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ELEMENTS D ’HYDRAULIQUE MARITIME

Pascal GALICHON
ELEMENTS D ’HYDRAULIQUE MARITIME - PLAN du COURS

• Les niveaux d ’eau


• Les courants
• La houle
LES NIVEAUX D’EAU

• Le niveau de référence
• Les surcotes et décotes
• Les marées
LES NIVEAUX D’EAU

• Définition d’un niveau de référence

les phénomènes d ’isostasie


LES NIVEAUX D’EAU

• Définition d’un niveau de référence


– la montée générale du niveau de la mer

ELEVATION HOLOCENE DU NIVEAU MARIN SUR LES COTES OCEANIQUES FRANCAISES


(Marais et estuaires du littoral Français - F. Verger 2005)
LES NIVEAUX D’EAU

• Définition d’un niveau de référence


– la montée générale du niveau de la mer

BREST : environ 1,2 +/- 0,07 mm/an sur 2 siècles


Les niveaux d’eau
LES NIVEAUX D’EAU

• Définition d’un niveau de référence


– la montée générale du niveau de la mer

Estimation sommaire de
l’influence des facteurs
FONTE DES EAUX : 1,2
mm/an
(principalement continentales)

EXPANSION THERMIQUE : 2
mm/an
LES NIVEAUX D’EAU

• Définition d’un niveau de référence


– la montée générale du niveau de la mer
LES NIVEAUX D’EAU
LES NIVEAUX D’EAU

• Les surcotes et décotes


– l’influence de la pression barométrique
une variation de la pression 1 hectopascal correspond à une
variation de 1 cm du niveau d ’eau
1013 hp : 0
1023 hp : -0,1m
973 hp : + 0,4 m

Le Havre niveaux d'eau le 17 déc 2004


(CMH) (m)
9,00 1,80
8,50
8,00 1,60
7,50
7,00 1,40
6,50 niveau eau réelle
6,00 1,20
5,50 Niveau eau Théorique
5,00 1,00
4,50 écart
4,00 0,80
3,50
3,00 0,60
2,50
2,00 0,40
1,50
1,00 0,20
0,50
0,00 0,00
01:00

02:00

03:00

04:00

05:00

06:00

07:00

08:00

09:00

10:00

11:00

12:00

13:00

14:00

15:00

16:02

17:02

18:02

19:02

20:02

21:02

22:02

23:02
ETUDE STATISTIQUE des NIVEAUX D ’EAU EXTREMES par le SHOM
LES NIVEAUX D’EAU

• les marées
LES NIVEAUX D’EAU

• les marées
LES NIVEAUX D’EAU

• les marées
LES COURANTS

• Les courants de marée


– peuvent atteindre plusieurs nœuds

• les courants dus au vent


– ne concernent que la surface
– ont une vitesse de l ’ordre de 3% de celle du vent

• les courants généraux


LA HOULE

• La génération des états de mer


• la mesure de l’agitation
• Propagation et déformation de la houle
1 GENERATION DES ETATS DE MER
principe physique

…allons Neptune, remue toi!

...je te fais du Bernoulli…


1 GENERATION DES ETATS DE MER
principe physique

• FETCH : DISTANCE D'ACTION DU VENT


1 GENERATION DES ETATS DE MER
Définition d’un état de mer

Sur un plan d ’eau, les vagues naturelles sont générées par l ’action du vent. Cette action est
localisée dans l ’espace et dans le temps.
Lorsqu’elle disparaît, le système de vagues formé va perdurer et se propager sur des
distances pouvant atteindre plusieurs milliers de kilomètres dans les océans en modifiant
lentement ses caractéristiques. Ces vagues se dissiperont enfin par déferlement le long des
côtes qu’elles atteindront.

Ainsi, on distingue en mer par observation visuelle:


Mer de vent (wind sea): système de vagues observé en un point situé dans le champ de vent
qui engendre les vagues.
Houle (swell): système de vagues observé en un point éloigné du champ de vent qui l ’a créé,
ou observé lorsque le champ de vent qui a engendré ces vagues n’existe plus.
Etat de la mer (sea state): Agitation locale de la mer, due à une mer de vent et/ou à un
système de une (ou deux) houle(s).
1 GENERATION DES ETATS DE MER
Définition d’un état de mer

Le niveau de la surface de la mer évolue :


• SPATIALEMENT
longueur d’onde L
hauteur de vague H
X
1 GENERATION DES ETATS DE MER
Définition d’un état de mer

Le niveau de la surface de la mer évolue :

•TEMPORELLEMENT
PERIODE T

temps
hauteur de vague H
1.GENERATION DES ETATS DE MER
La prévision des mers de vent

On peut estimer les grandeurs caractéristiques d ’une


mer de vent à partir de la connaissance du champ de
vent et de la hauteur d ’eau. Plus précisément les
données nécessaires au calcul sont les suivantes
- vitesse du vent normalisée (U10):Vitesse moyenne
sur 10 mins. rapportée à 10m au dessus du niveau
moyen de la mer,
- durée d’action du vent (ta): c’est la durée pendant
laquelle le vent reste constant en intensité et en
direction
- fetch (F): distance sur laquelle le vent qui souffle
garde une vitesse et une direction constante. On
distingue un fetch ouvert au large (voir figure) d ’un
fetch fermé (baies, lacs,estuaires) souvent plus
complexe
- hauteur d’eau (h): hauteur moyenne le long du fetch
- différence de température air-mer définissant la
stabilité de la couche limite qui influe sur la croissance
des vagues,
1. GENERATION DES ETATS DE MER
Etat de mer pleinement développé

Par grande profondeur, une mer de vent peut se développer c'est à dire augmenter en
hauteur et période tant que la célérité des vagues reste inférieure à la vitesse du vent
soit :

Cp gTp
 1,2 avec Cp  (1)
U10 2

Cp/U10 est appelé l'âge de la mer de vent (wave age). On parle d’une mer de vent
pleinement développée lorsque l’égalité est atteinte (fully developed or arisen sea). En
corollaire, un état de mer ne respectant pas cette inégalité n’est pas considéré comme
une mer de vent mais une houle. Les mesures ont également fourni la hauteur
significative atteinte dans cet état. On a donc les relations suivantes :

Tp  0,77 U10 (2) et Hmo  0,025U102 (3)


1. GENERATION DES ETATS DE MER
Relations simples entre vent et vagues
1. GENERATION DES ETATS DE MER
Relations vent-vagues par grande profondeur

5.0
5.0
4h
1. GENERATION DES ETATS DE MER
Modèle VAGATLA (Météo-France)

Modèle de 2717 points avec une maille de 150 km


Il a fonctionné de 1987 à 2001
Validation sur tempête du 15 Octobre 1987.
Modèle: trait fin
mesure: trait épais
1. GENERATION DES ETATS DE MER
Modèle VAGMED (Météo-France)

1.
Modèle de 820 points avec une maille de 35 km
Il a fonctionné de 1991 à 2001
Tempête du
6 et 7 Novembre 1989
1. Maillage; 2. Champ de vent;
3. Hauteur significative et
direction moyenne

2. 3.
1. GENERATION DES ETATS DE MER
Modèles VAG/Mereurope et Côtier (Météo-France)

Mereurope a une maille de


0,25°x0,25°
Côtier a une maille de 0,10°x0,10°
Mis en service en 2001
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Clapot de direction NE - vent 73 Km/h

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Hauteur
(m)

(s)
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
1.0
1.2
1.4
1.6
1.8
2.0

0.9

Périodes

1.00
1.25
1.50
1.75
2.00
2.25
2.50
2.75
3.00
3.25
3.50
4.00
4.25
4.50
4.75
5.00
Hauteur d'agitation

d'agitation

houle incidente
Il nécessite en entrée une carte
Logiciel SWAN (Delft Univ. of technology, Pays-Bas)
1. GENERATION DES ETATS DE MER

grille de calcul orthogonale ainsi


logiciel HISWA du même institut.

que des conditions de vent ou de


bathymétrique discrétisée sur une
Ce logiciel est actuellement le plus
utilisé en ingénierie dans le monde
car en diffusion libre. Il fait suite au
1. GENERATION DES ETATS DE MER
Logiciel TOMAWAC (chaîne Telemac, LNHE-EDF, France)

Modèle
océanique

Ce logiciel est en particulier utilisé


pour reconstruire 20 ans d ’agitation
le long des côtes françaises
(Atlantique, Manche et mer du
Nord)

Modèle
côtier
1. GENERATION DES ETATS DE MER
Exemple de résultat de TOMAWAC (LNHE)
PREVISION DE HOULE POUR GESTION DE TRAVAUX
LA HOULE

• La génération des états de mer


• la mesure de l’agitation
• Propagation et déformation de la houle
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Caractéristiques sommaires d’un système de vagues

On peut définir très sommairement pour


chaque vague les grandeurs suivantes
- Hauteur/ wave height (H):distance
verticale entre le creux et la crête
- Période/ period (T): Intervalle de temps On peut définir également pour chaque système
entre le passage de deux crêtes ou creux de vagues les grandeurs suivantes
successifs en un même point fixe
- Hauteur significative (Hs, Hmo, H1/3, Hobs,
- Longueur d ’onde/ wave length (L): Hc): visuellement c’est environ la moyenne des
distance horizontale entre deux crêtes ou hauteurs de 15 à 20 vagues bien formées
creux successifs
- Période de pic (Tp): C’est environ la moyenne
- Célérité/ wave speed (C): distance des périodes de 15 à 20 vagues bien formées
parcourue par la vague par unité de temps
- Direction moyenne (c): direction moyenne de
(C=L/T). En eau profonde, C=gT/2.
propagation du système de vagues. C ’est la
- Cambrure /wave steepness: rapport H/L direction moyenne du vent dans le cas d ’une mer
de vent.
- Célérité de goupe/ group celerity (Cg):
distance parcourue par un groupe de vagues par
unité de temps. En eau profonde, Cg=gT/4.
2.1 MESURE DE L’AGITATION
L’estimation visuelle des hauteurs en mer

Il s ’agit historiquement de la première


méthode de mesure.
La hauteur caractéristique s’estime à
partir de la moyenne de 15 à 20 vagues
bien formées. Cette estimation nécessite
une bonne habitude et dépend fortement
du type de navire. La période
caractéristique se mesure avec un
chronomètre.
Ces données sont archivées depuis plus
de 40 ans

Porte-conteneur: passerelle à 25m au Cargo: la crête de la vague est au A l ’arrière d ’un chalutier la vague (5m) est
dessus de l ’eau: estimation difficile niveau des yeux soit 10m au dessus du niveau des yeux: 3 à 4 m
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Fiabilité des observations en mer

La fiabilité est faible sur un événement.


Statistiquement elle s ’améliore et on peut
obtenir les relations suivantes sur le long
terme:
Hs = Hobs
Tp = 1,2 Tobs
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Répartition spatiale des observations en mer

Un réseau maritime maritime d ’observations


en mer s’est développé grâce aux navires
sélectionnés qui fournissent régulièrement des
données stockées au niveau mondial.
Ce réseau est dépendant des routes maritimes
ainsi que l ’illustrent ces figures

Une base de données importante couvrant


une période comprise de 40 ans (1960-2000)
est ainsi couramment utilisée dans les études
statistiques pluriannuelles.
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Observations des sémaphores

Il s ’agit d ’observations visuelles


quotidiennes de bord de mer qui
sont codées selon le tableau ci-
dessous.
Météo-France a publié des
statistiques de ces observations
sur la période 1951-1980
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Instruments de mesure omnidirectionnels

De gauche à droite:
perches à houle en flottaison, bouées, sonde capacitive sur plate-forme, radar, capteurs de pression

Bouée mouillée par MétéoFrance


en 2001 dans le golfe du Lion
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Houlographe à pression (LNH)

Version historique mise au point par


Valembois et utilisée en France entre
1950 et 1980.

Version 1954

Version 1949
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Perche à houle

La mesure porte sur une variation de la capacité ou de la résistance


en fonction de la partie immergée du capteur.
Historiquement montées sur des bouées pour des mesures en mer.
Elles se placent aujourd’hui généralement le long d ’un ouvrage pour
mesurer l ’agitation.

(!) Les sondes résistives sont très sensibles à la salinité de l ’eau


et sont donc à éviter en mer. Préférer les sondes capacitives.
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Bouée Datawell omnidirectionelle (CETMEF)

Principe de la mesure: un accéléromètre


mesure l ’accélération verticale de la houle.
Le niveau est ensuite calculé par double
intégration temporelle.
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Capteurs côtiers directionnels

Différents systèmes existent:

a) Bouées directionnelles en
surface
b) Capteurs pression/vitesse
orbitale sur le fond
c) Réseau spatial de capteurs
de pression (ne figure pas sur
l ’illustration)
d) Radar HF
En pratique, les mouillages
sont également utilisés pour
mesurer d ’autres paramètres
tels que la marée, les
courants, la température et la
salinité.
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Le réseau du ministère de l ’équipement en France

Base de
données
CANDHIS Figure à
Centre
National remplacer
d’Archivage
de données
de houles
in-situ
(CETMEF)

http//www.cetmef.equipement.gouv.fr/donnees/candhis/
Voir aussi le site http//surfouest.free.fr pour les autres réseaux de bouées européens
MESURE DE LA HOULE AU HAVRE (BOUEE LHA)

ET QUAND LES SYSTEMES DE MESURE


DISPARAISSENT REGULIEREMENT ?
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Exemple de sortie temps réel (bouée des Minquiers)
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Le réseau de Météo- France

Ouessant

Côte
d’Azur
Golfe du
Lion

Voir http://www.meteo.shom.fr/real-time/
Ce réseau est géré en partenariat avec les USA, Canada et Royaume-Uni
au sein du NDBC américain (http://www.ndbc.noaa.gov/about_ndbc.shtml)
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Exemple de sortie temps réel (bouée de Ouessant)
2.1 MESURE DE L’AGITATION
Imagerie satellitaire

Seasat (USA): 3 mois en 1978


Geosat (USA): 1986-1989
ERS-1 (Europe): 1991-1996
ERS 2: 1995-1999
TOPEX/POSEIDON: 1992-2001
ENVISAT: 1999 - 2005
JASON: 2002 - 2007
2.2 DESCRIPTION STATISTIQUE COURT-TERME(1)
Définitions

4 16

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 17 18 19 20 21
3
Hauteur d'eau (m)
2
Hd
1 Hu
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150
-1
Tu Td
Temps (s)
-2

DEFINITIONS CONFORMES A LA NORME AIPCN/AIRH (1986)

Hu= hauteur des vagues définies par passage L’analyse comprend:


au niveau moyen par valeurs croissantes  l’identification des vagues  couple (Hi,Ti) i=1,N
(up-crossing). Période associée:Tu  le classement par valeurs décroissantes
Hd= hauteur des vagues définies par passage de la hauteur
au niveau moyen par valeurs décroissantes  le calcul des valeurs statistiques (voir ci-après)
(down-crossing). Période associées: Td
2.2 DESCRIPTION STATISTIQUE COURT-TERME (2)
Les principaux paramètres

Hmax: Hauteur maximale des vagues


H1/3: Hauteur moyenne du tiers supérieur en
THmax,d: Période associée à Hmax,d hauteur, C’est par définition la hauteur
H1/10, TH1/10 Hauteur moyenne du dixième significative Hs
supérieur en hauteur et période associée TH1/3 (parfois noté T1/3): Période associée à
H10%, TH10% Hauteur de la vague limitant le H1/3,d
dixième supérieur en hauteur et période Hm, Tm: Hauteur et période moyenne des
associée vagues
Certains auteurs utilisent aussi les valeurs Hrms: Hauteur moyenne quadratique
correspondant à 1/100 et 1/250


1
H rms  Hi2
N i 1
avec N  nombre de vagues
L ’utilisation des valeurs avec l ’indice d est
recommandée notamment en zone côtière
2.2 DESCRIPTION STATISTIQUE COURT-TERME (3)
Distribution-type des hauteurs au large (loi de Rayleigh)
Loi de Rayleigh
4H 2H 2 Vérification in-situ de
p( H )  2
exp(  2 ) la loi de Rayleigh
H1 / 3 H1 / 3
Relations déduites de Rayleigh:
H 1/3 = 1,60 H m
H rms =0,706 H 1/3
H 1/10 =1,27 H 1/3

H max moyen  0,706 Ln N H1/ 3


avec N  nombre de vagues
2.2 DESCRIPTION STATISTIQUE COURT-TERME (4)
Le groupement des vagues

La succession des vagues n ’est pas aléatoire. En particulier, les vagues les plus fortes
n ’apparaissent pas isolément mais par groupes. Cette particularité a des conséquences sur la
mise en résonance de structures ou de bassins portuaires, la stabilité des digues à talus et le
franchissement des ouvrages.

Cas d ’une houle ayant parcouru environ


8000 km

Cas d ’une mer de vent dans le


golfe de Gascogne
2.2 DESCRIPTION STATISTIQUE COURT-TERME (6)
Relations hauteurs-périodes

La recherche de relations hauteur-période


dans un état de mer a toujours montré une
corrélation assez faible entre ces deux
paramètres.
Des modèles théoriques existent
néanmoins pour estime une telle relation.

Par contre, il existe très peu de travaux


concernant les relations avec la direction
des vagues.
REPRESENTATION SPECTRALE DE LA HOULE
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
Principes de base

La représentation spectrale suppose que le signal de surface libre peut se décomposer en une
somme d ’ondes sinusoïdales appelées aussi composantes.
Le modèle le plus simple est la houle régulière qui ne comprend qu ’une composante. Le second
modèle prend en compte deux composantes de fréquences voisines (battement). Il permet de
représenter le groupement de vagues.
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
Définition

La généralisation de cette définition s ’écrit:


N
 (t )  niveau moyen   a cos(2 f
n 1
n n t  n )

an : Amplitude =H/2 (m)


fn : fréquence =1/T (Hz)
n : phase

N: nombre de composantes

Ainsi, l’approche spectrale va permettre


d’envisager la simulation numérique et
physique
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
L ’analyse spectrale

L ’analyse spectrale consiste à calculer l ’amplitude et


la phase de chaque composante par la propriété
d ’orthogonalité des fonctions sinusoïdales. Il faut faire
une hypothèse sur les fréquences. On prend pour cela:

f n  nf pour n  1 à f max / f

f : Pas élémentaire en fréquence

Le résultat s ’écrit sous la forme


an2 a n2
S ( f )  ( spectre discret ) ou S ( f )  ( spectre continu )
2 2f
S ( f ) : est la densité spectrale

Important: les composantes spectrales ne correspondent pas aux


vagues issues de l ’analyse statistique. On trouvera ci-contre pour le
même enregistrement en haut: la densité spectrale et en bas: la
distribution des hauteurs de vagues; Il existe néanmoins des relations
entre les deux approches.
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
Paramètres représentatifs

A partir de la détermination de la densité


spectrale, on peut calculer les paramètres
suivants:
La fréquence de pic qui correspond à la fp
fréquence où la densité spectrale est maxi

3 fp
Les moments spectraux mn  
0,5 fp
f n S ( f ) df

La hauteur significative spectrale H mo  4 mo

m0
La période spectrale moyenne T02 
m2

m0 m2
La largeur du spectre 2  1
m12
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
Cas d’un spectre en fréquence à deux pics

L’analyse spectrale permet de


séparer les différents systèmes
de vagues dans un même état
de mer
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
Etat de mer pleinement développé: spectre de Pierson-Moskowitz

Pierson et Moskowitz (1964) ont déterminé que les états de mer


pleinement développés avaient un spectre en fréquence de la forme:

S ( f ) 
5 2
16

H mo T p fˆ 5 exp  5 fˆ  4
4
 avec fˆ 
f
fp
avec la relation suivante: Tp  5 Hmo
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
Spectre JONSWAP

Les mesures ont montré que le


spectre de Pierson-Moskowitz
devait être complété au niveau
du pic d ’énergie à cause du
phénomène de dépassement
(overshoot) observé pendant la
phase de génération.
L ’importance de ce
dépassement est fonction d ’un
paramètre gamma (voir figure)
dont la valeur moyenne a été
estimée à 3,3.

Depuis, d ’autres expériences


ont affiné ce premier concept,
notamment en eau peu
profonde
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
Cas de la houle multidirectionnelle

L ’analyse spectrale en fréquence peut également


s ’étendre en direction en superposant des
composantes spectrales de directions différentes.
On peut alors estimer une densité spectro-angulaire
que l ’on décompose habituellement en un spectre de
fréquence et une fonction de répartition directionnelle

S ( f , )  S ( f ) D ( f , )
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
La répartition directionnelle

Les mesures de répartition directionnelle de l ’énergie ont abouti à la paramétrisation suivante:

D1 ( )  C1 cos p (   m )
  m
ou D2 ( )  C 2 cos 2 s ( f , s max )
( ), Mitsuyasu (1978 )
2

Un exposant faible est typique


d ’une mer de vent (fort
étalement directionnel). Un
exposant fort est typique
d ’une houle
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
Exemples d ’états de mer complexes

Mesure d ’états de mer à deux


ou trois systèmes de vagues en
Atlantique nord (Canada).
Les cercles indiquent la
fréquence des vagues qui croit
de 0,075 à 0,3 Hz. La direction
est celle où vont les vagues. Le
vent est également indiqué
avec la direction d ’où il vient.
2.3 REPRESENTATION SPECTRALE
Relations entre analyses spectrale et statistique

Les études menées (hors zone côtière proche du déferlement) pour


H 1/ 3  0,95 H mo
comparer les paramètres représentatifs obtenus avec les deux
approches ont conduit aux relations suivantes:
TH 1/ 3 0,9T p
T  T02
REPRESENTATION SPECTRALE
Tempête octobre 1987: mesures au large de Ouessant

Mesure à Ouessant durant la tempête


des 15 et 16 octobre 1987. L ’intérêt de
la mesure directionnelle pour mieux
comprendre la relation vent-houle est ici
clairement mis en évidence

La pic de la tempête est plus faible qu’à


Belle-île car on se trouve sur la
trajectoire de la dépression. Le spectre
est plus étalé: superposition d ’une houle
et d ’une mer de vent locale.
3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (77)
Diversité des climats d’agitation

Les climats d’agitation sont extrêmement variés le long des côtes. Ils
dépendent:

 De la latitude du lieu: on observe en général une augmentation de


l’agitation moyenne lorsqu’on s’éloigne de l’équateur,

 De la configuration géographique: une côte découpée avec la présence


d’iles (ou de barrières de récifs) offre des sites protégés,

 De la saison: on observe en général une saison calme et une saison de


tempête,

 De l’année considérée: des cycles pluri-annuels sont observés (voir


l’oscillation nord-atlantique),

Sans oublier les sites exposés aux cyclones.


3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (2)
Variations avec la latitude

Variations climatiques
avec la latitude dans les
régions tempérées de
l’hémisphère nord

On note une
augmentation de
l ’intensité du climat
lorsqu’on remonte vers
le nord.
3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (79)
Variations saisonnières

Variations saisonnières
dans les régions
tempérées de l’hémisphère
nord (côte ouest des Etats-
Unis et de l ’Espagne).
Moyenne et écart-type
mesurés.

On notera le doublement
des hauteurs significatives
en hiver par rapport à
l ’été.
3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (80)
Établissement d’un climat d’agitation

Cela comprend trois étapes:

1) Définition de régimes homogènes d’agitation par secteur


géographique de provenance et par régime de vents. Faire la distinction
entre:
Houles du large et mers de vent locales
Fetchs courts et fetchs plus longs
Etats de mer classiques et cyclônes

2) Collecte et classement des mesures disponibles par secteurs,


hauteurs et périodes pour en tirer des statistiques de répartition

3) Etablissement des courbes de dépassement en hauteur et des


relations hauteurs/périodes
3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (81)
Exemple du port du Château à Brest (France)
0
337.5 14.0 22.5
12.0
315 10.0 45
8.0
292.5 6.0 67.5
4.0
2.0
270 90

247.5 112.5 Site du


Clapots
projet
225 135
locaux
202.5 157.5
180

Secteur des
houles du large Secteur des clapots
dans la rade
3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (82)
Brest: houles du large

Secteur 220 à 260°


TABLEAU 1 : CORRELOGRAMME HAUTEURS/PERIODES
Pourcentages d'apparitions par période et hauteur
Tp
Hs toutes
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 15 15 périodes

3.8 0.02 0.02 0.02 0.05


3.6 0.08 0.02 0.10
3.4 0.06 0.10 0.02 0.18
3.2 0.21 0.32 0.05 0.58
3.0 0.66 0.34 1.00
2.8 0.02 0.76 0.50 0.02 1.29
2.6 0.13 0.66 0.18 0.97
2.4 0.14 0.60 0.34 1.08
2.2 0.52 0.81 0.19 0.02 1.53
2.0 0.05 0.50 0.69 0.32 1.56
1.8 0.08 1.21 0.98 0.43 0.06 0.02 2.79
1.6 0.40 1.35 1.14 0.47 0.03 3.40
1.4 0.02 0.56 2.11 1.51 0.55 0.11 0.03 4.89
1.2 0.02 0.21 0.92 2.25 2.01 1.16 0.24 0.05 0.02 0.02 6.89
1.0 0.02 0.50 1.43 2.43 2.35 1.27 0.60 0.10 0.03 0.02 0.02 8.76
0.8 0.45 0.98 1.87 3.61 3.32 1.96 0.98 0.32 0.14 0.06 13.70
0.6 0.55 1.43 1.96 2.96 4.03 4.06 2.66 1.32 0.42 0.08 0.03 19.50
0.4 0.02 1.61 3.22 3.77 4.85 4.06 3.57 2.45 1.13 0.39 0.08 0.02 0.02 25.17
0.2 0.32 0.97 0.98 1.59 1.48 0.77 0.40 0.06 6.59

Toutes
0.0 0.0 2.5 6.1 8.4 14.7 23.8 24.2 13.7 4.7 1.3 0.4 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 100.0
hauteurs
3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (83)
Exemple de courbe de dépassement tous secteurs confondus

Baie de la Possession (bouée 97401)


1997 -2002 (13115 mesures)
9

6
H1/3 (m)

0
1.00E-05 1.00E-04 1.00E-03 1.00E-02 1.00E-01 1.00E+00
fréquence
3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (8)
Exemple de courbe de dépassement sur un secteur homogène

Bouée directionnelle des Minquiers (13800 mesures)


secteur N270-N310

4
H 1/3 (m)

0
1.00E-05 1.00E-04 1.00E-03 1.00E-02 1.00E-01 1.00E+00
fréquence
3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (85)
Définition de la persistance des états de mer

L ’analyse de la persistance des états de mer


consiste à recenser le nombre et la durée des
périodes pendant lesquelles la hauteur
significative dépasse ou ne dépasse pas un
certain seuil fixé par des contraintes
d ’exploitation d ’installations en mer.
3.1 STATISTIQUES PLURI-ANNUELLES (86)
diagrammes de persistance des états de mer

Diagrammes de persistance en Atlantique (gauche) et en mer du Nord (droite)


3.2 HOULES DE PROJET (87)
Introduction

L’étude des évènements extrêmes s’effectue à partir de l’analyse d’une


série temporelle de longue durée des hauteurs significatives des états de
mer mesurés ou reconstitués.Bouée LHA - point 07602

4.50

4.00

3.50

3.00
Hmo (m)

2.50

2.00

1.50

1.00

0.50

0.00
1-sept-96 1-oct-96 1-nov-96 1-déc-96 1-janv-97 31-janv-97 3-mars-97 2-avr-97 3-mai-97 2-juin-97
date
3.2 HOULES DE PROJET (88)
Les trois méthodes classiques

On distingue trois types de méthodes selon le mode de constitution de


l’échantillon:

a) Méthode du maximum annuel: On ne retient que l’état de mer annuel le


plus fort. Cette méthode aboutit à des échantillons généralement de très
petite taille (20 à 40 évènements),

b) Méthode du renouvellement ou du pic au-dessus d’un seuil (Peak Over


Threshold = POT method). On retient toutes les tempêtes dont le pic en
hauteur a dépassé un certain seuil,

c) Méthode de la courbe de dépassement: On retient l’ensemble des états de


mer. Cette méthode a été traditionnellement beaucoup utilisée. Il est
important de ne retenir ici que des états de mer indépendants.

C’est la méthode du renouvellement qui est recommandée actuellement


3.2 HOULES DE PROJET (89)
Les étapes de la méthode POT

On distingue quatre étapes dans l’application de la méthode POT:

a) Constitution de l’échantillon: choix du seuil et sélection des


tempêtes. On ne retient que la valeur de hauteur significative la plus
forte.

b) Établissement de la courbe de dépassement empirique et


ajustement d’une loi théorique sur cet échantillon

c) Calcul de l’échelle des temps de retour et détermination des houles


N-ales

d) Estimation de l’intervalle de confiance (optionnel)


3.2 HOULES DE PROJET (90)
Exemple de sélection des tempêtes

Le seuil a été fixé ici à 2,0m en hauteur


significative spectrale: 7 tempêtes sont alors
Bouée LHA - point 07602
sélectionnées pour cette période.

4.50

4.00

3 4
3.50 7
2 3.21
3.18 3.20
3.00 1
2.79
2.70 5 6
Hmo (m)

2.50 2.41 2.41

2.00

1.50

1.00

0.50

0.00
30-déc-97 6-janv-98 13-janv-98 20-janv-98
date
3.2 HOULES DE PROJET (91)
Recommandations pratiques

a) Constitution de l’échantillon:
 Il convient d’avoir un minimum de 10 à 20 ans d’observations pour extrapoler les
houles cinquantennales à centennales (facteur 5 au maximum),
 Les échantillons doivent être homogènes (séparations houles du large et mers de
vent locales ainsi que les cyclones),
 Le seuil en hauteur est à choisir de façon à obtenir en moyenne entre 5 et 10
tempêtes en hiver.

b) Ajustement d’une loi théorique


 Plusieurs lois statistiques sont possibles (Semi-log, Gumbel, Weibull, Fréchet),
 Favoriser les lois simples à deux paramètres (semi-log, Gumbel) plutôt que de
partir sur une loi complexe à trois paramètres (Weibull, Fréchet)
 Le meilleur ajustement s’effectue par la méthode du maximum de vraisemblance,
 La méthode classique des moindres carrés est également acceptable. Elle peut
être optimisée par un calcul non-biaisé de la fréquence de chaque échantillon,
 La méthode des moments ne convient pas à un échantillon partiel obtenu avec un
seuil.
3.2 HOULES DE PROJET (92)
Lois statistiques recommandées

 F(x) est la loi de non-dépassement,

 F(m) est la loi empirique de fréquence de non-dépassement qui se


calcule en fonction du rang m de la tempête après classement par
valeurs décroissantes, c’est à dire que m vaut 1 pour la plus grande
tempête sélectionnée.

 y(m) est la transformation à opérer sur F(m) pour un ajustement linéaire


par la méthode des moindres carrés

  x  B 
Gumbel : F ( x)  exp   exp   
 avec ˆ
F ( m)  1 
m  0.44
N  0.12

; y(m)   ln  ln Fˆ (m) 
  A 
  x  B k 

Weibull : F ( x)  1  exp  
  A  
 ˆ
; F ( m)  1 
m  0.20  0.27
N  0.20  0.23
k
k
 
; y (m)   ln 1  Fˆ (m) 
1
k

 

Il est recommandé de fixer successivement k aux valeurs de 0.75; 1.0; 1.4 et


2.0 pour faire l’ajustement aux moindres carrés.
3.2 HOULES DE PROJET (93)
Recommandations pratiques (suite et fin)

c) Calcul de l’échelle des temps de retour


Ce calcul s’effectue simplement en affectant à un temps de retour Tr
une fréquence de non-dépassement valant F(Tr)= 1-1/(NaTr) avec Na
le nombre moyen de tempêtes par an utilisé dans l’analyse. Un état de
mer centennale à un temps de retour de 100 ans, etc…

d) Estimation de l’intervalle de confiance


L’intervalle de confiance autour de la loi théorique ajustée se calcule
par des techniques statistiques de simulation Monte-Carlo.

Ce calcul n’est généralement pas effectué dans les études d’ingénierie


car le résultat est rarement utilisé pour le dimensionnement des
ouvrages pour lesquels des marges de sécurité sont prises par ailleurs.

La prise en compte du seul pic de la tempête dans la méthode POT est


aussi un facteur de sécurité pour la plupart des ouvrages maritimes qui
subissent des dégâts seulement par une action répétée des vagues.
3.2 HOULES DE PROJET (94)
Méthode du renouvellement: houle de projet à Kodiak (Alaska)

Sélection de 78 tempêtes en 20 ans avec un


seuil en hauteur de 6 m

Meilleur ajustement obtenu avec une loi de Weibull


et un facteur de forme de 1,4.

Houle centennale à 12,5 m


Analyse statistique des houles à Antifer
APPROCHE NUMERIQUE DE LA HOULE
La houle : une onde de gravité

High-frequency Low-frequency
waves waves

Domaine des ondes courtes pour


lesquelles la célérité dépend de la hauteur Domaine des ondes longues pour lesquelles la
d’eau et de la période célérité ne dépend que de la hauteur d’eau

gT  2h 
C tanh   C  gh
2  CT 
Diversité des ondes de gravité dans les océans
LES ONDES DE GRAVITE
Définition de la longueur d ’onde (théorie linéaire)

En pratique, on utilise usuellement


la longueur d’onde définie par:
L  CT
Elle vaut dans le cas général:

 2h  gT 2
L  Lo tanh   avec Lo 
 L  2
La solution de cette formule
implicite s’approxime par:
2
  2h 
3
4  3


L  Lo tanh   
  Lo  
 

L vaut Lo lorsque h/Lo>0,5


LES ONDES DE GRAVITE
Importances des non-linéarités

En pratique, la théorie linéaire


peut présenter des
insuffisances dans deux cas:
Vagues en grande
profondeur (h/ Lo sup à 0.1) et
de fortes cambrures (sup. à
3%),
Vagues côtières dans la
zone de déferlement et juste
avant.
Des théories non-linéaires
sont alors utilisables. Elles
reposent sur la théorie de
Stokes dans le premier cas, la
théorie cnoidale dans le
second cas ou plus
récemment sur des méthodes
numériques sophistiquées à
l’approche du déferlement.
L’ONDE PROGRESSIVE LINEAIRE
Définition

célérité C Une onde est dite progressive


lorsqu’elle se déplace à la
crête célérité C.
La surface libre est
sinusoidale au premier ordre
d’approximation.
H
creux
H  2x 2t 
 ( x, t )  cos  
2  L T 

Les propriétés cinématiques des


vagues se déduisent de l’équation
de la surface libre par la théorie
linéaire des ondes de gravité
L’ONDE PROGRESSIVE LINEAIRE
Trajectoire des particules

Les propriétés cinématiques en profondeur dépendent de la


hauteur d’eau relative h/Lo

En eau profonde, au delà de z= -


Lo/2, l’effet des vagues est
En eau peu profonde, imperceptible
l’atténuation est peu perceptible Ainsi pour une vague de 3s, 6s et
sur la profondeur. Par contre, les 9s cette limite est respectivement
trajectoires sont très allongées de 7m, 28 m et 63 m
L’ONDE PROGRESSIVE LINEAIRE
Calcul des grandeurs cinématiques

L sinh( kh) gT 2f


N .B.   
Lo cosh( kh) Lcosh( 2h L) sinh( 2h L)
L’ONDE PROGRESSIVE LINEAIRE
Le champ de pression

Le champ de pression comprend une part hydrostatique et une


part dynamique déphasée de 180 degrés.
Le champ de pression est utilisée pour la mesure de la houle et
plus particulièrement des ondes longues
L’ONDE PROGRESSIVE LINEAIRE
Grandeurs énergétiques et célérité de groupe

Les grandeurs énergétiques incluent:


1
L’énergie potentielle d’une vague Ep E p  Ec  gH 2
16
L’énergie cinétique Ec
1
L’énergie totale E = Ec + Ep F  gH 2 C g
Le flux d’énergie F 8

La vitesse de groupe (Cg)


correspond à la vitesse de
propagation des groupes de
vagues ainsi que du flux
d’énergie des vagues. Elle se
calcule comme une fraction de
la célérité des vagues (C)
variant entre 0.5 en eau
profonde et 1 en eau peu
profonde.
L’ONDE PROGRESSIVE LINEAIRE
Cas de la houle aléatoire

Chaque grandeur cinématique se déduit de l’équation de la surface libre par une fonction
de transfert. Ainsi la vitesse orbitale horizontale peut s’écrire

cosh( k (h  z ))
u ( x, z, t )  Tu ( f ) ( x, t ) avec Tu ( f )  2f
sinh( kh)

On peut donc utiliser l’approche spectrale et le principe de superposition linéaire

N
 (t )   an cos(2 f n t  n )
N
u (t )   an Tu ( f ) cos(2 f n t  n )
n 1
n 1

avec an  2f S ( f )
LA HOULE

• La génération des états de mer


• la mesure de l’agitation
• Propagation et déformation de la houle
– réflexion
– réfraction
– déferlement
– diffraction
• la houle de projet
L’ONDE STATIONNAIRE LINEAIRE
Définitions

En présence d’un obstacle, une onde progressive va se réfléchir et créer une onde
réfléchie se propageant en sens opposé, de même période et de hauteur variable
fonction de la nature de l’obstacle. La superposition de ces deux ondes crée une onde
stationnaire.
Le rapport entre la hauteur de houle incidente et réfléchie s’appelle le coefficient de
réflexion (Cr).

Hi  2x 2t  Cr H i  2x 2t 


 ( x, t )  cos   cos  
2  L T  2  L T 
Lorsque le coefficient de réflexion est égale à l’unité, on parle alors de clapotis parfait.
Sinon, on parle de clapotis partiel.
L’ONDE STATIONNAIRE LINEAIRE
Visualisation d’un clapotis

Cr = 0.0 Cr = 0.71

Cr = 0.24 Cr = 0.85

Cr = 0.53 Cr = 1.0
L’ONDE STATIONNAIRE LINEAIRE
Surface libre et champ des vitesses

Une onde
stationnaire se
caractérise par un
système de ventres
et de nœuds
espacés de L/4.
La mesure de la
hauteur de
l’enveloppe aux
Hi(1+Cr)
ventres et aux
Hi(1-Cr) nœuds permet
d’estimer la hauteur
de la houle incidente
ainsi que le
coefficient de
réflexion

CEM-Fig II-7-23
REFLEXION FRONTALE SUR LA DIGUE DU HAVRE
REFLEXION FRONTALE SUR LA DIGUE DU HAVRE
L’ONDE STATIONNAIRE LINEAIRE
Cas de la houle oblique

En houle oblique, on retrouve un système de


ventres et de nœuds espacés de:
L/4*sin(angle d’attaque).
On retrouve bien L/4 en attaque normale (90°)

CUR-Fig 4-44
REFLEXION OBLIQUE DE LA HOULE SUR LA DIGUE DU HAVRE
REFRACTION : LE PRINCIPE PHYSIQUE
REFRACTION DE LA HOULE
Les causes de la réfraction

Zone de concentration
des hauteurs des
houles Zone d’atténuation des
hauteurs des houles

C’est la décroissance de la célérité avec côte


la profondeur qui entraîne la variation de
la direction locale des vagues et de leur
hauteur, la période restant constante.

La quantification de ces effets passe par


la construction géométrique des crêtes
des vagues et des lignes virtuelles
orthogonales à ces crêtes.

Crête des vagues orthogonales


bathymétrie
REFRACTION DE LA HOULE
Les lois de la réfraction

Cinématique:
Dynamique:
C’est la variation de la célérité avec la profondeur
qui entraîne la variation de la direction locale qui se Il y a conservation du flux d’énergie entre deux
calcule à l’aide la loi de Descartes. orthogonales

Sin  = Cte l2 .E2 Cg2 = l1 .E1 Cg1

C
côte
 est l’angle que fait la crête de la l1
vague avec la ligne bathymétrique

Profondeur h2
2 bathymétrie
Ligne
Bathy. 1 Profondeur h1
Crête des
vagues l2
Sin 2 Sin 1
=
C2 C1 orthogonales
REFRACTION DE LA HOULE
Cas de la plage ouverte cylindrique (houle régulière)

déferlement
côte

bathymétrie
Crête des vagues

Écrivons les deux lois de la réfraction dans avec


ce cas particulier
soit Cg o Coefficient de levée
L( x) Ks  (shoaling coeff.)
sin  ( x)  sin  o Cg
Lo H Cg o cos
 cos  Coefficient de
Ho Cg cos o K  réfraction
l cos  ( x)  lo cos  o r
cos  o (refraction coeff.)
REFRACTION DE LA HOULE
Cas de la plage ouverte cylindrique (houle aléatoire)

On applique ici la loi de superposition des Évolution du


composantes du spectre coefficient de
réfraction Kr

Évolution de la
dispersion
directionnelle
des vagues
REFRACTION DE LA HOULE
Tracé traditionnel des épures de réfraction

Ce tracé s’effectuait à la main jusqu’au


milieu des années 70, à l’aide d’une
série de compas de précision.

Chaque ouverture de compas


correspond à une longueur d’onde
repérée par une hauteur d’eau pour une
période fixée.
REFRACTION DE LA HOULE
Tracé automatique des épures de réfraction

Les compas sont remplacés


par les ordinateurs au milieu
des années 70.
Les épures sont toujours
calculées pour une seule
vague entre 1975 et 1995.
C’est la méthode de la houle
régulière équivalente
REFRACTION DE LA HOULE
La réfraction des états de mer

Le passage au calcul des états de mer (réfraction d’une


densité spectro-angulaire) commence dans les années
70 en météo marine.

Elle devient la règle dans le côtier dans les années 90


selon deux méthodes:
-l’utilisation d’épures de réfraction pour chaque
composante du spectre avant superposition;
- le calcul direct de la variation de la densité spectro-
angulaire.
REFRACTION DE LA HOULE
Concentrations sur un haut-fond
Zone de
concentration des
côte hauteurs des
houles

Crête des vagues orthogonales


bathymétrie

Les hauts-fonds concentrent l’énergie


des vagues et constituent donc des
zones à risques à étudier en détail
REFRACTION DE LA HOULE
Réflexion totale sur un chenal

Le passage de la houle sur un chenal


artificiel ou naturel peut générer une
caustique sur le talus du chenal lorsque:

sin  fond
sin  chenal  .Cchenal 1
C fond

On a alors
A: zone de clapotis
B: zone de concentration induite par la
traversée du chenal
C: zone de diffraction (faible agitation)

Exemples: chenaux d’accès à Fos et à Port2000;


gouf de CapBreton, trou sans fond d’Abidjan
REFRACTION DE LA HOULE
Influence d’un courant sur la réfraction

Sens du courant

La présence d’un courant modifie la célérité des vagues dont les


propriétés se conservent dans le repère relatif lié au courant.
LE DEFERLEMENT
DEFERLEMENT DE LA HOULE
Évolution des vagues dans la zone de déferlement

Réfraction Zone de
non-linéaire transition Zone de déferlement établie Jet de rive

Non-linear
Shoaling
Rapid increase of
wave height
DEFERLEMENT DE LA HOULE
Les différents types de déferlement

Déferlement glissant (spilling breaker)

Déferlement plongeant (plunging breaker)


La pente des
fonds augmente

La cambrure
diminue

Déferlement gonflant (surging breaker)

Le type de déferlement dépend


de la pente des fonds et de la
cambrure des vagues
DEFERLEMENT DE LA HOULE
Le point de déferlement

Pour une hauteur d’eau


donnée, il existe une hauteur
de vague maximale qui ne peut
pas être excédée. On parle
alors de limitation des
hauteurs par les fonds.

Attention: les pentes fortes


permettent de lever de très
grandes vagues.

  hb  4
 
H b  0.17 Lo 1  exp  1.5 1  15 tan   
3

  Lo   
Variation de la houle avec la hauteur d ’eau

variation de la houle avec le niveau d'eau

niveau d'eau
hauteur (m)

5
H1/3

0
1

13

17

21

25

29

33

37

41

45

49
he ur e s
LIMITATION DE LA HOULE PAR LA PROFONDEUR - CAS DU HAVRE

Hauteur de la houle significative en fonction de la hauteur d'eau

4,5

4
Hauteur de la houle signiticative H1/3 (en m)

3,5

2,5

1,5

0,5

0
5 6 7 8 9 10 11 12 13
Hauteur d'eau (avec la marée) en mètre
DEFERLEMENT DE LA HOULE
Zone de déferlement établie

Dans la zone de déferlement établie,


un transfert continu d’énergie
s’effectue entre les vagues, dont la
hauteur diminue régulièrement, et
un mouvement des eaux à plus
grande échelle appelé circulation
littorale et incluant:
La surélévation du niveau moyen
de la mer
Le courant littoral parallèle au
rivage
Un courant de retour proche du
fond perpendiculaire à la côte
DEFERLEMENT DE LA HOULE
Cas de la houle aléatoire

Dans un état de mer naturel, chaque vague se propage


individuellement dans la zone de déferlement, les vagues les plus
haute déferlant en premier. Les variations de la hauteur significative
sont plus lissées.
D’autre part, la réfraction non-linéaire entraîne une sous-évaluation de
Hmo par rapport à H1/3
LA DIFFRACTION
DIFFRACTION DE LA HOULE
Cas de la jetée semi-infinie (houle régulière)

La diffraction est un
processus de redistribution
Limite de la zone influencée locale de l’énergie le long
par la diffraction des crêtes de houle lorsque
Zone abritée les gradients de hauteur
Houle diffractée induits par la réfraction
Crêtes circulaires deviennent trop importants

Jetée semi-infinie

Direction de la
houle incidente
DIFFRACTION DE LA HOULE
Abaques pour la jetée semi-infinie (houle régulière)

Même dans le cas le plus simple le calcul de la diffraction est très complexe. Et l’utilisation d’abaques
est recommandée pour dégrossir un projet avant de passer à la modélisation numérique

Dans l’axe de la direction de


propagation la houle la hauteur
H diffractée = Kd . Ho
diffractée est 0,5 fois la hauteur au
large de la jetée

0,15 Ho

K=1

Jetée semi-infinie

Nb de Direction de la
longueur houle incidente Hauteur houle : Ho
d’onde
DIFFRACTION DE LA HOULE
Abaques pour la jetée semi-infinie (houle aléatoire)

En houle aléatoire multidirectionnelle, on observe une meilleure pénétration des vagues


dans la zone abritée avec un coefficient de 0,7 dans l’axe de propagation des vagues
incidentes
DIFFRACTION DE LA HOULE
Jetée semi-infinie: exemple d’un cas réel en laboratoire

Etude de l’extension du
port de Fedala en 1956. Le
modèle physique était le
seul outil à cette époque
pour étudier l’agitation
portuaire
DIFFRACTION DE LA HOULE
Cas d’une brèche

Une protection accrue est obtenue à l’aide de deux jetées laissant une brèche dont la taille
(B) doit être inférieure à 5 longueurs d’onde (L) pour une efficacité accrue. Ici B=L

Direction de la
houle incidente
(angle de 75°)

Hauteur houle : Ho H diffractée = K’ . Ho


devant l’entrée

X/L

brèche

jetée

Y/L
DIFFRACTION à TRAVERS UNE BRECHE - CAS DU HAVRE
DIFFRACTION DE LA HOULE
Cas de la brèche: Comparaison houle régulière et aléatoire
DIFFRACTION DE LA HOULE
Abaques pour la brèche (houle aléatoire)
DIFFRACTION DE LA HOULE
Cas du brise-lames forain (houle régulière)
DIFFRACTION DE LA HOULE
Cas du brise-lames forain (en nature)

La diffraction est
clairement visible ainsi
que la formation d’un
tombolo de sable à
l’abri du brise-lames
DIFFRACTION DE LA HOULE
Courant littoral généré par un brise-lames forain

Le déferlement sur la plage exposé induit


une surélévation du niveau moyen qui
n’existe pas à l’abri du brise-lames. Un
Modélisation physique par Sogreah
courant de pente se crée alors qui est
Modélisation numérique par ICCH-DHI ensuite guidé par la géométrie de la
configuration
DIFFRACTION DE LA HOULE
Onde de Mach
ONDE DE MACH
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