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gisti, les notes

juridiques

La nationalité française
Les textes
(troisième édition)

Les articles 17 à 33-2 du code civil


Décrets et circulaires d’application

groupe
d’information
et de soutien
des immigrés
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La nationalité française
- Les textes -
(troisième édition)

Cette Note juridique a pour but de mettre à la disposition de tous ceux qui en ont besoin les
principaux textes en vigueur sur la nationalité française.
Il a paru en effet utile de rassembler dans un document unique et d’accès facile non seule-
ment les extraits du Code civil concernant la nationalité, mais aussi les autres dispositions
législatives applicables et les textes d’application – décrets, arrêtés, circulaires – dont tous,
de surcroît, n’ont pas été publiés au Journal Officiel.
Ainsi conçue, cette publication constitue un complément précieux du Guide de la nationalité
française (Gisti/La Découverte, 2010).
Elle contient les décrets qui fixent les procédures applicables aux déclarations de nationa-
lité française, naturalisations, réintégrations, cas de perte ainsi que le décret relatif à l’expé-
rimentation de la déconcentration de certaines décisions en matière de naturalisation. Les
principales circulaires complétant et précisant la législation applicable sont reproduites
intégralement, et notamment celle du 29 décembre 2009 relative à la procédure d’acquisi-
tion de la nationalité française à raison du mariage, ou encore celles portant sur la procé-
dure de naturalisation. Les diverses circulaires relatives à la preuve de la nationalité fran-
çaise et à la délivrance des cartes nationales d’identité sont également reproduites dans
cette publication.

Février 2010
Sommaire
Textes législatifs
Code civil / Dispositions relatives à la nationalité française (articles 17 à 33-2) 5
Code du service national 14
Loi n° 98-170 du 16 mars 1998 relative à la nationalité [extrait] 16

Loi n° 73-42 du 9 janvier 1973 complétant et modifiant le code de la nationalité française et relative
à certaines dispositions concernant la nationalité française [extrait] 16

Textes d’application
Décret n° 2009-1671 du 28 décembre 2009 sur l'expérimentation de la déconcentration des décisions
individuelles relatives aux demandes d'acquisition de la nationalité française 17
Arrêté du 28 décembre 2009 fixant la date d'application des dispositions expérimentales du décret n° 2009-1671
du 28 décembre 2009 et désignant les départements relevant de cette expérimentation 18
Décret n° 2004-1159 du 29 octobre 2004 portant application de la loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 modifiée
relative au nom de famille et modifiant diverses dispositions relatives à l'état civil [extrait] 19
Décret n° 98-719 du 20 août 1998 relatif à l’information du public en matière de droit de la nationalité 20

Décret n° 98-720 du 20 août 1998 portant application de la loi n° 98-170 du 16 mars 1998 relative
à la nationalité et relatif aux déclarations, demandes, décisions et mentions en matière de nationalité française
[extraits] 22
Décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 relatif aux déclarations de nationalité, aux décisions de naturalisation,
de réintégration, de perte, de déchéance et de retrait de la nationalité française 23
Circulaire du 29 décembre 2009 relative à la procédure d’acquisition de la nationalité française en raison
du mariage 32
Circulaire n° 2007-171 du 13 novembre 2007 relative à l’acquisition de la nationalité française : information
des élèves par les établissements scolaires 53

Circulaire du 24 septembre 2007 relative aux conditions de délivrance et de renouvellement des cartes nationales
d'identité 55
Circulaire n° 2007-325 du 22 août 2007 relative à la mise en oeuvre des dispositions des articles 35, 41 et 45
du décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 relatif aux déclarations de nationalité, aux décrets de naturalisation,
de réintégration, de perte, de déchéance et de retrait de la nationalité française, et à l’application PRENAT [extraits] 56
Circulaire interministérielle DPM/N3/DLPAJ/DAPAF n° 2006-446 du 10 octobre 2006 sur la mise en oeuvre
des dispositions de la loi n° 2006-911 du 24 juillet 2006 relative à l’immigration et à l’intégration concernant
la procédure de naturalisation 59
Circulaire du 3 août 2006 relative aux modifications apportées au code civil en matière d'attribution
et d'acquisition de la nationalité française 62
Circulaire CIV/07/05/343 du 17 mai 2005 relative à la mise en œuvre du décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993
modifié par le décret n° 2005-25 du 14 janvier 2005 relatif aux déclarations de nationalité 65

Circulaire du 31 décembre 2004 relative à l’amélioration des conditions de délivrance de la carte nationale
d’identité par application du concept de la possession d’état de Français aux personnes nées à l’étranger 69
Circulaire n° 2004-600 du 14 décembre 2004 relative aux conditions d'application de la loi sur le nom de famille
aux personnes acquérant la nationalité française [extraits] 70
Circulaire CIV 2004-12 C2 du 1er octobre 2004 relative à l'amélioration des conditions de délivrance des
certificats de nationalité française par application de l'article 30-2 du code civil 71
Circulaire DLPAJ-SDECT du 20 janvier 2004 sur les dispositions de la loi du 26 novembre 2003 modifiant
certains articles du code civil relatifs à la nationalité [extraits] 72
Circulaire DPM n° 2000-254 du 12 mai 2000 relative aux naturalisations, réintégrations dans la nationalité
française et perte de la nationalité française 73

Circulaire du 10 janvier 2000 relative à l’établissement et à la délivrance des cartes nationales d’identité [extraits] 85
Circulaire n° 98/17 du 24 décembre 1998 relative à l’amélioration des conditions de délivrance des certificats
de nationalité française 90
Circulaire n° 98/14 du 26 août 1998 relative aux modalités d’entrée en vigueur de la loi du 16 mars 1998 [extraits] 94

Circulaire n° 95-8/D3 du 5 mai 1995 relative à la délivrance des certificats de nationalité française 101
Circulaire n° 94/16 du 27 juin 1994 relative à l’enregistrement des déclarations de nationalité
par les juges d’instance 106

Tous les textes reproduits dans cette Note juridique sont facilement accessibles en version
intégrales sur le site web du Gisti à partir de la rubrique www.gisti.org/textes-nationalite

Les polémiques récurrentes autour de la question de la


nationalité témoignent des enjeux politiques et
idéologiques sous-jacents. Sur fond de référence à l’«
identité nationale », on assiste à un durcissement constant
des conditions d’accès à la nationalité française. Les
difficultés rencontrées par les étrangers dans ce domaine
sont difficilement dissociables de la volonté de « maîtrise
des flux » qui régit l’ensemble de la politique d’immigration.
Malgré les débats sur le sujet, les règles qui régissent
l’attribution et l’acquisition de la nationalité française sont
mal connues. Cet ouvrage s’assigne donc un double
objectif :
– offrir à tous une information claire et accessible ;
– permettre aux personnes directement concernées d’avoir
une vue précise de leur situation au regard de la nationalité
française et les informer sur les conditions dans lesquelles
elles peuvent acquérir – ou, le cas échéant, perdre – cette
nationalité.
Éditions La Découverte, février 2010, 3e édition,
210 pages, 14 € + 3 € de frais d'envoi
ISBN 978-2-7071-5939-7

>> Sommaire détaillé et bon de commande


sur www.gisti.org/guides
Textes législatifs – Gisti page 5

Code civil
Dispositions relatives à la nationalité française (articles 17 à 33-2)
(Texte en vigueur au 1er janvier 2010)

LIVRE IER vues par la loi, être faites, sans auto- Article 17-8
Des personnes risation, dès l'âge de seize ans.
Les nationaux de l'État cédant, do-
Le mineur âgé de moins de seize ans miciliés dans les territoires annexés
Titre Ier bis doit être représenté par celui ou ceux au jour du transfert de la souverai-
De la nationalité française qui exercent à son égard l'autorité pa- neté acquièrent la nationalité fran-
rentale. çaise, à moins qu'il n'établissent ef-
Chapitre Ier Doit être pareillement représenté le fectivement leur domicile hors de ces
Dispositions générales mineur dont l'altération des facultés territoires. Sous la même réserve, les
mentales ou corporelles empêche nationaux français, domiciliés dans
Article 17 l'expression de la volonté. L'empê- les territoires cédés au jour du trans-
chement est constaté par le juge des fert de souveraineté perdent cette na-
La nationalité française est attribuée, tionalité.
s'acquiert ou se perd selon les dispo- tutelles d'office, à la requête d'un
sitions fixées par le présent titre, sous membre de la famille du mineur ou
du ministère public, au vu d'un certi- Article 17-9
la réserve de l'application des traités
ficat délivré par un médecin spécia- Les effets sur la nationalité française
et autres engagements internationaux
liste choisi sur une liste établie par le de l'accession à l'indépendance d'an-
de la France.
procureur de la République.
ciens départements ou territoires
Article 17-1 Lorsque le mineur mentionné à l'ali- d'outre-mer de la République sont dé-
néa précédent est placé sous tutelle, terminés au chapitre VII du présent
Les lois nouvelles relatives à l'attribu-
sa représentation est assurée par le titre.
tion de la nationalité d'origine s'ap- tuteur autorisé à cet effet par le con-
pliquent aux personnes encore mi- seil de famille. Article 17-10
neures à la date de leur entrée en vi-
gueur, sans préjudicier aux droits ac- Les dispositions de l'article 17-8 s'ap-
Article 17-4
quis par des tiers et sans que la vali- pliquent, à titre interprétatif, aux
(Loi n°2003-1119 du 26/11/2003, art. 63)
dité des actes passés antérieurement changements de nationalité consécu-
puisse être contestée pour cause de Au sens du présent titre, l'expression tifs aux annexions et cessions de ter-
nationalité. « en France » s'entend du territoire ritoires résultant de traités antérieurs
métropolitain, des départements et des au 19 octobre 1945.
Les dispositions de l'alinéa précédent collectivités d'outre-mer ainsi que de
s'appliquent à titre interprétatif, aux la Nouvelle-Calédonie et des Terres Toutefois, les personnes étrangères
lois sur la nationalité d'origine qui ont australes et antarctiques françaises. qui étaient domiciliées dans les ter-
été mises en vigueur après la promul- ritoires rétrocédés par la France,
gation du titre Ier du présent code. Article 17-5 conformément au traité de Paris du
30 mai 1814 et qui, à la suite de ce
Article 17-2 Dans le présent titre, majorité et mi- traité, ont transféré en France leur
norité s'entendent au sens de la loi domicile, n'ont pu acquérir, de ce
L'acquisition et la perte de la natio- française. chef, la nationalité française que si
nalité française sont régies par la loi
elles se sont conformées aux dispo-
en vigueur au temps de l'acte ou du Article 17-6 sitions de la loi du 14 octobre 1814.
fait auquel la loi attache ces effets.
Il est tenu compte pour la détermina- Les Français qui étaient nés hors des
Les dispositions de l'alinéa qui pré- tion, à toute époque, du territoire fran- territoires rétrocédés et qui ont con-
cède règlent, à titre interprétatif, l'ap- çais, des modifications résultant des servé leur domicile sur ces territoi-
plication dans le temps des lois sur la actes de l'autorité publique française res n'ont pas perdu la nationalité
nationalité qui ont été en vigueur pris en application de la constitution française, par application du traité
avant le 19 octobre 1945. et des lois, ainsi que des traités inter- susvisé.
nationaux survenus antérieurement.
Article 17-3 Article 17-11
(Loi n° 2007-1631 du 20/11/2007 - art. 39) Article 17-7 Sans qu'il soit porté atteinte à l'inter-
Les demandes en vue d'acquérir, de Les effets sur la nationalité française prétation donnée aux accords anté-
perdre la nationalité française ou des annexions et cessions de territoi- rieurs, un changement de nationalité
d'être réintégré dans cette nationalité, res sont réglés par les dispositions qui ne peut, en aucun cas, résulter d'une
ainsi que les déclarations de nationa- suivent, à défaut de stipulations con- convention internationale si celle-ci
lité, peuvent, dans les conditions pré- ventionnelles. ne le prévoit expressément.
page 6 Gisti – La nationalité française

Article 17-12 Article 19-2 Article 20-3


Lorsqu'un changement de nationalité Est présumé né en France l'enfant Dans les cas visés à l'article précédent,
est subordonné, dans les termes d'une dont l'acte de naissance a été dressé nul ne peut répudier la nationalité fran-
convention internationale, à l'accom- conformément à l'article 58 du pré- çaise s'il ne prouve qu'il a par filiation
plissement d'un acte d'option, cet sent code. la nationalité d'un pays étranger.
acte est déterminé dans sa forme par
la loi de celui des pays contractants Article 19-3 Article 20-4
dans lequel il est institué. (Ordo. nº 2005-759 du 04/07/2005, art. 17 I)
Le Français qui contracte un engage-
Est français l'enfant né en France lors- ment dans les armées françaises perd
Chapitre II que l'un de ses parents au moins y est la faculté de répudiation.
De la nationalité française lui-même né.
d'origine Article 20-5
Article 19-4
Section 1 Les dispositions contenues dans les
Toutefois, si un seul des parents est articles 19-3 et 19-4 ne sont pas ap-
Des Français par filiation
né en France, l'enfant français, en plicables aux enfants nés en France
vertu de l'article 19-3, a la faculté de
Article 18 des agents diplomatiques ou des
répudier cette qualité dans les six
(Ordo. nº 2005-759 du 04/07/2005, art. 17 I) consuls de carrière de nationalité
mois précédant sa majorité et dans les
étrangère.
Est français l'enfant dont l'un des pa- douze mois la suivant.
rents au moins est français. Ces enfants ont toutefois la faculté
Cette faculté se perd si l'un des pa-
rents acquiert la nationalité française d'acquérir volontairement la qualité
Article 18-1 de Français conformément aux dis-
durant la minorité de l'enfant.
Toutefois, si un seul des parents est positions de l'article 21-11 ci-après.
français, l'enfant qui n'est pas né en Section 3
France a la faculté de répudier la qua- Dispositions communes
lité de Français dans les six mois pré-
Chapitre III
Article 20 De l'acquisition
cédant sa majorité et dans les douze
de la nationalité française
mois la suivant. L'enfant qui est français en vertu des
Cette faculté se perd si le parent étran- dispositions du présent chapitre est Section 1
ger ou apatride acquiert la nationalité réputé avoir été français dès sa nais- Des modes d'acquisition
sance, même si l'existence des condi- de la nationalité française
française durant la minorité de l'enfant.
tions requises par la loi pour l'attri-
Paragraphe 1
Section 2 bution de la nationalité française n'est Acquisition de la nationalité française
Des Français par la naissance établie que postérieurement. à raison de la filiation
en France
La nationalité de l'enfant qui a fait
l'objet d'une adoption plénière est dé- Article 21
Article 19
terminée selon les distinctions établies L'adoption simple n'exerce de plein
Est français l'enfant né en France de aux articles 18 et 18-1, 19-1, 19-3 et droit aucun effet sur la nationalité de
parents inconnus. 19-4 ci-dessus. l'adopté.
Toutefois, il sera réputé n'avoir jamais Toutefois, l'établissement de la qualité
été français si, au cours de sa mino- de Français postérieurement à la nais- Paragraphe 2
rité, sa filiation est établie à l'égard Acquisition de la nationalité française
sance ne porte pas atteinte à la validité à raison du mariage
d'un étranger et s'il a, conformément des actes antérieurement passés par
à la loi nationale de son auteur, la na- l'intéressé ni aux droits antérieurement Article 21-1
tionalité de celui-ci. acquis à des tiers sur le fondement de
la nationalité apparente de l'enfant. Le mariage n'exerce de plein droit
Article 19-1 aucun effet sur la nationalité.
(Loi n° 2003-1119 du 26/11/2003, art. 79) Article 20-1
Article 21-2
Est français : La filiation de l'enfant n'a d'effet sur (Loi n° 2003-1119 du 26/11/2003, art.65)
1º L'enfant né en France de parents la nationalité de celui-ci que si elle est (Loi n° 2006-911 du 24/07/2006, art. 79)
apatrides ; établie durant sa minorité. (Loi n° 2009-56 du 12/05/2009, art. 12)
2º L'enfant né en France de parents L'étranger ou apatride qui contracte
Article 20-2
étrangers pour lequel les lois étran- mariage avec un conjoint de nationa-
gères de nationalité ne permettent Le Français qui possède la faculté de lité française peut, après un délai de
en aucune façon qu'il se voie trans- répudier la nationalité française dans quatre ans à compter du mariage, ac-
mettre la nationalité de l'un ou les cas visés au présent titre peut exer- quérir la nationalité française par dé-
l'autre de ses parents. cer cette faculté par déclaration sous- claration à condition qu'à la date de
crite conformément aux articles 26 et cette déclaration la communauté de
Toutefois, il sera réputé n'avoir jamais
suivants. vie tant affective que matérielle n'ait
été français si, au cours de sa mino-
rité, la nationalité étrangère acquise Il peut renoncer à cette faculté à par- pas cessé entre les époux depuis le
ou possédée par l'un de ses parents tir de l'âge de seize ans dans les mê- mariage et que le conjoint français ait
vient à lui être transmise. mes conditions. conservé sa nationalité.
Textes législatifs – Gisti page 7

Le délai de communauté de vie est Article 21-5 Article 21-10


porté à cinq ans lorsque l'étranger, au
Le mariage déclaré nul par une déci- Les dispositions des articles 21-7 à 21-
moment de sa déclaration, ne justifie
sion émanant d'une juridiction fran- 9 ne sont pas applicables aux enfants
pas avoir résidé de manière ininter-
çaise ou d'une juridiction étrangère nés en France des agents diplomati-
rompue et régulière pendant au moins
dont l'autorité est reconnue en France ques et des consuls de carrière de na-
trois ans en France à compter du ma-
ne rend pas caduque la déclaration pré- tionalité étrangère. Ces enfants ont
riage, soit n'est pas en mesure d'ap-
vue à l'article 21-2 au profit du con- toutefois la faculté d'acquérir volon-
porter la preuve que son conjoint fran-
joint qui l'a contractée de bonne foi. tairement la nationalité française con-
çais a été inscrit pendant la durée de
formément aux dispositions de l'arti-
leur communauté de vie à l'étranger cle 21-11 ci-après.
Article 21-6
au registre des Français établis hors de
France. En outre, le mariage célébré à L'annulation du mariage n'a point
Article 21-11
l'étranger doit avoir fait l'objet d'une d'effet sur la nationalité des enfants
(Loi n° 2007-1631 du 20/11/2007, art. 39)
transcription préalable sur les registres qui en sont issus.
de l'état civil français. L'enfant mineur né en France de pa-
Paragraphe 3 rents étrangers peut à partir de l'âge
Le conjoint étranger doit en outre Acquisition de la nationalité française de seize ans réclamer la nationalité
justifier d'une connaissance suffi- à raison de la naissance
et de la résidence en France française par déclaration, dans les
sante, selon sa condition, de la lan- conditions prévues aux articles 26 et
gue française. suivants si, au moment de sa déclara-
Article 21-7
La déclaration est faite dans les con- tion, il a en France sa résidence et s'il
Tout enfant né en France de parents a eu sa résidence habituelle en France
ditions prévues aux articles 26 et sui-
étrangers acquiert la nationalité fran- pendant une période continue ou dis-
vants. Par dérogation aux dispositions
çaise à sa majorité si, à cette date, il a continue d'au moins cinq ans, depuis
de l'article 26-1, elle est enregistrée par
en France sa résidence et s'il a eu sa l'âge de onze ans.
le ministre chargé des naturalisations.
résidence habituelle en France pen-
dant une période continue ou discon- Dans les mêmes conditions, la natio-
Article 21-3 nalité française peut être réclamée, au
tinue d'au moins cinq ans, depuis
Sous réserve des dispositions prévues l'âge de onze ans. nom de l'enfant mineur né en France
aux articles 21-4 et 26-3, l'intéressé de parents étrangers, à partir de l'âge
Les tribunaux d'instance, les collecti- de treize ans et avec son consentement
acquiert la nationalité française à la vités territoriales, les organismes et ser-
date à laquelle la déclaration a été personnel, la condition de résidence
vices publics, et notamment les établis- habituelle en France devant alors être
souscrite. sements d'enseignement sont tenus remplie à partir de l'âge de huit ans.
d'informer le public, et en particulier Le consentement du mineur est re-
Article 21-4 les personnes auxquelles s'applique le
(Loi n° 2003-1119 du 26/11/2003, art. 66) quis, sauf s'il est empêché d'exprimer
premier alinéa, des dispositions en vi- sa volonté par une altération de ses
Le Gouvernement peut s'opposer par gueur en matière de nationalité. Les facultés mentales ou corporelles cons-
décret en Conseil d'Etat, pour indignité conditions de cette information sont tatée selon les modalités prévues au
ou défaut d'assimilation, autre que lin- fixées par décret en Conseil d'État. troisième alinéa de l'article 17-3.
guistique, à l'acquisition de la nationa-
lité française par le conjoint étranger Article 21-8 Paragraphe 4
dans un délai de deux ans à compter Acquisition de la nationalité française
L'intéressé a la faculté de déclarer, par déclaration de nationalité
de la date du récépissé prévu au dans les conditions prévues aux arti-
deuxième alinéa de l'article 26 ou, si cles 26 et suivants et sous réserve qu'il
l'enregistrement a été refusé, à comp- Article 21-12
prouve qu'il a la nationalité d'un État (Loi n° 2003-1119 du 26/11/2003, art. 67)
ter du jour où la décision judiciaire étranger, qu'il décline la qualité de
admettant la régularité de la déclara- Français dans les six mois qui précè- L'enfant qui a fait l'objet d'une adop-
tion est passée en force de chose ju- dent sa majorité ou dans les douze tion simple par une personne de na-
gée. mois qui la suivent. tionalité française peut, jusqu'à sa
majorité, déclarer, dans les conditions
La situation effective de polygamie du Dans ce dernier cas, il est réputé
conjoint étranger ou la condamnation prévues aux articles 26 et suivants,
n'avoir jamais été français. qu'il réclame la qualité de Français,
prononcée à son encontre au titre de
pourvu qu'à l'époque de sa déclara-
l'infraction définie à l'article 222-9 du Article 21-9
code pénal, lorsque celle-ci a été com- tion il réside en France.
mise sur un mineur de quinze ans, sont Toute personne qui remplit les con- Toutefois, l'obligation de résidence
constitutives du défaut d'assimilation. ditions prévues à l'article 21-7 pour est supprimée lorsque l'enfant a été
acquérir la qualité de Français perd adopté par une personne de nationa-
En cas d'opposition du Gouverne- la faculté de décliner celle-ci si elle lité française n'ayant pas sa résidence
ment, l'intéressé est réputé n'avoir contracte un engagement dans les ar- habituelle en France.
jamais acquis la nationalité française. mées françaises.
Peut, dans les mêmes conditions, ré-
Toutefois, la validité des actes passés Tout mineur né en France de parents clamer la nationalité française :
entre la déclaration et le décret d'op- étrangers, qui est régulièrement incor-
position ne pourra être contestée poré en qualité d'engagé, acquiert la 1º L'enfant qui, depuis au moins cinq
pour le motif que l'auteur n'a pu ac- nationalité française à la date de son années, est recueilli en France et élevé
quérir la nationalité française. incorporation. par une personne de nationalité fran-
page 8 Gisti – La nationalité française

çaise ou qui, depuis au moins trois l'occasion d'un engagement opéra- 3º (abrogé) ; (loi du 22/07/1993)
années, est confié au service de l'aide tionnel et qui en fait la demande. 4º L'étranger qui a effectivement ac-
sociale à l'enfance ; compli des services militaires dans
En cas de décès de l'intéressé, dans
2º L'enfant recueilli en France et élevé les conditions prévues au premier ali- une unité de l'armée française ou
dans des conditions lui ayant permis néa, la même procédure est ouverte à qui, en temps de guerre, a contracté
de recevoir, pendant cinq années au ses enfants mineurs qui, au jour du un engagement volontaire dans les
moins une formation française, soit décès, remplissaient la condition de armées françaises ou alliées ;
par un organisme public, soit par un résidence prévue à l'article 22-1. 5º (abrogé) ; (loi du 24/07/2006)
organisme privé présentant les carac- 6º L'étranger qui a rendu des ser-
tères déterminés par un décret en Article 21-14-2
vices exceptionnels à la France ou
Conseil d'État. Le représentant de l'État dans le dé- celui dont la naturalisation pré-
partement et, à Paris, le préfet de po- sente pour la France un intérêt ex-
Article 21-13 lice, communique au maire en sa qua- ceptionnel. Dans ce cas, le décret
Peuvent réclamer la nationalité fran- lité d'officier de l'état civil l'adresse des de naturalisation ne peut être ac-
çaise par déclaration souscrite confor- ressortissants étrangers naturalisés par cordé qu'après avis du Conseil
mément aux articles 26 et suivants, les décret résidant dans la commune. d'État sur rapport motivé du mi-
personnes qui ont joui, d'une façon nistre compétent ;
Une cérémonie d'accueil dans la ci-
constante, de la possession d'état de toyenneté française peut être organi- 7º L'étranger qui a obtenu le statut
Français, pendant les dix années pré- sée par le maire à l'intention de ces de réfugié en application de la loi
cédant leur déclaration. derniers. nº 52-893 du 25 juillet 1952 portant
création d'un Office français de
Lorsque la validité des actes passés protection des réfugiés et apatrides.
antérieurement à la déclaration était Article 21-15
subordonnée à la possession de la na- Hors le cas prévu à l'article 21-14-1, Article 21-20
tionalité française, cette validité ne l'acquisition de la nationalité française
peut être contestée pour le seul motif par décision de l'autorité publique ré- Peut être naturalisée sans condition de
que le déclarant n'avait pas cette na- sulte d'une naturalisation accordée stage la personne qui appartient à l'en-
tionalité. par décret à la demande de l'étranger. tité culturelle et linguistique française,
lorsqu'elle est ressortissante des terri-
Article 21-14 toires ou États dont la langue officielle
Article 21-16
ou l'une des langues officielles est le
Les personnes qui ont perdu la natio- Nul ne peut être naturalisé s'il n'a en Français, soit lorsque le Français est
nalité française en application de l'ar- France sa résidence au moment de la sa langue maternelle, soit lorsqu'elle
ticle 23-6 ou à qui a été opposée la fin signature du décret de naturalisation. justifie d'une scolarisation minimale de
de non-recevoir prévue par l'article 30- cinq années dans un établissement
3 peuvent réclamer la nationalité fran- Article 21-17 enseignant en langue française.
çaise par déclaration souscrite confor-
mément aux articles 26 et suivants. Sous réserve des exceptions prévues
Article 21-21
aux articles 21-18, 21-19 et 21-20, la
Elles doivent avoir soit conservé ou naturalisation ne peut être accordée La nationalité française peut être
acquis avec la France des liens mani- qu'à l'étranger justifiant d'une rési- conférée par naturalisation sur pro-
festes d'ordre culturel, professionnel, dence habituelle en France pendant position du ministre des affaires
économique ou familial, soit effective- les cinq années qui précèdent le dé- étrangères à tout étranger franco-
ment accompli des services militaires pôt de la demande. phone qui en fait la demande et qui
dans une unité de l'armée française ou contribue par son action émérite au
combattu dans les armées françaises ou Article 21-18 rayonnement de la France et à la
alliées en temps de guerre. prospérité de ses relations économi-
Le stage mentionné à l'article 21-17
ques internationales.
Les conjoints survivants des person- est réduit à deux ans :
nes qui ont effectivement accompli
1º Pour l'étranger qui a accompli Article 21-22
des services militaires dans une unité
avec succès deux années d'études (Loi n° 2006-911 du 24/07/2006, art. 83)
de l'armée française ou combattu
supérieures en vue d'acquérir un
dans les armées françaises ou alliées diplôme délivré par une université Nul ne peut être naturalisé s'il n'a at-
en temps de guerre peuvent égale- ou un établissement d'enseigne- teint l'âge de dix-huit ans.
ment bénéficier des dispositions du ment supérieur français ; Toutefois, la naturalisation peut être
premier alinéa du présent article.
2º Pour celui qui a rendu ou qui accordée à l'enfant mineur resté
Paragraphe 5 peut rendre par ses capacités et ses étranger bien que l'un de ses parents
Acquisition de la nationalité française talents des services importants à la ait acquis la nationalité française s'il
par décision de l'autorité publique France. justifie avoir résidé en France avec ce
parent durant les cinq années précé-
Article 21-14-1 Article 21-19 dant le dépôt de la demande.
La nationalité française est conférée Peut être naturalisé sans condition de Article 21-23
par décret, sur proposition du minis- stage :
tre de la défense, à tout étranger en- Nul ne peut être naturalisé s'il n'est
gagé dans les armées françaises qui a 1º (abrogé) ; (loi du 24/07/2006) pas de bonnes vie et moeurs ou s'il a
été blessé en mission au cours ou à 2º (abrogé) ; (loi du 24/07/2006) fait l'objet de l'une des condamna-
Textes législatifs – Gisti page 9

tions visées à l'article 21-27 du pré- condition de l'acquisition de la natio- mément aux dispositions des arti-
sent code. nalité française : cles 775-1 et 775-2 du code de pro-
cédure pénale.
Les condamnations prononcées à 1º Le séjour hors de France d'un
l'étranger pourront toutefois ne pas étranger qui exerce une activité Paragraphe 7
être prises en considération ; en ce professionnelle publique ou pri- De la cérémonie d'accueil
cas, le décret prononçant la naturali- vée pour le compte de l'État fran- dans la citoyenneté française
sation ne pourra être pris qu'après çais ou d'un organisme dont l'ac- (Loi n° 2006-911 du 24/07/2006, art. 85-87)
avis conforme du Conseil d'État. tivité présente un intérêt parti-
culier pour l'économie ou la cul- Article 21-28
Article 21-24 ture française ;
Le représentant de l'État dans le dé-
(Loin°2003-1119 du 26/11/2003, art. 68)
2º Le séjour dans les pays en union partement ou, à Paris, le préfet de po-
Nul ne peut être naturalisé s'il ne jus- douanière avec la France qui sont lice organise, dans un délai de six mois
tifie de son assimilation à la commu- désignés par décret ; à compter de l'acquisition de la na-
nauté française, notamment par une tionalité française, une cérémonie
3º La présence hors de France, en
connaissance suffisante, selon sa con- d'accueil dans la citoyenneté française
temps de paix comme en temps de
dition, de la langue française et des à l'intention des personnes résidant
guerre, dans une formation régu-
droits et devoirs conférés par la na- dans le dépar-tement visées aux arti-
lière de l'armée française ou au ti-
tionalité française. cles 21-2, 21-11, 21-12, 21-14, 21-14-
tre des obligations prévues par le
livre II du code du service national ; 1, 21-15, 24-1, 24-2 et 32-4 du pré-
Article 21-24-1 sent code ainsi qu'à l'article 2 de la
(Loi n°2003-1119 du 26/11/2003, art. 69) 4º Le séjour hors de France en loi n° 64-1328 du 26 décembre 1964
qualité de volontaire du service autorisant l'approbation de la con-
La condition de connaissance de la lan-
national. vention du Conseil de l'Europe sur la
gue française ne s'applique pas aux
réfugiés politiques et apatrides résidant L'assimilation de résidence qui pro- réduction des cas de pluralité de na-
régulièrement et habituellement en fite à l'un des époux s'étend à l'autre tionalités et sur les obligations mili-
France depuis quinze années au moins taires en cas de pluralité de nationali-
s'ils habitent effectivement ensemble.
et âgés de plus de soixante-dix ans. tés, signée à Strasbourg le 6 mai 1963.
Article 21-27 Les députés et les sénateurs élus dans
Article 21-25 (Loi n°2003-1119 du 26/11/2003, art. 70) le département sont invités à la céré-
Les conditions dans lesquelles s'effec- Nul ne peut acquérir la nationalité monie d'accueil.
tuera le contrôle de l'assimilation et française ou être réintégré dans cette Les personnes ayant acquis de plein
de l'état de santé de l'étranger en ins- nationalité s'il a été l'objet soit d'une droit la nationalité française en appli-
tance de naturalisation seront fixées condamnation pour crimes ou délits cation de l'article 21-7 sont invitées à
par décret. constituant une atteinte aux intérêts cette cérémonie dans un délai de six
fondamentaux de la Nation ou un mois à compter de la délivrance du
Article 21-25-1 acte de terrorisme, soit, quelle que certificat de nationalité française men-
(Loi n° 2006-911 du 24/07/2006, art. 84) soit l'infraction considérée, s'il a été tionné à l'article 31.
La réponse de l'autorité publique à une condamné à une peine égale ou su-
demande d'acquisition de la nationa- périeure à six mois d'emprisonne- Article 21-29
lité française par naturalisation doit ment, non assortie d'une mesure de
Le représentant de l'Etat dans le dé-
intervenir au plus tard dix-huit mois à sursis.
partement ou, à Paris, le préfet de
compter de la remise de toutes les piè- Il en est de même de celui qui a fait police communique au maire, en sa
ces nécessaires à la constitution d'un l'objet soit d'un arrêté d'expulsion non qualité d'officier d'état civil, l'iden-
dossier complet contre laquelle un ré- expressément rapporté ou abrogé, soit tité et l'adresse des personnes résidant
cépissé est délivré immédiatement. d'une interdiction du territoire fran- dans la commune susceptibles de bé-
Le délai visé au premier alinéa est ré- çais non entièrement exécutée. néficier de la cérémonie d'accueil
duit à douze mois lorsque l'étranger dans la citoyenneté française.
Il en est de même de celui dont le sé-
en instance de naturalisation justifie Lorsque le maire en fait la demande,
jour en France est irrégulier au regard
avoir en France sa résidence habi- il peut l'autoriser à organiser, en sa
des lois et conventions relatives au
tuelle depuis une période d'au moins qualité d'officier d'état civil, la céré-
séjour des étrangers en France.
dix ans au jour de cette remise. monie d'accueil dans la citoyenneté
Les délais précités peuvent être pro- Les dispositions du présent article ne française.
longés une fois, par décision motivée, sont pas applicables à l'enfant mineur
pour une période de trois mois. susceptible d'acquérir la nationalité Section 2
française en application des articles Des effets de l'acquisition
21-7, 21-11, 21-12 et 22-1, ni au con- de la nationalité française
Paragraphe 6
Dispositions communes à certains damné ayant bénéficié d'une réhabi-
modes d'acquisition de la nationalité Article 22
litation de plein droit ou d'une réha-
française
bilitation judiciaire conformément La personne qui a acquis la nationa-
aux dispositions de l'article 133-12 du lité française jouit de tous les droits
Article 21-26
code pénal, ou dont la mention de la et est tenue à toutes les obligations
Est assimilé à la résidence en France condamnation a été exclue du bulle- attachées à la qualité de français, à
lorsque cette résidence constitue une tin nº 2 du casier judiciaire, confor- dater du jour de cette acquisition.
page 10 Gisti – La nationalité française

Article 22-1 Article 23-2 avis conforme du Conseil d'État,


(Ordo. nº 2005-759 du 04/07/2005, art. 17 II) avoir perdu la qualité de français.
Les Français de moins de trente-cinq
L'enfant mineur dont l'un des deux ans ne peuvent souscrire la déclara-
parents acquiert la nationalité fran- tion prévue aux articles 23 et 23-1 ci- Article 23-8
çaise, devient français de plein droit dessus que s'ils sont en règle avec les Perd la nationalité française le Fran-
s'il a la même résidence habituelle que obligations du livre II du code du ser- çais qui, occupant un emploi dans une
ce parent ou s'il réside alternative- vice national. armée ou un service public étranger
ment avec ce parent dans le cas de sé- ou dans une organisation internatio-
paration ou divorce. Article 23-3 nale dont la France ne fait pas partie
Les dispositions du présent article ne Perd la nationalité française le Fran- ou plus généralement leur apportant
sont applicables à l'enfant d'une per- çais qui exerce la faculté de répudier son concours, n'a pas résigné son em-
sonne qui acquiert la nationalité fran- cette qualité dans les cas prévus aux ploi ou cessé son concours nonobs-
çaise par décision de l'autorité publi- articles 18-1, 19-4 et 22-3. tant l'injonction qui lui en aura été
que ou par déclaration de nationalité faite par le Gouvernement.
que si son nom est mentionné dans le Article 23-4 L'intéressé sera, par décret en Con-
décret ou dans la déclaration. seil d'État, déclaré avoir perdu la na-
Perd la nationalité française, le Fran-
çais même mineur, qui, ayant une na- tionalité française si, dans le délai fixé
Article 22-2 par l'injonction, délai qui ne peut être
tionalité étrangère, est autorisé, sur sa
Les dispositions de l'article précé- demande, par le Gouvernement fran- inférieur à quinze jours et supérieur
dent ne sont pas applicables à l'en- çais, à perdre la qualité de Français. à deux mois, il n'a pas mis fin à son
fant marié. activité.
Cette autorisation est accordée par
décret. Lorsque l'avis du Conseil d'État est
Article 22-3 défavorable, la mesure prévue à l'ali-
Toutefois, l'enfant français en vertu Article 23-5 néa précédent ne peut être prise que
de l'article 22-1 et qui n'est pas né en par décret en conseil des ministres.
En cas de mariage avec un étranger,
France a la faculté de répudier cette le conjoint français peut répudier la
qualité pendant les six mois précédant Article 23-9
nationalité française selon les dispo-
sa majorité et dans les douze mois la sitions des articles 26 et suivants à la La perte de la nationalité française
suivant. condition qu'il ait acquis la nationa- prend effet :
Il exerce cette faculté par déclaration lité étrangère de son conjoint et que 1º Dans le cas prévu à l'article 23 à
souscrite conformément aux articles la résidence habituelle du ménage ait la date de l'acquisition de la natio-
26 et suivants. été fixée à l'étranger. nalité étrangère ;
Il peut renoncer à cette faculté à par- Toutefois, les Français âgés de moins 2º Dans le cas prévu aux articles 23-
tir de l'âge de seize ans dans les mê- de trente-cinq ans ne pourront exer- 3 et 23-5 à la date de la déclaration ;
mes conditions. cer cette faculté de répudiation que
s'ils sont en règle avec les obligations 3º Dans le cas prévu aux articles 23-
prévues au livre II du code du service 4, 23-7 et 23-8 à la date du décret ;
Chapitre IV national. 4º Dans les cas prévus à l'article 23-
De la perte, de la déchéance 6 au jour fixé par le jugement.
et de la réintégration dans Article 23-6
la nationalité française Section 2
La perte de la nationalité française De la réintégration
Section 1 peut être constatée par jugement lors- dans la nationalité française
De la perte de la nationalité que l'intéressé, français d'origine par
française filiation, n'en a point la possession Article 24
d'état et n'a jamais eu sa résidence
Article 23 habituelle en France, si les ascen- La réintégration dans la nationalité
dants, dont il tenait la nationalité fran- française des personnes qui établis-
Toute personne majeure de nationa- sent avoir possédé la qualité de fran-
çaise, n'ont eux-mêmes ni possession
lité française, résidant habituellement çais résulte d'un décret ou d'une dé-
d'état de Français, ni résidence en
à l'étranger, qui acquiert volontaire- claration suivant les distinctions
France depuis un demi-siècle.
ment une nationalité étrangère ne fixées aux articles ci-après.
perd la nationalité française que si elle Le jugement détermine la date à la-
le déclare expressément, dans les con- quelle la nationalité française a été Article 24-1
ditions prévues aux articles 26 et sui- perdue. Il peut décider que cette na-
vants du présent titre. tionalité avait été perdue par les La réintégration par décret peut être
auteurs de l'intéressé et que ce der- obtenue à tout âge et sans condition
Article 23-1 nier n'a jamais été français. de stage. Elle est soumise, pour le sur-
plus, aux conditions et aux règles de
La déclaration en vue de perdre la na- la naturalisation.
Article 23-7
tionalité française peut être souscrite à
partir du dépôt de la demande d'acqui- Le Français qui se comporte en fait
Article 24-2
sition de la nationalité étrangère et, au comme le national d'un pays étran-
plus tard, dans le délai d'un an à comp- ger peut, s'il a la nationalité de ce Les personnes qui ont perdu la na-
ter de la date de cette acquisition. pays, être déclaré, par décret après tionalité française à raison du ma-
Textes législatifs – Gisti page 11

riage avec un étranger ou de l'acqui- Si les faits reprochés à l'intéressé sont La décision de refus d'enregistre-
sition par mesure individuelle d'une visés au 1° de l'article 25, les délais ment doit intervenir six mois au plus
nationalité étrangère peuvent, sous mentionnés aux deux alinéas précé- après la date à laquelle a été délivré
réserve des dispositions de l'article dents sont portés à quinze ans. au déclarant le récépissé constatant
21-27, être réintégrées par déclara- la remise de toutes les pièces néces-
tion souscrite, en France ou à l'étran- saires à la preuve de recevabilité de
ger, conformément aux articles 26 et Chapitre V la déclaration.
suivants. Des actes relatifs à l'acquisition
ou à la perte de la nationalité Le délai est porté à un an pour les dé-
Elles doivent avoir conservé ou acquis française clarations souscrites en vertu de l'ar-
avec la France des liens manifestes, ticle 21-2.
notamment d'ordre culturel, profes- Section 1
sionnel, économique ou familial. Des déclarations de nationalité Article 26-4
(Loi n°2003-1119 du 26/11/2003, art. 72)
Article 24-3 Article 26 (Loi n° 2006-911 du 24/07/2006, art. 88)
(Loi n° 2009-56 du 12/05/2009, art. 12)
La réintégration par décret ou par A défaut de refus d'enregistrement
La déclaration de nationalité souscrite dans les délais légaux, copie de la dé-
déclaration produit effet à l'égard des
en raison du mariage avec un conjoint claration est remise au déclarant re-
enfants âgés de moins de dix-huit ans
français est reçue par le représentant vêtue de la mention de l'enregistre-
dans les conditions des articles 22-1
de l'État dans le département ou par ment.
et 22-2 du présent titre.
le consul. Les autres déclarations de na-
tionalité sont reçues par le greffier en Dans le délai de deux ans suivant la
Section 3 date à laquelle il a été effectué, l'en-
De la déchéance chef du tribunal d'instance ou par le
de la nationalité française consul. Les formes suivant lesquelles registrement peut être contesté par le
ces déclarations sont reçues sont dé- ministère public si les conditions lé-
Article 25 terminées par décret en Conseil d'Etat. gales ne sont pas satisfaites.
L'individu qui a acquis la qualité de Il en est délivré récépissé après remise L'enregistrement peut encore être
français peut, par décret pris après des pièces nécessaires à la preuve de contesté par le ministère public en cas
avis conforme du Conseil d'État, être leur recevabilité. de mensonge ou de fraude dans le
déchu de la nationalité française, sauf délai de deux ans à compter de leur
si la déchéance a pour résultat de le Article 26-1 découverte. La cessation de la com-
rendre apatride : (Loi n° 2009-56 du 12/05/2009, art. 12) munauté de vie entre les époux dans
les douze mois suivant l'enregistre-
1º S'il est condamné pour un acte qua- Toute déclaration de nationalité doit, ment de la déclaration prévue à l'ar-
lifié de crime ou délit constituant une à peine de nullité, être enregistrée soit ticle 21-2 constitue une présomption
atteinte aux intérêts fondamentaux de par le greffier en chef du tribunal de fraude.
la nation ou pour un crime ou un dé- d'instance, pour les déclarations sous-
lit constituant un acte de terrorisme ; crites en France, soit par le ministre Article 26-5
de la justice, pour les déclarations
2º S'il est condamné pour un acte Sous réserve des dispositions du
souscrites à l'étranger, à l'exception
qualifié de crime ou délit prévu et deuxième alinéa (1º) de l'article 23-
des déclarations souscrites en raison
réprimé par le chapitre II du titre III 9, les déclarations de nationalité, dès
du mariage avec un conjoint français,
du livre IV du code pénal ; lors qu'elles ont été enregistrées,
qui sont enregistrées par le ministre
3º S'il est condamné pour s'être sous- chargé des naturalisations. prennent effet à la date à laquelle el-
trait aux obligations résultant pour lui les ont été souscrites.
du code du service national ; Article 26-2
Section 2
4º S'il s'est livré au profit d'un État Le siège et le ressort des tribunaux Des décisions administratives
étranger à des actes incompatibles d'instance compétents pour recevoir
avec la qualité de français et préju- et enregistrer les déclarations de Article 27
diciables aux intérêts de la France. nationalité française sont fixés par
Toute décision déclarant irrecevable,
décret.
ajournant ou rejetant une demande
Article 25-1
d'acquisition, de naturalisation ou de
(Loi n°2003-1119 du 26/11/2003, art. 71) Article 26-3
réintégration par décret ainsi qu'une
(Loi nº 2006-64 du 23 /01/2006, art. 21) (Loi n° 2009-56 du 12/05/2009, art. 12)
autorisation de perdre la nationalité
La déchéance n'est encourue que si Le ministre ou le greffier en chef du française doit être motivée.
les faits reprochés à l'intéressé et vi- tribunal d'instance refuse d'enregis-
sés à l'article 25 se sont produits an- trer les déclarations qui ne satisfont Article 27-1
térieurement à l'acquisition de la na- pas aux conditions légales.
Les décrets portant, acquisition, na-
tionalité française ou dans le délai de
Sa décision motivée est notifiée au dé- turalisation ou réintégration, autori-
dix ans à compter de la date de cette
clarant qui peut la contester devant sation de perdre la nationalité fran-
acquisition.
le tribunal de grande instance durant çaise, perte ou déchéance de cette na-
Elle ne peut être prononcée que dans un délai de six mois. L'action peut tionalité, sont pris et publiés dans des
le délai de dix ans à compter de la per- être exercée personnellement par le formes fixées par décret. Ils n'ont
pétration desdits faits. mineur dès l'âge de seize ans. point d'effet rétroactif.
page 12 Gisti – La nationalité française

Article 27-2 livrer un certificat de nationalité fran- Article 29-5


çaise a demandé qu'il en soit fait men-
Les décrets portant acquisition, na- Les jugements et arrêts rendus en
tion sur lesdits documents.
turalisation ou réintégration peuvent matière de nationalité française par le
être rapportés sur avis conforme du juge de droit commun ont effet même
Conseil d'État dans le délai d'un an à Chapitre VI à l'égard de ceux qui n'y ont été ni
compter de leur publication au Jour- Du contentieux de la nationalité parties, ni représentés.
nal officiel si le requérant ne satisfait
Tout intéressé est recevable cepen-
pas aux conditions légales ; si la déci- Section 1 dant à les attaquer par la tierce oppo-
sion a été obtenue par mensonge ou De la compétence des tribunaux
judiciaires et de la procédure sition à la condition de mettre en
fraude, ces décrets peuvent être rap-
devant ces tribunaux cause le procureur de la République.
portés dans le délai de deux ans à par-
tir de la découverte de la fraude. Section 2
Article 29
De la preuve de la nationalité
Article 27-3 La juridiction civile de droit commun devant les tribunaux judiciaires
est seule compétente pour connaître
Les décrets qui portent perte pour Article 30
des contestations sur la nationalité
l'une des causes prévues aux articles
française ou étrangère des personnes La charge de la preuve, en matière de
23-7 et 23-8 ou déchéance de la na-
physiques. nationalité française, incombe à celui
tionalité française sont pris, l'intéressé
entendu ou appelé à produire ses ob- Les questions de nationalité sont pré- dont la nationalité est en cause.
servations. judicielles devant toute autre juridic- Toutefois, cette charge incombe à ce-
tion de l'ordre administratif ou judi-
lui qui conteste la qualité de Français
Section 3 ciaire à l'exception des juridictions ré-
Des mentions sur les registres à un individu titulaire d'un certificat
pressives comportant un jury criminel.
de l'état civil de nationalité française délivré con-
formément aux articles 31 et suivants.
Article 29-1
Article 28
Le siège et le ressort des tribunaux Article 30-1
Mention sera portée, en marge de
de grande instance compétents pour
l'acte de naissance, des actes adminis- Lorsque la nationalité française est at-
connaître des contestations sur la na- tribuée ou acquise autrement que par
tratifs et des déclarations ayant pour
tionalité française ou étrangère des déclaration, décret d'acquisition ou
effet l'acquisition, la perte de la na-
personnes physiques sont fixés par de naturalisation, réintégration ou an-
tionalité française ou la réintégration
décret. nexion de territoires, la preuve ne
dans cette nationalité.
peut être faite qu'en établissant l'exis-
Il sera fait de même mention de toute Article 29-2 tence de toutes les conditions requi-
première délivrance de certificat de ses par la loi.
La procédure suivie en matière de
nationalité française et des décisions
nationalité, et notamment la commu-
juridictionnelles ayant trait à cette na- Article 30-2
nication au ministère de la justice des
tionalité. (Loi n° 2006-911 du 24/07/2006, art. 110)
assignations, conclusions et voies de
recours, est déterminée par le code Néanmoins, lorsque la nationalité
Article 28-1
de procédure civile. française ne peut avoir sa source que
(Loi n° 2007-1787 du 20/12/2007, art. 11)
dans la filiation, elle est tenue pour
Les mentions relatives à la nationa- Article 29-3 établie, sauf preuve contraire si l'in-
lité prévues à l'article précédent sont téressé et celui de ses père et mère qui
Toute personne a le droit d'agir pour a été susceptible de la lui transmettre
portées d'office sur les copies des ac-
faire décider qu'elle a ou qu'elle n'a ont joui d'une façon constante de la
tes de naissance ou des actes dressés
point la qualité de français. possession d'état de français.
pour en tenir lieu.
Le procureur de la République a le La nationalité française des person-
Ces mentions sont également portées
même droit à l'égard de toute per- nes nées à Mayotte, majeures au
sur les extraits sans indication de la
sonne. Il est défendeur nécessaire à 1er janvier 1994, sera subsidiairement
filiation des actes de naissance ou sur
toute action déclaratoire de nationa- tenue pour établie si ces personnes
le livret de famille à la demande des
lité. Il doit être mis en cause toutes ont joui de façon constante de la pos-
intéressés. Toutefois, la mention de la
les fois qu'une question de nationa- session d'état de français.
perte, de la déclination, de la dé-
lité est posée à titre incident devant
chéance, de l'opposition à l'acquisi- Pendant une période de trois ans à
tion de la nationalité française, du un tribunal habile à en connaître.
compter de la publication de la loi
retrait du décret d'acquisition de na- n° 2006-911 du 24 juillet 2006 rela-
Article 29-4
turalisation ou de réintégration ou de tive à l'immigration et à l'intégration,
la décision judiciaire ayant constaté Le procureur est tenu d'agir s'il en est pour l'application du deuxième ali-
l'extranéité est portée d'office sur requis par une administration publi- néa du présent article, les personnes
tous les extraits des actes de naissance que ou par une tierce personne ayant majeures au 1er janvier 1994 qui éta-
et sur le livret de famille lorsqu'une soulevé l'exception de nationalité de- blissent qu'elles sont nées à Mayotte
personne ayant antérieurement acquis vant une juridiction qui a sursis à sta- sont réputées avoir joui de façon cons-
cette nationalité, ou s'étant vu recon- tuer en application de l'article 29. Le tante de la possession d'état de Fran-
naître judiciairement celle-ci, ou dé- tiers requérant devra être mis en cause. çais si elles prouvent, en outre, qu'el-
Textes législatifs – Gisti page 13

les ont été inscrites sur une liste élec- qui sont produits devant lui empor- Conservent également de plein droit
torale à Mayotte au moins dix ans tent les effets que la loi française y la nationalité française les enfants des
avant la publication de la loi n° 2006- aurait attachés. personnes bénéficiaires des disposi-
911 du 24 juillet 2006 précitée et tions de l'alinéa précédent, mineurs
qu'elles font la preuve d'une rési- Article 31-3 de dix-huit ans à la date de l'acces-
dence habituelle à Mayotte. sion à l'indépendance du territoire où
Lorsque le greffier en chef du tribu- leurs parents étaient domiciliés.
Article 30-3 nal d'instance refuse de délivrer un
certificat de nationalité, l'intéressé Article 32-4
Lorsqu'un individu réside ou a résidé peut saisir le ministre de la justice, qui
habituellement à l'étranger, où les as- décide s'il y a lieu de procéder à cette Les anciens membres du parlement
cendants dont il tient par filiation la délivrance. de la République, de l'assemblée de
nationalité sont demeurés fixés pen- l'Union française et du conseil éco-
dant plus d'un demi-siècle, cet indi- nomique qui ont perdu la nationalité
vidu ne sera pas admis à faire la Chapitre VII française et acquis une nationalité
preuve qu'il a, par filiation, la natio- Des effets sur la nationalité étrangère par l'effet d'une disposition
nalité française si lui-même et celui de française des transferts de générale peuvent être réintégrés dans
ses père et mère qui a été susceptible souveraineté relatifs à certains la nationalité française par simple
de la lui transmettre n'ont pas eu la territoires déclaration, lorsqu'ils ont établi leur
possession d'état de français. domicile en France.
Article 32
Le tribunal devra dans ce cas consta- La même faculté est ouverte à leur con-
ter la perte de la nationalité française, Les Français originaires du territoire joint, veuf ou veuve et à leurs enfants.
dans les termes de l'article 23-6. de la République française, tel qu'il
était constitué à la date du 28 juillet Article 32-5
Article 30-4 1960, et qui étaient domiciliés au jour
La déclaration de réintégration pré-
de son accession à l'indépendance
En dehors des cas de perte ou de dé- vue à l'article précédent peut être
sur le territoire d'un État qui avait
chéance de la nationalité française, la souscrite par les intéressés, conformé-
eu antérieurement le statut de terri-
preuve de l'extranéité d'un individu ment aux dispositions des articles 26
toire d'outre-mer de la République
peut seulement être établie en démon- et suivants, dès qu'ils ont atteint l'âge
française, ont conservé la nationalité
trant que l'intéressé ne remplit de dix-huit ans ; elle ne peut l'être par
française.
aucune des conditions exigées par la représentation. Elle produit effet à
loi pour avoir la qualité de français. Il en est de même des conjoints, des l'égard des enfants mineurs dans les
veufs ou veuves et des descendants conditions des articles 22-1 et 22-2.
Section 3 desdites personnes.
Des certificats de nationalité française
Article 32-1 Chapitre VIII
Article 31 Dispositions particulières concer-
Les Français de statut civil de droit nant les territoires d'outre-mer
Le greffier en chef du tribunal d'ins- commun domiciliés en Algérie à la
tance a seul qualité pour délivrer un date de l'annonce officielle des résul- Article 33
certificat de nationalité française à tats du scrutin d'autodétermination (Ordo. n° 2007-98 du 25/01/2007, art. 130)
toute personne justifiant qu'elle a conservent la nationalité française
cette nationalité. Pour l'application du présent titre :
quelle que soit leur situation au re-
gard de la nationalité algérienne. 1° Les mots : « tribunal de grande ins-
Article 31-1 tance » sont remplacés par les mots :
Le siège et le ressort des tribunaux Article 32-2 « tribunal de première instance » ;
d'instance compétents pour délivrer La nationalité française des person- 2° Aux articles 21-28 et 21-29, les mots :
les certificats de nationalité sont fixés nes de statut civil de droit commun, « dans le département » sont remplacés
par décret. nées en Algérie avant le 22 juillet par les mots : « dans la collectivité » ou
1962, sera tenue pour établie, dans les « en Nouvelle-Calédonie ».
Article 31-2 conditions de l'article 30-2, si ces per- Les sanctions pécuniaires encourues
Le certificat de nationalité indique sonnes ont joui de façon constante de en vertu de l'article 68 dans les îles
en se référant aux chapitres II, III, la possession d'état de français. Wallis et Futuna, en Polynésie fran-
IV et VII du présent titre, la dispo- çaise et en Nouvelle-Calédonie sont
sition légale en vertu de laquelle l'in- Article 32-3 prononcées en monnaie locale,
téressé a la qualité de français, ainsi compte tenu de la contre-valeur dans
Tout Français domicilié à la date de
que les documents qui ont permis de cette monnaie de l'euro.
son indépendance sur le territoire
l'établir. Il fait foi jusqu'à preuve du
d'un État qui avait eu antérieurement
contraire. Article 33-1
le statut de département ou de terri-
(Loi n° 2009-56 du 12/05/2009, art. 12)
Pour l'établissement d'un certificat de toire d'outre-mer de la République,
nationalité, le greffier en chef du tri- conserve de plein droit sa nationalité Par dérogation à l'article 26, la décla-
bunal d'instance pourra présumer, à dès lors qu'aucune autre nationalité ration est reçue par le président du
défaut d'autres éléments, que les ac- ne lui a été conférée par la loi de cet tribunal de première instance ou par
tes d'état civil dressés à l'étranger et État. le juge chargé de la section détachée.
page 14 Gisti – La nationalité française

Article 33-2 ou le juge chargé de la section déta- toute personne justifiant qu'elle a
chée a seul qualité pour délivrer un cette nationalité.
Par dérogation à l'article 31, le prési-
certificat de nationalité française à
dent du tribunal de première instance (...)
Textes législatifs – Gisti page 15

Code du service national

Livre I la défense. Elles sont alors convo- recensement avant cet âge ; ils per-
quées, dans les conditions fixées à l'ar- dent alors de ce fait la faculté de ré-
ticle L 114-4, par l'administration pudier ou de décliner la nationalité
Titre III dans un délai de six mois. française.
Dispositions particulières
aux différentes formes [...] Article L. 17
du service national
Les hommes devenus français entre
Chapitre III dix-sept et cinquante ans par voie de
Service de l'aide technique Livre II naturalisation, de réintégration, de
et service de la coopération déclaration, de manifestation de vo-
lonté ou d'option et ceux dont la na-
Section IV Titre II
Dispositions particulières tionalité française a été établie entre
Dispositions communes ces deux âges à la suite d'un jugement
au service de la coopération
aux différentes formes
de service national
ou d'une décision récognitive sont
Article L. 113-3 soumis aux obligations de recense-
Chapitre Ier ment dès qu'ils ont acquis la nationa-
Les personnes devenues françaises
Recensement, sélection lité française ou dès que celle-ci a été
entre leur seizième et leur vingt-cin-
reconnue.
quième anniversaire et celles dont la Section I
nationalité française a été établie en- Recensement (...)
tre ces deux âges à la suite d'une dé-
cision de justice sont soumises à l'obli- Article L. 15 Chapitre II
gation de recensement, pour les pre- Exemptions, dispenses et modalités
En vue de l'accomplissement du ser- particulières d'accomplissement
mières, dès que la nationalité française
vice national, les jeunes Français du des obligations d'activité
a été acquise ou que cette acquisition
sexe masculin âgés de dix-sept ans du service national
leur a été notifiée et, pour les secon-
sont soumis, dans les conditions
des, dès que la décision de justice a fixées par décret en Conseil d'Etat, à Section II
force de chose jugée. des obligations de recensement et de Dispenses

L'obligation du recensement, pour les déclaration concernant leur état civil


et leur situation familiale et profes- Article L. 40-1
personnes qui bénéficient de la fa-
culté de répudier ou de décliner la na- sionnelle. Les personnes visées à l'article L. 17
tionalité française en vertu des arti- qui, au moment de l'acquisition de la
cles 18-1, 19-4, 21-8 et 22-3 du code Article L. 16 nationalité française ou de
civil et qui n'y ont pas renoncé, est Les jeunes Français du sexe masculin l'établissment de celle-ci, ont satisfait
reportée jusqu'à l'expiration du délai qui avaient la faculté de répudier ou à leurs obligations du service natio-
ouvert pour exercer cette faculté. de décliner la nationalité française et nal à l'égard d'un État étranger dont
qui n'y ont pas renoncé sont soumis, à elles étaient ressortissantes, dans les
A l'issue de ce délai, celles qui n'ont conditions prévues par la législation
pas exercé la faculté de répudier ou l'expiration du délai dont ils disposent
pour exercer cette faculté, aux obli- de cet État, sont considérées comme
de décliner la nationalité française ayant satisfait aux obligations impo-
gations prévues à l'article précédent.
sont soumises, à compter de la date sées par le présent code.
de leur recensement, à l'obligation de Toutefois, ils peuvent, sur leur de-
participer à l'appel de préparation à mande, être inscrits sur les listes de (...)
page 16 Gisti – La nationalité française

Loi n° 98-170 du 16 mars 1998 NOR : JUS/X/97/00113/L

relative à la nationalité [extrait] (JO du 17 mars 1998)

[...] modalités prévues à l'article 6 bis de naturalisation ou de réintégration par


la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 por- décret ainsi qu'une autorisation de
tant diverses mesures d'amélioration perdre la nationalité française doit
Chapitre II des relations entre l'administration et être motivée selon les modalités pré-
Dispositions diverses le public et diverses dispositions d'or- vues à l'article 3 de la loi n° 79-587
et transitoires dre administratif, social et fiscal. du 11 juillet 1979 relative à la moti-
vation des actes administratifs et à
Article 26 Article 27 l'amélioration des relations entre l'ad-
ministration et le public.
Les dossiers administratifs de natio- Toute décision déclarant irrecevable,
nalité sont communicables selon les ajournant ou rejetant une demande de [...]

Loi n° 73-42 du 9 janvier 1973


complétant et modifiant le code de la nationalité française
et relative à certaines dispositions concernant
la nationalité française [extrait] (JO du 10 janvier 1973)

Modifications apportées par la loi parent né sur un territoire qui avait, Les articles 19-3 et 19-4 du code civil
n° 98-170 du 16 mars 1998 aux articles au moment de la naissance de ce pa- sont applicables à l’enfant né à
de la loi n° 73-42 du 9 janvier 1973
non intégrés dans le code civil rent, le statut de colonie ou de terri- Mayotte d’un parent né sur un terri-
toire d’outre-mer de la République toire qui avait, au moment de la nais-
française. sance de ce parent, le statut de colo-
[...]
nie ou de territoire d’outre-mer de la
Toutefois, les articles 19-3 et 19-4 du République française et qui est de-
Article 23
code civil sont applicables à l’enfant meuré depuis cette date un territoire
Les articles 19-3 et 19-4 du code civil né en France d’un parent né sur le ter- de la République française.
sont applicables à l’enfant né en ritoire des anciens départements fran-
France avant le 1er janvier 1994 d’un çais d’Algérie avant le 3 juillet 1962. [...]
Textes d’application [décrets] – Gisti page 17

Décret n° 2009-1671 du 28 décembre 2009 NOR : IMI/C/09/23303/D

sur l'expérimentation de la déconcentration des décisions


individuelles relatives aux demandes d'acquisition
de la nationalité française (JO du 30 décembre 2009)

Le Premier ministre, trée en vigueur de l'expérimentation, réintégration sollicitée, il prononce le


Sur le rapport du ministre de l'immigration, de la transmission mentionnée aux rejet de la demande.
de l'intégration, de l'identité nationale et du articles 44 et 45 du décret du 30 dé-
développement solidaire, Il peut également en prononcer
cembre 1993 susvisé.
Vu la Constitution, notamment son article 37-1 ; l'ajournement en imposant un délai
Vu le traité sur le fonctionnement de l'Union Au plus tard un mois avant l'expira- ou des conditions. Ce délai une fois
européenne, notamment ses articles 49 et 56 ; tion de la période d'expérimentation, expiré ou ces conditions réalisées, il
Vu le code civil, notamment le titre I er bis du le ministre chargé des naturalisations appartient à l'intéressé, s'il le souhaite,
livre Ier ; adresse au Premier ministre un rap- de déposer une nouvelle demande.
Vu le code de justice administrative, notam- port en dressant le bilan.
ment ses articles R. 312-1 et R. 431-10 ; IV. - Les décisions du préfet ou, à
Vu la loi n° 98-170 du 16 mars 1998 relative Article 2 Paris, du préfet de police sont trans-
à la nationalité ; mises sans délai au ministre chargé
Vu le décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993
I. - Le préfet ou, à Paris, le préfet de des naturalisations.
modifié relatif aux déclarations de nationa- police auprès duquel le dépôt de la
lité, aux décisions de naturalisation, de réin- demande a été effectué examine si les V. - Les décisions du préfet ou, à Pa-
tégration, de perte, de déchéance et de retrait conditions requises par la loi sont ris, du préfet de police peuvent faire
de la nationalité française ; remplies. l'objet, dans les deux mois suivant leur
Le Conseil d'Etat (section de l'intérieur) en- notification, d'un recours auprès du
tendu, Si les conditions requises par la loi ne ministre chargé des naturalisations, qui
Décrète : sont pas remplies, le préfet ou, à Pa- statue par décision motivée dans les
ris, le préfet de police déclare la de- délais fixés par l'article 21-25-1 du
mande irrecevable. code civil, à l'exclusion de tout autre
Section 1 recours administratif.
Dispositions relatives à la décon- Si, dès la procédure de constitution
centration, à titre expérimental, de du dossier, une pièce fait apparaître Ce recours, pour lequel le demandeur
certaines décisions en matière de que la demande est manifestement ir- peut se faire assister ou être repré-
naturalisation et de réintegration recevable, une décision constatant l'ir- senté par toute personne de son
dans la nationalité francaise recevabilité de la demande peut in- choix, doit exposer les raisons pour
tervenir sans qu'il soit besoin de pro- lesquelles le réexamen de la demande
Article 1 céder à l'entretien mentionné à l'arti- est sollicité et constitue un préalable
Afin d'expérimenter la déconcentra- cle 43 du décret du 30 décembre 1993 obligatoire à l'exercice d'un recours
tion de certaines décisions en matière susvisé. Si les motifs de l'irrecevabi- contentieux, à peine d'irrecevabilité
de naturalisation et de réintégration lité disparaissent, l'intéressé peut dé- de ce dernier.
dans la nationalité française, il est poser une nouvelle demande.
dérogé aux dispositions du décret du VI. - Saisi d'une proposition de natu-
II. - Lorsqu'il estime que la demande ralisation ou de réintégration dans la
30 décembre 1993 susvisé dans les
est recevable et qu'il y a lieu d'accor- nationalité française dans les condi-
conditions fixées à l'article 2. der la naturalisation ou la réintégra- tions mentionnées au II, le ministre
Les dispositions de la présente sec- tion dans la nationalité française, le chargé des naturalisations examine si
tion s'appliquent dans les départe- préfet ou, à Paris, le préfet de police les conditions requises par la loi sont
ments désignés par arrêté conjoint du transmet au ministre chargé des na- remplies.
ministre chargé des naturalisations et turalisations le dossier assorti de sa
du ministre de l'intérieur, pour une proposition dans les six mois suivant Dans la négative, il déclare la de-
période de six mois, prorogeable dans la délivrance du récépissé prévu à mande irrecevable.
la limite d'une nouvelle durée de six l'avant-dernier alinéa de l'article 37 Dans l'affirmative et s'il estime qu'il
mois. La date d'entrée en vigueur de du décret du 30 décembre 1993 sus- y a lieu de suivre la proposition, le
l'expérimentation est fixée par le visé. Le dossier comprend les pièces ministre soumet au Premier ministre
même arrêté et ne peut intervenir mentionnées à l'article 37, le bulletin le décret de naturalisation ou de réin-
après l'expiration du deuxième mois n° 2 du casier judiciaire de l'intéressé tégration dans la nationalité fran-
suivant celui de la publication du pré- et le résultat de l'enquête mentionnée çaise. S'il estime qu'il n'y a pas lieu
sent décret. à l'article 36 du même décret. de suivre la proposition, il rejette la
demande ou en prononce l'ajourne-
Sont soumises aux dispositions de la III. - Lorsque le préfet ou, à Paris, le
ment.
présente section les demandes de na- préfet de police estime, même si la
turalisation ou de réintégration demande est recevable, qu'il n'y a pas VII. - Les décisions prises en appli-
n'ayant pas fait l'objet, à la date d'en- lieu d'accorder la naturalisation ou la cation du présent article sont moti-
page 18 Gisti – La nationalité française

vées conformément aux dispositions 1° Par dérogation aux dispositions de tes les instances relatives aux déci-
de l'article 27 de la loi du 16 mars l'article R. 312-1, le tribunal adminis- sions mentionnées à l'article 2 du pré-
1998 susvisée. tratif de Nantes est compétent pour sent décret.
connaître des recours dirigés contre
Article 3 les décisions mentionnées à l'article
2 du présent décret ; Section 2
Dans le cadre de l'expérimentation
Dispositions diverses
conduite en application de l'article 1er, 2° Par dérogation aux dispositions de
il est dérogé aux dispositions du code l'article R. 431-10, l'Etat est repré- (...)
de justice administrative dans les con- senté en défense par le ministre
ditions suivantes : chargé des naturalisations dans tou- [NDLR : voir décret n° 93-1362, p. 23]

Arrêté du 28 décembre 2009 NOR: IMI/K/09/29709/A

fixant la date d'application des dispositions expérimentales du décret


n° 2009-1671 du 28 décembre 2009 et désignant les départements
relevant de cette expérimentation (JO du 30 décembre 2009)

Le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et – Isère ; – Seine-Saint-Denis ;


des collectivités territoriales et le ministre de
l'immigration, de l'intégration, de l'identité – Loire-Atlantique ; – Val-de-Marne ;
nationale et du développement solidaire,
– Loiret ; – Val-d'Oise.
Vu le décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993
modifié relatif aux déclarations de nationa- – Moselle ; La date mentionnée au deuxième ali-
lité, aux décisions de naturalisation, de réin-
tégration, de perte, de déchéance et de retrait – Nord ; néa de l'article 1er du décret du 28 dé-
de la nationalité française ;
– Oise ; cembre 2009 précité est fixée au
Vu le décret n° 2009-1671 du 28 décembre 1er janvier 2010.
2009 sur l'expérimentation de la déconcen- – Orne ;
tration des décisions individuelles relatives
aux demandes d'acquisition de la nationalité – Pas-de-Calais ; Article 2
française, notamment son article 1er, – Puy-de-Dôme ; Le secrétaire général du ministère de
Arrêtent :
– Hautes-Pyrénées ; l'immigration, de l'intégration, de
l'identité nationale et du développe-
Article 1 – Pyrénées-Orientales ;
ment solidaire et le secrétaire général
Les départements mentionnés au – Rhône ; du ministère de l'intérieur, de l'outre-
deuxième alinéa de l'article 1er du dé- – Paris ; mer et des collectivités territoriales
cret du 28 décembre 2009 susvisé sont chargés, chacun en ce qui le con-
sont les suivants : – Seine-Maritime ;
cerne, de l'exécution du présent ar-
– Bouches-du-Rhône ; – Seine-et-Marne ; rêté, qui sera publié au Journal offi-
– Hérault ; – Yvelines ; ciel de la République française.
Textes d’application [décrets] – Gisti page 19

Décret n° 2004-1159 du 29 octobre 2004 NOR : JUS C 04 20812 D

portant application de la loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 modifiée


relative au nom de famille et modifiant diverses dispositions
relatives à l'état civil [extrait] (JO du 31 octobre 2004)

[...] Celui-ci avise les officiers de l'état ci- res chargé, en application de l'article
vil communaux détenteurs de l'acte 98 du code civil, de l'établissement de
de naissance des enfants communs, cet acte lorsque le premier enfant
Section 2 nés en France, également bénéficiai- commun est né à l'étranger.
La déclaration conjointe de choix res de l'effet collectif, afin qu'ils pro-
de nom de l'enfant devenu français cèdent aux mentions nécessaires en Selon le cas, l'officier de l'état civil com-
marge de ces actes. munal ou l'officier de l'état civil du ser-
Article 5 vice central d'état civil avise les offi-
Article 7 ciers de l'état civil détenteurs des actes
Les parents d'un enfant qui acquiert
de naissance des autres enfants com-
la nationalité française au titre de l'ef- Lorsqu'aucun acte de l'état civil n'est muns bénéficiaires de l'effet collectif
fet collectif prévu par l'article 22-1 susceptible d'être établi par le service afin qu'ils procèdent aux mentions né-
du code civil peuvent faire une dé- central d'état civil au titre des articles cessaires en marge de ces actes.
claration conjointe de choix de nom, 98 à 98-2 du code civil, la déclaration
en application de l'article 311-21 du conjointe de choix de nom est trans- Article 9
code civil. La déclaration conjointe mise par l'autorité chargée de confé-
de choix de nom est remise, par l'un rer la nationalité française à l'officier La déclaration conjointe de choix de
ou l'autre des parents, lors du dépôt de l'état civil communal détenteur de nom, mentionnée aux articles 6, 7 et
de la demande d'acquisition de la na- l'acte de naissance du premier enfant 8, doit satisfaire aux conditions de
tionalité française ou de naturalisa- commun devenu français par l'effet forme prévues aux alinéas premier et
tion ou de réintégration par décret collectif. deuxième de l'article 1er du présent
ou lors de la souscription de la dé- décret.
claration d'acquisition de la nationa- Cet officier de l'état civil avise les
autres officiers détenteurs des actes Par cette déclaration, les parents at-
lité française. testent sur l'honneur ne pas avoir pré-
de naissance des autres enfants com-
muns bénéficiaires de l'effet collectif cédemment effectué une déclaration
Article 6
afin qu'ils procèdent aux mentions de choix de nom en application de
Cette déclaration est transmise par nécessaires en marge de ces actes. l'article 311-21 du code civil au pro-
l'autorité chargée de conférer la na- fit de leurs enfants communs bénéfi-
tionalité française au service central Article 8 ciaires de l'effet collectif.
d'état civil du ministère des affaires
En cas d'acquisition de plein droit de Le consentement de l'enfant ou des
étrangères compétent en application
la nationalité française par l'un ou enfants communs âgés de plus de
des articles 98 à 98-2 du code civil
l'autre des parents, la déclaration con- treize ans, devenus français par effet
pour établir les actes de l'état civil du
jointe de choix de nom est remise, collectif, est recueilli par écrit. Ces
parent acquérant la nationalité fran-
dans le délai d'un an suivant cette écrits, datés et signés, sont transmis,
çaise ou des enfants communs béné-
acquisition, soit à l'officier de l'état selon le cas, soit à l'officier de l'état
ficiant de l'effet collectif.
civil détenteur de l'acte de naissance civil détenteur de l'acte de naissance
Les diligences visées à l'article 13 du de leur premier enfant commun né en du premier enfant commun, soit au
présent décret sont opérées par l'of- France bénéficiaire de l'effet collec- service central de l'état civil chargé de
ficier de l'état civil du service central tif, soit au service central de l'état ci- l'établissement de cet acte lorsque cet
d'état civil. vil du ministère des affaires étrangè- enfant est né à l'étranger.

[NDLR : ce décret est explicité par la circulaire DPM/NAT n° 2004-600 du 14 décembre 2004, p. 70]
page 20 Gisti – La nationalité française

Décret n° 98-719 du 20 août 1998 NOR : JUS/C/98/20488/D

relatif à l’information du public en matière de droit de la nationalité


(Texte en vigueur au 21 mai 2009)

Le Premier ministre, taux du droit de la nationalité et, en 9. Par le centre d'information et de


Sur le rapport de la ministre de l’emploi et de particulier, sur les conditions d'attri- documentation jeunesse et l'ensemble
la solidarité, du garde des sceaux, ministre de bution et d'acquisition de la nationa- des éléments du réseau d'information
la justice, du ministre de l’éducation natio- lité française et sur les facultés offer- pour la jeunesse ;
nale, de la recherche et de la technologie et
du ministre de l’intérieur,
tes pour décliner ou répudier celle-ci.
10. Par les organismes de formation,
Vu le code civil, et notamment son article 21- A l'égard des enfants nés en France de notamment l'Association nationale
7; parents étrangers, cette information pour la formation des adultes, ainsi que
Vu le code du service national, et notamment précise le régime de l'acquisition de par les organismes de recherche d'em-
les articles L. 16 et L. 113-1 à L. 113-7 ; plein droit de la nationalité française à ploi et d'aide à l'insertion, en particu-
Vu la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative à la majorité, les moyens de faire cons- lier l' institution mentionnée à l'article
la répartition de compétence entre les com-
tater sans délai cette acquisition ou de L. 5312-1 du code du travail ;
munes, les départements, les régions et l’État,
modifiée par la loi n° 83-663 du 22 juillet la décliner, ainsi que les conditions et
la procédure d'acquisition anticipée. 11. Par les organismes de sécurité so-
1983 ;
ciale et les organismes débiteurs de
Vu la loi n° 98-170 du 16 mars 1998 relative
à la nationalité, et notamment son article 29 ; Article 2 prestations familiales ;
Vu l’ordonnance n° 45-2658 du 2 novembre Cette information est assurée : 12. Par les départements, dans le ca-
1945 modifiée relative aux conditions d’en- dre des actions sociales et de santé
trée et de séjour des étrangers en France, et 1. Dans les mairies, par les services
notamment son article 9 ;
dont ils sont chargés, en application
chargés de l'état civil, des opérations de la section IV du titre II de la loi du
Vu l’ordonnance n° 82-273 du 26 mars 1982 de recensement, des inscriptions sco-
relative aux mesures destinées à assurer aux 7 janvier 1983 susvisée.
laires et des listes électorales ;
jeunes de seize à dix-huit ans une qualifica-
NOTA : Conformément à l'article 14
tion professionnelle et à faciliter leur inser- 2. Dans les préfectures, par les servi-
tion sociale ; du décret n° 2008-1010 du 29 septem-
ces chargés de la délivrance des titres
Vu le décret n° 71-541 du 7 juillet 1971 sur bre 2008, les dispositions de l'article 7
de séjour, des documents de circula-
l’organisation des services chargés de l’infor- dudit décret entrent en vigueur à la
tion pour étranger mineur et des titres
mation et de l’orientation ; date mentionnée à l'article 9 de la loi
d'identité républicains ainsi que par les
Vu le décret n° 93-1361 du 30 décembre 1993 services chargés de la délivrance des n° 2008-126 du 13 février 2008 rela-
fixant le siège et le ressort des tribunaux tive à la réforme de l'organisation du
d’instance compétents pour recevoir et enre-
documents d'identité et de voyage ;
service public de l'emploi. Cette date
gistrer les déclarations de nationalité fran- 3. Dans les ambassades et les consu-
çaise et pour délivrer les certificats de natio-
correspond à la première réunion du
nalité française ;
lats de France à l'étranger ; conseil d'administration de l'institu-
Vu la saisine du conseil d’administration de 4. Dans les tribunaux d'instance, et tion prévue à l'article L. 5312-1 du code
la Caisse nationale des allocations familiales plus particulièrement ceux qui ont du travail. La création de pôle emploi
en date du 3 juillet 1998 ; compétence en matière de nationalité est effective depuis le 1er janvier 2009.
Vu l’avis du conseil d’administration de la en vertu du décret du 30 décembre
Caisse nationale de l’assurance maladie des 1993 susvisé ; Article 3
travailleurs salariés en date du 10 juillet
1998 ; 5. Dans les maisons de justice et du Les services, organismes et collectivi-
Vu la saisine du conseil des ministres de la droit et dans les maisons des services tés mentionnés à l'article précédent
Polynésie française en date du 25 juin 1998 ; publics ; sont tenus d'organiser une informa-
Vu l’information du comité consultatif de tion générale dans les locaux destinés
Nouvelle-Calédonie, faite le 24 juin 1998, en 6. Par les services de la protection ju-
à l'accueil du public.
application du troisième alinéa de l’article 68 diciaire de la jeunesse ;
de la loi n° 88-1028 du 9 novembre 1988 por- Ils informent de leurs droits les per-
tant dispositions statutaires et préparatoires 7. Par les écoles et les établissements
d'enseignement du second degré, sonnes dont la situation au regard de
à l’autodétermination de la Nouvelle-Calédo-
nie en 1998 ; publics et privés sous contrat, et par la nationalité française est évoquée à
Le Conseil d’État (section de l’intérieur) en- les établissements d'enseignement l'occasion d'une démarche adminis-
tendu, supérieur ; trative et, le cas échéant, les orientent
Décrète : vers les services compétents pour con-
8. Dans les centres d'information et naître de leur situation. Une forma-
d'orientation institués par les articles tion adaptée est dispensée à cet effet
Article 1er
D. 313-1, D. 313-2, D. 313-4, D. 313-
aux agents concernés.
L'information du public prévue au 5, D. 313-7, D. 313-8, D. 313-9 et
second alinéa de l'article 21-7 du code D. 313-13 susvisé du code de l'édu- L'information peut être effectuée par
civil porte sur les principes fondamen- cation ; tout moyen.
Textes d’application [décrets] – Gisti page 21

Article 4 Article 10 conditions et les modalités de son


acquisition en raison de la naissance
Le livret de famille comporte une in- Les communications diffusées à l'oc-
et de la résidence en France, et orien-
formation sur les conditions d'attribu- casion des opérations de recensement
tent les jeunes vers les différents ser-
tion et d'acquisition de la nationalité comportent une information sur l'at-
vices compétents pour connaître de
française et sur la preuve de celle-ci. tribution, l'acquisition et la perte de
leur situation.
la nationalité française et sur les ser-
Article 5 vices compétents pour connaître de
Article 14
la situation des intéressés.
Les officiers de l'état civil, lorsqu'ils
I. – Le présent décret, à l'exception
célèbrent un mariage où l'un des con- Les mairies doivent informer les jeu-
du point 7 de l'article 2 en tant qu'il
joints est de nationalité étrangère, in- nes gens mentionnés à l'article L. 16
concerne les écoles et les établisse-
forment ce dernier de la faculté qui du code du service national qui de-
ments d'enseignement du second de-
lui est offerte d'acquérir la nationa- mandent à être inscrits sur les listes
gré et des points 8 à 12 du même arti-
lité française. de recensement avant la date d'expi-
cle, est applicable dans les territoires
ration du délai dont ils disposent pour
En cas de transcription de l'acte d'un d'outre-mer.
exercer la faculté de décliner ou de
mariage célébré à l'étranger, la même répudier la nationalité française qu'ils Pour son application dans ces terri-
obligation pèse sur les agents diplo- perdent de ce fait cette faculté. toires, le mot : « préfecture » est rem-
matiques et consulaires et sur les of- placé par les mots : « haut-commis-
ficiers de l'état civil du service cen- Article 11 sariat ».
tral d'état civil lors de l'établissement
du livret de famille. L'autorité militaire doit informer ce- Dans le territoire des îles Wallis-et-
lui qui contracte un engagement dans Futuna, le mot : « mairie » est rem-
Article 6 les armées françaises qu'il perd la fa- placé par les mots : « circonscription
culté qu'il pouvait avoir de répudier territoriale ».
Lors de la transcription d'un jugement ou de décliner la nationalité française.
d'adoption simple d'un enfant mineur II. – Le présent décret, à l'exception
étranger ou de l'apposition d'une Elle doit également informer le mi- du point 12 de l'article 2, est applica-
mention d'une telle adoption sur un neur né en France et incorporé en ble dans la collectivité territoriale de
acte de l'état civil détenu par un offi- qualité d'engagé qu'il acquiert la na- Mayotte.
cier de l'état civil français, les officiers tionalité française à la date de son in-
de l'état civil, les agents diplomatiques corporation. Article 15
et consulaires et le service central Le décret n° 94-648 du 16 août 1994
d'état civil informent l'adoptant ou les Article 12
relatif à l'information du public en
adoptants français de la faculté pour Les actions d'accueil, d'information, matière de droit de la nationalité est
l'enfant d'acquérir la nationalité fran- d'orientation et d'accompagnement abrogé.
çaise par déclaration. des jeunes en difficulté dont sont char-
gées les missions locales et les perma- Article 16
Article 7 nences d'accueil, d'information et
La ministre de l'emploi et de la soli-
L'autorité chargée de la délivrance du d'orientation prévues par l'article 4 de
darité, le garde des sceaux, ministre
titre d'identité républicain institué par l'ordonnance du 26 mars 1982 susvi-
de la justice, le ministre de l'éduca-
l'article 29 de la loi du 16 mars 1998 sée comportent une information spé-
tion nationale, de la recherche et de
susvisée informe, lors de sa remise, l'in- cifique sur le droit de la nationalité et
la technologie, le ministre de l'inté-
téressé et ses parents de la faculté qui les services compétents pour connaî-
rieur, le ministre des affaires étran-
lui est offerte d'acquérir la nationalité tre de la situation des intéressés.
gères, le ministre de la défense, le
française dès l'âge de treize ans. ministre de la fonction publique, de
Article 13
la réforme de l'Etat et de la décen-
Article 8 Le centre d'information et de docu- tralisation, la ministre de la jeunesse
Abrogé par le décret n°2009-553 du 15 mai mentation jeunesse ainsi que l'en- et des sports et le secrétaire d'Etat à
2009, art. 3 semble des éléments qui composent l'outre-mer sont chargés, chacun en
le réseau information pour la jeu- ce qui le concerne, de l'exécution du
Article 9 nesse assurent auprès des jeunes une présent décret, qui sera publié au
Abrogé par le décret n°2009-553 du 15 mai information sur le droit de la natio- Journal officiel de la République
2009, art. 3 nalité française, notamment sur les française.
page 22 Gisti – La nationalité française

Décret n° 98-720 du 20 août 1998 NOR : JUS/C/98/20487/D

portant application de la loi n° 98-170 du 16 mars 1998 relative


à la nationalité et relatif aux déclarations, demandes, décisions
et mentions en matière de nationalité française [extraits] (JO du 21 août 1998)

Les seules dispositions encore Décrète :


des énonciations de l'acte de mariage
en vigueur sont reproduites.
ou des mentions portées en marge de
[...] cet acte. En outre, ils reproduiront les
Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre de l’emploi et de
énonciations et mentions relatives au
régime matrimonial ainsi que mentions
la solidarité, du garde des sceaux, ministre de Titre II de divorce et de séparation de corps. »
la justice, du ministre de l’intérieur et du mi- Des mentions relatives
nistre des affaires étrangères,
à la nationalité française
Vu le code civil, et notamment le titre Ier bis [...]
de son livre Ier ;
[...]
Vu le code du service national ; Article 29
Vu la loi n° 98-170 du 16 mars 1998 relative NDLR : Il modifie la rédaction de
à la nationalité ; Article 26
l'article 6 du décret n°80-308 du
Vu le décret n° 53-914 du 26 septembre 1953 NDLR : Il modifie la rédaction de 25 avril 1980 (JO du 3 mai 1980) :
modifié portant simplifications de formalités l'article 10 du décret n°62-921 du
administratives ; 3 août 1962 (JO du 9 août 1962) : « Les actes administratifs, les déclara-
Vu le décret n° 62-921 du 3 août 1962 modi- tions souscrites en vertu de l'article 21-
fié modifiant certaines règles relatives aux
« Les dépositaires des registres seront 2 du code civil et les décisions des juri-
actes de l’état civil ; tenus de délivrer à tout requérant des dictions administratives ayant trait à
extraits des actes de naissance et de la nationalité sont notifiés par le mi-
Vu le décret n° 74-449 du 15 mai 1974 modi-
mariage. nistre chargé des naturalisations aux
fié relatif au livret de famille ;
Vu le décret n° 80-308 du 25 avril 1980 modi- Les extraits d'acte de naissance indi- officiers de l'état civil détenteurs de
fié portant application des articles 98 à 98-4 et queront, sans autres renseignements, l'acte de naissance de l'intéressé. Les
99-1 du code civil relatifs à l’état civil des per- l'année, le jour, l'heure et le lieu de autres déclarations sont notifiées aux
sonnes nées à l’étranger qui acquièrent ou re- naissance, le sexe, les prénoms et le mêmes personnes par le juge d'ins-
couvrent la nationalité française et des arti- nom de l'enfant tels qu'ils résulteront tance lorsqu'elles sont souscrites en
cles 28 et 28-1 du code civil relatifs aux men- des énonciations de l'acte de naissance France, ou par le ministre de la justice
tions intéressant la nationalité portées en marge ou des mentions portées en marge de lorsqu'elles sont souscrites à l'étranger.
des actes de naissance, modifié en dernier lieu cet acte. En outre, ils reproduiront Les décisions des juridictions judiciai-
par le décret n° 95-190 du 23 février 1995 ; éventuellement les mentions de ma- res ayant trait à la nationalité sont
Vu le décret n ° 93-1362 du 30 décembre 1993 riage, de divorce, de séparation de
notifiées aux mêmes personnes par le
relatif à la manifestation de volonté, aux dé- corps, de décès et de décisions judiciai-
ministère public.
clarations de nationalité, aux décisions de na- res relatives à la capacité de l'intéressé.
turalisation, de réintégration, de perte, de dé- Les mentions relatives à la nationa- Au moment de la première délivrance
chéance et de retrait de la nationalité française ; lité française qui auront été portées en de certificat de nationalité française,
Vu la saisine du conseil des ministres de la marge de l'acte de naissance ne seront le greffier en chef qui l'établit adresse
Polynésie française en date du 8 juin 1998 ; reproduites sur l'extrait d'acte de nais- un avis de mention à l'officier de l'état
Vu l’information du comité consultatif de la sance que dans les conditions prévues civil détenteur de l'acte de naissance.
Nouvelle-Calédonie faite le 3 juin 1998 en ap- à l'article 28-1 du code civil.
Les officiers de l'état civil apposent les
plication du troisième alinéa de l’article 68 de Les extraits d'acte de mariage indique-
la loi n° 88-1028 du 9 novembre 1988 portant
mentions relatives à la nationalité
ront, sans autres renseignements, l'an- dans les conditions prévues aux arti-
dispositions statutaires et préparatoires à l’auto-
détermination de la Nouvelle-Calédonie ;
née et le jour du mariage, ainsi que les cles 28 et 28-1 du code civil. »
noms et prénoms, dates et lieux de nais-
Le Conseil d’État (section de l’intérieur) en-
sance des époux, tels qu'ils résulteront [...]
tendu,
Textes d’application [décrets] – Gisti page 23

Décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 NOR : JUS/X/93/01612/D

relatif aux déclarations de nationalité, aux décisions de naturalisation,


de réintégration, de perte, de déchéance et de retrait de la nationalité
française (modifié par les décrets n° 2005-25 du 14 janvier 2005, n° 2007-610 du 25 avril 2007
et n° 2009-1671 du 28 décembre 2009)

Le Premier ministre, Section 1 l'Union européenne ou d'un Etat par-


Sur le rapport du ministre d'État, ministre des Dispositions communes relatives tie à l'accord sur l'Espace économi-
affaires sociales, de la santé et de la ville, du aux déclarations de nationalité que européen ou de la Suisse, pro-
ministre d'État, ministre de l'intérieur et de duite en original.
l'aménagement du territoire, du ministre
d'État, garde des sceaux, ministre de la justice, Article 10
du ministre d'État, ministre de la défense, du Article 12
Le juge d'instance de la résidence du
ministre des affaires étrangères et du ministre
déclarant, désigné par le décret prévu La preuve de la résidence en France
des départements et territoires d'outre-mer,
à l'article 26-2 du code civil, est com- lorsque celle-ci constitue une condi-
Vu le code civil, et notamment le titre I er bis
de son livre Ier et ses articles 98 à 98-4 ; pétent pour recevoir une déclaration tion de la recevabilité de la déclara-
de nationalité. tion est rapportée par écrit ou com-
Vu le nouveau code de procédure civile ;
mencement de preuve par écrit.
Vu le code du service national ; A l'étranger, la déclaration est reçue
Vu la loi n° 64-1328 du 26 décembre 1964 par les autorités consulaires françai- Il en est de même pour la preuve de
autorisant l'approbation de la convention du ses désignées selon la résidence de la résidence habituelle à l'étranger
Conseil de l'Europe du 6 mai 1963 sur la ré- lorsque celle-ci constitue une condi-
duction des cas de pluralité de nationalités et
l'intéressé par arrêté du ministre des
affaires étrangères. tion de la répudiation ou de la perte
sur les obligations militaires en cas de plura-
lité de nationalités, ensemble le décret n° 68- de la nationalité française.
459 du 21 mai 1968 portant publication de La liste des pièces nécessaires à la
cette convention ; Vu la loi n° 72-964 du preuve de la recevabilité de la décla- Article 13
25 octobre 1972, modifiée, notamment, par ration est transmise au déclarant par
la loi n° 93-22 du 8 janvier 1993, relative à la l'autorité qui est chargée de recevoir Lorsque la déclaration est souscrite
francisation des nom et prénoms des person-
la déclaration. en vue d'acquérir la nationalité fran-
nes qui acquièrent ou recouvrent la nationa- çaise ou d'être réintégré dans cette na-
lité française ; tionalité, le juge d'instance de la rési-
Vu la loi n° 93-933 du 22 juillet 1993 modi- Article 11
dence du déclarant désigné par le
fiée portant réforme du droit de la nationalité ;
La déclaration de nationalité est éta- décret prévu à l'article 26-2 du code
Vu la loi n° 93-1027 du 24 août 1993 rela- civil, ou à l'étranger l'autorité consu-
blie pour chaque déclarant en deux
tive à la maîtrise de l'immigration et aux
conditions d'entrée, d'accueil et de séjour exemplaires datés et signés du décla- laire, reçoit la demande éventuelle de
des étrangers en France, et notamment son rant et de l'autorité qui la reçoit et qui francisation soit du nom seul du dé-
article 32 ; précise son nom et sa qualité. clarant ou du bénéficiaire de la dé-
Vu le décret n° 80-308 du 25 avril 1980 por- claration, de son nom et de ses pré-
tant application des articles 98 à 98-4 et 99-1 Elle mentionne en outre : noms ou de l'un d'eux, soit des pré-
du code civil relatifs à l'état civil des person- noms ou de l'un des prénoms des en-
nes nées à l'étranger qui acquièrent ou recou-
1° L'état civil et la résidence du dé-
clarant et, le cas échéant, ceux du bé- fants mineurs bénéficiaires de l'acqui-
vrent la nationalité française et des articles
28 et 28-1 du code civil relatifs aux mentions néficiaire de la déclaration s'il est re- sition de plein droit prévue à l'article
intéressant la nationalité portées en marge des présenté ; 22-1 du code civil.
actes de naissance ;
2° L'objet de la déclaration et le mo- Dans les mêmes conditions est remise,
Le Conseil d'État (section de l'intérieur) en-
tendu, tif sur lequel s'appuie le déclarant ; le cas échéant, la déclaration conjointe
de choix de nom prévue par les arti-
Décrète :
3° Le cas échéant, l'état civil des en- cles 311-21 et 311-22 du code civil.
fants mineurs étrangers du déclarant
résidant avec lui de manière habituelle
Titre Ier ou alternativement dans le cas de sé- Section 2
De la manifestation de volonté paration ou de divorce. Des déclarations de nationalité
d'acquérir la nationalité française à raison du mariage
4° Les pièces produites par le décla-
Article 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, et 9 rant pour justifier que les conditions Article 14
Abrogés par le décret n° 98-720 du 20 août de recevabilité de la déclaration sont
1998, art. 1 et art. 2 ( JO 21 août 1998) remplies. Pour souscrire la déclaration prévue
à l'article 21-2 du code civil, le décla-
Tous les documents rédigés en langue rant doit fournir les pièces suivantes.
Titre II étrangère doivent être accompagnés
1° Une copie intégrale de son acte de
Des déclarations de nationalité de leur traduction par un traducteur
naissance
tendant à l'acquisition de la agréé ou habilité à intervenir auprès
nationalité française ou à la des autorités judiciaires ou adminis- 2° Une copie intégrale de son acte de
réintégration dans cette nationalité tratives d'un autre Etat membre de mariage ou de sa transcription sur les
page 24 Gisti – La nationalité française

registres consulaires français quand le cier s'il y a lieu de s'opposer à l'acqui- riode continue ou discontinue d'au
mariage a été célébré à l'étranger ; sition de la nationalité française pour moins cinq ans, depuis l'âge de
indignité ou défaut d'assimilation autre huit ans ;
3° Une attestation sur l'honneur des
que linguistique. Un arrêté du minis-
deux époux signée devant l'autorité 3° Les documents prouvant que le
tre chargé des naturalisations définit les
qui reçoit la déclaration certifiant qu'à déclarant exerce à l'égard du mineur
modalités de déroulement de l'entre-
la date de cette déclaration la commu- l'autorité parentale ;
tien, les conditions d'établissement du
nauté de vie tant affective que maté-
compte rendu auquel il donne lieu ainsi 4° Le cas échéant, la copie intégrale
rielle n'a pas cessé entre eux depuis le
que les critères d'appréciation qui fon- des actes de naissance des enfants
mariage et accompagnée de tous do-
dent des conclusions motivées. étrangers du mineur qui résident avec
cuments corroborant cette affirmation,
dont notamment la copie intégrale de Lorsque le déclarant réside à l'étran- lui de manière habituelle, ou alterna-
l'acte de naissance des enfants nés ger, l'enquête est diligentée par les tivement dans le cas de séparation ou
avant ou après le mariage et établissant services consulaires. de divorce, ainsi que les pièces de
la filiation à l'égard des deux conjoints ; nature à établir cette résidence.
Dans les six mois suivant la réception
4° Un certificat de nationalité française, de la demande d'enquête, l'autorité Le juge d'instance recueille au cours
les actes de l'état civil ou tous autres qui a procédé à l'enquête en transmet d'un entretien dont il est dressé pro-
documents émanant des autorités fran- directement le résultat, assorti de son cès-verbal le consentement personnel
çaises de nature à établir que son con- avis motivé, au ministre chargé des du mineur.
joint avait la nationalité française au naturalisations. Celui-ci peut faire pro-
jour du mariage et l'a conservée ; céder à toute enquête complémentaire
qu'il estime utile quant à la situation
Section 4
5° Un extrait de casier judiciaire ou Des déclarations de nationalité
un document équivalent délivré par du déclarant au regard des motifs per- des enfants adoptés par un Français
une autorité judiciaire ou administra- mettant de s'opposer à ce qu'il ac- ou recueillis en France
tive compétente du ou des pays où il quière la nationalité française.
a résidé au cours des dix dernières Article 16
années, ou, lorsqu'il est dans l'impos- Pour souscrire la déclaration prévue à
sibilité de produire ces documents, du Section 3
Des déclarations de nationalité l'article 21-12 du code civil, le décla-
pays dont il a la nationalité ; à raison de la naissance rant doit fournir les pièces suivantes :
et de la résidence en France
6° Le cas échéant, tout document jus- 1° L'extrait de son acte de naissance ;
tifiant de sa résidence régulière et inin-
terrompue en France pendant au moins Article 15-1 2° Tous documents de nature à établir
trois ans à compter du mariage ou un Pour souscrire la déclaration prévue qu'il réside en France ou, à défaut, que
certificat d’inscription du conjoint fran- au premier alinéa de l'article 21-11 du l'adoptant de nationalité française a sa
çais au registre des Français établis hors code civil, le déclarant doit fournir les résidence habituelle à l'étranger.
de France pendant la durée de leur pièces suivantes : 3° Lorsque le déclarant a fait l'objet
communauté de vie à l’étranger. d'une adoption simple par un Fran-
1° L'extrait de son acte de naissance ;
7° Le cas échéant, la copie intégrale çais, le certificat de nationalité fran-
des actes de naissance de ses enfants 2° Tous documents prouvant qu'il çaise, les actes de l'état civil ou tous
mineurs étrangers qui résident avec réside en France à la date de sa décla- documents émanant des autorités
lui de manière habituelle ou alterna- ration et qu'il a eu sa résidence habi- françaises de nature à établir que
tivement dans le cas de séparation ou tuelle en France pendant une période l'adoptant possédait la nationalité
de divorce ainsi que les pièces de na- continue ou discontinue d'au moins française à la date de l'adoption ainsi
ture à établir cette résidence ; cinq ans, depuis l'âge de onze ans ; qu'une expédition du jugement ou de
3° Le cas échéant, la copie intégrale l'arrêt prononçant l'adoption. Si
8° Le cas échéant, en cas d'unions
des actes de naissance de ses enfants l'adoption a été prononcée à l'étran-
antérieures, les copies intégrales des
mineurs étrangers qui résident avec ger, l'acte qui la constate doit faire
actes de mariage et tous documents
lui de manière habituelle ou alterna- l'objet au préalable d'une décision
justifiant leur dissolution.
tivement dans le cas de séparation ou d'exequatur rendue en France ;
Article 15 de divorce ainsi que les pièces de na- 4° Lorsque le déclarant est un enfant
ture à établir cette résidence. recueilli en France et élevé par une per-
Dès la souscription de la déclaration,
sonne de nationalité française, le certi-
le juge d'instance compétent par ap- Article 15-2 ficat de nationalité française, les actes
plication du décret prévu à l'article 26-
Pour souscrire la déclaration prévue de l'état civil ou tous documents éma-
2 du code civil saisit le préfet de la ré-
nant des autorités françaises de nature
sidence du déclarant, à Paris, le préfet au deuxième alinéa de l'article 21-11
à établir que cette personne possède la
de police, qui procède à une enquête du code civil, le déclarant doit four-
nationalité française ainsi que tout do-
destinée à vérifier la continuité de la nir les pièces suivantes :
cument justifiant que l'enfant a été re-
communauté de vie tant affective que
1° L'extrait de l'acte de naissance du cueilli en France et élevé par cette per-
matérielle entre les époux depuis le
mineur ; sonne depuis au moins cinq années ;
mariage, à évaluer, selon sa condition,
le degré de connaissance de la langue 2° Tous documents prouvant que le 5° Lorsque le déclarant est un enfant
française du déclarant, lors d'un entre- mineur réside en France à la date de confié au service de l'aide sociale à l'en-
tien individuel donnant lieu à un la déclaration et qu'il a eu sa résidence fance, tout document administratif, ou
compte rendu et à permettre d'appré- habituelle en France pendant une pé- l'expédition des décisions de justice,
Textes d’application [décrets] – Gisti page 25

indiquant qu'il a été confié à ce ser- 1° La copie intégrale de son acte de 5° Le cas échéant, la copie intégrale
vice depuis au moins trois années ; naissance ; des actes de naissance de ses enfants
mineurs étrangers qui résident avec
6° Lorsque le déclarant est un enfant 2° Les actes de l'état civil prouvant
lui de manière habituelle ou alterna-
recueilli en France et élevé dans des qu'il a un ascendant français suscep-
tivement dans le cas de séparation ou
conditions lui ayant permis de recevoir tible de lui avoir transmis sa nationa-
de divorce ainsi que les pièces de na-
une formation française, tout document lité par filiation ;
ture à établir cette résidence.
attestant qu'il a été recueilli et élevé en 3° Soit tous documents publics ou
France et qu'il a reçu une formation privés de nature à rapporter la preuve
française pendant cinq ans au moins ; qu'il a conservé ou acquis avec la Section 8
7° Lorsque l'enfant est âgé de moins France des liens manifestes, notam- Des déclarations de nationalité
ment d'ordre culturel, professionnel, souscrites en vue de la réintégration
de seize ans, les documents prouvant dans la nationalité française par des
que son ou ses représentants exercent économique ou familial, personnes qui ont exercé certains
à son égard l'autorité parentale ; - soit tous documents de nature à éta- mandats publics.

8° Le cas échéant, la copie intégrale blir qu'il a effectivement accompli des


services militaires dans une unité de Article 20
des actes de naissance de ses enfants
mineurs étrangers qui résident avec l'armée française ou combattu dans Pour souscrire la déclaration prévue
lui de manière habituelle ou alterna- les armées françaises ou alliées en à l'article 32-4 du code civil, le décla-
temps de guerre ; rant doit fournir les pièces suivantes :
tivement dans le cas de séparation ou
de divorce ainsi que les pièces de na- 4° Le cas échéant, la copie intégrale 1° La copie intégrale de son acte de
ture à établir cette résidence. des actes de naissance de ses enfants naissance ;
mineurs étrangers qui résident avec
lui de manière habituelle ou alterna- 2° Le certificat de nationalité fran-
Section 5 tivement dans le cas de séparation ou çaise, les actes de l'état civil ou tous
Des déclarations de nationalité de divorce ainsi que les pièces de na- les documents émanant des autorités
à raison de la possession d'état ture à établir cette résidence. françaises de nature à établir qu'il
de Français
possédait la nationalité française ;
Le conjoint survivant visé au dernier
Article 17 alinéa de l'article 21-14 du code civil 3° Le cas échéant, la copie intégrale
doit fournir en outre : des actes de naissance de ses enfants
Pour souscrire la déclaration prévue à
– son acte de mariage ; mineurs étrangers qui résident avec
l'article 21-13 du code civil, le décla-
lui de manière habituelle ou alterna-
rant doit fournir les pièces suivantes : – l'acte de décès du conjoint. tivement dans le cas de séparation ou
1° La copie intégrale de son acte de de divorce ainsi que les pièces de na-
naissance ; ture à établir cette résidence.
Section 7
2° Tous documents émanant des auto- Des déclarations de nationalité Et tous documents de nature à établir :
rités françaises justifiant qu'il jouit de souscrites en vue de la réintégration
dans la nationalité française par des 4° Qu'il a acquis, par l'effet d'une dis-
façon constante de la possession d'état personnes qui ont perdu la nationalité position générale, une nationalité
de Français depuis dix ans, tels que française par mariage avec un étrangère ;
carte nationale d'identité, passeport étranger ou en raison de l'acquisition
français, carte d'électeur, pièces mili- volontaire d'une nationalité étrangère 5° Qu'il a établi son domicile en
taires, immatriculation dans les consu- France ;
lats de France ; Article 19
6° Qu'il a été membre du Parlement
3° Le cas échéant, le jugement ou la Pour souscrire la déclaration prévue de la République française, de l'as-
décision administrative lui opposant à l'article 24-2 du code civil, le décla- semblée de l'Union française ou du
son extranéité ; rant doit fournir les pièces suivantes : Conseil économique.

4° Le cas échéant, la copie intégrale 1° La copie intégrale de son acte de Le conjoint, veuf ou veuve, et les en-
des actes de naissance de ses enfants naissance ; fants majeurs doivent, pour souscrire
mineurs étrangers qui résident avec la déclaration, produire les documents
2° Les actes de l'état civil ou tous
lui de manière habituelle ou alterna- visés aux 1°, 2°, 3°, 4° et 5° et justifier
documents émanant des autorités
tivement dans le cas de séparation ou du mandat public qui a été détenu par
françaises de nature à établir qu'il
de divorce ainsi que les pièces de na- possédait la nationalité française. leur conjoint ou ascendant.
ture à établir cette résidence.
3° Un certificat établi par les autori-
tés du pays dont il a acquis la natio- Section 9
Section 6 nalité précisant la date d'acquisition Des déclarations de nationalité
et les dispositions de la loi étrangère souscrites en vue de la réintégration
Des déclarations de nationalité dans la nationalité française par des
souscrites par des personnes qui en vertu desquelles cette nationalité personnes qui l'ont perdue pendant leur
se sont vu opposer les dispositions a été acquise ; minorité en application du paragraphe 3
des articles 23-6 ou 30-3 du code civil de l'article 1 er de la convention du
4° Tous documents publics ou privés Conseil de l'Europe du 6 mai 1963
Article 18 de nature à rapporter la preuve qu'il
a conservé ou acquis avec la France Article 21
Pour souscrire la déclaration prévue par des liens manifestes, notamment d'or-
l'article 21-14 du code civil, le décla- dre culturel, professionnel, économi- Pour souscrire la déclaration prévue
rant doit fournir les pièces suivantes : que ou familial ; à l'article 2 de la loi du 26 décembre
page 26 Gisti – La nationalité française

1964 susvisée, l'intéressé doit fournir code civil et qu'il remplit les condi- vent, une déclaration accompagnée
les pièces suivantes : tions posées par l'article 18-1 du des pièces suivantes :
même code ;
1° La copie intégrale de son acte de 1° L'extrait de son acte de naissance ;
naissance ; 5° Toutes pièces permettant d'appré-
2° Un certificat délivré par les autori-
cier que le parent étranger ou apatride
2° Tous documents de nature à éta- tés du pays dont il se réclame établis-
n'a pas acquis la nationalité française.
blir qu'il a fixé sa résidence en France ; sant qu'il a la nationalité de ce pays ;
3° Les actes de l'état civil ou tous do- Article 23 3° Tous documents émanant des bu-
cuments émanant des autorités fran- reaux du service national établissant
çaises de nature à établir qu'il possé- Pour exercer la faculté de répudia-
qu'il n'a pas contracté d'engagement
dait la nationalité française avant de tion de la qualité de français qui lui
dans les armées françaises.
la perdre pendant sa minorité au titre est ouverte par l'article 19-4 du code
de la convention précitée ; civil, l'enfant français, né en France, Article 25
lorsqu'un seul de ses parents y est
4° Un certificat établi par les autori- lui-même né, doit souscrire, dans les Pour exercer la faculté de répudiation
tés du pays dont il a acquis la natio- six mois précédant sa majorité ou de la qualité de Français qui lui est
nalité précisant la date d'acquisition dans les douze mois la suivant, la dé- ouverte par l'article 22-3 du code ci-
et les dispositions de la loi étrangère claration prévue à l'article 20-2 du vil, l'enfant qui a acquis de plein droit
en vertu desquelles cette nationalité code civil accompagnée des pièces la nationalité française du fait de l'ac-
a été acquise ; suivantes : quisition de cette nationalité par l'un
5° Le cas échéant, la copie intégrale de ses parents doit souscrire, dans les
1° Un extrait de son acte de nais- six mois précédant sa majorité ou
des actes de naissance de ses enfants
sance ; dans les douze mois qui la suivent,
mineurs étrangers qui résident avec
lui de manière habituelle ou alterna- 2° Un certificat délivré par les autori- une déclaration accompagnée des piè-
tivement dans le cas de séparation ou tés du pays dont il se réclame, établis- ces suivantes :
de divorce ainsi que les pièces de na- sant qu'il a, par filiation, la nationa- 1° L'extrait de son acte de naissance ;
ture à établir cette résidence. lité de ce pays ;
2° Un certificat délivré par les autori-
3° Tous documents émanant des bu- tés du pays dont il se réclame établis-
reaux du service national établissant sant qu'il a la nationalité de ce pays ;
Titre III qu'il n'a pas contracté d'engagement
Des déclarations tendant à 3° Une ampliation du décret de natu-
dans les armées françaises ;
répudier ou à renoncer à répudier ralisation ou de réintégration dans la
la nationalité française, à décliner 4° Le certificat de nationalité fran- nationalité française ou une copie de
cette nationalité ou à la perdre çaise, les actes de l'état civil ou tous la manifestation de volonté d'acqué-
en cas d'acquisition volontaire documents émanant des autorités rir la nationalité française ou de la
d'une nationalité étrangère françaises de nature à établir qu'il est déclaration d'acquisition de la natio-
français en vertu de l'article 19-3 du nalité française ou de réintégration
Article 22 dans cette nationalité, souscrite par
code civil et qu'il remplit la condition
Pour exercer la faculté de répudiation posée par l'article 19-4 du même un de ses parents et enregistrée par
de la qualité de français qui lui est code ; l'autorité compétente, ou le certificat
ouverte à l'article 18-1 du code civil, de nationalité française, les actes de
5° Toute pièce permettant d'appré- l'état civil ou tous documents éma-
l'enfant français, qui n'est pas né en
France et dont un seul des parents est cier que le parent étranger ou apatride nant des autorités françaises de na-
français, doit souscrire, dans les six n'a pas acquis la nationalité française. ture à établir que l'un de ses parents
mois précédant sa majorité ou dans a acquis la nationalité française.
les douze mois la suivant, la déclara- Article 24
tion prévue à l'article 20-2 du code Pour souscrire la déclaration de re- Article 26
civil accompagnée des pièces suivan- nonciation prévue au dernier alinéa Pour souscrire la déclaration de re-
tes : de l'article 20-2 du code civil, le dé- nonciation prévue au dernier alinéa
1° Un extrait de son acte de naissance ; clarant doit produire les documents de l'article 22-3 du code civil le dé-
visés aux 1° et 4° de l'article précé- clarant doit produire les documents
2° Un certificat délivré par les autori- dent. visés aux 1° et 3° de l'article précé-
tés du pays dont il se réclame, établis-
dent.
sant qu'il a, par filiation, la nationa- Article 24-1
lité de ce pays ;
Pour exercer la faculté de décliner la Article 27
3° Tous documents émanant des bu- qualité de Français qui lui est ouverte Pour exercer la faculté de répudiation
reaux du service national établissant par l'article 21-8 du code civil, l'en- de la nationalité française qui lui est
qu'il n'a pas contracté d'engagement fant susceptible d'acquérir la natio- ouverte par l'article 23-5 du code ci-
dans les armées françaises ;
nalité française ou qui a acquis la na- vil, le Français qui se marie avec un
4° Le certificat de nationalité fran- tionalité française à l'âge de dix-huit étranger et qui a acquis la nationalité
çaise, les actes de l'état civil ou tous ans à raison de sa naissance et de sa étrangère de son conjoint doit sous-
documents émanant des autorités résidence en France doit souscrire, crire la déclaration prévue à l'article
françaises de nature à établir qu'il est dans les six mois précédant sa majo- 26 du code civil accompagnée des
français en vertu de l'article 18 du rité ou dans les douze mois qui la sui- pièces suivantes :
Textes d’application [décrets] – Gisti page 27

1° Un extrait de son acte de nais- Titre IV chargé des naturalisations notifie les
sance ; De l'enregistrement motifs de fait et de droit qui justifient
et de la preuve des déclarations l'intention de faire opposition à l'in-
2° Un certificat de nationalité fran- de nationalité téressé qui dispose d'un délai qui ne
çaise, les actes de l'état civil ou tous peut être inférieur à un mois pour
documents émanant des autorités Article 29 produire un mémoire en défense.
françaises de nature à établir qu'il est
français ; Le juge d'instance est tenu de remet- La notification est faite par lettre re-
tre un récépissé daté au déclarant dès commandée avec demande d'avis de
3° Un certificat délivré par les autori- qu'il a reçu la totalité des pièces né- réception. Elle peut également l'être
tés du pays dont son conjoint est le cessaires à la preuve de la recevabi- en la forme administrative par l'auto-
ressortissant, établissant qu'il a acquis lité de la déclaration. rité qui a reçu la déclaration.
la nationalité de ce pays, précisant la
Mention de la délivrance de ce récé- Le décret d'opposition prend effet à
date d'acquisition et les dispositions
pissé est portée sur chaque exem- la date de sa signature.
de la loi étrangère applicables ;
plaire de la déclaration.
4° Les documents justifiant que la Article 33
Lorsque la déclaration est souscrite
résidence habituelle des époux est
en vue de l'acquisition de la nationa- S'il y a eu demande de francisation
fixée à l'étranger ;
lité française par un étranger ou apa- de nom ou de prénom reçue dans les
5° Lorsque le déclarant est un Fran- tride qui contracte mariage avec un conditions prévues par l'article 13 du
çais de moins de trente-cinq ans sou- conjoint de nationalité française, le présent décret, celle-ci est transmise
mis aux obligations du livre II du code dossier contenant les deux exemplai- par l'autorité qui a enregistré la dé-
du service national, un document res de celle-ci et la totalité des pièces claration au ministre chargé des na-
émanant des bureaux du service na- produites par le déclarant est adressé turalisations accompagnée de la
tional justifiant qu'il a satisfait à ces par le juge d'instance au ministre preuve de cet enregistrement.
obligations ou qu'il en a été dispensé chargé des naturalisations pour qu'il
procède, le cas échéant, à l'enregis- Le ministre chargé des naturalisations
ou exempté.
trement de la déclaration. notifie directement la décision au dé-
clarant et, en cas d'acceptation de la
Article 28
Article 30 demande, il avise le procureur de la
Pour exercer la faculté qui lui est République compétent.
ouverte par l'article 23 du code civil Lorsque la déclaration est souscrite à
de perdre la nationalité française, le l'étranger, l'autorité consulaire fran- Article 34
Français majeur qui acquiert volon- çaise ou le ministre de la justice remet
le récépissé prévu à l'article précédent. La preuve de la déclaration de natio-
tairement une nationalité étrangère nalité résulte de la production d'un
doit souscrire une déclaration accom- Le dossier contenant les deux exem- exemplaire enregistré de celle-ci ou
pagnée des pièces suivantes : plaires de la déclaration et les pièces de la copie intégrale de l'acte de nais-
1° Un extrait de son acte de nais- justificatives produites par le déclarant sance, de l'extrait de celui-ci ou du
sance ; est adressé pour enregistrement au livret de famille, sur lesquels a été
ministre de la justice, sauf dans le cas portée la mention prévue par l'article
2° Un certificat de nationalité fran- prévu au dernier alinéa de l'article pré- 28 du code civil.
çaise, les actes de l'état civil ou tous cédent où le dossier est transmis au
documents émanant des autorités ministre chargé des naturalisations. A défaut, elle peut résulter de la pro-
françaises de nature à établir qu'il est duction d'une attestation constatant
français ; Article 31 que la déclaration a été souscrite et
enregistrée qui est délivrée, à la de-
3° Un certificat délivré par les autori- L'autorité compétente pour enregis- mande de l'intéressé, de son représen-
tés du pays dont il a acquis la natio- trer la déclaration examine si les con- tant légal, de ses parents et alliés ou des
nalité précisant la date d'acquisition ditions sont remplies. Dans la néga- administrations publiques françaises,
et les dispositions de la loi étrangère tive, elle refuse l'enregistrement de la par l'autorité qui a procédé à l'enre-
applicables ou tous documents éma- déclaration par une décision motivée gistrement ou par une autorité centrale
nant des autorités étrangères compé- qui est notifiée au déclarant en la désignée par arrêté interministériel.
tentes attestant du dépôt de sa de- forme administrative ou par lettre re-
mande d'acquisition de la nationalité commandée avec demande d'avis de
de ce pays ; réception avant l'expiration du délai Titre V
fixé par l'un des deux derniers alinéas Des demandes de naturalisation
4° Les documents justifiant qu'il ré- de l'article 26-3 du code civil. et de réintégration
side habituellement à l'étranger ;
5° Lorsque le déclarant est un Fran- Article 32 Article 35
çais de moins de trente-cinq ans sou- Lorsque le Gouvernement veut s'op- Toute demande en vue d'obtenir la
mis aux obligations du livre II du code poser par décret en Conseil d'État, naturalisation ou la réintégration est
du service national, un document pour indignité ou défaut d'assimila- adressée au ministre chargé des natu-
émanant des bureaux du service na- tion autre que linguistique, à l'acqui- ralisations. La demande est déposée
tional justifiant qu'il a satisfait à ces sition de la nationalité française par à la préfecture du département où le
obligations ou qu'il en a été dispensé le conjoint étranger d'un conjoint de postulant a établi sa résidence effec-
ou exempté. nationalité française, le ministre tive, à Paris à la préfecture de police.
page 28 Gisti – La nationalité française

Si le postulant réside à l'étranger, il les pièces de nature à justifier la dis- ticle 21-21 du code civil, sa demande
dépose la demande auprès d'une solution des unions antérieures ; est adressée par l'autorité qui l'a reçue
autorité consulaire française du pays au ministre des affaires étrangères qui
7° Un extrait de casier judiciaire ou
de résidence. la transmet, revêtue de son avis, au
un document équivalent délivré par
ministre chargé des naturalisations.
Lors du dépôt de la demande, le pos- une autorité judiciaire ou administra-
tulant est informé que si au terme tive compétente du ou des pays où il
Article 40
d'un délai de six mois il n'a pas fourni a résidé au cours des dix dernières
la totalité des pièces nécessaires à son années, ou, lorsqu'il est dans l'impos- Chaque autorité habilitée par appli-
examen sa demande sera classée sans sibilité de produire ces documents, du cation de l'article 35 du présent dé-
suite. pays dont il a la nationalité. cret à recevoir une demande de na-
turalisation désigne des médecins des
8° Le cas échéant, tout document jus-
Article 36 hôpitaux et dispensaires publics char-
tifiant de la nationalité française du
gés d'examiner éventuellement l'état
Toute demande de naturalisation ou ou des enfants mineurs qui résident
de santé des postulants et de fournir
de réintégration fait l'objet d'une en- avec lui de manière habituelle ou al-
le certificat qui peut être jugé néces-
quête à laquelle procède l'autorité ternativement dans le cas de sépara-
saire par le ministre chargé des natu-
auprès de laquelle elle a été déposée tion ou de divorce.
ralisations.
par application des dispositions de
Tous les documents rédigés en langue
l'article précédent.
étrangère doivent être accompagnés Article 41
Cette enquête, qui porte sur la con- de leur traduction par un traducteur
agréé ou habilité à intervenir auprès Sans préjudice de l'application des
duite et le loyalisme du postulant, est
effectuée par les services de police ou des autorités judiciaires ou adminis- dispositions du dernier alinéa de l'ar-
de gendarmerie territorialement com- tratives d'un autre Etat membre de ticle 35, l'autorité qui a reçu la de-
pétents. Elle peut être complétée par l'Union européenne ou d'un Etat par- mande peut mettre en demeure le
une consultation des organismes con- tie à l'accord sur l'Espace économi- postulant de produire les pièces com-
sulaires et sociaux. que européen ou de la Suisse, pro- plémentaires ou d'accomplir les for-
duite en original. malités administratives qui sont né-
Article 37 cessaires à l'examen de sa demande.
Dès la production des pièces prévues
La demande est accompagnée des ci-dessus, l'autorité auprès de laquelle Si le postulant ne défère pas à cette
pièces suivantes : la demande a été déposée délivre le mise en demeure dans le délai qu'elle
récépissé prévu à l'article 21-25-1 du fixe, la demande peut être classée sans
1° Une copie intégrale de l'acte de suite. Le postulant est informé par
code civil constatant cette production.
naissance ; écrit de ce classement.
Le demandeur doit signaler à l'auto-
2° La justification par tous moyens de
rité qui a reçu sa demande tout chan- Article 42
la résidence habituelle en France du
gement de résidence et toute modifi-
demandeur pendant les cinq années Le postulant peut demander au mi-
cation intervenue dans sa situation
qui précèdent le dépôt de la demande nistre chargé des naturalisations, par
familiale en transmettant auprès de
sous réserve des réductions ou dispen- l'intermédiaire de l'autorité auprès de
cette autorité le document prévu à cet
ses de stage prévues aux articles 21- laquelle il a déposé sa demande de
effet joint au formulaire de demande
18 à 21-20 du code civil et, lorsque la naturalisation, la francisation soit de
d’acquisition de la nationalité fran-
demande est présentée au nom d’un son nom et de ses prénoms ou de l'un
çaise. Il sera délivré récépissé du dé-
mineur, la justification de la résidence d'eux, soit des prénoms ou de l'un des
pôt de ce document.
habituelle de ce dernier pendant les prénoms des enfants mineurs bénéfi-
cinq années qui précèdent le dépôt de ciaires de l'acquisition de plein droit
la demande avec le parent qui a ac- Article 38
prévue à l'article 22-1 du code civil.
quis la nationalité française ; Le demandeur de naturalisation, qui
entend bénéficier pour la durée du Le postulant remet, le cas échéant, à
3° Tous documents justifiant qu'il a l'autorité mentionnée au premier ali-
sa résidence en France à la date de la stage prévue à l'article 21-17 du code
civil de la réduction prévue à l'article néa la déclaration conjointe de choix
demande ; de nom prévue par les articles 311-
21-18 de ce code ou de la dispense
4° S'il entend bénéficier de l'assimila- de stage prévue aux articles 21-19 et 21 et 311-22 du code civil.
tion de résidence prévue à l'article 21- 21-20 de ce même code, joint à sa
26 du code civil, toutes justifications demande toute justification établis- Article 43
permettant de constater qu'il remplit sant qu'il remplit une des conditions Le postulant se présente en personne
les conditions posées à cet article ; énoncées par l'un de ces articles. devant un agent désigné nominative-
5° Le cas échéant, la copie intégrale Le demandeur qui entend bénéficier ment par le préfet ou l'autorité con-
des actes de naissance de ses enfants des dispositions de l'article 21-24-1 sulaire.
mineurs étrangers qui résident avec du code civil joint à sa demande tout
Après un entretien individuel, cet
lui de manière habituelle ou alterna- justificatif établissant qu'il remplit les
agent établit un compte rendu cons-
tivement dans le cas de séparation ou conditions énoncées par cet article.
tatant le degré d'assimilation du pos-
de divorce ainsi que les pièces de na-
tulant à la communauté française ainsi
ture à établir cette résidence ; Article 39
que, selon sa condition, son niveau de
6° Le cas échéant, la copie intégrale Lorsqu'un étranger francophone sou- connaissance des droits et devoirs
du ou des actes de mari age ainsi que haite bénéficier des dispositions de l'ar- conférés par la nationalité française
Textes d’application [décrets] – Gisti page 29

et, sous réserve des dispositions de Le ministre chargé des naturalisations Dès la publication prévue au premier
l'article 21-24-1 du code civil, sa con- examine si les conditions requises par alinéa, un extrait de ces décisions et
naissance de la langue française. Un la loi sont remplies. une copie des actes de l'état civil aux-
arrêté du ministre chargé des natura- quelles elles ont donné lieu sont
Dans la négative, il déclare la demande
lisations définit les modalités de dé- adressés à leur bénéficiaire ou, pour
irrecevable. Cette décision motivée
roulement de l'entretien, les condi- l'enfant mineur, à son représentant
conformément à l'article 27 de la loi
tions d'établissement du compte légal, par le préfet du département où
n° 98-170 du 16 mars 1998 relative à ils ont établi leur résidence, ou, à Pa-
rendu auquel il donne lieu ainsi que
la nationalité est notifiée à l'intéressé ris, par le préfet de police, ou, si la
les critères d'appréciation qui fondent
dans les délais fixés par l'article 21-25- résidence se trouve à l'étranger, par
des conclusions motivées.
1 du code civil, par l'intermédiaire de l'autorité consulaire.
l'autorité auprès de laquelle a été dé-
Article 44 posée la demande. Si les motifs de l'ir- Article 52
Dans les six mois suivant la délivrance recevabilité disparaissent, l'intéressé
du récépissé prévu à l'avant-dernier ali- peut déposer une nouvelle demande. La preuve d'un décret de naturalisa-
néa de l'article 37, l'autorité auprès de tion ou de réintégration dans la natio-
laquelle le dépôt de la demande a été Article 48 nalité française résulte de la produc-
effectué transmet au ministre chargé tion de l'ampliation de ce décret. Lors-
Lorsque la demande est recevable, le que cette pièce ne peut être produite,
des naturalisations le dossier assorti de ministre chargé des naturalisations
son avis motivé, tant sur la recevabi- il peut y être suppléé par la produc-
propose, s'il y a lieu, la naturalisation tion de la copie intégrale de l'acte de
lité de la demande que sur la suite
ou la réintégration dans la nationalité naissance de l'intéressé, de l'extrait de
qu'elle lui paraît devoir comporter.
française. cet acte ou du livret de famille déli-
Le dossier contient tous les docu- vrés par les autorités françaises, sur
ments exigés à l'article 37, le bulletin Article 49 lesquels figure la mention du décret de
n° 2 du casier judiciaire et le résultat naturalisation ou de réintégration dans
Si le ministre chargé des naturalisa-
de l'enquête prévue à l'article 36. la nationalité française en application
tions estime qu'il n'y a pas lieu d'ac-
Si le dossier a été établi par une auto- corder la naturalisation ou la réinté- de l'article 28 du code civil ou, à dé-
rité consulaire, il est transmis dans le gration sollicitée, il prononce le rejet faut, par la production d'une attesta-
même délai de six mois mais par l'in- de la demande. tion constatant l'existence du décret,
termédiaire du ministre des affaires délivrée par le ministre chargé des na-
Il peut également en prononcer l'ajour- turalisations à la demande de l'inté-
étrangères, qui joint son propre avis.
nement en imposant un délai ou des ressé, de son représentant légal ou des
conditions. Ce délai une fois expiré ou administrations publiques françaises.
Article 45 ces conditions réalisées, il appartient
Si au cours de la procédure de cons- au postulant, s'il le juge opportun, de
titution du dossier une pièce fait ap- formuler une nouvelle demande.
Titre VI
paraître que la demande est manifes- Ces décisions motivées conformé- Des demandes tendant à obtenir
tement irrecevable, l'autorité auprès ment à l'article 27 de la loi n° 98-170 l'autorisation de perdre la qualité
de laquelle la demande a été déposée du 16 mars 1998 relative à la nationa- de français par décret
transmet le dossier en l'état, assorti lité sont notifiées à l'intéressé dans les
de son avis motivé, au ministre chargé délais fixés par l'article 21-25-1 du Article 53
des naturalisations, qui statue sur la code civil.
demande. Toute demande en vue d'obtenir
l'autorisation de perdre la qualité de
Article 50 Français en vertu de l'article 23-4 du
Article 46
Le décret portant naturalisation ou code civil est adressée au ministre
Lorsque le postulant est sous les dra- réintégration dans la nationalité fran- chargé des naturalisations.
peaux, la demande est déposée auprès çaise comporte les nom, prénoms, date
de l'autorité militaire, qui la transmet A l'étranger, elle est déposée auprès de
et lieu de naissance de l'intéressé et, l'autorité consulaire compétente en
dans les huit jours, accompagnée de éventuellement, de celui ou de ceux
son avis, à l'autorité administrative de vertu de l'arrêté du ministre des affai-
de ses enfants susceptibles d'acquérir res étrangères mentionné au deuxième
la résidence habituelle, qui procède à de plein droit la nationalité française
la constitution du dossier. alinéa de l'article 10 du présent décret.
en vertu de l'article 22-1 du code civil.
Lorsque le postulant réside en France,
Article 47 Article 51 le préfet du département où il a éta-
Dès réception du dossier, le ministre bli sa résidence, à Paris, le préfet de
Les décrets portant naturalisation ou police ont qualité pour recevoir sa de-
chargé des naturalisations procède à réintégration dans la nationalité fran- mande.
tout complément d'enquête qu'il juge çaise sont publiées au Journal officiel
utile, portant sur la conduite et le de la République française. Ils pren-
Article 54
loyalisme de l'intéressé. Une enquête nent effet à la date de leur signature
peut également être menée en ce qui sans toutefois qu'il soit porté atteinte La demande, les actes de l'état civil
concerne l'état de santé du deman- à la validité des actes passés par l'in- et les documents de nature à justifier
deur ; elle consiste en un examen téressé ni aux droits acquis par des que l'intéressé possède une nationa-
médical par un médecin désigné dans tiers antérieurement à la publication lité étrangère sont déposés auprès de
les conditions prévues à l'article 40 du décret sur le fondement de l'ex- l'autorité désignée à l'article précé-
du présent décret. tranéité de l'intéressé. dent et adressés par elle, accompa-
page 30 Gisti – La nationalité française

gnés d'un rapport et d'un avis motivé, code civil, il notifie à l'intéressé, en la seil d'État, que l'intéressé est déchu
au ministre chargé des naturalisations forme administrative ou par lettre de la nationalité française.
par l'intermédiaire, le cas échéant, du recommandée avec demande d'avis
ministre des affaires étrangères ou du de réception, les motifs de droit et de Article 62
ministre chargé des départements et fait justifiant qu'il ait perdu la qualité
territoires d'outre-mer. Lorsque le Gouvernement a l'inten-
de français.
tion de retirer, en application de l'ar-
Article 55 A défaut de domicile connu, un avis ticle 27-2 du code civil, un décret de
informatif est publié au Journal offi- naturalisation ou de réintégration
Le ministre chargé des naturalisa- ciel de la République française. dans la nationalité française, la pro-
tions propose, s'il y a lieu, d'autori- cédure fixée à l'article 59 du présent
ser le demandeur à perdre la qualité L'intéressé dispose d'un délai d'un
mois à dater de la notification ou de décret est applicable.
de Français.
la publication de l'avis au Journal of-
Si le ministre chargé des naturalisa- ficiel pour faire parvenir au ministre Article 63
tions estime qu'il n'y a pas lieu d'ac- chargé des naturalisations ses obser- Les décrets portant perte ou dé-
corder l'autorisation de perdre la qua- vations en défense. chéance de la nationalité française et
lité de Français, il prononce le rejet les décrets rapportant un décret de
de la demande par décision motivée, Après l'expiration de ce délai, le Gou-
vernement peut déclarer, par décret naturalisation ou de réintégration
notifiée à l'intéressé, conformément
motivé pris sur avis conforme du Con- dans la nationalité française sont pu-
à l'article 27 de la loi n° 98-170 du
seil d'État, que l'intéressé a perdu la bliés au Journal officiel de la Répu-
16 mars 1998 relative à la nationalité.
qualité de Français. blique française.
Article 56 Ils prennent effet à la date de leur si-
Article 60 gnature, sans toutefois qu'il soit porté
La personne qui sollicite l'autorisa-
Lorsque le Gouvernement décide de atteinte à la validité des actes passés
tion de perdre la nationalité française
faire application de l'article 23-8 du par l'intéressé ni aux droits acquis par
en application des dispositions de l'ar-
code civil, il adresse à l'intéressé l'in- des tiers antérieurement à la publica-
ticle 2 de la convention du Conseil de
jonction prévue par cet article, en tion du décret sur le fondement de la
l'Europe du 6 mai 1963 doit produire
précisant les motifs de droit et de fait nationalité française de l'intéressé.
tous documents permettant de justi-
fier d'une résidence habituelle dans qui la justifient.
Article 64
un pays partie à cette convention ainsi L'injonction est notifiée en la forme
que les documents visés à l'article 54 administrative ou par lettre recom- La preuve de l'existence d'un décret
du présent décret. mandée avec demande d'avis de ré- de perte ou de déchéance de la natio-
ception. nalité française ou d'un décret rappor-
Article 57 tant un décret de naturalisation ou de
A défaut de domicile connu, un avis réintégration dans la nationalité fran-
Les décrets portant autorisation de informatif est publié au Journal offi- çaise résulte de la production soit de
perdre la nationalité française sont ciel de la République française. l'ampliation de ce décret, soit d'un
publiés au Journal officiel de la Ré-
A l'expiration du délai prévu par l'in- exemplaire du Journal officiel où le
publique française. Ils prennent effet
à la date de leur signature sans toute- jonction, la perte de la nationalité décret a été publié. Lorsque ces piè-
fois qu'il soit porté atteinte à la vali- française peut être déclarée, par dé- ces ne peuvent être produites, il peut
dité des actes passés par l'intéressé ni cret motivé, dans les conditions pré- y être suppléé par une attestation cons-
aux droits acquis par des tiers anté- vues par l'article 23-8 précité. tatant l'existence du décret, délivrée
rieurement à la publication du décret par le ministre chargé des naturalisa-
sur le fondement de la nationalité Article 61 tions, à la demande de l'intéressé, de
française de l'intéressé. son représentant légal, de ses parents
Lorsque le Gouvernement décide de ou alliés ou des administrations publi-
faire application des articles 25 et 25-1 ques françaises ou, à défaut, par la pro-
Article 58 du code civil, il notifie les motifs de duction de la copie intégrale de l'acte
La preuve de la perte de la nationa- droit et de fait justifiant la déchéance de naissance de l'intéressé, l'extrait de
lité française est rapportée dans les de la nationalité française, en la forme
cet acte ou le livret de famille sur
mêmes conditions que celles prévues administrative ou par lettre recomman-
lequels figure la mention du décret de
à l'article 52. dée avec demande d'avis de réception.
perte ou de déchéance de la nationa-
A défaut de domicile connu, un avis lité française ou du décret rapportant
informatif est publié au Journal offi- le décret de naturalisation ou de réin-
Titre VII ciel de la République française. tégration dans la nationalité française.
De la perte, de la déchéance
de la nationalité française L'intéressé dispose d'un délai d'un
et du retrait des décrets de mois à dater de la notification ou de
naturalisation ou de réintégration la publication de l'avis au Journal of- Titre VIII
de la nationalité française par ficiel pour faire parvenir au ministre Dispositions diverses
décision de l'autorité publique chargé des naturalisations ses obser- et transitoires
vations en défense.
Article 59 Article 65
A l'expiration de ce délai, le Gouver-
Lorsque le Gouvernement décide de nement peut déclarer, par décret mo- Est assimilé à la résidence en France
faire application de l'article 23-7 du tivé pris sur avis conforme du Con- pour l'application de l'article 21-26
Textes d’application [décrets] – Gisti page 31

du code civil le séjour dans la Princi- Article 70 par déclaration et de demandes de


pauté de Monaco. délivrance de certificats de nationa-
Pour l'application des dispositions du
lité française demeurent compétents
présent décret dans les collectivités
Article 66 pour connaître de ces procédures
d'outre-mer ainsi qu'en Nouvelle-
lorsqu'elles ont été introduites anté-
A l'article 1040 du nouveau code de Calédonie, les mots : « juge d'ins-
rieurement au 1er janvier 1994.
procédure civile, le membre de tance » sont remplacés par : « prési-
phrase : « ou de contester, conformé- dent du tribunal de première instance
ment à l'article 107 du code de la natio- Article 75
ou juge chargé de la section détachée ».
nalité française, la validité d'une décla- Sont abrogés :
Sont substitués au mot « préfet » les
ration de nationalité » est supprimé.
mots « représentant du Gouverne- 1° L'article 3 du décret n° 59-682 du
ment » à Mayotte, « haut-commissaire 5 mai 1959 portant application de
Article 67
de la République » en Nouvelle-Calé- l'ordonnance n° 59-64 du 7 janvier
Le premier alinéa de l'article 4 du dé- donie et en Polynésie française et « ad- 1964 modifiant certaines dispositions
cret du 25 avril 1980 susvisé est ainsi ministrateur supérieur » à Wallis-et- du code de la nationalité française ;
rédigé : Futuna et dans les Terres australes et
antartiques françaises. 2° Le décret n° 73-643 du 10 juillet
« Tous les documents permettant l'éta- 1973 relatif aux formalités qui doivent
blissement des actes sont transmis au
Article 71 être observées dans l'instruction des
service central de l'état civil du minis-
déclarations de nationalité, des de-
tère des affaires étrangères par le juge L'article 66 du présent décret est ap- mandes de naturalisation ou de réin-
d'instance lorsque l'acquisition de la plicable à Mayotte. tégration, des demandes tendant à
nationalité française ou la réintégration
NOTA: Loi 2001-616 2001-07-11 obtenir l'autorisation de perdre la
dans cette nationalité résulte d'une dé-
art. 75 : Dans tous les textes législatifs qualité de français, ainsi qu'aux déci-
claration souscrite en France, par le
et réglementaires en vigueur à Mayotte, sions de perte et de déchéance de la
ministre de la justice lorsque la déclara-
la référence à la « collectivité territoriale nationalité française ;
tion est souscrite à l'étranger, par le de Mayotte » est remplacée par la réfé-
ministre chargé des naturalisations lors- rence à « Mayotte », et la référence à la 3° Le décret n° 73-1235 du 28 décem-
que l'acquisition de la nationalité fran- « collectivité territoriale » est remplacée bre 1973 relatif aux formalités qui
çaise ou la réintégration dans cette na- par la référence à la « collectivité dépar- doivent être observées dans la sous-
tionalité résulte d'un décret ou de l'en- tementale ». cription des déclarations tendant à
registrement d'une déclaration souscrite décliner la nationalité française pré-
en vertu de l'article 21-2 du code civil ». Article 72 vues à l'article 25 de la loi n° 73-42
Les personnes visées à l'article 53 de du 9 janvier 1973 ;
Article 68
la loi du 22 juillet 1993 susvisée et 4° Le décret n° 84-785 du 16 août
Le premier alinéa de l'article 6 du autorisées par le ministre chargé des 1984 relatif aux formalités qui doivent
décret du 25 avril 1980 susvisé est naturalisations à souscrire, dans le être observées dans l'instruction des
ainsi rédigé : délai de six mois suivant cette auto- déclarations de nationalité, des de-
« Les actes administratifs, les déclara- risation, la déclaration de réintégra- mandes de naturalisation ou de réin-
tions souscrites en vertu de l'article 21- tion dans la nationalité française pré- tégration, des demandes tendant à
2 du code civil et les décisions des juri- vue à l'article 153 du code de la na- obtenir l'autorisation de perdre la
dictions administratives ayant trait à tionalité française doivent produire qualité de français ainsi qu'aux déci-
la nationalité sont notifiés par le mi- à l'appui de cette déclaration les mê- sions de perte et de déchéance de la
nistre chargé des naturalisations aux mes documents que ceux visés aux nationalité française.
officiers de l'état civil détenteurs de 1°, 2°, 3°, 4° et 5° de l'article 20 du
l'acte de naissance de l'intéressé. Les présent décret. Article 76
autres déclarations sont notifiées aux
mêmes personnes par le juge d'instance Article 73 Le ministre d'État, ministre des affai-
lorsqu'elles sont souscrites en France, res sociales, de la santé et de la ville,
Les tribunaux de grande instance pri- le ministre d'État, ministre de l'Inté-
ou par le ministre de la justice lors- mitivement saisis de contestations sur
qu'elles sont souscrites à l'étranger ». rieur et de l'aménagement du terri-
la nationalité française ou étrangère
toire, le ministre d'État, garde des
des personnes physiques demeurent
Article 69 sceaux, ministre de la justice, le mi-
compétents pour connaître des pro-
nistre d'État, ministre de la défense,
Il est ajouté un troisième alinéa à l'ar- cédures introduites antérieurement
le ministre des affaires étrangères et
ticle 6 du décret du 25 avril 1980 sus- au 1er janvier 1994.
le ministre des départements et terri-
visé ainsi rédigé : toires d'outre-mer sont chargés, cha-
Article 74
« Les officiers de l'état civil apposent cun en ce qui le concerne, de l'exécu-
les mentions relatives à la nationalité Les tribunaux d'instance primitive- tion du présent décret, qui sera pu-
dans les conditions prévues aux arti- ment saisis de demandes d'acquisition blié au Journal officiel de la Républi-
cles 28 et 28-1 du code civil ». ou de perte de la nationalité française que française.
page 32 Gisti – La nationalité française

Circulaire du 29 décembre 2009 NOR : IMI/C/09/00097/C

relative à la procédure d’acquisition de la nationalité française


en raison du mariage
Ministère de l’immigration

SOMMAIRE b) recours contentieux


Des dix-neuf annexes de ce texte, nous
n’avons reproduit que l’annexe VIII I. L'ACQUISITION DE LA NATIONALITÉ B. Le décret d’opposition
FRANÇAISE PAR DÉCLARATION EN RAISON C. La contestation de l’enregistrement par le
[...] DU MARIAGE ministère public
Résumé : A. Les principes 1. Les conditions de fond
L'objet de la présente circulaire est de réunir 1. L'exercice d'un droit 2. La procédure
en un seul document l'ensemble des disposi- 2. Les autorités ou services compétents en D. La procédure de déchéance….
tions pour l'application des dispositions légis- matière de déclaration de nationalité à raison VI. LES OPERATIONS CONNEXES A L'ACQUI-
latives et réglementaires relatives à l'acquisi- du mariage SITION DE LA NATIONALITE FRANCAISE
tion de la nationalité française en raison du B. Les conditions A. Les opérations relatives à l'état civil
mariage, en dernier lieu l'article 26 du code 1. Les conditions de capacité exprimées par l'ar- 1. Lorsque le déclarant est né en France
civil dans sa rédaction issue de l'article 12 de ticle 17-3 du code civil 2. Lorsque le déclarant est né à l’étranger
la loi du 12 mai 2009 (transfert de la sous- 2. Les conditions prévues à l'article 21-2 du code civil
B. La francisation
cription des tribunaux d'instance aux préfec- 3. Les empêchements prévus à l'article 21-27
1. La décision favorable
tures à compter du 1er janvier 2010. du code civil
2. La décision défavorable
Les dispositions de la présente circulaire, en 4. La possibilité d'opposition du Gouvernement
C. La déclaration conjointe de choix de nom
tant qu'elles concernent les conséquences de C. Les conséquences
1. La nationalité d'origine D. La délivrance d'un titre d'identité et/ou d’un
ce transfert, sont donc applicables à compter titre de voyage
du 1 er janvier 2010 2. La situation des enfants mineurs étrangers
3. La francisation
[...] 4. La détermination du nom de famille
Annexes : 5. La déclaration conjointe de choix de nom I. L'acquisition de la nationa-
N° I Déclaration de nationalité française. II. LA SOUSCRIPTION DE LA DECLARATION lité française par déclaration
N° II Demande de francisation. A. Les pièces nécessaires à la souscription
en raison du mariage
N° III Attestation sur l’honneur de commu- B. L'attestation sur l'honneur
nauté de vie. C. La matérialisation de la souscription
a) Le contenu de la déclaration
A. Les principes
N° IV Nomenclature des pièces à produire
pour obtenir le récépissé. b) La signature de la déclaration 1. L'exercice d'un droit
D.La délivrance du récépissé
N° V Récépissé.
E L'envoi du dossier à la sous-direction de l'ac- L'acquisition de la nationalité fran-
N° VI Lettre de transmission du dossier par cès à la nationalité française
l’autorité préfectorale à la sous-direction de
çaise par à raison du mariage consti-
l'accès à la nationalité française. III. L'ENQUÊTE PREFECTORALE OU tue un droit qui s'exerce librement
CONSULAIRE sous réserve que soient remplies, à la
N° VII Lettre de transmission du dossier par A. L'enquête de l’autorité préfectorale
l’autorité consulaire à la sous-direction de l'ac- 1. Le contenu de l'enquête
date de souscription, les conditions
cès à la nationalité française. 2. La transmission du rapport d’enquête dans de recevabilité prévues aux articles
N° VIII Rapport d'enquête un délai de six mois 21-2 et 21-27 du code civil. Le minis-
N° IX Registre des déclarations de nationa- B. L'enquête de l’autorité consulaire tre chargé des naturalisations enregis-
lité souscrites auprès de l’autorité préfectorale. 1. Le contenu de l'enquête
2. La transmission du rapport d’enquête dans
tre la déclaration qui satisfait à ces
N° X Registre des déclarations de nationalité un délai de six mois conditions. Il est tenu dans le cas con-
souscrites auprès de l’autorité consulaire. traire d'en refuser l'enregistrement.
IV. LE TRAITEMENT DE LA DÉCLARATION
N° XI Procès-verbal de notification d'une dé-
cision de refus d'enregistrement A. L'instruction des dossiers par la sous-direc- 2. Les autorités ou services compé-
tion de l'accès à la nationalité française
N° XII Lettre de notification, en recommandé B. La procédure d'opposition du Gouvernement
tents en matière de déclaration de
avec demande d'avis de réception, d'une dé- 1. La notification du projet d'opposition par let- nationalité à raison du mariage.
cision de refus d'enregistrement. tre recommandée avec demande d’avis de récep-
N° XIII Procès-verbal de notification d’un tion ou par l’autorité qui a reçu la déclaration
– les préfets 1 ou les autorités con-
décret d’opposition. 2. La constitution du dossier complémentaire sulaires reçoivent les déclarations,
N° XIV Procès-verbal d’une demande de res- par le préfet ou l’autorité consulaire effectuent les enquêtes réglementai-
titution d’une déclaration annulée. C. La décision res, remettent les déclarations enre-
N° XV Procès-verbal de carence. 1. L'enregistrement gistrées, le cas échéant, notifient les
2. Le refus d'enregistrement
N° XVI Procès-verbal de désistement. 3. Le décret d'opposition du Gouvernement
refus d’enregistrement pris par le
N° XVII Liste des pays ayant ratifié la con- D. La notification des décisions ministre chargé des naturalisations
vention de Vienne du 8 septembre 1976 et 1. La notification de l'enregistrement et les décrets d'opposition à l'acqui-
dont les extraits plurilingue d'acte de l'état 2. La notification du refus d'enregistrement sition de la nationalité française.
civil sont en conséquence recevables en France. 3. La notification du décret d’opposition par le
N° XVIII Notice relative à la détermination du préfet ou l’autorité consulaire – le ministre chargé des naturalisa-
nom des enfants susceptibles de devenir français. V. LA CONTESTATION DE LA DÉCISION tions, instruit les demandes et prend
N° XIX Formulaire de déclaration de choix A. La contestation du refus d’enregistrement les décisions de refus ou d’accepta-
de nom de famille. a) demande de réexamen de la décision tion de l’enregistrement des décla-

(1) Sont également entendus sous le terme de « préfet », tout au long de la circulaire, les représentants de l'État dans les collectivités
d'outre-mer, ces collectivités étant soumises au droit commun en matière d'acquisition de la nationalité française en raison du mariage
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 33

rations ; il notifie directement les Ainsi, seraient irrecevables : 1945) « Les époux se doivent mutuel-
refus d’enregistrement et les enga- lement fidélité, secours, assistance ».
– la déclaration souscrite par une
gements d'opposition au déclarant
personne française d’origine ou Art 213 : (Loi n° 70-459 du 4 juin
lorsque celui-ci réside en France.
ayant acquis la nationalité française 1970) «Les époux assurent ensemble
B. Les conditions à un autre titre : par exemple, ac- la direction morale et matérielle de la
quisition de droit du fait d’un ma- famille. Ils pourvoient à l’éducation
1. Les conditions de capacité expri- riage contracté avec un Français des enfants et préparent leur avenir».
mées par l'article 17-3 du code civil. avant l’entrée en vigueur de la loi
n° 73-42 du 9 janvier 1973 (article Art 214 : (Loi n° 65-570 du 13 juillet
Au titre de cet article, les déclarations 1965) « Si les conventions matrimo-
de nationalité peuvent, dans les con- 37 ancien du code de la nationalité
française) ou d’une naissance et niales ne règlent pas la contribution
ditions prévues par la loi, être faites des époux aux charges du mariage,
d’une résidence en France à majo-
sans autorisation, dès l'âge de seize ils y contribuent à proportion de leurs
rité (article 44 du code de la natio-
ans. En revanche, la loi n° 2006-399 facultés respectives… »
nalité française ou 21-7 du code ci-
du 4 avril 2008 a porté, dans son arti-
vil, dans sa rédaction issue de la loi La communauté de vie se compose de
cle 1er, à dix-huit ans, l'âge pour pou-
du 16 mars 1998). deux éléments distincts :
voir contracter mariage sans obliga-
tion d'obtenir le consentement des – la déclaration souscrite par une – l’élément matériel que constitue
parents. Le conjoint français devra personne française au moment du la cohabitation ; cependant, les con-
donc dorénavant être majeur au mo- mariage qui aurait perdu ensuite la joints peuvent avoir, en application
ment de le célébration, sauf déroga- nationalité française (cas par exem- de l'article 108, 1er alinéa du code
tion prévue aux articles 148 et sui- ple d’une personne originaire d'un civil, le plus souvent pour des rai-
vants du code civil. ancien département ou territoire sons professionnelles, un domicile
d'outre-mer, devenue étrangère à la juridique distinct sans qu'il soit
2. Les conditions prévues à l'article suite du transfert de souveraineté). pour autant porté atteinte aux rè-
21-2 du code civil gles relatives à la communauté de
c) Le conjoint du déclarant doit être
a) Existence d'un mariage valide et non vie : celle-ci doit alors s'exécuter au
français à la date du mariage et avoir lieu dit « résidence de la famille »
dissous conservé cette nationalité sans inter- que les époux choisissent d'un com-
Seul un mariage valide au regard du ruption. mun accord (art. 215, 2ème alinéa du
droit français, qu'il soit célébré en Il en résulte que : code civil).
France ou à l'étranger, permet l'ac-
– ne permet pas l'acquisition de la – l’élément intentionnel caractérisé
quisition de la nationalité française.
nationalité française le cas où deux par la volonté réciproque des époux
Est notamment exclu tout mariage
conjoints étaient étrangers au mo- de vivre ensemble durablement en
dans lequel un des conjoints serait en union matérielle et psychologique,
état de polygamie en raison d’un ma- ment du mariage et où l'un d'eux a
acquis ultérieurement la nationalité d’assurer ensemble la direction mo-
riage antérieur non dissous. (article rale et matérielle de la famille selon
147 du code civil : « On ne peut con- française, y compris par déclaration
souscrite au titre de l’article 57-1 des principes communs.
tracter un second mariage avant la
du code de la nationalité française f) Le déclarant doit justifier d’une con-
dissolution du premier »)
ou de l’article 21-13 du code civil naissance suffisante, selon sa condi-
En métropole, comme dans les dépar- (possession d’état de Français) ; tion, de la langue française.
tements et collectivités d’outre mer et
– un étranger ayant épousé une per- Le déclarant doit démontrer sa capa-
en Nouvelle Calédonie, seul le ma-
sonne de nationalité française qui cité à communiquer en français pour
riage célébré par l'officier d'état civil
a perdu cette nationalité puis l’a accomplir seul les démarches de la vie
offre la possibilité au conjoint étran-
réintégrée ultérieurement ne peut courante (transport, banque, poste,
ger de souscrire la déclaration prévue
devenir français mairie…) et à soutenir une conversa-
par l'article 21-2 du code civil. Sont
exclus les mariages célébrés en la e) La communauté de vie affective et tion sans l’aide d’un tiers. Le degré
forme locale ou devant une autorité matérielle entre les conjoints ne doit d’exigence devra être adapté à sa si-
consulaire étrangère. pas avoir cessé et ne doit pas être ré- tuation sociale et à son niveau d’ins-
duite à une simple cohabitation. truction mais aussi tenir compte de
A l’étranger, comme précisé par le 2° ses possibilités de progrès rapide au
de l’article 14 du décret n° 93-1362 Cette notion, énoncée par l’article 215 regard de ses efforts personnels (cours
du 30 décembre 1993 modifié, l’acte du code civil selon lequel « les époux de langue française) et d’un environ-
de mariage célébré en la forme locale s’obligent mutuellement à une com- nement favorable (enfants scolarisés,
devra avoir fait l’objet d’une trans- munauté de vie… », suppose le respect milieu francophone, etc…). Cette ap-
cription par l’autorité consulaire préa- des devoirs et obligations nés du ma- préciation de la maîtrise de la langue
lablement à la souscription. riage, notamment ceux visés aux arti- française relève d'une approche ana-
cles 203, 212, 213 et 214 du code civil. logue à celle opérée dans le cadre de
En cas de dissolution du mariage, par
l'instruction des demandes de natu-
divorce ou par décès, ou en cas d’an- Art 203 : « Les époux contractent en-
ralisation par décret.
nulation judiciaire de ce mariage, la semble, par le seul fait du mariage,
déclaration ne pourra être enregistrée. l’obligation de secourir, entretenir et 3. Les empêchements prévus à l'arti-
élever leurs enfants ». cle 21-27 du code civil
b) Le déclarant doit être étranger ou
apatride au moment du mariage et au Art 212 : (Loi du 22 septembre 1942 Les dispositions de l'article 21-27 du
jour de la souscription de la déclaration. validée par ordonnance le 9 octobre code civil prévoient des empêche-
page 34 Gisti – La nationalité française

ments de droit à l'acquisition de la mois de procédure contradictoire (cf. personnel ou familial, est incompati-
nationalité française pour les raisons point 1 du B du chapitre IV), court à ble avec les valeurs de la société fran-
qui suivent : compter de la date du récépissé ou, si çaise, notamment en ce qui concerne
l'enregistrement a été refusé dans le les principes de liberté individuelle et
a) Les condamnations pénales
délai légal, à compter du jour où la d’égalité des sexes : choix d’un mode
Rend la déclaration irrecevable une décision judiciaire admettant la régu- de vie qui impose à la femme un statut
condamnation : larité de la déclaration est devenue social subalterne et discriminatoire ou
définitive. revendication par la femme déclarante,
– soit pour crimes ou délits consti-
voire par l'épouse du déclarant, de ce
tuant une atteinte aux intérêts fon- b) Les motifs mode de vie. Pour mettre en évidence
damentaux de la Nation ou un acte
Les seuls motifs qui peuvent être lé- un tel comportement, il sera nécessaire
de terrorisme ;
galement invoqués sont l’indignité ou de conduire, postérieurement à l'éta-
– soit, quelle que soit l'infraction con- le défaut d’assimilation autre que lin- blissement du compte rendu d'en-
sidérée, à une peine égale ou supé- guistique. quête, un entretien complémentaire
rieure à six mois d'emprisonnement, approfondi avec le couple et chacun
non assortie d'une mesure de sursis ; – L'indignité des conjoints séparément, qui permet-
Toutefois, ces dispositions ne sont pas L'appréciation de cette notion est tra de mettre en évidence les attitudes
opposables au déclarant ayant béné- fondée sur des faits répréhensibles d'intolérance, de discrimination et de
ficié d’une décision d’exclusion des commis en France ou dans un pays rejet des valeurs républicaines.
mentions de condamnation du bulle- étranger. Même si une condamnation c) Au titre des faits constitutifs du dé-
tin n° 2 du casier judiciaire ou d’une n'est pas susceptible d'entraîner une faut d'assimilation autre que linguisti-
réhabilitation de plein droit ou judi- irrecevabilité au titre de l'article 21- que, sont également visées la situation
ciaire, conformément aux articles 27 du code civil ou a été amnistiée ou effective de polygamie du conjoint
775-1 et 775-2 du code de procédure effacée par réhabilitation, les faits qui étranger ou sa condamnation au titre
pénale et 133-12 du code pénal. en sont à l'origine peuvent être pris de violences ayant entraîné une muti-
en considération. Ils sont alors exa- lation ou une infirmité permanente sur
b) Les dispositions relatives au séjour
minés en fonction notamment de leur un mineur de quinze ans. C'est le cas
et à l'éloignement
ancienneté, de leur répétition, de leur du déclarant qui recourt lui-même ou
L'article 21-27 du code civil prévoit gravité et relativisés au regard du favorise le recours à des pratiques cou-
également que l'acquisition de la na- comportement actuel du déclarant. Il tumières ne respectant pas l'intégrité
tionalité française est refusée : est également tenu compte du loya- physique de la personne (mutilations
– au déclarant à l'encontre duquel lisme du déclarant à l'égard des insti- telles que l'excision par exemple).
a été prononcé soit un arrêté d'ex- tutions publiques de l'administration
fiscale et des organismes sociaux. C. Les conséquences
pulsion non expressément rapporté
ou abrogé, soit une interdiction ju- Dans tous les cas, les faits doivent être L’acquisition de la nationalité fran-
diciaire du territoire non entière- imputables au déclarant. çaise peut avoir pour conséquence :
ment exécutée, – de faire perdre au déclarant et à
– Le défaut d'assimilation à la com-
– ou au déclarant dont le séjour en munauté française ses enfants mineurs leur nationa-
France est, à la date de souscrip- lité d’origine ;
tion, irrégulier au regard des lois et L'appréciation de l'assimilation du
– de permettre au déclarant et à ses
conventions relatives au séjour des déclarant à la communauté française
enfants mineurs bénéficiant de l’ef-
étrangers. se fonde sur un ensemble d'éléments
fet collectif de franciser leur état
tangibles et convergents. civil ;
L'existence d'empêchements liés à la
situation administrative du déclarant, a) Le défaut d’assimilation à la com- – de permettre au déclarant d’ef-
et résultant notamment d’arrêtés pré- munauté française peut être opposé au fectuer une déclaration conjointe
fectoraux de reconduite à la frontière déclarant qui milite de manière active de choix de nom.
doit être vérifiée de manière systéma- au sein d’associations ou de mouve-
ments lorsque ceux-ci soutiennent ou Il est donc nécessaire lors de la remise
tique lors de l’enquête préfectorale.
encouragent la propagation de thèses du dossier d’en informer le déclarant.
4. La possibilité d'opposition du
contraires ou hostiles aux valeurs ré- 1. La nationalité d'origine
Gouvernement
publicaines de tolérance et de laïcité
inscrites dans l’article 1er de la Cons- La personne qui acquiert volontaire-
En application de l'article 21-4 du
titution, se signalant par exemple par ment la nationalité française est sus-
code civil, le Gouvernement peut
un prosélytisme hostile à l’intégration. ceptible de perdre sa nationalité
s'opposer à l'acquisition de la natio-
étrangère si elle est ressortissante d'un
nalité française par décret en Conseil
Il est donc nécessaire que les rapports pays ayant ratifié la convention du
d'État alors même que la déclaration
d’enquête administrative que vous Conseil de l'Europe signée le 6 mai
de nationalité est recevable, que l'en-
transmettez soulignent de manière 1963 sur la réduction des cas de plu-
registrement soit intervenu ou non.
explicite le caractère dangereux ou ralité de nationalités et sur les obliga-
a) Les délais subversif des mouvements d’apparte- tions militaires en cas de pluralité de
nance, ainsi que le degré d’implica- nationalités (ratification par la France
L'article 21-4 du code civil prévoit un
tion personnelle des intéressés. par la loi du 26 décembre 1964).
délai de deux ans au-delà duquel
aucun décret d'opposition ne peut b) Peut être également opposé le com- En effet, cette convention stipule que
plus intervenir. Ce délai, qui inclut le portement du déclarant qui, sur le plan lorsqu’un ressortissant d’un pays si-
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 35

gnataire acquiert volontairement une le parent acquérant ou résider al- rieure ne pourra être effectuée qu'à
nationalité d’un autre pays signataire, ternativement avec ce parent en cas titre onéreux et sous réserve de justi-
il perd automatiquement sa nationa- de séparation ou de divorce. fier d'un intérêt légitime, selon les
lité d’origine. dispositions prévues aux articles 60
Le nom de l'enfant sera inscrit sur la
déclaration dès lors qu'il est mineur et 61 du code civil.
Cette convention est en vigueur en
Norvège depuis le 27 décembre 1969, à la date de souscription et que le lien La demande de francisation devra
au Danemark depuis le 17 décembre de filiation est établi avec le déclarant. être exprimée sans ambiguïté, notam-
1972, en Autriche depuis le 1er sep- Conformément aux dispositions du ment lorsque l'intéressé possède plu-
tembre 1975. 7° de l'article 14 du décret n° 93-1362 sieurs prénoms, et préciser l'identité
Elle n’est plus applicable dans les pays du 30 décembre 1993 modifié, le re- complète souhaitée par le déclarant.
suivants : présentant de l'État ou l’autorité con- Le but poursuivi par la francisation
sulaire recueille la copie intégrale des est de faciliter la vie quotidienne des
– en Suède, depuis le 29 juin 2002, actes de naissance et, s’il y a lieu, tout nouveaux Français et leur intégration
– en Allemagne depuis le 22 décem- acte susceptible d’établir la filiation dans la communauté nationale. Ainsi,
bre 2002, ce pays l’ayant dénoncée des enfants dont le nom figure sur la ne sont admis que des noms et pré-
le 21 décembre 2001, étant ici noté déclaration ainsi que les pièces de
noms dont le caractère français est
que l’article 25-2 de la loi fédérale nature à démontrer la résidence ha-
avéré. A cet effet, la liste indicative
du 15 juin 1999 prévoit que le res- bituelle ou alternée.
des prénoms français acceptés, adres-
sortissant allemand acquérant la na-
L’autorité qui reçoit la déclaration vé- sée par la sous-direction de l'accès à
tionalité de l’un des États membres
rifie l'authenticité et le caractère pro- la nationalité française aux préfectu-
de l’Union européenne conserve la
bant des pièces produites. En cas de res et consulats et mise à jour pério-
nationalité allemande à condition
doute, il fait part de ses observations diquement, devra pouvoir être con-
d’en demander l’autorisation,
au ministre chargé des naturalisations, sultée par le déclarant.
– en Belgique depuis le 28 avril 2008 sur la lettre de transmission du dos-
sier figurant aux annexes VI et VII. Il a) La francisation du prénom
– au Luxembourg, depuis le
convient de rappeler à cet égard que La francisation d'un prénom consiste :
10 juillet 2009.
l'enfant mineur du déclarant qui ne
Au regard de la ratification par la bénéficie pas des dispositions prévues – soit dans la substitution à ce pré-
France, l’Italie et les Pays Bas du pro- à l'article 22-1 du code civil, lorsque nom d'un prénom français. Ce pré-
tocole du 2 février 1993 portant mo- son nom n'a pas été expressément nom peut être la simple adaptation
dification de la convention du 6 mai mentionné dans la déclaration de na- du prénom étranger ou tout autre
1963, les ressortissants de ces deux tionalité, peut être naturalisé pendant prénom français ;
derniers pays acquérant la nationalité sa minorité, s'il justifie avoir résidé en – soit dans l'attribution complémen-
française par déclaration à raison du France avec ce parent durant les cinq taire d'un tel prénom. Dans ce cas,
mariage ne perdent plus automatique- années précédant le dépôt de sa de- le demandeur devra préciser si le
ment leur nationalité d’origine depuis mande (article 21-22 du code civil). prénom attribué précède ou suit
le 24 mars 1995 s’agissant des ressor- Il va de soi que l’effet collectif ne con- le(s) prénom(s) d’origine. L'attribu-
tissants italiens et du 20 août 1996 cerne pas l’(les) enfant(s), déjà fran- tion de prénom est obligatoire lors-
s’agissant des Pays Bas. çais par filiation issu(s) du couple. que le postulant, sans prénom, de-
mande la francisation de son nom ;
S'agissant d'un ressortissant d'un autre 3. La francisation
pays, le représentant de l'État ou l’auto- – soit, en cas de pluralité de pré-
rité consulaire l'invitera à se renseigner Le déclarant a la possibilité de de- noms, dans la suppression du (des)
sur la conservation de sa nationalité, mander lors de la souscription de la prénom(s) étrangers pour ne laisser
s’il le souhaite, auprès du consulat de déclaration ou dans l’année qui suit subsister que le prénom français.
son pays d'origine, seul habilité à lui cette souscription la francisation de
Les règles qui régissent la francisation
donner cette information juridique. son nom et (ou) de son (ses)
du prénom diffèrent de celles relati-
prénom(s) ainsi que celle du (des)
2. La situation des enfants mineurs ves au choix, à l’attribution ou au
prénom(s) de son (ses) enfant(s)
étrangers changement de prénom telles qu’el-
mineur(s) susceptible(s) de devenir
les sont organisées par les articles 57
Aux termes de l'article 22-1 du code français (cf. annexe II). Cependant,
afin que sa demande soit traitée dans et 60 du code civil.
civil, l'enfant mineur du demandeur,
étranger, non marié, légitime ou na- le meilleur délai; le représentant de b) La francisation du nom
turel ou ayant fait l'objet d'une adop- l'État ou l'autorité consulaire invitera
l'intéressé à la présenter dès la sous- La francisation d'un nom consiste :
tion plénière et quel que soit son lieu
de naissance, devient français de plein cription. Il l'avisera également que – soit dans la traduction en langue
droit en même temps que le déclarant, l'instruction de cette demande ne ris- française de ce nom : possibilité est
sous réserve de remplir deux condi- que pas de retarder l'issue de son dos- évidemment limitée aux deman-
tions cumulatives : sier et que la francisation, une fois deurs dont le nom d’origine pos-
accordée par décret, présente un ca- sède un sens et, par voie de consé-
– d'une part, son nom doit être ractère définitif immédiat s'il s'agit quence, une traduction possible en
mentionné sur la déclaration le jour d'une francisation de prénom et à l'is- langue française. L'intéressé doit
de la souscription ;
sue d'un délai de deux mois s'il s'agit alors fournir une attestation établie
– d'autre part, l'enfant mineur doit d'une francisation de nom, sauf erreur par un traducteur assermenté ou un
avoir sa résidence habituelle chez signalée. Toute modification ulté- organisme officiel ;
page 36 Gisti – La nationalité française

– soit dans la modification néces- la déclaration. Elle requiert en toute ticle 10, 2ème alinéa du décret n° 93-
saire pour faire perdre à ce nom son hypothèse l’accord et la signature de 1362 du 30 décembre 1993 modifié).
apparence, sa consonance ou son l’autre parent concerné.
Un modèle de déclaration est annexé
caractère étranger. Dans ce cas, le
Une notice d’information à l’usage à la présente circulaire (cf. annexe I)
nom demandé ne doit pas être trop
des déclarants et un modèle de dé-
éloigné du nom d'origine et présen- Préalablement à la souscription de la
claration à souscrire en cas de choix
ter une consonance et une ortho- déclaration, des informations pourront
d’un nom de famille sont joints en
graphe françaises ; être sollicitées auprès des préfectures
annexe (cf. annexes XVIII et XIX)
– soit dans la reprise du nom porté ou des autorités consulaires afin de
par un ascendant français. Dans ce L'article 13, 2ème alinéa du décret permettre au demandeur d'être guidé
cas, l'intéressé devra apporter la n° 93-1362 du 30 décembre 1993 mo- dans les démarches administratives
preuve du bien-fondé de sa requête difié dispose que la déclaration con- qu'il souhaite entreprendre et d'avoir
en produisant les actes d’état civil jointe de choix de nom peut être re- ainsi une connaissance du droit appli-
ou tous documents établissant le mise lors de la souscription de la dé- cable en la matière, rappelé dans la
lien de descendance directe à claration de nationalité française dans partie I de la présente circulaire.
l’égard de cet ascendant. le même temps que la demande de
francisation des noms et prénoms du Il s'agira pour l'autorité compétente
4. La détermination du nom de famille déclarant et de ses enfants saisis par d’informer le demandeur des princi-
l'effet collectif. pes et des conditions générales de ce
Lorsque l'intéressé est né à l'étranger, mode d'acquisition de la nationalité
la détermination du nom de famille La déclaration de choix de nom est re- française ainsi que de la procédure
est effectuée, le cas échéant, lors de mise, par l'un ou l'autre des parents, applicable et de lui transmettre la liste
l'établissement de son acte de nais- lors de la souscription de la déclara- des pièces à produire, afin de lui per-
sance par le service central d'état ci- tion acquisitive de nationalité française. mettre de vérifier si sa demande est
vil du ministère des affaires étrangè- Elle prend la forme d'un écrit. Certai- susceptible d'aboutir.
res, en application de l'article 98 du nes énonciations obligatoires doivent
code civil. y figurer (article 9 du décret 2004-1159 Cette autorité peut, dès ce stade, si
du 29 octobre 2004). Elle est, le cas elle en a la certitude, faire connaître
Lorsqu’il est né en France, elle est
échéant, accompagnée du consente- au demandeur qu'il est déjà Français
effectuée par l’officier d’état civil de
ment des enfants âgés de plus de treize ou qu’il peut le devenir à un autre ti-
son lieu de naissance.
ans à la modification de leur nom. tre, afin d'éviter à ce dernier des dé-
5. La déclaration conjointe de choix marches inutiles.
de nom Cette déclaration doit être signée par
le père et la mère de l'enfant. Les pa- *
La réforme des règles de dévolution rents concernés seront invités à utili-
du nom de famille prévue par la loi * *
ser les formulaires de déclaration con-
n° 2002–304 du 4 mars 2002 modi- jointe de choix de nom dont un mo- La déclaration est l'acte juridique par
fiée par la loi n° 2003–516 du 18 juin dèle figure à l'annexe XIX. lequel un ressortissant étranger ou un
2003 est entrée en vigueur le 1er jan- apatride exprime devant le représen-
vier 2005. Elle permet dans certaines L'autorité auprès de laquelle la décla- tant de l'État, à Paris, le préfet de
conditions aux parents de choisir le ration de nationalité est souscrite n'a police, ou l’autorité consulaire com-
nom de leur premier enfant commun : pas à vérifier la validité de la déclara- pétente sa volonté d'acquérir la na-
nom du père, nom de la mère, nom tion conjointe de choix de nom, mais tionalité française à raison du mariage.
de l’un et de l’autre accolés dans l’or- s'assure que l'officier d'état civil com-
dre souhaité par les parents. Confor- pétent disposera de tous les éléments Il est essentiel de bien distinguer les
mément à l’article 311–21 du code nécessaires à son exploitation (formu- deux dates qui y seront obligatoire-
civil, ces nouvelles dispositions s’ap- laire de déclaration de choix de nom ment portées par le représentant de
pliquent aux enfants qui acquièrent dûment renseigné et signé, consente- l'État ou l’autorité consulaire et qui
la nationalité française par effet col- ment des enfants de plus de treize ont des effets juridiques différents :
lectif, dans les conditions définies par ans). Au besoin, elle invite les parents la date de souscription de la déclara-
les articles 5 à 9 du décret n° 2004– à compléter le formulaire de manière tion : elle correspond au jour où l'in-
1159 du 29 octobre 2004 et explici- satisfaisante. téressé a manifesté son intention d'ac-
tées par la circulaire interministérielle quérir la nationalité française. C'est
JUS CO 420966 C du 6 décembre la date à laquelle les conditions de
2004 relative au nom de famille, aux- II. La souscription recevabilité de la déclaration doivent
quels il convient de se reporter. de la déclaration être réunies.
La faculté de choix de nom n’est La déclaration est souscrite : Il s'ensuit que c'est rétroactivement à
ouverte qu’au profit des parents dont la date de souscription de sa déclara-
le premier enfant commun est né à – en France devant le représentant
de l'État de la résidence du décla- tion que l'intéressé et, le cas échéant,
compter du 1er janvier 2005 : elle n’est
rant (article 10 1er alinéa du décret son ou ses enfants bénéficiaires des
en aucun cas ouverte aux parents
n° 93-1362 du 30 décembre 1993 dispositions prévues à l'article 22-1 du
dont le premier enfant commun est
modifié) ; code civil acquièrent la nationalité
né avant cette date même si la décla-
française.
ration de nationalité est souscrite – à l'étranger, devant l'autorité con-
après. Elle ne concerne que les en- sulaire française désignée selon la ré- La date de délivrance du récépissé :
fants nés d’une union antérieure au sidence du déclarant par arrêté du elle correspond au jour où l'ensem-
mariage qui fonde la souscription de ministre des affaires étrangères (ar- ble des pièces nécessaires à l'appré-
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 37

ciation de la recevabilité sont produi- pétence territoriale de l'autorité char- copie récente de la transcription de
tes, et marque le point de départ du gée de recevoir la déclaration. l'acte délivrée (également de préfé-
délai d'un an ouvert à l'administra- rence depuis moins de trois mois) par :
Conformément aux dispositions pré-
tion pour que soit enregistrée la dé-
vues à l'article 14 du décret n° 93- – soit les services consulaires
claration ou notifié le refus d'enregis-
1362 du 30 décembre 1993 modifié, français ;
trement et du délai de deux ans pour
le déclarant devra ensuite remettre les – soit le service central d'état civil
que soit signé le décret d'opposition.
pièces suivantes (cf. annexe IV) : du ministère des affaires étrangè-
En vertu des dispositions de l'article res et européennes, 44941 Nantes
14 du décret n° 93-1362 du 30 dé- a) Une copie intégrale de son acte de
naissance délivrée par l’officier d’état Cedex 9.
cembre 1993 modifié, pour souscrire
la déclaration prévue à l'article 21-2 civil de son lieu de naissance compé- En cas d'unions antérieures, l'inté-
du code civil, le déclarant doit four- tent (si la naissance a eu lieu en France ressé devra produire les copies inté-
nir l'ensemble des pièces requises il s’agit de l’officier d'état civil du lieu grales des actes de mariage et tous
pour l'examen de la recevabilité de de naissance). documents justifiant de leur dissolu-
sa déclaration. Les dates de souscrip- S'il s'avère que le déclarant justifie tion (jugement de divorce, acte de
tion et de délivrance du récépissé de- être dans l’impossibilité de produire décès), traduits dans les conditions
vraient donc normalement coïncider. cette copie, il pourra fournir le docu- décrites infra.
En tout état de cause, la date de déli- ment en tenant lieu, produit lors de Ces documents pourront ne pas être
vrance du récépissé ne peut être an- la constitution de son dossier de ma- exigés du conjoint français sauf s’ils
térieure à celle de la souscription. riage (acte de notoriété, jugement sont susceptibles de remettre fonda-
supplétif). En revanche, les attesta- mentalement en cause la recevabilité
A. Les pièces nécessaires tions de naissance délivrées par des de la déclaration (par exemple, ma-
à la souscription agents diplomatiques ou consulaires riage actuel entaché de nullité par bi-
étrangers ne seront pas prises en gamie ou nationalité française acquise
Pour que la souscription puisse être
compte même si elles sont intitulées dans des conditions présumées frau-
acceptée, l'intéressé et son conjoint
copie ou extrait de naissance. duleuses).
devront tout d'abord justifier de leur
identité et de leur domicile. La production d’extraits plurilingues c) Le cas échéant, pour chaque enfant
établis en application de la Convention mineur susceptible de bénéficier des
Le déclarant justifiera de son identité
n° 16 de la Commission Internationale dispositions de l'article 22-1 du code
en présentant par exemple son titre
de l’état civil, signée à Vienne le 8 sep- civil, le déclarant devra produire :
de séjour, son passeport ou toute
tembre 1976 et ratifiée par la France
autre pièce d'identité délivrée par les – la copie intégrale de l'acte de nais-
ainsi que par les États dont la liste fi-
autorités de son pays d'origine. sance ;
gure en annexe XVII de la présente cir-
Le conjoint français justifiera de son culaire, doit également être admise. Ils – tous documents justifiant de la
identité par la production d’un do- présentent en effet l'avantage d'éviter résidence habituelle ou alternée de
cument officiel délivré par une admi- les frais de traduction. Toutefois, les cet enfant avec lui tels que : juge-
nistration française, en cours de vali- extraits plurilingues des actes de nais- ment, acte statuant sur la garde de
dité ou périmé depuis moins de deux sance ne permettant pas de connaître l'enfant, attestation des organismes
ans, comportant ses nom, prénom, la l’état civil complet des parents (leurs sociaux ou de suivi médical, certi-
date et le lieu de naissance, sa photo- dates et lieux de naissance n’y figurent ficat de scolarité, attestation de
graphie fixée de façon non détacha- pas), il y a lieu d’exiger la production stage, contrat d'apprentissage, at-
ble et authentifiée par un cachet, ainsi de l’extrait plurilingue de l’acte de nais- testation de présence en crèche,
que l’identification de l’autorité ad- sance de chacun des parents de la per- etc. ;
ministrative qui a délivré le docu- sonne dont la copie intégrale de l’acte – le cas échéant, la copie de la trans-
ment, la date et le lieu de délivrance. de naissance est requise. cription de la décision d'adoption
En cas de doute sur l’identité ou sur Le déclarant qui a le statut de réfugié plénière de l'enfant ou, à défaut, la
l’authenticité des informations ou des ou d'apatride pourra fournir des piè- copie de la décision accompagnée
pièces fournies, l’autorité qui reçoit ces tenant lieu d'actes d'état civil éta- de tous documents justifiant de son
la déclaration peut effectuer une vé- blis par l'Office français de protec- caractère définitif.
rification en interrogeant les autori- tion des réfugiés et apatrides Si les pièces d'état civil suscitent un
tés administratives ou en mettant en (OFPRA) conformément aux dispo- doute quant à leur validité ou ne con-
œuvre les moyens qu’il estime les plus sitions de l’article L 721-3 du Code cordent pas entre elles, il importera
appropriés. de l’entrée et du séjour des étrangers de le mentionner sur la lettre de trans-
et du droit d’asile et à l’article 9 du mission du dossier figurant aux an-
La nature et la référence de chacune
décret n° 2004-814 du 14 août 2004 nexes VI et VII.
de ces pièces seront portées sur l'at-
relatif à l’Office français de protec-
testation sur l'honneur de commu- d) Des documents établissant la réa-
tion des réfugiés et apatrides et à la
nauté de vie (cf. annexe III). lité de la communauté de vie affective
Cour nationale du droit d'asile.
Le déclarant devra également présen- et matérielle entre les conjoints et cor-
b) une copie intégrale récente (de pré- roborant l'attestation sur l'honneur
ter une pièce récente mentionnant à
férence de moins de trois mois) de son visée au paragraphe 2 ci-après ;
la fois ses nom et prénom et son
acte de mariage.
adresse complète. Ce document per- La communauté de vie affective et
mettra de vérifier son lieu principal Lorsque le mariage a été célébré à matérielle est une notion de fait dont
d'habitation, qui détermine la com- l'étranger, le document exigible sera la la preuve sera établie par plusieurs
page 38 Gisti – La nationalité française

documents récents et concordants, rompue et régulière en France d'au Ainsi, l'étranger marié le 2 août 2006
parmi lesquels notamment : moins trois ans depuis le mariage. avec un conjoint français lequel a été
inscrit au registre des Français établis
– un avis d'imposition fiscale con- Outre le titre de séjour, la régularité
joint (modèle informatisé) ; hors de France du 2 août 2006 au 2
de la résidence du déclarant en France
août 2008, date à laquelle le couple
– un acte d'achat d'un bien immo- peut s'apprécier au regard du récé-
est rentré en France, ne sera receva-
bilier en commun ; pissé de demande de titre de séjour,
ble à souscrire une déclaration de
de demande d'asile ou d'une autori-
– un contrat de bail conjoint ; nationalité en vertu de l'article 21-2
sation provisoire de séjour, récépissé
du code civil auprès de la préfecture
– une quittance de loyer imprimée qui autorise la présence de l'étranger
compétente qu'à partir du 2 août
portant le nom des deux conjoints en France et que le déclarant est en
2011, date à laquelle il remplira la
ainsi que l'identification du bailleur mesure de produire au moment de la
condition de trois ans de résidence
ou du loueur ; souscription de la déclaration.
régulière et ininterrompue en France.
– une attestation bancaire d'un En tout état de cause, la date d'entrée
en France, qui est portée sur le titre Le point de départ de l'inscription au
compte joint en activité ;
de séjour ou le document qui autorise registre des Français établis hors de
– une copie intégrale de(s) l’acte(s) France pris en compte pour la décla-
le séjour en France, doit être antérieure
de naissance de l’ ou (des) enfant(s) ration est la date du mariage.
de trois ans à la souscription. Pour jus-
né(s) avant ou après le mariage du
tifier du caractère ininterrompu de En conséquence, le conjoint étranger
déclarant et établissant la filiation
à l’égard des deux conjoints ; cette résidence pendant trois ans, peu- marié le 2 août 2006 et dont l'époux
vent être également produits : contrats français a été inscrit au registre des
– en cas de doute sur l’effectivité de travail, attestation d'inscription aux Français établis hors de France depuis
de la communauté de vie affective, Assedic, avis d'imposition fiscale, quit- le 5 avril 2005 ne pourra souscrire une
tout document permettant d’établir tances de loyer, factures d'électricité déclaration de nationalité qu'à comp-
une véritable intention matrimo- et bulletins de salaire. ter du 2 août 2010.
niale des époux et la réalité de leurs
liens affectifs (photographies, cor- – à l'étranger : l'inscription du con- Lorsque l'inscription est postérieure
respondances etc.). joint au registre des Français établis au mariage, le calcul des quatre ans
hors de France est exigée. d'inscription s'effectue à compter de
S’il résulte de l’article 108 du code la date de cette inscription.
civil qu’un domicile distinct des L'interprétation qu'il convient de
époux ne porte pas nécessairement donner à l'alinéa 2 de l'article 21-2 Ainsi, le conjoint étranger, marié le
atteinte aux règles relatives à la com- du code civil dans sa rédaction issue 2 août 2006 et dont le conjoint fran-
munauté de vie, encore faut-il que le de la loi du 24 juillet 2006 mérite çais aurait été inscrit au registre des
déclarant apporte la preuve de façon d'être explicitée. Cet alinéa prévoit Français établis hors de France le
circonstanciée de la communauté de que le délai de communauté de vie 3 novembre 2006, ne pourra souscrire
vie affective des époux et justifie des nécessaire pour souscrire une décla- une déclaration de nationalité qu'à
contraintes notamment profession- ration de nationalité est porté à cinq compter du 3 novembre 2010.
nelles (documents professionnels, ti- ans lorsque l'étranger, au moment de
la déclaration, soit ne justifie pas Par ailleurs, l'inscription devant avoir
tres de transport…) donnant lieu à été effective pendant la durée de la
avoir résidé de manière ininterrom-
domicile distinct. communauté de vie à l'étranger, il
pue et régulière pendant au moins
En cas de changement d’adresse, le trois ans en France à compter du convient de s'assurer de la continuité
déclarant apportera la preuve de la mariage, soit n'est pas en mesure de cette inscription.
persistance de la communauté de vie d'apporter la preuve qu son conjoint Une interruption momentanée de
à son nouveau domicile. français a été inscrit pendant la du- l'inscription, liée à des impératifs fa-
rée de leur communauté de vie à miliaux, professionnels ou autres,
A l’étranger, lorsqu'il s'avère que le
l'étranger au registre des Français éta- peut toutefois être considérée, à titre
déclarant est dans l'incapacité de pro-
blis hors de France. exceptionnel, comme ne remettant
duire les documents susvisés, la
Au regard des travaux parlementai- pas en cause sa continuité.
preuve de la communauté de vie en-
tre les conjoints pourra être apportée res, les conditions à remplir pour que En tout état de cause, il appartient au
par des dépositions ou des témoigna- le délai de cinq ans de communauté ministre chargé des naturalisations
ges certifiés sur l'honneur. Dans cette de vie soit réduit à quatre ans sont les (sous-direction de l'accès à la nationa-
hypothèse, l'avis de l’autorité consu- suivantes : lité française), et non à l'autorité con-
laire sera déterminant. – soit justifier avoir résidé pendant sulaire ou au représentant de l'État,
au moins trois ans de manière inin- d'apprécier la recevabilité de la de-
e) Des documents pouvant justifier une
terrompue et régulière en France à mande au vu du certificat d'inscription
résidence régulière et ininterrompue en
compter du mariage, du conjoint français au registre des
France pendant au moins trois ans ou
Français établis hors de France com-
la durée de l'inscription du conjoint au – soit apporter la preuve que le con- portant la date de début d'inscription
registre des Français établis hors de joint français a été inscrit au regis- qui figurera au dossier transmis.
France, lorsque la durée du mariage est tre des Français établis hors de
inférieure à cinq ans. France pendant la durée de vie re- f) Preuves ou documents attestant de
quise pour souscrire la déclaration la nationalité française du conjoint.
– en France, des documents doivent
de nationalité, soit quatre ans.
justifier, au jour de la souscription de La nationalité française pourra être
la déclaration, une résidence ininter- Ces deux délais ne sont pas fongibles. prouvée notamment en produisant un
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 39

certificat de nationalité française. pièce, exposant sa situation judiciaire consulaire. En cas de doute sur
Celui-ci doit permettre de s'assurer et, le cas échéant, mentionnant les l’authenticité d’un document, l’origi-
qu’au jour du mariage le conjoint avait condamnations dont il a fait l’objet. nal pourra être exigé.
cette nationalité soit par attribution, Dans cette hypothèse, le représentant
soit par acquisition et qu'il l'a con- de l'État ou l’autorité consulaire lui B. L'attestation sur l'honneur
servée à la date de la souscription. rappellera les dispositions prévues au Les conjoints, dont l’identité aura été
troisième alinéa de l'article 26-4 du vérifiée, doivent certifier ensemble
A défaut, le déclarant pourra produire
code civil et aux articles 441-1, 1er sur l'honneur, le jour de la souscrip-
les actes d'état civil ou tous autres do-
alinéa et 441-7, 2ème alinéa du code tion, et en présence de l'autorité qui
cuments émanant des autorités fran- pénal (cf. annexe III).
çaises (ampliation d’un décret de na- reçoit la déclaration, que la commu-
turalisation ou déclaration enregis- La production du casier judiciaire nauté de vie tant affective que maté-
trée), lorsqu'il résultera très clairement étranger ou du document de rempla- rielle n'a pas cessé entre eux, en si-
de ces actes ou des mentions qui y sont cement n'est pas exigée quand la gnant l'attestation prévue au 3° de
portées que son conjoint avait la na- preuve d'une résidence en France de- l'article 14 du décret n° 93-1362 du
tionalité française au jour du mariage puis plus de dix ans est rapportée par 30 décembre 1993 modifié.
et l’a conservée sans interruption. En l'intéressé. La preuve de cette rési-
L'attestation étant un acte pour lequel
aucun cas, la production d’une carte dence résulte soit de la date d’entrée
la représentation n'est pas admise, les
nationale d’identité ou d’une carte en France mentionnée sur le titre de
époux comparaîtront en personne et
consulaire ne peut tenir lieu de preuve séjour, soit de tous moyens tels qu'at-
le même jour.
de nationalité française. testations de travail, attestations d'ins-
cription aux Assedic, certificats de sco- A cette occasion, lecture leur sera faite
g) Un extrait de casier judiciaire larité, avis d'imposition fiscale, etc.. des articles 441-1, 1er alinéa et 441-
étranger 7, 2ème alinéa du nouveau code pénal
h) Observations particulières
Le déclarant doit produire un extrait (cf. annexe III)
de casier judiciaire ou un document Tous les documents judiciaires ou les
L'autorité susvisée portera ensuite
équivalent délivré par une autorité actes d'état civil étrangers doivent être
son nom et le cachet sur le document
judiciaire ou administrative compé- accompagnés de leur traduction pro-
qu'elle datera et signera.
tente du ou des pays où il a résidé au duite en original, effectuée soit par
cours des dix dernières années y com- des traducteurs figurant sur les listes C. La matérialisation
pris, si le déclarant réside à l’étran- d’experts judiciaires établies par les de la souscription
ger, du pays de sa résidence. Sauf dans cours d’appel et la cour de cassation,
ce dernier cas, ce document doit avoir soit par les consuls étrangers en a) Le contenu de la déclaration
été établi après le départ de ce(s) pays. France dès lors que leur validité ne La déclaration, établie en double
Lorsqu’il est dans l’impossibilité de peut être mise en doute. A l’étranger, exemplaire, précise le texte en vertu
produire ces pièces, le déclarant pro- les documents judiciaires ou les actes duquel elle est souscrite.
duira l’extrait de casier judiciaire du d’état civil étrangers seront accompa-
pays dont il a la nationalité. gnés de leur traduction produite en En outre, elle énonce de manière pré-
original, effectuée soit par un traduc- cise et complète, dans l'ordre du mo-
Dans certains cas, le déclarant ne peut teur agréé par l’autorité consulaire dèle joint à l'annexe I
pas se procurer ce document : française ou habilité à intervenir 1. l'identité et la qualité de l'autorité
1. lorsque l'extrait de casier judi- auprès des autorités judiciaires ou qui reçoit la déclaration ;
ciaire n'existe pas dans le pays con- administrative d'un autre État mem-
cerné ou n'est pas délivré par les bre de l'Union européenne ou d'un 2. l'état civil complet du déclarant
conforme aux énonciations de
autorités ; État partie à l'accord sur l'Espace éco-
l’acte de naissance ;
2. lorsque sa situation ne lui per- nomique européen ou de la Suisse,
met pas d'effectuer une telle démar- soit, exceptionnellement, par l'auto- 3. l'adresse du déclarant, ce dernier
che auprès de son pays d'origine car rité consulaire française dans le pays devant informer la préfecture où
il est en principe titulaire soit d’un étranger où l’acte a été dressé. est déposée la déclaration de tout
titre de séjour portant la mention changement d'adresse ;
Les actes d’état civil devront être pro-
de réfugié, soit d’une attestation duits en original sauf à ce que la 4. la date et le lieu du mariage ;
délivrée par l’Ofpra relative à son preuve de l’impossibilité d’une telle 5. l'état civil complet du conjoint et
statut de réfugié ; production soit spécialement rappor- du ou de ses parents ;
3. dans le cas où le pays qui délivre tée. Ils devront avoir fait l’objet, sauf
dispense conventionnelle, d’une léga- 6. le cas échéant, l'état civil de l' (ou
habituellement ce type de docu-
lisation. Ils pourront le cas échéant des) enfant(s), mineur(s),
ment est dans l'incapacité de le faire
être restitués par le service central étranger(s), non marié(s),
en raison de circonstances excep-
légitime(s) ou naturel(s) dont la fi-
tionnelles entraînant des dérègle- d’état civil après enregistrement de la
liation est établie à l’égard du dé-
ments administratifs (situation de déclaration et établissement des actes.
clarant, résidant avec lui de manière
guerre, troubles graves à l'ordre
Les documents justifiant la résidence habituelle, ou alternée, et donc
public, etc.).
en France ou la persistance de la com- susceptible(s) de devenir français.
Pour chacune de ces situations, l'in- munauté de vie affective et matérielle
b) La signature de la déclaration
téressé rédigera une déclaration sur pourront être produits sous forme de
l'honneur expliquant les motifs pour photocopies certifiées conformes par L'attention du déclarant devra être
lesquels il ne peut se procurer cette le représentant de l'État ou l’autorité appelée sur la nécessité de relire avec
page 40 Gisti – La nationalité française

soin la déclaration qu'il a souscrite modifié afin de permettre son envoi d'avis de réception ou un procès-ver-
avant de la signer et de vérifier en par- à la sous-direction de l'accès à la na- bal de carence (cf. annexe XV) men-
ticulier les mentions relatives à son état tionalité française dans le délai régle- tionnant l'adresse de l'intéressé, son
civil et à celui de son (ou ses) enfant(s) mentaire de six mois et son exploita- identité complète et les dates auxquel-
susceptible(s) de devenir français. tion dans les délais légaux. les il a été convoqué.
En effet, lorsqu'une déclaration com- Dans la mesure où, à la différence des Si le déclarant a transféré sa résidence
porte une erreur d'état civil ou une naturalisations par décret, l'enregis- dans un autre département ou à
omission substantielle, elle doit être trement de la déclaration par mariage l'étranger, le préfet transmet directe-
retournée à l'autorité de souscription est soumis à un délai impératif d'un ment une demande d'enquête à
pour complément ou rectification. an dont le dépassement a pour effet l'autorité préfectorale ou consulaire
Ces opérations ont pour effet d’allon- d'attribuer automatiquement notre territorialement compétente et en in-
ger les délais d’instruction et de re- nationalité sans examen du dossier du forme la sous-direction de l'accès à la
tarder la décision. déclarant, il est impératif de transmet- nationalité française.
tre à la sous-direction de l'accès à la
Les deux exemplaires originaux de la Chaque enquête donne lieu à l’établis-
nationalité française les dossiers de
déclaration sont ensuite datés et nu- sement d’un rapport conforme au
souscription dès la délivrance du ré-
mérotés puis signés par l'intéressé et modèle de l’annexe VIII. Ce nouveau
cépissé, la sous-direction de l'accès à
par l'autorité ayant reçu cette décla- document a pour finalité de récapitu-
la nationalité française commençant
ration qui y apposera son cachet. ler la situation du déclarant au regard
l'instruction de ces dossiers dès leur
Enfin, s'agissant d'un acte soumis à réception, sans attendre les conclu- des critères d’assimilation linguistique,
des formes particulières pour sa vali- sions des enquêtes réglementaires qui d’intégration à la communauté fran-
dité, aucune rectification ne peut plus lui sont adressées ultérieurement çaise, de moralité et de communauté
être apportée sur une déclaration de vie affective et matérielle.
A l’étranger, l’autorité consulaire di-
après son enregistrement. Le rapport d’enquête est assorti de
ligente elle-même l’enquête prévue à
l’article 15 du décret n° 93- 1362 du l'avis motivé du préfet qui doit no-
D. La délivrance du récépissé
30 décembre 1993 modifié afin de tamment permettre à la sous-direction
Le juge ou l’autorité consulaire doit permettre son exécution et son ex- de l'accès à la nationalité française
s'assurer, lors de la souscription de la ploitation dans les délais légaux (cf. d'identifier rapidement les rapports
déclaration et avant la délivrance du annexe VII). défavorables. Si aucun élément néga-
récépissé au déclarant, que toutes les tif n'est relevé, la mention « favorable »
pièces exigées par le décret n° 93- devra être portée.
1362 du 30 décembre 1993 modifié III. L'enquête préfectorale
ont bien été remises. a) Les éléments relatifs à la recevabi-
ou consulaire
lité de la déclaration
L’autorité susvisée doit porter impé- A. L'enquête de l’autorité préfec-
rativement la date de la délivrance de La déclaration de nationalité n'est
torale recevable que si la communauté de vie
ce récépissé sur chacun des exemplai-
res de la déclaration. 1. Le contenu de l'enquête affective et matérielle est effective et
si le déclarant ne se trouve pas dans
E L'envoi du dossier à la sous- L'article 15 du décret n° 93-1362 du l'une des situations visées à l'article
direction de l'accès à la nationa- 30 décembre 1993 modifié dispose que 21-27 du code civil.
lité française le préfet de la résidence du déclarant,
à Paris le préfet de police, procède dès – La communauté de vie affective et
Dès la délivrance au déclarant du ré- la souscription de la déclaration, à une matérielle
cépissé constatant que la totalité des enquête destinée à vérifier si les con- Il appartient au préfet de faire effec-
pièces nécessaires à la preuve de la ditions de recevabilité rappelées ci- tuer une enquête de proximité desti-
recevabilité de la déclaration ont été après (a) sont réunies et, d'autre part, née à vérifier la persistance d’une
produites, le dossier contenant les s'il y a lieu de s'opposer à l'acquisition
communauté de vie affective et ma-
deux exemplaires de la déclaration de la nationalité française (b).
térielle entre les conjoints. En cas de
ainsi que la totalité des pièces remi-
Il appartient tout d'abord aux servi- doute, un entretien séparé avec cha-
ses par le déclarant doit être adressé
ces préfectoraux de renseigner la par- cun des deux conjoints est suscepti-
sans délai à la sous-direction de l'ac-
tie consacrée aux demandes d'acqui- ble de révéler un défaut de commu-
cès à la nationalité française (cf. an-
sition de la nationalité française au nauté de vie.
nexes VI et VII) qui enverra en re-
titre du mariage dans AGDREF.
tour un accusé de réception. La non-effectivité de la communauté
Lorsque l'enquête réglementaire ne de vie peut résulter d’une grande va-
Dans l'hypothèse où celui-ci ne par-
peut être effectuée en raison de l'ab- riété de situations qui peut aller de la
viendrait pas au terme d'un délai de
sence de réponse aux convocations, simple séparation de fait jusqu’à l’en-
deux mois, le représentant de l'État
notamment si le déclarant a changé gagement d’une procédure judiciaire
ou l’autorité consulaire alertera immé-
d'adresse sans faire connaître son de dissolution du mariage.
diatement la sous-direction de l'accès
nouveau domicile, il convient d'adres-
à la nationalité française. Si cette enquête met en évidence qu'il
ser à la sous-direction de l'accès à la
Simultanément, le représentant de nationalité française une preuve ma- ya:
l'État diligentera l'enquête adminis- térielle de ces convocations, en joi- – absence de communauté de vie :
trative prévue à l'article 15 du décret gnant par exemple une copie de la éloignement durable des conjoints
n° 93-1362 du 30 décembre 1993 lettre recommandée avec demande ou mariage de complaisance,
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 41

– cessation de la communauté de fecture ce qui exclut les mairies ou être retenus à l'encontre du déclarant.
vie : séparation définitive des con- tout autre service. A cet égard, il est essentiel d'appeler
joints, l'attention des services de police et de
Les diplômes délivrés par des établis-
– ou interruption de la commu- gendarmerie sur la nécessité d'élabo-
sements d'enseignement français dont
nauté de vie : rupture passée, ré- rer des rapports d'enquêtes suffisam-
pourrait se prévaloir le déclarant ne
cente ou ruptures répétées, ment précis et détaillés et de commu-
le dispensent pas de se présenter à cet
niquer les informations contenues
il conviendra d'en apporter les preu- entretien.
dans le Système de traitement des in-
ves matérielles telles que : copie d'une S’il est constaté, le défaut d’assimila- fractions constatées (STIC).
main courante établie par un officier tion linguistique donne lieu à une
de police judiciaire ou d’un dépôt de Si ces rapports sont défavorables, il
décision de refus d’enregistrement.
plainte, d’une requête en divorce ou convient de les adresser aussitôt à la
d’une ordonnance de non concilia- – Dispositions visées à l'article 21-27 sous-direction de l'accès à la nationa-
tion, etc.. du code civil lité française en y joignant copies de
Les condamnations pénales toutes les pièces probantes permet-
Il conviendra également de s’assurer tant d’établir précisément les circons-
de l’existence d’une véritable commu- Dès réception du dossier par la sous- tances et la gravité des faits délictueux
nauté affective entre les époux. Aussi direction de l'accès à la nationalité commis, telles que : procès-verbaux
devront être signalées les situations de française, celle-ci saisit elle-même le de police ou de gendarmerie, avis des
violences conjugales, d’abandon du casier judiciaire national par voie té- autorités judiciaires, rapport du par-
domicile conjugal, de non contribu- lématique pour vérifier si le déclarant quet, fiche d'écrou, registre d'incar-
tion financière aux principales char- a fait l'objet d'une condamnation pré- cération, jugements, arrêts, etc.
ges de la vie courante, de contraintes vue à l'article 21-27 du code civil.
physiques ou morales exercées sur le D'autres documents étayant le dossier
Les dispositions relatives au séjour pourront être transmis ultérieurement.
conjoint français, de naissances extra-
conjugales. Pourront notamment être L'article 21-27 du code civil prévoit – Le défaut d'assimilation à la com-
versés à cet égard des copies de main également que l'acquisition de la na- munauté française
courante, certificats médicaux, lettres tionalité française doit être refusée
du conjoint, actes de naissance etc.. aux personnes : L’opposition pour défaut d’assimila-
tion à la communauté française ne
Lorsque la durée du mariage est infé- – à l'encontre desquelles a été pro- peut être engagée que si des éléments
rieure à cinq ans, les enquêteurs pour- noncé soit un arrêté d'expulsion non de preuve suffisamment précis et cir-
ront faire état de leurs constatations expressément rapporté ou abrogé, constanciés, portant sur des faits di-
quant à la réalité de la résidence ré- soit une interdiction judiciaire du rectement imputables au déclarant,
gulière et ininterrompue des époux en territoire non entièrement exécutée, sont de nature à révéler un compor-
France pendant trois ans. – ou dont le séjour en France est tement incompatible avec l’acquisi-
– L’assimilation linguistique irrégulier au regard des lois et con- tion de la nationalité française.
ventions relatives au séjour des Il conviendra donc de joindre tous
L’évaluation de la connaissance de la étrangers.
langue française est réalisée au cours documents permettant d’étayer le dos-
Dans chaque compte-rendu d'en- sier : note des services de police et de
d’un entretien qui donne lieu à l’éta-
quête, le préfet devra indiquer préci- gendarmerie, coupures de presse, etc..
blissement d’un compte rendu con-
formément à l’arrêté du ministre sément si l'intéressé se trouve, au jour
Dans le cas où le défaut d’assimila-
chargé des naturalisations du 22 fé- de la souscription, dans l'une des si-
tion résulte d’un mode de vie ou d’un
vrier 2005 (JO du 20 mars 2005). tuations visées ci-dessus en signalant, comportement familial incompatible
le cas échéant, les dates et durées des
avec les valeurs républicaines, il sera
Inclus dans le rapport d’enquête, il mesures d'éloignement prises à l'en-
impératif d’auditionner les époux sé-
comporte des conclusions motivées contre de l'intéressé et pouvant lui
parément puis en commun afin de
de l’agent ayant conduit l’entretien, être opposées ou mentionner expres- mesurer le niveau de pression exer-
conformément à l’article 15 du décret sément qu'aucun des trois empêche-
cée sur le conjoint français et le degré
n° 93-1362 du 30 décembre 1993 ments relatifs au séjour n’est opposa-
d’implication de chacun des époux
modifié par le décret n° 2005-25 du ble au déclarant. A cet effet, il con-
dans le mode de vie familial.
14 janvier 2005 (JO du 15 janvier sultera systématiquement le Fichier
2005) et à l’arrêté ministériel du 22 fé- des personnes recherchées (FPR) et 2. La transmission du rapport d’en-
vrier 2005 précité. AGDREF. quête dans un délai de six mois
Il est rappelé que l’entretien doit se b) Les éléments pouvant justifier l’en- En application de l’article 15, 3ème ali-
dérouler en la seule présence du dé- gagement d’une procédure d’opposition. néa du décret n° 93-1362 du 30 dé-
clarant dans un climat propice à la cembre 1993 modifié, le préfet doit
L'enquête doit également permettre
communication. L’agent préfectoral transmettre, accompagné de son avis
de vérifier s'il y a lieu de s'opposer à
désigné nominativement conduira motivé, le résultat de l’enquête à la
l'acquisition de la nationalité française
l’entretien selon les recommandations sous-direction de l'accès à la nationa-
pour indignité ou défaut d'assimila-
détaillées dans le modèle joint en an- lité française, au plus tard six mois
tion autre que linguistique.
nexe VIII et justifiera son apprécia- après la souscription de la déclaration.
tion dans des conclusions motivées. – L'indignité
Le respect de ce délai permet en effet
Ce document doit être établi unique- Il importe sur ce point de vérifier si à la sous-direction de l'accès à la na-
ment en préfecture ou en sous-pré- des faits graves ou répétés peuvent tionalité française d’instruire en toute
page 42 Gisti – La nationalité française

connaissance de cause tous les dos- sence de réponse aux convocations, équivalent, en la forme locale, aux
siers dans le délai légal, même si une notamment si le déclarant a changé pièces mentionnées dans le cadre de
procédure d’opposition est engagée. d’adresse sans faire connaître son l’enquête préfectorale.
nouveau domicile, il convient d’adres-
Au-delà de ce délai de six mois, un Il conviendra de s’assurer de l’exis-
ser à la sous-direction de l'accès à la
rappel d’enquête est adressé au pré- tence d’une véritable communauté af-
nationalité française une preuve ma-
fet. Sans avis de sa part , la déclaration fective entre les époux. Aussi devront
térielle de ces convocations, en joi-
pourrait être enregistrée de plein droit. être signalées les situations de violen-
gnant par exemple, si le système de
ces conjugales, d’abandon du domicile
En outre, le préfet devra, pour cha- distribution postale le permet, une
conjugal, de non-contribution finan-
que dossier de déclaration de natio- copie de la lettre recommandée avec
cière aux principales charges de la vie
nalité française et même après envoi demande d’avis de réception ou un
courante, de contraintes physiques ou
du rapport d’enquête, rechercher et procès-verbal de carence mention-
morales exercées sur le conjoint fran-
signaler tout élément nouveau ou nant l’adresse de l’intéressé, son iden-
çais, de naissances extra-conjugales.
complémentaire concernant les con- tité complète et les dates auxquelles
Pourront notamment être versés à cet
ditions légales ou les motifs d’oppo- il a été convoqué (cf. annexe XV).
égard des certificats médicaux, lettres
sition, mettant en évidence un chan- Le rapport d’enquête est assorti de du conjoint, actes de naissance, etc…
gement dans la situation du déclarant l’avis motivé du chef de poste qui doit
de nature à pouvoir justifier un refus – L’assimilation linguistique
notamment permettre à sous-direction
d’enregistrement, un décret d’oppo- de l'accès à la nationalité française L’évaluation du niveau d’assimilation
sition ou une éventuelle contestation française d’identifier rapidement les linguistique est réalisée au cours d’un
par le ministère public. rapports défavorables. Si aucun élé- entretien qui donne lieu à l’établisse-
Enfin, lorsque le préfet a connaissance ment négatif n’est relevé, la mention ment d’un compte rendu d’assimila-
du numéro d'identification du dossier « favorable » devra être portée. tion conformément à l’arrêté du mi-
à la sous-direction de l'accès à la na- a) Les éléments relatifs à la recevabi- nistre chargé des naturalisations du
tionalité française, il lui est demandé lité de la déclaration 22 février 2005 (JO du 20 mars 2005).
de le mentionner, en référence, dans Inclus dans le rapport d’enquête, il
chaque rapport afin d'éviter les risques La déclaration de nationalité n’est
recevable que si la communauté de comporte des conclusions motivées
de pertes, d'erreurs ou de retards. de l’agent ayant conduit l’entretien,
vie affective et matérielle est effective
B. L'enquête et si le déclarant ne se trouve pas dans conformément à l’article 15 du décret
de l’autorité consulaire l’une des situations visées à l’article n° 93-1362 du 30 décembre 1993
21-27 du code civil. modifié par le décret n° 2005-25 du
1. Le contenu de l'enquête 14 janvier 2005 (JO du 15 janvier
– La communauté de vie affective et 2005) et à l’arrêté ministériel du 22 fé-
L’article 15 du décret n° 93-1362 du matérielle vrier 2005 précité.
30 décembre 1993 modifié dispose
que lorsque le déclarant réside à Il appartient à l’autorité consulaire de La question de la date d’arrivée en
l’étranger, l’autorité consulaire pro- vérifier la réalité de la communauté France figurant à la rubrique «indi-
cède, dès la souscription de la décla- de vie affective et matérielle en pro- cations d’ordre général» portera, à
ration, à une enquête destinée à véri- cédant, d'une part à un recueil d'in- l’étranger, sur la date d’arrivée dans
fier d'une part si les conditions de re- formations et, d'autre part, à un en- le pays de résidence du déclarant.
cevabilité de la demande rappelée ci- tretien avec le déclarant et son con-
joint au moment de la constitution du Il est rappelé que l’entretien doit se
après (a) sont réunies et, d’autre part,
dossier. L’autorité consulaire devra, dérouler en la seule présence du dé-
s’il y a lieu de s’opposer à l’acquisi-
tion de la nationalité française (b). dans la mesure du possible, entendre clarant dans un climat propice à la
les époux ensemble puis séparément. communication.
L’enquête doit porter sur la continuité
de la communauté de vie tant affec- La non-effectivité de la communauté L’agent consulaire désigné nominati-
tive que matérielle, permettre d’évaluer de vie peut résulter d’une grande va- vement conduira l’entretien selon les
riété de situations qui peut aller de la recommandations détaillées dans le
le degré d’assimilation linguistique du
simple séparation de fait jusqu’à l’en- modèle joint en annexe VIII et justi-
déclarant selon sa condition et de vé-
rifier s'il y a lieu ou non de s’opposer à gagement d’une procédure judiciaire fiera son appréciation dans des con-
l’acquisition de la nationalité française de dissolution du mariage. clusions motivées.
pour indignité ou défaut d’assimilation Si cette enquête met en évidence qu’il S’il est constaté, le défaut d’assimila-
à la communauté française. ya: tion linguistique donne lieu à une
décision de refus d’enregistrement.
Chaque enquête donne lieu à l’établis- – absence de communauté de vie :
sement d’un rapport conforme au éloignement durable des conjoints – Dispositions visées à l'article 21-27
modèle de l’annexe VIII. Ce nouveau ou mariage de complaisance, du code civil
document a pour finalité de récapitu-
– cessation de la communauté de vie : Au moment de la réception du dos-
ler la situation du déclarant au regard
séparation définitive des conjoints, sier, la sous-direction de l'accès à la
des critères d’assimilation linguistique,
nationalité française saisira elle-même
d’intégration à la communauté fran- – ou interruption de la commu-
le casier judiciaire, par voie télémati-
çaise, de moralité et de communauté nauté de vie : rupture passée, ré-
que, et le ministère de l’intérieur, de
de vie affective et matérielle. cente ou ruptures répétées,
l'outre-mer et des collectivités terri-
Lorsque l’enquête réglementaire ne il conviendra d’en apporter les preu- toriales afin de vérifier que le décla-
peut être effectuée en raison de l’ab- ves matérielles correspondantes rant ne fait pas l’objet d’une mesure
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 43

exécutoire d’éloignement du terri- d’institutions culturelles ou d’ensei- saisir le préfet ou l’autorité consulaire
toire français. gnement françaises ou francophones. d’une demande d’enquête complé-
mentaire.
b) Les éléments pouvant justifier l’en- Dans le cas où le défaut d’assimila-
gagement d’une procédure d’opposition tion résulte d’un mode de vie ou d’un Compte tenu du délai limité dont dis-
comportement familial incompatible pose la sous-direction de l'accès à la
L’enquête doit également permettre
avec les valeurs républicaines, il sera nationalité pour prendre sa décision,
de vérifier s’il y a lieu de s’opposer à
impératif d’auditionner les futurs les pièces complémentaires ainsi que
l’acquisition de la nationalité française
époux séparément puis en commun les résultats de l’enquête devront im-
pour indignité ou défaut d’assimila- pérativement lui être adressés au plus
afin de mesurer le niveau de pression
tion autre que linguistique. tard à la date de retour indiquée sur
exercé sur le conjoint français et le
– L'indignité degré d’implication de chacun des chaque demande.
époux dans le mode de vie familial. A défaut, le ministre chargé des na-
Il appartient à l’autorité consulaire de
réunir toutes informations utiles sur 2. La transmission du rapport d’en- turalisations sera fondé à prendre une
le comportement de l'intéressé en quête dans un délai de six mois. décision au vu des seuls éléments con-
prenant, le cas échéant, l'attache des nus.
Tous les rapports d'enquêtes, favora-
services ou d’autorités locales suscep- Par ailleurs, en raison de la longueur
bles ou défavorables, doivent être
tibles de les lui fournir. Il importe sur du délai qui peut s'écouler entre la
adressés à la sous direction de l'accès
ce point de vérifier si des faits graves réception du dossier et la date à la-
à la nationalité française avec l'avis
ou répétés peuvent être retenus à l’en- quelle la décision est prise, toute mo-
motivé de l’autorité consulaire por-
contre du déclarant et, dans ce cas, dification de situation portée à la con-
tant sur les conditions de recevabilité
de les mentionner de manière précise naissance de l’autorité consulaire ou
ou les motifs d’opposition éventuels,
et détaillée dans le rapport d’enquête. du préfet devra être signalée sans dé-
au plus tard six mois après la date de
Si le rapport est défavorable, il con- souscription de la déclaration. lai à la sous-direction de l'accès à la
vient de l’adresser aussitôt à la sous- nationalité française.
En outre, l’autorité consulaire devra,
direction de l'accès à la nationalité Seront notamment communiqués :
pour chaque dossier de déclaration de
française en y joignant copie de toutes
nationalité française et même après – toute modification intervenant
les pièces probantes permettant d’éta-
envoi du rapport d’enquête, recher- dans la situation du déclarant et/
blir précisément les circonstances et la
cher et signaler tout élément nouveau ou de son conjoint (rupture de
gravité des faits délictueux commis.
ou complémentaire concernant les communauté de vie, changement
D’autres documents étayant le dossier
conditions légales ou les motifs d’op- d'adresse, renonciation à la de-
pourront être transmis ultérieurement.
position, mettant en évidence un mande d'acquisition de la nationa-
Par ailleurs, si elle a connaissance du changement dans la situation du dé- lité française ou à la francisation,
fait que le déclarant a résidé en France clarant de nature à pouvoir justifier etc.) ; en cas de changement de
ou dans d'autres pays au cours des dix un refus d’enregistrement, un décret domicile deux documents établis-
dernières années, elle le mentionnera d’opposition ou une éventuelle con- sant que la communauté de vie s’est
dans son rapport, afin que la sous-di- testation par le ministère public. poursuivie à la nouvelle adresse
rection de l'accès à la nationalité fran- devront être impérativement joints.
çaise puisse vérifier que des faits ré- – tout élément nouveau relatif au
préhensibles n'ont pas été commis IV. Le traitement comportement du demandeur.
dans ces pays. de la déclaration
– Le défaut d'assimilation à la com- B. La procédure d'opposition
A. L'instruction des dossiers du Gouvernement
munauté française par la sous-direction de l'accès
L’opposition pour défaut d’assimila- à la nationalité française Au vu de l'instruction, elle peut être
tion à la communauté française ne engagée pour deux motifs : le défaut
Le ministre chargé des naturalisations d’assimilation autre que linguistique
peut être engagée que si des éléments
dispose d'un délai d'un an à compter et l’indignité. Lorsqu’il souhaite en-
de preuve suffisamment précis et cir- de la date du récépissé remis par le
constanciés, portant sur des faits di- clencher la procédure d’opposition,
représentant de l'État ou par l’auto- le Gouvernement doit notifier au dé-
rectement imputables au déclarant,
rité consulaire pour enregistrer la dé- clarant les motifs de fait et de droit
sont de nature à révéler un compor- claration ou notifier le refus d'enre-
tement incompatible avec l’acquisi- qui justifient son intention de faire
gistrement ou faire signer le décret opposition à l’enregistrement de la
tion de la nationalité française. Il con-
d'opposition. déclaration. Cette procédure est con-
viendra donc de joindre tous docu-
Si, au moment de l'instruction, il ap- duite par la sous-direction de l'accès
ments permettant d’étayer le dossier.
paraît que certaines pièces ont un ca- à la nationalité française
L’appréciation qui sera portée sur l'as-
ractère insuffisamment probant, la 1. La notification du projet d'opposi-
similation du déclarant à la commu-
sous-direction de l'accès à la nationa- tion par lettre recommandée avec
nauté française devra être adaptée au
lité française aura la possibilité de sai- demande d’avis de réception ou par
contexte local du pays de résidence du
sir l'autorité qui a reçu la déclaration l’autorité qui a reçu la déclaration
déclarant : par exemple, taille, compo-
d'une demande de pièces complé-
sition et dispersion géographique de L'article 32 du décret n° 93-1362 du
mentaires.
la communauté française, contraintes, 30 décembre 1993 modifié dispose que
notamment, de sécurité, sur la vie so- De même, la sous-direction de l'ac- l'intéressé a le droit, dans un délai qui
ciale et associative, existence ou non cès à la nationalité française pourra ne peut être inférieur à un mois à
page 44 Gisti – La nationalité française

compter de la notification du projet de la nationalité française, il doit im- C. La décision


d'opposition, de présenter un mémoire médiatement faire procéder, à la de-
Trois types de décision doivent être
ou toute autre pièce qu'il juge utile. mande du ministre chargé des natu-
bien distingués :
Ses observations en défense sont trans- ralisations, à une enquête complé-
mises à la sous-direction de l'accès à la mentaire sur la base de l’article 15, 1. L'enregistrement
nationalité française à l'échéance de ce 3ème alinéa du décret n° 93-1362 du
L'enregistrement s'analyse comme
délai réglementaire. Il importe donc 30 décembre 1993 modifié. Cette en-
une décision du ministre compétent
que les services préfectoraux et con- quête a notamment pour but de re-
par laquelle il constate que la décla-
sulaires prennent en compte ce délai cueillir des éléments précis et concrets
ration est recevable et donne à celle-
pour l’instruction des dossiers. sur la situation sociale et familiale de
ci la force opposable d'un titre.
l’intéressé, d’en présenter les facteurs
Le décret susvisé mentionne que la d’évolution à court terme. Le préfet Cette décision se concrétise sur cha-
notification est faite par lettre recom- saisit à cet effet les services placés sous cun des deux exemplaires de la dé-
mandée du ministre chargé des natu- l’autorité du président du conseil gé- claration, dans le cadre réservé à cet
ralisation avec demande d’avis de ré- néral, dans le cadre de la convention effet, par la mention du numéro de
ception et qu’elle peut également prévue par l’article 28 de la loi n° 75- dossier, de la date et du numéro d'en-
l’être en la forme administrative par 535 du 30 juin 1975 modifiée ou tout registrement ainsi que du titre, de la
l’autorité qui a reçu la déclaration. autre organisme habilité à conduire signature et du cachet de l'autorité qui
Dans le premier cas, une copie de cette cette enquête. A défaut, c'est à la pré- a procédé à l'enregistrement.
décision est parallèlement adressée au fecture qu'il reviendra de la réaliser. 2. Le refus d'enregistrement
représentant de l'État ou à l’autorité L’enquête complémentaire ayant une
consulaire pour information. Le refus d'enregistrement est la déci-
portée beaucoup plus large que le sion exprimant les motifs d'irreceva-
Dans le second cas, dès que le repré- motif fondant l’engagement de la pro- bilité de la déclaration.
sentant de l'État ou l’autorité consu- cédure d’opposition, il n’appartient
laire a connaissance de la décision du donc pas aux services sociaux fran- 3. Le décret d'opposition du Gouver-
ministre chargé des naturalisations çais d’apprécier le bien-fondé de l’en- nement
d'un projet de décret en Conseil gagement de la procédure mais de Le décret d'opposition, pris après avis
d'État refusant l'acquisition de la na- rendre compte d’une situation et ce, du Conseil d'État, prend effet à la
tionalité française, il doit convoquer dans l’intérêt du déclarant . date de sa signature par le Premier
l'intéressé par lettre recommandée S’agissant des collectivités d’outre ministre. Dans le cas où la déclara-
avec demande d'avis de réception. A mer, il appartiendra au représentant tion a déjà été enregistrée, l’intéressé
cet égard, il ne dispose d'aucun pou- de l'État de saisir les services sociaux est réputé n’avoir jamais acquis la
voir d'appréciation sur l'opportunité compétents. nationalité française.
de notifier ou non cet acte.
A l’étranger, l’autorité consulaire D. La notification des décisions
Lorsque le déclarant se présentera à compétente doit, dans le même con-
la préfecture ou auprès de l’autorité Les modalités de notification sont dif-
texte, procéder à l’enquête complé-
consulaire, il conviendra de lui remet- férentes selon que la décision est fa-
mentaire prévue par l’article 15, 3ème
tre la correspondance du ministre vorable ou défavorable, ou qu'elle
alinéa du décret précité.
chargé des naturalisations. A cette concerne la procédure d'opposition
occasion, un procès-verbal de notifi- Ce rapport est essentiel pour décider du Gouvernement.
cation sera établi puis aussitôt adressé de la poursuite ou de l'abandon de la
1. La notification de l'enregistrement
à la sous-direction de l'accès à la na- procédure, et indispensable pour in-
tionalité française (cf. annexe XIII) former et éclairer le plus complète- Elle revient à l'autorité qui a reçu la
ment possible la Haute Assemblée. Il déclaration.
Si l'intéressé préfère se désister de sa est donc impératif de le transmettre
demande, il sera fait usage du procès- dans le délai fixé par le ministre a) A cette occasion, un dossier d’accueil
verbal de désistement (cf. annexe dans la nationalité française comportant :
chargé des naturalisations dans sa
XVI) demande, délai qui tient lui-même – l'exemplaire de la déclaration re-
Lorsque l'intéressé n'aura pas déféré compte du mois accordé au déclarant vêtue de la mention de l'enregistre-
aux convocations qui lui auront été par l’article 32 du décret n° 93-1362 ment et une attestation d’acquisi-
adressées, un procès-verbal de carence du 30 décembre 1993 pour produire tion signée du ministre chargé des
un mémoire en défense. naturalisations ;
(cf. annexe XV) sera transmis avant la
date limite fixée sur la lettre d'engage- b) Les documents complémentaires – une lettre d’accueil dans la ci-
ment de la procédure d'opposition. éventuels toyenneté française signée du Pré-
sident de la République ;
2. La constitution du dossier complé- Afin d'étayer les motifs d'opposition
mentaire par le préfet ou l’autorité ou d'évaluer l'évolution de la situa- – un livret d'information sur quel-
consulaire tion de l'intéressé, la sous-direction ques règles d'état civil, sur les droits
de l'accès à la nationalité française et devoirs attachés à la qualité de
a) La demande d'enquête complémen- citoyen français et sur les grandes
peut demander des documents com-
taire lignes de l'organisation politique et
plémentaires au préfet ou à l’autorité
Dès que le préfet reçoit la décision administrative de la France ;
consulaire tels que des copies de ju-
du ministre chargé des naturalisations gements, des procès-verbaux de po- sera remis en mains propres dés sa
de soumettre au Conseil d'État un lice ou de gendarmerie, une nouvelle réception au déclarant après vérifica-
projet de décret refusant l'acquisition audition de l’intéressé etc... tion de son l'identité.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 45

En outre, le représentant de l'État ou formément aux modèles figurant aux ment d'adresse non déclaré, l’autorité
l’autorité consulaire devra appeler annexes IX et X, afin de conserver consulaire dressera un procès-verbal
l'attention de l'intéressé sur l'impor- une trace des opérations accomplies de carence (cf. annexe XV) établi
tance qui s'attache à la conservation depuis la souscription. avant l'expiration du délai légal d'un
sa vie durant de l'exemplaire original an prévu par le dernier alinéa de l'ar-
2. La notification du refus d'enregis-
de sa déclaration qui fait preuve de ticle 26-3 du code civil et l'adressera
trement
l'acquisition de la nationalité française sans délai à la sous-direction de l'ac-
pour lui-même et, le cas échéant, pour Deux modalités de notification sont cès à la nationalité française.
ses descendants. En effet, aucun du- prévues par l'article 31 du décret
3. La notification du décret d’oppo-
plicata ne sera délivré. n° 93-1362 du 30 décembre 1993 mo-
sition par le préfet ou l’autorité con-
difié.
Toutefois, seul l'intéressé pourra éga- sulaire
lement se prévaloir de son acte de nais- a) La notification par courrier au dé-
Le préfet ou l’autorité consulaire est
sance complété en marge par la men- clarant résidant en France
chargé de la notification du décret
tion de l'acquisition de la nationalité Pour respecter le délai d'un an pen- d'opposition qui lui est transmis par
française ou portant cette indication dant lequel doit être notifié un refus la sous-direction de l'accès à la natio-
pour justifier de sa qualité de Français. d’enregistrement, la sous-direction de nalité française.
Seule une attestation constatant que l'accès à la nationalité française notifie Le procès-verbal de notification de
la déclaration a été enregistrée pourra celui-ci par lettre recommandée avec cette décision sera adressé à la sous-
être délivrée par la sous-direction de demande d'avis de réception au der- direction le plus rapidement possible.
l'accès à la nationalité française con- nier domicile connu. Elle en adresse
formément à l'article 34, 2ème alinéa copie, pour information, au préfet. Si l'intéressé ne défère pas aux con-
du décret n° 93-1362 du 30 décem- vocations ou si la décision ne peut lui
b) La notification par lettre recomman- être notifiée par suite d'un change-
bre 1993 modifié. dée avec demande d’avis de réception ment d'adresse non déclaré, le préfet
Si la décision d'enregistrement ne ou en la forme administrative au dé- ou l’autorité consulaire dressera un
peut être notifiée par suite d'un chan- clarant résidant à l’étranger procès-verbal de carence (cf. annexe
gement de domicile et si la nouvelle Si le système de distribution postale XV) et l'adressera sans délai à la sous-
adresse n'est pas connue, il convient le permet, l’autorité consulaire adres- direction de l'accès à la nationalité
de retourner la déclaration de natio- sera, dès réception, au déclarant la dé- française.
nalité et l’attestation d’acquisition à cision de refus d’enregistrement par En cas d'abandon de la procédure
la sous-direction de l'accès à la natio- lettre recommandée avec demande d'opposition suivi suivi de l'enregis-
nalité qui procède à son classement. d’avis de réception (cf. annexe XII). trement de la déclaration, la sous-di-
Si le déclarant réside dans le ressort En cas de problème de distribution rection de l'accès à la nationalité fran-
d'une autre autorité, ces documents postale dans le ressort de sa circons- çaise informe l'autorité qui a reçu la
sont alors transmis directement à cription, elle prendra toute mesure déclaration des motifs de fait et/ou
celle-ci pour notification. appropriée pour que chaque refus de droit ayant motivé cette décision.
d’enregistrement soit, sous peine Il appartient ensuite au préfet ou à
Par ailleurs, l'article 21-28 du code l'autorité consulaire de notifier cette
civil a confié au représentant de l'État d'enregistrement de plein droit, no-
tifié avant l'expiration du délai d'un décision à l'intéressé et de lui trans-
dans le département, ou, à Paris, au mettre la déclaration enregistrée se-
préfet de police, l'organisation de la an prévu par le dernier alinéa de l'ar-
ticle 26-3 du code civil. A cet égard, lon les modalités prévues au IV D1
cérémonie d'accueil dans la nationa- de la présente circulaire.
lité française, laquelle peut néanmoins elle ne dispose d'aucun pouvoir d'ap-
être confiée aux maires qui en font la préciation sur l'opportunité de noti-
demande en application de l'article fier ou non la décision du ministre.
V. La contestation
21-29 du code civil. Dans ce cas, elle doit convoquer l’in- de la décision
b) La cérémonie d'accueil est organi- téressé, lui remettre la décision et éta-
sée à l'intention des personnes rési- blir un procès-verbal de notification A. La contestation
dant dans le département, devenues daté et cosigné par elle-même et le du refus d’enregistrement
françaises notamment par déclaration déclarant. Ce procès-verbal sera
a) demande de réexamen de la décision
en raison du mariage avec un conjoint adressé à la sous-direction de l'accès
à la nationalité française et l’autorité Si l’intéressé dispose d’éléments nou-
français. Elles sont invitées à la céré-
consulaire en conservera copie (cf. veaux qui n’ont pu être pris en
monie dans le délai de six mois à
annexe XI). compte dans le délai d’enregistrement
compter de l'acquisition de la natio-
de sa déclaration et les produit dans
nalité française. Il vous appartient Lorsqu'un déclarant, après avoir pris
un délai de deux mois à compter de
donc, dans l'hypothèse où vous ne connaissance des termes de la décision,
la notification du refus d’enregistre-
procéderiez pas déjà de la sorte, d'in- refuse de signer le procès-verbal de
ment, la sous-direction de l'accès à la
clure cette catégorie d'acquérants aux notification, l’autorité consulaire dres-
nationalité française peut procéder à
manifestations organisées pour les sera un procès-verbal mentionnant
un réexamen de la décision. En tout
personnes devenues françaises par que le refus, bien que notifié, n'a pu
état de cause, le délai de recours con-
décision de l'autorité publique. l'être selon les formes habituelles.
tentieux prévu à l’article 26-3 du code
c) Enfin, l'autorité qui a reçu la décla- Si l'intéressé ne défère pas aux con- civil n’est pas prolongé d’autant et son
ration complète avec précision le regis- vocations ou si la décision ne peut lui point de départ reste la notification
tre spécialement tenu à cet effet, con- être notifiée par suite d'un change- de la décision initiale.
page 46 Gisti – La nationalité française

Si le ministre chargé des naturalisa- tion enregistrée dans les conditions Ces différentes informations devront
tions, saisi de la demande de réexa- prévues aux deuxième et troisième parvenir à la sous-direction de l'ac-
men ou si la juridiction fait droit à la alinéas de l'article 26-4 du code civil. cès à la nationalité française dès que
demande, la déclaration est finale- possible afin qu'elle dispose du temps
La possibilité de contester l’enregis-
ment enregistrée, et le représentant de nécessaire pour instruire ces dossiers
trement devant les tribunaux judiciai-
l'État ou l’autorité consulaire remet- et, le cas échéant, les transmettre au
tra cette déclaration enregistrée selon res est ainsi prévue dans deux cas : ministère de la justice.
les modalités prévues au IV D1 de la – lorsque les conditions légales ne
Lorsque l'annulation judiciaire a été
présente circulaire. sont pas satisfaites (articles 21-2 et
prononcée, la sous-direction de l'ac-
21-27 du code civil notamment),
b) recours contentieux cès à la nationalité française en informe
dans le délai de deux ans suivant la
le préfet ou l’autorité consulaire ainsi
Le déclarant a la possibilité de con- date de l’enregistrement de la dé-
claration (le conjoint n’est pas fran- que le service central d'état civil pour
tester un refus d'enregistrement con-
çais, une condamnation visée à l’ar- la mise à jour des actes de l’intéressé.
formément à l'article 26-3, 2ème ali-
néa du code civil, devant le tribunal ticle 21-27 du code civil est appli- D. La procédure de déchéance
de grande instance territorialement cable au jour de la souscription …) ;
compétent, durant un délai de six A titre tout à fait exceptionnel, une
– en cas de mensonge ou de fraude,
mois à compter de la notification de procédure de déchéance de la natio-
dans le délai de deux ans à comp-
la décision du ministre. nalité française par décret pris après
ter de leur découverte. Une pré-
avis conforme du Conseil d'État peut
Lorsque la décision judiciaire admet- somption de fraude est retenue
lorsque la communauté de vie a être mise en œuvre à l’encontre d’une
tant la régularité de la déclaration est personne ayant acquis la nationalité
devenue définitive, la sous direction cessé dans les douze mois suivant
l'enregistrement de la déclaration. française par déclaration à raison du
de l'accès à la nationalité française mariage en application des articles 25
porte la mention de l’enregistrement A titre d’exemple, la découverte
d’un état de bigamie au moment du et 25-1 du code civil selon les modali-
après jugement sur chacun des deux tés prévues à l’article 61 du décret
exemplaires. mariage est également susceptible
de remettre en cause l’enregistre- n° 93-1362 du 30 décembre 1993 mo-
La sous-direction de l'accès à la natio- ment de la déclaration si la fraude difié dans le délai de dix ans après la
nalité française en informe le représen- peut être démontrée. date de commission des faits, qu’ils se
tant de l'État ou l’autorité consulaire. soient produits avant ou après l’acqui-
2. La procédure sition de la nationalité française. L’in-
Il appartient ensuite au représentant
Dans le premier cas, le préfet ou téressé devra toutefois avoir fait l’ob-
de l'État ou à l’autorité consulaire de
l’autorité consulaire qui a reçu l'in- jet d’une condamnation pour un acte
convoquer le déclarant pour lui remet-
formation est invité à saisir directe- portant atteinte à la sécurité ou aux
tre l'exemplaire de sa déclaration en-
ment la sous-direction de l'accès à la intérêts fondamentaux de la Nation.
registrée selon les modalités prévues
au IV D1 de la présente circulaire. nationalité française qui adressera le La préparation d’actes de terrorisme
dossier au ministère de la justice – entre bien entendu dans le champ de
Il est toutefois rappelé que le ministre bureau de la nationalité.
a la faculté d'engager une procédure cette disposition.
d'opposition dans le délai de deux ans Dans le deuxième cas, le préfet, Le décret de déchéance est notifié dans
à compter du jour où la décision judi- l’autorité consulaire ou le service cen- les mêmes formes que le décret d’op-
ciaire est devenue définitive. tral d'état civil sont invités, dès qu'ils position IV D3. Il peut être contesté
en ont connaissance, à adresser à la selon les modalités prévus au V B.
B. Le décret d’opposition sous-direction de l'accès à la nationa-
Le déclarant peut contester le décret lité française des éléments probants
d’opposition devant le Conseil d'État ou des indices tangibles et conver- VI. Les opérations connexes à
(section contentieux) dans un délai de gents, susceptibles de démontrer que l’acquisition de la nationalité
deux mois à compter de sa notifica- la cessation de la communauté de vie française
tion. Ce délai est porté à trois mois entre les époux est intervenue dans
le délai d’un an suivant l’enregistre- Ces opérations ont trait à l'état civil,
dans les départements et collectivités
ment ou que l'intéressé a sciemment à la francisation et à la remise d'un
d’outre-mer, en Nouvelle Calédonie
employé une manœuvre frauduleuse titre d'identité français.
et à quatre mois si le déclarant réside
à l’étranger. ou mensongère à l'effet d'obtenir la
nationalité française. A. Les opérations
En cas d’annulation de cet acte, le relatives à l'état civil
juge ou l’autorité consulaire remettra La sous-direction de l'accès à la na-
tionalité française pourra être amenée 1. Lorsque le déclarant est né en
la déclaration enregistrée selon les France
modalités prévues au IV D 1 de la à demander aux autorités précitées
présente circulaire. des pièces ou compléments d'en- Après l'enregistrement, la sous-direc-
quête, de nature à démontrer la vo- tion de l'accès à la nationalité française
C. La contestation de l’enregis- lonté du déclarant de se soustraire à notifie à l'officier d'état civil de la com-
trement par le ministère public la loi ou à apporter la preuve de la mune du lieu de naissance de l'inté-
rupture de la communauté de vie en- ressé un avis de mention à porter en
1. Les conditions de fond
tre les conjoints (requête en divorce, marge de son acte de naissance, en
Le ministère public peut solliciter ordonnance de non conciliation, ju- application de l'article 28 du code ci-
l'annulation judiciaire de la déclara- gement de divorce etc.). vil, de l'article 6, 1er alinéa du décret
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 47

n° 80-308 du 25 avril 1980 modifié et compter de la publication du décret tion de la nationalité française par
du n° 255-1, 2ème alinéa de l'instruction au Journal officiel. Le décret portant déclaration.
générale relative à l'état civil. seulement francisation de prénom
Dans l’hypothèse où le délai d’oppo-
prend effet au jour de sa signature.
2. Lorsque le déclarant est né à sition n’est pas expiré à la date de la
l’étranger 2. La décision défavorable demande de titre, le service chargé de
la délivrance de ce titre devra vérifier
En ce qui concerne les personnes nées La sous-direction de l'accès à la na-
auprès du bureau compétent de la
à l'étranger, la sous-direction de l'ac- tionalité française notifie la décision
préfecture ou du consulat :
cès à la nationalité française adresse, de refus dûment motivée à 'intéressé
immédiatement après l'enregistrement, en lui précisant les délais et voies de – d’une part, si une procédure d’op-
au service central d'état civil les actes recours. Cette décision peut être com- position n’a pas été engagée posté-
de naissance et de mariage accompa- plétée par des propositions de nom rieurement à l’enregis-trement de la
gnés, le cas échéant, des actes de nais- et/ou de prénoms parmi lesquelles déclaration en consultant le dossier
sance des enfants mineurs bénéficiai- l'intéressé est invité à faire un choix. de l’intéressé détenu par l’autorité
res des dispositions prévues à l'article préfectorale ou consulaire ;
22-1 du code civil, en application des C. La déclaration conjointe de
– d’autre part, si l’intéressé n’a pas
articles 98 à 98-2 du code civil et de choix de nom
fait l’objet d’un décret d’opposition,
l'article 4 du décret du 25 avril 1980 La sous-direction de l'accès à la na- en consultant le serveur TELNAT
modifié précité. Les officiers du service institué par arrêté du 27 avril 1998.
tionalité française adresse la déclara-
central d'état civil établissent ces actes
tion conjointe de choix de nom re-
et en assurent l'exploitation (conserva- Si aucune procédure d’opposition n’a
mise par le déclarant à l’autorité de été initiée, il est inutile que l’autorité
tion, mise à jour et délivrance).
souscription au service central d’état attende l’expiration du délai pour
B. La francisation civil, compétent pour établir les ac-
délivrer les titres sollicités.
tes de l’état civil du parent acquérant
Il incombe à la sous-direction de l'ac- la nationalité française ou de l’(des) Enfin, la personne ayant acquis la na-
cès à la nationalité française d'exami- enfant(s) bénéficiant de l’effet collec- tionalité française doit restituer son
ner la requête formée en vue d'obte- tif. Toutefois, dans les rares cas où le titre de séjour au préfet lors de la re-
nir la francisation, de demander éven- parent acquérant la nationalité fran- mise du dossier d’accueil ou lors de
tuellement des pièces complémentai- çaise et ses enfants bénéficiant de l’ef- la délivrance d’une pièce d’identité
res à l'intéressé, puis d'y répondre fet collectif seraient nés en France et française.
favorablement ou de la rejeter. où le service central d’état civil *
1. La décision favorable n’aurait aucun acte de l’état civil à
établir, la déclaration conjointe est * * *
En cas d'acceptation de la demande, adressée à l’officier d’état civil com-
la sous-direction de l'accès à la natio- Il convient d’informer la Direction de
munal détenteur de l’acte de nais-
l'accueil, de l'intégration et de la ci-
nalité française adresse directement à sance du premier enfant commun.
toyenneté, Sous-direction de l'accès
l'intéressé ou par l'intermédiaire du
D. La délivrance d'un titre d'iden- à la nationalité française – bureau des
consul si l'intéressé réside à l'étranger :
tité et/ou d’un titre de voyage déclarations de nationalité – d’éven-
– une ampliation du décret lui ac- tuelles difficultés d’application de la
cordant la francisation ; La présentation de l'exemplaire ori- présente circulaire.
ginal de la déclaration de nationalité
– une lettre d'accompagnement lui
revêtue de la mention de l'enregistre-
indiquant les différentes procédu-
res à accomplir pour obtenir men-
ment suffit à démontrer la nationa- ANNEXES
lité française des personnes sollicitant
tion du nom et éventuellement du
la délivrance d'un titre d'identité ou (...)
ou des prénoms francisés en marge
de voyage. Il en va de même de la co-
des actes d'état civil des personnes
pie intégrale de l’acte de naissance
concernées.
établi par le service central d’état ci- Annexe VIII
Les personnes dont le nom a été fran- vil au profit des personnes nées à (voir les 5 pages suivantes)
cisé pourront s'en prévaloir à l'issue l’étranger puisque ces actes portent
d'un délai de deux mois qui court à explicitement indication de l’acquisi- (...)

[NDLR : cette annexe reproduit notamment (voir I ci-dessous) l'arrêté du 22 février 2005]
page 48 Gisti – La nationalité française
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 49
page 50 Gisti – La nationalité française
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 51
page 52 Gisti – La nationalité française
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 53

Circulaire n° 2007-171 du 13 novembre 2007 NOR : MEN/E/07/01784/C

Acquisition de la nationalité française : information des élèves


par les établissements scolaires

Annexes non reproduites 1- Information générale seillers principaux d’éducation afin


des élèves par les écoles qu’ils la relaient auprès des élèves.
Texte adressé aux rectrices et recteurs d’acadé-
mie ; aux vice-recteurs ; aux inspectrices et ins-
et les établissements d’en- Les parents peuvent être invités, s’ils
pecteurs d’académie, directrices et directeurs seignement du second degré, le souhaitent, à rencontrer une per-
des services départementaux de l’éducation na- publics et privés sous contrat sonne spécifiquement désignée pour
tionale ; au chef du service de l’éducation de leur apporter des éléments plus pré-
Saint-Pierre-et-Miquelon ; au chef du service 1.1 Destinataires de l’information cis (cf. 2.3).
de l’éducation de Saint-Barthélemy et Saint-
Martin ; aux inspectrices et inspecteurs de l’édu- Tous les élèves sont destinataires de
cation nationale ; aux chefs d’établissement cette information.
2. Information personnalisée
Les textes législatifs et réglementaires
1.2 Contenu de l’information des élèves nés en France
en vigueur (cf. annexe 1) font obliga-
tion aux écoles et aux établissements Cette information porte sur les prin-
de parents étrangers par
scolaires du second degré, publics et cipes fondamentaux du droit de la na- les établissements scolaires
privés sous contrat, de donner à tous tionalité, en particulier sur les condi- du second degré, publics
les élèves une information générale sur tions d’attribution et d’acquisition de et privés sous contrat
les conditions d ’acquisition de la na- la nationalité française et sur les fa-
tionalité française des enfants nés en cultés offertes pour décliner ou répu- 2.1 Destinataires de l ’information
France de parents étrangers. (1) dier celle-ci. Cette information personnalisée con-
Par ailleurs, une information person- Le tableau joint en annexe 3 présente cerne :
nalisée des élèves étrangers suscepti- le régime de l ’acquisition de plein – tous les élèves nés en France de
bles d’acquérir la nationalité française droit de la nationalité française à la parents étrangers ;
à raison de leur naissance et de leur majorité, les moyens de faire consta-
ter sans délai cette acquisition ou de – les parents de ces élèves, lorsqu’ils
résidence en France (et, le cas
la décliner, ainsi que les conditions et ont entre 11 et 16 ans.
échéant, l’information de leurs pa-
rents) doit pouvoir être assurée no- la procédure d’acquisition anticipée.
2.2 Contenu de cette information
tamment lorsque leur situation est
1.3 Modalités d ’information L’élève (ou, le cas échéant, ses parents)
évoquée à l’occasion d’une démarche
administrative. En outre, les établis- Il appartient aux écoles et aux établis- doit pouvoir être informé personnel-
sements du second degré doivent être sements de choisir, en fonction du lement de ses droits en matière d’ac-
en mesure d’informer les parents des contexte local, les modalités les plus quisition de la nationalité française,
élèves âgés de 11 à 16 ans des condi- adéquates pour assurer cette informa- notamment anticipée. Le tableau an-
tions d’acquisition anticipée de la na- tion dans les meilleures conditions. nexé à la présente circulaire récapitule
tionalité française par leurs enfants. Quelques exemples sont proposés ci- l’ensemble des éléments nécessaires
dessous, à titre indicatif : pour assurer cette information et aider
La présente circulaire a pour objet de les intéressés dans leurs démarches.
préciser les conditions dans lesquelles – affichage et/ou mise à disposition
cette information, générale ou person- de documents dans des lieux stra- Au-delà de cette information portant
nalisée, est dispensée, en complément tégiques de l’établissement. Les éta- sur les droits, l’entretien personnalisé
de la formation donnée aux élèves en blissements scolaires ont toute lati- est l’occasion de souligner plus parti-
application des programmes, dans le tude pour utiliser le tableau annexé culièrement :
cadre de l’éducation civique au collège à la présente circulaire et le mettre – l’importance de conserver tous les
et de l’éducation civique, juridique et à disposition des élèves ; documents qui attestent de la durée
sociale au lycée (cf. annexe 2). – constitution d’un dossier par le de la résidence en France de l’en-
Elle annule et remplace la circulaire centre de documentation et d ’in- fant (certificats de scolarité, carnet
n° 94-229 du 14-9-1994 relative à l’in- formation de l’établissement ; de santé, attestations de stage...) ;
formation des élèves sur le code de la – organisation de l’information des – l’intérêt de faire constater, le plus
nationalité. professeurs principaux et des con- tôt possible dès la majorité de

(1) Toutefois, conformément à l ’article 19-3 du code civil, les enfants nés en France dont l’un des parents est lui-même né en France
sont français à la naissance même si aucun des deux parents n’a la nationalité française. L ’article 23 de la loi n° 73-42 du 9 janvier
1973 précise que cet article s’applique aux enfants nés en France dont un parent est né dans un département français d’Algérie avant
le 13 juillet 1962 ainsi qu’aux enfants nés en France avant le 1er janvier 1994 dont un parent est né dans un territoire qui avait, au
moment de sa naissance, le statut de colonie ou de territoire d’outre-mer de la République française.
page 54 Gisti – La nationalité française

l’élève, qu’il a acquis la nationalité lité française par simple déclaration. volontaire pour assurer cette informa-
française et de lui indiquer les dé- Au-delà de cette période, la procé- tion personnalisée et en informe les
marches à accomplir en consé- dure est plus lourde, puisque l’auto- élèves.
quence. En effet, si l’intéressé n’a risation de perdre la nationalité
théoriquement aucune démarche à La personne ainsi désignée reçoit, à leur
française ne peut alors être accor-
accomplir pour acquérir la nationa- dée que par décret. Il importe sur- demande, les élèves concernés (avec
lité française qu’il possède de plein tout d’être en mesure d’orienter en leurs parents pour les élèves qui ont
droit, il peut cependant rencontrer temps utile les intéressés vers le tri- entre 11 et 16 ans) afin de leur fournir
des difficultés pour en apporter la bunal d’instance compétent en ma- des explications destinées à compléter
preuve lorsqu’il devra ultérieure- tière de nationalité, dont dépend l’information générale qui leur a été
ment la justifier : obtention de pa- leur domicile (la liste de ces juridic- dispensée. Une démarche administra-
piers d’identité français (passeport), tions peut être consultée sur le site tive peut être l’occasion d’orienter les
voyages à l’étranger, inscription sur du ministère de la justice à l ’adresse intéressés vers la personne compétente.
les listes électorales, obtention de http://www.justice.gouv.fr). Je vous remercie de l’attention que
certaines aides sociales ...; vous porterez à ce dossier et des ini-
2.3 Modalités d ’information
– le délai à respecter, entre l’âge de tiatives que vous pourrez prendre
17 ans et demi et de 19 ans, pour Dans chaque établissement, le chef pour améliorer l’information des élè-
refuser éventuellement la nationa- d’établissement désigne une personne ves concernés ou de leurs parents.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 55

Circulaire du 24 septembre 2007 NOR : INT/D/07/00095/C

relative aux conditions de délivrance et de renouvellement


des cartes nationales d'identité

Le ministère de l’intérieur, de l’Outremer et – d'autre part, la continuité de cette à leur égard par la circulaire du 31 dé-
des collectivités territoriales à Mesdames et possession d'état durant les dix ans cembre 2004 rappelée en référence.
Messieurs les préfets, Monsieur le préfet de
police, Madame la haut-commissaire de la Ré- précédant la date de la demande,
5°) les personnes nées en France de
publique en Polynésie Française, Monsieur le
haut-commissaire de la République en Nou-
– enfin, un faisceau d'indices pou- parents étrangers, entre le 26 janvier
velle Calédonie, Monsieur le représentant de vant indiquer que la personne a été 1889 et le 1er janvier 1976
l'État à Mayotte Monsieur l'administrateur également considérée comme fran-
supérieur des îles Wallis et Futuna 6°) les femmes d'origine étrangère
çaise par les pouvoirs publics.
(...) ayant épousé un Français durant la
Ainsi, la production d'une ancienne
seconde guerre mondiale.
L'attention de Madame le ministre de carte nationale d'identité, même
l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Col- périmée, devra s'accompagner de 7°) les Alsaciens-Mosellans.
lectivités Territoriales a été de nouveau documents de nature plus diverse
appelée sur les difficultés rencontrées manifestant un lien avec la qualiré III – Je vous saurai gré, pour ce qui est
de Français (passeport, carte d'élec- des cas où l'application du concept de
par un certain nombre d'usagers
teur, pièce justifiant de l'apparte- possession d'état de Français apparaî-
auquel il est demandé de produire un
nance à la fonction publique fran- trait comme litigieuse ou délicate, de
certificat de nationalité française pour
çaise ou de l'accomplissement des prendre toutes mesures utiles pour que
obtenir la délivrance ou le renouvelle-
obligations militaires, etc.). ceux-ci soient soumis à l'appréciation
ment d'une carte nationale d'identité.
d'un échelon supérieur au sein de la
Eu égard à la sensibilité permanente A cet égard, s'agissant de la carte car- préfecture, en premier lieu le chef de
dans laquelle s'inscrit ce sujet, je tiens tonnée qui serait ainsi versée au dos- bureau. Pour les cas les plus délicats,
à vous rappeler les règles devant être sier, je vous demande dorénavant d'en vous veillerez à organiser une procédure
suivies en la matière. accepter la prise en compte dès lors interne qui permette à un membre du
qu'elle n'est pas périmée depuis plus corps préfectoral ou à vous-même
I – En premier lieu, si l'usager peut de dix années au jour du dépôt de la d'évoquer le dossier. En cas de doute
produire une précédente carte plas- demande/ persistant, je vous invite à interroger la
tifiée, dite « sécurisée », il s'agira donc Direction des libertés publiques et des
Peuvent entrer dans le champ d'ap-
d'un renouvellement et il y aura lieu affaires juridiques (bureau de la natio-
plication de la mesure de dispense de
de considérer que ce titre établit en nalité, des titres d'identité et de voyage).
certificat de nationalité française par
lui-même une présomption de posses-
application du concept de possession Par ailleurs, j'insiste sur l'intérêt s'atta-
sion de la nationalité française en fa-
d'état de Français, les catégories de chant à ce que vous rappeliez aux servi-
veur du demandeur, sauf élément du
personnes suivantes : ces communaux qu'ils doivent se con-
dossier qui serait de nature à intro-
tenter de recevoir le dossier de de-
duire un doute. A cet égard, vous ne 1°) les personnes nées à l'étranger qui
mande, sans porter d'appréciation sur
manquerez pas de procéder à une peuvent justifier soit de leur inscription
la valeur des titres produits, et vous le
consultation systématique du dossier et de celle de leurs parents au registre
transmettre en l'état et dans les meilleurs
correspondant à cette précédente des Français établis hors de France, soit
délais en enregistrant, le cas échéant, la
de leur possession d'état de Français et
II – En second lieu, si l'usager ne peut volonté de l'usager de se voir reconnaî-
de celle d'au moins un de leurs parents. tre la possession d'état de Français.
produire qu'une précédente carte car-
tonnée, vous vous trouverez alors en 2°) les mineurs nés à l'étranger dont De façon générale, compte tenu du
face à une première demande de dé- l'acte de naissance a fait l'objet d'une caractère sensible de cette question, je
livrance d'une carte nationale d'iden- transcription sur les registres consu- vous demande de veiller personnelle-
tité sécurisée. Je vous invite, dans laires français et dont l'un au moins ment à la bonne application des dis-
cette hypothèse, à rechercher l'appli- des parents figure au registre des positions contenues dans cette instruc-
cation du concept de possession Français établis hors de France. tion et d'en informer les sous-préfets
d'état de Français, lorsque celle-ci ne 3°) les femmes d'origine étrangère d'arrondissement ainsi que les maires
soulève pas de doute. ayant épousé un Français entre le qui procèdent au recueil des deman-
Je vous rappelle que cette possession 14 août 1927 et le 12 janvier 1973. des de cartes nationales d'identité.
d'état, exposée dans les instructions Il convient que cessent ces situations
4°) les personnes nées dans un dépar-
du 10 janvier 2000 susvisée, suppose d'impasse non justifiée qui donnent de
tement ou territoire précédemment
la réunion de trois éléments : l'administration une image déformée.
sous administration française et les
– d'une part, la bonne foi du deman- rapatriés d'Afrique du Nord. Des dis- Je vous remercie d'y veiller person-
deur s'étant toujours cru français, positions spécifiques ont été arrêtées nellement.

[NDLR : sur le même thème, voir la circulaire du 10 janvier 2000, p. 85]


page 56 Gisti – La nationalité française

Circulaire n° 2007-325 du 22 août 2007 NOR : MTS/N/07/30929/C

relative à la mise en oeuvre des dispositions des articles 35, 41 et 45 du décret


n° 93-1362 du 30 décembre 1993 relatif aux déclarations de nationalité, aux
décrets de naturalisation, de réintégration, de perte, de déchéance et de retrait
de la nationalité française, et à l’application PRENAT [extraits]

Titres I, III et annexes non reproduits gales et de permettre, par ailleurs, un truction de sa demande dans le délai
traitement homogène des postulants de six mois à compter du dépôt de
Direction de la population et des migrations à la nationalité française sur l’ensem- cette dernière, elle procède au classe-
/ Sous-direction des naturalisations
ble du territoire national. ment sans suite de ladite demande à
(...)
l’expiration de ce délai.
Annexes : Afin d’atteindre cet objectif, la pré-
I. Mode opératoire pour la saisie dans sente circulaire pose le principe d’une Je vous rappelle qu’en tout état de
PRENAT (extrait du manuel utilisateur pour utilisation générale et obligatoire de cause, vous ne pouvez, sur le fonde-
les préfectures). l’application PRENAT à compter du ment de ces dispositions, refuser le
II. Liste des référents. 17 septembre 2007 et rappelle les dis- dépôt d’une demande au motif
Le ministre de l’immigration, de l’in- positions du décret n° 93-1362 du qu’elle n’est pas accompagnée de
tégration, de l’identité nationale et du 30 décembre 1993 permettant un trai- l’ensemble des pièces prévues à l’ar-
codéveloppement à Mesdames et Mes- tement accéléré de certaines deman- ticle 37 du décret.
sieurs les préfets de département ; des en autorisant soit le classement
La décision de classement sans suite est
Monsieur le préfet de police ; Mesda- sans suite d’un dossier incomplet, soit
donc conditionnée par l’information
mes et Messieurs les sous-préfets d’ar- la transmission sans délai d’une « de-
délivrée au postulant sur les consé-
rondissement en charge des naturali- mande manifestement irrecevable ».
quences de son inaction pendant les six
sations s/couvert de Mesdames et Par ailleurs, il est apparu utile d’ef-
mois suivant le dépôt de sa demande.
Messieurs les préfets de département. fectuer des recommandations concer-
Cette information devra être effectuée
nant la procédure d’instruction des
En vertu de l’article 21-25-1 du code par écrit afin que le classement sans
dossiers en préfecture.
civil, la réponse de l’autorité publique suite soit juridiquement fondé. Le
à une demande d’acquisition de la na- courrier remis au postulant le jour du
(...)
tionalité française doit intervenir au dépôt de la demande devra donc com-
plus tard dix-huit mois après la date à porter les mentions suivantes :
laquelle a été délivré au demandeur le
TITRE II – le délai de six mois dans lequel il
récépissé constatant la remise d’un
dossier complet. Ce délai a été ramené
La simplification doit fournir les pièces nécessaires à
des procédures l’instruction de sa demande ;
à douze mois pour les demandes pré-
sentées par les postulants pouvant jus- Les instruments juridiques prévus par – la liste des pièces nécessaires ;
tifier de leur résidence habituelle en les articles 35, 41 et 45 du décret du – le classement sans suite de la de-
France depuis au moins dix ans, par 30 novembre 1993 peuvent être uti- mande si lesdites pièces ne sont pas
la loi du 24 juillet 2006 relative à l’im- lement mis en oeuvre pour réduire les fournies au plus tard le jour de l’ex-
migration et à l’intégration. délais d’instruction. piration du délai de six mois.
Par ailleurs, l’article 44 du décret du Un exemplaire-type de ce courrier fi-
30 décembre 1993 prévoit que le pré- A. Les dispositions relatives
gure dans l’application PRENAT
fet transmette au ministre chargé des au « classement sans suite »
« renvoi du dossier au postulant ».
naturalisations dans les six mois sui-
Il s’agit des dispositions, d’une part,
vant la délivrance du récépissé, la de- Toutefois, il est recommandé d’être
de l’article 35 et, d’autre part, de l’ar-
mande de naturalisation assortie de attentif aux difficultés liées à la pro-
ticle 41 du décret du 30 décembre
son avis motivé. duction, par le postulant, de ses actes
1993.
d’état civil - eu égard à la complexité
Ces délais présentent un caractère
impératif. 1. L’article 35 de la réglementation applicable en la
matière dans les pays d’origine - et ne
En effet, la section sociale du Conseil « Lors du dépôt de la demande, le pos- pas recourir à un classement sans suite
d’Etat, saisie pour avis conforme sur tulant est informé que si, au terme d’un de ce seul fait.
les projets de décret rapportant un délai de six mois, il n’a pas fourni la
décret de naturalisation pour fraude totalité des pièces nécessaires à son 2. L’article 41
en application de l’article 27-2 du examen, sa demande sera classée sans
L’article 41 du décret prévoit une
code civil considère désormais qu’un suite ».
possibilité de classement sans suite
délai d’instruction anormalement
Il résulte de ces dispositions que, dans dans le cas où le postulant, ayant cons-
long rend le retrait inopportun.
la mesure où l’administration a cor- titué son dossier conformément aux
Il importe donc que toutes les solu- rectement informé le postulant des dispositions de l’article 37 et ayant de
tions soient recherchées afin de res- conséquences découlant de la non- ce fait reçu délivrance du récépissé
pecter au mieux ces dispositions lé- remise des pièces nécessaires à l’ins- prévu à l’article 21-25-1 du code ci-
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 57

vil, n’a pas accompli les formalités plication PRENAT « relance de de- b) La condition de stage prévue par
nécessaires à l’examen de sa demande mande de pièces en préfecture » de- l’article 21-17 du code civil
à savoir : vra être de préférence adressé en re-
Deux cas de figure peuvent se pré-
– se présenter à l’entretien indivi- commandé avec accusé de réception. senter :
duel prévu par l’article 43 ; Toutefois, préalablement à la mise en La durée du séjour en France est, à la
– répondre aux convocations déli- demeure, un courrier invitant le pos- date du dépôt de la demande, infé-
vrées par les services de police ou tulant à produire des pièces complé- rieure à cinq ans :
de gendarmerie en application de mentaires peut être adressé par envoi
simple. Vous devrez toutefois vérifier que le
l’article 36 du décret ;
postulant n’entre pas dans le cas de
– produire les pièces complémen- B. La « demande la réduction ou de l’exemption de
taires qui lui sont demandées en rai- manifestement irrecevable » stage prévues au bénéfice des étu-
son d’éléments nouveaux survenus diants (article 21-18 1° ), dans un des
et portés à la connaissance de l’ad- L’article 45 du décret prévoit que « si cas prévus aux 4° , 6° et 7° de l’arti-
ministration. au cours de la procédure de constitu- cle 21-19 du code civil ou pour les
tion du dossier une pièce fait apparaî- réfugiés (21-19 7°).
Dans ce cas, l’article 41 dispose que : tre que la demande est manifestement
« L’autorité qui a reçu la demande irrecevable, l’autorité auprès de la- Il est également rappelé que les postu-
peut mettre en demeure le postulant quelle la demande a été déposée trans- lants qui demandent leur réintégration
de produire les pièces complémentai- dans la nationalité française sont dis-
met le dossier en l’état, assorti de son
res ou d’accomplir les formalités ad- pensés de la condition de stage (arti-
avis motivé, au ministre chargé des
ministratives qui sont nécessaires à cle 24-1°), de même que les postulants
naturalisations, qui statue sur la de-
l’examen de sa demande ». appartenant à l’entité culturelle et lin-
mande ». Cette procédure est dénom-
guistique française (art. 21-20). Ces
mée « procédure allégée » dans la cir-
Cette procédure n’est pas obligatoire points ont été précisés par la circulaire
et vous disposez d’un pouvoir d’appré- culaire du 12 mai 2000.
du 10 octobre 2006, visée en référence.
ciation de la situation du postulant. En La présente circulaire a pour objet de
Le séjour en France s’est en partie
effet, si la réduction des délais de trai- préciser les cas dans lesquels il con- effectué sans titre de séjour ou sans
tement des dossiers, dans l’intérêt vient de transmettre une « demande récépissé de demande de titre. La ju-
même du postulant, doit vous con- manifestement irrecevable » et la pro- risprudence a en effet précisé qu’un
duire à recourir à la mise en demeure cédure à suivre, avec comme objectif étranger en situation irrégulière pen-
dès lors que l’une des formalités pres- une réduction sensible des délais dant une partie de son stage ne peut
crites et rappelées ci-dessus n’a pas été d’instruction de telles demandes. être regardé comme remplissant la
effectuée par le postulant, vous devez condition prévue par l’article 21-17.
bien évidemment tenir compte de sa 1. Les cas dans lesquels une
situation et ne pas lui opposer sa ca- demande est « manifestement Afin d’apprécier cette condition, vous
rence lorsque celle-ci est liée à des élé- irrecevable » pouvez utilement vous référer aux élé-
ments indépendants de sa volonté, ments produits par le postulant au ti-
Il s’agit des postulants qui, au vu du tre du 2° de l’article 37 du décret du
qu’il vous appartiendra d’apprécier.
dossier de demande d’acquisition de 30 décembre 1993 et prendre en
La mise en demeure doit mentionner la nationalité française, ne remplissent compte :
un délai au terme duquel le postulant pas, de manière évidente, l’une ou
devra avoir accompli les formalités l’autre des conditions suivantes : – la date d’entrée sur le territoire
demandées. Il vous appartient de français qui figure sur la carte de sé-
a) La condition de séjour régulier au jour (temporaire ou de résident) dé-
fixer un délai raisonnable, qui pourra
sens de l’article 21-27, alinéa 3 du code livrée en application de l’article
être de un à trois mois en fonction des
civil L. 311-1 du code de l’entrée et du
circonstances de l’espèce. Elle doit
séjour des étrangers et du droit
également comporter l’indication se- A la date du dépôt de la demande, le
d’asile (CESEDA), ou sur le certifi-
lon laquelle si le postulant ne défère séjour doit être régulier « au regard
cat de résidence délivré aux person-
pas à l’injonction qui lui est faite, sa des lois et conventions relatives au
nes de nationalité algérienne en ap-
demande peut être classée sans suite. séjour des étrangers en France »,
plication de l’accord franco-algérien
c’est-à-dire au regard, soit de la con- du 30 décembre 1968 modifié ;
A l’issue de ce délai, la demande
vention franco-algérienne du 30 dé-
« peut être classée sans suite ». Tou- – la durée de validité du visa ob-
cembre 1968 modifiée pour les res-
tefois, de la même manière que vous tenu par le postulant ;
sortissants algériens, soit du code de
n’êtes pas tenu d’effectuer une mise
l’entrée et du séjour des étrangers et – la date du ou des récépissés de de-
en demeure, vous n’êtes pas tenu de
du droit d’asile (CESEDA) pour les mande de délivrance ou de renou-
classer la demande sans suite au terme
autres ressortissants. vellement d’un titre de séjour, dès
du délai fixé.
Par ailleurs, l’article 21-27, alinéa 2 lors qu’en vertu de l’article L. 311-4
Ces dispositions impliquent la mise du même code, la détention d’un tel
du code civil prévoit que la demande
en place, à chacun des stades décrits récépissé autorise la présence d’un
est irrecevable lorsqu’elle est présen-
ci-dessus, de modalités d’information étranger en France sans préjuger de
tée par un postulant qui a fait l’objet
du postulant sur les conséquences de la décision définitive qui sera prise
soit d’un « arrêté d’expulsion non ex-
son inaction. au regard de son droit au séjour.
pressément rapporté ou abrogé, soit
Le courrier de mise en demeure, dont d’une interdiction du territoire français Il est également utile de vous repor-
un exemplaire-type figure dans l’ap- non entièrement exécutée ». ter au fichier AGDREF afin de véri-
page 58 Gisti – La nationalité française

fier la situation du postulant au re- d) La condition d’assimilation linguis- mande d’acquisition de nationalité
gard du droit du séjour. tique française et des documents joints par
le postulant, même si ces derniers sont
En ce qui concerne les jeunes majeurs C’est le cas où la communication orale incomplets, au nombre desquels de-
qui demandent l’acquisition de la na- avec le postulant est « impossible », ce vra figurer l’acte de naissance de l’in-
tionalité française, le défaut de produc- qui correspond au niveau 1 de la grille téressé afin que l’identité complète du
tion de la carte de séjour temporaire d’évaluation utilisée lors de l’entretien postulant puisse être vérifiée. Il n’y a
mention « vie privée et familiale » dé- individuel prévu par l’article 43 du dé- pas lieu, dans le cadre de cette procé-
livrée de plein droit en application de cret du 30 décembre 1993 ; dans ce cas, dure, de procéder à la délivrance du
l’article L. 313-11 du CESEDA per- l’entretien pourrait avoir lieu rapide- récépissé prévu par l’article 37 du dé-
met, sous réserve de circonstances par- ment afin de pouvoir transmettre le cret du 30 décembre 1993 ; de même,
ticulières (postulant ayant atteint la dossier « en l’état » à la sous-direction et sauf dans le cas prévu au d) ci-des-
majorité légale depuis moins d’un an, des naturalisations, accompagné d’un sus (défaut d’assimilation linguisti-
demande de titre en cours) de regar- avis défavorable fondé sur le défaut que), vous n’êtes pas tenu de procé-
der la demande comme « manifeste- d’assimilation linguistique. Il est rap- der à l’entretien individuel prévu par
ment irrecevable ». pelé que la condition de connaissance les dispositions de l’article 43.
c) La condition tenant à l’absence de de la langue française ne s’applique pas b) Le dossier devra être transmis via
condamnation pénale (peine égale ou aux réfugiés politiques et apatrides ré- PRENAT accompagné d’une men-
supérieure à six mois d’emprisonne- sidant régulièrement et habituellement tion spécifique « demande irreceva-
ment, non assortie d’une mesure de en France depuis quinze années au ble article 45 » qui devra apparaître
sursis) - article 21-27, alinéa 1, du code moins et âgés de plus de soixante-dix très clairement sur le dossier « pa-
civil. ans (article 21-24-1 du code civil). pier » et sur le bordereau de trans-
Cette condition doit être appréciée au mission, permettant ainsi son traite-
2. La procédure à suivre ment immédiat.
vu du bulletin de casier judiciaire de-
mandé par vos services au casier ju- a) Le dossier doit être transmis « en
diciaire national (bulletin n° 2). l’état », c’est-à-dire constitué de la de- (...)
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 59

Circulaire interministérielle DPM/N3/DLPAJ/DAPAF


n° 2006-446 du 10 octobre 2006 NOR : SAN/N/06/30453/C

sur la mise en oeuvre des dispositions de la loi n° 2006-911 du 24 juillet 2006


relative à l’immigration et à l’intégration concernant la procédure de
naturalisation

Annexe II non reproduite Sous réserve des dispositions prévues minimale de cinq années dans un
aux articles : établissement enseignant en langue
Textes de référence : articles 21-19, 21-22 et française.
21-25-1 du code civil. – 21-18 (réductions de stage) ;
Annexes : – 21-19-4° (exemption de stage Compte tenu de ces nouvelles dispo-
I. Liste des territoires ou États dont le fran- pour services militaires) ; sitions, les dossiers de demandes de
çais est la ou l’une des langues officielles ; naturalisation en cours de constitution
II. Liste des pays dont les ressortissants peu- – 21-19-6° (exemption de stage dans les préfectures et les services des
vent bénéficier des dispositions de l’article 24-1 pour services exceptionnels rendus représentants de l'État en outre-mer
du code civil. à la France) ; doivent être traités de manière diffé-
La loi relative à l’immigration et à l’in- – 21-19-7° (exemption de stage rente selon leur date de dépôt :
tégration a été promulguée le 24 juillet pour les réfugiés) ; Pour les demandes déposées à comp-
2006 et publiée au Journal officiel de
– 21-20 (exemption de stage pour ter du 26 juillet 2006 :
la République française le 25 juillet
2006 sous le no 2006-911. les personnes appartenant à l’entité
S’il ressort des pièces du dossier que
culturelle et linguistique française) ;
Les dispositions de son titre IV, rela- le postulant remplit au jour de la de-
tives à la nationalité, et notamment de – et 24-1 (exemption de stage pour mande (date de signature de la de-
ses articles 82, 83 et 84 sont d’appli- les réintégrations) du code civil. mande d’acquisition de la nationalité
cation immédiate à toutes les deman- française) la condition de stage résul-
Doivent désormais justifier d’une ré-
des de naturalisation pour lesquelles tant des dispositions combinées des
sidence habituelle en France de cinq
une décision n’est pas intervenue à la articles 21-17, 21-18, 21-19, 21-20 et
ans, au titre de l’article 21-17 :
date d’entrée en vigueur de la loi. 24-1 du code civil, vous le transmet-
– l’enfant mineur resté étranger trez avec votre avis motivé et l’ensem-
Les dispositions relatives à la natura- bien que l’un de ses parents ait ac- ble des documents mentionnés à l’ar-
lisation sont également d’application quis la nationalité française ; ticle 37 du décret précité, à la sous-
immédiate à Mayotte et en Polynésie
– le conjoint et l’enfant majeur direction des naturalisations ;
française en application des disposi-
tions des lois du 11 juillet 2001 et du d’une personne qui acquiert ou a Dans le cas contraire, vous le trans-
27 février 2004. acquis la nationalité française ; mettrez en l’état, assorti de votre avis
Elles seront applicables à la Nouvelle- – le ressortissant ou l’ancien ressor- motivé, à la sous-direction des natu-
Calédonie et aux îles de Wallis et de tissant des territoires et États sur ralisations, en application de l’article
Futuna dès la publication de l’ordon- lesquels la France a exercé soit la 45 du décret suscité (demande mani-
nance, prise sur le fondement de l’ar- souveraineté, soit un protectorat, festement irrecevable). Pour les de-
ticle 119 de la loi du 24 juillet 2006 un mandat ou une tutelle. mandes déposées avant la date d’ef-
susmentionnée, qui doit intervenir fet de la loi (26 juillet 2006) :
Figurent en annexes 1 et 2 de la pré-
avant le 25 janvier 2007. C’est donc la sente circulaire, les listes des pays Si la condition de stage est remplie
date de publication de l’ordonnance dont les ressortissants peuvent se pré- au jour de l’examen du dossier, vous
qui déterminera la procédure d’ins- valoir des articles 21-20 ou 24-1 du voudrez bien transmettre le dossier
truction des dossiers de demandes de avec votre avis motivé et l’ensemble
code civil.
naturalisation (cf. paragraphe I). des documents mentionnés à l’article
Il convient de noter que la dispense 37 du décret no 93-1362 du 30 dé-
La présente circulaire a pour objet
de stage prévue par l’article 21-20 du cembre 1993, à la sous-direction des
d’indiquer les modalités de leur mise
code civil ne s’applique que si le pos- naturalisations ;
en oeuvre par les préfectures, et les
services des représentants de l'État en tulant satisfait aux conditions cumu-
latives suivantes : Si la condition de stage n’est pas rem-
outre-mer, et la sous-direction des
plie au jour de l’examen du dossier,
naturalisations. – 1. Il est le ressortissant d’un terri-
vous le transmettrez en l’état à la sous-
toire ou État dont la langue offi-
direction des naturalisations, avec
cielle ou l’une des langues officiel-
I. L’article 82 de la loi modifie votre avis motivé, en application de
les est le français (voir liste en an-
l'article 21-19 du code civil l’article 45 du décret précité (de-
nexe 1) et ;
mande manifestement irrecevable).
(conditions de stage) – 2. Il justifie de l’une des deux con-
L’article 82 de la loi dispose que « les ditions suivantes : il a le français
1°, 2° et 5° de l’article 21-19 du code pour langue maternelle ou il ap- II. L’article 83 de la loi
civil sont abrogés ». porte la preuve de sa scolarisation modifie l'article 21-22
page 60 Gisti – La nationalité française

du code civil (naturalisation d’au moins dix ans. Les deux délais possibilité qui vous est offerte par l’ar-
de l'enfant mineur resté étranger (dix-huit et douze mois) peuvent être ticle 45 du décret du 30 décembre
bien que l'un de ses parents ait prolongés une fois, par décision moti- 1993, de transmettre en l’état à la
acquis la nationalité française) vée, pour une période de trois mois. sous-direction des naturalisations les
dossiers manifestement irrecevables.
L’article 83 modifie l’article 21-22 du Votre attention est appelée sur la né-
code civil, pour tenir compte de cessité de respecter cette nouvelle dis-
l’abrogation de la dispense de stage position légale qui se traduit par Annexe I
prévue au 1° de l’article 21-19, afin l’obligation pour vos services et ceux
de la sous-direction des naturalisa-
Liste des territoires ou États
de permettre à l’enfant mineur d’une
personne qui a acquis la nationalité tions de procéder à un examen prio- dont le français est la ou
française, qui n’aurait pas été saisi par ritaire des demandes formulées par l'une des langues officielles
l’effet collectif, d’être naturalisé avant des personnes remplissant la condi- Article 21-20 du code civil : « peut être
l’âge de dix-huit ans, s’il justifie avoir tion de résidence précitée. naturalisée sans condition de stage la
résidé en France avec ce parent du- D’autre part, vous veillerez à ce que le personne qui appartient à l’entité cul-
rant les cinq années précédant le dé- délai de six mois qui vous est imparti turelle et linguistique française, lors-
pôt de la demande. pour transmettre les dossiers au minis- qu’elle est ressortissante des territoires
Pour l’application de ces nouvelles tre chargé des naturalisations et qui ou Etats dont la langue officielle ou
dispositions, vous mettrez en oeuvre résulte de l’article 44 du décret no 93- l’une des langues officielles est le fran-
la même procédure que celle décrite 1362 du 30 décembre 1993 relatif aux çais, soit lorsque le français est sa lan-
au paragraphe I ci-dessus, la seule déclarations, aux décisions de natura- gue maternelle, soit lorsqu’elle justifie
différence étant la référence au code lisation, de réintégration, de perte, de d’une scolarisation minimale de cinq
civil (la condition de stage étant dans déchéance et de retrait de la nationa- années dans un établissement ensei-
ce cas définie par l’article 21-22). lité française soit strictement respecté. gnant en langue française ».
Pour le cas où vos services rencon- La dispense de stage prévue par cet
treraient des difficultés pour la mise article ne s’applique que si le postu-
III. L’article 84 de la loi lant satisfait aux deux conditions cu-
en oeuvre de ces dispositions, vous en
modifie l'article 21-25-1 informerez ceux de la sous-direction mulatives suivantes :
du code civil (délai de réponse des naturalisations dans les meilleurs
de l'autorité publique à une 1. Il est ressortissant d’un territoire
délais. ou Etat dont la langue officielle ou
demande de naturalisation)
Nous appelons votre attention sur l’une des langues officielles est le fran-
Le nouvel article 21-25-1 du code ci- l’intérêt qui s’attache, à l’occasion de çais,
vil prévoit notamment que le délai de la mise en oeuvre de ces nouvelles dis- et
dix-huit mois dans lequel la réponse positions législatives, à établir un in-
de l’autorité publique à une demande ventaire complet des dossiers de de- 2. Il justifie de l’une des deux condi-
d’acquisition de la nationalité française mandes de naturalisation en cours de tions suivantes : il a le français pour
par naturalisation doit intervenir, est constitution dans vos services. Vous langue maternelle ou il apporte la
réduit à douze mois lorsque le postu- utiliserez notamment, pour respecter preuve de sa scolarisation minimale
lant justifie avoir en France sa rési- l’objectif gouvernemental de réduc- de cinq années dans un établissement
dence habituelle depuis une période tion des délais de naturalisation, la enseignant en langue française.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 61
page 62 Gisti – La nationalité française

Circulaire du 3 août 2006 NOR : JUS/C/06/20598/C

relative aux modifications apportées au code civil en matière d'attribution


et d'acquisition de la nationalité française

Destinataires : Présidents des tribunaux d'ins- Le déclarant devra justifier de sa rési- d'un lorsque les conditions légales pour
tance, Présidents des tribunaux de première dence régulière et ininterrompue pen- les souscrire n'étaient pas remplies.
instance, Présidents des sections détachées,
Greffiers en chef des tribunaux d'instance, dant au moins trois ans en France en
Cette action pourra être exercée par
Premiers Présidents des cours d'appel, Prési- produisant les documents de nature à
dents des tribunaux supérieurs d'appel, Pré- le ministère public dès l'entrée en vi-
établir celle-ci (titre de séjour, contrat
sidents des tribunaux de grande instance, Pro- gueur de la loi susvisée, éventuelle-
cureurs généraux près les cours d'appel , Pro-
de bail, quittances de loyer, factures
ment à l'encontre de déclarations en-
cureurs de la République près les tribunaux d'électricité, bulletins de salaire...).
registrées avant cette date, dès lors
supérieurs d'appel, Procureurs de la Républi-
que près les tribunaux de grande instance Il justifiera le cas échéant de l'inscrip- qu'un délai de moins de deux ans se
tion de son conjoint français au re- sera écoulé entre la date de l'enregis-
La loi n° 2006-911 du 24 juillet 2006 gistre des français établis hors de trement et la date d'action du minis-
publiée au Journal officiel du 25 juillet
France pendant la durée de la com- tère public par voie d'assignation.
2006 (entrée en vigueur le 26 juillet
munauté de vie à l'étranger par un
2006) modifie certaines dispositions Lorsque vous aurez connaissance
certificat d'inscription au registre des
du code civil relatives au droit de la d'une déclaration enregistrée par er-
français établis hors de France.
nationalité. reur, vous continuerez d'en aviser
La loi précise que le mariage célébré dans les meilleurs délais le bureau de
La présente circulaire a pour objet de
présenter les modifications intervenues à l'étranger doit avoir fait l'objet la nationalité.
et de préciser certaines modalités de d'une transcription préalable sur les
mise en oeuvre, les nouvelles disposi- registres de l'état civil français. Vous
continuerez à veiller en conséquence III - Les cérémonies d’accueil
tions étant d'application immédiate.
à ce que l'acte de mariage célébré en dans la nationalité française
la forme locale à l'étranger ait fait l'ob-
Il est créé un paragraphe 7 à la sec-
I - Les déclarations d’acqui- jet d'une transcription par l'autorité
tion 1 du chapitre III du titre 1er bis
sition de la nationalité fran- consulaire préalablement à la sous-
du livre Ier du code civil intitulé « De
cription de la déclaration.
çaise à raison du mariage la cérémonie d'accueil dans la citoyen-
2 - La procédure d'opposition neté française » comprenant deux
1 - Les conditions de recevabilité nouveaux articles 21-28 et 21-29.
[NDLR : voir également la circulaire du Le délai, visé à l'article 21-4 du code
civil, ouvert au Gouvernement pour L'article 21-28 confie désormais au
29 décembre 2009, p. 32]
mettre en oeuvre la procédure d'op- représentant de l'Etat dans le dépar-
La nouvelle rédaction de l'article 21- position à l'acquisition de la nationa- tement ou, à Paris, au préfet de po-
2 du code civil comporte des modifi- lité française par mariage est porté à lice, l'organisation de la cérémonie
cations relatives aux conditions de re- deux ans au lieu d'un à compter de la d'accueil dans la citoyenneté française
cevabilité de la déclaration acquisitive date du récépissé ou à compter du laquelle peut néanmoins être confiée
de nationalité française a raison du jour où la décision judiciaire admet- aux maires qui en font la demande en
mariage avec un conjoint français. tant la régularité de la déclaration est application de l'article 21-29.
La condition de délai de communauté passée en force de chose jugée. La cérémonie d'accueil est organisée à
de vie affective et matérielle à comp- l'intention des personnes devenues
Au titre des faits constitutifs du dé-
ter du mariage, permettant de souscrire françaises résidant dans le département.
faut d'assimilation, sont désormais
la déclaration, est portée a quatre an-
particulièrement visées la situation Sont concernées les personnes deve-
nées à la condition qu'à la date de la
déclaration, la communauté de vie n'ait effective de polygamie du conjoint nues françaises par décision de l'auto-
pas cesse entre les époux depuis le étranger ou sa condamnation au titre rité publique (décret) ou par décla-
mariage et que le déclarant puisse jus- de violences ayant entraîné une mu- ration (hormis les personnes ayant
tifier soit d'une résidence ininterrom- tilation ou une infirmité permanente souscrit une déclaration sur le fonde-
pue et régulière en France pendant au sur un mineur de quinze ans. ment de l'article 21-13 du code civil)
moins trois ans à compter du mariage, lesquelles sont invitées à la cérémo-
soit de l'inscription de son conjoint nie dans le délai de six mois à comp-
français pendant la durée de la com- II - La contestation de l’enre- ter de l'acquisition de la nationalité.
munauté de vie à l'étranger au registre gistrement des déclarations
Les personnes ayant acquis de plein
des français établis hors de France. de nationalité
droit la nationalité française en raison
A défaut, le délai de communauté de L'enregistrement des déclarations de de leur naissance en France de deux
vie permettant la souscription de la nationalité peut désormais être con- parents étrangers (article 21-7 du code
déclaration est de cinq ans. testé dans le délai de deux ans au lieu civil) sont également invitées à la cé-
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 63

rémonie dans un délai de six mois à Les livrets d'accueil dans la citoyen- quis la nationalité française (article
compter de la délivrance du certificat neté française par vous détenus de- 21-19-1.),
de nationalité française constatant vront être remis à la préfecture du – le conjoint et l'enfant majeur
cette acquisition. Bien évidemment, la département dans les meilleurs délais. d'une personne qui acquiert ou a
cérémonie d'accueil ne doit être orga-
En outre, les dossiers que vous avez acquis la nationalité française (arti-
nisée qu'une seule fois. C'est donc la
demandes en réponse à la note SJ-06- cle 21-19-2.),
délivrance du premier certificat de
031-AB3 de la Direction des services – les ressortissants ou anciens res-
nationalité française sur ce fondement
judiciaires en date du 20 janvier 2001 sortissants des territoires et Etats
qui déclenche la procédure. Cette pre-
mière délivrance sera établie par le fait ne seront pas livres à la cour d'appel sur lesquelles la France a exercé soit
ou au tribunal supérieur d'appel. la souveraineté, soit un protectorat,
que l'acte de naissance produit pour
dresser le certificat, et sur le caractère un mandat ou une tutelle (article
récent duquel il conviendra d'être at- 21-19-5.).
IV - Les effets sur la nationa-
tentif, ne comporte pas de mention de
lité de l’ordonnance n°2005- La naturalisation de ces deux derniè-
délivrance antérieure d'un certificat de
759 du 4 juillet 2005 relative res catégories de personnes visées aux
nationalité dans les termes de l'article
à la filiation 2. et 5. de l'article 21-19-1 est désor-
28 alinéa 2 du code civil.
mais subordonnée a leur résidence
Dans l'attente de la diffusion d'une L'ordonnance n° 2005-759 du habituelle en France durant les cinq
circulaire interministérielle relative à 4 juillet 2005 applicable le 1er juillet années précédant le dépôt de leur
l'organisation des cérémonies d'ac- 2006 a modifie le droit de la filiation. demande dans les termes de l'article
cueil, vous veillerez au respect des 21-17 du code civil.
Elle supprime les différences entre les
instructions suivantes :
filiations légitime et naturelle pour La naturalisation de l'enfant mineur
Vous adresserez à la préfecture du dé- aboutir a un régime unique quant à reste étranger bien que l'un de ses
partement dans lequel se situe votre leur établissement S'agissant de la fi- parents ait acquis la nationalité fran-
tribunal, une liste comportant le nom, liation maternelle, le nouvel article çaise est désormais possible s'il justi-
les prénoms, la date et le lieu de nais- 311-25 du code civil dispose notam- fie, dans les termes de l'alinéa 2 nou-
sance, l'adresse des personnes dont la ment que la désignation de la mère veau de l'article 21-22 du code civil,
déclaration d'acquisition de nationa- dans l'acte de naissance de l'enfant avoir réside en France avec ce parent
lité aura été enregistrée par le juge du permet d'établir la filiation. durant les cinq années précédant le
tribunal d'instance à compter du dépôt de la demande.
26 juillet 2006 (hormis les déclarations S'agissant du droit de la nationalité,
souscrites sur le fondement de l'arti- l'article 17 de l'ordonnance tire les L'article 21-25-1 nouveau vient enfin
cle 21-13 du code civil) ou auxquelles conséquences de l'instauration d'un préciser que autorité publique doit
aura été délivré un premier certificat régime unique de filiation. Il sup- répondre a une demande d'acquisi-
de nationalité française sur le fonde- prime les références aux différentes tion de la nationalité française par
ment de l'article 21-7 du même code. filiations qui étaient mentionnées aux naturalisation au plus tard 18 mois a
articles 18, 19-3 et 22-1 du code civil. compter de la remise de toutes les
Vous préciserez les fondements des pièces nécessaires a la constitution du
déclarations souscrites et leur date de L'article 91 de la loi relative à l'immi- dossier complet donnant lieu a déli-
souscription ainsi que la date de déli- gration et à l'intégration explicite que vrance du récépissé, ce délai étant
vrance des certificats. les dispositions de l'ordonnance n'ont réduit a 12 mois lorsque le postulant
pas d'effet sur la nationalité des per- justifie avoir en France sa résidence
Cet envoi sera fait mensuellement a sonnes majeures à la date de l'entrée
la préfecture sous réserve d'un autre habituelle depuis au moins dix ans au
en vigueur de cette ordonnance. jour de la remise des pièces de son
accord avec celle-ci, a l'aide de l'im-
prime dont vous trouverez un exem- Ainsi, les conséquences des modifi- dossier ; ces deux derniers délais pou-
plaire en annexe, la sous direction des cations apportées par l'ordonnance vant être prolonges une fois par déci-
naturalisations adressant pour sa part du 4 juillet 2005 en ce qui concerne sion motivée pour trois mois.
aux préfectures les listes relatives aux la filiation ne seront prises en consi-
personnes devenues françaises par dération du point de vue de leurs ef-
décision de l'autorité publique ou par fets de nationalité que pour les per- VI - L'application de l’article
déclaration souscrite sur le fondement sonnes nées après le 1er juillet 1988. 30-2 du code civil à Mayotte
de l'article 21-2 du code civil. L'article 30-2 du code civil dispose
Il convient donc de prendre en
A compter de janvier 2007, les évolu- compte ces modifications lors de la que lorsque la nationalité française ne
tions du logiciel NATI permettront délivrance des certificats de nationa- peut avoir sa source que dans la filia-
d'effectuer les extractions nécessaires lité aux personnes françaises d'origine tion, elle est tenue pour établie, sauf
a l'établissement de cette liste et d'en ou par effet collectif nées après le 1er la preuve contraire, si l'intéresse et
faciliter l'envoi. juillet 1988. celui de ses père et mère qui a été sus-
ceptible de la lui transmettre ont joui
En conséquence de ce nouveau dis- Les modifications apportées à la pro- d'une façon constante de la posses-
positif, vous n'avez plus a remettre à cédure de naturalisation sion d'état de français.
la personne devenue française le livret
d'accueil vise dans la circulaire n° 93- La loi abroge les dispenses de stage S'agissant de Mayotte, la loi du
07 du 26 février 1993. Vous continue- dont bénéficiaient jusqu'ici : 22 juillet 1993 prévoit que la nationa-
rez seulement à remettre la déclara- – l'enfant mineur reste étranger lité des personnes nées sur ce territoire,
tion et le cas échéant son ampliation. bien que l'un de ses parents ait ac- sera subsidiairement tenue pour éta-
page 64 Gisti – La nationalité française

blie si ces seules personnes ont joui de rale a Mayotte au moins dix ans avant Au regard de la loi, les autres décla-
façon constante de la possession d'état. cette publication et qu'elles font la rations de nationalité ne comportent
preuve d'une résidence habituelle sur qu’une seule modification relative au
Dans un souci de simplification de ce territoire. délai de contestation de l’enregistre-
la preuve, l'article 110 de la loi du ment des déclarations de nationalité
24 juillet 2006 vient préciser que Les nouvelles dispositions législatives
lorsque les conditions légales ne sont
pendant une période de trois ans a nécessitent une modification des im-
pas satisfaites (remplacement des
compter de la publication de la loi, primes de déclaration notamment
mots « un an » par « deux ans » dans
les personnes majeures au 1er janvier celui relatif à la déclaration souscrite
le paragraphe de la dernière page des
1994 qui établissent qu'elles sont a raison du mariage.
imprimés annexés à la circulaire CIV/
nées a Mayotte sont réputées avoir Vous trouverez en annexe un modèle 07/05/343 du 17 mai 2005). Vous en
joui de façon constante de la posses- de déclaration de nationalité française trouverez les modèles modifiés sur le
sion d'état de français si elles prou- fondé sur l’article 21-2 du code civil site INTRANET/DSJ, rubrique infor-
vent, outre cette naissance, qu'elles tenant compte des modifications lé- matique, sous /XTI/NATI/modèles
ont été inscrites sur une liste électo- gislatives intervenues. de déclarations.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 65

Circulaire CIV/07/05/343 du 17 mai 2005 NOR : JUS/C/05/20298/C

relative à la mise en œuvre du décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993


modifié par le décret n° 2005-25 du 14 janvier 2005
relatif aux déclarations de nationalité (BOMJ)

Annexes non reproduites tées à ce texte réglementaire et de lité française selon la résidence de
mettre à la disposition des autorités l'intéressé.
Le garde des sceaux, ministre de la justice chargées de recevoir les déclarations
[...]
I-1-3) Les documents en langue étran-
les imprimés relatifs à celles-ci.
gère
Textes sources :
Sont également faits quelques rappels L'article 11 du décret comprend dé-
– Loi n° 2003-1119 du 26 novembre 2003 re-
lative à l'immigration, au séjour des étran- sur l'application des règles sormais l'indication que tous les do-
gers en France et à la nationalité procédurales en matière de déclara- cuments rédigés en langue étrangère
– Décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 re- tions de nationalité et commentées doivent être accompagnés de leur tra-
latif à la manifestation de volonté, aux décla- quelques dispositions réglementaires duction par un traducteur agréé, pro-
rations de nationalité, aux décisions de natu- de pure coordination. duite en original.
ralisation, de réintégration, de perte, de dé-
chéance et de retrait de la nationalité française La présente circulaire portera sur les points Cet article explicite une obligation
modifié par le décret n° 98-720 du 20 août suivants : d'ores et déjà existante s'agissant no-
1998 portant application de la loi n° 98-170 I) Dispositions communes relatives aux décla-
du 16 mars 1998 relative à la nationalité et tamment des actes de l'état civil éta-
rations de nationalité blis par une autorité étrangère en lan-
relatif aux déclarations, demandes, décisions
I-1 Nouvelles règles
et mentions en matière de nationalité française. gue étrangère dont la traduction doit
I-2 Rappels concernant les règles procédurales
– Décret n° 2005-25 du 14 janvier 2005 mo- être effectuée soit par un traducteur
en vigueur
difiant le décret n° 93-1362 du 30 décembre figurant sur les listes d'experts judi-
1993 relatif aux déclarations de nationalité, II) Dispositions spécifiques à certaines décla-
ciaires établies par les cours d'appel
aux décisions de naturalisation, de réintégra- rations
et la cour de cassation, soit par le con-
tion, de perte, de déchéance et de retrait de la II-1 Déclarations souscrites en vertu de l'ar-
nationalité française. ticle 21-2 du code civil sul de France dans le pays étranger où
II-2 Déclarations souscrites en vertu de l'ar- l'acte a été dressé, soit par les consuls
Publiée : BO – Intranet
ticle 21-12 du code civil étrangers en France dès lors que leur
[...] II-3 Déclaration conjointe de choix de nom validité ne peut être remise en doute.
La loi n° 2003-1119 du 26 novembre dans le cadre des déclarations de nationalité
S'agissant des actes de l'état civil, il
2003 relative à l'immigration, au sé- sera également rappelé que pour re-
jour des étrangers en France et à la
I) Dispositions communes
cevoir effet en France, les copies ou
nationalité a modifié certaines dispo- relatives aux déclarations extraits d'actes de l'état civil établis
sitions du code civil relatives au droit de nationalité par les autorités étrangères doivent,
de la nationalité (cf. circulaire du mi- sauf exceptions conventionnelles, être
nistère de la justice n° 46/E/M/FB- I-1) Nouvelles règles légalisés à l'étranger par un consul de
D/NN du 1er décembre 2003 adres- I-1-1) La simplification des rapports France (instruction générale relative
sée aux juridictions et consultable sur entre les déclarants et l'autorité char- à l'état civil n° 587 et suivants). Ces
le site intranet justice). Par ailleurs, gée de recevoir la déclaration copies ou extraits seront produits en
l'article L.311-22 du code civil issu de original sauf à ce que la preuve de
la loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 re- L'article 10 du décret allège les démar- l'impossibilité d'une telle production
lative au nom de famille modifiée par ches administratives en prévoyant que soit spécialement rapportée.
la loi n° 2003-516 du 18 juin 2003 re- la liste des pièces nécessaires à la re-
cevabilité des déclarations et énumé- 1-2) Rappels concernant les
lative à la dévolution du nom de fa-
rées pour chacune d'elles dans le dé- règles procédurales en vigueur
mille dispose que les déclarations de
choix de nom peuvent être souscrites cret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 Les dispositions d'ores et déjà visées
lorsqu'un enfant devient français par peut être transmise par le tribunal ou dans la circulaire n° 94/16 du 27 juin
effet collectif. l'autorité consulaire soit par courrier, 1994 (pages 9 et suivantes) sont tou-
soit par voie électronique avant que jours applicables. Vous voudrez bien
Le décret n° 2005-25 du 14 janvier le déclarant ne se présente physique- vous y reporter. Les indications sui-
2005 publié au Journal Officiel du ment pour souscrire sa déclaration. vantes seront également à prendre en
15 janvier 2005 est venu modifier en compte :
conséquence le décret n° 93-1362 du I-1-2) La compétence territoriale des
30 décembre 1993 relatif aux décla- autorités consulaires pour recevoir I-2-1) Établissement de la déclaration
rations de nationalité, aux décisions les déclarations La souscription de la déclaration est
de naturalisation, de réintégration, de indépendante de son enregistrement
L'article 10 du décret prévoit qu'un
perte, de déchéance et de retrait de et n'est pas subordonnée aux mêmes
arrêté du ministre des affaires étran-
la nationalité française. conditions.
gères désignera les autorités consu-
L'objet de la présente circulaire est laires françaises compétentes pour La date de la déclaration est celle à
d'expliciter les modifications appor- recevoir les déclarations de nationa- laquelle elle est souscrite devant le
page 66 Gisti – La nationalité française

juge territorialement compétent en mise par le déclarant de la totalité des ouverte et que le point de départ du
vertu du décret n° 93-1360 du 30 dé- pièces nécessaires à la recevabilité de délai de 6 mois pour assigner demeure
cembre 1993 ou de l'autorité consu- sa déclaration telles que visées par le celui de la notification du refus d'en-
laire compétente. décret n° 93-1362 du 30 décembre registrement. Concernant les déclara-
1993 modifié. II ne sera remis qu'à tions souscrites en application de l'ar-
Pour souscrire la déclaration, le décla-
cette condition. ticle 21-2 du code civil, il convient
rant doit se présenter en personne et
néanmoins de transmettre les recours
justifier de son identité par la produc- Le récépissé est daté et sa photoco-
et éléments nouveaux à la sous-direc-
tion d'un document officiel d'identité pie figurera utilement au dossier.
tion des naturalisations tout en rap-
comportant une photographie. pelant au déclarant que cette trans-
II est délivré soit concomitamment à
II sera rappelé ici qu'en vertu de l'arti- la souscription de la déclaration, soit mission ne suspend pas les délais du
cle 17-3 du code civil, la déclaration postérieurement à cette souscription recours contentieux précité.
de nationalité peut être souscrite dès au regard des pièces justificatives re-
* L'enregistrement
l'âge de 16 ans, la représentation du mises par l'intéressé. Dans les deux cas,
mineur de plus de seize ans par celui mention de la date de la délivrance du – En vertu de l'article 26-4 du code
ou ceux qui exercent l'autorité paren- récépissé est faite dans la déclaration. civil alinéa 2 issu de la loi du 26 no-
tale ou, en cas de tutelle, par le tuteur vembre 2003, l'enregistrement peut
Lorsque le récépissé n'est pas remis
autorisé par le conseil de famille n'étant désormais être également contesté par
le jour de la déclaration, il serait sou-
nécessaire que dans le cas où l'altéra- le ministère public dans le délai d'un
haitable de voir figurer au dossier
tion de ses facultés mentales ou corpo- an suivant la date à laquelle il a été ef-
l'énoncé des pièces manquantes récla-
relles empêche l'expression de sa vo- fectué si les conditions légales ne sont
mées à l'intéressé.
lonté et où cet empêchement a été cons- pas satisfaites. A cet effet, vous vou-
taté par le juge des tutelles dans les I-2-3) La décision drez bien saisir le plus rapidement pos-
conditions prévues par le texte susvisé. sible le bureau de la nationalité s'il vous
* Le refus d'enregistrement
apparaît après enregistrement que les
La représentation du mineur âgé de conditions légales pour recevoir une
Après souscription de la déclaration,
moins de seize ans par celui ou ceux déclaration n'étaient pas remplies.
le refus d'enregistrement fait l'objet
qui exercent l'autorité parentale est
d'une décision unique. Ni ce refus, ni
visée à l'article 17-3 alinéa 2 du code – Il peut arriver que le déclarant men-
sa notification ne sauraient être réité-
civil. tionne un enfant au titre de l'effet
rés dans le temps.
collectif résultant de la déclaration de
La qualité du représentant légal doit nationalité alors que l'une des condi-
Le cadre réservé à l'enregistrement des
être vérifiée. Ainsi, lorsque les parents déclarations doit demeurer vierge et ne tions posées à l'article 22-1 du code
exercent en commun l'autorité paren- portera ni numéro, ni signature du juge civil n'apparaît pas remplie (filiation
tale, ils doivent tous les deux venir si celui-ci a refusé l'enregistrement. non établie ou absence de résidence
souscrire les deux exemplaires de la de l'enfant chez le déclarant).
déclaration au nom de leur enfant Aux termes de l'article 31 du décret
mineur. A titre très exceptionnel, en du 30 décembre 1993, le refus d'en- Dans ce cas, le juge veillera à porter
cas d'impossibilité pour l'un des pa- registrement est notifié au déclarant dans le cadre réservé à l'enregistre-
rents de se déplacer, le tribunal peut en la forme administrative ou par let- ment une mention explicite faisant
donner commission rogatoire sur le tre recommandée avec demande état de ses réserves (exemple : « Il ap-
fondement des articles 730 et 733 du d'avis de réception. paraît que l'enfant x mentionné ci-des-
nouveau code de procédure civile aux sus ne peut bénéficier de l'effet collec-
Conformément à l'article 26-3 du
fins de voir recueillir son accord par tif au regard des motifs suivants (ex-
code civil, la décision de refus doit
procès verbal, la date de la souscrip- plicitation des motifs) »).
intervenir six mois au plus après la
tion de la déclaration étant dans ces date à laquelle a été délivré au décla- S'il s'agit d'une déclaration souscrite
conditions la date à laquelle le rant le récépissé. II convient de veiller sur le fondement de l'article 21-2 du
deuxième parent a signé les deux à ce que la notification du refus soit code civil, le juge d'instance fera état
exemplaires de la déclaration. effective dans ce délai. de cette difficulté dans la lettre de
En cas de conflit des parents exerçant transmission à la sous-direction des
Dans le cas où la notification est ef-
en commun l'autorité parentale, le naturalisations.
fectuée en la forme administrative et
juge compétent pour en connaître est si l'intéressé ne se présente pas lors Après enregistrement des déclara-
le juge aux affaires familiales. de la convocation destinée à lui noti- tions autres que celles fondées sur l'ar-
II sera rappelé que la déclaration de fier le refus d'enregistrement, le juge ticle 21-2 précité, mention de ces ré-
nationalité souscrite en vertu de l'ar- d'instance dresse un procès verbal de serves sera utilement portée sur la let-
ticle 21-11 alinéa 2 doit être souscrite carence dont la date sera le point de tre de transmission des dossiers au
avec le consentement personnel du départ du délai de recours de six mois service central de l'état civil.
mineur âgé de treize ans. II est impé- ouvert au déclarant pour contester le
ratif que le juge recueille personnel- refus d'enregistrement. II) Dispositions spécifiques
lement ce consentement qui est un à certaines déclarations
Il sera rappelé qu'aucune procédure
élément nécessaire à la recevabilité de de recours gracieux n'est prévue en II-1) Déclarations souscrites en
la déclaration. la matière. Si l'intéressé vous écrit vertu de l'article 21-2 du code civil
I-2-2) Le récépissé pour contester un refus d'enregistre-
ment, il convient de lui rappeler que La circulaire interministérielle du
Le récépissé visé à l'article 26 alinéa seule la voie contentieuse devant le 20 juillet 2000 relative à la procédure
2 du code civil vient attester de la re- tribunal de grande instance est d'acquisition de la nationalité française
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 67

par déclaration à raison du mariage est L'article 15 du décret a été modifié document justifiant que l'enfant a été
en cours de refonte. Vous voudrez bien pour prendre en compte ce nouvel recueilli en France et élevé par une
vous reporter à ce nouvel instrument élément. personne de nationalité française de-
concernant ces déclarations. puis au moins cinq années. A ce titre,
II explicite que lors de l'enquête ré-
il pourra être produit l'acte judiciaire
[NDLR : Pour les modifications ultérieu- glementaire effectuée par les services
res, voir la circulaire du 29 décembre
ou administratif de recueil, les certi-
préfectoraux ou consulaires posté-
2009, p. 32] ficats de scolarité de l'enfant, le justi-
rieurement à la souscription de la dé-
ficatif de la prise en charge de l'en-
La nouvelle rédaction des articles 14 claration, le déclarant verra désormais
fant par les organismes sociaux dont
et 15 du décret du 30 décembre 1993 évaluer son degré de connaissance de
dépend le recueillant.
tient compte des modifications que la la langue française lors d'un entretien
loi du 26 novembre 2003 a introduites individuel donnant lieu à un compte L'article 16-5° précise quant à lui que
s'agissant des déclarations souscrites en rendu. le déclarant produira tout document
vertu de l'article 21-2 du code civil. administratif ou l'expédition de la
L'arrêté du 22 février 2005 du minis-
décision judiciaire indiquant que l'en-
Cet article a connu quatre modifica- tère chargé des naturalisations (Jour-
fant est confié à l'aide sociale à l'en-
tions : nal officiel du 20 mars 2005) définit
fance depuis au moins trois années.
les modalités de déroulement de l'en-
– 1) La condition de délai de com- tretien, les conditions d'établissement Ces conditions de délai ne dispensent
munauté de vie à compter du mariage du compte rendu auquel il donne lieu pas le juge de vérifier que les autres
permettant de souscrire la déclaration ainsi que les critères qui fondent les conditions nécessaires à la souscrip-
est portée à deux ans si le déclarant conclusions des agents enquêteurs. tion de la déclaration sont remplies
peut justifier d'une résidence ininter- (notamment, rupture avec le milieu
rompue en France d'au moins un an Le cas échéant, le juge d'instance
familial d'origine).
à compter du mariage. Elle est por- pourra adresser ses observations à la
tée à trois ans dans le cas contraire. sous-direction des naturalisations II-3) Déclaration conjointe
lorsqu'il aura constaté une mauvaise de choix de nom dans le cadre
Si la durée du mariage est inférieure maîtrise de la langue française par le
à trois ans, les époux doivent donc des déclarations de nationalité
déclarant.
justifier d'une telle résidence ininter- La loi n° 2002-304 du 4 mars 2002
rompue en France pendant une du- Outre ces quatre modifications des modifiée par la loi n° 2003-516 du
rée au moins égale à un an à compter articles 14 et 15 du décret en lien avec 18 juin 2003 a réformé les modalités
de leur mariage par tous documents les nouvelles dispositions législatives, de dévolution du nom de famille.
(à titre d'exemple, titre de séjour, le dernier alinéa de l'article 16 vient
quittances de loyers, contrat de bail, préciser que le délai donné à l'auto- Aux termes de l'article 311-21 nou-
factures d'électricité, bulletins de sa- rité préfectorale ou consulaire pour veau du code civil « Lorsque la filia-
laire, actes de naissance en France procéder à l'enquête et transmettre tion d'un enfant est établie à l'égard
d'enfants communs...). son avis à la sous-direction des natu- de ses deux parents au plus tard le jour
ralisations est de 6 mois. Cette préci- de la déclaration de sa naissance ou par
– 2) La dérogation à la condition de la suite mais simultanément, ces der-
sion est apparue nécessaire au regard
délai en cas d'enfant commun issu du niers choisissent le nom de famille qui
des délais auxquels la sous-direction
couple a été supprimée par la loi. lui est dévolu : soit le nom du père, soit
des naturalisations est elle-même te-
Les pièces relatives à cet ou ces en- nue s'agissant de l'enregistrement des le nom de la mère, soit les deux noms
fants communs peuvent être utile- déclarations et de la mise en œuvre accolés dans l'ordre choisi par eux dans
ment produites au titre des docu- d'une éventuelle procédure d'opposi- la limite d'un nom de famille pour cha-
ments permettant d'attester de la tion. II sera à cet égard utile d'infor- cun d'eux ». En l'absence de déclara-
communauté de vie entre les époux à mer le déclarant sur la suite de la pro- tion, les principes de dévolution ac-
la date de la souscription de la décla- cédure de déclaration postérieurement tuels sont maintenus.
ration (3° de l'article 14 et non plus à la souscription et notamment sur les L'article 311-22 du code civil rend
1° de cet article). convocations dont il fera l'objet dans applicable les dispositions de l'article
le cadre des enquêtes susvisées. 311-21 à l'enfant qui devient français
– 3) La communauté de vie des époux
est qualifiée d'affective et matérielle par effet collectif dans le respect des
II-2) Déclarations souscrites
depuis la loi. termes de l'article 22-1 du code civil.
en vertu de l'article 21-12
L'attestation sur l'honneur visée au 3° du code civil Cette réforme est entrée en vigueur
de l'article 14, que les époux signent le 1er janvier 2005.
La loi du 26 novembre 2003 a insti-
pour attester d'une telle communauté tué, lorsque l'enfant mineur étranger Le décret n° 2004-1159 du 29 octo-
de vie devant l'autorité recevant la est recueilli par une personne de na- bre 2004 portant application de la loi
déclaration, prend en compte cette du 4 mars 2002 explicite les condi-
tionalité française ou confié au service
modification. Vous en trouverez le tions dans lesquelles les déclarations
de l'aide sociale à l'enfance, une con-
modèle en annexe.
dition de délai fixé respectivement à de choix de nom seront souscrites
– 4) Le législateur a introduit une cinq et trois ans. dans le cadre des déclarations de na-
nouvelle condition de recevabilité de tionalité tandis que l'article 13 du
Ces délais sont mentionnés dans le
la déclaration souscrite à raison du décret n° 93-1362 du 30 décembre
décret.
mariage, le déclarant devant justifier 1993 précise désormais dans son ali-
d'une connaissance suffisante de la Aux termes de l'article 16-4°, il ap- néa 2 que la déclaration conjointe de
langue française. partient au déclarant de produire tout choix de nom peut être remise lors
page 68 Gisti – La nationalité française

de la souscription d'une déclaration âgés de plus de 13 ans à la modifica- La déclaration de choix de nom est
de nationalité dans le même temps tion de leur nom. transmise par l'autorité chargée de
que la demande de francisation des l'enregistrement de la déclaration de
Cette déclaration doit être signée par
noms et prénoms du déclarant et de nationalité (sous direction des natu-
le père et la mère de l'enfant étant re-
ses enfants saisis par l'effet collectif ralisations s'agissant des déclarations
levé que dans le cas où les enfants sus-
de sa déclaration. de nationalité à raison du mariage,
ceptibles de bénéficier de l'effet col-
bureau de la nationalité ou tribunaux
Lorsque la déclaration est souscrite lectif sont issus de différentes unions,
d'instance pour les autres déclara-
en vue d'acquérir la nationalité fran- l'exercice de la faculté de choix de nom
tions) soit au service central de l'état
çaise ou d'être réintégré dans cette à leur profit nécessite la remise d'une civil s'il est nécessaire d'établir des
nationalité, vous informerez l'inté- déclaration de choix de nom pour le actes de l'état civil français au profit
ressé qu'il peut souscrire une décla- premier enfant commun de chacune des parents ou de leurs enfants, soit,
ration de choix de nom si les condi- des fratries. II peut donc y avoir plu- à défaut, à l'officier de l'état civil com-
tions légales en sont remplies. sieurs déclarations de choix de nom à munal détenteur de l'acte de nais-
l'occasion d'une déclaration de natio- sance du premier enfant commun
La circulaire n° JUS C04 20 955C du
nalité. Les parents concernés seront bénéficiant de l'effet collectif.
6 décembre 2004, relative au nom de
invités à utiliser les formulaires de dé-
famille, explicite dans le titre II de sa La déclaration de choix de nom fera
claration conjointe de choix de nom
deuxième partie les conditions qui l'objet de cette transmission en même
dont un modèle figure en annexe.
doivent être remplies par un étranger temps, s'il y a lieu, que les pièces né-
qui obtient la nationalité française, L'autorité auprès de laquelle la décla- cessaires à l'établissement des actes de
pour choisir le nom du « premier en- ration de nationalité est souscrite n'a l'état civil, après qu'il y ait eu enre-
fant commun » né après le 1er janvier pas à vérifier la validité de la déclara- gistrement de la déclaration de natio-
2005. tion conjointe de choix de nom mais nalité.
s'assure que l'officier de l'état civil
Vous voudrez bien vous y reporter Vous trouverez annexés à la présente
compétent disposera de tous les élé-
étant rappelé ici que : circulaire l'ensemble des modèles de
ments nécessaires à son exploitation :
La faculté de choix de nom n'est formulaire de déclaration de choix de déclarations de nationalité, le modèle
ouverte qu'au profit des parents dont nom dûment renseigné et signé, con- d'attestation de communauté de vie
le premier enfant commun est né à sentement des enfants de plus de treize ainsi que pour rappel le modèle de
compter du 1er janvier 2005 : elle n'est ans étant observé que concrètement déclaration conjointe de choix de
en aucun cas ouverte aux parents cette condition ne trouvera à s'appli- nom figurant en annexe de la circu-
dont le premier enfant commun est quer qu'à compter du 1er janvier 2018. laire n° JUS C04 20 955C du 6 dé-
né avant cette date même si la décla- Au besoin, elle invite les parents à pro- cembre 2004.
ration de nationalité est souscrite céder aux régularisations nécessaires. Les modèles de déclarations sont éga-
après. lement consultables sur le site
La procédure acquisitive de nationa-
lité ne doit pas subir les conséquen- INTRANET/DSJ, rubrique informa-
La déclaration de choix de nom est
tique, sous / XTI / NATI / modèles
remise, par l'un ou l'autre des parents, ces de l'absence de régularisation
de déclarations.
lors de la souscription de la déclara- d'un dossier de déclaration de choix
tion d'acquisition de la nationalité de nom. Le dossier relatif à la décla- Vous voudrez bien me saisir des diffi-
française. Elle prend la forme d'un ration de nationalité fera l'objet d'un cultés d'application des présentes ins-
écrit. Elle est le cas échéant accom- traitement dans les délais prescrits par tructions et porter à ma connaissance
pagnée du consentement des enfants les textes. tous éléments d'informations utiles.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 69

Circulaire du 31 décembre 2004 NOR : INT/D/04/00148/C

relative à l’amélioration des conditions de délivrance de la carte nationale


d’identité par application du concept de la possession d’état de Français
aux personnes nées à l’étranger

Le ministre de l'Intérieur, de la sécurite inté- tions du chapitre I (2) (e) 1° et 4° de d’identité cartonnée, la durée de pé-
rieure et des libertés locales la circulaire du 10 janvier 2000 préci- remption de cette carte pourra être
[...] tée, l’objectif poursuivi étant de par- supérieure à deux ans sans toutefois
venir à un traitement homogène de si- être supérieure à dix ans.
Référence :
tuations similaires au plan national. Au regard de ces nouvelles disposi-
Ma circulaire NOR INT/D/00/0000/1/C du
10 janvier 2000 relative à l’établissement et à Je rappelle que ces situations concer- tions, j’insiste sur la nécessité d’exa-
la délivrance des cartes nationales d’identité nent des personnes qui ne peuvent miner la situation des usagers intéres-
faire la preuve directe de leur nationa- sés avec discernement et de rappeler
[...]
lité française et qui ne parviennent à aux services communaux chargés du
Par circulaire du 10 janvier 2000, l’ac- produire qu’un nombre restreint d’élé- recueil des demandes de titres de vous
cent avait été mis sur la nécessité d’as- ments de possession d’état de Français. transmettre dans les meilleurs délais
souplir les conditions de délivrance les dossiers correspondants. En tout
d’une première carte nationale Afin de pallier ces difficultés il paraît état de cause, lorsque vos services
d’identité sécurisée en renouvelle- possible de privilégier certains de ces auront un doute sérieux sur la qua-
ment d’une précédente carte natio- éléments de possession d’état dans la lité de Français du demandeur vous
nale d’identité cartonnée en faveur mesure où ils traduisent un lien par- saisirez sans tarder mes services.
des « personnes nées à l’étranger jus- ticulièrement fort avec la France ; il
s’agit par exemple de l’appartenance Compte tenu du caractère sensible de
tifiant de leur possession d’état de
à la fonction publique, de l’accomplis- cette question je vous demande de
Français et de celle d’au moins un de
sement des obligations militaires, de veiller personnellement à la bonne
leurs parents » ainsi que « des rapatriés application des présentes instructions
d’Afrique du Nord ». l’existence d’un mandat électif réservé
aux seuls Français. et d’en informer les souspréfets d’ar-
Or, l’attention du ministre a été de rondissements ainsi que les maires
nouveau appelée sur les difficultés Aussi, lorsque vos services auront à chargés du recueil des demandes de
rencontrées par un nombre élevé de connaître de ce type de situations, la titres d’identité.
personnes placées dans cette situa- preuve par l’administré concerné de
l’un ou l’autre de ces trois éléments Enfin, je précise que le ministère de
tion, auxquelles il a été demandé de
la justice partageant le même souci de
façon quasi systématique de produire devra être considérée comme étant
simplification des démarches des usa-
un certificat de nationalité française. suffisante pour faire droit à la de-
gers, a également adressé une circu-
mande de titre d’identité.
S’inscrivant dans le cadre de l’action laire dont une copie est jointe, aux
gouvernementale de simplification des D’autre part, lorsque ces mêmes per- services des tribunaux d’instance
démarches des usagers, la présente cir- sonnes seront en mesure de produire chargés de la délivrance des certifi-
culaire vise à compléter les disposi- une précédente carte nationale cats de nationalité française.
page 70 Gisti – La nationalité française

Circulaire n° 2004-600 du 14 décembre 2004 NOR : SAN/N/04/30731/C

relative aux conditions d'application de la loi sur le nom de famille


aux personnes acquérant la nationalité française [extraits] (BO Santé, solidarité n° 2005/3)

Seules les dispositions encore en L’article 311-22 du code civil pose par Enfin la circulaire du 6 décembre 2004,
vigueur de la circulaire sont reproduites. ailleurs le principe de l’application des relative au nom de famille, explicite
Annexes non reproduites
dispositions de l’article 311-21 précité dans le titre II de sa deuxième partie
(Incidences de la modification des art. 311-21 aux enfants qui acquièrent la natio- les conditions qui doivent être remplies
et 311-22 du code civil par les art. 2 et 3 de la nalité française par effet collectif. par un étranger qui obtient la nationa-
loi n° 2003-516 du 18 juin 2003 relative à la
lité française, pour choisir le nom de
dévolution du nom de famille sur la constitu- Cette réforme entre en vigueur le
tion et l'instruction des dossiers de demande son enfant né après le 1er janvier 2005.
1er janvier 2005.
d'acquisition de la nationalité française)
La présente circulaire a pour objet de
Date d’application : 1 er janvier 2005. S’agissant des étrangers qui sollicitent
vous signaler les incidences de la ré-
Références : notre allégeance, ses modalités d’ap-
forme du nom de famille en ce qui
– Loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 relative au plication sont précisées par les textes
concerne, d’une part, la constitution
nom de famille ; suivants.
des dossiers de demande d’acquisi-
– Loi n° 2003-516 du 18 juin 2003 relative à
la dévolution du nom de famille ; Le décret n° 2004-1159 du 29 octo- tion de la nationalité française et,
– décret n° 2004-1159 du 29 octobre 2004 bre 2004 portant application de la loi d’autre part, leur instruction par la
portant application des lois susvisées ; du 4 mars 2002 précise que la décla- sous-direction des naturalisations.
– décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 mo- ration de choix de nom est remise, par
difié relatif aux déclarations de nationalité, l’un ou l’autre des parents, lors du dé- I. Les demandes d'acquisition
aux décisions de naturalisation, de réintégra- pôt de la demande d’acquisition de la de la nationalité française
tion, de perte, de déchéance et de retrait de la
nationalité française. nationalité française et que cette dé- déposées en préfecture
Annexes : 600a1, 600a2.
claration est ensuite transmise par après le 31 décembre 2004
l’autorité chargée de conférer la na-
Le ministre de l’emploi, du travail et de la À partir du 1er janvier 2005, la notice
cohésion sociale tionalité française (sous-direction des
naturalisation du ministère de l’em- d’information remise au postulant
[...]
ploi, du travail et de la cohésion so- avec le formulaire de demande sera
La loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 ciale) au service central d’état civil du complétée par une notice complé-
modifiée par la loi n° 2003-516 du ministère des affaires étrangères com- mentaire intitulée « Détermination du
18 juin 2003 a modifié les modalités pétent pour établir les actes de l’état nom de vos enfants susceptibles de
de dévolution du nom de famille. civil du parent acquérant la nationa- devenir français » et par un formu-
lité française ou des enfants communs laire de déclaration à souscrire en cas
Aux termes de l’article 311-21 nou- de choix d’un nom de famille.
veau du code civil « Lorsque la filia- bénéficiant de l’effet collectif.
tion d’un enfant est établie à l’égard L’article 42 du décret n° 93-1362 du Ces deux documents, joints en
de ses deux parents au plus tard le 30 décembre 1993 relatif notamment annexe de la présente circulaire, se-
jour de la déclaration de sa naissance aux demandes de naturalisation et de ront disponibles sur le site intranet du
ou par la suite mais simultanément, réintégration dans la nationalité fran- ministère de l’intérieur.
ces derniers choisissent le nom de fa- çaise dans sa nouvelle rédaction ré- Si une déclaration de choix de nom a
mille qui lui est dévolu : soit le nom sultant d’un décret modificatif dont été souscrite, vos services vérifieront
du père, soit le nom de la mère, soit la signature doit intervenir avant la qu’elle a été correctement remplie et
les deux noms accolés dans l’ordre fin de l’année dispose quant à lui que qu’elle a bien été signée par le père et
choisi par eux dans la limite d’un le postulant, qui a la faculté de de- la mère même si un seul des parents
nom de famille pour chacun d’eux ». mander la francisation de son nom demande l’acquisition de la nationa-
En l’absence de déclaration, les et de ses prénoms, peut, en outre, lité française.
principes de dévolution actuels sont joindre à sa demande une déclaration
maintenus. conjointe de choix de nom. [...]
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 71

Circulaire CIV 2004-12 C2 du 1er octobre 2004


relative à l'amélioration des conditions de délivrance
des certificats de nationalité française par application
de l'article 30-2 du code civil (BOMJ 2004/96)

Par une précédente circulaire du 24 dé- En effet des cas sont souvent signalés Dans des cas exceptionnels pourra
cembre 1998 à laquelle vous voudrez de personnes qui, alors que la preuve être également prise en compte la
bien vous référer, l'accent avait été mis contraire de leur nationalité française seule production d'une carte natio-
sur la nécessaire amélioration de déli- n'est nullement rapportée, ne par- nale d'identité en cours de validité ou
vrance des certificats de nationalité viennent à produire qu'un nombre récemment périmée, dès lors que vous
française par les tribunaux d'instance. restreint d'éléments de possession n'aurez aucun doute sur l'identité de
d'état de Français. son détenteur et la qualité de Fran-
Un paragraphe particulier (I-2 °) était
Il a été mentionné dans la circulaire çais de celui-ci.
consacré aux conditions d'application
de l'article 30-2 du Code civil relatif à précitée que certains éléments tradui- Dans tous les cas, l'authenticité du
la preuve de la nationalité française par sent un lien particulièrement fort avec document produit ne doit pas poser
possession d'état sur deux générations. la France, de sorte que « pour carac- de difficulté ; il doit en principe ê tre
tériser la possession d'état de l'ascen-
produit en original.
Or, l'attention du ministère de la Jus- dant, on peut se contenter par exem-
tice a été à nouveau appelée sur les ple, de la preuve de l'appartenance à la Lorsque vous éprouverez des difficul-
difficultés rencontrées par des person- fonction publique ou de l'accomplisse- tés dans l'application des dispositions
nes françaises nées à l'étranger ou ment des obligations militaires ». ci-dessus énoncées, il conviendra de
leurs descendants, pour la délivrance Il apparaît que, dans certains cas, cet saisir la permanence téléphonique du
d'un certificat de nationalité française, assouplissement qui reste valable bureau de la nationalité de la chan-
notamment lorsque les préfectures pour l'ascendant doit être appliqué cellerie.
exigent un tel document en vue d'éta- également à la personne même du Il est précisé que le ministère de la
blir une carte nationale d'identité. demandeur de certificat. Justice, partageant le même souci de
S'inscrivant dans le cadre de l'action Ainsi l'on pourra admettre comme simplification des démarches des usa-
gouvernementale de simplification suffisante la preuve de l'appartenance gers, a également élaboré une circu-
des démarches des usagers, la pré- de l'intéressé à la fonction publique laire en vue d'assouplir les conditions
sente note circulaire vise à compléter ou celle de l'accomplissement des de délivrance des cartes nationales
les dispositions du deuxième paragra- obligations militaires, ou encore de d'identité aux personnes dont la si-
phe de la section I de la circulaire du l'existence d'un mandat électif réservé tuation relève des dispositions de l'ar-
24 décembre 1998. aux seuls Français. ticle 30-2 du Code civil.

[NDLR : Sur le même thème, voir les circulaires du 24 décembre 1998, p. 90, et du 5 mai 1995, p. 101]
page 72 Gisti – La nationalité française

Circulaire DLPAJ-SDECT du 20 janvier 2004 NOR : INT/D/04/00006/C

sur les dispositions de la loi du 26 novembre 2003


modifiant certains articles du code civil relatifs à la nationalité [extraits]

[...] L’article 19-1 2° du code civil prévoit lité de leurs parents qu’à la condition
que l’enfant né en France de parents que ces derniers enregistrent la nais-
étrangers, et à qui les lois étrangères sance de leur enfant auprès des auto-
Chapitre 4 n’attribuent la nationalité d’aucun des rités consulaires étrangères en France.
Les dispositions modifiant deux parents, est français. Cette dis- La nouvelle rédaction de l’article 19-1
le code civil position, qui avait été introduite par la 2° du code civil, qui précise que les
loi du 9 janvier 1973, avait pour objec- enfants concernés sont ceux pour les-
Les modifications introduites dans la tif de prévenir le risque réel d’apatridie. quels les lois étrangères ne permettent
loi concernent, d’une part, certains en aucune façon qu’ils se voient trans-
modes d’attribution ou d’acquisition Or, à l’expérience, il s’est avéré que
mettre la nationalité de leur parents,
de la nationalité française, d’autre certains parents originaires de pays tels vise à éviter que les parents ne choisis-
part, quelques dispositions relatives que la Colombie, la Bolivie, le Pérou,
sent délibérément de ne pas transmet-
à l’état civil, enfin le mariage. le Venezuela, le Sri Lanka ou le
tre leur nationalité à leur enfant.
Pakistan se contentent d’invoquer leur
A - L’attribution impossibilité de procéder à l’enregis- Lorsque vous serez saisis d’une de-
ou l’acquisition de la trement de leur enfant pour bénéficier mande de titre de séjour pour des
nationalité française de ces dispositions, ce qui leur permet étrangers invoquant les dispositions
d’obtenir facilement un titre de séjour de l’article 19-1-2° du code civil, vous
1. L’attribution de la nationalité fran- en qualité de parents d’enfant français. exigerez la production d’un certificat
çaise par naissance en France (article Ces enfants ne peuvent en effet, en de nationalité française pour l'enfant.
64 de la loi MISE-FEN – article 19-1 application des lois étrangères de na-
du code civil) tionalité, se voir attribuer la nationa- [...]
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 73

Circulaire DPM n° 2000-254 du 12 mai 2000 NOR : MES/N/00/30272/C

relative aux naturalisations, réintégrations dans la nationalité française


et perte de la nationalité française (Texte non paru au JO)

Circulaire reproduite sans ses annexes A - Décision favorable ment à accorder la nationalité française
B - Décision défavorable à ceux qui remplissent ces conditions.
SOMMAIRE 1. Recours gracieux
I – RÔLE DE LA PRÉFECTURE
2. Recours contentieux Néanmoins, les décisions négatives
A - Accueil du postulant et remise du formu- Résumé : prises en recevabilité comme en op-
laire. Mise en œuvre de la loi 98-170 du 16 mars portunité sont toujours motivées. El-
B - Constitution du dossier par le postulant 1998 et du décret n° 98-270 du 20 août 1998. les comportent l’énoncé, même suc-
1. Demande de naturalisation ou de réinté- Orientations politiques pour les naturalisa- cinct, des considérations de droit et
gration tions et procédure d’instruction des dossiers
d’acquisition et de perte de la naturalisation
de fait qui constituent le fondement
a) Principe de la demande personnelle
française. des décisions.
b) Règles à appliquer pour les enfants mineurs
du demandeur Références : La présente circulaire a pour objet de
2. Justification de l’état civil Code civil, livre Ier, titre 1er bis de la nationa- fixer les règles que vous devrez ob-
a) Pièces d’état civil lité française ;
b) Vérifications à effectuer server pour la constitution et la trans-
c) Précisions complémentaires Loi n° 98-170 du 16 mars 1998 ; mission à mes services des dossiers de
2 bis. Cas particulier des postulants ayant con- Décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 mo- demande de naturalisation ou de réin-
clu un PaCS difié. tégration en application du décret
3. Titre de séjour Texte abrogé : n° 93.1362 du 30 décembre 1993
4. Demande de francisation
a) Francisation du prénom Circulaire n° 95-09 du 27 avril 1995 du mi- modifié par le décret n° 98.720 du
b) Francisation du nom nistre d’État, ministre des affaires sociales, de 20 août 1998 portant application de
5. Autres pièces la santé et de la ville. la loi n° 98.170 du 16 mars 1998 re-
C - Dépôt et récépissé de dépôt du dossier La ministre de l’emploi et de la soli- lative à la nationalité, et relatif aux
1. Dépôt du dossier darité, le ministre de l’intérieur à déclarations, demandes, décisions et
2. Récépissé de dépôt du dossier
Mesdames et Messieurs les préfets de mentions en matière de nationalité
D - Etablissement du dossier par la préfecture
et appréciation de la demande département ; Monsieur le préfet de française.
1. Enquêtes et pièces complémentaires police.
En outre, elle vous précise la politi-
2. Procédure allégée
L’octroi ou le refus de la nationalité que suivie par le gouvernement en
3. Appréciation de la situation du demandeur
a) Résidence en France est une prérogative souveraine de matière de naturalisation, de réinté-
b) Assimilation à la communauté française l’État qui s’exerce conformément à la gration ou de perte de la nationalité
c) Comportement tradition républicaine dans un esprit française afin que, d’une part, vous
d) État de santé d’ouverture permettant à de nom- soyez à même d’émettre un avis sur
4. Notice de renseignements et avis motivé
breux étrangers de devenir des ci- la demande et que, d’autre part, vous
a) Notice de renseignements
b) Avis préfectoral. toyens français, à la condition que leur puissiez expliquer à ceux qui n’ob-
c) Transmission du dossier à l’administration démarche s’inscrive dans un proces- tiendront pas satisfaction pourquoi
centrale sus d’intégration réelle. leur demande n’est pas admise.
E - Demande de libération des liens d’allé-
geance à l’égard de la France La naturalisation constitue en effet L’ensemble de ces instructions est re-
1. Constitution du dossier l’étape juridique décisive du proces- groupé sous les trois rubriques sui-
2. Examen de la demande sus d’intégration dans la commu- vantes :
F - Statistiques nauté française d’un étranger qui a – rôle de la préfecture ;
II. RÔLE DE L’ADMINISTRATION CEN- fixé durablement sa résidence sur
TRALE notre territoire. – rôle de l’administration centrale ;
A - Accusé de réception
A la différence de l’acquisition de la – notification de la décision
B - Informations en cours de procédure
1. Informations destinées à l’administration nationalité française par déclaration, qui décrivent précisément et chrono-
centrale principalement à raison du mariage, logiquement le déroulement de la
2. Information du postulant qui est de droit quand les conditions procédure.
C - Instruction de la demande sont remplies, la naturalisation et la
1. Recevabilité de la demande Nous attachons une importance par-
réintégration par décret relèvent d’une
a) Résidence en France
décision de l’autorité publique quali- ticulière à la qualité de vos avis sur
b) Assimilation à la communauté française
c) Bonnes vie et moeurs fiée, par la jurisprudence, de faveur. les demandes de naturalisation.
2. Examen de la demande en opportunité
En effet, si cette décision ne peut in- Nous souhaitons que vous prêtiez at-
a) Stabilité de l’établissement en France
b) Comportement du postulant tervenir lorsque les conditions légales, tention à l’application de ces règles
c) Assimilation à la communauté française dites de recevabilité, figurant dans le et que vous fassiez état auprès du mi-
d) Intérêt particulier de certaines demandes code civil, ne sont pas remplies, rien nistère de l’emploi et de la solidarité
III. NOTIFICATION DE LA DÉCISION n’oblige, en opportunité le Gouverne- (direction de la population et des
page 74 Gisti – La nationalité française

migrations) des éventuelles difficultés Si la décision date de plus de 18 mois, La demande est signée et datée de la
que vous rencontrez en cette matière. vous inviterez l’intéressé à déposer un main du postulant. En cas d’impossi-
nouveau dossier sans saisir la sous- bilité, elle est remplie par l’autorité
[NDLR : sur l'expérimentation au 1er jan-
direction des naturalisations. qui la reçoit. Mention est alors faite
vier 2010 de la déconcentration des déci-
sions de naturalisation et de réintégration, En cas d’ajournement : de la raison qui le justifie.
voir décret du 28 décembre 2009, p. 17] La demande formulée par un incapa-
Lorsque la décision a été maintenue
malgré un recours gracieux du pos- ble n’est recevable que s’il est repré-
tulant, celui-ci ne peut déposer un senté légalement. Vous demanderez au
I. Rôle de la préfecture représentant légal qui signe la demande
nouveau dossier tant que le délai fixé
n’est pas écoulé ou que la condition de produire le jugement l’autorisant à
A. Accueil du postulant
imposée n’est pas remplie. agir en lieu et place de l’incapable.
et remise du formulaire
En cas de rejet : b) Règles à appliquer pour les enfants
1. Le formulaire de demande d’ac-
mineurs du demandeur
quisition ou de perte de la nationa- Il convient de saisir la sous-direction
lité française par décret est retiré à des naturalisations en lui communi- L’article 22.1 du code civil dispose
la préfecture du lieu de résidence de quant, avec votre avis, les éléments que les enfants mineurs acquièrent de
l’intéressé. susceptibles de faire apparaître une plein droit la nationalité française en
modification de la situation de l’inté- même temps que leurs parents sous
Les instructions données par la cir-
ressé. Selon les cas, celui-ci sera averti réserve de remplir deux conditions
culaire du 10 février 1989 concernant
par votre intermédiaire, soit qu’il peut cumulatives :
l’accueil des postulants continuent à
s’appliquer notamment en ce qu’el- déposer un nouveau dossier, soit qu’il – d’une part, l’enfant mineur doit
les demandaient un meilleur contrôle est inutile qu’il le fasse immédiate- avoir sa résidence habituelle chez
de la procédure par les services de ment car, au vu des motifs de la déci- le parent acquérant, même s’il n’y
l’État et un accueil des demandeurs sion initiale, une nouvelle demande vit pas continuellement du fait par
dans des locaux identifiés et adaptés. ne pourrait aboutir. exemple de l’accomplissement de
sa scolarité en un lieu éloigné ou
Une attention particulière doit être B. Constitution du dossier
d’une résidence alternée ;
portée aux renseignements donnés par le postulant
lors de la venue des étrangers à la pré- – d’autre part, son nom doit figu-
1. Demande de naturalisation ou de rer au décret de naturalisation ou
fecture. Les agents chargés de l’ac-
réintégration (art. 21-15 et 24-1 du de réintégration.
cueil ne doivent pas se contenter de
code civil)
remettre le formulaire de demande Lorsque les parents formulent leur
accompagné de la notice d’informa- Le postulant doit remplir en double demande en même temps, les pièces
tion, mais doivent être en mesure exemplaire le formulaire intitulé : de- d’état civil des enfants mineurs seront
d’apporter une aide pour la constitu- mande de naturalisation (annexe 1). jointes au dossier du père.
tion du dossier.
Toutes les rubriques du formulaire
Lorsque ses père et mère sont divor-
L’objectif est en effet d’éviter que le doivent être remplies de manière pré-
cés ou séparés, l’enfant est censé rési-
postulant n’ait à venir plusieurs fois cise, notamment celles qui ont trait à
der chez celui qui en a la garde ou chez
en préfecture ou que son dossier ne la situation familiale et matrimoniale
les deux s’il y a résidence alternée.
lui soit renvoyé parce qu’incomplet. (unions antérieures, enfants même na-
turels...) et à l’activité professionnelle. Le demandeur doit justifier par tous
2. Enfin, lorsqu’un étranger se pré- moyens de la résidence régulière et
sente pour retirer un nouveau formu- Ce document sert de base à l’instruc-
habituelle de l’enfant. Lorsque l’en-
laire parce qu’une décision défavora- tion proprement dite. Les renseigne-
ments qu’il contient guident les ad- fant est scolarisé, un certificat de sco-
ble avait été prise à l’égard de sa pré-
ministrations pour les enquêtes et vé- larité doit être produit ; dans le cas
cédente demande, il y a lieu de pro-
rifications nécessaires à l’examen contraire, le postulant doit apporter
céder comme suit, selon la nature et
d’ensemble du dossier. tous justificatifs de la résidence de
la date de la décision :
l’enfant (carnet de santé indiquant les
En cas d’irrecevabilité : Il s’agit d’une déclaration sur l’hon- dates des visites médicales, attestation
neur. Dès lors, toute fausse déclara- de présence en crèche, etc.). Il vous
Le postulant doit apporter la preuve tion entraînera le rejet de la demande appartiendra de vérifier ce document
que le motif de la décision initiale a ou, ultérieurement, pourra faire l’ob- puis de le restituer au demandeur.
disparu. Dans cette hypothèse et si la jet d’un retrait du décret de naturali-
décision date de moins de 18 mois, sation ou de réintégration, en appli- La minorité de l’enfant s’apprécie à
vous communiquerez les éléments et cation de l’article 27-2 du code civil. la date du décret de naturalisation ou
les documents à la direction de la de réintégration. Si l’enfant est de-
population et des migrations (sous- a) Principe de la demande personnelle venu majeur à la date de signature du
direction des naturalisations). S’ils La demande étant personnelle, vous décret concernant ses parents, il n’ac-
paraissent de nature à justifier la mo- devez constituer un dossier distinct quiert pas la nationalité française de
dification de la décision initiale, il pour chaque postulant. Pour être na- plein droit. C’est pourquoi, compte
vous sera demandé soit de faire ac- turalisé, le demandeur doit, en prin- tenu de la longueur de la procédure,
tualiser le dossier, soit de le faire com- cipe, être âgé de 18 ans au moins, sauf il vous a été demandé dans la circu-
pléter s’il avait été transmis en procé- s’il bénéficie des dispositions du 1° de laire DPM n° 97.114 du 17 fé-
dure allégée (voir paragraphe I-D-2 l’article 21.19 du code civil ou s’il vrier 1997 de faire systématiquement
de la présente circulaire). s’agit d’une réintégration. constituer un dossier distinct pour les
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 75

enfants âgés de plus de 17 ans à la date huit ans compris dans la demande, Les pièces erronées ou surchargées et
du dépôt de la demande des parents. doit être justifié par des actes origi- les traductions incorrectes ne peuvent
naux dont la liste est fixée en an- en aucun cas être acceptées.
Il s’agit, dans ce cas, d’un dossier suc-
nexe 1. Ces actes doivent faire foi, être
cinct comprenant la demande d’ac- Il convient également d’examiner at-
quisition de la nationalité française en concordants et, pour certains pays,
tentivement les énonciations des ac-
double exemplaire, la demande de traduits et légalisés ou vérifiés.
tes de l’état civil fournis afin de s’as-
francisation s’il y a lieu, deux photo- Ces documents et renseignements surer de la filiation du ou des enfants
graphies d’identité, la copie intégrale peuvent présenter des contradictions, mineurs du demandeur.
de l’acte de naissance, le procès-ver- des divergences ou des lacunes. Il
bal d’assimilation et la notice de ren- L’acte de naissance de chaque enfant
apparaît donc nécessaire que ces er-
seignements. mineur sera joint au dossier. Si le pos-
reurs soient décelées au stade de la
tulant est divorcé, le dossier compor-
Si ce dossier n’a pas été constitué et constitution du dossier afin que les
tera en outre la décision de divorce
s’il apparaît, lors de l’instruction du pièces d’état civil présentées soient
mentionnant si possible le régime de
dossier des parents, que l’enfant est concordantes.
l’exercice de l’autorité parentale à
devenu majeur ou le deviendra dans Vos services doivent procéder à un l’égard des enfants.
un délai très proche, mes services vous examen attentif en confrontant les
adressent un courrier pour remise à Lorsqu’il s’avère que le postulant est
différentes pièces et en suscitant les
l’intéressé, l’informant qu’il a la possi- dans l’incapacité de produire des piè-
éclaircissements verbaux et écrits du
bilité de solliciter sa naturalisation. Son ces d’état civil suffisamment proban-
postulant.
dossier doit être instruit rapidement tes pour suppléer à l’absence d’acte
et faire l’objet d’un signalement lors Vous appellerez instamment l’atten- de naissance ou de mariage, il pourra
de sa transmission à la sous-direction tion du candidat à la naturalisation solliciter auprès du tribunal de grande
des naturalisations, de manière à per- sur la nécessité de décliner avec pré- instance de son domicile l’établisse-
mettre son traitement immédiat. cision son identité exacte (nom, pré- ment d’un jugement supplétif d’acte
noms, date et lieu de naissance) dans de naissance ou de mariage (art. 46
Enfin, il y a lieu de porter une atten-
sa demande d’acquisition de la natio- et 55 du code civil).
tion particulière au cas des enfants nés
nalité française.
en France. Vos services doivent en La personne qui a le statut de réfugié
effet demander aux parents ou aux in- Vous inviterez la personne originaire ou d’apatride doit fournir des actes
téressés eux-mêmes lorsqu’ils ont plus d’un pays où le patronyme n’est pas d’état civil établis par l’Office fran-
de 16 ans, s’ils ont souscrit ou envisa- dévolu comme en droit français, à in- çais de protection des réfugiés et apa-
gent de souscrire une déclaration au diquer clairement dans sa demande, trides (Ofpra) conformément aux dis-
titre de l’article 21.11 nouveau du après avoir lu attentivement la notice, positions de l’article 5 du titre I du
code civil issu de la loi n° 98.170 du l’identité qu’elle souhaite voir retenir. décret n° 53-377 du 2 mai 1953.
16 mars 1998 relative à la nationalité,
Si le nom est composé de plusieurs c) Précisions complémentaires
en vue de réclamer la nationalité fran-
çaise. Si tel est le cas, il convient de vocables, elle peut demander à con- Les observations suivantes sont de
joindre au dossier une copie de la dé- server le seul vocable du nom trans- nature à faciliter la tâche de vos ser-
claration enregistrée. missible par ses parents conformé- vices :
ment à la loi française.
2. Justification de l’état civil – lorsque le demandeur s’est marié
Si l’état civil ne fait pas apparaître en France et qu’il a des difficultés à
L’état civil des intéressés doit être vé- distinctement un nom et un prénom, produire des pièces d’état civil sus-
rifié avec le plus grand soin car, en elle indiquera le nom choisi. ceptibles d’avoir été fournies lors de
application des articles 98 à 98-3 du
code civil, des actes de naissance et Cette opération est effectuée, sur re- la constitution du dossier de ma-
de mariage français sont dressés pour quête du postulant mentionnée dans riage, vos services ou le postulant
toutes les personnes nées ou mariées sa demande de naturalisation, par le peuvent faire auprès du procureur
à l’étranger qui acquièrent ou recou- service central d’état civil à l’occasion de la République du tribunal de
vrent la nationalité française. grande instance du lieu où le ma-
de l’établissement de son acte de nais-
riage a été célébré une demande de
sance français.
Une fois établis, ces actes acquièrent recherche de document d’état civil.
valeur juridique d’acte authentique et En cas d’absence de prénom, vous
– Les traductions des actes étran-
ne peuvent être modifiés que par les inviterez la personne concernée à se
procédures prévues par les articles 99 gers doivent être faites par des lin-
reporter à la rubrique « francisation
et suivants du code civil. guistes auxquels les tribunaux ont
de prénom » figurant dans la notice. l’habitude de s’adresser et qui sont
Par ailleurs, l’analyse de l’état civil de b) Vérifications à effectuer dits « traducteurs jurés », ou « tra-
l’intéressé est souvent éclairante pour ducteurs assermentés » ou « tra-
apprécier si le postulant a fixé dans Il y a toujours lieu de vérifier très pré- ducteurs experts près les tribu-
notre pays le centre de ses attaches cisément les indications portées sur naux », ceci pour marquer la néces-
familiales qui est une condition de re- les actes de l’état civil originaux et leur sité de recourir à des praticiens di-
cevabilité de sa demande de naturali- traduction : gnes de confiance. Cependant, les
sation. – concordance du patronyme ; traductions faites par un traducteur
autre que « juré » ne doivent pas
a) Pièces d’état civil – établissement du lien de filiation ; être écartées systématiquement à
L’état civil du postulant, comme du – succession dans le temps des di- condition qu’il s’agisse de person-
ou des enfants âgés de moins de dix- verses unions et de leur dissolution. nes dont la compétence est établie.
page 76 Gisti – La nationalité française

Doivent également être acceptées les tribunal d’instance de son lieu de cas, le demandeur devra préciser
traductions faites à l’étranger par les naissance. l’ordre des prénoms qu’il souhaite.
consuls français ainsi que celles qui L’attribution de prénom est obliga-
3. Titre de séjour
sont établies par les consuls étrangers toire lorsque le postulant, sans pré-
en France. Les usages diplomatiques Conformément aux dispositions de nom, demande la francisation de
conduisent en effet à admettre en l’article 21-27 du code civil, l’acqui- son nom patronymique ;
France les traductions effectuées par sition de la nationalité française n’est – soit, en cas de pluralité de pré-
tous les consuls qui y sont accrédités. pas possible si le demandeur est en noms, dans la suppression du ou
Leur compétence s’étend à la traduc- situation irrégulière sur le territoire des prénoms étrangers pour ne lais-
tion des actes dressés par les autori- français. S’il ne peut fournir un titre ser subsister que le prénom fran-
tés de pays tiers mais concernant leurs de séjour en cours de validité, le dos- çais. Trop de prénoms demandés en
nationaux (n° 586-1 de l’instruction sier n’est pas complet. Vous notifie- francisation ne peuvent être accep-
générale relative à l’état civil). rez alors à l’intéressé le classement tés : ils révèlent une méconnais-
sans suite de sa demande. sance de ce qu’est la francisation au
– Il convient de rappeler que la
France est partie à certaines conven- A cet égard, il convient de procéder sens de la loi du 25 octobre 1972
tions qui dispensent de la légalisation aux vérifications d’usage que permet précitée. La sous-direction des na-
ou la simplifient (voir en annexe 2 le l’application de gestion des dossiers turalisations doit en conséquence
de ressortissants étrangers en France adresser aux intéressés des cour-
tableau récapitulatif de l’état des con-
(AGDREF). riers de refus.
ventions en matière de légalisation).
4. Demande de francisation (annexe 1) Pour éviter ces incompréhensions,
– Lorsque le document qui devrait
vous appellerez l’attention de vos
normalement être produit existe en A l’occasion de sa demande de natu- agents sur la nécessité de vérifier les
un seul exemplaire et que sa remise ralisation ou de réintégration, l’étran- demandes de francisation et de pro-
par l’intéressé peut entraîner pour lui ger peut, en application de la loi fiter de l’entretien destiné à s’assurer
de graves inconvénients, vous pour- n° 72.964 du 25 octobre 1972 modi- de l’assimilation des postulants pour
rez ne conserver que la photocopie fiée, solliciter la francisation de son leur donner, le cas échéant, toutes in-
dont vous aurez vérifié et certifié la nom et de son (ses) prénom(s) et faire dications utiles pour choisir un pré-
conformité à l’original. de même pour les prénoms de ses nom qui puisse être accepté par la
Enfin, pour faciliter la tâche de vos enfants acquérant la nationalité fran- sous-direction des naturalisations.
agents, un recueil de formulaires çaise de plein droit au titre de l’arti-
cle 22-1 du code civil. Il peut aussi A cet effet, il convient d’inviter les pos-
d’état civil types, utilisés par les ad-
demander l’attribution d’un prénom tulants à consulter en préfecture la liste
ministrations des pays pour lesquels
français. des prénoms français ayant déjà été at-
les services chargés des naturalisations
tribués qui vous a été communiquée,
rencontrent le plus de difficultés, vous Cette demande peut encore être for- par note DPM du 17 juillet 1996, et
sera prochainement adressé. mulée pendant le délai d’un an sui- dont nous vous rappelons le caractère
2 bis. Cas particulier des postulants vant l’acquisition de la nationalité purement indicatif.
ayant conclu un PaCS française ou la réintégration dans no-
tre nationalité. b) Francisation du nom
Comme il est indiqué ci-après (voir
La francisation du nom ou du prénom La francisation d’un nom consiste :
page 18), l’existence d’un PaCS est
est donc mentionnée, soit dans le dé- – soit dans la traduction en langue
de nature à influencer de manière
cret conférant la nationalité française, française de ce nom ;
positive sur la demande du postu-
soit dans un décret postérieur.
lant, puisqu’il s’agit d’un indice – soit dans la modification néces-
d’installation durable de l’intéressé Il est nécessaire de préciser au postu- saire pour faire perdre à ce nom son
en France. lant que le fait de solliciter la franci- apparence, sa consonance ou son
sation du nom ou (et) du prénom à caractère étranger.
Aussi convient-il, dans le cas d’un pos-
l’occasion de sa demande de natura-
tulant non marié, de lui rappeler ce qui La première possibilité est évidem-
lisation ou de réintégration dans la na-
précède et de l’informer de la possibi- ment limitée aux candidats dont le
tionalité française n’a, bien entendu,
lité, s’il est lié par un PaCS, de s’en nom patronymique possède un sens
pas d’incidence sur la décision prise
prévaloir, tout en soulignant qu’il dis- et, par voie de conséquence, une tra-
à l’égard de celle-ci.
pose à cet égard d’une entière liberté. duction possible en langue française.
Enfin, vous attirerez l’attention du Le demandeur doit alors fournir une
Dans le cas où le postulant entend se demandeur sur le caractère durable
prévaloir d’un PaCS, vous devez re- attestation établie par un traducteur
de la francisation, qui ne pourra être assermenté ou un organisme officiel.
cueillir auprès de lui des éléments remise en cause sur sa demande que
d’information permettant de vérifier de manière exceptionnelle. L’alinéa 2 de l’article 2, de la loi n° 72-
qu’il a bien souscrit la déclaration 964 précitée du 25 octobre 1972 mo-
conjointe prévue par l’article 515-3 a) Francisation du prénom difié par la loi du 8 janvier 1993
du code civil (date et identification La francisation d’un prénom consiste : donne également à la personne réin-
du tribunal d’instance). A cet effet, tégrée dans la nationalité française la
vous demanderez à l’intéressé la pro- – soit dans la substitution à ce pré- possibilité de reprendre le nom fran-
duction d’une attestation selon la- nom d’un prénom français ;
çais qu’elle portait antérieurement, et
quelle il est lié par un PaCS et que – soit dans l’attribution complé- dont elle avait été privée, ou le nom
celui-ci peut se procurer au greffe du mentaire d’un tel prénom. Dans ce français porté par un ascendant. Il
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 77

appartient dans ces deux cas à l’inté- Tout dossier incomplet sera alors ren- délai de six mois suivant la délivrance
ressé d’apporter la preuve de la légi- voyé également par voie postale, éven- du récépissé, conformément à l’arti-
timité de sa demande. tuellement avec accusé de réception, cle 44 du décret du 30 décem-
au postulant, accompagné de la liste bre 1993 précité.
Enfin, la francisation ne doit pas être
des pièces manquantes.
confondue avec l’identification évo- 1. Enquêtes et pièces complémentaires
quée ci-dessus à la rubrique justifica- Cette procédure postale devrait per-
Vous devez, conformément à l’arti-
tion de l’état civil. Toutefois le voca- mettre un gain de temps appréciable
pour vos agents chargés de l’accueil cle 36 du décret du 30 décem-
ble sous lequel le postulant souhaite
des postulants. bre 1993, diligenter toutes les enquê-
être identifié peut, à sa demande, faire
tes nécessaires auprès des services de
l’objet d’une francisation.
2. Récépissé de dépôt du dossier police (surveillance du territoire,
5. Autres pièces (annexe II) renseignements généraux, sécurité
Le dossier de demande de naturali- L’article 21-25-1 nouveau du code ci- publique, police judiciaire) ou de
sation doit également contenir toutes vil a institué un délai global de gendarmerie pour recueillir sur les
les autres pièces prévues par l’arti- 18 mois pour la réponse de l’adminis- postulants à la naturalisation ou à la
cle 37 du décret n° 93-1362 du 30 dé- tration, qui débute avec la délivrance réintégration des informations fia-
cembre 1993 modifié et énumérées à du récépissé constatant la remise de bles et complètes.
l’annexe I. toutes les pièces nécessaires à la cons- Ces enquêtes devront être lancées dès
titution d’un dossier complet. que le dossier est complet et un délai
Lorsque le demandeur ne peut four-
nir une de ces pièces, vous lui deman- Or, l’une des causes de l’allongement devra être fixé pour les réponses.
derez de justifier par écrit de cette actuel des délais à la sous-direction Il est en outre essentiel d’appeler l’at-
impossibilité. des naturalisations est l’obligation de tention des services de police et de
faire compléter de trop nombreux gendarmerie sur la nécessité de vous
Nous appelons votre attention sur le
dossiers. adresser des rapports d’enquêtes suf-
fait que les certificats de travail ou les
justificatifs de l’activité profession- Il importe donc que le récépissé ne fisamment précis et détaillés. Cette
nelle ne devront être demandés que soit établi qu’après vérification par exigence est particulièrement impor-
pour les trois dernières années (au lieu vos agents que le dossier est effecti- tante, la sous-direction des naturali-
de cinq précédemment). En contre- vement complet, c’est-à-dire qu’y fi- sations devant motiver toutes les dé-
partie, il y a lieu de vérifier que le pos- gurent toutes les pièces requises à l’ar- cisions défavorables, en application
tulant a complètement et précisément ticle 37 du décret du 30 décem- des articles 27 du code civil et de la
renseigné la rubrique III du formu- bre 1993 précité et que la demande a loi n° 98.170 du 16 mars 1998 relative
laire de demande de naturalisation, en été entièrement et exactement rem- à la nationalité.
ce qui concerne sa situation profes- plie par le postulant.
Des mentions telles que « est connu
sionnelle en France et à l’étranger.
Dans ce cas seulement, la rubrique pour » sont à proscrire car trop im-
C. Dépôt et récépissé de dépôt consacrée aux demandes de naturali- précises. La suite donnée à une pro-
du dossier sation dans le fichier AGDREF cédure judiciaire doit être indiquée et
pourra être renseignée. les procès-verbaux et les jugements
1. Dépôt du dossier doivent être joints dans la mesure du
Au surplus, la remise du récépissé fai-
Le dossier doit être déposé à la pré- sant courir le délai fixé à l’administra- possible. De même, le service des
fecture ou la sous-préfecture en ap- tion pour sa réponse, il est nécessaire Renseignements Généraux ne doit
plication du 2° alinéa de l’article 35 d’en conserver une copie, que le dos- pas se contenter de la mention
du décret du 30 décembre 1993 pré- sier complet ait été déposé dans vos « membre de l’association X » mais
cité. Il peut cependant vous paraître services ou qu’il ait été transmis par doit préciser si celle-ci présente un
nécessaire, de manière exception- une mairie, auquel cas le récépissé sera danger (intégrisme, secte, etc.).
nelle, de confier cette tâche à un nom- toujours envoyé par vos services, en La consultation des préfets des dé-
bre limité de mairies dont les servi- recommandé avec accusé de réception. partements dans lesquels le postulant
ces sont suffisamment organisés.
Vous noterez que le classement sans a précédemment résidé est mainte-
Dans ce dernier cas, nous vous de-
suite visé à l’article 35 du décret du nue, mais elle ne devra désormais in-
mandons de rappeler à ces mairies
30 décembre 1993 précité est appelé tervenir que lorsque l’intéressé ha-
qu’elles ne doivent jamais délivrer de
à perdre de son intérêt dans la me- bite le département depuis moins de
récépissé, ceci étant de la seule com-
sure où les dossiers incomplets ne 5 ans.
pétence de vos agents, et qu’elles
doivent se borner à rassembler les sont plus acceptés. Il nous a également été signalé que le
pièces du dossier. délai pour obtenir le bulletin n° 2 du
D. Établissement du dossier
casier judiciaire, par demande écrite,
Lorsque cela vous paraîtra possible, par la préfecture et appréciation
est souvent excessif. Si tel est le cas,
le dossier de demande de naturalisa- de la demande
vous privilégierez la demande par
tion ou de réintégration dans la natio-
Une fois en possession des documents minitel pour laquelle vos services ont
nalité française sera adressé par le pos-
remis par le demandeur, vos services reçu l’habilitation nécessaire.
tulant à vos services, ou le cas échéant
procèdent à la constitution du dos-
à la mairie dont dépend son domicile, Les pièces fournies doivent vous per-
sier et préparent votre avis.
par voie postale car cela permet d’évi- mettre d’émettre un avis sur la de-
ter, la plupart du temps, des déplace- Le dossier doit être transmis à la sous- mande. Cependant, vous pouvez être
ments successifs en préfecture. direction des naturalisations dans un amenés à demander au postulant des
page 78 Gisti – La nationalité française

pièces complémentaires en fixant un 3. Appréciation de la situation du de- et l’étranger, il y a lieu de s’interroger


délai pour qu’elles soient produites. mandeur sur la stabilité de son établissement.
S’il ne fournit pas ces pièces néces- a) Résidence en France La consultation des dossiers d’étran-
saires à l’examen de sa demande, n’ac- gers et le relevé des dates apposées
Le titre de séjour est un élément né-
complit pas les formalités administra- sur les passeports ou autres titres de
cessaire pour examiner une demande
tives nécessaires dans le délai fixé ou voyage peuvent constituer des élé-
au regard des conditions de résidence
fait obstacle aux diverses enquêtes, ments précieux à cet égard. La na-
mais il ne suffit pas à démontrer la fixa-
vous constaterez sa carence, classerez ture et les dates de délivrance des
tion en France du centre des attaches
sa demande sans suite conformément titres de séjour peuvent également
familiales et des intérêts matériels.
à l’article 41 du décret du 30 décem- faciliter les recoupements qui sont
bre 1993 précité et lui notifierez cette Titre de séjour nécessaires.
décision. Le titre de séjour contribue à déter- Attaches familiales
S’il remet ultérieurement les pièces miner l’objet du séjour et, partant, la
Il faut vérifier particulièrement si le
manquantes (par exemple en cas de stabilité ou la précarité de la résidence
conjoint et les enfants mineurs du
difficulté à se procurer un extrait de en France.
postulant résident en France. Dans
casier judiciaire étranger ou des piè- D’une manière générale, les titres l’hypothèse où le conjoint du postu-
ces d’état civil) ou accomplit les for- autorisant un long séjour sur notre sol lant ou l’un de ses enfants mineurs
malités nécessaires, vous jugerez, se- (cinq ou dix ans) apportent une pré- (français ou étranger, légitime ou na-
lon le temps écoulé et la nature des somption forte de résidence en turel) demeure à l’étranger, vous de-
pièces fournies, de l’opportunité de France. La possession d’un titre de manderez au postulant d’en exposer
reprendre la procédure ou de deman- séjour d’un an est, au contraire, un les motifs par écrit.
der le dépôt d’un nouveau dossier. indice de précarité. Dans ce cas, la sta-
bilité de la résidence du postulant, au Le fait que le conjoint s’associe à la
2. Procédure allégée (article 45, dé- demande est un élément favorable au
cret n° 93.1362 du 30 décem- sens du domicile de nationalité, doit
être examinée plus attentivement. postulant. Dans le cas contraire, vous
bre 1993) demanderez au postulant si son con-
Durée de résidence en France joint peut indiquer les motifs de son
Lorsque la demande vous paraît ma-
nifestement irrecevable en applica- L’article 21-17 du code civil pose le abstention. Le cas échéant, vous in-
tion de l’un des articles 21-16 (rési- principe que la naturalisation ne peut diquerez la nature du titre de séjour
dence), 21-24 (assimilation) ou 21- détenu par le conjoint ainsi que sa
être accordée qu’à l’étranger justifiant
date d’entrée en France.
27 (condamnation pénale ou absence d’une résidence habituelle en France
de titre de séjour) du code civil, il pendant les cinq années qui précè- Si le nombre d’enfants mentionnés
est inutile de procéder à la constitu- dent le dépôt de la demande. par le postulant sur sa demande et
tion de l’ensemble du dossier de de- celui figurant sur son avis d’imposi-
La durée de résidence s’apprécie à
mande de naturalisation ou de réin- tion ou de non-imposition sont diffé-
compter de la date à laquelle la per-
tégration et, notamment, aux enquê- rents, vous en demanderez la justifi-
sonne réside régulièrement en France.
tes de police. cation. Concernant les enfants mi-
Les articles 21-18 à 21-20 du code ci- neurs, un certificat de scolarité ainsi
Cependant, le dossier doit compor- vil prévoient des hypothèses de réduc- que la preuve de leur entrée régulière
ter au moins les éléments suivants : tion et de dispense de stage. La loi du (attestation de l’Office des migrations
– copie intégrale de l’acte de nais- 16 mars 1998 a ajouté les réfugiés aux internationales) seront joints au dos-
sance ; catégories de postulants bénéficiant sier. Si l’enfant n’est pas encore sco-
d’une dispense de stage. larisé, vous demanderez la production
– demande souscrite par l’étranger ;
Vous examinerez avec soin la situa- du carnet de santé ou de tout autre
– notice de renseignements com- document permettant de vérifier sa
tion des demandeurs afin de détermi-
portant votre avis ; présence en France. Si une procédure
ner les dispositions qui leur sont ap-
– tous documents justifiant l’irre- plicables. de regroupement familial est en cours,
cevabilité. vous indiquerez son état d’avance-
Par ailleurs, certaines absences tem- ment et le cas échéant la suite qui
Ces dossiers devront faire l’objet poraires du territoire, d’une durée pourrait lui être réservée.
d’un signalement lors de leur trans- inférieure à un an et motivées, sont
mission à mes services de manière à généralement admises. Dans cette Enfin, vous mentionnerez, s’il y a lieu,
assurer leur traitement immédiat. À hypothèse, elles n’interrompent pas l’existence d’un pacte civil de solida-
cet effet, la mention « procédure al- la durée du stage. rité (PaCS) entre le postulant et une
légée » sera apposée sur la notice de personne de nationalité française, car
Vous noterez que les dispositions des il s’agit d’un indice d’installation du-
renseignements.
articles 21-18 2° et 21-19 6° du code rable de l’intéressé en France.
Il sera statué sur la demande dès ré- civil s’appliquent de manière stricte.
Centre des intérêts matériels
ception du dossier. Lorsque votre avis Ce n’est donc que très exceptionnel-
n’apparaîtra pas pouvoir être suivi, il lement qu’il pourra y être fait réfé- Il convient de vérifier l’origine et la
vous sera demandé de reprendre la rence. nature des revenus du demandeur,
constitution et l’examen du dossier qu’il s’agisse de revenus provenant
Stabilité de la résidence
selon la procédure normale. Il en sera d’une activité professionnelle, d’une
de même si le motif d’irrecevabilité Lorsqu’une personne effectue des al- pension de retraite ou d’un patri-
vient à disparaître. lers-retours fréquents entre la France moine.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 79

L’activité professionnelle constituant ainsi que ses possibilités de progrès sanitaires et sociales, en ayant re-
un élément d’appréciation important rapide découlant d’un environnement cours le cas échéant à une assistante
de l’intégration du postulant à notre favorable (enfants scolarisés, milieu sociale du service social d’aide aux
société, il est nécessaire que l’instruc- francophone, cours de langue fran- émigrants (SSAE). Cette enquête
tion en révèle la nature exacte, la ré- çaise...). permettra de recueillir des informa-
gularité, la stabilité et les ressources tions sur la situation sociale de la fa-
Cette appréciation doit être complé-
qui en découlent. mille du postulant.
tée par des éléments sur l’intégration
Le demandeur n’étant considéré sociale et culturelle et sur le mode de Vous signalerez tout particulièrement
comme ayant sa résidence en France vie du demandeur. les situations de polygamie qui tradui-
que si la plus grande part de ses reve- sent un grave défaut d’intégration
nus a son origine dans notre pays, Connaissance de la langue
motivant une décision d’irrecevabi-
cette localisation des intérêts maté- française
lité. Vous noterez également le com-
riels sera notamment attestée par la Si l’assimilation linguistique du pos- portement du postulant à l’égard de
production de justificatifs de ressour- tulant est nulle ou très mauvaise, l’en- son épouse et de ses enfants, s’il ma-
ces sur notre territoire pour les trois tretien destiné à l’évaluer doit avoir nifeste l’observance d’us et coutumes
années précédant sa demande. lieu rapidement pour vous permettre en contradiction avec les valeurs de
d’utiliser la procédure allégée décrite la société française et, notamment, le
S’il s’agit d’une pension de retraite
précédemment. principe d’égalité.
perçue à l’étranger, de revenus tirés
d’une activité en tant que travailleur Dans les autres cas, dès réception du S’agissant des tenues vestimentaires
frontalier ou d’une mission temporaire résultat des enquêtes de police, la des postulantes, vos agents ne doivent
à l’étranger, on considérera que la fixa- convocation sera adressée au postu- pas se contenter de mentionner « le
tion en France du centre des intérêts lant pour cet entretien qui doit impé- port du foulard » mais ils doivent in-
matériels n’est pas remise en cause. En rativement être réalisé en préfecture diquer s’il s’agit du foulard tradition-
revanche, les revenus provenant d’un ou en sous-préfecture. nel en usage notamment dans les pays
patrimoine localisé à l’étranger ne sont du Maghreb ou en Turquie, du hidjab
généralement pas admis, s’ils consti- Le procès-verbal d’assimilation (an-
qui couvre entièrement la tête et le
tuent l’essentiel des ressources du pos- nexe 3) sera établi avec le plus grand
cou et qui, à l’instar du tchador, est
tulant dans notre pays. soin par les fonctionnaires que vous
un signe d’appartenance à un islam
aurez désignés, en application de l’ar-
A le centre de ses intérêts matériels fondamentaliste.
ticle 43 du décret du 30 décem-
dans notre pays, le postulant qui est bre 1993 précité et qui doivent pré- Dans ces deux derniers cas, il y a lieu
pris en charge par son conjoint ou un senter les meilleures garanties de com- de faire préciser aux postulantes la
tiers ayant des liens juridiques avec pétence et d’objectivité. signification du port de ces signes
lui (PaCS, tutelle...) et qui réside ha- vestimentaires.
bituellement en France. Ils devront porter sur le procès-ver-
bal d’assimilation leur nom et leur Nous vous rappelons que deux pho-
Pour certaines catégories (personnes fonction afin qu’en cas de divergence tographies d’identité doivent être
âgées, étudiants...), on peut également avec d’autres éléments du dossier ils jointes au dossier et qu’elles doivent
admettre que la prise en charge par puissent facilement les expliquer. représenter la personne tête nue.
un enfant ou un ascendant résidant
en France se substitue à la possession Le procès-verbal d’assimilation devra c) Comportement
de ressources en France. être établi en la seule présence du
Le dossier doit permettre d’apprécier
demandeur.
Pour déterminer le montant des res- si le postulant est de bonnes vie et
sources déclarées en France, les avis Pour faciliter la tâche de vos agents moeurs au sens de l’article 21-23 du
d’imposition ou de non-imposition lorsque l’assimilation du postulant est code civil et si son comportement à
des trois années précédant la de- difficile à apprécier, une grille d’éva- l’égard des institutions de notre pays
mande doivent être produits par le luation linguistique vous sera prochai- est loyal.
demandeur ou la personne qui en as- nement adressée.
L’appréciation de la notion de bon-
sure la charge. Pour que la décision finale sur le dos- nes vie et moeurs peut être fondée sur
Dans le cas des commerçants et arti- sier se fonde sur des données aussi les faits indépendamment de la con-
sans, vous joindrez au dossier les avis récentes que possible, vous veillerez damnation qu’ils ont pu entraîner.
des organismes professionnels et des à faire établir le procès-verbal d’assi-
Dès lors, même si une condamnation
chambres consulaires. milation peu de temps avant l’envoi
a été amnistiée ou effacée par la réha-
du dossier à l’administration centrale.
b) Assimilation à la communauté fran- bilitation, les faits qui en sont à l’ori-
çaise Assimilation aux us et coutumes gine ou des faits moins graves n’ayant
pas entraîné une condamnation doi-
L’assimilation à la communauté fran- Lorsque l’établissement du procès-
vent être signalés.
çaise du postulant est appréciée à par- verbal d’assimilation vous paraît in-
tir d’un faisceau d’indices tangibles suffisant pour évaluer l’assimilation Ainsi qu’indiqué ci-dessus à la rubri-
et convergents. L’élément essentiel est sociale du demandeur ou lorsque la que « Enquêtes et pièces complémen-
sa connaissance de la langue française manière de vivre de l’intéressé vous taires », le dossier doit contenir les
qui est évaluée en tenant compte de paraît devoir être examinée sous un renseignements et les documents qui
sa qualification (et notamment du angle complémentaire, une enquête établissent de manière précise et con-
degré d’instruction reçue dans le pays sociale peut être demandée à la di- crète la réalité des actes répréhensi-
d’origine) et de sa situation sociale rection départementale des affaires bles commis.
page 80 Gisti – La nationalité française

D’une manière générale, il convient quérir une autonomie ou de s’insérer nexés au dossier ou présentés à vos
d’apprécier le comportement social, professionnellement (travail en cen- services.
familial et professionnel du deman- tre d’aide par le travail, études secon-
b) Avis préfectoral
deur et d’indiquer s’il n’a pas troublé daires ou supérieures...).
l’ordre public. Les mesures particu- L’avis préfectoral, dont un double
Le décret du 30 décembre 1993 pré-
lières (avertissement, proposition doit être transmis au ministère de l’in-
cité ne prévoit plus la production sys-
d’expulsion, surveillance spéciale, re- tématique des certificats médicaux. térieur, direction des libertés publi-
trait de carte de résident, etc.) doi- Ceux-ci ne seront désormais exigés ques et des affaires juridiques (bureau
vent être signalées à tout moment de qu’à la demande de la sous-direction de la nationalité), constitue la syn-
la procédure de naturalisation. des naturalisations, après transmis- thèse du dossier. Son argumentation
sion des dossiers. Ces certificats se- comme sa qualité influent fortement
Un comportement civique est égale-
ront établis et transmis à ce service sur la décision finale. Il vous est moins
ment exigé du postulant. Il convient
sous pli confidentiel couvert par le demandé de proposer une décision de
de vérifier qu’il ne s’est pas, par exem-
secret médical par le médecin qui aura naturalisation, d’irrecevabilité,
ple, soustrait systématiquement ou
procédé à l’examen et que vous aurez d’ajournement ou de rejet que d’in-
gravement à ses obligations fiscales.
désigné conformément à l’article 40 diquer, en cas d’avis défavorable, les
L’intérêt porté à son pays d’origine de ce même décret. raisons précises qui vous amènent à
par le demandeur ne remet pas par considérer que l’intégration du pos-
lui-même en cause la loyauté à 4. Notice de renseignements et avis tulant à notre société est insuffisante
l’égard des institutions de la Répu- motivé (annexe IV) ou inexistante. Vous devez donc mo-
blique, à la condition qu’il ne porte Lorsque vous aurez réuni tous les élé- tiver votre conclusion générale en
pas atteinte aux intérêts fondamen- ments d’information nécessaires, fait vous inspirant des critères définis
taux de la nation. La participation à procéder à l’entretien et dressé le pro- dans la seconde partie de la présente
des troubles à l’ordre public ou l’ap- cès-verbal d’assimilation, vous vérifie- circulaire. A cet égard, et afin de faci-
partenance à des mouvements recou- rez l’exactitude des mentions portées liter la tâche des agents qui préparent
rant à la violence contre les institu- par le postulant sur sa demande. Lors- votre avis, la direction de la popula-
tions du pays d’origine doivent être que vous constaterez des divergences tion et des migrations (sous-direction
mentionnées. avec les justificatifs produits, vous en des naturalisations) vous adressera,
ferez mention directement sur le for- chaque semestre, une note de juris-
Le fait de servir ou d’avoir servi sous
mulaire de demande. prudence et de doctrine sur le droit
nos drapeaux est une preuve de l’in-
a) Notice de renseignements de la nationalité.
térêt porté à notre pays. Aussi les états
de service éventuels doivent figurer Vous établirez, le cas échéant de ma- Bien évidemment, les éventuelles con-
au dossier. nière informatisée, la notice de ren- sidérations particulières tenant à des
seignements (annexe IV). Tout en situations locales que vous estimeriez
d) État de santé
étant un récapitulatif général, elle devoir signaler seront examinées avec
Si le postulant est atteint d’une défi- constitue également une analyse de la le plus grand soin.
cience ou d’un handicap manifeste, situation administrative, familiale et Un avis favorable n’a pas, en principe,
vous vous assurerez de la manifesta- sociale du postulant. à être motivé.
tion consciente de sa volonté requise
par l’article 21-15 du code civil. Si Nous appelons votre attention sur les Enfin, s’il s’agit de personnes présen-
l’intéressé est hors d’état d’exprimer points suivants : tant des titres exceptionnels ou de can-
sa volonté à la suite d’une altération – a notice ne doit contenir que des didats dont, pour des motifs divers,
mentale ou corporelle, il devra faire renseignements ou éléments véri- l’intégration dans la communauté
l’objet d’une représentation légale. Il fiés par les enquêtes ; française vous paraît particulièrement
conviendra alors de vérifier que la souhaitable, il importe de le souligner
– elle doit comporter une réponse
demande émane bien d’un représen- précise à toutes les rubriques et ne par un rapport circonstancié.
tant légal de la personne incapable qui contenir ni surcharge, ni rature ; c) Transmission du dossier à l’adminis-
postule. D’une manière générale, vous
– elle ne doit jamais être communi- tration centrale
demanderez au postulant si sa situa-
tion a fait l’objet d’une évaluation et quée au postulant ou à un tiers ; Comme indiqué précédemment, le
d’une reconnaissance par la commis- – elle doit être datée et indiquer dossier doit être transmis à la sous-
sion technique d’orientation et de re- l’autorité qui a procédé à son éta- direction des naturalisations dans un
classement professionnel (Cotorep). blissement et à sa vérification. délai de six mois suivant la délivrance
Si tel est le cas, vous en transmettrez du récépissé de son dépôt. Toutes les
le résultat (notification de cet orga- Cette notice doit faciliter la saisie in-
pièces du dossier doivent être insé-
nisme au postulant ou photocopie de formatique des dossiers par l’adminis-
rées à l’intérieur de la notice de ren-
la carte indiquant le taux d’invalidité tration centrale. Elle doit donc repro-
seignements (annexe 4) et classées
duire exactement et rigoureusement
reconnu). dans l’ordre suivant :
(en caractères majuscules et dactylo-
Vous signalerez d’une manière parti- graphiés) tous les éléments d’état ci- – premier exemplaire de la de-
culière les demandeurs dont l’invali- vil relatifs au postulant et aux parents mande de naturalisation contenant
dité est reconnue à titre militaire ou de celui-ci. Ces renseignements doi- la copie intégrale de l’acte de nais-
résulte de l’exercice d’une activité vent être consignés à partir de l’exa- sance du demandeur et des autres
professionnelle en France. Vous men- men du formulaire de demande rem- pièces d’état civil et, le cas échéant,
tionnerez aussi ceux qui tentent d’ac- pli par le postulant et des actes an- la demande de francisation ;
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 81

– enquêtes réglementaires ; rents, des frères et des soeurs), sur cation à l’administration centrale.
– bulletin n° 2 du casier judiciaire le caractère précaire ou permanent Vous en informerez le demandeur se-
français ; de son établissement en France, sur lon des modalités à votre convenance.
sa profession et ses ressources ;
– photographies d’identité ; B. Informations en cours
– tous renseignements sur la posi- de procédure
– titre de séjour ; tion du demandeur au regard de
– justificatifs de situation militaire ; nos lois militaires ; 1. Informations destinées à l’adminis-
tration centrale
– casier judiciaire étranger ; – votre avis motivé.
Compte tenu du laps de temps relati-
– procès-verbal d’assimilation ; 2. Examen de la demande
vement important qui peut s’écouler
– certificats de scolarité, diplômes A l’exception du postulant qui peut entre la transmission d’une demande
et justificatifs de formation ; se prévaloir des dispositions de l’arti- de naturalisation et la décision d’ac-
– justificatifs des ressources et de cle 2 de la convention du Conseil de corder ou non la faveur sollicitée, toute
l’activité professionnelle ; l’Europe du 6 mai 1963, la perte de modification de situation de l’intéressé
la nationalité française n’est pas un doit être signalée à la sous-direction
– bordereau de situation fiscale ; droit. Le Gouvernement dispose, en des naturalisations sans délai.
– avis d’imposition ou de non-im- application de l’article 23.4 du code
L’échange d’informations entre vos
position ; civil, du pouvoir discrétionnaire d’ac- services et cette dernière est donc es-
corder ou de refuser à un double na- sentiel.
– second exemplaire de la demande
tional l’autorisation de perdre la na-
de naturalisation.
tionalité française. Certains événements peuvent entraî-
Préalablement à l’envoi du dossier à ner une modification de votre avis ou
La demande tendant à perdre la na- influer sur la décision finale, qu’ils
la sous-direction précitée, vous véri-
tionalité française n’est pas soumise aient été portés à votre connaissance
fierez qu’y est mentionnée la dernière
à condition de résidence. par le postulant lui-même ou par
adresse connue du demandeur. Si
après cet envoi, le postulant vous fait Pour apprécier le bien fondé de la d’autres services :
part d’un changement de domicile, demande, il importe de recueillir le – la souscription par le postulant
vous devez m’en avertir sans délai. plus grand nombre d’indications sus- ou l’un de ses enfants mineurs
ceptibles de faire apparaître les moti- d’une déclaration en vue de récla-
E. Demande de libération vations de l’intéressé. mer la nationalité française en ap-
des liens d’allégeance à l’égard
Dans tous les cas, vous attirerez l’at- plication de l’article 21-11 nouveau
de la France
tention de l’intéressé sur les conséquen- du code civil ;
1. Constitution du dossier ces et le caractère durable de son choix. – le mariage du postulant avec une
La demande d’autorisation de perdre personne résidant à l’étranger ou
Toutefois, quelle que soit la décision à
la nationalité française par décret est son départ de France ;
intervenir, vous êtes tenus, comme en
instruite par vos services lorsque l’in- matière de naturalisation et de réinté- – les condamnations pour délit, no-
téressé réside habituellement en gration dans la nationalité française, tamment quand elles sont assorties
France. d’instruire la demande qui vous est de peine de prison, ainsi que les in-
Le mineur de moins de seize ans doit présentée et de me la transmettre dans carcérations longues lorsque le ju-
être représenté par celui ou ceux qui les mêmes conditions que les dossiers gement n’a pas encore été rendu ;
exercent à son égard l’autorité paren- de demande de naturalisation. – le séjour en France devenu irré-
tale. gulier, un arrêté d’expulsion ou une
F. Statistiques
mesure d’interdiction du territoire.
Le dossier doit comporter :
Vous ferez parvenir à la direction de
– la copie intégrale de l’acte de nais- En outre, il est nécessaire que certai-
la population et des migrations (sous- nes modifications dans la situation du
sance ou de mariage de l’intéressé direction des naturalisations) chaque
ainsi que tous renseignements sur demandeur soient également portées
trimestre, au plus tard à la fin du mois à la connaissance de la sous-direction
les lieux et dates de naissance de suivant le trimestre écoulé, le détail
ses parents et, le cas échéant, des des naturalisations, notamment :
des demandes de naturalisation dé-
parents de son conjoint ; posées dans vos services, en les dis- – un mariage, divorce ou décès ;
– un certificat de nationalité et de tinguant conformément aux notes – toute naissance intervenant en
position militaire délivré par les DPM/SDN/BN1 des 13 février 1992 cours d’instruction d’une demande
autorités étrangères compétentes si et 10 avril 1997. afin que le nom du ou des enfants
l’intéressé est un double national ; concernés soit mentionné dans le
à défaut, tout document de nature décret de naturalisation (art. 22-1
à permettre d’apprécier les condi- II. Rôle de l’administration du code civil) ;
tions dans lesquelles il possède une centrale
– tout changement d’adresse ;
nationalité étrangère (attestation
consulaire, photocopie de passe- A. Accusé de réception – l’exercice d’un emploi pour un
port ou de carte d’identité) ; postulant précédemment sans acti-
Dès la réception du dossier à la sous-
vité ;
– toutes précisions utiles sur les mo- direction des naturalisations, ce ser-
tivations du demandeur, sa situa- vice vous adresse un accusé de récep- – la renonciation à une demande de
tion de famille (domicile des pa- tion précisant son numéro d’identifi- francisation ou la modification de
page 82 Gisti – La nationalité française

celle-ci doit être confirmée par a) Résidence en France (art. 21-16 à Enfin, une résidence habituelle de
courrier du postulant adressé à la 21-21 et 21-27 du code civil) cinq ans en France, à la date de la
sous-direction des naturalisations ; demande, est requise sauf pour le
Selon une jurisprudence constante du
– la renonciation à l’acquisition de postulant qui bénéficie d’une réduc-
Conseil d’État, la résidence doit être
la nationalité française. Vous de- tion ou d’une suppression de cette
effective et présenter un caractère sta-
manderez au postulant de se pré- durée de stage.
ble et permanent, coïncidant avec le
senter à vos services afin de vérifier centre des liens familiaux et des inté- b) Assimilation à la communauté
sa volonté. Il devra également rêts matériels du postulant. française (art. 21-24 du code civil)
adresser un courrier en ce sens à la
sous-direction des naturalisations. Cela implique, tout d’abord, le res- L’assimilation à la communauté fran-
pect des lois et conventions relatives çaise prend en compte principale-
2. Information du postulant au séjour des étrangers en France. ment deux éléments :
S’agissant de la demande émanant Toutefois, la régularité du séjour ne – l’assimilation linguistique ; le postu-
d’un postulant sur l’état d’avance- suffit pas pour considérer que la con- lant dont la connaissance du français
ment de l’instruction de son dossier, dition de stabilité de la résidence est est nulle ou qui ne maîtrise pas assez
nous tenons à souligner que vos remplie : le postulant titulaire d’un notre langue pour répondre aux né-
agents sont ses interlocuteurs privilé- titre précaire tel que visa touristique, cessités de la vie quotidienne est con-
giés. Ce n’est qu’à titre tout à fait ex- récépissé de demande de titre de sé- sidéré comme insuffisamment assimilé.
ceptionnel qu’ils inviteront l’intéressé jour, autorisation provisoire de séjour,
à s’adresser à la sous-direction des Toutefois, cette exigence est modu-
ne peut être naturalisé.
naturalisations. lée selon la condition du postulant.
En revanche, la possession d’un titre Aussi, les demandes formulées par
Le serveur TELNAT a précisément temporaire, tel qu’une carte de séjour certaines catégories de postulant (an-
été mis au point par cette sous-direc- avec mention étudiant-élève n’en- cien combattant, personne âgée, ré-
tion pour permettre à ses partenaires traîne pas systématiquement l’irrece- fugié par exemple) font-elles l’objet
(préfectures et tribunaux d’instance) vabilité de la demande. En effet, la d’un examen bienveillant.
d’avoir accès à un extrait de sa base stabilité de la résidence peut être éta-
de données informatiques et de ré- – l’assimilation aux us et coutumes de
blie par d’autres éléments du dossier. la société française : il s’agit de s’as-
pondre aux demandes des postulants. Il en est ainsi de l’étudiant qui est pris surer que le mode de vie du postu-
En ce qui concerne les acquisitions, en charge par ses parents installés de lant ne contrevient pas radicalement
réintégrations et pertes de la nationa- longue date en France ou qui exerce aux principes qui gouvernent la so-
lité française par décret, vos agents une activité rémunérée, parallèlement ciété française, tels que la monogamie.
peuvent ainsi renseigner immédiate- à ses études, lui permettant de sub-
ment l’intéressé sur la situation de son venir à ses besoins. La circonstance que l’intéressé soit
dossier. marié sous un régime de droit autori-
Par ailleurs, le candidat à la naturali- sant la polygamie ne permet pas à elle
C. Instruction de la demande sation doit disposer sur notre terri- seule de conclure à un défaut d’assi-
toire d’une source de revenus suffi- milation et d’entraîner l’irrecevabilité
Afin de vous permettre d’apprécier le sants pour vivre. Aussi, l’exercice de la demande.
sens des décisions de naturalisation ou d’une activité professionnelle, le bé-
de réintégration que prend le minis- néfice d’une pension de retraite ou un En revanche, la polygamie effective,
tre chargé des naturalisations, il nous investissement en France générateur caractérisée par l’existence de plu-
paraît nécessaire de vous préciser les de revenus procurant au demandeur sieurs unions simultanées, est consti-
principes que la sous-direction des des ressources suffisantes est-il exigé. tutive d’un défaut d’assimilation qui
naturalisations applique lors de l’ins- entraîne l’irrecevabilité de la demande.
Dans certains cas, en l’absence de re-
truction des dossiers des postulants. venus ou lorsque les revenus sont fai- c) Bonnes vie et moeurs (art. 21-23 et
Le processus de décision se caracté- bles, la prise en charge du postulant 21-27 du code civil)
rise par un double examen de la de- par un tiers ne fait cependant pas
Pour être naturalisé, un postulant doit
mande : en recevabilité tout d’abord, obstacle à la naturalisation. Il en est
être de bonnes vie et moeurs. D’une
l’administration qui est alors en situa- ainsi plus particulièrement des con-
manière générale, n’est pas considéré
tion de compétence liée vérifiant si les joints, comme des étudiants, dont la
comme tel celui qui a été convaincu
conditions fixées par le code civil sont famille réside durablement en France.
d’atteinte aux personnes et aux biens
remplies par le postulant ; en oppor- Le postulant doit également avoir en ou qui a fait l’objet de l’une des con-
tunité ensuite, l’administration appré- France le centre de ses attaches fami- damnations mentionnées à l’arti-
ciant l’intérêt pour notre pays d’ac- liales, c’est-à-dire son conjoint et ses cle 21-27 du code civil.
cueillir ou non la demande. enfants. Toutefois, la jurisprudence
L’existence de l’une des condamna-
récente conduit à faire une apprécia-
1. Recevabilité de la demande tions visées à l’article 21-27 du code
tion plus souple de la recevabilité en
Outre les conditions d’âge et de ca- civil empêche l’acquisition de la na-
ce qui concerne les enfants naturels :
tionalité française.
pacité, la recevabilité est établie lors- la présence à l’étranger d’un, voire de
que le postulant justifie qu’il a en plusieurs enfants naturels ne rend pas L’irrecevabilité pour absence de bon-
France sa résidence, qu’il est suffisam- irrecevable la demande du postulant nes vie et moeurs au titre de l’arti-
ment assimilé à la communauté fran- dès lors que celui-ci a reconstitué une cle 21-23 du code civil ne peut être
çaise et qu’il est de bonnes vie et cellule familiale en France depuis plu- prononcée que pour des faits suffisam-
moeurs. sieurs années. ment graves et parfaitement établis.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 83

Cette notion de bonnes vie et moeurs tiées ou ne rendent pas la demande lorsque la stabilité de l’établissement
dépasse le cadre strict des condam- rrecevable. ou l’assimilation ne sont pas totale-
nations pénales. Elle couvre l’ensem- ment réalisées.
Une décision d’ajournement ou de
ble des comportements contraires aux
rejet sera prise en fonction de la gra-
règles de la vie en société.
vité, du caractère répétitif et de l’an- III. Notification de la décision
2. Examen de la demande en oppor- cienneté des faits.
tunité Le délai de 18 mois fixé par l’article 21-
La naturalisation nécessite un compor- 25-1 nouveau du code civil court jus-
La politique de naturalisation vise à tement civique et loyal à l’égard de nos qu’à la réponse de l’administration : si
accueillir dans la population française institutions. Certains en ont fait la la décision est favorable, c’est l’envoi
de nouveaux citoyens suffisamment preuve en se dévouant pour la France de « l’avis favorable de principe » ; si
intégrés, qui respectent les règles et (anciens combattants). D’autres qui la décision est défavorable, c’est la date
les valeurs fondamentales de notre cherchent à se soustraire à leurs obli- de la notification par vos services et
société. gations à l’égard de notre pays, notam- non la date de la décision du ministre
ment en matière fiscale, ne peuvent chargé des naturalisations.
Cette politique, à la fois ouverte et
espérer obtenir dans l’immédiat une
sélective, ne comporte ni objectifs Lorsque votre avis n’est pas suivi,
suite favorable à leur demande.
quantitatifs, ni quota, ni critère pré- vous pouvez naturellement interroger
férentiel ou discriminant fondés sur L’appréciation du manque de loya- la sous-direction des naturalisations
l’origine des postulants. Seules sont lisme d’un demandeur, comme de la sur les raisons qui ont conduit à ne
prises en compte, pour chaque déci- menace à l’ordre public que fait cou- pas retenir votre appréciation du dos-
sion, les caractéristiques individuel- rir son comportement, peut aussi sier mais cette interrogation ne doit
les de chaque candidature au regard être fondée sur l’avis des services de pas retarder la notification de la dé-
de la loi, des principes exposés par la police. cision prise.
présente circulaire et de tous autres
éléments de nature à permettre d’ap- c) Assimilation à la communauté fran- A. Décision favorable
précier l’intérêt pour la France de çaise
En cas de suite favorable, l’intéressé
chaque naturalisation. Elle doit en Le défaut d’assimilation linguistique est informé directement en recevant
outre tendre à préserver l’unité des peut n’être pas suffisamment marqué un avis favorable de principe l’invi-
familles en évitant autant que possi- pour motiver l’irrecevabilité de la tant, le cas échéant, à acquitter des
ble que les membres d’une même fa- demande mais peut conduire à pren- droits de sceau. Ce document com-
mille possèdent des nationalités dif- dre une décision d’ajournement pour porte, au verso, une déclaration sur
férentes. Toutefois, la non-association permettre à l’intéressé d’améliorer sa l’honneur que le postulant doit obli-
du conjoint à la demande du postu- connaissance du français. gatoirement renvoyer à la sous-direc-
lant ne suffit pas, à elle seule, à moti-
D’autres éléments sont à prendre en tion des naturalisations, soit pour cer-
ver une décision défavorable.
compte. C’est ainsi qu’il n’est pas tifier qu’aucune modification n’est in-
a) Stabilité de l’établissement en opportun de naturaliser les étrangers tervenue dans sa situation personnelle
France qui se comportent en prosélytes ac- et familiale depuis le dépôt de sa de-
tifs de valeurs en contradiction avec mande, soit pour signaler les modifi-
Le souci de n’admettre dans la com-
celles de la communauté française. cations intervenues (mariage, sépara-
munauté nationale que les étrangers
tion, divorce, naissance d’enfants,
qui ont réellement l’intention de s’y d) Intérêt particulier de certaines de- adresse).
établir conduit souvent, en cas de dis- mandes
pense de stage, à imposer un délai Aucun demandeur ne peut être ins-
Lors de l’examen des demandes, est crit dans un décret avant paiement
d’observation aux candidats arrivés
également pris en compte l’intérêt des droits de sceau, s’il a été invité à
très récemment en France.
pour la France que constituerait l’oc- les acquitter, et reconstitution éven-
La naturalisation n’est accordée que troi de la nationalité française sur les tuelle de ses actes d’état civil par les
lorsque la stabilité de l’établissement plans économique, culturel ou diplo- officiers du service central de l’état
en France est acquise. Un critère im- matique. civil du ministère des affaires étran-
portant est l’autonomie matérielle. gères qui en assurent la conservation,
Dès lors que des candidatures présen-
Toutefois, une insertion profession- tent un apport manifeste à notre pays la mise à jour et l’exploitation. La
nelle incomplète peut être compen- dans ces domaines, elles doivent être naturalisation, la réintégration ou la
sée par une bonne intégration dans la accueillies si elles sont recevables. perte de la nationalité française est
vie sociale. C’est pourquoi il est in- effective dès la signature du décret qui
Un traitement favorable est également est publié au Journal officiel.
dispensable que le dossier fasse ap-
appliqué aux demandes de postulants
paraître l’ensemble du parcours per- S’il s’agit d’une naturalisation ou
appartenant à l’entité culturelle fran-
sonnel du postulant, et non pas seu- d’une réintégration, vous remettrez à
çaise ou issus de certaines minorités de
lement sa situation professionnelle au l’intéressé, au cours d’une cérémonie
langue et de culture françaises qui ont
moment du dépôt de sa demande. simple, en application de la circulaire
conservé un lien fort avec la France.
b) Comportement du postulant interministérielle n° 93-07 du 26 fé-
La France ayant ratifié la convention vrier 1993 relative aux modalités de
Il peut être tenu compte de faits ré- de Genève du 28 juillet 1951 sur le notification de l’acquisition de la na-
préhensibles commis par le postulant statut des réfugiés, les demandes éma- tionalité française, le dossier d’accueil
quand bien même les condamnations nant des réfugiés et apatrides sont qui comporte, outre l’ampliation du
qu’ils ont entraînées ont été amnis- examinées avec bienveillance même décret de naturalisation :
page 84 Gisti – La nationalité française

– une lettre d’accueil dans la ci- La preuve de la naturalisation ou de La décision comporte, au verso, les
toyenneté française signée du Pré- la réintégration est constituée par la délais et voies de recours.
sident de la République ; production, soit de l’ampliation du
1. Recours grâcieux
– les actes d’état civil établis par le décret, soit d’un exemplaire du Jour-
service central de l’état civil pour nal officiel où le décret a été publié. Compte tenu de la longueur de la pro-
les personnes nées à l’étranger ; Il peut y être suppléé par une attesta- cédure, des changements dans la si-
tion délivrée par le ministre chargé tuation des postulants ont pu inter-
– un livret d’information sur quel- des naturalisations, constatant l’exis- venir qui amènent la sous-direction
ques règles d’état civil, sur les droits tence du décret, ou par la production des naturalisations à prendre une dé-
et devoirs attachés à la qualité de de l’acte de naissance de l’intéressé cision favorable sans information
citoyen français, sur les grandes li- sur lequel figure la mention du décret. préalable de vos services.
gnes de l’organisation politique et
administrative de la France. Nous vous rappelons que vous devez Dans d’autres cas, par exemple si la
communiquer à la sous-direction des décision défavorable est motivée par
Une ampliation est établie pour cha- naturalisations les éléments qui lui l’assimilation insuffisante ou le com-
que personne naturalisée, qu’elle soit permettront de prendre en compte portement répréhensible, l’avis de vos
majeure ou qu’elle bénéficie de l’ef- des omissions - ce qui donnera lieu à services est sollicité.
fet collectif. un décret modificatif - ou des erreurs
2. Recours contentieux
Elle indique dans l’ordre le numéro du qui justifieront un décret rectificatif,
dossier à la sous-direction des natura- ou une demande de francisation, voire Il paraît parfois préférable à la sous-
lisations, le département de résidence des faits de nature à permettre l’en- direction des naturalisations de retirer
de la personne naturalisée, le numéro gagement de la procédure du décret une décision plutôt que de laisser le
et la date du décret de naturalisation rapportant (art. 27-2 du code civil). contentieux aller à son terme, notam-
ainsi que sa date de publication au ment lorsque la décision est clairement
B. Décision défavorable illégale du fait d’une nouvelle jurispru-
Journal officiel, l’indication du mode
d’acquisition, le nom et les prénoms Vos services notifieront la décision dence. Dans ce cas, il est demandé à
de la personne naturalisée, ses date et défavorable à l’intéressé sans tarder, vos services de faire procéder à une
lieu de naissance, le cas échéant, ses car le délai légal de 18 mois pour la actualisation du dossier. Il en est de
nom et prénom(s) francisés. réponse de l’administration court jus- même en cas d’annulation d’une déci-
qu’à la date de la notification. Celle- sion par la juridiction administrative.
Les ampliations qui vous sont adres-
ci peut être effectuée, soit en remet-
sées doivent être notifiées et remises Enfin, nous vous précisons que la
tant directement la décision au pos-
en mains propres aux intéressés, après communication des dossiers adminis-
tulant dûment convoqué, soit en la lui
vérification de leur identité et resti- tratifs de nationalité, instituée par l’ar-
envoyant par la voie postale en recom-
tution de leur titre de séjour. ticle 26 de la loi du 16 mars 1998 pré-
mandé avec accusé de réception. Si
cité, ne s’effectue pas auprès de vos
Au cas où cette remise ne pourrait être la décision ne peut être notifiée par
services mais auprès de l’administra-
effectuée du fait de l’absence du nou- suite d’un changement de domicile et
tion centrale.
veau Français, il vous appartiendra de si la nouvelle adresse du postulant
vérifier par tous moyens que celui-ci n’est pas connue, vous adresserez sans La présente circulaire abroge et rem-
avait bien toujours sa résidence en délai à la sous-direction des naturali- place la circulaire n° 95-09 du
France au moment de la signature du sations un procès-verbal de carence. 27 avril 1995 et toutes instructions
décret. Si tel n’est pas le cas, vous Si le postulant se trouve dans un autre contraires relatives aux naturalisa-
devez en avertir la sous-direction des département, la correspondance sera tions, aux réintégrations dans la na-
naturalisations et lui retourner, dans transmise directement pour notifica- tionalité française et aux pertes de la
les meilleurs délais, le dossier d’ac- tion aux services préfectoraux de ce nationalité française par décision de
cueil dans la nationalité française. département. l’autorité publique.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 85

Circulaire du 10 janvier 2000 NOR : INT/D/00/00001/C

relative à l’établissement et à la délivrance des cartes nationales d’identité


[extraits]

Reproduite avec la seule annexe VIII est d’une très grande utilité dans tous Chapitre I
les actes de la vie courante (paiement
Le ministre de l’Intérieur 1) Dispositions relatives
par chèque, examens et concours,
[...] ouverture d’un compte bancaire...). à la nationalité, à l’État civil
Résumé : Instruction générale ayant pour ob-
jet de faire la synthèse de la réglementation A l’étranger, la carte nationale d’iden- et à la capacité juridique
applicable en matière de délivrance et de re- tité est délivrée par les agents diplo- du demandeur
nouvellement de la carte nationale d’identité matiques et consulaires aux Français
instituée par le décret n° 55-1397 du 22 octo- Tout Français, quel que soit son âge,
bre 1955 modifié. immatriculés dans leur circonscrip- peut solliciter la délivrance d’une
[...]
tion ; la carte nationale d’identité dé- carte nationale d’identité, dès lors
livrée par ces autorités est cartonnée. qu’il justifie de son identité, de sa
La carte nationale d’identité est éga- nationalité et, le cas échéant, de sa
Introduction capacité juridique dans les conditions
lement reconnue comme document
La carte nationale d’identité, instituée de voyage en vertu d’accords interna- fixées par la présente instruction.
par le décret n° 55-1397 du 22 octo- tionaux (accords bilatéraux et accord
bre 1955 modifié, est un document 2) La nationalité
européen sur le régime de circulation
officiel qui permet à tout citoyen de des personnes entre pays membres du Il est essentiel qu’à l’occasion de la
justifier de son identité et de sa na- Conseil de l’Europe du 13 décembre délivrance d’une première carte na-
tionalité française dès lors qu’elle est 1957) pour des séjours égaux ou in- tionale d’identité sécurisée, la qualité
en cours de validité. férieurs à trois mois et à condition de Français du demandeur soit con-
Les bases réglementaires applicables qu’elle soit en cours de validité. trôlée avec soin et, à cet égard, la vé-
en matière de délivrance de la carte na- rification de l’authenticité des pièces
Vingt pays l’acceptent actuellement : qui vous sont soumises est tout aussi
tionale d’identité sont les suivantes : Allemagne, Autriche, Belgique, Da- importante.
– Décret n° 55-1397 du 22 octobre nemark, Espagne, Finlande, Grande-
1955 instituant la carte nationale Bretagne, Grèce, Irlande, Islande, Ita- L’article 4 du décret n° 55-1397 du
d’identité modifié en dernier lieu lie, Lichtenstein, Luxembourg, Malte, 22 octobre 1955 modifié dispose que
par le décret n° 99-973 du 25 no- Norvège, Pays-Bas, Portugal, Suède, la preuve de la nationalité française du
vembre 1999. Suisse, Turquie. requérant résulte des actes de l’état ci-
vil sur lesquels figure, le cas échéant,
– Décret n° 97-851 du 16 septem- En dehors de ces cas, la carte natio- l’une des mentions prévues à l’article
bre 1997 modifiant et complétant nale d’identité en cours de validité sert 28 du code civil. A défaut d’une telle
le décret n° 53-914 du 26 septem- à l’établissement des fiches individuel- mention elle pourra être établie par la
bre 1953 portant simplification de les d’état civil et de nationalité française production de l’une des pièces justifi-
formalités administratives. (décret n° 53-914 du 26 septembre catives de la nationalité mentionnées
– Décret n° 97-852 du 16 septem- 1953 modifié, portant simplification de aux articles 34 et 52 du décret n° 93-
bre 1997 modifiant et complétant formalités administratives ; arrêté inter- 1362 du 30 décembre 1993 modifié ou
le décret n° 62-921 du 3 août 1962 ministériel du 14 décembre 1998). d’un certificat de nationalité française.
modifiant certaines règles relatives
Il convient enfin de rappeler que la La nationalité française est attribuée
aux actes de l’état-civil.
carte d’identité même périmée conti- soit par la filiation, soit par la naissance
– Arrêté du 24 avril 1991 relatif aux nue à justifier de l’identité de son ti- sur le territoire français, ou s’acquiert
pièces d’état civil requises pour la tulaire tant qu’on peut le reconnaître de plein droit par la naissance et la ré-
délivrance de la carte nationale d’après la photographie qui y figure. sidence sur le territoire français ou par
d’identité. un acte volontaire : déclaration
La présente circulaire a pour objet de (acquisitive, recognitive), naturalisa-
– Arrêté du 7 mai 1999 relatif à l’ap- mettre à jour les instructions en la ma-
position de photographies d’iden- tion, réintégration ; elle peut égale-
tière et de mettre à la disposition de ment résulter d’une décision judiciaire
tité sur les documents d’identité, les vos services un document de synthèse
titres de voyage, les titres de séjour conférant la qualité de Français.
regroupant autant que possible l’en-
et les permis de conduire. La détermination de la nationalité
semble de la réglementation relative
La carte nationale d’identité n’est dé- à la délivrance de la carte nationale française résulte donc de faits ou d’ac-
livrée qu’aux personnes de nationalité d’identité. Elle abroge et remplace tes juridiques et fréquemment de la
française et est, à ce titre un élément l’instruction générale du 1er décem- réunion des deux.
de la possession d’état de Français. bre 1955 ainsi que les autres circulai- Les faits juridiques sont le plus souvent
Bien que n’étant pas obligatoire, elle res figurant en annexe VIII. la naissance et la résidence ; les actes
page 86 Gisti – La nationalité française

juridiques peuvent, soit concerner à la nationalité française de la per- b) Les titres


l’état des personnes (reconnaissance, sonne concernée du seul fait de sa à la nationalité française
légitimation, mariage, adoption), soit naissance en France (jus soli simple).
Il s’agit principalement de :
constituer des actes propres au droit
L’attribution de la nationalité fran-
de la nationalité ; ces actes peuvent – la naturalisation ou la réintégra-
çaise résulte dans cette hypothèse de tion dans la nationalité française,
être positifs et manifestes (déclara-
faits juridiques liés aux circonstances formalisée par un décret publié au
tion, naturalisation, réintégration), ou
de la naissance de la personne con- journal officiel ; une ampliation du
ne pas avoir été accomplis (non ré-
cernée (naissance en France de pa- décret est remise à la personne con-
pudiation, absence de déclination
rents inconnus) ou à la situation par- cernée qui doit produire à l’appui
lorsque ces facultés existent).
ticulière des parents (apatrides, pa- de sa demande de carte nationale
La loi n° 98-170 du 16 mars 1998 re- rents de nationalité étrangère qui ne d’identité l’original de cette amplia-
lative à la nationalité, entrée en vi- transmettent pas leur nationalité à tion, ou à défaut, une photocopie
gueur le 1er septembre 1998 a rétabli leur enfant). du journal officiel dans lequel le
l’acquisition de la nationalité française décret a été publié.
Ces situations sont plus particulière-
de plein droit à la majorité pour une
ment visées aux articles 19 et 19.1 du Lorsqu’aucune de ces pièces ne peut
personne née en France de parents
code civil. être produite, il peut y être suppléé
étrangers, sous réserve que les condi-
tions relatives à la résidence soient L’acte de naissance peut également par une attestation délivrée par le
réunies (article 21-7 du code civil). comporter une mention marginale ministre chargé des naturalisations
constatant l’existence du décret (ar-
inscrite par l’officier d’état civil com-
3) Les justifications ticle 52 du décret n° 93-1362 du
pétent, en application de l’article 28
de la nationalité française 30 décembre 1993, modifié).
du code civil.
– la déclaration de nationalité ou
La preuve de la nationalité française Les mentions relatives à la nationalité
manifestation de volonté qui prend
étant liée au mode d’attribution ou sont apposées d’office sur la copie in-
la forme d’un document nominatif
d’acquisition, elle est apportée soit di- tégrale de l’acte de naissance ; elles
assorti d’un cadre réservé à la déci-
rectement par la production d’un acte peuvent également être portées sur les sion d’enregistrement dont la com-
de l’état civil, d’un document officiel extraits d’acte de naissance ou sur le pétence relève :
à caractère administratif ou judiciaire, livret de famille à la demande des in-
- soit du ministre chargé des na-
soit dans certains cas de manière in- téressés (article 28-1 du code civil).
turalisations, pour les déclarations
directe lorsque les éléments constitu-
Cette mention concerne les actes ad- souscrites à raison du mariage
tifs de la possession d’état de Fran- avec un Français (ancien article
ministratifs et les déclarations ayant
çais sont réunis. 37-1 du code civil ou article 21-2
pour effet l’acquisition, la perte de la
a) L’acte de l’état civil nationalité française et la réintégra- du code civil) ainsi que les décla-
tion dans cette nationalité ; elle con- rations souscrites en application
Dans la très grande majorité des cas, il cerne également les décisions juridic- de l’article 153 de l’ancien code
est possible de conclure à la nationa- tionnelles ayant trait à cette nationa- de la nationalité française.
lité française par attribution, d’un de- lité ainsi que la toute première déli- - soit pour toutes les autres décla-
mandeur de carte nationale d’identité vrance de certificat de nationalité rations (notamment : manifesta-
à la lecture de son acte de naissance, française. tion de volonté prévue par l’an-
soit en copie intégrale soit en extrait cien art. 21-7 du code civil, adop-
comportant la filiation complète. Aussi, lorsqu’un demandeur de carte
tion simple par un Français –
nationale d’identité produira à l’appui
art. 21-12 du code civil – ou en-
Les éléments d’analyse à prendre en de sa demande, un document d’état
core possession d’état de Fran-
compte sont la filiation, la date et/ou civil (copie ou extrait d’acte de nais-
çais – art. 21-13 du code civil), du
le lieu de naissance du demandeur et sance ou livret de famille) où seront
juge d’instance pour les déclara-
de ses parents, ainsi que les éventuel- portées les indications nécessaires à la
tions souscrites en France ou du
les mentions relatives à la nationalité détermination de sa nationalité fran-
ministre de la justice pour celles
portées sur les actes de l’état civil (acte çaise, vous n’aurez pas à exiger un cer-
qui sont souscrites à l’étranger.
de naissance en copie intégrale ou en tificat de nationalité française.
extrait, livret de famille). La preuve de l’acquisition ou de la
La nationalité française peut égale-
réintégration dans la nationalité fran-
Les règles relatives à l’attribution de ment être acquise à la suite d’une dé-
çaise par déclaration ou manifestation
la nationalité française par filiation et marche volontaire effectuée par un in-
de volonté, résulte de la production
par naissance en France (double droit dividu majeur ou, durant sa minorité,
de l’exemplaire dûment enregistré de
du sol) sont prévues par les articles par son représentant légal.
la déclaration ou de la manifestation
18 à 19-4 du code civil.
Les différents mode d’acquisition de de volonté ou, à défaut, d’une attes-
La possession de la nationalité fran- la nationalité française sont précisés tation constatant que la déclaration a
çaise par un seul parent suffit à dé- par les articles 21 à 21-27 du code été souscrite et enregistrée, délivrée
terminer la nationalité française de civil. par l’autorité qui a procédé à l’enre-
l’enfant dès lors qu’il n’existe aucun gistrement (art. 34 du décret n° 93-
La preuve de l’acquisition de la na-
doute sur le lien de filiation existant 1362 du 30 décembre 1993 modifié).
tionalité française est matérialisée par
entre le parent et l’enfant.
une décision administrative, juridic- Dans tous les cas, la preuve de l’ac-
Plus exceptionnellement, l’acte de tionnelle ou judiciaire valant titre à la quisition de la nationalité française ré-
naissance peut permettre de conclure nationalité française. sulte de façon suffisante de la men-
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 87

tion de l’acquisition prévue à l’article date d’entrée en vigueur de la loi du tenir la délivrance de ce document
28 du code civil, portée en marge de 16 mars 1998 relative à la nationalité, mais peuvent démontrer qu’elles ont
l’acte de naissance de l’intéressé. que tout certificat de nationalité fran- joui de manière constante de la pos-
çaise délivré postérieurement à cette session d’état de Français.
c) La décision date est mentionné en marge de l’acte
des tribunaux judiciaires La possession d’état de Français est
de naissance de la personne concernée.
le fait de se considérer comme Fran-
Elle correspond au jugement rendu Il vous appartient toutefois de vous çais et d’avoir été considéré comme
par un tribunal de grande instance, à montrer particulièrement vigilants tel, notamment par l’autorité publi-
un arrêt de la cour d’appel ou de la lors de la production d’un certificat que française, d’exercer les droits et
cour de cassation reconnaissant la de nationalité française, surtout s’il est de satisfaire aux obligations attachées
qualité de français à un individu à la ancien, en raison des séries de frau- à cette qualité.
suite d’une action contentieuse. des qui ont été constatées ces derniè-
Pour que le concept de possession
res années concernant ce document.
d) Le certificat d’état de Français puisse s’appliquer,
de nationalité française Par ailleurs, il convient de rappeler trois conditions doivent être réunies :
aux guichets de dépôt qu’ils doivent
En principe, le seul document admi- 1) la bonne foi de la personne
exiger l’original du certificat de natio- concernée ;
nistratif probant en matière de natio-
nalité française, en prendre une pho-
nalité française est le certificat de na- 2) la continuité de la possession
tocopie sur laquelle il sera indiqué
tionalité française. d’état de Français durant les dix an-
« vu l’original et remis à l’intéressé
La loi n° 95-125 du 8 février 1995 a le... », et vous la transmettre. Dans les nées précédant la date de demande
transféré au greffier en chef du tribu- cas qui vous paraîtraient douteux, de carte nationale d’identité ;
nal d’instance spécialisé la compé- vous inviterez l’usager concerné à se 3) la production par le demandeur
tence pour délivrer les certificats de présenter dans vos services muni de d’une ancienne carte d’identité pé-
nationalité française. l’original du document (qui sera res- rimée depuis moins de deux ans,
Le décret n° 93-1360 du 30 décem- titué par la suite à son titulaire sauf accompagnée de documents de na-
bre 1993, fixant le siège et le ressort s’il s’agit d’un faux) ; vous vérifierez ture différente, tels le passeport, la
des tribunaux d’instance compétents que le demandeur qui est désigné sur carte d’électeur, la carte d’immatri-
pour délivrer les certificats de natio- le certificat de nationalité française ne culation consulaire, tout document
nalité française a été publié au jour- figure pas à un titre quelconque au fi- justifiant de l’appartenance à la fonc-
nal officiel du 31 décembre 1993. chier national des étrangers. Une con- tion publique française, tout docu-
sultation de l’autorité (juge d’instance ment justificatif de l’accomplisse-
Cette disposition est applicable de- ou greffier en chef depuis le 10 mai ment des obligations militaires.
puis le 10 mai 1995. Aussi, un certifi- 1995) qui a délivré le certificat de na-
cat de nationalité française qui serait tionalité française peut également Sur présentation de ces documents
depuis cette date, signé par un juge s’avérer nécessaire en cas de doute. dont il conviendra de vérifier
d’instance ne se verrait pas conférer l’authenticité, il vous appartiendra de
la valeur probante prévue par l’arti- Ainsi, lorsqu’un demandeur de titre tirer les conséquences de la posses-
cle 31-2 du code civil et ne vaudrait d’identité n’est pas en mesure d’at- sion d’état de Français et donc de
que comme simple renseignement. tester de sa nationalité, ni par la pro- délivrer le titre d’identité sollicité,
duction d’un acte de l’état civil sur sous réserve, bien entendu, que les
Depuis le 1er janvier 1995, le certifi- lequel figure le cas échéant l’une des autres conditions exigées pour la dé-
cat doit impérativement être établi sur
mentions prévues à l’article 28 du livrance de ce titre réglementaire
un papier sécurisé spécifique.
code civil, ni par la production d’un soient réunies.
Aucune disposition législative ou ré- document officiel attestant qu’il a ac-
glementaire ne limite dans le temps la quis la nationalité française, il con- Peuvent entrer dans le champ d’ap-
durée de validité d’un certificat de na- viendra de l’inviter à produire un cer- plication de la mesure de dispense de
tionalité française. Ce document, sous tificat de nationalité française sauf certificat de nationalité française par
réserve de la vérification de son authen- dans les cas énoncés ci-dessous. application du concept de la posses-
ticité, fait foi de la nationalité française sion d’état de Français, les catégories
En effet, en raison des difficultés ren- de personnes suivantes :
de son titulaire jusqu’à preuve du con-
contrées par certaines catégories
traire (art. 31-2 du code civil). [NDLR : voir également la circulaire du
d’usagers pour apporter la preuve de
24 septembre 2007, p. 55]
C’est pourquoi il n’est pas fondé leur nationalité française, le ministère
d’exiger comme c’est souvent le cas, de l’Intérieur a, en concertation avec 1° – Personnes nées à l’étranger qui
un certificat de nationalité française le ministère de la justice, décidé de peuvent justifier soit de leur immatri-
de moins de trois mois dès lors prendre des mesures d’assouplisse- culation et de celle de leurs parents
qu’aucun élément de fait ou de droit, ment en créant des cas de dispense auprès d’un consulat français, soit de
postérieur à la date de délivrance de de certificat de nationalité française. leur possession d’état de Français et
ce certificat de nationalité ne vous de celle d’au moins un de leurs parents.
paraît devoir influer sur la nationa- e) Les dispenses de certificat
de nationalité française 2° – Mineurs nés à l’étranger dont
lité de son titulaire et justifier un nou-
l’extrait d’acte de naissance a été
vel examen de sa situation au regard Les cas de dispense de certificat de transcrit sur les registres consulaires
du droit de la nationalité. nationalité française recouvrent la français et dont l’un au moins des
Cette exigence se justifie d’autant situation de personnes qui pour cer- parents était immatriculé auprès de
moins depuis le 1er septembre 1998, taines d’entre elles ne pourraient ob- l’un de nos consulats.
page 88 Gisti – La nationalité française

3° – Femmes d’origine étrangère ayant pour objectif de tirer les conséquen- Durant cette période, les femmes ori-
épousé un Français entre le 22 octo- ces d’une situation de fait et de clari- ginaires d’Italie, d’Allemagne, du
bre 1945, date d’entrée en vigueur de fier la situation d’un certain nombre Siam (devenu Thaïlande) et du Japon
l’ordonnance n° 45-2441 du 19 octo- d’entre elles qui ne pourraient obtenir ne pouvaient acquérir la nationalité
bre 1945 portant code de la nationa- de certificat de nationalité française. française nonobstant leur mariage
lité française, et le 12 janvier 1973, avec un ressortissant français.
Elle s’appliquera aux personnes à qui
date d’entrée en vigueur de la loi
a déjà été délivré une carte nationale Alors même que la loi n° 46-1185 du
n° 73-42 du 9 janvier 1973 relative à
d’identité. Ceci exclut les deman- 24 mai 1946 relative à l’acquisition par
certaines dispositions concernant la
nationalité française qui l’a modifiée : deurs d’une première carte nationale les femmes étrangères de la nationa-
il y a lieu de considérer qu’elles sont d’identité et notamment ceux dont la lité de leur mari leur offrait la possibi-
devenues françaises du fait de leur situation entre dans le champ d’ap- lité de souscrire, jusqu’au 31 décem-
mariage. La vérification de la natio- plication de l’article 21-7 du code ci- bre 1947, une déclaration acquisitive
nalité française du mari pourra cepen- vil dans sa rédaction issue de l’article de la nationalité postérieurement à leur
dant s’avérer nécessaire. 2 de la loi n° 98-170 du 16 mars 1998 mariage, certaines d’entre elles n’ont
relative à la nationalité, entrée en vi- pas été informées de cette possibilité.
4° – Personnes nées dans un départe- gueur le 1er septembre 1998.
ment ou territoire précédemment Or, nombre d’entre elles qui n’ont pas
sous administration française et les ra- Pour les jeunes nés en France de pa- souscrit de déclaration ont pu obte-
patriés d’Afrique du Nord. rents étrangers, vous exigerez la pro- nir une carte d’identité ou d’autres
duction d’un certificat de nationalité ; documents officiels normalement dé-
5° – Personnes nées en France de pa- en effet, seul le greffier en chef d’un livrés à un ressortissant français.
rents étrangers, entre le 26 janvier tribunal d’instance est habilité à dé-
1889 et le 1er janvier 1976. terminer si une personne devenue ma- Pour ces personnes, il sera également
jeure à compter du 1er septembre possible d’examiner leur demande de
La situation de ces personnes n’entre carte d’identité sécurisée par référence
pas dans le champ d’application de la 1998 a pu acquérir notre nationalité
de plein droit et apprécier si la con- à la possession d’état de Français.
loi n° 93-933 du 22 juillet 1993 entrée
en vigueur le 1er janvier 1994, qui avait dition de la résidence habituelle con- 8° – Les Alsaciens Mosellans.
institué la manifestation de volonté. tinue ou discontinue depuis l’âge de
11 ans est bien remplie. En ce qui concerne les justifications
Ces personnes ont normalement ac- exigées des Alsaciens et des Mosel-
quis la nationalité française à leur 6° – Femmes d’origine étrangère lans pour apporter la preuve de leur
majorité, par naissance et résidence ayant épousé un ressortissant français nationalité française, il convient de ne
en France, dans les conditions pré- entre le 14 août 1927, date d’entrée plus exiger la production d’un extrait
vues par l’article 4 de la loi du 10 août en vigueur de la loi du 10 août 1927 des registres de réintégration de plein
1927 sur la nationalité française, l’ar- sur la nationalité et le 21 octobre droit.
ticle 44 du code de la nationalité fran- 1945, date d’application de l’ordon-
nance du 19 octobre 1945 portant L’article 7 de la loi n° 71-499 du
çaise dans sa rédaction issue de l’or- 29 juin 1971 qui a modifié et complété
donnance du 19 octobre 1945 portant code de la nationalité française.
l’article 7 de la loi n° 61-1408 du
code de la nationalité française ou l’ar- L’article 8 de la loi du 10 août 1927 22 décembre 1961 énonce une pré-
ticle 44 du même code, dans sa ré- prévoyait que la femme étrangère somption simple de nationalité fran-
daction issue de la loi n° 73-42 du épousant un Français, pouvait acqué- çaise fondée sur la possession d’état
9 janvier 1973. rir la nationalité de son mari si elle en de Français, en faveur des personnes
L’acquisition de la nationalité fran- faisait expressément la demande nées avant le 11 novembre 1918 dans
çaise par naissance et résidence en avant le mariage. les départements du Haut-Rhin, du
France s’effectuant de plein droit et S’agissant de l’acquisition par décla- Bas-Rhin, et de la Moselle, de leurs
sans formalité particulière, un certain ration expresse, le décret d’applica- descendants légitimes ou naturels ainsi
nombre de personnes placées dans tion de la loi du 10 août 1927 n’avait que des personnes nées hors des trois
cette situation ne parviennent pas à prévu aucun enregistrement obliga- départements précités avant le 11 no-
apporter la preuve de leur résidence toire par les services du ministère de vembre 1918 qui remplissaient les
habituelle en France durant les cinq la justice. conditions de réintégration de plein
années précédant leur majorité. Elles droit prévues par les dispositions du
ne peuvent en conséquence obtenir Aussi, un certain nombre de femmes traité de Versailles du 28 juin 1919.
la délivrance d’un certificat de natio- placées dans cette situation particu-
lière, même si elles avaient formulé ex- Le principe de la présomption de na-
nalité française que vos services re-
pressément une demande d’acquisi- tionalité en faveur de cette catégorie
quièrent pour la délivrance de la pre-
tion de notre nationalité, ne sont plus de personnes a été renforcé par l’ar-
mière carte d’identité sécurisée.
en mesure d’en apporter la preuve ; ticle 24 de la loi n° 98-170 du 16 mars
Or, elles ont pour la plupart d’entre compte tenu de l’âge de ces femmes, 1998 relative à la nationalité.
elles déjà obtenu une carte nationale dont le nombre est d’ailleurs peu
d’identité cartonnée et l’exigence élevé, il conviendra d’analyser leur 4) L’état civil
d’un certificat de nationalité française situation au regard de la possession Conformément à l’article 4 du décret
les place dans une situation particu- d’état de Français. n° 55-1397 du 22 octobre 1955 mo-
lièrement difficile, voire inextricable.
7° – Femmes d’origine étrangère ayant difié, la carte nationale d’identité est
L’application de la possession d’état de épousé un ressortissant français du- délivrée sur production d’actes
Français en faveur de ces personnes a rant la seconde guerre mondiale. authentiques de l’état civil.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 89

La liste des actes de l’état civil requis ou par le service central d’état civil font à l’obligation de légalisation sous
comme pièces justificatives de l’état du ministère des affaires étrangères. réserve de l’existence d’une conven-
civil est fixée par l’arrêté ministériel tion internationale (cas par exemple
Lorsque l’acte a été dressé ou trans-
du 24 avril 1991. du Maroc ou de l’Algérie) qui dis-
crit pendant l’année en cours par un
pense de cette dernière exigence. Un
En application de ce texte, le deman- officier d’état civil consulaire, celui- tableau récapitulatif du droit conven-
deur doit produire soit : ci est seul compétent pour en délivrer tionnel actuel en matière de légalisa-
– un extrait d’acte de naissance avec des copies ou des extraits et ce, jus- tion figure dans l’instruction générale
filiation complète conformément à qu’à la fin du premier trimestre de relative à l’état civil qui a été publiée
l’article 11 du décret 62-921 du l’année suivante. au journal officiel du 28 juillet 1999.
3 août 1962 relatif à certaines rè- Les actes de l’état civil (copies inté- Ces actes font ainsi foi en France, sans
gles concernant les actes de l’état grales ou extraits, livrets de famille) que, lorsqu’ils concernent des Fran-
civil, modifié en dernier lieu par le établis par les consulats de France ont çais, leur transcription sur les regis-
décret n° 97-852 du 16 septembre la même force probante que ceux éta- tres consulaires puisse être exigée.
1997. blis par le service central d’état civil
Si une copie intégrale de l’acte de qui utilise un support papier sécurisé En cas de doute sur la validité d’un
de format A4 depuis le 17 janvier acte étranger, c’est-à-dire dressé par
naissance est produite, vous ne
1994. Tout document portant les ré- un officier d’état civil étranger, vous
pouvez exiger la production d’un
férences de ce service mais établi sur pouvez faire vérifier cette validité par
extrait d’acte de naissance portant
un autre format est un faux. le consulat de France territorialement
filiation.
compétent.
– soit un livret de famille (person- Il convient de signaler que les livrets
nel ou des parents), sous réserve de famille délivrés par le service cen- En cas de doute sur un acte français,
qu’il comporte des indications sur tral d’état civil sont sécurisés depuis établi ou transcrit par le Consul, il
sa filiation. le 1er octobre 1998, et ceux délivrés vous appartient de prendre l’attache
de l’autorité qui l’a délivré (consulat
par les officiers d’état civil consulai-
Il convient de souligner que, contrai- ou service central d’état civil).
res à compter du 1er janvier 2000.
rement à une pratique jusqu’alors très
répandue, l’exigence d’actes de l’état Ces documents étant des pièces justi- [...]
civil limités dans le temps, en général ficatives d’état civil, ils ne doivent pas
de moins de trois mois à compter de être considérés comme une preuve de
Annexes
leur date de délivrance (par similitude la nationalité française, sauf lorsqu’ils
avec ceux demandés en vue du ma- comportent une mention relative à la
[...]
riage) ne repose sur aucun fondement nationalité française telle que prévue
juridique, qu’il s’agisse de copies in- par l’article 28 du code civil.
tégrales ou d’extraits. Annexes VIII
Il convient de souligner que l’indica- Liste des instructions
L’article 13-1 du décret n° 62-921 du tion « Français », qui a pu être por- abrogées
3 août 1962 mentionné ci-dessus sti- tée sur les actes de naissance lorsqu’ils
pule que, sauf disposition contraire, étaient établis et exploités dans les an- [...]
la durée de la validité des copies et ciens protectorats (Maroc, Tunisie),
extraits des actes de l’état civil n’est ne constitue pas une mention de na- – Circulaire n° NOR/INT/D/91/
pas limitée. tionalité au sens de l’article 28 du 00114/C du 27 mai 1991, relative aux
code civil. justifications d’état civil et de nationa-
Il appartient cependant à vos services lité française à produire pour l’obten-
d’apprécier au cas par cas si l’acte de Dans cette hypothèse, la production tion d’une carte nationale d’identité ;
l’état civil produit à l’appui d’une de- d’un tel acte de naissance ne doit donc
mande de carte nationale d’identité pas vous dispenser de vérifier la na- [...]
peut ou non être accepté, compte tenu tionalité française du demandeur.
– Circulaire n° NOR/INT/D/96/
de sa date de délivrance et des indica-
Je vous rappelle par ailleurs qu’il con- 00032/C du 21 février 1996, relative
tions fournies par le demandeur sur
vient d’accepter, conformément à l’ar- à la justification française dans le ca-
sa situation au regard de l’état-civil.
ticle 47 du code civil, les actes d’état dre de la délivrance de la carte natio-
S’agissant des actes de l’état civil des civil dressés à l’étranger, rédigés dans nale d’identité ;
personnes nées à l’étranger, ils sont les formes usitées dans le pays con-
délivrés par les consulats de France cerné, s’ils sont traduits et s’ils satis- [...]
page 90 Gisti – La nationalité française

Circulaire n° 98/17 du 24 décembre 1998 NOR : JUS/C/98/20845/C

relative à l’amélioration des conditions de délivrance


des certificats de nationalité française (non publiée au JO)

Introduction par exemple de l’inscription à un con- I – La démarche juridique


cours, de la candidature à un emploi indispensable à l'établisse-
La loi n° 95-125 du 8 février 1995 a dans la fonction publique, de l’établis-
transféré aux greffiers en chef la com- ment d'un certificat de
sement d’un passeport pour un
pétence pour délivrer les certificats de nationalité française
voyage à l’étranger ou encore de la li-
nationalité française. Depuis lors, quidation des droits à pension.
malgré un sensible accroissement du 1° – Le fondement juridique
nombre des demandes, une nette Différer la réponse sollicitée pendant du certificat de nationalité
amélioration des conditions d’établis- plusieurs mois, comme cela se produit, française
sement et de délivrance des certificats est cause de vifs mécontentements et Institué dans sa forme actuelle par l’or-
a pu être constatée, grâce à la mobili- incompréhensions. Mais au delà de ces donnance du 19 octobre 1945, le cer-
sation et à l’effort important de for- réactions, il doit être souligné que tout tificat de nationalité française est un
mation des agents concernés. retard en ce domaine peut avoir de document administratif d’une origina-
graves répercussions sur la situation lité particulière. En effet, l’autorité qui
Cependant des informations faisant
des personnes concernées tant sur le le délivre est investie de la mission de
état de dysfonctionnements, ont été
plan professionnel que privé. puissance publique, qu’elle tient du
portés à ma connaissance. Sont en
cause parfois les délais de traitement L’examen des demandes de certificat Garde des Sceaux, de reconnaître à
trop longs, mais surtout la complexité de nationalité française requiert en une personne la qualité de français, en
et la multiplicité des démarches impo- conséquence la plus grande diligence. dehors d’une action judiciaire.
sées aux usagers pour justifier de leurs Le législateur a fait de ce document
Lorsque la délivrance de ce document
droits. Leur utilité n’est pas toujours la preuve par excellence de la natio-
ne peut être immédiate, parce que le
perçue et quelquefois n’est pas avérée. nalité française. Il tire sa force pro-
dossier est incomplet ou qu’il néces-
Ces incidents, en nombre certes limité site des vérifications complémentai- bante du raisonnement juridique, des
par rapport aux demandes traitées, res, le demandeur doit être aussitôt faits sur lesquels il est fondé ainsi que
sont cependant suivis attentivement informé des raisons qui motivent ce des pièces ayant permis sa délivrance.
par l’opinion publique, la presse et la retard. Or, en raison de la diversité des si-
représentation nationale elle-même. tuations, il est fréquent que différents
Pour éviter des délais de traitement
Dans ces conditions, j’estime néces- injustifiés, il est indispensables d’étu- raisonnements puissent aboutir à la
saire de répondre plus efficacement dier tous les aspects du dossier dé- reconnaissance de la nationalité fran-
aux attentes légitimes des usagers, posé. Cet examen doit permettre çaise de l’intéressé.
tout en apportant à l’établissement d’envisager l’ensemble des fonde-
Aucune disposition légale ne pré-
des certificats de nationalité française ments juridiques susceptibles d’être
voyant la supériorité d’un fondement
la vigilance que soulignait la circulaire retenus et de rechercher parmi ceux-
juridique sur l’autre, l’habitude doit
du 5 mai 1995, à laquelle je vous in- ci, celui qui permettra le plus rapide-
être prise de privilégier le raisonne-
vite à vous reporter, afin de conserver ment la délivance du certificat de na-
à ce mode de preuve de la nationalité ment qui pourra aboutir, le plus effi-
tionalité française.
toute sa force. cacement at avec le moins de con-
Dans le cadre de cette étude, le re- traintes pour l’usager, à la satisfaction
Pour ce faire, une simplification et cours à la consultation de la Chancel- de sa demande. Cette démarche doit
une harmonisation des conditions de lerie doit demeurer exceptionnel et être généralisée.
traitement des demandes de déli- être limité à des cas présentant une
vrance des certificats de nationalité Ainsi est-il préférable d’appliquer,
difficulté sérieuse.
française doivent être recherchées. lorsque cela est possible, les disposi-
Afin que cette consultation, lors- tions légales fondées sur le droit du
Tel est l’objet de la présente circulaire qu’elle est nécessaire, ne prolonge de sol, qui nécessitent la production de
à laquelle j’attache un intérêt tout par- façon anormale la durée de la procé- quelques pièces souvent faciles à ob-
ticulier. dure, les modalités de son traitement tenir, aux lieu et place des dispositions
doivent être modifiées. fondées sur la filiation qui entrainent
**** nécessairement une instruction plus
Avant d’aborder les aménagements
longue et plus complexe du dossier.
Les certificats de nationalité française nécessaires au traitement des deman-
sont le plus souvent demandés dans des, il convient de rappeler la démar- De même, lorsque la nationalité fran-
des situations où prévaut l’urgence en che juridique qui doit présider à l’éta- çaise de l’interessé ne peut avoir sa
vue d’une démarche précise à blissement d’un certificat de nationa- source que dans la filiation, est-il sou-
échéance rapprochée. Il en est ainsi lité française. vent plus facile de rassembler des élé-
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 91

ments de possession d’état pour le re- rée à la fois du comportement de l’in- dans le passé une solide possession
quérant et l’un de ses parents que de téressé qui s’est conduit comme un d’état (actes d’état-civil transcrits sur
remonter la chaîne des filiations et français, et de la réaction du milieu les registres consulaires, ancienne im-
donc de rechercher les actes d’état- extérieur et au premier chef de l’État matriculation auprès d’un consulat,
civil correspondants. qui l’a toujours tenu pour français. accomplissement du service militaire,
par exemple). Elle peut être assouplie
2° – L’article 30-2 du Code civil Ces faits traduisent l’apparence du lien
s’agissant de l’ascendant, sans être ré-
juridique unissant l’individu à l’État
L’article 30-2 du Code civil prévoit ex- duite bien évidemment à des éléments
français et font ainsi présumer que tou-
pressément le mode d’établissement trop vagues ou trop disparates sous
tes les conditions légales nécessaires à
par double possession d’état de natio- peine de vider le texte de son sens.
l’existence de ce lien sont réunies.
nalité. Son utilisation évite d’imposer En application de ce texte, et sauf à
à l’intéressé dont la nationalité ne peut Il conviendra désormais d’inviter les
constater que la possession d’état s’est
avoir sa source que dans la filiation, personnes susceptibles de se voir ap-
constituée à tort, puisque l’article 30-
des recherches d’actes d’état civil sur pliquer les dispositions de l’article 30-
2 du Code civil réserve la preuve con-
plusieurs générations toujours longues 2 du Code civil à produire tous do-
traire, vous pourrez délivrer le certi-
et difficiles et quelquefois impossibles. cuments de nature à établir qu’elles
ficat de nationalité française de-
ont joui de la possession d’état de
Vous voudrez bien désormais recou- mandé, après avoir visé les pièces uti-
même que l’ascendant dont elles tien-
rir à cette voie simplifiée d’établisse- les, dans les termes suivants :
nent la nationalité.
ment de la nationalité dans les condi- « L’intéressé/e est français/e sur le fon-
tions suivantes : Ainsi cette preuve résultera de la pro-
dement de l’article [1er de la loi du
duction de documents tels que :
Si une personne est née à l’étranger, 10 août 1927, 17 de l’ancien code de
ou née en France de parents nés à – carte nationale d’identité ou pas- nationalité française, 17 du code de la
l’étranger, sa nationalité française ne seport français, nationalité française, 18 du Code civil
peut pas être fondée sur le droit du – carte d’immatriculation consulaire, selon le cas] pour être né/e d’un père
sol, mais seulement sur la filiation. ou d’une mère français/e, la preuve en
– transcription d’actes d’état civil étant rapportée de l’article 30-2 du
Dans l’hypothèse où elle peut pro- sur les registres consulaires,
duire aisément la preuve de la natio- Code civil ».
nalité française de l’un de ses parents – carte professionnelle attestant J’appelle votre attention sur le fait que
(décret ou déclaration acquisitive de d’un emploi dans la fonction pu- l’article 30-2 du Code civil est une rè-
nationalité par exemple), vous en dé- blique (dans l’une des catégories ré- gle de preuve ; il s’applique donc im-
duirez facilement la preuve de sa pro- servées aux personnes de nationa-
médiatement à toutes les situations
pre nationalité. lité française),
soumises à votre examen. ceci a deux
– livret militaire… conséquences :
Dans les autres cas, vous chercherez si
l’intéressé peut se prévaloir des dispo- Si la réunion de plusieurs de ces élé- a) le texte à viser est toujours l’arti-
sitions de l’article 30-2 du Code civil, ments ne peut que faciliter la mise en cle 30-2 du Code civil dans sa ré-
c’est-à-dire si lui-même et le parent oeuvre du texte précité, elle ne sera daction issue de la loi du 22 juillet
dont il déclare tenir la nationalité fran- pas toujours nécessaire. En effet, cer- 1993 quelle que soit la date de nais-
çaise ont joui d’une façon constante tains d’entre eux traduisent un lien sance de l’intéressé,
d’une possession d’état français. particulièrement fort avec la France. b) il n’est applicable qu’à la per-
La mise en oeuvre de cette disposi- Ainsi, pour caractériser la possession sonne qui sollicite le certificat de na-
tion suppose, l’établissement de la fi- d’état de l’ascendant, on peut se con- tionalité française ce qui veut dire
liation de l’intéressé à l’égard de ce- tenter par exemple, de la preuve de que l’intéressé doit personnellement
lui de ses parents pouvant bénéficier l’appartenance à la fonction publique avoir la possession d’état français,
ou de l’accomplissement des obliga- et qu’il ne peut être tenu compte, à
de la possession d’état de français, et
tions militaires. défaut, du fait que les deux généra-
la réunion de pièces permettant de ca-
tions précédentes auraient eu cette
ractériser cette double possession
Vous devez donc apprécier chaque double possession d’état.
d’état (parent-enfant).
cas individuellement.
Je vous rappelle également que les dis-
Pour constituer celle-ci, je rappelle
La possession d’état doit être conti- positions de l’article 30-2 ne concer-
que la seule volonté de la personne
nue, non intérrompue. nent que la transmission de la natio-
considérée ne suffit pas, même si elle
nalité française par filiation et ne vous
est appuyée par la croyance et l’atti- Pour être continue, elle doit être ca-
dispensent en aucun cas d’examiner
tude de son entourage. Son compor- ractérisée par un faisceau d’éléments
les conséquences d’un transfert de
tement doit être conforté par celui des échelonnés dans le temps (ex : un li-
souveraineté sur la nationalité de l’in-
autorités de l’État qui ont accompli vret militaire puis deux CNI), non
téressé ou le cas échéant de celle du
envers elle les obligations qui leur in- équivoque et ne pas avoir été consti-
parent susceptible de lui avoir trans-
combent envers tout national et ont tuée ou maintenue par fraude.
mis cette nationalité. Autrement dit,
exigé et obtenu l’exécution des obli-
Elle doit être constante. Ce critère l’article 30-2 du Code civil ne peut être
gations que tout ressortissant a envers
doit en principe être apprécié stricte- utilisé pour constater aujourd’hui la
elles.
ment en ce qui concerne l’intéressé nationalité française d’une personne
Ainsi, la possession d’état de Français lui-même, une certaine souplesse qui a été (ou dont le parent a été) sai-
sera définie par un ensemble de faits, étant cependant requise s’agissant sie par l’accession à l’indépendance
dont l’appréciation est objective, ti- d’une personne déjà âgée qui a eu d’un territoire, même si une posses-
page 92 Gisti – La nationalité française

sion d’état français s’est perpétuée 1° – L’accueil du public Les juridictions d’instance seront
après cette accession à l’indépendance. donc amenées, en tenant compte de
Un effort tout particulier doit être réa-
leur niveau d’équipement informati-
3° – L’article 21-13 du Code civil lisé dans les modalités d’accueil des
que actuel, à solliciter l’attribution de
personnes concernées, afin d’éviter
Lorsque votre analyse, effectuée selon ce logiciel qui permettra d’harmoni-
que celles-ci aient le sentiment de faire
la démarche ci-dessus exposée, vous ser le traitement des dossiers et de
l’objet de tracasseries administratives
amène à considérer que le certificat de réduire les délais de délivrance des
inutiles et attentatoires à leur vie pri-
nationalité française sollicité ne peut certificats de nationalité.
vée. C’est pourquoi je vous demande
être délivré à aucun titre, vous veille- de mettre en place une structure per- Par ailleurs, le souci de réduction du
rez, lorsque le requérant présente de mettant un accueil personnalisé, et de temps de traitement doit conduire les
bonne foi des éléments de possession développer de manière systématique la juridictions à utiliser le serveur de
d’état français, à examiner systémati- pratique d’un entretien individuel, ac- consultation Telnat, interrogeable par
quement sa situation au regard des dis- compagné d’explications sur la situa- Minitel, mis en place par le ministère
positions de l’article 21-13 du Code ci- tion de l’intéressé au regard du droit de l’Emploi et de la Solidarité. Elles
vil afin de l’inviter à souscrire, si les de la nationalité et sur la pertinence pourront ainsi accéder directement
conditions de recevabilité paraissent des pièces qui lui sont demandées. aux données archivées à la sous-direc-
réunies, une déclaration acquisitive de tion des naturalisations pour vérifier
nationalité française sur le fondement Le droit de la nationalité est un droit la situation des demandeurs de certi-
de la possession d’état de français. complexe, aux situations très diversi- ficat de nationalité française au regard
fiées, ce qui justifie que le besoin de de l’acquisition ou de la perte de cette
Cette possession d’état, présentée par compréhension des intéressés soit nationalité et diminuer le nombre de
le seul intéressé, doir répondre aux pleinement satisfait. pièces à réclamer aux requérants.
conditions de fond définies au para-
2° – L’harmonisation de la présenta- Les tribunaux d’instance devront à cet
graphe précédent et être constituée
tion des documents remis au public effet solliciter leur agrément aurprès
de façon constante pendant les dix an-
nées précédant la déclaration. Des exemples m’ont été cités de for- de la sous-direction des naturalisation
mulaires de demande de pièces peu li- du ministère de l’Emploi et de la Soli-
Je vous rappelle que cette déclaration darité, 93 bis rue de la Commune de
sibles et inutilement compliqués, re-
produit normalement ses effets au 1871 – 44 404 Reze (Mme Le Guevel
mis aux usagers lors de leur première
jour de sa souscription, mais que l’ali- chef de projet, Tél : 02-40-84-46-91).
démarche auprès du greffe. Pour évi-
néa 2 de l’article 21-13 prévoit ex- ter que de telles pratiques ne perdu-
pressément : 4° – La notification personnelle des
rent il apparaît indispensable de re- refus de délivrance des certicats de
« Lorsque la validité des actes passés chercher une harmonisation des docu- nationalité française
antérieurement à la déclaration est su- ments donnés au public entre les dif-
férents tribunaux par l’utilisation d’un Cette pratique, déjà répandue, doit
bordonnée à la possession de la na-
formulaire unique de demande de piè- être généralisée. Elle est en effet par-
tionalité française, cette validité ne
ces dont vous trouverez le modèle en ticulièrement utile lorsque la situation
peut être contestée pour le seul motif
annexe de la présente circulaire et que de l’intéressé au regard du droit fran-
que le déclarant n’avait pas cette na-
vous voudrez bien désormais utiliser. çais de la nationalité peut être revue
tionalité ».
en raison de la production d’éléments
Ainsi, se trouvent préservés les droits, En outre, lors du dépôt des pièces, un nouveaux.
notamment les droits à pension ou au récépissé de demande de délivrance
de certificat de nationalité française Ce refus doit être motivé par écrit et
maintien de son emploi dans l’admi-
sera remis aux intéressé (modèle joint viser les voies de recours, qui ne sont
nistration, acquis par le déclarant sous
en annexe [non reproduite ici]). limitées par aucun délai.
l’empire de sa nationalité française
apparente, ce dont vous voudrez bien 3° – Développement de l’outil infor- Par ailleurs, le requérant auquel sera
informer les personnes concernées. matique opposé un refus de délivrance de cer-
tificat de nationalité, devra être sys-
II – Le traitement des Le bureau de la nationalité de la di- tématiquement avisé dans le cadre
demandes de certificats rection des affaires civiles et du sceau, d’un entretien individuel de ce refus
conjointement avec le bureau des ser- et de ses raisons. Vous l’inviterez, s’il
de nationalité
vices informatiques de la direction de présente de bonne foi une possession
L’amélioration des conditions de dé- l’administration générale et de l’équi- d’état français depuis dix années, à
livrance des certificats de nationalité pement, a éléboré le logiciel Nati, souscrire une déclaration acquisitive
française doit aussi procéder de mo- comprenant un programme d’aide à de nationalité française au titre de l’ar-
difications dans les modes de traite- l’instruction des demandes de certi- ticle 21-13 du Code civil susvisé.
ment des demandes déposées par les ficats de nationalité française avec des
usagers, ainsi que dans les modalités modèles et une importante partie do- B – Modification des modalités
de consultation de la Chancellerie. cumentaire (référence aux textes ap- de consultation de la Chancellerie
plicables, commentaires juridiques et
Hormis dans les cas nécessitant l’ap-
A – Modifications dans pratiques des principales difficultés).
plication ou l’interprétation d’une loi
le traitement des demandes
Dans le courant de l’année 1999, la étrangère (cf circulaire du 5 mai 1995
par le greffier en chef
direction des services judiciaires va – paragraphe 3.6), la consultation de
Ces modifications doivent être procéder à l’installation progressive la Chancellerie doit conserver un ca-
recherchées dans quatre directions de ce logiciel dans les tribunaux d’ins- ractère exceptionnel et être motivée
différentes : tance compétents. par une difficulté sérieuse.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 93

Ce caractère exceptionnel semble Afin de permettre un meilleur accueil sur l’imprimé référencé 94 OM 149
avoir été perdu de vue et la Chancel- des communications téléphoniques auquel sera joint l’accusé de réception
lerie est saisie d’un nombre sans cesse reçues par le bureau de la nationalité, habituel et qui sera complètement et
croissant de demandes émanant des il apparait indispensable de poser précisément rempli.
juridictions d’instance ce qui pro- quelques directives à la conduite de
L’ensemble de ces renseignements
longe de façon anormale les délais de cet entretien.
sont nécessaires pour examiner la si-
traitement des demande et entraîne
En premier lieu, je vous rappelle que tuation au regard du droit de la na-
pour les usagers une gêne injustifiée.
la consultation de la Chancellerie, tionalité, des personnes faisant l’ob-
Ces différentes considérations me con- même téléphonique, ne doit être uti- jet d’une consultation.
duisent d’une part, à adopter un nou- lisée que pour résoudre des difficul-
Chaque dossier doit être accompagné
veau mode de consultation de la Chan- tés sérieuses d’application ou d’inter- de la copie intégrale de tous les actes
cellerie, privilégiant le traitement direct prétation du droit de la nationalité qui d’état civil utiles à la détermination de
téléphonique des affaires au détriment ne peuvent être réglées au niveau du la nationalité du demandeur de certi-
de la consultation écrite et, d’autre tribunal d’instance. ficat. Les conditions dans lesquelles ce
part, à rappeler qu’il appartient aux
J’estime en particulier que pour l’ap- dernier s’estime Français (filiation, ma-
greffiers en chef d’instruire de façon
plication des dispositions de l’arti- riage, déclaration, effet collectif, etc.)
complète les demandes de certificat de
cle 30-2 du Code civil telle que ci-des- ainsi que les difficultés rencontrées par
nationalité française préalablement à
sus exposée, le greffier en chef est à le greffier en chef pour l’établissement
toute saisine de la Chancellerie.
même d’apprécier, avec plus de faci- du certificat doivent être précisées.
1° – Le traitement direct des difficul- lité encore que la Chancellerie, les di- Les renseignements relatifs à la pos-
tés en matière de nationalité vers éléments de la possession d’état session d’état français (carte nationale
Le mode traditionnel de consultation de français sur lesquels se fonde la d’identité, passeport, service militaire,
de la Chancellerie, qui repose sur l’en- présomption de nationalité française. immatriculation consulaire…) ou
voi d’un dossier de « demande Les éventuelles difficultés rencontrées d’étranger (tire de séjour, documents
d’avis » dont l’initiative est laissée à dans l’application de ce texte seront d’identité étranger…), aisés à obtenir
la seule appréciation du greffier en donc réglées selon la procédure nou- lors de la constitution du dossier, doi-
chef chargé du service de la nationa- velle de traitement direct et non par vent également être joints à la con-
lité, se révèle inadapté à un traitement voie de consultation écrite. sultation.
rapide des demandes de certificat de En second lieu, il appartient au gref- Les vérifications nécessaires à la déter-
nationalité française. fier en chef lui-même d’opérer la con- mination de la nationalité française de
L’expérience montre que les services sultation téléphonique, dès lors qu’il la personne concernée et notamment
compétents de la Chancellerie sont a seul qualité, aux termes de l’arti- celles relatives à l’existence d’une dé-
encore trop souvent saisis de consul- cle 31 du Code civil, pour délivrer un claration ou d’un décret de nationa-
tations ne soulevant pas de réelles dif- certificat de nationalité française, sauf lité, dont les modalités ont été préci-
ficultés techniques d’application du cas particulier lié à une vacance ou à sées dans la circulaire du 25 septem-
droit de la nationalité et qui auraient une urgence. bre 1996, doivent avoir été effectuées
pu être rapidement réglées par de sim- Enfin, vous veillerez à préparer cet en- avant toute saisine de la Chancellerie
ples explications verbales, dans le ca- tretien en expliquant précisément la et le résultat de ces vérifications doit
dre d’une consultation téléphonique. nature du problème juridique rencon- figurer dans le dossier de consultation.
Aussi, plus aucune consultation écrite tré et en précisant l’état civil exact de Une fiche jointe en annexe reprend
ne doit être adressée au bureau de la la personne intéressée et, s’il y a lieu, en détail les modalités nouvelles de
nationalité de la Direction des Affai- de son ou de ses ascendants. la consultation de la Chancellerie.
res Civiles et du Sceau sans qu’il ait Le greffier en chef ne doit pas perdre J’appelle votre attention sur l’impor-
été pris attache, au préalable, avec la de vue qu’il lui appartient de recueillir tance attachée au strict respect de ces
permanence téléphonique de ce ser- tous les éléments du cas d’espèce qui prescriptions car la transmission de
vice qui indiquera s’il y a lieu ou non lui sont transmis – éléments de droit consultations incomplètes a pour con-
à consultation écrite. et éléments de fait – et, même lors- séquence d’obliger le bureau de la na-
Cette permanence téléphonique est qu’il s’agit d’une consultation obliga- tionalité de la Direction des Affaires
assurée chaque jour par deux rédac- toire, de mettre la Chancellerie en me- Civiles et du Sceau à effectuer lui-
teurs du service de 9 h 30 à 12 h 30 et sure de se prononcer immédiatement même les enquêtes nécessaires, retar-
de 14 h 30 à 17 h 00. Ses coordonnées sur le fond de l’affaire. dant ainsi l’examen des dossiers et
téléphoniques, qui ont récem-ment l’envoi des dépêches définitives. La
2° – La consultation écrite de la Chan-
changé, sont les suivantes : 01-44-77- présente circulaire permettra, avec
cellerie
68-00 (télécopie : 01-44-77-68-44). votre concours, la mise en oeuvre
Cette consultation ne sera désormais d’une collaboration plus efficace.
Le traitement direct des difficultés en possible que si le traitement direct
matière de nationalité entrera en ap-
téléphonique de l’affaire n’a pas per- ****
plication dès le 1er février 1999 et
mis de trouver une solution immé-
concernera tous les cas de consulta- Vous voudrez bien porter à ma con-
diate au problème soulevé.
tion de la Chancellerie y compris les naissance les difficultés que vous
cas de consultation obligatoire décrits Je vous rappelle que la consultation pourriez rencontrer dans la mise en
dans la circulaire du 5 mai 1995. de la Chancellerie doit être effectuée oeuvre de la présente circulaire.

[NDLR : Sur le même thème, voir les circulaires du 1er octobre 2004, p. 71, et du 5 mai 1995, p. 101]
page 94 Gisti – La nationalité française

Circulaire n° 98/14 du 26 août 1998 NOR : JUS/C/98/20514/C

relative aux modalités d’entrée en vigueur


de la loi du 16 mars 1998 [extraits] (non publiée)

Annexes non reproduites loi du 16 mars 1998 (Journal officiel également pendant une période de
du 21 août 1998) qui modifie le décret cinq années.
Textes :
nº 93-1362 du 30 décembre 1993.
Décret nº 93-1362 du 30 décembre 1993 rela- La résidence s’entend de la présence
tif à la manifestation de volonté, aux déclara- Elle organise les conditions dans les- effective et habituelle de l’intéressé
tions de nationalité, aux décisions de natura-
lisation ou réintégration, de perte, de dé-
quelles pourront être souscrites les lui-même sur le territoire français à la
chéance de nationalité, aux décisions de natu- déclarations d’acquisition, de réinté- date ou au cours de la période prise
ralisation ou réintégration, de perte, de dé- gration ou de renonciation à la natio- en considération par la loi. C’est un
chéance et de retrait de la nationalité française. nalité française nouvellement créées fait pur et simple, étranger à la no-
Décret nº 98-720 du 20 août 1998 portant ap- tion de domicile légal des articles 102
ou modifiées. Elle met en oeuvre les
plication de la loi nº 98-170 du 16 mars 1998
relative à la nationalité et relatif aux déclara- prescriptions procédurales de la loi en et suivants du code civil.
tions, demandes, décisions et mentions en matière de naturalisation. Elle précise
matière de nationalité française.
En pratique, la preuve de la résidence
en outre les modalités d’apposition en
Décret nº 98-719 du 20 août 1998 relatif à résultera de la production de justifi-
marge des actes de l’état civil et du
l’information du public en matière de droit catifs tels que certificats de scolarité,
de la nationalité. livret de famille des mentions relati- contrats d’apprentissage, attestations
Publiée : BO ves à la nationalité prévues par les ar- de stage, certificats de travail, etc...
Modalités de diffusion de la circulaire et de
ticles 28 et 28-1 du code civil.
ses annexes Un exemplaire à chaque destina- L’exigence de résidence est double :
Elle rappelle également la mission
taire pour attribution
d’information mise à la charge des tri- – résidence instantanée et effective
bunaux d’instance par le décret nº 98- en France le jour où l’intéressé at-
Les conditions d’acquisition de la na- 719 du 20 août 1998 relatif à l’infor- teint sa majorité ;
tionalité française par naissance et ré- mation du public en matière de droit – résidence habituelle en France
sidence en France ont été profondé- de la nationalité (Journal officiel du pendant une période continue ou
ment modifiées par la loi nº 98-170 21 août 1998). discontinue d’au moins cinq ans de-
du 16 mars 1998 (Journal officiel du puis l’âge de 11 ans.
17 mars 1998). I – Entrée en vigueur
Ce qui est nouveau :
Cette loi restaure le principe de l’ac- [...] – Le stage de cinq années peut être
quisition de plein droit de la nationa-
décompté à partir de l’âge de 11 ans
lité française à la majorité en faveur II – Règles nouvelles et non plus dans les cinq années
des jeunes gens nés en France de pa- concernant l’acquisition précédant la majorité.
rents étrangers et met ainsi fin au ré-
de la nationalité française – Le stage peut ne pas être con-
gime d’acquisition de cette nationa-
lité par manifestation de volonté ins- tinu : Retenir l’âge de onze ans per-
A – Acquisition de la nationalité
titué pour ces personnes par la loi met de faire coïncider les cinq ans
française par naissance et avec la période de scolarisation
nº 93-933 du 22 juillet 1993. résidence en France obligatoire dont la preuve est plus
Elle assouplit également certaines des 1) L’acquisition de la nationalité fran- aisée à établir.
conditions de l’acquisition de la na- çaise s’opère de plein droit à la ma- – La discontinuité admise par le lé-
tionalité française, notamment à rai- jorité gislateur assouplit la rigueur de la
son du mariage avec un Français.
1-1. L’article 21-7 nouveau du code ci- condition de résidence habituelle
Elle comporte des dispositions sur les vil dispose que l’enfant né en France qui ne permettait que de courtes
règles d’attribution de la nationalité absences à l’étranger (vacances,
de parents étrangers acquiert la na-
française, de la preuve et de la perte stage à l’étranger pour les besoins
tionalité française à sa majorité si, à
de cette qualité. des études). Une interruption du
cette date, il a sa résidence en France
stage entre l’âge de onze ans et l’âge
La présente circulaire a pour objet et s’il a eu sa résidence habituelle en de dix-huit ans est donc possible et
de commenter les principales modi- France pendant une période continue l’intéressé peut avoir résidé jusqu’à
fications apportées par la loi nou- ou discontinue d’au moins cinq ans deux années à l’étranger pendant
velle, de préciser les modalités de son depuis l’âge de 11 ans. cette période.
entrée en vigueur ainsi que la mise
Les conditions légales qui détermi- – Seul un véritable transfert de la ré-
en oeuvre des mesures transitoires
nent l’acquisition de la nationalité sidence habituelle (retour dans la fa-
qu’elle prévoit.
française sont, d’une part, la naissance mille restée au pays, volonté de s’ins-
Elle précise le décret nº 98-720 du en France et, d’autre part, la résidence taller à l’étranger par exemple) est
20 août 1998 portant application de la en France à la date de la majorité mais susceptible d’interrompre le stage.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 95

– Il ne s’agit pas de se limiter à un Cette faculté est assortie d’une réserve Le juge d’instance devra recueillir le
décompte simplement mathémati- tenant à la preuve qu’il possède ef- consentement personnel du mineur
que de la période de cinq ans. L’ac- fectivement une autre nationalité. au cours d’un entretien dont il sera
complissement de ce stage de cinq dressé procès-verbal.
2-2. La faculté de décliner se perd si
ans à l’intérieur de la fourchette de
l’intéressé qui remplit les conditions Pour l’appréciation de la résidence,
sept ans doit être apprécié au cas
de l’article 21-7 du code civil a con- vous vous reporterez aux précisions
par cas, en fonction du comporte-
tracté un engagement dans les armées apportées ci-dessus en ce qui con-
ment de chaque personne mineure
françaises (article 21-9 – 1er alinéa du cerne l’acquisition de la nationalité
au cours de la période considérée
code civil). française de plein droit à la majorité.
établissant ou non sa volonté de
poursuivre son intégration dans la 2-3. Conformément aux dispositions 3-3. L’instruction et l’enregistrement
communauté française. de l’article 17-3 du code civil, le mi- des déclarations souscrites en vertu de
neur peut souscrire seul cette décla- l’article 21-11 nouveau du code civil
1-2. La loi nouvelle reprend, en
ration. L’instruction et l’enregistre- obéissent au régime du droit commun
l’adaptant à la réforme du service na-
ment de cette déclaration obéissent des déclarations de nationalité énoncé
tional résultant de la loi du 28 octo-
au régime du droit commun des dé- aux articles 26 et suivants du code ci-
bre 1997, la règle ancienne selon la-
clarations de nationalité énoncé aux vil et organisé par le décret nº 93-1362
quelle l’incorporation régulière dans
articles 26 et suivants du code civil et du 30 décembre 1993.
les armées françaises en qualité d’en-
organisé par le décret nº 93-1362 du
gagé du mineur né en France de pa- Les modalités de souscription de ces
30 décembre 1993. Les modalités de
rents étrangers fait acquérir la natio- déclarations sont précisées par les ar-
souscription de cette déclaration sont
nalité française. ticles 15-1 et 15-2 du décret du 30 dé-
précisées à l’article 24-1 du décret du
L’incorporation remplace la condition 30 décembre 1993 (article 14 du dé- cembre 1993 modifié (article 7 du dé-
de résidence et l’acquisition de la cret nº 98-720 du 20 août 1998). cret nº 98-720 du 20 août 1998).
nationalité française s’opère de plein Des modèles de déclarations sont an-
Un modèle de déclaration est annexé
droit à la date de l’incorporation (art. nexés à la présente circulaire
à la présente circulaire (annexe I mo-
21-9 – 2º alinéa du code civil). (annexe I modèles D21-11 al. 1 CC et
dèle D21-8 CC).
1-3. La loi du 16 mars 1998 rappelle, D21-11 al. 2 CC).
3) L’acquisition de la nationalité fran-
enfin, l’exclusion traditionnelle des
çaise peut être anticipée par décla- B – Acquisition de la nationalité
enfants de diplomates étrangers du
ration française à raison du mariage
bénéfice de l’acquisition de plein
avec un Français
droit de la nationalité française (arti- L’article 21-11 nouveau du code civil
(article 21-2 du code civil)
cle 21-10 du code civil). permet à l’enfant mineur né en France
de parents étrangers de ne pas atten- [NDLR : Alinéas 1 et 2 caducs]
Cette mesure obéit à un principe de
dre sa majorité pour acquérir la na-
courtoisie internationale qui s’appa- C – Acquisition de la nationalité
tionalité française.
rente aux privilèges et immunités di- française à raison de l’adoption
plomatiques par lequel un pays s’in- 3-1. Dès l’âge de 16 ans, le jeune étran- simple par un Français
terdit de réclamer comme son ressor- ger peut souscrire, sans être ni repré- (article 21-12 du code civil)
tissant l’enfant qui est né sur son sol senté ni assisté (cf art. 17-3 du code
d’une personne qui s’y trouve pour civil), la déclaration d’acquisition an- – L’adoption simple n’exerce de plein
le service de son propre pays. L’ac- ticipée de la nationalité française droit aucun effet sur la nationalité de
quisition de la nationalité française auprès du juge d’instance. l’adopté (article 21 du code civil).
doit alors être volontaire.
Pour la recevabilité de sa déclaration, – L’article 21-12 1er alinéa du code ci-
Conformément à cette règle, l’arti- il doit justifier, outre de sa naissance vil accorde à l’enfant qui a fait l’objet
cle 14 de la loi supprime, à l’arti- en France, de sa résidence en France d’une telle adoption par un Français
cle 20-5 du code civil, la référence à au moment de la déclaration et de sa la faculté de demander, jusqu’à sa ma-
la manifestation de volonté pour lui résidence habituelle en France pen- jorité, la qualité de Français par décla-
substituer la procédure d’acquisition dant une période continue ou discon- ration dans les conditions prévues aux
anticipée de la nationalité française tinue d’au moins cinq ans depuis l’âge articles 26 et suivants du code civil.
par déclaration prévue à l’article 21- de 11 ans (s’il a 16 ans, la période de Jusqu’à présent, la recevabilité de cette
11 nouveau du code civil. cinq ans sera donc continue. S’il a déclaration était subordonnée à la jus-
2) La faculté de décliner la qualité de 17 ans, elle pourra être discontinue). tification de la résidence en France de
Français est rétablie : 3-2. A partir de l’âge de 13 ans avec le l’enfant à l’époque de sa déclaration.
2-1. Le nouvel article 21-8 du code ci- consentement personnel du mineur, – L’article 7 de la loi du 16 mars 1998
vil rétablit la possibilité pour le jeune la nationalité française peut être de- a assoupli la rigueur de cette condi-
étranger qui ne souhaite pas acquérir mandée par celui ou ceux qui exer- tion en supprimant l’obligation de ré-
la nationalité française de décliner la cent à son égard l’autorité parentale. sidence lorsque l’enfant a été adopté
qualité de Français. par une personne de nationalité fran-
Les conditions de recevabilité de la dé-
çaise n’ayant pas sa résidence habi-
Afin de ménager un temps de ré- claration, qui s’apprécient sur la per-
tuelle en France.
flexion suffisant à l’intéressé, la loi sonne de l’enfant, sont les mêmes que
permet l’exercice de cette faculté dans précédemment, la condition de rési- Dans cette hypothèse, le déclarant de-
les six mois qui précèdent la majorité dence habituelle devant cependant vra établir par tous moyens que
ou dans les douze mois qui la suivent. être remplie à partir de l’âge de 8 ans. l’adoptant de nationalité française a
page 96 Gisti – La nationalité française

sa résidence habituelle à l’étranger. La moyens : certificat de scolarité, attes- rieure à six mois d’emprisonnement,
déclaration acquisitive de nationalité tation de services sociaux, justificatifs non assortie d’une mesure de sursis ;
française pourra être reçue par les de versement d’allocations familiales, – ou s’il a fait l’objet soit d’un ar-
consuls de France à l’étranger et en- etc... (voir A 1-1) rêté d’expulsion non expressément
registrée par le ministre de la justice. rapporté ou abrogé, soit d’une in-
En cas de séparation ou de divorce
– L’article 16 du décret du 30 décem- des parents, vous vous livrerez à une terdiction du territoire français non
bre 1993 qui précise les pièces à four- analyse pragmatique de la situation de entièrement exécutée ;
nir pour ce type de déclaration a été l’enfant, tirée à la fois des énoncia- – ou encore si son séjour en France
modifié en conséquence par le décret tions de la décision qui a organisé les est irrégulier au regard des lois et
nº 98-720 du 20 août 1998 (article 8). modalités de la résidence de l’enfant conventions relatives au séjour des
et des justifications produites pour étrangers en France.
Si l’adoption a été prononcée à
établir le lieu de résidence effective
l’étranger, le jugement qui la constate 1-2. Il est ajouté à l’article 21-27 du
de l’enfant.
doit, préalablement à la réclamation code civil un alinéa supplémentaire
de nationalité de l’enfant, avoir reçu La condition de résidence ayant pour qui précise que les dispositions de cet
l’exequatur en France (article 16-3º objet de garantir, par sa présence article ne sont pas applicables à l’en-
du décret du 30 décembre 1993). auprès du parent qui acquiert la na- fant mineur susceptible d’acquérir la
tionalité française, les facultés d’inté- nationalité française en application
D – Réintégration dans la natio- gration de l’enfant, le bénéfice de cet des articles suivants du même code :
nalité française par déclaration effet collectif ne pourra être reconnu
(article 24-2 du code civil) lorsque cette présence n’est qu’occa- – l’article 21-7 du code civil (acqui-
sionnelle (ex : résidence limitée aux sition automatique de la nationalité
L’article 22 de la loi du 16 mars 1998
périodes de vacances). française à raison de la naissance et
modifie la rédaction de l’article 24-2
de la résidence en France) ;
du code civil afin de permettre aux La loi du 16 mars 1998 maintient, par
personnes qui ont perdu la nationa- ailleurs, l’exigence, introduite par la – l’article 21-11 du code civil (ac-
lité française à raison de leur mariage loi du 22 juillet 1993, lorsque l’acqui- quisition volontaire de la nationa-
avec un étranger ou de l’acquisition sition de la nationalité française par lité française entre 13 et 18 ans à
par mesure individuelle d’une natio- le parent résulte d’une naturalisation raison de la naissance et de la rési-
nalité étrangère, de réintégrer la na- ou d’une déclaration de nationalité, dence en France) ;
tionalité française, qu’elles aient été de la mention du nom de l’enfant dans – l’article 21-12 du code civil (ac-
françaises d’origine ou qu’elles aient le décret ou la déclaration. quisition de la nationalité française
acquis cette qualité. par un enfant adopté par un Fran-
Vous ne pourrez donc mentionner,
La condition tenant à la qualité de çais ou recueilli en France) ;
dans toutes les déclarations de natio-
français d’origine est donc supprimée nalité, les enfants destinés à bénéfi- – et l’article 22-1 du code civil (ef-
et l’article 19-2º du décret du 30 dé- cier de l’effet collectif que si leur état fet collectif de l’acquisition de la na-
cembre 1993 qui précisait les pièces civil est précisé et que si la résidence tionalité française).
à produire pour établir cette condi- habituelle ou alternative (en cas de sé-
tion est modifié (article 10 du décret paration ou de divorce) avec le dé- III – Règles nouvelles
nº 98-720 du 20 août 1998). clarant est établie. concernant l’attribution
Les autres conditions de recevabilité A cet effet, vous inviterez celui-ci à in-
de la nationalité française
de cette déclaration de réintégration diquer très précisément l’état civil de
ne sont pas modifiées. A – Attribution de la nationalité
ses enfants qui résident habituellement française à l’enfant né en France
ou alternativement avec lui et à pro- de parents apatrides ou de
E – Effet collectif
duire, outre leur acte de naissance et parents étrangers dont la
L’article 11 de la loi du 16 mars 1998 les pièces établissant la filiation, tous nationalité ne se transmet pas à
modifie la rédaction de l’article 22-1 documents prouvant cette résidence. l’enfant (article 19-1 du code civil)
du code civil relatif à l’effet collectif,
en faveur de l’enfant mineur non ma- F – Empêchements à l’acquisi- Le simple fait de la naissance en
rié, de l’acquisition de la nationalité tion de la nationalité française France ne permet pas en principe l’at-
française par l’un de ses parents. Cet L’article 10 de la loi du 16 mars 1998 tribution de la nationalité française.
effet joue quel que soit le mode d’ac- modifie l’article 21-27 du code civil Deux articles du code civil prévoient
quisition par le parent de la nationa- qui énumère les cas d’empêchement à par exception l’attribution de la na-
lité française (acquisition de plein l’acquisition de la nationalité française. tionalité française, dès la naissance, à
droit ou acquisition volontaire par dé-
1-1. Selon les dispositions de cet arti- l’enfant né en France, lorsqu’aucune
claration ou par naturalisation).
cle, nul ne peut acquérir la nationa- autre nationalité ne peut lui être at-
Le bénéfice de cette disposition reste lité française (ou être réintégré dans tribuée, afin de limiter les cas
cependant subordonné à la condition cette nationalité) : d’apatridie :
que l’enfant ait la même résidence ha-
– s’il a été condamné soit pour un L’article 19 confère la nationalité fran-
bituelle que ce parent ou qu’il réside
crime ou un délit constituant une çaise à l’enfant né en France de parents
alternativement avec ce parent en cas
atteinte aux intérêts fondamentaux inconnus et précise que l’enfant « sera
de séparation ou de divorce.
de l’État ou un acte de terrorisme, réputé n’avoir jamais été français si, au
La résidence habituelle est une notion soit, quelle que soit l’infraction con- cours de sa minorité, sa filiation est éta-
de fait qui peut se prouver par tous sidérée, à une peine égale ou supé- blie à l’égard d’un étranger et s’il a, con-
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 97

formément à la loi nationale de son mineurs à la date de l’entrée en vi- Pour tenir compte de ces difficultés
auteur, la nationalité de celui-ci ». gueur de la loi du 16 mars 1998 con- pratiques, la loi du 22 décembre 1961
formément aux dispositions de l’arti- modifiée par la loi du 29 juin 1971 a
L’article 19-1 attribue la nationalité
cle 17-1 du code civil. permis aux intéressés d’établir leur
française à l’enfant né en France de
nationalité française par la seule pos-
parents apatrides, ainsi qu’à l’enfant Il s’ensuit que la situation des enfants
session d’état de français sur une gé-
né en France de parents étrangers à nés en France après le 31 décembre
nération. Il s’agit d’un mode de
qui n’est attribuée par les lois étran- 1993 qui étaient concernés par la loi
preuve dérogatoire au droit commun
gères la nationalité d’aucun de ses du 22 juillet 1993 devra être appré-
exprimé par l’article 30-2 du code ci-
deux parents, sans comporter d’autre ciée ou réexaminée à la lumière des
vil qui, en matière de nationalité at-
précision. dispositions de la loi nouvelle.
tribuée par filiation, exige la justifi-
[NDLR : L’article 19-1 a été modifié par IV – Règles nouvelles cation de la possession d’état de fran-
l’article 64 de la loi du 26 novembre 2003] en matière de preuve de çais sur deux générations.
Le régime de ces deux dispositions, a la nationalité française L’article 24 de la loi du 16 mars 1998,
été mis en parallèle par l’article 13 de modifiant l’article 7 de la loi du 22 dé-
la loi du 16 mars 1998 qui a ajouté à A – Preuve de la nationalité cembre 1961, supprime le caractère
l’article 19-1 un alinéa précisant que française par la possession subsidiaire de la preuve par la pos-
l’enfant, né en France de parents apa- d’état des personnes originaires session d’état.
trides ou à qui n’est attribuée la natio- d’Alsace-Moselle
Ce mode de preuve devient ainsi la
nalité d’aucun des deux parents, « sera En vertu du Traité de Francfort du preuve par excellence de la nationa-
réputé n’avoir jamais été français si, au 10 mai 1871, le territoire des trois dé- lité française. La production d’un ex-
cours de sa minorité, la nationalité partements actuels (Haut-Rhin, Bas- trait du registre des réintégrations de
étrangère acquise ou possèdée par l’un Rhin et Moselle) est devenu allemand plein droit ne sera donc jamais de-
des parents vient à lui être transmise ». et les originaires de ce territoire ont mandée sauf lorsqu’il n’y a aucun
Cette précision devra être portée sur perdu la nationalité française sauf op- autre moyen d’établir la nationalité
le certificat de nationalité française tion et expatriation effective. En française de la personne concernée
délivré à l’enfant mineur en applica- outre, les personnes nées sur ce même qui n’a jamais eu la possession d’état
tion de l’article 19-1 du code civil. territoire de 1871 à 1918 sont consi- de Français.
dérées comme nées à l’étranger.
La mise en oeuvre de ce texte néces- Je vous rappelle que la possession
sitant l’application ou l’interprétation Ces territoires ont été réintégrés dans d’état de français est établie par la
d’une loi étrangère, je vous rappelle la souveraineté française à dater de production de tous documents admi-
qu’elle constitue un cas de consulta- l’armistice du 11 novembre 1918. Du nistratifs faisant état de la qualité de
tion obligatoire de la Chancellerie point de vue de la nationalité, les Al- français (carte d’identité, passeport,
(circulaire CIV 95/8 – NOR JUS saciens-Mosellans ont été réintégrés livret militaire…).
C9520 374 C du 5 mai 1995 relative de plein droit dans la nationalité fran-
à la délivrance des certificats de na- çaise (paragraphe 1er de l’annexe à la B – Mentions relatives à la
tionalité française). section V du Traité de Versailles du nationalité française en marge
28 juin 1919). Ces dispositions sont des actes de l’état civil et du
B – Attribution de la nationalité fondées sur la filiation et visent à res- livret de famille
française à l’enfant né en France tituer, sans rétroactivité, la nationalité 1) Afin de faciliter la preuve de la na-
d’un parent lui-même né sur le française à tous les habitants des ter- tionalité française, la loi du 16 mars
territoire des anciens départe- ritoires considérés et à ceux de leurs 1998 complète l’article 28 du code ci-
ments français d’Algérie avant descendants qui, si l’annexion de vil en précisant que sera désormais
le 3 juillet 1962 1871 n’avait pas eu lieu, seraient de- mentionnée en marge de l’acte de nais-
L’article 25 de la loi du 16 mars 1998 meurés français ou l’auraient été le sance de l’intéressé toute première dé-
supprime la condition de résidence 11 novembre 1918. livrance de certificat de nationalité
régulière en France depuis cinq ans Les modalités de cette réintégration française. Cette mention marginale,
du parent, qui avait été introduite par ont été organisées par le décret du portée d’office sur l’acte de naissance
la loi du 22 juillet 1993 (2º alinéa de 11 janvier 1920, modifié par le décret puis reproduite sur les copies d’acte,
l’article 23 de la loi du 9 janvier 1993 du 2 mai 1938 qui prévoit que cette pourra aussi être apposée sur les ex-
tel que modifié par l’article 44 de la réintégration doit être constatée par traits d’acte de naissance et le livret de
loi du 22 juillet 1993). une inscription sur un registre ad hoc famille à la demande des intéressés, ce
qui entraînera, à terme, une diminu-
Le double droit du sol (article 19-3 tenu à la mairie du domicile ou de la
tion de la demande de délivrance de
et 19-4 du code civil) s’applique donc, résidence de l’intéressé. L’inscription
certificat de nationalité française.
sans aucune restriction, en faveur de sur ces registres est une formalité qui
l’enfant né en France d’un parent lui- peut encore être théoriquement ac- La notion de « première délivrance »
même né sur le territoire des anciens complie aujourd’hui. doit s’apprécier au jour de l’entrée en
départements français d’Algérie, vigueur de la loi nouvelle.
Cependant, l’écoulement du temps et
avant son indépendance (survenue le
les destructions intervenues au cours Pour la mise en oeuvre de cette dis-
3 juillet 1962).
de la seconde guerre mondiale ont position, toute délivrance d’un certi-
S’agissant d’une modification relative rendu la production d’un extrait des ficat de nationalité française posté-
à l’attribution de la nationalité d’ori- registres de réintégration souvent im- rieurement au 1er septembre 1998
gine, elle s’applique à tous les enfants possible à fournir. devra s’analyser en une première dé-
page 98 Gisti – La nationalité française

livrance et donnera lieu, par le gref- 1-3. Si l’intéressé est né à l’étranger et mande des intéressés, sur les extraits
fier en chef qui l’a établi, à l’envoi sys- réside à l’étranger (compétence des d’acte de naissance et sur le livret de
tématique d’un avis de mention à l’of- tribunaux spécialisés), je vous rappelle famille. Toutefois, la mention de perte
ficier de l’état civil détenteur de l’acte que, conformément au paragraphe II- de la nationalité française sera repro-
de naissance de l’intéressé. 2-3 de la circulaire CIV. 95/8 précitée duite d’office sur l’extrait d’acte de
du 5 mai 1995, les demandes des per- naissance et sur le livret de famille dès
1-1. Si l’intéressé est né en France,
sonnes qui résident à l’étranger sont lors qu’elle survient après l’acquisi-
l’avis de mention sera adressé à l’offi-
en principe instruites par les consuls. tion ou la reconnaissance de cette na-
cier de l’état civil de la commune du
Trois cas peuvent se présenter : tionalité dont le bénéficiaire a de-
lieu de naissance selon le modèle an-
a) si le consul transmet un acte dé- mandé la mention sur lesdits docu-
nexé à la présente circulaire
tenu par le service central d’état ci- ments (article 28-1 modifié du code
(annexe II – modèle C1).
vil ou figurant dans les registres civil).
1-2. Si l’intéressé est né à l’étranger consulaires d’un autre consul, le 2-1. Je vous rappelle également que la
mais réside en France, deux cas peu- greffier en chef adressera l’avis de preuve des faits d’état civil nécessaire
vent se présenter, selon qu’il dispose mention au service central d’état à l’établissement des certificats de na-
ou non d’un acte de naissance détenu civil selon le modèle d’avis de men- tionalité française ne peut résulter que
par le service central d’état civil du tion joint en annexe (annexe II de la production des copies intégra-
ministère des Affaires étrangères. modèle C2) ; les des actes de l’état civil. Le greffier
a) Si l’intéressé dispose d’un tel acte, b) si le consul transmet un acte fi- en chef du tribunal d’instance est dé-
le greffier en chef qui aura établi le gurant dans ses registres consulai- sormais habilité à les demander direc-
certificat de nationalité française res, le greffier en chef qui aura éta- tement à l’officier de l’état civil (cf.
adressera l’avis de mention au Service bli le certificat de nationalité fran- article 9 du décret nº 62-921 du
central d’état civil 11, rue de la Mai- çaise l’adressera au consul, pour 3 août 1962 modifié par le décret
son Blanche – 44941 Nantes Cedex 09 remise à l’intéressé, avec l’avis de nº 97-852 du 16 septembre 1997).
selon le modèle d’avis de mention an- mention établi selon le modèle joint
nexé à la présente circulaire 2-2. S’il vous paraît utile dans certains
en annexe (annexe II modèle C3) ;
(annexe II modèle C2). cas de demander directement au ser-
c) si le consul transmet un acte vice central d’état civil des copies d’ac-
b) Si l’intéressé justifie ne pas dispo- étranger, il lui appartient de procé- tes de naissance, vous pouvez dépo-
ser d’acte auprès du service central der aux formalités relatives à l’état ser votre demande par minitel (taper
d’état civil (en produisant notamment civil de l’intéressé. Le greffier en 3615 FRANCEMONDE*SCEC).
les imprimés nº 115 ou 64/EC du ser- chef qui aura établi le certificat de
vice central d’état civil) et présente un nationalité française l’adressera au La délivrance d’un acte de naissance
acte de naissance étranger conforme consul, pour remise à l’intéressé, par le service central d’état civil à des
aux dispositions de l’article 47 du avec l’avis de mention établi selon personnes nées dans des territoires
Code civil, le greffier en chef qui aura le modèle précédent. anciennement sous souveraineté fran-
établi le certificat lui demandera s’il çaise ne dispense pas d’analyser la si-
1-4. Si une mention d’acquisition, de tuation des intéressés et de recher-
souhaite obtenir la transcription de son réintégration ou de délivrance d’un
acte de naissance ou son établissement cher, notamment, si leur nationalité
précédent certificat de nationalité fi- française n’a pas été affectée par l’ac-
par le service central d’état civil. gure déjà en marge de l’acte de nais- cession à l’indépendance des territoi-
– En cas de réponse négative, aucun sance de l’intéressé, il n’y aura pas lieu res où ils sont nés.
avis de mention ne sera adressé à ce de faire procéder à une nouvelle men-
service. tion de la délivrance d’un certificat de Par ailleurs, le service central d’état
nationalité. civil ne peut vous adresser, pour les
– En cas de réponse positive, le gref- personnes nées à l’étranger, que des
fier en chef fera remplir et signer par Si une mention de perte de la natio- actes de l’état civil, ou des extraits de
l’intéressé un imprimé de demande nalité française, dont vous n’avez pas jugements d’extranéité conservés au
d’établissement (ou de transcription) eu connaissance, a été apposée en répertoire civil annexe. Il ne peut vous
d’acte de naissance et l’adressera au marge de l’acte de naissance, vous en renseigner sur l’existence d’éventuel-
service central d’état civil avec l’avis serez avisé par l’officier de l’état civil les déclarations de perte de la natio-
de mention accompagné des copies qui vous retournera sans délai l’avis nalité française concernant des per-
des actes d’état civil étrangers, tradui- de mention de certificat de nationa- sonnes dont l’acte de naissance n’est
tes en français et le cas échéant légali- lité française en y joignant une copie pas détenu par ce service.
sées, fournies à l’appui de la demande de l’acte de naissance.
de certificat de nationalité française, 2-3. En outre, les dispositions du dé-
Vous saisirez alors le bureau de la na- cret nº 53-914 du 26 septembre 1953
ainsi que la copie de celui-ci. tionalité en transmettant les pièces portant simplification des formalités
L’imprimé de demande d’acte et le aux fins d’éventuelle contestation du administratives dont l’objet est de
bordereau de transmission au service certificat de nationalité. remplacer dans de très nombreux cas,
central d’état civil seront établis la production ou la remise de pièces
Je vous rappelle qu’il convient d’évi-
d’après les modèles joints en annexe d’état civil par la simple présentation
ter toute saisine inutile.
à la présente circulaire (annexe II mo- du livret de famille, de la carte natio-
dèles C4 et C5). Ils seront envoyés à 2) La loi du 16 mars 1998 précise par nale d’identité ou d’une fiche d’état
l’adresse suivante : Service central ailleurs que les mentions de nationa- civil ne sont pas applicables aux pro-
d’état civil – rédaction 1 – 44941 Nan- lité prévues à l’article 28 du code ci- cédures d’acquisition de la nationa-
tes cedex 9. vil seront également portées, à la de- lité française ou de délivrance d’un
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 99

certificat de nationalité (article 5 du de l’exercice d’une faculté de répu- Enfin, le cinquième cas envisagé par
décret du 26 septembre 1953 précité). diation s’applique également à ceux l’article 25 du code civil (condamna-
qui sont visés à l’article 22-3 du code tion pour crime à une peine d’au
3) Toutefois et par dérogation à ces
civil, c’est-à-dire aux enfants bénéfi- moins cinq ans d’emprisonnement)
dernières règles, des certificats de na-
ciaires de l’effet collectif attaché à l’ac- qui n’entre pas dans les prévisions de
tionalité française continueront à
quisition de la nationalité française la Convention du Conseil de l’Europe
pouvoir être délivrés aux personnes
par l’un de leurs parents et qui ne sont précitée est supprimé.
suivantes lorsqu’elles justifieront de
pas nés en France.
l’impossibilité de se procurer leur acte VI – Dispositions transitoires
de naissance : 2) Les articles 18, 19 et 21 de la loi
nouvelle adaptent les dispositions re- [NDLR : dispositions caduques]
– les femmes d’origine étrangère et
latives au droit de perdre la qualité
nées à l’étranger ayant acquis de VII – Information du public
de Français à la réforme du service
plein droit la nationalité française
par mariage avec un conjoint fran-
national résultant de la loi du 28 oc- en matière de nationalité
tobre 1997.
çais sous l’empire de l’ordonnance Le législateur a entendu affirmer et
du 19 octobre 1945 (mariages inter- L’article 2 de la loi du 28 octobre renforcer, à travers l’article 2 de la loi
venus entre le 22 octobre 1945 et 1997 portant réforme du service na- du 16 mars 1998, le principe de l’obli-
le 11 janvier 1973), sous réserve tional a maintenu en vigueur le ser- gation d’informer le public sur les dis-
qu’elles produisent leur acte de vice national dans sa forme tradition- positions en vigueur en matière de na-
mariage et, le cas échéant, leur li- nelle, c’est-à-dire le service national tionalité et plus particulièrement les
vret de famille ; actif, à l’égard des jeunes gens nés personnes auxquelles s’applique l’ar-
– les personnes françaises nées en avant le 1er janvier 1979 et l’a sus- ticle 21-7 nouveau du code civil.
Algérie avant le 1er janvier 1963 et pendu à l’égard des autres.
Une large campagne d’information
ayant conservé de plein droit la na- Pour les premiers, le service national sera lancée dans les prochains mois.
tionalité française à la suite de l’in- actif est régi par le Livre II du code Elle débutera dès le premier septem-
dépendance de ce territoire (cf. pa- du service national. bre prochain par la diffusion, à l’en-
ragraphe III de la circulaire 96/4
NOR JUS C 96 20082 C du 7 fé- Pour les seconds, nés à compter du semble des services administratifs
vrier 1996), sous réserve qu’elles 1er janvier 1979, le service national ré- concernés, d’une plaquette d’infor-
produisent le livret de famille ou nové consiste en une journée d’appel mation élaborée par le service d’in-
l’acte de notoriété leur servant de de préparation à la défense. formation et de communication du
preuve de leur état civil depuis l’in- ministère de la Justice, sur l’acquisi-
Le législateur a supprimé la perte de tion de plein droit de la nationalité
dépendance conformément aux
la faculté de répudier la qualité de française à majorité.
dispositions de l’ordonnance du
Français en cas de participation vo-
16 juillet 1962 rappelées au para- Le décret nº 98-719 du 20 août 1998
graphe nº687 de l’Instruction géné- lontaire aux opérations de recense-
ment compte tenu de l’allégement prévoit les conditions générales de
rale de l’état civil. mise en oeuvre de cette information
considérable des charges de ce nou-
Dans ces cas, le greffier en chef qui veau service national, et ne l’a laissé dont le contenu est précisé à l’article 1er.
aura établi le certificat de nationalité subsister qu’en cas d’engagement Expressément désignés à l’article 2-
française adressera au service central dans les armées françaises (article 20- 4º du décret précité, les tribunaux
d’état civil, sur demande signée par 4 modifié du code civil). d’instance, et notamment ceux com-
l’intéressé, l’avis de mention accom- pétents en matière de nationalité, ont
pagné des pièces d’état civil produi- De même, les articles 23-2 et 23-5 du
code civil qui privent les Français de un rôle de premier plan dans cette
tes et la copie du certificat de natio-
sexe masculin de la faculté de perdre mission d’information et devront y
nalité française aux fins, selon le cas,
leur nationalité tant qu’ils n’ont pas consentir un effort particulier.
d’établissement ou de reconstitution
de l’acte de naissance des personnes satisfait aux obligations du service na- Cet effort doit se traduire tant au ni-
concernées. tional actif sont modifiés. Cette règle veau du contenu de l’information dis-
ne subsiste qu’en ce qui concerne les pensée, que du mode de communi-
L’imprimé de demande d’acte et le personnes soumises aux obligations cation avec le public.
bordereau de transmission seront éta- du Livre II du code du service natio-
blis d’après les modèles joints en an- nal, c’est-à-dire au service national Indépendamment de toute demande
nexe (annexe II modèles C4 et C5) et dans sa forme traditionnelle. de certificat de nationalité française,
envoyés à l’adresse suivante : service il conviendra de renseigner les usa-
central d’état civil – rédaction 1 – 3) Une précision a été apportée à l’ar- gers par une information générale sur
44941 Nantes cedex 9. ticle 25 du code civil relatif à la dé- les principes du droit de la nationa-
chéance de la nationalité française.
lité, les conditions d’attribution et
V – Règles nouvelles Cette déchéance est exclue si elle a
d’acquisition de la nationalité fran-
en matière de perte de pour résultat de rendre l’intéressé
çaise et les facultés offertes pour la
apatride, ceci afin de mettre le droit
la nationalité française décliner ou la répudier, ainsi que sur
français en conformité avec la Con-
le nouveau régime d’acquisition de
1) L’article 20 de la loi du 16 mars vention des Nations Unies de 1961
plein droit de la nationalité française
1998 répare une omission antérieure sur la réduction des cas d’apatridie et
à la majorité.
dans la rédaction de l’article 23-3 du la Convention du Conseil de l’Europe
code civil en précisant que la perte sur la nationalité que la France envi- Vous trouverez annexés à la présente
de la nationalité française à la suite sage de signer et de ratifier. circulaire les modèles de déclarations
page 100 Gisti – La nationalité française

déjà visés établis conformément aux dereau de transmission au service cen- concerne la résidence habituelle des
prescriptions du décret nº 98-720 du tral d’état civil. enfants mineurs susceptibles de bé-
20 août 1998, outre ceux intégrant les néficier de l’effet collectif.
Par ailleurs, vous veillerez à intégrer,
modifications apportées par ce décret dans les déclarations souscrites au ti- Vous voudrez bien saisir la direction
en matière de pièces à produire, ainsi tre des articles 21-13, 21-14, 32-4 du des affaires civiles et du sceau (bureau
que des modèles d’avis de mention de code civil et de l’article 2 de la loi du de la nationalité) du ministère de la
certificat de nationalité française, 26 décembre 1964, la mention rela- justice des difficultés d’application de
d’imprimé de demande d’établisse- tive à la résidence alternative en cas la loi nouvelle qui pourraient se pré-
ment d’acte de naissance et de bor- de séparation ou de divorce en ce qui senter.
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 101

Circulaire n° 95-8/D3 du 5 mai 1995 NOR : JUS/C/95/20374/C

relative à la délivrance des certificats de nationalité française (BOMJ 1995/58)

Textes sources : nationalité française mises à part les vue de leur situation au regard du
Circulaires CIV 93-8 du 25 octobre 1993 ; décisions de justice. Il constitue un droit français de la nationalité.
Circ. CIV 93-12 du 29 décembre 1993 ; moyen de preuve pratique de la na-
Circ. CIV 94-16 du 27 juin 1994 ; Un certificat de nationalité française
tionalité française évitant de recourir
Circ. CIV 94-18 du 18 juillet 1994 ; ne peut normalement pas être délivré
à une instance judiciaire. C’est un
Circ. CIV 94-23 du 15 décembre 1994. au nom d’une personne décédée. Tou-
document de caractère administratif,
Texte abrogé : tefois les ayants droit du défunt sont
mais dont la portée dépasse celle d’un
Instruction du 20 avril 1959. amenés, dans certains cas, à justifier
simple avis puisque le certificat en
La loi n° 95-125 du 8 février 1995, de sa nationalité à la date du décès.
original fait foi, aux termes de l’arti-
dont les articles 15, 16 et 17 ont mo- Dans ces hypothèses vous mention-
cle 31-2 du code civil, jusqu’à preuve
difié les articles 31, 31-2 et 31-3 du du contraire. Au surplus, il met tou- nerez l’objet précis en vue duquel le
code civil, a transféré aux greffiers en jours son titulaire en position de dé- certificat est établi et vous indique-
chef la compétence pour délivrer les fendeur devant les tribunaux en cas rez que la personne concernée est
certificats de nationalité française. de contestation judiciaire de la natio- décédée. Le certificat sera adressé
nalité (art. 30 du code civil). directement par vos soins à l’orga-
Ces dispositions, dont l’entrée en vi-
gueur a été reportée à l’expiration d’un nisme ou au service à l’origine de la
En contrepartie, et pour assurer tant demande.
délai de trois mois par l’article 19 de
la loi, sont applicables à compter du en fait qu’en droit l’autorité de ce do-
cument qui a pris dans la pratique une 1.3. Durée de validité
10 mai 1995. A partir de cette date, le
juge d’instance n’a plus qualité pour importance considérable, la loi exige : Aucune disposition législative ou ré-
délivrer un certificat de nationalité 1° Que l’intéressé rapporte la glementaire ne limite dans le temps
française : les certificats qui seraient preuve de la nationalité de la même la durée de validité d’un certificat de
signés par lui ne se verraient pas con- façon que devant les tribunaux ju- nationalité française.
férer la valeur probante prévue par l’ar- diciaires (art. 31 du code civil) ;
ticle 31-2 du code civil et ne vaudraient Toutefois, certains faits ou actes juri-
que comme simples renseignements. 2° Que le certificat indique – comme diques tels que, par exemple, l’acces-
il en serait d’un jugement – les élé- sion à l’indépendance de territoires
Il convient d’observer que ces nou- ments de fait et de droit qui ont per-
velles dispositions ne sont pas appli- autrefois sous souveraineté française,
mis de l’établir et la ou les disposi- la fixation à l’étranger, le changement
cables dans les territoires d’outre-mer tions légales en vertu desquelles l’in-
et à Mayotte. d’état, ou l’exercice de certaines fa-
téressé a la qualité de Français (art. cultés de perdre la nationalité fran-
La présente circulaire a pour objet, 31-2 du code civil). Ces éléments çaise peuvent entraîner des consé-
sans aborder les règles de fond du sont nécessaires pour en contrôler quences sur la nationalité d’une per-
droit de la nationalité, de rappeler et la régularité et le bien-fondé. sonne et justifier un nouvel examen
de préciser, après certaines observa-
Ce contrôle est exercé soit adminis- de sa situation au regard du droit de
tions générales (I), la procédure de-
vant être suivie pour l’examen des trativement par la Chancellerie (art. la nationalité.
demandes (II), ainsi que les condi- 31-3 du code civil) soit par les tribu- Lorsque le bénéficiaire du certificat
tions d’établissement et de délivrance naux judiciaires (art. 29 du code civil
de nationalité dispose d’une faculté
des certificats de nationalité (III et et suivants).
de répudier la nationalité française,
IV). Il a en effet été constaté ces der- vous éviterez de mentionner que le
nières années un accroissement pré- 1.2. Caractère individuel
et personnel certificat est délivré à titre provisoire,
occupant des erreurs et des obten-
mais vous préciserez que cette per-
tions frauduleuses de certificats de Le certificat de nationalité française
nationalité. Des précisions seront ap- sonne dispose de la faculté de répu-
est délivré à toute personne physique dier la nationalité française, en indi-
portées en dernier lieu sur l’organisa- justifiant d’avoir la nationalité fran-
tion du service de nationalité (V). quant le terme du délai durant lequel
çaise au regard de la loi française. cette faculté lui est ouverte.
Cette circulaire remplace et abroge
l’instruction du 20 avril 1959. Le certificat est strictement individuel
1.4. Rôle personnel du greffier
et il ne saurait être établi de certificat
I – Observations générales en chef
collectif au nom de plusieurs person-
nes, même en faveur des enfants mi- Le certificat de nationalité française
1.1. Définition du certificat
neurs d’une même famille. Plusieurs est délivré par le greffier en chef lui-
de nationalité française
personnes d’une même famille peu- même et sous sa seule signature (art.
Le certificat de nationalité française vent, en effet, se trouver dans des si- 31 du code civil). Il est responsable
est le seul mode légal de preuve de la tuations très différentes du point de de la rédaction d’un document dont
page 102 Gisti – La nationalité française

l’établissement relève de sa propre En cas d’absence, un autre greffier en 3° Pour les personnes nées à l’étran-
compétence. Il lui appartient d’orga- chef peut être désigné dans les con- ger, qui ne résident pas en France, le
niser son service et donc de contrôler ditions prévues par les articles L 811- certificat de nationalité française est
effectivement le travail de prépara- 2 et R 812-17 du code de l’organisa- délivré par le greffier en chef du tri-
tion. Le nom du greffier en chef qui tion judiciaire. Une circulaire géné- bunal d’instance du premier arrondis-
délivre le certificat doit clairement rale sur la mise en œuvre de la loi sement de Paris (service de la natio-
être indiqué sur le certificat, à côté n° 95-125 du 8 février 1995 précisera nalité 4-14, rue Ferrus, 75014 Paris).
de sa signature. les modalités de cette procédure.
Toutefois :
1.5. Contrôle de la Chancellerie 2.2. Compétence territoriale – si ces personnes résident au Ma-
Ce contrôle qui résulte de l’article 31- Elle n’est déterminée par aucun texte. roc, le certificat de nationalité fran-
3 du code civil s’effectue de deux La délivrance d’un certificat de na- çaise est délivré par le greffier en
manières : tionalité française n’est pas un acte chef du tribunal d’instance de Bor-
juridictionnel, mais l’exercice d’une deaux ;
1° Avant la délivrance, lorsque la
attribution administrative. – si ces personnes résident en Tu-
Chancellerie est préalablement con-
sultée (cf. n° 3-6). Il conviendra en conséquence, pour nisie ou dans l’ancien ressort de la
la bonne organisation du service, de cour d’appel d’Alger, le certificat de
La Chancellerie a seule qualité pour nationalité française est délivré par
s’en tenir aux pratiques suivantes :
donner au greffier en chef des instruc- le greffier en chef du tribunal d’ins-
tions tendant à la délivrance ou au 1° Lorsque le demandeur réside en tance de Marseille ;
refus d’un certificat de nationalité France, le certificat de nationalité est
française ; les lettres ou avis émanant – si ces personnes résident dans
délivré par le greffier en chef du tri-
d’une autre autorité, quelle qu’elle l’ancien ressort de la cour d’appel
bunal d’instance spécialisé de son
soit, ne peuvent avoir trait qu’à l’exis- d’Oran, le certificat de nationalité
domicile.
tence d’une condition légale dont la française est délivré par le greffier
preuve se trouve en possession de Vous devez tout particulièrement vé- en chef du tribunal d’instance de
cette autorité (existence d’une natu- rifier le domicile du demandeur, afin Montpellier ;
ralisation, d’une déclaration, d’un de limiter les risques d’obtention frau- – si ces personnes résident dans
engagement dans l’armée, d’une auto- duleuse du certificat de nationalité en l’ancien ressort de la cour d’appel
risation de séjour, etc.). Ces indica- exigeant du requérant qu’il fournisse de Constantine, le certificat de na-
tions ne constituent qu’un simple élé- au moins un document établissant son tionalité française est délivré par le
ment qu’il appartient au greffier en domicile et figurant à titre d’exemple greffier en chef du tribunal d’ins-
chef d’utiliser sous sa responsabilité. parmi les documents suivants : tance de Nîmes ;
Au contraire, les avis de la Chancel- a) Certificat d’imposition ou de non – si ces personnes résident à Mada-
lerie (bureau de la nationalité de la imposition ; gascar, le certificat de nationalité
direction des affaires civiles et du b) Quittances d’assurance (incen- française est délivré par le greffier
sceau) sont des instructions qui lient die, risques locatifs ou responsabi- en chef du tribunal d’instance de
le greffier en chef. lité civile) pour le logement ; Saint-Denis-de-la-Réunion.
2° Après la délivrance : la Chancelle- c) Factures récentes d’électricité, de Les demandes concernant les mineurs
rie peut être amenée, dans certains cas, gaz ou de téléphone ; nés à l’étranger et résidant à l’étranger
si un certificat comporte une erreur d) Quittances d’allocation familiale doivent être adressées au tribunal com-
ou est mal rédigé, à demander au pro- ou de sécurité sociale ; pétent en fonction de cette résidence ;
cureur de la République compétent le mineur étant, dans ce cas, dûment
d’engager une action devant les tribu- e) Contrat de location en cours de représenté par la personne qui exerce
naux judiciaires aux fins de faire dé- validité. l’autorité parentale à son égard.
cider que le titulaire du certificat est Lorsque le demandeur habite chez un En cas de changement de domicile de
étranger (art. 29-3 du code civil). particulier, vous devez demander une l’intéressé au cours de l’instruction,
attestation signée de l’hébergeant cer- le certificat de nationalité française
II – Examen de la demande tifiant que le demandeur réside effec-
de délivrance de certificat sera notifié par le greffier en chef com-
tivement à son domicile. L’hébergeant pétent en fonction de ce nouveau do-
de nationalité française doit de surcroît justifier de son iden- micile.
tité et de l’exactitude de son domi-
2.1. Compétence d’attribution cile selon les modalités décrites ci- 2.3. Demande personnelle
L’article 31 du code civil réserve ex- dessus.
Le certificat de nationalité est un do-
clusivement au greffier en chef la qua- En cas d’urgence justifiée, le greffier cument strictement individuel et la
lité pour délivrer un certificat de na- en chef de la résidence du requérant, demande de délivrance doit être per-
tionalité. Il y a lieu de rappeler que même momentanée, pourra délivrer sonnelle. En cas d’impossibilité de se
seuls les greffiers en chef de certains un certificat de nationalité française. déplacer, la requête peut être instruite
tribunaux d’instance, désignés par le
par courrier.
décret n° 93-1360 du 30 décembre 2° Si le demandeur ne réside pas en
1993 auquel renvoie l’article 31-1 du France mais y est né, le certificat de Les demandes des personnes qui ré-
code civil, ont compétence pour dé- nationalité française est délivré par le sident à l’étranger sont instruites, et
livrer des certificats de nationalité greffier en chef du tribunal d’instance les décisions les concernant sont no-
française. spécialisé de son lieu de naissance. tifiées par l’intermédiaire de nos con-
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 103

suls à l’étranger avec lesquels il sera La détermination de la nationalité Nantes Cedex 09). Les copies de ces
correspondu sous couvert de la valise française résulte de l’existence de faits actes sont adressées sur papier sécu-
diplomatique, 37, quai d’Orsay, ou d’actes juridiques et fréquemment risé depuis le 17 janvier 1994.
75700 Paris. de la réunion de ces deux sortes d’élé-
ments. 3.3. Filiation
2.4. Cas des mineurs
Les premiers sont le plus souvent la Sa preuve résulte de la production des
Le mineur de dix-huit ans doit être naissance et la résidence. Les seconds actes de l’état civil. Pour produire ef-
représenté par la personne qui exerce sont, soit des actes juridiques concer- fet en matière de nationalité, elle doit
l’autorité parentale à son égard. nant l’état de la personne (reconnais- être établie pendant la minorité (art.
sance, légitimation, mariage), soit des 20-1 et 22- 1 du code civil).
Vous vous assurerez que cette per-
sonne a bien qualité pour le représen- actes juridiques propres au droit de Il y a lieu de rappeler que la filiation
ter. L’état civil et le domicile du repré- la nationalité, qu’ils soient positifs et légitime est établie dans les conditions
sentant seront indiqués sur le certifi- manifestes (déclaration, naturalisa- prévues par les articles 312 et suivants
cat de nationalité délivré au mineur. tion) ou que la constatation de leur du code civil. Elle résulte de la pro-
défaut constitue une condition légale duction de la copie intégrale de l’acte
Toutefois, compte tenu des disposi- (non-répudiation lorsqu’une telle fa- de naissance sur lequel doit figurer la
tions de l’article 17-3 du code civil aux culté était ouverte). qualité d’époux des parents.
termes desquelles « … les demandes
en vue d’acquérir, de perdre la natio- L’article 31-2 du code civil exige que En cas de doute, vous solliciterez la
nalité française ou d’être réintégré dans le greffier en chef constate expressé- production de l’acte de mariage des
cette nationalité, ainsi que les déclara- ment l’existence ou la réunion de ces parents.
tions de nationalité peuvent, dans les éléments d’où résulte l’attribution ou
l’acquisition de la nationalité fran- La filiation naturelle est établie dans
conditions prévues par la loi, être fai-
çaise. Les actes, pièces, documents et les conditions prévues aux articles
tes sans autorisation dès l’âge de seize
justificatifs, doivent être produits en 334-8 et suivants du code civil, par re-
ans », il y a lieu également d’admet-
original afin d’éviter les fraudes. connaissance volontaire, par la posses-
tre que les demandes de délivrance
sion d’état, ou par l’effet d’un juge-
de certificat puissent être personnel-
3.2. Preuve des faits d’état civil ment. Elle sera prouvée selon les cas,
lement formées par les mineurs dès
par la production de la copie intégrale
l’âge de seize ans. Cette preuve ne peut résulter que de
de l’acte de naissance portant mention
la production des copies intégrales et
2.5. Vérification d’identité de la reconnaissance ou d’un acte de
en original des actes d’état civil rela-
notoriété dressé pendant la minorité
Vous devez, en tout état de cause, que tifs aux faits à prouver.
conformément à l’article 311-3 du
l’intéressé comparaisse personnelle- En particulier, il est rappelé que ni les code civil, ou par la production du ju-
ment ou que la demande soit instruite actes de notoriété dressés en applica- gement établissant cette filiation.
par courrier, vérifier l’identité du re- tion de l’article 71 du code civil, ni les
quérant et demander la production de Par application des règles de conflits
livrets de famille, qui ne sont pas né-
tout document d’identité français ou de loi figurant aux articles 311-14 et
cessairement tenus à jour, ne sont suf-
étranger tels que : suivants du code civil, il y a parfois
fisants et que, aux termes de l’article 5
lieu, dans certains cas, d’appliquer la
– carte nationale d’identité, même du décret n° 53-914 du 26 septembre
loi étrangère.
périmée (française ou étrangère) ; 1953, la simple fiche d’état civil ne peut
être utilisée pour la délivrance d’un Toutefois, si la teneur de la loi étran-
– passeport, même périmé - titre de
certificat de nationalité française. gère ne peut être établie, vous pouvez
séjour ;
appliquer la loi française. L’article 31-
Les actes de l’état civil dressés à
– permis de conduire ; 2 du code civil prévoit en effet que
l’étranger doivent, pour pouvoir être
– carte d’identité professionnelle - « pour l’établissement du certificat de
utilisés en France, être traduits et dans
carte d’identité militaire, etc. nationalité française, le greffier en chef
certains cas légalisés (cf. instruction
pourra présumer, à défaut d’autres élé-
En cas de perte ou de vol, il devra générale relative à l’état civil du
ments, que les actes d’état civil dressés
vous être produit un récépissé de 21 septembre 1955 n° 516 et n° 592).
à l’étranger et qui sont produits devant
perte ou vol. Vous trouverez ci-joint en annexe
lui emportent les effets que la loi fran-
[non reproduite ici] la liste des pays
çaise y aurait attachés ».
III – Établissement du certi- dont les actes de l’état civil sont dis-
ficat de nationalité française pensés de légalisation. Si un jugement étranger prononçant
une adoption plénière est produit,
Je vous rappelle également que cer-
3. 1. Constatation de l’existence vous inviterez l’intéressé à solliciter
tains actes de l’état civil concernant des
des conditions légales auprès du procureur de la Républi-
Français ayant connu des événements
que territorialement compétent la
Il convient de ne pas oublier que la de l’état civil à l’étranger, ou bien dres-
transcription préalable du jugement
nationalité est soumise au régime de sés avant l’accession à l’indépendance
sur les registres de l’état civil (cf. ins-
la preuve légale (art. 30-1 du code ci- de territoires anciennement sous sou-
truction générale relative à l’état civil
vil) et qu’on ne peut remédier au dé- veraineté française, ou bien concer-
n° 211 et 585-1).
faut d’une condition exigée par la loi, nant des étrangers ayant acquis la na-
notamment au moyen d’arguments tionalité française par décret ou par Lorsque l’adopté est né à l’étranger,
tirés de la simple possession d’état de déclaration peuvent être détenus par la transcription est effectuée sur les
Français chez l’intéressé, ou de sa le service central d’état civil du minis- registres du service central de l’état
bonne foi. tère des affaires étrangères (44941 civil par le procureur de la Républi-
page 104 Gisti – La nationalité française

que de Nantes (art. 1050, alinéa 2 du 1993, n° 69, p. 46 ; Cass. Civ. 1, 28 jan- nalité française, conduisant ainsi à de
nouveau code de procédure civile). vier 1992. – Bull. Cass. 1992 1, n° 32, graves erreurs.
p. 24). Dans cette définition, l’élément
3.4. Preuves préconstituées Or, le certificat doit mentionner très
essentiel, plus que le fait précis de la
propres au droit de la nationalité précisément le ou les textes applica-
résidence est la fixité, la permanence
(décret ou déclaration) bles ainsi que les faits ou actes juridi-
de cette résidence caractérisée par la
ques qui commandent l’application
Lorsque le point à vérifier est l’exis- coïncidence avec les attaches familia-
de la loi de nationalité (cf. 1-1).
tence ou la non-existence d’un décret les et les occupations.
ou d’une déclaration, le ministère Il doit être motivé et les conditions
Ainsi, le lieu de fixation des attaches
chargé des naturalisations a qualité dans lesquelles son bénéficiaire s’est
familiales sera prouvé par la justifica-
pour confirmer cette existence ou vu attribuer, a acquis, a conservé la
tion du ou des mariages et de la rési-
cette non existence pour tous les dé- nationalité française ou a été réinté-
dence du ou des conjoints, des date
crets, pour les déclarations enregis- gré dans cette nationalité, exposées.
et lieu de naissance des enfants et de
trées antérieurement à la date du leur résidence. Le lieu de fixation des Chacune des pièces produites sur la-
1er juillet 1994 ainsi que, postérieure- occupations sera justifié, selon leur quelle le certificat est fondé et dont il
ment à cette date, pour les déclara- nature, par des bulletins de salaires, tire sa force probante particulière sera
tions d’acquisition de la nationalité certificats de travail, attestations expressément visée : actes de l’état ci-
française à raison du mariage. L’exis- d’inscriptions, etc. vil, justificatifs d’identité, éléments de
tence ou la non-existence des autre possession d’état de Français (précé-
déclarations enregistrées postérieure- 3.6. Consultation dents certificats de nationalité fran-
ment au 1er juillet 1994 doit être véri- de la Chancellerie çaise, passeport, carte nationale
fiée en sollicitant la production de la d’identité, état signalétique et des ser-
Cette consultation est obligatoire si
copie intégrale de l’acte de naissance vices, immatriculation consulaire,
l’examen du cas nécessite l’applica-
de la personne intéressée. etc.). Ces pièces seront précisément
tion ou l’interprétation d’une loi
Toutefois, je rappelle que : étrangère (art. 19, 19-1 et 32-3 du désignées par leurs références, leur
code civil) ou de la Convention du date d’établissement, l’autorité dont
1° Une vérification concernant une elles émanent.
conseil de l’Europe du 6 mai 1963 sur
déclaration à fin de répudier la natio-
la réduction des cas de pluralité de Le résultat des vérifications effectuées
nalité française concernant une per-
nationalités. La Chancellerie peut auprès d’autres départements minis-
sonne domiciliée dans le ressort de
également être consultée lorsqu’il tériels et la référence de l’avis de la
votre tribunal pendant la période
existe une difficulté sérieuse, un pro- Chancellerie lorsqu’elle a été consul-
durant laquelle cette faculté pouvait
blème d’interprétation ou une situa- tée préalablement à la délivrance du
être exercée, peut être effectuée dans
tion douteuse. certificat, seront indiqués.
le registre des déclaration du tribu-
nal dès lors que la preuve de ce do- Je vous rappelle que la consultation L’adresse complète du bénéficiaire à
micile est rapportée. de la Chancellerie doit être effectuée la date de délivrance doit être men-
sur l’imprimé référencé 94 OM 149 tionnée.
2° Pour l’application des articles 23-
auquel sera joint l’accusé de réception
4 et 23-5 (91 et 94 du code de la na- D’une manière générale, le certificat
habituel et que cet imprimé doit être
tionalité française), la vérification ne doit comporter aucune mention
complètement et précisément rempli
n’est utile que lorsque la personne (renseignements relatifs à l’état civil, manuscrite, ni être raturé, ni être mo-
concernée a été domiciliée à l’étran- difié par l’usage de correcteurs liqui-
au domicile du demandeur et, le cas
ger. Vous devez en conséquence l’in- échéant, de son représentant, rensei- des.
terroger sur ce point et, le cas échéant, gnements relatifs à la possession d’état
solliciter la production de justificatifs. Enfin, le nom du greffier en chef si-
de Français et au document d’iden- gnataire doit figurer clairement à côté
3° L’existence d’une déclaration sous- tité présenté). de sa signature. L’usage d’une
crite en vertu de l’article 94 ancien du Les pièces doivent être soit transmises « griffe » n’est pas possible.
code de la nationalité française peut en original, soit certifiées conformes Un modèle de certificat de nationa-
être vérifiée sur les listes publiées par aux originaux produits. Si les pièces lité française est annexé à la présente
le ministère chargé des naturalisations sont produites en photocopies, vous circulaire dont vous pouvez vous ins-
lorsque le mariage entre une Fran- devez le mentionner expressément. pirer, à titre d’exemple, afin d’éviter
çaise et un étranger a été célébré en-
les erreurs liées à la méconnaissance
tre le 19 octobre 1945 et le 31 décem- IV – Rédaction et délivrance des règles de rédaction.
bre 1969. du certificat de nationalité
française 4.2. Nom patronymique et état
3.5. Domicile de nationalité
civil
Le domicile, au sens du droit de la 4.1. Rédaction du certificat
Le bénéficiaire du certificat doit être
nationalité, a été défini par la Cour de
L’importance de la rédaction du cer- désigné sous le nom qui résulte des
cassation comme « la résidence effec-
tificat doit être soulignée. actes de l’état civil produits, au jour
tive présentant un caractère stable et
de la délivrance du certificat. L’état
permanent et coïncidant avec le centre En effet, il arrive que des certificats
civil de ses père et mère doit être in-
des attaches familiales et des occupa- soient délivrés sans se référer au texte
diqué s’il est connu.
tions » (V. Cass. Civ. 1. – 6 avril 1993. – de la loi et sans constater expressé-
Bull. Cass. 1994, n° 143, p. 105 ; Cass. ment l’existence des éléments de fait Les changements ou modifications
Civ. 1. – 10 février 1993, Bull. Cass. ou de droit qui déterminent la natio- résultant d’une décision étrangère
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 105

sont inopposables en France. Ce fier en chef dans le cadre d’une nou- cat délivré ou du refus notifié, le dou-
changement du nom d’une personne velle demande de délivrance d’un cer- ble des pièces produites ayant servi à
de nationalité française ne peut résul- tificat de nationalité. l’établissement du certificat.
ter que d’une décision des autorités
S’il vous apparaît qu’un certificat de Vous conserverez également au dossier
françaises dans les conditions prévues
nationalité a été précédemment déli- le double des avis de la Chancellerie
par la loi française, sous réserve des
vré à tort à une personne ne justifiant lorsque celle-ci aura été consultée.
exceptions suivantes.
pas qu’elle a la qualité de Français,
– la France a conclu le 4 septembre vous consulterez obligatoirement la 5.2 Le registre d’ordre
1958 avec les divers pays membres de Chancellerie afin que toutes instruc-
A compter du 1er janvier 1996, le re-
la commission internationale de l’état tions utiles puissent vous être données.
gistre d’ordre des certificats de na-
civil une Convention relative aux
Je rappelle que, depuis le 1er janvier tionalité devra être tenu chaque an-
changements de noms et de prénoms.
1995, le certificat doit impérativement née selon le modèle ci-joint en an-
Il résulte des dispositions de cette
être établi sur un papier sécurisé spé- nexe. Les modifications visent à faire
Convention que les décisions défini-
cifique qui est fourni exclusivement apparaître clairement le nombre de
tives intervenues dans un de ces États
par l’Imprimerie nationale. dossiers, le nombre de certificats dé-
et accordant un changement de noms
livrés et le nombre de refus notifiés.
ou de prénoms à ses ressortissants 4.4. Refus de délivrance Il permettra de renseigner plus faci-
sont exécutoires en France même si
la personne en cause a également la Le refus d’établir un certificat de na- lement l’état statistique n° 5 annexé
nationalité française (cf. instruction tionalité française peut faire l’objet à la circulaire du 9 février 1995,
générale relative a l’état civil n° 578 d’un recours hiérarchique à la Chan- n° NOR : 9560012C, DAGE 95/31EI,
et n° 579) ; cellerie. D’autre part, il est toujours destiné à mieux mesurer l’activité des
loisible à l’intéressé de se pourvoir juridictions en matière de nationa-
– par ailleurs, un protocole d’accord devant les tribunaux conformément lité. Je vous rappelle sur ce point
administratif a été signé avec le Ma- à l’article 29-3 du code civil. qu’il vous est demandé de servir cet
roc le 1er juin 1978 aux termes duquel état à la fin de chaque trimestre au
l’attribution du nom effectuée à leurs En conséquence, tout refus de déli-
centre d’exploitation statistique :
ressortissants par les autorités maro- vrer un certificat doit être écrit, mo-
107, rue du Landreau, 44071 Nantes
caines, est toujours prise en considé- tivé et notifié à l’intéressé par lettre
Cedex 03.
ration sur justification de la décision ou de préférence par procès-verbal.
marocaine (JO du 1er octobre 1978, Lorsque le refus est opposé en exé- Les dossiers de demande de certifi-
cf. instruction générale relative à l’état cution des instructions contenues cat de nationalité que vous instruisez,
civil n° 191-1 et n° 579-1). dans une dépêche de la Chancellerie, les délivrances de certificats et les re-
ces motifs en seront notifiés à l’inté- fus de délivrance devront faire l’ob-
4.3. Délivrance du certificat ressé dans les mêmes conditions. jet de comptages distincts. Les numé-
de nationalité française ros d’ouverture de dossiers devront
V – Organisation du service se suivre sur le registre, mais les nu-
Le certificat de nationalité française est de nationalité méros de comptage de délivrance ou
délivré sous la responsabilité du gref-
L’instruction des dossiers de certifi- de refus, pris chacun dans une série
fier en chef, en un exemplaire original
cats de nationalité française, l’établis- annuelle différente, eu égard aux dé-
que l’intéressé doit conserver. Vous
sement des certificats et la notifica- lais d’instruction, ne se suivront pas
pouvez toutefois, exceptionnellement,
tion des refus constituent une activité nécessairement.
délivrer simultanément plusieurs
exemplaires d’un même certificat, à la complexe et importante des tribu- Afin de permettre une recherche ef-
condition qu’il vous soit justifié d’un naux d’instance dont les conséquen- ficace, il conviendra de faire figurer
intérêt précis (inscription à plusieurs ces vis-à-vis des personnes méritent le numéro de dossier et le numéro de
concours par exemple) et de mention- d’être soulignées. délivrance sur le certificat délivré.
ner expressément, dans chacun des Il appartient au greffier en chef d’or-
exemplaires de ce certificat, l’objet Si plusieurs certificats sont, à titre
ganiser son service pour permettre la
précis en vue duquel il a été délivré. exceptionnel, délivrés simultanément
délivrance des certificats de nationa-
dans un même dossier, le numéro de
Chaque nouvelle demande de certifi- lité dans des délais raisonnables, tout
ce dossier devra figurer sur chacun de
cat impose de réexaminer l’ensemble en assurant un contrôle rigoureux de
ces certificats et un seul numéro de
de la situation du pétitionnaire et un l’exactitude juridique de ces certifi-
comptage de délivrance sera attribué.
nouveau certificat de nationalité fran- cats (cf. 1-4).
Vous mentionnerez toutefois sur le
çaise ne peut être délivré sur la seule registre le nombre d’exemplaires ori-
5.1. Les dossiers de nationalité
présentation de l’original d’un précé- ginaux des certificats délivrés simul-
dent certificat. Vous constituerez un dossier de na- tanément.
tionalité pour chaque demande.
La présentation de l’original d’un cer- Vous pouvez mettre en place immé-
tificat qui aurait été précédemment Afin de permettre un contrôle plus diatement ce nouveau registre d’ordre.
délivré est bien évidemment un ren- efficace des certificats délivrés, de fa-
seignement de première importance ciliter l’établissement éventuel d’un Vous voudrez bien me saisir des dif-
pour l’étude de la situation de la per- nouveau certificat, vous conserverez ficultés d’application des présentes
sonne en cause, mais ne lie pas le gref- au dossier, outre le double du certifi- instructions.

[NDLR : Sur le même thème, voir les circulaires du 1er octobre 2004, p. 71, et du 24 décembre 1998, p. 90]
page 106 Gisti – La nationalité française

Circulaire n° 94/16 du 27 juin 1994 NOR : JUS C 94 20582 C

relative à l’enregistrement des déclarations de nationalité


par les juges d’instance (BOMJ 1994/54)

Le ministre d’État, garde des sceaux, minis- cédemment données (Circ. n° 93/8, Il convient de rappeler que la majo-
tre de la Justice 25 oct. 1993 et 93/12, 29 déc. 1993). rité s’entend au sens de la loi française
[...] (C. civ., art. 17-5) et que si l’adoption
Textes sources : I – Recevabilité des a été prononcée à l’étranger, l’acte qui
– Loi n° 93-933 du 22 juillet 1993 réformant déclarations de nationalité la constate doit faire l’objet au préala-
le droit de la nationalité ; ble d’une décision d’exequatur rendue
– Décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 re- L’enregistrement est une formalité
en France. La notion de recueil, ap-
latif à la manifestation de volonté, aux décla- substantielle à défaut de laquelle la
rations de nationalité, aux décisions de natu-
préciée par le juge d’instance, recou-
déclaration est nulle et de nul effet (C.
ralisation, de réintégration, de perte, de dé- vre la réalité de fait d’un enfant déta-
civ., art. 26-1). Son objet est de véri-
chéance et de retrait de la nationalité française ; ché de son milieu familial étranger et
fier la régularité de la déclaration, c’est-
– Circulaires Civ. 93/8 NOR JUS/C/93/ n’en ayant plus subi l’influence, et dont
20789/C du 25 octobre 1993 et Civ. 93/12 à-dire que les conditions prévues par
l’entretien et l’éducation ont été assu-
NOR JUS/C/93/21052/C du 29 décembre la loi sont satisfaites. C’est la mention
rés pendant un délai qui, s’il n’a pas
1993. de l’enregistrement qui donne à la dé-
été fixé par la loi, doit avoir été néan-
claration la force opposable d’un titre.
L’article 26-1 du Code civil confie au moins assez long pour que cet enfant
juge d’instance l’enregistrement des L’existence des conditions de receva- ait atteint un degré d’assimilation suf-
déclarations souscrites en France. bilité est appréciée à la date de la sous- fisant (Cass. 1re civ., 8 janv. 1968, RC
Cette disposition, dont l’entrée en vi- cription de la déclaration. En effet, DIP. 1968, p. 276 ; CA Limoges,
gueur avait été repoussée par l’arti- dans le procédé déclaratif, c’est la 11 mai 1970, RC DIP. 1970, p. 665).
cle 51 de la loi n° 93-933 du 22 juillet volonté du déclarant qui est le fait Conformément aux dispositions de
1993, est applicable à compter du déterminant pour l’acquisition, la l’article 17-3 du Code civil, les mineurs
1er juillet 1994 et concerne les décla- perte ou la réintégration. Cette vo- âgés de plus de 16 ans peuvent sous-
rations aux fins d’acquérir, de perdre, lonté ne produit effet que si, à la date crire seuls cette déclaration tandis que
de répudier la nationalité française ou où elle est exprimée, les conditions ceux âgés de moins de 16 ans doivent
d’être réintégré dans cette nationalité. légales sont remplies. être représentés par ceux qui exercent
Seules les déclarations acquisitives Les situations légales dont le décla- à leur égard l’autorité parentale.
souscrites en vertu de l’article 21-2 du rant revendique le bénéfice peuvent Les modalités de souscription de cette
Code civil (à raison du mariage avec tendre à l’acquisition de la nationa- déclaration sont énoncées par l’arti-
un Français) sont, par dérogation, lité française ; à la réintégration dans cle 16 du décret du 30 décembre 1993.
enregistrées par le ministre chargé des la nationalité française ou à la perte
naturalisations. de la nationalité française. 1.2. Déclaration à raison de la pos-
session d’état de Français (C civ.,
Le décret n° 93-1362 du 30 décem- A – Déclarations acquisitives art. 21-13)
bre 1993 relatif à la manifestation de de la nationalité française
volonté, aux déclarations de nationa- La loi du 22 juillet 1993 n’a pas mo-
lité, aux décisions de naturalisation, 1.1. Déclaration à raison de l’adoption difié les conditions de souscription de
de réintégration, de perte, de dé- ou du recueil en France (C. civ., cette déclaration. Il convient toutefois
chéance et de retrait de la nationalité art. 21-12) d’indiquer que l’article 57 du Code de
française (JO 31 déc. 1993) a précisé la nationalité prévoyant la faculté
L’article 47 de la loi du 22 juillet 1993
les formalités à observer dans l’ins- d’opposition du gouvernement a été
a abrogé le dernier alinéa de l’arti-
truction et l’enregistrement des décla- abrogé (art. 47 de la loi).
cle 55 du Code de la nationalité fran-
rations de nationalité. çaise prévoyant la possibilité pour un Cette disposition offre aux personnes
La présente circulaire a pour objet de enfant étranger recueilli en France par qui ont été à tort considérées comme
rappeler, lorsque cela apparaît néces- un étranger y résidant depuis cinq ans françaises pendant dix années au
saire, les dispositions législatives ap- au moins d’acquérir la nationalité moins avant la découverte de leur ex-
plicables et d’apporter, au titre du française, ainsi que l’article 57 pré- tranéité, la possibilité de « régulari-
voyant le droit d’opposition du gou- ser » leur situation en souscrivant une
décret précité, les compléments des-
vernement. déclaration acquisitive de nationalité.
tinés à vous permettre d’instruire et
d’enregistrer les déclarations dans les Les conditions de recevabilité de cette Je rappelle que la possession d’état de
meilleures conditions. Elle complète déclaration n’ont pour le reste pas été Français est définie par un ensemble
les instructions qui vous ont été pré- modifiées par la nouvelle loi. de faits, dont l’appréciation est pure-

[NDLR : à compter du 1er janvier 2010, ce sont les greffiers en chef des TI qui sont compétents pour recevoir et enregistrer les
déclarations de NF hors mariage et non plus les juges d’instance]
Textes d’application [circulaires] – Gisti page 107

ment objective, qui traduisent l’appa- Ne peuvent en conséquence acquérir 1.4. Déclaration en vue de réintégrer
rence du lien de nationalité unissant la nationalité française en vertu de cet la nationalité française en application
une personne à l’État français. Ces faits article, les personnes qui ont perdu de l’article 24-2 du Code civil
sont tirés à la fois du comportement la nationalité française par déclara-
Cette possibilité est offerte aux per-
de l’intéressé qui s’est conduit en tous tion, par décret, par voie de disposi-
sonnes qui étaient françaises d’origine
points comme l’aurait fait un Français tion générale ou par l’effet d’un traité
international, ou celles à qui la natio- et qui ont perdu cette nationalité soit
et de la réaction de l’État et des admi-
nalité française ne pouvait juridique- à raison de leur mariage avec un étran-
nistrations qui l’ont toujours, quand
ger, soit à raison de l’acquisition par
l’occasion s’en est présentée, tenu pour ment être transmise par filiation.
mesure individuelle d’une nationalité
Français : accomplissement des obli-
La recevabilité de cette déclaration est étrangère.
gations militaires, inscription sur les lis- soumise à la seule condition que le
tes électorales ou des jurés, nomina- Les personnes qui ont acquis la natio-
déclarant ait conservé ou acquis des
tion en qualité de fonctionnaire, déli- nalité française postérieurement à leur
liens manifestes d’ordre culturel, pro-
vrance d’une carte nationale d’identité, naissance ne peuvent donc souscrire
fessionnel, économique ou familial
d’un passeport, d’une carte d’électeur la déclaration prévue par l’article 24-2
avec la France. Vous devez apprécier
ou d’un certificat de nationalité fran- du Code civil ; ces personnes peuvent
l’existence de ces, liens avec la France
çaise, immatriculation consulaire, de manière très concrète en recher- toutefois solliciter leur réintégration
transcription des actes à l’état civil con- par décret en vertu des dispositions de
chant s’ils traduisent un rattachement
sulaire (v. Cass. 1re civ., 22 mars 1960, l’article 24-1 du Code civil.
effectif avec la France.
JCP 61 II 1 1917).
Ces liens peuvent par exemple être Le déclarant ne peut se prévaloir ex-
Ainsi la possession d’état sera-t-elle clusivement que de l’un des deux mo-
caractérisés par le fait d’appartenir à
caractérisée par un faisceau d’élé- des de perte prévus par l’article 24-2.
une association qui a pour objet de
ments échelonnés dans le temps. répandre la culture française, d’en- Sont considérés comme ouvrant droit
Pour permettre le contrôle de la bonne voyer ses enfants dans des établisse- à la réintégration par déclaration, les
foi de la possession d’état, toute pré- ments scolaires français, d’exercer cas de perte de la nationalité française
cision sera donnée par l’intéressé sur une activité dans une entreprise fran- à raison du mariage avec un étranger
la date et les circonstances dans les- çaise ou collaborant étroitement avec résultant de l’application de l’arti-
quelles son extranéité a été découverte. des organismes français, de conserver cle 8, alinéa troisième de la loi du
en France des biens mobiliers ou im- 10 août 1927, de l’article 94 ancien du
Il serait souhaitable, lorsque vous êtes mobiliers, de maintenir des relations Code de la nationalité française (Ord.
amené à refuser la délivrance d’un cer- avec sa famille résidant en France. 19 oct. 1945), de l’article 1er des Con-
tificat de nationalité française à une
ventions franco-belges du 12 septem-
personne qui a la possession d’état de Dès lors que l’intéressé apporte la
bre 1928 et du 9 janvier 1947, de
Français, que vous examiniez systéma- preuve qu’il a fixé en France son do-
l’article 12 bis de la Convention
tiquement la possibilité d’une « régu- micile au sens du droit de la nationa-
lité, il peut être admis qu’il possède franco-vietnamienne du 16 août 1955.
larisation » de la situation de l’inté-
ressé par application des dispositions des liens manifestes avec la France au Sont également considérés comme
de l’article 21-13, notamment lorsqu’il sens de l’article 21-14. ouvrant droit à la réintégration par
s’agit de personnes originaires de ter- déclaration, les cas de perte de la na-
Sont toutefois dispensées de prouver
ritoires autrefois sous souveraineté tionalité française à raison de l’acqui-
l’existence de ces liens, les personnes
française qui, par suite d’une mauvaise sition par mesure individuelle d’une
qui ont effectivement accompli des
interprétation de textes législatifs ou nationalité étrangère résultant de l’ap-
services militaires dans une unité de
conventionnels ont continué à tort à plication de l’article 87 ancien du
l’armée française ou combattu dans
être considérées comme françaises. Il Code de la nationalité française (Ord.
les armées françaises ou alliées en
convient de rappeler que, lorsque la 19 oct. 1945), de l’article 88 du Code
temps de guerre. Les conjoints survi-
validité des actes passés antérieure- de la nationalité française, de l’article
vants de ces personnes peuvent éga-
ment à la déclaration était subordon- 23-1 du Code civil, de l’article 8 c de
lement souscrire cette déclaration.
née à la possession de la nationalité la Convention franco- tunisienne du
française, cette validité ne peut être Il serait souhaitable, lorsque vous êtes 3 juin 1955 et de l’article 1 er
contestée pour le seul motif que le amenés à refuser la délivrance d’un cer- paragraphe 1er de la Convention du
déclarant n’avait pas cette nationalité. tificat de nationalité française en oppo- Conseil de l’Europe du 6 mai 1963.
sant la fin de non-recevoir prévue par
Les modalités de souscription de cette Le déclarant doit avoir conservé ou
l’article 30-3, que vous examiniez sys-
déclaration sont énoncées par l’arti- acquis des liens manifestes avec la
tématiquement la possibilité pour l’in-
cle 17 du décret du 30 décembre 1993. France, notamment d’ordre culturel,
téressé de souscrire cette déclaration.
économique ou familial.
1.3. Déclaration prévue par l’article 21- Les modalités de souscription de cette
14 du Code civil Ces liens doivent être appréciés de
déclaration sont énoncées par l’arti-
manière très concrète, en recherchant
Il s’agit d’un nouveau cas d’acquisition cle 18 du décret du 30 décembre 1993.
s’ils traduisent un attachement effec-
de la nationalité française qui concerne tif à la France, comme pour la décla-
B – Déclarations en vue de
exclusivement les personnes d’origine ration prévue par l’article 21-14. Dès
réintégrer la nationalité française
française par filiation qui ont perdu la lors que l’intéressé apporte la preuve
nationalité française par désuétude en La réintégration est l’institution par qu’il a fixé en France son domicile au
application de l’article 23-6 du Code laquelle une personne qui a perdu sa sens du droit de la nationalité, il peut
civil ou à qui a été opposée la fin de nationalité peut la recouvrer sans ré- être admis qu’il possède des liens
non-recevoir prévue par l’article 30-3. troactivité. manifestes avec la France.
page 108 Gisti – La nationalité française

Les modalités de souscription de cette La souscription de cette déclaration Vous apprécierez si cette condition est
déclaration sont énoncées par l’arti- n’est précédée d’aucune autorisation satisfaite en recherchant très concrè-
cle 19 du décret du 30 décembre préalable et peuvent en bénéficier tement quelle est la durée de la pré-
1993. toutes les personnes qui justifient des sence en France de la personne con-
conditions prévues par le texte, no- cernée, la nature de ses occupations et
1.5. Déclaration en vue de réintégrer tamment d’avoir possédé la nationa- de ses activités professionnelles et sur-
la nationalité française en application lité française, quel que soit l’État an- tout où sont fixées ses attaches fami-
de l’article 32-4 du Code civil ciennement sous souveraineté fran- liales, son ou ses conjoints, ses enfants.
Les ressortissants des ex-territoires çaise qui a accédé à l’indépendance
dont ils sont originaires. Vous demanderez ainsi au déclarant
d’outre-mer de la République fran-
de vous faire connaître sa situation
çaise ayant accédé à l’indépendance La recevabilité de cette déclaration est familiale et de produire, en plus des
pouvaient, jusqu’à la date d’entrée en soumise à la condition de l’établisse- justificatifs d’adresse, tous documents
vigueur de la loi n° 93-933 du ment préalable du domicile du décla- utiles le concernant et, le cas échéant,
22 juillet 1993, après autorisation du rant en France. Ce domicile, au sens son ou ses conjoints et ses enfants, tels
ministre chargé des naturalisations, du droit de la nationalité, a été défini que titre de séjour ou de travail, cer-
être réintégrés dans la nationalité par la Cour de cassation comme « rési- tificat de travail, bulletin de salaires,
française par simple déclaration à la dence effective présentant un caractère inscription au registre des métiers ou
condition d’avoir au préalable établi stable et permanent et coïncidant avec du commerce.
leur domicile en France. le centre des attaches familiales et des
occupations » (v. Cass. 1re civ., 10 févr. Les modalités de souscription de cette
L’article 47 de la loi du 22 juillet 1993
1993, Bull. cass. 1993, I n° 69, p. 46 ; déclaration sont énoncées par l’arti-
a abrogé l’article 153 du Code de la
Cass 1re civ., 28 janv. 1992, Bull. cass. cle 20 du décret du 30 décembre 1993.
nationalité française.
1992, I n° 32, p. 24 ; Cass. 1re civ.,
1.6 Déclaration en vue de réintégrer
La possibilité d’être réintégré dans la 29 juin 1983, RC DIP 1984, p. 77).
la nationalité française en application
nationalité française par déclaration Dans cette définition, l’élément essen-
de l'article 2 de la loi n° 64-1328 du
a en revanche été maintenue en faveur tiel, plus que le fait précis de la rési-
des anciens membres du Parlement, 26 décembre 1964
dence est la fixité, la permanence de
de l’Assemblée de l’Union française cette résidence caractérisée par sa coïn- [Non reproduit. Devenu sans objet, la France
et du Conseil économique ainsi qu’à cidence avec les attaches familiales et ayant dénoncé les dispositions de la conven-
leurs conjoints, veufs ou veuves et à les occupations. Ceci implique une cer- tion du Conseil de l'Europe du 6 mai 1963,
leurs enfants. taine rupture avec le territoire d’origine. depuis le 5 mars 2009].

[NDLR : Sur le même thème, voir également la circulaire du 17 mai 2005, p. 65]
Qu’est-ce que le Gisti ?
Défendre les droits des étrangers
Le Gisti est né en 1972 de la rencontre entre des travailleurs sociaux, des militants associatifs en
contact régulier avec des populations étrangères et des juristes. Cette approche, à la fois concrète
et juridique, fait la principale originalité de l'association.
Le Gisti s'efforce de répondre, sur le terrain du droit, aux besoins des immigrés et des associa-
tions qui les soutiennent. Ce mode d'intervention est d'autant plus nécessaire que la réglementa-
tion relative aux étrangers est trop souvent méconnue, y compris des administrations chargées
de l'appliquer.

Défendre l’État de droit


Défendre les libertés des étrangers, c'est défendre l'État de droit.
Le Gisti publie et analyse un grand nombre de textes, en particulier ceux qui ne sont pas rendus
publics par l'administration.
Il met gratuitement en ligne sur son site (www.gisti.org) le maximum d'informations sur les droits
des étrangers ainsi que certaines de ses publications.
Il organise des formations à l'intention d'un très large public (associations, avocats, collectifs,
militants, travailleurs sociaux…).
Il appuie de nombreux recours individuels devant les tribunaux, y compris devant la Cour euro-
péenne des droits de l'homme. Il prend aussi l'initiative de déférer circulaires et décrets illégaux à
la censure du Conseil d'État ou de saisir la Halde en cas de pratiques discriminatoires.
L'ensemble de ces interventions s'appuie sur l'existence d'un service de consultations juridiques
où des personnes compétentes conseillent et assistent les étrangers qui rencontrent des difficul-
tés pour faire valoir leurs droits.

Participer au débat d’idées et aux luttes de terrain


Mais le droit n'est qu'un moyen d'action parmi d'autres : l'analyse des textes, la formation, la
diffusion de l'information, la défense de cas individuels, les actions en justice n'ont de sens que si
elles s'inscrivent dans une réflexion et une action globales.
Le Gisti entend participer au débat d'idées, voire le susciter, à travers la presse, des colloques et
des séminaires, des réunions publiques. Il s'investit également dans des actions collectives dé-
fensives, mais aussi offensives visant à l'abrogation de toutes les discriminations qui frappent les
étrangers. Il agit dans ce domaine en relation avec des associations de migrants et d'autres asso-
ciations de soutien aux immigrés, avec des associations de défense des droits de l'homme et avec
des organisations syndicales et familiales, tant au niveau national qu'européen.

Le Gisti est agréé par la Fondation de France. Les dons qui lui sont adressés sont déductibles des impôts
à hauteur de 66 % dans la limite de 20 % du revenu imposable. Vous avez aussi la possibilité de lui faire
des dons par prélèvements automatiques.
Pour obtenir de plus amples informations, n'hésitez pas soit à écrire au Gisti, 3 villa Marcès, 75011 Paris,
soit à envoyer un message, selon le sujet, à l'une des adresses suivantes : gisti@gisti.org,
formation@gisti.org, stage-benevolat@gisti.org.

Maquette : Atelier Malte Martin


PAO : Marc Fromentin

Achevé d’imprimé
en février 2010
par Expressions II – 75020 Paris
ISBN 978-2-914132-73-2
Cette Note juridique a pour but de mettre à la disposition de tous ceux qui en ont
besoin les principaux textes en vigueur sur la nationalité française.

Il a paru en effet utile de rassembler dans un document unique et d'accès facile


non seulement les extraits du Code civil concernant la nationalité, mais aussi les
autres dispositions législatives applicables et les textes d'application – décrets,
arrêtés, circulaires – dont tous, de surcroît, n'ont pas été publiés au Journal Officiel.

Elle contient les décrets qui fixent les procédures applicables aux déclarations de
nationalité française, naturalisations, réintégrations, cas de perte ainsi que le
décret relatif à l'expérimentation de la déconcentration de certaines décisions en
matière de naturalisation. Les principales circulaires complétant et précisant la
législation applicable sont reproduites intégralement, et notamment celle du
29 décembre 2009 relative à la procédure d'acquisition de la nationalité française
à raison du mariage, ou encore celles portant sur la procédure de naturalisation.
Les diverses circulaires relatives à la preuve de la nationalité française et à la
délivrance des cartes nationales d'identité sont également reproduites dans cette
publication.

Ainsi conçue, cette publication constitue un complément précieux du Guide de la


nationalité française (Gisti/La Découverte, 2010).

Toute reproduction
de cette publication
sans autorisation
du Gisti est interdite

Gisti
3, villa Marcès 75011 Paris 9 782914 132732

www.gisti.org Février 2010


Collection Les cahiers juridiques ISBN 978-2-914132-73-2
www.gisti.org/cahiers-juridiques
Directeur de la publication : Stéphane Maugendre 13 € (+ 3 € de frais d’envoi)

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