Vous êtes sur la page 1sur 29

Partie 

:
Les climats passés de la Terre

Objectif du programme (extrait) :

S’approprier les outils nécessaires pour appréhender les enjeux climatiques


contemporains en établissant des comparaisons avec différents exemples de variations
climatiques passées.
Comprendre les causes et la dynamique des variations climatiques passées.

Aborder les conséquences du réchauffement climatique sur la biosphère et l’humanité.


Envisager les possibilités d’atténuation et d’adaptation
Leçon 1 :
Reconstituer et comprendre les
variations climatiques passées
Introduction / prérequis (cf. enseignement scientifique 1° et Tle et 1°SVT) :
➢ Cycle du carbone

➢ Effet de serre

➢ Mise en évidence irréfutable du réchauffement rapide actuel

➢ Distinction climat et météo

➢ Conséquence des activités humaines sur l’effet de serre

➢ Échelle chronostratigraphique

D’environ 1,2°C en 150 ans, le réchauffement climatique rapide clairement établi au


début du XXIe siècle est corrélé à la perturbation du cycle biogéochimique du carbone
par l’émission d’origine anthropique de gaz à effet de serre depuis la révolution
industrielle.

On s’appuiera sur différentes techniques qui permettent aux scientifiques de reconstituer les
climats.

La compréhension des causes et de la dynamique des variations climatiques passées


permet de mieux comprendre les conséquences liées au réchauffement actuel mais
aussi les possibilités envisagées en matière d’atténuation et d’adaptation.
1 2 3
«Le temps long »
des
climatologues
et géologues…

c’est long
comment ?

Des ères 1 découpées


en périodes 2 et
époques 3

Voir aussi le rabat F de la


couverture de votre livre

3
Homo sapiens, une espèce TRÈS récente : Aujourd’hui
31 décembre Minuit

● Charlemagne couronné empereur 800 ap JC

● La civilisation grecque à son apogée - 500 av JC


● La civilisation égyptienne à son apogée -2 500 av JC

● Les premières écritures (début de l’Histoire) -3 500 av JC


● Les premières traces d’agriculture 10 000 bp*

● Les peintures rupestres d’Homo sapiens :


31 décembre à 14 000 bp
– Lascaux (Périgord) : 23h59min26sec
– Cosquer (Calanques de Marseille) : 25 000 bp
● Les premiers Homo sapiens (Afrique) 250 000 bp

Formation de la
*bp signifie « before present », planète le 1 janvier
l’année de référence pour les datations au 14C étant 1950 = 4,6Ga

4
I- Les variations climatiques récentes au Quaternaire

Remarque : Durant l’ère quaternaire, les premiers


hominidés se déplacent sur une planète dont la géographie
est semblable à celle que l’on connaît actuellement.

Les reconstitutions paléoclimatiques et


paléogéographiques reposent sur le
principe d’actualisme :

Les scientifiques s’appuient sur les lois physico-


chimiques actuelles considérées comme immuables
afin d’interpréter les indices liés au passé géologique et
climatique pour reconstituer son évolution.
(cf Ens. Sc Tle)
A- Les indices témoignant de l’alternance de périodes froides
(glaciaires) et plus douces (interglaciaires)

1- Les témoignages humains directs sur les parois des grottes


Chauvet (-30000 ans), Cosquer (-25000 ans) et Lascaux (-15000 ans)

Grotte Chauvet (-30000 ans)


Rennes et chevaux adaptés aux steppes froides

Principe d’actualisme appliqué aux


peuplements animaux
Tempéré Froid/sec
2- Des indices palynologiques :
l’étude des pollens piégés dans la tourbe à 3,2m 10,75m
+récent +ancien
différentes profondeurs permet de
reconstituer les peuplements végétaux
passés - Cf. TP + ES Tle

tels qu’on les connaît actuellement

Principe d’actualisme appliqué aux peuplements


végétaux permet de reconstituer l’évolution du climat 10 000
jusqu’à -100 000 ans (on suppose que les espèces Tempéré ans Froid/sec
anciennes et actuelles ont les mêmes exigences
écologiques)
3- Les indices isotopiques : la proportion d’isotopes
d’oxygène ou d’hydrogène dans la glace et les sédiments
d’âges connus constitue des paléo-thermomètres.

● L’eau (donc la glace) contient des isotopes de l’Oxygène  (atomes


avec un ou des neutrons en plus) : 18O plus lourd que le 16O

● Les foraminifères marins fabriquent leur enveloppe calcaire


(CaCO3) en utilisant l’O2 présent dans l’eau : à leur mort, ils se
déposent au fond des océans parmi les sédiments.

● La glace se forme avec plus ou moins d’isotopes 16 ou 18

● La spectrométrie de masse permet de mesurer la proportion de


chaque isotope de l’oxygène dans un échantillon (foraminifère ou
glace) et de le comparer au rapport d’un échantillon standard

● On détermine alors le  

Ne pas
apprendre !
● On sait que :
➢ le comportement d’une molécule d’eau au cours de ses changements

d’état dépend de sa masse et donc des isotopes qu’elle contient 


➢ l’16O (plus léger) s’évapore plus facilement que l’ 18O (qui

nécessite davantage d’énergie donc de chaleur)


➢ Par contre l’18O plus lourd, « tombe » plus facilement lors des

précipitations
Davantage de

Donc le rapport
isotopique
d’un échantillon
de glace ou de
sédiment varie
en fonction de
la température
au moment de
sa formation .

Retenir que
dans la glace varie
dans le même sens
que la température
Le dépend donc de
la température au
moment de la formation
de la glace.
En étudiant la
composition des glaces
profondes, on en déduit la
température de l’époque.

Remarque :
Les foraminifères qui
fabriquent leur
enveloppe à partir de l’O
dissous restant dans
l’eau voient le de
leur coquille varier dans
le sens inverse

Idem pour les roches


calcaires.
A partir des documents et de vos connaissances :
- Mettez en évidence l’aspect cyclique des périodes glaciaires et interglaciaires
dont vous donnerez une période approximative.
- Datez approximativement les 5 derniers maximums glaciaires.
- Expliquez l’évolution de dans la glace et les test de foraminifères prélevés
au fond de l’eau
- Calculez l’amplitude moyenne des température entre une période froide et
une période plus chaude au cours des 200 000 dernières années.

10

10
Éléments de correction :

* En période froide, la glace est essentiellement formée de 16O (le est faible).
L’eau océanique est donc proportionnellement enrichie en 18O… tout comme le
CaC18O3 des tests de foraminifères ( fort )

* Certaines oscillations de températures ont des périodes plus courtes de 40 000 et


20 000 ans 
À l’échelle du Quaternaire, les données
- préhistoriques,
- géologiques (moraines et blocs erratiques laissés par l’avancée des glaciers) et
- paléo-écologiques (pollens)
- isotopiques dans les glaces
attestent d’une glaciation sur la période s’étendant entre -120 000 et -11 000 ans,
(= période de temps où la baisse planétaire des températures conduit à une
vaste extension des calottes glaciaires)

La mesure de rapports isotopiques de l’oxygène


fournit des données précises montrant des
alternances de périodes glaciaires et
interglaciaires durant les derniers 800 000 ans.
Depuis -11 000 ans (=néolithique marqué par le
début de l’agriculture), nous vivons une période Étendue de la calotte glaciaire au dernier
interglaciaire maximum glaciaire -20 000 ans
B- L’origine des variations climatiques du quaternaire

● La quantité d’énergie à la surface de la Terre dépend de l’angle d’incidence


des rayons solaires qui frappent sa surface.
● Cet angle peut varier de 3 façons :
✗ l’excentricité de l’orbite de la

Terre autour du soleil varie d’une


forme circulaire à une forme
elliptique tous les 100 000 ans :
elle s’éloigne ou se rapproche

✗ l’obliquité de l’axe de rotation


qui varie sur des périodes de
40 000 ans exposant une
surface ± étendue aux rayons.

✗ la précession : changement
de l’axe rotation qui suit un
mouvement semblable à l’axe
d’une toupie avec une période
de 20 000 ans
En 1946, l’astronome Milankovic identifie une corrélation entre ces
variation périodiques des paramètres orbitaux et les cycles glaciaires !
On parle de cycles de Milankovic

Ces variations
entraînent la mise en
place de boucles de
rétroactions positives ou
négatives à l’origine de
l’entrée et de la sortie de
glaciation.
https://en.wikipedia.org/wiki/Milankovitch_cycles
Boucles de rétroactions amplificatrices des changements de
température :

Modification des Modification de Variation de la T°


paramètres l’insolation moyenne Boucle de
orbitaux rétroaction

Modification de Modification de la
la surface des solubilité du CO2 dans
Le problème actuel : glaces l’océan (max dans eau froide)

Depuis 150 ans (période


très courte), on observe Modification de Modification de
une augmentation l’albédo de la effet de serre
rapide de la température planète
(1,5°C) et un
enclenchement des
boucles de rétroaction
(cf. permafrost)
alors que les Toutes les études établissement
paramètres orbitaux clairement la responsabilité humaine
sont inchangés. dans l’accroissement actuel de l’effet de
serre (combustion du Carbone fossile).
II- L’histoire climatique plus ancienne de la Terre
A- D’autres indices géologiques et paléontologiques sont
utilisés pour étudier les variations climatiques plus anciennes.
III IV

III

Au Quaternaire (IV), les


témoignages préhistoriques (-30 000
ans), les indices palynologiques (-100
000 ans) et la glaciologie (jusqu’à -
800 000 ans) permettent de montrer
des alternances de périodes
Quid du Cénozoïque, du Mésozoïque, glaciaires et interglaciaires
du Paléozoïque ? explicables par des paramètres
orbitaux
Exemples d’indices géologiques et paléontologiques
indicateurs de climats passés

= Roches se
formant en
conditions
particulières

= Fossiles
indicateurs d’un
milieu de vie
B- Le Cénozoïque (depuis 66 Ma
jusqu’à nos jours) : une tendance
profonde au refroidissement global
1- Quelques indices montrant une tendance profonde au
refroidissement global depuis 66 Ma (Cénozoïque)

Présence de dépôts sédimentaires Calottes


typiques (Tillites, moraines, roches glaciaires
striées), développement de
calottes glaciaires aux deux
pôles...

Étude des rapports isotopiques

Reconstitution* de la concentration
en CO2 dans l’atmosphère : si la
teneur en CO2 diminue, l’effet de
serre aussi ce qui se traduit par un
refroidissement.
* à partir du type de C contenu dans la matière
organique fossilisée
2- Deux causes principales identifiées au cénozoïque :
a- La tectonique de plaque est à l’origine à cette époque d’une
redistribution des masses continentales et donc des courants
océaniques

Téth
ys

Fermeture de l’isthme de Panama


&
Fermeture de l’Océan Téthys

La nouvelle répartition des continents (mouvements des plaques) entraîne la


mise en place de nouveaux courants océaniques Nord-Sud.
Cela limite le brassage des eaux et favorise l’installation d’un refroidissement
global (installation de calottes glaciaires)
b- La baisse de la concentration atmosphérique de CO2 (donc de l’effet
de serre) s’explique par une altération chimique de la ceinture
orogénique alpine (de l’Atlas marocain à l’Himalaya) formée durant la
première partie du Cénozoïque (cf. diapo précédente)

- L’altération des plagioclases des granites de la croûte continentale sous


l’effet de l’eau de pluie riche en CO2 donne des argiles : consommation de CO2

- Les ions Ca2+ et HCO3- forment des


sédiments calcaires (CaCO3) qui piège aussi du C.
- Bilan :
Les processus d’altération des reliefs montagneux formés au début du
Cénozoïque suivies de la formation de sédiments calcaires consomment
davantage de CO2 atmosphérique qu’elles n’en relâchent.

Ces évènements du Cénozoïque entraîne une baisse de l’effet de serre


et un refroidissement au cours de cette ère.

Ceinture Alpine formée au début du cénozoïque (-30 ma) subissant


depuis une érosion massive à l’origine d’une consommation importante
de CO2 responsable de baisse de l’effet de serre.
Bilan
Cénozoïque (III+IV):

Actuellement, nous
sommes donc dans l’ère
froide du Cénozoïque
(depuis -66 Ma) qui
aboutit aux glaciations du
Quaternaire marquées
par des calottes glaciaires
permanentes aux pôles.

Les nombreux indices disponibles sur cette ère montrent des


alternances de périodes glaciaires et interglaciaires.

Depuis 11 000 ans nous vivons une période interglaciaire caractérisée


par un redoux qui s’accroît actuellement rapidement.
C- Le coup de chaleur du crétacé (-145 Ma / -66 Ma)

Re
fro
id
i ss
em
en
t

Présence sous toutes les latitudes de


roches sédimentaires typiques de
milieux chauds et humides (bauxites
et charbons) voire chauds et arides
(évaporites).
Crocodiles à la latitude
actuelle de Stockholm ! Absence de sédiments d’origine
glaciaire marque l’absence totale de
calotte glaciaire aux pôles.

Indices stomatiques faibles pour


plusieurs espèces montrant une
forte teneur de CO2 atmosphérique
Une causes principale semble identifiée : tectonique des plaques

La fragmentation du dernier super continent : le taux d’expansion


océanique est intense (on peut calculer la vitesse d’accrétion grâce à
l’âge des sédiments reposant sur le basalte et à leur éloignement de la
dorsale – cf.prog de 1°SVT) .

Cette expansion océanique s’est traduite par :


- une très forte production de magma au
niveau des dorsales à l’origine de la
lithosphère océanique
- un dégazage important de CO2
CONSEQUENCE : Augmentation de l’EDS
La géodynamique interne de la planète semble principalement
responsable de l’augmentation de température au Crétacé.
D- La glaciation du Carbonifère-Permien (fin du Paléozoïque)
Alternances
Froid Chaud Froid de cycles
Interglaciaire
(cycles
Activité Erosion orbitaux)
dorsales Modif
? circul
courants

A partir de votre livre p 306


et 307 ainsi que des outils de
paléoclimatologie que vous
maîtrisez désormais à la
perfection, répondez aux
questions ci-contre :
http://www.incertae-sedis.fr/gl/docut854_11_causes_climat_carbonifere_cretace.htm

Vous aimerez peut-être aussi