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PROGRAMME OFFICIEL DES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE EN

CLASSE DE 1ère C

1ère PARTIE :
LA GÉODYNAMIQUE EXTERNE

Chapitre 1 : LES MOUVEMENTS ATMOSPHÉRIQUES ET LES MOUVEMENTS


OCÉANIQUES

Chapitre 2 : DE LA ROCHE MÈRE AUX SEDIMENTS

2ème PARTIE :
LA GÉODYNAMIQUE INTERNE

Chapitre 3 : STRUCTURE INTERNE ET SOURCE DE CHALEUR DE LA TERRE

Chapitre 4 : LES MOUVEMENTS DES PLAQUES LITHOSPHÉRIQUES

3ème PARTIE :
MÉTABOLISME ÉNERGÉTIQUE

• QUELQUES ASPECTS DU MÉTABOLISME ÉNERGÉTIQUE

Chapitre 5 : QUELQUES VOIES DE RÉGÉNÉRATION D’ÉNERGIE PAR LES


ORGANISMES

Chapitre 6 : LES DÉPENSES ÉNERGÉTIQUES DES ORGANISMES

• FLUX D’ÉNERGIE ET CYCLE DE LA MATIÈRE

Chapitre 7 : FLUX D’ÉNERGIE ET CYCLE DU CARBONE DANS LES


ÉCOSYSTÈMES
4ème PARTIE :
ÉDUCATION ENVIRONNEMENTALE

Chapitre 8 : L’ÉDUCATION ENVIRONNEMENTALE

1ère PARTIE :
LA GÉODYNAMIQUE EXTERNE

La géodynamique externe désigne l’ensemble des forces mises en jeu et les


mouvements qui résultent de l’action de ces forces sur les enveloppes externes.

CHAPITRE 1 :
LES MOUVEMENTS ATMOSPHÉRIQUES ET LES MOUVEMENTS OCÉANIQUES

Objectifs pédagogiques :

A la fin de ce chapitre, je serai capable de déterminer l’influence du rayonnement solaire sur


les enveloppes externes de la planète Terre.

INTRODUCTION

Notre système solaire s’est formé il y a quatre ou cinq milliards d’année. Il


comprend huit planètes dont la Terre gravitant autour du Soleil. La Terre présente à
sa partie superficielle des continents, des océans, des êtres vivants et présente
également deux enveloppes externes fluides, l’atmosphère et l’hydrosphère et une
enveloppe externe rigide, la lithosphère qui sont animées de mouvements divers et
variable : vents, courants, houles. Ces mouvements résultent des forces dont l’origine
principale est liée à l’inégale répartition de l’énergie solaire parvenant à la surface du
globe. Tout au long de ce chapitre, hydrosphère et atmosphère sont les deux
enveloppes que nous étudierons.

I. ORIGINE DE L’ÉNERGIE REÇUE PAR LA PLANÈTE TERRE

Le soleil est une énorme sphère de gaz formée surtout d’hydrogène et


d’hélium. Dans le cœur solaire, la contraction gravitaire engendre une température
supérieure à 10 millions de Kelvins : les noyaux d’hydrogène fusionnent et donne de
l’hélium, c’est la réaction thermonucléaire. Cette réaction se déroulant à très haute
température s’accompagne d’un très fort dégagement d’énergie radiative.

On appelle constance solaire ou flux solaire la puissance reçue par une unité
de surface (1 m²) orientée perpendiculairement au soleil.
En parvenant sur Terre, une partie de l’énergie est réfléchie par l’atmosphère et le sol.
On appelle Albédo, le rapport entre l’énergie réfléchie et l’énergie incidente.
L’albédo varie selon la nature de la surface réfléchissante. Il est en moyenne de 30 %.
Les 70 % restant sont absorbés par l’atmosphère et la surface de la Terre sous forme
de chaleur. La surface de la Terre émet un rayonnement infrarouge qui est en grande
partie absorbé par certains gaz atmosphériques (CO2, vapeur d’eau…) : c’est l’effet
de serre (mécanisme par lequel des gaz de la basse atmosphère captent les
infrarouges et entraînent un réchauffement de la planète.)

II. VARIATION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE REÇUE AU NIVEAU DE LA TERRE

L’énergie solaire reçue par la Terre au niveau d’une surface donnée varie :
• d'une part selon la latitude : on note une diminution de l’ensoleillement moyen
de l’équateur vers les pôles ;

• d’autre part, l’énergie solaire reçue varie à une même latitude au cours d’une
année, c’est d’ailleurs ce que témoigne l’alternance des saisons.

1. Causes de ces variations

1.1. La rotondité de la Terre

Comme la terre est sphérique, un même rayonnement solaire incident se


répartit sur une plus grande surface au niveau des pôles qu’au niveau de l’équateur,
ce qui explique le fait que le flux solaire diminue de l’équateur vers les pôles. En
effet, au niveau de l’équateur l’angle d’incidence est de 90° et la surface couverte par
un faisceau solaire est minimale. Cette surface sera d’autant plus grande qu’on se
rapproche des pôles car l’angle d’incidence diminue.

1.2. La rotation de la Terre

La Terre rote sur elle-même autour d’un axe incliné de 23,5° par rapport à la
perpendiculaire au plan de révolution autour du soleil (plan de l’écliptique), c’est ce
qui explique la variation du flux solaire à une même latitude puisqu’au cours de
l’année, la Terre incline tantôt son pôle Nord tantôt son pôle Sud vers le soleil.
L’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre a également pour conséquence de faire
varier les durées relatives du jour et de la nuit au cours d’une même année.
III. CARCTERISTIQUES DES MOUVEMENTS DES ENVELOPPES FLUIDES

1. Les mouvements atmosphériques

Deux types de mouvements animent les masses d’air :


• les mouvements horizontaux engendrés par des différences de pression : un
gradient de pression s’établit entre les zones de haute pression ou anticyclones et
les zones de basse pression ou dépression. Il se crée alors une force de pression
qui déplace les masse d’air des dépressions vers les anticyclones ;

• les mouvements verticaux engendrés par des différences de densité créées par la
température ;

En effet, au niveau de l’équateur, les masses d’air qui s’échauffent et deviennent


légères s’élèvent. Une fois en altitude, ces masses d’air se refroidissent, deviennent
plus denses et redescendent de chaque côté de la zone équatoriale au niveau des
tropiques. La combinaison de ces deux mouvements (horizontaux et verticaux) est à
l’origine des cellules de Hadley ou cellules de circulation atmosphérique qui assurent
le transfert d’énergie depuis l’équateur vers les pôles, au Nord comme au Sud.
2. Les mouvements océaniques
Deux mouvements plus lents que ceux de l’atmosphère animent les océans : ce
sont les courants océaniques de surface et les courants océaniques profonds.

2.1. Les courants océaniques de surface

Les mouvement affectant les masses d’eau superficielle sont régis par les vents
et obéissent aux mêmes lois que celles qui régissent les mouvements atmosphériques.
Les courants océaniques de surface sont lents, de l’ordre de 1 à quelques mètres par
secondes.
Le courant du Labrador est un exemple de courant océanique superficiel. C’est
un courant océanique froid et riche en nutriments passant au large du Nord-Est du
Canada. Le courant du Labrador trouve son origine dans l'océan Arctique et se dirige
vers le sud en traversant la baie de Baffin, le détroit de Davis et la mer du Labrador,
avant de pénétrer dans le Nord de l'océan Atlantique. Il est peu profond, se concentre
le long des côtes et charrie souvent des plaques de glace et des icebergs, ce qui
accentue le phénomène de dessalement. Le courant du Labrador rejoint le courant
chaud du Gulf Stream au sud de Terre-Neuve, où la rencontre des deux masses d'eau
provoque des tourbillons et des brouillards.

2.2. Les courants océaniques profonds

La communication entre les circulations océaniques superficielle et profonde


est déterminée par des différences de densité dues à des différences de température
et de salinité. En effet, au niveau des pôles, les eaux de surface se refroidissent. La
glace qui se forme étant faible en sel, la salinité de l’eau qui ne participe pas à la
formation de la glace augmente et les eaux superficielles se trouvent à la fois plus
froides et plus salées, ce qui augmente leur densité, elles s’enfoncent de ce fait et
créent ainsi de grands courants froids qui s’écoulent au fond des océans à une vitesse
inférieure à celle des courants océaniques de surface.

IV. MOTEURS DES MOUVEMENTS ATMOSPHÉRIQUES ET OCÉANIQUES

1. L’inégale répartition de l’énergie solaire selon la latitude

En un point donné, le rayonnement solaire reçu par la Terre est plus grand le
jour que la nuit, et est plus important les jours chauds que les jours froids. En raison
de la forme de la Terre, l’épaisseur de l’atmosphère à traversée est plus importante
aux pôles qu’à l’équateur. On appelle bilan énergétique ou bilan radiatif, la
différence entre l’énergie que la Terre absorbe et l’énergie qu’elle émet sous forme
d’infrarouge vers l’espace.
Dans chaque hémisphère, le bilan radiatif est positif entre 0° et 40° de latitude
environ, ce qui signifie que ces régions absorbent davantage d’énergie qu’elles n’en
perdent. Ce bilan est négatif de 40° à 90° de latitude, ce qui prouve que ces régions
perdent davantage d’énergie qu’elles n’en absorbent. Ce bilan étant différent selon
les latitudes et constant à une latitude donnée, on admet qu’il est entretenu par un
transfert de chaleur permanent de l’équateur vers les pôles, assuré par les
circulations océaniques et atmosphériques.

2. Impact de la rotation de la Terre

Une masse d’air en mouvement est soumise à une force dite force de Coriolis
qui a pour effet de dévier sa trajectoire horizontale à droite dans l’hémisphère Nord
et à gauche dans l’hémisphère Sud. Cette force est liée la rotation de la Terre et que
les masses atmosphériques et océaniques tournent moins vite à cause des
frottements.
Les mouvements atmosphériques et océaniques résultent donc, d’une part de
l’inégale répartition géographique de l’énergie solaire sur la Terre et d’autre part de
la rotation de la Terre.

CONCLUSION

En somme, l’inégale répartition de l’énergie solaire à la surface de la Terre est


à l’origine d’un bilan radiatif excédentaire à l’équateur et déficitaire dans les régions
polaires. Cette énergie solaire est responsable des mouvements atmosphériques et
océaniques. L’atmosphère est donc le transformateur de l’énergie thermique du soleil
en énergie cinétique du vent qui module les mouvements des enveloppes fluides de
la Terre.
CHAPITRE 2 :
DE LA ROCHE MÈRE AUX SÉDIMENTS

Objectifs pédagogiques :

A la fin de ce chapitre, je serai capable :


- d’identifier les étapes de la transformation d’une roche en contact avec l’atmosphère ;
- de déterminer les principaux agents de transport des sédiments ;
- d’expliquer le phénomène de diagenèse ;
- d’identifier les différentes origines des roches sédimentaires ;
- de décrire une série sédimentaire et de déduire la notion de stratigraphie ;
- de représenter à l’aide d’un schéma le cycle sédimentaire ;
- de définir paléontologie et d’identifier les différents éléments des roches sédimentaires
permettant la reconstitution de l’histoire géologique ;
- d’expliquer les notions de paléogéographie et de paléoécologie.

INTRODUCTION

Les terres émergées de la lithosphère sont constituées de roches variées


(roches sédimentaires, magmatiques et métamorphiques) qui ont pris naissance dans
des conditions de température et de pression différentes de celles de leur
affleurement. Un nouvel équilibre s’établit alors avec les nouvelles conditions de
surface à l’interface roche-hydrosphère-atmosphère-biosphère. Une action combinée
des facteurs climatiques et des êtres vivants provoquera l’altération superficielle qui
conduira à la formation du sol et les matériaux qui n’entrent pas dans la formation
des sols seront engagés dans le processus de formation des roches sédimentaires. Le
sédiment désigne des dépôts contenant des particules plus ou moins grosses et de
matières précipitées chimiquement qui ont les uns et les autres, subit un transport.

I. ALTÉRATION ET ÉROSION DES ROCHES

1. Altération des roches

L’altération des roches se définit comme la séparation des éléments d’une


roche par l’action de phénomène physiques et chimiques. On distingue deux types :
• l’altération physique ou mécanique qui se traduit par la fragmentation de la
roche sans modification de sa constitution ;

• l’altération chimique qui décompose la roche en modifiant lentement la nature


des minéraux constitutifs.
Ces deux processus ont toujours lieu simultanément et produisent des débris qui
sont ensuite transportés mécaniquement ou en solution.

L’altération mécanique provient essentiellement :


• des variations de température ;

• de l’alternance du gel et du dégel de l’eau infiltrée dans les fissures des roches ;

• de l’action des organismes vivants, tels que les racines d’arbres et les animaux
fouisseurs.
Les roches se dilatent ou se contractent suivant la température, occasionnant
l’émiettement, la desquamation et l’exfoliation des couches superficielles. Le gel et les
organismes agrandissent les fissures, exposant les couches plus profondes à
l’altération chimique.

L’altération chimique correspond à une mise en solution totale (dissolution,


ex : la calcite) ou partiellement (hydrolyse, ex : les silicates) des minéraux de la
croûte. Les ions solubles issus des minéraux de la croûte seront surtout concentrés
dans l’eau puis seront évacués vers des bassins et enfin se recombineront
ultérieurement en formant par précipitation des roches.
La nature et l’importance de l’altération dépendent du climat (température et
précipitation). La végétation a aussi une influence, car lorsque le couvert végétal est
important, les résidus d’altération restent sur place et participent à l’élaboration d’un
sol ou des roches résiduelles (Ex : les latérites qui sont des roches rouges ou brunes
ayant les hydroxydes d’aluminium et de fer), seuls les solutés sont évacués. Par
contre, en absence de végétation, les résidus sont repris par l’érosion et subissent un
transport qui les mène vers des zones de dépôt.

2. Erosion des roches

L’érosion est un ensemble de phénomènes qui façonnent les formes du relief


terrestre. Elle peut également se définir comme un processus physique et chimique
par lequel le sol et les roches sont continuellement soumis à une abrasion (polissage
dû à un frottement par une matière dure) et à une corrosion (usure des roches
provoquées par une action chimique). Les manifestations de l’érosion à la surface de
la Terre sont dues aux actions individuelles ou conjuguées de l’air et de l’eau. Les
principaux types d’érosion sont : l’érosion éolienne, l’érosion par les eaux de
ruissellement, l’érosion glaciaire et l’érosion marine.

II. TRANSPORT ET DÉPÔT DES PRODUITS D’ALTÉRATION

1. Transport et dépôt des matériaux solides

Dans un cours d’eau, selon la vitesse du courant, les matériaux transportés


sont de tailles différentes. D’autre part, la nature des dépôts extraits du lit du cours
d’eau varie. Ainsi, dans un cours d’eau à vitesse lente, tous les éléments transportés
se déposent. Lorsque la vitesse du courant augmente, la taille des particules qui
peuvent être transportées augmente. Lorsque cette vitesse diminue, les particules se
déposent dans un ordre régulier : les plus grosses sont abandonnées les premières,
les plus fines étant transportées encore plus loin.
Le vent et la glace transportent aussi des débris dont l’érosion se poursuit. Ils
participent à leur tour à la désagrégation mécanique des roches avec lesquelles ils
entrent en contact. Dans chacun des cas, les conditions de transport laissent des
traces sur les matériaux : galets striés et matériaux morainiques caractéristique des
dépôts glaciaires. Bref, le transport des particules dépend de leur calibre, de la vitesse
du courant et de la pente du substratum (support d’une couche géologique donnée).

2. Transport et précipitation des ions en solution

La vitesse des eaux circulantes n’influence pas le transport des éléments


dissous dans ces eaux. En effet, même dans les eaux stagnantes les éléments dissous
ne sédimentent que s’ils deviennent insolubles. Une variation de la température ou
du pH, une modification des échanges avec l’atmosphère suffisent à provoquer la
précipitation des substances dissoutes. Dans les régions calcaires, les principaux ions
transportés sont les ions Ca2+ et HCO3-, on trouve également en faible dose les K+,
Na+, Mg2+, Cl-…
Par exemple, la précipitation du CaCO3 dans les eaux chargées
d’hydrogénocarbonates de calcium dissous est déclenchée par une diminution de la
teneur en CO2 dissous.

NB : la précipitation des éléments dissous est la conséquence d’un changement des conditions
de solubilité.

III. SÉDIMENTATION

La sédimentation est l’ensemble des étapes conduisant à la formation des


sédiments. On entend par sédiment un ensemble de particules élémentaires qui se
déposent dans un lieu précis.

1. Différentes zones de sédimentation

Suivant la nature du lieu ou se déposent les sédiments, on distingue les


sédimentations marines, lagunaires et continentales. Toutefois, la majorité des
sédiments se déposent en milieu marin.
Les différentes zones de sédimentation marine sont :
• la marge continentale qui comporte 3 parties : le plateau continental de faible
pente, le talus continental de pente forte assurant la transition entre continent et
océan et le glacis (une zone d’érosion formant un plan légèrement incliné) qui est
l’aire d’épanchement des sédiments continentaux ;

• les plaines abyssales sont des grands fonds de pente faible avec beaucoup
d’accidents tectoniques (failles et volcanisme).

2. Étapes de formation des roches sédimentaires


Le passage des sédiments à la roche sédimentaire ou mieux, maturation des
sédiments en roches sédimentaires est appelé diagenèse. Elle est complexe et
consiste en un ensemble de réactions biologiques, physiques et chimiques. La
diagenèse se déroule en trois étapes dont 2 sont obligatoires. Ce sont :
• la compaction : sous l’effet de la pression exercée par les sédiments sus-jacents,
l’eau des interstices est expulsée et les particules élémentaires entrent plus
largement en contact ;

• la cimentation : l’eau qui circule entre les particules élémentaires contient des
substances diverses en solution qui peuvent précipiter et contribuer à souder ces
particules initiales. Ce ciment est souvent calcaire ou siliceux ;

• l’épigénisation : au cours de cette étape aléatoire, de nouveaux minéraux


peuvent se substituer aux composants initiaux sans que les minéraux intéressés
ne changent de forme.

IV. ROCHES SEDIMENTAIRES

Si les roches ignées forment le gros du volume de la croûte terrestre, les roches
sédimentaires forment le gros de la surface de la croûte. Quatre processus conduisent
à la formation des roches sédimentaires: l'altération superficielle des matériaux qui
produit des particules, le transport de ces particules par les cours d'eau, le vent ou la
glace qui amène ces particules dans le milieu de dépôt, la sédimentation qui fait que
ces particules se déposent dans un milieu donné pour former un sédiment et,
finalement, la diagenèse qui transforme le sédiment en roche sédimentaire. Le
matériel sédimentaire peut provenir de trois sources : une source terrigène, lorsque
les particules proviennent de l'érosion du continent; une source allochimique,
lorsque les particules proviennent du bassin de sédimentation, principalement des
coquilles ou fragments de coquilles des organismes; une source orthochimique qui
correspond aux précipités chimiques dans le bassin de sédimentation ou à l'intérieur
du sédiment durant la diagenèse.

Les roches sédimentaires sont donc des roches formées par accumulation et
par consolidation des produits d’altération. En fonction de leur origine, on distingue
les roches sédimentaires d’origine détritique, chimique et biologique (organique ou
biochimique). Le tableau suivant présente les origines et les compositions chimiques
des roches sédimentaires.

V. STRATIGRAPHIE

La stratigraphie est l’étude de la succession des dépôts sédimentaires qui se


sont transformés en roches et forment des couches géologiques ou strates.
1. Les séries sédimentaires
Elles correspondent à la succession des couches sédimentaires. Si toutes les
couches sont présentes, on parle de série continue par contre, si toutes les couches ne
sont pas présentes, on parle de série discontinue.

2. Notion de stratigraphie
Pour reconstituer l’histoire d’une région, on utilise deux types de datation :
• la datation relative permet de replacer les éléments étudiés par rapport à
d’autres évènements connus ;
• la datation absolue fournit un âge réel plus ou moins précis. Elle est basée sur les
principes de stratigraphie et la répartition des fossiles. Il s’agit d’étudier la
succession des dépôts sédimentaires.

Quatre principes stratigraphiques permettent de reconstituer l’ordre de dépôt, ce


sont :
• le principe de superposition selon lequel toute strate est plus jeune que celle
qu’elle recouvre et plus ancienne que celle qui la recouvre ;

• le principe de continuité selon lequel toute strate n’ayant subit aucun


mouvement tectonique ou érosion est continue tout au long de sa zone
d’affleurement. Cette continuité peut cependant être troublée par l’érosion, des
dislocations de terrains (failles, plis) et par changement de faciès. On appelle
faciès l’ensemble des caractères pétrographiques et paléontologiques susceptible
de produire des renseignements sur les conditions de formation d’une roche
sédimentaire ;

• le principe de recoupement qui stipule que toute structure qui recoupe une
autre est plus récente que cette dernière ;

• le principe d’identité paléontologique pour lequel un ensemble de strates ayant


le même contenu paléontologique est de même âge. Le fossile doit en effet
caractériser une époque et non pas un milieu, donc plusieurs strates peuvent
contenir une espèce déterminée, cela forme une biozone. Pour dater un terrain
n’ayant pas de fossiles (azoïque), il faut rechercher des terrains ayant des fossiles
(zoïques) qui l’encadrent.

3. Notions de paléontologie, de paléogéographie et de paléoécologie


La paléontologie est la science qui étudie les êtres vivants du passé. Elle a pour
objet de reconstituer la morphologie, l’histologie, la reproduction et enfin l’évolution
des espèces anciennes à partir de leurs restes fossiles. Comme elle s’occupe de
reconstituer la vie passée des êtres vivants, on parle de paléobiologie.
La paléogéographie s’appuie sur la stratigraphie et permet de reconstituer les
divers paysages du passé à la condition que l’on admette le principe de l’actualisme
selon lequel pour reconnaitre les conditions de vie d’un fossile, il est possible
d’observer des organismes vivants anatomiquement proche qui indiqueraient une
spécialisation ou une adaptation au milieu indiqué.

La paléoécologie n’est pas une science expérimentale car le passé n’est pas
accessible à l’expérience. La reconstitution des paléo-environnements est une tâche
difficile en raison du peu de données exploitables. Parmi celles-ci, les fossiles surtout
les microfossiles qui sont des bons indicateurs des conditions du passé.
VI. RECONSTITUTION DES MILIEUX SÉDIMENTAIRES ANCIENS

1. Par la sédimentologie
L’étude des phénomènes actuels (érosion, transport et sédimentation) fournit
les « clés » permettant d’analyser les phénomènes anciens. D’après le principe de
causes actuelles ou principe de l’uniformitarisme, les agents responsables de la
modulation de la croûte terrestre au cours de sa longue histoire géologique sont les
mêmes qui continuent à agir de nos jours. De part le roches sédimentaires, il est
possible de reconstituer l’histoire d’une région donnée puisque ces roches conservent
une multitude d’indices qui renseignent sur son origine, ses conditions de formation,
de dépôt, bref sur tous les phénomènes qu’elles ont pu subir.

2. Par la paléontologie
L’étude des fossiles existant dans une région donnée permet de reconstituer
l’histoire de ladite région. On distingue deux types de fossiles :

• les fossiles stratigraphiques qui permettent de déterminer l’âge approximatif


des terrains qui les renferment. Ces fossiles ont une courte durée de vie (courte
répartition verticale) mais une grande répartition géographique (longue
répartition horizontale), ils sont de ce fait appelés « bon fossiles ».
Parmi les fossiles stratigraphiques, on peut citer :
• les Trilobites qui caractérisent l’ère primaire ;

• les Ammonites et les Bélemnites (mollusque céphalopodes) caractérisant l’ère


secondaire ;

• les Gastéropodes, les Lamellibranches pour l’ère tertiaire ;

• les singes anthropomorphes et l’homme pour l’ère quaternaire.

• Les fossiles de faciès qui permettent de reconstituer les conditions de mise en


place d’une formation sédimentaire. Ils ont une très longue durée de vie et une
faible répartition géographique. Ils s’opposent de ce fait aux bons fossiles et sont
qualifiés de « mauvais fossiles ». Tous les fossiles vivants sont des fossiles de
faciès. La découverte du squelette fossile du cœlacanthe dans les sables du désert
du Sahara fait penser que cette zone était occupée au primaire par une mer
chaude.

CONCLUSION

En somme, l’eau joue un rôle fondamental dans l’érosion mécanique et


chimique des reliefs et dans le processus sédimentaire. Les enveloppes fluides de la
Terre sont en perpétuels mouvements à cause de l’énergie solaire qui arrive au
niveau du sol. Cette énergie agit sur la géodynamique externe en général : l’énergie
solaire est donc le moteur de la géodynamique externe.

2ère PARTIE :
LA GÉODYNAMIQUE INTERNE

La géodynamique interne concerne les mouvements et les processus qui


affectent l’intérieur de la Terre.

CHAPITRE 3 :
STRUCTURE INTERNE ET SOURCE DE CHALEUR DE LA TERRE

Objectifs pédagogiques :

A la fin de ce chapitre, je serai capable :


- de nommer les ondes sismiques et de donner leurs propriétés respectives ;
- de nommer les différentes enveloppes internes du globe terrestre ;
- de décrire les propriétés physiques et chimiques de ces différentes enveloppes internes ;
- de déterminer et d’expliquer l’origine de l’énergie interne du globe terrestre.
INTRODUCTION

Les parties les plus superficielles de la croûte terrestre peuvent directement


être étudiées par le biais des coupes naturelles que constituent les vallées et les flancs
des montagnes. Toutefois, la grande majorité de notre globe reste encore inaccessible
à l’observation car les forages les plus profonds n’ont guère dépassé 10 km de
profondeur ; mais depuis le début du siècle dernier, l’étude des séismes a apporté
progressivement des renseignements irremplaçables qui conduisent à une étude plus
poussée du globe terrestre dans toute son épaisseur.

I. ÉLÉMENTS DE SISMOLOGIE : PROPAGATION DES ONDES SISMIQUES

Les séismes ou tremblements de terre constituent un phénomène géologique


qui de tout temps a terrorisé les populations qui vivent dans certaines zones du
globe. Ce sont des mouvements brutaux et brefs du sol dû à l’arrivé d’ondes
élastiques transmises dans le globe terrestre à partir d’un point appelé foyer (source
ou hypocentre). L’épicentre est le point de la surface du globe situé à la verticale du
foyer où le séisme est ressenti avec la plus grande intensité.
1. Types d’ondes sismiques
On distingue deux grands types d'ondes émises par un séisme: les ondes de
fond ou ondes de volume, celles qui se propagent à l'intérieur de la terre et qui
comprennent les ondes S et les ondes P, et les ondes de surface, celles qui ne se
propagent qu'en surface et qui comprennent les ondes de Love et de Rayleigh.
1.1. Ondes de volume
Ce sont :
• Les ondes P qui sont des ondes de compression assimilables aux ondes sonores
et qui se propagent dans tous les états de la matière. Les particules se déplacent
selon un mouvement avant-arrière dans la direction de la propagation de l'onde ;

• Les ondes S sont des ondes de cisaillement qui ne se propagent que dans les
solides. Les particules oscillent dans un plan vertical, à angle droit par rapport à
la direction de propagation de l'onde.

1.2. Ondes de surface


Ce sont :
• Les ondes de Love ou ondes L qui sont des ondes de cisaillement, comme les
ondes S, mais qui oscillent dans un plan horizontal. Elles impriment au sol un
mouvement de vibration latéral ;

• Les ondes de Rayleigh qui sont assimilables à une vague; les particules du sol se
déplacent selon une ellipse, créant une véritable vague qui affecte le sol lors des
grands tremblements de terre.
2. Enregistrement des ondes sismiques
Les séismes ne se produisent pas toujours dans les zones habitées. Les
témoignages humains ne sont pas eux-mêmes toujours rigoureux. Aujourd’hui, on
utilise des sismographes ou séismographe. Un sismographe est un appareil constitué
d’une base rigide fixée au sol, supportant un pendule associé à un levier inscripteur
frottant sur un cylindre tournant. Lorsque le sol vibre, il se produit un déplacement
relatif du pendule et du cylindre et un tracé sinueux s’inscrit sur celui-ci. La courbe
tracée par un sismographe est appelée sismogramme.

3. Propriétés des ondes sismiques


3.1. Leur vitesse
La vitesse des ondes sismiques est variable selon le milieu traversé. Elle est
fonction de la densité du milieu traversé, ainsi, plus le milieu est dense, plus la
vitesse est grande. La vitesse des ondes P est croissante avec la distance parcourue,
on en déduit que les ondes P qui circulent dans les couches profondes du globe
traversent des milieux différents de ceux de la surface et donc la densité est
croissance de la surface vers l’intérieur. Les ondes L et R qui sont cantonnées à la
surface ont quant à elles une vitesse constante et donc traverse un milieu homogène.
NB : les courbes représentant les vitesses des ondes sismiques en fonction de la distance à
l’épicentre sont appelées hodochrones.

3.2. Comportement en cas de changement de milieu


Les ondes P et S sont dites élastiques et leur comportement à l’intérieur du
globe suit à peu près les lois de l’optique géométrique. En effet, lorsque les propriétés
du milieu traversé changent, ces ondes sont réfléchies et réfractées. C’est grâce à cette
propriété qu’on a localisée un changement de milieu au fur et à mesure qu’on
s’enfonce dans les profondeurs du globe. Il existe en effet une zone d’ombre des
ondes de volume, car dans cette zone, on n’enregistre aucune onde.

II. STRUCTURE INTERNE DU GLOBE TERRESTRE

1. Comportement des ondes sismiques


Sur la base des discontinuités majeures mises en évidence par la variation
brusque de la vitesse des ondes sismiques en propagation dans le globe terrestre, on
distingue de l’extérieur vers l’intérieur :

1.1. La croûte
C’est la couche externe qui représente 1,5 % du volume de la Terre. Elle est
limitée à la base par la discontinuité de Mohorovicic ou Moho. On distingue deux
types de croûte :
• la croûte continentale épaisse en moyenne de 35 km (épaisseur pouvant
atteindre 70 km sous les hautes chaines de montagne) ;

• la croûte océanique très mince (5 à 8 km sous les océans.

1.2. Le manteau
Il représente 82,5 % en volume de la Terre. Son épaisseur est de 2900 km. Il est
limité à la base par la discontinuité de Gutenberg. On peut distinguer au sein de ce
manteau deux unités :
• le manteau supérieur qui s’étend sur 670 Km ;
• le manteau inférieur dont la profondeur est comprise entre 670 et 2900 Km.

1.3. Le noyau

Il représente 16 % du globe terrestre. Il a une épaisseur maximale de 3300 Km


et comprend :
• le noyau externe dont la profondeur est comprise entre 2900 et 5100 Km ;

• le noyau interne ou graine dont la profondeur est comprise entre 5100 et 6370
Km.
2. Propriétés physiques des différentes couches
De manière générale, la pression et la température augmentent avec la
profondeur. La distinction croûte-manteau-noyau peut alors être élucidée :

2.1. La lithosphère

C’est un bloc rigide comprenant la croûte et la partie sommitale rigide du


manteau supérieur. Son épaisseur varie entre 5 km sous les océans et 100 Km au
niveau des continents. La densité de la lithosphère se repartit de la façon suivante :
• la croûte continentale est de densité 2,7 ;

• la croûte continentale est de densité 2,9 ;

• le manteau supérieur rigide est de densité 3,3.

2.2. L’asthénosphère

C’est une zone « molle » ou « plastique » qui s’étend depuis la limite inférieure
de la lithosphère jusqu’à 670 Km de profondeur. Elle est de densité 3,5. La
discontinuité avec la lithosphère est thermique. Du fait que l’asthénosphère est molle
et répond aux contraintes tectoniques sans se casser, on dit qu’elle est ductile.
2.3. Le manteau inférieur ou mésosphère

C’est un bloc rigide. Sa limite supérieure (670 Km) est marquée par la
croissance brutale de la vitesse des ondes sismiques jusqu’à la discontinuité de
Gutenberg (2900 Km). Sa densité est également croissante avec cette profondeur, elle
est ici de 5.

2.4. Le noyau extérieur

C’est une couche liquide comprise entre la discontinuité de Gutenberg et celle


de Lehmann. Il s’étend entre 2900 et 5100 Km et est de densité 11.

2.5. Le noyau interne ou graine

C’est une couche solide de densité 14 séparée du noyau externe par la


discontinuité de Lehmann.

3. Origine de la structure interne de la Terre

L’étude des météorites a permis de trouver une explication à la structure


interne de la Terre. Cette étude a considéré deux types de météorite :
• les chondrites qui sont des météorites pierreux formés de petits corps globuleux
plus ou moins sphériques formés par le refroidissement rapide des matériaux.
Elles sont dites indifférenciées car constituées de minéraux formés d’atomes de
silicium dans un alliage métallique de fer et de nickel ;

• les achondrites qui sont qualifiées de météorites différenciés car certains sont
pauvres en calcium et donc ont une composition proche de celle du manteau ;
d’autres sont riches en calcium et ont de ce fait une composition proche de celle
de la croûte océanique ; d’autres enfin, les sidérites (météorite composé de nickel
et de fer) ont les mêmes éléments chimiques que le noyau.

Ces analyses laissent penser qu’il y a 4,6 milliards d’année, sous l’effet de la gravité,
les poussières interstellaires de type météorite se sont regroupés en masse formant
les objets du système solaire par accrétion (croissance d’un objet géologique par
apport successif de matière). Puis les impacts qui ont percuté le globe en formation
ont dégagé une chaleur considérable.

Lorsque la Terre a acquis sa taille actuelle, elle était formée de matériaux fondus. La
Terre primitive était une sphère de magma au sein de laquelle les éléments
chimiques se sont progressivement séparés par gravité : on parle de différenciation
planétaire. Ainsi, se sont formées les enveloppes concentriques de densité croissante
vers le centre.

III. COMPOSITION DES ENVELOPPES DU GLOBE TERRESTRE


Huit éléments chimiques constituent essentiellement la Terre. Ces éléments
représentent 95 % de sa masse. Il s’agit : du Silicium (Si), de l’Oxygène (O), du
Magnésium (Mg), du Fer (Fe), du Calcium (Ca), du Sodium (Na), du Potassium (K) et
de l’Aluminium (Al). Les différentes couches de la Terre ont des compositions
différentes les unes des autres.

1. La croûte terrestre
1.1. La croûte continentale

Elle est formée des roches sédimentaires en surface, des roches


métamorphiques et magmatiques (granite essentiellement) en dessous. Les minéraux
les plus fréquemment rencontrés sont le feldspath, le quartz et le mica.

1.2. La croûte océanique

Elle est formée des roches sédimentaires en surface et des basaltes puis des
gabbros en dessous. Les minéraux systématiquement présents sont les plagioclases et
les pyroxènes.

NB : la croûte terrestre est souvent appelée SIAL en raison de sa riche composition en silice
(50 à 60 % en moyenne) et en alumine (Al2O3 : 15 à 16 % en moyenne).

2. Le manteau
Il est formé d’une roche grenue, la péridotite, elle-même constituée de 2
minéraux principaux : l’olivine et le pyroxène. Le manteau a moins de silicium (40 %
seulement de sa composition) que la croûte, il est donc très basique. Le manteau
contient une forte proportion de magnésium d’où son appellation de SIMA.

3. Le noyau
Le noyau est quasiment composé de Fer et contient une petite quantité de
Nickel, ce qui lui donne souvent l’appellation de NIFE.

IV. ORIGINE DE L’ÉNERGIE INTERNE DE LA TERRE ET SA DISSIPATION

La terre a une énergie interne qu’elle dissipe dans l’atmosphère sous forme de
chaleur, elle est donc une planète active. Les séismes et le volcanisme sont deux
exemples des manifestations de cette libération d’énergie d’origine interne.

1. Origine de l’énergie interne

1.1. La chaleur initiale ou chaleur d’accrétion

C’est une chaleur qui a été mise en place puis emmagasinée lors de l’accrétion
des particules célestes ayant permis la formation des planètes. Cette chaleur continue
a être dissipée lentement. Sa proportion est estimée entre ¼ et ½ de l’énergie interne
totale.

1.2. La désintégration interne des éléments radioactifs

Une partie de l’énergie interne de la Terre (les autres 50 %) est produite par
désintégration radioactive de certains éléments chimiques. Ces éléments sont soumis
à des réactions qui sont exo-énergétiques et donc libèrent de l’énergie. Les principaux
éléments radioactifs contenus dans les roches terrestres sont : l’Uranium (235U et
238U), le Thorium (232Th) et le Potassium (40K).

Le manteau et le noyau constituent la principale source d’énergie thermique


du globe. Cette énergie est donc interne et est la cause du gradient géothermique
(variation plus ou moins régulière de la température en fonction de la profondeur) et
du flux de chaleur (quantité de chaleur traversant une unité de surface du sol par
seconde. Il s’exprime en J/s/m² ou en W/m²). Le flux moyen est de 70
mégawatts/m². Le gradient géothermique moyen est de 10°C/Km dans les zones
stable et 30°C dans les zones de déformation.

2. Dissipation de l’énergie interne

L’énergie interne de la Terre est le meneur des mouvements de la lithosphère,


conduisant à la formation des roches endogènes.
Au niveau de la lithosphère, la dissipation d’énergie se fait par simple
conduction sous forme de flux de chaleur. On observe de ce fait des gradients de
température élevés car la conduction limite les pertes de chaleur. La température est
plus grande en profondeur qu’en surface et au même niveau, elle est plus élevée en
zone active qu’en zone passive.
Au niveau de l’asthénosphère, la dissipation de l’énergie se fait par
convection, par transport de matière. La matière chaude de densité faible monte et
redescend une fois refroidie sous l’effet de la gravité. Cette circulation par convection
repose sur des différences de température.
Entre le noyau externe et le manteau, il se forme des panaches chauds
remontant vers la surface et donnant naissance à des volcanismes intra-plaques.
L’énergie interne du globe est également dissipée de manière brutale par les séismes
et les éruptions volcaniques.

CONCLUSION

Somme toute, la Terre se révèle ainsi formée de plusieurs couches


concentriques de composition chimique et de nature physique différentes. Elle
contient en outre une grande quantité d’énergie interne qui est responsable de toute
sa dynamique, la Terre est donc qualifiée de planète active.
CHAPITRE 4 :
LES MOUVEMENTS DES PLAQUES LITHOSPHÉRIQUES

Objectifs pédagogiques :

A la fin de ce chapitre, je serai capable :


- de citer les preuves de la dérive des continents ;
- de définir plaque lithosphérique et de citer les types de plaques en donnant des exemples ;
- d’expliquer le phénomène d’accrétion ;
- d’expliquer qu’il existe une compensation entre la formation et la disparition de la croûte ;
- d’expliquer la notion de courant de convection et de point chaud ;
- d’expliquer les phénomènes de subduction, d’obduction et de collision.

INTRODUCTION

Contrairement à d’autres planètes du système solaire, la Terre est une planète


géologiquement active. Volcanisme, sismicité, magnétisme fournissent des
témoignages de cette activité. Ils signent la présence d’une énergie interne qui se
dissipe à l’extérieur. L’étude des séismes a permis de mettre en évidence diverses
enveloppes concentriques. L’enveloppe rigide la plus externe, la lithosphère est placé
sur une couche fluide, l’asthénosphère qui est le siège des mouvements de
convection à l’origine de toute la dynamique de ladite lithosphère.

I. LA DÉRIVE DES CONTINENTS


La dérive des continents est une théorie selon laquelle les continents se
déplacent les uns par rapport aux autres. Au fil du temps, plusieurs arguments ont
été successivement développés :

1. Preuves morphologiques

Dès 1620, François Bacon remarqua la similitude des formes entre la côte
occidentale de l’Afrique et la côte orientale de l’Amérique du Sud, il ne proposa
cependant aucune explication. Plus tard, Alfred Wegener avait remarqué que les
continents pouvaient s’imbriquer les uns les autres comme un puzzle, c’est le cas des
côtes ouest africaines et des côtes est américaines. On peut selon lui, envisager
qu’autrefois ces deux continents n’en formaient qu’un seul et que progressivement ils
se sont éloignés l’un de l’autre : l’Amérique migrant vers l’Ouest et l’Afrique
dérivant vers l’Est. De manière générale, on peut considérer qu’à une certaine
époque géologique la majeure partie des continents ne formait qu’un continent
unique qui s’est ensuite morcelé en plusieurs unités qui se sont séparées au cours des
temps géologiques. Il découle de cet argument que les continents de part et d’autre
de l’atlantique ont des formes complémentaires.

2. Preuves paléontologiques

L’étude comparée des animaux et des végétaux datant du primaire en Afrique


du Sud d’une part et en Amérique du Sud d’autre part, dévoile des similitudes que
les géologues de l’époque expliquaient par la présence d’un « continent pont » qui a
été englouti par la suite mais Wegener n’accepta pas l’existence dudit pont. Pour lui,
la présence des mêmes fossiles de part et d’autre de l’Atlantique est une preuve
incontestable en appuie à la preuve morphologique que l’Afrique et l’Amérique
étaient autrefois soudés en un bloc.

3. Preuves pétrographiques

Des roches anciennes sont présentent dans le Sud-Est du Brésil et dans l’Ouest
de l’Afrique. Par ailleurs, les chaînes de montagnes anciennes qui existent de part et
d’autre de l’Atlantique (Afrique et Amérique) ont une sublime ressemblance (nature
des roches et types de plissements), ce qui suggère que ces chaînes de montagnes ne
formaient qu’une seule et ont subi en ce moment le même phénomène géologique
qui a été à leur origine et ensuite à leur déformation.

4. Preuves climatiques

Wegener a avancé d’autres argument comme la répartition des tillites (dépôts


de moraines poussées par les glaciers et ayant laissés des stries sur le socle de roches
préexistantes) du Carbonifère et du Permien sur les continents du Sud. Des
gisements épais ont été découverts en Afrique du Sud et les mêmes observations ont
été faites en Inde, en Australie et au Brésil. L’uniformité des séries découvertes
suggère que voici 200 millions d’année ces blocs continentaux formaient une seule
masse appelée Gondwana.

Somme toute, au vu de ces preuves, Wegener montra que les continents


aujourd’hui séparés étaient autrefois soudés en un bloc, la Pangée comprenant la
Laurasie au Nord (Amérique du Nord, Europe et Asie), le Gondwana au Sud
(Amérique du Sud, Afrique, Australie et Antarctique) et un océan primitif appelé
Téthys.

II. LES PLAQUES LITHOSPHÉRIQUES

Une plaque lithosphérique est une fraction de la croûte terrestre et du


manteau supérieur qui est soumis à des mouvements. Autrement dit, c’est un
fragment rigide de la lithosphère en mouvement.
De manière générale, chaque plaque est formée d’une croûte et du manteau
superficiel rigide. Suivant la nature de la croûte, on distingue trois types de plaques :
• les plaques océaniques composées du manteau supérieur et d’une croûte
océanique uniquement. C’est le cas de la plaque Nazca et la plaque Pacifique ;

• les plaques mixtes constituées à la fois d’une croûte océanique et d’une croûte
continentale. La plupart des grandes plaques sont mixtes, par abus de langage on
les appelle des plaques continentales. Il s’agit des plaques, africaine, eurasienne,
Nord et Sud américaines et indo-australienne ;

• les plaques entièrement continentales, c’est le cas de la plaque turque.

III. LES MOUVEMENTS DES PLAQUES OU TECTONIQUE DES PLAQUES

La tectonique des plaques est une théorie selon laquelle la lithosphère formée
de plaques rigides se déplace sur l’asthénosphère ductile.

1. Types de mouvements des plaques

Trois types de mouvement régissent le déplacement des plaques


lithosphériques. Ce sont :
• les mouvements de convergence (mouvement A) ;

• les mouvements de divergence (mouvement B) ;

• les mouvements de coulissage (mouvement C).


Ces mouvements permettent de distinguer trois types de limites ou frontières entre
les plaques :
• les limites divergentes au niveau desquelles deux plaques s’éloignent l’une de
l’autre produisant une nouvelle croûte océanique ;

• les limites convergentes au niveau desquelles deux plaques entrent en collision ;

• les limites transformantes au niveau desquelles deux plaques glissent


latéralement l’une contre l’autre le long de la faille. Ce type de frontière permet
de constater la différence de vitesse du déplacement des plaques les unes par
rapport aux autres ou même l’inversion du sens de déplacement entre les
plaques.

2. Divergence des plaques et phénomènes associés

Les dorsales sont des frontières de plaques où se produisent des phénomènes


de divergence. Ces mouvements sont à l’origine de la création de la croûte océanique
par un volcanisme le plus souvent sous marin. De manière plus simple, les dorsales
sont des endroits où se forment les fonds océaniques.
2.1. Formation d’un rift (fossé) et du plancher océanique

La formation d’un océan se déroule en quatre étapes :


• L'accumulation de chaleur sous une plaque continentale cause une dilatation de
la matière qui conduit à un bombement de la lithosphère. Il s'ensuit des forces de
tension qui fracturent la lithosphère et amorcent le mouvement de divergence
conduit par l'action combinée de la convection mantellique et la gravité. Le
magma viendra s'infiltrer dans les fissures, ce qui causera par endroits du
volcanisme continental; les laves formeront des volcans ou s'écouleront le long
des fissures. Un exemple de ce premier stade précurseur de la formation d'un
océan est la Vallée du Rio Grande aux USA.
• La poursuite des tensions produit un étirement de la lithosphère; il y aura alors
effondrement en escalier, ce qui produit une vallée appelée un rift continental. Il
y aura des volcans et des épanchements de laves le long des fractures. Le Grand
Rift Africain en Afrique orientale en est un bon exemple.
• Avec la poursuite de l'étirement, le rift s'enfonce sous le niveau de la mer et les
eaux marines envahissent la vallée. Deux morceaux de lithosphère continentale
se séparent et s'éloignent progressivement l'un de l'autre. Le volcanisme sous-
marin forme un premier plancher océanique basaltique (croûte océanique) de
part et d'autre d'une dorsale embryonnaire; c'est le stade de mer linéaire, comme
par exemple la Mer rouge ;
• L'élargissement de la mer linéaire par l'étalement des fonds océaniques conduit à
la formation d'un océan de type Atlantique avec sa dorsale bien individualisée,
ses plaines abyssales et ses plateaux continentaux correspondant à la marge de la
croûte continentale.
Remarque : Les dorsales océaniques constituent des zones importantes de dissipation de la
chaleur interne de la Terre.
L’ouverture d’un océan implique la fracturation d’une lithosphère
continentale par distension associée à une remontée convective du manteau deux
arguments peuvent expliquer l’apparition de ces phénomènes en domaine
continental :
• La croûte continentale a une plus faible conductivité thermique que la croûte
océanique et récupère l’énergie thermique dans le manteau, favorisant ainsi
l’apparition des mouvements de convection ascendants sous les continents ;
• La croûte océanique est moins résistante que la croûte océanique car elle est
moins homogène. Soumise à des forces de distension, la lithosphère continentale
se fracture plus facilement selon les lignes de moindre résistance. Elle se fracture
suivant des failles normales et il se forme une structure tectonique caractéristique
de la distension : le rift.
2.2. Formation de la lithosphère océanique
L’écartement des plaques au niveau d’une dorsale est compensé par un apport
des matériaux nouveau sous forme de roches volcaniques.
La remontée convective des péridotites (roches majoritairement formées d’olivine) de
l’asthénosphère est à l’origine de leur fusion partielle dont la conséquence est la
différenciation de la partie superficielle des cellules de convection en une lithosphère
de type océanique. La fusion partielle des péridotites asthénosphériques est
provoquée par la diminution de la pression liée à leur remontée : le magma formé
est une composition basaltique. La formation d’une croûte océanique constituée de
basalte surmontant des gabbros s’explique par le fonctionnement d’une chambre
magmatique située sous l’axe de la dorsale. Les résidus de fusion (partie non fondues
des péridotites) forment la partie supérieure du manteau c'est-à-dire la base de la
lithosphère océanique.

IV. EXPANSION DU PLANCHER OCEANIQUE ET PHENOMENES ASSOCIES

1. Mécanisme de l’expansion du plancher océanique

La lithosphère océanique est soumise à un mouvement de dérive : la croûte


océanique s’éloigne progressivement du rift après sa mise en place et au fur et à
mesure, de nouveaux matériaux issus du manteau viennent créer une nouvelle
croûte, on dit qu’il y a accrétion du plancher océanique à la dorsale. L’accrétion
désigne donc la formation de la croûte par ajout de matériaux issus d’un magma
d’origine péridotitique.

Ce mécanisme explique que le fond basaltique est de plus en plus ancien si on


s’éloigne de la dorsale et que les sédiments qui le surmontent ont une même
épaisseur et un âge croissant. Il explique également la remarquable symétrie des
anomalies magnétiques du fond océanique. Cette dérive occasionne l’écartement des
masses continentales à une vitesse moyenne de 1 à 10 cm par an : il y a donc
expansion du plancher océanique.

Plusieurs critères peuvent justifier l’expansion du plancher océanique :


• l'âge des sédiments océaniques : qui sont absents à l’axe de la dorsale océanique,
et sont de plus en plus épais et anciens quand on s’éloigne de la dorsale et leur
répartition est symétrique par rapport à l’axe de la dorsale ;

• les anomalies magnétiques : en tout point du globe, une aiguille aimantée


s’oriente selon une direction bien définie, indiquant l’existence d’un champ
magnétique terrestre variable à la surface du globe et défini par sa direction et
son intensité. Quand on enregistre en continu le champ magnétique du fond des
océans, on note des variations du champ réel par rapport à la valeur moyenne
calculée. Toute différence avec la valeur moyenne est une anomalie magnétique
qui est positive si la valeur réelle est supérieure à la valeur moyenne calculée et
négative dans le cas contraire. Les anomalies magnétiques alternativement
positives et négatives prouvent qu’au champ magnétique terrestre s’ajoute
localement un champ magnétique fossilisé qui est tantôt dans le même sens
tantôt dans le sens inverse ;

• les alignements des volcans des points chauds : un point chaud est une
remontée de magma à travers la plaque lithosphérique. Certaines plaques
océaniques ont un alignement de volcans qui ont la particularité d’être disposés
selon un âge croissant. On explique ces faits par la présence d’un point chaud
fixe dans le manteau profond qui créé du magma qui remonte progressivement
et perce la croûte.

2. Phénomènes associés à l’expansion du fond océanique


2.1. La subduction et ses conséquences

Il arrive des moments où la croûte océanique, sous son propre poids cède et
s’enfonce dans le manteau sous une croûte continentale : c’est la subduction.
Généralement, c’est la présence d’un continent qui provoque la subduction d’une
lithosphère océanique. Il peut aussi arriver que la lithosphère océanique cède avant
de rencontrer un continent, il y a donc subduction d’une lithosphère océanique sous
une lithosphère océanique.

Plusieurs conséquences découlent des phénomènes de subduction, on peut


citer :

• les séismes dont les foyers qui accompagnent cette descente montrent qu’ils sont
de plus en plus profonds au fur et à mesure que l’on se rapproche du continent.
La ligne inclinée le long de laquelle glissent les deux plaques est le plan de
Bénioff ;

• le volcanisme andésitique qui est un volcanisme associé aux zones de


convergence des plaques de type marge continentale active : c’est le volcanisme
orogénique ;

• le plutonisme : les variations de température et de pression vont provoquer la


fusion partielle de certaines roches formant un magma qui pourra se refroidir en
profondeur et donner des massifs granitiques appelés pluton et ayant une
texture grenue ou microgrenue.

2.2. L’obduction et ses conséquences


L’obduction est le chevauchement d’une croûte continentale par la croûte
océanique. C’est le terme ultime d’une subduction croûte océanique-croûte
océanique. Cette zone d’obduction est le seul lieu où l’on peut rencontrer un
fragment de croûte océanique. L’obduction est à l’origine de la formation des
ophiolites qui sont des fragments d’anciennes lithosphères océaniques déplacées
jusque sur les continents. Elles correspondent à des parties lithosphériques
océaniques qui ont été obductées sur les continents. En fait, c’est une association de
différentes roches (péridotites, gabbros, basaltes et sédiments océaniques).

2.3. La collision et ses conséquences

La destruction des plaques se fait par enfoncement dans l’asthénosphère d’une


plaque sous une autre et par digestion de la partie de la plaque engloutie. Les
conséquences sont différentes selon la nature des plaques qui entre en collision. On
peut citer :

• l’orogenèse qui est la formation des reliefs d’une chaine de montagne. On peut
distinguer trois (03) cas de figures : la collision entre deux (02) plaques
océaniques formant une série d’îles lithosphérique ; la collision entre une plaque
océanique et une plaque continentale formant une chaine de volcans sur le
continent et une collision entre deux (02) plaques continentales.

• le métamorphisme qui désigne l’ensemble des transformations d’une roche à


l’état solide du fait de la variation de la température et de la pression avec
formation des nouveaux minéraux et acquisition de texture et de structure
particulières. Suivant le gradient de température et de pression, on distingue :

• des séries purement thermiques où la pression reste faible et relativement


constante, c’est le cas du métamorphisme de contact ;

• des séries de haute température-basse pression (HT-BP) où la température


augmente rapidement et la pression lentement ;

des séries de haute pression-basse température (HP-BT) où la pression


augmente rapidement et la température lentement ;

• des séries de moyenne température et moyenne pression (MT-MP) où la


température et la pression toutes les deux (02) fortement et en même temps.

• les déformations et les failles inverses associées : on distingue les plis et les
failles.

• les plis : certaines roches, sous l’effet des forces tectoniques ne se cassent pas
mais se plient. Ces plis peuvent être droits ou plus ou moins couchés.
L’orientation de l’axe défini le type de plis : si l’axe est vertical et les
affleurements symétriques, le pli est droit ; si l’axe est oblique, le pli est déjeté
(0-45°) ; déversé (45-89°) ou couché (90°) ;

• les failles : ce sont des accidents de type cassant qui affectent les roches. Elles
consistent en une cassure accompagnée d’un déplacement relatif des
compartiments qu’elles déterminent. Le plan de faille désigne la surface de
glissement des deux (02) blocs. Le rejet se définit comme l’ampleur de
déplacement relatif d’un compartiment et le regard est le coté vers lequel est
situé le compartiment abaissé.
En fonction du plan de faille, on peut avoir une faille normale si le plan de faille est
incliné vers le bloc affaissé ou une faille inverse (chevauchante) si le plan de faille
surplombe le bloc affaissé (compression).
Selon le pendage, on peut avoir une faille conforme si l’inclinaison du plan de faille
est orientée dans le même sens que celui des couches ou une faille contraire si le
plan de faille est orienté inversement au sens de celui des couches.
NB : pour déterminer l’âge d’une faille, on analyse son rapport avec les terrains
environnants : elle est toujours plus jeune que le terrain qu’elle affecte et plus
ancienne que les terrains non déformés qui la recouvre éventuellement.

CONCLUSION

En définitive, Alfred Wegener, père de la théorie de la dérive des continents,


quoique combattu, découvrit le déplacement des continents et décrivit l’histoire de
leur migration. Au vue des multiples preuves qui soutiennent cette thèse, les
scientifiques accordent leurs violons dans un model plus explicatif, celui de la
tectonique des plaques.
3ème PARTIE :
MÉTABOLISME ÉNERGÉTIQUE

QUELQUES ASPECTS DU MÉTABOLISME ÉNERGÉTIQUE

CHAPITRE 5 :
QUELQUES VOIES DE RÉGÉNÉRATION D’ÉNERGIE PAR LES ORGANISMES

Objectifs pédagogiques :

A la fin de ce chapitre, je serai capable :


- de démonter l’importance de la digestion et de la circulation dans le processus de
respiration ;
- de mettre en évidence la respiration cellulaire ;
- de citer les étapes et d’expliquer les mécanismes de la dégradation du glucose par la
respiration ;
- de citer quelques exemple de fermentation dans la vie courante ;
- d’expliquer que le rendement énergétique de la respiration est supérieur à celui de la
fermentation.

INTRODUCTION

L’utilisation permanente de matières organiques comme source d’énergie a


rendu possible le maintien de la structure et de la physiologie des organismes. La
consommation de cette énergie est assurée au niveau de toutes les cellules (unités
anatomiques et fonctionnelles de tout être vivant) par l’oxydation des molécules
organiques simples issues de la digestion soit par respiration ou soit par
fermentation.

I. NUTRIMENTS : SOURCE D’ENERGIE

Les aliments que nous consommons sont transformés mécaniquement et


chimiquement durant leur trajet dans le tube digestif en des molécules simples
appelées nutriments qui vont passer dans le milieu intérieur (sang et lymphe) pour
être acheminés au niveau de chacune de nos cellules en vue d’être utilisés par celles-
ci.

1. Absorption intestinale

Est appelé nutriment, toute molécule organique ou minérale qui ne nécessite


aucune transformation avant d’être utilisée par les cellules. Les nutriments
organiques proviennent des aliments après action des enzymes digestives dans le
tube digestif. Ces nutriments, une fois obtenus, passent dans le sang et la lymphe au
niveau de l’intestin grêle à travers les villosités intestinales : c’est l’absorption
intestinale. Une fois dans la circulation sanguine, ces nutriments sont conduits
jusqu’aux diverses cellules qui en font usage immédiatement ou en font usage
ultérieurement après mise en réserve.
2. Utilisation des nutriments

2.1. Les glucides

Au niveau du foie, certains sucres comme le galactose et le fructose sont


transformés en glucose, ce qui laisse entrevoir que le glucose est le nutriment issu de
la digestion des glucides directement utilisable par les cellules. Le taux de glucose
sanguin est appelé glycémie. Ce taux est normalement de 1 g/L. Pendant
l’absorption, la glycémie augmente au niveau de la veine porte, le surplus de glucose
est transformé en glycogène par le foie. Lors d’un jeûne, la glycémie diminue et le
foie rétablit l’équilibre en produisant du glucose à partir du glycogène : c’est la
fonction glycogénique du foie décrite par Claude Bernard en 1885.

Remarque : lorsque la quantité de glucose apportée au sang est très grande, le


surplus est transformé en graisse. Le glycogène ne se forme pas seulement dans le
foie mais également dans les muscles.

2.2. Les lipides

Véhiculés par le sang, certains nutriments issus de la digestion des lipides


(glycérides) peuvent être mis en réserve par les cellules adipeuses avant d’être
utilisée pour produire directement de l’énergie ou après transformation en glucose.
D’autres nutriments lipidiques comme le cholestérol et les phospholipides sont
retenus par les cellules et s’associent aux protéines pour former de la matière vivante.

2.3. Les protides

Au terme de la digestion des protides, ce sont les acides aminés qui sont
obtenus. Ceux-ci ne peuvent pas être mis en réserve mais sont utilisés pour la
synthèse de nouvelles protéines : hormone protidique, protéines plasmatiques,
protéines de structure et enzymes.

II. METABOLISME ENERGETIQUE

Le métabolisme est l’ensemble des réactions de synthèse ou de dégradation se


déroulant dans un organisme vivant. Autrement dit, il désigne l’ensemble des
transformations chimiques et énergétiques se déroulant au sein d’un organisme
vivant et plus spécifiquement dans ses cellules et son milieu intérieur.
Le métabolisme comprend deux (02) types de réaction :
• le catabolisme qui est une réaction de dégradation des molécules avec libération
d’énergie (respiration et fermentation) ;
• l’anabolisme qui est une réaction de synthèse ou de formation des molécules
complexes à partir des petites molécules exogènes ou endogènes avec utilisation
d’énergie.

De manière générale, tous les organes et toutes les cellules consomment de


l’énergie pour maintenir leur structure et leur fonctionnement. Cette énergie utilisée,
provient de la respiration ou de la fermentation qui libèrent complètement ou
incomplètement l’énergie potentielle contenue dans les métabolites. On appelle
métabolite toute molécule simple susceptible d’être transformée par des réactions
enzymatiques afin de produire de l’énergie ou d’autres composés chimiques.

Les principaux métabolites énergétiques utilisés par les cellules sont le


glucose, les acides aminés et les acides gras. Ces métabolites n’ont pas tous la même
valeur énergétique :
• l’oxydation complète d’1g de glucose produit 17 kJ ;

• l’oxydation complète d’1g d’acide gras produit 38 kJ ;

• l’oxydation complète d’1g d’acide aminé produit 17 kJ.

1. La respiration cellulaire

La respiration cellulaire est la dégradation chimique des métabolites en


présence d’oxygène au sein de la cellule. Elle se manifeste à l’échelle de l’organisme
par une absorption d’oxygène et un rejet du gaz carbonique.
Les études scientifiques portant sur la respiration sont assez récentes car elles
n’excèdent pas deux (02) siècles. En 1777, Lavoisier considérait la respiration comme
une combustion qui aurait pour siège les poumons. Quelques temps plus tard,
Spallanzani (1803), Paul Bert (1878) et Chauveau (1887) montraient que les
oxydations respiratoires ont lieu dans les tissus, le sang assurant le transport des gaz
entre les tissus et les poumons. Louis Pasteur quant à lui découvrit en 1865 la vie
anaérobie, montrant que dans certains cas, la respiration fait place à la fermentation.

1.1. Mise en évidence de la respiration cellulaire : expérience de Paul Bert


Paul Bert réalise le dispositif expérimental ci-dessus et suit l’évolution de
l’expérience. Environ 24 heures plus tard, il constate que la potasse absorbe le CO2
formé et le mercure monte dans le tube de verre, preuve que le vide a été créé dans le
tube, vide créé par un manque d’oxygène. Il conclut que le tissu formé de plusieurs
cellules, rejette le CO2 et absorbe le dioxygène.
La respiration cellulaire est donc une oxydation complète d’un substrat organique au
cours de laquelle il y a libération d’énergie et production de déchets minéraux (CO2
et H2O). En utilisant le glucose comme substrat organique, l’équation chimique de la
respiration est la suivante :

1.2. Etapes de la dégradation des métabolites par la respiration

Les réactions de dégradation des métabolites organiques se caractérisent par


des réactions d’oxydoréduction qui sont des réactions chimiques correspondant à
l’action d’un oxydant sur un réducteur avec réduction de l’oxydant et oxydation du
réducteur. Un oxydant est une substance pouvant fixer un ou plusieurs électrons. Un
réducteur se définit comme une substance pouvant céder un ou plusieurs électrons.

1.2.1. La Glycolyse : première étape de la dégradation des métabolites organiques

Le glucose est le métabolite le plus fréquemment utilisé au cours des réactions


d’oxydoréduction dans les cellules. La glycolyse (dégradation du glucose dans le
cytoplasme) est la principale voie de dégradation biochimique du glucose en
composés plus simples. On entend par « voie », une série de réactions catalysées par
les enzymes, dans laquelle le substrat de départ d’une réaction est le produit final de
la réaction précédente.
La glycolyse est un phénomène anaérobie qui a lieu dans le cytoplasme (ou
hyaloplasme) et représente le début de l’oxydation du glucose par déshydrogénation
grâce aux déshydrogénases, les accepteurs d’hydrogène, eux se trouvent réduits. En
fin de glycolyse, on aboutit à la formation de deux (02) pyruvates (acide pyruvique),
de deux (02) accepteurs d’hydrogène réduits et de deux (02) molécules d’ATP.

1.2.2. Les décarboxylation oxydative et le cycle de Krebs : deuxième étape de la


dégradation des métabolites organiques

Les réactions de la respiration cellulaire, entretenues par la présence du


dioxygène, se produisent au niveau des mitochondries éparpillées dans le
cytoplasme.

Au niveau de la matrice mitochondriale, le pyruvate formé lors de la glycolyse


est totalement dégradé : décarboxylation oxydative et déshydrogénation arrachent
des molécules de CO2 et des atomes d’hydrogène (protons et électrons) qui sont
récupérés par des accepteurs qui se réduisent. Le bilan global de ces réactions s’écrit :

A ce stade, la molécule de glucose est totalement dégradée mais seule une


partie de l’énergie chimique du glucose a été récupérée sous forme de 2 ATP, la plus
grande partie de cette énergie étant encore stockée dans les composés réduits TH2.

1.2.3. Les oxydations respiratoires : troisième étape de la dégradation des métabolites


organiques

Elles se déroulent au niveau des crêtes de la TH2membrane interne de la


mitochondrie. Les composés réduits formés lors des étapes précédentes sont oxydés :
ils cèdent des électrons aux transporteurs intégrés à la membrane interne. Ces
molécules sont disposées en chaînes respiratoires : les électrons perdus par les TH2
circulent d’un transporteur à un autre grâce à des réactions successives
d’oxydoréduction. Ce mécanisme fournit de l’énergie qui est réinvestie en 32 ATP : la
phosphorylation de l’ADP sous l’action de l’ATP-synthétase est couplée au
fonctionnement des chaînes respiratoires. L’accepteur final des électrons transportés
par la chaîne respiratoire est le dioxygène.
2. Les fermentations

La fermentation est une modification chimique de substances organiques sous


l’action des enzymes. Cette définition générale inclut en pratique toutes les réactions
chimiques d’importance physiologique et les scientifiques réservent souvent ce mot à
l’action des enzymes spécifiques appelées ferments.
En réalité, certaines cellules tirent leur énergie de la dégradation des
métabolites par fermentation. Au cours de ce phénomène, il y a conversion d’une
partie de l’énergie contenue dans les métabolites en énergie utilisable et en chaleur.
Les fermentations sont donc des dégradations incomplètes des métabolites
organiques. Elles commencent aussi toujours par la glycolyse. En plus des molécules
minérales, en fin de fermentation, il se forme des molécules organiques qui contenant
encore beaucoup d’énergie chimique potentielle : leur rendement énergétique est
donc beaucoup plus faible.
On distingue quatre (04) types de fermentation : les fermentations alcoolique,
lactique, acétique et butyrique.

2.1. La fermentation alcoolique

En absence de dioxygène, les levures de bière transforment le glucose en


alcool éthylique (ou éthanol) selon l’équation suivante :

La fermentation alcoolique est donc anaérobie car ne nécessite pas du


dioxygène. Au cours de ces transformations, une molécule de glucose produit 235 kJ
et libère comme déchet organique l’éthanol et comme déchet minéral le CO2. Pendant
la fermentation, le pyruvate formé au cours de la glycolyse se transforme en résidu
organique contenant encore énormément de l’énergie et la production d’ATP se
limitera au deux molécules produites durant la glycolyse.

2.2. La fermentation lactique

Elle se déroule également en milieu anaérobie. En présence de certaines


bactéries (lactobacilles et streptocoques), le lactose est transformé en acide lactique
(ou lactate) suivant l’équation :

Ici, le déchet formé est exclusivement organique (lactate). Dans la vie courante, ce
processus est utilisé pour la fabrication des yaourts.

2.3. La fermentation acétique


En présence de dioxygène, les boissons alcoolisées donnent du vinaigre. Cette
transformation de l’éthanol en acide éthanoïque (ou acide acétique) se déroule sous
l’action des bactéries acétifiantes selon la réaction suivante :

La fermentation acétique est donc une fermentation aérobie.

2.4. La fermentation butyrique

Certaines bactéries attaquent les glucides avec production d’acide butyrique


selon la réaction suivante :

Les fermentations se déroulent donc soit en anaérobiose (fermentations


alcoolique, lactique et butyrique) soit en aérobiose (fermentation acétique).

3. Rendements énergétiques de la respiration et de la fermentation

En considérant un même métabolite organique, le rendement énergétique de


la respiration est supérieur à celui obtenu par la fermentation. Lors de la
fermentation, il y a oxydation incomplète du métabolite avec formation d’un résidu
organique encore énergétique : le bilan énergétique est de deux (02) molécules
d’ATP par mole de glucose. Lors de la respiration, on aboutit à la minéralisation
complète du métabolite, toute l’énergie du métabolite est alors libérée : le bilan
énergétique est de trente-six (36) molécules d’ATP par mole de glucose.
Remarque : lors de la respiration ou de la fermentation, l’énergie libérée à partir du
métabolite initial et qui n’est pas convertie en ATP est perdue sous forme de chaleur.
L’hydrolyse de la molécule d’ATP au niveau du groupement phosphate terminal
libère une quantité d’énergie égale à 30,5 kJ.

Exercice d’application :

Sachant que l’oxydation complète d’une mole de glucose libère 2860 kJ.
Calculer le rendement énergétique (Rr) de la respiration et le rendement énergétique
(Rf) de la fermentation.

Solution :
Le rendement énergétique se calcule selon la formule suivante :
4. Comparaison entre respiration et fermentation

RESPIRATION FERMENTATION
Localisation Cytosol puis mitochondrie Cytosol uniquement
Oxydation des
Complète Incomplète
substrats
Présence de Anaérobiose et Aérobiose
Aérobiose stricte
dioxygène (fermentation acétique)
Nombre d’ATP 36 ATP par mole de
02 ATP par mole de glucose
produit glucose
Rendement
Important (40%) Faible (2%)
énergétique

CONCLUSION

Somme toute, respiration et fermentation sont des réactions biologiques


permettant à la cellule de se produire de l’énergie chimique dont elle a besoin pour
son bon fonctionnement. Cette énergie chimique contenue dans les métabolites et
libérées sous forme d’ATP n’est directement disponible à la cellule qu’après son
hydrolyse.

CHAPITRE 6 :
LES DÉPENSES ÉNERGÉTIQUES DES ORGANISMES
Objectifs pédagogiques :

A la fin de ce chapitre, je serai capable :


- d’évaluer les dépenses énergétiques d’un organisme vivant ;
- d’expliquer la permanence de la dépense énergétique ;
- d’expliquer la variation de la dépense énergétique en fonction de plusieurs facteurs ;
- de définir et d’évaluer le métabolisme basal.

INTRODUCTION

Tous les êtres vivants, unicellulaires ou pluricellulaires dépensent de l’énergie


pour le maintien et le bon fonctionnement de leurs structures. Cette énergie leur est
fournie par la dégradation complète ou incomplète des métabolites au cours de
certaines réactions biochimiques spécifiques.

I. EVALUATION DES DEPENSES ENERGETIQUES

L’évaluation de la dépense énergétique est obtenue par la mesure de la


consommation de dioxygène. En effet, le dioxygène n’est utilisé dans l’organisme
que pour libérer de l’énergie à partir des nutriments. Pour évaluer ces dépenses deux
(02) méthodes sont utilisées.

1. Les méthodes de mesure

1.1. Calorimétrie directe

La calorimétrie désigne la mesure des quantités de chaleur dégagées par un


individu. Au cours de la calorimétrie directe, de l’eau est mise en circulation dans la
paroi de la chambre calorimétrique dans laquelle est logé un individu. La quantité de
chaleur dégagée par le sujet sera évaluée en faisant la différence entre la température
de l’eau à l’entrée et à sa sortie de la chambre. En plus de cela, on recueille également
l’eau dégagée par le sujet (sueur) car en effet pour évaporer l’eau, le sujet dépense de
l’énergie : c’est la chaleur de vaporisation de l’eau. On mesure en même temps les
quantités de CO2 rejeté et d’O2 absorbé.

1.2. Calorimétrie respiratoire ou calorimétrie indirecte

C’est une méthode utilisée pour évaluer la dépense énergétique des


organismes à partir de la consommation d’oxygène. En prenant comme métabolite le
glucose, après respiration, celui-ci est complètement dégradé avec production de
2860 kJ. Donc à la consommation d’un litre de O2 correspond une libération de 21,27
kJ (2860/22,4x6) : c’est le coefficient thermique ou coefficient énergétique du
dioxygène quand l’organisme utilise le glucose.
NB : le coefficient thermique varie en fonction du métabolite oxydé. On admet
habituellement que pour un régime alimentaire mixte comportant les glucides,
lipides et protides, la consommation d’un litre d’O2 correspond à 20 kJ.
Pour avoir le volume d’O2, on utilise un respiromètre volumétrique (ou
spiromètre volumétrique) qui est appareil qui permet une mesure précise de la
consommation d’O2 d’un petit animal.
Une souris préalablement pesée est placée dans l’enceinte. Le CO2 émit est
absorbé par la potasse et l’oxygène consommé crée une dépression (vide) dans
l’enceinte, entrainant une dénivellation proportionnelle dans le manomètre par
rapport à celui du départ, laissant ainsi s’écouler un volume déterminé d’eau dans le
réservoir d’O2 à partir de la burette. Il est à noter que le volume d’O2 consommé est
égal au volume d’eau nécessaire au rétablissement du niveau initiale du liquide dans
le manomètre (instrument permettant de mesurer la pression d’un fluide ou d’un
gaz), autrement dit, le volume d’eau représente le volume d’O2 consommé par la
souris.

Remarque : la dépense énergétique s’exprime en kJ. Afin de pouvoir réaliser des


comparaisons entre différents organisme à divers moments, la mesure doit être rapportée à
l’unité de temps (jour ou heure) et à l’unité de masse (Kg) et de surface corporelle (m²) de
l’organisme étudié.

2. Notion d’intensité respiratoire et de quotient respiratoire


2.1. Intensité respiratoire (IR)

On appelle intensité respiratoire (IR) le volume d’oxygène absorbé ou de CO2


rejeté par unité de masse de tissus, d’organe ou d’organisme et par unité de temps.
Elle varie en fonction de plusieurs facteurs tels que : l’activité musculaire, la
température externe, le sexe, la taille.
L’intensité respiratoire est à son plus bas niveau lorsqu’il y a neutralité thermique
c'est-à-dire la température à laquelle l’organisme d’un homéotherme ne lutte ni
contre le chaud ni contre le froid. Autrement dit, la température de neutralité
thermique est la température ambiante pour laquelle la dépense énergétique liée au
maintien de la température corporelle est minimale.

2.2. Quotient respiratoire (QR)

Le quotient respiratoire est le rapport du volume de CO2 rejeté par le volume


d’O2 absorbé. (Ces deux volumes doivent être mesurés dans les mêmes conditions).
Ce quotient est variable en fonction du nutriment consommé.

NB : QR= 1 pour les glucides, 0,7 pour les lipides et 0,85 pour les protides.

Remarque : en connaissant le QR, on peut déduire la nature du métabolite oxydé


dont le coefficient thermique (CT) de l’oxygène pour l’alimentation d’un sujet, ce qui
permet de calculer sa dépense énergétique à partir de l’IR.

II. PERMANENCE ET VARIATION DES DEPENSES ENERGETIQUES

1. Le métabolisme basal chez les Mammifères

Pour réduire les dépenses énergétiques d’un sujet, il faut :


• qu’il soit au repos et allongé pour diminuer au maximum le travail musculaire ;
• qu’il soit à jeun depuis 12h pour éliminer les dépenses liées à la digestion ;
• qu’il soit à la température de neutralité thermique (18-20°C) ce qui permet de
supprimer les dépenses liées à la thermorégulation.
Lorsque ces conditions sont réunies, sa dépense énergétique n’est pas nulle, il
existe une dépense énergétique liée à la vie des cellules et à l’activité de base des
organes assurant les grandes fonctions essentielles (tonus musculaire, respiration,
circulation…). Cette dépense énergétique minimale qui permet à l’organisme de se
maintenir en vie est le métabolisme de base. Le métabolisme basal est donc la
dépense énergétique minimale permanente de l’organisme. Il représente plus de 50%
de la dépense énergétique total d’un individu.
Le métabolisme basal diminue pendant les 30 premières années de la vie puis
se stabilise pendant 15 à 20 ans et enfin diminue à nouveau.
NB : le métabolisme basal des hommes est plus élevé que celui des femmes.

2. Facteurs de variation des dépenses énergétiques

La dépense énergétique d’un organisme animal, et un Mammifère en


particulier, est permanente quelles que soient les conditions de vie de l’animal
puisque la consommation de dioxygène est aussi permanente. La libération d’énergie
est un phénomène caractéristique de la vie, cependant sa valeur n’est pas constante
car elle varie en fonction des facteurs internes et externes.

2.1. Influence des facteurs internes

L’activité physiologique est à l’origine des variations de la dépense


énergétique. On peut citer : le travail digestif, la croissance, le renouvellement
cellulaire et l’activité musculaire. Il faut noter que certains paramètres
physiologiques évoluent avec l’âge et le sexe.

2.2. Influence des facteurs externes

La température ambiante modifie la dépense énergétique chez les animaux


homéotherme c'est-à-dire les animaux à température constante.
NB : Plus l’animal est petit, plus sa dépense énergétique est grande.

CONCLUSION

Somme toute, le maintien de la structure et des activités vitales chez tous les
êtres vivants impliquent une dépense énergétique qui est couverte par la libération
de l’énergie potentielle des aliments consommés. Les facteurs qui influent sur la
dépense énergétique est sont la température et l’activité physiologique.

FLUX D’ÉNERGIE ET CYCLE DE LA MATIÈRE

CHAPITRE 7 :
FLUX D’ÉNERGIE ET CYCLE DU CARBONE DANS LES ÉCOSYSTÈMES

Objectifs pédagogiques :
A la fin de ce chapitre, je serai capable :
- de définir écosystème, chaîne alimentaire et réseau trophique ;
- d’expliquer la dissipation progressive de l’énergie le long de la chaîne alimentaire ;
- de citer les différents réservoirs du carbone ;
- de représenter schématiquement le cycle du carbone.

INTRODUCTION

L’écosystème est un ensemble formé par deux éléments en interaction


permanente : le biotope et la biocénose. Le biotope est un environnement de nature
physico-chimique, abiotique (inerte ou non vivant) et bien délimité dans le temps et
dans l’espace. La biocénose quant à elle, est l’ensemble des êtres vivants qui habitent
un biotope ; elle représente une certaine quantité de matière vivante ou biomasse
mesurée sur une unité de surface déterminée. L’écosystème représente l’élément
fonctionnel de base de la biosphère ; il se maintien par l’intermédiaire d’un flux
d’énergie et donc de matière entre ses différentes composantes en interaction
permanente.

I. NOTIONS DE CHAINE ALIMENTAIRE ET DE RESEAU TROPHIQUE

La chaîne alimentaire est une suite ordonnée d’êtres vivants dans laquelle
chacun mange celui qui le précède pour être mangé par celui qui le suit. Il arrive que
des chaînes alimentaires s’entrecroisent : on parle de réseau trophique. Le réseau
trophique est donc un ensemble de chaînes alimentaires reliées entre elle au sein
d’un écosystème et par lequel l’énergie circule. Une chaîne alimentaire complète
comprend trois (03) grands niveaux trophiques : les producteurs, les consommateurs
et les décomposeurs.

1. Les Producteurs

Ce sont les autotrophes, organisme chlorophylliens qui convertissent par


photosynthèse, l’énergie lumineuse en matière organique. Ils constituent le 1er
maillon de la chaîne alimentaire qui alimente en matière et en énergie les autres
maillons ; ils sont de ce fait qualifiés de producteurs primaires.

2. Les Consommateurs

Ce sont les animaux et les végétaux non chlorophylliens qui font la synthèse
de leur substance organique à partir des nutriments résultant de la digestion de leurs
aliments. On distingue :

• les consommateurs du 1er ordre (Herbivores) notés C1 ;


• les consommateurs du 2ème et du 3ème ordre (Carnivores) notés respectivement
C2 et C3 ;

3. Les Décomposeurs

Ce sont les microorganismes qui dégradent la matière organique dont les


éléments constitutifs retournent au monde minéral : ce sont les biodégradeurs.

II. FLUX ET DISSIPATION DE L’ENERGIE DANS LES ECOSYSTEMES

A chaque niveau d’une chaîne alimentaire, il existe des pertes d’énergie et de


matière. De l’énergie du soleil, seules certaines longueurs d’onde sont utilisées pour
la photosynthèse. Plus de la moitié des rayons est réfléchie et non utilisée. Les
végétaux verts dégagent par respiration une partie de ses composés organiques pour
en extraire l’énergie dont ils ont besoin. Il existe de ce fait deux (02) types de
production :

• la production primaire brute (PB) qui est l’ensemble de la matière organique


produite par photosynthèse ;

• la production primaire nette (PN) qui est la quantité de matière réellement


disponible pour le consommateur du 1er ordre.

On constate de ce diagramme que les consommateurs n’utilisent qu’une partie


de la matière disponible offerte par le niveau trophique précédent. Une importante
partie est utilisée pour la respiration, les mouvements, la croissance… Une quantité
non négligeable et non utilisée (excréments) est disponible pour les décomposeurs.
C’est donc le reste (production nette : PN) qui est disponible pour le niveau
trophique suivant.
Pour chaque catégorie de consommateur, on peut apprécier l’efficacité de
l’utilisation des aliments en mesurant les rendements écologiques suivants :
• le rendement d’assimilation (RA) qui traduit l’efficacité avec laquelle les
aliments sont digérés et absorbés par un organisme :

• le rendement de production (RP) qui montre quelle part des aliments absorbés
est effectivement intégrée dans la matière vivante :

• le rendement écologique de croissance (REC) qui traduit l’efficacité d’un


organisme à synthétiser sa propre matière organique à partir de ses aliments. Le
REC est donc le rapport entre la quantité de matière produite et la quantité de
matière ingérée :

Ainsi, au cours du transfert de la matière dans un réseau trophique, il existe de


nombreuses pertes à l’origine de la diminution de la quantité de matière et d’énergie
à transmettre d’un niveau trophique à un autre de la chaîne alimentaire.

III. LE CYCLE DU CARBONE

1. Les réservoirs du Carbone

Les réservoirs sont des lieux de stockage dans l’environnement. Le carbone est
présent à la surface du globe sous forme de CO2 et de carbonate. Les réservoirs du
carbone sont : l’atmosphère, l’hydrosphère la biosphère et la lithosphère.
Dans l’atmosphère, le carbone est contenu sous la forme de CO2, sa quantité
totale est estimée à 700 gigatonnes, tandis que dans l’hydrosphère, il est présent sous
forme dissoute et est estimé à 600 gigatonnes. Le carbone est également présent en
grande quantité dans la lithosphère où il est immobilisé sous forme organique dans
les combustibles fossiles (Tourbe, houille, pétrole, charbon…) ou sous forme
minérale dans les roches et sédiments carbonatés qui constituent le stock le plus
important de la planète Terre.

2. Le cycle du Carbone dans un écosystème

Dans un écosystème, le cycle de carbone commence par l’assimilation du CO2


présent dans l’atmosphère ou dissous dans l’eau par les plantes vertes au cours de la
photosynthèse. Le carbone du végétal passe ensuite dans l’organisme des herbivores
qui utilisent, dégradent et réorganisent les composés carbonés. L’essentiel du
carbone est ensuite libéré sous forme de CO2 par la respiration, la fermentation.
L’autre partie qui est stockée dans les tissus des animaux est transmise aux
carnivores qui se nourrissent des herbivores. Après leur mort, les carnivores sont
décomposés et leur carbone libéré sous formé de CO2 peut à nouveau être utilisé par
les plantes. Il faut noter également que la combustion des hydrocarbures libère dans
l’atmosphère le CO2 gazeux.

CONCLUSION

Somme toute, l’énergie qui circule dans les écosystèmes provient du soleil.
Cette énergie lumineuse est transformée en matières organiques par les végétaux
verts. L’énergie contenue dans la matière organique est transmise d’un niveau
trophique à un autre avec des pertes dues au fonctionnement des structures des êtres
vivants à chaque niveau. Dans les écosystèmes, les éléments sont présents soit à l’état
organique soit à l’état minéral ; le passage d’un élément chimique des milieux
abiotiques (inertes) vers les êtres vivants puis des êtres vivants vers les milieux
inertes constitue le cycle biogéochimique : c’est le cas du carbone, qui, dans
l’écosystème passe de l’état minéral à l’état organique et vis-versa.

4ème PARTIE :
EDUCATION ENVIRONNEMENTALE

CHAPITRE 8 :
EDUCATION ENVIRONNEMENTALE
Objectifs pédagogiques :

A la fin de ce chapitre, je serai capable :


- de définir effet de serre ;
- de monter l’importance de l’effet de serre ;
- d’établir la relation entre le flux d’énergie et le cycle du carbone ;
- de démonter le rôle de la couche d’ozone dans le maintien de la vie sur Terre.

INTRODUCTION

L’énergie est constamment en circulation dans l’écosystème sous forme de


transfert de matière. Cette circulation dépend de l’efficacité photosynthétique des
producteurs primaires. L’activité humaine (chauffage domestique, industrie,
automobiles…) qui utilise en grande quantité les combustibles fossiles (charbon,
pétrole, gaz naturel…) rejette dans l’atmosphère la vapeur d’eau, le CO2, le
monoxyde de Carbone (CO), les oxydes d’azote qui participent directement ou
indirectement à l’effet de serre.

I. L’EFFET DE SERRE

L’effet de serre est un effet naturel de la basse atmosphère (troposphère) qui


contribue à retenir une partie de la chaleur solaire à la surface de la Terre par le biais
du pouvoir absorbant de certains gaz. L’effet de serre est un phénomène naturel,
mais il est aujourd’hui perturbé par les gaz rejetés dans l’atmosphère. Cette pollution
atmosphérique renforce l’effet de serre et entraîne un réchauffement climatique
préjudiciable à l’environnement. L’effet de serre est donc en d’autres termes, une
élévation de la température au voisinage de la surface terrestre. Cette élévation est
due au retour vers la terre d’une partie de son rayonnement infrarouge (dégagement
de chaleur) piégé par des gaz.

1. Les gaz à effet de serre

Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d’eau, le CO2, le méthane,
l’ozone, l’oxyde nitreux ainsi que le chlorofluorocarbure (CFC). A l’exception du
CFC, tous ces gaz sont présents naturellement dans l’atmosphère. Leur concentration
dans l’atmosphère est très faible (< 1%) mais leur capacité à piéger la chaleur
(rayonnement infrarouge) émise par la terre est très forte ; leur capacité à créer l’effet
de serre est donc elle aussi très forte. Contrairement, l’azote et l’oxygène composent
majoritairement l’atmosphère (99%) mais n’ont aucune influence sur l’effet de serre.

2. Importance de l’effet de serre


L’effet de serre permet de retenir la chaleur solaire à la surface de la terre. Sans
l’effet de serre, la température moyenne sur la Terre serait de –18°C alors qu’elle est
aujourd’hui de +15°C. L’effet de serre est donc un phénomène naturel indispensable
à la vie sur Terre.

II. MODIFICATION DU RESERVOIR ATMOSPHERIQUE DU CARBONE

1. Les activités humaines

Avant l’action de l’homme, le flux de carbone entre biosphère et atmosphère


d’une part, océan et atmosphère d’autre part, était équilibré. L’homme perturbe par
ses activités le cycle biogéochimique du carbone. Depuis le début du 19ème siècle, la
concentration atmosphérique de CO2 a augmenté de 25% et s’accroît annuellement
d’environ 0,5%. Cette augmentation est due à l’émission du CO2 en relation avec la
déforestation, la combustion des matières organiques fossiles… Une augmentation
très rapide de la teneur en CO2 atmosphérique conduirait inéluctablement vers une
intensification de l’effet de serre qui aboutirait à une hausse de la température
moyenne de la terre.

2. Phénomènes naturels et modification du réservoir atmosphérique du carbone

Lors des importantes expansions océaniques, le niveau des eaux augmente en


réduisant la surface des terres émergées : le CO2 libéré dans l’atmosphère est alors
essentiellement d’origine volcanique. Une partie de ce CO2 passe dans l’hydrosphère
où il est fixé par les algues et les bactéries photosynthétiques. Par contre, lorsque le
niveau des eaux régresse, la consommation du CO2 liée à l’altération et à la
photosynthèse augmente. Les fluctuations de taille des différents réservoirs du
carbone sont liées. L’océan et l’atmosphère apparaissent comme des réservoirs de
transit par lesquels s’effectuent des transferts vers des réservoirs d’accumulation : le
principal d’entre eux est la lithosphère.

III. INFLUENCE DU FLUX D’ENERGIE SUR LE CYCLE DU CARBONE

Au sein d’un écosystème en équilibre, le flux d’énergie entretient les cycles de


la matière et en particulier celui du carbone. Si l’on considère uniquement le carbone,
toute la biomasse perdue à chaque niveau trophique est recyclée sous forme de CO2.
En revanche, la chaleur libérée par les réactions d’oxydation de cette biomasse par
fermentation et respiration est perdue pour l’écosystème car elle n’est pas
récupérable. Le recyclage du carbone nécessite donc une entrée permanente
d’énergie dans l’écosystème, l’énergie solaire captée par les producteurs primaires
photosynthétiques : l’énergie solaire est donc le moteur du cycle du carbone.
IV. ROLE DE LA COUCHE D’OZONE

La couche d’ozone est une couche de gaz qui est présente naturellement dans
l’atmosphère de la Terre. Elle se situe dans la stratosphère, une couche de
l’atmosphère située entre 20 et 50 Km d’altitude, mais plus de 90% de la quantité
d’ozone se situe entre 20 et 30 Km d’altitude. La concentration totale en ozone est très
faible : moins de 10 molécules d’ozone pour 1 million de molécule d’air. La couche
d’ozone est donc fragile du fait de sa très faible concentration.
La couche d’ozone se forme par l’action de certains rayons du soleil, les
ultraviolets (UV). Ces rayons cassent les molécules de dioxygène (O2) présentes dans
l’atmosphère. Ces molécules d’oxygène cassées s’associent alors entre elles pour
former l’ozone (O3). Au final, le phénomène naturel de formation et de destruction
de l’ozone permet d’avoir un taux d’ozone relativement constant dans le temps.
La couche d’ozone agit comme véritable
parasol à l’égard du rayonnement ultraviolet responsable des cancers de la peau, des
perturbations du système immunitaire, de la réduction de la croissance végétale, des
modifications de l’ADN (mutations). L’absence de la couche d’ozone serait donc
catastrophique pour l’ensemble des êtres vivants de la Terre ; d’ailleurs, la vie sur
terre n’a pu sortir des océans que lorsque cette couche d’ozone est apparue il y a
environ 350 millions d’année.
Remarque : le trou de la couche d’ozone est une partie de la couche d’ozone où la
concentration en ozone est plus faible que la normale.

CONCLUSION

Somme toute, les variations du taux de CO2, principal gaz à effet de serre, sont à
l’origine des modifications climatiques observées de nos jours dans les écosystèmes.
Ces modifications qui s’avèrent néfastes pour le maintien de la vie sur Terre,
interpellent chacun d’entre nous à adopter un comportement sain visant à préserver
la couche d’ozone et par conséquent notre environnement.

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