Vous êtes sur la page 1sur 53

Gilles de Raymond-Cahuzac

Promotion 2014

Conseil Général du Val-de-Marne


10, chemin des Bassins 94011 Créteil FRANCE

[
Etude de l’Evolution de la performance én

Dates du stage : du 3 septembre au 21 décembre 2012

EUR
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Service : Energie, Prospective et Faisabilité


(EPF)

Responsable du service : Christian ROUXEL

Ingénieur responsable du stage : Alexandre


LASPRESES

P2014 1 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Remerciements

Ma première pensée va à Clara SCHMID, grâce à qui j’ai trouvé ce stage.

En premier lieu, je tiens à remercier tout particulièrement Monsieur Alexandre LASPRESES, mon
responsable de stage. Je l’ai de nombreuses fois sollicité et il a toujours été très présent. Il m’a
accompagné tout le long du stage. J’ai pu apprendre de nombreuses choses à ses côtés. Il m’a permis
d’entrevoir ce que pourrait être le métier d’ingénieur lors d’un choix d’orientation de carrière dans
l’énergie appliquée au bâtiment.

Je remercie également Monsieur Alain KOTTELAT, responsable du secteur Energie. Il m’a permis
d’appréhender au mieux le secteur de l’énergie appliquée au bâtiment et de comprendre de
nombreuses notions s’y rapportant. Son enseignement, en complément de celui de mon responsable
de stage, a été très bénéfique.

Je remercie Monsieur Christian ROUXEL, responsable du service EPF (Energie, Prospective et


Faisabilité) pour sa réactivité lors de ma recherche de stage et son accueil au sein du service.

Je remercie Monsieur Yvon FRAGNAUD pour sa participation très importante dans la phase de
collecte des données.

Je remercie Monsieur Jean-Pierre FERRARI, Monsieur Hervé LABURE et Monsieur Jean-Louis PONTAL
pour leur aide et leur accompagnement lors de la campagne de relevés sur le terrain effectuée dans
le cadre de mon stage.

Je remercie Monsieur Abdallah NAHID et Monsieur Thomas NOMER pour leur aide dans la
compréhension de différentes notions thermiques se rapportant au milieu de l’énergie et du
bâtiment.

Pour finir, je tiens à remercier l’ensemble du service EPF pour leur accueil et leur disponibilité tout le
long de ce stage.

P2014 2 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Résumé/Summary

ETUDE DE L’EVOLUTION DE LA PERFORMANCE ENERGETIQUE DU PATRIMOINE BATI DU CG94, AINSI


QUE DE BATIMENTS PARTICULIERS APRES TRAVAUX

Mon travail a consisté en la réalisation de deux missions bien précises :

- Analyser l’évolution de la performance énergétique et de l’impact environnemental des bâtiments


appartenant au Conseil Général du Val de Marne depuis 1996. L’objectif est d’obtenir une vision
globale de cette évolution et de la comparer aux objectifs fixés à l’horizon 2020. On constate que la
tendance est à l’amélioration au fil du temps.

- Evaluer des bâtiments spécifiques rénovés afin de comparer leur performance énergétique et leur
impact environnemental avant et après les travaux. Les bâtiments concernés sont trois crèches
appartenant au Conseil Général du Val-de-Marne. L’objectif est la vérification d’améliorations
attendues sur les aspects énergétiques et environnementaux du bâtiment rénové. On constate une
nette amélioration pour deux d’entre elles et une moins flagrante pour la troisième.

ENERGY PERFORMANCE EVOLUTION STUDY OF BUILDINGS BELONGING TO CG94

My work was divided into two specific tasks:

- I had to analyse the energy efficiency evolution and the environmental impact of the buildings
belonging to the General Council of Val de Marne since 1996. The objective was to obtain an
overview of this evolution and to compare it with the 2020 targets. We can see that the trend is
improving over time.

- I had to evaluate renovated buildings in order the difference in their energy performance and
environmental impact between before and after renovation. The buildings concerned are three
nurseries that belong to the General Council of Val-de-Marne. The aim is the verification of expected
improvements in energy and environmental aspects of the renovated building. There is a clear
improvement for two of them and this is less obvious for the third.

P2014 3 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Table des matières


Remerciements......................................................................................................................................2
Résumé/Summary..................................................................................................................................3
Introduction...........................................................................................................................................5
1 Présentation du Conseil Général du Val de Marne.........................................................................6
1.1 Historique...............................................................................................................................6
1.2 Situations................................................................................................................................7
1.3 Organisation de l’entreprise...................................................................................................8
2 Les missions..................................................................................................................................10
2.1 Contextes....................................................................................................................................10
2.2 Mission 1..............................................................................................................................12
2.2.1 Problématique..............................................................................................................12
2.2.2 Périmètre d’étude........................................................................................................12
2.2.3 Les hypothèses.............................................................................................................14
2.2.4 Déroulement du travail.................................................................................................14
2.2.5 Analyse des résultats....................................................................................................22
2.3 Mission 2..............................................................................................................................23
2.3.1 Crèche Amédée Laplace................................................................................................24
2.3.2 Crèche Poulmarch.........................................................................................................40
3 Présentation du service et de la vie en entreprise.......................................................................48
3.1 Le service EPF.......................................................................................................................48
3.2 L’aménagement du temps de travail....................................................................................48
3.3 Le plus : les formations.........................................................................................................48
Conclusion............................................................................................................................................50
Annexe
Fiches Calculs
Lexique
Fichier Excel

P2014 4 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Introduction

L’énergie, et avec elle la transition énergétique, est au cœur des débats du vingt et unième
siècle. La planète se réchauffe à toute allure et entraine l’apparition de nouvelles catastrophes
naturelles et sanitaires. Bien que le gouvernement actuel en ait fait l’une de ses priorités, on ne peut
que constater la difficulté avec laquelle les états peinent à se mettre d’accord pour protéger
l’environnement (la très récente conférence de Doha en est une preuve supplémentaire). La
recrudescence de l’utilisation du charbon en Europe comme énergie bon marchée mais très
polluante atteste de la vision uniquement économique et à court terme qui anime la plupart des
pays.

Cependant, il est toujours possible d’agir, même à plus petite échelle. Et c’est pour évaluer
l’efficience de son investissement dans ce domaine que le Conseil Général du Val-de-Marne m’a
confié deux missions dans le cadre de ce stage : étudier la performance énergétique d’une grande
partie du patrimoine bâti du Conseil Général du Val-de-Marne ainsi que de bâtiments spécifiques
après travaux de rénovation. L’objectif est d’analyser les résultats de la politique menée par la
collectivité en matière d’économie d’énergie et de réduction de son impact environnemental. Son
action s’inscrit dans la démarche politique voulue par la France en termes d’économie d’énergie et
de réduction de son impact environnemental à l’horizon 2020.

Mon travail consiste en la collecte, le traitement et l’analyse de données concernant la


consommation énergétique de bâtiments appartenant au Conseil Général. Les données peuvent se
présenter sous différentes formes : factures, relevés effectuées sur le terrain, tableaux Excel,
utilisation de logiciels internes à la collectivité…etc. et le traitement de ces données peut être plus ou
moins fastidieux.

La majeure partie du rapport que vous allez parcourir traite des deux missions qui m’ont été
attribuées. Cependant, vous y trouverez également en premier lieu une présentation de l’entreprise,
puis en dernière partie une rapide présentation du service où j’ai travaillé ainsi que quelques
informations sur le déroulement du stage.

Remarque importante pour la suite de la lecture : les fichiers Excel mentionnées dans le rapport ne
seront pas imprimés (sauf indication contraire). Ils sont consultables sous format numérique sur un
DVD fourni avec le rapport.

P2014 5 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Code de lecture : les mots ou expressions en gras et suivies d’un * sont définis dans le lexique situé à
la fin du rapport.

P2014 6 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

1 Présentation du Conseil Général du Val de Marne

Au sens strict, le conseil général désigne l'assemblée délibérante du département, en tant


que collectivité territoriale formée par la réunion des conseillers généraux. Dans un sens plus
général, ce terme a fini par désigner la collectivité elle-même.

1.1 Historique

Le 10 juillet 1964, une loi décide la création de nouveaux départements autour de Paris. Le
Val-de-Marne nait, officiellement le 24 février 1965, par le regroupement de 29 communes du
département de la Seine et de 18 autres appartenant à celui de la Seine-et-Oise.

Le 4 octobre 1967, le département dispose de sa première assemblée élue et de son premier


président, le communiste Gaston Viens. Puis, le 1 er décembre, est officiellement désigné son premier
préfet, Lucien Lanier. Le 1 er janvier 1968, le Val-de-Marne sort du provisoire et devient un
département à part entière.

L'étape suivante pour le Conseil général, sont les lois de décentralisation de 1982. Le Département y
est alors reconnu comme l'un des trois niveaux de "collectivité territoriale", au même titre que la
région et la commune. L'article 72 de la Constitution française énonce :

« Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l'ensemble des compétences
qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon. »

Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s'administrent librement par des conseils élus
et disposent d'un pouvoir réglementaire pour l'exercice de leurs compétences.

On peut rappeler quelques dates marquantes de l'histoire du département :

•1961 : Ouverture de l'aéroport d'Orly étendu en 1971 par le terminal Ouest ;

•1964 : La loi du 10 juillet réorganise la région parisienne en créant autour de la Ville de Paris, six
nouveaux départements dont le Val-de-Marne, qui compte alors 980 000 habitants.

•1967 : Election, les 29 septembre et 1 er octobre, des 33 conseillers généraux du Val-de-Marne.


Gaston VIENS est élu de 1967 à 1970 ;

•1976 : Michel GERMA devient président du Conseil général de 1976 à 2001 ;

•2001 et 2008 : Election de Christian Favier comme président du Conseil général.

Sources : http://www.cg94.fr/histoire et http://intranet.cg94.loc/jcms/jcms/l_277138/qu-est-ce-que-le-conseil-general

P2014 7 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

1.2 Situations
1.2.1 Situation géographique
Le Val-de-Marne est un des plus petits départements de France avec une superficie de 245
km², cependant il se place au dixième rang français de par sa population. Le Val-de-Marne compte 1
298 340 habitants (chiffre au 1er janvier 2009). Il est le département le moins peuplé de la Petite
couronne, mais aussi le moins dense (5348 habitants par km²).

Il est composé de 47 communes regroupées en 3 arrondissements :

 Créteil, préfecture
 Nogent-sur-Marne, sous-préfecture
 l’Haÿ-les-Roses, sous-préfecture.

Le département est également divisé en 49 cantons (où sont élus les 49 Conseillers généraux) et 12
circonscriptions législatives (où sont élus les 12 députés).

Annexe P1.1 : carte du Val-de-Marne

Sources : http://www.cg94.fr/geographie et http://www.cg94.fr/val-de-marne

1.2.2 Situation Economique


La désindustrialisation du département s’accompagne aujourd’hui d’une montée de
l’économie de services sur le territoire.

Le pôle Orly-Rungis est un des principaux atouts économiques du Val-de-Marne : sur cette zone se
trouve un aéroport international, Paris-Orly, deuxième aéroport de France, qui génère à lui seul plus
de 27 000 emplois, le Marché international de Rungis, le Parc d’affaire SILIC, la plateforme logistique
de la SOGARIS… soit en tout plus de 3 000 entreprises et 6 000 emplois.

Annexe P1.2 : photo pôle Orly-Rungis

L'économie du Val-de-Marne est aussi tournée vers la santé et le cinéma.

Les hautes technologies possèdent un espace dédié au sein de la vallée de la Bièvre. Sur les 27
communes de cette "Silicon Valley" à la française, dix se trouvent en Val-de-Marne.

En 2005, le Val-de-Marne abritait 481 794 emplois salariés, soit 1/10ème de l’emploi salarié francilien
et 2,1 % des emplois salariés français. Le taux moyen de chômage est aujourd’hui de 6,4%, avec
cependant de fortes disparités d'une commune à l’autre.

Mais avec près de 8 000 salariés, le premier employeur du Département est aujourd’hui… le Conseil
général du Val-de-Marne !

Source : http://www.cg94.fr/conseil-general/15954-economie.html

1.2.3 Organisation politique et situation financière


Aujourd'hui, le Conseil général, est une assemblée composée de 49 conseillers généraux. En
raison de la réforme des collectivités, le mandat de l'ensemble des élus s'achèvera en 2014. A

P2014 8 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

compter de cette date, les citoyens éliront alors des conseillers territoriaux, siégeant à la fois au
Conseil général et au Conseil régional.

Plusieurs organismes émanent directement du Conseil général, il s'agit notamment de la Commission


permanente, du Bureau départemental ou des commissions de travail thématiques. Ces différentes
instances préparent ou règlent directement un certain nombre d'affaires du Conseil général.

Le Cabinet de la Présidence rassemble les collaborateurs immédiats du Président. Il assiste le


Président et les élus dans la définition des orientations politiques prises par la collectivité. Il est
notamment composé de la direction de la Communication et des Relations publiques.

Pour mettre en place ses actions de service public, le Conseil général bénéficie de ressources (impôts,
taxes, dotations de l'état) d'un montant de près de 2 milliards d’euros.

1.3 Organisation de l’entreprise


1.3.1 Les pôles de la direction générale des services
Aujourd'hui, la direction générale des services comprend 6 pôles :

 le pôle Architecture et environnement (PAE)


 le pôle Aménagement et développement économique (PADEC)
 le pôle Education et culture (PEC)
 le pôle Action sociale et solidarités (PASS)
 le pôle Enfance et famille (PEF)
 le pôle Ressources (PRE)

Source : http://intranet.cg94.loc/jcms/jcms/l_74729/les-poles-de-la-direction-generale-des-services

Annexe P1.3 : organigramme direction générale des services

Nous allons nous concentrer sur le pôle Architecture et environnement qui comprend la Direction où
j’ai effectué ce stage.

1.3.2 Le Pôle Architecture et Environnement


Le Pôle Architecture et Environnement regroupe 4 Directions qui ont pour missions
essentielles : l'assainissement, l'eau, l’entretien, le développement et la protection du patrimoine
départemental bâti, vert, paysager, environnemental ainsi que le développement durable.

Ces quatre Directions sont :

 La Direction des Bâtiments : La Charte des Collèges – La Politique énergétique des bâtiments
départementaux
 La Direction des Espaces Verts et du Paysage : Le Plan Vert
 La Direction des Services de l’Environnement et de l’Assainissement : Le Plan Bleu
 La Direction du Développement Durable : Climat - Solidarités et territoires durables -
Politiques environnementales

P2014 9 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Alain Nicaise est le Directeur Général Adjoint du Pôle Architecture et Environnement qui compte
environ 750 agents et qui comprend également une assistante de direction et une chargée de
mission qui assure l’interface entre le Pôle et les Directions.

Source : http://intranet.cg94.loc/jcms/jcms/l_71093/presentation-generale-du-pole-architecture-et-environnement

Annexe P1.4 : organigramme pôle architecture et environnement

Penchons-nous un peu plus en détails sur la Direction des bâtiments qui est celle qui nous intéresse.

1.3.3 La Direction des Bâtiments


La Direction des Bâtiments est chargée de l’entretien et du développement du patrimoine
bâti départemental.

Les créations de nouveaux établissements ainsi que les réhabilitations, restructurations ou


reconstructions d’équipements sont destinées à améliorer les conditions d’accueil du public et de
travail des agents.

La Direction intervient dans le cadre des différentes politiques et missions mises en œuvre au sein de
la collectivité : l’éducation, la petite enfance, la solidarité, la lutte contre les exclusions, le sport, la
culture et les loisirs à travers les collèges, les crèches, les PMI, les EDS, les équipements sportifs,
culturels et de loisirs ainsi que les bâtiments administratifs. Pour construire, rénover, améliorer et
mettre aux normes les équipements, les actions de la direction des Bâtiments sont les suivantes :

 Etudes de faisabilité technique et financière : programmation, conception ;


 Conduite d'opération : création, rénovation, restructuration ;
 Gestion de patrimoine : inventaires, bases de données, statistiques, aide à la décision,
communication ;
 Gestion administrative et financière des opérations : formalisation de la commande publique,
planification opérationnelle et budgétaire, maîtrise des coûts, sécurisation des procédures,
recherche de partenariats et de subventions ;
 Information, communication :
 signalétique des équipements et des chantiers
 conception de journaux d'information
 visites de chantiers pour les élus, l'administration, les utilisateurs et les usagers.

Source : http://intranet.cg94.loc/jcms/jcms/l_7772/presentation-generale-de-la-direction-des-batiments

La direction des bâtiments est elle-même divisée en plusieurs services :

 Service Administratif et Financier


 Service des Bâtiments Administratifs
 Service des Bâtiments sociaux et culturels
 Service Collèges
 Service Energie, Prospective et Faisabilité (EPF)
 Service des Ateliers

Le service où je travaille est le service Energie, Prospective et Faisabilité. Nous verrons plus en détails
dans la partie 3 du rapport quelles sont ses missions.

P2014 10 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Annexe P1.5 : organigramme direction des bâtiments

2 Les missions
2.1 Contextes
2.1.1 Contexte historique
L’économie d’énergie est une véritable préoccupation aujourd’hui. Elle est devenue en enjeu
économique et environnemental. Cette prise de conscience est en réalité très récente.

Depuis très longtemps, l’Homme utilise l’ « énergie » pour l’aider dans son développement et son
efficacité au travail. Le feu, le soleil, l’eau, le vent…etc. sont des sources d’énergie utilisées depuis
toujours. Elles ont permis à l’Homme de se développer paisiblement à travers les âges. Puis, ce
développement s’est brusquement accéléré avec l’âge industriel. L’Homme consomme alors sans
modération toutes les sources d’énergie qu’il arrive à maîtriser : charbon, gaz, électricité, pétrole…
etc. Cette utilisation sans limite de l’énergie permet de grandes avancées dans pratiquement tous les
domaines existants et permet même d’avoir accès à des choses relevant du rêve et de l’imaginaire
jusqu’à alors (l’Homme a tout de même mis le pied sur la lune !!). L’Homme ne connait alors aucune
limite dans l’utilisation de ce qu’on appelle « énergie ».

Puis vinrent les deux chocs pétroliers des années 70 et 80. A partir de ce moment, certains
scientifiques et économistes commencent à émettre les idées qui constitueront les bases du
développement durable et de la prise de conscience de l’épuisement des ressources, notamment en
énergie fossiles. La France, à l’instar de d’autres pays, prend conscience de l’enjeu stratégique,
économique, politique et social que représente le contrôle des sources d’énergie et se lance alors
dans ce que l’on nomme le « tout nucléaire ». Ce programme est censé conférer à la France son
indépendance énergétique.

Depuis le protocole de Kyoto en 1997, les pays occidentaux ont compris l’importance de ne pas
gaspiller l’énergie qui est à notre disposition et de moins polluer afin de préserver la Terre d’un
réchauffement climatique trop rapide. La France s’est engagée, avec de nombreux autres pays, à
faire des efforts dans ces domaines.

Le Conseil Général du Val-de-Marne (CG94), comme une majorité de collectivités, ou d’acteurs en


France, a donc décidé de mener une politique dans ce sens. Et l’un des domaines concerné est celui
du bâtiment.

2.1.2 Contexte économique


Les habitations et le secteur tertiaire représentent près de 40% de la consommation
d’énergie en France. Annuellement, ce sont les plus gros consommateurs d’énergie. C’est donc dans
ces deux secteurs qu’il faut commencer à réduire la consommation d’énergie.

Avec l’augmentation du prix de l’énergie (GDF a encore augmenté le prix du gaz de 5% en octobre
2012), la part de la facture énergétique dans les ménages français augmente chaque année. S’il est
vrai que l’électricité produite en France est l’une des moins chères en Europe pour le consommateur

P2014 11 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

final (grâce au nucléaire), cette réalité tend à disparaître et les autres types d’énergie fossiles ne sont
pas épargnés. Pour faire face à cette montée des prix, nous devons donc créer moins de besoins en
énergie afin d’en consommer le moins possible et ainsi réduire la facture du consommateur. On peut
alors introduire une notion qui fait référence à cette sauvegarde/économie d’énergie possible tout
autour de nous : le « négawatt ». Celle-ci fait référence à l’énorme « filon » d’énergie qu’il nous est
possible d’économiser en changeant nos habitudes de consommation : acheter une voiture moins
consommatrice, ne pas laisser les lumières allumés, mieux isoler sa maison/son appartement… et de
nombreuses autres choses.

Le CG94, qui possède plus de 350 bâtiments a donc un fort intérêt à rénover l’ensemble de son parc
immobilier dans ce sens. Et bien que l’impact financier sur le court terme soit important, les gains
générés sur le long terme sont très intéressants (énergétiquement et économiquement parlant).

2.1.3 Contexte environnemental


Nous sommes dans une période de fort réchauffement climatique et l’Homme a pris
conscience de son impact sur ce dernier. Notamment à travers les émissions de dioxyde de carbone
dans l’atmosphère (CO2).

Ceci amène un nouveau challenge pour le Conseil Général : outre réduire la facture, il faut réduire les
émissions de CO2. Il est vrai que les deux sont directement liées. En cherchant à réduire la
consommation énergétique, on réduit la production d’énergie et donc les émissions de CO2
associées. Cependant, la réduction de ces émissions peut aussi se faire par un changement d’énergie
utilisée. En effet, il est prouvé que, en France, la production de chaleur par le fioul est plus polluante
que celle produite à partir de gaz, qui est elle-même plus polluante que celle produite à partir de
l’électricité qui est majoritairement d’origine nucléaire.

Le CG94 tente donc, depuis plusieurs années, d’utiliser de moins en moins de fioul dans ses
bâtiments et de le remplacer par du gaz ou de raccorder les bâtiments à un réseau de chaleur*. En
effet, le Val-de-Marne est l’un des départements français qui possède le réseau de chaleur le plus
développé. Il est vrai que la présence d’une forte géothermie dans son sol favorise ce
développement.

2.1.4 Contexte politique


En 2007, lors de la campagne présidentielle, et donc avant l’arrivée de la crise économique
que nous vivons, l’environnement et l’énergie étaient deux thèmes prépondérants. La signature du
Pacte Ecologique proposée par Nicolas Hulot par une partie des candidats à la présidence le prouve.

Dans la dynamique de l’élection, le Grenelle de l’environnement a été élaboré. Celui-ci était alors
sensé définir une nouvelle orientation de la France dans le domaine de l’environnement et de
l’énergie. Il se voulait innovant et entreprenant dans les décisions prises. Malheureusement, la crise
de 2008 est arrivée, amenant avec elle un bouleversement des priorités gouvernementales.

Cependant des mesures ont tout de même été adoptées depuis et les entreprises se doivent de les
appliquer. C’est le cas, par exemple, de la Réglementation Thermique 2012 (RT2012). J’aborderais
plus en détails cette réglementation dans la partie 3 du rapport. On peut néanmoins, dire dès à
présent, à son sujet qu’elle est plus exigeante en termes de performance énergétique dans le
bâtiment que la précédente : la RT2005.

P2014 12 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Cette règlementation s’appliquera à l’ensemble des bâtiments sur le territoire français à partir de
janvier 2013. Le CG94 est donc directement concerné.

C’est donc dans cet ensemble de contextes qu’il m’a été proposé de réaliser deux missions dans le
secteur de l’énergie appliquée au bâtiment.

2.2 Mission 1
Ma première mission porte sur un ensemble de bâtiments appartenant au CG94. Elle consiste
en une analyse de la performance énergétique* du parc immobilier du CG94 de 1996 à 2010. On va
pouvoir constater par la suite, qu’en réalité, de nombreux bâtiments ne seront pas pris en compte et
que l’étude se recentrera sur certaines années choisies entre 1996 et 2010.

Cette mission se découpe en plusieurs étapes : récolter les informations, les traiter afin de les rendre
exploitables et enfin les analyser.

Durée de la mission : 2 mois du 3 septembre 2012 au 31 octobre 2012.

2.2.1 Problématique
La problématique posée est la suivante : analyser l’évolution de la performance énergétique
et de l’impact environnemental des bâtiments appartenant au Conseil Général du Val-de-Marne
depuis 1996. L’objectif est double :

- Connaître la tendance de l’évolution et obtenir une vision globale de la performance


énergétique et de l’impact environnemental du parc immobilier du Conseil Général
aujourd’hui.
- Mettre en avant la politique menée par le Conseil Général afin de réduire son impact
environnemental.

2.2.2 Périmètre d’étude

2.2.2.1 Les bâtiments étudiés


L’objectif initial fixé était de répertorier l’ensemble des bâtiments à étudier et de récupérer les
consommations énergétiques associées. En réalité, il a fallu faire l’inverse c’est-à-dire : en fonction
des consommations énergétiques existantes, traités les bâtiments correspondants.

Cette façon de procéder est biaisée dans le sens où il peut exister des consommations énergétiques
pour un bâtiment pour une année et elles peuvent être inexistantes pour une autre année. Pour
résumer, les bâtiments étudiés d’une année sur l’autre ne seront pas forcément les mêmes. Cela va
faire apparaître des difficultés supplémentaires pour la bonne réalisation du travail demandé.

Le CG94 possède de nombreux bâtiments classés en fonction de leur utilisation :

 Bâtiments administratifs (ADM)


 Bâtiments à activités artistiques (ART)
 Centres de placements familiaux (CPF)
 Centres d’information et d’orientation (CIO)

P2014 13 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

 Collèges (COL)
 Crèches (CRE)
 Espaces Départementaux de Solidarités (EDS)
 Foyers (FOY)
 Gendarmeries (GEN)
 Logements (LOG)
 Lycées (LYC)
 Parcs (PAB)
 Bâtiments Protection Maternelle et Infantile (PMI)
 Propriétés départementales (PRO)
 Autres bâtiments sociaux (SOC)
 Bâtiments Transports, Voirie & Déplacement (TVD)
 Villages vacances (VVA)
 Divers (DIV)
 Autre (AUT)

Ils représentent à eux tous entre 350 et 400 bâtiments.

Chaque bâtiment est repéré par son « codequip ». Celui-ci nous renseigne sur le type de bâtiment, la
ville où il est situé et sur son classement parmi les bâtiments de même type situés dans la même
ville.

A titre d’exemple : ADMCRE03

« ADM » permet de savoir qu’on est en présence d’un bâtiment administratif.

« CRE » que le bâtiment est situé dans la ville de Créteil.

« 03 » que c’est le troisième bâtiment de ce type à Créteil.

L’étude concerne seulement une partie des bâtiments cités plus haut. Ne sont pas pris en compte :

 Collèges : c’est un cas particulier dans la gestion des bâtiments du CG94. En effet, le collège
est un établissement Public Local d’Enseignement (PLE). Ceci rend très difficile une collecte
fiable de données. Donc bien qu’ils représentent près de la moitié (en termes de surfaces) du
parc immobilier du CG94, il a été décidé de les exclure de l’étude.
 Parcs : les consommations énergétiques d’un parc comprennent la consommation du
bâtiment du parc (quand il y en a un) et l’éclairage du parc. Dans ces conditions, il est
impossible d’évaluer la consommation propre du bâtiment.
 Villages vacances : ils sont situés en Savoie et en Haute Savoie et sont un cas très à part dans
l’ensemble du patrimoine immobilier du CG94. Ils sont négligeables (en termes de surface).
 Gendarmeries : les utilisateurs payent eux-mêmes leurs consommations et elles ne sont pas
transmises au Conseil Général.
 Centres d’information et d’orientation : ils font partie intégrante des bâtiments collèges et
donc ne sont pas pris en compte pour les raisons évoquées précédemment.
 Lycées : les utilisateurs payent eux-mêmes leurs consommations et elles ne sont pas
transmises au Conseil Général.

P2014 14 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

 Propriétés départementales : ce sont des bâtiments non utilisés. La majorité d’entre eux est
en projet de destruction pour l’élargissement des voiries.
 Logements : les utilisateurs payent eux-mêmes leurs consommations et elles ne sont pas
transmises au Conseil Général.
 Autre : les utilisateurs payent eux-mêmes leurs consommations et elles ne sont pas
transmises au Conseil Général.

2.2.2.2 Les énergies étudiées


L’étude porte sur les énergies suivantes :

 Gaz
 Electricité
 Réseau de chaleur : c’est un abus de langage, le réseau de chaleur n’étant pas une
« énergie » à proprement parlé mais un moyen d’acheminer de la chaleur (voir définition
dans le Lexique).
 Fioul

2.2.2.3 Les années étudiées


L’objectif initial était d’étudier la performance énergétique des bâtiments appartenant au CG94 de
1996 à 2010 en analysant les relevés correspondant à chaque année.

Or, pour des raisons de temps et de difficultés à exploiter les données (les deux sont d’ailleurs liés), il
a été décidé de restreindre l’étude aux années : 1996, 1998, 2002, 2006, 2008, 2009 et 2010. Il a
ensuite été convenu qu’il serait effectué des projections à partir des résultats obtenus pour obtenir la
performance énergétique des autres années.

2.2.3 Les hypothèses


Un certain nombre d’hypothèses ont été posées :

 Le changement de surface d’un bâtiment suite à des travaux d’une année sur l’autre n’est
pas pris en compte. En réalité, cette donnée n’a que peu d’impacts par rapport à l’ensemble
du patrimoine.
 La performance énergétique des bâtiments est basée sur l’ensemble des consommations de
fioul/gaz/réseau de chaleur et d’électricité du bâtiment. Il n’a pas été fait de distinctions
entres les différentes utilisations faites de ces énergies : chauffage, eau chaude sanitaire,
éclairage, cuisine, laverie…etc.
 Les bâtiments sont chauffés à 19°C (hors crèches qui sont chauffées à 21°C). Cette donnée
rentre en compte dans l’utilisation des Degrés Jours (DJ). Cette notion sera approfondie plus
en détails dans la suite du rapport.

Par la suite, de nouvelles hypothèses ont dû être définies au cours de l’étude afin de pouvoir
poursuivre la mission correctement.

P2014 15 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

2.2.4 Déroulement du travail


La méthode présentée ci-après correspond au travail effectué pour une année. Elle a été
appliquée aux autres années prises en compte dans l’étude.

2.2.4.1 Récupération des données


La performance énergétique d’un bâtiment s’exprime en kilowattheure ramené au mètre carré
(kWh/m²). Nous devons donc récupérer d’une part la consommation énergétique des bâtiments
(kWh), mais aussi leur surface (m²).

2.2.4.1.1 Les factures de consommation énergétique


La récupération des données s’est faite de deux façons qui se sont révélées complémentaires.

 Utilisation d’un logiciel interne à la direction des bâtiments : GIP pour Gestion Informatisée
du Patrimoine. Ce logiciel regroupe l’ensemble des informations concernant le patrimoine
bâti du CG94. On y retrouve donc les consommations énergétiques des bâtiments.
Malheureusement, la base de données de ce logiciel n’est pas toujours maintenu à jour et
des informations sont parfois manquantes (voire erronées).
 Collecte des informations auprès d’un collègue du service EPF. Ce dernier possède de
nombreuses factures d’énergie des différents bâtiments. La récupération des informations a
donc pu aussi se réaliser par ce biais-là.

2.2.4.1.2 La surface des bâ timents


La récupération des données s’est aussi faite de deux manières complémentaires :

 Par le biais de GIP tout comme les consommations énergétiques.


 Avec l’aide d’une collaboratrice qui possède un historique important des surfaces des
bâtiments.

Il faut préciser qu’il existe plusieurs manières de prendre en compte la surface d’un bâtiment :
SHON* (Surface Hors Œuvre Nette), SHOB* (Surface Hors Œuvre Brute), SU* (Surface Utile),…etc. En
appliquant les directives données par les textes règlementaires sur l’évaluation de la performance
énergétique (DPE), ce sera la SHON qui sera utilisée.

2.2.4.2 Traitement des données


Cette phase a été la plus longue et la plus fastidieuse à réaliser. Plusieurs problèmes sont survenus au
cours de l’étude.

La prise de connaissance du fichier Excel intitulé « Performances énergétique et environnementale


de 1996 à 2010 CG94 » est fortement recommandée pour suivre correctement ce qui va être
développé ci-dessous. Au vu des nombreuses informations présentes dans ce fichier (plusieurs
milliers de lignes), il a été décidé de ne pas l’imprimer entièrement. Seules les pages comprenant les
résultats de l’étude se trouvent à la fin du rapport. Cependant une version numérique sur un CD
(fourni avec le rapport) est disponible. Il sera précisé en début de chaque phase quels sont les
feuillets du fichier Excel concernés.

2.2.4.2.1 Passage d’énergie finale à énergie primaire


Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités »

Colonnes intitulées : « Energie finale (kWh) » et « Energie primaire (kWh) »

P2014 16 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

La consommation (en kWh) indiquée sur la facture de gaz/électricité/réseau de chaleur/fioul


correspond à ce qu’on appelle : l’énergie finale*. Il ne faut pas la confondre avec l’énergie primaire*
qui est utilisée dans le calcul de la performance énergétique.

Remarque : en réalité pour le fioul, la consommation est exprimée en litres et non en kWh sur les
factures. Il faut donc appliquer un coefficient (9,97) correspondant à la conversion litre -> kWh.

Donc, lorsqu’un bâtiment est étudié en termes de performance énergétique (kWh/m²), il faut se
ramener à l’énergie primaire consommée. Il existe des coefficients déterminés par arrêté
réglementaire pour chaque type d’énergie :

 Electricité : 2,58
 Gaz : 1
 Réseau de chaleur : 1
 Fioul : 1

Exemple :

Consommation d’électricité (énergie finale) : 25 512 kWh.

Energie primaire correspondant : 25 512× 2 ,58=65 821 kWh.

Il est nécessaire de préciser que ces coefficients ont été définis il y a plusieurs dizaines d’années et
qu’ils ne représentent pas la réalité physique de la conversion énergie primaire -> finale. Ce sont des
conventions.

2.2.4.2.2 Les Degrés Jours (DJ)


Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités »

Voici une définition des DJ provenant de l’ADEME* (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de


l'Energie) :

« Les Degrés Jours Unifies (DJU) sont utilisés pour qualifier la rigueur d’un climat et caractériser ainsi
une consommation de chauffage.

Les DJU représentent l’écart de température entre une température intérieure conventionnelle de
18°C et la température extérieure moyenne de la journée (données Météo France, moyenne
trentenaire). Ils sont calculés chaque jour pour une centaine de stations météorologiques en France.

Ex : pour une journée dont la température extérieure moyenne est de +5°C, les DJU sont de 18°C –
5°C = 13°C. »

Il est alors relativement aisé de comprendre que, pour que l’étude réalisée soit pertinente, il est
impératif d’introduire les DJ dans les calculs de consommations effectués. Ceci afin de pouvoir
comparer sur « un pied d’égalité » la performance énergétique d’un bâtiment d’une année à l’autre.

Il faut préciser que, pour l’étude de la performance énergétique des crèches, les DJ utilisés sont en
base 22 (au lieu de 18). En effet, les crèches sont chauffées à 21°C en moyenne, contrairement aux
autres bâtiments théoriquement chauffés à 19°C.

P2014 17 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Annexe : fichier Excel intitulé « DJ »

Il a donc été décidé d’introduire un coefficient dans les calculs effectués. Celui-ci est estimé de la
façon suivante :

Tout d’abord, il faut faire la somme des DJ du mois de janvier au mois de mai et du mois d’octobre au
mois de décembre pour l’ensemble des années étudiées de 1996 à 2010. Les mois pris en compte ici
correspondent aux mois traditionnels de période de chauffe (pour les crèches : mois de septembre
en plus dans la période de chauffe).

S 1996 DJ=DJ 1996 janvier + DJ 1996 février + DJ 1996 mars + DJ 1996 avril + DJ 1996 mai + DJ 1996 oc

Ensuite, il faut faire la moyenne de toutes les sommes réalisées pour chaque année.

S 1996 DJ + S 1997 DJ + S 1998 DJ + … + S 2009 DJ + S 2010 DJ


M DJ=
15

Puis on détermine le coefficient en effectuant le quotient de la moyenne des DJ pour l’ensemble des
années sur la somme des DJ correspondant à l’année étudiée.

Exemple : année étudiée 2009

M DJ
Coef 2009 DJ=
S 2009 DJ

Annexe : fichier Excel intitulé « DJ »

Pour finir, il suffit de multiplier la consommation d’énergie primaire en chauffage du bâtiment par ce
coefficient.

Exemple : pour l’année 2009

Le coefficient calculé en base 18 est égale à 0,982322189.

La consommation d’énergie primaire en chauffage (gaz) du bâtiment ADMCRE01 est égale à


351 369 kWh.

La consommation d’énergie primaire en chauffage du bâtiment ADMCRE01 corrigée des DJ


vaut alors : 351 369× 0,982322189=345158 kWh

2.2.4.2.3 Problème des périodes d’étude


L’objectif de l’étude est de comparer la performance énergétique des bâtiments d’une année civile
par rapport à une autre. Or, les factures énergétiques des consommations qui sont adressées par
l’opérateur au client sont des factures mensuelles ou semestrielles. De plus, l’abonnement ne
commence pas toujours (voir très rarement) en date du 1er janvier.

Par exemple, dans le cas de factures semestrielles, nous pouvons être confrontés à la situation
suivante pour la consommation électrique/gaz/réseau de chaleur d’un bâtiment :

P2014 18 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

1ère facture semestrielle : du 13 mars 2009 au 12 septembre 2009

2ème facture semestrielle : du 13 septembre 2009 au 12 mars 2010

Donc sur GIP, dans la situation présentée ci-dessus, la consommation de l’année 2009 est enregistrée
sur la période suivante : 13.09.09 -> 12.03.10. Ce qui ne correspond pas à la véritable consommation
sur l’année civile 2009.

Autre exemple :

Dans le cas de factures mensuelles, les factures de consommation pour le bâtiment pour l’année
2009 s’étendent de février à novembre. Les raisons peuvent être multiples : changement de
tarification, changement d’énergie utilisée, absence de relevés…etc.

La première approche concernant cette situation a été de définir les périodes de consommation et
donc les bâtiments associés que l’on retenait. A titre d’exemple, pour l’année 2009, nous avons
seulement retenu les périodes de consommations suivantes :

15 décembre 2008 ≤ début période ≤ 15 janvier 2009

15 décembre 2009 ≤ fin période ≤ 15 janvier 2010

Or, après avoir réalisé un premier filtre et présenté les résultats au tuteur de stage et au chef de
service, nous nous sommes aperçus qu’il ne restait que très peu de données exploitables. Il était
alors impossible de poursuivre le travail dans des conditions satisfaisantes. Nous avons donc défini
une nouvelle méthode afin de pouvoir traiter les informations. Cette approche, détaillée ci-dessous,
va faire apparaitre de nouvelles hypothèses et engendrer des approximations.

Pour pouvoir appliquer la nouvelle méthode, il faut distinguer les énergies étudiées et leur
utilisation :

 Détermination de la consommation électrique dans le cas d’un bâtiment non chauffé à


l’électricité : deux cas de figure

Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités ».

Colonne intitulée : « Energie primaire obtenue avec la "règle de 3" pour les années civiles incomplètes (kWh) »

Si la période de consommation enregistrée comprend douze mois dont au moins sept font partie de
l’année étudiée, nous considérons que cette consommation correspond à celle de l’année civile
étudiée. Il y a donc l’apparition d’une inexactitude dans les données traitées. En réalité, cette erreur
est assez minime, la consommation d’électricité ne variant pas de façon significative d’une année à
l’autre, en absence de travaux dans le bâtiment bien sûr.

Si la période de consommation enregistrée est inférieure à douze mois, on applique simplement une
règle de trois. De même, cette approche comporte des imprécisions. Cependant une fois de plus, ces
dernières sont minimes, la consommation d’électricité (hors chauffage) ne variant pas de manière
importante d’un mois à l’autre.

A titre d’exemple : pour l’année 2009

P2014 19 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

La consommation d’énergie primaire est de 446 234 kWh sur 7 mois pour le bâtiment ADMBON01.

La consommation d’énergie primaire d’ADMBON01 sur 12 mois vaut donc :

446 234 × 12
Conso année= =764 973 kWh
7

Pour les autres cas rencontrés, la consommation, et donc le bâtiment associé, ne sont pas pris en
compte pour l’année étudiée.

 Détermination de la consommation de gaz/réseau de chaleur/électricité/fioul dans le cas de


leur utilisation pour le chauffage du bâtiment

Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités ».

Colonne intitulée : « Energie primaire obtenue avec DJ pour les années civiles incomplètes (kWh)»

Si la période de consommation enregistrée comprend au moins quatre mois de période de chauffe


(octobre à mai) pour l’année étudiée, nous utilisons les DJ de cette année pour approximer la
consommation de chauffage pour les mois manquants. Pour cela, on effectue la somme des DJ
correspondant à la période dont on a le relevé de consommation. Ensuite on applique une règle de
trois avec la somme des DJ de l’année étudiée (Total DJ), la consommation d’énergie enregistrée
(Conso enregistrée) et la somme des DJ correspondant à la période dont on a le relevé de
consommation (DJ Conso enregistrée). Ceci permet alors d’approximer la consommation de l’année
civile complète étudiée (Conso année).

Formule :

Conso enregistrée × Total DJ


Conso année=
DJ Conso enregistrée

On utilise la même technique lorsque l’on possède une consommation d’énergie de douze mois (ou
plus) enregistrée à cheval sur deux années civiles.

Si la consommation d’énergie enregistrée est inférieure à quatre mois, on ne prend pas en compte la
consommation et donc le bâtiment associé pour l’année étudiée.

Exemple : pour l’année 2009

La consommation primaire de gaz enregistrée pour EDSALF04 est de 140 417 kWh du 29.07.2008 au
29.07.2009.

La somme des DJ pour cette période vaut : 2 746,21.

La somme des DJ pour l’année 2009 vaut : 2 565,51.

Donc on obtient une consommation primaire de gaz pour 2009 pour l’EDSALF04 égale à :

140 417 × 2565 ,51


Conso= =131 178 kWh
2 746 , 21

Annexe : fichier Excel intitulé « DJ »

P2014 20 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Cette méthode comporte un aspect à la fois positif et négatif :

- Elle permet de récupérer de nombreuses données qui deviennent alors exploitables.


- Elle apporte des approximations et met donc en cause la fiabilité des données exploitées.

2.2.4.2.4 Les surfaces


Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités ».

Colonne intitulée : « SHON (m²)»

Comme précisé précédemment, nous utilisons la SHON pour l’exploitation des données de surface.

Pour les bâtiments pour lesquels est enregistrée la SU mais non la SHON, il a été décidé d’utiliser la
SU en additionnant celle-ci avec douze pourcent de sa valeur. Ce coefficient a été défini par une
urbaniste du CG94 et correspond à peu près à la réalité. Cependant, il est nécessaire de souligner
l’approximation faite ici.

Les bâtiments pour lesquels nous n’avons ni la SHON ni la SU ne sont pas étudiés.

Il faut préciser que le changement de surface d’un bâtiment d’une année à l’autre, à la suite de
travaux, n’est pas pris en compte dans l’analyse. Ceci ajoute une imprécision supplémentaire.

Pour finir, il peut arriver que des factures de consommations énergétiques soient réparties d’une
étrange façon.

A titre d’exemple :

Pour une crèche (CRE), nous avons la facture de gaz sans facture d’électricité

Pour un bâtiment de protection maternelle et infantile (PMI), nous avons la facture


d’électricité sans facture de gaz

En réalité, la crèche et la PMI sont regroupées et se situent au même endroit (voir même dans le
même bâtiment). Donc dans ce cas, on additionne les surfaces des bâtiments ainsi que leurs
consommations énergétiques.

Donc à la suite de toutes ces opérations de traitement, malgré les approximations qu’elles
engendrent et la perte plus ou moins importante de données par année, nous obtenons des données
exploitables.

2.2.4.3 Exploitation des données


Celle-ci se décompose en deux axes :

 La performance énergétique
 La performance environnementale

P2014 21 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

2.2.4.3.1 La performance énergétique


La performance énergétique d’un bâtiment est l’énergie primaire consommée par le bâtiment (et ses
utilisateurs) ramenée à la surface SHON de ce même bâtiment.

2.2.4.3.1.1 Somme des consommations


Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités ».

Colonne intitulée : « Somme énergie primaire corrigée (kWh)»

Lorsque les consommations des différentes énergies d’un bâtiment pour une année sont traitées
(ensemble des étapes précédentes), il ne reste qu’à additionner l’ensemble des consommations
énergétiques d’un bâtiment pour l’année étudiée.

2.2.4.3.1.2 Calcul de la performance énergétique


Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités ».

Colonne intitulée : « Performance énergétique (kWh/m²)»

Pour chaque année et chaque bâtiment, il faut réaliser le quotient de la somme des consommations
sur la surface du bâtiment. Le résultat obtenu nous renseigne sur la performance énergétique du
bâtiment. C’est l’une des fameuses « étiquettes énergétiques » obligatoires que l’on trouve dès que
l’on souhaite acheter ou louer un bien immobilier.

2.2.4.3.2 La performance environnementale


La performance environnementale d’un bâtiment correspond aux émissions de CO 2, engendrées par
la consommation des différentes énergies utilisées par le bâtiment et ses utilisateurs, ramenée à la
SHON du bâtiment. Le but recherché est d’évaluer l’évolution de l’impact environnemental du
patrimoine bâti du CG94.

2.2.4.3.2.1 Calcul des émissions de CO2


Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités ».

Colonne intitulée : « Emissions de CO2 (kg)»

Celles-ci sont calculées à partir de coefficients fourni par


arrêté réglementaire
(http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000788395).Pour obtenir une
émission de CO2 liée à une consommation, on multiplie cette dernière par ce coefficient. Ces
coefficients sont exprimés en kilogramme de CO2 par kilowattheure d'énergie finale :

 Electricité : 0,084 kgCO2/kWh. Ce chiffre concerne exclusivement la consommation


d’électricité en France. En effet, chaque pays possède un réseau de production d’électricité
différent. La part des différents types de production n’est pas la même en fonction du pays
où l’on se trouve (forte prédominance nucléaire en France).
 Gaz : 0,234 kgCO2/kWh.
 Fioul : 0,3 kgCO2/kWh.
 Réseau de chaleur : le coefficient dépend du réseau de chaleur que l’on utilise. En effet, il
existe plusieurs réseaux de chaleurs indépendants les uns des autres qui ne sont pas
alimentés par le même mix énergétique. L’un peut voir 70% de sa production de chaleur qui
est faite à partir d’énergies renouvelables (bois, géothermie…) alors qu’un autre peut être à

P2014 22 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

40% seulement. Ce coefficient est compris, pour les bâtiments étudiés, entre 0,056
kgCO2/kWh et 0,217 kgCO2/kWh.

A titre d’exemple : pour l’année 2009

Consommation CREALF02 en réseau de chaleur : 114 972 kWh.

Emission de CO2 associée : 114 972× 0,057=6 553 kg.

2.2.4.3.2.2 Somme des émissions de CO2


Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités ».

Colonne intitulée : « Somme émissions de CO2 (kg)»

Lorsque les émissions de CO2 associées aux différentes consommations d’énergie d’un bâtiment pour
une année sont calculées, il ne reste qu’à additionner l’ensemble de ces émissions de CO 2 du
bâtiment pour l’année étudiée.

2.2.4.3.2.3 Calcul de la performance environnementale


Fichier Excel : feuillets intitulés ADM, ART, CPF, CRE, DIV, EDS, FOY, PMI, SOC, TVD et « bat traités ».

Colonne intitulée : « Performance environnementale (kgCO2/m²)»

Pour chaque année et chaque bâtiment, il faut réaliser le quotient de la somme des émissions de CO 2
sur la surface du bâtiment. Le résultat obtenu nous renseigne sur la performance environnementale
du bâtiment. C’est l’étiquette climat (ou étiquette DPE).

2.2.4.3.3 Exploitation graphique


Fichier Excel : feuillet intitulé « Tab général »

Une fois que les performances énergétiques et environnementales de chaque bâtiment pour chaque
année ont été calculées, il faut les regrouper et en faire la moyenne pour chaque année. Cette étape
est réalisée grâce aux tableaux croisés dynamiques.

2.2.4.3.4 Autres exploitations des données


Il existe d’autres feuillets dans le fichier Excel dont il n’a pas encore été question. Leur utilité est
détaillé dans le feuillet « Préambule » du fichier.

2.2.5 Analyse des résultats


Avant de débuter l’analyse, il est nécessaire de préciser, une fois encore, que les chiffres des
consommations et des surfaces utilisés dans ce rapport sont assujettis à de nombreuses hypothèses
et approximations. De plus, l’étude ne porte que sur 1/3 environ du patrimoine bâti du CG94.
L’analyse en résultant est donc à prendre en considération avec la plus grande précaution.

On observe une tendance généralisée à l’amélioration des performances énergétiques et


environnementales du patrimoine immobilier du CG94 entre 1996 et 2010.

L’année « 1996 » n’étant pas une année fiable (le CG94 ne gérait pas encore les factures de fioul),
l’étude débutera en 1998.

P2014 23 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

On observe une amélioration de la performance énergétique entre 1998 et 2010 de l’ordre de 17%.
Le pic le plus important de l’amélioration se situe entre 1998 et 2002 : 10%.

L’objectif du Conseil Général depuis 2008 est d’avoir une amélioration de la performance
énergétique de 3% chaque année. Si on décide d’étudier la période 2006 à 2010, on observe une
l’amélioration de 9% de la performance énergétique. On peut donc en déduire que le CG94 est à peu
près en phase avec son objectif.

On observe une amélioration de la performance environnementale entre 1998 et 2010 de l’ordre de


27%. Le pic le plus important de l’amélioration se situe entre 1998 et 2002 : 17%.

Ces améliorations peuvent s’expliquer par différents facteurs :

 Rénovation des bâtiments en améliorant l’isolation ;


 Renouvellement des installations de production et de distribution d’énergie existantes par
des installations plus performantes et moins consommatrices d’énergie ;
 Changement d’énergie utilisée : il y a eu une grande politique menée par le CG94 pour
s’affranchir du fioul. Les raccordements aux réseaux de chaleurs sont aussi largement
développés ;
 Développement des énergies renouvelables ;
 Abandon de bâtiments très énergivores ;
 Acquisition de bâtiments peu énergivores ;
 Evolution comportementale de la société vis-à-vis de l’économie d’énergie ;
 Installations d’équipements plus performants (luminaire, matériel de cuisine, matériel
informatique,…etc.).

Il a été réalisé une projection de l’évolution des performances énergétique et environnementale à


l’horizon 2020. On n’obtient une performance énergétique théorique de 255 kWh/m² et une
performance environnementale théorique de 26 kgCO 2/m². Cela représente donc une amélioration,
respectivement, de 29% et de 54% par rapport à 1998. Or, pour rappel, le Grenelle de
l’environnement fixe à 38% l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et à 50% la
réduction des émissions de CO2 liées au secteur du bâtiment à l’horizon 2020 par rapport au niveau
de 1990. Le CG94 est donc, d’après l’étude présentée ici avec l’ensemble des approximations qu’elle
engendre, plutôt bien positionné vis-à-vis des émissions de CO 2 et doit accentuer ses efforts vis-à-vis
de l’amélioration de la performance énergétique de son parc immobilier.

Remarque : les pourcentages fixés par le Grenelle concernent les valeurs absolues et non relatives
(donc non ramenées au mètre carré), contrairement à l’analyse réalisée présentement.

Le compte rendu de cette première mission permet d’avoir une vision globale de l’évolution des
performances énergétiques et environnementales d’une partie du patrimoine bâti du CG94. Nous
allons maintenant étudier des bâtiments spécifiques qui ont subi des travaux de rénovation.
L’objectif est de comparer les performances énergétiques et environnementales de ces bâtiments
entre avant et après les travaux. C’est l’objet de ma deuxième mission.

P2014 24 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

2.3 Mission 2
Deux études de bâtiments ayant subis des travaux de rénovation sont présentés dans cette
partie. Les deux études sont très différentes l’une de l’autre par la différence des travaux menés. Une
troisième étude portant sur un autre bâtiment est consultable en annexe.

Annexe M2.3 : crèche Liberté

2.3.1 Crèche Amédée Laplace

2.3.1.1 Présentation générale de la situation


La restructuration de la crèche et PMI Laplace s’inscrit dans le programme pluriannuel de
rénovation des crèches et PMI du département. La crèche et la PMI ont été relogées durant les
travaux dans des bungalows préfabriqués installés de l’autre côté de la rue Amédée Laplace.

Le bâtiment accueille 55 enfants en crèche, des consultations pédiatriques, des suivis de grossesses
et une halte-jeux en PMI. Il comprend un rez-de-chaussée bas semi-enterré où l’on trouve la PMI et
les locaux de services de la crèche, un rez-de-chaussée surélevé recevant les salles de vie des enfants.
Cette crèche ne comporte pas de logement de fonction.

Les travaux ont consisté à réaménager complètement le rez-de-chaussée bas qui est en maçonnerie
de béton et à reconstruire en bois (portique en lamellé-collé et bardage) le rez-de-chaussée haut qui
était composé à l’origine d’une structure métallique en mauvais état et de remplissages en
menuiserie en aluminium qui présentaient des problèmes d’étanchéité à l’air.

Ce bâtiment a été conçu avec pour objectif la maitrise de la consommation d’énergie et


l’amélioration du confort thermique d’été comme d’hiver. Les moyens mises en œuvre sont une
isolation des parois conséquente, une toiture végétalisée qui fonctionne aussi comme une rétention
d’eau lors de grosses pluies, une ventilation double flux à récupération d’énergie, des chaudières
performantes, des brise-soleil sur les façades sud et ouest, des volets coulissants en bois et à
clairevoie pour l’occultation et la protection solaire.

La crèche et la PMI présentaient une vétusté des installations et des locaux, ainsi que des problèmes
d’étanchéité à l’air d’une part et n’était pas accessible aux personnes handicapées d’autre part.

La restructuration a donc été décidée en 2003 avec pour objectif :

 de créer de nouveaux espaces tels les espaces d’accueil des parents, des salles de change
avec vision sur les salles de vie, des salles d’activités, des dortoirs, un local poussettes, un
local vélos, des locaux poubelles, une salle de jeux d’eau, des vestiaires et des douches pour
le personnel, etc.
 d’améliorer le confort des enfants, du public et du personnel en réalisant une meilleure
isolation phonique et thermique des murs, terrasses et menuiseries extérieures,
 de remettre à neuf et aux normes les équipements sanitaires, le réseau de chauffage et
l’installation électrique, création d’une VMC double flux et d’un chauffage par le sol pour la
crèche.
 de permettre l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite par la création d’une rampe
d’accès pour la crèche, en redescendant la PMI au rez-de-chaussée et en créant des
sanitaires adaptés.

P2014 25 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

 Revoir la distribution et l’aménagement du jardin afin d’optimiser les espaces qui sont très
petits.

Durée des travaux :

Les travaux de démarrage ont commencé le 09 janvier 2006 pour une durée de 14 mois. Le chantier a
pris 3 mois de retard qui ont été rattrapés en cours de chantier. Le jardin a été refait en fin de
chantier en avril/mai 2007.

Vous trouverez en annexes les détails sur les travaux et installations réalisées lors des travaux de la
Crèche/PMI et qui ont un impact direct sur les consommations d’énergie. Vous trouverez également
les résultats de la campagne de mesures menée au sein de la crèche afin de pouvoir identifier la
répartition des consommations d’énergie au sein du bâtiment.

Annexe M2.1.1 : Détails des travaux et installations impactant sur la performance énergétique du
bâtiment

Annexe M2.1.2 : Relevés effectués sur le terrain

2.3.1.2 Répartition de la consommation énergétique en 2011

2.3.1.2.1 Gaz

2.3.1.2.1.1 ECS
En l’absence de relevés concernant la production d’énergie à partir de l’installation solaire, nous
posons l’hypothèse suivante :

La production d’ECS à partir des panneaux solaires équivaut à 30% de la consommation totale sur
l’année. La valeur théorique avoisine les 50% mais dans la pratique, nous retiendrons plutôt 30%
(selon le témoignage de mon maître de stage).

Calculons maintenant la quantité d’énergie nécessaire au chauffage de l’ECS.

Fiche Calculs M2.1.1 : quantité d’énergie nécessaire au chauffage de l’ECS

La consommation de gaz nécessaire afin de chauffer l’ECS pour l’année 2011 est égale à 7 277 kWh.
Cependant, ce résultat ne prend pas en compte les pertes liées aux installations.

Fiche Calculs M2.1.2 : pertes ECS

Donc en prenant en compte d’une part l’ensemble des hypothèses posées pour arriver à ce résultat ;
d’autre part les pertes de chaleurs se situant au niveau du ballon et au niveau du réseau ; et enfin la
part de 30% du solaire dans la chauffe de l’ECS, on obtient une consommation totale de gaz égale à :

C gaz ECS=( C 10°C→60°C +C pertesECSballon+ C pertesECSréseau ) ×0 ,7

C gaz ECS=8 659 kWh

P2014 26 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Remarque : les pertes liées au ballon et au réseau de distribution correspondent respectivement à


13,2% et 9,6% de la consommation totale de gaz pour chauffer l’ECS (voir fiche Calculs M2.1.2). Ces
résultats sont à prendre avec précaution au vu des approximations faites pendant les calculs.

2.3.1.2.1.2 CTA
De même que pour l’ECS, nous allons calculer la consommation de gaz dédiée au réchauffement de
l’air de la CTA.

Fiche Calculs M2.1.3 : quantité d’énergie nécessaire au chauffage de la CTA

Pour l’année 2011, le gaz consommé par les chaudières pour chauffer l’air de la CTA est égale à 12
195 kWh, en prenant en compte la récupération d’énergie (voir Fiche Calculs M2.1.3 pour plus de
détails).

Ce résultat ne prend pas en compte les pertes liées à l’installation. Ces dernières sont négligeables et
ne seront donc pas calculées dans l’étude.

2.3.1.2.1.3 Chauffage
Avant de commencer l’analyse, il peut être intéressant de préciser qu’il n’y aura pas de distinction
faite entre le chauffage de la crèche et celui de la PMI. Il pourrait être intéressant de faire ce
détachement vu que la crèche est chauffée par le sol alors que la PMI est chauffée par des radiateurs.

La méthode appliquée ici pour trouver la consommation de gaz liée au chauffage va différer de celles
utilisées pour l’ECS et la CTA. En effet, l’ECS, la CTA et le chauffage réunis représentent à eux seuls
l’ensemble de la consommation de gaz du bâtiment. Il suffit donc de posséder le chiffre de la
consommation totale de gaz pour l’année 2011 et d’y soustraire les consommations liées à l’ECS et à
la CTA.

Remarque : il est important de rappeler que l’ECS est chauffée à hauteur de 30% par le système
solaire.

Fiche Calcul M2.1.4 : quantité d’énergie nécessaire au chauffage

Nous obtenons une consommation de gaz pour le chauffage égale à 87 031 kWh pour l’année 2011.
Ce résultat comprend les pertes liées à l’installation. Il peut être intéressant de chercher à les extraire
du total.

Fiche Calcul M2.1.5 : pertes chauffage

2.3.1.2.1.4 Diagramme de répartition

P2014 27 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Consommation de gaz 2011


ECS CTA Chauffage

8%

11%

81%

2.3.1.2.2 Electricité

2.3.1.2.2.1 Buanderie
La buanderie est utilisée seulement pendant les heures d’ouverture de la crèche. Les horaires
correspondant sont les suivants :

Du lundi au vendredi de 7h à 19h. Fermée le week-end. Elle peut fermer ou fonctionner à effectif
réduit pendant les deux mois d’été juillet et août.

Fiche Calculs M2.1.6 : électricité buanderie

La consommation d’électricité liée à la buanderie pour l’année 2011 est de 10 598 kWh.

Ce résultat prend en compte les pertes en lignes entre le TGBT et la buanderie. Cependant, en vue de
la proximité des installations, nous pouvant supposer que ces dernières sont très faibles et donc
négligeables. Nous ne chercherons donc pas à les extraire du résultat.

2.3.1.2.2.2 Cuisine
Les appareils présents dans la cuisine ne fonctionnent pas tous de la même manière. Par exemple, les
plaques de cuissons sont utilisées ponctuellement alors que les systèmes réfrigérants sont en
fonctionnement continu tout au long de l’année.

Fiche Calculs M2.1.7 : électricité cuisine

La consommation d’électricité liée à la cuisine pour l’année 2011 vaut 6 745 kWh.

Ce résultat prend en compte les pertes en lignes entre le TGBT et la cuisine. Cependant, au vu de la
proximité des installations, nous pouvons supposer que ces dernières sont très faibles et donc
négligeables. Nous ne chercherons donc pas à les extraire du résultat.

2.3.1.2.2.3 CTA
Il nous faut étudier les deux vitesses de fonctionnement séparément l’une de l’autre.

Fiche Calculs M2.1.8 : électricité CTA

P2014 28 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

La consommation d’électricité en 2011 de la CTA représente 6 608 kWh.

2.3.1.2.2.4 Divers
Pour finir sur la répartition de la consommation d’électricité, nous allons calculer la consommation
de la quatrième et dernière catégorie : « divers ».

Fiche Calculs M2.1.9 : électricité Divers

La catégorie « Divers » a, pour l’année 2011, une consommation d’électricité de 19 891 kWh.

2.3.1.2.2.5 Diagramme de répartition

Consommation d'électricité 2011


Buanderie Cuisine CTA Divers

24%

45%

15%

15%

2.3.1.2.3 Solaire
Le rôle des panneaux solaires thermiques est de chauffer l’ECS.

Fiche Calculs M2.1.10 : production solaire

La production solaire vaut en 2011 : 3 119 kWh.

2.3.1.2.4 Diagrammes de répartition toutes énergies confondues (énergie finale)


Fiche Calculs M2.1.11 : données diagramme (énergie finale)

On obtient alors les diagrammes suivants :

P2014 29 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Répartition de la consommation 2011 par type


d'utilisation (énergie finale)
ECS (gaz) CTA (gaz) Chauffage Buanderie
Cuisine CTA (électricité) Divers (électricité) ECS (solaire)
2%
6%
12% 8%
4%
4%

6%

58%

Répartition de la consommation 2011 (énergie


finale)
Gaz Electricité Solaire
2%

26%

72%

2.3.1.2.5 Diagrammes de répartition toutes énergies confondues (énergie primaire)


Fiche Calculs M2.1.12 : données diagramme (énergie primaire)

On obtient alors les diagrammes suivants :

P2014 30 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Répartition de la consommation 2011 par type


d'utilisation (énergie primaire)
ECS (gaz) CTA (gaz) Chauffage Buanderie
Cuisine CTA (électricité) Divers (électricité) ECS (solaire)
1% 4%

6%
22%

7%
41%
7%
12%

Répartition de la consommation 2011 (énergie


primaire)
Gaz Electricité Solaire
1%

48% 50%

2.3.1.3 Performance énergétique en 2011


Maintenant que l’on connaît la consommation d’énergie primaire du bâtiment, nous pouvons
calculer la performance énergétique de ce dernier.

Fiche Calculs M2.1.13 : performance énergétique

Etiquette DPE (Diagnostic de Performance Energétique) associée :

P2014 31 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Bâtiment économe
 50 A #REF!
51 à 110 B #REF!
111 à 210 C 210
211 à 350 D #REF!
351 à 540 E #REF!
541 à 750 F #REF!
> 750 G #REF!
Bâtiment énergivore kWh EP/m².an

Ce résultat comprend l’ensemble des utilisations faites des différentes énergies. Il est intéressant de
rappeler que l’objectif du CG94 aujourd’hui est d’arriver à une performance énergétique de 80
kWh/m² par bâtiment. Cependant, cette politique n’était pas encore appliquée lors de la rénovation
de la crèche Amédée Laplace. De plus, cette valeur de performance concerne uniquement les
équipements pour le chauffage, le refroidissement, l’éclairage, la production d’eau chaude sanitaire
et les auxiliaires (pompes et ventilateurs). Ces équipements correspondent à ceux exprimés dans la
RT2012.

Nous pouvons néanmoins tenter d’approximer la consommation énergétique liée à ces équipements
et la performance énergétique associée.

Fiche Calculs M2.1.14 : performance énergétique réglementaire

Etiquette DPE associée :

Bâtiment économe
 50 A #REF!
51 à 110 B #REF!
111 à 210 C 173
211 à 350 D #REF!
351 à 540 E #REF!
541 à 750 F #REF!
> 750 G #REF!
Bâtiment énergivore kWh EP/m².an

2.3.1.4 Répartition des émissions de CO2 en 2011


Il est possible de calculer les émissions de CO 2 associées à chaque type de consommation
d’énergie finale du bâtiment.

Fiche Calculs M2.1.15 : émissions de CO2

Nous pouvons alors visualiser la répartition globale des émissions de CO2 :

P2014 32 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Emissions de CO2 (kg)


Electricité Gaz

10%

90%

En appliquant la même méthode de calculs aux différents usages, nous obtenons le diagramme
suivant :

Répartition des émissions de CO2


Buanderie Cuisine Divers (électricité) CTA (électricité)
CTA (gaz) ECS (gaz) Chauffage
3% 2%
2%
5%

10%

7%

73%

2.3.1.5 Performance environnementale en 2011


Nous pouvons aussi calculer la performance environnementale à partir des émissions de CO 2
associées aux différentes énergies. La performance environnementale s’exprime en kgCO 2/m².

Fiche Calculs M2.1.16 : performance environnementale

Etiquette DPE associée :

P2014 33 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Faible émission de GES


5 A #REF!
6 à 15 B #REF!
16 à 30 C 29
31 à 60 D

61 à 100 E #REF!
101 à 145 F #REF!
> 145 G #REF!
Forte émission de GES kg CO2/m².an

De même que pour le calcul de la performance énergétique, on peut tenter d’isoler seulement les
équipements concernés par la RT2012.

Fiche Calculs M2.1.17 : performance environnementale réglementaire

Etiquette Dpe associée :

Faible émission de GES


5 A #REF!
6 à 15 B #REF!
16 à 30 C 28
31 à 60 D

61 à 100 E #REF!
101 à 145 F #REF!
> 145 G #REF!
Forte émission de GES kg CO2/m².an

2.3.1.6 Comparaison de la situation entre avant et après les travaux


Je vous invite à consulter le fichier Excel M2.1.3 : Performances énergétique et
environnementale de la crèche A Laplace avant et après travaux. Celui-ci permet d’avoir une vision
globale de l’évolution des performances énergétiques et environnementales de la crèche ainsi que
des consommations associées. Il peut aussi vous permettre de suivre plus en détails les calculs
présentés dans les diagrammes ci-après.

2.3.1.6.1 Consommations
On utilise les valeurs moyennes des consommations sur les trois années de la situation avant et après
travaux. Les valeurs des consommations proviennent des factures des fournisseurs d’énergie.

2.3.1.6.1.1 Gaz
On observe une spectaculaire diminution de la consommation de gaz par rapport à la situation entre
avant et après les travaux. Elle est de l’ordre de 40%. Nous allons tenter d’expliquer cette baisse.

Tout d’abord, il faut préciser que les utilisations du gaz ne sont pas tout à fait les mêmes entre avant
et après les travaux :

P2014 34 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

 L’ECS : présence d’un lave-linge supplémentaire d’une capacité de 6,5 kg raccordé à l’ECS
après travaux. Le CG94 a effectué des mesures, et nous savons qu’un lave-linge d’une
capacité de 8 kg consomme 13 litres par lavage. Nous pouvons donc supposer que le
lave-linge installé consomme 10,5 litres par lavage. Soit une consommation annuelle de 5
m3. De plus, l’ECS est chauffée à hauteur de 30% par le solaire après travaux.
 La cuisine : cuisinière à gaz avant travaux. Elle devient électrique après travaux.
 La CTA : inexistante avant travaux.

Posons les hypothèses suivantes :

 la consommation d’énergie afin de chauffer l’ECS est considérée comme constante avant
et après travaux (à l’exception d’une machine à laver supplémentaire).
 la consommation d’énergie des plaques de cuisson, qu’elles soit gaz ou électriques, est
considérée comme constante à la situation avant et après travaux. On considère qu’elles
consomment 9 kWh par jour d’ouverture de la crèche (voir annexe M2.1.1 sur le matériel
installé en cuisine). On obtient alors une consommation annuelle de 2 142 kWh.

Nous pouvons alors comparer la répartition de chaque usage par rapport à la situation entre avant et
après les travaux:

Répartition du gaz (kWh)


250,000.00

200,000.00

CTA
150,000.00 Cuisine
ECS
Chauffage
100,000.00

50,000.00

0.00
Avant travaux Après travaux

Explications possibles :

 Baisse du Chauffage : -45%. La baisse significative de la consommation de gaz pour le


chauffage s’explique par une meilleure isolation du bâtiment après travaux ainsi qu’au
changement du matériel de production (chaudières à condensation) et de distribution de la
chaleur (réseau calorifugé).
 Baisse de l’ECS : -29%. La baisse de la consommation de gaz pour l’ECS s’explique par l’apport
solaire (30%):

La consommation de gaz pour alimenter l’ECS et la CTA en chaleur après travaux correspond à peu
près à la consommation de gaz pour chauffer l’ECS et alimenter les plaques de cuisson avant travaux.
C’est donc essentiellement sur le chauffage que se joue la réduction de consommation de 37%.

P2014 35 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

2.3.1.6.1.2 Electricité
On observe une augmentation de la consommation d’électricité avant et après les travaux:
+20%.Tentons d’expliquer cette affirmation.

De même que pour le gaz, l’utilisation de l’électricité n’est pas tout à fait la même par rapport à la
situation entre avant et après les travaux:

 La buanderie : il y avait trois machines avant travaux. Ajout de deux machines


supplémentaires après travaux : un lave-linge raccordé à l’ECS et un sèche-linge.
 La cuisine : passage d’une cuisinière à gaz à une cuisinière électrique. On suppose que le
reste des équipements a la même consommation par rapport à la situation entre avant et
après les travaux.
 La CTA : inexistante avant travaux.

Posons l’hypothèse suivante :

 la consommation d’énergie finale des plaques de cuisson, qu’elles soient au gaz ou


électriques, est considérée comme constante entre avant et après les travaux. Elle vaut,
en énergie primaire :
2 142× 2 ,58=5 526 kWh

Nous pouvons alors comparer la répartition de chaque usage avant et après les travaux:

Répartition de l'électricité (kWh)


140,000.00

120,000.00

100,000.00
CTA
Cuisine
80,000.00
Buanderie
Divers
60,000.00

40,000.00

20,000.00

0.00
Avant travaux Après travaux

Explications possibles :

 Diminution de la consommation « Divers » : -15%. Ne sachant pas précisément ce que


regroupe cette catégorie, il semble difficile d’en faire une analyse quant à son évolution.
Peut-être que l’évolution du matériel installé (meilleures performances) peut expliquer
cette diminution après travaux.
 Augmentation de la consommation de la Buanderie : +30%. L’augmentation de la
consommation après travaux est due à l’ajout de deux machines supplémentaires.
 Augmentation de la consommation de la Cuisine : +25%. L’augmentation de la
consommation après travaux est due au passage des plaques au gaz aux plaques
électriques.

P2014 36 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Contrairement au gaz, où un seul facteur intervient de façon importante dans l’évolution de la


consommation, l’augmentation de la consommation électrique s’explique par un ensemble
d’éléments. La présence de la CTA joue un rôle important dans cette augmentation mais l’ajout des
deux machines supplémentaires dans la buanderie n’est pas non plus anodin. Le changement des
plaques gaz en électrique a aussi un impact relativement important.

2.3.1.6.1.3 Total
La répartition des différentes énergies avant et après les travaux n’est pas la même.

On rappelle qu’il y a du solaire en plus après les travaux.

On obtient le diagramme suivant :

Répartition de la consommation (kWh)


350,000.00

300,000.00

250,000.00
Solaire
200,000.00 Gaz
Electricité
150,000.00

100,000.00

50,000.00

0.00
Avant travaux Après travaux

On peut remarquer que la répartition de la consommation énergétique est beaucoup plus homogène
après travaux qu’avant travaux. La consommation solaire étant négligeable (≈1%), on constate que
l’électricité et le gaz représentent chacun 50% de la consommation après travaux contre
respectivement 30% et 70% avant travaux.

On constate, de plus, que la consommation globale d’énergie a diminuée de 20% par rapport à la
situation entre avant et après les travaux. Cette diminution est essentiellement imputable à la baisse
de consommation de gaz liée au chauffage du bâtiment.

2.3.1.6.2 Emissions de CO2


On utilise les valeurs moyennes d’émissions de CO 2 sur les trois années de la situation avant et après
les travaux.

Le gaz émet presque trois fois plus de CO 2 que l’électricité. On peut donc aisément en déduire, au vu
des observations qui ont été faites au paragraphe précédent, que les émissions de gaz à effet de
serre ont dû fortement chuter après les travaux.

Remarque : on considère que les panneaux solaires n’émettent pas de CO 2 (ce qui n’est pas tout à
fait exact si on décidait de prendre en compte l’énergie grise).

P2014 37 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Diagramme obtenu :

Emissions CO2 (kg)


60,000.00

50,000.00

40,000.00
Gaz
Electricité
30,000.00

20,000.00

10,000.00

0.00
Avant travaux Après travaux

On peut alors constater trois choses :

 une baisse de 40% des émissions de CO2 liées au gaz ;


 une augmentation de 20% des émissions de CO2 liées à l’électricité ;
 une baisse globale de 36% des émissions de CO2.

Ces observations sont en accord avec l’évolution des consommations constatées précédemment :

 forte diminution de la consommation de gaz, notamment liée au chauffage ;


 augmentation de la consommation d’électricité ;
 diminution globale de la consommation du bâtiment.

Cette première comparaison des émissions de CO2 ne prend pas en compte le coût marginal en CO2
de l’électricité*. Celui-ci concerne uniquement le surplus d’électricité consommé après les travaux.
En intégrant cette notion et en décidant de prendre une moyenne d’émission de 500 gCO 2 par
kilowattheure supplémentaire d’électricité, nous obtenons le diagramme suivant :

Emissions CO2 en intégrant le cout marginal


(kg)
60,000.00

50,000.00

40,000.00 Gaz
Electricité
30,000.00

20,000.00

10,000.00

0.00
Avant travaux Après travaux

P2014 38 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

On peut alors constater que l’augmentation des émissions de CO 2 liées à l’électricité est beaucoup
plus importante : +121% en intégrant le coût marginal. La baisse globale des émissions de CO 2 est
donc moins importante : -30%.

2.3.1.6.3 Performances énergétiques et environnementales


On utilise les valeurs moyennes de performances énergétiques et environnementales sur les trois
années de la situation entre avant et après les travaux.

Au vu de l’étude comparative qui a été faite précédemment sur les consommations et les émissions
de CO2 associées, on peut en déduire que les performances énergétiques et environnementales du
bâtiment après travaux doivent être meilleures que celles avant travaux.

Remarque : la SHON a changée après les travaux:

Avant travaux : 1030 m²

Après travaux : 1193 m²

On obtient le diagramme suivant :

Performances
350.00

300.00

250.00

200.00 Avant travaux


Après travaux
150.00

100.00

50.00

0.00
Performance énergétique (kWh/m²) Performance environnementale
(kgCO2/m²)

On observe deux choses :

 performance énergétique : amélioration de 31% ;


 performance environnementale : amélioration de 45%.

On peut constater que la performance environnementale obtient une amélioration plus importante
que la performance énergétique. En effet, la baisse des consommations d’énergie est liée au gaz et
celui-ci « pollue » presque trois fois plus que l’électricité.

Les résultats obtenus traduisent et confirment les tendances observées précédemment.

P2014 39 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

2.3.1.6.4 Conclusion sur l’étude comparative


Bien qu’il y ait eu une augmentation de la consommation d’électricité après les travaux, la baisse très
importante de la consommation de gaz, liée aux économies de chauffages réalisées grâce
notamment à la rénovation de l’isolation du bâtiment, permet au bâtiment d’afficher une meilleure
performance énergétique et environnementale. Nous retenons donc deux points positifs :

 Un meilleur bilan carbone


 Moins de dépenses pour l’énergie

Ceci permet de montrer que protection de l’environnement et économie financière (en se projetant
sur le long terme) ne sont pas incompatibles.

2.3.1.7 Voies d’amélioration possibles

2.3.1.7.1 Gaz

2.3.1.7.1.1 ECS
Il est peut-être possible d’augmenter la part de l’énergie solaire dans la chauffe de l’ECS. Cela
permettrait de réduire encore la part du gaz. Néanmoins, la localisation de la crèche (moitié nord de
la France) et les coûts d’entretien et d’installation des panneaux solaires ne permettent pas
d’affirmer que ça soit une solution réellement efficace.

2.3.1.7.1.2 Chauffage
L’installation de capteurs de température dans chaque pièce ainsi que des régulateurs individuels
permettrait peut-être d’offrir une meilleure répartition de la chaleur. En effet, lors de la série de
mesures des températures dans la crèche, on a pu constater certaines disparités entre les pièces.
Mais cela semble compliquer à mettre en place dans la crèche avec le système de chauffage par le
sol. De plus, décentraliser la régulation de température de chauffage peut provoquer des abus et
finalement augmenter la consommation.

Il serait possible aussi, dans une toute autre mesure, de refaire encore une fois l’isolation du
bâtiment. En effet, l’épaisseur des isolants utilisés n’est pas toujours très importante et il serait
possible d’améliorer encore ce point.

2.3.1.7.1.3 CTA
Il semble raisonnable d’envisager un arrêt complet de la CTA en période de fermeture de la
crèche/PMI. Cela permettrait d’économiser 4 760,83 kWh par an pour le gaz. Mais il faudrait d’abord
faire une étude de l’humidité ambiante des locaux. En effet, le fonctionnement de la CTA, en plus du
renouvellement de l’air, permet aussi de combattre l’humidité des pièces.

2.3.1.7.2 Electricité

2.3.1.7.2.1 Buanderie
Il faudrait relier les deux « grosses » machines à laver le linge au réseau ECS. L’eau ne serait alors plus
chauffée par les résistances électriques internes des machines. Le gain électrique serait très
intéressant : de l’ordre de 5 000 kWh (on raisonne en énergie finale) sur une année ; et en
contrepartie, la contribution gaz/solaire pour chauffer l’ECS supplémentaire ne serait pas excessive :

P2014 40 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

de l’ordre de 600 kWh par an (calculé à partir des estimations en consommation d’eau des
machines).

2.3.1.7.2.2 Cuisine
Il faudrait repasser au gaz pour le fonctionnement des plaques de cuisson. En effet, la consommation
d’énergie (si on raisonne en énergie primaire) est beaucoup moins importante. Mais cela pose des
problèmes de sécurité et de raccordement supplémentaires.

2.3.1.7.2.3 CTA
Même proposition que pour le gaz : un arrêt complet de l’installation pendant les heures de
fermeture. Cela permettrait d’économiser environ 3 200 kWh par an (énergie finale).

2.3.1.7.2.4 Divers
Il est difficile d’estimer les améliorations possibles. En effet, on ne sait pas précisément ce que
contient la catégorie « divers ». On peut supposer qu’une sensibilisation du personnel de la
crèche/PMI à l’économie d’énergie (éteindre les lumières, ne pas laisser les ordinateurs allumés,…
etc.) pourrait peut-être permettre d’effectuer des économies d’énergie.

Remarque : j’ai pu moi-même constater, en allant visiter la crèche, que des lumières restent allumées
alors qu’il n’y a personne dans la salle/couloir.

Une autre voie d’amélioration possible, pour le pôle électricité en général, serait d’installer des
panneaux photovoltaïques. Mais il faudrait faire une étude en amont pour savoir si réellement cela
peut être intéressant.

2.3.2 Crèche Poulmarch

2.3.2.1 Présentation générale de la situation


Capacité d’accueil maximale de la crèche : 60 enfants

Des travaux de rénovation de la chaufferie ont été effectués en 2010. Ils avaient pour objectifs
d’offrir de meilleures performances de chauffe tout en diminuant la consommation énergétique de la
chaudière. Le combustible est resté le même avant et après rénovation : le gaz naturel.

Les consignes de température pour la crèche sont les suivantes :

- 21°C dans le bâtiment du lundi au vendredi entre 7h et 19h.


- 18°C dans le bâtiment le reste du temps
- 60°C pour l’ECS (Eau Chaude Sanitaire)

Les travaux de rénovation de la chaufferie sont décomposés en trois éléments :

- 2 chaudières gaz à condensation pour gaz naturel. Elles sont chacune d’une puissance de
115 KW.
- 2 brûleurs radiants chacun intégré dans une chaudière. Ils permettent de chauffer l’eau
par combustion du gaz naturel.
- 2 boitiers de commande permettent de procéder aux réglages (températures de chauffe
par exemple).

P2014 41 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Annexe M2.2.2 : photo chaudières

Les moyens de chauffage sont répartis de la façon suivante :

- Plafonds chauffants dans les locaux où il y a la présence d’enfants.


- Radiateurs dans le reste du bâtiment.

Remarque 1 : absence de CTA

Remarque 2 : cuisinière (four + plaques) électrique

Dans cette étude, contrairement à la crèche A. Laplace, seule la chaufferie a été rénovée. Nous allons
donc étudier en détail la « partie » gaz mais pas la « partie » électricité.

Vous trouverez, en annexe, les résultats de la campagne de mesures effectuée dans la crèche
Poulmarch en compagnie d’un chauffagiste.

Annexe M2.2.1 : relevés effectués sur le terrain

2.3.2.2 Répartition de la consommation de gaz

2.3.2.2.1 ECS
Commençons par calculer la quantité d’énergie nécessaire au chauffage de l’ECS.

Fiche Calculs M2.2.1 : quantité d’énergie nécessaire au chauffage de l’ECS

La consommation de gaz nécessaire afin de chauffer l’ECS pour l’année de chauffe (correspond à
l’année scolaire) 2011-2012 est égale à 7 317 kWh. Cependant, ce résultat ne prend pas en compte
les pertes liées aux installations.

Fiche Calculs M2.2.2 : pertes ECS

Donc en prenant en compte d’une part l’ensemble des hypothèses posées pour arriver à ce résultat ;
et d’autre part les pertes de chaleur se situant au niveau du ballon et au niveau du réseau, on obtient
une consommation totale de gaz égale à :

C gaz ECS=C 10°C→60°C +C pertesECSballon+ C pertesECSréseau

C gaz ECS=8 807 kWh

Remarque : les pertes liées au ballon et au réseau de distribution correspondent respectivement à


8,6% et 8,3% de la consommation totale de gaz pour chauffer l’ECS (voir Fiche Calculs M2.2.2). Ces
résultats sont à prendre avec précaution au vu des approximations faites pendant les calculs.

2.3.2.2.2 Chauffage
Connaissant la consommation totale de gaz pour la période étudiée, il va être relativement aisé de
trouver la part du gaz dédiée au chauffage.

Fiche Calculs M2.2.3 : consommation chauffage

P2014 42 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

La consommation de gaz dédiée au chauffage vaut, pour l’année de chauffe 2011-2012 : 146 623
kWh. Ce résultat prend en compte les pertes de l’installation. Il peut être intéressant de chercher à
les extraire. Je vous invite à consulter le fichier suivant :

Fiche Calculs M2.2.4 : pertes chauffage

2.3.2.2.3 Diagramme de répartition

Répartition de la consommation de gaz (kWh)


ECS Chauffage

6%

94%

2.3.2.3 Diagramme de répartition gaz et électricité (énergie finale)


Fiche Calculs M2.2.5 : données diagramme répartition gaz et électricité (énergie finale)

On obtient le graphique suivant :

Répartition de la consommation (énergie


finale)
Electricité ECS (gaz) Chauffage (gaz)

18%

5%

77%

P2014 43 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

2.3.2.4 Diagramme de répartition gaz et électricité (énergie primaire)


Fiche Calculs M2.2.6 : données diagramme répartition gaz et électricité (énergie primaire)

On obtient le graphique suivant :

Répartition de la consommation (énergie


primaire)
Electricité ECS (gaz) Chauffage (gaz)

36%

60%

4%

2.3.2.5 Performance énergétique


Maintenant que l’on connaît la consommation d’énergie primaire du bâtiment, nous pouvons
calculer la performance énergétique de ce dernier.

Fiche Calculs M2.2.7 : performance énergétique

Etiquette DPE associée :

Bâtiment économe
 50 A #REF!
51 à 110 B #REF!
111 à 210 C 154
211 à 350 D

351 à 540 E #REF!


541 à 750 F #REF!
> 750 G #REF!
Bâtiment énergivore kWh EP/m².an

2.3.2.6 Emissions de CO2


Il est possible de calculer les émissions de CO2 associées à chaque type de consommation d’énergie.

P2014 44 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Fiche Calculs M2.2.8 : émissions de CO2

Nous pouvons alors visualiser la répartition des émissions de CO2 :

Emissions de CO2 (kg)


Electricité ECS (gaz) Chauffage (gaz)

7%
5%

87%

2.3.2.7 Performance environnementale


Nous pouvons calculer la performance environnementale à partir des émissions de CO 2 associées aux
consommations d’énergie finale. La performance environnementale s’exprime en kgCO 2/m².

Fiche Calculs M2.2.9 : performance environnementale

Etiquette DPE associée :

Faible émission de GES


5 A #REF!
6 à 15 B #REF!
16 à 30 C 23
31 à 60 D
61 à 100 E #REF!
101 à 145 F #REF!
> 145 G #REF!
Forte émission de GES kg CO2/m².an

2.3.2.8 Comparaison de la situation entre avant et après les travaux


Je vous invite à consulter le fichier Excel M2.2.1 : Performances énergétiques et environnementales
de la crèche Poulmarch avant et après travaux. Celui-ci permet d’avoir une vision globale de
l’évolution des performances énergétiques et environnementales de la crèche ainsi que des
consommations associées. Il peut aussi vous permettre de suivre plus en détails les calculs présentés
dans les diagrammes ci-après. Le fichier est consultable sur le DVD fourni avec le rapport.

P2014 45 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

2.3.2.8.1 Consommations de gaz


On utilise les valeurs moyennes des consommations sur les trois années civiles de la situation avant
les travaux et les deux années scolaires de la situation après les travaux. Les valeurs des
consommations proviennent des factures des fournisseurs d’énergie.

On observe une légère diminution de la consommation de gaz après les travaux (à DJ constants). Elle
est de l’ordre de 7%.

Consommation de gaz (kWh)


250,000.00

200,000.00

150,000.00
Gaz

100,000.00

50,000.00

0.00
Avant travaux Après travaux

L’objectif de l’étude est de montrer l’impact du changement des chaudières sur la consommation de
gaz. Or les travaux de rénovation de la chaufferie ont été effectués que très récemment (été 2011) et
ne possédant qu’une année complète de relevés de consommation, il est difficile d’affirmer que ce
sont ces travaux qui permettent d’expliquer la baisse constatée. On ne peut que supposer que les
nouvelles chaudières à condensation ont vraisemblablement participées à cette baisse.

2.3.2.8.2 Total
La répartition du gaz et de l’électricité par rapport à la situation entre avant et après les travaux n’est
pas tout à fait la même.

On obtient le diagramme suivant :

Répartition de la consommation (kWh)


400,000.00

350,000.00

300,000.00

250,000.00 Gaz
Electricité
200,000.00

150,000.00

100,000.00

50,000.00

0.00
Avant travaux Après travaux

On constate, avec étonnement, que la consommation d’électricité a baissé de 30% alors qu’aucun
travaux impactant sur cette consommation n’a été réalisé. On peut peut-être supposer que cette

P2014 46 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

baisse est due à un changement des machines à sécher/laver le linge de la buanderie ou à un arrêt
d’utilisation hypothétique de convecteurs.

Nous avons donc une consommation globale d’énergie qui a diminuée de 17% par rapport à la
situation entre avant et après les travaux de rénovation de la chaufferie. Mais cette amélioration est
davantage due à la forte baisse des consommations d’électricité (30%) qu’à la légère diminution des
consommations de gaz (7%). Nous restons devant une situation inexpliquée.

2.3.2.8.3 Emissions de CO2


On utilise les valeurs moyennes d’émissions de CO 2 sur les trois années civiles de la situation avant
les travaux et les deux années scolaires de la situation après les travaux.

Le gaz émet presque trois fois plus de CO 2 que l’électricité. On peut donc en déduire, en vue des
observations qui ont été faites au paragraphe précédent, que les émissions de gaz à effet de serre
ont dues légèrement diminuer par rapport à la situation entre avant et après les travaux.

Diagramme obtenu :

Emissions CO2 (kg)


60,000.00

50,000.00

40,000.00
Gaz
Electricité
30,000.00

20,000.00

10,000.00

0.00
Avant travaux Après travaux

On peut constater :

 Une légère baisse des émissions de CO2 pour le gaz : -7%


 Une forte diminution des émissions de CO2 pour l’électricité : -29%
 Une baisse des émissions de CO2 au global : -9%

Ces observations sont en accord avec ce qui a été énoncé précédemment.

2.3.2.8.4 Performances énergétiques et environnementales


On utilise les valeurs moyennes des performances énergétiques et environnementales sur les trois
années civiles de la situation avant les travaux et les deux années scolaires de la situation après les
travaux.

Au vu de l’étude comparative qui a été faite précédemment sur les consommations et les émissions
de CO2 associées, on peut en déduire que les performances énergétiques et environnementales du
bâtiment après travaux doivent être légèrement meilleures que celles avant travaux.

P2014 47 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

On obtient le diagramme suivant :

Performances
250.00

200.00

150.00 Avant travaux


Après travaux
100.00

50.00

0.00
Performance énergétique (kWh/m²) Performance environnementale
(kgCO2/m²)

On observe :

 Une amélioration de 17% de la performance énergétique du bâtiment.


 Une amélioration de 9% de la performance environnementale du bâtiment.

2.3.2.8.5 Conclusion sur l’étude comparative


Nous constatons une amélioration des performances énergétiques et environnementales du
bâtiment par rapport à la situation entre avant et après les travaux. Cependant, on s’explique
difficilement cette amélioration, due en grande partie à la baisse de consommation d’électricité.

Du fait du peu de données de consommations existantes après travaux, il est difficile de mettre en
avant le rôle du remplacement des chaudières par des chaudières à condensation afin de diminuer la
consommation de gaz. On peut tout de même supposer, de façon valable, que le gain obtenu par la
mise en place des chaudières à condensation est réel.

2.3.2.9 Voies d’amélioration possibles pour diminuer la consommation de gaz


Il existe plusieurs solutions complémentaires classées par ordre supposé d’impact (du + vers le -) :

 Relier la chaufferie à un réseau de chaleur


 Améliorer l’isolation du bâtiment
 Rénover le réseau de distribution de l’ECS et du chauffage
 Installer des panneaux solaires thermiques
 La température moyenne dans les salles est importante (22°C), on pourrait essayer de la
réduire

P2014 48 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

3 Présentation du service et de la vie en entreprise


3.1 Le service EPF
Concernant l'aménagement et le développement économique, la DB, par l'intermédiaire du
service Energie, Prospective et Faisabilité, intervient en soutien au marché local et à l'assistance à
maîtrise d'ouvrage. Son action tend à améliorer la qualité environnementale des bâtiments.

Les missions du Service EPF sont :

* Expertise et service ressources pour les services opérationnels en matière :

 sécurité incendie ;
 d'urbanisme réglementaire ;
 économie de la construction ;
 politique énergétique ;
 accessibilité handicapés ;
 gestion informatisée du patrimoine (GIP).

* Organisation du service d'astreintes

Annexe P3.1 : organigrammes du service EPF

Sources : http://intranet.cg94.loc/jcms/jcms/l_7609/les-missions-du-service-epf et
http://intranet.cg94.loc/jcms/jcms/l_12812/presentation-generale-du-service-epf

3.2 L’aménagement du temps de travail


3.2.1 Les horaires
Généralement, je commence le matin à 9h et termine la journée à 18h (excepté le vendredi 17h).
J’ai 1 heure de pause déjeuner. Il peut m’arriver de commencer plus tôt, notamment lorsque je dois
aller sur le terrain faire des relevés.

Je suis tenu aux 35 heures par semaine. En vue des horaires présentés ci-dessus, je peux prendre un
jour « off » une fois toutes les deux semaines, souvent le vendredi ou le lundi.

3.2.2 Les réunions hebdomadaires


Il a été décidé, au début du stage, de faire un point sur l’avancée de mon travail une fois par semaine
le mardi à 17h. Cette réunion regroupe mon maître de stage, le responsable du secteur Energie et
moi-même. Je leur présente le travail réalisé dans la semaine et ils me disent si cela leur convient. Si
ce n’est pas le cas, ils m’indiquent quelles sont les modifications à effectuer.

3.3 Le plus : les formations


Dans le cadre de mon stage, il m’a été proposé de bénéficier de formations. Celles-ci se sont
avérées intéressantes et enrichissantes.

P2014 49 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

3.3.1 Formation GIP


Cette formation permet d’apprendre à maitriser le logiciel de Gestion Informatisé du Patrimoine
(GIP) qui regroupe de nombreuses informations sur les bâtiments appartenant au CG94. Son
utilisation a déjà été mentionnée précédemment dans la partie « Les missions ».

3.3.2 Formation HQE


Cette formation, étalée sur trois jours, permet de découvrir et d’appréhender la notion de Haute
Qualité Environnementale (HQE) appliquée au secteur du bâtiment. Pour résumer grossièrement, un
bâtiment certifie HQE est un bâtiment qui a bénéficié de nombreuses mesures, de la
construction/rénovation à son occupation, concernant la réduction des impacts sonores,
énergétiques, environnementaux et visuels.

C’est une formation très instructive qui m’a appris de nombreuses choses sur un domaine qui m’était
totalement inconnu. De plus, elle m’a permis d’enrichir mes connaissances sur des notions que j’ai dû
réutiliser par la suite pour mes missions (l’isolation par exemple).

3.3.3 Formation RT2012


Cette formation a pour vocation de nous faire découvrir la nouvelle législation en vigueur concernant
la Règlementation Thermique appliquée au secteur du bâtiment. La formation était animée par le
responsable du secteur Energie et mon maitre de stage. La Règlementation thermique regroupe
l’ensemble des règles appliquées au bâtiment neuf ou rénové. Elle fixe des règles de consommation
énergétique et d’impact environnemental des bâtiments. L’objectif est d’arriver à obtenir des
bâtiments d’une performance énergétique maximale égale à 50 kWh/m² à partir de janvier 2013
(pour l’ensemble des bâtiments). Les consommations prises en compte dans ce calcul sont celles du
chauffage, de l’ECS, des systèmes de refroidissement, de l’éclairage artificiel et des auxiliaires
(chauffage, refroidissement, ECS et ventilation). Elle définit également l’objectif d’avoir des
bâtiments à énergie positive (qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment) à l’horizon 2020.

P2014 50 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

Conclusion

« Nous n’héritons pas la Terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants ». Cette citation,
tirée du Manifeste « Négawatt », reflète la prise de conscience de l’importance de sauvegarder et
d’économiser les ressources qui sont à notre disposition. Il devient primordial d’avoir une vision à
long (voir très long) terme. L’objectif, pas toujours évident dans la société capitaliste, est de ne plus
raisonner uniquement en termes financiers mais aussi d’un point de vue environnemental et de
sauvegarde du patrimoine. J’ai pu constater à travers mon stage que cette prise de conscience existe
chez certaines personnes et que sous leurs impulsions, il est possible de réaliser des choses allant
dans ce sens.

Dans le cadre des seize semaines de stage, deux choses importantes ont pu être mises en avant :

- une amélioration globale des performances énergétiques et environnementales des


bâtiments appartenant au Conseil Général du Val-de-Marne de 1996 à 2010
- une efficacité énergétique des bâtiments accrue après des travaux de rénovation

Ce travail a été voulu par le responsable du secteur Energie afin qu’il puisse avoir une vision de
l’évolution, d’un point de vue énergétique, du parc immobilier appartenant au Conseil Général.

Nous pouvons donc conclure, en vue des différents résultats présentés à travers ce rapport, que le
département du Val-de-Marne est sur la bonne « voie » pour réduire son empreinte écologique et
qu’il doit poursuivre les efforts entrepris afin d’atteindre les objectifs affichés en terme de
performance énergétique et environnementale d’ici à l’horizon 2020.

Pour que ce rapport soit complet, il resterait à réaliser une étude financière en plus de l’étude
énergétique déjà réalisée.

Le travail effectué au cours de ce stage a été prenant et enrichissant. J’ai beaucoup apprécié le fait de
me voir confier deux missions et de me laisser les réaliser de la façon qui me semblait la plus
pertinente, et ce malgré quelques recadrages (ce qui peut sembler normal lorsque l’on est en phase
d’apprentissage). Il m’a permis d’avoir un aperçu du monde de travail et d’une application possible
du vaste secteur qu’est l’énergie. J’ai trouvé le domaine de l’énergie appliquée au bâtiment très
intéressant et je n’exclue absolument pas le fait, lors de ma carrière professionnelle, de m’orienter
un jour vers cette filière.

P2014 51 17.01.2024
Gilles de Raymond-Cahuzac Rapport Stage Elève-Ingénieur

P2014 52 17.01.2024

Vous aimerez peut-être aussi