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THEME 2B – LES CLIMATS DE LA TERRE

SEQ 9- Reconstituer et comprendre les variations climatiques du passé


RAPPELS DE 1ère ES :

L’effet de serre s’explique par la capacité de certains gaz atmosphériques = les gaz à effet de
serre (CO2, H2O, CH4, …) d’absorber le rayonnement IR émis par la Terre, celui-ci étant la conséquence
de l’absorption du rayonnement solaire. L’effet de serre naturel permet l’existence de la vie par la
présence de l’eau sous ses trois états (dont liquide).

Aujourd’hui, l’effet de serre naturel est amplifié par les activités humaines (déforestation,
combustion des ressources carbonées fossiles, …) augmentant le rejet de gaz à effet de serre ce qui est
responsable d’une augmentation de la température moyenne du globe.

L’augmentation de la température moyenne provoque la fonte des glaciers continentaux (et une
hausse du niveau de la mer) et la fonte de la banquise ce qui diminue l’albédo moyen de la Terre (elle a
un moins fort pouvoir réfléchissant) et renforce le rayonnement IR émis par les surfaces terrestres d’où
une amplification de l’effet de serre naturel ! C’est une rétroaction positive (car amplificatrice du
phénomène).

I. Les indices utilisés dans la reconstitution des climats.


A. Les indices géologiques (paysages)
Un glacier s’écoule par gravité, il érode le socle et entraine avec lui des blocs rocheux de toutes
tailles en façonnant la vallée avec un fond plat (en U). La fonte du glacier laisse un ensemble de
roches reconnaissables par leur aspect strié = les moraines glaciaires (pierriers) et des blocs
erratiques.

B. Les indices paléoécologiques


→ L’art rupestre : Les animaux représentés dans les grottes informent sur les espèces que les Hommes
côtoyaient (rennes, chevaux, pingouin, …).

→ Indices palynologiques : Chaque espèce végétale produit des grains de pollens uniques et
identifiables qui peuvent être conservés des millénaires dans des milieux anoxiques (tourbières).
Pour chaque niveau de la carotte de tourbe (correspondant à un âge) on établit le spectre
pollinique : la fréquence de chaque type de pollen. En étudiant la carotte sur toute sa profondeur,
on reconstitue le diagramme pollinique montrant la variation de la fréquence des différents types
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de pollens en fonction du temps. Puis, connaissant les exigences écologiques de chaque espèce
végétale, les associations de grains de pollen majoritaires renseignent sur les variations du climat.

C. Les indices géochimiques (marqueurs isotopiques)


Les isotopes « légers » et « lourds » de l’Oxygène (respectivement 16O et 18O) subissent un
fractionnement isotopique qui ne dépend que de la température. Le principe est le suivant :
→ Au niveau de l’équateur, lors de l’évaporation, l’isotope léger passe préférentiellement dans l’air ;
alors que l’isotope lourd reste préférentiellement dans l’eau. Les nuages s’enrichissent en 16O : le
rapport (18O/16O) diminue ; et l’eau des océans s’enrichit en 18O : le rapport (18O/16O) augmente).
→ Puis, les nuages se déplacent vers les pôles et lors des précipitations, l’isotope lourd tombe
préférentiellement à l’isotope léger (les nuages s’enrichissent en 16O).
→ Au niveau des pôles, les précipitations sont très riches en isotope léger.

Pour reconstituer l’évolution de la température mondiale, on suit l’évolution des rapports


isotopiques des deux isotopes de l’Oxygène (= le 18O) dans deux types d’échantillons :
→ Les glaces polaires : pour reconstituer la température de l’air
→ Les tests de Foraminifères planctoniques : pour reconstituer la température de l’eau.

Des courbes de référence ont été établies : elles donnent l’évolution du 18O en fonction de la
température de l’air ou de l’eau : Lorsque la température moyenne augmente (dans l’air et dans l’eau) :
le 18O augmente dans les glaces polaires et diminue dans les tests de foraminifères.

II. Les variations climatiques du Quaternaire (- 2,6 Ma à l’actuel)


TP 19- Reconstituer les variations climatiques du quaternaire

A. Un réchauffement généralisé depuis 20 000 ans.


La variation des rapports isotopiques montre que depuis 200 000 ans, il y a eu alternance de
périodes chaudes (interglaciaires) et de périodes froides (glaciaires).

La dernière période glaciaire (Würm) commence il y a – 120 000 ans, son maximum est atteint il
y a – 20 000 ans. Les indices de la glaciation sont :
→ Présence d’une calotte glaciaire (Nord de l’Europe et Alpes)
→ Forte avancée des glaciers continentaux transportant moraines et blocs erratiques.
→ Représentation d’animaux typiques de la toundra (vaste étendue herbacée typique des climats
froids) : Bisons de la grotte Chauvet, Rennes et Chevaux de la grotte Cosquer)

Il y a 20 000 ans, il y a un réchauffement généralisé qui persiste aujourd’hui. Les indices sont:
→ Recul des glaciers : dépôts des moraines et blocs erratiques, creusement des vallées en U
→ Cheminées des fées : La moraine, très épaisse, s’érode sous l’action de la pluie ; mais les blocs
rocheux protègent la moraine sous-jacente : une colonne se dégage. Quand la colonne
deviendra trop fragile pour supporter le poids du bloc, elle s’effondrera.
→ Remontée niveau de la mer : l’entrée grotte Cosquer est à présent à – 37m de profondeur.
→ Modification de la faune et de la flore vers des espèces exigeant un climat plus chaud et
tempéré : une hausse globale des précipitations favorise la disparition de la toundra au profit
des forêts de feuillus.
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B. L’origine des variations climatiques


La variation des rapports isotopiques montre que depuis 800 000 ans, il y a eu alternance de
périodes chaudes (interglaciaires) et de périodes froides (glaciaires).

Vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=FTzmqjDNMmM

La théorie astronomique du climat (cycles de Milankovic) : les variations cycliques de différents


paramètres de l’orbite terrestre influencent la quantité d’énergie solaire reçue par la Terre, d’où les
variations climatiques :
→ Excentricité de la Terre : l’orbite que la Terre décrit autour du Soleil varie d’un cercle à
une ellipse avec une périodicité de 100 000 ans.
→ Obliquité de l’axe de rotation : l’angle d’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre par
rapport au plan de l’écliptique varie avec une périodicité de 40 000 ans.
→ Précession de l’axe de rotation : le déplacement de l’axe de rotation de la Terre sur lui-
même comme une toupie avec une périodicité de 20 000 ans.

D’autres phénomènes amplifient les changements climatiques initiés par les paramètres
orbitaux et expliquent les entrées/sorties rapides de glaciation = ils agissent par des boucles de
rétroaction :
→ L’albédo (proportion d’énergie solaire réfléchie) : la formation des calottes glaciaires fait
augmenter l’albedo, la réflexion du rayonnement incident est plus forte, les sols se
refroidissent = extension des calottes. A l’inverse, la fonte des calottes glaciaires fait
diminuer l’albédo augmentant la proportion du rayonnement incident absorbé ainsi que
la proportion du rayonnement IR réémis.
→ Dégel du permafrost : libère du méthane et du CO2 qui renforcent l’effet de serre en
augmentant la proportion du rayonnement IR absorbé par l’atmosphère.
→ Acidification des océans : plus la température est froide, plus le CO2 se dissous dans l’eau,
plus l’eau devient acide moins elle peut absorber de CO2 (qui reste dans l’atmosphère). A
De plus, plus les eaux se réchauffent, moins le CO2 est soluble et plus il a tendance à
repasser dans l’atmosphère.
→ Déforestation : incendies libèrent CO2 et renforcent l’effet de serre.

III. Les variations climatiques à l’échelle des temps géologiques.


A. La glaciation du Carbonifère-Permien du Paléozoïque (- 360 à – 245
Ma)
Au paléozoïque, la tectonique des plaques permet la formation du supercontinent de La Pangée
et le soulèvement de la chaîne Hercynienne (ou varisque). L’Europe est en zone équatoriale.
Au Carbonifère, il règne un climat chaud et humide, propice au développement d’une forêt
luxuriante de fougères arborescentes (formant l’essentiel du charbon exploité aujourd’hui).
A la transition Carbonifère/Permien se produit une glaciation majeure car le taux de CO2
atmosphérique est très bas. Ce gaz est piégé :
→ Lors de l’érosion de la chaîne Hercynienne (l’altération chimique des minéraux silicatés
consomme du CO2)
→ La fossilisation de la matière organique soustrait une partie du carbone qui devait retourner
sous forme de CO2 dans l’atmosphère.

L’effet de serre diminue ainsi que la température, les premières calottes glaciaires se forment.
Une boucle de rétroaction positive amplifie le refroidissement par l’augmentation l’albédo de la Terre.
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B. La période chaude du crétacé (- 135 à – 65Ma) au Mésozoïque


TP 20- Le climat du mésozoïque

Au crétacé, l’Atlantique Nord est un jeune océan ; la France, est à une plus faible latitude, le
climat est chaud et humide, il n’y a pas de calottes glaciaires.

→ Le niveau de la mer est très élevé : En France, seuls émergent le Massif Central et les vestiges de
la chaîne Hercynienne (en Bretagne). C’est le moment du dépôt de la craie dans le bassin parisien
formée de l’accumulation de tests d’algues du phytoplancton (les Coccolithophoridés)

→ Formation de roches typiques des climats chauds :


▪ Bauxite (provenant de l’altération chimique poussée des roches continentales)
▪ Evaporites (roches salines résultant de l’évaporation de l’eau de mer).
▪ Charbon (fossilisation de la matière végétale)

→ L’indice stomatique des végétaux (Ginkgo biloba) est faible par rapport à l’actuel traduisant un
plus fort taux de CO2 atmosphérique.

Le taux de CO2 atmosphérique est élevé car il se produit un intense volcanisme de dorsale (fort taux
d’expansion océanique) lors de la dislocation de la Pangée. L’effet de serre augmente ainsi que la
température moyenne
Des boucles de rétroactions positives amplifient le réchauffement : diminution de la solubilité du CO2
dans l’eau : il retourne dans l’atmosphère ET diminution de l’albedo (lié à la fonte des glaces).
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C. Un refroidissement global au Cénozoïque (- 65Ma à l’actuel)


Pendant le Cénozoïque, au début de l’Eocène (- 50 Ma), les marqueurs géochimiques des
sédiments océaniques montrent une baisse de la température moyenne du globe corrélée à la
diminution du CO2 atmosphérique, les calottes polaires se forment au Sud puis au Nord.

Le regroupement des masses continentales :


→ Donne naissance à des chaînes de montagne (Alpes, Himalaya) qui commencent à s’éroder (forte
augmentation des volumes de dépôts sédimentaires). L’altération des roches silicatées consomme
du CO2 et diminue l’effet de serre.
→ Provoque la fermeture de la Téthys (vaste domaine océanique centré sur l’équateur) et la réunion
des deux Amériques ce qui interrompt la circulation d’un courant chaud intertropical et isole le
continent Antarctique qui s’entoure d’un courant froid circumpolaire.

Une augmentation de température va favoriser l'altération continentale. Cette altération (notamment des plagioclases,
silicates calciques) va libérer des ions Ca2+, qui vont piéger du CO2 sous forme de CaCO3 et vont donc diminuer le CO2
atmosphérique (CaSiO3 + CO2 → CaCO3 + SiO2, réaction qui consomme irréversiblement du CO2). La diminution du CO2
atmosphérique va entraîner une diminution de l'effet de serre et donc une diminution de la température (effet modérateur).
Cette rétroaction est beaucoup plus lente, car elle fait intervenir l'altération continentale, phénomène lent

BILAN :
Compléter le tableau rassemblant les principales variations climatiques du Paléozoïque à
l’actuel, les différents marqueurs ayant permis de les reconstituer et les causes de ces
variations.

IV. Bilan – Mots-clés

 Actualisme  Gaz à effet de serre


 Albédo  Obliquité
 Altération chimique des silicates  Période glaciaire
 Circulation océanique  Période interglaciaire
 Cycles de Milankovic  Précession
 Diagramme pollinique  Rapport isotopique (d18O)
 Effet de serre  Rétroactions positives (amplificatrices)
 Erosion  Tectonique des plaques
 Excentricité
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