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INDICES DES PIERRES PRECIEUSES, MINERAUX

STRATEGIQUES ET COMBUSTIBLES

I. LES PIERRES PRECIEUSES


1. Le Diamant

La province kimberlitique de Kéniéba couvre une superficie de 1100 km2,


chevauchant les formations paléoprotérozoïques de la fenêtre de Kéniéba et les grès
néoprotérozoïques de la falaise de la Tambaoura du Bassin de Taoudéni. Mais les
minéraux indicateurs de la présence de kimberlites et des diamants ont été retrouvés
sur une superficie de plus de 10000 km2.
Depuis 1954, il y a eu la vente clandestine d'un gros diamant de 137,5 carats
provenant d'un placer aux environs de Kéniéba, plusieurs dizaines de
macrodiamants, dont un de 232,7 carats, et plusieurs microdiamants ont en effet été
découverts dans les placers alluvionnaires et éluvionnaires par les orpailleurs et par
les explorateurs du diamant. Et on continue à en découvrir La plupart de ces
diamants, gros et petits, sont de qualité joaillerie.

La remontée des traces d'ilménite noire magnésienne, de spinelle chromifère, de


pyrope et de zircon qui accompagnent presque toujours les diamants, a permis la
découverte de pipes de kimberlites à la fois dans les grès néoprotérozoiques à I'est
de la falaise de la Tambaoura et dans les schistes et pélites du Supergroupe Birimien
à I'ouest. A ce jour,27 pipes ont été trouvées, mais 8 seulement se sont avérées
diamantifères lors du lavage de matériel prélevé dans les éluvions et les saprolites
au-dessus de la pipe.
De forme ovale à elliptique, allongée généralement E-W, ces pipes sont faiblement
ou pas magnétiques et il leur arrive parfois d'être sans minéraux indicateurs.
Ce sont vraisemblablement des pipes d'origine magmatique, caractérisées
essentiellement par des cristaux d'olivine dans une matrice pouvant contenir de la
monticellite, de la phlogopite, des carbonates, de la serpentine, des spinelles et de la
pérovskite.
Le principal minéral indicateur est la picro-ilménite (Fe,Mg)TiO3. On la retrouve dans
80% des échantillons. La pyrope, de couleur violet à rouge, voire orangée, est plus
rare et généralement trouvée beaucoup plus près de la pipe parce qu'elle se détruit
facilement. Quant à la chromite, elle est présente en quantité appréciable dans
certaines pipes et généralement avec un contenu élevé en Cr et Mg.

Il est possible qu'il existe un lien entre la province kimberlitique de Kéniéba et la


falaise de la Tambaoura qui représente un trait géomorphologique majeur s'étendant
sur plus de 800 km en direction N350. Plus au sud, la falaise est également jalonnée
par des venues kimberlitiques et les champs de diamants de l'est de la Sierra Léone
Les pipes diamantifères de la fenêtre de Kéniéba : 1. Orange River 2. Batifara 3. Sékonomata 4.
Cirque 5. Sansankoto 6. Mission 7. Pipe 117 8. Bilali sud
En dehors de la province de Kéniéba, on signale la découverte de huit petits
diamants de 0,I7 à I,0l carat par les orpailleurs dans les alluvions du placer de
Zanfinafara, à 30 km au SE de Kalana, dans les roches du Supergroupe Birimien du
secteur Sud Mali. Même si à l'époque de la découverte, une recherche par puits n'a
rien donné, la présence d'ilménite minéral indicateur, suggère l’existence possible
d'une pipe sur le plateau immédiatement à l'ouest comme source probable de ces
diamants.

2. Le rutile

La découverte de rutile de qualité gemme dans le Gourma a eu lieu dans les années
1977-79. Des cristaux et fragments de rutile furent trouvés dans deux petits regs
circulaires à une quarantaine de km au N.NE de Ouatagouna. Les regs recouvrent
des micaschistes à grenat de la formation de Takamba 1 dans la terminaison
périclinale de l'anticlinal d'Afarag. La formation de Takamba I est composée
principalement de micaschistes éclogitiques et de quartzites à disthène.
Les micaschistes à grenat trouvés sous les regs contiennent du rutile accidentel et
des filons de quartz blanc sans rutile, dans un environnement de tectonique cassante
marquée par des failles N 15 à N 30°. Les cristaux de rutile en place dans la roche
atteignent jusqu'à 10 cm de diamètre.

Mais c'est sous la forme résiduelle dans les deux petits regs de dimension restreinte
(300 m x 400 m), distants de 2,5 km et séparés par une dune, que le rutile est le plus
abondant, se présentant en gros cristaux ou fragments centimétriques de couleur
brun noir ou en petits cristaux ou fragments (<0,5 cm) de couleur rouge orangé.

3. Le grenat

Des grenats de qualité gemme proviennent de la région de Bindougou, à 300 km au


NW de Bamako. Une cinquantaine de sites sont connus, mais seulement une
vingtaine sont actuellement exploités de façon artisanale à l’aide de puits
d'orpailleurs. De l'épidote cristalline accompagne généralement les grenats.
La majeure partie des grenats exploités viennent des alluvions et des éluvions dans
lesquels ils se présentent en boules ou en cristaux avec des fragments d'épidote.
Mais on les trouve aussi dans la roche altérée sous-jacente.

Sur le plan géologique, la province grenatifère de Bindougou est recouverte par une
plateforme de grès fins blancs, de pélites, de siltites, de marnes et de calcaires d'âge
Néoprotérozoique du groupe de Nioro.

Les formations sédimentaires et volcaniques observées sont recoupées par des


intrusions doléritiques en sills et dykes, d'âge Jurassique. Ces structures forment
des reliefs en boules généralement surmontés de latérites ainsi que des diorites, des
granites et des aplites.

Au contact des dolérites, on observe des brèches tectoniques dans les


sédiments ainsi qu'un métamorphisme de contact qui transforme les sédiments en
quartzites, en siltites noires et en marbres auxquels sont généralement associés les
grenats.

Toutes ces roches sont recoupées par des filons hydrothermaux de feldspathite et de
grenatite avec sulfures et calcédoine.

Sur le plan structural, les principales directions tectoniques sont Nl80°, Nl30°, N90°
et N60°. Ces directions correspondent à la direction des filons de feldspathite, des
filons de diorite et des fissures associées aux zones de brèches tectoniques.
La couleur des grenats varie beaucoup : vert pâle à vert foncé, brun à brun-
rougeâtre, noir et jaune. La couleur verte domine. Les variétés de grenat identifiées
sont la grossulaire, l'andradite et I'ouvarovite,

Les sites se regroupent suivant des alignements E-W, le plus important étant
celui au voisinage de la latitude 14°38' qui semble marquer la limite nord de la
province grenatifère.

4. Les agates et les bois silicifiés

De belles agates associées aux calcédoines du groupe de Nioro ont été observées à
Dinguira-Logo.
Une véritable forêt de bois fossilisés est présente à environ 45 km à I'ouest d'In
Imanal, dans les grès du Khnachich du Crétacé.

II. LES MINERAUX STRATEGIQUES


1. Le Titane et le Zirconium

Il existe un indice de titane sous forme de placer dans les sables du ruisseau
Ketiouko, aux environs de Mahadibia sur la feuille de Bafoulabé. Cet indice provient
de l’érosion d’un massif de dolérite

L'analyse d'échantillons de concentré a donné des teneurs en ilménite de 140 à 170


kg par tonne. Les grains d'ilménite sont en général de petite taille, 0,1 à 0,6 mm.
L’analyse d’un échantillon prélevé dans un niveau de grès de 7 m d’épaisseur,
observé au sud de Sangara au SW de Kayes a donné les résultats suivants :

SIO2 14,5 %

Fe2O3 9,70 %

FeO 0,25 %

TiO2 52,15 %

ZrO2 12,70 %

Nb2O5+Ta2O5 2,90 %

Le titane se présente sous forme de rutile. Un tel indice est très certainement à
considérer comme une source potentielle à la fois de titane, de zirconium et de
niobiotantalite.

2. L’étain, le niobotantalite et le tungstène

La prospection alluvionnaire et éluvionnaire est à l’origine des découvertes d'indices


d'étain, de niobiotantalite (ou columbo-tantalite) et de tungstène au Mali.
On les trouve essentiellement dans trois régions en association avec des intrusions
granitiques et dioritiques éburnéennes de la Province géologique de Bambouck-
Bouré :
- Au nord du feuillet de Bougouni et au sud du feuillet de Bamako-Est,
- Le long de l’accident de Banifing dans les feuillets de Kadiana et de Massigui,
- Au voisinage des granites de Saraya et Moussala dans la région de Kayes.

a) Les indices de la région au nord de Bougouni

Au nord de Bougouni et au sud du feuillet de Bamako Est, les indices sont


essentiellement à Sn avec ou sans W. L'indice principal est la minéralisation
alluvionnaire du Mont-Sériba. À la suite du creusage de 406 puits sur une superficie
de 3 km2, il a été cubé 7000 m3 d'alluvions contenant en moyenne 560 g/m3 de
cassitérite, équivalent à 4 tonnes de SnO2. L'environnement géologique est constitué
de Schistes et de grauwackes du Supergroupe Birimien avec des filons de
microgranite.

On signale la présence dans ce secteur de filons de pegmatite ayant donné jusqu'à


200 glm3 de cassitérite dans des concentrés de minéraux lourds préparés. à partir
d'échantillons de roche. A l’indice de Diguidigui, on rapporte des filonnets de
pegmatites avec cassitérite et des grains de scheelite dans des diaclases silicifiées
à l’intérieur des diorites.

Dans la région de Koting-Donba, dans le coin NW du carré de Massigui, dans le


prolongement vers l’ouest de la zone de Bougouni, les travaux en alluvionnaire ont
révélé la présence de cassitérite (jusqu'à 4 g/t en concentré) avec localement de la
scheelite et des traces de niobiotantalite.

Au sud du massif de Koting qui est constitué d'un granite à biotite porphyrique
équigranulaire et anté-tectonique avec microgranite et aplite et de quelques filons de
pegmatites, l'échantillonnage des éluvions d'une zone a révélé la présence de
niobiotantalite (jusqu'à 81 g/m3 en concentré) avec traces de cassitérite et scheelite.

b) Les indices de l’accident de Banifing

Dans la zone de l’accident de Banifing et à proximité, on rapporte plusieurs indices


en alluvionnaire, en éluvionnaire et en roche. Du sud au nord et par ordre
d'importance croissante, il y a:

- l'indice de Kolondiéba, constitué par des teneurs en alluvions de 6 g/m3 de


niobiotantalite
- L’indice de Kolondiéba, constitué par des teneurs en alluvions de 6 glm3 de
cassitérite, sans scheelite;
- L’indice de Ména avec jusqu’à 18 g/m3 de cassitérite en allluvions et moins de
1g/cm3 de niobotantalite. Un échantillon de pegmatite à grenat à proximité a
donné 52 glm3 de niobiotantalite et des traces de cassitérite avec pyrite;
- L’indice de Tabazan, qui se trouve à proximité d'une zone de volcanites
mafiques. Des échantillons d'éluvions ont tous donné de l’or (1 à 9 grains par
batée) et des valeurs élevées en cassitérite (91 à 630g/cm3), niobiotantalate et
scheelite.
.
- Les indices de Diélé et Kaba qui se trouvent dans une intrusion de granitoïde
composée de monzodiorite, de granite à biotite et hornblende et de diorite
quartzique avec filons de granite potassique, inclusions de microdiorite et
filons de pegmatites. Les filons de pegmatite semblent concentrés dans la
partie SE de I'intrusif. Ils sont nombreux, de directions différentes, zonés à
l'échelle du secteur (leucocrates à quartz-feldspath et muscovite à I'Ouest et
foncés à tourmaline, grenat, feldspath et quartz à l’est); leur épaisseur
moyenne est de 2,5 m. L'échantillonnage de douze filons a donné une valeur
maximum de 22 g/m3 de cassitérite en concentrés de minéraux lourds, tandis que les
concentrés à partir des roches granitiques (granodiorites) ont donné des valeurs
faibles en cassitérite, mais jusqu'à 35 glm3 en scheelite. Une prospection
éluvionnaire dans une zone dépressive et étroite entre deux collines à l’aide de
quatorze puits a permis de trouver des réserves de 155 tonnes de cassitérite et de
58 tonnes de niobiotantalite à teneur de 409 g/m3 de cassitérite et de 152 g/m3 de
niobiotantalite.

c) Les indices associés au massif granitique de Saraya

Les principaux indices dans le secteur de Kéniéba sont associés au granite de


Saraya. On signale:
- La présence de cassitérite dans les sables noirs de la Falémé, la source étant
vraisemblablement les pegmatites associées aux granites
- les indices de cassitérite associés au massif granitique de Saraya

3. Le niobium
Cinq indices de niobium ont été trouvés dans les carbonatites associées aux intrusifs
alcalins du Timétrine d'âge Permien, à une centaine de km à l'ouest de Tessalit

Les intrusifs alcalins du Timétrine sont constitués surtout de syénite avec


accessoirement des syénites à néphéline et à cancrinite, des microsyénites, des
ijolites, des pyroxénites et des carbonatites. Les principaux types de carbonatites
identifiés sont : la rauhaugite, la soevite, la roedbergite et la phosphorite.

Du pyrochlore disséminé se présente en lentilles fortement inclinées, de quelques


mètres de largeur par quelques dizaines de mètres de longueur, dans des
phosphorites ignées intrusives riches en apatite (95% d'apatite), dans des
rauhaugites rubanées et des carbonatites ferrugineuses. Les teneurs sont
généralement faibles, variant entre 0,1 à 0,5% Nb, bien que localement, en surface,
certains échantillons choisis aient donné des teneurs atteignant 2% Nb.
Les cristaux idiomorphes de pyrochlore sont de I à 2 mm; ils sont caractéristiques
d'une cristallisation magmatique primaire.

Les indices d'In Imanal

Le principal massif d'In Imanal renferme des intrusions annulaires de carbonatites :


soevite (carbonatite calcique), rauhaugite (carbonatite dolomitique), phosphorite e
auxquelles sont associées des zones de fénitisation. La fenitisation affecte aussi bien
I'intrusif alcalin que les sédiments encaissants

Quatre zones affleurantes à pyrochlore disséminé avec ou sans terres rares y ont été
découvertes :
Les indices A1 et A2 sont dans des rauhaugites rubanées au contact de phosphorite
et de soevite à l’intérieur d'une zone E-W de 500 m de longueur par 300 m de
largeur. Les sondages sur la zone Al ont donné des teneurs en Nb variant entre 0,09
et 0,39% sur des passées métriques (3 à 10 m) avec des teneurs en La et Ce ne
dépassant pas 0,47% et 0,66%
Les sondages sur la zone A2 n'ont pas retrouvé la minéralisation riche de surface,
pour laquelle un échantillon de 30 kg sur l'indice principal avait donné l,7I% Nb et de
bonnes teneurs en terres rares (4,62%La et 5,36% Ce).
Dans l'indice B1, le pyrochlore est disséminé dans une couche de rauhaugite
rubanée de 5 à 15 m de largeur de direction E-W avec pendage sub-vertical. Des
échantillons choisis de surface ont donné jusqu'à 2,45% Nb, les teneurs obtenues en
sondages (4) n'ont pas dépassé 0,25% Nb sur des passées de 3 à 6 m, avec de
faibles teneurs en La et Ce.

L'indice B4 est également à pyrochlore disséminé dans des rauhaugites rubanées.


Le meilleur résultat en sondage est de 0,43% Nb sur 6,0 m.

À l'indice D, la minéralisation de pyrochlore est disséminée dans un alignement de


rauhaugite, de soevite, de phosphorite de 400 m de longueur par 100 m de largeur.
Le meilleur résultat en sondage a donné 0,34 à 0,37% Nb sur 3 à 6 m, alors que des
échantillons de surface avaient donné jusqu'à I,36% Nb. Les teneurs en terres rares
sont modérées avec des maxima de 0,90%La et l,l5% Ce sur 6,0 m.

4. Les terres rares

Des indices de terres rares associés aux indices de niobium ont également été
découverts dans les carbonatites permiennes du Timétrine.

Les indices du massif d'Anezrouft

Le principal indice de terres rares est situé dans le complexe d'Anezrouft, un petit
complexe intrusif alcalin situé à 7 km au SW d'In Imanal. Il est constitué
principalement de syénite à néphéline recoupée par des ijolites, des microsyénites et
un essaim de dykes de phonolites et de carbonatites. Une zone intensément
fénitisée de 0,12 km2 de superficie au centre du massif renferme des indices de
terres rares avec pyrochlore associé. Un sondage dans le centre de cette zone a
recoupé une carbonatite minéralisée en terres rares sous 35 m de roches
entièrement fénitisées. Le minéral présent est la synchisyte, un minéral
intermédiaire entre la baestnaesite et la parisite. Il s'agit d'un remplissage
intercristallin tardif.
L'analyse des 70 premiers mètres du sondage Az-01a donné 1,93% La et 1,94%Ce,
plus des valeurs en Nb de 0,60% sur les derniers l0 m. Le Nb est sous forme de
pyrochlore et de rutile riche en Nb. Deux autres sondages à proximité ont trouvé des
valeurs plus faibles, ne dépassant pas 2,5% La+Ce.

Les indices du massif d'Adiounedji

Adiounedji, un autre petit massif alcalin, à 9 km au NW d'In Imanal, est caractérisé


par une fénitisation intense avec îlots de syénite à néphéline et localement de
syénite à cancrinite. Il est traversé par un dyke de roedbergite. Sur une superficie
d'environ 100 m2, on a trouvé des accumulations de synhisyte avec fluorine, barytine
et apatite. Des échantillons choisis de surface ont donné : l,l5%La et 1,06% Ce, avec
des teneurs en fluorine de l'ordre de 25%, en apatite de l0% et en barytine de 3%.De
nombreux filons de barytine et fluorine recoupent le complexe alcalin et les roches
encaissantes, indiquant une activité hydrothermale tardive importante. Deux
sondages sur la zone minéralisée ont recoupé une rauhaugite avec des teneurs en
La de 0,55% et en Ce de 0,7% et en Nb de 0,32% sur 12 mètres. Ce petit massif
renferme également des terres rares en affleurement dans une petite zone restreinte,
avec en surface des teneurs de 5% Nb et de 8 à l0% La+Ce.

III. LES COMBUSTIBLES SOLIDES

On n'a pas encore découvert de tourbe de qualité énergétique dans le delta intérieur
du Niger.
Les indices de lignite, de charbon et de schistes bitumineux dans les formations
continentales du Continental Terminal oligocène ou post-oligocène, de l'Éocène
moyen et du Crétacé supérieur sont de piètre qualité

1. La lignite
La découverte de lignite dans les formations du Continental Terminal et du Crêtacé
supérieur (Sénonien) du Détroit soudanais dans le Bassin des Iullemeden et de
Tanezrouft est due aux travaux de forage hydraulique dans les années 50, le
sondage d'Agamor Sl ayant recoupé un niveau de lignite de 7 m de puissance à 68
m de profondeur dans les formations argileuses du Continental Terminal.
La lignite de Bourem

Le niveau de lignite de Bourem se trouve géologiquement immédiatement en


dessous d'une surface d'érosion qui sépare les sables gris rosâtres de la partie
supérieure du Continental Terminal, des argiles grises et vertes schisteuses avec
intercalations de calcaires gris et une strate de marne de la partie inférieure.

Autres principaux indices de lignite connus

Parmi les autres indices connus, on peut noter :

- dans le sondage Isaxagen 2A, trois niveaux de lignite de mauvaise qualité de


0,7 à 1,8 m d'épaisseur entre 170 et 193 m de profondeur dans des argiles et
schistes argileux du Maestrichtien continental

- dans le sondage d'In Arinkidal, présence de lignite dans des sables et argiles
blanchâtres du Continental Terminal entre 70 et 93 m

- dans le sondage d'In Araber II, des niveaux de lignite dans des argilites et
sables verdâtres du Crétacé supérieur entre 122 et 139 m

- dans le forage pétrolier d'Ansongo 1, présence de lignite à 140 m dans des


sables du Crétacé inférieur;

2. Les schistes bitumineux

Par schistes bitumineux, on entend des roches sédimentaires fortement enrichies


(plus de 5%) en matières organiques (kérogène) et, de ce fait, plus ou moins
combustibles, capables de libérer des hydrocarbures gazeux et solides par pyrolise
(400 à 600°C) ou naturellement par enfouissement au-delà de 2 km de profondeur.

la première découverte importante a été faite lors du forage hydraulique d'Agamor S1


À Agamor, le Continental Terminal d'une épaisseur maximale de 170 m est formé de
deux unités séparées par une discordance d'érosion:
- une unité supérieure de grès argileux et sables alluvionnaires et éoliens d'âge
post-Oligocène, et
- une unité inférieure de mudstones et grès lacustres avec schistes bitumineux
suivis de mudstones violacés à oolithes femrgineuses, de grès gris jaunâtre,
de mudstones verdâtres et de grès avec horizons de lignite et marne et de
mudstones phosphatés et gypsifères d'âge Oligocène.

La surface d'érosion qui sépare la partie supérieure de la partie inférieure tronquerait


la couche de schistes bitumineux et expliquerait ainsi son absence dans la partie est
et nord du territoire étudié.

La puissance des couches est relativement faible, oscillant entre 0,9 à 2,9 m à des
profondeurs entre 54 et 80 m. Son contenu en carbone organique est de 0,4 à 8%,
avec un maximum de 10%.

3. La tourbe

La tourbe est un dépôt d'origine végétale, essentiellement organique, en voie de


décomposition, formé au cours de l'époque quaternaire en milieu aquatique dans un
certain nombre de sites ou tourbières.

La tourbe se développe par accumulation de végétaux dans des zones où


l’abondance d'eau et la température favorisent d'une part leur croissance et d'autre
part empêchent leur décomposition rapide par oxydation

Un dépôt de tourbe contient entre 80 et90% d'eau, le reste étant des matières
végétales et des matières minérales, les matières minérales représentant 2 à 50% de
la matière sèche qu'on appelle cendres.

En Afrique de I'Ouest, les tourbes trouvées sont toujours liées à la phase pluviale du
Tohadien (9000 à 7000 ans avant aujourd'hui). À cette époque, les lacs holocènes
étaient très répandus et en communication avec le système fluviatile dans la zone du
Delta intérieur du Niger. La recherche de tourbe dans cette région fait suite à la
découverte en 1985 d'un indice en bordure du lac Faguibine. La tourbe contient une
microflore typique d'un environnement lacustre, avec un pouvoir calorifique de 2000
Kcal/g, une teneur en matières volatiles de 35% en carbone de 2l%et en soufre de
0,89%.

Dans le delta intérieur du Niger, on a identifié deux zones à potentiel moyen, bien
que les travaux (forages tarières et puits) effectués jusqu'à présent n'aient pas réussi
à identifier des tourbes de qualité énergétique. les deux zones sont : la zone
de Korienzé-Saraféré et le système du lac Faguibine.

La zone de Korienzé-Saraféré

La zone de Korienzé-Saraféré est une zone intermédiaire marquée de lacs et de


marécages. Les dépôts de surface sont, de haut en bas :
- des vases plus ou moins organiques, grises à noires, silteuses, avec des lits
de coquillages et des sables;
- des argiles ou sables éoliens organiques, noirs, riches en fragments végétaux
(<1 mm d'épaisseur); et
- du sable ou des diatomites et argiles.

L'analyse des argiles ou sables noirs organiques montrent un pouvoir calorifique


faible (371 à 165 cal/g), un pourcentage de cendres élevé (84,6 à 96%) et un
pourcentage de matières volatiles bas (12%).Il s'agit d'argiles ou de sables
organiques à fragments de bois carbonisés et non de tourbe. Ces sables possèdent
toutefois des qualités fertilisantes très encourageantes, des teneurs satisfaisantes
en potassium (0,04 à0,19%), en magnésium ( 0,02 à0,39%), en phosphore (0,01 à
0,04%) et en calcium (0,06 à 4,70%) qui permettent de les utiliser comme
amendement agricole.

Le système du lac Faguibine

La coupe type des sédiments du fond du lac Faguibine montre, de haut en bas :
- des sables ou argiles silteuses
- des argiles organiques
- des sables et silts
Les argiles organiques montrent un pouvoir calorifique moyen de 303 à 1334 kcal/kg,
une teneur en cendres relativement élevée de 71 à 87% et une teneur en matières
volatiles de 11 à 25%.

Ce sont des dépôts d'origine fluviatile et lacustre avec des matières organiques
colloïdales associées à des débris ligneux, à la présence d'algues et phytoplanctons
d'eau douce et de diatomées planctoniques et à l’abondance de graminées et
d'herbacées.

Cette couche organique localement pourrait dépasser 5 m d'épaisseur. Bien que ces
argiles représentent le meilleur de tout ce qui a été trouvé jusqu'à maintenant, elles
ne sont pas une tourbe pour utilisation énergétique. Ces argiles organiques
constituent toutefois un excellent amendement agricole dont l’utilisation sans engrais
ajoutés permet de bons rendements.

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