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GEOLOGIE HISTORIQUE :

Le Précambrien
PLAN

GENERALITES
A- FORMATION DE LA TERRE
B- TEMPS GEOLOGIQUES-DEFINITIONS

LE PRECAMBRIEN
I- METHODES D’ETUDE DU PRECAMBRIEN
II- LA VIE AU PRECAMBRIEN
III- LA SUBDIVISION DU PRECAMBRIEN
1- L’Archéen
2- Le Protérozoïque
IV- LE PRECAMBRIEN DANS LE MONDE
1- Répartition du Précambrien dans le Monde
2- Nature des formations précambriennes dans le Monde
V- LE PRECAMBRIEN EN AFRIQUE
1- Subdivision du Précambrien en Afrique
2- Répartition du Précambrien en Afrique
VI- CONTEXTES GEOTECTONIQUES ET OROGENES ANCIENS
1- Caractères généraux des terrains Archéens
2- Caractères particuliers de la tectonique
3- Caractères particuliers du métamorphisme
4- Caractères particuliers du magmatisme
5- Interprétation de la structure profonde
VII- LE PALEOPROTEROZOÏQUE EN AFRIQUE DE L’OUEST
1- Le Paléoprotérozoïque de la Dorsale de Man/Léo
2- Exemple du Paléoprotérozoïque au Burkina Faso
GENERALITES

A- La formation de la Terre

Il existe plusieurs hypothèses sur la formation de la Terre. Toutefois, les différents auteurs
semblent s’accorder sur quelques points :
• La Terre se serait formée, il y a 4,6 milliards d’années, par accrétion et
condensation de poussières et de gaz.
• La différenciation noyau-manteau est assez précoce, sûrement antérieure à 3,8
milliards d’années ; vraisemblablement, elle s’est déroulée au cours des premiers millions
d’années d’existence de la Terre.
Concernant l’origine de la croûte, il est possible de regrouper les hypothèses en deux
ensembles.
1°) La différenciation géochimique de la croûte qui serait un évènement précoce dans
l’histoire de la Terre : (1) soit elle s’est produite en même temps que celle du noyau, avec
les éléments les plus denses au cœur et les plus légers en périphérie ; on parle de croûte
primaire, ainsi le noyau était caractérisé de « NiFe » (Nickel et fer) et le Manteau de
« FeAl » (silicates de Fer et d’Aluminium) ; (2) soit la croûte provient d’une
différenciation rapide juste après la formation de la Terre.
2°) La différenciation de la croûte serait un processus continu au cours des temps
géologiques.

Toutefois, on sait qu’il existe deux grands types de croûte :


➢ Une croûte océanique mince (6 km) litée, avec une densité moyenne ˃ 3 et
schématiquement constituée de roches basiques et ultrabasiques ; elle est toujours récente,
car, on ne connait pas de croûte océanique âgée de plus de 200 Ma.
➢ Une croûte continentale épaisse (25 à 70 km) avec une densité moyenne de l’ordre
de 2,85 et essentiellement formée de roches intermédiaires à acides. On connait de la
croûte continentale depuis 3,8 milliards d’années jusqu’à l’actuel.

B- Les Temps Géologiques- Définition des termes

1. Temps Précambrien : "Avant le cambrien" ; très longue période qui englobe tous les
temps géologiques antérieurs au cambrien, depuis l’origine de la terre (4600 à 540 Ma). Ce
temps a connu la formation de la Terre et les premiers forts bombardements par des
météorites - les plus vielles roches lunaires et terrestres ainsi que les premières bactéries et
algues il y a 3 Ga, marquant l’origine supposée de la vie? – la création de l’Oxygène dans
l’Atmosphère il y a 2 Ga – la formation des premiers Supercontinents il y a environ 1,5 Ga.
Deux ères sont définies à partir de cette évolution au Précambrien :

1.1. L’Archéen : la plus ancienne des ères géologiques = Précambrien inférieur (4600 à
2500 Ma). Elle précède le Protérozoïque.

1.2. Le Protérozoïque : ère de la "vie primitive" (création de l’Oxygène) = Précambrien


moyen et supérieur (2500 à 540 Ma). Elle succède l’Archéen et précède le Phanérozoïque.
2. Temps Phanérozoïque : temps à "animaux visibles". Il englobe l’ensemble des ères à
fossiles fréquents et succède au Protérozoïque (540 à 00 Ma). Ce temps débute avec la
séparation des Supercontinents en même temps que l’apparition des premiers organismes
multicellulaires. Il y aura ainsi progressivement : des organismes à coquilles – les premiers
poissons- les premières plantes terrestres – les premiers arbres avec formation du charbon
– les premiers reptiles. Il y a environ 250 Ma les Supercontinents se sont assemblés pour
constituer la PANGEE. A 200 Ma environ, l’ouverture de l’Océan Atlantique commence
avec l’apparition de premiers oiseaux et mammifères suivie des premières plantes à fleurs.
A partir de 65 Ma, d’autres Mers s’ouvrent en même temps que commence l’extinction des
dinosaures et l’apparition des premiers Primates suivie des premiers chevaux, il y a environ
45 Ma. La configuration du globe terrestre sera marquée par la séparation de l’Australie et
de l’Antarctique, la collision de l’Inde et de l’Eurasie pour former la Chaîne Himalayenne,
il y a environ 10 Ma en même temps que l’ouverture de la Mer morte. L’Australopithecus
apparaîtra avant la soudure de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud, il y a 1,8 Ma.
A partir de cette époque, la vie va évoluer avec les premiers outils en pierres, l’apparition
de l’Homo Erectus vers 1,5 Ma, la découverte du feu il y a environ 500 000 ans,
l’Homme de Neandertal il y a environ 100 000 ans et on ne connaitra l’Homme
Moderne qu’à partir d’il y a 10 000 ans. Cette dernière époque (quaternaire) a connu des
glaciations surtout autour de 1,2 Ma. Trois ères sont définies à partir de cette évolution au
Phanérozoïque :

2.1. Le paléozoïque : ère des "animaux anciens" = ère Primaire (540 ou 600 à 230 Ma)

2.2. Le Mésozoïque: ère Secondaire (230 à 65Ma)

2.3. Le Cénozoïque : ère des "animaux récents" - Périodes : Tertiaire (65 à 1,8 Ma) et
Quaternaire (1,8 à OO Ma).
(Schéma des temps géologiques)
Échelle des temps géologiques
Le Précambrien

Le Précambrien correspond au temps géologique qui s'étend depuis la naissance


de la Terre, il y a 4,6 milliards d'années à 540 millions d'années.
Au départ, les auteurs ont proposé des noms pour le Précambrien, en utilisant la
terminaison « zoïque » pour harmoniser avec ceux des autres ères du Phanérozoïque.
Ainsi, il s'est agit du Protérozoïque (1ers êtres), de l'Archéozoïque (vie ancienne) etc. Le
Précambrien a la plus longue durée de l'histoire de la Terre. A elle seule, elle fait 5 fois la
durée des autres ères du Phanérozoïque (Temps des êtres visibles). Classiquement, on
divise le Précambrien en 2 ères ou éons : l'Archéen et le Protérozoïque.
Le terme Archéen provient d'une région d'Amérique. Ce terme désigne des
terrains très déformés et métamorphisés, délimités par une accalmie entre 2600 et 2500
Ma, marquant la fin d'une forte activité tectono-magmatique connue dans tous les anciens
boucliers (cf fig1 répartition du précambrien dans notre planète).
Le Protérozoïque est donc discordant sur l'Archéen ; il est beaucoup moins
métamorphisé et correspond à plusieurs cycles orogéniques. A partir des datations
radiométriques, le Précambrien a été subdivisé en 4 ou 6 grandes unités selon les régions ;
ces unités portent des noms en initiales (Précambrien A, B, C, D) ou des chiffres romains
(I, II, III, IV) correspondant à des phases tectono-magmatiques ou orogènes.
Par exemple, en Afrique, on connaît la phase Rhodésienne, en Amérique du
Nord, la phase Kénorienne, et en Eurasie, la phase Bélomorienne. La limite supérieure du
Précambrien correspondrait à l'apparition des premiers Métazoaires tels que, les
Mollusques, les Trilobites et les Brachiopodes. Le premier genre de Trilobite connu à la
base du Cambrien, est le genre Olenellus.
I- Méthodes d'étude du Précambrien

On ne peut pas étudier le Précambrien à travers les approches classiques de stratigraphie


(principes de superposition, corrélation et paléontologie). Ces difficultés viennent du fait
que dans ces formations, les fossiles sont rares ou absents, à cause des intenses activités
magmatiques, tectoniques et métamorphiques, qui bouleversent les superpositions. Pour
ces terrains, deux approches sont couramment utilisées : des études Lithostructurales,
Géochronologiques, et dans une moindre mesure, des études Paléontologiques.

1- La Lithostructurale

Elle essaie de reconstituer les successions lithologiques :


- à partir des caractères géochimiques en considérant que les transformations ont été
isochimiques. On établit ainsi les lignées ou séries magmatiques en fonction des
alignements des rapports entre oxydes (Al203/Si02, etc.) ou éléments en traces (spectres
REE, Zr, Sr, etc.). Cette distinction permet de mettre en évidence des discordances
(séparation des séries), des lacunes (ruptures dans les suites magmatiques qui seraient
normalement « basique-intermédiaire-acide ») ou des discontinuités (plusieurs lignées avec
des différences en certains éléments caractéristiques (Ti02, Cr, Fe, etc.)).
- à partir des structures tectoniques (identification des types de déformation
« métamorphique-souple-fragile » et de leur régime « raccourcissement-extension-
tangentielle »). On peut aussi distinguer des unités structurales (unités ne comportant pas
les mêmes déformations (unités polyphasées à côté d'unités monophasées) délimitant
ainsi des cycles lithologiques.

2- La Géochronologie

La Géochronologie utilise des méthodes isotopiques sensibles aux âges anciens,


telles que :
- Rb/Sr pour les roches granitiques,
- K/Ar ou Ar/Ar pour le métamorphisme,
- Sm/Nd, U/Pb, Pb/Pb ou Th/Pb sur roches totales ou sur zircon.

3- La Paléontologie
La Paléontologie a été utilisée dans certains cas d'étude du Protérozoïque pour
établir la stratigraphie du Précambrien en Sibérie, en Australie et au Sahara. Pour cela,
l'activité des algues bleues ou Cyanophycées ont été utilisée dans des concrétions de
calcaires, ainsi que des micro-fossiles.
II- La Vie au Précambrien

Pendant longtemps, on pensait que les formations précambriennes ne


renfermaient pas d'organismes ; on disait que c'étaient des terrains Azoïques. Mais par
la suite, des microorganismes ont été découverts dans ces terrains.

1-Les premiers organismes


Les premiers organismes sont en forme de filaments cylindriques que l'on a
considéré comme des bactéries appelées Eobactérieum isolatum. Il y a également des
formes globuleuses. Ces premiers organismes ont été reconnus en Afrique du Sud dans
les formations appelées « Fig Tree Groupe ». On les retrouve également dans certains
quartzites ferrifères appelés «BIF» (Banded Iron Formation) que l'on dénomme parfois
jaspillites ou itabirites.

BIF (3,4 Ga) en Australie

2-Les micro-fossiles
Les micro-fossiles trouvés dans le Précambrien, ont une structure complexe,
sphérique, et se rapprochent des Oncolites.

3-Les Stromatolithes
L'espèce identifiée correspond aux Biohermes en structures concentriques
carbonatées et localisées sur les plateformes continentales. On suppose que ces
organismes aient été déposés sous une lame d'eau d'au moins 200 mètres, c'est à dire
dans des conditions assez oxygénées. Les plus anciennes Stromatolithes sont connues
au Zimbabwe et datent de 2900 Ma. Ces Stromatolithes ont atteint leur maximum de
développement au Protérozoïque.

Stromatolithes actuelles Stromatolithes fossiles


4-Les métazoaires
Les restes de métazoaires sont surtout connus au Protérozoïque. On a ainsi trouvé des Scolithes qui
sont des organismes assimilés à des Annélides Archéocyathidés. Il est également connu, des brachiopodes et
des échinodermes, découverts en Australie.
III - La subdivision du Précambrien

La subdivision du Précambrien, présentée ici, est celle proposée après synthèse globale, par la «
Subcommission on Precambrian Stratigraphy » (SPS) de la « International Commission on
Stratigraphy » (ICS) au cours des années 90. Ce découpage, approuvé par « International Union of
Geological Sciences » (IUGS), tient compte des principaux cycles tectono-magmatiques :
(1) -Magmatisme / Sédimentation précédant les orogenèses.
(2) - Déformation intense, Métamorphisme et plutonisme (Orogenèse).
(3) - Domaines Transitionnels.
(4) - Couvertures de Plateformes.

1 - L'Archéen

Le temps archéen a été caractérisé par la formation prépondérante des ensembles Granites-
Greenstones et des Gneiss. La production magmatique est typique des premières phases de formation
de la croûte terrestre, connues dans tous les boucliers à travers le monde ; ces phases associent des
dépôts disparates de sédiments précoces, ainsi que du volcanisme et du plutonisme. Quatre ères sont
définies :
-L'Eoarchéen (depuis la formation de la terre, jusqu’à 3600 Ma) : Début de formation de la croûte
continentale.
-Le Paléoarchéen (3600 - 3200 Ma) : Représenté par les anciens complexes de gneiss ; des petits
massifs de granites continentaux ; la constitution des premières greenstone belts, avec les Komatiites
(roches ultrabasiques provenant directement du manteau et constituées uniquement d’olivines) ; une
faible sédimentation détritique et une importante sédimentation chimique ; des tufs ; des grauwackes ;
des cherts et des BIF ; les manifestations des premières orogenèses.
-Le Mésoarchéen (3200 - 2800 Ma) : Formation des premiers vrais bassins avec d'importantes
séquences détritiques supracrustales. Il y a du volcanisme acide assez limité et des processus d'érosion
bien établis.
-Le Néoarchéen (2800 - 2500 Ma) : Les bassins continuent de se former avec des dépôts de
séquences détritiques ; mise en place des plus anciens plateaux basaltiques ; ère caractérisée par des
événements mobiles ou orogéniques, à travers le monde.
2500 Ma marque approximativement le début des remaniements majeurs de la croûte préexistante, qui
a suivi l'époque de la cratonisation à travers le monde.
2 - Le Protérozoïque

Le Protérozoïque a été caractérisé par l'évolution de plateformes qui progressivement, ont


envahi presque tous les Boucliers précambriens. Il est subdivisé en 3 ères et 10 Périodes.

a) Subdivisions en Ères

-Le Paléoprotérozoïque (2500 - 1600 Ma). Cet intervalle est caractérisé par des cycles courts
de zones mobiles et de cratonisation. Ces cycles comportent du rifting, de la sédimentation, de
la déformation syn-métamorphique et la mise en place de granitoïdes et du volcanisme tardi-
tectoniques. En général, ces cycles durent environ 300 Ma. Ces formations constituent le socle
de la plupart des principales plateformes protérozoïques. Dans la plupart des continents, ces
orogènes ont atteint leur intensité maximale dans le lapse de temps entre 1950 et 1800 Ma.

-Le Mésoprotérozoïque (1600 - 1000 Ma). Dans la majeure partie des Boucliers, surtout en
Afrique, les formations mésoprotérozoïques présentent des caractéristiques d'anciennes
plateformes ou de blocs de socles archéens ou paléoprotérozoïques, séparés par des ceintures
polymétamorphiques bien distinctes. Ces cycles sont de longues durées et correspondraient à
des réactivations (de socles) comme dans les ceintures Grenville (Canada) et Kibariennes
(Afrique Australe). - Cette époque d’orogenèses et de cratonisation, marquent une étape
d'évolution de la Terre, comparable à une transition Archéen - Protérozoïque.

-Le Néoprotérozoïque (1000 - 540 Ma). Cette ère marque une relative accalmie au cours du
Précambrien. Plusieurs séquences néoprotérozoïques forment des couvertures de plateforme et
passent presque progressivement dans les ensembles paléozoïques avec ou sans limite nette.
Plusieurs formations orogéniques du Néoprotérozoïque, notamment celles des événements du
Panafricain-Brésilien du Gondwana, présentent des caractéristiques typiques du Phanérozoïque.
Cette ère se distingue surtout par des épisodes de glaciations largement répandus et par une
évolution rapide des êtres vivants.
b) Subdivisions en Périodes

-Le Sidérien - Sidéros = fer (2500 - 2300 Ma). Relative accalmie tectonique et dépôts de
plusieurs grandes séquences sédimentaires telles que dans le Transvaal. Cet intervalle de temps,
est surtout marqué par le dépôt des sédiments ferrifères appelés Banded Iron Formations
(Transvaal sequence et Hamersley Group). Les dolomies à stromatolithes bien que présentes
dans l'Archéen, apparaissent pour la première fois en abondance au Sidérien.

-Le Rhyacien - Rhyax = écoulement de laves (2300 - 2050 Ma). Cette période est marquée par
les injections de complexes lités tels celui du Bushveld.

-L'Orosirien - Orosira = chaînes de montagnes (2050 - 1800 Ma). Cet intervalle de temps a
connu les épisodes majeurs des orogènes généralisés dans la plupart des continents (Ubendien
en Afrique Australe et Eburnéen en Afrique de l'Ouest). Certains orogènes ont continué la
déformation et le métamorphisme initié depuis les périodes précédentes, mais, les formations
les plus caractéristiques, présentent des cycles complets de rifting, sédimentation et orogenèse
dans ce lapse de temps. Les couvertures de plateforme ne sont pas généralisées, mais sont
importantes à certains endroits tels Waterberg en Afrique du Sud.

-Le Stathérien - Statheros = stable (1800 - 1600 Ma). Cette période marque la stabilisation des
cratons, c'est à dire, la cratonisation. L'Orosirien et le Stathérien constituent des périodes
importantes dans l'histoire de la Terre au Protérozoïque. Le Stathérien est caractérisé par aussi
bien la mise en place de nouvelles plateformes, mais aussi la fin de cratonisation des séries
plissées. Les orogènes se terminent par des domaines de transition (relâchements), c'est à dire,
déformation en extension, sédimentation, volcanisme acide et plutonisme acide post-
cinématique.

-Le Calymmien - Calymma - couverture (1600 - 1400 Ma). C'est la période de couvertures
sédimentaires, caractérisée par l'expansion des anciennes plateformes et la formation de
nouvelles plateformes sur les nouveaux socles cratonisés. Des phénomènes orogéniques
continuent de se produire dans certaines ceintures polymétamorphiques, caractéristiques du
Mésoprotérozoïque.

-L'Ectasien - Ectsis = Extension (1400 - 1200 ma). C'est l'expansion des couvertures
sédimentaires, avec la prédominance de plateformes sur la plupart des anciens boucliers. Au
cours de cette période, le style tectonique ressemble à celui de la période précédente, mais avec
plus de fracturation importante. Les orogènes continuent seulement dans les ceintures
polymétamorphiques et en particulier, dans les ceintures Kibariennes et Irumidiennes d'Afrique
Centrale et du Sud Ouest.

-Le Sténien - Sténos = mince (1200 - 1000 Ma). Formation d'étroites ceintures avec une
intense déformation et du métamorphisme. Plusieurs ceintures polymétamorphiques séparent
les différentes plateformes. La cratonisation finale de ces zones mobiles linéaires qui
caractérisent le Mésoprotérozoïque, donne l'allure générale des boucliers précambriens tels que
nous les voyons actuellement.

-Le Tonien - Tonas = étirement (1000 - 850 Ma). La cratonisation des zones mobiles, a été
suivie par l'expansion des grandes plateformes. Au début de cette ère (Néoprotérozoïque),
d'importantes séquences sédimentaires ont été déposées sur, ou à côté des socles nouvellement
cratonisés. Certains dépôts se sont poursuivis jusqu'au Phanérozoïque. D'autres plateformes ont
été reprises dans les dernières zones mobiles du Protérozoïque ou du Paléozoïque ; c'est le cas
des super groupes du Damara et du Katanga en Afrique du Sud.

-Le Cryogenien - Cryos = glace ; Genesis = naissance (850 - 650 Ma). C'est la période de
manifestation de plusieurs épisodes de glaciation largement répandue sur tous les continents.

-Le Néoprotérozoïque III ou Ediacaran (650 - 540 Ma). C'est le paroxysme des cycles
orogéniques Panafricains - Brésiliens. L'aspect le plus important de cette période, est la
présence dans les roches, de témoins directs de la vie multicellulaire.

Tableau comparatif : Échelle Internationale des Temps pour l'Archéen et le Protérozoïque


(Exercice de synthèse en commun)
Le Précambrien dans le Monde
IV - Le Précambrien dans le Monde

Travaux Dirigés sur Cartes : (Travail en groupes de 2 étudiants)

1- Répartition du Précambrien dans le Monde Cartes :


Exercice 1
Fig 1. Provinces des Ages

Fig 2a. Épaisseurs des Provinces

Fig 2b. Épaisseur Archéen / Protérozoïque

Fig 3a. Archéen Laurasie

Fig 3b. Archéen Gondwana

Fig 3c. Archéen Monde

A - Identifier par coloriage sur carte, les différentes provinces précambriennes dans le Monde.
1 -Plateformes Protérozoïques en JAUNE

2 - Dorsales Protérozoïques en VERT

3 -Dorsales Archéennes en NOIR

B - Estimer l'épaisseur de la croûte Archéenne et celle de la croûte Protérozoïque au niveau de


chaque province que vous nommerez (voir numéros joints), en vous servant des profondeurs
calculées à partir des données de géophysique (ci-joint).
1- Tenir compte uniquement des limites supérieures (0) aux limites inférieures dans chaque
province.

2 - Calculer l'épaisseur moyenne de la croûte Archéenne et celle de la croûte Protérozoïque dans


le Monde (toute province confondue).

C - Faite un commentaire succinct (l/2page maximum) sur la répartition du Précambrien dans le


Monde. Vous pourrez vous servir de la répartition de l'Archéen sur les Supercontinents (ci-joint)
LAURASIA et GONDWANA.
Traitement de l’exercice 1

Synthèse du travail de groupes (Commentaire)

• Les formations Archéennes sont sous forme de noyaux réduits, actuellement dispersés à
travers les continents (Figure 1). L'épaisseur moyenne de ces noyaux archéens est de l'ordre de
35 km d'après les données de géophysique (Figure 2). La reconstitution des Supercontinents à
savoir le GONDWANA et la LAURASIE, il y a environ 200 millions d'années, permet de
regrouper les croûtes archéennes en grandes provinces archéennes dont l'évolution a été
complexe depuis l'histoire de la PANGEE (Supercontinent Gondwana Laurasie) qui a
commencée, il y a 500 millions d'années avec des dispersions et des regroupements de continents
(Figure 3).

• Les formations Protérozoïques à l'actuel, sont sous forme de Plateformes et de Dorsales


cratonisés assez répandues dans le Monde (Figure 1). Les formations Protérozoïques ont une
épaisseur moyenne de 45 km d'après les données de géophysique (Figure 2).
D'une manière générale (Figure 1), les boucliers Archéens sont entourés de cratons
Protérozoïques. A l'Archéen, la croûte continentale de 36 km était moins épaisse que la croûte
continentale au Protérozoïque qui était de 45 km (Figure 2). A l'Archéen, le volcanisme a été
caractérisé par les Komatiites qui sont des laves ultrabasiques constituées en majeure partie
d'olivine en forme de spinifex. Par contre, le Protérozoïque se caractérise par d'abondantes
coulées basaltiques. Le volcanisme explosif existe sur les deux types de formations avec la mise
en place de kimberlites diamantifères au niveau des formations Archéennes et des kimberlites
pauvres en diamant au niveau des formations Protérozoïques. Cela est probablement dû à
l'épaisseur plus importante de la lithosphère sous l'Archéen dont la source est plus basse que le
gradient Graphite/Diamant.
2- Nature des formations Précambriennes dans le Monde :
Exercice 2
• Australie
• Afrique du Sud
• Amérique du Nord
• Amérique du Sud
• Europe -Bouclier Baltique-Urals
• Chine
• Inde
1°) Par coloriage, déterminer et lister les différentes formations précambriennes des Provinces
concernées, à partir des légendes et des figurés joints. Donner les fourchettes d'âge pour chaque
formation.

1=Couverture de Plateformes 9= Intrusions mafiques (basiq11es)


2= Domaine de transition 10= Plutonisme acide post-tectonique
3= Orogenèse 11= Plutonisme acide syn-tectonique
4= Sédiments pré-orogéniques 12= Temps connu
13= Temps probable
5= Roches vertes
14= Temps incertain
6= Volcanites
15=Discontinuité
7= Molasses
8= Complexes plutono -métamorphiques
2°) Reconstitution de l’histoire géologique par zone dans le temps.

Synthèse du travail de groupes (Commentaire)


Reconstitution de l’histoire géologique par zone dans le temps

V - Le Précambrien en Afrique

V- Le Précambrien en Afrique

1- Subdivisions du Précambrien en Afrique

1.1-Tableau 1
Il y a 60 ans environ, la subdivision du Précambrien était basée sur certains caractères généraux
tels que le degré de métamorphisme et l’état de déformation. Ainsi, le Précambrien était
subdivisé en 4 périodes :
- Le Précambrien Inférieur : très métamorphisé et granitisé
- Le Précambrien Moyen : métamorphisé au degré des schistes verts granitisés
- Le Précambrien Supérieur : plissé et faiblement métamorphisé avec beaucoup de granites
- L'Infra Cambrien : plissé et non métamorphisé.
1.2 -Tableau 2

Dans les années 80-90, la subdivision du Précambrien en Afrique a été basée sur les
grands découpages des âges absolus (Radiométrie) et les Orogènes.

1-2- Tableau 2

Dans les années 1980-1990, la subdivision du précambrien en Afrique a été basée sur les grands
découpages des âges absolus (radiométrie) et les orogènes.

1.3 -Tableau 3

Aujourd’hui, en accord avec l’Échelle Internationale des Temps Géologiques de l'IUGS, la


subdivision du Précambrien en Afrique tient compte des âges absolus plus contraints, des
Orogènes et des Formations.
Subdivision du Précambrien couramment utilisé
2 - Répartition du Précambrien en Afrique
Pour une répartition géographique, on distinguera d'après Rocci (1965), quatre grandes zones de
cratons où l'on retrouve des formations Précambriennes (Fig 1). Ces cratons sont délimités par
des zones mobiles ou zones plissées après la formation des cratons.
Les zones orogéniques Archéennes et Protérozoïques sont appelées Dorsales (Shields) ou
Cratons et Ceintures (belts) sur certaines cartes.

2.1- Le Craton Ouest Africain et ses bordures

Le Craton Ouest Africain présente (Fig 2) en affleurement, deux dorsales : la Dorsale Réguibat
au Nord et la Dorsale de Man ou de Léo au Sud. Ces deux dorsales sont constituées :
1°) dans leur partie Ouest, des formations Archéennes (3.5 à 2.6 Ga) présentant les cycles
orogéniques Léonien (3.5 à 2.9 Ga) et Libérien (2.9 à 2.6 Ga)
2°) et dans leur partie Est, des formations Paléoprotérozoïques avec l'orogenèse Éburnéenne (2.1
Ga) affectant les formations Birimiennes (2.2 à 1.8 Ga). Entre les deux dorsales, s'étend le vaste
Bassin sédimentaire Néoprotérozoïque à Phanérozoïque de Taoudenni.
Le Craton est encadré par des zones orogéniques ou « Zones Mobiles » en chaînes, affectant des
formations Néoprotérozoïques : les zones Hercyniennes (400 à 265 Ma) marquées par les
Chaînes des Mauritanides (Mauritanie) et de la Falémé (Sénégal) ; les zones Panafricaines (1000
à 540 Ma) marquées par les chaînes des Rockellides (Libéria), des Dahomeyides (Bénin), du
Gourma (Mali) et le Hoggar (Algérie).
L'Est du Craton Ouest Africain se poursuit avec la Dorsale Touarègue, qui est le prolongement
Nord de la Dorsale Benin-Nigeria. Ce sont des formations de socle Néoprotérozoïque incluant
des roches plus anciennes (Paléoprotérozoïques) recouvertes par des Sédiments du
Phanérozoïque.
Fig. Craton Ouest Africain
2.2 - Le Craton Nilotique

Le Craton nilotique est délimité par la Dorsale Touareg à l'Ouest, la Dorsale Nubienne à l'Est et
le Craton du Congo au Sud. Actuellement, des auteurs l'appellent Métacraton du Sahara qui
signifie ancien craton démantelé, métamorphisé et injecté de magmas tardifs.

Les zones mobiles

2.3 -Les Cratons du Congo et du Kalahari

Ils présentent plusieurs « blocs » ou « petits » cratons délimités par des ceintures de zones
mobiles.
A l'Ouest : Les Cratons d'Angola et de Maltahôhe (Namibie) avec des âges inférieurs à 2.5 Ga
délimités par les ceintures mobiles du Damara.
A l'Est : les Cratons de Rhodésie (Zimbabwe) et du Kaapvaal (RSA) avec des âges supérieurs à
2.5 Ga, délimités par les ceintures mobiles du Zambèze, du Limpopo, du Mozambique et du
Namaqualand-Natal.
Map showing the main crustal provinces and better known geological features in southern
Africa, including the Archaean greenstone belts, the Great Dyke, the Bushveld Complex, and
the Witwatersrand Basin (After Anhaeusser and Button, 1976 and Pretorius and Maske,
1976).
VI- Contextes Géotectoniques et Orogènes Anciens

Il est tentant de chercher dans les chaînes récentes un modèle « actuel » pour des orogènes
anciens d'âges archéens ou protérozoïques anciens. Des travaux récents sur l'Archéen montrent
les obstacles à une telle démarche. CHOUKROUNE, BOUHALIER et ARNDT remarquent que
de nombreux caractères des cratons archéens sont inconnus dans les orogènes récents.

1 - Caractères généraux des terrains Archéens

• Le métamorphisme haute pression, basse température des chaînes anciennes n'a pas été
décrit au-delà de 2.5 Ga dans l'Archéen.

• Le volume de matériaux magmatiques des terrains Archéens est exceptionnellement


important (ce fut la période de formation de la croûte).

• Aucune vraie croûte océanique ni sutures orogéniques n'ont été identifiées.

• Dualité granite/greenstone. Les terrains archéens et birimiens sont constitués de


granitoïdes en position inférieure (TTG : Tonalite Trondhjémite Granodiorite) surmontés par une
couverture volcano -sédimentaire (les roches vertes). Deux écoles s'affrontent sur l'interprétation
:

a) Prédominance de forces de surface avec la préexistence de microcontinents rigides dans les


premiers stades de l'accrétion. Les marges de ces microcontinents s'affrontent de façon identique
aux marges actuelles.

b) Prédominance des forces de volume (gravité) qui agissent à l'intérieur des protocontinents
provoquent des déplacements verticaux qui viennent de l'instabilité due à la fusion crustale et à
des différences de densité entre les granitoïdes et les roches vertes.

2 - Caractères particuliers de la tectonique

• L'organisation structurale manque de structures linéaires bien réglées. Les plans axiaux et
les autres structures (marquant les directions d'aplatissement) changent de direction et de
pendage de façon abrupte. La géométrie en dôme et bassins est largement répandue.

• Les événements tectoniques structurant la croûte y sont de grande ampleur. Ils


déterminent des anisotropies mécaniques planaires et le plus souvent verticales entre des zones
de roches supracrustales (bassins) et des zones infracrustales. Cette organisation forme une
structurale originelle en dômes et bassins, initiée par le diapirisme
• Ce diapirisme relié à un épisode thermique global, affecte l'épaisseur entière de la croûte
archéenne (25 à 30 km) à l'opposé des orogènes récents où le diapirisme fonctionne tardivement
(post collision) et est restreint à des zones déjà épaissies par des chevauchements. Il n'y a donc
pas de découplage lithosphérique horizontal à l'Archéen. C'est un événement thermique affectant
toute une vaste zone qui est responsable de la dynamique diapirique. La différence de densité
entre les piles basaltiques au-dessus, et le magma granitique en-dessous entraîne des
déplacements verticaux par Sagduction qui caractérise la dynamique diapirique.

3- Caractères particuliers du métamorphisme

• Le métamorphisme affecte de façon égale des vastes secteurs de la croûte. Il provoque la


migmatitisation de matériaux sialiques (granitoïdes), la baisse de densité qui en résulte, provoque
l'instabilité gravitaire.

• Il n'y a pas de polarité de métamorphisme autre que, entre les dômes et les bassins. Il
semble que la totalité de la protocroûte soit alors ramollie car il n'existe pas de contrastes de
rhéologie entre différentes lithologies.

• La croûte archéenne semble se fabriquer à la suite d'un événement thermique majeur qui
produit du basalte et des TTG formant des structures en dômes et bassins ayant subi
ultérieurement une période de raccourcissement homogène à l'échelle de toute la croûte, excluant
ainsi la présence d'un substratum rigide, donc sans manteau lithosphérique.

4- Caractères particuliers du magmatisme

• Durant l'Archéen la quantité de matériau juvénile explique à elle seule l'épaississement


crustal. Les chevauchements sont d'ampleur modeste, lorsqu'ils existent et ne sont en aucun cas
responsables de l'épaississement crustal.
• Seules les sources mantelliques sont possibles : prédominance de matériaux juvéniles.
• Les périodes de cratonisation sont discontinues : 3.1, 2.7, 2.5, 2.1 à l'opposé des orogènes
modernes.
Conclusion

Il semble que même si certains processus géologiques fonctionnent depuis la formation de la


planète (mouvements mantelliques, création de plancher océanique, phénomènes de fusion
partielle etc.), l'intensité de ces processus était forcement différente durant l'Archéen et le
Protérozoïque ancien (Paléoprotérozoïque). La nature des processus directeurs était
probablement différente : on suggère des remontées mantelliques massives pour expliquer les
périodes de fabrication de la croûte. De plus, les formations géologiques impliquées étaient
forcement différentes, au moins en taille pour les continents. Les processus de surface étaient
eux, très différents de l'actuel en raison de la composition de l'atmosphère ancienne et de
l'absence de vie. L'uniformitarisme qui est la base de la plupart des raisonnements géologiques
doit être utilisé dans ces cas avec une extrême prudence.
VII - Le Paléoprotérozoïque en Afrique de l'Ouest

1 - Le Paléoprotérozoïque de la Dorsale de Man - Léo

Principaux problèmes concernant le Paléoprotérozoïque de la Dorsale de Man ou Dorsale de Léo


(Figure)

* la définition du birimien : existe-t-il un cycle anté ou pré birimien ? ;


* la stratigraphie du birimien : les séries métasédimentaires sont-elles au dessus des séries
métabasaltiques ou en-dessous ? ;
* le contexte géodynamique de la mise en place des séries volcaniques : s'agit-il d'arcs
insulaires ou de plateaux volcaniques ? ;

*le type d'orogenèse : la tectonique est-elle horizontale ou verticale ? ;

*la classification et la structure des granitoïdes : existe-t-il une série TTG ?, quel est le mode de
mise en place des différents plutons ?

Carte géologique de la Dorsale de Léo/Man (Abouchami et al, 1990, Boher et al, 1992)
1-Phanérozoïque (couverture sédimentaire) ; Paléoprotérozoïque (2- Granitoïdes ; 3- Ceinture
de roches vertes); 4- Archéen ; 5- Faille

Des Publications ont proposé des modèles d'évolution pour le cycle birimien et
l'orogenèse éburnéenne : Leube et al. (1990) et Abouchami et al. (1990).
Projection sur l'évolution crustale au Paléoprotérozoïque du Craton Ouest Africain et quelques
implications minières.

La dorsale de Man se subdivise en deux (2) domaines majeurs :


-Le domaine occidental encore appelé domaine Kénéma-Man où les roches sont
essentiellement d’âge archéen (Précambrien D) : antérieures à 2.5Ga.

-Le domaine oriental encore appelée domaine Baoulé-Mossi où les formations géologiques
sont d’âge protérozoïque inférieur.
Les deux domaines sont séparés par l’accident majeur de Sassandra, d’orientation
subméridienne.

Les cycles orogéniques


2 - Exemple du Paléoprotérozoïque au Burkina Faso

La géologie du Burkina nous révèle que les terrains datés du Birimien (2.2 à 2.0 Ga) présentent
une structuration datée autour de 2.1 Ga. Les terrains birimiens sont organisés en ceintures
parfois très rapprochés et quelquefois parallèles, séparées par des masses importantes de
granitoïdes (Figure Perkoa). Le métamorphisme qui affecte ces terrains varie de façon très rapide
et semble en général peu intense hors de la proximité immédiate des plutons (Figure Analyse
Déformation). La déformation est hautement variable d'un endroit à l’autre ; il semble donc que
les conditions de mise en place des massifs soient déterminantes pour la majorité des ceintures.
Cette structuration est caractéristique de l'ensemble des formations birimiennes
(Paléoprotérozoïques) de l'Afrique de l'Ouest. Le socle Birimien aurait donc eu une évolution
semblable à celle de l’Archéen.

7-2-1- Proposition d'un schéma d'évolution pour l'orogenèse éburnéenne

Modèle orogénique de type archéen au Burkina Faso

(1) dépôt et mise en place des formations des ceintures de roches vertes ;

(2) mise en place des grands batholites de granitoïdes (TTG), et structuration des ceintures;

(3) après le refroidissement des batholites, activation d'une tectonique transcurrente, mise en
place des granites à biotite, puis développement des zones mylonitiques d'étendue régionale ;

(4) développement local de chevauchements pelliculaires.


7-2-2- Géologie du BURKINA FASO

La superficie du Burkina est constitué par un bloc de formations cristallines du Précambrien C


de plus 80 % du territoire. Ce bloc est recouvert de façon discordante aux frontières Nord et
Nord Ouest du pays par les sédiments du Précambrien A du bassin de Taoundéni, et sur la
frontière Sud-Est, par ceux de la bordure septentrionale du bassin voltaïen (Précambrien A à
Eocambrien).

• A l'extrême Nord-Ouest se superposent aux formations du Précambrien A, des dépôts


continentaux tertiaires appelés plaines du Gondo ;

• Les formations cristallines du Précambrien C sont également recouvertes à l'Est par les
dépôts du Continental Terminal, tandis qu'au Sud-Ouest et au Sud, elles s'intègrent aux
formations Précambrien C (ou système birimien) et D (ou système antébirimien ou
libérien) du Ghana, de Côte d'Ivoire et du Libéria.

* Précambrien D (ou antébirimien) : Age > 2.500 MA

Le Précambrien D ou antébirimien constitue l'ossature de la majeure partie du Burkina Faso.Ce


sont essentiellement des granitoïdes : granites, migmatites et gneiss. Selon leur répartition
régionale, ces roches se diversifient à partir d'un certain pourcentage de minéraux constituant la
roche (biotite, amphibole, pyroxène, etc.).

Ces terrains du Précambrien D ont été plissés et métamorphisés. Selon les méthodes de datation
utilisées, l'âge de ces formations serait 2 660 ±135 MA

* Précambrien C (ou Birimien) - Age : 2.400 MA à l.3OO MA

Les séries birimiennes représentent les parties non érodées du remplissage de sillons
ultracratoniques. Ce remplissage est d'origine volcanique, pyroclastique et sédimentaire. Ces
roches, pendant leur mise en place, ont subi plusieurs transformations rendant ainsi très
complexes leurs compositions physico-chimiques d'où l'appellation volcano-sédimentaire.

Cette série englobe un grand nombre de formations rocheuses parmi lesquelles, on distingue des
roches volcaniques (basaltes, andésites, rhyolites, tufs, etc.) et des roches intrusives (diorites,
gabbros, granodiorites, granites, etc.).

Ce système birimien qui est le plus important du point de vue de la diversité de ces roches,
affleure dans la région du Sud-Ouest. De Banfora à Batié, on remarque deux bandes parallèles,
larges d'environ 20 à 50 km et d'une direction générale Nord-Sud ;

• La première bande s'étend de la frontière ivoirienne par Kampti jusqu'à Dédougou


• La seconde longe la frontière du GHANA entre Batié, Diébougou et Boromo.

Les sillons birimiens prennent l'allure d'une courbe au Nord de Ouagadougou et couvrent les
localités suivantes : Kaya, Kongoussi, Séguénéga jusqu'à Ouahigouya. Ils réapparaissent au Nord
Est de Djibo, Gorom-Gorom jusqu'au Nord-Est de Dori, Bogandé et enfin au Nord-Est de Fada
N'Gourma.

* Précambrien A à cambro-ordovicien (couverture sédimentaire du socle): 1300-440 MA


Les grès calcaires

Ils occupent une grande partie de l'Ouest du Burkina et affleurent depuis le Nord de Banfora
passant par Orodara, Bobo-Dioulasso, Dédougou, Nouna pour se terminer en pointe au Nord de
Tougan ;

Les sables éoliens, d'argiles et d'alluvions : Nord de Nouna, Nord de Djibo, la plaine du Gondo

A l'extrême Nord du pays, dans le bassin du Béli, on remarque la répartition des calcaires
dolomitiques, des grès quartzitiques, des schistes argileux et des conglomérats. Cette série est
appelée système Nigérien ;

Les sédiments gréseux, grès arkosiques à ciment calcaire :

Au Sud-Est du Burkina entre Pama et Diapaga, le long de la frontière du BENIN se dresse une
grande falaise (falaise du Gobinangou). Parallèlement, au Sud-Est de cette falaise du
Gobinangou viennent en juxtaposition, deux autres types de formations rocheuses (le Buem et
l'Atacorien) :

• le Buem : ce sont des sédiments détritiques grossiers aux faciès plissés


• l'Atacorien : ce système est constitué de schistes et de quarzites métamorphisés à
faciès plissé.

Les latérites

Le recouvrement latéritique est un caractère dominant des paysages pénéplaines ou tabulaires qui
caractérisent la plus grande partie du Burkina.

Ces latérites, on en observe partout. Elles se présentent sous forme de plateaux étendus, buttes
témoins, cuirasses indurées, etc. L'épaisseur de ces latérites varie selon la nature des formations
sur lesquelles elles se reposent.

Les latérites sont particulièrement impressionnantes dans les régions où affleurent les formations
birimiennes, notamment entre Kaya et Ouahigouya près de Gaoua et Houndé, entre Djibo et
Dori.
Les Potentialités minières au Burkina Faso

2- Ressources minérales du Burkina Faso

•Or
•Zinc
•Manganèse
•Cuivre
•Diamant
•Phosphate
•Uranium
•Matériaux industriels

* Exploitation minière au Burkina Faso :


Or : > 20 gîtes industriellement exploitables (10-40 t d'or) dont 11 mines en
exploitation industrielle et une dizaine environ, sont en travaux très avancés.
Plus de 2000 sites en exploitation artisanale / an.

Zinc-Plomb-Argent : 1mine souterraine en Exploitation (Perkoa)

Manganèse : 1 gisement en phase d’exploitation ‘arrêtée)

Phosphate : 1 gisement exploité en Petite Mine


* En Indices
•Cuivre
•Nickel
•Diamant
•Uranium

* En Gîtes
•Matériaux industriels (Construction -Energie -etc.)
Conclusion

Le Burkina Faso présente des potentialités minières en même de soulager son


économie et d'améliorer les conditions de vie des populations. (Présence des
Compagnies Minières - 80% du Pays couvert par les concessions minières
d'exploration).

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