Vous êtes sur la page 1sur 6

CORRIGE DU DS JANVIER 2022

PARTIE 1 : VOLCANISME DE POINT CHAUD, TECTONIQUE DES PLAQUES


ET DYNAMIQUE INTERNE DE LA TERRE (5 points)

1.1 – Qu’est-ce qu’un « point chaud » ou « panache mantellique », et quelle en est la cause ? (1 point)

Un « point chaud » ou « panache mantellique » est une remontée ponctuelle de matériel chaud depuis la
base du manteau jusqu’à la surface du globe. Le matériel subit une fusion partielle voisine de 10% à une
centaine de km de profondeur et produit des magmas de type OIB / basaltes alcalins. Les panaches
mantelliques seraient liés à l’évacuation de la chaleur du noyau terrestre.

1.2 – A l’aide d’un ou plusieurs schémas, expliquez les diverses manifestations d’un panache mantellique
à la surface du globe. (2 points)

Les panaches mantelliques sont indépendants des plaques lithosphériques, et donc fixes par rapport au
mouvement de celles-ci. L’arrivée en surface de la tête du panache produit de grandes quantités de
basaltes qui vont former des « trapps ». La suite du panache, volumétriquement plus modeste, produit
(lorsque le point chaud transperce de la lithosphère océanique) des chapelets d’îles volcaniques qui sont
d’autant plus anciennes que l’on s’éloigne du point chaud (cf. les figures du cours).

1.3 – Quel département d’outre-mer français correspond à un point chaud ? A quelle époque ce point
chaud est-il arrivé en surface, et dans quelle partie du globe les manifestations correspondantes sont-elles
actuellement visibles ? (1 point)

Il s’agit de l’île de La Réunion (et plus précisément du Piton de la Fournaise), actuellement à la verticale
d’un point chaud arrivé en surface il y a 65 millions d’années. Les trapps basaltiques correspondants (en
partie responsables de la crise biologique K/T) sont visibles en Inde dans la région du Deccan.

1.4 – Pour quelle raison les basaltes des points chauds ou OIB sont-ils plus riches en éléments lithophiles
volatiles que les basaltes des rides médio-océaniques ou MORB ? (1 point)

Le matériel des OIB provient de la base du manteau, qui n’a jamais subi de fusion partielle au préalable.
Il est donc plus riche en éléments lithophiles volatiles que les basaltes des rides médio-océaniques, se
formant à partir d’un manteau superficiel déjà appauvri en éléments lithophiles volatiles par des fusions
répétées au cours de l’histoire de la Terre.

PARTIE 2 : DYNAMIQUE DE LA TROPOSPHERE ET CIRCULATIONS


ATMOSPHERIQUES ET OCEANIQUES (5 points)

2.1 – Quel rôle joue l’ozone dans la structure actuelle de l’atmosphère terrestre ? (1 point)

La formation d’ozone sous l’effet des rayonnements UV, particulièrement efficace autour de 35 km
d’altitude, est responsable d’une libération de chaleur à ce niveau. La diminution des températures
atmosphériques avec l’altitude depuis la surface s’inverse donc vers 12 km d’altitude en moyenne (8 km
aux pôles, 16 km à l’Equateur). Cette inversion thermique est permanente et s’appelle la tropopause.
Toute la vapeur d’eau et les convections associées, responsables des phénomènes météorologiques, sont
donc bloquées dans les basses couches de l’atmosphère (troposphère), entre la surface et la tropopause.
1
2.2 – Qu’est-ce que le courant jet subtropical et comment expliquer son existence ? (les schémas seront
fortement appréciés) (2 points)

Le courant jet subtropical est un couloir de vents circulant d’Ouest en Est au niveau de la tropopause à
la jonction des cellules de Hadley et de Ferrel, donc vers 30° de latitude Nord et Sud. Il est dû à la
déviation par l’effet Coriolis de l’air froid et sec en provenance de la tropopause équatoriale et se
dirigeant vers les pôles depuis la zone de convergence intertropicale (cf. les figures du cours).

2.3 – La figure ci-dessous représente des profils de température en fonction de la profondeur relevés dans
les eaux océaniques au large de la Corée du Sud (latitude 36°N) au cours de l’année 2003-2004. Les deux
courbes avec une température superficielle de 4° correspondent aux mois de Février et Mars, les trois
courbes avec des températures de surface supérieures à 20° correspondent à Juillet, Août et Septembre.
Quelles particularités de la distribution verticale des températures dans l’océan cette figure met-elle en
évidence ? (1 point)

Cette figure met en évidence :


- 1) Une chute marquée entre les températures de surface, en équilibre avec celles de l’atmosphère, et les
eaux profondes, uniformément froides car provenant des hautes latitudes. Cette chute s’appelle la
thermocline.
- 2) Le caractère saisonnier de la thermocline à des latitudes tempérées. En effet, elle est marquée en été
(Juillet à Septembre), beaucoup plus discrète voir inexistante en hiver (Février et Mars), où les eaux de
surface et profondes peuvent alors communiquer.

2.4 – La figure en page 5 représente la distribution verticale des températures (traits pleins), salinités
(tirets) et densités (tirets et points) en hiver et en été dans deux stations du Golfe du Bengale. Quelle
différence majeure voyez-vous avec les profils de la station coréenne de la question 2.3 ? Que pensez-
vous des rôles respectifs de la salinité et de la température dans la détermination de la densité des eaux
superficielles tropicales ? (1 point)

2
Dans le cas du Golfe du Bengale, situé à des latitudes équatoriales, les températures de surface restent
chaudes tout au long de l’année, et la thermocline est donc permanente.
En comparant les profils de température et de densité, on voit qu’ils sont très exactement inverses. C’est
donc la température qui est le paramètre contrôlant la densité des eaux superficielles tropicales. Le rôle
de la salinité est beaucoup plus discret puisqu’elle varie très peu ; elle ne semble jouer un rôle que dans
la station à 19° de latitude, où la forte chute dans les 20 à 40 m supérieurs renforce celle des densités à
ce niveau.

3
PARTIE 3 : LES CRISES BIOLOGIQUES DU PHANEROZOIQUE (5 points)

3.1 – Que représente cette figure ? Quelle grandeur précise est représentée sur l’axe des ordonnées et
pourquoi a-t-elle été choisie ? (1 point)

Cette figure représente les variations de la biodiversité au cours du Phanérozoïque. La grandeur


représentée sur l’axe des ordonnées est le nombre de familles au sens de la classification de Linné. Il a
été choisi car beaucoup plus facile à estimer que le nombre de genres et d’espèces, délicat à établir du
fait du caractère partiel de l’enregistrement fossile. A l’opposé, le nombre de classes et
d’embranchements n’a que très peu varié depuis le Cambrien et ne permettrait donc pas d’obtenir une
résolution suffisante.

3.2 – Quelles sont les trois grandes tendances visibles sur cette courbe ? (vous indiquerez des exemples
à l’aide de flèches sur la figure) (1 point)

L’évolution de la biodiversité montre trois tendances :


- Des périodes de forte augmentation ou « radiation », comme par exemple entre 600 et 400 millions
d’années ou depuis 250 millions d’années ;
- Des périodes de stagnation ou paliers, comme entre 400 et 25 millions d’années ;
- De brusques chutes (dont cinq majeures, cf. les figures du cours). Il s’agit des crises biologiques.

3.3 – Quel évènement se produit autour de 540 millions d’années ? Quelle est sa nature exacte et quelles
sont ses principales causes ? (1,5 points)

Autour de 540 millions d’années se produit l’ « explosion cambrienne », épisode de forte diversification
et augmentation de la taille globale des organismes, dont la conséquence visible est l’adoption rapide,

4
massive et simultanée du squelette externe chez presque tous les groupes d’invertébrés marins. Cet
évènement s’explique par :
- Une augmentation des taux d’oxygène dans l’atmosphère et l’océan permettant une augmentation de la
taille des organismes ;
- Une augmentation de la biomasse multipliant les interactions et la concurrence entre les organismes, et
provoquant l’apparition de la prédation et la conquête de nouvelles niches écologiques ;
- La dislocation du supercontinent Pannotia provoquant une élévation du niveau marin et donc
l’inondation de plates-formes continentales, en particulier en région intertropicale.

3.4 – Quel évènement se produit autour de 65 millions d’années ? Quelles sont les trois principales causes
qui peuvent l’expliquer ? (1,5 points)

La crise biologique Crétacé/Tertiaire ou K/T est la plus récente des 5 grandes crises biologiques du
Phanérozoïque. Elle s’explique par :
- sur le long terme (deux millions d’années), une baisse du niveau marin depuis le très haut niveau du
Crétacé moyen, provoquant une exondation des plates-formes continentales et donc une chute de la
biodiversité marine ;
- sur le moyen terme (600000 ans), la mise en place des trapps basaltiques du Deccan (arrivée en surface
du point chaud de La Réunion), provoquant entre autre un obscurcissement de la haute atmosphère et
donc une chute des températures ;
- sur le court terme (« instantané »), la chute d’une météorite d’environ 10 km de diamètre dont le cratère
d’impact a été identifié au Mexique.

PARTIE 4 : ALTERATION ET CLIMAT (5 points)


On considère deux roches magmatiques silicatées extrêmement courantes à la surface du globe, un
granite (composé de quartz, feldspaths alcalins et micas) et un basalte (composé d’olivine, pyroxènes et
feldspaths plagioclases).

Pour le granite, outre le quartz de formule SiO2, le feldspath alcalin est de l’orthose de formule KAlSi3 O8,
et le mica est de la muscovite de formule KAl2(AlSi3O10)(OH)2.

Pour le basalte, l’olivine est de la fayalite de formule Fe2SiO4, le pyroxène du diopside de formule
CaMg(SiO3)2, et le feldspath plagioclase de l’anorthite de formule (Na,Ca)(Al,Si)4O8.

4.1 – D’après le diagramme de Goldschmidt (dessin fortement conseillé), faites l’inventaire des ions de
chaque catégorie (cations solubles, cations insolubles et oxyanions solubles) présents dans chacune de
ces deux roches (2 points).

Cf. le diagramme de Goldschmidt dans le cours.

Granite Basalte
2+
Cations solubles K Fe , Ca, Mg, Na
Cations insolubles Al Al, Fe3+
Oxyanions solubles Si Si

Par hydrolyse, ces deux roches peuvent donner, outre de la gibbsite de formule Al(OH)3, différents types
d’argiles dont :
- de la kaolinite de formule Al2Si2O5(OH)4;

5
- des chlorites de formule générale (Fe,Mg,Al)6(Si,Al)4O10(OH)8;
- de l’illite de formule Si3 AlO10 Al2(OH)2K;
- des smectites de formule générale (Na,Ca)0,3(Al,Mg)2Si4O10(OH)2 · n H2O.

4.2 – Ce granite et ce basalte affleurent en Corée du Sud, sur les rives de l’Océan Pacifique (36°N). Quels
minéraux vont contenir les sols développés sur chacune de ces deux roches ? Sachant que les smectites
sont intéressantes d’un point de vue agronomique contrairement à l’illite, comment vont se répartir les
zones d’élevage et de cultures en fonction du substrat rocheux ? (1,5 points)

A 36° de latitude Nord, donc en zone tempérée, l’hydrolyse sera incomplète, et donc une partie des
cations solubles seront conservés dans la phase résiduelle. Par conséquent, les sols développés sur le
ganite contiendront de l’illite, et les sols développés sur le basalte contiendront des smectites et des
chlorites. C’est donc sur les sols basaltiques que se concentreront les zones de cultures, alors que
l’élevage occupera les sols granitiques.

4.3 – Ce granite et ce basalte affleurent en Inde, sur les rives du Golfe du Bengale (19°N). Quels minéraux
vont contenir les sols développés sur chacune de ces deux roches ? Comment vont se répartir les zones
d’élevage et de cultures en fonction du substrat rocheux ? (1,5 points)

Entre 9° et 19° de latitude, donc en zone intertropicale, l’hydrolyse sera plus poussée voire totale, et donc
tous les cations solubles seront éliminés. La phase résiduelle renfermera donc uniquement de la kaolinite
et de la gibbsite, et ce quel que soit la roche de départ. Les zones d’élevage et de culture se répartiront
donc indépendamment de la nature du substrat rocheux.

Vous aimerez peut-être aussi