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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG’08 - Nantes, 18-20 juin 2008

DIMENSIONNEMENT D’UN DALLAGE SUR UN SOL RENFORCÉ


PAR INCLUSIONS RIGIDES

DESIGN OF A SLAB ON A GROUND REINFORCED BY RIGID INCLUSIONS

Patrick BERTHELOT(1), Frédéric DURAND(2), Serge LAMBERT(3), Hassan


ALSALEH(3)
(1)
Bureau Veritas
(2)
Fugro Géotechnique
(3)
Keller Fondations Spéciales, Entzheim, France

RÉSUMÉ - La mise en place dans le sol d’inclusions rigides réduit la compressibilité


du sol support de dallage, mais pose différentes questions sur la prise en compte de
ces éléments dans le dimensionnement du dallage. Cette étude a montré que
lorsque des charges ponctuelles sont appliquées sur un dallage, des moments
supérieurs et inférieurs élevés apparaissent.

ABSTRACT - The installation of rigid inclusions in the ground reduces the


compressibility of the slab supporting soil; however several issues have to be
addressed to take into account these elements in the slab design. This study has
shown that when point loads are applied on a slab, then high bottom and top face
bending moments occur.

1. Introduction

Les techniques de renforcement de sol sont habituellement dimensionnées pour


permettre la réalisation d'ouvrages fondés de manière superficielle, sans modifier les
référentiels les concernant. Ainsi, pour les inclusions souples de type colonnes
ballastées, les recommandations (RFG n° 111) précon isent une maille maximum de
3 x 3 m sous le dallage, avec un taux de substitution de 3 % minimum permettant de
ne pas remettre en question les méthodes de dimensionnement de dallage
classiques sur sol homogène.
Concernant les inclusions rigides, aucun référentiel n'existe à l'heure actuelle (les
recommandations du projet national de recherche ASIRI lancé par l'IREX sont en
cours de rédaction) et par analogie avec les inclusions souples, il est courant
d'envisager une maille de 3 x 3 m, en oubliant parfois de vérifier l'incidence sur le
dimensionnement du dallage. La répercussion sur le dimensionnement du dallage
se fait d'autant plus ressentir que la mise en œuvre de matelas de faible épaisseur
est courante depuis la parution du DTU 13.3 Dallage et que le diamètre de
l’inclusion est faible.
En ce qui concerne le dimensionnement des dallages, il est tout à fait erroné
d'utiliser une valeur moyenne de module, forcément très élevée avec les inclusions
rigides. Cette approche à l’aide d’un module équivalent peut entraîner une sous-
estimation importante des efforts au niveau du dallage Pour démontrer cela,
différents calculs comparatifs ont été menés en utilisant premièrement une méthode
se basant sur un module homogénéisé (annexe C du DTU 13.3) et deuxièmement
une méthode se basant sur des modules de réaction pour le sol et pour l'inclusion
rigide (dalle sur appuis élastiques).

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2. Données expérimentales

L'exploitation des résultats d'un plot d'essais à Eclépens (Suisse) a permis de


mieux comprendre la diffusion des contraintes au sein d'un matelas disposé au-
dessus des inclusions rigides. Cette planche d’essai a consisté à charger le sol par
l’intermédiaire d’un remblai sur un maillage d’inclusions rigides préalablement
exécutées. À proximité, un remblai de référence sans inclusions rigides a été
également expérimenté, pour bien estimer la contribution des inclusions à la
réduction des tassements (voir figure n° 1). Les in clusions rigides de 45 cm de
diamètre ont été réalisées selon une maille de 2 m x 2 m et ont été ancrées de 1 m
dans les alluvions graveleuses, soit une longueur totale de 6,50 m/T.N.
L’instrumentation mise en place était destinée à mesurer les tassements et la
répartition de contraintes entre les inclusions rigides et le sol. La société Scetauroute
est intervenue pour la pose de 4 cellules de contrainte disposées sur 2 niveaux
différents : un premier niveau à l’interface tête d’inclusion/matelas et un deuxième
niveau 50 cm au-dessus de l’interface pour vérifier la diffusion des contraintes dans
le matelas.

5,5 m

Colluvions (Co)

 Remblais : sables et graviers 0/80 en


deux couches (1a et 1b)
 Remblais de préchargement
 Piges de tassement
Alluvions graveleuses
 Capteurs de contrainte (C1 à C4)
Inclusions rigides

Figure n° 1 : Instrumentation de la planche d’essai s

Le tableau n° 1 résume les caractéristiques mécaniq ues de différentes couches


de sol définies par le bureau Karakas&Français. Les colluvions composées d’argile
limoneuse sur une épaisseur de 5,50 m reposent sur des sables et graviers
compacts de 4,60 m d’épaisseur minimale.
Les résultats sont représentés sur la figure n 2. Il est possible de constater que
les contraintes mesurées sur les deux plans distants de 0,50 m donnent les mêmes
résultats, que ce soit dans l’axe des inclusions ou au droit du sol. La hauteur de
remblai au-dessus de la tête d’inclusion est de 4,20 m, soit 80 kPa pour un poids
volumique de 19 kN/m3 pour le remblai.
Les contraintes mesurées sont de 275 à 300 kPa en tête d’inclusion et de 30 kPa
au droit du sol. Il y a bien eu concentration des contraintes en tête d’inclusion par
une reprise de 12 % de la charge totale directement en tête d’inclusion. Les

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tassements mesurés ont permis de constater un tassement de 29 mm sans


renforcement de sol pour 2,20 m de remblai (38 mm estimés pour 2,90 m de
remblai) et un tassement du remblai sur sol renforcé par inclusions rigides de
seulement 4 mm sous 2,90 m de remblai.
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Le taux d’amélioration est donc de = 9,5, ce qui est très appréciable.
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Tableau n° 1 : Caractéristiques mécaniques des sols

Module SPT
Profondeur φ’ c’
Couche oedométrique [nombre
[m] [°] [kPa]
[MPa] de coups]
Colluvions (Co)
0 à 5,5 m 9 11 25 10
argile limoneuse
Alluvions (Ag)
5,5 à 8 m 60 34 32 0
graviers et sables fluviatiles
Alluvions (Aa)
8 à 18 m 30 32 27 15
argile limoneuse ferme
Alluvions (As)
18 à 30 m 57 38 35 10
sable fin à moyen compact

Date mesure
23/12/2005 07/01/2006 22/01/2006 06/02/2006 21/02/2006
0

-5

-10
Tass, (mm)

sans inclusion I NSER


-15
av ec inclusion I NSER
-20

-25

-30

Figure n° 2 : Résultats des mesures de tassements e t des contraintes

Une modélisation du remblai avec PLAXIS a permis de mieux comprendre la


répartition de contrainte entre les inclusions et le sol et de valider la présence d’une
zone de transition sur la périphérie de l’inclusion (de l'ordre de 2 à 3 fois le rayon de
l'inclusion voir figure n°4).

3. État de contrainte en sous-face de dallage et moment dans le dallage

Par les mesures expérimentales et par les modélisations aux éléments finis, il a
été montré que pour de faibles épaisseurs de matelas, il n’y a pas de diffusion des
contraintes au-dessus de l’inclusion rigide par un effet de cône mais plutôt une
conservation des contraintes entre la tête de l’inclusion et la sous-face de dallage.
Il paraît donc intéressant d’étudier les paramètres qui influent sur l’état de contrainte
en sous-face de dallage (voir figure n° 4) en fonct ion de la compressibilité du sol.
Les résultats d’une application numérique correspondant à un exemple courant de

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renforcement de sol par inclusions rigides (maillage 3 x 3 m, DIR = 27 cm, Esol


variable de 1 à 6 MPa, Hsol = 6,50 m, Einclusion = 10000 MPa, Ematelas = 100 MPa pour
un limon traité Hmatelas = 55 cm, dont 20 cm de plateforme et 35 cm de matelas) sont
résumés dans la figure n°4 et le tableau n°2.
La modélisation d’une maille élémentaire d’inclusion rigide en axi-symétrie par un
calcul aux éléments finis PLAXIS 2D met en évidence sur la figure n°4, une
contrainte maximum en sous-face de dallage dans l’axe de l’inclusion de 405 à 610
KPa, une zone de transition en périphérie de l’inclusion correspondant à son rayon
d’influence allant jusqu’à 2 à 3 fois le rayon de l’inclusion, et enfin une contrainte
résiduelle en inter-maille de 12 à 18 KPa (voir tableau n°4). La contrainte maximum
dans le matelas considérée comme constante entre la sous-face de dallage et la
tête d’inclusion varie également de 405 à 600 kPa en fonction d'un module de sol
croissant de 1 à 6 MPa.

Figure n° 4 : Contrainte appliquée en sous-face de dallage dans l’axe de l’inclusion


rigide et jusqu’à la demi-maille pour un module du sol variant de 1, 3 et 6 MPa.

Cette application met en évidence dans le tableau n°2 la possibilité, avec les
inclusions rigides, d’obtenir des tassements très faibles quel que soit le type de sol,
même avec une maille lâche de 3 x 3 m mais en contrepartie, les incidences dans la
couche de forme et dans le dallage croissent de manière importante. En fait, tous
les éléments du modèle de calcul (couche de forme, maillage et diamètre des
inclusions rigides, sol) interviennent de manière très sensible sur les efforts dans le
dallage mais très peu sur le tassement. Ces éléments d’influence agissent sur les
efforts dans le dallage d’autant plus que la couche de forme est traitée et que
l'inclusion tasse peu, comme le démontrent presque toujours les essais de
chargement.

Tableau n° 2 : Tassements et moments d’un dallage à 30 KN/m² (couche de forme


traitée)

Tassement avec PLAXIS 2D 30KN/m²


Tassement sans
Type de sol inclusions rigides Moment Sup/Inf
amélioration [cm]
[cm] [kN.m/ml]
Eoedo = 1 MPa 20,0 1,4 22/7
Eoedo = 3 MPa 7,0 1,2 18/6
Eoedo = 6 MPa 3,4 1,1 15/5

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Dans le tableau n° 3 figure l’influence des inclusi ons rigides sur le moment
fléchissant dans le dallage en fonction de l’épaisseur de la couche de forme traitée.

Tableau n° 3 : Incidence de la variation de l’épais seur de la couche de forme traitée


sur le dimensionnement de dallage pour un sol Eoedo = 1 MPa

S = 30 KN/m²
Epaisseur de la couche de Tassement Moment Sup/Inf
forme traitée [cm] [kN.m/ml]
25 cm 1,3 24/8
35 cm 1,4 22/7
45 cm 1,6 20/6

Pour une faible variation de l’épaisseur de la couche de forme, le moment dans le


dallage augmente très fortement, alors qu’à nouveau, le tassement varie peu.

4. Dimensionnement des dallages

Le dimensionnement du dallage doit donner, à partir des cas de charges et


actions spécifiques exercées, les moments fléchissants de la fibre supérieure et
inférieure du dallage permettant la détermination de l’épaisseur et des armatures
nécessaires. A priori les moments fléchissants ne sont pas les mêmes en partie
courante du dallage qu’en extrémité (centre par rapport aux coins ou encore aux
bords du dallage). Par souci de simplification de cette étude, seuls les moments en
zone courante seront étudiés. Le cas de charges retenu correspond à un
chargement classique de zones de réserve ou de plateformes logistiques avec des
pieds de racks chargés à 50 KN/pied et disposés selon une trame de 1,05 x 2,70 m.
La surcharge uniformément répartie considérée a été prise égale à 30 kN/m² (valeur
minimum pour ce type d'ouvrage).

Pour bien comprendre l’erreur commise en considérant un sol homogénéisé, un


dimensionnement du dallage avec deux hypothèses différentes est établi :

1) méthode de calcul du DTU 13.3 en tenant compte d’un module de sol


renforcé homogénéisé (programme DALLIA),
2) méthode d’une dalle sur appuis élastiques en tenant compte des modules
de réaction du sol et de l’inclusion rigide (programme de calcul de structure
POWER PLATE).

À partir d'une modélisation sous PLAXIS 2D d’une inclusion rigide en axi-symétrie, il


est possible de déterminer un module de sol homogénéisé et des modules de
réaction en sous-face de dallage (voir tableau n° 4 ) en considérant trois zones : au
droit de l’inclusion rigide, en intermaille, et en périphérie de l’inclusion
Le tableau n° 5 récapitule les moments entre une su rcharge uniformément
répartie et des surcharges ponctuelles. Il apparaît que ce sont les surcharges
ponctuelles qui sont dimensionnantes, malgré que la surcharge uniforme
équivalente ne soit que de 16 KN/m².

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Tableau n° 4 : Définition des paramètres pour la mo délisation du dallage

Paramètres DALLIA Paramètres POWER-PLATE


Module
Module Tassement Contrainte Contrainte Module Module Module
homo- Contrainte
oedo. du dallage dans l’axe périphérie réaction réaction réaction
généisé intermaille
du sol pour 30 inclusion inclusion Ksol KIR KpériphIR
Es [kPa]
[MPa] KN/m² [cm] [kPa] [kPa] [kPa] [kPa] [kPa]
[MPa]
1 1,4 cm 14 600 12 290 857 42857 20870
3 1,2 cm 16 490 15 250 1250 40833 20863
6 1,1 cm 18 405 18 205 1636 36818 18674

Tableau n° 5 : Comparaison des moments entre une su rcharge uniformément


répartie et des charges ponctuelles pour un dallage de 20 cm

Charge uniformément Charge ponctuelle


Module oedométrique du sol répartie de 30 KN/m² 50 KN/pied
Moment Sup / Moment Inf Moment Sup / Moment Inf
Eoedo = 1 MPa 32/12 kN.m/ml 19/39 kN.m/ml
Eoedo = 3 MPa 28/9 kN.m/ml 14/32 kN.m/ml
Eoedo = 6 MPa 24/7 kN.m/ml 16/33 kN.m/ml

Par ailleurs et en fonction du type de charge – charge uniformément répartie ou


charge ponctuelle – les moments fléchissants inférieurs (entre les inclusions) et
supérieurs (dans l’axe des inclusions) se répartissent de manière différente.

MZ (MXX) en kN.m/ml MX (MZZ) en kN.m/ml

Figure n° 5 : Résultats POWER-PLATE des moments dan s les deux directions de la


dalle pour un sol E = 1 MPa et des charges ponctuelles

Pour une surcharge uniformément répartie, le moment inférieur est faible par
rapport au moment supérieur alors que c’est le contraire pour les charges
ponctuelles.
L’explication provient de la position des charges ponctuelles par rapport aux
inclusions. Le moment est d’autant plus important que la distance entre les
inclusions et la charge ponctuelle est grande.
Enfin, le comparatif entre les deux approches d’un sol homogénéisé et un sol
hétérogène figure dans le tableau n° 6.

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Tableau n° 6 : Comparaison d’un dallage dimensionné avec Dallia et Power Plate

Hyp. sol homogénéisé Sol avec hétérogénéités


Méthode DTU 13.3. Dalle sur appuis élastiques
Module de sol (DALLIA) (POWER-PLATE)
Ep. Armature Ep. Armature
dallage totale dallage totale
E = 1 MPa 15 cm 10 kg/m² 22 cm 20 kg/m²
E = 3 MPa 15 cm 10 kg/m² 21 cm 20 kg/m²
E = 6 MPa 15 cm 10 kg/m² 20 cm 20 kg/m²

Pour un sol homogénéisé, le type de dallage reste constant quel que soit le type
de sol, compte tenu de la valeur élevée du module oedométrique homogénéisé ES
(voir tableau n° 4).
Par contre, en modélisant correctement les inclusions rigides et donc en
considérant l’hétérogénéité dans le sol, l’épaisseur du dallage varie en fonction du
type de sol et présente bien évidemment des épaisseurs et des armatures bien plus
élevées.
Dans le tableau ci-dessous figurent les mailles d'inclusions à envisager pour
obtenir un dallage armé de 15 cm avec 10 kg/m² d'acier (minimum DTU 13.3-1).

Tableau n° 7 : Maillage des inclusions à prévoir po ur retrouver un dallage de 15 cm


armé une seule nappe à 10 kg/m² (minimum DTU 13.3. d’un dallage armé)

Surcharges Charge ponctuelle


30 KN/m² 50 KN/pied
Module oedométrique Maille des Maillage des
du sol inclusions rigides inclusions rigides
1 MPa 2,40 x 2,40 m 1,70 x 1,70 m
3 MPa 2,60 x 2,60 m 2,00 x 2,00 m
6 MPa 2,80 x 2,80 m 2,50 x 2,50 m

Les résultats des calculs aux éléments finis sont étroitement liés aux
caractéristiques d’angle de frottement et de cohésion. Des valeurs sous-estimées
dans le sol support peuvent entraîner une surestimation des tassements des
inclusions rigides en pointe, réduisant ainsi la contrainte en sous-face de dallage. Il
est donc souhaitable de valider les tassements des inclusions par des méthodes
simples confrontées à des résultats expérimentaux, telles que Franck et Zhao
(Bulletin de liaison LCPC 1982 n° 119).

5. Incidences de l’arase supérieure des inclusions rigides sur le moment du


dallage

Prévoir l’arase supérieure des inclusions rigides au niveau de la plateforme est la


meilleure façon de s’assurer d’un niveau précis d’arase béton permettant de limiter
les variations d’épaisseur du matelas au-dessus des têtes d’inclusions.
Cependant, dans certaines circonstances, il est demandé de procéder à une
arase basse des inclusions rigides sous le niveau de la plateforme de travail.
La tolérance d’exécution est alors de +/- 10 cm, ce qui entraîne une variation

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importante de l’épaisseur de matelas au-dessus des têtes d’inclusions rigides (voir


figure n° 5).

Figure n° 5 : Disposition des inclusions rigides lo rsque que l’arase est prévue
sous le niveau de la plateforme d’intervention

En reprenant le modèle de calcul du paragraphe 3, l’épaisseur du matelas peut


varier d’après la figure n° 5 de 25 à 45 cm pour un e épaisseur théorique de 35 cm.
L’incidence de cette variation de niveau d’arase provoque bien évidemment des
moments parasites supplémentaires (voir tableau n° 3). Ces moments parasites
existent également lorsque la couche de forme est retraitée aux liants après
l’exécution des inclusions rigides. Dans cette situation, du sol non traité peut
subsister au-dessus des inclusions rigides, il peut même y avoir des têtes
d’inclusions cassées, faisant varier de manière importante les modules de réaction.

5. Conclusion

Le renforcement de sol par inclusions rigides sous dallage est habituellement


associé à des matelas de faibles épaisseurs traités aux liants, pour permettre
d’obtenir des tassements très faibles même avec des mailles lâches et des sols très
compressibles. Cela entraîne des répercussions très importantes sur le
dimensionnement structurel du dallage (épaisseur, armatures) que les dallagistes et
bureaux d’études ont encore du mal à appréhender. Cette étude a montré que
lorsque des charges ponctuelles sont appliquées sur un dallage, et notamment au
centre de la maille d'inclusions, des moments supérieurs et inférieurs élevés
apparaissent. L'incidence sur le dallage est importante puisqu'il est nécessaire de
prévoir alors une dalle armée avec deux nappes de treillis.

6. Références

Berthelot P., Glandy M., Frossard A., Durand F. (2007) : Dallage et modules de
déformation des couches de sol ; applications aux renforcements des sols par
inclusions, et analyse du comportement du matelas de répartition.
DTU 13.3 parties 1 et 2 : "Dallages à usage industriel", Norme NFP 11-213-1-2.

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