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Introduction
Présentation du plan de devt : Nous allons voir dans une 1ère partie que les
roches fournissent des renseignements pour les situer les uns par rapport aux
autres, c’est ce que l’on appelle la chronologie ou datation relative, pour
comprendre, dans une 2ème partie, comment les scientifiques ont établi l’échelle
des tps géologique. Enfin, dans une 3ème partie, on montrera comment la datation
absolue permet de dater et de faire coïncider la chronologie relative et la
datation absolue.
a- le principe de superposition
b- le principe de recoupement
a- Apport de la lithostratigraphie
Principe de continuité latérale : Bien que sa base soit + âgée que son sommet,
on considère que l’âge d’une strate est le même sur toute son étendue.
Cependant, ces corrélations sont aisées tant que le faciès reste le même (pas de
passage latéral de faciès).
b- Apport de la biostratigraphie
C’est l’une des + anciennes unité stratigraphique utilisée. Une partie des
étages a été créée par d’Orbigny avant 1850. Il a défini les étages à partir de
coupes types généralement fossilifères. Pris dans des zones de mers
épicontinentales, les étages étudiés par d’Orbigny étaient séparés par des
coupures nettes aussi bien dans la sédimentation que dans le contenu
paléontologique. Les limites ainsi choisies correspondaient nécessairement à des
variations globales du niveau marin (eustatisme) ou a des mouvements
tectoniques, et les hiatus entre les étages successifs ont du être redéfinis.
L’étage est définie, par convention, en un lieu où la série est considérée
comme complète, avec un contenu fossilifère ayant une probabilité d’extension
géographique la + vaste possible et dans laquelle les limites sont clairement
identifiables.
Au nom d’un lieu géographique proche est associé le suffixe –ien
Ex : le Maastrichtien de Maastricht
La datation absolue repose sur des témoignages inclus dans les roches qui
sont indépendants des roches qui l’entourent.
Mais pour tous ces rythmes, la datation reste soit pour des périodes
récentes, soit assez floue. Il est donc nécessaire de trouver un autre moyen de
datation absolue.
3.2- La radiochronologie
P = P0 - F
ou P0 = P + F
P + F = P eλ t
ou F = P eλ t - P ; soit :
• A t=T, il ne reste plus que 8 isotopes noirs, 8 isotopes blancs ont été
produits.
• A t=2T, il ne reste plus que 4 noirs pour 12 blancs (plus 1 blanc initial),
• A t=3T, il ne reste plus que 2 noirs pour 14 blancs (plus 1 blanc initial),
• etc…
Vous remarquerez que l'on est parti d'un système à 17 isotopes et qu'il y en a
toujours 17 dans le système : on dit que le système est clos.
14
C → période de ½ vie courte → échantillons récents
Rb et 238U → période de ½ longue → échantillons très anciens (âge du
87
Il est à noter :
Le principal pb réside dans le fait qu’à priori, il faut être sur que le système reste
fermé. Il faut qu’il n’y ait pas eu de pertes d’atomes de l’élément fils (ce qui
entraînerait un rajeunissement) ni de pertes d’atomes de l’élément père (ce qui
entraînerait un vieillissement). Or de nbx phénomènes géologiques peuvent
entrainer une fuite de ces atomes hors du cristal. Un réchauffement induit une
dilatation du réseau cristallin et ainsi peut induire une diffusion d’atomes hors
du cristal. La radioactivité α fissure le métal (métamictisation), ceci induisant
une perte d’atomes ( et ceci indépendamment de tout évènement thermique).
C’est pourquoi de + en + , les mesures se font sur des cœurs de minéraux
abrasés (la périphérie +/- fissurée et donc +/- appauvrie en atomes n’étant donc
pas prise en compte).
Cependant diverses méthodes permettent souvent (le + souvent ?) de
détecter ces éventuelles pertes d’atomes et d’en tenir compte, voire même
permettent un gain d’information supplémentaire → cf méthode U-Pb avec
Concordia ou méthode Rb-Sr avec isochrones sur minéraux.
λ
soit : 14C = 14C0.e- t .
Le 14C est formé constamment dans l'atmosphère et est incorporé dans les
molécules de CO2 et est introduit de cette façon dans le cycle du carbone.
On peut voir selon l'équation (26) que connaissant (14C/12C)0, déterminé sur un
échantillon actuel, et mesurant 14C/12C, on peut calculer l'âge de la mort de
l'organisme.
La méthode de datation par le 14C s'applique tant en archéologie, qu'en
paléontologie (datations d'ossements), sédimentation (datation des carbonates et
mesure des vitesses de sédimentation), volcanologie (datation de bois carbonisés
sous les coulées de laves), étude des météorites (détermination de l'âge de leur
chute sur terre). Etant donné la courte période de désintégration du 14C, cette
méthode n'est applicable qu'à la datation de matériaux très récents, ne dépassant
pas 50 000 ans. C'est une méthode destinée à dater des événements de l'ère
quaternaire.
• b2- La datation K - Ar
La désintégration du 40K n'est pas simple mais suit plusieurs voies qui sont
schématisées dans la figure ci-contre :
• Une voie mène au 40Ca par désintégration β (et représente plus de 88%
de la désintégration du 40K.
• Une autre voie, elle-même complexe mène au 40Ar, essentiellement par
capture électronique (EC).
Il faut tenir compte dans les formules de calcul du temps de ces deux voies de
désintégration, en utilisant une constante de désintégration totale, égale à
5,543.10-10 an-1.
Les scientifiques qui travaillent sur la méthode K/Ar utilisent les valeurs
recommandées par une commission de spécialistes réunis en 1976. Seuls sont
considérés comme valides et comparables les âges calculés avec ces constantes
et ces abondances isotopiques.
Le potassium 40K se décompose en 40Ar et en 40Ca, selon deux réactions qui ont
lieu "en parallèle", avec deux constantes radioactives et deux périodes
différentes.
Transformation 1 :
40
K--> 40Ca + e-, avec une constante de désintégration de λ Ca = 4.96 10-10 an-1
(période TCa d'environ 109 ans) ; c'est la radioactivité β classique dont parlent
les programmes de physique. Mais une partie des électrons ainsi produits
peuvent réagir avec le 40 K, pour aboutir à une seconde transformation :
Transformation 2 :
K + e- --> 40Ar, avec une constante de désintégration de λ Ar = 0,58.10-10 an-1
40
Pour être rigoureux, voici les équations qu'il faut comprendre et appliquer :
Réactions :
Les deux réactions ont lieu en parallèle mais avec des constantes bien
différentes :
λAr = 0,58.10-10 an-1 = 5,8.10-11 an-1 et λCa = 4,96.10-10 an-1, soit presque dix fois
plus.
Équations :
[40Ca]+[40Ar]=[40K]0-[40K] (1)
Or [40Ar]0=0
(l'argon étant un gaz, il s'échappe facilement du réseau cristallin lors de la
cristallisation à température élevée)
Expressions du temps :
(3)
soit, en simplifiant :
d’où :
(4)
T = 4,47 Ga
T = 0,704 Ga
T = 14 Ga
Dans les trois équations (10) - (11) - (12), les teneurs initiales en éléments
radiogéniques (206Pb )0 - (207Pb )0 - (208Pb )0 sont inconnues. L'isotope stable du
plomb, non radiogénique (204Pb) sera utilisé comme référence ; les équations
chronométriques pour chacun des couples sont alors :
Il est donc possible, comme dans le cas de la méthode Rb - Sr, de tracer des
isochrones dans des diagrammes :
206
Pb/204Pb - 238U/204Pb (équation 13 - isochrone I)
207
Pb/204Pb - 235U/204Pb (équation 14 - isochrone II)
208
Pb/204Pb - 232Th/204Pb (équation 15 - isochrone III)
L'avantage de cette méthode est donc de pouvoir estimer l'âge d'un système par
le tracé de 3 isochrones différentes. Les âges obtenus par ces trois isochrones
peuvent être comparés ; soit, ils sont sensiblement identiques et l'on peut alors
estimer que ces âges concordants sont des âges "absolus", soit ils présentent
des différences sensibles, ce qui suggère que certains âges obtenus peuvent être
des âges discordants "apparents"
Une difficulté de cette méthode résulte du fait que l'uranium est un élément
naturel mobile, sensible aux altérations de surface, ce qui amène un lessivage de
ce dernier. Les points expérimentaux peuvent alors ne pas être bien alignés dans
les diagrammes et une certaine incertitude existe sur le tracé des isochrones et
les âges estimés peuvent être relativement certains. Dans ce cas, une méthode (la
méthode Pb - Pb) peut permettre de contourner cette difficulté en ignorant la
concentration en uranium des échantillons.
Le rapport 235U/238U est une constante et égal à 1/137,88 . Cette valeur peut être
rapportée dans l'équation (18) et le dosage de l'uranium devient alors inutile ;
l'équation (18) s'écrit alors :
Par cette méthode, l'âge d'un système est déterminé à partir des rapports
isotopiques du Plomb. Il n'y a pas contre pas de possibilités de connaître les
rapports isotopiques initiaux (207Pb/204Pb)0 et (206Pb/204Pb)0 .
C'est par cette méthode Pb - Pb que fut déterminé la première fois en 1955 l'âge
de la Terre par Patterson, Tilton et Inghram (fig.6).
Fig. 6 : âge de la Terre défini par des météorites, des sédiments océaniques actuels,
des galènes récentes (d'après Murphy et Patterson, 1962) selon la méthode Pb-Pb
Toutes ces formations s'alignent sur une isochrone (fig.6) dont la pente donne
l'âge de la Terre : 4,55 milliards d'années ± 70 millions d'années.
Ceci nécessite des mesures sur des systèmes possédant des teneurs élevées en
éléments radioactifs pères, de façon que la quantité d'éléments radiogéniques (F)
soit forte vis à vis de la quantité d'éléments fils initiaux (F0) (F0<< F).
Dans le cas des systèmes uranium-plomb, il est donc nécessaire que les quantités
d'atomes pères 238U et 235U soient élevées de telle sorte que les quantités
d'atomes fils radiogéniques produits 206Pb et 207Pb soient fortes en regard des
éléments fils initiaux (206Pb)0 et (207Pb)0potentiellement présents au départ.
Dans le cas des systèmes uranium - plomb, les systèmes enrichis en 238U et 235U
sont représentés dans les roches magmatiques par des minéraux riches en U. Le
plus courant d'entre-eux est un minéral toujours présent, bien qu'en faible
quantité : le zircon (ZrSiO4). Peuvent être également utilisés des monazites ou
des minerais d'uranium.
λ 't
(11) ------> (21) 207Pb = 235U (e - 1)
Les âges calculés par les équations (20) et (22) peuvent être discutés dans un
diagramme (y - x) 206Pb/238U en y - 207Pb/235U en x (fig.7) appelé diagramme
concordia.
Lorsque les âges obtenus par les deux méthodes ne sont pas concordants, les
points représentatifs se placent en dehors de la concordia et sont souvent alignés
selon une courbe (parfois même une droite) qui définit la discordia. Cela
signifie alors qu'il y a eu ouverture du système avec perte de plomb.
L'intersection supérieure de la discordia avec le concordia permet d'obtenir l'âge
de la fermeture du système (cristallisation du magma). L'intersection inférieure
de la discordia avec la concordia date l'ouverture du système (suite par exemple
à événement thermique, telle une phase de métamorphisme).
Fig.7 : diagramme concordia pour deux populations
de zircons ; les zircons de l'échantillons γ 1, tous
concordants, attribuent
un âge de 2,25 milliards d'années à ce granite ; les
zircons de l'échantillon γ 2 situés
sur une discordia ont été formés en T, il y a 2,0 milliards
d'années (cristallisation du
magma) et ont subi un évènement thermique (épisode
métamorphique) en T1, il y a
620 milliions d'années
Les longues périodes de désintégration des éléments pères (238U - 235U - 232Th)
permettent d'utiliser ces méthodes pour dater des événements très anciens
(plusieurs milliards d'années à plusieurs centaines de millions d'années).
On nomme Hadéen cette période des tous débuts de la Terre que nous
connaissons très mal puisque nous ne possédons aucun vestige rocheux. Les
archives de l’histoire géologique de notre planète sont les roches, et puisque la
roche la plus vieille connue a été datée à 4,016 Ga, l’histoire géologique
documentée dans les roches commence donc à 4,016 Ga, avec la période
archéenne ... jusqu'à ce qu'on trouve une roche terrestre plus vieille et qu'on
repousse la limite inférieure de l'Archéen.