de 2001 avait été promulguée en
Allemagne le 14 octobre 1933, avec à peu près les mêmes buts ; cette loi
permettait la détention de n'importe quelle personne aussi longtemps que les
autorités de police allemandes l’estimaient nécessaire, et sans qu’aucun jugement
ne soit prévu.
Les ennemis publics visés étaient alors en priorité les communistes allemands.
4 – La loi USA Patriot Act autorise les perquisitions menées en l'absence de la
personne perquisitionnée, même dans le cas de simples délits.
5 – La loi USA Patriot Act prévue en 2001 pour 4 ans a été renouvelée par des
votes du Congrès des États-Unis d'Amérique le 2 mars 2006 (promulgation le
9 mars 2006 signée par George W. Bush) et le 26 mai 2011 (promulgation sous la
présidence de Barack Obama).
Remarques : a) – Le ressentiment d'une « menace islamiste » permet de combler le
vide qu'avait laissé l'atténuation, avec l'effondrement de l'Empire soviétique, de
cette obsession de la menace communiste qui faisait partie du génie américain.
Aucune activité n'est exclue du champ d’investigation des « organismes de
sécurité » américains par la loi USA Patriot Act, dans une atmosphère de psychose
entretenue par la presse où la sécurité est devenue prioritaire, devant la liberté,
violant au moins six des 27 amendements ratifiés de la Constitution américaine.
La menace islamiste est ressentie avec une intensité comparable dans les États de la
mouvance des États-Unis d'Amérique, dont la France.
b) – La présence des forces armées américaines dans les pays mahométans ou sur
les mers qui les entourent, les actes hostiles qu'elle commettent contre certains
partis de ces pays et le soutien politique de la diplomatie américaine à d'autres,
présagent la continuation de la menace islamiste et éventuellement des actes
hostiles contre les intérêts américains dans ces parties du monde, ou peut-être sur
le territoire de l'Union.
c) – Les révélations en 2013 de l'informaticien Edward Snowden, ancien employé
Glossaire maritime – page 1149 – À jour au 1er janvier 2015
pêche ou au cabotage.
Remarques : a) – On dit patron d'un navire de pêche, patron d'un petit remorqueur,
patron d'un vedette à passagers.
b) – On dit aussi patron d'un bateau de plaisance, mais on emploie le mot anglais
« skipper » pour désigner celui qui commande un bateau de plaisance sans être
titulaire d'aucun brevet de commandement de la Marine marchande, notamment s'il
s'agit d'un voilier.
c) – Pour les navires de grandes dimensions, on dit « capitaine » ; par exemple,
capitaine de remorqueur, capitaine de porte-conteneurs, capitaine de navire à
passagers, etc.
2 – Appellation alternative des maîtres et des premiers-maîtres dans la Marine
Nationale.
Remarque : Le mot patron est d’origine méditerranéenne ; il est équivalent au mot
maître qui est originaire du ponant (Manche ou Atlantique).
[Voir le mot Maître].
3 – Appellation de l'officier marinier ou du matelot de confiance qui commande les
matelots ou marins d'une embarcation ; il y tient souvent la barre du gouvernail et il
est chargé du soin des objets de l'armement de l'embarcation.
Patron au bornage : Ancien brevet qui permettait de commander à la mer les navires qui
pratiquaient le cabotage.
[Voir les mots Bornage, Cabotage].
Patrouille maritime : Recherche et éventuellement destruction des bâtiments ennemis en mer ; la
patrouille maritime est assurée par des avions à grand rayon d'action portant des
armes contre les bâtiments de surface et contre les sous-marins en plongée.
Remarque : a) – En 2014, la patrouille maritime est assurée par des Atlantique.
b) – Les avions de patrouille maritime peuvent participer à la recherche des
naufragés en mer ; ils disposent de matériel d'assistance qu'ils peuvent larguer à
proximité des naufragés.
Patte (en anglais « cringle », « palme », « fluke », « claw ») : 1 – En voilerie, anneau en corde
qu'on frappe en certains endroits des ralingues, tout autour d’une voile.
Remarques : a) – On la fait avec un toron ou un filin recordé sur lui-même.
b) – On en fait un grand usage en voilerie et on les désigne par le nom de leur
emploi : pattes de ris, pattes d’empointures de ris, pattes des palanquins, patte
d'envergure, patte de bosse, pattes de bouline, pattes de cargues, etc.
c) – Les pattes de boulines, les pattes des cargues, les pattes de ris, etc. sont des
petites boucles en filin épissées sur les ralingues des voiles et où l'on frappe ensuite
les branches des boulines, les cargues, les palanquins, etc.
2 – Les pattes d'une voile sont des morceaux carrés de toile à voile que l'on
applique au bord des voiles ou près des ralingues, pour fortifier ces voiles à
l'endroit où les pattes de bouline et autres doivent faire effort.
3 – Lorsqu'une patte est à la fois maintenue ouverte et protégée contre l'usure par
une cosse intérieure en métal, dont elle devient alors l'estrope, on la nomme patte à
cosse.
4 – Les pattes d'oie sont des cordages qui se terminent par trois branches pour
agir sur trois points à la fois d'un autre cordage ou d'un objet sur lequel on les fixe.
Remarque : Si le cordage se termine par deux branches, on parle de fourche ; si le
cordage se termine par quatre branches ou davantage, on parte d'araignée.
5 – Mouiller en patte d'oie, c'est lorsque l'on mouille sur trois ancres et que les
directions des trois lignes de mouillage divergent de l'avant.
Remarque : Affourcher, c'est mouiller sur deux lignes de mouillage et deux ancres
de l'avant.
6 – Les pattes d'élingue sont des crocs de fer larges et plats qui se trouvent au bout
de certaines élingues dites « à pattes », à l'effet de hisser les futailles moyennes en
s'accrochant aux rebords que les douelles font en dehors des fonds de ces futailles.
7 – Une patte de loup est est une sorte d'assemblage de pièces de bois à adents
Glossaire maritime – page 1151 – À jour au 1er janvier 2015
saillants et rentrants.
8 – La patte d'un anspect (ou d'une barre d'anspect) est la garniture en fer du gros
bout de cet anspect.
[Voir le mot Anspect].
9 – Les pattes (ou les bras) d'une ancre à jas en sont les les parties recourbées en
forme de bras qui sont à l'extrémité de la verge de cette ancre, et de chaque côté du
diamant.
10 – Les ancres modernes ont des pattes articulées autour d'un axe perpendiculaire
à la verge et passant par le diamant, de manière à crocher plus facilement et plus
sûrement dans le fond de la mer.
Patte de l’ancre (en anglais « ») : On appelle pattes d’une ancre les pièces triangulaires qui
terminent les bras de l'ancre et servent à crocher le fond.
Patte-d’oie : 1 – Cordage se terminant par trois branches, ou ensemble de trois cordages destiné
à agir sur trois points à la fois d’un autre cordage ou d’un objet sur lequel on les
frappe.
Remarques : a) – Les trois cordages issus d'un même point, ou les trois branches
terminant un cordage utilisé pour agir en patte d'oie sont semblables aux traces de
pattes d'une oie.
b) – Lorsqu'il y a deux branches, on dit « un double » ou « une fourche » parce
que ces deux branches sont semblables aux traces d'un animal à pied fourchu
comme une grue, un cochon ou un bouc.
c) – Lorsqu'il y a quatre branches ou davantage, on dit « une araignée ».
2 – L’expression « patte-d’oie » s’emploie pour désigner une figure comprenant
toujours un groupe de 3 lignes, de 3 branches, de 3 câbles ou de 3 cordages qui se
rejoignent en un point (un nœud, un anneau ou une manille) ; à ce point on fixe, on
amarre ou on maille habituellement une ligne, un câble ou un cordage dans la
même direction que celle de la branche médiane du groupe de 3 branches, mais
dans le sens opposé ; les branches extrêmes du groupe de 3 branches font entre
elles un angle d’environ π / 9 ou 40°.
3 – « Mouiller en patte-d’oie » (en anglais « to moor with three anchors
ahead ») c'est mouiller sur trois ancres de l'avant.
Remarque : Mouiller sur deux ancres de l'avant c'est « affourcher » ou « mouiller
en fourche » (en anglais « to moor across »).
[Voir le mot Affourcher].
4 – On dit aussi que l'on « donne une remorque en patte-d’oie » quand on amarre,
au moyen d’une manille, à l’extrémité de la remorque du côté du navire remorqué,
deux pantoires qui formeront entre elles un angle d’environ π / 9 (ou 40°) après
qu’elles auront été capelées ou tournées, l'une d’un bord du navire remorqué, la
seconde de l'autre bord ; une vérine (en anglais « pass-rope ») ou une touline (en
anglais « tow-line ») est également fixée à la manille et elle forme le doigt médian
de la patte de l’oie ; cette vérine ou cette touline permet à l’équipage du navire
remorqué de hâler la remorque en conservant les deux pantoires molles, le temps
nécessaire pour capeler leurs œils à bord ou pour les larguer.
Remarque : Il est abusif d'employer l’expression « patte-d’oie » lorsqu’il n’y a que
2 brins ; une telle figure ressemblerait davantage à une patte de grue ou à un pied
de cochon (le cochon a un sabot fendu en deux) qu’à une patte-d’oie (l’oie a trois
doigts à chaque patte) ; on emploie alors l'expression « en fourche ».
[Voir les mots Araignée, Fourche, Pedigree].
5 – On appelle patte d'oie l'embranchement où une route se divise en trois routes,
les deux routes extrêmes forment un angle aigu.
Remarque : On appelle fourche l'embranchement où une route se divise en deux
routes qui forment entre elles un angle aigu.
6 – On appelle patte d'oie, chez les Compagnons du Devoir, tout assemblage de
trois pièces concourant sur un élément de charpente.
Remarque : On appelle également patte d'oie toute marque reprenant le symbole
Glossaire maritime – page 1152 – À jour au 1er janvier 2015
des trois doigts de la patte d'une oie, que l'on peut utiliser pour repérer les
différents éléments d'un assemblage ou d'un mariage de pièces de charpente ou de
construction.
Patte de lapin : Rouleau à peinture de petites dimensions utilisé pour les finitions des
emménagements, des roofs et des coursives extérieures ou intérieures mises en
peinture.
Paulette : 1 – Instaurée en France le 12 décembre 1604 à l’initiative de Sully, sous le règne de
Henri IV, la paulette était un droit annuel versé par les bénéficiaires des offices ; ce
droit se montait alors à un soixantième de la valeur de la charge.
2 – La paulette a facilité et officialisé la possibilité d’hériter des offices.
3 – Sous l’ancien régime, contrairement aux commissions qui étaient délivrées par
le ministre, qui étaient gratuites et qui pouvaient être retirées à tout moment à leurs
titulaires (les commissaires), un office appartenait personnellement, et jusqu’à sa
mort, à son titulaire (un officier) qui l’avait acheté au roi.
4 – Avant la paulette, un office revenait au roi à la mort de l'officier titulaire et le
roi pouvait le revendre à quelqu’un d’autre ; mais l’officier pouvait céder sa charge
à un tiers, contre le paiement au roi d'une taxe de résiliation, et à la condition que
l'officier survive 40 jours à l'acte de résiliation.
5 – La paulette versée chaque année supprimait la clause des 40 jours et permettait
à l'officier de transmettre directement sa charge à la personne de son choix,
souvent à un descendant.
6 – Les députés de la noblesse aux États Généraux de 1614 demandèrent, sans
succès, l'abolition de la paulette.
7 – Pendant la régence d’Anne d’Autriche (fille incestueuse du roi d’Espagne
Philippe III et de sa cousine Marguerite d’Autriche, veuve du roi de France
Louis XIII et mère de Louis XIV) un projet de son ministre tout puissant, le
Franco-Italien Giulio Mazarini (dit Jules Mazarin) qui visait à modifier la paulette,
fut l’une des causes de la Fronde (1648-1652) ; ce projet devait permettre de
mieux remplir les caisses du royaume vidées par les guerres ruineuses de Louis XIII
(roi de France de 1610 à 1643) et de son ministre le Cardinal de Richelieu.
8 – Un édit de 1771, sous Louis XV, porta le montant annuel de la paulette au
centième de la valeur de l'office.
Remarque : La paulette tire son nom de Charles Paulet, secrétaire de la chambre
du roi et premier fermier de cet impôt en 1604.
Paume (en anglais « palm ») : Ancienne unité de longueur valant 3 pouces, soit 76,2 mm.
Paumelle (en anglais « palm ») : Espèce de gant en cuir réduit à la paume de la main, qui permet
de ne pas se blesser quand on pousse les aiguilles à voile ; la paumelle est renforcée
par une plaque de métal garnie d’empreintes tenant lieu de dé, pour caler
l’extrémité de l’aiguille sur laquelle on doit faire un effort.
Remarque : Une paumelle s’ajuste à la main qui doit l’utiliser : on la trempe dans
l’eau bouillante, puis on la serre sur la paume de la main dont elle prend
définitivement la forme.
Paumoyer (en anglais « to underrun », « to handle ») : 1 – Paumoyer le câble d'une ancre
mouillée, c'est le visiter en le plaçant sur le davier d'une chaloupe qui se hale vers
cette ancre en faisant effort sur le câble.
Remarque : On paumoie tout autre cordage dans un but analogue, et d'une manière
semblable, c'est-à-dire par l'effet direct des mains.
2 – Se paumoyer, c'est se hisser à la force des mains le long d'un cordage qui est en
direction verticale ou à peu près.
Pavillon (en anglais « flag », « ensign », « jack ») : 1 – Drapeau ou étendard de forme
rectangulaire qui porte le long d’un de ses petits côtés appelé guindant (vertical),
une gaine et une petite ralingue en corde débordant aux deux bouts pour fixer le
pavillon à la drisse avec laquelle on le hisse, afin de le faire flotter dans son sens
Glossaire maritime – page 1153 – À jour au 1er janvier 2015
vertical.
2 – Les pavillons sont en étamine ou en textile synthétique (tergal) ; il y en a de
différentes couleurs ; lorsque ces couleurs figurent les couleurs nationales, le
pavillon est dit pavillon national.
Remarques : a) – Le côté d'un pavillon qui est dans le sens du mât ou de la drisse
en est le guindant ; l'autre côté s'appelle le battant.
b) – Lorsqu'il est dit simplement « le pavillon », ou « les couleurs », il est entendu
qu'il s'agit du pavillon national ; le pavillon national se hisse à la corne d'artimon
ou, à défaut, à la gaule d'enseigne que l'on nomme aussi mât de pavillon ou bâton
de pavillon : c'est un petit mât placé à la poupe, au milieu du couronnement.
c) – À la mer, sur les navires à propulsion mécanique, le pavillon national est
parfois hissé sur un mât placé dans le plan médian du navire, sur l'arrière du massif
où se trouve la passerelle ou l'abri de navigation.
d) – Pour la France, le plus grand pavillon national qu'un navire puisse arboré (la
grande enseigne) a la même longueur que le maître-bau et les deux tiers de cette
dimension en hauteur ; selon les circonstances et le temps, on le remplace par un
moyen ou un petit pavillon ; le moyen pavillon a les deux tiers des dimensions de la
grande enseigne et le petit pavillon n'en a que le quart.
e) – En aucun cas le pavillon national ne doit toucher la surface de la mer.
f) – Il y a aussi des bâtons ou mâts de pavillon à bord des embarcations pour
porter des pavillons ou des signes distinctifs.
g) – Un pavillon national dont le guindant est de même longueur que le battant,
c'est-à-dire ayant la forme d'un carré, de 3 mètres de côté ou même moins,
s'appelle pavillon carré ou pavillon de commandement : il sert de signe distinctif
pour les navires et les canots où se trouvent des officiers généraux (amiraux).
h) – Le pavillon de beaupré est aussi un pavillon national, mais plus petit que le
pavillon ordinaire ; on le hisse le dimanche et les jours de fête au-dessus du
beaupré, sur un petit mât ou bâton qui y est fixé et que l'on nomme mât de
pavillon de beaupré.
Sur les navires qui n'ont pas de mât de beaupré, le mât de pavillon de beaupré se
fixe à la proue (à l'extrême avant du navire).
i) – D'autres pavillons de couleurs variées sont employés pour faire des signaux
selon un code international ; il y en a qui représentent chacun une lettre, d'autres un
chiffre ; les arrangements de pavillons du code international ont des significations
codées que l'on connaît en consultant l'album du code des pavillons.
j) – On appelle pavillons étrangers les pavillons nationaux des bâtiments étrangers
ou les pavillons de puissances étrangères ; les pavillons neutres sont les pavillons
nationaux des bâtiments de puissances neutres dans un conflit.
3 – Le pavillon de l’Europe :
i) Dès sa création en 1949, le Conseil de l'Europe a été conscient de la nécessité de
donner à l'Europe un symbole, un emblème : drapeau ou pavillon, auquel les
peuples européens puissent s'identifier.
ii) Le 25 octobre 1955, l'Assemblée parlementaire a choisi à l'unanimité un
emblème d'azur portant une couronne de douze étoiles d'or ; ce symbole des douze
étoiles d'or faisait explicitement référence à l’Apocalypse de Jean que l'on trouve
dans le Nouveau Testament de la Bible.
Remarque : La réalisation de la bannière européenne est revenue au peintre
strasbourgeois Arsène Heitz (1908-1989), agent du Conseil de l'Europe, qui
affirma s'être inspiré de la vision de Jean, dans l'Apocalypse, d'une femme revêtue
du Soleil, ayant la Lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête.
La même auréole de la vierge se trouve au sommet d'un vitrail de la cathédrale de
Strasbourg, créé par le maître-verrier Max Ingrand, en remplacement d'une œuvre
détruite en 1944 par un bombardement anglo-américain.
iii) Le battant du pavillon européen a une fois et demie la longueur du guindant.
iv) Les douze étoiles d'or s'alignent régulièrement le long d'un cercle non apparent,
Glossaire maritime – page 1154 – À jour au 1er janvier 2015
dont le centre est situé au point de rencontre des diagonales du rectangle ; le rayon
de ce cercle est égal au tiers de la hauteur du guindant.
v) Chacune des étoiles à cinq branches est construite dans un cercle non apparent,
dont le rayon est égal à un dix-huitième de la hauteur du guindant.
Toutes les étoiles sont disposées verticalement, c'est-à-dire avec une branche
dirigée vers le haut et deux branches s'appuyant sur une ligne non apparente,
perpendiculaire à la drisse ou à la hampe.
Les étoiles sont disposées comme les heures sur le cadran d'une montre ; leur
nombre est invariable.
vi) Les couleurs du pavillon européen sont le Pantone Reflex Blue pour la surface
du rectangle et le Pantone Yellow pour les étoiles (la gamme internationale de
teintes Pantone est très répandue et elle est facile à consulter).
vii) Le Comité européen des ministres adopta cet emblème pour l'Europe
le 8 écembre 1955.
viii) L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a exprimé à plusieurs
reprises le souhait de voir les autres organisations européennes adopter ce symbole
européen pour ne pas mettre en cause, par des emblèmes distincts, la
complémentarité, la solidarité et le sentiment d'unité de l'« Europe démocratique ».
ix) C'est le Parlement européen qui a pris l'initiative de l'usage d'un emblème pour
la Communauté européenne.
x) Une proposition de résolution fut présentée à cet effet dès 1979, à la suite des
premières élections du Parlement au suffrage universel direct.
xi) Dans une résolution adoptée en avril 1983, le Parlement a préconisé que
l'emblème communautaire soit celui créé par le Conseil de l'Europe en 1955.
xii) Le Conseil européen a souligné, en juin 1984, lors de sa réunion de
Fontainebleau, la nécessité de promouvoir l'identité et l'image de l'Europe auprès
des citoyens et dans le monde.
xiii) Par la suite, le Conseil européen a approuvé, lors de sa réunion de Milan, en
juin 1985, la proposition du comité Adonnino visant l'adoption d'un drapeau par la
Communauté.
xix) Le Conseil de l'Europe ayant marqué son accord pour l'utilisation par la
Communauté de l'emblème européen qui avait été retenu en 1955, les institutions
communautaires l'ont introduit au début de 1986.
xx) Tant le Conseil de l'Europe que la Communauté européenne (et, depuis l'entrée
en vigueur du traité de Maastricht, l'Union européenne) sont représentés par le
drapeau ou le pavillon européen ; celui-ci est devenu le symbole par excellence de
l'identité européenne et de l'Europe unie.
xxi) À la différence de la bannière des États-Unis d'Amérique, pour laquelle le
nombre des étoiles est toujours égal au nombre des États de l'Union américaine, le
nombre des étoiles qui figurent sur le pavillon européen est égal à douze, quel que
soit le nombre des nations de l'Union européenne.
4 – Le pavillon français :
i) Le pavillon national utilisé par la Marine française (marine nationale ou marine
marchande) est formé de trois bandes verticales de largeurs inégales : 30% pour la
bande bleue, 33% pour la bande blanche et 37% pour la bande rouge, afin que ces
bandes apparaissent de largeurs égales par effet optique dans le vent.
ii) Le rapport entre le guindant et le battant est de 2/3.
iii) Les dimensions finies des pavillons de la Marine sont ;
Pavillon n°1 – guindant : 20,00 mètres,
battant : 30,00 mètres (bleu 9,00 m ; blanc 9,90 m ; rouge 11,10 m) ;
Pavillon n°9 – guindant : 4,00 mètres,
battant : 6,00 mètres (bleu 1,80 m ; blanc 1,98 m ; rouge 2,22 m) ;
Pavillon n°10 – guindant : 3,00 mètres
battant : 4,50 mètres (bleu 1,35 m ; blanc 1,48 m ; rouge 1,67 m) ;
Pavillon n°12 – guindant : 2,00 mètres,
Glossaire maritime – page 1155 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : Sur les navires en métal, le pavois est fait de tôles soudées ou fixées
d'une autre façon sur les jambettes au-dessus d'un pont exposé.
2 – Muraille légère et volante, en bois ou en toile.
Remarque : On en met souvent au-dessus des plats-bords des petits bâtiments pour
les garantir de la mer.
3 – Autrefois : ensemble des boucliers ornés des armoiries des chevaliers présents à
bord, disposés debout de chaque côté du navire, à la limite extérieure du pont
supérieur.
4 – Grand pavois : Suite de pavillons, flammes, guidons, triangles amarrés les uns
aux autres, dans un ordre conventionnel, en suivant l’étai et l’entremise.
[Voir l’expression Grand pavois].
5 – Petit pavois : Pavillon national arboré en tête de chaque mât, y compris le mât
de pavillon à l’arrière et le mât de beaupré ou, s’il n’y a pas de mât de beaupré, sur
un mâtereau disposé à l’avant du navire au-dessus de l’étrave.
6 – On appelle pavois des bandes de drap bleu doublé en grosse toile, de 1 mètre
environ de largeur, et ayant des bordures rouges et jaunes et quelquefois des
emblèmes de mêmes couleurs.
Remarques : a) – On fixe des œillets aux pavois pour pouvoir les suspendre.
b) – On plaçait des pavois, les jours de fêtes et les dimanches, comme ornements
sur les côtés des bâtiments de guerre, en arrière des frontons de hune, etc.
c) – On n'en place plus, aujourd'hui, que comme toiles de courtoisie sur les côtés
des échelles de coupée ou des planchons que l'on utilise pour monter à bord.
Pavois (Grand – ) : Voir l’expression Grand pavois.
Pavois (Petit – ) : Voir l’expression Petit pavois.
Pavoisement : 1 – Action d’orner de pavois, de drapeaux, de guirlandes, etc.
2 – Résultat de cette action.
Exemple : Le pavoisement des navires.
Pavoiser (en anglais « to spread the waist cloths », « to dress ») : 1 – Autrefois, pavoiser un
bâtiment, c'était étendre ses pavois (bandes de drap bleu de 1 mètre environ de
largeur) en guise d'ornement.
2 – Aujourd'hui, pavoiser un bâtiment, c'est disposer des pavillons au bout des
mâts, et parfois de l'avant à l'arrière du bâtiment, sur l'étai et ensuite
horizontalement entre les mâts, selon un ordre conventionnel.
Payer : On dit qu'une pièce de construction ou d'accastillage paie pour une autre lorsqu'elle a un
excédent qui remplace le trop peu d'une autre pièce assemblée avec la première.
Payol : 1 – Plafond d'une embarcation.
Remarque : Payol est aussi employé comme synonyme d'ousseau.
[Voir les mots Ousseau, Plafond].
2 – Plafond en bois d'une cale à marchandises
Remarque : Sur un navire en métal, un payol en bois évite aux marchandises
chargées à fond de cale d'être mouillées par la condensation qui se forme lorsque
l'air chaud et humide de la cale entre en contact avec les tôles froides du fond de la
cale, quand le navire passe des mers chaudes dans des mers froides.
Péage : Lieu de passage ouvrant droit à l’acquittement d’un paiement en espèces par toute
personne qui s’y présente ou au prélèvement d’une partie de la marchandise
transportée ; le bénéficiaire de ce droit s’est habituellement engagé à fournir un
service tel que l’entretien d’un chemin, le curage d’un cours d’eau ou la protection
des usagers contre les brigands.
Péage (Droit de – ) : Taxe perçue par le bénéficiaire d’un péage et acquittée par tous ceux qui s'y
présentent.
Remarques : a) – Les droits de péage d’ancien régime sur les fleuves, les rivières,
les canaux et ailleurs ont été supprimés le 15 mars 1790, en même temps que les
autres droits féodaux.
Glossaire maritime – page 1157 – À jour au 1er janvier 2015
sont désignés par leur type (courau) et ceux qui les montent sont des courauleurs.
[Voir le mot Courau].
Peck : Le peck est une mesure de volume anglaise égale à 2 gallons et valant 9,086 9159 litre.
[Voir le mot Gallon].
Pédagogique : Qui a rapport à l'instruction et à l'éducation des enfants.
Remarques : a) – « Pédagogie » est emprunté au grec paidagwgikÒj signifiant
« qui concerne l'éducation des enfants », lui-même tiré du mot « paid…on » qui
signifie « petit enfant de moins de 7 ans » ou du mot « pa‹j » dont le génitif est
« paidÒj » et qui signifie « fils » ou « fille » (avec un lien de parenté) ou « jeune
serviteur ».
b) – Certains utilisent le mot « pédagogique » à chaque fois qu'il est question de
pratiques éducatives, à la place de didactique.
[Voir le mot Didactique].
Pédagogue : Celui qui a la charge de l'éducation et de l'instruction des enfants.
Remarques : a) – « Pédagogue » est emprunté au grec « paidagwge‹on » par
l'intermédiaire du latin « pædǎgōgīum » qui signifie « esclave accompagnant les
enfants à l'école » ou « précepteur ».
b) – Le métèque Aristote (il venait de Stagiros, en Macédoine), cet immense
philosophe (il fut le disciple de Platon à Athènes, pendant plus de vingt ans) qui fut,
entre autres, l'inventeur de la logique, devint, à la demande du roi de Macédoine
Philippe II, le précepteur (paidagwge‹on) de son fils, le futur Alexandre le Grand.
[Voir le mot Pédagogique].
Pédalo : Sorte d'engin de plage à une ou deux places dont la propulsion est assurée par un
dispositif de pédalier relié à une roue à palettes au milieu de l'engin ou à une hélice
à l'arrière, et qui est actionné par les pieds de celui ou de ceux qui sont assis dans le
pédalo.
Remarque : L'expression plaisante et familière de « capitaine de pédalo » utilisée
par Jean-Luc Mélanchon en novembre 2011 était pour le moins désobligeante à
l'égard de François Hollande ; cette boutade n'a pas porté chance à M. Mélanchon
aux élections présidentielles, contrairement à M. Hollande.
Pedigree : Mot anglais désignant le document sur lequel sont consignées la filiation et
l'ascendance d’un animal domestique de race.
Remarque : Le mot anglais pedigree qui signifie « généalogie » est tiré de
l'expression française « pied de grue » parce que les deux traits utilisés pour
indiquer les successions dans les relevés généalogiques sont semblables aux traces
de pattes de cet oiseau.
[Voir le mot Fourche et l'expression Patte d'oie].
Pédro : Dans la Marine Nationale, appellation familière de l'hélicoptère de sauvetage qui se tient
en l'air, à proximité d'un porte-aéronefs, pendant les opérations de catapultage ou
d'appontage.
PEI : Dans la Marine nationale, sigle d'une Période d'Entretien Intermédiaire entre les IPER et
les IEI.
Remarque : Pendant une PEI, le délai d'appareillage du bâtiment est, au plus, de
72 heures.
[Voir les sigles IPER et IEI].
Peignage (en anglais « hatcheling ») : Opération qui se pratiquait dans les ateliers de corderie et
qui avait pour objet de séparer les divers brins de chanvre les uns des autres ainsi
que de l'étoupe.
Remarque : On effectuait autrefois le peignage du chanvre en le passant, après qu'il
avait été affiné et espadé, sur un peigne de fer supporté par une traverse en bois.
Peigne (en anglais « brake ») : Dans les ateliers de corderie, un peigne était un morceau de bois
en forme de traverse, qui était hérissé de longues pointes d'acier comme une carde.
Glossaire maritime – page 1160 – À jour au 1er janvier 2015
Peigner (en anglais « to hatchel ») : 1 – Peigner les bouts d'un toron ou d'un cordage, c'est les
détortiller et en gratter le chanvre avec un couteau, pour le nettoyer, l'effiler et le
préparer à être introduit dans les entrelacements d'une épissure, ou à être saisi en
queue de rat.
2 – Peigner le chanvre, c'est lui faire subir l'opération du peignage.
[Voir le mot Peignage].
Peindre (en anglais « to paint », « to daub ») : Appliquer de la peinture.
Remarques : a) – L'entretien régulier des peintures des navires construits en
métaux ferreux permet à leurs coques et à leurs emménagements de se maintenir en
bon état de conservation, malgré les attaques de l'eau de mer et des intempéries.
b) – Piquage de la rouille, grattage de la vieille peinture, potassage et rinçage du
navire, puis mise en peinture de tout ce qui était en métal ferreux constituait
l'activité habituelle de la « bordée du milieu » à la mer sur les navires jusque dans
les année 1970.
c) – On disait au jeune appelé, dans la Marine nationale, qu'il faut saluer tout ce qui
bouge et peindre tout ce qui ne bouge pas.
d) – On dit indifféremment peindre un navire ou le peinturer.
Peine (en anglais « pain », « punishment ») : 1 – On appelle peine le résultat de la condamnation
d'un prévenu qui s'est rendu coupable d'un délit ou d'un crime prévu par les
règlements maritimes.
2 – Les peines de discipline, pour les officiers, sont les arrêts, la prison, la
suspension de fonction.
Les peines de discipline pour les officiers mariniers et les matelots, sont le
retranchement de la ration de vin ou de spiritueux, les fers sous le gaillard et la
prison ; ces peines ne peuvent être être étendues à plus de trois jours consécutifs.
3 – Les peines afflictives pour les officiers sont la suspension de solde et d'emploi,
la réduction d'un grade, la prison, à être déchus d'un commandement, à être
renvoyés du service ou cassés, et la peine de mort.
Les peines afflictives pour les officiers mariniers et les matelots, sont les coups de
corde, la prison ou les fers pendant plus de trois jours, la réduction de grade ou de
solde, la calle, la bouline, les galères ou travaux forcés, la mort.
Remarque : Les coups de corde, la calle et la boulines ont été supprimés en 1848 et
ont été remplacés par le cachot ou la prison pendant une durée comprise entre
quatre jours et un mois
Peine de mort : La peine de mort a été abolie en France le 18 septembre 1981.
Remarques : a) – En 2014, la peine capitale est encore en vigueur dans certains
États des États-Unis d'Amérique.
Le Maryland y est devenu, en 2013, le 18ème État à abolir la peine de mort, après
le Connecticut, l'Illinois, New York, le New Jersey et le Nouveau-Mexique.
Les révélations de nombreuses erreurs judiciaires ont été des raisons déterminantes
pour l'abolition de la peine de mort dans ces États.
b) – Il y a eu 39 exécutions capitales aux États-Unis d'Amérique en 2013, 43 en
2012 et 2011, 46 en 2011, 52 en 2010 et un record de 98 en 1999.
Les 39 exécutions de 2013 ont été faites dans 9 États du sud de l'Union.
c) – Le 1er avril 2013, plus de 3 000 condamnés à mort attendaient d'être exécutés
aux États-Unis d'Amérique.
d) – La peine de mort est appliquée de façon parfois inhumaine dans certains États
de l'Union américaine : l'injection intraveineuse d'un mélange de midazolam et
d'hydromorphone, le 16 janvier 2014 à Lucasville, dans l'Ohio, entraîna pour
Dennis McGuire, 53 ans, une agonie cruelle et très douloureuse de vingt-quatre
minutes.
e) – Les États-Unis d'Amérique sont régulièrement condamnés par les instances
internationales de défense des droits de l'homme pour ces raisons.
f) – Les deux frères Leon Brown et Henry Lee McCollum furent condamnés à
mort en 1984 pour le viol et le meurtre, en 1983, de Sabrina Buie, 11 ans, dans la
Glossaire maritime – page 1161 – À jour au 1er janvier 2015
Délos est une petite île (moins de 4 kilomètres carrés) maintenant inhabitée, mais
qui a connu, au VIème siècle avant J.- C., un rôle économique important et un
grand rayonnement religieux.
Délos se trouve à côté de Mykonos, dans l'archipel des Cyclades en Mer Égée,
près de l'actuelle côte de la Turquie.
c) – Périclès est mort en 429 avant de voir les Athéniens défaits par Sparte en 404.
d) – La guerre du Péloponnèse a été décrite de façon merveilleuse par l'historien
grec Thucydide (460-395 avant J.- C.) si cher au cœur de la Normalienne et
professeur au Collège de France Jacqueline de Romilly (1913-2010).
Penau (Faire – ) : Voir l’expression Peneau (faire –).
Pencher : 1 – Pencher quelque chose, c'est l'incliner vers le bas de quelque côté, la mettre hors
d’aplomb.
2 – Se pencher, c'est incliner le haut du corps.
3 – Se pencher sur, c'est considérer avec attention, examiner.
4 – Pencher, c'est être hors de son aplomb, être dans une position oblique par
rapport à l’horizontale ou à la verticale.
5 – Pencher pour, c'est être enclin, porté à préférer une chose à une autre.
6 – Pencher se dit quelquefois d'un navire sous voiles qui donne plus ou moins de
bande (en anglais « to have a list »).
6 – Pencher se dit également en parlant des mâts ou autres objets qui devraient
être placés verticalement ou à peu près et qui s'inclinent d'un côté ou de l'autre.
Pendeur : 1 – Quasi-synonyme de pantoire, mais un pendeur est vertical ou à peu près, alors
qu'une pantoire est horizontale ou à peu près.
[voir le mot Pantoire].
2 – Suspente de vergue de hunier fixe.
[Voir l’expression Hunier volant].
3 – Nom de la ligne de mouillage des ancrages à poste fixe (les coffres) entre, à la
partie supérieure, l’émerillon qui se trouve sous le coffre et, à la partie inférieure, la
plaque d’affourchage (en cas d’utilisation de plusieurs points d'ancrage au fond de
la mer) ou le crapaud (un seul point d'ancrage).
Remarque : Dans ce sens, pendeur est synonyme d’itague.
Pendille (Amarrage sur – ) : 1 – Dans l’amarrage sur pendille le navire est amarré
perpendiculairement au quai ou au ponton.
Remarques : a) – L’avant (ou l’arrière) du navire est amarré directement au quai, et
l’arrière (respectivement l’avant) est tenu par une amarre du large, fixée à un corps
mort mouillé à bonne distance du quai.
b) – L’extrémité de l’amarre du large est prolongée par une pendille en cordage
lesté dont l’extrémité libre peut être mise à terre.
c) – L’amarre du large et la pendille sont suffisamment lestées pour ne pas engager
l’hélice d’un navire qui vient s’amarrer ou qui vient d'appareiller.
d) – Jusqu'aux XVI ème et XVII ème siècles, les navires s'amarraient toujours en
pendille, perpendiculairement au quai, sauf dans les ports les ports du Levant
(Palestine, Liban, Syrie…) où les navires s'amarraient parallèlement au quai : ils
mettaient un côté contre le quai et on disait qu'ils accostaient le quai.
e) – Dans les ports du Levant, les membres de l'Équipage et les ouvriers dockers
pouvaient descendre sur le quai et remonter à bord en utilisant, non pas une
planche comme en Europe, mais une échelle disposée du pont ou de la coupée du
navire sur le quai : ces ports étaient connus sous l'appellation « Échelles du
Levant ».
2 – Le navire qui arrive pour s’amarrer en pendille amarre d’abord celle de ses
extrémités (l’avant ou l’arrière) qui donne sur le quai, puis il embraque sur la
pendille jusqu’à attraper l’amarre du large qui maintiendra son autre extrémité
(l’arrière ou l’avant).
Glossaire maritime – page 1164 – À jour au 1er janvier 2015
Remarque : On double parfois l'amarre du large, son corps mort et sa pendille pour
obtenir un amarrage en fourche du côté du large.
Pendiller : Être suspendu en l'air et agité.
Pendule : 1 – Dispositif constitué d’une ligne souple ou d’une tige habituellement rectiligne,
portant à l’une de ses extrémités une masse pesante, et pouvant osciller librement
autour de son autre extrémité.
2 – La période d’oscillation d’un pendule dépend de la pesanteur et de la longueur
de la ligne ou de la tige, mais pas de la masse suspendue à son extrémité libre.
3 – En 1672 : Jean Richer découvrit que le pendule battant la seconde est plus
court de 3 mm à Cayenne qu'à Paris ; il en a déduit que la Terre n’est pas
sphérique.
Remarque : Ce n'est qu'un siècle plus tard que la valeur de son aplatissement sera
déterminée après des expéditions scientifiques au Pérou et en Laponnie visant à
mesurer à quelle longueur de la surface de la Terre correspond un arc d'une minute
de degré (un mille marin) près de l'Équateur ou près du cercle polaire Nord.
[Voir l'expression Aplatissement de la Terre].
Peneau (Ancre en – ) (en anglais « cockbill ») : Ancre en pendant sous le bossoir, ou sous
l'écubier, parée à être mouillée.
Peneau (Faire – ) (en anglais « backing of an anchor ») : 1 – Faire peneau ou faire penau c’est
dévirer la chaîne de l’ancre, l’ancre restant en suspension, la chaîne étant retenue
par son frein, l'ancre parée à aller au fond.
2 – On « fait peneau » lorsque, en venant du large, on désire mouiller une ancre à
la limite des grands fonds presque accores ; avant d'arriver, on dévire la touée de
chaîne voulue, l'ancre restant en pendant au bout de sa chaîne, et on approche
doucement du point de mouillage ; lorsque l’ancre a croché le fond, il ne reste plus
qu’à régler la longueur de chaîne permettant une bonne tenue du mouillage.
Pénétration (en anglais « imprégnation ») : Lorsqu'il s'agir de bois, le mot pénétration s'emploie
souvent au lieu d'imprégnation.
Péniche (en anglais « sharp bottomed boat ») : 1 – On appelle péniche un bateau de mer fin,
léger, en général bordé à clin, plus propre à aller à la voile qu'à l'aviron.
Remarque : Dans la flottille de Boulogne que sous Napoléon 1er on a préparé pour
envahir l'Angleterre, il y avait des bateaux fins appelés péniches de flottille, ou
simplement péniches, qui étaient classés comme bateaux de troisième classe.
Ces péniches de guerre étaient elles-mêmes divisées en deux classes :
i) Les péniches de première classe avaient 20 mètres de longueur, 3 mètres de
largeur et un peu plus de 1,5 mètres de tirant d'eau à l'arrière ; elles étaient gréées
en lougre et montaient 40 avirons ; elles portaient 40 perriers, un canon de calibre
4 à l'arrière, un obusier de 16 centimètres devant, et un mortier de 22 centimètres.
Cinq marins en formaient l'Équipage, qui étaient aidés pour la manœuvre et la mise
en œuvre des pièces d'artillerie, par les soldats placés à bord pour le débarquement.
ii) Les péniches de seconde classe étaient un peu moins grandes.
Remarque : On comptait, dans la flottille de Boulogne, environ 400 de ces
péniches des deux classes.
Penmar’ch : Nom de la péninsule fermant la baie d’Audierne, dans le sud du pays bigouden.
Remarques : a) – Penmar’ch signifie « tête de cheval » en breton.
b) – Penmar’ch a connu une période de grande prospérité aux XIV ème et XV ème
siècles.
c) – L’ensemble portuaire actuel de la péninsule est formé de Saint-Guénolé, de
Saint-Pierre et de Kérity.
d) – La pointe de Penmar’ch porte le phare d’Eckmülh.
Penne (en anglais « peek », « upper end of a lateen yard ») : 1 – Bout supérieur de l’antenne
d’une voile latine.
2 – Faire la penne, c'est apiquer l'antenne de manière que sa partie inférieure soit
Glossaire maritime – page 1165 – À jour au 1er janvier 2015
appliquée au mât.
Remarque : On peut alors faire monter un homme en vigie à la penne.
3 – On donne également le nom de penne à des flocons de laine brute que l'on dont
on garnit, quelquefois, le haut de l'étrave et d'autres parties du navire.
Penon (en anglais « dog vane ») : 1 – Morceau de matière très légère (bout de laine, morceau de
ruban) retenu par une extrémité de sa longueur et pouvant flotter dans la direction
et le sens de l’écoulement de l’air à cet endroit.
Remarques : a) – L’écoulement de l’air est perturbé par la présence d’un navire et
de son gréement ; en particulier, il contourne la surface des voiles.
b) – Des penons habilement placés dans la voilure permettent de savoir si
l’écoulement de l’air autour des voiles permet ou non d’obtenir la meilleure
efficacité dans les circonstances actuelles.
2 – À bord des bâtiments à pible, on donne le nom de penon à la vergue du tréou.
[Voir les mots Pible, Tréou].
Pensée : 1 – Action de concevoir, juger, raisonner, peser intellectuellement.
La pensée est la capacité à imaginer des nuances entre des extrêmes, puis à les
combiner pour se faire une opinion que l'on confrontera à la réalité.
Remarque : Celui qui pense peu se trompe beaucoup.
2 – Opinion personnelle.
Remarques : a) – Chaque pensée est liée à une action ou à une représentation.
b) – La pensée n’est limitée que par le vocabulaire dont on dispose.
3 – Objet de réflexion.
Remarque : La pensée immatérielle est mise en œuvre par le cerveau matériel.
4 – Intention, projet que l'on a formé.
5 – Ce que l'on garde en mémoire, et dont on conserve le souvenir.
6 – Maxime, sentence, expression dense et concise d’une réflexion.
Pensée scientifique : 1 – La pensée scientifique est l’interprétation des faits expérimentaux en
utilisant les modes de raisonnement propres à la science.
2 – La pensée scientifique se distingue d’une pensée non scientifique (ou pensée
commune) en ce que la science a pour idéal d’écarter toute part de subjectivité
dans son contenu.
Remarques : a) – Le scientifique fait la science ; le savant sait la science.
b) – Le cheminement de la pensée scientifique n’est pas entièrement logique ;
l’élaboration d’une théorie fertile est subtile et il est difficile d’en saisir toutes les
étapes.
Penser : Concevoir, juger, raisonner, se représenter le monde au-delà des apparences.
[Voir le mot Apparence].
Pension d'ancienneté : La pension d'ancienneté est la somme viagère qui est versée par l'ÉNIM
aux marins du commerce ou de la pêche qui ont effectué un temps voulu de service
à la mer.
Remarques : a) – La pension d'ancienneté est versée chaque trimestre et elle est
calculée selon la catégorie dans laquelle le marin a effectué la fin de son service, en
fonction du nombre total d'années de service validées.
Le nombre maximum d'annuités servant au calcul de la pension est de 37,5 ; les
années supplémentaires ne sont pas prises en compte pour le calcul de la pension.
b) – Chaque année de service validée donne droit à 2 pour 100 du salaire
forfaitaire de la catégorie retenue pour la liquidation de la pension.
c) – Les marins peuvent demander à toucher leur pension à partir de 50 ans, mais
le temps de service pris en compte est alors plafonné à 25 annuités.
d) – Les marins peuvent demander à toucher leur pension à partir de 55 ans en
prenant en compte toutes les annuités de service qu'ils ont acquises ; dans ce cas,
ils peuvent à la fois toucher leur pension d'ancienneté et continuer à naviguer au
commerce où à la pêche, sauf si les Conventions collectives qui s'appliquent à leur
contrat d'engagement s'y opposent ; ils continuent en ce cas à cotiser à la caisse de
Glossaire maritime – page 1166 – À jour au 1er janvier 2015
service dans la marine de l’État avaient droit à une pension forfaitaire complète.
Les inscrits de la marine de commerce et de pêche ayant effectué 300 mois de
navigation effective touchaient une pension dite demi-solde (elle correspondait à la
moitié de la pension des marins de l’État).
En 1881, cette pension se montait, pour les matelots, à 204 francs (« francs-or »)
par an : cela représentait environ le tiers de ce que pouvait gagner un matelot au
long cours en activité.
À l’âge de 50 ans, les marins devenaient des HS (hors service) mais ils continuaient
souvent à naviguer.
La Caisse des Invalides prélevait 3,5 % sur les salaires des inscrits maritimes et
demandait une cotisation équivalente aux armateurs.
Les inscrits maritimes étaient alors les seuls travailleurs manuels à bénéficier de ce
genre de dispositions.
Remarque : Rappelons que l'on appelle travailleur manuel un intellectuel qui sait
aussi se servir de ses mains.
6 – Après la guerre de 1870, en compensation de l’aide de 2 milliards de francs-or
que la Caisse des Invalides a apportée au gouvernement français pour le paiement
des 5 milliards au titre des réparations de guerre exigées par la Prusse, la loi a
stipulé que la Caisse ne pouvait faire de bénéfice ni de déficit ; en cas d’excédent,
cet excédent était versé au budget de l’État ; en cas de déficit, ce déficit était
comblé par le budget de l’État.
D’autres lois de la République ont ensuite périodiquement confirmé cette
disposition.
7 – Depuis la réforme de 1947 de l'ÉNIM (Établissement National des Invalides de
la Marine) le nombre d'annuités de cotisations pris en compte pour le calcul de la
pension des inscrits maritimes qui liquident leur pension entre 50 et 55 ans, est
limité à 25.
8 – Le maximum de la pension est acquis au bout de 37,5 annuités de cotisations
(en 2014) et il est égal à 75 pour 100 du salaire forfaitaire de la catégorie ÉNIM
retenue.
Remarque : L’assiette des retenues sur salaires et des cotisations patronales, ainsi
que la base de calcul des pensions des marins, sont un salaire forfaitaire ÉNIM
fixé par décret, souvent très inférieur aux salaires effectifs d’activité.
9 – Le régime de l'Inscription maritime a été supprimé en 1965 (loi du 8 juillet
1965) mais le régime spécial des pensions des gens de mer qui en était la
contre-partie n'a pas été modifié.
Pension des officiers de la Marine nationale : 1 – Les pensions de retraite des officiers de
marine ne leur sont accordées que s'ils réunissent 25 années de service ; dans ce
cas, ils ont droit au minimum de la pension de leur grade.
2 – Lorsqu'ils ont 45 ans de service, soit effectifs, soit en cumulant les bénéfices de
campagnes ou autres (aéronautique navale, par exemple) ils en ont le maximum.
3 – Lorsqu'ils ont entre 25 et 45 ans de service, ils reçoivent une partie
proportionnelle entre le minimum et le maximum.
4 – Les pensions de réforme des officiers de marine se règlent aussi sur le temps de
service accompli.
5 – Les officiers de marine qui perçoivent une pension de retraite peuvent la
cumuler avec la rémunération d'un activité autre qu'un emploi dans la fonction
publique.
Pensionné de la Marine : Marin ayant liquidé sa pension d’ancienneté vis-à-vis de l’ÉNIM
(Établissement National des Invalides de la Marine).
[Voir les expressions Pension des gens de mer et Établissement National des
Invalides de la Marine].
Penture (en anglais « hinge », « googing ») : On appelle pentures les sortes de gonds, de
charnières ou de ferrures sur lesquels le safran d’un gouvernail ou le mantelet d’un
sabord de batterie peuvent faire leur rotation.
Glossaire maritime – page 1168 – À jour au 1er janvier 2015
Percuter : Frapper, heurter violemment, donner à quelque chose un coup sec, brutal.
Percuteur (en anglais « hammer to fire a gun », « lock ») : Le percuteur est une sorte de
marteau en métal qui sert à mettre le feu à la charge de poudre dune bouche à feu
en frappant sur l'étoupille qui set d'amorce, et en l'embrasant par percussion.
Remarque : Le percuteur a remplacé, pour embraser la charge des bouches à feu,
les platines qui, elles-mêmes, avaient remplacé les boutefeux.
Perdant (en anglais « ebb », « falling ») : 1 – Le perdant de l'eau, c'est la période de la marée
pendant laquelle le niveau de l’eau baisse.
Synonymes : jusant, marée descendante, baissée, reflux.
2 – Le perdant des marées est la période pendant laquelle la hauteur de chaque
pleine mer est plus faible que celle qui l'a précédée.
Perdition : 1 – Dépravation, ruine morale.
Exemple : Un lieu de perdition est un lieu de débauche.
2 – En parlant d'un navire, être en perdition (en anglais « danger of shipwreck »)
c'est être en grand danger de sombrer, de faire naufrage.
Perdre (en anglais « to ebb », « to fall », « to spend », « to lose », « to be outsailed », « to fall to
leeward ») : 1 – On dit que la mer perd quand elle descend par l'effet du jusant.
2 – On dit que les marées perdent quand le niveau de l’eau diminue d'une pleine
mer à la suivante.
3 – Un navire perd sur un autre navire quand la distance entre les deux navires
diminue.
4 – Un navire perd quand, sous l'effet du courant contraire qu'il rencontre, il recule
sur le fond au lieu d'avancer.
5 – Un navire perd au vent par rapport à un autre navire s'il ne tient pas le vent
aussi bien que lui, ou s'il dérive plus vite que cet autre navire.
6 – Un navire perd par rapport au vent s'il a plus de deux quarts de dérive et s'il
tombe sous le vent de la perpendiculaire au lit du vent.
7 – Perdre ses voiles, ses mâts, son gouvernail se disent quand les voiles sont
emportées, les mâts sont abattus, le gouvernail est démonté par l'effet du vent, du
mauvais temps ou tout autre.
8 – Perdre son ancre se dit lorsque le câble de l'ancre se casse, se rompt pendant
que le navire est au mouillage et qu'on ne peut pas retrouver l'ancre.
9 – Perdre des conteneurs, des marchandises en pontée, c'est lorsque ces
conteneurs ou ces marchandises sont emportés par dessus bord par le mauvais
temps, ou tombent à la mer après avoir été désarrimées par le roulis.
10 – Perdre des effluents ou des hydrocarbures, c'est laisser s'échapper, ou rejeter à
la mer ces produits, par accident ou volontairement, et laisser voir des traces
d'hydrocarbures dans les remous que laisse le navire derrière lui.
11 – Le capitaine ou le patron qui commande un navire perd son navire ou a perdu
son navire lorsque ce navire fait ou a fait naufrage pendant qu'il le commandait.
12 – Un pilote perd un navire lorsque ce navire fait naufrage par sa faute pendant
qu'il était en opération à bord de ce navire, soit à la suite d'une mauvaise
manœuvre, soit parce qu'il a engagé une manœuvre qu'il ne pouvait pas mener à
bien en raison des circonstances.
13 – Perdre la terre de vue, c'est s'éloigner assez de la côte pour ne plus la voir.
14 – Perdre la sonde ou perdre le fond, c'est atteindre des parages où la profondeur
de la mer est trop grande pour que l'écho-sondeur reçoive le signal qu'il a émis et
indique la sonde.
15 – En ravitaillement à la mer, « perdre cinq » ou « gagner dix », c'est réduire ou
augmenter temporairement l'allure de la machine pour être en retard, ou pour être
en avance par rapport à la position que l'on aurait occupée sans cette modification.
Le retard ou l'avance correspondent à la distance que l'on parcourait en cinq
secondes ou en dix secondes avant de modifier l'allure de la machine.
L'appareil mis au point par Valessie permet de reprendre l'allure initiale de la
Glossaire maritime – page 1171 – À jour au 1er janvier 2015
machine après que la distance que l'on désirait perdre ou gagner a été exactement
obtenue.
Perdre (Se – ) (en anglais « to shipwreck », « to be wrecked », « to be lost ») : En parlant d'un
navire, se perdre c'est sombrer, faire naufrage sur un rocher, sur une côte, sur un
rivage, sur un écueil ou un danger quelconque.
Remarques : a) – On dit d'un navire qu'on remarque faisant une mauvaise
manœuvre, ou suivant une mauvaise route près d'un danger, qu'il va se perdre s'il
ne cherche pas, ou s'il n'arrive pas à changer ses dispositions ou sa route.
b) – On le dit aussi lorsque le navire est maîtrisé par le mauvais temps ou le
courant et qu'il est porté, malgré lui, à la côte ou sur un danger.
[Voir le mot Danger].
Perdu : 1 – Ce dont on est définitivement privé .
2 – L'expression « perdu corps et biens » est utilisée pour un navire dont le corps
et les facultés ont disparu dans la mer et ne sont pas récupérables.
Remarques : a) – Dans cette expression, on entend par « corps » la partie
principale du navire.
b) – L'Équipage fait partie du corps du navire.
c) – On entend par « facultés » les marchandises transportées.
3 – Est perdu ce que l’on n’a pas mis à profit, que l'on a gaspillé ou mal employé.
Exemples : i) Le temps perdu.
ii) Encore un jour de perdu !
4 – Est perdu ce que l’on a égaré ou qui s’est égaré.
Exemples : i) Objets perdus.
ii) Un chien perdu.
5 – Est perdu ce que l’on n’a pas remporté ou qui se solde par un échec.
Exemples : i) La partie est perdue d’avance.
ii) Une cause perdue est une cause vouée à l’échec.
6 – [Au sens moral] Ruiné, discrédité, corrompu.
Exemples : i) Un homme perdu de réputation.
ii) On dit « une fille perdue » pour parler d'une prostituée.
Perdue (À tête – ) : Une cheville à tête perdue (en anglais « brad ») est celle qui est assez
enfoncée pour que