Vous êtes sur la page 1sur 12

LA GEOCRONOLOGIE

LE TEMPS DANS L’HISTOIRE DE LA TERRE ET DE LA VIE

La mesure du temps au-delà de l’histoire se fait en interprétant des phénomènes


géologiques et biologiques enregistrés dans les roches et les fossiles et en
utilisant des outils de datation. L’échelle des temps de développement de la vie
est subdivisée en ères :
 Primaire : - 545 /-245 MA : apparition des poissons, amphibiens, reptiles
 Secondaire : -245 /-65 MA : développement des reptiles et apparition des
mammifères et oiseaux
 Tertiaire : - 65 /-7 MA : développement des mammifères
 Quaternaire : – 7 / actuel : apparition de l’homme Comment dater
l’évolution de la vie et les changements de la terre ? Comment découper le
temps ?
DATATION RELATIVE
On cherche à ordonner du plus jeune au plus ancien, les structures (strate,
coulée, plis, faille, cristal, fossiles) et les évènements (sédimentation,
intrusion de filon et de massif, orogenèse, cristallisation, érosion)

A. PRINCIPE DE CONTINUITE (OU D’UNIFORMITE) : Les


matériaux qui se déposent ou qui refroidissent sont les mêmes sur de grandes
surfaces ou de grands volumes ; les conditions P/T sont considérées comme
homogènes. Une couche se forme en surface ou en profondeur de manière
uniforme.
B. PRINCIPE DE SUPERPOSITION : Les couches ou les coulées
s’empilent les unes par dessus les autres : Une couche ou une coulée est plus
récente que celle qu’elle recouvre.
C. PRINCIPE DE RECOUPEMENT : Certaines couches possèdent plis,
faille, schistosité, foliation, filon ou massif : La formation d’une couche est
antérieure à l’évènement qui la modifie ou à la structure qui la recoupe
DATATION RELATIVE
 Dans une roche, des minéraux peuvent se recouper : les
nouvelles conditions P/T les transforment. Le minéral déformé
ou recoupé est antérieur à la déformation ou recristallisation.
 D. PRINCIPE D’IDENTITE PALEONTOLOGIQUE : Les
roches peuvent contenir des traces d’êtres vivants spécifiques
d’un milieu de vie et d’une époque. Des couches contenant les
mêmes fossiles ont le même âge et le même milieu de
formation.
 Quelques caractéristiques permettent de définir un bon fossile :
plus sa présence est brève, plus il est précis. Plus il est
abondant, plus il est utilisable.
DATATION ABSOLUE
Comment chiffrer l’âge par rapport à aujourd’hui ?
A. PRINCIPE DES METHODES DE DATATION ABSOLUE :
Les isotopes instables se désintègrent en isotopes stables en émettant des radiations
(β = e-, γ = photons). Exemples :
14C* (C12) 14N stable, 40K* 40A, 87R* 87S
La durée de désintégration d’un élément radioactif est constante et caractérisée
par sa demie vie : la proportion d’éléments pères ne dépend que du temps et de la
quantité initiale.
Le dosage isotopique par spectrométrie permet de déterminer la durée de
désintégration, à condition que :
 le système soit fermé, sans échange avec l’extérieur : Ft ne vient que de P0 et F0.

 les quantités initiales d’éléments père et fils soient connues : P0 et F0 sont


connues
DATATION ABSOLUE
1) 14C/14N : C* organique (bois, os, coquille,…)
C*0 est constant car il est renouvelé tant que la cellule vit, et égal au C* mesuré actuel. La mort cellulaire ferme le système : 14C* se
désintègre : C*0 diminue et C*t est mesuré. t = Ln (C*0/C*t). T/Ln2 (ans)

T50 = 5.370 ans ; maxi = 50.000 ans ; mini = 100 ans : C* est utilisé pour des durées très courtes.

2) 40K*/40A : 40K réside dans les minéraux magmatiques et métamorphiques ; il se transforme en 40A.
La difficulté pour cet élément est que K*0 est inconnu, car sa quantité est variable suivant les roches.

Toutefois 40A est un gaz qui s’échappe des roches chaudes : donc 40A0 = 0 au début du refroidissement de la roche : 40A reste prisonnier des
cristaux : son taux augmente : le taux de A mesuré dans l’échantillon correspond au taux de K* désintégré au temps t : t = Ln (1 +
40
A/40K)/ (λ (ans) (λ= constante de désintégration)

T50 = 109 ans : maxi = 4.5.109 : datation longue, mais la contamination par l’air rend le temps approximatif.

3) 87R*/87S : R et S résident dans les minéraux des roches magmatiques : 87R se transforme en 87S.

Les difficultés sont que les taux de 87R0 / 87S0 varient suivant les roches et qu’ils ne s’échappent pas avant le refroidissement n’étant pas
gazeux.
Pour lever la difficulté, on considère le système 87R0/87S0 en évolution :
• Quand t augmente, 87R* diminue et 87S augmente, à la même vitesse partout, quelque soit le taux initial.
• Ces quantités sont liées par la fonction : 87St/86S = a (87Rt/86S) + (87S0/86S). 86S stable sert de référence.
• 87
R0 et 87SR0 déterminés graphiquement, permettent le calcul du coefficient « a », lié au temps : t = Ln (a+1)/ (λ. ((λ = constante de
désintégration)
T50 = 50.109ans : datation longue et fiable car sans contamination du système par l’air.
Les principes de superposition, de continuité, de
recoupement et d’identité paléontologique
permettent de reconstituer la succession des
évènements régionaux. La désintégration des
éléments radioactifs permet de dater les
évènements par rapport au présent, suivant la
période de l’élément choisi.
COUPURE DU TEMPS ENTRE II° ET III°
 Le temps est découpé en ères et périodes qui
servent de repères dans l’histoire. Sur quels
critères s’effectue le découpage entre II° et III° ?
CRISE BIOLOGIQUE ENTRE II° ET III°- 65 MA

1.Disparitions d’espèces à la fin du crétacé Dans les océans : toutes les


Ammonites, nombreux foraminifères (globotruncana), les dinosaures marins.
Sur les continents : tous les dinosaures (Nombreux reptiles survivent : tortue,
crocodile, batraciens...) Une crise biologique est une courte période de fort
taux d’extinction, entre des périodes de faible taux d’extinction ou de relative
stabilité des espèces.

2. Apparitions d’espèces au paléocène (début du III) Nombreuses espèces de


mammifères, d’oiseaux, d’insectes, de foraminifères (globigérines)
apparaissent après le crétacé, au début du paléocène. La disparition des
espèces du II° libère les niches écologiques pour les nouvelles espèces du III
dérivant d’espèces ancestrales, qui peuvent ainsi se diversifier Une radiation
évolutive est une prolifération d’espèces nouvelles après une crise biologique.
RECHERCHE DE CAUSES DE LA CRISE C/P
1. Indices relevés à la limite C/P
 Fine couche d’argile noire due à un dépôt bref de fines
poussière de basalte altéré.
 Fort taux d’Iridium sous forme de pic très court, indiquant
un évènement mondial bref et intense.
 Présence de magnétites nickélifères et de sphérules de
verre dans certains sites de la limite C/P.
 Forte baisse du rapport 13C/12C et du carbonate indiquant
une diminution des êtres vivants.
2. Discussion des causes de l’extinction
C. LES COUPURES DU TEMPS

1. Coupure du temps : les ères correspondent aux


crises majeures ; les périodes aux crises mineures.
a. Action homme : IV° = apparition homme : Le
taux actuel de disparition des espèces est très
important par déforestation (1.000 espèces par an),
par sélection génétique et monoculture, par
modification du climat, par modification
génétique. On peut s’interroger sur l’existence
d’une crise biologique causée par l’homme.
CONCLUSION :

Les datations relative et absolue permettent de reconstituer la succession des


évènements géologiques régionaux et le calendrier international des temps
géologiques depuis l’origine de la vie et de la terre.

Le temps est coupé en ères à partir des crises biologiques majeures ou de


l’apparition de l’homme (IV°). Les subdivisions des ères se déterminent à partir
des crises mineures.

Les crises biologiques viennent probablement du cumul de bouleversements de


l’environnement, lents comme le refroidissement, le réchauffement, le volcanisme,
ou rapides comme la chute de météorite. Toutefois la détermination des causes
reste hypothétique en raison du manque de précision du temps.

Les crises biologiques favorisent les radiations à partir des espèces survivantes, ce
qui accélère la vitesse d’évolution et l’apparition de nouvelles espèces.

Vous aimerez peut-être aussi