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M2GPC 2021

Les Quais sur Pieux

Hakim ABDMEZIEM
(Service des études et travaux d’infrastructure)
Les quais en pieux

Adaptés pour
 A priori toute condition de profondeur et toute charge
 Des conditions où la réduction de l’agitation résiduelle est importante

Avantages :
 La structure en pieux est idéale pour les structures d’accostage des postes isolés
(tankers et GNL)
 Possibilité d’accueillir les plus grands navires
 Possibilité de s’adapter à toutes conditions géotechniques

Problèmes à considérer :
 Coûts locaux des enrochements naturels
 Délais d’exécution
Quai sur pieux :
Fonctions :

- Fournir un dispositif d’accostage et permettre l’amarrage,


- Assurer la liaison entre le navire et la terre et supporter les outillages,
- Soutenir les terres au moyen d’un talus d’enrochements.

L’appontement n’assure que les 2 premières fonctions voire que la 2 ème.

2 types :
• Ouvrage relié à la terre par des passerelles qui participent à la reprise des sollicitations
horizontales
• Ouvrage en avancé importante par rapport à la terre. Les efforts horizontaux importants
doivent être équilibrés par des caissons (structures rigides) et/ou par une ligne de DACs
indépendants.

Le front d’accostage est situé au pied du talus


Appontement minéralier
Quai sur pieux
(Montoir de Bretagne – Port
de Nantes Saint-Nazaire)
 Classification des quais sur pieux
Les différents quais sur pieux peuvent être schématiquement réparties en 4 grandes catégories
 Les quais fermés,
 Les quais semi –ouverts
 Les quais ouverts
 Les appontements

Pour mettre en évidence l’intérêt de ce type de quai, considérons un soutènement simple avec tirant
ancré en tête. Ce rideau a une simple fonction de soutènement des terres et de retenue de l’eau.

Les charges verticales sur le terre-plein se décomposent en poussées


horizontales sur le soutènement.

Les autres efforts horizontaux comme l’amarrage sont repris en


partie par le tirant et par flexion du soutènement.
L’accostage par flexion du rideau et compression du sol
 Les Quais fermés ( quais Danois )

Si l’on rajoute à ce soutènement une plate-forme sur fondations :


 les charges verticales d’exploitation sont reprises
essentiellement par les pieux sans développer de composante
horizontale sur le soutènement qui ne soutient que les terres.

 la structure sur pieux peut reprendre partiellement ou la


totalité des efforts horizontaux par une inclinaison des pieux (=>
suppression du tirant d’ancrage)

La présence du soutènement et la reprise des efforts


verticaux par la structure sur pieux permet la
réalisation d’un talus diminuant la poussée des terres
 Les Quais semi-ouverts

A partir de la constatation que la partie supérieure


du rideau n’assure plus de rôle de soutènement
il est possible de l ’ouvrir sur le bassin permettant
de mettre en communication les différentes nappes
d’eau en totalité ou partiellement.

Le rideau est soit ancré partiellement dans la dalle,


soit auto-stable. Cela permet de :
- limiter la réflexion de la houle à MH,
- réduire la largeur de la plate-forme.

Cette ouverture permet d’économiser de l’acier mais pose le problème de la tenue du talus et de la
stabilité du soutènement.

Le talus doit être renforcé avec des enrochements et géotextiles


Le soutènement auto-stable est très sensible aux sur-dragage et/ou affouillements liés aux
propulseurs de navire et devient dangereux.
 Les Quais ouverts
Si l’on supprime complètement le rideau avant on obtient un quai ouvert ce qui oblige
systématiquement à allonger la structure sur pieux et très souvent à augmenter la pente du talus.

Pour limiter la largeur de la superstructure et la pente du talus il est possible de reporter le soutènement
en arrière de l’ouvrage. Le soutènement en partie basse pour le quai semi-ouvert passe en partie haute de
l’ouvrage en appui sur la superstructure.

Le rideau arrière, qui doit équilibrer des poussées importantes (composantes horizontales de poussée des
terres et des surcharges de terre-plein.), présente une fiche importante du fait d’une butée offerte faible.

Il conduit à un renforcement des


ancrages et à un soutènement coûteux.

Le plus souvent, le quai ouvert simple reste économiquement plus intéressant (quantité de préfa plus
important donc plus rentable que le rideau arrière) et techniquement plus sûr.
 Les appontements

Dans le cas où il n’est plus nécessaire de soutenir des terre-pleins en arrière de l’ouvrage, il n’y a
plus lieu de prévoir un soutènement. Le quai est composé simplement de la structure sur pieux.
Les éléments constitutifs du quai

1 – Remblais du dalle 6 – Bêche arrière et parafouille


2 – Dallage 7 – Tirants et rideau d’ancrage
3 – Poutre de front d’accostage 8 – Pieux
4 – Poutres longitudinales 9 – Poutres longitudinales
5 – Poutres transversales 10 – Talus et enrochements
Les éléments constitutifs du quai

•La plateforme
Peu de souplesse d’utilisation si n’y a pas de remblais (au moins 0.8 m d’épaisseur :
passage réseaux et diffusion des charges ponctuelles). Une épaisseur de remblais trop
importante surcharges les pieux et conduit à prendre en compte des efforts de sous
pression.
Les éléments constitutifs du quai

•Les pieux
Généralement métalliques car ils présentent l’avantage d’être légers et maniables. En
outre, ils peuvent être rallongés par soudure et sont mieux adaptés aux effets de flexions
importants. Attention toutefois à la corrosion (cf EC 3 – partie 5). Les pieux sont placés
par file au droit des charges les plus lourds (front d’accostage, voie de roulement) et de
façon à limiter les portées des poutres. Le maillage est également défini en fonction de la
capacité portante admissible par le sol.

Petite maille : pieux plus nombreux, faible diamètre, éléments préfabriqués de platelage
plus légers et nombreux
Grande maille : pieux de plus fort diamètre, éléments préfabriqués de platelage plus lourds

Les pieux doivent être protégés des chocs de navire.


•Le talus
Il convient d’adopter une pente prudente et ménager des coefficients de sécurité
consistants pour ne pas avoir de mauvaise surprise lors de la réalisation. Les pieux
sont à battre après réalisation du talus afin d’éviter tout effort parasite. Cela permet
aussi d’adoucir la pente en court de chantier si nécessaire. Les écoulements, la houle,
le batillage, les fluctuations, l’exploitation (propulseurs des navires et le sur-dragage)
fragilisent le talus. Il convient de prévoir une pente munie d’une carapace
d’enrochements avec une butée en pied.
•L’ouvrage de soutènement
Il joue un rôle de parafouille et évite les phénomènes de renard et coud le talus.

•Les tirants
Ils assurent la reprise des efforts horizontaux qui ne peuvent être repris par la seule
flexion des pieux. Les pieux inclinés peuvent assurer la même fonction si la mise en
place des tirants est difficile.
•Pieuxinclinés
Le déplacement de la structure doit se faire pour mobiliser les pieux (élasticité).
Risque de soulèvement des pieux verticaux situés en arrière des pieux inclinés qu’il
convient de compenser par du poids.

•Remblais arrière
A mettre en place par des couches successives de 30 à 50 cm.
Stabilité générale (externe):

Quai sur pieux :

    Portance des pieux (attention aux frottements négatifs éventuels),

    Flexion dans les pieux,

Vérification de la stabilité des talus en phase définitive et provisoire,

     Calcul de la plate-forme (non traité).


Prescriptions de calcul – Vérifications de calcul et résultats imposés :

Basées sur les réglementations en vigueur :

- Béton armé (Eurocode 2),

- Acier (Eurocode 3 - partie 5 : Pieux et palplanches),

- Sols (Eurocode 7 + normes d’application nationale , Fascicule 62 titre V )

Normes :

- NF P 94-261 Fondations superficielles (juin 2013),

- NF P 94-262 Fondations profondes (juillet 2012),

- NF P 94-270 Remblais renforcés et massifs en sol cloué (juillet 2009),

- NF P 94-281 Ouvrages de soutènement - Murs (avril 2014),

- NF P 94-282 Ouvrages de soutènement – Ecrans (mars 2009) / A1 (février 2015).


Dimensionnement des quais sur pieux :
Il est assez complexe et nécessite de résoudre des problématiques variées.

Un quai sur pieux est constitué d’éléments de structure très différents dans leur
comportement :

• Eléments souples : fondations profondes et tirants,


• Eléments rigides : superstructures,
• Eléments plans : rideau de soutènement ayant un comportement non linéaire,
• Talus : caractéristiques évoluant dans le temps,
• Sols : non linéaire.

Il est souvent nécessaire d’appréhender le comportement de l’ouvrage sur toute sa


longueur en raison de sollicitations locales (accostage, amarrage, portiques).

La structure est difficile à modéliser dans sa globalité. Le comportement dépend des


raideurs des sols portants et soutenus.
Il y a lieu de considérer des combinaisons de chargements concomitants.
En raison du talus et du soutènement, il est souvent nécessaire de réaliser 2 modélisations
(comportement différent suivant que l’on considère les actions vers le bassin ou vers le terre
plein). Possibilité d’utiliser des appuis en butée.
Il convient également d’étudier le comportement longitudinal (effet du vent parallèle au quai
+ efforts de freinage).

Les modèles de calcul amènent à travailler sur des fichiers complexes et volumineux
(nombreux nœuds, barres, surfaciques, appuis souvent élastique voire parfois en butée,
multiplicité des cas de charge parfois roulants) ce qui soulève le problème du contrôle des
données et l’exploitation des résultats.

Une modélisation simplifiée plan est souvent nécessaire à une pré analyse du comportement
de la structure sous différents cas de charge et apprécier l’ordre de grandeur et la sensibilité
des données sur les résultats.
Généralement, les pieux sont relativement espacés pour ne pas être sensibles aux effets de
groupe. Il faut par contre tenir compte du frottement négatif et des poussées horizontales
du fait du remblaiement réalisé lors de la construction.

Précautions à prendre pour les pieux :


• S’assurer de la soudabilité des aciers (teneur en carbone) et de leur résistance,
• Les remplir de béton pour améliorer leur résistance et leur sensibilité à la corrosion,
• Ne pas employer de tubes d’épaisseur trop mince vis-à-vis du cloquage lors du battage,
• Veiller à respecter les tolérances d’implantation et d’inclinaison,
• Implanter la première file suffisamment en retrait du front d’accostage de façon à éviter
tout impact de navire.
Toutes ces structures comportent des fondations profondes.

Vérifications : Portance et Résistance


Ces fondations doivent par leur portance reprendre les charges verticales composées du poids
morts de la structure ainsi que des surcharges.
Les charges horizontales qui transitent par la superstructure sont reprises par la flexion
horizontale des pieux de fondation.
Pour diminuer les efforts en tête de chaque pieu il est possible de raidir la souplesse horizontale de
la structure par la mise en place de tirants inclinés ou horizontals.
Attention cette disposition doit être justifiée en tenant compte exactement des raideurs de chaque
élément de structure.

Les Types de Pieux employés


Ils sont actuellement principalement métallique pour les travaux portuaires.
Leur mise en place se fait essentiellement par vibrofonçage ou/et battage.
Les profilés utilisés sont principalement des tubes circulaires, palplanches, I ou H. Les pieux béton
sont très peu utilisés
Différents type de pieux (Annexe A Tab A.1).

Mise en œuvre avec


refoulement du sol
Calcul de la portance selon NF P94-262 de l’Eurocode 7.

Calcul de la résistance mobilisable sous la pointe Rb.

L’effort mobilisable sous la pointe est fonction


- de la géométrie du pieu,
- du type de pieu mis en œuvre,
- du sol porteur.

-qb est la pression résistante ultime à la base d’un pieu,


- Ab est la surface de pointe donnée à l’annexe A.10.

-Pl*e est la pression limite sous la base de la fondation,


- q0 contrainte totale verticale initiale existante à la base du pieu avant les travaux,
- Kp est le facteur de portance pressiométrique. Il dépend de la nature de la formation dans laquelle
se trouve la base de la fondation profonde, de son mode de mise en œuvre et de son encastrement.
La hauteur d’encastrement effective Def est définie par

Au minimum l’encastrement effectif dans la couche porteuse est pris égal 3.B si B<0.5m
1.5m sinon
La valeur de la pression limite nette équivalente pl*e est déterminée à partir de l’expression générale

h est la hauteur du pieu contenue


dans la formation porteuse.
Calcul de la résistance limite mobilisable par frottement axial.

L’effort limite mobilisable par frottement axial sur la hauteur concernée du fût de la
fondation profonde doit être calculé à partir de l’expression suivante

- qs(z) est la valeur du frottement axial unitaire limite à la cote z,


- Ps est le périmètre du fût du pieu donné à l’annexe A.10

Pl* en Mpa dans la formule

pour les pieux mis en œuvre par vibrofonçage, il y a lieu de faire un abattement de 30% sur les valeurs de qs.

Les valeurs des paramètres a, b et


c sont définies dans le tableau
F5.2.2 en fonction du type de sol.
Il convient de s’assurer que les valeurs de frottement axial unitaire déterminées ne sont pas supérieures
à celles définies dans le tableau F.5.2.3.
Calcul de la charge limite caractéristique.

La charge limite caractéristique de la portance est déterminée à partir de la charge limite ultime Rc
et du facteur de modèle définit à l’annexe F, tableau F.2.1.
Calcul pour un pieu isolé travaillant en compression.

Charges limites ELU

en compression

- Rb.d effort limite mobilisable sous la pointe


- Rs.d effort limite mobilisable par frottement latéral sur la longueur de pieu dans le sol .
Charges de fluage ELS

sans refoulement

avec refoulement *

* Norme NF EN 12699 mars 2001 Pieux avec refoulement du sol


Justification aux états limites.

Les sollicitations de calcul (charges permanentes + surcharges) doivent être comparées aux
résistances de calcul.

- A l’ELS quasi-permanent, on doit vérifier

- A l’ELS caractéristique (rare), on doit vérifier

-A l’ELU fondamental, on doit vérifier


Prise en compte de l’effet de groupe.

 Méthode de TERZAGHI
La charge limite totale des pieux calculés en pieux isolés ne doit pas dépasser la charge limite du massif de sol.

L
q s
H

q u
-Calcul du Ce selon Terzaghi.
On définit le coefficient de groupe comme étant le rapport de la capacité portante de la fondation
équivalente par la capacité portante des « n » pieux pour chaque état limite.

A l’ ELS quasi-permanent,

si<1 sinon 1

A l’ELU fondamental,

si<1 sinon 1

On retient le Ce le plus petit pour le calcul.


Attention :
dans le cas de stratigraphie très hétérogène, il est important de vérifier qu’une couche de faibles
caractéristiques située sous les fondations puisse supporter les charges.

Le calcul est identique au calcul d’une fondation superficielle.

z
L
Modélisation et Raideurs des pieux

Pour le calcul d’ensemble d’une structure sur pieux sous efforts verticaux et
horizontaux, il est possible de schématiser la structure

en 3 D la totalité de l’ouvrage principalement dans le cas de déplacement d’engin de


manutention ou de charges excentrées ( amarrage, accostage..),

en 2 D en schématisant une coupe transversale.

Actuellement les logiciels de calcul permettent de modéliser des structures relativement


complexes intégrant ; barres, plaques ou coques avec de nombreux cas de charge
Raideurs des pieux

Mais dans tous les cas de calculs se pose le problème de la schématisation du sol le long des pieux.

1°/ pour les petites structures avec peu de pieu, le sol peut être modélisé par des ressorts le long
des pieux et en pointe. Cette disposition génère un grand nombre de nœud et pénalise les temps de
calcul et doit être limitée aux petites structures .

2°/ pour les structures plus importantes, il est nécessaire de schématiser l’ensemble « pieu-sol »
par un appui donnant les mêmes déplacements que le pieu réellement en place.

3°/ Une schématisation 2D à l’aide d’un calcul aux éléments finis type « plaxis » offre l’avantage
d’intégrer l’ensemble des sols et de la structure dans le même calcul .
Schématisation 2D
-40.000 -20.000 0.000 20.000 40.000 60.000 80.000 100.000

20.000

0.000

-20.000

-40.000

-60.000
Deformed Mesh
-3
Extreme total displacement 295.41*10 m
(displacements scaled up 20.00 times)

Mais dans ce cas le calcul des éléments de structure longitudinaux, telles que les poutres de roulement ainsi
que l’effets des sollicitations non réparties uniformément sur la structure; accostage et amarrage, doivent
faire l’objet d’une analyse différente.
Modélisation 3 D : Appontement minéralier MCT 6
Modélisation de la structure complète
Dans le cas d’un calcul d’ensemble, la modélisation comporte la détermination des raideurs
verticales et horizontales des pieux.

Appontement minéralier
Structure : filaires + surfaciques + appuis élastiques
Amarrage
Accostage
Transporteur
2 portiques accolés
Appuis élastiques ou en butée (verticaux + horizontaux)
Raideur verticale
La raideur verticale peut être déterminée à partir de l’annexe L de la norme F P 94-262
(cf également ls fascicule 62 annexe G.4)

 Soit par la méthode forfaitaire Kz = Rcr / Scr


Scr est le tassement de la fondation sous la charge R cr : Scr = k B/100 + eh
h/(E.S) représente la souplesse de la partie libre du pieu
kB/(100Rcr) représente la souplesse du sol sous effort vertical intégrant les déplacements de la
pointe et du frottement latéral
Q c
La raideur verticale est égale à
1/Kz = h/ES + kB/(100.Rcr)
h e h = Q c . h / E .S

D e B / 100
Soit par la méthode de Franck et Zhao
Cette méthode permet de déterminer la contrainte en fonction du déplacement aussi bien pour le
frottement latéral et la pointe .
de cette méthode, il possible de tracer une courbe charge - enfoncement et d’en déduire les
rigidités tangentes ou sécantes.
Incidence de la souplesse axiale des pieux
Exemple de résultats de calcul : courbe enveloppe de moment
Dispositions les plus pénalisantes des charges de portiques : Les lignes d’influence
Raideur horizontale et de rotation
(en se basant sur les prescriptions définies dans l’annexe I de la norme NF P 94-262 de juillet
2012 similaires à celles du fascicule 62 titre V)

Dans le paragraphe précédent, nous avons traité de la schématisation verticale que nous pouvons
matérialiser par un ressort vertical de raideur kz.
Cette hypothèse purement élastique, sans représenter exactement la réponse du sol, permet
d’appréhender l’ensemble sol pieu.
Dans le cadre de pieux simplement articulés en tête, la schématisation par ce seul ressort vertical
est suffisante si la structure est parfaitement bloquée pour les efforts horizontaux ce qui est
rarement le cas.
Interaction sol-structure
Rigidité horizontale
La norme 94-262 définit en Annexe I la modélisation du comportement transversal d’une
fondation profonde.

=> La raideur des ressorts est fonction des caractéristiques pressiomètriques* Em et pl du sol et d’un
coefficient rhéologique  fonction du type de sol et de son état de consolidation

avec Bo = 0.60 m
Kf – Sollicitations de courte durée d’application
Kf/2 – Sollicitations de longue durée d’application

Argile Limon Sable Grave


Sol Em / pl  Em / pl  Em / pl  Em / pl 

Surconsolidé ou très serré > 16 1 > 14 0.66 > 12 0.5 > 10 0.33
Normalement consolidé ou
serré 9 à 16 0.66 8 à 14 0.5 7 à 12 0.33 6 à 10 0.25
Sous consolidé altéré et
remanié ou lâche 7à9 0.5 5à8 0.5 5à7 0.33

* l’annexe I.4 permet le calcul à partir de données pénétrométriques


r1=B pf* r2=2Ls qs Ks=Kf
Il y a lieu d’appliquer des minorations dans les cas suivants :
- près de la surface sur une profondeur de 4B pour les sols frottants et 2B pour les sols
cohérents,

- au droit de talus tant que l’épaisseur horizontale de sol mis en butée est inférieure à 5B,
- distance de nu à nu entre éléments placés dans le sens du déplacement inférieure à
2 max (B,L).
Attention :
dans le cas de talus, la raideur n’est pas équivalente si les sollicitations sont vers le
haut du talus ou vers le bas. Il y a lieu dans ce cas de faire une double modélisation
pour les efforts dans chaque sens.
Dans la plupart des cas, il est nécessaire d’analyser et de définir les raideurs des appuis sous
efforts horizontaux et moments.

Les Raideurs à définir sont :


kx et ky raideurs horizontales
et x, y, z raideurs de rotation

L’objectif est de définir un élément fictif avec les mêmes possibilités de déplacements que le pieu
sous efforts équivalents pour réduire les temps de calcul et taille des fichiers à traiter.

M T
M T
h

E m
pl
 k
E m
pl
kz
Pour chaque pieu, il faut définir la matrice de rigidité en tête.

Chaque pieu isolé de la structure soumis à une charge horizontale et à un moment en tête se
déplace horizontalement et en rotation.

Les sollicitations et les déformations sont reliées par une matrice de rigidité à coefficients croisés

y = 1. T + 2 M
 = 2. T + 3 M
Pour chaque pieu il faut définir la matrice de rigidité en tête.

Chaque pieu isolé de la structure soumis à une charge horizontale et à un moment en tête se
déplace horizontalement et en rotation.

Les sollicitations et les déformations sont reliées par une matrice de rigidité à coefficients croisés

y = 1. T + 2 M
 = 2. T + 3 M

Détermination de 1, 2 et 3 pour apprécier L, k1, k2 et k3 :


Calcul de la déformation et de la rotation d’un pieu sous effort, moment unitaire.
Utilisation d’un logiciel de calcul élasto-plastique pour définir pour des sollicitations
unitaires (charge horizontale ou moment en tête) les déformations du pieux.
La matrice de rigidité connue à partir du calcul sous sollicitations unitaires et résultats sur la
rotation et déplacement , les nouvelles caractéristiques de la barre sont données par les relations
suivantes :
y = 1. T + 2 M
 = 2. T + 3 M

A notre disposition 3 équations (1, 2, 3) à 4 inconnues (k1, k2, k3 et L) avec des raideurs
nécessairement positives.

La résolution des équations amène à vérifier :


 = 16 22 - 12 3. 1

Linf < Lf < Lsup avecLinf = 2/3


Lsup = 2.2/3 si  < 0
ou 2.(2/3)- /(23) si  > 0
on choisit une valeur de Lf dans cet intervalle
Module fictif Ef = Lf/2 I (3-2/Lf)
Section fictive Sf = Lf kz/Ef avec kz souplesse verticale (m/t)
Inertie de torsion fictive Iof = Lf.Eo.Iox/Ef.h
Inertie de flexion I = inertie de flexion du pieu réel
Raideurs en rotation  = 1/(2 2/Lf-3)
Raideurs en translation k = 3/(31-4Lf2+Lf².3)

Ces caractéristiques sont déterminées pour chaque pieu en fonction du sol rencontré et
remplacent dans la modélisation le pieu réel.
Les Talus

Le talus est souvent la partie d’un quai sur pieux qui pose le plus de problème.
Sa stabilité d’ensemble doit être parfaite et il faut que sa pente soit maintenue dans le temps (glissement
de peau ).

Les incidents que l’on rencontre proviennent en général de la méconnaissance des caractéristiques
géotechniques des matériaux en place ou d’apport et des régimes hydrauliques internes au talus et/ou de
la sous estimation des efforts sollicitant : houles, courant etc...

D’après certains rapports les évolutions récentes en matière de conception de navire semblent être à
l’origine d’incidents plus graves ( puissance des moteurs, propulseurs latéraux…)

Phase des travaux


Le profilage du talus doit être réalisé avant battage des pieux.
La pose des protection de surface; enrochements et géotextile ne peut se faire qu’après mise en place des
pieux.
Les recommandations
Ces directives fournissent des indications concrètes sur les méthodes de conception des talus
sous ouvrage.
Il y a lieu de se prémunir pour les ouvrages à claire-voie sur pieux des risques d’érosion
sous l’action des vagues en partie supérieure du talus ,
sous l’action des courants créés par les hélices et les propulseurs dans sa partie inférieure.

L’impact érosif le plus important sur les talus est le fait des hélices et propulseurs au moment
des accostages et des déhalages.
La protection du talus doit permettre de s’assurer des risques d’éboulement ou glissement de
surface du talus
La protection du fond en avant du quai doit éviter tout affouillement susceptible de provoquer la
ruine de l’ouvrage (défaut de portance des fondations, surcharge de poussée de talus etc..)

Détermination des couches de protection du talus et fond de souille


Caractéristiques des navires
Détermination des couches de protection du talus et fond de souille
Protection du fond
Diamètre de l'hélice Dp = 8 m carénée
Puissance motrice Pd = 33000 kW
Pd 10% = 3300 kW

c= 1.48 m Vitesse au niveau du fond


Vitesse du jet de l'hélice Uo = c.( Pd/dp²)^0.33 5.44 m:s
1

Diamètre du jet Do = 5.68 m

U m ax / U o
0.8

0.6
0.4
Distance axe hélice au fond Ch = 1.85 m
0.2
Hp = Ch+0.5 Dp 5.85 m
0
Hp / Do = 1.03 0 1 2 3 4 5

Umax/Uo 0.60 Hp/Dp

Umax = 3.26 m/s

Enrochements D50 = 0.6 m


Calibres des roches anti-affouillement
Poids enrochement = 300 kg

D 5 0 m m ta ille m o ye n n e d e s
3
Calibrage des enrochements 0.5 W50 150 kg

e n ro c h e m en ts
2.5
à 2
2 W50 599 kg 1.5

1
épaisseur de couche 1.5 D50 0.9 m 0.5
à 0
1.8 D50 1.08 m 0 2 4 6 8 10
vitesse au fond Umax ( m/s)

Taille du plus gros éléments 2 W50 0.76

Protection du talus Couche Principale


1.5 D50 de la protection
de fond 0.9 m
Poids enrochements 1012 kg
Calibrage des enrochements 0.75 W50 759 kg
à
1.25 W50 1264 kg

épaisseur de couche 1.5 D50 à 1.8 D50 1.5 m

Taille du plus gros éléments 1.25 W50 0.61 m


Pour les sous couches on peut adopter les caractéristiques d’enrochements suivantes :
1/10 à 1/15 W50.
En fonction du matériaux en place il peut être nécessaire de mettre en place un géotextile.
Largeur de protection du fond
On recommandera un débord d’au moins 5 m au delà de l’axe longitudinal du navire
Influence du pied de pilote
l’augmentation de la hauteur du pied de pilote permet de diminuer les caractéristiques des
protections (  Hp  Umax  ) Le haut du talus doit être stable
Conception générale du talus sous une houle Hmax = 2 Hs
a x e d u n a v ire

rid e a u d e s o u té n e m e n t
o u b ê c h e b é to n

1 m

5 m m in i
Les Matériaux
Caractéristiques normalisées des aciers

Valeur supérieure de la limite d'élasticité ReH ( MPa )


ep = épaisseur en mm ep <16 mm 16 < ep < 40 40 < ep < 63 63 < ep < 80 80 < ep < 100 100 < ep < 150
EN S235 235 225 215
S275 275 265 255 245 235 225
10113 S355 355 345 335 325 315 295
S420 420 400 390 370 360 340
S460 460 440 430 410 400 -

Valeur supérieure de la limite d'élasticité ReH ( MPa Valeur supérieure de la limite d'élasticité
) ReH ( MPa )
ep = épaisseur en mm 3 < ep < 50 50< ep < 100 100< ep < 150
ep = épaisseur en mm
S460 460 440 400
EN S240 GP 240
S500 500 480 440
S270 GP 270
EN S550 550 530 490
10137 S620 620 580 560 10248 S320 GP 320
S690 690 650 630 S355 GP 355
S890 890 830 - S390 GP 390
S960 960 - - S430 GP 430

Pour les fondations d’ouvrages maritimes; duc d’Albe ou quai sur pieux les profilés les plus
employés sont : les tubes circulaires
les profilés H ou similaires,
les palplanches ou caissons reconstitués.
Résistance des structures

Règlement de calcul

 Flambement des pieux


Pour ce type de structure, les pieux ont souvent des élancements non négligeables (20 m de
hauteur libre pour les plus grands quais) et des charges de compression assez élevées (poids
morts de superstructure important, surcharges de portique, surcharge uniforme …)

 Voilement des pieux


En fonction des pieux choisis, il est nécessaire de s’assurer que la section et la forme de profil
permettent d’atteindre sans dommage la limite élastique.
Flambement des pieux - Rappel de la théorie d ’EULER

lf = longueur de flambement c’est la longueur d’une barre fictive bi-articulée de même section
 = l’élancement qui est égal à lf/ avec  étant le rayon de giration égal à  (I / S)

Charge critique d ’EULER F* =  ² Es S /  ²


qui donne une contrainte d ’EULER * = F* / S.

Selon la nature des appuis la longueur de flambement varie :


pour une poutre bi-encastrée lf = l/2
pour une bi-articulation lf = l.
Dans notre cas de quai sur pieux il est assez facile de déterminer les conditions d’appuis en tête,
le plus souvent un encastrement dans la superstructure par contre en pied la présence du sol ne
permet pas une classification et un niveau d’appui aussi net.

En présence de sol Pierre Souche a calculé en fonction des raideurs du sol kh la charge critique
d’EULER à appliquer pour calculer la contrainte *.
Ces abaques sont parues dans les Annales de ITBTP N°423 1984 et concernent plusieurs
conditions d’appuis en tête et en pied de pieu.

La contrainte de calcul c  k e k = coefficient de flambement


Le calcul k dépend de la limite élastique de l’acier e et de la contrainte critique d’EULER *
En fonction des règlements employés ce coefficient est déterminé par des relations spécifiques

Fascicule 61 m = e .(1-0.375 e / * ) si *  0.75 e


m = 0.66 * pour * < 0.75 e
la contrainte de compression de calcul c < m
En flexion composée il faut vérifier c/m+f/e < 1

Voilement des pieux


Le fascicule 61 donne très peu d’information concernant le calcul au voilement des structures
Pour les ailes des profilés il faut vérifier la relation b/t<18.5. 235/e

L’Eurocode 3 permet de cerner plus précisément le voilement des éléments en fonction de leur
forme.
Pour les tubes circulaires, il y a lieu de se reporter à la présentation des Ouvrages d’accostage.
Pour les profilés, il est reporté ci-après les conditions de voilement.

En classe 4 les éléments doivent être vérifiés au voilement. Pour les classes inférieures 1 à 3, la
limite élastique est atteinte avant celle de voilement.

Il est donc nécessaire de classifier le profilé.


Résistance des structures - Classification des semelles

En fonction des rapports d / t ou c / t le profil peut être classé dans une des quatre
classes. C’est le classement le plus fort qui classe le profilé.

Pour les classes 1 à 3, il n ’y a pas de risque de voilement locale, la contrainte limite est
égale à e limite élastique
Pour la classe 4, la contrainte de calcul doit être inférieure à cette contrainte de
voilement.

Dans le cas de profilé rempli de béton il est possible de tenir compte du renforcement
apporté par le remplissage. Pour ces profilés il n’y a plus de risque de voilement. Pour la
vérification de ces pieux, il est possible de se référer à l ’Eurocode 4 « construction mixte
en acier : Conception et dimensionnement des structures mixtes acier-béton »
Il est rappelé que les Eurocodes ne sont pas directement applicables pour les structures
autres que les bâtiments.

En pratique le béton de remplissage n’est pas pris en compte dans la résistance du profilé.
Epaisseur minimale des tubes

Pour le battage il est nécessaire de prévoir une épaisseur minimale des tubes qui peut
être évaluée par la relation

e > d/75 à d/50 suivant la raideur du sol


MERCI DE VOTRE ATTENTION

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