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LE BÉTON
Professeur M.L.ABIDI
1
LE BÉTON
1. Introduction
Le béton constitue le matériau de construction le plus utilisé au monde. Il est
utilisé pour la construction d’ouvrages de toutes natures, notamment de
bâtiments, d’immeubles d’habitation, de ponts, de routes, de tunnels, d’aéroports,
de barrages, de ports, de centrales thermiques et nucléaires et de plates-formes
offshore. Environ 4 milliards de mètres cubes de béton sont utilisés tous les ans
dans le monde.
Ceci s’explique par les multiples qualités du béton. C’est un matériau résistant,
durable, économique et polyvalent.
Le choix est fondé sur des critères techniques qui lui confèrent un bon
comportement dans le temps face aux actions des charges et aux agressions
physico-chimiques de l’environnement. Les critères économiques sont évalués à
partir de la disponibilité et du coût des matières premières, de la facilité
d’emploi et du prix de revient du matériau en œuvre.
2
Le béton est un matériau composite qui résulte du mélange de ciment, d’eau,
de granulats, et de faibles quantités d’adjuvants. Ces constituants sont dosés
convenablement pour obtenir, après durcissement, un matériau ayant des
propriétés mécaniques intéressantes.
CIMENT
PATE
+
EAU + MORTIER
SABLE
+
BETON
GRAVILLONS
+
ADJUVANT
Figure 1 : Constituants du béton
3
On peut considérer ces points comme la conséquence ou l’effet du mélange
des ingrédients en proportion bien définit (Ciment +eau+ Sable+ Gravillons+
ajouts) qu’en désigné par « Cause ».
Il faut donc étudier la liaison de la cause à effet pour avoir un béton qui
répond aux exigences bien précises.
2. Constituant Béton
2.1. Ciment
Le ciment , liant hydraulique s’hydratant en présence d’eau en formant une
pâte qui prise et qui durcit progressivement. Ce constituant nous l’avons déjà
étudié dans le chapitre « liant hydraulique ».
2.2. Granulat
Les granulats (sables, gravillons et cailloux) constituent le squelette du béton.
Ils sont chimiquement inertes vis-à-vis du ciment, de l’eau et de l’air. Selon leur
origine, on distingue les granulats roulés et concassés. L’étude cde ce
constituant a été fait dans le chapitre « granulats».
2.4. Eau
Sont considérées comme eaux de gâchage aptes à l’emploi dans les bétons:
− eau potable;
4
− eau de rivière ou de fleuve, pour autant qu’elle ne contienne pas de matières
organiques ou inorganiques qui pourraient influencer négativement la prise et
le durcissement du ciment ou qui risqueraient d’augmenter le risque de
corrosion des armatures. En cas de doute, une étude démontrant l’aptitude de
l’eau est à réaliser;
− eau de recyclage du béton, uniquement en forte dilution avec les eaux reprises
ci-dessus.
Les impuretés
Le sel ne doit pas dépasser 15g/l. En réalité le sel joue le rôle d’un
accélérateur de prise et de durcissement.
L’eau de mer est à exclure dans l’emploi pour la fabrication de béton pour
béton armé ou précontraint. Elle contient plus de 30 g/l de chlorure de sodium.
Elle causerait des dégâts en accélérant la corrosion des armatures. Des
incompatibilités sont aussi à signaler pour les ciments alumineux.
L’eau ne doit pas contenir aussi des agents agressifs tels que les
sulfures....etc.
2.5. Adjuvants
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L'incorporation au béton de faibles quantités de certains produits afin de lui
donner des propriétés recherchées est un procédé aussi ancien que l'utilisation du
ciment. Les Romains ajoutaient du sang, de la graisse de porc et du lait aux
ciments de pouzzolane, pour améliorer leur ouvrabilité et leur durabilité.
Lorsque plusieurs adjuvants sont utilisés, leur compatibilité doit être vérifiée
lors des essais initiaux.
On les ajoute soit à l'eau s’ils sont sous forme liquide soit au mélange
granulaire au moment du malaxage s’ils sont sous forme de poudre. La plupart
des adjuvants sont connus d'après leur usage ou la propriété sur laquelle il va
agir.
On a par exemple les réducteurs d'eau, les retardateurs de prise, les agents
accélérateurs de prise, des réducteurs d'eau, les hydrofuges....etc.
Malheureusement, certains adjuvants provoquent des d'effets secondaires qui
sont généralement qui portent préjudices aux bétons. ces effets sont associés
principalement aux problèmes de la corrosion de l'armature, de retrait au
séchage, de fluage, de dégagement de chaleur et de résistance à l'action des
sulfates.
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2.5.1. Les plastifiants et les fluidifiants, réducteurs d’eau
Ils qui jouent un double rôle. Ils permettent, d’une part, d’obtenir des bétons
frais à consistance relativement liquide, donc très maniables, par défloculation
des grains de ciment. À maniabilité donnée, ils offrent la possibilité de réduire la
quantité d’eau nécessaire à la fabrication et à la mise en place du béton. La
résistance du béton durci peut ainsi être notablement augmentée. La durée
d’action de ces adjuvants est de 1 à 3 heures. Un plastifiant ou super plastifiant
s’emploie dans trois domaines :
En fait ces produits peuvent agir par l’un des effets suivants :
• abaisser la tension inter-faciale entre le ciment et l’eau.
• Ses molécules sont absorbées par les particules de ciment qui se
chargent négativement. Les particules de ciment ont tendance à se
repousser mutuellement, donc à se disperser, ce qui facilite son
hydratation.
7
Comme son nom l’indique cet adjuvant en ralentissant les réactions
d’hydratation du béton permet un retard de début de prise, tout en conservant les
résistances mécaniques des bétons et mortiers.
Le bétonnage par temps chaud doit se faire selon des précautions, en effet, le
durcissement prématuré peut créer des difficultés de mise en place du béton
frais. Ce problème se pose par exemple lorsqu'on prévoit de transporter le béton
sur une longue distance par temps chaud.
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Les accélérateurs de prise et de durcissement, qui permettent, pour les
premiers, la réalisation de scellements ou d’étanchements et, pour les seconds,
une acquisition plus rapide de résistance au béton durci.
9
Dallages en béton, chapes en micro mortiers. Pistes d’aéroport, ponts,
routes, autoroutes, canaux.
Remarques :
10
chimiques entre ses constituants, d’une durée de quelques jours à
quelques semaines.
Les facteurs intervenant dans l’étude des diverses propriétés d’un béton ainsi
que sa composition sont très nombreux. Les méthodes utilisées permettent de
tenir compte d’une manière semi empirique. C’est par des essais que l’on pourra
aboutir et confirmer une formulation convenable qui présente des propriétés
désirées pour des matériaux donnés, un chantier donné et un matériel de
confection donné.
Matériaux :
Eau
Béton Essai
Ciment
Sable FORMULATION
Gravillons
CONFIRMATION
Adjuvants
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nécessaire d'avoir suffisamment de pâte de ciment pour remplir les vides dans
les agrégats et pour les enrober.
Pour économiser le ciment et pour avoir une grande résistance, il faut donc
choisir des agrégats d'une granulométrie voulue pour aboutir à un minimum de
vides. Mais on est limité dans la dimension maximale des granulats par des
considérations de mise en œuvre et surtout en présence de ferraillage.
r(effet de paroi)=Volume d
/surface
πd 2 h d h
r= =
4 ∗ 2 ∗ πdh 8
12
ab e
cas 1 : r = cas 2 : r = cas 3 : enrobage c
2( a + b ) 2
c
a e
b
D max ≤ ev ⋅
eh
D max ≤
1 .5
D max ≤ c
D max ≤ 1 .4 r → granulat ⋅ ⋅ ⋅ roulée
D max ≤ 1 .2 r → granulat ⋅ ⋅ ⋅ concassé
3.3. Ouvrabilité
L’ouvrabilité caractérise l’aptitude d’un béton (frais) à remplir les coffrages,
et à enrober convenablement les armatures. Elle doit donc être telle, que le
béton soit maniable et qu'il conserve son homogénéité.
3.3.1.Introduction
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L'ouvrabilité est caractérisée par une grandeur représentative de la consistance
du béton frais.
L’ouvrabilité entraîne plusieurs conséquences sur les autres propriétés du
béton. En effet une augmentation de l’ouvrabilité entraîne :
Une augmentation de la compacité.
Une augmentation de la résistance mais dans des limites.
Une diminution de la ségrégation d’ou un parement plus net du béton
après le décoffrage.
Une bonne étanchéité,
Un bon enrobage des agrégats.
14
Figure 6 : Affaissement au cône d’Abrams
S5 ≥ 220
Remarque
15
Figure 7: photos pour la réalisation de l’essai au cône d’abrams
Partie amovible
déclenchant le moteur
moteur ‘vibreur’
Volume à remplir
de béton frais
Traits repères
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Tableau 2: La classe de béton suivant la durée d’écoulement
Classe de Durée en s
consistence
Ferme t ≥ 40
Plastique 20 < t ≤ 30
Très Plastique 10 < t ≤ 20
Fluide t ≤ 10
1.1.1.Essai d’étalement
Cet essai simple à réaliser, est très utilise pour apprécier la consistance
des bétons fluides (surtout en Allemagne). II n’est pas adaptés pour les
bétons fermes et la dimension maximale des granulats ne doit pas dépasser
40 mm.
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partie supérieure) de béton démoulé sur une table à secousses. Ce cône de béton
est soumis à son propre poids et à une série de secousses. Plus I'étalement est
grand et plus le béton est répute fluide. Le moule tronconique place au centre du
plateau carre est rempli par 2 couches de béton, compacts par 10 coups de pilon.
Apres arasement le moule est retiré verticalement. Puis le plateau est soulevé de
40 mm jusqu'a la butée et relâche immédiatement 15 fois de suite en 15
secondes.
Articulation
40 mm
F1 ≤ 340
F2 350 à 410
F3 420 à 480
F4 490 à 550
F5 560 à 620
F6 ≥ 630
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Figure 11: Relation entre l’essai au cône et l’essai d’étalement
19
Tableau 4 : Comparaison entre différents essais sur le béton
20
1.1.3.Facteurs influençant l'ouvrabilité
Dans le cas de bétons classiques, elle est principalement influencée par
• le dosage en eau
• la nature et le dosage du liant,
• les granulats, forme, granularité et granulométrie.
a. le dosage en eau
Le béton fabriqué contient le dosage en eau optimal. Un ajout d'eau fait
baisser les résistances et affecte la durabilité de l'ouvrage. Par contre les ajouts
d'eau augmentent l'ouvrabilité du béton.
Le rôle donc, de I'eau est prépondérant pour I'ouvrabilité du béton frais et sur
les propriétés du béton durci
L'eau donne au béton sa maniabilité, d'une part par son action lubrifiante sur
les différents grains, d'autre part par la cohésion due a la pâte provoquée par
I'association des grains fins (ciment et fines) avec elle.
Le dosage en eau ne peut pas être augmenté au delà d'une certaine valeur afin
d'améliorer I'ouvrabilité sans entraîner des inconvénients. Les conséquences d'un
excès d'eau sont :
• Risque de ressuage,
• Augmentation de la porosité,
• Risque de ségrégation des constituants du béton,
• Diminution de la compacité et corrélativement des résistances,
• Augmentation du retrait,
• Défectuosité du parement.
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Affaissement (cm)
25 Plage 2
20
15
Plage 1
10
5
Quantité
0 d’eau
150 160 170 180 190 200 210 220 (Kg/m3)
c. Les granulats :
22
Tableau 5 : Forme des granulats
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d. les adjuvants
1.2. Résistance
1.2.1. Les résistances
La résistance d’un béton c’est l’ensemble des caractéristiques de
comportement sous les sollicitations de compression, traction et flexion. Elle est
conventionnellement vérifiée pour les bétons à 28 jours.
Remarque :
La résistance et 1'ouvrabilité sont à étudier de pair, car ces 2 propriétés sont
étroitement dépendantes l’une de l’autre et d'autant plus, qu'elles varient en sens
inverse en fonction de certains facteurs essentiels de la composition du béton.
a. Résistance à la compression
Fr
Rcj = Avec A la section de l’éprouvette.
A
24
Figure 14: Essai de résistance à la compression
25
Figure 16 : Essai de flexion
1.2.2.Facteurs de la résistance
1.2.2.1. Qualité du ciment
26
définit la clase du ciment .ainsi unCPA45 garantira une résistance à la
compression à 28 jours de 45 Mpa.
La résistance d’un béton est d’autant plus grande que la classe du ciment est
grande. Ainsi un ciment de classe CPA 45 donnerait béton de résistance à la
compression supérieure à un béton fait à base de ciment CPA35.
C
R = f c 28 = K ( − 0 , 5 ) Avec 1.5< C/E < 2.5
E
27
• qualité des granulats (adhérence, résistance, propreté, formes granularité,
mise en œuvre ….etc.).
Avec :
fc28 : Résistance moyenne du béton à 28 jours
G : Coefficient granulaire donné par un tableau et compris entre 0,35et 0,65
FCE : Résistance moyenne du ciment à 28 jours
C : Masse de ciment par m3 de béton
E : Masse d'eau par m3 de béton
R ou
fc28
?
1.5
2.5 C/E
Figure 19 : Résistance pour un rapport C/E dans le même intervalle [1,5 ; 2,5]
1.2.2.3. Granularité
De nombreuses études de composition de bétons ont monté que pour des
granulats courants l’obtention d’un béton de bonne et d’ouvrabilité satisfaisante
résistance nécessitait un rapport pondéral gravier sable de l’ordre de 2. 2 < G/S
<2.2
28
Si G/S croit alors la résistance augmente aussi mais l’ouvrabilité décroît. Par
contre il est important que le module de finesse du sable soit compris entre 2.2
et 2.8.
granulats granulats
roulés concassés
Etat de surface (lisse ou non) + +++
Propreté (présence de fines sur la surface) +++ +
Possibilité de donner une densité +++ +
importante
1.2.2.5.Influence de l’âge
29
Figure 21 : Augmentation de la résistance du béton suivant l’âge tant que les conditions
d’humidité et de température sont favorables à l’hydratation du ciment
2. Composition de béton
2.1. Composition des bétons par la méthode de Dreux-Gorisse
2.1.1.Chois des données de base
1. Résistance :
La valeur généralement souhaitée et spécifiée est la résistance caractéristique à
28 jours (fc28)
fc ≈ fc28*1,15
1. Ouvrabilité :
30
Le choix de l'ouvrabilité dépend du mode de mise en place et de la densité du
ferraillage. (TABLEAU 1)
Les caractéristiques propres du béton sont appréciées par sa consistance mesurée
par l'affaissement au cône d'Abrams.
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2.1.2.Détermination du rapport C/E
Le rapport du poids de ciment au poids d'eau par m3 de béton est défini en
fonction de la résistance moyenne escomptée: (Relation de Bolomey)
fc
D’ou C = + 0,5
E G * FCE
Les valeurs du tableau supposent que le serrage du béton sera effectué dans de
bonnes conditions.
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dosage en ciment à prévoir en fonction du rapport C/E et de l'ouvrabilité désirée,
A en cm, déterminée par l’affaissement au cône d'Abrams.
Figure 22 : Abaque N° 1
Remarque:
Un dosage minimum en ciment est souvent imposé par le cahier des charges ou
par le cahier des clauses techniques générales. Il faudra donc prendre la plus
grande valeur trouvée.
550
C≥
5 Dmax
33
2.1.4.Détermination du dosage en eau E
Le dosage en eau se fait en fonction du rapport C/E et du dosage en ciment C:
C
E=
C
E
Correction 1 :
En fait la formule de Dreux correspond à des granulats ayant Dmax =25mm.
Pour tenir compte de la granulométrie réelle, on applique une correction au
dosage en eau en fonction de la dimension maximale des granulats. (Tableau 10)
Correction 2 :
Le dosage ainsi trouvé correspond à la quantité d'eau à mettre dans le béton. Il
convient de tenir compte de la teneur en eau des granulats au moment de la
fabrication de ce béton.
A défaut de valeurs précises, on peut utiliser celles du Tableau 11 qui donne la
correction en fonction de la teneur en eau approximative des granulats courants
en dm3 pour un m3 de matériau (en volume apparent).
Tableau 11: Correction sur le dosage en eau
Degré apparent
d’humidité EAU d’apport en dm3 / m3
Apparence :
SECHE .......................... 0 à 20 négligeable négligeable négligeable
HUMIDE ........................ 40 à 60 20 à 40 10 à 30 10 à 20
TRES HUMIDE ............. 80 à 100 40 à 60 30 à 50 20 à 40
SATUREE, EGOUTTEE 120 à 140 60 à 80 50 à 70 40 à 60
34
Des valeurs précises peuvent être utilisées si on dispose de la teneur en eau
des granulats (sable et gravillons).
35
2. Détermination des proportions de granulats :
g1
g2
Vc = C
M vabs
Avec :
Vc : volume absolu de ciment en dm3
C : masse de ciment en kg
M v abs: masse volumique absolue du ciment en kg/dm3
3. Volume de granulats :
VG = (1000* γ − Vc )
36
Avec
VG : volume absolu des granulats en dm3
γ Gama : coefficient de compacité (Tableau 13)
5 10 12,5 20 31,5 40 80
Très plastique Piquage ............... 0,750 0,780 0,795 0,805 0,810 0,815 0,820
Vibration faible.... 0,755 0,785 0,800 0,810 0,815 0,820 0,825
Vibration normale. 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
Plastique Piquage ................ 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
Vibration faible .... 0,765 0,795 0,810 0,820 0,825 0,830 0,835
Vibration normale. 0,770 0,800 0,815 0,825 0,830 0,835 0,840
Vibration puissante 0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845
Ferme Vibration faible ..... 0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845
Vibration normale. 0,780 0,810 0,825 0,835 0,840 0,845 0,850
Vibration puissante 0,785 0,815 0,830 0,840 0,845 0,850 0,855
NOTA : Ces valeurs sont convenables pour des granulats roulés sinon il conviendra d'apporter les
corrections suivantes : * Sable roulé et gravillon concassé : - 0,01
* Sable et gravillon concassé : - 0,03
4. Volume de sable :
VS = g2% * VG
Avec
Vs : volume de sable
g2% pourcentage déterminé par la courbe de référence
VG volume des granulats
5. Volume de gravillon :
Vg = g1% * VG
Avec
Vg : volume de sable
G1% pourcentage déterminé par la courbe de référence
VG volume des granulats
37
2.1.7. Détermination de la composition pondérale en kg
1. Masse de ciment : C kg/m3
3. Masse de sable :
4. Masse de gravillon :
2.1.8. Ajustement
Dans la composition de référence, la somme des masses de chacun des
constituants, y compris l'eau, ne donne en général pas exactement la masse du
m3 de béton frais en oeuvre.
1. Masse volumique théorique du m3 de béton frais : Mth
Mth =C + E + S + G
S : Masse de sable
G : Masse de gravillon pour confectionner
C : Masse de ciment 1 m3de béton frais
E : Masse d'eau
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2. Masse volumique réelle :Mréelle
En pesant l'éprouvette, on obtient sa masse M. Connaissant son volume V, on
peut calculer la masse volumique réelle du béton en oeuvre.
M
Mréelle = -----
V
3. Ajustement
• Si Mréelle = Mth : La composition est bonne.
• Si Mréelle < Mth : La composition étudiée donne plus de 1 m3 de béton.
• Si Mréelle > Mth : La composition étudiée donne moins de 1 m3 de
béton.
X * MS
• Sur le sable RS =
MG + MS
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5- Le Béton Frais
Fabrication
Une installation de fabrication constitue une centrale à béton. Celle-ci
comprend un ou plusieurs silos à ciment de capacité adaptée à l’importance du
chantier et des aires de stockage en vrac des granulats, affectées chacune à des
classes granulaires différentes : sables, gravillons et cailloux. Ces composants
sont transportés vers des trémies permettant leur dosage pondéral en fonction de
la composition retenue et introduits avec l’eau dans des malaxeurs ou des
bétonnières dans lesquels s’effectue le mélange des différents constituants.
Les malaxeurs sont des cuves cylindriques fixes, en général à axe vertical,
munies de systèmes de palettes qui, par rotation autour d’un axe vertical
excentré ou non, brassent énergiquement le mélange pendant environ
60 secondes. Ces appareils sont utilisés pour la fabrication industrielle des
bétons prêts à l’emploi (B.P.E.) ainsi que sur les grands chantiers, car ils
permettent des productions horaires importantes de béton (plus de 100 m3/h).
Transport
Les bétonnières portées sur châssis de camion, d’une capacité utile de 4 à
10 m3, permettent le transport du béton préalablement fabriqué en malaxeur ou
en bétonnière. Leur cuve est animée d’une rotation à faible vitesse afin de
maintenir l’homogénéité du béton. Le béton peut aussi être transporté par bennes
ou par tapis convoyeurs. Il est repris par des bennes de faible capacité et amené
au droit des coffrages au moyen de grues. Il est parfois acheminé à pied d’œuvre
par des pompes à béton qui permettent son transport dans des canalisations sur
environ 300 m horizontalement et 150 m verticalement.
40
Mise en œuvre
Certains adjuvants confèrent au béton frais une totale liquidité pendant
quelques heures. Généralement on fabrique des bétons dont la plasticité,
mesurée par l’affaissement du béton dans le cône d’Abrams, appareil de mesure
normalisé, est plus limitée.
6- Le Béton Durci
Le béton frais compacté dans son coffrage est constitué par un mortier de
ciment de consistance plastique enrobant les granulats. Après une période
dormante d’une à deux heures, le ciment fait prise. C’est au cours de cette
période que débute le processus exothermique d’hydratation et de durcissement
de la pâte qui aboutit à la formation d’une matrice solide de ciment hydraté.
41
auréole de transition assurant une liaison entre les deux éléments. Cette période
de durcissement se poursuit pendant plusieurs mois durant lesquels se complète,
à vitesse décroissante, l’hydratation du ciment. Avec les ciments courants, la
résistance atteinte à 28 jours représente de 85 à 90 % de la résistance maximale.
42
6-2 Propriétés mécaniques
Seules les propriétés prises en compte par l’ingénieur de génie civil sont ici
considérées. De ce point de vue, un béton est défini par les caractères suivants :
43
asymptotiquement avec le temps à mesure que se complète l’hydratation du
ciment.
44
de migration d’eau dans les pores et les capillaires de la matrice ainsi qu’à un
processus de réaménagement de la structure des cristaux hydratés du liant.
7- Utilisation du béton
Le béton seul n’est pratiquement utilisé que pour la construction de chaussées
routières et autoroutières et de barrages-poids. En règle générale, les ouvrages,
de quelque nature qu’ils soient, sont réalisés en béton armé ou en béton
précontraint.
Béton armé
Une pièce, telle qu’une poutre, reposant sur des appuis à ses extrémités est
l’objet de sollicitations de flexion et d’effort tranchant quand elle est soumise à
l’action de charges. Les moments de flexion sont équilibrés dans une section
donnée de la pièce par des contraintes normales s dont la valeur varie
linéairement sur la hauteur de la section. Elles sont maximales sur les fibres
extrêmes ; ce sont des contraintes de compression sc dans la partie supérieure de
la section, des contraintes de traction st dans la partie inférieure. Si la contrainte
de traction atteint la résistance à la traction du béton, celui-ci se rompt. Cette
rupture est évitée en disposant des barres d’acier ou armatures dans la zone où
les contraintes de traction sont maximales. Le moment est alors équilibré, d’une
part, par les contraintes de compression qui se développent dans la partie
supérieure de la section et, d’autre part, par l’effort de traction qui s’exerce alors
dans les armatures longitudinales. De même, les efforts tranchants sont à
l’origine de contraintes de cisaillement réparties sur la hauteur de la section.
Celles-ci sont reprises par des armatures transversales, cadres et étriers, en
général perpendiculaires aux armatures longitudinales.
45
Le béton armé est constitué par du béton et des armatures en acier
judicieusement disposées. Son fonctionnement normal suppose une fine
fissuration des zones tendues, qui ne porte pas préjudice à sa durabilité si
l’ouverture des fissures demeure inférieure à 0,1mm en environnement agressif
et à 0,3mm en milieu non agressif. De telles ouvertures évitent toute corrosion
des armatures en acier, le béton empêchant la pénétration d’eau vers les aciers et
constituant un milieu basique qui protège les aciers par passivation. Il est à noter
que le composite béton acier ne présente un comportement satisfaisant que parce
qu’il se trouve que béton et acier ont environ le même coefficient de dilatation
thermique.
Béton Précontraint
Bien que constitué aussi par du béton et des armatures, le béton précontraint
se différencie fondamentalement du béton armé. " Pré Contraindre une
construction, c’est la soumettre avant application des charges à des forces
additionnelles déterminant des contraintes telles que leur composition avec
celles qui proviennent des charges donne en tout point des résultantes inférieures
aux contraintes limites que la matière peut supporter indéfiniment sans
altération. " Cette définition est celle d’Eugène Freyssinet, l’ingénieur qui a
construit, vers 1935, les premières structures en béton précontraint et qui, plus
généralement, a créé de nouvelles techniques de construction constituant un saut
historique dans la conception et la réalisation d’ouvrages de toutes natures.
46
forme de torons de 13 et 15mm de diamètre et de fils lisses ou crantés de 5 à
12 mm de diamètre.
• Propriétés d'isolation :
47
Le béton cellulaire grâce à sa conception très riche en air, (présence d'une
multitude de petites bulles d'air qui sont emprisonnées dans sa structure)
possède un important coefficient d'isolation, qui permet ainsi, lors de sa
mise en oeuvre, de ne pas utiliser une autre isolation.
Ce matériau possède aussi une inertie non négligeable. En effet, il
accumule en journée de la chaleur, qu'il restitue dans la nuit, et permet
ainsi une meilleure régulation de la température.
De plus en été, l'inertie permet une climatisation naturelle de l'habitation.
• Avantages :
Son faible poids permet un travail plus aisé car moins pénible, et une mise
en oeuvre plus facile (on peut le couper simplement avec une scie) car il
ne se maçonne pas mais se colle, ce qui permet également un gain de
temps, donc d'argent. Ensuite, pour effectuer les travaux d'électricité, il
suffit d’utiliser une simple rainureuse comme pour le plâtre.
• Utilisations :
On trouve le béton cellulaire sous différents formats ce qui permet de
l'utiliser pour la construction de murs porteurs, de murs de séparation. Ou
bien encore, on trouve des éléments en béton cellulaire qui permettent de
réaliser des planchers, des dessous de toiture, des linteaux, et même pour
des travaux de finition comme les habillages de salle de bain, création
d'étagères, de cloisons de séparation etc.
Par contre, c'est un matériau qu'il faut absolument utiliser pour la création
de cloisons coupe feu car il est ininflammable (Classe MO).
• Mise en œuvre :
Les blocs de béton cellulaire ne se maçonnent pas, on utilise un mortier
colle spécial à joint mince.
Le rendement lors de la pose est aussi plus important. Les blocs sont plus
légers que les autres matériaux de gros oeuvre malgré une dimension plus
importante.
Ainsi, on gagne du temps lors de la pose. Comme les blocs sont de
dimension supérieure aux parpaings, on en manipule moins, et il y a
moins de joints à faire ainsi on avance plus vite.
• Inconvénients :
Comme les blocs se travaillent facilement avec tous outils, on peut en
déduire que le béton cellulaire est tout de même assez friable. En effet, il
possède une bien moins bonne résistance à l'usure que le parpaing par
exemple, il se fissure également plus facilement. Il faudra bien veiller à
protéger les endroits sensibles d'une usure prématurée, et il vous faudra
respecter les règles de l'art lors de sa mise en œuvre pour éviter la
fissuration excessive.
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• Santé:
Comme le béton cellulaire est constitué essentiellement de matières
minérales naturelles, il n'y a pas de composants nocifs, fibreux, volatiles
ou non, adjuvants toxiques ou cancérigènes. De plus, grâce à sa structure
et composition, termites, rongeurs, insectes ne peuvent pas l'attaquer ou
l'altérer.
Deux marques se partagent l'essentiel du marché de la construction en
béton cellulaire
Autres bétons :
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9.1. Bétonnage par temps chaud
Pour le bétonnage par temps chaud, il faut empêcher d’avoir une température
du béton frais supérieur à 30°C. Pour cela il faut :
choisir un ciment à faible chaleur d’hydratation et réduire
éventuellement son dosage
abaisser la température des granulats : stockage à l’ombre, arrosage à
l’eau, protection des silos par une peinture extérieure réfléchissante etc.
employer de l’eau de gâchage froide,
préférer les coffrages en acier aux coffrages en bois,
protéger le béton mis en oeuvre pour éviter la dessiccation par
couvertures en plastique ou paillasson arrosés ou équivalents.
La température du béton
Au moment de la mise en place ne doit pas être inférieure à +8°C.
Pour réaliser cela il faut prendre p.ex. Les précautions suivantes :
a) par période froide (t0 ≤ + 5°C) il faut
choisir un ciment à dégagement de chaleur élevée, et mettre un dosage un
peu plus important que celui qui serait normalement nécessaire,
Transporter et mettre en place rapidement le béton frais (surveiller le
temps qui s’écoule entre le malaxage et la mise en place, ainsi que la
température du béton),
employer des coffrages en bois (conductibilité thermique faible),
protéger le béton mis en place par des bâches ou paillassons ;
b) par période de faible gel (t0 autour de 0°C) ou de gel plus fort mais de courte
durée, il faut en plus :
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éviter la présence de glace et de neige dans l’eau et les granulats ; chauffer
ceux ci si nécessaire, mais ne pas dépasser 32°C pour la température du
béton frais,
introduire un accélérateur de prise (exempt de chlorures dans le cas du
béton armé),
procéder à des essais sur cubes de béton conservés sur chantier,
prolonger les délais de décoffrage
c) par période de gel plus fort et de longue durée, il faut en plus:
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