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COMMISSION EUROPÉENNE

Document de référence sur les meilleures techniques


disponibles

Gestion des résidus et stériles


des activités minières
Janvier 2009

Ce document est la traduction de la version anglaise publiée par la Commission européenne


qui seule fait foi.

Traduction V 0
Le présent document fait partie d'une série de documents prévus dont la liste figure ci-dessous
(au moment de sa rédaction, les documents n'ont pas tous été rédigés) :

Titre complet code BREF


Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à l'élevage intensif de volailles et de ILF
porcin

Document de référence sur les principes généraux de la surveillance MON

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à la tannerie TAN

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux verreries GLS

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à l'industrie papetière PP

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux aciéries I&S

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à l'industrie du ciment et de la chaux CL

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux systèmes de refroidissement CV
industriel

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à l'industrie du chlore et de la soude CAK

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à la transformation des métaux FMP
ferreux

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à l'industrie des métaux non ferreux NFM

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à l'industrie textile TXT

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux raffineries REF

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à la chimie organique LVOC

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux systèmes communs de traitement CWW
et de gestion des eaux et des gaz résiduels dans l'industrie chimique

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux industries agro-alimentaire et FM
laitière

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux forges et fonderies SF

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux émissions dues au stockage des ESB
matières dangereuses ou en vrac

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux aspects économiques et effets ECM
multi-milieux

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux grandes installations de LCP
combustion

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux abattoirs et à l'équarrissage SA

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à la gestion des résidus et des stériles MTWR
des activités minières

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables au traitement de surface des métaux STM

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables au traitement des déchets WT

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à la chimie inorganique (ammoniac, LVIC-AAF
acides et engrais)

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à l'incinération des déchets WI

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux polymères POL

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à l'efficacité énergétique ENE
Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à la chimie organique fine OFC
Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à la chimie inorganique de spécialités SIC

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables au traitement de surface utilisant des STS
solvants

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables à la chimie inorganique (produits LVIC-S
solides et autres)

Document de référence sur les meilleures techniques disponibles applicables aux céramiques CER
SYNTHÈSE
Portée du travail

Le présent travail couvre les activités liées à la gestion des résidus et des stériles de minerais
susceptibles d'avoir des répercussions considérables sur l'environnement. Il visait plus
particulièrement à rechercher les activités que l'on peut considérer comme des exemples de
"bonnes pratiques". Les techniques minières et le traitement du minerai ne sont abordés que
dans la mesure où ils concernent la gestion des résidus et des stériles. Le but est de faire
connaître ces pratiques et de promouvoir leur utilisation dans toutes les activités de ce secteur.

Le point de départ du travail et de la rédaction proprement dite du présent document est la


communication COM(2000) 664 de la Commission européenne, intitulée "La sécurité des
activités minières". Cette communication, qui fait suite aux ruptures de digues de retenue qui
se sont produites à Aznalcóllar et à Baia Mare, propose d'établir un plan de suivi comprenant
l'élaboration d'un document de référence MTD basé sur un échange d'informations entre les
États membres de l’UE et l'industrie minière. Le présent document est le résultat de cet
échange. Il a été élaboré en tant qu'initiative de la Commission et en préparation de la
proposition de directive concernant la gestion des déchets de l'industrie extractive 1.

Les accidents susmentionnés ont attiré l'attention du public sur la gestion des bassins de
résidus et des digues de retenue. Toutefois, il ne faut pas oublier que l'effondrement des terrils
peut également causer de graves dommages environnementaux. Les dimensions de ces deux
types d’ouvrages peuvent être énormes. Les digues peuvent mesurer des dizaines de mètres de
haut ; les terrils peuvent s'élever à plus de 100 m de hauteur et s'étendre sur plusieurs
kilomètres et ainsi contenir des dizaines de millions de mètres cubes de résidus ou de stériles.
D'après l'annuaire Eurostat 2003 2, l'on estime que l'UE-15 produit chaque année plus de
300 millions de tonnes de déchets d’extraction.

Le présent document porte sur les métaux suivants extraits et/ou transformés dans l'Union
européenne (UE-15), les pays en voie d’adhésion, les pays candidats et en Turquie :



aluminium


argent


cadmium


chrome


cuivre


étain


fer


or


manganèse


mercure


nickel


plomb
tungstène

1
) COM(2003) 319 final du 2 juin 2003. La proposition de directive fait référence aux MTD aux articles 4, paragraphe 2, et 19,
paragraphes 2 et 3.
2
) Eurostat Annuaire 2003, Le guide statistique de l'Europe, 8e édition, Eurostat, l'office statistique des Communautés européennes,
Luxembourg
Résumé

• zinc.

Ces métaux sont tous abordés quelles que soient les quantités produites ou la méthode de
traitement du minerai utilisée (méthodes mécaniques, flottation ou procédés chimiques ou
hydrométallurgiques, comme le lessivage).

Ce document traite également du charbon et d’une sélection de minéraux industriels :



barytine


borate


feldspath (s'il est récupéré par flottation)


fluorine


kaolin (s'il est récupéré par flottation)


calcaire (s'il est transformé)


phosphate


potasse


strontium
talc (s'il est récupéré par flottation).

Le charbon n'entre en ligne de compte que s'il est transformé en produisant des résidus
(auquel cas il relève du thème susmentionné). En règle générale, cela signifie que la houille
(ou charbon noir) est concernée, tandis que le lignite (ou charbon brun), qui n'est
généralement pas transformé, ne l'est pas.

Du schiste bitumineux est transformé en Estonie et engendre de grandes quantités de résidus


dont il faut assurer la gestion. Il avait donc été décidé de l’inclure dans ce document.
Cependant, aucune information pertinente n'ayant été fournie à ce sujet, la question du schiste
bitumineux n’est pas abordée ici.

De même, cette étude ne tient pas compte :

• des sites abandonnés, bien que certains exemples de sites récemment fermés soient


examinés;
de l'extraction, de la transformation et de la gestion des résidus liées à l'exploitation de gaz
et de liquides (par exemple, le pétrole et la saumure).

Pour tous les minéraux définis ci-dessus, le document :



examine la gestion des stériles,
aborde le traitement du minerai qui intéresse la gestion des résidus (par exemple, lorsque


le traitement influence les caractéristiques et le comportement des résidus),
se concentre sur la gestion des résidus (stockage en bassin/digues de retenue ou sur terril,


utilisation comme remblais),
inclut la couche arable et les morts-terrains s'ils sont utilisés dans la gestion des résidus.

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L'industrie minière

Le but de l'exploitation minière est de satisfaire la demande de ressources en métaux et en


minéraux afin de développer, entre autres, les infrastructures et d'améliorer la qualité de vie de
la population, étant donné que les substances extraites constituent bien souvent les matières
premières destinées à la fabrication de nombreux biens et matériaux. Il s'agit, par exemple, de
minéraux métallifères ou de métaux, de charbon, de minéraux industriels employés dans le
secteur chimique ou dans la construction, etc.

Les produits de l'industrie minière sont parfois utilisés directement, mais ils sont souvent
raffinés, par exemple dans des fonderies.

Dans toute activité minière, les étapes types du processus comprennent l'extraction, puis le
traitement du minerai et enfin l'expédition des produits et la gestion des résidus.

Pour la plupart des minerais métallifères, la production européenne est faible par rapport à la
production mondiale totale (par exemple 1% pour l’or et 7% pour le cuivre); il en va de même
pour la houille (6%). Contrairement à la production généralement en déclin dans les secteurs
des métaux et de l'exploitation houillère, la production de bon nombre de minéraux industriels
n'a cessé de croître en Europe. Pour la plupart d’entre eux, elle représente une très large part
de la production mondiale (par exemple 64% pour le feldspath et 20% pour la potasse).
Certains secteurs de l'industrie minière, comme l’exploitation des métaux et de la houille en
Europe, opèrent dans des conditions économiques difficiles, principalement parce que les
gisements ne peuvent plus soutenir la concurrence internationale. L’industrie communautaire
des métaux éprouve également des difficultés dans la recherche de nouveaux minerais
rentables dans des régions géologiques connues. Toutefois, malgré la baisse de la production
minière dans ces régions, la consommation augmente constamment. Par conséquent, la
satisfaction de cette demande implique la hausse des importations vers l'Europe.

La taille des entreprises de ce secteur varie considérablement, allant d'une poignée à plusieurs
milliers de travailleurs par site. Les propriétaires sont des compagnies internationales, des
holdings industriels, des entreprises publiques autonomes ou encore des sociétés privées.

Gestion des résidus et des stériles

La gestion des déchets provenant d'activités minières et des résidus et stériles dont traite en
particulier ce document représente habituellement une charge financière indésirable pour les
exploitants. Généralement, la mine et l'usine de traitement du minerai sont destinées à extraire
autant de produits commercialisables que possible, et la gestion des résidus et de
l'environnement dans sa globalité est alors conçue comme une conséquence des étapes du
procédé.

Les possibilités de gestion des résidus et des stériles sont nombreuses. Les méthodes les plus
courantes sont les suivantes :



rejet des boues dans des bassins,
remblayage de mines souterraines ou à ciel ouvert ou construction de digues de retenue
avec les résidus ou stériles,
Résumé

• déchargement des résidus ou stériles plus ou moins secs sur des terrils ou à flanc de


collines,
emploi des résidus ou stériles comme matériau destiné à l'aménagement des sols


(agrégats, par exemple) ou pour la restauration,


stockage à sec des résidus épaissis,
rejet des résidus dans les eaux de surface (mer, lac, rivière, etc.) ou souterraines.

Les installations de gestion des résidus et des stériles sont de taille très variable : cela va de
bassins de la grandeur d'une piscine à des lacs de plus de 1 000 hectares et de petits amas de
résidus ou de stériles à des champs de plusieurs centaines d'hectares, en passant par des terrils
de plus de 200 m de haut.

Le choix de la méthode de gestion des résidus et/ou des stériles à appliquer dépend
principalement d'une évaluation de trois facteurs, à savoir :



le coût,


les performances environnementales,
le risque d'accident.

Questions environnementales essentielles

Les principales répercussions environnementales des installations de gestion des résidus et


des stériles comprennent les incidences liées à l'emplacement du site et à l'occupation des sols
correspondante, ainsi que les éventuelles émissions d’effluents et de poussière durant
l’exploitation ou la phase d’entretien après fermeture. En outre, la rupture ou l’effondrement
de ces ouvrages peut occasionner de graves dommages environnementaux, voire des pertes en
vies humaines.

La base d’une gestion réussie des résidus et des stériles est une caractérisation correcte de ces
matériaux, y compris une prévision exacte de leur comportement à long terme, et un choix
judicieux de l'emplacement du site.

Émissions :
Les effluents et la poussière émanant des installations de gestion des résidus et des stériles,
qui font ou non l'objet d'un contrôle, peuvent s'avérer toxiques à divers degrés pour l’homme,
les animaux et les plantes. Les effluents peuvent être acides ou alcalins et contenir des métaux
dissous et/ou des composants organiques complexes solubles et insolubles entraînés lors du
traitement du minerai, ainsi que des substances organiques éventuellement présentes à l’état
naturel, comme les acides humiques et carboxyliques à longue chaîne provenant d'activités
minières. Les substances que contiennent les émissions, leur pH, leur teneur en oxygène
dissous, leur température et leur dureté peuvent tous être des aspects déterminants dans la
toxicité des émissions pour l'environnement récepteur.

Ces deux dernières décennies, la prise de conscience généralisée d'un problème


environnemental dans le secteur minier, le « drainage acide » ou DA, s'est renforcée. Le DA
est associé aux minerais sulfurés dont on extrait le plomb, le zinc, le cuivre, l'or et d'autres
minéraux, y compris du charbon. Ce phénomène peut se produire sur les parois riches en
sulfures des puits et des mines souterraines, mais seul le DA lié à la gestion des résidus et des
stériles est pris en considération dans ce document.

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Les principales origines de ce problème environnemental sont les suivantes :



la présence fréquente de sulfures métalliques dans les résidus et/ou stériles;


l'oxydation des sulfures lorsqu’ils sont exposés à l'oxygène et à l'eau;


la formation d’un lixiviat acide chargé en métaux par oxydation des sulfures;


la formation de ce lixiviat durant de longues périodes;
le manque de minéraux capables de neutraliser l’acidité.

Ruptures et effondrements accidentels :


L'effondrement de tout type d'installation de gestion des résidus ou des stériles peut avoir des
incidences à court et à long terme. Les conséquences types à court terme sont notamment les
suivantes :



inondations,


enfouissement/étouffement,


écrasement et destruction,


mise hors service de l'infrastructure,
intoxication.

Les conséquences à long terme sont :



l'accumulation de métaux dans les plantes et chez les animaux,


la contamination du sol,
les pertes en vies humaines et/ou animales.

Réhabilitation et entretien après fermeture des sites :


Lorsqu’une exploitation s’achève, le site doit être préparé en vue de son utilisation ultérieure.
Habituellement, du moins ces dernières décennies, des plans de fermeture et de nettoyage
auront fait partie de l'autorisation du site dès l'étape de la planification et devraient donc avoir
été mis à jour régulièrement afin de tenir compte de tout changement dans les activités et dans
les négociations menées avec les autorités qui délivrent les autorisations et avec les autres
parties intéressées. Dans certains cas, le but sera de laisser le moins de traces possible, tandis
que dans d'autres, une modification complète du paysage peut être recherchée. Le concept de
« projet de fermeture » implique que la fermeture du site soit prise en considération dans
l'étude de faisabilité d'une nouvelle exploitation minière et fasse ensuite l'objet d'une
surveillance et d'une actualisation continues tout au long du cycle de vie de la mine. Dans tous
les cas, les effets nocifs pour l'environnement doivent être réduits au minimum.

Procédés et techniques courants

Techniques minières :
Dans la majorité des cas, l'extraction d'un minerai (processus appelé "exploitation minière"),
le traitement ultérieur du minerai et la gestion des résidus et des stériles sont considérés
comme une seule opération. L'extraction et les techniques de traitement ultérieur du minerai et
la gestion des résidus et des stériles appliquée dépendent de la technique d’exploitation
minière. Il est donc essentiel de comprendre les principales méthodes d'exploitation.

Pour l'exploitation de matériaux solides, il existe quatre concepts de base :


Résumé

(1) mine à ciel ouvert,


(2) mine souterraine,
(3) carrière et
(4) extraction par dissolution.

Le choix entre ces quatre solutions dépend de nombreux facteurs, tels que :



la valeur du ou des minéraux désirés,


la teneur du minerai,


la taille, la forme et la profondeur du gisement,


les conditions environnementales des alentours,


les conditions géologiques, hydrogéologiques et géomécaniques de la masse rocheuse,


les conditions sismiques de la région,


l'emplacement du gisement,


la solubilité du minerai,


les conséquences sur l'environnement de l’exploitation,


les contraintes de la surface,
la disponibilité du terrain.

Minéralogie :
D'une manière générale, on peut distinguer plusieurs grandes catégories de minéraux, comme
les oxydes, les sulfures, les silicates et les carbonates, qui, sous l'effet de l'érosion et d'autres
altérations, peuvent subir des modifications chimiques radicales (par exemple la dégradation
des sulfures en oxydes). La minéralogie est fonction de la nature et détermine, à bien des
égards, la récupération des minéraux désirés et la gestion ultérieure des résidus et des stériles.

Une bonne connaissance de la minéralogie est indispensable pour :

• une gestion écologique (par exemple, une gestion distincte des résidus ou stériles


acidifiants et non acidifiants),
une utilisation limitée des traitements en fin de parcours, comme le traitement à la chaux
des eaux de percolation acidifiées provenant d'une installation de gestion des résidus


(IGR),
l'extension des possibilités d'utilisation des résidus et/ou des stériles comme agrégats.

Techniques de traitement du minerai :


Le traitement du minerai a pour but de transformer le minéral brut extrait de la mine en un
produit commercialisable. Il s’effectue généralement sur le site, dans une installation
dénommée "atelier de traitement ou de concentration du minerai". Son objectif principal
consiste à réduire la majeure partie du minerai, qu'il faut ensuite transporter et transformer
grâce à d'autres procédés (par exemple, la fusion), à l’aide de méthodes permettant de séparer
le ou les minéraux de valeur (souhaités) de la gangue. Le produit commercialisable obtenu est
appelé « concentré » et les matériaux restants sont nommés « résidus ».
Le traitement du minerai comprend divers processus qui dépendent des caractéristiques
physiques (granulométrie, densité, propriétés magnétiques, couleur) ou des propriétés
physico-chimiques (tension superficielle, hydrophobicité, mouillabilité) de chaque minéral.

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Les techniques couramment appliquées dans le traitement du minerai sont les suivantes :



broyage,


criblage et hydrocyclonage,


concentration par gravité,


flottation


triage,


séparation magnétique,


séparation électrostatique,


lessivage,


épaississement,
filtration.

Certaines de ces techniques impliquent l'utilisation de réactifs. Dans le cas des agents de
flottation, des collecteurs et des modificateurs sont nécessaires pour effectuer la séparation
désirée.

Les techniques employées dans le traitement du minerai influent sur les caractéristiques des
résidus.

Gestion des résidus et des stériles :


Les principales caractéristiques des matériaux que l'on trouve dans des installations de gestion
des résidus ou des stériles sont entre autres les suivantes :



résistance au cisaillement,


distribution granulométrique,


densité,


plasticité,


teneur en humidité,


perméabilité,
porosité.

Les digues de retenue sont des structures de surface dans lesquelles sont gérées les boues. Ce
type d'IGR est généralement utilisé pour les résidus issus d'un traitement par voie humide.
Pour chaque bassin de résidus, plusieurs activités doivent être envisagées :



installation de digues de retenue,
mise en place de systèmes de dérivation pour les eaux de ruissellement naturelles autour et


au travers de la digue,


transport des résidus de l'usine de traitement du minerai à la digue,


dépôt des résidus à l'intérieur de la digue,


élimination de l'eau gravitaire en excès,


protection de la zone avoisinante contre les incidences sur l’environnement,


instruments et systèmes de surveillance permettant l'inspection de la digue,
aspects à long terme (fermeture et entretien après fermeture).

Parmi les autres techniques de gestion des résidus et des stériles figurent l’utilisation comme
remblais, la constitution de terrils, l'épaississement, la gestion subaquatique et la réutilisation
à d'autres fins.
Résumé

Habituellement, une mine et ses installations de traitement du minerai et de gestion des


résidus et des stériles ne restent en activité que durant quelques décennies. Cependant, les
excavations (non traitées dans ce travail), les résidus et les stériles d’une mine peuvent
subsister longtemps après la cessation de l’exploitation. Par conséquent, une attention
particulière doit être accordée à une fermeture, une réhabilitation et un entretien après
fermeture appropriés des installations.

Indépendamment du choix de l’implantation des sites, les aspects essentiels à prendre en


compte pour la gestion des résidus et des stériles sont les modes de défaillance des terrils et
des digues, la relation entre les caractéristiques des résidus et leur comportement, ainsi que le
potentiel de DA.

Procédés et techniques appliqués, niveaux d'émission et de consommation

La liste suivante présente quelques exemples des aspects les plus importants de la gestion des
résidus.

• Les résidus, appelés "boues rouges", du raffinage de l'alumine ont un pH élevé et sont soit
stockés dans des systèmes de bassins et de digues traditionnels, soit épaissis jusqu'à ce


qu'on puisse les stocker à sec, soit déversés dans la mer.
Les résidus issus de l’exploitation de métaux communs sont, la plupart du temps, gérés
comme des boues dans de grands bassins. Les minerais de métaux communs renfermant
souvent des sulfures (en quantité supérieure aux minéraux neutralisants contenus dans ces
minerais), leurs résidus risquent d'entraîner un DA. Dans une exploitation, les résidus sont
stockés sous eau afin d'empêcher ce drainage dès le départ. Dans d'autres, une partie des
résidus est stockée dans le sol. Dans plusieurs cas, la méthode de fermeture choisie pour le
bassin de résidus est la technique de la couverture "humide", tandis que des couvertures


sèches sont appliquées dans d'autres cas.
Les résidus grossiers provenant de l’exploitation de minerai de fer sont mis en terrils. Les


boues sont gérées dans des bassins.
Certaines mines d'or européennes présentent un potentiel de DA net. Lorsque l'or est


extrait par lessivage au cyanure, ce dernier est détruit avant rejet dans le bassin de résidus.
Pour ce qui est des minéraux industriels, plusieurs sites ne produisent aucun résidu ou


vendent les résidus comme agrégats.
Dans les exploitations de borates, les résidus grossiers sont d'abord stockés sur des terrils


puis utilisés comme remblais.


Une exploitation de fluorine décrite dans ce document rejette ses résidus en mer.
Une mine de kaolin décrite dans ce document déshydrate ses fines avant de les déverser
sur des terrils; certaines exploitations de calcaire/carbonate de calcium procèdent de la


même façon.
Une exploitation de calcaire décrite dans ce document rejette ses boues dans une ancienne


carrière.
Les mines de potasse stockent leurs résidus solides sur des terrils ou s'en servent comme
remblais. Une partie des résidus liquides est déversée dans des puits profonds et une autre
partie est rejetée dans les eaux de surface. Dans un cas décrit dans ce document, les


résidus sont déversés en mer.
Les houillères évacuent généralement leurs résidus grossiers sur des terrils ou dans
d'anciennes mines à ciel ouvert. Les fines boueuses sont soit rejetées dans des bassins soit
filtrées. Dans certains cas, les résidus filtrés et les résidus grossiers sont vendus. Dans

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d'autres, ils sont entreposés sur des terrils. L'utilisation des résidus comme remblais n'est


souvent pas praticable.
Les moyens utilisés pour prévenir les accidents sont notamment la surveillance
systématique, les manuels d'exploitation, de surveillance et d'entretien, les audits
indépendants, les bilans hydriques, la mesure des affaissements, l’examen des plans par
des experts externes, l’utilisation de piézomètres et de clinomètres et la surveillance
sismique.

La liste ci-dessous contient quelques exemples des aspects les plus importants de la gestion
des stériles.



Dans les exploitations souterraines, les stériles restent généralement sous terre.
Comme pour les résidus, les stériles issus de l’exploitation de métaux communs présentent
un risque de DA. Dans certaines exploitations, les stériles entraînant un DA sont gérés
séparément de ceux qui ne provoquent pas de DA. Ces derniers sont soit utilisés comme
agrégats destinés à la construction de digues ou de routes sur le site même, soit entreposés
en terrils. À la fermeture de l'installation, des couvertures sèches destinées à prévenir le


DA sont posées sur les terrils de stériles qui sont sujets à ce phénomène.
Les stériles provenant d'une mine de fer sont stockés sur des terrils avec les résidus


grossiers.
Les stériles des mines d'or sont entreposés en terrils, utilisés dans la construction de


digues ou rejetés dans la fosse.
Certaines exploitations de minéraux industriels utilisent les stériles comme remblais ou les


vendent comme agrégats.
Dans de nombreuses houillères, les stériles sont évacués en terrils avec les fines filtrées.
Le profil final du terril est convenu avec les autorités et les communautés locales afin de
créer des structures intégrées dans le paysage.

Niveaux d'émission et de consommation


La majeure partie des eaux de traitement est renvoyée de l'IGR vers l'usine de traitement du
minerai, mais l'accumulation des réactifs est un problème dont il faut prendre conscience.

En raison des variations considérables de la minéralogie, des méthodes d'exploitation et de


traitement du minerai et des conditions propres à chaque site, il est impossible de résumer les
niveaux d'émission et de consommation. Néanmoins, beaucoup de sites ont fourni ces
informations, qui sont mentionnées au chapitre 3. En général, elles comprennent des données
sur la consommation d’eau et la quantité d'eau de traitement réutilisée, le bilan hydrique, la
consommation de réactifs, les émissions de poussière et les rejets dans l'eau.

Coûts
Le chapitre 3 présente quelques exemples de coûts de gestion des résidus et des stériles, tant
en exploitation qu'à la fermeture.

Techniques à envisager pour déterminer les MTD

Le chapitre 4 contient les informations détaillées utilisées pour déterminer les MTD pour la
gestion des résidus et des stériles des activités minières.
Résumé

Le but était d'inclure suffisamment d'informations pour évaluer l'applicabilité des techniques
en général ou dans des cas particuliers. Les informations contenues dans ce chapitre sont
essentielles pour déterminer les MTD.

Les techniques considérées comme les meilleures disponibles font également l'objet de
renvois à partir du chapitre 5. Les utilisateurs de ce document sont donc renvoyés à la
discussion des techniques concernées associées aux conclusions sur les MTD, ce qui peut les
aider lorsqu'ils déterminent les conditions d'autorisation basées sur les MTD.

Certaines pratiques présentées dans le chapitre 4 sont d’ordre technique, tandis que d'autres
sont des bonnes pratiques d'exploitation, comprenant des techniques de gestion. Ces
techniques sont classées comme suit :

• Principes généraux : principes de bonne gestion, stratégies de gestion et évaluation des


risques visant tous à créer le contexte général d'une gestion réussie des résidus et des


stériles.
Gestion du cycle de vie : l’engagement de l'exploitant à appliquer convenablement et
rigoureusement les techniques appropriées disponibles pour la conception, l'exploitation et
la fermeture d'une installation de gestion des résidus et des stériles sur toute sa durée
d'exploitation peut aider à réduire le risque de défaillance. Les instruments indispensables
à une bonne ingénierie comprennent, entre autres, l'établissement d'une ligne de référence
en matière d'environnement, la caractérisation des résidus et des stériles, l'utilisation de
manuels de sécurité des digues, le recours à des audits, ainsi que la définition d'un plan de


fermeture dès le départ.

 Gestion du DA : plusieurs solutions de prévention, de contrôle et de traitement (par


Prévention et contrôle des émissions :

exemple, des couvertures, l'ajout de minéraux neutralisants, le traitement actif/passif)


applicables tant en phase d’exploitation que de fermeture de la mine ont été mises au

 Techniques visant à diminuer la consommation de réactifs : plusieurs méthodes sont


point pour les résidus et les stériles qui risquent de provoquer un DA.

disponibles pour réduire l'utilisation de réactifs, comme la surveillance informatisée de


la qualité de l’alimentation, les stratégies opérationnelles qui permettent de réduire au
minimum l'ajout de cyanure, et le prétriage des matériaux alimentant l'installation de

 Prévention de l'érosion aquatique : l'érosion aquatique des installations de gestion des


traitement du minerai.

résidus et des stériles peut être évitée en couvrant les pentes des talus ou en

 Prévention des poussières : les principales sources d'émission de poussière sont le


encourageant l’agglomération des particules.

rivage des bassins de résidus, les pentes extérieures des digues et des terrils et le
transport des résidus et des stériles. Une technique permettant de prévenir la formation
de poussière consiste à assurer l'humidité permanente des rivages et autres pentes en

 Techniques de réduction des émissions sonores : les sources d'émissions sonores les
question.

plus courantes sont le transport, le déchargement et l'étalement de matériaux effectués


avec des camions et des convoyeurs à bande. Les nuisances sonores dues aux camions
peuvent être réduites en séparant le lieu de déchargement et les zones d'habitation par

 Réhabilitation/reverdissement progressifs : les terrils et les digues sont souvent


des barrières anti-bruit.

réhabilités/reverdis durant l’exploitation. Cette pratique offre notamment l'avantage de


restreindre la période de fermeture.

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 Bilans hydriques : la réalisation d'un bilan hydrique détaillé est essentielle pour la
conception des bassins de résidus et des sites miniers et pour le scénario post-
exploitation. Le bilan hydrique permet de déterminer la capacité d’évacuation du
bassin et le franc-bord nécessaire (s’il n’est pas possible de rejeter l'eau du bassin
directement dans le cours d'eau récepteur). À la fermeture, il fait l'objet d'une

 Drainage des bassins : dans les bassins imperméables, un système de drainage peut
évaluation en vue de la mise en en œuvre des plans de fermeture.

s'avérer nécessaire pour permettre la réutilisation de l'eau de traitement et pour

 Gestion de l'eau gravitaire : si l'eau gravitaire contenue dans le bassin n'est pas
diminuer la taille requise des bassins.

évacuée directement dans des cours d'eau naturels, le dépôt doit être aménagé de
manière à ce que toute l'eau gravitaire retourne à l’installation ou, si le climat est

 Gestion de la percolation : la compréhension approfondie du contexte


chaud et aride, s’évapore.

hydrogéologique du site est un préalable nécessaire à la conception de systèmes de


gestion de la percolation. Dans certains cas, la percolation est évitée. Dans d'autres, les
eaux de percolation sont recueillies ou, si elles sont de bonne qualité, on les laisse

 Techniques visant à réduire les rejets aquatiques : les rejets aquatiques peuvent être
s'infiltrer dans la nappe phréatique.

évités en réutilisant l'eau de traitement. Si ce n'est pas possible, les effluents peuvent
s'avérer acides ou alcalins et contenir des solides en suspension, des composants ou
des métaux dissous (par exemple, de l'arsenic) ou des agents chimiques de traitement
(par exemple, du cyanure). Les techniques de traitement qui peuvent être appliquées

 Surveillance de la nappe phréatique : la nappe phréatique est généralement surveillée


seront différentes pour chaque composé.

autour de toutes les zones d'entreposage de résidus ou de stériles. Cette surveillance


comprend la vérification du niveau de la nappe et de la qualité de l'eau.

 Évacuation des résidus et stériles dans un puits : afin d’éviter l'effondrement de digues
Prévention des accidents :

ou de terrils, le meilleur endroit pour aménager une installation de gestion des résidus
ou des stériles est un puits approprié proche de l’exploitation car, dans ce cas, le

 Dérivation des eaux de ruissellement naturelles : un système de dérivation est crucial


problème de la stabilité de la digue ou du terril ne se pose pas.

pour la sécurité d'une digue de retenue. Une défaillance quelconque peut entraîner
dans le bassin un afflux d'eau pour lequel il n'a pas été conçu et qui peut provoquer un

 Préparation du sol naturel sous la digue : le sol naturel situé sous la digue de retenue
débordement et donc une défaillance totale de la digue.

est en général débarrassé de toute sa végétation et de son humus afin de fournir à la

 Matériau de construction de la digue : les principaux critères de choix du matériau de


structure une assise adéquate.

construction de digue sont son adéquation et sa résistance dans les conditions

 Dépôt des résidus : le dépôt correct des résidus, surtout à l’état humide, sera toujours
d’exploitation et climatiques considérées.

essentiel à la stabilité de la structure. En règle générale, les résidus humides sont


déchargés à l'écart du sommet de la digue en les répartissant de la manière la plus
égale possible autour de celle-ci de manière à former une « plage » de résidus contre la

 Techniques de construction et d'élévation des digues : les digues de retenue étaient


paroi intérieure de la digue.

habituellement construites à l'aide de la fraction grossière des résidus, et cette méthode


reste effectivement tout à fait appropriée pour contenir des résidus boueux. Toutefois,
Résumé

sur la durée de vie d'une mine, les qualités du minerai et la méthode de traitement, et
donc les caractéristiques des résidus, peuvent changer. De ce fait, la gestion de la
qualité est une question délicate tout au long de l'existence d’une exploitation. Par
conséquent, on a tendance à construire la digue de départ, et souvent aussi les
élévations, avec des matériaux d'emprunt dont la qualité est plus aisée à contrôler
durant la construction. Cependant, non seulement le type de matériaux employé pour
la construction de digues de retenue, mais aussi la pose et le compactage des
matériaux appropriés sont essentiels pour assurer la stabilité à long terme. Les types de
digues de base utilisés sont des digues traditionnelles ou des digues construites selon

 Gestion de l'eau gravitaire, franc-bord, décharge d'urgence et détermination de la crue


la méthode ascendante, descendante ou longitudinale.

de référence : les techniques d'élimination de l'eau gravitaire comprennent les


déversoirs, les canalisations à écoulement libre, ainsi que les tours et les puits de
décantation. Associées au maintien d'un franc-bord adéquat et à l'installation de
systèmes de décharge d'urgence, elles sont essentielles pour la prévention des

 Drainage des digues : les digues perméables sont basées sur le principe selon lequel
accidents, comme le débordement des digues.

les infiltrations à travers la digue devraient être puisées bien en dessous du pied de la
paroi extérieure. Cela peut se faire au moyen d'un système de drainage interne dont la
zone de drainage est située dans la partie intérieure de la digue. Les digues
imperméables disposent de systèmes de drainage similaires dont le but est d'empêcher
que les infiltrations passant par la partie centrale n'érodent le cœur et la paroi

 Surveillance de la percolation : une percolation contrôlée s’effectue à travers la digue


extérieure de la digue.

et assure la stabilité en réduisant la pression interstitielle sur la digue. Cependant, il est


essentiel que la percolation soit bien contrôlée et maîtrisée tant du point de vue des

 Stabilité des digues et des terrils : un élément d’appréciation fondamental de la


performances environnementales quotidiennes que de la prévention des accidents.

stabilité des terrils et des digues est le facteur de sécurité, c'est-à-dire le rapport entre

 Techniques de surveillance de la stabilité des digues et des terrils : l'élaboration d'un


la résistance au cisaillement disponible et la contrainte de cisaillement.

plan de surveillance est la base de toute surveillance. Celle-ci consiste à réaliser une
série de mesures à certains intervalles. D'ordinaire, le plan général de surveillance
comprend également les plans d'inspection et les plans d'audit/de révision. Un autre
facteur qui influence la stabilité des digues et des terrils est la stabilité des couches de

 Gestion du cyanure : Outre le traitement des résidus provenant du lessivage au


soutien, c'est-à-dire le sol sur lequel ces ouvrages sont construits.

cyanure, la gestion de cette substance implique généralement aussi de nombreuses


mesures de sécurité visant à prévenir les accidents. La conception de l'installation
prévoit également diverses solutions techniques destinées à la prévention des

 Déshydratation des résidus : le principal inconvénient de la manipulation des boues est


accidents.

leur mobilité. Si la structure de retenue (c'est-à-dire la digue) venait à s'effondrer, elles


pourraient se liquéfier et causer alors des dégâts considérables en raison de leurs
propriétés physiques et chimiques. Deux solutions ont été élaborées pour éviter ce


problème : la gestion des résidus secs et la gestion des résidus épaissis.
Réduction de l'empreinte écologique : une manière efficace de réduire l'empreinte des
installations de gestion des résidus et des stériles consiste à utiliser une partie ou la totalité
de ces matériaux comme remblais. Les autres solutions comprennent la gestion

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subaquatique des résidus, c'est-à-dire le déversement en mer, ou la réutilisation des résidus


et des stériles à d'autres fins.
Réduction des accidents : les plans d'urgence et l'évaluation et le suivi des incidents


constituent deux outils permettant de réduire les accidents.
Outils de management environnemental : les systèmes de management environnemental
sont utiles pour prévenir la pollution due aux activités industrielles en général.

MTD pour la gestion des résidus et des stériles dans les activités minières

Le chapitre consacré aux MTD (chapitre 5) identifie les techniques considérées comme MTD,
sur la base des informations exposées au chapitre 4, de la définition des "meilleures
techniques disponibles" et des considérations énumérées à l'annexe IV de la directive PRIP
(voir préface).

Le chapitre sur les MTD est subdivisé en une partie générale, qui s'applique à tous les sites où
sont gérés des résidus et des stériles, et une partie spécifique, qui concerne des minéraux
particuliers.

Les décisions relatives à la gestion des résidus et des stériles se basent sur les performances
environnementales, les risques et la viabilité économique, le risque étant un facteur propre à
chaque site.

Par souci d'exhaustivité, toutes les conclusions concernant les MTD sont présentées ici.

MTD générales
Les MTD consistent à :



appliquer les principes généraux exposés à la section 4.1,
appliquer la méthode de gestion du cycle de vie décrite à la section 4.2.

La gestion du cycle de vie couvre toutes les phases de la durée de vie d'une mine, à savoir :


 ligne de référence en matière d'environnement (section 4.2.1.1)
la phase de conception (section 4.2.1) :

 caractérisation des résidus et des stériles (section 4.2.1.2)


 études et plans de l'IGR (section 4.2.1.3) portant sur les aspects suivants :
 documentation sur le choix du site
 évaluation des incidences sur l'environnement
 analyse de risque
 plan d'intervention en cas d'urgence
 plan de dépôt
 bilan hydrique et plan de gestion et
 plan de déclassement et de fermeture
 conception de l'IGR et des structures associées (section 4.2.1.4)
 contrôle et surveillance (section 4.2.1.5)


la phase de construction (section 4.2.2)

 les manuels d'exploitation, de surveillance et d'entretien (section 4.2.3.1)


la phase opérationnelle (section 4.2.3), qui inclut :
Résumé

 les audits (section 4.2.3.2)



 les objectifs de fermeture à long terme (section 4.2.4.1)
la phase de fermeture et d’entretien après fermeture (section 4.2.4), qui comprend :

 les questions de fermeture spécifiques (section 4.2.4.2) concernant


 les terrils
 les bassins, y compris
o les bassins immergés
o les bassins asséchés
o les installations de gestion de l'eau

• à réduire la consommation des réactifs (section 4.3.2),


De plus, les MTD consistent :

• à prévenir l'érosion aquatique (section 4.3.3),


• à empêcher les émissions de poussière (section 4.3.4),
• à réaliser un bilan hydrique (section 4.3.7) et à utiliser les résultats pour élaborer un plan

• à gérer l'eau gravitaire (section 4.3.9),


de gestion de l'eau (section 4.2.1.3),

• à surveiller la nappe phréatique autour de toutes les zones d'entreposage de résidus ou de


stériles (section 4.3.12).

Maîtrise du DA
La caractérisation des résidus et des stériles (section 4.2.1.2 en association avec l'annexe 4)
comprend la détermination de leur potentiel acidifiant. Si un tel potentiel existe, les MTD
doivent d'abord empêcher le DA (section 4.3.1.2) et si elles ne peuvent l’éviter, elles doivent
en contrôler les conséquences (section 4.3.1.3) ou appliquer des solutions de traitement
(section 4.3.1.4). Souvent, une combinaison de ces mesures est mise en oeuvre (section
4.3.1.6).

Toutes les solutions de prévention, de contrôle et de traitement peuvent s'appliquer aux


installations existantes et nouvelles. Néanmoins, les meilleurs résultats en matière de
fermeture sont atteints lorsque des plans de fermeture sont élaborés dès le début (phase de
conception) de l’exploitation (approche globale).

L'applicabilité des solutions dépend principalement des conditions qui règnent sur le site. Des
facteurs tels que :



le bilan hydrique,


la disponibilité d'éventuels matériaux de couverture et
le niveau de la nappe phréatique

influencent les solutions que l'on peut appliquer sur un site donné. La section présente un outil
permettant de choisir la solution de fermeture la plus appropriée.

Maîtrise de la percolation (voir section 4.3.10)


L'emplacement d'une installation de gestion des résidus et des stériles sera de préférence
choisi de façon à rendre inutile un cuvelage. Cependant, si ce n'est pas possible et si le
suintement est dommageable et abondant, il convient (par ordre de préférence) d'empêcher, de
réduire (section 4.3.10.1) ou de contrôler (section 4.3.10.2) la percolation. L'on applique
souvent une combinaison de ces mesures.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xvii


Rejets aquatiques
Les MTD consistent à :



réutiliser l'eau de traitement (voir section 4.3.11.1),
mélanger l'eau de traitement avec d'autres effluents contenant des métaux dissous (voir


section 4.3.11.3),
installer des bassins de décantation afin de capturer les fines érodées (voir section


4.3.11.4.1),
éliminer les solides en suspension et les métaux dissous avant de rejeter les effluents dans


les cours d'eau récepteurs (section 4.3.11.4),
neutraliser les effluents alcalins à l'aide d'acide sulfurique ou de dioxyde de carbone


(section 4.3.11.6),
éliminer l'arsenic des effluents miniers par adjonction de sels ferriques (section 4.3.11.7).
Les sections correspondantes du chapitre 3 concernant les niveaux d'émission et de
consommation donnent des exemples des niveaux atteints. Aucune corrélation n’a pu être
établie entre les techniques appliquées et les données disponibles sur les émissions. En
conséquence, il a été impossible de tirer des conclusions sur les MTD avec les niveaux
d'émission associés dans le présent document.
Les techniques suivantes sont des MTD pour le traitement des effluents acides (section
4.3.11.5) :


 ajout de calcaire (carbonate de calcium), d'hydroxyde de calcium ou de chaux vive,
traitements actifs :

 ajout de soude caustique pour un DA à forte teneur en manganèse;



 aménagement de zones humides,
traitements passifs :

 canal de calcaire ouvert/drain calcaire anoxique,


 puits de dérivation.
Les systèmes de traitement passif constituent une solution à long terme à appliquer après le
déclassement d'une mine, mais uniquement si elle est utilisée comme une étape de polissage
associée à d'autres mesures (préventives).

Émissions sonores (section 4.3.5)


Les MTD consistent :



à utiliser des systèmes fonctionnant en continu (convoyeurs à bande, pipelines, etc.),


à enfermer les convoyeurs à bande sur les sites où le bruit constitue un problème local,
à créer d'abord le flanc extérieur d'un terril, puis les rampes de transport et les gradins
d'exploitation dans sa zone intérieure dans toute la mesure du possible.

Conception des digues


En plus des mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase de
conception (section 4.2.1) d'une digue de retenue :
Résumé

• à utiliser la crue centennale comme référence pour le dimensionnement de la capacité


d’évacuation d'urgence d'un bassin à faible risque,
à utiliser la crue quinquamillennale ou décamillennale comme référence pour le
dimensionnement de la capacité d’évacuation d'urgence d'un bassin à haut risque.

Construction de digues
Outre les mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase de
construction (section 4.2.2) d'une digue de retenue :

• à débarrasser le sol naturel situé sous la digue de toute sa végétation et de son humus


(section 4.4.3),
à choisir un matériau de construction approprié qui ne s'abîmera pas sous l'effet des
conditions d’exploitation ou climatiques (section 4.4.4).

Élévation de digues
En plus des mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant les phases de
construction et d'exploitation (sections 4.2.2 et 4.2.3) d'une digue de retenue :

• à évaluer le risque d'une pression interstitielle trop élevée et à surveiller cette pression
avant et pendant chaque élévation du niveau. L'évaluation doit être effectuée par un expert


indépendant;

 les résidus ne se prêtent pas à la construction d’une digue,


à utiliser une digue de type traditionnel (section 4.4.6.1) dans les circonstances suivantes :

 la retenue est nécessaire pour stocker de l'eau,


 l’IGR se trouve dans un lieu éloigné et inaccessible,
 l'eau des résidus doit être retenue pendant une longue période en vue de la dégradation

 l'afflux naturel entrant dans la retenue est important ou varie sensiblement et il est
d'un élément toxique (par exemple, du cyanure),


nécessaire d’emmagasiner l'eau pour le maîtriser;
à utiliser la méthode de construction ascendante (section 4.4.6.2) dans les circonstances

 le risque sismique est très faible,


suivantes :

 la digue est construite avec les résidus : au moins 40 à 60% de matières de


granulométrie comprise entre 0,075 et 4 mm dans l'ensemble des résidus (non valable


pour les résidus épaissis);

 la quantité de matériaux de construction de la digue (par exemple, des résidus ou des


à utiliser la méthode de construction descendante (section 4.4.6.3) lorsque :


stériles) est suffisante;

 le risque sismique est faible.


à utiliser la méthode de construction longitudinale (section 4.4.6.4) lorsque :

Exploitation des digues


En plus des mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase
d'exploitation (section 4.2.3) d'une digue de retenue :



à surveiller la stabilité comme précisé ci-après,
à prévoir une dérivation des déversements normalement destinés au bassin en cas de


difficulté,
à prévoir d'autres installations de déversement, éventuellement dans un autre bassin,

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xix


• à prévoir une deuxième installation de décantation (par exemple un déversoir d’urgence ;
voir section 4.4.9) et/ou des stations de pompage de secours si le niveau de l'eau gravitaire


contenue dans le bassin atteint le franc-bord minimal préétabli (section section 4.4.8),
à mesurer les mouvements du sol au moyen de clinomètres profonds et à connaître les


conditions de pression interstitielle,


à assurer un drainage adéquat (section 4.4.10),
à conserver les documents relatifs à la conception et à la construction et à consigner toute


mise à jour/modification de la conception/construction,
à tenir à jour un manuel de sécurité de la digue tel qu’il est décrit à la section 4.2.3.1, en


parallèle avec les audits indépendants visés à la section 4.2.3.2,
à éduquer et à former convenablement le personnel.

Élimination de l'eau gravitaire du bassin (section 4.4.7.1)


Les MTD consistent à :

• utiliser un déversoir dans le sol naturel pour les bassins situés dans et en dehors de la


vallée;

 dans des climats froids à bilan hydrique positif,


utiliser une tour de décantation :

 pour les bassins de type paddock;



 dans des climats chauds à bilan hydrique négatif,
utiliser un puits de décantation :

 pour les bassins de type paddock,


 si un franc-bord est maintenu à un niveau élevé pendant les activités.

Déshydratation des résidus (section 4.4.16)


Le choix de la méthode (résidus boueux, épaissis ou secs) dépend principalement de
l'évaluation de trois facteurs :



le coût,


les performances environnementales,
le risque d'accident.

• des résidus secs (section 4.4.16.1),


Les MTD consistent à appliquer une gestion :

• des résidus épaissis (section 4.4.16.2) ou


• des résidus boueux (section 4.4.16.3).

De nombreux facteurs influencent le choix des techniques appropriées pour un site donné. En
voici quelques-uns :



minéralogie du minerai,


valeur du minerai,


distribution granulométrique,


disponibilité de l'eau de traitement,


conditions climatiques,
espace disponible pour la gestion des résidus.

Exploitation de l'installation de gestion des résidus et des stériles


Résumé

Outre les mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase
d'exploitation (section 4.2.3) de toute installation de gestion des résidus et des stériles :



à dériver le ruissellement naturel venant de l'extérieur (Section 4.4.1);
à entreposer les résidus et les stériles dans des excavations (section 4.4.1). Dans ce cas, le


problème de la stabilité des flancs des terrils et des digues ne se pose pas;
à appliquer un facteur de sécurité d'au moins 1,3 à tous les terrils et digues en exploitation


(section 4.4.13.1);
à mener une réhabilitation/un reverdissement progressifs (section 4.3.6).

Surveillance de la stabilité
Les MTD consistent à :


 le niveau de l'eau,
surveiller, dans un bassin/une digue de retenue de résidus (section 4.4.14.2) :

 la qualité et le volume des eaux de percolation qui traversent la digue (voir également

 la position de la nappe phréatique,


section 4.4.12),

 la pression interstitielle,
 le mouvement du sommet de la digue et des résidus,
 l'activité sismique, afin d'assurer la stabilité de la digue et des couches de soutien (voir

 la pression interstitielle dynamique et la liquéfaction,


également section 4.4.14.4),

 la mécanique du sol,
 les procédures de placement des résidus;

 la géométrie des gradins/pentes,
surveiller, dans un terril (section 4.4.14.2) :

 le drainage sous le sommet,


 la pression interstitielle;

 dans le cas d'un bassin/d'une digue de retenue de résidus :
à réaliser également :

 des inspections visuelles (section 4.4.14.3),


 des révisions annuelles (section 4.4.14.3),
 des audits indépendants (sections 4.2.3.2 et 4.4.14.3),
 des évaluations de la sécurité des digues existantes (section 4.4.14.3);
 dans le cas d'un terril :
 des inspections visuelles (section 4.4.14.3),
 des révisions géotechniques (section 4.4.14.3),
 des audits géotechniques indépendants (section 4.4.14.3).

Réduction des accidents


Les MTD consistent :



à établir des plans d'urgence (section 4.6.1),


à évaluer et suivre les incidents (section 4.6.2),
à surveiller les pipelines (section 4.6.3).

Réduction de l'empreinte écologique

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xxi


Les MTD consistent :



à éviter et/ou à réduire si possible la production de résidus ou de stériles (section 4.1);

 lorsque la méthode d'exploitation minière nécessite des remblais (section 4.5.1.1),


à utiliser les résidus comme remblais (section 4.5.1) dans les circonstances suivantes :

 lorsque le coût supplémentaire du remblayage est au moins compensé par une

 dans une mine à ciel ouvert, si les résidus se déshydratent aisément (c'est-à-dire par
récupération plus importante du minerai,

évaporation et drainage, par filtration) et qu’il est donc possible de se passer ou de

 lorsque des mines à ciel ouvert épuisées et proches se prêtent au remblayage


réduire la taille d'une IGR (sections 4.5.1.2, 4.5.1.3, 4.5.1.4, 4.4.1),

 pour remblayer de vastes tailles dans les mines souterraines (section 4.5.1.6). Les
(section 4.5.1.5),

tailles remblayées à l'aide de boues nécessiteront un drainage (section 4.5.1.9).


L’adjonction de liants peut également s'avérer nécessaire pour renforcer la stabilité


(section 4.5.1.8);
à utiliser des résidus comme remblais sous forme pâteuse (section 4.5.1.10) si les

 qu’un remblayage suffisant est nécessaire;


conditions d’un remblayage sont remplies et :

 que, les résidus étant très fins, il y a peu de matière disponible pour un remblayage
hydraulique. Dans ce cas, la grande quantité de fines rejetées dans le bassin se

 qu'il est souhaitable de ne pas faire pénétrer de l'eau dans la mine ou que le pompage
déshydraterait très lentement;


de l'eau provenant des résidus est coûteux (c'est-à-dire sur de grandes distances);

 lorsqu'ils peuvent servir à combler une mine souterraine,


à utiliser des stériles comme remblais dans les circonstances suivantes (section 4.5.2) :

 lorsqu'une ou plusieurs mines à ciel ouvert épuisées se trouvent à proximité (ce que

 lorsque le mode d’exploitation de la mine à ciel ouvert permet le remblayage sans


l'on appelle parfois le "transfert de mine"),


entraver l'activité;
à rechercher les utilisations possibles des résidus et des stériles (section 4.5.3).

Fermeture et entretien après fermeture


Outre les mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase de
fermeture et d’entretien après fermeture (section 4.2.4) de toute installation de gestion
des résidus et des stériles :

• à établir des plans de fermeture et d’entretien après fermeture dès la phase de planification
d'une exploitation, avec une estimation de coûts, et à les mettre à jour régulièrement
(section 4.2.4). Toutefois, les exigences en matière de réhabilitation évoluent au cours de
la durée de vie d’une exploitation et peuvent être examinées pour la première fois de


manière détaillée au stade de la fermeture d'une IGR.
à appliquer un facteur de sécurité d'au moins 1,3 aux digues et aux terrils après la
fermeture (sections 4.2.4 et 4.4.13.1), encore que les points de vue divergent concernant
les couvertures humides (voir chapitre 7).

Pour la phase de fermeture et d’entretien après fermeture des bassins de résidus, les MTD
consistent à construire des digues stables à long terme au cas où la solution de la couverture
humide serait choisie pour la fermeture (section 4.2.4.2).
Résumé

Lessivage de l'or au cyanure


En plus des mesures générales applicables à toutes les mines qui pratiquent la lixiviation de

• à diminuer l'utilisation de cyanure en appliquant :


l'or au cyanure, les MTD consistent :

 des stratégies opérationnelles visant à réduire au minimum l'apport de cette substance

 un contrôle automatique du cyanure (section 4.3.2.2.1),


(section 4.3.2.2),

 le cas échéant, un prétraitement au peroxyde (section 4.3.2.2.2);


• à détruire le cyanure libre résiduaire avant le déversement dans le bassin
(section 4.3.11.8). Le tableau 4.13 fournit des exemples des niveaux de cyanure atteints

• à appliquer les mesures de sécurité suivantes (section 4.4.15) :


sur certains sites européens;

 dimensionner le circuit de destruction du cyanure au double de la capacité

 installer un système de secours pour l'adjonction d'hydroxyde de calcium,


actuellement exigée,

 installer des groupes électrogènes de secours.

Aluminium
Outre les mesures générales applicables à toutes les raffineries d'alumine, les MTD

• durant l’exploitation :
consistent :

 à éviter le déversement d'effluents dans les eaux de surface en réutilisant l'eau de


traitement dans la raffinerie (section 4.3.11.1) ou, dans les régions sèches, en

• durant la phase d’entretien après fermeture (section 4.3.13.1) :


recourant à l'évaporation;

 à traiter les eaux de ruissellement de surface provenant des IGR avant leur rejet jusqu'à
atteindre des concentrations chimiques acceptables pour leur déversement dans les

 à entretenir les chemins d'accès, les systèmes de drainage et la couverture végétale


eaux de surface,

 à poursuivre les prélèvements pour l’analyse de la qualité de la nappe phréatique.


(avec un reverdissement si nécessaire),

Potasse
En plus des mesures générales applicables à tous les sites d'exploitation de la potasse, les

• si le sol naturel n'est pas imperméable, à imperméabiliser le sol sur lequel se trouve l'IGR
MTD consistent :

• à réduire les émissions de poussière dues au transport par convoyeur à bande


(section 4.3.10.3),

• à étanchéifier/chemiser le pied des terrils à l'extérieur de la zone centrale imperméable et à


(section 4.3.4.3.1),

• à combler les vastes chantiers à l'aide de résidus secs et/ou boueux (section 4.5.1.6).
recueillir les eaux de ruissellement (section 4.3.11.4.1),

Charbon

• éviter la percolation (section 4.3.10.4),


Outre les mesures générales applicables à toutes les mines de charbon, les MTD consistent à :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xxiii


• déshydrater les résidus fins < 0,5 mm issus de la flottation (section 4.4.16.3).

Management environnemental
Plusieurs techniques de management environnemental sont considérées comme MTD. La
portée (par exemple, le niveau de détail) et la nature du système de management
environnemental (par exemple, normalisé ou non) seront généralement en rapport avec la
nature, la taille et la complexité de l'installation, ainsi qu'avec les différentes incidences
qu'elle peut avoir sur l'environnement.
Les MDT consistent à mettre en œuvre et respecter un système de management
environnemental (SME) qui comporte, selon les circonstances particulières, les
caractéristiques suivantes : (voir chapitre 4)

• définition d'une politique environnementale pour l'installation par la direction (dont


l'implication est considérée comme indispensable au succès de l’application d'autres


aspects du SME);


planification et établissement des procédures nécessaires;

 à la structure et aux responsabilités,


mise en œuvre des procédures en veillant particulièrement

 à la formation, à la sensibilisation et aux compétences,


 à la communication,
 à la participation des travailleurs,
 à la documentation,
 au contrôle efficace du processus,
 au programme d'entretien,
 à la préparation et à l'intervention en cas d'urgence,
 au respect la législation environnementale;

 à la surveillance et aux mesures (voir également le document de référence sur la
vérification des performances et adoption de mesures correctives en veillant en particulier

 aux mesures correctives et préventives,


surveillance des émissions),

 à la conservation des dossiers,


 à l'audit interne indépendant (dans la mesure du possible), afin de déterminer si le
SME est conforme aux dispositions prévues et a été mis en œuvre et maintenu de


manière adéquate;
révision par la direction.

Trois autres caractéristiques, qui peuvent progressivement compléter celles présentées ci-
dessus, sont considérées comme des mesures de soutien. Cependant, leur absence n’est
généralement pas incompatible avec les MTD. Ces éléments sont les suivants :

• examen et validation du système de gestion et la procédure d'audit par un organisme de


certification agréé ou par un contrôleur externe spécialisé en SME,
préparation et publication (et éventuellement validation externe) d'une déclaration
environnementale régulière qui décrit tous les aspects environnementaux significatifs de
l'installation et qui permet de les comparer d'année en année avec les objectifs


environnementaux et, le cas échéant, avec les critères d’évaluation du secteur,
mise en œuvre et respect d’un système librement consenti accepté à l’échelle
internationale, comme l’EMAS et l’EN ISO 14001 :1996. Cette démarche volontariste
Résumé

pourrait accroître la crédibilité du SME. L'EMAS, en particulier, qui englobe toutes les
caractéristiques susmentionnées, y concourt. Toutefois, des systèmes non normalisés
peuvent, en principe, être aussi efficaces, à condition qu'ils soient conçus et mis en œuvre
de manière appropriée.

Spécialement en matière de maîtrise des résidus et des stériles, l’application d’un système
intégré de gestion des aspects risque/sécurité et environnement constitue une MTD. Par
conséquent, le management environnemental doit être élaboré et mis en œuvre conjointement
avec l'évaluation/la gestion du risque décrite à la section 4.2.1 et avec la gestion des activités,
de la surveillance et de l'entretien décrite à la section 4.2.3.1.

Techniques émergentes

Le chapitre 6 énumère six techniques "émergentes" qui ne sont pas encore commercialisées et
qui en sont encore au stade de la recherche ou du développement, à savoir :



l’évacuation mixte des stériles et résidus de minerai de fer


le blocage du DA


le recyclage du cyanure à l'aide de la technologie des membranes


les cellules en lignes
l’utilisation de boues rouges pour résoudre les problèmes de DA et de pollution par les


métaux
la destruction du cyanure sous l’effet d’une combinaison de SO2/air et de peroxyde
d'hydrogène

Elles ont été évoquées ici afin de les signaler pour une révision ultérieure du présent
document.

Observations finales
Échange d'informations
Les entreprises et les autorités délivrant les autorisations ont fourni de nombreux documents
nécessaires aux informations incluses dans le présent document. Les bulletins de la
Commission internationale des grands barrages (CIGB) sur la gestion des résidus, le guide de
la gestion des parcs à résidus miniers (Canada) et le « Dam safety code of practice »
(Finlande) peuvent être considérés comme les bases de ce document MTD.

La quantité et la qualité des données qu’il contient sont un peu déséquilibrées dans la mesure
où peu d'informations ont été fournies sur les niveaux réels de consommation et d'émission
des installations de gestion des résidus et des stériles de minéraux industriels.

Les données relatives aux émissions concernant les mines métalliques se basent sur des
installations individuelles. Aucune corrélation n’a pu être établie entre les techniques
appliquées et les données disponibles sur les émissions. En conséquence, il a été impossible
de tirer des conclusions sur les MTD avec les niveaux d'émission associés.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xxv


Degré de consensus atteint
Les conclusions du présent travail ont été approuvées lors de la dernière réunion plénière de
novembre en réunissant un large consensus. Il existe une divergence de vue concernant le
facteur de sécurité applicable à la stabilité à long terme des digues équipées d'une couverture
"humide".

Recommandations pour les travaux ultérieurs


Le résultat de l’échange d'informations, à savoir le présent document, constitue un progrès
considérable dans la réduction de la pollution quotidienne et dans la prévention des accidents
liés aux installations de gestion des résidus et des stériles. Néanmoins, pour certains sujets, les
informations sont incomplètes et n'ont pas permis de dégager des conclusions sur les MTD.
Les travaux à venir pourraient utilement se concentrer sur la collecte d'informations
concernant les sujets suivants :

• extension du champ couvert pour aborder tous les types de déchets miniers et inclure des


exemples et des techniques concernant d'autres minéraux,


renseignements plus précis sur la production de résidus et de stériles,
niveaux d'émission associés aux MTD pour le traitement des effluents et la destruction du


cyanure,


gestion des résidus en milieu sous-marin,


données économiques pour bon nombre des techniques présentées au chapitre 4,

 inclure d'autres normes internationales et nationales à l'annexe 4,


caractérisation des résidus et des stériles :

 élaborer une méthode de caractérisation standard,




données supplémentaires sur l’efficacité de la technique d'épaississement des résidus,
nouvelles techniques de neutralisation du cyanure.

En outre, des travaux supplémentaires pourraient également être nécessaires pour adapter le
document MTD au contenu définitif de la directive concernant la gestion des déchets des
industries extractives après qu’elle aura été adoptée.

Sujets proposés pour des projets de recherche et de développement futurs


L'échange d'informations a également mis en évidence des domaines dans lesquels des projets
de recherche et de développement permettraient d’acquérir des connaissances supplémentaires
utiles. Il s'agit des sujets suivants :

• gestion du cycle de vie : l'application d'une gestion du cycle de vie complet est essentielle
pour qu'un site atteigne un haut degré de performance en matière de sécurité et
d'environnement. Cependant, des données économiques montrant qu'il est
économiquement efficace de gérer une activité minière selon ce modèle font actuellement
défaut. Des travaux dans ce domaine sont nécessaires pour examiner les études de cas
existantes afin de déterminer l’économie de l'application de la gestion intégrée du cycle de
vie pour évaluer les projets à court terme (par exemple, pour évaluer le profit maximal


durant l’exploitation).
toxicité des produits de décomposition du cyanure : la toxicité du cyanure lui-même est un
sujet qui a été largement étudié. Toutefois, il semble que certains produits de
décomposition aient également de l’importance du point de vue toxicologique. Étant
donné les incidences des déversements des sites qui utilisent du cyanure pour la lixiviation
Résumé

de l'or, des recherches sur la toxicité des produits de décomposition du cyanure sont
indispensables.

L'UE lance et soutient, à travers ses programmes de RDT, une série de projets portant sur les
technologies propres, les technologies émergentes en matière de traitement et de recyclage des
effluents et les stratégies de gestion. Ces projets peuvent contribuer utilement aux révisions
ultérieures du présent document. Les lecteurs sont donc invités à informer le BEPRIP de tout
résultat de recherche concernant l'un des sujets couverts par ce document (voir également la
préface).

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xxvii


Préface

PREFACE
1. Statut du document

Le présent document fait partie d'une série qui présente les résultats d'un échange d'informations entre
les États membres de l'UE et les industries intéressées au sujet des meilleures techniques disponibles
(MTD), des prescriptions de contrôle y afférentes et de leur évolution. *[Il est publié par la
Commission européenne en application de l'article 19, paragraphe 3 de la proposition de directive sur
la gestion des déchets des industries extractives 5. Il doit donc être pris en considération lors de la
détermination des "meilleures techniques disponibles"].

* Note : les crochets seront supprimés une fois que la procédure de publication par la Commission sera terminée.

1.1 Contexte
Le point de départ du présent document est la Communication de la Commission européenne
COM(2000) 664 relative à la sécurité des activités minières (ci-après la Communication). Comme
cela est indiqué à la section 5.5 de cette Communication, les activités de carottage ne sont pas
couvertes par la directive 96/61/CE du Conseil (directive PRIP). En revanche, les activités du type
de celles exercées sur le site de Baia Mare (production de métal par lixiviation de l'or) sont déjà
dans la portée de la directive PRIP. Le paragraphe 2.5 (b) de l'annexe I de la directive concerne les
"installations destinées à la production de métaux bruts non ferreux à partir de minerais, de
concentrés de minerai ou de matières premières secondaires selon des procédés métallurgiques,
chimiques ou électrolytiques".

La Communication admet en outre que la directive PRIP ne couvre pas la totalité des sites de l'Union
européenne et de fait, cette dernière ne couvre pas la majorité des exploitations dans lesquelles des
installations de gestion sont utilisées.

La section 6 de la Communication propose un plan de suivi qui comporte trois actions principales :

• l'amendement de la directive 96/82/CE du Conseil, du 9 décembre 1996, concernant la maîtrise


des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses (directive Seveso


II)


une initiative sur la gestion des déchets de l'industrie extractive
un document de référence sur les MTD.

La décision de rédiger un document de référence technique décrivant les MTD pour la gestion des
déchets miniers en vertu de l'article 2, paragraphe 6 de la directive PRIP a été prise en vertu d'un
accord volontaire entre la Commission, les États membres et l'industrie minière.

2. Définition des MTD


Pour aider le lecteur à comprendre le contexte légal dans lequel le présent document a été rédigé,
certaines des définitions les plus pertinentes de la directive PRIP, y compris la définition du terme
"meilleures techniques disponibles”, ainsi que les dispositions de la proposition de directive sur la
gestion des déchets des industries extractives sont décrites dans cette préface. Cette description est

5
COM(03) 319

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xx


Préface

inévitablement incomplète et n’est fournie qu'à titre indicatif. Elle n'a aucune valeur légale et ne
modifie ou n'affecte d'aucune manière les dispositions de ces directives.

La proposition de directive sur la gestion des déchets des industries extractives prévoit des mesures,
des procédures et des orientations visant à prévenir ou à réduire dans toute la mesure du possible
les effets négatifs sur l'environnement, ainsi que les risques pour la santé humaine induits par la
gestion des déchets provenant des industries extractives. Ce document vise à introduire cette
approche dans la gestion des résidus et stériles des activités minières. Cette approche a pour pierre
angulaire le principe général selon lequel les exploitants devraient prendre toutes les mesures
préventives nécessaires pour lutter contre la pollution, notamment grâce à l'utilisation des
meilleures techniques disponibles qui leur permettent d'améliorer leurs performances en matière
d'environnement.

Les définitions suivantes ont été appliquées :


Le terme "meilleures techniques disponibles" tel que défini à l'article 2, paragraphe 11 de la directive
PRIP, est "le stade de développement le plus efficace et avancé des activités et de leurs modes
d'exploitation, démontrant l'aptitude pratique de techniques particulières à constituer, en principe, la
base des valeurs limites d'émission visant à éviter et, lorsque cela s'avère impossible, à réduire de
manière générale les émissions et l'impact sur l'environnement dans son ensemble." La proposition de
directive sur la gestion des déchets des industries extractives utilise cette même définition des MTD.

Les "techniques" incluent tant la technologie utilisée que la manière dont l'installation est conçue,
construite, entretenue, exploitée et déclassée ;

les techniques "disponibles" sont celles mises au point sur une échelle permettant de les appliquer dans
le contexte du secteur industriel concerné, dans des conditions économiquement et techniquement
viables, en prenant en considération les coûts et les avantages, que ces techniques soient utilisées ou
produites ou non sur le territoire de l'État membre intéressé, pour autant que l'exploitant concerné
puisse y avoir accès dans des conditions raisonnables ;

les "meilleures" techniques sont les plus efficaces pour atteindre un niveau général élevé de protection
de l'environnement dans son ensemble.

En outre, l'annexe IV de la directive PRIP contient une liste de "considérations à prendre en compte en
général ou dans des cas particuliers lors de la détermination des meilleures techniques disponibles
compte tenu des coûts et des avantages pouvant résulter d’une action et des principes de précaution et
de prévention:

1. l'utilisation d'une technologie peu polluante ;


2. l'utilisation de substances moins dangereuses ;
3. la récupération et le recyclage d'une plus grande partie des substances produites et utilisées au
cours des opérations ainsi que des déchets ;
4. les procédés, moyens ou méthodes d'exploitation comparables qui ont été expérimentés avec
succès à l'échelle industrielle ;
5. les progrès technologiques et l'évolution des connaissances scientifiques ;
6. la nature, les effets et le volume des émissions concernées ;
7. les dates de mise en service des installations nouvelles ou existantes ;
8. les délais nécessaires pour mettre en place la meilleure technique disponible ;
9. la consommation de matières premières (y compris l'eau) et la nature des matières premières
utilisées dans le procédé et leur efficacité énergétique ;
10. la nécessité de prévenir ou de réduire au minimum l'impact global des émissions sur
l'environnement et les risques de pollution de l'environnement ;

xxvi juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Préface

11. la nécessité de prévenir les accidents et de réduire au minimum leurs conséquences sur
l'environnement ;
12. les informations publiées par la Commission au titre de l'article 16, paragraphe 2 ou par des
organisations internationales."

L'article 19, paragraphe 2 de la proposition de directive sur la gestion des déchets des industries
extractives prévoit l'obligation pour les États membres de s'assurer que les autorités compétentes
suivent ou sont informées de l'évolution des meilleures techniques disponibles.

3. Objectif du présent document


Aux termes de la section 6.3, la Communication stipule que le document MTD doit traiter des
techniques permettant :



la réduction de la pollution quotidienne et
la prévention ou la réduction des accidents.

Elle déclare en outre que le document MTD contribuera à accroître la connaissance des mesures
disponibles pour prévenir d'accidents similaires (à celui de Baia Mare, par exemple) à l'avenir. Avec
une telle source d'informations à leur disposition, les autorités chargées de délivrer les autorisations et
les États membres seront à même d'exiger que dans l'Union européenne, les exploitations qui utilisent
des installations de gestion des résidus se conforment à des normes environnementales élevées tout en
préservant la viabilité économique et technique du secteur.

La Commission (Direction générale de l'environnement) a mis en place un forum d'échange


d'informations (IEF), sous les auspices duquel ont été créés un certain nombre de groupes de travail
technique. L'IEF comme les groupes de travail technique sont composés de représentants des États
membres et de l'industrie.

Cette série de documents a pour objet de refléter précisément l'échange d'informations qui a été établi
et de communiquer des informations de référence aux autorités qui délivrent les autorisations, afin
qu’elles en tiennent compte lors de la détermination des mesures basées sur les MTD. En rendant
disponibles les informations pertinentes sur les meilleures techniques disponibles, ces documents
doivent représenter des outils de référence précieux pour l'amélioration des performances en matière
d'environnement.

4. Sources d'informations
Le présent document constitue un résumé des informations rassemblées en provenance de différentes
sources, y compris en particulier la connaissance des groupes créés pour assister la Commission dans
ses travaux, et il a été vérifié par les services de la Commission. Que toutes les personnes qui y ont
contribué en soient remerciées.

5. Comment comprendre et utiliser ce document


Les informations contenues dans ce document sont destinées à être utilisées au titre d'une contribution
à la détermination des MTD dans des cas spécifiques. Lors de la détermination des MTD et des
mesures basées sur celles-ci, il convient, à tout moment, de tenir compte de l'objectif global
d'obtention d'un haut niveau de protection de l'environnement dans son ensemble. Le document traite
d'un certain nombre de minéraux et/ou de matières premières. Toutefois, les techniques employées ici
peuvent être appliquées à bon nombre d'autres installations. Par conséquent, le présent document peut
être utilisé au-delà de cette liste de minéraux, lorsque les questions soulevées sont du même ordre.

Le reste de cette préface décrit le type d'informations fournies dans chaque chapitre du document.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xxvi


Préface

Les chapitres 1 et 2 fournissent des informations générales sur les IGR du secteur industriel concerné
et sur les procédés industriels utilisés dans ce dernier, lorsqu'ils concernent la gestion des résidus et
des stériles. Le chapitre 3 fournit des données et des informations concernant les niveaux actuels
d'émission et de consommation, qui reflètent la situation dans les installations existantes de gestion des
résidus et des stériles dans l'industrie extractive au moment de la rédaction du document.

Le chapitre 4 traite de manière détaillée de la réduction des émissions et des risques, ainsi que des
autres techniques considérées comme étant les plus appropriées pour déterminer les MTD et les
mesures basées sur les MTD. Les informations fournies incluent les niveaux de consommation et
d'émission considérés comme réalisables grâce à l'utilisation de la technique, donnent une idée des
coûts et des questions d'impacts réciproques associées à la technique et elles précisent aussi dans
quelle mesure la technique est applicable aux diverses installations de gestion des résidus et des
stériles pour lesquelles des autorisations sont obligatoires, par exemple les installations existantes ou
nouvelles, de petite ou de grande capacité. Les techniques généralement considérées comme obsolètes
n'en font pas partie.

Le chapitre 5 présente les techniques et les niveaux de consommation et d'émission qui, au sens
général, sont considérés comme compatibles avec les MTD. Il a ainsi pour objectif de fournir des
indications générales sur les niveaux de consommation et d'émission qui peuvent être considérés
comme un point de référence apte à contribuer à la détermination des mesures basées sur les MTD.
Toutefois, il convient de souligner que le présent document ne propose pas de valeurs d'émission
limites. La détermination des mesures appropriées basées sur les MTD impliquera la prise en compte
de facteurs locaux spécifiques au site, tels que les caractéristiques techniques de l'installation
concernée, sa situation géographique et les conditions environnementales locales. Dans le cas
d'installations existantes, la faisabilité économique et technique de leur mise à niveau doit également
être prise en compte. En outre, le seul objectif de garantir un niveau élevé de protection de
l'environnement dans son ensemble impliquera souvent que des décisions de compromis soient prises
entre les différents types d'impacts environnementaux, ces dernières étant souvent influencées par des
considérations locales.

Bien que le présent document tente d'aborder quelques-unes de ces questions, il lui est impossible de
les considérer de manière exhaustive. Par conséquent, les techniques et les niveaux présentés au
chapitre 5 ne seront pas nécessairement adaptés à toutes les installations. Par ailleurs, l'obligation de
garantir un niveau élevé de protection environnementale implique que les mesures basées sur les MTD
ne peuvent en aucun cas être fixées en fonction de considérations purement locales. C’est pourquoi il
est de la plus haute importance que les informations contenues dans ce document soient pleinement
prises en compte par les autorités qui accordent les autorisations.

Etant donné que les meilleures techniques disponibles évoluent avec le temps, le présent document
sera révisé et mis à jour selon les besoins. Par ailleurs, il pourra être révisé en fonction du texte
définitif de la proposition de directive sur la gestion des déchets des industries extractives, une fois
celui-ci adopté. Toutes les observations et suggestions devront être soumises au Bureau européen pour
la prévention et la réduction intégrées de la pollution (BEPRIP), auprès de l'Institut de prospective
technologique, à l'adresse suivante :

Edificio Expo, c/ Inca Garcilaso, s/n, E-41092 Séville, Espagne


Téléphone : +34 95 4488 284
Fax : +34 95 4488 426
e-mail : JRC-IPTS-EIPPCB@cec.eu.int
Internet : http://eippcb.jrc.es

xxviii juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Portée

PORTEE
Le point de départ de ce travail est la communication COM(2000) 664 de la Commission européenne,
intitulée "La sécurité des activités minières" (COM(2000) 664 final). L'une des mesures de suivi
proposées dans cette communication est l'élaboration d'un document de référence MTD. Aux termes
du paragraphe 6.3, la communication stipule que le document MTD doit viser à "prévenir des
accidents similaires (à Aznalcóllar ou Baia Mare) à l'avenir" et qu'on "pourrait en outre inclure (dans
la portée du document) le traitement de certains minéraux et résidus miniers".

Dans ce contexte, un groupe de travail technique (TWG) constitué des parties intéressées a été créé,
lequel a décidé que la portée du travail serait la suivante:

Portée horizontale
Le travail ne traitera pas de l'extraction, de la transformation et de la gestion des résidus liées à
l'exploitation de gaz et de liquides (par exemple, le pétrole et la saumure). En effet, ces procédés sont
très différents de la transformation des minerais secs, et la question des résidus est également très
différente de celle des autres secteurs à couvrir. En revanche, le lessivage des métaux sera couvert.

Le thème sous-jacent de ce travail inclut le traitement du minerai, les résidus et la gestion des stériles
de minerais susceptibles d'avoir des répercussions importantes sur l'environnement ou pouvant être
considérés comme des exemples de "bonnes pratiques". Le but est ici de faire connaître les meilleures
pratiques dans toutes les activités de ce secteur.

Le présent document porte sur les métaux suivants, pour autant qu'ils soient extraits et/ou transformés
dans l'Union européenne (UE-15), les pays en voie d’adhésion, les pays candidats et en Turquie:



aluminium


argent


cadmium


chrome


cuivre


étain


fer


or


manganèse


mercure


nickel


plomb


tungstène
zinc.

Ces métaux seront tous abordés quelles que soient les quantités produites ou la méthode de traitement
du minerai utilisée (méthodes mécaniques, flottation ou procédés chimiques ou hydrométallurgiques,
comme le lessivage, etc.).

Dans le cadre du thème susmentionné, le groupe a décidé d'inclure également une sélection de
minéraux ainsi que le charbon dans le présent document.

Afin que le travail soit réalisé dans des délais raisonnables, il a été décidé de ne pas couvrir la totalité
des minéraux industriels. Une sélection a donc été faite sur la base des deux critères suivants:
1. une production importante dans l'UE-15, les pays en voie d'adhésion, les pays candidats et en
Turquie, et
2. la production de résidus susceptibles d'avoir des répercussions considérables sur
l'environnement s'ils ne sont pas gérés correctement.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xli


Portée

Outre ce classement, d'autres minéraux seront abordés si la gestion de leurs résidus et stériles est
considérée comme un exemple des "bonnes pratiques" pouvant être appliquées à d'autres minéraux.
C'est ainsi que les minéraux industriels suivants sont inclus dans le présent document:



barytine


borate


calcaire (s'il est transformé)


feldspath (s'il est récupéré par flottation)


fluorine


kaolin (s'il est récupéré par flottation)


phosphate


potasse


strontium
talc (s'il est récupéré par flottation).

Il a été noté que le traitement du feldspath et du kaolin n'engendrait de résidus que si ces minéraux
étaient récupérés par flottation.

Le charbon n'entre en ligne de compte que s'il est transformé en produisant des résidus (auquel cas il
relève du thème susmentionné). En règle générale, cela signifie que la houille (ou charbon noir) est
concernée, tandis que le lignite (ou charbon brun), qui n'est généralement pas transformé, ne l'est pas.

Du schiste bitumineux est transformé en Estonie et engendre de grandes quantités de résidus dont il
faut assurer la gestion. Il a donc été décidé de l’inclure dans ce document.

En ce qui concerne la gestion des résidus et des stériles, l'étude n'aborde pas la question des sites
abandonnés. Toutefois, certains exemples de sites récemment fermés sont examinés.

Portée verticale
Pour tous les minéraux définis dans la portée horizontale, le document:



examine la gestion des stériles,


inclut la couche arable et les morts-terrains s'ils sont utilisés dans la gestion des résidus,
aborde le traitement du minerai qui intéresse la gestion des résidus (par exemple, lorsque le


traitement influence les caractéristiques et le comportement des résidus),
se concentre sur la gestion des résidus, par exemple sur leur stockage en bassin/digues de retenue
ou sur terril, ou sur leur utilisation comme remblais.

La figure ci-après illustre la portée verticale. Les pavés en couleur représentent les étapes de traitement
abordées dans le présent document.

xlii juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Portée

Illustration de la portée verticale

Dans le présent document, les termes employés ont les significations suivantes:

"production minière": pour les métaux, la quantité de métal contenue dans le concentré après
production et dans tous les autres cas, sauf indication contraire, la quantité de concentré en poids après
traitement du minerai;

"Europe": les États membres actuels de l'UE, les pays en voie d'adhésion, les pays candidats et la
Turquie;

"IGR": abréviation désignant une "installation de gestion des résidus", celle-ci pouvant être un
système de bassin ou de digue de retenue, du remblai, un terril ou tout autre mode de gestion des
résidus.

Les autres termes techniques utilisés dans ce document sont définis dans le glossaire.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 xliii


Chapitre 1

1 GÉNÉRALITÉS
L'exploitation minière est l'une des industries les plus anciennes de l'humanité. A travers toute
l'Europe, elle a un passé chargé d'histoire. Lors de fouilles archéologiques effectuées dans la mine de
Los Frailes au sud de l'Espagne, on a découvert le corps d'un homme portant un collier de cuivre
datant de 1500 avant Jésus-Christ. Il existe cependant des exemples encore plus anciens du travail du
minerai en Europe, notamment du travail du silex à l'époque néolithique, et d'exploitation métallifère
remontant à presque 2000 ans avant Jésus-Christ. Nombre de civilisations ont exploité les mines, et
cette activité a été source de richesse et d'importance dans de nombreuses régions. A une époque plus
récente, un exemple représentatif est celui de l'importance de l'extraction du charbon (associée à
d'autres "industries lourdes") en Allemagne, pour le "Wirtschaftswunder" ou miracle économique qui
s'est produit après la seconde guerre mondiale.

Au cours des dernières décennies, l'extraction des métaux et du charbon à l'échelle mondiale est passée
des exploitations souterraines à une extraction en masse dans des mines à ciel ouvert. De ce fait, ces
exploitations produisent aujourd'hui davantage de résidus, principalement parce qu'il faut éliminer la
couche arable et les morts-terrains, souvent indésirables, pour accéder au minerai. Il n'est pas rare que
la quantité de couche arable et de stériles à transporter soit plusieurs fois supérieure au volume de
minerai extrait. Le volume de résidus produit dépend de la quantité du ou des minéraux recherchés que
contient le minerai, de leur teneur, et de l'efficacité de l'étape de traitement du minerai destinée à les
récupérer. Un autre facteur est la durée de vie d'une exploitation. Comme indiqué plus haut, la quantité
totale de résidus peut être extrêmement importante par rapport à la quantité de produit, sauf s'il existe
un moyen adéquat permettant d'utiliser ces résidus. Les teneurs peuvent aller de quelques grammes par
tonne de minerai jusqu'à 100 % (autrement dit, un métal ou un minéral à l'état pur). Avec l'essor de
l'extraction en masse dans des mines à ciel ouvert, l'exploitation minière est également devenue une
activité à plus forte intensité de capital ; ainsi, il est fréquent que plusieurs années s'écoulent avant que
l'argent investi soit "remboursé" par la vente du produit, c'est-à-dire, en règle générale, celle les
concentrés.

Le but de l'exploitation minière est de satisfaire la demande en ressources métalliques et minérales afin
notamment de développer les infrastructures et d'améliorer la qualité de vie de la population, les
substances extraites constituant les matières premières permettant de fabriquer nombre de biens et
matériaux. Ces ressources peuvent être, par exemple, des minéraux métallifères ou des métaux, du
charbon ou des minéraux industriels employés dans le secteur chimique ou dans la construction. En
tout état de cause, la gestion des résidus produits, de la couche arable, des morts-terrains, ainsi que
celle des résidus et stériles qui intéresse plus particulièrement le présent document, représentent une
charge financière indésirable pour les exploitants. En règle générale, la mine et l'usine de traitement du
minerai ont vocation à extraire autant de produits commercialisables que possible. La gestion des
résidus et le management de l'environnement dans son ensemble sont alors conçus comme des
conséquences de ces étapes de traitement.

Certains secteurs de l'industrie minière, comme l’exploitation des métaux et de la houille en Europe,
opèrent dans des conditions économiques difficiles, principalement parce que les gisements ne
peuvent plus soutenir la concurrence internationale. L’industrie communautaire des métaux éprouve
également des difficultés dans la recherche de nouveaux minerais rentables dans des régions
géologiques connues. De ce fait, les possibilités pour les secteurs des métaux et de l'exploitation
houillère d'investir dans des dépenses improductives telles que la gestion des résidus et des stériles
peuvent être limitées. Toutefois, malgré la baisse de la production minière dans ces secteurs, la
consommation ne cesse d'augmenter. Par conséquent, la satisfaction de cette demande implique la
hausse des importations vers l'Europe.

Contrairement à la production généralement en déclin dans les secteurs des métaux et de l'exploitation
houillère, la production de bon nombre de minéraux industriels n'a cessé de croître en Europe.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 1


Chapitre 1

Les sections ci-après tentent de donner un aperçu des secteurs de l'exploitation des métaux, de la
potasse, de la houille et du schiste bitumineux. En termes d'économie, on ouvre une mine s'il est
économique de le faire, on la met en sommeil si les prix à court terme continuent d'être bas, voire on la
ferme si elle ne présente aucune perspective de viabilité. Le présent chapitre tente néanmoins de
brosser un tableau général de la situation économique pour chacun des différents minéraux.

Les statistiques de la production minière utilisées dans les sections ci-après sont issues de l'ouvrage
intitulé "world mining data" [30, Weber, 2001]. Le cas échéant, ces chiffres ont été révisés par les
membres du groupe de travail technique.

1.1 Vue d'ensemble de l'industrie : les métaux


Pour permettre des explications détaillées, ce secteur est divisé en sous-secteurs, à savoir :



aluminium


chrome


fer


manganèse


mercure


métaux communs (cadmium, cuivre, étain, nickel, plomb, zinc)


métaux précieux (argent, or)
tungstène.

Le tableau suivant montre que pour la plupart des minerais métallifères, la production européenne est
faible par rapport à la production mondiale totale.

Matière Pourcentage de la
première production mondiale (%)
Fer 3
Bauxite 3
Cadmium 16
Chrome 12
Cuivre 7
Plomb 11
Manganèse 0,5
Mercure 17
Nickel 2
Etain 1
Tungstène 11
Zinc 12
Or 1
Argent 10

Tableau 1.1 : Production de concentrés métalliques en Europe par rapport à la production mondiale de
concentrés métalliques en 1999

En Europe, les gisements de minerais contenant des métaux en concentrations viables se sont
progressivement appauvris au fil des années, et les ressources indigènes restantes sont rares. Par
ailleurs, une baisse d'intérêt pour l'exploration et le développement européens, liée aux coûts de
production relativement élevés et à la compétitivité vis-à-vis de l'aménagement des sols, et due aux
pressions politiques ainsi qu'à la découverte de gisements de minerai dans d'autres régions du globe,
ont provoqué une diminution de la quantité de concentrés originaires d'Europe et conduit à
l'importation en Europe de concentrés provenant de diverses sources dans le monde.

juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Dans les gisements de minerai métallifère, les minéraux sont généralement dispersés finement dans le
minerai. De surcroît, les minéraux métallifères que contiennent ces gisements s'entremêlent souvent de
manière irrégulière. Pour libérer le minerai désiré, il faut réduire la granulométrie du minerai en le
transformant en une poudre fine afin de pouvoir récupérer les minéraux métallifères du minerai au
moyen de différentes techniques de traitement du minerai, souvent par flottation par mousse. La
flottation étant un procédé par voie humide, les résidus de traitement des métaux se présentent
généralement sous forme de boues et sont entreposés dans des bassins de résidus. Si le ou les métaux
sont extraits dans une mine à ciel ouvert, il faut également gérer de grandes quantités de stériles,
généralement en les déchargeant sur des terrils ou des haldes.

La plupart des métaux sont extraits sous forme de minéraux sulfurés ou oxydés. Bien que cela ne soit
pas systématique, les minéraux métallifères sulfurés contiennent souvent de la pyrite, un sulfure de fer.
Quelle que soit la méthode employée pour le traitement du minerai, certains de ces complexes métal-
sulfure vont systématiquement faire partie des résidus. La pénétration d'air ou d'humidité dans les
résidus ou les stériles risque d'engendrer la formation d'acides susceptibles d'avoir une incidence
importante sur l'environnement. Ce phénomène, appelé "drainage acide" ou DA, est expliqué en détail
dans la section 2.7. Le risque de DA des minerais de métaux précieux est souvent plus faible que celui
des minerais de sulfures massifs (généralement des minerais de métaux communs). En règle générale,
la teneur en soufre des minéralisations de la bauxite, du chrome, du fer, du manganèse et du tungstène
est de faible importance.

1.1.1 Aluminium

Pour produire de l'aluminium primaire, la première étape consiste à raffiner la matière première,
appelée bauxite, pour obtenir de l'alumine. La seconde étape consiste à transformer l'alumine en
aluminium, dans une fonderie. Le présent travail couvre la gestion des résidus issus du raffinage de
l'alumine. La partie fusion est traitée dans le BREF relatif aux métaux non ferreux. [35, BEPRIP,
2001].

La bauxite est un matériau naturel hétérogène, principalement composé d'un ou plusieurs minéraux à
base d'hydroxyde d'aluminium auxquels s'ajoutent différents mélanges de silice, d'oxyde de fer,
d'oxyde de titane, d'aluminosilicate ainsi que d'autres impuretés en faible quantité ou à l'état de trace.

La bauxite est le plus souvent importée d'Australie, du Brésil et des régions équatoriales d'Afrique de
l'ouest, principalement la Guinée et le Ghana. Les produits des raffineries d'alumine sont l'alumine
calcinée et, dans certains cas, l'hydrate d'aluminium. L'alumine est généralement expédiée dans des
fonderies [33, Eurallumina, 2002].

La demande mondiale en aluminium, qui détermine directement la demande en alumine, est


actuellement stable après avoir connu une longue période d'augmentation continue. La production
annuelle d'aluminium métal est actuellement de 21 millions de tonnes, et la production correspondante
d'alumine de qualité métallurgique se situe autour de 44 millions de tonnes [33, Eurallumina, 2002].

La bauxite est extraite dans six pays européens, ces derniers ayant produit au total 2,2 millions de
tonnes en 2001 [70, EAA, 2002]. Toutefois, il existe une dizaine d'usines d'alumine qui raffinent de la
bauxite extraite et/ou importée.

Ces dix raffineries européennes sont recensées dans le tableau 1.2.

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Chapitre 1

Pays Usine Production


(kt)
France Pechiney, Gardanne 600
Allemagne Aluminium Oxid, Stade 820
Grèce Aluminium de Grèce, Distomon 710
Irlande Aughinish Alumina, Aughinish 1550
Italie Eurallumina, Sardaigne 990
Espagne Alcoa Inespal, San Ciprian 1300
Royaume-Uni British Alcan, Burntisland 100
Hongrie Ajka 300
Roumanie Tulcea 330
Oradea 200
TOTAL : 6800
Tableau 1.2 : Raffineries d'alumine européennes - production d'alumine pour l'année 1999
[34, EAA, 2002]

Le principal producteur de bauxite dans le monde est l'Australie, avec une production d'environ
50 millions de tonnes en 1999. Les autres pays producteurs sont la Guinée, le Brésil, la Jamaïque, la
Chine et l'Inde.

La production européenne d'alumine, soit 6,8 millions de tonnes, représente 13 % de la production


mondiale. Généralement, la bauxite est raffinée à proximité des mines afin de limiter les frais de
transport, seule la bauxite de qualité supérieure étant expédiée sur de longues distances dans des
raffineries.

La majeure partie de l'alumine est vendue dans le cadre de contrats à long terme, les prix fixés allant
de 11 à 13 % du prix du métal fixé pour l'aluminium par la bourse des métaux de Londres (London
Metal Exchange ou LME). Après une période à 1500 dollars US la tonne, le tarif de l'aluminium a
maintenant baissé en raison d'une récession aux Etats-Unis et au Japon. Aujourd'hui, le cours est de
1360 dollars US la tonne (cours moyens 2002), et il a peu de chance d'évoluer dans les deux ans à
venir. Par conséquent, le prix correspondant de l'alumine se situe aux alentours de 164 dollars US la
tonne [33, Eurallumina, 2002].

Le coût d'exploitation de l'alumine pour les producteurs de l'UE varie entre 160 et 200 dollars US la
tonne, ce qui est plus élevé que dans la plupart des pays non européens [33, Eurallumina, 2002].

Les résidus du raffinage sont constitués d'une boue rougeâtre appelée "boues rouges" et d'une fraction
plus grossière appelée "sable". Ils ont un pH élevé et contiennent plusieurs complexes métalliques.
Parmi les raffineries de l'UE-15, certaines appliquent une gestion par épaississement de ces résidus
caustiques, d'autres les déversent dans la méditerranée, d'autres utilisent encore des bassins de résidus
traditionnels et un site entrepose ces boues rouges dans un bassin après avoir neutralisé les boues avec
de l'eau de mer et un procédé de désulfuration des gaz de combustion [33, Eurallumina, 2002].

1.1.2 Métaux communs (cadmium, cuivre, étain, nickel, plomb, zinc)

A l'heure actuelle, les cours des métaux communs sont bas. Les gisements de minerai sont souvent
relativement complexes du point de vue du traitement. Ces deux facteurs, associés aux coûts de main-
d'oeuvre élevés en Europe, ont conduit à la fermeture temporaire voire définitive de certaines mines.

Les métaux communs se trouvent souvent associés, sous forme de minerais complexes, au sein d'un
même gisement. Ils sont souvent séparés par flottation sélective lors de la phase de traitement du
minerai.

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Chapitre 1

Il existe un déséquilibre majeur entre la production minière européenne et la consommation


européenne de ces métaux. Un exemple représentatif est celui du plomb, dont la consommation
européenne en 1999 avoisinait les 2 millions de tonnes, soit environ six fois la quantité de plomb
produite par les mines européennes (35 000 t) la même année.

Ce chapitre aborde de manière succincte le raffinage ultérieur, souvent par fusion, mais pour de plus
amples explications, le lecteur pourra se reporter au BREF concernant les industries des métaux non
ferreux [35, BEPRIP, 2001].

Cadmium (Cd)
Le cadmium se trouve souvent dans le concentré de zinc issu du traitement du minerai, et ce cadmium
est donc séparé au niveau de la fonderie. Les minerais de plomb et de cuivre sont également
susceptibles de contenir de faibles quantités de cadmium [35, BEPRIP, 2001]. Le cadmium est
toujours un sous-produit qu'on récupère dans une fonderie. Il n'existe pas de mine de cadmium qui
produise un concentré de cadmium.

En 1999, la production mondiale était d'environ 16 500 tonnes de cadmium en concentrés, dont 14,5 %
(2 400 tonnes) provenaient de mines européennes. La figure ci-après montre les principaux
producteurs européens.

Figure 1.1 : Production européenne de cadmium primaire en 1999

Cuivre
Le cuivre existe le plus souvent à l'état naturel, associé au soufre. Il est récupéré au cours d'un procédé
en plusieurs étapes qui consiste tout d'abord à extraire et concentrer des minerais pauvres contenant
des minéraux à base de sulfure de cuivre, puis à les faire fondre et à les raffiner par voie électrolytique
pour produire une cathode de cuivre pur. A l'échelle mondiale, des volumes de cuivre de plus en plus
importants sont produits par lixiviation acide des minerais oxydés [36, USGS, 2002].

Les minerais sulfurés sont généralement récupérés par flottation. Les oxydes, les carbonates et les
silicates sont lixiviés.

En 1999, la production mondiale de cuivre était de 12,4 millions de tonnes. La production minière
européenne était de 890 000 tonnes, ce qui représente 7,2 % de la production mondiale. La figure ci-
après montre les principaux producteurs européens.

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Chapitre 1

Figure 1.2 : Production minière européenne de cuivre en 1999

Les cours du cuivre ont commencé à récupérer de leurs récentes baisses, mais ils restent à des niveaux
bas. Cette situation est problématique pour les producteurs de cuivre, notamment pour les
exploitations de mines souterraines, leur coût d'extraction étant plus élevé que celui des exploitations à
ciel ouvert. Heureusement, ces dix dernières années, ces exploitations ont réussi à réduire
considérablement leurs coûts, au point qu'elles sont désormais en mesure de réaliser des bénéfices,
même aux cours actuels.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

Etain
Pratiquement chaque continent possède un pays qui exploite l'étain de manière importante. L'étain est
un élément relativement rare, dont l'abondance dans la croûte terrestre est d'environ 2 ppm, alors
qu'elle est de 94 ppm pour le zinc, 63 ppm pour le cuivre et 12 ppm pour le plomb. La majeure partie
de l'étain mondial est produite à partir de gisements alluviaux ; au moins la moitié provient d'Asie du
sud-est.
[36, USGS, 2002]

En 1999, la production mondiale d'étain se montait à environ 230 000 tonnes, l'Europe y contribuant à
hauteur de 1 %. Les seuls producteurs européens sont le Portugal (2 163 tonnes) et le Royaume-Uni
(100 tonnes).

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Chapitre 1

Figure 1.3 : Production minière mondiale d'étain en 1999

Comme on peut le voir sur la figure ci-dessus, la Chine est de loin le plus gros producteur d'étain, et
elle possède également les plus grosses réserves.

Les cours de l'étain ont continué de baisser en 2001. Les observateurs de l'industrie ont attribué ces
cours en baisse à une offre excédentaire de l'étain sur le marché [36, USGS, 2002]. La consommation
mondiale d'étain aurait également légèrement baissé cette année-là.

Nickel
Le nickel s'emploie dans toutes sortes de produits, mais principalement dans des alliages, le plus
important étant l'acier inoxydable ou inox. Il s'utilise également dans l'électrodéposition, les fonderies,
les catalyseurs, les piles, la fabrication des monnaies, et diverses autres applications. [35, BEPRIP,
2001]

En 1999, l'Europe a produit seulement 1,4 % de la production minière totale (soit environ 1,1 million
de tonnes). La figure ci-après montre les principaux producteurs mondiaux.

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Chapitre 1

Figure 1.4 : Production minière mondiale de nickel en 2001

Il n'existe que deux producteurs européens : la Grèce, avec 13 500 tonnes, et la Finlande avec
1 000 tonnes en 1999. Toutefois, la Nouvelle Calédonie faisant partie de la France, elle peut également
être considérée comme faisant partie de la production européenne, ce qui signifie que la production
européenne se monte à plus de 11 % de la production mondiale.

En 2001, la production mondiale a nettement augmenté en raison de l'ouverture de nouvelles mines en


Australie occidentale. Dans ces mines, le nickel est récupéré sur place au moyen de la technique de
lixiviation à l'acide sous pression (Pressure Acid Leaching ou PAL). Il existe au moins quatre autres
projets australiens de PAL à différents stades de développement. Des concurrents envisagent
également d'utiliser la technique PAL à Cuba, en Indonésie et aux Philippines. Si le projet néo-
calédonien réussit, la société utilisera cette technique à Terre-neuve pour récupérer du nickel et du
cobalt à partir de concentrés sulfurés. Ces concentrés proviennent du gisement de sulfure de nickel-
cobalt de Voisey's Bay, au nord-est du Labrador. A la fin 2001, l'exploitation du gisement de Voisey's
Bay était toujours en suspens, l'exploitant canadien et les autorités administratives de Terre-neuve
n'ayant encore su s'entendre sur les aspects essentiels.
[36, USGS, 2002]

Plomb
Les minerais de plomb existent principalement sous forme de sulfures ou encore, comme c'est plus
souvent le cas aujourd'hui, sous forme de minerais complexes où le plomb est associé à du zinc et à de
faibles quantités d'argent et de cuivre. Les modes d'utilisation du plomb se sont considérablement
modifiés au fil des années. L'industrie des piles crée jusqu'à 70 % de la demande, chiffre qui est
raisonnablement stable, mais les autres utilisations du plomb sont en baisse.

Le concentré de plomb s'obtient généralement par flottation sélective. Le métal est récupéré par fusion
à partir du concentré.
En 1999, la production minière mondiale de plomb était de 3,3 millions de tonnes, dont environ 10 %
(environ 350 000 tonnes) provenaient de mines européennes. La figure ci-dessous montre les
principaux producteurs européens.

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Chapitre 1

Figure 1.5 : Production minière européenne de plomb en 1999

Le plomb est exploité dans de nombreux pays du monde, mais les trois quarts de la production
mondiale proviennent de six pays seulement : la Chine, l'Australie, les Etats-Unis, le Pérou, le Canada
et le Mexique. En raison des changements économiques, l'extraction du plomb en Russie a très
fortement baissé. La production mondiale est à un niveau similaire depuis les années 1970, avec des
extensions de mines ou l'ouverture de nouvelles mines pour remplacer les anciennes. (Note : toutes ces
mines contiennent au moins deux métaux, à savoir le plomb et le zinc, et parfois aussi de l'argent, de
l'or et du cuivre.)

Zinc
La sphalérite (sulfure de zinc, ZnS) est l'un des principaux minéraux de minerai au monde. En tonnage
produit, le zinc est le quatrième métal le plus courant de la production mondiale, devancé seulement
par le fer, l'aluminium et le cuivre.

Le zinc est généralement récupéré du concentré extrait par lixiviation et électrorécupération.

En 1999, l'Europe représentait 11,8 % de la production minière mondiale totale qui se montait à
environ 7,5 millions de tonnes. La figure ci-après montre les principaux producteurs de zinc
européens.

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Chapitre 1

Figure 1.6 : Production minière européenne de zinc en 1999

Les résidus issus des activités d'extraction des métaux communs se caractérisent de la manière

• ce sont généralement des boues d'une teneur de 20 à 40 % de solides en poids


suivante :

• ils contiennent des métaux


• ils contiennent des sulfures
• ils sont produits en grosses quantités.

Les résidus boueux sont gérés dans des bassins. Dans certaines mines souterraines, les résidus
grossiers sont utilisés comme remblais.

Le sulfure que contiennent les résidus et les stériles peut s'oxyder au contact de l'eau et de l'air,
provoquant la formation d'un lixiviat acide. Ce phénomène est appelé "drainage acide" (DA). Dans le
DA, ce n'est pas seulement la stabilité physique des bassins de résidus et des digues de retenue qui est
en jeu, mais également la stabilité chimique des résidus acidifiants, tant durant l'exploitation qu'après
la fermeture de la mine.

Il est à noter que les stériles sont entreposés en terrils. Les stériles issus de ces activités peuvent
également avoir de lourdes conséquences pour l'environnement s'ils présentent un potentiel acidifiant
net.

1.1.3 Chrome

En Europe, deux pays produisent des quantités importantes de ferrochrome, la Finlande (environ
250 000 tonnes produites en 1999 par une seule mine) et la Turquie (environ 430 000 tonnes en 1999).
La Turquie est le quatrième producteur mondial de chrome. La Grèce en produit des quantités plus
faibles : un millier de tonnes en 1999. La production minière européenne représente environ 12 % de
la production mondiale (5,8 millions de tonnes en 1999). Les trois plus gros producteurs mondiaux
sont l'Afrique du Sud, l'Inde et le Kazakhstan.

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Chapitre 1

L'utilisation du chrome (Cr) pour produire de l'acier et pour produire des alliages non ferreux constitue
deux de ses applications les plus importantes. En outre, les chromites, pauvres en fer et en silice, sont
employées dans la fabrication de produits réfractaires. La chromite (FeCr2O4) est le plus important des
minéraux de chrome, c'est d'ailleurs d'elle que le chrome tire son nom.

Le concentré provenant de la mine finlandaise est expédié directement dans une fonderie d'acier inox
appartenant à la même société.

Les résidus boueux sont entreposés en bassins. Aujourd'hui, dans la mine finlandaise, les stériles sont
déposés sur des terrils. A l'avenir, l'exploitation va passer d'une mine à ciel ouvert à une mine
souterraine, ce qui supprimera quasiment toute production de stériles. Tous les stériles seront alors
utilisés comme remblais.

1.1.4 Fer

Le minerai de fer est une substance minérale qui, chauffée en présence d'un réducteur, donne du fer
métallifère (Fe). [55, Iron group, 2002].

Le minerai de fer est la source du fer primaire utilisé par les industries sidérurgiques mondiales. Il est
donc indispensable à la production de l'acier. La quasi-totalité du minerai de fer (98 %) est destinée à
la sidérurgie [36, USGS, 2002].

Au début du 20ème siècle, les Etats-Unis étaient le plus gros producteur mondial de minerai de fer,
comptant pour environ 60 % d'une production mondiale annuelle totale d'environ 45 millions de
tonnes. A la fin du siècle, la production mondiale de minerai de fer avait dépassé le milliard de tonnes
par an.

En 2000, la Chine était le plus gros producteur en poids brut du minerai produit, mais son minerai était
d'une teneur si faible que la production de ce pays se plaçait nettement en dessous de celle de
l'Australie et du Brésil, qui étaient respectivement de 171 et 200 millions de tonnes. Le minerai de fer
est exploité dans une cinquantaine de pays. Parmi les pays producteurs, les sept plus gros représentent
à peu près les trois quarts de la production mondiale totale, laquelle s'élevait à environ 560 millions de
tonnes en 1999. L'Australie et le Brésil dominent à eux deux les exportations mondiales de minerai de
fer, chacun fournissant environ un tiers des exportations totales. L'industrie européenne d'extraction du
minerai de fer ne fait guère le poids à l'échelle mondiale, avec seulement 3 % de la production
mondiale totale.

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Chapitre 1

Figure 1.7 : Production minière européenne de fer en 1999

La plus grosse entreprise mondiale de production de minerai de fer est le groupe brésilien CVRD. En
2001, le volume de ventes de ce groupe a atteint le chiffre record de 143,6 millions de tonnes. La
même année, le groupe Rio Tinto, basé à Londres, produisait 115,8 tonnes et expédiait 110,6 tonnes.
En regard de ces chiffres, le groupe Australien/Sud-africain BHP Billiton affichait respectivement
82,6 millions de tonnes et 84,6 millions de tonnes en 2001. Aujourd'hui ces trois géants contrôlent
environ 70 % du marché du minerai de fer.

Aujourd'hui, la production de minerai de fer en Europe occidentale se concentre principalement en


Suède, la production dans les régions "minettes" de la France et du Luxembourg ayant cessé dans la
première moitié de la décennie 1990, comme l'avait fait l'exploitation du minerai de fer en Espagne. Il
subsiste de petites exploitations à visée domestique en Turquie, en Autriche et en Norvège, cette
dernière produisant également une certaine quantité pour l'exportation. En Europe de l'est, la
Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie figurent dans les statistiques des producteurs de minerai de fer.

Parmi les produits marchands à base de minerai de fer, qui se montaient à 490 millions de tonnes en
2000, les boulettes comptaient pour environ 90 millions de tonnes. Le reste était constitué de minerais
grossiers (environ 70 millions de tonnes) et de fines. Les fines de minerai de fer servent à alimenter les
hauts-fourneaux, après frittage ou réduction en boulettes. Les boulettes sont séparées en deux types,
selon leur utilisation : celles qui sont destinées aux hauts-fourneaux, et celles qui servent de matière
première à une industrie en plein essor, la réduction directe et les briquettes pressées à chaud
(DRI/HBI).
[49, Iron group, 2002]

La fin du 20ème siècle a connu une vague de regroupements d'entreprises dans l'industrie du minerai de
fer, les producteurs aspirant à réduire leurs coûts de production et à devenir plus compétitifs. Cette
période de consolidations semble avoir pris fin, bien qu'il existe toujours un potentiel pour d'autres
fusions et acquisitions. [49, Iron group, 2002]

En ce qui concerne l'extraction du minerai de fer en Europe, ce métal n'est extrait que sous forme
d'oxydes et de carbonates, et les minerais ne contiennent que peu ou pas de minéraux sulfurés. Les
résidus et les stériles provenant de ces exploitations ne présentent aucun potentiel de DA net. En

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Chapitre 1

général, ils produisent une fraction de résidus grossiers qui est mise en terrils. Les fines sont déversées
dans des bassins de résidus.

1.1.5 Manganèse

La production d'acier représente la plus grosse part de la demande en manganèse (Mn) [36, USGS,
2002].

Dans certains cas, le manganèse est le produit premier d'une mine (par exemple, la mine de Hotazel en
Afrique du Sud ou de Nikopol en Ukraine) mais en règle générale, il est associé à d'autres minéraux
(par exemple des carbonates de fer). L'un des effets positifs de cette association avec le fer est qu'il
faut ajouter moins de manganèse pour produire de l'acier [38, Weber, 2002].

La production minière européenne de 43 500 tonnes en 1999 représente 0,5 % de la production


mondiale la même année. Les figures ci-après montrent les producteurs européens et les plus gros
producteurs internationaux.

Figure 1.8 : Production minière européenne de manganèse en 1999

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Chapitre 1

Figure 1.9 : Production minière mondiale de manganèse en 1999

Le prix franco bord (f.o.b.) du minerai de manganèse provenant de l'exploitation hongroise est de
42 dollars US par tonne.

1.1.6 Mercure

Le cinabre (HgS) est le principal minerai de mercure [37, Mineralgallery, 2002]. Le mercure est le
seul métal commun qui soit liquide à température ambiante. On le trouve soit à l'état de métal natif,
soit dans le cinabre, la cordéroïte, la livingstonite et d'autres minéraux [36, USGS, 2002].

La seule mine de mercure européenne toujours en activité est la mine d'Almadén, en Espagne. Elle a
été subventionnée par l'état espagnol moyennant l'engagement de réduire ses activités d'exploitation.
En 1995, 5 222 millions étaient versés à la holding propriétaire de la mine d'Almadén. En 1999,
environ 100 personnes étaient directement employées dans la filière exploitation de la société.
Toutefois, cette mine est désormais fermée et il y a peu de chance qu'elle soit remise en service.
D'autres mines, bien qu'elles exploitent d'autres sulfures métalliques, produisent occasionnellement du
mercure en sous-produit. C'est le cas, notamment, de la mine de Pyhäsalmi Oy, qui produit des
concentrés de cuivre, de zinc et de pyrite contenant du cadmium, du mercure, de l'or et de l'argent.

L'exploitation du mercure se pratique dans une dizaine de pays dans le monde, les plus grosses
quantités provenant d'Espagne et du Kirghizstan. Ces dix dernières années, la production mondiale
annuelle de mercure était estimée en moyenne à 2 500 tonnes, mais les valeurs de la production
mondiale sont l'objet de fortes incertitudes. L'exploitation mondiale annuelle du mercure est en baisse,
estimée à 1 640 tonnes en 2000. En 1999, la production européenne représentait 17,4 % de la
production mondiale.

L'utilisation du mercure en Europe occidentale et en Amérique du Nord a diminué en raison des


nombreuses limites imposées sur l'usage des produits à base de mercure. L'industrie chloro-alcaline va
également cesser progressivement d'être l'un des principaux utilisateurs. Dans le même temps, l'offre
de mercure secondaire et récupéré a augmenté en raison de la réglementation en matière
d'environnement.

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Chapitre 1

Cette situation fait que la majorité des pays développés sont devenus exportateurs nets de mercure, ce
qui a entraîné une baisse régulière des cours. Depuis 1990, le cours du marché est extrêmement bas :
pour la période 1997-1999, il tournait autour de 4 euros le kilo de mercure. L'offre de mercure sur le
marché étant excédentaire, le prix reste bas, ce qui peut encourager d'autres utilisations et conduire à
une augmentation de la demande à l'échelle mondiale, notamment en dehors de l'OCDE. Le mercure
s'exporte dans les pays en voie de développement pour être réutilisé dans la récupération de l'or pour la
production de cosmétiques, de peintures et de pesticides, outre les applications que ces pays partagent
avec les pays de l'OCDE, telles que la métrologie et les appareils électriques. A cet égard, il convient
d'évaluer dans leur pleine mesure les conséquences des exportations continues du mercure par les
compagnies européennes vers les pays en voie de développement, où son utilisation peut entraîner des
pollutions et des effets nocifs sur la santé. Par ailleurs, une part importante de ce mercure pourrait
revenir en Europe sous forme d'une pollution atmosphérique transfrontalière à longue distance.
[112, Commission, 2002]

Etant donné que les résidus contiennent des sulfures, la formation de DA est une question qui va se
poser dans les mines de mercure. Les mines anciennes, les terrils de stériles et les installations de
gestion des résidus vont également poser problème. Le DA et la percolation de métaux lourds risquent
de se produire pendant de nombreuses années si les exploitations ne sont pas déclassées correctement.
En revanche, le mercure à l'état de soufre n'étant pas soluble dans l'eau, il devrait en principe rester
stable dans les résidus et les stériles.

Aucune information n'a été communiquée sur la gestion des résidus et des stériles dans les mines
de mercure.

1.1.7 Métaux précieux (or, argent)

La majeure partie de la production d'or et d'argent sert à la fabrication de bijoux, mais en raison de
leurs propriétés, notamment de leur conductivité électrique élevée et de leur forte résistance à la
corrosion, ces métaux s'emploient de plus en plus en tant que métaux industriels.

Selon les estimations, sur les quelque 140 000 tonnes de tout l'or jamais extrait, environ 15 % auraient
été perdus, utilisés dans des applications industrielles dissipatives, ou bien n'auraient pu être récupérés
ou auraient disparu. Sur les 120 000 tonnes restantes, on estime que 33 000 tonnes constituent des
réserves officielles détenues par les banques centrales et environ 87 000 tonnes sont détenues par des
particuliers sous forme de pièces, de lingots et de bijoux [36, USGS, 2002].

Dans certains cas, l'or et l'argent sont transformés directement dans une usine de traitement du minerai
située sur place, en un métal brut aurifère qui contient généralement 75 % d'or et 25 % d'argent. Dans
d'autres, l'or et l'argent se trouvent dans d'autres concentrés métalliques et sont récupérés par fusion
[36, USGS, 2002]. Par exemple, une quantité importante d'argent provient du désargentage du plomb.

L'or existe à l'état natif (or libre) ou enfermé dans d'autres minéraux (la pyrite, le quartz etc.). Il peut
contenir des quantités variables d'argent en solution solide. Les tellurures d'argent et d'or peuvent
également représenter un apport mineur dans les gisements d'or commerciaux.

Sur les quelque 2,5 millions de kg d'or exploité dans le monde en 1999, l'Europe n'en a produit que
0,8 %. Pour l'argent, la production européenne représentait environ 10 % de la production mondiale.

Les deux figures ci-après montrent les principaux producteurs européens d'or et d'argent.

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Chapitre 1

Figure 1.10 : Production minière européenne d'or en 1999

Figure 1.11 : Production minière européenne d'argent en 1999

Il existe à l'heure actuelle six mines d'or dans l'UE-15. En Europe, l'argent n'est pas exploité en tant
que produit à part entière. C'est essentiellement un sous-produit de l'extraction du plomb.

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Chapitre 1

Une nouvelle mine d'or est en activité en Turquie depuis 2001.

Il existe plusieurs exemples de projets pour lesquels le processus de délivrance d'autorisations est
enclenché, par exemple la mine de Svarliden au nord de la Suède, la mine de Malikais en Grèce et le
projet de mine d'or à ciel ouvert de Rosia Montana, en Roumanie.

La figure ci-après montre la production minière mondiale d'or en 2001.

Figure 1.12 : Production minière mondiale d'or en 2001

L'utilisation du cyanure (CN) pour la lixiviation de l'or est l'objet d'une polémique depuis quelques
années. L'accident de Baia Mare a attiré l'attention sur cette technique. En 2000, on dénombrait dans le
monde quelque 875 exploitations minières d'or ou d'or et d'argent. Ce nombre n'inclut pas la part que
représentent les mines de métaux communs, où une certaine quantité d'or est récupérée sous forme de
produit auxiliaire dans la mine ou la fonderie. Sur ces 875 mines, 460 (c'est à dire 52 %) avaient
recours au cyanure, 15 % d'entre elles pratiquaient la lixiviation en tas et 37 % recouraient à la
cyanuration pour la lixiviation en cuve. Les 48 % restants employaient différents procédés qui ne font
pas appel à d'autres agents réactifs chimiques ou lixiviants mais qui ont principalement recours à la
séparation par gravité et à la flottation pour former un concentré. Les concentrés étaient ensuite
envoyés dans une fonderie pour traitement final [26, Mudder, 2000]. La figure ci-après montre la
répartition mondiale des mines d'or ou des mines d'or et d'argent qui avaient eu recours à la
cyanuration en 2000.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 17


Chapitre 1

Figure 1.13 : Répartition mondiale des mines d'or ou des mines d'or et d'argent ayant eu recours à la
cyanuration en 2000
[26, Mudder, 2000]

Pendant les neuf premiers mois de l'année 2001, le prix quotidien de l'or de la société Engelhard s'est
échelonné entre une limite basse d'environ 257 dollars US l'once troy en avril et une limite haute de
presque 294 dollars US en septembre. Pendant la plus grande partie de l'année, cette fourchette de prix
était inférieure à 270 dollars US. Le rôle de valeur refuge que joue traditionnellement l'or avait permis
d'élever le cours de l'or au-dessus de sa faible valeur d'échange lorsqu’en septembre 2001, les Etats-
Unis furent la cible d'attentats terroristes. En 2001, la Banque Nationale Suisse continua de vendre
1 300 tonnes d'or (la moitié de ses réserves), et le gouvernement du Royaume-Uni alla mena à son
terme son initiative de vendre 415 tonnes d'or issues des réserves d'or britanniques. Les inquiétudes
quant à la position réelle des ventes d'or des banques centrales, les perspectives d'une poursuite des
consolidations dans le secteur de l'extraction aurifère, et l'absence d'un intérêt renouvelé pour l'or de la
part des investisseurs, firent que les cours de l'or restèrent bas jusqu'à la mi-septembre 2001. Au cours
de l'année 2002, l'or s'échangeait régulièrement à 300 dollars US l'once.

L'or est une ressource naturelle extrêmement précieuse. Par conséquent, son extraction se justifie
toujours, même si la teneur du minerai est de l'ordre de quelques grammes par tonne. De ce fait,
l'extraction de l'or engendre d'importants volumes de résidus par rapport aux quantités d'or produites.
Par exemple, avec une teneur en or de 5 g/t, il faut extraire 200 000 tonnes de minerai pour produire
1 tonne d'or (en supposant qu'on récupère la totalité de l'or).

Les particules d'or grossières peuvent être récupérées par séparation par gravité. En revanche, les
particules d'or fines ne peuvent être récupérées, le plus souvent, que par lixiviation du minerai au
moyen d'une solution de cyanure. Du fait de la forte toxicité du cyanure, il convient donc de porter une
attention particulière à la gestion des résidus lorsqu'on emploie ce procédé.

Des travaux de recherche sont actuellement menés, dans le but de remplacer la cyanuration par des
techniques moins dangereuses. Par ailleurs, de nouvelles techniques sont à l'étude, qui permettraient de
détruire le cyanure présent dans les résidus ou de recycler le cyanure issu des résidus dans le procédé.
Les résidus de l'extraction aurifère se présentent généralement sous la forme de boues fines qui sont
déposées dans des bassins. Toutes les exploitations situées dans l'UE-15, ainsi que la mine turque
d'Ovacik détruisent le cyanure que contiennent les résidus avant de déverser ces derniers dans le
bassin. La stabilité des installations de gestion des résidus est de la plus haute importance, tant au plan
chimique que physique, car les résidus peuvent également présenter un risque de DA.

juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

1.1.8 Tungstène

Les principaux minéraux riches en tungstène sont la wolframite (Fe, Mn)WO4 et la scheelite (CaWO4).

En 1999, un total de 3 000 tonnes d'oxyde de tungstène ont été produites en Europe. De ce WO3,
1 800 tonnes provenaient d'Autriche et 549 tonnes du Portugal. En 1999, la production européenne
représentait 11,5 % de la production mondiale.

La consommation moyenne de tungstène à l'échelle mondiale est de 40 000 t (W) par an. Les
principaux producteurs sont la Chine (> 80 %), le Canada, la Russie, l'Autriche, le Portugal et la
Bolivie [52, Tungsten group, 2002].

En raison du bas niveau des cours, de nombreuses mines ont dû fermer dans le monde au cours des
deux dernières décennies [52, Tungsten group, 2002].

Les résidus grossiers sont entreposés en terrils et les résidus fins, dans des bassins. Selon le gisement,
des sulfures peuvent être présents en plus ou moins grande quantité et la question du DA peut donc
éventuellement se poser.

1.2 Vue d'ensemble de l'industrie : les minéraux industriels


Pour permettre des explications détaillées, ce secteur est divisé en sous-secteurs, à savoir :



barytine


borate


calcaire


feldspath


fluorine


kaolin


phosphate


potasse


strontium
talc.

Le tableau suivant que pour la plupart de ces minéraux, la production européenne hors minéraux
métallifères représente une part importante de la production mondiale.

Matière Pourcentage de la
première production mondiale (%)
Barytine 11
Borate 30
Feldspath 64
Fluorine 5
Kaolin 18
Phosphate 1
Talc 26

Tableau 1.3 : Production de certains minéraux industriels en Europe par rapport à la production
mondiale en 1999

Il existe de nombreuses manières de récupérer les minéraux industriels. Certains sont vendus tels
qu'extraits, c'est-à-dire sans traitement. Dans d'autres cas, il faut appliquer toutes sortes de méthodes

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 19


Chapitre 1

de traitement pour obtenir un produit hautement concentré. La majorité des mines du secteur des
"minéraux industriels" ont recours à des procédés exclusivement physiques (par exemple le
concassage, le lavage, la séparation magnétique, le triage optique, le triage manuel, le classement, la
flottation) et seul un petit nombre d'entre elles procèdent à un traitement chimique du minerai (par
exemple la lixiviation). De ce fait, les quantités et les caractéristiques des résidus et des stériles sont
extrêmement variables. En règle générale, ces exploitations sont plus petites que la majorité des mines
de métal, et la teneur du minerai est généralement plus élevée. Par conséquent, dans la plupart des cas
le volume des stériles et des résidus est également plus faible. En règle générale, dans le secteur des
minéraux industriels, le problème du drainage acide ne se pose pas.

1.2.1 Barytine

La barytine est la forme minérale naturelle du sulfate de baryum (BaSO4). C'est un minéral industriel
d'une valeur relativement faible. Son utilisation comme charge peut entraîner des prix plus élevés
après un traitement plus intensif du minerai. Ce prix peut également être majoré en fonction de la
couleur - blancheur et brillance [29, Barytes, 2002].

La consommation de barytine de l'UE-15 est estimée avoisiner les 700 000 tonnes, la production
minière de l'UE-15 se situant autour de 140 000 tonnes en 2000 et le reste étant importé,
principalement de la Chine mais également du Maroc et de l'Inde [29, Barytes, 2002].

La figure ci-après montre les principaux pays producteurs en Europe. La production annuelle
européenne se monte à environ 715 000 tonnes au total.

Figure 1.14 : Production minière de barytine en Europe en 2000

Sur les 6,4 millions de tonnes produites au total, les Etats-Unis ont consommé quelque
2,7 millions de tonnes et l'UE-15 un volume estimatif de 0,7 million de tonnes. La figure ci-
après montre les principaux producteurs dans le monde.

juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Figure 1.15 : Production mondiale de barytine (statistiques de production) en 2000

En outre, la barytine importée est traitée aux Pays-Bas.

Les cours (d'après la revue Industrial Minerals) des blocs concassés destinés aux puits de pétrole se
situent aux alentours de 55 à 60 euros/tonne et peuvent aller jusqu'à 100 euros/tonne pour du matériau
broyé. Le volume de production minière en Europe est resté stable depuis plusieurs années, et ce
secteur fournit des emplois directs à plus de 400 personnes et contribue directement pour plus de
50 millions d'euros au produit intérieur brut [29, Barytes, 2002].

La teneur moyenne des minerais extraits dans l'UE-15 se situe autour de 50 % de BaSO4. Cela
signifie que produire 715 000 tonnes de barytine, il faut extraire environ 1 400 000 tonnes de minerai.
Une partie de ce minerai est commercialisée sous forme de divers produits minéraux [29, Barytes,
2002].

Seule une faible part (2 %) des résidus produits dans l'UE-15 est déversée sous forme de boues dans
des bassins. Généralement, les résidus grossiers sont vendus comme agrégats. Les résidus fins sont
généralement déshydratés et sont également vendus ou utilisés au sein de la mine comme remblai.

1.2.2 Borate

Les borates sont un groupe de plus de 200 minéraux naturels qui contiennent du bore. Ils existent à
l'état de traces dans la roche, la terre et l'eau. Le bore élémentaire n'existe pas dans la nature mais des
traces de ses sels sont présentes presque partout dans les rochers, la terre et l'eau. En revanche, les
minéraux de borate sont relativement rares et les gisements importants n'existent qu'en de rares
endroits de la croûte terrestre (en Turquie, aux Etats-Unis, en Chine, en Russie et en Amérique du
Sud).
[92, EBA, 2002].

Le marché mondial de l'approvisionnement en borates, soit quelque 4,2 millions de tonnes, est
principalement dominé par la Turquie (seul producteur européen), les Etats-Unis et l'Amérique du Sud
(Argentine, Bolivie, Chili et Pérou). La Chine et la Russie produisent des volumes importants de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 21


Chapitre 1

borates, mais elles en exportent peu vers le marché mondial. Les deux plus gros producteurs de borates
au monde sont les sociétés Eti Bor, cette dernière les produisant en Turquie occidentale, et US Borax
en Californie qui représentent à elles seules quelque 75 à 80 % du marché d'approvisionnement.

Le producteur de borate turc a une production annuelle d'environ 1,2 million de tonnes provenant de
neuf exploitations (sept mines à ciel ouvert et deux mines souterraines). Ce chiffre représente environ
30 % de la production mondiale [36, USGS, 2002].

L'industrie turque des borates emploie directement plus de 2 150 personnes et contribue directement
pour plus de 225 millions d'euros au produit intérieur brut du pays. Le cours des borates (d'après la
revue Industrial Minerals) varie entre 270 et 900 euros la tonne.

En Turquie, les résidus des mines sont les résidus des installations de traitement du minerai et des
usines de production des dérivés du bore. Les résidus sont déposés sur des terrils (pour les argiles
brutes et les minerais calcaires) ou dans des bassins de résidus cuvelés (pour les particules d'argile
fine) situés à proximité des mines.

1.2.3 Calcaire

Le calcaire s'utilise de trois façons différentes : en tant qu'agrégat, sous forme de carbonate de calcium
et dans l'industrie du ciment et de la chaux. Le secteur des agrégats n'est pas abordé ici, puisqu'il
n'engendre pas de résidus.

L'industrie du carbonate de calcium opère principalement avec des gisements d'une teneur supérieure à
96 %. Par conséquent, elle ne requiert généralement pas d'étapes supplémentaires de traitement du
minerai. En Europe, seules sept exploitations doivent utiliser la flottation pour séparer le carbonate de
calcium des minéraux indésirables (principalement le graphite et le mica). Ces sept exploitations
représentent moins de 5 % de la production européenne totale de carbonate de calcium. Cinq d'entre
elles n'ont pas de bassins de résidus, puisqu'elles utilisent des dispositifs de déshydratation (par
exemple des épaississeurs et des filtres presse).
[42, IMA, 2002]

Le calcaire utilisé dans le secteur du ciment et de la chaux contient des impuretés argileuses qui
s'éliminent par rinçage. Ces résidus sont stockés dans des bassins.

1.2.4 Feldspath

Les feldspaths sont des minéraux courants qui constituent la roche et qui peuvent devenir de
précieuses matières premières lorsqu'ils se trouvent dans des quantités importantes, faciles à extraire et
aptes au traitement. Par leur composition, les feldspaths sont des aluminosilicates contenant du
potassium, du sodium et/ou du calcium.

Plus de 60 % des feldspaths produits dans l'UE-15 sont utilisés dans l'industrie de la céramique, la
majeure partie restante servant à la fabrication du verre. Dans la fabrication des céramiques, le
feldspath est le deuxième ingrédient le plus important après l'argile, il sert fonctionnellement de flux.
[39, IMA, 2002].

Le secteur du feldspath est composé de petites et moyennes entreprises, réparties dans tous les États
membres de l'UE-15.

En 1999, un total de 6 millions de tonnes de feldspath ont été produites en Europe, ce qui représente
quasiment les deux tiers (64 %) de la production mondiale totale. Le feldspath récupéré par flottation
représente environ 10 % de la production européenne. La figure ci-après montre les principaux
producteurs européens.

juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Figure 1.16 : Production minière européenne de feldspath en 1999

Les petits producteurs (moins de 100 000 tonnes/an) sont notamment la Finlande, la Grèce, la Suède,
le Royaume-Uni, la Pologne et la Roumanie.

L'industrie du feldspath dans l'UE-15 emploie directement plus de 3 000 personnes et contribue
directement pour plus de 900 millions d'euros au produit intérieur brut. Les cours (d'après la revue
Industrial Minerals) varient entre 13 et 205 euros la tonne. Le marché du feldspath sodique à bas prix
est essentiellement local ou national, en raison d'un coût de transport proportionnellement élevé. Seuls
quelques feldspaths de plus grande valeur (les qualités à haute teneur, c'est-à-dire le feldspath récupéré
par flottation et le feldspath potassique) sont désormais transportés sur de longues distances.

La production de feldspath engendre des terrils de résidus composés de sable grossier, de gravier et de
roche, ainsi que des bassins pour les résidus fins.

1.2.5 Fluorine

La fluorine est le nom industriel de la fluorite minérale (CaF2). Elle est extraite dans des mines
(souterraines ou à ciel ouvert), avec des concentrations naturelles allant de 20 à 90 % de CaF2. Le
minerai et les produits concentrés commercialisables portent le même nom, la fluorine. La fluorine est
connue depuis longtemps pour la beauté et la diversité de ses couleurs. Aujourd'hui, on l'utilise pour
ses propriétés chimiques (c'est un fluorure, donc une source de l'élément fluor) et pour ses propriétés
physiques (notamment comme agent fluxant).
[43, Sogerem, 2002].

La production mondiale se situe entre quatre et cinq millions de tonnes par an. Les principaux
producteurs sont la Chine (2,5 millions de tonnes), le Mexique (0,5 million de tonnes), l'UE-15
(0,4 million de tonnes) et l'Afrique du Sud (0,3 million de tonnes). Une vingtaine de pays ont déclaré

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 23


Chapitre 1

une production substantielle en 2000 [43, Sogerem, 2002]. Les producteurs européens sont représentés
sur la figure ci-après.

Figure 1.17 : Production minière européenne de fluorine (1999)

Dans la mine sarde de fluorine et de sulfure de plomb, la valeur moyenne des produits est de 120 euros
par tonne pour la fluorine et de 190 dollars US par tonne pour le sulfure de plomb [44, Italy, 2002].

1.2.6 Kaolin

Le mot "kaolin" est dérivé du mot chinois "Kao-ling" (haute crête), le nom d'une colline située dans le
centre de la Chine et d'où cette substance était initialement extraite pour être utilisée dans la
céramique. Depuis cette lointaine époque, l'utilisation du kaolin s'est étendue à la fabrication du
papier, du caoutchouc, des peintures et des plastiques [40, IMA, 2002].

En 1999, la production européenne de kaolin avoisinait les cinq millions de tonnes, autour de 20 % de
la production mondiale la même année. Les plus gros producteurs européens sont recensés sur la
figure ci-après.

juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Figure 1.18 : Production européenne de kaolin en 1999

En Europe, l'industrie du kaolin emploie directement plus de 6 000 personnes et contribue directement
pour plus de 1 500 millions d'euros au produit intérieur brut. Les cours (d'après la revue Industrial
Minerals) du kaolin varient entre 40 et 375 euros la tonne.

La production de kaolin engendre des terrils de résidus composés de sable grossier, de gravier et de
roche, ainsi que des bassins pour les résidus fins.

1.2.7 Phosphate

La seule mine de phosphate d'Europe est la mine finlandaise de Siilinjärvi. Actuellement, ses niveaux
de production annuelle sont de 800 000 tonnes de concentré d'apatite (Ca5(PO4)3 (F), fluoro phosphate
de calcium). Le produit principal, le concentré d'apatite, s'utilise principalement comme matière
première pour la production d'acide phosphorique.

Par ailleurs, 100 000 tonnes de concentré de calcite, 10 000 tonnes de concentré de mica,
70 000 tonnes de produits micacés et de 200 000 à 300 000 tonnes de divers produits à base de roche
concassée sont extraites annuellement.

Quelque neuf millions de tonnes de minerai et de deux à trois millions de tonnes de stériles sont
extraites annuellement.

Les résidus issus du concentrateur sont déversés sur la digue de retenue. Les stériles sont concassés
pour être utilisés comme agrégats dans la construction de routes et de digues ou sont entreposés dans
des zones de stériles.
[143, Siirama, 2003]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 25


Chapitre 1

1.2.8 Strontium

Le strontium est généralement extrait sous la forme de deux minéraux, la célestite (sulfate de
strontium) et la strontianite (carbonate de strontium). Des deux, la célestite est beaucoup plus
fréquente dans les gisements sédimentaires d'une taille suffisante pour que le développement
d'exploitations minières soit intéressant. La strontianite est le plus intéressant de ces deux minéraux
communs, du fait que le strontium s'utilise essentiellement sous forme de carbonate, mais seuls de
rares gisements exploitables ont été découverts.
[36, USGS, 2002]

La célestine (SrSO4) est extraite dans deux mines situées dans le sud de l'Espagne, qui ont produit à
elles deux environ 120 000 tonnes de produit final en 2000. L'autre producteur européen de minerai de
strontium est la Turquie, avec environ 25 000 tonnes la même année. La production mondiale en 2000
se montait à environ 300 000 tonnes. Tous les chiffres sont donnés en tonnes métriques de teneur en
strontium. L'Espagne est le deuxième producteur mondial après le Mexique.
[36, USGS, 2002]

1.2.9 Talc

Le talc est un silicate de magnésium hydraté. Bien que des gisements de talc aient été découverts dans
différents contextes géologiques à travers le monde, les concentrations de talc économiquement
viables ne sont pas si courantes.

Le plus gros producteur mondial est la Chine, avec une production annuelle d'environ 1,7 million de
tonnes. Viennent ensuite les Etats-Unis (0,9 million de tonnes) et l'Inde (0,6 million de tonnes). La
production européenne de talc est de 1,4 million de tonnes par an, dont 70 % proviennent de la France
et de la Finlande. La production mondiale de talc est estimée à environ 5 millions de tonnes par an.

La figure ci-après montre les pays producteurs parmi les États membres et les pays candidats. Il est
difficile d'obtenir des statistiques sensées sur la production du talc, ce dernier étant souvent regroupé
avec la stéatite et les matériaux à base de talc.

juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Figure 1.19 : Production minière européenne de talc (1999)

Luzenac est le plus gros producteur sur le marché européen. Les deux autres principaux producteurs
sont les sociétés Mondo Minerals et IMI Fabi SpA. La société Luzenac, qui appartient au groupe Rio
Tinto, est le premier producteur de talc, avec un volume de vente supérieur à 1,4 million de tonnes par
an. En Europe, Luzenac possède 7 gisements de talc et 11 usines de traitement. Mondo Minerals
englobe les activités européennes d'exploitation du talc de Mondo Minerals Oy (deux mines et trois
usines de traitement en Finlande), de Mondo Minerals B.V. aux Pays-Bas et de Norwegian Talc AS.
La société IMI Fabi SpA exerce le gros de ses activités en Italie, avec trois mines et deux usines de
broyage.

Le marché du talc est en train de se consolider à la fois du côté de l'offre et du côté de la demande,
pour faire face à une concurrence accrue des autres minéraux et des économies émergentes, ainsi
qu'aux pressions grandissantes liées à la transparence du marché et à la mondialisation. Le marché
européen du talc est mature, avec une croissance faible dans la plupart des secteurs, de sorte que
depuis de nombreuses années les augmentations de prix sont marginales, s'alignant à peine sur
l'inflation. Par ailleurs, les marchés domestiques sont soumis à des pressions de plus en plus fortes
liées aux importations à prix concurrentiels de produits de haute qualité pouvant entraîner une
augmentation tarifaire, notamment en provenance de Chine. Les propriétés du talc (lamellarité,
douceur, hydrophobie, organophilie, inertie et composition minéralogique) remplissent des fonctions
spécifiques dans de nombreuses industries. Les cours (d'après la revue Industrial Minerals) du talc
varient entre 100 et 300 dollars US la tonne, selon la teneur, avec un prix moyen de 210 dollars US la
tonne. Le marché mondial est ainsi estimé à 1,2 milliard de dollars US par an.

En règle générale, le degré de pureté du gisement est tel que l'industrie du talc n'engendre pas de
résidus.

Toutefois, dans les exploitations finlandaises, qui représentent à l'heure actuelle environ 33 % de la
production européenne, le talc est extrait par flottation d'une roche de type magnésite. Les résidus sont
entreposés dans des bassins.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 27


Chapitre 1

1.3 Vue d'ensemble de l'industrie : la potasse


Bien que la potasse soit un minéral industriel, il avait été décidé par le TWG lors de la réunion de
lancement, qu'en raison des différentes techniques mises en œuvre dans le traitement du minerai et la
gestion des résidus, ce minéral serait abordé séparément, dans sa propre section.

Les principaux produits à base de potasse utilisés comme engrais (avec les nutriments que sont le
potassium, le soufre et le magnésium) sont le chlorure de potassium (MOP 7), le sulfate de potassium
(SOP) et la kiesérite. Ils sont produits avec différentes teneurs en K2O 8 (de 40 à 62 %) et en qualité
fine, standard ou grossière. Le sulfate de potassium et les sulfates de potasse et de magnésie sont des
engrais potassiques sans chlorure.

Environ un cinquième de la production mondiale de potasse provient de mines européennes situées en


France, en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni.

En 1999, la production minière européenne dépassait tout juste la barre des 5 millions de tonnes de
K2O. La figure ci-après montre les pourcentages de production par pays.

Figure 1.20 : Production minière européenne de potasse (K2O) en 1999

7
Le muriate de potasse (MOP) est le terme couramment utilisé pour désigner le sel chlorure de potassium (KCl). Ce nom vient du fait que
l'acide chlorhydrique s'appelait à l'origine "acide muriatique". Le nom "muriate de potasse" reste associé à ce produit bien que celui de
l'acide ait changé depuis.

8
L'oxyde de potassium n'existe pas en tant que tel, à cause de ses propriétés extrêmement réactives. Toutefois, on emploie ce terme par
convention pour indiquer la teneur en potassium d'un matériau. Par exemple, 100 tonnes à 95 % de KCl (MOP) équivalent à 60 tonnes
de K2O.

juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

La production mondiale de potasse est dominée par le Canada, la Russie et l'Allemagne, qui
représentent à eux trois environ 76 % de la production mondiale totale. Le chlorure de potassium
(KCl), communément appelé "muriate de potasse" (MOP), est la source de potasse la plus répandue et
la moins chère. Le chlorure de potassium représente environ 95 % de la production mondiale de
potasse.
[19, K+S, 2002]

L'industrie mondiale de la potasse connaît une certaine instabilité depuis la fin des années 1980 (juste
avant l'effondrement économique des pays du bloc soviétique). Jusque là, les taux d'exploitation
moyens de l'industrie (pourcentage de la capacité de production) avaient affiché une tendance
haussière lente mais régulière qui a pris fin brutalement en 1988. Le taux d'exploitation moyen à
l'échelle mondiale, qui avait régulièrement augmenté jusqu'à 83 % en 1988, a baissé progressivement
pour atteindre seulement 56 % des niveaux précédents. Pendant cette période, la consommation
mondiale a baissé de 31 à 21 millions de tonnes de K2O.

En 2000, la demande mondiale en potasse était d'environ 26 millions de tonnes d'oxyde de potassium
(K2O) ou 42 millions de tonnes de produits (KCl et K2SO4). Par comparaison, la capacité de
fabrication était d'environ 37 millions de tonnes d'oxyde de potassium (K2O) ou de 59 millions de
tonnes de produits. On observe donc une surcapacité importante à l'échelle mondiale.

La situation économique, plus particulièrement dans les pays développés, influe de manière importante
sur l'ampleur des exportations et sur leur répartition régionale. Les quantités exportées aussi bien que
leur répartition parmi les consommateurs sont fortement affectées par l'état de l'agriculture de
l'importateur, par la demande en devises convertibles (ou leur disponibilité) dans le pays exportateur
ou importateur, et par les fluctuations des taux de change. Les coûts de transport des engrais
potassiques ont une incidence importante sur le coût total pour le consommateur. Par conséquent, les
considérations logistiques influent sur le sens et l'ampleur des importations et des exportations et
contribuent à la surcapacité mondiale.
En Europe, cinq méthodes sont utilisées pour la gestion des résidus, à savoir :



entreposage des résidus solides sur des terrils


remblayage de chantiers épuisés de mines souterraines avec les résidus solides,


rejet des résidus solides et liquides dans la mer ou l'océan (gestion des résidus marins)


rejet des résidus liquides dans des puits profonds
rejet des résidus liquides dans les cours d'eau naturels (rivières).

Les résidus de potasse sont constitués de sel de table (chlorure de sodium) ainsi que d'une faible
fraction d'autres sels (par exemple, des chlorures et des sulfates de potassium, de magnésium et de
calcium) et de matériaux insolubles comme l'argile et l'anhydrite. Les terrils de résidus engendrent
eux-mêmes des solutions salines lorsque les précipitations atmosphériques dissolvent le sel des
résidus.

1.4 Vue d'ensemble de l'industrie : le charbon

Lors de la réunion de lancement, le TWG a décidé d'inclure le charbon uniquement lorsqu'il est
transformé et qu'il engendre des résidus. Par conséquent, cette section ne traite que de la houille (ou
charbon noir), alors que le lignite (ou charbon brun), qui n'est généralement pas transformé, n'est pas
abordé.

Dans toute l'Europe, le charbon est extrait dans des conditions géologiques difficiles, généralement
sous terre. L'industrie se caractérise par un taux élevé d'automatisation. La production des mines de
charbon dans l'UE-15 est en baisse depuis plusieurs décennies. Cette baisse est liée aux coûts souvent

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 29


Chapitre 1

élevés d'exploitation des gisements profonds et relativement minces, appelés "veines". Toutefois, avec
l'adhésion de nouveaux membres, la production globale de charbon dans l'UE va augmenter. Dans
d'autres régions du monde, des gisements importants situés à proximité de la surface peuvent être
exploités à moindre coût. Les mines de charbon européennes vont continuer de fermer. L'ouverture de
nouvelles mines souterraines n'est pas envisageable à court terme. A l'exception de l'Espagne et du
Royaume-Uni, où quelque quatre millions de tonnes de charbon bitumineux sont extraites par an dans
des mines à ciel ouvert, le charbon est généralement extrait au moyen d'exploitations souterraines.

Comme on le voit dans le tableau ci-après, la production européenne totale de houille en 2001 s'est
montée à 188,2 tonnes. La Pologne apparaît comme le principal producteur européen de houille,
représentant plus de 50 % de la production européenne totale en 2001.

Pays 1980 1996 1997 1998 1999 2000 2001


France 20194 7314 5779 4739 4033 3166 1971
Allemagne 94492 53156 51212 45340 43849 37338 30362
Espagne 13147 17465 18861 16380 15433 14965 14539
Royaume-Uni 130096 49307 47123 40045 36356 30465 32512
Total UE-15 257929 127242 122975 106504 99671 85934 79384
Bulgarie 267 186 99 118 108 66 20
République tchèque 288 301 301 301 300 631 630
Hongrie 3065 996 959 914 783 754 570
Pologne 193121 136385 137100 116381 110443 103173 103896
Roumanie 8060 4219 3401 2679 2748 3243 3680
Turquie 3602 3029 2291 3994 2705 3110 3719
Total pays candidats 208403 145116 144151 124387 117087 110977 112515
et Turquie
Total Europe 466332 272358 267126 230891 216758 196911 191899
Monde 2728475 3818221 3833233 3789727 3505000 3447248 3408945
Europe par rapport 17 % 7% 7% 6% 6% 6% 6%
au monde
Tableau 1.4 : Statistiques de la production houillère en kt, 1980, 1996-2001
[111, DSK, 2002]

Ce tableau met en évidence la baisse de production dans la plupart des pays européens, les exemples
les plus frappants étant l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. En Allemagne, à la fin 2000, il ne
restait que 12 mines en production (elles étaient 27 en 1990, 39 en 1980, 53 en 1973 et 173 en 1957).

Au Royaume-Uni, le plus gros producteur de charbon de l'UE-15, il y avait en moyenne 41 mines à


ciel ouvert et 22 mines souterraines en production à un instant donné de l'année 2002. Quinze millions
de tonnes de la production britannique proviennent d'exploitations à ciel ouvert.

En République tchèque, la houille se trouve principalement dans le bassin de Haute Silésie. En ce qui
concerne les ressources houillères dans cette région, environ 15 % sont en République tchèque et le
reste se trouve en Pologne.
[83, Kribek, 2002].

Dans nombre de cas, les coûts européens de production sont plusieurs fois supérieurs à la moyenne
mondiale. Certaines mines, bien qu'incapables de soutenir la concurrence sur le marché mondial,
restent en production uniquement parce qu'elles reçoivent des subsides. Toutefois, au Royaume-Uni,
l'extraction houillère est essentiellement en concurrence avec le charbon mondial. En 2001,
15 millions de tonnes de charbon exploité en surface ont été produites et achetées par l'industrie de
l'énergie électrique, en concurrence avec des charbons importés. Aucun subside n'a été accordé pour
produire ce charbon. Dix-sept millions de tonnes de charbon exploité dans des mines souterraines ont
été produites, là encore essentiellement sans subside. Une aide sélective à l'exploitation de quelque
65 millions de livres Sterling a été accordée en 2001 à certaines mines pour leur permettre d'atteindre
une viabilité à long terme et de concurrencer à long terme le charbon importé.

juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Les résidus de l'exploitation houillère sont les résidus grossiers, qui sont gérés sur des terrils, et les
boues de flottation, qui sont déversées soit dans des bassins, soit sur des terrils après filtrage. Les
bassins peuvent être de petits bassins de décantation qu'il faut creuser régulièrement. Dans d'autres
cas, les bassins de résidus de charbon peuvent couvrir des dizaines d'hectares et peuvent être
circonscrits par des digues de retenue. Les résidus de charbon peuvent contenir de la pyrite et des
réactifs de flottation.

On s'est efforcé d'utiliser les résidus de charbon comme matériaux de construction. Grâce à leur faible
perméabilité, les fines de flottation séchées peuvent également servir à étanchéifier les décharges.

Les stériles sont produits par les exploitations à ciel ouvert et sont utilisés pour restaurer les sites
pendant l'extraction (par une restauration progressive des zones exploitées) et une fois celle-ci
terminée, pour produire une forme de relief satisfaisante. Des stériles sont également produits dans des
exploitations souterraines, notamment lors d'opérations de creusement, et ils sont ensuite conservés
sous terre ou entreposés sur des terrils en surface.

1.5 Production minière et production de déchets miniers en


Europe
Les tableaux ci-après montrent la production des pays européens. Ces chiffres sont exprimés en
pourcentage de la production européenne totale. Les chiffres qui y figurent sont identiques à ceux
utilisés dans les sections 1.1 à 1.4. Toutefois, ces tableaux procurent une meilleure vue d'ensemble de
tous les secteurs. Ils permettent également de comparer plus facilement les statistiques de production
des différents pays.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 31


Chapitre 1

METAUX METAUX NON FERREUX METAUX


FERREUX PRECIEUX
Fer Alumine1 Cadmium Chrome Cuivre Etain Manganèse Mercure Nickel Plomb Tungstène Zinc Or Argent
(%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%)
Autriche 3 - - - - - - - - - 63 - - -
Belgique - - - - - - - - - - - - - -
Finlande - - 293 36 1 - - 193 7 - - 2 17 2
France - 9 8 - - - - - - - - - 16 -
Allemagne - 12 - - - - - - - - - - - -
Grèce - 10 - - - - 2 - 93 4 - 2 - 4
Irlande - 23 - - - - - - - 11 - 23 - 1
Italie - 15 16 - - - 2 - - 2 - 1 9 3
Portugal - - - - 11 96 - - - - 37 - - 1
Espagne - 18 8 - 3 - - 81 - 17 - 22 22 -
Suède 74 1 - - 8 - - - - 33 - 20 23 19
Royaume-Uni - - 18 - - 4 - - - - - - - -
Total UE-15 (t)2 12816129 5970000 1900 248149 204749 2264 1972 291 14483 236646 3215 616868 16.27 525.46
Bulgarie 2 - 11 - 13 - 39 - - 11 - 2 6 1
Chypre - - - - 1 - - - - - - - - -
République - - - - - - - - - - - - - -
Estonie - - - - - - - - - - - - - -
Hongrie - 4 - - - - 26 - - - - - - -
Lettonie - - - - - - - - - - - - - -
Lituanie - - - - - - - - - - - - - -
Malte - - - - - - - - - - - - - -
Pologne - - 8 - 56 - - - - 18 - 20 2 62
Roumanie - 8 - - 2 - 31 - - 2 - 3 3 1
Slovaquie 2 - - - - - - - - - - - 2 0
Slovénie - - - - - - - - - - - - - -
Turquie 19 - 2 64 6 - - - - 2 - 5 - 6
Total pays en voie 3945719 830000 500 433658 684066 - 41372 - - 114074 - 273995 2.16 1244.09
d'adhésion, pays
candidats et Turquie (t)
Total EUROPE (t) 16761848 6800000 2400 681807 888815 2264 43344 291 14483 350720 3215 890863 18.43 1769.54
Monde (t) 556777376 53000000 16495 5777378 12364823 228767 9595182 1673 1071425 3340792 28015 7533028 2432.46 17293.21
EUROPE (% du monde) 3,0 12,8 14,5 11,8 7,2 1,0 0,5 17,4 1,4 10,5 11,5 11,8 0,8 10,2
1) année 2001
2) les États membres de l'UE-15 non recensés ne produisent aucun de ces minéraux
3) Ces chiffres incluent la production métallurgique de mercure et de cadmium provenant de minerai importé. Les statistiques de la production minière finlandaise sont de 2.5 % pour le cadmium et de 1 % pour le mercure.

Tableau 1.5 : Production minière européenne exprimée en pourcentage de la production européenne totale de métaux ferreux, non ferreux et précieux en 1999 (sauf indication contraire)

32 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

MINERAUX INDUSTRIELS CHARBON


Barytine Bore Calcaire Feldspath Fluorine Kaolin Phosphate Potasse Strontianite Talc Houille
(%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%)
Autriche - - - - - 1 - - - 10
Belgique 2 - - - - - - - - -
Finlande - - - 1 - - 100 - - 35
France 11 - - 11 28 6 - 7 - 28
Allemagne 18 - - 5 8 13 - 70 - 2
Grèce - - - 1 - 1 - - - -
Irlande - - - - - - - - - -
Italie 4 - - 36 13 6 - - - 10
Portugal - - - 5 - 1 - - - 2
Espagne 3 - 100 7 38 1 - 13 83 8
Suède - - - 1 - - - - - -
Royaume-Uni 11 - - - 11 48 - 10 - 2 voir
Total UE-151 322762 - 2000000 3927357 350176 3906168 734068 5066880 10590 1260000 Tableau 1.4
Bulgarie 19 - - - - 3 - - -
Chypre - - - - - - - - -
République tchèque - - - 4 - 9 - - -
Estonie - - - - - - - - -
Hongrie - - - 1 - - - - - Pays
Lettonie - - - - - - - - - candidats :
Lituanie - - - - - - - - - 4
Malte - - - - - - - - -
Pologne 4 - - 1 - 1 - - -
Roumanie 1 - - 1 - 1 - - -
Slovaquie 5 - - - - - - - -
Slovénie - - - - - - - - -
Turquie 22 100 - 28 1 9 - - 17
Total pays en voie 344327 1242228 - 2004473 4812 1152811 - - - 60000
d'adhésion, pays
candidats et Turquie (t)
Total EUROPE 666999 1242228 2000000 5931830 354988 4773774 734068 5066880 145000 1442000
Monde 6326531 4200000 s/o 8950309 4612569 25982207 67040137 24665640 300000 5620000
EUROPE (% du monde) 10,5 29,6 s/o 66,3 7,7 18,4 1,1 20,5 48,3 25,7
1) les États membres de l'UE-15 non recensés ne produisent aucun de ces minéraux

Tableau 1.6 : Production minière européenne exprimée en pourcentage de la production européenne totale de minéraux industriels et de charbon en 1999 (sauf indication contraire)

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 33


Chapitre 1

Selon l'annuaire Eurostat pour 2003, l'UE-15 produit les volumes de déchets suivants.

Pays et année de Agriculture Extraction Industrie Production Construction


référence et forêts (kt) manufacturière énergétique (kt)
(kt) (kt) (kt)
Autriche 99 0 0 14284 0 25392
Belgique 99 0 619 13779 1287 0
Allemagne 93 0 67813 65119 25310 131645
Danemark 98 0 0 2783 1469 2962
Espagne 99 0 22757 29239 0 22000
Grèce 97 7781 3900 6682 9320 1800
France 95 377000 0 101000 0 13700
Finlande 99 24000 28000 15910 1274 35000
Italie 97 242 350 22993 0 20587
Irlande 98 64578 3510 5113 450 2704
Pays-Bas 99 0 333 9779 1546 0
Portugal 99 0 4691 12804 487 63
Suède 98 63818 19780 0 0
Royaume-Uni 99 84000 118000 50000 13000 71000

Tableau 1.7 : Production européenne de déchets


[139, Eurostat, 2003]

Il est à noter que les statistiques relatives aux déchets d'extraction comportent systématiquement un
certain degré d'incertitude, du fait que certains résidus d'extraction sont considérés comme des déchets
dans certains États alors que dans d'autres, ils ne le sont pas.

Toutefois, le tableau ci-dessus montre bien que les déchets d'extraction représentent une fraction
importante du volume total de déchets produits dans l'UE-15, soit environ 20 %.

1.6 Questions environnementales essentielles


La base d’une gestion réussie des résidus et des stériles est une caractérisation correcte de ces
matériaux. La gestion des résidus et des stériles constitue un élément de l'exploitation minière, laquelle
inclut également, naturellement, l'extraction proprement dite et l'étape de traitement du minerai. Non
seulement ces autres étapes de l'exploitation influent sur la gestion des résidus et des stériles mais en
fait, ce sont les méthodes d'extraction et de traitement du minerai qui déterminent la gestion, et non
l'inverse.

Les sites de gestion des résidus et stériles traversent un certain nombre de phases, depuis leur
conception jusqu'à leur entretien après fermeture. Il est indispensable de gérer ces installations de la
manière la plus sensée possible dans toutes les phases de leur durée de vie.

Un autre aspect important à prendre en compte est celui de l'adaptation aux nouvelles réalités. Par
exemple, au bout de 10 années d'exploitation, la teneur en sulfure des stériles issus de la mine peut
avoir atteint un niveau tel que le problème du drainage acide (DA) va se poser. Pour éviter que ce
problème ne se pose à plus long terme, il convient de prendre toutes les mesures nécessaires au cours
de la phase d'exploitation, éventuellement en mélangeant ces stériles à d'autres stériles contenant des
minéraux neutralisants, ou en entreposant séparément, de manière appropriée, les matériaux présentant
un risque de DA. Dans l'exemple fourni, il faudrait projeter toutes les conclusions formulées lors de
l'exploitation aux étapes situées nettement en aval du cycle de vie, puis agir en conséquence pour
obtenir globalement, à long terme, le meilleur avantage au plan économique et écologique.

Au sein de l'industrie minière, la prise de conscience de l'enjeu écologique s'est considérablement


renforcée ces dernières décennies. Par conséquent, les exploitations ayant eu dans le passé des effets
nocifs sur l'environnement ne peuvent être considérées comme représentatives des modes de gestion
des résidus et stériles en vigueur aujourd'hui. S'agissant du cadre législatif, une amélioration

34 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

importante a également été réalisée, autorisant l'existence de critères et de contrôles. En réalité, cela
signifie que désormais, le cycle de vie complet de l'exploitation est pris en compte à tout moment, et sa
fermeture est planifiée et prévue d'une manière acceptable pour l'environnement, avant même son
ouverture.

1.6.1 Implantation du site

L'exploitation minière est un secteur unique dans le sens où c'est la structure géologique primaire qui
va déterminer l'emplacement d'une mine. C'est là une différence majeure avec d'autres industries. Un
minerai ne peut être extrait que sur le lieu où se trouve le gisement. Bien évidemment, il reste à choisir
la méthode d'extraction et l'emplacement exact des puits et des autres infrastructures.

Le degré de liberté en termes de choix d'implantation augmente au fur et à mesure que l'on avance
dans le procédé. L'emplacement du site d'extraction proprement dit est prédéterminé, comme indiqué
ci-dessus. En règle générale, le traitement du minerai est effectué le plus près possible du site
d'extraction proprement dit, à cause de la teneur souvent faible du minerai, la valeur de ce dernier ne
pouvant couvrir les coûts élevés de son transport. Toutefois, ce n'est pas toujours le cas, et le minerai
est parfois traité à des milliers de kilomètres de la mine. Pour la bauxite, par exemple, le traitement qui
permet de la transformer en aluminium est extrêmement gourmand en énergie, et le coût de transport
du minerai peut être récupéré grâce à la diminution des coûts énergétiques induite par un traitement
effectué ailleurs (bien que certaines opérations de préraffinage soient malgré tout réalisées sur le site).

Pour la gestion des résidus et des stériles, le degré de liberté concernant l'implantation augmente à
nouveau de manière générale, mais comme pour le traitement du minerai, il est généralement
préférable de limiter ou de réduire le coût de transport. Cela étant, les résidus sont souvent acheminés
sur plusieurs kilomètres, par pompage ou par camion, jusqu'à un emplacement approprié où ils seront
entreposés.

Lorsqu'il s'agit de choisir un site de gestion des résidus et/ou des stériles, il convient également de
tenir compte de nombreux facteurs, entre autres :

• l'utilisation, de préférence, de formations géographiques existantes (par exemple des puits ou


flancs existants)
la nécessité de respecter le contexte hydrogéologique de la zone environnante (nappe phréatique et


eaux superficielles)
l'adaptation de l'installation à la zone environnante (par exemple la maîtrise des émissions sonores


et des odeurs à proximité d'une zone résidentielle)


les données météorologiques (précipitations)


le contexte géotechnique et géologique (état du sous-sol, données sur le risque sismique)


l'environnement naturel et culturel


le rapport entre l'installation de gestion des résidus et l'exploitation souterraine


la topographie de la construction à long terme


la proximité avec des eaux superficielles


la proximité avec le littoral (milieu sous-marin)


l'aménagement actuel des sols


les communautés locales
la biodiversité.

Le dépôt subaquatique, souvent appliqué aux résidus présentant un risque de DA, entraîne une autre
série de questions, notamment l'assurance d'une réserve d'eau superficielle, un bassin naturel ou
synthétique, l'utilisation de la zone après dépôt, etc.

La proximité avec des eaux de surface est souvent une question complexe. D'un côté, si le
déversement dans des eaux superficielles est nécessaire, il est préférable d'avoir le cours d'eau à

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 35


Chapitre 1

proximité immédiate. D'un autre côté, il faut évaluer si ces eaux superficielles seraient le moyen de
transport idéal des résidus en cas de déversement accidentel.
En général, il convient de respecter un équilibre entre la proximité du site de gestion des résidus ou
stériles avec le site de traitement du minerai pour raisons économiques, et d'autres facteurs tels que
ceux énumérés ci-dessus. Dans les faits, l'étude du site entraîne souvent le choix de plusieurs
"emplacements candidats". La décision est prise lors du procédé de délivrance des autorisations,
souvent comme un compromis entre l'exploitant, les rédacteurs des autorisations et les enjeux publics.

1.6.2 Caractérisation des matériaux, avec prévisions de leur comportement


à long terme

Le seul moyen de déterminer le comportement à long terme des résidus et des stériles est de les
caractériser correctement. Cela semble évident, mais cet aspect a souvent été négligé dans le passé. On
s'est trop souvent occupé du concentré commercialisable, générateur de revenus, et non des résidus
qu'il laisse. Or, les exploitants ne doivent pas oublier les effets économiques négatifs que peut
engendrer une gestion inappropriée des résidus et des stériles.

Du point de vue de l'environnement, la différence principale entre un minéral présent dans le gisement
d'origine et le même minéral présent dans les résidus et les stériles après avoir été amputé de la plus
grande quantité possible du minerai désiré, réside dans le fait que des processus physiques, chimiques
et biologiques auront de plus grandes chances d'agir sur ce minéral. Autrement dit, le traitement du
minerai (essentiellement par broyage) rend les composants des résidus et des stériles plus accessibles.
Les deux exemples ci-après permettent de mieux expliquer ce phénomène :

Le minerai sulfuré tel qu'on le trouve dans la nature (c'est-à-dire sous terre ou noyé dans la masse
rocheuse), n'est pas exposé à un milieu oxydant. Les résidus finement broyés de ce minerai, une fois
rejetés dans un bassin, deviennent beaucoup plus accessibles à l'eau et à l'oxygène. La surface des
sulfures accessibles augmente de plusieurs ordres de grandeur du fait de la réduction de leur taille.
Autrement dit, s'ils ne sont pas gérés correctement, leur vitesse de dégradation, et par conséquent la
mobilisation des produits de cette dégradation, peut augmenter de manière importante.

Un autre exemple est celui du minerai de potasse. Ces minerais sont constitués de minéraux
potassiques et de sel de roche. Les gisements sont protégés de l'eau par des couches imperméables
(généralement d'argile et de gypse). Les résidus de ce même minerai, en revanche, sont constitués
principalement de sel de roche (> 90%) et sont généralement entassés sur des terrils. Ce sel est
accessible aux précipitations et va finir par s'éliminer avec l'eau au bout d'une longue période.

Par ailleurs, le traitement minéral du minerai est susceptible de modifier les caractéristiques chimiques
du minerai traité et par conséquent, celles des résidus.

Globalement, les caractéristiques qu'il faut étudier sont, entre autres :

• la composition chimique, notamment la modification de la structure chimique au cours du


traitement du minerai et de sa dégradation


le comportement à la lixiviation


la stabilité physique


le comportement sous pression


la stabilité à l'érosion


le comportement en décantation
le comportement en tassement (formation d'une croûte sur le dessus des résidus).

La base de toute planification de la gestion des résidus et des stériles est une caractérisation correcte
des matériaux. Les mesures de gestion les plus appropriées ne pourront être appliquées que si ce
travail en amont est fait correctement.

36 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Les questions d'ordre général concernant la fermeture, la réhabilitation et les opérations de soin après
fermeture sont traitées à la section 2.6. Les mesures appliquées sont présentées à la section 4.2.4.

Chaque exploitation minière aura des effets irréversibles sur la croûte terrestre. Pour qualifier ces
effets, des études de base sont menées dans le but de fournir un point de référence. Ces études de base
sont décrites de manière plus détaillée à la section 4.2.1.1.

1.6.3 Paramètres relatifs à l'environnement

Les paramètres des installations de gestion des résidus et des stériles qui concernent l'environnement
se classent en deux catégories : (1) les paramètres d'exploitation et (2) les paramètres accidentels. Ces
deux catégories doivent être prises en compte.

Au cours de l'exploitation, les rejets "types" dans l'air, dans l'eau et dans le sol doivent être pris en
compte, et les techniques permettant de réduire ces émissions sont décrites dans le présent document.
Toutefois, il convient de mettre l'accent sur deux problèmes environnementaux majeurs, à savoir :



le phénomène du drainage acide, et
la survenue de ruptures ou d'effondrements accidentels.

1.6.3.1 Emissions types et gestion de l'eau et des réactifs

• Les rejets dans l'air peuvent être des poussières, des odeurs ou du bruit. Les deux derniers sont
généralement moins inquiétants, sauf si les résidus ou stériles sont transportés dans des camions et
que des zones résidentielles se trouvent à proximité. Les poussières peuvent être constituées de
matériaux tels que le quartz ou de tout autre élément présent dans la roche et le minerai,
notamment les métaux.


• le cyanure
Les rejets dans l'eau peuvent inclure des réactifs issus du traitement du minerai, par exemple

• les xanthates
• les acides ou des bases faisant augmenter ou baisser le pH
• les métaux ou composés métallifères solides ou dissous (fer, zinc, aluminium)
• les sels dissous, par exemple NaCl, Ca(HCO3)2, etc.
• la radioactivité (dans les terrils et/ou résidus de charbon)
• le chlorure (houillères)
• les solides en suspension.

• Les rejets dans le sol peuvent être provoqués par la sédimentation des poussières ou par la
percolation dans le sol des liquides issus des installations de gestion des résidus et/ou des stériles.
La formation et la suppression des amas d'entreposage provisoires sont une source fréquente de
contamination des sols. Cela vaut également pour l'aménagement des zones industrielles, des
bords de voies ferrées, des digues de retenue, etc. au moyen de stériles contenant, par exemple, des
matériaux sources de DA.


• la consommation et le traitement et/ou recyclage
La gestion globale de l'eau et des réactifs, notamment :

 des réactifs (agents de flottation, cyanure, floculants) et


 de l'eau
avant leur déversement dans une installation de gestion des résidus ou dans des eaux

• la gestion des eaux de ruissellement et des eaux superficielles (par exemple en les recueillant
superficielles

dans des fossés).

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 37


Chapitre 1

On notera que les rejets dans le sol sont un problème lié en grande partie au site et qu'il existe
actuellement très peu de scénarios de rejet par défaut permettant de caractériser ces émissions.

1.6.3.2 Impact environnemental des rejets

Les effluents et la poussière émanant des installations de gestion des résidus et des stériles, qui font ou
non l'objet d'un contrôle, peuvent s'avérer toxiques à divers degrés pour l’homme, les animaux et les
plantes. Les effluents peuvent être acides ou alcalins et contenir des métaux dissous et/ou des
composants organiques complexes solubles et insolubles entraînés lors du traitement du minerai, ainsi
que des substances organiques éventuellement présentes à l’état naturel, comme les acides humiques et
carboxyliques à longue chaîne provenant d'activités minières. Les substances que contiennent les
émissions, leur pH, leur teneur en oxygène dissous, leur température et leur dureté peuvent tous être
des aspects déterminants dans la toxicité des émissions pour l'environnement récepteur.

Pour la décomposition de certains réactifs comme les cyanures, les agents de flottation et les
xanthates, il faut une longue durée de rétention, une oxydation (à l'air, aux bactéries ou au soleil) et,
pour les xanthates, des températures supérieures à 30°C. Par conséquent, lors de la planification du
circuit de traitement du minerai et de l'IGR, il faut prendre en compte les effets de ces substances sur
l'environnement et envisager la nécessité d'un traitement ou d'une mise en bassin supplémentaires pour
assurer la décomposition de certains réactifs.
[21, Ritcey, 1989]

Les effets réels sur l'environnement des rejets dans les cours d'eau dépendent toujours d'un grand
nombre de facteurs tels que leur concentration, leur pH, leur température, la dureté de l'eau etc. Or,
Ritcey [21, Ritcey, 1989] et nombre d'autres sources fournissent des tableaux qui affichent, par
exemple :



les niveaux maximum et minimum de pH pour différentes formes de vie aquatique


des chiffres sur la toxicité de l'ammoniac


des chiffres sur la toxicité aigue de différents agents de flottation


la toxicité de certains produits chimiques
des chiffres sur la toxicité des floculants et des coagulants.

Ces tableaux peuvent donner une idée des effets potentiels de certains réactifs mais, comme cela a été
évoqué précédemment, c'est la situation dans son ensemble qui doit être prise en compte.

Le tableau ci-après indique les effets de certains métaux sur l'homme, l'animal et les plantes.

Métal Effet
Arsenic (As) Extrêmement toxique et potentiellement cancérigène pour l'homme.
L'intoxication à l'arsenic va de chronique à sévère et peut être cumulative et
mortelle.
Cadmium Le cadmium se concentre dans les tissus et l'homme peut être intoxiqué par
des aliments contaminés, notamment du poisson. Le cadmium peut être lié à
une hypertension artérielle rénale et provoquer de violentes nausées. Il
s'accumule dans le foie et le tissu rénal. Il inhibe la croissance de certaines
plantes et s'accumule dans les tissus végétaux.
Chrome (Cr) Le Cr+6 est toxique pour l'homme et peut induire des irritations cutanées. La
tolérance humaine au Cr+3 n'a pas été déterminée.
Cuivre (Cu) En faible quantité, il est considéré comme non toxique et nécessaire au
métabolisme de l'homme. En revanche, à haute dose il peut provoquer des
vomissements ou des lésions hépatiques. Toxique à faible taux pour les
poissons et la vie aquatique.
Fer (Fe) Essentiellement non toxique mais altère le goût de l'eau.
Manganèse (Mn) Altère le goût de l'eau et peut tacher. A haute concentration, il est toxique
pour les animaux.
Mercure (Hg) Le mercure et ses composés sont extrêmement toxiques, notamment pour le

38 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Métal Effet
développement du système nerveux. Sa toxicité pour l'homme et les autres
organismes dépend de sa forme chimique, de sa quantité, des modes
d'exposition et de la vulnérabilité des personnes exposées.
Plomb (Pb) Poison organique cumulatif pour l'homme et le bétail. L'homme peut souffrir
de sa toxicité aigue ou chronique. Les jeunes enfants sont particulièrement
vulnérables.
Zinc (Zn) A haute dose, il peut altérer le goût de l'eau. Toxique pour certaines plantes et
pour les poissons.

Tableau 1.8 : Effets de certains métaux sur l'homme, l'animal et les plantes
[53, Vick, 1990]

1.6.3.3 Drainage acide

Ces deux dernières décennies, la prise de conscience généralisée d'un problème environnemental dans
le secteur minier, le « drainage acide » ou DA, s'est renforcée. Bien qu'il soit difficile de le prévoir et
de le quantifier de manière fiable, le DA est associé aux minerais sulfurés dont on extrait le plomb, le
zinc, le cuivre, l'or et d'autres minéraux, y compris du charbon. Ce phénomène peut se produire sur les
parois riches en sulfures des puits et des mines souterraines [13, Vick, ], mais seul le DA lié à la
gestion des résidus et des stériles est pris en considération dans ce document.

Les principales origines de ce problème environnemental sont les suivantes :



la présence fréquente de sulfures métalliques dans les résidus et/ou stériles ;


l'oxydation des sulfures lorsqu’ils sont exposés à l'oxygène et à l'eau ;


la formation d’un lixiviat acide chargé en métaux par oxydation des sulfures ;
la formation de ce lixiviat durant de longues périodes.

Sauf indication contraire, les informations suivantes sont extraites de [20, Eriksson, 2002].

Principe de base du drainage acide


Au contact de l'eau et de l'oxygène, les minéraux sulfurés commencent à s'oxyder. Il s'agit d'un
processus calogène lent (processus exothermique sous contrôle cinétique) qui est favorisé par :



une forte concentration en oxygène


une température élevée


un faible pH
une activité bactérienne.

La vitesse globale de réaction pour une quantité donnée de sulfures dépend également d'autres
paramètres, par exemple du type de sulfures et de leur granulométrie, qui détermine également la
surface exposée. En s'oxydant, les sulfures produisent du sulfate, des ions hydrogène et des métaux
dissous.

Les résidus et les stériles sont constitués des différents minéraux naturels présents dans la roche
extraite. Dans la roche non exploitée, fréquemment située en profondeur, les minéraux réactifs sont
protégés de l'oxydation. Dans des environnements exempts d'oxygène, par exemple dans les nappes
profondes, les minéraux sulfurés sont stables au plan thermodynamique et présentent une faible
solubilité chimique. Les eaux souterraines profondes situées dans des régions minéralisées présentent
donc de faibles teneurs en métaux. En revanche, une fois ces minerais excavés et amenés à la surface,
leur exposition à l'oxygène atmosphérique déclenche une série de processus biogéochimiques qui
peuvent conduire à la production de drainage acide. De ce fait, le principal souci n'est pas tant la
teneur en sulfures métalliques en elle-même que les effets combinés de la teneur en sulfures
métalliques et de l'exposition à l'oxygène atmosphérique. L'effet de l'exposition augmente au fur et à

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 39


Chapitre 1

mesure que la granulométrie diminue et que la surface, par conséquent, augmente. Ainsi, les sulfures
que contiennent des résidus finement broyés ont davantage tendance à s'oxyder [14, Höglund, 2001].

Les résidus et les stériles sont normalement composés d'un certain nombre de minéraux dont les
sulfures, pour autant qu'ils soient présents, ne constituent qu'une partie. Par conséquent, si une
oxydation des sulfures se produit dans des déchets miniers, l'acide produit est susceptible d'être
consommé à divers degrés par des réactions consommatrices d'acide, selon les minéraux
consommateurs d'acide qui sont présents. Si les déchets miniers contiennent des carbonates, le pH
reste normalement neutre, les métaux dissous se précipitent et ne se transmettent donc pas de façon
significative au milieu environnant. Les autres minéraux consommateurs d'acide sont, entre autres, les
aluminosilicates. La dissolution des aluminosilicates se fait sous contrôle cinétique et ne permet
généralement pas de maintenir un pH neutre dans le drainage.

L'interaction entre l'oxydation acidogène des sulfures et la dissolution consommatrice d'acide des
minéraux neutralisants détermine le pH des eaux interstitielles et du drainage, lequel détermine à son
tour la mobilité des métaux. Si les minéraux neutralisants facilement accessibles sont consommés, le
pH risque de baisser et de provoquer un DA.

Le drainage acide dans les eaux superficielles et souterraines dégrade la qualité de l'eau et risque
d'avoir un certain nombre de répercussions, notamment la perte d'alcalinité, l'acidification, la
bioaccumulation de métaux, l'accumulation de métaux dans les sédiments, des effets sur l'habitat, la
disparition des espèces vulnérables et l'instabilité des écosystèmes.

Les processus de la formation d'acide et de la consommation d'acide sont expliqués à la section 2.7.

Dégradation en grandeur réelle


Le drainage acide peut se produire lorsque des minéraux sulfurés sont exposés à l'atmosphère
(oxygène et eau) et qu'il n'y a pas assez de minéraux neutralisants facilement accessibles. Dans le
secteur de l'exploitation minière, ce phénomène peut se produire, par exemple, dans des dépôts de
stériles, des gisements de minerais marginaux, des amas d'entreposage provisoires du minerai, des
dépôts de résidus, des parois de puits, des mines souterraines ou dans des amas de lixiviation. Dans le
passé, on a également utilisé des matériaux sulfurés à des fins de construction sur les lieux
d'implantation des mines, par exemple pour construire des routes, des digues et des cours d'usines.
Cela étant, où que se produise le DA, les processus fondamentaux qui sont à l'origine de ce
phénomène sont les mêmes.

La figure 1.21 illustre de façon schématique quelques-uns des processus géochimiques et physiques
les plus importants, leur interaction et leur contribution à l'apparition d'un DA ainsi qu'à la libération
éventuelle de métaux lourds par les déchets miniers. Comme on peut en conclure d'après la figure, le
DA et la libération de ces métaux dépendent principalement de la vitesse d'oxydation des sulfures, des
éventuelles réactions d'immobilisation et/ou de remobilisation le long du trajet d'écoulement, et de la
circulation de l'eau. Or, la vitesse d'oxydation des sulfures dépend des conditions d'oxydoréduction
(Eh), du pH et de l'activité microbienne. Le pH, lui, est déterminé par la vitesse de réaction des
sulfures et les réactions de neutralisation (dissolution des carbonates et dégradation des silicates). En
outre, les réactions d'immobilisation qui bloquent potentiellement les métaux et sont susceptibles de se
produire le long du trajet d'écoulement dépendent du pH, des conditions d'oxydoréduction et de la
vitesse d'oxydation des sulfures.

40 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Figure 1.21 : Illustration schématique de quelques-uns des plus importants processus géochimiques et
physiques, de leur interaction et de leur participation à l'éventuelle libération de métaux lourds par les
déchets miniers
[20, Eriksson, 2002]

En grandeur réelle, les variations temporaires des caractéristiques des matériaux sont certes
importantes pour l'évolution de la qualité de l'eau de drainage, mais il est un facteur dont il faudra
également tenir compte, celui des variations spatiales. Les caractéristiques de drainage dépendent de
plusieurs autres paramètres, tels que la vitesse d'infiltration, la vitesse d'évaporation, le profil de
l'oxygène dans le gisement, la hauteur du gisement et sa structure. Les aspects hétérogènes des
caractéristiques des matériaux, tels que les variations de minéralogie et le degré de tassement, sont
d'autres paramètres susceptibles d'influer sur la qualité des eaux de drainage. En raison du temps de
séjour généralement long de l'eau d'infiltration dans le gisement, l'influence des différentes réactions
d'immobilisation (précipitation et adsorption) peut également être significative. L'interaction entre les
résidus et/ou les stériles et l'atmosphère est illustrée de façon schématique sur la figure ci-après.

Figure 1.22 : Illustration schématique de la formation d'eau de drainage en fonction de l'interaction entre
les résidus ou les stériles de l'installation et l'atmosphère
[20, Eriksson, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 41


Chapitre 1

1.6.3.4 Ruptures ou effondrements accidentels

Les ruptures ou effondrements de digues de retenue qui se sont produites dans des exploitations
situées à Aznalcollar et à Baia Mare ont attiré l'attention du public sur la gestion des bassins de résidus
et des digues de retenue. Toutefois, il ne faut pas oublier que l'effondrement des terrils peut également
causer de graves dommages environnementaux. Les dimensions de ces deux types d’ouvrages peuvent
être énormes. Les digues peuvent mesurer des dizaines de mètres de haut ; les terrils peuvent s'élever à
plus de 100 m de hauteur et s'étendre sur plusieurs kilomètres et ainsi contenir des dizaines de millions
de mètres cubes de résidus ou de stériles. A l'extrême inverse, il existe des bassins pas plus grands
qu'une piscine et des terrils plus petits qu'une maison.

Les deux photos suivantes illustrent ces deux extrêmes. La figure 1.23 montre un bassin contenant
330 Mm3 de résidus et la figure 1.24, un bassin de décantation de petite dimension.

Figure 1.23 : Exemple d'un bassin de résidus de grande dimension (330 Mm3)

Figure 1.24 : Exemple d'un petit bassin de décantation de résidus

42 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 1

Les digues de retenue sont conçues pour retenir les résidus boueux. Dans certains cas, les matériaux
extraits des résidus eux-mêmes sont utilisés pour leur construction. Les digues de retenue ont de
nombreuses caractéristiques communes avec les barrages de retenue d'eau. D'ailleurs, elles sont
souvent construites comme des barrages de retenue d'eau, notamment lorsque de l'eau doit être stockée
au-dessus des résidus [9, CIGB, 2001].

Les terrils servent à amasser des résidus ou stériles plus ou moins secs.
L'effondrement de tout type d'installation de gestion des résidus ou des stériles peut avoir des
incidences à court et à long terme. Les conséquences types à court terme sont notamment les
suivantes :



inondations,


enfouissement/étouffement,


écrasement et destruction,


mise hors service de l'infrastructure,
intoxication.

Les éventuelles conséquences à long terme sont notamment les suivantes :



l'accumulation de métaux dans les plantes et chez les animaux,


la contamination du sol,
les pertes en vie animale.

Des directives concernant la conception, la construction et la fermeture en toute sécurité d'une IGR
figurent dans de nombreuses publications. Si les recommandations émises dans ces directives devaient
être scrupuleusement suivies, les risques d'effondrement diminueraient fortement. Or, des incidents
majeurs continuent de se produire, au rythme de plus d'un par an (à l'échelle mondiale) [9, CIGB,
2001].

Une enquête réalisée sur 221 incidents concernant des digues de retenue a permis d'identifier les
principales causes des ruptures de digues signalées. Les causes principales s'avèrent être l'absence de
maîtrise du bilan hydrique, l'absence de maîtrise de la construction et une méconnaissance généralisée
des facteurs qui assurent une exploitation sans danger. Cette enquête révèle que des événements
imprévisibles, par exemple des conditions climatiques imprévues ou des tremblements de terre, ne
sont que très rarement à l'origine de ces ruptures [9, CIGB, 2001].

1.6.4 Réhabilitation et entretien après fermeture des sites

Lorsqu’une exploitation s’achève, le site doit être préparé en vue de son utilisation ultérieure.
Habituellement, ces plans auront fait partie de l'autorisation du site dès l'étape de la planification et
devraient donc avoir été mis à jour régulièrement afin de tenir compte de tout changement dans les
activités et dans les négociations menées avec les autorités qui délivrent les autorisations et avec les
autres parties intéressées. Dans certains cas, le but sera de laisser le moins de traces possible, tandis
que dans d'autres, une modification complète du paysage peut être recherchée. Le concept de « projet
de fermeture » implique que la fermeture du site soit prise en considération dans l'étude de faisabilité
d'une nouvelle exploitation minière et fasse ensuite l'objet d'une surveillance et d'une actualisation
continues tout au long du cycle de vie de la mine. Dans tous les cas, les effets nocifs pour
l'environnement doivent être réduits au minimum.

Certains sites peuvent être libérés pour une utilisation ultérieure à l'issue d'une remise en état
relativement simple, par exemple par remodelage, couverture et reverdissement. Pour d'autres, il
faudra procéder à un entretien après fermeture pendant de longues périodes, voire indéfiniment.

Il est impossible de restaurer un site à son état initial. Toutefois, l'exploitant, les autorités et les parties
intéressées doivent s'entendre sur son utilisation ultérieure. C'est généralement à l'exploitant qu'il

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Chapitre 1

incombe de préparer le site à cette utilisation. Pour recevoir une autorisation de fermeture, il lui faudra
déterminer de manière précise les caractéristiques des matériaux retenus (quantité, qualité/consistance,
conséquences possibles). Comme il est indiqué à la section 1.6.3.3, dans un projet de fermeture
concernant des résidus qui présentent un potentiel net de DA, l'enjeu principal consiste à empêcher
tout drainage acide futur.

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Chapitre 3

2 PROCÉDÉS ET TECHNIQUES COURANTS


Ce chapitre a pour but de fournir des éléments d'appréciation aux non spécialistes de la gestion des
résidus et des stériles. Avec le glossaire spécialisé, il doit permettre au lecteur de mieux appréhender
les chapitres suivants.

2.1 Techniques minières


Dans la majorité des cas, l'extraction d'un minerai (processus appelé "exploitation minière"), le
traitement ultérieur du minerai et la gestion des résidus et des stériles sont considérés comme une seule
opération. Bien que le présent document ne traite pas de l'extraction du minerai, les techniques de
traitement ultérieur du minerai et la gestion des résidus et des stériles dépendent en grande partie de la
technique d’exploitation minière. Il est donc essentiel de connaître les principales méthodes
d'exploitation.

Pour l'exploitation des matériaux solides, il existe quatre concepts de base :


(5) mine à ciel ouvert,
(6) mine souterraine,
(7) carrière et
(8) extraction par dissolution.

Le choix entre ces quatre solutions dépend de nombreux facteurs, tels que :



la valeur du ou des minéraux désirés,


la teneur du minerai,


la taille, la forme et la profondeur du gisement,


les conditions environnementales des alentours,


les conditions géologiques, hydrogéologiques et géomécaniques de la masse rocheuse,


les conditions sismiques de la région,


l'emplacement du gisement,


la solubilité du minerai,


les conséquences sur l'environnement de l’exploitation,


les contraintes de la surface,
la disponibilité du terrain.

Il est fréquent que la partie supérieure d'un gisement soit exploitée dans une mine à ciel ouvert, mais
au fil du temps et au fur et à mesure que l'on descend en profondeur, l'évacuation des morts-terrains
rend cette méthode d'extraction peu économique, de sorte que les parties plus profondes sont parfois
exploitées en sous-sol (voir la figure ci-après). Plutôt que de poursuivre cette exploitation souterraine,
la solution consiste souvent à arrêter tout simplement la production. En effet, l'usine d'exploitation
peut avoir été conçue pour ne traiter que des volumes importants, qu'il est difficile d'obtenir en sous-
sol. Les coûts d'une exploitation souterraine sont nettement supérieurs, autre raison fréquemment
invoquée pour ne pas envisager cette possibilité. Elle peut également être rejetée si le gisement n'est
pas suffisamment pérenne pour permettre une exploitation souterraine économique. La stabilité de la
roche peut elle aussi imposer des limites à toute exploitation souterraine.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 45


Chapitre 1

Figure 2.1 : Passage d'une mine à ciel ouvert à une mine souterraine
[93, Atlas Copco, 2002]

Si la méthode d'extraction choisie est celle d'une mine à ciel ouvert, les quantités de stériles produits
seront généralement plus élevées. Les deux figures ci-après en sont l'illustration. Les stériles peuvent
être déposés à proximité de la mine à ciel ouvert, utilisés comme remblais dans les fosses en cours ou
épuisées, ou broyés et vendus s'il existe un marché pour de tels matériaux.

46 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.2 : Schéma d'une mine à ciel ouvert

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Chapitre 1

Figure 2.3 : Schéma d'une mine souterraine

Dans l'exemple illustré sur les figures ci-dessus, les volumes de couche arable, de morts-terrains et de
stériles qu'il faut déplacer dans la méthode de la mine à ciel ouvert sont plus importants que pour une
mine souterraine. Pour cette dernière, un puits et des galeries d'avancement sont aménagés pour
permettre d'extraire le minerai de façon plus sélective, en laissant de côté la plupart des zones
contenant des stériles ou du minerai à faible teneur. Les stériles à extraire sont déplacés à l'intérieur de
la mine ou soulevés jusqu'à la surface.

On notera que les dessins ci-dessus sont des représentations schématiques d'un unique scénario.
Comme l'explique la section ci-après, il existe de nombreux types de gisements différents. Les teneurs,
elles aussi, sont extrêmement variables ; par exemple, dans la plupart des cas, les gisements de
minerais industriels viables ont une teneur en minerai comprise entre 50 et 99 %. C'est une des
principales différences avec les minerais métalliques, dont les teneurs sont beaucoup plus faibles.

Pour l'extraction souterraine, il est également possible d'utiliser les zones épuisées comme remblais.
Cette opération peut être délicate à réaliser dans des mines à ciel ouvert où l'on progresse
verticalement au fur et à mesure de l'extraction, sauf si les remblais peuvent être acheminés vers une
autre fosse. On assiste toutefois à un retour progressif des mines à ciel ouvert où la progression est
horizontale.

2.1.1 Types de gisement

Le type de gisement influe considérablement sur le choix de la méthode d'extraction. On connaît les
types de gisement suivants, dont la classification est fonction de la forme du gisement ou de la
répartition du minerai :

• le gisement de type couche

48 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3



le gisement de type filon
le gisement de type massif (par exemple les sulfures massifs à forte variation de teneur au sein du


gisement ; les gisements calcaires à teneur extrêmement régulière)
le gisement de type disséminé (par exemple les porphyriques de cuivre).

Dans le type disséminé, le gisement est souvent recouvert d'un "chapeau" de sulfures dégradés (et
donc d'oxydes). Le minerai qui se trouve à l'intérieur de ce chapeau dégradé est appelé "gossan".

2.1.2 Méthodes d'exploitation minière souterraine

Il existe un grand nombre de façons différentes d'exploiter un gisement par des méthodes minières
souterraines. Les méthodes les plus couramment utilisées sont les suivantes :

Méthode d'exploitation Application


Exploitation par longue Gisements plats et minces de type couche, roche tendre
taille
Exploitation par Gisements inclinés de type massif et gisements plats de type
chambres et piliers couche
Exploitation en sous- Grands gisements en pente raide (de type massif ou disséminé)
étages
Exploitation par chambre Gisements sains en pente raide, sélectivité, mécanisation
remblayée (de type couche, filon, massif ou disséminé)
Foudroyage par sous- Gisements en pente raide étendus ou massifs, effort extensif de
étages et par blocs développement (le plus souvent du type massif ou disséminé)

Tableau 2.1 : Principales méthodes d'exploitation minière et champs d'application associés


[47, Hustrulid, 1982]

La section 3.1.4.1 donne l'exemple d'une exploitation minière souterraine hautement mécanisée qui
utilise le foudroyage par sous-étages à grande échelle.

Ces méthodes ont été abondamment décrites dans la littérature (vois AIME/SME Underground mining
methods handbook, htttp://sg01.atlascopco.com). Au moment de choisir une méthode pour exploiter
tel ou tel gisement, l'objectif de base consiste à concevoir le système d'extraction du minerai qui soit le
plus approprié compte tenu des conditions existantes. Autrement dit, il faut chercher à réduire le plus
possible les coûts d'exploitation. Cette décision repose sur des facteurs à la fois techniques et non
techniques (haut niveau de rendement, extraction complète du minerai, conditions de travail
sécurisées).

Dans l'exploitation dite par "chambres et piliers", une partie du minerai reste non exploitée et sert à
soutenir (les piliers) les puits de mine. Dans certains cas, le remblayage est utilisé pour permettre une
exploitation ultérieure de ces piliers.

Il est possible de réduire le volume de résidus en utilisant la méthode d'exploitation la plus sélective,
c'est-à-dire en s'assurant que l'installation de traitement du minerai n'est alimentée que par du minerai
non dilué, de manière à réduire au minimum la quantité de stériles à gérer. Alimenter l'installation par
du minerai dilué signifie diminuer le taux de récupération et, par conséquent, augmenter les volumes
de minéral recherché qui seront perdus avec les résidus.

2.2 Minéralogie
D'une manière générale, les minéraux se classent en oxydes, en sulfures, en silicates et en carbonates,
lesquels peuvent subir des modifications chimiques radicales (par exemple la dégradation des sulfures
en oxydes) sous l'effet de l'érosion et autres altérations. La paragenèse et l'intercroissance des
minéraux sont déterminantes pour le traitement ultérieur du minerai et par conséquent, pour la gestion

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Chapitre 1

des résidus et des stériles. Il est donc indispensable de maîtriser les bases de la composition
minéralogique.

La minéralogie est fonction de la nature et détermine, à bien des égards, la récupération des minéraux
désirés et la gestion ultérieure des résidus et des stériles. La minéralogie évolue fréquemment au sein
d'un gisement et donc tout au long de la vie de la mine. Parfois, ces évolutions sont bien connues et
peuvent être planifiées, parfois elles sont inattendues. En voici quelques exemples :

• la présence d'oxydes dans la partie supérieure du gisement et de sulfures dans des parties plus
profondes, qui nécessitent des méthodes complètement différentes de traitement du minerai et de


gestion des résidus


la transformation du type de minerai, d'un minerai de cuivre à un minerai de zinc
la transformation du type de minerai, un minerai de fer passant du type magnétite au type hématite
(Malmberget).

La minéralogie influe considérablement sur la technique d'exploitation choisie et sur le séquencement


des opérations d'extraction. Par exemple, les mines aurifères exploitent le gossan car il est plus
facilement accessible, naturellement enrichi et plus facile à récupérer. Les sulfures situés plus en
profondeur doivent être oxydés avant de pouvoir être récupérés, ce qui rend le procédé moins rentable.
Pour le cuivre, il est également plus facile de récupérer la partie oxyde, qu'on peut lixivier aisément à
l'acide sulfurique, que les sulfures qui doivent être récupérés par flottation.

La teneur en sulfures, déterminée par la minéralogie, influe sur la gestion des résidus et des stériles en
raison de son potentiel acidifiant (voir section 2.7).

Une bonne connaissance de la minéralogie est indispensable pour :

• une gestion écologique (par exemple, une gestion distincte des résidus ou stériles acidifiants et non


acidifiants),
une utilisation limitée des traitements en fin de parcours (par exemple le traitement à la chaux des


eaux de percolation acidifiées provenant d'une installation de gestion des résidus (IGR)),
l'extension des possibilités d'utilisation des résidus et/ou des stériles comme agrégats.

2.3 Techniques de traitement du minerai


Le traitement du minerai a pour but de transformer le minéral brut extrait de la mine en un produit
commercialisable.

2.3.1 Matériel

Les informations ci-après sont intégralement extraites de [105, Wotruba, 2002].

2.3.1.1 Fragmentation

La fragmentation est un élément essentiel du traitement du minerai. Elle nécessite une dépense
importante en termes de consommation énergétique et d'entretien. Lors de la fragmentation, la
granulométrie du minerai est progressivement réduite. Cette opération est nécessaire pour de
nombreuses raisons, entre autres :



pour libérer un ou plusieurs minéraux recherchés de la gangue dans une matrice de minerai


pour obtenir la granulométrie voulue en vue d'un traitement ou d'une manipulation ultérieurs
pour exposer une surface étendue par unité de masse du matériau, ce qui facilite certaines


réactions chimiques spécifiques (par exemple la lixiviation)
pour satisfaire les exigences du marché relatives aux spécifications granulométriques.

50 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

La fragmentation se compose d'une séquence de procédés de concassage et de broyage.

A l'issue du broyage, le minerai, souvent à l'état de boue, "contient" les particules de minerai
désormais libérées et les résidus qui devront être séparés lors des étapes de traitement ultérieures. Les
caractéristiques du minerai, associées au matériel utilisé pour le concassage et le broyage, déterminent
les propriétés physiques des résidus, notamment la forme de leurs particules et leur granulométrie.

2.3.1.1.1 Concassage

Le concassage est la première étape du procédé de fragmentation. Effectué généralement par voie
sèche, il consiste à décomposer le minerai par compression contre des surfaces rigides ou par
percussion contre des surfaces dures dans un mouvement à débit contrôlé.

Cette étape de traitement prépare le minerai à subir une réduction ultérieure de granulométrie
(broyage) ou à passer directement aux étapes de classification et/ou de concentration. En règle
générale, elle ne produit pas de résidus.

Les types de concasseurs les plus répandus sont les suivants :



les concasseurs à mâchoire


les concasseurs giratoires


les concasseurs à cône


les concasseurs à rouleau
les concasseurs à percussion.

2.3.1.1.2 Broyage

Le broyage est la dernière étape du procédé de fragmentation et c'est elle qui nécessite la plus grande
quantité d'énergie de toutes les étapes de traitement du minerai. C'est pourquoi on a souvent tendance à
commencer par faire éclater le minerai (dans la mine) ou à le concasser le plus finement possible pour
réduire les quantités de matériaux plus gros envoyés au broyage, afin de réduire la consommation
énergétique globale du broyage, donc de la fragmentation. Dans la mesure du possible, le broyage
s'effectue par voie humide, ce qui nécessite moins d'énergie et permet ainsi des économies d'énergie
pouvant aller jusqu'à 30 % par rapport au broyage par voie sèche. Lors du broyage, les particules sont
généralement réduites par une action combinée de percussion et d'abrasion du minerai provoquée par
un mouvement libre d'éléments de broyage, par exemple des barres d'acier, des boulets ou des galets
dans le broyeur.

Broyeurs à tambour
Un broyeur à tambour est constitué d'une cuve d'acier cylindrique qui tourne sur un axe horizontal,
avec des ouvertures aux deux extrémités pour introduire et évacuer les matériaux. Cette cuve contient
des éléments culbuteurs qui bougent librement au fur et à mesure que le tambour tourne sur son axe
horizontal (la cuve tournant sur des tourillons creux fixés aux parois d'extrémité). Ces éléments
culbuteurs comprennent des boulets, des barres ou d'autres formes et sont en acier, en fonte, en pierre
dure, en céramique ou peuvent même être faits du matériau qui est à réduire (galets).

Les broyeurs à tambour les plus couramment utilisés sont les suivants :



les broyeurs à barres, pour des produits d'une granulométrie inférieure à 1 mm


les broyeurs à boulets, pour des produits d'une granulométrie inférieure à 100 µm
les broyeurs autogènes (AG) ou semi-autogènes (SAG) ; associés à des broyeurs à boulets, pour
une granulométrie généralement inférieure à 1500 µm ; pour un broyeur AG ou SAG utilisé seul,
une granulométrie inférieure à 100 µm est possible.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 51


Chapitre 1

Les figures 2.4 et 2.5 représentent respectivement un broyeur à boulets et un circuit de broyage
constitué de broyeurs AG et de broyeurs à boulets utilisés pour le broyage primaire et secondaire.

Figure 2.4 : Broyeur à boulets

Figure 2.5 : Circuit de broyage avec broyeurs AG (broyage primaire, à droite) et broyeurs à boulets
(broyage secondaire, à gauche)

Dans les broyeurs à barres et les broyeurs à boulets, les éléments de broyage sont des barres et des
boulets en acier, voire en céramique. Des éléments en acier coniques, appelés cylpeps, servent parfois
d'éléments de broyage dans des broyeurs à boulets. Comme son nom l'indique, dans un broyeur
autogène (AG), le minerai se broie lui-même. Pour cela, il faut utiliser dans le broyeur des "galets" de
minerai, c'est-à-dire des morceaux gros comme le poing. Dans les broyeurs de type SAG, ces galets
sont aidés par des boulets d'acier en faible quantité par rapport aux broyeurs à barres ou à boulets.

Les broyeurs à tambour sont indispensables lorsqu'il s'agit de broyer finement de grosses quantités
(par exemple pour alimenter la flottation ou la lixiviation sous agitation).

Le degré de broyage dépend des caractéristiques du minerai et de la ou des méthodes choisies pour
extraire les minéraux de valeur. Par exemple, pour la flottation, il faut des matières d'entrée fines.
Toutefois, dans l'ensemble, le broyage produit des "schlamms fins" qui peuvent limiter l'efficacité de
la flottation et qui, comme effet secondaire, peuvent également engendrer des résidus qui mettront plus
de temps à s'assécher et à se stabiliser en bassin.

52 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Outre les broyeurs à tambour, les autres grands types de matériel de broyage sont les broyeurs
agitateurs et les broyeurs à vibrations.

Broyeurs agitateurs
Ils sont utilisés pour le broyage ultrafin par voie humide. Un broyeur agitateur (ou tour de broyage) est
un cylindre d'acier vertical comportant de 80 à 90 % d'éléments de broyage qui sont agités par un axe à
filet interne. Le débit est au maximum de 100 t/h, la granulométrie d'entrée inférieure à 1 mm et la
granulométrie du produit sera de 1 à 100 µm.

Broyeurs à vibration
Ils sont utilisés pour le broyage ultrafin (par voie sèche ou humide). Un broyeur à vibration continue
est un cylindre d'acier horizontal rempli à 60 à 70 % d'éléments de broyage, agités par un mécanisme
excentré. Le débit est au maximum de 15 t/h, pour une granulométrie du produit inférieure à 10 µm.

2.3.1.2 Criblage

Le criblage peut être défini comme une opération mécanique qui sépare les particules en fonction de
leur calibre et selon qu'ils sont admis ou rejetés par les ouvertures d'une face de criblage. Les
particules qui sont plus grosses que les ouvertures des cribles sont retenues, et constituent les déclassés
supérieurs. Inversement, celles qui sont plus petites passent à travers la surface de criblage et forment
les déclassés inférieurs. Il existe de nombreux types différents de cribles industriels, qui peuvent se
classer en cribles fixes et en cribles mobiles. Dans le traitement du minerai, le criblage s'effectue
principalement pour les raisons suivantes :



pour éviter que des matériaux trop petits ne pénètrent dans les concasseurs
pour éviter que des matériaux trop gros ne passent aux stades ultérieurs du procédé de broyage ou


au concassage fin en circuit fermé
pour produire des matériaux d'une granulométrie contrôlée, par exemple après extraction.

2.3.1. Classification

La classification peut être décrite comme la séparation de particules solides en deux ou plusieurs
produits selon leur vitesse de chute à travers un milieu. La vitesse des particules dépend de leur
granulométrie, de leur densité et de leur forme. Dans le traitement du minerai, la classification
s'effectue le plus souvent par voie humide, l'eau servant de milieu liquide. La classification par voie
sèche, avec l'air comme milieu, s'emploie dans plusieurs applications (ciment, calcaire, charbon). La
classification est généralement effectuée sur des minéraux qui sont considérés comme trop fins pour
être séparés efficacement par criblage.

2.3.1.3.1 Cônes de décantation et classificateurs hydrauliques

Utilisations : les cônes (ou cônes de décantation) servent principalement au déschlammage. Les
classificateurs hydrauliques de l'industrie minière servent à la réception des produits finaux (industrie
sablière) ou à la préparation de l'alimentation en plusieurs plages granulométriques pour des procédés
ultérieurs de concentration gravimétrique.

Principes et architecture : un cône de décantation est une cuve conique dans lesquelles la pulpe est
introduite verticalement, par le haut. Les particules grossières descendent et sont évacuées de la cuve
par le tuyau d'évacuation de la sousverse, les particules fines sont évacuées de la cuve avec la plus
grande partie de l'eau en passant par-dessus le bord supérieur (surverse). Les classificateurs
hydrauliques utilisent une eau d'apport qui est injectée dans la cuve de séparation. Le sens
d'écoulement de l'eau s'oppose à celui des particules en décantation. En général, un classificateur
hydraulique se compose d'une série de colonnes dans laquelle un courant d'eau vertical monte à
l'intérieur de chaque colonne, les particules les plus lourdes retombant en premier. Le classificateur
hydraulique type est le classificateur de Fahrenwald, couramment utilisé dans l'industrie du verre et du

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 53


Chapitre 1

sable de fonderie. Les nouveaux classificateurs hydrauliques sont les systèmes de type "allflux" ou
similaires, qui associent la classification hydraulique à un milieu autogène dense, combinant ainsi la
classification et la séparation en milieu dense (on les utilise principalement pour le déhouillage du
sable).

Figure 2.6 : classificateur hydraulique

2.3.1.3.2 Hydrocyclones

Utilisations : ils sont couramment employés dans le traitement du minerai pour la classification des
fines (le plus souvent d'une granulométrie inférieure à 100 µm), souvent en circuit fermé avec des
broyeurs à boulets pour préparer l'alimentation de la flottation ou de la lixiviation et pour les produits
finaux spéciaux fins (kaolin). Ils sont particulièrement efficaces pour des granulométries de séparation
fines, notamment pour le déschlammage, l'épaississement et le dessablage.

Principe et architecture : un hydrocyclone est une cuve composée d'une section cylindrique ayant
une entrée d'alimentation tangentielle liée à une partie conique inférieure. L'alimentation accélère et
tourne à haute vitesse dans la cuve, amenant les particules grossières par des forces centrifuges vers la
paroi interne, d'où elle descend le long de la partie conique et est évacuée de la cuve par le tuyau
d'évacuation de sousverse. Les particules fines plus lentes à se décanter restent au centre du fluide, qui
forme un courant interne ascendant et s'évacue de la cuve par l'ouverture d'évacuation centrale
supérieure. Pour éviter les raccourcis, les matières en amont sont récupérées par une section de
conduite interne réglable, reliée à l'orifice de surverse (diaphragme).

54 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.7 : Hydrocyclone

La granulométrie de séparation et le débit dépendent du diamètre de l'hydrocyclone. Pour des débits


plus importants, les hydrocyclones sont utilisés en parallèle.

2.3.1.3.3 Classificateurs mécaniques

Utilisations : opérations de broyage auparavant en circuit fermé, déshydratation, opérations de lavage


et de déschlammage ; ils étaient fréquemment utilisés dans les circuits de broyage, mais sont
progressivement remplacés par des hydrocyclones. Aujourd'hui, on les utilise principalement dans
l'industrie sablière et dans de petites installations de traitement du minerai.

Principe et architecture : un classificateur mécanique est constitué d'un réservoir de décantation à


côtés parallèles et à fond incliné, équipé d'un dispositif qui induit en permanence l'agitation de la pulpe
et l'élimination des matériaux solides décantés. La pulpe d'alimentation est injectée dans le
classificateur, formant un bassin de décantation dans lequel des particules à haute vitesse de chute
tombent rapidement dans le fond du réservoir. Des râteaux mécaniques ou des vis hélicoïdales font
remonter les matériaux déposés au fond de l'appareil par raclage. En même temps, les matériaux plus
lents à se décanter sont éliminés dans une surverse liquide. Il existe différents types de classificateurs
sur le marché, le plus souvent des classificateurs à spirale et des classificateurs à râteau.

• longueur du réservoir : de 3 à 12 m
Caractéristiques techniques générales des classificateurs à spirale :

• largeur du réservoir : de 0,3 à 6,5 m


• vitesse circonférentielle de la spirale : de 10 à 40 m/min
• inclinaison du réservoir : de 14 à 18 °

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Chapitre 1

• débit d'écoulement : de 10 à 90 m3/h.

Figure 2.8 : Classificateurs à râteau et à spirale

2.3.1.4 Concentration gravimétrique

La concentration gravimétrique est une méthode qui consiste à séparer des minéraux de densité
différente par la force de gravité ou par d'autres forces, par exemple la force centrifuge ou la résistance
au mouvement qu'offre un fluide visqueux comme l'eau ou l'air. Le mouvement d'une particule dans
un fluide dépend non seulement de sa densité, mais également de sa taille et de sa forme. La
concentration gravimétrique avancée s'est avérée être une solution alternative à la flottation et à la
lixiviation en raison du fait, entre autres, qu'elle ne nécessite aucun réactif.

2.3.1.4.1 Séparation en milieu dense

Réservoirs gravitationnels
Utilisations : industrie houillère mais aussi traitement du minerai de fer et de chromite.

Principe et architecture : les réservoirs gravitationnels comprennent des récipients dans lesquels on
introduit à la fois l'alimentation et le milieu dense. Les matériaux légers sont séparés par des palettes
ou simplement par surverse, tandis que les matériaux lourds peuvent être éliminés par différents
moyens selon le modèle du séparateur. Dans la structure du séparateur, la partie la plus complexe est
l'évacuation des matériaux lourds, l'objectif consistant à éliminer les particules de lourds sans vider le
milieu dense en produisant des courants descendants perturbateurs dans la cuve. De nombreux types
de réservoirs gravitationnels sont proposés, notamment le séparateur conique Wemco, les séparateurs
dits "à tambour" ou le bain Drewboy.

Caractéristiques techniques générales :


bain Drewboy :

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Chapitre 3



granulométrie d'alimentation : jusqu'à 1 000 mm
débit d'écoulement : de 25 à 150 t/h par mètre de largeur de roue.

Figure 2.9 : Bain Drewboy

Séparateurs centrifuges
Utilisations : traitement du charbon, de la chromite, de la baryte, de la fluorine et autres, et
concentration des particules de granulométrie intermédiaire, en particulier celles qui sont trop petites
pour les séparateurs gravimétriques traditionnels mais trop grosses pour la flottation par mousse.

Principes et architecture : dans un séparateur centrifuge, l'accélération centrifuge aide l'accélération


gravitationnelle à séparer les minéraux à faible densité de ceux à forte densité. Les deux principaux
types de séparateurs centrifuges à milieu dense sont le "cyclone DSM", communément appelé
"cyclone à milieu dense" et le "Dyna-Whirlpool (DWP)" et types similaires (par exemple le "Tri-
Flow" qui est en fait un séparateur trois produits constitué de deux Dyna-Whirlpools alignés). Comme
modèle d'une taille analogue à celle du Dyna-Whirlpool mais d'une capacité et d'une granulométrie
d'alimentation supérieures, on trouve le séparateur "Larcodems".

Caractéristiques techniques générales :


Cyclone DSM (cyclone à milieu dense) :

• granulométrie d'alimentation : minerais métalliques d'une plage granulométrique de 0,5 à 10 mm,


et charbon d'une granulométrie de 40 à 0,5 mm


diamètre : de 250 à 1500 mm
densité maximale : 3 t/m3
• capacité : jusqu'à 30 t/h.

Dyna Whirlpool (DWP) :

• granulométrie d'alimentation : charbon, diamants, minerais d'étain et de plomb-zinc dans une


plage granulométrique de 0,5 à 30 mm, barytine, feldspath


inclinaison du cylindre : 30 °


capacité : de 30 à 100 t/h
diamètre : de 250 à 400 mm.

2.3.1.4.2 Pistonnage

Utilisations : le pistonnage est utilisé aujourd'hui pour la préconcentration ou dans le procédé de triage
des matériaux grossiers (principalement le charbon). De nombreuses installations de pistonnage sont

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 57


Chapitre 1

en activité dans les industries d'extraction de l'or, de la barytine, de la houille, de la cassitérite, du


tungstène, du minerai de fer, et dans l'industrie sablière.

Principes et architecture : dans le pistonnage, les particules de minerai sont retenues sur un crible ou
une plaque perforée, dans une couche d'une épaisseur plusieurs fois supérieure à celle de la particule
principale. Cette couche, ou "lit", est exposée à un flux de fluide qui augmente et diminue en
alternance (pulsé) en vue de produire une stratification, les particules à haute densité migrant alors
vers le fond du lit tandis que les particules à faible densité vont se rassembler au sommet du lit. Ce
fluide est généralement de l'eau.

Il existe différents types de bac à piston, encore appelé "jig", par exemple le bac à piston Denver, le
bac à piston circulaire, le bac à piston Baum et le bac à piston Batac.

Caractéristiques techniques générales (exemples) :

Bac à piston Denver (employé principalement pour les métaux lourds, dans les circuits de


broyage)


fréquence élevée : de 280 à 350/min


granulométrie fine : de 100 µm à 5 mm


application : minéraux lourds et sulfures


surface maximale de prise : 2 x (60 x 90 cm)
débit maximal : 30 t/h.

Bac à piston Batac (employé principalement pour le charbon) :



largeur : jusqu'à 7 m


longueur : jusqu'à 6 m
débit : jusqu'à 1 000 t/h.

58 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2010 : Bac à piston Denver

2.3.1.4.3 Tables à secousses

Utilisations : traitement du charbon, de l'or, des minéraux lourds, du tantale, de l'étain, de la barytine,
des sables à verre, de la chromite, etc.

Principes et architecture : une table à secousse peut être décrite comme une plateforme légèrement
inclinée, dotée de riffles, rectangulaire ou rhombiforme. Elle est généralement en bois ou en fibre de
verre. L'eau et les matériaux solides sont introduits par son bord supérieur. La table vibre
longitudinalement sous l'action de mouvements de poussée lents et de retours rapides. Les minéraux se
déplacent lentement le long de la table, exposés à deux forces. La première force est due au
mouvement de la plateforme et la seconde, à une pellicule d'eau continue. Les minéraux se séparent
alors sur la plateforme, les grains les plus gros et les plus légers étant pris avec les résidus tandis que
les grains les plus petits et les plus denses sont entraînés en direction de la goulotte à concentré située
de l'autre côté de la plateforme. Le concentré peut être séparé en différents produits, par exemple une
fraction de mixtes et un concentré à haute teneur, par des séparateurs réglables situés du côté du
concentré. La table à secousse présente différentes architectures et des variables de fonctionnement qui
régulent le procédé.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 59


Chapitre 1

Figure 2.11 : Table à secousses

2.3.1.4.4 Spirales

Utilisations : diverses applications, principalement pour le traitement des sables à minéraux lourds, de
l'or, de l'étain, du tantale, des sables à verre et des fines de charbon.

Principes et architecture : une spirale consiste en une fosse hélicoïdale d'une section semi-circulaire
modifiée. Les boues sont introduites par le haut de la spirale et pendant leur course hélicoïdale, les
grains sont stratifiés sous l'effet de différents mécanismes, notamment les vitesses de sédimentation
différentielles des particules, les forces centrifuges et l'écoulement interstitiel à travers la couche de
particules en circulation. Les bandes de produits sont évacuées à travers des séparateurs réglables le
long de l'hélice et/ou au niveau de l'extrémité d'évacuation inférieure de la spirale. A l'heure actuelle,
plusieurs types de spirales sont utilisés pur la concentration gravimétrique, tous issus du modèle
original de la "spirale de Humphrey".

Caractéristiques techniques générales :

• granulométrie pouvant être traitée : pour le charbon, de 0,1 à 4 mm, pour les minerais métalliques,


de 0,02 à 1 mm
débit : de 1 à 3 t/h par spirale.

60 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.12 : Batterie de spirales

2.3.1.4.5 Cônes

Outre les cônes de décantation mentionnés à la section 2.3.1.3.1, qui classifient l'alimentation en
fonction de sa granulométrie, les cônes sont utilisés pour la séparation en fonction de la densité.

Utilisations : dans des applications de concentration gravimétrique haute capacité, pour des matières
fines (< 1 mm), par exemple dans le traitement des sables de plage ; dans la préconcentration de
l'étain, du fer et de l'or, dans la récupération de la wolframite et de la chromite, ainsi que dans la
concentration de la magnésite.

Principes et architecture : plusieurs étapes d'enrichissement peuvent être exécutées dans un seul
appareil, cet appareil étant constitué de plusieurs sections coniques empilées verticalement. Dans le
"cône Reichert", par exemple, un cône distributeur vertical distribue l'alimentation à haute densité de
pulpe tout autour d'un cône de concentration retourné. Lorsque l'alimentation s'écoule vers le centre du
cône, les particules de minéraux lourds se séparent pour migrer vers le fond de la pellicule. Une fente
annulaire située à la base du cône concentrateur évacue ce concentré tandis que la fraction de la
pellicule qui s'écoule par-dessus la fente, et qui constitue les résidus, tombe dans le caisson
d'alimentation destiné à la deuxième étape.

Caractéristiques techniques générales :



diamètre du cône : 2 m


teneur en matériaux solides : de 55 à 65 %
débit : de 70 à 100 t/h.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 61


Chapitre 1

Figure 2.13 : Cône Reichert

2.3.1.5 Flottation

Utilisations : il s'agit de la principale technique de séparation utilisée dans le traitement du minerai,


pour les minerais à base de métaux. Initialement employée pour concentrer les sulfures, les minerais
de cuivre, de zinc et de plomb, elle s'utilise aujourd'hui également dans le traitement de minerais non
métalliques, tels que les fines de charbon, la fluorite et le phosphate, la potasse, les oxydes comme la
cassitérite et l'hématite, et les oxydes minéraux comme la cérusite et la malachite.

Principes et architecture : dans la flottation, la séparation des minéraux s'effectue en utilisant les
différences qui existent entre leurs propriétés de surface physico-chimiques. Par exemple, après avoir
été conditionnées avec des réactifs, certaines particules deviennent hydrofuges ou hydrophobes (ou
aérophiles), tandis que d'autres restent hydrophiles. Dans le procédé de séparation sélective, les bulles
d'air se fixent sur les particules hydrophobes (ou aérophiles), soulevant celles-ci jusqu'à la surface de
l'eau et formant une mousse stable qu'on enlève. Les particules hydrophiles restent à l'intérieur de la
pulpe et sont évacuées. Les procédés de flottation consistent généralement en plusieurs étapes
destinées à nettoyer à nouveau les concentrés et à récupérer les minéraux de valeur restants à partir des
résidus.

62 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.14 : Procédé de flottation

Cellules de flottation
Elles sont principalement de deux types : les cellules pneumatiques et les cellules mécaniques.

• les cellules mécaniques sont les modèles classiques les plus fréquemment utilisés dans les
installations de flottation. Elles sont constituées de cuves en acier équipées d'une turbine à
entraînement mécanique qui disperse l'air sous forme de fines bulles et agite la boue. Plusieurs
cellules individuelles sont montées en batterie. La mousse déborde ou est évacuée avec des


palettes mécaniques.
il existe deux types principaux de cellules de flottation pneumatiques : les colonnes de flottation et
la cellule unitaire de flottation pneumatique. Une colonne de flottation est constituée d'un cylindre
d'acier vertical élevé (jusqu'à 15 m) mesurant jusqu'à 3 m de diamètre. La pulpe d'alimentation
pénètre dans le cylindre à environ trois quarts de sa hauteur. L'air pénètre dans la cuve par un
aérateur à bulles situé à l'extrémité inférieure du cylindre. La mousse chargée est lavée par des jets
d'eau avant de sortir du cylindre en passant par-dessus le bord supérieur. Les résidus sont évacués
du cylindre avec les particules hydrophiles par le tuyau d'évacuation de la sousverse. Les machines
unitaires de flottation pneumatiques assurent la collision entre les bulles et les particules à
l'extérieur de la cuve de séparation, dans le tube d'alimentation de la pulpe, au moyen de différents
mélangeurs ou "réacteurs", par injection d'air comprimé dans la pulpe par pompage. Le mélange
triphasique pénètre dans la cuve de séparation, les bulles chargées montant jusqu'au bord supérieur
et quittant alors la cuve, tandis que les résidus sont évacués dans le fond conique.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 63


Chapitre 1

Figure 2.15 : Cellule de flottation mécanique

Figure 2.16 : Cellule de flottation pneumatique

2.3.1.6 Séparation magnétique

Utilisations : élimination des débris de fer, concentration des minéraux ferromagnétiques et


paramagnétiques, purification des sables de verrerie

Principes et architecture : la séparation magnétique s'appuie sur les différentes propriétés


magnétiques des minéraux. En général, les minéraux se répartissent en trois groupes selon leurs
caractéristiques magnétiques : les diamagnétiques, les paramagnétiques ou les ferromagnétiques. Les
diamagnétiques sont des matériaux qui sont repoussés par un aimant et qui, de ce fait, ne peuvent être
séparés par voie magnétique. Les paramagnétiques sont des matériaux qui sont faiblement attirés par
un aimant et peuvent être concentrés dans des "séparateurs magnétiques à haute intensité". Les
ferromagnétiques sont également des matériaux qui sont attirés par un aimant, mais cette attraction est
nettement plus forte que pour les paramagnétiques. Par conséquent, on emploie des "séparateurs
magnétiques à basse intensité" pour les concentrer.

Les séparateurs magnétiques les plus répandus sont les suivants :

• séparateurs basse intensité à voie sèche. Ce sont, entre autres, les séparateurs à tambour utilisés
principalement pour concentrer les sables grossiers (procédé de scheidage) ; les séparateurs à

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Chapitre 3

bandes croisées et les séparateurs à disques, utilisés tous deux dans le traitement des sables ; et les


"poulies magnétiques" utilisées pour l'élimination des débris de fer
séparateurs basse intensité à voie humide : les séparateurs à tambour servent à purifier le milieu
magnétique dans les circuits de séparation en milieu dense (DMS) et à traiter les sables


ferromagnétiques, les bobines magnétiseuses et les bobines démagnétiseuses
séparateurs magnétiques haute intensité à voie sèche : les séparateurs à rouleaux induits sont
utilisés dans la concentration du minerai de phosphate, des sables de verrerie, des sables de plage,


des minerais d'étain et de la wolframite
séparateurs magnétiques haute intensité à voie humide : le séparateur Jones est employé dans le
traitement des minerais de fer à faible teneur contenant de l'hématite.

Figure 2.17 : Séparateurs basse intensité à tambour

2.3.1.7 Séparation électrostatique

Utilisations : concentration des minéraux tels que l'ilménite, le rutile, le zircon, l'apatite, l'amiante,
l'hématite et la potasse.

Principes et architecture : la séparation électrostatique est une méthode qui utilise des forces
exercées sur des corps chargés ou polarisés dans un champ électrique pour effectuer la concentration
de minéraux. En fonction de leur conductivité, différentes particules minérales suivent différentes
trajectoires au sein d'un champ électrique, ce qui permet de les séparer. Les facteurs principaux de ce
procédé sont, entre autres, les caractéristiques mécaniques et électriques du séparateur ainsi que la
taille, la forme, la densité, l'état de surface et la pureté des particules minérales. Ces particules
minérales doivent être absolument sèches et l'humidité de l'air ambiant doit être contrôlée. Les
séparateurs électrostatiques se classent en séparateurs électrostatiques à plaque et en séparateurs
électrostatiques à crible.

2.3.1.8 Triage

Utilisations : séparation des minéraux industriels tels que la magnésite, la barytine, le talc, le calcaire,
le marbre, le gypse, le silex ; récupération de la wolframite et de la scheelite à partir du quartz ;
traitement des minerais d'or, des minerais d'uranium et récupération des diamants.

Principes et architecture : le triage du minerai remonte à l'antiquité. Bien que le triage manuel ne soit
plus aussi répandu aujourd'hui qu'il ne l'était, principalement à cause des quantités importantes de
minerai de faible teneur nécessitant un broyage très fin, il continue d'être utilisé dans les pays isolés ou
sous-développés. Les opérations mécanisées du triage sont le triage photométrique, le triage
radiométrique (avec les minerais d'uranium) et le triage électrique (contrôle de résistance, détecteurs
de métaux).

Le triage photométrique est un procédé qui consiste à séparer le minerai en différentes fractions après
examen optique. Les particules d'alimentation doivent être suffisamment grosses (d'un calibre

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 65


Chapitre 1

généralement supérieur à environ 10 mm), par exemple, pour que le matériel de triage puisse effectuer
la séparation voulue à une vitesse acceptable. Il faut certaines caractéristiques ou combinaisons de
propriétés décelables pour permettre une différenciation entre les matériaux de valeur et les matériaux
sans valeur. La base du trieur photométrique est une source lumineuse et un photomultiplicateur
sensible utilisé dans un système de balayage pour détecter une lumière réfléchie par les surfaces de
l'alimentation. Un circuit électronique analyse le signal du photomultiplicateur, qui varie en fonction
de l'intensité de la lumière réfléchie, et produit des signaux de commande destinés à activer telle ou
telle soupape d'un dispositif de rejet à jet d'air pour éliminer certaines particules sélectionnées au
moyen du procédé analytique.

2.3.1.9 Lixiviation

Utilisations : extraction du sel de roche, de la potasse, de l'or (dissolution de l'or natif dans des
solutions de cyanure) et de l'argent, du minerai d'uranium (dissolution de l'uraninite en solutions de
carbonate), du cuivre ainsi que des substances résiduelles.

Principes et architecture : la lixiviation est une méthode qui consiste à dissoudre de manière
sélective des minéraux de valeur à partir d'un matériau et au moyen d'un lixiviant, généralement une
solution aqueuse, afin d'obtenir une solution enrichie (dotée d'une forte concentration de composés de
valeur). Le minéral ou composé de valeur peut apparaître dans le matériau lixivié sous au moins trois
formes physiques : sous forme de particule libre, sous forme de particule multiphasique dans laquelle
le minéral de valeur est exposé au lixiviant sur au moins une face, et sous forme d'un matériau
inaccessible ceint d'une gangue. Dans les deux premiers cas, le minéral de valeur peut être directement
lixivié.

Il existe plusieurs techniques de lixiviation. Elles comprennent les opérations sur lit fixe, comme la
lixiviation par percolation, la lixiviation en tas et la lixiviation in situ, mais aussi la lixiviation dans
une pulpe en mouvement, comme la lixiviation par agitation (lixiviation en cuve) et la lixiviation sous
pression. Il existe également la lixiviation dite "biologique", qui utilise les bactéries thiobacillus
ferrooxidans et thiobacillus thiooxidans.

Figure 2.18 : Lixiviation en tas

66 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.19 : Cuve de lixiviation

2.3.1.10 Déshydratation

Epaississement
Utilisations : l'épaississement s'utilise de manière généralisée pour la déshydratation préalable des
concentrés et pour la déshydratation des résidus en vue de la récupération d'eau, en raison de son coût
relativement faible et de ses capacités supérieures à celles du filtrage. Dans certaines techniques de
traitement du minerai, on utilise également l'épaississement intermédiaire.

Principes et architecture : l'épaississement est un procédé de sédimentation qui provoque une


augmentation importante de la concentration de la suspension et la formation d'un liquide transparent.
Les épaississeurs sont des cuves dans lesquelles les matériaux solides décantés et épaissis sont évacués
par le fond sous forme de sousverse et le liquide transparent circule jusqu'à un point de débordement
ou un système de goulotte situé dans la partie haute. Ces appareils peuvent être discontinus, comme
l'épaississeur à chicanes, ou continus. Un épaississeur continu consiste généralement en un réservoir
cylindrique constitué d'acier (mesurant généralement moins de 30 m de diamètre), du béton ou d'un
mélange des deux, dont la profondeur varie d'environ 1 à 7 m et le diamètre d'environ 2 à 200 m. Le
réservoir est équipé d'un ou plusieurs bras à rotation radiale, possédant chacun une série de lames. Ces
lames raclent les matériaux solides décantés vers le point d'évacuation de la sousverse. Il existe
plusieurs types d'épaississeur continu, comme les épaississeurs à pont, les épaississeurs à pilier central,
les épaississeurs à traction, les épaississeurs à plateau et les épaississeurs à haute capacité.

Caractéristiques techniques générales :


Epaississeur continu :



diamètre : de 2 à 200 m

 petit épaississeur : de 1:1 à 4:1


diamètre/hauteur :

 gros épaississeur : jusqu'à 10:1

Epaississeur à chicanes :

• surface utile de l'épaississeur à lamelles : jusqu'à 600 m2

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 67


Chapitre 1

Figure 2.20 : Epaississeur continu

Filtration
Utilisations : déshydratation du concentré de flottation, des concentrés magnétiques et de plusieurs
minéraux non métalliques ; séparation de la liqueur-mère des matériaux solides lixiviés dans le
procédé au cyanure ; lavage du gâteau de filtration déshydraté ; clarification de la liqueur-mère
décantée et collecte du précipité.

Principes et architecture : la filtration peut être considérée comme un procédé qui consiste à séparer
des matériaux solides d'un liquide au moyen d'une membrane perméable qui retient les solides mais
qui laisse passer les liquides. La filtration vient souvent après l'épaississement, la pulpe épaissie
pouvant être introduite dans des agitateurs de stockage où des floculants sont parfois ajoutés et à partir
desquels elle est attirée à une vitesse uniforme vers les filtres. Le type de filtre le plus couramment
utilisé dans le traitement du minerai est le "filtre à tourteau", dans lequel le critère principal est la
récupération de grosses quantités de matériaux solides à partir de boues extrêmement concentrées. Les
filtres à tourteau se classent principalement en "filtres sous vide" et en "filtres sous pression", selon le
mode employé pour obtenir la différence de pression requise de part et d'autre du milieu poreux. Ils
peuvent également être du type "discontinu" ou du type "continu".
Les filtres sous pression les plus répandus sont les "filtres presse", qui se présentent sous deux grandes
formes : le filtre presse à plaque et à cadre et la presse à chambre. La pression de fonctionnement de la
presse à plaque et à cadre peut atteindre 25 bar.
D'autre part, il existe plusieurs types de filtres sous vide, comme le "filtre à tambour continu" (dont il
existe de nombreux modèles), le "filtre à disques continu" et le "filtre à courroie horizontale".

Caractéristiques techniques générales :


 dimension de la plaque : jusqu'à 2 m sur 2
filtre presse à plaque et à cadre :

 surface du filtre : au maximum 1500 m2 par machine



 surface du filtre : jusqu'à environ 120 m2
filtre à tambour continu :


 surface de filtre plus étendue par unité de volume : jusqu'à environ 200 m2
filtre à disques continu :

68 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.21 : Filtre presse à plaque et à cadre

Figure 2.22 : Filtre à tambour

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 69


Chapitre 1

Figure 2.23 : Filtre à disques

Centrifugation
A la place des filtres presse à plaque et à cadre, on utilise pour la déshydratation des centrifugeuses à
bol plein.
Leurs caractéristiques techniques générales sont les suivantes :



diamètre du tambour : jusqu'à 1 100 mm


longueur du tambour : jusqu'à 3 300 mm
débit : 15 tonnes/heure max. (sur base sèche)

Lorsque la déshydratation s'effectue par centrifugeuse, les teneurs en solides sont inférieures à celles
obtenue avec des filtres presse à plaque et à cadre. De ce fait, les matériaux déshydratés se comportent
plutôt comme une gelée que comme un tourteau. Pour obtenir les meilleurs résultats, il faut ajouter des
floculants.

2.3.2 Réactifs

Réactifs de flottation
Les réactifs de flottation sont les différents composés chimiques qui sont employés dans le procédé de
flottation pour que l'opération se déroule dans de bonnes conditions. Employés de manière sélective en
fonction du type de minerai, ils comprennent les "collecteurs", les "moussants" et les "régulateurs".

• collecteurs : ce sont des "substances tensioactives", c'est-à-dire des composés organiques qui
s'adsorbent à la surface des minéraux, les rendant hydrophobes et leur permettant d'adhérer aux
bulles. Ils se divisent en composés ionisants et en composés non ionisants. Les collecteurs non
ionisants sont pratiquement insolubles et confèrent aux surfaces des minéraux une forte
hydrophobicité naturelle (principalement le charbon), pour renforcer leurs propriétés hydrofuges.
Les collecteurs ionisants se dissolvent dans l'eau et possèdent une structure hétéropolaire, c'est-à-
dire un groupe non polaire (groupe hydrocarbure) qui possède des propriétés hydrofuges et un
groupe polaire qui se fixe à la surface du minéral. Le collecteur se classe selon le type de groupe
polaire : collecteurs anioniques (carboxylique, sulfates, sulfonates, xanthates et dithiophosphates),
cationiques (amine) ou collecteurs amphotères.

• moussants : ce sont des réactifs qui permettent de maintenir la stabilité de la mousse, par exemple
les acides, les amines et les alcools

• régulateurs ou modificateurs : ce sont des réactifs qui régulent l'opération de flottation. Les
différentes classes sont les activateurs, les dépresseurs ou les modificateurs de pH. Les activateurs

70 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

permettent l'adsorption des collecteurs sur les minéraux en modifiant le caractère chimique des
surfaces minérales. Ces substances sont généralement des sels solubles. Les dépresseurs (silicate
de soude, amidon, quebracho etc.), au contraire, rendent les minéraux hydrophiles et les
empêchent de flotter. Les modificateurs de pH (tels que la chaux, la soude et la soude caustique
pour l'alcalinité, et principalement l'acide sulfurique pour l'acidification) contrôlent le pH de la
pulpe, qui influe de manière importante sur la plupart des étapes du traitement (adsorption des
collecteurs et des dépresseurs, etc.)

• floculants : dans les usines allemandes de traitement de la houille, on utilise des floculants
industriels à base de polyacrylates ou de polyacrylamides.

2.3.3 Effets sur les caractéristiques des résidus

Caractéristiques des résidus


Etape de Distri- Formation Surface % Réactifs pH Influence Propriétés Forme
traitement bution de fines spécifi- soli- du DA de surface des
granulo- que des parti-
métrique cules
Fragmentation X X1 X X2 - - X X X
Criblage X X3 - - - - - - -
Classification X X - X - - X - -
Concent. grav. - - - X - - X - -
Flottation - - - X4 X5 X6 X X -
Sépar. mag. - - - - -7 - X - -
Sépar. élec. - - - - X - X X -
Triage - - - - - - X - -
Lixiviation - - - X X X - X -
Epaississ. - - - X8 X9 - - X -
Filtration - - - X X X10 - X -
1) par exemple, un broyeur agitateur produit plus de fines qu'un broyeur à boulets
2) concassage à sec, procédé par voie humide des broyeurs à tambour et broyeurs agitateur
3) un criblage excessif peut entraîner la formation de fines
4) la flottation est un procédé par voie humide comportant environ 30 à 40 % de solides dans le traitement du
minerai métallique et de 5 à 15 % de solides dans le traitement de la houille, il faut le plus souvent ajouter de
l'eau
5) voir section 2.3.2 pour de plus amples explications
6) élevés ou abaissés
7) généralement sans réactifs, mais pour les fines, il faut parfois utiliser des agents de dispersion à des fins de
désagglomération
8) le pourcentage de matériaux solides diminue évidemment du fait de l'épaississement
9) utilisation fréquente de floculants (voir la section 2.3.2 pour de plus amples explications)
10) par exemple en utilisant des floculants tels que le sulfate d'aluminium ou la chaux, qui modifient le pH

Tableau 2.2 : Effets des étapes de traitement du minerai sur les caractéristiques des résidus

Le criblage et la classification ont une influence indirecte sur la distribution granulométrique et la


formation de fines s'ils sont utilisés en circuit fermé avec broyage, comme un broyeur à boulets en
circuit fermé avec un cyclone. Dans cet exemple, les matières évacuées par le broyeur à boulets sont
envoyées dans un cyclone. La surverse du cyclone a une granulométrie telle que le minéral souhaité
est libéré pour une séparation ou une concentration ultérieures. La sousverse du cyclone, qui nécessite
une réduction supplémentaire de granulométrie, est renvoyée au broyeur. Ici, le classificateur permet
d'empêcher tout surbroyage dans le broyeur.

Il est à noter que pour la séparation magnétique (si elle est effectuée par voie humide) et
gravimétrique, le pourcentage de matériaux solides devra éventuellement être ajusté, et les étapes de
procédé vont donc modifier également ce pourcentage. Toutefois, cela n'a pas d'incidence sur la
gestion des résidus si ces derniers passent par un épaississeur avant d'être déversés dans un bassin.

La colonne intitulée "influence du DA" met en évidence des étapes de traitement qui vont soit
modifier l'accessibilité des sulfures (comme la fragmentation) soit modifier la teneur en sulfures des

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 71


Chapitre 1

résidus (ainsi, la séparation électrostatique peut éliminer une partie de la pyrite). L'influence du DA
sur la flottation peut être à la fois positive (élimination des sulfures dans le concentré) et négative
(élimination d'autres minéraux et les sulfures restent dans les résidus). La fragmentation a
principalement pour effet de rendre les minéraux sulfurés plus accessibles et donc de favoriser le
phénomène de DA.

Il est évident que la fragmentation modifie les propriétés de surface. En réalité, toutes les étapes de
traitement qui comportent l'adjonction de réactifs ont une incidence sur les propriétés de surface.

2.3.4 Techniques et procédés

2.3.4.1 Raffinage de l'alumine

Le raffinage de l'alumine est un procédé qui utilise la bauxite comme matière première pour produire
de l'alumine. L'alumine est un matériau granulaire blanc dont l'appellation correcte est "oxyde
d'aluminium". Le procédé de raffinage Bayer, employé dans les raffineries d'alumine du monde entier,
se déroule en quatre étapes : la digestion, la clarification, la précipitation et la calcination.

L'alumine est transformée en aluminium par fusion, ces techniques étant décrites dans le document
BREF relatif aux industries des métaux non ferreux [35, BEPRIP, 2001]

La digestion (dissolution) de l'hydrate d'aluminium (Al2O3·3H2O) à partir de la bauxite s'effectue sous


pression dans de l'hydroxyde de sodium à haute température (autour de 250 °C). Les matières
insolubles, sable et boues rouges, sont séparées par cyclonage, décantation et, après lavage et
filtration, sont déposées dans l'IGR. L'hydrate d'aluminium est précipité sous forme d'une boue
blanche et séché (calciné) pour produire de l'alumine (Al2O3), un produit cristallin blanc dont les
particules mesurent environ 90 µm de diamètre. Il faut de quatre à six tonnes de bauxite pour produire
deux tonnes d'alumine et par la suite, une tonne d'aluminium [22, Aughinish, ].

72 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.24 : Schéma de traitement type du procédé Bayer

Ce procédé se déroule généralement à proximité du site de l'exploitation mais il existe en Europe des
sites où la bauxite est transformée en alumine sur le lieu même de la fonderie d'aluminium ou dans des
raffineries d'alumine indépendantes.

Pour en savoir plus sur le raffinage de l'alumine, le lecteur peut consulter la page suivante :
http://www.world-aluminium.org/production/refining/.

2.3.4.2 Lixiviation de l'or au cyanure

A proprement parler, la lixiviation est plus un procédé hydrométallurgique qu'une technique type de
traitement du minerai. Toutefois, dans le cas de la lixiviation de l'or, elle s'applique au minerai tout
venant ou s'intègre aux autres étapes de traitement du minerai (par exemple après la fragmentation et
la séparation gravimétrique ou la flottation). Par conséquent, la lixiviation est généralement considérée
comme faisant partie du traitement du minerai. D'autres minéraux peuvent être lixiviés, de même
qu'on utilise d'autres lixiviants que le cyanure (le sel, par exemple, peut être lixivié ou dissous avec de
l'eau et le cuivre peut être lixivié avec de l'acide sulfurique), mais en raison de la haute toxicité du
cyanure et des inquiétudes du public quant à son utilisation dans le secteur minier, le présent chapitre

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 73


Chapitre 1

traitera plus particulièrement de l'utilisation du cyanure dans la lixiviation de l'or. On notera,


cependant, que le cyanure peut également servir à la flottation des sulfures, comme dépresseur de la
pyrite (FeS2).
Le passage ci-après, relatif à l'utilisation du cyanure pour la lixiviation de l'or, est extrait, sauf
indication contraire, du "Code international de gestion du cyanure pour la fabrication, le transport et
l'utilisation du cyanure dans la production de l'or" (www.cyanidecode.org). Des informations relatives
à la chimie du cyanure et aux méthodes de prélèvement et d'analyse ont été téléchargées depuis ce site
et intégrées à l'annexe 1.

Utilisation du cyanure dans l'industrie de l'or


L'or est généralement présent au sein des minerais dans de très faibles concentrations, inférieures à
10 g/t ou 0,001 %. A de telles concentrations, le recours à des procédés d'extraction
hydrométallurgiques, c'est-à-dire reposant sur la chimie aqueuse, est la seule méthode
économiquement viable pour extraire l'or du minerai. En général, la récupération de l'or par voie
hydrométallurgique comporte une étape de lixiviation lors de laquelle l'or est dissous dans un milieu
aqueux, étape suivie de la séparation de la solution contenant de l'or des résidus ou de l'adsorption de
l'or sur du charbon actif, et enfin de la récupération de l'or soit par précipitation, soit par élution et
électrorécupération (voir figure ci-après).

Figure 2.25 : Les principes de la récupération de l'or par lixiviation

Un circuit de séparation gravimétrique est souvent incorporé dans ce procédé après la fragmentation,
pur récupérer les particules d'or suffisamment grosses (> 30 µm) avant lixiviation. L'utilisation de la
séparation gravimétrique dans le domaine de la récupération de l'or est en train d'évoluer rapidement,
vers des granulométries de plus en plus fines (voir chapitre 6).

L'or fait partie des métaux nobles et en tant que tel, il n'est pas soluble dans l'eau. La présence d'un
complexant comme le cyanure, qui stabilise l'espèce aurifère en solution, et d'un oxydant comme
l'oxygène, est nécessaire à la dissolution de l'or. Pour cette dissolution, la quantité de cyanure en
solution peut ne pas dépasser 350 mg/l ou 0,035 % (100 % NaCN).

74 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Il existe d'autres agents complexants pour l'or, comme le chlorure, le bromure, la thio-urée et le
thiosulfate, mais ils forment des complexes moins stables et il faut alors des conditions plus agressives
pour dissoudre l'or. Ces réactifs sont souvent plus onéreux à utiliser et/ou présentent également des
risques pour la santé et l'environnement. Cela explique la prédominance du cyanure, qui reste le
principal réactif pour la lixiviation de l'or à partir de minerais.

Préparation du minerai
Le but de la préparation du minerai est de présenter le minerai au lixiviant (la solution aqueuse de
cyanure) sous une forme qui garantira la récupération la plus économique et la meilleure possible de
l'or. La première étape de la préparation du minerai est celle du concassage et du broyage, qui diminue
la granulométrie du minerai et libère l'or en vue de sa récupération.

Du minerai contenant de l'or libre ne permettra pas forcément de récupérer une quantité suffisamment
importante uniquement au moyen de la lixiviation par cyanuration, et peut nécessiter un procédé de
récupération par gravité, qui consiste à récupérer l'or libre avant de soumettre le reste de l'or à une
lixiviation par cyanuration.

Les minerais aurifères qui contiennent de l'or associé à des minéraux sulfurés ou carbonés nécessitent,
outre une réduction de leur granulométrie, un traitement supplémentaire avant que l'or ne soit
récupéré. La quantité d'or récupéré à partir d'un minerai sulfuré est faible parce que le cyanure va
lixivier de préférence les minéraux sulfurés plutôt que l'or et parce que le cyanure est consommé par la
formation de thiocyanate. Ces minerais sont soumis à un procédé de concentration tel que la flottation,
puis d'un second procédé destiné à oxyder les sulfures, ce qui limite leur interaction avec le cyanure au
cours de la cyanuration de l'or. Les minéraux carbonés vont adsorber l'or après sa dissolution. Pour
empêcher cela, le minerai est oxydé avant d'être lixivié. Le procédé de lixiviation peut également être
modifié pour contrer cet effet, par l'adjonction de charbon actif qui va adsorber l'or en priorité.

Lixiviation avec des solutions aqueuses de cyanure


On lixivie l'or dans du cyanure aqueux en l'oxydant avec un oxydant tel que l'oxygène dissous et en le
complexant avec du cyanure pour former un complexe or-cyanure. Ce complexe est extrêmement
stable et la quantité de cyanure nécessaire n'est que très légèrement supérieure aux conditions
stoechiométriques. Toutefois, dans la pratique, la quantité de cyanure utilisée dans les solutions de
lixiviation est fonction de la présence d'autres consommateurs de cyanure et de la nécessité
d'augmenter la vitesse de lixiviation pour attendre des niveaux acceptables.

Dans la pratique, les concentrations de cyanure utilisées vont généralement de 300 à 500 mg/l (de 0,03
à 0,05 % de NaCN), selon la minéralogie du minerai. L'or est récupéré par lixiviation en tas ou par
lixiviation sous agitation de pulpe.

Dans la lixiviation en tas, le minerai ou les fines agglomérées sont empilés sous forme de tas sur un
matelas recouvert d'une membrane imperméable. Le terme "lixiviation en vrac" est parfois appliqué à
la lixiviation en tas du minerai non concassé. Une solution de cyanure est introduite sur le tas par des
arroseurs ou par un système d'irrigation en goutte à goutte et la solution pénètre dans le tas par
percolation, lixiviant ainsi l'or du minerai. La solution aurifère est récupérée sur la membrane
imperméable et acheminée vers des installations de stockage pour y subir d'autres traitements. La
lixiviation en tas est intéressante du fait de son faible coût d'investissement, mais c'est un procédé lent
et le rendement d'extraction de l'or, lui aussi, est relativement faible.

Dans un circuit classique de broyage et de lixiviation sous agitation, le minerai est broyé dans des
broyeurs semi-autogènes, à boulets ou à barres jusqu'à une consistance de sable ou de poudre. Le
minerai broyé est amené sous forme de boue dans une série de cuves de lixiviations. Cette boue est
agitée dans les cuves de lixiviation, par voie mécanique ou par injection d'air, pour augmenter le
contact du cyanure et de l'oxygène avec l'or et pour améliorer le rendement du procédé de lixiviation.
Comme cela est indiqué précédemment, le cyanure dissout l'or du minerai et forme un complexe or-
cyanure stable.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 75


Chapitre 1

On augmente le pH de la boue à une valeur de 10 à 11 en utilisant de la chaux à l'entrée du circuit de


lixiviation pour empêcher, lors de l'adjonction du cyanure, que du cyanure d'hydrogène gazeux ne se
dégage et pour garantir que le cyanure va rester dans la solution et donc qu'il sera présent pour
dissoudre l'or. La boue peut également faire l'objet d'un autre préconditionnement, par exemple une
préoxydation à l'entrée du circuit, avant l'adjonction du cyanure.

Utilisé comme oxydant à la place de l'air, l'oxygène a l'avantage d'augmenter la vitesse de lixiviation
et de diminuer la consommation de cyanure par suite de l'inactivation de certaines des espèces
consommatrices de cyanure qui sont présentes dans la boue.

Lorsqu'on utilise du charbon pour récupérer l'or dissous, on introduit du charbon hautement actif dans
le procédé, soit directement dans les cuves de lixiviation (procédé appelé lixiviation au charbon actif,
"Carbon in Leach" ou CIL), soit dans des cuves séparées après lixiviation (procédé appelé carbone en
pulpe, "Carbon-In-Pulp" ou CIP). Le charbon actif adsorbe l'or dissous de la composante en solution
de la boue de lixiviation, le concentrant ainsi en une masse plus petite de matériaux solides. On sépare
ensuite le charbon de la boue par criblage et on le soumet à une transformation supplémentaire pour
récupérer l'or adsorbé, comme décrit ci-après.

Si on n'utilise pas de charbon pour adsorber l'or dissous dans la boue de lixiviation, il faut séparer la
solution aurifère de la composante solide de la boue, au moyen d'appareils de filtration ou
d'épaississement. La solution obtenue, appelée liqueur-mère, est ensuite soumise à une transformation
supplémentaire (autre que l'adsorption sur charbon actif) destinée à récupérer l'or dissous, comme cela
est expliqué dans le paragraphe sur la récupération de l'or.
Les matériaux dont l'or a été extrait par adsorption ou par séparation liquides/solides sont appelés
"résidus". Soit on assèche ces résidus pour récupérer l'eau et le réactif cyanuré résiduel, soit on les
traite pour neutraliser ou récupérer le cyanure, soit on les envoie directement dans une IGR (voir
section 3.1.6.3).

Récupération de l'or dissous


On récupère l'or à partir de la solution en ayant recours à la cémentation sur poudre de zinc (procédé
dit de "Merrill-Crowe") ou par une première concentration de l'or par adsorption sur charbon actif,
suivie d'une élution et d'une cémentation sur zinc ou d'une électrorécupération. Pour que la
cémentation soit efficace, il faut une solution transparente, que l'on prépare généralement par filtration
ou par décantation à contre-courant. Ces procédés sont onéreux, et ils ont été remplacés par des
procédés qui utilisent l'adsorption de l'or dissous sur du charbon actif. Cette adsorption s'obtient par
une mise en contact du charbon actif avec la pulpe agitée. Cette opération peut s'effectuer au cours de
la lixiviation de l'or avec le procédé de lixiviation au charbon actif ou CIL, ou après une lixiviation
effectuée par un procédé de carbone en pulpe, ou CIP. Du charbon actif en contact avec une pulpe
aurifère permet généralement de récupérer plus de 99,5 % de l'or de la solution en 8 à 24 heures. On
sépare ensuite le charbon chargé de la pulpe au moyen de cribles qui sont balayés par l'air ou par voie
hydrodynamique pour empêcher le colmatage par des particules de charbon d'une granulométrie
proche. Cette séparation des particules de minerai (généralement < 100 µm) des particules de carbone
plus grosses (> 500 µm) représente un coût en capital nettement inférieur à celui de la filtration qu'il
faut mettre en oeuvre lorsqu'on utilise la technique de Merril-Crowe.

Ensuite, soit on épaissit le minerai stérile fin, c'est-à-dire les résidus, pour séparer la solution contenant
du cyanure pour récupérer ou détruire le cyanure, soit on l'envoie directement à l'IGR, où la solution à
base de cyanure est souvent recyclée en direction de l'installation de lixiviation.

L'or adsorbé sur le charbon actif est récupéré du charbon par élution, généralement à l'aide d'une
solution aqueuse de cyanure chaude et caustique. Le charbon est ensuite régénéré et renvoyé dans le
circuit d'adsorption où l'or est récupéré de l'éluat soit par cémentation sur zinc, soit par
électrorécupération. Ce concentré d'or est ensuite calciné, s'il contient des quantités importantes de
métaux communs, soit directement fondu et raffiné pour produire un lingot d'or contenant
généralement de 70 à 90 % d'or. Ce lingot fait ensuite l'objet d'un raffinage supplémentaire par
chloration, fusion et électroraffinage pour obtenir une finesse de 99,99 % ou de 99,999 %. Les

76 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

procédés récents utilisent l'extraction au solvant pour produire de l'or de haute pureté directement à
partir des éluats de charbon actif, ou après une lixiviation intensive des concentrés par gravité.

Déroulement du procédé et environnement


Les éléments suivants sont à l'origine des rejets de cyanure dans l'environnement :



CN rejeté dans l'air sous forme de HCN


eaux de percolation des bassins de résidus
déversements des bassins de résidus, nécessaires au maintien du bilan hydrique global.

Les tentatives d'optimisation de l'économie du procédé font partie d'une exploitation normale. Elles
coïncident avec l'objectif de réduction des effets du cyanure sur l'environnement et de la
consommation de cyanure. L'économie du procédé est sensible à la quantité de cyanure consommée
par celui-ci. Augmenter l'apport en cyanure peut avoir un effet à "double détente" ; en effet, les coûts
d'exploitation vont augmenter à cause des quantités de cyanure supplémentaire qu'il faudra acheter
mais aussi à cause des quantités plus importantes de cyanure qu'il faudra détruire ou recycler avant de
les évacuer sous forme d'effluents. Le cyanure classé comme "consommé" du point de vue du procédé
peut être toujours actif du point de vue de l'environnement comme ce peut être le cas, par exemple,
pour les complexes cuivre et cyanure.

2.4 Techniques de traitement du minerai

Les possibilités de gestion des résidus et des stériles sont nombreuses. Les méthodes les plus courantes
sont les suivantes :



stockage à sec des résidus épaissis,


déchargement des résidus ou stériles plus ou moins secs sur des terrils ou à flanc de collines,
remblayage de mines souterraines ou à ciel ouvert ou construction de digues de retenue avec les


résidus ou stériles,


rejet des résidus dans les eaux de surface (mer, lac, rivière, etc.) ou souterraines.
emploi des résidus ou stériles comme matériau destiné à l'aménagement des sols (agrégats, par


exemple) ou pour la restauration,
rejet des boues dans des bassins,

Les résidus sont entreposés sur des terrils ou parfois déchargés à flanc de colline.

La présente section décrit les modes d'application de ces différentes techniques.

2.4.1 Caractéristiques des matériaux présents dans les installations de


gestion des résidus et des stériles

La présente section est extraite du manuel technique britannique intitulé "Spoil heaps and lagoons"
(terrils et bassins de décantation) [130, N.C.B., 1970].

2.4.1.1 Résistance au cisaillement

Lors de la conception d'un terril ou d'une digue de retenue, la caractéristique la plus importante de tout
résidu ou stérile est sa résistance au cisaillement. Normalement, les paramètres de résistance au
cisaillement qui servent à effectuer une analyse de stabilité sont ceux qui sont liés à la contrainte
effective, c'est-à-dire la cohésion effective et l'angle effectif de résistance au cisaillement. Des
variations relativement faibles dans les paramètres de résistance au cisaillement utilisés peuvent avoir
une incidence importante sur le facteur de sécurité. C'est pourquoi les essais de résistance sont réalisés
sur un nombre raisonnable d'échantillons.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 77


Chapitre 1

2.4.1.2 Autres caractéristiques

Les autres caractéristiques importantes qui interviennent sur la stabilité d'une installation sont les
suivantes :



la distribution granulométrique, du fait qu'elle influe sur la résistance au cisaillement


la densité


la plasticité


la teneur en humidité
la perméabilité. En fonction de leur conductivité hydraulique ou de leur coefficient de perméabilité
k (en m/s), les résidus et les stériles se classent en cinq groupes conformément à la norme DIN

 très haute perméabilité :


18130, partie 1 :
> 1 x 10-2
 haute perméabilité : 1 x 10-4 - 1 x 10-2
 perméabilité : 1 x 10-6 - 1 x 10-4
 faible perméabilité : 1 x 10-8 - 1 x 10-6
 très faible perméabilité : < 1 x 10-8
• la consolidation : le degré et la vitesse de décantation des résidus et des stériles sous charge sont


liés à la caractéristique de consolidation du sol
la porosité.

2.4.2 Digues de retenue

Les digues de retenue sont des structures de surface dans lesquelles sont entreposées les boues. Ce
type d'IGR est généralement utilisé pour les résidus issus d'un traitement par voie humide. Les bassins
sont constitués de 20 à 40 % de matériaux solides en poids, mais des niveaux de 5 à 50 % de solides
sont connus.

La figure ci-après représente une vue en coupe transversale d'une digue de retenue et illustre le cycle
de l'eau de ce type d'IGR.

Figure 2.26 : Cycle de l'eau d'une digue


modifiée par rapport à [11, EPA, 1995]

La section ci-après, relative aux digues de retenue, est principalement extraite du bulletin n° 106 de la
CIGB [8, CIGB, 1996]. D'autres références sont mentionnées, le cas échéant.

La grande majorité des résidus sont gérés à terre. Cela implique qu'il faut choisir une parcelle de
terrain sur laquelle les résidus vont être stockés sur une longue période au fur et à mesure qu'ils sont

78 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

produits par l'usine de traitement du minerai et ensuite pour une durée indéterminée, à moins qu'ils ne
soient récupérés pour d'autres traitements. Le dépôt doit être protégé de tout dommage physique
provoqué par le débit sortant et il ne doit polluer ni les environs, ni les cours d'eau locaux, ni la nappe
phréatique, ni l'atmosphère.

Les résidus sont acheminés depuis l'installation sous forme de boues et sont susceptibles, par
conséquent, de rester à l'état de suspension ou de se transformer en liquide. Il faut donc contenir la
masse déposée de manière à empêcher tout écoulement des matériaux en dehors de la zone désignée.
Dans la plupart des bassins de résidus, les matériaux solides se décantent de la boue après déversement
et le bassin est donc composé de matériaux solides décantés et d'eau gravitaire. Il peut être complété
par les eaux de ruissellement naturelles, les entrées d'eaux souterraines ou les précipitations directes.
Le liquide gravitaire peut être renvoyé à l'usine de traitement pour être réutilisé, stocké dans un bassin
de retenue pour une utilisation ultérieure ou pour être éliminé par évaporation, ou il peut être déversé
dans les cours d'eau de surface, souvent après traitement.

Les principaux modes d'aménagement des digues de retenue se classent de la manière suivante :



excavation existante


en vallée


en dehors d'une vallée
en terrain plat.

Figure 2.27 : Illustration d'un bassin de résidus aménagé dans une excavation existante
[8, CIGB, 1996]

La photo ci-après représente un exemple concret de ce type d'IGR.

Figure 2.28 : Photo d'un bassin de résidus aménagé dans une excavation existante

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 79


Chapitre 1

Les deux figures ci-après illustrent un bassin de résidus implanté en vallée et un bassin implanté en
dehors d'une vallée

Figure 2.29 : Illustration d'un bassin de résidus implanté en vallée


[8, CIGB, 1996]

Figure 2.30 : Illustration d'un bassin de résidus implanté en dehors d'une vallée
[8, CIGB, 1996]

Un bassin de résidus construit sur un terrain plat est souvent appelé "paddock", ou halde de minerai.
La photo ci-après donne un aperçu des paddocks utilisés dans les mines d'or d'Afrique du Sud.

80 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.31 : Bassin de résidus en terrain plat (photo : AngloGold, division Afrique du Sud)
[8, CIGB, 1996]

Pour chaque bassin de résidus, plusieurs activités doivent être envisagées :



transport des résidus de l'usine de traitement du minerai à la digue,


installation de digues de retenue,
mise en place de systèmes de dérivation pour les eaux de ruissellement naturelles autour et au


travers de la digue,


dépôt des résidus à l'intérieur de la digue,


élimination de l'eau gravitaire en excès,


protection de la zone avoisinante contre les incidences sur l’environnement,


instruments et systèmes de surveillance permettant l'inspection de la digue,
aspects à long terme (fermeture et entretien après fermeture).

Certaines de ces activités sont abordées dans les sections ci-après. Par ailleurs, certains aspects de
l'écoulement des eaux de percolation et de la prise en compte d'une crue de référence sont introduits.
Ces deux aspects ont des incidences sur plusieurs des activités recensées ci-dessus.

2.4.2.1 Systèmes de transport des résidus boueux

Le transport des résidus boueux de l'usine jusqu'à l'IGR se fait généralement par pipeline. Dans
certains cas, on peut avoir recours à l'acheminement par canalisation à écoulement libre, qui revient
moins cher. Le pipeline est rarement enterré. Il arrive parfois que les résidus boueux soient transportés
depuis le site de traitement du minerai jusqu'à l'IGR par camion.

2.4.2.2 Digues de retenue

Les matériaux et les méthodes de construction employés pour construire une digue peuvent être très
variables en fonction des besoins particuliers du site, de la disponibilité des matériaux ainsi que des
politiques de financement et d'exploitation de l'installation dans son ensemble.

En règle générale, une digue de retenue se compose de trois parties :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 81


Chapitre 1

1. une partie amont qui est capable de retenir les résidus sans pénétration ou érosion excessive par
les résidus proprement dits (par exemple du sable compacté)
2. une partie intermédiaire, ou cœur, qui laisse passer les eaux de percolation à travers la structure
de manière contrôlée et ne peut ni s'effondrer ni être bouchée par des fines (roche ou pierre à
filtre concassée) et
3. une partie aval qui assure la solidité et la stabilité du pied et qui va rester "sèche" en toutes
circonstances (par exemple du sable compacté à haute densité). Dans certains cas, il peut être
nécessaire d'incorporer des membranes artificielles (toiles filtrantes) entre les principales parties
de la structure, en cas de risque de forte percolation et de déplacement des fines.

Les digues se classent selon les types suivants :


 digue classique
digues imperméables (à retenue d'eau)

 digue classique construite par étapes


 digue classique construite par étapes avec zone amont de faible perméabilité.


 digue avec cœur de faible perméabilité constitué de résidus
digues perméables

 digue avec résidus au sein de la structure


 construction par la méthode ascendante avec plage ou paddock.

Ces différents types sont décrits de manière succincte ci-après.

On notera que le terme "plage" employé dans le contexte de la gestion des résidus boueux en bassin
désigne la zone de résidus engendrée par la fraction solide décantée des résidus boueux d'un bassin qui
n'est pas recouverte d'eau gravitaire et qui se situe entre le bord de l'eau gravitaire et le sommet de la
digue.

Le but de cette plage est d'établir une zone de résidus "secs" contre la face amont des digues de
retenue, pour deux raisons importantes :

1. pour empêcher l'eau d'attendre le sommet de la digue, ce qui pourrait provoquer l'érosion de la
face interne ou, ce qui est plus grave, conduire à des fuites excessives à travers la digue qui
risqueraient d'entraîner un phénomène de "renard" (piping) voire la rupture ou l'effondrement de
la structure ;
2. pour permettre une séparation "naturelle" entre les particules grossières et les particules plus
fines des résidus. Lorsque les résidus sont déversés à l'intérieur d'une digue par suspension dans
l'eau (c'est le cas le plus fréquent), les particules de plus grande dimension ont tendance à se
décanter plus rapidement. Au fur et à mesure qu'elles s'assèchent et se consolident, leur densité
va généralement augmenter au fil du temps, contribuant ainsi à stabiliser la structure dans son
ensemble.

La photo ci-après montre l'exemple d'une plage située au niveau d'un bassin de boues rouges dans une
raffinerie d'alumine. La face amont et le sommet de la digue apparaissent dans la partie gauche et l'eau
gravitaire dans la partie droite. La partie en rouge située au milieu constitue la "plage".

82 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.32 : Exemple de plage dans le bassin de boues rouges d'une raffinerie d'alumine

Digue classique
La construction d'une digue de ce type est entièrement terminée lorsque les résidus sont déversés sur le
site. Par conséquent, ils ne peuvent servir à sa construction. On construit une digue classique lorsqu'il
s'agit de retenir à la fois les résidus et l'eau gravitaire pendant toute la période qui va du début de la
gestion des résidus jusqu'à la fermeture du site concerné.

Figure 2.33 : Digue classique


[8, CIGB, 1996]

La recharge en remblai a pour but d'augmenter la solidité globale de la digue mais également de
protéger le cœur de l'érosion (par le vent et l'eau) et de l'action des vagues de l'eau gravitaire.

Une partie centrale classique, ou cœur, est illustrée sur la figure ci-dessus, mais il existe de
nombreuses possibilités analogues à celles des digues destinées à la seule retenue d'eau. Cela étant, en
règle générale, une digue doit être capable :



de contrôler le passage de l'eau


de supporter les charges exercées par les résidus et l'eau de la retenue
de transmettre les eaux de percolation de manière efficace et sans laisser passer les matériaux
solides (système de filtration).

Digue classique construite par étapes


Sa construction est similaire à celle d’une digue classique, mais son coût initial en capital est plus
faible, les étapes étant conçues de telle sorte que les frais soient répartis de manière plus égale tout au
long de la période de dépôt.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 83


Chapitre 1

Figure 2.34 : Digue classique construite par étapes


[8, CIGB, 1996]

Digue construite par étapes avec cœur amont


Si les résidus en dépôt se trouvent à proximité ou au-dessus du niveau de l'eau gravitaire de la retenue,
la zone de faible perméabilité du cœur de la digue peut être placée sur la face amont. Cette possibilité
résulte du fait que le cœur est protégé contre l'érosion et l'action des vagues par les résidus.

Figure 2.35 : Digue classique construite par étapes avec zone de faible perméabilité
[8, CIGB, 1996]

Digue avec zone centrale de faible perméabilité constituée de résidus


Lorsque tout ou partie du dépôt de résidus s'effectue depuis la digue, une plage de résidus peut se
former. Il est alors possible que cette plage de résidus constitue à elle seule la zone moins perméable
du système.

84 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.36 : Digue avec zone centrale de faible perméabilité


[8, CIGB, 1996]

Cet aménagement n'est possible que si l'afflux d'eau ne permet pas au niveau des eaux de retenue de
dépasser le niveau supérieur de la plage et d'arriver, par conséquent, contre les matériaux plus
perméables de la digue. Ce type d'aménagement doit donc faire l'objet d'une surveillance permanente.

Pour un tel aménagement, il faut construire une barrière imperméable (C) dans la digue d'amorçage,
jusqu'à ce que la plage se soit développée à une distance suffisamment éloignée de la digue
proprement dite.

Digue avec résidus au sein de la structure


Dans cet aménagement, les résidus servent non seulement de barrière contre l'eau mais également de
matériau de construction de la digue. Dans le cas présent, la sousverse plus grossière de l'hydrocyclone
est destinée à la structure, les fines de l'hydrocyclone étant déversées dans le bassin et constituant la
plage.

Figure 2.37 : Rangée d'hydrocyclones sur le sommet d'une digue

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 85


Chapitre 1

Pour en savoir plus sur les hydrocyclones, le lecteur pourra se reporter à la section 2.3.1.3.2

Lorsqu'on envisage la construction progressive de ce type de digue, il existe trois méthodes


principales :



la méthode ascendante


la méthode descendante
la méthode longitudinale

De telles méthodes permettent de construire la digue par étapes, ce qui réduit le coût initial en capital.
La figure ci-après illustre ces différentes méthodes.

Figure 2.38 : Types de digues élevées de façon séquentielle avec les résidus au sein de la structure
[11, EPA, 1995]

Méthode ascendante au moyen de résidus de cyclones


Cette méthode, qui consiste à utiliser la fraction grossière des résidus, est très économique car elle
conduit seulement à la formation d'une mince zone externe de ces matériaux.

Figure 2.39 : Méthode ascendante au moyen de résidus de cyclones


[11, EPA, 1995]

86 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

La photo ci-après représente une digue construite selon la méthode ascendante. La digue proprement
dite est constituée de remblai d'emprunt, contrairement à l'exemple ci-dessus où on utilise des résidus
de cyclones.

Figure 2.40 : Digues élevées par la méthode ascendante sur le site d'Aughinish

Le principal inconvénient de cette méthode a été, dans le passé, la stabilité physique de la digue et sa
tendance à la liquéfaction. Des mesures doivent être prises pour contrôler la nappe phréatique, ce qui
passe par un drainage correct. Par ailleurs, les résidus exposés qui sont employés pour la construction
de la digue ne doivent pas présenter de risque de DA.

Méthode descendante
La fraction grossière des résidus, séparée par l'hydrocyclone, peut être utilisée pour former la structure
de la digue tout entière ou une grande partie de celle-ci. La taille de l'hydrocyclone et choisie de telle
sorte qu'une batterie d'hydrocyclones fonctionnant en parallèle puissent traiter l'ensemble des résidus.
La conduite d'acheminement des résidus et la batterie de prises d'hydrocyclone se trouvant initialement
sur le sommet de la digue d'amorçage, la sousverse est évacuée en aval pour former la digue et la
surverse est déversée dans le bassin, comme le montre la figure ci-après.

Figure 2.41 : Construction d'une digue par la méthode descendante au moyen d'hydrocyclones
[11, EPA, 1995]

Cette méthode est appelée méthode descendante parce qu'au fur et à mesure que la digue monte en
hauteur, le sommet descend ou se déplace vers l'aval.

Méthode longitudinale
La construction par la méthode longitudinale nécessite un volume considérable de résidus grossiers
pour la digue, et une surface de sol sous l'emprise de celle-ci. Lorsque la proportion de résidus
grossiers séparée par hydrocyclonage est insuffisante pour permettre à la digue de rester en avance par
rapport à la montée du niveau des eaux de retenue, il faut éventuellement compléter la zone de résidus

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 87


Chapitre 1

par une zone de matériaux d'emprunt. Comme autre possibilité, la partie amont de la digue peut être
composée de la plage des résidus déposés. Cette possibilité est due au fait que la face amont de la
digue est soutenue de manière progressive par la montée des résidus. La structure résultante est
illustrée sur la figure ci-après, cette méthode étant généralement appelée "méthode longitudinale".

Figure 2.42 : Méthode longitudinale


[11, EPA, 1995]

Construction par la méthode ascendante avec plage ou paddock


Cette méthode classique de construction de digue de retenue utilise une plage et non un hydrocyclone
pour trier les résidus par taille. Elle exploite au maximum les résidus proprement dits pour assurer leur
confinement, et peut constituer le système de gestion des résidus le plus économique qui soit. Ce
système consiste à former une plage adéquate en contrôlant le déploiement des aménagements de
déversement et en contrôlant la durée de déversement des matériaux depuis chaque point.

2.4.2.3 Dépôt en bassin

Mise en dépôt hydraulique


Les résidus sont injectés dans le bassin avec 5 à 50 % de matériaux solides. Dans certaines
applications, notamment celles qui emploient des digues classiques, le système de déversement des
résidus dans le bassin peut prendre la forme d'un système à point unique et à extrémité ouverte.
Dans d'autres cas, une méthode de dépôt plus contrôlée peut être souhaitable. Celle-ci peut intégrer des
systèmes de déversement par ligne ou par périmètre ou l'utilisation d'hydrocyclones [21, Ritcey,
1989]. Pour les digues de retenue construites de manière progressive, les systèmes de déversement
dépendent de la méthode de construction choisie pour la digue.

L'augmentation de densité des matériaux mis en dépôt s'accélère sous l'action du drainage et de
l'évaporation. Par conséquent, l'efficacité de stockage peut être améliorée lorsque le dépôt s'effectue
sur une plage.

Mise en dépôt après épaississement


Les résidus épaissis ont une teneur en solides de plus de 50 %. Cela permet d'améliorer l'efficacité du
stockage, en termes de volume de stockage par rapport à la hauteur de la digue, étant donné que l'angle
de dépôt augmente en même temps que la teneur en matériaux solides des résidus. Les appareils
utilisés pour épaissir les résidus sont des épaississeurs et/ou des filtres.

88 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Techniques spéciales
Pour des résidus très fins, on peut employer des techniques spéciales, comme l'adjonction de
particules plus grossières ou de floculants.

Dans certains cas, il est nécessaire de déposer la totalité des résidus sous l'eau (notamment les résidus
qui comportent un risque de DA ou de graves problèmes de poussières). Ce procédé est appelé "dépôt
subaquatique".

2.4.2.4 Elimination de l'eau gravitaire

Pendant toute la durée d'aménagement de la retenue, l'objectif est généralement de maintenir le bassin
d'eau gravitaire à un niveau aussi bas que possible comme moyen de gestion du risque. Il convient
toutefois de mettre cet objectif en balance avec d'autres facteurs, par exemple le fait que les résidus
mettent un certain temps à se décanter dans le bassin. Par ailleurs, dans certains cas, l'eau doit rester
pendant un certain temps à l'intérieur de la digue afin de permettre la dégradation des produits
chimiques industriels. Une saturation en eau des résidus peut également s'avérer nécessaire pour éviter
la formation de poussières.

L'utilisation d'un bassin de clarification peut être un bon compromis, entre la nécessité de maintenir le
bassin à un niveau bas et les exigences contradictoires de laisser une certaine quantité d'eau dans le
bassin. Ce système permet la décantation des schlamms fins et la dégradation des produits chimiques
industriels, tout en conservant à un niveau minimum la hauteur d'eau à l'intérieur de cette même digue
qui contient les résidus décantés.

La condition essentielle pour assurer une élimination correcte de l'eau est la présence d'un dispositif de
sortie dont le niveau effectif puisse être réglé au fur et à mesure de la montée du niveau de la retenue,
ou d'une pompe capable de remplir la même fonction. L'eau évacuée est renvoyée à l'usine de
traitement du minerai et/ou, généralement après traitement, déversée dans les cours d'eau naturels.

La structure de sortie, qu'on appelle plus généralement "système de décantation", se compose


généralement de deux éléments :



une prise d'eau extensible, et
une conduite pour acheminer l'eau évacuée au-delà de la digue.

La prise d'eau peut se présenter sous la forme d'une tour verticale, ou d'un couloir incliné généralement
ancré dans le sol naturel, à flanc de coteau de la retenue et parfois situé sur la face amont de la digue.

Les figures ci-après montrent les trois principales possibilités :



tour de décantation


couloir de décantation
produit de décantation pompé.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 89


Chapitre 1

Figure 2.43 : Système de tour de décantation


[8, CIGB, 1996]

Figure 2.44 : Système de couloir de décantation


[8, CIGB, 1996]

90 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 2.45 : Station de pompage


[8, CIGB, 1996]

Les autres possibilités sont les suivantes :



bassin drainé, ou

 à l'intérieur de la digue
systèmes de déversoir :

 autour de la digue.

Outre les moyens classiques d'élimination de l'eau gravitaire, on installe parfois des déversoirs
d'urgence. L'idée est qu'en cas de défaillance du système normal, le déversoir d'urgence empêchera
l'effondrement total de la digue. Ces dispositifs d'évacuation sont généralement des systèmes de
déversoir situés à l'intérieur ou autour de la digue.

Les déversoirs d'urgence sont décrits de manière plus détaillée au chapitre 4.

2.4.2.5 Infiltrations

Une digue de retenue influe sur le modèle d'écoulement initial des eaux souterraines du fait qu'elle
introduit un gradient hydraulique (la différence de charge hydraulique entre deux points, divisée par la
distance entre ces points). Les figures ci-après représentent des modèles d'infiltrations pour les
conditions d'écoulement initiales des eaux souterraines et pour les principaux types de digues
suivants :



excavation existante


en vallée


en dehors d'une vallée
en terrain plat.

Ces différents types de digue sont présentés à la section 2.4.2.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 91


Chapitre 1

Ecoulement naturel des eaux souterraines Infiltrations après mise en place des résidus
Excavation existante :

GS
GWL GS
GWL

Implantation en vallée :

GS GS
GWL GWL

Implantation en dehors d'une vallée :

GS GS
GWL GWL

Sur terrain plat :

GS

GWL GS
GWL

Figure 2.46 : Scénarios d'infiltration simplifiés pour différents types de bassins de retenue

On notera que ce sont ici des schémas bidimensionnels simplifiés. En réalité, le modèle d'écoulement
proprement dit est influencé par des facteurs tels que :

• les propriétés de la digue

92 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3



le niveau d'eau de la digue


la perméabilité des formations sous-jacentes


la stratification du sol
le régime d'écoulement initial des eaux souterraines.

La section 4.3.10 traite de la gestion et du contrôle des infiltrations selon les différents cas.

2.4.2.6. Crue de référence

Durant l'exploitation, la capacité d'évacuation doit pouvoir gérer les situations d'inondations
prévisibles majeures. Cette gestion se base sur la crue maximale probable (CMP), qui est généralement
définie comme la crue décamillénale ou comme deux ou trois fois la crue bicentennale. La CMP se
base généralement sur une série d'hypothèses locales (période de la fonte des neiges, pluie incessante
pendant plusieurs jours, auxquelles vient s'ajouter un épisode de précipitations extrêmes) qui
permettent d'élaborer un hydrogramme. Il s'agit d'une courbe de débit (capacité d'évacuation
nécessaire) en fonction du temps et en un point donné du système étudié. En règle générale, on peut
dire que la capacité d'évacuation nominale est à peu près égale à 2,5 fois le débit maximum mesuré en
un quelconque point.

Le "Dam Safety Code of Practice", ou code de pratique finlandais relatif à la sécurité des barrages
(http://www.vyh.fi/eng/orginfo/publica/electro/ damsafet/damsafe.htm) fourni à l'annexe 12 explique
comment procéder pour déterminer la crue de référence ainsi que le débit sortant de référence.

2.4.3 Résidus épaissis

Le recours à la gestion des résidus épaissis nécessite l'emploi de matériel mécanique pour déshydrater
les résidus afin d'obtenir de 50 à 70 % de matériaux solides. Les résidus sont ensuite étalés par
couches sur la zone de stockage, pour permettre une déshydratation supplémentaire qui associe
drainage et évaporation [11, EPA, 1995].

Figure 2.47 : Schéma de l'opération de gestion des résidus épaissis


[11, EPA, 1995]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 93


Chapitre 1

2.4.4 Résidus et terrils

Les résidus des mines de potasse et les résidus grossiers des mines de fer et de charbon sont souvent
entreposés sur des terrils. Des quantités importantes de stériles sont gérées dans la plupart des mines
d'extraction de métaux qui sont exploitées à ciel ouvert.

Le transport s'effectue par convoyeur à bande ou par camion. Les terrils font l'objet d'une surveillance
destinée à contrôler la stabilité de la structure. Les eaux de ruissellement de surface sont collectées et
traitées, le cas échéant, avant d'être évacuées ou peuvent être déviées vers les bassins de résidus ou des
bassins de rétention séparés. Du point de vue géotechnique, les résidus grossiers et les stériles sont
généralement stables. La nature grossière des matériaux, l'action même de déversement par le camion,
l'étalement et le compactage en fines couches au moyen d'une machine à chenilles et parfois d'un
rouleau vibrant, tous ces facteurs permettent de stabiliser les matériaux pendant et après leur mise en
dépôt. A part la stabilité du terril proprement dit, la stabilité des couches de soutien doit également être
prise en compte dans la conception et l'exploitation des terrils.

Les émissions de poussière par les terrils peuvent être relativement importantes. Si les résidus sont
déversés à partir de convoyeurs à bande, en cas de vent, il peut être nécessaire d'interrompre
l'opération. Si les résidus ou les stériles sont transportés par camion, il faudra éventuellement arroser
les circuits de transport en cas de sécheresse. Une remise en état progressive, si elle est possible,
permet d'empêcher l'érosion et la formation de poussière.

2.4.5 Remblayage

Le remblayage est la réinjection de matériaux dans la ou les parties épuisées du site d'extraction. Ces
matériaux sont généralement des morts-terrains, des stériles et des résidus, soit seuls soit associés à
d'autres produits structurels (par exemple le ciment).

Si d'autres matériaux qui ne proviennent pas de l'exploitation de la mine, comme les laitiers et les
scories de fusion, sont injectés dans les excavations, on parle de remplissage. Dans certains cas, les
matériaux de remplissage n'ont pas d'utilité géotechnique mais sont injectés à des fins d'élimination.

Il peut arriver que des roches extraites dont la teneur est marginale ou peu économique soient utilisées
comme remblais ou stockées provisoirement dans des exploitations désaffectées. Ce procédé est
parfois appelé remblayage.

Les résidus boueux ou secs sont parfois utilisés comme remblais dans les mines souterraines ou les
mines abandonnées, ou dans des parties de mines en activité. Le plus souvent, ces remblais servent à
remplir des zones épuisées pour les raisons suivantes :


 pour assurer la stabilité du sol
dans les mines souterraines :

 pour limiter les affaissements souterrains et superficiels


 pour assurer un soutènement en vue d'extraire d'autres parties du gisement et d'améliorer

 pour fournir une autre solution que l'élimination en surface


la sécurité

 pour améliorer la ventilation.


 pour des raisons de déclassement ou d'aménagement du paysage
dans les mines à ciel ouvert :

 pour des raisons de sécurité


 pour réduire l'empreinte écologique (au lieu de construire des bassins ou des terrils)
 pour limiter les risques d'effondrement en remblayant l'excavation plutôt que de construire
un nouveau bassin ou un nouveau terril.

94 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Outre les avantages qu'il procure à l'exploitation minière proprement dite (voir liste ci-dessus), le
remblayage permet également de diminuer les perturbations en surface. En raison de l'augmentation de
volume induite par les séparations avec réduction de la granulométrie, pas plus d'environ la moitié du
tonnage extrait peut être utilisée comme remblai. Autrement dit, si la teneur du minerai est inférieure à
50 %, il sera impossible d'utiliser tous les résidus comme remblais. Il faudra donc éventuellement,
dans ces cas-là, utiliser une IGR en surface en complément du remblayage.

Il existe 4 types de remblais de mine :

1. remblai sec
2. remblai cimenté
3. remblai hydraulique
4. remblai sous forme pâteuse.
[94, Life, 2002]

Remblai sec
Le remblai sec est généralement constitué de sable non classifié, de stériles, de résidus et de laitiers ou
scories. On transporte le remblai sous terre en le faisant tomber le long d'une petite galerie (ou
montage) directement de la surface jusqu'à une taille ou à un niveau où il pourra être acheminé jusqu'à
une taille à l'aide de chargeuses ou de camions. Comme son nom ne l'indique pas, le remblai sec
contient généralement une certaine quantité d'humidité de surface adsorbée.

Ce type de remblai convient à une exploitation "par chambre remblayée" ou à d'autres méthodes qui ne
nécessitent pas de remblayage structurel.
[94, Life, 2002]

Remblai sous forme pâteuse


Le remblai sous forme pâteuse se compose généralement de stériles ou de résidus grossiers qu'on
mélange avec un ciment ou une boue de cendres volantes pour améliorer la solidité d'adhérence entre
les fragments rocheux. Les méthodes de mise en place consistent toutes à mélanger la roche et la boue
de ciment dans une trémie avant de les placer dans des excavations (par exemple des chantiers ou une
longue taille épuisée), ou de faire percoler une boue sur la roche après sa mise en place. Les stériles ou
les résidus peuvent être classifiés ou non. Le remblai cimenté contient un mélange d'agrégats grossiers
(< 150 mm) et d'agrégats fins (< 10 mm). La concentration de la boue de ciment se situe fréquemment
autour de 55 % en poids (rapport eau/ciment de 1:1:2).

Le remblai cimenté s'utilise pour l'abattage par mines longues, l'abattage par chambres remblayées et
d'autres méthodes qui nécessitent un remblai structurel.
[94, Life, 2002]

Remblai hydraulique
Le remblai hydraulique peut être composé soit de résidus boueux classifiés, soit de dépôts sableux
naturels extraits à la surface. La préparation du remblai hydraulique consiste à déshydrater le flux de
résidus de traitement du minerai pour obtenir une densité de pulpe d'environ 65 à 70 % de matériaux
solides. On le fait ensuite passer dans des hydrocyclones pour éliminer les "schlamms fins" retenant la
fraction grossière en vue du remblayage. On élimine les fines pour améliorer la capacité de drainage
du remblai, ce qui améliore sa stabilité. Le mélange de remblayage est pompé par voie hydraulique
depuis la surface par un réseau de canalisations et de forages jusqu'au chantier. On soumet le sable
obtenu à partir des emprunts de surface à un criblage avant de l'utiliser comme remblai, pour éliminer
les particules trop grosses qui risqueraient de boucher la canalisation à remblai. Un remblai
hydraulique peut être cimenté ou non.

Les résidus, ou la fraction de résidus pouvant être utilisés comme remblai hydraulique dépendent de
plusieurs facteurs, et notamment :

• la distribution granulométrique

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 95


Chapitre 1



la pente de la distribution granulométrique (la plus raide possible)
la forme des particules (aux silicates, qui sont plats, on préférera les formes rondes).

En général, le remblai hydraulique a des coefficients de perméabilité qui vont de


1 x 10-7 m/s to 1x10-4 m/s, ce qui correspond à une granulométrie d'environ 35 μm à 4 mm. La mise en
place du remblai par voie hydraulique crée une structure de remplissage lâche, avec un indice de vide
d'environ 0,70.

Dans la pratique, dans un remblai non cimenté se crée souvent une cohésion apparente qui
augmente la résistance au cisaillement du remblai. Elle permet souvent de maintenir une face
verticale de 3 à 4 m dans certaines conditions d'extraction. Les vibrations d'abattage
avoisinantes peuvent également contribuer à comprimer le remblai et à augmenter sa
résistance au cisaillement. Pour pallier l'absence de cohésion réelle dans le remblai, on ajoute
du ciment et divers liants. Il est à noter que la résistance du remblai diminue avec la teneur en
eau, et que la teneur en eau nécessaire au transport du remblai hydraulique est largement
supérieure à celle qu'il faut pour hydrater le ciment. Par conséquent, les exploitants de mines
ont tendance à utiliser de moins en moins d'eau dans le remblai afin de diminuer la
consommation de ciment et de liants. Pour assurer une dispersion homogène des composants
de remblayage de la boue, il faut des vitesses d'écoulement supérieures à 2 m/s.
[94, Life, 2002]

Remblai sous forme pâteuse


Le remblai sous forme pâteuse est un remblai à haute densité (> 70 % de matériaux solides selon la
densité des solides). Pour pouvoir être injecté par pompe, un matériau d'une telle densité doit
nécessairement comporter une fraction de fines. En règle générale, la teneur en fines (< 20 µm) doit
être d'au moins 15 % en poids.

Le remblai sous forme pâteuse est injecté au moyen de pompes à piston, du même type que celles qui
servent à injecter le béton. Les résidus entiers de traitement du minerai peuvent souvent être utilisés
pour la fabrication du remblai en pâte. Le produit final ayant un indice de vide moins élevé, le remblai
sera plus dense.
[94, Life, 2002]

2.4.6 Gestion subaquatique des résidus

Gestion des résidus par déversement en profondeur dans la mer ou dans un lac
Dans les régions minières où les résidus sont susceptibles de former des acides, une gestion des
résidus en eaux profondes dans un lac ou dans la mer, ou gestion subaquatique, constitue parfois une
méthode acceptable. Toutefois, la section 4.5.3 montre un exemple dans lequel l'application de cette
technique est mue par le manque d'espace disponible pour une mise en dépôt terrestre des résidus.

Gestion des résidus en rivière


Cette pratique est appliquée pour des matériaux solubles dans l'eau (par exemple le sel). Certaines
mines de potasse déversent leurs eaux salines dans des rivières. Les résidus non solubles ne sont pas
déversés dans les cours d'eaux de surface.

2.4.7 Modes de défaillance des digues et des terrils

En général, lors de l'élaboration d'une politique de gestion des résidus, les modes de défaillance
suivants sont pris en compte :



l'instabilité
les déversements sur les digues

96 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

• l'érosion interne.

Il convient de prendre en compte également la sécurité à long terme et les modes de défaillance autres
que la défaillance totale de l'endiguement, par exemple :



la percolation


les poussières
l'érosion à long terme.

Les résidus étant susceptibles de conserver leur potentiel de risque pour une longue durée, il faut des
mesures efficaces pour limiter ces risques à long terme.

A la lecture du rapport du groupe de travail international ayant évalué les accidents de Baia Mare et de
Baia Borsa, on voit que les défaillances des digues de retenue ont généralement de multiples causes.
Dans les deux cas, les causes principales de ces accidents avaient été les suivantes :



premièrement, l'utilisation d'une structure de conception inappropriée


deuxièmement, l'acceptation de cette structure par les autorités de délivrance des autorisations ; et
troisièmement, un manque de surveillance et une construction, une exploitation et un entretien
insuffisants du barrage.

Les erreurs de conception :

• l'utilisation d'un système en circuit fermé sans disposition spécifique d'évacuation ou de stockage


de secours de l'eau en excès


une construction inadéquate de la paroi du barrage, due au manque d'homogénéité des résidus
des hydrocyclones inopérants à très basse température.

L'erreur d'exploitation :

• le non respect des exigences de conception relatives à la granulométrie des résidus pour la
construction du barrage.
[116, Nilsson, 2001]

2.5 Caractéristiques des résidus et comportement des résidus


Les caractéristiques des résidus déterminent leur comportement. Associés à l'emplacement du site, ces
facteurs déterminent en grande partie le type d'installation de gestion. Le tableau ci-après montre en
quoi certaines caractéristiques influent sur le comportement des résidus.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 97


Chapitre 1

Caractéristiques des résidus


Comportement Distrib. Fines Surface % Réactifs pH Influence Propriétés Forme des
des résidus granul. spécifique solides du DA de surface particules
Perméabilité X X X - - - - X X
Plasticité X X X - - - - - X
Rés. cisaillement X X X - - - - X X
Compressibilité X X X - - - - X X
Tendance à la
X X X X - - - X X
liquéfaction
Propriétés
- X1 X1 - X X X X X
chimiques
Densité (in situ et
X X X - - - - X X
relative)
Consolidation X X X - - - - X X
Poussières X X - X - - - - -
Toxicité des
X2 - X2 - X3 X X X -
résidus évacués
Transport des
X X - X - - X - -
résidus
Mise en dépôt X X - X - - X - -
Gestion de l'eau
X X - X X3 X X - -
gravitaire
Infiltrations X X X X - - - X X
Sécurité à long
X X X - - - - X X
terme
Gestion du DA X X X - - X X X -
Rejets dans l'air X X - X - - - - -
Rejets dans l'eau X X - X X3 X X X -
Rejets dans le sol X X - X X3 - X - -
Traitement des
X X X X X3 X X X X
effluents
Construction de la
X X X X X3 X X X X
digue
3
Surveillance - X - - X X X - -
Fermeture et
entretien après X X X X X3 X X X X
fermeture
1) à cause de l'augmentation ou de la modification de leur disponibilité
2) pour des résidus produisant un DA et exposés à l'atmosphère
3) pas nécessairement vrai si les résidus sont déshydratés (par filtration) avant d'être évacués

Tableau 2.3 : Effets des caractéristiques des résidus sur les propriétés fonctionnelles et le comportement
des résidus en termes de sécurité ou d'environnement

Ce tableau, conjointement avec le tableau 2.2, montre qu'il existe un rapport entre la technique de
traitement du minerai et les caractéristiques des résidus, les propriétés fonctionnelles de ces résidus et
leur comportement vis-à-vis de la sécurité et de l'environnement. Ces deux tableaux peuvent
également se lire "à l'envers". Autrement dit, en partant du comportement des résidus, il est possible
de remonter pour savoir quelle étape de traitement du minerai a une incidence sur cette caractéristique.

2.6 Fermeture, réhabilitation et entretien après fermeture de


l'installation
Habituellement, une mine et ses installations de traitement du minerai et de gestion des résidus et des
stériles ne restent en activité que durant quelques décennies. Cependant, les excavations (non traitées
dans ce travail), les résidus et les stériles d’une mine peuvent subsister longtemps après la cessation de
l’exploitation. Par conséquent, une attention particulière doit être accordée à une fermeture, une
réhabilitation et un entretien après fermeture appropriés des installations.

98 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Dans de nombreux cas, les résidus et les stériles ne contiennent aucune substance nocive pour
l'environnement. Lors de la phase de fermeture, l'exploitant va s'assurer que l'eau est drainée des
bassins de résidus pour garantir leur stabilité physique, puis les digues vont être rasées pour permettre
l'accès aux engins. Les bassins et les terrils vont alors être préparés pour être utilisés à d'autres fins ce
qui signifie, dans la plupart des cas, qu'ils seront recouverts de terre et reverdis. Dans certains cas, ces
installations peuvent resservir. Par exemple, pour l'extraction de la potasse, les terrils contiennent plus
de 90 % de sel (NaCl), ce qui peut représenter une ressource économique future alors que d'autres
gisements économiques s'épuisent ou sont trop éloignés de leurs marchés. Dans d'autres cas, les
techniques de traitement du minerai peuvent évoluer pour permettre l'extraction rentable d'un plus
grand nombre de minéraux. Le maintien de l'accès aux résidus en vue d'une éventuelle exploitation
future peut donc constituer un objectif souhaitable.

Si les installations de résidus et de stériles contiennent des substances susceptibles d'être dangereuses
pour l'environnement, d'autres mesures s'imposent. Ces mesures viseront à stabiliser ces installations
tout en réduisant au minimum les surveillances futures.

En général, les principaux aspects à prendre en compte pour la remise en état et la fermeture des
installations de gestion des résidus et des stériles sont, entre autres, les aspects à long terme :



la stabilité physique des ouvrages


la stabilité chimique des résidus et des stériles, et
l'aménagement ultérieur des sols.

Les abords de l'IGR d'une mine doivent rester stables dans des conditions extrêmes de type inondation,
tremblement de terre et sous l'action de forces perturbatrices perpétuelles, notamment l'érosion par les
intempéries, de manière à ne pas présenter de danger pour la santé ou la sécurité publiques ou pour
l'environnement [12, K. Adam].

S'ils contiennent des minéraux sulfurés, les résidus et/ou stériles sont susceptibles de provoquer des
rejets acides. Le drainage acide (DA) est un phénomène qui peut se produire pendant l'exploitation,
mais c'est après la fermeture de l'installation qu'il devient problématique. Tant qu'une exploitation est
en activité, les bassins de résidus sont généralement saturés et les excavations sont remplies d'eau. Par
conséquent, l'oxydation chimique en cours d'exploitation est limitée. C'est lors de la phase de
fermeture d'une exploitation, généralement au moment où le niveau d'eau baisse dans les résidus et
que l'air pénètre dans les excavations, que l'oxydation de la pyrite peut se produire et poser problème.

La réhabilitation d'un site a généralement pour objectif de transformer celui-ci en une zone dont les
habitants ont besoin et qu'ils peuvent mettre à profit. Il faut, naturellement, que cette transformation
soit compatible avec la stabilité du site à long terme (voir section 4.2.4.1) [118, Zinkgruvan, 2003].

L'établissement d'une couverture végétale peut être problématique lorsque le site est acidifiant,
présente une teneur en métal élevée, ou une texture grossières qui empêche la rétention des nutriments
ou de l'eau. Plusieurs rapports fournissent des conseils sur ces différents sujets, notamment
"Restoration and re-vegetation of colliery spoil tips and lagoons" 11, "The reclamation and management
of metalliferous mining sites" 12 et "Landscaping and re-vegetation of china clay waste" 13.

11
Richards, Moorehead and Laing Ltd (1996), Restoration and revegetation of colliery spoil tips and lagoons, Royaume-Uni, HMSO,
Ministère de l'environnement, ISBN 0 11 753315 7

12
Environmental Consultancy University of Sheffield and Richards, Moorehead and Laing Ltd (1994) The reclamation and management of
metalliferous mining sites, Royaume-Uni, HMSO

13
Armstrong W. (1993) Landscaping and re-vegetation of china clay wastes - main report, Royaume-Uni, HMSO, Ministère de
l'environnement, ISBN 0 11 752843 9

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 99


Chapitre 1

2.7 Drainage acide (DA)


Pour une description plus exhaustive et scientifiquement exacte de l'ensemble des aspects liés au DA,
il existe de nombreux ouvrages récemment publiés dans la littérature. Des rapports spécialisés récents
publiés à des fins de recherche, comportant de nombreuses références de la littérature, sont disponibles
gratuitement sur Internet (www.mimi.kiruna.se), sur les sujets suivants : l'oxydation des sulfures
(Herbert, 1998) ; la modélisation prédictive (Destouni et al., 1998) ; la prévention et la réduction de la
pollution par les produits des résidus et des stériles (Elander et al., 1998) ; études en laboratoire des
principaux processus (Herbert et al., 1998) ; études et caractérisation in situ (Öhlander et al., 1998),
ainsi que sur la modélisation biogéochimique (Salmon, 1999).

Les références ci-dessus sont fournies à titre purement illustratif. Un grand nombre de ces publications
sont le produit d'initiatives de recherche qui sont actuellement menées, ou qui ont été entreprises au
cours des quinze ou vingt dernières années, dans le cadre de programmes à grande échelle tels que
MEND, Post-MEND, AFR, MiMi, MIRO, INAP, PYRAMID et ERMITE. Les pays les plus actifs à
ce jour dans la conduite de ces études sont le Canada, l'Australie, les Etats-Unis, la Suède, la Norvège
et le Royaume-Uni.

La présente section vise à fournir un bref aperçu des processus chimiques mis en oeuvre dans la
formation et la consommation de l'acide.

Note : dans cette section, (s) désigne la phase solide et (g) la phase gazeuse.

Oxydation des sulfures (formation d'acide)


Les minéraux sulfurés extraits de la roche mère ayant été formés dans des conditions fortement
réductrices, le soufre qu'ils contiennent se trouve à ses plus bas états d'oxydation. Les sulfures les plus
répandus sont les sulfures de fer (la pyrite FeS2(s) et la pyrrhotine FeS(s)). Ces sulfures de fer
coexistent souvent avec d'autres sulfures d'une valeur économique supérieure, comme la chalcopyrite
(FeCuS2(s)) ; la galène (PbS (s)) ; la sphalérite (ZnS(s)) ou avec des sulfures de très faible valeur
économique comme l'arsénopyrite (FeAsS2(s)). Dans la roche mère inaltérée, les morts-terrains sus-
jacents et la nappe phréatique limitent le contact avec l'oxygène. Cela a pour effet de bloquer
quasiment toute oxydation des sulfures. En revanche, lorsque les sulfures sont exposés à une
atmosphère oxydante et humide, notamment par l'activité minière, ils commencent à s'oxyder
(dégradation, dissolution etc.). Ce processus est généralement représenté par l'oxydation de la pyrite
(FeS2(s)) par l'oxygène et l'eau selon la formule :

FeS2(s) + 7/2O2 + H2O → Fe2+ + 2SO42- + 2H+ (1)

L'oxydation des sulfures, qui est un processus exothermique sous contrôle cinétique, peut également se
produire avec d'autres oxydants tels que le fer ferrique, Fe3+ selon la formule :

FeS2(s) + 14Fe3+ + 8H2O → 15Fe2+ + 2SO42- + 16H+ (2)

L'oxydation des sulfures, principalement la pyrite, ainsi que les processus qui influent sur la vitesse
d'oxydation des sulfures ont fait l'objet d'études approfondies au cours des dernières décennies. Des
différents facteurs qui interviennent sur la vitesse d'oxydation des sulfures, le plus important s'avère
être la présence d'oxygène.

Pour une oxydation continue des sulfures, de l'oxygène doit être fourni par l'atmosphère ambiante.
Cela vaut non seulement pour l'oxydation des sulfures avec l'oxygène (équation 1) mais aussi,
indirectement, pour l'oxydation des sulfures avec le fer ferrique (équation 2), l'oxygène étant
nécessaire à l'oxydation du fer ferreux en fer ferrique selon la formule :

Fe2+ + 1/4O2 + H+ → Fe3+ + 1/2H2O (3)

100 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Le fer ferrique peut participer à l'oxydation des sulfures (équation 2) ou il peut s'hydrolyser et se
précipiter pour former de l'oxyhydroxyde ferrique (dominant à un pH supérieur à 3,5) selon la
formule :

Fe3+ + 2H2O ↔ FeOOH(s) + 3H+ (4)

Certains éléments indiquent, par ailleurs, que le cycle du fer à travers les états d'oxydation ferreuse et
ferrique peut être un processus essentiel dans les installations de gestion des résidus et stériles
anaérobies. Or, les études in situ indiquent que la vitesse d'oxydation globale des sulfures diminue de
manière spectaculaire lorsqu'on utilise des barrières contre la diffusion de l'oxygène. Les résultats de
modélisation biogéochimique étalonnés par rapport aux données de terrain provenant d'un gisement de
résidus couvert n'indiquent pas que l'oxydation de la pyrite par le fer ferrique joue un rôle d'une
quelconque importance dans le gisement neutralisé.

Comme indiqué ci-dessus, il s'avère que de nombreux facteurs influent sur la vitesse d'oxydation des
sulfures, par exemple, entre autres, l'activité bactérienne, le pH, l'Eh (concentration en oxygène), la
température et les processus galvaniques entre les différents sulfures. Ces facteurs ont été largement
étudiés et des expressions numériques (lois de vitesse) ont été élaborées pour l'oxydation de la pyrite
dans différentes conditions. Ces lois de vitesse figurent dans la littérature. Toutefois, dans des
conditions naturelles, par exemple dans une installation de gestion de résidus ou de stériles, ces
différents facteurs dépendent les uns des autres et sont influencés par d'autres facteurs tels que la
surface d'oxydation disponible déterminée par la distribution granulométrique, la minéralogie,
l'hydrologie et la présence de minéraux neutralisants, facteurs qui sont décrits dans les paragraphes ci-
après.

Dissolution des minéraux neutralisants (consommation d'acide)


Si les résidus ou les stériles contiennent des minéraux neutralisants (carbonates) facilement
accessibles, l'acide produit par l'oxydation des minéraux sulfurés (équations 1 et 2) et par la
précipitation de l'oxyhydroxyde de fer (équation 4) sera consommé par la dissolution de ces minéraux
neutralisants, comme l'illustre ci-après la formule de dissolution de la calcite :

CaCO3(s) + 2H+ → Ca2+ + CO2(g) + H2O (5)

Par rapport à l'oxydation de la pyrite, la dissolution de la calcite est une réaction rapide et elle est donc
censée s'équilibrer (autrement dit, l'acide est consommé à la vitesse à laquelle il est produit). Si les
quantités de minéraux neutralisants disponibles sont insuffisantes, ou diminuent au fil du temps, le pH
du drainage risque de baisser et la solubilité des métaux dissous va augmenter. C'est ce phénomène
que l'on appelle généralement "drainage acide" ou DA.

L'acide est également consommé par la dissolution d'autres minéraux neutralisants, tels que les
aluminosilicates, mais à une vitesse généralement faible, qui ne peut tenir le rythme avec la production
d'acide due à la dégradation des sulfures, étant donné que la dissolution des aluminosilicates est sous
contrôle cinétique. La consommation d'acide par la dissolution des aluminosilicates est illustrée ci-
après, par les formules de dissolution du feldspath potassique, de la muscovite et de la biotite.

KAlSi3O8(s) + H+ + 9/2 H2O → K+ + 2H4SiO4 + 1/2Al2Si2O5(OH)4(s) (6)

KAl2(AlSi3O10)(OH)2(s) + H+ + 3/2 H2O → K+ + 3/2Al2Si2O5(OH)4(s) (7)

KMg1.5Fe1.5AlSi3O10(OH)2(s)+7H++1/2 H2O→
K++1.5 Mg2++1.5Fe2++2H4SiO4+1/2Al2Si2O5(OH)4(s) (8)

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 101


Chapitre 1

3 PROCÉDÉS ET TECHNIQUES APPLIQUÉS

Les tableaux ci-après résument les minéralogies, les techniques minières et les traitements du
minerai pour les minéraux abordés dans le présent document. Ils fournissent également
quelques exemples des aspects les plus importants de la gestion des résidus et des stériles,
notamment les caractéristiques de ces résidus et stériles, les méthodes de gestion appliquées,
les mesures appliquées pour assurer la sécurité des installations et pour prévenir les accidents,
et la planification de la fermeture et de l'entretien après fermeture.

Il est à noter que sauf indication contraire, au cours du traitement du minerai, le minerai est
fragmenté par concassage et par broyage. Le criblage fait également souvent partie du circuit
de fragmentation.

Dans le cadre d'un programme de réduction des accidents, il est courant de pratiquer des
contrôles visuels et des mesures de la nappe phréatique à l'aide de piézomètres installés dans
les digues.

Dans les mines souterraines, les stériles restent généralement sous terre.

Sauf indication contraire, les stériles issus des exploitations à ciel ouvert sont gérés sur des
terrils situés à proximité, sur lesquels les eaux de drainage sont recueillies.

On notera que ces deux tableaux résument les informations fournies sur la gestion des résidus
et des stériles. Toutefois, cela ne permet généralement pas d'extrapoler ces informations,
puisqu'une exploitation qui extrait le même minéral peut fonctionner dans des conditions
complètement différentes et appliquera de ce fait des méthodes de gestion des résidus et des
stériles différentes.

102 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Minéral Minéralogie Technique minière Traitement du Caractéristiques des résidus Gestion des résidus Sécurité et prévention Fermeture et entretien
minerai des accidents après fermeture
Aluminium Al2O3 SiO2 à ciel ouvert et souterraine, procédé Bayer pH élevé, boues rouges : en boues ou épaissis surveillance systématique déshydratation et
Fe2O3 CaO une seule mine en Europe, d80<10 µm, sable de couverture sèche,
TiO2 surtout du minerai importé traitement : d80<1000 µm traitement de décharge
Métaux principalement à ciel ouvert et souterraine flottation, à d80 : 50 – 100 µm, potentiel de en boues, subaquatique à manuel ESE, audits déshydratation et
communs des sulfures (par chambre remblayée, Boliden lessivage DA fréquent Lisheen, généralement en indépendants, bilan couverture sèche ou
par chambres et piliers, de l'or au cyanure grands bassins : 35 – 1450 ha, hydrique couverture humide
abattage par mines longues) une partie en remblai (fraction
grossière)
Chrome 26 % Cr2O3 à ciel ouvert séparation en teneur en Cr et Ni en boues audits indépendants aucun plan
milieu dense et
séparation
magnétique
Fer magnétite à ciel ouvert (Erzberg), séparation aucun potentiel de DA, fines : en boues, grossières : manuel ESE, audits déshydratation et
phosphoreuse, souterraine (foudroyage par magnétique, Kiruna : surtout SiO2 et FexOy en terrils indépendants, mesures couverture sèche
carbonates de sous-étages à grande séparation en d'affaissement
fer échelle) milieu dense
Manganèse MnO2 souterraine concassage seul aucun résidu
Métaux sulfures à ciel ouvert et souterraine lixiviation au potentiel de DA pour certains, en boues, une partie en Evaluation des risques, déshydratation et
précieux complexes, or cyanure, spirales, en cas de lixiviation au remblai (fraction grossière), calculs de stabilité, couverture sèche,
natif, gossan, etc. table à secousses cyanure : présence de cyanure, destruction du cyanure planification par des couverture humide,
métaux complexes, cyanate, experts externes, manuels élévation du niveau de la
thiocyanate ESE, audits nappe phréatique
indépendants,
piézomètres, clinomètres
Tungstène (Fe, Mn)WO4, souterraine (exploitation en flottation, d80=100 µm, aucun potentiel en boues, une partie en intervention d'experts Déshydratation et
CaWO4 sous-étages, foudroyage par séparation en de DA remblai (fraction grossière) externes et des autorités couverture sèche
sous-étages, exploitation milieu dense,
par chambre remblayée) tables à secousses
Barytine BaSO4 à ciel ouvert, souterraine toutes techniques, souvent aucun résidu, fines en
p. ex. pistonnage, boues, parfois en remblais,
milieu dense, résidus grossiers mis en terrils
flottation ou vendus comme agrégats
Borates B2O3 à ciel ouvert, souterraine dissolution, résidus grossiers mis d'abord
cristallisation, en terrils puis en remblais,
séchage/refroi- boues mises en bassins
dissement

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 103


Chapter 3

Minéral Minéralogie Technique minière Traitement du Caractéristiques des résidus Gestion des résidus Sécurité et prévention Fermeture et entretien
minerai des accidents après fermeture
Feldspath orthoclase, albite, carrière parfois aucun, solides contenant des sables résidus grossiers mis en terrils, relevés topographiques
anorthite sinon séparation fins et des micas, 10 % boues mises en remblais ou en
optique, d'oxydes de fer, certains bassins
flottation, floculants, eau de traitement :
séparation pH 4,5, présence de fluorure
électrostatique ou
magnétique
Fluorine CaF2 (dans un à ciel ouvert et souterraine séparation en principalement de la silice Remblayage et réutilisation de mise en place de période d'entretien après
cas, présence (par chambre remblayée, milieu dense, (90 %), du fer et des oxydes l'eau de traitement, boues piézomètres dans la fermeture de 10 ans avec
également de par chambres et piliers) flottation, d'aluminium généralement mises en nappe phréatique une surveillance prévue
PbS) bassins, dans un cas pour les métaux lourds,
déversement des fines dans la financement des coûts de
mer fermeture et d'entretien
après fermeture
Kaolin Kaolinite, quartz, carrière pas de sables fins et micas, < 1 % Résidus grossiers mis en infiltrations, mouvements Déshydratation et
micas, résidus de fragmentation, d'oxydes de fer, certains terrils, boues mises dans des verticaux et horizontaux couverture sèche
feldspath séparation floculants, eau de traitement : bassins revêtus d'argile, dans du sommet des digues,
magnétique, pH 4,5, présence de un cas les fines déshydratées plans d'urgence
flottation phosphates, sulfates, agent sont transférées sur des terrils
antimousse
Calcaire/ 97 – 98 % à ciel ouvert/carrière calcaire : lavage ; calcaire : < 0,25 mm boues mises en bassins, dans calculs de stabilité selon Déshydratation et
carbonate CaCO3, carbonate de un cas le bassin est une DIN, gestion de la qualité couverture sèche
de calcium <1 % MgCO3, calcium : ancienne carrière, parfois les durant la construction de
<1 % SiO2 flottation, boues sont asséchées et les la digue, consignation
séparation résidus déversés sur des terrils des évolutions de la
magnétique digue, révisions
annuelles, audits
indépendants
Phosphate Apatite (10 %), à ciel ouvert flottation boues mises en bassins régulateurs de niveau
mica phlogopite d'eau opérationnels et
(65 %), contrôlés, avec alarmes
carbonates (20 %) dans le système de
et silicates (5 %) fonctionnement de
l'exploitation, mesures de
la percolation, mesure
des mouvements de la
digue
Strontium à ciel ouvert aucun dans un résidus grossiers utilisés nouveau bassin étanche
cas, milieu dense comme remblais, boues de avec digue élevée à sa
et flottation dans flottation mises en bassins hauteur définitive
l'autre

104 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Minéral Minéralogie Technique minière Traitement du Caractéristiques des résidus Gestion des résidus Sécurité et prévention Fermeture et entretien
minerai des accidents après fermeture
Talc Talc, carbonates, souvent résidus de flottation mis dans contrôle des eaux de
chlorites et fragmentation des bassins qui une fois percolation, manuels de
sulfures seule, parfois asséchés deviennent des terrils sécurité, révision
flottation annuelle
Potasse sylvinite, souterraine (par chambres et lixiviation à résidus liquides et solides résidus solides mis en terrils, Révision annuelle, les terrils restent tels
carnallite, piliers, longue taille, chaud, flottation, contenant du chlorure de résidus liquides déversés dans clinomètres sur pentes, quels et se dissolvent au
sel dur, exploitation en sous-étages) séparation sodium et d'autres sels, de des puits profonds ou eaux de surveillance de l'activité fil du temps
kaïnite et autres électrostatique, l'argile et de l'anhydrite surface, dans un cas sismique
sels séparation en évacuation des liquides et
milieu dense solides dans la mer, certains
résidus solides utilisés comme
remblais
Charbon carbone, cendre, en Espagne et au Royaume- fractions argile, schiste, grès, sulfures, remblayage souvent trop Dans certaines régions, aménagement des terrils
soufre Uni- grossières en bacs certains réactifs, peuvent être onéreux, résidus grossiers mis surveillance de l'activité intégré au paysage et
parfois à ciel ouvert, sinon à piston ou en radioactifs en terrils ou dans d'anciennes sismique approuvé par les autorités
souterraine (longue taille) milieu dense, mines, fines mises en bassin, et les municipalités
flottation pour les vendues ou filtrées et mises en
fines terrils
Tableau 3.1 : Résumé des procédés appliqués dans la gestion des résidus

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 105


Chapter 3

Minéral Caractéristiques Gestion des stériles Sécurité et prévention Fermeture et entretien


des stériles des accidents après fermeture
Métaux présentent parfois dans un cas, gestion pente de 1:3 couverture végétale,
communs un potentiel de DA sélective des stériles avec couverture artificielle pour
et sans potentiel de DA, limiter le DA
utilisation occasionnelle
pour la construction des
digues, dans un cas comme
remblai, captage des eaux
de ruissellement de surface
Chrome utilisation de la totalité des
stériles comme remblai
souterrain
Fer aucun potentiel de mis en terrils, associés dans pente de 1:2 couverture végétale avec de
DA net, un site à des résidus la terre et des graines,
éventuellement grossiers surveillance à long terme de
lixiviat de nitrate la percolation
d'ammonium
Métaux mis en terrils, utilisation sur un site, couverture avec
précieux pour construire des digues de la terre végétale
ou comme remblai dans
une mine à ciel ouvert
Barytine parfois vendus comme
agrégats ou remblais
Fluorine Remblai
Kaolin Captage des eaux de
ruissellement de surface
Calcaire utilisés comme remblai
dans une ancienne mine
Phosphate parfois utilisés comme des plans d'aménagement du
agrégats paysage ont été élaborés
avec les autorités locales et
les municipalités
Talc coefficient de sécurité de drainage de l'eau et
1,3, relevés annuels, couverture végétale
contrôles mensuels,
évaluations périodiques
des risques
Charbon mis en terrils avec des entente sur la forme
résidus grossiers, mis en définitive du terril avec les
terrils provisoires et utilisés autorités et les municipalités
ultérieurement comme dans l'optique de créer des
remblais structures intégrées au
paysage
Tableau 3.2 : Résumé des procédés appliqués dans la gestion des stériles

3.1 Métaux
3.1.1 Aluminium

Cette section fournit des indications relatives aux raffineries d'aluminium suivantes :

Raffinerie Pays
Aluminium de Grèce, Distomon Grèce centrale
Aughinish Alumina, Aughinish Irlande, Aughinish
Eurallumina, Sardaigne Italie, Sardaigne
Alcoa Inespal, San Ciprian Espagne, Galicie
Ajka Hongrie, région de Bakony
Tableau 3.3 : Raffineries d'alumine mentionnées dans la présente section

106 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

3.1.1.1 Minéralogie et techniques minières

Les gisements de bauxite du centre de la Grèce sont des corps lenticulaires qui se
présentent sous la forme de trois couches de bauxite. Du vanadium, du manganèse, du
nickel, du cobalt, du chrome, du zinc, du cuivre, du phosphore et des sulfures sont
présents en faible quantité ou sous forme de traces dans le minerai. A ce jour, les
quantités de minerai issues des mines souterraines et celles issues des mines à ciel
ouvert sont à peu près égales, mais il est probable que les mines souterraines vont se
développer à l'avenir en raison de l'augmentation du rapport de découverte, et à cause
des aspects environnementaux émergents liés aux mines à ciel ouvert.
[90, Peppas, 2002]

Dans une mine souterraine, on applique la méthode dite "par chambres et par piliers",
parfois associée à celle dite "par chambre remblayée" si le gisement mesure plus de 8 m
d'épaisseur. Les gisements dont le rapport de découverte est de 6 à 8 m3 de stériles ou de
morts-terrains par tonne de minerai sont exploités dans des fosses au moyen de procédés
classiques de forage, d'abattage aux explosifs et de chargement [90, Peppas, 2002].

Dans la région hongroise de Bakony six mines de bauxite mines sont en activité, et
elles envoient toutes leur bauxite à la raffinerie d'Ajka. Cette bauxite est de type
karstique et se présente sous forme de gisements lenticulaires ou en forme de coque.
L'exploitation se fait à ciel ouvert (forage/abattage/chargement) avec un rapport de
découverte de 6,3 m3/t, ou en mine souterraine en utilisant la technique du foudroyage
par sous-étage [91, Foldessy, 2002].

Le tableau suivant montre la composition chimique de la bauxite transformée dans les


raffineries européennes.

Elément % en poids
Al2O3 53 - 60
SiO2 2 – 25
Fe2O3 6,5 - 22
CaO 0,2 – 1,2
TiO2 2-4
LOI1 16 - 27
Tableau 3.4 : Composition chimique des bauxites qui alimentent les raffineries européennes

3.1.1.2 Traitement du minerai

Comme le mentionne la section 2.3.4.1, toutes les raffineries d'alumine européennes


utilisent le procédé Bayer pour transformer la bauxite.

Le principe de base du procédé Bayer est la recirculation en continu d'une solution


caustique qui sert à la fois d'agent dissolvant pour l'hydrate d'alumine contenu dans la
bauxite et de milieu de transport pour acheminer les matériaux solides à travers les
différentes étapes du procédé. Lors de la première étape de ce procédé, la bauxite est
soumise à une étape de broyage humide qui produit une boue contenant 50 % de solides.
Cette boue est ensuite chauffée à 100 ºC et maintenue dans des cuves de rétention pour
rendre la silice plus réactive. La liqueur caustique en retour du cycle précédent est
ensuite reconcentrée et réchauffée. Lors de l'étape suivante de lixiviation (ou digestion),
la boue de bauxite est mélangée à haute température (250 ºC) à la liqueur caustique. La

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 107


Chapter 3

gibbsite et la boehmite se dissolvent rapidement en laissant la partie inerte de la bauxite


(les boues rouges) non dissoute.

La clarification de la liqueur mère se fait dans des épaississeurs et par filtration. La boue
est séparée en deux temps. Dans un premier temps, les matériaux dits "sables" (c’est-à-
dire les particules d'une granulométrie supérieure à 150 μm) sont éliminés par cyclonage
de la liqueur et séparation des matériaux solides dans des classificateurs à vis. Dans un
second temps, la boue est décantée dans de gros épaississeurs.

La liqueur mère clarifiée est ensuite pompée vers la phase de précipitation to produire
de l'hydrate solide. Cet hydrate est calciné pour produire de l'alumine. La liqueur est
renforcée avec un complément de soude vierge et réinjectée dans le procédé.

La boue séparée est extraite du cône du décanteur avec une teneur en solides d'environ
30 % et injectée dans une unité de lavage continu à contre-courant à trois ou quatre
étages, où la majeure partie de la liqueur caustique accompagnant la boue est récupérée.

Dans certaines raffineries d'alumine, la boue issue du dernier appareil de lavage est
pompée vers le bassin de boue. Dans d'autres, elle est épaissie par filtration sous vide ou
par des épaississeurs en profondeur avant d'être pompée vers l'installation de gestion des
résidus (IGR).

3.1.1.3 Gestion des résidus

A l'échelle mondiale, il faut de quatre à six tonnes de bauxite pour produire en moyenne
deux tonnes d'alumine et une tonne d'aluminium. Les raffineries européennes
importatrices de bauxite utilisent une bauxite de haute qualité afin de réduire les coûts
de transport. La figure ci-après montre les débits massiques types pour les raffineries
européennes.

Figure3.1 : Débit massique type de la bauxite vers l'aluminium (base sèche)

Il est à noter que l'abréviation LOI désigne la perte par calcination (Loss On Ignition) ou
l'eau de cristallisation.

3.1.1.3.1 Caractéristiques des résidus

Les résidus d'alumine sont constitués de deux parties principales : la fraction fine
appelée "boues rouges", qui représente de 80 à 95 % du volume total, et une fraction

108 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

plus grossière, communément appelée "sable de traitement". Ces deux parties


représentent de 97 à 100 % du volume total des résidus. Dans certains cas, les 3 %
restants sont constitués d'un gâteau de sel, qui peut provenir d'un procédé de purification
de la liqueur par élimination du sel, et d'une boue (principalement de l'hydroxyde
d'aluminium) provenant de la sousverse du clarificateur.

Boues rouges
La figure ci-après montre les distributions granulométriques des boues rouges de
certaines raffineries d'alumine.

Figure 3.2 : Distribution granulométrique (granulométrie en fonction du pourcentage de passant


cumulé) des boues rouges sur les sites de Sardaigne (EA) et d'Aughinish
[89, Teodosi, 2002], [22, Aughinish, ]

Si elles sont pompées sous forme de résidus épaissis, les boues rouges ont généralement
une teneur en solides de 55 à 60 %. Elles "mûrissent" ensuite dans l'IGR, souvent
appelée "tas" lorsqu'il s'agit de résidus épaissis, pendant une durée de trois à six mois
pour arriver à une teneur en solides de 68 à 70 % par compression et évaporation.

Dans la raffinerie d'Aughinish, la perméabilité initiale des boues rouges se situe entre 1
x 10-8 et 1 x 10-9 m/s. Elle diminue au fur et à mesure de la maturation des boues. La
masse volumique moyenne des solides des boues sèches est de 3,1 t/m3 [22, Aughinish,
]. L'avantage de cette technique est que les résidus sont physiquement stables au
moment d'être déversés sur le tas. Les eaux pluviales de ruissellement et les eaux de
percolation possèdent, en revanche, des pH élevés à cause de la liqueur caustique
résiduelle et devront donc être neutralisées avant d'être rejetées dans l'environnement.
Elles peuvent également être utilisées dans le circuit de lavage de la raffinerie.

Sur le site sarde, les boues rouges sont remises en suspension pour obtenir une teneur
de 20 à 25 % de solides au moyen d'eau de mer fraîche et d'eau gravitaire issue du basin
de résidus, et sont ensuite pompées vers le bassin de résidus. La neutralisation des boues
s'effectue par désulfuration des gaz de fumée lors de l'opération d'épuration par voie

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 109


Chapter 3

humide, et grâce au chlorure de magnésium contenu dans l'eau de mer fraîche injectée
dans le système.

Après décantation et évaporation, la teneur en matériaux solides augmente pour


atteindre de 65 à 72 %. Le rapport des résidus, dans la raffinerie sarde, est de 0,78 tonne
de résidus secs pour une tonne d'alumine. Si on considère que les boues se consolident à
une teneur de 60 à 65 % de solides dans le bassin, cela correspond à environ 1,3 tonne
de matériaux humides pour chaque tonne d'alumine produite, soit 0,8 m3/tonne
d'alumine produite.
[89, Teodosi, 2002].

La neutralisation des boues rouges conduit à la stabilité chimique des résidus. Le


compromis, ici, est que pour toutes les retenues de résidus boueux, il reste encore à
assurer la stabilité physique des digues.

La figure ci-après présente la teneur en solides dans les deux solutions.

Figure 3.3 : Teneur en solides (en pourcentage de solides en poids) des résidus dans les systèmes de
gestion classique et par épaississement

Dans les deux cas, les résidus parviennent après maturation à une teneur d'environ 70 %
de solides. La déshydratation peut généralement s'effectuer dans des filtres à vide (avec
un rendement de 63 % de solides, par exemple à Aughinish) ou dans des épaississeurs
en profondeur (avec un rendement de 50 % de solides).

Le tableau ci-après présente les résultats des analyses chimiques effectuées sur des
boues rouges provenant de différents sites.

Site :
Sardaigne Bakony Aughinish
Elément : pourcentage pourcentage pourcentage
en poids sec en poids sec en poids sec
Fe2O3 18 40 47
Al2O3 26 18 17
TiO2 6 4 12
SiO2 20 15 7
Na2O 12 8 5
CaO 8 7 8
LOI 9 7 3

110 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Divers éléments trace 1 1 1


Tableau 3.5 : Eléments constitutifs des boues rouges
[89, Teodosi, 2002], [91, Foldessy, 2002], [27, Derham, 2002]

Malgré des lavages répétés, la solution entraînée dans les boues rouges contient encore
de faibles quantités de soude caustique (hydroxyde de sodium), qui induisent ces
caractéristiques de pH élevé, ainsi que de l'alumine. La plus grande partie de la soude
caustique se transforme en carbonate de sodium et en bicarbonate de sodium sur le tas
de résidus.

Le tableau ci-après donne l'exemple d'une analyse de boues rouges plus détaillée, qui
inclut les éléments trace.

Tableau 3.6 : Analyse détaillée des boues rouges, éléments trace inclus
[32, Derham, 2002]

Sable de traitement

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 111


Chapter 3

La figure ci-après présente les courbes de distribution granulométrique du sable de


traitement.

Figure 3.4 : Distribution granulométrique (granulométrie en fonction du pourcentage de passant


cumulé) du sable de traitement sur les sites de Sardaigne (EA) et d'Aughinish
[89, Teodosi, 2002], [22, Aughinish, ]

Le tableau ci-après recense les éléments de la fraction sableuse :

Site :
Sardaigne
Elément : pourcentage
en poids sec
Fe2O3 14
Al2O3 40
TiO2 3
SiO2 16
Na2O 12
CaO 1
LOI 12
Eléments trace 2
Tableau 3.7 : Eléments constitutifs des résidus sableux
[33, Eurallumina, 2002]

La perméabilité de la fraction sableuse est estimée être cent fois supérieure à celle des
boues rouges [22, Aughinish, ].

Autres

112 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Le gâteau de sel est déversé sous forme d'un gâteau à 70 % de solides. La boue du
clarificateur est pompée jusqu'au tas sous la forme d'une boue comportant de 2 à 3 % de
solides. Le gâteau de sel est constitué des produits de la dégradation organique des
humates de la bauxite, notamment du carbonate de sodium, du sulfate de sodium et de
l'oxalate de sodium.
[22, Aughinish, ].

3.1.1.3.2 Méthodes de gestion appliquées

Pour la gestion des résidus du raffinage de l'alumine, les méthodes appliquées sont
celles des résidus épaissis et des résidus boueux classiques. Certaines raffineries
déversent leurs résidus dans la mer. D'autres les gèrent à terre, en "tas" lorsqu'il s'agit de
résidus épaissis, ou dans des bassins entourés de digues lorsqu'il s'agit de des résidus
boueux.

En règle générale, l'aménagement de tas de boues rouges au moyen de la méthode des


résidus épaissis inclut des digues périphériques perméables en enrochement et un
revêtement étanche pour la surface sous-jacente. Une digue périphérique sert
généralement à collecter les eaux de ruissellement de surface et va donc normalement
entourer le tas. La méthode de construction utilisée pour les tas est la méthode
ascendante, du fait que les boues rouges déshydratées sont suffisamment stables.

La perméabilité des boues rouges étant très faible, le principal risque d'infiltration est lié
à l'accumulation des eaux caustiques de ruissellement de surface dans les zones
exposées avant qu'elles ne soient recouvertes de boues et aux infiltrations d'eau
stagnante dans le fossé périphérique. Ce risque peut être géré en dotant les surfaces et
les fossés de revêtements étanches, par exemple du till glaciaire ou des revêtements
synthétiques, associés à un système de drainage. On procède à une analyse des eaux de
percolation dans les meilleurs et les pires des cas afin d'aménager correctement ces
installations.
[22, Aughinish, ]

Dans la raffinerie sarde, les boues rouges sont diluées jusqu'à l'obtention d'une teneur
de 20 % en solides et servent à la désulfuration des gaz de fumée. Les boues utilisées
dans les absorbeurs doivent avoir des solides bien dilués, afin de protéger les plaques
perforées de l'absorbeur contre tout blocage prématuré par des bouchons provoqués par
des dépôts solides.
[89, Teodosi, 2002]

Dans la raffinerie sarde, les aspects suivants ont joué un rôle important lors de la
conception de l'installation :

• réduction de la distance entre la raffinerie et le bassin, en vue de réduire les coûts de


pompage


disponibilité du terrain
nécessité d'une gestion terrestre des résidus et non d'un déversement en mer, afin de


protéger les ressources halieutiques


proximité avec la mer, l'eau de mer étant nécessaire à la neutralisation des résidus


faible risque de contamination des aquifères
vents localement forts, d'où l'avantage d'avoir des résidus humides.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 113


Chapter 3

L'emplacement de l'IGR est indiqué sur la figure ci-après :

Figure 3.5 : Emplacement de l'IGR dans la raffinerie sarde


[33, Eurallumina, 2002]

La barrière rocheuse protège l'IGR contre l'action des vagues.

La figure ci-après présente une vue en coupe transversale de la digue.

114 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 3.6 : Coupe transversale d'une digue de retenue sur le site sarde
[33, Eurallumina, 2002]

Le concept sur lequel s'appuie ce modèle original de digue consiste à drainer l'eau des
résidus tout en conservant ces derniers dans le bassin. On obtient ainsi un excellent taux
de drainage (jusqu'à 70 %).

Des élévations successives de la digue ont été effectuées au moyen de la méthode


ascendante, comme le montre la figure ci-après.

Figure 3.7 : Coupe transversale des élévations de digue réalisées selon la méthode ascendante
[33, Eurallumina, 2002]

Les boues sont réparties le long du périmètre de l'installation, avec un déversement tous
les 50 m. Pour que la répartition soit uniforme, on utilise différents points de
déversement toutes les 24 h. Les sables et autres résidus de traitement sont transportés
jusqu'à l'IGR par camion et rejetés dans une zone spéciale de celle-ci.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 115


Chapter 3

[33, Eurallumina, 2002]

Dans la raffinerie d'Ajka, des "compartiments", c'est-à-dire des bassins de résidus de


type paddock destinés à recueillir les boues rouges, sont construits à partir de scories
provenant de la centrale thermique voisine. Les digues ont des rapports des pentes de
1:1 à 1:1,5 (voir figure ci-dessous). Leur hauteur définitive peut atteindre 10 m au
maximum. Les boues rouges sont transportées jusqu'à l'IGR par pipeline, avec une
teneur en solides de 20 %. La distance est de 3 à 4 km. L'eau gravitaire issue du bassin
est réutilisée dans le procédé. Le mouvement circulaire de la canalisation de
déversement permet d'obtenir une répartition uniforme des boues rouges dans le
compartiment. L'eau gravitaire des compartiments empêche la formation de surfaces
sèches plus étendues et l'assèchement des boues rouges.
[91, Foldessy, 2002]

Figure 3.8 : Vue en coupe transversale de l'IGR d'Ajka montrant la digue, le bassin, les puits
d'observation, la paroi de séparation et l'état des sols, ainsi que la couverture de terre lors de la
fermeture
[91, Foldessy, 2002]

A dix mètres au-dessous de l'installation de gestion des résidus se trouve une couche
d'argile imperméable. Cela explique qu'aucun revêtement étanche n'ait été utilisé durant
la construction des compartiments. Dans les années 1980, une pollution de la nappe
phréatique était apparue dans la couche située entre le fond des compartiments et la
couche d'argile. Pour endiguer cette pollution, on a construit autour des compartiments
une paroi étanche qui pénétrait à l'intérieur de la couche d'argile imperméable. A
l'intérieur de cette paroi étanche, un système de drainage recueille les eaux d'infiltration
et les eaux souterraines, lesquelles sont ensuite réinjectées dans le compartiment.

Dans la zone alentour, on a creusé 240 puits d'observation de la nappe phréatique. Ils
servent à mesurer le niveau de la nappe phréatique et à effectuer des prélèvements pour
analyse chimique. Les mesures de niveau de la nappe sont répétées tous les mois, et une
analyse chimique est réalisée tous les trimestres sur des échantillons d'eau souterraine
pour y rechercher de 8 à 10 éléments. Ce système permet de garantir la détection
précoce de tout dommage subi par la paroi de séparation et de surveiller la migration du
panache de pollution.
[91, Foldessy, 2002]

116 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

A la raffinerie d'alumine galicienne, la première méthode d'élévation de la digue a été la


méthode ascendante. Pour ce faire, on a prélevé de la roche et de la terre dans des
gisements locaux de granite et de quartz et dans du remblai. Or, depuis 1986, cette
méthode a changé. La nouvelle méthode, dite longitudinale, utilise les mêmes matériaux
d'emprunt. Toutefois, grâce à cette méthode, la surface disponible, et donc la capacité de
stockage, ne diminue pas au fur et à mesure de chaque élévation de la digue (voir Figure
3.9).

Figure 3.9 : Coupe transversale de la digue de retenue de la raffinerie galicienne, montrant les
méthodes ascendante et longitudinale pour augmenter la hauteur de la digue

3.1.1.3.3 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

Le programme de contrôle appliqué sur le site sarde comprend les éléments suivants :



visite d'inspection de l'IGR toutes les deux heures
inspection générale journalière de l'intérieur et de l'extérieur de l'IGR par des


personnels qualifiés
vérification journalière des performances des pompes externes de captage d'eau et


enregistrement des mesures de débit
prélèvements mensuels sur le réseau des piézomètres externes, avec analyse du pH


et des métaux


contrôles de la stabilité des digues deux fois par an


tracé annuel du profil côtier pour étudier les tendances à l'érosion


changement journalier des points de décharge


vérification du bilan hydrique


enregistrement continu des conditions météorologiques
mesure continue du pH à la sortie de l'unité de filtration des boues, avant pompage
vers l'IGR.

Les personnels employés dans la zone de l'IGR ont été formés lors de stages annuels
spécifiques. Une procédure d'urgence existe.

Sept pompes sont réparties sur le pourtour du bassin pour pouvoir intervenir en cas de
fuite d'eau de la digue. Le niveau d'eau du bassin est contrôlé grâce à une surveillance et

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 117


Chapter 3

un contrôle stricts de l'adjonction d'eau de mer fraîche au circuit des boues. [33,
Eurallumina, 2002]. Ces pompes sont incapables, en revanche, de faire face à une
rupture totale de la digue.

3.1.1.3.4 Fermeture et entretien après fermeture

Si la gestion des résidus épaissis se fait horizontalement sur un seul tas, la restauration
progressive est impossible car la plus grande partie de la surface va servir au
déversement des boues rouges. Durant la restauration, la pente de 2,5 % du tas permet
un ruissellement efficace des eaux de pluie sans érosion. En outre, les engins de
construction ont accès au tas [22, Aughinish, ]. Le tas de boues sera restauré au moyen
d'une couverture végétale, comme un certain nombre de sites ont réussi à le faire. Le
reverdissement des pentes du périmètre, aménagées avec un remblai d'emprunt (par
exemple du calcaire) est une pratique courante, qui consiste généralement à veiller à ce
que la végétation soit en harmonie avec le paysage environnant. [22, Aughinish, ].

Des couvertures végétales ont déjà été utilisées avec succès sur des bassins de résidus
conventionnels.

Sur le site d'Ajka, les résidus déshydratés sont recouverts d'une couche de scories de
50 cm d'épaisseur provenant d'une centrale, puis d'une couche de terre [91, Foldessy,
2002].

Lors de la phase d'entretien après fermeture, avant d'évacuer les eaux de ruissellement,
il faut les traiter jusqu'à ce que leurs conditions chimiques aient atteint des
concentrations acceptables pour un déversement dans des eaux de surface. Il faut
également entretenir les chemins d'accès, les systèmes de drainage et la couverture
végétale (y compris, le cas échéant, le reverdissement). Par ailleurs, un échantillonnage
continu pour analyser la qualité de la nappe phréatique doit faire partie de la mise en
œuvre de tout programme de fermeture et doit donc continuer.
[22, Aughinish, ]

3.1.1.4 Niveaux actuels d'émission et de consommation

3.1.1.4.1 Gestion de l'eau et des réactifs

A Aughinish, les eaux issues de l'IGR sont recyclées dans le procédé ; au niveau du site
sarde, on recycle les eaux de l'IGR vers les installations de gestion des boues, afin de
mieux gérer le bilan hydrique au niveau du bassin. Dans ce dernier cas, il est impossible
de réutiliser l'eau gravitaire dans le procédé Bayer, car la salinité de l'eau de mer
dégraderait la solution caustique de lixiviation.

A Ajka, un volume total de 1,75 Mm3 d'eau douce est consommé chaque année, dont la
moitié est rejetée dans les eaux de surface.

Le tableau ci-après indique la consommation de réactifs d'une raffinerie d'alumine


site d'Ajka
Réactif Consommation
g/t
NaOH 79167
H2SO4 4167

118 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

HCl 50
Hg 3
CaO 39167
Silicate de soude 19333
Tableau 3.8 : Consommation de réactifs à la raffinerie d'Ajka

Dans la raffinerie sarde, les additifs chimiques ajoutés au procédé sont regroupés selon
les catégories suivantes :

a) Chaux : le principal réactif de traitement, avec une consommation spécifique


d'environ 40 kg de CaO par tonne d'alumine, pour un certain nombre de réactions,
notamment :

• réaction avec le titane et le phosphore contenus dans la bauxite, par précipitation de


ces derniers en titanate et en phosphate pour protéger l'alumine de leurs impuretés


respectives
réaction avec le carbonate de sodium, une impureté présente dans la liqueur, pour


retransformer celui-ci en hydroxyde de sodium
réaction avec l'oxalate de sodium, une impureté organique de la liqueur, pour le
transformer en oxalate de calcium qui, sous sa forme solide, est rejeté avec les boues


du procédé
ainsi que d'autres réactions de la phase de digestion, destinées à améliorer
l'extraction de la boehmite (oxyhydroxyde d'aluminium, une source d'alumine
présente dans la bauxite) et à favoriser la transformation de l'oxyde de fer
éventuellement présent dans la bauxite sous forme de goethite en hématite de fer
qui, sous sa forme solide, est entraînée avec les boues, afin de réduire les impuretés
ferriques du produit.

b) Autres réactifs de traitement :

• agents de contrôle des humates, pour éliminer les matières organiques à chaîne


longue de la liqueur caustique : polyamines dans de l'eau
agents de contrôle de la précipitation, utilisés essentiellement pour contrôler la
précipitation des impuretés de l'oxalate : hydrocarbures oxygénés, acides gras et


oxyalkylates


agents antimousse : acides gras hydrogénés
floculants pour la décantation des boues, pour améliorer la décantation des boues et


leur séparation de la liqueur riche : produit polyacrylique
floculants pour la décantation des boues, pour améliorer la décantation des boues


dans le circuit de lavage des boues : produit polyactylamidique
agents déshydratants, pour réduire la teneur en hydrate au niveau de l'alimentation


des calcinateurs : à base d'éthoxylate nonylphénolique et d'hydrocarbures oxygénés
agent rhéologique, pour réduire la viscosité des boues de bauxite et améliorer ses
propriétés d'écoulement fluidique : polymères acryliques à groupes fonctionnels
sulfoniques.

c) Réactifs de l'eau d'alimentation des chaudières :

• agent de chélation, pour réduire l'incrustation à l'intérieur des tubes de chaudière


alimentés par le condensat de procédé : groupes fonctionnels de type NTA (acide
nitrilotriacétique) ou EDTA (acide éthylène diamine tétraacétique) capables de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 119


Chapter 3

capturer (séquestrer) le calcium et le magnésium afin d'empêcher leur précipitation


dans le circuit d'eau des chaudières
agent de désoxygénation, pour traiter l'eau d'alimentation des chaudières :


hydrosulfite de sodium


agent antimousse, pour traiter l'eau d'alimentation des chaudières
agent nettoyant, pour le circuit d'eau des chaudières.

d) Traitement du fioul :



dispersant, pour améliorer la propreté des brûleurs


oxyde de magnésium, pour diminuer les fumées
solvant des goudrons, pour diminuer les dépôts de matériaux solides.

e) Traitement de l'eau :

• dispersant pour l'eau de refroidissement, pour réduire la vitesse d'entartrage du


circuit et de la tour


réactif biocide, pour le traitement de l'eau
agent stérilisant, pour le traitement de l'eau.

f) Réactifs de nettoyage chimique :

• acide sulfurique, avec une consommation spécifique d'environ 9 kg par tonne


d'alumine, pour nettoyer les tubes chauffants des digesteurs et pour le contrôle final


du pH des boues avant leur déchargement dans le bassin
acide chlorhydrique, avec une consommation spécifique d'environ 0,4 kg par tonne


d'alumine, pour nettoyer les toiles de pressage


inhibiteur de corrosion pour H2SO4


inhibiteur de corrosion pour HCl
antimousse pour le traitement à l'acide.

La quantité totale de tous les réactifs susmentionnés se monte à presque 1 kg par tonne
d'alumine. Ce sont tous des composés organiques qui pour la plupart se décomposent en
CO2 et en eau durant la phase de digestion à haute température.

Dans un proche avenir, la raffinerie sarde va ajouter une usine de traitement pour l'eau
gravitaire provenant du bassin. A l'heure actuelle, le bilan hydrique du bassin est
maintenu grâce à des conditions climatiques favorables (et notamment à un taux
d'évaporation net élevé) et par la recirculation de l'eau du bassin vers les filtres à boues
pour la mise en suspension des boues fraîches. Cette recirculation est devenue de plus
en plus importante pour la raffinerie pendant les périodes froides, la surface
d'évaporation ayant été réduite par suite des élévations successives de la digue selon la
méthode ascendante. Une fois que l'usine de traitement de l'eau sera opérationnelle, elle
permettra de déverser l'eau gravitaire du bassin dans la mer, ce qui éliminera les
problèmes d'eau saisonniers.

3.1.1.4.2 Rejets atmosphériques

La pollution atmosphérique peut être provoquée par les gaz de cheminée des fours de
calcination à haute capacité de l'alumine. Ici, on utilise des filtres électrostatiques pour
séparer les particules solides en suspension.
120 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 3

Les poussières soulevées par l'IGR peuvent être problématiques, auquel cas on
pulvérisera de l'eau et on répandra de la paille en période sèche.

3.1.1.4.3 Rejets aquatiques

La surveillance de la nappe phréatique passe par des puits situés autour des tas et des
bassins. Aucun effluent n'est rejeté dans les eaux de surface [22, Aughinish, ].

3.1.1.4.4 Contamination des sols

En raison de la très faible perméabilité des boues rouges mais aussi des dépôts du sol
estuarien sous-jacent (limon argileux), la percolation dans le sol est extrêmement
limitée.

3.1.1.4.5 Consommation énergétique

La consommation énergétique liée à la gestion des résidus sur le site sarde est due à
l'énergie consommée dans trois stations de pompage :

• pour pomper les résidus boueux dans l'eau (eau de mer fraîche et eau recyclée en
provenance du bassin) qui circule du site de la raffinerie jusqu'au bassin, et pour les
répartir à l'intérieur de la digue ; la consommation énergétique est d'environ 230

• pour renvoyer l'eau clarifiée provenant du bassin jusqu'à la raffinerie pour mettre
kW, 100 % du temps

d'autres boues en suspension et réduire l'utilisation d'eau de mer fraîche, pour


conserver la totalité de l'eau en équilibre ; la consommation énergétique est

• pour pomper l'eau de mer fraîche nécessaire à la gestion des résidus, à la fois à des
d'environ 60 kW, 70 % du temps

fins de neutralisation et de mise en suspension des solides ; la consommation


énergétique est d'environ 100 kW, 30 % du temps.
[33, Eurallumina, 2002]

A Ajka, les statistiques de consommation énergétique en 2001 étaient les suivantes :



énergie : 127 705 MWh soit 21 kWh par tonne d'alimentation


vapeur : 788 300 t soit 1,3 tonne de vapeur par tonne d'alimentation
gaz naturel : 35 360 000 m3 soit 58,9 m3 par tonne d'alimentation

3.1.2 Métaux communs

Cette section fournit des indications relatives aux sites de production de métaux
communs suivants :

Région Site Pays


Aitik mine d'Aitik Suède
Almagrera Aguas Teñidas, Sotiel Espagne
Aznalcollar1 Los Frailes Espagne

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 121


Chapter 3

région minière de Boliden Maurliden, Petiknäs, Renström, Suède


Åkerberg, Kristineberg
Cantabrie Mina Reocín Espagne
Garpenberg mine de Garpenberg, Garpenberg Norra Suède
Hitura mine de Hitura Finlande
projet de Las Cruces2 Las Cruces Espagne
bassin cuprifère de Legnica- Lubin, Polkowice-Sieroszowice, Rudna Pologne
Glogow
Lisheen Lisheen Irlande
Pyhäsalmi Pyhäsalmi, Mullikkoräme Finlande
Tara Tara Irlande
Zinkgruvan Zinkgruvan Suède
1. Informations sur la fermeture
2. Actuellement au stade de délivrance des autorisations
Tableau 3.9 : Sites d'exploitation des métaux communs mentionnés dans cette section

3.1.2.1 Minéralogie et techniques minières

Minéralogie
Cadmium
Il n'existe que de rares minéraux de cadmium, comme la greenockite (CdS) ou l'otavite
(CdCO3 et sous forme de CdO). L'élément chimique cadmium (Cd) peut remplacer le
zinc (Zn) dans la sphalérite. C'est pourquoi on trouve souvent du cadmium dans le
concentré de zinc à l'issue du traitement du minerai. Dans ce cas, le cadmium est
éliminé en fonderie. Les minerais de plomb et de cuivre peuvent également contenir de
faibles quantités de cadmium. [35, EIPPCB, 2001]

Cuivre
Les minéraux de cuivre les plus répandus sont les suivants :


 la chalcopyrite (CuFeS2)
sulfures :

 la chalcocite (Cu2S)
 la covellite (CuS)
 la bornite (Cu5FeS4).

En nombre d'atomes par molécule, le rendement de la chalcopyrite est relativement


faible. Il n'est que de 25 %, comparé à celui des autres minéraux de cuivre tels que la
chalcocite (67 %) ; la cuprite (67 %) ; la covellite (50 %) ou la bornite (50 %).
Toutefois, comme elle existe en grande quantité et qu'elle est largement répandue, la
chalcopyrite est la principale source de cuivre. La chalcopyrite est un minéral commun
que l'on trouve dans la quasi-totalité des gisements de sulfure.

• oxydes : la cuprite (Cu2O).

La cuprite a longtemps été exploitée comme une source majeure de cuivre et elle l'est
encore aujourd'hui dans de nombreuses régions du monde. De tous les minerais de
cuivre, à l'exception du cuivre natif, c'est la cuprite qui donne le meilleur rendement de
cuivre par molécule, puisqu'elle ne comporte qu'un atome d'oxygène pour deux atomes
de cuivre [37, Mineralgallery, 2002].


 la malachite (Cu2(CO3)(OH)2)
autres, tels que :

 l'azurite (Cu3(CO3)2(OH)2)
 la chrysocolle, un silicate de cuivre hydraté (CuSiO3 - nH2O).

122 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Plomb
Le minéral de plomb le plus important pour l'industrie minière est la galène (PbS), qui
peut contenir jusqu'à 1 % d'argent.

Nickel
Le nickel (Ni) est un élément de transition qui présente un mélange de propriétés
métalliques ferreuses et non ferreuses. Il est à la fois sidérophile (s'associe au fer) et
chalcophile (s'associe au soufre). La majeure partie du nickel exploité provient de deux
types de gisements :

• les latérites, dans lesquelles les principaux minéraux sont la limonite nickélifère


((Fe, Ni)O(OH)) et la garniérite (un silicate de nickel hydraté), ou
les gisements de sulfures magmatiques, dans lesquels le principal minéral est la
pentlandite ((Ni, Fe)9S8).

Le rayon ionique du nickel divalent est proche de celui du fer et du magnésium


divalents, ce qui permet à ces trois éléments de se remplacer mutuellement dans les
réseaux cristallins de certains silicates et oxydes. Les gisements de sulfure de nickel
sont généralement associés à des roches riches en fer et en magnésium appelées roches
ultramafiques, et se trouvent dans des formations volcaniques et plutoniques. Nombre
de ces gisements de sulfure se trouvent à de grandes profondeurs. Les latérites sont
formées par l'érosion des roches ultramafiques et sont un phénomène quasi superficiel.
D'avis général, la majeure partie du nickel terrestre est concentrée dans le noyau de
notre planète.
[36, USGS, 2002]

Etain
Le seul minéral de valeur commerciale comme source d'étain est la cassitérite (SnO2),
mais de faibles quantités d'étain sont récupérées à partir de sulfures complexes tels que
la stannite, la cylindrite, la frankéite, la canfieldite, et la téallite.
[36, USGS, 2002].

Zinc
La sphalérite (ou sulfure de zinc, ZnS) est l'un des minéraux de minerai les plus
répandus dans le monde.
L'extraction des minerais sulfurés primaires domine celle des métaux communs pour le
cuivre, le zinc et le plomb en Europe (Las Cruces, une fois en activité, sera l'exception à
cette règle). La teneur en sulfures et la qualité du minéral de valeur varient de manière
importante d'un site à l'autre.

Des exemples des différentes caractéristiques minéralogiques trouvées dans différentes


régions minières sont décrits ci-après.

• sur le site d'Aitik, le contact entre la principale zone de gisement et le toit de la


formation est net, le minerai se trouvant dans une faille de poussée. Le contact entre
le mur de la formation et la zone de minerai est progressif et dépend de la teneur.
Les principaux minéraux de minerai sont la chalcopyrite, la pyrite et la pyrrhotite,
qui se présentent de manière disséminée et en petites veines. Le mur de la formation
est constitué de gneiss à biotite et amphibole et d'intrusions de monzodiorite
quartzique (cette paroi contient moins de 0,26 % de cuivre). La principale zone de
minerai comprend du gneiss/schiste à biotite et du schiste muscovite. Le toit est
constitué de gneiss à biotite et amphibole et de pegmatite et dépourvu de cuivre. Le
minéral de valeur du gisement est la chalcopyrite. La concentration moyenne en
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 123
Chapter 3

cuivre du gisement est de 0,4 %. En outre, le minerai contient de l'or (0,2 g/t) et de
l'argent (3,5 g/t) [63, Base metals group, 2002].

• dans la mine de nickel de Hitura, le complexe ultramafique est formé de trois


massifs de serpentinite distincts et rapprochés, entourés de gneiss à mica
magmatique. Les principaux minéraux de minerai sont la pentlandite, la chalcopyrite
et la pyrrhotite, mais à plusieurs endroits, la mackinawite, la cubanite et la vallérite
sont en abondance. La pyrite se trouve uniquement dans des diaclases avec [62,
Himmi, 2002]

• dans le projet de mine de Las Cruces, actuellement au stade de la planification et de


la délivrance des autorisations, le minéral de valeur est la chalcocite, un minéral de
cuivre sulfuré secondaire, dans la pyrite massive [67, IGME, 2002]

• dans le bassin cuprifère de Legnica-Glogow, le minerai de cuivre se trouve à des


profondeurs de 600 à 1200 m dans un gisement polymétallique de type lit de 40 m
d'épaisseur, où on trouve, outre les minéraux de cuivre, d'autres métaux tels que
l'argent, l'or, le platine et le palladium. Les minéraux de minerai se présentent soit
dans les grès du "Rotliegend" ou du "Weissliegend", soit dans les schistes cuprifères
et les roches carbonatées du cyclothème de Werra, principalement dans les
dolomites. Dans ce gisement de cuivre, on a découvert au total plus de 110 minéraux
de minerai. Les principaux minéraux métallifères sont la chalcocite, la bornite, la
chalcopyrite, la covellite, la pyrite et la galène. La répartition des minéralisations
dans le gisement est extrêmement variable.
• sur le site de Lisheen, la minéralisation des sulfures qui forme le gisement se trouve
à la base du calcaire dolomitique. Les minéraux métallifères sont la pyrite, la
marcassite, la sphalérite et la galène et, dans des concentrations plus faibles, la
chalcopyrite, la tennantite, l'argent natif, l'arsénopyrite et la gersdorffite. La gangue
est constituée de dolomite associée à de la barytine, de la calcite, du schiste, de
l'illite et du quartz [75, Minorco Lisheen/Ivernia West, 1995]

• le minerai de Pyhäsalmi est massif et à granulométrie grossière. Il contient, en


moyenne, 75 % de sulfures constitués de 3 % de chalcopyrite, de 4 % de sphalérite,
de 2 % de pyrrhotite et de 66 % de pyrite, ainsi que de faibles quantités de galène et
de sulfosels. Les principaux minéraux de la gangue sont la barytine et les carbonates
[62, Himmi, 2002]

• le site de Neves Corvo est une mine de cuivre et d'étain à haute teneur située dans la
ceinture pyriteuse ibérique. Les principaux minéraux de ce gisement de type sulfures
volcanogènes massifs sont la pyrite, la chalcopyrite, la sphalérite, la galène, la
cassitérite, la stannite, la tétrahédrite et l'arsénopyrite [142, Borges, 2003].

Techniques minières
Dans le secteur européen de l'extraction des métaux communs, les mines souterraines
comme les mines à ciel ouvert sont représentées. Les techniques minières employées
sous terre sont l'exploitation par chambre remblayée, l'exploitation par chambres et
piliers et diverses autres techniques. La capacité de production de minerai des mines
souterraines se situe entre 65 000 et 1 100 000 tonnes/an. Dans les mines à ciel ouvert,
la production (minerai et stériles) en 2001 se situait entre 1 200 000 et 43 700 000
tonnes. Dans le secteur minier souterrain, la quasi-totalité des stériles produits sont
utilisés directement dans la mine, comme remblais. Dans certains cas, les stériles ont été
extraits de haldes à stériles existantes et transportés sous terre. Dans les mines à ciel
ouvert, le remblayage était impossible dans la plupart des cas, mais à Mina Reocín, une
124 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 3

partie épuisée d'une fosse ouverte a été remblayée avec des stériles. Le tableau ci-après
recense les différentes mines et indique les techniques minières qu'elles appliquent ainsi
que les volumes de minerai et de stériles produits.

Région minière Mine Méthode d'extraction Production Dépôt de


de minerai stériles
(kt/an) (kt/an)
Aitik mine d'Aitik ciel ouvert 17700 260004
souterraine
Almagrera Aguas Teñidas 300 01
(chambre remblayée)
Sotiel souterraine 700 0
Région minière de
Maurliden ciel ouvert 224,4 875,7
Boliden
souterraine
Renström 160,5 -104*
(chambre remblayée)
souterraine
Petiknäs 553 -15.7*
(chambre remblayée)
Åkerberg souterraine 32 -21*
souterraine
Kristineberg 503,6 4,63
(chambre remblayée)
Cantabrie Mina Reocín ciel ouvert/souterraine 1100 25002
souterraine
mine de Garpenberg 310 0
Garpenberg (chambre remblayée)
souterraine
Garpenberg Norra 709 38,45
(chambre remblayée)
souterraine
Hitura mine de Hitura 518,3 03
(chambre remblayée)
Bassin cuprifère de souterraine
Lubin 6808 03
Legnica-Glogow (chambres et piliers)
Polkowice- souterraine (chambres et
10436 03
Sieroszowice piliers)
souterraine
Rudna 11490 03
(chambres et piliers)
souterraine
Lisheen Lisheen 11106 7
(chambre remblayée)
souterraine
Pyhäsalmi Pyhäsalmi 1097.2 03
(chambre remblayée)
Mullikkoräme souterraine 64 0
souterraine (abattage par 7
Tara Tara 2000
mine longue)7
souterraine
Zinkgruvan Zinkgruvan 850 04
(chambre remblayée)
1. Stériles utilisés comme remblais + schistes provenant d'une zone d'emprunt
2. Stériles utilisés pour combler une fosse épuisée.
3. Stériles utilisés comme remblais
4. 65 % déposés séparément à d'autres fins
5. Utilisés pour la construction de digues
6. Source : [76, Irish EPA, 2001]
7. Source : [74, Outokumpu, ]
*
: une valeur négative indique que les stériles ont été extraits de dépôts existants et amenés sous terre à des fins de
remblayage.

Tableau 3.10 : Informations relatives à la technique minière et à la production de minerai et stériles


dans les mines de métaux communs
Statistiques de l'année 2000 pour Almagrera, Mina Reocín, Pyhäsalmi et Hitura ; statistiques de
l'année 2001 pour les régions minières de Aitik, Garpenberg et Boliden

Le site d'Aitik est un exemple type d'exploitation minière à ciel ouvert de métaux
communs, et comprend les opérations suivantes :
Forage : le matériel de forage consiste en appareils de forage rotatifs. La hauteur de
gradin est de 15 m et le sous-forage de 3 m. Les morts-terrains forés et l'espacement

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 125


Chapter 3

sont de 8 m x 10,5 m. Le diamètre des trous de forage est d'environ 300 mm. La vitesse
de forage est généralement d'environ 17 m/h, mais dans les parties les plus dures du
minerai, elle peut être inférieure à 10 m/h. L'eau est pompée depuis la fosse à un débit
de 3 à 15 m3/min.
Chargement et abattage aux explosifs : une émulsion explosive est injectée depuis un
camion dans les trous de mine. Pour amorcer l'abattage, on utilise des détonateurs non
électriques. La masse abattue à chaque tir est d'environ 600 kt et l'abattage est
hebdomadaire. Les gradins sont prévus avec un angle de pente final de fosse de 47°
dans le mur de la formation (suivant la foliation) et de 51 à 56° dans le toit.

Chargement et transport : on utilise trois pelles à câble et deux pelles hydrauliques. Une
chargeuse sur pneus complète la flotte de chargement. Le transport est effectué par 17
camions (des 172 tonnes et des 218 tonnes).

Concassage in situ : le minerai est acheminé par camion jusqu'aux concasseurs


primaires situés dans la fosse, à une profondeur de 165 m sous la surface. Le minerai est
chargé sur un convoyeur à bande à partir de silos situés sous le concasseur. Le
convoyeur à bande transporte le minerai jusqu'à l'usine de traitement du minerai. Le
convoyeur a une inclinaison de 15°, une largeur de 1 800 mm et une capacité de
4 000 t/h. La capacité totale à la surface des terrils est d'environ 50 000 t.
[63, Base metals group, 2002]

Les mines de Garpenberg et de Garpenberg Norra sont toutes deux des mines
souterraines. Les techniques utilisées dans ces mines sont décrites ici en tant
qu'exemples d'exploitation souterraine de métaux communs.

La méthode minière appliquée est celle de l'exploitation par chambre remblayée. On


utilise la fraction grossière des résidus comme remblai et comme plateforme lorsqu'on
extrait le minerai au niveau supérieur. A l'heure actuelle, le minerai est extrait à une
profondeur de 400 à 870 m dans la mine de Garpenberg mine et de 700 à 990 m dans
celle de Garpenberg Norra.

L'abattage aux explosifs se fait au moyen d'émulsions explosives. Le chargement et le


transport se font par véhicules diesel. Le minerai est concassé dans un concasseur in situ
avant d'être acheminé par skip le long d'un puits jusqu'à la surface. Un convoyeur à
bande long de 500 m achemine le minerai depuis la mine de Garpenberg jusqu'à l'usine
de traitement du minerai. Pour la mine de Garpenberg Norra, le minerai doit être
transporté par camion sur environ 2 km jusqu'à l'usine de traitement du minerai.
[64, Base metals group, 2002]

Dans la mine souterraine de Neves Corvo, quatre méthodes minières différentes sont
appliquées, selon la forme du gisement. Toutes les excavations sont remblayées afin
d'extraire le plus possible de minerai et de limiter les affaissements de surface [142,
Borges, 2003].

3.1.2.2 Traitement du minerai

Pour le traitement des minerais sulfurés primaires, toutes les usines utilisent les mêmes
techniques de traitement, à savoir :

• le concassage ;

126 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3



le broyage ;


la flottation
le séchage des concentrés.

La flottation peut se faire de différentes façons, notamment par flottation sélective ou


par flottation collective/sélective, en fonction des caractéristiques du minerai, des
exigences du marché, du coût des additifs de flottation, etc. Deux solutions possibles
pour une même usine de traitement du minerai sont illustrées sur les figures ci-après,
qui concernent l'usine de traitement du minerai de Zinkgruvan.

L'usine de traitement du minerai de Zinkgruvan, construite en 1977, jouxte la mine.


Elle fonctionne en permanence, avec une capacité annuelle de 850 000 tonnes. Le choix
du procédé et de la technologie dépend d'un grand nombre de travaux d'essai réalisés
directement avec le minerai de zinc et de plomb. Un broyage autogène associé à une
flottation collective/sélective (voir figure 3.10 ci-après) du minerai a été choisi comme
technique principale de traitement et s'utilise depuis 1977 à Zinkgruvan.

Figure 3.10 : Circuit de flottation collective/sélective pour le site de Zinkgruvan


[66, Base metals group, 2002]

Une autre méthode de flottation qui pourrait être utilisée en cas de changement de
composition du minerai, est celle de la flottation sélective fractionnée (voir figure 3.11
ci-dessous). Elle nécessite des produits chimiques de traitement légèrement différents,
mais elle est aussi économique et techniquement faisable.
[66, Base metals group, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 127


Chapter 3

Figure 3.11 : Circuit possible de traitement du minerai pour le site de Zinkgruvan


[66, Base metals group, 2002]

Le système de traitement du minerai employé pour le minerai de nickel sur le site de


Hitura est similaire à celui qui est employé pour les minerais sulfurés, tel qu'illustré sur
la figure ci-après.

Figure 3.12 : Schéma de traitement du minerai sur le site de Hitura


[62, Himmi, 2002]

Dans le projet de Las Cruces, la méthode de traitement proposée est la lixiviation à


l'acide sulfurique, suivie d'une extraction au solvant et d'une électrorécupération (SX-
EW). Les résidus seront déshydratés par filtration et seront envoyés dans des cellules
étanches "sèches" [67, IGME, 2002].

128 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Les minerais extraits dans le bassin cuprifère de Legnica-Glogow et dont la


composition lithologique et minéralogique est variable, sont traités dans trois
concentrateurs (Lubin, Polkowice et Rudna) d'une capacité totale d'environ 30 millions
de tonnes par an. Ici, la technique de séparation la plus apte à permettre une
récupération maximale de cuivre et d'argent est la flottation. Deux types de minerai sont
traités : le grès carbonaté dans les installations de Lubin et de Rudna, et le schiste
dolomitique dans l'usine de Polkowice.

A Mina Reocín, une préconcentration effectuée par des méthodes gravimétriques


précède le broyage. Les résidus sont pompés sous forme de boues vers les systèmes de
bassins. La fraction grossière des résidus, utilisée comme remblai, est séparée des fines
au moyen d'hydrocyclones [54, IGME, 2002].

3.1.2.2.1 Fragmentation

Sur tous les sites, la fragmentation s'effectue par concassage et par broyage au moyen de
différents types de concasseurs et de broyeurs.

A Aitik, le concassage primaire s'effectue à l'aide de deux concasseurs giratoires.


L'orifice d'entrée du concasseur mesure 152 cm et le diamètre de la surface interne au
niveau du fond mesure 277 cm. La fragmentation du minerai concassé dépend du
réglage du concasseur mais généralement, la largeur est réglée entre 160 et 180 mm. Les
plus gros blocs mesurent donc entre 350 et 400 mm mais il peut y avoir des variations
liées aux caractéristiques des différents minerais. Chaque jour, de 40 000 à 60 000
tonnes sont concassées et envoyées dans le circuit de broyage. Ce dernier est constitué
de cinq lignes de broyage, chacune composée d'un broyeur autogène suivi d'un broyeur
à galets. Chaque circuit de broyage fonctionne en circuit fermé avec un classificateur à
vis qui réinjecte les matériaux dans le broyeur autogène.

Ce site possède plusieurs sections de broyage, présentées ci-après :

La section B, qui comprend deux lignes de broyage de 300 t/h, est l'installation de
broyage primaire la plus ancienne. Tous les broyeurs fonctionnent à 75 % de leur
vitesse critique. La section C est une ligne unique à 460 t/h. Les broyeurs autogènes et à
galets fonctionnent respectivement à 76 % et à 73 % de leur vitesse critique. La section
D est constituée de deux autres lignes à 460 t/h, qui fonctionnent chacune à 75 % de leur
vitesse critique.

Caractéristiques de la section B :

• deux broyeurs AG d'un diamètre de 6 m, d'une longueur de 10,5 m et d'une


puissance installée de 3 600 kW
deux broyeurs à galets d'un diamètre de 4,5 m, d'une longueur de 4,8 m et d'une
puissance installée de 1 250 kW.

Caractéristiques de la section C :

• un broyeur AG d'un diamètre de 6,7 m, d'une longueur de 12,5 m et d'une puissance


installée de 6 600 kW
un broyeur à galets d'un diamètre de 5,2 m, d'une longueur de 6,8 m et d'une
puissance installée de 2 500 kW.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 129


Chapter 3

Caractéristiques de la section D :

• deux broyeurs AG d'un diamètre de 6,7 m, d'une longueur de 12,5 m et d'une


puissance installée de 6 000 kW.
deux broyeurs à galets, d'un diamètre de 5,2 m, d'une longueur de 6,8 m et d'une
puissance installée de 3 000 kW.

La capacité totale de broyage est d'environ 50 000 t/j, bien que le débit réel soit fonction
de la broyabilité du minerai ou de sa dureté. La consommation énergétique se situe, en
moyenne, autour de 11 à 12 kWh/t. Le broyage est effectué à 55 % en poids de
matériaux solides. Le produit fini broyé en sortie du classificateur à vis a un d80 d'une
valeur de 180 μm, et le quart environ mesure moins de 45 μm.
[63, Base metals group, 2002]

Le minerai qui alimente l'usine de traitement du minerai de Boliden arrive à l'état


concassé ou non concassé. Un concasseur à mâchoires muni d'un orifice de 220 mm est
installé pour concasser, si nécessaire, le tout-venant (essentiellement du minera exploité
à ciel ouvert). La distribution granulométrique du minerai varie parfois, entre de tout
petits morceaux et des blocs de 200 à 300 mm. Cette variation de granulométrie dépend
principalement du type de minerai.

La totalité du minerai est stockée dans quatre silos souterrains. Leur capacité de
stockage varie entre 1 500 et 4 500 tonnes de minerai. Ces silos souterrains permettent,
le cas échéant, de mélanger les minerais. Le stockage sous terre est avantageux pendant
l'hiver, car il limite les problèmes de gel. Le minerai des silos est envoyé à l'usine de
traitement par des convoyeurs.

L'usine de traitement du minerai utilise le broyage autogène. Le broyeur AG primaire


est suivi d'un broyeur à galets, qui reçoit les galets de broyage par soutirage continu en
sortie du broyeur primaire. Entre les broyeurs sont installés des séparateurs magnétiques
destinés à débarrasser la pulpe des déchets métalliques provenant des mines. Les
matériaux grossiers sont renvoyés dans les broyeurs après criblage et hydrocyclonage.
Les circuits de broyage sont tous deux équipés de cônes Reichert, de spirales et de
tables à secousses pour la séparation gravimétrique de l'or.

Le débit se situe entre 92 et 110 tonnes par heure et par circuit, selon le minerai. La
consommation énergétique est d'environ 22 kWh/t. Le rendement de broyage varie entre
50 et 80 % de moins de 45 μm.
[65, Base metals group, 2002]

Dans l'usine de traitement du minerai de Hitura la fragmentation se déroule selon les


étapes suivantes :

• concassage en trois temps avec un concasseur à mâchoires, un concasseur giratoire


et un concasseur à cône. Le circuit de concassage comprend également un crible qui

• broyage en trois temps avec un broyeur à barres (Ø 3,2 x 4,5 m) au stade primaire et
fonctionne en circuit ouvert

deux broyeurs à boulets (Ø 3,2 x 4,5 m) aux stades suivants.


[62, Himmi, 2002]

Le projet de Las Cruces propose d'utiliser :

130 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3



un concasseur primaire à mâchoires


des concasseurs secondaire et tertiaire à cône
des broyeurs à boulets.

La granulométrie prévue après fragmentation est de 100 % inférieure à 100 μm.


Le premier stade de concassage du bassin cuprifère de Legnica-Glogow se déroule
sous terre. Le minerai est tout d'abord criblé dans trois usines de traitement du minerai
situées en surface. Les déclassés supérieurs sont concassés dans des concasseurs à
marteau ou à cône. Le passé du crible est broyé en deux temps, dans des broyeurs à
barres et des broyeurs à boulets. Les granulométries finales sont les suivantes :

• dans les usines de traitement du minerai de Lubin et de Rudna : 100 % < 0,3 mm et


de 45 à 60 % < 45 µm
dans l'usine de Polkowice : de 89 à 92 % < 45 µm.

A Lisheen, le minerai est envoyé en continu du terril de surface vers un circuit de


broyage. Ce dernier est constitué d'un broyeur SAG, d'un broyeur secondaire à boulets
et d'hydrocyclones en circuit fermé [73, Ivernia West, ].

Dans l'exploitation de Neves Corvo, la fragmentation pour le circuit du cuivre est


effectuée par un concasseur primaire situé dans la mine souterraine. Le broyage
secondaire est réalisé dans l'usine de traitement du minerai au moyen de deux
hydrocyclones en circuit fermé avec un crible (d'une capacité de 350 t/h). Le broyage a
lieu dans un broyeur à barres (3,8 m x 5,5 m, 1 600 kW) puis dans deux broyeurs à
boulets (4,1 m x 6,7 m, 1 600 kW chacun) en circuit fermé avec des hydrocyclones
(d'une capacité de 230 t/h). L'alimentation du circuit de flottation a un d80 de 45 µm.

La fragmentation pour le circuit de l'étain commence par la section de concassage, qui


se compose d'un concasseur à mâchoires en circuit ouvert et de deux concasseurs à cône
de 4,25, le second étant en circuit fermé avec un crible de 12 mm. L'installation a une
capacité de 80 t/h. Le circuit de broyage se compose d'un broyeur à barres de 3 m x
1,8 m en circuit ouvert, suivi d'un broyeur à boulets de 3 m x 1,8 m en circuit fermé
avec un tamis de criblage, ces deux broyeurs fournissant ensemble une alimentation de
flottation ayant un d80 de 350µm.
[142, Borges, 2003]

Dans la mine de Pyhäsalmi, la fragmentation se déroule de la manière suivante :

• une étape de concassage avec un concasseur à mâchoires situé dans la mine

• un broyage autogène en trois temps (à l'aide de boulets pour le troisième temps)


souterraine

• dans le circuit de broyage, cinq broyeurs à boulets (3,2 x 4,5 m).


[62, Himmi, 2002]

A Zinkgruvan, un concasseur primaire se trouve sous terre. A partir d'un lieu de


stockage en surface contenant normalement environ 9 000 tonnes, le minerai est
transporté jusqu'au concasseur secondaire où deux fractions granulométriques sont
produites :



une fraction supérieure à 100 mm, utilisée comme galets pour le broyeur AG
une fraction entre 25 et 100 mm recyclée
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 131
Chapter 3

• une fraction inférieure à 25 mm, pour l'alimentation du broyeur AG.

Un mélange optimal des deux fractions granulométriques, celle supérieure à 100 mm et


celle inférieure à 25 mm, est ensuite envoyé vers les broyeurs AG. Le broyage autogène
sert à produire un produit à 90 % inférieur à 100 μm avec une teneur en solides de 40 %.
[66, Base metals group, 2002]

Les explications ci-dessus relatives à la fragmentation sont résumées dans le tableau ci-
après.

132 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Aitik Boliden Hitura Las Legnica- Lisheen Pyhä- Zink-


Cruces Glogow salmi gruvan
Concassage Cône Concasseur Concasseur Concasseur
MCH MCH MCH MCH ST
in situ/ST in situ ST ST ST
Concassage cône cône Marteau Concasseur
en UTM cône cône Cône sec.
AG AG BA BA SAG 3 temps
Broyage BM AG
BO BO BO BO BO AG
BO CY BO
Lignes 5 2 1 29 1 1
Capacité
de ligne 500 100 90 86 - 180 150 115
(t/h)
ST = souterrain
MCH = concasseur à mâchoire
cône = concasseur à cône
UTM = usine de traitement du minerai
AG = broyeur autogène
BA = broyeur à barres
BO = broyeur à boulets
CY = broyeur à cylpeps
GA = broyeur à galets
SAG = broyeur semi-autogène
Tableau 3.11 : Types de matériel utilisés pour la fragmentation, nombre de lignes et débit

3.1.2.2.2 Séparation

A Aitik, la flottation se divise en deux étapes, un circuit pour la flottation collective et


un circuit de nettoyage. Le système de flottation collective est constitué de quatre lignes
parallèles de neuf cellules de flottation mécanique dans chaque ligne. Le circuit de
nettoyage se compose de quatre cellules de flottation et de 16 cellules de flottation
mécanique.

La pulpe d'alimentation est conditionnée par des agents de flottation et des collecteurs,
et son pH est élevé à 10,5 par adjonction de chaux. Dans la flottation collective, la
chalcopyrite et la pyrite sont mises en flottation ensemble. Chaque ligne de flottation se
divise en deux étapes, les quatre premières cellules servant à la flottation grossière et les
cinq dernières servant de cellules d'épuisement. La flottation grossière permet d'obtenir
un concentré collectif, comportant de 10 à 15 % de cuivre. Le concentré de
dégrossissage issu des quatre lignes est envoyé dans le circuit de nettoyage. Le
concentré d'épuisement (1,3 % Cu) est rebroyé dans un broyeur à boulets.

Dans le circuit de nettoyage, la chalcopyrite est séparée de la pyrite après rebroyage et


nouvelle adjonction de chaux. Le concentré de dégrossissage, conjointement avec les
produits en retour du circuit de séparation, est rebroyé dans un broyeur à boulets en
circuit fermé avec des hydrocyclones. La sousverse des cyclones est évacuée vers les
colonnes. Le concentré des colonnes numéro un et numéro deux contient généralement
de 20 à 25 % de cuivre et se mélange pour un nettoyage en deux temps dans de petites
cellules mécaniques. Le concentré final contient 28,8 % de cuivre, 8 g/t d'or et 250 g/t
d'argent. Ce concentré est déshydraté à l'aide d'un épaississeur continu, de filtres à
tambour et de fours à mazout rotatifs. Le concentré asséché est mis en conteneur,
transporté sur 20 km par camion jusqu'à la voie ferrée puis acheminé par train sur
400 km jusqu'à la fonderie.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 133


Chapter 3

L'usine de traitement du minerai, qui fonctionne avec de l'eau recyclée à 100 % du


système de bassins de résidus, récupère 90 % du cuivre, 50 % de l'or et 70 % de l'argent.
Elle est équipée d'un système de contrôle distribué et d'un système d'analyse en ligne.
[63, Base metals group, 2002]

Dans la mine de Hitura, la séparation se fait par flottation. Toutes les machines de
flottation sont mécaniques. Un système de commande automatique de procédé, équipé
de deux analyseurs aux rayons x en ligne (six lignes de boues) est également installé.

La déshydratation se fait au moyen de deux épaississeurs continus pour le concentré de


nickel (Ø 25 m + Ø 10 m) et d'un filtre presse (25 m2).
A Hitura, les réactifs ajoutés au procédé sont les suivants :



broyage : xanthate d'éthyle de sodium (SEX)
flottation : H2SO4, SEX, agent moussant, carboxymethylcellulose (CMC), chaux
(nettoyage).
[62, Himmi, 2002]

Dans le projet de Las Cruces il est proposé, pour récupérer le cuivre, d'utiliser la
lixiviation sous pression à l'acide sulfurique, puis l'extraction au solvant et
l'électrorécupération (SX-EW) [67, IGME, 2002].

A l'usine de traitement du minerai qui transforme le minerai en provenance du bassin


cuprifère de Legnica-Glogow la flottation se déroule en trois temps : dégrossissage,
épuisement et nettoyage. En outre, dans les usines de Polkowice et Lubin, une flottation
dite "flash" (ou d'écrémage) a été introduite au stade initial de broyage et de
classification. Le concentré issu de cette flottation flash contient de 30 à 45 % de cuivre.
A l'usine de Rudna, la flottation flash est en train de faire son entrée pour remplacer la
flottation de dégrossissage.

Pour les trois usines, la consommation d'eau est de 4,5 à 5,2 m/t de minerai.

Pour les collecteurs, on utilise un mélange de xanthate éthylique de sodium (SEX), de


xanthate isobutylique de sodium (SIBX) et d'hostaflot LET (sel de l'acide
dithiophosphorique de diéthylène de sodium) consommé à hauteur de 50 à 68 g par
tonne de minerai. Le Carflot (un mélange d'éthers butyliques et de di-, tri-, et
tétraéthylène glycols) est utilisé comme agent moussant (consommation : 22 g par tonne
de minerai). Le pH est neutre (7-8) et ni lait de chaux, ni polyélectrolytes ne sont
ajoutés.
Le procédé est contrôlé en continu par des analyseurs à rayons X.

Le taux de récupération est de 87 à 90 % pour le cuivre et de 83 à 87 % pour l'argent. Le


concentré final contient :



18 % de cuivre et 1 000 ppm d'argent (de Lubin)


27,2 % de cuivre et 480 ppm d'argent (de Polkowice)
30,5 % de cuivre et 640 ppm d'argent (de Rudna).

Le concentré est déshydraté au moyen d'épaississeurs, de presses de filtration (pour une


teneur en humidité jusqu'à 12 à 14 %) et de séchoirs à tambour à gaz (pour une teneur
en humidité jusqu'à 8.5 %) avant d'être envoyé en fonderie.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

134 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

A Lisheen, le minerai broyé est envoyé dans un circuit de plomb puis dans un circuit de
zinc. Les circuits de plomb et de zinc utilisent des cellules de flottation mécanique, le
circuit de zinc ayant également recours à des colonnes de flottation. Le circuit de zinc
passe par une étape de rebroyage destinée à faciliter la production d'un concentré à
haute teneur et à augmenter la récupération du métal. Un circuit de lixiviation acide est
également ajouté pour garantir de faibles taux d'oxyde de magnésium dans le concentré
[73, Ivernia West, ]. L'eau de traitement est recyclée et complétée par de l'eau récupérée
de l'IGR.

A Neves Corvo, la séparation du cuivre se fait par flottation. La séparation de l'étain


se fait par séparation gravimétrique sur des tables à secousses de Holman-Wilfley puis
par flottation de la cassitérite [142, Borges, 2003].

Dans la mine de Pyhäsalmi, la séparation est effectuée au moyen d'un circuit de


flottation qui consiste en une flottation du cuivre, du zinc et enfin de la pyrite. Toutes
les cellules de flottation sont de type mécanique.

Les matériaux de remblayage (la fraction grossière des résidus) sont séparés des fines
dans un hydrocyclone (Ø 500 mm) avant évacuation des fines par pompage vers les
bassins de résidus.

Les réactifs ajoutés au procédé sont les suivants :

• broyage : chaux, ZnSO4, xanthate isobutylique de sodium (SIBX), agent

• Flott. Cu :
moussant

• Flott. Zn :
Chaux, ZnSO4, SIBX, agent moussant, NaCN

• Flott. pyrite :
chaux, CuSO4, SIBX, agent moussant, NaCN (nettoyage)

• déshydratation :
H2SO4, SIBX

• résidus :
floculant (épaississeurs), HNO3, CH3COOH (filtres)
chaux (neutralisation).
[62, Himmi, 2002]

A Tara, la sphalérite et la galène sont mises en flottation sélective tandis que la pyrite
est déprimée. L'élimination sélective de la galène est facilitée par le collecteur, du
xanthate isopropylique de sodium ou SIPX. Du MIBC est ajouté comme agent
moussant. Durant la flottation de la galène, la sphalérite et la pyrite sont déprimées avec
du tanin de quebracho, du lignosol, de l'amidon et du cyanure de sodium. Lors de la
flottation ultérieure de la sphalérite, du sulfate de cuivre et de l'oxyde de calcium sont
ajoutés pour réactiver la sphalérite et pour augmenter le pH. Du thiocarbonate et du
xanthate amylique de potassium (PAX) sont utilisés comme collecteurs et du MIBC
comme agent moussant.
[101, Tara mines, 1999]

A Zinkgruvan, la flottation se déroule en deux temps, comme ci-dessus, avec une


flottation collective suivie d'une séparation du zinc et du plomb. Dans la flottation
sélective, on ajoute de l'acide sulfurique afin de faire baisser le pH de son niveau naturel
d'environ 9 à environ 8. Comme collecteur des minéraux recherchés (la galène et la
sphalérite), on utilise du xanthate isopropylique de sodium (SIBX), associé à du
carbinol isobutylique méthylique (MIBC) comme agent moussant. Dans le circuit de
flottation sélective, on procède à un rebroyage séparé afin d'améliorer la pureté du

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 135


Chapter 3

concentré. Le concentré collectif récupère respectivement 98 %, 95 % et 85 % du zinc,


du plomb et de l'argent de la teneur totale en minerai.

On ajoute de l'hydroxyde de sodium à l'étape de séparation zinc/plomb pour faire


monter le pH à environ 12. Le concentré de zinc est produit directement, tandis que
pour le concentré de plomb, il faut procéder à une flottation supplémentaire en plusieurs
temps pour obtenir le concentré de plomb final.
[66, Base metals group, 2002]

3.1.2.3 Gestion des résidus

Les résidus servent au remblayage de la majorité des exploitations souterraines. Sur ces
sites, de 16 à 52 % des résidus sont utilisés comme remblais. Un site, celui de Mina
Reocín, remblaye une ancienne mine à ciel ouvert en utilisant 94 % des résidus. Les
résidus qui ne servent pas au remblayage doivent être gérés dans des bassins. Pour le
projet de Las Cruces, il est proposé de déposer les résidus déshydratés dans des cellules
étanches. A Almagrera, la fraction grossière des résidus (33 %) est grillée, avec
production d'acide sulfurique. Les cendres sont ensuite lixiviées et le cuivre est extrait
par solvant et par électrorécupération. Les cendres sont déposées sur une digue de
cendres. Les 2/3 restants des résidus sont déposés dans un bassin de résidus.

La production de résidus et le pourcentage de résidus utilisés comme remblais dans les


différentes usines de traitement du minerai sont résumés dans le tableau ci-après.

Site Méthode minière Production de Résidus utilisés


résidus comme remblais
(t/an) (%)
Aitik mine à ciel ouvert 17700000 0
Almagrera mine souterraine 900000 0
mine à ciel ouvert
Région minière de Boliden 1457000 29
/souterraine
Garpenberg mine souterraine 910000 50
Hitura mine souterraine 518331 0
Bassin cuprifère de Legnica-
mine souterraine 27000000 0
Glogow
Lisheen mine souterraine 910000 50
mine à ciel ouvert
Mina Reocín 950000 94
/souterraine
Neves Corvo mine souterraine 1370000 30
Pyhäsalmi mine souterraine 213816 16
Tara mine souterraine 1680000 52
Zinkgruvan mine souterraine 850000 50

Tableau 3.12 : Pourcentage des résidus utilisé comme remblais dans des exploitations de métaux
communs

Almagrera utilise comme remblai des stériles et des roches issus de l'extraction
(schistes), et non des résidus. Mina Reocín comble une mine à ciel ouvert épuisée, ce
qui explique le pourcentage élevé de remblayage. Zinkgruvan et Garpenberg
procèdent à des opérations de remblayage qui utilisent de 45 à 50 % des résidus comme
remblais. La région minière de Boliden a reçu du minerai provenant d'une mine à ciel
136 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 3

ouvert et d'une série de mines souterraines. Si on soustrait le minerai provenant de la


mine à ciel ouvert de la production de résidus, le pourcentage de résidus utilisés comme
remblais est de 34 %. Cette valeur est trompeuse car durant l'année 2001, de grosses
quantités de stériles ont été ramenées sous terre dans les mines de Renström, de
Petiknäs et d'Åkerberg (au total, 140 000 tonnes de stériles ont été ramenées sous terre
pendant l'année 2001).

Les minerais de métaux communs contiennent généralement plusieurs minéraux


métallifères. Il est fréquent que le cuivre, le plomb et le zinc soient exploités
conjointement. Généralement, les métaux communs sont extraits sous forme de sulfures.
De ce fait, le drainage acide est une question majeure dans la gestion des résidus et des
stériles. La stabilité chimique à long terme représente donc un enjeu. Les résidus se
présentent sous forme de boues et les bassins et digues peuvent être de grandes
dimensions.

Les résidus boueux contiennent une série de complexes métallifères et de produits


chimiques de traitement. La stabilité physique est donc de la plus haute importance pour
ce secteur.

3.1.2.3.1 Caractéristiques des résidus

A Almagrera, il existe deux types de résidus : la fraction fine des résidus et les cendres
produites par le grillage et la lixiviation de la fraction grossière des résidus. Les résidus
sont principalement la pyrite et engendrent un DA. Les cendres peuvent être facilement
lessivées à l'eau. Les résidus ont une teneur en solides de 66 % et la masse volumique
compacte des matériaux de résidus est de 4,0 t/m3 (principalement de la pyrite). Lors de
leur déversement dans le bassin de résidus, les résidus ont un pH initial d'environ 9 mais
le pH du bassin se situe autour de 3,2.

A Aitik, la question principale, pour les plans de fermeture et de déclassement du bassin


de résidus, est le potentiel acidifiant. Suite à l'hypothèse, émise dès le début, selon
laquelle les matériaux risquaient de provoquer un DA, plusieurs solutions pour modifier
la composition des matériaux ont été étudiées. Dans leur forme brute, les résidus ont une
valeur de bilan acido-basique (ABA) de -13 kg CaCO3/t, déterminée par la teneur en
pyrite (0,9 % S). Des essais de flottation et des prélèvements de différents produits
réalisés dans l'usine de traitement du minerai ont permis d'obtenir une gamme
d'échantillons avec des teneurs en sulfures allant de 0,12 % pour des résidus dépyritisés
à 31 % pour le produit de flottation de la pyrite. Ces échantillons ont été soumis à des
essais en cellule humide au cours de différentes campagnes.

Les résultats des essais et de la modélisation cinétiques indiquent que les silicates
contenus dans les résidus constituent une capacité substantielle de consommation
d'acide. Toutefois, un élément plus important encore est le taux d'oxydation des sulfures
sur le terrain. La dissolution des silicates est capable de consommer l'acide produit par
l'oxydation de la pyrite dans les résidus jusqu'à une certaine vitesse. En dessous de cette
vitesse, les carbonates sont consommés lentement, mais au-dessus, ils s'épuisent
lentement, les silicates étant ensuite incapables de neutraliser à eux seuls l'acide produit.

Des mesures du flux d'oxygène ont été réalisées sur le terrain pour illustrer le
comportement des matériaux en grandeur réelle. Les résultats indiquent qu'une
production d'acide aura lieu, correspondant seulement à la capacité de consommation

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 137


Chapter 3

d'acide par les silicates des vingt premiers centimètres de la couche de résidus. Aucune
production d'acide n'aura lieu dans les strates inférieures, ce qui indique une capacité de
neutralisation fortement excédentaire.

A Aitik, où des conditions de gel sévissent sept mois sur douze, la cinétique est très
différente des conditions qui règnent en laboratoire et pendant l'essai réel sur le terrain.
Pour vérifier que les résidus ne présentent pas de capacités de DA, des essais en colonne
ont également été réalisés, dans des conditions qui sont représentatives de la période de
dégel à Aitik. Lors de ces essais, la vitesse mesurée de consommation d'oxygène était
50 % inférieure à la plus basse vitesse de consommation d'oxygène calculée à partir de
l'exportation de sulfates lors des expériences en cellule humide.

Parallèlement à ces essais, la modélisation hydrogéologique de l'écoulement des eaux


souterraines dans le bassin a montré que plus de 90 % du volume serait définitivement
saturé d'eau ce qui équivaut, au plan technique, à une gestion subaquatique des résidus.
Seules de petites zones des digues amont et aval sont susceptibles d'être
occasionnellement insaturées. Pour tenter de régler ce problème, il a été avancé une
solution proposant d'établir une zone humide dans les parties basses du bassin de
résidus. Cela permettrait d'éviter des zones insaturées dans les parties basses du bassin,
et le problème restant à résoudre ne concernerait plus qu'une petite fraction du volume
total de résidus, au niveau de la digue amont.

Pour la partie restante, la partie haute du bassin, une solution possible est la séparation
de la pyrite et sa gestion sélective (la dépyritisation). Or, une telle solution ne permet
pas d'éliminer d'éventuels problèmes, elle ne fait que concentrer la pyrite en un matériau
à fort potentiel acidifiant. Il faut pour cela une solution technique de haute qualité et à
faible risque. Cette solution pourrait consister à déposer ces matériaux au fond de la
fosse épuisée lors de sa fermeture, où ils seraient alors définitivement recouverts d'eau.
[63, Base metals group, 2002]

La région minière de Boliden est constituée de minéralisations sulfurées complexes.


L'exploitation minière de cette région a commencé en 1925 et à ce jour, environ 30
mines ont été exploitées dans la région. Les résidus du bassin possèdent par conséquent
des caractéristiques chimiques et des propriétés physicochimiques variables. Les
caractéristiques des résidus produits aujourd'hui sont résumées dans les tableaux ci-
après. La fraction fine issue du cyclonage est déposée dans le bassin de résidus et la
fraction grossière est utilisée comme remblai dans les mines souterraines.

Granulométrie Volume total de résidus Surverse des hydrocyclones

µm
évacuée vers le bassin
Pourcentage de passant Pourcentage de passant
cumulé cumulé
350 100 100
250 99,9 100
180 99,7 100
125 97,8 100
88 93,5 95,6
63 85,9 87,8
45 76,6 78,3
20 53,2 54,4
-20 0 0
Tableau 3.13 : Distribution granulométrique des résidus sur le site de Boliden
[65, Base metals group, 2002]

138 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

La composition des résidus avant cyclonage et lixiviation au cyanure est la suivante :



Au : 0,85 g/t


Ag : 24,9 g/t


Cu : 0,10 %


Zn : 0,40 %


Pb : 0,13 %
S : 17,8 %

Plus de la moitié des résidus sont constitués de particules d'une granulométrie inférieure
à 2 μm. Les résidus boueux pompés vers le bassin de résidus contiennent de 20 à 25 %
de solides. La masse volumique des résidus une fois déposés dans le bassin est de 1,45
t/m3.
[65, Base metals group, 2002]

A Mina Reocín, les résidus se présentent sous la forme d'une boue constituée d'un
mélange d'eau et de dolomite, avec une teneur en solides de 65 % et une masse
volumique des solides de 2,75 t/m3. Les résidus, alcalins lors de leur déversement (pH
6,5 à 8), sont réputés aisément compactables et non réactifs (en raison de leur
alcalinité).

A Garpenberg, la composition et les caractéristiques de dégradation des résidus ont été


étudiées. Les méthodes employées comportaient des analyses minéralogiques, une
analyse complète de la roche, un bilan acido-basique (ABA) et des essais de cinétique
d'altération (réalisation d'essais poussés en cellule humide entre 1995 et 1999) associés
à une modélisation prédictive. Tous les résultats indiquent que les résidus ne produiront
aucun DA. Les concentrations en métaux des eaux interstitielles des résidus auront une
solubilité limitée avec le pH naturellement élevé du bassin, même si on laisse s'altérer
les résidus avec plein accès à l'oxygène de l'atmosphère. Les métaux mobilisés par
l'oxydation des sulfures à la surface des résidus seront immobilisés par absorption et par
précipitation au fur et à mesure qu'ils traversent les résidus. Ces résultats ont permis de
conclure qu'il était inutile de prendre des mesures pour limiter la mobilisation des
métaux par dégradation du dépôt lors de la fermeture.

Les résidus actuellement produits présentent de fortes variations de minéralogie du fait


de l'exploitation d'autres parties du gisement ayant une teneur en sulfures plus élevée, et
notamment une teneur plus élevée en pyrrhotite (FeS). D'après les prélèvements et les
analyses effectués au cours de l'année 2001, on prévoit que ces "nouveaux" résidus
produiront un DA (voir les détails de l'analyse dans le tableau ci-après).

Suivant l'évolution de cette altération, les caractéristiques des résidus sont considérées
comme importantes, même si la méthode de déclassement prévue (inondation) convient
parfaitement à des résidus susceptibles de produire un DA. Par conséquent, les
prélèvements d'échantillons et les essais sur les résidus vont se poursuivre à l'avenir.
[64, Base metals group, 2002]

Elément Concentration
(mg/kg)
As 56,3
Ba 338,8
Be 0,45

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 139


Chapter 3

Ca 30933
Cd 18,6
Co 6,1
Cr 3,2
Cu 317,7
Fe 65533
Li 4,6
Mn 4163
Mo 2,9
Ni 7,8
P 149
Pb 4011
S 44600
Sn <5
Sr 19,6
V 9,5
Zn 7051
Tableau 3.14 : Moyenne des résultats de l'analyse des résidus du site de Garpenberg (2001)
[64, Base metals group, 2002]

Les principales indications concernant les résidus déposés dans le bassin de résidus sont
les suivantes :



500 000 tonnes de résidus/an


déversement dans le bassin à une teneur en solides de 20 %
distribution granulométrique type (pourcentage de passant) (d50 = 20 µm, d80 = 64
µm).

Granulométrie Pourcentage de passant


(µm) cumulé
500 100
350 99,8
250 99,7
180 99,4
125 97,5
90 93,3
63 79,1
45 68,1
20 50,8
10 31,6
Tableau 3.15 : Distribution granulométrique des résidus du site de Garpenberg
[64, Base metals group, 2002]

Les principales indications concernant les résidus utilisés comme remblais sur le site de
Garpenberg sont les suivantes :



450 000 tonnes de remblais/an
de 80 à 85 % de solides.

Granulométrie Pourcentage de passant

140 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

(µm) cumulé
250 96,6
180 86,8
90 46,4
45 18,8
Tableau 3.16 : Distribution granulométrique type des résidus utilisés comme remblais sur le site de
Garpenberg
[64, Base metals group, 2002]

Sur le site de Hitura, des examens des résidus identiques à ceux de Pyhäsalmi ont été
effectués. Le problème majeur de ces résidus est leur teneur en cuivre et en nickel. Ils ne
produiront aucun DA car leur capacité de neutralisation est supérieure à leur potentiel
acidifiant. La distribution granulométrique des résidus est 60 % < 74 µm.
[62, Himmi, 2002]

Pour le projet de Las Cruces, les résidus générés pendant toute la durée de vie du projet
se monteront à environ 4 Mm3 (ou 15 millions de tonnes). Ces résidus sont pyriteux et
engendreront vraisemblablement un DA. La granulométrie moyenne est estimée à 100
μm. Les résidus seront déposés "à sec", après déshydratation, avec une teneur en
humidité d'environ 7 à 8 [67, IGME, 2002].

Dans le bassin cuprifère de Legnica-Glogow, les résidus provenant des trois usines de
traitement du minerai sont pompés vers un unique bassin de résidus avec une teneur en
solides de 14 à 20 %. Leur composition et leur distribution granulométrique sont
indiquées dans les tableaux ci-après.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 141


Chapter 3

Usine de traitement du minerai


Elément/ Unité Lubin Rudna Polkowice
composé
Cu % 0,16 0,21 0,26
Pb % 0,06 0,04 0,026
Zn % 0,007 0,006 0,004
Fe % 0,57 0,54 0,48
S (total) % 0,27 1,12 0,66
S (s2–) % 0,15 1,01 0,12
C (total) % 2,80 4,14 9,26
C (organique) % 0,48 0,32 0,54
SiO2 % 68,03 53,05 18,42
CaO % 5,43 12,14 26,25
MgO % 3,15 5,72 6,88
Al2O3 % 3,09 4,11 4,58
Mn % 0,094 0,153 0,190
Na % 0,26 0,40 0,40
K % 1,23 1,20 1,17
As g/t 71 10 37
Ag g/t 13 7 6
Co g/t 39 10 21
Ni g/t 27 16 42
V g/t 72 38 110
Mo g/t 15 12 8
Au g/t 0,002 0,006 0,008
Tableau 3.17 : Analyse chimique des résidus provenant du bassin cuprifère de Legnica-Glogow
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

Granulométrie
Type de résidus : > 0,1 mm 0,1 - 0,045 mm < 0,045 mm
(%) (%) (%)
Minerai de grès carbonaté (transformé à
27 - 36 16 - 35 40 - 60
Lubin et Rudna)
Minerai de schiste dolomitique (transformé à
- 8 - 11 89 - 92
Polkowice)
Tableau3.18 : Distribution granulométrique des résidus provenant du bassin cuprifère de Legnica-
Glogow
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

Les résidus ayant une faible concentration en soufre (S2- < 1%) et une forte
concentration en carbonates neutralisants (de 20 à 80 %), aucun DA ne s'est encore
produit ni ne risque de se produire à l'avenir.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

Les résidus sont envoyés dans l'IGR de Lisheen avec une teneur en solides d'environ
35 % et contiennent du zinc, du plomb, certains réactifs de traitement et des sels
métalliques dont la granulométrie est à 80 % inférieure à 95 μm. La masse volumique
des résidus à sec est de 3,5 g/cm2. Leur masse volumique in situ est d'environ 1,7 g/cm2.
Un bilan acido-basique a été effectué au stade de délivrance des autorisations, et les
résidus sont réputés acidifiants [75, Minorco Lisheen/Ivernia West, 1995].

Les résidus de Neves Corvo sont relativement fins, avec un d80 de 30 à 40 µm. Le
tableau ci-après recense les minéraux présents dans ces résidus :

142 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Minéral % en poids
Pyrite (FeS2) 84 – 90
Arsénopyrite (FaAsS) 3–7
Chalcopyrite (CuFeS2) 1,5 – 2.5
Sphalérite (ZnS) 1,0 – 2.5
Tétraédrite, Ténandrite (Cu, Fe)12(Sb, As)4S13 1–2
Minéraux non métalliques 8 – 12
Autres 1–2
Tableau 3.19 : Composition minéralogique des résidus du site de Neves Corvo
[142, Borges, 2003]

Les résidus présentent un fort potentiel acidifiant (AP : 910 kg CaCO3/tonne). Il est
probable que pendant toute la durée de vie de la mine, 42 millions de tonnes de résidus
seront produites au total, dont 14 millions de tonnes seront utilisées comme remblais.
[142, Borges, 2003]

A Pyhäsalmi, la composition chimique et le comportement à la lixiviation des résidus


(solubilité maxi/DIN 38614-S4 par la méthode de Kuryk et comportement à long terme)
ont été déterminés lors d'essais de simulation à l'échelle de laboratoire. La capacité de
neutralisation en fonction du potentiel acidifiant du matériau a été étudiée. Des essais
d'érosion par le vent ont également été effectués à l'échelle de laboratoire. Les
problèmes principaux sont les teneurs en métaux lourds (As, Cd, Cu, Pb, Zn) et en
soufre, qui entraînent un potentiel de DA. D'autres méthodes de traitement destinées à
modifier les caractéristiques des résidus ont été envisagées. Un exemple est la flottation
sélective de la pyrite dans les résidus, pour obtenir une teneur finale en soufre inférieure
à 1 %. Cette méthode est possible au plan technique, mais n'est pas viable du point de
vue économique dans ce cas. Ce procédé entraînerait la formation d'un produit (la
pyrite) qui n'est pas commercialisable et dont le dépôt ou la destruction impliquent des
techniques et des dispositions spéciales.

Il a également été envisagé de mélanger de la tourbe aux résidus lors de leur pompage
vers la zone de résidus, afin de créer des conditions de réduction. L'essai a été
interrompu en raison de difficultés techniques, mais l'objectif est de continuer l'étude à
l'échelle de laboratoire. L'inconvénient de cette technique est le fait qu'une ressource
naturelle est "consommée".

La distribution granulométrique des résidus est à 65 % inférieure à 74 µm.


[62, Himmi, 2002]

A Tara, le concentré de sphalérite subit un lavage à l'acide sulfurique destiné à éliminer


la dolomite (CaCO3.MgCO3). Ce traitement précipite les sulfates de magnésium et de
calcium, qui viennent s'ajouter au flux des résidus. Les résidus boueux contiennent
également des collecteurs, des suppresseurs et du MIBC.
[101, Tara mines, 1999]

A Zinkgruvan, les résidus contiennent principalement du quartz, du feldspath et de la


calcite. De faibles quantités de sulfures sont également présentes (teneur en soufre
< 0,25 %). La teneur en calcium est d'environ 8 %. Le rapport entre le soufre et la
calcite est < 0,1 ce qui semble indiquer que les résidus sont correctement neutralisés et
ne produiront aucun DA. Des essais d'altération ont également montré que les résidus
avaient un taux d'altération faible. La composition des résidus figure au tableau ci-après.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 143


Chapter 3

Minéral % en poids
SiO2 62,4
TiO2 0,3
Al2O3 11,8
Fe2O3 0,6
FeO 2,9
MnO 0,7
MgO 2,2
CaO 7,0
BaO 0,01
Na2O 0,6
K2O 4,9
H2O110-350 0,1
CO2 2,1
B2O3 0,1
FeS 0,5
ZnS 0,2
PbS 0,1
Autres minéraux 3,3
TOTAL 100
Tableau 3.20 : Analyse chimique des résidus du site de Zinkgruvan
[66, Base metals group, 2002]

Une fois décantés dans le bassin, les résidus ont une perméabilité in situ de 10-5 à 10-6
m/s et une masse volumique in situ de 1,35 à 1,45 t/m3.

3.1.2.3.2 Méthodes de gestion appliquées

A Aitik, les résidus sont pompés vers un bassin de résidus de 14 km2 (7 km x 2 km).
Pour ce faire, on utilise quatre pipelines (canalisations en acier garnies de caoutchouc)
bien qu'en temps normal, seuls deux soient utilisés à la fois. Ces conduites sont équipées
chacune de cinq pompes en série. La puissance totale installée de chaque conduite est de
2 000 kW. Les eaux provenant du bassin de résidus alimentent un bassin de purification
de l'eau.

Le bassin de résidus est limité par la topographie (site de type vallée) et par quatre
digues, comme le montre la figure ci-après. Les résidus sont pompés sous forme de
boues vers la zone d'évacuation située le long de la digue A-B. A cet endroit, le système
de buses d'évacuation conduit à une accumulation des particules grossières à proximité
de la digue A-B, tandis que les fractions fines se décantent successivement le long du
bassin vers la digue aval, où les eaux séparées sont recueillies. Le volume d'eau active
du bassin de résidus est généralement d'environ 2 Mm3, ce qui représente environ 1/5 de
la surface du bassin. L'eau est évacuée à l'aide d'un déversoir et d'une buse en acier
étanche située dans la zone de contact entre la digue et la vallée. A l'avenir, un système
de canalisations à écoulement libre en terrain nu sera utilisé pour évacuer l'eau, et la
buse qui traverse la digue sera supprimée.

Le bassin de clarification se trouve à l'ouest du bassin de résidus, en aval de la digue E-


F et de son extension. La superficie de ce bassin est de 1,6 km2 et sa capacité est
d'environ 15 Mm3. Ce bassin remplit les fonctions suivantes :

• comme dernière étape de traitement de l'eau de procédé

144 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3



comme réservoir d'eau de procédé
comme réservoir pour l'eau provenant de la fonte des neiges et pour l'eau de pluie.

Le gel de l'eau de traitement durant l'hiver est un effet climatique d'une importance
particulière pour le bilan hydrique. En cas de pluies excessives et lors de la fonte des
neiges, l'eau se déverse du bassin dans les cours d'eau récepteurs. En outre, si
nécessaire, un déversement d'eau à partir du canal de recyclage de l'eau est possible.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 145


Chapter 3

Figure 3.13 : Situation des résidus et des bassins de clarification sur le site d'Aitik en 2000
[63, Base metals group, 2002]

Les digues imperméables qui entourent le bassin ont été construites à partir de 1966 et
ont été surélevées depuis cette date principalement par application de la méthode

146 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

ascendante (voir figure ci-après). Chaque élévation était d'environ 3 m. Les matériaux
utilisés pour ces élévations étaient du till pour l'étanchéité de la partie centrale et des
stériles comme remblais de soutènement. Pour la construction de l'extension de la digue
E-F, qui avait commencé en 1991, on a utilisé la méthode descendante, le sommet de la
digue se déplaçant vers l'extérieur du bassin.

Figure 3.14 : Coupe transversale de la digue d'Aitik


[63, Base metals group, 2002]

A Almagrera, la fraction grossière des résidus (33 % ou 300 000 t/an) est grillée et
dégage de l'acide sulfurique. Les cendres sont ensuite lixiviées à l'acide sulfurique et le
cuivre est extrait par extraction au solvant et électrorécupération. Les cendres sont
déposées dans un bassin à cendres. Les 66 % restants des résidus (600 000 tonnes de
fines) sont déposés dans un bassin de résidus. La digue a été construite sans l'utilisation
de revêtements. Il s'agit d'une digue en terre avec une partie centrale en argile tassée. Le
volume de la digue est de 3,2 Mm3. L'eau qui s'infiltre à travers la digue est réinjectée
dans le bassin. L'eau clarifiée est pompée vers une station d'épuration (traitement à la
chaux) et traitée avant d'être évacuée. Le déversoir d'urgence est construit dans la roche
naturelle.

Les cendres sont déposées sur une digue de cendres.


[61, IGME, 2002]

La gestion des résidus dans la région de Boliden est décrite à la section 3.1.6.3.

A Mina Reocín, 94 % (900 000 tonnes sur 950 000 t/an) des résidus grossiers, qui sont
filtrés pour obtenir une teneur en humidité de 15 %, servent à combler une ancienne
mine à ciel ouvert. Les 50 000 t/an restantes sont déposées dans un bassin de résidus, à
cause de la capacité de filtrage limitée. Le bassin a une capacité de 2,6 Mm3 et contient
actuellement environ 2,5 Mm3 de résidus. Les digues ont été construites avec des
matériaux d'emprunt. Le bassin est aménagé sur le sol naturel. L'eau de décantation est
évacuée vers le récepteur après être passée par une série de bassins de clarification.
L'eau n'est pas recyclée dans l'usine de traitement du minerai. 100 % des 2,2 Mm3 d'eau
de traitement nécessaires sont pompés depuis la mine [54, IGME, 2002].

La totalité des excavations (ou orifices) créées à Garpenberg sont remblayées avec des
stériles issus des chantiers de préparation et des résidus. Les concentrés constituent
environ 10 % du minerai traité, ce qui signifie que les 90 % restants sont des résidus. La
moitié des résidus est utilisée à des fins de remblayage. Lors de l'abattage, du
concassage et du broyage du minerai, son volume augmente d'environ 60 % ; autrement
dit, le volume des résidus de Garpenberg représente environ 145 % du volume du

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 147


Chapter 3

minerai exploité. Il est impossible d'utiliser davantage de résidus comme remblais


souterrains, pour des raisons de géométrie.

Les résidus subissent un cyclonage destiné à séparer les particules fines des particules
grossières. Les particules grossières subissent un filtrage, destiné à les débarrasser de
leur eau et à permettre de les transporter par camion. Dans une des mines, elles sont
également mélangées à du ciment, ce qui permet de stabiliser le remblai. Après mélange
avec de l'eau, le remblai cimenteux est transporté par voie hydraulique jusqu'à des zones
épuisées de la mine et l'eau excédentaire est éliminée grâce à un système de drainage.

Le bassin de résidus actuellement utilisé dans la zone de Garpenberg se trouve à environ


2 km au sud-ouest de l'usine de traitement du minerai. Avant qu'un dernier permis ne
soit demandé pour augmenter la hauteur du bassin de résidus, diverses autres méthodes
de gestion des résidus ont été étudiées, notamment :



la gestion des résidus épaissis et
le déversement subaquatique dans un lac.

Ces solutions ont été refusées en raison de leur coût élevé (résidus épaissis) et de
l'opinion publique hostile aux dépôts subaquatiques.

La partie actuellement active du bassin de résidus couvre environ 35 hectares. La durée


de vie du bassin dépend de la vitesse de production des résidus mais, compte tenu de la
vitesse de production actuelle, elle est d'environ 8 ans. Les résidus ont une masse
volumique effective de 1,5 t/m3. Actuellement, la digue est surélevée au moyen de la
méthode descendante (voir figure ci-après).
[64, Base metals group, 2002]

Figure 3.15 : Coupe transversale de la digue de Garpenberg avant la dernière élévation


[64, Base metals group, 2002]

L'exploitant a étudié la possibilité d'utiliser la méthode longitudinale, et a découvert que


cette méthode entraînerait :



des coûts d'exploitation inférieurs


l'utilisation de plus faibles quantités de matériaux de construction et,
parallèlement, des critères de stabilité remplis.

148 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Par conséquent, il a effectué une demande auprès des autorités pour un permis
d'élévation de la digue au moyen de la méthode longitudinale.

En 2001, le volume d'eau déversé depuis le bassin était de 4,55 Mm3. Sur ce volume,
une première moitié a été réutilisée dans l'usine de traitement du minerai. L'autre moitié
a été déversée dans les eaux de surface. La zone de captage du bassin de résidus a une
superficie de 1,56 km2.
[64, Base metals group, 2002]

A Hitura, la zone de résidus, d'une superficie totale de 110 hectares, se divise en trois
bassins. Les résidus (480 000 tonnes en 2000) sont déchargés dans le premier bassin.
Les deux autres sont des bassins de clarification. Les solides se décantent dans le
premier bassin et l'eau clarifiée se décante par l'intermédiaire d'une tour et est amenée
dans le bassin suivant depuis le centre du bassin de résidus. L'eau clarifiée est réutilisée
pour le traitement du minerai. Seule l'eau excédentaire est envoyée dans le réseau
hydrographique. Le bassin de résidus est de type en dehors d'une vallée. Les digues
d'amorçage sont faites de moraines. Les résidus sont distribués au moyen de buses. Les
digues sont surélevées tous les 12 à 15 mois avec des résidus.

Les digues des bassins de clarification sont faites de moraines et sont garnies de graviers
grossiers pour empêcher l'érosion. La distance qui sépare l'usine de traitement du
minerai de l'IGR est d'environ 500 m. La distance entre la zone de gestion des résidus et
le cours d'eau le plus proche est d'environ 3 km.

Il existe des problèmes de percolation des eaux du bassin de résidus dans la nappe
phréatique. Les eaux souterraines et les eaux de percolation sont pompées vers le bassin
afin de contrôler l'écoulement des eaux souterraines et d'en limiter les effets.
La pluviométrie annuelle, à Hitura, est d'environ 550 mm. La température moyenne sur
une année est de 1 à 3 ºC. La température maximale en été est de 30 ºC et la température
minimale en hiver est de –35 ºC. Cinq mois sur douze, la température est négative et six
mois sur douze, elle est positive.

Avant la construction de la zone de gestion des résidus, les sols ont été étudiés, mais
apparemment de manière insuffisante car à un endroit, on observe des infiltrations
jusqu'à la nappe phréatique. La nappe concernée est surveillée grâce à des puits de
surveillance situés en aval du bassin de résidus et des prélèvements sont effectués sur
les eaux rétropompées.
[62, Himmi, 2002]

Dans le bassin cuprifère de Legnica-Glogow, l'extraction du minerai de cuivre a


commencé en 1967. L'intégralité des résidus, qui constitue 93 ou 94 % du minerai
extrait, est stockée depuis cette date dans des bassins de résidus, qui ont été surélevés
par la méthode ascendante. De 1968 à 1980, le premier bassin de résidus de 600 ha,
construit en amont, était en activité et 93 millions de tonnes de résidus y ont été
entreposées. Ce bassin a été déclassé en 1980. Il est probable que cette fermeture n'est
que provisoire et qu'à l'avenir, le bassin pourra être remis en activité pour servir de
capacité de réserve.

Depuis 1977, un nouveau bassin de résidus de 1450 ha est en activité. Comme le bassin
précédent, il reçoit des résidus en provenance des trois usines de traitement du minerai.
Les mines étant toutes les trois situées en zone habitée et à une distance maximum de 20

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 149


Chapter 3

km les unes des autres, il a été décidé de trouver une zone d'une topographie adaptée et
de la transformer en un bassin de résidus qui puisse desservir toutes les mines.
L'avantage de ce système est qu'il permet de prendre en compte les différentes
caractéristiques des résidus. Par exemple, étant donné que les résidus des mines de
Lubin et de Rudna sont grossiers, tandis que ceux de la mine de Polkowice sont fins, on
peut utiliser les résidus grossiers pour construire la digue et les résidus fins pour
étanchéifier le fond du bassin de résidus.

Les résidus sont transportés jusqu'au bassin de résidus par pipeline, sous forme de boues
contenant de 14 à 20 % de solides. La solution d'un pompage de résidus épaissis avait
été envisagée en 2001, mais cette idée a été abandonnée pour des raisons économiques,
notamment à cause du coût en capital pour changer le système existant. La longueur des
trajets de transport actuels depuis les trois usines de traitement du minerai est comprise
entre 6 et 9 km.

A la fin 2001, le volume total des résidus entreposés dans les bassins de résidus en cours
d'activité se montait à 550 millions de tonnes.

Les résidus ne sont pas utilisés comme remblais. Les fractions grossières, qui satisfont
du point de vue technique aux critères des remblais hydrauliques, sont nécessaires à la
construction de la digue. Les résidus fins ne peuvent être utilisés que sous forme pâteuse
ce qui, à l'heure actuelle, reviendrait trop cher.

Une partie des résidus carbonatés (150 000 t/an) est utilisée pour neutraliser l'acide
sulfurique dilué provenant des fonderies de cuivre. Le procédé de neutralisation se
déroule à l'usine d'enrichissement de Polkowice. Le produit de neutralisation est
mélangé au flux principal des résidus.

Le bassin de résidus précédent, qui était en activité de 1968 à 1980, avait été créé par
construction d'une digue de terre en travers de la vallée de 600 ha. Les caractéristiques
de cette digue étaient les suivantes : une digue de terre, constituée de terre in situ, avec
un crible de béton de 15 cm d'épaisseur sur le flanc interne d'une inclinaison de 1:2 ; une
longueur de digue de 6 760 m, une hauteur maximale de 22 m, et un système de
drainage triangulaire avec graviers filtrants relié au fossé de la digue.

Les eaux de décantation du bassin étaient recueillies au moyen de deux tours de


décantation dotées d'orifices pour l'eau, puis transférées par un pipeline situé dans la
galerie. Les eaux de décantation et de percolation étaient envoyées en flottation au
moyen d'une station de pompage située en aval de la digue. Au début, on remplissait le
bassin de résidus en déversant ces derniers depuis le sommet de la digue par des canaux
en béton installés en pente sur les flancs. Plus tard, les résidus ont été déposés
directement à partir des déversoirs situés tous les 40 m sur le sommet de la digue. Au
début, le niveau des eaux de décantation montait jusqu'à 2 m au-dessus du niveau des
résidus. Or, dès cette première période, des phénomènes délétères se sont produits dans
la zone située en aval de la digue. Il y a eu, notamment, une élévation du niveau de la
nappe phréatique, provoquant même une inondation, et l'apparition de zones de
débordement à la surface des sols. Un front d'eau s'infiltrant depuis le bassin de résidus
s'est créé, dans de nombreuses sections situées sous le fond du fossé de la digue, avec
une teneur accrue en minéralisations. L'eau s'est ensuite transférée vers les fossés du
réseau hydrographique de la rivière Zielenica, dans le bassin de l'Oder.

150 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

La zone objet, avant la construction du bassin de résidus, avait une nappe phréatique
profonde, une pente longitudinale importante (de 11 à 16 ‰) et une forte perméabilité
du sous-sol, notamment des sables.

Pour faire face à cette menace, un système de drainage a été aménagé, constitué de
fossés ouverts qui permettaient aux eaux de se déverser dans la Zielenica et qui
protégeaient la zone industrielle, les routes, la voie ferrée et la zone forestière principale
contre les inondations. A proximité de la digue, on a installé un puits de drainage
destiné à recueillir les eaux polluées et à abaisser le niveau de la nappe phréatique. On a
ensuite modifié le système de dépôt des résidus. Les résidus carbonatés issus de la
flottation des minerais par l'installation de Polkowice pour la fraction excédentaire de
limon argileux étaient dirigés à proximité du bassin versant afin d'étanchéifier le fond
du bassin. On a également modifié le système d'élimination des résidus, en introduisant
des déversoirs tous les 20 m. Cela a permis de stabiliser la plage sur une distance
minimale de 100 m et de séparer les fractions de résidus dans cette zone.

Les mesures susmentionnées ont permis de limiter les infiltrations d'eau dans le sous-sol
et de transférer l'eau de manière efficace depuis la zone directement en amont de la
digue. Grâce à l'ensemble des mesures susmentionnées, les infiltrations d'eau en
provenance du bassin ont été réduites à un niveau similaire aux conditions qui avaient
précédé la construction du bassin.

Ces mesures ont eu pour conséquences, entre autres, des pertes de ressources en eaux
souterraines (suppression de la structure de captage des eaux souterraines auparavant
située à cet endroit), des pertes en ressources forestières (abattage précoce d'une zone
d'environ 45 ha), des coûts supplémentaires liés aux mesures de protection contre les
nuisibles dans les parties fragilisées de la forêt et des coûts supplémentaires pour la
fertilisation minérale et le chaulage. Par ailleurs, les eaux de la Zielenica présentaient,
dans cette partie, une minéralisation générale nettement accrue de 3300 mg/l.

Le bassin de résidus se situait principalement dans la région minière de Lubin, et


s'étendait partiellement jusqu'à celle des mines de Polkowice et de Rudna. Afin de
protéger la digue, on a créé un pilier de protection. Les décharges minières auraient pu
être exploitées par suite de l'augmentation des besoins des mines et de l'augmentation
des pertes de décharges, mais cela aurait donné lieu à des exigences supplémentaires
liées à l'exploitation du bassin de résidus, en raison du peuplement de la zone et des
éventuelles vibrations parasismiques engendrées par l'activité minière.

Les contraintes susmentionnées ont abouti à la décision de cesser toute utilisation du


bassin, et de refuser la proposition de poursuivre son extension par une seconde tranche
pour atteindre un volume de 160 millions de m3.

Le tassement de la digue a atteint à ce jour une hauteur maximum de 3,25 m, et un


déplacement horizontal a également été observé. Des zones denses et lâches ont été
détectées dans le corps de la digue. Les déformations sont surveillées et analysées par
les personnels de la mine pour les besoins du programme d'exploitation actualisé dans le
pilier de protection de la digue. Cette surveillance a permis de déterminer que les
déformations observées ne présentaient aucune menace pour la sécurité de la digue.

La construction du bassin de résidus actuel a commencé en 1973. L'emplacement du


bassin a été choisi car il se trouvait à l'extérieur de la zone d'activité minière et par
conséquent, contrairement au bassin précédent, il n'était pas sous l'influence directe de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 151


Chapter 3

la mine et ne limitait donc pas les opérations minières. Le second facteur pris en compte
dans le choix de l'emplacement du bassin était la proximité de celui-ci avec les usines de
traitement du minerai.

Le sous-sol du bassin est formé de gisements du quaternaire sur une profondeur de 30 à


50 m en dessous du niveau du sol. Par endroits, on observe également des gisements du
tertiaire peu profonds et fortement perturbés par l'activité glaciaire.

Pour trouver la meilleure méthode de remplissage du bassin de résidus, on a pris en


compte les caractéristiques des résidus. Des résidus gréseux ont été transférés depuis le
sommet de la digue sur des tronçons de 500 à 700 m de long, situés tous les 20 m, afin
que la plage ne mesure pas moins de 200 m et pour permettre une ségrégation par
gravité des résidus sur la plage. Les matières grossières se sont déposées sur la plage,
tandis que la plus grande partie des matières fines (de 0,05 à 0,002 mm) était transférée
dans le bassin.

Au début, les résidus de carbonates fins étaient transférés par des canaux ouverts le long
de talus naturels dans le but de créer un fond étanche. Ensuite, on a créé des traverses
pour amener les résidus par pipeline au bord du bassin.

Comme digues d'amorçage, des digues classiques en terre ont été construites sur un
périmètre de 14,5 km. Depuis, ces digues ont été surélevées au moyen des résidus
grossiers entreposés sur la plage. Des digues de 2,5 m de haut ont été construites, à
partir des matériaux grossiers, par la méthode ascendante et par étapes sur des périodes
de deux ans sur tout le périmètre, le bassin augmentant en moyenne de 1,2 m par an.

L'étape suivante, qui consiste à évacuer les déchets par des buses de déversement sur la
plage, se fait par couches de 25 à 30 cm d'épaisseur maximum par jour et ce, sur
plusieurs semaines. En général, après un long temps d'arrêt, le cycle de déversement des
résidus est réitéré plusieurs fois (de 4 à 7 fois). Le déversement des résidus dans une
seule partie dure généralement environ 15 semaines, jusqu'à ce que le niveau de la digue
soit atteint. Pour des temps d'arrêt plus longs, on stabilise la surface de la plage afin de
la protéger contre les attaques du vent, au moyen d'une solution aqueuse d'une émulsion
bitumineuse. On vaporise l'émulsion par hélicoptère. Ensuite, on enlève la surface
stabilisée avec des engins lourds. Cette construction par étapes permet de drainer
correctement les résidus et d'avoir une surface phréatique stable dans le corps de la
digue. Dans cette partie sont stockés environ 2/3 des particules grossières de résidus.
L'inclinaison longitudinale de la plage varie entre 6,5 ‰ à proximité de la digue et
environ 4,0 ‰ à une distance de 100 m. Les élévations de la digue se font à l'aide de
bulldozers qui compactent également les résidus.

Les valeurs de masse volumique dans la couche supérieure vont d'environ 1,40 à 1,45
t/m3, et elles augmentent avec la profondeur (jusqu'à 10 m) pour atteindre environ 1,60
à 1,70 t/m3. La teneur en eau varie entre 5 et 20 %. La masse volumique des résidus est
égale à 1,46 t/m3. Les mesures piézométriques et les sondages CPTU réalisés ont permis
de conclure que la distribution de la pression interstitielle n'était pas hydrostatique, ce
qui indiquait une percolation des eaux de résidus dans le sol. Cette quantité a été
estimée à 0,862 m3/min en 2000 et à 0,690 m3/min en 2001.

Des drains circonférentiels des résidus ont été installés sur la plus grande partie du
périmètre du bassin de résidus pour permettre de contrôler le niveau de l'eau dans les
digues de retenue et d'amorçage. L'installation de drains est également prévue à des

152 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

niveaux supérieurs.

Les valeurs du coefficient de perméabilité "k" dans la zone de la plage et dans le bassin
sont les suivantes :

• dans la zone de la plage : k est compris entre 2,0 x 10-7 m/s et 2,0 x 10-9 m/s
• dans le bassin : k est compris entre 5,0 x 10-8 et 1,0 x 10-10 m/s.

Les eaux superficielles sont protégées de toute contamination grâce :

• à l'intention d'étanchéifier le fond du bassin avec la fraction fine des résidus qui se


consolide naturellement


au captage des eaux de percolation sur tout le périmètre de la digue


au maintien d'une barrière de puits le long de certaines parties
à la mise en place de structures de captage des eaux de surface dans certains


courants sur de plus longues distances, et
à l'application d'une surveillance continue de toutes les eaux souterraines ou
superficielles qui sont sous l'influence du bassin de résidus.

Le réseau de surveillance des eaux souterraines et superficielles comprend plus de 800


points de surveillance.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

A Neves Corvo, les résidus sont stockés dans un bassin. La digue de retenue est de type
classique. Le cœur de la digue d'origine est fait d'argile. Pour les deux élévations,
réalisées à chaque fois selon la méthode descendante, on a eu recours à un revêtement
en PEHD pour former le cœur de faible perméabilité. La digue a une pente de 1:1,8
(côté eau/résidus) et de 1:1,7 (côté air). En aval du cœur se trouve une couche filtrante.

En raison du potentiel fortement acidifiant des résidus, ceux-ci sont déposés de façon
subaquatique. La couverture d'eau est maintenue à une hauteur d'au moins 1 m.

La solution qui consiste à utiliser des résidus épaissis pour la fermeture est actuellement
à l'étude.

A Pyhäsalmi, 16 % des résidus servent au remblayage de la mine, les 84 % restants


(180 000 t/an) étant déposés dans un bassin de résidus. Ce taux de remblayage
relativement faible s'explique par le fait que seuls les résidus grossiers peuvent servir de
remblais. La superficie totale des installations de gestion des résidus est d'environ 100
hectares, superficie qui inclut trois bassins de résidus. Deux de ces bassins (les bassins
B et D de la figure ci-dessous) sont utilisés parallèlement pour la décantation des solides
et pour décanter l'eau clarifiée vers le troisième bassin (le bassin C de la figure ci-
dessous). Le temps de séjour de l'eau de résidus dans la zone est d'environ deux mois.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 153


Chapter 3

Figure 3.16 : Structure de l'IGR du site de Pyhäsalmi


[62, Himmi, 2002]

Dans la figure ci-dessus, le bassin A est complètement rempli et ne sert plus. Les
travaux de récupération de ce bassin ont commencé en 2001. Il sera recouvert d'une
couche de 80 cm d'épaisseur de matériaux pédologiques (30 cm de limon et d'argile et
50 cm de moraine). La partie centrale du bassin restera sous l'eau.

Avant la construction de la zone des résidus, le sol avait été étudié. Il était considéré
comme suffisamment imperméable (limoneux) pour empêcher les infiltrations jusqu'à la
nappe phréatique et suffisamment stable pour supporter la charge des résidus. Des
études de base ont également été menées sur les réseaux de lacs situés en aval.

La zone des résidus, de type paddock, est aménagée sur un terrain plat. La digue de base
est constituée de moraine. Les résidus sont distribués par des tuyaux d'évacuation situés
autour du premier bassin de résidus et l'eau clarifiée est ramenée du centre du bassin
vers l'avant par l'intermédiaire d'une tour de décantation. Les élévations nécessaires des
digues de retenue sont effectuées avec des résidus. La digue du bassin de clarification
est constituée de moraine et garnie de débris de roche pour empêcher l'érosion. La zone
est entourée d'un fossé servant à capter les eaux de percolation, qui sont réinjectées dans
le bassin de résidus.

La distance entre l'usine de traitement du minerai et l'IGR est d'environ 500 m et le lac
le plus proche se situe à 200 m.

A Pyhäsalmi, la pluviométrie annuelle est d'environ 650 mm. Les conditions


climatiques sont semblables à celles du site de Hitura.

La zone de gestion des résidus a été conçue au début des années 1960 et aucun plan de
fermeture ou d'entretien après fermeture n'a été pris en compte lors de la phase de
conception.

154 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Les procédures systématiques d'exploitation comprennent la conduite journalière de


l'installation, la surveillance régulière du niveau de la nappe phréatique dans les digues,
la surveillance des eaux évacuées et des audits des installations.
[62, Himmi, 2002]

A Tara, le flux de résidus est soumis au cyclonage. La fraction grossière (52 % du total
des résidus) est injectée dans des forages jusqu'à la mine souterraine sous forme d'une
bouillie cimenteuse (3 % de ciment) qui sert de remblai. Les résidus fins sont pompés
vers le bassin de résidus en surface.
[101, Tara mines, 1999]

A Zinkgruvan, la méthode minière employée nécessite un remblayage. Jusqu'en 2001,


on utilisait un remblai hydraulique. Ce type de remblai nécessite une capacité de
drainage des résidus d'au moins 5 cm/h. C'est la raison pour laquelle la fraction
grossière était extraite des résidus au moyen d'hydrocyclones, la fraction supérieure à 50
μm étant renvoyée vers la mine. Ainsi, environ 50 % des résidus étaient utilisés comme
remblai par remblayage hydraulique. La fraction fine des résidus, elle, avait été pompée
vers le bassin de résidus d'Enemossen.

Le fait de changer de méthode d'extraction pour passer à une exploitation "par


panneaux" nécessite un remblai pâteux. Il n'est plus nécessaire d'avoir une capacité de
drainage du remblai, ce qui permet d'utiliser la fraction fine des résidus dans le remblai.
Ainsi, il est prévu que jusqu'à 65 % des résidus pourront être utilisés comme remblais.
En outre, les résidus pompés vers le bassin de résidus vont également contenir la
fraction grossière, laquelle permettra d'utiliser les résidus pour construire les digues.
Cette méthode est désormais mise en œuvre à Zinkgruvan, de sorte que le remblayage
hydraulique n'a plus cours.

Les résidus qui ne sont pas utilisés comme remblais sont pompés en même temps que
l'eau de traitement de l'usine de traitement du minerai vers le bassin de résidus, situé à 4
km au sud, par des pipelines. Les sédiments solides du bassin de résidus et l'eau
gravitaire sont amenés par gravité jusqu'à un bassin de clarification situé à 1 km du
bassin de résidus pour y subir une clarification supplémentaire. Afin d'assurer un
remplissage uniforme du bassin de résidus et d'éviter la formation de poussières et
l'oxydation des résidus, les points de déversement sont déplacés en permanence le long
de traverses faites de stériles. Les eaux sont renvoyées vers l'usine de traitement du
minerai depuis le bassin de clarification (voir bilan hydrique). Les eaux sont également
évacuées par le biais d'un pipeline et d'un tunnel vers le plan d'eau récepteur. Le bassin
de résidus et le bassin de clarification sont formés par des bassins naturels (site de type
en vallée).

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 155


Chapter 3

Figure 3.17 : Vue de dessus de l'IGR de Zinkgruvan


[66, Base metals group, 2002]

Le bassin de résidus est aménagé dans une vallée et entouré de talus naturels et de deux
digues. Le bassin est construit sur une tourbière et couvre actuellement une superficie
d'environ 50 ha. Lorsqu'il aura atteint sa hauteur définitive, il couvrira environ 60 ha.
Les digues présentent une structure à zones, constituée d'un enrochement de protection
contre l'érosion sur la face amont, d'un cœur de till imperméable, d'une couche filtrante
de roches de protection calibrées et d'un épaulement aval de remblai rocheux. Les
caractéristiques des digues et du bassin de résidus sont présentées au tableau ci-après.

Caractéristiques Digue X-Y Digue E-F


Capacité utilisée en déc. 2000 5,7
Capacité autorisée (depuis 1981) (Mm3) 7,0
Surface totale du bassin de résidus (ha) 50
Surface totale du bassin de clarification (ha) 16
Volume des matériaux dans les digues (m3) 380000 170000
Matériaux issus d'une zone d'emprunt externe 70000 30000
Hauteur de la digue (m) 27 17
Longueur du sommet (m) 800 400
Largeur du sommet (m) 16 16
Pente amont de la digue 1:1,5 1:1,5
Pente aval de la digue 1:1,5 1:1,5
Largeur de la berme de stabilisation (m) 7 7
Pente du côté aval de la berme 1:1,5 1:1,5
Tableau 3.21 : Caractéristiques des digues actuelles X-Y et E-F du site de Zinkgruvan
[66, Base metals group, 2002]

Pour éviter les poussières et l'oxydation, on a recours à l'évacuation subaquatique. Or,


pour abaisser le niveau de la nappe phréatique, il faut une plage de 30 à 50 m, d'une
hauteur de 0,1 à 0,5 m au-dessus du niveau de l'eau à proximité de la digue. Lors d'une

156 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

évacuation subaquatique des résidus, l'angle de repos est nettement plus important que
pour une évacuation au-dessus du niveau de l'eau. Afin d'assurer un remplissage
uniforme du bassin, les points de déversement sont constamment déplacés le long de
traverses aménagées dans le bassin. La plage est irriguée pendant la période sèche de
l'année (printemps-été-automne). Durant les périodes sans neige et pendant l'hiver, il est
impossible d'éviter totalement les émissions de poussière, bien que plusieurs méthodes
de couverture provisoire aient été testées.

Le système de décantation est de type tour. Les eaux de décantation s'écoulent par
gravité jusqu'au bassin de clarification. La moitié des eaux de décantation est réutilisée
dans l'usine de traitement du minerai. Un déversoir d'urgence est aménagé, qui évacue
automatiquement l'eau si le niveau dépasse un certain seuil. La capacité d'évacuation
installée est de 0,7 m3/s (sans compter la capacité d'évacuation du déversoir d'urgence),
ce qui correspond à une précipitation centennale et à une élévation maximale de 0,5 m
du niveau d'eau du bassin.

Les digues E-F et X-Y sont construites comme des digues classiques. Elles ont pour
fondation la roche naturelle, partiellement recouverte de moraine ou de tourbe. Des
excavations avaient été réalisées sous les digues, jusqu'à la roche mère ou au moins sur
4 m à l'intérieur de la moraine, pour relier le cœur imperméable de la digue à la
fondation sous-jacente. Le cœur imperméable est constitué de moraine compactée,
provenant d'une zone d'emprunt. La perméabilité de la moraine se situe entre 1 x 10-8 et
1 x 10-9 m/s. Pendant la construction des digues, des contrôles de qualité ont été
effectués en permanence sur la moraine et le matériau filtrant, comprenant
principalement des essais et/ou contrôles de compactage et une caractérisation des
matériaux (distribution granulométrique).

Des études hydrogéologiques menées dans la région indiquent que la roche mère de
cette région comporte plusieurs zones de fracture. Ces fractures sont perméables et
drainées, ce qui provoque des infiltrations à partir du bassin. Le bilan hydrique du
bassin est indiqué sur la figure ci-après.

Figure 3.18 : Bilan hydrique de l'exploitation de Zinkgruvan


[66, Base metals group, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 157


Chapter 3

Conception d'une nouvelle IGR à Lisheen


L'IGR probablement la plus moderne d'Europe a été construite récemment à la mine de
Lisheen. Ce bassin a été aménagé en terrain plat (de type paddock), sur une tourbière et
il est entièrement étanche. Bien qu'il ait été conçu pour un volume maximal de 10
millions de tonnes de résidus, il est prévu qu'il ne contiendra au total que 6,6 millions de
tonnes de résidus sur toute la durée de vie du projet [75, Minorco Lisheen/Ivernia West,
1995].

Lors de la phase de conception de l'IGR de Lisheen, les principales méthodes


disponibles de gestion des résidus ont toutes été abordées et évaluées. Lors du processus
décisionnel ayant abouti à une méthode préférentielle de gestion des résidus, les
différentes méthodes ont été étudiées en fonction des critères élémentaires de
construction et des critères de conception plus détaillés de l'IGR. Ce processus est
décrit ci-après.

Principales méthodes de gestion des résidus


Trois méthodes principales de gestion des résidus ont été étudiées pendant la phase
de conception, à savoir le dépôt des résidus :



dans un plan ou cours d'eau de surface, par exemple lac, rivière ou mer


dans la mine en tant que remblai
dans un bassin de résidus en surface.

La première de ces solutions a été considérée comme écologiquement inacceptable.


Le déversement dans un lac, dans des conditions contrôlées, avait toutefois été
accepté comme meilleure pratique dans plusieurs exploitations du nord du Canada.
Or, ici, l'exploitant a adopté une philosophie selon laquelle la politique la plus
souhaitable de gestion des résidus est celle qui consiste à utiliser le plus possible de
résidus comme remblais dans les exploitations souterraines. Ce système présenterait
les avantages suivants :



une réduction des volumes de résidus à entreposer en surface
un soutènement du toit de la formation afin de limiter les affaissements de


surface
la gestion des résidus dans un milieu souterrain qui sera définitivement immergé


après la fermeture, d'où l'impossibilité d'une oxydation
la récupération de minerai la plus importante possible.

L'implantation de la mine et la séquence d'extraction permettent le remblayage


souterrain de 6.9 millions de tonnes de résidus. Les 6,6 millions restants doivent par
conséquent être gérés dans une retenue en surface.

La topographie de Lisheen, à une distance raisonnable de l'usine de traitement du


minerai, est telle qu'il n'existe aucune vallée ou colline susceptible de constituer un
emplacement potentiel pour un bassin de résidus, et de ce fait, une retenue de type
dyke annulaire (de type paddock) a été proposée.

158 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Autres éléments pris en compte


Il s'était avéré que les résidus exposés à l'oxygène étaient susceptibles d'engendrer de
l'acide, et que les eaux interstitielles des résidus contenaient certains ions métalliques.
Sur la base de ces deux éléments, les décisions suivantes ont été prises :

• il fallait un système de digue de retenue ou de bassin de résidus pour retenir l'eau de


telle sorte que les résidus soient évacués et maintenus sous l'eau
il fallait gérer les résidus dans un bassin aussi imperméable que possible afin de
réduire au minimum les infiltrations vers la nappe phréatique.

Pour satisfaire ces exigences, on a estimé qu'il fallait un revêtement de faible ou très
faible perméabilité et doté d'une capacité d'atténuation. Les grandes zones marécageuses
de la région contiennent une tourbe à faible perméabilité, dont l'utilisation comme
élément d'un revêtement composite est extrêmement intéressante. De plus, la tourbe
présente l'avantage de pouvoir atténuer la libération d'un grand nombre des polluants
susceptibles de se trouver dans d'éventuelles eaux d'infiltration.

Dans le but d'identifier la résistance de la tourbe, sa perméabilité à l'état non


comprimé et comprimé et ses propriétés d'atténuation, on a procédé à un programme
d'essais.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 159


Chapter 3

Sélection
Il avait été établi que la masse maximale de résidus à gérer en surface serait de
10,0 millions de tonnes et que l'IGR devrait comporter une barrière de faible
perméabilité entre les résidus et le système local d'eau souterraine. Sur la base de
caractéristiques topographiques moyennes et d'une épaisseur raisonnable des résidus,
une surface de 80 à 120 ha était nécessaire. Cette superficie se basait sur une masse
volumique sèche conservatrice de 1,6 t/m3 in situ, bien que la conception se soit
ensuite basée sur 1,8 t/m3, et sur une hauteur moyenne relativement faible d'environ
10 m des résidus.

Les résidus s'étant révélés avoir un effet acidifiant net, il avait été décidé que
l'installation de retenue devrait empêcher l'oxydation de la pyrite et devrait être
pourvue d'un revêtement étanche pour limiter l'infiltration des eaux dans le réseau
des eaux souterraines. Deux méthodes permettant cela ont été présentées, à savoir :
prévoir un revêtement artificiel composite si le site était situé sur des terres agricoles
ou, s'il se trouvait sur une tourbière, l'utilisation de la faible perméabilité et du fort
potentiel d'atténuation de la tourbe comprimée faisant partie d'un revêtement
composite.

Méthodologie
Le choix du site de l'IGR impliquait une évaluation des facteurs économiques,
écologiques et techniques. Les objectifs du processus de sélection étaient, par
conséquent, de limiter les effets sur la communauté locale et l'environnement, tout
en répondant aux exigences techniques de la manière la plus économique possible.

Le processus de sélection du site comportait quatre étapes, à savoir :

1. des recherches au plan régional pour trouver une cuvette ou vallée topographique
qui favorise un système de gestion des résidus dans un rayon de 15 km de
l'emplacement de l'usine de traitement du minerai
2. une recherche localisée en vue d'éliminer les zones inadaptées dans un rayon de
8 km. Ce rayon était basé sur des considérations de pompage et sur l'absence de
sites topographiques adaptés dans la zone immédiatement au-delà de ce rayon
3. l'identification d'emplacements possibles
4. une évaluation détaillée des emplacements possibles.
[75, Minorco Lisheen/Ivernia West, 1995]

Description de l'IGR construite


L'IGR a été construite sur une tourbière qui était constituée de jusqu'à 4 m de tourbe
recouvrant un till glaciaire sur une roche mère calcaire. Ce calcaire est une formation
Waulsortienne dolomitisée du carbonifère inférieur compétente au plan géotechnique,
sans faille majeure et présentant un faible risque de paléokarst. L'étude du site n'a révélé
aucune cavité ouverte ou remplie et pour cette raison, et à cause du rabattement minime
qui se produit sous l'IGR, l'assèchement de la mine avoisinante ne provoque aucune
réactivation des caractéristiques paléokarstiques, même si elles existent.

L'IGR consiste en un remblai de terre, qui forme une digue autour de la zone de retenue.
La tourbe a été totalement éliminée de l'empreinte de la digue et la digue est entièrement
construite sur un till ou une roche mère ferme.

Le périmètre de l'IGR est une digue large constituée de remblai stabilisé à zones dont la
section est conçue et aménagée pour agir en tant que structure de retenue d'eau. Les

160 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

digues sont faites de matériaux de remblai compactés, provenant d'emprunts ayant des
pentes amont et aval respectivement de 1:3 et de 1:2. Le sommet des digues mesure 6 m
de large pour permettre d'accéder à celles-ci pendant leur construction et leur
exploitation. La figure ci-après présente une vue en coupe transversale de la digue.

Figure 3.19 : Vue en coupe de la digue de l'IGR de Lisheen. Le bassin se trouve à droite de la digue
[75, Minorco Lisheen/Ivernia West, 1995]

Les digues ont été conçues pour s'élever à une hauteur maximale de 15,5 m au-dessus
du till qui se trouve sous la tourbière. Cela permet la possibilité d'un recours à une
capacité supplémentaire, suite à la découverte d'une réserve supplémentaire de minerai,
à la diminution de la masse volumique à sec des résidus in situ ou à une modification
des quantités de remblai. Les digues sont initialement érigées à une hauteur maximale
de 9,5 m pour faire face aux 2,8 millions de tonnes de résidus qui seront évacuées en
surface pendant les six premières années de l'exploitation.

La plus grande partie de la zone de retenue reposera sur la tourbière. La tourbe de


cette tourbière est généralement suffisamment épaisse et possède les caractéristiques
physiques et chimiques nécessaires pour limiter la percolation et éliminer différents
composants métallifères des eaux d'infiltration. Sous le poids des résidus, la tourbe
va se comprimer pour devenir un revêtement naturel d'une perméabilité inférieure à
1 x 10-9 m/s. La perméabilité et la résistance de la tourbe sont suffisantes pour lui
permettre de fonctionner avec une géomembrane pour former un revêtement
composite capable de retenir les résidus et leur eau interstitielle. Un faible volume
de percolation, estimé à 34 m3/jour, pourrait traverser le revêtement composite par
suite de perforations dans la membrane. Il est vraisemblable que la plus grande
partie de cette eau sera captée dans les drains périphériques et réinjectée dans la
retenue.

Sur la périphérie interne des digues, dans les zones où la tourbe mesure moins de
1,5 m d'épaisseur, et sur les digues, un revêtement d'argile géosynthétique a été
placé sous la géomembrane pour compléter le système de retenue. Une série de tubes
de drainage crépinés de 100 mm de diamètre ont été installés sur la périphérie
interne, au niveau de la base de la tourbe. Ces drains s'étendront du départ du drain
de couverture sous la digue, jusqu'à 50 m à l'intérieur du pied de la digue, et
capteront une partie des eaux qui vont être libérées lors de la compression de la
tourbe, ainsi qu'une partie des eaux de percolation.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 161


Chapter 3

Au démarrage, avant tout dépôt de résidus, la retenue était immergée sur une profondeur
minimum de 1 m pour assurer la couverture des résidus. Les résidus étaient mis en place
sous la surface de l'eau grâce à un système de distribution flottant qui effectuait un lent
mouvement de va et vient à travers la retenue pour produire une couche de résidus
relativement uniforme afin de limiter les différences de charge sur le revêtement
tourbeux.

Les eaux de charriage des résidus sont renvoyées à l'usine de traitement du minerai pour
y être réutilisées, et les eaux excédentaires de l'IGR sont traitées dans l'installation de
traitement des eaux d'exhaure avant d'être évacuées vers les cours d'eau. Du fait d'une
pluviométrie annuelle nette d'environ 450 mm, et des faibles volumes d'eau de
percolation, on observe généralement un excédent d'eau dans le bassin de résidus.

Les eaux de percolation et de ruissellement des digues sont captées par le drain de
surface situé autour de l'IGR et réinjectées dans le bassin.
[75, Minorco Lisheen/Ivernia West, 1995]

En bref, pour la conception du revêtement et des digues, les facteurs suivants ont été
pris en compte :


 stabilité de la digue
stabilité

 stabilité de la fondation (ici, la tourbe)


• percolation : les vitesses de percolation ont été calculées sur la base de différents


scénarios de défaillance
qualité des eaux de percolation : on a conclu que les eaux de percolation respectaient
généralement les normes de potabilité, notamment du fait de l'aptitude de la tourbe à


fixer les ions métalliques


eaux de décantation et bilan hydrique
acheminement et évacuation des résidus.

Il a été décidé que les résidus seraient évacués de manière subaquatique pour éviter
l'oxydation des sulfures. Cette opération se fera par le biais de pipelines flottants (voir
figure ci-après).

162 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 3.20 : Système de distribution des résidus de Lisheen

Les têtes de distribution situées aux extrémités de chaque pipeline sont reliées à un
treuil réversible à commande électrique (voir figure ci-après) qui passe sur une poulie
principale.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 163


Chapter 3

Figure 3.21 : Treuil électrique commandant le pipeline de distribution des résidus à l'IGR de
Lisheen

Lisheen utilise une membrane en PEBDL (polyéthylène basse densité linéaire) comme
élément de son système de revêtement. Le programme suivant a été mené durant
l'installation du revêtement :



essais de sol du matériau de remblai de la digue


essais destructifs et non destructifs du revêtement en PEBDL


essais destructifs et non destructifs des soudures du revêtement


contrôle du revêtement d'argile géosynthétique


analyse par micro gravité pour rechercher d'éventuelles caractéristiques karstiques
recherche de fuites sur le revêtement.

La documentation du contrôle qualité in situ du revêtement de l'IGR comportait les


documents suivants :



formulaire de contrôle d'inventaire des matériaux géosynthétiques


registre de déploiement de panneaux de géomembrane


registre d'essais sur couture de géomembrane


registre des coutures de géomembrane


registre d'essais de pression sur couture de géomembrane


registre des essais à vide (à l'étincelle) sur couture de géomembrane


registre de défauts de géomembrane


registre des géomembranes


enregistrement d'essais destructifs sur géomembrane


registre d'échantillons d'essais destructifs sur couture de géomembrane


registre des panneaux de revêtement d'argile géosynthétique
enregistrement d'essais sur bentonite d'accessoires de revêtement d'argile

• registre de suivi des échantillons ayant échoué aux essais destructifs.


géosynthétique

[41, Stokes, 2002]

164 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Toutefois, des contrôles récents ont montré qu'un certain nombre de fuites et de
déchirures s'étaient produites dans la membrane de revêtement synthétique [76, Irish
EPA, 2001]. Lorsqu'elles étaient accessibles, elles ont ensuite été réparées.

L'exploitation pratique une politique de type "porte ouverte" qui comprend :



un bureau d'information sur l'environnement au niveau de la municipalité
la publication de toutes les données de surveillance dans des rapports mensuels et

• des registres de plaintes


annuels adressés aux autorités

• des projets scolaires annuels.


[41, Stokes, 2002]

3.1.2.3.3 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

Les bassins de résidus d'Aitik, de Boliden et de Garpenberg font l'objet des procédures
systématiques de sécurité des digues établies dans le manuel d'exploitation, de
surveillance et d'entretien (ESE) des bassins de résidus (voir Section 4.2.3.1). En outre,
chaque site procède à des opérations de surveillance systématique spécifiques. Par
exemple, à Garpenberg, la pression interstitielle des digues est surveillée de façon
hebdomadaire ou mensuelle à l'aide de 13 piézomètres installés dans la digue
(surveillance manuelle). Chaque valeur relevée est comparée à un seuil d'alarme à partir
duquel on effectue une enquête de suivi approfondie afin de détecter pour quelle raison
on a obtenu une valeur anormale. Au point de déversement est installé un indicateur
automatique du niveau d'eau qui est relié au système d'information de l'usine de
traitement du minerai. Chaque jour, les digues sont contrôlées par des personnels de
l'usine de traitement du minerai. Ces contrôles incluent les talus, l'évacuation du bassin
de finition et les tuyaux destinés à l'acheminement du sable [63, Base metals group,
2002], [64, Base metals group, 2002, 65, Base metals group, 2002].

A Pyhäsalmi et Hitura, le sol sous-jacent avait été analysé avant que ne commence la
construction de la digue. Le système a été conçu et construit de telle sorte que l'eau de
surface de la zone des résidus puisse être maintenue en équilibre et que l'eau
excédentaire provenant des précipitations puisse être éliminée de manière contrôlée,
autrement dit, les bassins ont été conçus à partir d'un bilan hydrique équilibré. Les
problèmes d'ingénierie et de stabilité ont été réglés par des spécialistes extérieurs avant
que ne soient érigées toutes les digues du site de Hitura site. Aucune évaluation formelle
des risques n'a été effectuée sur l'un ou l'autre des sites.

La zone de l'IGR est contrôlée chaque jour par les exploitants de l'usine de traitement du
minerai, inspectée chaque année par un expert indépendant et tous les cinq ans par
l'autorité de sécurité des barrages. Les commentaires sont consignés dans un "fichier de
sécurité des digues" qui est obligatoire en Finlande pour tous les types de zones de
gestion des résidus. Les opérations d'exploitation systématiques appliquées
comprennent également la surveillance régulière du niveau de la surface phréatique
dans les digues, la surveillance des eaux évacuées et des audits des installations. Il
n'existe pas de plan d'urgence documenté, mais il est prévu qu'un tel plan soit élaboré
dans un proche avenir, conformément aux nouvelles lois.
[62, Himmi, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 165


Chapter 3

Le bassin de résidus de l'exploitation du bassin cuprifère de Legnica-Glogow


fonctionne sous le contrôle d'une division séparée, appelée "division des installations
hydrotechniques". Les personnels qui travaillent sur le bassin ont accès à des véhicules
tout-terrain, un aéroglisseur, une haveuse et du matériel lourd de terrassement
(excavatrices, bulldozers, chargeurs, tracteurs, grue). Un système de communication
(filaire et sans fil) et un système d'alarme sont en place, et les personnels coopèrent
étroitement avec la station de sauvetage minier.

Le sommet des digues est éclairé en permanence car les routes qui se trouvent sur le
sommet des digues et sur les gradins inférieurs des digues sont continuellement
utilisées.

Le volume normal d'eau du bassin est de 5 à 6 millions de m3. La réserve destinée au


stockage périodique de l'eau excédentaire a une capacité d'environ 8 millions de m3, la
réserve supplémentaire pour les eaux de pluie étant d'environ 1 million de m3. Le
volume d'eau total disponible dans le bassin est donc de 13 à 14 millions de m3. La
largeur de la plage est maintenue au minimum à 200 m, avec un franc-bord minimum de
1,5 m.

La surveillance du bassin se fait en coopération avec plusieurs experts externes. Des


systèmes numériques d'enregistrement, de transfert et de stockage des données de
surveillance sont également mis en œuvre. Les résultats sont analysés et les conclusions
sont ensuite tirées, généralement dans un délai d'un an.

La surveillance est effectuée par les concepteurs. En outre, une surveillance scientifique
a été mise en place pour assurer la sécurité des structures hydrauliques. La surveillance
et la consultation sont effectuées par une équipe d'experts indépendants (IBE –
International Board of Experts). Les activités de l'IBE, coordonnées par le PGE (Polish
Geotechnical Expert : groupement des experts géotechniques polonais), s'appuient sur la
"méthode par l'observation" appliquée à l'évolution à long terme du bassin de résidus.

Pendant la période 1992-1999, l'IBE a rédigé un rapport géotechnique sur la sécurité et


les possibilités d'évolution du bassin actuellement en service. Ce rapport comportait des
analyses approfondies du sous-sol ainsi qu'une détermination des propriétés
géotechniques des résidus. Les données techniques suivantes étaient établies :
paramètres des sols et des résidus, conditions de percolation, condition de stabilité des
talus, et un programme de surveillance. De nombreux instruments de surveillance ont
été installés, des gradins de stabilisation ont été placés dans certaines sections, et des
drains circonférentiels ont été installés dans les résidus.

166 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Paramètre de contrôle Surveillance appliquée/


fréquence de surveillance
Contrôle du niveau d'eau dans le bassin Piézomètre ; mesures trois fois par jour

Distance minimum entre la côte et le sommet de la Repères de distance + jumelles avec


digue – 200 m télémètre

Contrôle de la position de la ligne phréatique dans

 niveau d'eau piézométrique dans le corps de la 


les résidus et dans le corps de la digue
groupes de piézomètres : 7 sections
digue d'amorçage et dans les résidus transversales avec mesure en continu
et transfert de données à la station

 niveau d'eau piézométrique dans le corps de la 


principale
groupes de piézomètres : 7 sections
digue d'amorçage et dans les résidus, à transversales avec mesures manuelles
proximité des pipelines A, B et C chaque mois ou, pour certains, tous

 niveau d'eau à proximité des bandes 


les 10 jours
12 groupes de piézomètres dans les
drainantes circonférentielles dans les résidus résidus à une distance de 10 m en
amont et de 20 m en aval de l'axe de

 pression interstitielle dans les argiles tertiaires 


drainage
piézomètres

 fossés 
Mesures de déversement des eaux de drainage :


une fois par mois
 bandes drainantes circonférentielles dans les

deux fois par an


deux fois par an
 drainage de la digue d'amorçage
résidus
trois fois par semaine
 barrière de puits en aval de la digue


Déplacements de la digue repères, deux fois par an,
clinomètres, une fois par mois


Stabilité des talus examens visuels systématiques
contrôles exceptionnels, notamment
après de fortes vibrations et pendant

 inspection périodique par un comité


de fortes pluies

chargé de l'état technique de la


structure (une fois par mois, deux fois

 inspection par l'autorité compétente


par an)

 système de transducteurs linéaires


dans le corps de la digue d'amorçage,
sur le périmètre du bassin, à deux
niveaux avec transfert des signaux à
la station principale
Propriétés des résidus et du sous-sol (selon le Matériel Hyson, essais CPT, CPTU DMT,
programme établi par les superviseurs scientifiques dispositif de prélèvement d'échantillons
et le concepteur) Mostap
Activité parasismique induite par l'exploitation Accéléromètres en cinq sections
minière à une distance minimum de 800-900 m et transversales avec transducteurs en pied
sur 2 km au maximum de talus et au sommet de la digue et en 1
section dans les résidus.
Conditions météorologiques dans la zone du Station météorologique
bassin : pluviométrie, température, vitesse et
direction du vent, humidité
Tableau 3.22 : Paramètres de contrôle et surveillance appliquée dans le bassin cuprifère de
Legnica-Glogow
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 167


Chapter 3

Le bassin de résidus ayant été classé structure à haut risque, des mesures d'urgence
appropriées et un plan d'urgence ont été préparés en cas d'accident. Le système d'alarme
et les abris d'évacuation destinés à la population locale sont actuellement en cours de
construction, en coopération avec les autorités locales et gouvernementales.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

A Zinkgruvan, un classement des risques du bassin de résidus et du bassin de


clarification a été effectué dans le cadre du système RIDAS (directives relatives à la
sécurité des barrages, élaborées par l'industrie hydroélectrique, voir Tableau 4.2). Selon
ce classement, les digues du bassin de résidus (E-F et X-Y) sont classées type 1B et
celles du bassin de clarification sont classées type 2.

Ce classement indique les mesures (minimum) de sécurité et les programmes de


contrôle à appliquer. Pour les digues de Zinkgruvan, les mesures applicables sont, entre
autres, les suivantes :
• audit des digues de classe 1 au moins tous les 3 ans et des digues de classe 2 tous les


6 ans
les digues de classe 1 doivent être capables de déverser la crue centennale et de
stocker un événement de crue de classe 1. Les digues de classe 2 doivent seulement


être capables de déverser la crue centennale
la surveillance des digues de classe 1 et 2 doit se dérouler conformément au tableau
ci-après.

Paramètre Classe de conséquence 1B Classe de conséquence 2


Percolation X, en continu tous les 6 mois
Déplacements du sommet de
X, tous les 6 mois (X, tous les ans)
la digue
Déplacements des talus (X, tous les 6 mois) (X)
Pression interstitielle au
(X, tous les ans) (X)
niveau du cœur
Niveau d'eau dans le remblai
(X, tous les 6 mois) (X)
de soutènement
Niveau d'eau dans la
X, tous les 6 mois (X, tous les 6 mois)
fondation
X = la mesure doit être obligatoire si elle est faisable.
() = la mesure est importante mais peut être omise dans certains cas.
Tableau 3.23 : Régime de mesures élémentaires à appliquer aux nouvelles digues
[66, Base metals group, 2002]

La stabilité des deux digues a été évaluée grâce à l'aide d'experts externes. Les résultats
indiquent des coefficients de sécurité de 1,5 et de 1,6. Un programme de sécurité des
digues est néanmoins en cours comprenant, entre autres choses, la mise en place de
relevés piézométriques, l'aplanissement de la pente des digues de 1:1,5 vers une pente
de 1:2,5 à 1:3,0 et la surveillance du débit des infiltrations.

Un certain nombre d'incidents se sont produits au fil des années, principalement à cause
de l'érosion interne des digues. Ils ont entraîné des modifications des procédures
d'exploitation systématiques concernant le dépôt de résidus dans la digue. Pour abaisser
la pression interstitielle et empêcher ainsi l'érosion interne des digues de se poursuivre,
une plage d'une largeur de plus de 30 m est maintenue sur le côté amont des digues. Le
niveau de pression interstitielle est surveillé fréquemment (tous les mois, voire plus
souvent si des niveaux anormaux sont relevés) par des piézomètres installés sur les
digues.

168 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Un programme de contrôle pour la sécurité des digues, convenu avec l'autorité


compétente, comporte les principaux éléments suivants :

• audits externes annuels du bassin de résidus, des digues et du bassin de clarification.


Ce contrôle porte également sur les pipelines destinés aux eaux et aux résidus, ainsi


que sur les installations d'évacuation
inspection hebdomadaire des digues par le service environnemental du site. Lors de
ces inspections, on vérifie les digues pour rechercher d'éventuels dommages,
niveaux d'eau, poussées dues aux glaces et événements de forte pluviométrie. Le
débit de fuite des digues est mesuré au pied de celles-ci (stable autour de 5 à 10 l/s).


Toutes les observations sont consignées dans un registre
audits environnementaux annuels de l'ensemble du site, y compris des installations


du bassin de résidus


inspections annuelles par des experts de l'autorité compétente
maintien de communications régulières avec le consultant concepteur de la digue.

Depuis 2001, des relevés piézométriques sont inclus dans le programme de surveillance,
afin d'enregistrer le gradient hydraulique sur la digue. Un total de 21 piézomètres à
commande manuelle ont été installés. En outre, trois puits de contrôle ont été construits,
afin de mieux surveiller et contrôler le débit et la qualité des eaux d'infiltration. Les
installations de captage et de mesure des eaux d'infiltration des digues sont illustrées sur
les figures ci-après. Des instruments permettant la lecture du gradient de potentiel
électrique afin d'enregistrer les eaux ruisselant à travers les digues en remblai
constituent une méthode supplémentaire de surveillance de l'état des digues.

Figure 3.22 : Fossé pour le captage et la mesure de débit des eaux d'infiltration le long de la digue
[66, Base metals group, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 169


Chapter 3

Figure 3.23 : Autre fossé pour le captage et la mesure de débit des eaux d'infiltration le long de la
digue
[66, Base metals group, 2002]

Un manuel de sécurité des digues, destiné à aborder toutes les questions liées à la
gestion des résidus, est en cours de rédaction. Il abordera les aspects suivants :



organisation de la sécurité des digues


plans d'urgence
évaluation des risques, conséquences pour l'environnement et classement de ces

• conception et construction
conséquences

• hydrologie et système de décantation


• surveillance systématique
• plans de fermeture de l'installation
• autorisations officielles et autres documents d'importance.
[66, Base metals group, 2002]

170 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

A Lisheen, le système de surveillance appliqué à cette IGR est le suivant :

Tableau 3.24 : Exemple de système de surveillance d'une IGR


[41, Stokes, 2002]

L'annexe 2 fournit plusieurs exemples de défaillances de digues, principalement dans


des exploitations de métaux communs.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 171


Chapter 3

3.1.2.3.4 Fermeture et entretien après fermeture

Le plan de déclassement d'Aitik porte en particulier sur les trois parties principales de
l'exploitation, à savoir les zones de stériles, le bassin de résidus et la zone industrielle,
qui comprend la mine à ciel ouvert. Pour ce qui est des résidus, l'évaluation de leurs
propriétés d'altération est en cours. Les résultats obtenus à ce jour indiquent qu'une
couverture humide n'est pas nécessaire. Les mesures prévues se limitent donc à répandre
de l'engrais et à semer de l'herbe et des graminées pour empêcher l'érosion par le vent de
la couche supérieure. L'angle de pente des digues entourant le dépôt de résidus et le
bassin de clarification sera modifié à 1:3 et de l'herbe sera semée sur les talus.
[63, Base metals group, 2002]

A Aznalcollar, après l'accident, le programme d'urgence a évolué vers un déclassement


complet de la digue rompue et de la totalité du bassin. Cela impliquait, entre autres :



détournement du cours d'eau voisin
construction d'un mur parafouille imperméable contre les infiltrations autour des

• installation d'une barrière hydraulique comprenant un système de rétropompage à


faces nord et est de la digue

• coupure et modification de la pente de la digue à 3:1 et couverture de celle-ci


l'intérieur du mur parafouille

• remodelage de la surface des résidus pour limiter les infiltrations et contrôler les

• aménagement d'une couverture végétale composite sur la surface remodelée des


eaux de ruissellement de surface

résidus. A partir des résidus, cette couverture est constituée d'une couche géotextile,
de 50 cm de stériles, d'une couche de colmatage de 10 cm, de 50 cm d'argile
compactée, d'une couche de protection de 50 cm et de végétation.
[68, Eriksson, 2000]

Le plan de déclassement du bassin de résidus de Boliden est décrit à la section 3.1.6.3.4.

A Garpenberg, d'après les résultats de modélisation hydrogéologique, la partie haute


du bassin de résidus de Ryllshyttan sera presque totalement saturée d'eau souterraine.
Des zones limitées le long des digues ouest et sud auront une couche arable en partie
non saturée.

D'après le plan de déclassement, le bassin de résidus sera recouvert de végétation. En


référence à beaucoup d'autres sites, il est probable qu'un ensemencement direct de la
surface des résidus avec l'adjonction de nutriments constituera une solution économique
et réaliste. En cas de problème, des mesures destinées à renforcer la végétation seront
prises, comme l'application d'une couverture organique ou similaire. Les zones qui
restent non saturées le long des digues seront recouvertes en cas d'acidification. Les
digues, susceptibles de contenir des matériaux acidifiants, seront recouvertes d'une
couverture artificielle de 1,1 m d'épaisseur contenant une couche de 0,4 m d'argile
compactée comme agent d'étanchéité. La pente des digues sera modifiée à 1:2,5 à 1:3.0
avant que celles-ci ne soient recouvertes et reverdies. La partie basse du bassin de
résidus (la partie actuellement en activité) est située de telle manière qu'elle permet de
garantir un bilan hydrique positif, de sorte qu'elle restera immergée.

Pendant plusieurs années, des contacts ont été entretenus avec une usine à papier
voisine, à propos d'une utilisation éventuelle de leurs déchets organiques à des fins de
remise en état. Ces contacts ont abouti à un programme d'essai qui a été lancé après la

172 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

construction de la partie haute du bassin, en 2000. Cette fabrique de papier produit une
boue organique et un produit à base de cendres volantes, combinaison dont les
propriétés rendraient le matériau apte à servir de couverture. La réserve de ce matériau
est suffisante pour recouvrir la totalité de la surface du bassin dans les 5 à dix
prochaines années, et pourrait constituer une solution technique robuste et écologique.
[64, Base metals group, 2002]

Un plan préliminaire de fermeture et entretien après fermeture a été élaboré à Hitura,


plan qui n'a pas encore été approuvé par les autorités [62, Himmi, 2002].

A Lisheen, des plans de fermeture ont été élaborés dans le cadre des procédures
initiales de délivrance des autorisations, et seront révisés tous les ans. Cinq années de
soins actifs et dix années de soins passifs seront probablement nécessaires. Pour l'IGR,
une immersion définitive, en raison du potentiel acidifiant des résidus, serait la
meilleure solution. La protection des digues contre l'érosion sera assurée par la
végétation et, si nécessaire, par une couverture rocheuse [75, Minorco Lisheen/Ivernia
West, 1995].

Un financement de fermeture d'environ 14 millions d'euros (y compris entretien


perpétuel après fermeture) a été mis en place avec les autorités depuis le début de la
construction (c'est-à-dire 11 millions de livres irlandaises).
[41, Stokes, 2002]

A Pyhäsalmi, le plan de fermeture du premier bassin de résidus rempli (bassin A) a été


finalisé et présenté aux autorités environnementales, mais il n'est pas encore
officiellement approuvé. Les coûts de fermeture sont estimés à environ 1 million d'euros
pour ce bassin. Aucun plan détaillé n'existe pour les autres bassins, mais le coût total de
fermeture et d'entretien après fermeture pour les résidus de Pyhäsalmi est estimé à 5,4
millions d'euros. Ce coût est révisé tous les ans. Les 5,4 millions d'euros nécessaires à la
fermeture ont été réservés, dans le compte de résultat de l'entreprise, pour couvrir les
coûts de fermeture et d'entretien après fermeture. Les fonds n'ont toutefois pas été
déposés. Par conséquent, il n'existe aucun mécanisme d'assurance si l'entreprise connaît
des difficultés économiques.

La production est programmée pour durer encore 15 ans. Il sera donc possible de
recueillir des données sur le comportement à long terme des matériaux et des digues du
bassin A. Ces données serviront à planifier la fermeture future des autres digues.

Le mode de surveillance future de la zone de gestion des résidus, autrement dit, après la
fermeture, n'a pas encore été déterminé. Le principal objectif des travaux d'entretien
après fermeture sera d'empêcher la formation de DA par les résidus (de 5 à 10 % de
soufre) et d'éviter de devoir capter et traiter indéfiniment les eaux de drainage.

Au niveau du bassin A, les résidus seront recouverts de 80 cm de terre. La couche


inférieure sera constituée de limon et d'argile (d'environ 30 cm d'épaisseur) et la couche
supérieure, de moraine. L'épaisseur de la couverture a été décidée en fonction de critères
de conception propres au site et des matériaux disponibles à l'échelle locale. D'autres
matériaux de couverture avaient également été envisagés, par exemple de la tourbe, du
sable, etc., mais le choix final s'est fait sur la base de motifs économiques et techniques,
là encore avec une prise en compte de la disponibilité des matériaux à l'échelle locale.
La partie centrale du bassin A restera immergée. Il faut construire un système de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 173


Chapter 3

contrôle du niveau de la surface de l'eau, qui comportera une tour de décantation et une
buse. Enfin, la surface de la zone traitée sera recouverte d'une végétation adaptée.
[62, Himmi, 2002]

Grâce aux réserves de minerai existantes et indiquées, on estime que la mine de


Zinkgruvan pourrait avoir une durée d'exploitation d'encore au moins 15 ans. Les plans
de réhabilitation des zones concernées par l'exploitation minière sont conçus en fonction
de l'état actuel de la technique de réhabilitation. La technologie et les exigences émises
par les autorités évoluant en permanence, ce plan de fermeture peut être considéré
comme un modèle, développé à partir des exigences et des normes d'aujourd'hui.

La réhabilitation de la zone de résidus précédente a commencé en 1982, avec la


construction d'un parcours de golf de 18 trous et a été finalisée en 1991, avec
l'aménagement d'une marina, d'une plage et d'habitations au centre de la zone. Un
programme de surveillance des eaux réceptrices de l'eau provenant de la zone du terrain
de golf est en cours.

Jusqu'à ce que les installations actuellement en service aient été déclassées, le plan de
fermeture sera révisé au moins tous les cinq ans.

Il est prévu que la retenue de résidus actuelle sera asséchée et recouverte. Une fois que
la zone aura été restaurée et réhabilitée, les terrains seront rendus à leurs propriétaires
originels. A ce stade, ils pourront être utilisés aux mêmes fins qu'avant la mine, par
exemple pour de l'exploitation forestière.

Le calendrier prévisionnel des travaux de réhabilitation dépend de la durée


d'exploitation de la mine et par conséquent, les travaux ne commenceront pas avant la
fin de l'exploitation de la mine, aujourd'hui estimée aux alentours de 2025. Selon le
mode d'extension qui aura été choisi pour la zone de retenue des résidus, dont on estime
actuellement qu'elle atteindra les volumes autorisés autour de 2007, il sera peut-être
nécessaire de réhabiliter la retenue de résidus actuelle plus tôt. Si les autorités exigent la
construction d'un nouveau bassin de résidus, alors la réhabilitation des installations
existantes aura lieu.

Lors de la demande d'une nouvelle autorisation, l'extension du bassin actuel de résidus


est la première solution. Cette exploitation est capable au plan technique, en surélevant
la digue, de gérer des quantités de résidus correspondant à 25 années supplémentaires de
production de minerai. L'élévation de la digue à une hauteur correspondant à la durée de
vie de la mine implique qu'aucune mesure de réhabilitation ne sera prise avant la
fermeture de la mine. Une exception à cette règle concerne les parois aval des digues,
qui peuvent être réhabilitées avant la restauration définitive.

Une couverture "humide" du bassin existant est impossible car la zone de captage est
trop restreinte pour garantir une surface d'eau permanente pour couvrir cette zone. Il
faut donc prévoir une couverture "sèche" afin de limiter les infiltrations et diffusions et
empêcher l'eau et l'oxygène d'atteindre les résidus.

Une fois que le bassin aura été asséché, les digues ne subiront plus la pression de l'eau.
Les parois des digues pourront au contraire être classées comme des formations de terre
stables soumises à la pression de la nappe phréatique. A ce stade, les digues ne pourront
plus être inondées et ne subiront pas d'érosion interne, deux facteurs qui sont
normalement à l'origine de la plupart des ruptures de digues. En période de crue, il est
toutefois important d'empêcher l'eau de pénétrer dans le bassin.

174 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Des mesures seront prises pour assurer la stabilité physique et chimique des digues et
des résidus gérés dans le bassin. Pour assurer la stabilité à long terme et l'accès aux
engins lourds, il est possible d'aplanir la pente des digues, en la faisant passer de la
valeur actuelle de 1:1,5 à 1:2,5 ou 1:3. La plus grande partie des matériaux nécessaires à
l'aplanissement des talus seront mis en place simultanément à l'élévation continue des
digues.

Les talus et la surface du bassin seront végétalisés pour résister à l'érosion et pour
s'intégrer harmonieusement au paysage.

La réhabilitation définitive du bassin de résidus peut se résumer ainsi :


• creusement de fossés de dérivation le long des talus naturels avoisinants, sur environ


2000 m


assèchement et consolidation du bassin


contourage de la surface du bassin


aplanissement des pentes aval de la digue


mise en place d'une couverture anti-poussière


mise en place de la couverture définitive
reverdissement de la couverture.

Le tableau ci-après présente la structure de couverture prévue. Cette proposition


s'appuie sur les recommandations des autorités, sur les pratiques au plan international et
sur l'expérience tirée d'autres projets de réhabilitation dans des paysages similaires. La
conception de la couverture est susceptible d'évoluer dans le temps, la fermeture étant
prévue dans un lointain avenir. La proposition ci-après a été choisie dans le but de
remplir sa fonction avec une bonne marge. L'hypothèse est qu'on utilisera les matériaux
suivants pour former une couverture, du haut vers le bas :

0.2 m Terre végétale

0,5 m Couverture de protection en moraine


0,2 m Couche de drainage en moraine
0,2 m Couverture étanche de faible perméabilité
0,2 m Couche anti-poussière de débris de roche ou de
sable et de gravier
- Résidus

Tableau 3.25 : Structure d'une couverture à l'IGR de Zinkgruvan


[66, Base metals group, 2002]

La surface de l'eau du bassin de clarification sera abaissée à un niveau qui peut être
maintenu par les précipitations naturelles dans la zone de captage. A ce niveau, des
zones limitées comportant des résidus seront exposées, principalement dans la partie
haute (sud) du bassin. Dans ces zones, il suffira sans doute d'utiliser une couverture d'un
type plus simple que celle utilisée au niveau du bassin de résidus. Cette couverture
simplifiée serait constituée de 0,2 m de terre végétale et d'encore 0,2 m de moraine.
[66, Base metals group, 2002]

3.1.2.4 Gestion des stériles

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 175


Chapter 3

Dans tous les sites où le minerai est extrait sous terre, les quantités relativement faibles
de stériles engendrées par les travaux préparatoires restent sous terre.

3.1.2.4.1 Caractéristiques des stériles

Les stériles d'Aitik ont fait l'objet d'analyses approfondies, notamment une
caractérisation des matériaux, une modélisation du transport en grandeur réelle, des
essais de traçage hydrogéologique, une étude minéralogique et géologique. La série
d'essais réalisés comporte, entre autres :



une analyse de la roche totale


des recherches minéralogiques


un bilan acido-basique (ABA)
des essais cinétiques de type batch, colonne, cellule humide, et essais d'altération en


colonne à grande échelle
des essais de traçage pour déterminer les trajets d'écoulement de l'eau dans les


stériles
la détermination de superficies effectives.

La caractérisation sur le terrain comprend :

• des mesures in situ de la concentration en oxygène en fonction de la profondeur


dans les terrils


les profils de température dans les terrils


des essais de traçage en grandeur réelle


la détermination du coefficient de diffusion effectif


des mesures de débit et de qualité de l'eau
des bilans hydriques.

Tout ce travail de caractérisation a été utilisé pour différents exercices scientifiques et


dans la planification de la gestion des stériles du site d'Aitik. Les activités comprenaient,
par exemple, la modélisation prédictive de l'évolution de la qualité de l'eau au fil du
temps, la modélisation de l'équilibre et de la cinétique de la composition des eaux
interstitielles et de drainage, des calculs de bilan massique, des modélisations
hydrogéologiques et de transport couplées. Grâce à l'ampleur des essais réalisés, il a
même été possible d'utiliser les données d'Aitik pour tenter de résoudre l'un des plus
grands problèmes scientifiques dans ce domaine, en l'occurrence la dépendance entre les
essais en laboratoire et les conditions réelles sur le terrain.

Ces résultats permettent de conclure qu'à Aitik, deux types de stériles sont produits :
environ 65 % qui n'engendreront aucun DA et 35 % qui produiront potentiellement un
DA. La fraction qui produira effectivement un DA est très faible, mais il est impossible
de la séparer de la roche susceptible d'engendrer un DA.

Sur la base de ces résultats, il a été décidé de tenter de déposer séparément les stériles ne
produisant aucun DA, et de réduire ainsi la surface sur laquelle sont déposés les stériles
engendrant un DA. Depuis 1999, la mine d'Aitik mine utilise une nouvelle halde à
stériles pour le dépôt sélectif de stériles exempts de sulfures. Cette halde est appelée
"halde à stériles écologique". Les résultats ont également servi à l'élaboration d'un plan
de déclassement adapté concernant les haldes à stériles.

176 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Ces stériles écologiques sont fréquemment testés, et doivent avoir une teneur en soufre
inférieure à 0,1 % et une teneur en cuivre inférieure à 0,03 % avec un rapport PN/PA
supérieur à 3 pour que leur utilisation en dehors de la zone minière soit acceptée et pour
pouvoir être déposés sur la "halde à stériles écologique". Des essais effectués dans
différents laboratoires ont montré que la qualité de ces stériles permettait d'utiliser ceux-
ci comme ballast pour les routes et les voies ferrées ainsi que pour l'asphalte.
[63, Base metals group, 2002]

Dans la région de Boliden (cinq mines en activité), la gestion des stériles repose sur une
caractérisation détaillée de ces derniers, principalement axée sur leurs caractéristiques
d'altération. Les stériles produisant un DA sont utilisés de préférence directement
comme remblais. Pour les mines à ciel ouvert, les stériles engendrant un DA sont
déposés séparément et dans la mine de Maurliden, ils sont mis provisoirement en terrils
et serviront au remblayage de la mine à ciel ouvert épuisée lors de sa fermeture, ils
seront alors définitivement immergés.
[65, Base metals group, 2002]

Les stériles de Mina Reocín sont principalement dolomitiques (calcaires). Au stade


initial de l'exploitation minière à ciel ouvert, de l'argile (marne) et de la terre végétale
ont également été produites et stockées séparément pour une utilisation future lors de la
phase de déclassement.
[54, IGME, 2002]

A Zinkgruvan, la composition minéralogique des stériles est indiquée au tableau ci-


après (sur la base d'analyses au microscope). Ces stériles sont principalement constitués
de quartz et de feldspath (>70 %) et peuvent contenir des traces de minéraux sulfurés.
Le rapport des carbonates au soufre étant supérieur à 10, les stériles ont une forte
capacité neutralisante et ne produiront donc aucun DA. Les stériles font régulièrement
l'objet de prélèvements et d'analyses destinés à déterminer leur teneur en zinc et en
plomb, laquelle s'est révélée, sur un grand nombre d'échantillons être respectivement de
0,3 % et de 0,2 %. La masse volumique des stériles concassés est de 1,75 t/m3, tandis
que la masse volumique compacte de la roche varie entre 2,6 et 2,7 t/m3.
[66, Base metals group, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 177


Chapter 3

Pourcentage Pourcentage de
Minéral Minéral
de la fraction la fraction
Quartz 32,8 Epidote 0,4
Plagioclase 1,0 Zoïzite 3,1
Microcline 27,3 Calcite 2,5
Biotite 4,3 Titanite 0,3
Muscovite 1,6 Zircon 0,3
Hornblende 11,7 Apatite 0,1
Diopside 9,9 Autre 0,5
Grenat 4,2 Total : 100 %
Tableau 3.26 : Minéralogie des stériles à Zinkgruvan
[66, Base metals group, 2002]

3.1.2.4.2 Méthodes de gestion appliquées

Les dépôts de stériles d'Aitik sont situés à l'est et à l'ouest de la mine et couvrent une
superficie d'environ 400 ha. En 2001, 26 millions de tonnes de stériles ont été extraites
de la mine, dont 67 % ont été déposés séparément en raison de leur faible teneur en
soufre et en métaux.

La politique actuelle consiste à éviter d'agrandir la zone de terrils contenant des stériles
sulfurés. En 1999, une nouvelle halde à stériles a été ouverte. Cette halde est destinée
exclusivement aux stériles non sulfurés, pour permettre des procédures de déclassement
moins poussées selon l'autorisation. En outre, la qualité de la roche offre des possibilités
pour utiliser celle-ci comme matériau de construction.

La gestion sélective des stériles a été identifiée comme source potentielle de revenus et
d'économie sur les coûts si les matériaux faiblement soufrés pouvaient être isolés. La
roche mère issue du toit de la formation a une teneur en sulfures moins élevée et
convient donc mieux à une gestion sélective que la roche issue d'autres parties de la
région minière. Le matériau est constitué d'un gneiss à amphibole et biotite, parcouru de
filons de pegmatite. Ce gneiss à amphibole et biotite se caractérise par un degré variable
de rubanage de l'amphibole, avec une matrice d'amphibole, de biotite, de quartz et dans
une moindre mesure, de plagioclase. Les pegmatites contiennent principalement du
feldspath et du quartz. La faille de poussée forme un contact net entre le toit et la zone à
minerai, ce contact est donc facile à suivre. Il est connu que le toit est dépourvu de
cuivre, et une cartographie antérieure des trous de forage au diamant ne montre aucun
changement dans la roche mère. Les analyses effectuées montrent une faible teneur en
cuivre et en soufre.

Une nouvelle procédure d'essai destinée à assurer la qualité des stériles a été mise au
point. Elle comportait des analyses chimiques, un bilan acido-basique (analyse ABA) et
des essais de type cellule humide sur des carottes prélevées sur les futurs stériles. Ces
travaux ont donné lieu à des recherches plus poussées. Des échantillons de déblais issus
des forages de production ont été recueillis et analysés pour plusieurs tirs différents,
avec des résultats positifs. Aujourd'hui, on procède à des essais systématiques sur ce
type de roche mère à chaque tir, en vue de classer rapidement les matériaux destinés à
être déposés sur la nouvelle halde à stériles. Ces matériaux sont en principe du gneiss à
amphibole et biotite et ou de la pegmatite. Les teneurs en cuivre, en soufre et l'essai

178 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

acido-basique ne doivent pas dépasser les valeurs recommandées. Tous les résultats sont
enregistrés dans des bases de données.

Dans le dernier plan de dépôt des stériles, qui date de 1999, les conditions de gestion
sélective des différentes fractions de stériles sont régulées. Les critères de dépôt sélectif
de stériles exempts de sulfure sont une teneur en soufre inférieure à 0,1 %, une teneur en
cuivre inférieure à 0,03 % et un rapport PN/PA supérieur à 3. Des analyses sont
réalisées sur des échantillons cumulés provenant d'au moins huit trous de forage, ce qui
représente 150 000 t de stériles. Pour assurer la qualité des stériles, il faut exclure ceux
qui se trouvent à moins de 30 m de la zone du minerai.

La méthode de déclassement consiste à recouvrir la halde à stériles dépourvue de


sulfures avec 0,3 m de till et/ou d'un autre matériau faisant office de couche végétale. Le
déclassement se fait progressivement, et l'apparition de végétation commence dans les
deux ans qui suivent le dépôt de chaque terrasse.

Les eaux de ruissellement de surface et les eaux de drainage des fossés de captage sont
captées et réutilisées comme eau de traitement dans l'usine de traitement du minerai.
Les fossés de captage qui reçoivent les effluents des anciennes sections des haldes à
stériles reçoivent actuellement des eaux de drainage à forte teneur en métaux et à faible
pH. La qualité des eaux des fossés de dérivation est fortement influencée par la géologie
locale quaternaire, avec des teneurs en sulfures élevées dans le till.

Les recherches hydrogéologiques ont montré que les haldes n'étaient pas reliées
hydrauliquement à la fosse. Toute la zone sur laquelle se trouvent les haldes est
recouverte d'une couche de 10 m de till glaciaire imperméable qui surmonte la roche
mère. La quasi-totalité de l'eau infiltrée sort au pied de la halde et est facilement
recueillie dans des fossés. Un drainage acide ayant une teneur élevée en cuivre a été
observé dans les années 1970. D'après des enquêtes détaillées menées en 1992 - 1993
sur le terrain, la quantité totale de cuivre sortant des haldes a été estimée à 80 tonnes,
dont 55 tonnes provenaient de l'ancien terril de minerai marginal. La quantité totale
correspondante de sulfates était de 4 000 tonnes annuelles. Ces dernières années, la plus
grosse partie du minerai marginal a été retraitée et l'influence de cette opération sur la
charge de pollution est en cours d'évaluation.

Un élément critique du plan de déclassement était l'élaboration de mesures visant à


résoudre le problème du DA. Une couverture artificielle a été identifiée comme seul
moyen réaliste pour gérer les haldes à stériles et entre 1993 et 1996, un projet a été
entrepris, utilisant des outils de modélisation pour concevoir une couverture permettant
de réduire le flux d'eau et d'oxygène dans les stériles. L'objectif était de parvenir à
réduire de 99 % le flux d'oxygène dans la halde. Les propriétés hydrauliques des
matériaux de couverture potentiels ont été mesurées, et plusieurs modèles de couverture
comportant des couches de moraine et de sable de résidus ont été étudiés. A l'issue du
programme de modélisation, un modèle de couverture a été sélectionné pour les haldes à
stériles. Des analyses physiques du till glaciaire de la région, c'est-à-dire des terrils et
des morts-terrains qui avaient été supprimés ou qui le seraient à l'avenir, ont indiqué que
ces matériaux convenaient à la fabrication d'une couverture pouvant servir de barrière
contre la diffusion de gaz d'une qualité suffisante.

Plusieurs solutions de couverture ont été évaluées. Les résultats indiquaient qu'une
couche de 1 m de moraine compactée, d'une conductivité hydraulique de 1,5 x 10-7 m/s
permettrait de limiter le transport d'oxygène dans la halde à 1,2 x 10-9 kg O2/m2s - soit

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 179


Chapter 3

moins de 1 % du cas de référence sans la couverture. A partir de ce résultat, on a estimé,


sur la base d'essais d'altération, que la réduction de la charge de pollution au cuivre
serait du même ordre de grandeur, entraînant une libération de cuivre inférieure à 1 000
kg/an.

La neige limite la pénétration du gel. Selon une estimation de l'influence du gel


susceptible de nuire aux performances à long terme de la couverture, le gel pénétrerait
dans la couverture sur une épaisseur de 0,7 m. La pénétration du gel dépend en grande
partie de la profondeur du manteau neigeux, considérable à Aitik pendant l'hiver.

Pour consolider l'établissement de végétation et mieux assurer la résistance de la


structure à la pénétration du gel, on a conclu qu'il fallait appliquer une couche
supérieure supplémentaire de 0,3 m de till non compacté. La figure ci-après illustre la
halde à stériles déclassée et la couverture proposée.

Figure 3.24 : Structure de la couverture de la halde à stériles et illustration de la halde à stériles


déclassée du site d'Aitik
[63, Base metals group, 2002]

L'autorisation de 1997 a permis à Aitik de commencer en 1997 la mise en place de la


couverture, avec une superficie de 14 hectares à l'est de la halde à stériles. Cette
couverture se composait de 1 m de moraine, répartie en deux couches de 0,5 m
compactées individuellement, et de terre végétale sur 0,2 à 0,3 m. Selon l'autorisation, la
conductivité hydraulique maximum était de 2 x 10-7 m/s et le taux de compactage était
de 93 % proctor. La surface a enfin été ensemencée avec de l'herbe à l'automne de cette
même année.

Afin de détourner les eaux de ruissellement de surface, des canaux ont été aménagés le
long des gradins et des talus, avec du géotextile et du till. On s'est vite rendu compte
qu'il fallait mettre au point une autre solution pour les eaux de surface, car l'érosion
provoquée par les eaux de la fonte des neiges avait gravement endommagé la
couverture. La solution dans l'immédiat consistait à remplacer la couverture par du till
neuf et de nouveaux stériles résistant à l'érosion, mais pour les étapes futures de la
couverture, il fallait concevoir des solutions de gestion de l'eau qui ne mettent pas en
danger l'intégrité de la couverture.

180 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

La mise en place de la couverture sur les talus, en revanche, ne posait aucun problème.
La pente de 1:3 est suffisamment faible pour permettre de faire fonctionner
normalement des engins de construction classiques.

Dans les prochaines années, d'autres sections des haldes à stériles vont être recouvertes
afin de limiter l'exposition des stériles aux conditions d'oxydation et de limiter la
manutention des matériaux et les coûts. Par conséquent, pour de futures extensions de la
mine, la mise en place d'une couverture sera synchronisée avec l'enlèvement des morts-
terrains.

Depuis 1999, la mine d'Aitik utilise une nouvelle halde à stériles pour le dépôt sélectif
des stériles exempts de sulfures. Cette halde a reçu, à ce jour, 40 millions de tonnes de
stériles. Elle est soumise à de fréquentes analyses destinées à vérifier que les valeurs
autorisées, soit une teneur en soufre inférieure à 0,1 % et une teneur en cuivre inférieure
à 0,03 % avec un rapport PN/PA supérieur à 3, sont respectées. Des analyses réalisées
par différents laboratoires sur la qualité des copeaux, la fragilité, la broyabilité en
broyeurs à boulets et la densité particulaire ont montré, en outre, que la qualité des
stériles était suffisante pour que ces derniers puissent être utilisés comme ballast pour
les routes et les voies ferrées ainsi que pour l'asphalte.
[63, Base metals group, 2002]

Dans les mines souterraines de Boliden, de grandes quantités de stériles sont transférées
directement vers des zones épuisées au sein de la mine. Seuls les stériles qui ne sont pas
utilisés comme remblais sont amenés à la surface. Dans les exploitations à ciel ouvert, la
totalité des stériles doit être amenée en surface et déposée. A la fermeture, une partie
des stériles, notamment les roches fortement acidifiantes, peuvent servir de remblais
dans la fosse épuisée.

Au cours de l'année 2001, les quantités de stériles suivantes ont été utilisées comme
remblais ou déposées dans la région minière de Boliden.
Mine Stériles utilisés Stériles déposés
comme remblai
(kt) (kt)
Renström 82,1 -104,0
Petiknäs 103,4 -15,7
Kristineberg 127,6 4,6
Maurliden 875,7
Åkerberg 24,3 -21,0
Tableau 3.27 : Quantités de stériles utilisées comme remblais ou déposées dans la région de Boliden

Les stériles provenant des terrils de Petiknäs et Åkerberg ont été utilisés comme
remblais (d'où les valeurs négatives). Les haldes à stériles de la mine de Renström ont
considérablement diminué, les matériaux des haldes étant utilisés pour la construction
d'une voie publique régionale.

De façon générale, on peut en conclure que les quantités de stériles gérées sont
relativement limitées, à l'exception de la mine à ciel ouvert de Maurliden.

La gestion des stériles repose sur une caractérisation détaillée de ces derniers,
principalement axée sur leurs caractéristiques d'altération. Les stériles produisant un DA
sont utilisés de préférence directement comme remblais. Pour les mines à ciel ouvert,
les stériles engendrant un DA sont déposés séparément et dans la mine de Maurliden, ils
sont mis provisoirement en terrils et serviront au remblayage de la mine à ciel ouvert

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 181


Chapter 3

épuisée lors de sa fermeture, ils seront alors définitivement immergés. Tous les dépôts
de stériles sont entourés de fossés de dérivation et de fossés de captage des eaux de
drainage. Si nécessaire, les eaux de drainage peuvent être traitées avant leur évacuation.

La terre végétale et la moraine sont déposées séparément pour une utilisation future lors
du déclassement du site.
[65, Base metals group, 2002]

Les mines de Lubin, de Polkowice-Sieroszowice et de Rudna situées dans le bassin


cuprifère de Legnica-Glogow produisent deux types de stériles. Le premier type de
stériles est produit pendant les travaux de préparation des mines souterraines. Du fait de
la forme différente du gisement au niveau de chaque mine, le volume des stériles est
variable. Sur une base annuelle, la mine de Lubin produit environ 450 000 t et la mine
de Rudna produit environ 600 000 t. La mine de Polkowice-Sieroszowice en produit dix
fois plus (6 000 000 t.), car elle a le gisement le plus mince (de 0,4 à 3,5 m) et en de
nombreux endroits, il faut extraire les stériles et le minerai en même temps et les séparer
sur place. Tous les stériles sont utilisés comme remblais solides dans les chantiers
épuisés ou servent à la construction de routes souterraines.

L'autre flux de stériles qui arrive périodiquement provient de la construction des puits
(en 2001, par exemple, 61 500 t de stériles ont été extraits pour la construction d'un
puits à la mine de Rudna). Ces matériaux sont stockés sur des terrils qui sont remodelés
et réhabilités.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

A Mina Reocín, les stériles sont déposés dans une partie épuisée de la fosse à ciel
ouvert. Les anciennes haldes à stériles engendrées par la phase initiale de l'exploitation
à ciel ouvert sont recouvertes de terre et reverdies. La réhabilitation est effectuée à l'aide
d'argile (marne) et de terre végétale stockées séparément à cet effet [63, Base metals
group, 2002].

A Zinkgruvan, environ 0,2 millions de tonnes de stériles sont produites annuellement


lors des travaux de préparation. A la fin de la vie de la mine, il sera possible de produire
du minerai pendant quelques années sans produire de stériles. Les stériles sont utilisés
pour la construction de la digue de retenue, pour le remblayage de la mine et sont
également commercialisés à l'extérieur de celle-ci. Environ 0,5 millions de tonnes de
stériles sont gérées à la surface à proximité de l'ancienne fosse à ciel ouvert, comme
barrière anti-bruit autour de la partie est de la zone industrielle. L'excédent de stériles
est entreposé dans des haldes gérées par un entrepreneur externe qui concasse les
matériaux et les vend à des tiers. De 1996 à 2000, 58 % des stériles ont été vendus.
[66, Base metals group, 2002]

3.1.2.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

3.1.2.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

Consommation d'eau
Le tableau ci-après indique les consommations d'eau et les pourcentages de réutilisation
de l'eau de traitement des sites de production de métaux communs.

Minerai Consommation Pourcentage dont dont


Site
traité d'eau (m3/tonne) réutilisé dans pourcentage pourcentage

182 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

(tonnes/an) l'usine de provenant de provenant de


traitement du l'IGR la mine
minerai
Aitik 17700000 1,8 100 100 0
Almagrera 1000000 3,2 0 0 0
Boliden area 1450000 3,2 0 0 0
Garpenberg 984000 2,9 68 100* 0*
Hitura 518331 6,2 100 90 10
Mina Reocín 1100000 2,0 100 0 100
Neves Corvo 1750 0,8 75 100
Pyhäsalmi 1250000 5,3 0 0 0
Zinkgruvan 850000 2,7 63 73 27
*: eau d'exhaure initialement pompée vers l'IGR

Tableau 3.28 : Consommation d'eau et réutilisation de l'eau dans les sites de production de métaux
communs

On notera que dans les mines de Pyhäsalmi et Boliden, l'eau est en partie réutilisée dans
l'usine de traitement du minerai.

L'usine de traitement du minerai d'Aitik utilise 100% de l'eau recyclée issue du bassin
de résidus. En temps normal, la totalité des besoins en eau, soit 31,5 Mm3/an, sont
assurés par de l'eau réutilisée provenant du bassin de résidus. Environ 1,8 m3 d'eau par
tonne de minerai est utilisée dans l'usine de traitement. En période de fonte des neiges,
l'eau excédentaire est généralement renvoyée du bassin de clarification vers le
récepteur. L'eau libérée est de bonne qualité et ne nécessite aucun traitement (voir
Section 3.1.2.5.3).
[63, Base metals group, 2002]

L'eau d'exhaure de la mine de Garpenberg est pompée vers l'usine de traitement du


minerai et utilisée comme eau de traitement avant d'être pompée avec les résidus vers le
système de bassin de résidus, où le traitement de l'eau se fait par interaction avec les
nouvelles surfaces minérales qui absorbent efficacement tous les métaux dissous. A
Garpenberg Norra, l'eau d'exhaure est envoyée vers le récepteur après clarification. A
l'usine de traitement du minerai de Garpenberg, la consommation d'eau utilisée et/ou
réutilisée s'élevait à 1,95 Mm3 pendant l'année 2001 et la consommation d'eau douce
pendant cette même période était de 0,93 Mm3. L'eau évacuée par le bassin de résidus se
montait à 4,55 Mm3. Sur ce volume, environ la moitié était recyclée vers l'usine de
traitement du minerai et réutilisée comme eau de traitement. L'autre moitié était évacuée
vers un lac.
[64, Base metals group, 2002]

A Hitura, l'eau clarifiée provenant de l'IGR est recyclée dans le procédé. La quantité de
cette eau correspond à la quasi-totalité du volume total d'eau utilisé dans le procédé. Ce
système ne permet pas de réaliser d'économie significative sur les réactifs, car les
produits chimiques de flottation tels que le xanthate et les agents moussants se
décomposent dans la zone des résidus, et les résidus consomment l'acide sulfurique. Le
bilan hydrique est présenté sur la figure ci-dessous.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 183


Chapter 3

Figure 0.1: Bilan hydrique à Hitura


[62, Himmi, 2002]

On peut voir que selon les précipitations, la quantité d'eau du bassin de résidus qui est
utilisée et/ou réutilisée dans l'usine de traitement du minerai varie entre 88 et 100 % (de
0 à 0,4 Mm3 allant dans la rivière).

Les mines du bassin cuprifère de Legnica-Glogow pompent au total environ 70 000


m3 par jour d'eau d'exhaure. La teneur en chlorure de cette eau varie de 0,5 à 127 g/l et
la teneur en sulfates est d'environ 2 g/l. Toutefois, la quantité réelle d'eau pompée vers
la surface est plus élevée, et sa salinité est moindre en raison des flux d'eau
complémentaires provenant du remblayage et forage avec recirculation. Toutes ces eaux
réunies sont utilisées dans l'usine de traitement du minerai.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

A Lisheen, l'eau de traitement est réutilisée et complétée par de l'eau récupérée de l'IGR
[73, Ivernia West, ].

A Pyhäsalmi, il n'y a pas de réutilisation de l'eau de traitement issue de la zone de l'IGR


dans le procédé. En effet, le gypse (CaSO4) présent dans l'eau engendre des problèmes
de blocage dans les tuyaux. Il n'y a qu'une réutilisation interne de l'eau dans le procédé,
où l'eau provenant de l'épaississeur dans la flottation de la pyrite est renvoyée dans le
circuit de broyage pour économiser de l'acide sulfurique dans la flottation de la pyrite et
économiser de la chaux dans la flottation du cuivre. Cette quantité d'eau correspond à
10 % de la quantité totale nécessaire à l'usine de traitement du minerai.
L'eau douce est pompée depuis un lac. Le bilan hydrique pour 2001 est présenté sur la
figure ci-dessous.

184 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 3.26 : Bilan hydrique à Pyhäsalmi pour l'année 2001


[62, Himmi, 2002]

A Zinkgruvan, la consommation d'eau dans l'usine de traitement du minerai est


d'environ 2,7 m3/tonne soit 2,4 Mm3/an au total. Les besoins en eau sont assurés par la
réserve d'eau fraîche des lacs voisins et par le recyclage de l'eau en provenance du
bassin de résidus (pour partie de l'eau de traitement et pour partie de l'eau d'exhaure).

L'eau est consommée principalement par le traitement lui-même, par le remblai sous
forme pâteuse, et pour le refroidissement. Le bilan hydrique complet est illustré sur la
figure suivante.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 185


Chapter 3

Figure 3.27 : Bilan hydrique des exploitations de Zinkgruvan montrant les débits moyens annuels
et le débit maximum pendant l'exploitation
[66, Base metals group, 2002]

Consommation de réactifs
Le tableau ci-après recense les différents réactifs utilisés dans les usines de traitement
du minerai pour la production de métaux communs. On notera que le cyanure peut être
utilisé de deux façons, soit comme dépresseur pour la sphalérite, la pyrite et certains
sulfures de cuivre, soit comme lixiviant pour l'or.

186 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Site
Aitik Almagrera Mina Reocín Boliden Garpenberg Hitura Lisheen Pyhäsalmi Zinkgruvan
Réactif Consommation Consommation Consommation Consommation Consommation Consommation Consommation Consommation Consommation
Groupe : Type : g/t g/t g/t g/t g/t g/t g/t g/t g/t
Collecteurs 1791
Xanthates 209 300 135 250 100 - 120
Thionocarbamate 10,9
Moussants 28
Sylvapine 150 50
MIBC 8,8 30 - 40
Dowfroth 0,9
Activateur
Sulfate de cuivre 441 433 876 500
Sulfure de sodium
Hydrosulfure de sodium
Dépresseurs 90
Cyanure de sodium 3102 4
Sulfate de zinc 92 306 234 400 30 - 50
Sulfate de fer 47
Acide acétique 15
Chromate de sodium 30 10
Dithiophosphate 55,1
PH
Chaux 408 3448 773 350 43685 9000
Acide sulfurique 7500 56096 120003 300 - 500
Hydroxyde de sodium 30 400 - 600
Acide nitrique 150
Acide chlorhydrique 1
Floculants
CMC 100
Autre 13,5 1
Autres
Carbonate de sodium 472
"Agents de flottation" 19
Dioxyde de soufre 8694
1. Type de collecteur non renseigné, probablement des xanthates ; 2. Utilisé dans la lixiviation de l'or au cyanure ; 3. sur base de 100 % de H2SO4
4. Pour la destruction du cyanure après cyanuration ; 5. pH et traitement de l'eau ; 6. pH et lixiviation
Tableau 3.29 : Consommation de réactifs sur les sites de production de métaux communs

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 187


Chapter 3

Pour remplacer les xanthates comme agents collecteurs, il existe plusieurs marques
différentes sur le marché. Ces collecteurs sont du type des diaryldithiophosphates.
Passer à ces collecteurs signifie, pour Zinkgruvan, changer de procédé de flottation pour
passer à un procédé direct de flottation sélective du plomb/zinc. Le coût total des agents
chimiques utilisés dans ce procédé est le double de celui du procédé utilisé à l'heure
actuelle. Cela s'explique par le fait qu'on va utiliser une série d'agents chimiques
différents, à savoir du sulfate de cuivre, du dioxyde de soufre et de la chaux éteinte [66,
Base metals group, 2002].

La séparation du cuivre à Neves Corvo s'opère par flottation. Les collecteurs suivants
sont utilisés :



dithiophosphate, de 80 à 120 g/t, pH 10-11
xanthate amylique de potassium (PAX), de 30 à 40 g/t, pH 11

La séparation de l'étain s'opère par séparation gravimétrique sur des tables à secousses
de Holman-Wilfley puis par flottation de la cassitérite.

3.1.2.5.2 Rejets atmosphériques

Les rejets atmosphériques du site de Boliden sont abordés dans la section relative aux
métaux précieux.

Le site d'Aitik fait l'objet d'un programme de surveillance complet des rejets
atmosphériques. Au niveau du site, il existe principalement trois sources de rejets
atmosphériques :



le séchage des concentrés


les tirs de mine et les véhicules diesel, et
les poussières diffuses provenant de l'ensemble du site, y compris du bassin de
résidus.

Toutefois, les émissions dues aux tirs de mine, aux véhicules diesel et au séchage des
concentrés ne sont pas abordées dans le présent document. Il est à noter, cela dit, que les
étuves à séchage sont progressivement remplacées par des filtres.

Les immissions de poussière diffuse sont mesurées en huit points de surveillance au


niveau du site en tant que particules sédimentées. On analyse les échantillons recueillis
pour déterminer la teneur en cuivre et le poids total des particules sédimentées
(normalisés vers la surface du collecteur). Les résultats pour les années 1999 à 2001
sont résumés sur le tableau ci-après.
[63, Base metals group, 2002]

1999 2000 2001


Point de Particules Cu Particules Cu Particules Cu
surveillance sédimentées sédimentées sédimentées
mg/m2mois mg/m2mois mg/m2mois mg/m2mois mg/m2mois mg/m2mois
S1 1210 1,5 1910 2,5 3030 2,6
S7 450 0,4 330 0,3 480 0,4
S8 394420 21,4 55550 19,8 23440 12,7
S9 1100 0,7 720 0,3 2610 1,0

188 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

S 10 920 0,9 750 0,7 540 0,5


S 11 690 0,7 1200 0,8 480 0,5
S 12 1820 0,8 1360 0,8 1000 0,9
S 13 520 0,3 860 0,5 780 0,4
Tableau 3.30 : Mesures des quantités totales de particules sédimentées et de cuivre à Aitik
[63, Base metals group, 2002]

A Garpenberg, il existe deux sources principales de rejets atmosphériques :


• la ventilation des mines (SO2, NO2 et CO2).
le séchage des concentrés et

[64, Base metals group, 2002].

A Hitura, les principales sources de rejets atmosphériques identifiées sont les


suivantes :

• les poussières provenant de la zone industrielle, y compris de l'IGR et de l'usine de


traitement du minerai
les poussières des routes.

La zone d'influence est surveillée en plusieurs points de captage.

Les poussières de l'IGR sont problématiques en cas de sécheresse et de vent. Des


tentatives ont été effectuées pour empêcher la formation de poussière en recouvrant les
berges immédiatement après l'élévation avec des matériaux pédologiques et en utilisant
du lait de chaux sur les berges. En outre, le niveau de la surface de l'eau dans le bassin
de résidus est maintenu aussi haut que possible en été, et la distribution des résidus est
organisée de telle sorte que la zone de la plage soit aussi humide que possible.
[62, Himmi, 2002]

Dans le bassin cuprifère de Legnica-Glogow, il existe trois types de rejets


atmosphériques :

• poussières, métaux lourds, émissions de SO2 et de NO2 des puits de ventilation des


mines souterraines
poussières, métaux lourds, émissions de SO2 et de CS2 des trois usines de traitement


du minerai
émissions de poussière de la partie superficielle sèche du bassin de résidus.

Pour ce qui est du dernier type d'émissions, c'est la plage qui constitue une source
considérable d'émissions de poussière, notamment les jours de vent. Pour limiter cette
poussière, un "rideau" d'eau a été installé au sommet de la digue. En outre, pour
stabiliser la surface dans les parties qui sont provisoirement sèches, une émulsion
d'asphalte est vaporisée à partir d'un hélicoptère. Actuellement, d'autres "rideaux" d'eau
sont à l'essai. Ces derniers sont installés à l'intérieur du bassin, sur la plage, à une
distance de 150 m, et sont mis en service lorsqu'une section sèche, après enlèvement de
la couverture d'asphalte, est utilisée pour la construction d'une digue.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 189


Chapter 3

A proximité du bassin de résidus, un système de surveillance de l'air a été installé. Il se


compose de trois stations de mesure en continu, d'une station météorologique et d'une
station centrale. Les stations de mesure sont équipées de dispositifs FAG de mesure de
la poussière atmosphérique, qui mesurent les particules (totales). On compte en outre
une autre station, qui appartient à l'autorité d'inspection locale et qui fonctionne sous
son contrôle. Les résultats des immissions totales de particules sont présentés au tableau
ci-après.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

190 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Point de mesure Particules moyennes annuelles (total, µg/m3).


(distance de la digue)
Année 1998 Année 1999 Année 2000 Année 2001
Rudna (à 1000 m au sud-est) 36,3 34,3 29,2 33,6
Kalinówka (à 600 m au nord-est) 33,9 29,1 28,7 30,2
Tarnówek (à 500 m au sud-ouest) 35,7 34,0 31,3 23,9
Station de l'autorité locale (à 1800 m au
24,3 18,0 14,8 12,7
sud-est)
Tableau 3.31 : Immissions de poussière depuis le bassin de résidus du bassin cuprifère de Legnica-
Glogow
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

Sont également mesurées les concentrations moyennes annuelles de particules (totales)


et la teneur en métaux dans l'air ambiant à proximité immédiate (60-2250 m) du bassin
de résidus. Les résultats pour 2001 sont présentés au tableau ci-après.

Particules Métal
(total) Cu Pb Zn Cd As
(μg/m3) (μg/m3) (μg/m3) (μg/m3) (μg/m3) (μg/m3)
D241 1,0 - 70,0 <0,01 - 0,07 0,05 - 0,26 0,001 - 1,321 0,0001 - 0,0226 0,0001 - 0,0515
Dam2 12,7 0,019 0,099 0,151 0,0007 0,0038
1. plage des résultats de mesures obtenus sur 24 heures
2. valeur annuelle moyenne
Tableau 3.32 : Concentrations moyennes annuelles de particules (totales) et teneur en métaux dans
l'air ambiant à proximité immédiate (60-2250 m) du bassin de résidus dans le bassin cuprifère de
Legnica-Glogow
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

A Lisheen, les rejets vers l'atmosphère sont surveillés au moyen des mesures suivantes :

• source ponctuelle
• air ambiant
• dépôt de poussière.
[41, Stokes, 2002]

Les rejets de 2001 sont recensés dans le tableau ci-après.

Paramètre Unité Quantité


Particules kg/an 3375
Oxydes d'azote kg/an 243266
Monoxyde de carbone kg/an 129546
Dioxyde de carbone kg/an 186713872
Tableau 3.33 : Rejets atmosphériques sur le site de Lisheen
[76, Irish EPA, 2001]

A Pyhäsalmi, les principales sources de rejets atmosphériques identifiées sont les


suivantes :

• poussières et particules de SO2 provenant du concentré en séchage à l'usine de


traitement du minerai
poussières de l'IGR

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 191


Chapter 3



poussières provenant de la zone de chargement des concentrés
poussières des routes et de la zone industrielle.

Les émissions de poussière sont mesurées en plusieurs points de captage, l'objectif


principal étant de surveiller la zone d'influence. Depuis juin 2001, les émissions sont
contrôlées en outre grâce à un dispositif automatique qui effectue des mesures en
continu.

Les émissions de poussière de la zone de gestion des résidus sont problématiques en cas
de sécheresse et de vent. Des tentatives ont été effectuées pour les empêcher en
vaporisant du lait de chaux sur les berges.
[62, Himmi, 2002]

3.1.2.5.3 Rejets aquatiques

Le tableau ci-après résume les rejets aquatiques totaux provenant des sites d'exploitation
de métaux communs.

Site
Aitik Boliden Garpenberg Hitura Legnica- Lisheen Pyhäsalmi
Glogow
Paramètre Unité Année
2001 2001 2001 2000 2001 2001 2000

Rejet Mm3 6,44 11,10 2,60 0,08 21,1 22,9 6,89


Ca t/an - - - - 26164 - 4727
SO4 t/an - - - 254 58742 - 12057
DCO t/an - - - - 654 51,4 334
Solides t/an - - 6,2 0,9 633 89,4 47,1
Al kg/an 446,0 - - - - 2465 -
As kg/an 1,71 156 18 - 422 - -
Cd kg/an - 1 0,8 - 591 8,1 7
Co kg/an 5,3 - - - - 17 -
Cr kg/an 0,21 - 25 - 1160 - -
Cu kg/an 36,0 72 40 - 1435 28,5 309
Fe kg/an - - - 24 9495 1412 9141
Mn kg/an - - - - - 565 -
Hg kg/an 0,1 - 0,3 - 6,33 0,6 -
Ni kg/an 5,11) - - 107 - 311,9 -
Pb kg/an 0,1 191 52 - 3376 263 -
Zn kg/an 34,6 1070 586 - 949 2321 1464
N t/an 17,0 - 6,52 - 130 40892 -
CL 176269 - -
1. Métaux dissous, l'échantillon est analysé sur le terrain avant d'être acidifié
2. Année 2000
Tableau 3.34 : Volume total des rejets aquatiques annuels par les sites d'exploitation de métaux
communs

Le volume total des rejets annuels de Zinkgruvan s'est monté à 1,5 Mm3.

Le tableau 3.35 indique les concentrations des rejets émis par les installations de gestion
des résidus.

192 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Site
Aitik Garpenberg Legnica-Glogow Zinkgruvan
Paramètre Unité Année
2001 2001 2001 2001
pH 7,1 10 7,9 7,5
Particules en susp. mg/l - 2,4 30 3,1
Huile minérale mg/l - 0,1 -
Cuivre (dissous) µg/l 2,1 - -
Cuivre (total) µg/l 7,3 15 68 2,7
Zinc µg/l 1,7 218 45 (total) 220
Plomb µg/l 0,02 20 160 (total) 27,3
Cadmium µg/l 0,004 0,37 28 (total) 0,3
Arsenic µg/l 0,3 20 (total) 1,9
Chrome µg/l 0,004 9 55 (total) <1,0
Mercure µg/l 0,009 - 0,3 (total) <0,1
Fer µg/l 8 - 450 (total) -
Aluminium µg/l 38,5 - -
N total mg/l 2,6 - 6,16 (total) 5,4
Tableau 3.35 : Concentrations des rejets émis par les sites d'exploitation de métaux communs

A Aitik, des prélèvements d'eau sont effectués au point d'évacuation (bassin de


clarification) et dans 12 stations de prélèvement des réseaux hydrographiques
conformément au programme de surveillance normal. Les échantillons sont soumis à
des analyses destinées à déterminer leur teneur en un certain nombre de métaux, leur
pH, leur taux d'azote total, leur teneur en huile, en SO4-S, leur conductivité et leur
turbidité. Au cours de l'année 2001, l'eau s'est déversée uniquement du bassin de
clarification dans la rivière Leipojoki. Aucune évacuation n'a eu lieu depuis le bassin de
recyclage ou le canal de recyclage [63, Base metals group, 2002].

Les rejets aquatiques du bassin de résidus de Boliden sont détaillés dans la section
relative aux métaux précieux.

Garpenberg applique un vaste programme de surveillance des eaux de surface ainsi


que des prélèvements et des contrôles des récepteurs, qui se déroule dans le cadre d'un
programme intégré pour la zone de captage (principal cours d'eau de la région). Ce
programme comporte des analyses des échantillons d'eau, des études sur les ressources
halieutiques, des études sur les sédiments et sur la faune de fond. Les rejets du bassin de
résidus sont prélevés toutes les deux heures par un dispositif de prélèvement
automatique et un échantillon composite est produit tous les mois.

Une qualité de l'eau suffisante pour le traitement et pour l'évacuation est obtenue dans le
système bassin de résidus/bassin de clarification. Les principaux contaminants sont le
zinc et l'azote contenus principalement dans les eaux d'exhaure. Les eaux d'exhaure
contiennent environ 4,5 mg/l de zinc et jusqu'à 50 mg/l de l'azote total. De très fortes
diminutions des rejets de zinc dans l'environnement ont été obtenues grâce au pompage
des eaux d'exhaure conjointement aux résidus boueux vers le bassin de résidus,
moyennant quoi le zinc s'adsorbe sur les surfaces minérales. Des travaux d'analyse en
laboratoire ont montré que cette méthode permettait de réduire efficacement la
concentration en zinc des eaux d'exhaure de 4,5 mg/l à moins de 0,2 mg/l en 40 min.
Les composés azotés sont en partie dégradés dans les bassins de résidus et de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 193


Chapter 3

clarification. En 1998, on estimait qu'environ 10 tonnes d'azote étaient apportées au


réseau par les eaux d'exhaure.
[64, Base metals group, 2002].

A Hitura, des rejets de l'IGR vers la nappe phréatique ont été signalés, mais on ne
dispose pas des chiffres exacts. L'écoulement des eaux souterraines a été coupé et l'eau
contaminée est rétropompée et acheminée vers la rivière [62, Himmi, 2002].

Dans le bassin de résidus du bassin cuprifère de Legnica-Glogow, pour respecter le


bilan hydrique et la salinité de l'eau dans le circuit, il faut évacuer du système, en
moyenne, 60 000 m3/d d'eau clarifiée contenant de 16 à 20 g/l des matières solides
totales en suspension. L'eau évacuée est pompée jusqu'à l'Oder par un pipeline de 17
km. La quantité d'eau est contrôlée et doit correspondre au débit actuel du fleuve, afin
que le cumul des chlorures et des sulfates dans l'Oder ne dépasse pas 500 mg/l. Pour
éliminer une concentration localement supérieure des matières solides totales en
suspension dans le fleuve, le système d'évacuation déverse l'eau évacuée dans le fond,
sur toute la section transversale du fleuve.

La concentration des matières solides en suspension dans l'eau à la sortie du bassin varie
en fonction de leur volume actuel dans le bassin et des conditions météorologiques.
Comme les matières solides en suspension contiennent des métaux lourds, une
installation de traitement de l'eau est provisoirement mise en service pour purifier les
eaux évacuées afin de faire baisser le niveau à moins de 50 mg/l.

Cette technique de purification repose sur une coagulation (avec environ 300 mg/l de
chlorure ferrique) réalisée à l'aide du polyélectrolyte praestol (1 mg/dm3) et une
sédimentation effectuée dans un bassin de décantation lamellaire. Les tableaux 3.34 et
3.35 indiquent le volume total de rejets aquatiques et les concentrations des rejets émis
par les installations de gestion des résidus.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

A Lisheen, l'arsenic est traité au sulfate ferrique si la concentration des rejets est
supérieure à 0,0048 mg/l. Dans ce procédé, l'arsenic se précipite sous forme d'un
composé d'arséniate ferrique métastable. De même, si on ajoute du cyanure comme
suppresseur dans le procédé et que les concentrations des rejets s'approchent de 0,048
mg/l, le cyanure sera détruit [75, Minorco Lisheen/Ivernia West, 1995].

A Zinkgruvan, le système des résidus et du bassin de résidus constitue une excellente


installation de traitement pour les eaux de procédé et les eaux d'exhaure grâce à sa forte
capacité d'adsorption. En exploitant au maximum les caractéristiques du système et en
faisant passer la totalité des eaux d'exhaure et de traitement dans le système, on a pu
obtenir ces 15 dernières années des diminutions importantes des rejets de zinc, comme
le montre la figure ci-après.

194 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 3.28 : Concentration annuelle moyenne en zinc (en mg/l) des eaux excédentaires évacuées du
bassin de clarification vers le récepteur et calcul des masses acheminées (kg/an) 1984 - 2000
[66, Base metals group, 2002]

3.1.2.5.4 Contamination des sols

Dans un rayon d'environ 400 m autour de l'IGR, une contamination des sols a été
découverte à Hitura. A Pyhäsalmi, une contamination des sols a été observée à
proximité immédiate de l'usine. Elle était due aux poussières de soufre (pyrite). Aucune
teneur importante en métaux lourds ou en substance chimiques n'a été signalée dans les
sols.
[62, Himmi, 2002]

Chaque année, la contamination des sols est surveillée en 54 points situés à proximité
immédiate (de 50 à 2 000 m) du bassin de résidus du bassin cuprifère de Legnica-
Glogow. Les résultats obtenus sur la période 1996-2001 indiquent qu'une concentration
plus élevée en cuivre dans le sol est observée uniquement à proximité immédiate de la
digue. Les concentrations en autres métaux se situent au niveau de fond.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

3.1.2.5.5 Consommation énergétique

Le tableau ci-après résume la consommation énergétique des sites d'exploitation de


métaux communs.

Consommation Unités Site


énergétique
Aitik Boliden Garpenberg Hitura Neves Pyhäsalmi Lisheen
Corvo
Mine kWh/t1 n/r n/r n/r n/r 21,44 n/r n/r
Usine de kWh/t1 n/r n/r n/r 32,8 36,95 34,9 47,3
traitement du
minerai, total
GWh1 n/r n/r n/r n/r n/r 53,4
Broyage kWh/t1 11 - 12 22 n/r n/r 24,93 n/r 20,6

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 195


Chapter 3

Déshydratation kWh/t1 n/r n/r 0,22 1,28 3,9 n/r


IGR kWh/t1 2 2 3 1 1,97 1,6 n/r
Gestion des kWh/t1 n/r n/r n/r n/r n/r n/r n/r
stériles
Total électricité kWh/t1 22,1 n/r n/r n/r n/r n/r n/r
Total toutes GWh 545,5 214,6 123,5 n/r n/r n/r n/r
énergies
kWh/t 30,7 148 126 n/r n/r n/r
Minerai traité Millions 17,77 1,45 0,98 0,52 1,75 1,25 1,15
de
tonnes
1. Energie électrique

Tableau 3.36 : Consommation énergétique des sites d'exploitation de métaux communs

3.1.3 Chrome

Cette section contient des indications relatives à la mine de chrome de Kemi, en


Finlande. Toutes ces données sont issues de [71, Himmi, 2002].

3.1.3.1 Minéralogie et techniques minières

La chromite, qui se forme dans des magmas ultramafiques profonds, est l'un des
premiers minéraux à se cristalliser. C'est pour cela qu'on trouve de la chromite dans
certains gisements de minerai concentré. Au fur et à mesure que le magma refroidit
lentement sous la croûte terrestre, des cristaux de chromite se forment et, du fait de leur
masse volumique, ils se déposent au fond du magma et s'y concentrent.

Les minerais de chrome de Kemi sont associés à une intrusion de couches mafiques-
ultramafiques dans la zone de contact entre le granit migmatitique et le schiste. La
formation commence dans la ville de Kemi et s'étend à environ 15 km au nord-est, sur
une largeur maximum de 1500 m. L'horizon compact riche en chromite apparaît 50 à
200 m au-dessus du fond de la formation. L'épaisseur de l'horizon de chromite continu
varie entre quelques millimètres et quelques mètres mais dans la région de Nuottijärvi-
Elijärvi, la couche de chromite contient huit couches qui sont économiquement viables
sur une distance de 4,5 km. Les deux roches hôtes sont une serpentinite et une roche de
talc et de carbonate. La chromite idiomorphe est le minéral de minerai apparaissant dans
des quantités économiques. Le minerai présente une teneur moyenne en Cr2O3 de 26 %
et un rapport Cr/Fe de 1,55.

La mine de chrome de Kemi est une mine à ciel ouvert avec un rapport stériles-minerai
de 5,5 :1. Le volume de production de la mine en 1999 était d'environ 250 000 tonnes.

3.1.3.2 Traitement du minerai

A Kemi, le minerai extrait de la mine contient 11 % de fer et 25,5 % de Cr2O3. Après


traitement du minerai, le concentré contient entre 35 % de Cr2O3 dans la fraction
grossière (blocs) et 44 % de Cr2O3 dans les fines.
Le schéma de traitement du site de Kemi est présenté ci-après :

196 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 3.29 : Schéma de traitement de l'usine de traitement du minerai de Kemi


[71, Himmi, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 197


Chapitre 3

Les étapes de traitement seront abordées de façon plus détaillée dans les sections ci-après.

L'usine de traitement du minerai fonctionne avec un débit de 207 t/h.

A Kemi, la fragmentation s'effectue de la manière suivante :



concassage en trois temps avec un concasseur à mâchoires et deux concasseurs à cône
broyage en deux temps avec un broyeur à barres (Ø 3,2 x 4,5 m) et un broyeur à boulets
(Ø 2,7 x 3,6 m).

Les matériels et techniques suivants sont utilisés à Kemi pour séparer le minéral de la
gangue :

• deux séparateurs à tambour et trois cribles d'égouttage dans une installation de séparation


à milieu dense, pour les gros morceaux
neuf séparateurs à cône et un séparateur magnétique haut gradient dans le concentrateur,
pour les fines.

3.1.3.3 Gestion des résidus

3.1.3.3.1 Caractéristiques des résidus

La composition chimique des deux types de résidus du site de Kemi a été déterminée et le
comportement à la lixiviation (solubilité maxi/DIN 38614-S4 par la méthode de Kuryk et
comportement à long terme) a été étudié par des essais de simulations à l'échelle de
laboratoire. Des essais d'érosion par le vent ont également été effectués à l'échelle de
laboratoire. Dans les résidus, les teneurs les plus importantes sont celles du chrome et du
nickel, ces derniers apparaissant sous forme de composés insolubles dont l'exploitant
considère qu'ils ne provoquent aucun effet négatif.

3.1.3.3.2 Méthodes de gestion appliquées

L'IGR de Kemi se compose de trois bassins actifs et de trois bassins déclassés et couvre une
superficie totale de 120 ha. Les résidus sont pompés du procédé vers un premier bassin où les
matières solides se décantent avant que l'eau gravitaire ne soit dirigée vers l'un des deux
bassins de clarification. L'eau est réutilisée dans le procédé. L'eau excédentaire est acheminée
vers le réseau hydrographique. L'un des bassins déclassés a été recouvert et réaménagé, les
deux autres sont en attente de réaménagement.

La distance entre l'usine de traitement et l'IGR est d'environ 1 km. Un ruisseau coule à côté
des bassins. La qualité de l'eau du ruisseau est médiocre, car ce dernier provient d'une zone de
mousses. A proximité immédiate de la mine et de l'IGR se trouve une zone de protection
contre les mousses. En ce qui concerne la flore et la faune, il s'agit donc d'une zone sensible.
Les eaux de drainage s'écoulent directement dans le ruisseau, sans aucun fossé de captage ou
système de contrôle spécial.

Aucune étude de base n'a été effectuée.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 45


Chapter 3

L'IGR a été construite sur un terrain plat, avec des digues de type paddock. Les digues
d'amorçage, faites de moraine, reposent sur un sol stable et de faible perméabilité. Le corps de
soutènement est constitué de débris rocheux. Là où il fallait améliorer la stabilité des digues,
on a construit des renforts de berge.

Les résidus du traitement sont distribués directement par la canalisation de résidus autour du
premier bassin de résidus. L'orifice de déversement est déplacé périodiquement de manière à
assurer un remplissage uniforme du bassin. Les digues sont surélevées tous les ans avec de la
moraine et des débris de roche comme corps de soutènement. Des experts externes participent
généralement aux plans préliminaires d'élévation des digues.

La digue du bassin de clarification est faite de moraine et renforcée par des débris rocheux
pour empêcher l'érosion.
La zone de gestion des résidus a été conçue dans les années 1960 et à cette époque, aucun
plan de fermeture ou d'entretien après fermeture n'avait été envisagé. En revanche, une
évaluation des risques a récemment été réalisée.

3.1.3.3.3 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

Le système a été conçu de manière à maintenir en équilibre la surface de l'eau dans la zone
des résidus et à pouvoir éliminer de manière contrôlée l'eau excédentaire provenant des pluies
et autres.

La zone de gestion des résidus est inspectée tous les jours par les exploitants de l'usine de
traitement du minerai. Les digues sont inspectées tous les ans par un expert externe et tous les
cinq ans par l'autorité de sécurité des digues. Leurs commentaires doivent être consignés dans
un document relatif à la sécurité des digues.

Une loi récente rend désormais obligatoire un plan d'urgence documenté.


[71, Himmi, 2002]

3.1.3.4 Gestion des stériles

A Kemi, les stériles sont actuellement déposés dans trois zones distinctes situées à proximité
de la mine. A partir de 2003, la production de la mine va évoluer progressivement vers une
exploitation souterraine. Les quantités annuelles de stériles vont donc diminuer et d'ici la fin
de la décennie, l'intégralité des stériles servira directement au remblayage de la mine
souterraine. A l'avenir, les stériles provenant des anciennes haldes à stériles seront également
utilisés comme remblais.

Lors de la construction des terrils à stériles, les paramètres de conception les plus importants
étaient les suivants :



un haut degré de stabilité des strates


une faible perméabilité des strates sous-jacentes


une courte distance de transport depuis la mine
de bonnes possibilités d'utilisation future des matériaux.

Les eaux de drainage de la zone de la halde à stériles ne sont pas spécifiquement surveillées,
mais les émissions sont incluses dans les statistiques des rejets (voir Section 3.1.3.5.3), se

46 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

rapportant aux calculs effectués par rapport à des échantillons prélevés régulièrement dans le
ruisseau, en amont et en aval de la mine.

Une partie des eaux de drainage est captée dans un fossé et acheminée avec le reste des eaux
de drainage de la zone industrielle à la zone de gestion des résidus. Il y a également une partie
des eaux de drainage qui s'évacue directement dans le ruisseau voisin.

3.1.3.4.1 Fermeture du site et entretien après fermeture

Aucun plan de fermeture ou d'entretien après fermeture n'a été élaboré. De même, aucune
somme n'a été réservée pour la fermeture et l'entretien après fermeture.

La durée de vie prévue pour la mine de chrome de Kemi est de plusieurs dizaines d'années.
Par conséquent, aucun plan de fermeture n'a été réalisé, l'hypothèse étant que des plans
techniques et économiques vont être encore développés. Il n'existe aucune exigence légale
pour réserver des fonds à la fermeture et à l'entretien après fermeture.

Comme évoqué ci-dessus, les stériles seront utilisés à l'avenir comme remblais dans la mine
souterraine. Aucune autre utilisation des stériles ne peut être prévue. Un plan d'aménagement
des sols a été élaboré, mais il n'existe aucun autre plan de fermeture.

3.1.3.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

3.1.3.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

Le tableau ci-après indique les quantités de réactif et d'acier consommées dans les broyeurs
par tonne de minerai traité.
Réactif Consommation
(g/t de minerai traité)
Floculant 13
Boulets d'acier 50
Barres d'acier 200
Ferrosilicone (pour la séparation en milieu 80
dense)
Tableau 3.37 : Consommation de réactifs et d'acier sur le site de Kemi

Dans le procédé, il existe des systèmes permettant d'effectuer une recirculation interne de
l'eau de traitement pour limiter la consommation d'eau douce. La réutilisation de l'eau
clarifiée provenant de la zone de gestion des résidus couvre la quasi-totalité des besoins en
eau du procédé. Un apport en eau douce est parfois nécessaire (généralement lorsqu'une digue
est en cours d'élévation). L'eau excédentaire du système est évacuée dans le ruisseau sans
autre traitement.

Il n'existe pas de bilan hydrique.

3.1.3.5.2 Rejets atmosphériques

Les émissions de poussière ne sont pas considérées comme un problème important. L'usine de
traitement du minerai a installé un matériel de lutte contre la poussière. Les émissions de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 47


Chapter 3

poussière par l'usine de traitement du minerai ont été estimées à environ 1,8 t/an. La zone
d'influence serait très limitée, si on se base sur les résultats des études réalisées sur les
mousses. Tous les cinq ans, des prélèvements de mousses sont effectués pour permettre de
déterminer leur teneur en métaux lourds et en particules en suspension.

Les poussières émanant de la mine à ciel ouvert et de la zone de chargement ont été estimées
à environ 30 t/an. Là encore, la zone d'influence est très limitée.

Les émissions des haldes à stériles vers l'atmosphère ne font pas l'objet d'une surveillance
spécifique. Toutefois, les poussières des terrils sont surveillées de manière intégrée pour tous
les rejets atmosphériques lors des études sur les mousses susmentionnées.

48 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

3.1.3.5.3 Rejets aquatiques

Les eaux évacuées dans le ruisseau font l'objet de prélèvements tous les mois, effectués par un
expert externe, et des échantillons sont également prélevés dans les ruisseaux environnants.

Pour l'année 2000, le volume total des rejets dans les eaux de surface est résumé sur le tableau
ci-après. L'année 2000 était exceptionnellement pluvieuse et humide, ce qui a entraîné le
déversement de volumes extraordinairement élevés depuis le système de bassins. En
revanche, cela n'a pas eu d'influence sur les autres paramètres recensés dans le tableau.

Paramètre Unités Volumes


Déversement depuis le système de bassins Mm3 1,67
Ca t 191
Fe kg 11000
Matières solides totales t 33
Cr dans les matières solides totales kg 79
Tableau 3.38 : Rejets dans les eaux de surface sur le site de Kemi

3.1.3.5.4 Contamination des sols

Aucune contamination significative des sols n'a été signalée à Kemi. Des zones limitées,
notamment les emplacements des anciens terrils de concentré de chrome, peuvent être
contaminées.

3.1.3.5.5 Consommation énergétique

La consommation énergétique pour la gestion des résidus est indiquée au tableau ci-après
pour l'année 2000.

Etape de traitement Consommation d'énergie électrique


(kWh/tonne de minerai traité)
Traitement du minerai 16,6
Déshydratation 1,5
Gestion des résidus 0,9
Tableau 3.39 : Statistiques de consommation énergétique sur le site de Kemi

1.1.1 3.1.4 Fer

Cette section fournit des données sur les mines de Kiruna et de Malmberget, en Suède, et de
Steirischer Erzberg en Autriche.

3.1.4.1 Minéralogie et techniques minières

Les minerais de fer de qualité commerciale sont principalement extraits de formations de fer
rubané et sédimenté du protérozoïque. Les principaux minéraux du minerai sont l'hématite
(Fe2O3), la magnétite (Fe3O4) et la sidérite (dans l'ordre d'importance). Les principaux
producteurs mondiaux sont la Russie, le Brésil, la Chine, l'Australie, l'Inde et les Etats-Unis.
En Europe, le principal producteur de minerai de fer est la Suède. Ce minerai apparaît sous
forme de gisements phosphoreux de magnétite, liés à l'activité volcanique de la syénite et du
porphyre protérozoïques. Plusieurs mines de moindre envergure, principalement en Europe
centrale et méridionale, (par exemple "Steirischer Erzberg") produisent des minerais de fer

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 49


Chapter 3

sidéritiques de qualité inférieure (carbonates de fer) qui sont également des formations de
minerai d'origine sédimentaire.

Les opérations d'extraction se composent généralement des travaux préparatoires, notamment


la découverte ou le percement des galeries, du forage, de l'abattage aux explosifs et du
transport avant traitement.
[49, Iron group, 2002]

Mines souterraines
Le gisement de magnétite de la mine de Kiruna mesure environ quatre kilomètres de long,
avec une largeur moyenne de 80 m et s'étend sur une profondeur estimée à environ deux
kilomètres selon une pente d'environ 60˚. Le principal niveau de roulage se situe à une
profondeur de 1045 m. L'exploitation du gisement entre les niveaux à 1045 m et à 775 m va
se poursuivre probablement jusqu'en 2018. A ce jour, quelque 940 millions de tonnes de
minerai ont été extraites du gisement de Kiruna. Environ 20 à 23 millions de tonnes de
minerai brut sont extraites chaque année du minerai, avec environ 5 millions de tonnes
envoyées vers l'installation de gestion des résidus grossiers et 1,7 million de tonnes vers
l'installation de gestion des résidus fins.

Le gisement se divise en une dizaine de blocs. Chaque bloc a son propre groupe de puits,
constitué de quatre puits chacun, à l'exception des deux blocs les plus au nord (minerai du
lac), qui en ont trois. Au total la mine de Kiruna possède 38 de ces puits. Dans un groupe,
chaque puits se trouve à environ 30 m du suivant. L'accès aux dix blocs d'exploitation se fait
par cinq rampes séparées. Une extension de chaque rampe pénètre dans les deux blocs voisins
d'un côté. En reliant ainsi les blocs, on crée cinq "mines" plus petites. Chaque bloc possède
ses propres puits d'admission et d'évacuation d'air. La répartition géographique du gisement
en cinq mines permet une meilleure efficacité d'extraction. Les mines étant bien séparées les
unes des autres, le minerai peut être extrait d'une mine pendant que des opérations de tir ou
d'entretien se déroulent dans une autre. L'exploitation minière a dépassé le niveau des 775 m
durant l'été 1999. L'extraction se fera au-dessus du niveau des 1045 m jusqu'en 2018. Entre
775 m et 1045 m, le gisement est divisé horizontalement en neuf tranches, chacune d'une
hauteur de 27,5 m. La distance entre les cheminées est de 25 m. Chaque tir abat environ
10 000 tonnes de minerai.
[49, Iron group, 2002]

La mine de Malmberget se compose d'une vingtaine de gisements dont une dizaine sont en
cours d'exploitation. La base du minerai est principalement constituée de magnétite, mais on
observe également des occurrences de minerai d'hématite non magnétique. Le nouveau niveau
de roulage principal de Malmberget se situe à une profondeur de 1000 m. A ce jour, environ
350 millions de tonnes ont été extraites des gisements. Environ 12 millions de tonnes de
minerai brut sont extraites des gisements chaque année, produisant 5,6 millions de tonnes de
résidus chaque année.

50 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 3.30 : Illustration du gisement de minerai de Malmberget


[49, Iron group, 2002]

Le gisement mesure 4,5 km de longueur dans le sens est-ouest et 2,5 km dans le sens nord-
sud. Dans la partie occidentale de la mine, les minerais forment des bandes ondulantes plus ou
moins continues de gisements lenticulaires. Les minerais de la partie orientale de la mine
présentent une structure tectonique plus complexe, fortement pliée. Les gisements sont en
pente raide, avec de fortes variations localement. L'épaisseur des gisements varie entre 20 et
100 m. La roche hôte se compose de roches volcaniques acides à intermédiaires, fortement
déformées et métamorphosées, aujourd'hui sous forme de "leptites" (roches à grain fin à base
de feldspath et de quartz) et de gneiss. Le minerai est généralement métamorphosé au faciès
inférieur des amphibolites. Dans la partie occidentale du gisement, on trouve localement une
qualité métamorphosée supérieure.

Les deux mines suédoises utilisent le foudroyage par sous-étage à grande échelle comme
technique d'extraction.

Préparation/Développement
A Kiruna, la première étape consiste à percer des galeries d'avancement directement dans le
gisement. Le forage s'effectue à l'aide de foreuses hydrauliques à commande électrique. Des
séries de jusqu'à 60 trous, d'une profondeur de cinq mètres chacun, sont forés. Ces trous sont
ensuite chargés d'explosifs et mis à feu. Les tirs ont lieu pendant la nuit. Le minerai produit
par ces tirs est évacué sur des chargeuses. On fore ensuite une autre série, et ainsi de suite,
jusqu'à ce que les galeries d'avancement soient prêtes. Ces galeries peuvent mesurer jusqu'à
80 m de long. Si nécessaire, les parois et les toits sont renforcés à l'aide de boulons et/ou de
béton (dit "shotcrete" ou béton projeté). Une fois que les travaux préparatoires sont terminés,
ou dès que plusieurs travers-bancs ont été percés dans la même zone, l'étape suivante de la
chaîne de production démarre, à savoir le forage et l'abattage de production.

Production
Une fois qu'un certain nombre de galeries d'avancement ont été percées, le forage de
production d'une "tranche" de 27,5 m de hauteur peut commencer. Cette opération s'effectue
au moyen de foreuses de production télécommandées. Les exploitants commandent à
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 51
Chapter 3

distance, depuis des salles de commande, plusieurs foreuses situées dans la zone de
production. La foreuse fore vers le haut dans le minerai, en formant des motifs en éventail
comportant chacun dix trous. Ces trous mesurent généralement de 40 à 45 m de long, et sont
rectilignes, pour permettre ensuite un chargement et un abattage efficace aux explosifs. Une
fois qu'un motif de trous a été foré, la foreuse recule de trois mètres et le forage du motif
suivant commence. Une vingtaine de ces motifs vont être forés dans une galerie de 80 m de
long. Une fois l'opération terminée, le chargement des trous peut commencer.

Un robot injecte des explosifs dans les trous de forage d'un premier motif. L'abattage se fait
chaque nuit. A chaque série, environ 10 000 tonnes de minerai sont abattues. Une fois que
l'abattage a été ventilé, le chargement sur des chargeuses sur pneus (LHD) peut commencer.
Ensuite le motif suivant est chargé, et ainsi de suite. L'opération se répète jusqu'à épuisement
complet de la cheminée. Des chargeuses électriques sur pneus chargent le minerai et le
transportent jusqu'à des puits verticaux (cheminées), situés le long du gisement. Chaque
chargeuse porte une charge utile de godet de 17 à 25 tonnes et bascule sa charge dans une
cheminée. Sous l'effet de la gravité, le minerai tombe dans des silos qui se trouvent juste au-
dessus du niveau principal.

A la mine de Kiruna, on utilise également des chargeuses électriques télécommandées. Ici,


l'opérateur est assis devant un moniteur dans une salle de commande et "pilote" les engins
situés dans la zone de production. Ces engins naviguent à l'aide de lasers rotatifs et de
réflecteurs situés sur les parois des galeries. Les données, par exemple la position de l'engin,
sont envoyées par l'intermédiaire de plusieurs stations de base sans fil au système de
commande de l'ordinateur situé dans la salle de commande.

Le niveau principal de roulage de la mine de Kiruna se trouve à 1045 m. Le minerai est


prélevé par télécommande dans les silos et chargé dans des wagonnets. Un train automatique,
composé d'une motrice et de 24 wagonnets, amène le minerai à l'une des quatre stations de
déchargement. Lorsque le train passe dans la station, le fond des wagonnets s'ouvre et le
minerai tombe dans un silo de concassage, d'où il est acheminé jusqu'à l'un des quatre
concasseurs. Le minerai est concassé en blocs d'environ 100 mm de diamètre. Neuf
locomotives et environ 185 wagonnets circulent au niveau principal. Chaque train transporte
environ 500 tonnes de minerai.

A Malmberget, l'extraction se fait sur plusieurs niveaux car les gisements sont nombreux.
Les niveaux principaux de roulage se situent à 600, à 815 et à 1 000 m. Chaque niveau
comporte des concasseurs. Une douzaine de gros camions de mine, avec des capacités utiles
de 70 à 120 tonnes, circulent à ces niveaux. Ces camions sont conduits jusqu'à des puits
verticaux. Le conducteur commande le chargement depuis la cabine du camion. Une fois
complètement chargé, il le conduit ensuite jusqu'à une station de déchargement où le minerai
est déversé, sur le côté, dans un silo de concassage. Cette opération est entièrement
commandée depuis la cabine du camion. Le minerai est envoyé dans le concasseur et concassé
en blocs d'environ 100 mm de diamètre.
[49, Iron group, 2002]

Mines à ciel ouvert

Le minéral de valeur à Steirischer Erzberg est le minéral de fer sidérite, le minéral de


gangue étant l'ankérite. La teneur en fer du minerai est d'environ 21 %.

52 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

La mine d'Erzberg est une exploitation à ciel ouvert, avec une production annuelle de
3,8 millions de tonnes, dont 1,2 million de tonnes de stériles. Des méthodes classiques sont
utilisées pour le forage et l'abattage aux explosifs. Le transport se fait par chargeuse sur pneus
et par camions. Dans la fosse se trouvent 20 gradins d'une hauteur moyenne de 24 m en
activité.
[55, Iron group, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 53


Chapter 3

3.1.4.2 Traitement du minerai

En règle générale, après avoir extrait le minerai, on le concasse et on le broie en plusieurs


temps pour obtenir la granulométrie souhaitée. Cette opération est suivie d'un criblage destiné
à obtenir des produits finis, blocs et fines, ou d'un traitement complémentaire. Le choix des
méthodes de traitement du minerai dépend du type de minerai, de sa composition chimique,
de sa finesse, etc. Les méthodes les plus couramment utilisées sont la séparation magnétique,
généralement avec des aimants à haute intensité pour concentrer les minerais d'hématite et à
basse intensité pour la magnétite, ainsi que la séparation gravimétrique et la flottation. La
qualité du minerai et la méthode de traitement vont influer chacune sur la quantité, le type et
la composition des résidus.

A Steirischer Erzberg, l'usine de traitement du minerai transforme 1,7 million de tonnes de minerai
par an, dont 0,98 million de tonnes deviennent du concentré, 0,7 million de tonnes des résidus
grossiers (déposés conjointement avec les stériles) et 0,1 million de tonnes des résidus fins. Chaque
année, 0,9 million de tonnes de minerai sont directement commercialisées en tant que minerai de
qualité inférieure, sans traitement.

3.1.4.2.1 Fragmentation

Les exploitations de Kiruna et de Malmberget comportent des concasseurs en fosse (100 %


de produit passant à 100 mm) et des systèmes de concassage secondaire pour la production de
fines pour agglomération. Pour produire des boulettes, on utilise le concassage en fosse, le
concassage secondaire, des broyeurs AG et/ou à boulets et des broyeurs à galets [49, Iron
group, 2002]. Dans l'exploitation d'Erzberg, on utilise deux concasseurs giratoires (100 % de
produit passant à 120 mm) et un concassage secondaire [55, Iron group, 2002].

3.1.4.2.2 Séparation

Les exploitations de Kiruna et de Malmberget ont recours à la séparation magnétique par


voie sèche (dans une installation dite de "triage") puis à la séparation magnétique par voie
humide pour la production de fines pour agglomération. La séparation magnétique par voie
sèche, la séparation magnétique par voie humide, l'hydrocyclonage et la flottation sont utilisés
pour la production de boulettes dans un "concentrateur" (à Malmberget, la flottation est
inutile) [49, Iron group, 2002].

La figure ci-après représente le concentrateur de Kiruna, qui produit les fines destinées à
l'usine de bouletage.

54 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 3.31 : Concentrateur de Kiruna

A Erzberg les fractions grossières, c'est-à-dire les granulométries de 8 à 30 mm et de 30 à


120 mm, sont séparées par séparation en milieu dense. Les fractions fines de 1 à 4 mm et de
1 à 8 mm, sont séparées par séparation magnétique haute intensité par voie sèche. Le
concentré subit ensuite un concassage complémentaire pour obtenir une granulométrie
inférieure à 8 mm. Les fines, de 0,1 à 1 mm, sont déshydratées par des classificateurs à vis et
acheminées par roulage, conjointement avec les résidus grossiers issus de la séparation en
milieu dense et de séparation magnétique haute intensité, sur des tas situés dans la zone
d'exploitation. Le mélange du concentré avec le "minerai direct" (minerai non traité) se fait
lors du concassage ultime et du criblage.

L'eau de traitement, qui est principalement la surverse des classificateurs à vis, est traitée dans
trois épaisseurs continues de 32 m. La surverse est recyclée dans le procédé, tandis que les
boues épaissies sont pompées vers le bassin de résidus.
[55, Iron group, 2002]

3.1.4.3 Gestion des résidus

3.1.4.3.1 Caractéristiques des résidus

Les minerais de fer sont généralement extraits en tant qu'oxydes (notamment à Kiruna et à
Malmberget) ou en tant que carbonates. Deux fractions de résidus, une fraction grossière et
une fraction fine, sont produites lors de l'étape de traitement du minerai. Les résidus grossiers
sont entreposés sur des tas et les fines sont pompées dans des bassins. Les résidus et les
stériles, si le fer est extrait sous forme d'oxydes, ne sont pas acidifiants.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 55


Chapter 3

Dans la région de Kiruna, les résidus de la production de minerai de fer sont bien caractérisés
en ce qui concerne les éléments suivants :



la minéralogie


la géochimie (essais cinétiques de lixiviation, analyse des éléments trace)
les propriétés mécaniques/géotechniques.

Les résidus de Malmberget n'ont pas été caractérisés.


[49, Iron group, 2002]
Des exemples des résultats obtenus pour Kiruna sont présentés dans les tableaux ci-après.

Composés Concentration moyenne


(pourcentage en poids)
SiO2 33,82
TiO2 1,21
Al2O3 6,82
MnO 0,15
MgO 6,9
CaO 15,7
Na2O 2,02
K2O 1,89
V2O5 0,06
P2O5 8,1
FexOy 16,5
Total 93,17
Elément

Fe 11,6
P 3,55
S 0,35
Tableau 3.40 : Concentrations moyennes des résidus du triage par voie humide de Kiruna et de
Svappavaara
[82, Iron group, 2002]

56 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Elément Résidus triés par Autres


voie humide résidus
(ppm) (ppm)
As 3,67 18,1
Ba 168 205
Be 8,25 6,10
Cd 0,14 0,10
Co 94,2 67
Cr 13,4 23,5
Cu 356 211
Hg <0,0400 0,060
La 107 331
Mo 15,4 11,8
Nb 11,9 <12,0
Ni 82,4 56,5
Pb 9,35 7,56
S 4990 4130
Sc 48,2 26,7
Sn 36,8 31,1
Sr 30,3 80,4
V 523 290
W 11,9 <12,0
Y 40,6 170
Yb 7,78 15,4
Zn 53,5 42,5
Zr 114 161
Notes : les échantillons marqués du symbole < sont
sous le seuil de détection, la valeur indiquant le seuil de
détection

Tableau 3.41 : Concentrations moyennes en éléments trace pour les résidus de triage par voie humide et
autres résidus à Kiruna et à Svappavaara
[49, Iron group, 2002]

Les propriétés géotechniques des résidus de Kiruna ont été étudiées, en vue de l'utilisation de
ces derniers comme matériau de construction de la digue. Cette étude a permis de conclure
que les résidus devraient subir un cyclonage afin de satisfaire aux critères de construction des
digues, en raison de leur distribution granulométrique.

Des échantillons non remaniés des résidus ont été prélevés à différentes profondeurs de la
retenue à Kiruna et à Svappavaara. Les valeurs généralement obtenues sont les suivantes :

• 1,71 - 2,30 t/m3



masse volumique apparente
masse volumique calculée à sec 1,66 - 1,97 t/m3
• masse volumique des particules 3,2 t/m3
• angle de frottement 19°- 26,5°

Les échantillons de résidus prélevés dans les circuits de séparation gravimétrique (à


l'exception des particules issues de la production de boulettes) montrent la distribution
granulométrique suivante :

Granulométrie Pourcentage de passant cumulé


(µm)
700 100
60 75
2 5

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 57


Chapter 3

Tableau 3.42 : Distribution granulométrique des résidus de la séparation gravimétrique


[49, Iron group, 2002]

Les échantillons de résidus prélevés après la séparation par classificateur à vis montrent la
distribution granulométrique suivante, légèrement plus fine :

Granulométrie Pourcentage de passant cumulé


(µm)
60 91
40 80
2 8,8
Tableau 3.43 : Distribution granulométrique des résidus après séparation par classificateur à vis
[49, Iron group, 2002]

Des échantillons sont fréquemment prélevés dans le flux de déposition des résidus pour
permettre d'évaluer l'efficacité de la méthode de séparation.

3.1.4.3.2 Méthodes de gestion appliquées

Note : la partie grossière des résidus, déposée conjointement avec les stériles, est considérée
comme des stériles et sera décrite dans la section relative aux stériles (voir ci-dessous).

Les installations de gestion de résidus de Kiruna (qui possède des bassins de résidus à Kiruna
et à Svappavaara) et de Malmberget sont constituées de bassins de résidus suivis de bassins
de clarification. Toutes les exploitations déposent leurs résidus au moyen de méthodes
hydrauliques (pompage dans des pipelines ou par écoulement gravitaire dans des tranchées).
Des digues classiques en terre sont utilisées pour toutes les digues. Le cœur est constitué de
till compacté et de filtres. Le remblai de soutènement est principalement constitué de stériles.
Les trois bassins de résidus sont décrits de manière détaillée ci-après, les données principales
sur chaque bassin de résidus étant également résumées sur les tableaux. Tous les sites
pratiquent une gestion des résidus très similaires du fait que les matériaux déposés, ainsi que
les conditions météorologiques, géologiques et hydrologiques, sont relativement similaires.

Dans tous ces sites, les résidus boueux ont une teneur en matières solides qui est faible, allant
de 3 – 5 % à 10 – 15 %. Le point de décharge est resté pratiquement au même endroit pendant
toute l'activité des bassins de résidus. Afin d'augmenter la teneur en solides et de modifier la
distribution des résidus, l'utilisation d'un point de décharge mobile ou de cyclones est
envisagée pour les futures élévations des digues.

Le franc-bord des digues de retenue est de 2 m pour deux des installations et de 1,2 m pour la
troisième. Le franc-bord de Kiruna et de Malmberget se base sur les directives suédoises
relatives aux barrages de retenue (RIDAS), et il tient compte des précipitations, de
l'inclinaison de la surface de l'eau et du déferlement des vagues. Une digue de classe 2 doit
être capable, en principe, de décanter l'eau excédentaire d'un événement centennal ou d'un
orage de 24 heures, sans faire monter le niveau de l'eau. Le déversement des résidus dans les
bassins est commandé par un système d'exploitation relativement continu, qui produit un flux
continu de résidus.

La digue d'amorçage de l'installation de gestion des résidus de Kiruna a été initialement


construite en 1977. La digue de retenue a ensuite été surélevée deux fois, en 1984 et en 1992,

58 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

par la méthode longitudinale. Actuellement, la hauteur maximale de la digue de Kiruna est de


15 m. Une nouvelle élévation a été demandée, car la retenue sera pleine d'ici à la fin 2003.

A partir du bassin de résidus, l'eau est décantée vers le bassin de clarification par
l'intermédiaire de deux structures de décantation. Ces structures se composent chacune de
deux tours de prise d'eau verticales, avec un niveau de prise immergé, en raison de la glace
qui se forme à la surface l'hiver. A partir de ces tours de prise, des tuyaux horizontaux sont
reliés à un tuyau/buse (de 1 400 mm de diamètre) par structure de décantation passant sous la
digue. En aval de la digue se trouve une chambre de contrôle depuis laquelle il est possible de
régler le débit. Depuis le bassin de clarification, l'eau est décantée de manière similaire, à la
différence près qu'en aval du bassin de clarification, l'eau est rétropompée dans le procédé par
l'intermédiaire d'un bassin de stockage situé à proximité de l'usine, ou se déverse dans le
récepteur. Par suite des nouvelles directives, un nouveau déversoir d'urgence a été construit en
l'an 2000 pour le bassin de clarification. Ce déversoir d'urgence est un canal de 13,5 m de
large qui traverse le sommet de la digue à proximité d'une des culées.

Les principales caractéristiques techniques du système de digues de retenue de Kiruna sont


résumées au tableau ci-après.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 59


Chapter 3

Digue de retenue Bassin de clarification


Type de digue implantée en dehors d'une vallée implantée en dehors d'une
vallée
Superficie de la 4,2 0,96
2
digue (km )
Volume des 9 s/o
résidus
Volume de l'eau 7,4 2,3
3
(Mm )
Corps de la C-D O-R R-B R-S S-F
digue
Type de digue Longitudinal Longitudinal Longitudinal Longitudinal Longitudinal
e e e e e
Hauteur 8 15 15 11 13
maximale (m)
Longueur de la 1450 2560 1040 1440 850
digue (m)
Largeur de la 15 15 15 15 15
digue (m)
1) 1) 1) 1) 1)
Franc-bord 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0
minimum (m)
Pente amont 1:1,8 1:1,8 1:1,8 1:2 1:2
Pente aval 1:1,4 1:1,4 1:1,4 1:1,5 1:1,5
Volume des 0,66 1,58 0,86 3,00 0,39
matériaux de
construction de
3
la digue (Mm )
Largeur de la 4 4 4 4 4
partie centrale
Largeur du filtre 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5
fin, (m)
Granulométrie du 0 - 6 ou 0 - 8 0 - 6 ou 0 - 8 0 - 6 ou 0 - 8 0 - 6 ou 0 - 8 0 - 6 ou 0 - 8
filtre fin (mm)
Largeur du filtre 0 - 30 ou 0 - 30 ou 0 - 30 ou 0 - 30 ou 0 - 30 ou
grossier (m) 0 - 100 0 - 100 0 - 100 0 - 100 0 - 100
Matériau de Stériles Stériles Stériles Stériles Stériles
remblai de
soutènement et
de protection
contre l'érosion
Granulométrie du 0 - 200 0 - 200 0 - 200 0 - 200 0 - 200
remblai de
soutènement
(mm)
Granulométrie de 0 - 100 0 - 100 0 - 100 0 - 100 0 - 100
la protection
contre l'érosion
(mm)

60 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Système de 2 tours de Déversoir 2 tours de


décharge décantation d'urgence décantation

Tableau 0.1: Caractéristiques du système de digue de retenue de Kiruna


[49, Iron group, 2002]

L'autre installation de gestion des résidus utilisée pour le minerai de Kiruna traité à
Svappavaara est l'installation de gestion des résidus de Svappavaara, à 50 km au sud-est de
Kiruna. Cette installation se compose de trois bassins, le bassin de résidus, le premier bassin
de clarification et un second bassin de clarification appelé bassin récepteur. Outre ces bassins
aménagés, un lac naturel fournit des ressources en eau. Toutes les digues sont des retenues
situées en vallée.

Le bassin récepteur a été le premier construit, et est entré en activité en 1964. Il avait pour
fonction de capter les eaux de drainage provenant des résidus se décantant naturellement à
flanc de coteau. L'eau se décantait ensuite du bassin récepteur vers un lac. En raison des
propriétés des résidus et de la configuration du terrain (en pente raide), la plus grande partie
des résidus se décantait trop près de la digue aval. On a donc construit une deuxième digue de
retenue, en l'occurrence la digue de retenue des résidus, pour empêcher les résidus de se
décanter trop près de la digue réceptrice, qui sert depuis lors de bassin de clarification.
Ensuite, en 1973, on a construit une troisième digue directement en face de la retenue de
résidus, pour maintenir ces derniers dans la partie amont et pour utiliser la partie aval comme
bassin de clarification. Cette digue est constituée d'un enrochement qui sert de digue de
drainage. Suite à des problèmes de gel, on a construit un déversoir dans cette digue en 2001.

Depuis le premier bassin de clarification, l'eau se décante vers le bassin récepteur par
l'intermédiaire de deux structures de décantation avec des tours de prise d'eau verticales et des
buses horizontales sous la digue. Des batardeaux situés au niveau de la tour de prise régulent
le débit de l'eau. La structure de décantation de la digue réceptrice ressemble à celles de
Kiruna, où l'eau est régulée du côté aval. De là, l'eau peut être réinjectée dans le procédé en
passant par un lac, ou déversée dans le récepteur. Normalement, il n'y a pas d'eau excédentaire
du fait que l'eau est en grande partie recyclée.

Les digues qui entourent le bassin de résidus et le bassin de clarification, ainsi que la digue
d'enrochement qui sépare les deux bassins, ont été surélevées à plusieurs reprises (11 fois au
total). Pour la digue de clarification aval, on a utilisé la méthode descendante et pour la digue
de retenue et la digue à enrochement, la méthode ascendante. Aujourd'hui, la hauteur
maximale est de 21 m et environ 15 millions de tonnes (poids à sec) de résidus ont été
déposées à ce jour.
[49, Iron group, 2002]

Les caractéristiques techniques du système de digues de retenue de Svappavaara sont


résumées au tableau ci-après.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 61


Chapter 3

Bassin de résidus Bassin de Bassin récepteur


clarification
Type de digue en dehors d'une vallée en dehors d'une vallée en dehors d'une
vallée
Superficie de la digue,
1,2 0,7 0,42
en km2
Volume des résidus, en 4,5 1,5 0,2
Mm3
Volume d'eau, en Mm3 0,4 4,5 0,45
Section de la digue Digue en terre Digue de Digue en terre Digue réceptrice
blocage
Type de digue Ascendante Ascendante Descendante Descendante
Hauteur maxi, en m 15 15,5 21 10
Longueur de la digue, 2030 1100 2350 800
en m
Largeur de la digue, en 8,3 12 7,2 6,0
m
Franc-bord minimum,
2,0 1,8 2,5
en m
Pente amont 1:2 1:1 1:2 1:2
Pente aval 1:1,5 1:3/1:7 1:1,5 1:1,8
Volume approximatif
des matériaux de
construction de la digue 0,36 0,5 0,46 0,17
utilisés à ce jour, en
Mm3
Système de décharge 2 structures de 1 structure de
déversoir
décantation décantation
Tableau 3.45 : Caractéristiques du système de digues de retenue de Svappavaara
[49, Iron group, 2002]

Bassin de résidus

• digue en terre
La digue d'amorçage est constituée de moraine homogène avec une protection contre l'érosion
d'une granulométrie de 0 à 100 mm. Cette protection contre l'érosion mesure 1 m d'épaisseur
sur la pente aval et 1,5 m d'épaisseur sur la pente amont. L'angle de pente est de 1:1,5 et de
1:2 pour les pentes aval et amont, respectivement. Des surélévations de la digue ont été
réalisées par la méthode ascendante, avec un cœur imperméable de quatre mètres d'épaisseur
constitué de moraine. On trouve une couche de transition d'un mètre d'épaisseur de part et
d'autre de la partie centrale, avec une granulométrie de 0 à 100 mm. La protection contre
l'érosion côté aval mesure environ 0,5 m d'épaisseur, avec une plage granulométrique de
0 à 100 mm. Le remblai de soutènement amont et la couverture de protection contre l'érosion
sont constitués de matériaux d'une plage granulométrique de 0 à 200 mm et de 0 à 500 mm,
respectivement. Une augmentation de deux mètres de la hauteur de la digue, par la méthode
descendante, est prévue pour l'été 2002.

• digue de blocage
La digue de blocage est constituée d'une digue de stériles sans partie centrale imperméable.
La digue a été construite par la méthode ascendante, avec une plage granulométrique de 0 à
500 mm.

Bassin de clarification

62 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Le bassin de clarification est aménagé avec une digue en terre construite de façon classique.
La digue d'amorçage est faite d'une moraine homogène, avec une couverture de protection
contre l'érosion constituée d'un matériau d'une granulométrie de 0 à 100 mm. La couverture
de protection contre l'érosion mesure 1,0 m d'épaisseur sur la pente aval et 2 m d'épaisseur sur
la pente amont. Les angles de pente sont de 1:1,5 et de 1:2 pour les pentes aval et amont,
respectivement. D'autres surélévations ont été réalisées selon la méthode longitudinale.

Bassin récepteur
La digue située au niveau du "réservoir récepteur" a été construite comme une digue classique
et surélevée par la méthode longitudinale. La partie centrale imperméable verticale est
constituée, dans sa partie haute, de moraine de 3 m d'épaisseur. De part et d'autre de cette
partie centrale imperméable se trouve un filtre de sable fin de 2 m d'épaisseur constitué d'un
matériau d'une plage granulométrique de 0 à 32 mm. A l'extérieur de ce filtre fin se trouve un
matériau filtrant grossier d'une granulométrie de 8 à 64 mm. Au-dessus de la partie centrale et
du filtre fin se trouve une couche horizontale de 0,5 mètre d'épaisseur constituée d'écorce. Le
matériau de remblai est constitué de part et d'autre de roches d'abattage. L'angle de pente aval
est de 1:1,8 et l'angle de pente amont est de 1:2.
[49, Iron group, 2002]

L'exploitation minière de Malmberget comporte cinq barrages : une digue de retenue, un


bassin de clarification, un bassin de dégradation biologique, un bassin de réserve et un bassin
tampon. Seuls les deux premiers barrages sont décrits dans le présent document.

Le bassin de résidus a été construit dans un lac. Il se compose principalement de deux digues
de structure différente, la digue B-A et la digue C-D-E-F. L'eau est canalisée par une tour de
décantation du bassin de résidus dans le bassin de clarification. Elle est ensuite rétropompée
du bassin de clarification vers l'usine de traitement.

La digue de retenue de Malmberget a été construite en 1977 et a depuis connu cinq élévations.
La hauteur de la digue atteint 35 m. Elle sera pleine d'ici à la fin 2002 et une élévation par la
méthode ascendante est prévue. Cette élévation permettra d'assurer le dépôt de résidus
pendant encore 25 ans, si on se base sur la cadence de production actuelle qui est de 1,5
million de tonnes/an. Le bassin dans son ensemble contient actuellement environ 16 millions
de tonnes (poids à sec) de résidus.

Le tableau ci-après recense les caractéristiques de l'IGR de Malmberget. La digue de retenue


et le bassin de clarification ont été construits par utilisation du terrain naturel, avec une digue
principale à l'extrémité de la vallée.
[49, Iron group, 2002]

Digue de retenue Bassin de


clarification
Type de digue Digue en vallée Digue en vallée
Superficie de la digue 1,8 Mm2 0,12 Mm2
(empreinte)
Volume des résidus 16,8 Mm3 s/o
Volume de l'eau 0,4 + 1,2 Mm3 0,25 Mm3
Section de la digue b-a c-d-e1-f j1-j2
Type de digue Asc,/descendante Descendante Longitudinale
Hauteur maximale 13 m 35 m 14 m
Longueur de la digue 700 m 2500 m 1100 m
Largeur de la digue 40 m 40 m 8,0 m
Franc-bord minimum 1,2 m 1,2 m 0,5 m

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 63


Chapter 3

Pente amont 1:2 1:2 1:1,5


Pente aval 1:1,5 1:1,5 1:1,5
Volume approximatif 0,2 Mm3 2,5 Mm3 0,2 Mm3
actuel de la digue de
retenue
Tableau 3.46 : Caractéristiques de la digue de retenue et du bassin et des digues clarification de
Malmberget
[49, Iron group, 2002]

Digue de retenue
La digue a été conçue pour s'étendre sur toute la largeur du lac, bloquant ainsi l'eau du lac.
L'intérieur de cette digue de blocage est conçu comme une digue ascendante jusqu'à un niveau
de 271 m (voir Figure 3.32). Cette digue ascendante comporte une partie centrale
imperméable de 7 m d'épaisseur faite de moraine d'une perméabilité de 10-8 m/s. Cette partie
centrale imperméable a une inclinaison de 1:1,5. Au-dessous et au-dessus de la partie centrale
imperméable se trouve un filtre de 1 m d'épaisseur d'une granulométrie de 0 à 100 mm et
d'une perméabilité de 1 x 10-3 à 1 x 10-4 m/s.

A partir du niveau 271 m, la digue est réalisée selon la méthode descendante, avec une pente
intérieure de 1:2 et une pente extérieure de 1:1,5. Entre le matériau de soutènement et la partie
centrale imperméable se trouve un filtre de 1 m comme décrit ci-dessus. La partie centrale est
recouverte d'une couche de protection contre l'érosion de 1 m d'épaisseur constituée d'un
matériau d'une granulométrie de 0 à 70 mm et d'une perméabilité de 1 x 10-5 m/s.
[49, Iron group, 2002]

Figure 3.32 : Coupe transversale de la digue de retenue de Malmberget


[49, Iron group, 2002]

Bassin de clarification
La digue du bassin de clarification est conçue comme une digue classique avec une partie
centrale imperméable de 4 m d'épaisseur faite de moraine. De part et d'autre de cette partie
centrale se trouve une couche filtrante de 1 m d'épaisseur. A l'extérieur de cette couche se
trouve une couche de soutènement et sur le dessus, une couche de protection contre l'érosion.
La couche de soutènement et la couche de protection contre l'érosion sont constituées chacune

64 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

de résidus grossiers secs. Les pentes extérieure et intérieure sont de 1:1,5 [49, Iron group,
2002].

A Steirischer Erzberg, les installations de gestion des résidus où sont déposés les résidus
fins couvrent une superficie d'environ 40 ha et sont divisées en 6 bassins de résidus dont 3
sont actuellement en service. Jusqu'en 2002, environ 5,2 Mm3 (9,4 millions de tonnes) de
résidus ont été déposés au total. La figure ci-après donne un aperçu de l'exploitation.

Figure 3.33 : Steirischer Erzberg


[55, Iron group, 2002]

Les bassins de résidus sont construits sur le sommet des haldes à stériles d'une hauteur de 50 à
100 m et sont conçus pour être de faible perméabilité mais utilisent des zones d'infiltration
pour drainer l'eau clarifiée. Cette eau de drainage s'infiltre à travers la halde à stériles et se
mélange à l'eau d'un cours d'eau qui coule sous la halde. Ce mécanisme est détaillé ci-après.

La distance entre l'usine de traitement et l'IGR en activité varie entre 500 et 2000 m. Les
résidus doivent être pompés d'une altitude de 745 m à une altitude de 873 m et de 980 m,
respectivement.

Pendant la première moitié du 20ème siècle, cette zone servait de halde à stériles pour
l'exploitation minière. Cela a enterré le ruisseau de cette vallée sur la quasi-totalité de sa
longueur. La méthode appliquée à l'époque - transport par sentiers avec des hauteurs de
déversement relativement élevées - a produit une forte proportion de blocs de grande taille à
la base de la halde, du fait de la séparation par taille. Pour construire la base de la halde, on a
enlevé la couche arable et on a installé une couche inférieure constituée de gros blocs de
rocher. On a ainsi obtenu une perméabilité suffisante pour l'assèchement de la vallée, qui est
restée inchangée à ce jour. La majeure partie de l'eau drainée depuis la halde émerge au pied
de celle-ci. Les matériaux de la halde sont principalement de l'ankérite et du calcaire.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 65


Chapter 3

Les principaux critères de conception étaient la stabilité et l'étanchéité à l'eau. Toutes les
digues sont constituées de résidus de carbonate (de 0,15 à 120 mm) et d'une couche rocheuse
de schiste ("Werfener Schiefer") sur la paroi interne de la digue. L'étanchéité est assurée par
l'établissement d'une couche comprimée de schiste ("Werfener Schiefer") et de résidus qui,
selon l'expérience de la société, leur confère une imperméabilité suffisante. Afin de prouver
l'adéquation des matériaux et des techniques employés pour la construction des digues, des
études approfondies ont été réalisées, comprenant des essais in situ aussi bien qu'en
laboratoire (paramètres géotechniques, perméabilité, angle de frottement interne, etc.)

Des études ont montré que la stabilité de la structure des digues était quasiment indépendante
de l'état des résidus à l'intérieur du bassin, si une couche d'étanchéité suffisamment
imperméable, composée de schiste et de résidus comprimés, était mise en place avant que ne
commence le déversement des résidus. C'est pourquoi l'imperméabilité de la couche
d'étanchéité est de la plus haute importance.

Lors de la conception et de la construction, on a veillé à l'exécution de la couche d'étanchéité


et au drainage de l'eau des résidus. En fonction du matériau constituant les digues de chaque
bassin, on choisira telle ou telle position pour le déversement de l'eau depuis le bassin. Ces
zones de déversement mesurent 20 à 30 m de longueur et sont constituées de matériaux
résistants à l'érosion et dont la fragmentation permet d'assurer la perméabilité nécessaire.
[55, Iron group, 2002]

3.1.4.3.3 Mise au point de nouvelles méthodes de dépôt

La construction d'un bassin de cellules drainées est actuellement à l'étude à Kiruna et


Malmberget. Si les résultats de ce projet test sont positifs, on modifiera la méthode pour
l'adapter à des applications à grande échelle. Cette technique repose sur un dosage
granulométrique des stériles en aval du lieu de vidange des camions. Ce dosage permet
d'obtenir une digue filtrante perméable/fortement drainante. Des cellules contraintes peuvent
être constituées grâce à cette technique, dans laquelle les résidus sont déversés par voie
hydraulique. La digue filtrante retient alors les résidus, tandis que l'eau de traitement est
drainée.

Un fossé ou des parois de captage vont être construits autour des digues filtrantes pour capter
les eaux de drainage. Les eaux captées seront acheminées vers la digue de retenue actuelle.
Avec l'emplacement proposé pour ces bassins de cellules drainées, la digue de retenue servira
de bassin de clarification pour les matières en suspension acheminées à travers la digue
filtrante.

Une partie des résidus passera à travers la digue filtrante jusqu'à la digue de retenue actuelle.
Il faudra donc peut-être surélever la digue de retenue actuelle pendant les 16 années de la
période de dépôt prévue, selon l'efficacité de la digue filtrante. Il faut un haut rendement de
filtrage (dépôt de sable dans la cellule) pour que le dépôt par cellule drainée soit une méthode
viable. L'augmentation de hauteur éventuellement nécessaire (au maximum de 1 à 2 m
pendant la période de 16 années selon l'efficacité de la digue) peut être réalisée sur la digue
existante.

L'avantage de cette technique de drainage est qu'il n'est pas nécessaire d'augmenter
l'empreinte des digues de retenue existantes. De plus, la cellule drainée étant un système "à
sec", les résidus peuvent être entassés plus haut. L'eau du dépôt de résidus étant drainée, une

66 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

rupture de la digue filtrante est moins probable. Toutefois, en cas de rupture, l'effet de cette
rupture serait moindre du fait que la teneur en eau est inférieure à celle du système actuel et
que les résidus seront emprisonnés dans la digue de retenue actuelle. Dans le système de
digue classique actuel, les résidus grossiers sont traités en tant que stériles et acheminés par
camion jusqu'à la halde à stériles, ce qui est une opération très coûteuse et gourmande en
main-d'œuvre. L'avantage économique pour l'exploitant est que grâce à cette nouvelle
méthode, les résidus grossiers comme les résidus fins peuvent être pompés vers la nouvelle
IGR sous forme de boues.
[49, Iron group, 2002]

3.1.4.3.4 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

A Kiruna et Malmberget le déversement sur les digues de retenue est commandé par un
système de commande relativement continu qui produit un flux continu de résidus. Les digues
sont inspectées plusieurs fois par semaine conformément aux directives définies dans un
manuel d'exploitation, d'inspection et d'entretien (EIE) élaboré pour les trois installations. Ces
inspections comportent une évaluation du niveau de l'eau des digues et des fossés/entonnoirs
anti-débordement. Toutes les observations sont consignées dans le registre de terrain afin que
les modifications puissent être évaluées. Des inspections mensuelles et annuelles sont
également mises en œuvre conformément aux manuels EIE. Les inspections sont effectuées
plusieurs fois par semaine par des personnels d'exploitation, tous les mois par le directeur et
tous les ans par un expert (généralement le consultant interne).

Un classement de toutes les digues en fonction de la dangerosité (pour la vie humaine, pour
l'environnement ou au plan économique) d'une rupture de digue a été réalisé conformément
aux directives suédoises (RIDAS, voir Section 4.2.3.1). Pour ce classement, il a été réalisé
une évaluation des risques plus particulièrement axée sur le pire cas de rupture de digue. Du
fait de la stabilité chimique des matériaux, évoquée précédemment dans ce document, le
risque de dommages pour l'environnement est très faible.

Les manuels EIE élaborés à Kiruna et à Malmberget sont décrits ci-après.

Généralités
En 2001, des manuels d'exploitation, d'inspection et d'entretien (EIE) similaires aux manuels
d'exploitation, de surveillance et d'entretien (ESE) décrits à la Section 4.2.3.1, ont été rédigés
pour trois grosses digues de retenue. Ces manuels ont été créés afin d'éviter toute rupture
d'une digue ou bien, en cas de rupture, pour indiquer les mesures d'urgence à prendre pour en
limiter les effets. Les trois manuels sont très similaires et feront donc l'objet d'une description
commune. Ils ont également pour objectif de faciliter et de documenter de futures
modifications de structure. Ces manuels sont mis à jour tous les ans.

Ces manuels abordent les points suivants :



structure de la digue


classement de la digue en fonction de sa dangerosité (y compris évaluation des risques)


possibilités d'actions visant à améliorer la sécurité


opérations systématiques d'exploitation, d'inspection et d'entretien
plan de préparation à l'intervention d'urgence en cas d'incident sur une digue.

L'état des digues en exploitation peut se classer en quatre niveaux différents :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 67


Chapter 3



exploitation normale, s'il n'y a pas d'indication de changement des conditions
exploitation restreinte, au cas où il pourrait y avoir des indications d'éventuelles fractures


sur une digue, de fortes pluies, de déversement d'eau de traitement, etc.
exploitation perturbée, en cas de niveau d'eau anormalement élevé d'une digue, de


fractures distinctes et de fuite d'eau ; et enfin
incidents, en cas d'arrêt probable de l'exploitation.

Les paragraphes ci-après décrivent les opérations systématiques de surveillance et


d'inspection des digues ainsi que les plans d'urgence en cas de rupture d'une digue.

Surveillance et inspections d'une installation de gestion des résidus


La surveillance de la nappe phréatique s'effectue par le biais de colonnes montantes installées
en certains points des différentes digues. Il existe neuf de ces colonnes montantes à la digue
de retenue de Kiruna, cinquante-trois à Svappavaara et quatre pour les digues de retenue de
Malmberget. Les mesures sont prises manuellement et de façon mensuelle tant que les relevés
sont stables, plus souvent dans le cas contraire. Les données climatiques proviennent d'une
station météorologique située à l'aéroport le plus proche.

Les manuels EIE décrivent les paramètres critiques d'exploitation, d'inspection et d'entretien.
Ils portent, sauf en ce qui concerne les manuels relatifs aux digues, sur les structures de
décantation et les déversoirs, les systèmes de décharge de résidus, les canaux de détournement
des eaux pluviales, etc. Ces manuels proposent des inspections régulières par des personnels
d'exploitation formés, trois fois par semaine, qui consisteront à contrôler les changements de
pentes, de percolation, de matériaux acheminés dans les eaux de percolation, indicatifs d'une
érosion interne. Toutes les observations émises lors des inspections seront consignées dans un
registre de terrain. Les manuels demandent la tenue de réunions hebdomadaires pour les
personnels d'exploitation, d'inspection et d'entretien, lors desquelles les données recueillies
pendant la semaine seront présentées et commentées et des décisions concernant des
améliorations de la sécurité des digues seront éventuellement prises.

Une inspection mensuelle est effectuée afin d'évaluer la sécurité des digues et d'éventuelles
améliorations à apporter pour maintenir un niveau élevé de sécurité. Ces inspections doivent
être réalisées par la personne responsable de la digue de retenue, conjointement avec les
personnels d'exploitation. Outre les inspections visuelles, des relevés des colonnes montantes,
des eaux de percolation et des niveaux d'eaux des bassins seront également effectués.

Un expert procède à une inspection annuelle (audit). Lors de cette inspection, toutes les notes
recueillies sur le terrain et les rapports d'inspection mensuels sont passés en revue et un
contrôle visuel est effectué. Le rapport d'inspection résume toutes les mesures recueillies au
cours de l'année, évalue les résultats et propose d'éventuelles améliorations ou d’éventuels
ajustements des digues et des inspections journalières et mensuelles. Les inspections
annuelles passent également en revue et évaluent les calculs relatifs aux digues et utilisés pour
leur conception, y compris les données d'exploitation et d'entretien.

Des plans de préparation à une intervention en cas d'urgence ont été élaborés pour les quatre
niveaux de conditions d'exploitation recensés et décrits ci-dessus. Ces niveaux nécessitent des
réactions différentes, résumées ci-après.

Exploitation normale : les procédures systématiques pour une exploitation normale décrites
dans le manuel EIE sont effectuées.

Exploitation restreinte : lorsque les conditions indiquent l'augmentation du risque d'un


éventuel incident sur une digue, par exemple une augmentation des infiltrations, un niveau

68 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

d'eau anormalement élevé dans le bassin ou autres, l'installation fera l'objet d'inspections plus
fréquentes (tous les deux jours ou tous les jours) pour évaluer si les conditions sont en train de
s'améliorer ou d'empirer. La personne responsable de la sécurité de la digue note toutes les
observations dans le registre de terrain.

Exploitation perturbée : en cas de changements majeurs sur les digues, plus sévères que ceux
décrits ci-dessus, par exemple des conditions climatiques extrêmes, une érosion sévère, une
érosion interne ou une érosion le long des buses de décantation, des fissures importantes, des
dolines ou des tassements, le fonctionnement sera classé comme "perturbé". A ce stade, il faut
prendre des mesures préventives. Les manuels EIE décrivent des scénarios possibles et les
mesures proposées pour ceux-ci, et recommandent la consultation d'un expert le cas échéant.
Toutes les observations et les mesures doivent être décrites en détail dans le registre de terrain
par la personne responsable de la sécurité des digues.

Incident : en cas d'incident, un arrêt provisoire de l'exploitation minière est probable. Un plan
d'action destiné à faciliter le processus décisionnel a été établi, ainsi qu'une liste de numéros
de téléphones internes et externes. Un incident doit faire l'objet d'un suivi, avec un rapport
mentionnant la raison pour laquelle l'incident a eu lieu et les mesures qui ont été prises pour
en limiter les effets.

Pour une exploitation en toute sécurité des bassins de résidus situés sur le dessus des haldes à
stériles d'Erzberg, il est prévu une série de mesures de contrôle et de surveillance axées sur
les paramètres cruciaux. Les paramètres observés à intervalle régulier sont, entre autres :


le niveau de la surface de l'eau à l'intérieur des digues (mesures piézométriques)


le niveau d'eau des bassins
les mesures d'affaissements (relevés).

Des instructions d'exploitation sont également prévues, concernant :




les observations visuelles
le contrôle du drainage et la documentation des défauts de drainage et des travaux


d'entretien


la surveillance de l'eau


la surveillance de la stabilité des digues par des relevés de points fixes
la surveillance des niveaux d'eau à l'intérieur des digues.

La qualité de l'eau est régulièrement analysée aux points de prélèvement définis par les
autorités et une analyse interne de la qualité de l'eau est réalisée en fonction des besoins.
Toutefois, comme les résidus déchargés ont été classés sans danger du point de vue de leurs
caractéristiques environnementales et géochimiques, la surveillance environnementale sera de
nature purement documentaire et effectuée à titre de prévention.
[49, Iron group, 2002]

3.1.4.3.5 Fermeture et entretien après fermeture

Pour les trois grands bassins de résidus de Kiruna et Malmberget des plans formels de
fermeture normale n'ont pas été soumis à l'approbation des autorités de réglementation. Un
plan de fermeture sera élaboré en collaboration avec les agences de réglementation locales et
régionales. Les parties du système de digues de retenue susceptibles d'être déclassées avant la
fermeture de la mine seront recouvertes et reverdies et, en cas de mise en bassin, un pompage
et une remise à niveau des eaux pourront être effectués.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 69


Chapter 3

A Erzberg, certains petits bassins de résidus ont été déclassés. Il n'existe pas de plan de
fermeture approuvé pour les bassins en activité, mais des études ont été réalisées et des
concepts de fermeture développés. La méthodologie employée jusqu'à présent pour les bassins
fermés consistait en un assèchement et une couverture végétale, suivis d'un reverdissement.
Le reverdissement a également pu se faire directement dans des résidus asséchés. Ces mesures
sont efficaces pour éliminer les émissions de poussières par les bassins. Le problème de la
contamination de l'eau ne se pose pas (comme en témoignent les résultats de surveillance
depuis 30 ans) du fait que les résidus sont stables au plan chimique et qu'aucun réactif n'est
utilisé pour le traitement du minerai. Les bassins fermés font l'objet d'une surveillance et de
relevés continus. D'autres modes d'utilisation des résidus sont actuellement à l'étude.

3.1.4.4 Gestion des stériles

Deux des exploitations minières sont des mines souterraines (en l'occurrence, Kiruna et
Malmberget). Par conséquent, seules de faibles quantités de vrais stériles, tels que définis
pour les besoins du présent document, sont excavées pour les tunnels d'accès. En revanche,
les résidus de la séparation magnétique par voie sèche sont inclus dans la question des stériles,
du fait que la gestion de ces résidus grossiers se rapproche davantage de celle des stériles que
de celle des résidus.

Dans les exploitations de Kiruna et de Malmberget, les résidus grossiers sont acheminés par
convoyeur depuis l'usine de traitement jusqu'aux silos et de là, sont acheminés par roulage à
l'installation dite de gestion des stériles, par camion benne. Les résidus grossiers sont déversés
sur des terrils d'environ 15 m de haut et selon l'angle de repos naturel. Au total, ces deux sites
gèrent environ 12 millions de tonnes/an de "stériles" selon cette méthode.

A Erzberg, environ 1,9 million de tonnes/an de "stériles" sont gérées, dont 0,7 million de
tonnes sont les résidus grossiers issus de la séparation en milieu dense et 1,2 million de tonnes
correspondent aux stériles proprement dits, qui proviennent directement de la mine à ciel
ouvert.

3.1.4.4.1 Caractéristiques des stériles

Les stériles de Malmberget (les résidus grossiers) n'ont pas été caractérisés, mais ceux de
Kiruna ont été soumis à des analyses de lixiviabilité et des bilans acido-basiques (ABA), en
complément de la caractérisation du minerai et de la roche mère durant l'exploration. Des
analyses détaillées de la minéralogie et des éléments trace ont été précédemment décrites,
dans le chapitre relatif aux résidus (voir ci-dessus). Des essais ont également été réalisés pour
évaluer la quantité d'explosifs non explosés qui restait dans les stériles.

Les études de lixiviabilité et d'ABA indiquaient que la fraction fine des stériles (provenant de
l'installation de triage) avait la plus forte teneur en sulfure (de 1,4 à 3 % en poids de S). Or, la
capacité neutralisante de la calcite est supérieure au potentiel acidifiant des sulfures. Les
essais de lixiviation effectués (en l'occurrence des essais en cellule humide) indiquent que
l'acide produit par l'oxydation des minéraux sulfurés est neutralisé par la calcite. L'étude
indiquait également que les minéraux de silicate présents dans le matériau d'essai servaient
également d'agents neutralisants. Les essais de lixiviation indiquent que le sulfate, le calcium
et le magnésium sont les principaux constituants lixiviés par les stériles.

70 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Les essais de lixiviation au nitrate ou à l'ammoniac indiquent que le nitrate d'ammonium


laissé par un explosif non détoné se lixivie facilement, et qu'il est lixivié principalement par
les premières pluies qui s'infiltrant dans les stériles.

Au plan géotechnique, les stériles sont stables. La nature grossière de ces matériaux et leur
déversement par camion stabilisent les stériles au moment du dépôt. L'altération chimique est
très lente sous le climat sub-alpin qui règne au nord de la Suède. La formation de minéraux
argileux par altération est extrêmement lente. Par conséquent, aucune autre méthode de dépôt
n'a été envisagée.
[49, Iron group, 2002]

Sur le site d'Erzberg, les stériles ne présentent aucun signe de lixiviation et ont été
caractérisés au plan minéralogique comme suit :



ankérite


calcaire
schiste ("Werfener Schiefer", "Zwischenschiefer") : quartz 46 %, dolomite 14 %, hématite


6 %, mica 4 %, feldspath 0,18 %, pyrophyllite 30 %


porphyroïde (faibles quantités) : mica 8 %, quartz, 63 %, feldspath 5 %, chlorite 25 %
fragmentation : 0 - 1500 mm.

L'ankérite, le calcaire et le porphyroïde sont très résistants à l'altération. En revanche, le


schiste présente un degré d'altération relativement élevé, notamment à cause des conditions
météorologiques qui règnent sur le site.
[55, Iron group, 2002]

3.1.4.4.2 Méthodes de gestion appliquées

La création des installations de gestion des stériles sur deux des sites n'a été précédée
d'aucune étude de base. En revanche, sur l'un des sites, une conception avancée a été effectuée
sur la base de recherches menées sur place. Le lieu d'implantation de toutes les haldes a été
choisi de telle sorte que ces dernières aussi proches que techniquement et pratiquement
possible de la mine ou de l'usine de traitement.

Pour deux des sites, l'installation de gestion des stériles se trouve à proximité de l'usine de
traitement et s'étend jusqu'aux fosses épuisées. En fait, sur l'un des sites les résidus grossiers
issus de la séparation magnétique par voie sèche ont été évacués pendant une courte période
dans la mine à ciel ouvert épuisée, à l'aide d'un système de convoyeur à bande. Cette
opération n'a plus cours à cause des problèmes de poussières.

A Kiruna et Malmberget les stériles sont déposés sur une couche de terre fine ou à même la
roche mère. Cette roche mère est constituée de roches volcaniques primaires, de trachytes, de
trachyandésite, de rhyolites et de rhyodacites. Ces roches, extrêmement résistantes, ne
présentent que peu de risque de s'effondrer dans une exploitation minière souterraine [49, Iron
group, 2002].

A Erzberg, la mine étant située en zone alpine, l'espace est limité. L'ancienne halde à stériles
a été en activité jusqu'au milieu du 20ème siècle. Après sa fermeture, les bassins de résidus
ont été construits dans cette zone de décharge. Une fois la capacité de la halde épuisée, il a
fallu trouver de nouvelles installations de déchargement. Sur la base d'études réalisées par
l'exploitation et en collaboration étroite avec la communauté locale, les propriétaires fonciers
et les autorités concernées, une nouvelle zone a été identifiée pour la halde à stériles. Cette
nouvelle halde à stériles se trouve dans une petite vallée située à proximité de l'exploitation
minière. Le déchargement s'est effectué par-dessus les ruisseaux, en prenant soin d'assurer une
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 71
Chapter 3

perméabilité suffisante pour l'eau. La terre et les matériaux meubles ont été enlevés, jusqu'à la
roche résistante. Cette formation est perméable et s'appuie sur une assise imperméable
constituée de schiste et de porphyres. Dans la vallée, le socle rocheux se compose de
porphyres, de schistes argileux et de carbonates. La superficie totale de la halde est d'environ
400 ha. Jusqu'en 2002, environ 550 millions de tonnes de stériles ont été déchargées sur cette
installation. La halde s'étend du niveau des 1230 m jusqu'au pied de la digue de retenue, au
niveau des 821 m. Elle est constituée de plusieurs zones de décharge et s'étend verticalement
sur plus de 400 m. La hauteur maximale d'un talus de halde est de 70 m. La digue de retenue,
qui se trouve dans la partie la plus basse de la vallée, a une hauteur de 147 m. La distance
entre les fronts de taille et la halde varie entre 500 m et 1500 m en distance linéaire. Les
distances de roulage pour le transport par camion vont jusqu'à 3 km.
[55, Iron group, 2002].

Conception et construction
Comme indiqué précédemment, Erzberg devait implanter sa halde à stériles dans une vallée,
du fait de la topographie de la zone. Lors de la planification et de l'exploitation de
l'installation de gestion des stériles, un soin particulier a été apporté aux aspects suivants, en
raison de la situation spécifique de cette halde :


le déchargement à flanc de montagne


le déchargement par-dessus des ruisseaux


la distance par rapport aux habitations
les conditions climatiques alpines.

Ainsi, lors de la planification du projet, trois facteurs clé ont été pris en compte :


l'état des sols (géologique et hydrogéologique)


les caractéristiques des stériles
la méthode de déchargement.
De nombreuses solutions pour gérer l'exploitation, la mécanique des sols, la géologie et les
systèmes hydrauliques ont été abordées. Les aspects suivants ont été évalués :


lutte contre l'érosion et stabilité des pentes de la halde


lutte contre l'accumulation d'eau derrière les haldes et à l'intérieur


études sur les débits au travers des halde en cas de crue
évaluation de la qualité de l'eau après sa percolation au travers des haldes.
Les bases de la conception et de la construction de l'installation de gestion des stériles ont été
jetées par un consultant externe. Selon le concept élaboré, la couche inférieure de la halde
(socle de la vallée) est constituée de roches carbonatées de gros gabarit. La section
transversale de cette couche a été conçue pour résister à une crue (événement centennal), l'eau
peut percoler à travers la halde sans difficulté et sans faire monter la pression d'écoulement.
En outre, un programme d'essai complet a été exécuté par l'autorité responsable. Pendant deux
ans, des essais de pénétration ont été menés, montrant que le débit d'eau maximum pouvait
être géré si la base de la halde était réalisée sur le modèle proposé.

Sur la base de ces avis et études d'expert, l'installation de gestion des stériles a été approuvée
par les autorités minières en 1969. Cette approbation s'accompagnait d'une série d'obligations
strictes en matière de conception et d'exploitation, notamment :
• avant tout déchargement, le sol devait être débarrassé de toute végétation, arbres, racines


et terre
la halde ne devait pas dépasser un angle de pente global de 31° une fois terminée

72 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

• la section transversale du fossé latéral de drainage devait être suffisamment large pour


gérer les eaux ruisselant le long des talus
la couche inférieure de la halde devait être intégralement constituée de blocs de roche
carbonatée d'un gabarit compris entre 400 et 1000 mm et devait mesurer au moins 1,5 m


de hauteur


dans la zone de l'ancien lit du ruisseau, il fallait utiliser des blocs d'au moins 700 mm


dans les zones de décharge désignées, il fallait utiliser uniquement des roches carbonatées
au pied de la halde, en direction de la vallée, il fallait créer une structure d'évacuation


perpendiculaire à celle-ci
un système de surveillance permettant de surveiller la nappe phréatique à l'intérieur du


terril devait être mis en œuvre
tous les travaux de la digue et les différentes phases de la construction devaient être
correctement documentés.

La conception et la construction ont chacune été évaluées par un expert externe sur la base des
documents existants relatifs à la fermeture en 1996. Cette évaluation montrait que toutes les
consignes émises par les autorités avaient été respectées et qu'il n'y avait aucune indication
d'une quelconque instabilité de la pente de la halde.

Comme indiqué précédemment, les haldes ont été conçues pour permettre à un ruisseau de
couler sous celles-ci. Mis à part cela, dans la conception de la halde à stériles le facteur
principal est la distance de roulage jusqu'à la zone d'extraction. Comme expliqué plus haut, les
stériles et les résidus de séparation magnétique par voie sèche sont transportés par camion et
déversés dans l'installation de gestion des stériles. Ce déversement est basé sur l'angle de
repos naturel sans autre modification des pentes. C'est la méthode traditionnellement
employée pour déposer les stériles. Les matériaux étant considérés comme n'ayant qu'un
impact limité sur les eaux de surface ou souterraines ou sur les sols avoisinants, ces pratiques
n'ont pas été modifiées. Le recours aux convoyeurs à bande ou au pompage des boues est
fréquemment évalué, pour remplacer le transport par camion. Toutefois, le transport par
camion s'est avéré être à ce jour le moyen le plus efficace et le plus économique pour
transporter les stériles.
[55, Iron group, 2002]

Principe
Le dépôt des stériles se fait de manière similaire sur tous les sites. Les stériles sont transportés
par camion depuis les différents gradins des fronts de taille par un système de rampe et de la
zone de déchargement jusqu'aux différents points de déchargement. Les matériaux sont
déversés directement des camions sur le talus de la halde ou au pied de celle-ci.

A Erzberg, les hauteurs de déversement varient entre 40 et 70 m. Avec cette méthode, les
pentes de la halde seront comprises entre 33° et 38°. L'angle de pente global est maintenu à
moins de 28° [55, Iron group, 2002].

Sur les sites de Kiruna et de Malmberget, les haldes sont structurées en levées de 15 m de
hauteur. La méthode de déchargement par camion entraîne une gradation dans laquelle les
granulométries les plus grosses descendent jusqu'en bas du talus, tandis que les grains plus
fins se déposent plus haut sur le talus. Cette gradation a été utilisée dans la conception de l'une
des haldes décrites ci-dessus, pour permettre à un ruisseau de couler en dessous. En outre, un
certain tassement est susceptible de se produire sur le sommet de chaque levée, du fait de la
circulation des camions benne. Un tassement naturel des parties les plus profondes des haldes
à stériles peut également se produire ultérieurement. Aucun de ces différents tassements ne va
influer outre mesure sur l'écoulement de l'eau. La plus grande partie de l'eau de pluie qui

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 73


Chapter 3

tombe sur les stériles est susceptible de s'écouler verticalement à travers les haldes. Une fois
que les eaux d'infiltration ont percolé à travers les haldes, une partie de ces eaux va s'infiltrer
dans la nappe phréatique et une partie va s'écouler sur la roche mère et apparaîtra sous forme
d'eau de percolation au pied de la halde. Il est d'usage courant d'aménager des fossés au pied
de l'installation de gestion des stériles pour contrôler ces eaux de percolation. Dans l'un des
sites, toutefois, ces eaux de percolation vont directement dans le ruisseau qui coule sous la
halde.
[49, Iron group, 2002]

3.1.4.4.3 Sécurité de l'installation de gestion des stériles et prévention des accidents

Sur deux des sites, les stériles sont considérés comme stables aux plans chimique et
géotechnique. C'est pourquoi aucun système de surveillances des installations de gestion des
stériles n'est utilisé.

Pour le site où le ruisseau coule sous les stériles, un plan de surveillance est appliqué, qui
comporte une surveillance géotechnique (relevés, mesures piézométriques) et une surveillance
environnementale.

3.1.4.4.4 Fermeture du site et entretien après fermeture

Dans le cadre du processus d'autorisation pour l'installation de gestion des stériles, une société
a élaboré un plan de fermeture. Comme décrit précédemment, les haldes à stériles sont
structurées en levées de 15 m. Les stériles situés sur le sommet de chaque levée sont déplacés
vers l'intérieur, laissant une corniche de 30 m. Le concept de remise en état consiste à se
focaliser sur le reverdissement des corniches par l'apport de terre et de graines qui s'accordent
avec la végétation locale. Un petit talus rocheux sera érigé au bord de chaque corniche. De
l'eau sera apportée aux zones reverdies dans les premiers stades du projet de remise en état,
mais cet apport ne sera plus nécessaire par la suite.

Le sommet des stériles sera incliné du centre vers le bord des haldes à stériles. Les résidus
grossiers secs séparés par voie magnétique s'étaleront sur le sommet de chaque levée sur une
épaisseur de 0,5 à 0,7 m. Par-dessus ces résidus grossiers, il est proposé d'ajouter une
couverture de terre de 0,2 m d'épaisseur. Il est également proposé d'apporter à la terre des
matières organiques favorisant la croissance.

Sur un autre site, les mesures de remise en état à prendre après la fermeture sont incluses dans
l'autorisation délivrée par les autorités. Ces mesures diffèrent entre des zones distinctes et
comprennent un aménagement du paysage et la plantation d'arbres. Toutefois, elles seront
difficiles à réaliser, compte tenu de la situation locale caractérisée par les éléments suivants :



absence de sol minéralogique


déficit en nutriments (principalement en carbonates)


fragmentation grossière (due à la technique d'exploitation et à la résistance à l'altération)


gradient de température
angles de pente aigus.

En raison de ces difficultés, la société a lancé un projet de recherche avec des spécialistes
(biologistes, experts en remise en état, experts en forêts, ingénieurs des mines) pour mettre au

74 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

point des techniques de remise en état améliorées et propres à chaque site. L'autre objectif
important est de réaliser un reverdissement propre à chaque site afin de parvenir à une remise
en état durable.

A l'issue d'une période de trois années passées à tester les différentes techniques de remise en
état, les méthodes les plus appropriées ont été choisies. Après six ans d'observation de
l'évolution de la végétation, il est clair que la durabilité des mesures est possible. Par
conséquent, l'entreprise possède désormais le savoir-faire nécessaire pour appliquer cette
remise en état à l'avenir ; avec de grandes chances de succès et de manière économique. Les
effets observés et documentés d'une remise en culture progressive des haldes à stériles sont les
suivants :



amélioration du bilan hydrique (percolation et vitesse de drainage des eaux de surface)


améliorations de l'impact visuel


augmentation de l'habitat pour la flore et la faune
amélioration de la biodiversité dans la région.

Il est également prévu d'utiliser les méthodes mises au point dans les zones actuellement en
activité.

La surveillance à long terme de l'installation de gestion des stériles consiste en une


surveillance fréquente de la ligne de percolation à l'intérieur de la digue de retenue.

3.1.4.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

Tous les exploitants appliquent des programmes de surveillance établis, convenus avec les
autorités compétentes.

L'exploitant des sites de Malmberget et Kiruna sites a mis en œuvre un système de


surveillance des effets des rejets sur l'environnement. Ce programme contient une description
des procédures de prélèvement, d'analyse et de compte-rendu pour le contrôle de
l'environnement. Le système d'exploitation de la société comporte des consignes et des
procédures qui décrivent ces modes de prélèvement de manière détaillée.

La surveillance s'effectue conformément au protocole minimum suivant :

• contrôle des rejets en un point de prélèvement au moins dix fois par an. L'analyse porte

• le contrôle du récepteur se fait à partir de deux points de prélèvement et d'une position de


sur le pH, les carbonates, les nitrates, le phosphore, les hydrocarbures et les métaux

référence (pour le niveau de fond) au moins six fois par an. Les paramètres analytiques

• des études du récepteur et de la zone avoisinant le milieu récepteur sont réalisées tous les
comprennent le pH, les carbonates et le phosphore

trois à cinq ans. Ces études consistent principalement en des évaluations

• une évaluation des inondations par débordement des eaux du bassin de clarification est
sédimentologiques et biologiques

effectuée en permanence.
[49, Iron group, 2002]

3.1.4.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 75


Chapter 3

A Kiruna, le volume total d'adduction d'eau dans l'usine de traitement du minerai était de
61 Mm3 en 2001. Sur ce total, 3 Mm3 étaient des eaux de ruissellement de surface capturées,
9 Mm3 des eaux d'exhaure et le reste, soit 49 Mm3, des eaux réutilisées provenant du bassin
de clarification. Pour les 23 millions de tonnes de minerai traitées cette année-là, le procédé a
utilisé 2,6 m3par tonne de minerai, dont 80 % sont recyclés depuis le bassin [51, Iron group,
2002].

Dans le procédé de flottation appliqué à Kiruna, les quantités de réactifs consommées chaque
année sont les suivantes :



collecteur : acide gras, 290 tonnes
dépresseur : silicate de sodium, 1 500 tonnes contenant 94 tonnes de Na et 194 tonnes de


Si
conditionneur : hydroxyde de sodium, 60 tonnes contenant 35 tonnes de Na.

L'acide gras issu du procédé de flottation et qui va dans les résidus correspond à 250 t/an
(86 % de la consommation totale), dont environ 63 % de carbone méthylique et 27 % de
carbone carboxylique. Les acides gras se fixent aux phases minérales et sont transportés
jusqu'au bassin de résidus où ils se sédimentent et se décomposent. La décomposition aérobie
complète se décrit à l'aide des formules ci-après :

CH2- + 2 O2(g) + 2H+ = CO2(g) + 2 H2O

COOH + ½ O2(g) + H+ = CO2(g) + H2O

Il n'y a pas de captage des eaux de ruissellement ou de percolation provenant des installations
de gestion des stériles, à l'exception d'un fossé de drainage qui entoure certaines parties de la
halde. Dans ces deux cas, les eaux de percolation s'écoulent naturellement dans les bassins de
résidus.

Dans l'exploitation d'Erzberg, l'usine de traitement du minerai utilise 90 % des eaux


recyclées provenant des classificateurs à vis. Les eaux de drainage des bassins de résidus
percolent à travers la halde à stériles et sont évacuées dans un ruisseau qui coule sous celle-ci.
Aucun agent chimique n'est utilisé dans ce procédé. Les résidus sont inertes et ne subissent ni
lixiviation ni altération notable.

Aucune de ces exploitations n'a réalisé de bilan hydrique. Cela dit, à Kiruna, dans le cadre des
analyses effectuées sur les eaux souterraines pour estimer l'origine des agents contaminants
d'un lac, on a calculé que le débit de drainage des stériles vers ce lac était d'environ
1,13 Mm3/an.

3.1.4.5.2 Rejets atmosphériques

Au niveau des haldes à stériles, les problèmes de poussière les plus sérieux se posent les jours
de temps sec, avec le concassage, le transport et le déchargement des stériles. On arrose les
pistes de roulage pour limiter le problème et on arrête les déchargements face aux zones
habitées les jours de vent ou de temps sec. Sur l'un des sites, la remise en état progressive
réduit la superficie de la halde à stériles à ciel ouvert et limite donc également les éventuels
rejets de poussière.
Les bassins en activité à Erzberg sont maintenus immergés ou saturés d'eau. Cela peut se
faire grâce aux conditions d'un climat alpin, notamment :

• une pluviométrie élevée, d'environ 1 200 mm/an

76 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3



un été court
la protection contre le vent par les montagnes environnantes.

A Kiruna et Malmberget le prélèvement de particules en suspension dans l'air se fait en


permanence en plusieurs points localisés aux alentours des trois exploitations minières et dans
les zones d'habitation. L'hiver, de la neige est prélevée aux points de prélèvement et analysée
pour ses particules.

Les analyses de rejets atmosphériques réalisées ces dernières années au niveau des trois sites
indiquent que les particules solides mesurées à ce jour sont inférieures à 220 g/(100 m2 x 30
jours) pour Kiruna, qu'elles sont comprises entre 18 et 220 pour Malmberget et qu'elles sont
inférieures à 200 pour la zone d'habitation de Svappavaara. Les particules solides
emprisonnées dans ces analyses proviennent principalement d'autres parties de l'exploitation
minière et non des digues de retenue. Des échantillons de neige sont prélevés pendant l'hiver
en plusieurs points de captage. Ces échantillons sont soumis à des analyses visant à
déterminer la distribution des particules en suspension et les résultats sont communiqués tous
les ans.

3.1.4.5.3 Rejets aquatiques

A Erzberg les rejets d'eau sont surveillés. Aucun effet négatif sur la qualité des eaux en aval
n'a été détecté ni aucune valeur seuil n'a été dépassée.

Pour ce qui est des autres sites, les rejets aquatiques sont variables pour chacun des gros sites.
Les paragraphes ci-après fournissent une description de chacun de ces sites. Des échantillons
d'eau souterraine ont été prélevés en vue d'une évaluation du transport des nitrates depuis les
installations de gestion des résidus grossiers.

A Kiruna un volume d'environ 9 Mm3 se déverse annuellement du bassin de clarification


dans les eaux de surface. Le débit de déversement annuel est d'environ 16,8 m3/min. Sur
l'année, le débit est extrêmement variable et suit le cycle de drainage naturel, mais parfois
avec des retards. Le volume total de nitrates et de phosphates déversé en 2001 était
respectivement de 116 tonnes et de 251 kg, valeurs qui sont comprises dans la plage des rejets
de ces 10 dernières années. Les concentrations des rejets en nitrates sont d'environ 13 mg/l et
pour les phosphates, elles sont d'environ 0,03 mg/l (concentrations moyennes sur l'année). Les
nitrates proviennent des explosifs non détonés et les phosphates proviennent du minerai.

Le tableau ci-après présente une analyse complète des rejets de ce site.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 77


Chapter 3

Paramètre Concent. Unités


Al 10,7 μg/l
Aliphatiques <0,1 mg/l
Aromatiques <0,2 mg/l
As 0,59 μg/l
Ba 31,35 μg/l
Ca 160,7 mg/l
Cd 0,009 μg/l
Cl 123,8 mg/l
Co 0,18 μg/l
Cr 0,049 μg/l
Cu 1,79 μg/l
F 1,71 mg/l
Fe 0,049 mg/l
HCO3 1,10 mmol
Hg <0,002 μg/l
K 35,1 mg/l
Conductivité 139,7 mS/m
Mg 20,05 mg/l
Mn 32,36 μg/l
Mo 53,94 mg/l
Na 80,37 mg/l
Ni 0,92 μg/l
NO3-N 11,33 mg/l
P 25,54 μg/l
Pb 0,0429 μg/l
pH 8,03
S 141,1 mg/l
Si 3,684 mg/l
SO4 431,2 mg/l
Sr 551,1 μg/l
Solides en suspension 3,14 mg/l
N total 12,77 mg/l
P total 0,0274 mg/l
Turbidité 1,871 FNU
Zn 0,924 μg/l
Tableau 3.47 : Concentrations moyennes des rejets d'une installation de gestion des résidus de minerai de
fer dans des eaux de surface pour 2001

Depuis les installations de Svappavaara il n'y a normalement aucun déversement direct des
eaux de traitement dans les eaux réceptrices, ou ce déversement n'est que marginal, à
l'exception des infiltrations à travers les digues. Pour l'année 2000, on rapporte qu'un volume
d'environ 130 000 m3 d'eau aurait été déversé pendant la période du 23 mai au 14 juin, à cause
d'un niveau d'eau anormalement élevé dans le bassin de clarification. Des échantillons sont
fréquemment prélevés en quatre points de prélèvement en vue d'étudier la qualité de l'eau en
liaison avec l'installation de gestion des résidus.

La qualité de l'eau dans les bassins de résidus est conforme aux normes suédoises et
européennes relatives à la qualité de l'eau. L'eau des bassins de résidus se déverse dans les
bassins de clarification. L'eau excédentaire du bassin de clarification est utilisée soit comme
eau de traitement soit pour le transport des résidus jusqu'aux digues de retenue. L'eau

78 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

excédentaire de ce cycle se déverse dans les cours d'eau conformément aux autorisations de
rejet. En 2000, environ 80 % de l'eau excédentaire pénétrant dans le bassin de clarification a
été réutilisée dans l'usine de traitement, tandis que 20 % a été évacuée. Le volume évacué s'est
monté à 16,7 m3/min (moyenne annuelle). La qualité de l'eau rejetée dans les cours d'eau
classe celle-ci, selon l'agence suédoise de protection de l'environnement, comme une eau à
faible concentration pour les trois installations de Malmberget et de Kiruna.

Un volume d'environ 6168 m3 d'eau a été déversé de l'installation de Malmberget dans la


rivière. Les eaux rejetées et les eaux réceptrices ont été surveillées et la masse totale des
composants rejetés est estimée sur une base annuelle. L'eau de traitement constitue environ
2 % du débit total de la rivière.

Dans l'un des sites, une étude approfondie de la nappe phréatique a été effectuée pour évaluer
le transport des contaminants depuis l'installation de gestion des stériles jusqu'à un lac voisin.
Quatre puits de surveillance ont été installés à des profondeurs de 2,5 à 3 m et des
échantillons sont prélevés à plusieurs reprises pendant l'été. Cette étude a indiqué que les
quantités de composants transportées depuis l'installation de gestion des stériles par le biais
des eaux souterraines n'étaient que mineures, en raison de la forte capacité neutralisante des
stériles et de la capacité de sorption de l'aquifère.

Erzberg pratique le rejet direct des eaux de drainage provenant des haldes à stériles. Après
30 ans de surveillance des eaux de surface, aucun effet nocif pour la qualité des eaux de
surface n'a été détecté.

3.1.4.5.4 Contamination des sols

Sur les sites de Kiruna et de Malmberget, des échantillons des sols sont prélevés à intervalle
régulier (tous les cinq ans environ). L'objectif est de surveiller toute contamination ayant pour
origine les rejets atmosphériques. L'étude comporte une analyse/évaluation des mousses qui
poussent sur les sols avoisinant (à différentes distances et dans différentes directions) les
installations minières. Les analyses portent plus particulièrement sur les concentrations en
métaux. Les résultats de cette étude sont comparés à ceux des études régionales réalisées par
les autorités compétentes.

Un bilan hydrique a été calculé pour le système de digues de retenue, y compris :



les précipitations directes


les eaux de ruissellement de surface


les rejets d'eau de traitement


l'eau de traitement rétropompée


l'évaporation


les rejets dans le réseau hydrographique
le rechargement de la nappe phréatique et la percolation à travers les digues.

A partir de ce bilan, on estime à 2 m3/min le débit d'écoulement dans la nappe phréatique du


système de digues/bassins de résidus. Il existe toutefois une incertitude relativement
importante concernant ce chiffre, du fait que plusieurs paramètres ne sont pas mesurables et
doivent donc être estimés.

Il n'existe aucune étude de la nappe phréatique permettant d'évaluer les effets de son
rechargement par l'IGR. En revanche, la qualité des eaux des bassins de résidus/de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 79


Chapter 3

clarification est régulièrement surveillée, et on considère qu'elle présente de faibles


concentrations. Une contamination de la nappe phréatique par le système de digues de retenue
est peu probable.

Aucune étude n'a été réalisée pour évaluer directement la possibilité d'une contamination des
sols par les installations de gestion des stériles. La lixiviation de ces haldes est faible, à
l'exception essentiellement des nitrates et de quantités plus faibles de sulfates. On considère
que mis à part la surveillance des particules en suspension dans l'air et l'étude de la végétation,
qui sont actualisées tous les cinq ans, il n'est pas nécessaire d'étudier la contamination des sols
par l'installation de gestion des stériles.

3.1.4.5.5 Consommation énergétique

Un site a fait état d'une consommation unitaire de gasoil pour le transport des stériles :
0,18 litre/tonne (moyenne 2001).

3.1.5 Manganèse

Dans cette partie sont présentées uniquement des données relatives à la mine hongroise
d'Úrkút.

3.1.5.1 Minéralogie et techniques minières

La pyrolusite (MnO2) est le minéral de manganèse le plus répandu, et c'est un minerai


important. Le terme anglais "wad" s'emploie dans le contexte minier pour désigner des
minerais qui sont un mélange de plusieurs oxydes de manganèse, notamment la pyrolusite, le
psilomélane et d'autres plus difficiles à distinguer. La pyrolusite est un produit d'oxydation de
minéraux de manganèse altérés, et elle se forme également à partir de dépôts marécageux
d'eau salée ou d'eau douce stagnante et peu profonde. Des minéraux comme la rhodochrosite,
la rhodonite et l'hausmannite sont souvent remplacés par de la pyrolusite [37, Mineralgallery,
2002].

3.1.5.2 Gestion des résidus

Sur les multiples occurrences du manganèse en Hongrie, une seule mine est aujourd'hui en
activité. Il s'agit d'Úrkút, où l'extraction a commencé en 1917. La mine à ciel ouvert a
fonctionné jusqu'en 1930 mais depuis 1935, le minerai est extrait sous terre. La méthode
d'exploitation employée est l'exploitation par chambres et piliers associée au foudroyage par
sous-étage.

Jusque dans les années 1970, le minerai d'oxyde de manganèse était transformé dans une
usine de traitement du minerai. Les boues riches en Mn (12 % de Mn et 17 % de Fe) ont
longtemps été évacuées à proximité de la mine (2,5 millions de tonnes). Aujourd'hui, le
minerai est simplement concassé à des granulométries inférieures à 10 mm et vendu
directement à un seul utilisateur final, l'aciérie de Dunaferr située à Dunaújváros. Il n'y a pas
de production de résidus.

Les faibles quantités de stériles produites servent à remblayer la mine à ciel ouvert voisine,
déclassée.
80 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 3

3.1.6 Métaux précieux (or et argent)

La liste ci-après recense les exploitations minières actuelles de l'or en Europe.

Site Pays
Baia Mare Roumanie
Bergama-Ovacik Turquie
Boliden, Bjoerkdal Suède
Orivesi Finlande
Río Narcea, Filón Sur Espagne
Salsigne France
Sardaigne Italie
Tableau 3.48 : Liste des producteurs d'or européens actuels connus/rapportés à ce jour

Parmi les sites recensés dans le tableau ci-dessus, ceux d'Orivesi, de Río Narcea, de Boliden
et de Bergama-Ovacik ont communiqué des informations pour le présent chapitre.

3.1.6.1 Minéralogie et techniques minières

L'or et l'argent diffèrent considérablement dans la manière dont se présentent les gisements.
L'argent est intégralement exploité comme sous-produit d'une minéralisation de métaux
communs ou d'une minéralisation aurifère et par conséquent, n'est pas spécifiquement
mentionné dans le présent chapitre. L'or se présente sous forme d'or libre ou sous forme d'or
sulfuré.

Sur les sites d'exploitation de métaux précieux, divers environnements géologiques et


caractéristiques minéralogiques sont représentés :

• minerais sulfurés complexes où Cu, Zn et Pb sont complémentaires, voire constituent les


principaux minéraux de valeur (Boliden)
minéralisations sulfurées contenant de la pyrite, de l'arsénopyrite, de la galène et de la
sphalérite, où l'or est présent en quantité inframicroscopique (<1 μm) et finement dispersé


dans les trames de pyrite et d'arsénopyrite (or réfractaire) (Olympias Gold)
quartz épithermal à faible sulfuration et filons bréchiques dans la roche mère andésitique


(mine d'or d'Ovacik)
roches volcaniques fortement altérées : quartz, séricite et roches ou schistes riches en


andalousite (Orivesi)


or natif avec sulfures de cuivre dans du skarn et du jaspe bréchique (Río Narcea)
gossan (Filón Sur).

Ces différentes minéralogies nécessitent l'utilisation de techniques d'extraction et de


traitement du minerai différentes pour obtenir une récupération optimale de l'or. L'exploitation
se fait sous terre (avec ou sans remblayage) et dans des mines à ciel ouvert. Il est prévu, dans
deux cas, que les mines à ciel ouvert deviendront au fil de temps des mines souterraines. Il
existe plusieurs exemples dans lesquels l'or est extrait d'un flux de résidus provenant d'une
usine de traitement de minerais de métaux communs (Boliden) ou d'anciennes haldes à
stériles (Filón Sur) et de bassins de résidus (c’est-à-dire Baia Mare).

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 81


Chapter 3

3.1.6.2 Traitement du minerai

Différentes techniques de traitement du minerai sont utilisées, principalement du fait que telle
ou telle technique convient à telle ou telle minéralogie. Selon la manière dont se présente l'or
dans le minerai, il peut être nécessaire d'utiliser différentes méthodes pour libérer l'or afin de
pouvoir l'extraire. Dans nombre de cas, l'or pourra être récupéré dans le concentré de cuivre et
séparé ensuite du cuivre par un procédé de fusion. L'or natif peut être concentré et récupéré
par gravimétrie. Sous sa forme d'oxyde, l'or peut être directement lixivié au cyanure. Pour l'or
réfractaire, une oxydation, en l'occurrence une biooxydation, peut être nécessaire pour libérer
l'or et le rendre accessible à la lixiviation au cyanure.

3.1.6.2.1 Fragmentation

Toutes les exploitations ont ceci de commun qu'il faut concasser et broyer le minerai pour
pouvoir libérer l'or. Dans certains cas, cette opération s'effectue lors de la récupération
antérieure des métaux communs. Pour la lixiviation en cuve, il faut une granulométrie plus
fine pour permettre un temps de séjour relativement court dans les cuves de lixiviation. La
lixiviation en tas autorise une granulométrie plus grossière, le temps de lixiviation étant
beaucoup plus long. Pour la lixiviation en tas, une granulométrie relativement grossière (voire
des conglomérats) est souhaitable, pour permettre l'afflux d'oxygène et assurer une
perméabilité suffisamment élevée des matériaux en tas.

Comme matériel de fragmentation, on utilise différents types de concasseurs ainsi que


différents types de broyeurs, notamment les broyeurs à sec semi-autogènes, les broyeurs à
boulets, les broyeurs autogènes, etc.

La mine d'Orivesi utilise le matériel suivant pour le procédé de fragmentation :

• concassage en trois temps avec un concasseur à mâchoires, un concasseur giratoire et un

• broyage en deux temps avec un broyeur à barres (3,2 X 4,5) et un broyeur à boulets (3,2 X
concasseur à cône

• classement par hydrocyclones.


4,5)

[59, Himmi, 2002]

Le circuit de fragmentation de Boliden est décrit à la Section 3.1.2.2.1 Les circuits de broyage
sont tous deux équipés de cônes Reichert, de spirales et d'une table à secousses pour la
séparation gravimétrique de l'or.

Pour les opérations de lixiviation en cuve, il faut généralement parvenir à une granulométrie
de 50 à 80 % inférieure à 45 µm voire dans certains cas, si l'or est dispersé de manière
extrêmement fine, inférieure à 40 µm pour permettre une libération optimale.
[50, Au group, 2002]

3.1.6.2.2 Séparation

Les méthodes de traitement du minerai les plus courantes sont les suivantes :

• la flottation, où l'or se fixe principalement au concentré de cuivre (l'or étant récupéré à


partir du concentré lors du procédé de fusion)

82 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

• la séparation en milieu dense pour les gros morceaux, à l'aide de séparateurs à tambour et


de cribles d'égouttage


les séparateurs à cône et les séparateurs magnétiques à haute intensité pour les fines
les cônes Reichert, les spirales et les tables à secousses pour la séparation gravimétrique
de l'or.

Le schéma de la figure ci-après illustre un exemple d'usine de traitement du minerai. Cette


usine, avec un rendement relativement faible de 35 t/h, produit un concentré contenant
125 g d'or par tonne. La lixiviation d'une partie du concentré d'or permet de réduire la teneur
en impuretés (Tellure (Te) et Bismuth (Bi)). Cette étape est destinée à séparer le bismuth et le
tellurium du concentré par dissolution. Les résidus de ce procédé sont amenés dans un fossé
séparé, situé dans l'ancienne IGR (utilisée lors de la phase d'exploitation du nickel). L'eau du
procédé de lixiviation étant acide, on lui ajoute de la chaux pour la neutraliser. Le bismuth est
précipité à cette occasion, mais la plus grande partie du tellurium reste en solution. Le procédé
de lixiviation n'est employé que lorsque c'est nécessaire, en fonction des caractéristiques du
minerai. Le fossé n'ayant pas de déversoir, l'eau s'évapore et filtre à travers les anciens
résidus. Selon les analyses des eaux de percolation à l'extérieur de la zone de l'IGR, aucune
concentration importante de tellurium n'a été rapportée. Aujourd'hui, le procédé de lixiviation
n'est plus utilisé, car la qualité du minerai a évolué et le bismuth et le tellurium ne posent plus
de problème.

Figure 3.34 : Schéma de traitement d'un exemple de circuit de traitement de minerai d'or
[59, Himmi, 2002]

La lixiviation de l'or se déroule de la manière suivante :

• lixiviation au cyanure dans des cuves, par la méthode "Carbon-In-Pulp" (CIP) (par


exemple dans la mine d'or d'Ovacik)
lixiviation au cyanure dans des cuves, par la méthode "Carbon-In-Leach" (CIL) (par
exemple à Boliden et à Río Narcea)

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 83


Chapter 3

• biooxydation et oxydation sous pression, suivies d'une lixiviation au cyanure par la


méthode CIL (tous les procédés se font dans des cuves fermées) (par exemple dans le


projet aurifère d'Olympias)
lixiviation en tas par solution cyanurée, suivie d'un procédé de Merrill-Crowe où l'or est
précipité sur de la poudre de zinc (par exemple à Filón Sur).

Les procédés de lixiviation susmentionnés nécessitent tous un traitement complémentaire


permettant l'obtention d'un produit commercialisable, à savoir le transfert de l'or et de l'argent
du charbon activé vers un métal aurifère contenant de l'or et de l'argent. Une installation
complète de lixiviation de l'or en cuve comporte les phases principales suivantes :



lixiviation au cyanure (procédé CIL ou procédé CIP)


raffinage de l'or (élution, électrorécupération, fusion et production de métal aurifère)


destruction du cyanure (par exemple par oxydation)
préparation des réactifs (chaux et cyanure de sodium).

La figure ci-après illustre de façon schématique une installation complète. Celle-ci (Boliden),
mise en service en 2001, récupère l'or et l'argent du flux de résidus produits par une usine de
traitement de minerais de métaux communs. Ce système est conçu pour un rendement de
800 000 t/an avec une production d'or de 850 kg/an. Le taux de récupération est d'environ
80 % de l'or. La récupération de l'or a augmenté de 50 % après la mise en place du procédé de
lixiviation de l'or.

84 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 3

Figure 3.35 : Illustration schématique du procédé CIL


[50, Au group, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 85


Chapitre 4

Dans tous les sites qui pratiquent la lixiviation en cuve, les résidus boueux subissent une
détoxification avant d'être évacués dans le bassin de résidus.

3.1.6.3 Gestion des résidus

3.1.6.3.1 Caractéristiques des résidus

Les résidus non traités provenant du traitement du minerai d'or au cyanure contiennent
différents composés, selon le procédé utilisé, le type de minerai, le dosage du cyanure, le
degré d'aération, etc. La composition des résidus va également changer en fonction de
l'évolution du minerai [24, British Columbia CN guide, 1992].

Lors d'un procédé de lixiviation de type CIP/CIL, une petite partie s'échappe dans
l'atmosphère de l'usine de traitement du minerai par volatilisation. Une partie va réagir avec
les autres agents consommateurs de cyanure éventuellement présents dans le minerai, pour
produire des complexes tels que le ferrocyanure, le thiocyanate, le cyanate et des complexes
de cuprocyanure. Lors de la lixiviation, l'or est extrait de la solution par adsorption sur du
charbon, et du cyanure peut être extrait avec lui. Le cyanure non réagi restant, ainsi que des
produits de réaction avec d'autres consommateurs de cyanure, s'évacue avec les résidus. Le
cyanure présent dans les résidus peut subir un traitement d'élimination du cyanure (pour la
plupart des sites européens) ou être laissé tel quel pour s'éliminer par dégradation naturelle
dans le bassin de résidus (norme internationale). Le cyanure qui pénètre dans le circuit
d'adsorption sur charbon est soit réinjecté dans le circuit de lixiviation, soit détruit lors de la
réactivation du charbon dans le four à charbon [24, British Columbia CN guide, 1992].

Le flux de résidus non traités issus d'un procédé de type CIP/CIL est constitué de résidus
boueux comportant des taux élevés de cyanure, de complexes métalliques, de cyanate et de
thiocyanate. Il peut également contenir de l'arsenic et de l'antimoine, selon le type de minerai
et le mode de traitement du minerai.

Il est courant de contrôler régulièrement les autres caractéristiques des matériaux (les
paramètres déterminés varient parfois d'un site à l'autre) et notamment :



la distribution granulométrique


le rapport solide à liquide


les caractéristiques de DA


la minéralogie
la teneur en éléments trace.

Les paramètres susmentionnés servent à déterminer les caractéristiques de lixiviation du


matériau, qui influent de manière importante sur la gestion de l'exploitation et sur le choix de
méthodes de déclassement appropriées pour les résidus. C'est pourquoi tous les sites ayant
recours à la lixiviation en cuve ont pris grand soin d'évaluer les caractéristiques de production
de DA de leurs résidus. L'usine de traitement du minerai de Boliden, avec 18 % de soufre et
une faible teneur en carbonate, doit gérer des résidus susceptibles de produire un DA [50, Au
group, 2002].

A Bergama-Ovacik, une caractérisation détaillée de certains échantillons a montré que les


résidus et les stériles ne produiraient aucun DA, comme l'illustre la figure ci-après.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 45


Chapter 4

Figure 3.36 : Courbe du potentiel acidifiant par rapport au potentiel de neutralisation des échantillons du
site d'Ovacik
[56, Au group, 2002]

Le tableau ci-après montre la moyenne des résultats obtenus sur 99 échantillons.

pH PA* PN* PNN* PN/PA* % S2-


Moyenne de 99 échantillons 7,52 0,47 5,5 5,18 4,67 0,02
*: Equivalent en tonnes de CaCO3 pour 1000 tonnes
PA : Potentiel acidifiant
PN : Potentiel de neutralisation
NNP : Potentiel net de neutralisation
Tableau 3.49 : Potentiel de production d'acide dans la mine d'or d'Ovacık

La région minière de Boliden est constituée de minéralisations de sulfures complexes.


L'exploitation minière de la région a débuté en 1925 et à ce jour, environ 30 mines ont été
exploitées dans cette région. Les résidus du bassin ont donc des caractérisations chimiques et
des propriétés physicochimiques variées. Les caractéristiques des résidus produits aujourd'hui
sont résumées dans les tableaux ci-après. La fraction fine après cyclonage est évacuée dans le
bassin de résidus et la fraction grossière extraite des hydrocyclones est utilisée comme
remblai dans les mines souterraines.

Granulométrie Volume total des résidus Volume évacué des

µm
hydrocyclones dans le bassin
Pourcentage de passant cumulé Pourcentage de passant cumulé
350 100 100
250 99,9 100
180 99,7 100
125 97,8 100
88 93,5 95,6
63 85,9 87,8
45 76,6 78,3
20 53,2 54,4
-20 0 0
Tableau 3.50 : Granulométrie des résidus de la mine de Boliden

46 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

[50, Au group, 2002]

Les résidus ont la composition suivante avant cyclonage et lixiviation au cyanure :



Au : 0,85 g/t


Ag : 24,9 g/t


Cu : 0,10 %


Zn : 0,40 %


Pb : 0,13 %
S : 17,8 %
Plus de la moitié des résidus sont constitués de particules inférieures à 0,002 mm. Les résidus
boueux pompés vers le bassin de résidus contiennent de 20 à 25 % de solides. La masse
volumique des résidus, une fois mis en bassin, est de 1,45 t/m3.
[50, Au group, 2002]

3.1.6.3.2 Méthodes de gestion appliquées

Dans l'usine de lixiviation en tas de Filon Sur, les résidus (le tas de matières lixiviées) sont
laissés sur place et déclassés. Les tas sont construits sur un matelas doté d'un revêtement
synthétique. Le lixiviat, ou "liqueur mère" est récupéré dans un petit bassin avant d'être
pompé jusqu'à l'usine pour précipitation de l'or et de l'argent. Le lixiviat est ensuite pompé
vers un bassin de conditionnement avant d'être réutilisé dans le procédé de lixiviation.
Comme il existe très peu de données à l'heure actuelle permettant d'évaluer la façon dont sont
réalisés et planifiés la gestion des résidus et des stériles et leur déclassement, ces sujets ne
seront pas détaillés à ce stade. Aucune caractérisation des matériaux n'a été rapportée [57,
IGME, 2002].

Tous les autres sites, qui utilisent les méthodes CIL ou CIP pour lixivier l'or en cuves,
produisent des résidus sous forme boueuse qui sont acheminés par pipeline, après destruction
du cyanure, vers des bassins de résidus. Le procédé le plus courant de destruction du cyanure
est le procédé SO2/air. En général, ce traitement permet d'obtenir une concentration totale en
CN inférieure à 1 mg/l dans le flux de résidus traités. Un des sites (Bergama-Ovacik) qui
mesurent les concentrations de cyanure WAD, rapporte des concentrations inférieures à 1
mg/l.
Boliden utilise la fraction grossière des résidus comme remblais dans les mines souterraines.
Ces résidus sont extraits du flux de résidus des hydrocyclones situés en aval de l'installation
de destruction du cyanure. Les résidus utilisés comme remblais sont également analysés afin
que soit déterminée leur teneur totale en cyanure (généralement inférieure à 1 mg/l).

La moitié des sites utilisent des bassins de résidus pourvus d'un revêtement étanche et l'autre
moitié utilise des bassins de résidus sans revêtement. Différents types de digues sont utilisés
pour contenir ces bassins.

Dans la mine d'or de Bergama-Ovacik, qui produit 0,3 million de tonnes/an de minerai, les
résidus sont gérés dans un bassin d'une capacité de 1,6 Mm3 pourvu d'un enrochement aval de
30 m de hauteur et d'un système de revêtement composite géomembrane-argile. Comme
expliqué précédemment, les résidus subissent un traitement de destruction du cyanure et de
précipitation des métaux lourds par oxydation au SO2 suivi d'un traitement au sulfate ferrique
[56, Au group, 2002].
Un schéma conceptuel de l'IGR est présenté ci-après :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 47


Chapter 4

Figure 3.37 : Schéma en coupe du bassin de résidus d'Ovacik


[56, Au group, 2002]

Il est à noter que le fond du bassin, ainsi que la face aval de l'endiguement amont et la face
amont de l'endiguement aval sont étanches.

Le bassin de résidus étanche est situé en vallée, à moins de deux cents mètres des installations
de traitement. Les matériaux de construction des digues en enrochement (principalement des
andésites) proviennent de l'excavation des morts-terrains de la mine à ciel ouvert. La région
est une zone aride où l'évaporation est en grande partie responsable du déficit en eau du bassin
pendant la saison d'été. L'IGR a été conçue comme une unité de type "zéro évacuation" où
l'eau du bassin est remise en circulation pendant l'exploitation de la mine. En raison de la
faible concentration en cyanure dans le bassin (inférieure à 1 mg/l WAD), la volatilisation de
HCN est négligeable. Les études géotechniques et sismologiques réalisées dans la zone de
l'IGR avant et après sa construction ont révélé la présence d'un environnement propice aux
digues en enrochement et à la stabilité des réservoirs. Les endiguements ont été réalisés selon
un modèle de digue classique.

La couche arable a été raclée et stockée sur place pour une utilisation future lors de la
réhabilitation du site. Lors de la fermeture du bassin, les résidus seront asséchés et le sommet
sera recouvert de roche et de terre puis reverdi.

Lors du choix de l'emplacement de l'IGR, les principaux éléments pris en compte ont été les
suivants :



perturbations réduites au minimum pour le paysage et les sols


proximité avec l'usine de traitement
utilisation efficace des morts-terrains et des stériles dans les digues afin de réduire


l'empreinte


stockage de la couche arable en vue d'une couverture végétale lors de la fermeture


destruction du cyanure et précipitation des métaux lourds pour les résidus


réutilisation de l'eau de traitement dans le procédé
aucune évacuation d'eau par l'IGR.

La politique de l'entreprise a consisté à choisir des digues de retenue de type à enrochement


pour leur stabilité améliorée et leur facilité d'entretien (par opposition à l'utilisation des
résidus grossiers). Le système de revêtement composite argile-géomembrane a été choisi pour
obtenir un confinement efficace et pour accélérer les processus réglementaires d'approbation
et de délivrance des autorisations.

48 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Du point de vue géotechnique, les digues ont été conçues pour résister à une accélération
horizontale de 0,6 g en cas de tremblement de terre. Lors de l'opération consistant à déposer
les morts-terrains et les stériles sur le talus aval de la digue principale, la pente a été modifiée
de moins de 10˚, ce qui a augmenté le coefficient de sécurité de la digue à 2,23, par rapport au
coefficient de 1,2 généralement appliqué dans le monde aux barrages de retenue d'eau.

Le fond du bassin de résidus est couvert d'un système de revêtement composite constitué de
50 cm d'argile compactée, recouverte d'une géomembrane de polyéthylène haute densité
(PEHD) de 1,5 mm d'épaisseur, de 20 cm d'une autre couche d'argile compactée et d'une
couche filtrante de gravier de 20 cm. Des tuyaux de drainage ont été placés dans la couche
filtrante pour drainer l'eau vers la structure de décantation. La figure ci-après montre
l'architecture du système de revêtement composite.
[56, Au group, 2002]

Figure 3.38 : Architecture du revêtement composite du site d'Ovacik


[56, Au group, 2002]

Le dépôt des résidus se fait par des pipelines qui se déversent dans la zone du bassin à
proximité de l'endiguement aval. Pendant l'exploitation de la mine, une hauteur minimum de
2 m de franc-bord est prévue dans la structure de l'IGR.

La structure de l'IGR inclut une retenue des eaux de ruissellement de surface derrière la digue
amont et un canal de dérivation pour les eaux de débordement excédentaires (pour des
conditions de crue centennale).

L'usine de traitement des minerais de métaux communs de Boliden a reçu au total 1,58
million de tonnes de minerai en provenance de cinq mines différentes mines en 2001 pour
produire des concentrés de cuivre, de plomb et de zinc. L'or brut est également extrait à l'aide
de tables à secousses. Selon le type minerai, une partie des résidus produits (environ 50 %)
subit un traitement complémentaire dans l'usine de lixiviation de l'or. Cette dernière a produit
0,8 million de tonnes de résidus en 2001.

Sur ces cinq mines, quatre sont des mines souterraines et une est une mine à ciel ouvert. Les
mines souterraines utilisent la fraction grossière (>125 µm) des résidus comme remblais. La
quantité de résidus utilisés pour le remblayage dépend du niveau de production des mines et
du stade de production. Lors des travaux préparatoires effectués dans les mines, des volumes
importants de résidus sont produits et utilisés comme remblais. Il est à noter qu'environ 33 %
du minerai provient d'une mine à ciel ouvert, où aucun remblayage n'est effectué pendant
l'exploitation. Si l'on soustrait ce volume de minerai, le pourcentage de remblayage est proche
de 50 %.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 49


Chapter 4

Les résidus qui ne servent pas de remblai sont envoyés dans le bassin de résidus qui est utilisé
depuis les années 1950. Auparavant, la région comportait un lac. Le volume de résidus dans le
bassin se monte aujourd'hui à environ 16 Mm3 et couvre une superficie de 260 ha. D'après les
niveaux d'exploitation actuels, le bassin de résidus existant peut servir encore quatre ou cinq
ans. Les résidus sont pompés jusqu'au bassin et déversés au niveau de plusieurs points de
déversement pour permettre un remplissage uniforme du bassin.

Les résidus sont retenus dans le bassin grâce à cinq digues. Une autre digue a également été
construite en aval du bassin de résidus, pour couper le débit sortant naturel des lacs et créer un
volume de clarification supplémentaire. La superficie du bassin est actuellement de 260 ha et
après élévation d'une digue à l'été 2002, cette superficie se montera à 280 ha.

La zone de captage du bassin de résidus couvre 8 km2. L'afflux des eaux de ruissellement de
surface a été estimé à 1 Mm3 au cours d'une année sèche et à 3 Mm3 au cours d'une année
normale. Le bassin reçoit environ 4,5 Mm3/an d'eau de traitement en provenance de l'usine de
traitement du minerai.

Le bassin de résidus est à environ 3 km de l'usine de concentration. Les résidus sont pompés
par l'intermédiaire de deux pipelines séparés, l'un au nord et l'autre au sud du bassin. En aval
du bassin, de la chaux éteinte est ajoutée à l'eau d'évacuation pour augmenter son pH à 10 -
11. L'eau du bassin est intégralement déversée dans les cours d'eau situés en aval. Il n'y pour
l'heure aucune recirculation des eaux de traitement.

Des échantillons d'eau sont prélevés à intervalle régulier à des fins de surveillance de la
qualité de l'eau, conformément à un programme de contrôle. Les prélèvements se font à la fois
en amont et en aval du bassin de résidus, ainsi qu'autour de la zone industrielle. L'analyse
comporte une analyse du flux et des échantillons d'eaux souterraines.

Les digues ont été érigées en 1979 initialement à une hauteur de +216,2 m sur le modèle d'une
digue de type longitudinal avec une partie centrale verticale imperméable et des remblais de
soutènement à la fois côté amont et côté aval de la digue. En 1995, la digue a été surélevée à
+220 m sur le modèle descendant (voir figure). Une élévation définitive à +225 m est en cours
et doit être finalisée en 2002. Un canal d'évacuation aménagé dans le sol naturel remplacera la
tour de décantation actuelle.
[50, Au group, 2002]

50 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.39 : Vue en coupe transversale de la digue du site de Boliden


[50, Au group, 2002]

Toutes les eaux de drainage qui s'écoulent à travers et sous les digues sont collectées dans un
fossé de captage et acheminées dans le bassin de clarification. Les eaux de drainage qui
s'écoulent à travers et sous les autres digues sont réinjectées dans le bassin.
[50, Au group, 2002]

La zone de gestion des résidus de la mine d'Orivesi est constituée de deux bassins de résidus.
Les résidus de traitement sont pompés vers le premier bassin (37 ha), où les matières solides
se décantent et l'eau clarifiée est acheminée vers l'avant depuis l'autre extrémité du bassin. Le
second bassin (14 ha) sert à stocker l'eau clarifiée. L'eau est réutilisée dans le procédé et seule
l'eau excédentaire est acheminée jusqu'au réseau hydrographique. Les digues de départ ont été
constituées de moraine. Les résidus sont déversés par des tuyaux d'un premier côté du premier
bassin et l'eau clarifiée est acheminée vers l'avant depuis l'autre côté.

Les digues du bassin de clarification sont constituées de moraine et revêtues de débris


rocheux et de gravier grossier pour empêcher l'érosion. La zone de gestion des résidus a été
conçue au début des années 1970 et à cette époque, aucun plan aucun plan de fermeture ou
d'entretien après fermeture n'avait été envisagé. Le bassin de résidus ne sert toutefois que de
façon occasionnelle, lorsque les résidus ne sont pas déposés dans l'ancienne mine souterraine
de nickel, épuisée.
[59, Himmi, 2002]

Le système est illustré de manière schématique ci-après.

Figure 3.40 : Illustration schématique du traitement des résidus et des effluents à la mine d'Orivesi
[59, Himmi, 2002]

La digue de base du bassin de résidus a été construite en moraine et il existe un système de


captage à l'extérieur de la digue pour capter les eaux de percolation. Les élévations

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 51


Chapter 4

nécessaires des digues sont réalisées avec de la moraine pour la partie centrale et des résidus
pour les remblais de soutènement.

A l'origine, l'IGR a été construite pour une exploitation minière de nickel. Au bout de 20 ans
d'activité, la mine de nickel a été fermée, mais l'usine de traitement sert depuis cette époque
pour le traitement du minerai d'or de la mine d'Orivesi située à 85 km de l'usine. La distance
entre l'usine de traitement et la zone de gestion des résidus est d'environ 500 m. La distance
entre la zone des résidus et la rivière est d'environ 600 m. La région environnante n'est pas
utilisée à des fins agricoles, mais l'habitation la plus proche n'est qu'à 200 m de la zone des
résidus. L'exploitant ne considère pas que les poussières émanant de la gestion des résidus
posent problème, car les matériaux situés à la surface de cette zone ont formé une couche
dure. Les eaux de drainage sont collectées par un système de fossé et acheminées directement
dans une rivière car, selon l'exploitant, elles ne présentent pas de contamination
"significative".
[59, Himmi, 2002]

A Río Narcea, les résidus sont déposés dans un bassin de résidus étanche après destruction du
cyanure. Le volume actuel du dépôt est de 2,4 Mm3 et le bassin est continuellement surélevé
conformément aux exigences. Les digues sont faites d'argile compactée et d'un remblai de
soutènement en stériles. Le bassin comporte un système de revêtement composite
imperméable composé d'argile compactée et d'un revêtement de 1 mm en PEHD. Le bassin
est entouré de canaux destinés à détourner les eaux de ruissellement de surface. Les eaux de
ruissellement de surface collectées sont détournées vers trois bassins de sédimentation pour
être clarifiées avant d'être évacuées [58, IGME, 2002].

3.1.6.3.3 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

Sur le site de Bergama-Ovacik, une évaluation complète des risques a été effectuée ainsi que
des calculs de stabilité, et la conception a été réalisée par des experts externes. Comme
expliqué précédemment, la conception vise à assurer la stabilité statique, la stabilité aux
charges sismiques, aux événements de crues et à tout autre paramètre détecté lors de
l'évaluation des risques.

L'installation de gestion des résidus fait l'objet d'une surveillance journalière à des fins de
surveillance environnementale et d'intégrité structurelle. Le site est systématiquement audité
dans le cadre de la politique environnementale de la maison mère et un rapport sur le système
de gestion environnementale de la mine d'or Ovacik est rédigé. La mine fera l'objet d'un
programme d'audit interne annuel réalisé par le biais du procédé d'évaluation de la société afin
d'évaluer l'efficacité des systèmes de gestion environnementale et le niveau de performance
environnementale de l'exploitation. Un audit externe par un groupe d'expertise indépendant a
été effectué lors des essais d'exploitation.

De même, des plans de gestion concernant d'autres questions comme l'hygiène et la sécurité,
le stockage des résidus, la fermeture et la réhabilitation de la mine, les interventions en cas
d'urgence et les relations avec la municipalité sont en place.
[56, Au group, 2002]

Le bassin de résidus du site de Boliden est géré conformément à un manuel d'exploitation, de


surveillance et d'entretien (voir Section 4.2.3.1) conçu selon les consignes de sécurité des
digues élaborées par l'association suédoise des exploitants de centrales hydroélectriques
(RIDAS). En 1997, lorsque Boliden a lancé un projet de sécurité des digues pour les digues de
retenue, il a été décidé d'utiliser RIDAS comme guide lorsque ce dernier pouvait s'appliquer

52 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

aux digues de retenue. Des modifications pourraient être effectuées si nécessaire, plutôt que
d'élaborer de nouvelles consignes pour les digues de retenue. D'autres sociétés minières ont
suivi la même voie [50, Au group, 2002].

A la mine d'Orivesi, l'installation de gestion des résidus est inspectée quotidiennement, dans
le cadre des opérations d'exploitation systématiques du site. Aucune évaluation formelle des
risques n'a été effectuée. En revanche, la digue fait l'objet d'audits annuels réalisés par des
experts indépendants et elle est auditée tous les cinq ans par les autorités compétentes. Les
commentaires sont consignés dans le document de sécurité des digues, document qui est
obligatoire pour tous les types similaires de gestion des résidus depuis le milieu des années
1980.

Lors de la phase de construction de l'installation de gestion des résidus, les caractéristiques du


sol ont été étudiées. Le système est conçu de telle sorte que la surface de l'eau dans la zone
des résidus puisse être maintenue en équilibre et que l'excédent des eaux pluviales puisse être
éliminé de manière contrôlée. Aucun instrument n'a été installé pour surveiller le niveau
phréatique dans le corps de la digue. Il n'existe pas de plan d'urgence documenté. Il n'est pas
certain que l'impact environnemental du remblayage des résidus ait été évalué.
[59, Himmi, 2002]

A Río Narcea, les digues sont contrôlées à l'aide de piézomètres et de clinomètres. Le bassin
de résidus fait l'objet d'audits réguliers effectués par des experts externes. Une évaluation des
risques a été effectuée [58, IGME, 2002].

3.1.6.3.4 Fermeture et entretien après fermeture

A la mine de Bergama-Ovacik, la réhabilitation se fera, dans la mesure du possible, de


manière concomitante avec l'exploitation. La couche arable évacuée lors de la construction est
conservée sur place pour une réhabilitation ultérieure. Un plan conceptuel de fermeture et de
réhabilitation a été élaboré et sera révisé annuellement pendant l'exploitation. A la fermeture
de la mine, la zone du bassin de résidus sera tout d'abord recouverte de roche, de gravier,
d'argile et de terre végétale puis replantée d'arbres. Avant l'exploitation de la mine, une
garantie d'assurance financière a été souscrite auprès des autorités compétentes pour assurer la
réhabilitation et la fermeture conformément au protocole d'autorisation d'exploitation [56, Au
group, 2002].

A Boliden, une solution de couverture d'eau a été choisie pour la fermeture du bassin de
résidus. Les digues entourant le bassin de résidus ont été surélevées à leur hauteur définitive.
Le bassin sera rempli dans un délai de cinq ans, après quoi il sera immergé conformément aux
autorisations actuelles. Outre l'immersion de la surface ouverte des résidus, les pentes des
digues seront modifiées à 1:3, les talus recouverts et reverdis, des déversoirs stables à long
terme seront mis en place et des brise-lames seront construits en eau peu profonde pour
empêcher la remise en suspension des résidus sous l'action des vagues. Toutes les digues
bénéficieront d'une protection supplémentaire contre l'érosion, stable à long terme. Un
rétropompage des eaux d'infiltration sera effectué jusqu'à ce que la qualité de l'eau se soit
suffisamment améliorée pour permettre son évacuation directe. Le traitement de l'eau se fera
par chaulage direct au niveau du déversoir pendant la même période, prévue pour durer moins
de 8 ans.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 53


Chapter 4

La couverture d'eau comme méthode de déclassement s'utilise sur plusieurs sites de Boliden.
La couverture d'eau établie en 1991 à Stekenjokk a fait l'objet d'une surveillance étroite avec
des suivis détaillés, qui a montré de très bons résultats.

Une autre technique de déclassement actuellement à l'étude est l'établissement d'une zone
humide. Elle permettrait un niveau de sable plus élevé dans le bassin (une meilleure utilisation
du bassin actuel), une quantité d'eau moindre stockée dans le bassin (moins de risque) et une
couverture organique autogène et consommatrice d'oxygène sur le dessus des résidus.

Boliden tente également une autre méthode appelée "saturation d'eau" ou "élévation du niveau
des eaux souterraines", qui peut essentiellement s'appliquer lorsque le niveau naturel des eaux
souterraines dans les résidus est très bas. En appliquant une simple couverture de terre, le
niveau des eaux souterraines peut alors être élevé pour recouvrir définitivement les résidus et
supprimer l'oxydation des sulfures (voir Section 4.2.4).
[50, Au group, 2002]

A Orivesi, un plan de fermeture et d'entretien après fermeture a été récemment mis en place,
concernant le site de la mine et la zone industrielle. Seul un plan préliminaire a été établi en ce
qui concerne la zone de gestion des résidus. L'idée maîtresse est de recouvrir les anciens
résidus issus du traitement du nickel par les résidus issus du traitement de l'or. Une somme
totale de 0,6 million d'euros a été réservée pour la fermeture [59, Himmi, 2002].

A Río Narcea, le bassin de résidus sera asséché et recouvert avec de la terre qui a été
provisoirement stockée au bord du bassin. Il y aura reverdissement et la zone sera rendue à
l'utilisation originelle des sols (pâturage). Les eaux interstitielles, dont les concentrations en
cyanure WAD sont inférieures à 1 mg/l, seront captées par le biais des drains souterrains
installés dans le bassin et analysées avant d'être évacuées.

3.1.6.4 Gestion des stériles

A la mine d'or de Bergama-Ovacik, les morts-terrains et les stériles sont des andésites qui
sont actuellement utilisées comme remblais rocheux sur le côté aval de la digue de l'IGR. Aux
stades ultérieurs de la mine, les stériles proviendront des travaux souterrains (couloirs,
galeries d'avancement etc.) et ces matériaux serviront de remblai dans les vides souterrains.

Des analyses du potentiel de DA et des propriétés géotechniques ont été réalisées sur les
stériles. Ces analyses ont révélé que les stériles étaient dépourvus de potentiel de DA et que
leurs propriétés leur permettaient d'être utilisés dans la construction de la digue en
enrochement et des structures de retenue. Le potentiel non acidifiant des stériles a permis à
l'exploitant d'utiliser ces matériaux dans la structure de retenue de l'IGR tout en assurant une
utilisation optimale de la superficie de stockage nécessaire au niveau de l'usine. Les stériles
sont acheminés par camion depuis la mine à ciel ouvert, déposés sur le talus aval de la digue
de l'IGR, répartis uniformément et compactés avec de l'argile.

En raison de la nature des stériles, il n'existe aucun risque pour l'environnement lié à l'unité de
décharge de stériles de la mine d'or d'Ovacik (selon une évaluation probabiliste des risques
effectuée par un consultant indépendant).
[56, Au group, 2002]

A Boliden, les stériles sont produits dans les cinq mines qui alimentent en minerai l'usine de
traitement du minerai. Ces mines étant principalement des mines de métaux communs, cette

54 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

gestion des stériles est décrite dans la section relative aux métaux communs (voir Section
3.1.2.4) [50, Au group, 2002].

A Filón Sur, 0,1 million de tonnes/an de stériles sont produites. Il n'existe aucune information
concernant leur mode de traitement, ni aucune information sur les caractéristiques de ces
matériaux [57, IGME, 2002].

Orivesi utilise la totalité de ses stériles comme remblai dans les exploitations souterraines.
Aucun stérile n'est hissé à la surface [59, Himmi, 2002].

A Río Narcea, six millions de tonnes de stériles ont été produites en 2001. Environ
20 millions de tonnes de stériles sont conservées sur place, dans des haldes à stériles. La terre
végétale est stockée séparément de manière à pouvoir être utilisée lors de la remise en état du
site. Les stériles issus de la production minière serviront à remblayer les fosses épuisées au fur
et à mesure de l'avancement progressif de la production. La halde à stériles d'origine, issue de
la mine à ciel ouvert d'origine, sera déclassée in situ. Les stériles sont principalement
constitués de silicates (granit et grès) et de différents carbonates (calcaire) [58, IGME, 2002].

3.1.6.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

Outre le contrôle habituel de la santé et de la sécurité au travail, un programme de


surveillance de l'environnement a été établi à la mine de Bergama-Ovacik. Un comité de
surveillance officiel affecté par le gouvernement turc effectue un échantillonnage de
vérification. Les données de surveillance environnementale sont compilées dans des rapports
mensuels et soumises aux autorités compétentes. Elles sont également accessibles au grand
public par divers moyens, y compris la presse nationale et autres rapports publics. Les lieux
d'échantillonnage environnemental sont présentés sur la figure ci-après. Les données
collectées pour la surveillance périodique de l'environnement sont les suivantes :



niveaux de poussière, bruit et vibration
cyanure WAD dans les eaux de résidus quittant l'unité de détoxification et à l'entrée d'eau


provenant du bassin de résidus


métaux lourds (As, Sb, Cd, Hg, Cu, Pb, Zn, Cr) dans l'eau des résidus
indicateur de la qualité de l'eau, y compris du cyanure WAD sur les six puits de


surveillance des eaux souterraines situés vers le bas de la digue des résidus
mesures HCN à divers emplacements de la mine, y compris la zone du bassin de résidus.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 55


Chapter 4

Figure 3.42: Emplacements de surveillance de l'environnement sur le site Ovacik


[50, AU group, 2002]

Le programme de contrôle suivi à l'usine de traitement du minerai de Boliden comprend :

• la surveillance de la surface (nombreux points de surveillance avec fréquence variable) et


des eaux souterraines (17 puits de surveillance avec échantillonnage mensuel)


rejets atmosphériques (poussière et gaz)
surveillance de destruction au cyanure (en divers points. La décharge de l'usine de
destruction au cyanure vers le bassin des résidus est échantillonnée six fois par jour et la


décharge du bassin de résidus de façon quotidienne)


contrôle du bruit et des vibrations
enquêtes sur le récepteur.

Les données de surveillance de l'environnement sont compilées en rapports mensuels et


soumises aux autorités administratives et partagées avec le grand public par divers biais, y
compris un groupe de référence local qui se rencontre régulièrement sur le site pour discuter
de questions préoccupantes et à des fins d'information générale.

3.1.6.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

Le système de critères de conception et de gestion du bassin de résidus de Bergama-Ovacik


est défini pour une évacuation d'eau "zéro" vers les milieux environnementaux de réception.
Ceci est possible lorsque l'exploitation est une consommatrice nette d'eau (en raison de
conditions climatiques arides) et réutilise l'ensemble de l'eau du bassin des résidus dans le
traitement. Les chutes de pluie et évaporations annuelles moyennes de la zone sont
respectivement de 728 et 2313 mm (c'est-à-dire que le bilan hydrique est négatif).

La zone de captage au niveau de la digue de gradient élevé est d'environ 0,6 km2. Un débit de
crue maximum possible est calculé comme étant de 24,6 m3/s pendant la première heure d'un
événement de très fortes chutes de pluie. Au cours de telles chutes de pluie, les eaux de crues
potentielles provenant de la zone de captage seront stockées dans le bassin des eaux de
ruissellement derrière l'endiguement en amont. L'eau accumulée sera pompée vers le bassin
de résidus ou l'eau en excédent conduite directement dans le canal de dérivation, qui est
construit le long du côté nord du bassin.

56 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

La consommation d'eau à l'usine de traitement du minerai de Boliden est d'environ


4.5 Mm3/an ou de 2.9 m3/tonne de minerai. L'eau est obtenue à partir d'un lac 2 km au nord de
l'usine de traitement du minerai. Une eau recyclée est utilisée dans le broyeur pour le
nettoyage et le cyclonage. Sur la quantité d'eau totale utilisée dans l'usine de traitement du
minerai, environ 10,5 % est réutilisée.

En raison de l'oxydation des thiosels et selon l'époque de l'année, l'eau contenue dans le bassin
a un pH faible et contient des concentrations en métal élevées. La décharge du bassin de
résidus est, par conséquent, traitée dans une installation de chaulage direct au niveau du
déversoir du bassin de résidus. Un petit bassin de décantation a été construit pour collecter les
précipités. Le bassin est dragué deux fois par an et les précipités sont déposés à l'intérieur du
bassin de résidus. L'écoulement de l'eau déversée est mesuré chaque jour. Le volume d'eau
déversée depuis le bassin de résidus est présenté dans le tableau ci-après.

Année 1997 1998 1999 2000 2001


Ecoulement (l/s) 254 238 186 218 352
Volume (Mm3) 8,0 7,5 5,9 6,9 11.11
Tableau 3..51 : Eau déversée de l'IGR de Boliden de 1997 à 2001

La figure suivante illustre les variations saisonnières de la qualité de l'eau dans le système de
bassin de résidus et la masse d'eau du récepteur (données de l'année 2001).

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 57


Chapter 4

Figure 3.42: Variations saisonnières de la qualité de l'eau dans le bassin de résidus et le récepteur à
Boliden en 2001
[50, AU group, 2002]

Les points d'échantillonnage sur la figure ci-dessus se trouvent à quatre points


d'échantillonnage différents : à l'intérieur du bassin de résidus, eau de déversement du bassin
après chaulage vers bassin de clarification, eau déversée du bassin de clarification vers le
récepteur et 1,5 km au sud du bassin avant déversement dans la rivière. Le pH dans le bassin
de résidus pendant la saison d'hiver est de 10 - 11. Pendant le printemps et l'été, le pH tombe à
environ 3,5 en raison de l'oxydation des thiosels et l'eau déversée est par conséquent chaulée à
un pH 9-11 pour neutraliser les effets acides, comme décrit plus haut.

En 2002, la digue en aval sera élevée, le système de décharge sera reconstruit et un nouveau
système de surveillance de l'écoulement sera installé. La décharge du bassin de résidus sera
réaménagée depuis une tour de décantation vers un canal de trop-plein dans le sol naturel. Un
système de secours pour évacuer l'eau dans le bassin de résidus est en place et sera réhaussé.

Un bilan hydrique pour l'usine de traitement de minerai de Boliden, le bassin de résidus et les
environnements est illustré sur la figure ci-après sur un an avec précipitation moyenne.

58 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.43 : Bilan hydrique sur le site de Boliden


[50, AU group, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 59


Chapter 4

Au sein de la zone industrielle, se trouvent une ancienne mine à ciel ouvert et un puits sous
l'usine de traitement du minerai. L'eau drainée est pompée vers le bassin de résidus pour être
traitée avant d'être déversée dans le récepteur. L'eau drainée du bassin de résidus est réinjectée
dans le bassin en continu. Un petit lac au nord du bassin de résidus est pompé en continu afin
de maintenir un plus bas niveau d'eau que dans la zone environnante, et, de ce fait, de capter
toute infiltration éventuelle et de la réinjecter dans le bassin de résidus. Des données telles que
la profondeur de la neige, le niveau de pluie et d'eaux souterraines sont collectées pour le
bilan hydrique. Les données indiquant l'eau dans les concentrés sont également utilisées pour
le bilan hydrique. Le système est utilisé pour la surveillance de la quantité d'eau dans le
système.

La décharge du bassin de résidus de Boliden s'effectue uniquement par le déversoir au niveau


de la digue A. L'infiltration se produisant à travers les digues B, C, D et E est réinjectée dans
le bassin depuis le petit bassin de collecte (voir Figure 3.43).

Il est à noter que sur l'IGR de Boliden, une dilution par les précipitations et le ruissellement de
surface ajoute (outre la décomposition naturelle des composés de cyanure) à la concentration
en cyanure réduite.

La consommation d'eau douce est surveillée en continu dans le système de traitement de


l'usine de traitement du minerai.

A l'usine de lixiviation de l'or de Boliden, du cyanure de sodium est utilisé pour collecter les
métaux précieux. Du dioxyde de soufre est utilisé dans la destruction du cyanure et de la
chaux est utilisée pour la régulation du pH, avant décharge dans le bassin de résidus. En 2001,
la consommation de produits chimiques utilisés dans la récupération d'or (à un rendement de
0,8 million de tonnes) était répartie comme suit :



chaux (or et métaux communs) :5000 tonnes


dioxyde de soufre : 1260 tonnes
cyanure de sodium : 450 tonnes

Le cyanure qui est déchargé dans le bassin de résidus subit une décomposition naturelle plus
avancée dans le système de bassin. Ceci explique les baisses des concentrations en cyanure
dans le bassin de résidus et, si une décharge se produit, dans la décharge du bassin de résidus.
Les valeurs du site Ovacik, où il n'existe aucune décharge vers le récepteur, montrent que la
concentration en cyanure WAD moyenne dans la décharge vers le bassin est de 0,33 mg/l
alors que la concentration dans le bassin lui-même est de 0,19 mg/l. Sur le site de Boliden, la
concentration en cyanure totale dans la décharge vers le bassin de résidus est en moyenne de
0,89 mg/l, alors que la décharge provenant du bassin contient uniquement un total de cyanure
de 0,06 mg/l en moyenne.
La décomposition naturelle des traces possibles de cyanure est censée avoir lieu dans le bassin
de résidus, suite à un schéma complexe de processus.

A la mine d'Orivesi, l'eau clarifiée provenant de la zone de gestion des résidus, y compris
l'eau de pluie, ou provenant de l'ancienne mine souterraine, est réutilisée/utilisée dans le
processus. L'usine de traitement du minerai ne fonctionne qu'avec cette eau, sans une
quelconque adjonction d'eau à partir des eaux de surface naturelles. Selon les chutes de pluie,
il est parfois (mais pas chaque année) nécessaire d'éliminer l'excédent d'eau du système en
l'amenant à la rivière. Le recyclage permet également d'économiser de petites quantités de
réactifs, mais les économies ne sont pas très significatives, car les réactifs de flottaison se

60 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

décomposent dans la zone de gestion des résidus. Un bilan hydrique schématique est présenté
sur la figure ci-après.

Figure 3.44 : Cycle de l'eau sur le site d'Orivesi


[50, AU group, 2002]

En 2001, la consommation (unitaire) de réactifs à la mine d'or d'Orivesi est indiquée dans le
tableau ci-après.

Réactif Consommation
(g/t)
SIBX 50
DTP 50
Dowfroth 8
Floculant 2
Billes d'aciers 1500
Tiges d'acier 700
Tableau 3.52 : consommation de réactif unitaire 2001 à la mine d'Orivesi

3.1.6.5.2 Rejets atmosphériques

A Bergama-Ovacik, la poussière et les émissions d'HCN sont contrôlées sur une base
quotidienne. Les émissions de poussière sont éliminées par humidification superficielle des
routes et par un système de laveur au niveau des concasseurs et convoyeurs. Le gaz HCN est
surveillé au-dessus des cuves de lixiviation et sur le remblai du bassin de résidus, produisant
des résultats de surveillance quasiment nuls. Un laveur traite les émissions de gaz dans l'air à
partir du four de régénération du carbone activé.

A l'usine de traitement du minerai de Boliden, les rejets atmosphériques sont contrôlés. Ces
dernières années, la plus grande source de rejet atmosphérique, le séchage de concentrés, a été

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 61


Chapter 4

complètement éliminée par l'introduction de filtres à la place de l'utilisation de fours. L'usine


de lixiviation de l'or possède une installation de purification complète pour l'ensemble de l'air
d'aération. Cet air passe à travers un laveur humide où tout HCN possible est absorbé dans
une solution de sodium-hydroxyde à un pH élevé. La solution chargée de CN est renvoyée
dans le processus CIL. Le circuit de régénération pour le carbone activé est équipé d'un laveur
humide où de la chaux est ajoutée pour l'ajustement du pH.

Le rejet à partir de l'usine de lixiviation de l'or en 2001 est résumé dans le tableau ci-après. En
dehors des rejets rapportés dans le tableau ci-après, l'usine de traitement du minerai de
Boliden a rapporté des émissions de particules en suspension de 0,1 tonne.

Emissions
Date Heures de Particules CNtot Hg H2S SO2
fonctionnement
Régénération de h kg kg kg kg kg
carbone actif
16-10-2001 30 128.550 0,270 0,000 8,700 1,275
22-11-2001 30 1,350 0,009 0,006 10,050 1,275
Laveur humide
22-11-2001 1400 4,200
16-10-2001 1400 3,080
03-07-2001 1400 0,042
Fours
03-12-2001 437,5 0,013 0,051
25-09-2001 437,5 0,001 0,001
Total 129,91 7,65 0,007 18,75 2,55
Tableau 3.53 : Rejets atmosphériques à partir de l'usine de lixiviation de l'or de Boliden

A la mine d'Orivesi, les émissions de poussière ne sont pas mesurées, mais certaines
émissions de poussière proviennent de l'installation de concassage.

3.1.6.5.3 Rejets aquatiques

Il ne s'est produit aucun déversement d'eau à partir du site de Bergama-Ovacik en 2001,


donc, aucune émission directe. La surveillance des eaux souterraines n'indique pas de
déversement dans les eaux souterraines.

Les rejets dans l'eau de surface provenant du site de Boliden sont résumés dans le tableau ci-
après pour les quatre dernières années (1998 - 2001). Les concentrations annuelles moyennes
sont données conjointement avec la charge annuelle totale de chaque élément.

Année Volume Cu Pb Zn As Cd
Mm3 µg/l kg µg/l kg mg/l Tonne µg/l kg µg/l kg
2001 11,1 7 72 19 191 0,1 1,07 14 156 0,1 1
2000 6,9 10 70 34 235 0,11 0,77 8 55 0,1 3,0
1999 5,9 8 51 10 59 0,2 1,04 10 58,7 0,1 0,6
1998 7,5 22 134 20 100 0,22 1,33 1 7,5 0,2 1,5
Tableau 3.54 : Rejets dans l'eau de surface provenant du site de Boliden

La production à l'usine de lixiviation de l'or a démarré en juillet 2001. Pendant le reste de


l'année, un total de 417 kg de CNtot ont été déchargés. Une fois que l'usine a atteint une
production normale, la concentration moyenne en CNtot dans la décharge a atteint 0,06 mg/l.

62 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Sur la mine d'Orivesi, les rejets totaux dans l'eau de surface pour l'année 2000 sont indiqués
dans le tableau ci-après.

Paramètre Unité Année 2000


Décharge d'eau de résidus m3 780000
Ca t -
SO4 t 680
COD t -
Solides t 15
Cu kg 10
Zn kg -
Fe kg -
Cd g -
Ni kg 278
Cr kg -
Tableau 3.55 : Rejets aquatiques à partir du site d'Orivesi

Une légère augmentation des teneurs en métal dans les eaux souterraines (par rapport aux
teneurs dans l'étude de base) a été observée une fois que la mine de nickel a été fermée et que
les eaux souterraines ont atteint le niveau d'origine. L'eau de résidus provenant du traitement
d'or courant n'a pas augmenté les teneurs en métal des eaux souterraines.

3.1.6.5.4 Consommation énergétique

La consommation énergétique pour la gestion des résidus à Orivesi est rapportée comme étant
de 1 kWh/t. La consommation énergétique totale sur le site par tonne de minerai traité est de
53.5 kWh/t.

A la mine d'Ovacik, la consommation énergétique mensuelle totale (basée sur les 10 premiers
mois d'exploitation) est de 1500 MWh. Par rapport au rendement prévu de 0,3 million de
tonnes/an, ceci a donné une consommation énergétique totale de 60 kWh/t de minerai traité.

A l'usine de traitement de minerai de Boliden, on estime que la gestion des résidus consomme
environ 2 kWh/t.

3.1.7 Tungstène

Cette section fournit des informations sur la mine de Panasqueira au Portugal et la mine de
Mittersill en Autriche.

3.1.7.1 Minéralogie et techniques minières

La wolframite ((Fe, Mn)WO4, tungstate de manganèse et de fer) est en fait une série entre
deux minerais, huebnérite et ferbérite. La huebnérite est un élément terminal riche en
manganèse de la série tandis que la ferbérite est l'élément terminal riche en fer à l'autre
extrémité de la série. La wolframite est le nom de la série et le nom appliqué aux spécimens
impossibles à distinguer et aux spécimens intermédiaires entre les deux éléments terminaux.
La plupart des spécimens présents dans la nature tombent dans la gamme 20 - 80 % de la série
et sont appelés wolframites. S'ils ont une pureté supérieure à 80 % de manganèse uniquement,

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 63


Chapter 4

ils sont appelés huebnérite et inversement, s'ils sont constitués à 80 % de fer, ils sont appelés
ferbérite. La scheelite (CaWO4, Tungstate de calcium) est un minerai de tungstène important
qui est un métal stratégiquement important. La Scheelite tire son nom de la personne ayant
découvert le tungstène, K. W. Scheele [37, Mineralgallery, 2002].

La mine de Panasqueira au Portugal exploite la wolframite de type ferbéritique. En 2000,


332000 t de minerai ont été extraites, ce qui a donné 1269 t de concentré de wolframite (75 %
de WO3), 12 t de concentré de cassitérite (72 % de Sn) et 132 t de concentré de chalcopyrite
(28 % de Cu).

Le gisement de Panasqueira se présente sous la forme d'une suite de filons de quartz


quasiment parallèles contenant, entre autres minerais, de la wolframite et de la cassitérite. La
zone minéralisée a une longueur d'environ 500 à 1000 mètres, et se poursuit 500 mètres vers
le bas. Les parties supérieures du gisement ont été exploitées. La minéralisation de la
wolframite se produit sous la forme de très gros cristaux ou de gros agrégats de cristaux,
d'ordinaire concentrés vers les bords ou, éventuellement, près de la ligne intermédiaire du
filon de quartz mère. La minéralisation peut être accompagnée d'une forte altération de la
biotite.

A Panasqueira, la méthode d'exploitation utilisée est une exploitation par chambres et piliers.
[141, Panasqueira, 2003]

En 1975, l'exploitation minière de Mittersill a débuté par une exploitation à ciel ouvert. En
1979, l'exploitation souterraine a été développée. La mine à ciel ouvert a été fermée en 1986.
Aujourd'hui, 450000 tonnes de minerai sont extraites chaque année dans la mine souterraine
avec une teneur en WO3 moyenne de 0,50 %.

La roche mère du gisement de Mittersill comprend des lentilles de quartz, des quartzites
laminées, pyroxenites, orthogneisses, amphibolites, hornblendites et granites. Le minerai
tungstifère à Mittersill est la scheelite (CaWO4). Les minerais de gangue principaux sont le
quartz, les silicates (mica, talc, biotite, hornblende, amphibole, pyroxène, etc.), les carbonates,
l'apatite et les sulfures. La teneur en minerais de sulfure est <0,5 %. Le minerai de sulfure le
plus fréquent est la pyrrhotite. Les moins fréquents sont pyrite, chalcopyrite, galéna et
molybdénite.

L'ensemble de l'exploitation minière de Mittersill se trouve sur un site protégé. Par


conséquent, l'ensemble des installations sociales, des ateliers et entrepôts sont souterrains. Le
minerai est broyé sous terre. La mine et l'usine de traitement du minerai sont reliées par une
galerie de 3 km de long. Le minerai est transporté de la station de concassage à l'usine de
traitement du minerai par un système de convoyeur à bande.

Les méthodes d'exploitation principales utilisées pour l'extraction du gisement massif sont les
suivantes :



exploitation en sous-étages


foudroyage par sous-étage
chambre remblayée.

Les stériles qui sont extraits pendant le développement du gisement sont déversés dans des
exploitations à ciel ouvert sous terre. On ne rencontre aucun déversement de stériles à la
surface. Les résidus sont utilisés pour le remblayage des exploitations à ciel ouvert.

64 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

3.1.7.2 Traitement du minerai

A Panasqueira, la wolframite est récupérée par une combinaison de séparation en milieu


dense, tables à secousses et flottation. L'étain et le cuivre sont également éliminés par
flottation. [141, Panasqueira, 2003]

A Mittersill, en raison de la fine intercroissance de la scheelite avec les minerais de gangue,


le minerai est traité par flottation étant donné que l'utilisation de la séparation par gravité
entraînerait de fortes pertes de scheelite, rendant l'exploitation non économique. La section
suivante décrit en détails le fonctionnement du circuit de Mittersill.

3.1.7.2.1 Fragmentation

Le minerai est concassé à <14 mm au moyen d'un système de concassage à trois étages situé
sous terre. Le minerai concassé est ensuite stocké dans deux réservoirs à minerai souterrains
avant d'être transporté à l'usine de traitement du minerai par un système de convoyeur à bande
situé dans une galerie de 3 km de long. Juste à côté de l'usine de traitement du minerai, se
trouve un stock de réserve dimensionné pour assurer l'alimentation en minerai du processus
pour une production discontinue à l'usine de concassage.
La taille maximum de la réserve est en outre réduite à <10 mm dans un système de
concassage à un seul étage constitué d'un concasseur conique qui fonctionne en cycle fermé
avec un tamis vibrant. Le minerai concassé est stocké dans deux silos de minerai depuis
lesquels le minerai est fourni à un broyeur à boulets à un seul étage à une vitesse
d'alimentation de 80 – 82 t/h. Pour parvenir à une libération suffisante de la scheelite à partir
de la gangue, le minerai doit être broyé à 80 % en deçà de 180 µm. La décharge du broyeur
est pompée vers un système de classification, qui est constitué de tamis et d'un hydrocyclone.
Les fines ayant une granulométrie maximale de 500 µm sont pompées vers le processus de
flottation, la fraction grossière est recyclée vers le broyeur à boulets.
[52, Tungsten group, 2002]

3.1.7.2.2 Séparation

La flottation comprend un banc de dégrossissage et quatre étapes de nettoyage. Un concentré


ayant une qualité moyenne de 40 % de WO3 est produit. Les résidus les plus grossiers sont
pompés vers un hydrocyclone. La sousverse du cyclone, qui contient de la scheelite grossière
et enchevêtrée, est recyclée vers un broyeur à boulets pour rebroyage, La surverse de
l'hydrocyclone représente le flux de résidus final. Les collecteurs utilisés pour la flottation
sont des acides gras (carboxylates), sulfonates d'alkyle et sulfates d'alkyle.

Un organigramme schématique de l'usine de traitement est représenté sur la figure ci-après.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 65


Chapter 4

Figure 3.45 : Organigramme de l'usine de traitement de minerai de Mittersill


[52, Tungsten group, 2002]

66 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

3.1.7.3 Gestion des résidus

Les résidus de l'exploitation de Panasqueira sont gérés dans des bassins [141, Panasqueira,
2003].

Le flux de résidus sur le site de Mittersill représente 99 % de l'alimentation du processus


initial. Au rendement actuel de 450000 t/an, un volume de stockage de 250000 m³ est
nécessaire chaque année.

• un bassin de résidus, à environ 10 km de l'usine de traitement du minerai dans une vallée


Le site de Mittersill utilise deux systèmes de gestion des résidus :

• un système de remblayage, avec une capacité maximale de 35 % de l'alimentation de


l'usine de traitement du minerai.
Les bassins de résidus couvrent une surface de 34 ha, dont 20 ha ont déjà été réhabilités.

3.1.7.3.1 Caractéristiques des résidus

Le comportement chimique des résidus a été caractérisé. Les procédures d'essai ont impliqué :



la réalisation d'essais de lixiviat
la détermination de la teneur totale en métaux lourds par lixiviation des solides avec eau
régale.

Les tableaux ci-après présentent les résultats de ces essais.

Paramètre
Résultats des essais
Lixiviat
PH 7,8
Conductivité, mS/cm 0,8
Ca, mg/l 10
Mg, mg/l 9
Al, mg/l 0,17
Sb, mg/l <0,01
As, mg/l <0,05
Ba, mg/l <0,5
Be, mg/l <0,005
B, mg/l <0,01
Pb, mg/l <0,05
Cd, mg/l <0,005
Cr total, mg/l <0,05
Fe, mg/l <0,1
Co, mg/l <0,01
Cu, mg/l <0,01
Mn, mg/l <0,01
Ni, mg/l <0,05
Hg, mg/l <0,001
Se, mg/l <0,01
Ag, mg/l <0,05
Th, mg/l <0,01
V, mg/l <0,01
Zn, mg/l <0,5
Sn, mg/l <0,05
F, mg/l <0,01
PO4, mg/l 0,6
SO4, mg/l 156
CN, mg/kg de solides secs n/d
F, mg/kg de solides secs n/d

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 67


Chapter 4

NO3-N, mg/kg de solides secs 0.8


Tensio-actifs anioniques,
<0,05
mg/kg de solides secs
Total hydrocarbures-C,
Non détectable
mg/kg de solides secs
Hydrocarbures,
Non détectable
mg/kg de solides secs
Halogènes organiques
extractibles, Non détectable
mg/kg de solides secs
Tableau 3.56 : Résultats de l'essai de lixiviat des résidus sur le site de Mittersill
[52, Tungsten group, 2002]

Paramètre Résultats d'essai


teneur totale (mg/kg de solides secs)
As 7
Cd <0,5
Co <0,5
Cr 31
Cu <0,5
Ni 22
Hg Non détectable
Pb 12
Zn 82
THC Non détectable
HC Non détectable
PAH Non détectable
Tableau 3.57 : Teneurs en métal lourd des résidus sur le site de Mittersill
[52, Tungsten group, 2002]

La figure suivante montre la distribution granulométrique de l'alimentation de l'usine de


traitement du minerai et des résidus.

68 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.46 : Distribution granulométrique de l'alimentation de l'usine de traitement du minerai et des


résidus sur le site de Mittersill
[52, Tungsten group, 2002]

3.1.7.3.2 Méthodes de gestion appliquées

Le système de remblayage a été installé en 1987 et comprend un épaississeur à lames, une


pompe à piston-membrane et un pipeline en acier qui relie l'usine de traitement du minerai
aux différents niveaux de la mine souterraine. Le remblai doit être pompé sur une distance de
3000 m jusqu'à une hauteur maximale de 280 m.

Le bassin de résidus actuellement exploité se trouve au sud du petit village de Stuhlfelden.


Son démarrage date de 1982. Jusqu'alors, le premier bassin de résidus, le bassin ‘Felbertal’,
situé sur le côté opposé de l'usine de traitement du minerai, était en exploitation. La hauteur
finale de cette première digue de retenue était de 24 m. La digue a été construite en utilisant la
méthode ascendante. Un système de drainage a été installé tous les 8 m. La digue de départ
était composée de matériau d'emprunt, le deuxième et le troisième étage ont été construits en
utilisant les résidus.

Les bassins de résidus de Stuhlfelden sont construits en utilisant la méthode ascendante. La


hauteur finale de la digue de retenue de Stuhlfelden I & II était de 16 m. Les digues IVA et
IVB atteindront une hauteur finale de 24 m. Les digues de départ des bassins I et II avec une
hauteur de 4 m ont été construites en utilisant un matériau d'emprunt. La digue de départ du
bassin de résidus IVA a été construite avec des résidus. Pour empêcher l'érosion, la surface de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 69


Chapter 4

la digue est couverte d'humus et re-végétalisée. Sur un côté, la zone est limitée par une pente.
Deux routes qui croisent la pente 30 et 60 m au-dessus du bassin empêchent une pénétration
incontrôlée de l'eau superficielle dans la zone du bassin de résidus. Avant la construction de la
digue de départ, la zone a été étudiée par des ingénieurs géotechniciens. Si nécessaire, la
fondation de la digue de départ a été renforcée. La construction a été surveillée par des
ingénieurs géotechniciens et examinée par les autorités responsables des eaux et des mines.

Au printemps et en été, la surface de l'eau dans le bassin est maintenue suffisamment haute
pour empêcher les émissions de poussière à partir de la zone du bassin de résidus. En
automne, de l'eau est déversée dans le courant voisin. Pour empêcher l'empoussièrement à
partir de la zone du bassin de résidus, un système d'arrosage automatique a été installé. Le
système d'arrosage est démarré et surveillé depuis la salle de commande centrale de l'usine.
Pendant les interruptions de fonctionnement de l'usine de traitement du minerai, des équipes
de permanence sont chargées de contrôler la zone du bassin de résidus. La rivière la plus
proche, la rivière Salzach se trouve à environ 600 m des bassins de résidus.

3.1.7.3.3 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

Les digues sont élevées par sections de 2,5 m chaque année. La hauteur des couches
appliquées à la surface des digues est de 0,5 m. La digue est divisée en sections de 50 m. A
partir de chaque profil, quatre échantillons sont prélevés de la couche appliquée. Le tassement
est vérifié en utilisant la méthode Proctor. A partir d'un échantillon de chaque profil, on
effectue une analyse granulométrique. La construction, la surveillance et l'échantillonnage et
les données sont contrôlés par un ingénieur civil et les autorités fédérales.

Pour surveiller les tassements du bassin des résidus, des piézomètres ont été installés. Les
mouvements du sol sont vérifiés annuellement. Les données sont contrôlées par les autorités
fédérales.

La surveillance de l'IGR est effectuée trois fois par jour par des superviseurs de processus. En
cas de fortes chutes de pluie et d'une défaillance des barrières, l'eau en excédent peut être
évacuée à travers une sortie d'urgence.

Pour empêcher l'érosion de la digue par la boue, la surface interne de la digue est couverte par
un géo-textile.

3.1.7.3.4 Fermeture et entretien après fermeture

Il est prévu de couvrir la surface du bassin avec de l'humus et de l'herbe. Après remise en état,
la terre est restituée aux propriétaires terriens. Les résidus de l'exploitation de Mittersill
s'assèchent rapidement. On sait à partir des bassins de résidus déjà remis en état que les
résidus s'assèchent et se consolident en une période de temps de 2 à 4 ans.

Une remise en état partielle du bassin des résidus est déjà effectuée pendant l'exploitation. La
digue est construite à l'inclinaison finale. La surface de digue externe est déjà couverte avec
de l'humus et remise en état.

3.1.7.4 Gestion des stériles

70 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

A Mittersill, les stériles qui sont exploités pendant le développement du gisement sont
déversés dans des exploitations à ciel ouvert sous terre. Aucun déversement de stériles n'est
effectué à la surface.

3.1.7.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

3.1.7.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

Aucune eau n'est recyclée à partir du bassin de résidus vers l'usine de traitement du minerai.

3.1.7.5.2 Rejets atmosphériques

Les émissions moyennes de particules de poussière à partir de la zone du bassin de résidus


sont dans la plage de 50 mg/(m2 28 jours).

3.1.7.5.3 Rejets aquatiques

Le tableau ci-après présente les paramètres mesurés dans l'effluent déchargé du bassin de
résidus.

Valeurs moyennes
Paramètre
1997
Température, °C 13,8
PH 7,9
Volume de sédiment, ml/l <0,1
Aluminium, mg/l 0,072
Fer, mg/l 0,285
Tungstène, mg/l <0,1
Nitrite, mg/l <0,1
Phosphore, mg/l <0,1
Demande d'oxygène chimique, mg/l 32,3
Total d'hydrocarbures, mg/l <1
Tableau 3.58 : Moyennes 1997 de paramètres mesurés dans la décharge de l'IGR du site Mittersill
[52, Tungsten group, 2002]

La surveillance de l'effluent du bassin de résidus est effectuée deux fois par semaine par les
techniciens de laboratoire. Lors du déversement de l'eau dans la rivière voisine,
l'échantillonnage de l'eau de la rivière en amont et en aval est effectué quotidiennement. Ces
échantillons sont analysés dans le laboratoire de l'usine de traitement et par un laboratoire
chimique. Un rapport est envoyé aux autorités fédérales chaque année.

3.1.8 Coûts

3.1.8.1 Exploitation

Le tableau ci-après répertorie les coûts de gestion des résidus et des stériles.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 71


Chapter 4

Opération Sous-opération Intervalle de Unités Site/


coût référence
Gestion
des stériles
1
Extraction à la surface 0,5 - 1 EUR/t
1
Transport de surface jusqu'à la halde 0,2 – 0,5 EUR/t x km
1
Construction de la halde 0,1 – 0,5 EUR/t
Gestion
des résidus
1
Pompage jusqu'au bassin 0,1 EUR/t
1
Distribution des résidus 0,05 - 0,3 EUR/t
1
Suppression de poussière >0,1 EUR/t
1
Assèchement des résidus 1,0 - 4,0 EUR/t
1
Transport par camion jusqu'à la 0,5 - 1 EUR/t
mine/halde
1
Pompage des résidus et maintenance 0,1 EUR/t
1
Elévation de la digue 0,4 EUR/t
1
Traitement de l'eau à la chaux 0,1 EUR/t
1
Surveillance 0,1 EUR/t
Coût d'exploitation total 0,8 EUR/t Boliden2
Coût en capital pour un bassin de 7 5,34 Millions d'EUR Zinkgruvan3
Mm3
Coût en capital pompes, 100 l/s 0,45 Millions d'EUR Zinkgruvan3
Pompage des résidus 0,11 EUR/t Zinkgruvan3
Pompage de l'eau de retour vers 0,04 EUR/t Zinkgruvan3
l'usine de traitement
Usure des tuyauteries 0,16 EUR/t Zinkgruvan3
Traverses 0,07 EUR/t Zinkgruvan3
Coût d'exploitation global 0,37 EUR/t Zinkgruvan3
Surveillance de la sécurité de la digue 0,05 EUR/t Zinkgruvan3
Coût d'exploitation global 0,8 EUR/t Zinkgruvan3
Elévation de la digue 0,5 EUR/t Río Narcea4
Destruction au cyanure 1,0 EUR/t Río Narcea4
Autres (énergie, tuyaux, maint.) 0,5 EUR/t Río Narcea4
Coût d'exploitation global 2,0 EUR/t Río Narcea4
Coût d'exploitation global 0,6 EUR/t Kemi5
Coût d'exploitation global 0,4 EUR/t Orivesi6
Coût d'exploitation global 0,48 EUR/t Pyhäsalmi7
Coût d'exploitation global 0,3 EUR/t Hitura7
Coût d'exploitation global 0,4 EUR/t Garpenberg8
Sources:
1 = [98, Eriksson, 2002]
2 = [65, Base metals group, 2002]
3 = [66, Base metals group, 2002]
4 = [58, IGME, 2002]
5 = [71, Himmi, 2002]
6 = [59, Himmi, 2002]
7 = [62, Himmi, 2002]
8 = [64, Base metals group, 2002]
Tableau 3.59 : Coûts de gestion des résidus et stériles sur sites d'exploitation de métal

A l'usine de traitement de minerai de Boliden, le coût opérationnel de dépôt des résidus est de
0,8 EUR/t Ce chiffre comprend le coût énergétique pour pomper les résidus et la maintenance
(0,1 EUR/t) et le coût réel pour élever la digue (0,4 EUR/t), le traitement de l'eau évacuée du
bassin (0,1 EUR/t) et les coûts de surveillance (0,1 EUR/t).

72 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

A Garpenberg, le coût opérationnel pour le dépôt de résidus est de 0,4 EUR/t de minerai
traité. Ce coût inclut les coûts de pompage, l'élévation des digues, l'entretien des pipelines et
des pompes, la surveillance, etc. Cependant, il n'inclut pas les coûts de déclassement.

Les coûts de gestion des résidus dans le bassin cuprifère de Legnica-Glogow sont les
suivants :

Sous-opération Intervalle de Unité


coûts
Pompage de résidus vers le bassin de résidus 1) 0,530 EUR/t
Construction de digue 0,060 EUR/t
Pompage d'eau de retour vers l'usine de 0,333 EUR/t
traitementt1)
Pulvérisation de la poussière avec une émulsion 0,031 EUR/t
d'asphalte2)
Surveillance de l'air, de l'eau, du sol et sismique 0,020 EUR/t
Procédures de supervision et de contrôle de 0,014 EUR/t
sécurité (surveillance géotechnique)
Système d'alarme de secours 0,0004 EUR/t
Taxe écologique pour la mise au rebut des 0,470 EUR/t
résidus3)
Pompage de l'excédent d'eau vers la rivière Oder4) 0,064 EUR/m3
0,046 EUR/t
Purification de l'eau déversée4) 0,043 EUR/m3
0,031 EUR/t
Surveillance hydrotechnique4) 0,003 EUR/m3
0,002 EUR/t
Taxes écologiques pour l'eau déversée4) 0,135 EUR/m3
0,097 EUR/t
Coût d'exploitation total 1,634 EUR/t
1. Les chiffres correspondants relatifs à ces coûts sont présentés dans le tableau ci-après
2. Le coût inclut le coût de l'émulsion et la distribution à partir d'un hélicoptère et de
véhicules au sol. La surface arrosée annuellement fait environ 1080 ha, en tenant
compte du fait que certains endroits sont arrosés plusieurs fois.
3. Taxe obligatoire
4. En 2002 18.9 Mm3 d'eau ont été déversés du bassin de résidus, dont 18,6 Mm3 vers la
rivière Oder et 362664 m3 vers le fond du bassin. Les données se réfèrent à 1m3 d'eau
évacuée et 1 t de résidus (1t de résidus se réfère à 0,721 m3 d'eau déversée).
Tableau 3.60 : Coût de gestion des résidus dans le bassin cuprifère de Legnica-Glogow
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

Usine de Résidus générés en Distance Elévation


traitement 2001 horizontale
(Mt sec/an) (km) (m)
Lubin 6,4 13,4 47
Polkowice 8,0 13,7 39
Rudna 12,5 11,2 23
Tableau 3.61 : Résidus appropriés générés, distance et élévation entre les usines de traitement du minerai
et le bassin de résidus dans le bassin cuprifère de Legnica-Glogow
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 73


Chapter 4

Usine de traitement Eau retournée en Distance Elévation


2001 horizontale
(Mm3/an) (km) (m)
Lubin 26,8 12,1 45
Polkowice 27 9,7 60
Rudna 67 6,4 60
Tableau 3.62 : Quantités appropriées d'eau retournée vers les usines de traitement du minerai, distance et
élévation entre les usines de traitement du minerai et le bassin de résidus dans le bassin cuprifère de
Legnica-Glogow
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

A Zinkgruvan jusqu'au début des années 90, les résidus ont été gérés au-dessus de la surface
de l'eau, ce qui était moins coûteux, étant donné que les conduits pouvaient rester immobiles à
un point fixe pendant un long moment. Depuis le début du déversement principalement en
dessous la surface de l'eau, les coûts par unité ont plus que doublé. D'autre part, la gestion
sous l'eau a permis une réduction importante du transport de métal depuis le bassin et un
empoussièrement moindre à partir de la zone des résidus.

Les coûts d'exploitation peuvent être divisés en les rubriques suivantes (EUR/m3) :



pompage des résidus : 0,15


recyclage de l'eau : 0,05


agencements de conduits, usure : 0,22
traverses : 0,10

Le système de surveillance de sécurité de la digue actuellement en route ajoutera 0,07EUR/m3


de plus et peut également être complété par d'autres systèmes.
[66, Base metals group, 2002]

Le tableau ci-après présente certaines informations de coût concernant la gestion des résidus
et stériles.

Opération Sous-opération Coût Unités Commentaire/Site


Coûts de la Construction de la digue 0,05 – 0,5 EUR/t Fonction de l'échelle,
digue du site et de la
méthode1
2
Revêtement revêtement HDPE, 16 ha 7,5 EUR/m Ovacik2
Surveillance Un échantillon d'eau (surface 220 EUR/échantillon Echantillonnage,
environ- ou souterraine) préparation
nementale d'échantillon,
expédition, analyse et
rapport1

Installation du Puits de surveillance eaux 200 EUR/m Etablissement, forage,


puits de souterraines revêtement et rinçage1
surveillance
1
Remblai Coût de transport, 15 km 0,3 EUR/t
1
Coût de transport, 100 km 0,8 EUR/t
3
Résidus épaissis Coûts d'exploitation, à 0,15 EUR/t
l'exclusion des coûts en capital
3
Coût en capital épaississeur, 170000 EUR
(14 m de haut)
3
Coût en capital total 2,2 Millions d'EUR
3
Dont pour la construction de la 1,4 Millions d'EUR

74 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

digue
Sources :
1 = [98, Eriksson, 2002]
2 = [56, Au group, 2002]
3 = [31, Ritcey, ]
Tableau 3.63 : Coût d'autres opérations concernant la gestion des résidus et stériles

Le tableau ci-après donne des informations plus détaillées sur les coûts de destruction au
cyanure en utilisant la méthode SO2/air.

Cyanure WAD
Coût d'exploitation
(mg/l)
% en poids
Site Tonnes/jour Alim. Traité USD/tonne USD/kg
de solides
Cyanure
WAD
A 2800 35 80 0,30 0,35 2,56
B 920 47 175 0,90 0,77 4,28
C 800 45 120 0,50 0,91 6,06
D 2700 40 290 0,15 0,95 2,40
Tableau 3.64 : Coût d'exploitation en USD pour la destruction au cyanure en utilisant la méthode SO2/air
en 2001
[99, Devuyst, 2002]

Les coûts d'exploitation sont réels et incluent les coûts de SO2, chaux, sulfate de cuivre et
énergie. Les coûts en capital pour ces opérations sont dans la plage de 360000 à 1,1 million
d'USD après installation. Les coûts en capital incluent réacteur, agitateur, compresseur d'air,
système de distribution de SO2 et système de distribution de sulfate de cuivre. Ils n'incluent
pas la caisse de pompe et la pompe de résidus et le système de chaulage (qui fait d'ordinaire
déjà partie de l'installation). Cela signifie que le système est à l'extérieur, y compris les
systèmes de réactif et le compresseur d'air. Aucune installation de construction
supplémentaire n'est nécessaire, il faut uniquement une préparation de site et des fondations
correctes. Aucun des exemples dans le tableau n'utilise de brûleur à soufre pour la source de
SO2. Si c'était le cas, le coût en capital serait bien plus élevé (d'environ 80 %), mais les coûts
d'exploitation seraient réduits d'environ 60 %. La variation des coûts d'exploitation est liée au
coût de réactif unitaire de SO2, chaux, cuivre, sulfate et énergie.
[99, Devuyst, 2002]

3.1.8.2 Fermeture

Le tableau ci-après donne des informations de coût concernant les coûts de fermeture.
Sous-opération Intervalle des Unités Commentaire/Site
coûts
Reverdissement de la halde ou du 0,1 - 0,5 EUR/m2 Fonction de l'échelle1
bassin de résidus
Couverture artificielle sur halde ou 3,0 – 10 EUR/m3 Fonction de l'échelle et
bassin de la méthode1
Inondation du bassin de résidus 0,5 – 1 EUR/m2 Fonction de l'échelle et
du site1
Etablissement marécage 0,1 – 1 EUR/m2 Fonction de l'échelle et
du site1
Saturation eaux souterraines 0,2 – 2 EUR/m2 Fonction de l'échelle et
du site1
Assèchement de bassin 0,7 - 1,2 EUR/m2 Tara2
Reverdissement 0,7 - 0,8 EUR/m2 Tara2

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 75


Chapter 4

Surveillance 1,3 - 1,7 EUR/m2 Tara2


Maintenance 0,1 EUR/m2 Tara2
Remise en état totale et fermeture 3,1 - 3,7 EUR/m2 Tara2
Fermeture (assèchement et couverture) 1,8 million d'EUR Ovacik3
Fermeture (non spécifiée), 37 ha 0,6 million d'EUR Orivesi4
Fermeture (couverture d'eau, 1,5 million d'EUR Boliden5
végétation), 280 ha
Fermeture et entretien après fermeture, 5,4 millions d'EUR Pyhäsalmi6
100 ha
Réhabilitation 14,4 EUR/m2 Zinkgruvan7
Coûts réels Apirsa
Remise en état bassin de résidus 18,5 EUR/m2 Coût total/surface
Apirsun totale1
Couverture d'argile mise en place 2,9 EUR/m3 Matériau lui-même non
inclus1
Couverture de protection mise en 3,1 EUR/m3 Matériau lui-même non
place inclus1
Réaménagement de la pente de la 0,9 EUR/m3 <mouvement de 100 m
digue du matériau
(bulldozer)1
Réaménagement de la pente de la 4 EUR/m3 >mouvement de 100m
digue du matériau
(chargement, transport
et mise en place)1
Reverdissement avec herbe 0,05 EUR/m2 Plantation classique1
Coût de remise en état réel Saxberget
Coût unitaire de couverture composite 7 EUR/m2 Coût total/surface
(1995) totale1
Coût de remise en état réel Stekenjokk
Coût unitaire de l'immersion (1992) 1,5 EUR/m2 Coût total/surface
totale1
Coûts de remise en état réels
Kristineberg
Coût unitaire de l'immersion 1,5 EUR/m2 Coût total/surface
totale1
Coût unitaire de couverture sèche 6 EUR/m2 Coût total/surface
composite totale1
Coût unitaire de l'augmentation du 4 EUR/m2 Coût total/surface
niveau d'eau souterraine totale1
Sources :
1 = [98, Eriksson, 2002]
2 = [23, Tara, 1999]
3 = [56, Au group, 2002]
4 = [59, Himmi, 2002]
5 = [50, Au group, 2002]
6 = [62, Himmi, 2002]
7 = [66, Base metals group, 2002]
Tableau 3.65 : Informations sur les coûts de fermeture et d'entretien après fermeture liés à la gestion des
stériles et résidus miniers métallifères

Les coûts de remise en état et de fermeture estimés pour l'usine de résidus de Tara sont
calculés pour une phase de surveillance active de 5 ans, une phase de surveillance passive de
cinq ans et une phase de surveillance à long terme de dix ans. Les coûts de reverdissement ont
été calculés pour une surface de 66.8 – 85.4 ha avec un coût unitaire approximatif de 3200
EUR/ha, y compris l'engrais et la semence. Les coûts de surveillance sont basés sur
l'hypothèse selon laquelle une équipe à plein-temps est employée pendant une phase de
surveillance de cinq ans appelée période d'entretien active. D'autres facteurs de coûts inclus
sont la performance de remise en état, l'évaluation de la performance agronomique (examen
du troupeau en pâturage), la surveillance de la vie sauvage, la qualité de l'eau en surface, la

76 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

qualité des eaux souterraines, la surveillance de la poussière, la surveillance géotechnique


(piézomètres et contrôles visuels).

Les coûts de déclassement pour le bassin de résidus de Boliden sont estimés comme étant de
1,5 million d'EUR. Ceci inclut les agencements de sécurisation d'une couverture d'eau
permanente, la stabilisation de fonds profonds, de reconstruction de dispositifs de décharge,
de coûts de reverdissement, de surveillance et de gestion à long terme de la couverture d'eau.
Lors de leur dernière élévation, les digues sont construites selon leur angle de pente stable à
long terme final et une protection contre l'érosion requise est installée, coûts qui ne sont pas
inclus dans les coûts de déclassement donnés plus haut [50, Au group, 2002].

A Pyhäsalmi, des dépôts de 3,6 millions d'EUR et à Hitura, de 0,6 million d'EUR ont été
réservés dans les comptes pour la fermeture et l'entretien après fermeture. Les coûts totaux de
fermeture et d'entretien après fermeture pour la zone des résidus de Pyhäsalmi sont estimés à
5,4 millions d'EUR.

Río Narcea a souscrit une garantie d'environ 3 millions d'EUR, qui correspond à la norme
espagnole (2 millions de PTS/ha).

3.2 Minerais industriels


Le terme "minerais industriels" couvre une large gamme de matériaux différents. Leur
dénominateur commun est qu'ils sont tous utilisés comme des charges fonctionnelles ou des
aides à la production par l'industrie. Ils sont généralement réduits en taille à une poudre très
fine avant usage. Les catégories principales regroupées par cette famille sont le talc, le
carbonate de calcium (broyé et précipité), le feldspath, le kaolin, les boules d'argile, la perlite,
la bentonite, la sépiolite, la silice, les borates, etc. Les caractéristiques minéralogiques et
chimiques, ainsi que la distribution granulométrique du produit final, déterminent les usages
finaux possibles. Les exigences de qualité sont d'ordinaire très précises. Les usages finaux de
ces minéraux sont extrêmement diversifiés. La disponibilité géologique des minerais
industriels dépend des catégories considérées : le talc, par exemple, est moins commun que le
sable siliceux. Cependant, même pour les catégories qui semblent plus communes, les
exigences physico-chimiques peuvent être si élevées et précises que seul un nombre limité de
gisements peuvent être exploités.
[48, Bennett, 2002]

3.2.1 Barytines

Les sites de production suivants au seuil de l'UE-15 ont été rapportés pour ce type
d'exploitation :

Site Pays
Barytine de Chaillac, Chaillac France
Wolfach Allemagne
Dreislar
Bad Lauterberg
Vera, Coto minero Berja Espagne
Foss Mine, Aberfeldy Royaume Uni
Closehouse Mine, Middleton-in-Teesdale
Tableau 3.66 : Mines de barytine en Europe

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 77


Chapter 4

3.2.1.1 Minéralogie et techniques minières

Les barytines sont la forme minérale naturelle du sulfate de baryum (BaSO4).

Dans l'UE-15, 55 % des barytines sont produites par exploitation minière souterraine [29,
Barytes, 2002].

Les dépôts de barytine à travers le monde apparaissent dans les gisements sous formes
résiduelle, en filon ou litée. L'extraction s'effectue au moyen de techniques à la fois en surface
et souterraine selon la géologie et l'économie de la région. Chaque dépôt et la voie
d'extraction et de traitement la plus appropriée sont très spécifiques au site. Les morts-terrains
et les stériles restent généralement sur site, et sont commercialisés comme produits de
construction ou sont utilisés dans une remise en état/restauration générale.

3.2.1.2 Traitement du minerai

Il n'existe pas d'organigramme standard pour l'industrie en raison du large éventail de


produits. Le traitement des minerais varie d'une simple opération de concassage de type
agrégat à un traitement en milieu dense, un pistonnage, un broyage fin et une flottation. Lors
de certaines opérations, de petites quantités de produit fini sont ensuite et séparément lavées à
l'acide pour des applications commerciales spécifiques [29, Barytes, 2002]. La séparation
optique est également utilisée dans au moins une opération.

L'exigence principale pour les applications de puits de pétrole et pour plusieurs des
applications de charge (par exemple, amortissement de bruit, bouclier nucléaire) est la forte
masse volumique (4,3 kg/l) et souvent une teneur en BaSO4 (80 – 90 %) est suffisante pour
remplir cette exigence. Ces opérations ne requièrent généralement que le concassage du
matériau tout-venant pour produire un produit fin sans déchet de traitement.

Plusieurs autres opérations ne requièrent que de simples méthodes par gravité pour améliorer
la qualité du produit fini, généralement, un pistonnage ou une séparation en liquide dense.

Le traitement des minerais peut être nécessaire :



pour des gisements plus complexes


lorsque la barytine est associée à d'autres minerais (par exemple, fluorine, minerai de fer)


lorsque la barytine est disséminée finement dans la roche mère (flottation)
pour l'industrie chimique, où des qualités supérieures à 97 % de BaSO4 sont requises.

L'organigramme suivant présente un site utilisant la séparation gravimétrique au moyen de


bacs à piston et par flottation.

78 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.47 : Organigramme de l'usine de traitement de barytine utilisant des bacs à piston et la flottation

Les sites avec opérations de flottation utilisent des réactifs standards pour le traitement, par
exemple, les sulfates d'alkyle en tant que collecteurs et l'ensemble ou certains du silicate de
sodium, du tannin quebracho (suppresseur de talc et de carbone) et de l'acide citrique en tant
que modificateurs de pulpe [29, Barytes, 2002].

3.2.1.3 Gestion des résidus

Le tableau ci-après présente les méthodes de gestion des résidus qui sont appliquées à
différents schémas de traitement de minerais.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 79


Chapter 4

Type de traitement de minerai N° de sites % de production Gestion des résidus


totale
Concassage uniquement 2 15 Néant
Concassage + Bacs à piston 4 23 Néant
uniquement
Concassage + Broyage + 2 22 Résidus secs
Flottation
Concassage + Broyage + 5 40 Résidus humides
Flottation
Tableau 3.67 : Méthodes de gestion des résidus appliquées aux mines de barytine en Europe
[29, Barytes, 2002]

On peut voir que cinq sites, qui produisent conjointement 40 % des barytines, utilisent la
gestion par voie humide des résidus. Deux de ces cinq sites rejettent conjointement 12500
tonnes de résidus dans de petits bassins et presque la moitié de ce tonnage est régulièrement
dragué comme un produit pour usage terrestre.

En général, on peut dire que seul un petit pourcentage (2 %) des résidus produits au sein de
l'UE-15 sont rejetés comme des boues dans des bassins. D'ordinaire, les résidus grossiers sont
vendus comme agrégats. Les résidus plus fins sont pour la plupart asséchés et également
vendus ou utilisés comme remblai dans la mine.

Les options de gestion des résidus sont répertoriées de façon plus détaillée dans le tableau ci-
après.

Fraction de taille Quantité


(kt/an)
Sous-total >250 - 300 μm 77
(y compris les ventes)
<250 - 300 μm asséché, terril/vente 214
<250 - 300 remblai 20
<250 - 300 μm bassin de résidus, 5,5
recyclage
<250 - 300 μm bassin de résidus 7
Sous-total <250 - 300 μm 255,5
Total 323,5
Tableau 3.68 : Options de gestion des résidus sur les exploitations de barytines en Europe

L'exploitation de Coto minero Berja avec une production minière totale de 150000 t/an
produit trois types de résidus :



résidus grossiers (>25 mm) : après concassage dans un broyeur à marteaux et criblage
après séparation par densité, la fraction légère traverse un classificateur à vis. La fraction
grossière de ces résidus est utilisée comme remblai après assèchement dans des bassins


dans la mine (voir figure ci-après)
les boues du classificateur à vis (17000 t/an base sèche) sont asséchées via évaporation
dans de petits bassins de résidus en béton (capacité totale de 240 m3). Les boues sèches
sont également ensuite utilisées comme remblai dans la mine à ciel ouvert (voir figure ci-
après).

80 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.48 : Assèchement des résidus de barytine dans la mine


[110, IGME, 2002]

Figure 3.49 : Assèchement des résidus dans bassins en béton


[110, IGME, 2002]

3.2.1.4 Gestion des stériles

En général, les stériles restent sur site, sont commercialisés comme produit de construction ou
utilisés pour la remise en état du site.

Sur l'exploitation de Coto minero Berja, les stériles (325000 m3/an) sont transférés avec des
camions à l'intérieur de la mine et utilisés comme remblai sur le site épuisé de la mine à ciel
ouvert et progressivement reverdis.
[110, IGME, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 81


Chapter 4

3.2.2 Borates

Cette section comprend des informations sur les sites de borates de Turquie, le seul
producteur de borates en Europe.

3.2.2.1 Minéralogie et techniques minières

La plus ancienne forme de bore connue est le sel minéral appelé borax brut (tétraborate de
sodium décahydraté ou simplement borax). D'autres minerais naturels contenant du bore qui
sont exploités commercialement sont, par exemple, colémanite (borate de calcium),
hydroboracite (borate de calcium magnésium), kernite (autre borate de sodium) et ulexite
(borate de sodium calcium).
[92, EBA, 2002]

3.2.2.2 Traitement du minerai

Les minerais de bore provenant de mines à ciel ouvert ou souterraines sont concassés à des
tailles appropriées et sont ensuite fournis à l'usine de traitement du minerai.

La figure suivante présente un organigramme simplifié de la production de produits de bore


raffinés.

82 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.50 : Organigramme simplifié de la production de produits de bore raffinés


[92, EBA, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 83


Chapter 4

Le tableau suivant répertorie les entrées et sorties lors des étapes principales du traitement du
borate :

Etape de traitement Entrées Sorties


1. Classification Matière première Argiles et minerais calcaires (solides)
Concentré de B2O3
2. Dissolution aqueuse Concentré de B2O3 Solution saturée en borax non raffiné
Eau chaude
3. Criblage Solution saturée en borax non raffiné Minerais calcaires grossiers
Solution de borax et argiles fines
4. Epaississement Solution de borax + argiles fines Particules d'argiles fines et floculants
Floculants Solution de borax
5. Cristallisation Solution de borax Produits raffinés de bore (humides)
6. Séchage/ Produits raffinés de bore (humides) Produits raffinés de bore (secs)
refroidissement
Tableau 3.69 : Entrées et sorties lors des étapes principales du traitement du borate
[92, EBA, 2002]

3.2.2.3 Gestion des résidus

En bref, les résidus grossiers comprennent des argiles et minerais calcaires qui sont stockés
sur des terrils à des fins de remblayage. Les boues de résidus, qui contiennent des particules
d'argiles fines et des floculants, sont gérées dans des bassins. Après le tassement des
particules d'argiles, l'eau est recyclée dans le traitement.

Le tableau ci-après fournit une liste des résidus issus du traitement et le type de gestion qui
leur est appliqué.

Etape de traitement Résidus générés Méthode de gestion


1. Classification Argiles et minerais calcaires (solides) Terril
2. Dissolution aqueuse Non s/o
3. Criblage Minerais calcaires grossiers Bassins de résidus
4. Epaississement Particules d'argiles fines & floculants Bassins de résidus
5. Cristallisation Non s/o
6. Séchage/refroidissement Non s/o
Tableau 3.70 : Liste des résidus issus du traitement et type de gestion appliqué
[92, EBA, 2002]

Les résidus issus du criblage et de l'épaississement sont déchargés dans des bassins étanches
près des mines. Les bassins ont cinq niveaux, le premier étant au niveau le plus bas et le
cinquième au niveau le plus élevé. La pulpe de résidus provenant de l'usine est pompée
directement vers les deuxième, troisième et quatrième bassins. Une fois que les particules
solides contenues dans la pulpe de résidus se sédimentent dans ces bassins, l'eau de trop-plein
est transférée progressivement dans le premier bassin. L'eau "propre" dans le premier lac est
ensuite repompée vers l'usine de traitement. Le déchargement des pulpes de résidus vers le
cinquième bassin a récemment commencé et le niveau de l'eau augmente dans ce bassin.

La quantité annuelle des déchets solides est d'environ 350000 - 400000 tonnes et la quantité
d'eau pour pomper les résidus vers les lacs est de 300000 – 500000 m3/an. La capacité totale
du système de bassin actuel est de 14 millions de m3.

Les choix suivants sont en cours d'évaluation pour la gestion des résidus dans le futur :
1. construction d'un nouveau bassin

84 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

2. décharge des résidus solides des troisième et quatrième bassins vers la zone des terrils, et
réutilisation des bassins
3. utilisation d'un système de décantation pour récupérer les résidus sous une forme solide, et
mise au rebut des résidus sur un terril.
[92, EBA, 2002]

Il existe un système de surveillance des émissions de CO, SO2, NOx et poussière. Les
particules de bore dans les ruisseaux voisins, la demande en oxygène chimique dans les
ruisseaux voisins, les valeurs de pH et de conductivité des ruisseaux voisins sont mesurées sur
une base régulière. L'analyse montre que la teneur en B2O3 dans l'eau est négligeable, et il a
été démontré que cette teneur en B2O3 provenait des eaux souterraines en contact avec le
dépôt.

3.2.3 Feldspath

Sauf indication contraire, l'ensemble des informations fournies dans cette section proviennent
de [39, IMA, 2002]

3.2.3.1 Minéralogie et techniques minières

Le feldspath est de loin le groupe le plus abondant de minerais dans la croûte terrestre,
représentant environ 60 % des roches terrestres. Les minerais de feldspath sont des
composants essentiels des roches ignées, métamorphes et sédimentaires, dans une mesure telle
que la classification d'un certain nombre de roches est basée sur la teneur en feldspath. La
structure cristalline du feldspath consiste en un réseau infini d'octaèdres de SiO2 et de
tétraèdres d’AlO4. Ils se cristallisent d'ordinaire dans le système monoclinique ou triclinique.

La composition minéralogique de la plupart des feldspaths peut être exprimée en termes du


système ternaire orthoclase (KAlSi3O8), albite (NaAlSi3O8) et anorthite (CaAl2Si2O8). Les
minerais, dont la composition est comprise entre albite et anorthite sont connus comme
feldspaths de plagioclase, alors que ceux compris entre albite et orthoclase sont appelés
feldspaths alcalins. Cette dernière catégorie est d'un intérêt tout particulier en termes
d'utilisation industrielle.

Le feldspath est extrait de carrières par simple excavation (excavatrice de chargement). Le


minerai est concassé à la taille appropriée et transporté vers l'usine de traitement par des
convoyeurs à bande ou des camions.

3.2.3.2 Traitement du minerai

Les feldspaths sont soit exploités sélectivement, soit traités par séparation optique, par
flottation et/ou électrostatique, afin d'éliminer les minerais accessoires (par exemple, quartz,
mica, rutile, etc.) présents dans le minerai. Le feldspath subit ensuite une étape de
fragmentation. Le degré de raffinage et de fragmentation possible dépend très fortement de
l'utilisation finale du produit. Pour un certain nombre d'utilisations, il est parfaitement
acceptable, et même avantageux, que le produit contienne certains minerais accessoires, par
exemple, quartz, alors que dans les autres applications extrêmes, il doit être d'une qualité
extrêmement pure et finement broyé. En principe, les deux propriétés qui rendent les
feldspaths utiles pour les industries en aval sont leur teneur en alcalin et alumine.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 85


Chapter 4

Le traitement par flottation est uniquement utilisé par AKW, INCUSA et SP Minerals. Le
feldspath récupéré par flottation ne représente qu'environ 10 % de la production européenne
de feldspath. Le traitement par flottation est essentiel pour obtenir une haute qualité (faible
teneur en fer et teneur élevée en alumine) requise pour certaines applications spécifiques et
importantes (par exemple, écrans TV/ordinateur). Par exemple, bien que le producteur italien
Maffei soit le plus grand producteur en Europe, les trois sociétés susmentionnées fournissent
au marché italien ces produits de haute qualité.

L'usage essentiel du traitement par flottation peut être expliqué par la figure suivante :

Figure 3.51 : Graphique de la granulométrie du feldspath en fonction de la récupération


[39, IMA, 2002]

Dans les sections I et III, une séparation mécanique principale (hydrocyclonage,


centrifugation) peut être réalisée. Dans la section II, une séparation optique, par flottation ou
électrostatique peut être utilisée pour séparer le feldspath du quartz, en fonction à la fois des
caractéristiques intrinsèques de la matière première et des exigences du produit final.

L'organigramme suivant montre les étapes impliquées dans la récupération du feldspath.

86 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.52 : Organigramme de récupération du feldspath par flottation


[39, IMA, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 87


Chapter 4

Figure 3.53 : Etape de traitement à sec dans la récupération du feldspath


[39, IMA, 2002]

Dans le traitement du feldspath, on peut distinguer trois étapes de flottation différentes, à


savoir, la flottation des micas, la flottation des oxydes et la flottation du feldspath. Chacune
requiert un régime de réactif différent.

88 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Le tableau ci-après présente les entrées et sorties des étapes principales du traitement du
feldspath.

Etape de traitement Entrées Sorties


 

1. Broyage et classification matière première mélange de boues (contenant

 sable grossier, gravier et


eau du feldspath)

pierres

  feldspath, sable fin et micas
2. Hydrocyclonage mélange de boues Surverse
eau

 gangue : sable concentré


Sousverse

 eau de traitement
  feldspath, sable fin et micas
 eau de traitement
3. Assèchement par tamis et feldspath, sable fin et
filtres à vide micas

 micas ou oxydes
4. Flottation de micas ou feldspath, sable fin et Surverse


oxydes micas


agent antimousse

  feldspath, sable fin, quartz


acides (H2SO4) Sousverse

 eau de traitement
tensio-actifs

  feldspath, sable fin, quartz


 eau de traitement
5. Assèchement par tamis ou sortie de la sousverse de
filtres à vide l'étape précédente

 feldspath
6. Flottation de feldspath feldspath, sable fin, Surverse (flottation inverse possible)


quartz


agent antimousse

  sable fin et quartz


acides (HF) Sousverse

 eau de traitement
tensio-actifs

  feldspath (humidité <25 %)


 eau de traitement
7. Assèchement par filtres sortie de la surverse de


l'étape précédente
feldspath (humidité
<25 %)
8. Séchage  feldspath (humidité  feldspath (humidité <1 %)
<25 %)
 

9. Séparation magnétique feldspath (humidité feldspath (humidité <1 %)
<1 %) oxydes de fer
Tableau 3.71 : Entrées et sorties des étapes de traitement du minerai de feldspath
[39, IMA, 2002]

Sur les exploitations dans la région de Ségovie et en Finlande, le traitement utilisé pour la
séparation des sables feldspathiques des sables de silice est celui de la flottation dans un
environnement à forte teneur en acide, opération pour laquelle on utilise de l'acide
hydrofluorique. Les installations de flottation sont alimentées en fractions inférieures à un
millimètre. Les usines de traitement du minerai ont une capacité de 2400 t/j.
[110, IGME, 2002]

3.2.3.3 Gestion des résidus

3.2.3.3.1 Caractéristiques des résidus

Un exemple d'analyse chimique d'un éluat de résidus est présenté ci-après :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 89


Chapter 4

Paramètre Unités Résultat


pH- éluat après 2 heures - 7,76
pH- éluat après 8 heures - 9,06
pH- éluat après 24 heures - 9,14
pH- éluat après 48 heures - 9,20
pH- éluat après 72 heures - 9,04
pH- éluat après 102 heures - 9,03
pH- éluat après 168 heures - 8,5
pH- éluat après 384 heures - 8,0
Cyanure μg/l <10
Chlorure mg/l <10
Fluorure mg/l <0,5
Nitrate mg/l 23
Sulfate mg/l 101
Arsenic μg/l <5
Barium mg/l <0,1
Cadmium μg/l 4
Cobalt μg/l <100
Chrome μg/l 14
Béryllium μg/l <1
Mercure μg/l <0,1
Nickel μg/l 2
Plomb μg/l 19
Cuivre μg/l 16
Sélénium μg/l <1
Vanadium μg/l <100
Zinc mg/l 2,4
COD mg/l d'O2 27
Tableau 3.72 : Exemple d'analyse chimique d'éluat de résidus de feldspath

Le tableau ci-après présente les caractéristiques des matériaux produits par le traitement.
Etape de traitement Matériau produit par le traitement Destination
Fragmentation et classification  sable grossier, gravier et pierres  produit dérivé ou terril de résidus
 sable concentré  produit dérivé ou bassin de
 eau de traitement
Hydrocyclonage
résidus
Assèchement par tamis ou filtres  La surverse d'eau propre est directement recyclée ou utilisée pour maintenir
à vide les réserves d'eau.
 micas  produit dérivé ou bassin de
 eau de traitement
Flottation des micas
résidus
 oxydes  bassin de résidus
 eau de traitement
Flottation des oxydes

Assèchement par criblage ou  La surverse d'eau propre est directement recyclée ou utilisée pour maintenir
avec filtres à vide les réserves d'eau.
 sable fin, quartz, et micas  produit dérivé ou bassin de
 eau de traitement
Flottation de feldspath
résidus
Assèchement dans filtres  La surverse d'eau propre est directement recyclée ou utilisée pour maintenir

 eau de traitement, bassin de résidus


les réserves d'eau

Séchage  non  s/o


Séparation magnétique  oxydes de fer  produit dérivé ou terril de résidus

Tableau 3.73 : Produits et résidus issus du traitement de minerai de feldspath


[39, IMA, 2002]

Outre les terrils de résidus constitués de sable grossier, de gravier et de pierres, il existe des
bassins de résidus qui contiennent :

Matériaux solides :

90 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4



sable fin et micas (50 – 70%)


certains oxydes de fer (moins de 10 %)


floculants (dans la plage ppm)
fluorure fortement absorbé ou lié sur les solides.

Liquide (eau de traitement)



eau à une valeur de pH d'environ 4,5


agent antimousse (traces)
fluorure (100 – 1000 ppm).

3.2.3.3.2 Méthodes de gestion appliquées

Sur la plupart des sites, les résidus sont stockés dans des bassins de sédimentation creusés à
l'intérieur de la mine, et ainsi, ne présentent pas de digues. Les fonds des bassins sont revêtus
de couches d'argile.

Sur une des exploitations de Ségovie, 110000 t/an de résidus sont produites (production
minière de 600000t/an). Elles sont constituées d'une fraction de sable (80000 t/an) et de
résidus après flottation. La fraction de sable comprend des sables grossiers qui n'ont pas de
marché. Ils sont utilisés comme remblai dans la mine à ciel ouvert. Les résidus de flottation
sont filtrés. Le gâteau de filtration (28000 t/an) est également utilisé comme remblai, tandis
que la boue résiduelle est envoyée vers de petits bassins. La zone de remblai dans la mine à
ciel ouvert a été préparée en plaçant un système de drainage pour contrôler et échantillonner
l'eau de drainage avant de la déverser dans la rivière.

Le concentré de flottation est conduit à une installation de traitement qui génère 200 t/an de
boue de fluorure de calcium grâce à une neutralisation de l'acide HF à l'aide de chaux. Après
filtration dans un filtre-presse, la boue est utilisée comme remblai conjointement avec les
résidus. Le flux de résidus de flottation n'est pas neutralisé directement. A la place, le bassin
de résidus possède quatre puits de contrôle à sa périphérie à partir desquels l'eau d'infiltration
est pompée vers l'usine de traitement d'eau.
[110, IGME, 2002]

Les terrils de résidus ont une pente naturelle de 30 à 45°.

3.2.3.3.3 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

Les IGR sont contrôlées visuellement et par des études topographiques.

3.2.3.4 Niveaux actuels d'émission et de consommation

3.2.3.4.1 Gestion de l'eau et des réactifs

1. Flottation des micas :

Produits chimiques utilisés dans le traitement :


Produits chimiques pH/concentration

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 91


Chapter 4

Acide (H2SO4) A ajuster à une valeur de pH de 3 environ


Tensio-actif 10 - 100 ppm
Agents antimousse 10 - 100 ppm

2. Flottation des oxydes :

Produits chimiques utilisés dans le traitement :


Produits chimiques pH/concentration
Acide (H2SO4) A ajuster à une valeur de pH de 3 environ
Tensio-actif 10 - 500 ppm
Agents antimousse 10 - 100 ppm

3. Flottation du feldspath :

Produits chimiques utilisés dans le traitement :


Produits chimiques pH/concentration
Acide (HF) pH <3
Tensio-actif 10 – 500 ppm
Agents antimousse 10 – 100 ppm
Solution alcaline (CaO, Ca(OH)2, NaOH) A ajuster à une valeur de pH de 4,5
environ

L'eau est neutralisée avec du CaO, Ca(OH)2, Na(OH) à des valeurs de pH d'environ 7 ;
l'utilisation d'ions de calcium permet la liaison du fluorure et sa disparition en grande partie
du bilan, car le CaF2 est presque insoluble. Après ce traitement, l'eau est ajoutée au flux
d'eaux usées.

3.2.3.4.2 Consommation énergétique

La consommation énergétique moyenne pour le traitement du minerai de feldspath est


d'environ 300 MJ/tonne. Cependant, de grandes divergences ont été observées d'un site à
l'autre (min : 10 – max : 1800).

3.2.4 Fluorine

3.2.4.1 Minéralogie et techniques d'exploitation minière

L'élément chimique F n'est pas rare dans la croûte terrestre (à 0,07 %, il est le 13ième élément
le plus abondant en poids), mais les concentrations naturelles sont rares. Les éléments fluorine
(F) et calcium (Ca) sont fortement liés dans CaF2 et cette molécule est très stable.
[43, Sogerem, 2002]

La minéralogie de l'exploitation fluorine/sulfure de plomb de Sardaigne peut être décrite


comme suit :



fluorine, avec une qualité de 26 – 38 %


sulfure de plomb, avec une qualité de 1,5 – 8 %


sulfate de baryum


sulfure de zinc
sulfure de fer, comme pyrites et marcassite

92 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4



carbonate de calcium, comme calcite


quartz
silicates.

Parmi les éléments indiqués ci-dessus, seuls les deux premiers ont un intérêt économique,
étant donné que la taille de libération de 6 mm rend la fragmentation et la séparation
relativement simples, pour préconcentrer le minerai dans un processus de séparation en milieu
dense statique [44, Italy, 2002].

L'exploitation minière est à la fois souterraine et à ciel ouvert.


Dans une exploitation, la méthode d'exploitation souterraine s'applique à une exploitation par
filon en chambre remblayée [44, Italy, 2002].

L'exploitation de la fluorine aux Asturies est effectuée dans trois mines en utilisant la
technique d'exploitation par chambres et piliers. Le dépôt est du type hydrothermique, où le
CaCO3 a été remplacé par du CaF2. Environ 60000 m3 de stériles ont été produits par
l'exploitation minière chaque année. Ces stériles sont utilisés comme remblai directement
dans les salles épuisées de la mine [110, IGME, 2002].

3.2.4.2 Traitement du minerai

3.2.4.2.1 Concentration gravimétrique

Dans la mine de fluorine au sud des Pyrénées, après concassage à <30 mm, les différents
composants du minerai sont séparés par séparation en milieu dense. Ce processus permet
d'améliorer le minerai de 30 – 60 % de CaF2 à environ 90 % de CaF2.

La concentration gravimétrique, un processus continu, est effectuée dans un milieu aquatique


à température ambiante dans un circuit fermé (hydrocyclones ou tambours) avec une
régulation automatisée. L'eau est recyclée dans un circuit fermé. Le matériau lavé est trié par
taille (2 mm, 5 mm, 25 mm) et stocké à l'extérieur sur une surface de béton.

L'ensemble des résidus sont ensuite traités dans l'usine de flottation décrite ci-après pour
augmenter la récupération. Le produit fini peut être commercialisé sous forme humide et la
distribution aux clients est effectuée par camions-benne couverts. S'il est fourni sec, le
transport est effectué dans des camions-benne couverts ou dans des camions-silo.
[43, Sogerem, 2002]

3.2.4.2.2 Flottation

Dans la mine de fluorine au sud des Pyrénées, après concassage et broyage, le minerai avec
une teneur en fluorine d'environ 40 % est réduit en taille à des particules inférieures à 1 mm et
est ensuite dispersé dans l'eau. Les grains de fluorine sont rendus hydrophobes par l'action
superficielle d'acides gras naturels (acide oléique, par exemple). Les particules "grasses" se
fixent aux bulles d'air injectées pour former une mousse qui est écumée mécaniquement à la
surface des cellules. Cette mousse, contenant principalement du fluorure de calcium, à savoir
97 – 98 % de CaF2 (base sèche), est lavée plusieurs fois avec de l'eau. La filtration de la boue
donne un gâteau de filtration avec environ 10 % d'humidité.
[43, Sogerem, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 93


Chapter 4

Aux Asturies, le minerai extrait de trois mines, 400000 t/an, est traité dans une seule
installation. La distance entre les mines et l'usine de traitement du minerai est de 18 à
100 kms. L'usine permet le broyage primaire et secondaire, le broyage fin et la flottation à
chaud.
[110, IGME, 2002]

3.2.4.2.3 Traitement de la fluorine/du sulfure de plomb

La mine Silius Mine de Sardaigne produit de la fluorine et un concentré de sulfure de plomb.


Le taux moyen de production par an est de 45000 tonnes de CaF2 à 97 % et 5000 tonnes de
PbS à 67 %. La Silius Mine est la seule mine exploitée en Europe pour la fluorine et le sulfure
de plomb. Le produit de fluorine est vendu à une usine chimique et le sulfure de plomb à une
fonderie au sud-ouest de la Sardaigne.

Le minerai est pré-concentré sur le site minier en utilisant la concentration gravimétrique. Le


pré-concentré avec une qualité de fluorine de 43 – 50 % est transporté via des camions à
l'usine de traitement du minerai à 57 km de la mine, en raison de la disponibilité de grandes
quantités d'eau, ce qui n'est pas le cas sur la mine.

Le minerai est broyé dans des broyeurs à boulets à 100 % en deçà de 0,5 mm. Le premier
minerai récupéré est le sulfure de plomb dans une unité de flottation à trois étages. Le rebut de
cet étage est ensuite traité dans une unité de flottation de fluorine à 4 étages. Les produits
commerciaux sont filtrés dans des filtres à tambours.
[44, Italy, 2002]

3.2.4.3 Gestion des résidus

3.2.4.3.1 Méthodes de gestion appliquées

Sur une exploitation au sud des Pyrénées, les résidus, contenant 1 à 5 % de CaF2, sont utilisés
comme remblai dans la mine après assèchement avec des filtres-presses, situés à l'intérieur de
l'usine elle-même. L'eau est entièrement recyclée. L'aspect grossier des résidus est proche de
celui de la fluorine concentrée finie, avec une granulométrie inférieure à 350 µm.

Les constituants sont la silice et le schiste (80 - 90 % de SiO2), et sur une plus petite échelle,
des dérivés de fer (5 - 10 % de Fe2O3 : schistes, hydroxydes de fer, carbonate de fer), autres
oxydes (1 – 2 % d'Al2O3), sulfures de fer/cuivre, et bien entendu, un CaF2 résiduel
(généralement, 1 – 5 %).

Dans un autre cas, comme celui de l'exploitation en Sardaigne, les résidus sont cyclonés dans
un milieu dense pour séparer les sables des boues. Les sables sont sédimentés dans les
"bassins de sable". Les boues sont pompées dans des "bassins de décantation".

L'eau de traitement est nettoyée dans trois bassins. L'eau propre du troisième bassin est
partiellement recyclée et partiellement rejetée dans la rivière. Le volume total des bassins de
résidus est d'environ 1300000 m3.

Les sables séchés sont stockés dans des terrils et sont commercialisés pour les travaux de
construction civile ; les boues sont actuellement évaluées pour de nouvelles utilisations telles
que des tuiles, du ciment.
94 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 4

D'autres développements visent à éliminer le bassin de décantation en introduisant des


sections de filtres-presses.

Les installations de résidus sont situées à proximité de l'usine très près de la rivière. Le sol sur
lequel se trouvent les installations est une alternance de sables et de couches d'argile,
empêchant ainsi toute infiltration dans le sol.

Une digue courante avec un noyau d'argile de la forme trapézoïdale classique contient les
résidus. La pente de la digue est de 1:1,5. Les digues sont relevées tous les trois à quatre ans.

Une caractérisation du site est actuellement effectuée pour évaluer la situation chimique, le
comportement de lixiviation, etc. Des solutions alternatives à la gestion actuelle seront prises
une fois les résultats de l'étude obtenus. Dans ces conditions, il est primordial de considérer
les teneurs en métal lourd et les systèmes pour éviter que ces métaux puissent migrer dans
l'eau et les propriétés avoisinantes.
[44, Italy, 2002]

Les résidus de l'exploitation des Asturies sont rejetés dans la mer après élimination de la
fraction grossière commercialisable dans des hydrocyclones [110, IGME, 2002].

3.2.4.3.2 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

Sur l'exploitation de fluorine/sulfure de plomb, les pentes de digue et le système de


décantation sont vérifiés sur une base quotidienne. L'eau provenant de la susverse des bassins
est vérifiée chimiquement de façon hebdomadaire avant déversement dans la rivière. La
surface phréatique est contrôlée au moyen de piézomètres. Pour des raisons de sécurité, la
hauteur de la digue est limitée à 7 - 10 m.

Il n'existe pas de plans d'urgence spécifiques, car le risque de gros accident est en principe
considéré comme nul.
[44, Italy, 2002]

3.2.4.3.3 Fermeture et entretien après fermeture

Le plan de fermeture et d'entretien après fermeture pour l'exploitation de fluorine/sulfure de


plomb est actuellement en cours d'étude. Les coûts de fermeture devraient être de l'ordre de
plusieurs millions d'EUR. La surveillance du site une fois la durée de vie en exploitation
terminée peut être effectuée pendant plusieurs années (une durée de 10 ans environ est
généralement prévue) afin d'établir s'il se produit une migration de métal lourd. Aucune
assurance financière ne prend en charge le risque de pollution à long terme, mais un fond
spécial a été établi par la société dans le bilan annuel pour financer les opérations de
fermeture [44, Italy, 2002].

3.2.4.4 Gestion des stériles

Une exploitation utilise comme remblai l'ensemble des stériles ainsi que des résidus dans
l'exploitation souterraine. Les stériles proviennent de l'excavation de galeries dans les masses
rocheuses à l'extérieur du gisement. Les stériles sont utilisés comme remblai, permettant ainsi

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 95


Chapter 4

de réduire les terrils en surface à un minimum et de ne les utiliser que comme dépôt provisoire
[44, Italy, 2002].

3.2.4.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

3.2.4.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

Dans un cas, l'eau propre provenant du dernier bassin de clarification est partiellement
recyclée et partiellement rejetée dans la rivière. Le volume total des bassins de résidus est
d'environ 300000 m3 [44, Italy, 2002].

L'eau est nettoyée après décharge. Les réactifs utilisés dans le traitement des minerais sont
d'origine végétale (par exemple, oléines provenant de l'huile d'olive ou de pin) ; les réactifs
potentiellement dangereux sont traités chimiquement avant décharge. La consommation d'eau
est en moyenne de 8000 m3 par jour. [44, Italy, 2002]

Sur l'exploitation des Asturies, les réactifs suivants sont utilisés :

• acide oléique, en tant que collecteur et agent moussant, 400 g/t


• tanin quebracho, en tant que déprimant pour calcite
• carbonate de sodium, en tant qu'ajusteur de pH.
[110, IGME, 2002]

3.2.4.5.2 Contamination du sol

Sur l'exploitation de fluorine/sulfure de plomb, en raison de la nature du matériau traité, il


peut se produire une contamination par métaux lourds. Les métaux contenus sont le plomb, le
zinc, le fer et le fluor. Cependant, les concentrations sont faibles et les émissions sont
contrôlées.

3.2.5 Kaolin

3.2.5.1 Minéralogie et techniques minières

Les minerais d'argile sont divisés en quatre groupes majeurs Un de ces groupes est le groupe
des kaolinites. Ce groupe possède trois membres (kaolinite, dickite et nacrite) et une formule
d’Al2Si2O5(OH)4. Les différents minerais sont polymorphes, ce qui signifie qu'ils ont la même
chimie, mais des structures différentes. La structure générale du groupe kaolinite est
composée de feuilles de silicate (Si2O5) liées à des couches d'oxyde/hydroxyde d'aluminium
(Al2(OH)4) appelées couches de gibbsite. Les couches de silicate et de gibbsite sont
étroitement liées ensemble, seule une liaison faible existant entre les couches [37,
Mineralgallery, 2002].

La kaolinite peut être formée comme un produit de dégradation résiduel, par altération
hydrothermique, et en tant que minerai sédimentaire. Les occurrences résiduelles et
hydrothermiques sont classées comme occurrences principales et les occurrences
sédimentaires comme secondaires.

Les kaolins primaires sont ceux qui se sont formés in-situ, généralement, par l'altération de
roches cristallines telles que le granite ou le gneiss. L'altération résulte de la dégradation de

96 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

surface, du mouvement des eaux souterraines en dessous de la surface, ou de l'action des


fluides hydrothermiques. Les kaolins secondaires sont des minerais sédimentaires qui ont été
érodés, transportés et déposés comme des lits ou lentilles associés à d'autres roches
sédimentaires. La plupart des dépôts secondaires ont été formés par le dépôt de kaolinite qui
avait été constitué ailleurs. Un type de dépôts de kaolin qui peuvent être considérés comme
primaires ou secondaires, selon le point de vue, sont les sédiments arkosiques qui ont été
altérés après dépôt, principalement par les eaux souterraines.

Le kaolin est extrait de carrières, soit par des moyens hydrauliques, soit par simple excavation
(par exemple, en utilisant une pelle chargeuse).

3.2.5.2 Traitement du minerai

Le traitement du kaolin varie fortement d'une entreprise à une autre ; chaque producteur de
kaolin utilisant des équipements et procédés différents. Même lorsque des entreprises utilisent
des méthodes identiques, elles peuvent les utiliser à différentes étapes du traitement.

Le minerai de kaolin, généralement composé de résidus de kaolinite, quartz, micas, feldspath,


etc., est généralement traité par voie humide pour éliminer les minerais indésirables. Les
différentes étapes du traitement sont les suivantes :



mise en place du "minerai" en suspension dans de l'eau


récupération de la fraction de kaolin par le biais de tamisage et cyclonage
concentration de la suspension par décantation dans des bassins suivie par passage à
travers des filtres-presses.

Les propriétés du kaolin (brillance, rhéologie, pureté, distribution granulométrique) peuvent


être améliorées pendant le traitement, en utilisant la séparation magnétique, le blanchiment ou
la centrifugation.

La fragmentation n'est généralement pas nécessaire. Parfois, l'hiver, des concasseurs (par
exemple, concasseurs à mâchoire, concasseurs à cône, concasseurs à cylindres, hydrocône,
etc.) sont utilisés pour casser la matière brute gelée.

De l'argile grossière peut être utilisée comme charge de faible qualité ou argile céramique. En
variante, sa qualité peut être améliorée par une poursuite du traitement. Le traitement de
flottation est utilisé pour raffiner l'argile grossière et pour maximiser la récupération de
kaolin. Il permet d'augmenter le rendement de récupération du kaolin jusqu'à 15 %, ce qui est
une amélioration considérable dans la gestion de cette ressource naturelle. Tous les
producteurs n'utilisent pas la flottation. Ceci dépend des exigences du produit et des
caractéristiques du dépôt.

La figure suivante présente un organigramme de traitement de kaolin type

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 97


Chapter 4

Figure 3.54 : Organigramme de traitement de kaolin type


[40, IMA, 2002]

L'utilisation essentielle du processus de flottation peut être expliquée par la figure suivante :

98 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.55 : Graphique de granulométrie du kaolin en fonction de la quantité


[40, IMA, 2002]

Dans les sections I, III, et V, une séparation mécanique principale (cyclonage, centrifugation)
peut être obtenue.

Dans les sections II et IV, la granulométrie des différents minerais est identique. S'il n'existe
qu'une différence mineure spécifique dans le poids spécifique, la séparation mécanique n'est
pas possible. D'autres différences devront alors être utilisées. A des tailles de grains plus
petites (section II), la seule méthode de séparation possible est la flottation. A des tailles de
grain plus grandes, section IV, d'autres méthodes, telles que la séparation électrostatique du
feldspath, peuvent être employées.

Le tableau ci-après montre les entrées et sorties des étapes principales du traitement de kaolin.

Etape de traitement Entrées Sorties


Classification Matière première Sable grossier, gravier et pierres
Eau Mélange de boues (contenant du
kaolin)
Hydrocyclonage Mélange de boues Surverse
Eau Kaolin + sable fin, micas, (et
feldspath)

Sousverse
Kaolin + sable fin, micas, (et
feldspath)
Eau de traitement
Flottation Sousverse issue de l'étape Surverse
d'hydroclonage, ou concentré de Mélange de kaolin (après
kaolin neutralisation acide)
Acide (H2SO4, H3PO4)
Tensio-actifs Sousverse
Produits chimiques antimousse Sable très fin, micas, (et feldspath)
Solution alcaline (NaOH) Eau de traitement
Epaississement Surverse issue de l'étape Concentré de kaolin
d'hydrocyclonage ou flottation (teneur en solides de 15 – 30 %)
Floculant
Séparation de produit Concentration de kaolin ou mélange Kaolin
de kaolin

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 99


Chapter 4

Séparation magnétique Oxydes de fer (très petite quantité)

Blanchiment
Hydrosulfure de sodium
Gaz d'ozone

Centrifugation Sable très fin et micas

Filtrage Kaolin, concentré de kaolin Kaolin (humidité <18 %)


Eau de traitement
Séchage Kaolin (humidité <18 %) Produits de kaolin
Tableau 3.74 : Entrée et sortie dans le traitement de kaolin
[40, IMA, 2002]

3.2.5.3 Gestion des résidus

3.2.5.3.1 Caractéristiques des résidus

Caractérisation des matériaux produits par le traitement

Etape de traitement Matériau produit par le Destination


traitement
Classification  sable grossier, gravier et pierres terril ou produits
commercialisables (si disponibles
sur le marché local)
Hydrocyclonage  sable fin, micas, (et feldspath)  s'il contient du feldspath, il est
encore raffiné dans le traitement

 le mica est un produit commercial


du feldspath

 eau de traitement  sable fin : terril ou produits


commercialisables (si disponibles

 bassin de résidus
sur le marché local)

 sable très fin, micas,  bassin de résidus


 s'il contient du feldspath, il est
Flottation

 eau de traitement
(et feldspath)
encore raffiné dans le traitement
du feldspath
Epaississement Une surverse d'eau propre est recyclée directement ou utilisée pour conserver
les réserves d'eau.
Séparation de produit  sable très fin et micas  bassin de résidus ou
 oxydes de fer  terril (par rapport aux autres
sorties, la quantité est ici
négligeable – plusieurs ordres de
grandeur de moins)
 eau de traitement  bassin de résidus
 le filtrat ("eau de traitement") peut
Filtrage

également être recyclé (en


fonction des floculants utilisés)
Séchage
Tableau 3.75 : Résidus et produits issus du traitement du minerai de kaolin
[40, IMA, 2002]

En plus du terril de sable grossier, de gravier et de pierres, on trouve des bassins de résidus
qui contiennent :

100 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Matériaux solides :



sable fin et micas (plus de 95 %)


certains oxydes de fer (moins de 1 %)
floculants (dans la plage ppm).

Liquide (eau de traitement) :



eau à une valeur de pH d'environ 4,5


certains phosphates


certains sulfates
agent antimousse.

3.2.5.3.2 Méthodes de gestion appliquées

Outre les terrils de sable grossier, gravier et pierres, il existe également des bassins de résidus
pour les résidus fins. Ils sont un mélange de fines particules d'argile (95 % de la teneur en
solides) associées à certains tensio-actifs et agents antimousse (dans la plage ppm) dans une
solution acide (pH d'environ 4,5). D'ordinaire, les bassins de résidus sont utilisés pour
nettoyer l'eau avant recyclage ou déversement dans la rivière. Les bassins sont revêtus de
couches d'argile imperméables.

Sur l'exploitation de Nuria, les résidus sont des ultrafines après classification (2 % de charge
totale). La flottation n'est pas appliquée. Ces fines sont asséchées dans plusieurs bassins de
sédimentation en béton en série (chacun ayant une dimension d'environ 300 m2). Les bassins
sont asséchés avec des siphons. En été, les fines asséchées sont transférées vers le terril de
stériles [110, IGME, 2002].

La digue de mica de Kernick est une installation de résidus de mica pour l'industrie d'argile
de Chine (kaolin) en Cornouaille, RU. Elle est utilisée depuis 30 ans et est une des plus
grandes digues de retenue en Europe. Elle occupe une surface de plus de 55 ha et fait 92 m de
haut (au-dessus du niveau du sol le plus bas). La digue contient environ 14 millions de tonnes
de charge en vrac qui retient environ 28 tonnes de résidus divers. La structure comprend un
remblai construit autour du périmètre d'une mine (carrière) d'argile de chine épuisée qui a été
remblayée au préalable avec des résidus micacés. L'objet du remblai est de retenir les résidus
au-dessus du rebord de la carrière.

L'industrie d'argile de chine génère trois types principaux de résidus provenant de la matrice
de dépôt :

• des stériles, connus localement sous le nom de "stent" qui sont un mélange de granite non


kaolinisé et d'autres filons de minerai dur extraits par forage ou abattage


des résidus de sable, un sable de silice à grains grossiers retiré par séparation mécanique
des résidus de mica, un résidu de mica et de sable très fin retiré par flottation.

Les résidus de sable et les stériles ont été utilisés pour construire la digue dans des zones
spécifiques séparées par des couches de transition. Les stériles, ayant une taille régulière entre
50 mm et 750 mm, forment un cœur central pour la capture et le drainage d'infiltration à
travers la structure. Les résidus de sable, ne contenant aucun matériau ayant une
granulométrie dépassant 150 mm, mais d'ordinaire inférieure à 25 mm, forment à la fois les
parties en aval et en amont de la digue principale. La couche de transition, contenant une

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Chapter 4

roche broyée propre d'ordinaire entre 75 mm et 125 mm, forme une couche de filtre entre les
résidus de sable et le cœur des stériles.

La structure du remblai repose sur une surface de sol préparée qui a été dégagée de toute
végétation, couche arable, profil érodé et matériau mou. L'excavation a été laminée par des
rouleaux vibrants et remblayée avec du sable propre afin d'établir une fondation d'exploitation
régulière. Une couverture de drainage de 1 m d'épaisseur de pierres propres a été disposée en
dessous de la longueur et la largeur totale du cœur de roches et en aval du remblai. Cette
couverture incorpore une tranchée découpée longitudinalement à la base du cœur de roches
dans laquelle se trouvent un certain nombre de collecteurs en béton armé (entrées). Les
collecteurs sont en retour reliés à des conduits en béton armé utilisés pour transmettre l'eau
d'infiltration au-delà du pied de la structure dans des chambres de collecteur avant
déversement final dans le cours d'eau adjacent.

Pendant la construction, le site de remblai a été protégé (séparé) de l'opération de remblayage


de carrière par un cuvelage construit à partir de déchets placés de façon aléatoire.

Les remblais de résidus de sable en aval et en amont ont été relevés en couches placées
horizontalement d'environ 0,5 m d'épaisseur et compactés par des rouleaux vibrants. Le cœur
de stériles a été "mis en tas librement" par des camions-bennes pour obtenir une répartition
régulière, et n'a pas été compacté (autrement que par le poids et le passage of bulldozers
utilisés pour niveler la surface). La couche de transition a été mise en place par une pelle
mécanique pour obtenir une épaisseur maximale de 3 m.

La face externe du remblai a un profil conçu de 35°/32° (1:1,5/1:1,7 (V :H)) auquel a été
ajoutée une fine couche de terre végétale comme milieu de croissance pour une végétation à
venir. Une technique d'ensemencement hydraulique est utilisée pour pulvériser la surface avec
un mélange d'herbe, légumineuses, fertilisant, chaux et liants organiques, qui contribuent
ensemble à former progressivement une croissance dense de broussailles d'ajonc/lupin,
typique des surfaces non cultivées dans le sud-ouest de l'Angleterre.

Le dépôt des résidus est effectué à l'aide de pipelines et robinets autour de l'ensemble de la
crête de la digue. La séparation hydraulique laisse le mica le plus grossier plus près de la face
interne de la digue, les particules plus fines se déposant progressivement vers l'extrémité
arrière du bassin, où l'eau libre est décantée par une barge pompe.

L'eau décantée est soit :



recyclée dans l'opération de traitement, soit
déversée dans le cours d'eau (conjointement avec le drainage de sous-bassin).

La performance de la structure (stabilité) est surveillée par des bornes d'arpentage pour
observer tout mouvement horizontal/vertical au moyen de piézomètres pour mesurer les
modèles d'infiltration phréatiques à l'intérieur et en dessous du remblai, et par des déversoirs
pour mesurer l'écoulement d'eau souterraine brut à travers le fleuve de déversement final.

Une capacité de stockage supplémentaire est actuellement obtenue en surchargeant le bassin


avec des digues de sable compacté, placées directement sur la plage "sèche" – ceci crée
également un profil paysager à la surface finale de la lagune qui sera éventuellement asséché
et végétalisé.
[125, Grigg, 2003]

102 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

3.2.5.3.3 Sécurité des IGR et prévention des accidents

Les IGR sont contrôlées visuellement et par des études topographiques.

3.2.5.4 Gestion des stériles

L'exploitation de Nuria exploite un terril de stériles de 2.8 Mm3. La fondation de ce terril a été
tout d'abord dégagée de la terre végétale avant installation d'un système de drainage
(comprenant des tuyaux perforés couverts de gravier et d'un géotextile). Les eaux de
ruissellement de surface, contenant une très grande quantité de fines, sont rassemblées et
collectées dans une série de bassins de décantation. La hauteur de gradin est de 15 m avec des
bermes de 10 m de large [110, IGME, 2002].

3.2.5.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

3.2.5.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

Les réactifs utilisés dans la flottation du kaolin sont énumérés dans le tableau ci-après.

Réactif Concentration moyenne


Acide (H2SO4, H3PO4) Atteindre une valeur de pH d'environ 2,5
Tensio-actif 10 – 100 ppm
Agents antimousse 10 – 100 ppm
Solution alcaline Neutraliser à une valeur de pH d'environ 4,5
Tableau 3.76 : Réactifs utilisés dans la flottation du kaolin
[40, IMA, 2002]

3.2.5.5.2 Consommation énergétique

La consommation énergétique moyenne pour le traitement de minerai de kaolin est d'environ


2000 MJ/tonne.
La consommation diesel moyenne d'un camion est de 25 l/h.

3.2.6 Calcaire

3.2.6.1 Minéralogie et techniques minières

D'un point de vue minéralogique, le carbonate de calcium tombe dans trois groupes
structurellement différents : les groupes calcite et aragonite (tous deux CaCO3), et le groupe
dolomite (CaMg(CO3)2). La calcite (CaCO3) se cristallise dans le système hexagonal, mais ses
cristaux ont des aspects extrêmement variés, et souvent hautement complexes. Le
rhombohèdre et le scalénohèdre sont les formes les plus fréquentes. La calcite est un des
minerais les plus communs et répandus sur terre, en particulier, dans les roches sédimentaires.
L'aragonite (CaCO3) est formée dans une plage étroite de conditions physico-chimiques. Elle
se cristallise dans le système orthorhombique, d'ordinaire dans les sources thermales.
Cependant, l'aragonite est également formée par des procédés de biominéralisation ; les
coquilles de mollusques, les perles et le squelette humain sont constitués d'aragonite. La
dolomite est un double carbonate de calcium et de magnésium, avec la formule CaMg(CO3)2.
Comme la calcite, elle se cristallise dans le système hexagonal. Elle se forme par la

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 103


Chapter 4

transformation secondaire de sédiments de calcite dans le calcaire, sous l'influence de l'eau en


circulation, par le biais d'une substitution partielle de Ca par Mg. Ces minerais constituent des
roches, parmi lesquels la craie, le calcaire, le marbre et la travertine sont les plus importants.
La craie est une roche sédimentaire faiblement compactée, dont la diagénèse est incomplète,
et qui est quasiment exclusivement constituée de carbonate de calcium (calcite). Les
sédiments dont provient la craie incluent de façon prédominante les squelettes de
coccolithophoridae compactés (algue calcaire) avec ciment limité, le cas échéant. Cette roche
présente une granulométrie très fine, et est poreuse. Le calcaire est généralement utilisé
comme terme générique qui désigne une roche sédimentaire compactée constituée de
carbonate de calcium. Il est souvent utilisé comme un synonyme de carbonate de calcium
naturel. Le marbre est une roche métamorphique, qui est le résultat d'un traitement de
recristallisation du calcaire, dans des conditions de haute pression et température. Le marbre
vrai a une faible porosité et peut loger des cristaux de calcite de plusieurs centimètres. La
travertine, qui est généralement également appelée "tuf calcaire" ou "tuf de dépôt de source",
provient de la précipitation chimique ou biochimique du carbonate de calcium dans des
sources thermales, comme la calcite ou parfois, comme l'aragonite. Tous ces minerais,
lorsqu'ils sont de la plus haute qualité, sont la source de carbonate de calcium industriel.
[42, IMA, 2002]

Le calcaire est quasiment exclusivement exploité dans des mines à ciel ouvert.

Le calcaire de Flandersbach possède les paramètres suivants :

• 97 – 98 % de CaCO3
• <1 % de MgCO3
• <1 % de SiO2 (quartz)
• parfois, une teneur plus élevée de schiste ou de boue est incluse.
[107, EuLA, 2002]

3.2.6.2 Traitement du minerai

Roche calcaire
Sur la carrière de Flandersbach, après abattage, le calcaire est transporté par des camions
vers le concasseur. Ici, les stériles sont séparés et déchargés dans une autre carrière épuisée.
Le calcaire est dirigé vers l'usine de traitement du minerai, qui est essentiellement une usine
de nettoyage pour la séparation du sédiment de "boue" de la roche calcaire. La boue, après
l'usine de nettoyage, est injectée dans le bassin de résidus, une autre carrière épuisée voisine.

La quantité de matière première provenant de la carrière est comprise entre 7 et 8 millions de


tonnes/an. Presque 10 % de cette matière première est représentée par des stériles. 10 %
constituent du sédiment de "boue" qui est séparé dans l'usine de nettoyage. La quantité de
sédiment injecté dans le bassin de résidus est, par conséquent, de presque 700000 t/an. Pour
chaque tonne de roche calcaire lavée, 1 m³ d'eau de traitement est requis.
[107, EuLA, 2002]

Carbonate de calcium
La grande majorité de la production minière est commercialisable, comme le montre le
tableau ci-après.

Quantité Pourcentage
(kt)
Minerai provenant de la carrière (carbonate de calcium 16655 100,0

104 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

naturel)
Stock pour la vente 16100 96,7
Résidus déchargés à l'extérieur 75 0,4
Poussière gérée sur site 111 0,7
Résidus gérés sur le site pour la réhabilitation des carrières 369 2,2
Tableau 3.77 : Chiffres de production de carbonate de calcium dans l'UE en 2000

Résidus déchargés à l'extérieur :


Ces résidus incluent les résidus de flottation contenant des impuretés de mica (telles que
phlogobite, biotite, muscovite) et graphite. Ils sont parfois déposés dans des bassins ou
déchargés directement vers le récepteur.

Poussière gérée sur site :


Cette poussière inclut tous les résidus provenant des divers collecteurs de poussière et
systèmes de nettoyage dans les stations de conditionnement, etc.

Résidus gérés sur site pour la réhabilitation des carrières :


Ce type de matériau comprend principalement les charges et pigments de couleur
inadmissible ou broyés en dehors de la spécification du produit.

La production de carbonate de calcium broyé (GCC) débute par son extraction.


L'identification du bon gisement en termes de composition, homogénéité, etc., est essentielle
pour l'ensemble du processus de production consécutif ; une source de carbonate de calcium
pur doit être identifiée. Généralement, le traitement comprend le lavage, le tri des sous-
minerais indésirables, le broyage, la classification par granulométrie et un éventuel séchage.
Selon les circonstances et les usages prévus, l'ordre et la nécessité de ces différentes étapes
peuvent varier. A la sortie du processus, le matériau est fourni en sacs ou en vrac (trains,
bateaux, camions) lorsqu'il est sec, ou en conteneur en vrac lorsqu'il est sous forme de boues.
Le GCC résulte directement de l'exploitation des gisements de carbonate de calcium pur
(qualité du minerai >96 %). Le processus de production maintient le carbonate de calcium très
proche de son état d'origine, donnant un produit broyé délivré soit sous forme sèche, soit sous
forme de boue. Le marbre brut abattu est pré-concassé, et selon la géologie, lavé et parfois,
passé au crible. Les fines sont normalement commercialisées pour différentes applications,
telles que la fabrication de routes, les broyeurs à ciment, etc.

Dans le traitement à sec, le carbonate de calcium est broyé dans des broyeurs à boulets,
classifié et stocké dans des silos, ou des sacs, avant d'être expédié par wagons de train ou
camions. Les produits sont principalement utilisés dans les industries de la peinture et des
plastiques, trouvant des applications mineures dans l'industrie chimique, pour la fertilisation
et la désulfuration. Les charges et pigments pour l'industrie du papier sont produits sous forme
de boues, qui sont du carbonate de calcium finement dispersé dans de l'eau. Le matériau
concassé est broyé avec de l'eau dans des broyeurs à barres, ou des broyeurs à boulets dans un
circuit ouvert ou fermé, classifiés et stockés dans des silos avant d'être chargés dans des
wagons de train ou camions.

En raison de la géologie et de la minéralogie, certains dépôts de carbonate de calcium


contiennent des minerais indésirables tels que le graphite, le mica ou le schiste. Pour éliminer
ces impuretés naturelles, l'exploitation sélective et la séparation optique sont développées
conjointement avec d'autres étapes de traitement de minerais afin de répondre aux exigences
des clients. De tels systèmes de traitement de minerai peuvent être la flottation ou la
séparation magnétique.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 105


Chapter 4

Lorsque des minerais magnétiques sont liés au marbre, la séparation magnétique est une
méthode fructueuse pour séparer ces "impuretés".

Les minerais de gangue tels que le mica (comme phlogobite, biotite, muscovite) entraînent
l'abrasion dans les machines de production de papier, tandis que le graphite donne une couleur
grise aux pigments. Par conséquent, les exigences du produit demandent de séparer ces
minerais pendant le processus de production de la dispersion aqueuse par flottation. Le
concentré épaissi est normalement asséché dans des filtres-presses.

Comme avec tous les minerais, l'organigramme de production de charges et pigments de


carbonate de calcium doit être ajusté selon les caractéristiques minéralogiques des dépôts de
carbonate de calcium.

La figure suivante montre un exemple d'organigramme de traitement de carbonate de calcium.

106 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.56 : Organigramme de traitement du carbonate de calcium


[42, IMA, 2002]

3.2.6.3 Gestion des résidus

3.2.6.3.1 Caractéristiques des résidus

Les résidus de roche calcaire sont un mélange de calcite, dolomite, wollastonite et autres
silicates très insolubles et de très petites quantités de métaux lourds. La granulométrie des
résidus est d'ordinaire inférieure à 0,25 mm.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 107


Chapter 4

3.2.6.3.2 Méthodes de gestion appliquées

Calcaire
Le bassin de résidus de la carrière de Flandersbach se trouve dans une carrière épuisée. Sa
surface est aujourd'hui de 27 ha. Dans le futur, sa surface sera d'environ 60 ha. Sa capacité
totale est supérieure à 30 Mm³. Le bassin se trouve près de l'usine de traitement du minerai.
Les conduites d'eau de traitement vers le bassin et d'eau clarifiée de retour vers l'usine de
traitement du minerai font environ 1 km de long. Il existe également une entrée d'eaux
souterraines dans le bassin issue de l'assèchement de la carrière en exploitation. L'eau en
excédent est acheminée vers une rivière voisine.
[107, EuLA, 2002]

Sur la carrière de Münchehof, les résidus sont stockés dans un bassin entouré par une digue.
Le schéma de contrôle suivant s'applique :



niveau des eaux souterraines autour de la digue (mesures mensuelles)


surface phréatique dans la digue
mesures des eaux d'infiltration (dans un puisard à partir duquel l'ensemble de l'eau de


drainage est pompée collectivement)


surveillance du sommet du barrage et du pied de digue en aval


niveau de l'eau dans la digue (mesuré en continu)
contrôle visuel par équipe expérimentée.

Le schéma de contrôle est conçu de telle manière que des changements de la digue observés à
temps, de sorte à permettre l'exécution de mesures appropriées pour maintenir la stabilité de la
digue.
[108, EuLA, 2002]

Carbonate de calcium
L'industrie du carbonate de calcium utilise des bassins de résidus à partir desquels l'eau est
réacheminée vers l'usine de traitement du minerai. Les résidus sont un produit dérivé
commercialisable. Dans la mesure du possible, les stériles et résidus secs sont également
commercialisés pour d'autres applications telles que la fabrication de routes, la fabrication du
béton ou du ciment, mais en l'absence de clients, ces agrégats doivent être rassemblés en
terrils.

Avant la mise au rebut, le sol est étudié afin de vérifier si la géologie, l'hydrologie, les
problèmes d'environnement et la stabilité sont adaptés aux exigences définies par les autorités
compétentes. Ces études sont essentielles pour obtenir la permission des autorités
compétentes d'établir un terril. Les stériles et résidus sont déchargés ensemble en couches
horizontales. Les gradins finaux sont immédiatement recouverts avec de la terre et remis en
état avec de l'herbe et des arbres selon des plans de réaménagement à long terme. L'évolution
du terril est contrôlée ainsi que la qualité de l'eau, le niveau des eaux souterraines et la
stabilité de la pente si nécessaire ou exigé par les autorités.

Les résidus sous forme de boues sont soit :



séchés (épaississeur et filtre-presse) et mis au rebut sur un terril de résidus, soit
déversés dans le système d'eau extérieur (effluent) dans des conditions contrôlées par les


autorités compétentes, soit
déversés dans un bassin de résidus (un seul cas en Europe).

108 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Dans le dernier cas, la qualité du dépôt de minerai est telle qu'environ un tiers de la pierre
extraite n'est pas adaptée à l'usine de traitement du minerai et a été utilisée pour construire la
digue de départ de 16 m de large après élimination de l'humus. La pente de la digue de départ
était de 1:1 et le cœur imperméable est protégé contre l'érosion par une couche de 1 - 2 m de
matériau de 0 - 20 mm. Le cœur imperméable comprend 2 - 3 m d'argile entouré par une
membrane.

Il se peut que la digue soit relevée. La digue de départ a été élargie (+ 12 m) et sa hauteur
augmentée (+ 5 m).

Aujourd'hui, la surface totale du bassin de clarification est de 45 ha environ. L'ensemble des


résidus sont évacués au même point dans le bassin (décharge en un seul point). L'eau
d'infiltration à travers la digue est rassemblée et réinjectée dans le bassin ou, si le niveau d'eau
libre dans le bassin est trop élevé, elle est évacuée d'une manière contrôlée (qualité et
quantité) dans le système des égouts, depuis lequel elle est en outre déversée dans le système
des égouts municipaux.

Lorsque le niveau du sable de flottation augmente à un certain niveau, la décharge est


déplacée et le sable de flottation sec est excavé et vendu. Selon les analyses du sable de
flottation (NEN 7341, NEN 7343 et ISO 11466), les teneurs en métaux lourds sont
négligeables. En outre, la concentration des réactifs de flottation est très faible et ils sont très
étroitement fixés sur les particules de minerai, mais se décomposent facilement lorsqu'ils sont
libérés.
[42, IMA, 2002]

3.2.6.3.3 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

La procédure d'autorisation de l'IGR de la carrière de Münchehof incluait, selon DIN 19700 T


10, une attestation de stabilité de la digue comprenant les aspects statiques et hydrauliques.

Le calcul de la stabilité est effectué grâce aux éléments suivants :



modelage géotechnique et hydrogéologique


stabilité de la pente


résistance au cisaillement


sécurité contre les défaillances de base


sécurité contre l'accumulation de pression interstitielle dans la fondation
débordement et stabilité à l'érosion.

Une autre exigence essentielle quant à la stabilité de la digue est l'adéquation du matériau de
construction de la digue. Ceci est étudié dans des essais géotechniques. Les paramètres
suivants sont examinés :



angle de frottement


densité spécifique


compressibilité
teneur en eau.

Pendant la phase de construction, la gestion de la qualité a été appliquée pour s'assurer que les
paramètres qui sont cruciaux pour la stabilité de la digue ont été respectés. Ceci s'applique à la
fondation de la digue, au corps de la digue et au cœur de la digue.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 109


Chapter 4

[108, EuLA, 2002]

Le contrôle et la surveillance des installations de résidus sont effectués à la fois par l'industrie
et les autorités compétentes. L'ensemble des constructions (plans, conception, etc.) doivent
recevoir au préalable l'approbation de l'autorité compétente. Les digues sont vérifiées tous les
jours et l'ensemble des changements éventuels dans les constructions sont indiqués dans le
journal de contrôle. Si une fuite est observée, elle sera réparée sur-le-champ et les
informations seront envoyées à l'autorité. Un contrôle en profondeur est effectué chaque
année, et l'autorité vérifie les constructions et les archives tous les cinq ans.
[42, IMA, 2002]

3.2.6.3.4 Fermeture et entretien après fermeture

Lors de la fermeture de l'IGR, les bassins sont asséchés et couverts avec une couverture
végétale. [108, EuLA, 2002]

3.2.6.4 Gestion des stériles

Sur la carrière de Flandersbach, les stériles sont séparés avant lavage et déversés dans une
ancienne carrière [107, EuLA, 2002].

3.2.6.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

3.2.6.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

Grâce à la circulation de l'eau de traitement, la consommation d'eau douce est faible, étant
donné que seule l'eau de porosité fixée au produit et l'eau évaporée est perdue. L'adjonction
d'eau douce dépend fortement des conditions climatiques (évaporation et pluie). La carrière de
Münchehof, par exemple, doit ajouter 437 m³/j pour 23000 m3 (base sèche) de résidus.
[108, EuLA, 2002]

3.2.7 Phosphate

Toutes les informations sont issues de [143, Siirama, 2003].

3.2.7.1 Minéralogie et techniques minières :

La mine de Siilinjärvi se trouve à l'est de la Finlande 400 km au nord-est d'Helsinki. Le dépôt


de minerai connu fait 16 km de long à 800 m de large et est un affleurement presque vertical.

Outre l'apatite de minerai de phosphate (10 %), le minerai comprend du mica de phlogopite
(65 %), des carbonates (20 %) et silicates (5 %). La qualité du minerai varie fortement sur
l'ensemble du corps du minerai. L'apatite est distribuée de façon quasi-régulière sur
l'ensemble du dépôt, mais la répartition du mica et du carbonate varie de façon significative.
Siilinjärvi est un des plus pauvres dépôts exploités du monde, la teneur en P2O5 moyenne in
situ est de 4 %.

L'exploitation dans la mine à ciel ouvert est effectuée par gradins de 14 mètres de large. Le
forage est effectué en utilisant des marteaux perforateurs supérieurs hydrauliques utilisant

110 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

principalement des trous d'alésage de 203 mm de diamètre. Le transport du minerai extrait


vers l'usine de traitement est effectué par camions-bennes de 100 tonnes.

3.2.7.2 Traitement du minerai

L'organigramme du traitement du minerai de Siilinjärvi est représenté sur la figure suivante.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 111


Chapter 4

Figure 3.57 : Organigramme de l'usine de traitement de minerai de Siilinjärvi

Le minerai abattu est tout d'abord concassé en trois étapes, et après homogénéisation, broyé
dans des broyeurs à barres (RM) et des broyeurs à boulets (BM). Ensuite, le minerai d'apatite
est récupéré par flottation, nettoyé et asséché, et le concentré est ensuite transporté par
camions vers l'usine d'acide phosphorique. La calcite est éliminée des résidus d'apatite, ainsi

112 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

que le mica et les autres produits micacés. Les résidus sont pompés vers la zone de digue des
résidus.

3.2.7.3 Gestion des résidus

Il existe deux zones de digues de retenue à Siilinjärvi. Une est la zone de digue de Raasio
(150 ha), qui a été utilisée pendant la phase de démarrage des opérations, mais n'est plus
utilisée aujourd'hui que comme bassin de secours provisoire et en tant que partie du système
de circulation d'eau fermé. L'IGR qui est utilisée depuis 1982 est la zone de digue de Musti
(plus de 800 ha).

La zone de Musti se trouve à environ 5 km de l'usine de traitement du minerai et se situe sur


la digue de type hors vallée, construite sur un paysage en pente (le côté est pouvant faire 30 m
de haut de plus que le côté ouest). En raison des élévations de digue répétées, la quasi-totalité
de l'ensemble de l'installation est maintenant entourée par la digue.

Les résidus à l'intérieur du bassin sont de la roche concassée et broyée (à savoir, du sable),
comprenant principalement du mica de phlogopite, qui peut être considéré comme inerte.
Après sédimentation, l'eau décantée est rétropompée via Raasio vers la station de pompage
d'eau de traitement de laquelle l'usine obtient son eau de traitement, l'eau en excédent étant
pompée via le traitement chimique vers le lac voisin. L'eau pompée vers le lac est traitée avec
des produits chimiques de purification de l'eau, avec une réduction du pH à 7 pour permettre
une sédimentation efficace des solides.

La digue est du type en aval classique étagée (voir section 2.4.2.2), construite à partir de
moraine, avec des stériles concassés comme filtre et de la roche abattue comme partie de
soutien.

Le fonctionnement des digues de retenue à Siilinjärvi comprend les programmes et routines


suivants :

 contrôles de niveau de l'eau en ligne et surveillé, avec présence d'alarmes dans le
programmes de contrôle :

 mesures régulières de la quantité des eaux en circulation et en excédent


système d'exploitation de l'usine

 inspection quotidienne de la zone


 mesures des infiltrations
 mesure du mouvement de la digue

 selon la loi finlandaise de sécurité sur les digues
évaluation des risques :


 planification sur 10 - 15 ans
garantie de continuité sur la totalité de la durée de vie de la mine :

 réalisation en continu des programmes de construction de digue et estimations de

 possession de la terre
remplissage

 demande d'autorisation plusieurs années à l'avance


 maintien de bonnes relations avec les autorités délivrant l'autorisation et également
avec les personnes vivant autour de la mine

• utilisation de la méthode en aval pour élever les digues

• contrôles des émissions :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 113


Chapter 4

 contrôle de la qualité de l'eau d'infiltration, en excédent et en circulation

• contrôle de la surface d'eau libre en continu (quantités et qualité)


 basés sur la loi finlandaise sur les digues, une simulation d'un effondrement total a été
plans d'urgence :

effectuée avec l'autorisation des autorités de sauvetage.

3.2.7.4 Gestion des stériles

Les stériles issus de la mine à ciel ouvert sont utilisés comme matière première de produits de
roche concassés ou comme matériau structurel dans la construction technique des sols (routes,
barrages, chemins de fer). L'excédent de stériles est entassé dans certaines zones autour de la
mine à ciel ouvert.

Les tas de stériles sont aménagés suite à un plan d'aménagement paysager, qui est utilisé
pendant l'entassement. Les plans d'aménagement paysager ont été établis avec les autorités
locales et avec la participation des personnes vivant autour de la mine.

3.2.7.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

Les rejets atmosphériques ne sont pas mesurés, mais les observations d'empoussièrement sont
enregistrées.

L'eau en excédent, qui ne peut pas être renvoyée à l'usine de traitement du minerai, est
déversée dans le système de rivière, où la charge de phosphate, la DBO et les solides sont
mesurés. La moyenne de flottation à mi année dans ces cours d'eau est d'environ 1,5 kg de
phosphate par jour.

3.2.8 Strontium

3.2.8.1 Minéralogie et techniques minières

Il existe deux mines à ciel ouvert dans la région au sud de Grenade en Espagne. Dans un cas,
le gisement est très pur et massif. Le minerai est extrait par forage et abattage. Sur l'autre site,
le dépôt est irrégulier et pas aussi pur. A cet endroit, le minerai est extrait sélectivement avec
des excavatrices, de sorte que pratiquement aucun stérile n'est généré.
[110, IGME, 2002]

3.2.8.2 Traitement du minerai

Le minerai provenant du gisement de minerai massif pur est d'une qualité si élevée que seule
une classification est requise pour obtenir le produit final.

Sur l'autre exploitation, les caractéristiques du dépôt requièrent l'installation d'une usine de
traitement du minerai intégrant broyage, classification et concentration. Cette dernière est
effectuée par un milieu dense, pour obtenir un pré-concentré, et pour finir, un broyage fin et
une flottation.
[110, IGME, 2002]

114 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

3.2.8.3 Gestion des résidus

Il existe deux types de résidus issus de l'étape de traitement de minerai sur les sites de
Grenade. Une fraction grossière issue de la pré-concentration en milieu dense et les résidus
fins issus de la flottation.

Les résidus grossiers sont utilisés comme remblai dans la mine à ciel ouvert où ils sont utilisés
pour la restauration du site.
Les fines de flottation, sous la forme d'une boue, sont gérées dans un bassin de résidus. Sur le
bassin actuellement en exploitation, les résidus sont soumis à un cyclonage, la fraction
grossière étant utilisée dans la zone structurelle de la digue, tandis que les fines sont
déchargées dans le bassin (voir figure ci-après). Le bassin actuel, avec une surface de 14 ha,
17 m de haut et contenant 700000 m3 de résidus, sera bientôt remplacé par une nouvelle
retenue.

Cette nouvelle construction suit une approche complètement différente, à savoir :



une surface plane a été excavée sur un coteau
la digue a été construite à sa hauteur finale à l'aide de la roche excavée et de matériau


d'emprunt
la fondation du nouveau bassin a été revêtue avec du PVC, sous lequel a été placée une
autre couche géotextile pour protéger le revêtement contre d'éventuelles perforations en
contact direct avec le substratum rocheux.

Avec une capacité totale de 800000 m3, cette nouvelle IGR a une durée de vie prévue de 10
ans.

Les images suivantes illustrent l'ancien et le nouveau site.

Figure 3.58 : Ancienne IGR de strontium avec résidus dans la zone structurelle
[110, IGME, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 115


Chapter 4

Figure 3.59 : Nouvelle IGR de strontium avec revêtement synthétique et tours de décantation
[110, IGME, 2002]

3.2.9 Talc

3.2.9.1 Minéralogie et techniques minières

Le talc est un silicate de magnésium hydraté; il est le minerai connu ayant la nature la plus
douce. Le talc se présente principalement sous deux formes : roche de talc de schistose-
magnésite et talc pur massif. Il n'existe pas de technique d'exploitation spécifique pour
l'excavation de ce type de minerai, car le choix de la technique dépend de la structure du
gisement.

Les dépôts de talc en Finlande se trouvent dans la première ceinture de schiste protérozoïque à
l'est de la Finlande. Les dépôts de talc correspondent aux roches ultramafiques riches en Mg
qui ont été modifiées en roches de talc-carbonate. La ceinture de schiste a environ 2 milliards
d'années et le talc a été formé pendant l'orogenèse svécocarélienne il y a quelque 1,8 milliard
d'années. Le talc est extrait d'une roche de magnésite de talc qui est principalement composée
de talc, de carbonates (magnésite et dolomite), de minerais de chlorite et de sulfure. Les
oxydes et sulfarséniures sont présents sous forme de traces de minerais. La quantité de talc
varie de 45 à 60 % et les carbonates de 35 à 45 % alors que le chlorite (5 %) et les sulfures (1-
3 %) ne sont que des composants mineurs. Certaines parties des dépôts sont relativement
cisaillées aux endroits où le minerai de talc est également du schistose à grain fin. Le talc est
d'ordinaire à grain fin (0,05-0,2 mm) et lamellaire, le chlorite se présente sous une forme
similaire tandis que les carbonates sont plus grossiers (jusqu'à plusieurs mm ou cm de
diamètre). D'autre part, certaines parties sont massives avec un talc à grain relativement
grossier (jusqu'à 1 millimètre) et des carbonates. La roche de carbonate de talc est d'ordinaire

116 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

grisâtre, parfois d'une couleur verdâtre ou rougeâtre, tandis que le talc lui-même est
d'ordinaire un minerai grisâtre ou très pâle, presque blanc. Le minerai de talc doit être broyé
avant la flottation pour libérer différents minerais et la flottation est nécessaire pour obtenir
une pureté et une brillance élevées du produit final.

3.2.9.2 Traitement du minerai

Lors de l'utilisation de traitements à sec (67 % de la production européenne), aucun résidu


n'est généré. L'ensemble des matières premières sont utilisées et commercialisées avec
différentes spécifications de qualité. Le procédé de flottation est uniquement utilisé pour
traiter les minerais finlandais, qui représentent environ 33 % de la production de talc
européenne totale. L'utilisation du traitement de flottation est imposée par les caractéristiques
des dépôts finlandais.

L'organigramme suivant présente le processus de traitement par flottation de l'exploitation


finlandaise.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 117


Chapter 4

Figure 3.60 : Organigramme du traitement du talc par flottation

Les produits chimiques de traitement utilisés dans la flottation sont Montanol, Na Xanthate et
CMC.

3.2.9.3 Gestion des résidus

Trois bassins de résidus sont en cours d'utilisation avec un volume courant total d'environ
10 Mm3 et des hauteurs de digue allant jusqu'à 17 m. Une partie des résidus sont mis au rebut
sur un terril (actuellement de 1 Mm3).

Le terril est construit comme suit :

118 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Les boues de résidus sont pompées dans un bassin avec une tour de décantation en son centre.
Les résidus sont distribués à partir des digues environnantes dans le bassin de sorte que le
sable de résidus se sédimente près des digues et peut être utilisé comme matériau de
construction pour augmenter la hauteur de la digue. De l'eau libre propre est déversée par le
biais de la tour de décantation. En changeant systématiquement les points de déversement de
la boue de résidus, la hauteur de l'ensemble de la zone peut être augmentée de 5 - 10 m. Les
pentes externes des digues sont couvertes d'une couche arable pour empêcher
l'empoussièrement et pour favoriser la végétation. Après assèchement des résidus, le bassin
peut être considéré comme un terril.

Le contrôle opérationnel est effectué comme suit :


Chaque jour, les zones de résidus sont contrôlées visuellement et le contrôle de niveau
nécessaire est effectué et enregistré. Si nécessaire, un contrôle (analyse Ni et As) de l'eau du
bassin de résidus est effectué, avant drainage comme eaux usées. Pendant la saison de fonte
des neiges, des contrôles visuels des zones de résidus et des digues sont effectués à chaque
transition. Un contrôle annuel des digues est effectué en été et l'ensemble des données sont
inscrites dans des manuels de sécurité de digues indiquant l'état des digues, l'évaluation de
l'eau d'infiltration, etc.

Selon les réglementations en matière de sécurité sur les digues finlandaises, chaque bassin de
résidus doit avoir son propre manuel de sécurité des digues. Un inspecteur de l'autorité
compétente visite la zone de résidus tous les cinq ans et effectue un contrôle visuel des digues
et inspecte les données de surveillance opérationnelle collectées.
Les manuels de sécurité des digues incluent les cartes de la zone des résidus et des digues, les
valeurs de conception et les calculs de stabilité des digues de retenue, les critères de
classification, les documents d'inspection et de surveillance, l'évaluation des risques des zones
de résidus, etc.

La gestion de l'eau des trois installations peut être décrite comme suit :

• usine de Sotkamo : l'eau de traitement nécessaire pour la flottation vient de l'eau recyclée
des bassins de résidus. Le pourcentage de recyclage est proche de 100 %. L'eau ajoutée au
système d'eau de traitement vient de la mine à ciel ouvert adjacente (contenant du nickel),
du système d'eau pure de la chaudière à vapeur et des chutes de pluie collectées sur site.
La quantité additionnelle d'eau est drainée du bassin de résidus vers le lac local

• usine de Vuonos : l'eau de traitement nécessaire pour la flottation provient à environ 50 %


de l'eau de recyclage dans les bassins de résidus. L'eau ajoutée au système d'eau de
traitement vient du lac local, adjacent à l'ancienne mine à puits ouvert (contenant du
nickel), du système d'eau pure de la chaudière à vapeur et des chutes de pluies collectées
sur site. La quantité d'eau supplémentaire est drainée du bassin de résidus vers le lac local.
L'eau de traitement est utilisée également dans la production de certaines qualités de talc
papier

• usine de Kaavi : l'eau de traitement nécessaire pour la flottation provient à 100 % du lac
local. L'eau ajoutée au système de traitement d'eau provient du système d'eau douce de la
chaudière à vapeur et des chutes de pluie collectées sur site. Aucun recyclage d'eau de
traitement de bassins de résidus n'est disponible. L'ensemble de l'eau de traitement est
traitée et drainée du bassin de résidus vers le lac local. L'autorisation sur les eaux usées
indique qu'un système de recyclage doit être opérationnel au plus tard fin 2003.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 119


Chapter 4

3.2.9.4 Gestion des stériles

Des camions sont utilisés pour transporter et déverser les stériles sur les terrils qui sont conçus
avec un facteur de sécurité d'au moins 1,3. Les terrils sont surveillés annuellement par une
entreprise topographique externe et (inspectés) mensuellement par l'équipe des mines. Les
évaluations de risques sont effectuées périodiquement par l'exploitant.

Il existe un projet de réhabilitation finale des terrils comprenant un drainage des eaux et une
plantation de végétaux (arbres et herbe locale).

3.2.10 Coûts

Dans les exploitations de feldspath européennes, le coût moyen de déplacement des résidus
solides vers un terril au sein d'un site se monte à 0,80 EUR et la consommation en carburant
diesel moyenne d'un camion est de 28 l/heure.

Pour l'exploitation de fluorine/plomb-zinc, le coût global de gestion de résidus sur plusieurs


bassins, 1300000 m3 de volume total, avoisine les 210000 EUR/an ; ceci comprend la
consommation énergétique et l'entretien de la section.

Pour les exploitations de kaolin, le coût moyen de déplacement des résidus vers un terril au
sein d'un site se monte à 1 EUR/tonne (si effectué de façon interne) et à 2 EUR/tonne (si
effectué par un sous-traitant).

Les coûts approximatifs par m³ d'eau sont, dans le système d'assèchement de 0,10 EUR/m³ et,
dans le cycle d'eau de l'usine de calcaire de Flandersbach, de 0,10 EUR de plus/m³.
[107, EuLA, 2002]

Pour l'exploitation du talc finlandais, le coût de transport des résidus est de 2 EUR par tonne
et km.

3.3 Potasse
Les techniques utilisées pour l'exploitation de la potasse sont très différentes de celles
utilisées pour les autres minerais industriels ; de ce fait, une Section particulière a été dédiée à
la potasse. Sauf spécification contraire, les informations ont été soumises par le sous-groupe
relatif à la potasse [19, K+S, 2002]. Cette contribution décrit les sites de potasse en
Allemagne, Espagne et au RU.

3.3.1 Minéralogie et techniques minières

Les dépôts de potasse ont été formés par l'évaporation d'eau de mer. Leur composition est
souvent affectée par des changements secondaires dans les dépôts de minerai primaires. Plus
de 40 minerais de sel sont connus, qui contiennent certains ou l'ensemble des cations de petit
numéro Na+, K+, Mg2+, et Ca2+, les anions Cl- et SO42- ; et éventuellement, Fe2+ et Br-
également. Les minerais les plus communs sont énumérés dans le tableau 3.78.

Nom du minerai Composition chimique


Anhydrite CaSO4
Carnallite KCl x MgCl2 x 6H2O

120 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Gypse CaSO4 x 2H2O


Halite NaCl
Kainite KCl x MgSO4 x 11H2O
Kieserite MgSO4 x H2O
Langbeinite K2SO4 x 2MgSO4
Léonite K2SO4 x MgSO4 x 4H2O
Polyhalite K2SO4 x MgSO4 x 2CaSO4 x 2H2O
Sylvite KCl
Tableau 3.78 : Minerais de sel les plus courants dans les dépôts de potasse

Les minerais de sel les plus importants sont halite, anhydride, sylvinite, carnallite, kiésérite,
polyhalite, langbeinite et kainite. Le gypse et/ou l'anhydride sont présents sur les bords des
dépôts de sel et dans la strate sus-jacente.

Les dépôts de sel de potasse comprennent une combinaison de plusieurs minerais (Tableau
3.79). Le terme allemand "Hartsalz" (sel dur) se réfère à la dureté la plus élevée des minerais
de potasse contenant du sulfate et du magnésium.

Minerais de sel marin Composés principaux


Sylvinite Sylvite, halite
Carnallitite Carnallite, halite
Sel dur Sylvite, halite, kiésérite et/ou anhydrite
Kainitite Kainite, halite
Tableau 3.79 : Minerais de sel marin

Par la suite, pour éviter toute confusion, le terme sylvinite sera utilisé pour le mélange minéral
de sylvite et halite, qui apparaissent généralement ensemble.

Les dépôts de sel en Europe Centrale sont le résultat de l'évaporation intensive du sel marin de
l'eau de mer voilà plus de 250 millions d'années. Sur des millions d'années, les dépôts de sel
d'origine ont été recouverts avec d'autres sédiments, tels que l'argile, le calcaire et l'anhydride.
Les influences tectoniques les ont laissés sous forme de couches plates (dépôts sub-
horizontaux) ou déformés en dépôts à forte pente (voir figures ci-dessous).

Figure 3.61 : dépôt de potasse sub-horizontal


ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 121
Chapter 4

Figure 3.62 : Dépôt de potasse à forte pente

La potasse est d'ordinaire extraite par exploitation par chambres et piliers et parfois, par
longue taille. Parfois, la méthode "exploitation par dissolution" est également utilisée.
Cependant, l'exploitation par dissolution n'est aujourd'hui que d'une importance mineure en
Europe. L'exploitation à ciel ouvert n'est pas une option possible, en raison de la solubilité de
la potasse dans l'eau.

Exploitation par chambres et piliers


Avec cette méthode, la hauteur des tailles est d'environ deux à trois mètres. D'ordinaire, 25 -
60 % du minerai peuvent être extraits de la mine. Les piliers restent non extraits. Cette
méthode est actuellement appliquée de deux manières :

• forage et abattage : Des machines de forage sont utilisées pour découper des trous
d'alésage de petit diamètre sur une distance de 7 m à 30 m dans la face, soit
horizontalement (dépôt sub-horizontal/plat), soit verticalement (dépôt incliné). Les trous
sont remplis d'explosifs (granules de nitrate d'ammonium avec 3 % d'huile minérale) et la
roche est abattue. Le sel fracturé est transporté par des chargeurs vers des stations de pré-
concassage souterraines où il est concassé à une taille pouvant être transportée par des
transporteurs à bande

• exploitation en continu : une excavatrice avec une tête tournante, appelée "mineur en
continu", est utilisée pour exploiter le minerai dans une taille qui peut être transportée
directement par les transporteurs à bande. Les opérations de surface suivantes sont
similaires à la méthode de forage et d'abattage. Des boulons sont placés dans le toit des
galeries souterraines pour assurer le soutien et protéger les ouvriers et les équipements.

Actuellement, l'exploitation de la potasse en Allemagne est effectuée à des profondeurs entre


400 et 1200 m. Le minerai est toujours transporté sous forme pré-concassée par des

122 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

transporteurs à bande vers un endroit de stockage souterrain intermédiaire avant hissage avec
des wagonnets.

Exploitation par longue taille


C'est la même méthode que celle utilisée pour exploiter les dépôts de charbon en Europe.

Exploitation en sous-étages
Dans les dépôts fortement inclinés d'Allemagne du Nord, on utilise l'exploitation en sous-
étages (également appelée "exploitation en entonnoir"). Des galeries d'entrée sont creusées
une au-dessus de l'autre à des intervalles de 15 - 20 m, et le sel de potasse résiduel est exploité
en perçant des trous de forage verticaux et en procédant à l'abattage. Le minerai abattu tombe
dans le niveau principal en dessous. La salle exploitée, 100 – 250 m de haut, est d'ordinaire
remblayée avec des résidus de sel.

Figure 3.63 : Exploitation en sous-étages avec remblai dans dépôts de potasse inclinés

Exploitation par dissolution


De la saumure insaturée au KCl est injectée dans un trou de forage dans le dépôt de sel pour
dissoudre le chlorure de potassium. La saumure insaturée au KCl est rétropompée vers la
surface. La solution saturée se cristallise et se précipite par évaporation de la saumure dans de
grandes cuves d'évaporation. Un second processus de séparation – par exemple, flottation ou
recristallisation – est ensuite exécuté pour purifier le chlorure de potassium et le chlorure de
sodium comme produits commercialisables.

Dépôts de potasse exploités en Europe


Les dépôts de potasse exploités en Europe ont été principalement formés dans la période
permienne, qui a eu lieu dans un vaste bassin d'évaporite, appelé le bassin européen central.
Ce bassin s'étend du nord-est de l'Angleterre à la Pologne centrale et à la Lituanie, et de
l'Allemagne centrale à la partie nord de la Mer du Nord. Les dépôts alsacien et espagnol ont
été formés dans la période tertiaire et sont des bassins isolés.

France
Le dépôt d'Alsace contient deux couches de sylvinite dans une série de marne-sel de roche. La
couche supérieure a une épaisseur pouvant aller jusqu'à 2 m et contient 19 - 25 % de K2O ; la

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 123


Chapter 4

couche inférieure jusqu'à 5,5 m d'épaisseur, avec 15 – 23 % de K2O, contient également 15 %


d'insolubles (argile, anhydrite et dolomite). L'exploitation est effectuée à des températures de
roche comparativement élevées à une profondeur de 500 - 1000 m en couches plates ou
légèrement inclinées qui ont été perturbées par des défaillances. La dernière mine de
production a été fermée en 2003.

Allemagne
Dans les zones Werra et Fulda, les couches de potasse de Hessen et Thuringia de la série
Werra sont exploitées - sel dur et carnallitite dans des dépôts de niveau à une profondeur de
400 - 1000 m ayant une épaisseur de 2 - 5 m, contenant 9 – 12 % de K2O et 4 – 20 % de
MgSO4 :. La couche de potasse de Stassfurt de la série Stassfurt a été exploitée dans la zone
Harz-Unstrut-Saale (sel dur et carnallitite à une profondeur de 500 - 1000 m et une épaisseur
de 5 m, contenant 20 % de K2O). Les dernières mines de potasse, où sont extraits des sels
durs de la série Stassfurt, ont fermé en 1991 pour des raisons économiques. Les couches de
potasse Ronnenberg et Riedel de la série Leine sont exploitées dans la zone de Hanovre dans
des diapirs de sel (sylvinite dans les dépôts inclinés à une profondeur de 350 - 1400 m ayant
une épaisseur de 2 - 40 m, contenant 12 – 30 % de K2O). Pour finir, la potasse est extraite
dans le Massif de Calvörde près de Zielitz (à une profondeur de 350 - 1200 m, sylvinite de
Ronnenberg inclinée à <18 - 25°, d'une épaisseur pouvant aller jusqu'à 10 m, contenant 14 –
20 % de K2O).

Espagne
Les dépôts sont situés dans deux zones du bassin de l'Ebre. En Catalogne et Navarre, les sels
de potasse se trouvent au-dessus du sel de roche. Ces dépôts font jusqu'à 15 m d'épaisseur en
Catalogne et jusqu'à 10 m en Navarre. Au-dessus, se trouve un dépôt de sel de roche, marne et
anhydrite. Seules les couches de sylvinite A et B sont exploitées. Elles font jusqu'à 4 m
d'épaisseur totale à une profondeur de 1020 m, certains dépôts sont de niveau et d'autres
inclinés. Le sel brut contient 12.5 – 14 % de K2O.

Royaume Uni
Dans le Cleveland, on extrait un dépôt de niveau de sylvinite, qui est en liaison avec la couche
Riedel allemande, à la fois pétrographiquement et stratigraphiquement (épaisseur moyenne de
7 m, contenant 25 % de K2O à des profondeurs de 800 - 1300 m).

3.3.2 Traitement du minerai

Le traitement de la potasse implique généralement une série d'étapes comprenant la réduction


de taille (concassage/broyage), la séparation (lixiviation-cristallisation à chaud, flottation,
séparation électrostatique) et le désaumurage. Ces étapes sont décrites ci-après.

3.3.2.1 Fragmentation

Les minéraux de sel dans le minerai de potasse tout venant sont interdéveloppés dans des
mesures variables. Avant de pouvoir séparer les minerais et les composants utiles récupérés,
le sel brut doit être réduit de façon suffisante en taille pour libérer le minerai souhaité de la
gangue.

Pour le traitement la lixiviation à chaud, une limite de taille de grain maximale de 4 - 5 mm


est adéquate. Pour le traitement mécanique (par exemple, la flottation), les minerais de

124 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

potasse doivent être broyés à un degré de libération >75 %. Pour les minerais de sylvinite et
les sels durs, ceci est obtenu en broyant à une taille maximale de 0.8 - 1.0 mm.

Des fractions de granulométrie variable sont produites dans les broyeurs et différents types de
tamis. Dans la première étape, des broyeurs à impact ou à marteaux produisent généralement
des particules d'environ 4 - 12 mm, selon la matière première et la méthode de traitement
utilisée. L'étape de broyage fin finale est effectuée avec des broyeurs à barres (lorsque le
minerai est humide) ou dans des conditions sèches, avec des broyeurs à rouleaux ou des
concasseurs à impact (voir figure ci-dessous). La sélection des équipements utilisés est basée
sur la minimisation de la génération de fines et ultrafines qui ont une influence négative sur
l'opération de séparation consécutive ; par exemple, dans la flottation, la consommation de
réactif augmente de façon significative avec la quantité de fines en raison de la surface
spécifique plus grande.

Figure 3.64 : Broyage à sec et criblage (schéma) du minerai de potasse


[19, K+S, 2002]

3.3.2.2 Séparation

Si la potasse est exploitée "mécaniquement", à savoir pas par exploitation par dissolution, il
est possible d'utiliser quatre méthodes pour séparer les sels désirés de la gangue :
1. lixiviation à chaud
2. flottation

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 125


Chapter 4

3. séparation électrostatique
4. séparation en milieu dense.

Pour tous les procédés par voie humide (à savoir. 1,2,4) un désaumurage est nécessaire.

Les sous-sections suivantes décrivent ces étapes de traitement.

3.3.2.2.1 Traitement de lixiviation à chaud

Pour le processus de lixiviation à chaud, deux processus différents sont utilisés, en fonction de
la composition des minerais de sel. Dans le processus de lixiviation à chaud de la sylvinite,
les autres sels présents en plus de KCl et NaCl ne jouent qu'un rôle mineur dans les solutions
de traitement. Les solutions du processus de lixiviation de sel dur contiennent des quantités
appréciables de MgSO4 et MgCl2. Pour les sels durs contenant de la carnallite ou de la
carnallitite seule, une décomposition préliminaire de la carnallite doit être effectuée si la
quantité de carnallite présente dépasse un niveau critique d'environ 20 - 30 %.

Dans les deux processus, les minerais de potasse, broyé à une finesse de <4 - 5 mm, sont
agités dans un dissolveur en continu avec de la saumure de lixiviation chauffée juste en
dessous de son point d'ébullition. La saumure de lixiviation (ayant une température d'environ
110 °C) est la liqueur mère préchauffée à partir de l'étape de cristallisation d'un cycle de
traitement précédent. Le chlorure de potassium doit être extrait des minerais aussi
complètement que possible, et la solution de produit obtenue doit être presque saturée. Les
résidus contiennent deux fractions de granulométrie différente. La fraction grossière est
retirée du dissolveur et désaumurée. La fraction fine (par exemple, boue) est retirée du
dissolveur conjointement avec la solution brute. Après séparation dans un clarificateur, la
fraction fine est filtrée.

Les résidus sont lavés avec de l'eau ou des saumures de l'installation pauvres en chlorure de
potassium pour éliminer la solution brute adhérante, qui a une teneur en chlorure de potassium
élevée. Les résidus sont ensuite mis au rebut par entassement ou utilisés comme remblai dans
la mine. Si la kiésérite doit être séparée, les résidus sont transportés pour subir un autre
traitement du minerai (par exemple, flottation). Le filtrat des résidus de l'assèchement est
recyclé vers la saumure en recirculation.

La solution clarifiée chaude est refroidie par évaporation dans la station à vide. L'eau
évaporée doit être remplacée pour éviter la cristallisation du chlorure de sodium indésirable.
Les cristaux de chlorure de potassium souhaités, formés en refroidissant la solution brute
étape par étape (jusqu'à environ 25 °C), sont séparés de la liqueur mère et traités encore. La
liqueur mère (saturée avec KCl et NaCl à 25 °C) est chauffée et recyclée vers le dissolveur en
tant que saumure de lixiviation. La disposition d'une installation de lixiviation assurant la
cristallisation est représentée sur la figure ci-après.

126 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.65 : Organigramme du processus de lixiviation à chaud-cristallisation utilisé pour la production


de KCl à partir de minerais de potasse (schéma)

Ce processus simple est utilisé pour le traitement de minerais de sylvinite uniquement. Le


traitement des minerais de sel dur est plus compliqué. Avec des teneurs en sel de magnésium
plus élevées, la dépendance de la solubilité du NaCl vis-à-vis de la température devient
indésirable et le rendement de chlorure de potassium diminue.

Dans de nombreuses usines, en particulier au Canada, où la flottation est le principal


processus de production, de petites installations de lixiviation à chaud sont également
utilisées, dans lesquelles les "fines" de produit (<0.2 mm) sont re-cristallisées, ou du chlorure
de potassium est séparé des résidus de flottation ou des boues d'argile épaissies. Ces
procédures conduisent à une amélioration considérable du rendement total et aboutissent à un
produit très pur complètement soluble dans l'eau. Le processus de lixiviation à chaud est
nécessaire pour générer des produits de chlorure de potassium pur pour des utilisations
chimiques ou pharmaceutiques.

3.3.2.2.2 Flottation

Dans l'industrie allemande de la potasse, on utilise la flottation de potasse ainsi que la


flottation de kiésérite. Après broyage ou des procédés de séparation préalables, la fraction de
taille fine (0 - 1 mm) est ajoutée à une solution de potassium/kiésérite et de chlorure de
sodium saturée aqueuse. Une huile de pin moussante est alors ajoutée. Des pales tournantes
raclent la mousse de support de chlorure de potassium ou de kiésérite de la surface des
cellules mécaniques pour poursuivre le traitement. Les agents de collecte les plus satisfaisants
sont les alkylammoniumchlorures à longue chaîne.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 127


Chapter 4

La figure suivante présente une illustration schématique du traitement des minerais bruts ou
intermédiaires, effectué dans des cellules de flottation dégrossisseuses et relaveuses.

Figure 3.66 : Organigramme d'une installation de flottation (schéma)

3.3.2.2.3 Séparation électrostatique

Le sel brut concassé et broyé est conditionné pour obtenir une meilleure retenue de la charge
électrostatique par chauffage à moins de 100 ºC. Les cristaux sont recouverts d'un agent
organique tel qu'un acide gras primaire, un sel, ester ou amine dérivé. Selon l'objectif de la
séparation, 20 à 100 g d'agents de conditionnement par tonne de sel brut sont appliqués.

Le minerai broyé est chargé électrostatiquement, sous une humidité relative spécifiée, par
frottement dans un lit fluidisé chauffé (voir figure ci-après). La séparation des minerais
d'halite se produit lorsque les cristaux chargés tombent sous gravité à travers un champ
électrique d'environ 120000 volts dans un séparateur à chute libre. Le processus de séparation
est contrôlé par des volets réglables, qui sont placés au fond du séparateur (voir Section). Les
mixtes sont reconditionnés et recyclés.

128 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 3.67 : Organigramme d'un processus de séparation électrostatique (schéma)

Dans la plupart des cas, une séparation ou un traitement en plusieurs étapes est utilisé. Les
résidus solides (chlorure de sodium/halite) sont entassés directement sur le terril de résidus.
D'autres options, telles qu'une séparation en premier lieu de la sylvinite et de la carnallite de la
kiésérite, sont également possibles et sont effectuées dans d'autres usines.

3.3.2.2.4 Séparation en milieu dense

L'halite a une densité supérieure à la sylvinite (gravité spécifique de 2,13 g/cm3 contre 1,9
g/cm3 pour la sylvinite). Les opérations commerciales en milieu dense utilisent un agent de
pondération finement divisé, d'ordinaire un ferrosilicium ou une magnétite d'une qualité fine,
qui est mis en bouillie pour créer un milieu dense artificiel à la gravité spécifique requise pour
la séparation. Après séparation, la magnétite ou le ferrosilicium est retiré(e) par séparation
magnétique et recyclé(e) dans le système.

Une usine de ce type existe au Canada. Ce processus est également utilisé pour la séparation
de la langbéinite (gravité spécifique de 2,83 g/cm3) de la sylvinite/halite dans des usines au
Nouveau Mexique et aux Etats Unis. La technique n'est pour l'instant pas utilisée en Europe.

3.3.2.3 Désaumurage

Les produits et résidus provenant de tous les processus de traitement de la potasse, excepté le
traitement électrostatique à sec, sont obtenus sous forme de suspensions/boues avec diverses

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 129


Chapter 4

teneurs en solides et doivent être désaumurés – après avoir tout d'abord été épaissis dans des
épaississeurs circulaires. Les équipements utilisés comprennent des centrifugeuses, filtres
plats, filtres à tambour et filtres à bande, en particulier, pour le désaumurage de résidus fins
(teneur en humidité d'environ 9 - 14 %) et, si nécessaire, pour laver le gâteau de filtration. Le
choix des équipements est déterminé principalement par la granulométrie du matériau à traiter
et la teneur en autres minerais tels que l'argile.
Pour les produits et résidus bruts, des tamis vibrants et centrifugeuses à tamis et à vis sont
communément utilisés.

1.1.2 3.3.3 Gestion des résidus

Le traitement des minerais de potasse donne plus de 78 % de résidus solides ou liquides (voir
figure ci-dessous).

Figure 3.68 : Distribution de produits, résidus solides et liquides après traitement du minerai

Six méthodes de gestion de l'eau de traitement et/ou des résidus sont utilisées :



mise au rebut des résidus solides sur des terrils


utilisation des résidus solides comme remblai sous terre dans les tailles épuisées
mise an rebut des résidus en bouillie sur des terrils de résidus (uniquement dans les mines


de potasse canadiennes et américaines)


utilisation de la gestion marine des résidus solides et liquides


pompage des résidus liquides dans le sol (gestion des résidus en puits profond)
déversement des résidus liquides dans des rivières.

130 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

3.3.3.1 Caractéristiques des résidus

Les résidus de potasse solides comprennent le chlorure de sodium avec quelques pour-cent
d'autres sels et matériaux insolubles tels que l'argile et l'anhydrite (voir figure "résidus de
sylvinite"). Les résidus de sel dur contiennent en outre environ 5 % de kiésérite (voir figure
"résidus de sel dur").

Figure 3.69 : Composition minérale des résidus de sylvinite et de sel dur

Les résidus entassés durcissent immédiatement, et la densité des résidus augmente pour
atteindre environ la même densité que sous terre en raison de la compaction. Ceci est a été
représenté par des mesures effectuées à partir d'échantillons de trou de forage de terril de
résidus. Les terrils sont empilés selon une pente naturelle de terrassement d'environ 37 °
(pente de sol naturelle : 25°). Par conséquent, la pente du terril ne présente aucun problème de
stabilité si le sol sous-jacent est stable. Il existe une grande expérience en matière
d'entassement de résidus de potasse. Les premiers terrils qui montent jusqu'à 200 m de haut
ont été commencés voilà environ 30 ans. Des terrils plus petits avec des résidus issus de
l'exploitation de la potasse existent depuis le début de l'exploitation de la potasse qui date de
1890.

Les précipitations dissolvent lentement les terrils de résidus sur une longue période de temps.
Suite à la compaction et au durcissement, l'intérieur des tas de résidus de potasse est
imperméable à l'eau. L'eau et les saumures générées s'écoulent dans une sphère externe autour
du noyau imperméable interne. Pour protéger le sol et les eaux souterraines, l'étanchéité de la
couche externe des terrils à l'extérieur de la zone de noyau imperméable est assurée avec soin
et les saumures sont collectées dans des fossés étanches autour du terril. La pente du terril est
constituée de sel de roche durci sans une quelconque érosion après compaction et
recristallisation.

Le NaCl dissous doit être géré avec soin pour réduire son impact sur l'environnement local.
Cependant, les résidus contiennent d'ordinaire des quantités insignifiantes de métaux lourds et
autres éléments ou substances sous forme de traces.

Les résidus de potasse liquide sont essentiellement le même matériau que dans les résidus de
sylvinite (90 % de NaCl) mais qui ont été dissous dans de l'eau douce ou de l'eau de mer pour
transport vers un récepteur approprié. Pour les déversements dans les eaux de surface ou à

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 131


Chapter 4

travers de longs pipelines (à savoir, comme en Espagne), la teneur de solides en suspension


est généralement très faible.

3.3.3.2 Méthodes de gestion appliquées

La quantité des résidus générés par une mine de potasse dépend principalement de la
configuration de la couche de potasse, de la stabilité de la roche et de la composition du
minerai. Ce sont toutes des conditions naturelles qui varient entre mines et dépôts et parfois
même, à l'intérieur d'un même dépôt. En conséquence, il n'existe pas de modèle standard de
mines en termes de traitement et de génération de produits et résidus. Chaque mine a ses
propres conditions spécifiques qui varient sur la durée de vie d'une mine. Cependant, pour des
raisons économiques, les exploitants vont chercher à minimiser la quantité de matériaux de
gangue exploités et traités.

Pour les résidus solides, la gestion des résidus sur les terrils et par remblai sous terre est
utilisée. Les résidus provenant du processus de lixiviation à chaud et de flottation avec du
chlorure de sodium en tant que composant principal sont asséchés par des centrifugeuses, des
filtres et transportés ensuite par des convoyeurs à bande vers le terril de résidus. En outre, en
Allemagne, le processus de séparation électrostatique permet la gestion à sec des résidus sur
des terrils de résidus.

Pour les résidus liquides, la gestion des résidus implique un déversement dans un puits
profond (dans des conditions géologiques spécifiées) et/ou un déversement dans les eaux de
surface. Dans des conditions géographiques spéciales, on effectue un déversement en mer des
résidus solides et liquides.

3.3.3.2.1 Terrils de résidus

Environ 21 millions de tonnes de résidus de potasse sont entassées par l'industrie de la potasse
allemande chaque année. De grands terrils de résidus sont constitués avec des quantités de 25
à 130 millions de tonnes, à des altitudes de 90 à 240 m avec une superficie au sol de 47 à 110
ha.

Les terrils de résidus les plus grands, leur emplacement, leur altitude, leur taille, la quantité de
résidus et les composants principaux sont indiqués dans le tableau 3.80.

Usine/ Emplacement Altitude Taille Quantité Composant Remarques


installations (m) (ha) (millions de principal
tonnes)
Hattorf Région de Werra 160 47 59 Halite
Wintershall Région de Werra 240 55 99 Halite
Unterbreizbach Région de Werra 42 4.6 <1 Kiésérite En cours de
retraitement
Neuhof-Ellers Région de Fulda 180 70 80 Halite
Sigmundshall Région de 150 26 25 Halite
Hanovre
Zielitz Zielitz 50 53 Halite
Zielitz 90 110 130 Halite
Tableau 3.80 : Terrils de résidus des mines de potasse allemandes

132 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

La figure suivante montre un terril de résidus de sel type en Allemagne.

Figure 3.70 : Vue aérienne d'un terril de résidus de sel

Les études de l'impact sur l'environnement incluant les études préliminaires font
nécessairement partie de la conception de ces terrils. Elles incluent la recherche concernant
différents aspects du site, tels que :



stabilité du terril


stabilité de la strate de support


protection de l'eau (eau souterraine et de surface, qualité de l'eau et alimentation)


émissions de poussière


opérations techniques


habitat de la faune


réhabilitation et entretien après fermeture
systèmes de contrôle et de surveillance.

Il est nécessaire d'assurer la stabilité du terril pour éviter les mouvements possibles de
parties du terril. Le sel de roche durcit rapidement, en raison de la teneur en humidité
suffisamment faible du matériau entassé. Par conséquent, il ne se produit aucune érosion
significative et il n'est pas nécessaire de prévoir de soutien supplémentaire autour du terril.
Par essence, la stabilité du terril de résidus est assurée par l'application de règles de génie civil
fondamentales.

La stabilité de la strate de support est contrôlée régulièrement par le contrôle sismique (voir
systèmes de surveillance et de contrôle ci-après), qui recherche et détermine les événements
sismiques, sismiques-acoustiques et géo-mécaniques. L'examen des piliers et la détermination
de la composition des minerais sont utilisés pour calculer et observer la stabilité des salles
épuisées.

Pour assurer la protection de l'eau les éléments suivants sont pris en compte :

• bilan hydrique (eaux souterraines et eaux de surface)


ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 133
Chapter 4



strate aquifère détectée


bassins versants


imperméabilité à l'eau de la strate de support


possibilité de réutilisation de l'eau de traitement


gestion de l'alimentation en eau et de la distribution d'eau


quantité et gestion de l'eau de drainage accumulée


quantités de sel à gérer
besoins en terres pour entassement.

L'intérieur des terrils de résidus de potasse est imperméable à l'eau. L'eau et les solutions
salines générées ne s'écoulent que dans une sphère extérieure autour de l'intérieur
imperméable (voir). Le pied des terrils à l'extérieur de la zone de noyau imperméable est
étanchéisé avec soin et les solutions sont collectées.

Figure 3.71 : Plan schématique d'un terril de résidus dans l'exploitation de potasse
allemande

Après collecte de la saumure dans le bassin de retenue pour stockage intermédiaire et selon la
qualité de l'eau reçue, le liquide est pompé vers la rivière ou dans le sol (déversement en puits
profond). Dans certains cas, les saumures collectées sont réutilisées pour le traitement (par
exemple, granulation, saumure de traitement recyclée). En général, seules de petites quantités
de saumure collectée sont réutilisées.

Etant donné que l'écoulement d'eau issu des précipitations descend du terril en dessous de la
surface (voir flèches bleues sur la figure ci-dessus), il ne se produit pas d'érosion au niveau en

134 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

surface. Si possible, le drainage salin à partir des terrils est maintenu séparément des eaux de
ruissellement de surface. Ceci est une manière de minimiser la contamination du sol et des
eaux souterraines par l'eau salée.

Un autre objectif est de réduire l'utilisation de terres en entassant les résidus à une hauteur
maximale. Dans cette technique d'exploitation (voir ci-après), la conception utilisée (terril
conique/longitudinal) et la pente naturelle de terrassement sont primordiales pour remplir cet
objectif.

La technique couramment employée utilise des convoyeurs à bande, entassant en continu les
résidus sur un terril, qui se trouve près de l'usine de traitement. Après adjonction d'une petite
quantité de saumure de traitement aux résidus secs issus de la séparation électrostatique,
l'humidité des résidus combinés entassés atteint les 5 - 6 % visés. Le sel entassé durcit
immédiatement suite à la compaction et la recristallisation.

Les opérations techniques d'entassement sont appliquées et optimisées depuis plus de 30


ans.

Les résidus de sel sont entassés en utilisant des convoyeurs à bande et des systèmes
d'étalement, ceci permet un entassement plus haut et plus incliné que l'entassement à l'état
humide. Jusqu'à 1200 tonnes par heure de résidus solides sont entassés sur un terril. Ces
quantités énormes de matériau sont empilées près de l'usine de traitement, pour minimiser le
transport de matériau sur de longues distances ou à travers des agglomérations.

La répartition de résidus sur le terril est effectuée par combinaison de plusieurs convoyeurs à
bande. Selon le type de construction choisie, le convoyeur à bande peut être incliné, ajusté en
hauteur et, si nécessaire, étagé. Une faible hauteur de décharge est préférée. Un dernier
convoyeur à bande sous-jacent court, agencé au-dessus du convoyeur à bande principal est
réversible (voir figure ci-dessous), ce qui est particulièrement efficace pour éviter la poussière
dans des conditions venteuses. Le contrôle de la poussière n'est pas un problème avec les
résidus issus des processus de séparation à l'état humide, étant donné que la teneur en
humidité résiduelle de 5 - 10 % est suffisante pour éliminer les problèmes de poussière et pour
causer une consolidation rapide avec le terril de résidus.

Figure 3.72 : Photo d'un convoyeur à bande avec une bande inverse sous-jacente

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 135


Chapter 4

Le traitement, et par conséquent également, la décharge de résidus, est effectué en continu


jour et nuit. Les employés travaillent généralement par roulement. Les systèmes de travail en
continu génèrent moins de poussière et de bruit et il n'est pas nécessaire d'effectuer un
transport de matériau sur de longues distances.

Les effets possibles sur la vie sauvage, aujourd'hui tout comme à l'avenir, doivent être
examinés, considérés avec soin et, autant que possible, évités pendant l'exploitation.

Le régime de contrôle et de surveillance examine les événements sismiques ou


l'affaissement de la surface liés aux activités d'exploitation minière. La stabilité de la strate de
support et des salles exploitées souterraines peut être mesurée par le contrôle sismique.

A la surface, différents systèmes de contrôle et de surveillance sont utilisés, par exemple, pour
la protection des eaux souterraines, la détermination et le contrôle du déversement de la
saumure dans la rivière et le processus de traitement du minerai, les émissions de poussière, la
consommation énergétique, l'alimentation en eau, etc.

Plusieurs sites possèdent des inclinomètres de pente qui sont utilisés pour étudier la
déformation et la stabilité du terril de résidus. La stabilité de la pente requiert une moindre
surveillance sur les tas de résidus qui sont confinés par topographie naturelle.

3.3.3.2.2 Terril de résidus

D'ordinaire, les résidus des usines canadiennes/américaines sont pompés sous forme de boue
avec une teneur en solides de 20 – 35 % jusqu'au sommet des amas de résidus dans la gestion
de la zone de résidus. La boue s'écoule vers le bas en suivant la pente douce du tas, les
schlamms fins venant se déposer au pied. Des digues à faible contention sont construites pour
confiner la décharge de saumure vers la zone environnante. Actuellement, les amas de résidus
font généralement 50 m de haut environ. En raison de cette faible hauteur par rapport aux
terrils de résidus, de grandes zones sont occupées par cette méthode de gestion de résidus.

Figure 3.73 : Vue en coupe type d'amas de résidus canadiens (schéma)

3.3.3.2.3 Remblai

La seconde méthode de gestion des résidus pour les résidus solides est souterraine. Cette
méthode est appliquée aux gisements en pente raide d'Allemagne du nord et aux mines de
potasse de New Brunswick au Canada. Etant donné que la densité en vrac des résidus est bien
inférieure à celle du minerai de potasse d'origine, seule une partie des résidus peuvent être
logés par l'espace laissé après extraction du sel brut.

136 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Dans la plupart des usines de potasse, où le minerai est exploité à partir de gisements plats, un
remblayage n'est pas effectué pour des raisons économiques.

Une méthode similaire, bien que moins importante pour les mines européennes actives, est
l'utilisation de boue de résidus comme remblai. La boue de résidus est renvoyée sous terre
pour remplir les tailles de potasse montantes remblayées, qui sont façonnées comme des
"dômes". Cependant, l'applicabilité de cette option, entre autres raisons, dépend de l'existence
de formations géologiques appropriées (à savoir, dépôt local à pente plongeante).

Sur une usine, Unterbreizbach dans la région de Werra, de la saumure est ajoutée aux résidus
et la boue résultante est pompée pour remblayage.

Figure 3.74 : Système de remblayage de résidus solides (chlorure de sodium) à l'usine d'Unterbreizbach,
Allemagne

L'usine d'Unterbreizbach diffère des autres usines de potasse avec gisements plats sur
plusieurs aspects :

Géologie :

• La couche exploitée de Thuringia contient une couche très épaisse de carnallite au-dessus
de la couche de sel dur. Lorsque la carnallite est exploitée, une série de "dômes" vides
sont laissés.


Traitement du minerai :
une combinaison du processus de dissolution thermique et de la flottation de kiésérite est utilisée.

Gestion des résidus :

• les résidus de sel (chlorure de sodium solide) issus de la flottation de kiésérite sont réduits
en bouillie avec de la saumure MgCl2 (saturée en sel) à partir du processus de dissolution
thermique et pompés sous terre pour remblayage. L'efficacité du système de remblayage

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 137


Chapter 4

pourrait être augmentée avec une seconde tuyauterie. La saumure est récupérée sous terre
et rétropompée vers la surface pour réutilisation.

Au RU, l'utilisation d'une proportion des résidus insolubles comme remblai sous forme de
boue est en cours d'étude. Dans ce cas, des conditions géologiques appropriées et des
installations minières à configuration adéquate dictent le volume disponible pour le
placement. Des essais similaires en Espagne ont échoué en raison des mauvaises conditions
géologiques.

3.3.3.2.4 Déversement dans l'eau de surface

Sur les exploitations d'Allemagne et de Catalogne, la saumure issue de la production, parfois


mélangée à de petites quantités d'eau salée issue du terril de résidus, est collectée dans des
bassins de retenue étanches à partir desquels la saumure est déversée dans une eau de surface
(par exemple, une rivière). La figure suivante montre un de ces bassins.

Figure 3.75 : Bassin de retenue d'eau de la mine de potasse allemande

En Allemagne, le déversement dans l'eau de surface est combiné à une décharge en puits
profond (voir section suivante).

3.3.3.2.5 Décharge en puits profond

Le rétropompage des solutions salines dans le sol est possible si certaines exigences
géologiques sont remplies. La formation géologique requise à cette fin doit posséder une
porosité et perméabilité suffisantes, et ne doit pas être en contact avec les formations qui
peuvent être utilisées pour l'alimentation en eau.

Dans l'industrie de la potasse allemande, une combinaison de déversement en rivière et de


décharge en puits profond est utilisée. Autant d'eau que possible est rejetée dans le système de
rivière. Ceci est déterminé par le seuil défini de chlorure dans la rivière en tenant compte de la

138 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

décharge totale de toutes les mines de potasse (voir figure ci-dessous). L'ensemble de l'eau en
excédent est pompée dans les puits profonds.

Figure 3.76 : Gestion de trois mines de potasse (WI, HA, UB) dans la région de Werra, Allemagne

3.3.3.2.6 Gestion marine des résidus

Sur l'exploitation de potasse de Cleveland, le minerai est concassé et séparé en fractions de


potasse et de résidus. Les résidus comprennent principalement du chlorure de sodium avec de
petites quantités de sulfate de calcium et d'argile. Ces composants naturels sont mélangés avec
de l'eau de mer et déversés dans la Mer du Nord par le biais d'un long pipeline de
déversement.

Les déversements dans la Mer du Nord sont contrôlés par la commission OSPAR
(OSPARCOM, http://www.ospar.org/eng/html/welcome.html) et dans ce cas, autorisés par
l'organisme de réglementation du RU ; ce qui signifie que la directive concernant les
déversements en Mer du Nord développée par OSPARCOM a été adoptée par le
gouvernement du RU, qui a utilisé les informations pour les exigences d'autorisation et de
surveillance. Des études préliminaires approfondies ont été effectuées, englobant la
bathymétrie, la flore et la faune benthiques, la qualité de l'eau et l'état des pêcheries locales
importantes. Une surveillance continue de la quantité et de la qualité du déversement permet
de s'assurer que tous les paramètres restent en deçà de valeurs consenties. L'analyse des
éléments en trace des minerais, produits et effluents solides permet aux bilans massiques
d'assurer des contrôles sur l'écoulement et autres données de surveillance.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 139


Chapter 4

Des études annuelles continues de tous les paramètres sont effectuées par des experts externes
pour s'assurer que les effets du déversement sont déterminés et maintenus à un minimum. Des
échantillons de contrôle sont prélevés par l'organisme de réglementation pour une
confirmation indépendante des résultats de la société. Des réunions annuelles des parties
prenantes permettent de s'assurer que les résultats du contrôle sont communiqués à l'ensemble
des organismes intéressés et qui ont l'opportunité d'influencer la direction et le contenu de
futurs programmes d'audit.

3.3.3.3 Sécurité de l'IGR et prévention des accidents

Dans la conception des IGR, les facteurs suivants sont pris en considération :



examen de la stabilité du sol


examen de la stabilité du terril
réduction de la perméabilité de la strate de support si le coefficient de perméabilité moyen
dépasse par exemple 1 x 10 – 9 m/s, mais spécifique au site et fonction des découvertes de


l'évaluation de l'impact sur l'environnement
suppression des couches d'étanchéité artificielles ayant une faible résistance au


cisaillement (a un effet négatif sur la stabilité du terril)
application de résidus humides mais avec une teneur en humidité inférieure à environ
10 %.

Les inspections des terrils de résidus sont effectuées de manière régulière par l'exploitant.
Elles incluent une surveillance annuelle des terrils et une observation des fossés et bassins.

3.3.3.4 Fermeture et entretien après fermeture

Pour la réhabilitation et l'entretien après fermeture, la description de l'état actuel et du


développement futur de l'installation incluant la gestion des résidus, et les plans de fermeture
de l'exploitation minière sont compilés sous la forme d'un plan détaillé.

Après acceptation du plan de contrôle et de surveillance pour fermeture, les installations


d'exploitation de l'usine doivent être retirées. Cependant, les terrils de résidus restent
inchangés pendant une longue période. Un fond destiné à couvrir les coûts de maintenance
futurs est financé par les coûts opérationnels avant fermeture.

3.3.4 Gestion des stériles

Etant donné que l'exploitation de la potasse est uniquement souterraine, les quantités de
stériles obtenus sont relativement faibles. Les stériles restent sous terre dans les zones
épuisées de la mine. D'ordinaire, ce mouvement souterrain de stériles est appelé
"remblayage".

3.3.5 Niveaux d'émissions et de consommation courants

Les quantités d'émissions et d'effluents varient d'une mine à l'autre. Elles sont également à un
certain égard fonction des conditions naturelles – des composants du dépôt exploité et des
minerais exploités. Les contributions spécifiques au site – la forme de minéralisation, le degré
et la libération du matériau, le mélange de constituants minéraux dans le dépôt exploité – sont

140 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

toujours uniques. Selon le minerai exploité et les produits souhaités, on choisit un traitement
avec des résidus solides et liquides en proportions variables. Les émissions et effluents sont
également fonction de la méthode de gestion et de traitement.

3.3.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

En général, il est possible de dissoudre l'ensemble des résidus solides et de décharger la


solution obtenue incluant les substances insolubles dans des systèmes d'eau naturelle (par
exemple, gestion marine des résidus au RU).

Les terrils de résidus génèrent des solutions salines lorsque des précipitations atmosphériques
dissolvent le sel. Cette eau de ruissellement est collectée dans des fossés étanches autour du
terril de résidus et pompée dans des bassins de retenue étanches. A partir de ces bassins de
retenue, l'eau saline est déchargée dans des eaux d'écoulement naturelles (par exemple, des
rivières) ou pompée dans le sol (gestion des résidus en puits profond).

L'étanchéité des fossés et des bassins de retenue est inspectée pour éviter une salinisation du
sol et des eaux souterraines. En outre, l'eau des puits d'eau souterraine dans l'environnement
d'un terril de résidus est périodiquement analysée pour vérifier sa qualité.

Aucune adjonction d'eau n'est effectuée pour le remblayage. Pour le remblayage avec des
boues à l'usine d'Unterbreizbach, de la saumure de traitement est combinée avec les résidus
solides. La saumure est utilisée comme un moyen de transport uniquement et est recyclée. La
saumure de traitement est réutilisée pour différentes applications dans le traitement du minerai
pour minimiser la consommation de l'eau.

Dans les résidus solides, aucune quantité significative de réactifs n'est détectable. Les seuls
réactifs utilisés proviennent de la séparation électrostatique ou du processus de flottation. Ces
méthodes de traitement fonctionnent avec une faible teneur de composés organiques (acide
salicylique, amines grasses).

Les composants principaux de la saumure liquide sont les sels inorganiques, alors que la
présence de substances organiques (TOC) et de métaux lourds est négligeable. Ceci est une
conséquence de la formation du dépôt par évaporation de l'eau de mer il y a environ 250
millions d'années.

3.3.5.2 Rejets aquatiques

Aucune quantité remarquable d'éléments en trace, de métaux lourds ou de substances


organiques peut être détectée dans les eaux de ruissellement de surface à partir des terrils. Les
composants principaux des eaux de ruissellement de surface sont des sels tels que chlorures et
sulfates de sodium, magnésium, potassium et calcium. Le volume des eaux de ruissellement
de surface provenant du terril dépend de la consommation de terre, des précipitations
(annuelles) et des composants des résidus de sel.

Si le minerai kiésérite (MgSO4·H2O) est un composant du sel extrait, une certaine quantité de
kiésérite sera également présente dans les résidus. Lors du contact avec l'eau de pluie, la
kiésérite est hydratée et se lie à une partie de la chute de pluie. En conséquence, la capacité de
liaison avec l'eau d'un terril de résidus issu de l'exploitation de la potasse dépend fortement de
la teneur en minerais spécifiques.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 141


Chapter 4

Un second facteur important influençant la quantité des eaux de ruissellement de surface est
l'évaporation de l'eau, qui dépend de plusieurs facteurs tels que la température, l'humidité, la
vitesse du vent, la couleur des résidus, l'intensité du soleil, etc.

3.4 Charbon
Cette section contient des informations sur les pratiques en Espagne, dans les régions de la
Ruhr, la Sarre et d'Ibbenbüren en Allemagne et dans les régions d'Ostrava et Karviná de la
République Tchèque. Elle contient également des commentaires concernant le RU.

3.4.1 Minéralogie et techniques d'exploitation

L'ensemble des ressources de charbon dur d'Allemagne sont de l'âge carbonifère. Tandis que
les bassins de la Sarre et d'Ibbenbüren représentent les restes de plus grands gisements
houillers, la Ruhr contient des ressources massives qui plongent vers la Mer du Nord. Les
zones d'exploitation actuelles se trouvent à des profondeurs allant de 900 à 1500 m. Les
conditions dans le bassin de la Sarre sont plus complexes que dans la Ruhr.

Les charbons à coke, à gaz et à vapeur de haute qualité contiennent 6 – 9 % de cendres, et


moins de 1 % de soufre, bien que certaines couches requièrent un lavage en profondeur avant
commercialisation. La mine de Niederberg et le gisement d'Ibbenbüren contiennent de
l'anthracite, qui est un charbon ayant une teneur en carbone fixe entre 92 % et 98 % (sur une
base sèche exempte de matière minérale).

Des faces de longue taille allant jusqu'à 400 m sont maintenant en service. Les couches
travaillées ont une épaisseur de 1,0 – 4,0 m, des rabots étant utilisés dans les couches les plus
minces et des haveuses à tambour dans des applications plus épaisses.

Le charbon dur en République Tchèque provient principalement du Bassin Silésien supérieur


dans la partie Ouest (partie d'Ostrava), qui est plus ancienne et du caractère paralique des
sédiments et couches de charbon, et la partie Est (partie de Karviná), qui présente un caractère
limnique des sédiments ainsi que du charbon. La partie Ouest comprend plusieurs couches de
charbon minces de charbon à coke de haute qualité, tandis que la partie Ouest est caractérisée
par des couches épaisses abondantes contenant un charbon à coke mixte et un charbon à
vapeur hautement volatile. Les caractéristiques du charbon dur sont notamment une teneur de
carbone de plus de 73,4 %, moins de 50 % de matière volatile et une valeur calorifique sèche
(sans cendres) dépassant 24 MJ/kg.

L'exploitation minière dans la partie Ostrava du bassin a atteint des profondeurs d'environ
1000 m, qui avec des conditions d'exploitation et géologiques défavorables rendent
l'exploitation économique extrêmement difficile. Par conséquent, les mines d'Ostrava ont été
progressivement abandonnées. La majorité des mines dans la partie Est ont des réserves
suffisantes qui peuvent être extraites à des coûts bien moindres. Cependant, ce charbon est
d'une faible qualité, en ce qui concerne ses propriétés de cokéfaction.

Des réserves relativement importantes de charbon ont été vérifiées au sud du bassin silésien
supérieur original, en particulier, près de Frenštát pod Radhoštěm, où des sédiments
carbonifères sont enfouis sous les sédiments de Miocène et les nappes de Beskydy. Ici, le
charbon peut être extrait de profondeurs de 800 à 1300 m dans des conditions géologiques et

142 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

d'exploitation minière difficiles. Etant donné que le gisement se trouve sur le bord d'une zone
protégée, des conflits d'intérêt peuvent découler de la protection de Beskydy.
[83, Kribek, 2002]

La plupart des exploitations en Europe sont basées sur une exploitation en longue taille,
utilisant à la fois des haveuses à tambour et des rabots pour la production. La plupart des
mines sont exploitées en plusieurs couches, chaque unité exploitant plusieurs faces. En
Allemagne, un nombre croissant de longues tailles sont contrôlées à distance depuis la
surface, des niveaux élevés d'automatisation permettant des productions commercialisables
pouvant atteindre 20000 t/j par longue taille [79, DSK, 2002], [83, Kribek, 2002].

Au RU (environ 15 millions de tonnes/an) et en Espagne, du charbon est également extrait


dans des mines à ciel ouvert [84, IGME, 2002]

3.4.2 Traitement du minerai


En général, après l'étape d'extraction, la granulométrie varie de morceaux de plus d'un mètre
de diamètre à des grains ultrafins (<5 µm). Dans les trois bassins houillers allemands de la
Ruhr, la Sarre et Ibbenbüren, une large plage de qualités de charbon sont exploitées, de
l'anthracite dans la houillère d'Ibbenbüren avec 6 % de matières volatiles (MV) jusqu'aux
charbons bitumineux hautement volatils de la mine souterraine d'Ensdorf avec plus de 36 %
de MV. En 2000, 12 usines de traitement du charbon avec des taux d'alimentation compris
entre 950 et 1700 t/h étaient opérationnelles dans ces terrains houillers. [79, DSK, 2002].

Dans la plupart des cas, la fraction grossière (>10 mm) et la fraction fine (0,5 – 10 mm) sont
séparées dans des bacs à piston. La fraction la plus fine <0,5 mm est séparée par flottation.
Dans certains cas, la fraction >10/30 mm est séparée de la gangue plus lourde par séparation
en milieu dense.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 143


Chapter 4

Un organigramme type est représenté sur la figure suivante :

Figure 3.77 : Organigramme standard pour traitement du minerai de charbon


[79, DSK, 2002]

Il existe également un site qui utilise des hydrocyclones à la place de la flottation des fines
[83, Kribek, 2002].

3.4.3 Gestion des résidus

3.4.3.1 Caractéristiques des résidus

D'ordinaire, les résidus provenant des régions de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren en


Allemagne comprennent 55 - 60 % d'argile litée, 30 - 40 % d'argile litée sableuse et 5 - 15 %
de grès (mine de Prosper-Haniel) [79, DSK, 2002]. Les dépôts de charbon dur peuvent être
influencés par des "empreintes" maritimes, lorsqu'ils sont formés de bassins paraliques, à
savoir, dans un environnement marin marginal. Les bassins de charbon d'eau douce formés
dans un delta de rivière, les dénommés bassins limniques, ne présentent pas une telle

144 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

évidence. Parmi les substances liées à l'environnement logées dans des couches
intermédiaires, le chlorure et la pyrite sont les plus importants. Les précipitations venant en
contact avec le matériau de résidus prélèvent le sel et sont acidifiées par oxydation sulfurique.
En conséquence, la valeur de pH d'un lixiviat ou d'une eau de surface ainsi influencée diminue
(DA, voir Section 2.7).

Les résidus de flottation fins provenant des mines de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren <0,5
mm avec une teneur en solides >77 % et une composition homogène minéralogique ont été
testés en détail. Dans les essais physiques et chimiques avec des considérations à long terme
incluant une évaluation de l'impact sur l'environnement, il s'est avéré que les résidus de
flottation peuvent être utilisés pour la construction de revêtements de surface, permettant
même de satisfaire les exigences strictes de la norme technique allemande de construction de
revêtements pour décharges [80, DSK, 2002]. Dans les essais de laboratoire, des boues de
flottation pures issues du traitement du charbon brut peuvent atteindre des coefficients k
d'environ 5 x 10-9 m/s. Des essais in situ ont donné des coefficients kf – de ~ 2 x 10-7 m/s. Ces
coefficients k n'atteignent pas les valeurs requises par les normes TASi/LAGA pour les
revêtements de minerai (kf = 5 x 10-10 m/s) et les joints de surface pour la catégorie de
décharge I (k = 5 x 10-9 m/s). [79, DSK, 2002].

Dans les régions d'Ostrava et de Karviná, les résidus grossiers sont gérés sur des terrils et les

radioactivité de 75,5 ± 6,9 Bq/kg a été mesuré dans les résidus [83, Kribek, 2002].
fines issues de la flottation sont envoyées vers les bassins. Dans un cas, un niveau de

Deux autres aspects importants qui doivent être pris en considération dans la gestion de
résidus de charbon sont les suivants :

1. les résidus de charbon peuvent avoir des teneurs accrues en matériaux radioactifs naturels
(NORM) liés à la strate authentique
2. et peuvent causer des problèmes DA similaires aux minerais contenant du sulfure, en
raison de la teneur en pyrite du charbon.

3.4.3.2 Méthodes de gestion appliquées

Dans les régions de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren, un total de 23 terrils de résidus et 7


bassins de résidus sont actuellement en exploitation [79, DSK, 2002]. Des quantités
considérables de résidus issus de l'exploitation de charbon doivent être gérées (environ 33
millions de tonnes dans les régions de la Ruhr, la Sarre et l'Ibbenbüren en 2000), puisqu'elles
peuvent se monter à environ 50 % de la production brute. D'ordinaire, trois options de gestion
sont disponibles :

• utilisation interne, à savoir, pour les projets de remblayage souterrain et de construction


liés aux opérations d'exploitation minière (par exemple, mesures de compensation pour


affaissement du sol induite par exploitation minière telle qu'élévation des ponts ou digues)
utilisation externe, à savoir, produits commerciaux, tels que matériau de masse en vrac ou


matériau de base dans le secteur de la construction et le génie civil
gestion sur des haldes et dans des bassins.

En gros, environ un quart de l'ensemble de la roche et des résidus de la région de la Ruhr, de


la Sarre et d'Ibbenbüren est commercialisé à des fins internes et externes, tandis que le reste
est géré sur des haldes (ou terrils) et dans des bassins (voir figure ci-après).

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 145


Chapter 4

Figure 3.78 : Production de résidus et méthodes de gestion appliquées dans les régions de la Ruhr, de la
Sarre et d'Ibbenbüren sur l'année 2000
[79, DSK, 2002]

Sur la houillère de Prosper-Haniel, les résidus de flottation, qui se montent à environ 13 à


18 % des résidus totaux, sont transportés avec des camions sur les voies publiques [79, DSK,
2002].

Assèchement de résidus fins


Les résidus fins <0,5 mm issus de la flottation sont épaissis à 25 – 50 % de solides. Etant
donné qu'une surface suffisante pour le dépôt final est disponible dans les bassins artificiels,
les résidus fins sont directement transportés via des pipelines ou des camions vers ces
installations. En ce qui concerne les dépôts de résidus fins sur les terrils, par exemple, pour
des raisons de capacités de surface limitées, ils doivent être asséchés encore davantage pour
obtenir une stabilité de structure suffisante.

En principe, trois méthodes peuvent être appliquées pour réduire encore la teneur en eau des
résidus épaissis:

• filtres-presses de module plan, représentant d'ordinaire plus de 1000 m² de surface de


filtrage (voir Section 2.3.1.10)
dans ces cas, lorsqu'une teneur en eau plus élevée est acceptable, des centrifugeuses à bol
plein (voir également Section 2.3.1.10), utilisées par exemple pour assécher des résidus de


flottation
bassins de décantation (stockage provisoire dans des bassins, à savoir, autour de trois ans).

L'assèchement au moyen de bassins de décantation est effectué comme suit : en phase une, le
premier bassin est rempli de résidus épaissis qui commencent ensuite à se déposer. En phase
deux, la sédimentation du contenu du bassin progresse, et en phase trois, les résidus asséchés

146 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

sont excavés soit par déposition sur des terrils, soit pour un usage externe, par exemple, en
tant que matériau de construction. Selon les conditions climatiques, chaque phase peut durer
jusqu'à un an. Cela signifie à son tour qu'un ensemble de bassins de sédimentation comprend
d'ordinaire trois bassins adjacents ou plus.

Dans les mines de charbon espagnoles le matériau grossier est mis au rebut sur des terrils ou
utilisé comme matériau de remblai dans d'autres zones. Les boues de flottation sont soit :

• filtrées et vendues, soit


• filtrées et mises au rebut avec les résidus grossiers, soit
• déchargées sous forme de boues dans des bassins de résidus.
[84, IGME, 2002]

3.4.3.2.1 Terrils de résidus

Comme le montre la figure suivante, au cours de l'année 2000, quelque 23,4 millions de
tonnes de résidus, sur un total de 33,1 millions de tonnes, provenant des régions de la Ruhr,
de la Sarre et d'Ibbenbüren ont été mises au rebut sur des terrils de résidus.

Le développement avec le temps de la conception des terrils de résidus dans les régions de la
Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren est représenté sur la figure suivante.

Figure 3.79 : Développement de la conception de terril de résidus dans les régions de la


Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren
[79, DSK, 2002]

Depuis les années 1970, la troisième génération de haldes de résidus – appelées constructions
terrestres intégrées au paysage – a été établie. Depuis lors, ces terrils ont été acceptés comme
des éléments du paysage essentiels dans les régions industrielles fortement peuplées de la
Ruhr et de la Sarre en raison de leur valeur récréative et écologique élevée.

Principalement, les résidus sont déchargés sur les terrils en couches. L'épaisseur des couches
va de 0,5 à 4,0 m. Le tassement est obtenu au moyen des roues des camions et par le biais de
rouleaux vibrants pour réduire, autant que possible, la pénétration d'oxygène ou de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 147


Chapter 4

précipitations dans le corps de la halde et minimiser ainsi, voire empêcher la génération de


DA par oxydation de la pyrite.

Par exemple, on décrit les terrils de résidus sur la houillère de Prosper Haniel dans la région
de la Ruhr :

Actuellement, l'exploitation du terril de résidus de Haniel est dans son étape finale alors que le
déchargement sur le nouveau terril de "Schöttelheide" a commencé en 1998. Les deux
installations sont appelées gestion de ”troisième génération” des installations de résidus
(voir). Le tableau ci-après fournit quelques informations sur les tailles des deux terrils.

Terril de résidus de Terril de résidus de


Haniel Schöttelheide
Début des opérations 1963 1998
Surface finale (ha) 108 66,7
Surface actuelle (ha) 108 10,0
Elévation finale 126 62
(m au-dessus du sol)
Elévation actuelle 99 5
(m au-dessus du sol)
Capacité globale 57,3 15,8
(millions de m³)
Capacité résiduelle 6,3 15,2
(millions de m³)
Tableau 3.81 : Terrils de résidus sur la houillère de Prosper Haniel dans la région de la Ruhr

Terril de résidus de Haniel


L'aménagement de la section supérieure du terril de résidus a compris la construction sur le
sommet d'un amphithéâtre ayant une capacité de 750 places assises. Aujourd'hui, ce terril de
résidus représente une structure terrestre aménagée unique pour la région de la Ruhr avec un
grand intérêt culturel.

Contrairement à l'approbation de planification précédente, les flancs du terril sur lesquels était
jusqu'ici prévue une forestation ne sont actuellement que semés. Ceci requiert, à son tour, plus
de 20 ha de compensation forestière dans le voisinage du terril de résidus.

Schöttelheide
Pour l'autorisation du nouveau terril de Schöttelheide, les informations suivantes ont été
collectées :


 étude hydrologique, y compris modèle des eaux souterraines
gestion de l'eau :

 concept de drainage pur la surface du terril de résidus


 plan d'un système de drainage hydraulique/souterrain dans la zone de bordure du terril
 étude des procédés hydrochimiques dans le système de drainage, par rapport à la

 mesures de compensation pour une gestion de l'eau équilibrée, retenue et décharge des
sécurité opérationnelle

précipitations et du lixiviat émanant du terril de résidus


 plan de déchargement, y compris les calculs essentiels sur la stabilité structurelle et les
déchargement :

 opinion d'expert sur la protection contre l'incendie pendant la phase de déchargement


affaissements

148 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4


 opinion d'expert sur les émissions et immissions de poussière
émissions, immissions :

 évaluation d'expert sur les émissions et immissions de bruit


 opinion d'expert concernant les effets possibles sur les conditions climatiques locales à
climat :

proximité du terril de résidus

• étude de l'impact sur l'environnement :


 plans de développement régional pour construire une structure terrestre aménagée
plans de développement régional :

 plans de développement régional pour voies de transport par camions de résidus


comprenant un plan de modelage et de remise en culture


 contrôle des activités récréatives sur l'emplacement de terrils de résidus
récréation:


 transition de la zone boisée.
foresterie:

Au début des travaux préparatoires, on a effectué la récupération de la terre végétale


cultivable de l'ensemble du sol.

Pour l'installation de Schöttelheide, la méthode de drainage en anneau est utilisée (voir figure
4.16). Au-dessus du système de drainage, un fossé court le long du pied de la halde, qui
collecte les eaux de ruissellement de surface et les transporte vers les bassins de décantation.

A l'exception de la zone ouest de l'installation de Schöttelheide, le sol sous-jacent est


imperméable. Sur une petite surface seulement, la moraine de fond présente des "fenêtres"
hydrologiques. Leur étanchéité est assurée au moyen d'un matériau de résidus compacté.

Les eaux de ruissellement de surface, suintement et eaux souterraines sont collectées dans une
lagune de retenue et déversées au moyen d'un pipeline sous pression dans la rivière Emscher.

Pour documentation et évaluation des effets résultant des impacts sur le système de cycle des
eaux souterraines, on emploie un système de surveillance complet, utilisant les mesures des
précipitations ainsi que la surveillance de l'eau de surface et des eaux souterraines. A cette fin,
de nouveaux puits d'observation ont été creusés. Cet ensemble de mesures permet à
l'exploitant de discuter de changements possibles dans la composition des eaux souterraines
avec des experts à tout moment et de prendre rapidement les mesures nécessaires.

Le terril final comprendra deux sommets de terril, ayant des hauteurs de 52 et 62 mètres et
dépassera légèrement les bois environnants. Seule la pente la plus basse est construite avec
une inclinaison de 1:2 dans les zones forestières limitrophes. L'ensemble de la surface du
terril sera rendu accessible par un grand système de pistes à des fins récréatives, qui est
intégré dans l'environnement du terril. La surface sera couverte en partie par de la terre
arable ; certaines parties resteront toutefois "noircies" par les résidus.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 149


Chapter 4

La plantation sera constituée d'arbres et arbustes autochtones, à savoir, des plantes qui
peuvent être trouvées dans la zone environnante. La remise en culture devrait commencer dès
que possible et se faire progressivement.

Dans un soucis de culbutage et d'autres mesures de construction, par exemple, d'une lagune de
retenue, environ 15 hectares de bois ont dû être coupés. Environ 46,6 hectares sont reboisés
sur le terril lui-même et d'autres mesures de remplacement de forêt doivent être prises dans la
zone environnante.

Au RU, les terrils de résidus sont relevés à un profil approuvé par les autorités compétentes et
une fois terminé, le sol et le paysage sont aménagés. Les eaux de ruissellement de surface et le
déversement dans les cours d'eau doivent respecter des limites spécifiques pour minimiser les
impacts sur la qualité de l'eau.

Les résidus grossiers, d'ordinaire des centaines de milliers de tonnes par an, provenant des
mines de charbon des régions d'Ostrava et Karviná sont transportés vers le terril sur des
transporteurs à bande ou avec des camions. Dans d'autres cas, ils sont utilisés dans la remise
en état d'anciens bassins de résidus ou pour l'aménagement des zones d'affaissement.
[83, Kribek, 2002]

3.4.3.2.2 Bassins de résidus

La fine boue issue de la flottation est souvent pompée vers des bassins de décantation (par
exemple, suite à un affaissement du sol) ou des bassins artificiels. La sédimentation des
résidus se produit dans plusieurs bassins en série. Les résidus sédimentés sont excavés
périodiquement et remis en flottation ou vendus. Les trop-pleins clarifiés sont pour la plupart
recyclés vers l'usine de traitement du minerai [83, Kribek, 2002], [84, IGME, 2002].

Bassin de Hahnwiese
Le texte qui suit décrit les expériences tirées de l'exploitation d'un bassin de résidus de
charbon dans une zone influencée par l'exploitation de charbon souterraine, à la fois dans le
passé et pour le futur.
Les caractéristiques techniques sont les suivantes :



volume de la digue : 1,6 million de m³


la plus grande hauteur de la digue au-dessus de la strate de la vallée : 36 m


longueur de la digue à travers la crête : 636 m


largeur de la crête de la digue c. 40 m, prévue comme base pour les futures élévations


pentes : 1:2 (côté eau/amont), 1:3 (côté air/aval)
volume de retenue : 2,2 millions de m³.

En calculant les éléments de mouvement du sol dans la zone prévue provenant des activités
d'exploitation passées dans deux districts d'exploitation voisins, on a tenu compte des effets
suivants :

Elément de mouvement du sol Quantité max.


affectant la zone d'étude
Affaissement, m ~4 m au niveau de la crête de digue
~5.5.m au niveau du pied de digue
Allongement (mm/m) 2 - 8 mm/m
Compression (mm/m) 2 - 4 mm/m dans la zone de la digue
Tableau 3.82 : Effets sur l'IGR résultant des activités minières passées

150 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

En outre, les effets des activités minières futures ont été pris en considération.

Etudes supplémentaires dans le processus de planification incluses :

• évaluation des conditions de subsurface géologique, y compris une analyse des systèmes


de fracture existants
développement d'un modèle d'eaux souterraines.

La digue est une digue étagée avec un cœur amont et un système de drainage de filtre. Un
système de tranchée parafouille constitué d'un empilement de feuilles emboîtées aux jonctions
(”lèvre d'étanchéité”) représente l'élément d'étanchéité central. Un rideau d'étanchéité vise à
empêcher les infiltrations en dessous de la digue. Ce système permet de bien maîtriser les
déformations provenant des mouvements du sol liés à l'exploitation minière.

Le concept de digue pour les structures de retenue exposées à des mouvements du sol liés à
l'exploitation minière vise à permettre des situations dangereuses en installant un système de
contrôle redondant. Les programmes de mesures et d'observation sont des moyens importants
pour identifier les irrégularités au niveau de la structure de retenue ainsi que pendant les
opérations. Seule une identification précoce permet de prendre des mesures directes et
d'empêcher des endommagements majeurs des systèmes du bassin de résidus. Les mesures
concrètes permettant d'améliorer les situations au détriment de la sécurité et de la stabilité
opérationnelles sont énumérées ci-après.

Source de Observation Observé par ou au Risque résultant Mesures possibles,


problème niveau de suivi
G + M Mobilité des eaux Points de jaugeage Pertes d'eau du Couches de boue et/ou
souterraines élevée nappe phréatique, bassin, problèmes injections, décharge de
dans les zones de station de jaugeage d'érosion boue directionnelle,
digue, sous terre hydraulique installation de bancs de
décharge de boue
G+M Montée de l'eau en Stations de jaugeage Affouillement, Mesures d'étanchéité en
dessous de la digue en conjugaison avec déchaussement, sous-sol, rideau
trop-plein de érosion régressive d'étanchéité, contrôles de
drainage drainage
M Après allongement Stations de Imperfection du joint Si possible, nouvelle
du joint central : jaugeage, drainage central, érosion étanchéisation du cœur,
montée des eaux sur éventuellement nettoyage
le côté de digue en du drainage, renforcement
aval, ligne de du pied de la digue,
saturation couches de matériau
approprié après
relèvement de la ligne de
saturation
G Sédimentation dans Inspection avec Ecoulement d'eau Rinçage/nettoyage,
tuyaux de drainage caméra TV réduit jusqu'à l'eau de élimination des sédiments
sous-bac, et affectant par moyens mécaniques
ainsi la ligne de ou chimiques (par
saturation dans la exemple, solution acide)
digue
M Affaissement, Mesures de niveau, Trop-plein au niveau Relèvement de la digue, si
glissement de jaugeage de la crête de digue nécessaire, en étendant un
terrain, tassement de joint central interne (incl.
la digue en terre déversoir)
M Taquets, fissures, Observations Affouillement, Remplissage ou scellage

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 151


Chapter 4

joints de contraction visuelles, mesures érosion avec matériau


souterrains, dans la linéaires, si imperméable (par
zone de la digue et nécessaire étude exemple, mousse)
de la retenue topographique du lit
du bassin
M Mouvement au Observations Perte du moment de Adaptation de
niveau de visuelles, mesures support nécessaire du l'aboutement du pont
l'aboutement du d'inclinaison, pont déversoir
pont de déversoir mesure de position
M Mouvement au Mesures spéciales Endommagement des Amélioration du pipeline,
niveau des raccords au niveau des raccords du déversoir, si nécessaire en insérant
des ouvrages de déversoirs/pipelines déversement d'eau un revêtement interne
vidange dans la tranchée de
pipeline, dérivation,
érosion régressive
M Mouvement du Mesure de la Dommages au niveau Amélioration du pipeline,
déversoir position/inclinaison de la liaison au si nécessaire en insérant
pipeline, dérivation un revêtement interne
M Mouvements au Contrôle Fuite, érosion Réajustement du pipeline
niveau des éléments géométrique du régressive dans les limites du tendeur
de sécurité du tendeur
pipeline de résidus
(tendeur)
G Précipitations dans Inspection avec Réduction du Rinçage, nettoyage
les tuyaux de sortie caméra TV diamètre du tube, mécanique
de drainage blocage/eau de sous-
bac suivie par érosion
G+M Indications de Criques dans la Défaillance de la Evacuation rapide
défaillance de la digue avec érosion digue, affaissement d'urgence via le déversoir
digue en terre de régression rapide de la digue (vers le niveau de boue)
en conjugaison avec
une défaillance des
éléments de joint et
drainage
Source d'inquiétude :
G: général, donné par les circonstances et les opérations
M: provoqué par les activités minières

Tableau .2: Bassins de résidus influencés par les mouvements du sol liés à l'exploitation minière :
Catalogue des risques potentiels et contre-mesures

3.4.3.3 Sécurité de l'IMF et prévention des accidents

La région d'Ostrava et Karviná présente un fort risque sismique. Par conséquent, les
événements sismiques sont surveillés [83, Kribek, 2002].

3.4.3.4 Fermeture du site et entretien après fermeture

En principe, cinq types d'utilisation consécutive d'emplacements de culbutage sont courants


dans les régions de la Ruhr, la Sarre et d'Ibbenbüren:


utilisation forestière


utilisation agricole


installations à des fins de loisir et de récréation


biotopes secondaires
nouvelles zones industrielles.

152 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

La disponibilité en terre est très limitée dans les zones fortement peuplées des gisements
houillers de la Ruhr et la Sarre. Les zones utilisées à des fins industrielles telles que pour la
gestion des résidus doivent être réintégrées dans le paysage aussi rapidement que possible.

Les résidus déchargés sont échantillonnés immédiatement après déchargement, au bout de


deux ans et au bout de trois ans si nécessaire. Pour chaque 2500 m² de zone de déchargement,
trois échantillons de profondeurs entre 0 et 20 cm sont prélevés et mélangés pour obtenir un
échantillon mixte représentatif. Un échantillon est prélevé à une profondeur entre 40 et 50 cm.
L'étude du matériau d'échantillon comprend la détermination d'une valeur de pH pour
identifier le degré d'acidification, la teneur en soufre totale (premier échantillon) et la teneur
d'alcalinité totale. Pour les seconds échantillons, les teneurs en P2O5, potassium, calcium et
magnésium accessibles aux installations sont déterminées. Ces résultats sont pris en compte
pour la couverture de sol et la revégétation.
[79, DSK, 2002]

L'utilisation consécutive d'un emplacement de résidus résulte d'une considération équilibrée


des aspects écologiques, environnementaux, récréatifs et économiques. Comme le montre
l'exemple d'un amphithéâtre (Bergtheater (”théâtre de la montagne”)) érigé sur le terril de
résidus de Haniel, des aspects culturels et sportifs peuvent être pris en compte. D'autres
exemples incluent une grande structure de hall construite sur le terril de résidus de
Prosperstrasse pour le ski, et l'emplacement exposé d'un monument d'art, tel que le Tetraeder
(”tétrahèdre”) on la structure au paysage aménagé de Beckstrasse.

Les terrils de gestion de résidus dans les zones houillères en Allemagne sont souvent conçus
par des architectes paysagistes qui tiennent compte de nombreuses idées du public.

Le reverdisssement en cours pendant l'exploitation peut être accéléré par différentes mesures
(voir Section 4.3.6). Après réalisation des zones de pente, on sème de l'herbe à la surface de la
halde. La couche d'herbe permet d'intégrer le terril dans le paysage, d'empêcher une érosion
importante et contribue à la formation d'humus dans la couche arable la plus élevée. La taille
et la composition du mélange de semences dépendent de la situation locale au niveau des
haldes individuelles, de la structure du sol et des influences climatiques. Pour un semis
humide, de l'eau est utilisée comme véhicule. En dehors de la semence, des engrais, des
agents d'amélioration du sol et du paillis, mélangé avec de l'eau, peuvent également être
appliqués.

Ensuite, des arbustes et arbres sont choisis uniquement après évaluation des études de sol. La
sélection des plants et la conception du schéma de plantation sont effectuées en coopération
étroite avec les autorités forestières. Les plants, dans la plupart des cas, sont issus d'une
pépinière après une période de croissance de trois ans et plantés selon un espacement compris
entre 1 m x 2 m et 1 m x 1 m.

Outre les mesures de végétation décrites plus haut, en aménageant des biotopes humides et
secs, de petits cours d'eau ainsi qu'en créant des zones laissées au processus d'évolution
naturel, la remise en état des régions de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren vise à créer la
base d'une variété d'habitats pour la flore et la faune.
[79, DSK, 2002]

Un plan de fermeture régional pour l'aménagement paysager des mines et la région des
installations de résidus dans la région d'Ostrava et Karviná a été mis au point [83, Kribek,
2002].

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 153


Chapter 4

3.4.4 Gestion des stériles

Les petites quantités de stériles issues de l'exploitation minière sont gérées avec les résidus
grossiers sur les terrils.

Normalement, les stériles provenant des mines à ciel ouvert du RU sont gérés sur des terrils
provisoires selon les exigences techniques de la réglementation datant de 1999 sur la santé et
la sécurité dans les carrières – code de pratique approuvé. Après élimination des dépôts de
charbon, les stériles sont ensuite remis dans la zone vide et remis en état selon le permis de
construire. Il est à noter que l'élimination de la surcharge du site est normalement
spécifiquement interdite par l'autorité de planification en matière de minerais.

Les terrils de stériles sont relevés à un profil approuvé par les autorités de planification en
matière de minerais au RU et une fois terminé, le sol et le paysage sont réaménagés. Les eaux
de ruissellement de surface et le déversement dans les cours d'eau doivent répondre aux
limites spécifiées pour minimiser les impacts sur la qualité de l'eau.

3.4.5 Niveaux actuels d'émission et de consommation

3.4.5.1 Gestion de l'eau et des réactifs

Les réactifs utilisés dans la flottation du carbone sont des mélanges, dont la composition est
uniquement partiellement connue. En outre, ils sont sujets aux variations de tout produit dues
aux processus de raffinage à grande échelle. Dans la plupart des cas, des mélanges de
certaines fractions d'huile légères (collecteurs) ou d'alcools (moussants) avec des émulsifiants
sont utilisés. Les réactifs de flottation utilisés peuvent contenir des traces de 50 substances
différentes.

Alors que les teneurs en sel et en métal du charbon et leur lixiviation sont bien connues, ce
n'est pas le cas de la teneur en substances chimiques organiques. On considère que la plupart
des contaminants s'accumuleront sur les résidus de flottation fins en raison de leur large
surface spécifique. Les contaminants organiques peuvent provenir des réactifs de flottation,
comme susmentionné, mais également des huiles hydrauliques utilisées dans l'exploitation
minière.

Les procédés classiques d'analyse de la teneur des substances chimiques organiques dans les
résidus de charbon sont sujets à erreur, tout d'abord parce qu'ils ne sont pas adaptés à de telles
petites concentrations, mais également car ces procédés dissolvent les hydrocarbures
naturellement présents. Cependant, par traçage radioactif (à savoir, en utilisant 14C), on peut
montrer que 1 kg de résidus de flottation contient 120 mg de réactifs de flottations. Cette
"charge" diminue avec l'augmentation des teneurs en cendres des résidus.
[102, Diegel, 1994]

Bien que les réactifs de flottation puissent s'accumuler sur la surface de résidus fins, ils restent
immobilisés. En utilisant une surveillance à long terme des eaux de ruissellement de surface et
de percolation des terrils de résidus, on a démontré qu'aucune contamination de l'eau n'était
liée aux constituants organiques des réactifs de flottation. Ceci est attribué à la liaison étroite
des composants organiques et à la construction compactée de l'ensemble du terril.

154 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Dans les usines de traitement de charbon dur allemandes, des réactifs de flottation basés sur
hydrocarbures ou alcools sont appliqués. Pour la floculation, des réactifs basés sur
polyacrylates ou polyacrylamides sont utilisés.

Outre le charbon fin, la liste suivante contient certains réactifs types utilisés dans les usines de
traitement du minerai de charbon aux EU:

• floculants anioniques ou cationiques


• chaux
• amidons naturels et modifiés
• amidon caustique
• acide sulfurique en tant qu'ajusteur de pH
• alu (sulfate d'aluminium) en tant qu'ajusteur de pH
• ammonium anhydre.
[81, MSHA, 2002]

Les eaux clarifiées des bassins dans la région d'Ostrava et Karviná sont réutilisées dans l'usine
de traitement du minerai. L'eau en excédent est déversée dans les eaux de surface.

En flottation, l'agent Flotalex, qui est un mélange d'alcools et d'huile minérale, est utilisé en
concentrations de 0,25 – 0,35 kg/t. En tant que floculant, un agent organique basé sur le
polyacrylamide est ajouté.
[83, Kribek, 2002].

3.4.5.2 Rejets atmosphériques

Pour minimiser les émissions de poussière et de bruit des opérations de transport et


d'étalement des résidus déchargés, des rampes et établis sont transférés dans la zone interne
du terril aussi loin que possible et sont protégés par des remblais ou creux [79, DSK, 2002].

3.4.5.3 Rejets aquatiques

Les résidus fins issus de la flottation sont souvent gérés dans des bassins (par exemple, région
d'Ostrava et Karviná). La plus grande partie des eaux clarifiées est réutilisée dans les usines
de traitement du minerai. Cependant, dans certains cas, l'eau en excédent est déversée dans les
eaux de surface. Les quantités de déversement par an et les concentrations d'émissions des
eaux de surface sont indiquées dans le tableau ci-après.

Paramètre Unités Site


Paskov CSA Lazy Dukla CSM
Décharge Mm3 0,2 2,0 1,6 4,0 0,27
COD mg/l 22208 16985 19,19 50,91 1920,2
BOD mg/l 2333 4,34 6,54 20,65
Matière soluble totale1 mg/l 1310
Sels inorganiques mg/l 687833
solubles2
Matière non soluble mg/l 131667 7166 9,88 20,58 285,4
Total P mg/l 0,04
N-NH4 mg/l 0,06 0,33 0,2 1,48
Cl mg/l 382,5
SO4 mg/l 204,5 290,5
PO4 mg/l 0,055

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 155


Chapter 4

Phénols mg/l 0,1


Fe mg/l 0,17 0,22
Mn mg/l 0,09 0,14
Hg μg/l 0,9
Cd μg/l 0,5 <0,005 <0,005
CN total μg/l 6
FN mg/l 0,1
PH 8 8 7,61
1 matière soluble (pas en suspension) totale (organique et inorganique) obtenue à partir de
l'échantillon après filtrage et lavage avec de l'eau distillée
2 les sels inorganiques solubles sont déterminés après oxydation de la fraction de matière soluble
totale avec du H2O2 en utilisant la méthode gravimétrique

Tableau 3.84 : Quantité de décharge et concentrations d'émissions provenant de bassins de résidus dans la
région d'Ostrava et Karviná en 2000
[83, Kribek, 2002]

156 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

4 TECHNIQUES A PRENDRE EN COMPTE LORS DE LA


DETERMINATION DES MTD
Ce chapitre présente un certain nombre de techniques de prévention ou de réduction des
émissions, ainsi que des techniques permettant de prévenir les accidents ou d'en diminuer le
nombre conformément à la Section 6.3 de la Communication (COM (2000) 664). Toutes ces
techniques sont actuellement disponibles et appliquées.

4.1 Principes généraux


Si l'exploitation dans son ensemble (mine, usine de traitement du minerai, installations de
gestion des résidus et des stériles) est conçue en fonction des caractéristiques des résidus et
des stériles, et compte tenu des différentes interactions chimiques, physiques et biologiques
liées à l'influence de l'extraction et du traitement, cela permet alors de limiter les problèmes
environnementaux liés à la gestion des résidus et des stériles et de diminuer les coûts [21,
Ritcey, 1989]. En outre, la gestion des résidus et des stériles, et notamment la gestion de l'eau,
est généralement une partie intégrante du cycle de vie complet d'une exploitation, aussi
fondamentale que l'extraction en elle-même [45, Euromines, 2002].

Une bonne gestion des résidus et des stériles comporte une évaluation des différentes
solutions pour :

• limiter le plus possible le volume des résidus et des stériles produits au départ, notamment
par un choix judicieux de la méthode d'exploitation (à ciel ouvert/souterraine, différentes


méthodes d'exploitation souterraine)

 comme agrégats
multiplier les occasions d'utiliser autrement les résidus et stériles, par exemple :

 dans la restauration d'autres sites miniers


 comme remblais
• conditionner les résidus et stériles lors du traitement pour réduire autant que possible les

 la dépyritisation
risques pour l'environnement ou la sécurité, notamment grâce à

 l'adjonction de matériaux neutralisants.

Le moyen le plus efficace pour réduire les quantités de stériles est d'extraire le minerai par
voie souterraine et non dans une mine à ciel ouvert. L'exploitation à ciel ouvert peut présenter
des avantages économiques par rapport à l'exploitation souterraine, laquelle modifie
complètement ce qui est minerai et ce qui est minéralisation. De ce fait, il est souvent possible
d'utiliser une portion nettement plus importante du gisement si on applique l'extraction à ciel
ouvert.

Toutefois, comme on le voit à la Section 2.1, de nombreux aspects sont à prendre en compte
au moment de décider de la méthode d'extraction à employer, exploitation à ciel ouvert,
exploitation souterraine ou des associations de ces deux principales solutions. L'un de ces
aspects est la production et la gestion des stériles, tandis que la sécurité, les conditions de
travail, les coûts, l'optimisation de l'utilisation des ressources, la stabilité, la forme
géométrique et la profondeur du gisement, sont autant d'exemples des autres aspects qui
influent également sur la décision lors de l'évaluation des méthodes d'exploitation. Quelle que
soit la méthode employée, il n'est pas de l'intérêt de l'exploitant de produire plus de stériles
que nécessaire, car la gestion des stériles est consommatrice de ressources et représente un
coût pour la société minière, avec peu ou pas de bénéfice pour la société elle-même.
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 157
Chapter 4

On procède généralement à une analyse de risque, afin d'évaluer les techniques employées et
de s'assurer que ce sont les plus appropriées aux circonstances spécifiques, pour les aspects
environnement, sécurité, technique et ingénierie. Afin de déterminer les raisons possibles
d'une rupture d'une installation de gestion des résidus (IGR) et empêcher ainsi tout
effondrement futur, la question sous-jacente qui doit être envisagée est “que se passerait-il si
cela devait arriver ?” (en anglais, "what if ?"). Cela implique qu'il faut envisager plusieurs
scénarios et, en fonction de l'intervention d'urgence en cas impact, mettre au point des plans et
surtout, c'est là l'essentiel, que ces plans soient connus et compris des personnels.

Les résidus et stériles qui ne peuvent être évités (en raison de l'accessibilité au gisement, pour
des raisons de sécurité, etc.) et qui ne conviennent pas à d'autres utilisations (par exemple à
cause de leurs propriétés physiques ou chimiques, de leur coût de transport, de l'absence de
marché) nécessitent une politique de gestion adaptée, qui visera :

• à assurer une gestion des résidus et des stériles sûre, stable et efficace, avec un risque


réduit de rejets accidentels dans l'environnement à court, moyen et long terme
à réduire autant que possible les quantités et la toxicité d'éventuelles eaux de


rejet/d'infiltration contaminées provenant de l'installation de gestion
à réduire progressivement les risques dans le temps.

Si les résidus et stériles produits sont de plusieurs types, les séparer par type peut faciliter leur
éventuelle récupération future en vue d'une autre utilisation ou à des fins de retraitement ; en
revanche, mélanger les différents types de résidus et/ou de stériles pourrait devenir une bonne
solution de gestion environnemental si elle permettait, par exemple, de réduire au minimum le
drainage acide (DA).

4.2 Gestion du cycle de vie


Une diminution effective du risque d'accident ne peut avoir lieu que si l'exploitant s'engage à
appliquer de manière appropriée et avérée les techniques d'ingénierie disponibles à la
conception, à l'exploitation et à la fermeture de ses IGR sur l'ensemble de leur cycle de vie.

4.2.1 Phase de conception

Pour une gestion des résidus et des stériles responsable au plan de l'environnement, il est
important que l'exploitation comporte dès le départ un projet de fermeture et que l'on veille en
particulier à quantifier le fonctionnement et les conséquences à long terme sur
l'environnement de l'installation de gestion des résidus et/ou des stériles. La figure ci-après
illustre le flux d'information relatif à un "projet de fermeture".

158 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 4.1 : Illustration du flux d'information pour un "projet de fermeture"

Cette section décrit les éléments à prendre en compte lors de l'étape de conception d'une IGR
ou d'une installation de gestion des stériles (IGS). Sauf indication contraire, ces informations
sont extraites du "Canadian guide to the management of tailings facilities”, [18, Mining
Association of Canada, 1998], du “Framework for mining waste management” [45,
Euromines, 2002] et de contributions orales par des membres du Groupe de travail technique
(GTT).

4.2.1.1 Ligne de référence en matière d'environnement

Les paragraphes suivants récapitulent les éléments qu'il convient de prendre en compte au
moment de collecter et d'organiser les informations de référence en matière d'environnement
qui serviront au choix, à la conception et à l'exploitation d'un site. Ces mêmes informations de
référence sont importantes pour l'élaboration de plans de fermeture et de programmes de
surveillance de l'environnement. Des listes plus complètes figurent dans les consignes
d'évaluation environnementale spécifiques.

• ressources existantes et leur utilisation - il convient d'identifier les ressources existantes et


l'aménagement des sols à l'intérieur du périmètre de l'installation de gestion des résidus et

 utilisation des sols et de l'eau :


dans la zone d'impact potentiel plus étendue, et notamment :

 l'utilisation actuelle et traditionnelle, y compris à des fins de loisirs, de parcs,


d'habitation, comme sources d'eau potable, pour des considérations


archéologiques, minières, diagraphiques, agricoles, de chasse et de pêche

 établissement du droit d'acquisition du terrain nécessaire à l'aménagement d'une


régime foncier :

 identification de la propriété foncière et des droits d'exploitation du minerai


IGR/IGS

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 159


Chapter 4

• données scientifiques de référence - il convient de rassembler des données scientifiques de


référence en matière d'environnement concernant la zone prévue pour la gestion des
résidus, et notamment :

 données physiques :
 climat (température, vent, précipitations, évaporation, crues périodiques, eaux de

 eau (hydrologie, délimitation des bassins versants et schémas d'écoulement,


ruissellement pluviales, qualité de l'air)

écoulement fluvial, bathymétrie, caractéristiques hydrogéologiques et qualité des

 reliefs
eaux souterraines, qualité des eaux de surface et des sédiments)

 géologie et géochimie (formations superficielles (type, emplacement, densité,


perméabilité), stratigraphie, géomorphologie, minéralogie, teneur en éléments de

 topographie (cartes topographies régionales et détaillées, photographie aérienne


fond)

 sols (prélèvement et caractérisation des sols)


stéréo, imagerie par satellite)

 risques naturels (glissements de terrain, avalanches, événements sismiques,

 informations relatives à d'anciennes mines situées à proximité ou en dessous de


possibilité d'inondation, action du gel)

l'IGR/IGS

 données biologiques :
 identification de l'écosystème
 étude terrestre (flore, pâturages naturels, faune, espèces en danger et menacées,

 étude aquatique (benthos, macro-invertébrés, poissons, plantes aquatiques)


espèces migratoires)

• données socioéconomiques de base - il convient de rassembler des données

 contexte historique
socioéconomiques concernant la zone prévue pour la gestion des résidus, et notamment :

 population
 économie régionale (santé, éducation, culture, démographie)
 identification des questions socioéconomiques susceptibles d'être soulevées par le
projet de résidus.

Une étude de base est généralement établie dans le cadre de l'évaluation des effets sur
l'environnement (Environmental Impact Assessment - EIA).

Cette étude de base identifie l'éventail des ressources susceptibles d'être mises en danger par
un site et fournit des données descriptives de ces ressources. Elle fournit ainsi des mesures à
partir desquelles il est possible de prévoir les effets sur l'environnement d'un projet proposé et
une base de données par rapport à laquelle il est possible d'estimer les changements futurs de
la qualité de l'environnement [25, Lisheen, 1995]. Une étude de base bien réalisée fournit
également des données précieuses pour la conception, l'agencement et la planification
ultérieurs du site.

Il est à noter, toutefois, que le contenu d'une étude de base doit être établi au cas par cas. Par
exemple, sa portée va dépendre de type et de l'ampleur de l'exploitation proposée. Une mesure
des niveaux de métaux n'aura probablement aucune pertinence si toute pollution métallifère
peut être exclue d'emblée.

160 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

L'annexe 3 montre un exemple réel de la portée d'une étude de base récemment effectuée.

4.2.1.2 Caractérisation des résidus et des stériles

Pour une gestion correcte des résidus et des stériles, une bonne caractérisation de ces déchets
est indispensable. Les résultats de cette caractérisation vont déterminer le mode de gestion des
résidus et des stériles pendant l'exploitation (technique de dépôt, mesures de protection etc.),
lors de la fermeture (exigences et techniques de fermeture) et lors de la phase d'après
fermeture (prévision du comportement à long terme).

Théoriquement, les résidus et les stériles doivent être correctement caractérisés avant le
lancement de l'exploitation et les résultats obtenus doivent être pleinement intégrés à la
conception des installations de gestion et des plans de gestion. Cette caractérisation porte sur
les caractéristiques physiques et chimiques qui permettent de prévoir les caractéristiques de
dissolution/altération (rejet d'éléments) à court, moyen et long terme ainsi que le
comportement géotechnique. Pour ce travail, qui s'effectue souvent en plusieurs phases selon
les résultats obtenus, on utilise une série de méthodologies qui vont d'une analyse
relativement simple à des modèles d'interprétation et des modèles prédictifs complexes, en
passant par des expériences de lixiviation plus poussées.

Les caractérisations suivantes du minerai, des stériles (s'ils servent à construire des digues ou
s'ils sont gérés dans la même IGR), des résidus et du traitement du minerai sont utilisées pour
la conception d'une IGR/IGS :


 volumes des réserves
caractérisation du minerai et des stériles :

 minéralogie
 propriétés chimiques
 propriétés physiques et techniques
 potentiel acidifiant
 contaminants susceptibles d'être lixiviés
 minerai et évolutions de la qualité du minerai pendant toute la durée de vie de la mine
 quantités et calendrier d'extraction du minerai pauvre et de la roche de mine
 essais cinétiques
 distribution granulométrique
 propriétés hydrologiques 14

• caractérisation des résidus, y compris une description générale des caractéristiques

 débit journalier/annuel et quantité totale


physiques et chimiques, par exemple :

 distribution granulométrique
 résidus boueux ou solides, densité de la pulpe (pourcentage de matières solides)
 densité des matières solides
 stabilité/plasticité
 chimie en phase liquide
 potentiel acidifiant
 caractéristiques géochimiques (teneur en métaux, comportement à la lixiviation)

14
Les propriétés minéralogiques et hydrologiques sont essentielles à la réalisation de prévisions de géochimie, de qualité de l'eau, de
réactivité et des estimations de charge de masse (Walder et al. in prep., Environmental Geochemistry of Ore deposits, pp 250)

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 161


Chapter 4



eau interstitielle


comportement en consolidation


essais cinétiques


minéralogie
propriétés hydrologiques 15.


 réactifs utilisés, leurs concentrations et leurs quantités
caractéristiques du traitement du minerai :

 critères de recirculation de l'eau


 procédés de traitement de l'usine de traitement du minerai (notamment destruction du

 autres afflux dans le bassin de résidus


cyanure)

 canalisations et structures associées


 possibilité de remblayage en fosse/souterrain
 rapport de la gestion des résidus en surface au remblai.
[18, Mining Association of Canada, 1998]

Mettre en œuvre des techniques efficaces de gestion des résidus et des stériles implique qu'il
faut prévoir de manière précise comment ces résidus minéraux vont se comporter dans la
nature. Un grand nombre de procédures d'essai et d'outils de prédiction sont utilisées dans le
monde pour caractériser les déchets miniers et évaluer le potentiel des résidus et stériles
miniers à produire de l'acidité et/ou des effluents contaminés par des métaux. La fiabilité de
ces outils dépend de la prise en compte d'un grand nombre de variables et de facteurs
chimiques et minéralogiques importants qui interviennent dans l'élimination des déchets, ainsi
que de la mise au point de techniques normalisées et entièrement documentées pour la
caractérisation des déchets et autres matériaux miniers.

Un résumé des méthodologies disponibles pour la caractérisation géotechnique et


géochimique des résidus et des stériles est présenté à l'annexe 4. Pour prévoir la qualité et le
débit probables des eaux de drainage, on associe ces résultats de caractérisation aux données
correspondantes (autrement dit, aux données physiques recueillies pour l'étude de base) d'un
site spécifique. Leur interprétation prend en compte les différents effets d'échelle entre le
laboratoire et le terrain. Il est courant d'utiliser des modèles informatiques pour prévoir le
comportement de différentes options de gestion.

4.2.1.3 Etudes et plans relatifs aux IGR/IGS

Cette section résume les études et plans qui ont été élaborés lors de la conception d'une
IGR/IGS réelle à un niveau de détail suffisant par rapport à chaque stade (définition du
concept, stades préliminaire et détaillé de la conception) puis entretenus pendant toute
l'exploitation du site et lors de sa fermeture :



documentation sur le choix du site


évaluation des effets sur l'environnement


analyse de risque


plan de préparation à une intervention d'urgence
plan de dépôt

15
Les propriétés minéralogiques et hydrologiques sont essentielles à la réalisation de prévisions de géochimie, de qualité de l'eau, de
réactivité et des estimations de charge de masse (Walder et al. in prep., Environmental Geochemistry of Ore deposits, pp 250)

162 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

• plan de régime hydrique et de gestion de l'eau, et


• plan de déclassement et de fermeture.
Les contenus des plans susmentionnés ne représentent que les exigences minimales. Dans la
pratique, d'autres aspects devront éventuellement être inclus, au cas par cas.
[18, Mining Association of Canada, 1998]

Les éléments recensés ci-dessus vont maintenant être détaillés.

Choix d'un site


L'exploitant choisit un site privilégié et élabore un argumentaire documenté justifiant ce
choix, notamment une présentation des autres sites étudiés et refusés. Il doit en outre identifier
les différentes questions liées à la façon dont le public perçoit le projet (autrement dit, les
exigences des acteurs internes et externes). Les questions à prendre en compte lors du choix
d'un site sont les suivantes :


 exigences relatives au traitement des effluents
aspects environnementaux :

 rejets dans les eaux de surface


 rejets dans les eaux souterraines (confinement hydrogéologique)
 utilisation traditionnelle du bassin versant récepteur
 contexte environnemental
 effets sur la végétation, la vie animale et la vie aquatique
 flore et faune naturelles
 aspects archéologiques
 rejets atmosphériques éventuels
 aspects visuels
 bilan hydrique conceptuel


 accessibilité (construction de routes)
aspects relatifs à la planification :

 distance par rapport à l'usine de traitement du minerai


 élévation relative par rapport à l'usine de traitement du minerai
 distance par rapport aux zones d'habitation et d'activité humaine
 topographie
 utilisation actuelle des sols et des ressources
 propriété des terrains et droits à l'exploitation du minerai
 couloirs de transport, lignes électriques, etc.
 aspects liés au bassin versant et à la superficie
 capacité volumétrique
 rapport entre le volume et la capacité de stockage du bassin
 géologie, y compris gisements potentiels
 disponibilité des matériaux de construction
 conflit avec l'activité minière
 état des fondations des digues
 état des fondations du bassin
 risques en aval
 hydrologie
 eaux souterraines, infiltration de contaminants
 zone potentielle d'impact
 risque pour les hommes et pour l'environnement
 plan de gestion de l'eau et bilan hydrique préliminaire
 plan d'exploitation

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 163


Chapter 4



plan de dépôt


confinement préliminaire et structures de gestion de l'eau


estimation préliminaire des coûts basée sur des considérations préliminaires


évaluation conceptuelle des risques
évaluation des risques pour la santé et la sécurité


 exigences relatives au détournement des eaux de crue
aspects liés au déclassement et à la remise en état :

 possibilités de reverdissement
 stabilité physique et chimique à long terme
 facilité d'établissement d'un drainage permanent
 réduction et/ou maîtrise du drainage acide et des autres contaminants
 réduction des poussières
 exigences d'entretien, de surveillance et de traitement à long terme


 coût d'investissement
aspects liés aux coûts de développement, d'exploitation et de fermeture :

 coût du transport des résidus


 coût d'exploitation et d'entretien d'une installation de gestion des résidus
 coûts de fermeture
 coût par tonne de minerai transformé.

Évaluation des effets sur l'environnement


Pour pouvoir obtenir une autorisation des intéressés et des autorités de réglementation pour
l'implantation d'une nouvelle IGR/IGS, il faut souvent procéder, et c'est d'ailleurs une
exigence légale, à une Évaluation des effets sur l'environnement (Environmental Impact
Assessment - EIA). Dans les États membres de l'UE, l'EIA est régie par la Directive du
Conseil 97/11/CE du 3 mars 1997 16 modifiant la Directive 85/337/EEC du 27 juin 1985, sur
l'évaluation des effets de certains projets publics et privés sur l'environnement 17. La Directive
permet aux États membres de décider si certaines activités nécessitent ou non une EIA.
Toutefois, selon l'annexe I de la Directive, les carrières et les mines à ciel ouvert dont la
surface du site dépasse 25 hectares ont l'obligation de procéder à une EIA. L'annexe II de la
Directive stipule qu'il appartient aux États membres de décider si les mines souterraines ainsi
que les petites carrières et mines à ciel ouvert doivent faire l'objet d'une EIA. Les
renseignements que doit fournir l'exploitant dans une EIA sont décrits à l'annexe IV de la
Directive sur l'EIA. Le site Internet http://europa.eu.int/comm/environment/eia/home.htm
fournit de nombreux renseignements et conseils à propos des EIA.

Les études de base déterminent quelles sont les conditions existantes au moment où un
nouveau site entre en exploitation. Elles constituent donc une base pour une éventuelle
identification et évaluation consécutive des effets. La portée détaillée de l'étude de base et de
l'évaluation des effets sur l'environnement est généralement définie par une évaluation de
portée effectuée par l'autorité de délivrance des autorisations. Elle peut également, parfois,
être complétée par une prise de contact avec d'autres protagonistes.

Le processus d'évaluation des effets sur l'environnement nécessite l'intégration de


connaissances concernant le projet tel qu'il est conçu, les milieux naturel et social dans lequel
il se situe, et les préoccupations de la municipalité et des protagonistes. Au stade de

16
JO N° L 073 du 14 mars 1997
17
JO N° L 175 du 05 juillet 1985

164 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

l'évaluation des effets sur l'environnement, les installations de gestion des résidus vont
généralement être des composants d'un projet intégré plus large. La liste ci-après résume
quelques-uns des aspects les plus importants liés aux résidus, qui doivent être abordés lors
d'une évaluation des effets sur l'environnement :



ligne de référence en matière d'environnement


aspects relatifs aux résidus de l'usine de traitement du minerai
choix du site de l'installation de gestion des résidus et des stériles, avec un argumentaire


clairement documenté justifiant le site choisi
aspect conceptuel de l'installation de gestion des résidus et des stériles.

L'évaluation des effets sur l'environnement traite des effets prévisibles de l'installation de
résidus et/ou de stériles sur l'environnement, et notamment :



effets physiques


physiographie


climat et effets possibles de modifications climatiques


qualité de l'air


bruit


hydrologie


hydrogéologie


qualité de l'eau


effets biologiques


vie aquatique


végétation


vie animale


effets au plan archéologique


effets socioéconomiques
effets sur l'aménagement des sols.

Evaluation des risques


De nombreux passages du chapitre 3 montrent clairement que les techniques appliquées pour
empêcher les accidents reposent sur la gestion des risques. Par ailleurs, du fait de la
modification de la Directive Seveso II 18 et de l'initiative sur la gestion des déchets de
l'industrie extractive, l'analyse de risque est amenée à devenir, dans un avenir proche, une
exigence légale pour certaines installations de gestion des résidus et des stériles, voire pour
toutes.

La gestion globale des risques implique un examen des risques individuels des exploitations,
étroitement liés aux caractéristiques des résidus et des stériles, à leurs propriétés physiques et
chimiques, ainsi qu'à d'autres facteurs clés comme la nature du minerai et les caractéristiques
du site. Dans des circonstances particulières, il est alors possible de choisir les méthodologies
les plus rentables pour faire baisser le risque de danger à un niveau acceptable. Comme
l'explique la Section 4.2.3.1, dans certains cas les IGR ou les IGS sont classées, par exemple,
par rapport aux conséquences d'une éventuelle rupture de digue.

18
Directive du Conseil 96/82/CE du 9 décembre 1996 concernant la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des
substances dangereuses

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 165


Chapter 4

Une analyse de risque consiste non seulement à identifier les "sources de risque" mais
également à évaluer les probabilités qu'un accident se produise et la gravité des conséquences
probables d'un tel accident. Par conséquent, il est évident que l'analyse de risque doit servir de
base à l'élaboration de toute politique de gestion des risques et de la totalité des plans d'action
et procédures qui s'ensuivront (notamment en terme de communication, de prévoyance,
d'atténuation des effets et d'intervention en cas d'urgence).

Le risque doit en principe être évalué (et géré) d'un bout à l'autre de chaque phase du cycle de
vie de l'IGR/IGS. Toutefois, l'intensité de cette évaluation peut varier d'un stade à l'autre, en
fonction des objectifs de l'analyse, de la complexité du problème abordé et de la quantité
d'informations dont on dispose.

De manière générale, une évaluation du risque aborde les aspects suivants :

Portée et objectif de l'évaluation


A ce stade, tous les protagonistes de l'analyse de risque sont identifiés.

Equipe d'analyse de risque


Il faut une équipe d'analyse de risque expérimentée et pluridisciplinaire pour pourvoir
déterminer les modes de défaillance potentiels, les probabilités et les conséquences d'un
éventuel accident. Cette équipe est généralement constituée du concepteur de l'IGR/IGS, de
l'entrepreneur de construction, des exploitants, des équipes environnementale et de direction
et, dans le cas d'une évaluation détaillée, d'un spécialiste en analyse de risque. L'évaluation
des conséquences fait intervenir les équipes environnementales et des spécialistes et
notamment, dans certains cas, des experts du domaine sanitaire et des experts comptables. Il
est indispensable de faire participer les personnels d'exploitation à l'analyse de risque d'une
installation existante de gestion des résidus et/ou stériles, afin d'y intégrer leurs connaissances
et leur expérience de l'installation.

Critères d'évaluation
Il convient d'élaborer des critères pour orienter l'évaluation des conclusions et pour établir des
niveaux de risque acceptable ou inacceptable. On s'attachera bien évidemment aux modes de
défaillance à forte probabilité et aux lourdes conséquences, mais les modes à faible
probabilité et aux lourdes conséquences devront peut-être également être examinés. Les
éventuelles conséquences sur la santé humaine et la sécurité, les effets sur l'environnement ou
les répercussions en termes d'activité (arrêt d'exploitation, réputation, dommages matériels)
seront pris en compte.

Méthodologie
L'analyse de risque peut être qualitative (classements subjectifs de la probabilité, des
conséquences et du risque global) ou quantitative (valeurs numériques des valeurs de
probabilité et de coût des conséquences). Une simple évaluation qualitative suffit pour évaluer
un certain nombre de sites potentiels d'IGR/IGS, tandis qu'une évaluation quantitative
détaillée sera plus adaptée en cas de proposition de modification majeure d'une installation
existante.

Les méthodologies d'analyse de risque les plus répandues sont les suivantes :



listes de contrôle des procédés/systèmes


modèles de conception des systèmes


revues de sécurité
classement relatif

166 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4



analyses préliminaires des dangers


analyses par simulation (de type "what if")


études des dangers dans les procédés (Hazard and Operability - HAZOP)


analyse des modes, des effets (et de la criticité) des défaillances - AMDEC


analyses probabilistes par simulation


analyses par arbre de défaillance


analyses par arbre d'évènement
analyses des liens de cause à effet et analyses des erreurs humaines.

• débordement d'une digue provoqué par l'un des facteurs suivants :


Déclencheurs et modes de défaillance potentiels

 glissement de terrain dans un réservoir, engendrant une vague qui déborde de la digue
 action des vagues débordant de la digue
 défaillance du système de dérivation périphérique et pénétration de l'eau dans le
réservoir, dépassement de la capacité du déversoir ou de la retenue, ou défaillance de

 bassin atteignant la crête de la digue


détournement d'un cours d'eau externe et pénétration de l'eau dans le réservoir

 évacuation de la partie supérieure du bassin pour conserver la hauteur de la digue


 blocage des structures de déversement
 précipitations supérieures à la capacité de stockage
 non respect du bilan hydrique


 infiltrations engendrant la formation d'un renard et l'enlèvement des matériaux de la
instabilité d'une digue (amont ou aval), provoquée par l'un des facteurs suivants :

 infiltrations faisant augmenter les pressions interstitielles et engendrant des petits


digue (défaillance du filtre)

 liquéfaction non sismique de la digue par tension ou par augmentation des pressions
fonds ou une instabilité par petits fonds

 activité sismique provoquant :


interstitielles

 la liquéfaction des digues


 la liquéfaction des résidus conduisant à l'érosion
 la liquéfaction des résidus amenant une poussée horizontale à s'exercer sur la digue
 la déformation des digues
 une défaillance par percolation provoquant l'augmentation des pressions interstitielles

 augmentation des pressions interstitielles de construction, augmentation et mouvement


et déclenchant un glissement

 saturation du remblai non compacté par le premier remblai ou les pluies ou fonte de la
de la pente

 régressions incontrôlées par érosion du pied


neige enfermée dans le remblai de la digue, affaissement de la digue, débordement

 érosion du parement de la digue par suite de précipitations ou d'une fonte des neiges
incontrôlées


 effondrements karstiques sous la digue et/ou le terril
instabilité de la fondation :

 effondrement par affaissement de la mine permettant aux résidus de s'échapper dans la

 glissement sur un sol ou une interface étanche meubles


mine ou dans le vide

 compression de sols meubles conduisant à une fissuration de la digue


 augmentation des pressions interstitielles de construction amenant les fondations à
bouger
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 167
Chapter 4

 percolation à travers une membrane de mauvaise qualité ou des sols perméables


jusqu'aux eaux souterraines, contournant les systèmes de récupération des eaux


d'infiltration
liquéfaction sismique des fondations ; déformation sismique des fondations ;
liquéfaction non sismique des fondations


 phénomène de renard autour d'une buse ou d'un tuyau de décantation, défaillance
défaillances structurelles :

 défaillance des pompes par perte de puissance


d'une tour de décantation

 défaillance d'un pipeline ou d'une conduite


 déversoir bloqué par un glissement de terrain
 déversoir bloqué par les glaces

• panne de courant.

Probabilité d'un accident


La probabilité d'un accident pour chaque mode de défaillance potentiel est basée sur
l'expérience passée de l'installation, l'expérience d'installations similaires, les études
techniques et les estimations de professionnels.

Conséquences d'un accident


Les conséquences d'un accident pour chaque mode de défaillance potentiel sont estimées, y
compris les effets sur la santé et la sécurité des personnels, des prestataires et des populations
au sens large ; les effets sur l'environnement, compte tenu notamment de la capacité
d'assimilation et de la sensibilité environnementale du site ; et les conséquences sur l'activité.

Compte-rendu
Les résultats des évaluations des risques sont présentés et résumés de manière claire, à la fois
pour les personnels d'exploitation et de gestion. Il est indispensable que ces informations
soient bien présentées, pour pouvoir être bien comprises de tous les personnels concernés.

Gestion des risques


L'analyse de risque conduit à une liste des risques identifiés et évalués. Cette analyse de
risque est suivie d'une planification des mesures de réduction des risques. En principe, un
risque peut être géré de deux façons : (1) par des mesures permettant de diminuer la
probabilité d'un accident ou (2) par des mesures permettant de limiter les conséquences d'un
éventuel accident. Une évaluation des éventuelles mesures de réduction des risques est
effectuée et un plan incluant des délais et des responsabilités est élaboré. Une composante
importante de la réduction des conséquences d'un accident sera la mise au point d'un plan de
préparation d'intervention d'urgence.

Plan de préparation à une intervention d'urgence


Il est courant de s'être préparé à une éventuelle urgence et d'avoir mis en place des plans de
préparation aux interventions d'urgence. Cette préparation aux cas d'urgence comprend une
préparation à la fois aux incidents sur site et aux incidents ayant des implications extérieures
au site, notamment les ruptures de digues. Les plans de préparation aux interventions
d'urgence doivent en principe être révisés et testés périodiquement, et diffusés le plus
largement possible au sein d'une organisation ainsi qu'aux protagonistes externes susceptibles
d'être concernés.

168 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Le plan de préparation d'un site à une intervention d'urgence intègre généralement les aspects
relatifs aux installations de résidus dans le plan de préparation global et comprend, entre
autre, les éléments suivants :

• identification du coordinateur et des équipes de planification et de la structure


organisatrice


identification de l'organisation de l'urgence, des rôles et des responsabilités
identification des exigences légales, des codes de pratique, des obligations de notification


et de compte-rendu


identification des ressources disponibles


accords d'assistance mutuelle


plan de relations publiques


listes téléphoniques
établissement d'un système de communication à des fins de notification et d'après


notification


analyse de risque pour les effets sur le site et en dehors du site
cartes et tableaux des rejets physiques et vers l'environnement (notamment en cas de


défaillance d'une installation)


base pour l'activation du plan d'urgence et la prise de décision en cas d'urgence


formation du personnel


analyse et évaluation des incidents et accidents
restauration des conditions pour une exploitation sans danger.

Pour les établissements auxquels s'applique l'article 9 de la Directive Seveso II 19, c'est-à-dire
qui sont tenus de rédiger un rapport de sécurité, l'exploitant est également tenu d'établir un
plan d'urgence interne pour les mesures à prendre à l'intérieur de l'établissement en cas
d'accident majeur.

Selon la Directive, les plans d'urgence doivent être établis en vue de :

• circonscrire et maîtriser les incidents de manière à en limiter les effets et à limiter les


dommages corporels, environnementaux et matériels engendrés
mettre en œuvre les mesures nécessaires pour protéger l'homme et l'environnement des


effets d'un accident majeur
communiquer les informations nécessaires au public et aux services ou autorités concernés


de la région
prévoir la restauration et la remise en état de l'environnement à la suite d'un accident
majeur.

Un plan d'urgence doit obligatoirement contenir les informations recensées à l'annexe IV de la


Directive Seveso II.

La publication du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) intitulée


“APELL pour les activités minières” fournit des orientations complémentaires concernant la
préparation aux situations d'urgence
(http://www.uneptie.org/pc/apell/publications/publication_pages/mining.html).
Deux exigences importantes de la réglementation Seveso II concernent l'établissement de
plans d'urgence sur site et hors site et l'information du public. Les plans d'urgence sont une

19
Directive du Conseil 96/82/CE du 9 décembre 1996 concernant la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des
substances dangereuses, JO L 10 du 14 janvier 1997, pages 13-33

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 169


Chapter 4

mesure de préparation qui vise à maîtriser et à circonscrire les incidents de manière à en


réduire les effets et à limiter les dommages aux salariés se trouvant à l'intérieur et aux
populations se trouvant à l'extérieur de l'établissement, ainsi qu'à limiter les dommages aux
biens et à l'environnement. L'information au public se compose de l'information active, qui
concerne la conduite à prévoir en cas d'accident et l'information passive, que le public
intéressé peut se procurer sur demande auprès de l'exploitant de l'usine et/ou des autorités.
Bien qu'il s'agisse d'instruments différents qui représentent des approches différentes, Seveso
II et APELL sont complémentaires. APELL peut être vu comme un outil permettant la mise
en œuvre pratique de certaines des exigences fondamentales de la Directive Seveso II.
[135, Wettig, 2003]

Plan de dépôt
Un plan pour le dépôt des résidus/stériles est élaboré pour la durée de vie prévue de la mine.
Les plans de dépôt peuvent autoriser l'échelonnement des levées et élévations d'IGR/IGS
pendant la durée de vie de la mine pour permettre le stockage à long terme des résidus et/ou
des stériles, pour conserver une capacité de stockage suffisante des matériaux solides, et pour
permettre la bonne finition de l'eau gravitaire pendant l'exploitation de la mine.

Les exigences relatives à la capacité et/ou aux extensions futures doivent être prises en
compte dans le plan. L'élaboration du plan de dépôt nécessite des informations sur la quantité
et la densité des résidus, des informations sur la teneur en eau et la production d'eau, estimées
à partir du procédé et/ou de l'usine de traitement du minerai, et sur le bilan hydrique ; en
outre, le plan doit en principe inclure des dispositions permettant d'estimer les incertitudes et
les éventualités. Les paramètres de base seront validés et mis à jour de façon périodique ou
régulière.

Il importe également d'y inclure le cahier des charges de la construction et l'enregistrement


détaillé de l'installation construite et de son extension, lesquelles devront faire l'objet de levés
géodésiques effectués à intervalle régulier.

Bilan hydrique et plan de gestion de l'eau


La question de l'eau est posée en liaison avec la mine, afin de permettre une gestion intégrée
de l'eau. Un plan de gestion de l'eau comporte des normes propres au site, des objectifs, des
plans et procédures d'exploitation ou d'urgence (si nécessaire) pour tous les aspects suivants :

• exigences réglementaires
• gestion des risques
• surveillance des processus hydrologiques
• surveillance fonctionnelle
• surveillance d'urgence
• adduction d'eau
• érosion des sols
• qualité de l'eau
• modèles informatiques
• indicateurs de performances, et
• formation et recherche.
[97, Environment Australia, 2002]

Hydrologie
On utilise les données hydrologiques, y compris la délimitation de la ou des zones de captage
du site de résidus et de toutes les éventuelles sources d'eau, que ce soit de l'eau naturelle ou de
170 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 4

l'eau de traitement, pour l'élaboration d'un bilan eau/contaminants et pour la conception des
différents éléments de l'installation de gestion des résidus. On commence par établir et
documenter les paramètres de conception, puis on analyse l'expérience réelle pour identifier
les écarts, valider les projections et anticiper d'éventuelles difficultés.

Crue de référence
On identifie la crue maximale probable correspondante (CMP), en se référant aux normes de
conception actuelles et en consultant les agences de réglementation. La prise en compte de la
crue de référence doit être systématiquement appliquée à tous les stades du cycle de vie. Les
exigences de stockage, le système de fonctionnement et le modèle des déversoirs, tous ces
éléments doivent être fonction du bassin versant.

Bilan hydrique
Un bilan hydrique est effectué. Un cahier des charges doit être rédigé, sur les exigences de
collecte continue de données à des fins de calibrage du bilan hydrique pour l'usine de
traitement du minerai et l'IGR.

Plan de gestion des eaux superficielles/souterraines


Un plan de gestion de l'eau détaillant les structures et politiques appropriées devra aborder, le
cas échéant, les aspects suivants :



captage des eaux d'infiltration


systèmes de remise en état/rétropompage


systèmes de traitement/évacuation, y compris tous les systèmes d'acheminement d'eau
politique de retenue et d'évacuation d'eau, y compris les paramètres fonctionnels.
Bilan et rejet des émissions
Le bilan des émissions fournit une estimation des rejets dans les sols, dans l'atmosphère et
dans les nappes phréatiques. Un plan est élaboré pour limiter ces rejets.
Critères relatifs aux effluents
Des critères relatifs aux effluents de l'IGR/IGS, en référence aux exigences réglementaires et
aux autorisations et permis d'exploitation, doivent être élaborés, qui couvriront les aspects
suivants :

• matières dissoutes et en suspension


• solides en suspension
• qualité des effluents
• périodes de rejets
• niveaux bactériens et biologiques
• toxicité.
[18, Mining Association of Canada, 1998]

Plan de déclassement et de fermeture


Les plans de fermeture et les critères de performance sont élaborés dans les premiers stades de
la conception de l'installation, puis sont vérifiés et actualisés périodiquement au cours de la
vie de l'installation en préparation au déclassement et à la fermeture définitifs. La fermeture
est généralement abordée dans la réglementation, et la liste ci-après recense les questions
générales dont il faudra tenir compte lors de l'élaboration des plans de fermeture. Dans

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 171


Chapter 4

certaines conditions, la fermeture doit être suivie d'un entretien à long terme après fermeture.
Cela nécessite les mêmes plans et mesures de maîtrise que pour une fermeture.

Eléments d'un plan de fermeture


 historique du site
détermination des données contextuelles, et notamment :

 infrastructure
 maîtrise du déroulement des procédés
 exploitation des systèmes
 minéralogie
 topographie


hydrologie/gestion de l'eau


hydrogéologie


capacité des sols


reverdissement


évaluation des effets


entretien à long terme


aspects géotechniques


chimie et géochimie


programme de surveillance


critères de gestion et de traitement des effluents, le cas échéant


communications


assurance financière


consultation des protagonistes
possibilités d'aménagement définitif des sols ; et technologie de fermeture (couverture
sèche ou humide, inondation, zones humides, traitement perpétuel, couverture végétale).

Aspects de la stabilité d'une IGR/IGS à prendre en compte au moment d'envisager un plan de


fermeture :
Un plan de fermeture nécessite une réévaluation complète de l'installation et de sa stabilité
dans des conditions de fermeture. Tous les aspects de l'installation et de sa stabilité physique
et chimique doivent être passés en revue. En particulier, les performances réelles de
l'installation en service, et notamment :



sa déformation


sa percolation
sa fondation et ses parois

sont vérifiées par rapport aux projections de calcul, ainsi que par rapport aux conditions
d'après fermeture prévues. Les charges de calcul sont susceptibles d'être différentes après
déclassement et fermeture.

La surveillance et les inspections de structure se poursuivent pour toutes les installations


jusqu'à leur déclassement, et au-delà si nécessaire. L'identification et la délimitation de
l'ensemble des exigences relatives à la poursuite des inspections et/ou à la surveillance des
structures qui restent après la fermeture sont nécessaires.

Des plans d'action sont élaborés en vue de faire face aux lacunes en termes de qualité lors de
la fermeture et/ou aux difficultés pour respecter le cahier des charges de fermeture. Il est
souhaitable d'examiner également les conséquences d'une fermeture des installations sur les
procédures de préparation aux interventions d'urgence, et d'actualiser ces plans, le cas

172 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

échéant. Une disponibilité permanente des dossiers d'étude, de construction et d'exploitation


après fermeture pour les structures qui restent en place doit être assurée.

4.2.1.4 Conception d'une IGR/IGS et des structures associées

La liste ci-après ne s'appliquant pas nécessairement à la totalité des sites ou des situations, il
appartiendra donc à l'exploitant ou à l'autorité qui délivre les autorisations de décider lesquels
de ces aspects vont s'appliquer. Les conditions propres aux sites peuvent nécessiter
l'utilisation de critères différents ou supplémentaires. Les critères abordés concernent à la fois
la phase d'exploitation et la phase d'après fermeture. Différents critères entraînant différentes
valeurs de calcul sont susceptibles de s'appliquer au cours de la phase d'exploitation et sur le
long terme.

Les informations relatives au site d'IGR/IGS sont compilées à partir de recherches


bibliographiques et de programmes d'études sur le terrain et/ou en laboratoire.

• études hydrologiques et hydrogéologiques


Hydrologie et hydrogéologie

• bilan hydrique, qualité de l'eau


• crue de référence
• exigences relatives au franc-bord
• conception en vue de la sécheresse (exigences de couverture aquatique)
• mécanismes de captage, de ruissellement et de détournement
• plan de dépôt
• plan de gestion de l'érosion.

• géomorphologie
Fondations, géologie et ingénierie géotechnique

• géologie régionale et locale, failles


• stratigraphie
• caractéristiques de la roche mère et des sols
• données géotechniques, et notamment :
 compressibilité
 résistance au cisaillement
 angle de frottement
 granulométrie
 densité
 plasticité
 fractures
 potentiel de liquéfaction
 perméabilité
 potentiel d'érosion
 fracture hydraulique.

Matériaux de construction
La disponibilité de matériaux de construction naturels est évaluée, de même que les
caractéristiques techniques de ces éventuels matériaux de construction, résidus, coulis/béton
ou autres matériaux éventuels de revêtement (naturels et synthétiques), en termes de :



granulométrie


densité
volume
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 173
Chapter 4



résistance au cisaillement


perméabilité


potentiel acidifiant
réactivité chimique (potentiel acidifiant, réaction avec l'eau du bassin, potentiel de


formation de thiosels)
potentiel d'érosion par le vent et l'eau.

Les effets néfastes éventuels de l'eau de résidus et/ou de l'eau de traitement sur les matériaux
de construction sont déterminés. Les effets sur l'environnement, les critères de stabilité et de
réhabilitation relatifs à l'utilisation de tel ou tel matériau de construction sont pris en compte à
ce stade.

Topographie
Ce domaine inclut la cartographie régionale et topographique et les photos aériennes.

Considérations spéciales liées à l'environnement


Le risque sismique ; l'atténuation sismique des strates de la fondation et des matériaux de
construction ; le potentiel de liquéfaction des strates de la fondation et des matériaux de
construction ; les conditions climatiques, doivent être évalués et notamment :



les valeurs extrêmes prévues


l'action du vent et des vagues


les effets du permafrost
le gel.

Percolation
Les objectifs de percolation maximum admissible pour les exigences environnementales et
structurelles sont déterminés. Les exigences relatives aux matériaux perméables et
imperméables et aux méthodes de construction sont identifiées, et un plan de gestion des eaux
de percolation est mis au point.

Considérations relatives à la fermeture


Le choix, ou choix probable, de la méthode de fermeture d'une IGR/IGS peut avoir une
incidence sur sa conception et doit donc être pris en compte lors de la phase de conception.

• classement de l'installation (si elle est régie par une juridiction locale)
Paramètres obligatoires de conception

• stabilité
• critères relatifs aux tremblements de terre
• coefficients de sécurité
• calcul des perméabilités
• drainage acide dans la roche
• vie animale
• poussière
• aspects relatifs à la fermeture.

Ces paramètres sont décrits dans les paragraphes ci-après.

Stabilité
La stabilité de la fondation, de l'installation et des structures associées dans des conditions de
construction, d'exploitation et de fermeture ; et dans des conditions statiques et dynamiques,

174 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

notamment compte tenu de l'action des vagues, du gel et/ou des glaces et en cas de
rabattement rapide (pour un bassin) doit être analysée. Des valeurs cibles de densité et de
tassement sont établies.

Préparation de la fondation
Les exigences relatives à la préparation des fondations de l'IGR/IGS avant sa construction
sont déterminées, et sont notamment pris en compte les éléments suivants :



enlèvement de la végétation, y compris le bois commercialisable


excavation des sols organiques


murs parafouille


confinement et maîtrise des eaux souterraines


nettoyage de la roche mère et injection superficielle


injection haute pression


puits de dérivation


canaux de dérivation


exigences de déshydratation


stabilité


constructibilité
autres exigences spéciales concernant la construction.
Analyse et gestion de la percolation
Les exigences concernant la maîtrise de la percolation sont évaluées, notamment dans les
eaux souterraines et en fonction de la composition chimique et du potentiel acidifiant de l'eau.
La mise en œuvre de mesures appropriées est également prévue, par exemple :



conception du filtre


tranchée parafouille


rideau d'injection


creusement de fossés


cœur de faible perméabilité
puits d'interception.

Structures associées
Les options suivantes sont prévues, le cas échéant :



déversoirs


tours


pipelines (dispositifs casse-vide, confinement secondaire)


exigences relatives à la gestion d'une crue maximale


portes et vannes


siphons


pompes
exigences relatives à la gestion des risques naturels (débris, castors, lapins, blocage par les
glaces).

• type d'installation (terril, digue (type de digue))


Conception d'une IGR/IGS

• philosophie de conception
• critères relatifs aux principaux éléments.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 175


Chapter 4

Plan de construction d'une IGR/IGS


Un plan d'exécution de la construction initiale de l'IGR/IGS et des levées successives est
élaboré, comprenant le séquencement et les exigences de surveillance de la stabilité. Une
méthodologie, un calendrier et des coûts prévisionnels de construction sont établis. Les effets
potentiels sur l'environnement liés à la construction de la structure proposée sont déterminés.

• piézomètres
Systèmes de surveillance de l'IGR/IGS

• clinomètres
• jauges de tassement
• surveillance des infiltrations
• température (permafrost, pénétration du gel, chauffage)
• méthodes de surveillance.

Analyse des modes de défaillance


Les modes de défaillance potentiels de l'IGR/IGS sont analysés : pendant sa construction,
pendant son exploitation, dans son état final et après sa fermeture.

4.2.1.5 Contrôle et surveillance

Un plan détaillé de contrôle et de surveillance qui doit couvrir le cycle de vie complet du site
devra être élaboré, concernant le contrôle des rejets et de leurs effets ainsi que la surveillance
de ces derniers.

Plan d'assurance de la qualité/de contrôle de la qualité (AA/CQ)


Il est de bonne pratique que de posséder et de mettre à disposition, pendante toute la durée des
phases de construction, d'exploitation et de fermeture :



les schémas de construction et les documents de récolement, y compris les révisions


les résultats d'essais


les comptes-rendus des réunions


les photographies prises lors de la construction
les notes de surveillance.

Contrôle lors de la construction


Les éléments types d'un système de gestion de la construction sont les suivants :



planification et calendrier


contrôle des levés (schéma d'implantation, documents de récolement)


surveillance des injections


surveillance de la préparation des fondations


contrôle de qualité des matériaux


contrôle du tassement


surveillance de l'instrumentation et synthèse des données


consignation


sécurité de la construction
critères environnementaux de la construction.
Réduction des poussières

176 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Les rejets de poussières par l'installation de gestion des résidus doivent être réduits au
minimum. Cette opération consistera éventuellement à laisser les résidus mouillés et/ou à
utiliser des couvertures chimiques ou organiques à court ou long terme.

• surveillance des performances - inspection visuelle – très fréquentes


Inspection des installations de gestion des résidus

• pression de l'eau souterraine (pression interstitielle)


• infiltrations
• déformation (tassement et stabilité)
• influence des intempéries
• événements sismiques (après coup)
• programmes d'inspection spéciale suite à des événements majeurs (tremblements de terre,
tempêtes, crues de printemps, inondations)

 "zones molles" et "renards" le long du pied
Indicateurs d'instabilité :

 sédiments sales dans les eaux d'infiltration


 augmentation des taux d'infiltration
 nouvelles zones d'infiltration
 fissuration longitudinale et transversale
 tassement.


 déversoirs
Zones nécessitant une vigilance particulière :

 structures de décantation
 puits de drainage et de détente
 structures en béton
 tuyaux et conduites traversant les digues
 zones d'enrochement
 siphons
 déversoirs
 arbres et terriers.

• implantation des postes de contrôle


Plans de programmes de surveillance de la stabilité

• calendrier (périodes de contrôle et inspections)


• type de surveillance (contrôles visuels, mesures et paramètres)
• niveau d'instrumentation approprié (p. ex. piézomètres) à des fins clairement identifiées
• méthodes d'inspection, compilation et évaluation des données
• personnes responsables de la surveillance
• stockage des données et systèmes de compte-rendu
• critères d'évaluation du programme de surveillance.

• hydrologie :
Plan de qualité de l'eau

 tempêtes et sécheresses sévères


 informations et paramètres nécessaires aux activités de gestion de l'eau
 critères pour gérer les niveaux d'eaux dans des limites de sécurité, y compris contrôle
journalier ou saisonnier du niveau de l'eau si nécessaire


 une gestion de l'eau en toute sécurité au sein du système
contrôle de l'eau, pour assurer :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 177


Chapter 4

 la prévention/le contrôle/la réparation des dommages causés à l'ensemble des

 la réalisation obligatoire de revues et révisions, le cas échéant, suite à des


structures

modifications de conception ou de méthodes, pendant et après le programme de


construction, lorsque le niveau du bassin dépasse les élévations critiques indiquées, et
après une grosse tempête ou une crue de printemps.


 évaluation du potentiel d'infiltration depuis la zone de résidus
Infiltrations périphériques

 définition des niveaux et des caractéristiques d'une infiltration acceptable


 préparation de plans d'action permettant de faire face à des écarts par rapport aux

 mesure des performances, y compris contrôle de l'infiltration par rapport aux taux de
infiltrations de référence

 mesures de surveillance et de contrôle destinées à vérifier que les systèmes


référence

fonctionnent comme prévu.

Plan de dépôt des résidus


Ce plan assure une utilisation efficace de la capacité en résidus et une fermeture efficace de
l'installation. Les calendriers à court et long terme des levées et élévations des IGR/IGS sont
également abordés dans le plan. A intervalles prédéterminés, un calendrier de dépôt des
résidus et une courbe de remplissage (volume/élévation/courbe) doivent être validés par
rapport aux conditions réelles sur le terrain.

4.2.2 Phase de construction

Pour certaines installations de gestion des résidus et des stériles miniers, la distinction entre la
phase de construction et la phase d'exploitation n'est pas aussi évidente car la construction
continue souvent ou se reproduit pendant l'exploitation (élévation de la digue). La
construction de l'installation doit être bien documentée et respecter le plan de construction
établi lors de la phase de conception. Les documents de récolement fournis mettent en
évidence les modifications effectuées par rapport au plan de construction.

Lors de la construction de l'installation et pour l'avenir :

• des plans de récolement et des dossiers de procédure "réelle" sont tenus à jour, soulignant
les écarts éventuels par rapport à l'étude initiale et revisitant si nécessaire les critères de

• la construction est supervisée par un spécialiste en génie ou en géotechnique indépendant


conception

• les enregistrements des résultats des travaux d'essai (par exemple de tassement) effectués
et qualifié

pour et pendant la construction sont correctement tenus à jour.


[45, Euromines, 2002]

4.2.3 Phase d'exploitation


Il s'avère que les deux causes principales des incidents d'IGR sont

• l'absence de contrôle du bilan hydrique


• une méconnaissance globale des éléments qui assurent la sécurité d'exploitation.
[9, ICOLD, 2001, p. 6]
178 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 4

Cela montre qu'une gestion opérationnelle réussie est le facteur clé de l'exploitation en toute
sécurité d'une IGR/IGS.

L'ingénierie géotechnique a suffisamment évolué pour permettre la conception de digues


saines et sans danger. C'est désormais la gestion de l'IGR/IGS qui va faire la différence entre
une exploitation sans problème et la survenue éventuelle d'une catastrophe.

Les mesures prises pour éviter les incidents consistent souvent à :

• surveiller la nappe phréatique grâce à des piézomètres d'une taille adaptée et à des

• prévoir des dispositions pour détourner les évacuations d'eau et de résidus à l'écart d'une
colonnes montantes à tube ouvert

• prévoir une autre évacuation, éventuellement dans une autre retenue


retenue en cas de difficultés

• prévoir des déversoirs d'urgence et/ou des stations de pompage de secours en cas

• mesurer les mouvements du sol avec des clinomètres profonds et connaître les conditions
d'urgence

• prévoir un drainage adéquat


de pression interstitielle

• conserver les dossiers de conception et de construction et enregistrer toutes les mises à

• éduquer et former les personnels,


jour/modifications effectuées dans la conception/construction

[9, ICOLD, 2001]

et par ailleurs, à :



assurer une continuité dans la réalisation de la digue, et
dans certains cas, procéder à des audits indépendants de la digue avec approbation écrite
visée par l'auditeur tiers.

L'exploitation de l'installation de gestion doit en principe respecter le plan de gestion des


résidus et des stériles, les consignes d'exploitation et le plan de surveillance de l'installation.
Les écarts éventuels par rapport à ces plans doivent être documentés et évalués. Les données
de surveillance sont évaluées à intervalle régulier et font l'objet d'un suivi si nécessaire. Des
revues internes et externes (audits) sont effectuées dans certains cas.

Les mesures suivantes sont des mesures prises pour assurer une exploitation saine :

• la production des résidus et des stériles bénéficie du même niveau d'attention de gestion


que celle de produit commercialisable


un contrôle efficace d'exploitation et de surveillance est assuré
il existe des systèmes permettant de conserver des dossiers sur les quantités et les


caractéristiques de la production de résidus et de stériles
les responsabilités de la gestion des résidus et des stériles sont clairement définies avec


des personnels ayant un niveau de qualification approprié
les installations de gestion sont systématiquement inspectées par un ingénieur qualifié
ayant l'expérience de la gestion des résidus et des stériles et font l'objet d'une approbation
signée pour confirmer que tous les risques importants ont été identifiés et sont
correctement gérés lors de l'exploitation continue des installations

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 179


Chapter 4

• des instructions d'exploitation sont rédigées dans la langue des exploitants et sont

• les dossiers d'exploitation, notamment l'augmentation des niveaux, les tonnages retenus,
observées. Ces instructions comprennent toutes les obligations de surveillance

les quantités d'eau d'infiltration, les consommations d'eau (éventuellement des données

• les conditions opérationnelles qui règnent au-delà des limites identifiées par l'étude sont
météorologiques), etc. sont stockées et correctement tenus à jour

• une formation appropriée du personnel d'exploitation est prévue, y compris le diagnostic


immédiatement rapportées au concepteur ou vérifiées par un technicien qualifié

• une attention spéciale est apportée au suivi du plan de gestion de l'eau


de début de rupture

• des mécanismes efficaces de signalement des failles sont établis et gérés


• des plans d'intervention efficace en cas d'urgence sont tenus à jour et continuent d'être
développés.
[45, Euromines, 2002]

4.2.3.1 Manuels d'exploitation, de surveillance et d'entretien (ESE)

Un certain nombre d'exploitants utilisent des manuels de sécurité des digues. Ces manuels
portent le nom de manuels ESE (exploitation, surveillance et entretien) [50, Au group, 2002].
Un tel manuel ESE couvre, par exemple, les aspects suivants :

• organisation de la sécurité des digues


• plan de préparation à une intervention d'urgence
• classement selon les conséquences de la rupture d'une digue
• construction des digues
• hydrologie
• environnement
• exploitation
• surveillance
• autorisations
• rapports.
[50, Au group, 2002]

Organisation de la sécurité d'une IGR/IGS


L'organisation de la sécurité des digues consiste à nommer un responsable de la sécurité des
digues sur chaque site. Pour épauler ces responsables, il peut également y avoir un
coordinateur de la sécurité qui sera spécialisé dans les IGR/IGS et qui travaillera à plein temps
sur la sécurité de ces dernières. Pour l'exploitation, la surveillance et l'entretien, le responsable
va également employer des personnes issues de sa propre entreprise, il s'agit souvent des
mêmes personnels responsables des prélèvements environnementaux et de la surveillance des
installations de stockage des résidus.

Plan de préparation à une intervention en cas d'urgence (PPU)


Il existe pour chaque IGR/IGS un PPU en cas d'accident lié à l'installation. Ce PPU comporte
des listes de personnes à contacter au sein de l'exploitation et des autorités intervenant en cas
d'accident. Les consultants et sous-traitants qui connaissent le site sont également répertoriés,
au cas où une aide serait nécessaire dans des délais très courts. Le PPU comporte également
des exemples de la conduite à tenir et des mesures à prendre dans telle ou telle situation. En
général, le responsable et le coordinateur sont systématiquement consultés et interviennent

180 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

dans toutes les décisions majeures et mesures prises concernant les digues. C'est le
responsable qui doit décider in fine de la conduite à tenir dans chaque cas.

Gestion des risques liés à une IGR/IGS


Dans certains cas, l'IGR/IGS est classée selon les conséquences d'une éventuelle rupture de
digue (et non selon la probabilité d'une rupture). En Suède, les exploitants de digues de
retenue des résidus ont adopté le système RIDAS utilisé par les exploitants de barrages. Selon
les conséquences possibles, il existe quatre classes différentes ; 1A, 1B, 2 et 3, comme le
montrent les tableaux ci-après. Chaque tableau se divise en deux classes, d'un côté le
classement des risques pour l'homme et de l'autre, les risques pour les biens, les
infrastructures et l'environnement.

Classe Conséquences
1A Risque évident pour la vie humaine
1B Risque non négligeable pour la vie humaine ou risque de blessure grave
Tableau 4.1 : Classement par rapport à des pertes de vie humaine ou à des blessures graves

Classe Conséquences

 dommage grave à des infrastructures importantes, à des structures


Risque évident de :

1A importantes ou de préjudice majeur pour l'environnement,

 dommage économique grave (> 10 M EUR)


et de

 de dommage grave à des infrastructures importantes, à des


Risque considérable de :

1B structures importantes ou de préjudice majeur pour l'environnement

 dommage économique grave (> 10 M EUR)


et de

 dommage considérable à des infrastructures, à des structures


Risque non négligeable de :
2
importantes, de préjudice pour l'environnement ou de préjudice
matériel pour des tiers (< 0,5 M EUR)

 dommage considérable à des infrastructures, à des structures


Risque négligeable de :
3
importantes, de préjudice pour l'environnement ou préjudice
matériel pour des tiers
Tableau 4.2 : Classement par rapport au dommage aux infrastructures, à l'environnement et aux biens
extrait de : Svensk Energi AB, 2002. RIDAS, Kraftföretagens riktlinjer för dammsäkerhet (Révision
2002). Svensk Energi - Swedenenergy - AB

Ce classement constitue la base de l'exploitation et de la surveillance. Il fixe les limites du


franc-bord requis et de la capacité des déversoirs, c'est-à-dire la marge de sécurité du niveau
d'eau maximum jusqu'au sommet de la digue, et la capacité d'évacuation maximum,
respectivement.

Le système suédois RIDAS est comparable au classement norvégien illustré sur le tableau ci-
après

Classe Conséquence Unités d'habitation touchées


1 Risque faible 0
2 Risque important de 0 à 20
3 Risque élevé plus de 20
Tableau 4.3 : Classement des digues selon la législation norvégienne
[116, Nilsson, 2001]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 181


Chapter 4

Une cartographie pertinente et des visites de site servent de base à l'évaluation. Les classes 3
et 2 affectent toutes deux des unités d'habitation et comportent des risques pour la population
humaine. Le classement tient également compte, entre autres :



des dommages éventuels aux principaux axes routiers ou voies ferrées
des dommages économiques et environnementaux.

La dernière classe de conséquences est ainsi soumise à un certain degré d'appréciation. Le


classement, ainsi qu'un éventuel reclassement, est effectué par les responsables et doit être
présenté aux autorités compétentes pour accord.
[116, Nilsson, 2001]

La législation espagnole favorise également une approche axée sur les risques, comme le
montre le tableau ci-après :

Catégorie Risque pour


de digue
la population les services risque de risque de
essentiels dommages dommages pour
matériels l'environnement
grave pour plus de 5
A grave très grave très grave
habitations
grave pour 1 à 5
B - grave grave
habitations
Perte de vie consécutive
C - modéré -
(aucune habitation)
Tableau 4.4 : Classement des digues selon la législation espagnole
[116, Nilsson, 2001]

Selon la législation finlandaise, l'approche est similaire. Selon leur dangerosité, les digues
sont classées P, N, O, T, P correspondant à celle ayant le risque le plus élevé de conséquences
pour la vie humaine, l'environnement ou les biens.
[117, Forestry, 1997]

Construction d'une IGR/IGS


Chaque IGR/IGS doit être décrite dans les moindres détails. Depuis la digue d'amorçage
jusqu'à sa hauteur actuelle, une description complète est enregistrée faisant état du type de
construction et de matériaux utilisés, du nom du sous-traitant, d'éventuelles difficultés
rencontrées pendant la construction, du type de déversoir, du volume de résidus/stériles et
d'eau déposé, etc. Ainsi, à tout moment, toutes les informations requises pour l'IGR/IGS et
concernant la sécurité peuvent être facilement trouvées.

Hydrologie
L'exigence est que chaque digue ait un franc-bord minimum, une tolérance maximale sur la
hauteur de vague et une capacité minimale de déversoir. Cela signifie que toutes les digues
classées 1A ou 1B selon le système RIDAS sont conçues pour une capacité de déversoir
capable de faire face à une tempête décennale, à l'exclusion de toute tolérance pour une
retenue d'eau. Ces digues sont également conçues pour un "débit de classe 1" (ce qui doit
correspondre grosso modo à une tempête décamillénale), ce qui permet un stockage d'eau

182 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

suffisant à un niveau sans risque. Les digues classées 2 selon le système RIDAS sont conçues
pour la tempête décennale, tandis que la classe 3 ne comporte aucune exigence spécifique.

Environnement
Pour chaque IGR/IGS et chaque mine, un programme de surveillance de l'environnement est
élaboré, qui comporte des prélèvements, une évaluation et des comptes-rendus aux autorités.

Exploitation
Pour assurer une exploitation fiable et un niveau élevé de sécurité, il est indispensable que
l'IGR/IGS fonctionne correctement. Des instructions détaillées et actualisées sont fournies
concernant la façon dont il faut faire fonctionner l'installation pour respecter les critères de
conception, réagir en fonction des propriétés des résidus, et satisfaire aux besoins en eau de
traitement en fonction des conditions climatiques. Toutes les personnes travaillant dans l'usine
et dans l'installation doivent connaître ces instructions. C'est pourquoi l'éducation est
soulignée comme un critère essentiel.

Surveillance
La surveillance et le bon fonctionnement de l'installation sont probablement les critères les
plus importants pour l'obtention d'un niveau élevé de sécurité de la digue. La surveillance
exige des instruments adaptés, lesquels exigent à leur tour des personnels qualifiés pour
évaluer les résultats et en tirer les conclusions qui s'imposent.

La surveillance régulière s'effectue en fait à quatre niveaux différents, selon une démarche par
étapes qui commence par des inspections journalières et se termine par des audits de sécurité
approfondis réalisés de loin en loin :

1) inspections systématiques du site


2) surveillance
3) inspection annuelle/semestrielle
4) audits.
Les inspections de site s'effectuent à intervalles différents selon chaque installation, qui vont
de trois fois par jour à plusieurs fois par semaine. En règle générale, ce sont les personnels de
l'usine, ou ceux qui sont chargés des prélèvements environnementaux, qui procèdent aux
inspections journalières.

La surveillance est effectuée tous les mois, ou au moins une fois tous les trois mois, par le
responsable ou une personne qu'il aura nommée.

L'inspection annuelle est effectuée par le coordinateur ou par un spécialiste externe.


L'inspecteur examine la totalité des événements et des mesures ayant eu lieu sur le site depuis
la dernière inspection et rédige un rapport. L'inspection annuelle doit également comporter un
réexamen complet du manuel ESE.

Un audit complet est généralement réalisé à plusieurs années d'intervalle. Cette étude
comporte un examen complet des matériaux et inspections archivés, ainsi qu'une inspection in
situ et un examen du manuel ESE. Il se termine par un rapport qui indique l'état de l'IGR/IGS.
Les paragraphes ci-après présentent les audits de manière détaillée.

Autorisations
Il est courant de passer en revue toutes les autorisations octroyées pour une IGR pour pouvoir
facilement vérifier où en sont les exploitations par rapport aux autorisations octroyées.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 183


Chapter 4

Rapports
Il est d'usage de stocker tous les rapports concernant la sécurité de l'IGR/IGS en un seul
endroit, pour les trouver facilement en cas de besoin. Tous les commentaires émis lors des
exercices de surveillance doivent être lus en priorité et traités sous forme de plans d'action.

Informations complémentaires relatives à la sécurité de l'IGR/IGS


Après avoir rédigé les manuels de sécurité, il faut déployer des efforts importants pour mettre
en œuvre les manuels ESE sur le site et pour éduquer les personnels travaillant dans
l'installation. Dans un des exemples, une première étape consistait à présenter tous les
manuels sur le site, puis à donner un cours d'introduction de quatre heures à l'ensemble des
personnels ainsi qu'à des tiers intervenant sur les digues au niveau de chaque usine. L'étape
suivante comportait un programme sur trois ou quatre jours abordant la théorie, la formation
pratique, une étude des conditions actuelles (main-d'oeuvre disponible et ressources
physiques), avec suffisamment de temps consacré à des discussions sur ces sujets. La mise en
œuvre des manuels ESE et l'éducation des personnels sont un projet continu, lié à l'inspection
annuelle. Le résultat de cette inspection est présenté à l'ensemble des personnels concernés, et
une éducation complémentaire peut y être associée.
[50, Au group, 2002]

L'utilisation de ce type de système documentaire présente les avantages suivants :

• la documentation abordant les données importantes concernant l'IGR/IGS est rassemblée


de manière à permettre une bonne vue d'ensemble
l'information est accessible facilement et à tout moment ; cela facilite le "passage de


relais" en cas de changement de responsable ou de propriétaire
en cas d'incident, une facilité d'accès à l'ensemble des informations pertinentes est assurée.

Ses inconvénients sont les suivants :

• dans les pays connaissant une industrie extractive minime, il peut être difficile de trouver

• pour les petites exploitations, le coût d'un tel audit peut être lourd à porter
un consultant capable de réaliser l'audit

• il est nécessaire et indispensable d'avoir un processus administratif continu, et par


conséquent de la main-d'oeuvre pour actualiser le document.
[118, Zinkgruvan, 2003]

Les manuels ESE s'appliquent dans tous les cas où le risque de dommage considérable pour
les infrastructures, pour les structures importantes, de préjudice pour l'environnement ou de
préjudice matériel pour des tiers n'est pas négligeable et où le bassin contient de l'eau
gravitaire. Dans certains cas, une certaine superficie de bassin ou une certaine hauteur de terril
sert à faire la différence entre un risque négligeable et un risque non négligeable. Par exemple,
selon la loi allemande ces limites sont fixées à un volume total de 100 000 m3 et une hauteur
de digue de 5 m.

Il est impossible de fournir des statistiques de coûts qui soient fiables en ce qui concerne la
main-d’œuvre nécessaire pour créer et tenir à jour ces manuels. On peut dire, en revanche,
que son coût est comparable à celui des autres systèmes de gestion. Les deux facteurs qui vont
influer sur ce coût sont la quantité d'informations déjà rassemblées et lors de la phase de
conception et la taille de l'exploitation.

184 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

4.2.3.2 Audit

La réalisation d'un audit indépendant pour une IGR/IGS permet de faire régulièrement évaluer
les performances et la sécurité d'une installation par un expert qualifié et chevronné qui n'est
pas, ou n'a pas été, associé à la conception ou à l'exploitation de l'installation.

Les raisons qui pourraient pousser à de tels audits sont les suivantes :

1. Au cas où des ruptures continueraient de se produire bien qu'il existe des techniques
permettant de construire et de faire fonctionner sans risque des installations de gestion des
résidus et des stériles. Dans ce cas, la plupart des accidents et incidents peuvent être
provoqués par des erreurs commises soit lors de la phase de conception, soit en cours
d'exploitation de l'installation [9, ICOLD, 2001]. L'erreur humaine et le défaut de
construction sont donc des facteurs qu'il est impossible d'exclure de l'analyse, et une
seconde opinion est donc un outil utile
2. Souvent, un audit indépendant ne va pas simplement révéler des erreurs humaines mais va
permettre à un œil "extérieur" de voir l'installation sous une perspective différente (plus
objective), qui aurait pu échapper aux personnes travaillant tous les jours sur le site
3. Etant donné que les experts qui participent à la conception, à la construction et à d'autres
projets au sein de l'installation dépendent toujours, dans une certaine mesure, de la société
minière et qu'ils collaborent donc étroitement avec elle comme prestataire interne ou
comme consultant, le prestataire ou le consultant peut, à terme, devenir "l'un des siens", ce
qui peut inconsciemment influer sur les décisions prises, même si leur intention est d'être
objectif. C'est la raison pour laquelle les audits sont généralement réalisés par un expert
qui n'était encore jamais intervenu sur le site en question
4. Les audits sont importants et doivent donc être réalisés à intervalles réguliers. L'intervalle
entre deux audits peut varier, principalement en fonction du classement de l'installation en
termes de dangerosité. D'autres facteurs pouvant influer sur cet intervalle sont la vitesse de
montée, la méthode de construction et de dépôt, l'organisation de la sécurité de la digue,
l'expérience de l'entreprise et l'avis du consultant interne. La personne ou l'équipe en
charge de l'audit doivent convenir avec la société minière d'un intervalle adapté pour
l'audit indépendant suivant.

Un audit couvre tous les aspects susceptibles de toucher à la sécurité globale de l'IGR/IGS, et
notamment :

• la conception actuelle, la conception en fonction des autorisations et des normes en


vigueur, les documents de récolement et ceux relatifs aux modifications de conception


les phases précédentes de construction/dépôt conformément à la conception


les problèmes et incidents passés


la conception future/prévue conformément aux normes en vigueur


la construction et le dépôt continus conformément aux normes en vigueur

 des infiltrations, des prélèvements d'eau superficielle et souterraine (fréquence,


la surveillance :

 de la pression interstitielle
emplacement et paramètres analysés)

 de l'étalonnage des équipements


 de l'évaluation et de l'enregistrement des relevés
 du plan d'action lorsque les relevés tombent en dehors des résultats attendus

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 185


Chapter 4

• l'organisation de la mine pour la sécurité de l'IGR/IGS, autrement dit, vérifier qu'une


personne a été nommée responsable, vérifier les rôles et les responsabilités des individus,


le programme de formation et le système de signalement des incidents
la pertinence du manuel d'exploitation, du manuel d'exploitation, d'entretien et de
surveillance (manuel ESE) ou similaire, y compris la méthodologie de dépôt et d'élévation
de la digue, la gestion du bassin et des eaux, le contrôle des infiltrations et des poussières,


les routes d'accès, la surveillance, la documentation et les révisions du manuel


le bilan hydrique global de l'installation


la surveillance effectuée conformément aux normes en vigueur


les analyses de risque, les incidents, les infiltrations incontrôlées
la classification des risques, y compris les pertes de vie, les aspects environnementaux et


économiques (ou relatifs à l'entreprise)
les plans de préparation aux interventions d'urgences, la procédure d'évacuation, la liste de


toutes les coordonnées des personnels de sécurité et des services d'urgence
le plan de déclassement, y compris l'analyse des risques, la stabilité à long terme, le
confinement en toute sécurité des matières toxiques, la productivité des terrains et les
aspects visuels.

Les qualifications nécessaires pour réaliser un audit sont susceptibles de varier non seulement
en fonction de la classification des risques de l'installation mais également en fonction des
spécialistes disponibles dans la région. Si l'audit doit couvrir plusieurs domaines techniques, il
faut généralement réunir une équipe de spécialistes. Pour les digues de retenue, la science de
la géotechnique présente généralement un intérêt particulier. Les autres sciences, selon les
conditions qui règnent localement sur le site, peuvent être l'hydrologie et l'hydrogéologie. La
ou les personnes qui effectuent un audit doivent être des spécialistes ayant une expérience
documentée dans les sciences en question. Il peut être utile de travailler avec des spécialistes
venant d'autres pays qui apporteront des connaissances et des perspectives nouvelles.
[119, Benkert, 2003]

L'annexe 5 décrit quelques-unes des normes actuelles régissant les audits dans différentes
régions du monde.

4.2.4 Phase de fermeture et d'entretien après fermeture

En règle générale, la fermeture d'une installation de gestion des résidus et/ou des stériles se
produit simultanément avec la fermeture d'une mine. Il faut donc élaborer un plan de
fermeture et d'entretien après fermeture, et l'appliquer. Cela étant, la présente section concerne
plus particulièrement les sites qui sont dans la portée du présent travail (autrement dit, non pas
les mines mais plutôt les installations de gestion des résidus et des stériles). Le cas échéant,
les points de jonction avec les plans généraux de fermeture seront mentionnés. Il est d'usage
que les activités successives de remise en état qui ont été réalisées pendant la phase
d'exploitation du cycle de vie de la mine soient évaluées avant la fermeture définitive du site.
Les questions suivantes sont incluses dans la phase précédente mais sont réétudiées à la
lumière de la situation d'ouvrage fini du site et les plans de fermeture sont ajustés en
conséquence :



les coûts de fermeture sont inclus dans l'évaluation des différentes options


les plans de fermeture adoptent une démarche d'analyse de risque
les plans de fermeture sont tenus à jour pendant toute la durée de vie active de
l'installation et sont systématiquement actualisés pour prendre en compte des


modifications éventuelles de la conception et pendant l'exploitation
les installations sont conçues pour faciliter une fermeture précoce si nécessaire
186 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 4

• la conception de l'entretien après fermeture doit en principe limiter le besoin d'une gestion

• le plan de fermeture élaboré lors de l'étape de planification doit être révisé et actualisé
active

avec une certaine fréquence pendant les phases de conception et d'exploitation du cycle de
vie de la mine.
[45, Euromines, 2002]

Lors de l'élaboration d'un plan de fermeture, un élément important est la création d'un
aménagement des sols après l'activité minière. L'utilisation ultérieure réussie d'un site de
gestion de résidus est facilitée lorsque les aspects écologiques, environnementaux, récréatifs
et économiques sont mis en regard. Tous les protagonistes (exploitant, rédacteurs des
autorisations, ONG, communautés voisines) doivent participer au débat.

Il est à noter que les manuels ESE cités dans la section précédente sont également appliqués
pendante toute la phase de fermeture et d'entretien après fermeture.

4.2.4.1 Objectifs de fermeture à long terme

Lors de la conception d'installations de gestion des résidus et des stériles qui soient stables à
long terme, les trois classes de mécanismes de rupture suivantes sont prises en compte :

1. ruptures de pentes dans la fondation dans l'installation de gestion proprement dite


2. événements extrêmes tels qu'inondations, tremblements de terre et vents violents
3. actions de détérioration lente, telles que l'érosion par l'eau et le vent, les forces liées au gel
et aux glaces, l'altération des matériaux de remblai et les intrusions végétales et animales.
[6, ICOLD, 1996]

La référence [100, Eriksson, 2002] utilisée dans la présente section s'appuie principalement
sur les directives MIRO (1998) intitulées “A TECHNICAL FRAMEWORK FOR MINE
CLOSURE PLANNING“ et le rapport sur l'état de la technique du programme MiMi (1998)
concernant “la prévention et la réduction des pollutions liées aux résidus et aux stériles”. Ces
deux documents sont à recommander aux personnes intéressées, car ils donnent une excellente
vue d'ensemble sur le sujet et apportent souvent de très bonnes idées.

Le tableau ci-après résume les conditions fondamentales d'un processus de fermeture, de la


planification initiale à la mise en œuvre proprement dite.
Enjeu Objectifs de fermeture
Stabilité physique Toutes les structures anthropiques restantes sont physiquement stables
Stabilité chimique les structures physiques restant après la fermeture sont chimiquement stables
Stabilité biologique L'environnement biologique est restauré sous forme d'un écosystème naturel et
équilibré typique de la région, ou est laissé dans un état favorisant et
permettant une réhabilitation naturelle et/ou la réintroduction d'un
environnement stable et biologiquement diversifié
Environnement la fermeture vise à empêcher les polluants physiques ou chimiques de pénétrer
hydrologique et et ensuite de dégrader l'environnement en aval - y compris les eaux
hydrogéologique superficielles et souterraines
Influences la fermeture est adaptée aux exigences et aux spécifications du site en termes
géographiques et de facteurs climatiques (pluies, tempêtes, valeurs extrêmes saisonnières) et
climatiques géographiques (proximité avec des habitations humaines, topographie,
accessibilité de la mine)
Sensibilités et la fermeture multiplie les opportunités de restauration des terrains et une
opportunités à amélioration de l'aménagement des sols est envisagée dans la mesure où elle
l'échelle locale est appropriée et/ou économiquement faisable

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 187


Chapter 4

Aménagement des La réhabilitation est telle que l'aménagement des sols in fine est optimisé et
sols compatible avec la région environnante et avec les exigences de la
communauté locale.
Fonds pour la Des fonds suffisants et facilement disponibles doivent être débloqués pour
fermeture assurer la mise en œuvre du plan de fermeture
Considérations Il faut envisager quelles seront les opportunités pour les communautés locales
socioéconomiques dont la subsistance peut dépendre des emplois et des retombées économiques
des activités minières. Des mesures adéquates sont prises pour assurer
meilleure prise en compte possible des implications socioéconomiques de la
fermeture
Tableau 4.5 : Résumé des critères de fermeture
[100, Eriksson, 2002]

Stabilité physique
Toutes les structures anthropiques qui resteront après la fermeture de la mine devront être
physiquement stables. Elles ne devront en principe représenter aucun danger pour la santé et
la sécurité publiques par suite d'une défaillance ou d'une détérioration physique, et elles
devront continuer de remplir la fonction pour laquelle elles ont été prévues. Ces structures ne
devront pas s'éroder ou changer de place, sauf si un tel déplacement ne met pas en danger la
santé et la sécurité du public et n'entraîne pas d'effets néfastes pour le milieu environnant.
Cela implique qu'il faudra tenir pleinement compte d'éventuels événements extrêmes, tels
qu'inondations, vents violents ou tremblements de terre, ainsi que d'autres forces naturelles
perpétuelles telles que l'érosion, lors des périodes de conception et au vu des coefficients de
sécurité proposés. La surveillance de ces structures vise à montrer qu'elles n'ont subi ni
détérioration ni déformation physique.
[100, Eriksson, 2002]

Des différences par rapport aux pratiques classiques apparaissent dans plusieurs domaines et
sont successivement abordées :

Evènements extrêmes
Les digues de retenue sont conçues pour rester stables sous l'influence d'un degré d'amplitude
choisi d'inondation ou de tremblement de terre, par exemple la Crue Maximale Probable
(CMP) ou le tremblement de terre maximal crédible (Maximum Credible Earthquake - MCE).
Les valeurs de calcul correspondantes sont établies dans le cadre d'une compréhension
météorologique et sismique de la région, et sont donc fonction de l'état des connaissances au
moment de leur calcul. Toutefois, cet état des connaissances évolue en permanence au fur et à
mesure que la compréhension des facteurs techniques s'améliore et que les inondations et
tremblements de terre de grande ampleur se multiplient. Par conséquent, les estimations de
calcul initiales vont également évoluer dans le temps et augmenter en ordre de grandeur. Au
fur et à mesure que le temps passe, l'évènement le plus important ayant été vécu pourra
toujours être dépassé, mais ne diminuera jamais. Pour la plupart des propriétaires de barrages
hydroélectriques conventionnels, la majeure partie des dépenses engagées pour la sécurité des
barrages est consacrée à améliorer les déversoirs et les fondations pour les adapter à ces
valeurs nouvelles, plus élevées. Pour certaines installations de gestion des résidus (en
l'occurrence, de nombreux bassins de résidus) dans des conditions d'entretien après fermeture,
ce type d'amélioration sera peut-être nécessaire indéfiniment. Sans cela, il serait impossible de
faire face aux estimations d'évènements extrêmes que permet la connaissance de l'avenir.
[13, Vick, ]

Il existe toutefois des variations majeures des paramètres géotechniques dans le temps, qui
peuvent améliorer cette stabilité. En particulier, les pressions d'eau interstitielles élevées qui
règnent aussi bien dans les digues de résidus tassés que dans les digues de déchets grossiers

188 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

vont, dans la quasi-totalité des scénarios, se dissiper de manière importante avec le temps.
Cela conduit généralement à une consolidation des dépôts, à une meilleure résistance au
cisaillement et à une perméabilité réduite (notamment verticalement). C'est le cas, en
particulier, lorsque les dépôts de résidus sont recouverts et surchargés. A condition que des
dispositions adéquates soient prises pour le drainage, le coefficient de sécurité par rapport à
l'instabilité va presque systématiquement augmenter avec le temps et est susceptible
d'augmenter grâce à l'établissement et à la croissance d'une végétation appropriée.

Il faut prendre en compte les effets d'affaissement des activités minières sous-jacentes et
adjacentes ainsi que le potentiel de récupération d'eau souterraine à proximité de la digue ou
du terril après cessation des activités minières et ses effets probables sur l'instabilité.

Dommages cumulatifs
Un facteur connexe est celui des dommages cumulatifs liés à la multiplication des événements
extrêmes, ou aux processus graduels tels que l'érosion interne, qui nuisent à la stabilité de la
digue au fil du temps. Pour les tremblements de terre, la pratique sécuritaire classique pour les
digues consiste à effectuer les réparations immédiatement après un évènement destructeur.
Pour des installations de gestion des résidus, ces réparations peuvent être physiquement
impossibles à effectuer. Pour des digues classiques, le rabattement du réservoir peut être
nécessaire lorsqu'il faut réparer des dommages importants, et c'est également une intervention
importante en cas d'urgence. En revanche, un réservoir contenant des résidus solides ne peut
voir son niveau réduit. En outre, une digue de retenue va connaître, dans un avenir
indéterminé, des événements extrêmes répétés dont le nombre sera fonction du temps et du
taux de récurrence. Pour les gros tremblements de terre dans certaines régions minières, le
délai est de l'ordre de quelques centaines d'années seulement. Un exemple des effets
cumulatifs des secousses sismiques est fourni par le barrage de La Villita, au Mexique, qui a
connu des tassements de crête de plus en plus importants au cours de quatre épisodes séparés
de secousses sismiques majeures en tout juste 30 ans. Les dommages cumulatifs résultent
également d'une simple détérioration avec l'âge. Aucune structure en béton - déversoir,
installation de décantation, ou aucun revêtement de tunnel - ne peut durer éternellement sans
être entretenu(e) et réparé(e) en permanence.
[13, Vick, ]

Changement climatique
Les effets du changement climatique à long terme présentent un grand intérêt et un haut degré
d'incertitude. Or, pour qu'une digue de retenue reste indéfiniment stable il faut en quelque
sorte que l'influence de ces changements sur les inondations et la capacité des déversoirs
puissent être prévues avec exactitude, ce que même les experts en climatologie sont
incapables de faire. Les changements climatiques peuvent également influer de plusieurs
autres manières sur la stabilité physique comme sur la stabilité chimique. Les conditions de
gel sont utilisées pour réduire les vitesses de réaction de type DA dans certaines mines des
régions arctique et subarctique, où certaines digues de retenue dépendent également, pour leur
stabilité, de la présence d'un sol gelé. Il va sans dire que l'immersion permanente nécessite un
volume d'eau suffisant, même en période de sécheresse prolongée et ce, nonobstant
d'éventuels changements futurs de climat.
[13, Vick, ]

Il importe donc d'évaluer les effets potentiels du changement climatique dans le cadre de
l'évaluation des effets sur l'environnement (voir Section 4.2.1.3) si ces derniers sont
susceptibles d'influer sur le comportement à long terme de l'option de gestion choisie.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 189


Chapter 4

Risques géologiques
Alors que les digues de retenue sont conçues pour faire face aux risques géologiques connus à
l'époque de leur construction, dans un avenir indéterminé elles seront soumises à terme à la
série complète des processus géomorphiques se produisant là où elles ont été érigées
(glissements de terrain, avalanches de roches, activité volcanique, effondrements karstiques).
A l'instar de la survenue d'événements extrêmes, les effets destructeurs de ces processus sont
uniquement une question de temps et de taux de récurrence, un facteur particulièrement
difficile à prévoir pour la plupart des phénomènes géologiques à grande échelle. Même les
processus les plus bénins de dépôt alluvial finissent à terme par remplir les installations
d'acheminement de l'eau si ces dernières ne sont pas débarrassées en permanence de leurs
sédiments et débris.
[13, Vick, ]

Stabilité chimique
Les sites de gestion des résidus et des stériles et les structures qu'ils contiennent doivent être
chimiquement stables à travers toutes les phases de leur cycle de vie. Cela signifie, par
exemple, que les conséquences d'éventuelles modifications ou conditions chimiques
conduisant à la lixiviation de métaux, de sels ou de composés organiques ne doivent ni mettre
en danger la santé et la sécurité publiques, ni provoquer la dégradation des ressources
environnementales. Dans la pratique, des aspects tels que les effets à court et à long terme des
changements dans la géochimie des résidus, les infiltrations des bassins de résidus, des terrils
à stériles et des remblais souterrains, ou encore le drainage des eaux superficielles à partir du
site doivent être examinés. Lorsque des rejets contaminés sont prévus à l'avance, des mesures
de réduction appropriées (par exemple le tassement ou le traitement passif au moyen de zones
humides) doivent être prises pour atténuer ou supprimer de tels rejets, si ces derniers sont
susceptibles de provoquer des effets nocifs pour l'environnement. La surveillance vise à
montrer qu'il n'existe aucun effet nocif (par exemple des concentrations plus élevées qui
dépassent les seuils réglementaires) provenant des eaux, des sols et de l'air avoisinant le site
fermé.
[100, Eriksson, 2002]

Pour les résidus/stériles sulfurés l'objectif de fermeture le plus évident est de maintenir la
stabilité chimique des résidus/stériles en empêchant la libération de produits d'oxydation dans
le milieu ambiant, que ce soit en empêchant les réactions d'oxydation d'avoir lieu, en
empêchant le transport de ces produits au-delà des limites du site, ou les deux. Les processus
naturels peuvent influer fortement sur la façon dont on atteint cet objectif. Par exemple, les
mesures permettant de limiter les infiltrations dans le dépôt seront éventuellement préférées à
celles qui consistent, par exemple, à appliquer des revêtements de fond de faible
perméabilité, accompagnés de gradients hydrauliques qui favorisent le transport des
contaminants (effet dit de "baignoire").
[13, Vick, ]

Stabilité biologique
La stabilité biologique d'un site fermé est étroitement liée à l'utilisation finale de ses sols,
tandis que la stabilité du milieu ambiant va dépendre essentiellement des caractéristiques
physiques et chimiques du site. Ces trois facteurs sont liés, du fait que la stabilité biologique
peut influer de manière importante sur la stabilité physique ou chimique. Par exemple, des
racines vont empêcher l'érosion en liant la surface du sol, et le développement d'une
couverture végétale saine sur une zone de traitement humide va augmenter la profondeur par
rapport à la surface des matières organiques, créant ainsi les conditions anoxiques nécessaires
au traitement de l'eau. La réhabilitation de la plupart des sites implique le reverdissement de
vastes étendues de terrains restaurés, qui peuvent souvent être de qualité médiocre en termes

190 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

de croissance végétale durable. Il importe, par conséquent, que les méthodes d'amélioration et
de culture des sols ou des matériaux pédogénétiques, ainsi que les espèces choisies, entraînent
le développement d'une couverture végétale durable. Cette couverture doit convenir au mode
d'aménagement des sols choisi et est susceptible de jouer un rôle important dans le maintien
de la stabilité physique et chimique du site, notamment en stabilisant la couverture de terre et
en empêchant l'érosion. L'objectif de la surveillance est de montrer non seulement que la
croissance végétale a réussi du premier coup, mais que sur une période correspondant à
plusieurs saisons de croissance, elle s'est développée en une communauté végétale autonome.
[100, Eriksson, 2002]

La pratique sécuritaire classique admet que les effets délétères des animaux fouisseurs et la
pénétration des racines sont des problèmes qui doivent être réglés grâce à un entretien
permanent. D'autres problèmes peuvent être plus inattendus. Par exemple, le castor, symbole
national du Canada, est extrêmement répandu dans ce pays et ses habitudes sont bien connues
des ingénieurs comme des biologistes. Sa propension à entreprendre ses activités en réaction
au bruit de l'eau qui coule est reconnue comme une question sérieuse à long terme lors de la
fermeture des digues de résidus, car il construit des digues susceptibles de bloquer les
installations de dérivation ; ce phénomène, du reste, a été cité dans la documentation comme
une cause de rupture de digues de retenue dans le passé. En Europe, il est à noter que le castor
Européen, espèce qui s'était éteinte en Suède dans les années 1870, a été réintroduit dans les
années 1920 et connaît aujourd'hui un nouvel essor.

Ces différents facteurs montrent à un niveau plus détaillé dans quelle mesure la sécurité à long
terme d'une digue est liée à la nécessité d'un entretien, de modifications et de réparations
continus et inversement, combien il est difficile d'assurer cette stabilité sur le long terme.
[13, Vick, ]

Aménagement consécutif des sols


Généralement, l'utilisation d'un site consécutivement à sa fermeture est déterminée par les
facteurs suivants :



utilisation actuelle ou avant l'activité minière des sols avoisinant le site


modifications futures prévues dans l'utilisation des sols avoisinants


utilisation raisonnablement prévue du site de la mine après son exploitation


viabilité de la réutilisation des infrastructures et installations du site


ampleur des effets éventuels sur l'environnement
nécessité d'une protection contre les risques physiques, chimiques et biologiques
(anthropiques ou naturels).

Les aspects spécifiques liés au mode de gestion à long terme choisi doivent être pris en
compte lors de la détermination de l'utilisation consécutive des sols.

De là, il existe différentes options qui sont envisagées pour la plupart des sites, et
notamment les options suivantes :



recolonisation naturelle du site par la végétation locale


plantation de forêts dans un but commercial


développement de l'agriculture


incitation à exercer d'autres activités industrielles
utilisation des installations d'infrastructure dans le cadre du développement commercial de
la région.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 191


Chapter 4

Quel que soit le choix définitif, les sites sont généralement réhabilités de telle sorte que
l'utilisation in fine des sols et la morphologie du site soient compatibles avec le paysage
environnant ou avec le milieu tel qu'il était avant l'activité minière. Cela n'empêche
aucunement que la zone soit éventuellement maintenue comme un site industriel ou
commercial.

4.2.4.2 Questions spécifiquement liées à la fermeture

Terrils
La géométrie des terrils et la stabilité associée sont fonction du type de matériaux mis en
terril, de la méthode de construction employée et de la topographie locale.

Les difficultés et risques susceptibles d'être associés à un terril sont, entre autres :



pentes instables


formation de lixiviat toxique conduisant à une contamination en aval


formation de drainage acide (DA)


pollution des eaux superficielles et/ou souterraines


incendies/combustion spontanée


atteintes au bétail, à la faune indigène et préjudice pour le public


pollution par la poussière et érosion par le vent
impact visuel.

Il est courant de procéder à des études géologiques approfondies avant l'exploitation. En cas
de risque d'activité sismique ou de tout autre évènement déstabilisant naturel ou induit par
l'homme, toutes les mesures et structures mises en place doivent être conçues et réalisées de
façon adaptée.
[100, Eriksson, 2002]

Bassins/Digues
Les résidus boueux sont généralement déversés dans un lieu de confinement, par exemple un
bassin, où ils vont être isolés du milieu ambiant, ce qui empêchera les effets potentiels sur ce
milieu. Les retenues sont généralement aménagées au moyen de la topographie naturelle et
avec des digues à l'intérieur desquelles la gestion des résidus peut être contrôlée.

La détermination du type de retenue et de l'emplacement de tel ou tel site est fonction des
facteurs suivants :



topographie


risques naturels


climat local et bilan hydrique


volume des résidus


degré de consolidation des résidus


toxicité des résidus


inquiétudes pour l'environnement s'agissant des résidus et de l'eau de traitement


quantité de matériaux de couverture adaptés


couche arable disponible
aspects économiques.

192 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Les problèmes et risques que peuvent poser les bassins de résidus sont, entre autres, les
suivants :



pentes instables pouvant entraîner un effondrement ou une rupture de digue


percolation ou fuite de lixiviat conduisant à une contamination en aval


formation de DA


pollution des eaux superficielles et/ou souterraines


atteintes au bétail, à la faune indigène et préjudice pour le public
pollution par la poussière et érosion par le vent.

Il est courant de procéder à des études géologiques approfondies avant l'exploitation du site.
En cas de risque d'activité sismique ou de tout autre évènement déstabilisateur naturel ou
induit par l'homme, toutes les mesures et structures mises en place doivent être conçues et
réalisées de façon adaptée. Un rapport exhaustif sur l'hydrologie et la géochimie du site ainsi
que sur ses aspects géotechniques doit être rédigé.
[100, Eriksson, 2002]

Couverture aquatique
Lors de la conception d'un bassin de résidus, il faut que les digues de retenue procurent un
niveau acceptable de sécurité, à la fois pendant la période d'exploitation et pendant la période
d'après fermeture. Il est souvent souhaitable d'entretenir une couverture aquatique permanente
ou une zone humide sur le dessus des résidus déposés, pour éviter la mobilisation des
contaminants et/ou pour des raisons d'esthétique.

Le passage ci-après explique comment concevoir une digue en terre stable à long terme de
telle sorte qu'elle puisse supporter cette couverture aquatique permanente.

La technique de la couverture aquatique comme moyen de gestion du DA est décrite plus en


détail à la Section 4.3.1.2.1.

Un bassin de résidus représente une menace potentielle pour l'environnement pendant son
exploitation ainsi que pendant la phase d'après fermeture. Pour éviter les effets néfastes pour
l'environnement, il faut que le bassin de résidus soit physiquement et chimiquement stable.
Dans cette optique, les deux conditions suivantes doivent être réunies :

1. la digue doit procurer un niveau acceptable de stabilité, pendant la période d'exploitation


mais aussi pendant la période d'après fermeture
2. les matériaux susceptibles d'avoir des effets néfastes pour l'environnement doivent être
stockés/déposés d'une manière qui soit sans danger pour l'environnement.

Une fois l'exploitation terminée, des mesures doivent être prises pour intégrer le bassin de
résidus dans le paysage environnant de manière esthétique et sûre.
Si les résidus contiennent des sulfures, qui au contact de l'air et de l'eau peuvent s'oxyder
lentement et produire de l'acide et des métaux dissous, il faut éviter l'oxydation des sulfures,
notamment en déposant les résidus sous l'eau. Dans ce cas, il faut que le bassin de résidus soit
conçu et réalisé de manière à assurer la stabilité à long terme de la digue et de satisfaire aux
conditions d'inondation permanente de la surface.
Une couverture aquatique permanente suppose le respect des conditions suivantes :

• la quantité d'eau rajoutée pour remplir le bassin de résidus doit être suffisante pour


garantir la couverture aquatique et une stabilité chimique de l'eau à tout instant
la digue doit être suffisamment stable pour procurer un niveau de sécurité acceptable
pendant l'exploitation ainsi qu'après.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 193


Chapter 4

En ce qui concerne la stabilité, les conditions à long terme vont exiger un dimensionnement
adapté de la digue pour une structure donnée. Par "à long terme", on entend généralement
"jusqu'à la prochaine période glaciaire" ou "pendant quelques milliers d'années". Sur la base
des connaissances actuelles, il convient de traiter des aspects/mécanismes de défaillance
suivants pour pouvoir remplir les conditions de "stabilité à long terme" de la digue :



stabilité des pentes


débordement de la crête de la digue


instabilités de la fondation et à l'intérieur de la digue


événements extrêmes tels qu'inondations, tremblements de terre et vents violents
processus de détérioration lente provoqués par les infiltrations d'eau, les précipitations, le
gel, la glace, la végétation, etc.
[126, Eriksson, 2003]

Pentes de digue stables à long terme conçues pour retenir définitivement l'eau
Des expériences et des études portant sur des formations naturelles similaires aux digues de
retenue indiquent qu'une pente inférieure à 1:3 (V:H) s'avère, à ce jour, stable à l'érosion par
le vent et l'eau, au gel et à l'altération depuis les 10 000 dernières années (autrement dit,
depuis la dernière période glaciaire). Un angle inférieur à 1:3 va également faciliter le
verdissement, ce qui va également diminuer les effets des actions de détérioration lente.
[127, Benkert, 2002]

Des filtres verticaux sont installés entre la partie centrale imperméable et le remblai de
soutènement. Le pied aval est équipé d'un filtre (la fonction du matériau filtrant a été
expliquée à la Section 2.4.2.2) et peut également être renforcé par de gros rochers. Un fossé
de captage des eaux de drainage doit être construit en aval du pied pour surveiller le débit et la
qualité des infiltrations (voire pour capter les eaux d'infiltration si elles ne respectent pas les
normes de qualité des eaux d'évacuation pendant la phase d'exploitation).
[126, Eriksson, 2003]

Débordement
Le risque de débordement est lié aux conditions météorologiques locales et à la superficie de
la zone de captage. Pendant l'exploitation, la capacité d'évacuation doit être en mesure de faire
face aux crues extrêmes prévisibles (par exemple la CMP, voir Section 2.4.2.6). Cette
capacité d'évacuation est généralement 2,5 fois supérieure au plus haut débit mesuré en un
quelconque point. Si la solution choisie pour la fermeture du bassin de résidus est celle d'une
couverture aquatique, il faut que l'installation d'évacuation (sortie d'eau) soit stable à long
terme, qu'elle soit aménagée de préférence sous la forme d'un déversoir qui déverse dans le
sol naturel et non à travers la digue. Cette sortie d'eau stable à long terme doit être capable,
moyennant une marge de sécurité suffisante, de faire face à n'importe quelle crue extrême et
en même temps de gérer le risque que représente un colmatage par des glaces, des arbres
tombés, des branches, etc. sans compromettre la capacité d'évacuation requise. Ces conditions
impliquent qu'il faut construire une sortie d'eau très large pour la phase à long terme.

Comme il faut assurer un franc-bord suffisant, la distance entre le bord du bassin (eau
gravitaire) et la crête du bassin (baptisée "plage") dans des conditions climatiques normales
risque d'être considérable. Cette zone de résidus sera recouverte, lors de la fermeture, par une
couche imperméable de matériaux destinée à empêcher les infiltrations, l'aération et l'érosion.
Une longue distance de plage présente l'avantage d'améliorer la stabilité des pentes, ce qui
diminue les possibilités d'érosion interne en raison du niveau bas de la nappe phréatique et des
lignes d'écoulement.

194 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Instabilités
On considère souvent qu'un coefficient de sécurité de 1,5 donne une probabilité suffisamment
faible à long terme qu'il y ait des instabilités dans le sous-sol, dans la fondation et à l'intérieur
de la digue. La Section 4.4.13.1 fournit d'autres exemples de coefficients de sécurité et de leur
mode de détermination. En outre, si on utilise une couverture humide, il faut que l'angle de
pente du gradient hydraulique soit inférieur à la moitié de l'angle de frottement du matériau
dont est faite la digue.

Évènements extrêmes
Il convient de vérifier la stabilité dynamique de la structure de la digue par rapport aux calculs
d'accélération de tremblement de terre propres au site. Un coefficient de sécurité de 1,5 est
considéré comme suffisant pour assurer cette stabilité dynamique. Les vents violents
engendrent des vagues qui peuvent endommager la pente amont et la crête de la digue. Lors
du calcul de la hauteur des vagues de dimensionnement, il vaut mieux utiliser des données sur
les vents qui soient propres au site. La hauteur des vagues de dimensionnement permettra de
déterminer la protection contre l'érosion qu'il faut appliquer sur la pente amont, et éventuelle
d'ajouter au franc-bord nécessaire. Cette protection contre l'érosion est nécessaire aussi bien
pour la phase à long terme que pendant l'exploitation.
[126, Eriksson, 2003]

Actions de détérioration lente


Pendant la phase à long terme, les digues peuvent être endommagées par des processus de
détérioration lente tels que l'infiltration, l'érosion, la température, le gel, la glace, la
végétation, etc.

Le processus à long terme qui joue probablement le rôle le plus important pour la stabilité
d'une digue est celui des infiltrations à travers la digue. Ces infiltrations à travers la digue
peuvent entraîner une érosion interne, qui est une cause courante de dommages pour les
grands barrages hydroélectriques. Toutefois, il est possible d'éviter ou d'empêcher cette
érosion interne si l'inclinaison du gradient hydraulique (c'est-à-dire la ligne de pression
interstitielle) est aussi basse que dans les formations des sols qui sont stables à l'écoulement
des eaux souterraines. En général, la pente d'un sol est stable à l'érosion interne si l'inclinaison
du gradient hydraulique est inférieure à la moitié de l'angle de frottement du matériau
pédologique.

Si l'on suit ce raisonnement, une digue stable à long terme est construite de telle sorte que
l'inclinaison du gradient hydraulique soit inférieure à la moitié de l'angle de frottement du
matériau pédologique. La digue sera alors considérée comme soumise à une pression d'eau
souterraine et non à une pression d'eau statique, et devra donc présenter un niveau de sécurité
acceptable contre l'érosion interne. Cette condition sera susceptible d'être utilisée lorsqu'il
s'agira de dimensionner la digue dans sa largeur.

Il est possible d'éviter les dommages dus à l'érosion, aux températures et à la végétation en
utilisant des matériaux stables pour construire la digue et en aménageant ses pentes selon un
angle suffisamment faible. Un angle de pente de 1:3 (V :H) est considéré comme stable à long
terme, puisque de telles pentes s'observent dans le paysage naturel. Ces pentes naturelles
auront été soumises de façon naturelle à l'érosion, aux températures, à la végétation, etc.
pendant de très longues périodes, depuis la dernière période glaciaire dans les pays nordiques
(environ 10 000 ans) et en dépit de ces longues durées, elles ne présentent que très peu de
signes d'altération. Le signe d'altération le plus visible est l'oxydation et la lixiviation des
premiers 50 cm de sol. En revanche, sous cette profondeur, la moraine est pratiquement
intacte. On peut donc en déduire qu'une digue réalisée dans ce matériau pourra continuer de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 195


Chapter 4

résister à ces processus. On peut appliquer le même raisonnement s'agissant des différents
matériaux utilisés dans d'autres régions d'Europe.
[126, Eriksson, 2003]

La figure ci-après présente quelques exemples types de digues conçues pour une couverture
aquatique permanente. On notera que sur cette figure, les résidus grossiers jouxtent la digue.

Figure 4.2 : Digues pour couvertures aquatiques permanentes


1. Résidus fins, 2. Résidus grossiers, 3. Remblai de soutènement, 4. Remblai de soutènement stable à long
terme, 5. Couverture imperméable et protection contre l'érosion
[6, ICOLD, 1996]

Bassins asséchés
Lors de la fermeture, l'abaissement de la nappe phréatique augmentera la stabilité des pentes
et diminuera le risque d'érosion interne. La liste ci-après recense les aspects dont il faudra
tenir compte pour éviter les problèmes et dangers potentiels susmentionnés :

• modification des pentes extérieures des digues pour assurer un coefficient de sécurité


suffisant à la fois pour la stabilité à long terme et des conditions de charge sismique


nécessité de contrôler les infiltrations grâce à un drainage adéquat
nécessité de prendre des dispositions pour le captage et pour le détournement des eaux de


ruissellement de surface


nécessité d'une digue stable à long terme contre les actions de détérioration lente
au cas où les résidus auraient un potentiel de DA, nécessité d'une couverture adaptée pour
éviter/freiner les infiltrations et la diffusion (voir section 4.3.1).

196 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Les systèmes existants de détournement des eaux pluviales peuvent être améliorés en termes
de capacité et de durabilité, afin d'empêcher l'érosion du dépôt en cas de fortes pluies. Les
tours de décantation et les canalisations de rejet doivent être maintenus dans un état tel
qu'elles ne présentent aucun risque potentiel à long terme. Il est courant d'obturer les
canalisations de rejet avec un bouchon de ciment. La surface supérieure de la digue est
soumise à un contourage pour assurer un équilibre acceptable entre les précipitations et
l'évaporation. Dans les zones de forte pluviométrie, un déversoir sera peut-être nécessaire
pour décanter l'eau excédentaire de la surface de la digue.

La figure ci-après montre des exemples de digues de bassins asséchés. On notera que sur cette
figure, les résidus grossiers jouxtent la digue.

Figure 4.3 : Digues pour bassins asséchés


[6, ICOLD, 1996]

Installations de gestion de l'eau


Les installations de gestion de l'eau comprennent toutes les installations situées sur un site
minier ou associées à celui-ci et destinées à contrôler, stocker, traiter et acheminer l'eau à des
fins de traitement et d'usage domestique, ainsi que les installations d'évacuation des eaux de
dérivation et de traitement de l'eau excédentaire. Il s'agit, entre autre, des installations
suivantes :



bassins/digues
réservoirs
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 197
Chapter 4



déversoirs


ouvrages de prise d'eau


fossés de dérivation


buses


pipelines


stations de pompage


usines de traitement


bassins de décantation
systèmes de déshydratation.

Les problèmes et dangers potentiels associés à la fermeture des installations de gestion de


l'eau sont, entre autres, les suivants :



contamination des eaux superficielles et/ou des eaux souterraines
déversements d'eau incontrôlés conduisant à une inondation et/ou à une altération du


régime hydrologique naturel
préjudice, notamment corporel voire mortel, pour le bétail, la faune indigène et le public.

Un inventaire est généralement réalisé de l'ensemble des équipements et installations présents


sur le site ou utilisés à des fins de gestion et/ou de traitement des eaux provenant du site.
L'état de ces derniers est documenté et leur emplacement est indiqué sur les cartes et les plans
du site. Des renseignements complets doivent être obtenus avant la fermeture sur les
conditions hydrologiques et les chantiers de mine associés. En cas de risque d'activité
sismique ou de tout autre évènement déstabilisant naturel ou induit par l'homme, toutes les
mesures et structures mises en place doivent être conçues et réalisées de façon adaptée.

Les installations de gestion de l'eau sont généralement déclassées et, dans la mesure du
possible, retirées du site pour éviter que des niveaux inacceptables d'eau contaminée ne soient
rejetés par le site. Il est de bonne pratique que de retirer les installations nécessitant un
entretien pendant la phase de fermeture, notamment lorsqu'il peut y avoir des effets sur la
sécurité, sur la stabilité et sur l'environnement. Les plans de déclassement du site intègrent
tous les éléments réutilisables dans l'aménagement des sols après l'exploitation, le système de
gestion de l'eau et/ou le schéma d'évacuation pour la région.

Sur un site minier, la gestion de l'eau est susceptible d'avoir modifié le régime hydrologique
naturel. Les installations de stockage ou de retenue d'eau altèrent généralement les eaux de
surface naturelles et modifient les débits et les volumes qui circulent à travers les cours d'eau
naturels. La remise en eau du régime hydrologique naturel implique qu'il faut cesser de
pomper l'eau des puits souterrains pour laisser s'inonder les chantiers de mine et qu'il faut
pomper cette eau vers la surface et la traiter jusqu'à ce qu'elle ne constitue plus une menace
pour la qualité de la nappe phréatique. Une grande partie de la surface exposée des chantiers
souterrains abandonnés peut être pyriteuse et susceptible de s'oxyder avant l'inondation
initiale de la mine. L'eau peut servir à débarrasser la mine de ses impuretés et notamment à
réduire les sulfates et les métaux et à diminuer ainsi le risque de contamination. Cela doit
continuer jusqu'à ce que la qualité de la nappe phréatique redevienne normale.
[100, Eriksson, 2002]

Fermeture des installations de gestion des résidus et des stériles contenant des résidus
et/ou des stériles non réactifs
Pour les résidus et/ou stériles non réactifs, les questions les plus importantes dont il faudra
tenir compte à la fermeture sont les suivantes :
198 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 4



stabilité physique à long terme


aménagement du paysage et reverdissement

 de l'érosion
prévention :

 de la poussière.

De nombreux sites aménagent déjà le paysage situé à l'extérieur de leurs digues pendant la
construction de ces dernières. Lors de la fermeture, les surfaces des nappes phréatiques sont
alors maintenues en dessous du niveau maximum des résidus grâce à un dispositif de
débordement, afin d'éviter l'érosion du pied de la digue. Les résidus sont recouverts d'argile,
de terre et d'herbe. Des buissons et des arbres sont plantés.

La figure ci-après montre des exemples de couvertures d'IGR. Les options 1 et 2 s'appliquent
à des résidus non réactifs.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 199


Chapter 4

Figure 4.4 : Exemples de couvertures pour zones de gestion de résidus


[11, EPA, 1995]

4.3 Prévention et réduction des rejets


4.3.1 Gestion du DA

La gestion des résidus ou stériles présentant un potentiel de DA se fait généralement par une
approche fondée sur le risque. Lors de l'analyse de risque, il est impératif d'avoir une
caractérisation et une connaissance précises du matériau. La gestion est un processus cyclique
qui s'effectue initialement lors de la phase de planification de la mine, mais elle est
constamment renouvelée et réévaluée pendant toute la durée de vie de la mine. Le processus
d'évaluation suit systématiquement une approche globale, qui veut que toute option
privilégiée par rapport à la gestion des résidus et des stériles lors de phase d'exploitation

200 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

comporte également une politique de fermeture acceptable. La caractérisation initiale des


matériaux se fait lors du stade de planification de la mine, mais les résultats de cette
caractérisation initiale sont suivis et confirmés en permanence par la caractérisation des
matériaux effectuée lors de la phase d'exploitation de la mine.

Cette section s'appuie sur le rapport sur l'état de la technique du programme MiMi (1998)
concernant “la prévention et la réduction des pollutions liées aux résidus et aux stériles” [95,
Elander, 1998]. D'autres études de cas ont été rajoutées. Le rapport complet se trouve sur le
site Internet.

Il existe un certain nombre d'options de prévention, de réduction et de traitement créées mises


au point pour les déchets miniers susceptibles d'engendrer un DA, lesquelles peuvent
s'appliquer non seulement à la phase d'exploitation mais aussi à la phase de fermeture dans la
vie de la mine.

La Section 2.7 décrit les procédés qui interviennent dans la formation d'un DA.

4.3.1.1 Prévision du potentiel de DA

A Ovacik, une caractérisation détaillée d'échantillons a montré que les résidus et les stériles
n'engendreraient aucun DA.

Le tableau suivant présente la moyenne des résultats sur 99 échantillons.

pH AP* NP* NNP* NP/AP* S2- (%)


Moyenne de 99 échantillons 7,52 0,47 5,5 5,18 4,67 0,02
*: Equivalent en kg de CaCO3 par tonne
PA : Potentiel acidifiant
PN : Potentiel de neutralisation
NNP : Potentiel net de neutralisation
Tableau 4.6 : Potentiel de production d'acide dans la mine d'or d'Ovacık
[56, Au group, 2002]

La caractérisation des résidus et des stériles (voir la Section 4.2.1.2 en association avec
l'annexe 4) comprend :

• la détermination du potentiel acide (PA) sur la base de la teneur totale en soufre ou de la


teneur totale en soufre des sulfures
la détermination du potentiel de neutralisation (PN).

Si PN/PA ≤1:1, l'échantillon est considéré comme présentant un potentiel acidifiant. Si


PN/PA ≥ 3:1 l'échantillon est considéré comme non acidifiant.

4.3.1.2 Solutions de prévention

La base de toute mesure préventive est la caractérisation des résidus et des stériles,
conjointement avec un plan de gestion exhaustif qui identifie et limite la quantité de résidus et
de stériles qui nécessite une attention spéciale. De nombreuses méthodes de prévention
s'attachent à réduire le taux d'oxydation des sulfures et donc la mobilisation primaire des
produits d'altération. Ce résultat peut s'obtenir en limitant le transport de l'oxygène vers les

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 201


Chapter 4

sulfures par l'utilisation d'une barrière contre le transport de l'oxygène (couverture). Les
couvertures sont généralement des variantes de deux concepts de base : (1) les "couvertures
aquatiques" ou "couvertures humides" (inondation), ou (2) les "couvertures sèches". Un
troisième type, les "couvertures consommatrices d'oxygène" ont également été mises au point
et sont appliquées. D'autres méthodes préventives visent à éliminer les minéraux sulfurés des
résidus ou des stériles (dépyritisation), à ajouter des minéraux neutralisants, à réduire l'activité
bactérienne ou à réduire la surface minérale accessible à l'altération, respectivement.
L'oxydation des minéraux sulfurés peut être réduite pendant l'exploitation, notamment grâce à
une gestion subaquatique des résidus.

Méthode de prévention Principe utilisé


Couverture aquatique et évacuation Utilise une couverture d'eau gravitaire comme
subaquatique barrière contre la diffusion de l'oxygène. La
diffusion de l'oxygène est 104 fois inférieure dans
l'eau à ce qu'elle est dans l'air
Couverture sèche Utilise une couche imperméable ayant une teneur
en eau élevée comme barrière contre la diffusion de
l'oxygène
Couverture consommatrice d'oxygène Utilise une couche imperméable ayant une teneur
en eau élevée comme barrière contre la diffusion de
l'oxygène. En outre, cette couche imperméable
possède une teneur élevée en matière organique qui,
lorsqu'elle se dégrade, consomme de l'oxygène et
ainsi va limiter encore le transport de l'oxygène vers
les sulfures sous-jacents
Etablissement de zones humides En tant que méthode de fermeture, l'établissement
de zones humides utilise le même principe que la
couverture aquatique mais avec moins de
profondeur d'eau du fait que la couverture végétale
stabilise le fond, ce qui permet d'éviter la remise en
suspension des résidus
Elévation du niveau de la nappe phréatique Maintient les matériaux sulfurés sous-jacents en
permanence sous la nappe phréatique en retenant

 l'augmentation des infiltrations


l'eau par :

 la diminution de l'évaporation
 l'augmentation de la résistance à l'écoulement
 les forces capillaires
Dépyritisation Séparation de la pyrite des résidus et évacuation
séparée de la pyrite (par exemple sous l'eau)
Gestion sélective des matériaux Gestion sélective des différentes fractions de
résidus ou de stériles déterminée par leur
composition et leurs propriétés, par exemple
séparation des matériaux ayant un potentiel de DA
pour les traiter à part
Tableau 4.7 : Méthodes de prévention du DA et principes sur lesquels elles reposent

4.3.1.2.1 Couvertures aquatiques

Une couverture aquatique, ou "couverture humide", est une méthode de fermeture qui utilise
l'eau gravitaire comme barrière contre la diffusion de l'oxygène. Le coefficient de diffusion de
l'oxygène est 104 fois inférieur dans l'eau à ce qu'il est dans l'air. Cela implique que si une
couverture aquatique peut être établie, l'oxydation des sulfures peut être quasiment éliminée.
Les conditions préalables à une couverture aquatique sont les suivantes :

• un bilan hydrique positif, qui peut garantir une profondeur d'eau minimum en permanence
202 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 4

• des digues physiquement stables à long terme (à défaut, on a utilisé dans certains cas une


fosse, un plan d'eau naturel ou la mer pour déposer les résidus)
des prises d'eau stables à long terme avec une capacité d'évacuation suffisante même en


cas d'évènements extrêmes
une profondeur d'eau suffisante dans le bassin pour éviter la remise en suspension des
résidus sous l'action des vagues (des brise-lames peuvent servir à réduire la profondeur


d'eau requise)
l'aptitude des résidus à se dissoudre dans l'eau.

En outre, il est avantageux qu'un cours d'eau naturel puisse entrer dans le bassin, car il procure
alors des matières organiques et fournit faune et flore au système déclassé. Cela permet
d'améliorer les performances de la couverture aquatique en fournissant une barrière
supplémentaire contre la diffusion, grâce aux sédiments et cela peut accélérer la
recolonisation du système.

Les couvertures aquatiques sont une solution de fermeture pour les bassins de résidus de
n'importe quel type (par exemple, pour une évacuation "normale" des résidus ou pour une
évacuation subaquatique pendant l'exploitation).

Deux exemples de sites où celles-ci ont été mises en œuvre sont Stekenjokk et Kristineberg.

Stekenjokk représente un site pionnier en matière de préparation au déclassement de bassins


de résidus contenant des résidus sulfurés. Le déclassement a eu lieu en 1991, ce qui donne
donc plus de 10 ans pour évaluer les résultats. Le projet de déclassement de Stekenjokk a été
décrit en détail par Broman et Göransson (1994). Les mesures mises en œuvre à Stekenjokk
sont décrites de façon schématique sur la figure ci-après (extraite de Broman et Göransson,
1994).
[100, Eriksson, 2002]

Figure 4.5 : Mesures mises en œuvre à l'IGR de Stekenjokk


[100, Eriksson, 2002]

Les performances des mesures mises en œuvre ont été surveillées et évaluées au fil du temps.
Le rapport présente un calcul de bilan massique utilisant des données provenant des 8
premières années d'activités de suivi et partant de l'hypothèse que le sulfate peut servir de
traceur pour l'oxydation des sulfures. L'analyse indique que la couverture aquatique diminue

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 203


Chapter 4

efficacement le taux d'oxydation des sulfures des résidus déposés. Exprimée comme le flux
d'oxygène qui traverse la couverture aquatique jusqu'aux résidus, la limite supérieure du débit
de sulfate sortant du bassin correspond à une limite supérieure du flux d'oxygène effectif de 1
x 10-10 kg O2/m2s. Ce résultat est comparable voire supérieur à celui obtenu avec des solutions
de type couverture artificielle sèche composite. Ces résultats démontrent que les objectifs du
projet de déclassement ont été dépassés. Des résultats similaires avaient été précédemment
rapportés par des études de résidus déposés par voie subaquatique dans des plans d'eau
naturels. Par comparaison avec la couverture sèche, la couverture aquatique est une solution à
la fois efficace et rentable.

Les couvertures aquatiques mises en œuvre avaient un coût d'investissement de 2 USD par
m2, par rapport au coût des couvertures sèches étudiées, qui était de 12 USD par m2. En outre,
il était inutile d'ouvrir des fosses d'emprunt pour extraire le matériau de couverture.

L'incertitude à propos des couvertures aquatiques concerne la stabilité à long terme de la


digue. Quelques-uns des aspects liés à la stabilité à long terme des installations où la
technique de la couverture aquatique est appliquée sont abordés à la section 4.2.4.2.

On peut arguer du fait qu'il est impossible d'éliminer complètement l'oxydation des sulfures
puisque la couverture aquatique va toujours contenir de l'oxygène. Or, les résultats indiquent
qu'à Stekenjokk, le taux d'oxydation des sulfures est négligeable. On a observé une tendance
constante à la baisse des concentrations en sulfate dans l'eau d'évacuation du bassin. Au bout
de 10 années, la concentration en sulfate de l'effluent du bassin est proche des valeurs de
référence.

Les principales leçons tirées de ce site sont les suivantes :

• les conditions hivernales extrêmes qui règnent à Stekenjokk ont ajouté des difficultés
spéciales au projet. Des augmentations anormales du niveau d'eau du bassin (lesquelles, à
l'extrême, pourraient provoquer un débordement de la partie centrale) ont été détectées
pendant la dernière partie de l'hiver. Les analyses ont montré qu'elles étaient provoquées
par un colmatage partiel du déversoir par de la glace. Une reconstruction complète du
déversoir a été effectuée par la suite. Le nouveau déversoir a été aménagé dans la roche
naturelle et un canal d'évacuation nettement plus profond a été aménagé pour permettre à
l'eau de circuler même dans les conditions de glaciation les plus extrêmes (des épaisseurs
de glace allant jusqu'à 2 m ont été rapportées à Stekenjokk)

• au printemps 1998, l'eau d'infiltration à un endroit du pied présentait des signes de


"turbidité". Cela a été interprété comme un signe possible d'érosion interne. Une berme de
stabilisation conçue comme un filtre a immédiatement été mise en place au pied de la
digue. Or, les résultats d'analyse ont montré que cette "turbidité" avait en fait été
provoquée par la formation de silicates d'alumine (résultant de la dissolution des silicates
destinée à neutraliser l'altération des sulfures). Par conséquent, il n'y avait eu aucune
érosion interne

• en 1998, le bassin de résidus de Stekenjokk a fait l'objet d'un audit de sécurité complet en
liaison avec l'élaboration du manuel de sécurité de la digue (manuel ESE) pour
Stekenjokk. Cet audit recommandait la construction d'un déversoir supplémentaire pour
assurer une capacité d'évacuation suffisante en cas de blocage du déversoir principal par
les glaces. Le déversoir a été construit la même année. Le déversoir de sécurité entre en
service automatiquement si le niveau d'eau dépasse une valeur spécifique

204 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

• le corps de la digue n'avait fait l'objet d'aucune mesure liée à des questions de stabilité
après l'achèvement des travaux de fermeture, et la pente de la digue avait été ajustée à
1:2,5 (V :H). Or, en 1994, on a décidé de recouvrir la pente aval d'une couverture de
moraine, car on avait détecté que la digue contenait des matériaux sulfurés susceptibles de
s'altérer, ce qui pouvait nuire au milieu aquatique situé en aval.

Le déclassement du bassin 4 de Kristineberg n'est pas encore achevé mais les mesures prises
sont étroitement suivies par le projet de recherche MiMi et sont rapportées sur le site
www.mimi.kiruna.se
[100, Eriksson, 2002].

L'entretien d'une couverture aquatique et d'une digue pendant de très longues périodes et sans
gestion est un réel problème.

Des informations complémentaires ont été obtenues grâce à l'étude de plans d'eau naturels
utilisés pour le dépôt subaquatique de résidus pendant des périodes relativement longues.
Fraser et Robertsson (1994) ont rapporté que les résidus déposés par voie subaquatique dans
le lac de Mandy entre 1943 et 1945 présentaient peu ou pas de signes d'une quelconque
réaction chimique après 46 années passées au fond du lac. Certaines études montrent des
résultats analogues pour le lac de Buttle (île de Vancouver).

Références :

Dave N. K. et Vivyurka A. J., 1994. Couverture aquatique sur des résidus d'uranium
acidifiants - études sur le terrain et en laboratoire. Compte-rendu de la quatrième conférence
internationale sur le drainage acide, vol 1 ; 297-306.

Eriksson N., Lindvall M. et Sandberg M., 2001. Evaluation quantitative de l'efficacité de la


couverture aquatique du bassin de résidus de Stekenjokk dans le nord de la Suède : huit ans de
suivi. Compte-rendu de Securing the Future, conférence internationale sur l'exploitation
minière et l'environnement, Skellefteå, du 25 juin au 1er juillet 2001.

Fraser W. W. et Robertsson J. D., 1994. Subaqueous disposal of reactive mine waste : An


overview and update of case studies - MEND/CANADA. Bureau of Mines Special
Publication, SP 06 A-94, 250-259.

Pedersen T. F., McNee J. J., Mueller B., Flather D. H. et Pelletier C. A., 1994. Geochemistry
of submerged tailings in Anderson Lake, Manitoba : Recent Results. Bureau of Mines Special
Publication, SP 06 A-94, 288-296.

Robertson J. D., Tremblay G. A. et Fraser W. W., 1997. Evacuation subaquatique des


résidus : une solution saine pour des résidus réactifs. Compte-rendu de la quatrième
conférence internationale sur le drainage acide, vol 3 ; 1029-1041.

St Arnaud L., 1994. Water covers for the decommissioning of sulphidic mine tailings
impoundments. Bureau of Mines Special Publication, SP 06 A-94, 279-287.

4.3.1.2.2 Couverture sèche

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 205


Chapter 4

On notera que le terme "couverture sèche" ne signifie pas que la couverture ne contient pas
d'eau. Ce terme sert simplement à distinguer ce type de couverture d'une "couverture
aquatique". La couverture sèche, ou couverture végétale, est une solution de couverture
commune à d'autres déchets. Suite à la fin des activités minières et à la cessation du dépôt
actif de résidus, on enlève l'eau de retenue de la surface du dépôt de résidus et on laisse sécher
cette surface, bien qu'une grande partie des résidus de granulométrie fine restent meubles et
saturés. On aménage ensuite une couverture de faible perméabilité sur la surface et on la
calibre pour améliorer le ruissellement, en incorporant parfois des couches perméables à des
fins de drainage, de surveillance ou comme barrière capillaire. En principe, cette couverture
doit remplir deux fonctions :

(1) elle limite l'oxygène provenant des résidus de surface et la diffusion de cet oxygène dans
des espaces vides, diminuant les vitesses de réaction et donc la formation de DA, et
(2) la couverture sert ainsi à empêcher l'accumulation d'eau et diminue les infiltrations d'eau
de surface, limitant ainsi le transport de produits réactionnels.

Or, dans la pratique, ces effets peuvent être difficiles à obtenir pour de multiples raisons et
n'être réalisés que partiellement. En outre, on peut manquer localement de matériaux adaptés,
et le coût et la difficulté des travaux de terrassement à la surface des résidus meubles peuvent
être considérables.
[13, Vick, ]

La méthode généralement employée pour mettre au point une couverture sèche consiste à
disposer un certain nombre de couches constituées de différents types de sol, par exemple de
l'argile, du limon, du sable et du gravier. L'efficacité de la couverture dépend de la teneur en
humidité des couches de couverture. L'épaisseur totale de ces couches de couverture
s'échelonne généralement entre 0,3 et 3,0 m et la perméabilité de la couverture étanche varie
entre 1 x 107 et 1 x 10-9 m/s.

Différentes études ont démontré que la relation entre la vitesse de diffusion et le degré de
saturation en eau était forte et extrêmement non linéaire. La figure ci-après montre le rapport
entre le coefficient de diffusion effectif d'un matériau poreux ayant une saturation en eau
donnée et la diffusion dans l'air, tel que proposé par Collin [140, Collin, 1987].

206 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 4.6 : Rapport entre le coefficient de diffusion effectif dans un matériau poreux partiellement saturé
en eau et la diffusion dans l'air

Avant de pouvoir couvrir le bassin de résidus, il faut l'assécher pour que le sable puisse se
consolider. La consolidation peut durer longtemps, en fonction des propriétés du sable. Par
conséquent, il faut parfois appliquer sur les résidus une couverture anti-poussière pour
empêcher la formation de poussières pendant la phase de consolidation. Pour empêcher les
accumulations d'eau, il est courant de construire des fossés de dérivation et de recontourer la
surface du bassin. Théoriquement, cette surface doit avoir une pente de 0,5 à 1,0 % en allant
vers les bords du bassin.
[66, Base metals group, 2002]

La couche d'étanchéité est protégée contre l'assèchement et la destruction mécanique par


l'application d'une couche de protection. Cette dernière est vétégalisée.

L'efficacité à court terme d'une couverture sèche peut diminuer sur le long terme par suite de
différents processus destructeurs susceptibles de provoquer des fissures ou autres
discontinuités dans les couches barrière. Ces processus sont l'érosion, l'action du gel,
l'assèchement, les tassements différentiels, la pénétration des racines, les animaux fouisseurs
et l'intrusion humaine [95, Elander, 1998].

La couverture végétale la plus simple est un matériau pédologique non compacté et non
spécifié, comme dans l'exemple A (voir figure 4.7 ci-après). Dans des conditions nordiques, il
est probable qu'une couverture de till de 1,0 à 1,5 m diminue la vitesse d'oxydation de 80 à
90 %. Pour améliorer les résultats de la couverture, un certain nombre de mesures peuvent
être prises. L'inconvénient d'appliquer une seule couche végétale non spécifiée sur les résidus
est que cela ne diminue que légèrement le volume d'infiltration d'eau (~10 %), alors que la
réduction de la diffusion de l'oxygène sera également limitée si la surface de la nappe
phréatique n'est pas surélevée pour atteindre la couverture.

Si le matériau de couverture disponible possède une conductivité hydraulique relativement


faible lorsqu'il est compacté, une solution pour améliorer cette simple couverture végétale
(exemple A) consiste à disposer cette couverture en 2 couches ou plus puis à tasser chaque
couche individuellement. Cela permet de réduire la conductivité hydraulique, et par
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 207
Chapter 4

conséquent d'augmenter le degré de saturation, ce qui diminue alors le coefficient de diffusion


d'oxygène effectif.

Figure 4.7 : Quatre modèles différents de couverture végétale

Une couverture végétale plus avancée comprend une couche d'étanchéité compactée à faible
conductivité hydraulique, par exemple de l'argile ou du till argileux (dont on aura extrait les
grosses pierres), comme dans l'exemple B de la figure 4.7. A Kristineberg, au nord de la
Suède, on a estimé que l'application de ce type de couverture permettait de diminuer
l'oxydation de plus de 99 % si on appliquait 0,5 m d'argile compactée et 1,5 m de till de
protection sur le dessus des résidus (la couverture effectivement réalisée à Kristineberg était
constituée de 0,3 m de moraine argileuse compactée et d'une couche protectrice de 1,2 m de
moraine non triée). Les infiltrations d'eau ont diminué de plus de 95 % et on a estimé que les
quantités de métaux charriées hors de la retenue avec le lixiviat avaient été réduites de plus de
99,8 %. L'épaisseur nécessaire pour la couche de protection dépend des conditions
climatiques locales (gel, sécheresse, précipitations etc.), et de la flore et faune locales,
notamment en ce qui concerne la profondeur de pénétration des racines, les animaux
fouisseurs, etc. et les caractéristiques des matériaux disponibles pour la couverture de
protection. En Europe, l'épaisseur de la couverture de protection varie entre 0,5 m (comme à
Aznalcóllar, en Espagne ; déterminée par les cycles de sécheresse) et 1,5 m (par exemple à
Saxberget et Kristineberg, en Suède ; déterminée par la pénétration du gel complétée par un
coefficient de sécurité). Des mesures de la température de la couverture à Kristineberg ont
indiqué que le gel pénétrait sur une profondeur maximum de 0,9 m.

Une couche de drainage par-dessus la couche d'étanchéité (exemple C sur la figure 4.7)
permet de réduire encore les infiltrations, car le gradient hydraulique reste inférieur, mais elle
a pour inconvénient d'augmenter le transport d'oxygène jusque dans les résidus du fait que la
teneur en eau de la couverture diminue, ce qui peut être contre-productif. Une couche de
matériau grossier entre la couche d'étanchéité et les résidus (exemple D sur la figure 4.7) peut
agir comme une barrière capillaire qui va empêcher l'assèchement par capillarité vers le bas et
le transport diffusif éventuel d'éléments dissous vers le haut. Si la couche à faible conductivité
208 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 4

hydraulique est asséchée, cela augmentera le risque de fissures suivies d'un transport plus
important de l'oxygène. Pour empêcher que les matières grossières ne se mélangent aux
matières environnantes, plus fines, on installe généralement une couche de géotextile entre les
deux. Cette opération comporte toutefois des conséquences pour la fonction à long terme, la
durée de vie d'une matière synthétique sur une période de plusieurs milliers d'années pouvant
être mise en doute. En cas de rupture du géotextile par vieillissement ou tassement
mécanique, les couches sont susceptibles de se mélanger et la fonction de la couche de
drainage va diminuer, voire complètement disparaître. Pour empêcher l'érosion de la couche
protectrice de till qui surmonte la couche d'étanchéité, on applique une couche de végétation
sur la couche de protection. Des questions importantes se posent alors, comme par exemple de
savoir si les racines des espèces locales susceptibles d'habiter la retenue réhabilitée dans un
avenir indéterminé vont pénétrer la couche imperméable, et quelle épaisseur doit avoir la
couche de protection pour empêcher cela. Il faut également envisager les effets du gel et du
dégel, car ils peuvent provoquer des fissures et la formation de macropores, augmentant ce
faisant la conductivité hydraulique. Après avoir appliqué la couverture de protection, on la
recouvre généralement d'herbe pour l'empêcher de s'éroder. [136, Carlssons, 2002]

La section 4.3.6 aborde les questions de reverdissement et de restauration.

Comme exemples de sites où des couvertures sèches ont été mises en place, on peut citer
Apirsa (Aznalcollar), Aitik, Saxberget, Kristineberg, et Enåsen.

Le déclassement des bassins de résidus de la mine de Saxberget située dans le centre de la


Suède, lesquels ont été déclassés entre 1994 et 1996 au moyen d'une couverture sèche
composite, a été décrit dans la littérature. Deux bassins différents ont été utilisés pour
différentes périodes, le bassin ouest pendant la période 1930 - 1958 et le bassin est de 1958 à
1988. Le bassin ouest occupe une superficie de 18 hectares, alors que le bassin est, deux fois
plus grand, mesure 35 hectares. Au total, les résidus se montent à 4 millions de tonnes, avec
une composition d'environ 2 % de soufre, moins de 1 % de zinc et de 0,5 à 1 % de calcite.
Cette composition minérale laisse à penser que le matériau est potentiellement acidifiant, bien
que les résidus du bassin est produisent à l'heure actuelle une eau de drainage d'un pH quasi
neutre.
[137, Lindvall, 1997]

Les bassins se trouvent sur une formation glaciaire perméable, qui devait provoquer une
baisse rapide de la nappe phréatique dès que cesserait l'adduction de résidus boueux. De
grandes quantités de résidus seraient alors exposées à l'oxygène de l'atmosphère. Pendant la
période de production, on estimait la mobilisation du zinc à 3 tonnes par an. Des études ont
montré qu'après épuisement des minéraux neutralisants facilement accessibles, la charge
polluante risquait d'augmenter de manière importante si l'apport d'oxygène au matériau n'était
pas contrôlé.

Une modélisation de la mobilisation future de métal indiquait une mobilisation annuelle


pouvant atteindre 600 tonnes de zinc dans les bassins. En raison des précipitations et des
phénomènes d'adsorption se produisant à des niveaux de pH neutres, on avait estimé que cette
quantité resterait à 3 tonnes de transport net par an pendant les quelques années à venir.
Toutefois, les prévisions étant que la charge polluante future serait élevée, des mesures de
réhabilitation s'imposaient. L'inondation des bassins étant exclue du fait de la situation
hydrogéologique, la seule solution réaliste qui restait était d'utiliser une couverture conçue
pour limiter le transport de l'oxygène jusqu'aux résidus.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 209


Chapter 4

Etant donné que le projet proposé n'était que le second de ce type en Suède, et très
certainement le plus gros, on ne disposait d'aucune expérience pratique à l'époque dans la
création des plans de réhabilitation de site. Il fallait donc étudier plusieurs solutions.
Globalement, la couverture était conçue conformément aux principes définis dans le
programme de recherche de l'agence suédoise pour l'environnement, recherchant des solutions
pour une réhabilitation à long terme et sans entretien des déchets miniers. Cela imposait donc
une couverture caractérisée par moins deux éléments : (1) une couche d'étanchéité de faible
perméabilité, et (2) une couche protectrice venant recouvrir la couche d'étanchéité.

Dans l'exemple de Saxberget, les résidus ont été recouverts de 0,3 m de till argileux compacté
servant de couche d'étanchéité et de 1,5 m de till non trié comme couche de protection. La
couche de protection a été plantée d'herbe et de bouleaux.

L'élément clé était la couche d'étanchéité. Pour la réaliser, plusieurs solutions ont été
envisagées. L'une d'elles consistait à utiliser les boues d'épuration municipales compactées,
qui s'étaient avérées posséder des propriétés hydrauliques favorables. Pour des raisons
pratiques, essentiellement liées aux délais, cette solution a été rejetée.

Une autre option consistait à utiliser les cendres volantes des centrales énergétiques sous
forme de "cefyll", un produit de type béton qui avait été étudié, et utilisé, dans un projet
similaire. Le principal inconvénient de cette solution était son coût, la source des cendres
volantes (centrales à charbon et centrales thermiques situées dans la région de Stockholm)
étant trop éloignée.

Des études sur la présence de till glaciaire dans la région avaient révélé des quantités
importantes de till argileux à proximité de la zone minière. Ce matériau s'étant avéré doté
d'excellentes propriétés hydrauliques, et son coût étant le plus faible de toutes les solutions,
c'est celui qui a été choisi comme matériau d'étanchéité.

Une modélisation du transport d'oxygène et d'eau, associée à des calculs de solubilité, a


produit des données chiffrées pour le transport de métaux. Sur la base de ces calculs, les
spécifications pour la perméabilité de la couche d'étanchéité ont été établies à 0,3 m avec une
perméabilité de 5 x 10-9 m/s.

L'étendue de la couche protectrice a fait l'objet d'un débat. Aux dires de la société minière,
1 m de till non classifié était censé constituer une protection suffisante contre la pénétration
du gel et des racines. L'agence de protection de l'environnement défendait l'idée d'une
couverture plus épaisse, et in fine, il a été convenu d'utiliser une couche de protection de 1,5
m.

L'implantation des résidus a été conçue pour s'adapter autant que possible au paysage
environnant. Les eaux de ruissellement de surface sont acheminées par un petit ruisseau qui
serpente en longeant le bassin ouest. Les eaux de drainage du bassin ouest se déversent dans
le bassin est et forment des zones marécageuses étendues de faible profondeur. Ainsi, la
saturation en eau est conservée dans la couche d'étanchéité, ce qui confère à la zone un aspect
attrayant et varié. L'eau excédentaire est évacuée par un déversoir pavé de pierre le long de
l'ancien talus de la digue.

Les résultats de suivi montrent une tendance positive dans l'évolution de la charge polluante
provenant de cette zone. Il est trop tôt, toutefois, pour pouvoir en tirer de quelconques
conclusions quant aux performances de la couverture.
[100, Eriksson, 2002]

210 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Pour empêcher la couverture de s'éroder, les eaux de surface sont captées et évacuées de façon
contrôlée.

Après la rupture du bassin de résidus d'Aznalcóllar, qui contenait encore 96 % des résidus
stockés avant l'accident, on a appliqué une couverture sèche sur le bassin de résidus de
150 hectares. La partie active part de cette couverture était constituée d'une couche
d'étanchéité de 0,5 m d'argile compactée (k=10-10 m/s) et d'une couche protectrice de 0,5 m.
En complément de la couverture, on a également mis en place une berme de stabilisation pour
éviter tout déplacement ultérieur de la digue, abaissé la crête de la digue pour augmenter le
coefficient de sécurité, modifié la pente des digues à 1:3 (V :H), construit des canaux de
drainage sur le dessus de la couverture pour gérer le ruissellement, installé un mur parafouille
autour du bassin, et enfin, on a installé un réseau de puits de rétropompage à l'intérieur du mur
parafouille pour capter l'eau de drainage provenant de l'assèchement des résidus. Le coût était
de l'ordre de 37 millions de dollars US pour le projet (22 EUR/m2). Un programme de
surveillance complet a par ailleurs été mis en œuvre pour assurer les résultats des mesures
mises en œuvre.

Le schéma ci-après montre la solution appliquée à la mine d'Apirsa.

Figure 4.8 : Canal de captage et d'évacuation du bassin de résidus fermé d'Apirsa

4.3.1.2.3 Evacuation subaquatique des résidus réactifs

Une évacuation "subaquatique" des résidus signifie que les résidus sont évacués sous l'eau.
Cette évacuation subaquatique des résidus a pour objectif de limiter le plus possible le contact
entre l'oxygène atmosphérique et les résidus, afin de limiter le plus possible l'oxydation des
matières réactives et notamment, l'oxydation des sulfures. L'objectif est généralement de
maintenir une couverture d'eau permanente sur les résidus, non seulement pendant
l'exploitation mais aussi après la fermeture.

L'efficacité de l'évacuation subaquatique des résidus dépend principalement de quatre


mécanismes, comme le résument Robertson et al. (1997) :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 211


Chapter 4

1. diminution de la quantité d'oxygène disponible, pour deux raisons : (1) la concentration


saturée en oxygène dans l'eau est 25 000 fois plus faible que dans l'air et (2) le coefficient
de diffusion d'oxygène est 10 000 fois plus faible dans l'eau que dans l'air. Cela signifie
qu'il existe très peu d'oxygène pour les réactions d'oxydation et que le processus de
transport permettant l'apport d'oxygène est très lent
2. réduction des sulfures. Lorsque les niveaux de concentration en oxygène dans l'eau sont
faibles, les bactéries réductrices de sulfate vont consommer du sulfate et produire ainsi du
sulfure d'hydrogène, lequel réagit facilement avec la plupart des métaux dissous et forme
un précipité stable
3. piégeage des oxydes. Ce processus comporte la formation d'oxydes de fer et de
manganèse lesquels sont efficaces pour absorber une grande variété de métaux dissous
4. barrières sédimentaires. Une fois la production arrêtée, il va se former naturellement sur le
dessus du dépôt de résidus une couche de sédiments très efficace pour limiter l'interaction
entre les résidus et l'eau qui les recouvre.

La méthode d'évacuation subaquatique a été étudiée en détail par le programme de recherche


canadien MEND. Le résultat final de ce projet d'étude a été l'élaboration et la diffusion d'un
guide de conception relatif à l'évacuation subaquatique des résidus réactifs dans les retenues
aménagées (MEND, 1998) qui décrit de manière détaillée tous les aspects qui touchent à la
conception d'un site d'évacuation subaquatique des résidus. De nombreuses publications
s'attachant à détailler la structure géochimique des résidus immergés ont été produites par
l'université de Luleå à Stekenjokk et dans les couvertures aquatiques de Kristineberg,
principalement par Öhlander, Ljungberg et Holmström (notamment Ljungberg, 1999 ;
Holmström, 2000).

L'évacuation subaquatique ou l'évacuation des résidus par immersion peut en principe se faire
dans des retenues aménagées (bassins de résidu), des fosses ouvertes inondées, des plans
d'eau naturels ou en milieu marin. La complexité environnementale et politique augmente au
fur et à mesure qu'on avance dans la liste des options d'évacuation. On utilisera généralement
l'une ou l'autre des deux méthodes d'évacuation courantes suivantes :

• un pipeline flottant qui va déverser les résidus sous la surface de l'eau dans une
installation d'évacuation qui est généralement mobile pour répartir les résidus sur


l'installation
un pipeline immergé, qui déverse les résidus sous la surface de l'eau.

L'application d'une gestion des résidus en pleine mer, avec ou sans confinement, limite les
besoins techniques (pas de construction ou d'entretien de digue), améliore la stabilité
chimique et réduit l'empreinte sur le sol. Par conséquent, un dépôt en pleine mer ou en lac
élimine les soucis de sécurité de digue. La gestion sous-marine des résidus est souvent
considérée comme risquée en raison de son incapacité à prévoir, contrôler ou corriger la
diffusion de contaminants dans le milieu. Le souci est également qu'on en sait trop peu à
propos du milieu subaquatique et qu'il est difficile, par conséquent, d'entreprendre une
évaluation des effets.

L'évacuation subaquatique peut constituer le moyen le plus efficace pour empêcher


l'oxydation des sulfures. Elle va entraîner une meilleure qualité de l'eau pendant l'exploitation,
en supprimant ou en réduisant les besoins de traitement de l'eau.

212 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

L'évacuation subaquatique réduit les demandes en matériaux à la fermeture et supprime la


nécessité d'ouvrir des fosses d'emprunt étendues pour les matériaux de couverture. Parmi les
autres avantages de l'évacuation subaquatique on peut citer, par exemple, la suppression des
émissions de poussière du fait de l'absence de plage, et une impression visuelle améliorée.

Le dépôt subaquatique est légèrement plus coûteux que le dépôt classique au-dessus du niveau
de l'eau, car il nécessite de procéder à des ajustements au jour le jour pour optimiser le
remplissage du bassin. Les coûts du déclassement final sont très nettement inférieurs.

Pour juger de l'applicabilité de cette technique, il convient de prendre en compte un certain


nombre de critères. La situation hydrologique est critique, et il faut un bilan hydrique positif.
La capacité physique de stockage sous l'eau doit être suffisante. Pour les mines de grande
taille, il faut soit disposer de plans d'eau très larges et très profonds ou d'un accès à l'océan,
soit construire de grandes digues, ce qui n'est pas toujours possible.

La mine norvégienne de Lökken a utilisé le dépôt subaquatique continu. La mine de Lisheen


utilise actuellement cette technique. Les couvertures aquatiques, ou d'autres techniques
d'immersion des résidus, stériles et mines sont utilisées avec succès comme méthode de
déclassement et sont décrites dans la littérature (notamment par Eriksson et al., 2001 ;
Pedersen et al., 1997 ; Amyot et Vézina, 1997). Une étude de performance détaillée sur les
couvertures aquatiques a été réalisée dans le cadre du projet de recherche MiMi
(http://mimi.kiruna.se).

Références

Amyot G. et Vézina S., 1997. L'inondation comme solution de remise en état d'un bassin de
résidus acides : le cas Solbec. Compte-rendu de la quatrième conférence internationale sur le
drainage acide, Vancouver, vol. 2, 681-696.

Eriksson N., Lindvall M. et Sandberg M., 2001. Evaluation quantitative de l'efficacité de la


couverture aquatique du bassin de résidus de Stekenjokk dans le nord de la Suède : huit ans de
suivi. Compte-rendu de Securing the Future, conférence internationale sur l'exploitation
minière et l'environnement, Skellefteå, du 25 juin au 1er juillet 2001.

Holmström H., 2000. Processus géochimiques dans des résidus miniers sulfurés : analyses sur
le terrain et en laboratoires effectuées dans le nord de la Suède sur les sites miniers de Laver,
Stekenjokk et Kristineberg. Thèse de doctorat, Université technique de Luleå, 2000:03

Ljungberg J., 1999. Dynamique géotechnique des résidus miniers de Laver et Stekenjokk, au
nord de la Suède. Thèse de doctorat, Université technique de Luleå, 1999:38

MEND, 1998. Design Guide for the subaqueous disposal of reactive tailings in constructed
impoundments. MEND report 2.11.9.

Pedersen T.F., McNee J.J., Flater D., Mueller B., Sahami A. and Pelletier C.A., 1997.
Caractéristiques géochimiques des résidus immergés de Buttle Lake et du bassin de résidus de
Equity Silver, en Colombie britannique et de Anderson Lake, Manitoba : quelles leçons en
tirer ? Compte-rendu de la quatrième conférence internationale sur le drainage acide,
Vancouver, vol. 3, 989-1006.

Robertson J. D., Tremblay G. A. et Fraser W. W., 1997. Evacuation subaquatique des


résidus : une solution saine pour des résidus réactifs. Compte-rendu de la quatrième
conférence internationale sur le drainage acide, Vancouver, vol. 3, 1029-1041.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 213


Chapter 4

[122, Eriksson, 2003]

4.3.1.2.4 Couverture consommatrice d'oxygène

Une couverture consommatrice d'oxygène comporte une couche faiblement perméable ayant
une teneur en eau élevée qui sert de barrière contre la diffusion d'oxygène. Cette couche
faiblement perméable, et éventuellement aussi la couche protectrice, vont présenter une forte
teneur en matières organiques qui, en se décomposant, vont consommer de l'oxygène et
réduire ainsi le transport de l'oxygène vers les sulfures sous-jacents. L'accès à de grandes
quantités de matières organiques adaptées est une condition préalable à la viabilité de cette
méthode.

Des exemples des sites où ce type de couverture est mis en œuvre sont Galgberget (dans le
centre de la Suède) and Garpenberg (dans le centre de la Suède).

[95, Elander, 1998] décrit le déclassement du bassin de résidus de Galgberget au moyen d'une
couverture consommatrice d'oxygène, de la manière suivante 20:

Un exemple d'installation est celui de Galgbergsmagasinet, un bassin de résidus situé à Falun,


en Suède, où une couverture à forte teneur en matière organique a été réalisée à partir de
boues d'une usine à papier, de cendres volantes et de déchets de bois. Sur le dessus du bassin
de résidus, une couche de 1 m d'épaisseur d'un mélange de cendres volantes et de boues
d'usine à papier a été déposée, compactée pour former deux couches puis recouverte d'une
couche 0,5 m de déchets de bois et de till grossier. Cette couverture est censée constituer une
barrière efficace contre le transport de l'oxygène, en partie grâce à la consommation
d'oxygène dans la couverture et en partie grâce à un effet de barrière physique dans le

La conductivité hydraulique a été mesurée en laboratoire à ≤5 x 10-9 m/s et la rétention d'eau a


mélange compacté et faiblement perméable de cendres volantes et de boues d'usine à papier.

également été mesurée et considérée suffisante pour maintenir un degré élevé de saturation
dans la barrière. D'autres effets positifs possibles sont l'inhibition des bactéries de lixiviation
acidophiles grâce à la teneur élevée des cendres volantes en hydroxyde de calcium qui fait
augmenter le pH de l'eau de percolation, et la formation d'un milieu durable pour les bactéries
sulfato-réductrices produisant du sulfure d'hydrogène qui va précipiter les métaux. Il existe,
en revanche, un risque que la combinaison des composés organiques et des hydroxydes de fer
dans la partie supérieure (oxydée) du dépôt puisse produire une réduction bactérienne du fer
qui dissoudrait alors les métaux lourds co-précipités. Un suivi continu indique que l'oxydation
des sulfures a diminué et que le pH du site est supérieur à celui du site de référence. Aucune
preuve d'une réduction bactérienne significative des sulfates n'a encore été relevée.

Un autre exemple d'aménagement d'une couverture consommatrice d'oxygène est celui de la


remise en état de la mine East Sullivan, au Québec. En outre, lors d'une combinaison d'essais
sur banc et d'essais pilotes réalisés en laboratoire, on a analysé trois matières organiques
différentes (tourbe, boues d'épuration stabilisées à la chaux et compost à base de déchets
urbains solides) afin d'évaluer leur efficacité comme couvertures consommatrices d'oxygène
(Elliot et al 1997).

4.3.1.2.5 Etablissement de zones humides

20
Extrait du rapport sur l'état de la technique du programme MiMi (1998) concernant “la prévention et la réduction des pollutions liées aux
résidus et aux stériles”. Le rapport complet peut être téléchargé à partir du site internet suivant : http://www.mimi.kiruna.se

214 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

L'établissement de zones humides comme méthode de fermeture utilise le même principe que
la couverture aquatique mais avec moins de profondeur d'eau du fait que la couverture de
l'installation stabilise le fond, empêchant ainsi les résidus de se remettre en suspension.
Diminuer la quantité d'eau dans le bassin permet de diminuer le risque d'une éventuelle
rupture de digue. Les conditions préalables sont identiques à celles d'une couverture aquatique
mais comportent l'obligation supplémentaire d'ajouter des matières organiques pour favoriser
l'établissement d'une végétation de zone humide dans le bassin.

Il est à noter que l'idée principale de l'établissement d'une zone humide n'est pas le traitement
de l'eau, mais l'établissement d'une couverture spontanée et durable qui réduise les besoins en
profondeur d'eau et qui agisse comme une barrière consommatrice d'oxygène lorsque des
matières organiques sont déposées sur les résidus saturés d'eau.

Au Royaume-Uni, plusieurs installations de gestion de résidus de charbon ont été restaurées


sous forme de zones humides, et notamment le bassin de décantation n° 8 de Rufford. Cette
initiative a été rapportée à la British Dam Society dans “The prospect for reservoirs in the 21st
century” (compte-rendu de la dixième conférence de la BDS qui s'est tenue à l'université du
Pays de Galles, à Bangor du 9 au 12 septembre 1998) : Ed. Paul Tedd : Thomas Telford, 1998
ISBN 0 7277 2704 4 ainsi qu'à l'Institution of Mining and Metallurgy (branches du
Nottinghamshire et des South Midlands) et publiée dans “International Mining and
Minerals” : janvier 2001 No. 37. ISSN 1461-4715. Une mise à jour (juin 2001) a été rapportée
lors de la 3ème conférence sur le géoenvironnement de la British Geotechnical Association
qui s'est tenue à l'université d'Edimbourg en septembre 2001 et publiée dans
“Geoenvironmental Engineering – Geoenvironmental impact management” : Ed. R.N. Yong
& H.R. Thomas : Thomas Telford, 2001 ISBN 0 7227 3033 9.

Comme exemples de sites où la mise en place de zones humides est envisagée ou prévue, on
peut citer Lisheen et Kristineberg.
[100, Eriksson, 2002]

4.3.1.2.6 Elévation de la surface de la nappe phréatique

Pour cette méthode, on applique une mince couverture dans le but d'élever la surface de la
nappe phréatique au-dessus du niveau des résidus afin d'empêcher leur oxydation. Il s'agit
d'une solution intermédiaire (entre la couverture aquatique et la couverture sèche) qui permet
de saturer les résidus en eau sans créer de bassins ouverts.

L'avantage de cette méthode est qu'à part le fait de diminuer l'épaisseur de la couverture, elle
supprime la nécessité d'un compactage de la couverture et elle diminue radicalement les
exigences sur la qualité du matériau de couverture.

Cette méthode s'applique aux IGR dont la surface de la nappe phréatique est déjà proche de
celle des résidus.

Elle coûte plus cher qu'une couverture aquatique mais moins cher (car elle est plus mince)
qu'une couverture sèche.

Cette méthode est pratiquée dans deux bassins de Kristineberg, contenant tous deux des
matériaux fortement altérés. Ces matériaux étant complètement saturés d'eau, il n'y a plus
d'oxydation possible. Ce résultat s'obtient sans soulever les problèmes liés à l'inondation
(notamment celui de la stabilité des digues). Une telle mesure s'appuie sur une modélisation

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 215


Chapter 4

minutieuse des eaux souterraines, qui tient compte de l'influence de la gestion des eaux de
surface et des digues élevant le niveau de la nappe.
[100, Eriksson, 2002]

4.3.1.2.7 Dépyritisation

Cette méthode ressemble quelque peu à la gestion sélective des matériaux, mais elle est
appliquée dans le cadre du traitement du minerai, dans l'usine de traitement du minerai. La
pyrite peut être séparée par flottation et gérée séparément. La méthode peut s'appliquer s'il est
possible de modifier de façon importante le potentiel de DA de la masse des résidus (c'est-à-
dire en le faisant passer d'acidifiant à non acidifiant) en abaissant la teneur en pyrite. Les
résidus désulfurés nécessiteront des mesures de déclassement moins poussées.

La flottation est la technique de séparation des sulfures la plus répandue. On récupère la pyrite
à partir des résidus siliceux avec un bon taux de récupération, en utilisant des xanthates et des
agents moussants dans un circuit de flottation spécial.

La flottation de la pyrite s'utilise dans certaines usines pour récupérer la pyrite comme source
de soufre pour produire de l'acide sulfurique. Cette technique est bien connue. On utilise des
procédés aussi bien acides qu'alcalins. Le produit pyriteux présente une forte réactivité et
nécessite de ce fait des mesures de dépôt soigneusement étudiées. Les solutions d'évacuation
qui pourraient convenir au produit pyriteux sont l'évacuation subaquatique dans des mines à
ciel ouvert abandonnées, dans des excavations ou dans les bassins de résidus, à un endroit où
le niveau de la nappe phréatique recouvrira en permanence le matériau.

Les effets multimilieux à envisager sont les suivants :

• léger besoin énergétique supplémentaire et exigences en matière de réactifs pour la


flottation de la pyrite
pénalité énergétique pour la gestion séparée des résidus fortement pyriteux et des résidus
dépyritisés.

La flottation et la gestion séparée de la pyrite vont également induire des coûts importants.

La viabilité de cette technique dépend de la quantité de pyrite qu'il faut extraire. Si cette
quantité est trop importante, l'impact économique sera négatif. L'un des critères est que la
teneur en pyrite obtenue soit suffisamment faible pour assurer la neutralisation.

Comme exemples, on peut citer l'usine n° 1 de Bolidens, qui a produit de la pyrite


commerciale jusqu'en 1991, et l'usine de Pyhäsalmi, qui en produit toujours. On ignore si
l'une ou l'autre de ces usines pratique la séparation de la pyrite dans le cadre du plan de remise
en état.

Dans la mine de cuivre d'Aitik, la dépyritisation est considérée comme un élément clé du plan
de fermeture du bassin de résidus. Sur ce site, il est prévu, sur la base d'une modélisation
hydrogéologique, que seule une petite fraction du bassin déclassé s'asséchera pendant les
périodes sèches. Le plan consiste à procéder à la dépyritisation des résidus pendant les
quelques dernières années de production, afin que se crée une couche supérieure de résidus à
faible teneur en soufre. Ce concept inclut la séparation et la gestion séparée de la fraction
pyriteuse ayant une teneur en soufre comprise entre 30 et 35 pour-cent, et le dépôt de cette
fraction dans une partie séparée du bassin de résidus. Le dépôt de la pyrite s'effectuera dans
un bassin doté de digues perméables, surélevées en même temps que les structures

216 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

environnantes. La superficie du bassin de pyrite occupera de 0,5 à 1 % de la superficie totale


(de 6 à 12 ha). Ce bassin sera essentiellement saturé d'eau, mais lors de sa fermeture, il
pourrait également être recouvert selon le concept d'une couverture végétale/sèche.

4.3.1.2.8 Gestion sélective des matériaux

Pour être efficace, la gestion sélective des matériaux doit être appliquée pendant
l'exploitation. Un dépôt sélectif des résidus ou stériles réactifs et non réactifs permet de
réduire de façon significative le déclassement de la partie non réactive. Il est même
envisageable de trouver d'autres utilisations pour cette fraction non réactive.

La gestion sélective des stériles générateurs et des stériles non générateurs de drainage acide
est abordée ci-après :
Les formations géologiques au niveau d'un gisement de minerai sulfuré présentent
fréquemment une zonation, avec des teneurs en pyrite élevées à proximité du minerai. Dans
l'exploitation à ciel ouvert il est possible, dans certains cas, de gérer les types de stériles de
manière sélective en utilisant leurs propriétés géochimiques comme critère. Une cartographie
géologique minutieuse et des analyses de suivi réalisées à l'aide de copeaux de forage sont un
moyen pour obtenir les renseignements nécessaires au classement. A partir de ce classement,
il est alors possible de séparer les stériles non générateurs de DA des stériles générateurs de
DA.

Les critères d'exploitation et de déclassement des stériles sont liés au potentiel net de
génération de DA. Les stériles qui n'ont aucun potentiel de production de DA vont nécessiter
des mesures de déclassement moins poussées que ceux qui présentent un potentiel de
production de DA.

Si la gestion sélective des stériles n'a pas été appliquée, il faut empêcher la totalité des stériles
de produire un DA. Grâce à l'application de cette gestion sélective, la fraction des stériles
génératrice de DA sera plus facile à gérer car elle est en quantité moindre (par rapport au
volume total de stériles).

La gestion sélective des stériles n'exige aucune technologie évoluée, mais seulement des
procédures rapides de collecte des informations et une gestion des matériaux en fonction de
ces résultats.

Les stériles faiblement sulfurés sont susceptibles de correspondre aux critères exigés pour les
matériaux de construction et les agrégats, ce qui permet de remplacer les matériaux fournis
par les carrières :

La gestion sélective implique une augmentation des coûts pendant l'exploitation. Au moment
de la fermeture de la mine, en revanche, les coûts de remise en état sont susceptibles de
diminuer.

Son applicabilité dépend de l'aspect géologique, de la méthode d'extraction et des propriétés


géochimiques de chaque type de stériles.

Plusieurs mines dans le monde ont pratiqué la gestion sélective des stériles. La mine d'Aitik, à
Boliden, est un exemple de l'application à grande échelle de cette méthode.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 217


Chapter 4

Un autre exemple de gestion sélective des matériaux est celui de la mine d'or de Ridgeway en
Caroline du Sud (aux États-Unis), où les matériaux non réactifs extraits au début de la vie de
la mine ont été déposés en tas, puis traités à la fin de la vie de la mine pour fournir une partie
de la couverture du bassin de résidus.
[120, Sawyer, 2002]

4.3.1.3 Solutions de réduction

Lorsqu'il est impossible d'empêcher les réactions d'altération (comme cela peut être le cas
pendant la phase d'exploitation de la vie de la mine), il faut alors réduire la migration du DA.
Les méthodes destinées plus particulièrement à réduire le transport des produits d'altération du
dépôt vers l'environnement sont, notamment, le détournement des eaux superficielles non
affectées, le captage des eaux superficielles affectées et le contrôle de l'écoulement des eaux
souterraines. La réduction des infiltrations dans le dépôt s'obtient souvent grâce à de simples
couvertures. D'autres méthodes de réduction, comme le montre le tableau ci-après, sont le
mélange et l'ajout de minéraux neutralisants.

Méthode de réduction Principe utilisé


Mélange Adjonction de résidus et de stériles à forte capacité
neutralisante à des matériaux potentiellement
producteurs de DA, permettant de maintenir le pH à
un niveau neutre
Adjonction de minéraux neutralisants Apport d'une capacité de neutralisation à des
(chaulage) matériaux potentiellement producteurs de DA,
permettant de maintenir le pH à un niveau neutre
Compactage et étanchéisation du sol Grâce à un compactage et une étanchéisation des
strates sous-jacentes, la production de DA est
réduite et les infiltrations incontrôlées dans les sols
sont évitées (voir section 4.3.10.4)
Tableau 4.8 : Méthodes de réduction du DA et principes sur lesquels repose leur fonctionnement

4.3.1.3.1 Adjonction de minéraux neutralisants

L'adjonction de minéraux neutralisants (par exemple du calcaire) se fait normalement avant


l'application d'une couverture sèche. Cela permet d'immobiliser les produits d'altération
facilement accessibles lors du déclassement du site.

Cette méthode peut théoriquement s'employer également comme méthode de déclassement,


car l'adjonction d'une quantité suffisante de matériaux neutralisants permettrait de retarder,
voire d'éliminer, la baisse du pH et la production de DA. Toutefois, pour obtenir cet effet de
neutralisation à long terme dans un dépôt potentiellement générateur de DA, il faudrait
normalement de grandes quantités de matériaux neutralisants, qui seraient apportées sur le site
à des coûts prohibitifs.
[100, Eriksson, 2002]

Ce "mélange" n'est faisable que si le matériau neutralisant existe déjà sur le site et qu'il fait, si
possible, partie des déchets produits sur le site. Autrement, les coûts de transport seront trop
élevés.

4.3.1.4 Solutions de traitement

218 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Pendant la phase d'exploitation d'une mine, ou s'il est impossible d'obtenir facilement une
réduction de la vitesse d'oxydation des sulfures, il peut être nécessaire de capter et de traiter
l'eau de drainage avant qu'elle n'atteigne l'environnement. Ce traitement peut passer par un
traitement passif (par exemple des zones humides ou des drains calcaires anoxiques) ou par
un traitement actif dans une usine de traitement de l'eau (chaulage direct, hydrodésulfuration,
etc.). A la fermeture, il faudra peut-être traiter l'eau de drainage malgré la mise en place d'une
couverture, jusqu'à ce que les effets du rejet dans l'environnement de l'eau de drainage
résultante puissent être considérés comme acceptables.

Les techniques de traitement des effluents sont décrites à la section 4.3.11.

4.3.1.5 Décision de fermeture des sites générateurs de DA

Plusieurs directives relatives à la planification des fermetures de mines ont récemment été
élaborées (par exemple, MIRO, 1999, “A technical framework for mine closure planning”,
Mineral Industry Research Organisation, Technical Review Series No. 20). La figure ci-après
présente l'un des arbres de décision utilisés dans la littérature pour le projet de fermeture d'un
dépôt de résidus et de stériles potentiellement générateur de DA.

Figure 4.9 : Arbre de décision pour la fermeture d'une installation de gestion de résidus et de stériles
potentiellement génératrice de DA
[20, Eriksson, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 219


Chapter 4

Selon les caractéristiques minéralogiques, physiques, chimiques et biologiques, l'oxydation


des sulfures peut se dérouler pendant une période prolongée. Cet élément est pris en compte
lors de la conception des installations de gestion destinées à des résidus et des stériles
potentiellement générateurs de DA.

4.3.1.6 Gestion du DA dans une exploitation de talc

Les minéraux industriels ne sont généralement pas concernés par ce sujet, sauf dans les dépôts
de talc de Finlande. Dans ces cas particuliers, une fraction des stériles génératrice de DA est
constituée de schiste noir. Les stériles normaux à base de carbonate ne produisent pas de DA.

Les techniques utilisées ici pour empêcher ou réduire la production de DA sont les suivantes :

Gestion sélective des stériles générateurs et non générateurs de DA


Les stériles sont principalement des carbonates contenant une roche pauvre à base de talc et
de magnésite ou du schiste noir. Le schiste noir contient des minéraux producteurs de DA
(sulfures). Lors de la construction des terrils à stériles, les stériles à DA sont entourés par la
roche carbonatée, qui neutralise le DA du schiste noir. Les terrils à stériles doivent faire
l'objet d'une planification minutieuse ayant pour objectif à long terme de gérer les stériles
producteurs de DA le mieux possible et au moindre coût.

Réduction des infiltrations


Pendant la construction des terrils de stériles, les pentes sont aplanies et recouvertes de
moraine locale. Cela limite l'érosion et favorise la croissance de la végétation. L'application
d'une couverture de moraine avec un captage des eaux de ruissellement de surface et une
végétalisation bien planifiés empêche la plus grande partie des eaux pluviales et des eaux
provenant de la fonte des neiges (75 %) de traverser les terrils de stériles. Les eaux de
percolation qui traversent les terrils sont captées et traitées à la chaux si elles sont encore
acides et contiennent des métaux.

Réduction de la génération de DA dans les bassins de résidus


Pendant l'exploitation des bassins de résidus, la majeure partie des résidus sont recouverts
d'eau gravitaire, de sorte que les minéraux générateurs de DA (sulfures) se trouvent
généralement dans des conditions non oxydantes et que par conséquent, seule une faible
quantité de percolation acide se forme. Les résidus sont principalement de la magnésite
(carbonate de magnésium), un minéral neutralisant qui se forme dans un milieu sans DA à
l'intérieur des bassins. Toutefois, dans certaines exploitations, des résidus contenant des
sulfures d'une ancienne mine de cuivre se trouvent sous les couches de magnésite actuelles.
Les couches contenant des sulfures sont conçues pour rester dans un état stable après
fermeture des exploitations grâce à une couverture sèche de moraine locale recouvrant les
bassins de résidus. Les eaux de pluie et de fonte des neiges sont recueillies dans l'ancien
bassin afin que la nappe phréatique reste suffisamment haute pour empêcher l'oxydation des
anciens résidus sulfurés. Les eaux de percolation des bassins de résidus sont recueillies pour
être traitées en dehors du bassin avec de la chaux ou par une technique de zones humides.

Technique des zones humides appliquée au traitement des eaux de percolation provenant des
bassins de résidus ou des terrils de stériles
Dans la technique des zones humides (voir section 4.3.11.5), les eaux de percolation sont
captées dans une zone humide aménagée sur un ancien bassin ou dans des zones
marécageuses proches de l'exploitation. Au moyen de matériaux de construction neutralisants
(roches carbonatées) et d'une végétation naturelle spécifique, les métaux des eaux de

220 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

percolation sont précipités et les eaux purifiées peuvent être amenées jusqu'aux cours
d'eau/plans d'eau locaux.
[131, IMA, 2003]

4.3.2 Techniques de réduction de la consommation de réactifs

Des initiatives sont prises pour tenter de réduire la quantité de réactifs ajoutés. Elles procurent
des avantages économiques et environnementaux. Dans de nombreux cas, la composition
chimique de l'alimentation en minerai est continuellement surveillée, ce qui permet alors de
régler automatiquement l'apport en réactif pour le fixer à des valeurs optimales.

En général, dans toute la mesure techniquement et économiquement possible, on favorise


l'utilisation de substances chimiques biodégradables. D'ordinaire, les réactifs ne sont pas
recyclables car ils sont solidement fixés à la surface des particules [131, IMA, 2003].

4.3.2.1 Commande de procédé par ordinateur

La commande de procédé par ordinateur est un élément essentiel pour optimiser la


récupération dans le traitement du minerai ainsi que la consommation de réactif. Il est
rapporté que les réductions de consommation de réactif pourraient atteindre un niveau de
30 % après introduction de systèmes de contrôle de procédé. Grâce à l'application de ce
contrôle, toutes les informations pertinentes au procédé sont rassemblées dans un système
informatisé et s'affichent sur des écrans situés dans une salle de commande et en d'autres
points stratégiques. Cela peut être un système totalement informatisé où le dosage des
substances chimiques est contrôlé automatiquement, ou un système semi-informatisé où des
opérateurs vont exécuter les modifications dans le dosage des substances chimiques, guidés
par les informations qui s'affichent sur leurs ordinateurs.

Avantages :

• possibilité d'avoir un niveau de contrôle élevé du procédé, ce qui permet d'optimiser la


consommation de réactifs
réglages du procédé faciles à effectuer.

Inconvénients :



coûteux à installer
nécessite un haut niveau de compétence informatique de la part des opérateurs.

Dans le procédé de flottation, il faut analyser régulièrement les produits, de sorte que les
réglages relatifs aux réactifs peuvent être très pointus. Certains analyseurs en ligne sont
disponibles sur le marché, mais jusqu'à présent aucun d'eux n'a été efficacement appliqué dans
le secteur des minéraux industriels.
[131, IMA, 2003]

La réussite du procédé de flottation dépend de la bonne utilisation de la série de substances


chimiques choisies. Toute diminution des substances chimiques indiquées peut influer
considérablement sur les résultats financiers de la production. Toutefois, il faut également que

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 221


Chapter 4

l'utilisation de substances chimiques reste minime, pour des raisons économiques et


écologiques. Pour ce faire, on mesure la qualité du minerai fréquemment, voire
continuellement, de manière à pouvoir ajuster en conséquence l'apport en réactif. Dans ce
domaine, les nouvelles technologies sont des caméras qui surveillent les mousses sur les
cellules de flottation en ligne. Associés aux systèmes experts, elles permettent une
optimisation des conditions de procédé et par conséquent, des taux de récupération supérieurs
et une utilisation plus avantageuse des réactifs [69, Nguyen, 2002].

4.3.2.2 Stratégies opérationnelles pour réduire l'apport en cyanure

Pour réduire l'apport en cyanure, on applique les stratégies opérationnelles suivantes :

• prendre des mesures pour diminuer la consommation de cyanure par les autres


composants tels que les minéraux de cuivre, la pyrrhotite, etc.
tenter de conserver le cyanure dans le circuit au lieu de l'évacuer dans les bassins de


résidus. Cela peut passer par un lavage des résidus, lorsque c'est possible
appliquer un contrôle strict des apports en eau dans le circuit, pour diminuer la nécessité
d'évacuer la solution afin de maintenir l'équilibre hydrique. Dans des climats arides, il


peut y avoir des installations sans évacuation
appliquer une surveillance étroite de la concentration en cyanure dans le procédé et dans
les résidus, afin de conserver l'apport en cyanure au minimum. Certains sites ont installé
des systèmes d'analyse en ligne (par exemple un système de réduction automatique du
cyanure, voir ci-après). Ces instruments peuvent être associés à des instruments de dosage


automatique des réactifs
améliorer l'aération dans le lixiviat et/ou ajouter de l'oxygène ou d'autres oxydants pour


obtenir le taux de dissolution maximum
appliquer une aération préalable (par exemple à l'aide de peroxyde d'hydrogène, voir ci-
après) des boues de minerai avant la cyanuration pour oxyder les composants
consommateurs de cyanure, lesquels peuvent ensuite être épaissis et extraits du procédé


[24, British Columbia CN guide, 1992]
employer la séparation gravimétrique, si possible, et lixivier le concentré à partir de ce
procédé. La concentration gravimétrique peut aujourd'hui être appliquée jusqu'à une
granulométrie de 30 μm.

4.3.2.2.1 Réduction automatique du cyanure

Il y a encore une dizaine d'années, il était courant de doser de façon strictement manuelle le
cyanure introduit dans le circuit de cyanuration, par réglage d'un robinet, de sorte que les
surdosages étaient fréquents et entraînaient des pertes en cyanure. Les pertes en cyanure
étaient généralement de l'ordre de 10 %, mais leurs valeurs pouvaient aller jusqu'à 30 %.

L'autre inconvénient de la méthode manuelle est que les échantillons ne sont prélevés qu'à
intervalle de plusieurs heures, ce qui implique qu'il peut s'écouler une durée assez longue que
l'on puisse procéder au réglage nécessaire. De plus, l'échantillon prélevé est filtré
manuellement puis titré manuellement avec du nitrate d'argent, par mesure de l'extrémité
optique, mais cela implique que le résultat peut être erroné puisqu'il dépend de l'opérateur.

Grâce aux nouvelles technologies de détoxification automatique du cyanure, il est possible de


prélever des échantillons à une cadence d'environ 5 à 15 min, et de régler automatiquement et
rapidement la concentration en cyanure en conséquence, pour qu'elle se rapproche du point de

222 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

consigne souhaité. Ainsi, il est souvent possible d'économiser de 10 à 20 % du cyanure par


rapport au procédé manuel, tout en obtenant la même récupération d'or.

Un grand nombre de petites mines ont encore recours au dosage manuel, car un certaine
consommation seuil ou consommation critique de cyanure, de l'ordre de 500 t de NaCN par
an, est nécessaire pour leur viabilité économique. En revanche, au-dessus de ce seuil il est
économique pour l'exploitant, dans la plupart des cas, d'appliquer cette technique.

En résumé, les avantages de cette technique sont les suivants :



économie de CN
réduction des coûts de destruction du CN.

Rio Narcea (exploitation d'El Valle) utilise la réduction automatique du cyanure.

Le coût d'investissement de ce système automatique se situe autour de 100 000 EUR, mais il
est fonction de la taille de l'exploitation.

4.3.2.2.2 Traitement préalable au peroxide

Bien que ce principe ne soit pas universel, de nombreux minerais présentent des propriétés
extrêmement réductrices lorsqu'ils sont à l'état de pulpe (souvent des minerais sulfurés, mais
pas systématiquement), de sorte qu'une aération ou une oxygénation classique ne suffit pas
forcément à fournir une quantité suffisante d'oxygène dissous et/ou les propriétés oxydantes
nécessaires à l'oxydation de l'or. Or, ces dernières sont nécessaires à la cyanuration car sans
elles, l'or ne peut être lixivié au cyanure, ou alors le processus va être extrêmement lent.

Si l'aération est effectuée au peroxyde d'hydrogène (H2O2) et non à l'air ou à l'oxygène, cela
peut augmenter le taux de récupération de l'or. Un effet secondaire positif est la réduction de
la consommation de cyanure, car les sulfures vont consommer moins de cyanure.

Cette technique s'applique généralement aux minerais sulfurés. Elle nécessite, toutefois, la
réalisation d'une étude minéralogique détaillée avec essai en laboratoire pour déterminer quel
minerai convient à ce type de traitement.

La consommation de peroxyde d'hydrogène est souvent de l'ordre du kilo de H2O2 par tonne
de minerai traité. Le coût du H2O2 se situe autour de 600 EUR par tonne de H2O2 (à 70 %).

Les coûts d'investissement pour l'usine de traitement se situent autour de 100 000 EUR, mais
ils dépendent en grande partie du débit, de la consommation en peroxyde d'hydrogène et de la
minéralogie du minerai.

4.3.2.3 Prétriage

Le prétriage de l'alimentation de l'usine de traitement du minerai effectué par voie manuelle (à


l'œil nu) ou par voie optique permet de rejeter certaines qui ne peuvent se prêter à d'autres
traitements. Ces pratiques élémentaires sont fréquemment utilisées dans l'industrie des
minéraux industriels. D'ailleurs, ces techniques n'ont aucun effet sur l'environnement et
peuvent être bon marché. Les fractions refusées peuvent souvent être utilisées pour la

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 223


Chapter 4

construction de digues de retenue ou servir de matériaux de construction. Le choix entre triage


manuel et triage optique dépend des caractéristiques du minerai.

4.3.3 Prévention de l'érosion par l'eau

L'érosion par l'eau des installations de gestion des résidus ou des stériles durant la phase
d'exploitation peut être évitée grâce à l'utilisation des techniques suivantes :

• application d'une couche protectrice sur les surfaces inclinées de la retenue, par exemple
du gravier, une couche de terre et d'herbe, une couche de géotextile et d'herbe, ou une


forme quelconque de revêtement synthétique
imprégnation de la couche superficielle des résidus avec une substance chimique capable
de repousser l'eau ou de provoquer une fixation des particules, par exemple un composé


siliceux, du ciment, du bitume ou de la bentonite
exploitation des propriétés chimiques des résidus, notamment ceux qui contiennent des
sulfures, afin de faciliter la fixation des particules.

4.3.4 Prévention des poussières

Le tableau ci-après recense les différentes manières dont les résidus solides sont évacués des
digues ou des terrils ainsi que certaines options de prévention.

Modes de dispersion possibles des matières Prévention :


solides :

 crête de la digue ou du terril
Erosion par le vent des surfaces de la retenue : traitement de la crête et des talus de la digue

 pentes des digues ou des terrils 


comme pour l'érosion par l'eau

 surface des plages


pour la surface, prévoir éventuellement brise-
lames, pulvérisation d'eau, application d'un
liant, par pulvérisation d'une émulsion
bitumineuse [8, ICOLD, 1996], paillis en


surface [11, EPA, 1995], lait de chaux
dans des cas extrêmes, prévoir éventuellement


un dépôt subaquatique des résidus
végétalisation de surface, flottante ou sur les


zones inactive
changement fréquent des points de
déversement sur le périmètre pour obtenir le
mouillage permanent de la surface [11, EPA,
1995].
Tableau 4.9 : Dispersion par érosion éolienne des résidus solides provenant des installations de gestion des
résidus et des stériles et solutions de prévention

4.3.4.1 Plages

Pour limiter les poussières émanant des plages, on maintient généralement la surface
mouillée. Par exemple, on applique la pulvérisation d'eau sur les boues rouges en cas
d'imminence de poussières. Cette solution est plus économique que le dépôt de végétation en
décomposition, par exemple du foin, sur la surface des boues rouges. Des couvertures de type
foin freinent la maturation optimale des dépôts de boues rouges. Sur le site d'Aughinish des
pulvérisateurs sont répartis à travers l'IGR et surélevés en fonction du niveau des résidus. Ce
système ne peut s'appliquer que si l'accès aux résidus peut se faire par véhicule, autrement dit
pour des résidus épaissis.

224 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

En principe, l'association des pulvérisations de la page et de la gestion continue du point de


décharge des résidus sur la plage suffit. La pulvérisation est souvent employée dans les
exploitations de résidus épaissis.
Avantages :



possibilité d'utiliser l'eau provenant de l'enceinte de l'IGR
solution peu onéreuse.

Inconvénients :



problématique du gel dans des climats froids
solution gourmande en main-d’œuvre.

Une autre méthode permettant d'éviter la poussière consiste à recouvrir la plage de


matériaux non générateurs de poussière, par exemple de la terre végétale, des composés de
lignine, de la paille ou du bitume. Cette méthode n'est possible que si les plages sont
surélevées par campagne et non de manière continue. La plage doit être suffisamment stable
pour permettre le passage d'engins destinés à étaler les matériaux, à défaut, d'autres méthodes
plus coûteuses devront être employées pour la mise en place de ces matériaux, notamment
l'utilisation d'hélicoptères. L'application de couvertures végétales, par exemple des écorces ou
du foin, peut être très efficace mais ces dernières empêchent la maturation des dépôts de
résidus. La technologie qui consiste à les appliquer sur des résidus très meubles mais en cours
de maturation est extrêmement onéreuse en termes de mise au point et d'utilisation.

Avantages :

• une fois les matériaux mis en place, le problème de la poussière est réglé pour longtemps.

Inconvénients :



les plages ne peuvent être continuellement surélevées
les matériaux non générateurs de poussière devront éventuellement être retirés au moment

• la plage doit être suffisamment stable pour permettre le passage d'engins destinés à
de l'élévation de la digue

l'épandage des matériaux.


[118, Zinkgruvan, 2003]

Dans le bassin de résidus du bassin cuprifère de Legnica-Glogow, le niveau d'eau à


l'intérieur du bassin est maintenu à une distance d'au moins 200 m de la crête de la digue. La
plage constitue une source considérable d'émissions de poussière, notamment les jours de
vent. Pour limiter cette poussière, un "rideau" d'eau a été installé sur cette crête. En outre,
pour stabiliser la surface dans les parties qui sont provisoirement sèches, une émulsion
d'asphalte est pulvérisée à partir d'un hélicoptère. Actuellement, d'autres "rideaux" d'eau sont
à l'essai. Ces derniers sont installés à l'intérieur du bassin, sur la plage, à une distance de 150
m, et sont mis en service lorsqu'une section sèche (après suppression de la couverture
d'asphalte) est utilisée pour la construction d'une digue.

A Pyhäsalmi, la pulvérisation de lait de chaux sert à empêcher l'érosion par le vent des
particules fines des résidus. Cette pulvérisation est effectuée à l'aide d'un matériel initialement
conçu à des fins agricoles. Il se compose d'un réservoir monté sur un tracteur et d'un système
de pompe et de tuyau. Ce matériel est capable de disperser le lait de chaux en couches plus ou
moins égales sur les zones indiquées. En séchant, la chaux forme une couche superficielle
rigide qui va durer toute la période sèche estivale. D'après les inspections visuelles réalisées,
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 225
Chapter 4

cette technique a permis de diminuer de façon importante les effets liés à aux poussières.
Toutefois, on ne dispose pas de données fiables permettant de démontrer les avantages
obtenus.

Il est à noter qu'à Pyhäsalmi, la pulvérisation du lait de chaux n'est effectuée qu'en vue d'une
prévention mécanique et physique des poussières et non à de quelconques fins chimiques
(notamment la neutralisation du DA). Un matériel plus évolué permettrait d'obtenir des
résultats plus homogènes et une meilleure efficacité. Le coût de cette technique se situe autour
de 1500 EUR/ha, ce qui est relativement élevé compte tenu de la zone concernée (5 à 6 ha) et
du fait qu'il faut pulvériser chaque année (au printemps).

Une autre manière d'organiser la réduction/prévention des poussières consiste à avoir recours
au changement fréquent des points de déversement situés sur le périmètre, afin que la surface
reste mouillée en permanence [11, EPA, 1995] ou de laisser les résidus immergés en
permanence (voir sections 4.3.1.2.1 et 4.3.1.2.3).

4.3.4.2 Talus

Pour empêcher la formation de poussière, une solution consiste à recouvrir les talus de stériles
grossièrement concassés.

Avantages :



solution peu onéreuse si l'exploitation dispose d'un excédent de stériles
la stabilité de la digue va augmenter grâce au poids supplémentaire des stériles.

Inconvénients :

• coût supplémentaire du concassage et de la mise en place.


[118, Zinkgruvan, 2003]

4.3.4.3 Transport

Les résidus et les stériles sont généralement transportés par pipeline (uniquement les résidus
boueux), par convoyeur à bande ou par camion. En cas de transport par pipeline (de résidus
boueux), il n'y a pas de rejet de poussière.

4.3.4.3.1 Convoyeur à bande

Le tableau ci-après recense les différentes approches adoptées pour diminuer les rejets de
poussière d'une exploitation de potasse dans laquelle les résidus sont transportés (sur des
convoyeurs à bande) et évacués sur des terrils.


Type d'approche Méthode de réduction
Approches primaires sélection d'un matériel de traitement du minerai qui


produise le moins possible de fines


pulvérisation des résidus


Approches Aspects traitement continu


secondaires d'organisation diminution des distances de transport


maintien de sources possibles d'émissions sonores
logistique des zones d'empilement

226 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Aspects • utilisation de protection contre le vent (p. ex.


techniques couverture ou convoyeur à bande)


utilisation de hauteurs d'évacuation minimum


convoyeur transversal/inverse


humidification des résidus solides
Approches tertiaires Pas de déversement en cas de vent violent
Tableau 4.10 : Approches adoptées pour diminuer les poussières pendant le transport

Dans l'exploitation allemande de potasse, les résidus secs issus de la séparation électrostatique
sont humidifiés à couvert. Ils sont transportés sur des convoyeurs à bande et empilés avec une
teneur en humidité d'environ 5 à 6 %. Cela conduit à de faibles rejets de poussières, grâce à la
recristallisation de la couche superficielle. La seule pollution atmosphérique que cela entraîne
est la poussière saline provoquée par les résidus empilés sur le dessus de la halde, notamment
lorsqu'ils sont déchargés d'un convoyeur à bande sur la halde par vent très violent. Par
conséquent, pour éviter cela, l'empilement s'arrête automatiquement dès que la vitesse du vent
dépasse une limite prédéterminée. Depuis ces dernières années, le taux maximum de
poussière détecté par plusieurs stations de mesure des immissions (surveillance et réduction
des poussières) situées autour des haldes de résidus est inférieur à 60 mg/m2/jour.

Les stations de transfert sont généralement fermées et l'air purifié dans des filtres [131, IMA,
2003].

4.3.4.3.2 Camions

Différentes méthodes d'élimination des poussières sont couramment employées, et


notamment :



pulvérisation de la pelle ou du godet du chargeur au chargement


pulvérisation de la benne du camion


arrosage des routes ; pulvérisation au déchargement
pulvérisation d'eau directement sur les camions et/ou pulvérisateurs disposés le long de la


route [131, IMA, 2003]
limitation de la vitesse à 30 km/h [142, Borges, 2003].

Pour le transport de concentré, il faut souvent faire passer les camions par des pièges à eau
pour nettoyer les pneus, et dans des cas extrêmes, les camions sont lavés avant de quitter le
site.

A Rio Narcea, plusieurs dispositifs de surveillance des échantillonneurs de poussière ont été
disposés sur le pourtour du site d'El Valle, et les données sont récupérées et analysées chaque
mois. Ce système de surveillance fonctionne parallèlement avec le programme existant de
Santé et de Sécurité sur le lieu de travail qui inclut déjà une surveillance des poussières au
travers d'échantillonneurs de poussière individuels.

4.3.5 Techniques de réduction des émissions sonores

Lorsqu'on utilise des camions et des convoyeurs à bande, les sources d'émissions sonores les
plus courantes sont le transport, le déchargement et l'épandage.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 227


Chapter 4

A Zinkgruvan, environ 0,5 million de tonnes de stériles ont été déposés en surface à proximité
de l'ancienne mine à ciel ouvert, pour servir de barrière antibruit autour de la partie est de la
zone industrielle.

Dans les mines de charbon des régions de la Ruhr et de la Sarre, les rampes et les gradins
d'exploitation sont transférés le plus loin possible à l'intérieur de la halde, où ils sont protégés
par des endiguements, pour réduire les émissions sonores et les rejets de poussière des
opérations de transport, de déchargement et d'épandage des résidus [79, DSK, 2002].

Dans certains cas, on commence par créer un talus extérieur pour que le bruit, les poussières
et le mouvement des engins restent hors de vue du voisinage, puisqu'en règle générale, ce qui
est invisible a moins d'effet. Avec cette technique, il faut d'abord gérer la partie extérieure de
la halde de manière à assurer un reverdissement rapide qui peut servir ensuite de barrière
antibruit. Selon le voisinage, le bruit le plus gênant est celui de l'avertisseur de recul des
camions-benne.
[131, IMA, 2003]

Cette technique est illustrée sur la figure Figure 4.15.

Dans les mines allemandes de potasse, les usines de traitement et de gestion des résidus
fonctionnent en permanence. Le transport jusqu'à la halde de résidu se fait par des convoyeurs
à bande. Ce système provoque moins de bruit que le transport par camion.

Les systèmes qui fonctionnent en continu ne sont pas toujours possibles ou pratiques à
utiliser. Dans la gestion des stériles, notamment lorsqu'il s'agit de grosses exploitations,
l'emplacement des points de déchargement est tellement variable que le transport par camion
est souvent la seule solution possible.

Les camions doivent être correctement entretenus afin que tous les véhicules soient en parfait
état de fonctionnement.

Les courroies d'entraînement sont généralement protégées par des dispositifs étanches [19,
K+S, 2002].

4.3.6 Restauration/reverdissement progressifs


Une restauration et/ou un reverdissement progressifs durant l'exploitation présente les
avantages suivants :
• les coûts sont étalés sur une durée plus longue et peuvent être récupérés sur les revenus


miniers
les activités de fermeture peuvent être intégrées aux activités d'exploitation journalières de


la mine


la période de mise en œuvre de la fermeture sera plus courte
les programmes de surveillance sont intégrés au management environnemental


systématique
des techniques ayant fait leurs preuves peuvent être incorporées au plan de fermeture


définitive
les effets nocifs pour l'environnement sont réduits.
Une restauration progressive peut être mise en place si la totalité de la zone fonctionne
comme une seule unité d'exploitation. Ce peut être le cas, par exemple, lorsqu'un site souhaite

228 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

faciliter la maturation et la consolidation des résidus, notamment s'il a recours à la méthode


ascendante d'endiguement du périmètre ou d'élévation de digue.
Les terrils sont progressivement reverdis, ce qui a pour avantage supplémentaire de diminuer
l'érosion. Sur le site finlandais d'exploitation du talc, par exemple, les terrils de stériles et les
bassins de résidus sont progressivement recouverts de moraine locale et reverdis [131, IMA,
2003].
Lorsque les résidus sont déposés sur un terril, ce dernier peut être structuré en couches
horizontales. Cela permet à l'exploitant de remettre immédiatement en état les pentes finales
pour éviter ensuite la formation de poussières. La remise en culture/en état se fait en fonction
de l'utilisation future de la zone, de la végétation existante et des besoins de la communauté
locale. L'objectif est qu'une remise en état rapide avec des graines pionnières (herbes,
buissons, arbres) réussisse à empêcher les poussières et crée des biotopes précieux pour une
faune et une flore diversifiées et ce, à un coût raisonnable pour l'exploitant.
[131, IMA, 2003]
Un reverdissement continu qui s'opère dès l'exploitation peut être accéléré grâce à différentes
mesures :
• déverser les résidus de manière lâche sur une profondeur de 2m dans la zone extérieure,


afin de permettre aux racines de bien se développer
mélanger les résidus à des matériaux tels que des cendres volantes issues des centrales
énergétiques, de la chaux et de la roche dolomitique. On augmente ainsi la capacité de


neutralisation, la capacité de rétention d'eau et la capacité en nutriments
appliquer une couche de terre arable de 5 à 10 cm d'épaisseur. Pour favoriser une
végétalisation rapide et durable, les solutions privilégiées sont l'application d'une couche
de terre épaisse (d'environ 1,8 m, si les propriétés des résidus l'exigent) ou mince (de 5 à
10 cm). Dans la plupart des cas, ce type de sol existe en quantité suffisante. Il permettra
aux herbes de développer des racines, et des buissons pourront être plantés directement
dans les résidus. L'avantage est que la jeune pousse peut s'habituer aux conditions
pédologiques offertes par les résidus et que ses racines vont se développer naturellement,
ce qui procurera également suffisamment d'humidité pour la plante pendant les périodes


sèches
appliquer des engrais minéraux pour compenser les carences en nutriments. Les engrais
organiques contiennent des nutriments qui sont liés organiquement mais qui sont libérés
par la dégradation microbienne. En outre, ils améliorent la structure du sol, activent les


organismes présents dans le sol et améliorent la capacité de rétention d'eau de ce dernier
appliquer un paillis en surface pour améliorer la protection contre les intempéries, ainsi
que pour enrichir l'humus et améliorer sa capacité de rétention d'eau, notamment dans les
premiers stades de la végétalisation. Ce paillis peut être constitué de paille ou de foin,


mais aussi de résidus de bois
en période de sécheresse extrême, n'irriguer que la nuit


[79, DSK, 2002]
ajouter des matériaux ayant subi un traitement approprié tels que boues d'épuration,
écorces, déchets organiques et/ou cendres, d'une capacité de neutralisation suffisante et
riches en minéraux, afin de favoriser le démarrage du reverdissement. Ces matériaux ont
été testés avec succès sur plusieurs sites, notamment à Garpenberg et à Falun. Il est
important de n'utiliser des déchets tels que les boues d'épuration ou les biodéchets qu'après
leur avoir fait subir un traitement approprié, afin de limiter autant que possible la présence
de pathogènes. Le respect de la réglementation communautaire ou nationale applicable à
l'utilisation de ces déchets doit être assuré. En cas d'utilisation de boues d'épuration, il faut
faire attention à la teneur en métaux lourds de ces boues.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 229


Chapter 4

Dans certaines régions montagneuses, les terrils sont construits par déversement à flanc de
coteau (voir la figure 4.10 ci-après), selon l'angle de repos naturel de ce dernier. Dans ce cas,
la remise en état du talus ne peut pas avoir lieu avant la fin de la construction du terril.

1 2
3
4

Figure 4.10 : Exemple de halde à flanc de coteau


[131, IMA, 2003]

La figure 4.10 ci-dessus montre qu'avec un déversement continu (la couche 1 recouverte par
la couche 2, la couche 2 recouverte par la couche 3 et ainsi de suite), les talus ne peuvent être
remis en état pendant l'exploitation. La correction des pentes du terril et l'empreinte vont
augmenter de façon importante pour assurer la sécurité, permettre le reverdissement, etc. Une
autre solution consiste à aménager la halde sous forme de gradins suffisamment larges pour
permettre de corriger la pente d'un gradin à la fois. Ainsi, les matériaux seront déjà placés le
plus près possible de leur emplacement définitif (voir figure 4.11).

Figure 4.11 : Exemple d'un autre mode d'aménagement de halde à flanc de coteau

230 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

En général, pour éviter tout dommage aux digues ou aux terrils, leur restauration et leur
reverdissement s'effectuent en fonction de la stabilité des digues et sont donc conçus et
contrôlés par des experts, la végétation étant susceptible de poser de graves problèmes de
stabilité (les racines pouvant notamment détruire la structure d'une digue). Par ailleurs, en ce
qui concerne le reverdissement, il convient d'envisager la possibilité d'exercer une
surveillance, par exemple en effectuant à tout moment des relevés.

4.3.7 Bilans hydriques

La réalisation d'un bilan hydrique détaillé est importante pour la conception d'un bassin de
résidus, d'un site minier et pour le scénario d'après exploitation. Ce bilan hydrique permettra
de déterminer, entre autres :



la capacité d'évacuation du bassin
le franc-bord nécessaire (si l'eau du bassin ne peut être évacuée directement dans le


récepteur)


la capacité de traitement d'eau nécessaire
l'existence ou non d'un volume d'eau suffisant et d'une qualité correcte pour les procédés


miniers


le mode de gestion de l'eau excédentaire
la quantité d'eau s'échappant du système de gestion (eau provenant des stériles et des
résidus et pénétrant par percolation dans les eaux de surface et la nappe phréatique).

Lors de la fermeture, on évalue le bilan hydrique afin d'exécuter les plans de fermeture, et
d'évaluer la charge massique en éléments provenant de l'IGR. Certains éléments du bilan
hydrique d'une IGR sont indiqués sur la figure 4.12Figure 4.. En outre, on évalue la capacité
de stockage d'eau des matériaux de construction de la digue.

La figure ci-après montre une vue en coupe transversale d'une digue de retenue et illustre le
cycle de l'eau de ce type d'IGR.

Figure 4.12 : Cycle de l'eau d'une digue


Modifiée par rapport à [11, EPA, 1995]

Dans les exploitations suédoises de minerai de fer, des calculs de bilan hydrique ont été
effectués pour les systèmes de digues de retenue. Ces calculs concernaient :

• les précipitations

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 231


Chapter 4



le ruissellement de surface


l'évacuation des eaux de traitement


les eaux de traitement de régénération


l'évaporation


l'évacuation dans le réseau hydrographique
la percolation sous et à travers la digue.

A partir de ce bilan, un débit d'écoulement estimatif du système de digues de retenue/bassins


de résidus dans la nappe phréatique a pu être calculé. Il existe toutefois une incertitude
relative concernant ce chiffre, plusieurs paramètres n'étant pas mesurables et devant donc être
estimés.

D'autres exemples de bilans hydriques sont présentés sur la figure 3.25, la figure 3.26, la
figure 3.27, la figure 3.43 et la figure 3.44.

4.3.8 Drainage des bassins

Sur le site d'Ovacik, le fond du bassin de résidus et les digues ont été imperméabilisés grâce à
un système de revêtement composite constitué de 50 cm d'argile compactée, recouverte d'une
géomembrane de polyéthylène haute densité (PEHD) de 1,5 mm d'épaisseur, de 20 cm d'une
autre couche d'argile compactée et d'une couche filtrante de gravier de 20 cm. Ici, des tuyaux
de drainage ont été placés dans la couche filtrante pour drainer l'eau vers la structure de
décantation.
La figure 4.13 montre l'architecture du système de revêtement composite.
[56, Au group, 2002]

Figure 4.13 : Architecture du revêtement composite du site d'Ovacik


[56, Au group, 2002]

Ce type de système est appliqué dans de petits bassins imperméables où l'eau de traitement est
réutilisée. L'avantage de ce mécanisme est que l'eau est filtrée au moment où elle arrive dans
le circuit de drainage. L'autre solution consisterait à utiliser une zone de clarification plus
étendue. Par conséquent, ce système peut être un moyen permettant de réduire la taille du
bassin.

Ce système peut être privilégié par rapport à un bassin de clarification supplémentaire ou un


bassin plus grand, si l'eau de traitement contient des substances polluantes (par exemple du
cyanure).

232 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

En revanche, le coût d'un tel système de drainage est élevé. Dans le cas de l'exploitation
d'Ovacik, l'installation du revêtement en PEHD a coûté 7,5 EUR/m2 (en 2001) pour une
superficie de 16 ha (voir tableau 3.63).

Les autres inconvénients sont l'impossibilité de réparer le système de drainage en cas de


colmatage, et le fait qu'une surface au sol réduite signifie des digues plus hautes.

4.3.9 Gestion de l'eau gravitaire

Si l'eau gravitaire du bassin n'est pas évacuée directement dans les cours d'eau naturels, il
faudra faire en sorte que lors du dépôt, toute l'eau gravitaire soit renvoyée vers l'usine ou bien,
dans des climats chauds ou arides, qu'elle s'évapore. L'eau de décantation peut être stockée
dans un bassin de clarification ou de régénération situé en aval du bassin de résidus et, dans
certains cas, doit être traitée avant d'être évacuée dans le cours d'eau naturel.

4.3.10 Gestion des infiltrations

Les principes élémentaires de l'infiltration sont décrits à la section 2.4.2.5.

Une connaissance approfondie du contexte hydrogéologique du site est une condition


préalable à la conception de tout système de gestion des infiltrations. Cela implique
généralement l'installation et la surveillance de piézomètres pour déterminer les sens
d'écoulement, les gradients hydrauliques et les caractéristiques de l'aquifère. L'étude de ces
données permet de décider des mesures qui sont à prendre.

L'eau s'infiltrant à travers la digue est collectée dans des fossés où le débit et la qualité sont
surveillés. Ce même fossé va généralement également intercepter l'écoulement dans le sol.

Si l'eau s'infiltrant dans le sol (ou sous la digue) est de bonne qualité, on peut la laisser
s'écouler dans le sol. Si ce n'est pas le cas, il faudra éventuellement mesurer la qualité des
eaux souterraines, surélever le niveau d'eau et la traiter. Pour éviter que l'eau ne s'infiltre dans
le sol jusqu'à la nappe phréatique, la méthode élémentaire consiste à identifier un
emplacement pouvant convenir à l'installation, c'est-à-dire un endroit où l'eau souterraine va
s'écouler en direction du bassin et non au départ de ce dernier ; dans ce cas, les conditions
hydrauliques sont réunies pour éviter toute infiltration dans la nappe phréatique. Les autres
approches adoptées pour gérer les infiltrations dans le sol consistent à tenter de rendre le sol
complètement étanche en utilisant des revêtements argileux, une membrane synthétique ou en
associant les deux. Dans certaines exploitations, les couches d'argile naturellement présentes
sont suffisamment efficaces pour empêcher les infiltrations dans le sol. Les revêtements
connaissent de plus en plus de succès. Toutefois, leurs détracteurs citent l'effet dit de
"baignoire" comme étant un problème à envisager à long terme, en entendant par là que les
revêtements vont retenir les liquides pendant un certain temps mais qu'à un moment donné, ils
finiront par déborder.

Le captage des eaux d'infiltration par pompage est une autre solution pour réduire les rejets
dans la nappe phréatique, à condition d'admettre qu'il puisse y avoir un engagement
permanent pour que ce système se poursuive après la fermeture de la retenue de résidus. La
nécessité d'un pompage après fermeture doit donc être étudiée dans le plan de réhabilitation et
de fermeture.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 233


Chapter 4

4.3.10.1 Prévention et réduction des infiltrations

La technique la plus efficace pour empêcher les infiltrations dans le sol consiste à sélectionner
le site de façon judicieuse, autrement dit, dans une zone d'évacuation dotée d'une barrière
hydraulique imperméable ou présentant des conditions hydrogéologiques telles que les eaux
souterraines se déversent dans le bassin. Par exemple, les zones de stériles ou les bassins de
retenue peuvent être aménagés dans des zones humides naturelles où le sol est naturellement
imperméable.

S'il faut éviter toute infiltration dans le sol et qu'il n'existe pas de barrière naturelle, on peut
imperméabiliser le fond du bassin avec de l'argile ou tout autre matériau étanche afin que le
débit de pénétration de l'eau soit inférieur à 10-8 m/s. Pour ce faire, les matières humiques
devront être enlevées avant l'application du revêtement. Dans certains cas, les valeurs de
perméabilité sont inférieures à 10-8.
[131, IMA, 2003]

Les systèmes de revêtement sont conçus pour limiter la percolation des lixiviats à travers la
base de la zone de gestion des résidus. Tous les systèmes de revêtement finissent un jour ou
l'autre par présenter des fuites, dont le débit va dépendre :



de l'ordre de grandeur de la charge hydraulique au-dessus du revêtement


l'épaisseur et l'efficacité du matériau de revêtement
la durée pendant laquelle la charge hydraulique s'exerce sur le revêtement.

Il est important de bien connaître les caractéristiques hydrogéologiques du site et les


propriétés géochimiques des résidus devant être gérés [11, EPA, 1995].

L'utilisation de revêtements est un sujet qui revient régulièrement. Leur principal avantage est
de permettre une réduction éventuellement importante des infiltrations. En revanche, selon
leurs détracteurs, il est impossible de prévoir pendant combien de temps ils vont fonctionner
de manière efficace. Une autre solution consiste à gérer les infiltrations dès le début de
l'utilisation.

La figure 4.14 montre les différents types de revêtement disponibles.

234 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 4.14 : Types de revêtement disponibles


[11, EPA, 1995]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 235


Chapter 4

Toutefois, comme le mentionne la section précédente, des mesures permettant de limiter les
infiltrations dans le dépôt peuvent être préférées à des revêtements de fond de faible
perméabilité accompagnés de gradients hydrauliques qui vont favoriser le transport de
substances polluantes (le fameux effet de "baignoire") [13, Vick, ].

Un secteur d'application des revêtements est celui des bassins dans lesquels :

• l'eau de traitement s'infiltrerait sinon dans le sol (par exemple, un bassin sur terrain plat


comme le montre la figure 2.4.2.5, sans barrière hydraulique), et
le souhait est de conserver l'eau de traitement dans le bassin pendant l'exploitation,

 en vue de réutiliser l'eau de traitement


notamment :

 parce que cette eau est polluée (par exemple au cyanure)


 pour éviter la formation de poussières en maintenant la plage saturée, et
• il n'est pas nécessaire que les résidus restent dans l'eau saturée après la fermeture.

Les bassins provisoires (uniquement pendant l'exploitation) contenant une liqueur de


traitement "mère" (chargée d'or) lors d'une lixiviation au cyanure ou d'une lixiviation en tas
sont souvent équipés d'un revêtement destiné à empêcher les infiltrations de solutions
chargées en cyanure dans le sol, et ce revêtement est souvent double.

Il est pratiquement impossible de réparer un revêtement chargé. L'élimination du matériau


n'est pas pratique. Le rétroforage sur la zone affectée (à condition encore de pouvoir la
localiser !) et l'injection de bentonite sont des opérations extrêmement difficiles et coûteuses.
La précision est également une difficulté majeure.

Si on ne se place pas dans l'optique d'une réparation, la mise en place de fossés intercepteurs
ou de barrières hydrauliques sur le pourtour de l'IGR sont une autre possibilité, mais elle
coûte également très cher et compte tenu de la taille de la plupart des bassins de résidus, il
faudrait de très grosses structures. De plus, la profondeur de ces structures est limitée, de sorte
que si l'eau d'infiltration tombe sur la roche mère, ces barrières n'auront aucun effet. Le
pompage et le traitement de l'eau d'infiltration sont une autre possibilité, mais cette solution
coûterait extrêmement cher et ne pourrait être appliquée que si la mine est en exploitation, car
c'est le seul moment où un traitement serait susceptible d'exister à l'échelle locale. Le système
n'étant pas pérenne, il ne peut constituer une solution à long terme.

Un autre aspect primordial est que l'eau d'infiltration est entièrement fonction de la charge
hydraulique. Si cette dernière est supprimée, alors l'infiltration sera négligeable, voire nulle.
Par conséquent, le drainage et la couverture des résidus vont empêcher ou limiter la charge
hydraulique accumulée et par conséquent, les infiltrations. C'est peut-être la solution la plus
pratique en cas de problème de fuite dans une installation fermée.

Un revêtement ne permet jamais de garantir qu'il n'y aura aucune fuite. Les trous ou les
défauts de construction sont inévitables. Ce que fait le revêtement, c'est de réduire les
infiltrations à un niveau tel que le milieu récepteur puisse les gérer par dilution et par
dispersion ou dégradation.

Lors de la conception d'une IGR avec revêtement, il faut tenir compte de la possibilité de
fuites et vérifier qu'un taux de fuite faible (dans la limite des normes industrielles applicables
aux défauts de construction des revêtements) ne va pas entraîner de pollution importante de
l'environnement. Sinon, il faudra prévoir une forme quelconque de confinement auxiliaire (ou

236 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

une couche de captage des eaux d'infiltration) (argile, tourbe, bentonite, etc.). Dans de
nombreux cas, les résidus sont si fins qu'après s'être consolidés, ils ont une perméabilité
similaire à celle d'un revêtement minéral. Autrement dit, le confinement secondaire vient de
l'intérieur. Le résultat obtenu est meilleur lorsque les résidus sont drainés. La consolidation
peut durer de nombreuses années une fois les résidus chargés et avant qu'ils se trouvent à une
profondeur suffisante et/ou qu'ils aient été drainés. Dans ce cas, le revêtement synthétique
assure le confinement principal jusqu'à ce que les résidus aient été consolidés. Ensuite, ce sont
les résidus qui auront tendance à servir de barrière de contrôle. Ainsi, la durée de vie à long
terme prévue pour le revêtement synthétique a moins d'importance.

4.3.10.2 Réduction des infiltrations

Deux types de mesures de réduction peuvent être envisagés, à savoir :



les barrières anti-infiltration et
les systèmes de retour.

Les barrières anti-infiltration servent à empêcher les infiltrations dans le sol et comprennent
les tranchées parafouille, les murs emboués et les rideaux d'injection.

Toutefois, il convient, dans chaque cas, de tenir compte des inconvénients éventuels de ces
mesures en ce qui concerne la stabilité de la digue de résidus.

Dans certains cas, il peut être plus approprié d'installer des systèmes de retour que des
barrières anti-infiltration. Les systèmes de retour captent les infiltrations plutôt qu'ils ne les
bloquent, ce qui permet de retenir les eaux d'infiltration en vue de les traiter ou de les évacuer
d'une manière qui ne nuise pas à l'environnement. Le système de retour peut être constitué de
fossés et de puits de captage.

Les avantages et les limites des mesures de réduction des infiltrations sont présentés au
tableau 4.11.
Mesures de Type Avantages Limites
réduction
des
infiltrations
Barrières Tranchée bon marché ; installations bien ne convient pas à des fondations de
anti- parafouille contrôlées. barrière saturées ; efficace uniquement
infiltration pour des couches perméables peu
profondes.
Murs possibilité de construire une coût élevé ; ne conviennent pas à un
emboués barrière de faible perméabilité. terrain en pente raide ou un sol
caillouteux ; nécessitent une limite
inférieure imperméable.
Rideaux possibilité de construire la coût élevé ; efficacité limitée à cause
d'injection barrière en grande profondeur ; de la perméabilité de la zone injectée ;
indépendant de la topographie du coulis de ciment possible uniquement
terrain pour des sols grossiers à larges
diaclases.
Systèmes de Fossés de bon marché ; conviennent à tout efficaces pour des couches perméables
retour captage type de digue et peu profondes, mais restent
avantageux dans d'autres cas.
Puits de possibilité de plus grande coûteux ; leur efficacité dépend des
captage profondeur ; utiles comme caractéristiques de l'aquifère local.
mesure corrective
Tableau 4.11 : Résumé des mesures de réduction des infiltrations

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 237


Chapter 4

Il faut bien voir qu'en réalité, la réduction des infiltrations au niveau d'un site consiste souvent
en une association des différentes méthodes énumérées ci-dessus. Par ailleurs, outre les
barrières, qui sont conçues uniquement pour réduire le transport des eaux d'infiltration, il est
possible de traiter les contaminants présents dans ces infiltrations au moyen de certaines
barrières réactives.
4.3.10.3 Terrils de résidus de potasse

Sur les terrils de résidus issus de l'extraction de la potasse, la perméabilité à l'eau des sols doit
être déterminée au cas par cas (conditions de base). Mais surtout, les composants de sol
déterminés doivent être suffisamment imperméables pour empêcher la contamination de la
nappe phréatique. S'ils ne le sont pas, on peut étanchéifier le sol situé sous les terrils de
résidus de potasse, par exemple, en améliorant le sol naturel en y ajoutant jusqu'à 4 % d'argile.
Cette argile va être broyée dans le sol naturel et le mélange va être distribué et comprimé
jusqu'à devenir imperméable. Après traitement, on contrôle le coefficient de perméabilité et
s'il est insuffisant, on répète l'opération.

Un revêtement est appliqué au pied des terrils à l'extérieur de la partie centrale imperméable,
et les solutions sont recueillies.

Pour pouvoir appliquer les bonnes méthodes de gestion des résidus, il faut une longue
expérience de l'empilement de résidus de potasse. Par exemple, l'utilisation de revêtements
argileux sous le terril peut engendrer des problèmes de stabilité. Pour l'agrandissement d'un
terril de résidus dans la région allemande de Fulda, les autorités avaient exigé que le sol soit
revêtu d'un revêtement artificiel argileux de 0,6 m. Au fur et à mesure que le terril
s'agrandissait sur ce sol étanche, un déplacement rapide de la partie du terril située au-dessus
du revêtement a été observé, au point que la sécurité des salariés qui se trouvaient sur le
dessus et devant le terril était menacée et qu'il fallut arrêter l'opération. Une enquête a conclu
qu'il était déconseillé d'utiliser un matériau présentant une faible résistance au cisaillement
pour assurer l'étanchéité du sol sous un terril de résidus de potasse.
[19, K+S, 2002]

4.3.10.4 Terrils de résidus de charbon

Dans les régions de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren, on trouve des résidus de charbon qui
ont été déversés par couches sur des terrils. L'épaisseur de ces couches varie entre 0,5 et 4,0
m. Le compactage s'opère grâce au mouvement des roues des camions et des rouleaux
compresseurs destinés à limiter le plus possible la pénétration de l'oxygène ou des eaux
pluviales dans le corps du terril et ainsi à limiter l'apparition d'un DA provoqué par
l'oxydation de la pyrite.

Le principe de construction d'un terril de résidus est illustré sur la figure 4.15, qui montre
quatre étapes de construction situées dans les phases d'épandage. La première étape est la
construction d'un mur d'enceinte extérieur, qui est immédiatement reverdi et qui sert de
protection pour les dépôts ultérieurs de résidus dans la partie intérieure.

238 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 4

Figure 4.15 : Illustration schématique de la construction des terrils miniers dans les régions de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren
[79, DSK, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 239


Chapter 4

On sait, d'après des études réalisées à l'aide d'essais lysimétriques, que l'eau de
percolation des terrils de résidus de charbon peut contenir des éléments dissous. Les
résultats de ces essais ont montré que le chlorure pouvait être éliminé par lavage et que
les taux de sulfate, de calcium et de magnésium pouvaient augmenter du fait de
l'oxydation de la pyrite. L'apparition d'un DA est possible. Lorsqu'il se produit, la baisse
des valeurs de pH et de la capacité de neutralisation des résidus ou de l'aquifère peut
entraîner la présence d'éléments trace dans les terrils mobilisés.

Par conséquent, lors de la construction et de l'exploitation d'un terril, l'enjeu


environnemental principal est la protection de la nappe phréatique. Il existe quatre
grandes mesures qui permettent de protéger la nappe phréatique contre d'éventuels
effluents des terrils (voir figure 4.10 ci-après).

On choisira telle ou telle solution en fonction de la situation spécifique de chaque site,


autrement dit, le choix peut porter sur des mesures individuelles ou sur association de
plusieurs mesures.

On a récemment découvert qu'un terril de résidus plus ancien s'était "auto-compacté" à


tel point que le corps interne du terril était parfaitement sec.
[79, DSK, 2002]

Dans les régions de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren, les résidus de charbon sont un
mélange de silice et d'argile. Avec le temps, ce mélange a tendance à se tasser de plus
en plus. La teneur en silice est telle que le mouillage de l'argile n'engendre aucun
problème de stabilité.

Les eaux de ruissellement de surface et de percolation des résidus sont captées et


acheminées vers les eaux réceptrices de surface.

240 Version May 2003 ST/EIPPCB/MTWR_Draft _2


Chapitre 4

Figure 4.16 : Conception d'un terril de résidus – solutions permettant d'éviter les effets nocifs pour les eaux superficielles et souterraines
[79, DSK, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 241


Annexes

4.3.11 Techniques de réduction des rejets aquatiques

4.3.11.1 Réutilisation de l'eau de traitement

Une des méthodes permettant de réduire les rejets aquatiques consiste à réutiliser l'eau de
traitement. Cette méthode a été appliquée avec succès dans plusieurs usines. Seule l'eau
excédentaire qui ne peut pas être réutilisée, notamment



parce qu'elle provient de la fonte des neiges
parce qu'elle est saturée avec du sel contenant du magnésium (dans le cas des mines de
potasse) [19, K+S, 2002]

sera, pour certaines mines de potasse, soit injectée dans des puits profonds, soit évacuée
dans les eaux de surface.

La réutilisation de l'eau de traitement peut s'avérer impossible si l'accumulation de réactifs


et/ou de composants nuit au traitement du minerai (par exemple, la présence de sulfate de
calcium dans l'eau peut engendrer des problèmes d'occlusion dans les tuyaux).

4.3.11.2 Lavage des résidus

Lors de la flottation des silicates, les réactifs s'adsorbent très fortement sur les particules de
silicate. Toutefois, les résidus de la flottation sont lavés avec de l'eau de traitement clarifiée
afin de fixer d'éventuels réactifs libres. Les résidus contenant des particules de silicate fixent
les réactifs libres résiduels qui se trouvent dans les eaux usées. Par conséquent, un processus
ultérieur de déshydratation permet d'obtenir une eau claire et exempte de réactifs, qui peut
ensuite être évacuée vers un récepteur ou recyclée dans le procédé.
[131, IMA, 2003]

4.3.11.3 Traitement des métaux dissous

La capacité d'adsorption des résidus finement broyés a un effet de purification sur l'eau qui
contient des métaux dissous (notamment celle qui provient de la mine ou l'eau d'évacuation
des haldes à stériles). Par conséquent, si de l'eau d'exhaure vient s'ajouter au flux de résidus,
les métaux dissous auront tendance à se fixer à la surface minérale. Les métaux adsorbés sur
les surfaces minérales resteront sous cette forme tant que les valeurs de pH seront favorables
(supérieures à 7 pour le zinc, supérieures à 5 pour le cuivre). Pour permettre un bon contact
entre les métaux dissous et les surfaces des particules de résidus, on ajoute de l'eau d'exhaure
au flux de résidus avant de pomper celui-ci vers l'IGR.

Il s'agit d'un système simple qui exploite les effets d'adsorption offerts par les "matières
naturelles". Cette technique peut s'utiliser dans la majorité des IGR. Son installation après
coup ne pose aucun problème.
[118, Zinkgruvan, 2003]

Le mélange du flux de résidus (comprenant l'eau de traitement et les résidus solides) et


d'autres eaux contenant des métaux dissous (notamment les eaux d'évacuation des haldes de
résidus, les eaux autres que l'eau douce provenant de la mine) peut être appliqué pendant la
période d'exploitation dans les conditions suivantes :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 45


Annexes

• si le flux de résidus a un pH alcalin et contient des minéraux fraîchement broyés (c'est


généralement le cas pour les résidus issus d'un procédé de flottation)
si la capacité de neutralisation du flux de résidus est nettement supérieure à la capacité


acidifiante des eaux d'apport
si l'eau contenant des métaux peut être ajoutée au flux de résidus des pompes à résidus de
telle sorte que le temps de contact soit suffisant et que cette eau se mélange correctement
avec le flux de résidus.

Cette technique est considérée comme favorisant la floculation.

Elle présente les avantages suivants :



c'est une méthode extrêmement efficace pour le traitement de l'eau
elle n'engendre aucun coût de construction, d'exploitation et d'entretien d'une usine de


traitement de l'eau durant l'exploitation du site
elle ne nécessite aucune gestion des boues (contrairement à un traitement de l'eau


classique)
cette méthode permet de gérer les variations de débit et s'avère efficace dans toutes les
plages de température ; cet aspect est d'autant plus important que l'eau de traitement
présente généralement une température élevée.

Une variante de cette technique est appliquée dans le bassin cuprifère de Legnica-Glogow, où
les acides des fonderies sont mélangés aux résidus à des fins de neutralisation et
d'immobilisation des métaux (notamment l'arsenic).

4.3.11.4 Solides en suspension et composants dissous

Dans les rejets aquatiques, les rejets de matières solides dans l'eau sont soit des particules, soit
des composants dissous. Un traitement de l'eau réussi doit comporter à la fois une réduction
des solides en suspension et une élimination des éléments dissous nocifs des contaminants.

Le traitement de l'eau peut s'opérer dans des bassins ouverts ou dans des usines de traitement
aménagées. Les processus mis en œuvre sont la précipitation des éléments dissous,
principalement des métaux, et la séparation des précipités et des particules. Pour la
précipitation, on emploie des sulfures, de la chaux, ou on conjugue les deux. Pour séparer les
précipités et les solides, on a recours à la gravité ou à la sédimentation forcée. La séparation
gravimétrique peut se dérouler dans des bassins ou des épaississeurs.

Les boues obtenues devront faire l'objet d'une gestion et d'un dépôt adaptés. Idéalement, elles
peuvent être déposées dans le cadre du remblayage de la mine.

Le traitement de l'eau, aussi nécessaire soit-il, représente un coût important.

Chaque exploitation minière doit mettre au point un système adapté de gestion de l'eau. Les
exigences imposées sur ce système seront fonction de la qualité de l'eau propre à chaque site
et des volumes à traiter. Les conditions locales seront également déterminantes pour le choix
de la technique employée.

La technique de purification employée pour précipiter les solides en suspension dans le bassin
cuprifère de Legnica-Glogow repose sur une coagulation (avec environ 300 mg/l de chlorure

46 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

ferrique) réalisée à l'aide du polyélectrolyte praestol (1 mg/dm3) et une sédimentation


effectuée dans un bassin de décantation lamellaire.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

4.3.11.4.1 Bassins de décantation

Lorsque des résidus de flottation ou d'autres résidus contenant des fines sont déposés sur un
terril, les solides et les éluats peuvent engendrer des rejets aquatiques. Les rejets de solides
dans l'eau en cas de fortes pluies peuvent être évités grâce à l'installation de bassins de
décantation le long des routes et avant le plan d'eau de surface récepteur. Leur construction va
dépendre des maxima de pluviométrie, de la superficie et de la pente, du débit, de la
granulométrie des solides, etc. A des fins de documentation, la surveillance de la teneur en
solides est nécessaire mais elle est fonction des conditions locales. La fréquence et le type des
mesures sont fixés selon les exigences stipulées dans l'étude géotechnique/environnementale,
et sont ajustés durant la vie de l'IGR.
[131, IMA, 2003]

Les parties internes des terrils de résidus de potasse sont imperméables à l'eau. L'eau et les
solutions salines générées ne font que s'écouler le long d'une sphère externe qui enveloppe la
partie centrale imperméable. Le pied des terrils, à l'extérieur de cette zone centrale
imperméable, est soigneusement étanchéifié et les solutions sont captées.

Ce type de système de captage peut convenir si la qualité des eaux de ruissellement est telle
qu'une évacuation directe dans le sol n'est pas saine pour l'environnement.

Pour le terril de résidus de charbon de Schöttelheide, un fossé creusé le long du pied du


terril capte les eaux de ruissellement de surface et les transporte jusqu'au bassin de
décantation avant leur évacuation dans le récepteur. Ce système est nécessaire du fait de leur
forte teneur en solides en suspension.

Pendant la phase d'exploitation d'un terril, il faut généralement recueillir les eaux de
ruissellement de surface au pied du terril, dans des fossés. Les critères pour gérer ensuite l'eau
recueillie dépendent de la qualité de l'eau de ruissellement. Si elle est de bonne qualité et ne
présente que de faibles concentrations de solides en suspension, cette eau peut être
directement évacuée vers le récepteur. Si elle est de bonne qualité mais que sa teneur en
solides en suspension est élevée, il suffira peut-être de la faire passer par un bassin/piège de
décantation afin de réduire la charge en solides en suspension pour le récepteur. Dans certains
cas, un traitement supplémentaire sera nécessaire. L'eau de ruissellement de surface captée
peut souvent être utilisée comme eau de traitement.

4.3.11.5 Traitement de l'eau acide

Les méthodes de traitement de l'eau permettant d'éliminer ou de réduire l'acidité et la


précipitation de métaux lourds provoquées par les eaux touchées se classent en deux types :
(1) traitement actif et (2) traitement passif :

(1) le traitement actif consiste à neutraliser les eaux polluées par des acides à l'aide de
substances chimiques alcalines. Or, ces substances peuvent être onéreuses, comme le sont la
construction et l'entretien de l'installation de traitement

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 47


Annexes

(2) le traitement passif consiste à construire un système de traitement qui va utiliser des
réactions chimiques et biologiques naturelles qui facilitent le traitement du drainage acide et
nécessitent peu d'entretien. Les mesures de contrôle passif comprennent les drains anoxiques,
les canaux en roche calcaire, les recharges alcalines de la nappe phréatique, et le
détournement des eaux de drainage par des zones humides artificielles ou autres structures de
sédimentation.

Il existe en outre la possibilité de combiner des techniques de traitement actives et passives


(par exemple le chaulage et les zones humides artificielles)

• Calcaire (carbonate de calcium)


Traitement actif - substances chimiques

Les avantages du calcaire sont, entre autres, son faible coût, sa facilité d'utilisation, et la
formation des boues denses et aisément manipulables. Ses inconvénients sont sa lenteur
de réaction, la perte d'efficacité du système provoquée par les précipités de fer qui
recouvrent les particules de calcaire ; les difficultés pour traiter un DA ayant un rapport
ferreux-ferrique élevé ; et son manque d'efficacité pour éliminer le manganèse. La figure
4.17 présente un schéma de traitement type d'une usine de traitement des eaux acides.

Figure 4.17 : Schéma de traitement d'une usine de traitement de l'eau pour une eau de traitement à faible
pH
(source : Almagrera)

Il est à noter que sur ce schéma de traitement, les eaux d'exhaure et de traitement sont gérées
conjointement. Ce n'est pas toujours le cas.

• Chaux hydratée (hydroxyde de calcium)


La chaux hydratée est généralement l'agent neutralisateur choisi par l'industrie houillère
pour sa facilité et sa sûreté d'utilisation, son efficacité et son coût relativement faible. Ses
principaux inconvénients sont les volumes de boues importants qu'elle produit (par
comparaison avec le calcaire) et les coûts initialement élevés qu'elle engendre en raison de
la taille de l'usine de traitement [85, EPA, 2002]. L'industrie houillère allemande n'utilise
pas la chaux hydratée comme agent de neutralisation car ses terrils ne produisent aucune
percolation acide

48 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

• Cendre de soude (carbonate de sodium)


Les briquettes de cendre de soude sont particulièrement efficaces pour le traitement de
faibles écoulements de DA dans des zones isolées. Ses principaux inconvénients sont le
coût plus élevé du réactif (par rapport au calcaire) et les médiocres propriétés de
sédimentation des boues

• Soude caustique (hydroxyde de sodium)


La soude caustique est particulièrement efficace pour le traitement de faibles écoulements
dans des zones isolées et pour le traitement d'un DA à forte teneur en manganèse. Ses
principaux inconvénients sont son coût élevé, les dangers associés à l'utilisation de cette
substance chimique, les propriétés médiocres des boues, et des problèmes de gel en cas
par temps froid

• Ammoniac
L'ammoniac anhydre est efficace pour le traitement d'un DA à forte teneur en fer ferreux
et/ou en manganèse. L'ammoniac coûte moins cher que la soude caustique et présente
essentiellement les mêmes avantages. En revanche, il est difficile et dangereux
d'utilisation, et peut nuire aux conditions biologiques en aval de l'exploitation minière. Ses
éventuels effets en dehors du site sont sa toxicité pour les poissons et autres formes de vie
aquatique, l'eutrophisation et la nitrification. Les espèces halieutiques présentent
généralement une faible tolérance à l'ammoniac non ionisé et les niveaux de toxicité
peuvent être fonction du pH, de la température, de l'oxygène dissous et d'autres facteurs.
L'ammoniac n'est pas autorisé dans toutes les régions et dans celles où il l'est, une
surveillance supplémentaire est obligatoire.

• Zones humides artificielles


Traitement passif

Les zones humides artificielles utilisent les microbes aériens et aquatiques associés aux
végétaux des zones humides pour éliminer les métaux dissous du drainage rocheux.
Toutefois, contrairement au traitement chimique, les zones humides sont des systèmes
passifs qui ne nécessitent que peu ou pas d'entretien continu. Il s'agit là d'une méthode de
traitement relativement nouvelle dotée de nombreux mécanismes spécifiques et
d'exigences d'entretien qui ne sont pas encore pleinement compris. Les critères optimaux
de dimensionnement et de configuration sont encore à l'étude. Les zones humides
anciennes, qui se sont formées naturellement, doivent si possible rester intactes car le
creusement de fossés de drainage, par exemple, serait susceptible de relancer les processus
d'acidification.

Des eaux d'infiltration présentant de fortes concentrations en métaux et de faible pH


circulent dans les zones aérobies et anaérobies de l'écosystème humide. Les métaux sont
éliminés par échange d'ions, adsorption, absorption, et précipitation par oxydo-réduction
géochimique et microbienne. L'échange d'ion se produit lorsque des métaux présents dans
l'eau entrent en contact avec des substances humiques ou autres présentes dans les zones
humides. Les zones humides aménagées dans ce but comportent souvent peu ou pas de
terre mais sont plutôt constituées de paille, de lisier ou de compost. Les réactions
d'oxydation et de réduction catalysées par les bactéries qui se produisent respectivement
dans les zones aérobies et anaérobies, jouent un rôle majeur dans la précipitation des
métaux sous forme d'hydroxydes et de sulfures. Les métaux précipités et adsorbés se
décantent dans des bassins dormants ou sont éliminés par filtration au fur et à mesure que
l'eau percole à travers le milieu ou les plantes.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 49


Annexes

Les eaux d'infiltration contenant des résidus explosifs ou d'autres contaminants s'écoulent
à travers et sous la surface en gravier d'une zone humide à base de gravier. Cette zone
humide, grâce aux plantes émergentes, est un système mixte anaérobie-aérobie. La cellule
anaérobie utilise des plantes associées aux microbes naturels pour dégrader le
contaminant. La cellule aérobie, ou cellule à mouvement alterné, améliore encore la
qualité de l'eau grâce à une exposition continue aux plantes et au mouvement de l'eau
entre les compartiments de la cellule.

Le traitement par zones humides est une technique à long terme qui est censée fonctionner
de manière continue pendant plusieurs années

Les zones humides sont utilisées pour traiter le drainage acide minier engendré par les
activités d'extraction des métaux ou du charbon. Ces déchets présentent de fortes
concentrations en métaux et sont acides. Le procédé peut être adapté au traitement de
solutions de résidus neutres ou basiques. La technique d'assainissement par le biais de
zones humides doit être ajustée pour tenir compte des différences de géologie, de terrain,
de composition en métaux trace et de climat. Les zones humides sont généralement plus
efficaces pour l'élimination du fer que celle du manganèse. La plus grande utilité des
zones humides semble être dans le traitement d'écoulements faibles, de l'ordre de quelques
dizaines de litres par minute [85, EPA, 2002]. Les facteurs suivants sont susceptibles de
limiter l'applicabilité et l'efficacité du procédé :

 l'efficacité à long terme des zones humides artificielles n'est pas bien connue. Le
vieillissement de ces zones est un problème qui peut contribuer à faire baisser les taux

 le coût de la construction d'une zone humide artificielle varie de façon importante d'un
d'élimination des contaminants avec le temps

 la température et les fluctuations de débit influent sur le fonctionnement d'une zone


projet à l'autre et peut ne pas être viable financièrement pour un grand nombre de sites

humide et peuvent amener celle-ci à présenter des taux inégaux d'élimination des

 des conditions plus froides ralentissent la vitesse à laquelle la zone humide est capable
contaminants

 un afflux d'eau important peut surcharger les mécanismes d'élimination d'une zone
d'éliminer les contaminants.

humide, tandis qu'un épisode de sécheresse peut endommager les plantes et limiter
considérablement le fonctionnement de la zone humide.
[124, US FRTR, 2003]

Les coûts initiaux de conception et de construction peuvent être importants, de l'ordre de


plusieurs dizaines de milliers d'euros.

• Canalisations calcaires à écoulement libre/drains calcaires anoxiques


Il s'agit de la méthode de traitement passif qui présente la structure la plus simple,
constituée de fossés ouverts remplis de calcaire (les drains anoxiques sont couverts). La
dissolution du calcaire augmente l'alcalinité et fait monter le pH. Les précipités de fer et
d'aluminium qui viennent recouvrir le calcaire nuisent aux résultats de cette méthode de
traitement

• Puits de dérivation

50 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

L'eau acide est détournée vers un "réceptacle" ou "puits" contenant du calcaire concassé.
Les turbulences de l'écoulement dans le puits empêchent le dépôt de précipités de fer.
Nécessite un réapprovisionnement périodique en calcaire.
[85, EPA, 2002]

Les systèmes de traitement passif ne souvent assez peu favorables en termes d'applicabilité,
en raison de problèmes de capacité liés notamment au débit, à leur capacité à gérer les eaux à
forte acidité, les variations saisonnières, les variations de débit, etc. Toutefois, ils peuvent tout
à fait représenter une solution à long terme après le déclassement d'un site, lorsqu'ils sont
utilisés comme étape de finition associée à d'autres mesures (préventives).

4.3.11.6 Traitement des eaux alcalines

Dans la raffinerie d'alumine sarde, le pH des eaux alcalines qui accompagnent les boues
libérées par les dispositifs de lavage et de filtration est ajusté à 10 par les méthodes suivantes :



la désulfuration des gaz de combustion riches en SO2


l'apport d'eau de mer pour la réaction entre MgCl2 et la soude caustique
de l'acide sulfurique si nécessaire.

Dans la raffinerie d'alumine de Galice, l'eau provenant du bassin de boues rouges (eau
gravitaire et eau d'infiltration) est captée et pompée vers une station de traitement (voir figure
ci-après). La première étape consiste à neutraliser l'eau par apport d'acide sulfurique. Le pH
idéal est 6,85, valeur à laquelle l'aluminium présent dans l'eau devient insoluble ce qui facilite
le processus de sédimentation. Après cette neutralisation, l'eau déborde dans la cuve de
floculation. L'eau claire est rétropompée vers la raffinerie.

Figure 4.18 : Traitement des eaux alcalines dans une raffinerie d'aluminium

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 51


Annexes

Dans d'autres cas, on utilise du dioxyde de carbone pour faire baisser le pH.

4.3.11.7 Traitement de l'arsenic

Les métaux à l'état de trace s'éliminent de manière efficace des effluents miniers par l'apport
de sels ferriques. Par précipitation, l'arsenic s'élimine sous forme d'arsénate de calcium ou
d'arsénate ferrique. Les arsénites peuvent également être précipités, mais ils sont
généralement plus solubles et moins stables que les arsénates. Un effluent contenant des
arsénites est généralement oxydé avant précipitation, pour assurer une prédominance de
l'arsénate. L'eau issue traitement des minerais contenant de l'arsenic est susceptible de
contenir des quantités variables d'oxyanions d'arsenic (III) et (V), d'arsénites et d'arsénate. La
présence d'ions métalliques tels que cuivre, plomb, nickel et zinc limite la solubilité de
l'arsenic en raison de la formation d'arsénates métalliques peu solubles.

La stabilité et la solubilité de ces arsénates dépendent du rapport du fer à l'arsenic. Plus ce


rapport est élevé, plus le précipité est insoluble et stable. Ainsi, alors que l'arsénate ferrique
est relativement soluble, les arsénates basiques ayant un rapport molaire du fer à l'arsenic de
huit ou plus sont de plusieurs ordres de grandeur moins solubles dans un intervalle de pH
d'environ 2 à 8. Des concentrations en arsenic dissous de 0,5 mg/l ou moins peuvent être
obtenues par précipitation avec du fer ferrique.

La précipitation d'arsénates ferriques insolubles va très vraisemblablement s'accompagner


d'une co-précipitation d'autres métaux tels que le sélénium ; cela implique des interactions
entre les différentes espèces métalliques et le précipité hydroxyde ferrique. Par conséquent,
les sels ferriques sont un épurateur très efficace pour l'élimination des contaminants à l'état de
trace. Ainsi, l'arsenic et nombre d'autres éléments tels que l'antimoine et le molybdène
peuvent être réduits à des niveaux inférieurs à 0,5 mg/l par contact avec l'hydroxyde ferrique.
Ce procédé consiste généralement à ajouter un sel ferrique soluble à l'eau de traitement, puis à
ajouter une quantité de base suffisante pour induire la formation d'hydroxyde ferrique
insoluble. Dans de nombreux cas, l'eau de traitement contient suffisamment de fer, il suffit
donc d'ajouter une base pour induire la précipitation de l'hydroxyde ferrique.
[78, Ron Tenny, 2001]

Dans les minerais finlandais de talc et magnésite se trouvent quelques minéraux d'arsenic. Au
cours du traitement du minerai de talc et magnésite (broyage et flottation), une partie de
l'arsenic est dissoute dans les eaux de traitement. L'arsenic est précipité sous forme de
composés Fe-As par un apport de sulfate ferrique (Fe2(SO4)3). Si le pH est inférieur ou égal à
6, l'arsenic peut être intégralement précipité. Si le pH de l'eau de traitement est plus élevé
(dans un cas, un pH de 7 à 8 a été repris), il faut ajouter davantage de sulfate ferrique pour
faire descendre l'arsenic à un niveau acceptable (moins de 0,4 mg/l). Comme il est difficile de
précipiter en même temps le nickel et l'arsenic, il faut un traitement en deux temps.
[131, IMA, 2003]

4.3.11.8 Traitement du cyanure

A travers le monde, la dégradation naturelle reste la méthode la plus répandue pour traiter le
cyanure présent dans les effluents de lixiviation de l'or, bien qu'on la complète souvent par
d'autres procédés de traitement. Dans des climats secs et ensoleillés, par exemple en Afrique
du Sud, la dégradation naturelle est généralement la seule méthode de traitement.

52 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Le tableau ci-après recense les différentes solutions de traitement du cyanure appliquées à


l'heure actuelle.
Procédé de traitement Stade Applications Commentaire

 neutralisation par
Dégradation naturelle C BR, ES Application limitée par des facteurs propres au site
(aridité, ensoleillement) et la réglementation

 volatilisation du
absorption de CO2

 dissociation des
HCN

complexes de

 précipitation du
cyanure métallique

cyanure métallique

 Chloration alcaline
Procédés d'oxydation
C BR, ES Remplacé par SO2-air et H2O2 pour des raisons de


coût, incapacité à éliminer le fer
Procédé SO2/air C BR, ES Application universelle, le traitement des boues peut


conduire à une consommation élevée de réactifs
Peroxyde C ES Ne peut s'appliquer à des boues à cause de la
d'hydrogène consommation de réactifs

 adsorption sur
Adsorption
D ES limitée aux faibles concentrations en CN, dépend du
charbon actif site

 biodégradation
Traitement biologique
C ES limitée aux faibles concentrations en CN, dépend du
site, peut nécessiter un complément de chaleur.
Recyclage du cyanure
 AVR 

C BR pas très pratique sur des boues


coût d'investissement élevé
nécessite une quantité suffisante de cyanure
récupérable pour compenser les coûts de
fonctionnement par rapport au cyanure récupéré.
La récupération est facile pour le cyanure libre,
mais de plus en plus difficile pour le cyanure de
zinc, de cuivre et de nickel. La précipitation du

 le procédé devient souvent trop cher lorsqu'on


CuCN abaisse le taux de récupération du cyanure

tente de récupérer moins de 30 mg/l de cyanure.


Il faut donc toujours éliminer/détruire du cyanure
après AVR
[109, Devuyst, 2002]
BR = évacuation dans un bassin de résidus
ES = évacuation dans les eaux de surface
C = commercial
D = développement
Tableau 4.12 : Procédés appliqués pour le traitement du cyanure

Plusieurs autres solutions pour la récupération du cyanure sont en cours de mise au point mais
nécessitent un site pilote et une mise en œuvre à l'échelle industrielle. Le procédé "SART"
utilise du sulfure de sodium en solution pour libérer le cyanure du zinc et du cuivre, ce qui
conduit à la récupération d'un cyanure de surverse d'épaississeur qui peut être directement
recyclé. Le procédé "Hannah" utilise le même principe, mais consiste en un échange d'ions en
solution ou en pulpe pour éliminer le cyanure, une séparation du cyanure de la résine, puis
une précipitation du zinc et du cuivre avec du sulfure de sodium. Il produit un flux de cyanure
plus concentré pour le recyclage et offre la possibilité d'obtenir de meilleurs taux de
récupération.[109, Devuyst, 2002]

Le procédé SO2/air, utilisé sur tous les sites européens pour traiter les boues avant de les
évacuer vers les IGR, peut généralement se décrire à l'aide des réactions suivantes :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 53


Annexes

Oxydation :
CNlibre + SO2 + O2 + H2O => OCN- + H2SO4
M(CN)42- + 4SO2 + 4O2 + 4H2O => 4OCN- + 4H2SO4 + M2+
où M2+ = Zn2+, Cu2+, Ni2+, Cd2+ etc.

Neutralisation à la chaux :
H2SO4 + Ca(OH)2 => CaSO4 x 2H2O

Précipitation :
M2+ + Ca(OH)2 => M(OH)2 + Ca2+
2 M2+ + Fe(CN)64- => (M)2 Fe(CN)6
où M= Zn, Cu, Ni, Cd, Fe, etc.

La présence d'ions cuivre catalyse ces réactions. Ils se fixent au cyanure en formant des
complexes stables de cuivre (I) qui peuvent être détruits au moyen du procédé INCO par
l'oxydation à la fois du cuivre et du cyanure. Plus la concentration en cuivre est élevée, plus
ces complexes sont stables. En revanche, de fortes teneurs en cuivre dans le minerai
nécessiteront davantage de cyanure pour la lixiviation et, si l'efficacité de la destruction du
cyanure demeure, la concentration en cyanure résiduel sera plus élevée.

L'influence du dioxyde de soufre n'est pas totalement expliquée mais on pense qu'il se forme
certains composés intermédiaires qui accélèrent les réactions. Le site de Bergama-Ovacik
utilise le sulfate ferrique pour stabiliser davantage les métaux lourds.

La dispersion de l'oxygène est liée à la viscosité. Lorsqu'elle est élevée, les niveaux d'oxygène
dissous sont inférieurs et la cinétique de la réaction ralentit.

La destruction du cyanure est capable de faire baisser la concentration de CN WAD dans les
boues de 140 mg/l à moins de 2 mg/l, si la teneur en cuivre du minerai n'est pas trop élevée. Si
l'alimentation de la lixiviation au cyanure contient plus de 0,1 % de cuivre, il est impossible
d'obtenir des niveaux aussi faibles de CN WAD dans les résidus. Pour des concentrations en
cuivre élevées, la destruction du cyanure devra éventuellement se faire en plusieurs étapes.

Le tableau 4.13 indique les concentrations en cyanure de plusieurs sites [50, Au group, 2002].

Site : Boliden Ovacik Rio Narcea


Lixiviation :
CN libre (mg/l) 120 200 400 - 450 (NaCN)
10,5
pH 10,5
Fréquence des mesures journalière 2h continue en ligne
Mini 70 180
Maxi 50 220
Evacuation par détox :
CN libre
CN WAD 0
CN total 0,33 10 - 30
pH 0,87 0,4
7-8 8,5

54 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Fréquence des mesures 1/jour méthode SIS, 2h 3h


3/jour méthode acide
picrique
Mini 0,31 (total) 0,06 (WAD) 1 (WAD)
Maxi 1,94 (total) 0,88 (WAD) 40 (WAD)
Dans l'IGR
CN libre 0
CN WAD 0,23 20 - 30
CN total 0,3 0,39
pH 7-8 8,5
Fréquence des mesures sporadique journalière journalière
Mini 0,05 (total) 0,04 (WAD) 10 (WAD)
Maxi 0,74 (total) 0,71 (WAD) 30 (WAD)
Evacuation de l'IGR : Pas d'évacuation Pas d'évacuation, eau
CN libre de drainage renvoyée
CN WAD 0,06 dans le bassin
CN total 0
pH 0,5 - 1,0

8 - 8,5
Fréquence des mesures journalière journalière
Mini 0 0,2 (WAD)
Maxi 0,33 2 (WAD)
Tableau 4.13 : Niveaux de CN dans les sites européens utilisant la cyanuration

A l'usine de traitement du minerai de Boliden, une surveillance de la destruction du cyanure et


de la qualité de l'eau d'évacuation des bassins de résidus et de clarification a été effectuée
pendant l'année 2001. Les résultats indiquent que 99,5 % du CNlibre ont été détruits. La
dégradation du CN se poursuit naturellement dans le bassin de résidus. Des résultats
similaires sont rapportés par les sites d'Ovacik et de Rio Narcea.

Bien que la gestion du cyanure soit actuellement axée sur la destruction du cyanure dans des
systèmes à passe unique, il est possible de récupérer et de réutiliser le cyanure afin de
limiter la quantité totale de cyanure utilisée et de diminuer les coûts d'exploitation. La
récupération et la réutilisation du cyanure permettent de diminuer les concentrations de CN
dans les bassins et de diminuer les coûts de destruction du cyanure [106, Logsdon, 1999].

La réutilisation du cyanure se pratique depuis les années 1930. Une méthode baptisée "AVR"
(acidification/volatilisation/reneutralisation) a fait ses preuves sur plusieurs sites. Il semble
que cette méthode consomme de grandes quantités d'acides et de bases mais consomme moins
d'énergie que les procédés d'hydrolyse/distillation. De plus, les taux de volatilisation sont
supérieurs [104, Young, 1995].

La section 4.4.15 aborde les questions de gestion du cyanure dans le contexte de la prévention
ou de la diminution des accidents.

4.3.11.9 Barrières réactives perméables

Une barrière réactive perméable est une zone perméable contenant ou formant une zone de
traitement réactive orientée pour intercepter et neutraliser un panache polluant. Elle élimine
les contaminants du réseau hydrographique souterrain de manière passive grâce à des
procédés physiques, chimiques ou biologiques.

Une barrière réactive perméable (PRB, Permeable Reactive Barrier) continue à échelle réelle
a été installée en août 1995 en aval d'une retenue de résidus miniers inactive sur le site de la
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 55
Annexes

mine de Nickel Rim à Sudbury, dans l'Ontario, au Canada. La mine de Nickel Rim a été en
activité de 1953 à 1958. Les principaux métaux extraits étaient le cuivre (Cu) et le nickel (Ni).
Les résidus s'oxydent depuis une quarantaine d'années. Le panache d'eau souterraine qui
émane des résidus se déverse dans un lac voisin. Les principaux contaminants du site sont le
nickel (Ni), le fer (Fe) et les sulfates. Les concentrations initiales étaient de 2400 à 3800 mg/l
de sulfate, de 740 à 1000 mg/l de Fe, et jusqu'à 10 mg/l de Ni.

L'aquifère pollué a une épaisseur de 3 à 10 m et se compose de sable fluvioglaciaire.


L'aquifère se limite à une vallée étroite, bordée de chaque côté et en dessous par un socle
rocheux. La vitesse de l'eau souterraine dans cet aquifère est estimée à 15 m/an.

La PRB a été installée à travers la vallée au moyen d'une technique de déblai-remblai. La


barrière s'étend sur toute la largeur de la vallée et mesure 15 m de longueur, 4 m de
profondeur et 3,5 m de largeur. Elle se compose d'un mélange réactif à base de compost
municipal, de compost végétal et de copeaux de bois. Du gravillon a été ajouté au mélange
pour augmenter sa conductivité hydraulique. Des zones tampon en sable grossier ont été
installées en amont et en aval du matériau réactif. Une coiffe argileuse de 30 cm a été placée
sur le sommet de la PRB pour limiter la pénétration d'eau de surface et d'oxygène dans la
PRB. Sur le site minier de Nickel Rim, la neutralisation s'est opérée par réduction des sulfates
et par précipitation des sulfures métalliques induits par la présence de matières organiques.

Des puits de surveillance ont été installés le long d'un transect parallèle à l'écoulement des
eaux souterraines. Des échantillons ont été prélevés un mois après l'installation et à nouveau,
neuf mois après l'installation. Le passage à travers la PRB avait engendré une diminution des
concentrations en sulfates, à une valeur de 110 à 1900 mg/l. Les concentrations en fer avaient
baissé à moins de 1 à 91 mg/l. Le nickel dissous avait diminué à moins de 0,1 mg/l à
l'intérieur et en aval de la PRB. En outre, le pH avait augmenté de 5,8 à 7,0 pour l'ensemble
de la barrière. Globalement, la PRB a fait passer l'aquifère d'un producteur d'acide à un
consommateur d'acide. Il est prévu que la surveillance se poursuive pendant au moins trois
ans, avec des prélèvements deux fois par an.

L'opération a coûté environ 30 000 USD. Ce coût inclut la conception, la construction, les
matériaux et le mélange réactif.
[123, PRB action team, 2003]

Sur un site finlandais, on a récemment installé une PRB constituée de calcaire et de tourbe
dans un fossé ouvert entourant une carrière. Les résultats indiquent que le système a
initialement permis d'obtenir des réductions de métaux d'environ 90 %. Avec le temps, le
système va se colmater et il faudra renouveler le matériau réactif. La vitesse de colmatage va
dépendre des conditions, notamment des concentrations en métaux et en substances solides et
des quantités d'eau. Les coûts d'établissement pour la construction de ce type de système sont
estimés à environ 100 EUR/m3. Les coûts de renouvellement des matériaux sont estimés à peu
près au même niveau.

Cette technique peut être appliquée dans des bassins remis en état où de faibles quantités de
DA subsistent plusieurs années après la fermeture. Un autre mode de traitement passif est
l'utilisation de zones humides. Les PRB peuvent être employées pour des eaux acides et
alcalines si certains des contaminants peuvent être éliminés par réduction bactériologique.

Pour que cette méthode donne de bons résultats, il faut bien identifier le régime d'écoulement
pour s'assurer que l'eau circule bien à travers cette barrière.

56 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Les bactéries actives ont besoin d'un pH situé autour de 5 à 7. Le pH du DA étant


généralement inférieur, il faut l'augmenter pour obtenir la précipitation des sulfures
(notamment par l'apport de calcaire). En revanche, un pH trop élevé va précipiter les métaux,
ce qui peut rapidement provoquer un colmatage. Par conséquent, il convient de bien ajuster la
PRB à l'effluent traité afin qu'elle soit efficace.

Les PRB ont une capacité de traitement limité et doivent donc être renouvelées
périodiquement.

4.3.12 Surveillance des eaux souterraines

Les eaux souterraines sont généralement surveillées aux alentours de toutes les zones de
gestion de résidus et de stériles. Le niveau de la nappe phréatique et la qualité de l'eau sont
surveillés régulièrement.
[131, IMA, 2003]

Dans une grosse IGR du bassin cuprifère de Legnica-Glogow, le réseau de surveillance des
eaux souterraines et superficielles comprend plus de 800 points de surveillance.
[KGHM Polska Miedz, 2002 #113]

Généralement, ce sont les conditions hydrogéologiques spécifiques du site qui déterminent les
critères de surveillance, et non la taille du bassin. Les bassins situés en terrain plat vont très
probablement nécessiter davantage de points de surveillance qu'un bassin situé sur un site
dont le régime d'écoulement des eaux souterraines est mieux défini.

4.3.13 Entretien après fermeture

4.3.13.1 IGR pour des boues rouges d'alumine

Lors de la phase d'après fermeture, il convient de traiter les eaux de ruissellement avant de les
évacuer, jusqu'à ce que les conditions chimiques présentent des concentrations acceptables
pour un déversement dans les eaux de surface. Il convient également d'entretenir les routes
d'accès, les systèmes de drainage et la couverture végétale (notamment par un reverdissement,
si nécessaire). D'autre part, les prélèvements continus destinés à surveiller la qualité des eaux
doivent être inclus dans la mise en œuvre de tout programme fermeture et doivent se
poursuivre.
[22, Aughinish, ].

4.4 Prévention des accidents


4.4.1 Gestion des résidus ou des stériles en fosse

Afin d'empêcher l'effondrement d'une digue ou d'un terril, le meilleur endroit possible pour
construire une installation de gestion des résidus ou des stériles est une fosse voisine adaptée
car dans ce cas, le problème de la stabilité de la digue ou du terril ne se pose pas. En général,
il est impossible de trouver un tel endroit à proximité des installations.

Il convient de veiller à ce que la nappe phréatique ne soit pas polluée.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 57


Annexes

Dans les mines de bauxite, les stériles sont essentiellement utilisés comme remblais dans les
mines à ciel ouvert épuisées. Cela permet de réduire l'empreinte écologique et de faciliter la
remise en état des fosses.

4.4.2 Dérivation des eaux de ruissellement naturelles

4.4.2.1 Bassins

• pour maintenir le franc-bord imposé


Une dérivation des eaux du ruissellement naturel externe peut s'avérer nécessaire :

• pour éviter que les eaux du ruissellement naturel ne soient polluées par des liquides ou des

• pour réduire le volume d'eau dans les retenues qui dépendent de l'évaporation pour
substances chimiques de traitement

éliminer l'eau excédentaire plutôt que d'un traitement et d'une évacuation.

Trois méthodes de dérivation classiques sont employées, le choix étant généralement lié à la
topographie du site et aux débits attendus :



canaux situés au-dessus et autour de la digue


canalisations passant sous la digue
tunnels percés à travers le flanc de la digue.

Le système de dérivation est indispensable pour la sécurité d'une digue de retenue. En cas de
rupture d'une quelconque pièce, la retenue risque de faire face à des flux pour lesquels elle n'a
pas été conçue, provoquant un éventuel débordement accompagné d'un risque de rupture
totale de la digue. La réalisation des structures de dérivation doit donc avoir la plus haute
priorité dans la planification de l'installation.

En général, la réalisation des empilements de boues rouges par la méthode des résidus épaissis
comprend des digues d'enrochement périphériques et perméables et l'étanchéification de la
surface sous-jacente. Une digue périphérique pour le captage des eaux de ruissellement de
surface entoure généralement l'empilement.

A Ovacik, l'IGR inclut la rétention des eaux de ruissellement de surface derrière la digue
amont. A Río Narcea, le bassin est entouré de canaux destinés à capter et à détourner les eaux
de ruissellement de surface. Ces eaux de ruissellement de surface captées sont détournées
dans un bassin segmenté pour y être clarifiées avant d'être évacuées. De même, dans
l'exploitation de kaolin de Nuria, les eaux de ruissellement de surface, qui contiennent de
grandes quantités de fines, sont recueillies et récupérées dans une série de bassins de
décantation.

Toutefois, il n'est pas toujours possible ou nécessaire de capter la totalité des eaux de
ruissellement de surface, notamment à Kiruna, où le flux total d'eau entrant dans l'usine de
traitement du minerai s'est monté à 61 Mm3 en 2001, dont 3 Mm3 d'eaux de ruissellement de
surface capturées. Un autre exemple est celui de la région de Boliden où la superficie de
captage du bassin de résidus est de 8 km2. Le flux entrant des eaux de ruissellement de surface
a été estimé à 1 Mm3 pendant une année sèche et à 3 Mm3 pendant une année normale. Le
bassin reçoit environ 4,5 Mm3/an d'eau de traitement provenant de l'usine de traitement du
minerai.

Dans les IGR de potasse, les eaux salines de drainage des terrils sont, dans la mesure du
possible, séparées des eaux de ruissellement de surface.
58 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Annexes

4.4.2.2 Terrils

L'eau est de loin la cause la plus vraisemblable de l'instabilité d'un terril de résidus ou de
stériles et de celle du sol sous-jacent au terril, du fait qu'elle peut induire une augmentation de
la pression interstitielle et une diminution de la résistance au cisaillement. Par conséquent,
tout ce qui risque d'augmenter la quantité d'eau ou les pressions interstitielles d'un terril et de
ses fondations est une source potentielle de fragilité. Il convient de veiller plus
particulièrement au drainage autour du terril, afin d'empêcher l'afflux d'eau souterraine dans le
terril et les accumulations d'eau au pied de celui-ci. Sur un sol en pente, des drains sont
généralement aménagés à proximité du talus amont de l'installation. Pour le calcul de leur
capacité, les facteurs suivants sont pris en compte :

• surface de captage en amont du drain


• présence de sources
• drains agricoles
• écoulements naturels des eaux de surface qui seront entravés par le terril.
[130, N.C.B., 1970]

Tous les dépôts de stériles de la région de Boliden sont entourés de fossés de dérivation et de
fossés de captage des eaux de drainage. Si nécessaire, les eaux de drainage sont traitées avant
d'être évacuées.

Sur le site de Kemi, une partie des eaux de drainage provenant des terrils de stériles est captée
dans un fossé et acheminée vers d'autres eaux de drainage de la zone industrielle à la zone de
gestion des résidus. Une autre partie de ces eaux de drainage est acheminée directement
jusqu'à un ruisseau voisin.
[71, Himmi, 2002]

4.4.3 Préparation du sol naturel sous la digue

Le sol naturel qui se trouve sous la digue de retenue (mais pas nécessairement le sol qui se
trouve sous les résidus) est généralement débarrassé de toute sa végétation et de tout son
humus pour constituer une "fondation" adéquate pour la structure. Il convient d'examiner cette
surface dénudée pour y déceler la présence éventuelle de sources ou d'eaux souterraines qu'il
faut alors gérer au moyen d'un système de drainage adéquat (notamment par des tranchées
équipées de canalisation de drainage terrestres entourées de pierre calibrée et protégées par
des membranes artificielles).
[131, IMA, 2003]

4.4.4 Matériaux de construction de la digue

Le principal élément à prendre en compte lorsqu'on choisit le matériau de construction d'une


digue est que ce matériau soit résistant et qu'il ne s'affaiblisse dans certaines conditions
d'exploitation ou de climat. Par exemple, dans la plupart des cas, du sable et de la roche
disposés en couches horizontales et compactés par le passage des camions-benne et des
niveleuses ainsi que par le compactage supplémentaire des rouleaux compresseurs, vont
fournir une structure suffisamment solide pour retenir les résidus, même ceux qui ont été
déposés par voie hydraulique en suspension dans l'eau.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 59


Annexes

4.4.5 Dépôt des résidus

Pour protéger la stabilité de la structure, il reste indispensable de déposer correctement les


résidus, particulièrement lorsqu'ils sont mouillés. En règle générale, les résidus mouillés sont
déchargés depuis la crête de la digue et répartis de façon aussi uniforme que possible autour
de celle-ci, afin de former une "plage" de résidus contre la face interne de la digue de retenue.
Par conséquent, la fraction grossière des résidus va généralement se décanter plus près de la
digue, tandis que les fines se décanteront plus près du bassin surnageant.
[131, IMA, 2003]

Les principes de base du dépôt des résidus sont expliqués à la section 2.4.2.3

4.4.6 Techniques de construction et d'élévation des digues

Auparavant, les digues de retenue étaient construites avec la fraction grossière des résidus.
Cette méthode peut encore être parfaitement adaptée pour retenir les résidus boueux.
Toutefois, les qualités du minerai peuvent évoluer, de même que la méthode de traitement et
par conséquent les caractéristiques des résidus, elles aussi, peuvent évoluer. La gestion de la
qualité reste donc une question délicate pendant toute la durée de vie d'une exploitation. De ce
fait, la tendance est de construire la digue d'amorçage initiale, mais souvent également les
élévations, avec des matériaux d'emprunt dont la qualité est plus facile à surveiller pendant la
construction de la digue. Cela dit, non seulement le type de matériau utilisé pour construire
une digue de retenue mais également la mise en place et le compactage de ce matériau de
construction sont essentiels pour assurer la stabilité à long terme de l'ouvrage.

La disponibilité du matériau (résidus adaptés, matériau d'emprunt) pour élever la digue peut
poser problème. A hauteur égale de la digue, la quantité de matériau nécessaire à sa
construction est plusieurs fois supérieure pour la méthode descendante à ce qu'elle est pour la
méthode ascendante (voir figure 4.19 ci-après).

Figure 4.19 : Comparaison schématique entre la méthode ascendante et la méthode descendante

60 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

S'il faut extraire le matériau de la digue dans des fosses d'emprunt, la surface au sol de la
fosse sera plus étendue et il faudra transporter de plus grandes quantités jusqu'à l'IGR pour la
construction ascendante.

Le tableau 4.14 résume les différents modes de construction et/ou d'élévation d'une digue de
retenue.

Type de Applicabilité Adaptation à Aptitude à Restrictions Matériau de Résistance Coût de


digue un mode de stocker l'eau sur la construction sismique la digue
déversement cadence des
élévations
digue convient à tous convient à tout bonne ne dépend sol naturel bonne élevé
classique ou types de résidus type de pas des emprunt
de type à déversement propriétés
rétention des résidus
d'eau
ascendant si des résidus nécessité d'un peut convenir si possible sol naturel, faible dans faible
sont utilisés : au déversement dans certaines moins de résidus ou des zones à
40 - 60 % de périphérique et conditions 5 m/an, pour stériles haut risque
sable (0,075 - d'une plage éviter une sableux ou sismique
4 mm) dans bien contrôlée, consolidation résidus
l'ensemble des déversement insuffisante sableux
résidus1). Faible central pour et une associés à un
densité de pulpe des résidus accumulation sol naturel ou
souhaitable pour épaissis de pression des stériles
favoriser la interstitielle
séparation par
granulométrie
descendant convient à tous variable en bonne aucune résidus bonne élevé
types de résidus fonction des sableux ou
détails de déchets
conception miniers si les
taux de
production
sont suffisants.
Sinon, sol
naturel.
longitudinal sables ou fines déversement non Restrictions Résidus ou acceptable moyen
de faible périphérique recommandé éventuelles stériles
plasticité nécessaire pour un sur la sableux si les
stockage hauteur des taux de
définitif. élévations production
Stockage individuelles sont suffisants.
provisoire des Sinon, sol
eaux de crue naturel
acceptable
avec de bons
détails de
conception
1.) ne s'applique pas aux résidus épaissis

Tableau 4.14 : Comparaison des techniques de construction d'une digue


[11, EPA, 1995]

Les principes de base des techniques de construction d'une digue ont été abordés à la section
2.4.2.2.

4.4.6.1 Digues classiques

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 61


Annexes

L'avantage d'utiliser une digue classique ayant déjà atteint sa hauteur définitive avant que
ne commence le dépôt des résidus est que la digue est construite pendant une période courte
au cours de laquelle il est généralement plus facile de contrôler la qualité de l'eau. Toutefois,
ces digues coûtent généralement trop cher, et les digues ascendantes sont donc plus
répandues. Pour cette méthode de construction, il est indispensable voire vital de procéder à
une surveillance et à une évaluation continues.

Ce type de digue est utilisé dans les cas suivants :



les résidus ne conviennent pas à la construction de la digue
la retenue doit servir à stocker de l'eau, généralement de façon saisonnière, pour l'usine ou


pour tout autre usage


le site de gestion des résidus se trouve dans un endroit lointain et inaccessible
la rétention de l'eau résiduelle doit se faire pendant une période prolongée pour permettre


la dégradation d'un élément toxique (par exemple le cyanure)
l'afflux naturel dans la retenue est important et sujet à de fortes variations, et le stockage
de l'eau est nécessaire pour le contrôler.

Avantages :



construction de la digue de façon surveillée et pendant une durée relativement courte


surveillance minime de la digue pendant son exploitation
protection contre la pollution par l'eau et l'érosion par le vent.

Inconvénients :

• nécessité d'engager des dépenses importantes en capital avant que l'installation ne


fonctionne
nécessité d'importer tous les matériaux de construction sauf si les stériles de la mine
peuvent être utilisés comme remblais de recharge.

Les digues classiques à étages sont également imperméables mais subissent des élévations
pendant toute la durée de vie de l'IGR. L'inconvénient, par rapport à une digue classique est
que la construction va durer beaucoup plus longtemps, ce qui peut entraîner une baisse de
qualité en raison des changements de personnel et de sous-traitants qui ne facilitent pas le
contrôle systématique de la qualité.

4.4.6.2 La méthode ascendante

La méthode ascendante est la méthode la moins chère, car elle nécessite la quantité de
matériau la plus faible pour une élévation donnée. Le principal inconvénient de cette méthode
est la stabilité physique de la digue et sa susceptibilité à la liquéfaction. Lors de la phase de
conception, il convient de veiller à contrôler le niveau de la nappe phréatique. Cela peut se
faire grâce à une plage suffisamment large et par un drainage et une exploitation corrects. Les
matériaux utilisés pour construire la digue ne doivent présenter aucun potentiel de drainage
acide.

Il est à noter que la digue ascendante présentée au tableau 4.14 concerne la gestion des résidus
conventionnels et non celle des résidus épaissis. La recommandation que les résidus
comportent de 40 à 60 % de fraction sableuse n'est pas nécessaire pour des résidus épaissis.
Ainsi, pour les résidus de boues rouges auxquels on applique la méthode ascendante, dans la

62 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

plupart des cas la fraction sableuse aura déjà été séparée et sera déposée au centre des résidus.
Par conséquent, les résidus analysés à des fins de stabilité et qui se trouvent sur le pourtour
sont entièrement constitués de la fraction limoneuse fine.

Par ailleurs, le tableau 4.14 s'applique à des digues dont les taux annuels d'élévation sont de
l'ordre de 4 à 5 m par an. Le taux d'élévation pour les résidus de boues de rouge est le plus
souvent de l'ordre de 1 à 2 m par an. L'adéquation à un mode de déversement s'applique à un
déversement périphérique dans le cas d'une retenue classique et à un déversement central des
résidus si on utilise des résidus épaissis.

En revanche, si la méthode ascendante peut s'appliquer, elle peut être plus favorable encore
que les autres méthodes, notamment la méthode descendante, car le niveau de la nappe
phréatique aura tendance à rester bas. La figure 4.20 illustre ce principe en comparant une
digue ascendante réalisée avec des résidus de cyclonage et une digue descendante de type à
rétention d'eau qui utilise un cœur imperméable.

Figure 4.20 : Comparaison simplifiée de la surface de la nappe phréatique pour les méthodes ascendante
et descendante de construction d'une digue de retenue

On notera qu'il s'agit ici d'un dessin simplifié. En principe, la digue ascendante doit avoir une
pente aval inférieure à 1:3 et la plage doit être plus large que la hauteur de la digue. Sur la
digue classique construite par étages avec un cœur amont, des filtres et des drains doivent en
principe être indiqués, car c'est par ces derniers que l'eau s'écoulera.

La méthode ascendante n'est pas forcément adaptée aux couvertures humides (voir section
4.3.1.2.1) si l'eau gravitaire s'évacue trop vite pour que la retenue reste inondée. En revanche,
la méthode ascendante peut produire une structure de digue apte à retenir l'eau, grâce à la
bonne stabilité de la digue liée à son faible gradient hydraulique.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 63


Annexes

Pour pouvoir stocker l'eau, il faut remplir les conditions suivantes :



éviter le débordement et maintenir un franc-bord suffisant (voir section 4.4.8)
fournir une capacité d'évacuation suffisante en cas d'urgence (crue décamillénale en


Suède, crue centennale en Autriche et en Allemagne (voir sections 4.4.9 et 4.4.10)


maintenir le pied de la digue insaturé pour éviter toute liquéfaction


bien maîtriser le niveau d'eau dans le bassin (par rapport au bilan hydrique)
surveiller la surface de la nappe phréatique à l'intérieur de la digue pour s'assurer d'obtenir
les résultats prévus.

En général, on procède à un calcul de stabilité pour déterminer la surface de la nappe


phréatique.

Dans tous les cas, il faut également faire procéder à une évaluation par un expert, par exemple
à des revues de conception indépendantes, lorsque les autorités chargées de délivrer les
autorisations demandent un jugement d'expert.

4.4.6.3 La méthode descendante

On voit sur la figure 4.20 ci-dessus que dans la méthode descendante, le cœur imperméable
maintient l'eau gravitaire en place. Lorsque les infiltrations à travers le cœur augmentent, la
stabilité de la digue peut être menacée.

Si des matériaux d'emprunt sont utilisés, un des effets multimilieux négatifs est
éventuellement le fait qu'il faut extraire de la fosse d'emprunt une quantité beaucoup plus
importante que pour la méthode ascendante, pour obtenir la même augmentation de hauteur.

4.4.6.4 La méthode longitudinale

Dans de nombreux cas, la méthode longitudinale semble être un bon compromis entre le
risque sismique et les coûts. Lorsqu'on utilise cette méthode, la superficie disponible, et par
conséquent la capacité de stockage, ne diminue pas au fur et à mesure des élévations
successives de la digue (voir figure 3.9).

4.4.7 Gestion de l'eau gravitaire

Pour une digue perméable, on maintient généralement l'eau gravitaire relativement loin de la
crête de la digue pour que le gradient reste faible [131, IMA, 2003].

4.4.7.1 Evacuation de l'eau gravitaire

Les méthodes classiques d'évacuation de l'eau gravitaire ont été présentées à la section
2.4.2.4.

A Aitik, l'eau est évacuée au moyen d'un déversoir et d'une buse doublée d'acier qui se trouve
dans la zone de contact entre la digue et le versant de la vallée. A l'avenir, un système de
canalisations à écoulement libre situées dans le sol naturel sera utilisé pour évacuer l'eau,
supprimant ainsi la buse qui traverse la digue. La plupart des autres mines métallifères

64 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

d'Europe du nord utilisent ce type de structure (Pyhäsalmi, Hitura, Zinkgruvan, Kiruna,


Malmberget).

Il est impossible de construire une canalisation à écoulement libre dans le sol naturel pour un
bassin de type paddock.

Les tours de décantation s'avèrent bien fonctionner dans des conditions de gel avec un bilan
hydrique positif. Toutefois, elles doivent être conçues pour résister à la pression des résidus
pendant toute la durée de vie de l'exploitation. Etant donné que l'écoulement de l'eau se fait
par gravité, il n'y a pas besoin de pompes, et il est donc inutile de disposer d'une réserve
d'énergie constante et sûre (dont les pompes auraient eu besoin). L'inconvénient de cette
méthode est que la buse perfore la digue et par conséquent la fragilise.

A Ovacik, on utilise une variante de la tour de décantation dont la meilleure description serait
celle d'un puits de décantation. L'eau gravitaire est soutirée par l'intermédiaire d'un puits de
décantation aménagé près du centre du bassin. Ce système de décantation se compose d'un
tube perforé entouré d'un enrochement (voir figure 4.21 ci-après). Il s'agit d'un système
permanent et aisément accessible. Contrairement à une tour d'évacuation, aucun tube ne vient
perforer la digue. L'eau clarifiée est pompée jusqu'à l'usine de traitement du minerai.

Ce système peut être appliqué dans de petites installations sans aucun rejet, dans des climats
secs, où le franc-bord est maintenu à un niveau élevé pendant l'exploitation. Il nécessite
également de détourner les éventuelles eaux de ruissellement de surface.

Figure 4.21 : Puits de décantation sur le site d'Ovacik

Le gravier disposé autour de la tour sert de stabilisateur et de filtre pour l'eau et contribue à la
rétention des fines. Une caractéristique supplémentaire de ce système est la présence de
canalisations de drainage disposées en arête de poisson sur le fond du bassin pendant la
construction et reliées à la tour afin de drainer et de consolider les matières solides décantées.

Pour le petit bassin d'Ovacik, on a estimé qu'un système de barge était inadapté car il aurait
fallu déplacer la barge trop souvent pour pomper l'eau gravitaire, étant donné les changements
fréquents des points de déversement.

Un des inconvénients est que le support en gravier qui sert au soutènement et à la filtration est
étendu et occupe une bonne partie de la digue. Il a également une capacité de filtration limitée
et n'est pas forcément pratique ou efficace pour de très gros volumes.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 65


Annexes

4.4.8 Franc-bord

Dans les exploitations de minerai de fer de Kiruna et de Malmberget, le franc-bord des digues
de retenue est de 2 m pour deux des installations et de 1,2 m pour la troisième. Ce franc-bord
est basé sur les directives suédoises relatives aux barrages de rétention d'eau (RIDAS), et tient
compte des précipitations, de la surface de l'eau et du déferlement des vagues. Pour une digue
de classe 2, une pluie torrentielle de 24 heures correspondant à une crue centennale, doit
théoriquement pouvoir être décantée sans faire augmenter le niveau d'eau. Le déversement
des résidus dans le bassin est contrôlé par un système d'exploitation relativement continu, qui
produit un flux continu de résidus.

Dans la mine d'or d'Ovacik, un franc-bord minimum de 2 m est prévu dans la structure de
l'IGR.

Dans le secteur des minéraux industriels, le franc-bord minimum est de 1 m pour garantir que
le bassin soit toujours en mesure de stocker et d'atténuer les effets d'une crue soudaine venant
s'ajouter à son apport normal en eau de traitement (voir section 4.4.10).
[131, IMA, 2003]

A l'IGR du bassin cuprifère de Legnica-Glogow, un franc-bord minimum de 1,5 m est


maintenu.

Selon le “Dam Safety Code of Practice”, le franc-bord pour les barrages à haut risque est
déduit de la hauteur maximale de vague ou la profondeur de pénétration du gel [129, Finland,
1997].

4.4.9 Evacuation d'urgence

Lors de la conception des bassins de résidus et des installations d'évacuation, tous les
événements extrêmes prévisibles tels que les pluies torrentielles et les épisodes extrêmes de
fonte des neiges sont envisagés. Néanmoins, l'intégration de déversoirs d'urgence dans la
structure permet de réduire encore les risques. Les déversoirs d'urgence sont conçus pour
fonctionner automatiquement si le niveau d'eau atteint un seuil critique prédéterminé et pour
évacuer tout volume d'eau excédentaire (qui ne peut être évacué par les installations
d'évacuation normales) sans nuire à l'intégrité de la digue. Ainsi, les déversoirs d'urgence
permettent d'éviter des niveaux d'eau trop élevés à l'intérieur de la digue, voire, dans le pire
des cas, un débordement qui pourrait conduire à une rupture catastrophique de la digue.

C'est l'absence de déversoirs d'urgence dans la conception du bassin de résidus de Baia Mare
qui a provoqué la rupture catastrophique de celui-ci. Si un déversoir d'urgence avait été
installé, seule une faible quantité d'eau contenant du cyanure se serait déversée, et il n'y aurait
eu aucun rejet de résidus.

Le système le plus répandu consiste à disposer plusieurs canalisations de grande dimension


(pour éviter tout blocage) à travers la digue. Ces canalisations sont installées à un niveau qui
permet de conserver systématiquement le franc-bord minimum prédéterminé. Comme il faut
éviter l'érosion côté évacuation de ces déversoirs, on utilise ce système qui élimine tout risque
d'érosion du corps de la digue dans des conditions extrêmes.

66 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Autrement, les déversoirs peuvent être des déversoirs contrôlés disposés sur le corps de la
digue ou aménagés en terrain naturel, cette dernière solution n'étant possible que pour les
digues de type vallée. Pour de tels systèmes, une protection contre l'érosion est indispensable.

4.4.10 Détermination de la crue de référence pour les bassins de retenue

Dans le cadre de RIDAS (voir tableaux 4.1 et 4.2), pour les digues à haut niveau de
conséquences (classe 1), les directives proposent une approche déterministe, similaire à la
procédure de la crue maximale probable (CMP), qui met l'accent sur la synchronisation
critique des facteurs engendrant la crue. Les données sur les précipitations, cependant, ne
reposent pas sur des estimations de précipitation maximale probable (PMP), mais plutôt sur
une évaluation des pluies maximales observées. Pour une digue à faible risque, la crue
centennale sert de crue de référence. Les mesures types permettant de s'adapter à cette
approche peuvent consister à augmenter la capacité des déversoirs afin de déverser les afflux
extrêmes, et à permettre un stockage provisoire au-dessus du haut niveau d'eau normal en
surélevant la crête de la partie centrale. Ces directives ont été élaborées pour des conditions
d'énergie hydroélectrique, qui s'accompagnent généralement de vastes zones de captage. Pour
les digues de retenue de résidus, les zones de captage sont souvent limitées et il est donc
nécessaire d'élaborer d'autres directives à propos de cette question.
[115, Mill, 2001]

Selon le code de pratique finlandais relatif à la sécurité des barrages, la classe de risque d'un
barrage détermine la valeur de sa crue de référence. Pour les barrages appartenant à la
catégorie du risque maximum (P), la crue de référence est basée sur une période de retour tous
les 5 000 à 10 000 ans et pour les deux catégories "inférieures" (N, O), des périodes de
500 à 1 000 ans et de 100 à 500 ans sont appliquées lors de la conception des déversoirs.

Le choix de la méthode de détermination de la capacité face à une crue de référence dépend


essentiellement des données hydrologiques dont on dispose.

4.4.11 Drainage des digues

4.4.11.1 Digues perméables

Si une digue est construite sans aucun système de drainage interne, la situation sera celle
illustrée sur la figure 4.22 a). Dans la pratique, il vaut mieux éviter que les eaux de drainage
n'émergent du talus externe et ne viennent saturer l'extérieur du pied, car cela peut entraîner
une lixiviation et provoquer une instabilité sauf en cas de pente très douce.

Une digue perméable repose sur le principe que l'eau qui s'infiltre à travers la digue doit être
soutirée bien en aval du pied du talus externe. Cela peut se faire par l'application d'un système
de drainage interne, la zone de drainage se trouvant dans la partie interne de la digue.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 67


Annexes

Figure 4.22 : Digue avec et sans système de drainage


[130, N.C.B., 1970]

Il convient d'éviter que le système de drainage (parfois appelé filtre) se retrouve colmaté par
des résidus.

Il convient également de tenir compte de l'état de la nappe phréatique. Dans certains cas, il
peut être nécessaire de concevoir un système de drainage qui gère à la fois les eaux
souterraines et les eaux de drainage du bassin.
[130, N.C.B., 1970]

Un exemple de digue perméable avec système de drainage est illustré sur la figure 3.6.

Pour la digue de l'exploitation de mica de Kernick, les résidus sableux et les stériles ont été
utilisés pour la construction de la digue dans des zones spécifiques, séparés par des couches
de transition. Les stériles, calibrés de façon uniforme entre 50 mm et 750 mm, forment un
cœur central destiné à capturer et à drainer l'eau qui s'infiltre à travers la structure. Les résidus
sableux, qui ne contiennent aucun morceau supérieur à 150 mm mais ont généralement une
granulométrie inférieure à 25 mm, sont utilisés pour former les parties aval et amont de la
digue principale. La couche de transition, constituée d'une roche saine concassée en morceaux
d'une granulométrie généralement comprise entre 75 mm et 125 mm, forme une couche
filtrante entre les résidus sableux et le cœur en stériles.

4.4.11.2 Digues imperméables

Il est à noter que les digues imperméables possèdent également des systèmes similaires au
système de drainage illustré sur la figure 4.22 ci-dessus. Dans ce cas, le filtre sert à empêcher
l'eau qui s'infiltre à travers le cœur d'éroder ce dernier et le talus externe de la digue. La figure
3.14 représente un filtre classique pour ce type de digue.

68 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

4.4.12 Surveillance des infiltrations

Les infiltrations à travers une digue, abordées à la section 2.4.2.5, ne doivent pas être
considérées comme un phénomène nuisible. Il est important qu'il y ait des infiltrations
contrôlées à travers la digue pour assurer sa stabilité, en diminuant la pression interstitielle sur
la digue. Toutefois, il est indispensable que ces infiltrations soient contrôlées et gérées
correctement, tant du point de vue de la performance environnementale quotidienne que de
celui de la prévention des accidents.

Le contrôle des infiltrations est utile à la gestion de n'importe quelle digue. La surveillance du
débit normal d'infiltration à travers la digue, associée à une bonne connaissance des processus
environnants (météorologie, niveau d'eau du bassin, etc.), permet d'obtenir dès le départ des
indications de la survenue d'éventuels problèmes liés à la digue. Une augmentation du débit,
associée à la présence de particules en suspension dans l'eau de percolation, peut être
révélatrice d'un début de renard. Une diminution du débit peut signifier un colmatage du
drain/filtre.

En raison du gradient hydraulique (différence de pression hydraulique) qui règne entre le


bassin et les environs, les infiltrations se font non seulement à travers la digue mais également
sous la digue et même, dans certains cas, à travers le sol naturel qui sert à retenir les résidus.
En raison des différences de régime hydrogéologique entre les différents sites, il est
nécessaire de procéder, sur chaque site, à une évaluation spécifique. Selon le résultat de cette
étude hydrogéologique et la nécessité de capter les infiltrations, il existe différentes solutions
de prévention et de captage. Dans la plupart des cas, il est préférable de combiner les
solutions disponibles.

La section 4.3.10 aborde le contrôle des infiltrations d'un point de vue environnemental.

4.4.13 Stabilité des digues et des terrils

La stabilité des talus des digues et des terrils dépend des facteurs suivants :



l'angle de frottement, la saturation d'eau, la nappe phréatique, la pression interstitielle


la forme géométrique de la section transversale
les paramètres de résistance des matériaux (la résistance au cisaillement en fonction de la
force de cisaillement) et de leurs fondations et le coefficient de sécurité correspondant.

4.4.13.1 Coefficient de sécurité

Le coefficient de sécurité d'une pente est défini comme étant le rapport entre la résistance au
cisaillement offerte et la force de cisaillement nécessaire à l'équilibre.
[75, Minorco Lisheen/Ivernia West, 1995]

Selon le code de pratique finlandais pour la sécurité des barrages, le coefficient de sécurité
total d'une digue sous un débit d'infiltration constant doit être d'au moins 1,5. Au stade final
de la construction, et pour compenser une baisse soudaine du niveau d'eau, le coefficient de
sécurité total ne doit pas être inférieur à 1,3.
[129, Finland, 1997]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 69


Annexes

Sur le site de Zinkgruvan, la stabilité des deux digues a été contrôlée par des experts externes,
et les digues présentaient un coefficient de sécurité de 1,5 et de 1,6.

Les terrils de stériles d'une exploitation finlandaise de talc ont été conçus avec un coefficient
de sécurité d'au moins 1,3.

Dans la mine d'or de Bergama-Ovacik, pendant l'exploitation, lors de la mise en place des
morts-terrains et des stériles sur le talus aval de la digue principale, la pente a été modifiée
pour passer à moins de 10˚, ce qui a augmenté le coefficient de sécurité de la digue à 2,23 par
comparaison avec la valeur de 1,2 habituellement utilisée à l'échelle internationale pour les
barrages de retenue d'eau.

En Allemagne, les digues de retenue d'eau et les bassins de résidus respectent les normes
industrielles EN DIN 19700 T10 -15 et DIN 4084), qui exigent un coefficient de sécurité de
1,3 à 1,4 selon les différents types de charge de calcul, ainsi que la prise en compte de charges
supplémentaires (circulation des camions sur la digue, neige).

Selon les directives de la Commission autrichienne sur les grands barrages, le coefficient de
sécurité permettant d'assurer la stabilité des pentes en cas de charge normale doit être d'au
moins 1,3. Pour assurer la sécurité en cas de liquéfaction statique du sol, un coefficient de
sécurité d'au moins 1,5 est exigé. La protection contre l'érosion interne, le calcul des
contraintes et mouvements prévus, la stabilité face au vieillissement à long terme et les
aspects concernant la liquéfaction dynamique des sols (notamment lors d'un tremblement de
terre) doivent également être pris en compte. Pour toutes ces études, l'essentiel est d'avancer
des hypothèses prudentes et sûres pour les paramètres géotechniques locaux, ainsi que pour
les matériaux et la fondation (notamment par des essais en laboratoire et sur le terrain).

Comme le mentionne la section 4.2.4, pour des digues stables à long terme où la technique
appliquée est celle de la couverture humide, un coefficient de sécurité de 1,5 est généralement
considéré comme suffisant.

4.4.13.2 Stabilité d'un terril de résidus de kaolin

Pour construire un terril de résidus de kaolin qui soit stable, il convient de respecter les
critères suivants :

• l'empilement doit se faire sur une surface drainée et débarrassée de sa couche arable pour


limiter les glissements
les matériaux doivent être suffisamment séchés avant d'être empilés, ce qui nécessite un


procédé d'épaississement
cela peut s'appliquer à des granulométries pouvant descendre jusqu'à 80 μm.

Afin d'améliorer la sécurité de l'IGR, il faut procéder à une étude de stabilité détaillée du sol
sous-jacent, de la hauteur proposée, de l'état de la nappe phréatique, des conditions
météorologiques à long terme et de la composition proposée pour les résidus (type,
granulométrie, pourcentages, etc.).

Le déversement peut commencer après une préparation du sol (enlèvement de la terre,


couches fragiles et meubles) pour former des couches, la remise en état de la pente finale
ayant lieu immédiatement et après coup. Les stériles déposés directement à même le sol sous-
jacent doivent être d'une granulométrie grossière (roche dynamitée) pour assurer une bonne

70 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

perméabilité. Les pentes sous-jacentes inclinées sont nivelées pour une meilleure stabilité.
L'eau d'infiltration des terrils est drainée.
[131, IMA, 2003]

4.4.13.3 Stabilité d'une digue de retenue de résidus calcaires

La procédure de délivrance d'une autorisation pour l'IGR de la carrière de calcaire de


Münchehof incluait, conformément à la norme DIN 19700 T 10, une preuve de stabilité de la
digue, y compris les aspects statiques et hydrauliques.

Le calcul de stabilité est effectué à partir des éléments suivants :



modélisation géotechnique et hydrogéologique


stabilité des pentes


résistance au cisaillement


protection contre une rupture de la base


protection contre l'accumulation de pression interstitielle dans la fondation
stabilité au débordement et à l'érosion.

Un autre critère fondamental pour la stabilité d'une digue est la conformité du matériau de
construction de la digue. Celle-ci est étudiée au travers d'essais géotechniques. Les paramètres
examinés sont les suivants :



angle de frottement


densité spécifique


compressibilité
teneur en eau.

Pendant la construction, on a appliqué une gestion de la qualité des phases pour garantir le
respect des paramètres indispensables à la stabilité de la digue. Cette gestion portait sur la
fondation de la digue, le corps de la digue et sa partie centrale.
[108, EuLA, 2002]

4.4.14 Techniques de surveillance de la stabilité des digues et des terrils

4.4.14.1 Elaboration d'un plan de surveillance

La surveillance de la stabilité d'une digue comprend la surveillance des instruments (en ligne
ou à une fréquence définie), des inspections (journalières/hebdomadaires/mensuelles) et des
audits/revues détaillés à intervalles plus longs (de 1 à 20 ans).

Un plan de surveillance s'élabore à partir des facteurs critiques, des modes de défaillance
potentiels et des indicateurs de dysfonctionnement. La fréquence de la surveillance dépend
d'une évaluation des conséquences d'un accident.

En règle générale, le plan de surveillance inclut également :



une description de l'objectif de la surveillance de chacun des paramètres
des critères d'analyse pour l'évaluation des résultats

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 71


Annexes

• une identification de la personne ou du poste responsable de la surveillance, de la


compilation des données, de l'évaluation et de l'établissement de rapports
un calendrier pour la révision du plan.

4.4.14.2 Mesures, instruments et fréquence de la surveillance d'une digue


de retenue

La surveillance de la stabilité d'une digue inclut un système de surveillance permettant


d'évaluer la stabilité réelle de l'IGR et notamment de ses digues.

Le tableau 4.15 donne des exemples des mesures généralement effectuées, des instruments
utilisés et de la fréquence des vérifications/mesures manuelles ainsi que les fréquences
correspondantes indiquées pour la surveillance proprement dite.

Mesure Instruments Fréquence


Niveau d'eau du bassin niveau, doppler hebdomadaire,
journalière ou en
ligne


Evacuation des infiltrations

 la digue proprement
par :

déversoirs ou récipients
hebdomadaire,

jauges de pression interstitielle
journalière ou en
 la fondation
dite puits d'eau souterraine ligne
 les culées
Echantillons d'infiltration Prélèvement d'échantillons et mesures de mensuelle ou
turbidité hebdomadaire
Position de la surface de la Piézomètre (généralement un tube piézométrique mensuelle ou
nappe phréatique ouvert) hebdomadaire
Pression interstitielle Piézomètre ou manomètre à tube de Bourdon mensuelle ou
hebdomadaire
Déplacement de la crête de Points géodésiques sur la plage (digue achevée)
annuelle ou
la digue et des résidus et sur la crête de la digue, photographie aérienne,
semestrielle
GPS
Sismicité Accélérographes de mouvement fort évènement
(non effectuée sur
site)
Pression interstitielle Piézomètres à fil vibrant
annuelle
dynamique et liquéfaction
Mécanique du sol Pénétromètres pour la densité et la résistance au annuelle
cisaillement (seulement pendant
la phase de
conception)
Procédures d'entreposage Echantillons de résistance au cisaillement,
des résidus compressibilité, consolidation, granulométrie et annuelle
densité, largeur de la plage non immergée (seulement pendant
comme indicative de la surface de la nappe la phase de
phréatique par photographie aérienne ou par conception)
satellite
Tableau 4.15 : Mesures types, fréquence et instruments associés pour la surveillance des digues de retenue
Adapté de [7, ICOLD, 1996]

Le tableau 3.22, le tableau 3.23 et le tableau 3.24 recensent des exemples des mesures
effectuées dans certaines exploitations de métaux communs.

72 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Mesure Instruments Fréquence


Géométrie des gradins/pentes GPS semestrielle
Drainage sous le sommet Déversoirs/entailles en V annuelle
Pression interstitielle Piézomètres/colonnes montantes annuelle
(si elle présente un risque)
Tableau 4.16 : Mesures types, fréquence et instruments associés pour la surveillance des terrils

4.4.14.3 Inspection et audits/revues

En général, le plan de surveillance global inclut également des plans d'inspections et


d'audits/revues.

Le tableau 4.17 propose un programme de surveillance pendant l'exploitation et dans la phase


d'après fermeture.

Type d'évaluation Fréquence Personnel


Phase Phase d'après
d'exploitation fermeture
Contrôle visuel journalière semestrielle opérateurs de digue, après
fermeture, éventuellement
équipes de suivi
Revue annuelle annuelle annuelle ingénieur
Audit indépendant semestrielle tous les 5 à 10 ans expert indépendant
Evaluation de la tous les 15 à 20 ans tous les 15 à 20 ans équipe d'experts
sécurité des digues indépendants
existantes (SEED)
Tableau 4.17 : Régime d'évaluation d'une digue de retenue pendant l'exploitation et dans la phase d'après
fermeture

Type d'évaluation Fréquence Personnel


Phase Phase d'après
d'exploitation fermeture
Contrôle visuel journalière semestrielle opérateurs de terril, après
fermeture, éventuellement
équipes de suivi
Revue géotechnique annuelle tous les 2 ans ingénieur
Audit géotechnique tous les 2 ans tous les 5 à 10 ans expert indépendant
indépendant
Tableau 4.18 : Régime d'évaluation d'un terril pendant l'exploitation et dans la phase d'après fermeture

Les fréquences indiquées pour la phase d'après fermeture correspondent à la phase initiale qui
suit la fermeture. En fonction des résultats obtenus, cette fréquence peut diminuer au fil du
temps au point que les inspections, audits/revues ne soient plus nécessaires si la restauration
est exécutée correctement. En outre, le programme de surveillance dans le cadre de l'entretien
après fermeture permet la vérification du respect de l'ensemble des objectifs de fermeture et
du fonctionnement à long terme. Si les objectifs de fermeture ne sont pas respectés, des
mesures correctives devront être prises pendant la période de vérification.

Les opérations systématiques destinées à évaluer la stabilité des digues et des terrils peuvent
comporter les contrôles suivants :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 73


Annexes

Contrôles visuels - effectués par un opérateur/superviseur expérimenté, suivant une liste de


contrôle prédéterminée qui met l'accent sur les détails susceptibles d'engendrer des difficultés
s'ils ne sont pas corrigés, par exemple des déversoirs bouchés, des pompes endommagées, une
érosion excessive, une humidité excessive au pied d'un talus, etc. Ces listes de contrôle sont
basées sur des détails qui sont directement observables par un opérateur expérimenté et qui
peuvent se corriger facilement dans un délai raisonnable. C'est un régime d'inspection simple
de ce type qui permet de conserver un terril ou un bassin en bon état de fonctionnement jour
après jour ; autrement dit, les inspections journalières ne doivent pas être basées sur des
aspects qui nécessitent une approche scientifique plus détaillée. Il est important de faire en
sorte que ces inspections journalières soient enregistrées à titre documentaire, et si elles
révèlent à l'opérateur un quelconque problème qu'il n'est pas en mesure de corriger ou qui est
particulièrement anormal, qu'il existe alors une procédure permettant de prévenir une
personne plus compétente.

Un exemple des éléments à vérifier pendant l'inspection journalière est présenté à l'annexe 6.

Revues annuelles – elles comportent un relevé topographique complet de la structure au


moins une fois par an, ou plus fréquemment si cette dernière est de grande dimension et
constamment développée. A l'issue de ces relevés topographiques, des plans précis et des
coupes de la structure devront être élaborés et intégralement enregistrés dans une base de
données consultable.

Au moins une fois par an, il convient de prendre des mesures précises de type relevé des
"piliers d'observations" ou "plaques" érigés sur la structure (notamment des bassins de
résidus), en recherchant des signes éventuels d'un mouvement horizontal ou vertical. Il est
important que ces piliers possèdent un élément de référence qui se trouve sur la terre ferme
au-delà de l'empreinte de la structure. Dans les structures où il existe un risque potentiel de
hauteur de la nappe phréatique ou de zones d'infiltration (plus probablement dans des bassins
de résidus), un système de piézomètres verticaux doit être installé à la fois à l'intérieur de la
structure de surface supérieure de la digue et sous le niveau du sol, dans les sous-strates. Ces
piézomètres doivent être lus au moins une fois par "saison", c'est-à-dire en hiver, au
printemps, en été et à l'automne, afin d'enregistrer d'éventuelles différences saisonnières,
notamment dans les débits des eaux souterraines. Si de hauts niveaux d'eau sont
volontairement stockés dans un bassin (éventuellement pour limiter les poussières), alors il
faudra peut-être une lecture plus fréquente de ces piézomètres. En principe, ces relevés
doivent être saisis sur ordinateur et annotés sur les plans en coupe de telle sorte que les
résultats d'infiltration de la structure puissent être aisément identifiés. Lorsque les infiltrations
provenant de la structure d'endiguement sont évacuées par un système de drainage
(canalisations/filtres de pierre, etc.) ou s'écoulent à travers celui-ci, ces systèmes sont
généralement équipés de déversoirs de mesure ou de canalisations, de sorte que toute
diminution ou augmentation peut être identifiée et enregistrée à titre documentaire. Ces
systèmes doivent être vérifiés au moins une fois par saison, et toute variation soudaine ou
anormale doit être signalée à une personne plus compétente.

Un exemple des éléments à vérifier lors de la revue annuelle est présenté à l'annexe 6.

Audits indépendants - à réaliser au moins tous les deux ans pour les structures qui sont déjà
en activité. Ces revues sont effectuées par une équipe d'experts (qui comprend souvent un
expert indépendant). Ces évaluations comprennent une analyse de toutes les données
disponibles, des dossiers d'inspection journalière, des résultats de surveillance, des mesures
piézométriques, etc., qui leur permettent de se faire une opinion sur la stabilité de la
structure, au moment de l'évaluation comme pendant la période qui précède l'évaluation

74 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

suivante. Si l'évaluation identifie des éléments fondamentalement inquiétants, il est alors


essentiel que la personne compétente porte ces éléments à l'attention de l'exploitant, avec des
recommandations pour résoudre le problème.
[131, IMA, 2003]

Audit d'évaluation de la sécurité des digues existantes (SEED - Safety Evaluation of Existing
Dams) Ces audits sont réalisés tous les 15 à 20 ans par une équipe d'experts indépendants. Ils
consistent à passer en revue l'ensemble des documents concernant la digue, à remettre en
question toutes les hypothèses de base ayant conduit à la conception et à la construction de la
digue, et à évaluer la cohérence entre la conception et la digue en tant qu'ouvrage fini. Ces
audits doivent également comporter une analyse de toutes les données disponibles, des
dossiers d'inspection journalière, des résultats de surveillance, des mesures piézométriques,
etc. Dans ce type de revue, toutes les dernières évolutions dans le domaine de la sécurité des
digues et en matière d'hydrologie doivent être prises en compte, et des solutions doivent être
proposées pour améliorer la digue existante compte tenu de l'état des connaissances et des
dernières évolutions. Le résultat de la revue permettra aux experts de se faire une opinion sur
la stabilité de la structure.

Pour de plus amples explications, voir également la section 4.2.3.2.

4.4.14.4 Stabilité des strates sous-jacentes

Même l'installation de gestion des résidus ou stériles la plus stable peut s'effondrer si la
fondation sur laquelle elle repose n'est pas stable. Il est donc essentiel de vérifier que les
strates sous-jacentes lui conviennent, lors de la phase de planification (voir section 4.2.1.4).
Pendant l'exploitation d'un terril de résidus de potasse, par exemple, la stabilité des strates
sous-jacentes est contrôlée régulièrement par une surveillance sismique qui va rechercher et
déterminer des événements sismiques, acoustico-sismiques et géomécaniques ou un
affaissement de la surface déclenchés par les activités minières. Les levés des piliers et la
détermination des composés minéraux sont utilisés pour calculer et pour observer la stabilité
des chantiers épuisés (voir section 3.3.3.2).

Ce type de surveillance convient à des exploitations qui ont déjà connu des événements
sismiques ou qui se trouvent à proximité d'exploitations minières souterraines.

4.4.15 Gestion du cyanure

Outre le traitement du cyanure (voir section 4.3.11.8), la lixiviation au cyanure et plus


généralement la gestion du cyanure nécessitent de nombreuses mesures de sécurité pour
prévenir les accidents et les effets négatifs sur l'environnement. La conception de l'installation
comporte elle aussi plusieurs solutions techniques qui visent à empêcher les accidents et les
effets sur l'environnement, et notamment :

• intégration d'un circuit de destruction du cyanure au sein de l'usine de lixiviation. Ce


circuit a une capacité nominale qui est le double de la capacité effectivement requise
utilisation du système des bassins de résidus comme une seconde installation de traitement


du cyanure, celle-ci servant d'installation de secours au circuit de destruction du cyanure
association des résidus de l'usine de flottation (destinée à l'extraction des métaux
communs) et des effluents du circuit de lixiviation de l'or avant la destruction du cyanure,

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 75


Annexes

destinée à empêcher une augmentation du pH susceptible de provoquer la dissolution des


complexes cyanurés déjà précipités


installation d'un système de secours pour l'adjonction de chaux
orientation du circuit de lixiviation vers un bassin de récupération d'un volume égal à la


contenance d'une cuve de lixiviation
installation des cuves de lixiviation dans une fosse en béton entourée d'une berme qui sert
également de barrière anti-collision. La capacité de la fosse est supérieure au volume
d'une cuve de lixiviation. Le fond est chauffé pour éviter l'accumulation de neige et de


glace en hiver


conservation des cuves de lixiviation ouvertes à l'air libre


installation de groupes électrogènes de secours
réinjection dans le circuit, par pompage, de toutes les eaux déversées.

De plus amples renseignements sur la gestion du cyanure sont disponibles sur le site Internet
du code international de gestion du cyanure pour la fabrication, le transport et l'utilisation du
cyanure dans la production de l'or : www.cyanidecode.org

4.4.16 Déshydratation des résidus

Les résidus sous forme boueuse se composent généralement de 20 à 40 % en poids de


matières solides, mais des niveaux de 5 à 50 % de solides ont été observés. Ils sont
habituellement gérés dans des bassins de résidus (voir section 2.4.2). C'est souvent la solution
la plus rentable pour gérer ces résidus.

Ce mode de gestion des résidus présente, en outre, les avantages suivants :

• la saturation en eau des résidus évite la formation de poussières (cette situation est
susceptible de changer une fois que les résidus font partie de la plage et sont exposés au


soleil et au vent)
cette solution empêche le drainage acide.

Le principal inconvénient, dans la gestion des résidus boueux, est leur mobilité. En cas
d'effondrement de la structure de retenue (c'est-à-dire de la digue), ils se liquéfient et peuvent
provoquer des dégâts considérables à cause de leurs caractéristiques physiques et chimiques.
Pour éviter cela, certaines solutions ont été mises au point, notamment celles des résidus
"secs" et des résidus épaissis (voir sections 4.4.16.1 et 4.4.16.2)

Comme on peut le voir sur les tableaux 3.59 et 3.60, les coûts de gestion des résidus pour la
gestion des résidus boueux varient entre 0,3 EUR et 1,6 EUR par tonne de résidus secs.

4.4.16.1 "Résidus secs"

Dans la mine américaine de Greens Creek, les résidus sont épaissis, puis filtrés pour produire
un gâteau de filtration contenant environ 12 % d'humidité. La moitié environ des résidus est
utilisée comme remblai dans la mine souterraine, après avoir été mélangée avec 3 à 5 % de
ciment. Les résidus restants sont acheminés par camion jusqu'à une retenue en surface où ils
sont compactés selon des spécifications destinées à limiter l'infiltration d'eau et d'oxygène.

76 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Les résidus sont fins (80 % passant entre 20 et 30 μm) et nécessitent un procédé de
déshydratation onéreux appelé filtration sous pression. La méthode des "résidus secs" s'est
avérée être la seule méthode possible (et économique) pour Greens Creek, en raison de
l'absence d'une surface adaptée pour l'aménagement d'un bassin de résidus classique, et en
raison des cahiers des charges relatifs aux remblais miniers.

Le coût de fonctionnement total d'un système d'évacuation de résidus "secs" à Greens Creek
se situe probablement autour de 4 à 6 USD par tonne (année 2002), pour 1 000 tonnes de
résidus par jour. Ce coût est lié aux réactifs d'épaississement, à l'air comprimé (principalement
à l'énergie électrique) pour les filtres à pression, à la main-d’œuvre d'exploitation et
d'entretien, et aux fournitures et au transport des résidus par camion sur 15 km vers la retenue
en surface. Cela coûte beaucoup plus cher qu'un système classique d'évacuation de boues
liquides, où les résidus sont acheminés par des canalisations jusqu'à un bassin de résidus
(souvent par gravité) et où ils sont mis à décanter, l'eau claire étant renvoyée par pompage
dans l'usine de traitement.

Dans l'exploitation de l'Asturiana de Zinc, le coût de la déshydratation par filtre à bande est
actuellement de 0,95 EUR par tonne de minerai. Le coût d'investissement de l'usine de
filtration s'est monté à 3,5 millions d'euros.

Sur le site de Neves Corvo, le coût de la déshydratation par filtres à pression se montera
probablement à 2,5 EUR par tonne de minerai. Les résidus qui présentent un potentiel
acidifiant net seront rapidement recouverts (dans les huit mois), afin d'éviter toute oxydation.

Un autre système à grande échelle d'évacuation des résidus secs est utilisé dans le projet de
lixiviation de l'or et de l'argent de La Coipa, au Chili. Là-bas, 15 000 t/j de résidus sont
déshydratés sur des filtres à bande sous vide puis acheminés jusqu'à un système d'empilement
situé dans une zone de retenue. Les coûts sont nettement inférieurs à ceux de Greens Creek,
notamment pour les raisons suivantes :

• les résidus sont plus grossiers et peuvent être filtrés sur des filtres sous vide plutôt que sur

• économies d'échelle (15 000 t/j au lieu de 1 000 t/j), et


des filtres à pression

• situation du site (terrain plat et désertique, par opposition à un climat montagneux et


humide).
[120, Sawyer, 2002]

Pour des résidus qui présentent un potentiel de DA, la méthode des résidus secs peut conduire
à une oxydation irréversible qui s'oppose au principe de la prévention du DA. Il est impossible
de couvrir les résidus pour empêcher cette oxydation.

Dans des exploitations hydrométallurgiques (autrement dit, de lixiviation), cette méthode fait
partie du procédé. Associée aux couches argileuses qui existent à l'état naturel pour le dépôt
des résidus, cette méthode peut éventuellement être appliquée (voir section 6.4).

Cette méthode peut être intéressante dans le cas où l'espace disponible est très limité.
Toutefois, d'éventuels effets multimilieux tels que l'énergie consommée pour la filtration, les
rejets des camions, voire les rejets de poussières, doivent être pris en compte.

Pour de nombreuses exploitations de minerai pauvre, cette méthode a un coût prohibitif, dans
la mesure où le coût de la gestion des résidus est susceptible de dépasser la valeur du minerai.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 77


Annexes

Etant donné l'existence de certaines lois qui exigent que les résidus présentant un potentiel de
DA soient en permanence saturés d'eau, dans un grand nombre de cas, cette technique ne peut
être envisagée.

Le coût de cette technique augmente de façon exponentielle au fur et à mesure que la


granulométrie diminue.

Dans la totalité des exploitations de potasse européennes, les résidus sont gérés à sec.

4.4.16.2 Résidus épaissis

Une des solutions pour une gestion plus sûre des résidus consiste à les évacuer sous forme de
pâte (ou résidus épaissis) plutôt que sous forme de boues [116, Nilsson, 2001].

Les principes élémentaires de cette technique ont été abordés à la section 2.4.3Erreur !
Source du renvoi introuvable.. Concrètement, la gestion des résidus épaissis nécessite
l'emploi de matériel mécanique pour déshydrater les résidus afin d'obtenir de 50 à 70 % de
matériaux solides. Les résidus sont ensuite étalés par couches sur la zone de stockage, pour
permettre une déshydratation supplémentaire qui associe drainage et évaporation [11, EPA,
1995].

La principale différence avec les résidus "secs" décrits dans la section précédente est la teneur
en matières solides après déshydratation. Dans la méthode "à sec", les résidus sont filtrés pour
produire un "gâteau" ayant une teneur en humidité d'environ 12 %. Pour les résidus épaissis,
les résidus sont déshydratés seulement jusqu'à obtention d'une "pâte" ayant une teneur en
humidité d'environ 30 à 50 % (autrement dit, une teneur en matières solides de 50 à 70 %).

Le principal avantage de cette technique est que les résidus sont moins mobiles, ce qui est
avantageux en cas de rupture d'une digue de retenue.

Les autres avantages et inconvénients sont recensés ci-après.

Avantages :



coût d'entretien et de fermeture réduit
capacité de stockage supérieure pour une même hauteur de la digue périphérique (ce n'est


pas le cas dans la gestion des boues rouges)


faible susceptibilité à la liquéfaction, donc meilleure résistance aux tremblements de terre


inutilité d'un système de décantation


diminution des infiltrations dans les sols avoisinants
la plus grande partie de l'eau étant séparée à l'usine de traitement du minerai, il est moins
nécessaire de recycler l'eau du bassin. [77, Robinsky, 2000]

Inconvénients :

• le transport des résidus épaissis peut être une opération délicate et onéreuse ; il est effectué


efficacement par l'installation d'épaississement du site de gestion [21, Ritcey, 1989]
la surface asséchée étant susceptible de produire des poussières, un système d'irrigation


peut être nécessaire [21, Ritcey, 1989]
un système spécial de captage des eaux de ruissellement de surface et de drainage devra
être aménagé. L'eau recueillie doit être correctement gérée.

78 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Outre le fait d'être une méthode d'évacuation, cette méthode a été recommandée pour
recouvrir les bassins de résidus existants [21, Ritcey, 1989].

La méthode des résidus épaissis peut présenter un intérêt particulier dans les cas suivants :

• lorsque la topographie est plane et permet la création d'un dépôt conique large et à pentes

• lorsque la construction d'une digue classique risque de revenir cher en raison de la


douces

• lorsque les résidus sont si fins qu'il n'existe pas de fraction grossière.
situation du site

[21, Ritcey, 1989]

Cette méthode est inapplicable dans les cas suivants :

• si moins de 15 % des résidus ont une granulométrie inférieure à 20μm (à sec) [138,


Verburg, ]
si les résidus ont un potentiel acidifiant.

Selon une publication, la méthode des résidus épaissis serait également à conseiller pour les
résidus ayant un potentiel acidifiant. Cela s'expliquerait par le fait que les fines présentes dans
le mélange homogène des résidus épaissis présentent un fort pouvoir d'aspiration capillaire
qui permet de maintenir les résidus dans un état saturé, empêchant ainsi la formation d'acide
[77, Robinsky, 2000]. Toutefois, cette propriété est fréquemment contestée et n'a pas été
éprouvée à l'échelle industrielle.

La figure 4.23 présente une comparaison entre un système de résidus épaissis et un bassin de
résidus classique situés dans un même contexte.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 79


Annexes

Figure 4.23 : Comparaison entre un système de résidus épaissis et un bassin de résidus classique dans un
même contexte géologique
[77, Robinsky, 2000]

Les résidus épaissis sont déposés avec une teneur en matières solides de 50 à 70 %.
Autrement dit, ils contiennent plus d'eau que ne peut en stocker le volume interstitiel des
résidus, ce qui implique qu'une certaine quantité d'eau devra être évacuée de l'installation
d'une manière ou d'une autre.

Les coûts d'exploitation des résidus épaissis sont environ 25 % plus élevés que pour la gestion
des résidus boueux si on utilise des épaississeurs en profondeur et 40 % plus élevés si on
utilise des filtres.
80 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Annexes

Pour le raffinage de l'alumine, les principales différences entre l'utilisation de résidus


épaissis et celle de résidus boueux se résument comme suit :

La gestion des résidus boueux implique que des quantités d'eau nettement supérieures sont
traitées avec les boues. L'avantage de cette méthode est que les boues peuvent être facilement
pompées par des pompes centrifuges classiques à relativement basse pression dans le pipeline.
L'eau permettant la mise en suspension des boues peut être de l'eau de mer, s'il en existe à
proximité de la raffinerie, avec une neutralisation associée de la soude caustique résiduelle. Le
pompage peut s'effectuer sur des distances relativement longues (plusieurs kilomètres) entre
la raffinerie et le bassin, sans risque de chute de pression le long du pipeline.

La gestion des résidus épaissis est liée à un bon taux de récupération de la liqueur mère
caustique, puisque la gestion au niveau du bassin ne comporte pas de neutralisation
supplémentaire. La densité et la viscosité des résidus épaissis (parfois aussi appelés "pâte")
sont si élevées que la déshydratation est effectuée de préférence dans l'IGR, sauf si le dépôt
jouxte la raffinerie. Si les deux sites sont à une certaine distance l'un de l'autre, le pompage se
fait à faible densité avant la déshydratation au niveau du bassin, pour produire des boues
épaisses directement au niveau de l'alimentation du bassin, auquel cas l'eau excédentaire doit
être renvoyée par pompage sur toute la distance jusqu'à l'usine. Cette technique comporte
donc un investissement supplémentaire pour une station de pompage haute pression, par
exemple des pompes à membrane, ou pour l'installation et l'exploitation d'un épaississeur en
profondeur au niveau du bassin, lorsque ce dernier est éloigné de la raffinerie.

Le compactage des boues décantées et vieillies ne présente pas de différence notable avec
celui des résidus "mûris". Dans les deux cas, le chiffre obtenu est d'environ 70 % de matières
solides.

4.4.16.3 Déshydratation des résidus fins de charbon

Dans certaines exploitations houillères, les résidus fins <0,5 mm issus de la flottation sont tout
d'abord épaissis jusqu'à obtention d'une teneur de 25 à 50 % de solides. A condition qu'il
existe une superficie suffisante pour un dépôt définitif dans des bassins artificiels, les résidus
fins traités sont transportés par pipeline ou par camion – en fonction de la distance et des
volumes - jusqu'à ces installations. Lorsqu'on choisit de déposer les résidus fins sur des terrils,
par exemple pour des raisons de capacité en superficie, il faut poursuivre la déshydratation
des résidus afin d'obtenir une stabilité structurelle suffisante.

En principe, on applique trois méthodes pour diminuer encore la teneur en eau des résidus
épaissis :

• les filtres-presses à chambres, qui offrent généralement une surface de filtration de plus de
1 000 m² et qui permettent d'obtenir des teneurs de 75 à 80 % de matières solides (voir


section 2.3.1.10)
les centrifugeuses à bol plein, qui permettent d'obtenir des teneurs de 50 à 70 % de


matières solides (voir section 2.3.1.10)
les bassins de décantation qui permettent d'obtenir des teneurs de 50 à 70 % de matières
solides (stockage provisoire en bassin, voir section 3.4.3.2.2).

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 81


Annexes

4.5 Réduction de l'empreinte écologique


Le recours à la gestion des résidus épaissis ou des résidus secs peut permettre de diminuer
l'empreinte écologique (voir ci-dessus). Autrement, le moyen le plus efficace pour réduire
l'empreinte écologique des installations de gestion des résidus et des stériles est d'utiliser tout
ou partie de ces matériaux comme remblais. Toutefois, il faut bien voir que dans la plupart
des cas, même si on utilise une grande partie des résidus et/ou des stériles comme remblais,
une gestion en surface reste nécessaire en raison de l'augmentation du volume de matériaux
extraits.
Pour tous les moyens de réduction de l'empreinte écologique, il convient d'évaluer leurs effets
sur l'environnement.

4.5.1 Utilisation des résidus comme remblais

Une description sommaire du remblayage est donnée dans la section 2.4.5.

Le remblayage peut être appliqué pour les raisons suivantes :


 pour procurer une plateforme de travail pour l'extraction du minerai situé au-dessus
dans une mine souterraine :

 pour assurer la stabilité du sol


(notamment dans l'exploitation par chambre remblayée)

 pour limiter les affaissements souterrains ou superficiels


 pour assurer un soutènement en vue d'extraire d'autres parties du gisement et

 pour fournir une autre solution que l'élimination en surface


d'améliorer la sécurité

 pour améliorer la ventilation


 pour le déclassement et/ou l'aménagement du paysage
dans une mine à ciel ouvert :

 pour des raisons de sécurité


 pour réduire l'empreinte écologique (par exemple au lieu de construire un bassin ou un

 pour limiter les risques en remblayant l'excavation au lieu de construire un nouveau


terril)

bassin ou un nouveau terril.

Il est important d'analyser avec soin toutes les solutions disponibles, car le remblayage n'est
pas forcément la solution qui présente le moins d'effets.

Grâce aux vastes chambres créées lors d'une exploitation en sous-étages, il s'agit d'une
méthode d'exploitation qui se combine parfaitement avec le remblayage, car il est facile de
déverser des résidus solides ou boueux dans ces grandes ouvertures. Les vides restants créés
lors d'une exploitation de type longue taille, par chambres et piliers, et par chambre
remblayée, et qui sont généralement beaucoup plus petits, font augmenter le coût du
remblayage. Le remblayage peut néanmoins s'appliquer dans ces cas-là, si le minerai est de
grande valeur et que le remblayage procure un taux d'extraction plus élevé, car les piliers de
sécurité peuvent être excavés une fois que les anciens vides ont été remblayés. Si on a recours
au foudroyage, le remblayage est impossible car les vides seront immédiatement remplis par
les chutes de matériaux.

82 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Un autre domaine d'application est le remblayage des mines à ciel ouvert voisines déjà
épuisées ou de tout autre orifice. L'utilisation de résidus boueux pour remblayer une fosse
toujours en activité est généralement impossible.

D'un point de vue économique, le remblai hydraulique est l'option la plus intéressante.
Toutefois, si la méthode d'extraction nécessite une stabilisation plus rapide du remblai,
l'adjonction de ciment peut s'avérer nécessaire. Dans la plupart des cas, le coût de cette
adjonction de ciment va rendre le remblai peu économique. C'est pourquoi, dans plusieurs
exploitations, on a recours à d'autres liants. Selon la situation locale, ces matériaux sont
disponibles à moindre coût, voire gratuitement. Dans un des sites, le coût par tonne de cendres
volantes livrée à la mine était de 17 à 18 EUR (année 2003).

Le transfert de résidus vers des fosses exploitées n'est généralement économique que si ces
fosses se trouvent au plus à quelques kilomètres et que les résidus peuvent être acheminés par
pipeline.

Pour les mines souterraines européennes d'extraction de métaux communs, les résidus (de
16 à 52 % du volume total de résidus) sont généralement utilisés comme remblais. A
Pyhäsalmi, 16 % des résidus sont utilisés pour remblayer la mine, les 84 % restants (180 000
t/an) sont déposés dans un bassin de résidus. Ce pourcentage de remblayage relativement
faible s'explique par le fait que seuls les résidus grossiers peuvent être utilisés comme
remblais.

4.5.1.1 Le remblayage comme élément de la méthode d'exploitation

A Garpenberg et Garpenberg Norra, la méthode minière utilisée est l'exploitation par chambre
remblayée. La fraction grossière des résidus (parfois appelée remblai hydraulique de sable) est
utilisée comme remblai et sert de plateforme pour l'exploitation du minerai situé au-dessus. La
figure 4.24 illustre le mode d'utilisation du remblai dans la méthode d'exploitation par
chambre remblayée.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 83


Annexes

Figure 4.24 : Exploitation par chambre remblayée utilisant du remblai (remblai hydraulique de sable)
comme plateforme de travail pour extraire le minerai
[93, Atlas Copco, 2002]

Tous les vides (ou orifices) miniers créés à Garpenberg sont remblayés avec des stériles issus
des travaux préparatoires et des résidus. Les concentrés constituent environ 10 % du minerai
traité, ce qui signifie que les 90 % sont des résidus, et la moitié de ces résidus sont utilisés
comme remblais. Une fois le minerai dynamité, concassé et broyé, ce volume augmente
d'environ 60 %, ce qui signifie qu'à Garpenberg, le volume des résidus représente environ
145 % du volume du minerai extrait. Il n'y a aucune possibilité d'utiliser davantage de résidus
comme remblai souterrain pour des raisons de géométrie.

A Zinkgruvan, la méthode d'exploitation nécessite également un remblayage.

4.5.1.2 Remblayage dans des mines à ciel ouvert à petite échelle

Dans une petite mine de barytine espagnole, les résidus fins sont déshydratés dans un bassin
de béton et le "gâteau" est ensuite déchargé par camion dans la mine à ciel ouvert. Cette
technique peut s'appliquer dans de petites exploitations et dans des conditions climatiques
permettant une déshydratation rapide des résidus [110, IGME, 2002].

4.5.1.3 Utilisation de résidus filtrés comme remblais

84 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Dans une exploitation de fluorine du sud des Pyrénées, les résidus contenant de 1 à 5 % de
CaF2 servent au remblayage de la mine après avoir été déshydratés dans des filtres-presses.

4.5.1.4 Remblayage partiel de mines à ciel ouvert

Dans une exploitation de feldspath située à Ségovie, 110 000 t/an de résidus sont produits (la
production de la mine étant de 600 000 t/an). Ils se composent d'une fraction sableuse (80 000
t/an) et des résidus issus de la flottation. La fraction sableuse est constituée de sables grossiers
pour lesquels il n'y a pas de marché. Ils sont utilisés comme remblai dans la mine à ciel
ouvert. Les résidus de flottation sont filtrés. Le gâteau de filtration (28 000 t/an) est également
utilisé comme remblai, tandis que les boues résiduelles sont envoyées dans de petits bassins.
Pour préparer la zone de remblayage de la mine à ciel ouvert, on a mis en place un système de
drainage pour contrôler l'eau de drainage et y prélever des échantillons avant de la déverser
dans la rivière.

4.5.1.5 Remblayage d'une mine épuisée

Le bassin de résidus de la carrière de calcaire de Flandersbach est installé dans une carrière
épuisée. Sa superficie actuelle est de 27 ha. A terme, elle sera d'environ 60 ha. Ce bassin a une
capacité totale de plus de 30 Mm³. Il se trouve à proximité de l'usine de traitement du minerai.
Les canalisations qui acheminent l'eau de traitement jusqu'au bassin et qui renvoient l'eau
clarifiée à l'usine de traitement du minerai ont une longueur d'environ 1 km. Il y a également
un afflux d'eau souterraine dans le bassin, du fait de l'assèchement de la carrière en activité.
L'eau excédentaire est acheminée jusqu'à un cours d'eau voisin.
[107, EuLA, 2002]

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 85


Annexes

4.5.1.6 Remblayage de chantiers souterrains

Dans les mines de potasse, le remblayage s'emploie dans des gisements en pente raide où
l'exploitation en sous-étages (également appelée "exploitation en entonnoir") est pratiquée.
Les chantiers épuisés, d'une hauteur de 100 à 250 m, sont remblayés avec des résidus de sel.

4.5.1.7 Remblayage dans les mines de charbon souterraines

Dans les mines de charbon souterraines, le remblayage est également possible. Il peut
consister à rapporter les résidus dans des zones de travail souterraines et à combler les cavités
précédemment créées, on parle alors de "remblai". Dans les mines de charbon, le remblayage
doit respecter une série de conditions géologiques et techniques pour pouvoir être appliqué de
manière économiquement satisfaisante. Comme les teneurs en argile des résidus de la houille
peuvent provoquer des bouchons dans les pipelines lorsqu'ils sont pompés avec de l'eau, dans
les régions de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren les méthodes de remblayage pneumatique
ont été privilégiées dans le passé.

Dans les années 1970s, on avait mis au point des méthodes de remblayage destinées aux
couches de faible pendage et qui permettaient d'intégrer la technique du remblayage dans les
techniques d'extraction, de convoyage et de soutènement en taille. Les limites de leur
application avaient été identifiées pour les opérations de remblayage pneumatique avec de
faibles pendages de couche et des épaisseurs de couche inférieures à 1,9 m. Plusieurs
approches visant à appliquer les méthodes de remblayage dans de petites couches de charbon
ont échoué.

Selon les calculs, les coûts d'investissement pour une structure de remblayage adaptée dans
les houillères de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren se montent 40 millions d'euros. D'autres
études ont montré que les coûts d'exploitation engendrés par les opérations de remblayage se
montaient à 20 EUR par tonne de charbon produit, répartis de manière égale entre coûts de
main d'œuvre et coûts matériels.

L'application de la technique du remblai entraîne une charge considérable en termes


financiers, en raison de l'importance de l'investissement et de l'augmentation des coûts
d'exploitation (mais aussi en raison des pertes de performance lors des opérations
d'extraction). Les opérations de remblayage sont donc envisagées pour les cas où elles sont
économiquement supportables et nécessaires pour des raisons écologiques eu égard à la
situation de la surface du sol. A l'heure actuelle, la pratique du remblayage n'a pas cours dans
les régions de la Ruhr, de la Sarre et d'Ibbenbüren.

Les avantages potentiels de la technique de remblayage pneumatique sont, entre autres, les
suivants :

• diminution des affaissements de surface d'environ 50 % par rapport au foudroyage, donc


diminution des dommages miniers internes et externes à la surface


réduction des volumes de résidus à gérer à la surface


extension de la durée de vie opérationnelle des sites de déversements existants ou prévus


économie sur les coûts de la gestion en surface des résidus


meilleure gestion de la pression des strates rocheuses
avantages pour le système de ventilation de la mine, avec amélioration des conditions
climatiques sous terre

86 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

• dans certaines conditions, réduction de la prise d'eau souterraine.

Toutefois, ces avantages doivent être considérés à la lumière d'une série d'inconvénients, à
savoir :

• durée des mouvements d'affaissement généralement plus longue qu'avec la méthode de


foudroyage (pouvant entraîner des retards dans les travaux de réhabilitation de surface ou

• temps morts dans la production de charbon dus à des perturbations dans les opérations de
provoquant des dégâts à répétition sur des objets déjà réparés)

remblayage (notamment en cas de dégâts sur le pipeline de remblai) ; ces derniers peuvent
entraîner une dynamique d'extraction défavorable, à savoir un changement de charge
(retard/accélération des processus de mouvement couvrant les strates rocheuses et la

• effets de bord de pilier créés par des panneaux de remblai jouxtant des panneaux de
surface)

• augmentation du danger d'éclatement de la roche par rapport à la méthode de foudroyage


foudroyage et équivalents à un pic d'allongement à la surface du sol

• difficulté extrême et coût élevé d'installation d'un système de remblayage dans une

• investissement important dû à la nécessité d'un second système de convoyage pour


houillère existante (dimensions des routes et entrées souterraines)

• nécessité d'une synchronisation exacte entre l'approvisionnement en résidus et la


transporter les résidus dans le sens inverse du transport du charbon

• méthode de remblayage limitant les opérations à front de taille en termes de vitesse


production de charbon

d'avancement et de capacité de production des panneaux, et nécessitant parfois d'autres

• dangers potentiels supplémentaires dus à la présence de résidus dans les puits pour le
panneaux

• augmentation des coûts de production d'au moins 20 EUR par tonne de charbon en raison
transport des personnels

des opérations de remblayage

• augmentation des risques pour la sécurité, notamment lorsque des déchets dangereux (par
[79, DSK, 2002]

exemple des cendres volantes) sont ajoutés au remblai, en raison de l'étroitesse de la route
de transport et de la taille.

4.5.1.8 Adjonction de liants

Pour résoudre le problème d'absence d'une vraie cohésion dans le remblai hydraulique, on y
adjoint parfois du ciment et/ou d'autres liants. Ces liants peuvent être des cendres volantes ou
des laitiers et scories provenant de grosses installations de combustion, d'incinérateurs de
déchets ou de fonderies. Ils peuvent remplacer tout ou partie des ciments. L'aptitude à l'emploi
de ces autres liants dépend de leur teneur en oxyde de calcium, qui détermine leur dureté
finale et leur temps de réaction. Il faut souvent une grande quantité de ces liants pour obtenir
la même dureté finale que celle obtenue avec le ciment. Les problèmes associés à l'utilisation
de ces matériaux peuvent être des qualités variables, un pH élevé et la présence de métaux
lourds ou d'éléments solubles.

4.5.1.9 Drainage de chantiers remblayés

Le remblai hydraulique dans les chantiers souterrains doit être drainé. La figure 4.25 montre
un exemple d'un système de drainage dans une mine souterraine.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 87


Annexes

Figure 4.25 : Système de drainage de remblai

4.5.1.10 Remblai sous forme pâteuse

Une manière de remblayer spécifique consiste à utiliser un remblai sous forme pâteuse (voir
Section 2.4.5). Dans cette technique, l'ensemble des résidus (pas seulement, la fraction
grossière) sont mélangés avec du ciment pour créer une pâte. Ainsi, la densité du mélange
augmente et davantage de résidus peuvent être stockés dans les vides souterrains [118,
Zinkgruvan, 2003]. De cette manière, il est prévu de pouvoir utiliser jusqu'à 65 % des résidus
comme remblai à la place des 50 % environ en cas d'utilisation de remblai hydraulique.
Plusieurs mines passent au remblai sous forme pâteuse étant donné qu'une plus faible teneur
en ciment (3 – 6 %) est nécessaire pour obtenir les résistances équivalentes nécessaires pour
supporter une pression de toit par rapport au remblai hydraulique classique.
[94, Life, 2002]

Les avantages obtenus grâce à cette technique, outre la quantité accrue du remblai, sont ;

• pour l'eau de mine ayant un faible pH : augmentation du pH dans l'eau de mine en raison


de l'utilisation de ciment
moins d'eau par rapport au remblai hydraulique traditionnel

88 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

• plus grande stabilité étant donné que les vides ne sont pas seulement remplis de résidus
mais également de ciment.

Inconvénients :

• coût de construction de l'installation de remblai sous forme pâteuse


• coût additionnel du ciment


[118, Zinkgruvan, 2003]
une structure de retenue artificielle est nécessaire.

Le remblai sous forme pâteuse est une option dans les cas où :



un remblayage suffisant est nécessaire
les résidus étant très fins, il y a peu de matière sera disponible pour un remblayage
hydraulique. Dans ce cas, la grande quantité de fines rejetées dans le bassin se


déshydraterait très lentement ;
il est souhaitable de ne pas faire pénétrer de l'eau dans la mine ou que le pompage de l'eau
provenant des résidus est coûteux (c'est-à-dire sur de grandes distances)

Les résidus utilisés pour le remblayage doivent être déshydratés dans des épaississeurs de
filtres. Ceci est plus coûteux et consommateur d'énergie que pour un remblai hydraulique.

Le coût de ciment fourni au site minier est d'ordinaire de 80 USD/t (année 2002). Un produit
de résidus déshydratés provenant d'une installation de filtrage pourrait avoisiner 15 - 20 %
environ d'humidité, dans ce cas, 3 - 5 % d'adjonction de ciment en poids pourraient être
suffisants pour produire, une fois combiné à l'humidité libre, un mélange relativement ferme
qui serait presque stable. Ceci coûterait par conséquent environ 2,40 à 4,00 USD par tonne de
résidus placés (3/100*80 = 2,4 USD/t)
[120, Sawyer, 2002]

4.5.2 Remblai de stériles

Dans l'exploitation minière souterraine, des stériles sont fréquemment utilisés comme
remblai afin d'augmenter la stabilité et de faciliter l'extraction de minerai, ce qui réduit le
besoin d'amener les stériles jusqu'à la surface.
L'utilisation de stériles comme remblai dans les mines à ciel ouvert épuisées est souvent
pratiquée dans l'industrie de l'exploitation minière. Ceci réduit le besoin d'étendre les terrils de
stériles et minimise par conséquent l'empreinte et peut souvent être économique. Le procédé
est mis en œuvre pendant l'exploitation lorsque :

• les stériles peuvent être placés directement dans des zones de mine à ciel ouvert épuisées
sans nécessité de stockage provisoire et de double manipulation, et lorsque la mine à ciel
ouvert disponible se trouve à une distance de transport raisonnable (ceci est parfois appelé


"exploitation de transfert")
vers la fin de la vie de la mine dans un puits à ciel ouvert, on peut trouver des zones à
l'intérieur de la mine où des stériles peuvent être placés de façon permanente sans
occasionner de risque et sans gêner l'activité d'extraction. Dans un tel cas, les stériles sont
déposés de façon permanente à ces emplacements à la place d'être amenés à la surface.

En outre, lors de la fermeture, si c'est faisable d'un point de vue économique et motivé d'un
point de vue écologique, il est envisageable de remettre en partie les stériles produits dans la

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 89


Annexes

mine à ciel ouvert. Ceci est normalement effectué pour des raisons de stabilité ou si des
parties des stériles ont un potentiel de DA net et que de cette manière, elles pourraient être
déposées de façon permanente sous l'eau lorsque le puits ouvert est naturellement rempli
d'eau. Cependant, ceci n'est pas réalisé si :

• le coût de déplacement des stériles dans le puits est plus élevé que celui de l'application


des procédés de déclassement aux endroits où ils sont placés
si le déplacement des stériles dans le puits n'entraîne pas de stabilité significative, un
avantage environnemental ou économique par rapport au déclassement des terrils de


stériles lorsqu'ils sont placés sur la surface
si l'extraction s'est arrêtée avant épuisement du minerai/de la minéralisation, étant donné
qu'un dépôt des stériles dans la mine rendrait beaucoup plus difficile et coûteux l'accès
dans le futur à la minéralisation restante, si nécessaire.

Les stériles provenant des mines de charbon à ciel ouvert du RU sont gérés dans des terrils
provisoires pendant l'exploitation. Après enlèvement des dépôts de charbon, les stériles sont
ensuite remis dans le vide et remis en état.

Il faut procéder avec soin si des stériles de sulfure oxydés sont déposés dans une mine à ciel
ouvert épuisée, étant donné qu'ils peuvent libérer des quantités relativement importantes
d'acidité et de métaux dissous. Dans de tels cas, il est important de fixer un pH élevé dans
l'eau de la mine, qui peut être obtenu par chaulage, par exemple.

4.5.3 Gestion des résidus sous l'eau

Sur l'exploitation de carbonate de calcium de Hustadmarmor en Norvège, les résidus sont mis
au rebut dans un fjord, qui est abrité et profond, étant donné qu'aucune terre appropriée n'est
disponible pour la gestion des résidus.

Le programme de surveillance, utilisé pour contrôler l'impact sur l'environnement à l'intérieur


et autour de la zone de dépôt, couvre les paramètres suivants :


 teneur en solides (turbidité)
Analyses de l'eau :

 salinité (eau de mer)


 teneur en oxygène
 température


 teneur en carbonate de calcium
Analyses du sédiment :

 teneur en particules fines


 activité biologique
 teneur en réactifs de flottation


 activité biologique
Eaux peu profondes :

 documentation visuelle (photos).

En outre, d'autres mesures sont appliquées afin de pouvoir développer des modèles
appropriés, etc., afin de prédire un développement futur. Elles incluent :

• mesures du courant marin

90 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes



mesures de profondeur et calculs de volume


film vidéo du fond marin
reverdissement de la zone de fond marin une fois le dépôt terminé.

Le fonctionnement du système de traitement et de gestion des résidus inclut :



lavage des fines à partir de l'alimentation de flottation


contrôle de traitement informatique
analyses en ligne de la composition chimique de l'alimentation de flottation et des résidus,


afin d'optimiser la récupération de calcite et la consommation de réactif


fabrication de produits dérivés commercialisables à partir des fines de résidus


recirculation de l'eau de traitement


haute densité de boues de résidus à déposer


eau de mer utilisée comme eau de transport pour résidus en bouillie


prévention de l'entrée d'air dans le système de pompage


prévention des fuites et déversements à la surface de la mer
utilisation d'une sortie de conduite de résidus 20 m en dessous du niveau de la mer.

Maintenance :



pompes redondantes et système de conduite vers la zone de dépôt


maintenance préventive des systèmes associés aux résidus


inspection sous-marine régulière des conduites de résidus


inspection sous-marine régulière au niveau de la zone de sortie des conduites
évaluation de la nécessité de déplacer les conduites de résidus.

Les avantages, tels qu'indiqués dans la section 4.3.1.2.2 sont :



réduction des besoins en ingénierie (aucune digue n'est nécessaire)


stabilité chimique accrue
réduction de l'empreinte sur le sol.

Cette technique est applicable lorsque la boue de résidus formera un panache haute densité
qui descendra au fond de la mer, laissant une zone d'eau transparente au-dessus de la sortie de
la conduite.

4.5.4 Autres utilisations des résidus et stériles

Dans certaines exploitations de charbon, des résidus fins <0,5 mm issus de la flottation sont
tout d'abord épaissis pour donner 40 – 51 % de solides. Afin d'être adaptés à un dépôt sur des
terrils avec les résidus grossiers, ils sont déshydratés dans des filtres presses à plaque et à
cadre (voir Section 2.3.1.10) avec plus de 1000 m² de surface de filtrage ou de centrifugeuses.
La teneur en eau des résidus les plus fins provenant des centrifugeuses est d'environ deux fois
celui provenant des filtres presses à plaque et à cadre.
[79, DSK, 2002]

Les résidus (résidus grossiers et fins) sont également souvent utilisés comme agrégats ou pour
d'autres objectifs externes [79, DSK, 2002], [84, IGME, 2002]. Certains exemples spécifiques
sont indiqués ci-après :

• construction terrestre, à savoir, en tant que matériau de base pour projets qualifiés dans la
construction terrestre. Des domaines spécifiques d'application sont :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 91


Annexes



digues et talus pour routes, murs antibruit et autres constructions terrestres


amélioration du sol (échange de sol et amélioration du sol mécanique)


fortification du sol par application de résidus de charbon et de liants hydrauliques
autres segments de construction terrestre (par exemple, digues de sécurité, modelage


du paysage, bâtiments paysagés)
revêtements (par exemple, revêtements de base et de surface de haldes et décharges
ainsi que revêtements de puits)


 matériau de remplissage pour bassins portuaires abandonnés
technique hydraulique :

 construction de digues de sécurité le long de rivières


 mesures d'extension et de sécurité du système de canal allemand.

• construction de décharge : des résidus mélangés à de l'argile sont utilisés en tant que
revêtements de base et de surface en tant que variante aux argiles naturelles


 appliqué dans une moindre mesure dans les briqueteries
autres applications :

 les activités de développement courantes sont focalisées sur l'utilisation de produits de


résidus de charbon dans les traitements de céramiques.

Les résidus grossiers provenant des mines de minerai de fer suédoises sont également adaptés
à une utilisation externe.

Dans les exploitations de calcaire, l'utilisation de résidus comme sable de filtrage a été testée
et présente de bons résultats pour une matière très fine. Les résidus de calcaire éliminent la
matière fine d'autres flux d'eaux usées [131, IMA, 2003].

Les différents exemples suivants sont actuellement appliqués dans l'industrie minière
allemande des barytes :


 stériles concassés pour la construction de routes
utilisation dans l'industrie minière :

 résidus grossiers (< 1 – 16 mm) et stériles en tant que matières de remblayage


 résidus moyens fins (< 4 mm) en tant qu'agrégats dans des mélanges de béton projeté

 résidus fins déshydratés (< 1 mm) en tant que remblai.


en remplacement du sable


 stériles concassés pour échange de sol pour améliorer l'état du sol sous les fondations
Utilisation comme produit en dehors de l'industrie minière :

dans l'industrie de la construction, en tant qu'agrégats dans l'industrie de la

 résidus de bac à piston grossiers (1 – 16 mm) en tant qu'agrégats dans l'industrie de la


construction (surface de gravier, routes de gravier)

construction (remplissage de fossé de pipeline, surface de gravier pour lots de parking,

 résidus de bac à piston fins à moyens tamisés (1 – 4 mm) en tant qu'agrégats pour
etc.)

 résidus fins (< 1 mm) comme matière de remplissage dans l'industrie du ciment.
pavage

4.6 Réduction des accidents


4.6.1 Plan d'urgence

92 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Les installations de gestion des résidus et/ou des stériles possèdent d'ordinaire un plan
d'urgence pour les situations critiques et les scénarios de panne. Les mesures à prendre en cas
d'urgence sont planifiées conjointement avec les autorités compétentes.

Les plans d'urgence indiquent les actions qui doivent être entreprises en cas de panne possible
ou réelle. Ce plan comprend l'organigramme de l'exploitant, indiquant en particulier les
responsabilités de chaque personne et les interfaces avec des organisations externes. Dans le
plan d'urgence, un plan d'action décrivant les mesures opérationnelles et les ressources
disponibles pour limiter, si possible, les conséquences est établi et documenté.

L'objectif du plan d'urgence consiste à :

• réduire le risque de défaillance des structures de l'installation de gestion des déchets et


prévenir les atteintes portées aux personnes ou à l'environnement


réduire la nécessité d'improvisation dans une situation de crise ou de défaillance


assurer l'utilisation optimale des ressources disponibles


identifier et repérer les responsabilités à chaque niveau
s'assurer que toutes les personnes au sein de l'organisation, tout comme le public et les
autorités concernées, ont les informations nécessaires.

NOTE : en outre, voir les objectifs des plans d'urgence tels que définis dans l'Art. 6(4) de la
Directive (COM(2003)319 final) proposée sur la gestion des déchets des industries
extractives.

Lors de l'étape préparatoire, tous les incidents anormaux qui pourraient être à l'origine d'une
blessure, d'une altération de l'installation et/ou de l'environnement sont, autant que possibles,
identifiés, évalués et analysés. Les résultats constituent la base du plan d'urgence.

Voir également Section 4.2.1.3 et Article 6 et Annexe I de la Directive (COM(2003)319 final)


proposée sur la gestion des déchets issus des industries extractives.

La Section 4.4.16 traite les problèmes de gestion du cyanure, visant à la prévention/réduction


des accidents.

4.6.2 Evaluation et suivi des incidents

Pour tirer quelque chose des incidents qui se sont déjà produits, il est important qu'il existe un
système de documentation de l'ensemble des informations et procédures de suivi. Lorsqu'un
incident se produit, il est rapporté et documenté, par exemple, ce qui se produit et pourquoi
cela se produit. En même temps, des suggestions sur la manière d'empêcher que cela se
produise à nouveau sont développées en association avec les noms des personnes
responsables de l'action suggérée et un délai de réalisation de cette action.

Avantages :



des incidents mineurs tout comme majeurs sont rapportés et documentés
si le système est informatisé, il est facile de suivre les mesures qui ont été/sont effectuées


pour empêcher la récurrence d'un incident
il est facile de voir si un type d'incident est surreprésenté et se produit de façon répétée.

Inconvénients :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 93


Annexes

• beaucoup de travail est nécessaire pour développer et mettre complètement en place un


système opérationnel.
[118, Zinkgruvan, 2003]

4.6.3 Eclatement des pipelines de résidus

Sur l'exploitation de Neves Corvo, les pipelines de résidus sont équipés de débitmètres aux
deux extrémités (à savoir, à l'usine de traitement du minerai et sur l'extrémité de décharge). Si
les débits diffèrent, une alarme est activée. Les mesures de pression sur le pipeline de résidus
sont très difficiles à interpréter, car il se produit souvent des fluctuations de l'écoulement (et
ainsi, également de la pression).

Un fossé est creusé le long du pipeline des résidus, qui, en cas d'un éclatement de pipeline, est
conçu pour conduire la boue déversée vers des bassins d'urgence. Ces bassins sont conçus de
sorte qu'ils puissent stocker les résidus de 8 heures de production, ce qui est égal au temps
total maximum requis pour arrêter complètement l'écoulement.

Lorsque les pipelines de résidus traversent une rivière, une cuvette est placée sous le pipeline,
pour récupérer les résidus et les amener vers les bassins de secours.
[142, Borges, 2003]

Il existe d'autres procédés qui aboutissent à un degré similaire de protection de


l'environnement, à savoir :



l'utilisation d'un double conduit à la place de cuvettes dans des sections sensibles
de nombreux sites ont un ou plusieurs pipelines de secours dont l'écoulement peut être
directement commuté à la place de construire de grands bassins de secours pour
l'ensemble de la période que cela prendrait pour fermer l'usine.

Un fossé sous le pipeline peut entraîner une plus grande infiltration de l'eau de traitement et
éventuellement des contaminants et peut rendre l'entretien du pipeline plus compliqué. Un
fossé ou une cuvette pourraient également être difficiles à entretenir et utiliser dans des
climats où le fossé est périodiquement rempli d'eau ou rempli de glace et de neige.

4.7 Outils de management environnemental


Description

La meilleure performance en matière d'environnement est d'ordinaire obtenue par l'installation


de la meilleure technologie et son utilisation de la manière la plus efficace. Ceci est reconnu
par la définition de "techniques" comme “à la fois la technologie utilisée et la manière dont
l'installation est conçue, construite, entretenue, exploitée et déclassée”.

Pour les installations de gestion des résidus et stériles, le système de management


environnemental (SME) est un outil que les exploitants peuvent utiliser pour répondre à ces
problèmes de construction, entretien, exploitation et déclassement d'une manière systématique
démontrable. Un SME inclut la structure organisationnelle, les responsabilités, pratiques,
procédures, procédés et ressources pour le développement, la mise en œuvre, l'entretien, la
révision et le contrôle de la politique environnementale. Les systèmes de management

94 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

environnemental sont plus efficaces lorsqu'ils font partie intégrante de la gestion et de


l'exploitation globales d'une exploitation/installation.

Au sein de l'Union Européenne, de nombreuses organisations ont décidé sur une base
volontaire de mettre en œuvre des systèmes de management environnemental basés sur la
norme EN ISO 14001 :1996 ou la norme communautaire EMAS (Eco-management and audit
scheme). L'EMAS inclut les exigences de l'EN ISO 14001 en matière de système de
management, mais insiste davantage sur la conformité légale, la performance
environnementale et l'implication des employés ; il requiert également une vérification
externe du système de management et la validation d'une déclaration publique sur
l'environnement (dans EN ISO 14001, l'auto-déclaration est une alternative à la vérification
externe). Il existe également de nombreuses organisations qui ont décidé de mettre en place
des SME non normalisés.

Alors que les deux systèmes normalisés (EN ISO 14001 :1996 et EMAS) et les systèmes non-
normalisés ("personnalisés") prennent en principe l'organisation en tant qu'entité, ce
document a une approche plus étroite, n'incluant pas toutes les activités de l'organisation, par
exemple, en ce qui concerne ses produits et services.

Un système de management environnemental (SME) peut contenir les composantes


suivantes :

(a) définition d'une politique environnementale


(b) planification et établissement d'objectifs et cibles
(c) mise en œuvre et utilisation de procédures
(d) contrôle et action corrective
(e) examen du management
(f) préparation d'une déclaration environnementale régulière
(g) validation par l'organisme de certification ou un organisme de vérification de SME
externe
(h) considérations de conception pour déclassement d'usine en fin de vie
(i) développement de technologies plus propres
(j) référenciation.

Ces fonctions sont expliquées un peu plus en détail ci-après. Pour des informations plus
détaillées sur les composantes (a) à (g), qui sont toutes comprises dans l'EMAS, le lecteur se
référera aux documents de référence indiqués ci-après.

(a) Définition d'une politique environnementale

La direction générale est responsable de la définition d'une politique environnementale


pour une installation et doit garantir qu'elle :

– est adaptée à la nature, à l'échelle et aux impacts sur l'environnement des activités
– inclut un engagement à prévenir et contrôler la pollution
– inclut un engagement à respecter l'ensemble de la législation et des réglementations en
matière d'environnement applicables, et les autres exigences auxquelles souscrit
l'organisation
– fournit le cadre pour la définition et l'examen d'objectifs et cibles en matière
d'environnement
– est documentée et communiquée à l'ensemble des employés
– est disponible pour le public et toutes les parties intéressées.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 95


Annexes

(b) Planification, à savoir :

– procédures pour identifier les aspects environnementaux de l'installation, afin de


déterminer les activités qui ont ou peuvent avoir des impacts significatifs sur
l'environnement, et maintenir ces informations à jour
– procédures pour identifier et avoir accès aux exigences légales et autres exigences
auxquelles souscrit l'organisation et qui sont applicables aux aspects
environnementaux de ses activités
– établir et examiner les objectifs et cibles environnementaux documentés, prendre en
compte les exigences légales et autres exigences et les vues des parties intéressées
– établir et mettre à jour régulièrement un programme de gestion environnemental, y
compris la désignation de la responsabilité pour réaliser les objectifs et cibles à chaque
fonction et niveau concerné ainsi que les moyens et la durée nécessaires pour les
réaliser.

(c) Mise en œuvre et exécution de procédures

Il est important que des systèmes permettant de s'assurer que les procédures sont connues,
comprises et respectées soient en place, et par conséquent, une gestion efficace de
l'environnement inclut :

(i) Structure et responsabilité


– définition, documentation et communication de rôles, responsabilités et autorités, ce
qui comprend la nomination d'un représentant spécifique de la direction
– fourniture de ressources essentielles à la mise en œuvre et au contrôle du système de
management environnemental, y compris, ressources humaines et compétences
spécialisées, technologie et ressources financières.

(ii) Formation, sensibilisation et compétence

– identification des besoins en formation pour s'assurer que l'ensemble du personnel


dont le travail peut affecter de manière significative les impacts sur l'environnement
de l'activité a reçu une formation appropriée.

(iii) Communication
– établissement et conservation de procédures de communication interne entre les
divers niveaux et les diverses fonctions de l'installation, ainsi que de procédures qui
favorisent un dialogue avec des parties externes intéressées et de procédures de
réception, documentation et réponse, dans la mesure du possible, à la
communication correspondante de parties externes intéressées.

(iv) Implication des employés


– implication des employés dans le processus visant à obtenir un haut niveau de
performance environnementale en appliquant des formes appropriées de
participation telles que le système de livre de suggestions ou les travaux de groupes
sur le projet ou les comités sur l'environnement.

(v) Documentation
– établissement et maintien à jour des informations, sous forme papier et
électronique, pour décrire les éléments centraux du système de management et leur
interaction et pour donner une direction à la documentation correspondante.

96 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

(vi) Contrôle de processus efficace


– contrôle adéquat de processus dans tous les modes de fonctionnement, à savoir,
préparation, démarrage, fonctionnement de routine, coupure et conditions
anormales
– identification des indicateurs de performance clés et méthodes de mesure et de
contrôle de ces paramètres (par exemple, débit, pression, température, composition
et quantité)
– documentation et analyse de conditions de fonctionnement anormales pour
identifier les causes de base et pour les solutionner ensuite pour garantir la non-
récurrence des événements (ceci peut être facilité par une culture "sans blâme" où
l'identification des causes est plus importante que l'attribution de blâmes aux
individus).

(vii) Programme d'entretien


– établissement d'un programme de maintenance structuré sur la base de descriptions
techniques des équipements, normes, etc. ainsi que des pannes des équipements et
conséquences
– support du programme d'entretien par les systèmes de conservation
d'enregistrement et les essais de diagnostic appropriés
– affectation claire de la responsabilité en matière de planification et d'exécution de
l'entretien.

(viii) Préparation et réponse d'urgence


– établissement et conservation de procédures pour identifier le potentiel d'accidents
et la réponse aux accidents et situations d'urgence, et pour empêcher et réduire les
effets sur l'environnement qui peuvent leur être associés.

Vérification et action corrective, à savoir :

(i) Contrôle et mesure


– établissement et conservations de procédures documentées pour surveiller et
mesurer, sur une base régulière, les caractéristiques clés des opérations et activités
qui peuvent avoir un impact important sur l'environnement, y compris
l'enregistrement des informations de suivi des performances, les contrôles
opérationnels appropriés et la conformité avec les objectifs et buts en matière
d'environnement de l'installation (voir également le document de référence sur le
contrôle des émissions)
– établissement et conservation d'une procédure documentée pour évaluer
périodiquement la conformité avec la législation et les réglementations
environnementales appropriées.

(ii) Action corrective et préventive


– établissement et conservation de procédures pour définir la responsabilité et
l'autorité en matière de gestion et d'examen de la non-conformité avec les
conditions de permis, autres exigences légales ainsi que les objectifs et cibles, de
prise de mesure pour réduire tous les impacts causés et pour lancer et compléter les
mesures correctives et préventives qui sont adaptées à l'amplitude du problème et
en rapport avec l'impact environnemental rencontré.

(iii) Enregistrements

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 97


Annexes

– établissement et conservation de procédures pour l'identification, l'entretien et le


dépôt d'enregistrements sur l'environnement lisibles, identifiables et traçables, y
compris les enregistrements de formation et les résultats des audits et examens.

(iv) Audit
– établissement et conservation de programme(s) et procédures pour les audits du
système de management environnemental périodiques qui incluent des discussions
avec le personnel, l'inspection des conditions opérationnelles et des équipements et
l'examen des enregistrements et de la documentation et vont donner un rapport
écrit, qui sera réalisé de façon impartiale et objective par les employés (audits
internes) ou les parties externes (audits externes), couvrant l'étendue, la fréquence
et les méthodologies de l'audit, ainsi que les responsabilités et exigences de
réalisation d'audits et de rapport de résultats, afin de déterminer si le système de
management environnemental est ou n'est pas conforme aux dispositions prévues et
a été mis en œuvre et conservé de façon appropriée
– réalisation de l'audit ou du cycle d'audit, selon le cas, à des intervalles ne dépassant
pas trois ans, en fonction de la nature, de l'échelle et de la complexité des activités,
de l'importance des impacts sur l'environnement associés, de l'importance et de
l'urgence des problèmes détectés par les audits précédents et de l'historique des
problèmes environnementaux – les activités plus complexes avec un impact sur
l'environnement plus significatif sont auditées plus fréquemment
– présence de mécanismes appropriés pour garantir le suivi des résultats de l'audit.

(v) Evaluation périodique de la conformité légale


– examen de la conformité avec la législation environnementale applicable et les
conditions de la(des) autorisation(s) environnementale(s) détenue(s) par
l'installation
– documents de l'évaluation.

Examen du management, à savoir :

– examen, par la direction générale, à des intervalles qu'elle détermine, du système de


management environnemental, pour s'assurer de son adéquation et de son efficacité
continues
– s'assurer que les informations nécessaires sont collectées pour permettre à la direction
d'effectuer cette évaluation
– documents de l'examen.

Préparation d'une déclaration sur l'environnement régulière :

- préparation d'une déclaration sur l'environnement qui tient particulièrement compte des
résultats obtenus par l'installation par rapport à ses objectifs et buts en matière
environnementale. Elle est réalisée régulièrement – d'une fois par an à moins
fréquemment en fonction de l'importance des émissions, de la génération de déchets,
etc. Elle considère les besoins en informations des parties intéressées concernées et elle
est disponible publiquement (par exemple, dans des publications électroniques,
bibliothèques, etc.).

Pour la production d'une déclaration, l'exploitant peut utiliser les indicateurs de performance
en matière environnementale existants appropriés, en s'assurant que les indicateurs choisis :
i. donnent une appréciation précise de la performance de l'installation
ii. sont compréhensibles et non ambigus

98 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

iii. permettent une comparaison d'une année sur l'autre pour évaluer le
développement de la performance de l'installation en matière environnementale
iv. permettent une comparaison avec les chiffres repères sectoriels, nationaux ou
régionaux, selon le cas
v. permettent une comparaison avec les exigences réglementaires selon le cas.

Validation par l'organisme de certification ou un organisme de vérification de SME externe :

- Une fois le système de gestion, la procédure d'audit et la déclaration environnementale


examinés et validés par un organisme de certification agréé ou un organisme de
vérification de SME externe, il est possible, si cela est effectué correctement,
d'améliorer la crédibilité du système.

(d) Considérations de conception pour le déclassement d'usine en fin de vie

- considération de l'impact sur l'environnement du déclassement éventuel de l'unité à


l'étape de la conception d'une nouvelle usine, étant donné que les prévisions rendent le
déclassement plus facile, plus propre et moins coûteux.
- Le déclassement pose des problèmes environnementaux de contamination de la terre (et
des eaux souterraines) et génère de grandes quantités de déchets solides. Les techniques
préventives sont spécifiques au traitement, mais les considérations générales peuvent
inclure :
i. la possibilité d'éviter les structures souterraines
ii. l'intégration de caractéristiques qui facilitent le démontage
iii. le choix de finis de surface dont la contamination est facile à éliminer
iv. l'utilisation d'une configuration d'équipement qui minimise les produits
chimiques piégés et facilite le drainage ou le lavage
v. la conception d'unités flexibles et autonomes qui permettent une fermeture en
plusieurs phases
vi. l'utilisation de matériaux biodégradables et recyclables lorsque cela est
possible.

(e) Développement de technologies plus propres :

- la protection de l'environnement doit être une caractéristique inhérente de toutes les


activités de conception de processus effectuées par l'exploitant, étant donné que les
techniques intégrées dès la première étape de conception sont à la fois plus efficaces et
moins coûteuses. La considération donnée au développement de technologies plus
propres peut, par exemple, peut être accordée par l'intermédiaire d'activités ou études
de R&D. En tant qu'alternative aux activités internes, des dispositions peuvent être
établies pour s'accorder – le cas échéant – avec un travail à façon effectué par d'autres
exploitants ou instituts de recherche dans le domaine approprié.

(f) Evaluation des performances, à savoir :

– réalisation de comparaisons systèmatiques et régulières avec des chiffres repères


sectoriels, nationaux ou régionaux, y compris pour les activités d'efficacité énergétique
et d'économie d'énergie, le choix des matériaux entrés, les émissions dans l'air et les
décharges dans l'eau (en utilisant, par exemple, le registre des émissions polluantes
européen - European Pollutant Emission Register, EPER), la consommation d'eau et la
production de déchets.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 99


Annexes

SME normalisés et non normalisés

Un SME peut prendre la forme d'un système normalisé ou non-normalisé (“personnalisé”). La


mise en œuvre et l'adhésion à un système normalisé accepté à l'échelle internationale comme
EN ISO 14001 :1996 peut donner une plus grande crédibilité au SME, en particulier, lorsqu'il
est soumis à une vérification externe effectuée correctement. L'EMAS fournit une crédibilité
supplémentaire en raison de l'interaction avec le public par le biais de la déclaration sur
l'environnement et du mécanisme pour assurer la conformité avec la législation
environnementale applicable. Cependant, les systèmes non normalisés peuvent en principe
avoir la même efficacité, étant donné qu'ils sont correctement conçus et mis en œuvre.

Avantages environnementaux obtenus

La mise en œuvre et l'adhésion à un SME attirent l'attention de l'exploitant sur la performance


environnementale de l'installation. En particulier, le maintien et la conformité avec des
procédures de fonctionnement nettes pour des situations à la fois normales et anormales et les
lignes de responsabilité associées permettront de s'assurer que les conditions d'autorisation de
l'installation et autres cibles et objectifs environnementaux sont remplis à tout moment.

Les systèmes management environnemental permettent d'ordinaire d'assurer l'amélioration


continue de la performance environnementale de l'installation. Plus le point de départ est bas,
plus des améliorations à court-terme significatives peuvent être attendues. Si l'installation a
déjà une bonne performance environnementale globale, le système aide l'exploitant à
maintenir le niveau de haute performance.

Effets d'un milieu sur l'autre

Les techniques de management environnemental sont conçues pour répondre à l'impact global
sur l'environnement.

Données opérationnelles

Aucune information spécifique rapportée.

Applicabilité

Les composants décrits ci-dessus peuvent d'ordinaire être appliqués à l'ensemble des
installations. La portée (par exemple, niveau de détail) et la nature du SME (par exemple,
normalisé ou non-normalisé) seront généralement relatives à la nature, l'échelle et la
complexité de l'installation, et l'éventail des impacts qu'elle peut avoir sur l'environnement.

Economie

Il est difficile de déterminer avec précision les coûts et avantages économiques de


l'introduction et du maintien d'un bon SME. Un certain nombre d'études sont présentées ci-
après. Cependant, ce sont juste des exemples et leurs résultats ne sont pas complètement
cohérents. Elles pourraient ne pas être représentatives de l'ensemble des secteurs de l'UE et
doivent ainsi être traitées avec prudence.

Une étude suédoise effectuée en 1999 concernait l'ensemble des 360 sociétés suédoises
certifiées ISO et enregistrées EMAS. Avec un taux de réponse de 50 %, elle a permis
notamment de conclure que :

100 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

- les dépenses d'introduction et d'utilisation du SME sont élevées, mais pas de façon
déraisonnable, sauf dans le cas de très petites sociétés. Les dépenses devraient diminuer
dans le futur
- un degré plus élevé de coordination et d'intégration du SME avec d'autres systèmes de
management est perçu comme une manière possible de réduire les coûts
- la moitié de l'ensemble des objectifs et buts environnementaux sont rentabilisés en moins
d'un an grâce à des économies de coûts et/ou une augmentation du revenu
- les plus grandes économies ont été réalisées par une réduction des dépenses en énergie,
traitement des eaux et matières premières
- la plupart des sociétés pensent que leur position sur le marché a été renforcée par le biais
de du SME. Un tiers des sociétés rapportent une augmentation de revenu liée au SME.

Dans certains états membres, des frais de supervision réduits sont facturés si l'installation a
une certification.

Un certain nombre d'études 21 indiquent qu'il existe une relation inverse entre la taille de la
société et le coût de mise en œuvre d'un SME. Une relation inverse similaire existe pour la
période de rentabilisation du capital investi. Les deux éléments impliquent une relation coût-
bénéfice moins favorable pour la mise en œuvre d'un SME dans les PME par rapport à de plus
grandes sociétés.

Selon une étude suisse, le coût moyen de construction et de fonctionnement ISO 14001 peut
varier :

- pour une société comprenant entre 1 et 49 employés : 64000 CHF (44000 EUR) pour
l'élaboration du SME et 16000 CHF (11000 EUR) par an pour son exploitation
- pour un site industriel comptant plus de 250 employés : 367000 CHF (252000 EUR) pour
l'élaboration du SME et 155000 CHF (106000 EUR) pan an pour son exploitation.

Ces chiffres moyens ne représentent pas nécessairement le coût réel pour un site industriel
donné, car ce coût dépend également fortement du nombre de points significatifs (polluants,
consommation d'énergie, ...) et de la complexité des problèmes à étudier.

Une étude allemande récente (Schaltegger, Stefan et Wagner, Marcus, Umweltmanagement in


deutschen Unternehmen - der aktuelle Stand der Praxis, février 2002, p. 106) présente les
coûts suivants pour l'EMAS pour différentes branches. Il peut être noté que ces chiffres sont
bien inférieurs à ceux de l'étude suisse indiquée ci-dessus. Ceci confirme la difficulté de
déterminer les coûts d'un SME.

Coûts de construction (EUR) :


minimum - 18750
maximum - 75000
moyen - 50000

Coûts de validation (EUR) :


minimum - 5000
maximum - 12500
moyen - 6000

21
Par exemple, Dyllick et Hamschmidt (2000, 73) mentionnés dans Klemisch H. et d R. Holger, Umweltmanagementsysteme in kleinen
und mittleren Unternehmen – Befunde bisheriger Umsetzung, KNI Papers 01/02, Janvier 2002, p 15; Clausen J., M. Keil et M.
Jungwirth, The State of EMAS in the EU.Eco-Management as a Tool for Sustainable Development – Literature Study, Institut de la
recherche écnomique éconologique (Berlin) et Institut écologique pour la politique environnementale internationale et européenne
(Berlin), 2002, p 15.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 101


Annexes

Une étude effectuée par l'Institut allemand des entrepreneurs


(Unternehmerinstitut/Arbeitsgemeinschaft Selbständiger Unternehmer UNI/ASU, 1997,
Umweltmanagementbefragung - Öko-Audit in der mittelständischen Praxis - Evaluierung und
Ansätze für eine Effizienzsteigerung von Umweltmanagementsystemen in der Praxis, Bonn.)
donne des informations sur les économies moyennes réalisées pour l'EMAS par an et la
période de rentabilisation moyenne. Par exemple, pour des coûts de mise en œuvre de 80000
EUR, ils ont trouvé des économies moyennes de 50000 EUR par an, correspondant à une
période de rentabilisation d'environ un an et demi.
Les coûts externes relatifs à la vérification du système peuvent être estimés à partir des
directives éditées par le Forum d'accréditation international (http://www.iaf.nu).

Forces pilotes pour la mise en œuvre

Les systèmes management environnemental peuvent présenter un certain nombre d'avantages,


par exemple :



meilleur aperçu des aspects environnementaux de la société


base de prise de décision améliorée


motivation du personnel améliorée
opportunités supplémentaires de réduction du coût d'exploitation et amélioration de la


qualité du produit


performance environnementale améliorée


meilleure image de la société


coûts de fiabilité, assurance et non conformité réduits


attractivité accrue pour les employés, clients et investisseurs
confiance accrue des autorités de réglementation, qui pourrait conduire à un contrôle


réglementaire réduit
amélioration des relations avec les groupes environnementaux.

Exemples d'usines

Les fonctions décrites sous (a) à (e) ci-dessus sont des éléments des normes EN
ISO 14001 :1996 et EMAS (Eco-Management and Audit Scheme) de la communauté
européenne, tandis que les fonctions (f) et (g) sont spécifiques à l'EMAS. Ces deux systèmes
standardisés sont appliqués dans un certain nombre d'installations IPPC. Par exemple, 357
organisations au sein de l'industrie chimique et des produits chimiques de l'UE (code NACE
24) étaient enregistrées EMAS en juillet 2002, la plupart d'entre elles exploitant des
installations IPPC.

Au RU, l'agence sur l'environnement d'Angleterre et du Pays de Galle (Environment Agency


of England and Wales) a effectué une étude sur les installations réglementées par l'IPC (le
précurseur de l'IPPC) en 2001. Elle a montré que 32 % des répondants ont été certifiés ISO
14001 (correspondant à 21 % de l'ensemble des installations IPC) et 7 % ont été enregistrées
EMAS. L'ensemble des exploitations de ciment au RU (environ 20) sont certifiées ISO 14001
et la majeure partie sont enregistrées EMAS. En Irlande, où l'établissement d'un SME (pas
nécessairement d'une nature normalisée) est requise dans les licences IPC, on estime que 100
sur les 500 installations sous licence environ ont établi un SME selon ISO 14001, les autres
400 installations ayant opté pour un SME non normalisé.

La liste suivante donne des exemples de systèmes de management environnemental présents


en Europe :

102 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

• l'ensemble des exploitations de kaolin au RU et la mine de Lisheen en Irlande ont une


certification ISO 14001


toutes les autorisations en Irlande requièrent un certain type de SME
la Global Mining Initiative et les forums Minerals Mining & Sustainable Development


associés plaident en faveur du SME
Les mines S&B Industrial Minerals S.A en Grèce ont une certification ISO 14001 ; les
mines Stratoni possédées par TVX Hellas ont été certifiées ISO 14001.

Documents de référence

(Réglementation (CE) N° 761/2001 du Parlement Européen et du Conseil permettant la


participation volontaire d'organisations à un système communautaire EMAS (Eco-
management and audit scheme), OJ L 114, 24/4/2001,
http://europa.eu.int/comm/environment/emas/index_en.htm)

(EN ISO 14001:1996, http://www.iso.ch/iso/en/iso9000-14000/iso14000/iso14000index.html;


http://www.tc207.org)

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 103


Annexes

5 MEILLEURES TECHNIQUES DISPONIBLES POUR LA GESTION


DES RÉSIDUS ET DES STÉRILES DANS LES ACTIVITÉS
MINIÈRES

5.1 Introduction
Pour bien comprendre ce chapitre et son contenu, le lecteur est invité à se reporter à la préface
du présent document et notamment à son cinquième paragraphe intitulé "Comment
comprendre et utiliser ce document". Les techniques et les niveaux de performance exposés
dans le présent chapitre ont été évalués au moyen d'un processus itératif comportant les étapes
suivantes :

• identification des principaux problèmes environnementaux et des questions liées aux


risques et à la sécurité pour le secteur


étude des techniques les plus adaptées à la résolution de ces questions fondamentales
détermination des meilleurs niveaux de performance dans le domaine de l'environnement,


sur la base des données disponibles dans l'Union européenne et dans le monde
étude des conditions dans lesquelles ces niveaux de performance ont été atteints, telles que
les coûts, les effets multimilieux ou les éléments moteurs de la mise en œuvre de ces


techniques
sélection des meilleures techniques disponibles (MTD) pour ce secteur, au sens général.

L'avis des experts du Bureau européen IPPC et du Groupe de travail technique (GTT)
concerné a joué un rôle capital, à chacune de ces étapes comme en ce qui concerne la
présentation de l'information dans le présent document.

Sur la base de cette évaluation, le présent chapitre expose les techniques considérées comme
adaptées au secteur dans son ensemble et qui, dans bien des cas, reflètent les performances
actuelles de certaines installations de ce secteur. Lorsque des niveaux de performance sont
présentés, cela signifie que ces niveaux correspondent aux performances environnementales
prévisibles en cas d'application dans le secteur considéré des techniques décrites, compte tenu
des coûts et des avantages inhérents à la définition des MTD. Certaines techniques peuvent,
dans des cas bien particuliers, permettre d'atteindre de meilleurs résultats en matière de
niveaux de consommation ou d'émission mais, en raison des coûts entraînés ou des
considérations multimilieux qu'elles impliquent, elles ne sont pas considérées comme des
MTD pour le secteur dans son ensemble. Cependant, on peut considérer, dans certains cas
spécifiques où il existe des motivations particulières, qu'il est justifié d'atteindre ces niveaux.

Les niveaux de consommation et d'émission associés à l'utilisation des MTD doivent toujours
être envisagés en association avec des conditions de référence bien précises (périodes de
calcul des moyennes, par exemple).

Lorsqu'elles étaient disponibles, les données relatives aux coûts ont été indiquées au chapitre
précédent, en même temps que la description des techniques. Elles permettent d'avoir une idée
approximative des coûts. Cependant, le coût réel de l'utilisation d'une technique dépendra
étroitement de la situation en matière de taxes et de redevances, par exemple, et des
caractéristiques techniques de l'installation concernée. Ces facteurs spécifiques à chaque site
ne peuvent pas être évalués de manière exhaustive dans le présent document. En l'absence de
données relatives aux coûts, les conclusions sur la viabilité économique des techniques sont
établies à partir des observations faites sur les installations existantes.

Les MTD citées dans le présent chapitre sont destinées à servir de référence pour l'évaluation
de la performance actuelle d'une installation existante ou d'un projet de nouvelle installation.

104 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Elles aideront ainsi à définir des conditions appropriées à chaque installation sur la base des
MTD. Il est prévu que les nouvelles installations peuvent être conçues de manière à obtenir
des performances d'un niveau équivalent, voire plus élevé, que les niveaux généraux associés
aux MTD et présentés dans ce document. Il est également admis que les installations
existantes pourraient parvenir aux niveaux généraux liés à l'utilisation de MTD, voire les
dépasser, selon les possibilités techniques et économiques d'application dans chacun des cas
considérés.

Dans tous les cas, il est indispensable de disposer de solutions propres à chaque installation
pour les phases de conception, de construction, d'exploitation, de fermeture et d'entretien
après fermeture, et de contrôler et surveiller en permanence la gestion des résidus et des
stériles, compte tenu de l'extrême diversité des types de minéralisations, des techniques
disponibles d'extraction et de traitement du minerai, ainsi que de la diversité des conditions
géologiques, géotechniques, hydrogéologiques et morphologiques observées au cas par cas et
au gré des installations.

Le présent document ne fixe aucune norme juridiquement contraignante mais il a vocation à


renseigner les industriels, les États membres et le public en leur indiquant les performances,
les émissions et les niveaux de consommation qu'il est possible d'atteindre en utilisant telle ou
telle technique.

Pour la gestion des résidus et des stériles, les décisions relatives aux MTD se basent sur :



les performances environnementales


les risques
la viabilité économique.

La prise en compte des risques, en particulier, est un facteur étroitement lié aux spécificités
locales.

5.2 MTD générales


Les MTD consistent à :



appliquer les principes généraux exposés à la section 4.1
appliquer la méthode de gestion du cycle de vie décrite à la section 4.2.

La gestion du cycle de vie couvre toutes les phases de la durée de vie d'une mine, à savoir :


 ligne de référence en matière d'environnement (section 4.2.1.1)
la phase de conception (section 4.2.1) :

 caractérisation des résidus et des stériles (section 4.2.1.2)


 études et plans de l'IGR (section 4.2.1.3) portant sur les aspects suivants :
 documentation sur le choix du site
 évaluation des incidences sur l'environnement
 analyse de risque
 plan d'intervention en cas d'urgence
 plan de dépôt
 bilan hydrique et plan de gestion, et
 plan de déclassement et de fermeture
 conception de l'IGR et des structures associées (section 4.2.1.4)
 contrôle et surveillance (section 4.2.1.5)
• la phase de construction (section 4.2.2)

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 105


Annexes


 les manuels d'exploitation, de surveillance et d'entretien (section 4.2.3.1)
la phase opérationnelle (section 4.2.3), qui inclut :

 les audits (section 4.2.3.2)



 les objectifs de fermeture à long terme (section 4.2.4.1)
la phase de fermeture et d’entretien après fermeture (section 4.2.4), qui comprend :

 les questions de fermeture spécifiques (section 4.2.4.2) concernant


 les terrils
 les bassins, y compris :
o les bassins immergés
o les bassins asséchés
o les installations de gestion de l'eau.

De plus, les MTD consistent :



à réduire la consommation des réactifs (section 4.3.2)


à prévenir l'érosion aquatique (section 4.3.3)


à empêcher les émissions de poussière (section 4.3.4)
à réaliser un bilan hydrique (section 4.3.7) et à utiliser les résultats pour élaborer un plan


de gestion de l'eau (section 4.2.1.3)


à gérer l'eau gravitaire (section 4.3.9)
à surveiller la nappe phréatique autour de toutes les zones d'entreposage de résidus ou de
stériles (section 4.3.12).

Maîtrise du DA
La caractérisation des résidus et des stériles (section 4.2.1.2 en association avec l'annexe 4)
comprend la détermination de leur potentiel acidifiant. Si un tel potentiel existe, les MTD
doivent d'abord empêcher le DA (section 4.3.1.2) et si elles ne peuvent l’éviter, elles doivent
en contrôler les conséquences (section 4.3.1.3) ou appliquer des solutions de traitement
(section 4.3.1.4). Souvent, une combinaison de ces mesures est mise en œuvre (section
4.3.1.6).

Toutes les solutions de prévention, de contrôle et de traitement peuvent s'appliquer aux


installations existantes et nouvelles. Néanmoins, les meilleurs résultats en matière de
fermeture sont atteints lorsque des plans de fermeture sont élaborés dès le début (phase de
conception) de l’exploitation (approche globale).

L'applicabilité des solutions dépend principalement des conditions qui règnent sur le site. Des
facteurs tels que :



le bilan hydrique


la disponibilité d'éventuels matériaux de couverture
le niveau de la nappe phréatique

influencent les solutions que l'on peut appliquer sur un site donné. La section 4.3.1.5 présente
un outil qui permet de choisir la solution de fermeture la plus appropriée.

Maîtrise de la percolation (section 4.3.10)


L'emplacement d'une installation de gestion des résidus et des stériles sera de préférence
choisi de façon à rendre inutile un cuvelage. Cependant, si ce n'est pas possible et si le
suintement est dommageable et abondant, il convient (par ordre de préférence) d'empêcher, de
réduire (section 4.3.10.1) ou de contrôler (section 4.3.10.2) la percolation. Souvent, une
combinaison de ces mesures est mise en œuvre.

106 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Rejets aquatiques
Les MTD consistent à :



réutiliser l'eau de traitement (voir section 4.3.11.1)
mélanger l'eau de traitement avec d'autres effluents contenant des métaux dissous (voir


section 4.3.11.3)
installer des bassins de décantation afin de capturer les fines érodées (voir section


4.3.11.4.1)
éliminer les solides en suspension et les métaux dissous avant de rejeter les effluents dans


les cours d'eau récepteurs (section 4.3.11.4)
neutraliser les effluents alcalins à l'aide d'acide sulfurique ou de dioxyde de carbone


(section 4.3.11.6)
éliminer l'arsenic des effluents miniers par adjonction de sels ferriques (section 4.3.11.7).

Les sections correspondantes du chapitre 3 concernant les niveaux d'émission et de


consommation donnent des exemples des niveaux atteints. Aucune corrélation n’a pu être
établie entre les techniques appliquées et les données disponibles sur les émissions. En
conséquence, il a été impossible de tirer des conclusions sur les MTD avec les niveaux
d'émission associés dans le présent document.

Les techniques suivantes sont des MTD pour le traitement des effluents acides (section
4.3.11.5) :


 ajout de calcaire (carbonate de calcium), d'hydroxyde de calcium ou de chaux vive
traitements actifs :

 ajout de soude caustique pour un DA à forte teneur en manganèse



 aménagement de zones humides
traitements passifs :

 canal de calcaire ouvert/drain calcaire anoxique


 puits de dérivation.

Les systèmes de traitement passif constituent une solution à long terme à appliquer après le
déclassement d'une mine, mais uniquement si elle est utilisée comme une étape de polissage
associée à d'autres mesures (préventives).

Émissions sonores (section 4.3.5)

• à utiliser des systèmes fonctionnant en continu (convoyeurs à bande, pipelines, etc.)


Les MTD consistent :

• à enfermer les convoyeurs à bande sur les sites où le bruit constitue un problème local
• à créer d'abord le flanc extérieur d'un terril, puis les rampes de transport et les gradins
d'exploitation dans sa zone intérieure dans toute la mesure du possible.

Conception des digues


En plus des mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase de

• à utiliser la crue centennale comme référence pour le dimensionnement de la capacité


conception (section 4.2.1) d'une digue de retenue :

• à utiliser la crue quinquamillennale ou décamillennale comme référence pour le


d’évacuation d'urgence d'un bassin à faible risque

dimensionnement de la capacité d’évacuation d'urgence d'un bassin à haut risque.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 107


Annexes

Construction de digues
En plus des mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase de

• à débarrasser le sol naturel situé sous la digue de toute sa végétation et de son humus
construction (section 4.2.2) d'une digue de retenue :

• à choisir un matériau de construction approprié qui ne s'abîmera pas sous l'effet des
(section 4.4.3)

conditions d’exploitation ou climatiques (section 4.4.4).

Élévation de digues
En plus des mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant les phases de

• à évaluer le risque d'une pression interstitielle trop élevée et à surveiller cette pression
construction et d'exploitation (sections 4.2.2 et 4.2.3) d'une digue de retenue :

avant et pendant chaque élévation du niveau. L'évaluation doit être effectuée par un expert

• à utiliser une digue de type traditionnel (section 4.4.6.1) dans les circonstances suivantes :
indépendant.

 les résidus ne se prêtent pas à la construction d’une digue


 la retenue est nécessaire pour stocker de l'eau
 l’IGR se trouve dans un lieu éloigné et inaccessible
 l'eau des résidus doit être retenue pendant une longue période en vue de la dégradation

 l'afflux naturel entrant dans la retenue est important ou varie sensiblement et il est
d'un élément toxique (par exemple, du cyanure)

• à utiliser la méthode de construction ascendante (section 4.4.6.2) dans les circonstances


nécessaire d’emmagasiner l'eau pour le maîtriser

 le risque sismique est très faible


suivantes :

 la digue est construite avec les résidus : au moins 40 à 60 % de matières d'une


granulométrie comprise entre 0,075 et 4 mm dans l'ensemble des résidus (non valable

• à utiliser la méthode de construction descendante (section 4.4.6.3) lorsque :


pour les résidus épaissis)

 la quantité de matériaux de construction de la digue (par exemple, des résidus ou des

• à utiliser la méthode de construction longitudinale (section 4.4.6.4) lorsque :


stériles) est suffisante

 le risque sismique est faible.

Exploitation des digues


En plus des mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase
d'exploitation (section 4.2.3) d'un bassin de retenue :



à surveiller la stabilité comme précisé ci-après
à prévoir une dérivation des déversements normalement destinés au bassin en cas de


difficulté


à prévoir d'autres installations de déversement, éventuellement dans un autre bassin
à prévoir une deuxième installation de décantation (par exemple un déversoir d’urgence,
section 4.4.9) et/ou des stations de pompage de secours si le niveau de l'eau gravitaire


contenue dans le bassin atteint le franc-bord minimal préétabli (section 4.4.8)
à mesurer les mouvements du sol au moyen de clinomètres profonds et à connaître les


conditions de pression interstitielle


à assurer un drainage adéquat (section 4.4.10)
à conserver les documents relatifs à la conception et à la construction et à consigner toute
mise à jour/modification de la conception/construction

108 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

• à tenir à jour un manuel de sécurité de la digue tel qu’il est décrit à la section 4.2.3.1 en


parallèle avec les audits indépendants visés à la section 4.2.3.2
à éduquer et à former convenablement le personnel.

Élimination de l'eau gravitaire du bassin (section 4.4.7.1)


Les MTD consistent à :

• utiliser un déversoir dans le sol naturel pour les bassins situés dans une vallée ou en


dehors d'une vallée

 dans des climats froids à bilan hydrique positif


utiliser une tour de décantation :

 pour les bassins de type paddock



 dans des climats chauds à bilan hydrique négatif
utiliser un puits de décantation :

 pour les bassins de type paddock


 si un franc-bord est maintenu à un niveau élevé pendant les activités.

Déshydratation des résidus (section 4.4.16)


Le choix de la méthode (résidus boueux, épaissis ou secs) dépend principalement de
l'évaluation de trois facteurs, à savoir :



le coût


les performances environnementales
le risque d'accident.

Pour la gestion des résidus, les MTD consistent à appliquer :



une gestion des résidus secs (section 4.4.16.1)


une gestion des résidus épaissis (section 4.4.16.2) ou
une gestion des résidus boueux (section 4.4.16.3).

De nombreux facteurs influencent le choix des techniques appropriées pour un site donné. En
voici quelques-uns :



minéralogie du minerai


valeur du minerai


distribution granulométrique


disponibilité de l'eau de traitement


conditions climatiques
espace disponible pour la gestion des résidus.

Exploitation de l'installation de gestion des résidus et des stériles


Outre les mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase
d'exploitation (section 4.2.3) de toute installation de gestion des résidus et des stériles :



à détourner le ruissellement naturel venant de l'extérieur (section 4.4.1)
à entreposer les résidus et les stériles dans des excavations (section 4.4.1). Dans ce cas, le


problème de la stabilité des flancs des terrils et des digues ne se pose pas
à appliquer un coefficient de sécurité d'au moins 1,3 à tous les terrils et digues en
exploitation (section 4.4.13.1)

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 109


Annexes

• à mener une réhabilitation/un reverdissement progressifs (section 4.3.6).

Surveillance de la stabilité

• à surveiller, dans un bassin/une digue de retenue de résidus (section 4.4.14.2) :


Les MTD consistent :

 le niveau de l'eau
 la qualité et le volume des eaux de percolation qui traversent la digue (voir également

 la position de la nappe phréatique


section 4.4.12)

 la pression interstitielle
 le mouvement du sommet de la digue et des résidus
 l'activité sismique, afin d'assurer la stabilité de la digue et des couches de soutien (voir

 la pression interstitielle dynamique et la liquéfaction


également section 4.4.14.4)

 la mécanique du sol
 les procédures de placement des résidus
• à surveiller, dans un terril (section 4.4.14.2) :
 la géométrie des gradins/pentes
 le drainage sous le sommet
 la pression interstitielle
• à réaliser également :
 dans le cas d'un bassin/d'une digue de retenue de résidus :
 des inspections visuelles (section 4.4.14.3)
 des révisions annuelles (section 4.4.14.3)
 des audits indépendants (sections 4.2.3.2 et 4.4.14.3)
 des évaluations de la sécurité des digues existantes (section 4.4.14.3)
 dans le cas d'un terril :
 des inspections visuelles (section 4.4.14.3)
 des révisions géotechniques (section 4.4.14.3)
 des audits géotechniques indépendants (section 4.4.14.3).

Réduction des accidents

• à établir des plans d'urgence (section 4.6.1)


Les MTD consistent :

• à évaluer et suivre les incidents (section 4.6.2)


• à surveiller les pipelines (section 4.6.3).

Réduction de l'empreinte écologique


Les MTD consistent :



à éviter et/ou à réduire si possible la production de résidus ou de stériles (section 4.1)

 lorsque la méthode d'exploitation minière nécessite des remblais (section 4.5.1.1)


à utiliser les résidus comme remblais (section 4.5.1) dans les circonstances suivantes :

 lorsque le coût supplémentaire du remblayage est au moins compensé par une

 dans une mine à ciel ouvert, si les résidus se déshydratent aisément (c'est-à-dire par
récupération plus importante du minerai

évaporation et drainage, par filtration) et qu’il est donc possible de se passer d'une

 lorsque des mines à ciel ouvert épuisées et proches se prêtent au remblayage (section
IGR ou d'en réduire la taille (sections 4.5.1.2, 4.5.1.3, 4.5.1.4, 4.4.1)

 pour remblayer de vastes tailles dans les mines souterraines (section 4.5.1.6). Les
4.5.1.5)

tailles remblayées à l'aide de boues nécessiteront un drainage (section 4.5.1.9).

110 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

L’adjonction de liants peut également s'avérer nécessaire pour renforcer la stabilité


(section 4.5.1.8)
à utiliser des résidus comme remblais sous forme pâteuse (section 4.5.1.10), si les

 un remblayage suffisant est nécessaire


conditions d’un remblayage sont remplies et si :

 les résidus étant très fins, il y a peu de matière disponible pour un remblayage
hydraulique. Dans ce cas, la grande quantité de fines rejetées dans le bassin se

 il est souhaitable de ne pas faire pénétrer de l'eau dans la mine ou si le pompage de


déshydraterait très lentement


l'eau provenant des résidus est coûteux (c'est-à-dire sur de grandes distances)

 lorsqu'ils peuvent servir à combler une mine souterraine


à utiliser des stériles comme remblais (section 4.5.2) dans les circonstances suivantes :

 lorsqu'une ou plusieurs mines à ciel ouvert épuisées se trouvent à proximité (ce que

 lorsque le mode d’exploitation de la mine à ciel ouvert permet le remblayage sans


l'on appelle parfois le "transfert de mine")


entraver l'activité
à rechercher les utilisations possibles des résidus et des stériles (section 4.5.3).

Fermeture et entretien après fermeture


Outre les mesures décrites aux sections 4.1 et 4.2, les MTD consistent, durant la phase de
fermeture et d’entretien après fermeture (section 4.2.4) de toute installation de gestion
des résidus et des stériles :

• à établir des plans de fermeture et d’entretien après fermeture dès la phase de planification
d'une exploitation, avec une estimation de coûts, et à les mettre à jour régulièrement
(section 4.2.4). Toutefois, les exigences en matière de réhabilitation évoluent au cours de
la durée de vie d’une exploitation et peuvent être examinées pour la première fois de


manière détaillée au stade de la fermeture d'une IGR
à appliquer un coefficient de sécurité d'au moins 1,3 aux digues et aux terrils après la
fermeture (sections 4.2.4 et 4.4.13.1), encore que les points de vue divergent concernant
les couvertures humides (voir chapitre 7).

Pour la phase de fermeture et d’entretien après fermeture des bassins de résidus, les MTD
consistent à construire des digues qui soient stables à long terme au cas où la solution de la
couverture humide serait choisie pour la fermeture (section 4.2.4.2).

5.3 Lixiviation de l'or au cyanure


En plus des mesures générales citées à la section 5.2 et applicables à toutes les mines qui
pratiquent la lixiviation de l'or au cyanure, les MTD consistent :


 des stratégies opérationnelles visant à réduire au minimum l'apport de cyanure (section
à diminuer l'utilisation de cyanure en appliquant :

 un contrôle automatique du cyanure (section 4.3.2.2.1)


4.3.2.2)

 le cas échéant, un traitement préalable au peroxyde (section 4.3.2.2.2)


• à détruire le cyanure libre résiduaire avant le déversement dans le bassin (section
4.3.11.8). Le tableau 4.13 fournit des exemples des niveaux de cyanure atteints sur


certains sites européens
à appliquer les mesures de sécurité suivantes (section 4.4.15) :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 111


Annexes

 dimensionner le circuit de destruction du cyanure au double de la capacité


actuellement exigée


installer un système de secours pour l'adjonction de chaux
installer des groupes électrogènes de secours.

5.4 Aluminium
Outre les mesures générales de la section 5.2 applicables à toutes les raffineries d'alumine, les
MTD consistent :


 à éviter le déversement d'effluents dans les eaux de surface en réutilisant l'eau de
durant l’exploitation :

traitement dans la raffinerie (section 4.3.11.1) ou, dans les régions sèches, en recourant


à l'évaporation

 à traiter les eaux de ruissellement de surface provenant des IGR avant leur rejet jusqu'à
durant la phase d’entretien après fermeture (section 4.3.13.1) :

atteindre des concentrations chimiques acceptables pour leur déversement dans les

 à entretenir les chemins d'accès, les systèmes de drainage et la couverture végétale


eaux de surface

 à poursuivre les prélèvements pour l’analyse de la qualité de la nappe phréatique.


(avec un reverdissement si nécessaire)

5.5 Potasse
En plus des mesures générales de la section 5.2 applicables à tous les sites d'exploitation de la
potasse, les MTD consistent :

• si le sol naturel n'est pas imperméable, à imperméabiliser le sol sur lequel se trouve l'IGR


(section 4.3.10.3)
à réduire les émissions de poussière dues au transport par convoyeur à bande (section


4.3.4.3.1)
à étanchéifier/chemiser le pied des terrils à l'extérieur de la zone centrale imperméable et à


recueillir les eaux de ruissellement (section 4.3.11.4.1)
à combler les vastes chantiers à l'aide de résidus secs et/ou boueux (section 4.5.1.6).

5.6 Charbon
Outre les mesures générales de la section 5.2 applicables à toutes les mines de charbon, les
MTD consistent à :



éviter la percolation (section 4.3.10.4)
déshydrater les résidus fins < 0,5 mm issus de la flottation (section 4.4.16.3).

5.7 Management environnemental


Plusieurs techniques de management environnemental sont considérées comme MTD. La
portée (par exemple, le niveau de détail) et la nature du système de management

112 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

environnemental (par exemple, normalisé ou non) seront généralement en rapport avec la


nature, la taille et la complexité de l'installation, ainsi qu'avec les différentes incidences
qu'elle peut avoir sur l'environnement.

Les MDT consistent à mettre en œuvre et respecter un système de management


environnemental (SME) qui comporte, selon les circonstances particulières, les
caractéristiques suivantes : (voir chapitre 4).

• définition d'une politique environnementale pour l'installation par la direction (dont


l'implication est considérée comme une condition préalable au succès de l’application


d'autres aspects du SME)


planification et établissement des procédures nécessaires

 à la structure et aux responsabilités


mise en œuvre des procédures en veillant particulièrement

 à la formation, à la sensibilisation et aux compétences


 à la communication
 à la participation des travailleurs
 à la documentation
 au contrôle efficace du processus
 au programme d'entretien
 à la préparation et à l'intervention en cas d'urgence
 au respect de la législation environnementale

 à la surveillance et aux mesures (voir également le document de référence sur la
vérification des performances et adoption de mesures correctives en veillant en particulier

 aux mesures correctives et préventives


surveillance des émissions)

 à la conservation des dossiers


 à la réalisation d'audits internes indépendants (le cas échéant) permettant de
déterminer si les SME est conforme ou non aux dispositions prévues et s'il a été mis en


œuvre et maintenu de manière adéquate
révision par la direction.

Trois autres caractéristiques, qui peuvent progressivement compléter celles présentées ci-
dessus, sont considérées comme des mesures de soutien. Cependant, leur absence n’est
généralement pas incompatible avec les MTD. Ces étapes sont les suivantes :

• examen et validation du système de gestion et de la procédure d'audit par un organisme de


certification agréé ou par un contrôleur externe spécialisé en SME
préparation et publication (et éventuellement validation externe) d'une déclaration
environnementale régulière qui décrit tous les aspects environnementaux significatifs de
l'installation et qui permet de les comparer d'année en année avec les objectifs


environnementaux et, le cas échéant, avec les critères d’évaluation du secteur
mise en œuvre et respect d’un système librement consenti et accepté à l’échelle
internationale, comme l’EMAS et l’EN ISO 14001 : 1996. Cette démarche volontariste
pourrait accroître la crédibilité du SME. L'EMAS, en particulier, qui englobe toutes les
caractéristiques susmentionnées, y concourt. Toutefois, des systèmes non normalisés
peuvent, en principe, être aussi efficaces, à condition qu'ils soient conçus et mis en œuvre
de manière appropriée.

Spécialement en matière de maîtrise des résidus et des stériles, l’application d’un système
intégré de gestion des aspects risque/sécurité et environnement constitue une MTD. Par
conséquent, le management environnemental doit être élaboré et mis en œuvre conjointement

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 113


Annexes

avec l'évaluation/la gestion du risque décrite à la section 4.2.1 et avec la gestion des activités,
de la surveillance et de l'entretien décrite à la section 4.2.3.1.

114 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

6 TECHNIQUES ÉMERGENTES POUR LA GESTION DES RÉSIDUS


ET DES STÉRILES DANS LES ACTIVITÉS MINIÈRES

6.1 Evacuation mixte des stériles et résidus de minerai de fer


L'exploitant des exploitations suédoises de minerai de fer de Kiruna et de Malmberget
travaille depuis plusieurs années à l'élaboration de nouvelles méthodes de transport et de
dépôt de ses déchets dits "stériles" (résidus grossiers secs < 100 mm) et des résidus issus de
ses installations de concentration (résidus fins < 3 mm). Ces travaux de recherche ont
principalement pour objectif d'abaisser les coûts élevés d'investissement et d'exploitation que
représentent le transport par camion (actuellement utilisé pour les stériles) et la construction
de digues (actuellement utilisées pour les résidus fins).

Un essai de grande envergure a été réalisé, qui consistait à pomper un mélange de résidus secs
et de résidus humides à l'aide de pompes à boues industrielles. Les différents essais et
évaluations menés à l'échelle locale ont montré que cette opération ne pouvait faire
concurrence aux techniques de transport classiques, principalement à cause de l'usure des
pompes et des pipelines. L'évacuation mixte obtenue, en revanche, a montré que le flux
boueux engendrait une formation arrondie de type moraine, similaire à celles créées par la
fonte des glaces lors du retrait de la calotte glaciaire. La densité des matériaux déposés s'est
avérée plus élevée que celle des matériaux placés de manière classique, c'est-à-dire que le
volume disponible était exploité de manière plus efficace. En outre, il a été conclu que si des
mesures étaient prises pour contrôler le niveau de la nappe phréatique dans le dépôt, cette
méthode d'évacuation permettrait de créer des dépôts stables et élevés.

Les propriétés prometteuses de l'évacuation mixte des stériles et des résidus ont favorisé des
travaux de recherche visant à obtenir les avantages d'une évacuation mixte tout en conservant
des techniques de transport traditionnelles. Un exploitant a créé le concept de l'évacuation par
cellules drainées, et a réalisé des essais en laboratoire, à l'échelle pilote et à l'échelle réelle
pour élaborer des critères de conception applicables, pour évaluer les aspects opérationnels,
hydrauliques et géotechniques et pour étudier l'influence du froid sur la stabilité du dépôt.

L'évacuation par cellules drainées est en cours d'évaluation au travers d'études préalables
menées dans les installations minières de Malmberget et de Kiruna.

En Italie, une technique consistant à construire des terrils par couches de différentes
perméabilités a été utilisée avec succès pour évacuer les morts-terrains des mines de charbon
de S. Barbara (à Arezzo, en Toscane). Les couches à forte perméabilité sont capables de
drainer l'eau, de sorte que le délai nécessaire à la dissipation de la pression interstitielle dans
les couches à faible perméabilité est considérablement réduit. Cette technique a permis
d'améliorer la stabilité à court terme des terrils, en procurant un niveau de sécurité suffisant
pour une vitesse de construction acceptable.

6.2 Blocage de la progression du DA


Des études montrent que les revêtements artificiels forment une couverture imperméable et
protectrice sur les surfaces sulfurées, qui bloque la progression du drainage acide (DA). Ce
programme de recherche a pour but d'étudier la faisabilité d'un procédé qui consiste à former
des revêtements de protection contre l'oxydation sur des sulfures à l'aide de réactifs ou de
procédés d'électrolyse. Cette couche de protection doit être régulière, pour pouvoir restreindre
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 115
Annexes

au maximum l'accès d'un des ingrédients qui engendrent le DA. L'axe principal de ces travaux
de recherche sera l'obtention de couches de revêtement capables de résister au vieillissement.
Des études d'électrolyse seront également réalisées, dans le but d'oxyder la surface des
sulfures exposés dans des stériles ou des digues de retenue et de créer ainsi une couche de
passivation.
(extrait de http://www.mining.ubc.ca - Study of formation of passivation coatings on
sulphide-rich waste-rock: a way to hinder ARD propagation).

6.3 Recyclage du cyanure à l'aide de la technologie des


membranes
Il est prévu que le recyclage du cyanure à l'aide de la technologie des membranes,
actuellement à l'étude, soit appliqué au procédé d'extraction métallurgique de l'or, où
l'efficacité du cyanure est entravée par la présence de cuivre (et de métaux similaires tels que
le zinc ou l'argent). La présence de ces métaux provoque une augmentation de la
consommation de cyanure, une baisse du rendement de récupération de l'or et accroît encore
le problème du management environnemental des résidus.
Cette technique est un hybride entre la technologie des membranes et celle de
l'électrorécupération, qui permet simultanément de récupérer le cuivre métallique et de
dégager du cyanure libre à partir des complexes de cuprocyanure. Ce cyanure libre peut
ensuite être récupéré et renvoyé en entrée du procédé de broyage, ce qui permet des
économies avantageuses. Le procédé peut être mis en œuvre dans le circuit des résidus avant
leur déversement dans le bassin de résidus, ou dans le circuit des eaux de retour récupérées de
la digue de retenue.
Les techniques qui composent le procédé ont largement fait leurs preuves dans l'industrie. Les
premières estimations de coût montrent que le procédé peut être extrêmement intéressant par
rapport à d'autres méthodes telles que les procédés d'échange sur résine, de précipitation et
d'acidification.
Le schéma de traitement élémentaire de ce procédé se compose de trois parties :

1. une étape d'élimination des matières solides destinée à fournir une liqueur pure pour
traitement ultérieur
2. une étape sur membrane qui concentre les complexes de cuprocyanure. Cette étape permet
également de récupérer une partie du cyanure libre
3. une unité de récupération de métal qui dépose le cuivre par voie électrolytique, libérant
ainsi une partie du cyanure WAD sous forme de cyanure libre.
Il est prévu d'appliquer cette technique à tout flux de procédé contenant du cyanure libre et/ou
du cyanure en complexe avec du cuivre ou similaire (cyanure à acide faible dissociable -
Weak Acid Dissociable - ou cyanure WAD). Il peut s'agir du flux de résidus en amont de la
digue de retenue ou des eaux récupérées depuis celle-ci.

Cette technique de récupération du cyanure à partir des résidus d'or peut être aisément adaptée
à des usines d'exploitation d'or existantes. Le procédé est alimenté soit par la liqueur de
résidus, soit par les retours de résidus. Ce procédé procure plusieurs avantages en termes de
traitement. Il permet une consommation de réactifs faibles par rapport à celle des procédés de
destruction du cyanure. Le cyanure qui autrement aurait été perdu pour le circuit peut être
récupéré des résidus et réutilisé, ce qui réduit le stock de cyanure dans l'installation, ainsi que
les coûts engendrés par l'achat du cyanure et sa destruction. Le cuivre métallique est récupéré
sous forme de sous-produit.

116 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Il n'existe aucune limite sur les concentrations de cyanure WAD pouvant être traitées, bien
que l'efficacité du procédé dépende de la composition chimique du flux de résidus.
Il existe, par ailleurs, des avantages évidents pour l'environnement. La quantité de cyanure et
de cuivre dans le flux de résidus est considérablement réduite avant la destruction du cyanure
ou l'évacuation des déchets vers des installations de stockage de résidus. Les risques
environnementaux pour la faune et les cours d'eau sont donc réduits. La récupération de
cyanure permet de réduire la quantité de cyanure d'appoint acheté, stocké et manipulé sur
place.

6.4 Cellules étanches


Dans le Projet de Las Cruces, la méthode de dépôt proposée pour les résidus est le dépôt à
sec dans des cellules imperméables. Il est proposé que les cellules soient aménagées sous
forme de blocs de 100 m de côté et de 25 m de hauteur. Les résidus déposés seraient
recouverts d'argile en continu. L'encapsulation définitive se ferait par une couverture à
couches multiples, constituée de l'argile (marne) extraite lors de la mise au jour du gisement.
Les cellules seraient conçues avec un fond imperméable, composé de diverses couches
d'argile reposant éventuellement sur un revêtement synthétique et des couches drainantes. Un
système de captage des eaux de drainage serait installé et celles-ci seraient traitées en vue
d'être réutilisées dans le traitement ou évacuées.
[67, IGME, 2002]

6.5 Utilisation de boues rouges traitées pour résoudre les


problèmes de DA et de pollution métallique
Une technologie a été mise au point, dans laquelle les résidus de traitement (autrement dit, les
"boues rouges") issus des raffineries d'alumine sont soumis à un traitement exclusif pour
former un matériau doté d'une alcalinité résiduelle et capable de piéger les ions métalliques.
Cette capacité est liée à la quantité de complexes minéraux présents dans le matériau (tels que
l'hématite, la boehmite, la gibbsite, la sodalite, le quartz, la cancrinite et beaucoup d'autres).
Ce matériau peut servir au traitement des contaminations acides et métalliques des sols et des
eaux.

Il a été utilisé à l'échelle commerciale pour le traitement de 1,5 Mm3 d'eaux résiduelles dans la
mine australienne de Mt. Carrington. Ces eaux étaient fortement chargées en métaux (Al, As,
Cd, Cu, Fe, Pb, Mn, Ni, Zn) et après traitement, il s'est avéré que le pourcentage de métaux
éliminés de ces eaux allait d'un minimum de 90 jusqu'à 99,9 %. Il s'avère également que les
métaux fixés ne peuvent être ni assimilés par la végétation ni libérés par lixiviation.

Les applications éventuelles recensées jusqu'à présent sont les suivantes :



neutralisation et décontamination de l'eau de DA


neutralisation des résidus et des stériles présentant un potentiel de DA


contrôle des déversements acides ou métalliques au moyen de barrières filtrantes


élimination des phosphates de l'eau
élimination de l'arsenic et d'autres métaux de la nappe phréatique.

Ce matériau peut s'utiliser sous forme de poudre sèche ou sous forme de boues. Les particules
fines peuvent ensuite se décanter aisément au fond d'une zone calme, par exemple dans un
bassin, puis être recueillies et évacuées à intervalle régulier. Les sédiments ont une densité

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 117


Annexes

élevée et peuvent séjourner dans le fond du bassin pendant des périodes prolongées sans
engendrer de problèmes. Les métaux piégés sont bloqués sous une forme stable comme le
démontrent les essais de lixiviation. Le matériau épuisé peut ensuite être évacué dans une
décharge ou bien laissé sur place en tant que couche de fond de bassin, créant ainsi une
protection supplémentaire de la nappe phréatique contre les pollutions métalliques. Le
matériau peut également s'utiliser sous forme de pastilles poreuses et dans un système de filtre
de sable.

6.6 Technique de destruction du cyanure sous l'effet d'une


combinaison de SO2/air et de peroxyde d'hydrogène
Une technique en cours de mise au point utilise les synergies entre le procédé SO2/air
(applicable aux boues) et la technique au peroxyde d'hydrogène (non applicable aux boues)
pour détruire le cyanure. L'avantage de cette nouvelle technique est sa souplesse, qui lui
permet de s'adapter aux variations dans la composition chimique de l'alimentation. En
fonction des spécificités de chaque site, le procédé permet de réaliser des économies sur les
coûts d'investissement et d'exploitation par rapport aux installations classiques de type
SO2/air.

118 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

7 OBSERVATIONS FINALES
Calendrier des travaux

La première réunion plénière du groupe de travail technique s'est tenue en juin 2001. Un
avant-projet a été adressé au Groupe de travail technique (GTT) pour consultation en
septembre 2002. Les commentaires ont été évalués et intégrés au document et un second
projet, comportant des propositions de conclusions pour les MTD, a été envoyé en mai 2003.
La réunion plénière finale du GTT s'est tenue en novembre 2003. A l'issue de cette réunion,
les chapitres "observations finales" et "résumé" ont été l'objet d'une brève consultation avant
que le document paraisse dans sa version définitive.

Sources d'informations

De nombreux documents ont été fournis par les industriels et les autorités comme base pour
l'inclusion d'informations dans le présent document. Les bulletins de la Commission
internationale des grands barrages (CIGB) sur la gestion des résidus, le guide canadien de la
gestion des parcs à résidus miniers et le "Dam safety code of practice" finlandais peuvent être
considérés comme les bases de ce document sur les MTD. Des renseignements précieux
relatifs à certaines exploitations et aux techniques appliquées ont été communiqués par les
industries des métaux, des minéraux industriels et du charbon. Ils ont été complétés par des
informations provenant d'Irlande, de Suède, d'Espagne, du Portugal, de Finlande, de Grèce,
d'Italie, d'Autriche et d'Allemagne. Des visites d'installations ont été organisées en Irlande, en
Allemagne, en Autriche, en Espagne, en Suède, en Turquie et en Pologne. Les réunions de
consultation sur chaque projet de document ont permis d'obtenir des retours d'information
spécifiques des exploitants, des observations quant à l'applicabilité et la mise en œuvre de
certaines techniques et des compléments d'informations d'exploitation et de coûts. Pendant
toute la durée du projet, une attention particulière a été portée à l'implication des pays en voie
d'adhésion qui possèdent une importante activité minière. Cela a donné lieu à une
participation active de la Pologne, de la République Tchèque et de la Hongrie.

Afin de favoriser les échanges d'informations, des ateliers ont été organisés en Suède, en
Irlande, en Pologne et en Bulgarie. En outre, des réunions de sous-groupes se sont tenues en
Autriche et à plusieurs reprises, à Bruxelles. Tous ces événements ont permis d'obtenir des
données d'exploitation complémentaires ainsi que de précieux renseignements techniques.

Lacunes et faiblesses

Lors de la réunion de lancement, il avait été décidé d'inclure des informations sur la gestion
des résidus et des stériles issus de l'exploitation du schiste bitumineux en Estonie.
Malheureusement, aucune information pertinente n'a été fournie à ce sujet.

Au départ, la plupart des contributions concernaient principalement le traitement du minerai et


la gestion globale des résidus et des stériles. Des demandes d'informations complémentaires
détaillées ont globalement permis d'atteindre le niveau de détail souhaité s'agissant des
techniques appliquées, mais les délais de prise en compte de ces demandes ont provoqué un
retard dans la compilation et la diffusion de l'avant-projet.

La quantité et la qualité des données présentées dans le présent document sont un peu
déséquilibrées dans la mesure où peu d'informations ont été fournies sur les niveaux réels de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 119


Annexes

consommation et d'émission des installations de gestion des résidus et des stériles de


minéraux industriels.

Les données relatives aux émissions concernant les mines métalliques se basent sur des
installations individuelles. Aucune corrélation n’a pu être établie entre les techniques
appliquées et les données disponibles sur les émissions. En conséquence, il a été impossible
de tirer des conclusions sur les MTD avec les niveaux d'émission associés.

Le GTT n'a fourni que très peu d'informations sur la réduction des accidents.

Degré de consensus atteint

Les conclusions du présent travail ont été approuvées lors de la dernière réunion plénière de
novembre 2003 en réunissant un large consensus.

Les principales questions posées lors de la réunion finale concernaient :



les quantités de résidus et de stériles engendrés
les niveaux d'émission associés aux MTD pour le traitement des effluents et pour la


destruction du cyanure


les méthodes de couverture des basins de résidus lors de leur fermeture


les coefficients de sécurité des terrils et des digues


la surveillance des digues et des terrils


les méthodes de déshydratation des résidus boueux
les méthodes de construction et d'élévation des digues de retenue.

Le GTT n'a pas été en mesure de fournir des informations sur les quantités de résidus et de
stériles engendrées par les activités minières. Par conséquent, seules les données globales
issues du rapport annuel d'Eurostat ont été incluses dans le chapitre 1.

Pour le traitement des effluents et la destruction du cyanure, comme mentionné ci-dessus à


propos des installations de lixiviation de l'or, le GTT n'a pas pu s'entendre sur les niveaux
d'émission associés aux MTD pour la concentration en cyanure des eaux évacuées dans le
bassin de résidus. Le GTT a trouvé adéquates les clauses de la proposition de Directive sur la
gestion des déchets des industries extractives 22 à ce sujet. Conformément à l'article 13,
paragraphe 4, la Directive exige actuellement qu'une valeur de 10 ppm de cyanure à acide
faible dissociable (WADCN) soit obtenue dans un délai de 10 ans à compter de la transposition
de la Directive.

Lors de la réunion plénière finale, il a été décidé que la technique de couverture "sèche" et la
technique de couverture "humide" étaient toutes deux des méthodes permettant de prévenir
l'apparition d'un DA lors de la fermeture d'un bassin de résidus. Des données et des textes
complémentaires ont été fournis par la Suède pour étayer cet argument. Par conséquent, les
deux techniques sont considérées comme MTD pour la prévention du DA.

Le GTT s'est entendu sur un coefficient général de sécurité de 1,3 comme MTD pour les
digues et les terrils pendant l'exploitation et à la fermeture. Toutefois, il y avait divergence de
points de vue s'agissant du coefficient de sécurité des digues stables à long terme et dotées
d'une couverture aquatique ou "couverture humide". Un État membre et certains membres de
groupes de travail industriels proposaient une valeur d'au moins 1,3. Ils étayaient leur

22 COM(2003) 319 final , 2.6.2003. La proposition de


) e Directive comporte des renvois aux MTD dans ses articles 4(2), 19(2) et 19(3)

120 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

proposition en arguant du fait qu'il était impossible de faire passer le coefficient de sécurité de
1,3 pendant l'exploitation du bassin de résidus à 1,5 lors de sa fermeture et que de surcroît, un
coefficient de 1,3 était considéré comme "suffisamment sûr" et conforme à la législation en
vigueur. En revanche, les autres États membres et certains membres de groupes de travail
industriels proposaient une valeur de 1,5 en arguant du fait que l'application d'un coefficient
de 1,5 permettrait de diminuer la surveillance pendant la phase d'entretien après fermeture. Du
reste, la Commission internationale des grands barrages (CIGB) recommande cette valeur de
1,5. Par conséquent, il n'y a pas eu de décision unanime relative aux MTD sur le coefficient
de sécurité des digues stables à long terme et équipées d'une couverture humide.

Le GTT a décidé que l'assèchement des résidus, l'épaississement des résidus, ainsi que le
dépôt de résidus boueux constituaient tous des MTD, en fonction de nombreux facteurs
(granulométrie, climat, etc.).

En ce qui concerne les méthodes de construction et d'élévation de digues de retenue, le GTT a


approuvé l'applicabilité de la méthode ascendante sur la base des informations fournies dans
le présent document et d'autres informations fournies lors de la réunion finale. Les digues
classiques ainsi que les méthodes ascendante, descendante et longitudinale sont toutes
considérées comme MTD dans certaines conditions.

Recommandations pour les travaux ultérieurs

Le résultat de l’échange d'informations, à savoir le présent document, constitue un progrès


considérable dans la réduction de la pollution quotidienne et dans la prévention des accidents
liés aux installations de gestion des résidus et des stériles. Néanmoins, pour certains sujets, les
informations sont incomplètes et n'ont pas permis de dégager des conclusions sur les MTD.
Les principaux sujets ont été présentés aux sections 7.2 et 7.3.

Les travaux à venir pourraient utilement se concentrer sur la collecte d'informations


concernant les sujets suivants :

• extension de la portée des travaux : lors de la réunion de lancement, le GTT avait décidé
de limiter cette portée de telle sorte que le présent document puisse être élaboré dans les
délais impartis. Toute révision ultérieure devrait viser à étendre cette portée dans deux
directions : (1) agrandir la liste des minéraux abordés et (2) adapter le document à la
portée finale de la Directive sur la gestion des déchets des industries extractives après


adoption de celle-ci
production de résidus et de stériles : dans le présent document, les renseignements sur les
quantités de résidus et de stériles produits en Europe font défaut. En théorie, ces
renseignements devraient figurer pour tous les minéraux abordés dans le présent
document. Ils doivent être recueillis par l'industrie et par les États membres à partir de


projets en cours
niveaux d'émission associés aux MTD pour le traitement des effluents et la destruction du
cyanure : les renseignements sur les niveaux d'émission pour le traitement des effluents et
la destruction du cyanure font défaut. Il conviendrait de recueillir ces données à partir
d'exploitations existantes puis de les analyser et les comparer aux renseignements déjà
inclus au chapitre 3, de manière à parvenir à un accord sur les niveaux d'émission associés
aux MTD. Pour la destruction du cyanure, les exemples d'installation en Europe sont
rares. Par conséquent, il convient de recueillir ces renseignements auprès d'exploitations
situées en dehors de l'Europe, et notamment en Australie, au Canada et aux Etats-Unis, ces
pays possédant une plus grande expérience dans ce domaine. Il serait souhaitable d'établir
des échanges d'information avec les industriels et les autorités de ces pays, afin de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 121


Annexes

rassembler les informations nécessaires pour établir les niveaux d'émission associés aux

• gestion des résidus en milieu sous-marin : cette technique a été abordée suite à un
MTD

commentaire fait sur le second projet de document. Au cours de la réunion plénière finale,
le GTT a conclu qu'il devait en savoir davantage sur cette technique pour pouvoir la
qualifier de MTD. Ce qui manque actuellement, c'est une description plus précise de cette
technique ainsi que des informations sur son applicabilité, ses effets multimilieux et ses
aspects économiques. Les industriels et les États membres doivent recueillir ces
informations à partir de projets en cours avant que l'on puisse décider unilatéralement de
qualifier cette technique de MTD. Plusieurs points ont été abordés lors de la réunion

 cette technique peut constituer une alternative à la décharge terrestre, si les matériaux
finale, par exemple :

 la gestion des résidus épaissis se développe dans cette zone, empêchant les résidus de
sont bénins et qu'aucun terrain n'est disponible

 l'évacuation en mer et dans des lacs a été appliquée à de nombreuses reprises, et il doit
se déplacer une fois déposés sous l'eau

 il est possible que cette technique ne puisse s'appliquer que dans des régions de fjords,
donc exister des données permettant d'évaluer cette technique

 suite à la marée noire du “Prestige” il a été noté qu'en cas d'erreur, les dommages
dans d'autres cas il peut être difficile de prévoir tout mouvement ultérieur des résidus

• données économiques : il existe une absence de données économiques pour un grand


étaient irréversibles

nombre des techniques présentées au chapitre 4. Les industriels et les États membres

• caractérisation des résidus et des stériles :


doivent recueillir ces informations à partir de projets en cours

 l'annexe 4 recense un certain nombre de normes qui peuvent servir à caractériser les
résidus et les stériles. Toutefois, en ce qui concerne les mesures des propriétés
géotechniques, il s'agit principalement de normes BS et ASTM. Il faudrait inclure
davantage de normes internationales et nationales pour faciliter l'utilisation des

 l'annexe 4 recense et décrit de nombreuses méthodes de caractérisation des résidus et


méthodes dans les différents États membres

des stériles. Il est nécessaire d'élaborer une méthodologie standard qui puisse être
généralement appliquée et acceptée au sein de l'Europe, afin de permettre l'obtention
d'un niveau pertinent de caractérisation de tous les résidus et stériles. Il faut également
établir une corrélation entre les résultats de cette caractérisation et le comportement

• résidus épaissis : le présent document décrit des techniques de déshydratation des résidus
environnemental à long terme des résidus et des stériles dans des conditions réelles

boueux et de gestion des résidus boueux dans des bassins. Il existe relativement peu
d'information dans le document concernant la technique des résidus épaissis, cette
dernière n'ayant fait son entrée que récemment dans le secteur minier. Il est probable que
son usage va se développer à l'avenir. Là encore, si elles existent, les données concernant
les performances doivent être incluses dans le présent document. Ainsi, l'applicabilité de

• phytoremédiation des rejets de cyanure : dans le cas de l'industrie aurifère, les risques pour
cette technique pourra être décrite de manière plus précise

l'environnement proviennent désormais de l'utilisation de solutions cyanurées, fortement


toxiques pour les animaux et les végétaux. Une des solutions permettant de réduire les
incidences sur l'environnement des rejets miniers peut éventuellement consister à traiter
les eaux usées par l'aménagement de zones humides, c'est la technique de
phytoremédiation par zones humides. La phytoremédiation consiste à utiliser des plantes
vertes pour stabiliser ou éliminer les polluants contenus dans les sols, les sédiments ou
l'eau. Des études préalables sur la phytoremédiation des métaux lourds et des polluants
organiques ont prouvé que les plantes étaient généralement aptes à assimiler les

122 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

substances provenant des sols et de l'eau. Un projet de recherche en cours a pour objectif
de trouver des plantes à haute biomasse qui conjuguent une assimilation suffisamment
élevée du cyanure et une faible susceptibilité au cyanure ainsi qu'aux métaux toxiques.
Après des analyses en laboratoire, l'objectif est d'établir des expériences de terrain, sur des
zones humides modèles afin de mettre au point une technique de bioremédiation à usage
industriel. Les résultats de ce projet de recherche 23 devraient figurer dans une révision
ultérieure du présent document.

L'UE lance et soutient, à travers ses programmes de RDT, une série de projets portant sur les
technologies propres, les technologies émergentes en matière de traitement et de recyclage des
effluents et les stratégies de gestion. Ces projets peuvent contribuer utilement aux révisions
ultérieures du présent document. Les lecteurs sont donc invités à informer le BEPRIP de tout
résultat de recherche concernant l'un des sujets couverts par ce document (voir également la
préface).

Sujets proposés pour des projets de recherche et de développement futurs

L'échange d'informations a également mis en évidence des domaines dans lesquels des projets
de recherche et de développement permettraient d’acquérir des connaissances supplémentaires
utiles. Il s'agit des sujets suivants :

• gestion du cycle de vie : le GTT a admis que l'application d'une gestion du cycle de vie
complet était essentielle pour qu'un site atteigne un haut degré de performance en matière
de sécurité et d'environnement. Cependant, des données économiques montrant qu'il est
économiquement efficace de gérer une activité minière selon ce modèle font actuellement
défaut. Des travaux dans ce domaine sont nécessaires pour examiner les études de cas
existantes, afin de déterminer l’économie que représente l'application de la gestion
intégrée du cycle de vie par rapport à une méthode classique (soit un profit maximal


durant l'exploitation)
toxicité des produits de décomposition du cyanure : la toxicité du cyanure lui-même est un
sujet qui a été largement étudié. Toutefois, il semble que certains produits de
décomposition aient également de l’importance du point de vue toxicologique. Étant
donné les incidences des déversements des sites qui utilisent du cyanure pour la lixiviation
de l'or, des recherches sur la toxicité des produits de décomposition du cyanure sont
indispensables.

23
) Prof. Dr. Andreas Schaeffer, Université de technologie d'Aachen (RWTH Aachen), Allemagne, Biologie V - Chimie environnementale

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 123


Annexes

REFERENCES

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8 ICOLD (1996). "A guide to tailings dams and impoundments, design, construction,
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9 ICOLD (2001). "Tailings dams, risk of dangerous occurences", ICOLD, Paris, issn
0534-8293.

11 EPA, A. (1995). "Tailings containment", Best practice environmental management in


mining.

12 K. Adam, E. M. (2001). "Closure plan of a pyrite concentrate stockpile at Stratoni


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13 Vick, S. G. (2001). "Stability aspects of long-term closure for sulfide tailings".

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Ireland.

18 Mining Association of Canada, C. (1998). "A guide to the management of tailings


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19 K+S (2002). "Potash Industry contribution to MTWR-BREF", K+S.

20 Eriksson, N. (2002). "Acid Rock Drainage (ARD)".

21 Ritcey, G. M. (1989). "Tailings management, problems and solutions in the mining


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22 Aughinish (2001). "Residue storage area extensions scheme, environmental impact


statement, chapter 4", Aughinish alumina refinery, IPC permit application.

23 Tara, M. L. (1999). "IPC application, attachment No. 22, reclamation and closure plan
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24 British Columbia CN guide, H. (1992). "Technical guide for the environmental


management of cyanide in mining".

25 Lisheen, M. L. L. (1995). "Environmental impact statement", Irish EPA.

26 Mudder, B. (2000). "A global perspective of cyanide",


http://www.mineralresourcesforum.org/initiatives/cyanide/docs/mudder.pdf.

27 Derham, J. (2002). "Analysis of red mud", personal communication.

29 Barytes, A., P. Huxtable (2002). "Barytes BAT note".

124 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


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31 Ritcey (1989). "Tailings management ,same as tm 21".

32 Derham, H. (2002). "Detailed red mud analysis", Irish EPA, personal communication.

33 Eurallumina, I., Alfredo Teodosi (2002). "BREF questionnaire reply, Bauxite",


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34 EAA, E. N. (2002). "European Alumina plants production in 2001", EAA, personal


communication.

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41 Stokes, M. (2002). "Presentation on Lisheen TMF", Anglo, Lisheen, personal


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42 IMA (2002). "Limestone contribution", IMA, 15.4.2002.

43 Sogerem, E. (2002). "Fluorspar contribution", Euromines, 17.4.2002.

44 Italy (2002). "Questionnaire response from Nuova Mineraria Silius Italy, Fluorspar
and Lead Sulphide", ENEA - C.R. CASACCIA, 5.4.2002.

45 Euromines (2002). "Framework for mining waste management", Euromines,


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48 Bennett, E., Jans (IMA-EUROPE) (2002). "Good environmental practice in the


European extractive industry: A reference guide".

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50 Au group, E. (2002). "Contribution gold, Swedish mining industry (Boliden)",


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51 Iron group, E. (2002). "LKAB water data", Euromines, personal communication.

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ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 125


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53 Vick, S. G. (1990). "Planning, design, and analysis of tailings dam", BiTech, 0-


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54 IGME (2002). "Base metals contribution (Asturiana de Zinc)", Instituto Geologico y


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61 IGME (2002). "Base metals industry contribution (Almagrera)", Instituto Geológico y


Minero de Espana (IGME), 10.2.2002.

62 Himmi, M. (2002). "Base metals industry contribution (Outokumpu, Pyhäsalmi and


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63 Base metals group, E. (2002). "Base metals industry contribution (Aitik)",


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65 Base metals group, E. (2002). "Base metals industry contribution (Boliden)",


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70 EAA, E. A. A. (2002). "Annual report 2001", EAA.

126 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

71 Himmi, M. O. (2002). "BREF contribution, chrome section", Outokumpu Oy,


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73 Ivernia West, I. (2002). "Operations, Lisheen",


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74 Outokumpu (2002). "Tara mine", Outokumpu Oy,


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75 Minorco Lisheen/Ivernia West, S., Robertson and Kirsten (1995). "Planning study
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95 Elander, L., Hakansson (1998). "MiMi - Prevention and control of pollution from
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104 Young, e. a. (1995). "Cyanide remediation: current and past technologies" 10th annual
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107 EuLA, E. L. A. (2002). "Fallbeispiel Flandersbach quarry", EuLA, European Lime


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108 EuLA (2002). "Planung, Betrieb und Überwachung eines Absetzbeckens im Kalkwerk
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109 Devuyst (2002). "CN destruct/recycle 1", INCO, personal communication.

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Instituto Geológico y Minero de Espana (IGME), July 2002.

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113 S.A., K. P. M. (2002). "BREF contribution", KGHM Polska Miedz S.A., 9.-
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116 Nilsson, Å. (2001). "Safe dam constructions" Safe tailings dam construction,
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128 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


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117 Forestry, F. M. o. A. a. (1997). "Dam Safety Code of Practice", Finnish Ministry of


Agriculture and Forestry, 951-53-1335-X.

118 Zinkgruvan (2003). "Chapter 4 contribution", Rio Tinto/Euromines, 26.3.2003.

119 Benkert, A. (2003). "Dam safety - Independent Audits", Euromines, 26.3.2003.

120 Sawyer, R. (2002). "Information on mine tailings", KMC, personal communication.

122 Eriksson, N. (2003). "Subaqueous tailings disposal", Euromines.

123 PRB action team, U. (2003). "PRB installation profiles, Nickel Rim Mine Site,
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http://www.rtdf.org/public/permbarr/prbsumms/profile.cfm?mid=41.

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125 Grigg, C. (2003). "Kernick mica dam", IMA, 8.4.2003.

126 Eriksson, N. (2003). "Design of long-term stable tailings dams", Euromines.

127 Benkert, A. (2002). "Tailings dam constructions" Gällivare tailings dam seminar,
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129 Finland, F. M. o. A. a. F. (1997). "Dam Safety Code of Practice", Finnish Ministry of


Agriculture and Forestry, 951-53-1335-X.

130 N.C.B., U. N. C. B., Technical Handbook (1970). "Spoil heaps and lagoons", UK
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131 IMA (2003). "IMA's proposal for chapter 4 (final)", IMA Europe, 26.3.2003.

135 Wettig, J. (2003). "Actions by the European Commission concerning emergency


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137 Lindvall, M., Lindahl, L.-A., Eriksson, N. (1997). "The reclamation project at the
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138 Verburg, R. B. (2002). “Paste technology for disposal of acid-generating tailings",


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139 Eurostat (2003). “Yearbook 2003".

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 129


Annexes

140 Collin, M. (1987). "Mathematical modelling of water and oxygen transport in layered
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Royal Institute of Technology, Stockholm.

141 Panasqueira, M. d. (2003). "Tungsten, Minas de Panasqueira".

142 Borges, A. (2003). "Questionário sobre as MTD para a gestão de estéreis e rejeitados
das actividades mineiras", Ministério do Ambiente e do Ordenamento do Territorio,
Instituto dos Resíduos.

143 Siirama, L. (2003). "Siilinjärvi Phosphate Operation".

130 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

GLOSSAIRE
1. TERMES GÉNÉRAUX, ABRÉVIATIONS, ACRONYMES ET SUBSTANCES

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS

A
acide donneur de protons. Substance qui libère plus ou moins
facilement des ions hydrogène dans une solution aqueuse.
acidification production d'acidité, indépendamment de ses effets sur les eaux
interstitielles voisines ou du caractère acidifiant ou neutralisant
net du matériau
acidité mesure de la capacité d'une solution à neutraliser une base forte
aération action qui consiste à mélanger un liquide avec de l'air (oxygène).
aérobie qualifie un processus biologique qui se déroule en présence
d'oxygène
alcali accepteur de protons. Substance qui absorbe plus ou moins
facilement des ions hydrogène dans une solution aqueuse.
alcalinité mesure de la capacité d'une solution à neutraliser un acide fort
altération processus par lesquels des particules, des roches et des minéraux
sont altérés par exposition à une température et une pression de
surface et à des agents atmosphériques tels que l'air, l'eau et
l'activité biologique
anaérobie qualifie un processus biologique qui se déroule en l'absence
d'oxygène
angle de frottement angle formé entre la perpendiculaire à une surface et la force
résultante s'exerçant sur un corps en appui sur cette surface, à
partir duquel le corps se met à glisser
angle de repos inclinaison maximale à laquelle un terril constitué de matières
solides meubles ou fragmentées peut rester sans glisser ou à
laquelle les matières vont se stabiliser lorsqu'elles sont déversées
ou déchargées sur un tas ou une pente
aquifère couche rocheuse (y compris gravier et sable) qui fournit de l'eau
en quantité utilisable à un puits ou à une source
assèchement procédé qui consiste à évacuer l'eau d'une mine souterraine ou
d'une mine à ciel ouvert, ou de la roche ou zone non lithifiée
environnante.
atténuation des activité visant à éviter, à contrôler ou à réduire le niveau de
impacts gravité des effets nocifs d'une activité aux plans physique,
chimique, biologique et/ou socio-économique

B
bac à piston matériel dans lequel les matériaux sont séparés en flux continu
selon leurs masses volumiques.
bactéricide pesticide utilisé pour lutter contre les bactéries ou les détruire
barrière réactive zone perméable contenant ou formant une zone de traitement
perméable réactive orientée pour intercepter et neutraliser un panache
polluant. Elle élimine les contaminants du réseau
hydrographique souterrain de manière passive grâce à des
procédés physiques, chimiques ou biologiques [123, PRB action

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 131


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
team, 2003]
bassin de résidus, installation artificielle destinée à la gestion des résidus résultant
bassin de du traitement du minerai et à l'épuration et au recyclage des eaux
décantation de traitement, et généralement circonscrite par une digue.
Contient principalement des résidus ainsi que des quantités
variables d'eau gravitaire
BEPRIP (IPPC) Bureau européen de la prévention et de la réduction intégrées de
la pollution
bilan acido-basique Le bilan acido-basique est un procédé d'analyse qui permet de
(ABA) déterminer le potentiel de neutralisation de l'acidité et le
potentiel acidifiant des échantillons de roche
bilan hydrique procédé par lequel la totalité des eaux entrant dans le bassin, des
eaux sortant du bassin et des pertes en eau sont définies et
décrites de manière à permettre la détermination des gains ou des
pertes en eau nets du bassin
biodégradable apte à être décomposé physiquement et/ou chimiquement par des
microorganismes. De nombreuses substances chimiques, des
déchets alimentaires, le coton, la ouate et le papier, par exemple,
sont biodégradables.
biodisponibilité propriété d'une substance rendant celle-ci accessible et
potentiellement apte à influer sur la santé d'un organisme.
Dépend des conditions propres à une installation
biodiversité nombre et variété des différents organismes dans les complexes
écologiques dans lesquels on les trouve à l'état naturel. Les
organismes sont organisés selon de nombreux niveaux, qui vont
de l'écosystème complet aux structures biochimiques qui
constituent la base moléculaire de l'hérédité. Ainsi, ce terme
englobe différents écosystèmes, espèces et gènes dont la
présence est indispensable à tout environnement sain. La chaîne
alimentaire doit être caractérisée par un grand nombre d'espèces
qui représentent de multiples relations de prédateur à proie.
biolixiviation Procédé qui consiste à dissoudre des minéraux à l'aide de
bactéries
bioremédiation utilisation d'organismes vivants (par exemple des bactéries) pour
nettoyer des marées noires ou pour éliminer d'autres polluants
des sols, de l'eau et des eaux usées.
biote ensemble des organismes vivants d'une zone donnée.
boues suspension de matières liquides et de matières solides
BREF document de référence sur les MTD
broyage procédé de fragmentation donnant un produit fin (<1 mm) et
dans lequel la fragmentation s'opère par abrasion et par impact et
parfois à l'aide du mouvement libre de supports non liés tels que
barres, boulets et galets
broyage autogène broyage secondaire d'un minerai par passage dans un cylindre
rotatif, l'opération se déroulant en l'absence de barres et de
boulets.
broyage semi- broyage secondaire d'un minerai, par culbutage dans un cylindre
autogène en rotation avec une quantité limitée de boulets ou de barres
participant à l'opération.

132 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
C
canalisation à Pipeline utilisé pour transporter les résidus de l'usine de
résidus traitement du minerai jusqu'au bassin de résidus
capacité Capacité d'un cours ou plan d'eau naturel à recevoir des eaux
d'assimilation usées ou des matières toxiques sans effets nocifs et sans
dommages pour la vie aquatique.
carrière ensemble d'une zone se trouvant sous le contrôle d'un exploitant
exerçant une activité liée à la prospection, l'extraction, le
traitement et l'entreposage de minéraux, y compris les
infrastructures connexes courantes et les activités de gestion de
déchets, et qui n'est pas une mine. Une carrière se distingue
d'une mine par le fait qu'elle est généralement ouverte dans sa
partie supérieure et à l'avant, et qu'elle est utilisée pour
l'extraction de pierres de construction telles que l'ardoise, le
calcaire, le gravier et le sable
classificateur matériel destiné à séparer les fines particules de poussière
pneumatique (<0,05 mm) des matières sèches d'entrée (<10 mm) ou matériel
destiné à extraire les fractions fine et grossière d'un flux d'air
CN libre cyanure qui n'est pas combiné dans des ions complexes, le HCN
moléculaire et l'ion cyanure [24, British Columbia CN guide,
1992]
CN total totalité du cyanure se trouvant dans les différents composés en
solution aqueuse [24, British Columbia CN guide, 1992]
CN WAD le cyanure à acide faible dissociable (Weak Acid Dissociable)
représente les cyanures qui se dissocient sous reflux avec un
acide faible, généralement à un pH de 4,5 [24, British Columbia
CN guide, 1992]
coefficient de quantité unitaire de stériles ou de morts-terrains qu'il faut enlever
recouvrement pour accéder à une quantité unitaire de minerai, généralement
exprimée en mètres cubes de stériles/morts-terrains par tonne
brute de minerai
compactage procédé entraînant une diminution de volume. Ce changement
résulte généralement de charges appliquées de l'extérieur qui
amènent les particules solides à se tasser de manière plus serrée.
Dans les sols fins en particulier, cela nécessite l'évacuation de
l'eau interstitielle. Un degré de compactage plus élevé entraîne
souvent une meilleure consolidation
composition concentrations d'éléments dissous dans les eaux de drainage, y
chimique des eaux compris concentration en éléments, espèces chimiques et autres
de drainage paramètres chimiques aqueux.
concassage procédé de fragmentation qui diminue la granulométrie d'un
minerai tout venant à un niveau permettant son broyage. Cette
opération s'effectue par compression du minerai contre des
surfaces rigides, ou par percussion contre des surfaces dans une
trajectoire de mouvement contrainte en raideur
concassage primaire procédé qui consiste à fragmenter le minerai pour le préparer à
d'autres traitements et/ou le transporter jusqu'à l'usine de
traitement. Dans les mines souterraines, le concasseur primaire
se trouve souvent sous terre ou à l'entrée de l'usine de traitement
concasseur à cône machine destinée à fragmenter les matières au moyen d'un cône

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 133


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
tronqué tournant sur son axe vertical à l'intérieur d'une chambre
externe, l'espace annulaire entre la chambre externe et le cône
allant en s'effilant
concasseur à impact dans un concasseur à impact, la fragmentation des matériaux
s'opère essentiellement sous l'action par impact des agitateurs
qui viennent percuter les morceaux de roche en chute libre dans
la chambre de concassage et qui les projettent à haute vitesse
contre des surfaces fixes
concasseur à machine permettant de fragmenter un matériau par impact ou par
mâchoires concassage entre une plaque fixe et une plaque oscillante
concasseur à type de concasseur secondaire constitué d'un châssis lourd sur
rouleaux lequel sont montés deux rouleaux. Ils sont entraînés de manière à
tourner l'un vers l'autre. La roche introduite depuis le dessus est
coincée entre les rouleaux en mouvement, concassée, puis
évacuée par le fond
concasseur giratoire concasseur primaire composé d'un axe vertical dont le pied est
monté dans un palier excentré à l'intérieur d'une enveloppe
conique. La partie supérieure comporte une tête concasseuse
conique en rotation excentrée à l'intérieur d'un entonnoir
concentré produit commercialisable obtenu après séparation dans une usine
de traitement de minerai, pour augmenter la qualité du minéral
recherché
conduites de pipelines amenant les eaux décantées des bassins de résidus à
décantation travers, au-dessus ou autour de la digue de retenue jusqu'à un
point de captage situé en aval
conduites de pipelines servant à acheminer les eaux récupérées du bassin de
récupération résidus jusqu'à l'usine de traitement du minerai
couche minéralisation stratiforme (typique du charbon et de certains
types de gisements salins). En raison de la superposition
tectonique, les couches peuvent également être plissées ou en
pente raide
couche arable couche naturelle d'humus recouvrant le gisement et qu'il faut
enlever avant de commencer l'extraction (voir figure G1)
criblage séparation des matériaux en fractions granulométriques
crue maximale événement de précipitation et/ou de fonte des neiges le plus
probable (CMP) sévère considéré comme raisonnablement possible en un lieu
géographique donné. Détermination en fonction des spécificités
locales, basée sur une plage de possibilités d'événements et de
conditions météorologiques et hydrologiques. Les variables
comprennent la durée, la région et la période de l'année. Cet
événement est généralement assimilé à la crue décamillennale ou
à deux ou trois fois la crue décacentennale
cyanuration méthode permettant d'extraire de l'or ou de l'argent d'un minerai
concassé ou broyé par dissolution dans une solution faible
généralement à base de cyanure de sodium mais également de
cyanure de potassium ou de calcium. Ce procédé est également
appelé lixiviation au cyanure.
Les métaux précieux sont ensuite récupérés à partir de la liqueur

 soit par précipitation sur de la poussière de zinc (procédé de


mère :

134 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS


Merril-Crowe),
soit par adsorption sur charbon actif dans une colonne
(carbon in leach, (CIL)) ou dans la pulpe (carbon in pulp,
(CIP))
cycle de vie conception, construction, exploitation, surveillance, fermeture,
réhabilitation et entretien après fermeture d'une installation

D
d50, d80 valeur fréquemment utilisée dans le traitement du minerai pour
caractériser la distribution granulométrique. Elle indique la
granulométrie à laquelle un pourcentage de 50 % ou 80 % de
l'échantillon est inférieur à une granulométrie donnée.
DBO Demande biochimique en oxygène : quantité d'oxygène dissous
dont les microorganismes ont besoin pour pouvoir décomposer
les matières organiques. Son unité de mesure est mg O2/l. En
Europe, la DBO est généralement mesurée au bout de 3 jours
(DBO3), 5 jours (DBO5) ou 7 jours (DBO7)
DCO demande chimique en oxygène : quantité de dichromate de
potassium, exprimée en oxygène, qu'il faut pour oxyder par voie
chimique à environ 150 ºC des substances contenues dans des
eaux usées
déclassement procédé par lequel une exploitation minière est arrêtée
dépôt sub-aérien méthode de déversement couramment employée en Amérique du
Nord et qui consiste à utiliser des barres de pulvérisation pour
déposer de fines couches de résidus sur une plage préalablement
mise en place
dérivations pour les bassins de résidus, les dérivations sont généralement des
fossés d'interception relativement petits qui collectent les eaux
de ruissellement provenant du bassin versant contributeur et les
détournent en aval, au-delà du bassin de résidus et de la digue de
retenue
déshydratation réduction de la teneur en eau dans les concentrés, les résidus et
les boues de traitement
déversement des procédé qui consiste à déverser les résidus dans le bassin de
stériles résidus par l'intermédiaire d'un grand nombre de petits orifices
ou tuyaux de déversement. Ce procédé permet une répartition
relativement uniforme sur la plage de résidus qui forme la zone
amont semi-imperméable de la digue de retenue
digue d'amorçage digue de retenue initiale, construite avant le démarrage de
l'exploitation minière et qui constitue le point de départ de la
construction de la digue de retenue finale
digue de petite digue de retenue d'eau située en aval de la digue de retenue
récupération des et ayant pour fonction d'intercepter, de collecter et de renvoyer
eaux de percolation dans le bassin de résidus la totalité des eaux d'infiltration qui
circulent en surface et sous la surface et contournent la digue de
retenue principale
digue de retenue, structure destinée à décanter et à conserver les résidus et l'eau de
berge de bassin traitement. Les matières solides se décantent dans le bassin.
L'eau de traitement est généralement recyclée
drainage mode d'existence et de déplacement des eaux d'un territoire, y

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 135


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
compris cours d'eau de surface et trajectoires des eaux
souterraines. Terme générique qui désigne l'écoulement global
des eaux concentrées et des eaux diffuses
drainage minier Drainage acide issu d'exploitations minières à ciel ouvert ou
acide (DMA), souterraines ou d'installations de gestion de stériles ou résidus
drainage rocheux qui contiennent de l'acide sulfurique libre et des sulfates de
acide (DRA) métaux dissous résultant de l'oxydation des minéraux sulfurés ou
des additifs de traitement. L'acide dissout les minéraux présents
dans les roches et modifie encore la qualité des eaux de drainage

E
eau de récupération eau récupérée de l'IGR, de l'installation de traitement de l'eau ou
de l'usine de traitement du minerai pour être réutilisée dans cette
dernière
eau gravitaire volume d'eau qui recouvre les résidus décantés dans un bassin de
résidus, et qui est généralement évacuée par pompage ou par
décantation
eaux souterraines partie des eaux de subsurface se trouvant dans la zone de
saturation. A distinguer des eaux de surface
échantillon quantité représentative de matières solides qui est prélevée dans
un gisement ou un procédé en vue de subir des analyses. La
quantité de matières solides et le nombre d'échantillons prélevés
sur le gisement ou le flux de traitement doivent être
statistiquement précis.
écosystème communauté d'organismes et leur environnement physique,
chimique et biologique immédiat
effet aigu effet nocif sur tout organisme vivant, dans lequel des symptômes
sévères apparaissent rapidement et diminuent souvent après
l'arrêt de l'exposition.
effets multimilieux calcul des incidences sur l'environnement des rejets dans l'eau,
dans l'air ou dans les sols, de la consommation d'énergie ou de
matières premières, du bruit et de l'extraction d'eau (c'est-à-dire
de tout ce qui est obligatoire au titre de la Directive IPPC)
effluent fluide physique (air ou eau et contaminants) formant un rejet
émission diffuse émissions résultant du contact direct entre des substances
volatiles ou des poussières légères et l'environnement
(l'atmosphère, dans des conditions normales de fonctionnement).

 la conception intrinsèque des équipements (filtres, sécheurs,


Ces émissions peuvent être provoquées par :

 les conditions de fonctionnement (notamment lors d'un


etc.)

 le type d'exploitation (activités d'entretien)


transfert de matériaux entre différents conteneurs)

 ou par un rejet progressif vers d'autres milieux (par exemple,


dans des eaux de refroidissement ou des eaux usées).
Les émissions fugitives sont un sous-ensemble des émissions
diffuses
émission fugitive émission provoquée par un matériel non étanche et/ou une fuite :
émission dans l'environnement résultant d'une perte progressive
d'étanchéité d'un équipement destiné à contenir un fluide (gazeux

136 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
ou liquide), et essentiellement provoquée par une différence de
pression et la fuite engendrée par celle-ci. Exemples d'émissions
fugitives : fuites d'un flasque, d'une pompe, d'un matériel
étanche ou hermétique, etc.
émissions rejet direct ou indirect de substances, de vibrations, de chaleur
ou de bruit par des sources individuelles ou diffuses de
l'installation dans l'air, dans l'eau ou dans les sols
émissions émissions liées à une base de référence, telle que la capacité de
spécifiques production ou la production réelle (en masse par tonne ou par
unité produite, par exemple)
environnement éléments physiques, chimiques, biologiques, sociaux, spirituels
et culturels qui sont liés entre eux et qui influent sur la
croissance et le développement des organismes vivants
épaississement procédé de séparation entre un liquide et un solide, destiné à
augmenter la concentration d'une suspension par sédimentation
et s'accompagnant de la formation d'un solide transparent
érosion détachement entraînant l'enlèvement de roches ou de matériaux
de surface par le vent, la pluie, l'action des vagues, le gel, le
dégel et autres processus.
essai en cellule essai cinétique destiné principalement à mesurer les vitesses
humide d'acidification et de neutralisation d'une roche sulfurée.
Europe États membres actuels de l'UE (UE-15) et pays candidats à
l'agrandissement de l'UE (voir section 2 du présent glossaire)
eutrophisation pollution d'un cours d'eau ou plan d'eau par des eaux usées, des
engrais provenant des sols, et des déchets industriels (nitrates et
phosphates inorganiques). Ces composés stimulent la croissance
des algues, réduisant ainsi la teneur en oxygène de l'eau et tuant
les animaux fortement dépendants de l'oxygène.
évaporation processus physique par lequel un liquide se transforme en gaz
exploitant personne physique ou morale à laquelle on a confié la
responsabilité du contrôle, de l'exploitation et de l'entretien d'une
mine, d'une usine de traitement du minerai, d'une digue de
retenue de résidus et/ou des installations associées, y compris la
phase d'entretien après fermeture. Lorsque la législation du pays
le prévoit, personne à laquelle ont été confiés les pouvoirs
économiques de décision quant au fonctionnement technique
d'une mine, d'une usine de traitement du minerai, d'une digue de
retenue de résidus et/ou des installations associées, y compris
pour la phase d'entretien après fermeture.
exploitation installation en activité ou, aux termes de la législation antérieure
existante à la date d'entrée en vigueur de la présente Directive, installation
autorisée ou ayant fait l'objet d'une demande d'autorisation en
bonne et due forme auprès des autorités concernées, à condition
que l'installation en question entre en activité au plus tard dans
l'année qui suit la date d'entrée en vigueur de la présente
Directive
exploitation minière extraction d'un minerai dont une entreprise extrait les substances
minérales, dans un but lucratif ou aux fins d'évoluer en
permanence vers la rentabilité
exploitation minière exploitation minière se déroulant à la surface. La mine et

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 137


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
à ciel ouvert l'environnement sont en contact sur une zone étendue
exploitation extraction du minerai se déroulant sous la surface. L'accès au
souterraine gisement se fait par l'intermédiaire de puits, de rampes et de
galeries

F
filon structure complexe et mince d'accumulations de minerai,
entourée d'une gangue
filtre-presse à matériel permettant de déshydrater les particules fines dans une
chambre boue
floculant substance qui amène des particules à s'agglomérer ou s'amasser.
Une granulométrie apparente supérieure entraîne la
sédimentation des amas. Les floculants sont utilisés pour
permettre l'agglomération de petites particules qui seraient
autrement très difficiles à éliminer, en raison de leur faible
vitesse de sédimentation
flottation méthode permettant de séparer les minéraux de la gangue en
fonction de leurs réactions superficielles différentes à certains
réactifs (ou en fonction de la composition chimique interfaciale
des particules minérales en solution). Les réactifs sont utilisés
pour adhérer au minéral recherché et rendre sa surface
hydrophobe. Sous injection d'air, le minéral recherché monte
alors à la surface de la cellule de flottation, où il peut être
récupéré sous forme de mousse. Lorsque l'opération vise à faire
flotter la gangue, le procédé est appelé flottation inverse
fragmentation action consistant à réduire la granulométrie d'un minerai par
concassage et/ou par broyage afin d'obtenir une granulométrie
telle que le produit soit un mélange de particules relativement
propres d'un minéral et de gangue. Afin de produire un concentré
relativement pur, il faut broyer le minerai suffisamment finement
pour libérer les minéraux désirés
franc-bord distance verticale (hauteur) entre le niveau maximal utile d'un
bassin et le sommet de la digue, ayant pour objectif de fournir
une capacité d'atténuation en cas d'inondation ou d'entrée d'eau
soudaine
franco à bord (FAB) Prix de l'expédition à un client par navire ou par camion, tous les
frais antérieurs ayant été réglés

G
gangue partie d'un minerai indésirable au plan économique mais
inévitable dans une exploitation minière (voir figure G1).
garantie financière fonds fournis par divers instruments financiers et utilisables par
des autorités de réglementation pour compenser les coûts de
fermeture
géochimie science qui étudie la composition chimique des matériaux
géologiques et l'interaction entre ces matériaux et
l'environnement
géologie étude de la terre, de son histoire et des variations qu'elle a
connues ou qu'elle est en train de connaître, ainsi que des roches
et des matériaux non lithifiés dont elle se compose et de leur

138 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
mode de formation et de transformation
gisement (minéral) structure géologique naturelle constituée d'une accumulation
d'un minéral recherché et de stériles, et à partir de laquelle il est
possible d'extraire le minéral en question avec bénéfice ou avec
des perspectives raisonnables de bénéfice (voir figure G1)
gossan minerai qui se trouve dans la partie supérieure d'un gisement
sulfuré et qui s'est altéré pour former un minerai oxydé
gradient hydraulique différence de charge hydraulique entre deux points, divisée par
la distance qui sépare ces derniers
GTT Groupe de travail technique

H
hydrogéologie science qui étudie le circuit des eaux souterraines (relation entre
les matériaux géologiques et les processus aquatiques)
hydrologie science qui étudie l'existence, la circulation, la distribution, le
mouvement, les propriétés chimiques et physiques et les
réactions avec l'environnement de toutes les eaux

I
IEF (Information forum d'échange d'informations (organe consultatif informel
Exchange Forum) dans le cadre de la Directive IPPC)
immission occurrence et niveau d'une substance polluante, d'une odeur ou
d'un bruit dans l'environnement
infiltration entrée d'eau dans une substance poreuse
installation unité technique fixe mettant en œuvre la gestion des résidus
et/ou des stériles, et toute autre activité directement associée
ayant un lien technique avec les activités exercées sur le site en
question, susceptibles d'avoir une incidence sur les rejets et la
pollution
installation de installation au sein de laquelle des stériles sont évacués, stockés
gestion de stériles et dans certains cas traités, notamment les eaux de lixiviation des
(IGS) terrils de stériles
installations de appellation rappelant que les résidus issus des étapes de
gestion des résidus traitement du minerai doivent être évacués/stockés ou récupérés.
(IGR) La méthode choisie dépend, entre autres facteurs, des
caractéristiques physiques du minerai (grossier ou fin) et de son
mode de traitement (par voie sèche ou par voie humide). Les
installations ou méthodes types de gestion des résidus sont les

 digue de retenue/bassin de résidus


suivantes :

 terril de résidus
 remblai
 recyclage (matériaux de construction)
 retraitement (extraction du minerai par des méthodes de
traitement nouvelles et améliorées).
IPPC Prévention et réduction intégrées de la pollution - voir aussi
PRIP

L
libération séparation entre le ou les minerais de valeur et la gangue.
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 139
Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
liquéfaction phénomène qui se produit généralement dans des sols meubles
saturés, lorsque la pression interstitielle excédentaire (provoquée
par un tremblement de terre, par exemple) est égale à la pression
initiale de confinement et que le sol se comporte comme un
fluide dense, incapable de résister à de fortes contraintes de
cisaillement.
lithologie composition des roches, et notamment leurs caractéristiques
physiques et chimiques telles que la couleur, la composition
minéralogique, la dureté et la granulométrie.
lixiviat solution obtenue par lixiviation, par exemple de l'eau ayant
percolé à travers un sol contenant des substances solubles et
contenant certaines quantités de ces substances en solution.
lixiviation passage d'un solvant à travers un matériau poreux ou concassé,
permettant d'extraire des composants de la phase liquide. Par
exemple, l'or peut être extrait par lixiviation en tas d'un minerai
poreux, ou de résidus pulvérisés. Les autres méthodes sont la
lixiviation en cuve de minerais, de concentrés ou de résidus et la
lixiviation in situ.
lysimètre appareil permettant de recueillir l'eau des espaces interstitiels et
de déterminer les composants solubles évacués dans les eaux de
drainage

M
mélange dosé mélange des matières premières en vue d'obtenir un matériau
d'entrée d'une qualité constante pour des procédés ultérieurs
mesure/technique technique qui modifie dans une certaine mesure le
primaire fonctionnement du procédé principal dans le but de réduire les
émissions ou consommations brutes (voir technique de fin de
parcours)
mesure/technique voir technique de fin de parcours
secondaire

 l'exploitation à ciel ouvert


méthodes il existe quatre méthodes principales pour extraire le minerai :

 l'exploitation souterraine
d'extraction

 l'extraction par dissolution


 les carrières
minerai minéral ou variété de minéraux accumulés (y compris le
charbon) d'une valeur suffisante en termes de qualité et de
quantité pour permettre leur extraction à des fins lucratives. La
plupart des minerais sont des mélanges de minéraux pouvant être
extraits et de matériaux rocheux étrangers appelés gangue (voir
figure G1).
minéraux industriels minerai non métallique, roche ou minéral non combustible ou
non précieux, ou matériau non lithifié de valeur économique.
Les minéraux industriels s'emploient principalement dans le
bâtiment ou dans les industries chimique ou manufacturière. Des
exemples sont, entre autres, la barytine, le borate, le feldspath, la
fluorine, le kaolin, le calcaire, le phosphate, la potasse, le
strontium et le talc
morts-terrains couche de sol naturel ou de roche massive recouvrant un

140 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
gisement. Dans le cas des mines à ciel ouvert, il faut enlever les
morts-terrains avant d'extraire le minerai (voir figure G1)
MTD Meilleures Techniques Disponibles

N
n/d absence de données
nappe phréatique hauteur à laquelle la pression de fluide est égale à la pression
atmosphérique. Surface séparant la zone vadose (où l'eau est
maintenue sous tension) de la zone saturée (où les pressions de
fluide sont positives)
neutralisation augmentation du pH d'une solution acide ou diminution du pH
d'une solution alcaline à des valeurs de pH quasi neutres
(environ 7) par une réaction lors de laquelle l'ion hydrogène d'un
acide et l'ion hydroxyle d'une base s'associent pour former de
l'eau.

O
or réfractaire or contenu en quantité inframicroscopique (< 1 μm) et finement
dispersé dans les trames de minéraux sulfurés
ouvrages annexes ensemble des structures, composants et installations
fonctionnellement liées à une digue de retenue y compris, entre
autres, les déversoirs, tours de décantation et pipelines, pompes
de récupération, conduites d'eau, structures de dérivation, etc.

P
perméabilité capacité d'une roche ou d'un matériau non lithifié à transmettre
un fluide
perte au feu Appliquée à des analyses chimiques, perte en poids résultant du
chauffage d'un échantillon de matériau à une température élevée,
après un séchage préalable à une température tout juste
supérieure au point d'ébullition de l'eau. La perte en poids au
séchage est appelée humidité libre, celle qui se produit au-dessus
du point d'ébullition de l'eau est appelée perte au feu ou perte par
calcination (en anglais, Loss of Ignition - LOI).
pesticides certains microorganismes, notamment les bactéries, les
biologiques champignons, les virus et les protozoaires, efficaces pour lutter
contre certains insectes nuisibles. Ces agents ne comportent
généralement aucun effet toxique pour les animaux ou pour
l'homme et ne laissent aucun résidu chimique toxique ou
persistant dans l'environnement.
phase à long terme temps qu'il faut aux résidus, à l'issue de la phase de
réhabilitation, pour devenir suffisamment inertes pour ne plus
poser aucun problème pour l'environnement
phréatique relatif aux eaux souterraines
plage de résidus étendue de résidus qui résulte de la fraction solide décantée d'une
boue de résidus dans un bassin non recouvert d'eau gravitaire
entre le bord de l'eau gravitaire et le sommet de la digue
PME petite(s) et moyenne(s) entreprise(s)
polluant substance individuelle ou groupe de substances susceptibles de
nuire à l'environnement
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 141
Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
potentiel acide (PA) acidification potentielle maximale d'un échantillon. Le calcul du
PA (ou PAM) est une partie intégrante du bilan acido-basique
potentiel de terme général qui désigne la capacité d'un échantillon ou d'un
neutralisation (PN) matériau à neutraliser l'acidité
potentiel de fraction du PN capable de neutraliser l'acidité et les entrées
neutralisation acides en maintenant un pH des eaux de drainage de 6,0 ou plus
effectif (PNE)
pourcentage proportion de minerai extrait du gisement, exprimée sous forme
d'extraction de pourcentage de la quantité initiale de minerai in situ
PRIP Prévention et réduction intégrées de la pollution - voir aussi
IPPC
production minière pour les métaux, quantité de métal dans le concentré après
production ; dans tous les autres cas, sauf indication contraire,
quantité de concentré en poids après traitement du minerai
puits ouverture principale verticale ou inclinée pratiquée dans des
strates minières et utilisée à des fins de ventilation ou de
drainage et/ou pour l'acheminement de personnel ou de
matériaux (minerai, stériles) ; relie la surface aux chantiers
souterrains

Q
quebracho extrait aqueux de l'écorce de l'arbre quebracho ; contient jusqu'à
65 % de tannin. Utilisé dans la flottation par mousse comme
dépresseur des minéraux oxydés.

R
récupération part, exprimée en pourcentage, d'un composant du concentré (ou
pour le charbon, tonnage final) rapportée à la quantité totale du
minerai en question initialement présente dans l'alimentation
avant traitement du minerai. Mesure du rendement
d'exploitation, d'extraction et de traitement
remblai réintroduction de matériaux dans une ou plusieurs parties
extraites du gisement. Les matériaux de remblayage peuvent être
des stériles ou des résidus provenant de l'usine de traitement du
minerai. Le plus souvent, le remblai sert à combler des zones

 d'assurer la stabilité du sol


épuisées afin :

 de prévenir ou de réduire les affaissements en sous-sol et en

 d'assurer un soutènement en vue d'extraire d'autres parties du


surface

 de fournir une solution autre que l'élimination en surface


gisement et d'améliorer la sécurité

 d'améliorer la ventilation
remise en état restauration du terrain et des valeurs environnementales d'un site
(réhabilitation, minier après extraction du minerai. Les opérations de remise en
remise en culture) état sont généralement lancées dès que le minerai a été évacué
d'un site minier. Le procédé consiste à essayer de rendre au
terrain son aspect initial en remettant de la terre végétale et en
plantant des herbes indigènes et des couvertures végétales

142 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
renard érosion essentiellement souterraine de matériaux non lithifiés
provoquée par des écoulements d'eau. Entraîne la formation de
conduits par enlèvement de particules
rendement rapport massique du concentré à l'alimentation, calculé à sec et
exprimé sous forme de pourcentage
résidus fins, minerai dont la plus grande partie possible des minéraux
grossiers recherchés ont été extraits. Les résidus sont constitués
principalement de gangue et peuvent inclure de l'eau de
traitement, des substances chimiques de traitement et des parties
des minéraux non récupérés.
Nota : dans l'industrie britannique du charbon, les résidus sont
classés comme suit :
résidus grossiers : fraction plus grossière (et plus sèche) des
résidus, qui reste une fois que l'on a traité la masse des matières
extraites afin de séparer le produit rechercher par voie sèche ou
humide.
résidus fins : fraction plus fine (et plus humide) des résidus,
produite à partir des solides en suspension épaissis ou floculés
dans l'eau de lavage utilisée pour traiter et séparer le produit
recherché des résidus grossiers par lavage ou par flottation des
matières extraites.

résistance au résistance interne d'un corps à une contrainte de cisaillement, et


cisaillement comprenant généralement une partie frottement et une partie
indépendante du frottement, appelée cohésion
ressource minérale concentration ou présence d'un matériau naturel, solide,
inorganique ou organique fossilisé dans ou sur la croûte terrestre,
sous une forme, dans une quantité, et d'une teneur ou d'une
qualité telles que ce minerai présente des perspectives
raisonnables d'exploitation à des fins économiques.
L'emplacement, la quantité, la teneur, les caractéristiques
géologiques et la pérennité d'une ressource minérale sont
connus, estimés ou interprétés à partir de preuves géologiques et
de connaissances spécifiques
rideau d'injection zone dans laquelle un coulis (boue de ciment injectable) a été
injecté pour former une barrière autour d'une excavation ou sous
une digue et à travers laquelle l'eau souterraine ne peut s'infiltrer
ou s'écouler
ruissellement eaux provenant des pluies et de la fonte des neiges, qui ne
s'infiltrent pas mais qui s'écoulent à la surface des terres.

S
s/o sans objet
sable résiduel sable obtenu à partir de l'ensemble des résidus et utilisé dans la
construction d'une digue de retenue. Souvent produit par
cyclonage de tous les résidus
secteur minier, méthodes et techniques permettant d'extraire le minerai du sol, y
exploitation minière compris les installations connexes (terrils, ateliers, transport,
ventilation) et activités connexes exercées au sein même de la
mine ou à proximité

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 143


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
séparation méthodes de traitement destinées à séparer un minerai en un
concentré et des résidus.
solubilité quantité de soluté qui se dissout dans un volume et un type de
solvant donnés et à une température et une pression données,
pour former une solution saturée. Le degré de solubilité d'un
composé dépend de l'aptitude de ce composé, et de celle des
autres espèces dissoutes, à former des ions et des complexes
aqueux dans une composition chimique particulière des eaux de
drainage
sources diffuses sources d'émissions similaires diffuses ou directes qui sont
multiples et réparties à l'intérieur d'un périmètre défini
station de pompage barge qui flotte sur le bassin de résidus et sur laquelle sont
sur barge posées les pompes utilisées pour récupérer l'eau gravitaire du
bassin en vue de la réutiliser dans l'usine de traitement du
minerai
stériles partie du gisement comprenant ou non des minerais pauvres et
qu'il est impossible d'exploiter et de traiter de façon rentable
(voir figure G1)
submersion de la montée rapide de l'eau gravitaire dans le bassin de résidus, qui
plage recouvre ou inonde la plage amont semi-perméable de la digue
de retenue et entraîne la présence d'une surface d'eau gravitaire
contre la digue de retenue
substances substances chimiques naturelles ou identiques à des substances
biochimiques naturelles. Les hormones, les phéromones et les enzymes en sont
des exemples. Les substances biochimiques agissent comme des
pesticides au travers de modes d'action non toxiques et non
mortels, consistant par exemple à perturber les modes
d'accouplement des insectes, à réguler la croissance ou à agir
comme des répulsifs.
surface de la nappe surface située entre la zone de saturation et la zone d'aération ;
phréatique niveau d'un plan d'eau souterraine confinée auquel la pression est
égale à la pression atmosphérique
surveillance procédé permettant d'évaluer ou de déterminer la valeur réelle et
les variations d'une émission ou d'un autre paramètre, sur la base
d'opérations systématiques, périodiques ou ponctuelles de
surveillance, d'inspection, de prélèvement et de mesure ou
d'autres méthodes d'évaluation destinées à fournir des
renseignements sur les quantités émises et/ou les tendances
observées dans les rejets de polluants
système de éléments divers composant le système destiné à récupérer l'eau
récupération du bassin de résidus et à l'envoyer vers l'usine de traitement du
minerai. Peut inclure des éléments tels que stations de pompage,
conduites de récupération, tours de décantation et conduites de
décantation
T
technique de fin de technique qui permet de réduire le niveau final d'émission ou de
parcours consommation par l'ajout d'un procédé supplémentaire mais qui
ne modifie pas fondamentalement le fonctionnement du procédé
vedette. Synonymes : "technique secondaire", "technique de
réduction". Antonymes : "technique intégrée au procédé",

144 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
"technique primaire" (technique qui d'une certaine façon modifie
le fonctionnement du procédé vedette afin de réduire les
émissions ou consommations brutes)
techniques techniques qui permettent d'améliorer les performances
émergentes environnementales mais qui ne sont pas encore appliquées à
l'échelle commerciale ou qui en sont encore au stade de la
recherche et du développement
teneur proportion sans dimension d'un composant donné d'un minerai,
souvent exprimée en pourcentage, en grammes par tonne (g/t) ou
en parties par million (ppm)
terril structure artificielle destinée à l'entreposage des résidus en
surface. Entreposage à sec des résidus en surface
tour de décantation structure de prise d'eau qui s'élève au fur et à mesure de la
montée du bassin de résidus. La tour de décantation sépare les
eaux claires de la surface du bassin de résidus et les évacue par
des conduites de décantation
tout-venant matériau (minerai) non traité, acheminé depuis l'exploitation
minière.
toxicité aiguë effets nocifs provoqués par une seule dose ou une seule
exposition à une substance chimique ; tout effet d'intoxication
produit dans un délai très court, généralement en moins de 96
heures. Ce terme s'emploie généralement pour décrire des effets
sur des animaux de laboratoire.
traitement du procédés permettant de produire des produits minéraux
minerai commercialisables (concentrés) à partir d'un minerai. Ces
(enrichissement, procédés sont généralement effectués au sein de la mine,
préparation du l'installation étant alors appelée usine de traitement du minerai
minerai, broyage) (broyeur ou concentrateur). L'objectif fondamental consiste à
réduire la masse du minerai, lequel doit être acheminé vers
d'autres procédés (par exemple en fonderie) pour y être traité, au
moyen de méthodes destinées à séparer le ou les minerais
d'intérêt de la gangue. Le produit commercialisable obtenu est
appelé concentré, les autres matériaux constituant les résidus.
Le traitement du minerai comporte les différentes opérations qui
sont liées aux caractéristiques physiques d'un minéral
(granulométrie, masse volumique, propriétés magnétiques,
couleur) ou physicochimiques (tension superficielle,
hydrophobicité, mouillabilité).
tranchée parafouille mur, garniture ou autre structure imperméable que l'on place
sous la base ou à l'intérieur de la digue pour prévenir ou réduire
les pertes par percolation le long d'une interface de construction
ou à travers des couches poreuses ou fracturées. Cet ouvrage
peut être en béton, en argile compactée, en palplanche ou en
coulis injecté le long d'une rangée d'orifices
tremblement de terre séisme hypothétique qui pourrait émaner de sources potentielles
maximal crédible régionales et locales d'activité sismique et qui produirait le
(Maximum Credible mouvement de sol le plus sévère par vibration au niveau d'un site
Earthquake, MCE)
tremblement de terre paramètre de génie géotechnique déterminé par le tremblement
maximum probable de terre le plus important enregistré au niveau du site, le

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 145


Annexes

TERME SIGNIFICATION
FRANÇAIS
(PME : Probable tremblement de terre le plus important enregistré au niveau d'un
Maximum site situé dans un lieu similaire et pour lequel il existe des
Earthquake) données historiques, ou le tremblement de terre décamillennal
prévu par les statistiques issues de séismes précédents ayant eu
lieu dans cette région

U
ultramafique roche ignée composée principalement de minéraux mafiques, par
exemple des roches monominérales composées d'hypersthène,
d'augite ou d'olivine
usine de traitement installation dans laquelle s'opère le traitement du minerai
du minerai (broyeur,
concentrateur)
V
valeurs limites masse, exprimée par rapport à certains paramètres spécifiques,
d'émission concentration et/ou niveau d'émission qu'il ne faut pas dépasser
au cours d'une ou plusieurs périodes de temps

Réactifs :
Nom abrégé Nom complet
Collecteurs :
SIBX Xanthate isobutylique de sodium
SIPX Xanthate isopropylique de sodium
SEX Xanthate éthylique de sodium
PAX Xanthate amylique de potassium
DTP Dithiophosphate
Agents moussants :
MIBC Méthylisobutylcarbinol
Dépresseurs :
CMC Carboxyméthylcellulose

146 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Figure G1 : Illustration schématique d'un gisement de minerai

Sources pour le glossaire :

• “MANAGEMENT OF MINING, QUARRYING AND ORE-PROCESSING WASTE IN


THE EUROPEAN UNION”, étude réalisée pour la DG Environnement de la Commission


européenne. Appel d'offre DG XI E3/ETU/980116, Juin 2001, BRGM/RP-50319-FR


“Mineral Processing Technology”, 5th edition, B.A. Wills


Commentaire de l'Autriche sur document de réflexion


http://imcg.wr.usgs.gov/dmmrt/


http://www.dep.state.pa.us/dep/deputate/minres/dms/website/training/glossary.html


http://www.nrcan.gc.ca/mms/school/glossary.htm#r4


http://www.yesresources.com/Business_Tools/glossary.html


http://www.inap.com.au/inap/homepage.nsf
“Tailings Dam Safety. Guidelines”. ICOLD Bulletin 74, 1989.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 147


Annexes

2. LISTE DES ÉTATS MEMBRES DE L'UE (UE-15)

Code ISO
Nom abrégé Nom complet Abréviation Devise2 de la
devise3
République A Euro
Autriche EUR
d'Autriche
Royaume de B Euro
Belgique EUR
Belgique
République fédérale D
Allemagne Euro EUR
d'Allemagne
Royaume du DK couronne danoise
Danemark DKK
Danemark
Espagne Royaume d'Espagne E Euro EUR
République EL Euro
Grèce EUR
Hellénique
République F Euro
France EUR
Française
République de FIN Euro
Finlande EUR
Finlande
Italie République Italienne I Euro EUR
Ireland Irlande IRL Euro EUR
Grand Duché du L Euro
Luxembourg EUR
Luxembourg
Royaume des Pays- NL Euro
Pays-Bas EUR
Bas
République P Euro
Portugal EUR
Portugaise
S couronne
Suède Royaume de Suède suédoise SEK

Royaume-Uni de UK
Royaume-Uni Grande-Bretagne et livre sterling GBP
d'Irlande du Nord

 Autriche - Schilling autrichien (ATS)


1. anciennes devises (avant l'euro)

 Belgique - Franc belge (BEF)


 Allemagne - Mark allemand (DEM)
 Espagne - Peseta espagnole (ESP)
 Grèce - Drachme grecque (GRD)
 France - Franc français (FRF)
 Finlande - Mark finlandais (FIM)
 Italie - Lire italienne (ITL)
 Irlande - Livre irlandaise (punt) (IEP)
 Luxembourg - Franc luxembourgeois (LUF)
 Pays-Bas- Guilder néerlandais (NLG)
 Portugal - Escudo portugais (PTE)
2. ISO 4217, sur recommandation du Secrétariat Général (SEC (96) 1820).
3. Liste des pays (Situation au 26.6.2002)

148 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

3. NOUVEAUX ÉTATS MEMBRES (2004)

Code ISO
Code ISO
Nom abrégé Nom complet Devise de la
du pays1
devise2
République de CY livre chypriote CYP
Chypre
Chypre
République CZ couronne tchèque CZK
République Tchèque
tchèque
EE couronne EEK
Estonie République d'Estonie
estonienne
République de HU forint (inv.) HUF
Hongrie
Hongrie
République de LV lats (pl. lati) LVL
Lettonie
Lettonie
République de LT litas (pl. litai) LTL
Lituanie
Lituanie
Malte République de Malte MT lire maltaise MTL
République de PL Zloty PLN
Pologne
Pologne
SK couronne SKK
Slovaquie République Slovaque
slovaque
République de SI Tolar SIT
Slovénie
Slovénie

4. AUTRE PAYS

Code ISO
Code ISO
Nom abrégé Nom complet Devise de la
du pays1
devise2
Commonwealth AU dollar australien AUD
Australie
d'Australie
République de BG lev BGN
Bulgarie
Bulgarie (pl. leva)
Canada Canada CA dollar canadien CAD
IS couronne ISK
Islande République d'Islande
islandaise
Japon Japon JP yen (inv.) JPY
Nouvelle- NZ dollar néo- NZD
Nouvelle-Zélande
Zélande zélandais
Royaume de NO couronne NOK
Norvège
Norvège norvégienne
RO leu roumain (pl. ROL
Roumanie Roumanie
lei)
RU nouveau rouble ; RUB ;
Russie Fédération de Russie
rouble russe RUR
Confédération CH Franc suisse CHF
Suisse
Helvétique
République de TR lire turque TRL
Turquie
Turquie

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 149


Annexes

Etats-Unis US USD
Etats-Unis dollar US
d'Amérique
1. ISO 3166
2. ISO 4217

150 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

5. LISTE DES ÉLÉMENTS CHIMIQUES

NOM SYMBOL NOM SYMBOL


E E
Actinium Ac Mendélévium Md
Aluminium Al Mercure Hg
Américium Am Molybdène Mo
Antimoine Sb Néodyme Nd
Argent Ag Néon Ne
Argon Ar Neptunium Np
Arsenic As Nickel Ni
Astate At Niobium Nb
Azote N Nobélium No
Baryum Ba Or Au
Berkélium Bk Osmium Os
Béryllium Be Oxygène O
Bismuth Bi Palladium Pd
Bore B Phosphore P
Brome Br Platine Pt
Cadmium Cd Plomb Pb
Calcium Ca Plutonium Pu
Californium Cf Polonium Po
Carbone C Potassium K
Cérium Ce Praséodyme Pr
Césium Cs Prométhium Pm
Chlore Cl Protactinium Pa
Chrome Cr Radium Ra
Cobalt Co Radon Rn
Cuivre Cu Rhénium Re
Curium Cm Rhodium Rh
Dysprosium Dy Rubidium Rb
Einsteinium Es Ruthénium Ru
Erbium Er Rutherfordium Rf
Etain Sn Samarium Sm
Europium Eu Scandium Sc
Fer Fe Sélénium Se
Fermium Fm Silicium Si
Fluor F Sodium Na
Francium Fr Soufre S
Gadolinium Gd Strontium Sr
Gallium Ga Tantale Ta
Germanium Ge Technétium Tc
Hafnium Hf Tellure Te
Hélium He Terbium Tb
Holmium Ho Thallium Tl
Hydrogène H Thorium Th
Indium In Thulium Tm
Iode I Titane Ti
Iridium Ir Tungstène W
Krypton Kr Uranium U
Lanthane La Vanadium V
Lawrencium Lr Xénon Xe
Lithium Li Ytterbium Yb
Lutétium Lu Yttrium Y
Magnésium Mg Zinc Zn
Manganèse Mn Zirconium Zr

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 151


Annexes

6. PRÉFIXES DU SYSTÈME D'UNITÉS INTERNATIONAL (SI)

Symbole Préfixe Terme Nombre

Y yotta 1024 1 000 000 000 000 000 000 000


000
21
Z zeta 10 1 000 000 000 000 000 000 000
E exa 1018 1 000 000 000 000 000 000
15
P péta 10 1 000 000 000 000 000
12
T téra 10 1 000 000 000 000
G giga 109 1 000 000 000
6
M mega 10 1 000 000
k kilo 103 1000
2
h hecto 10 100
1
da déca 10 10
----- ----- 1 unité 1
d déci 10−1 0,1
c centi 10−2 0,01
−3

µ
m milli 10 0, 001
micro 10−6 0,000 001
−9
n nano 10 0,000 000 001
−12
p pico 10 0,000 000 000 001
f femto 10−15 0,000 000 000 000 001
−18
a atto 10 0,000 000 000 000 000 001
z zepto 10−21 0,000 000 000 000 000 000 001
−24
y yocto 10 0,000 000 000 000 000 000 000
001

152 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

ANNEXES

ANNEXE 1
Chimie du cyanure
La présente section fournit un bref aperçu de la chimie du cyanure. La chimie du cyanure
étant complexe, les lecteurs souhaitant en savoir plus sur ce sujet sont invités à consulter la
liste des références fournie sur le site www.cyanurecode.org.

Espèces cyanurées
Le terme "cyanure" désigne un anion à charge simple constitué d'un atome de carbone et d'un
atome d'azote liés par une triple liaison, CN. La forme de cyanure la plus toxique est le
cyanure libre, qui inclut l'anion cyanure proprement dit et le cyanure d'hydrogène HCN, en
phase gazeuse ou aqueuse. A un pH de 9,3 à 9,5, CN et HCN sont en équilibre et présents en
quantité égale. A un pH de 11, plus de 99 % du cyanure reste en solution en tant que CN,
tandis qu'à un pH de 7, plus de 99 % du cyanure se présente sous forme de HCN. Bien que le
HCN soit fortement soluble dans l'eau, sa solubilité diminue au fur et à mesure que la
température augmente et dans des conditions extrêmement salines. Le HCN gazeux et le HCN
liquide sont tous deux incolore et ont une odeur d'amande amère, bien que celle-ci ne soit pas
forcément décelable par tout le monde.

Le cyanure est extrêmement réactif, et il forme des sels simples avec des cations
alcalinoterreux et des complexes ioniques de différentes forces avec un grand nombre de
métaux. La stabilité de ces sels dépend du cation et du pH. Les sels de sodium, de potassium
et de calcium sont hautement solubles dans l'eau, et se dissolvant facilement pour former du
cyanure libre, ils sont eux-mêmes extrêmement toxiques. Les exploitations reçoivent
généralement le cyanure sous forme de NaCN ou de Ca(CN)2 dissous ou solide. Les
complexes faibles ou moyennement stables tels que ceux du cadmium, du cuivre et du zinc
sont qualifiés de complexe "à acide faible dissociable" (Weak Acid Dissociable - WAD), avec
des concentrations égales du complexe et des ions métalliques et cyanurés qui le composent à
un pH d'environ 4,0. Bien que les complexes métallocyanurés soient en eux-mêmes moins
toxiques que le cyanure libre, leur dissociation libère du cyanure libre. Même dans la gamme
de pH neutre de la plupart des eaux de surface, les complexes métallocyanurés WAD sont
suffisamment solubles pour présenter un risque pour l'environnement.

Les différences de stabilité des divers sels et complexes de cyanure dans des conditions de pH
variables engendrent des incidences et interactions potentielles différentes sur
l'environnement en termes d'effets aigus ou chroniques, d'atténuation et de réémission. Le
cyanure forme avec l'or, le mercure, le cobalt et le fer des complexes qui sont extrêmement
stables dans des conditions moyennement acides. En revanche, les ferrocyanures et
ferricyanures libèrent du cyanure libre lorsqu'ils sont exposés à une lumière ultraviolette
directe en présence d'eau.

Les espèces métallocyanurées forment également des complexes avec les ions alcalins ou
métallifères, tels que le ferricyanure de potassium (K3Fe(CN)6) ou le ferricyanure de cuivre
Cu3(Fe(CN)6)2. La solubilité de ces complexes varie en fonction du cyanure métallique et du
cation. La quasi-totalité des sels alcalins de cyanates de fer sont extrêmement solubles, et si
l'un de ces doubles sels vient à se dissocier pour former le cation et le complexe
métallocyanuré, le complexe lui-même peut se dissocier à son tour pour produire du cyanure
libre. Les sels de métaux lourds des cyanures de fer forment des précipités insolubles.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 153


Annexes

L'ion cyanure s'associe également avec le soufre pour former du thiocyanate, SCN. Le
thiocyanate se dissocie dans des conditions très faiblement acides, mais il n'est généralement
pas considéré comme une espèce à acide faible dissociable car il présente des propriétés de
complexation similaires à celles du cyanure lui-même. Le thiocyanate s'oxyde chimiquement
et biologiquement pour former du carbonate, du sulfate et de l'ammoniac.

L'oxydation du cyanure, par des processus naturels ou par traitement d'effluents à base de
cyanure, peut produire du cyanate, OCN. Le cyanate est moins toxique que le HCN, et
s'hydrolyse facilement pour former de l'ammoniac et du dioxyde de carbone.

Cyanuration
Le procédé qui consiste à extraire de l'or à partir d'un minerai à l'aide de cyanure s'appelle la
cyanuration. La réaction correspondante, appelée équation d'Elsner, s'écrit :

4 Au + 8 NaCN + O2 + 2 H2O ⇔ 4 NaAu(CN)2- + 4 NaOH

L'affinité du cyanure pour l'or est telle que c'est ce dernier qui sera extrait de préférence, mais
le cyanure peut également former des complexes avec d'autres métaux contenus dans le
minerai, notamment le cuivre, le fer et le zinc. La formation de complexes fortement liés tels
que ceux à base de fer et de cuivre va monopoliser le cyanure qui serait autrement disponible
pour dissoudre l'or.

Les cyanures de cuivre sont moyennement stables, et leur formation peut poser des problèmes
aussi bien pour l'exploitation que pour l'environnement. De fortes concentrations en cuivre
dans le minerai font augmenter les coûts et diminuer le rendement de récupération car il faut
alors des taux d'application de cyanure plus élevés pour compenser le réactif qui forme des
complexes avec le cuivre plutôt qu'avec l'or. Les eaux ou les résidus de traitement d'une telle
opération peuvent présenter des concentrations en cyanure nettement plus élevées qu'elles ne
le seraient normalement en l'absence de cuivre.

La présence de soufre libre ou de minéraux sulfurés dans le minerai nuit également à la


cyanuration. Le cyanure va lixivier de préférence les minéraux sulfurés, et va réagir avec le
soufre pour produire du thiocyanate. Ces réactions vont également favoriser l'oxydation des
espèces soufrées réduites, faisant ainsi baisser le pH de la solution et se volatiliser le HCN.

Techniques d'échantillonnage et méthodes analytiques issues du Code du Cyanure


Ce texte donne des indications contextuelles d'ordre général sur l'échantillonnage et l'analyse
des différentes formes de cyanure trouvées dans des échantillons aqueux dans des
exploitations aurifères. Il ne prétend pas constituer une référence exhaustive pour
l'échantillonnage et l'analyse des cyanures.

Généralités
Ce texte met l'accent sur des méthodes éprouvées et fiables qui s'utilisent à l'échelle mondiale
pour assurer la surveillance des solutions de traitement et le respect de l'environnement dans
les exploitations aurifères. Mais il existe aussi d'autres procédés analytiques de mesure qui
sont capables de produire des résultats acceptables ; ces procédés peuvent remplacer les
méthodes classiques décrites dans le présent document.
L'industrie minière, les organismes de régulation et la plupart des laboratoires de service
utilisent généralement les règles suivantes pour les espèces cyanurées.

154 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Cyanure libre (CNF)


Seuls le cyanure d'hydrogène et l'ion cyanure en solution peuvent être classés comme cyanure
"libre". Les proportions de HCN et de CN- en solution sont déterminées selon leur équation
d'équilibre ; celle-ci est influencée par le pH de la solution. Pour l'analyse du cyanure libre, les
méthodes utilisées doivent remplir les conditions suivantes :

• ne pas altérer la stabilité des complexes cyanurés plus faibles, au risque d'inclure ceux-ci


dans le résultat du cyanure libre
être libres de toute interférence en raison de la présence de fortes concentrations de
complexes cyanurés plus stables ou d'autres formes de cyanure. Sinon, cette interférence
doit être quantifiée et prise en compte dans le résultat.

Cyanure à acide faible dissociable (CN WAD)


Contrairement à la définition de “cyanure libre” qui identifie l'espèce de cyanure spécifique
mesurée, le cyanure WAD désigne les espèces cyanurées mesurées par des techniques
analytiques spécifiques. Le cyanure WAD inclut les espèces de cyanure libérées à un pH
modéré de 4,5, telles que le HCN aqueux et le CN-, la plupart des complexes de Cu, Cd, Ni,
Zn, Ag et d'autres espèces ayant des constantes à dissociation faible similaires. Pour l'analyse
du cyanure WAD, les méthodes utilisées doivent remplir la condition suivante :

• être libres de toute interférence en raison de la présence de fortes concentrations de


complexes cyanurés plus stables ou d'autres formes de cyanure. A défaut, l'interférence en
question doit être quantifiée et prise en compte dans le résultat.

Cyanure total (CNT)


Cette mesure du cyanure inclut tout le cyanure libre, tous les complexes cyanurés dissociables
et tous les cyanures métalliques forts, notamment le ferrocyanure Fe(CN)6-4, le ferricyanure
Fe(CN)6-3, et des éléments de l'hexacyanocobaltate Co(CN)6-3, ainsi que ceux contenant de l'or
et du platine. Seuls les composés liés ou dérivés cyanate (CNO-) et thiocyanate (SCN-) sont
exclus de la définition du cyanure total. Pour l'analyse du cyanure total, la méthode d'analyse
doit remplir la condition suivante :

• se montrer capable d'analyser de façon quantitative tous les complexes stables du cyanure,
notamment le complexe de cyanure de cobalt. Si certaines méthodes permettent de doser
également d'autres analytes (par exemple le SCN-), ces analytes doivent être dosés
séparément et pris en compte dans le résultat total.

Echantillonnage
L'importance de l'échantillonnage et de la manipulation des échantillons avant leur fourniture
au laboratoire, se résume par la phrase suivante :

Les résultats d'une analyse ne peuvent être meilleurs que l'échantillon sur lequel elle est
pratiquée.

Bien que le prélèvement d'échantillons aqueux ou solides puisse sembler facile, le recueil
d'échantillons qui soient satisfaisants à la fois pour leur emplacement et par rapport aux
analytes à contrôler, est semé de difficultés. Tout échantillonnage doit avoir pour objectif le
recueil d'une partie représentative de la substance à analyser. Lorsque cette portion est
présentée à l'analyse, les paramètres à déterminer doivent être présents dans une concentration
et sous une forme chimique ou biologique identique à celles trouvées dans le milieu initial
dont on a extrait cette portion.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 155


Annexes

Les échantillons représentatifs d'un site ou d'une partie d'un site fournissent des
renseignements qui sont souvent extrapolés pour inclure la totalité de la zone étudiée. Ce
principe vaut, que l'entité échantillonnée soit une section de terre polluée, une eau de surface,
des rejets industriels ou un fût contenant des déchets. Par conséquent, les échantillons doivent
être représentatifs de l'entité spécifique échantillonnée, mais pas nécessairement représentatifs
de l'intégralité de la zone dont elle fait partie.

Les objectifs généraux d'un programme d'échantillonnage doivent être pris en compte lors de
l'élaboration d'un plan d'échantillonnage. L'échantillonnage peut être effectué pour une ou
plusieurs raisons :

• pour déterminer les valeurs maximales, minimales et moyennes d'un flux quasi
stationnaire, l'objectif étant de contrôler la conformité par rapport à des spécifications
établies (contrôle de procédé, critères environnementaux). Ces données permettent
d'illustrer la probabilité et l'ampleur de la non conformité à condition qu'un nombre
suffisant de points de données aient été analysés à partir des échantillons. Les analyses de
flux de procédés, de résidus et d'effluents pourraient avoir ce type d'objectifs. Même les
prélèvements d'aquifère (trous de forage) correspondraient à ce descriptif. Il faut souvent


connaître les débits massiques relatifs pour intégrer correctement les données
pour déterminer des valeurs maximales, minimales et moyennes à partir de l'analyse de
"flux discontinus", notamment des parties de remblais traités ou des lots de déchets
détoxifiés, qui nécessitent généralement au minimum un point de données par lot pour
assurer la représentativité de l'échantillon. L'objectif principal reste celui de la conformité
et/ou de la vérification de l'efficacité des procédures de gestion des flux discontinus
concernés.

Il convient, en outre, de tenir compte des points suivants :


1. les événements non stationnaires qui suivent un motif cyclique sont souvent influencés par
plusieurs paramètres, et ces paramètres peuvent eux-mêmes être sujets à des variations
cycliques. Autrement dit, ces facteurs confusionnels engendrent une situation complexe
qui nécessite une analyse et une planification approfondies pour permettre l'obtention d'un
échantillon représentatif
2. les périodes de cycles doivent être connues, ainsi que nombre d'autres facteurs d'influence
du "système". Un exemple classique est celui du prélèvement de matières liquides (ou
solides) à la surface des résidus, de liquides de décantation ou de liquides en vrac en
retour d'une digue. Toutes ces "populations d'échantillonnage" subissent des variations
cycliques massives au travers de l'influence des modifications chimiques et physiques
liées aux événements survenant à la surface des résidus de traitement et aux conditions
climatiques saisonnières
3. il faut savoir que les périodes de cycles ne sont absolument pas synchronisées et que par
conséquent, les données obtenues sont susceptibles de paraître aléatoires. Un objectif de
ces campagnes d'échantillonnage pourrait être l'établissement d'une base de données de
prévisions reposant sur la connaissance des principes fondamentaux. Cela implique qu'un
effort d'échantillonnage exhaustif et non biaisé, du début à la fin du cycle le plus long, doit
être effectué au moins une fois. Sinon, une fois ces principes connus, certains échantillons
prélevés à certains moments peuvent être analysés à des fins de contrôle.

Bien que de nombreuses politiques d'échantillonnage puissent être élaborées, le tableau


suivant illustre les approches élémentaires principales adoptées en matière d'échantillonnage.

Approche Nombre Potentiel de biais Base pour le choix d'un site

156 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

d'échantillons relatif
au jugé faible très élevé historique, appréciation visuelle
et/ou appréciation technique
systématique élevé faible grille ou schéma systématique
aléatoire très élevé très faible choix aléatoire simple
Tableau annexe 1.1 : Approches élémentaires de l'échantillonnage

Conservation des échantillons


Une fois que les échantillons ont été enlevés de leur environnement naturel, des réactions
chimiques ou biologiques capables de modifier la composition de l'échantillon sont
susceptibles de se produire, et il faut donc analyser l'échantillon le plus rapidement possible.
La conservation de l'échantillon permettra de conserver le paramètre d'intérêt sous la forme
qu'il avait avant d'être séparé de son milieu. Aucune technique de conservation ne pouvant à
elle seule conserver la totalité des paramètres, chaque paramètre d'intérêt devra donc être pris
en compte et conservé spécifiquement.

Si la plupart des échantillons de sol nécessitent qu'on les conserve à l'abri de la lumière, de
l'air et de la chaleur pour préserver l'intégrité de l'échantillon, les échantillons aqueux
nécessitent un effort plus concerté. Les échantillons d'espèces cyanurées aqueuses étant
potentiellement extrêmement réactifs et toxiques, les précautions de sécurité telles que le port
de gants et de vêtements de protection doivent être strictement respectées. En raison de leur
réactivité, il est impératif de tester les solutions échantillons sur place avant de les soumettre à
une analyse de cyanure, afin de les protéger contre les principales substances nocives, les
oxydants et les sulfures.

La présence de matières oxydantes est détectée par papier test à l'amidon-iodure de potassium.
Lorsqu'on dépose une goutte de l'échantillon sur une languette humide, si la languette vire au
bleu, cela indique que la quantité de matière oxydante présente est suffisante pour réagir
potentiellement avec le cyanure présent durant le transport. Il faut alors réduire les agents
oxydants avant d'envoyer l'échantillon au laboratoire.

Marche à suivre pour éliminer les matières oxydantes :


1. extraire toutes les matières solides par décantation ou au filtre presse et les conserver
2. ajouter de l'arsénite de sodium et mélanger. Généralement, il suffit d'environ 0,1 g/l
3. recommencer l'essai et si la languette est décolorée, traiter à nouveau selon l'étape 2
4. réintroduire les matières solides dans la solution échantillon et augmenter le pH à 12 en
ajoutant 1 ou 2 pastilles d'hydroxyde de sodium solide.

La présence de sulfures est indiquée par le noircissement du papier d'acétate de plomb. On


dépose une goutte de l'échantillon sur la languette préalablement humectée d'une goutte
d'acide acétique et si le papier prend une teinte sombre, cela indique la présence de sulfures.
Les sulfures s'éliminent par réaction avec le carbonate de plomb.
Marche à suivre pour éliminer les sulfures
1. extraire toutes les matières solides par décantation ou au filtre presse et les conserver
2. ajouter du carbonate de plomb (environ 0,1 g/l) et mélanger
3. extraire le sulfure de plomb formé au filtre presse et éliminer le précipité de PbS
4. tester à nouveau la solution échantillon. Si la languette est décolorée, traiter à nouveau
selon les étapes 2 et 3
5. réintroduire les matières solides dans l'échantillon et augmenter le pH à 12 avec de
l'hydroxyde de sodium solide.
Les échantillons doivent être conservés dans un endroit sombre et à environ 4 ºC, par exemple
un réfrigérateur, pendant leur transport, puis réfrigérés au laboratoire. Les échantillons de sol

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 157


Annexes

destinés à l'analyse des cyanures (en carottes ou en flacons) doivent être enveloppés dans du
plastique noir et conservés au frais, à 4 ºC et sans autre traitement.

Transport et stockage
Une fois correctement conservés et conditionnés, les échantillons doivent être scellés et
chaque récipient (bouteille ou flacon) placé individuellement dans un sac en plastique
hermétiquement fermé. Tous les échantillons doivent être ensuite conditionnés dans un
réfrigérateur (avec des blocs de glace) de manière à rester au frais pendant leur transport.
L'envoi au laboratoire d'analyse doit se faire dès que possible, par camion ou avion de nuit. Il
est indispensable que le protocole d'échantillonnage soit enregistré et qu'une chaîne de
contrôle soit incluse dans l'envoi pour permettre de suivre sa trace avant et pendant le
stockage et l'analyse.

Méthodes analytiques
Un laboratoire de qualité doté de l'expérience technique nécessaire peut obtenir de bons
résultats avec un grand nombre de méthodes différentes. La méthode automatisée modifiée
SFAA, qui utilise le microstill de McLeod peut être la meilleure méthode pour les laboratoires
les plus avancés, mais à l'échelle mondiale, les facteurs d'uniformité, de disponibilité et de
coût indiquent que les méthodes analytiques classées comme "primaires" au tableau suivant
peuvent être utilisées.

158 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Analyte Méthode Commentaires


Cyanure libre méthode préférée
Pour solutions de traitement principalement
titrage au AgNO3 au-dessus de 1 mg/l LQL1 : 1 mg/l
HCN(aqueux), CN-, Zn(CN)x, parties de
Cu(CN)4
méthode alternative
titrage au AgNO3 avec
méthode précise de détermination du point
détermination
final
potentiométrique du point
Mesure les mêmes espèces que la méthode
final
primaire
Microdiffusion de HCN
d'un échantillon statique Méthode alternative
dans NaOH (ASTM Proche du "cyanure libre"
D4282)
Méthode alternative
Electrode sélective aux ions
Proche du "cyanure libre"
Méthode alternative
Colorimétrie directe HCN(aqueux), CN-, Zn(CN)x, parties de
Cu(CN)4 + ?
Méthode alternative
Détermination
Mesure les mêmes espèces que la méthode
ampérométrique
primaire
cyanure WAD Distillation manuelle pH Méthode préférée
4,5 + finition LQL1 : 0.05 mg/l
potentiométrique ou HCN(aqueux), CN-, Zn/Cd/Cu/Ni/Ag(CN)x
colorimétrique (ISO/DIS Résultats meilleurs qu'avec la méthode
6703/2, DIN 38405 Partie ASTM en présence d'une forte
13.2 : 1981-02) concentration de cuivre
se prête à la chloration (CN
Méthode alternative
Total - partie non
Mesure les mêmes espèces que la méthode
chlorable) (ASTM D2036-
primaire
B, US-EPA 9010)
microdistillation en ligne
Méthode alternative
SFIA pH 4,5 + finition
Mesure les mêmes espèces que la méthode
colorimétrique (ASTM
primaire
D4374)
échange de ligand en ligne
Méthode alternative
FIA + finition
Mesure les mêmes espèces que la méthode
ampérométrique (US-EPA
primaire
OIA-1677)
Acide picrique, Méthode alternative
détermination Mesure les mêmes espèces que la méthode
colorimétrique primaire
Cyanure total distillation manuelle
discontinue +
Méthode préférée
titrage/finition
LQL1 : 0.10 mg/l
potentiométrique ou
HCN(aqueux), CN-,
colorimétrique
Zn/Cd/Cu/Ni/Ag/Fe(CN)x,
(ISO/DIS 6703/1, DIN
parties de Au/Co/Pt/Pd(CN)x
38405 Partie 13.1 : 1981-
02)
SFIA, irradiation UV en
Méthode alternative
ligne, microdistillation +
Mesure les mêmes espèces que la méthode
finition colorimétrique
primaire
(ASTM D4374)
1 : le LQL, Lower Quantitation Level, ou niveau inférieur de quantification, est défini comme étant à
peu près 3 fois supérieur au niveau de détection ou 10 fois supérieur à l'écart-type au niveau quasi
neutre.
Tableau annexe 1.2 : Méthodes analytiques primaires et alternatives

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 159


Annexes

Pour ces méthodes primaires, le tableau fournit également un niveau inférieur de


quantification, qui représente la concentration que tous les laboratoires doivent être en mesure
de doser de façon fiable. Les laboratoires dont on sait qu'ils travaillent avec des méthodes
alternatives, notamment celles qui reposent sur des méthodes automatisée normalisées,
doivent être encouragés à continuer avec ces méthodes mais doivent si possible établir des
références croisées pour chaque site, en appliquant les méthodes proposées.

Pour qu'une mine soit sûre de bénéficier d'un service analytique de qualité, le laboratoire
choisi devra :



employer des personnels expérimentés pour effectuer les analyses
être certifié par l'organisme de certification national respectif pour toutes les méthodes


analytiques


avoir mis en place des procédures saines de contrôle de qualité
être à même de prouver la qualité de ses données en participant à des essais d'aptitude.

Il est indispensable de disposer d'analystes expérimentés et de personnels de supervision


connaissant à fond les méthodes de chimie du cyanure si l'on veut obtenir des résultats qui
soient cohérents et fiables, car ces personnes connaissent les interférences potentielles
inhérentes à chaque méthode.

Les méthodes préférées de dosage analytique des différents types de cyanure sont résumées
succinctement ci-après :

Cyanure libre
La méthode préférée pour le dosage analytique du cyanure libre est le titrage au nitrate
d'argent. On ajoute des ions argent à la solution pour former des complexes avec les ions de
cyanure libre. Une fois que tout le cyanure libre a été consommé pour former un complexe de
cyanure d'argent, les ions d'argent excédentaires indiquent le point final du titrage. Le matériel
analytique utilisé pour le titrage est relativement simple. Pour déterminer avec précision la
concentration en cyanure, on dose une solution normalisée de nitrate d'argent à l'aide d'une
burette manuelle ou automatique qui doit être capable de mesurer des volumes avec une
précision supérieure à 0,005 ml.
Pour déterminer le point final, on peut utiliser plusieurs techniques. La plus simple consiste à
utiliser un indicateur tel que l'iodure de potassium ou la rhodanine, qui change de couleur en
présence d'ions d'argent libres. Il est important d'utiliser le premier changement de couleur
comme indication du point final, car les ions argent ont tendance à libérer des ions cyanure à
partir d'autres complexes, ce qui fait disparaître la couleur. La détection potentiométrique du
point final est un moyen plus précis de déterminer le point final, car le signal maximal produit
est plus facilement identifiable.

Cyanure à acide faible dissociable (CN WAD)


La méthode analytique préférée pour le dosage du cyanure à acide faible dissociable est la
méthode de distillation selon les normes ASTM ou ISO/DIS. Ces méthodes créent des
conditions chimiques qui permettent au cyanure WAD d'être libéré sous forme de cyanure
d'hydrogène gazeux, lequel est ensuite amené par flux d'air à une absorption dans de la soude
caustique, où le CN WAD se présente sous forme de CNF. Le cyanure d'hydrogène étant
adsorbé dans un volume beaucoup plus faible que la solution échantillon initiale, la
concentration de CNF à analyser est généralement au moins 10 fois supérieure à la
concentration initiale de CN WAD dans la solution échantillon. On détermine ensuite la
concentration de CNF dans l'échantillon du produit de distillation par titrage au nitrate
d'argent, comme expliqué ci-dessus.

160 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Bien que les méthodes correspondant aux normes ASTM et ISO/DIS soient similaires, les
résultats de la méthode ISO/DIS sont plus précis que ceux de la méthode ASTM pour les
échantillons contenant de fortes concentrations en cyanure de cuivre.

Cyanure total
La méthode analytique préférée pour le dosage du cyanure total est la méthode de distillation
selon les normes ASTM ou ISO/DIS. Dans son principe, la méthode appliquée est très
similaire à la méthode de distillation décrite pour le cyanure à acide faible dissociable. En
revanche, elle nécessite des conditions fortement acides et des températures élevées pour
libérer l'ion cyanure des complexes de cyanure stables tels que les ferricyanures et les
ferrocyanures.

Les références suivantes comportent des descriptions exhaustives de ces différentes


procédures analytiques :
DIN 38405-13 : 1981-02, Méthodes allemandes normalisées pour l'analyse de l'eau, des eaux
usées et des boues - Anions (Groupe D) - Dosage des cyanures (D13), normes allemandes
(DIN Normen, Beuth Verlag GmbH, Burggrafenstr. 6, 10787 Berlin/Allemagne).

South African Water Quality Guidelines, Volumes 1 - 7, Department of Water Affairs and
Forestry, 1996.

Standard Methods For The Examination Of Waters and Wastewater, APHA-AWWA-WEF,


20th Edition, Washington DC, 1998.

Qualité de l'eau - Dosage des cyanures - Partie 1 : Dosage des cyanures totaux ISO/DIS
6703/1, Organisation internationale de normalisation.

Qualité de l'eau - Dosage des cyanures - Partie 2 : Dosage des cyanures aisément libérables
ISO/DIS 6703/2, Organisation internationale de normalisation.

USEPA “Methods and Guidance for Analysis of Water”, United States Environmental
Protection Agency (USEPA), June 1999.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 161


Annexes

ANNEXE 2
Dans cette annexe, plusieurs ruptures de digues sont décrites. Les descriptions fournissent des
propositions utiles pour une gestion en toute sécurité des installations de gestion des résidus.

La rupture de digue d'Aitik


La nuit du 8 septembre 2000, une rupture de digue se produisit sur le site d'Aitik. Cette
rupture eut lieu dans une partie de la digue qui séparait le bassin de résidus du bassin de
clarification situé en aval. L'événement entraîna le déversement de 2,5 Mm3 d'eau du bassin
de résidus dans le bassin de clarification. En conséquence, la montée du niveau d'eau dans le
bassin de clarification, de 1,3 m, entraîna le déversement de 1,5 Mm3 d'eau clarifiée dans les
cours d'eau récepteurs. Cela donna lieu à une augmentation temporaire des teneurs en
matières solides en suspension dans le réseau hydrographique aval.

L'évènement se produisit en dépit des systèmes de surveillance manuels et automatiques


installés conformément à un manuel d'exploitation, de surveillance et d'entretien qui avait été
récemment élaboré.

Deux théories ont été élaborées pour expliquer cet évènement :

Selon la première théorie, les couches filtrantes de la digue ne fonctionnaient pas


correctement, ce qui a fait augmenter la pression interstitielle à l'intérieur du bassin, provoqué
une érosion ou des glissements dans le remblai de soutènement, et conduit à terme à une
rupture totale de la digue. Des fuites indésirables accompagnées de pressions interstitielles
élevées ont également pu se produire :



le long de la buse de déversement traversant la digue


à travers la partie supérieure étroite de la zone centrale imperméable


sous la palplanche au niveau de la buse


à travers des fissures dans le lit rocheux
par le côté droit de la brèche.

Selon la seconde théorie, une érosion interne est apparue le long de la buse de déversement,
éventuellement associée à des ouvertures dans les joints entre les éléments de la buse et/ou à
un effondrement de la buse. L'entrée soudaine d'eau et de terre dans la buse a probablement
provoqué une fissure dans la digue, avec écoulement directement du bassin dans la buse. Les
défaillances se sont enchaînées, provoquant le débordement de la digue et enfin, sa rupture
totale.

Il sera probablement impossible d'éliminer complètement une théorie en faveur de l'autre,


principalement parce que la digue a été complètement érodée. L'exploitant, toutefois,
interprète les résultats comme indiquant des fuites, la buse étant la principale cause de
l'accident. Il base sa conclusion sur les arguments suivants :

• la buse reposait sur 16 à 50 mm de gravier, et a été recouverte lors de la dernière


reconstruction d'une toile filtrante. Des fuites se sont bel et bien produites à travers les
joints et/ou dans le gravier, comme le prouvent des recherches effectuées après l'accident,


qui ont révélé des résidus provenant effectivement de l'accident
la buse n'était pas équipée d'un renfort longitudinal et était donc incapable de résister à
une tension.

162 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

En outre, certaines conditions indiquent que la pression interstitielle élevée n'était pas la cause
principale :

• le soir même qui a précédé l'accident, aucune fuite visible n'avait été observée le long du


pied de l'extension E-F de la digue. Cela indique que la rupture a été soudaine
des calculs montrent qu'avant l'accident, la digue avait un coefficient de sécurité supérieur
à 1 même avec une augmentation de la pression interstitielle.

L'exploitant a donc conclu que des fuites et/ou un effondrement de la buse étaient les causes
les plus probables de l'accident. Toutefois, le fait qu'une augmentation de la pression
interstitielle provoquée par un dysfonctionnement du filtre ait pu également contribuer à cet
accident ne peut être entièrement exclu. [63, Base metals group, 2002]

Une des conséquences de cet accident a été la construction d'une buse plus stable, qui sera à
terme remplacée par un système de déversoir aménagé autour de la digue dans la roche
naturelle. Les digues futures comporteront deux couches filtrantes, une grossière et une fine.

La rupture de digue d'Aznalcollar


L'évènement d'Aznalcollar a été décrit à maintes reprises. La section ci-après se borne à faire
état des principales causes de l'accident et des conclusions.

La nuit du 24 au 25 avril 1998, un tronçon de 600 m de la digue aval du bassin de résidus


cédait brusquement sur une longueur de 60 m. Le glissement engendra une brèche dans la
digue, à travers laquelle l'eau et les résidus se déversèrent. En quelques heures, 5,5 Mm3
d'eaux riches en acides et en métaux se déversèrent depuis le bassin. La quantité de résidus
déversés a été estimée entre 1,3 et 1,9 million de tonnes. En raison de leur granulométrie fine,
(d80 <45 μm) ces résidus furent été aisément charriés en suspension avec la vague
d'inondation.

La cause directe de l'accident était une faille dans les marnes située à 14 m sous la surface du
sol (voir figure ci-après). Cette faille était due à un excédent de pression des eaux
interstitielles de l'argile résultant du poids de la digue et du bassin de résidus.

Figure annexe 2.1 : Coupe de la digue de retenue

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 163


Annexes

[68, Eriksson, 2000]

Selon l'une des conclusions des enquêtes réalisées à la suite de cet incident, une bonne étude
de base menée avant l'accident aurait considérablement facilité l'évaluation des effets de ce
dernier [68, Eriksson, 2000]. Une autre conclusion qui peut être tirée de cet évènement est
qu'il est indispensable d'effectuer une analyse minutieuse et approfondie de la fondation d'une
IGR avant de construire une digue.

Autres exemples
Il y a eu de nombreux exemples de bassins retenus par des digues construites selon la
méthode ascendante dans les mines de cuivre chiliennes. Le Chili est un pays sujet aux
tremblements de terre, et les accidents n'étaient pas rares. Un exemple célèbre est celui de
l'ancienne digue d'El Cobre, élevée sur une hauteur de 33 m entre 1930 et 1963, avec une
pente aval de 1 sur 1,2 à 1,4. Deux ans après la fin de sa construction, la région était frappée,
en 1965, par le tremblement de terre de La Ligua, qui s'est produit en plein jour. Selon des
témoins, des nuages de poussière s'élevèrent au-dessus de la digue, masquant celle-ci tandis
qu'elle s'effondrait en libérant les résidus liquéfiés qui se déversèrent dans la vallée, noyant le
village de mineurs sur son passage avant de continuer sur encore 5 km. De nombreuses vies
furent perdues. Cet accident, et d'autres survenus au Chili, ont été décrits par Dobry et
Alvarez (1967).
Les rejets de poussières sont typiques des effondrements de talus de loess sec et résultent de la
réduction de volume au cisaillement qui se produit dans des particules meubles. L'air est
évacué du vide, en transportant de la poussière avec lui. La face aval de la digue avait
visiblement été relativement sèche de se désintégrer, laissant passer le flux de tous les résidus
boueux non consolidés.
Au Japon, le bassin de Mochikoshi était en cours de construction dans un creux situé près du
sommet d'une colline, pour stocker des résidus de mine aurifère et sa retenue était assurée par
trois digues de retenue. Ces dernières avaient été construites par la méthode ascendante à
partir de digues d'amorçages très solides constituée de terre volcanique locale. Les digues
avaient été surélevées par la construction de digues de sécurité faites de terre volcanique
placée sur la plage et compactées. Le bassin subit une accélération au sol de 0,25g suite au
séisme d'Iso-Oshima d'une magnitude de 7,0 qui se produisit le 14 janvier 1978. La plus haute
des trois digues s'effondra lors de la secousse principale, laissant s'échapper 80 000 m3 de
résidus contaminés par du cyanure de sodium à travers une brèche de 73 m de large et de 14
m de profondeur. Les résidus parcoururent 30 km et se déversèrent dans l'Océan Pacifique. La
deuxième digue la plus haute s'effondra le lendemain, 5 heures 20 minutes après une réplique,
laissant s'échapper encore deux à trois milliers de mètres cubes à travers une brèche de 55 m
de large et de 12 m de profondeur. A la suite de cet accident ; ainsi que d'autres provoqués par
un tremblement de terre, il fut recommandé d'utiliser la méthode de construction descendante
dans les régions à risque sismique, plutôt que la méthode ascendante. Dans cette méthode, les
matériaux grossiers provenant éventuellement des cyclones, sont déposés dans la partie aval
de la digue, où des mesures de drainage efficaces peuvent être prises et les remblais peuvent
être compactés. Sinon, la digue peut être construite avec des remblais d'emprunt, comme pour
les barrages de retenue d'eau.

Stava
Le 19 juillet 1985 à 12h23, deux digues de retenue de résidus, l'une au-dessus de l'autre et
toutes deux construites par la méthode ascendante, s'effondraient. Un volume total de 190 000
m3 de résidus boueux s'échappèrent et se déversèrent, à une vitesse initiale de 30 km/h, dans
la vallée étroite et encaissée du Rio Stava en détruisant une grande partie du petit village
voisin de Stava, et continuèrent à une vitesse croissante estimée à 60 km/h jusqu'à une autre

164 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

petite ville, Tesero située à environ 4 km en aval, au confluent de la rivière Avisio dans le
nord de l'Italie. (Le seul témoin survivant, un vacancier, vécut l'expérience horrible d'être
témoin de la catastrophe depuis la colline, et de voir l'hôtel où déjeunait sa famille emporté
par un torrent de boue.) Les dégâts provoqués par les résidus sont beaucoup plus importants
que lors d'une inondation d'eau, car les résidus sont extrêmement lourds. Là où l'eau peut
envahir un immeuble, les résidus sont capables de le faire basculer et de l'emporter sur leur
passage. Cet accident fit 269 morts.
Les digues de résidus étaient destinées à une mine de fluorure dont l'exploitation avait
commencé en 1962, et se trouvaient sur une pente latérale de 1 sur 8. La structure de
décantation se présentait sous la forme d'une buse de béton posée sur le sol incliné, avec des
ouvertures refermables s'ouvrant environ tous les 0,5 m à la verticale. L'eau du bassin se
décantait en tombant des ouvertures, lesquelles étaient recouvertes une par une, au fur et à
mesure que le niveau des résidus s'élevait. La digue inférieure avait été construite selon la
méthode ascendante avec une pente de 1 sur 1,23. Lorsqu'elle avait atteint une hauteur de 19
m, la construction de la deuxième digue avait démarré à l'extrémité amont du bassin et avec
une pente de 1 sur 1,43. Lorsqu'elle avait atteint une hauteur de 19 m, il avait fallu obtenir
d'autres autorisations de planification. Celles-ci avaient été accordées à condition qu'une
berme de 5 m de large soit construite à ce niveau, et la permission de construire la digue
jusqu'à une hauteur de 35 m avait été accordée. La construction s'était poursuivie selon cette
même pente de 1 sur 1,43 et l'accident se produisit alors que la digue avait atteint 29 m de
hauteur. Il aurait été provoqué par la combinaison d'un blocage et d'une fuite de la buse sous
le pied de la digue supérieure, faisant monter le niveau de la nappe phréatique suffisamment
pour provoquer un glissement circulaire. Six mois avant l'accident, un glissement local s'était
produit dans la partie basse de la digue supérieure et sur le côté droit, dans la zone où les
canalisations de décantation passent sous la digue, à cause du gel de la canalisation de service
pendant une période de gel intense, selon Berti et al (1988). Les trois mois qui suivirent, on
voyait de l'eau s'échapper de la zone du glissement. Un mois avant l'accident, la canalisation
de décantation sous la retenue inférieure s'était rompue, laissant s'échapper l'eau gravitaire et
la boue liquide du bassin vers la rivière Stava, créant un cratère au-dessus du point de rupture.
Il avait fallu installer une canalisation de dérivation à travers la partie supérieure de la digue
inférieure, et bloquer la canalisation de décantation endommagée pour pouvoir à nouveau
utiliser le système. Pendant cette opération, le niveau d'eau du bassin supérieur avait été
abaissé le plus possible, et à peine quatre jours avant l'accident, les deux bassins avaient été
remplis et remis en service. 53 minutes avant l'accident, une ligne électrique située en dessous
des bassins s'était rompue, et seulement 8 minutes avant, une deuxième ligne électrique s'était
rompue. Les résidus provenant de l'accident atteignirent Tesero, situé à environ 4 km, en
moins de 5 à 6 minutes. Par suite de cet accident, la loi italienne très stricte qui régit la
conception et la construction des barrages de retenue d'eau, selon Capuzzo (1990), s'étend
maintenant aux digues de retenue de résidus.

Merriespruit
La digue de retenue No 15 de Virginia avait été construite par la méthode "paddock",
couramment employée dans l'industrie minière aurifère sud africaine. C'était une longue digue
qui entourait et retenait un bassin de 154 ha contenant 260x106 m3 de résidus de mine d'or
comportant du cyanure et de la pyrite de fer. Le sol de fondation était argileux et il fallait un
système de drainage sous les digues. L'expérience avait montré que les drains étaient souvent
obstrués par des oxydes de fer et autres résidus. Cette retenue constituait l'une des multiples
retenues similaires de la mine d'or d'Harmony, près de Virginia, dans l'Orange Free State. Le
quartier de Merriespruit, qui comptait environ 250 maisons, avait été construit en 1956 à
proximité de la mine. Le bassin de résidus N° 15 de Virginia avait été commencé en 1974 et
une partie située pile au nord de la digue, à proximité immédiate du quartier, se trouvait à 300
m à peine des maisons les plus proches. La construction de la digue et le remplissage du

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 165


Annexes

bassin s'étaient poursuivis jusqu'en mars 1993, la partie de la digue la plus proche des maisons
mesurant alors 31 m de hauteur.
L'été de 1993/94 avait été particulièrement humide dans l'Orange Free State, et la nuit du
mardi 22 février 1994, de violents orages éclatèrent sur Virginia, avec des pluies torrentielles
où 40 mm de pluie tombèrent en très peu de temps. Le niveau d'eau du bassin monta par
captage direct. En effet, aucun ruisseau ou source d'eau naturelle ne se jetait dans le bassin et
ce dernier, tant qu'il était en service, était équipé d'un système de chenal destiné à évacuer
l'eau de transport issue de la décantation des résidus boueux qui avaient été déversés dans le
bassin. En début de soirée, à 19h00 environ, l'eau envahit les rues et les jardins, et un témoin
vit l'eau déborder du sommet de la digue qui dominait les maisons. La compagnie minière et
l'exploitant furent informés, mais lorsque leurs représentants arrivèrent sur place la nuit était
déjà tombée. L'un des employés de l'exploitant se précipita vers les structures de décantation
et découvrit que l'eau avait atteint les anneaux supérieurs mais ne s'était pas déversée dans les
structures de décantation. Il enleva plusieurs anneaux pour tenter de faire s'écouler l'eau, mais
le bassin principal était proche du sommet de la digue nord avec aucune liaison directe avec
les structures de décantation. Dans le même temps, un autre employé de la société
contractante se trouvait à proximité du pied aval de la digue et vit des blocs de résidus
basculer sur un contrefort récent, qui avait été construit contre une partie fragile de la digue.
On tenta déclencher l'alarme, mais avant que quiconque eut pu être contacté, il y eut un
énorme bruit, suivi d'une vague de résidus liquéfiés qui se déversa du bassin dans la ville.

Une brèche de 50 m de large apparut dans la digue, laissant s'échapper 2,5x106 m3 de résidus
qui parcoururent une distance de 1960 m, couvrant une superficie de 520x103 m2. Le torrent
traversa le quartier, la puissance des résidus liquéfiés extrêmement lourds dévastant tout sur
son passage, maisons, murs, mobilier urbain, voitures, et emportant avec lui les habitants et
tous leurs biens. (D'après des reportages dans la presse, des personnes qui s'étaient déjà
couchées à environ 21h quand le torrent de boue surgit se retrouvèrent à flotter dans leur lit
contre le plafond. Les 400 survivants passèrent la nuit dans le Virginia Community Hall, situé
à un kilomètre de là. Hetta Williamson déclara que son époux s'était rendu au matin dans leur
ancienne maison dont il n'avait retrouvé que les fondations). Etonnamment, il n'y eut que 17
victimes.

Apparemment, cette partie nord de la digue de retenue montrait des signes de désordre depuis
plusieurs années, avec des fuites d'eau provoquant des envasements à proximité du pied. Un
contrefort drainé, aménagé à partir de résidus compactés, avait été construit contre une section
de 90 m de long, mais à cause de la poursuite des envasements la mine avait cessé de déverser
le flux normal de résidus dans la retenue plus d'un an avant l'accident, autrement, dit, le bassin
avait été fermé. A cette époque, selon l'exploitant, le franc-bord mesurait 1 m, ce qui était une
distance honorable. Mais les envasements continuèrent au niveau du pied, et la construction
du contrefort se poursuivit. Peu de temps avant l'accident, des glissements s'étaient produits
dans la partie basse de la pente aval, juste au-dessus du contrefort. En fait, bien que le dépôt
de résidus ait cessé, des eaux usées contenant une certaine quantité de résidus continuèrent
d'être déversées, et ces eaux débordaient dans les deux structures de décantation.
Malheureusement, il se forma un dépôt de résidus suffisamment important pour couper les
structures de décantation et faire que le plan d'eau principal se déplace vers le sommet de la
partie nord de la digue, laissant seulement 0,3 m de franc-bord, et l'eau continuait d'être
pompée du broyeur vers le bassin le soir de l'accident. Des preuves de ce qui s'était passé
depuis la supposée fermeture furent fournies grâce à des photos satellite. Un satellite Landsat
passait au-dessus de cette zone tous les 16 jours et des images infrarouges révélèrent les
positions des résidus et du bassin d'eau.
Selon la réglementation gouvernementale sur l'exploitation minière entrée en vigueur en 1976,
il fallait maintenir à tout moment un franc-bord minimum de 0,5 m pour ce type de retenue,

166 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

pour pouvoir faire face à une averse centennale sans risque de débordement. Des preuves
quant au niveau des résidus du bassin N° 15 de Virginia montrèrent qu'on avait amené ces
derniers à moins de 15 cm du sommet de la digue avant d'abandonner cet entreposage en
1993. Si la réglementation gouvernementale avait exigé une inspection de la digue,
notamment à la fermeture, ce franc-bord très faible aurait été remarqué et une élévation
supplémentaire du sommet de la digue aurait été ordonnée pour empêcher tout débordement
en cas de précipitations maximales probables.

Baia Mare
La ville roumaine de Baia Mare, en plein essor, commençait à empiéter sur d'anciens sites
miniers sur lesquels se trouvaient des bassins de résidus désaffectés. L'élimination de ces
bassins et de leurs digues de retenue de résidus permettrait à la fois de libérer des terrains
intéressants pour le développement urbain et d'autoriser l'extraction des métaux restants à
partir des anciens résidus. Le programme de Baia Mare prévoyait la construction d'une
nouvelle retenue et d'une nouvelle installation de traitement efficace qui accepterait les
résidus extraits des anciennes retenues. Au départ, trois d'entre elles devaient être reprises et
des pipelines furent posés pour faire passer l'eau de la nouvelle retenue devant servir à former
des jets puissants qui trancheraient dans les anciens résidus, en produisant des boues qui
seraient envoyées dans la nouvelle installation pour l'extraction des métaux restants, les
résidus de ce procédé se déversant dans la nouvelle retenue. Le système utilisait la même eau
en circuit fermé, sans aucune interférence avec l'environnement.

Le lieu choisi pour la nouvelle retenue, très éloigné de la ville, se trouvait sur un terrain quasi
plat, avec un axe principal sur une longueur de 1,5 km, une inclinaison de seulement 7 m du
nord-est au sud-ouest avec une largeur d'environ 0,6 km, comme le montre la figure 3. Un
endiguement périphérique extérieur de 2 m de haut avec des pentes latérales de 1 sur 2,
comme le montre la figure 4, fut construit à partir des anciens résidus, et l'ensemble de la
zone, d'une superficie d'environ 90 ha, fut revêtue d'une feuille de PEHD accrochée au
sommet de la digue périphérique. On installa un système de drainage pour recueillir les
infiltrations, destinées à être rétropompées pour éviter toute fuite d'eau contaminée dans
l'environnement. A environ 10 m à l'intérieur du périmètre, on construisit des digues
d'amorçage également dotées de pentes latérales de 1 sur 2, et d'une hauteur d'environ 5,5 m,
le long de la berge inférieure sud-ouest du bassin, descendant à une hauteur de 2 m à peu près
à mi-chemin des parois, le reste de la digue autour de l'extrémité nord-est de la retenue
mesurant environ 2 m de hauteur. Des cyclones installés le long du sommet de la digue
d'amorçage sud-ouest et en partie le long des digues d'amorçage latérales recevaient les
résidus acheminés depuis la nouvelle usine de traitement, déchargeant la fraction grossière sur
le talus aval pour combler l'espace jusqu'à la digue périphérique, et pour surélever l'ensemble
de la digue, le gros des résidus boueux fins se déversant dans le bassin. Les eaux recueillies
étaient déversées dans la structure de décantation centrale, drainées par l'intermédiaire d'une
bouche de drainage de 450 mm de diamètre incluse sous le revêtement PEHD et rétropompées
pour actionner les jets de surveillance de la première des anciennes retenues, située à une
distance de 6,5 km et proche de la ville. On utilisait du cyanure dans la nouvelle usine de
traitement pour l'extraction de l'or, de sorte que les résidus et l'eau de la nouvelle retenue
contenaient des quantités importantes de cyanure. En principe, il n'y aurait aucune fuite d'eau
depuis le système de canalisations, bien que l'eau utilisée dans les jets de coupage circule sur
le sol non étanche de l'ancienne retenue où elle pouvait s'infiltrer dans le sol. Le premier
déversement dans la retenue se fit en mars 1999, et pendant tout l'été, le système fonctionna
très bien, particulièrement en juin, en juillet et en août, période pendant laquelle l'évaporation
moyenne était de 142 mm par mois, bien que les résidus amenés aient contenu des quantités
de matériaux grossiers inférieures à celles initialement envisagées et bien que la vitesse de
surélévation des digues ait été inférieure à celle prévue.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 167


Annexes

Mais en hiver, les conditions changèrent radicalement. La température tomba en dessous de


zéro le 20 décembre et resta basse pendant la plus grande partie du mois de janvier,
provoquant le gel des cyclones et engendrant une couche de glace sur le bassin, qui fut
recouverte de neige. Les résidus de l'usine de traitement étaient suffisamment chauds pour que
l'installation continue de fonctionner, mais il n'y avait plus de surélévation des digues car les
cyclones étaient hors service. De septembre à janvier, les précipitations furent en moyenne de
71 mm par mois, et tombèrent sous forme de pluie et de neige non seulement sur toute la
superficie de la retenue, mais également sur les anciens bassins de résidus qui étaient
exploités. Cet excédent d'eau fut stocké dans le bassin, dont le niveau monta sous l'épaisse
couche de glace et de neige.
Le 27 janvier, il y eut un net changement de temps. La température monta au-dessus de zéro
et il y eut 37 mm de pluie. La couverture de glace et de neige fondit et les digues, à mi-
chemin le long des berges du bassin, où elles n'avaient que leur hauteur d'amorçage, étaient
plus basses que le niveau des eaux en train de monter. Le 30 janvier 2000 à 22 heures, un
tronçon déborda, ouvrant une brèche de 25 m de long qui laissa s'échapper environ 100 000
m3 d'eau fortement contaminée qui s'écoula en suivant l'inclinaison naturelle de la zone, vers
la rivière Lapus. Celle-ci se jette à son tour dans le Somes, la Tisa et le Danube, qui se jettent
ensuite dans la Mer Noire. Un très grand nombre de poissons furent tués, ce qui eut de graves
conséquences pour l'industrie de la pêche pendant un certain temps. Les autorités hongroises
estimèrent ces pertes halieutiques à plus de mille tonnes. Il fallut fermer les réseaux
d'adduction d'eau des rivières jusqu'à ce que le panache de produits contaminés toxiques soit
passé et encore un certain temps après coup, jusqu'à ce que la pureté de l'eau soit confirmée.
Le panache de cyanure était mesurable au delta du Danube, quatre semaines plus tard et à
2000 km de la source du déversement.
Le concept d'un système fermé dans lequel aucune eau de traitement ne devait s'échapper dans
l'environnement était a priori excellent, avec un nouveau bassin de résidus entièrement revêtu
d'une feuille de plastique et un système prévu pour recueillir les infiltrations.
Malheureusement, rien n'avait été prévu pour les excédents d'eau dus aux précipitations, et les
problèmes de fonctionnement à basse température n'avaient pas non plus été résolus. Le
système tel qu'il était prévu aurait parfaitement fonctionné dans les conditions de chaleur et de
sécheresse qui règnent dans certaines régions d'Australie et d'Afrique du Sud.

168 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

ANNEXE 3

Exemple des aspects traités par une étude de base


Les sous-sections ci-après donnent l'exemple d'une étude de base récemment effectuée en
Europe pour un bassin de résidus [25, Lisheen, 1995]. Ces études sont devenues un procédé
classique et correspondent souvent à une obligation légale. Elles constituent un point de
référence nécessaire pour quantifier les incidences d'une exploitation.

Archéologie et histoire locale/patrimoine culturel


Cette partie de l'étude de base analyse les probabilités de faire des découvertes archéologiques
à partir de données historiques. Elle répond à la question de savoir si des découvertes
importantes peuvent être entravées, voire favorisées, par un nouveau projet d'exploitation. Du
point de vue de l'exploitant, des découvertes archéologiques répétées peuvent ralentir de
manière conséquente l'extension d'un site. Le public peut s'inquiéter de la perte de sites
importants du point de vue archéologique, mais de nombreuses autorités acceptent la
préservation de ces derniers par des fouilles professionnelles et la publication d'un dossier.

Aspect socioéconomique
Le niveau d'emploi est pris en compte et les tendances pour l'avenir sont présentées de façon
succincte. Les principales sources d'emploi sont énumérées. Cela permet de faire des
prévisions quant à la prospérité future de la zone étudiée.

Santé
Le mode de vie type (notamment les habitudes alimentaires) de la région est examiné, les taux
de mortalité sont recensés et comparés aux conditions “moyennes” (par exemple, moyenne
pays/moyenne mondiale) et les raisons possibles des anomalies sont abordées.

Infrastructures
Cette section décrit la situation routière, ferroviaire, maritime et aérienne. Elle aborde, en
outre, l'accès à l'eau et à l'électricité. Cette section peut également mentionner la collecte des
déchets dans la région.

Circulation
La situation locale à l'égard de la circulation est quantifiée. Les flux de circulation par rapport
à d'autres zones ou à la moyenne du pays peuvent être analysés.

Climatologie
Des données comme la pluviométrie annuelle, les vents dominants (force et direction
prédominante), l'humidité et les températures de l'air et du sol sont présentées. Si elles sont
utiles, ces statistiques peuvent être comparées à celles d'autres régions.

Qualité de l'air
Ici sont présentés les résultats d'un programme d'échantillonnage de référence. Les niveaux
mesurés sont indiqués et les origines déterminées. Les valeurs mesurées comprennent le
niveau total de poussières et de métaux.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 169


Annexes

Géologie
Cette partie décrit l'aspect géologique du gisement minéral et des environs. Elle aborde
généralement :



la profondeur du gisement


le pendage des strates


l'assemblage minéral


les dimensions du gisement


les ressources exploitables
une description de la couche arable, des morts-terrains, du lit et des stériles.

Paysage
Cette partie décrit le paysage que compose la zone d'étude. Le site sera-t-il implanté en
montagne ou sur des pâturages plats ? Y a-t-il beaucoup d'arbres et/ou de haies ? L'impact
visuel de la nouvelle exploitation peut être mentionné dans ce contexte.

Ecologie
Cette section aborde, entre autres :



les sols de la zone


les terrains boisés concernés


les espèces des habitats étudiés


la diversité des plantes et des bois


les espèces végétales


la diversité des oiseaux et des mammifères
les zones de désignation écologique spéciale se trouvant éventuellement à proximité du
site.

Bruit
Les niveaux de bruit diurnes et nocturnes mesurés pour l'étude sont souvent recensés sous
forme de moyenne sur 12 heures.

Les sols et l'aptitude des sols


La qualité globale des sols doit être étudiée dans la zone susceptible d'être concernée par
l'exploitation, et comparée à d'autres zones. Le levé de terrain inclut les caractéristiques du
sol, sa qualité et son aptitude à la production herbagère, à la culture des champs et à l'élevage.
Au Royaume-Uni, l'évaluation des sols est effectuée par un organisme reconnu chargé
d'évaluer les caractéristiques et la qualité des sols, le système de classement des terres
agricoles (Agricultural Land Classification System).

Echantillonnage des sols et des herbages

170 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Cette section évalue l'état de fertilité des sols de la région. Elle comprend des mesures des
éléments traces (magnésium, cuivre, molybdène, manganèse, cobalt, zinc, plomb, cadmium)
et d'autres éléments fertilisants tels que le phosphore, l'azote, le potassium, le calcium, le
soufre, l'iode, le sélénium. Ces valeurs sont comparées à celles obtenues dans d'autres régions
et les anomalies sont analysées. On veille en particulier à établir les niveaux de référence de
tous les constituants susceptibles d'être modifiés par une future exploitation minière.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 171


Annexes

Production agricole et animale


On examine les exploitations agricoles voisines pour déterminer les rendements de leurs
cultures et herbages. On examine simultanément leur type, leur nombre et l'état de leur bétail.
Pour évaluer les systèmes de culture et d'élevage de la région, il faut une méthodologie
reconnue qui prenne en compte des variables telles que les compétences en gestion agricole,
le niveau des coûts fixes, les intrants et le classement en zone agricole. Toute comparaison des
rendements sans prise en compte de ces autres facteurs serait faussée.

Humidité des sols


Cette partie de l'étude a pour objectif d'aborder la question des effets nocifs que l'assèchement
d'une mine est susceptible d'avoir sur la croissance des cultures et des autres végétaux en
surface, notamment les arbres et les taillis. Pour ce faire, on peut procéder à une analyse du
mouvement de l'eau dans les sols et du lien possible entre la profondeur de la nappe
phréatique et le bilan hydrique du sol.

Aspect vétérinaire
Dans une zone concernée, les troupeaux font l'objet d'analyses visant à rechercher des
éléments traces et d'autres éléments d'importance dans le sang, le fourrage et le lait. Cette
section peut également comporter un bilan de santé animale sur 12 mois.

Hydrogéologie
Tous les facteurs qui influent sur l'écoulement des eaux souterraines devraient être
mentionnés ici, notamment les systèmes aquifère/aquitard, les failles et zones de faille ainsi
que toute autre caractéristique géologique intervenant sur l'écoulement des eaux souterraines.
L'existence de barrières hydrauliques et de conduits hydrauliques doit être abordée. Les autres
questions susceptibles d'être abordées dans cette section sont les niveaux des eaux
souterraines et leur transmissivité (conductivité hydraulique x épaisseur).

Qualité des eaux souterraines


Cette partie de l'étude analyse la composition chimique des eaux souterraines. Ces eaux sont
généralement prélevées dans des puits et des piézomètres. En cas de découverte d'eau
contaminée, la source possible de cette contamination doit être identifiée (pratiques agricoles,
autres activités industrielles, etc.).

Qualité des eaux de surface


Ici sont présentés les résultats d'un programme d'échantillonnage de référence des eaux de
surface. Les points de prélèvement doivent être choisis de manière à fournir une base pour
déterminer quelle partie de la zone de captage risque d'être affectée par les rejets du projet
d'exploitation proposé.

Généralement, les sujets abordés sont qualité globale de l'eau ainsi que les niveaux de
pollution organique, les nutriments et les niveaux de métaux à l'état de trace. Les sources
possibles de contamination sont identifiées.

Hydrologie des eaux de surface


Afin de pouvoir déterminer la capacité d'assimilation des eaux réceptrices, il est nécessaire de
disposer des données d'écoulement de toutes les eaux de surface susceptibles d'être

172 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

influencées par le projet. “Il importe de connaître les caractéristiques hydrologiques des eaux
de surface également pour pouvoir établir le lien alimentation-déversement entre les
rivières/ruisseaux et les nappes phréatiques.” [25, Lisheen, 1995]

Pêcheries, population halieutique et frai


Cette section comporte une évaluation des réserves halieutiques dans des tronçons
représentatifs des principaux cours d'eau de la zone étudiée. Cette évaluation inclut des
analyses de tissus et des mesures de la densité des espèces existantes. En outre, des mesures
telles que le nombre moyen de frayères (la frayère étant le nid que creusent les saumons
adultes dans le gravier pour se reproduire, dans lequel la femelle dépose ses œufs et le mâle
les recouvre de semence. Un comptage des frayères indique le nombre moyen de ces nids
décompté dans la rivière à la fin de la période de frai. Le nombre de frayères est une bonne
indication de la santé des saumons pendant leur migration) peuvent être fournies pour chacun
des cours d'eau, comme moyen d'analyse de l'activité reproductive dans ces cours d'eau.

Flore et faune macroinvertébrée des eaux de surface


Certaines plantes et espèces macroinvertébrées peuvent servir d'indicateurs de la qualité de
l'eau. Pour analyser ces levés écologiques aquatiques et la composition chimique de l'eau, on
procède à des sondages. Cette partie de l'étude doit recenser la flore et la faune
macroinvertébrée rencontrées, ainsi que les implications de leur présence et/ou absence.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 173


Annexes

ANNEXE 4
La présente annexe procure une vue d'ensemble des méthodes de caractérisation utilisées pour
les stériles et les résidus, mais ne constitue pas une compilation exhaustive de toutes les
méthodes existantes, et ne donne pas suffisamment d'indications permettant de savoir quelle
méthode utiliser et quand. On verra donc cette annexe comme une compilation des méthodes
de caractérisation pertinentes dans tel ou tel cas. Par ailleurs, on la verra comme le point de
départ d'un travail à venir, qui permettra de parvenir à une méthodologie pouvant être
généralement appliquée et acceptée au sein de l'Europe afin d'atteindre un niveau pertinent de
caractérisation de l'ensemble des stériles et des résidus.

Caractérisation des échantillons de résidus et de stériles


Un résumé des méthodologies qui permettent de caractériser les résidus et stériles aux plans
géotechnique et géochimique et de prévoir la qualité des eaux de drainage est présenté.

Méthodologies disponibles pour la caractérisation des échantillons de résidus et de


stériles
Echantillonnage
Pour assurer une caractérisation environnementale fiable des résidus et des stériles et la
conception de systèmes rentables de remédiation et de remise en état, il est indispensable de
définir des procédures appropriées de prélèvement et de préparation des échantillons. Ces
procédures seront fonction des aspects auxquels se rapporte le programme, à savoir :



étude de base


planification préalable à l'exploitation


exploitations minières
plan de remise en état/fermeture.

L'échantillonnage peut concerner l'un quelconque des points suivants :

• échantillons ponctuels : ceux-ci peuvent être un simple échantillon pris au hasard, choisi
pour représenter un dépôt de déchets individuel, ou des échantillons aléatoires prélevés en


plusieurs points sources, généralement au sein d'un périmètre prédéfini
échantillons linéaires : échantillons prélevés en continu sur un intervalle d'une ligne, par
exemple échantillons en rainure, échantillonnage du profil des morts-terrains, ou dans des


trous de forage sous forme d'échantillons individuels, remaniés, non remaniés ou carottés
échantillons de panel : il s'agit d'échantillons plans, constitués d'une multitude de copeaux


prélevés sur une surface dotée de dimensions
échantillons de masse : échantillonnage d'une masse importante de matière qui sera
découpée et séparée en fractions, avec prélèvement d'échantillons à partir de ces diverses
fractions.

La théorie et la pratique de l'échantillonnage sont abordées par Pitard (1993), et la


méthodologie d'échantillonnage dans le contexte spécifique des résidus est fournie dans
MEND (1989) et Runnels et al. (1997). Les directives et protocoles d'échantillonnage
dépassent la portée du présent rapport et ne sont pas abordés.

Paramètres géotechniques
Il faut procéder à une série d'essais en laboratoire et sur le terrain pour pouvoir caractériser les
résidus et analyser les éventuels additifs afin d'en déduire leur comportement géotechnique
probable. Les propriétés physiques et géotechniques des résidus peuvent être obtenues à partir
174 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Annexes

de prélèvements de masse effectués lors du traitement des minéraux pour prévoir et contrôler
le procédé de dépôt, ou d'échantillons remaniés et/ou non remaniés prélevés sur des matières
déposées en l'état. Ces propriétés comprennent la granulométrie, la teneur en humidité, la
densité, les caractéristiques de sédimentation, la densité relative et la densité in situ, la
perméabilité, la plasticité, la compressibilité, la consolidation, la résistance au cisaillement, et
les paramètres de contrainte. Il est connu que les variations de ces propriétés influent à la fois
sur le comportement géotechnique et géochimique des résidus et sur la conception, la stabilité
et le drainage du bassin, comme l'explique le livre vert du CLOTADAM (Knight Piésold,
janvier 2002).

En raison de l'importance que revêtent les caractéristiques géotechniques des sols pour le
génie civil et la conception des digues, un certain nombre de procédures normalisées ont été
élaborées. Un grand nombre de ces procédures normalisées d'analyse des sols, dont des
normes ISO, CEN, nationales et, peuvent s'appliquer aux résidus. En outre, plusieurs
procédures d'essai non normalisées sont utilisées pour la détermination de paramètres
physiques et géotechniques spécifiquement liés aux résidus.

Les analyses géotechniques des résidus se classent en quatre groupes génériques :



essais sur un échantillon individuel


essais géotechniques mixtes


essais spécifiques d'un procédé, et
essais spécifiques d'un modèle.

La suite normale des essais géotechniques réalisés en laboratoire pour une caractérisation
élémentaire des résidus est présentée ci-après.

Méthode Procédures opératoires normalisées


teneur en humidité BS 1377-2, ASTM D2216
densité (particulaire) BS 1377-2, ASTM D854,
limites d'Atterberg BS 1377-2, ASTM D4318
(limites plastiques et liquides)
classement des sols BS 1377
(hygrométrie et tamisage)
essai Proctor (compactage) BS 1377-4, ASTM-D698, D1558, D558
densité à sec BS 1377-4, ASTM C127-88
perméabilité à charge variable KH Head : Procédure 10.7.2, BS 1377-6, ASTM
D2434, D5084
essai à l'oedomètre BS 1377-7, ASTM D 3999
Tableau annexe 4.1 : Caractérisation géotechnique des résidus – caractérisation élémentaire

Une caractérisation exhaustive des résidus implique la réalisation de divers essais. Des
méthodes et instructions d'essai normalisées relatives aux procédures disponibles sont
recensées ci-après.

Essais géotechniques
Les essais géotechniques permettant d'identifier des paramètres individuels dans les résidus
sont les suivants :



essais indiciels


essais de dessiccation


essais de perméabilité
essais de résistance
ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 175
Annexes



essais de consolidation
essais de sédimentation.

Méthode Normes disponibles


Essais indiciels
teneur en humidité BS 1377-2, ASTM D2216
densité (particulaire) BS 1377-2, ASTM D854
limites d'Atterberg (limites plastique BS 1377-2, ASTM D4318
et liquide)
distribution granulométrique BS 1377-2, ASTM D2487, D422
essai Proctor (compactage) BS 1377-4, ASTM-D698, D1558, D558
densité à sec BS 1377-4, ASTM C127-88
classement des sols BS 1377,
Essais de dessiccation
essai de dessiccation Mahar et O’Neill (1983)
Essais de perméabilité
Perméamètre ASTM D5887
Charge variable KH Head : Procédure 10.7.2, BS 1377-6, ASTM
D2434, D5084
Essais de résistance
Résistance à la compression sans BS 1377-7, ASTM D2166
confinement
Essais de consolidation
Essai triaxial BS 1377-5, ASTM D2435
Essai à l'oedomètre BS 1377-7, ASTM D 3999
Cellule de Rowe Sheahan et Watters (1996)
Essais de sédimentation
Vitesses de chute BS 812-103, pas d'ASTM, méthode de la
pipette
Contrôle des niveaux de boue mise au point – procédures normalisées en
(drainé et non drainé) cours d'élaboration
Tableau annexe 4.2 : Caractérisation géotechnique des résidus - essais individuels

Des contrôles des niveaux de boue destinés à déterminer la densité de sédimentation des
échantillons de résidus en dépôt, à l'état drainé et non drainé, ont été mis au point (Reference
Knight Piesold Personal Communication), pour lesquelles une procédure normalisée est en
cours d'élaboration dans le cadre du projet Clotadam.

Essais indiciels
Les essais indiciels fournissent l'essentiel de la caractérisation géotechnique des résidus, et ont
l'avantage de pouvoir être réalisés facilement, dans des délais très courts et par conséquent à
moindre coût. Les propriétés indicielles permettent de réaliser un classement rapide des
résidus.

Détermination de la granulométrie
Les résidus appartiennent généralement aux trois premiers des quatre groupes de distribution
granulométrique suivants :

• argile - matériaux d'une granulométrie inférieure à 2 μm

176 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

• limon - matériaux d'une granulométrie comprise entre 2 μm et 63 μm


• sable - matériaux d'une granulométrie comprise entre 63 μm et 2 mm, et
• gravier - matériaux d'une granulométrie comprise entre 2 mm et 60 mm.

Les méthodes d'essai utilisées pour les analyses de granulométrie comprennent généralement
une association de tamis et d'un hydromètre.

Limites d'Atterberg (limite plastique et limite liquide)


Les limites d'Atterberg permettent d'évaluer la plasticité des matériaux et constituent donc un
essai fondamental de la consistance des résidus. La teneur en eau à laquelle le résidu cesse de
se comporter en liquide et devient un solide plastique est connue sous le nom de limite
liquide. La méthode définitive est l'essai de pénétration au cône, où on analyse un échantillon
pour déterminer une plage de teneurs en humidité. A partir des valeurs de pénétration au cône
obtenues, on trace une courbe de la teneur en eau par rapport à la pénétration, et on prend la
limite liquide comme étant la teneur en humidité qui correspond à une pénétration au cône de
20 mm.

Lorsque la teneur en eau diminue, la limite à laquelle on passe d'une rupture plastique à une
rupture fragile est appelée limite plastique. L'indice de plasticité est défini comme étant
l'intervalle de teneur en humidité sur lequel un matériau a un comportement plastique. En
général, plus le sol est fin, plus son indice de plasticité est élevé.

Essai de dessiccation
On soumet des échantillons de boue à des essais de séchage à l'air pour déterminer l'effet de
l'évaporation atmosphérique sur les résidus entreposés après une première décantation et
élimination de l'eau surnageante. L'essai, par conséquent, simule le dépôt subaérien de
résidus. On surveille le poids et le volume de l'échantillon en continu pour définir une relation
entre la densité à sec, la teneur en humidité, la diminution de volume, l'évaporation et le degré
de saturation des résidus. L'essai peut inclure la mesure de la résistance au cisaillement au
moyen d'une vanne à cisaillement.
Il existe une relation absolue entre la densité à sec et la teneur en humidité, jusqu'à un point de
rupture auquel le degré de saturation tombe en dessous de 100 %. A ce stade, une pression
interstitielle négative apparaît, qui contribue à consolider encore les résidus. A un point limite
de saturation, il n'y a plus de dégorgement des matériaux et le séchage continue car l'eau est
aspirée des vides. A ce stade, l'échantillon se fissure et par conséquent, la densité à sec et la
teneur en humidité finales sont généralement calculées par interpolation.
L'essai normalisé de séchage à l'air est réalisé avec un récipient de 1 litre dépourvu de
drainage. Pour la majorité des échantillons, l'absence de drainage n'a pas d'effet significatif
sur la vitesse de séchage ou la densité finale de l'échantillon. Lorsque les échantillons de
résidus contiennent des quantités importantes de sel dans l'eau, la formation d'une croûte de
sel peut empêcher le séchage.

Essais de perméabilité
Il existe des essais normalisés qui permettent de déterminer le coefficient de perméabilité
(conductivité hydraulique) d'un matériau. Ces essais fournissent une mesure des
caractéristiques de drainage des résidus.

Essais de résistance
Les essais de résistance peuvent fournir des données de caractérisation élémentaire ainsi que
des paramètres de calcul dont il faudra tenir compte dans les projets de fermeture des
installations de gestion de résidus. Les essais triaxiaux consolidés, drainés et non drainés

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 177


Annexes

utilisent des échantillons cylindriques. Ces échantillons ont généralement un facteur de forme
de 2:1 et sont hermétiquement protégés par une membrane en caoutchouc fixée par des joints
toriques en caoutchouc à un socle et un capuchon supérieur. Des mesures des pressions
interstitielles peuvent être réalisées pendant les essais et la consolidation. On procède
généralement à l'essai triaxial non drainé des échantillons par incréments de pression d'une
cellule à étages multiples, pour déterminer les caractéristiques de résistance au cisaillement
sur une plage de contraintes effectives de confinement. A partir d'une courbe de Mohr-
Coulomb, on peut alors déterminer les paramètres géotechniques fondamentaux, c'est-à-dire
l'angle effectif de résistance (frottement) et la cohésion effective.

Essais de consolidation
Les essais de consolidation servent à évaluer le comportement et en particulier, les
caractéristiques de tassement et de drainage d'un matériau en fonction de variations de charge.
Les résultats de ces essais fournissent les rapports indice des vides/logarithme de la pression,
le coefficient de consolidation, le coefficient de compressibilité volumique et les pressions de
gonflement. Les paramètres de consolidation sont importants pour l'exploitation, la gestion de
l'eau et le projet de fermeture d'une IGR.

La consolidation des résidus peut se décrire à l'aide de deux paramètres. Le premier est le
coefficient de consolidation (cv), qui désigne le taux de dissipation de la pression interstitielle
excédentaire et donc le taux de gain en contrainte effective des résidus. Cette mesure du taux
de consolidation implique que plus les valeurs sont élevées, plus la consolidation est rapide.
Le second paramètre est le coefficient de compressibilité volumique (mv), autrement dit, la
variation de volume par unité de volume par unité d'augmentation de la contrainte effective.
Le quotient des deux coefficients couplé au poids unitaire du matériau peut servir à calculer la
perméabilité. On peut également coupler ces deux coefficients à d'autres paramètres
géotechniques pour réaliser des modèles temporels de tassement et de drainage au moyen de
logiciels analytiques appropriés.
La consolidation est généralement réalisée dans un oedomètre classique à anneau fixe et à
incréments variables de pression (contrainte effective). Chaque incrément de pression est le
double du précédent, et il est maintenu pendant environ 24 heures. Les mesures systématiques
du tassement doivent en principe être enregistrées en fonction du temps à chaque stade de
chargement. Une fois que le tassement a cessé ou qu'il est devenu négligeable pendant le
chargement, on augmente la pression de confinement au stade suivant. En règle générale, pour
le confinement des résidus, les pressions varient de 0,2 kPa à 400 kPa. Pour des échantillons
de faible densité comme les résidus, les essais de consolidation peuvent se faire au moyen
d'une cellule de Rowe ou d'un oedomètre spécialement adapté. Ces cellules d'essai permettent
de placer et de tester les échantillons avec une teneur initiale en matière solides qui s'approche
de l'état des résidus avant consolidation (déterminé à partir des essais de tassement des
boues).

Essais de sédimentation
Les essais de sédimentation drainé et non drainé permettent de modéliser les phases
subaquatique et subaérienne du dépôt de résidus et fournissent une indication de la densité
globale atteinte lors de leur placement. Ces essais indiquent non seulement la densité au
dépôt, mais également le taux de libération du surnageant interstitiel utilisé à des fins de
modélisation du bilan hydrique.

Essai de sédimentation non drainé

178 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

L'essai de sédimentation non drainé permet d'estimer la densité à laquelle les résidus se
sédimentent dans un environnement subaquatique non drainé. Les essais sont réalisés sur des
résidus boueux placés dans un cylindre gradué de 1 litre. On enregistre la vitesse de
sédimentation et le changement de volume des résidus au fur et à mesure que l'eau
surnageante s'évacue vers la surface. On calcule la densité à sec des vides tassés une fois que
le changement de volume tassé reste constant.

Essai de sédimentation drainé


L'essai de sédimentation drainé fournit une indication de la densité à sec qui sera obtenue
avec un drainage des résidus. Les essais sont réalisés d'une manière similaire à celle d'un essai
de sédimentation non drainé, mais le cylindre comprend un système qui prévoit le drainage
par le fond et la récupération des infiltrations vers le bas. On enregistre la vitesse de
sédimentation et le changement de volume des résidus dans le temps, au fur et à mesure que
l'eau surnageante s'évacue vers la surface et est drainée de la base. Pour limiter le
développement d'un gradient vertical dans l'échantillon, il est recommandé que l'eau
surnageante soit décantée en continu depuis la surface. On calcule la densité à sec des vides
tassés une fois que le changement du volume tassé reste constant.

Vitesse de sédimentation
On détermine les vitesses de sédimentation des particules des résidus solides fins
(granulométrie < 0,074 mm) en utilisant les données de la partie hydromètre de l'analyse
granulométrique. On peut également les déterminer en mesurant le temps qu'il faut à une
particule en chute pour parcourir une distance de 500 mm à travers de l'eau distillée. Les
résultats peuvent servir à calculer des pertes par frottement lors de la conception d'un pipeline
à résidus boueux. Pour définir les détails du pipeline de transport des résidus, on utilise le
pourcentage de matières solides dans le produit total et la vitesse de sédimentation des
particules dans l'analyse du transport des boues.

Essais de modélisation géotechnique


Une pratique adoptée parfois pour modéliser les dépôts de résidus consiste à tester
séquentiellement un échantillon afin de simuler les conditions d'une installation de gestion de
résidus. Cela peut consister, en particulier, à associer des essais de sédimentation, de séchage
à air, de consolidation et de résistance. L'essai mixte vise à refléter le fait que le dépôt
subaérien de résidus est en train de se développer, dans lequel on observe systématiquement
une combinaison de deux des procédés de déshydratation suivants :



sédimentation


séchage à l'air
consolidation.

Les méthodes d'essai sont décrites ci-dessus, mais les pratiques qui consistent à provoquer la
sédimentation et la consolidation des échantillons dans un appareil d'essai mixte ne sont pas
normalisées.

Essais spécialisés
Pour la conception d'un système d'évacuation des résidus, il existe également une série
d'essais reconnus, liés à des procédés, entre autres :



essais en soufflerie


essais de déshydratation


essais au papier filtre
essais d'épaississement gravitaire.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 179


Annexes

Au cours de la modélisation des bassins de résidus, on procède parfois également à des essais
en centrifugeuse. Ces essais correspondent pour les sols à la norme ASTM D-425.

Analyses chimico-minéralogiques
Analyses chimiques
Les analyses chimiques incluent des méthodes permettant d'analyser des échantillons de
résidus et de stériles pour y rechercher
(1) les éléments et composés présents dans les minéraux et capables d'engendrer et/ou de
neutraliser l'acidité
(2) des métaux à l'état de trace, et
(3) les constituants de la roche totale lesquels, conjugués avec des analyses
diffractométriques, peuvent servir à quantifier la composition minéralogique

Les procédures à choisir sont fonction de la minéralogie de l'échantillon de résidu ou de


stérile étudié.

Analyses du soufre et du carbonate


On s'intéresse en particulier aux espèces soufrées acidifiantes et aux espèces carbonatées
neutralisantes. Les espèces soufrées acidifiantes incluent les sulfures associés aux minéraux
de sulfure de fer (généralement la pyrite et la pyrrhotite) et les sulfates associés aux jarosites,
aux alunites et aux minéraux sulfatés efflorescents. Les sulfures contenant des métaux traces
contribuent à l'acidité des eaux de drainage, si on suit leur oxydation en présence et
d'oxygène, les métaux traces associés se précipitent sous forme d'hydroxydes, d'oxydes ou de
carbonates. Ces minéraux sont intéressants car ils sont susceptibles de participer à l'apport de
métaux traces dans les eaux de drainage. Les jarosites et l'alunite doivent être distinguées des
minéraux sulfatés non acidifiants tels que le gypse et l'anhydrite.

Les minéraux de carbonate de calcium et de magnésium sont importants pour déterminer la


capacité de neutralisation d'un matériau de déchet, car leur dissolution neutralise l'acidité. Il
faut distinguer ces minéraux des carbonates de fer et de manganèse qui, dans des conditions
oxydantes, n'entraînent pas de neutralisation nette de l'acidité.

Dosages du soufre
Les techniques analytiques existantes, telles que celles qui utilisent un four à combustion (un
four LECO, par exemple) avec quantification consécutive du dioxyde de soufre dégagé, sont
capables de déterminer avec précision la teneur en soufre total du matériau étudié. Toutefois,
compte tenu des différentes formes sous lesquelles peut se présenter le soufre dans les résidus
et les stériles (soufre de sulfure, soufre élémentaire, sulfates, etc.) et leurs différents potentiels
d'acidification, il serait extrêmement utile de disposer d'un programme analytique permettant
la spéciation du soufre pour obtenir une caractérisation environnementale des résidus et
stériles sulfurés. Le dosage d'autres espèces soufrées consiste souvent à traiter l'échantillon
afin d'extraire une phase soufrée spécifique. Cette méthode consiste à faire digérer
l'échantillon avec du carbonate de sodium pour extraire les minéraux sulfatés. On détermine le
dosage du soufre de sulfure comme étant la différence entre le soufre total et le S(SO4). Ce
procédé connaît certaines limites, en fonction de la composition minéralogique des résidus et
stériles examinés. Par exemple, des minéraux comme l'orpiment (As2S3) ou le réalgar (AsS)
vont subir une certaine dissolution pendant la digestion, ce qui entraînera une sous-estimation
de la teneur en sulfure, alors que les jarosites et l'alunite sont également susceptibles de ne pas
se dissoudre complètement lors de la digestion, entraînant une surestimation de la teneur en
soufre de sulfure.

180 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

Dosages du carbone
Les techniques classiques utilisant un four à combustion peuvent également être utilisées pour
déterminer la teneur en carbone total (carbone présent sous forme de carbonate, de carbone
organique et de graphite). Le dosage des espèces carbonées consiste souvent à traiter
l'échantillon pour extraire une phase carbonée spécifique et à utiliser le dosage du carbone
total sur l'échantillon initial et sur l'échantillon traité afin de déterminer le changement de
teneur en carbone induit par l'extraction. Une méthode de dosage de la teneur en carbone
consiste à chauffer l'échantillon à 550 ºC pendant une heure pour évacuer le carbone
organique sous forme de dioxyde de carbone (Lapakko, 2000). Le carbone de carbonate est
estimé comme étant le carbone total dans le résidu, et il est souvent légèrement supérieur à la
teneur en carbonate initiale, en raison d'une certaine perte de carbonate lors de la pyrolyse. La
différence entre les températures auxquelles les espèces de carbone se décomposent peut
également permettre de différencier les espèces carbonées (Hammack, 1994). Les carbonates
métalliques de transition, comme la sidérite (FeCO3) et la rhodochrosite (MnCO3) se
décomposent, en libérant du CO2, dans une plage de 220 ºC à 520 ºC. La calcite se décompose
au-dessus de 550 ºC, tandis que la décomposition de la dolomite se produit entre 800 ºC et
900 ºC. Il existe une seconde méthode de dosage de la teneur en carbonate, baptisée “carbone
insoluble à l'acide” (Lapakko, 2000). Après l'avoir analysé pour le carbone, on fait digérer
l'échantillon avec du HCl chaud à 20 %, on le fait sécher, on le rince trois fois à l'eau distillée
pour éliminer le chlore résiduel qui risquerait de gêner ensuite l'analyse pour le carbone total.
On analyse le solide résiduel pour le carbone total en supposant qu'il s'agit de carbone
organique. La teneur en carbone de carbonate est la différence entre le dosage initial en
carbone total et le carbone insoluble à l'acide.

Teneur totale en éléments majeurs (roche totale), mineurs et en métaux traces


Les techniques analytiques permettant de déterminer les concentrations de métaux dans les
échantillons de résidus et de stériles se divisent généralement en techniques non destructives
et en techniques destructives. Les techniques non destructives permettent d'analyser
l'échantillon directement, en le laissant intact. Dans les techniques destructives, au contraire,
l'échantillon est dissous et la solution aqueuse obtenue est soumise à analyse par une méthode
parmi d'autres.

Techniques non destructives


Les techniques non destructives comprennent l'analyse par activation neutronique
instrumentale (INAA) et la spectrométrie de fluorescence X (XRF). On utilise la
spectrométrie de fluorescence par dispersion de longueurs d'onde (WDXRF) pour déterminer
la teneur en éléments ayant un nombre atomique inférieur ou égal à 26, généralement appelés
éléments majeurs ou constituants de la roche totale, mais on peut également l'utiliser pour des
éléments ayant des numéros atomiques supérieurs. La spectrométrie de fluorescence X à
dispersion d'énergie (EDXRF) est utilisée pour le dosage des éléments ayant un nombre
atomique supérieur à 26, cette technique présentant en outre l'avantage d'être transportable
pour une utilisation sur le terrain. La XRF est la technique non destructive la plus répandue.

Techniques destructives
La digestion acide, le frittage et la fusion sont des techniques destructives utilisées pour
dissoudre les échantillons, et on analyse la solution et/ou le résidu résultants pour y rechercher
les métaux étudiés, au moyen d'une de plusieurs techniques.

On procède généralement à une digestion à l'eau régale (acide chlorhydrique et acide nitrique)
pour attaquer les sulfures, ainsi que certains oxydes et silicates, et pour déterminer les
concentrations en métaux traces. On peut également procéder à une digestion "quasi totale" à
basse température et à pression atmosphérique au moyen d'une association d'acides

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 181


Annexes

fluorhydrique, chlorhydrique, nitrique et perchlorique. Le frittage et la fusion, suivis d'une


digestion, permettent de solubiliser une gamme de minéraux plus large, mais ils sont
généralement plus appropriés au dosage de constituants de roche totale qu'à celui d'éléments
traces. On utilise la digestion à l'eau régale pour déterminer la concentration maximale
d'éléments susceptibles de se présenter dans des conditions acides sévères.

Les méthodes les plus courantes d'analyses des digestats sont la spectroscopie par absorption
atomique à la flamme (F-AAS), la spectroscopie par absorption atomique à four à graphite
(GF-AAS), la spectrométrie d'émission atomique par plasma à couplage inductif (ICP-AES),
et la spectrométrie de masse par plasma à couplage inductif (ICP-MS) (Hall 1995). Les deux
premières méthodes permettent d'analyser des solutions pour un seul élément à la fois, tandis
qu'avec les méthodes ICP, les solutions sont analysées pour plusieurs composants à la fois.

Analyses minéralogiques
L'examen pétrographique ou minéralogique des échantillons s'effectue généralement par des
techniques de diffraction de rayons X (XRD) et de microscopie en lumière transmise et en
lumière réfléchie, souvent associées à une analyse d'images. On emploie également des
techniques plus spécialisées, notamment la microscopie électronique à balayage (SEM) et la
microanalyse par sonde électronique (EPMA), lorsqu'on a besoin d'analyses plus détaillées de
composants minéralogiques spécifiques. Ces techniques sont particulièrement utiles lorsqu'il
s'agit de déterminer la composition chimique des produits d'oxydation des sulfures tels que les
couronnes, les inclusions et les espèces amorphes (non cristallines).
La microscopie en lumière transmise utilise de minces sections (30 µm) d'échantillons et la
microscopie en lumière réfléchie utilise des échantillons montés et polis. Les échantillons
peuvent être préparés à partir d'échantillons en carottes, ou à partir de résidus et d'échantillons
représentatifs de matériaux traités, ou à partir de matériaux fragmentés tels que des matériaux
d'alimentation de cellule humide et des échantillons résiduels.

On utilise la microscopie en lumière transmise pour étudier les minéraux qui transmettent la
lumière en section mince, ceux-ci comprenant la plupart des minéraux de gangue ou non
métalliques susceptibles de posséder une capacité neutralisante. On utilise la microscopie en
lumière réfléchie pour étudier les minéraux qui ne transmettent pas la lumière en section
mince mais qui la réfléchissent à des degrés variables lorsqu'ils sont polis. Ces minéraux
comprennent les sulfures métalliques susceptibles de s'oxyder pour produire de l'acide.

On utilise les deux types de microscopie pour identifier des grains minéraux individuels afin
de déterminer la granulométrie et la distribution granulométrique des grains minéraux, et pour
identifier des relations spatiales entre grains minéraux. La granulométrie, la distribution
granulométrique et les associations de grains sont souvent étudiées, à l'aide de techniques
d'analyse d'images associées aux microscopes susmentionnés. Les produits de réaction de
l'oxydation des sulfures (formation de couronne autour des grains) sont facilement observés,
comme nombre d'autres caractéristiques des grains minéraux (comme les inclusions) qui ne
sont pas faciles à voir au moyen d'autres techniques analytiques. Ces possibilités que procure
l'examen au microscope sont extrêmement utiles pour les études de DA, pour les résidus
comme pour les stériles.

Répartition des métaux


La concentration d'un métal trace dans des résidus ou des stériles n'indique pas
nécessairement son potentiel de rejet dans l'environnement. La phase sous laquelle se
présentent les métaux traces détermine leur facilité de rejet vers l'environnement. Grâce à des

182 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

essais d'extraction séquentielle mis au point et utilisés principalement pour la spéciation


chimique des métaux dans les sols et les sédiments (Tessier et al., 1979) on peut obtenir des
indications intéressantes sur le mode d'occurrence et la mobilité des éléments traces. Depuis
peu, on applique de plus en plus ces extractions séquentielles aux résidus et aux stériles afin
d'étudier la répartition des métaux (Leinz et al., 2000) ainsi que la rétention des éléments
mobilisés par des phases secondaires (McGregor et al., 1995 ; Dold, 2001), ces paramètres
étant caractéristiques du comportement environnemental global des matériaux étudiés. Le
tableau ci-après illustre l'exemple d'une extraction séquentielle en 7 étapes, effectuée sur des
résidus et des stériles et rapportée par Leinz et al. (2000).

Phase Echantillon/ Conditions Durée


milieu d'extraction
soluble dans 0,25g d'échantillon + 0,25 g de gel de silice + agitation/température 2h
l'eau 25 ml d'eau déionisée ambiante
échange d'ions résidu de la 1ère extraction + agitation/température 1h
25 ml d'acétate de sodium 1M ambiante
carbonate résidu de la 2ème extraction + agitation/température 2h
25 ml d'acétate de sodium 1M dans un tampon ambiante
d'acide acétique, pH : 5,0
Fe-MnOxam résidu de la 3ème extraction + bain d'eau/50 ºC 30 min
25 ml de chlorhydrate d'hydroxylamine 0,25 M
dans du HCl 0,25M
FeOxcryst résidu de la 4ème extraction + bain d'eau/94 ºC 30 min
25 ml de HCl 4 M
sulfure résidu de la 5ème extraction + 2 g de chlorate de 45 min
sodium +10 ml de HCl conc.
Séparation et dilution à 25 ml avec de l'eau
déionisée
Résidu + 25 ml de HNO3 4N bain d'eau bouillante 40 min
Silicate digestion du résidu avec 10 ml de chaque de 220 ºC
HNO3 concentré, de HClO4 et de HF
+ 25 ml de HCl 4M 100 ºC 30 min
Tableau annexe 4.2 : Exemple d'une extraction séquentielle en 7 étapes pour des résidus et des stériles.

Bilan acido-basique
Procédures
Les essais d'équilibre acido-basique statiques sont des essais à court terme (généralement
mesurés en heures ou en jours) et relativement bon marché qui ont été conçus dans le but
d'estimer la capacité d'un résidu ou d'un stérile à produire de l'acidité et sa capacité à la
neutraliser. Ces essais ne prennent pas en compte les paramètres tels que la disponibilité réelle
de minéraux acidifiants ou neutralisants et les différences entre les taux de dissolution
respectifs de minéraux acidifiants ou neutralisants. Ainsi, ces essais servent généralement
d'outil de sélection et leurs implications font l'objet de vérifications.

Parmi ces différentes procédures, les plus répandues sont les suivantes :



Méthode de titrage acido-basique (ABA) de Sobek (Sobek et al., 1978)


Procédure d'essai initial de BC Research Inc. (Bruynesteyn et Duncan, 1979)


Essai de production d'acidité nette (Coastech Research Inc., 1989)


Essai de génération d'acidité nette (Miller et al., 1997)


Méthode du bilan acido-basique modifié (Lawrence et Wang, 1997)


Méthode d'analyse du potentiel de neutralisation de Lapakko (Lapakko, 1994)
Correction pour le peroxyde et la sidérite pour la méthode acido-basique de Sobek
(Skousen et al., 1997).

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 183


Annexes

Malgré des différences individuelles de procédure, toutes ces méthodes consistent à :

• déterminer le potentiel acide (PA) sur la base de la teneur en soufre total ou en soufre de


sulfure

 à faire réagir un échantillon avec un acide inorganique d'une quantité mesurée


déterminer le potentiel de neutralisation (PN) et notamment :

 à déterminer l'équivalence basique de l'acide consommé


 à convertir les quantités mesurées en un potentiel neutralisant en g/kg ou en kg/tonne
ou en tonne/1000 tonnes de carbonate de calcium (CaCO3).

A l'origine, l'essai statique le plus répandu était le bilan acido-basique classique (Sobek et al.,
1978). Les variantes du bilan acido-basique couramment utilisées aujourd'hui sont le bilan
acido-basique modifié (Lawrence et Wang, 1997), l'essai NAG (Miller et al, 1997) et l'essai
initial de B.C. Research (Bruynesteyn et Duncan, 1979).
Comme évoqué ci-dessus, les essais statiques permettent de quantifier le potentiel acide (PA)
grâce à la teneur en soufre total ou en soufre de sulfure. Or, la teneur en soufre total (bilan
acido-basique classique) va surestimer le potentiel acide réel des échantillons qui contiennent
des quantités substantielles de minéraux sulfatés non acidifiants (la barytine ou le gypse, par
exemple). D'un autre côté, la mesure du soufre de sulfure (bilan acido-basique modifié) va
sous-estimer le potentiel acidifiant réel des échantillons qui contiennent des quantités
substantielles de minéraux sulfatés acidifiants (la mélantérite ou la jarosite, par exemple). La
connaissance de la minéralogie des sulfates des résidus et des stériles va indiquer si les
minéraux sulfatés éventuellement présents sont acidifiants et va permettre de choisir la
méthode de quantification du PA la plus appropriée. Toutefois, il est actuellement admis que
le PA se calcule sur la base du soufre de sulfure.

Des méthodes d'essai statiques différentes peuvent produire des valeurs de potentiel de
neutralisation (PN) radicalement différentes pour un même échantillon. Les variables de
protocole susceptibles de contribuer à ces différences comprennent la granulométrie des
résidus et des stériles (les résidus passent généralement "tels que reçus") ; le type et la
quantité d'acide ajouté (c'est-à-dire le pH de digestion), la température et le pH final du
"titrage en retour", le cas échéant. Le degré d'influence des variables de protocole sur la
mesure du PN dépend de la minéralogie de l'échantillon. Le tableau ci-après récapitule les
conditions et minéraux dont la dissolution par différentes procédures de bilan acido-basique a
été rapportée. On note que les carbonates sont considérés comme les minéraux les plus
réactifs pour neutraliser l'acidité, tandis que des minéraux comme les feldspaths plagioclases,
le feldspath K, la muscovite et le quartz sont des minéraux à altération lente.

Les essais de production d'acidité nette (NAP) (Coastech Research Inc., 1989) et de
génération d'acidité nette (NAG) (Miller et al., 1997) partent du principe que le peroxyde
d'hydrogène accélère l'oxydation des minéraux de sulfure de fer. L'acidité ainsi produite
dissout les minéraux neutralisants présents, et le résultat net de la production et de la
neutralisation de l'acidité peut être mesuré directement. Cet essai ne nécessite aucun dosage
du soufre et par conséquent, il est plus facile à réaliser dans un laboratoire de terrain que tous
les autres essais statiques. Sur la base d'études précédemment réalisées, l'application de l'essai
de production d'acidité nette aux déchets ayant une teneur en soufre supérieure à 10 % est
susceptible d'entraîner une sous-estimation du potentiel d'acidification par suite d'une
oxydation incomplète (Adam et al., 1997).

Procédure Acide Quantité pH final Durée de Température Minéraux dissous

184 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

d'acide de l'essai de l'essai


ajouté l'apport
acide
Sobek chlorhydrique déterminée 0,8 - 2,5 jusqu'à élevée carbonates minéraux
par "fizz arrêt de (90 °C) feldspath Ca, pyroxène,
test" l'évolutio olivine (forstérite-
n gazeuse fayallite)
Certains feldspaths
(∼3 h) anorthoclase>orthoclase
>albite ferromagnésiens
– pyroxène hornblende,
augite, biotite
initial BCRI sulfurique suffisam- 3,5 de ambiante carbonates Ca + Mg.
ment pour 16 à 24 h éventuellement chlorite
atteindre un et limonite
pH de 3,5
ABA chlorhydrique déterminée 2.0 - 2.5 24 h ambiante carbonates Ca + Mg
modifié par "fizz Certains carbonates Fe,
test" biotite, chlorite,
amphibole olivine
(forstérite-fayallite)
Lapakko sulfurique suffisamme 6,0 jusqu'à 1 ambiante Ca + Mg carbonates
nt pour semaine
atteindre un
pH de 6,0
Sobek – même procédure que pour Sobek, mais avec correction au peroxide carbonates Ca + Mg,
correction pour la sidérite exclusion des carbonates
pour la Fe+Mn. Sinon, les
sidérite mêmes que pour Sobek.

Tableau annexe 4.3 : Méthodes les plus répandues pour le bilan acido-basique

Critères d'évaluation préliminaire


Pour classer les matériaux selon leur potentiel de drainage acide, il faut calculer deux
paramètres, à savoir :

• le potentiel net de neutralisation (PNN), qui est la différence de valeur entre le potentiel de


neutralisation (PN) et le potentiel acide (PA), exprimée en kg de CaCO3/t de matériau et
le rapport des potentiels de neutralisation (RPN), qui est le rapport de la valeur PN à la
valeur PA.

Le premier est le paramètre privilégié pour la caractérisation des résidus et des stériles
provenant des mines de charbon des Appalaches, et le second pour les mines métallifères de
l'ouest canadien. Les matériaux comportant des minéraux sulfurés dont le potentiel
neutralisant net est négatif sont susceptibles de constituer une source de drainage acide. Il
existe des exceptions, si la teneur en sulfures du matériau est très faible e/ou s'il existe des
sources d'alcalinité non carbonatées et à dissolution lente. Sur la base des valeurs du RPN, les
critères d'évaluation de l'équilibre acido-basique recommandés par le ministère canadien de
l'emploi et de l'investissement de la Colombie Britannique sont recensés au tableau ci-après
(Price et al., 1997).

Les recommandations ci-dessus définissent une "zone grise" pour un RPN s'échelonnant entre
1 et 4. Le potentiel de drainage acide des matériaux qui se trouvent dans la zone grise est
considéré comme incertain, et il faut procéder à des essais cinétiques pour mieux les
caractériser en termes de potentiel acidifiant. On notera que la Colombie Britannique
recommande de déterminer le potentiel de neutralisation à partir de la version améliorée de la
méthode Sobek (ABA modifié) et de déterminer le potentiel acide à partir de la teneur en
soufre de sulfure des échantillons.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 185


Annexes

Potentiel de DA RPN Commentaires


probable <1:1 DA probable
possible 1:1 – 2:1 DA possible si le PN est insuffisamment réactif
ou diminue plus rapidement que les sulfures
faible 2:1 – 4:1 aucun potentiel de DA sauf en cas d'exposition
préférentielle importante des sulfures ou en
présence de sulfures extrêmement réactifs
associés à un PN insuffisamment réactif
nul >4:1 ne nécessite pas d'autre essai sauf si le matériau
est destiné à servir de source d'alcalinité
Tableau annexe 4.4 : Potentiel de DA en fonction du rapport des potentiels de neutralisation (RPN)

Une autre méthode consiste à utiliser l'ABA modifié (Lawrence et Wang, 1997)
conjointement avec la minéralogie de l'échantillon, comme base d'un programme fiable
d'évaluation du DA. Avec l'ABA modifié, il y a moins de risque que les échantillons de
déchets examinés soient classés par erreur dans la mauvaise catégorie et cette méthode
comporte un essai préliminaire rentable.

Essais cinétiques
On procède à des essais cinétiques sur des résidus et stériles sulfurés qui, selon les résultats
des essais statiques, sont caractérisés comme potentiellement acidifiants ou qui se trouvent
dans la zone d'incertitude. Les essais cinétiques peuvent également servir à déterminer la
lixiviabilité métallique des éléments traces présentant un risque pour l'environnement. Il est
nécessaire d'estimer le taux de production d'acidité et la qualité de drainage de ces matériaux,
information considérée cruciale pour une gestion écologiquement sûre des résidus et des
stériles. Un certain nombre d'essais cinétiques en laboratoire ont été mis au point, parmi
lesquels les cellules humides, les colonnes et les lysimètres (voir tableau ci-après) sont les
trois méthodes les plus couramment utilisées pour déterminer les caractéristiques cinétiques
de drainage acide des échantillons de carottes de forage, de stériles et de résidus. Toutes les
procédures d'essais cinétiques comportent deux étapes principales, à savoir la soumission de
l'échantillon à une lixiviation périodique et le recueil de l'eau de drainage pour analyse.

• procédure normalisée
Type Procédure Commentaires

• détermination des taux de


1 cellules humides masse de l'échantillon : 1 kg
(ASTM D5744-96) cycles d'oxydation humide/à

• les conditions réelles ne peuvent


sec génération/neutralisation d'acidité
durée de l'essai : 20 semaines
minimum
• souple, permet de simuler les
être simulées.
2 essai en colonne conditions de fonctionnement

• longue durée
spécifiques au matériau ou au conditions de terrain
site d'évacuation étudié
Simulation du milieu

• méthode non normalisée


oxydant, réducteur

• longue durée
3 essais lysimétriques simulation des conditions de
terrain
Tableau annexe 4.5 : Essais cinétiques en laboratoire

L'essai en cellule humide est un essai cinétique normalisé (ASTM D5744-96) recommandé
par le gouvernement de Colombie Britannique, au Canada, pour les prévisions du
comportement géochimique des résidus et des stériles. Il porte généralement le nom de
procédure d'altération accélérée, ayant été conçu pour accélérer la vitesse d'altération naturelle
des échantillons potentiellement acidifiants et pour diminuer la durée de réalisation de l'essai.
Une cellule de 203 mm de hauteur sur 102 mm de diamètre est destinée aux matériaux à
100 % de passant à 6,3 mm (noyau concassé ou stériles ou résidus grossiers) et une cellule de

186 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

102 mm de hauteur sur 203 mm de diamètre, aux matériaux passant à 150 μm (résidus fins).
La procédure opératoire de la cellule humide est un cycle pendant lequel l'échantillon est
soumis à trois jours de perméation à l'air sec, trois jours de perméation à l'air humide (saturé
en eau) et un jour de lavage à l'eau avec un volume fixe d'eau, en l'occurrence 500 ml pour 1
kg d'échantillon. La masse de l'échantillon utilisé est d'environ 1 kg et une durée minimum
d'essai de 20 semaines est recommandée.

On peut procéder à des essais en colonne pour déterminer le comportement géochimique de


stériles et de résidus entreposés en surface et exposés à une altération atmosphérique (dépôt
subaérien) ou déposés avec une couverture aquatique (dépôt subaquatique). Contrairement à
la procédure par cellule humide, la procédure d'essai en colonne est peu normalisée, voire pas
du tout, ce qui autorise une grande souplesse. Cette souplesse permet à l'essai en colonne
d'être extrêmement spécifique au site ou au matériau en terme de granulométrie, de masse et
de volume des échantillons, de cycles humide/sec, de volume d'eau de lavage, etc. Les
colonnes des essais subaériens et subaquatiques mesurent généralement 76, 102 ou 152 mm
de diamètre et leur hauteur varie d'environ 1 m à plus de 3 m.

On peut également utiliser des lysimètres pour déterminer les vitesses de


génération/neutralisation de l'acidité des résidus et stériles sulfurés et évaluer la qualité des
eaux de drainage. Comme l'essai cinétique en colonne, l'essai lysimétrique permet de simuler
les conditions qui règnent sur le site. Les lysimètres ont généralement un plus grand diamètre
et une plus petite hauteur que les colonnes (par exemple, 30 ou 70 cm de diamètre et une
hauteur de 30 cm à moins de 100 cm).

Il est à noter qu'une cellule humide permet généralement de déterminer si un échantillon


donné va produire de l'acidité, mais ne permet ni de déterminer à quel moment l'échantillon va
s'acidifier, ni quelle est la qualité des eaux de drainage sur place. En revanche, la procédure
d'essai en colonne et/ou lysimétrique peut simuler des conditions de terrain et elle peut donc
servir à indiquer la qualité des eaux de drainage sur site, autrement dit, elle peut permettre de
déterminer les limites haute et basse. Les paramètres de surveillance d'un essai cinétique
comprennent la masse et le volume des lixiviats, le pH, la conductivité, le potentiel
d'oxydoréduction (mV), l'acidité ou l'alcalinité, les sulfates et les métaux dissous.

Présence de sels solubles


L'essai du pH pâteux est un essai in situ courant et simple à réaliser, qui sert à évaluer la
présence de sels d'acides solubles dans des résidus et des stériles. La plupart des méthodes
utilisent un rapport en poids de 1:1 de l'eau distillée aux matières solides séchées à l'air, et le
pH est mesuré dans le mélange. La masse de l'échantillon et le temps d'équilibre du mélange
eau-solides avant la mesure du pH varient d'une méthode à l'autre. La procédure décrite par
MEND (1990) détermine le pH d'un mélange de 10 g d'échantillon (maille de 60) et d'au
moins 5 ml d'eau distillée (une quantité d'eau suffisante pour saturer l'échantillon sans le
recouvrir). L'essai de présence de concentration en acide est légèrement plus compliqué mais
il donne une estimation de l'acidité présente et non simplement du pH (Lapakko, 2000). On
agite un mélange de 20 g d'échantillon (maille de 200) et de 50 ml d'eau déionisée, on
enregistre le pH initial, et on titre le mélange avec NaOH jusqu'à obtenir un pH de 7.

L'essai normalisé du pH pâteux a été mis au point par l'agence américaine de protection de
l'environnement, US EPA (Méthode 9045C).

Essais de lixiviation des métaux

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 187


Annexes

Procédures
Bien que la production d'acidité soit l'objet de toutes les attentions pour les mines de sulfure et
de charbon actives et/ou abandonnées, les métaux lixiviables constituent une source
potentielle de substances contaminantes dans les eaux de drainage des résidus et des stériles.
De nombreux procédés de lixiviation ont été mis au point dans le monde, abordant divers
scénarios de gestion, propriétés de lixiviation et types de résidus et de stériles. Des essais ont
été créés pour prendre en compte la variabilité du rapport du fluide de lixiviation aux
matériaux solides, la composition chimique du fluide de lixiviation, l'analyse des matières
monolithiques et granulaires ainsi que des matières stabilisées et solidifiées. Le tableau ci-
après résume les procédures d'essais de lixiviation employées en Europe, aux États-Unis et au
Canada.

Les méthodes d'essai de lixiviation se classent en deux grandes catégories :

• les essais d'extraction, dans lesquels la lixiviation s'opère avec un volume donné unique de


fluide de lixiviation, et
les essais d'extraction dynamiques, dans lesquels le fluide de lixiviation est renouvelé au
cours de l'essai.

Les protocoles d'essai comportent fréquemment une fragmentation, destinée à augmenter la


quantité de surface disponible pour le contact afin de réduire le temps nécessaire pour
parvenir à l'équilibre. Voici certains exemples d'essais d'extraction réalisés à des fins
réglementaires :

• la procédure de lixiviation pour l'évaluation des caractéristiques de toxicité, de l'agence


américaine pour la protection de l'environnement (TCLP, Méthode 1311)
la procédure d'extraction sur déchets spéciaux du gouvernement de Colombie Britannique,


SWEP (MELP, 1992)


la norme allemande DIN 38414-S4


la norme française AFNOR X 31-210


l'essai d'élution suisse TVA
la norme EN 12457/1-4.

Ces deux dernières décennies, les essais les plus utilisés ont été les essais TCLP et SWEP, qui
avaient été mis au point pour simuler la lixiviation dans des décharges contrôlées et qui
consistent en une lixiviation à l'acide acétique. Cet acide, constitué du produit de
décomposition des déchets organiques qui se trouvent dans les décharges municipales,
possède une forte capacité de dissolution du plomb. Etant donné que, dans les sites de
décharge de l'industrie minière, il n'y a généralement pas de décharge conjointe des résidus et
des stériles avec des déchets organiques, l'essai de lixiviabilité avec de l'acide acétique n'est
pas considéré comme étant une pratique recommandée pour la caractérisation des résidus et
des stériles. Les essais d'extraction qui utilisent l'eau déionisée comme milieu lixiviant, tels
que l'essai DIN 38414-S4, l'essai SWEP modifié, et autres, se rapprochent davantage des
conditions qui règnent dans une installation de gestion des résidus et des stériles.

Plus récemment et dans le cadre de l'application de la Directive concernant la mise en


décharge des déchets (1999/31/CE), on a élaboré la norme européenne EN 12457/1-4, qui
s'applique au classement des déchets ayant été admis pour mise en décharge (COM(2002) 512
final) et qui utilise également de l'eau déionisée comme milieu lixiviant.

Dans les protocoles d'extraction dynamique, le fluide de lixiviation est renouvelé de manière
continue ou intermittente, pour permettre à la lixiviation de se poursuivre. Etant donné que

188 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

l'intégrité physique du matériau étudié est généralement préservée lors de l'essai et que les
informations sont générées en fonction du temps, les essais d'extraction dynamiques
fournissent des informations à propos de la cinétique de mobilisation des contaminants. En
général, les essais d'extraction dynamique se classent parmi les catégories suivantes :



les essais en bâchées multiples,


les essais d'écoulement par contournement ("flow-around"),


les essais d'écoulement par traversée ("flow-through"), et
les essais soxhlet.

Dans un essai en bâchées multiples, on mélange une portion d'un échantillon granulaire
concassé avec un lixiviant et on agite le tout pendant une durée précise. A l'issue de ce délai,
on sépare et on élimine le lixiviat, on ajoute un nouveau lixiviant et on répète le procédé
jusqu'à l'achèvement du nombre souhaité de durées de lixiviation. Les concentrations en
contaminants mesurées dans les multiples lixiviats peuvent fournir des indications cinétiques
sur la dissolution des contaminants. Ces essais comprennent, par exemple, la procédure
d'extraction multiple (US EPA, Méthode 1320) ; l'essai de disponibilité (NEN 7341) et l'essai
en bâchées multiples (NEN 7349) des Pays-Bas.

Les essais d'écoulement par contournement ("Flow-around") utilisent des échantillons


monolithiques ou des échantillons qui sont confinés d'une manière ou d'une autre. On place
l'échantillon avec un espace autour dans un récipient d'essai, et on ajoute du lixiviant de telle
sorte qu'il coule autour de l'échantillon. Le lixiviant peut être renouvelé en permanence et
analysé périodiquement, ou il peut être remplacé par intermittence. Dans les deux cas, le
rapport de liquide à solide s'exprime comme le rapport du volume de lixiviant à la superficie
de l'échantillon. Comme exemples d'essai d'écoulement par contournement, on peut citer
l'essai ANSI 16-1 et l'essai hollandais de diffusion monolithique (NEN 7345).

Les essais d'écoulement par traversée ("Flow-through") diffèrent des essais par
contournement par le fait que le lixiviant s'écoule à travers l'échantillon et non autour,
simulant ainsi les conditions qui règnent dans la décharge de résidus et de stériles. Les essais
d'écoulement par traversée, notamment les essais cinétiques utilisés dans les essais de DA,
sont généralement réalisés à l'aide de colonnes ou de lysimètres et peuvent être configurés de
manière à reproduire les spécificités du site. Ces essais posent en revanche quelques
difficultés au plan expérimental, notamment la formation de chemins préférentiels, les
variations de débit provoquées par la conductivité hydraulique des déchets, le colmatage du
système par les particules fines et la croissance biologique dans le système. Voici quelques
exemples d'essais d'écoulement par traversée :



l'essai en colonnes selon la norme hollandaise (NEN 7343)


l'essai en colonne ASTM D 4874-95 et
la méthode de mobilité de l'eau météorique du Nevada ("Nevada Meteoric Water Mobility
Procedure" - MWMP), qui permet d'analyser des matériaux de masses importantes et de
granulométrie grossière.

Le classement susmentionné des essais de lixiviation est directement lié aux procédures
opératoires appliquées, à savoir la méthode extractive ou la méthode dynamique. Un autre
mode de classement des essais de lixiviation consiste à les classer en fonction de leur objectif
d'application et de réalisation. Dans ce contexte, les essais se classent dans les catégories
suivantes :

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 189


Annexes

• les essais de caractérisation, qui visent à étudier le comportement de lixiviation des


matériaux dans diverses conditions d'exposition (la durée de l'essai allant généralement de


quelques jours à deux ou trois semaines voire un mois)
les essais de conformité, qui durent en général beaucoup moins longtemps et qui visent à
établir une comparaison directe avec des valeurs seuils (la durée de l'essai pouvant aller


jusqu'à un ou deux jours), et enfin
les essais de vérification in situ, qui visent à vérifier une évaluation précédente d'un
chargement ou d'une bâchée arrivant dans une usine de traitement et/ou une installation de
gestion de résidus ou de stériles.

Les deux dernières catégories ont été adoptées par le Comité européen de normalisation,
CEN, comme base pour la mise au point d'un essai de lixiviation normalisé. Comme indiqué
précédemment, la norme européenne récemment élaborée EN 12457 (Van der Sloot et al.,
1997, EN 2002) est un essai d'extraction proposé pour lixivier les déchets granulaires et les
boues avec de l'eau déionisée à un niveau de conformité.

190 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Annexes

α/α Organisme/Pays Norme Application Milieu lixiviant Granulométrie Rapport liquide : Nombre Durée de
maximale solide d'extractions l'essai
Essais d'extraction
1 US EPA Ep Tox classement des déchets par acide acétique 0,04 M, 9,5 16:1 1 24 h
toxicité pH : 5,0
2 TCLP acide acétique pH : 2,88 9,5 mm 20:1 1 18 h
ou pH : 4,93
3 SPLP évaluation de l'impact des pluie acide synthétique 9,5 mm 20 : 1 1 18
déchets
4 Colombie SWEP acide acétique 0,5 N, 9,5 mm 20:1 1 24 h
Britannique pH : 5,0
5 Réglementation SWEP modifié eau déionisée 9,5 mm 20:1 1 1h
relative aux déchets
spéciaux
6 Environment ELT déchets granulaires eau déionisée 150 μm 4:1 1 7 jours
Canada*
7 Allemagne DIN 38414 S4 boues et sédiments eau déionisée 10 mm 10:1 1 ou plus 24 h
8 France AFNOR X-31-210 déchets granulaires eau déionisée 4 mm 10:1 1 24 h
9 CEN/TC 292 EN 12457 déchets granulaires et boues eau déionisée 90 % <4 mm de 2:1 à 10:1 1 ou 2 24 h

10 Centre de MCC -1P déchets fortement radioactifs eau déionisée monolithes volume/surface 1 indéterminée
caractérisation des 10-200 cm
matériaux, 1984

Tableau annexe 4.6 : Procédures d'essais de lixiviation pour les déchets


(EPA/625/6-89/022, Van der Sloot et al., 1997)
* Environment Canada et Alberta Environmental Center (1986)

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 191


Annexes

(suite)
α/α Organisation/Pays Norme Application Milieu lixiviant Granulométrie Rapport Nb Durée de
maximale liquide:solide d'extractions l'essai
Essais dynamiques
α) acide acétique
≥9
13 US EPA essai en bâchées multiples déchets granulaires 9,5 mm 16:1 1 24 h
MEP β) pluie acide synthétique 20:1
14 MWEP déchets granulaires/monolithes eau déionisée 9,5 mm ou 10:1 4 18 h par
monolithe extraction
15 essai de disponibilité gestion hollandaise des déchets eau déionisée avec : 125 μm 50 : 1 2 3 h par
Pays-Bas NEN 7341 lixiviabilité maximale a) pH 7,0 et b) pH 4,0 extraction
16 essai en colonne NEN déchets minéraux- Simulation eau déionisée avec HNO3 4 mm 0.1:1 à 10:1 7 21 jours
7343 de la lixiviation à court et à au pH de 4,0
moyen terme (<50 ans)

×0,1 m
17 NEN 7345 essai de lixiviation en cuve eau déionisée 0,1×0,1 5:1 8 de 6h à 64
pour monolithes et déchets jours
stabilisés >40 mm
18 essai en bâchées multiples comportement de lixiviation à eau déionisée ajustée avec 4 mm de 20:1 à 100 : 1 5 23 h par
NEN 7349 long terme des déchets du HNO3 au pH de 4,0 extraction
19 Suisse essai d'élution TVA déchets granulaires et eau déionisée, atmosphère non précisée 10:1 2 24 h par
essai en bâchées multiples monolithiques de CO2 pH : 5-6 extraction
20 Suède essais de secousses ENA déchets minéraux-Simulation eau déionisée ajustée au 20 mm 4:1 4 24 h par
essai en bâchées multiples de la qualité initiale de l'eau pH de 4,0 avec H2SO4 extraction
interstitielle
21 Unité britannique de WRU élimination des déchets en eau déionisée ou 10 mm de 1 à 10 volumes 5 2 –80 h
recherche sur les milieu inorganique ou en CH3COOH au pH : 5,0 de pore
déchets décharge municipale
22 Pays scandinaves Nordtest déchets granulaires eau déionisée ajustée avec 90 % <4 mm 2:1 à 50 : 1 1 or 2 or 3 24 h
bâchées multiples du HNO3 au pH de 4,0
23 Nordtest déchets granulaires eau déionisée avec : 125 μm 100 : 1 2 3 h par
essai de disponibilité a) pH 7,0 et b) pH 4,0 extraction
24 Nordtest déchets granulaires eau déionisée ajustée avec 4 mm 0.1:1 à 2:1 4-5 20 jours
essai en colonnes du HNO3 au pH de 4,0
25 ANS 1986 ANS-16.1 déchets faiblement eau déionisée monolithes volume/surface : 11 de 2 h à 90
radioactifs/dangereux 10 cm jours
Association minière MWMP eau déionisée 5 cm 1:1 1 24 h
du Nevada

192 July 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 2
Méthodologie pour la caractérisation des résidus et des stériles
Caractérisation environnementale des échantillons de résidus
Sur la base des techniques mises au point pour l'évaluation du comportement
environnemental des déchets miniers et décrites à la section 1 de la présente annexe, la
figure ci-après illustre une méthodologie possible de caractérisation des résidus et des
stériles.

Figure annexe 4.1 : Méthodologie possible pour la caractérisation des résidus et des stériles

Procédures opératoires normalisées


Les procédures opératoires normalisées (PON) décrivent le mode de réalisation d'essais et
de méthodes spécifiques. Elles incluent l'échantillonnage, la préparation des échantillons,
les étalonnages, les procédés de mesure et tous les essais effectués de manière répétitive.
Le qualificatif "normalisé" signifie que le mode de réalisation de l'opération est précisé à
chaque occasion, qu'il corresponde ou non à une procédure élaborée par un organisme de
normalisation. Cela dit, lorsque de telles procédures normalisées existent, il est conseillé
aux laboratoires, aux organismes de recherche et aux industries minières de les prendre en
compte, car elles représentent le jugement de la profession et peuvent servir de base de
comparabilité pour des données obtenues par différents laboratoires utilisateurs.

Bien que l'utilisation de PON permette d'assurer une certaine continuité dans la réalisation
des mesures, aucune méthodologie ne doit être utilisée sans discernement. Son
applicabilité doit être réétudiée à chaque utilisation. Si elle est rarement utilisée, le
chercheur et/ou l'exploitant devra éventuellement effectuer un nombre suffisant de
mesures préliminaires pour démontrer qu'il parvient à une maîtrise statistique du procédé
de mesure à chaque occasion.

Les procédures opératoires normalisées (PON) relatives à la caractérisation des


échantillons de sont recensées dans les deux tableaux ci-après. La plupart de ces
procédures s'appliquent également à la caractérisation des stériles.
193 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 2

Paramètre PON* Méthode


distribution granulométrique BS 1377: Partie 2 : 1990 méthode de tamisage humide/sec
densité particulaire BS 1377: Partie 2 : 1990 méthode du flacon de gaz/méthode
du pycnomètre
teneur en humidité BS 1377: Partie 2 : 1990 méthode de séchage en étuve
relation entre la densité à sec et BS 1377: Partie 4 : 1990 méthode du compactage
la teneur en humidité
essai en colonne de à préciser
consolidation
perméabilité - cellule triaxiale BS 1377: Partie 6 : 1990 méthode de la cellule triaxiale
- charge décroissante KP (Annexe A.1.1) méthode de la charge décroissante
*une méthodologie normalisée équivalente à la méthodologie britannique et de préférence
européenne peut être suivie.
Tableau annexe 4.7 : Procédures opératoires normalisées

Paramètres PON Commentaire


Bilan acido-basique ABA modifié recommandé
(Annexe B.1.1)
Sels solubles 1. pH pâteux recommandé
2. Procédure d'extraction
modifiée des déchets recommandée
spéciaux en Colombie
Britannique
Lixiviabilité
1. Procédure de lixiviation pour
l'évaluation des caractéristiques de
toxicité (TCLP) USEPA #1311 facultative
2. Procédure de lixiviation par
précipitation synthétique (SPLP) USEPA #1312 facultative
3. Lixiviabilité par l'eau DIN 38414 S4 recommandée

4. Lixiviabilité par l'eau EN 12457 facultative

5. Méthode séquentielle en attente de normalisation


Essais cinétiques essais en colonnes ou
1. cellules humides Modifié de Morin et Hutt, en cellule humide
1997 et ASTM D5744-96 appliqués de façon
sélective.
2. protocole en colonnes mis au point par GSG

Analyse chimique
1. spectres d'absorption atomique avec
flamme. (F-AAS)
2. spectres d'absorption atomique avec
four graphite. (GF-AAS)
3. spectrométrie d'émission atomique à
source plasma à couplage induit (ICP-
AES)
4. spectrométrie de masse à couplage
induit (ICP-MS)

Minéralogie
1. spectrométrie de fluorescence X
(XRF)
2. diffraction de rayons X (XRD)
3. microscopie électronique à balayage
(SEM)
4. microscopie à lumière transmise

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 194


Chapitre 2
(TLM)
Tableau annexe 4.8 : Procédures opératoires normalisées
Caractérisation des additifs
Pour une gestion des stériles et des résidus sans risque pour l'environnement durant
l'exploitation et la fermeture, il est parfois nécessaire d'utiliser des additifs pour empêcher
ou limiter la formation d'acidité et d'eaux de drainage contaminées. La caractérisation des
additifs va dépendre du type d'application de ces additifs et de leurs objectifs spécifiques.

• les matériaux alcalins (par exemple le calcaire et la chaux) pour l'apport d'une capacité
Les additifs se répartissent dans les catégories suivantes :

• les matériaux pouzzolaniques (les cendres volantes, par exemple) pour l'apport d'une
de neutralisation

capacité de neutralisation, la modification des propriétés géotechniques des déchets


et/ou résidus évacués et pour la formation de couvertures et barrières à faible

• les argiles (la bentonite, par exemple) pour la formation de couvertures et barrières à
perméabilité

• les matériaux organiques (les boues biologiques, par exemple), principalement pour
faible perméabilité et

faciliter la gestion lors de la phase d'après fermeture ou pour améliorer le maintien de


conditions anaérobies au sein du matériau.
Le tableau ci-après recense certaines méthodes de caractérisation des additifs :
Paramètre Méthode Matériaux Matériaux Argiles Matériaux

√ √ √ √
alcalins pouzzolaniques organiques
humidité BS 1377 : 2

√ √ √ √
1990
analyse BS 1377: 2 1990


granulométrique
indice de ASTM D 5890 - - -
gonflement
analyse AAS/ICP/titrage CaO, MgO, Al2O3, Fe2O3, CaO, MgO, K2O, carbone organique,
chimique /méthodes Al2O3, CO2, Na2O, TiO2, SiO2, SO3, CO2, LOI azote, phosphore,
gravimétriques SO3, SiO2, Teneur en éléments traces: Pb, Zn, LOI, teneur en

√ √
Fe, Mn, LOI Cd, As, Mn, Ni, Cr métaux lourds
teneur en oxyde EN 451-1 - -

√ √ √
de calcium libre
analyse XRD/microscop -

√ √ √
minéralogique ie optique
potentiel de ABA modifié -

√ √
neutralisation
capacité Olphen 1977 - -
d'échange

√ √ √
cationique
lixiviabilité des TCLP -
métaux DIN 38414 S4
Tableau annexe 4.9 : Quelques méthodes de caractérisation des additifs

Elaboration de techniques de réhabilitation


Stabilisation physique et géochimique
Pour l'élaboration et l'évaluation de politiques de réhabilitation et de fermeture pour les
installations de gestion de résidus ou de stériles, il est d'usage de procéder à des essais
cinétiques en laboratoire similaire à ceux qui sont effectués au cours du programme de
caractérisation environnementale. Par exemple, l'efficacité des additifs alcalins pour
bloquer la génération d'acidité par des résidus et des stériles sulfurés peut être évaluée
grâce à des essais en cellule humide, des colonnes (ROLCOSMOS, 2001), ainsi que des
lysimètres (PRAMID, 1996).

195 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 2
Pour l'élaboration et l'évaluation de couches de faible perméabilité consistant en un
mélange des résidus ou des stériles avec certains additifs, la méthodologie doit en principe
inclure une caractérisation géotechnique et géochimique du système de couverture
potentiel, comme le montre la figure ci-après. Cette méthodologie, appliquée auparavant
aux systèmes de couverture composites à base de résidus, de cendres volantes et de
bentonite, est basée sur les recommandations émises par les agences internationales de

• conception et évaluation des dépôts de couverture (U.S EPA/625/4-91/025)


protection de l'environnement concernant les aspects suivants :

• traitement de stabilisation/solidification des déchets (U.S EPA 625/6-89/022), et


• prévision et prévention du drainage acide dans une mine de sulfure (Environment
Australia, 1997).

Figure annexe 5.1 : Caractérisation environnementale des matériaux

A l'issue de la caractérisation physique des résidus et additifs, c'est-à-dire de l'analyse de


leur niveau d'humidité et de leur granulométrie, les essais géotechniques réalisés avec les
mélanges composites ont pour objectif de déterminer les paramètres fondamentaux
utilisés pour mettre au point des barrières de surface, notamment la courbe de compactage
normalisée de Proctor et la conductivité hydraulique. Lorsqu'on utilise des additifs
présentant un comportement chronodépendant, par exemple des mélanges
bentonite/résidus ou ciment/résidus, il faut appliquer une procédure normalisée de

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 196


Chapitre 2
mûrissement à l'échantillon avant de l'analyser. Ces procédures d'essai normalisées sont
actuellement en cours de préparation (CLOTADAM 2003).

La relation entre la densité à l'état humide et à l'état sec (courbe de compactage) peut être
déterminée selon la norme et/ou la méthode Proctor modifiée (BS 1377 partie 4, ASTM
D698, D1557, D558). L'influence du mûrissement du mélange résidus/additif sur le délai
de compactage et la teneur en humidité des mélanges est généralement prise en compte.

Les mesures de conductivité hydraulique peuvent être effectuées sur des échantillons
compactés à leur teneur optimale en humidité et à leur densité maximale à sec et mûris
pendant 7 et/ou 28 jours à une humidité relative > 90 % et à température ambiante. Le
mûrissement des échantillons est fondamental car il permet aux réactions pouzzolaniques
et de cimentation de se dérouler, assurant ainsi la stabilisation physique et géochimique
des matériaux. On mesure également la conductivité hydraulique des échantillons
compactés à l'état humide ou sec et à l'humidité optimale, afin de déterminer les
conditions qui font baisser la conductivité hydraulique. La conductivité hydraulique se
détermine selon BS 1377 (Partie 7) et/ou par la méthode de la charge variable (BS 1377
Partie 5/6, ASTM D 5084).

Pour évaluer l'aptitude géotechnique des différents mélanges testés, on peut par exemple
comparer les mesures de conductivité hydraulique à la valeur recommandée par la
réglementation européenne relative aux revêtements et couvertures à faible perméabilité,
soit k ≤ 10-9 m/s. Pour les mélanges composites qui répondent à ce critère, on peut
poursuivre la caractérisation géotechnique, notamment par des essais de résistance à la
compression (ASTM D2166) et de durabilité à l'état sec/humide (ASTM D559) pour
déterminer les caractéristiques de résistance de ces mélanges et évaluer leur intégrité
physique à long terme. L'agence américaine de protection de l'environnement (US EPA)
considère qu'un matériau stabilisé/solidifié doté d'une résistance de 50 psi (345 kPa)
présente un niveau satisfaisant de résistance à la compression sans confinement (U.
EPA/625/6-89/022). Cette recommandation minimum a été proposée pour assurer la
stabilité de la fondation sur laquelle vont reposer les matériaux, y compris les engins de
construction et les matériaux de couverture. La valeur minimum de résistance à la
compression sans confinement imposée pour les mélanges résidus-additifs doit être
évaluée en fonction des charges nominales auxquelles les matériaux seront soumis.

Essais géochimiques
Les essais géochimiques pouvant être réalisés sur des mélanges composites compactés et

• la méthode du bilan acido-basique (ABA) modifié permettant de déterminer le


vieillis sont entre autres les suivants :

• les essais normalisés de lixiviabilité des métaux - méthode DIN 38414 S4.
potentiel acidifiant des résidus sulfurés

Reverdissement des zones de dépôt de résidus


Un certain nombre d'analyses chimiques spécifiques peuvent être réalisées afin de
caractériser des résidus, traités ou non, en tant que milieu de culture pour la croissance
végétale. Ces analyses comprennent : la composition chimique, l'acidité, la
salinité/sodicité et la teneur en éléments dans la solution du sol. Une description détaillée
des analyses à effectuer est donnée dans l'ouvrage suivant :
“Methods of Soils Analysis. Part 2 : Chemical and Microbiological Properties”, 2nd
edition, American Society of Agronomy Inc., Soil Science Society of America Inc.,
Madison, Wisconsin, US, 1982.

Analyse chimique
197 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL
Chapitre 2
Outre la détermination de la teneur en métaux lourds précédemment décrite, un certain
nombre d'éléments inorganiques indispensables à la croissance végétale peuvent
également faire l'objet de dosages lors de l'élaboration du programme de reverdissement.
Ces dosages portent sur les éléments suivants :

Carbone total, carbone inorganique et carbone organique :


Le carbone total est la somme du carbone organique et du carbone inorganique. La plus
grande partie du carbone organique se trouve dans la fraction de matière organique du sol,
qui est constituée de cellules de micro-organismes, de résidus végétaux et animaux à
différents stades de décomposition, d'humus stable synthétisé à partir de résidus, et de
composés fortement carbonés tels que le charbon de bois, le graphite et le charbon. Le
carbone inorganique se trouve principalement dans les minéraux carbonatés.

Dosage du phosphore, de l'azote et du potassium


La présence de ces éléments dans un milieu de culture végétale est indispensable. Leur
éventuelle absence peut être compensée par un apport en engrais. Le type et la quantité de
l'engrais seront déterminés en fonction de la présence des ces éléments dans le sol. Les
procédures normalisées de détermination de la teneur en P, N et K dans les sols devront
être respectées.

Acidité potentielle et pH
Il existe plusieurs méthodes de mesure du pH, notamment la mesure directe dans la pâte
de saturation, la mesure dans l'extrait de saturation et la mesure dans des extraits dilués
(avec un rapport de liquide à solide égal à 1, à 2, à 5 etc.). La mesure la plus
représentative pour le pH du sol (ainsi que pour la conductivité électrique et pour la teneur
en sels solubles) est celle de la pâte ou extrait de saturation, car elle se rapproche
davantage aux conditions du terrain. Toutefois, des méthodes de mesure dans des
conditions autres que saturantes sont souvent appliquées, car elles sont simples et
produisent une plus grande quantité de solution de lixiviat, ce qui permet de procéder à
des analyses complémentaires (la concentration de l'extrait en sulfates et en métaux
lourds, par exemple).

L'acidité/alcalinité potentielle est déterminée par titrage en retour avec une base ou un
acide jusqu'à un point final prédéfini.

Conductivité électrique et sels solubles


Comme le pH, la conductivité électrique peut être mesurée dans la pâte de saturation, les
extraits de saturation ou les extraits dilués. Pour doser les sels solubles, on mesure leur
concentration dans l'extrait. Le rapport d'adsorption du sodium (SAR) se calcule par la
formule suivante :
SAR = Na/((Ca+Mg)/2)1/2
où Na, Ca et Mg s'expriment chacun en meq/l

CEC et ESP
La capacité d'échange cationique (CEC) est une mesure de l'aptitude d'un sol à retenir les
cations sous forme échangeable. L'essentiel de cette capacité d'échange provient de l'argile
et des matières organiques qui composent l'échantillon. La capacité à retenir les cations
sous forme échangeable résulte d'une charge négative sur les minéraux argileux et les
matières organiques. Cette charge négative est neutralisée par un nombre équivalent de
cations échangeables. Les procédures de détermination de la CEC sont différentes selon
que les échantillons sont non calcaires ou non gypsifères ou qu'ils sont calcaires et
gypsifères. Le pourcentage de sodium échangeable (ESP) est le rapport entre le nombre de
cations de sodium échangeables et le nombre total de cations échangés.

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 198


Chapitre 2
ANNEXE 5
Normes d'audit en vigueur dans différentes régions du monde
Les audits indépendants doivent commencer par un examen de la conception et de
l'exploitation de l'installation par rapport aux normes fixées par les autorités de régulation
du pays concerné et des engagements pris par la mine dans sa propre documentation.

A cet égard, les normes des différents pays sont résumées ci-après :

Australie
Les directives australiennes sur la conception sécurisée et les normes d'exploitation d'une
installation de stockage des résidus (“Guidelines on the Safe Design and Operating
Standards for Tailings Storage”) et sur l'élaboration du manuel d'exploitation d'une
installation de stockage des résidus (“Guidelines on the Development of an Operating
Manual for Tailings Storage”), qui émanent du ministère australien des minéraux et de
l'énergie pour l'Australie occidentale, définissent les normes qui régissent les inspections
systématiques et les audits d'exploitation. Il existe un document complémentaire, intitulé
“Tailings Dam HIF Audit” et qui décrit les éléments d'un audit indépendant selon les
normes australiennes. Ce document est disponible à l'adresse suivante :
http://notesweb.mpr.wa.gov.au/MODAMS/MDWebAnalysisReps.nsf/ca94b16fd41d002
et les directives, dans les publications ISBN 0 7309 7808 7 et ISBN 0 7309 7805 2.

Canada
Les directives canadiennes “A Guide to the Management of Tailings Facilities” et
“Developing an Operation, maintenance and Surveillance manual for Tailings and Water
Management”, produites par l'association minière du Canada suggèrent que des
inspections et revues périodiques, des audits, des vérifications indépendantes et des revues
indépendantes et soient réalisées dans le cadre du programme de surveillance. Les
documents correspondants sont disponibles sur le site www.mining.ca

Afrique du Sud
Le document principal régissant les activités d'élimination des résidus des sociétés
minières d'Afrique du Sud est le Code des pratiques obligatoires pour le dépôt des résidus
miniers, publié par le ministère des ressources minérales et énergétiques (disponible sur le
site Internet www.dme.gov.za (publications)). Ce code exige que chaque exploitation
minière élabore par écrit les normes et procédures prévues pour protéger la santé et la
sécurité des travailleurs et pour limiter le risque de préjudices matériels et corporels.
Les aspects environnementaux relatifs aux dépôts de résidus miniers sont abordés dans le
rapport sur le programme de gestion environnementale (Environmental Management
Programme Report - EMPR) de chaque société minière, également exigé par la loi sud
africaine sur les ressources minérales (disponible elle aussi sur le site Internet
susmentionné).
Les aspects relatifs à la qualité de l'eau sont contrôlés par le National Water Act ainsi que
par une série de six documents d'orientation, M1 à M6.
La conception des dépôts de résidus miniers en Afrique du Sud est régie par un code de
pratique relatif aux dépôts de résidus miniers (SABS 0286: Code of Practice for Mine
Residue Deposits).

Suède
En règle générale, toutes les sociétés minières ont des programmes d'inspections/audits
journaliers, mensuels et annuels, mais il n'existe aucune obligation en ce qui concerne les
audits indépendants.

199 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 2
ANNEXE 6
Liste de contrôle type pour l'inspection visuelle d'une IGR

Nom/numéro de l'IGR :
Inspection réalisée par :
Fonction :
Date/heure :

Aspects Critères spécifiques Défaut ? Commentaires


généraux oui/non
routes et accès état des routes et rampes
dommage et érosion des accotements
tranchées efficacité d'écoulement
sorties de drain efficacité d'écoulement
périmètre signes de déversement
extérieur signes d'infiltrations
présence de zones humides
comportement débit des boues
des boues densité des boues
franc-bord position du bassin
profondeur du bassin
franc-bord
installation de clarté du fluide d'évacuation
décantation et intégrité de la structure de
accès décantation
stockage de l'eau capacité disponible
de retour pompes à eau de retour
système position du dépôt
d'alimentation en état des conduites et des vannes
résidus
surveillance dommages aux instruments
relevé selon programme
barrières et état général
clôtures signalétique en place et lisible

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 200


Chapitre 2
Liste de contrôle type pour la revue annuelle d'une IGR

Nom/numéro de l'IGR Date/heure :


Audit réalisé par : Fonction :
Société : Signature :

Aspects généraux Critères spécifiques Défaut ? Commentaires


oui/non
routes et accès routes périphériques
rampes d'accès
tranchées croissance de la végétation
d'écoulement des érosion des accotements
effluents et des efficacité d'écoulement
eaux pluviales dommage aux animaux
taches d'humidité externes
sorties de drain efficacité d'écoulement
ruptures
vie animale
périmètre extérieur signes de déversement
signes d'infiltrations
présence de zones humides
croissance de la végétation
mur extérieur et qualité de construction du mur
bassin signes de fissuration
géométrie des pentes
tonnage de dépôt
densité des boues
vitesse d'élévation
capacité disponible
profondeur et position du bassin
franc-bord

201 juillet 2004 ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL


Chapitre 2

Aspects généraux Critères spécifiques Défaut ? Commentaires


oui/non
installation de conformité de la passerelle/accès
décantation et accès intégrité de la structure de
décantation
position/intégrité des parois du
bassin
commande du bassin
système d'arrivée exploitation et commande
des résidus état des conduites et des vannes
efficacité du système
instruments de dommage visible
surveillance évolutions anormales
relevé selon programme
interprétation des résultats
(analyses de stabilité, par
exemple)
installation de niveau de stockage
stockage des eaux degré d'envasement
de retour état de la paroi
état du déversoir
installation de décantation
pompes, vannes et conduites
travaux de surveillance par rapport au
réhabilitation programme
applications d'engrais
résultats en termes de végétation
qualité de l'eau clarté des eaux de décantation
analyse de la composition
chimique de l'eau
état général
barrières et clôtures exigences de sécurité
signalétique en place et lisible
barrières
généralités analyses systématiques
consignées
surveillances effectuées
préparation aux interventions
d'urgence

ST/EIPPCB/MTWR_BREF_FINAL juillet 2004 202

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