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4.

Production de très basses températures ; 3ème principe de la thermodynamique

La production de très basses températures (<100K) présente un intérêt à la fois technique et


fondamental :
• Aux très basses températures la plupart des gaz atmosphériques (O2 : 90.2K ; H2 :
20.4K ; He : 4.2K ;..) sont liquides, ce qui facilite leurs transports en grandes quantités
dans des cryostats.
• Aux très basses températures des phénomènes nouveaux émergent qui sont masqués
par l’agitation thermique à des températures plus chaudes (e.g. supraconductivité).

Dans un premier temps, on s’intéresse comment on obtient ces températures basses.

4.1 Liquéfaction des gaz atmosphérique par détente isenthalpique de Joule-Thomson ou


procédé Hampson-Linde

Dans le procédé Hampson-Linde, l’abaissement de la température est obtenu par détente


isenthalpique de type Joule-Thomson. On sait que cette détente refroidit un gaz si sa
température initiale est inférieure à sa température d’inversion.

Rappel de la détente isenthalpique de Joule-Thomson :

Dans un tube calorifugée un gaz traverse un milieu poreux (tampon d’ouate) : le gaz se
détend.

Avant la détente, le gaz est sous la pression p1 et la température T1, après il est à p2<p1 et T2.
On suppose que le gaz s’écoule très lentement pour pouvoir négliger son énergie cinétique
macroscopique.
Sans échange de chaleur, le premier principe devient : DU=W.

Pour le calcul, on considère un volume de gaz ABCD qui traverse lentement le bouchon
poreux. Après un temps Dt, le volume devient : A’B’C’D’.

Pour le calcul de DU :
Δ𝑈 = 𝑈!! "! # ! $! −𝑈!"#$ = 𝑈"$ − 𝑈!#

Ou UAC et UBD sont les énergies libres dans les volumes jaunes respectives, car le milieu est
commun aux deux temps.

Pour le calcul du travail des forces de pression, on peut également se contenter de calculer de
travail pour faire disparaître le volume AA’CC’ :

26
𝑊!# = −𝑝% Δ𝑉!# = −𝑝% (0 − 𝑉!# ) = 𝑝% 𝑉!#

et le travail pour faire apparaitre le volume jaune BB’DD’ :

𝑊"$ = −𝑝& Δ𝑉"# = −𝑝& (𝑉"$ − 0) = −𝑝& 𝑉"$

car la partie au milieu reste intouchée. Le 1er principe devient alors :

𝑈"$ − 𝑈!# = 𝑊!# + 𝑊"$ = 𝑝% 𝑉!# − 𝑝& 𝑉"$

ou :
𝑈!# + 𝑝% 𝑉!# = 𝑈"$ + 𝑝& 𝑉"$

ou :
𝐻!# = 𝐻"$

Une détente de Joule-Thomson est alors isenthalpique et pour un gaz parfait la température ne
varie pas lors d’une détente isenthalpique (2ème loi de Joule).

Par contre, pour un gaz réel on peut calculer la variation de la température en analysant la
variation de l’enthalpie (k=h de la page 8 ; a coeff de dilatation isobare p4) :

𝜕𝑣
𝑑ℎ = 𝑐' 𝑑𝑇 + (𝑘 + 𝑣)𝑑𝑝 = 𝑐' 𝑑𝑇 + 3−𝑇 4 6 + 𝑣7 𝑑𝑝
𝜕𝑇 '
= 𝑐' 𝑑𝑇 + 𝑣(1 − 𝛼𝑇)𝑑𝑝 = 0

Donc, on obtient la variation de la température :

𝑑𝑇 𝑣
4 6 = (𝛼𝑇 − 1) = 𝜇
𝑑𝑝 ( 𝑐'

Le signe de la variation de T au cours d’une détente (dp<0) dépend alors du signe de µ. La


température Ti pour laquelle µ=0 c’est-à-dire aTi=1 avec a=a(T) joue un rôle décisif. On
l’appelle la température d’inversion du gaz réel.
Si aT>1, soit T<Ti, dT<0 la détente produit un refroidissement
Si aT<1, soit T>Ti, dT>0 la détente produit un échauffement

Le procédé de Hampson -Linde exploite cette détente :

Une fois le gaz purifié, on comprime selon une isentropique (portion 1->2) à partir d’un point
situé à droite de la courbe de saturation. Le gaz comprimé traverse 2 échangeurs ou il cède de
la chaleur au milieu extérieur grâce à une circulation d’eau à température ambiante. Il arrive
au point 3 (2->3’->3). Ensuite, il subit une détente isenthalpique (3->4) et traverse la courbe
de saturation. La partie liquide qui se forme est enlevée (4->5). Ensuite, le gaz est envoyé
dans le second échangeur afin de refroidir le gaz sortant du 1er échangeur (5->1).
Les brevets pour ce cycle ont été déposés indépendamment par Linde (allemand) et Hampson
(britannique) à 1895.

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Au cours de la détente, aucun travail n’est fourni. La partie isenthalpique peut être remplacé
par une détente isentropique dans le procédé de Claude qui fournit du travail par
l’intermédiaire d’une turbine.

Ces techniques permettent de liquéfier les gaz atmosphériques :

Les techniques de l’abaissement de la température posent la question d’une limite inférieure


qui ne peut pas être dépassée.

4.2 3ème principe

Entre 2 états d’équilibre on peut exprimer la variation d’entropie DS. L’entropie de l’état
finale est donc la somme entre l’état de référence S0 et la variation DS :

𝑆(𝑇, 𝑝) = 𝑆) (𝑇) , 𝑝) ) + ∆𝑆

De la même façon, on peut écrire la valeur pour l’enthalpie :

𝐻(𝑇, 𝑝) = 𝐻) (𝑇) , 𝑝) ) + ∆𝐻
Et l’enthalpie libre :

𝐺(𝑇, 𝑝) = 𝐻(𝑇, 𝑝) − 𝑇𝑆

𝐺(𝑇, 𝑝) = 𝐺) (𝑇) , 𝑝) ) + ∆𝐺

𝐺(𝑇, 𝑝) = 𝐻) (𝑇) , 𝑝) ) + ∆𝐻 − 𝑇(𝑆) (𝑇) , 𝑝) ) + ∆𝑆)


avec
𝐺) (𝑇) , 𝑝) ) = 𝐻) (𝑇) , 𝑝) ) − 𝑇𝑆) (𝑇) , 𝑝) )
et
∆𝐺 = ∆𝐻 − 𝑇∆𝑆

Il en résulte que la valeur initiale G0 dépend de la température finale et l’entropie de référence


S0, ce qui limite sérieusement l’intérêt de la fonction G.

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Cette conclusion a amené à Nerst de suggéré l’effondrement de l’entropie à 0K.

L’énonce du 3ème principe :


Lorsque la température d’un système tend vers 0K, son entropie devient nulle.

Cela implique que la valeur de référence pour l’entropie ne peut pas être choisi librement :
c’est l’état qui correspond à une température thermodynamique nulle, ce qui résout le
paradoxe du haut.

4.3 Conséquences du 3ème principe

En formulant la variation d’entropie par échange de chaleur dans un gaz parfait avait donné :

𝑇 𝑉
𝑆 = 𝐶* ln
+ 𝑛𝑅 ln
𝑇) 𝑉)
Avec une entropie de référence mathématique :

𝑆) = −𝐶* ln 𝑇) − 𝑛𝑅 ln 𝑉) → ∞ pour 𝑇) → 0𝐾

A cette contradiction avec le 3ème principe, il y a deux éléments de réponses :


Le premier appartient au fait qu’entre 0 et 1K aucun corps n’existe sous forme gazeuse, donc
la formule n’est pas valable.
Mais de formules similaires existent pour la variation de l’entropie dans un liquide ou un
solide. On rappelle pour un solide :

𝑑𝑇
(𝑑𝑆)* = 𝐶
𝑇
En intégrant
+
𝑑𝑇
𝑆=L 𝐶
) 𝑇

Pour que l’intégral reste fini, il est nécessaire que la valeur de C s’effondre pour T->0K. Cet
effondrement diffère suivant le type de solide :

Pour les matières non-métalliques :


𝑎 .
𝐶,- = 𝑎𝑇 . ainsi 𝑆 = 𝑇
3
Pour les substances métalliques :
𝑎 .
𝐶- = 𝑎𝑇 . + 𝑏𝑇 𝑎𝑖𝑛𝑠𝑖 𝑆 = 𝑇 + 𝑏𝑇
3

Autres coefficients thermoélastiques (e.g. a et b) s’effondrent également, ce qui explique les


phénomènes particuliers à T->0K.

4.4 Calcul de l’entropie absolu d’une substance

Il résulte du 3ème principe qu’on peut attribuer à toute substance, à T donné, une entropie
absolue. On détermine cette entropie en envisageant une succession de transition qui amène la
substance de 0K->T,p (en considérant également des changements de phases).

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Pour l’eau à 298.15K, p=1bar, par exemple :
&78.%1
𝑆(298.15𝐾) = ∆𝑆)&/..%1 + ∆𝑆23456, (273.15) + ∆𝑆&/..%1

&/..%1 &/..%1
𝑑𝑇 𝐿2 (273.15) 𝑑𝑇 𝐽
=L 𝐶*,4 (𝑇) + +L 𝐶*,: (𝑇) = 69.9
) 𝑇 273.15 ) 𝑇 𝐾 𝑚𝑜𝑙

4.5 Impossibilité d’atteindre 0K

Une conséquence du 3ème principe est l’impossibilité d’atteindre effectivement la température


T=0K.
Cela devient évident quand on envisage une succession de processus pour s’approcher de la
zéro absolue :

Quand une succession alterné de transformation isotherme et isentropique (X= p, V, ..)


permettrait d’atteindre T=0K après un nombre fini d’opérations, cela invaliderait le 3ème
principe. En réalité, ce même type de succession alterné exigerait un nombre infini
d’opérations.

4.6 Le refroidissement entre 1 et 0K : la désaimantation d’une substance

Après la liquéfaction de l’hélium, la méthode classique de détente Joule Thomson ne


permettait pas de descendre la température encore beaucoup plus basse ? Seulement, une
nouvelle méthode utilisant les propriétés magnétiques des matériaux permettait d’atteindre
des températures inferieur à 1K.

La méthode classique suit la Figure 16.4a avec X=V, par exemple : on diminue V de façon
isotherme de telle sorte que la chaleur est cédée au milieu extérieur, puis on l’augmente de
manière isentropique.

bb⃗ :
Pour le refroidissement magnétique le volume est remplacé par l’aimantation 𝑀

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On augmente le champ magnétique 𝐵 b⃗ d’une façon isotherme puis on le diminue d’une
manière isentropique. Le processus peut être traité à l’aide du 1er et 2ème principe, adapté au
problème (voir à droite pour rappel des formules pour un gaz, par exemple) :

b⃗ ∙ 𝑑𝑀
𝛿𝑊 = 𝐵 bb⃗ = 𝐵𝑑𝑀
Pour des vecteur co-linéaires.
𝛿𝑊 = −𝑝𝑑𝑉
𝛿𝑄 = 𝑇𝑑𝑆
= 𝐶; 𝑑𝑇 + 𝑙𝑑𝑀
𝛿𝑄 = 𝐶< 𝑑𝑇 + 𝑙𝑑𝑉
Avec
𝜕𝑆 𝜕𝑆 𝜕𝐵
𝐶; = 𝑇 4 6 et 𝑙 = 𝑇 4 6 = −𝑇 4 6
𝜕𝑇 ; 𝜕𝑀 + 𝜕𝑇 ;
𝜕𝑆 𝜕𝑆 𝜕𝑝
𝐶< = 𝑇 4 6 et 𝑙 = 𝑇 4 6 = 𝑇 4 6
𝜕𝑇 < 𝜕𝑉 + 𝜕𝑇 <

Une substance magnétique est dite parfaite si son équation d’état peut se mettre sous la
forme :
𝐵
𝑀 = 𝑓𝑐𝑡 4 6
𝑇
𝑇
𝑉 = 𝑓𝑐𝑡 4 6
𝑝
𝑑𝑀 1 𝜕𝐵 𝐵
0= = 4 6 − &
𝑑𝑇 𝑇 𝜕𝑇 ; 𝑇
Le coefficient l se simplifie alors :
𝜕𝐵
𝑙 = −𝑇 4 6 = −𝐵
𝜕𝑇 ;

La variation de la température pour une désaimantation isentropique se calcule alors :

𝐶; 𝑙 𝐶; 𝐵
0 = 𝑑𝑆 = 𝑑𝑇 + 𝑑𝑀 = 𝑑𝑇 − 𝑑𝑀
𝑇 𝑇 𝑇 𝑇
donc
𝐵
𝑑𝑇 = 𝑑𝑀 < 0 𝑠𝑖 𝑑𝑀 < 0
𝐶;
Effectivement, la température baisse quand l’aimantation diminue d’une manière
isentropique.

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On peut faire une estimation de l’effet à des températures très basse ou CM est très faible (=0),
ce qui mène à
𝑑𝑀 = 0 ou 𝑀 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡

Pour une substance paramagnétique parfaite, cela entraine

𝐵
= 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡
𝑇
Ou
𝐵25, 𝐵5,5
=
𝑇25, 𝑇5,5

Cela donne pour Tini=2K et Bini=4 Tesla et Bfin=0.01T => Tfin=5mK

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5. La diffusion thermique

Rappel : Pour une quantité intensive

𝑋
𝑥=
𝑉

on peut identifier 2 manières de transports. La première est associée à un transport de matière


par une vitesse de transport 𝑣⃗, appelé transport convectif :

𝐼=6, = p 𝑥 𝑣⃗ ∙ 𝑛b⃗ 𝑑𝑆
?
Icon dénomme le flux en direction de 𝑛b⃗ de la surface orientée du volume V.
La deuxième manière de transport est associé à un processus non-convectif (donc sans
transport de matière) à l’aide d’un vecteur transport volumique bbb⃗
𝐽@ de la quantité x.

𝐼,6,A=6, = p bbb⃗
𝐽@ ∙ 𝑛
bbb⃗𝑑𝑆
?
Par la suite, on s’intéresse au transport de chaleur. Afin de pouvoir focaliser sur la partie non-
convectif du transport, on se restreindra sur l’étude du transport de chaleur dans des
solides. Dans les fluides, il sera difficile de séparer ce transport du volet convectif.

5.1 Mise en évidence d’un transport de chaleur non-convectif

Le transport de chaleur non-convectif s’appelle également diffusion thermique ou conduction


thermique. La contribution décisive de son étude a été contribué par Joseph Fourier.

Pour mettre en évidence la conduction thermique, on peut utiliser le dispositif suivant :

Des tiges de métaux différents (cuivre, aluminium, fer, zinc) couverts de cire sont mis en
contact avec une source de chaleur. La longueur de la cire fondue varie avec les matériaux.
On met alors en évidence un flux d’énergie interne ou flux thermique :

𝑑𝑈
𝐼B( =
𝑑𝑡

= p bbbb⃗
𝐽B( ∙ bbb⃗𝑑𝑆
𝑛
?

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Fourier a pu mettre en évidence la nature phénoménologique du phénomène et a établie
expérimentalement la loi qui porte son nom :

𝐽bbbb⃗ bbbbbbbbbb⃗
B( = −𝜆 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑇

qui lie le vecteur courant volumique thermique au gradient de température et un coefficient l


appelé conductivité thermique (en W m-1 K-1) :

5.2 Equation de bilan de l’énergie interne

On sait par le 1er principe que l’énergie interne n’est pas une grandeur conservée.

𝑑𝑈 = 𝛿𝑄 + 𝛿𝑊

Une autre façon de formuler le bilan d’énergie interne sera de le couper dans un terme qui
décrit l’échange (réversible, associé à l’échange de chaleur 𝛿𝑄 par un flux thermique) et une
partie d’énergie interne produit ;

𝑑𝑈 = 𝛿𝑈 é=(D,EF + 𝛿𝑈 'G6H

La partie production est par exemple dû à des forces de frottement entre les parties interne du
système, mais il également avoir comme origine la perte d’énergie électromagnétique pas
effet de Joule dans un circuit intérieur.
Les différents termes du bilan de l’énergie interne s’explicitent alors :

𝑑𝑈 = 𝑑 t 𝜌𝑢 𝑑𝑉
<
avec u : énergie interne massique, r : masse volumique

𝛿𝑈 é=(D,EF
= − p bbbb⃗
𝐽B( ∙ bbb⃗𝑑𝑆 𝑑𝑡
𝑛
?
Et

𝛿𝑈 'G6H = t 𝜎3 𝑑𝑉 𝑑𝑡
*

Avec 𝜎3 le taux de production d’énergie interne par dt et dV. En semble, on obtient :



𝑑
t 𝜌𝑢 𝑑𝑉 = − p bbbb⃗
𝐽B( ∙ bbb⃗𝑑𝑆
𝑛 + t 𝜎3 𝑑𝑉
𝑑𝑡
< ? *

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Utilisant la formule d’Ostrogradsky, on obtient (att : le terme avec 𝑣⃗ n’existe pas, car dans un
solide les molécules n’ont pas de vitesse de déplacement macroscopique).

𝜕
t (𝜌𝑢) 𝑑𝑉 = − t 𝑑𝑖𝑣 𝐽bbbb⃗
B( 𝑑𝑉 + t 𝜎3 𝑑𝑉
𝜕𝑡
< < *

Comme aucune hypothèse particulière n’a été faite sur le volume V, on en déduit l’équation
locale suivante, dite équation de continuité relative à l’énergie interne :

𝜕
(𝜌𝑢) = −𝑑𝑖𝑣 𝐽bbbb⃗
B( + 𝜎3
𝜕𝑡

5.3 Équation différentielle de la diffusion thermique

Afin de trouver une équation qui décrit la variation de la température, on peut injecter la loi de
Fourier et relier l’énergie interne dans un solide à la température :

𝑑(𝜌𝑢) = 𝜌𝑐* 𝑑𝑇

𝜕
𝜌𝑐* bbbbbbbbbb⃗ 𝑇y + 𝜎3
𝑇 = −𝑑𝑖𝑣 x−𝜆 𝑔𝑟𝑎𝑑
𝜕𝑡
Ou
𝜕 𝜎3
𝑇 = 𝑎 ∆𝑇 +
𝜕𝑡 𝜌𝑐*

I
Si l est uniforme et avec 𝑎 = J= diffusivité thermique (m2/s) :
"

Notons que cette équation n’est pas invariante par renversement du temps (t -> -t), la diffusion
thermique est fondamentalement irréversible.

5.4 Quelques cas particulier de la diffusion thermique

• en régime stationnaire :
𝜎3
∆𝑇 = −
𝜆
La production d’énergie interne permet de la transférer au milieu extérieur.

• en régime stationnaire et sans terme de production :

∆𝑇 = 0
Cela devient une équation de Laplace.
Dans un système 1-D cela devient :

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𝑑& 𝑇
=0
𝑑𝑥 &
Une première intégration donne :
𝑑𝑇 𝐽B(,@
= 𝑐𝑠𝑡 = −
𝑑𝑥 𝜆

En utilisant la version 1-D de la loi de Fourier. Une deuxième intégration donne :

𝐽B(,@ 𝐽B(,@
𝑇(𝑥) = − 𝑥 + 𝑐𝑠𝑡 = − 𝑥 + 𝑇(0)
𝜆 𝜆

Si T(0) est la valeur de T au point de l’axe pris comme origine :

• En régime quelconque, sans terme de production

𝜕
𝑇 = 𝑎 ∆𝑇
𝜕𝑡
Ou en 1-D :
𝜕 𝜕&𝑇
𝑇 = 𝑎 &
𝜕𝑡 𝜕𝑥

Une équation de ce type permet de décrire la propagation de la température à partir d’une


source à T=0 et T(x,0)=0 à toute autre point :

La solution peut s’écrire sous forme d’une distribution de type Gauss :

1 𝑥&
𝑇(𝑥, 𝑡) = 𝑐𝑠𝑡 exp 3− 7
√4𝜋𝑎𝑡 4𝑎𝑡

Avec une largeur totale à mi-hauteur de

∆𝑥%K ≈ √𝑡
&

L’équation de la diffusion thermique permet l’étude de nombreux cas du comportement de la


température. Quelques applications seront discutées par la suite :

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5.5 La résistance thermique

Dans un conducteur thermique cylindrique de section s et de l’axe 0x, en régime stationnaire,


la température varie spatialement selon

𝐽B(,@
𝑇(𝑥) = − 𝑥 + 𝑐𝑠𝑡
𝜆

Avec T(x1)=T1 et T(x2) =T2 et x2-x1=l, on obtient :

𝐽B(,@ 𝑙
𝑇% − 𝑇& = 𝑙 = 𝐼B(
𝜆 𝜆𝑠
En introduisant l’intensité (ou flux) thermique

𝐼B( = 𝐽B(,@ 𝑠

Ainsi, on peut définir, comme pour l’électricité, une résistance thermique :

𝑇% − 𝑇& 𝑙
𝑅B( = =
𝐼B( 𝜆𝑠

Ce résultat est très utile dans la pratique. Si on veut transmettre facilement un courant
thermique, on s’arrange pour que la résistance thermique du matériau soit faible. Si
inversement on veut isoler thermiquement 2 corps, la résistance thermique du matériau
intermédiaire devra être très forte.
Comme en électricité, les résistances thermiques en série s’ajoutent :

𝑇% − 𝑇& = (𝑇% − 𝑇5 ) + (𝑇5 − 𝑇& )


= 𝑅B(% 𝐼B( + 𝑅B(& 𝐼B(
= (𝑅B(% + 𝑅B(& )𝐼B( = 𝑅B( 𝐼B(

5.6 Propagation d’une onde de chaleur dans un milieu

La diffusion thermique d’une onde sinusoïdale dans un milieu présente des applications
nombreuses. On peut citer la propagation de la variation de la température atmosphérique
dans le sol :

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L’équation qui décrit la diffusion thermique :

𝜕 𝜕&𝑇
𝑇 = 𝑎 &
𝜕𝑡 𝜕𝑥
On peut introduire la température moyenne de la fluctuation Tm et définir une variable q qui
présente une moyenne qui est zéro.

𝜃 = 𝑇 − 𝑇-
𝜕&𝜃 1 𝜕
− 𝜃 = 0
𝜕𝑥 & 𝑎 𝜕𝑡

On a alors une équation qui présente des variations selon le temps et l’espace. On injecte des
solutions complexes en séparant les variations. Pour la variation temporelle on injecte une
fonction sinusoïdale :

𝜃 = 𝜃@ exp 𝑖𝜔𝑡
L’équation devient alors :

𝑑 & 𝜃@ 𝑖𝜔𝜃@
− =0
𝑑𝑥 & 𝑎

Pour la variation spatiale on postule :

𝜃@ = 𝐴 exp 𝑘𝑥

L’injection dans l’équation résulte dans :


𝜔
𝑘& − 𝑖 =0
𝑎
ou
𝜔 𝜔 𝜔
𝑘 = ±ƒ𝑖 = ±√𝑖ƒ = ±ƒ (1 + 𝑖)
𝑎 𝑎 2𝑎

&D
Ainsi, la solution complexe s’écrit, en définissant 𝛿 = ƒ L

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1+𝑖
𝜃 = 𝐴 exp 4± 𝑥6 exp(𝑖𝜔𝑡)
𝛿
ou
𝑥 𝑥
𝜃 = 𝐴 exp „± … exp 𝑖 „𝑤𝑡 ± …
𝛿 𝛿

Le paramètre d s’appelle épaisseur thermique. Comme la diffusion thermique doit être zéro
pour z->µ, le signe qui convient est le négatif. Egalement, on peut déterminer la constante A,
car pour x=0, t=0 : q=qm :
𝑥 𝑥
𝜃 = 𝜃- exp „− … cos „𝜔𝑡 − …
𝛿 𝛿

La partie réelle de la solution traduit la variation sinusoïdale qui pénètre dans le sol et
expérience une décroissance exponentielle. On peut estimer la décroissance du signal
thermique, en calculant la valeur d, car à x=d la variation de la température à diminué à
1/e=37% de la valeur initiale.

Exemple : L’onde quotidienne de la température avec la valeur a=0.28 10-6 m2/s (sol) et

2𝜋
𝜔= = 7.29 10A1 𝑟𝑎𝑑/𝑠
86164 𝑠/𝑗
On obtient :
2𝑎
𝛿=Š = 8.7 cm
𝜔

Pour une onde annuelle w=7.3 10-5 /365=2 10-7 rad/s et donc d=1.7 m.
Donc, une profondeur de 1m suffit pour protéger des canalisations des fluctuations
journalières, tandis qu’au fond des puits ou des caves on ne sent plus l’onde annuelle.

5.7 La température de contact

Une observation intéressante est la sensation du chaud ou du froid qu’on constate en touchant
des matériaux différents à la même température. Par exemple, on se brule la main en touchant
une plaque métallique à 100°C alors qu’on supporte bien touchant du bois à la même
température. Le problème peut être traité en utilisant un formalisme similaire du problème
précédent.
Deux corps de température différents en contact expériences un vecteur courant d’un matériau
à l’autre qui est identique au point de contact :

39
𝜕𝑇 𝜕𝑇
−𝜆% 4 6 (𝑥 = 0) = −𝜆& 4 6 (𝑥 = 0)
𝜕𝑥 % 𝜕𝑥 &

avec x=0 au point de contact. En utilisant le même type de solution :


𝑥 𝑥
𝑇 = 𝑇- exp „− … cos „𝜔𝑡 − …
𝛿 𝛿
Donne :
𝜕𝑇
−𝜆% 4 6 (𝑥 = 0)
𝜕𝑥 %
𝑥 1 𝑥
= −𝜆% 𝑇-% Œexp 4− 6 4− 6 cos 4𝜔𝑡 − 6
𝛿% 𝛿% 𝛿%
𝑥 𝑥 1
+ exp 4− 6 sin „𝜔𝑡 − … 4 6•
𝛿% 𝛿 𝛿%
1 1
= −𝜆% 𝑇-% Œ− cos 𝜔𝑡 + sin 𝜔𝑡•
𝛿% 𝛿%
Donc :
1 1 1 1
−𝜆% 𝑇-% Œ− cos 𝜔𝑡 + sin 𝜔𝑡• = −𝜆& 𝑇-& Œ− cos 𝜔𝑡 + sin 𝜔𝑡•
𝛿% 𝛿% 𝛿& 𝛿&

𝜆% 𝑇-% 𝜆& 𝑇-&


=
𝛿% 𝛿&
ou
𝜆% 𝑇-% 𝜆& 𝑇-&
=
√𝑎% √𝑎&

Ou Tm représente un gradient moyen de température de la variation thermique. On peut


approximer cette température moyenne en postulant un comportement comme dans la figure
dessous :

40
Et on utilise :
𝑇-% = 𝑇= − 𝑇% (𝑡 = 0)
Et
𝑇-& = 𝑇& (𝑡 = 0) − 𝑇=

En introduisant l’éffusivité thermique :

𝜆
𝑏=
√𝑎

On obient :
𝑏% (𝑇= − 𝑇% ) = 𝑏& (𝑇& − 𝑇= )
Ou
𝑏% 𝑇% + 𝑏& 𝑇&
𝑇= =
𝑏% + 𝑏&

Exemple (voir tableau pour les valeurs):


Une main humaine (T1=293K) touche une pièce de bois (T2=373K) : Tc=307K=34°C
Une main humaine (T1=293K) touche une plaque en inox (T2=373K) : Tc=359.67K=86.5°C

Bien que les températures des corps impliqués soient les mêmes, la température de contact est
différente.

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6. Étude thermodynamique du rayonnement

L’expérience montre que tout corps porté à une température T émet un rayonnement
électromagnétique qui se propage dans le vide à la vitesse de la lumière. Les échanges entre la
matière et le rayonnement se font par quantum d’énergie appelé photon.

6.1 Rappel des lois expérimentales du corps noir

Les phénomènes de rayonnement des corps portées à une température T peuvent être expliqué
à l’aide du concept d’un corps noir.
On appelle un corps noir un corps capable d’absorber intégralement tout rayonnement
incident quelle que soit la fréquence. Le coefficient d’absorption d’un tel corps est égal à 1.
Une surface couverte de noir de fumé s’approche d’un corps noir, mieux encore est une
enceinte avec un petit trou qui absorbe tout rayonnement incident suite à plusieurs réflexions
à l’intérieur qui capture le rayon définitivement.

• La loi de déplacement de Wien

Wien a montré expérimentalement que le rayonnement d’un corps noir à une longueur d’onde
dépend fortement de la température. La courbe donne l’énergie interne volumique spectrale
uv,l en fonction de la longueur d’onde l. Elle passe par un maximum lm :

2898
𝜆- = en 𝜇𝑚
𝑇

On appelle ce comportement la loi de Wien. Ainsi, un corps noir, à T=300K émet un


rayonnement centré à lm=9.66 µm, dans l’infrarouge. Cela correspond au rayonnement
terrestre. Le soleil émet un rayonnement centré à lm=0.5 µm (VIS), correspondant à une
température de T=5800K (température de la surface). Des étoiles plus chaudes (e.g. Rigel)
rayonnent plus dans le bleu, des étoiles plus froides (e.g. Bételgeuse) plus dans le rouge. A
lm=1mm rayonne le rayonnement cosmique à T=2.72K.

42
Stephan et Boltzmann donne l’énergie totale émise par un corps à une température donne à
l’aide de l’exitance d’une source (puissance émise par un élément de source par unité de
surface). L’exitance M d’un corps noir est proportionnelle à la puissance 4 de la température :

𝑀 = 𝜎𝑇 M
Avec
𝜎 = 56.71 10A7 𝑊 𝑚A& 𝐾 AM

La constante de Stephan-Boltzmann relative à l’exitance.

Le rayonnement d’un corps réel se réduit par rapport à celui d’un corps noir d’un facteur
multiplicatif e(l,T), appelé émissivité :

𝑀GéF: (𝜆, 𝑇) = 𝜀(𝜆, 𝑇)𝑀(𝜆, 𝑇)

Pour un corps noir e=1. Lorsque l’émissivité du corps ne dépend pas de l, le corps est dit gris

𝜀(𝜆, 𝑇) = 𝜀(𝑇)

6.2 La formule de Planck

Planck a réussi d’expliquer les observations de Wien et Stephan-Boltzmann en assimilant les


photons du rayonnement à un ensemble d’oscillateurs harmoniques. Il obtient pour l’énergie
volumique spectrale :

1 𝑑〈𝜖〉 8𝜋ℎ 𝜈.
𝑢*,N = = .
𝑉 𝑑𝜈 𝑐 exp(𝛽ℎ𝜈) − 1

Cette formule de Planck se simplifie pour des faibles fréquences et les très hautes fréquences.

• L’approximation de Rayleigh-Jeans :

Pour les faibles fréquences, avec ℎ𝜈 ≪ 𝑘" 𝑇, soit 𝛽ℎ𝜈 ≪ 1, on trouve exp 𝜀~1 + 𝜀:

8𝜋𝑘" 𝑇𝜈 &
𝑢*,N =
𝑐.

• L’approximation de Wien :

Pour les très hautes fréquences, avec ℎ𝜈 ≫ 𝑘" 𝑇, soit 𝛽ℎ𝜈 ≫ 1, on trouve (exp 𝑥 −
1)A% ~𝑒𝑥𝑝(−𝑥):
8𝜋ℎ𝜈 .
𝑢*,N = exp(−𝛽ℎ𝜈)
𝑐.

6.3 la formule de Planck et les lois expérimentales

La formule de Planck permet de retrouver les lois expérimentales détaillées plus haut.

43
Par exemple, la formule de Planck expérience également une valeur maximale qu’on
détermine en annulant la dérivée :
𝑑𝑢*,N
=0
𝑑𝜈

La résolution numérique de cette équation donne

𝜈- = 58.79 107 𝑇

Évidemment, cela ne donne pas le même résultat que la loi de Wien, comme montre la figure
de la courbe. Et on ne peut pas juste remplacer la fréquence par la longueur d’onde 𝜆 = 𝑐⁄𝜈,
car le comportement de la courbe est sensiblement différent.

Mais on peut transformer toute la fonction :

𝑢*,N 𝑑𝜈 = −𝑢*,I 𝑑𝜆
Ou
𝑑𝜈 𝑐
𝑢*,I = −𝑢*,N = 𝑢*,N &
𝑑𝜆 𝜆
Et on obtient :
8𝜋ℎ 𝜈. 𝑐 8𝜋ℎ 𝑐
𝑢*,I = &= 1
.
𝑐 exp(𝛽ℎ𝜈) − 1 𝜆 𝜆 exp „𝛽ℎ𝑐š … − 1
𝜆

La formule de Planck a alors une forme différente quand écrit en fonction de la longueur
d’onde. Par contre, dans les deux formes, on voit apparaître la structure de la loi de Wien.
.
8𝜋ℎ 𝜈. 8𝜋ℎ 𝑇 . x𝜈š𝑇y 𝜈
𝑢*,N = . = . = 𝑇 . 𝑓𝑐𝑡 „ …
𝑐 exp(𝛽ℎ𝜈) − 1 𝑐 exp „ℎ𝜈š 𝑇
𝑘" 𝑇… − 1

8𝜋ℎ 𝑐 8𝜋ℎ𝑐 𝑇1
𝑢*,I = = = 𝑇 1 𝑓𝑐𝑡(𝜆𝑇)
𝜆1 exp „𝛽ℎ𝑐š … − 1 (𝜆𝑇)1 exp „ℎ𝑐š
𝜆 𝑘" 𝜆𝑇… − 1

Les deux fonctions sont non-négative et passent par un maximum qu’on peut calculer
également pour la deuxième variante d’une manière numérique :

𝑑𝑢*,I
=0
𝑑𝜆
Et on obtient :

44
2898
𝜆- = 𝑒𝑛 𝜇𝑚
𝑇

En confirmant la loi de Wien. L’intégral sur toutes les fréquences donne :


O O
8𝜋ℎ 𝜈. 8𝜋(𝑘" 𝑇)M O 𝑥.
𝑢* = L 𝑢*,N 𝑑𝜈 = L 𝑑𝜈 = L 𝑑𝑥
) ) 𝑐 . exp(𝛽ℎ𝜈) − 1 ℎ. 𝑐 . ) exp 𝑥 − 1

M
Avec 𝑥 = ℎ𝜈š𝑘 𝑇 l’intégral vaut 𝜋 š15. Ainsi, on obtient :
"

𝑢* = 𝜎" 𝑇 M
Avec
8𝜋(𝜋𝑘" )M
𝜎" = = 0.756464 10A%1 𝐽 𝑚A. 𝐾 AM
15 ℎ. 𝑐 .

Le coefficient sB est appelé la constante de Stefan-Boltzmann relative à l’énergie interne


volumique. Cette formule ne correspond pas à celle de plus haut, car elle était dérivée par
rapport à l’existence M.
L’énergie émise par la surface élémentaire dS pendant dt dans l’angle solide dw, centré sur la
direction faisant l’angle q avec la normale est la fraction dw/4p :

𝑑ω
𝑑𝑀N 𝑑𝑆 𝑑𝑡𝑑𝜈 = 𝑢*,N 𝑑𝑆 𝑐 cos 𝜃 𝑑𝑡 𝑑𝜈
4𝜋

En intégrant sur l’angle solide sur une hémisphère :

&P PK
𝑐 &
𝑀N 𝑑𝑆 𝑑𝑡𝑑𝜈 = 𝑑𝜈 𝑑𝑆 𝑑𝑡 𝑢*,N L 𝑑𝜑 L sin 𝜃 cos 𝜃 𝑑𝜃
4𝜋 ) )

𝑐 1 𝑐
= 𝑑𝜈 𝑑𝑆 𝑑𝑡 𝑢*,N 42𝜋 6 = 𝑑𝜈 𝑑𝑆 𝑑𝑡 𝑢*,N
4𝜋 2 4
donc
𝑐
𝑀N = 𝑢*,N
4

Ou en intégrant sur toutes les fréquences, on retrouve la loi de Stephan-Boltzmann sur


l’existence :
𝑐 𝑐
𝑀 = 𝑢* = 𝜎" 𝑇 M = 𝜎𝑇 M
4 4
Avec
𝑐
𝜎 = 𝜎" = 56.71 10A7 𝑊 𝑚A& 𝐾 AM
4

6.4 Étude thermodynamique d’un rayonnement en équilibre dans une enceinte

Pour une étude thermodynamique du rayonnement, certains concepts doivent être confirmés.
On a déjà préparé la température et l’énergie interne volumique. Par la suite, on a également
besoin du concept de la pression.

45
On se rappelle que la pression d’un gaz monoatomique dans la thermodynamique classique
est dérivée de la quantité de mouvement P que les molécules transfèrent à une paroi lors des
collisions élastiques :
𝑑𝑃B6BD: 𝑑𝑃46GBD,B 𝑑𝑃5,=5HF,B
= −
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡

Le nombre de molécules du gaz arrivant à l’élément de surface dS avec une vitesse entre v et
v+dv dans un angle solide dw peut être calculé de
𝑑𝜔
𝑓(𝑣)𝑑 . 𝑣 𝑑 . 𝑟
4𝜋
Avec
𝑑𝑆 cos 𝜃
𝑑𝜔 =
𝑟&

Et transmettent une quantité de mouvement :



𝑑𝑆 cos 𝜃
𝑑𝑃5,= = L 𝑑 . 𝑣 L 𝑑 . 𝑟 𝑓(𝑣) 𝑚 𝑣⃗ ∙ 𝑘b⃗
* G 4𝜋𝑟 &

*HB K& P &P


𝑑𝑆
𝑑𝑃5,= = − L 𝑑 𝑣 𝑓(𝑣) 𝑚𝑣 L 𝑑𝑟 L sin 𝜃 cos & 𝜃 𝑑𝜃 L 𝑑𝜑
.
* 4𝜋 ) ) )
O
𝑑𝑆
= − L 𝑑 . 𝑣 𝑓(𝑣) 𝑚𝑣 & 𝑑𝑡
) 6
Comme la quantité de mouvement sortant est de la même quantité, seulement en sens inverse,
la variation totale de la quantité de mouvement s’écrit :
O
𝑑𝑆
𝑑𝑃B6BD: = L 𝑑 . 𝑣 𝑓(𝑣) 𝑚𝑣 & 𝑑𝑡
) 3

La pression devient alors :


O
1 1 1 1
𝑝= 𝑑𝑃B6BD: = L 𝑑 . 𝑣 𝑓(𝑣) 𝑚𝑣 & = 𝑛 𝑚 〈𝑣 & 〉
𝑑𝑆 𝑑𝑡 ) 3 3

Avec la définition de la vitesse quadratique moyenne :


O O
&
∫) 𝑣 & 𝑓 (𝑣)𝑑 . 𝑣
∫) 𝑣 & 𝑓(𝑣 )𝑑 . 𝑣
〈𝑣 〉 = O =
∫) 𝑓(𝑣) 𝑑 . 𝑣 𝑛

Ou n : nombre de molécules de gaz par unité de volume. On peut également écrire la pression
à l’aide de l’énergie cinétique d’une molécule de gaz :

46
1 2 2 2𝑈
𝑝 = 𝑛 𝑚 〈𝑣 & 〉 = 𝑛〈𝑒= 〉 = 𝑢* = = 𝑛𝑘" 𝑇
3 3 3 3𝑉

Pour un gaz parfait monoatomique, car l’équipartition des énergies donne :

3 3 3
〈𝑒= 〉 = 𝑘" 𝑇 et 𝑈 = 𝑁𝑘" 𝑇 = 𝑛-6: 𝑅𝑇
2 2 2

Ce calcul sert juste de rappel comment la pression a été définie pour un gaz parfait.

6.4.1 La pression de radiation

Dans le cas du rayonnement, les photons se comportent différemment des molécules de gaz.
Les molécules ont eu toute une distribution de vitesses (distribution de Boltzmann f(v)), mais
les photons se déplacent tous avec la vitesse de la lumière c. La quantité de mouvement n’est
plus 𝑚𝑣⃗ mais hn 𝑛b⃗/c avec 𝑛b⃗ vecteur d’unité dans la direction de c. La formule se simplifie
alors :

ℎ𝜈 𝑑𝑆 cos 𝜃
𝑑𝑃5,= = L 𝑑 . 𝑟 𝑛 𝑛b⃗ ∙ 𝑘b⃗
G 𝑐 4𝜋𝑟 &
PK &P
𝑑𝑆 &
𝑑𝑃5,= = − 𝑛ℎ𝜈 L sin 𝜃 cos & 𝜃 𝑑𝜃 L 𝑑𝜑 𝑑𝑡
4𝜋 ) )
Ainsi
1 1 𝑛ℎ𝜈 𝑢* 𝑈
𝑝= 𝑑𝑃B6BD: = = =
𝑑𝑆 𝑑𝑡 3 3 3𝑉

On remarque la différence par rapport au résultat pour un gaz parfait monoatomique.

6.4.2 Équation d’état du rayonnement

On se rappelle l’équation du gaz parfait :

𝑝𝑉 = 𝑁𝑘" 𝑇 = 𝑛-6: 𝑅𝑇

L’équation d’état d’un ensemble de photons :

𝑢* 𝜎" 𝑇 M
𝑝= =
3 3

On note que le volume n’intervient pas dans cette équation d’état : T=T(p) et les coefficients
calorimétriques deviennent :

𝜕𝑝 4𝜎" 𝑇 M
𝑙 = 𝑇4 6 =
𝜕𝑇 < 3

𝜕𝑉
ℎ = −𝑇 4 6 = 0
𝜕𝑇 '

47
6.4.3 Fonctions thermodynamique du rayonnement
• Energie interne U :

𝑈 = 𝑉𝑢* = 𝑉𝜎" 𝑇 M
ainsi
𝜕𝑈
𝐶< = 4 6 = 4𝜎" 𝑇 . 𝑉
𝜕𝑇 <

𝐶< (300𝐾)~81.6 10A%1 𝐽 𝑚A. 𝐾 A%


𝐶< (500000𝐾)~0.38 10A. 𝐽 𝑚A. 𝐾 A%

• Enthalpie H :
𝑢*
𝐻 = 𝑈 + 𝑝𝑉 = 𝑉𝑢* + 𝑉
3
4 4
= 𝑉𝑢* = 𝑉𝜎" 𝑇 M = 4𝑝𝑉
3 3
𝜕𝐻
𝐶' = 4 6 =0
𝜕𝑇 '
• Entropie S :

𝑑𝑈 = 𝛿𝑄 + 𝛿𝑊 = 𝑇𝑑𝑆 − 𝑝𝑑𝑉

1 𝑝
𝑑𝑆 = 𝑑𝑈 + 𝑑𝑉
𝑇 𝑇

1 M)
𝜎" 𝑇 .
= 𝑑 (𝑉𝜎" 𝑇 + 𝑑𝑉
𝑇 3
4
= 4𝜎" 𝑉𝑇 & 𝑑𝑇 + 𝜎" 𝑇 . 𝑑𝑉
3

𝜕𝑆 𝜕𝑆
= 4 6 𝑑𝑇 + 4 6 𝑑𝑉
𝜕𝑇 < 𝜕𝑉 +

𝜕𝑆 𝑇.
4 6 = 4𝜎" 𝑉𝑇 & => 𝑆 = 4𝜎" 𝑉 + 𝑓(𝑉)
𝜕𝑇 < 3

𝜕𝑆 4 𝑇.
4 6 = 𝜎" 𝑇 . => 𝑆 = 4𝜎" 𝑉 + 𝑓(𝑇)
𝜕𝑉 + 3 3

Donc
𝑓(𝑉) = 𝑓(𝑇) = 𝑐𝑠𝑡 = 𝑆) = 0 (3ème principe)

𝑇.
𝑆 = 4𝜎" 𝑉
3

• Energie libre F :

48
𝑇M 𝜎"
𝐹 = 𝑈 − 𝑇𝑆 = 𝑉𝜎" 𝑇 M − 4𝜎" 𝑉 = − 𝑉𝑇 M
3 3

• enthalpie libre G :

4 𝑇M
𝐺 = 𝐻 − 𝑇𝑆 = 𝑉𝜎" 𝑇 M − 4𝜎" 𝑉 =0
3 3
(car p=p(T)).

6.5 Rayonnement dans une sphère en expansion isentropique

L’expression pour l’entropie


𝑇.
𝑆 = 4𝜎" 𝑉
3

Cause qu’en évolution isentropique un ensemble de photon satisfait la relation :


.K
𝑉𝑇 . = 𝑐𝑠𝑡 ou 𝑉𝑝 M = 𝑐𝑠𝑡

L’étude du rayonnement dans une sphère en expansion isentropique présente un intérêt


astrophysique car elle est à la base du modèle cosmologique standard de l’univers en
expansion.

Considérons une sphère dont le rayon R au cours du temps et à l’intérieur de laquelle existe
un rayonnement électromagnétique. L’énergie moyenne de ce rayonnement :

4
𝑈 = 𝜋𝑅. 𝑢*
3

Une expansion isentropique :


𝑑𝑈 = −𝑝𝑑𝑉

4 𝑢* 4
𝑑 4 𝜋𝑅. 𝑢* 6 = − 𝑑 4 𝜋𝑅. 6
3 3 3

𝑑𝑢* 𝑑𝑅
= −4
𝑢* 𝑅

𝑐𝑠𝑡
𝑢* = = 𝜎" 𝑇 M
𝑅M
ainsi
𝑐𝑠𝑡
𝑇=
𝑅

La température associée au rayonnement diminue au fur et à mesure que le rayon R de la


sphère augmente.
Selon le modèle standard 700000 années après le « big bang » la température du rayonnement
cosmique était : T=3000K. Aujourd’hui la température du rayonnement cosmique est de
T=2.72K ce qui même à un rapport expansion de 1100.

49
6.6 La formule de Planck dans une sphère en expansion isentropique ; décalage vers le
rouge

Dans une sphère en expansion, le rayon R devient R’=aR, ou a>1 est le facteur d’expansion.
La formule
𝑐𝑠𝑡
𝑇=
𝑅
implique alors T’=T/a.
Le nombre de photon par unité de volume donne : n’=n/a3 ;
L’énergie interne volumique :
𝑢* = 𝜎" 𝑇 M

implique uv’=uv/a4 et résulte dans


𝑢* Q 𝑢* 1
„ … =„ …
𝑛 𝑛 𝛼

Donc l’énergie interne volumique diminue plus vite que la dilution spatiale de la
concentration des photons.

En ce qui concerne la formule de Planck :

8𝜋ℎ 𝑐
𝑢*,I 𝑑𝜆 = 1
𝑑𝜆
𝜆 exp „ℎ𝑐š … − 1
𝑘" 𝑇𝜆
Dans une sphère en expansion, il faut multiplier alors la formule pas 1/a4 :

𝑢*,I 8𝜋ℎ 𝑐
𝑑𝜆 = 𝛼𝑑𝜆
𝛼M 𝛼 1 𝜆1
exp £ℎ𝑐¤ 𝑇 ¥ − 1
𝑘" 𝛼 𝛼𝜆

8𝜋ℎ 𝑐
= 1
𝑑𝜆′
𝜆′ exp „ℎ𝑐š … −1
𝑘" 𝑇′𝜆′

= 𝑢* ′𝑑𝜆′

Si
𝜆Q = 𝛼𝜆

Ce qui est également suggéré par la loi de Wien : Tl=cst.

On obtient alors que la formule de Planck est invariante aux échelles et que l’expansion
isentropique produit un décalage vers le rouge par le changement d’échelle :

𝜆′ 𝑅′ 𝑇
= = =𝛼>1
𝜆 𝑅 𝑇′

(L’effet Doppler !).

50

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