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REPARTITION DES GISEMENTS DANS L’ESPACE ET LE

TEMPS : PROVINCES ET EPOQUES GÎTOLOGIQUES

Les notions de provinces et d’époques gîtologiques sont difficilement séparables,


une minéralisation n’étant qu’une manifestation dans l’espace et le temps d’un
phénomène, tantôt concordant, tantôt discordant sur ces deux paramètres

I. LA PROVINCE

1. Notion de province

On distingue :

- La province métallique, où se trouvent rassemblés un ou plusieurs métaux,


quelque soit leur origine, souvent dans des espaces de temps très grands,
- La province métallogénique qui implique une origine commune des métaux,
qui s’y trouvent ;
- La province gùitologique, dans laquelle les métaux obéïssent à une répartition
métallotectique commune

La province gîtologique peut être définie par ses analogies ou ses différences, c’est-
à-dire par les caractères positifs ou négatifs de ses constituants. Les analogies et les
différences sont étudiées en fonction de la géométrie de la province ou de son
contenu.

2. Géométrie des provinces minérales

L’échelle permet de définir une hiérarchie spatiale des objets gîtologiques. On


distingue habituellement :

- La province métallogénique qui correspond àl’échelle mondiale ou


continentale,
- Le district qui apparaît dans la province considérée comme un ensemble ou
un sous – ensemble avec ses métallotectes propres à chaque district et des
métallotectes communs qui traduisent l’appartenance à la province.

Ainsi la province à tungstène d’Europe comprend des districts à skarn et des


districts à gîtes stratiformes. Dans la province des porphyres cuprifères du
Pacifique, les gîtes présentent des caractères spécifiques selon qu’ils
appartiennent aux marges continentales ou aux arc insulaires.

L’enveloppe de la province est le second caractère géométrique susceptible de


définir cette province. L’enveloppe peut être de nature structurale (plaque,
géosynclinal, « ceintures »,accidents majeurs, linéaments etc…),
paléogéographique (bassin, réseau hydrographique, ligne de rivage),
pétrographique (roche volcanique, sédimentaire, porphyre etc…). Il est important
de distinguer :

- La nature et la forme de limites de cette envelloppeet , notamment , si la


minéralisation correspond à un passage progressif d’une anomalie
géochimique à une concentration économique ou, au contraire si les
gisements apparaissent dans la province comme des accidents,
- La concordance ou la discordance des concentrations minérales sur le milieu
gîtologique, c’est-à-dire si la province métallique est concordante ou
discordante sur la province définie par son milieu gîtologique. Ceci est utile
pour déterminer les passages de types de gisements à d’autres types pour un
élément ou un groupe d’éléments donnés ou, au contrire pour étendre la
notion de province à des milieux gîtologiques analogues, mais à minerai de
nature différente.

3. Province définie par son contenu

On distingue deux types de provinces définies par leur contenu :

- Celle où la minéralisation est concordante sur son milieu et fait partie intégrale
de la roche encaissante, ce qui est le cas pour la plupart des gisements
disséminés, tant dans les sédiments que dans les roches intrusives ou
d’épanchements.
Anomalie géochimique gisements
- Celle où la minéralisation est séquante sur son support et constitue donc un
corps étranger dans la province, ce qui veut dire que pour un élément donné,
legisement ne s’annonce pas par une augmentation de l’anomlie géochimique
en roche. Mais la composition globale de la roche encaissante favorise parfois
l’apparition de cet élément étranger. D’autre part un gîte économique peut
s’annoncer par des reliques de moindre importance.

A l’intérieur d’une même province, comme à l’intérieur d’un gisement donné, la


minéralisation n’est pas homogène. On distingue des phénomènes de zonalité, de
polarité et d’anistropie, qui correspondent à plus ou moins d’homogénéïté ou
d’hétérogéïnité à l’intérieur de la province.

La zonalité s’observe verticalement ou horizontlement. Les gisements d’argent de


Bolivie passent, en profondeur, à des gisements d’étain. Dans la province à plomb –
zinc Pyrénée – Cantabrie, les extrémités orientales et occidentales sont représentées
par des gîtes à fluorite-barytine. A son tour cette sous province fluo-barytée peut être
considérée comme une sous ensemble de la province Cantabrie - Pyrénées –
Cévennes – Alpes avec sa propre zonalité.

La polarité peut traduire une zonalité non apparente de la province, que celle-ci soit
masquée par des recouvrements plus récents (sables en Afrique, lave en Inde et en
Amérique centrale etc…),soit que la province ait été lors du déplacement des
plaques.

D’autres provinces semblent homogènes, comme la province à platine de l’Oural,ou


encore la ceinture à cuivre de Zambie-Sabah. Cependant plus l’obserbation est
poussée, plus l’hétérogéïnité apparaît, comme dans les porphyres cuprifères
circumpacifiques, ou encore dans la province à étain-tungstène circumpacifique.

Ceci amène à rechercher des provinces similaires en recontituant les continents


fragmentés lors de leur dérive. Ainsi les chercheurs BANERJEE et GOSH ont
reconstitué en 1972 l’ancienne province précambrienne de l’Est africain, de l’Inde et
d’Australie occcidentale en partan des données stratigraphiques, structurales et
géochronologiques.
Essai de reconstitution des provinces métllogéniques du Précambrien – Archéen en Est –
Afrique, Sud et Est Inde et Australie occidentale

1. Province métallogénique de Kibaride – Sausar – Singbhum 2. Province métallogénique


Nyanzienne – Minerai de fer -Pilbara 3. Province métalogénique katarchéenne granulitique
(remobilisée).

En fonction des époques gîtologiques six ensembles ont été reconnus :

- Province granulitique d’Inde Sri Lanka – Est Afrique – Australie occidentale, à


gisements à gisements de graphite, ilménite, rutile, zircon, gemmes, avec
localement, Cu-Pb-Zn, Mo.
- Province Nianza – Kavirondi – Dharwar – Kalgoorlie, à fer, manganèse, nickel,
chrome, or et accessoirement Cu-Pb-Zn-Sb-Sn
- Province de Mayumbien – Bonai – Mt Bruce, à fer, manganèse, nickel,
chrome, or etc…, avec Cu-Pb-U ;
- Provice Ruzizia – Shingbhum – Ganpur, à Cu, Pb-U, Ni, Mo, Cr, La ;
- Province Kibarides – Karagwé – Ankole – Chotanagpur – Banguernall, à Sn,
et W et, au contact des batholites, à Pb-Cu et diamants ;
- Province Katanga-Bukoban-Kaimur-Cardup à Cu-Ni-Co-U.

La reconstitution de ces ancioennes provinces permet de prévoir, là où on ne connaît


pas de gîtes, des minéralisations telles que chrome dans l’Yilgara (Australie
occidentale), Mn, Ni, Cr, Au, en Tanzanie-Uganda, Fe, Mn, Cu, Pb au S-E RDC, Sn
en Inde, Ni dans les roches ultrabasiques de Dharivaria ; Cu et U en Tanzanie, en
Inde et en Australie occidentale.

II. LES EPOQUES GÎTOLOGIQUES

Les notions de province et d’époque gîtologique ne sont pas dissociables, car la


province correspond à une concentration minérale déposée à une période donnée
des temps géologiques, ou à des concentrations qui se succèdent à des époques
différentes dans une région privilégiée du globe terrestre.

1. Apparition d’un élément à la surface du globe

D’une manière générale, un gîte de type et de nature donnés apparaît lorsque se


pour la première fois un milieu favorable, c’est-à-dire, lorsqu’apparaîssent pour la
première fois ses métallotectes majeurs.

Les premiers éléments représentés avant 2500 M.A. sont les minéraux de pegmatite
et l’or, l’argent, le cuivre, le zinc, le chrome, le platine,l’étain. Entre 2500 et 2000 M.A.
apparaissent les grands gisements de nickel, platine, urnium, or, chrome.

Du point de vue géostructural, cette période correspond à l’élaboration des premiers


cratons qui vont déterminer la répartition des gîtes de kimberlite et de carbonatit, des
premiers gîtes détritiques sur ces cratons et enfin de minéralisations diverses dans
les ceintures péricratoniques.

Les diverses formes de magmatisme sont apparues dès l’archéen, tant dans les
ceintures pécricratoniques, que dans les épanchements basiques (Cuivre du
Canada), les intrusions ultrabasiques du Grand Dyke du Zimbawé ou celles du du
complexe de Sidbury au Canada (platine, nickel).
Du point de vue paléogégraphique et pétrographique, les mers se dessinent vers
2 700 M.A. , mais ne se développent qu’au protérozoïque, permettant la mise en
place de nombreux gisements stratiformes de cuivre et surtout de plomb-zinc.

Le gypse et le sel dont on connait le rôle indirect dans la mise en place de nombreux
gisements stratiformes de cuivre et surtout de plomb – zinc sont présents au
Protérozoïque d’Australie du sud et d’Afrique, mais compte tenu de leur solubilité ils
ont disparu dans les autres provinces. Avec la venue des premiers red-beds vers
vers 1700 M.A. les gisements de vanadium, de vanadium, de plomb-zinc, cuivre
commencent à se développer.

Avec l’abondance vraisemblable, au Précambrien des bactéries, probalblement


responsables de l’élaboration des gîtes cuivre, plomb-zinc etc..., les faciès à algues
permettent la mise en place de gisements stratiformes de ces métaux.

2. Epoques et évènements gîtologiques

a) Dans les environnements eugéosynclinaux,apparus dès la première


différenciation de la croûte, on connaît les types de gisements suivants :
- Amas massifs à Cu-Zn-pyrite depuis 3100 M.A. : 63 millions de tonnes pour
l’archéen, 25 millions pour le protérozoïque et 145 millions pour le
phanérozoïque, ces amas actuellement au japon,
- Amas de Ni sulfuré avant 1800 M.A.
- Au avec un pic à l’archéen, mais se pousuivant jusqu’au Pliocène et
Pléistocène.
- Fer lité à magnétite, associé au volcanisme, jusqu’à 2 200 M.A.
- Cr absent entre 1800 et 1500 M.A., puis gîtes ophiolitiques au Phanérozoïque.
- Porphyres cuprifères avec Au vers 2 500 M.A. non économiques, puis grand
développement 190 M.A. à nos jours.
b) Dans les environnements miogéosynclinaux d’arrière-arcs apparaissent, au
Protérozoïque inférieur (1800 M.A.) et se pousuivent jusqu’à une époque
récente, avec bassins riches en matières organiques, et sous influence
volcaniques, de grands gisements de plomb-zinc dans la mer de Java.et dans
les argillites actuelles miogéosynclinales de la zone équatoriale en mer des
Caraïbes.
c) Dans les environnements miogéosynclinaux cratoniques, généralement sur
plateforme marine et à volcanisme absent ou discret et à dominante
carbonatée se situent :
- Des gisements stratiformes de plomb-zinc du type Mississipi Valley, en Australie
du Nord (2100 M.A.). Ils deviennent surtout abondants entre le paléozoïque
inférieur et le Moi-pliocène

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