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REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

Union-Discipline-Travail

Bureau National d’Etudes Techniques


et de Développement

Cycle Ingénieur de Conception

TRAVAIL DE FIN D’ETUDES

Thème

ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS


SOLIDES MENAGERS ET ASSIMILES : CAS DE LA
COMMUNE DE GRAND-BASSAM
Période du stage : 18 Février au 17 Juin 2019
2019
Auteur
AKA WHANW CLAUDE NADINE, Elève Ingénieure des Travaux Publics 3ème année

Maître de stage
Mme. BINATE NABINTOU, Chargée d’Etudes Environnementales au BNETD

Encadreur pédagogique
Dr. Bi Tozan N’GUESSAN, Enseignant-Chercheur à l’INP-HB

ANNEE ACADEMIQUE : 2018-2019


ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

REMERCIEMENTS

Au terme de cette étude, nous tenons à adresser nos vifs remerciements à toutes les
personnes qui nous ont apporté leur aide, leur collaboration et leur soutien dans la réalisation
de ce travail de fin d’études. Nous les prions de trouver, dans ces lignes, l’expression de notre
profonde gratitude.
Toutefois, nous tenons à remercier particulièrement Monsieur Kinapara COULIBALY, Directeur
Général du Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD), qui nous a
permis d’effectuer ce travail de fin d’études au sein du BNETD.
Nous remercions Madame Naomi KACOU et Monsieur Paul Djramado, respectivement
Directrice et Directeur Adjoint du Département Environnement, Energies et Hydraulique au
BNETD.
Nous remercions également Docteur Bi Tozan N’GUESSAN et Madame Nabintou BINATE,
respectivement encadreur pédagogique et encadreur technique.
Nous remercions tous le personnel du BNETD, qui, durant les quatre (04) mois de stage, nous
ont permis de bénéficier d‘un cadre de travail exceptionnel et stimulant.
Nous remercions, par ailleurs, tout le personnel de l’administration de l’ESTP, plus
particulièrement, Monsieur Dénis KONAN, Directeur de l’ESTP, Monsieur Juste N’ZI, Directeur
des Études par intérim ainsi que l’ensemble des inspecteurs et professeurs pour leur suivi
régulier durant les trois (03) ans de formation à l’ESTP.
Ce travail s’est également construit grâce à la confiance, à la patience, au soutien et au
concours de ma famille que je remercie vivement.
Enfin, nous exprimons notre reconnaissance à l’ensemble de nos condisciples pour leur
soutien.

I
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

AVANT-PROPOS
L’éducation étant l’une des conditions sine qua non du développement durable de toute
nation, l’État ivoirien s’est doté d’écoles de prestige dont l’Institut National Polytechnique
Félix Houphouët-Boigny (INP-HB).
Ainsi, créé le 04 septembre 1996 par décret n°96-678, l’INP-HB est un établissement public
d’enseignement supérieur et de recherche. Il compte à ce jour huit (8) écoles dont :
- les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) ;
- l’École de Formation Continue et de Perfectionnement des Cadres (EFCPC) ;
- l’École Doctorale Polytechnique (EDP) ;
- l’École Supérieure d’Agronomie (ESA) ;
- l’École Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises (ESCAE) ;
- l’École Supérieure d’Industrie (ESI) ;
- l’École Supérieure des Mines et de Géologie (ESMG) ;
- l’École Supérieure des Travaux Publics (ESTP).
L’ESTP, l’école au sein de laquelle nous effectuons notre formation, comporte deux cycles qui
forment des ingénieurs et des techniciens supérieurs dans le domaine du génie civil. Dans le
but d’offrir à ses étudiants une formation de qualité, la direction des études du cycle ingénieur
les envoie chaque fin d’année étudier un stage afin de compléter leur formation. En fin de
cycle, ce stage revêt un caractère particulier. En effet, les élèves ingénieurs sont soumis à un
Travail de Fin d’Étude (TFE) qui aboutit, après quatre mois en entreprise à une soutenance
devant un jury d’experts pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur des Travaux Publics.
C’est dans cette perspective que nous avons effectué notre Travail de Fin d’Étude (TFE) au
BNETD, au sein du service Déchets, Pollutions et Risques.
Le libellé de l’étude s’énonce comme suit : « Elaboration d’un plan de gestion des déchets
solides ménagers et assimilés : cas de la commune de Grand-Bassam ».

II
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ............................................................................................................... I
AVANT-PROPOS ................................................................................................................ II
SOMMAIRE ...................................................................................................................... III
LISTE DES ABBREVIATIONS ................................................................................................ V
LISTE DES PHOTOS ET DES FIGURES .................................................................................. VI
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... VII
RESUME........................................................................................................................... IX
ABSTRACT......................................................................................................................... X
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................... 1
I CONTEXTE................................................................................................................................... 1
II JUSTIFICATION DE L’ETUDE ........................................................................................................ 1
III FORMULATION DE LA PROBLEMATIQUE ................................................................................... 2
IV METHODOLOGIE ........................................................................................................................ 3
V STRUCTURE DU RAPPORT .......................................................................................................... 5
PARTIE 1 : CADRAGE DE L’ETUDE ....................................................................................... 6
I CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA GESTION DES DECHETS ......................................... 7
II ORGANISATION DE LA GESTION DES DECHETS EN COTE D’IVOIRE .......................................... 17
III PRESENTATION DE LA ZONE GEOGRAPHIQUE DU PLAN.......................................................... 23
PARTIE 2 : ETAT DES LIEUX ET ANALYSE DIAGNOSTIQUE DE LA GESTION ACTUELLE DES DSMA
DE GRAND-BASSAM ......................................................................................................... 32
I DESCRIPTION DES SOURCES DE PRODUCTION DES DSMA DANS LA VILLE DE GRAND-BASSAM
33
II IDENTIFICATION DES PROJETS DE GESTION DES DSMA DANS LA COMMUNE DE GRAND-
BASSAM ............................................................................................................................................. 36
III CARACTERISATION DES DSMA DE GRAND-BASSAM ................................................................ 37
IV ORGANISATION DE LA GESTION ACTUELLE DES DSMA DE GRAND-BASSAM .......................... 39
V LES CONTRAINTES ET OPPORTUNITES DE LA GESTION DES DSMA DE GRAND-BASSAM ........ 45
PARTIE 3 : PROPOSITION D’UN PLAN DE GESTION DES DSMA DE GRAND-BASSAM ........... 51
I OBJECTIFS DU PLAN DE GESTION DES DSMA DE GRAND-BASSAM.......................................... 52
II OPTIMISATION DU MATERIEL TECHNIQUE DE LA PRE-COLLECTE ET DE LA COLLECTE............ 53
III OPTIMISATION DU TRAITEMENT DES DSMA DE GRAND-BASSAM .......................................... 58

III
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

IV REHABILITATION DU CENTRE DE TRANSFERT DE MONDOUKOU ............................................ 75


V ETUDE ECONOMIQUE .............................................................................................................. 78
VI CHRONOGRAMME DE MISE EN ŒUVRE DES ACTIONS PRIORITAIRES ..................................... 86
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 89
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................ 90
WEBOGRAPHIE ................................................................................................................ 91
ANNEXES ......................................................................................................................... 92

IV
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

LISTE DES ABBREVIATIONS

FEM Fonds pour l’Environnement Mondial


PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
HOREST Hôtels et Restaurants de Grand-Bassam
CCI Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire
hab Habitant
ANASUR Agence Nationale De La Salubrité Urbaine
Ffpsu Fonds de financement des programmes de salubrité urbaine
CTV Centre de Tri et de Valorisation des déchets
DSMA Déchets Solides Ménagers t Assimilés
SIVEBIO Société Ivoirienne De Valorisation Energétique De La Biomasse
PAV Pré-collecte par apport volontaire
PAP Pré-collecte en porte à porte
CT Centre de Transfert
BNETD Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement
ADEME Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie
PGDSMA Plan de Gestion des Déchets Solides Ménagers et Assimilés
TTC Toutes Taxes Comprises
HTVA Hors Taxe sur la Valeur Ajoutée

V
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

LISTE DES PHOTOS ET DES FIGURES


Figure 1. Evolution de la population communale ................................................................................................. 25
Figure 2 : Schéma récapitulatif de la gestion actuelle des DSMA de Grand-Bassam ............................................ 45
Figure 3: Schéma de collecte avec centre de transfert ......................................................................................... 59
Figure 4 : Vidage à quai (Source : CRAM, INRS, Eco-Emballages ) ........................................................................ 61
Figure 5: principe de fonctionnement de quai de déchargement ........................................................................ 68
Figure 6:principe du module de traitement biologique ........................................................................................ 71
Figure 7: coupe d'un biodigesteur ........................................................................................................................ 72

Photo 1 : Conteneur de 20 m3............................................................................................................................... 11


Photo 5 : Un bâtiment colonial abritant le musée national des costumes (Source BNETD,2016) ........................ 27
Photo 6 : Habitat traditionnel (Source BNETD,2016) ............................................................................................ 27
Photo 4 : Un pré-collecteur ................................................................................................................................... 40
Photo 5 : Caniveau obstrué (2019) ....................................................................................................................... 40
Photo 6 : Points d’emplacement des centres de transit et du centre de Transfert de Mondoukou .................... 40
photo 7: Dépôt sauvage non loin de restaurants.................................................................................................. 42
photo 8 : Bacs remplis devant la Gendarmerie de Grand-Bassam ....................................................................... 42
photo 9 : Dépôt sauvage au quartier Assoyam ..................................................................................................... 42
photo 10 : Des enfants au sein du dépôt sauvage d’Assoyam) ............................................................................. 43
Photo 11 : Clôture du Centre de Transfert de MONDOUKOU .............................................................................. 44
Photo 12 : Vue Générale du Centre de Transfert de MONDOUKOU .................................................................... 44
Photo 13 : Centre de transfert de Grand-Bassam (Source : Google Earth,2017) .................................................. 44
Photo 14 :Exemple de centre de transfert gravitaire............................................................................................ 60
Photo 15 : Installation d’un quai métallique pour le centre de transfert de Mondoukou (2017) ........................ 61
Photo 16 Opération de déversement de déchets au centre de transfert de Mondoukou (2017) ........................ 61
photo 17: Lieu d'installation du nouveau centre de transfert .............................................................................. 64
photo 18: Action de tri sur des tables criblées (Africompost) .............................................................................. 69
photo 19: Table de tri de 10mm ........................................................................................................................... 69
photo 20:Exemple de la ligne de tri d’Oum Azza (Rabat, TEODEM, MAROC) ....................................................... 70
photo 21:Projet Africompost opéré par ENPRO au TOGO (capacité 4 000 t/an).................................................. 72
photo 22:Installation plus industrielle en Pologne ............................................................................................... 72

VI
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1 : Evolution de la population de Grand-Bassam .................................................................................... 25
Tableau 2: Typologie de l'habitat par quartier ...................................................................................................... 27
Tableau 3: Etat du réseau de voirie dans la Commune de Grand-Bassam ........................................................... 31
Tableau 4 : Quantités mensuelles de DSMA collectés à Grand-Bassam (Source, BNETD 2019 ) .......................... 37
Tableau 5 : composition des déchets ménagers du District d’Abidjan (Terrabo-Ingénieur-conseil, 2010) .......... 38
Tableau 6 : Paramètres physico-chimique des déchets du District d’Abidjan (Source : Terrabo,2010) ............... 39
Tableau 7: Matériels de Collecte de l'opérateur (Source : Mairie de Grand-Bassam,2019) ................................. 41
Tableau 8 : Axes stratégiques, objectifs et actions clés de la gestion des DSMA de Grand-Bassam .................... 52
Tableau 9 : Organisation en secteur de la commune de Grand-Bassam .............................................................. 53
Tableau 10 : Projection de la population de Grand-Bassam par secteur .............................................................. 54
Tableau 11 : Equipements retenus ....................................................................................................................... 54
Tableau 12 : Hypothèses de dimensionnement .................................................................................................... 55
Tableau 13 :Formules de calcul ............................................................................................................................. 55
Tableau 14 :paramètres de dimensionnement des engins roulant ...................................................................... 56
Tableau 15 : Nombre de benne tasseuse /PAP ..................................................................................................... 56
Tableau 16 :Nombre de conteneurs et d’Ampliroll/PAV ...................................................................................... 57
Tableau 17 :Besoins en équipements à l’horizon 2030......................................................................................... 57
Tableau 18 :Besoins en personnel à l’horizon 2030 .............................................................................................. 58
Tableau 19 : Collecte sans transfert ...................................................................................................................... 58
Tableau 20 : Dimensions de la rampe d’accès ...................................................................................................... 62
Tableau 21 : Caractéristiques du moyen de transport en aval ............................................................................. 62
Tableau 22 : estimation de la surface zone de chargement ................................................................................. 63
Tableau 23 :Estimation de la surface du centre de transfert ................................................................................ 63
Tableau 24 : Ressources humaines pour la gestion du CT .................................................................................... 64
Tableau 25 : Composition des déchets par année ................................................................................................ 65
Tableau 26: Prix de vente du compost .................................................................................................................. 66
Tableau 27 : Hypothèses de recettes de matériaux valorisables ......................................................................... 67
Tableau 28: Paramètres de dimensionnement du Centre de Tri et de Valorisation ............................................ 74
Tableau 29: calcul de la surface moyenne du CTV ................................................................................................ 74
Tableau 30:Ressources humaines CTV .................................................................................................................. 75
Tableau 31 : Classification des sites à réhabiliter selon l’ADEME (Source : plan d’élimination des déchets
ménagers et assimiles de l’ESSONNE, 2017) ......................................................................................................... 77
Tableau 32 : Coût des équipements (HTVA) ......................................................................................................... 78
Tableau 33 : Coût de la collecte sans passage par un Centre de Transfert (HTVA) .............................................. 79
Tableau 34 : coût du transport en amont (HTVA) ................................................................................................. 80
Tableau 35 : Coût du transport en aval(HTVA) ..................................................................................................... 80

VII
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Tableau 36:Coût de réalisation du Centre de Transfert (HTVA)............................................................................ 81


Tableau 37:Coût de la valorisation des déchets (HTVA) ....................................................................................... 81
Tableau 38: Estimation des bénéfices engendrés par la valorisation(TTC) ........................................................... 82
Tableau 39 :Coûts totaux de la collecte avec ou sans centre de transfert ........................................................... 83
Tableau 40 : Estimation des coûts à la tonne et coût par habitant annuels ......................................................... 84
Tableau 41 : Participation financière des ménages et de l’Etat/ année ............................................................... 85
Tableau 42: Chronogramme de réalisation des actions ........................................................................................ 86

VIII
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

RESUME
Le présent document constitue le rapport définitif du stage de fin d’études réalisé au Service
Déchets, Pollution et Risques. Il porte sur l’amélioration de la gestion des Déchets Solides
Ménagers et Assimilés (DSMA) de la commune de Grand-Bassam dans le cadre de la mise en
œuvre de l’agenda 21 local.
Selon l’article 67 de la loi n° 96-766 du 3 octobre 1996 portant Code de l'Environnement
ivoirien, la mise en place d’un plan de gestion des DSMA est une nécessité pour les collectivités
territoriales.
En côte d’Ivoire il n’existe aucun plan de gestion des DSMA à l’heure actuelle malgré une
insalubrité galopante. Ainsi, cette étude constitue un accompagnement dans la démarche
d’élaboration d’un PGDSMA à travers une meilleure compréhension de ses enjeux. Pour ce
faire, d’une part un bilan de la situation actuelle fera ressortir les différents problèmes
rencontrés et les forces. Et d’autre part nous proposerons des actions opérationnelles pour
garantir une bonne gestion des DSMA.
De ce fait, il est proposé de renforcer le matériel technique de collecte, d’avoir recours à un
nouveau centre de transfert pour limiter les coûts de transport des DSMA à la décharge
d’Aboisso, de réhabiliter le site de l’ancien CT et enfin d’informer la population sur les
techniques de gestion de leurs déchets.
Au final, les recommandations faites dans ce rapport, si elles sont appliquées pourraient
améliorer la gestion des déchets.

IX
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

ABSTRACT
This document constitutes the final report of the end-of-studies internship. It deals with the
improvement of household and similar solid waste management (DSMA) in the municipality
of Grand-Bassam as part of the implementation of the local Agenda 21.
According to the Article 67 of Law No. 96-766 of 3 October 1996 on the Ivorian Environmental
Code, the establishment of a DSMA management plan is a necessity for local authorities.
In Côte d'Ivoire, there is no management plan for DSMA actually despite the fact that
insalubrity is increasing in the cities. Thus, this study is a contribution in the process of
elaboration of a PGDSMA. To do this, firstly, an analysis of the current situation will be realized
to know the problems and the strengths. Secondly, we will propose operational actions to
ensure good management of DSMA.
As a result, it is proposed to strengthen the technical collection equipments, to use a new
transfer station to reduce the DSMA transporting cost to the Aboisso landfill, to rehabilitate
the place of the old CT and finally, to inform the population about waste management
technics.
Finally, the recommendations made in this report, if implemented, could improve the waste
management in Grand-Bassam.

X
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

INTRODUCTION GENERALE
I CONTEXTE

Porte d’entrée de la Côte d’Ivoire à l’ère de la colonisation, la ville de Grand-Bassam fut la


première capitale du pays de 1893 à 1900. Érigée en Commune mixte par un arrêté du 31
décembre 1914, elle est la première Commune de la Côte d'Ivoire et s’étend sur une superficie
de 11 400 Ha.
L’état des lieux de la ville, a révélé que Grand-Bassam dispose de nombreuses potentialités,
qui, si elles sont bien exploitées, peuvent servir à asseoir un véritable développement durable
inclusif. Par contre les problèmes d’assainissement urbain spécifiquement la question liée à la
gestion des déchets solides ménagers et assimilés (DSMA), peuvent apparaître, si aucune
mesure n’est prise, comme des obstacles à l’essor socio-économique de la ville.
Pour faire face à ces difficultés, la commune de Grand-Bassam s’est dotée d’un Agenda 21
local conformément à l’article 34 de la loi 2014-390 du 20 juin 2014 d’orientation sur le
développement durable. Celui-ci présente les cinq (5) enjeux majeurs à relever dans une
perspective de développement durable. Parmi ceux-ci, on note la Gestion durable des
aménagements et du cadre de vie dont l’un des axes est d’améliorer la gestion rationnelle des
DSMA à l’horizon 2030.
Cette gestion impose plusieurs actions spécifiques notamment la mise en place d’un plan de
gestion des déchets afin de guider les actions de salubrité dans la commune au plan technique,
socio-économique et environnemental.
C’est dans ce cadre que s’inscrit ce sujet de recherche : « Elaboration d’un plan de gestion
des déchets solides, ménagers et assimilés : cas de la commune de GRAND-BASSAM ».

II JUSTIFICATION DE L’ETUDE

Grand-Bassam qui est une vitrine pour la Côte d’Ivoire, contribue au développement
économique du pays grâce au tourisme qu’elle favorise. Cependant, ses zones et ses rues
insalubres peuvent engendrer une réduction des activités touristiques, l’une des principales
sources de revenus des populations, et constituer une source de pollution. De ce fait, réaliser
un plan de gestion de déchets revêt une importance capitale pour la commune de Grand-
Bassam.
Par ailleurs, les déchets, quoi qu’ils paraissent nuisibles, constituent une véritable source de
richesse à travers le recyclage, la valorisation énergétique et la production de compost. Cette
richesse peut participer à l’embellissement de la commune et à la réduction du taux de
chômage. Ainsi, le plan de gestion des déchets de la commune contribuera à mieux gérer les
DSMA et permettra de créer des opportunités pour le développement de la ville

1
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

III FORMULATION DE LA PROBLEMATIQUE

III.1 Problème

La population urbaine de Grand-Bassam est passée de 58.307 habitants en 1998 à 84.028


habitants en 2014 avec un taux de croissance annuel de l’ordre de 2,14% sur la période 1998-
2014. Ce taux est légèrement en dessous de la moyenne nationale qui est de 2,55%.
En utilisant comme hypothèse de calcul, le taux de croissance de 2,55%, la population de
Gand-Bassam serait estimée respectivement à 97 732 habitants en 2020, 110.845 habitants
en 2025 et 125.717 habitants en 2030.
La réalisation de plusieurs promotions immobilières telles que ATLANTIDE 2 VILLAS, (SIPIM
2019) et la construction d’infrastructures notamment le Village des Technologies de
l'Information et de la Biotechnologie (VITIB), justifient l’évolution de la population de Grand-
Bassam.
En outre, cette urbanisation entraine une augmentation de la production de DSMA pouvant
avoisiner 100.000 tonnes en 2030. La gestion actuelle des DSMA apparemment efficiente, ne
résout pas le problème de dépotoirs d’ordures incontrôlés à travers la ville notamment dans
les quartiers d’extensions difficiles d’accès. De plus, avec l’évolution de la ville, les questions
de déchets seront de plus importantes avec des risques de pollution de la nappe phréatique
et des cours d’eau.
Au vu de ces insuffisances et de l’augmentation future et rapide des DSMA de Grand-Bassam,
l’on se demande quelles actions menées pour rendre effective la gestion rationnelle prévue à
l’horizon 2030 ?
En d’autres mots :
- Quelles sont les difficultés de la gestion actuelle ?

- Quels sont les moyens techniques et financiers nécessaires à cette gestion ?

- Peut-on envisager une valorisation des DSMA afin de réduire les quantités de DSMA à
stocker ?

III.2 Objectifs

 Objectif général

L’objectif de cette étude est de proposer un système de gestion durable des DSMA de la
commune de Grand-Bassam à l’horizon 2030.

 Objectifs spécifiques
- Faire un état des lieux de la gestion des DSMA ;
- Proposer des outils opérationnels (mode de pré-collecte/collecte, nombre de véhicule de
collecte) de gestion des DSMA de la commune de Grand-Bassam ;

2
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

- Proposer une évaluation financière des mesures proposées ;

 Résultats attendus
État des lieux et diagnostic de la situation des DSMA de la commune de Grand-Bassam

- Les sources de production des déchets sont identifiées et quantifiées ;


- Les paramètres physico-chimiques et les quantités des DSMA produits sont exposés ;
- Le schéma de collecte, les moyens techniques et financiers mis en œuvre pour la gestion
des DSMA sont présentés ;
- Les forces et faiblesses de la gestion actuelle des DSMA sont présentées.

Proposition d’un plan de gestion des DSMA de la commune de Grand-Bassam ;


- Les axes stratégiques, les objectifs et actions clés du plan de gestion des DSMA sont
présentés ;
- Un système optimal de pré-collecte et de collecte est proposé ;
- Une étude sur la valorisation des DSMA de Grand-Bassam est faite ;
- Un mode de traitement techniquement et économiquement viable est proposé ;
- L’évaluation des coûts financiers du plan est faite ;
- Le Programme de mise en place et de suivi du plan est proposé ;

III.3 Hypothèses

Pour cette étude, nous considérons trois (3) hypothèses relatives au transfert et traitement
des DSMA.
Elles s’énoncent comme suit :
- les déchets collectés sont transférés directement à la décharge d’Aboisso ;
- les déchets collectés sont acheminés vers un nouveau centre de transfert moderne
non loin de la commune puis vers la décharge d’Aboisso ;
- la matière organique et les matériaux recyclables sont traités dans un centre de tri et
de valorisation et les refus sont expédiés à la décharge d’Aboisso.

IV METHODOLOGIE

Pour mener à bien notre étude, nous avons adopté une démarche méthodologique composite
fondée sur la recherche documentaire, les travaux sur site, les enquêtes auprès des acteurs et
des ménages.

3
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

IV.1 Recherche bibliographique

La recherche bibliographique constitue la première étape pour l’élaboration de ce rapport de


fin d’études. Elle repose essentiellement sur la consultation des plans départementaux de
gestion de déchets de certains pays (France, Maroc) et des outils de planification stratégique
tels que l’Agenda 21 et le Schéma Directeur d’urbanisme du Grand-Abidjan (SDUGA). Il
convient d’y ajouter les travaux de recherche en matière de gestion des déchets entrepris
dans plusieurs villes telles que Yamoussoukro et Soubré.
Les articles postés sur des sites internet, ont été des éléments d’orientation de nos recherches.
Nous avons bénéficié de la part du BNETD, des données statistiques et des fonds
cartographiques pour la Commune de Grand Bassam. Les plans reçus sous format imprimé et
en fichiers PDF et DWG ont constitués le support de nos traitements cartographiques.

IV.2 Observations, visites de terrain et entretiens avec les différents


acteurs

Des visites hebdomadaires effectuées à Grand-Bassam ont permis d’identifier les zones
insalubres, l’emplacement ainsi que les zones de dépôts sauvages d’ordures de ladite ville.
Au cours de ces visites, des entretiens ont eu lieu avec les différents acteurs que sont
l’ANAGED, la Mairie, les opérateurs, les pré-collecteurs et les ménages ; Ces échanges ont
permis de comprendre le fonctionnement du système de gestion actuel et le rôle de chaque
intervenant. Des questionnaires élaborés pour l’occasion ont servi de support à cette enquête.

IV.3 Outils

Pour l’élaboration du plan de gestion des DSMA de Grand-Bassam, les outils suivants ont été
utilisés :
- Microsoft Word : pour la rédaction du rapport ;

- Microsoft Excel pour les calculs ;

- Un GPS, pour le repérage sur Google Earth des points d’installation des coffres et de du
centre de transfert de Mondoukou ;

- Les logiciels QGis et Autocad pour la manipulation des cartes de Grand-Bassam.

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ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

V STRUCTURE DU RAPPORT

Le présent rapport de fin de stage comporte trois grandes parties subdivisées comme suit :
PREMIÈRE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
Cette partie présente la zone d’étude, les techniques de gestion des déchets, le cadre
réglementaire et institutionnel de la gestion des déchets.
DEUXIÈME PARTIE : ÉTAT DES LIEUX DE LA GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSIMILES DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM
Elle débute par le recensement des données contextuelles relatives à la gestion des déchets
de la commune, des projets en cours et l’identification des principales activités socio-
économiques génératrices des DSMA. La synthèse de ces données au sein du diagnostic
permet d’une part de dégager, les forces, les faiblesses, et les opportunités de cette gestion
et d’autre part d’évaluer l’efficacité des outils opérationnels actuels de la gestion des DSMA
de la commune de Grand-Bassam.
TROISIÈME PARTIE : Proposition d’un plan de gestion des déchets de la commune de Grand-
Bassam
L’objectif de cette étape est de proposer une stratégie de gestion déclinée sous forme
d’actions depuis la production des déchets jusqu’à leur élimination en décharge. Il s’agit de :
- mettre en place un système performant de pré-collecte et collecte ;
- étudier la faisabilité technique et financière des schémas de transfert des DSMA proposés ;
- faire des recommandations pour la mise en œuvre et le suivi du plan.

5
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

PARTIE 1 : CADRAGE DE L’ETUDE

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ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

I CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA GESTION DES DECHETS

I.1 Définition d’un déchet

Selon l’article 1 de la loi n° 96-766 du 3 octobre 1996 portant Code de l'environnement de


Côte d’Ivoire, les déchets sont des produits solides, liquides ou gazeux, résultant des activités
des ménages, d'un processus de fabrication ou tout bien meuble ou immeuble abandonné ou
en ruine.

I.2 TYPOLOGIE DES DECHETS

Ils peuvent être dangereux ou non, ils peuvent être aussi classés selon leur provenance ou leur
composition et leurs propriétés physique et chimique. On peut classer les déchets selon
plusieurs critères : en fonction de l’activité à l’origine du déchet, en fonction de sa nature ainsi
que de son mode d’élimination.

I.2.1 Classification en fonction de l’activité initiale du déchet


I.2.1.1 Déchets ménagers et assimilés

Les déchets ménagers et assimilés sont les déchets produits par les ménages, les
commerçants, les artisans, et même les entreprises et industries quand ils ne présentent pas
de caractère dangereux ou polluant : papiers, cartons, bois, verre, textiles, emballages. Ces
déchets sont collectés par la commune s’ils peuvent être éliminés sans sujétions techniques
particulières et sans risques pour les personnes ou l’environnement.

I.2.1.2 Déchets industriels


Les déchets industriels sont de deux ordres et proviennent des industries. Les déchets
industriels non dangereux ou banals sont assimilés aux déchets ménagers. Les déchets
industriels dangereux ou spéciaux ne peuvent pas être déposés dans des installations de
stockage recevant d’autres catégories de déchets
I.2.1.3 Déchets agricoles

Ce sont les déchets issus de l’activité agricole. Il s’agit essentiellement de déchets organiques
tels que des déjections des animaux, les déchets de culture, etc.

I.2.1.4 Déchets hospitaliers

Ce sont les déchets issus des hôpitaux et les autres établissements de soins, les laboratoires
et les centres de recherches, les morgues et les centres d’autopsie, les banques de sang et les
services de collecte de sang.

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I.2.2 Classification selon la nature du déchet


I.2.2.1 Déchets dangereux

Les déchets sont considérés comme dangereux s’ils présentent une ou plusieurs des
propriétés suivantes : explosif, comburant, inflammable, irritant, nocif, toxique, cancérogène,
corrosif, infectieux, toxique pour la reproduction, mutagène, écotoxique.

I.2.2.2 Déchets toxiques en petites quantités

Ce sont des déchets dangereux produits en petites quantités par les ménages, les
commerçants (Garage, salons de coiffeurs, laboratoires de photos, imprimeries, laboratoires
de recherches…). Il peut s’agir de déchets banals souillés (chiffons, cartons), piles, résidus de
peinture, etc.

I.2.2.3 Déchets non dangereux


Les déchets non dangereux sont les déchets qui ne présentent aucune des caractéristiques
relatives à la dangerosité mentionnée auparavant (toxique, explosif, corrosif, …). Ce sont les
déchets banals des entreprises, commerçants, et artisans (papiers, cartons, bois, textiles, …)
et les déchets ménagers.

I.2.2.4 Déchets inertes


Les déchets inertes sont des solides minéraux qui ne subissent aucune transformation
physique, chimique ou biologique importante : pavés, gravats, carrelage. Ils proviennent des
chantiers du bâtiment et travaux publics, mais aussi des mines et des carrières.

I.2.2.5 Déchets ultimes


Un déchet ultime, résultant ou non du traitement d’un déchet, n’est plus susceptible d’être
traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction
de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux.

I.2.3 Classification selon le mode de traitement des déchets


I.2.3.1 Déchets recyclables

Comme le verre, métaux, matières plastiques. Ces déchets peuvent être réutilisés directement
dans d’autres domaines ou recyclés.

I.2.3.2 Déchets spéciaux et déchets industriels spéciaux


Les déchets spéciaux et les déchets industriels spéciaux font partie des déchets toxiques, des
déchets radioactifs et des déchets nucléaires qui doivent faire l’objet d’un traitement tout à
fait particulier en raison de leur nocivité liée à la radioactivité

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I.3 ETAPES DE LA GESTION DES DECHETS

I.3.1 Gestion des déchets


La gestion quotidienne des déchets peut se réaliser en plusieurs étapes que sont : la collecte
ou la pré-collecte, le transport, le groupage, le stockage, le traitement et la valorisation. il
convient de noter qu’il est plus facile de faire des économies en phase de stockage en insérant
un tri des déchets qui réduit le volume.

I.3.2 Plan de Gestion des déchets


Le Plan de gestion des déchets vise à orienter et à coordonner l’ensemble des actions à mener,
tant par les pouvoirs publics que par les organismes privés, en vue d’assurer une bonne
gestion durable des déchets de la commune (collecte, transport, stockage, traitement et
valorisation). Il propose une organisation correspondant à un optimum technique et
environnemental à un coût économique acceptable. Il détermine, entre autres, le choix des
filières de traitement et de valorisation, de prévision d’investissements et de
dimensionnement des installations en fonction de la production de déchets.
Le Plan peut comporter :

- Un état des lieux de la gestion actuelle des déchets (inventaire des types, des quantités
et des origines des déchets à éliminer ; recensement des installations d'élimination des
déchets d'ores et déjà en service) ;
- Un Cadre législatif et réglementaire ;
- Le recensement des documents d'orientation et les programmes des personnes
morales de droit public et de leurs concessionnaires dans le domaine des déchets ;
- L’optimisation de la collecte et du transport des déchets en fonction de leur nature et
en proposant des mesures (limiter en distance et en volume, réduire les quantités à
stocker et à traiter) ;
- La proposition des infrastructures adéquates (CET, incinérateur…) en tenant compte
de la place touristique de la ville (ses plages), (la définition des critères retenus pour
déterminer leur localisation) ;
- L’évaluation des coûts financiers.

I.3.3 Pré-collecte
La pré-collecte ou collecte privée des ordures ménagères comprend l'ensemble des
opérations d'évacuation des déchets depuis leur lieu de production (logement) jusqu'au lieu
de prise en charge par un service de collecte publique.

La pré-collecte est généralement mise en place dans les quartiers inaccessibles aux véhicules
de collecte.

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Il existe deux (2) modes de pré-collecte :

- La pré-collecte par apport volontaire (PAV) où les usagers apportent eux-mêmes leurs
déchets vers des espaces de regroupement ;

- La pré-collecte en porte à porte où le secteur informel et quelquefois formel reprend les


déchets en porte à porte pour les acheminer à l'aide de charrettes, tricycles ou tracteurs
vers des espaces de regroupement.

I.3.3.1 Pré-collecte par apport volontaire à l'espace de regroupement


La population achemine elle-même ses déchets à l'aide de sacs en plastique, de seaux de
récupération, de brouettes ou autre contenant vers un espace de regroupement situé à une
distance de 250 m des habitations.

La PAV sera choisie lorsque les critères suivants sont réunis :

- Disponibilité d'une superficie pour l'implantation d'espaces de regroupement


- Voirie permettant l'accès des camions aux espaces de regroupement
- Espace de regroupement situé au maximum à 250 m des habitations concernés par cet
espace ;
- Densité de population suffisante pour permettre le remplissage d'un conteneur :
o En moins de 7 jours en zone sahélienne ;
o En moins de 3 jours en zone tropicale humide.

I.3.3.2 Pré-collecte en porte à porte


La pré-collecte en porte à porte sera surtout envisagée dans les cas suivants :

- La population veut un service en porte à porte et elle est prête à payer le prix
- La zone ne permet pas l'implantation d'un espace de regroupement
- La zone présente une faible densité de population et nécessite le rabattement des déchets
d'une zone plus grande sur l'espace de regroupement de telle sorte que le remplissage se
fasse en moins de 7 jours en zone sahélienne et en moins de 3 jours en zone tropicale.

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I.3.4 COLLECTE
La collecte se fait dans les quartiers accessibles aux véhicules de collecte. Il existe deux (2)
types de collecte :
- Collecte ordinaire ou de porte-à-porte : dans ce cas, les récipients sont déversés
directement dans les bennes ;
- Collecte par conteneur : ce mode consiste à utiliser des contenants de grande capacité et
répond aux besoins particuliers de grands ensembles (quartiers populaires, centres
commerciaux, etc.)

Photo 1 : conteneur de 20 m3

I.3.5 Transport des déchets


Alors que la collecte est effectuée exclusivement par la route, le transport est susceptible
d'être effectué par la route, la voie ferrée ou la voie d'eau. La route joue un rôle prédominant,
mais les autres modes restent valables et plus économiques.

Les véhicules traditionnels de collecte d'ordures ménagères sont entre autres les Bennes à
Compression, les Ampli-roll, les tracteurs… Équipés d'un hayon élévateur, ils facilitent les
opérations de manipulation pour le personnel chargé de la collecte

I.4 TRI ET STOCKAGE

Le tri est une opération de sélection et de récupération des déchets selon leur nature (métaux,
papier, plastique, verre, organique…) pour faciliter leur recyclage. Ils sont triés soit par les
ménages tri à la source soit par des opérateurs spécialisés, dans des centres de tri.
Il répond généralement à plusieurs objectifs :

- Mettre en place une collecte sélective des déchets ;

- Favoriser le réemploi d’un déchet ou son recyclage et lui donner une « seconde vie » ;

- Eviter la destruction des flux de matière par incinération ou mise en décharge ;

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I.4.1 Centre de tri


La fonction d'un centre de tri est de réaliser le tri des différentes catégories de déchets en
mélange, généralement d'une collecte multi-matériaux, notamment les emballages
ménagers, en vue de leur valorisation.

Les déchets sont réceptionnés puis convoyés vers des postes de tri manuel et/ou
automatique. Les déchets triés font habituellement l'objet d'un conditionnement par
compaction sous forme de balles avant leur transport vers des filières de valorisation et de
recyclage adaptées.

I.4.2 Centre de transfert ou de groupage


Un centre de transfert est une installation intermédiaire entre la collecte des déchets
ménagers et leur transport vers un centre de traitement, le plus souvent un centre
d'enfouissement technique ou une décharge contrôlée.

Les déchets y sont regroupés à proximité des zones de collecte puis transférés dans des
véhicules de grandes capacités afin d'être acheminés vers le centre de traitement.

Trois principaux centres de transfert ressortent de l’état de l’art :


-Transfert par déversement gravitaire direct dans le mode de transport en
aval ;
- Transfert avec reprise dans une fosse ;
- Transfert avec reprise sur une dalle ;
A ceux-ci peuvent s’ajouter diverses opérations (compaction, prétri, etc.) qui vont dépendre
du type et de la quantité des flux arrivants sur le centre. Les avantages et inconvénients de
chaque type de transfert ont été identifiés et sont récapitulés dans un tableau (Annexe 1)

I.5 TRAITEMENT DES DECHETS

Les différents modes de gestion des déchets non dangereux comprenant l’enfouissement, par
opposition à l’incinération, se répartissent en trois types principaux :

 l’enfouissement simple, sans prétraitement, dans des casiers dont la couverture est plus
ou moins étanche ; le biogaz est récupéré et brûlé ou valorisé ; les lixiviats sont pompés et
traités en station de traitement,

 le traitement in-situ, lors de l’enfouissement : cas du bioréacteur : les déchets ont un


prétraitement mécanique généralement limité (un simple tri grossier, ou un broyage) et
sont enfouis dans des casiers spécialement aménagés : tandis que, comme dans un casier
« classique », le biogaz est récupéré, la couverture du casier est étanche et les lixiviats sont
récupérés et réinjectés dans le casier (cas du bioréacteur anaérobie). Le procédé peut
également être réalisé avec injection d’air, dans ce cas le processus est aérobie.

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Contrairement aux traitements de type TBM, les déchets ne sont pas stabilisés au moment de
l’enfouissement, et leur dégradation a lieu au cours du stockage. La recirculation des lixiviats
accélère simplement le processus de dégradation par rapport au stockage brut sans
traitement.

 le traitement des déchets en amont de l’enfouissement : TMB (traitement mécanique


biologique). Ce procédé comporte une phase de traitement mécanique, suivie d’une ou
deux phases de traitement biologique : anaérobie (méthanisation) et/ou aérobie
(compostage). Le résidu est ainsi plus ou moins stabilisé et ensuite, soit envoyé en centre
de stockage, soit valorisé : le compost peut être utilisé comme amendement organique
pour l’agriculture. La fraction enfouie ou incinérée représente pour cette filière de 30 % à
80 % de l’ensemble des déchets collectés, compte-tenu du recyclage.

I.5.1 TRAITEMENTS EN AMONT : TRAITEMENTS MECANIQUES-BIOLOGIQUES


Les traitements biologiques, aérobies ou anaérobies, ont pour objet de dégrader la
matière organique présente dans les déchets, ce qui permet de réduire les nuisances
potentielles lors du stockage, et d’opérer une valorisation matière et/ou énergétique de cette
fraction, tout en diminuant les quantités de déchets à enfouir ou à incinérer. Le traitement
biologique, pour être optimal, nécessite au préalable un tri relativement poussé des déchets,
de façon à éliminer au maximum les parties non fermentescibles : métaux, verre, plastiques…

I.5.1.1 COMPOSTAGE
Le compostage est un processus de transformation des déchets organiques en présence d’eau
et d’oxygène par le biais de micro-organismes. Il peut être réalisé en tas ou en composteur.
Le produit obtenu (compost) est un amendement très utile pour le jardinage.

Intérêts :

- Réduire la quantité de déchets organiques présentés dans la poubelle d’ordures


ménagères

- Produire du compost

 Avantages escomptés :

- la fraction de déchets enfouie (refus de compostage) comporte a priori beaucoup moins


de matières organiques que pour celle d’un déchet stocké sans traitement ;

- si les matières organiques ne sont pas valorisées mais enfouies, la fraction organique
des déchets étant déjà en partie stabilisée, les émissions totales de biogaz et la charge
organique des lixiviats seront réduites par rapport au stockage classique ou au
bioréacteur. Ce point est encore plus vrai si le compost n’est pas enfoui mais valorisé ;

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- ce procédé nécessite moins d’investissement que la méthanisation, surtout pour des


sites déjà partiellement équipés, en BRS notamment, restant des installations de
compostage développées dans les années 80 ;

- si le matériau est bien préparé, le compost peut être valorisé en agriculture, s’il répond
à la norme NF U 44-051. Cependant, cette valorisation doit être considérée dès le début
du projet, de façon à ce que les débouchés soient réels et que le procédé permette
d’atteindre cette qualité de compost.

 Inconvénients prévisibles :

- la stabilisation seule, si la durée de cette étape est courte, peut-être moins poussée que
pour un procédé de méthanisation suivie d’une stabilisation ;

- les émissions gazeuses lors du compostage sont assez importantes, notamment en


ammoniac, et peuvent poser des problèmes de risques sanitaires, d’odeurs et de gaz à
effet de serre, notamment en installations ouvertes (Launay Lantic, Mende) ;

- selon le type d’installation, du méthane peut être émis lors du compostage, si le massif
de déchets est insuffisamment aéré (risques d’explosion plus gaz à effet de serre) ;

- contrairement au bioréacteur, les déchets doivent subir un prétraitement mécanique


plus ou moins poussé, ou n’être constitués que de biodéchets de façon à optimiser le
compostage ; ce point est également vrai pour la méthanisation ;

- en termes de gestion de déchets, il reste à gérer les refus de tri avant compostage, et
les résidus du compost s’il n’est pas valorisé ; cependant, le gain par rapport à des
déchets non traités est d’au moins 25 à 30 % en tonnage à enfouir, dans les conditions
les plus défavorables (absence de valorisation du compost, enfouissement de
l’ensemble des déchets : refus et déchets compostés).

I.5.1.2 METHANISATION

La bio méthanisation encore appelée digestion anaérobie ou fermentation méthanique est


un processus biologique fondée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière
organique, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène (réaction en milieu anaérobie).
Cette digestion se déroule dans un réacteur ou une enceinte close dénommée digesteur. Elle
conduit à la production de deux substances :

- du biogaz, mélange gazeux saturé en eau à la sortie du digesteur et composé


d’environ 50% à 70% de méthane (CH4), de 20% à 50% de gaz carbonique
(CO2) et de quelques gaz traces (NH3, N2, H2S).

- du digestat, produit humide riche en matière organique partiellement stabilisé


et utilisé comme fertilisant (NJAMPOU, 2011).

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Ce processus se produit en 3 étapes essentielles et fait intervenir différentes


populations microbiennes. La première étape réalisée par les bactéries acidogènes est
l’hydrolyse et l’acidogenèse qui conduit à la formation d’acides gras volatiles (AVG),
d’hydrogène et de gaz carbonique. La seconde étape appelée l’acétogenèse est
effectuée par des bactéries acétogènes productrices d’hydrogène et des bactéries
homoacétogènes. L’étape finale et spécifique de la fermentation méthanique est la
méthanogenèse réalisée par les bactéries méthanogènes (archéobactéries) qui
produisent le méthane, le gaz carbonique et l’eau (MOLETTA, 2003)

 Avantages escomptés :

- c’est une technique qui occupe peu de place au sol (surtout si le réacteur est vertical)
par rapport au compostage, et qui permet de traiter des quantités de déchets
importantes : autour de 100 000 tonnes par an, voire plus.
- cette technique apporte un gain en terme d’émissions de gaz à effet de serre et
d’odeurs par rapport au compostage en hangar ouvert car l’ensemble du procédé se
déroule en ambiance fermée et que tout l’air du process est recyclé.)

 Inconvénients prévisibles :

- les investissements sont plus élevés que pour d’autres techniques (tri mécanique,
réacteurs, traitement d’air…),
- l’optimisation du fonctionnement lors du démarrage de l’usine est généralement
longue, de plusieurs mois minimums,
- si le digestat n’est pas valorisé, le gain sur la quantité de déchets enfouie peut être
négatif, puisqu’il faut humidifier le matériau avant méthanisation. Il faut alors sécher
le digestat avant de l’enfouir. En France métropolitaine, sur les deux installations
fonctionnelles fin 2006, le digestat est valorisé en agriculture.

I.6 Projets de valorisation des DSMA en Côte d’Ivoire

Alors que les politiques globales de gestion des déchets mettent l’accent sur la valorisation
maximale des DSMA, cette stratégie démarre timidement en Côte-d’Ivoire. Parmi les activités
de valorisations locales se trouvent : la fabrication du compost à Bouaké, la production de
biogaz au nord et la commercialisation des matériaux recyclables

I.6.1 Projet de Compostage des DSMA à Bouaké


L’activité de compostage à Bouaké est une initiative de l’Ex-ANASUR et du consortium français
constitué de la Fondation GoodPlanet et des Associations ETC…Terra et Gevalor.
Le consortium français à travers le programme Africompost vise la valorisation des déchets
ménagers en compost afin d’améliorer la gestion des déchets, tout en créant des emplois
locaux et en réduisant les impacts environnementaux de la filière

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Le projet a démarré en 2013 et s’étend actuellement sur six (6) villes ivoiriennes dont Bouaké.
Depuis février 2014, c’est donc une équipe de quatre (4) agents composteurs et d’un (1) chef
de production, formée au compostage, qui produit du compost au sein d’une unité pilote
située près de la décharge finale de Bouaké. Le bilan des activités en fin 2016 fait état de : 292
tonnes de déchets traités pour 57 tonnes de compost produit dont 16 tonnes de compost
vendus. Les premières productions analysées par le laboratoire Auréa en France permettent
de confirmer qu’il est possible d’obtenir un compost de qualité satisfaisant les exigences de la
norme NFU 44-051 notamment dans les teneurs en matière organique et en éléments traces
métalliques (ETM).
La faisabilité de l’activité ainsi prouvée, son développement est entamé à travers la
construction d’un centre de valorisation des déchets solides à Bouaké, le premier du genre en
Côte-d’Ivoire. Le site d’une superficie de 8558 m², situé dans la zone d’extension du quartier
Belleville, a une capacité de traitement de 10 000 tonnes de déchets solides par an et abritera,
en plus des activités de compostage, celles de valorisation de papiers/ cartons en briquettes
combustibles et de sachets plastiques (PEBD) en pavés.

I.6.2 Production de biogaz au Nord de la CI


La production du biogaz, à forte proportion de méthane, possédant un fort potentiel
calorifique et énergétique représente une opportunité excellente de valorisation des déchets
organiques ou agropastoraux.
Dans le Nord de la Côte d’Ivoire, où l’élevage de bovins est très important, il a été expérimenté
l’emploi de la bouse de vache dans un projet de biogaz destiné aux cantines scolaires.
Il a été implanté cinq (5) unités de biogaz d’une capacité de l’ordre de 15 m3, construites pour
des écoles primaires équipées de cantines scolaires au profit de près de mille (1.000) élèves.
Le type de digesteur expérimenté en Côte d’Ivoire est le digesteur de type « continu ». Dans
cette variante, l’arrivée de boues fraîches c'est-à-dire la matière organique à fermenter ou
intrant se réalise en même temps que la sortie des boues minéralisées.

I.6.3 Valorisation des déchets plastiques


Rien ne se perd, tout se transforme. La maxime du philosophe Antoine Lavoisier est aussi
valable pour le secteur des déchets. Une fois que les ménages et les entreprises se
débarrassent de leurs ordures et déchets, commence une autre activité qui part de la collecte
des sachets plastiques à leur transformation en bâches plastiques et autres produits. Une
filière qui fait vivre de nombreuses familles et qui se développe de plus en plus en Côte
d’Ivoire. Les plastiques récupérés peuvent être classés en deux types : les plastiques rigides
(bouteilles, des flacons, des seaux cassés, des chaises cassées, des chaussures abîmées) ; et
les plastiques souples (sacs et sachets en plastique). Le secteur des entreprises spécialisées
dans le recyclage se développe davantage avec des entreprises telles que : Hussein de
recyclage et C O L I B A.

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II ORGANISATION DE LA GESTION DES DECHETS EN COTE D’IVOIRE

II.1 CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

Le cadre législatif et réglementaire est l’ensemble des textes juridiques qui fondent l’action
du Gouvernement en matière de gestion des ordures ménagères.
Parmi ces textes, l’on retrouve :

 Loi n°2016-886 du 08 novembre 2016 portant constitution de la République de Côte


d’Ivoire

La Constitution ivoirienne est la loi fondamentale qui régit l’organisation et le fonctionnement


des pouvoirs publics en Côte d'Ivoire . Cette constitution soutient que tout ivoirien a droit un
environnement sain et un cadre agréable.

 La loi n° 96-766 du 3 octobre 1996 portant Code de l'Environnement

C’est la principale loi qui réglemente la gestion de l’environnement en Côte d’Ivoire. Elle s’est
donnée pour objectif de garantir à tous les citoyens, un cadre de vie écologiquement sain et
équilibré tout en assurant une protection des ressources naturelles. Elle définit la notion de
déchet ainsi que le cadre de gestion des déchets, les responsabilités et les conditions de
traitement.

 Loi n° 2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de


l’Etat aux collectivités territoriales

Cette loi confère aux collectivités territoriales la gestion de leurs déchets. Ils sont à cet effet
chargés de la pré-collecte des ordures ménagères, le transport des déchets aux postes de
groupage et de la valorisation des déchets.

 Loi n°2012-1128 du 13 décembre 2012 portant organisation des collectivités


territoriales.

Elle définit et explique le fonctionnement des entités telles que la commune, les organes qui
la composent. Elle précise les compétences des différents organes notamment pour la
protection de l’environnement.

 Loi n° 98-755 du 23 décembre 1998 portant Code de l’eau

Le code de l’eau vise à assurer la protection quantitative et qualitative des ressources en eau
contre toute forme de pollution. Les dépôts de déchets aux alentours des points sont interdits.

 Loi 2014-390 du 20 juin 2014 portant orientation sur le développement durable

Le développement durable est l’idée que les sociétés humaines doivent vivre et répondre à
leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs

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propres besoins. Engagé pour la promotion du développement durable, l’Etat exige des
collectivités territoriales des Plans de développement durable.

 Décret n° 2017-692 du 25 Octobre 2017

Ce décret porte création, attributions, organisation et fonctionnement de L'Agence Nationale


de Gestion des Déchets (ANAGED). C’est un établissement public à caractère industriel et
commercial.

 Ordonnance n° 2007-586 du 4 octobre 2007

Les dégâts du déversoir des déchets toxiques en 2006 ont montré les lacunes de la préservation
de l’environnement en Côte d’Ivoire. D’où l’ordonnance présidentielle signée le 04 Octobre
2007 portant création d’un service nommé Agence Nationale de la Salubrité Urbaine
(ANASUR) placée sous la tutelle du Ministère de la Ville et de la Salubrité (aujourd’hui
Ministère de l’Environnement et du Développement Durable), et sous la tutelle financière du
Ministre chargé de l’Economie et des Finances. Dès lors, elle se chargera de la pré-collecte, la
collecte, le groupage et le transfert des ordures à la décharge où elle procèdera à l’élimination
au détriment des Mairies.

II.2 CADRE INSTITUTIONNEL

Le cadre institutionnel désigne l’ensemble des structures publiques et privées, acteurs de la


gestion des déchets en Côte d’Ivoire.

 Ministère de l’Environnement et du Développement Durable

Ce ministère à comme attributions :

 Au titre de l’Environnement :
- Planification et contrôle de la politique en matière d’environnement, évaluation, études
et plan ;
- Mise en œuvre du Code de l’Environnement et de la législation en matière de Protection
de la Nature et de l’Environnement ;
- Protection et mise en valeur des écosystèmes aquatiques, fluviaux, lagunaires et littoraux
et des zones humides ;
- Renforcement des moyens et suivi du contrôle des déchets industriels en liaison avec les
Ministères concernés ;
- Supervision et suivi de la gestion des déchets industriels, agricoles, toxiques ou dangereux
en liaison avec les Ministères concernés.

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 Au titre du Développement Durable :


- Elaboration et mise en œuvre de la politique du gouvernement dans le domaine du
développement durable ;
- Préparation et mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d’énergies
renouvelables, de développement et de promotion des technologies vertes participant à
l’amélioration de la qualité de l’environnement par la réduction des rejets dans l’eau, l’air
et le sol ainsi qu’à la diminution de la consommation énergétique en liaison avec le
Ministère du Pétrole et de l’Energie ;

 Le Ministère de l’Assainissement et de la Salubrité

Il a la responsabilité des actions suivantes :

- Maîtrise d’ouvrage, approbation et suivi de la réalisation des infrastructures d'élimination


des ordures et déchets industriels ou ménagers, en zones urbaines et suburbaines ;
- Supervision et suivi de la gestion des déchets domestiques et assimilés.
- Réglementation et contrôle de la salubrité urbaine, notamment en matière de prévention
des risques liés aux déchets domestiques et industriels ;
- Elaboration de la réglementation en matière de propreté ;
- Participation à l'élaboration de la réglementation en matière de voiries et de
l'assainissement en milieu urbain, en liaison avec le Ministre de la Construction, de
l'Urbanisme et de l'Habitat.
- Promotion de la Propreté et l'esprit civique en matière de salubrité et de confort de vie en
cité ;
- Création et suivi de la gestion d'un fonds d'appui et de soutien aux programmes de
développement et de salubrité urbaine, en liaison avec le Ministre de l'Economie et des
Finances ;
- Encadrement des acteurs économiques du secteur ;
- Echanges d'expériences internationales en matière de Salubrité Urbaine.

 Le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique

Mission Fondamentale : Veiller sur la Santé de la population dans le but de permettre le


développement harmonieux de ses facultés physiques et mentales et de son adaptation au
milieu naturel et à l'environnement social du pays par la lutte contre les causes de
détérioration du bien-être physique ou mental qui peut l'affecter individuellement ou
collectivement.

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 Le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité

Ce département ministériel est, au sein du gouvernement ivoirien, chargé de la sécurité


intérieure et de l’administration du territoire. Il assure sur l’ensemble du territoire, le maintien
et la cohésion des institutions du pays. Dans le cadre de ce projet, il est responsable de la
protection de l'environnement, de la santé et de la sécurité des populations vivant en Côte
d’Ivoire. Représenté par le Préfet de Région, il est impliqué dans ce projet au travers des
collectivités locales et des communautés qui sont situées à proximité de l’emplacement du
site proposé.

 La Direction Générale de l’Environnement et du Développement Durable (DGEDD)

Elle regroupe la Direction de l’Ecologie et de la Protection de la Nature, la Direction de la


Qualité de l’Environnement et de la Prévention des Risques, la Direction des Infrastructures
et des Technologies Environnementales, la Direction des Politiques et Stratégies, la Direction
des Normes et de la Promotion du Développement Durable et la Direction de l’Economie Verte
et de la Responsabilité Sociétale. Elle est chargée de la mise en œuvre de la politique générale
en matière d’environnement et de veiller à l’intégration des principes du développement
durable dans les politiques sectorielles et d’en faire le suivi. Elle intervient dans la validation
des rapports d’EIES.

 La Direction Générale de l’Administration du territoire (DGAT)

La DGAT est chargée de :

- L’administration des circonscriptions administratives ;


- L’organisation des chefferies traditionnelles et des relations avec les autorités des dites
chefferies ;
- L’instruction des demandes de naturalisation ;
- L’organisation de la police administrative des opérations électorales autres que celles
relevant de la commission Electorale Indépendante (CEI) ;
- Le suivi des travaux de la commission Electorale Indépendante (CEI) ;
- Le fonctionnement des centres d’Etat Civil ;
- L’évaluation des activités des circonscriptions administratives ;
- La programmation et création des circonscriptions administratives.

 Direction Générale de la Décentralisation et du Développement Local (DGDDL)

La DGDDL est chargée :


- D’organiser et d’assurer l’exercice des attributions de tutelle de l’Etat sur les collectivités
territoriales ;
- De coordonner les appuis techniques et financiers aux collectivités territoriales ;

20
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

- D’assurer le renforcement des capacités des collectivités territoriales ;


- D’effectuer des inspections et des contrôles des collectivités territoriales en liaison avec
l’inspection Générale des services de l’Administration et du territoire ;
- D’assurer le suivi-évaluation du transfert des compétences de l’Etat aux collectivités
territoriales ;
- D’assister et d’encadrer les collectivités territoriales dans les domaines de l’aménagement,
de l’équipement et du développement local ;
- D’apporter un appui aux activités des collectivités territoriales en matière de coopération
décentralisée.

 L’Agence Nationale De l’Environnement (ANDE)

Elle a en charge les évaluations environnementales en Côte d’Ivoire. Elle a pour missions et
attributions, entre autres :

- Garantir la prise en compte des préoccupations environnementales dans les projets et


développement de programme
- Mettre en œuvre la procédure d’études d’impact ainsi que l’évaluation de l’impact
environnemental des politiques macro-économiques.

 Le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL)

Selon l’article n°4 du décret n°91-662 du 09 Octobre 1991 portant création du Centre Ivoirien
Antipollution (CIAPOL), le CIAPOL a pour mission :

- L’analyse systématique des eaux naturelles, les déchets (solides, liquides et gazeux) ;
- L’évaluation des pollutions et nuisances et ;
- La collecte et la capitalisation des données environnementales.

 L’Agence Nationale de Gestion des déchets (ANAGED)

Créée le 25 octobre 2017 à la suite de la dissolution du Fonds de Financement des programmes


de salubrité urbaine (FFPSU) et de l’Agence Nationale de la Salubrité Urbaine (ANASUR),
l’ANAGED a pour but de fusionner les synergies et de remédier aux insuffisances du secteur
pour une meilleure qualité du cadre de vie et du bien-être des populations. Elle a
essentiellement pour objet :

- La régulation du fonctionnement de la gestion de la filière des déchets de toutes natures,


ayant un impact sur la Salubrité Urbaine ;
- La concession du service Public de nettoiement et de propreté des villes, Communes et
Districts de Côte d’Ivoire ;
- La concession du traitement et de la transformation des déchets ;

21
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

- Le contrôle du bon fonctionnement des infrastructures concédées par l’État à des tiers ou
à des collectivités pour le transfert, le tri et la transformation des ordures et déchets ;
- L’organisation et la gestion des opérations d’urgence ;
- La gestion du Fonds de soutien aux programmes de salubrité urbaine (FSPSU) et ;
- La lutte contre l’insalubrité et les nuisances en milieu urbain.

II.3 Aspect financier

Depuis 1956, l ’Etat avait en charge la gestion des ordures ménagères. A ce titre, il supportait
les charges afférentes à cette gestion. L’avènement de la communalisation en 1980 et du
District en 2001, a amené l’Etat a changé de stratégie de financement dans le secteur des
déchets et particulièrement des ordures ménagères. L ’Etat a confié le financement de la
collecte et de l’élimination des ordures ménagères à la Ville d’Abidjan, et par la suite au
District. Aujourd’hui, le financement est confié l’ANAGED, chargée de la mobilisation des
ressources financières.
Pour assurer le financement de ce service public, les communes disposaient à travers l’article
58 de la Loi n°81-1129 du 30 décembre 1981 portant régime financier des communes et de la
Ville d ’Abidjan, d’une source de revenus de nature fiscale. Ces revenus étaient constitués par
des taxes rémunératoires et des redevances qui rétribuent un service rendu par la commune.
Le produit des taxes rémunératoires et des redevances était insuffisant pour faire face aux
dépenses liés à l’enlèvement des ordures ménagères des communes.
C’est dans ce contexte que la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) a été
instituée pour financer l’une des dépenses obligatoires des communes, liée au service
d’enlèvement, d’évacuation et d’élimination des ordures ménagères.
Mais face aux difficultés rencontrées par les communes pour le recouvrement de cette taxe,
celle-ci a été remplacée par une taxe sur la consommation domestique d ’eau et d’électricité
créée par l ’article 4 de l ’annexe fiscale à la loi n°71-683 du 28 décembre 1971 portant Loi de
Finances pour la gestion 1972. Prévue pour Abidjan et Bouaké à l ’origine, cette taxe a été
étendue, sur décision du gouvernement à toutes les autres communes en 1973.Les tarifs
étaient fixés à 1 F CFA par kWh d ’électricité basse tension et à 5 F CFA par m 3 d ’eau.
L’article 27 de l ’annexe fiscale à la loi n° 82-1157 du 21 décembre 1982 portant Loi de Finances
pour la gestion 1983 a modifié le dispositif sus cité en instituant une taxe rémunératoire pour
l ’enlèvement des ordures ménagères dont le montant, pour chaque client assujetti, est de :
- - 2,5 F CFA /kWh d ’électricité basse tension consommée à Abidjan ;
- 1 F CFA/kWh d ’électricité basse tension consommée dans les communes autres que celles
composant la ville d ’Abidjan.
Aujourd’hui, la Ville d ’Abidjan a la charge de rémunérer les services des sociétés à partir de
son budget. Ce budget est financé par :
- les taxes prélevées sur les factures d ’électricité ;

22
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

- les contributions des communes provenant de la dotation spéciale attribuée par la


Direction Générale des collectivités territoriales (subvention de l ’Etat) ; la part communale
des impôts fonciers et la patente. Les communes doivent reverser entre 10 % et 55 %
(selon les recettes moyennes par habitant) tel que défini par la Loi des finances n°87-1475
du 18 décembre 1987.

III PRESENTATION DE LA ZONE GEOGRAPHIQUE DU PLAN1

III.1 CARACTERISTIQUES PHYSIQUES

III.1.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE ET POSITIONNEMENT


Grand-Bassam est le chef-lieu d’un département qui est limité par les départements d’Alépé
au Nord, de Bingerville à l’Ouest, de Bonoua à l’Est et par l’Océan Atlantique au Sud. Du fait
de ses belles plages et réceptifs hôteliers, Grand-Bassam est à la fois une ville balnéaire et
touristique qui attire chaque week-end de nombreuses personnes (jeunes, adultes, hommes
d’affaires) en provenance d’Abidjan, la capitale économique, en quête de lieux de détente et
de loisirs. En outre, la ville historique, avec son architecture coloniale, est inscrite au
patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2012. (Annexe 2)

III.1.2 CLIMAT

Grand-Bassam bénéficie d’un régime équatorial de transition ou climat Attiéen ou encore


climat subéquatorial. Ce régime climatique comporte quatre saisons bien marquées qui
alternent en fonction de la position du Front Intertropical :

 la grande saison sèche : novembre – mars ;


 la grande saison des pluies : avril- juin ;
 la petite saison sèche : juillet – septembre ;
 la petite saison des pluies : octobre – novembre.

III.1.3 PLUVIOMETRIE ET TEMPERATURE


La pluviométrie annuelle de Grand-Bassam varie de 1269 à 1659 mm avec une moyenne inter-
annuelle de 1659 mm. Cette valeur indique l’importance des pluies à Grand-Bassam.
S’agissant, de la température, les variations mettent en évidence les caractéristiques de
chaque saison notamment la saison sèche pendant laquelle souffle l’harmattan et la saison
des pluies où souffle la mousson. La température moyenne varie entre 31°C (mois de Février,
Mars et Avril) et 22°C (mois de juillet, août et septembre).

III.1.4 RELIEF ET GÉOLOGIE


Le relief de Grand-Bassam se compose de bas plateaux (8 à 12 m), de cordons sableux (3 à 8
m) et de zones de dépression inondables en saison de pluies.

1
La présentation ci-après de la commune de Grand-Bassam est extraite du Plan directeur d’Urbanisme de la ville.

23
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Quant au contexte géologique, Grand-Bassam se localise dans la zone centrale du bassin


sédimentaire du Sud de la côte d’Ivoire. Le cordon littoral quaternaire est constitué de cordons
marins sableux successifs. Le contexte géologique apparait simple dans ses grandes lignes. Le
bassin sédimentaire repose sur un substrat de formations birrimiennes constitué de roches
métamorphisées. Le continental terminal situé dans la partie septentrionale du bassin
sédimentaire, correspond à des sédiments épais du tertiaire, grès plus ou moins ferrugineux,
sables et argiles. Dans la partie sud, on a un bassin subsidient dont la formation a commencé
au crétacé avec la sédimentation marine sableuse, argileuse et calcaire.
Cette subsidence est attachée au continent dans la zone des lagunes par une base de terre
littorale formée de dépôts quartenaires marins, lagunaires et continentaux.

III.1.5 HYDROGRAPHIE ET HYDROLOGIE


La zone de Grand-Bassam est drainée par le fleuve Comoé et les lagunes Ebrié et Ouladine.
Ces cours d’eau confluent pour former à Grand-Bassam le plus vaste estuaire de Côte d’Ivoire
quand l’embouchure est ouverte.
Les lagunes sont des étendues d’eau saumâtre alimentées par le fleuve Comoé et constituent
l’élément distinctif et original de la commune. Relativement peu profondes, elles présentent
des fonds plats et vaseux en raison du rôle de bassin de décantation qu’elles jouent. Le contact
des lagunes avec le cordon littoral est direct et franc ; cependant, les eaux lagunaires se sont
insinuées dans toutes les dépressions, créant ainsi de multiples bras. La pénétration de l’onde
de marée confère au système formé par le fleuve Comoé et les lagunes un caractère estuarien.
L’intrusion saline remonte au-delà des ponts de Moossou jusqu’à la conférence du fleuve
Comoé.
La conductivité hydraulique a une valeur moyenne de 10-4m/s. Cette valeur reflète le
comportement d'une zone perméable. La zone non saturée de la nappe du quaternaire de
Grand-Bassam est constituée principalement de sables grossiers avec une forte perméabilité
donc sujette à la pollution. (KOLIA MARIUS,2013).

III.2 CARACTÉRISTIQUES DE LA POPULATION

III.2.1 EVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE


Les populations sous-préfectorale et communale de Grand-Bassam sont identiques dans la
mesure où les différents villages composant la sous-préfecture sont dans le périmètre
communal.
Estimé à 19.800 habitants en 1965, La population communale de Grand Bassam a atteint
84.028 habitants en 2014. Cette population représente environ la moitié de la population
départementale.
Quant au taux de croissance, il a connu une régression, passant de 4,62 % entre 1965 et 1975
à 2,31% entre 1998 et 2014.

24
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Tableau 1 : Evolution de la population de Grand-Bassam

RGPH RGPH RGPH RGPH RGPH

1965 1975 1988 1998 2014

Population communale 19.800 31.107 46.675 58.307 84.028

Taux de croissance 4,62 % 3,17 % 2,25 % 2,31 %

Part de la population urbaine 83,33 % 85,26 % 89,61 % 91,27% 88,86 %

Source : INS RGPH 1965, 1975, 1988, 1998,2014

Figure 1. Evolution de la population communale

Evolution de la population communale de Grand-Bassam


90 000
80 000
70 000
60 000
50 000
40 000 Population

30 000
20 000
10 000
0
RGPH 1965 RGPH 1975 RGPH 1988 RGPH 1998 RGPH 2014

Source : INS RGPH 1965, 1975, 1988, 1998,2014

À l’analyse des résultats des différents RGPH, la croissance de la population de Grand-Bassam


est certes évolutive mais à des rythmes variés. Sur la période des années de l’après
indépendance aux années 1980, le rythme de croissance assez élevé a permis, en 17 ans, de
doubler la population.

En effet, après la perte de son statut de capitale administrative et économique,


respectivement au profit de Bingerville en 1900 puis d’Abidjan en 1934, Bassam s’est convertie
en une ville touristique et surtout en un grand centre artisanal. Plusieurs jeunes des villages
et villes environnants en quête d’emplois, n’hésitaient pas à venir s’installer dans la ville de
Grand-Bassam afin d’exercer le métier d’artisans ou de servir de guide touristique et
d’interprètes. Toute une industrie s’est développée autour de ces activités.

25
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Cependant, la crise des années 2000 qu’a connue le pays a engendré une baisse de la clientèle
constituée en majorité des touristes européens, des militaires français et de quelques
Africains nantis. Ainsi, l’artisanat et le tourisme ont fini par désintéresser plusieurs populations
urbaines qui sont retournées aux activités rurales ou ont migré vers d’autres localités,
précisément Abidjan, à la quête d’un emploi plus stable. D’où une baisse de la population
urbaine d’environ 2% de 1998 à 2014. Mais avec la saturation d’Abidjan et l’ouverture de la
voie Express Abidjan- Bassam en novembre 2015, le territoire de Grand-Bassam tend à devenir
de plus en plus attractif en raison d’une abondante offre foncière transformant ainsi la
commune en une cité dortoir pour les travailleurs abidjanais. C’est cette évolution
tendancielle de la commune, qui a en partie, favorisé l’augmentation du taux de croissance.

III.2.2 TYPOLOGIE DE L’HABITAT


On distingue 4 types :
 Habitat colonial : On distingue une forte concentration de ce type de logement dans le
quartier France et en bordure de l’unique voie bitumée du quartier N’ZIMA. Ces logements
datent en général des années 50.

 Habitat évolutif : Ce type d’habitat est très représentatif au sein de la Commune, plus
particulièrement au niveau des quartiers Impérial et N’Zima. Il est caractérisé par une série
de logements formant un ensemble rectangulaire organisé autour d’un espace central non
construit (cour).

 Habitat planifié : Ce type d’habitat est relativement récent à Grand-Bassam et il concerne


essentiellement les quartiers issus d’opérations immobilières, notamment la cité les
Rosiers à l’ouest de la ville.

 Habitat spontané : Il est construit avec des matériaux de récupération : bois, paille,
feuilles de cocotier et souvent du film polyane recouvrant la toiture faite en paille pour
résorber les problèmes d’étanchéité. L’organisation spatiale est quasi-identique à celui de
l’habitat évolutif où les logements sont autour d’une cour centrale.

 Habitat résidentiel : L’habitat résidentiel se met progressivement en place dans les


quartiers Mockey-Ville, CAFOP I et CAFOP II où on enregistre de plus en plus de
constructions de type résidentiel.

26
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Photo 2 : un bâtiment colonial abritant le musée national des Photo 3 : habitat traditionnel (Source BNETD,2016)
costumes (Source BNETD,2016)

Ces différents types d’habitat se répartissent géographiquement dans l’espace urbain selon
les quartiers ainsi qu’il suit :

Tableau 2: Typologie de l'habitat par quartier

Typologie de l’habitat Dénomination des quartiers

Habitat évolutif Impérial, Petit Paris, Moossou, Bromakoté


Habitat colonial Quartier France, Phare, Petit Paris
Habitat résidentiel Moossou, France Résidentiel, CAFOP
Habitat traditionnel Essoyam
Habitat planifié Cité les Rosiers

III.3 EQUIPEMENTS ET SERVICES URBAINS

III.3.1 Equipements administratifs et parapublics


Grand-Bassam fait partie des quatre (4) départements que compte la Région du Sud-Comoé.
A ce titre, elle bénéficie de la représentation de certains services administratifs parapublics et
privés sur son territoire. La ville regroupe les représentations départementales de la quasi-
totalité des ministères. On note la présence de 15 services déconcentrés des ministères. Ce
sont entre autres :
- Ministère de la Défense ;
- Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme ;
- Ministère du Plan et de Développement (Source : Enquête BNETD 2016).

27
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

III.3.2 Equipements sanitaires

 Direction départementale de la santé de Grand-Bassam

La Commune de Grand-Bassam dispose d’une Direction Départementale de la Santé localisée


au quartier France. Toutefois, le bâtiment abritant les locaux de cette direction bien qu’en bon
état, n’est pas conforme aux normes de construction d’un district sanitaire. Il s’agit d’un
bâtiment colonial réhabilité de façon sommaire, qui est sous-équipé et ne dispose pas de
chambre froide pour la conservation des vaccins ainsi que de mobilier et matériels
informatiques suffisants et de climatisation.

 Structures sanitaires

La commune de Grand-Bassam dispose d’un hôpital général situé au quartier Impérial et bâti
sur une superficie d’environ 4 ha. Cet établissement sanitaire couvre tous les villages de la
commune y compris les différentes sous-préfectures dudit département. Il est doté de huit
(08) services que sont : la Médecine générale, la Chirurgie, la Maternité, la Pédiatrie, le
Laboratoire d’analyse, la Radiologie, le Cabinet dentaire, la Pharmacie.
Le rapport d’activité de l’exercice 2015 fait état de 73 lits répartis dans les différents services
tels que la Médecine Générale et la Maternité.
Outre l’hôpital, la ville dispose d’autres établissements sanitaires publics repartis sur le
territoire communal à savoir :
 Un (01) Dispensaire Urbain sis au quartier France ;
 Une (01) Protection Maternelle Infantile (PMI) au quartier Château ;
 Un (01) Service de Santé Scolaire et Universitaire (SSSU) au quartier France ;
 Trois (03) Dispensaires Ruraux localisés respectivement à Moossou, Vitré 1 et Ebrah ;
 Un (01) Centre de Santé Rural (CSR) à Vitré 2.

Les maladies constamment traitées dans les structures sanitaires surtout au sein de l’hôpital
général, sont entre autres le paludisme, les infections respiratoires, la diarrhée, les infections
sexuellement transmissibles et la tuberculose. Il existe aussi des cas de VIH/SIDA.
Les cas critiques sont évacués vers les CHU d’Abidjan ou d’autres officines. ( Source : Direction
Départementale de la Santé, Octobre 2016).

III.3.3 Equipements scolaires

 Enseignement préscolaire

Au cours de l’année scolaire 2015-2016, la Commune de Grand-Bassam comptait cinq (05)


écoles maternelles dont quatre (4) en zone urbaine et une (1) dans un village de la commune.
Les établissements situés en zone urbaine sont localisés aux quartiers « Congo », « Mockeyville
» et « SCI les Rosiers ». Quant à la cinquième école, elle est située dans le village de Vitré 1.

28
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Ces établissements ont enregistré au total 456 élèves répartis dans 15 salles de classes, soit
un ratio de 30 élèves/classe, ce qui est conforme à la programmation du Ministère de
l’Éducation Nationale en matière de nombre d’élève par classe au préscolaire.

 Enseignement primaire

La commune de Grand-Bassam compte 49 écoles primaires dont 36 publiques et 13 privées.


Quant à l’effectif des élèves, l’inspection primaire de la commune compte 14.207 élèves et
308 classes soit un ratio de 46 élèves /classe. Sur cette base, la programmation du Ministère
de l’Éducation Nationale qui tend à ramener le nombre moyen d’élèves par classe à 50, ne
révèle pas à première vue, un déficit de la commune en école primaire. En effet, les écoles
primaires publiques de la commune regroupent 11.046 élèves et 223 classes, soit un ratio de
50 élèves par classe et 3.161 élèves dans les écoles privées pour 81 classes, soit un ratio de 39
élèves par classe.

 Enseignement secondaire

La Commune de Grand-Bassam compte sept (07) établissements d’enseignement secondaire


dont deux (02) lycées et cinq (05) collèges. Trois (03) établissements sont publics et quatre
(04) sont privés. Les établissements secondaires publics sont le Lycée moderne 1 et le Lycée
moderne 2 située au quartier Lycée et le Collège Moderne localisé au quartier France. Les
quatre (04) collèges privés sont :
 le Collège Robert Léon au quartier «CAFOP» ;
 le Collège patronage Monseigneur René Kouassi au quartier «France» ;
 le Collège Edoukou Miézan ;
 le Collège Saint Jean Baptiste au quartier ;
 l’Institution Raggi Anne-Marie (IRMA) au quartier « Congo ».

L’ensemble des sept (07) établissements de l’enseignement secondaire général de la


commune, compte 18 119 élèves dont 8 889 filles et 9 230 garçons pour 209 classes. Les
collèges privés regroupent 4 018 élèves pour 100 classes, soit 40 élèves par classe.

Les trois (03) établissements publics ont un effectif de 14 101 élèves dont 6 871 filles et 7 230
garçons pour 109 classes. Les classes abritent des effectifs pléthoriques d’élèves car on
compte en moyenne 129 élèves par classe dans les établissements secondaires publics à
Grand-Bassam.

 Enseignement technique professionnel

La commune dispose de quatre (4) structures de formation professionnelle :


 le Centre de formation artisanale de vannerie au quartier « France » ;
 le Centre éducatif professionnel ABEL à Vitré ;
 l’École de poterie au quartier « France » ;
 l’Institut de Formation et d'Education Féminine situé à «Petit Paris».

29
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

 Enseignement supérieur

La Ville de Grand-Bassam dispose de trois (03) établissements d’enseignement supérieur dont


1 établissement public et 2 privés. Il s’agit du Centre d'Animation de Formation Pédagogique
(CAFOP), de l’école hôtelière de Grand-Bassam (EHB) et de l’Université Internationale de
Grand-Bassam (l’UIGB) fondée en 2007. Elle est la première université privée de type
américain en Côte d'Ivoire en partenariat avec la Georgia State University. L’EHB est situé au
quartier lycée tandis que le CAFOP et l’UIGB sont localisés au quartier « Cafop ».

III.3.4 Equipements culturels


Grand-Bassam dispose de plusieurs équipements socioculturels. La Commune abrite le Musée
National de Costume situé au sein de la Préfecture où sont exposés les attributs des peuples
de Côte d’Ivoire.
Les autres équipements sont :
- la Bibliothèque Municipale et le Centre Culturel « Jean-Baptiste MOCKEY » qui ont
bénéficié de travaux de réhabilitation ;
- le Complexe « Carrefour Jeunesse » qui regroupe un ensemble d’équipements dont
une bibliothèque et des salles de lecture et de jeux éducatifs ;
- la Maison du Patrimoine Culturel ;
- les centres de productions d’objets d’art et d’artisanat.

III.3.5 Equipements marchand et commercial


 Marché municipal

La Commune de Grand-Bassam dispose d’un marché municipal au sein duquel s’exercent les
activités commerciales. Ce marché est bâti sur une superficie de 4.988 m2. Il est constitué de
sept (7) hangars et d'une plate-forme en dalle pouvant accueillir environ 700 places y compris
les étalages en bois avec des abris sommairement aménagés. On y vend une diversité de
produits vivriers et de pêches (poissons, crabes, écrevisses), de produits artisanaux issus de la
céramique, de la bijouterie apollonienne, des vêtements, des appareils électroménagers et
des ustensiles de cuisines. Des boutiques tournées tant vers le commerce de détails que de
gros de produits manufacturés, sont construits autour du marché.
Ce marché dispose d’un système de drainage des eaux à travers des linéaires de caniveau en
béton. La présence de réseaux de drainage des eaux usées d’entretien et de pluie contribue à
l’entretien du marché et permet d’exercer l’activité commerciale dans des conditions
d’hygiène acceptable.
Cependant le marché est très exigu actuellement au point où il y a un débordement des
commerces sur la voie principale jouxtant le marché. Ce qui engendre des encombrements de
la voie et souvent des accidents.

30
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

III.4 SERVICES LIES A L’HABITAT

III.4.1 Voirie
Le territoire communal de Grand-Bassam dispose d’un linéaire de 76 kilomètres (y compris la
voie internationale) dont 43 km de voie non revêtues contre 33 km de voies bitumées soit
environ 43% du linéaire total correspondant à 0,39 ml/hab (population 2016 : 84.028
habitants).

Tableau 3: Etat du réseau de voirie dans la Commune de Grand-Bassam

Linéaire Linéaire Linéaire Linéaire praticable Linéaire total Linéaire


total de praticable non- Linéaire Linéaire non revêtu (bitume, total Non-
voirie praticable revêtu revêtu pavé, etc.) revêtu
76 64 12 33 31 33 43
Source : Enquêtes BNETD Avril 2016, données recueillies auprès du Projet d’Urgence de Renaissance des
Infrastructures de Côte d’Ivoire (PRICI).

A l’analyse du tableau, l’on constate que 12 km de voie sur l’ensemble de l’espace communal
sont dans un mauvais état et par conséquent, difficilement praticables surtout pendant les
saisons de pluies. Quant au réseau de voirie en bon état, il représente un linéaire de 64 km,
soit environ 84%.

Notons néanmoins l’existence de dégradations importantes en plusieurs endroits. De plus,


l’étroitesse de ces voies rend parfois difficile la circulation.
Six voies structurantes constituent l’ossature du réseau viaire de Grand-Bassam. Il s’agit de :
- l’autoroute Abidjan-Bassam ;
- le tronçon urbain de la National A100 ;
- la voie reliant la National A100 au centre-ville ;
- la voie principale reliant Moosou au quartier France ;
- l’Avenue Jean Baptiste MOCKEY.

Les voies secondaires sont en majorité en terre à l’exception de quelques-unes (route du


cinéma Congo boulevard Treich-Laplène et Bonhoure). Quant aux voies tertiaires, elles sont
sablonneuses et très peu entretenues.

31
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

PARTIE 2 : ETAT DES LIEUX ET ANALYSE


DIAGNOSTIQUE DE LA GESTION
ACTUELLE DES DSMA DE Grand-Bassam

32
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

I Description des sources de production des DSMA dans la ville de Grand-


Bassam

En plus des ménages, les activités socio-économiques constituent des sources significatives
de production de DSMA. En effet, la Sous-préfecture de Grand-Bassam, ville balnéaire, tire
l'essentiel de ses activités économiques de la pêche et du tourisme. Toutefois, il convient
de ne pas négliger la production du coprah et des cultures vivrières dans les bas-fonds.
Dès lors, il apparaît difficile de quantifier les déchets en fonction des activités qui les
génèrent.

I.1 PECHE

La présence de la mer et des nombreux cours d'eaux fait de Grand -Bassam une citée
de pêcheurs. Deux types de pêche sont pratiqués : la pêche en haute mer pratiquée la
plupart du temps par les Fanti, les Awoulan et les Béninois. La pêche en lagune pratiquée
par les autochtones et les bozos. Cependant, la fermeture de l'embouchure du fleuve
Comoé a entraîné l'appauvrissement en poissons des étangs lagunaires.
Les ordures résultant de cette activité se composent, d’une petite part, des poissons entiers
qui, par suite de décomposition prématurée, de meurtrissures, etc., ne peuvent être ni vendus
tels quels ni mis en conserve, et d’autre part des poissons non comestibles, voire même, dans
les cas de surabondance, des poissons comestibles et en bon état, mais que l'on n'a pas la
possibilité de vendre, de conserver dans de bonnes conditions.

I.2 AGRICULTURE

Comprise dans une zone sableuse et marécageuse par endroits, le cocotier est la seule
culture qui pousse convenablement à Grand-Bassam. Cependant, les plantations
tendent à disparaitre avec les nombreux lotissements et les grands chantiers qui ont cours
dans la localité. La production de coprah est une source importante de revenu agricole pour
les habitants de cette ville. Celle-ci est vendue à la Palmindustrie. Ce secteur produit comme
déchets : les aliments périmés, les restes de nourriture produits par les travailleurs et
beaucoup plus de déchets verts (plante…).

I.3 TOURISME

Grand-Bassam est à la fois une ville touristique et historique située à la périphérie


d'Abidjan. C'est aussi un espace de repos et de récréation pour les Abidjanais et les
populations locales. On distingue les sites naturels des monuments, des patrimoines
culturels et de vieilles bâtisses restaurées. L’on constate que la population de la ville est
souvent triplée ou quadruplée au cours des week-ends ou lors des évènements culturels
tel que l’ABISSA.
Les déchets hôteliers de par leur nature sont assimilables aux déchets solides ménagers. Les
différents services offerts par ces établissements sont : l’hébergement, la restauration,
l’administration et l’entretien.

33
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Toutes ces activités ou services produisent des déchets de natures et de compositions


différentes, mais surtout de quantités variables en fonction des saisons de fréquentation. La
restauration (cuisine, bar, restaurant) produit le plus de déchets avec une moyenne comprise
entre 80 et 102 kg par jour, soit 82% de la quantité totale de déchets produits. Ces déchets
sont en majorité humides, constitués à 69% de fermentescibles. La fraction valorisable
représente un total de 97%. Individuellement, un touriste ou un résident de l’hôtel produit
entre 3,92 et 5,27 kg de déchets par jour contre 0,6 et 0,8 kg pour un résident ordinaire de la
ville. (Déchets Sciences et Techniques N°78 Décembre 2018)

I.4 ARTISANAT

L'artisanat occupe la première place dans les activités du tourisme à Grand-Bassam. Il s'y est
développé à cause de sa proximité avec la capitale économique du pays, Abidjan. Tous les
artisans Africains se rencontrent à Grand-Bassam, entraînant le développement des centres et
autres ateliers de travaux artisanaux. L’artisanat produit peu de déchets en ce sens où les
matériaux sont recyclés pour réaliser d’autres œuvres. On y retrouve des morceaux de bois,
des bouts de textiles…des articles non vendus.

I.5 ACTIVITES INDUSTRIELLES

I.5.1 SCAF
Sur le plan industriel, la SCAF demeure la seule unité industrielle dans la Sous-préfecture de
Grand-Bassam. Créée en 1917 à Grand-Bassam, la SCAF est la plus ancienne unité de
production industrielle en Côte d'Ivoire. Sa capacité mensuelle de production est de trois mille
(3000) m3de contre plaqués. La SCAF transforme 100%des produits de son exploitation
forestière et exporte plus de 80% de sa production de produits finis vers la France et l'Europe.
Cette unité, particulièrement spécialisée dans le déroulage de la production de contre
plaqués, employait jusqu' à ce jour plus de neuf cents (900) employés. Mais depuis quelques
mois ce chiffre tend à baisser avec le chômage technique du personnel que connaît l'usine.

La filière bois produit des déchets à base de bois à chacune des étapes de transformation. Les
déchets et produits connexes de la filière bois regroupent :

- Les résidus de l'exploitation forestière : souches, houppiers, branchages, cimes, etc.;


- Les produits de première transformation du bois provenant des scieries et des
papeteries et qui sont composés d'écorces, de sciures, de copeaux, etc.;
- Les déchets issus de la seconde transformation (meubles, armoires et vanités,
parquets, fabrication de palettes, de charpentes, etc.) composés de copeaux, de
chutes, de sciures, de morceaux de panneaux, de poussières de sablage, etc.;
- Les produits usagés et les emballages : caisses, palettes, cageots, bois
d'ameublement ou de démolition, etc.

34
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
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I.5.2 LE PROJET VITIB


De lourds investissements sont actuellement en cours de réalisation de façon à s'adapter et
préparer l'outil industriel aux nouveaux défis fixés par l'évolution des marchés internationaux.
Il s'agit du Projet VITTB (Village des Technologies de l'Information et de la Biotechnologie),
dont le démarrage se fait timidement. Mais des avancées notables au niveau des procédures
du décaissement des financements sont à signalées. En plus des déchets ménagers ordinaires
(restes de cuisine…), on y retrouve davantage de déchets électroniques (ordinateurs,
chargeurs de téléphone, téléphones abîmés).

I.5.3 SECTEUR INFORMEL

Son impact est réel dans l'économie de Grand-Bassam en raison de la situation stratégique de
cette ville qui est le lieu de transit sur l'axe Abidjan-Noé (Frontière du Ghana). Il faut
également prendre en compte les activités de commerce de légumes et fruits, de textile
(pagne, vêtements…) et les garages.

I.6 DOMAINE SANITAIRE ET EDUCATIF

La santé et l'éducation constituent les principaux secteurs abordés dans cette partie.

I.6.1 INFRASTRUCTURES SANITAIRES


Sur le plan des infrastructures sanitaires, on rencontre à Bassam un (1) Hôpital Général, des
dispensaires, et une PMI.
Les déchets produits par les hôpitaux sont répartis en deux catégories :

 Déchets assimilables aux ordures ménagères

Ils sont produits par le personnel ou par les accompagnateurs des malades (restes de repas,
papiers et emballages non souillés, serviettes hygiéniques non souillées, déchets provenant des
services administratifs, etc.) ;

 Déchets produits au niveau des services spéciaux des établissements de soins de santé
(hôpitaux, centres de santé, cliniques, cabinets médicaux, laboratoires d’analyses
médicales, centres de fabrication de produits pharmaceutiques et cabinets vétérinaires).

Ils sont constitués de :

- Déchets anatomiques (tissus d’organes du corps humain, foetus, placentas, prélèvements


biologiques, éléments d’amputation, autres liquides physiologiques, etc.) ;

- Déchets pointus, tranchants ou autres objets souillés (lames de scie, aiguilles, seringues,
sondes diverses, tubes, tubulures de perfusion, verres ayant contenu du sang ou tout autre
objet pouvant causer une coupure) ;

- Résidus de pansements (cotons et compresses souillés, garnitures diverses poches de


sang, etc.) et les plâtres ;

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- Déchets pharmaceutiques (produits pharmaceutiques, médicaments périmés et/ou non


utilisés) .

Ces types de déchets solides constituent l’essentiel de la catégorie à risque d’infection par le
VIH/SIDA, particulièrement les déchets pointus ou tranchants.

I.7 INFRASTRUTURES SCOLAIRES

Sur le plan de l'éducation, la ville de Grand-Bassam est dotée d’un grand nombres d’école
primaires, de collège et lycée, de Centre de formation professionnelle, etc…
Les déchets produits dans les écoles sont semblables à ceux des ménages à l’exception d’une
production abondante de feuilles de papier.

II Identification des projets de gestion des DSMA dans la commune de Grand-


Bassam

L’ANASUR (ex-ANAGED), en collaboration avec la Chambre de Commerce Ivoirienne (CCI), la


Mairie de Grand-Bassam et l’Association (HOREST) ont signé une convention le 29 mars 2017
pour la valorisation des déchets. Il s’agit d’une part du tri et la pré-collecte sélective des
déchets ménagers issus des Hôtels et Restaurants du réseau HOREST et d’autre part de la mise
en place d’une plate-forme valorisation simplifiée de ces déchets. Il permettra la valorisation
des déchets organiques en compost, et des autres types de déchets ménagers en matière
plastique rigide et en pavés. D’un coût total de 650 millions de FCFA financé conjointement
par les quatre parties et des partenaires tels que le PNUE, RAMSAR, le projet se fonde sur la
volonté de HOREST de faire de Grand Bassam, patrimoine de l’UNESCO, une ville verte. La
construction du centre est prévue sur un terrain de 3 Hectares à Mondoukou. Ce projet est
encore en phase d’étude.

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ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
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III Caractérisation des DSMA de Grand-Bassam

Caractériser les déchets c’est identifier les quantités produites en fonction des individus, des
types d’habitats et en préciser leur composition. Pour cette étude, les paramètres essentiels
de la caractérisation reposent sur une étude de caractérisation des déchets urbains du District
d’Abidjan pour le ministère de la Ville et de la Salubrité Urbaine réalisée par Le bureau d’études
TERRABO en 2010. Cela se justifie par l’absence de données sur les DSMA de Grand-Bassam
et par les similitudes entre les villes voisines d’Abidjan et de Grand-Bassam. Ces similitudes se
perçoivent notamment au niveau des habitudes des populations et de la forte densité de la
population.

III.1 Quantités des déchets collectés

Le tableau ci-après présente les quantités mensuelles de déchets collectés de 2016 à 2018.
Tableau 4 : Quantités mensuelles de DSMA collectés à Grand-Bassam (Source, BNETD 2019 )

Mois Quantités annuelles de déchets collectés (KG)


2016 2017 2018
JANVIER 2 319 960 2 180 960 2 373 940
FÉVRIER 1 632 960 1 848 540 2 179 420
MARS 1 752 820 1 875 880 2 498 460
AVRIL 1 659 360 2 094 480 2 010 220
MAI 2 043 600 2 069 220 2 605 700
JUIN 1 895 002 1 911 240 2 784 400
JUILLET 1 721 860 2 087 940 2 856 780
AOÛT 1 559 480 2 090 180 1 265 220
SEPTEMBRE 2 423 360 1 809 580
OCTOBRE 2 271 240 2 129 600 2 734 920
NOVEMBRE 2 197 160 1 993 020 2 602 800
DÉCEMBRE 2 335 120 2 264 320 3 252 580
TOTAL 23 811 922 24 354 960 27 164 440

L’estimation du taux de croissance des quantités collectées à Grand-Bassam révèle une


évolution rapide. Soit un taux de 12% de 2017 à 2018 contre un taux de 2,5 % de 2016 à 2017.
Ceci s’explique par la construction de nouvelles cités résidentielles (les rosiers…) et aussi par
l’augmentation du nombre de restaurants et hôtels. En analysant le graphique ci-dessous, l’on
constate que la quantité maximale de DSMA a été produite en décembre 2018.

III.2 Composition des déchets

Le tableau suivant récapitule les pourcentages moyens de matières organiques, déchets


inertes et matières plastiques contenus dans les DSMA.

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Tableau 5 : composition des déchets ménagers du District d’Abidjan (Terrabo-Ingénieur-


conseil, 2010)

Matières Haut Moyen standing Bas standing Habitat Moyenne


standing rural
Putrescibles 22% 28% 22% 18% 23%
Reste de cuisine 22% 20% 15% 11% 17%
Feuilles, paille, bois 10% 8% 8% 12% 9%
Textiles 3% 4% 2% 2% 3%
Papiers cartons 9% 5% 6% 4% 6%
Plastiques 11% 7% 8% 7% 8%
Métaux 3% 1% 2% 1% 2%
Verres 5% 1% 1% 0% 2%
Cailloux 1% 2% 3% 3% 2%
Charbons 2% 4% 5% 6% 4%
Sable, poussière 5% 13% 20% 26% 16%
Divers (os, piles,) 9% 6% 9% 10% 8%
Total 100% 100% 100% 100% 100%

III.3 Paramètres physico-chimiques des DSMA

 Production spécifique par habitant


La production spécifique de déchet par habitant varie en fonction des quartiers, du niveau de
vie. Pour cette étude, nous retiendrons un taux de 0.8 kg /hab./ jour (Terrabo,2010).

 Densité
Elle correspond au poids volumique des déchets. On retiendra pour notre étude d=0.5 kg/L
(Source : ANAGED)

 Rapport C/N
Rapport Carbone sur Azote qui est très élevé pour la matière végétale fraiche (< à 100 pour
une paille) et diminue tout au long de sa décomposition en se stabilisant autour de 10 pour
l'humus. C'est la valeur de ce rapport qui permet de juger du degré d'évolution de la matière
organique et de son aptitude à se minéraliser :
- C/N < 15 : production d'azote,
- 15 < C/N < 30 : besoin en azote couvert,
- C/N > 30 : consommation d'azote prélevé dans les réserves du sol.
- 8<C/N<35 : favorable au traitement biologique des déchets par méthanisation et
compostage.

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 Matières sèches et volatiles


La matière sèche (MS) est ce que l'on obtient lorsqu'on retire l'eau d'un produit.
Le pourcentage de matière sèche est le ratio entre la masse de la matière sèche et la masse de
la matière non-sèche (hydratée).
Les matières sèches (MS) sont composées de matières minérales (MM) et de matières
organiques appelées matières volatiles sèches (MVS). La concentration des MVS est
généralement exprimée en pourcentage par rapport aux MS : on parle de taux de Matières
Volatiles Sèches (MVS). Le contrôle de ce paramètre permet de suivre la stabilité de la boue.
Tableau 6 : Paramètres physico-chimique des déchets du District d’Abidjan (Source :
Terrabo,2010)

Taux d’humidité 43 %
Rapport C/N 28
Matières sèches 57%
Matières Sèches Volatiles 60%

IV Organisation de la gestion actuelle des DSMA de Grand-Bassam

La gestion des DMSA de la commune de Grand-Bassam se résume à la pré-collecte, à la


collecte, au transport et au stockage. Nous verrons dans la suite de cette partie comment est
organisée et financée la filière de gestion des déchets de la pré-collecte à la mise en décharge.

IV.1 Pré-collecte

Les enquêtes et visite de terrain ont attesté de la pratique de la pré-collecte dans la commune
de Grand-Bassam, soit par apport volontaire soit par l’action des pré-collecteurs privés.
Le type de pré-collecte choisi dans les ménages est fonction du niveau de vie et de la distance
à laquelle se trouve le point de groupage des déchets le plus proche. Plus le niveau de vie est
élevé, plus les ménages optent pour la pré-collecte privée. Ce type de pré-collecte est facturé
mensuellement entre 2000 et 3000 FCFA par ménage. (Source : ANAGED). Dans le cas des
hôtels, le coût s’élève à plus de 10.000 FCFA. (Source : HOREST, 2019).
En outre, les opérations de pré-collecte s’effectuent tous les trois jours ou une fois par
semaine. Elles sont réalisées en majorité par des jeunes déscolarisés n’ayant aucune
formation sur la gestion des déchets.
Par ailleurs, ces derniers ne bénéficient pas des équipements adéquats voire même d’un
minimum pour se protéger de tous les risques sanitaires. L’on note à cet effet l’absence de
gants de protection lors du ramassage des ordures, le mauvais état du matériel roulant
(tricycle rouillé) et le déversement des déchets lors du transport.
En ce qui concerne le balayage des voies, partie intégrante de la pré-collecte, il est réalisé
régulièrement sur les voies principales. Le contrôle de ces voies est effectué par le BNETD tous
les samedis et mercredi. Quant au curage des caniveaux, les activités en ce sens sont faibles

39
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de sorte qu’il est courant d’observer des caniveaux obstrués, des nids de moustiques et autres
bestioles aux abords des écoles et du marché.

Photo 4 : pré-collecteur Photo 5 : Caniveau obstrué (2019)

IV.2 Une Collecte partielle

Pour la commune de Grand-Bassam, il est retenu la collecte ordinaire avec les récipients de
75 L et la collecte par conteneur ou par coffre de 20 m3. Les lieux d’installation des points de
groupage sont choisis par la Mairie en collaboration avec les comités de gestion des quartiers,
mais le choix peut être fait par l’opérateur lui-même.

 SCHEMA DE COLLECTE

P1, P2, P3, P4 : Emplacement de coffre


CT : Centre de Transfert

Photo 6 : Points d’emplacement des centres de transit et du centre de Transfert de Mondoukou

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 MATERIEL ET LOGISTIQUE

Pour les besoins de Bassam, l’opérateur a recours aux matériels suivants :


Tableau 7: Matériels de Collecte de l'opérateur (Source : Mairie de Grand-Bassam,2019)

Equipement Quantité
Matériel roulant
Ampliroll 2
Benne Tasseuse 2
Camionnette 2
Laveuse 1
Matériel de travail collectif
Balais 22 à 30
Râteaux 15
Fourches 10
Pelles 10
Moto 2
Daba 2
MATERIEL DE COLLECTE
Coffre de 20 m3 4
BAC de 75 L 50 à 60

En dépit des équipements ci-dessus cités et des techniques utilisées, on retrouve dans la ville
des dépôts sauvages situés souvent aux environs des restaurants et des coffres à ordures
débordants. Cela s’explique par plusieurs raisons. D’entrée de jeu, l’absence de coffre et de
bac de collecte dans certains endroits de la ville obligent les populations à déverser leurs
déchets solides ménagers dans l’emprise des voies mieux sur des terrains non occupés. Ces
amas des déchets altèrent l’aspect esthétique de la ville et constituent des aires de jeu pour
les enfants.

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photo 7: dépôt sauvage non loin de restaurants

photo 8 : Bacs remplis devant la Gendarmerie de Grand-Bassam

photo 9 : Dépôt sauvage au quartier Assoyam

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photo 10 : Des enfants au sein du dépôt sauvage d’Assoyam)

IV.3 Mise en décharge

La commune de Grand-Bassam ne dispose pas de décharge mais uniquement d’un centre de


transfert sans reprise. Il se situe à Mondoukou, à moins d’un kilomètre du quartier Moossou.
La sensibilité de la zone, les affleurements de la nappe ont motivé les autorités à opté pour
une mise en décharge hors de la ville. Cette mise en décharge a longtemps été effectuée à la
décharge d’AKOUEDO (Abidjan) par l’entreprise EIDA, ancien opérateur de la commune.
La fermeture de cette dernière à la fin de l’année 2018 a obligé les acteurs à trouver une autre
décharge. Leur premier choix s’est porté sur le « dépôt 8 » dans la commune de PORT-BOUET,
mais les coûts de transport et les difficultés routières ont amené les autorités à choisir la
décharge d’Aboisso, ville située à 60 Km de Bassam. Toutefois, l’accès difficile à la décharge
d’Aboisso a fait du centre de transfert actuel, le point final de stockage des déchets depuis
mars 2019.
Ce centre de transfert ne bénéficie d’aucun aménagement. Les déchets sont laissés à ciel
ouvert et se retrouvent sur la route. L’infiltration des eaux de pluie génère d’abondante
quantité de lixiviat. Cette situation est source de pollution des eaux, du sol et de l’air.
Il convient de préciser que des activités informelles de tri et de valorisation y sont réalisées.
Les récupérateurs interviennent directement sur la décharge. Ils récupèrent les déchets
valorisables tels que le plastique, le carton, le fer, les bouteilles, le verre, et les revendent à
des repreneurs industriels ou sur les marchés. Ils les exportent notamment vers des
entreprises spécialisées dans le recyclage. A titre d’exemple, ces entreprises fabriquent des
marmites avec l’aluminium ou des chaussures avec le plastique. La plupart des récupérateurs
sont des chefs de ménage qui travaillent souvent avec leurs familles.

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ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Photo 11 : Clôture du Centre de Transfert de Photo 12 : Vue Générale du Centre de Transfert


MONDOUKOU de MONDOUKOU

Photo 13 : Centre de transfert de Grand-Bassam (Source : Google Earth,2017)

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IV.4 Schéma récapitulatif de la gestion actuelle des DSMA de la commune


de Grand-Bassam

La figure ci-dessous tente de résumer les étapes de gestion des DSMA à Grand-Bassam et les
moyens utilisés.

LIEUX DE PRODUCTION

PLAGE

MENAGES

CENTRE DE
POINTS DE Ampliroll/Benne DECHARGE
ENTREPRISES INDUSTRIELLES PAP/PAV TRANSFERT DE
GROUPAGE ABOISSO
tasseuse MONDOUKOU

HOTELS ET RESTAURANTS
-COFFRE 20 m3
Superficie
moyenne : 10.000
-BAC 75 L m²

Figure 2 : Schéma récapitulatif de la gestion actuelle des DSMA de Grand-Bassam

V LES CONTRAINTES ET OPPORTUNITES DE LA GESTION DES DSMA DE GRAND-


BASSAM

V.1 La pré-collecte et la collecte des déchets

La pré-collecte est principalement prise en charge par le secteur informel (micro entreprises,
etc.) qui pallie ainsi les insuffisances du service public, en particulier dans les quartiers
inaccessibles aux véhicules conventionnels de collecte des ordures.

Si elle a permis d’étendre la couverture du service de ramassage des ordures aux quartiers
périphériques, et donc d’atteindre un nombre élevé de producteurs de déchets, la pré-collecte
se heurte à un certain nombre de difficultés :
- Articulation entre la pré-collecte et les autres séquences de la filière ;
- Concurrence entre acteurs de la filière et rivalités entre structures du même quartier ;
- Absence de marketing social et non optimisation des circuits, absence d’adaptation de
la technologie aux besoins et aux contraintes des villes.

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ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
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Telle que la pré-collecte est pratiquée, les prestataires de service ont pour seule obligation
d'enlever les ordures de l'abonné. La question du lieu d'entreposage des déchets n’est pas
posée. Les contrats de service entre le prestataire et l'abonné sont passés sous seing privé et,
en cas de litige, c'est l'autorité communale qui fait office d'arbitre. Le traitement de ces
contrats dépasse donc les relations entre co-contractants pour impliquer d'autres acteurs
notamment la municipalité ou la communauté.
Une autre caractéristique de la pré-collecte, est qu’elle utilise un matériel sommaire, fabriqué
localement, ce qui affecte le rendement de la filière.
En outre, l’inadéquation et l’imprécision des textes régissant la gestion des ordures
ménagères, la multiplication des acteurs ainsi que l’absence de contrôle et de planification,
sont préjudiciables à la bonne marche de l’activité de pré-collecte. La recherche devrait
permettre, en partant des pratiques actuelles, de proposer et de tester des cadres
organisationnels, réglementaires et contractuels appropriés.
Une meilleure maîtrise de cette séquence par les collectivités locales, au plan institutionnel,
organisationnel et technique, devrait permettre de simplifier et d’améliorer la collecte des
déchets dans la commune.

V.2 Points de ruptures de charges et des décharges

Compte tenu de leurs fonctions, les points de rupture de charges et de décharges sont des
composantes importantes d’une stratégie de gestion intégrée des déchets solides. Mais leur
mise en place se heurte à de multiples problèmes d’ordre technique et urbanistique
(conception, construction et aménagement des infrastructures), institutionnel et
organisationnel (mode de gestion et responsabilités), social et économique (choix du site,
gestion des conflits, coûts), environnementaux (pollution, nuisance, normes, protection).
En raison de ces difficultés, la commune de Grand-Bassam dispose aujourd’hui de peu de
points de rupture de charge fonctionnels et appropriés. Ceux-ci sont plutôt assimilables à des
mini-décharges non contrôlées. La pression foncière, l’hostilité des riverains, le coût des
aménagements, les normes et techniques de réalisation sont les principales contraintes à
prendre en compte pour améliorer ce maillon essentiel de la filière.
Par ailleurs, les points de regroupement, les postes de transfert sont des sites stratégiques où
peuvent s’organiser une valorisation décentralisée des déchets, à condition que leur
aménagement et leur gestion soient conçus dans cette optique.

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V.3 Transport des déchets

L’opération de transport des déchets concerne l’enlèvement et le transfert des ordures des
lieux de production ou des points de regroupement vers les postes de transit ou des postes
de transit vers les décharges finales.
Le choix des moyens de transport repose souvent sur des solutions conventionnelles (bennes,
bennes tasseuses, lève containers, camions remorques ou semi-remorques et autres
équipements spécialisés). Le matériel utilisé parfois importé, paraît d’un point de vue
opérationnel, inadapté aux besoins des villes des pays en développement (contenances,
maniabilité, etc.) et les coûts de sa maintenance sont importants. A cela s’ajoute le mauvais
état des voies (voies non bitumées dans les quartiers).
On estime qu’actuellement les charges liées au transport, qu’il soit réalisé en régie municipale
ou par délégation, absorbe plus de 60% du budget consacré par les municipalités à la gestion
des déchets au détriment des autres séquences de la filière.
L’enjeu est donc de parvenir à optimiser la chaîne de transport des déchets (parcours,
matériels, manutention, etc.).

V.4 Financement de la filière des déchets

L’efficience et la viabilité des montages techniques, technologiques et organisationnels,


dépendent de l’équilibre financier du système considéré dans sa globalité. Les autorités ont
recours à la perception de taxes sur la consommation d’électricité. Mais ces taxes sont d’un
rendement et d’un taux de recouvrement trop faibles pour que leur produit puisse réellement
contribuer au financement du service.
Aussi, convient-il au préalable d’avoir une connaissance fine des coûts réels car l’une des
difficultés majeures auxquelles sont confrontés les gestionnaires des déchets solides tient à
leur non-maîtrise des coûts (qu’il s’agisse de coûts par nature ou par poste, fussent-ils directs
ou indirects, apparents ou cachés).
L’enjeu est de parvenir à construire des stratégies financières viables et durables en
adéquation avec les ressources communales disponibles et mobilisables auprès des
contribuables.

V.5 Valorisation des déchets

De par leur nature et leur composition, les DSMA de Grand-Bassam peuvent constituer une
matière première pour diverses activités économiques, agricoles, artisanales ou industrielles.
L’exploitation de ce gisement peut avoir des impacts positifs sur toute la chaîne de gestion des
déchets (génération d’emplois et de ressources).
L’intégration de la valorisation à la filière de gestion des déchets a des retombées de plusieurs
ordres :
– économique et financier (création d’emplois et de ressources, production de matières
premières secondaires pour l’artisanat, l’agriculture et l’industrie, impact sur les coûts
globaux de gestion de la filière déchets) ;

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ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

– technique et organisationnel (incidences sur les choix techniques des équipements et


l’organisation des différentes séquences de la filière) ;
– social (lutte contre la marginalisation sociale et la pauvreté en milieu urbain).

En ce qui concerne le compostage, c’est moins des problèmes techniques que des questions
de rentabilité des procédés et de débouchés qui se posent. Les produits issus de la valorisation
se heurtent à la concurrence des engrais chimiques.
Pour les types de produits susceptibles d’intéresser le secteur industriel ou le secteur
artisanal, le problème principal paraît être aussi celui des débouchés, difficultés à écouler les
produits recyclés.
D’une manière plus générale, il conviendrait d’approfondir la connaissance des gisements des
déchets ménagers, tant du point de vue quantitatif que du point de vue qualitatif
(composition, biodégradabilité, valeur agronomique, etc.).

V.6 La Commune face à la gestion des déchets

La municipalité est bien le premier acteur responsable de la gestion des déchets, non plus
comme gestionnaire direct et unique du service, mais, pour le moins, dans un rôle de
coordination de l’intervention des multiples acteurs impliqués et de régulation.
Elle est amenée à concevoir et à mettre en œuvre un schéma technique, financier et
organisationnel global et cohérent qui prend en compte toute la filière, ainsi que l’ensemble
du périmètre municipal, de même qu’une clientèle solvable et un financement durable.
Les collectivités locales ont dès lors besoin d’un renforcement de leurs capacités de maîtrise
d’ouvrage pour l’élaboration et la mise en œuvre de ces schémas, la promotion d’un processus
de concertation entre les acteurs et l’organisation de contractualisation entre les différents
intervenants de la filière des déchets.

V.7 ARBRE A PROBLEMES

Pour synthétiser les difficultés de la gestion des DSMA, il est réalisé un arbre à problème.
L'arbre à problèmes permet de schématiser une situation problématique pour en analyser les
causes et les conséquences. Il permet de visualiser l'ensemble des causes et des conséquences
d'un problème central ou de plusieurs problèmes identifiés. Il est utilisé pour comprendre le
problème central.
L’arbre à de problèmes offre une image de synthèse du ou des problèmes à résoudre. Les
causes et les conséquences sont identifiées ; ce qui permet d'être lucide dans la construction
d'un projet. Cette synthèse donnera aussi l’occasion à chaque acteur de prendre les dispositions
pour maximiser les potentialités et pour créer les conditions indispensables à la levée des
obstacles.

48
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BASSAM

Réduction des Risques d’infiltration du


activités Arbre à problèmes lixiviat dans le réseau
touristiques d’eau potable du village
de Mondoukou

Augmentation du
nombre de dépôt Obstruction des Insalubrité
sauvage caniveaux dans la ville Augmentation des risques Pollution de laConséquences
sanitaires (paludisme, choléra) nappe phréatique

Gestion inefficiente des DSMA de la ville de


Dégradation du
cadre de vie

Grand-Bassam

Causes

Manque de formation des Mauvais stockage des


Insuffisance du Absence de décharge et la
Incivisme des différents acteurs déchets par les
matériel de collecte de mauvaise gestion du Centre
populations particulièrement des ménages
déchets de Transfert de Mondoukou
pré-collecteurs
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ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

La gestion actuelle des déchets révèle des insuffisances (manque de moyens financiers,
désengagement des acteurs, mauvais comportement des populations) et des opportunités.
Les constats effectués dégagent les axes de développement d’un système de gestion durable
pour la commune de Grand-Bassam. Ils affichent les besoins de ladite commune en termes
de gestion de déchets auxquels il est indispensable d’apporter des solutions.

50
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

PARTIE 3 : PROPOSITION D’UN PLAN DE


GESTION DES DSMA DE GRAND-
BASSAM

51
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

I OBJECTIFS DU PLAN DE GESTION DES DSMA DE GRAND-BASSAM

La mise en place d’un système de gestion durable des DSMA pour la commune de Grand-
Bassam repose sur trois (3) axes stratégiques déclinés en objectif spécifiques et en actions.
Tableau 8 : Axes stratégiques, objectifs et actions clés de la gestion des DSMA de Grand-Bassam

Axe stratégique 1 : Optimisation de la pré-collecte et de la collecte des DSMA


Objectif spécifique 1 Actions
Campagne de sensibilisation sur les techniques de stockage de
DSMA
Les populations adoptent un comportement Distribution de bacs de stockage (poubelle) et de sacs en
responsable dans la gestion des DSMA plastique pour le rejet des déchets
Opération de propreté dans les différents quartiers (au moins
deux fois par année)
Objectif spécifique 2 Actions
Renforcer la pré-collecte
Renforcer le matériel technique (conteneur, engin roulant…)
Tous les DSMA produits sont collectés Renforcer les moyens humains et leurs compétences
Optimiser le circuit de collecte (réduire les distances, limiter
les coûts de carburant)
Axe stratégique 2 : Assurer un transfert et le traitement optimal des DSMA de Grand-Bassam
Objectif spécifique 1 Actions
Proposer un schéma idéal de transfert des DSMA à la décharge
Tous les déchets sont transférés à la
d’Aboisso
décharge
Réhabilitation du site du CT de Mondoukou
Objectif spécifique 2 Actions
Proposer les filières de valorisation
Construire une unité de tri et de valorisation
Les DSMA de Grand-Bassam sont valorisés
Évaluer les ressources financières nécessaires pour la
valorisation des DSMA à Grand-Bassam
Axe stratégique 5 : Garantir le financement durable de la gestion des DSMA ;
Objectif spécifique 1 Actions
Calculer le coût de la collecte et du traitement des DSMA
Le coût total de la gestion des déchets à
Calcul des coûts à la tonne et par habitant
l’horizon 2030 est connu
Proposition de mode de financement

52
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

II Optimisation du matériel technique de la pré-collecte et de la collecte

Il est question d’étudier les actions clés de l’objectif spécifique 2 de l’axe stratégique 1. Les
points importants à aborder sont le choix des types de pré-collecte, les équipements à
utiliser et l’estimation des ressources humaines nécessaires à la gestion du matériel.

II.1 Choix du mode de Pré-collecte et des équipements

Pour renforcer la pré-collecte, il importe de distinguer pour chaque quartier, le mode adapté
soit PAP ou PAV. Le choix du mode de pré-collecte est fonction de plusieurs critères
notamment :

- l’état de la voirie : il indique si une zone est accessible ou non. Si une voie est
carrossable, il est possible de réaliser dans la zone une PAP avec les engins tels que
les Ampliroll plus efficients que les tricycles. Dans le cas contraire, seule une PAV est
réalisable.

- les contraintes foncières : l’installation de coffres à ordures de 20 m3 ou 7 m3 requiert


un espace suffisant pour l’aménagement des coffres et aussi pour le passage des
Ampliroll ;

- la volonté des populations : les ménages ou hôtels n’agréent pas toujours l’idée
d’entreposer des coffres à proximité de leurs demeures, ce qui constitue une
difficulté dans le choix du mode de pré-collecte.

En s’appuyant sur les critères précédemment énoncés, il est établi une répartition des
quartiers en secteur en fonction des types de route et en fonction du positionnement des
quartiers. Puis, pour chaque secteur, il est indiqué un mode de pré-collecte et les engins
adéquats pour la réaliser.

II.1.1 Répartition et évolution de la population de Grand-Bassam


La population de Grand-Bassam peut être scindée en quatre secteurs, présentés comme
suit :

Tableau 9 : Organisation en secteur de la commune de Grand-Bassam


Secteur secteur 1 secteur 2 secteur 3 secteur 4
Quartiers - Moossou - France ; - Belle ville - Mockey ville ;
Begnini ; - France - Oddos 1 et 2 - Rosiers
- Moossou Residentiel ; - Congo,
Koumassi - Petit Paris ; - Bromakoté,
- Moossou - Phare 1 - Chateau D'eau,
extension nord - Cafop,

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Tableau 10 : Projection de la population de Grand-Bassam par secteur

secteur 1 secteur 2 secteur 3 secteur 4


Année Population total
2014 5421 20945 48305 74 671
2019 6 026 23 284 53 700 22 000 83 010
2020 6 155 23 782 54 849 24 980 84 787
2021 6 287 24 291 56 023 25 515 86 601
2022 6 422 24 811 57 221 26 061 88 454
2023 6 559 25 342 58 446 26 619 90 347
2024 6 699 25 884 59 697 27 188 92 281
2025 6 843 26 438 60 974 27 770 94 255
2026 6 989 27 004 62 279 28 364 96 272
2027 7 139 27 582 63 612 28 971 98 333
2028 7 292 28 172 64 973 29 591 100 437
2029 7 448 28 775 66 364 30 225 102 586
2030 7 607 29 391 67 784 30 871 104 782

II.1.2 Choix du mode de pré-collecte


Les observations et visites de terrains ont permis d’apprécier l’état actuel des routes
de chaque secteur afin de proposer le mode de pré-collecte adapté. Il en ressort que les
secteurs 1, 2 et 4 disposent de voies carrossables et praticables pour les bennes tasseuses.
Contrairement au secteur 3, où l’accès est difficile pour les taxis communaux.
De ce fait, dans les secteurs 1,2 et 4, nous optons pour une pré-collecte en porte à porte
avec des bennes-tasseuses. En clair, les bennes tasseuses passeront dans les différents
quartiers des secteurs afin de collecter les DSMA deux fois par semaine.
Pour le secteur 3, la pré-collecte retenue est de type PAV. Autrement dit, dans les quartiers
dudit secteur, seront installés des coffres de 20 m3. Ces derniers seront disposés à moins de
250 m des habitations. Dans la mesure où il est difficile d’obtenir de l’espace pour
l’aménagement de coffre, il est préférable d’installer des bacs de 240 Litres. La population
pourrait avoir recours à des pré-collecteurs privés pour éviter de se déplacer.
Tableau 11 : Equipements retenus

Mode de pré-collecte PAP PAV


secteurs 1,2,4 3
Volume de Conteneurs Aucun 20 m3
utilisés
Moyen de transport Benne-tasseur Ampliroll

54
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

II.2 Calcul du nombre de conteneur et d’engins roulants

Ces calculs sont effectués sur la base de certaines hypothèses à savoir, la fréquence de
ramassage, la production hebdomadaire de DSMA, les distances de collecte, la vitesse
moyenne des camions.

 Hypothèses de dimensionnement

Tableau 12 : Hypothèses de dimensionnement

Désignation Quantité Symboles


Taux de remplissage 90 % Tr
Taux de production volumique 1.6 L/hab/jour tpv
Nombre de jours ouvrés 6 jours/semaine
Temps de travail 7 heures/jour. Ttrav
Distance maximum de collecte 20 km D
Temps de manœuvre du véhicule de
collecte (chargement, déchargement, 20 min Tm
pesage) (Tm)
Vitesse moyenne du véhicule de collecte 30 km/h v
Fréquence 2 fois/6 jours F
Volume utile d’un Ampliroll 27 m3 V’
Population P

 Formules de calcul

Tableau 13 :Formules de calcul

Désignation Formules utilisées


production hebdomadaire de déchets (m3) 𝑃ℎ = 𝑃 × 𝑡𝑝𝑣
volume utile du conteneur (m3) 𝑉𝑢𝑐 = 𝑉 × 𝑇𝑟
𝑃ℎ
volume utile journalier (m3) 𝑉𝑢𝑗 =
𝐹
𝑉𝑢𝑗
capacité des conteneurs(m3) 𝑉𝑐 =
𝑇𝑟
𝑉𝑐
nombre de conteneurs de 20 m3 𝑁𝑐 =
𝑉
𝐷
temps de transfert 𝑡=
𝑣
durée totale rotation 𝑇𝑟𝑜𝑡 = 2 × 𝑡 + 𝑇𝑚
𝑇𝑡𝑟𝑎𝑣
nombre de rotation/jour 𝑁𝑟𝑜𝑡 =
𝑇𝑟𝑜𝑡
volume évacué par jour 𝑉𝑒𝑗 = 𝑁𝑟𝑜𝑡 × 𝑉
nombre de véhicules nécessaires à la 𝑉𝑢𝑗
𝑁𝑣𝑒ℎ =
collecte 𝑉𝑒𝑗

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ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

A partir des hypothèses et formules énoncées précédemment, on estime le nombre moyen


de rotation par engin, les volumes évacués par semaine.
Tableau 14 :paramètres de dimensionnement des engins roulant

Désignation quantité unités


Distance maxi de collecte-décharge 20 (km)
Vitesse d’un ampliroll/benne tasseuse 30 (km/h)
Durée du trajet aller-retour 80 mn
Durée de remplissage 80 mn
Temps de manœuvre 25 mn
Durée d’une rotation 185 mn
Nombre d’heures de travail par jour (h) 8
Nombre de rotation 3
Volume évacué par jour/benne tasseuse 81 (m³)
Volume évacué par jour/Ampliroll 60 (m³)

Les valeurs issues du Tableau 14, précisent les quantités journalières transportées par
chaque engin moyennant trois (3) rotations par jour.

 Pré-collecte en porte à porte

Tableau 15 : Nombre de benne tasseuse /PAP

Nombre
3 Volume Utile
Années Population Production Hebdomadaire(M ) De Benne
Journalier
Tasseuse
secteur secteur secteur secteur
secteur 1 secteur 1 Total
2 4 2 4
2 020 6 155 23 782 24 980 52 200 210 461 154 2
2 021 6 287 24 291 25 515 53 204 214 471 157 2
2 022 6 422 24 811 26 061 54 208 219 481 160 2
2 023 6 559 25 342 26 619 55 213 224 491 164 2
2 024 6 699 25 884 27 188 56 217 228 501 167 2
2 025 6 843 26 438 27 770 57 222 233 512 171 2
2 026 6 989 27 004 28 364 59 227 238 523 175 2
2 027 7 139 27 582 28 971 60 232 243 534 178 2
2 028 7 292 28 172 29 591 61 237 249 546 182 2
2 029 7 448 28 775 30 225 63 242 254 557 186 2
2 030 7 607 29 391 30 871 64 247 259 569 190 2

En somme, le nombre de rotation (3) effectué en un jour par une benne tasseuse, confirme
qu’il faut pour le ramassage des DSMA des secteurs 1,2 et 4, deux bennes tasseuses.

56
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

 Pré-collecte par apport volontaire

Tableau 16 :Nombre de conteneurs et d’Ampliroll/PAV

Années Population Production Volume Nombre De Nombre


Hebdomadaire(M3) Utile Conteneurs D’ampliroll
Journalier
secteur 3 secteur 3 secteur 3 20 m3
2 020 24 980 461 154 9 2
2 021 25 515 471 157 9 2
2 022 26 061 481 160 9 2
2 023 26 619 491 164 9 2
2 024 27 188 501 167 9 2
2 025 27 770 512 171 9 2
2 026 28 364 523 175 10 2
2 027 28 971 534 178 10 2
2 028 29 591 546 182 10 2
2 029 30 225 557 186 10 2
2 030 30 871 569 190 11 2

Le nombre de coffres pour satisfaire la pré-collecte par porte à porte dans le secteur 4 est
estimé au total à treize (13), à l’horizon 2030. Pour le ramassage, deux ampliroll suffisent.

II.3 Synthèse des besoins en équipements

Tableau 17 :Besoins en équipements à l’horizon 2030

Secteurs 1,2 et 4 SECTEUR 3


Besoin en
Besoin en Benne à Besoin en conteneur
Ampliroll(coffre
compression de 20 m3
20 m3)
2 020 1 9 2
2 021 1
2 022
2 023
2 024
2 025
2 026
2 027 1
2 028
2 029 1
2 030 1
Le tableau ci-dessus synthétise les besoins en équipements à l’horizon 2030. Il faut donc 2
Ampliroll, une benne tasseuse et des coffres de 20 m3.

57
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

II.4 Moyens humains

Pour la gestion de la pré-collecte et de la collecte, il s’avère nécessaire d’indiquer les


fonctions des membres du personnel sollicité. Ces derniers travailleront de pair avec les
comités de gestion des quartiers. Ils réfléchiront sous la supervision de la mairie et de
l’ANAGED aux points d’installation des coffres dans le secteur 4. Ils proposeront également
les jours de collecte dans les quartiers.

 Superviseur du secteur

Ils seront au nombre de deux (2) et veilleront à la collecte effective des déchets dans les
différents secteurs. Ils veilleront également à la propreté des sites à coffres et à leur bonne
utilisation. Ils travailleront de pair avec les comités dirigeants des quartiers et contrôleront
les actions des pré-collecteurs privés.

 Chauffeurs et éboueurs

Pour chaque Ampliroll ou Benne-tasseur, il faudra employer au plus deux chauffeurs et 2


éboueurs chargés du remplissage des engins. Ils seront équipés d’équipements de protection
individuelle (tenue de travail, cache-nez, gants et d’autres matériels de travail).
Tableau 18 :Besoins en personnel à l’horizon 2030

Postes 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Superviseur de la collecte 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Nombre de chauffeur 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
Eboueur 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6
Total 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11

III Optimisation du traitement des DSMA de Grand-Bassam

L’une des difficultés majeures de la gestion des DSMA de Grand-Bassam est le stockage des
déchets. Pour répondre à cette difficulté, trois différents scénarii sont envisagés :

 Scénario 1 : les déchets collectés sont transférés directement à la décharge d’Aboisso ;

Tableau 19 : Collecte sans transfert

58
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
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 Scénario 2 : les déchets collectés sont acheminés vers un nouveau centre de transfert
moderne non loin de la commune puis vers la décharge d’Aboisso ;

Figure 3: Schéma de collecte avec centre de transfert

 Scénario 3 : la matière organique et les matériaux recyclables sont traités dans un


centre de tri et de valorisation et les refus sont expédiés à la décharge d’Aboisso.

Schéma

III.1 Etude technique du scénario 2

III.1.1 Conception et dimensionnement d’un centre de transfert moderne de


Grand-Bassam
La conception d’un centre de transfert va consister à déterminer le type de centre de
transfert au regard des données :
- Le tonnage annuel à transférer détermine le type et la taille du centre ;
- Le nombre de flux : définit le type et la taille, les équipements à mettre en place ;
- Les filières de traitements (décharge, incinération, valorisation matière).

III.1.2 Choix du type de transfert


On distingue trois (3) type de transfert (gravitaire, sur dalle et fosse) :
- les fosses sont utilisées pour traiter de grands tonnages destinés à un seul traitement.
Elles représentent une solution plus propre pour le stockage. Elles rendent plus
difficile le prétri et la gestion de multiflux ;
- les dalles sont appropriées pour gérer de nombreux flux et/ou de grands tonnages.
Elles sont très flexibles pour des évolutions de flux ;
- le déversement gravitaire direct est peu conseillé car il s’agit d’une solution peu
flexible nécessitant une parfaite gestion du mode de transport en aval. Néanmoins,
ce type de transfert nécessite peu d’infrastructures et peut être une solution
intéressante pour les petits flux dans les régions rurales

59
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Le retour d’expérience en Côte d’Ivoire, la mise en place de centre de transfert gravitaire à


Abidjan, motive le choix d’un centre gravitaire directe à Grand-Bassam pour son coût peu
élevé et le peu d’infrastructures nécessaires.

Photo 14 :exemple de centre de transfert gravitaire

III.1.3 Conception du centre


III.1.3.1 Entrée/sortie du site et circulation sur le site
A l’entrée du Centre de Transfert (CT) est installé un (1) pont bascule pour connaître le poids
des engins avant et après déversement. La voie d’entrée avant le pont bascule doit
permettre l’attente d’au moins deux (2) à trois (3) véhicules minimum afin de ne pas gêner
la route d’accès au site.
Pour la circulation sur le site, il est retenu une voie à double sens de largeur égale à 6,50m,
avec une surlargeur de 7m en courbe.
Un plan de circulation doit être affiché à l’entrée du site. La signalétique et les
marquages au sol permettent d’orienter différents flux à l’intérieur du centre.

III.1.3.2 Zone de transfert


La zone de transfert comprend les zones de vidage et de chargement ainsi qu’une zone de
stockage éventuel des déchets. La séparation de ces trois (3) zones permet d’éviter les
croisements de flux entre les véhicules venant vider et les véhicules de transport en aval ainsi
qu’avec les manœuvres des engins de reprise. Leur dimensionnement se fait en tenant
compte des flux de pointe journaliers et mensuels.

60
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Photo 15 : installation d’un quai


Photo 16 :opération de déversement de
métallique pour le centre de transfert de
déchets au centre de transfert de
Mondoukou (2017)
Mondoukou (2017)

 Flux de véhicule et tonnage

La fréquence de ramassage des DSMA étant égale à deux (2) fois tous les six (6) jours, le flux
maximal journalier est de neuf (9) rotations par jour. Le gisement journalier peut atteindre
200 m3.

 La zone de vidage.

La zone de vidage correspond au lieu où les véhicules viennent vider leur contenu sur le quai
Elle comprend une zone de manœuvre, une zone de déchargement et une zone pour le
déversement des déchets. Cette zone est dimensionnée en fonction du nombre de flux traité
et des flux de véhicules de pointe afin de limiter les temps d’attente avant le vidage. Il est
important de prévoir des zones de manœuvres suffisantes pour limiter les problèmes de
circulation et les risques d’accidents au niveau du vidage. Dans le cas de quai de vidage, il
faut prévoir une distance d’au moins 30m pour la mise à quai en marche arrière La surface
de la zone dépendra du nombre de quais nécessaires.

Figure 4 : Schéma 9-3 : Vidage à quai (Source : CRAM, INRS, Eco-Emballages )

61
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

En considérant, un maximum de neuf (9) rotations en un jour, la zone de vidage aura la


capacité de recevoir deux engins roulants. Les dimensions de ces surfaces sont estimées
grâce aux dimensions des engins roulants : Benne tasseuse (2.55×10.31 m) et Ampliroll.
Tableau 20 : Dimensions de la rampe d’accès

Dimensions Rampe d’accès


Longueur 15 m
largeur 10 m
pente 4%
Hauteur 5m
Charges d’exploitation

 Transport en aval

Le transport en aval est le moyen dans lequel et par lequel les déchets sont évacués du centre
de transfert vers la décharge. Dans ce cas, des coffres de volume égale à 40 m.3sont retenus.
Tableau 21 : Caractéristiques du moyen de transport en aval

Désignation quantité unités


Distance maxi de collecte-décharge 80 (km)
Vitesse d’un ampliroll/benne tasseuse 60 (km/h)
Durée du trajet aller-retour 160 mn
Temps de manœuvre 30 mn
Durée d’une rotation 190 mn
Nombre d’heures de travail par jour (h) 8
Nombre de rotation/jour 3
Volume du conteneur 40 m3
Volume utile du conteneur 36 m3

En clair, il faut au moins deux coffres de 40 m3pour assurer le transfert des déchets vers la
décharge d’Aboisso. Il faut par ailleurs au plus 6 voyages par jour.

 La zone de chargement

Elle correspond à l’endroit où le moyen de transport en aval est immobilisé sur une période
de temps pour son remplissage. Le dimensionnement de cette zone est basé sur le type de
transport en aval. Elle doit donc permettre l’installation des coffres de 40 m3 et du camion
multi-benne pour les transporter.

62
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
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Tableau 22 : estimation de la surface zone de chargement

Surface de la
Dimensions des
zone de
coffres de 40 m3
chargement
Largeur 2,60 m 20 m
Longueur 6,30 m 30m
Hauteur ou
2.5 m 0.2 m
épaisseur

 Bâtiment

Au titre des bâtiments, on retrouve les bureaux du personnel y compris les toilettes et
vestiaires et les locaux pour le contrôle au niveau du pont bascule. On estime la surface
nécessaire à 10% de la surface de la zone de transfert.
III.1.3.3 Dimensionnement du CT
La description du fonctionnement du CT, et les espaces à aménager permettent
d’approximer la surface totale du site.
Tableau 23 :Estimation de la surface du centre de transfert
Zone de Zone de Zone de Zone pour entretien des Divers
vidage chargement bureaux véhicules de collecte
SURFACE (m²) 200 300 138 70 30
Totale (m²) 738

Le centre de transfert à aménager a une surface estimée à 800 m².

III.1.4 Proposition d’aménagement


 Choix du site
Au premier abord, la recherche des sites potentiels doit considérer quelques priorités bien
établies:
- éviter toute interaction entre le CT et l’environnement en protégeant notamment le
réseau hydrographique et les réserves d’eau et en évitant la dispersion de gaz nocifs
dans l’atmosphère;
- tenir compte de l’accessibilité du site;
- tenir compte de l’impact sur l’environnement humain et écologique;
- tenir compte du volume disponible et utilisable.
Pour la construction du centre de transfert dans la ville de Grand-Bassam, nous avons
identifié un site potentiel situé à environ 1 km de l’ancien centre. L’image suivante présente
un aperçu de ce site.

63
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ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

photo 17: lieu d'installation du nouveau centre de transfert

III.2 Moyens humains

La gestion du Centre de Transfert a besoin d’un personnel de qualité qui se compose d’un
gestionnaire en charge de l’administratif, les contrôleurs installés au pont bascule et les
opérateurs pour guider et surveiller le déversement des DSMA.
Tableau 24 : Ressources humaines pour la gestion du CT

Désignation NOMBRE
Gestionnaire du CT 2
Contrôleur 2
Opérateurs 2
Total 6

64
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III.3 Etude du scénario 3 : les déchets sont valorisés

III.3.1 Choix des filières de valorisation


Cette étude consiste en une projection de la production des flux de matières par catégorie.
C’est un outil d’aide à la décision pour identifier les filières potentielles de recyclage et de
valorisation.

Tableau 25 : Composition des déchets par année

Quantité De Quantité De Quantité De


Déchets Matière Matière
Année Population
Produite Plastiques Organiques
(Tonnes) (Tonnes) (Tonnes)
2020 84 787 24 758 1 981 9 903
2021 86 601 25 287 2 023 10 115
2022 88 454 25 829 2 066 10 331
2023 90 347 26 381 2 111 10 553
2024 92 281 26 946 2 156 10 778
2025 94 255 27 523 2 202 11 009
2026 96 272 28 112 2 249 11 245
2027 98 333 28 713 2 297 11 485
2028 100 437 29 328 2 346 11 731
2029 102 586 29 955 2 396 11 982
2030 104 782 30 596 2 448 12 239
Total 24 274 121 371

Ce tableau présente les quantités de matières organiques et matières plastiques contenues


dans les tonnages annuels de DSMA. Il en ressort deux filières de valorisation notamment la
fabrication de compost et la récupération des matériaux recyclables.

III.3.2 Etude des potentialités de vente des produits issus de la valorisation


III.3.2.1 Compostage
Le compost est un amendement plutôt qu'un engrais. II additionne azote, phosphore,
potassium et les met à la disposition des plantes sur une longue période de temps
contrairement aux engrais chimiques qui ont une action ponctuelle. Il donne du corps aux
sols légers (sableux), il facilite le travail de la terre, améliore l'état sanitaire du sol et le nourrit
(en oligo-élément, minéraux, matière organique).
Le compost est donc un produit de qualité, qui serait d’une grande utilité non seulement aux
agriculteurs présents à Grand-Bassam et aussi pour les industries agro-alimentaires
environnantes.
Cependant, ce produit reste peu connu des potentiels utilisateurs et est fortement
concurrencé par la fiente de poule. Il s’ensuit qu’avant la production de compost, il faudra
faire comprendre aux populations ses nombreux avantages.

65
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Les recherches bibliographiques proposent des prix de vente différents :


Tableau 26: Prix de vente du compost

Projet de traitement et
valorisation des sous- Projet de
produits et des eaux professionnalisation Vente de compost au Togo
usées de l’abattoir par de la filière des par la société ENPRO
PROJET méthanisation et déchets à Bouaké
compostage( SIVEBIO)

Particuliers Professionnels
Tous types
Tous types d’acheteurs et clients agriculteurs
d’acheteurs
occasionnels (maraîchers
PRIX DE VENTE
Sac de 50
PREVU DU 2500 1500
kg
COMPOST
(TTC) Tonne 5 000 FCFA 50.000 FCFA 25 000 50 000

Pour les simulations économiques, le compost sera vendu à 50.000 FCFA la tonne. Mais ce
prix pourrait changer après une étude spécifique des besoins des agriculteurs et de la
population en amendement organique.
III.3.2.2 Débouchés des matériaux recyclés
Le tri réalisé en amont du traitement des DSMA permet de sélectionner les matériaux
réutilisables. Ce sont entre autres : les bouteilles plastiques, les bouts de ferrailles, le bois…
Les plastiques peuvent être aussi utilisés pour la fabrication de pavés servant à la couverture
de digue (Yaha Fry Carrole KOUAME,2017).
Pour cette étude, ces articles seront revendus à des entreprises telles que COLOBA avec
lesquelles des partenariats seront signés. Les prix de vente seront définis d’un commun accord.

Le tableau ci-dessous retrace les données bibliographiques relatives aux recettes générées
par la vente des matériaux valorisables par les trieurs informels et fixe les coûts possibles de
vente

66
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Tableau 27 : Hypothèses de recettes de matériaux valorisables2

Recettes Recettes source Hypothèses de


Recettes étude
étude Femal Waste recettes prises en
de cas U.
Terrabo Pickers in Côte compte pour
Montréal (1995)
2010 d'Ivoire l'étude
Ferreux 100 FCFA/kg 25 FCFA/ cuillère 100 FCFA
25-350
Fer/alu -
FCFA/kg
Non ferreux - 50-100 FCFA/kg 100 FCFA
Bouteilles plastiques 160 FCFA/kg 160 FCFA
Plastiques souples 60 FCFA/kg 60 FCFA
10-100 1000 FCFA pour 5
Matières plastiques - 100 FCFA
FCFA/kg sacs
Papier 50 FCFA/kg 50 FCFA
Cartons - pas d'infos
Emballages 40 FCFA/kg 40 FCFA
25-100 5 -100 Fcfa /
Verre 75 FCFA
FCFA/kg bouteille

III.3.3 Conception et dimensionnement du centre de tri et de revalorisation


III.3.3.1 Proposition de lieu de construction
Pour l’installation du CTV, il est prévu le même emplacement que celui du centre de
transfert. L’éloignement des habitations et l’absence d’eaux de surfaces dans la zone limitant
les pollutions, attestent ce choix.
III.3.3.2 Conception du CTV
La démarche consiste à :
- séparer par voie mécanique ou manuelle des différentes fractions des ordures
ménagères afin de retirer une fraction grossière riche en matériaux recyclables, une
fraction pouvant être soumise à une valorisation biologique et une fraction destinée à
l’enfouissement ;
- soumettre la fraction riche en matières organiques et l’eau à une dégradation aérobie
(compostage) ou anaérobie (méthanisation) conduisant à un compost de qualité et à la
production de biogaz valorisable (cas de la méthanisation).

2
[Source : Etude sur la valorisation des déchets organiques dans le district d’Abidjan en vue
de la réduction de polluants climatiques à courte durée de vie, Rapport final ,Juillet 2015 ];

67
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.III.3.3.2.1 RECEPTION ET STOCKAGE DES DSMA


Les DSMA sont déversés dans une fosse et acheminés à l’aide d’une pelle hydraulique vers
un alimentateur pour les tapis de tri ou le trommel. La fosse est susceptible de contenir la
quantité d’une semaine de production des OM plus les déchets des lieux publics environnant
d’une zone. Le revêtement de sol doit être imperméable avec une légère pente pour faciliter
l’écoulement du lixiviat vers un ouvrage de stockage.

Figure 5: principe de fonctionnement de quai de déchargement

 Tonnage maximale hebdomadaire

La quantité maximale de déchets reçue quotidiennement dans le centre est de 201 m3 soit
100 tonnes de déchets en tenant compte de la densité moyenne (0.5 t/m3). C’est en
considérant ce flux comme la quantité maximale journalière que seront réalisés les
dimensionnements.
.III.3.3.2.2 LA LIGNE DE TRI
Le tri peut s’effectuer à l’aide de simples tables criblées ou d’un équipement dénommé
trommel.
.III.3.3.2.2.1 Tri manuel

La zone de tri sera munie de quatre (04) tables criblées de trous de 10mm de diamètre. Ces
tables sont nécessaires pour l’élimination du sable éventuel, la séparation des différents
éléments présentés dans la catégorisation. Les recyclables (métaux, plastiques, papiers-
cartons, textile) récupérés par tri sont stockés, tandis que les compostables sont en
conditionnement pour l’évacuation vers la plateforme de valorisation. Il faut donc prévoir
pour notre équipement des espaces de stockage des différents éléments recyclables et un
autre pour l’attente d’évacuation du compostable. Ces trois étapes nécessitent une main
d’œuvre de dix (10) personnes dont, huit (08) sur les tables de tri, deux (02) pour ravitailler
les tables de tri et de rangement des éléments triés, grâce à des brouettes.

En plus des kits d’hygiènes et de sécurité, chaque ravitailleur et stockeur sera muni d’une
brouette, tandis que les trieurs de mini pelle. Dans ce cas, les travailleurs sont en contact
direct avec les déchets sur une plus longue durée.

68
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photo 18: action de tri sur des tables criblées (Africompost) photo 19: table de tri de 10mm

.III.3.3.2.2.2 Tri par voie mécanique

Ce système permet de séparer les ordures ménagères en 3 flux :

- Deux fractions grossières qui seront dirigées vers les lignes de tri manuelles ;
- Une fraction plus fine qui sera dirigée vers la filière de valorisation (compostage ou
la méthanisation).

 La séparation granulométrique

La séparation granulométrique sera réalisée par l’intermédiaire de trommels. Cet


équipement permet de séparer les fractions granulométriques suivantes :
 Fraction 0/80 ou 0/100 mm riche en matières organiques et qui sera ensuite dirigée vers le

traitement biologique. Sur plusieurs installations en France et d’autres pays africains


(Maroc), c’est cette fraction fine (0/80 ou 0/ 100 mm) des ordures ménagères qui est la plus
riche en matières organiques. Nous sommes partis sur une proportion de 40 % de
putrescibles dans cette fraction ;

 Fraction intermédiaire 80-100/150 mm où est présente une quantité importante de

recyclables (bouteilles papiers etc.) ;

 Fraction >150 mm où est également présente une quantité importante de recyclables

(bouteilles papiers etc.) ;

69
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Ce type d’équipement présente les avantages suivants :

 Il est robuste et adapté au traitement des ordures ménagères.

 Performant dans des unités de tri / valorisation en Europe et en Afrique du Nord (Maroc,

pour le volet tri). Les équipements mis en œuvre et la conception du projet devront
cependant tenir compte de la forte teneur en humidité des déchets produits en Côte d’Ivoire.

 Son entretien et nettoyage sont relativement simples ;

 Il présente une très bonne efficacité de séparation.

-
photo 20:Exemple de la ligne de tri d’Oum Azza (Rabat, TEODEM, MAROC)

 La captation des matériaux recyclables

La séparation granulométrique des déchets entrants permet d’envisager le tri manuel des
matériaux recyclables sur la fraction la plus grossière dans laquelle se situent les cartons,
bouteilles plastiques et autres valorisables.
.III.3.3.2.3 Le traitement biologique
La fraction 0/80 mm de matériau extraite des ordures ménagères est essentiellement
composée de matière organique et fermentescible. Elle est donc dirigée vers le module de
traitement biologique. Ce module de traitement biologique se décompose en deux étapes :
- une première phase de fermentation pendant laquelle se déroule la phase de
dégradation de la matière organique ;
- une seconde étape de maturation qui assure la transformation du compost en humus.

70
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Fermentation
Maturation

Figure 6:principe du module de traitement biologique

.III.3.3.2.3.1 L’étape de fermentation


La fraction extraite pour le compostage subit une phase de fermentation dont l’objectif est
de dégrader la matière organique et produire un amendement organique valorisable,
répondant à la réglementation NFU 440.
La fermentation peut se faire en présence d’air (compostage) ou en milieu clos dans un
digesteur, on parle alors de méthanisation. L’étape de méthanisation conduit à une matière
organique digérée (le digestat) et à du biogaz (à forte teneur en CH4). En compostage ou en
méthanisation, cette phase dure au minimum 3 semaines.

 SCENARIO 1 : Cas du compostage :

Les déchets sont stockés en andain dans un hangar et sur une dalle en béton. Le problème
d’humidité intervient également au niveau de la composition même des ordures ménagères,
leur humidité moyenne étant supérieure à 50%. La montée en température lors du processus
de dégradation débutera après un temps de latence, correspondant à l’évacuation de cet
excès d’humidité. La montée en température est effective après un ou deux jours de
ruissellement des « lixiviats ». Ces rejets liquides doivent être traités pour éviter leur
propagation dans le milieu naturel.

71
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photo 21:Projet Africompost opéré par ENPRO au TOGO (capacité photo 22:Installation plus industrielle en Pologne
4 000 t/an)

 SCENARIO 2 : Cas de la méthanisation

Il existe deux types de digestion selon le mode d’introduction des déchets :


- continue : le digesteur est alimenté en permanence par un volume de matières
organiques et, parallèlement, il en sort autant. La production de biogaz est alors
constante ;
- discontinue : le digesteur est chargé en matières organiques pour une durée
nécessaire à la digestion des matières. La production de biogaz n’est pas constante.
Dans ce cadre, il faut alimenter plusieurs digesteurs en parallèle pour obtenir une
production constante.

Figure 7: coupe d'un biodigesteur

72
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.III.3.3.2.3.2 L’étape de maturation


A l’issue de l’étape de fermentation, il est nécessaire de modifier les caractéristiques de la
matière organique résiduelle, pour lui conférer des propriétés proches de celles de l’humus.
C’est l’objectif de la seconde étape du traitement : la maturation du produit.
Afin de réduire les coûts d’investissement et dans la mesure où nous disposons de la surface
nécessaire, cette étape de maturation sera réalisée en andains sur plate-forme de
maturation extérieure.
L’étape de maturation durera 6 semaines et des retournements réguliers seront nécessaires
pour permettre l’aération des tas ;
.III.3.3.2.3.3 Affinage
En sortie de maturation, le produit est dirigé vers la chaine d’affinage à l’aide d’un chargeur.
L’affinage est l’action de nettoyer le compost des impuretés qui ont échappées aux premiers
tris. Ces impuretés sont des éléments de petite taille et/ou qui ont une forme qui leur a
permis de résister aux différents étages de la chaîne de préparation et de tri.

.III.3.3.2.3.4 Le stockage du compost


Le stockage du compost est dépendant des utilisateurs pressentis et des contraintes
éventuelles en découlant. La durée de stockage du compost pourra être une variable
d’ajustement par rapport à la surface totale du projet. Il sera néanmoins nécessaire de
maintenir un stockage minimal de 2 mois.

73
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III.3.3.3 Dimensionnent du Centre de Tri et de Valorisation

 Hypothèses :

Tableau 28: Paramètres de dimensionnement du Centre de Tri et de Valorisation

Désignation quantité
Volume moyen hebdomadaire 160
Volume moyen des matières organiques 64 m3
(Vmo)
Taux de tassement 10%
Taux de remplissage 0,9
Hauteur moyenne des déchets (h) 3
Temps de séjour dans le biodigesteur (Ts) 30
Pourcentage de perte par étape 10%

 Estimation de la surface en fonction du mode

Tableau 29: calcul de la surface moyenne du CTV

Désignation Surface (m²)


1.Aire De Déchargement Des Camions 300
Aire De Réception Des OM Bruts 50
3.Aire De Tri
Tri Manuel 80
Tri Mécanique 100
4.Aire De Fermentation
Méthanisation 700
Compostage 160
5.Aire De Maturation 210
6.Aire De Stockage Des Matériaux Recyclables 100
7.Local De Travail 100
8.Aire De Circulation 800
SURFACE TOTALE (compostage ) 1800
SURFACE TOTALE (méthanisation) 2360

Il en résulte que le CTV à construire aura une superficie moyenne de 1800 m² lorsqu’il s’agira
d’une fermentation aérobie. Dans le cas contraire, il faudra une superficie de 2500 m².

74
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III.3.3.4 Ressources humaines


Le CTV requiert pour son bon fonctionnement une main d’œuvre de qualité et en quantité,
qui se présente comme suit :
Tableau 30:Ressources humaines nécessaires pour le fonctionnement du CTV

Poste Rôle Quantité


Responsable du CTV Coordonner et superviser toutes les activités 1
Postes administratifs Administrer le CTV (Secrétaire, comptable,…) 5
Veiller au rendement technique du CTV à tous les
Ingénieur et techniciens 3
niveaux
Opérateurs de tri Réaliser le tri 10
Conducteurs d’engins Pour le déplacement des DSMA après une étape 2
Intervenant au niveau de fabrication du compost,
Opérateurs du chargement et du déchargement des 10
véhicules de collecte
total 31

IV REHABILITATION DU CENTRE DE TRANSFERT DE MONDOUKOU

Les objectifs des mesures de réhabilitation du site consistent à :


- Réduire au maximum le flux de pollution issu de la décomposition des déchets qui
s’écoule actuellement en direction de la vallée ;
- Terminer l’exploitation du site en l’intégrant au mieux dans son environnement.
- Faciliter un suivi de l’évolution des rejets dans le milieu naturel.
Il faut pour la rendre effective, réaliser des études préalables afin de mieux cerner la
décharge et ses impacts.

IV.1 Etudes préalables

Elle se déroule classiquement en 4 étapes :


- 1ère étape : étude historique et documentaire visant à collecter et analyser les
éléments descriptifs du site (historique d’exploitation, incidents, aménagements …)
et de son environnement (sensibilité et vulnérabilité des milieux) ;
- 2ème étape : investigations de terrain ; il s’agit ici de procéder à des reconnaissances
sur site, plus ou moins importantes (forages, mesures de gaz, analyses d’eaux, …),
afin de lever les doutes et incertitudes éventuellement identifiés lors de la 1ère
étape ;

75
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- 3ème étape : analyse des risques et des impacts ; cette étape vise à interpréter
l’ensemble des éléments issus des deux premières étapes pour en dégager une
analyse conclusive quant aux niveaux de risques et d’impacts que fait porter le site
sur son environnement. À l’issue de cette étape, des objectifs de réhabilitation
doivent être fixés afin de remédier aux problématiques environnementales et/ou
sanitaires soulevées ;
- 4ème étape : cette ultime étape a pour objet de bâtir au moins deux (2) scénarii de
réhabilitation, de niveau avant-projet ; le bureau d’études y présente le descriptif
technique, l’enveloppe prévisionnelle des travaux et le délai attendu de réalisation.
(Source : GUIDE DE BONNES PRATIQUES DE RÉHABILITATION DES DÉCHARGES)

IV.2 Déroulement des travaux

Les travaux de réhabilitation des sites doivent répondre aux problématiques


environnementales et/ou sanitaires identifiées ; ils doivent donc être proportionnés à ces
enjeux.
Les étapes les plus courantes d’une opération de réhabilitation peuvent être synthétisées
comme suit :
- Dégagement et sécurisation des emprises ; pistes d’accès, déboisement, fléchage et
panneautage ;
- Profilage du massif de déchets afin d'en garantir la stabilité et de faciliter
l'écoulement des eaux de ruissellement en surface
- Couverture des déchets remodelés : le type de couverture et son épaisseur varient
selon l’enjeu environnemental ; dans tous les cas, un minimum de 50 cm sera
toujours requis ;
- Gestion des eaux pluviales par création de fossés ;
- Végétalisation de la couche de surface de la couverture par ensemencement ; on
évitera la plantation d’arbres ou d’arbustes dont les racines peuvent détériorer à
terme la couverture ;
- Outils de surveillance environnementale et/ou géotechnique : piézomètres, le cas
échéant ;
- Sécurisation des lieux : pose de clôtures et limitation des possibilités d’accès en
créant des fossés ou en disposant des blocs d’enrochements.

IV.3 Estimation du coût de la réhabilitation

Une étude réalisée par L’ADEME fournit en fonction de la nature des sites à réhabiliter, un
coût estimatif de la réhabilitation (Source : -plan d’élimination des déchets ménagers et
assimiles de l’ESSONNE, 2017)

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Tableau 31 : Classification des sites à réhabiliter selon l’ADEME (Source : plan d’élimination des déchets
ménagers et assimiles de l’ESSONNE, 2017)

Catégorie Définition Coût (FCFA)


CATEGORIE A Risque potentiel fort de pollution : 8 515 000
Présence de déchets à haut potentiel de pollution,
Constatation d’une pollution,
Présence d’un vecteur de pollution,
Proximité d’un cours d’eau ou d’une zone humide
CATEGORIE B Risque potentiel moyen de pollution : 1 965 000
Présence de déchets à potentiel de pollution,
Présence de déchets non identifiés,
Volume important de déchets.

En rangeant le centre de transfert de Grand-Bassam dans la catégorie A, on estime la


réhabilitation à 8.515.000 FCFA.

77
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V Etude économique 3

Le choix d’un scénario dépend également du coût engendré par ce dernier. Le coût du
transport dans chacun des scénarii est calculé sur la base du coût horaire (FCFA/H) qui tient
compte des litres de carburant consommés, des personnes mobilisées et de l’amortissement
des engins. Aux estimations financières de chaque scénario, s’ajoute le coût de la pré-
collecte avec l’achat des coffres, les campagnes de sensibilisation.

V.1 Coût des équipements de pré-collecte

Quel que soit le schéma de collecte, des coffres sont requis de même que les ressources
humaines pour leur manutention. Le calcul de ces coûts est présenté par le tableau 32.
Tableau 32 : Coût des équipements (HTVA)

Quantité COUT TOTAL(HTVA)


2020 2021
Pré- Désignation Coût S1 ,S2,S4 S3 S1 ,S2,S4 S3 S1 ,S2,S4 S3
unitaire
collecte
coffre 7 m3 (10 1 000 000 13 13 000 000 13 000
ans) 000
amortissement 1 300 000 1 300 000
Equipement 15000 3 11 45000 165 000 45000 165 000
outillage (par
agent)
superviseur de 80000 1 1 96000 96 000 96 000 96 000
la pré-collecte
Sous-total 1 005 000 15 425 000 1005000 2 425 000
Divers (campagnes de 500 000 500 000
sensibilisation)
Total 16 930 000 3 930 000
Total à 56 230 000
l'horizon

V.2 Aspect financier du Scénario 1 : Transfert directe des DSMA à


Aboisso

V.2.1 Calcul du coût horaire (t/h)


Le coût horaire représente la somme dépensée pour le transfert des DSMA par une benne
tasseuse ou un ampliroll vers le futur centre de transfert. Il s’appuie sur les hypothèses
suivantes :
- Le nombre d’heure de travail par année en considérant les jours fériés et le nombre de
jours ouvrés :

3
NB : les détails des calculs et les résultats obtenus sont présentés en annexe

78
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 Pour l’ampliroll : 2091 h/année (maximum 6 jours/semaine)


 Pour la benne tasseuse : 1394 h/année (soit 8h/semaine)
- Salaire mensuel supérieure ou égale à 60.000 FCFA pour le personnel ;
- Distance maximale parcourue par un engin roulant : 30 km du point de récupération
des déchets au centre de transfert ;
- Consommation moyenne d’un camion de collecte : 60 litres/100 km4

Tableau 33 : Coût de la collecte sans passage par un Centre de Transfert (HTVA)

2020 2021

Désignation Benne tasseuse Ampliroll Benne tasseuse Ampliroll

coût horaire 12 504 11 772 8 739 10 266


durée moyenne d'une rotation
185 185 185 185
(min)
Coût d’une rotation(FCFA) 38 555 36 298 26 945 31 654
Nombre de
12 18 12 18
rotation/semaine(FCFA)
Nombre de rotation annuel
523 784 523 784
(FCFA)
coût annuel de transport des
20 158 537 28 467 764 14 088 224 24 825 577
déchets au CT (FCFA)
Total annuel (FCFA) 48 626 301 38 913 801
Total horizon (FCFA) 437 764 314

Le côut total à l’horizon 2030 pour ce schéma de collecte : transfert direct à la décharge est
de 437.764.314 FCFA HTVA.

4 Source : Aduhme, agence locale des énergies et du climat.

79
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
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V.3 Aspect financier du scénario 2 : Transfert des DSMA de Grand-


Bassam avec un centre de transfert

Ce coût est la somme du coût de la collecte, des coûts engendrés par le centre de transfert
et les coûts du transport en aval. Les hypothèses utilisées dans le premier scénario restent
valables pour le calcul du coût horaire.

 Coût du transport en amont (point de groupage-centre de transfert)

Tableau 34 : coût du transport en amont (HTVA)

2020 2021
Désignation Benne tasseuse Ampliroll Benne tasseuse Ampliroll
Coût horaire (FCFA/h) 9 688 5 900 5 385 4 179
Durée moyenne d'une rotation (min) 185 185 185 185
Coût d’une rotation(FCFA) 29 872 18 193 16 604 12 886
Nombre de rotation/semaine(FCFA) 12 18 12 18
Nombre de rotation annuel 522,8571429 784 522,8571429 784
Coût annuel de transport des
15 618 850 14 268 507 8 681 350 10 106 007
déchets au CT (FCFA)
Total annuel (FCFA) 29 887 357 18 787 357
Total horizon 205 106 647

 Coût du transport en aval (Centre de transfert vers la décharge d’Aboisso)

Tableau 35 : Coût du transport en aval(HTVA)

2020 2021 2022 2023 2024


Désignation Camion benne 40 m3
coût horaire 11 950 9 440 9 440 9 440 9 440
durée moyenne d'une
190 190 190 190 190
rotation (min)
Coût d’une rotation(FCFA) 37 841 29 892 29 892 29 892 29 892
Nombre de
17 17 17 17 17
rotation/semaine(FCFA)
Nombre de rotation annuel
740,7142857 741 740,7142857 741 741
(FCFA)
8TTcoût annuel de
transport des déchets au CT 28 029 604 22 141 583 22 141 583 22 141 583 22 141 583
(FCFA)
Total annuel (FCFA) 28 029 604 22 141 583 22 141 583 22 141 583 22 141 583
Total horizon(FCFA) 249 445 434

80
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Les tableaux 34 et 35, fournissent les coûts du transport en amont et en aval du centre de
transfert soit un total de 454 552 081 FCFA.

 Coût de la mise en décharge

La mise en décharge est fracturé moyennement à 2000 FCFA la tonne. (Source : BNETD)

V.3.1 Coût du centre de transfert


Tableau 36:Coût de réalisation du Centre de Transfert (HTVA)

Coût d’investissement (FCFA) 37 378 000

Charges d’exploitation total à 128 601 000


l’horizon 2030 (FCFA)
Total(FCFA) 165 979 000

La construction et la gestion quotidienne d’un nouveau centre de transfert pour la commune


de Grand-Bassam reviendra à 166.000.000 FCFA.

V.4 Aspect financier du scénario 3 : valorisation de la matière organique


et des plastiques

 Coût d’investissement et charges d’exploitation

Tableau 37:Coût de la valorisation des déchets (HTVA)

CTV (traitement aérobie) CTV(traitement anaérobie)


Coût d’investissement 116 129 000 131 009 000
(FCFA)
Charges d’exploitation total 1 367 360 000 1 142 360 000
à l’horizon 2030 (FCFA)
Total 165 979 000 1 273 369 000

Le tableau 37 révèle la différence de coût entre la mise œuvre d’un traitement anaérobique
et aérobie. Cependant, même si le coût de la biométhanisation reste élevé, il reste
avantageux.

81
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

 Bénéfices

 Hypothèses

Pour évaluer les bénéfices engendrés par la vente du compost et des matériaux recyclables,
nous émettons les hypothèses suivantes :
- 292 tonnes de déchets traités produisent 57 tonnes de compost 5 ;
- (10% des déchets traités sont recyclés et le prix moyen de vente des déchets recyclés :
150 F
Tableau 38: Estimation des bénéfices engendrés par la valorisation(TTC)

Quantité
Quantité de Quantité
Quantité de de Bénéfice
matière de matière Bénéfice
Année Population déchets produite compost matériaux de
plastiques organiques compost
(tonnes) produit recyclage
(tonnes) (tonnes)
par année
2021 86 601 25 287 2 023 10 115 395 19 745 034 379 305
2022 88 454 25 829 2 066 10 331 403 20 164 726 387 435
2023 90 347 26 381 2 111 10 553 412 20 603 938 395 715
2024 92 281 26 946 2 156 10 778 421 21 043 151 404 190
2025 94 255 27 523 2 202 11 009 430 21 492 123 412 845
2026 96 272 28 112 2 249 11 245 439 21 950 856 421 680
2027 98 333 28 713 2 297 11 485 448 22 419 349 430 695
2028 100 437 29 328 2 346 11 731 458 22 897 603 439 920
2029 102 586 29 955 2 396 11 982 468 23 385 616 449 325
2030 104 782 30 596 2 448 12 239 478 23 893 151 458 940
Total 24274 121371 4351 217 595 548 4 180 050
Total (FCFA) 221 775 598

Les résultats issus du tableau révèlent que les bénéfices engendrés par la valorisation des
DSMA de Grand-Bassam s’élèvent à 221.775.598 FCFA. Cette somme est insuffisante pour
subvenir aux besoins du CTV. En somme, les sorties d’argent sont supérieures aux entrées.

- 5Axes stratégiques pour la pérennisation d’unités de compostage en Afrique : cas de Bouaké


en Côte-d’Ivoire, Avril 2018) ;

82
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-
BASSAM

V.1 Synthèse des coûts

Il est présenté dans les tableaux suivants, les coûts TTC engendrés par chaque scénario.

Tableau 39 :Coûts totaux de la collecte avec ou sans centre de transfert

SCENARIO 1 SCENARIO 2
Coût à la Coût par
Coût total TTC à Coût par habitant Coût total TTC à
Année Population Déchets produit Coût à la tonne (FCFA) tonne habitant
l'horizon (FCFA) (FCFA) l'horizon (FCFA)
(FCFA) (FCFA)
2 020 84 787 24 758 5 485 1 601 4 440 1 296

2 021 86 601 25 287 4 359 1 079 2 608 761

2 022 88 454 25 829 4 237 1 048 2 553 746

2 023 90 347 26 381 4 198 1 039 2 500 730

2 024 92 281 26 946 4 159 1 029 2 447 715


4 121 1 020
2 025 94 255 27 523 1 280 311 132 659 442 434 2 396 700

2 026 96 272 28 112 4 085 1 011 2 346 685

2 027 98 333 28 713 4 048 1 002 2 297 671

2 028 100 437 29 328 4 013 993 2 249 657

2 029 102 586 29 955 3 978 984 2 201 643

2 030 104 782 30 596 3 944 976 2 155 629

83
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-
BASSAM

Tableau 40 : Estimation des coûts à la tonne et coût par habitant annuels

SCENARIO 3 (traitement aérobie) SCENARIO 3 (Traitement anaérobie)


Coût par
Coût total TTC à Coût total TTC à Coût à la
Année Population Déchets produit Coût à la tonne (FCFA) Coût par habitant (FCFA) habitant
l'horizon (FCFA) l'horizon (FCFA) tonne (FCFA)
(FCFA)
2 020 84 787 24 758 10 204 2 979 10 913 3 187

2 021 86 601 25 287 67 018 19 569 56 519 16 504


2 022 88 454 25 829 65 558 19 143 55 279 16 141
2 023 90 347 26 381 64 209 18 749 54 146 15 811
2 024 92 281 26 946 62 889 18 364 53 036 15 486
16 958 953 890 14 303 953 890
2 025 94 255 27 523 61 596 17 986 51 949 15 169
2 026 96 272 28 112 60 330 17 616 50 886 14 859
2 027 98 333 28 713 59 091 17 255 49 844 14 555
2 028 100 437 29 328 57 878 16 900 48 825 14 257
2 029 102 586 29 955 56 690 16 553 47 826 13 965
2 030 104 782 30 596 55 527 16 214 46 849 13 680

Les tableaux 39 et 40, présentent les coûts finaux (TTC) obtenus pour les différents scénarii à l’horizon 2030. Ces derniers attestent que le scénario
2 est le plus économiquement favorable. En effet, le coût à la tonne est très peu élevé. Dans le cadre de la valorisation des déchets, force est de
constater que les coûts sont exorbitants et les bénéfices faibles.

84
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

V.2 Répartition des coûts

Chacun des intervenants dans la gestion des DSMA contribue au financement de la filière.
Toutefois l’Etat reste l’acteur majoritaire.

 Hypothèses

- Nombre d’habitants/ménage : 5 (RGPH 2014)


- Consommation moyenne d’électricité bimestrielle : 60 KWh
- Consommation moyenne d’électricité annuelle : 360 KWh
- Coût de la gestion des déchets par ménage : 1FCFA/KWh
Tableau 41 : Participation financière des ménages et de l’Etat/ année

Nombre de Montant annuel moyen Montant annuel moyen


Année Population
ménages payé par les ménages(fcfa) payé par l’etat (fcfa)
2020 84 787 16 957 6 104 633 103 813 048
2021 86 601 17 320 6 235 273 59 708 971
2022 88 454 17 691 6 368 707 59 575 536
2023 90 347 18 069 6 504 998 59 439 246
2024 92 281 18 456 6 644 205 59 300 039
2025 94 255 18 851 6 786 391 59 157 853
2026 96 272 19 254 6 931 619 59 012 624
2027 98 333 19 667 7 079 956 58 864 287
2028 100 437 20 087 7 231 467 58 712 776
2029 102 586 20 517 7 386 220 58 558 023
2030 104 782 20 956 7 544 286 58 399 958

100

80

60
ETAT
population
40

20

0
2 020 2 021 2 022 2 023 2 024 2 025 2 026 2 027 2 028 2 029 2 030

Graphique 1 : Répartition du financement de la gestion des DSMA de Grand-Bassam

85
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

Il ressort des analyses statistiques précédentes que l’Etat détient la part la plus importante
dans le financement de la gestion des déchets.
Il existe plusieurs options pour pallier à ce problème. L’une d’entre elles, est l’augmentation
des taxes pour l’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) sur les factures d’électricité.
Cependant, vu la difficile adhésion des populations, la mise en œuvre de cette solution reste
très difficile.
Une autre solution est la réduction à la source des déchets dans les ménages et entreprises.il
s’agira d’instaurer la pratique du tri dans les lieux de production des DSMA. Loin d’être une
véritable panacée, elle permettra de réduire d’au moins 20 % les quantités de déchets à
collecter et stocker, réduisant alors les coûts à la tonne.

VI CHRONOGRAMME DE MISE EN ŒUVRE DES ACTIONS PRIORITAIRES


Tableau 42: Chronogramme de réalisation des actions

Actions prioritaires Temps en année


Chronogramme 2020-2030 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Construction du centre de transfert
moderne
Achat de nouveau matériel
Campagne de sensibilisation
Etude pour la réhabilitation du site du
CT de Mondoukou
Travaux de réhabilitation du site du
CT de Mondoukou

Ce tableau résume la durée des actions à réaliser pour la mise en œuvre du plan de gestion
proposé. Les campagnes de sensibilisation doivent être faites régulièrement afin de
responsabiliser les populations. Aussi, la construction du nouveau CT et la réhabilitation du
site de l’ancien doivent se faire le plus tôt possible.

VI.1 Réalisation des ouvrages

Les démarches à suivre pour la réalisation des ouvrages sont les suivantes :
- Réalisation d’études approfondies en tenant compte des résultats géotechniques, et
de l’étude d’impact environnementale. Celles-ci seront effectuées par le BNETD et
seront suivies de la constitution du Dossier d’Appel d’offre ;
- Lancement de l’Appel d’offre pour l’exécution des travaux, et choix de l’Entreprise par
l’ensemble des acteurs (Mairie, ANAGED, BNETD) ;
- Suivi et contrôle des travaux par le BNETD ;

86
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

VI.2 Acquisition du matériel

Les démarches à suivre pour l’acquisition du matériel sont les suivantes :


- mise en place d’une commission d’achat qui doit être le plus représentatif possible des
différents acteurs (Mairie, ANAGED, BNETD ) ;
- préparation des spécifications et de la commande ;
- réception du matériel par la commission ;
- suivi du matériel durant le délai de garantie et levé, par le fournisseur, des vices qui
apparaissent.

VI.3 Renforcement des capacités des acteurs

Un accent particulier doit être mis sur le renforcement des capacités des acteurs locaux en
matière d’exploitation et maintenance, en matière de gestion administrative et financière
ainsi qu’en marketing social pour un changement de comportement.

 Utilisation des fiches d’exploitation

Les différents opérateurs (charretiers, gestionnaire du centre de transfert) doivent être


formés par rapport à leurs cahiers de charge respectifs et à l’utilisation des fiches
d’exploitation et de suivi qu’ils doivent mettre à jour.

 Gestion administrative et financière

Les promoteurs du projet c'est-à-dire les entreprises mandatées dans le cas échéant, doivent
être formés en gestion administrative et financière de manière à leur permettre de mieux
mener leurs activités. Les principaux thèmes de la formation doivent s’axer sur la
communication (procès-verbal, compte rendu, rapport d’activités, réunion, lettre),
l’organisation et la gestion des ressources humaines, matérielles et financières, les procédures
administratives et contrôle financier.

 Création d’un cadre de concertation

Afin d’éviter souvent les problèmes de leadership qui entravent le bon déroulement des
actions, un cadre de concertation doit être mis sur pied et constitué d’un représentant de
chaque acteur. Ceci permettra une bonne entente entre les différents acteurs et donc
facilitera une bonne gestion efficace.

87
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

VI.4 Rôles des différents acteurs

 ANAGED

L’ANAGED, représentant l’Etat dans la gestion des déchets est le premier responsable du suivi
de ce plan. Elle déléguera la gestion des déchets aux opérateurs privés en tenant compte des
coûts à la tonne prévue. Elle assure également le financement de ce plan et coordonnera
l’ensemble des actions des différents intervenants.

 MAIRIE

Ce plan vient concrétiser les objectifs de l’Agenda 21, il propose des solutions opérationnelles
que la mairie devra également suivre à travers des indicateurs. Elle veille à la propreté des
lieux et tâchera de signaler les imperfections et irrégularités à l’ANAGED.

 BNETD

Il constitue l’appui technique à la mise en œuvre de ce plan. Elle se chargera de l’évaluation


des indicateurs tels que le taux de collecte : 90-95% et contrôler les opérations salubrité de
l’opérateur.

 MENAGES/HOTELS

Les ménages sont chargés de conditionner les ordures domestiques dans des contenants
appropriés et de s’acquitter de la redevance mensuelle fixée de manière consensuelle avec ceux
qui sont abonnés. Les non abonnés devront se rendre sur les centres de transits pour le
déversement des déchets. En cas de non-respect des règles des sanctions allant au paiement d’une
amende pourrait être exigés.

 OPERATEURS

L’entreprise doit organiser le service de pré-collecte, de collecte des déchets, l’exploitation de


la décharge et le recouvrement des redevances dans sa zone d’intervention.
L’opérateur peut être une micro entreprise, un groupement d’intérêt économique, une
organisation communautaire mais doter de quelques années d’expériences.

88
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

CONCLUSION GENERALE
La préoccupation majeure de cette étude est d’assurer à l’horizon 2030, une gestion
rationnelle des DSMA de la commune de Grand-Bassam. En claire, il s’agissait de proposer un
système pour améliorer la gestion actuelle et garantir une meilleure élimination des quantités
à venir.
Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur la gestion actuelle en tentant de répertorier ses
forces et ses faiblesses. Il ressort que les faiblesses principales de cette gestion sont le
stockage difficile des déchets, l’insuffisance d’équipements et l’aménagement non
conventionnel du centre de transfert dont l’état se dégrade au fil des jours augmentant les
risques de pollution de la nappe phréatique. A ceci s’ajoute, le comportement de l’ivoirien très
peu soucieux de son environnement.
Dans un tel contexte, nous avons proposé des solutions axées sur l’optimisation de la
pré-collecte, la collecte, le traitement des DSMA et les actions sociales.
Concernant la pré-collecte et la collecte, il est suggéré de renforcer le matériel technique
(coffre de 20 m3, engin roulant) afin d’accroître le taux de collecte. La décharge finale pour
l’élimination est celle d’Aboisso. Cependant trois options pour le transport ont été envisagées
à savoir le transfert direct, le passage par un centre de transfert ou un centre de tri et de
valorisation dans l’espoir de limiter les coûts. La comparaison des coûts et la facilité de mise
en œuvre, démontre que le schéma de collecte intégrant le centre de transfert est le plus
adapté. Il convient de préciser que la valorisation des DSMA de Grand-Bassam exige
d’importants financements mais n’est pas rentable.
Par ailleurs, nous proposons la réalisation d’une étude complète pour la réhabilitation du CT
actuel afin d’en réduire les impacts sur l’homme et l’environnement.
Le coût total du plan tel que proposé à l’horizon 2030 s’élève à 667 957 434 FCFA TTC. Ce
montant est essentiellement assumé par l’Etat soit 90% et les 10 % restants à la population.
Le suivi de ce plan revient à l’ANAGED, la Mairie et le BNETD et à la population. Il peut
servir dans le choix des opérateurs de collecte, lors des prises de décision et pour un meilleur
contrôle des opérations de collecte et de nettoyage dans la commune.
En somme, il est impératif que ce plan soit mis en œuvre et contribuera efficacement à faire
de Grand-Bassam, à l’horizon 2030, ville durable, pôle de développement touristique, culturel,
universitaire et technologique. (Vision partagée, Agenda 21 local)

89
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

BIBLIOGRAPHIE
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Assimilés de la Gironde, p 150 ;
MINISTERE DE L’INTERIEUR, Province de Tiznit, 2015, Etude du Plan Directeur Provincial de
Gestion des Déchets Ménagers et Assimilés de la Province de Tiznit ;
YAO, Karidja, 2009, CONTRIBUTION A LA GESTION DURABLE DES DECHETS DE LA VILLE DE
YAMOUSSOUKRO : DIAGNOSTICS ET PROPOSITIONS DE PLAN STRATEGIQUE, Mémoire pour
l’obtention du diplôme de Master Spécialisé en Génie Sanitaire et Environnement (GSE),
Institut International de l’Ingénierie de l’eau et de l’assainissement (2IE) ; p 65.
LODE, Himeline Ariane Délé, 2012, CONTRIBUTION A L’ELABORATION D’UN PLAN
STRATEGIQUE DE GESTION DES ORDURES MENAGERES DE LA COMMUNE RURALE DE
LOGOBOU (REGION DE L’EST), Mémoire de Fin d’études, Ingénierie l’Eau et de
l’Environnement, Institut International de l’Ingénierie de l’eau et de l’assainissement (2IE), p
50 ;
Yaha, Fry Carrole KOUAME,2017, ETUDE DE FAISABILITE TECHNIQUE ET FINANCIERE DE LA
MISE EN PLACE D’UN CENTRE PILOTE DE VALORISATION DES DECHETS MENAGERS DU BASSIN
VERSANT DU GOUROU A ABIDJAN, Mémoire de Fin d’études, Ingénierie l’Eau, Institut
International de l’Ingénierie de l’eau et de l’assainissement (2IE), p 30-40 ;
Coulibaly, YEGNAN SERGES ALAIN, 2018, DYNAMIQUE DE GESTION EFFICACE DU FONCIER
URBAIN A GRAND BASSAM (COTE D’IVOIRE) : ELABORATION D’UN SYSTEME D’INFORMATION
FONCIERE A BASE DE SIG, Travail Personnel de fin d’études, Gestion Urbaine, Ecole Africaine
des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme, p27-40 ;
KOUADIO, Ange Tossi Joël Evrard,2017, ORDURES MENAGERES A SOUBRE : ELABORATION
D’UNE STRATEGIE DE GESTION DURABLE, Travail Personnel de fin d’études, Gestion Urbaine,
Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme, p80 ;
N’Guessan, Tozan Bi Michel, 2018, COURS DE GESTION DES DECHETS, Ecole Supérieure des
Travaux Publics, Yamoussoukro, 100 p ;

90
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

WEBOGRAPHIE

http://www.corse.ademe.fr/sites/default/files/files/Mediatheque/guide-bonnes-pratiques-
rehabilitation-decharges.pdf consulté le 10 juin 2019 à 10h.
http://oce.sauval.free.fr/Docs/centre_transfert_%20technico_eco.pdf consulté le 13 Mars
2019 à 9h00.
https://mairiedegrandbassam.ci/ consulté le 20 Février 2019 à 8h30.
http://anasur.salubrite.gouv.ci/ consulté le 25 février à 9h00.

91
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET
ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE GRAND-BASSAM

ANNEXES
ANNEXE 1 : CAMIONS DE COLLECTE DES DSMA ...................................................................... 93
ANNEXE 2 : CARTE DE GRAND-BASSAM ................................................................................... 95
ANNEXE 3 : CALCUL DU COUT DU CENTRE DE TRANSFERT ..................................................... 96
ANNEXE 4 : CALCUL DU COUT DU SCHEMA DE COLLECTE SANS CENTRE DE TRANSFERT....... 99
ANNEXE 5 : CALCUL DU COUT DU SCHEMA DE COLLECTE AVEC CENTRE DE TRANSFERT .... 101
ANNEXE 6 : CALCUL DU COUT TOTAL DU CENTRE DE TRI ET DE VALORISATION .................. 103
ANNEXE 7 : DIMENSIONNEMENT DU CENTRE DE TRI ET DE VALORISATION ........................ 105
ANNEXE 8 : CALCUL DU COUT D’INVESTISSEMENT DU CENTRE DE TRANSFERT ................... 108
ANNEXE 9 : QUESTIONNAIRES D’ENQUETE............................................................................ 111

92
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

ANNEXE 1 : CAMIONS DE COLLECTE DES DSMA


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GRAND-BASSAM

Photo 23 : Camions Ampliroll pour les coffres 14 m3et 20 m3


Photo 24 : Benne à compression
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GRAND-BASSAM

ANNEXE 2 : CARTE DE GRAND-BASSAM


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GRAND-BASSAM

ANNEXE 3 : CALCUL DU COUT DU CENTRE DE TRANSFERT


ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

PRIX UNITAIRE PRIX TOTAL FCFA


DESIGNATIONS UNITES QUANTITES
FCFA HTVA HTVA
1-ETUDE
Étude approfondie des sites (étude géotechnique,
étude hydrologique, étude hydrogéologique, fft 500 000 500 000
enquête sur la population)
total 1 500 000
2- Aménagement du site
Installation de chantier et des services généraux
de l'entreprise y compris amenée et repli du ff 300 000 300 000
matériel
Provision pour mesures environnementales et
ff 200 000 200 000
sociales
total 2 500 000
3-TRAVAUX PRELIMINAIRES
Débroussement mécanique m2 880 200 176 000
Décapage de terre végétale m2 800 300 240 000
Déblais m3 100 3 000 300 000
TOTAL 3 716 000
4-aménagements pour accès et activités sur le
site
achat du site m2 800 5 000 4 000 000
clôture m 180 5 000 900 000
Bureaux pour le personnel et locaux techniques m2 138 1 000 138 000
pont bascule pièce 1 7 000 000 7 000 000
Apport et mise en place de terre végétale m² 60 4 000 240 000
TOTAL 4 12 278 000
5-CONSTRUCTION DE L'aire de réception
CONSTRUCTION DE L'AIRE DE RECEPTION
Fouille en rigole pour fondation m³ 108,000 2 500 270 000
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

PRIX UNITAIRE PRIX TOTAL FCFA


DESIGNATIONS UNITES QUANTITES
FCFA HTVA HTVA
Béton de propreté dosé à 150 kg/m³ m³ 15,000 80 000 1 200 000
Semelle en BA dosé à 350 kg/m³ m³ 36,000 70 000 2 520 000
Armature de la semelle en acier HA kg 3 600,00 1 200 4 320 000
Dallage en BA dosé à 350 kg/m³ (ép. 20 cm) y
compris le lit de sable -Ep= 10 cm plus la m³ 100,000 50 000 5 000 000
fourniture et pose film polyane
Revêtement en mortier de ciment dosé à 200
m² 500,00 5 500 2 750 000
kg/m³
Zone des coffres en béton armée à 350kg/m3 m³ 60,00 60 000 3 600 000
TOTAL 5 19 660 000
6- CHAUSSEE
mise en place de la chaussée ff 1 2 000 000 2 400 000

TOTAL 6 2 400 000


7- Divers
Éclairage du site et de la route d’accès ff 200 000 200 000
assainissement ff 1 000 000
Réseaux de fluides, détection incendie, gaz, etc ff 100 000 100 000
TOTAL 7 300 000
8-équipements
TREMIE ACHAT 1 524 000 524 000
Couverture métallique ACHAT 1 500 000 500 000
TOTAL 8 1 024 000
TOTAL COUT D’INVESTISSEMENT 37 378 000
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

ANNEXE 4 : Calcul du coût du Schéma de collecte sans centre de transfert


ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

coût par coût par


Schéma de collecte sans centre de transfert tonne habitant
total à (FCFA) (FCFA)
déchets Coût de Coût l'horizon
mise en Montant total
année population produit collecte ( précollecte
décharge(FCFA) (avec TVA)
(Tonne) FCFA) (FCFA)
2 020 84 787 24 758 48 626 301 49 515 359 16 930 000 135 784 560 5 485 1 601
2 021 86 601 25 287 38 913 801 50 574 988 3 930 000 110 234 171 4 359 1 079
2 022 88 454 25 829 38 913 801 51 657 293 2 170 000 109 434 491 4 237 1 048
2 023 90 347 26 381 38 913 801 52 762 759 2 170 000 110 738 941 4 198 1 039
2 024 92 281 26 946 38 913 801 53 891 882 2 170 000 112 071 306 4 159 1 029
2 025 94 255 27 523 38 913 801 55 045 168 2 170 000 113 432 184 1 280 311 132 4 121 1 020
2 026 96 272 28 112 38 913 801 56 223 135 2 170 000 114 822 185 4 085 1 011
2 027 98 333 28 713 38 913 801 57 426 310 2 170 000 116 241 931 4 048 1 002
2 028 100 437 29 328 38 913 801 58 655 233 2 170 000 117 692 060 4 013 993
2 029 102 586 29 955 38 913 801 59 910 455 2 170 000 119 173 222 3 978 984
2 030 104 782 30 596 38 913 801 61 192 539 2 170 000 120 686 081 3 944 976
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
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ANNEXE 5 : Calcul du coût du Schéma de collecte avec centre de transfert


ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

Schéma de collecte avec centre de transfert


déchets Coût de Coût Mise en coût Montant
coût CT total à coût à coût par
année population produit collecte précollecte décharge transport total (avec
(FCFA) l'horizon la tonne habitant
(Tonne) ( FCFA) (FCFA) (FCFA) aval (FCFA) TVA)
2 020 84 787 24 758 29 887 357 16 930 000 37 378 000 49 515 359 28 029 604 109 917 681 4 440 1 296
2 021 86 601 25 287 18 787 357 3 930 000 128 601 000 50 574 988 22 141 583 65 944 243 2 608 761
2 022 88 454 25 829 18 787 357 2 170 000 128 601 000 51 657 293 22 141 583 65 944 243 2 553 746
2 023 90 347 26 381 18 787 357 2 170 000 128 601 000 52 762 759 22 141 583 65 944 243 2 500 730
2 024 92 281 26 946 18 787 357 2 170 000 128 601 000 53 891 882 22 141 583 65 944 243 2 447 715
2 025 94 255 27 523 18 787 357 2 170 000 128 601 000 55 045 168 22 141 583 65 944 243 659 442 434 2 396 700
2 026 96 272 28 112 18 787 357 2 170 000 128 601 000 56 223 135 22 141 583 65 944 243 2 346 685
2 027 98 333 28 713 18 787 357 2 170 000 128 601 000 57 426 310 22 141 583 65 944 243 2 297 671
2 028 100 437 29 328 18 787 357 2 170 000 128 601 000 58 655 233 22 141 583 65 944 243 2 249 657
2 029 102 586 29 955 18 787 357 2 170 000 128 601 000 59 910 455 22 141 583 65 944 243 2 201 643
2 030 104 782 30 596 18 787 357 2 170 000 128 601 000 61 192 539 22 141 583 65 944 243 2 155 629
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

ANNEXE 6 : Calcul du coût total du centre de tri et de valorisation


ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

Schéma de collecte avec centre de traitement et de valorisation (compostage)


population déchets Coût de Coût coût CTV coût mise en coût transport Montant total total à l'horizon coût à la coût par
produit collecte précollecte décharge aval (avec TVA) (FCFA) tonne habitant
(Tonne) ( FCFA) (FCFA) (FCFA)
84 787 24 758 29 887 357 16 930 000 116 129 000 24 757 680 26 380 804 252 620 112 10 204 2 979
86 601 25 287 18 787 357 3 930 000 1 367 360 000 25 287 494 20 839 137 1 694 720 706 67 018 19 569
88 454 25 829 18 787 357 2 170 000 1 367 360 000 25 828 646 20 839 137 1 693 282 466 65 558 19 143
90 347 26 381 18 787 357 2 170 000 1 367 360 000 26 381 379 20 839 137 1 693 934 691 64 209 18 749
92 281 26 946 18 787 357 2 170 000 1 367 360 000 26 945 941 20 839 137 1 694 600 873 62 889 18 364
94 255 27 523 18 787 357 2 170 000 1 367 360 000 27 522 584 20 839 137 1 695 281 312 16 958 953 890 61 596 17 986
96 272 28 112 18 787 357 2 170 000 1 367 360 000 28 111 567 20 839 137 1 695 976 313 60 330 17 616
98 333 28 713 18 787 357 2 170 000 1 367 360 000 28 713 155 20 839 137 1 696 686 186 59 091 17 255
100 437 29 328 18 787 357 2 170 000 1 367 360 000 29 327 616 20 839 137 1 697 411 250 57 878 16 900
102 586 29 955 18 787 357 2 170 000 1 367 360 000 29 955 227 20 839 137 1 698 151 831 56 690 16 553
104 782 30 596 18 787 357 2 170 000 1 367 360 000 30 596 269 20 839 137 1 698 908 261 55 527 16 214
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

ANNEXE 7 : Dimensionnement du centre de tri et de valorisation


ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

Désignation formule Résultat unité


1.aire de déchargement des camions
Surface 300 m²
2-aire de réception des OM bruts
volume hebdomadaire à stocker (Vs) Vs=(1-ta)×Va×tr 129,6 m3
superficie Vs/h 43,2 m²
surface utile 50 m²
3.aire de tri
Tri manuel
surface table de tri (3*5) 15 m²
surface totale (4 tables) 60 m²
surface utile 80 m²
Tri mécanique
surface 100 m²
4.aire de fermentation
méthanisation
volume biodigesteur continu Vb=Vmo×Ts 1920 m3
3
33,5 m de biogaz/tonne de
production de biogaz 1072 m3/semaine
déchets
surface S=Vb/h 640 m²
surface utile 700
compostage
volume total à stocker (temps de
V’=Vmo×7 448 m3
séjour :7 semaines)
surface S’=V’/h 149,3 m²
surface utile 160 m²
5.aire de maturation
Volume d’un andain Van=P×Vmo 51,2 m3
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

Désignation formule Résultat unité


volume total à stocker(durée :3 mois) V’’=12×Van 614,4 m3
Surface nécessaire S’’=V’’/H 204,8 m²
surface utile 210 m²
6.aire de stockage des matériaux recyclables
surface 100 m²
7-aire de bureau
Surface 100
8-aire de circulation
Surface 800 m²

SURFACE TOTALE (compostage ) 1800 m²


SURFACE TOTALE (méthanisation) 2360 m²
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

ANNEXE 8 : Calcul du coût d’investissement du Centre de Transfert


ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

PRIX UNITAIRE FCFA PRIX TOTAL FCFA


DESIGNATIONS UNITES QUANTITES
HTVA HTVA
1-ETUDE
Étude approfondie des sites (étude géotechnique,
étude hydrologique, étude hydrogéologique, fft 500 000 500 000
enquête sur la population)
total 1 500 000
2- Aménagement du site
Installation de chantier et des services généraux
de l'entreprise y compris amenée et repli du ff 300 000 300 000
matériel
Provision pour mesures environnementales et
ff 200 000 200 000
sociales
total 2 500 000
3-TRAVAUX PRELIMINAIRES
Débroussement mécanique m2 880 200 176 000
Décapage de terre végétale m2 800 300 240 000
Déblais m3 100 3 000 300 000
TOTAL 3 716 000
4-aménagements pour accès et activités sur le
site
achat du site m2 800 5 000 4 000 000
clôture m 180 5 000 900 000
Bureaux pour le personnel et locaux techniques m2 138 1 000 138 000
pont bascule pièce 1 7 000 000 7 000 000
Apport et mise en place de terre végétale m² 60 4 000 240 000
TOTAL 4 12 278 000
5-CONSTRUCTION DE L'aire de réception
CONSTRUCTION DE L'AIRE DE RECEPTION
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

PRIX UNITAIRE FCFA PRIX TOTAL FCFA


DESIGNATIONS UNITES QUANTITES
HTVA HTVA
Fouille en rigole pour fondation m³ 108,000 2 500 270 000
Béton de propreté dosé à 150 kg/m³ m³ 15,000 80 000 1 200 000
Semelle en BA dosé à 350 kg/m³ m³ 36,000 70 000 2 520 000
Armature de la semelle en acier HA kg 3 600,00 1 200 4 320 000
Dallage en BA dosé à 350 kg/m³ (ép. 20 cm) y
compris le lit de sable -Ep= 10 cm plus la m³ 100,000 50 000 5 000 000
fourniture et pose film polyane
Revêtement en mortier de ciment dosé à 200
m² 500,00 5 500 2 750 000
kg/m³
Zone des coffres en béton armée à 350kg/m3 m³ 60,00 60 000 3 600 000
TOTAL 5 19 660 000
6- CHAUSSEE
mise en place de la chaussée ff 1 2 000 000 2 400 000
TOTAL 6 2 400 000
7- Divers
Éclairage du site et de la route d’accès ff 200 000 200 000
assainissement ff 1 000 000
Réseaux de fluides, détection incendie, gaz, etc ff 100 000 100 000
TOTAL 7 300 000
8-équipements
TREMIE ACHAT 1 524 000 524 000
Couverture métallique ACHAT 1 500 000 500 000
TOTAL 8 1 024 000
TOTAL 37 378 000
ELABORATION D’UN PLAN DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET ASSSIMILES : CAS DE LA COMMUNE DE
GRAND-BASSAM

ANNEXE 9 : QUESTIONNAIRES D’ENQUETE


QUESTIONNAIRE D’ENQUETE
ANAGED

Objet de l’enquête : Collecter des informations sur la gestion des


déchets de la commune de Grand-Bassam

I. INDENTIFICATION

Nom :

Prénom :

Li lieu d’habitation :

Structure ou Entreprise :

Fonction :

Numéro de téléphone :

I. GENERALITES

1. Qu’est-ce que la gestion des déchets pour vous ?


2. Qui sont les acteurs de la gestion des déchets de la commune ?
3. Quel est le rôle de l’ANAGED dans la gestion des déchets de Grand-Bassam ?
4. Disposez-vous d’un plan de gestion des déchets de la commune ?
5. Direz-vous, que Grand-Bassam est une ville plutôt propre ou pas du tout ?
QUESTIONNAIRE D’ENQUETE
ANAGED

II. POPULATION
1. Avez-vous une idée du nombre d’habitants de la commune ?
2. Quelle est la densité de déchets par habitant ?
3. Quelle est la quantité mensuelle de déchets produits ?

III. Pré-collecte
1. Quels sont les acteurs de la pré-collecte ?
2. Quels sont les engins utilisés pour la pré-collecte ?
3. Combien coûte en moyenne l’abonnement à un pré-collecteur ?
4. Existe-t-il des relations entre l’ANAGED et les acteurs de la Pré-collecte?

IV. Collecte
1. Quels sont les acteurs de la collecte ?
2. Quels sont les types de collecte pratiqués dans la commune ?
3. Quels sont les équipements utilisés ?
4. S’il existe des coffres comment sont-ils aménagés ?
5. Existe-t-il des centres de groupage ? comment sont-ils-disposés ?
6. Quelles sont les difficultés rencontrées à ce niveau ?
7. Quels sont les engins utilisés pour le transport

V. Mise en décharge
1. Existe-t-il actuellement une décharge municipale autorisée?
2. Si , oui quelle est la localisation et la superficie ?
3. Si non, où sont stockés les déchets ?
4. Quelle est l’entreprise chargée de la mise en décharge ?
5. Comment assurez-vous le contrôle de cette activité ?
6. Avez-vous pensé à doter la ville d’une décharge municipale autorisée ?
7. Si oui, avez-vous déjà faire un choix de site ?

VI. FINANCEMENT
1. Qui assure le financement de la gestion des déchets de Grand-Bassam ?
2. Comment sont fixés les coûts unitaires ? ce coût est-il constant ou variable et par qui sont-ils
fixés ?
3. Quelle est la part de chaque acteur dans les revenus totaux ?
4. Quelles sont les difficultés rencontrées à ce niveau ?
5. Contrôlez-vous les coûts de la pré-collecte?
QUESTIONNAIRE D’ENQUETE
ANAGED
6. Existe-t-il un budget pour la gestion des déchets de la commune ? Si oui quel est le montant ?

VII. DIVERS
1. Avez-vous une idée de la gestion des biomédicaux ?
2. Que pensez-vous de la revalorisation des déchets ?
QUESTIONNAIRE D’ENQUETE
HOREST

Objet de l’enquête : Collecter des informations sur la gestion des


déchets de la commune de Grand-Bassam

I. INDENTIFICATION

Nom :

Prénom :

Li lieu d’habitation :
Structure ou Entreprise :
Fonction :
Numéro de téléphone :

I. GENERALITES

1. Combien d’hôtels et restaurants compte votre association?


2. Comment ses hôtels se débarrassent-ils de leurs déchets, par pré-collecte ou par apport
volontaire?
3. Combien vous coûte l’abonnement à un pré-collecteur ?
4. Etes-vous satisfait de la gestion des déchets de la commune ?
5. Direz-vous, que Grand-Bassam est une ville plutôt propre ou pas du tout ?
6. Avez-vous une idée de la quantité de déchets produits par les hôtels ?
7. Quels sont les problèmes majeurs dans votre gestion des déchets solides ?
8. Quelles sont solutions proposez-vous et les perspectives ?
9. Que pensez-vous de la revalorisation des déchets ?

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