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Conception et réalisation

de digues portuaires et d’ouvrages côtiers

Conception de digues à talus

10 mars 2008

Monique
Monique GREGOIRE
GREGOIRE
Port
Port Autonome
Autonome du
du Havre
Havre

Dimensionnement des digues


Q Les critères de dimensionnement :
Q Les étapes du dimensionnement
Q Les conditions de projet :
– Les houles de projet
– Les niveaux d’eau
Q Le dimensionnement
Les critères de
dimensionnement :
Q Hydrauliques
– Critère de protection
– Critère de stabilité
Q Mécanique des sols
– Stabilité d’ensemble, stabilité statique
Q Résistance des matériaux
– Blocs de carapace, Couronnement
Q Technico-économique
– coûts, disponibilité, organisation du
chantier, délais de construction

Les profils types en fonction du rôle de l’ouvrage


Q Protection du plan d’eau seul

Q Protection du plan d’eau avec voie d’accès

Q Protection d’un ouvrage d’accostage

Q Protection d’un terre-plein


Les étapes du
dimensionnement :
Q La détermination des conditions
hydrauliques de projet
Q L’étude du tracé en plan des ouvrages
Q Le dimensionnement de la digue
– les sections courantes
– les points singuliers (les musoirs, les
angles…)

Les conditions de projet


Q Les houles de projet
Q Les niveaux d’eau
Conditions de projet :
Les houles de projet
Q Durée de retour de la houle de projet
– Durée de vie de l’ouvrage
Q Taux de dommages admissibles
– Possibilité d’entretien

Conditions de projet :
Les houles de projet
Q Exemples de taux de dégâts admissibles :
– Ouvrage importants : 0 à 5% avec des houles
cinquantennales à centennales
– Ouvrage de moindre importance : 10 à 15 %
pour des houles décennales à trentennales.
Conditions de projet :
Les niveaux d’eau
Q Les niveaux exceptionnels :
– Les niveaux de basse mer
– Les niveaux de haute mer
Q La houle en fonction du niveau d’eau.
– Propagation de la houle du large au site en
fonction des niveaux d’eau
– Temps d’action des conditions de houle sur
chacun des niveaux

L’étude du tracé en plan des


ouvrages
Q Au stade de la faisabilité le tracé en plan
doit :
– répondre aux besoins définis par l’étude
technico-économique
– intégrer la combinaison des contraintes
environnementales, d’exploitation et autres.
– Préserver l’avenir (évolution des besoins,
modification des modes d’exploitation…)
Q Optimisation du projet :
L’étude du tracé en plan des
ouvrages
Q Au stade de la faisabilité :
Q Optimisation du projet :
– A l’issue de l’étude de détail, elle permettra
de trouver un compromis entre :
Q Agitation / Accès de navires
Q Tracé en plan / Effet sur le transit sédimentaire

Q Tracé en plan / Profondeur en pied des

ouvrages...

Dimensionnement des digues


Q Cote d’arase
Q Largeur en crête
Q La carapace
Q Les sous-couches
Q Le noyau
Q Le couronnement
Q Le talus arrière
Q La butée de pied
Cote d’arase
La cote d'arase sera définie
selon les critères suivants :
Q critères de franchissement
– en fonction du rôle de l’ouvrage
– en fonction de la hauteur d'ascension
(Run-up)
Q critère environnementaux
– selon l'insertion paysagère de l'ouvrage

Les profils types en fonction du rôle de l’ouvrage


Q Protection du plan d’eau seul

+3,70

Q Protection du plan d’eau avec voie d’accès

+4,00
Les profils types en fonction du rôle de l’ouvrage
Q Protection d’un ouvrage d’accostage
+4,50

Q Protection d’un terre-plein


+5,00

Détermination du
Run-up

Q La combinaison des résultats des travaux du LNH (EDF) en houle


régulière et du CERC en houle aléatoire conduisent à la formule
suivante :

Q Où :
Ru(p) = Hauteur d’ascension ayant la probabilité p d’être atteinte
Hs = Hauteur significative de la houle
tg (α) = pente de la digue
L = longueur d’onde de la houle au pied de l’ouvrage
Largeur en crête

La largeur en crête est déterminée par :


Q Les contraintes liés à la construction
(largeur de la voie de circulation des
engins)
Q Les contraintes liés à l’exploitation
– largeur de la voie de circulation
– franchissements
une largeur plus importante du couronnement peut compenser
une cote d’arase réduite. Cf étude LNH, abaques de Vera-cruz
(Overtopping of slope breakwaters) et de Saville (CERC)

Largeur en crête
Q franchissements
La carapace
Q Types de blocs :
– Enrochements
Ils ont pour principales caractéristiques
Q La densité fonction du type de roche (variable de 2,5

T/m3 à 2,8 T/m 3)


Q Taille maximale (couramment 12 T)

Q Propriétés mécanique de la roche

Q Critère de forme : élancement, arrêtes,

Q Étalement granulométrique

Pmoy = (Pmin*Pmax)0,5

Souvent : 1,5 * Pmin< Pmax<3 * Pmin

La carapace
Q Types de blocs :
– Enrochements
– Blocs artificiels
Q Il permettent de résister à des houles plus
fortes pour deux raisons :
– Plus grande stabilité intrinsèque
– Plus grande masse
Q Les blocs les plus courants :
– Blocs cubiques
– Blocs Cubiques Rainurés (BCR)
– Tétrapodes
– Accropodes
– Dolosses
Le Bloc Cubique Rainuré
Le Tetrapode
L’Accropode
Le Dolos
Le Core-Loc
La carapace
Q Types de blocs :
Q Le dimensionnement des blocs
– La formule de HUDSON
La méthode la plus couramment utilisée.
Formule empirique conservatrice.
W = [ ρr * H3 ] / [ KD * ∆3 * cot α ] Avec :
W = Poids moyen des blocs de carapace (en tonnes)
H = Hauteur de la houle (en mètres) Hs
α = Pente de la carapace
∆ = ρr / ρe - 1 : Densité réduite des blocs
ρr = masse volumique des blocs en T / m3
ρe= masse volumique de l’eau en T / m3
KD = Coefficient de stabilité

La carapace
Q Types de blocs :
Q Le dimensionnement des blocs
– La formule de HUDSON
– Coefficient de stabilité KD
Ce coefficient est fonction :
Q Du type de bloc utilisés

Q Du taux de dommage admissible

Q Des conditions de déferlement


Variation du KD en fonction du taux de dommage
admissible d’après le CERC
Pour un même W, le rapport des hauteurs de houle de dimensionnement en
fonction du taux de dommage admissible est donné dans le tableau suivant :

On a donc :
KDn% = (H/HD = 0)3 * KD = 0
Valeurs de KD d ’après le CERC
Valeurs du KD d ’après SOGREAH

T yp e d e P ro fil c o u ra n t M u so ir
b lo c s
D é fe rla n t N on D é fe rla n t N on
d é fe rla n t d é fe rla n t
E n ro c h e m e n ts 2 ,5 2 ,6 2 2 ,3
a rro n d is
E n ro c h e m e n ts 3 3 ,5 2 ,4 2 ,8
a n g u le u x
B lo c s 6 ,5 7 ,5 5
c u b iq u e s
A c c ro p o d e s 12 15 9 11
T é tra p o d e s 7 8 ,3 5 6
BCR 9 11 6 8 ,5

La carapace
Q Types de blocs :
Q Le dimensionnement des blocs
– La formule de HUDSON
– Coefficient de stabilité KD
– Hauteur de houle de dimensionnement :
La formule de Hudson peut être utilisée avec la hauteur de
houle significative Hs (Sogreah) ,
ou bien avec H1/10 = 1,26 * H 1/3 (LNH).
– La formule de Hudson est une méthode de pré-
dimensionnement ; des tests de stabilité en modèle
réduits sont indispensables pour valider les profils.
La carapace
Q Types de blocs :
Q Le dimensionnement des blocs
Q Épaisseur de la carapace
– Cf. épaisseur des sous-couches
Q Digue implantée en grande profondeur
Les carapaces des ouvrages implantés en grande profondeur
seront avantageusement arrêtés à environ 1,5 fois la
hauteur de dimensionnement au dessous des plus basses
mers.
En dessous de cette profondeur des enrochements de taille
W / 10 seront suffisants.

Les sous-couches
Q Les fonction des sous-couches :
– Fonction de filtre
Éviter les fuites de matériaux
– Rôle d’assise de la carapace
accrochage des blocs de carapace
– Dissipation d’énergie
– Phase chantier
Protection provisoire avant la pose de la
carapace
Les sous-couches
Q Les fonction des sous-couches :
Q Le dimensionnement des sous-couches :
Généralement une à trois sous-couches sont
nécessaires en fonction des tailles respective du
noyau et des blocs de carapace.
La granulométrie doit être assez étendue pour
participer à l’étanchéité de l’ouvrage (par
opposition à la carapace)
En première approximation :
WSC1 = Wcarapace / 10
WSC2 = Wcarapace / 200 (Cf.Cf. figures CERC)

Les sous-couches
Q Les fonction des sous-couches :
Q Le dimensionnement des sous-couches :
– Les sous-couche doivent obéire à la règle de
Terzaghi :
Dfiltre(85%)
filtre(85%) < Dbase(15%)
base(15%) < 4 * Dfiltre(15%)
filtre(15%)

Avec :
DBase : diamètre du matériau de la couche supérieure
Dfiltre : diamètre du matériau de la couche inférieure
D(n% ) = diamètre de la maille de tamis par lequel passe n% du
matériau
Les sous-couches
Q Les fonction des sous-couches :
Q Le dimensionnement des sous-couches :
– Les sous-couche doivent obéire à la règle de
Terzaghi :
– Épaisseur de la sous couche
e = n * k∆ * (W/ ρr)1/3
Avec :
e = épaisseur (en m)
n = nombre de couche (au moins 2)
k∆ = Coefficient proche de 1 (cf tableau)
W = Poids moyen des blocs T
ρr = Masse volumique des enrochements T/m3
NB : pour la carapace, le nombre de couche est fonction du type de blocs utilisés.

Les sous-couches
Q Le coefficient K∆ :
INDICEDES
INDICE DES
NATURE DU BLOC K∆ VIDES PVIDES P
NATURE DUBLOC K∆
(EN %)
(EN%)
Bloc naturel arrondi……………………………. 1,02 38
Bloc naturel arrondi……………………………. 1,02 38
Bloc naturel anguleux………………………….. 1,10 40
Bloc naturel
Cube anguleux…………………………..
modifié…………………………………… 1,10 1,10 40 47

Cube modifié……………………………………
Tétrapode………………………………………. 1,10 1,04 47 50

Quadripode……………………………………...
Tétrapode………………………………………. 1,04 0,95 50 49

Hexapode………………………………………. 1,15 47
Quadripode……………………………………... 0,95 49
Tribar…………………………………………… 1,02 54
Hexapode………………………………………. 1,15 47
Tribar rangé…………………………………….. 1,13 47
Tribar……………………………………………
Dolos…………………………………………… 1,02 1,00 54 63

Tribar
Bloc rangé…Rainuré
Cubique …………… ……………………..
(BCR)………………….. 1,13 1,02 47 44

Dolos…………………………………………… 1,00 63

Bloc Cubique Rainuré (BCR)………………….. 1,02 44

D’après le LNH
Les sous-couches
Q Le coefficient K∆ :
INDICEDES
INDICE DES
NATURE DU BLOC K∆ VIDES PVIDES P
NATURE DUBLOC K∆
(EN %)
(EN%)
Bloc naturel arrondi……………………………. 1,02 38
Bloc naturel arrondi……………………………. 1,02 38
Bloc naturel anguleux………………………….. 1,10 40
Bloc naturel
Cube anguleux…………………………..
modifié…………………………………… 1,10 1,10 40 47

Cube modifié……………………………………
Tétrapode………………………………………. 1,10 1,04 47 50

Quadripode……………………………………...
Tétrapode………………………………………. 1,04 0,95 50 49

Hexapode………………………………………. 1,15 47
Quadripode……………………………………... 0,95 49
Tribar…………………………………………… 1,02 54
Hexapode………………………………………. 1,15 47
Tribar rangé…………………………………….. 1,13 47
Tribar……………………………………………
Dolos…………………………………………… 1,02 1,00 54 63

Tribar
Bloc rangé…Rainuré
Cubique …………… ……………………..
(BCR)………………….. 1,13 1,02 47 44

Dolos…………………………………………… 1,00 63

Bloc Cubique Rainuré (BCR)………………….. 1,02 44

D’après le LNH
Le noyau
– Volumes en jeu :
De très important volumes de matériaux seront utilisés
pour la constitution du noyau.
– Granulométrie
Une granulométrie étendue permet : la limitation des
tassement, un taux de porosité suffisant pour la tenue
des couches supérieures
– Le tout venant de carrière sera utilisé
avantageusement.
Des matériaux tendres peuvent même être utilisés ici.

Le couronnement
Q Le retour de carapace
Dans le cas de blocs artificiels :
deux blocs posés à l’horizontal
maille serrée.

Q Le mur de couronnement
– permet :
Q de buter la carapace
Q limite les franchissements

Q la création d'une voie de circulation

– risques :
Q glissement, basculement
Q cisaillement du béton

Q rupture par tassement différentiel


Le talus arrière
Q Sollicitations :
– Franchissements
Q points sensibles : sommet et pied de talus
Q La carapace extérieur sera reconduite vers

l’intérieur en cas de forts franchissements


Q peuvent être augmentés par une voie de

circulation
– Agitation résiduelle et batillage
Q la carapace intérieure sera dimensionnée
comme une carapace externe vis à vis de cette
sollicitation

Les butées de pied


Q Économie de blocs de carapace dans le cas
d’ouvrages implantés en grande profondeur
– Cote supérieure au plus égale à 1,2 à 1,3 fois H
au dessous des plus basses mers (sogreah)
– Hudson aménagée
Wbutée = Wcarapace * 0,1 * H/h
avec :
h = cote de la butée par rapport au niveau de repos
– Partie horizontale
Bute les blocs de carapace
Attention aux modifications du déferlement
Coupe type de digue infranchissable à peu franchissable
Coupe type de digue franchissable
Conclusion
Q La méthodologie exposée
précédemment permet de réaliser
l’avant projet sommaire.
Q Seuls des tests en laboratoires
permettront de valider le pré-
dimensionnement.

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