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Internet : http://www.armand-colin.com
ISBN : 978-2-200-60259-8
Sommaire
Introduction
1| NOTIONS FONDAMENTALES
1. Le signe linguistique
2. Le mot et le morphème
3. Le lexique et la grammaire
6. Le lexique et l’univers
2. La composition
3. L’abréviation et la siglaison
2. L’antonymie
3. L’hyperonymie et l’holonymie
4. L’homonymie et la paronymie
5. La polysémie
7. L’autonymie
2. La sémantique du prototype
5| ÉVOLUTION DU LEXIQUE
1. Les couches diachroniques du lexique français
2. La néologie et le néologisme
4. L’emprunt
6| LA LEXICOGRAPHIE
1. Les différents types de dictionnaires
3. Le mot-entrée
4. La définition et l’exemple
Bibliographie succincte
La lexicologie, qui étudie les unités lexicales d’une langue, est une
science relativement récente. Ses méthodes sont l’objet de constantes
discussions et les résultats encore partiels. Dans un sens restreint, la
lexicologie est considérée comme une branche de la sémantique qui a pour
objet l’étude du sens des unités lexicales. Selon cette perspective, elle se
confond, en grande partie, avec la sémantique structurale. Dans un sens plus
large et plus généralement accepté, la lexicologie s’intéresse également à la
forme des unités lexicales et même aux relations qui existent entre le
lexique et la syntaxe. Menée dans une perspective historique, la lexicologie
étudie l’apparition de nouvelles unités lexicales et l’évolution du sens des
mots.
Le lexique est situé au carrefour des autres secteurs de la linguistique, la
phonologie et la morphologie pour la forme des mots, la sémantique pour
leur signification et la syntaxe pour leurs propriétés combinatoires. Le
lexique, au lieu de constituer un système au sens strict, forme un ensemble
ouvert et non autonome. C’est pour cela que l’on ne peut pas en donner une
description systématique ou simple, mais seulement des descriptions
complémentaires, selon le point de vue adopté.
Ce manuel, composé de six chapitres, s’adresse en priorité aux étudiants
de lettres du premier cycle et aux candidats aux concours de recrutement de
l’enseignement. Le premier chapitre met en lumière les notions
fondamentales utilisées en lexicologie et leur propose la terminologie la
plus généralement acceptée. Le deuxième chapitre est consacré à l’étude de
la forme des différents types de mots qui caractérisent le lexique de la
langue française. Les relations lexicales que les mots entretiennent entre
eux, ainsi que le sens propre et le sens figuré des mots sont abordés dans le
troisième chapitre. L’analyse sémantique des mots et l’étude des rapports
qui existent entre le lexique et la syntaxe sont présentées dans le quatrième
chapitre. Le cinquième chapitre porte sur l’évolution du lexique et le
sixième sur l’étude des dictionnaires.
À la fin du livre, un certain nombre d’exercices commentés permettent de
pratiquer la discipline de manière active et d’approfondir quelques points
particuliers. Bibliographie et références sont, dans cet ouvrage, très
succinctes. En effet, si celles-ci et des notes sont indispensables dans un
ouvrage de recherche, elles se révéleraient encombrantes dans ce manuel
qui a pour but de donner aux débutants une présentation accessible et
précise de la lexicologie actuelle.
Je tiens à remercier Joëlle Gardes Tamine pour ses remarques et conseils
constructifs.
CHAPITRE 1
NOTIONS FONDAMENTALES
1. Le signe linguistique
2. Le mot et le morphème
3. Le lexique et la grammaire
4. Le lexique et ses usages
5. Le français fondamental et la statistique lexicale
6. Le lexique et l’univers
1. LE SIGNE LINGUISTIQUE
Le signe linguistique est un signe particulier dans cet univers des signes,
car le langage humain est un langage incomparablement plus riche, plus
souple et plus efficace que n’importe quel autre langage. Comme tout
système signifiant utilisé à des fins communicatives, les langues sont
organisées sur deux plans :
– celui des formes (ou signifiants)
– et celui des contenus (ou signifiés).
On vient de constater que parallèlement au langage des hommes, il existe
de nombreux autres systèmes de communication non linguistiques. Les
systèmes de symboles ou les systèmes de signes arbitraires en font partie.
La carte routière est un bon exemple des systèmes de symboles : chaque
élément a sa représentation symbolique, les petits avions symbolisent des
aérodromes, les petites touffes d’herbe des marais, les croix des cimetières,
etc. Le code de la route, dans lequel les panneaux circulaires signifient une
injonction, les panneaux rectangulaires une information, les panneaux
triangulaires un danger, et ainsi de suite, forme également un système de
communication non linguistique. En effet, la notion de système implique la
présence de signes stables d’un message à l’autre qui se définissent
fonctionnellement par leur opposition les uns aux autres.
Les langues naturelles se différencient de la plupart des autres systèmes
par la propriété d’être doublement articulées. Chaque langue naturelle
possède un petit nombre de phonèmes (= une unité de la chaîne parlée qui a
une fonction différentielle, mais qui n’a pas de signification).
Phonétiquement, le français possède 19 consonnes (auxquelles viennent
s’ajouter deux consonnes dues à des mots empruntés à l’anglais et à
l’espagnol), 3 semi-consonnes et 16 voyelles. Avec ces 38 unités sonores
(cf. alphabet phonétique international, p. 209), on peut construire une
infinité d’unités lexicales et morphologiques.
Ce type de combinaison s’appelle donc la « double articulation du
langage ». On considère que les unités signifiantes constituent la première
articulation, parce que c’est la couche du langage que l’on appréhende en
premier. C’est elle qui véhicule le sens. Ainsi la suite phonique ou
graphique : Un enfant joue dans le jardin se découpe en six de ces unités :
un, enfant, joue, dans, le et jardin. Ces unités de première articulation sont
généralement appelées morphèmes (= la plus petite unité ayant une
signification dans la langue) pour les distinguer des mots, qui sont souvent
constitués d’un seul morphème (ex. : enfant, jardin, masque, juste), mais
qui peuvent aussi être formés de deux ou de plusieurs morphèmes (enfant-
in, jardin-age, dé-masqu-er, in-juste-ment et anti-constitution(n)-elle-ment).
À un second niveau, les morphèmes s’articulent en segments distinctifs
minimaux appelés « phonèmes ». Dépourvues en elles-mêmes de
signification, ces unités de deuxième articulation ont pour unique fonction
de distinguer entre elles les unités signifiantes de première articulation. Le
mot raison [ʀɛzɔ̃], par exemple, est une combinaison de quatre phonèmes
qui, comme telle, distingue ce mot des autres mots français : cette unité
lexicale s’oppose en tous points à celle qui articule le mot jardin, mais ne se
distingue que par son premier élément, r [ʀ], de celle qui articule le mot
saison [sɛzɔ̃]. Toutes les langues naturelles sont orales avant d’être écrites,
beaucoup de langues ne possèdent pas de forme écrite. Les alphabets dans
les écritures alphabétiques font correspondre, bien que d’une manière
souvent approximative, un nombre à peu près équivalent de lettres. Tous les
énoncés d’une langue ayant adopté ce type d’écriture peuvent donc être
retranscrits à l’aide d’un petit nombre de lettres. La langue française
possède vingt-six lettres, quelques accents et quelques signes de
ponctuation.
La double articulation donne au langage humain la créativité qui lui est
propre, cette capacité d’exprimer par des combinaisons perpétuellement
nouvelles des pensées constamment nouvelles.
2. LE MOT ET LE MORPHÈME
2.1. LE MOT
maisón
une maison rouģe
Toutes ces unités sont en quelque sorte des unités préfabriquées, stockées
dans la mémoire lexicale du sujet parlant qui les combine pour former des
phrases selon les besoins de la communication. Le mot est donc avant tout
une structure phonique et graphique stable, que l’on apprend à reconnaître
et à reproduire.
Quand le mot est formé d’un seul morphème, il s’agit, d’après une
terminologie assez courante, d’un mot simple ou (mot
monomorphématique) :
Il est donc nécessaire que les éléments ainsi isolés présentent un sens. Le
morphème -eur dans danseur, chanteur, marcheur, campeur, etc. désigne
l’agent de l’action, celui qui danse, chante, marche, etc. Si une forme se
trouve associée à des sens très différents, on posera des morphèmes
différents. Dans blancheur, fraîcheur, grandeur, largeur, etc., la
commutation permet également d’isoler une forme -eur, mais ce morphème,
au lieu de signifier l’agent de l’action, désigne la qualité de ce qui est blanc,
frais, grand, etc. On est donc en présence de deux morphèmes homonymes
(= deux formes de prononciation identique, mais de sens différent).
Les affixes qui se placent devant la base sont appelés « préfixes » (il-
légal, dé-loyal), et les affixes qui se trouvent après la base se nomment
« suffixes » (chant-eur, passiv-ité).
Les affixes flexionnels ne créent jamais de nouvelles unités lexicales. Au
contraire, ils indiquent les rapports que la base entretient avec l’énoncé où
elle est employée : par exemple, le morphème de nombre dans un adjectif
indique avec quel substantif cet adjectif est lié : petits enfants. La
morphologie flexionnelle comprend la flexion nominale, c’est-à-dire la
variation de forme (le genre et le nombre) du substantif et de l’adjectif :
cheval, chevaux
chat, chatte
chien, chienne
grand, grande
petit, petite
gros, grosse
et la flexion verbale qui s’occupe des marques des temps, des personnes
et des modes des verbes :
pomme de terre
chou-fleur
chemin de fer
machine à coudre
anthropologue
pourboire
qu’en dira-t-on
à pas de loup
3. LE LEXIQUE ET LA GRAMMAIRE
4.1. L’IDIOLECTE
4.3. LA VARIATION
Il faut veiller à ne pas confondre les parlers régionaux avec les dialectes
et les patois, dont l’étude fait l’objet de la dialectologie, ainsi que les
langues indépendantes parlées sur le territoire d’un pays. En France, le
breton, l’occitan et le basque sont des langues différentes du français.
Par les usages régionaux du français, on doit entendre les particularismes
régionaux ou régionalismes qui n’existent en tant que tels que lorsqu’une
forme manque à être utilisée sur toute la zone d’extension du français. Les
régionalismes sont la plupart du temps d’ordre lexical, mais on peut
également rencontrer des régionalismes d’ordre phonologique et
syntaxique. Le français tel qu’on le parle à Paris, à Nîmes, à Lille ou à
Bordeaux présente des variations lexicales qui, bien qu’elles ne gênent pas
gravement l’intercompréhension, sont tout de même sensibles quand on
passe d’une région à l’autre. La diversité lexicale concerne largement les
domaines de la vie quotidienne. Dans le lexique de la cuisine, par exemple,
le poisson qui est nommé bar dans le Nord s’appelle loup dans le Midi. De
même, lotte et baudroie sont aussi des appellations différentes pour le
même poisson. Il est amusant de constater qu’il y a des gens qui touillent la
salade, d’autres qui la brassent et d’autres qui tout simplement la tournent.
On peut également la fatiguer ou même la terbouler ! (Henriette Walter, Le
Français dans tous les sens, Paris, Robert Laffont, 1988).
Abordage n. m. : Action d’aborder une femme, de lui adresser la parole pour lier connaissance.
Accoutrement n. m. : Habillement. Par extension, habit, vêtement.
Algérianisation n. f. : Remplacement du personnel étranger par des spécialistes algériens.
Ambianceur n. m. : Personne qui met de l’ambiance.
Balloner v. tr. : Rendre une femme enceinte.
Bancabilité n. f. : Aptitude à respecter les contraintes bancaires.
Baptisation n. f. : Fait de donner un nom ou une appellation à une rue, un établissement scolaire
ou culturel.
Branché, e adj., n. : Qui dispose d’une antenne TV parabolique.
Cachet n. m. : Stupéfiant, comprimé pharmaceutique utilisé comme drogue.
Café-goudron n. m. : Café noir très fort.
Capabilité n. f. : Capacité.
Conférencier n. : Participant à une conférence.
Conscientiser v. tr. : Rendre plus conscients une personne ou un peuple.
Dégoûtite n. f. fam. : Dégoût, sentiment de dégoût.
Égaré n. et adj. : Personne qui s’est lancée dans la violence terroriste.
Examination n. f. : Examen.
Exposant n. : Personne qui fait un exposé (dans le cadre d’un séminaire, d’un colloque, etc.).
Jeûneur n. m. : Personne qui observe le jeûne du mois de ramadhan.
Limonaderie n. f. : Fabrique de limonade et de boissons rafraîchissantes.
Nomadisme n. m. : Changement de travail, de domicile, d’appartenance à un groupe.
Poésiade n. f. : Festival de poésie.
Séminariste n. : Personne qui participe à un séminaire ou équivalent (conférence, réunion, journée
d’étude…).
Taxieur, se n. : Chauffeur de taxi.
6. LE LEXIQUE ET L’UNIVERS
1. LA DÉRIVATION
On a vu à plusieurs reprises qu’un mot dérivé est formé par l’adjonction
d’un ou plusieurs affixes soudés à une base. Les affixes se divisent en
préfixes, qui se placent avant la base et en suffixes, qui se trouvent après la
base. La base est l’élément qui reste d’un mot dérivé si on lui enlève ses
affixes. Elle constitue une unité qui, telle quelle ou assortie des désinences
requises, forme un mot dont la nature détermine en retour le
statut catégoriel de la base.
Le substantif passivité a été créé à partir de l’adjectif passive, l’adverbe
agréablement a été formé sur l’adjectif agréable, le verbe durer a été à la
base de l’adjectif durable, le verbe refaire a été construit sur un autre verbe
faire, etc.
Un mot dérivé peut être formé à l’aide d’un préfixe (dé-faire, re-faire),
d’un suffixe (passiv-ité, ramass-age) ou de la combinaison d’un ou
plusieurs préfixes ou suffixes (ir-remplaç-able, anti-constitution(n)-elle-
ment). Ainsi l’affixation peut opérer aussi bien sur des bases simples que
sur des bases déjà élargies par préfixation ou par suffixation. Elle peut aussi
se faire à partir des mots d’origine étrangère, à partir des sigles ou même à
partir des constructions syntaxiques entières :
1.1. LA SUFFIXATION
Les suffixes jouent plusieurs rôles. Ils ont évidemment une fonction
sémantique dans la mesure où ils introduisent un changement de sens, mais
ils peuvent présenter plusieurs fonctions supplémentaires. On constate
qu’un certain nombre de suffixes sont aptes à modifier la valeur d’emploi
de la base sans changer totalement son sens. Dans ce cas, l’adjonction du
suffixe n’entraîne pas la création d’un mot dérivé d’une classe
grammaticale différente de celle de la base. Si la base est un substantif, le
mot dérivé est un substantif, si la base est un adjectif, le mot dérivé est un
adjectif, etc. C’est ce qui se passe en particulier avec les suffixes
diminutifs, péjoratifs et collectifs :
– ite : encéphale [ɑ̃ sefal] « ensemble des centres nerveux contenus dans la boîte crânienne,
comprenant le cerveau, le cervelet et le tronc cérébral » → encéphal-ite [ɑ̃ sefal-it]
« inflammation de l’encéphale »
Les suffixes ont des fonctions grammaticales. Ils jouent assez souvent
un rôle d’indicateurs de classe, dans la mesure où ils sont susceptibles
d’entraîner la création d’une unité lexicale faisant partie d’une classe
morphosyntaxique différente de celle de la base employée comme mot
simple :
embrasser → embrass-ade
trouver → trouv-aille
abattre → abatt-is
sigle → sigl-aison
index → index-ation
os → ossa-ture
commun → commun-isme
social → social-iste
coiffer → coiff-eur
danser → dans-euse
route → rout-ier
lait → lait-ière
céramique → céram-iste
arroser → arros-oir
baigner → baign-oire
plafond → plafonn-ier
café → cafe-tière
pomme → pomm-ier
fraise → frais-ier
fumer → fum-oir
brunir → bruniss-oir
teinture → teintur-erie
buandier → buand-erie
esclave → esclav-age
colonne → colonn-ade
rosier → rose-raie
fer → ferr-aille
manger → mange-aille
cumuler → cumul-ard
laver → lav-asse
vin-asse
lion → lion-ceau
balcon → balconn-et
île → îl-ot
rom-ain, -e
tex-an, -e
angl-ais
centen-aire
Ces suffixes servent à créer des adjectifs à partir des bases adjectivales,
nominales et verbales.
– Propriété, relation (bases : adjectif, nom, verbe) :
haut, -e → haut-ain
événement → événemen-tiel
mensonge → mensong-er
Dante → dant-esque
mentir → ment-eur
durer → durat-if
riche → rich-issime
lire → lis-ible
manger → mange-able
deux → deux-ième
quatre → quadr-uple
tyran → tyrann-iser
rouge → rouge-oyer
tu → tut-oyer
vous → vou-voyer
à recul-ons
à tât-ons
à califourch-on
petit, -e → petite-ment
grand, -e → grande-ment
vif, vive → vive-ment
abondant → abond-amment
brillant → brill-amment
décent → déc-emment
diable ! → diable-ment
bigre ! → bigre-ment
vache → vache-ment
Quasiment, formé à partir de l’adverbe quasi, est souvent condamné par
les puristes.
1.2. LA PRÉFIXATION
faire → dé-faire
prendre → re-prendre
faire → dé-faire
légal → il-légal
moral → a-moral
moral → amoral
normal → anormal
– Rapprochement :
joindre → adjoindre
courir → accourir
– Ensemble :
copropriétaire
enlever, emporter
emprisonner, importer
endimancher
– Avant, devant :
prémolaire
– Répétition :
redire, revenir
bourgeois → em-bourgeois-er
col → en-col-ure
On peut rencontrer deux types de mots qui possèdent à la fois un préfixe
et un suffixe : enrager et impérissable en face de embourgeoiser et
imbattable. Dans les deux premiers exemples, la suppression du préfixe
aboutit à des bases qui existent en français :
rager et périssable
En ce qui concerne les deux autres exemples, leurs bases n’existent pas à
l’état libre :
*bourgeoiser et *battable
Le mode de dérivation n’est donc pas tout à fait le même pour les uns et
pour les autres. Dans un cas, on posera les étapes suivantes :
et dans le second :
poussière → dé-poussiérer
lune → a-lunir
terre → at-terrir
mou, molle → a-mollir
faible → af-faiblir
Elle peut également donner des adjectifs sur des bases nominales et
verbales :
manquer → im-manquable
Il est à noter que la plupart des linguistes classent parmi les formations
parasynthétiques uniquement les mots dérivés qui sautent l’étape no 1
mentionnée ci-dessus. Les mots créés sur le modèle de embourgeoiser sont
donc des parasynthétiques, puisque *embourgeois et *bourgeoiser
n’existent pas en français. Mais en ce qui concerne les mots formés sur le
modèle du dérivé enrager, ils ne peuvent pas, suivant cette perspective, être
considérés comme des mots parasynthétiques, car leurs bases ont une
existence indépendante. Enrager résulte simplement de l’ajout d’un préfixe
en- à un mot pourvu d’un suffixe, rager.
On a vu plus haut (p. 55) qu’un morphème peut avoir deux ou même
plusieurs formes écrites et orales. En effet, la commutation peut isoler des
formes différentes qui présentent un même sens. Dans ce cas, on parle de
« variantes » ou d’« allomorphes ». Pour que l’on puisse parler de deux ou
plusieurs allomorphes d’un même morphème, les formes différentes
présentant le même sens doivent être en distribution complémentaire.
Dans les mots prunier, cerisier, pommier, oranger, pêcher, citronnier, on
arrive, grâce à la commutation, à isoler les éléments -ier [je] et -er [e] (cf.
Joëlle Gardes-Tamine, La Grammaire 1, Paris, Armand Colin, 2010, p. 57).
Ces unités présentent un sens, elles permettent de fabriquer le nom de
l’arbre fruitier à partir du fruit correspondant. Puisque l’on a affaire à deux
formes différentes, aussi bien graphiquement (-ier, -er) et phoniquement
([je], [e]), on peut se demander s’il s’agit de deux morphèmes différents ou
de deux allomorphes du même morphème. L’étude de la distribution fait
apparaître que -ier [je] se trouve après n’importe quelle consonne sauf les
consonnes [ʃ] et [ʒ] après lesquelles on rencontre exclusivement -er [e], qui
ne se rencontre nulle part ailleurs, -ier et -er sont donc en distribution
complémentaire :
Cela veut dire que ces deux éléments forment deux allomorphes ou
variantes du même morphème. C’est donc la nature du phonème qui
précède le suffixe qui détermine la présence de tel ou tel allomorphe. Dans
ce cas, la distribution est conditionnée phonologiquement. Quelquefois le
conditionnement est morphologique. Les allomorphes se répartissent alors
selon les morphèmes avec lesquels ils se combinent. Par exemple, le
morphème flexionnel de personne qui correspond à la deuxième personne
du pluriel est généralement -ez ([e]) : (vous) dans-ez, dans-i-ez, dans-er-ez,
dans-eri-ez… Il arrive pourtant que l’on rencontre une autre forme qui
correspond à la même personne : -tes ([t]) : (vous) dans-â-tes, chant-â-tes…
Cette forme ne se rencontre qu’après le morphème de passé simple, â ([ɑ]).
Il est donc conditionné morphologiquement et, puisqu’il s’agit d’une
distribution complémentaire, il faut admettre que -tes et -ez, malgré leur
différence formelle, représentent deux allomorphes d’un même morphème.
Dans les paragraphes qui suivent, on examinera successivement les
allomorphes des affixes et ceux des bases. On a vu qu’aussi bien les
préfixes que les suffixes peuvent présenter des allomorphes (pomm-ier,
orang-er ; dé-gager, dés-armer), mais que seuls les suffixes peuvent
entraîner des allomorphes de la base. Cela est dû au fait que tous les
allomorphes des morphèmes en français se caractérisent par des
changements terminaux ou parfois internes, mais jamais initiaux. Le début
des bases en contact avec le préfixe ne peut donc pas être modifié.
il-légal [i(l)-legal]
im-moral [i(m)-mɔRal]
in-variable [ɛ̃-vaʀjabl]
ir-réductible [i-Redyktibl]
Dans ces exemples, les deux allomorphes du même morphème : -té et -ité
se trouvent exactement dans le même contexte : après la consonne l. Il faut
savoir que la formation des mots porte, sans doute plus que les autres
secteurs de la langue, les marques de l’histoire. En effet, dans un état de
langue donné, existent de façon concomitante des mots créés à des époques
très différentes. Certains d’entre eux ont été calqués sur des mots latins et
ne reflètent donc pas un processus de dérivation propre au français.
1.4.2. LES ALLOMORPHES DES BASES
On verra (p. 138) qu’il existe parfois deux mots français remontant au
même ancêtre latin, l’un de formation populaire, l’autre de formation
savante ; on les appelle « doublets » :
germaniser (*allemandiser)
hispaniser (*espagnoliser)
plombage [plɔ̃b-aʒ]
polissage [pɔlis-aʒ]
plomb [plɔ̃].
plombier [plɔ̃b-je]
plomberie [plɔ̃b-ʀi].
ravissement [ʀavis-mɑ̃ ]
abrutissement [abʀytis- mɑ̃ ].
Lorsque la forme brève est utilisée, on peut voir apparaître des règles
secondaires :
– Changement d’ouverture de la voyelle. Il faut rappeler qu’en français
on distingue deux types de structures syllabiques : les syllabes ouvertes
terminées par une voyelle prononcée (chiffon [ʃi-fɔ̃], deux syllabes
ouvertes) et les syllabes fermées terminées par une ou plusieurs
consonne(s) prononcée(s) (facteur [fak-tœʀ], deux syllabes fermées).
Parfois l’adjonction du suffixe à la base entraîne un changement
d’ouverture de la syllabe :
Il faut souligner que l’on a mis en relief uniquement une partie des règles
qui jouent un rôle important dans le domaine des allomorphes. Ces
différentes règles ne sont pas particulières à la morphologie dérivationnelle,
il s’agit de règles phonologiques générales qui caractérisent le français.
La morphologie dérivationnelle (comme la morphologie flexionnelle qui
n’intéresse pas vraiment les lexicologues) apparaît relativement simple. Il
s’agit toujours des mêmes mécanismes qui donnent à la morphologie du
français une profonde unité. Cependant, le domaine d’application de ces
règles reste souvent arbitraire. La morphologie dérivationnelle peut donc
être considérée à la fois comme régulière et arbitraire.
Elle consiste à tirer un mot plus simple d’un mot plus long. Dans
l’histoire du français, un grand nombre de noms ont été formés par
suppression du suffixe verbal :
accorder → accord
coûter → coût
galoper → galop
refuser → refus
soupirer → soupir
adresser → adresse
attaquer → attaque
visiter → visite
chanter → chantonner
écrire → écrivasser
trafiquer → traficoter
2. LA COMPOSITION
Parmi les unités lexicales de la langue française, à côté des mots simples
qui ne peuvent pas être décomposés en unités significatives plus petites et
des mots dérivés et fléchis dont l’un seulement des éléments constitutifs est
susceptible d’être employé de façon autonome dans l’énoncé, on peut
également rencontrer des unités composées telles que :
pomme de terre
bébé-éprouvette
aigre-doux
anthropologue
pourboire
qu’en dira-t-on
au fur et à mesure
bibliophile (de biblio- et -phile) « personne qui aime, recherche et conserve avec soin les
éditions originales »
cleptomane (kleptês « voleur » et -mane, mania « folie ») « personne qui a une propension
pathologique à commettre des vols »
homéopathie (homéo- et -pathie) « méthode thérapeutique qui consiste à soigner les malades au
moyen de remèdes (à doses infinitésimales obtenues par dilution) »
néologisme (néo- et -logisme) « mot nouveau ou sens nouveau d’un mot »
Il existe aussi des composés hybrides formés d’un élément latin et d’un
élément grec :
automobile (auto du gr. autos « soi-même, lui-même » + mobile du lat. mobilis « qui se meut »)
homosexuel (homo du gr. homos « semblable, le même » + sexuel du bas lat. sexualis)
polyvalent (poly du gr. polus « nombreux, abondant » + lat. valens)
ou dans lesquels l’un des deux éléments est français ou peut être
considéré comme tel :
phonographe/téléphone
podologie/gastéropode
pédiatrie/orthopédie
Les mots composés peuvent également comporter des mots français qui
ont une existence autonome par ailleurs. Dans ce cas, on a souvent
l’habitude de parler de « composition populaire ». Les éléments assemblés
dans un mot composé forment une unité de sens nouvelle, dont la
signification dépasse celle de ses éléments pris isolément. La composition
en français, contrairement à beaucoup d’autres langues, est rarement le lieu
d’une simple juxtaposition de ses éléments. Les relations sémantiques entre
les deux parties d’un mot composé sont variées : il peut exister, entre deux
éléments nominaux, des rapports attributifs comme dans député-maire (« le
député est maire ») ou des rapports de détermination comme dans pomme
de terre. Quand le premier élément est un verbe, le nom qui suit peut avoir
le statut de complément d’objet comme dans porte-bagages ou essuie-
glace. Quand les deux éléments sont des verbes, ils peuvent être tantôt dans
un rapport de subordination (savoir-faire, laissez-passer), tantôt dans un
rapport de coordination (pousse-pousse, va-et-vient), etc. En fait,
l’interprétation des mots composés français dépend d’abord de la nature
catégorielle et sémantique des constituants et de leur ordre. Voici une liste
des principales structures de composition en français contemporain.
– Nom + nom :
Dans ce type de formation, on peut repérer des rapports attributifs (N1 est
N2) :
canapé-lit
porte-fenêtre
wagon-restaurant
député-maire
bar-tabac
timbre-poste
café-concert
café-crème
poids-plume
pause-café
bas-fond
basse-cour
belle-fille
bon sens
court-bouillon
– Nom + adjectif :
amour-propre
bande dessinée
coffre-fort
cerf-volant
fait divers
pourboire
arrière-boutique
sans gêne
quasi-unanimité
sous-préfet
Dans ces noms formés par la combinaison d’un adverbe ou d’une
préposition et d’un nom ou d’un verbe, le premier élément joue, d’une
certaine façon, le rôle d’un préfixe. C’est pour cela que d’après certains
linguistes, ces constructions relèvent plutôt de la dérivation.
– Verbe + nom :
Très souvent, le nom est le complément direct du verbe :
brise-glace
cache-nez
casse-noisette
porte-bonheur
tire-bouchon
gagne-petit
songe-creux
pisse-froid
passe-partout
fait-tout (ou faitout)
– Verbe + verbe :
laisser-aller
savoir-faire
cache-cache
va-et-vient
savoir-vivre
Les deux verbes de ces constructions peuvent être dans un rapport de
subordination (laisser-aller) ou dans un rapport de coordination (cache-
cache).
Certains linguistes font la différence entre les mots composés
endocentriques (« centrés vers l’intérieur ») et les mots composés
exocentriques (« centrés vers l’extérieur »). Un composé est endocentrique
lorsque la classe d’objet à laquelle il correspond est la même que celle à
laquelle correspond l’élément déterminé de ce composé. Par exemple, le
composé oiseau-mouche est endocentrique, puisque l’oiseau-mouche est un
oiseau. Un composé est exocentrique lorsque la classe d’objets à laquelle il
correspond n’est pas la même que celle à laquelle correspond l’élément
déterminé de ce composé. Le composé rouge-gorge est exocentrique
puisque le rouge-gorge n’est pas une gorge, mais un oiseau.
2.3. LA LOCUTION
3. L’ABRÉVIATION ET LA SIGLAISON
3.1. L’ABRÉVIATION
Ce procédé consiste à exprimer une unité linguistique par un signifiant
qui, tronqué d’un ou plusieurs éléments, conserve le signifié de l’unité de
départ. L’abréviation peut se présenter sous des formes différentes :
a) Quand un objet, un être ou un processus sont désignés par une fusion
de deux ou plusieurs unités lexicales, l’usage tend à réduire cet ensemble
trop encombrant à son terme le plus caractéristique :
M pour Monsieur
Mme pour Madame
Dr pour Docteur
F pour franc(s)
p. pour pages
Mgr pour Monseigneur
Selon cette conception, cent (issu de centième) est un mot abrégé qui a
une existence autonome. La brièveté des mots abrégés est un avantage pour
les locuteurs, mais comme la coupure survient quasiment n’importe où, la
restitution du mot complet est souvent très aléatoire. Le mot bioterrorisme
(« utilisation de l’arme biologique à des fins terroristes ») repose sur la
troncation du mot biologie suivi du mot français terrorisme.
La formation relativement récente du mot téléconférence mérite d’être
examinée de plus près. On constate que le morphème télé- emprunté au grec
(adverbe, « loin ») est devenu un nom français. Cette nouvelle base, issue
par abréviation d’un nom composé, entre à son tour en composition avec
d’autres bases pour former de nouveaux mots (télé(vision)spectateur, etc.).
L’élément télé- fonctionne donc dans le lexique français avec plusieurs
valeurs. Dans téléconférence, télévision ou téléphérique, il a la valeur de
l’adverbe grec qui signifie « au loin, de loin » ; en revanche, dans
téléspectateur, téléfilm, téléjournal, il signifie « télévision » et assume le
statut d’une base nominale, abréviation lexicalisée de télévision.
Les sigles les plus importants sont reconnus par tout le monde, mais
d’autres n’ont de sens que pour des initiés. Combien de locuteurs en dehors
des gens du cinéma et du spectacle connaissent les sigles tels que CNC
(Centre national de la cinématographie), SACD (Société des auteurs
compositeurs dramatiques) ?
En ce qui concerne la prononciation des sigles, on peut constater qu’un
certain nombre d’entre eux se prononcent comme lorsqu’on récite
l’alphabet :
RATP [eratepe]
PC [pese]
PS [peɛs]
CGT → cégétiste
ENA → énarque
CAPES → capésien, capésienne
SMIC → smicard
RMI → érémiste
Toutes les unités lexicales que l’on vient d’examiner – mots simples,
mots dérivés, mots composés, locutions, abréviations et sigles – constituent
ce qu’on appelle souvent le « fonds national du lexique ». Malgré leur
richesse et leur diversité, ces ressources sont concurrencées par celles qui
proviennent des langues étrangères.
CHAPITRE 3
ÉTUDE DES RELATIONS
LEXICALES
1. La synonymie
2. L’antonymie
3. L’hyperonymie et l’holonymie
4. L’homonymie et la paronymie
5. La polysémie
6. Le sens propre et le sens figuré
7. L’autonymie
1. LA SYNONYMIE
Comme on ne ressent pas de différence bien nette entre ces deux mots, on
devrait pouvoir les considérer comme synonymes. Mais si l’on examine
avec plus de précision ces deux termes, on s’aperçoit que la notion de
synonymie est difficile à cerner avec rigueur et que les mots appelés
« synonymes » ne commutent pas entre eux dans tous les contextes. Avec
les mêmes mots, on peut construire des phrases où la synonymie disparaît :
1. dont l’intensité a une grande action sur les organes des sens ;
2. qui a une grande force intellectuelle, de grandes connaissances (dans un domaine), qui excelle
dans la pratique (de qqch.) ;
3. qui est considérable par les dimensions (corpulent, gros).
Seul le sens 1 se retrouve dans épicé et la synonymie ne porte que sur lui.
On reconnaît donc que dans une langue toute dualité de mots a tendance
à correspondre, au moins sous certains aspects, à une dualité de sens ou
d’emploi. Les caractéristiques sur lesquelles on s’appuie pour distinguer les
synonymes partiels sont de plusieurs sortes. Très souvent ils se laissent
différencier en termes de registres ou de niveaux. On a vu, dans le sous-
chapitre consacré à la notion de variation (p. 29), que chez un même
individu, coexistent plusieurs systèmes, selon la situation de
communication. La notion de niveau de langue désigne les différents types
d’usage distincts selon le milieu socioculturel des locuteurs. En termes de
norme, certains usages sont recommandés, d’autres neutres et d’autres
enfin condamnés par la communauté linguistique. Un dictionnaire
distinguera la plupart du temps les niveaux : « vieux », « classique »,
« littéraire », « poétique », « familier », « populaire » et « trivial »,
éventuellement « soutenu », « vulgaire » et « argotique ». La notion de
registre peut concerner la variation des conduites linguistiques selon le
médium utilisé (écrit vs oral), selon les relations sociales et selon les
domaines de l’expérience (vocabulaire courant vs vocabulaires spécialisés).
En effet, les mots synonymes ne fonctionnent pas toujours dans le même
registre, même si leur équivalence peut être considérée comme totale sur le
plan sémantique. Le choix de l’un ou de l’autre est souvent conditionné par
des paramètres socioculturels ou stylistiques. C’est le cas de migraine et de
céphalée, par exemple. Ces deux noms désignent la même maladie, mais ils
ne sont pas employés par les mêmes locuteurs dans les mêmes
circonstances. Le nom scientifique est surtout utilisé dans une conversation
technique, alors que l’autre est d’usage courant.
Examinons les couples de mots comme :
voiture et bagnole
sel et chlorure de sodium
fille et gonzesse
ennuyeux et emmerdant
avare et parcimonieux
retour à l’envoyeur
mais : l’expéditeur du colis
2. L’ANTONYMIE
L’antonymie apparaît d’une certaine façon comme le contraire de la
synonymie (« antonyme » est l’antonyme de « synonyme »). Elle désigne
une relation entre deux termes de sens contraires. Il importe de souligner
que les mots mis en opposition doivent avoir en commun quelques traits qui
permettent de les mettre en relation de façon pertinente. On ne peut
comparer que ce qui est comparable. Il ne vient pas, par exemple, à l’idée
de rapprocher le nom ordinateur du verbe chanter car ces deux termes n’ont
pas de communauté de sens. Les adjectifs grand et beau ne peuvent pas,
non plus, être considérés comme antonymes. En revanche, blanc et noir,
jeune et vieux, mort et vivant peuvent être comparés.
La relation d’antonymie existe surtout dans les mots qui représentent des
qualités ou des valeurs (beau/laid, bon/mauvais, vrai/faux), des quantités
(peu/beaucoup, aucun/tous), des dimensions (grand/petit, long/court), des
déplacements (haut/bas, droite/gauche, devant/derrière), des rapports
chronologiques (jeune/vieux, avant/après). D’une façon générale, les
dérivés d’antonymes sont également antonymes (jeunesse/vieillesse,
rajeunir/vieillir, clarté/obscurité, richesse/pauvreté).
L’antonymie est logiquement indispensable et joue un rôle essentiel dans
toutes les langues. Elle reflète ce qui semble être une tendance générale
chez l’homme à catégoriser l’expérience en termes de contrastes
dichotomiques. Cependant, cela ne signifie pas que tout mot ait son
contraire.
L’usage propose comme antonymes des mots tels que :
clair/obscur
sot/intelligent
grand/petit
froid/chaud
père/fils
mari/femme
mort/vivant
riche/pauvre
Ces exemples ont quelque chose en commun parce qu’ils dépendent d’un
processus de dichotomisation. Mais si on les examine de plus près, on
s’aperçoit qu’ils sont reliés de diverses manières. La relation d’opposition
n’est donc pas toujours de nature identique : mort et vivant, par exemple,
entretiennent entre eux un rapport d’exclusion, alors que grand et petit
sont dans une relation modulable.
Les points de vue divergent sur le nombre de relations dichotomiques que
doit englober le concept d’antonymie. Les descriptions des signifiés
contraires aboutissent donc à des classements taxinomiques variables selon
les auteurs, en fonction des critères retenus par chacun.
Souvent les antonymes sont classés sur le modèle des synonymes en
antonymes absolus et en antonymes partiels. Si deux termes entretiennent
entre eux un rapport d’exclusion, on a affaire à l’antonymie absolue : vivant
et mort, présent et absent. Quelqu’un qui n’est pas mort, ne peut être que
vivant, etc. Parfois l’opposition ne met en jeu qu’une partie du signifié du
mot. Dans ce cas, on est en présence d’antonymes partiels. Les mots ne
s’opposent que dans certains contextes. Ainsi, libertin peut être l’antonyme
de chaste, de religieux ou de croyant.
présent/absent
vivant/mort
homme/femme
mâle/femelle
célibataire/marié
Notons que les adjectifs faisant partie de ces antonymes ne peuvent pas
être employés au comparatif ou au superlatif. On ne dirait pas
normalement :
grand/petit
chaud/froid
riche/pauvre
beau/laid
Ces antonymes désignent seulement, aux extrémités d’une échelle, des
points de référence entre lesquels on peut intercaler d’autres termes par
gradation :
La proposition Cet homme est riche implique Cet homme n’est pas
pauvre et Cet homme est pauvre implique Cet homme n’est pas riche ; mais
Il n’est pas riche n’implique pas nécessairement la réciproque Il est pauvre,
car l’homme peut n’être ni riche ni pauvre, sa fortune se situant à un degré
intermédiaire. Quelqu’un qui n’est pas grand n’est pas forcément petit : il
peut être de taille moyenne. On peut ne pas perdre ni gagner, mais faire
match nul ; une situation peut ne pas s’améliorer ni s’aggraver, mais
stagner, etc.
La négation de l’un n’implique donc pas obligatoirement l’affirmation de
l’autre, de même que l’affirmation de l’un n’implique pas forcément la
négation de l’autre.
La troisième relation de sens que l’on décrit souvent en disant que deux
mots sont le contraire l’un de l’autre, est celle qui lie :
acheter/vendre
mari/femme
père/fils
prêter/emprunter
supérieur/inférieur
devant/derrière
Jean est le mari de Jeanne implique que Jeanne est la femme de Jean.
Si Marc est supérieur à Charles, Charles est inférieur à Marc.
Si Brigitte est devant Philippe, Philippe est obligatoirement derrière Brigitte.
On peut décrire la relation de sens qui unit les mots dans les ensembles à
plusieurs éléments tels que :
Dur s’oppose non seulement à mou (un sol dur/mou), mais aussi, à
souple (un caractère dur/souple), à tendre (de la viande dure/tendre), à
facile (un problème dur/facile), à doux, etc. ; le contraire de la veille peut
être soit le sommeil, soit le lendemain.
Sur le plan du signifiant, les antonymes peuvent être exprimés par deux
mots sans rapports morphologiques l’un avec l’autre :
bon/mauvais
haut/bas
beau/laid
gros/petit
jeune/vieux
sain/malsain
armé/désarmé
cohérent/incohérent
lisible/illisible
3. L’HYPERONYMIE ET L’HOLONYMIE
4. L’HOMONYMIE ET LA PARONYMIE
4.1. L’HOMONYMIE
Les relations examinées jusqu’ici jouent entre des termes dont aussi bien
le signifiant que le signifié diffèrent. Avec l’homonymie il s’agit de
relations entre deux ou plusieurs termes ayant le même signifiant, mais des
signifiés radicalement différents.
Selon qu’il s’agit de formes orales ou de formes écrites, il y a lieu de
distinguer l’identité de prononciation, l’homophonie, et l’identité de
graphie, l’homographie :
Les mots de ces séries sont homophones sans être homographes. Ils sont
prononcés de la même façon mais écrits de deux ou plusieurs façons
différentes.
terme (fin)
terme (mot)
fraise (fruit)
fraise (outil de coupe)
fraise (collerette empesée et plissée)
Ces mots sont donc écrits et prononcés de façon identique. Dans tous les
cas, ces mots présentent des sens différents et sans lien : l’homonymie
suppose une absence de relation sémantique.
On peut parler d’« homonymie grammaticale » si deux affixes ont la
même forme sans avoir le même sens. Ainsi le suffixe -eur dans campeur
est homonyme de celui de blancheur. Dans le premier mot dérivé, le suffixe
-eur nominalise (= transforme en nom) un verbe (camper → campeur) et
désigne un agent (= celui qui fait une action), alors que dans le deuxième
dérivé, -eur nominalise un adjectif (blanche → blancheur) et indique une
qualité (= qualité de ce qui est blanc).
Il faut ajouter que l’on n’a pas coutume de considérer comme
homonymes des mots de forme identique quand leur genre grammatical est
différent, car le genre est traité comme un discriminant formel :
le livre/la livre
le manche/la manche
le tour/la tour
clé/clef
cuiller/cuillère
déclancher/déclencher
– le faix / le fait
– le pois / le poids
– verre / ver / vert / vers / vaire
4.2. LA PARONYMIE
5. LA POLYSÉMIE
Ce rapport est loin d’être général, mais il n’est pas non plus exceptionnel.
Il se rencontre souvent dans les vocabulaires techniques ou scientifiques qui
cherchent à éviter toute ambiguïté. Parfois on trouve des dérivés qui ne se
rattachent qu’à une seule des acceptions possibles du mot de base. Une
langue totalement monosémique serait impensable, car elle posséderait un
lexique pratiquement infini.
Malgré cela, il est souvent très difficile de trancher entre les deux
notions, surtout lorsque les sens des termes considérés ne sont ni vraiment
éloignés, ni vraiment proches. Les lexicographes qui confectionnent un
dictionnaire ne savent pas toujours s’ils doivent accorder une ou plusieurs
entrées à tel ou tel élément (voir p. 165). Les chercheurs présentent souvent
plusieurs critères pour faire la différence entre la polysémie et
l’homonymie.
Pour qu’un terme soit polysémique, il faut généralement que ses sens
remontent à un étymon commun. Selon cette perspective, le mot bouton,
par exemple, devrait être considéré comme un mot polysémique (fin XIIe s.,
« bourgeon », de bouter « pousser » → bouton). Pourtant, ce critère de
relation étymologique n’est pas aussi évident qu’on pourrait le penser à
première vue. Avec un même étymon, des termes peuvent avoir des sens si
éloignés que l’on ne peut pas en synchronie poser une seule unité
polysémique :
Les deux vols ou les deux grèves sont de même origine, mais ils sont
sentis comme sans rapport entre eux (le rapport sémantique de filiation de
l’un à l’autre s’étant estompé) et ils sont versés au compte des homonymes.
Il n’y a qu’une relation accidentelle et aujourd’hui oubliée entre grève qui
borde l’eau de la mer ou d’un fleuve et l’ancienne Place de Grève à Paris
sur laquelle les ouvriers sans travail se réunissaient jadis et la notion de
cessation volontaire et collective du travail.
En dépit des avantages que le critère étymologique peut avoir à fournir
dans les dictionnaires des détails sur l’histoire des mots, ces informations
n’ont aucune valeur dans l’analyse synchronique des langues. En effet, le
sujet parlant ne connaît pas l’étymologie des mots qu’il utilise et, par
conséquent, la manière dont il les interprète ne peut pas être affectée par ce
qu’il peut savoir au sujet de leur histoire. Toute connaissance historique que
le locuteur pourrait avoir du passé des mots de sa langue reste en principe
sans importance pour l’emploi et l’interprétation de ceux-ci. Il faut
également remarquer qu’il y a des mots dont la provenance historique est
incertaine.
Ces deux critères peuvent s’avérer insuffisants. C’est pour cela que l’on
doit parfois se baser sur des critères formels, syntaxiques et
morphologiques. On peut définir le mot seulement en vertu des formes qui
lui sont associées et de leur fonction syntaxique. Certains lexicographes
considèrent que, si les sens correspondent à des constructions spécifiques et
donnent lieu à des dérivés différents, il faut y voir des termes différents
homonymes. Il est intéressant à ce propos de comparer par exemple le
traitement de pauvre dans le Dictionnaire du Petit Robert et le Dictionnaire
du Français contemporain. Le Petit Robert ne comporte qu’une entrée et
regroupe les différents emplois dans l’ordre suivant :
Le sens figuré est un sens second, qui parfois ne peut se comprendre que
dans un contexte particulier :
Il faut toutefois prendre garde à ne pas conclure que le sens non figuré
soit une expression première considérée comme « normale », ce qui
pourrait laisser penser qu’un langage idéal serait dépourvu de figures. La
figure ne doit donc pas être définie comme un écart par rapport au bon
usage.
L’étude du sens figuré est traditionnellement réservée à la rhétorique (=
technique de la mise en œuvre des moyens d’expression). Le passage du
sens propre au sens figuré s’obtient par divers mécanismes qui donnent lieu
à différents types de figures, parmi lesquelles on cite souvent les
métaphores, les métonymies et les synecdoques.
6.1. LA MÉTAPHORE
ailes du nez
ailes d’une armée ou d’une équipe sportive
ailes d’un bâtiment
ailes d’un moulin
C’est donc par métaphore que dans le mot aile tous ces sens se trouvent
reliés. Tous ces signifiés ont des sèmes en commun.
On peut remarquer que l’esprit humain a la capacité de découvrir sans
cesse des analogies qui permettent d’utiliser un mot existant avec un sens
nouveau, de l’appliquer à de nouveaux référents. Pour que le procédé entre
en jeu, il suffit en effet d’une vague ressemblance concernant par exemple :
– la forme :
– la situation :
les pieds d’une table – les pieds d’une personne debout
– la fonction :
la bouche d’égout
la tête d’un clou
le nez et la queue d’un avion
le chariot d’une machine à écrire
6.2. LA MÉTONYMIE
Les métaphores impliquent un degré de liberté qui n’existe pas dans les
métonymies ou les synecdoques. Ces deux dernières sont fondées sur des
liens facilement constatables entre les objets. La métonymie est un procédé
par lequel un terme est substitué à un autre terme avec lequel il entretient
une relation de contiguïté. Ce type de relation peut être relativement varié.
On distingue entre autres la métonymie :
– du contenant pour le contenu :
Lorsque l’on désigne sous le nom de bourgogne non plus la région, mais
le vin fait dans cette région, il y a un rapport de contiguïté spatiale entre les
deux qui explique le nom donné au vin. De même le mot jean est-il issu de
Gênes, c’est le tissu fait à Gênes, première métonymie, puis le vêtement fait
en jean, deuxième métonymie. Lorsque dans le vocabulaire populaire, on
donne comme sens à refroidir celui de tuer, il s’agit d’un mécanisme
métonymique. En effet, il existe entre les deux actions, celle de tuer et celle
de refroidir, une contiguïté temporelle, la seconde découlant nécessairement
de la première. Cette figure s’explique donc par une ellipse et par un
déplacement de la référence d’un objet à l’autre.
Il est intéressant de noter que le mot verre a, parmi ses divers sens, le
sens de boisson et aussi celui de récipient en verre. Dans ce dernier cas, il
s’agit d’une catachrèse par métonymie, puisqu’il n’existe pas de
dénomination propre.
6.3. LA SYNECDOQUE
On peut noter que la synecdoque joue souvent sur les rapports du concret
et de l’abstrait On a donc cette figure quand on entend par la jeunesse
l’ensemble des jeunes : la jeunesse est une propriété que les individus
jeunes possèdent forcément.
Il convient de souligner que ces changements de sens sont souvent à
l’origine de la polysémie. Les figures, notamment la métaphore et la
métonymie, parfois aussi la synecdoque, jouent un rôle considérable dans le
changement du sens des mots. Ce point sera étudié de près dans la partie
consacrée à l’évolution du sens (p. 153).
7. L’AUTONYMIE
Mots :
siège + 0 0 0 0 0
chaise + + + + + –
fauteuil + + + + + +
tabouret + + + + – –
canapé + + – + + 0
pouf + – + – – –
Tous les traits objectifs propres à l’animal (avoir quatre pattes, des poils,
un museau pointu, des oreilles toujours droites, une queue touffue pendante)
sont mis hors circuit, même s’ils demeurent sous-jacents d’une certaine
manière. Le recours au contexte et à la situation permet alors l’effacement
des sèmes fondamentaux et la mise en relief de sèmes secondaires ou
déviants.
Ce tableau se révèle très vite insuffisant : il met en scène les relations qui
existent entre signifiés de termes motivés morphologiquement (âne / ânesse
/ ânon / ânier, mulet / mule / muletier / mulassier, etc.). Or, structurer le
lexique c’est aussi découvrir les relations qui existent entre signifiés de
termes immotivés (ex. : cheval / jument / poulain / étalonnier, mouton /
brebis / agneau / berger). Les séries dérivationnelles, dans un champ, ne
peuvent donc être qu’une esquisse ou un moyen de vérification.
Puisqu’il semble impossible de délimiter formellement le champ
sémantique, on peut essayer de constituer un champ en mettant en scène
tous les noms qui peuvent commuter avec âne dans l’énoncé définitoire
suivant : « L’âne est un animal domestique parce que son espèce se
reproduit habituellement, depuis longtemps, sous la domination de
l’homme ». On obtient le nom spécifique de chaque animal domestique
(cheval, mulet, bœuf, chèvre, mouton, etc). On doit également mettre en
scène tous les noms qui peuvent commuter dans les définitions suivantes :
– 1. A (m) est le mâle de l’espèce A ;
– 2. A (e) est la femelle de A ;
– 3. A (j) est le petit de A (e) et de A ;
– 4. A (n) est la portée de A (e) ;
– 5. A (p) désigne la parturition chez A (e) ;
– 6. A (c) désigne le cri spécifique de A ;
– 7. A (I) désigne le local spécifique où sont abrités les A.
On obtient ainsi le tableau II qui est constitué sur la base d’exigences
exclusivement biologiques (cf. p. ci-contre).
Ce tableau remplit une grande partie des cases laissées vides par la
structuration dérivationnelle, mais il reste toutefois incomplet. On
s’aperçoit que la biologie même empirique ne peut pas être le seul principe
de la structuration du lexique. Une structuration zootechnique, elle aussi
non linguistique, peut fournir d’autres traits sémantiquement pertinents. En
effet, ce sont des réalités zootechniques, et non plus biologiques, qui
commandent l’apparition de traits sémantiquement pertinents liés à d’autres
dénominations distinctes : mâle châtré (hongre, bœuf, mouton [ ?], chapon,
lapin et chat coupés ou taillés) ; jeune nouveau-né (poussin = poulet ;
agnelet = agneau) ; jeune mâle ou jeune femelle sexuellement différenciés
mais non adultes (taurillon, bouvillon, génisse = veau ; canette = caneton ;
poulette, cochet ou coquelet = poulet ; chevrette = chevreau ; agnelle
= agneau). Si ces réalités zootechniques sont également mises en scène, on
obtient le tableau III (cf. p. 116-117).
2. LA SÉMANTIQUE DU PROTOTYPE
2.1. LE PROTOTYPE
un village
une rue vide ou désert(e)
un couloir
une région
une tête
une boîte vide [*désert(e)]
un paquet
une douleur
un homme vif, vive [*animé(e)]
un esprit
Inversement, l’adjectif animé figure dans des contextes dont vif est
exclu :
Mon voisin brûle (= détruit par le feu) des papiers, des ordures, des mauvaises herbes.
De même, il existe dans le lexique une série de verbes qui indiquent une
modification ou une atteinte exercée sur quelqu’un :
frapper quelqu’un
blesser quelqu’un
assommer quelqu’un
L’impératif est un mode personnel tout à fait normal dans les emplois
propres, mais on a du mal à l’utiliser dans les emplois figurés :
construction a – sens a
construction b – sens b
Si l’on regarde de plus près ces classes, on note qu’elles coïncident avec
des intuitions de sens : la première exprime une certitude intérieure,
certainement, sûrement, probablement, peut-être, la seconde une certitude
que le locuteur appuie sur la prise en considération du réel, naturellement,
évidemment, bien sûr, et la troisième une certitude déduite par le
raisonnement, forcément, nécessairement, fatalement. On observe donc très
clairement une convergence entre critères formels et critères sémantiques.
On peut aussi examiner plus en détail quelques verbes en français :
Ces différences sont à mettre en relation avec des différences dans les
constructions avec verbe opérateur :
Elles sont enfin à relier avec des différences sémantiques. Les verbes de
la classe A expriment des sentiments pour autrui, ceux de la classe B
désignent une action faite au bénéfice d’autrui, et ceux de la classe C une
activité intellectuelle qui s’exerce indifféremment sur les êtres et sur les
choses, mais plus fréquemment sur ces dernières. Les classes découpées ont
donc une double consistance, à la fois formelle et sémantique.
La correspondance entre forme et sens ne caractérise cependant pas
l’ensemble du lexique. Les comportements sémantiques séparent souvent
des éléments que leur syntaxe conduit à rapprocher. Par exemple, on trouve
dans la classe C des verbes comme sourire ou grimacer :
mais :
Ferme la porte !
Il y a des courants d’air.
J’aimerais que tu fermes la porte.
Pourrais-tu fermer la porte ?
Tant qu’il y a des sujets parlants pour se servir d’une langue, elle est en
perpétuel mouvement. Comme la vie change, des mots nouveaux sont
toujours indispensables pour exprimer les changements qui surviennent : les
découvertes scientifiques, les progrès industriels, les modifications de la vie
sociale, etc. En même temps, il y a des mots qui n’ont plus d’utilité ou qui
s’usent, qui perdent de leur force et de leur expressivité et qui finissent par
disparaître.
Dans ce chapitre, on présentera d’abord rapidement les couches
diachroniques du lexique français. On donnera ensuite des précisions sur la
notion de néologie avant d’aborder les trois grands types de néologismes :
les néologismes formels, les néologismes sémantiques et les emprunts. À la
fin du chapitre, on s’intéressera à l’évolution du sens des mots. Au cours
des siècles, le sens d’un mot peut se restreindre, s’étendre ou se déplacer. Il
peut également se renforcer ou au contraire s’affaiblir. Certains mots
passent du sens abstrait au sens concret ou, inversement, du sens concret au
sens abstrait.
1. LES COUCHES DIACHRONIQUES DU LEXIQUE FRANÇAIS
Dans le lexique français, il y a donc des mots qui sont issus du latin par
filiation directe, mais on peut y rencontrer également des mots
d’importation latine et grecque. En effet, au cours des siècles, des apports
classiques sont venus s’ajouter à ce fonds primitif. L’influence des formes
latines est très importante. Au IXe siècle, la langue vulgaire a commencé à
s’enrichir de mots directement empruntés à la langue des clercs, mais ce
mouvement d’emprunts aux idiomes antiques a été particulièrement
productif dans la première moitié du XVIe siècle, sous l’influence de
l’humanisme : acer → âcre, articulum → article, capsa → caisse,
ministerium → ministère…
Très souvent, le mot d’emprunt, qui a conservé une forme très voisine de
son étymon (= la forme que la recherche étymologique identifie comme
étant à l’origine du mot) latin, double un mot primitif de même étymologie.
Dans ce cas on parle de « doublets » : métier et ministère, par exemple,
proviennent d’un même mot latin (ministerium). L’une des formes (métier)
est ancienne et a subi l’évolution phonétique normale, tandis que l’autre
(ministère) a été empruntée directement au mot latin à une époque
ultérieure. Généralement, la forme primitive est plus courte que la forme
tirée postérieurement. On constate aussi que la série populaire appartient
pour l’essentiel à un registre concret et usuel du lexique, tandis que l’autre
série contient une forte proportion de termes abstraits ou spécialisés (frêle-
fragile, livrer-libérer, écouter-ausculter, poilu-pelu…). En dépit de quelques
exceptions, comme monasterium qui a donné moutier et monastère, les
doublets n’ont jamais le même sens. Le terme le plus ancien n’a pas subi
uniquement une évolution phonétique, mais aussi une évolution
sémantique, un changement de sens.
Les emprunts grecs, qui ont fait concurrence au latin, ont fourni à la
langue plus de mots construits ou d’éléments de construction que de mots
simples (gramme, mythe, phrase, thèse…). Ils appartiennent le plus souvent
aux domaines scientifiques et techniques.
portionnable, adj. « qui permet une consommation fractionnée (sauce surgélée portionnable) »
(< portion n. + -able) → dérivation suffixale
coparent, n.m. « personne qui partage la vie du père ou de la mère biologique (d’un enfant) » (<
co- + parent) → dérivation préfixale
mot-rébus, n.m. « mot formé à partir d’autres mots ou signes ayant la même prononciation (ex.
NRJ, Énergie) » → composition populaire
algologie, n.f. « branche de la médecine qui a pour objet l’étude de la douleur et son
traitement » (< algo gr. algos « douleur » et -logie gr. logia « théorie ») → composition savante
4. L’EMPRUNT
On dit que l’emprunt est indirect si le mot emprunté à une langue a déjà
été emprunté par cette langue à une autre. C’est le cas de l’adjectif haptique
(« qui concerne le sens du toucher, les perceptions tactiles »), par exemple,
que le français a emprunté à l’allemand (haptisch), et qui avait déjà été
emprunté par l’allemand au grec. L’emprunt est interne lorsqu’un mot est
emprunté par le français à un dialecte qui est ou a été en usage sur le
territoire national : béret (béarnais), brancard (normand), cabri (provençal),
etc. On peut parler aussi d’emprunts internes si le mot est emprunté à une
aire linguistique de la langue française, comme le français du Québec, par
exemple (courriel, raquetteur, autoneige).
Certains linguistes font la différence entre les trois notions : emprunt,
xénisme et pérégrinisme (cf. Dubois et al., 1994, p. 177 et p. 512). Le
terme générique « emprunt » désigne un mot qui existait précédemment
dans un parler B (dit langue source) et que A (dit langue cible) ne possédait
pas, et qui est utilisé et intégré dans le parler A. Un xénisme peut être défini
comme étant une unité lexicale constituée par un mot d’une langue
étrangère et désignant une réalité propre à la culture des locuteurs de cette
langue. Cette définition fait la différence entre le mot étranger assimilé,
intégré dans une langue (emprunt), et celui qui reste aux marges (xénisme).
Entre ces deux extrêmes se trouve le pérégrinisme qui renvoie encore à la
réalité étrangère, mais la connaissance de son sens est supposé partagée par
l’interlocuteur.
Il y a quarante ans, le mot loft employé en français renvoyait à des
réalités américaines : c’était un xénisme. Actuellement il s’agit plutôt d’un
emprunt car il est utilisé pour désigner aussi une réalité bien connue en
France : espace décloisonné. Entre les deux, il a connu un stade de
pérégrinisme, lorsqu’il renvoyait à des rélaités qui sont devenues familières
en langue d’accueil.
Si les distinctions que marquent ces trois termes, « emprunt »,
« xénisme » et « pérégrinisme », ne sont ni nettes ni étanches, elles
présentent l’avantage de mettre la question de l’emprunt en relation avec les
usages discursifs, en soulignant que l’intégration d’un terme étranger
dépend étroitement du temps, de la fréquence, et de la perception du
caractère étranger du mot.
On a pu voir à plusieurs reprises que tous les mots ont une histoire. Au
cours du temps, la plupart d’entre eux ne restent pas identiques à ce qu’ils
étaient précédemment. On dit qu’ils évoluent. Dans les paragraphes
précédents, on a pu constater que le vocabulaire français s’enrichit de mots
nouveaux (emprunts, dérivation, composition), de formes nouvelles
(réduction ou altération) et d’emplois nouveaux (changements de
catégorie). Mais les sens des unités lexicales évoluent aussi. S’il existe
encore quelques mots n’ayant pratiquement pas changé de sens depuis le
latin (barbe, bœuf, eau, fleur, mer, miel, nuire, rire, sain, saluer, sauver,
etc.), quand on lit un texte du XVIe siècle, par exemple, à côté de ceux qui ne
sont plus employés aujourd’hui, on en trouve beaucoup dont le sens n’est
plus le même qu’autrefois.
Les linguistes citent souvent l’exemple du mot bureau pour mieux mettre
en relief l’évolution du sens des mots. Il s’agit d’un dérivé formé à partir du
mot bure par adjonction du suffixe -eau. Bureau, qui actuellement possède
plusieurs significations, désignait autrefois une étoffe de laine foncée et
grossière. Les gens pauvres avaient l’habitude de porter des vêtements de
bureau. Cette grosse étoffe de laine servait aussi à faire des tapis de table et
particulièrement ceux des tables auxquelles on s’asseyait pour délibérer,
pour examiner une question, pour juger. Par métonymie, du tapis qui
couvrait la table le nom est passé à la table elle-même, puis à la pièce où se
trouve cette table, puis aux personnes qui travaillent dans cette pièce et
enfin au service administratif. Tous ces sens, qui apparemment ont été
donnés au mot les uns après les autres, subsistent aujourd’hui, alors que le
sens initial, dit « sens premier », a été éliminé il y a longtemps.
Certains linguistes appellent ce processus diachronique « mutation
sémantique par enchaînement » : un sens provoque la formation d’un
autre sens, qui, à son tour, entraîne la formation d’un autre sens, etc. La
mutation sémantique peut aussi se faire par rayonnement. Dans ce cas, un
sens entraîne plusieurs sens dérivant directement du sens initial.
La polysémie semble résulter d’une accumulation de sens apparus
successivement. Puisqu’il est presque impossible de créer autant de mots
nouveaux qu’il y a de référents nouveaux, les sujets parlants augmentent
considérablement, à l’aide de la polysémisation, les possibilités des mots
déjà existants. Une langue totalement monosémique serait impensable, car
elle posséderait un lexique pratiquement infini.
Il y a des mots qui connaissent des périodes d’emploi plus ou moins
généralisées. Parfois ils voient leur sens se diversifier ou se simplifier ;
certains mots sont oubliés et finissent par disparaître, remplacés ou non par
d’autres. Il est très difficile de dire quand un mot surgit et quand il disparaît.
Pour beaucoup de mots, on ignore le sens premier parce que l’on n’est pas
informé sur leur apparition dans le langage. On les trouve dans des textes
anciens sans pouvoir dater leur création et avec des sens dont l’ancienneté
relative est difficile à déterminer. D’autre part, quand un sens d’un mot
polysémique s’élimine, ce n’est pas forcément le sens premier ou le sens
apparemment le plus ancien.
La métonymie et la métaphore jouent un rôle considérable dans
l’évolution du sens des mots. On a expliqué que la métonymie consiste à
désigner un objet par le nom d’un autre objet uni au premier par une
relation qui peut être celle du tout à la partie, du contenant au contenu, de
l’objet matériel à la matière dont il est fait, etc. (p. 99). Cette figure
s’explique donc par un déplacement de la référence d’un objet à l’autre (cf.
bureau).
La métaphore consiste à donner à un mot un sens qui ne lui convient
qu’en vertu d’une comparaison sous-entendue. À ce propos, on évoque
souvent l’exemple du mot ailes. On sait qu’au sens propre ce mot désigne
les organes que possèdent certaines espèces animales et qui leur permettent
de se déplacer et se soutenir dans l’air. Parmi les sens seconds de ce mot, on
trouve par exemple les ailes d’avion. Malgré les différences qui distinguent
ces deux sortes d’ailes (battantes et fixes), on peut trouver des
ressemblances entre elles à la fois au niveau de leur forme qu’au niveau de
leur fonction. On emploie aussi le mot pour d’autres référents, sur la base
d’une simple ressemblance d’aspect :
ailes du nez
ailes d’une armée
ailes d’un bâtiment
Certains mots ont pris aujourd’hui un sens plus fort. Par exemple, le mot
génie qui indiquait le tempérament naturel, bon ou mauvais, d’une
personne, a pris dans ce cas un sens très fort et ne s’applique plus qu’à des
qualités exceptionnelles, en principe de façon favorable.
Inversement, beaucoup de mots ont actuellement un sens moins fort
qu’auparavant. C’est la tendance à l’exagération qui a souvent provoqué
l’affaiblissement du sens des mots. Il va de soi que quand le mot est plus
fort que l’idée qu’il désigne, il risque de perdre sa valeur de base et de
rester attaché à l’idée qu’on lui a fait exprimer d’une manière hyperbolique
(hyperbole = figure de style qui consiste à mettre en relief une idée au
moyen d’une expression qui la dépasse). Les sujets parlants exagèrent par
politesse, par désir d’inspirer la sympathie, d’exciter l’admiration, etc. De
même, ils utilisent des mots excessifs afin d’exprimer la tristesse, la
souffrance, la joie, etc.
Autrefois la gêne était une torture et le verbe gêner signifiait « torturer ».
Manie voulait dire « folie » et la rêverie était le délire. Meurtrir signifiait
« tuer », comme l’attestent encore meurtre et meurtrier. Froisser,
étymologiquement, c’était « briser en menus morceaux » : ni au sens
matériel, ni au sens moral, il n’exprime plus une idée aussi violente. Le sens
du verbe détester était plus fort que celui de haïr : il est beaucoup plus
faible aujourd’hui. Quand on charmait quelqu’un, on le soumettait à un
pouvoir magique.
Les sujets parlants aiment atténuer les idées désagréables en les
présentant sous une forme mitigée. L’euphémisme a eu un effet non
négligeable sur l’évolution du sens de certains mots. Ce phénomène
consiste à éviter la désignation littérale d’une notion ou d’un objet jugés
déplaisants en lui substituant une expression atténuée. Par exemple,
l’emploi du mot idiot dans la langue actuelle est le résultat de la tendance à
l’euphémisme. Au XVIe siècle, le mot idiot désignait tout simplement « un
ignorant, un simple d’esprit », mais non pas, comme aujourd’hui, « un
homme tout à fait dépourvu d’intelligence et de raison ». Ce mot a sans
doute été utilisé dans des situations qui auraient exigé un terme plus fort.
C’est ainsi qu’il est devenu nettement injurieux. De la même manière,
stupide signifiait « insensible » et stupidité « insensibilité ». Imbécile
signifiait « faible » ; l’imbécillité était la faiblesse physique et non la
faiblesse intellectuelle. La médiocrité était la modération, le juste milieu.
Il est intéressant de constater que l’on a aussi donné à certains défauts
physiques des noms qui autrefois ne les indiquaient nullement. La
corpulence, par exemple, était la forme du corps, et ce mot ne contenait pas
l’idée d’une grosseur excessive. La parcimonie était ce que l’on nomme
aujourd’hui « économie, épargne ». Qualifier un langage de doucereux ou
de mielleux, ce n’était pas le taxer d’hypocrisie. Dans les premiers temps où
l’on s’est servi de ces mots pour masquer une réalité embarrassante,
l’euphémisme était reconnaissable, mais peu à peu les mots se sont liés
étroitement à l’idée qu’ils étaient chargés d’adoucir et se sont complètement
détachés de leur signification primitive.
Les dictionnaires sont des ouvrages didactiques et pratiques qui sont faits
pour être mis en vente dans le commerce et qui doivent répondre à une
demande précise du public. Actuellement, il existe plusieurs grandes
entreprises éditoriales en France qui mobilisent beaucoup de chercheurs et
de moyens et emploient des techniques de recherche très sophistiquées
(banques de données, fichiers informatisés, etc.). L’investissement financier
qu’exige ce type de produits est très lourd. En effet, en dehors du souci
didactique ou scientifique, la décision de publier un dictionnaire dépend
fortement de facteurs économiques ou politiques.
Tous les dictionnaires présentent des caractères communs, mais la
pratique du dictionnaire montre vite qu’il en existe plusieurs types. Les
chercheurs proposent souvent une typologie fondée sur trois critères :
– 1) Les dictionnaires bilingues et les dictionnaires monolingues. Si la
langue source diffère de la langue cible, les dictionnaires sont bilingues ou
plurilingues. Ces dictionnaires, dont le rôle est d’être un instrument de
traduction, impliquent la connaissance par le lecteur soit de la langue
source, soit de la langue cible. Si les mots que l’on doit définir
appartiennent à la même langue que la définition, les dictionnaires sont
unilingues ou monolingues.
– 2) Les dictionnaires extensifs et les dictionnaires intensifs. C’est la
densité de la nomenclature qui entre en jeu. Un dictionnaire est extensif s’il
vise à traiter globalement de tous les mots d’une langue ou, plutôt, de tous
les mots répertoriables dans le cadre matériel retenu. Un dictionnaire est
intensif quand il vise à décrire seulement un domaine technique ou
scientifique limité.
– 3) Les dictionnaires de choses et les dictionnaires de mots. On dit
aussi « dictionnaire encyclopédique » et « dictionnaire de langue ». Dans
ce cas, la distinction porte sur la nature des informations données.
L’encyclopédie donne des renseignements sur la chose désignée par le
mot : son utilisation, son origine, sa place dans la culture de la
communauté, etc. Certaines encyclopédies abandonnent l’ordre
alphabétique de présentation pour une configuration méthodique des
connaissances par matières. Très souvent, la description encyclopédique
recourt à l’iconographie pour donner à voir le référent ; c’est pourquoi les
cartes, photos et planches y occupent une place primordiale. La
nomenclature de ce type de dictionnaire est essentiellement nominale.
En ce qui concerne le dictionnaire de langue, il énumère les
particularités linguistiques du signe. Il donne des informations sur la nature
et le genre grammatical des mots, leur forme graphique et sonore, leur
étymologie, leur signification, leurs valeurs expressives, leur mode
d’emploi, leur degré de spécialisation ou leur appartenance aux différents
niveaux de langue, etc. Le dictionnaire de langue est normalement un
dictionnaire général qui cherche à présenter l’ensemble des mots d’une
langue. Sa nomenclature inclut donc toutes les parties du discours, à
l’exception des noms propres. Il y a aussi des dictionnaires de langue
spécialisés : dictionnaires de synonymes, dictionnaires des difficultés de la
langue, dictionnaires des mots nouveaux, dictionnaires de citations, etc.
En pratique, au regard de ces critères, tous les dictionnaires sont plus ou
moins hétérogènes ; il y a obligatoirement une continuité du dictionnaire de
langue à l’encyclopédie, du dictionnaire technique au dictionnaire de la
langue standard. Même un dictionnaire systématiquement encyclopédique
est, en effet, en un sens un dictionnaire de langue, car il est écrit dans la
langue en question et il touche aux choses à travers les mots de cette langue.
Il existe aussi des dictionnaires d’apprentissage destinés à un public qui
apprend la langue décrite comme langue maternelle ou comme langue
étrangère. Ces dictionnaires généraux accompagnent l’acquisition du
vocabulaire au niveau morphologique, sémantique et syntaxique.
Les dictionnaires traditionnels peuvent être numérisés : ils sont alors
accessibles sur CD-ROM ou par Internet. Le support numérique permet une
navigation optimale et augmente largement les possibilités de découvrir les
nombreuses informations contenues dans le dictionnaire : recherches
multicritères, liens hypertextes, mots postérieurs à telle date, etc. On trouve
sur Internet aussi des encyclopédies dites collaboratives (Larousse) ou
libres (Wikipedia) qui sont élaborées par les usageurs eux-mêmes.
Il est tout à fait impossible de présenter tous les mots d’une langue dans
un dictionnaire car les nomenclatures sont nécessairement limitées par les
dimensions physiques des ouvrages. Les lexicographes doivent donc faire
des choix qui varient d’un dictionnaire à l’autre. Les mots les plus courants,
connus par la grande majorité des locuteurs, constituent le noyau commun
de tous les dictionnaires autour duquel s’échelonnent des couches de
lexique de fréquence moyenne et basse. Un dictionnaire de langue diffuse le
lexique de son temps, même si des mots sortis de l’usage sont souvent
présents à la nomenclature pour des raisons culturelles et didactiques. Les
néologismes n’entrent dans la nomenclature des dictionnaires généraux que
lorsque leur diffusion a atteint un seuil suffisant pour que leur lexicalisation
soit considérée comme acquise. On peut toutefois noter que leur intégration
a tendance à être de plus en plus valorisée dans les dictionnaires
commerciaux à parution annuelle.
Les dictionnaires de langue ont également tendance à favoriser
l’intégration à la nomenclature de régionalismes français et de
francophonismes afin de faciliter l’accès à la littérature régionale et
francophone et pour aider la diffusion des ouvrages dans les pays
francophones.
magasiner, v. intr. : Région. (Canada) « aller faire des achats dans les magasins »
chtimi (ou ch’timi), n. et adj. (expr. patoise, probablement de la phrase ch’timi ? « c’est-il moi ?
») : Fam. « Français de la région intérieure du Nord »
fruitier, ière, n. (de fruit, mot suisse, « produit du bétail, laitage », du latin fructus : Région.
(Franche-Comté, Savoie, Isère ; Suisse) « lieu où l’on fabrique les fromages ».
(1)
BOUTON [butɔ̃]. n. m. (fin XIIe, « bourgeon » ; de bouter « pousser »). ♦ 1° Petite excroissance
d’où naissent les branches, feuilles, fruits ou fleurs d’un végétal. V. Bourgeon, œil. Bouton à
bois, à feuilles, à fruit. – Spécialt. Bouton à fleur, la fleur avant son épanouissement. Bouton de
rose. Rose en bouton. Bouton qui s’épanouit, qui éclot. ♦ 2° Par anal (XIIIe). Petite tumeur
faisant saillie à la surface de la peau. V. Pustule, tumeur, vésicule. Bouton d’acné, de petite
vérole. Bouton de fièvre. Éruption de boutons. Avoir des boutons (V. Fleurir ; boutonneux). ♦
3° Par ext. (XIVe). Petite pièce souvent circulaire, servant à la décoration des vêtements ou à
l’assemblage de leurs diverses parties (V. Attache). Bouton de chemise. Boutons de manchettes
jumelés. Bouton de bottine. Engager un bouton dans sa boutonnière. V. Boutonner. Bouton à
queue, sans queue. « Un habit de grop drap bleu, avec des boutons de cuivre doré » (VOLT.) ♦
4° Petite saillie ronde. Bouton de fleuret, d’un couvercle de soupière. à Spécialt. Commande
d’un mécanisme, d’un appareil, que l’on tourne ou sur lequel on appuie. « Elle aperçut une
grande porte à deux battants dont elle tourna le bouton » (GAUTIER). – Tourner le bouton d’un
poste de radio. Appuyer sur le bouton. V. Poussoir. Bouton de sonnerie, de sonnette. « La
concierge appuyait sur un bouton électrique qui éclairait l’escalier » (PROUST).
V. Commutateur. Fig. La guerre presse-bouton, dont les destructions seront commandées par
des appareils de précision.
(2)
1. bouton [butɔ̃] n. m. Pousse qui, sur une plante, donne naissance à une tige, à une fleur ou à
une feuille : Cueillir des boutons de fleurs qui s’épanouissent dans un vase. ♦ boutonner v. intr.
Produire des boutons : Le rosier boutonne.
2. bouton [butɔ̃] n. m. Petite pustule sur la peau : Un visage couvert de boutons. La rougeole se
signale par une éruption de petits boutons. ♦ boutonneux, euse adj. Qui a des boutons sur la
peau : Le visage boutonneux d’un adolescent. ♦ boutonner v. intr. Se couvrir de boutons : Son
visage commence à boutonner.
3. bouton [butɔ̃] n. m. 1° Pièce généralement circulaire, plate ou bombée, de matière dure, que
l’on fixe sur les vêtements pour en assurer la fermeture ou pour servir d’ornement : Recoudre un
bouton qui a été arraché. Des boutons ornent les manches des vestes. Des boutons de nacre
ferment le chemisier. Les boutons de manchettes rapprochent les deux bords des poignets de
chemise. – 2° Pièce de forme sphérique ou cylindrique qui sert à ouvrir ou à fermer : Tourner le
bouton de la porte (syn. : POIGNÉE). Fermer le bouton du poste de radio. ♦ boutonner v. tr.
Boutonner un vêtement, le fermer par des boutons : Boutonner sa veste. Il est boutonné jusqu’au
menton dans sa tunique. Corsage qui se boutonne par-derrière. ♦ boutonnage n. m. : Apprendre
à un enfant le boutonnage de ses vêtements. ♦ boutonnière n. f. Petite fente faite à un vêtement
pour y passer un bouton : Refaire des boutonnières qui s’effrangent. Porter une fleur à sa
boutonnière (= à celle qui se trouve au revers du veston ou du tailleur). ♦ déboutonner v. tr.
Ouvrir en défaisant les boutons (sens 1) : Déboutonner son veston. ♦ se déboutonner v. pr. 1°
Défaire les boutons qui attachent ses habits. – 2° Fam. Dire tout ce que l’on pense : Le vin l’a
rendu expansif et il s’est déboutonné, nous confiant son amertume. ♦ reboutonner v. tr.
3. LE MOT-ENTRÉE
L’article de dictionnaire est une suite ordonnée de phrases, chacune
comportant une ou plusieurs informations. Quand on parle de l’organisation
de chaque article, on parle de la microstructure du dictionnaire. La
structure du texte de l’article est programmée. Parmi les informations
données sur les mots, certaines sont obligatoires (catégorie grammaticale,
définition), d’autres facultatives (étymologie). Les mots ne sont donc pas
présentés de la même façon dans des dictionnaires différents.
– a) Le mot qui forme l’entrée contient déjà une information sur la
graphie du mot. Un grand nombre de sujets parlants consultent le
dictionnaire pour vérifier l’orthographe d’un mot. Parfois le dictionnaire
propose deux ou même trois graphies différentes pour un mot. C’est le cas,
par exemple, du mot désignant un instrument de musique grec [buzuki] qui
peut être orthographié bouzouki ou buzuki selon le Petit Robert.
– b) La prononciation du mot hors contexte est présentée sous la forme
d’une transcription, par exemple, en alphabet phonétique international
(API) entre crochets. Une grande partie des dictionnaires de langue
signalent systématiquement la prononciation des mots, d’autres le font
uniquement pour les mots qui présentent des complications de
prononciation. Les dictionnaires électroniques peuvent même donner
l’enregistrement sonore de certains mots difficiles à prononcer. Il y a des
dictionnaires, comme le Trésor de la langue française, qui présentent la
prononcitation du mot à la fin de l’article, contrairement à la plupart des
dictionnaires qui donnent cette information immédiatement après l’entrée.
La transcription phonétique donnée dans le dictionnaire français
correspond à la prononciation du locuteur urbain et cultivé de l’Ile-de-
France. Il arrive aussi que le dictionnaire propose des variantes phonétiques
pour certains mots, comme pour les emprunts néologiques. Dans le Petit
Robert informatisé, le mot rassoul (ghassoul) (« l’argile savonneuse utilisée
traditionnellement au Maghreb pour les soins de la peau et des cheveux »)
est transcrit phonétiquement de trois façon différentes : [Rasul] [Rasoul]
[xasul].
– c) La catégorisation grammaticale informe sur les traits syntaxiques
fondamentaux des mots définis. Elle précise l’appartenance du mot à une
partie du discours : nom, pronom, verbe, déterminant, adjectif, adverbe,
conjonction, préposition, interjection. Cette mention est suivie de
l’indication de la sous-classe de cette même partie du discours : les noms
peuvent être masculins ou féminins, les verbes sont tantôt transitifs, tantôt
intransitifs, tantôt les deux, l’article peut être défini, indéfini ou partitif, etc.
La variation du genre des noms et des adjectifs est signalée dans les
entrées (par ex. coiffeur, euse ; petit, ite). Les marques du pluriel sont
indiquées uniquement pour certains pluriels irréguliers (cheval, aux) ou
problématiques, comme le pluriel de quelques emprunts (des gentlemen ou
des gentlemans). Dans certains dictionnaires, le pluriel apparaît après
l’entrée, dans d’autres il est présenté en fin d’article.
– d) L’article mentionne souvent aussi l’étymologie du mot. On indique
soit l’origine supposée, l’étymon du mot d’entrée (fille : XIe s. ; lat. filia),
soit les éléments constitutifs qui sont à l’origine du terme (casse-tête : 1690,
« vin fort » ; de casser, et tête ; froideur : XIIe s. ; dérivé de froid). Dans le
premier cas, la langue source est indiquée : latin, grec, anglais, etc. Dans le
deuxième, la procédure de formation est marquée : dérivé de, composé de
(ou simplement de). La datation, c’est-à-dire le moment de l’apparition du
terme dans les textes écrits est très souvent jointe à l’étymologie.
L’information étymologique est le plus souvent placée après l’entrée,
mais elle peut figurer aussi en fin d’article (comme dans le Trésor de la
langue française). Les dictionnaires synchroniques n’éprouvent
généralement pas la nécessité de présenter cette information puisque le fait
de connaître l’origine du mot ne renseigne pas sur son fonctionnement.
Il est important de signaler que cette segmentation du texte
lexicographique joue le même rôle que la disposition alphabétique des
entrées : elle permet un repérage précis et rapide des réponses cherchées par
les lecteurs. Il faut toutefois noter que certains dictionnaires suppriment
l’information étymologique ; d’autres ne donnent pas la transcription de la
prononciation du mot défini ; d’autres encore négligent la date d’apparition
du mot, etc.
4. LA DÉFINITION ET L’EXEMPLE
plumard : lit
mec : homme
nana : femme
Quand la définition est un énoncé de plus d’un mot (cas le plus fréquent),
cet énoncé doit avoir la même fonction que le mot défini et il commence
ordinairement par un mot ou un groupe de même classe grammaticale :
châtaignier : arbre de grande taille […] qui produit les châtaignes → châtaigne ?
châtaigne : fruit du châtaignier, formé d’une masse farineuse enveloppée d’une écorce lisse de
couleur brun rougeâtre et renfermée dans une cupule
Il est important de remarquer que l’on rencontre aussi des mots dérivés
ou composés qui ne sont pas définis à l’aide de la définition
morphosémantique :
crânerie : affectation de bravoure manière d’agir de celui qui tient à montrer du courage
majoration : action de chiffrer plus haut (ou trop haut) une évaluation
Cette démarche est tout à fait acceptable sur le plan sémantique, mais elle
manque de rigueur sur le plan étymologique. En fait, le verbe démissionner
a été formé à partir du substantif démission. On doit enfin ajouter que cette
pratique de définition n’est plus possible lorsque le mot dérivé ou composé
a changé partiellement de sens au fil du temps :
fille : personne de sexe féminin, considérée par rapport à son père et à sa mère ou à l’un des
deux seulement
→ la classe générale : personne
les différences spécifiques : de sexe féminin, considérée par rapport à son père et à sa mère ou à
l’un des deux seulement
crawl :
→ la classe générale : nage
les différences spécifiques : rapide qui consiste en un battement continu des jambes et un tirage
alternatif des bras
On ne peut pas dire que tous les sous-vêtements féminins sont des
combinaisons, ou que tous les instruments de musique à corde sont des
banjos, ou que tous les animaux domestiques sont des chats ! Dans ce cas,
on parle d’« inclusion stricte ». La définition de ce groupe peut aussi
consister en un simple synonyme ou en une série de synonymes :
vergogne : honte
peur : appréhension, inquiétude
Cependant, il est à noter que les séries verbales ne sont pas aussi riches
en hyperonymes (= mot dont le sens inclut celui d’autres mots) que les
séries nominales. On ne peut pas dire que jeter soit l’hyperonyme de lancer
ni le contraire. Le genre, dans ce cas, ne peut s’exprimer que de façon
périphrastique : communiquer un mouvement à…, la différence spécifique
ne pouvant être qu’une qualification du mouvement en question. Toutes les
séries lexicales n’ont donc pas d’hyperonymes, et l’hyperonyme n’est pas
toujours le mot le plus souhaitable dans une définition pratique et
pédagogique.
Cette définition est souvent utilisée pour les couples ou groupes de mots
qui sont dans une relation d’antonymie partielle ou totale. L’antonymie
désigne un rapport entre deux termes de sens contraires. Si l’antonymie est
marquée morphologiquement (utile vs inutile, gracieux vs disgracieux),
l’élément dérivé peut toujours être défini morphosémantiquement (qui n’est
pas utile…). Si l’antonyme est exprimé par deux mots sans rapports
morphologiques l’un avec l’autre, il y a dans la définition par opposition un
risque de circularité (petit : qui n’est pas grand ; grand : qui n’est pas
petit). Ici, le seul moyen de sortir du cercle est de définir l’un des termes par
inclusion.
Il existe, toutefois, des mots difficiles à définir. Certains verbes posent au
descripteur beaucoup de problèmes à cause de leur nature très générale.
Être et faire, par exemple, en font partie. Le descripteur peut rencontrer des
difficultés aussi avec les adjectifs de couleur :
Dans ce cas, le descripteur met en scène des objets qui sont caractérisés
par ces couleurs. Le contenu sémique de ces adjectifs ne peut être que
montré. Les mots grammaticaux (prépositions, conjonctions, pronoms et
déterminants) sont également légèrement problématiques parce qu’ils ne
peuvent être définis qu’à l’aide de la métalangue linguistique :
4.3. L’EXEMPLE
Les emplois sont illustrés par des exemples qui présentent le mot en
situation dans des phrases ou syntagmes. En effet, le mot du dictionnaire
n’a d’existence réelle qu’inséré dans une phrase. L’exemple est, au même
titre que la définition, une partie essentielle du programme de la
microstructure du dictionnaire car il permet de fournir des informations
concernant les traits syntaxiques ou sémantiques du mot d’entrée à l’aide
des termes cooccurrents. L’exemple contient le mot-entrée ; il se distingue
typographiquement de la définition. Dans beaucoup de dictionnaires
modernes, il est mis en italique. Il est souvent tiré des œuvres littéraires ou
forgé par un sujet natif de la langue.
ADOPTION
(TLFi)
… l’usage si répandu de l’adoption prouve combien faibles étaient pour les Romains les liens de
la nature. (P. MÉRIMÉE, Conjuration de Catilina, 1844, p. 249).
(PR électronique)
La France est devenue sa patrie d’adoption.
Les marques d’usage donnent des précisions sur les conditions d’emploi
des mots. Les dictionnaires présentent, en début d’ouvrage, la liste des
abréviations utilisées à cette fin. Il y a des marques diachroniques (class.,
vx., vieilli, arch., mod., néol.) qui situent la variation par rapport au temps.
Il y a des mots qui sont en train de sortir de l’usage, d’autres ont des
acceptions qui ne s’utilisent plus. Il y a également des mots qui sont en train
d’entrer dans le lexique de la langue.
Les marques diatopiqes (région. pour régionalisme) situent la variation
par rapport à l’espace et précisent l’aire géographique d’emploi : pays
francophones ou régions de France. Il y a aussi des marques qui
transmettent des jugements de valeur liés aux variations concernant les
groupes sociaux ou les situations de communiation. Les niveaux de langue
sont des indications qui définissent l’attitude de la communauté en face des
comportements verbaux et la manière de considérer les discours oraux et
écrits. En effet, les locuteurs sont supposés porter des jugements sur les
mots et les expressions. Les indications « familier » (fam.), « populaire »
(pop.), « vulgaire » (vulg.), etc. donnent aux mots une valeur et indiquent
que certaines façons de parler sont considérées comme populaires, d’autres
au contraire comme marquant l’appartenance à un milieu social cultivé. La
situation de communication peut également être plus ou moins formelle,
caractérisant par un vocabulaire plus ou moins recherché ou familier chez
un même locuteur.
Il existe aussi des marques de domaine qui portent sur les mots et les
acceptions qui font partie des lexiques de spécialité. Elles précisent le
domaine du savoir et le secteur d’activité auxquels ils se rattachent et
l’usage linguistique de ces unités, propre à certains milieux
socioprofessionnels (par exemple, la marque méd. pour le domaine de la
médecine, la marque hist. pour le domaine de l’histoire, la marque biol.
pour la biologie).
Certains dictionnaires utilisent aussi des marques sémantiques qui
décrivent les liens qui unissent le sens propre des mots aux sens obtenus par
figure. Les indicateurs pour classer les différents sens à partir du sens
propre, présumé initial, font partie de la tradition lexicographique
privilégiant une description philologique et historique de la langue (fig., par
anal., par métaph., par méton, par ext., par restr., par spécialt.).
Les marques syntaxiques donnent des précisions sur les emplois des
mots en relation avec leurs sens et sur leur distribution par rapport aux
autres mots. En effet, la description explicite des conditions syntaxiques
d’emploi favorise l’interprétation des mots : ex. demander (à qqn) de (et
inf.).
2) CHAT, CHATTE [ʃa, ʃat] n. – xiie ; bas lat. cattus. 1.1. Petit mammifère familier à poil doux,
aux yeux oblongs et brillants, à oreilles triangulaires et griffes rétractiles, qui est un animal de
compagnie. ⇒ matou ; FAM. minet, minou, mistigri. Un chat (SPÉCIALT le mâle adulte) ; une
chatte et ses chatons. Chat noir, gris, blanc. Chat européen dit chat commun, chat de gouttière.
Chat tigré. Chat tricolore. Chat gris. ⇒ chartreux. Chat abyssin, birman. Chat angora, siamois,
persan. « La Chatte », roman de Collette. Le Chat botté, héros d’un conte de Perrault. Les
moustaches, la queue du chat. Le chat fait ses griffes, fait patte de velours*. Le chat miaule ( ⇒
miaou), ronronne, fait le gros dos. Litière* de chat. « Les chats puissants et doux, orgueil de la
maison » (Baud.). « L’idéal du calme est dans un chat assis » (Renard). Caresser un chat. Chat
⇒
tueur de souris, de rats. Petits chats ( 2. chaton). Chat retourné à l’état sauvage. ⇒ haret. Peau
de chat Poil, fourrure du chat. ⇒ robe. Herbe* aux chats : cataire. – Être gourmand, câlin,
caressant comme un chat. Amoureuse* comme une chatte. Adj. Elle est chatte, câline. – T.
⇒
d’affection Mon chat, ma petite chatte. LOC. et ADV. La nuit tous les chats sont gris : on confond
les personnes, les choses dans l’obscurité. – Quand le chat n’est pas là, les souris dansent : les
subordonnés s’émancipent quand les supérieurs sont absents. Ne réveillez* pas le chat qui dort –
Chat échaudé craint l’eau froide : une mésaventure rend prudent à l’excès. – À bon chat bon rat :
la défense, la réplique vaut, vaudra l’attaque. – Jouer avec sa victime comme un chat avec une
souris. – Comme chien* et chat – Écrire comme un chat, d’une manière illisible, désordonnée. ⇒
griffonner. – Appeler* un chat un chat. – C’est de la bouillie* pour les chats. – Pipi* de chat. –
Toilette de chat : toilette sommaire. – FIG. Avoir un chat dans la gorge : être enroué. – VIEILLI
Acheter chat en poche, sans connaître, sans examiner ce qu’on achète. – MOD. et COUR. Il n’y a pas
un chat : il n’y a absolument personne. « Pas un chat dans les rues du village » (Daud.) – Il n’y a
pas de quoi fouetter un chat : la faute, l’affaire est insignifiante ; ne mérite pas de punition. Avoir
d’autres chats à fouetter, d’autres affaires en tête, plus importantes. – Donner sa langue au chat :
s’avouer incapable de trouver une solution. à CHORÉGR. Saut de chat : bond latéral, les deux jambes
repliées sous le corps. ◊ LANGUE DE CHAT : biscuit de cette forme. ◊ Œil de chat : agate. 2. Personne
qui poursuit les autres (à un jeu) ; jeu de poursuite. C’est toi le chat. Jouer au chat perché (ACAD.),
à chat perché. On crie « Chat » en touchant celui qu’on poursuit. 3. ZOOL. Mammifère Carnivore
(félidés) dont le chat (1°) est le type. Chat domestique. Chats sauvages. ⇒ guépard, ocelot, serval.
⇒ ⇒
Chat-tigre. margay. ◊ Poisson-chat poisson.
EXERCICES CORRIGÉS
Découpez les affixes des mots de la liste suivante. Précisez quels sont
les affixes flexionnels et les affixes dérivationnels en discutant ces
notions.
illégal, activité, poliment, petite, chatte, (je) danserais, (les) grands garçons, (les) grands amis,
(nous) taisions, encolure, bonnes
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
2) LA DÉRIVATION SUFFIXALE
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
papier recyclé, papier mat, papier translucide, papier cristal, papier de soie, papier bible, papier
de Chine, papier journal, papier d’emballage, papier de bonbon, papier à cigarettes, papier
hygiénique, papier(-)peint, papier de verre, papier de boucherie, papier goudron, papier(-)filtre,
papier d’aluminium, papier d’étain
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
– Nom + adjectif (ou participe passé à valeur adjectivale) : papier recyclé, papier mat, papier
translucide, papier peint, papier hygiénique
– Nom + nom : papier cristal, papier bible, papier journal, papier goudron, papier(-)filtre
– Nom + préposition (de ou à) + nom (commun ou propre) : papier de Chine, papier
d’emballage, papier de bonbon, papier de verre, papier de boucherie, papier à cigarettes,
papier d’aluminium, papier d’étain
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
Cet exercice porte sur le verbe bourdonner qui, au sens propre, indique
un bruit sourd et continu émis par le battement des ailes de certains insectes
(ex. bourdon et mouche). Cet emploi du verbe est présent dans l’exemple
(1) (les taons tournaient et bourdonnaient). Ce verbe a aussi des emplois
métaphoriques très fréquemment associés aux êtres humains et aux objets.
On sait que la métaphore repose sur une ressemblance et une analogie, elle
associe un terme à un autre appartenant à un champ lexical différent afin de
traduire une pensée plus riche et plus complexe que celle qu’exprime un
vocabulaire descriptif concret. Dans leurs emplois métaphoriques, les verba
sonandi (= verbes qui désignent un bruit) associés aux animaux font
référence à des bruits, des cris ou des sons produits par des êtres humains,
des objets et des éléments naturels. Tel ou tel cri ou son émis par tel ou tel
animal fait penser à telle ou telle façon de parler, de chanter, de crier, de
rire, de pleurer, etc. Le bruit peut aussi faire penser à un son émis par un
instrument de musique ou un objet. On peut s’intéresser aux différents types
d’émetteurs non animaux susceptibles d’apparaître avec le verbe
bourdonner.
5) LES ANTONYMES
patron – employé ; long – court ; garçon – fille ; avant – après ; professeur – élève ; haut – bas ;
présent – absent ; gros – mince ; médecin – patient ; prêter – emprunter ; légal – illégal ;
analysable – inanalysable
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
6) LA SYNONYMIE ET LA POLYSÉMIE
une peau blanche, des cheveux blancs, du verre blanc, une page blanche, (il est sorti de cette
affaire avec) les mains blanches, un mariage blanc, un vers blanc
une chambre noire, un ciel noir, une humeur noire, des idées noires, un jour noir, (regarder
quelqu’un d’)un œil noir, un marché noir
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
Cet exercice montre clairement que les adjectifs blanc et noir sont
polysémiques, c’est-à-dire qu’ils peuvent avoir des significations
différentes. Les synonymes proposés ne sont pas les mêmes dans les
contextes linguistiques différents. L’adjectif blanche dans le groupe
nominal une peau blanche peut commuter avec l’adjectif claire et dans le
groupe nominal une page blanche avec l’adjectif vierge. Les cheveux
blancs sont des cheveux argentés, un verre blanc est un verre incolore, un
mariage blanc est un mariage non consommé et un vers blanc un vers sans
rime. Quelqu’un qui a les mains blanches est quelqu’un d’innocent, etc. De
même, l’adjectif noir commute avec des adjectifs différents suivant les
contextes : obscur, couvert, troublé, funeste, désastreux, clandestin, illégal,
etc. Regarder quelqu’un d’un œil noir veut dire qu’on le fait avec irritation
ou avec colère.
La synonymie désigne la relation que deux ou plusieurs mots différents
ayant le même sens entretiennent entre eux. Deux mots sont synonymiques
s’ils peuvent commuter entre eux dans le même contexte. En effet, il y a
une équivalence sémantique entre obscur et noir quand on remplace : une
chambre noire par une chambre obscure. Mais, lorque l’on parle d’un jour
noir, l’adjectif noir ne commute pas avec l’adjectif obscur, mais avec
désastreux ou catastrophique.
Les antonymes des adjectifs blanc et noir changent aussi en fonction du
contexte. Le contraire de la peau blanche est la peau noire ou mat, ou
encore bronzée. Le contraire de blanc dans un verre blanc est coloré, le
contraire de blanche dans la page blanche est remplie, etc. Le facteur
contextuel joue donc un rôle considérable dans l’antonymie comme dans la
synonymie, puisque le contexte définit l’axe selon lequel ces deux relations
lexicales s’établissent. Il est souvent impossible de définir un mot donné
sans le remettre dans son contexte.
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
Les quatre mots chambre, buse, café et souris sont polysémiques. Les
sujets parlants ont tendance à augmenter considérablement les possibilités
des mots existants grâce à la polysémisation. Le substantif chambre peut
désigner à la fois une pièce d’habitation aménagée principalement pour le
sommeil (ex. 1) et le mobilier de cette pièce (lit, table, chaises, etc.) (2). Le
mot buse au sens propre désigne un oiseau rapace diurne, au plumage à la
coloration variable selon les espèces, se nourissant de rongeurs, de reptiles,
de petits oiseaux (3). Le même mot peut désigner une personne sotte et
ignare (4). Le mot café peut avoir comme référents : la graine du caféier
(5), cette graine après la torréfaction (6), la boisson aux propriétés
stimulantes et toniques obtenue par l’infusion des graines torréfiées et
moulues (7) et même l’établissement où l’on consomme des boissons (8).
Le substantif souris au sens propre désigne un petit mammifère rongeur
omnivore (9), et au sens figuré une personne (10).
La métonymie et la métaphore jouent un rôle important dans la
polysémisation des mots. La métonymie consiste à désigner un objet par le
nom d’un autre objet uni au premier par une relation de contiguïté, qui peut
être celle du tout à la partie, du contenant au contenu, de l’objet matériel à
la matière dont il est fait, etc. Par métonymie, de la graine du caféier le nom
est passé à cette graine après la torréfaction, puis à la boisson obtenue par
l’infusion des graines torréfiées et moulues, et enfin à l’établissement où
l’on consomme du café et d’autres boissons. Le mot café est utilisé de façon
efficace pour parler de toutes ces réalités. Il existe aussi un rapport de
contiguïté entre la pièce d’habitation aménagée pour le sommeil et le
mobilier de cette pièce. Le substantif chambre désigne ces deux réalités.
La métaphore consiste à donner à un mot un sens qui ne lui convient
qu’en vertu d’une comparaison sous-entendue. Une personne, par son
comportement, son allure, sa petite taille, peut faire penser à une souris et
une personne sotte et ignare peut avoir des ressemblances avec une buse à
la tête figée lorsqu’elle guette sa proie.
8) LA PASSIVABILITÉ DES VERBES
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
9) L’ANALYSE SÉMIQUE
Proposez des pistes pour une analyse en traits sémantiques des mots
suivants :
1) ballerine : chaussure de femme, plate et très décolletée,
rappelant un chausson de danse
2) basket : chaussure de sport lacée, en toile, à tige haute, à semelle
de caoutchouc
3) bottine : chaussure montante ajustée, élégante, à élastique ou à
boutons
4) brodequin : chaussure montante de marche, lacée sur le cou-de-
pied
5) chaussure : chacun des deux objets fabriqués protégeant le pied,
à semelle résistante, et qui couvre le pied sans monter plus haut
que la cheville
6) cycliste : chaussure plate lacée rappelant celle des coureurs
cyclistes
7) escarpin : chaussure très fine, qui laisse le cou-de-pied
découvert et dont la semelle est très mince
8) espadrille : chaussure dont l’empeigne est de toile et la semelle
de sparte tressé ou de corde
9) godillot : chaussure militaire à tige courte
10) joggeur : chaussure de sport basse, à semelle épaisse et crantée,
fermée par des lacets ou des velcros
11) mocassin : chaussure basse (de marche, de sport), très souple,
généralement sans attaches
12) pataugas : chaussure montante en toile robuste et à semelle
épaisse, destinée à la marche
13) richelieu : chaussure basse lacée
14) soulier : chaussure à semelle résistante, qui couvre le pied sans
monter beaucoup plus haut que la cheville
15) tennis : chaussure basse, à semelle de caoutchouc souple et
adhérente
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
1) Le transfert de sens :
Certains mots du corpus ont été touchés par le transfert de sens. Le
substantif attirance ne désigne pas la force qui s’exerce sur les êtres et les
attire vers quelqu’un ou quelque chose, mais le fait d’attirer. Le verbe
bouffer ne veut pas dire « manger », mais « détourner, voler les biens de
l’état ». Le branché est celui qui capte les émissions télévisées étrangères,
et le tapeur le footballeur ou le musicien qui joue d’un instrument à
percussion.
2) La restriction de sens :
Certains mots du corpus ont un sens plus restreint qu’en français
normatif. C’est le cas du mot andalou qui désigne un genre précis de
musique algérienne d’origine andalouse, du mot barbu qui désigne un frère
musulman intégriste et du verbe importer qui veut dire « faire venir d’une
autre région d’Algérie ».
3) L’extension de sens :
Il y a aussi des mots qui ont vu leurs sens s’étendre. L’afghan n’est pas
seulement un habitant de l’Afghanistan, mais aussi un islamiste algérien qui
déclare avoir combattu en Afghanistan. Le substantif auscultation ne
désigne pas l’action d’écouter les bruits qui se produisent à l’intérieur de
l’organisme pour faire un diagnostic, mais toute consultation médicale. Les
frères et sœurs sont des militants des partis politiques et les citoyens et les
citoyennes interpellés par le pouvoir.
4) La métaphorisation :
La métaphore, cette figure fondée sur la ressemblance, joue un rôle
considérable dans la néologie sémantique. On comprend bien pourquoi le
mot abreuvoir, dans ce corpus, désigne « le lieu de consommation des
boissons alcoolisées », le verbe balloner ou faire le ballon « mettre
enceinte », le mot composé bar ambulant « le véhicule où l’on vend
clandestinement des boissons alcoolisées » et égaré « un terroriste ».
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
1) La définition morphosémantique :
Les mots construits (dérivés et composés) sont généralement définis à
l’aide de cette définition qui donne des informations sur la formation du
mot et établit un lien entre la signification de celui-ci et sa formation. Le
mot composé d’origine anglaise garden-party (2) peut être classé dans cette
catégorie. Dans la définition, « réception mondaine » correspond au
substantif party et « donnée dans un grand jardin ou dans un parc »
correpond au substantif garden. Cette définition contient donc des éléments
qui correspondent à chaque partie du mot composé. La définition du mot
dérivé attiédissement (4) comporte le mot à partir duquel le dérivé a été
formé : attiédir et un mot ou un syntagme qui traduit l’affixe : « action de ;
résultat de cette action ».
COMMENTAIRE DE L’EXERCICE
1) Graphie et prononciation :
Certains emprunts qui pénètrent en français gardent des traces de leur
aspect étranger. Les lexicographes essayent de représenter le plus
fidèlement possible les sons d’origine à l’aide des signes graphiques
français, mais les mots conservent parfois des éléments qui rappellent leur
origine. Ils sont reconnus comme étant étrangers, même si l’usager n’arrive
pas toujours à identifier la langue source.
Le Nouveau Petit Robert propose parfois plusieurs graphies et/ou
prononciations pour un mot. L’instrument de musique grec peut être
orthographié bouzouki ou buzuki [buzuki] (ex. 3). On trouve les deux
graphies rassoul et ghassoul (10) et les trois prononciations [Rasul]
[Rasoul] [xasul] pour le mot qui désigne l’argile savonneuse utilisée
traditionnellement au Maghreb pour les soins de la peau et des cheveux. Le
mot d’origine allemande, bagel (un petit pain en forme d’anneau) (1) peut
être prononcé [begœl] ou [bagel]. La graphie peut gêner la prononciation du
mot. On peut se demander pourquoi le mot emprunté au japonais tofu (pâté
de soja) (11) se prononce [tɔfu] et non pas [tɔfy] comme on pourrait le
croire.
3) Étymologie :
Une importance considérable est consacrée à l’étymologie dans le
Nouveau Petit Robert. La préface souligne le rôle accordé à la notion de
patrimoine culturel, et au fait que les usages actuels se sont constitués par
un cheminement historique. Pour chaque mot, le dictionnaire dresse un
portrait historique qui s’amorce avec la date d’apparition du mot dans le
lexique.
Dans la partie des articles du dictionnaire consacrée à l’étymologie, après
la date, on peut trouver des indications très simples qui précisent
uniquement la langue source, comme dans l’article de l’emprunt chorba
(6) : ÉTYM. 1977 <> de l’arabe. On peut trouver aussi des indications un
peu plus complexes sur l’origine de l’emprunt, sur sa formation, sur la
signification du mot d’origine et même sur l’inventeur de telle ou telle
chose : bagel (1), ÉTYM. 1983 au Québec <> du yiddish beigel, de
l’allemand dialectal Beugel « objet en forme d’anneau ».
4) Définition et exemple :
La monosémie semble caractériser une grande partie des emprunts
récents. On sait que les mots d’origine étrangère ont un statut particulier :
ils font surgir une nouvelle unité sans recourir à des éléments lexicaux
préexistants en français. Ces éléments isolés paraissent à la fois
sémantiquement vides et morphologiquement immotivés. À cause de leur
implantation récente, ils ne peuvent pas encore être véritablement intégrés
dans la langue française.
Seuls quelques emprunts étudiés possèdent deux sens dont le deuxième
est souvent une extension métaphorique du premier. On comprend bien la
relation de ressemblance qui relie les deux sens du mot blitzkrieg (2) :
« guerre éclair » et « attaque politique visant à amener une victoire très
rapide ». Le nom féminin chorba (6) peut désigner une « soupe épaisse à
base de viande de mouton » ou un « mélange hétéroclite ». Les deux sens
du mot peuvent aussi être unis par une relation métonymique. Le nom
masculin maracuja (7) se réfère à la fois au « fruit de la passion » et au
« cocktail à base de ce fruit ».
Très souvent la définition de ces mots contient une précision concernant
l’origine géographique du référent : rassoul (10) « argile savonneuse
utilisée traditionnellement au Maghreb », panini (8) « sandwich italien au
pain blanc précuit, qui se mange grillé et chaud », etc. La plupart des
exemples trouvés dans les articles consacrés aux emprunts étudiés ont été
forgés par les lexicographes. Les exemples présentent fréquemment le
pluriel du nom ou la forme féminine de l’adjectif.
ALPHABET PHONÉTIQUE
INTERNATIONAL
• Voyelles
i mie, lys
y rue
u coup
e thé, manger
ɛ sel, mais, père, jet
ø feu
œ peur, cœur
ə le
o sot, veau, hôtel
ɔ sotte, bonne, or
a patte, à
ɑ pâte, pas
ɛ̃ fin, faim, teint, main
œ̃ un
ɔ̃ bon, sombre
ɑ̃ en, temps, antre
• Glides
• Consonnes
p pain
b bain
d dé
t taie
k car, kiosque, coq
g gars, gui
f fille, phare
v vie
s sac, presse, garçon, lotion, cent
z zone,rose
ʃ chien
ʒ jeu, juge
m main
n nain
ɲ beignet
l le
r ré
h hue ! (exclamatif)
’ hibou (aspiré)
ŋ ring (mots empruntés à l’anglais)
χ jota, Khamsin (mots empruntés à l’espagnol et à l’arabe)
BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE
• Ouvrages :
• Revues :
Langue française
Langages
Cahiers de lexicologie
Lexique
GLOSSAIRE DES NOTIONS
IMPORTANTES
Abréviation 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19
Abstraction 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Accent 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
externe ou emphatique 1
interne ou non emphatique 1
lexical 1, 2
syntaxique 1
Acronyme 1, 2
Adresse de dictionnaire 1
Affixe 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21
dérivationnel 1, 2, 3
flexionnel 1, 2, 3, 4, 5, 6
Air de famille 1
Allomorphe 1, 2, 3
Analyse sémique ou componentielle 1
Antonomase 1, 2, 3
Antonyme 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
absolu 1, 2
complémentaire ou non gradable 1, 2, 3
gradable 1, 2
partiel 1, 2
réciproque 1, 2
Antonymie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19
Arbitraire 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16
Archilexème 1, 2, 3
Article (de dictionnaire) 1, 2
Articulation 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
Attraction paronymique ou étymologie populaire 1, 2, 3
Autonymie 1
Base 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61,
62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81,
82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100,
101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 114, 115,
116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 127, 128, 129, 130,
131
Catachrèse 1, 2
Catégorie grammaticale 1
Catégorisation 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
Champ associatif 1
dérivationnel 1, 2, 3, 4, 5
lexical 1, 2, 3
notionnel 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11
sémantique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18,
19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36,
37, 38
Classème 1
Classification paradigmatique 1
taxinomique 1, 2
Collocation 1, 2
Commutation 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
Compétence grammaticale 1
lexicale 1
Composition 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34
populaire 1, 2, 3, 4
savante 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Concordance 1
Connotation 1
Contamination 1
Création conventionnelle 1, 2
de circonstance 1
lexicale 1, 2
primitive 1, 2
Définisseur 1
Définition 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39,
40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59,
60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79,
80, 81, 82, 83, 84, 85
morphosémantique 1, 2, 3, 4, 5
par inclusion 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
par opposition 1, 2, 3, 4
Dénotation 1, 2, 3, 4, 5
Dérivation 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39
impropre 1, 2, 3, 4
inverse 1, 2, 3
parasynthétique 1, 2
populaire 1, 2
savante 1, 2
Diachronie 1, 2, 3, 4, 5, 6
Dictionnaire 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39,
40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59,
60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79,
80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99,
100, 101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 114,
115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 127, 128, 129,
130, 131, 132, 133, 134, 135, 136, 137, 138, 139, 140, 141, 142, 143, 144,
145, 146, 147, 148, 149, 150, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 157, 158, 159,
160, 161, 162, 163, 164, 165, 166, 167, 168, 169, 170, 171, 172, 173, 174,
175, 176, 177, 178, 179, 180, 181, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 188, 189,
190, 191, 192, 193, 194, 195, 196, 197, 198, 199, 200, 201, 202, 203, 204,
205, 206, 207, 208, 209, 210, 211, 212, 213, 214
de langue 1, 2
encyclopédique 1, 2
monolingue 1
plurilingue 1, 2
Discours 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36
Distribution complémentaire 1, 2, 3
Doublet 1
Ellipse 1, 2, 3
Emprunt 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40,
41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60,
61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80,
81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98
Entrée de dictionnaire 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16,
17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25
Étymologie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19
Étymon 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Euphémisme 1, 2, 3
Évolution 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32
Famille de mots 1, 2, 3
Flexion
nominale 1
verbale 1, 2, 3
Fonction 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15
Français fondamental 1
Fréquence 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22
Glose 1
Glossaire 1
Grammaire 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30
Grammème ou morphème grammatical 1, 2, 3, 4, 5, 6
Homographie 1, 2
Homonymie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22
Homophonie 1, 2, 3, 4
Hybride 1
Hyperbole 1
Hyperonymie 1, 2
Hyponymie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Idiolecte 1, 2, 3, 4, 5
Index 1, 2, 3, 4, 5
Indice 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Inséparabilité 1, 2, 3, 4, 5
Isomorphe 1
Langue 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40,
41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60,
61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80,
81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100,
101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 114, 115,
116, 117
Lexème ou morphème lexical 1, 2
Lexicographie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Lexicologie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24
Lexique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40,
41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60,
61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80,
81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100,
101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 114, 115,
116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 127, 128, 129, 130,
131, 132, 133, 134, 135, 136, 137, 138, 139, 140, 141, 142, 143, 144, 145,
146, 147, 148, 149, 150, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 157, 158, 159, 160,
161, 162, 163, 164
commun 1, 2, 3, 4, 5
total 1
Locution 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14
Macrostucture 1, 2, 3
Métalangue 1, 2, 3, 4
Métaphore 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16
Métonymie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20
Microstructure 1, 2, 3, 4
Monosémie 1, 2
Morphème 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39,
40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49
grammatical, grammème 1
lexical, lexème 1
lié 1
non lié 1
Morphologie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14
Mot 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61,
62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81,
82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100,
101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 114, 115,
116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 127, 128, 129, 130,
131, 132, 133, 134, 135, 136, 137, 138, 139, 140, 141, 142, 143, 144, 145,
146, 147, 148, 149, 150, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 157, 158, 159, 160,
161, 162, 163, 164, 165, 166, 167, 168, 169, 170, 171, 172, 173, 174, 175,
176, 177, 178, 179, 180, 181, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 188, 189, 190,
191, 192, 193, 194, 195, 196, 197, 198, 199, 200, 201, 202, 203, 204, 205,
206, 207, 208, 209, 210, 211, 212, 213, 214, 215, 216, 217, 218, 219, 220,
221, 222, 223, 224, 225, 226, 227, 228, 229, 230, 231, 232, 233, 234, 235,
236, 237, 238, 239, 240, 241, 242, 243, 244, 245, 246, 247, 248, 249, 250,
251, 252, 253, 254, 255, 256, 257, 258, 259, 260, 261, 262, 263, 264, 265,
266, 267, 268, 269, 270, 271, 272, 273, 274, 275, 276, 277, 278, 279, 280,
281, 282, 283, 284, 285, 286, 287, 288, 289, 290, 291, 292, 293, 294, 295,
296, 297, 298, 299, 300, 301, 302, 303, 304, 305, 306, 307, 308, 309, 310,
311, 312, 313, 314, 315, 316, 317, 318, 319, 320, 321, 322, 323, 324, 325,
326, 327, 328, 329, 330, 331, 332, 333, 334, 335, 336, 337, 338, 339, 340,
341, 342, 343, 344, 345, 346, 347, 348, 349, 350, 351, 352, 353, 354, 355,
356, 357, 358, 359, 360, 361, 362, 363, 364, 365, 366, 367, 368, 369, 370,
371, 372, 373, 374, 375, 376, 377, 378, 379, 380, 381, 382, 383, 384, 385,
386, 387, 388, 389, 390, 391, 392, 393, 394, 395, 396, 397, 398, 399, 400,
401, 402, 403, 404, 405, 406, 407, 408, 409, 410, 411, 412, 413, 414, 415,
416, 417, 418, 419, 420, 421, 422, 423, 424, 425, 426, 427, 428, 429, 430,
431, 432, 433, 434, 435, 436, 437, 438, 439, 440, 441, 442, 443, 444, 445,
446, 447, 448, 449, 450, 451, 452, 453, 454, 455, 456, 457, 458, 459, 460,
461, 462, 463, 464, 465, 466, 467
composé 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18,
19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36,
37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51
construit 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16
dérivé 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37
disponible 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
fléchi 1, 2, 3, 4
fréquent 1, 2, 3
grammatical 1
lexical 1
simple 1, 2, 3, 4, 5
Motivation 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Nature 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33
Néologie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20
Niveau de langue 1
Nomenclature 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18,
19, 20, 21, 22, 23, 24, 25
Onomasiologie 1, 2
Onomatopée 1, 2
Paradigmatique 1, 2, 3, 4
Paradigme 1, 2, 3, 4, 5
Paraphrase 1, 2
Parasynthétique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Paronymie 1, 2, 3
Partie du discours 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Phonème 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Phonologie 1, 2, 3, 4, 5
Polysémie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22
Préfixe 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40,
41, 42, 43, 44, 45, 46
Prototype 1
Radical 1, 2, 3
Référent 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14
Registre de langue 1
Relations lexicales 1, 2, 3, 4, 5, 6
Sémantème 1
Sémantique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39,
40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59,
60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79,
80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99,
100, 101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 114,
115, 116, 117, 118, 119, 120
Sémasiologie 1, 2
Sème 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
42, 43, 44
afférent 1, 2, 3
fondamental 1, 2, 3
générique 1, 2
inhérent 1, 2, 3, 4, 5
spécifique 1
virtuel ou virtuème 1, 2, 3, 4
Sémème 1, 2, 3, 4
Sémiologie 1, 2
Sens
figuré 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21
propre 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23
Siglaison 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Sigle 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 28
Signal 1, 2
Signe 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50
linguistique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,
18, 19, 20, 21, 22
Signifiant 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36
Signification 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39,
40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58
Signifié 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40,
41
Statistique lexicale 1, 2, 3, 4, 5, 6
Structuralisme 1, 2
Structure 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38
Substitution 1, 2, 3, 4
Suffixe 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40,
41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53
Supplétion 1
Syllabe 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16
fermée 1, 2, 3, 4, 5
ouverte 1, 2, 3, 4, 5, 6
Symbole 1
Synchronie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Synecdoque 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Synonyme 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
absolu 1, 2
approximatif ou partiel 1, 2
Syntagmatique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Syntagme 1
Syntaxe 1
Système 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40,
41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51
Termes incompatibles 1
Trait oppositif 1, 2, 3
pertinent 1
sémantique 1
Trou lexical 1
Universaux 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Valeur 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19
Variante 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Vocable 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14
Vocabulaire 1, 2, 3
actif 1, 2, 3
passif 1, 2, 3, 4